3
Baromètre France Info - Semiocast des municipales sur les réseaux sociaux avec l’Observatoire du webjournalisme Baromètre 01, 23 janvier 2014 À RETENIR Cette première semaine, sans surprise (compte tenu du bassin de population) Paris se trouve en tête de notre baromètre, avec 44000 tweets recensés sur la campagne et les candidats. Viennent ensuite Marseille et Bordeaux, au-delà des 5000 tweets chacune. Pour les villes de moins de 150000 habitants, Pau tient la vedette (19200 tweets), du fait du soutien surprise et controversé de l’UMP à François Bayrou. Viennent ensuite Montreuil, Levallois-Perret et Corbeil-Essonnes qui agitent la twittosphère par des événements montés en polémique, puisque à chaque fois c’est la moralité d’un candidat qui est directement mise en cause.

Baromètre France Info / Semiocast avec Obsweb sur la campagne municipale 2014 sur Twitter

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Voici l'analyse détaillée et complémentaire à celle publiée sur France Info, de notre 1er Baromètre municipale, daté du 23 janvier

Citation preview

Page 1: Baromètre France Info / Semiocast  avec Obsweb sur la campagne municipale 2014 sur Twitter

Baromètre France Info - Semiocast

des municipales sur les réseaux sociaux

avec l’Observatoire du webjournalisme

Baromètre 01, 23 janvier 2014

À RETENIR

Cette première semaine, sans surprise (compte tenu du bassin de population) Paris se trouve en

tête de notre baromètre, avec 44000 tweets recensés sur la campagne et les candidats. Viennent

ensuite Marseille et Bordeaux, au-delà des 5000 tweets chacune.

Pour les villes de moins de 150000 habitants, Pau tient la vedette (19200 tweets), du fait du

soutien surprise et controversé de l’UMP à François Bayrou. Viennent ensuite Montreuil,

Levallois-Perret et Corbeil-Essonnes qui agitent la twittosphère par des événements montés en

polémique, puisque à chaque fois c’est la moralité d’un candidat qui est directement mise en

cause.

Page 2: Baromètre France Info / Semiocast  avec Obsweb sur la campagne municipale 2014 sur Twitter

LES POINTS SAILLANTS

À Paris, les deux principales candidates écrasent la concurrence avec 40 et 38% des tweets

récoltés. 58% des sujets évoquant Paris concernent directement la campagne. Les articles les plus

retweetés proviennent, du coup, de la presse nationale, avec toutefois un lien vers le site d’Anne

Hidalgo, ce qui prouve qu’une partie du trafic généré est le fruit de l’activisme des équipes de

campagne qui se sont bien emparées de Twitter, tout comme le candidat UMP-Modem de

Toulouse Jean-Luc Moudenc dont le lancement de campagne s’accompagne d’une bonne

retombée sur le réseau : 55% des messages et les trois articles les plus partagés. Même chose pour

la candidate UMP de Nantes, Laurence Garnier (59% du trafic) qui présente sa liste, avec une

polémique étonnante sur le nombre précis de colistiers. On retrouve la même composition de

conversation sociale à Marseille, numéro 2 du classement, Patrick Mennucci et Jean-Claude

Gaudin cumulent 50 et 44% des tweets et la part dominante des messages concerne la campagne.

Dans d’autres villes de notre top 10 (Bordeaux 3ème

Lyon 4ème

, Nice 6ème

, Lille 9ème), le maire

sortant est très confortablement installé en tête de la conversation sur Twitter avec environ 70%

des messages.

Les deux autres faits notables concernent la répartition, très contrastée, des liens URL partagés.

Ces liens qui circulent le plus, proviennent de sources variées. Se dessine alors un cocktail

improbable fait d’articles issus de la presse nationale, de la presse locale et régionale, de blogs

locaux ou nationaux et de sites de certains candidats. Illustration du fait que Twitter donne une

visibilité « égalitaire » à des sources d’information très disparates.

