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"Bordeaux, cap sur la Haute Qualité Economique"

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Bordeaux, ville dynamique, innovante, ouverte. Capitale régionale d'étudiants, de chercheurs, d'entrepreneurs, de ceux qui innovent et créent dans tous les domaines. C’est ce que présente ce supplément d’Objectif Aquitaine daté de décembre 2008. A travers des interviews de personnages qui croient en cette ville, de ceux qui ont décidé d’y investir, de s’y investir. Vin, Euratlantique, Plan campus, tourisme d’affaire, Alain Juppé,... : quel sont les atouts, les facteurs de compétitivité de la capitale d'Aquitaine ? Qui caractérise la ville et contribue à son développement ? Retour 3 ans après sur des réflexions toujours actuelles, en pleine effervescence pour une ville en plein boom, une métropole en devenir.

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Cap sur la Haute QualitéEconomiqueC’est un sujet d’étonnement sans cesse renouvelé. La réalitééconomique de Bordeaux est méconnue, oubliée, au troisièmeplan derrière son rang de capitale mondiale du vin ou sa beautépatrimoniale, classée par l’Unesco.Et pourtant, la capitale bimillénaire de l’Aquitaine a quelquestitres de gloire bien actuels. A Bordeaux sont créés les jeuxvidéo associés aux plus grands films d’Hollywood. Le négocebordelais s’incarne aujourd’hui dans le leader français ducommerce en ligne. On y conçoit et assemble les batteries desvoitures propres de demain. On y réalise des voiliers quicomptent parmi les plus beaux de la plaisance française.Architectes et graphistes s’exportent partout dans le monde.Dans l’agglomération bordelaise sont assemblés tous les Rafaleet les Falcon qui volent de par le monde. La fusée française yest née et on y fabrique toujours les moteurs d’Ariane 5. Sansoublier le plus puissant laser du monde, entre Garonne et bassind’Arcachon.C’est cela que veut montrer ce supplément d’Objectif Aquitaine :Bordeaux dynamique, innovante, ouverte, celle que connaissentles entrepreneurs, les chercheurs, ceux qui innovent et créentdans tous les domaines.La ville veut relever le défi pour conforter ses entreprises etaffirmer son attractivité, dans un projet de développementdurable et équilibré. Bordeaux affiche son ambition : se hisserau rang de métropole européenne.Pour cela, elle s’appuie sur la diversité de son tissu de TPE, PMEet d’entreprises performantes et emblématiques parmilesquelles plusieurs sont leaders dans leur secteur : Cdiscount,Fayat, Immersion, CNB, Saft, Oxymétal, Cobatri, Be Tomorrow,

Asobo... Des choix sont opérés pour que Bordeaux consolide son tissuéconomique, développe l’emploi et soit une ville attractive de premier plan.A l’évidence, le vin et le tourisme assoient l’idée d’un certain art de vivre àla bordelaise. Au-delà, les enjeux sont clairs : une ville mieux connectée quisaura évoluer, proposant des projets innovants autour de l’économiecréative ou de la filière “verte”, des projets structurants comme leconfortement du pôle techno-santé ou la création d’Euratlantique.Ce n’est certainement pas gagné d’avance, surtout dans un contexteéconomique difficile. Mais les atouts sont là. Bordeaux a la capacité deprendre un nouvel envol.

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Page 3 : “Placer Bordeaux en pole position”. Entretien avec JosyReiffers

Page 4 : Ils ont choisi Bordeaux. TémoignagesPage 5 : Bordeaux tisse ses réseauxPage 5-6 : Recadrer l’imagePage 6 : Euratlantique, une ambition bordelaisePages 7-8 : L’effervescence universitairePages 9-10 : De petits entrepreneurs pour une grande mosaïque

d’activitésPage 11 : Alain Juppé, “VRP” Pages 12-13 : Les quartiers, terreaux d’activitésPage 14 : Bordeaux l’industrieuse Page 15 : “Réconcilier les deux cerveaux”Page 16 : Destination congrès

Ce supplément a été réalisé par le service publicité d’Objectif Aquitaine

Rédaction coordination :Florence Bord, Rédaction Florence Bord, Laurence Perou, Sophie Breton,

Photo : Mairie de Bordeaux -Thomas Sanson, Astoria Studio, CEB, DR

24, cours de l’Intendance - 33000 BordeauxTél. : 05 56 440 273 - Fax : 05 56 440 276

Publication : Objectif Aquitaine SARL - Gérant : Alain RibetNe peut être vendu séparément.

Bordeaux dynamique et attractive

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“Placer Bordeaux en pole position”Josy Reiffers est directeur général de l’InstitutBergonié et, depuis mars 2007, adjoint au maire,délégué à l’emploi, au développement économi-que, à la recherche et à l’enseignement supérieur. Une délégation qui vise la promotion de la villeafin de renforcer son attractivité en matière d’enseignement de qualité, de créations d’activi-tés et d’emplois, en favorisant les infrastructureset les initiatives dans les secteurs porteurs etinnovants

Objectif Aquitaine. Quelle est votre projetéconomique pour Bordeaux ?Josy Reiffers. Premier postulat, le projet urbain est conçu en lien directavec le développement économique de la ville. Le sens de l’actionmunicipale est de faire de Bordeaux une grande métropole européenne.Pour cela, il existe des critères de reconnaissance parmi lesquelsl’augmentation de la population. Nous nous y attachons en favorisant l’habitat et le développement d’unnouveau potentiel de logements dans les quartiers. Il faut également rendrela ville accessible et faciliter les déplacements. L’extension du tramway, larocade à 2 x 3 voies, les nouveaux franchissements de la Garonne sontessentiels. De surcroît, Alain Juppé mène des actions pour décrocher les financementsnécessaires à la réalisation rapide de la LGV. C’est un élément derapprochement vers Paris et de rapprochement vers le sud, notammentToulouse, autre pôle économique majeur avec lequel on peut songer àrenforcer nos liens et inventer une “Garonne Valley”. Autre préalable, structurer notre potentiel universitaire de grande qualité.La science a toujours su attirer les entreprises et favoriser la recherche.L’université est un facteur de développement considérable. Hors personnels,l’université induit 10.000 emplois et génère 1 milliard de chiffre d’affaires

dans l’économie locale. Surtout, il convient d’encourager l’accueil desentreprises.

O. A. Justement, quelle est la stratégie mise enplace ?J. R. Pour les projets structurants, mon rôle est de faire le lien avec lesgrandes collectivités et les Bordelais. La ville a la capacité d’attirer desactivités, de créer de l’emploi, et nous soutenons les projets d’implantationset les créations. Des assiettes foncières sont disponibles. Nous souhaitons identifier lesquartiers à un type de développement économique. A Saint-Jean/Belcier,

le tertiaire supérieur ; sur la rivedroite/Bastide, les éco-activités ; àBordeaux-Nord/Bassins à flot, les activitésnautiques et l’économie créative.

O. A. Eco-activités,économie créative...Pourquoi cette orientation ?J. R. Ce sont des filières d’avenir et déjà il ya un creuset bordelais. L’économie créativereprésente près de 15.000 emplois. Il s’agitd’activités aussi variées que les jeux vidéo,les arts visuels, le design, la publicité, lamusique... toutes génératrices d’innovation etcréatrices d’emplois. De même, les éco-activités qui évoluent autour des sphèresenvironnementales représentent une nouvelledynamique. Ces deux leviers montrent uneville tournée vers le futur et cette imagebénéficiera à l’ensemble des secteurséconomiques et des entreprises.

