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2 in the mood L ’univers d’Olivier Saillard tient dans un grenier. D’abord celui de son enfance où il a passé le plus clair de son temps. “J’avais quatre sœurs avec des différences d’âge importantes, donc des vêtements de styles différents en pagaille !”. Aujourd’hui on le retrouve au dernier étage du musée de la Mode et du Textile, aux Arts décoratifs à Paris, dans son bureau perché en haut d’un escalier hélicoïdal sous une immense verrière. Et l’on se dit qu’il est là dans un bien beau grenier ! Mais entre Mots de mode AVEC POÉSIE, HUMOUR ET LÉGÈRETÉ, OLIVIER SAILLARD TISSE UNE HISTOIRE D’AMOUR ET DE PAPIER. RESPONSABLE DES EXPOSITIONS AU MUSÉE DE LA MODE ET DU TEXTILE, SA LIGNE DE PAPETERIE “GRIFFONNAGE” EST PRÉSENTÉE À L’APPARTEMENT DE MODE DU BON MARCHÉ. VISITE À DOMICILE. RÉALISATION AURÉLIE DES ROBERT. TEXTE SABINE BOUVET. PHOTOS MARIE-PIERRE MOREL. CP1-SaillardJEFiniOK_coteparis01 03/01/12 17:03 Page2

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L ’univers d’Olivier Saillard tient dans un grenier. D’abord celui de son enfanceoù il a passé le plus clair de son temps. “J’avais quatre sœurs avec des différencesd’âge importantes, donc des vêtements de styles différents en pagaille !”. Aujourd’hui on le retrouve au dernier étage du musée de la Mode et du Textile,

aux Arts décoratifs à Paris, dans son bureau perché en haut d’un escalier hélicoïdal sousune immense verrière. Et l’on se dit qu’il est là dans un bien beau grenier ! Mais entre

Mots de modeAVEC POÉSIE, HUMOUR ET LÉGÈRETÉ, OLIVIER SAILLARD TISSE UNE HISTOIRE

D’AMOUR ET DE PAPIER. RESPONSABLE DES EXPOSITIONS AU MUSÉE DE LA MODE

ET DU TEXTILE, SA LIGNE DE PAPETERIE “GRIFFONNAGE” EST PRÉSENTÉE À

L’APPARTEMENT DE MODE DU BON MARCHÉ. VISITE À DOMICILE.

RÉALISATION AURÉLIE DES ROBERT. TEXTE SABINE BOUVET. PHOTOS MARIE-PIERRE MOREL.

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le grenier de la maison de famille du Haut-Doubs et ses fonctionsparisiennes actuelles, Olivier Saillard, épris de mode et de muséesdepuis son plus jeune âge a parcouru du chemin. De dix à douze ans,il a arpenté le Louvre où son frère aîné le déposait le matin pendant lesvacances à Paris, avec un casse-croûte et repassait le chercher le soir.“J’avais mon rituel, je déjeunais, j’achetais ma carte postale et jem’ennuyais aussi un peu. Ce sont de très beaux souvenirs.” En toutelogique, il fait des études d’histoire de l’art.Et à vingt-sept ans en 1995, on lui confie le tout nouveau musée dela Mode à Marseille. Après cinq ans d’activité extatique, le brillantjeune homme décide d’aller se frotter à la capitale. Le palais Galliera,temple de la mode, lui ouvre ses portes mais il écourtera son séjour.Comprenant qu’il ne pourrait organiser une exposition que tous lesquatre ans, Olivier Saillard déchante. Commence alors en parallèleune nouvelle vie, celle qui le conduit aujourd’hui au lancement de“Griffonnage” sa ligne de papeterie présentée aujourd’hui au cœurde l’Appartement de mode du Bon Marché : poésies sur cartespostales, cartes de visite à glisser dans ses poches ou dans cellesde celui qu’on aime en guise de porte-bonheur, papier de cintres“anti-mythes” pour tenir compagnie aux vêtements etc. !

Chez lui, Olivier Saillard,met en scène sa ligne de papeterie pour âmesfrivoles : des “sacs à main de papier à lettres”, ci-contre, ou des étiquettes“griffes de substitution”,ci-dessous, à coudre sur ses vêtements pour ne pas porter le nom d’un inconnudans son cou.

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Pour s’évader du palais Galliera ce doux rêveur rédige sur des Post-itdes petits poèmes inspirés des vêtements. “Des sortes d’haïku oupoèmes panique que j’envoyais à des connaissances”. Succès ! En2002, il publie Shopping poèmes, un livre blanc gaufré comme uneboîte de chocolat, préfacé par Christian Lacroix. Le recueil faitmouche ! Olivier transforme ce coup d’essai en un coup de maître.Il organise un défilé performance où des vêtements imaginaires sontdécrits par un aboyeur. Le pli est pris. Désormais, à chaque saison, ilprésente, tel un couturier virtuel, un défilé… de mots. Les journalistesen raffolent : “Quel bonheur un défilé sans vêtements !”. OlivierSaillard a gagné son pari, entraîner quelques sympathisants dansson univers surréaliste, frivole et plein d’esprit.Car depuis le grenierde l’enfance, rien n’a changé. Il continue de jouer et de se raconter deshistoires, mais en public. “Je voudrais occuper ce territoire queMademoiselle Chanel appelait la poésie couturière”. Non seulementil l’occupe mais il lui donne ses lettres de noblesse.

“Griffonnage”, papeterie en vente à l’Appartement de mode du BonMarché, du 4 avril au 10 mai.Mot-ifs, recueil de poèmes, à paraître en avril chez Funny Bones.

La robe d’un défiléperformance dont chaque partie du corpscorrespond à un poème à effeuiller, ci-contre ; papier d’emballage, sacs papier à lettres et poésie sur cartes postales imprimées d’un motif langage de mode, ci-dessus,et marque-page peigne,histoire de lisser les textesà lire...

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