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Editorial Ne peut être vendu Numéro 5 Liberté, responsabilité... Certains pensent que la liberté des médias signifie se libérer de toutes les limites des cadres sociaux, culturels, et éthiques... La liberté des médias signifie essentiel- lement que le journaliste peu travailler dans un climat qui lui permet d’utiliser librement ses compétences profes- sionnelles dans l’exercice de sa profes- sion. Dans ce cadre, la liberté signifie en même temps, la responsabilité. Le journaliste est donc responsable de ce qu’il écrit et diffuse ou met sur le réseau. La neutralité est l’équilibre de l’infor- mation représentent l’une des règles professionnelles les plus urgentes en Tunisie après le 14 Janvier 2011. Il n’est pas facile pour un journaliste d’être neutre, mais le plaisir dans le travail du journaliste est justement cette quête continue et ce conflit in- terne pour respecter les règles de la profession. L’équilibre dans la présen- tation de l’information exige la pré- sence de toutes les parties impliquées dans l’information dans le travail du journaliste, quelle que soit l’approche à l’information. C’est en suivant cette pratique que le journaliste mettrait aux mains du public récepteur toutes les positions, qui lui permettraient d’adopter telle ou telle direction ou de construire un point de vue propre à lui. Le journaliste peut se demander: Et comment puis-je alors exprimer mon point de vue? La réponse ici est très simple : Distinguer et séparer l’infor- mation du commentaire. La règle indique que l’information est sacrée mais le commentaire est libre. Néan- moins, la liberté du commentaire n’est pas absolue ; Elle est limitée par le res- pect des codes éthiques et l’utilisation de tous les outils de persuasion pos- sibles... Les médias respirent la liberté à chaque seconde et chaque minute... Moncef Ayari INRIC : Le Paysage médiatique exige un engagement à la déontologie professionnelle L’entrée du Palais des Congrès était tranquille en l’absence de l’activité familière aux séminaires, et aux conférences de presse. Aucun signe n’indique le lieu de l’événement. Le Parking a été ouvert pour recevoir les voitures et les invités de la conférence de presse organisée par les membres de l’Instance nationale pour la réforme du secteur de l’information et de la communication. Une voiture blanche entre au parking suivie par une voiture chargée de chaises, une jeune fille se dirige vers les voitures stationnées sous les arbres tandis que d’autres se dirigent vers la salle, qui semble être la salle de conférence et des séminaires, mais la porte est fermée et l’endroit est calme... les gens continuent vers la porte adjacente, mais elle est également fermée... Ils continuent la recherche de la porte d’entrée en discutant l’endroit de la tenue du colloque qui n’est apparemment pas la même salle que d’habitude... La scène est interrompue par la voix d’un homme qui dirige ce groupe bruyant, suivi par certains visiteurs, vers la salle de l’événement. Ils y sont finalement... La salle est pleine et il y règne beaucoup d’agitation et de brouhaha familières dans ce type de rassemblement et d’évènement... Un homme est occupé à fixer une caméra vidéo pour filmer le discours d’ouverture et un autre vérifie la caméra, les uns cherchent des places au fond de la salle pour pouvoir sortir à volonté tant dis que d’autres veulent s’installer au premier rang ... Au coin de la salle, près de la table à laquelle vont s’installer les membres de l’instance, le technicien met les dernières touches sur le matériel pour s’assurer de la qualité du son, de la bonne réception et de l’installation des micros sur la table. Le paysage médiatique et les exigences de la réalité Radhia Saidi annonce l’ouverture du séminaire, et le calme règne dans la salle: Une personne commence à enregistrer, une autre filme, et le bruit recommence, un cameraman de la télévision demande à une dame de s’éloigner de la caméra afin qu’il puisse bien filmer. Mme Saidi continue la lecture du mot d’ouverture, souhaite la bienvenue aux personnes présentes et donne la parole à M. Kemal Laabidi, président de l’Instance nationale pour la réforme du secteur de l’information et de la communication pour présenter le rapport général qui fait le portait des agressions sur les médias à l’ère du général Zine El Abidine Ben Ali , décrit et analyse les conséquences de ces agressions. Il a ensuite présenté «les propositions capables d’améliorer le secteur médiatique et de changer le paysage médiatique en ligne avec les exigences de la réalité sur la base d’autres expériences démocratique ». Il a ajouté : « Nous avons également travaillé sur le rapprochement et l’interprétation de la notion de médias publiques souvent confondus avec gouvernementales», soulignant dans ce contexte l’importance de l’établissement public, car il n’ya pas de démocraties dans le monde sans médias publiques. Le président de la commission termine son discours dans une vague d’applaudissement dans la salle, et le micro est donné tour à tour aux membres de l’instance et aux invités pour prononcer leur discours ; le micro est parfois passé par d’une personne à une autre par les journalistes qui, par moment, cherche une dame ou un monsieur qui a quitté la salle pour l’interviewer. La déontologie de la profession est la base du travail journalistique Les interventions des invités se sont concentrées sur la nécessité de respecter les règles de la profession journalistique pour que les médias ne deviennent pas des espaces de règlements de comptes et de propagation des rumeurs sans vérification, dépassant parfois “le travail journalistique pour devenir de la discrimination raciale” comme c’était le cas avec le journal ‘le soir’, qui a «qualifié la présidente du syndicat des journalistes de «vieille fille noire », a commenté dans ce contexte Naji Bghouri, ancien président de l’Union nationale des journalistes et l’un des membres de l’instance. «Le rapport général de l’Instance nationale pour la réforme du secteur de l’information et de la communication comprend dix chapitres qui présentent un diagnostic détaillé de la situation actuelle et des propositions de réforme qui ont été supervisées par l’instance en tant que cadre de structure réglementaire, sans imposer aucune censure ou n’importe quelle forme d’autorité sur les médias», a conclut le journaliste et conseiller de l’instance, Hisham Snoussi la présentation du rapport avant de permettre aux journalistes et au public de poser leurs questions au sujet de certains points. M. Naji Bghouri a proposé d’établir une liste pour répondre par la suite à toutes les questions à la fois ... Les questions se sont été limités à sept interventions malgré cette présence massive ... M. Kamal Laabidi le président de l’instance, les membres Hichem Snoussi et Naji Bghouri ont pris la parole pour répondre aux questions. Certains invités sont restés pour poser quelques questions, alors que la majorité a quitté la salle annonçant ainsi la fin de la conférence de presse qui a présenté le rapport final et la fin de l’activité de l’instance. Wafa Ghwary Coordinateurs : Mongi Aouinet, Néjiba Hamrouni, Charles Autheman et Sylvaine Petit Formateurs : Sabah Mahmoudi, Florence Al Aswad, Moncef Ayari, Lotfi Touati Secrétariat de rédaction : Mohamed Drissi Traduction : SETRA Traductions Rédaction : Manel Mejri, Ghabri Olfa, Raoudha Selmi, Karima Ben Youssef, Melek Lakdar, Zahra Ben Kalma, Mohamed Boughanmi, Rim Ben Frej, Marwa Sahli, Wafa Ghawari, Chokri Belhedi, Hattab Fezai. Mai 2012 Le Journal du citoyen est édité dans le cadre d’un programme financé par l’Union européenne http://journalducitoyen.wordpress.com/ Contact : [email protected] Imprimerie : Imprimerie des Berges du Lac, imprimeriedulac.com