O. A. Bordeaux en a-t-elle fini avec cette imagede ville tournée vers son passé ?J. R. Bordeaux est une marque connue, très associée à l’économie du vin,à un patrimoine exceptionnel qui favorise l’économie touristique et... à unequalité de vie. Cela reste vrai. Mais il y a un manque de perception de notredynamisme économique, y compris dans les secteurs ou nous sommesforts. Nous devons communiquer sur le potentiel économique de la ville.Par exemple, la perception qu’ont les chefs d’entreprise français n’est pascelle d’une agglomération dynamique, contrairement à Toulouse. C’est unparadoxe quand on sait, par exemple, que l’industrie aérospatiale y estpratiquement aussi développée. Et pourtant, Bordeaux possède des atoutsqui commencent à séduire. J’ai été frappé, à l’issue du séminaire sur leprojet Euratlantique qui s’est tenu fin septembre avec les collectivitésconcernées, de recevoir des demandes de représentants de sociétés pours’implanter en 2014 ! Preuve que Bordeaux a toutes les chances de se placer dans le peloton desgrandes métropoles européennes.

Josy Reiffers, adjoint au maire délégué à l’emploi, au développement économique, à la recherche et à l’enseignement supérieur

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Ils ont choisi BordeauxVanessa Hahusseau, M le macaron

Des macarons aux couleurs acidulées,sucrés ou salés. Le concept de la boutiquede la rue des Remparts créée enseptembre 2007 fait mouche. Vanessa

Hahusseau, normande d’origine, arrivée en Girondeen 2004, en est l’instigatrice.“J’ai fait mes études à Toulouse et à Paris et j’ai travaillé dans une agencede communication parisienne. Des raisons familiales et le désir de quitterla capitale m’ont amenée à Bordeaux. J’ai eu l’envie de créer mon activitéen m’appuyant sur les domaines de la créativité et de la gastronomie, enl’occurrence la pâtisserie. Au bout d’un an, je tire un bilan positif alors quel’image que l’on m’avait donnée de Bordeaux était plutôt contrastée : villebourgeoise, renfermée... Je suis agréablement surprise, les Bordelais sontouverts d’esprit, ils aiment la nouveauté et tout ce qui est ludique, ce quiva très bien à mon activité. D’autre part, je souhaitais un positionnementdans l’hypercentre, et la rue des Remparts convient à mon commerce deniche. Il s’en dégage un esprit village très appréciable.”

Philippe Nikonoff,A6-CMO

A6-CMO est un bureaud’études économiques etfinancières dirigé vers les collectivités territoriales. Son objet estd’apporter des outils d’analyse et de proposer un transfert deméthodes aux services des collectivités afin de mieux concevoirl’aménagement de leur territoire. La société, créée par PhilippeNikonoff en 1991 à Paris, a pris ses quartiers cours Alsace-Lorraine en 2006. “Je suis venu pour des raisons familiales mais j’aurais renoncé si monéquipe de quatre personnes n’avait pas été disposée à m’accompagner. Etje n’aurais pas tenté ce transfert si la région avait été un désertéconomique. Or, il y a un marché pour notre activité et il est prévud’implanter le siège de la société à Bordeaux. Notre clientèle était aux 4/5implantée en région parisienne ; nous inversons la tendance en travaillantde plus en plus avec les collectivités de la région. C’est un élémentessentiel car la contrepartie de l’art de vivre est le temps de transport,encore long, vers Paris.”

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Ils ont choisi d’y rester ou... d’y revenirDavid Dedeine, Asobo Studio

Développeur et créateur de jeux vidéo dont les dernièresproductions sont “Ratatouille” et “Wall.E”, Asobo Studio s’estrecréé en 2002 autour du noyau fondateur de Kalisto. Depuis prèsde trois ans, la société qui emploie 70 personnes est installéeparvis des Chartrons.“Beaucoup d’entre nous ne sont pas bordelais d’origine mais installésdepuis près de quinze ans avec les débuts de Kalisto. A l’issue de cetteexpérience, nous aurions pu partir ailleurs, comme beaucoup, au Canadaou vers Paris et Lyon, des places fortes du jeu vidéo. Mais nous n’avionspas envie de bouger. C’est un choix délibéré pour diverses raisons : unerégion avec une nature généreuse, la qualité de vie, une belle ville à taillehumaine, un coût de la vie supportable par rapport à la région parisienne...Finalement, peu importe l’implantation dans une activité virtuelle. Les genssont étonnés de l’existence, à Bordeaux, d’un studio de développement dejeux vidéo, et plutôt attirés, car c’est aussi du loisir lorsqu’ils viennent nous

rencontrer. Nous n’avons pas de mal àrecruter – dernier en date, un Argentin –,car si les recrutements locaux sontprivilégiés, il y a moins de profilsexpérimentés que dans les bassinsd’emploi parisiens ou lyonnais. Quoiqu’il en soit, ça bouge dans la filièrevirtuelle et il y a une meilleure visibilitéde notre travail.”

Didier Richet,D2R (formationpour adultes)

D2R s’est installé il y a unan rue Porte-Dijeaux. Lasociété offre, en direction

du monde de l’entreprise, des solutions deformations pour adultes en management d’équipes, techniques devente et négociation ou encore relations clients. Didier Richet a fondé la société, initialement implantée àMérignac, en 1998.“Je suis girondin de souche, mais j’ai longtemps travaillé dans le secteurautomobile et dans la formation commerciale à Paris et surtout Marseille.Récemment, j’ai souhaité m’installer dans le centre-ville de Bordeaux pourla bonne raison qu’il est plus agréable de tenir des réunions avec nosclients ou nos formateurs au cœur de la ville. L’ambiance de travail estmeilleure et c’est une belle vitrine de notre activité. Et puis, nous avons putrouver des bureaux bien placés à un prix convenable. La société s’ydéveloppe bien puisqu’il est envisagé de modéliser notre concept deformation et de le faire essaimer dans d’autres villes.”

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Bordeaux tisse ses réseaux“A nous deux, Bordeaux !” s’écrirait peut-êtreaujourd’hui le jeune Rastignac. La capitale borde-laise draine un solde migratoire fortement positifet n’a plus rien à voir avec l’image de la ville deprovince profondément assoupie. Si auparavantles salariés des sièges d’entreprises parisienneset les candidats sélectionnés par les chasseurs detêtes privilégiaient une installation en Ile-de-France, dans les villes du Sud ou les grandesmétropoles, aujourd’hui, ils ne boudent plus l’ag-glomération bordelaise

L’amélioration de l’accessibilité en matière de transport ajoute à cet élan.Au cœur de l’Arc atlantique, la place bordelaise se muscle et joue la cartedes échanges. L’envergure européenne s’affirme et le handicap del’accessibilité se lève avec le développement des infrastructures. Premier acte, la suppression du “bouchon ferroviaire” de Bordeaux depuismai 2008, qui préfigure l’arrivée de la ligne à grande vitesse (LGV) SudEurope Atlantique Tours-Bordeaux en 2016. A deux heures de Paris, la gareSaint-Jean verra un trafic voyageurs passer de 6 à 20 millions. La poursuitedu grand projet ferroviaire Sud-Ouest mettra Bordeaux à 1 h 45 de Bilbaoet à 1 heure de Toulouse.Des réalisations routières sont programmées pour améliorer les dessertes :le chantier de l’A65 Langon-Pau, achevé en 2010, est en cours, tout commel’élargissement de la rocade bordelaise à 2 x 3 voies à proximité del’aéroport. Cinquième par le nombre de passagers (3,4 millions), l’aéroportde Bordeaux-Mérignac étoffe ses lignes – plus de 30 destinationsrégulières – avec une croissance de rotations vers l’Europe du Nord,l’Italie... Son impact économique est chiffré à plus de 1,5 milliard d’euros.Bordeaux, c’est aussi un port d’intérêt national qui génère des échangesinternationaux – 300 villes dans le monde – et un point d’équilibre enmatière d’intermodalité.