Enfin, on constate l’importance des tweets que nous avons classés dans la catégorie « terrain ». Il

s’agit souvent de messages de candidats ou de sympathisants qui se félicitent des expériences de

campagne concrètes et utilisent ainsi les réseaux sociaux pour dynamiser leurs troupes : meetings,

porte-à-porte, réunions d’appartement : @chdeveyrac « merci à tous pour votre présence

nombreuse ce soir » (qui publie aussi de nombreuses photos) candidate à Toulouse

@BarthasV « Moment de convivialité et d’échanges avec un cafetier autour d’1 verre.

@saurel2014 à l’écoute et propose » (avec photo de Philippe Saurel, socialiste dissident à

Montpellier)

@davidhugo : porte à porte et marché @JrLecerf @UnAutreLille @#MUN59000

Pour les villes de moins de 150000 habitants, ce sont des polémiques qui font le buzz.

Toujours directement liées à la personnalité d’un candidat.

La ville de Pau figure cette semaine en tête de notre baromètre. À partir du 17 janvier, décolle le

nombre de messages évoquant tout à la fois (dans différentes combinatoires possibles) Bayrou,

Pau, Copé, UMP, accord électoral. Tout part de l’annonce officielle du soutien de l’UMP à la

liste préparée par le dirigeant du Modem François Bayrou, qui s’était illustré en 2012 par son

appel à voter Hollande au second tour de la présidentielle, contre Nicolas Sarkozy. Conséquence

François Bayrou écrase la concurrence, puisqu’il génère à lui seul 95% des messages évoquant le

nom d’un des candidats locaux, avec plus de 15000 messages intégrés à notre baromètre. Mais le

fait majeur à noter est la violence des attaques et réprobations qui s’expriment. Les mots-clés de

Page 3: Baromètre France Info / Semiocast  avec Obsweb sur la campagne municipale 2014 sur Twitter

ces messages évoquent la « trahison », le « félon », le « collabo » « la girouette », la « momie

Bayrou ». Les militants et sympathisants UMP évoquent aussi leurs réactions quasi viscérales très

liées à l’indigestion : « Ce BAYROU me fait vomir », « c'est pas une couleuvre qu'il faut avaler,

mais un boa », « beurk », « La cuisine à PAU est indigne! », « merde », « fuck ».

À Levallois-Perret, la nouvelle information judiciaire ouverte contre le maire Patrick Balkany

suscite des tweets d’indignation comme par exemple : @guerin_apollo : qui est le #con qui a

donné la #légion d’honneur à #Balkany ? Pour Montreuil, c’est une vidéo virale (plus de 170000

vues) prise il y a plusieurs mois via un smartphone, qui propulse la ville en deuxième position de

notre top 10. On y voit le député Razzy Hammadi, candidat PS à la mairie, en pleine altercation,

tenant des propos orduriers (« enculé de ta race » « fils de pute »). Notons que beaucoup de ces

tweets proviennent de personnes visiblement très à droite, qui déplorent du coup le

#2poids2mesures, en considérant que les médias n’ont pas assez parlé de cette affaire. Ils

expriment leur frustration, estimant que le « casse toi pauvre con » de Nicolas Sarkozy avait trop

suscité l’intérêt des médias.

Dans beaucoup de villes, les internautes reprochent aux candidats sur Twitter, souvent les maires

sortants, leurs prises de position sur des sujets sensibles comme le cumul des mandats,

l’avortement, le mariage homosexuel. C’est d’ailleurs ce dernier sujet qui fait le buzz à Nîmes et

classe la ville 6ème

de notre baromètre.

Enfin, signalons la bizarrerie de Sarcelles (5ème

), grâce à un tweet à l’origine d’une rumeur

délirante : le maire de la ville aurait été kidnappé. Les questions sur les faits, les motivations de

ce crime ou encore la surenchère « d’informations » sur le lieu où il serait séquestré ont alimenté

la conversation rumorale.

Arnaud Mercier & Paul Guyot