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Declaration de candidature de Dioncounda Traore à l'élection présidentielle du Mali en 2012
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DECLARATION DE CANDIDATURE DU PROFESSEUR DIONCOUNDA TRAORE, PRESIDENT DU COMITE EXECUTIF
DE L’ADEMA-PASJ
En tant que citoyen, j’ai été témoin privilégié des évolutions sociales, économiques, culturelles et politiques de notre très cher pays. Témoin des luttes héroïques pour l’indépendance, mais aussi contre la dictature des partis uniques, jusqu’à la conquête de la démocratie pluraliste fondée sur l’Etat de droit, le respect des libertés publiques et le respect de la diversité comme fondement de l’unité de notre Nation.
Le devoir de mémoire
Depuis le 22 septembre 1960, nous nous sommes engagés aux côtés de tous les camarades étudiants et travailleurs à l’intérieur comme à l’extérieur du pays pour la sauvegarde de la liberté acquise de haute lutte par nos pères, mères et aînés qui n’ont ménagé aucun effort pour l’émancipation de notre peuple.
Mais, très vite, après l’accession à la souveraineté nationale, aussi bien le régime du Parti unique de fait « d’option socialiste », (Article 3 de la Constitution du 22 septembre 1960) que de celui du Parti unique de droit (Article 5 de la Constitution du 4 juin 1974), ont voulu tenir en laisse les citoyens à travers brimades et embrigadement. Les privations de libertés, la répression brutale de toutes velléités d’expression d’une opinion différente ont fini par étouffer dans l’œuf toute initiative citoyenne. C’est au prix de larmes, de détention dans les bagnes, du sang et parfois même de la mort que mes camarades et moi avons mené la lutte contre les régimes monolithiques, liberticides et dictatoriaux. Nous avons dit alors, plus jamais ça au Mali !
Il faut sauvegarder la démocratie et retrouver les valeurs fondatrices de l’Adema PASJ
Avec le peuple malien debout, nous avons été les artisans de l’avènement de la démocratie pluraliste au Mali à travers nos associations démocratiques, nos organisations syndicales et professionnelles et nos partis politiques clandestins.
Avec l’avènement de la démocratie pluraliste, le peuple malien est enfin entré dans une phase de son histoire où tous les espoirs étaient permis. Le multipartisme a libéré les énergies et nous avons, en quelques années, engagé de grandes reformes, accompli de grandes performances économiques et sociales et réalisé des infrastructures de base de qualité. Tout cela par le travail acharné du peuple malien à travers les organisations démocratiques, dont l’ADEMA-‐PASJ. Les militantes et les militants du Parti qui ont porté pendant dix ans nos camarades, avec à leur tête le camarade Alpha Oumar Konaré, au sommet du pouvoir de 1992 à 2002 ont contribué indubitablement aux succès reconnus par l’opinion nationale et internationale. Nous sommes fiers de ces acquis et conscients de notre devoir de les protéger. Ce qui justifie également notre soutien loyal au président Amadou
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Toumani Touré de 2002 à 2012. Nul n’est plus habilité pour cela que nous même, chers Camarades.
Mais la pratique démocratique est un exercice d’équilibre entre autorité et liberté. Il ne faut jamais éluder cette assertion au risque de compromettre tous les acquis engrangés depuis 1991. C’est là le défi qui est lancé au Peuple de l’ADEMA-‐PASJ, qui gagnerait à retrouver les valeurs fondatrices qui ont fait sa force : la réflexion et la prospection pour une économie solidaire, la solidarité, la justice en protégeant les franges les plus faibles de la société, notamment les femmes et les enfants. Tout cela dans une approche fraternelle fondée sur le respect strict des lois républicaines.
Mais n’oublions pas de prospecter l’avenir
Aujourd’hui, les défis sont nombreux et exigent de notre Parti de scruter l’avenir, de procéder à une lecture holistique des évolutions en cours de la société malienne, afin d’identifier les grands chantiers de l’avenir. Seule une vision prospective peut nous permettre de poser un diagnostique correct et de proposer des thérapies efficaces et pérennes.
Ma réflexion porte sur l’état de la nation. Majoritairement, les citoyens conviennent que nous sommes dans un Etat démocratique où les institutions fonctionnent normalement et où les différents pouvoirs jouent leur rôle. Mais les préoccupations demeurent nombreuses :
Ø Les citoyens participent faiblement aux élections même si cette faible participation provient de causes que nous connaissons et auxquelles nous pouvons remédier.
Ø Le problème des jeunes et l’approfondissement de la réflexion pour la création d’emplois car le chômage est devenu une vraie gangrène du tissu social et un risque de déstabilisation pour notre pays.
Le corollaire au manque d’emploi est l’insécurité notamment urbaine. En effet, on ne peut passer sous silence les graves déficits sécuritaires que nous connaissons dans le septentrion, dans le sahel occidental et en zone urbaine. Ce déficit frise la déficience, tant nos frontières sont poreuses et les moyens en deçà des défis. Il faut y remédier par des mesures hardies en sortant des sentiers battus.
Le vecteur principal du chômage que nous incriminons, est le système éducatif et de formation qui perdure dans ses crises récurrentes. En effet, bien que le pays tout entier se soit mobilisé autour des autorités, notamment à travers les nombreux états généraux et forums sur l’éducation, et investi plus que dans tous autres secteurs, l’école reste toujours malade. Ce défi, nous devons le relever sans attendre.
Ø La couverture sanitaire du pays reste encore en deçà des attentes du peuple, tel est le diagnostic de ce secteur vital du pays : Or sans santé il n’y a pas de développement possible.