L’impact du tramway

Dans la ville, le tramway a considérablement contribué à décloisonner lesquartiers et offre une ouverture aux et vers les villes périphériques. Unetroisième phase de construction, à l’étude, complétera une armature quifait désormais partie intégrante du paysage urbain. Le dynamisme démographique et économique repose sur le renforcementdu rôle de Bordeaux comme métropole. Un rôle de locomotive qui tirel’agglomération et conforte un positionnement régional au centre desgrands flux Nord-Sud. C’est ce que confirme le schéma d’aménagement etde développement durable du territoire aquitain, Aquitaine Horizon 2020,lancé par le Conseil régional d’Aquitaine. Bordeaux, sixième métropole régionale, veut désormais se comparer auxmétropoles européennes. Une dimension savamment drapée du classementau Patrimoine mondial de l’Unesco.

Recadrer l’image“Le décor y est, il faut jouer la pièce”, lance Robert Ghilardi de Benedetti,directeur général du BRA, l’agence de développement économiqueBordeaux-Gironde.Vu de l’extérieur, quand on pense Bordeaux, on pense toujours qualité devie, patrimoine, vin. Réalité qui colle à la ville, même si le lieu commun“belle endormie” n’y est plus associé. Une enquête réalisée sur l’imageéconomique de Bordeaux-Gironde confirme une méconnaissance de laréalité économique de la ville. “De l’extérieur, on sait qu’il se passe deschoses, mais on ne sait pas trop quoi”, traduit Robert Ghilardi de Benedetti.“La dynamique économique n’est pas encore reconnue alors que, parexemple, l’agglomération est dans un rapport 42 %-58 % avec Toulousepour l’aéronautique. Le tertiaire est un axe de développement pour la ville,

avec des implantations de centres de relations clients, des SSII... Bordeauxest leader en matière d’informatique hospitalière. Les économies créativesse déploient, avec en tête le secteur du jeu vidéo. Il se structure autour del’association Bordeaux Games. Frima Studio, n° 2 du jeu vidéo au Canada,s’implante... Preuve d’une attractivité plus forte mais peu connue.Aujourd’hui, le développement de Bordeaux se fait sur la matière grise.”Montrer chaque versant de son identité pour exister sur l’échiquierinternational. La campagne de promotion et de valorisation de l’imageéconomique de Bordeaux se déclinera en 2009 au plan national etinternational. Seront mis en exergue les signes particuliers du profiléconomique de la ville. Une image recadrée et relookée.

Le nouveau pont ferroviaire, préalable à l’arrivée de la LGV

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Euratlantique, la grande ambition tertiaire de BordeauxHisser Bordeaux au rang des capitales européennes avec pour pilier decette ambition le projet Euratlantique.De quoi s’agit-il ? De profiter de la toile du TGV Sud Europe Atlantique,avec comme épicentre une gare de dimension européenne, pour construireun projet urbain d’ensemble. Le périmètre défini borde la Garonne etconduit jusqu’aux communes de Bègles et de Floirac. Au total, 400.000 m2 de SHON (surface hors œuvre nette) seront dégagés,dont 250.000 dans une première phase sur un rythme de 40.000 m2 decréation par an. Ce projet, qui se déroulera au cours des 25 prochainesannées, transformera en profondeur le quartier Saint-Jean-Belcier etconcevra une nouvelle entrée de ville. Quels sont les enjeux ? Il s’agit d’imaginer un projet structurant dans unezone urbaine à très fort potentiel au service d’un projet économique, maispas seulement.L’ampleur du projet a convaincu. Euratlantique a obtenu le soutien financierde l’Etat et s’inscrit parmi les très rares opérations d’intérêt nationalréalisées sur le territoire français. En 2009, l’établissement publicd’aménagement sera créé afin de faire vivre cette opération exceptionnelle.Un quartier d’affaires avec une estimation de 10 à 15.000 emploisémergera. Autour de cette tête de pont destinée à drainer des siègessociaux et du tertiaire de haut niveau, des programmes d’habitation serontlancés, accompagnés par la création d’activités, de services de proximité.Quartier de vie émergeant au sein d’un parc urbain, telle est la noted’intention qui préfigure l’aménagement du site. En parallèle, les conditionsd’accessibilité seront modifiées : nouveau plan de circulation et création

d’un nouveau pont, le pont Jean-Jacques-Bosc, opérationnel en 2016-2017. Dans l’immédiat, 50 hectares sont mobilisables pour amorcer le projet ausein des îlots Amédée-Saint-Germain et Gattebourse, et entamer laconstruction de logements. De leur côté, la SNCF et RFF élaborent unschéma du patrimoine foncier ferroviaire, base de négociation pour lalibération d’emprises.Quelles sont les échéances ? La dynamique sera enclenchée pour réaliser,à horizon 2015-2016, la livraison de quelque 70.000 m2. Une phase dedémarrage qui permettra d’inscrire Euratlantique dans la réalité et dedémultiplier l’attractivité économique de la ville.

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le périmètre du projet Euratlantique

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L’effervescence universitaireIls sont partout dans la ville et un air d’“Aubergeespagnole” flotte au fil des soirées. Les quartiers bordelais s’animent et s’identifient àun type de spécialisation universitaire qui va s’in-tensifiant. Bordeaux veut reconquérir ses étu-diants et y parvient

Alors que les universités du Grand Sud-Ouest perdent des étudiants,Bordeaux en gagne. Resserrer les liens avec l’université en donnant une dimension universitaireaux projets de la ville, telle est l’une des démarches engagées, une secondemission étant d’identifier les débouchés professionnels et d’aider àl’insertion des étudiants dans les entreprises. Garder la matière grise et ladoper, un troisième axe relevant de la diffusion du savoir se profile avec lacréation d’une Université de tous les savoirs (Univers Cité).Rançon du succès, les quatre principaux pôles bordelais de l’enseignementsupérieur se déploient.

Les disciplines de la santé à Carreire Médecine et pharmacie, entités de l’université Victor-Segalen Bordeaux 2,trouvent logiquement leur place près du CHU, qui assure les formationspratiques. La faculté d’odontologie, installée à la Victoire, les y rejoindralorsque l’emprise de la cité Léo-Saignat sera libérée. La mairie travaille àcette installation et au transfert des logements d’habitation avecl’entreprise sociale pour l’habitat Domofrance. Point fort du site, le campusneurosciences, spécialité singulière à Bordeaux, bénéficie de financementsde la Région pour son implantation. Cet enracinement prépare à un partenariat avec la ville de Québec,possédant aussi une faculté spécialisée.

Bastide, nouveau quartier étudiantLe pôle universitaire de gestion de la Bastide, fréquenté par 3.000étudiants, constitue un premier acte. Dans une logique pédagogique, deuxprojets d’implantation sont envisagés, dont le transfert de l’Institut d’étudespolitiques. En effet, l’IEP, étroitement logé sur le campus de Talence,réfléchit, avec les collectivités régionale, communautaire et la mairie, à unenouvelle localisation rive droite.En outre, la ville table sur l’implantation de l’Ecole nationale des officiersde police sur une emprise qui permet la construction de logements etd’installations sportives ouvertes aux étudiants bastidiens. De fait, l’effectifatteindrait pas loin de 6.000 étudiants.

La Victoire, plaque tournante de l’accueilétudiantHaut lieu de la vie estudiantine, la Victoire conforte sa position autour dela rénovation de la faculté des sciences de l’homme. La création d’un lieud’études composé de salles de travail devrait voir le jour dans le bâtimentde la rue Paul-Broca, couplé avec des installations sportives indoor et uncentre de congrès avec restauration en terrasse. Il est également prévud’ouvrir un centre de santé pour les étudiants. Après le déménagement dela faculté d’odontologie, l’immeuble de la rue Elie-Gintrac permettral’extension de la Maison internationale qui accueille les chercheurs.

Le pôle des Chartrons se muscleL’Efap, l’Inseec, l’Iseg, l’ECV... les écoles supérieures privées essaimentautour du quai des Chartrons et accueillent environ 3.000 étudiants. Du coup, les établissements s’organisent en association pour parler d’uneseule voix et porter deux projets majeurs auxquels sont associés le Crouset la Ville : la création d’un restaurant universitaire dans le périmètre desChartrons, l’implantation d’un programme privé de logements étudiants.

Carreire, dédié aux disciplines de la santé

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Objectif Aquitaine. Comment expliquerl’engouement des étudiants pour lesuniversités bordelaises ?Pr. Singaravelou. Cela tient à ce qui se passe au sein des universitésbordelaises, plus ouvertes sur la société civile. L’université est bien un lieude production de travail et offre des perspectives, c’est un discours tenuauprès des élèves de terminale et qui joue en notre faveur. Les étudiantssont aussi plus mobiles et veulent s’inscrire dans les grandes métropolesuniversitaires, et à Bordeaux cohabite une grande diversité de formationsqui les séduit. Le plan campus va également dans ce sens, car il popularisel’idée d’un campus qui s’intègre dans la cité.

O. A. Que représente le plan campus pour lesuniversités bordelaises ?Pr. S. Nous avons la fierté d’avoir été classés en tête parmi les six premiersprojets retenus par l’Opération campus. Nous présentons un projetinnovant, attractif et dynamique pour créer un campus d’agglomérationavec l’ensemble des sites de Talence, Gradignan et Pessac, bien sûr, et lessites de Carreire, de la Victoire, de la Bastide, de Renaudel, des Chartrons.En effet, il y a une interaction de la ville avec l’agglomération qui invite àconstruire un campus urbain. L’ensemble des collectivités adhère à cettedémarche. N’oublions pas aussi que l’université est une composante dudéveloppement économique et social de la ville, son ouverture sur la citéest indispensable.

O. A. Quel est l’avenir des universitésbordelaises ?Pr. S. A travers le Pres, les structures travaillent à une plus grande lisibilitéet sont amenées à se rapprocher. Le même mouvement s’engage dansd’autres grandes villes universitaires comme Aix-Marseille et Strasbourg. Etpuis, les universités sont faites de diversité. Nous offrons desenseignements de qualité sans cesse améliorés et nous renforçons lespôles d’excellence qui s’y déploient.

Propos recueillis auprès de M. Singaravelou, président de Bordeaux 3, président du Pôle de recherche

et d’enseignement supérieur.

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Le Pôle de recherche et d’enseignement supérieur (Pres) de Bordeauxréunit les quatre universités bordelaises, les écoles d’ingénieurs et l’IEP, soitenviron 61.400 étudiants, dont près de 8.000 étrangers.

Bordeaux totalise près d’un tiers des effectifs avec 18.445 étudiants, dont111 inscrits en école d’ingénieurs, 998 en IUT et 17.336 à l’université.

Le président Singaravelou ouvre la rentrée universitaire

Le pôle étudiant de la Bastide bientôt renforcé

L’université ouverte sur la cité

Le plan campus en deux motsLe gouvernement a lancé en février 2008 un appel à projets enfaveur de l’immobilier et des aménagements universitaires quibénéficiera d’une enveloppe exceptionnelle grâce à la cession de3 % d’actions EDF. L’Opération campus permet de débloquer3,7 milliards d’euros répartis entre les 10 sites retenus au final. En avril, le projet des universités de l’agglomération bordelaise aété retenu. Une enveloppe de 538 millions devrait y être affectée, dont unepartie de prise en charge financière de l’Etat. Le partenariat public-privé étant sollicité.

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De petits entrepreneurs pour une grande mosaïque d’activitésBousculons les idées reçues. Tout comme la région Aquitaine,classée parmi les plus dynamiques de France au titre de sonattractivité pour les entreprises et les salariés, Bordeaux est uneville où l’on vient travailler et, de plus en plus, créer sonentreprise. Ainsi, 44 % des entreprises de la Communautéurbaine sont implantées dans la ville-centre. Le tissu économique est porté, pour l’essentiel, parles petites structures. 90 % d’entre elles ontmoins de 10 salariés. Une singularité avec sesaspects yin et yang. L’heure n’est plus, icicomme ailleurs, à l’arrivée triomphante degrosses industries, parfois colosses aux piedsd’argile. Plutôt aux implantations de petitesunités ou au développement de microprojets.Une tendance qui a l’heur de profiter à larevitalisation des quartiers dont l’hypercentre, en déficit de services deproximité.

Couveuses et pépinières pour mûrir sonactivité

Une orientation forte concerne l’augmentation du niveau de services dansles quartiers qui retrouvent par ailleurs des habitants. “Notre axe prioritaireest d’éviter que les activités commerciales et artisanales ne quittent la ville.Un éventail de dispositions permet de faciliter leur insertion tout enrespectant les orientations environnementales” précise Jean-Charles Bron,adjoint délégué au commerce et à l’artisanat.Il s’agit d’enraciner des activités professionnelles par le biais de couveuseset de pépinières, une des missions de la direction du développementéconomique de la mairie. Ainsi, la première pépinière d’entreprisesartisanales et de services est opérationnelle depuis début 2007, rue du Port,dans le quartier Sainte-Croix. Neuf résidants (chauffagiste, plombier,électricité générale, architecte d’intérieur, gros-œuvre/maçonnerie,décoration d’intérieur, infographie, services informatiques, soutien scolaire)y expérimentent leur projet durant 23 mois. Maître d’ouvrage, la Mairie aconfié la gestion de la pépinière à la Chambre de métiers. Cette expérience sera dupliquée dans un objectif de maillage du territoire

par ces outils d’accueil et d’accompagnement à la création d’entreprise(couveuses et pépinières).Une autre action favorise l’accès des artisans en centre-ville pardes mesures élargies concernant le stationnement des véhiculesprofessionnels.

De surcroît, la redynamisation économique du centre-ville faitl’objet d’un aliéna dans la convention publique

d’aménagement passée avec la société d’économie mixte(SEM) InCité. La SEM, qui est chargée de l’opérationprogrammée d’amélioration de l’habitat en cœur deville, dégagera 4.400 m2 de pieds d’immeuble pour leslocaux d’activités. Par ailleurs, la direction du développementéconomique oriente les porteurs de projet vers sonréseau de partenaires compétents : centres de

formation des entreprises, associations habilitées, boutiques de gestion... etvers la Caisse sociale de développement local, créée à l’initiative de laMairie. Cet outil de l’économie sociale et solidaire apporte un soutien

financier aux microprojets par des prêts plafonnant à 12.000 euros, assortisde taux de 0 à 5 %. Un budget annuel de 150.000 euros est consacré audispositif qui concourt à renforcer le tissu d’activités.

Le droit de préemption en action

Maîtriser l’immobilier commercial afin de maintenir les activitéscommerciales et artisanales grignotées par d’autres types d’activités moins“conviviales”. L’ampleur du phénomène a conduit la mairie à adopter unarrêté instituant le droit de préemption sur les fonds de commerce,artisanaux et baux commerciaux dans le périmètre du centre historique etjusqu’aux barrières des boulevards. Les vendeurs doivent désormaisprocéder à une déclaration préalable au service foncier de la Ville qui

Nombre d’entreprises : 45.000 en Gironde, 25.500 dans la CUB et 11.000à Bordeaux, soit 26 % des entreprises du département

Evolution nette entre 2002 et 2007 : + 983 entreprises créées àBordeaux.