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Ø Nos compatriotes femmes demeurent défavorisées dans un monde façonné tout au long de l’histoire par les hommes. Elles feront l’objet d’une attention particulière.
Je m’attaquerai résolument à toutes les causes de ce phénomène aussi bien au niveau de la protection de leur santé et de celle de leurs enfants, qu’à celui de leur scolarisation et de leur maintien à l’école.
Ø Nos compatriotes handicapés et toutes les couches défavorisées de notre pays ne bénéficient toujours pas de toute la solidarité requise. Ils feront eux aussi l’objet d’une attention soutenue.
Ø Nos compatriotes qui vivent à l’étranger demeurent l’une de nos préoccupations majeures tant par rapport à leur protection dans leurs pays d’accueil qu’à leur insertion dans notre espace économique et social au retour dans leur patrie.
Ø La justice est mal distribuée, la corruption bat son plein et globalement la pauvreté persiste. Je m’emploierai avec toutes mes forces à les corriger ou à les atténuer.
Pour autant, nous demeurons optimistes car notre parti a des femmes et des hommes capables de trouver les réponses appropriées aux nombreuses préoccupations et défis de notre cher Mali. Beaucoup de maliennes et de maliens dans le parti et en dehors sont prêts à nous accompagner dans ce délicat, mais exaltant combat.
C’est fort de ces constats et de ma conviction que des solutions sont possibles que j’ai décidé de répondre à l’appel pressant de nos militants et sympathisants en me portant candidat pour l’élection présidentielle de 2012 en vertu des articles 51, 52, 53 et 54 des statuts du Parti, que j’ai l’honneur de présider depuis dix années grâce à votre confiance.
Je pose un acte militant
C’est convaincu que ma candidature à l’élection présidentielle 2012 est un acte militant et non l’expression d’une quelconque ambition personnelle que je me suis engagé. Il s’agit pour moi de me mettre au service des militants, des sympathisants de mon Parti, mais aussi de nombreux autres citoyens de notre pays qui croient en mes qualités de rassembleur et d’homme engagé au service de la nation.
Tout mon parcours politique est émaillé d’engagements militants pour les causes justes, la solidarité et la transparence. Malgré les dissensions au sein du parti en 1994, en 2000, en 2002, je suis demeuré fidèle à la ligne du Parti ; j’ai été exigeant avec moi-‐même et mes camarades et j’ai inlassablement œuvré à éviter les dérives et l’éclatement du Parti. C’est cette foi en des valeurs de partage, de solidarité, d’échanges et de responsabilité, qui m’a amené à tout faire pour que le Parti Africain pour la Solidarité et la Justice aille uni aux élections de 2002.
En cette phase grave de décision, je suis sûr que les uns et les autres comprendrons que ma démarche est dépourvue de tout narcissisme ; je la veux de toute humilité, mais fondée sur
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une détermination sans faille à conduire le projet de l’Adema PASJ si votre confiance m’était accordée et si les suffrages des maliennes et des maliens m’étaient favorables.
Mon credo est l’action, le consensus et l’ouverture politique pour gagner
Une de mes convictions est que le temps n’est plus aux déclarations tonitruantes, ni aux discours amphigouriques et encore moins à l’invective médiatique, mais bien à l’action de tous dans la concertation et une dynamique de cohésion, de discipline et de travail.
Aussi, suis-‐je convaincu que les camarades seront sensibles à mon invitation à se remémorer que « Chaque fois que nous sommes restés unis nous avons gagné » et que « chaque fois que nous nous sommes divisés nous avons perdu ». Je pense que le syndrome de 2002 c'est-‐à-‐dire la convention et son principe des primaires puis les divisions internes qui en ont résulté de même que l’expérience de 2007 doivent nous édifier pour le choix de l’avenir.
Je pense aussi que le choix du candidat du parti doit être opéré en considération des valeurs nourricières de notre famille politique et de nos valeurs sociétales et spirituelles. Il doit aussi s’opérer en intégrant une autre dimension : celle de la nécessaire alliance avec d’autres formations politiques partageant ces mêmes valeurs.
Dans moins d’un an les maliennes et les maliens vont choisir le 3ème premier magistrat de la 3ème République ; j’en appelle à tous pour soutenir ma candidature. Je suis convaincu qu’elle agrègera les énergies et constituera un levain pour la refondation de l’espoir dans notre pays. Ainsi, pourra-‐t-‐on relever les défis majeurs que j’avais évoqués plus haut, c'est-‐à-‐dire renforcer davantage la démocratie, sauvegarder les acquis économiques et sociaux, veiller à un équilibre des instituions dans leurs relations, procurer plus d’emplois, assainir les finances publiques, réhabiliter l’école, assurer une couverture sanitaire à l’ensemble des maliens, dans la sécurité retrouvée partout aussi bien dans le septentrion qu’au sahel occidental, mais aussi dans les milieux urbains. Toutes ces actions seront menées en respectant le projet de société de l’Adema-‐PASJ dans un Etat fort et décentralisé et soucieux de promouvoir davantage l’intégration sous régionale et régionale.
C’est ensemble, toujours ensemble et encore ensemble que nous relèverons les plus grands défis et gagnerons les élections présidentielles de 2012, au bénéfice de tous les enfants du Mali.
Vous m’avez fait confiance pendant dix ans pour préserver et consolider le parti Africain pour la Solidarité et la Justice. Continuez à me faire confiance, je vous conduirai à la victoire !
Dieu bénisse l’Adema PASJ, le Mali et l’Afrique.
Bamako le 17 Juin 2011
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Professeur Dioncounda TRAORE,
Président du Comité Exécutif de l’Adema-‐PASJ
Commandeur de l’Ordre National