Créations en 2007 : 1.728 créations brutes, dont 857 dans les services,688 commerces, 183 activités industrielles et du BTP.

(Chiffres CCIB)

504.387 emplois en Gironde ; 136.939 à Bordeaux, dont 123.709 emploissalariés.

Evolution 2000-2007 : + 18.000 emplois salariés à Bordeaux.

(Données Urssaf)

Favoriser le commerce de proximité

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Jean-Charles Bron, adjoint délégué au commerce et à l’artisanat

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Commerçants et artisansentrent dans la Ronde

Objectif Aquitaine. Pourquoi avoir créél’association La Ronde des quartiers ?Alfredo Julio. L’association est née il y a deux ans afin de fédérer lecommerce et l’artisanat et de faire prendre conscience de notre force. Lecommerce et l’artisanat bordelais représentent 30.000 emplois et5 milliards de chiffre d’affaires. Le but est d’abord de mutualiser nosmoyens, d’offrir aux associations de l’aide logistique, administrative...Ensuite, de pérenniser le commerce et l’artisanat dans les quartiers. Nosactivités sont indispensables pour apporter de la vie, les commerces en basdes immeubles sont un point de rencontre incontournable. Précisons quenos actions sont concertées avec l’Etat, la Mairie, les chambres consulaires,nos partenaires privés.

O. A. Quelles sont vos actions à venir ?A. J. Pour plus d’efficacité, nous allons évoluer dès 2009 en associationprofessionnelle. J’ajoute que nous sommes tournés vers l’avenir et ledéveloppement durable. D’ailleurs 400 adhérents ont signé une charteécocitoyenne. En outre, La Ronde a mis en place une centrale d’achat depoches biodégradables qui sont revendues à moindre coût auxcommerçants, même chose pour les sacs réutilisables. Et puis, un servicede colportage à domicile se met en place pour consolider cette volonté deproximité et de prestations à la carte.

Alfredo Julio est président de La Ronde des quartiers.

dispose de deux mois pour réagir, préempter et se porter acquéreur dubien afin de le céder, dans un délai d’un an, à un commerçant ou à unartisan.“Nous avons voulu appliquer le dispositif législatif pour enrayer laprolifération des agences bancaires, immobilières et autres commerces quiont une force de frappe financière et empêchent les commerces deproximité de s’implanter. Ceux-ci constituent un lien social qu’il nous fautabsolument préserver. Le dispositif s’applique et nous sommes intervenusainsi à l’angle de la place de la Comédie et du cours de l’Intendance, pourun local visé par une agence bancaire”, souligne Jean-Charles Bron, adjointdélégué au commerce et à l’artisanat.

Circuler facile

Les entreprises hébergées dans la pépinière de la rue du Port ont àdisposition un ensemble de services mutualisés, ainsi que deux véhiculesélectriques achetés pas la Mairie. D’une autonomie de 60 heures pour despointes à 27 km/h, étroits et maniables, ils permettent des déplacementsfacilités en centre-ville.

10 SUPPLÉMENT D’OBJECTIF AQUITAINE • 161 • DECEMBRE 2008

La direction du développement économique

Colette Drivet, directrice du pôle, est épaulée par 4 assistantes et 6 chargésde mission ayant une compétence sectorielle : création d’entreprise,commerce et artisanat, tourisme...

Six missions principales sont développées par la direction : – Harmoniser et dynamiser l’offre artisanale et commerciale.– Faciliter l’accueil et l’implantation d’entreprises, notamment dans les

filières porteuses d’image.– Favoriser l’emploi par une meilleure connaissance des besoins et une

meilleure coordination des acteurs.– Penser “développement économique” dans tous les projets d’urbanisme.– Mieux coordonner les actions de la Ville avec celles de ses partenaires.– Définir la marque “Bordeaux” et la promouvoir par une campagne

offensive.

Tél. 05.56.10.20.38 - [email protected]

Alfredo Julio

Les résidents de la pépinière de la rue du Port

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L'équipe du développement économique de la mairie dirigé par Colette Drivet

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Alain Juppé, “VRP” Le message est clair : agir pour que la ville prenneune dimension de capitale européenne. Donc, faireconnaître ses atouts et mobiliser. Les acteurs bor-delais s’y emploient, avec l’implication du maire deBordeaux comme produit d’appel

Audiences privées avec les décideurs déjà présents dans l’agglomération etsoucieux de s’y développer, avec les porteurs de projet tentés par uneimplantation et représentant les filières industrielles majeures del’agglomération ou les secteurs économiques en développement. Rencontres et visites sur le terrain dans les entreprises qui font le tissuéconomique de l’agglomération et s’y confortent.Petits déjeuners thématiques avec des chefs d’entreprise, PME,commerçants... qui évoquent leurs activités et les moyens de les renforcer.Déplacements à l’étranger, notamment vers les villes jumelées avecBordeaux, comme Québec récemment. Une autre manière de parleréconomie et d’engager des échanges.Pas une semaine sans que le pouls économique soit attentivement pris parAlain Juppé, décidé à utiliser les techniques de tout bon commercial. A celas’ajoutent de nouvelles démarches, comme à Paris en septembre etoctobre dernier, avec la collaboration du BRA.

Vendre le produit Bordeaux

Première initiative avec l’Association nationale des DRH. 130 DRH des plusgrandes entreprises franciliennes rassemblés pour une conférence menéepar Alain Juppé. Second volet avec plus d’une centaine de directeursfinanciers et contrôleurs de gestion sur un thème sans équivoque : OsezBordeaux. Alain Juppé y était accompagné d’industriels bordelais : Pierre-

Eric Pommellet (Thales), Philippe Blanco (Agfa Healthcare), PatrickMaestro (Rhodia). Des rencontres très suivies, où le maire de Bordeauxtient le premier rôle pour impulser ces opérations de marketing commercialen faveur de la ville.“Le but de ces manifestations est sans ambiguïté. Il faut mettre le virusBordeaux dans la tête des gens. Nous disons aux décideurs qu’il y a unevie après le périph et l’on ajoute : si vous avez une problématique derelocalisation, posez-vous la question d’une réinstallation à Bordeaux, onest là pour vous apporter des réponses. Vous ferez des économies sur voscomptes d’exploitation, vous rendrez vos salariés heureux grâce à la qualitéde vie de la région...” vante Robert Ghilardi de Benedetti, directeur généraldu BRA, l’agence de développement économique Bordeaux-Gironde.Le BRA travaille sur une stratégie de séduction : sensibilisation des réseauxassociatifs qui comptent et suivi de ces démarches marketing pour vendrele produit Bordeaux.Une stratégie emboîtée par la Mairie et dont Alain Juppé est le premierambassadeur. “Nous avons la chance d’être connus partout pour le vin,pour le tourisme. C’est très bien mais ce n’est pas suffisant. Il faut élargirnotre image autour du thème de l’innovation, de la recherche durayonnement. Il faut conjuguer l’art de vivre et l’art de créer.”

Marketing territorial : quésaco ?

C’est une nouvelle mission du BRA qui se dessine depuis plus d’un an. Lemarketing territorial vise à élaborer un plan d’action marketing national etinternational afin de promouvoir la compétitivité et l’attractivité duterritoire. Un groupe de travail anime ce volet qui intègre plancommunication, plan commercial... dans un esprit de cohérence territoriale.Une action collective à construire avec la ville-centre et les villes del’agglomération.

Alain Juppé visite la société Immersion

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“J’ai déménagé à Ravezies”

D’autres quartiers percent, comme Ravezies, désormais irrigué par letramway et qui renforce son identité tertiaire. Les bureaux y foisonnentet drainent des activités commerciales. Installé sept ans côté quai, lerestaurant Le Bateau Lavoir a changé de port d’attache.“No parking, no business. L’installation sur les quais devenaitproblématique. J’ai donc décidé de vendre et de racheter un immeubleboulevard Godard, près de Ravezies. C’est un quartier en plein essoravec un potentiel de nouvelles activités qui vont encore émerger. Mêmes’il faut se refaire une clientèle, le bilan est positif. Nous proposons unerestauration de qualité et la clientèle de cadres est au rendez-vous demidi. Le parc-relais de 400 places permet également un apport declientèle venant de Bordeaux-Lac. Ravezies est un axe très dynamiquela journée, moins le soir car le quartier n’est pas un quartier festif. Ilfaut créer aussi de l’activité en soirée”, souligne Jean-Yves Jeannot.

Ravezies, autre pôle d’attraction

Le FCBA, l’innovation au service des professionnels de la filière bois

Les quartiers, terreaux d’activitésBordeaux se pense un avenir dans le Top 20 desvilles européennes à moyenne échéance. Pour yaccéder, la stratégie économique s’esquisse aucœur des quartiers. Belcier, la Bastide, les Bassinsà flot, Bordeaux-Nord, l’hypercentre... se dessinentautour d’une ligne de force qui table sur une mixitéurbaine équilibrée entre habitat, lieux de vie, servi-ces et projets économiques

Faire la ville autrement

Une vision de l’aménagement du territoire qui se conjugue avecl’émergence de nouvelles activités à forte valeur ajoutée. Le projet urbainfait figure de colonne vertébrale du développement économique.Euratlantique, autour du quartier de la gare, en est l’expressionemblématique. Ailleurs, le quartier de Carreire, près du CHU, est destiné àrenforcer sa vocation autour des neurosciences, alors que le site desBassins à flot apparaît comme le lieu privilégié du développement desactivités nautiques et du tertiaire créatif. Consolidation de l’orientationcommerciale de Bordeaux-Nord avec 200 hectares aménageables, desBerges du Lac disposant de 20.000 m2 d’espace tertiaire, de la Bastide-Nord dédiée à l’industrie nautique, la stratégie économique cible égalementl’émergence de filières innovantes. Tel est le cas du projet Bastide 2, objet

d’une large concertation publique qui s’appuie sur une démarched’écoquartier. Un futur cœur de ville déployant la performance écologique,avec en son sein la caserne Niel désaffectée, qui sera le théâtre d’uneexpérience singulière, dénommée Darwin.

Economie créative et éco-activités

Le dessein est d’utiliser les anciens magasins généraux pour y créer unevitrine de l’économie écoresponsable. En fait, il est question de “recycler”un bâtiment historique et de garder l’identité des lieux. Une démarche soft,prônée par les porteurs de projet empreints du souci de réaliser uneopération liant qualité environnementale et valeur d’usage. La démarchereflète les critères du développement durable. Environnementale de par saconception architecturale, ensuite sociale, puisque les conditions de travaildes futurs occupants priment. Ils disposeront de services (crècheécoresponsable, épicerie et restauration bio, espace sportif, servicesmutualisés...). Enfin, économique, car le projet sera notamment le lieud’accueil d’activités écocréatives*.On l’aura compris, l’expérimentation valorise écocréativité et économieverte. Des sociétés de ce domaine d’activités prévoient leur installation surle site. Tel est le cas de Vertige, spécialiste des toitures végétales, et ausside structures publiques comme l’Ademe et l’Institut français pour laperformance énergétique du bâtiment (Ifpeb), porté par la CCI deBordeaux et les professionnels de la filière construction.D’autres organismes placent Bordeaux en position de force sur le terraindu développement durable. L’institut technologique Forêt, cellulose, bois-construction, ameublement (FCBA) représente la pierre angulaire del’innovation. L’intention de la Ville est de promouvoir ces deux axes deprogrès : écocréativité et développement durable.

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* Vous avez dit économie créative ?Le concept diffère de l’économie de production. Il prône une économieassociée à la créativité dans son contenu, dans la conception de produitset de services capables de générer une croissance économique incluant levolet social, la diversité culturelle et surtout le développement humain.L’économie créative couvre essentiellement les productions immatérielles :culture, arts numériques, technologies multimédias...Plusieurs sociétés bordelaises ont valeur d’exemple : Bordeaux Games,Asobo Studio, Be Tomorrow, Axyz, Garlo (CIP audio), agence Aggelos...auxquelles s’ajoutent des artistes : la coopérative artistique et culturellePola et Bruit du Frigo, Jean-François Buisson, Bruno Grangé-Cossou...

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Philippe Barre, initiateur de Darwin, est le respon-sable de l’agence de marketing créatif Inoxia, unecomposante du Groupe Evolution, incubateur pourle développement de projets entrepreneuriauxtournés vers le développement durable

Objectif Aquitaine. Pourquoi Darwin ?Philippe Barre. C’est le concepteur de la théorie de l’évolution qui prôneune logique d’adaptation humaniste. C’est le sens que nous donnons à nosprojets. Aujourd’hui, il faut changer de modèles et adopter de nouvellespratiques animées par ce que l’on nomme la responsabilité globale.

O. A. C’est donc le propos du projet Darwin ?Ph. B. Effectivement, il s’agit d’un projet de mixité urbaine qui mêlepérennité économique et performance sociale et environnementale avec unangle culturel. Nous intégrons dans ce cadre des entreprises éco-innovantes et écocréatives avec une dimension artistique, puisque ce lieu

sera une vitrine des cultures urbaines. Durant deux ans, nous avonstravaillé sur ce projet, regardé ce qui se passe ailleurs, au Danemark, enCalifornie... et en France, où des expériences existent partiellement : laBelle de Mai à Marseille, le Cent Quatre à Paris. Notre objectif est de créer un concept complet, qui sera aussi un tremplinpour lancer le nouvel écoquartier de la Bastide et l’animer. C’est un projetaudacieux dans lequel nous mettons toute notre énergie, notre passion etnotre expérience. Mais attention, nous ne sommes pas des doux rêveurs, ladémarche est très pragmatique.

O. A. Comment allez-vous traduire ce projet ?Ph. B. Ce n’est pas un projet de promotion immobilière classique. Il sedéveloppe sur 25.000 m2 de la caserne Niel qui occupe 9 hectares. Lasociété Evolution porte la partie privée d’environ 10.000 m2. Nous acquéronsla parcelle et le permis de construire sera déposé en fin d’année. Asouligner que des institutions publiques ont confirmé leur venue (Ademe,Ifpeb) et que les collectivités (Mairie et CUB) nous soutiennent.

Darwin version Bastide

Darwin : future vitrine de la rénovation durable et de l’économie créative

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L’atout commercial

Moteur des quartiers, le commerce représente indéniablement un pilier économiquebordelais qui a l’attention de la collectivité. Ainsi, le secteur marchand du centre-ville estappelé à se consolider tout en préservant l’équilibre de l’offre et sa diversité. Parmi lesfutures opérations d’urbanisme, des implantations commerciales drainant de nouvellesenseignes sont projetées : îlot Bonnac (7.000 m2), îlot Puy-Paulin (2.800 m2), îlot Sud-Ouest(15.000 m2). Le Quai des marques est devenu un nouvel espace de chalandise en front deGaronne qui compte déjà plus de 24 boutiques, de la restauration, des activités tertiaires.Par ailleurs, l’attractivité commerciale de la ville se cristallise dans le secteur du Lac, dontil convient de renforcer la position dans le sens du maintien de l’équilibre del’agglomération. A proximité du quartier du Lac, la zone commerciale Aliénor offre un fortpotentiel de développement. La concrétisation du projet Apsys permettra de positionnerBordeaux-Nord en tant que pôle commercial d’envergure interrégionale. Le projet Apsysmixe habitat, équipement public (crèche), tertiaire (20.000 m2) et commerces indoor etoutdoor, dédiés aux arts de la maison (45.000 m2). Quai des marques, un nouvel espace de chalandise

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20 ans de succès pour CNBDepuis 20 ans, CNB a mis à l’eau plus de 50 yachts de 20 à36 mètres. Aujourd’hui, un grand voilier sur 10 construits dans lemonde porte la signature CNB. Une signature fréquemmentdistinguée au plus haut niveau, notamment par l’InternationalSuperyacht Society

“Nous étions 60 personnes il y a 10 ans. Nous sommes près de 500aujourd’hui, sur 35 métiers”, indique Jean-Louis Chaput, directeur adjointde CNB. Installée sur 6 hectares en bordure de Garonne, CNB n’a pas finide se développer et d’étendre son emprise sur le quai de Brazza : après laconstruction du hangar pour les coques aluminium, la société inaugure unnouveau site de production dédié à la fabrication en composite en 1999 etouvre une unité destinée au montage des bateaux de série (Lagoon depuis2005, Bordeaux 60’ à partir de 2007). “Nous réfléchissons actuellement àl’aménagement d’une grande cale de mise à l’eau au cœur de noschantiers.”S’ils s’élancent de Bordeaux, les grands voiliers, pour plus de 85 % d’entreeux, sont destinés à l’export. “Nos clients sont majoritairement de richesparticuliers du monde entier pour qui nous concevons des navires uniques.Parfois plus de 10.000 heures d’étude, une visualisation en 3D de chaqueélément du bateau, des moules à usage unique pour les bateaux encomposite et près de deux ans de travail sur chaque unité. Ce qu’ilsviennent chercher chez nous ? La capacité de mettre en œuvre lesdernières innovations technologiques, la maîtrise complète du projet de laconception à la livraison, la qualité et la personnalisation à l’infini desfinitions”, souligne Jean-Louis Chaput.

Bordeaux l’industrieuseBordeaux est le berceau d’industries traditionnelles qui ont su innover et devenir des leaders incontes-tés dans leur domaine. Zoom sur deux piliers de l’industrie bordelaise : Saft et CNB

Bordeaux, la tête du réseauinternational de SaftSaft est le premier concepteur, développeur et producteur mondialde batteries de haute technologie pour l’industrie et la défense.Avec 3.800 salariés et 16 sites de production dans le monde, desclients dans 18 pays pour un chiffre d’affaires réalisé à 70 % àl’export, le cœur de l’entreprise bat à Bordeaux

Né à Bordeaux en 1949, Saft se déploie en marge du réseau ferroviaire, l’unde ses clients d’origine. “Aujourd’hui, indique Daniel Charbonnel, directeurde l’usine, les batteries pour le secteur ferroviaire constituent encore unepart importante de notre chiffre d’affaires, mais nous avons diversifié notreclientèle vers l’industrie et l’aéronautique.”Avec des produits de plus en plus sophistiqués, connus et reconnus dansle monde, Saft conçoit des batteries sur mesure pour Airbus, Dassault,Eurocopter dans l’aéronautique, Alstom, Siemens ou Bombardier dans leferroviaire. Une expertise qui a récemment conduit l’entreprise vers unnouveau défi technologique : la production, en partenariat avec JohnsonControls, de batteries au lithium-ion pour des automobiles hybrides. “Lesmarchés qui s’ouvrent sont porteurs, comme celui des énergiesrenouvelables, éoliennes ou panneaux solaires, qui ont besoin de batteries

de haute technologie.” Les sites de production ont été rationalisés et sontimplantés dans le monde entier. Mais Bordeaux a gardé toute son importance grâce à la branche R & D dugroupe, soit près de 160 collaborateurs qui accompagnent clients etprospects dans la réalisation de leurs projets. “Le choix de Bordeaux pour la localisation de ce maillon essentiels’explique par l’antériorité d’équipes compétentes, par la présencefondamentale d’un pôle universitaire de recherche, par l’expertiseaéronautique de la région, mais aussi parce que la qualité de la vie est unargument très vendeur pour faire venir de nouveaux collaborateurs à hautpotentiel.”

14 SUPPLÉMENT D’OBJECTIF AQUITAINE • 161 • DECEMBRE 2008

CNB, c’est aussi...

Filiale du groupe Bénéteau dont elle a repris l’activité de construction debateaux professionnels, CNB gère aussi la conception et la fabrication deplusieurs types de bateaux à usage professionnel : transport de passagers,pêche et vedettes côtières de surveillance maritime. Cette activité estexercée sur deux sites selon le matériau utilisé dans la construction :L’Herbaudière en Vendée pour la construction polyester et Bordeaux pourla construction aluminium.

Saft produit des batteries pour les véhicules hybrides

CNB, des yachts sur toutes les mers du globe

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Marc Lhermitte, consultant spécialisé dans lesstratégies de développement des territoires, com-mente une enquête CSA* qui révèle les pointsforts et les points faibles de Bordeaux vus par lesdirigeants français, en comparaison avec septgrandes villes françaises

“Bordeaux est, avec Paris, la seule ville française à avoir une "marque"aussi forte. Cependant, le tissu économique n’a pas la diversité et larichesse de ses concurrentes. Malgré de solides leaders comme Thales ouEADS, il manque à Bordeaux de grandes locomotives industrielles ou desgrands comptes et leur réseau de sous-traitants et fournisseurs.” 78 % des dirigeants reconnaissent comme point fort la qualité de la vie,70 % l’estiment bien dotée en matière d’infrastructures detélécommunications ou de logistique, 67 % jugent bonne la qualification deses ressources humaines. Comparée aux villes concurrentes, Bordeauxfigure en première position pour l’offre d’art et de culture et en deuxièmeposition, derrière Nantes, pour la protection de l’environnement et ledéveloppement durable. A noter, parmi les points faibles : les débouchés etl’immobilier d’entreprise. Les entrepreneurs croient au potentiel futur àhaute valeur ajoutée dans plusieurs domaines : les TIC, les sciences duvivant, l’aérospatiale et la défense et l’électronique. Pour 30 % desdécideurs, Bordeaux pourrait être le lieu d’implantation d’une plate-formelogistique, et pour 17 %, celui d’une agence régionale. “Mais la réalitééconomique a beaucoup évolué ces dernières années, indique MarcLhermitte : le développement récent et très rapide du tertiaire, avec dessuccess stories comme celle de Cdiscount, l’implantation d’une filière laser

à très forte valeur ajoutée, n’ont pas encoremarqué le territoire mais pourraient jouer un beleffet de levier dans les années qui viennent. Sanscompter le TGV qui, mettant Bordeaux à deuxheures de Paris, va considérablement renforcerl’attractivité de la ville, comme cela s’est produità Nantes ou à Lille. L’amélioration des liaisonsvers Pau et Bayonne amplifiera encore lephénomène.”

Une image côte Ouest

“Il existe aujourd’hui des parallèles intéressants entre Bordeaux et laCalifornie du Nord d’il y a quelques années, souligne Marc Lhermitte : uneimage "côte Ouest" faite du subtil équilibre entre, d’une part, la modernité,le fait d’être bien reliée au monde, la technologie, et, d’autre part,l’innovation, un pôle universitaire, des filières à haute valeur ajoutée, uncocktail qui réconcilie les deux cerveaux, celui qui réclame de laperformance et celui qui veut être créatif. Peut-être qu’il manque juste àBordeaux un sentiment d’urgence qui conduirait toutes les communautésde décideurs à parler d’une seule voix. La communauté d’affaires vitpresque trop bien à Bordeaux. Ce qui a fait le succès de Manchester,Bilbao, Lyon ou Prague, c’est aussi une forte symbiose entre les pouvoirspublics, les entreprises et les chercheurs. Bordeaux doit passer le cap dela mobilisation commune pour voir s’épanouir tout son potentiel et atteindreun leadership européen.”

* Enquête CSA “Attractivité de Bordeaux, aujourd’hui, demain” réalisée en décembre 2007auprès de 120 dirigeants français, dont 17 % d’Aquitains.

Marc Lhermitte

Immersion® : une réussite bien réelleEn 14 ans, elle a fait de la simulation virtuelle une réalité où elle sedistingue sur le marché français comme PME leader en matièred’innovation et de projets clés en main pour l’industrie et la recherche.Découverte en 3D d’Immersion®.Réalité virtuelle, simulation interactive et immersive en 3D d’unenvironnement réel ou imaginaire. En 1994, l’aventure du virtuelconcernait surtout le monde des jeux vidéo, le champ des applicationsindustrielles étant peu défriché en France. Pour Christophe Chartier etGuillaume Claverie, il y avait là un créneau à prendre. La jeuneImmersion®, devint ainsi pionnière du négoce de produits de simulation(gants, casques, capteurs...) à destination des centres de recherche etdes industriels français. Aujourd’hui, l’entreprise, certifiée Iso 9001,occupe toujours la première place, avec un chiffre d’affaires de 4,5 M€.Elle réalise en outre pour le compte de grands noms : Renault, EADS,Eurocopter, Louis Vuitton, le CEA ou encore l’INRIA (Institut national derecherche en informatique et en automatique) des solutions sur-mesure,pour la conception et l’analyse de systèmes complexes et de maquettesnumériques, la simulation de formation, la gestion d’intervention par lavisualisation de différents scénarios... Sont conçus, fabriqués et montés à

Bordeaux, salles de visualisation en 3D et murs d’image à très hautedensité, simulateurs visuels 3D temps réel, environnements immersifs àplusieurs faces... Autre spécificité de cette entité de 20 personnes, unpôle Recherche & Développement réunit 5 spécialistes (ingénieurs,docteur en informatique et cogniticien) pour la veille technologique et laconception de nouvelles méthodes d’interaction et de visualisationmultimodales, à l’image de l’interface dernier né, le Cube, tactile etintuitif. “Parce que notre métier est d’être pionnier et non suiveur, nousaccordons un rôle prépondérant à la recherche, ce qui fait de nous unePME atypique dans un univers où opèrent essentiellement deslaboratoires” commente Christophe Chartier, seul aux manettesd’Immersion® depuis 2005. Preuve de la reconnaissance de ce savoir-faire, le Cube a été présenté devant les experts mondiaux de la réalitévirtuelle lors des conférences VRST fin octobre à Bordeaux. L’avenir ? Toujours sous le signe de l’innovation et de la croissance. Al’étroit pour concevoir, fabriquer et présenter ses réalisations,Immersion® envisage de déménager, sans quitter Bordeaux : “on se sentbien et le développement d’une PME comme la nôtre y prend tout sonsens”.

PORTRAIT D'ENTREPRISE

“Réconcilier le cerveau droit et le cerveau gauche de Bordeaux”

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Destination congrès La concurrence est rude parmi les villes de niveauinternational organisatrices de congrès et autresséminaires. La capacité des infrastructures, lanotoriété du vignoble et de l’esthétique XVIIIe, cer-tes... mais d’autres arguments sont développés

“Nous sommes en concurrence avec des villes comme Lyon, Berlin,Florence... Il faut donc augmenter notre attractivité et notre image. Parexemple, en s’adossant à nos filières d’excellence ”, explique HélèneFourquet, directrice du Bordeaux Gironde Convention Bureau (BGCB).Ainsi, à côté de la qualité de vie, il s’agit de porter haut la bannière de laqualité de la recherche, du tissu d’entreprises de pointe, du dynamismed’une ville de son siècle. Pour ce faire, on prospecte les organisateurs decongrès, on identifie les structures françaises, européennes, internationalespotentiellement organisatrices, à l’aide de base de données...“Et puis nous avons mis sur pied en 2007 un Club des ambassadeurs deBordeaux qui compte près de 150 membres issus du monde de larecherche, de l’économie, du vin... Ce sont des porteurs de projet locauxayant une dimension nationale et internationale et qui contribuent à nosmissions de prospection”, poursuit-elle. Et ça marche ! Grâce à son travailtout-terrain et à l’entregent des porte-parole, le BGCB a atteint sesobjectifs jusqu’en 2010, avec déjà une réservation pour 2013 !

“Sur 11 dossiers ouverts, nous en avons gagné 9 et 2 sont en instruction”,se réjouit Hélène Fourquet. “Nous avons un bon positionnement et c’est unsigne de l’attractivité de la ville qui bénéficie des retombées économiques.”On estime à 150 euros, en moyenne, les dépenses des congressistes entransports, repas, hébergement, consommations diverses. En 2007, le Palaisdes congrès a reçu l’Association européenne des pharmaciens hospitaliers,soit 2.000 personnes, une belle addition sur un seul événement !

Le tourisme d’affaires, secteur florissant

En 2007, ce sont 283 événements qu’ont accueilli le Palais des congrès, leParc des expositions et le H14, soit près de 1,34 million de personnes. Unchiffre d’affaires de 25 millions d’euros (+ 8 % par rapport à 2006) pour

Congrès et Expositions de Bordeaux. Evidemment, le volet expositions setaille la plus belle part avec ses manifestations majeures, la Foireinternationale, Conforexpo, Vinexpo... Le pôle congrès représente 15 % desactivités de CEB, qui se classe parmi les cinq premiers opérateursnationaux. François-Bernard Martin, directeur général de CEB, s’en réjouitet analyse les conditions de la réussite : “Pendant longtemps, les travauxont été un frein à l’accueil des manifestations. Aujourd’hui, on table sur lanotoriété de la ville, bien sûr avec le vin et le patrimoine. Le label Unescoaccentue cette image. D’autre part, nous avons des capacités reconnuesavec nos trois infrastructures, les outils techniques performants(multiplexe, Wi-Fi...) déployés et le "plus" de notre certification ISO 9001,gage de qualité. En outre, le substrat local, c’est-à-dire la qualité desuniversités, et la présence de l’industrie favorisent la tenue desmanifestations. Récemment, ce furent les Journées de neurologie delangue française et un séminaire de l’industrie papetière.” Desmanifestations qui enregistrent un taux de satisfaction de 97 % ! L’objectifest moins de progresser en quantité qu’en qualité. Déjà, CEB s’enorgueillitd’avoir attiré le congrès de la Fédération nationale du cinéma français, unfestival emblématique. A suivre, en 2009, le congrès de la Mutualité, quiattend 4.000 personnes, et un “must”, en 2010, le congrès des notaires.CEB travaille déjà sur les prévisions 2012.

16 SUPPLÉMENT D’OBJECTIF AQUITAINE • 161 • DECEMBRE 2008

Le cinéma français, réuni à Bordeaux

Congrès : du haut de gamme en ligne de mire

Bordeaux, la couleur du vignoble

Rares sont les villes dont le patronyme est aussi intimement lié à uneactivité économique. Bordeaux, c’est toujours et encore le vin. EnGironde, un emploi sur six dépend de la filière vitivinicole. Une activitéprédominante qui pèse dans la balance commerciale. Si le vin est lemeilleur ambassadeur de la ville, l’inverse est également vrai. Economieà part entière, le développement du secteur est un vecteurd’identification qui permet de valoriser l’image de la ville. En ce sens, la promotion du vin de Bordeaux est un axeparticulièrement important.

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