Journal du Citoyen 5

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Le Journal du Citoyen est un nouveau rendez-vous avec l’information et l’actualité politique tunisienne. Axé sur la préparation des futures élections, ses numéros d’automne seront consacrés à la Constituante.Fleurissante après la révolution du 14 janvier dernier, la vie politique tunisienne n’en demeure pas moins complexe par ses enjeux et le foisonnement de ses formations politiques.Qu’il s’agisse d’analyser les questions de fond comme la place des courants religieux, la question de la parité ou encore de décrypter les aspects pratiques des processus électoraux à venir, le Journal du Citoyen cherchera surtout à écouter les attentes des Tunisiens. Il essayera d’apporter un regard critique et constructif sur cette nouvelle page de l’histoire du pays.La rédaction, riche de journalistes issus de différents médias (presse écrite, radio, télévision) bénéficie d’un encadrement spécialisé sur les questions électorales et du soutien du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT).Notre équipe se déplacera à votre rencontre en région afin de rendre compte de la diversité des opinions et des initiatives qui font la force de la Tunisie d’aujourd’hui.Disponible en arabe et en français, le journal est fait par et pour les citoyens tunisiens, bonne lecture !L'institut Panos Paris et Le Syndicat National des Journalistes TunisiensAvec le soutien de l'UE.

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Ne peut être venduNuméro 5

Liberté, responsabilité...Certains pensent que la liberté des médias signifie se libérer de toutes les limites des cadres sociaux, culturels, et éthiques...La liberté des médias signifie essentiel-lement que le journaliste peu travailler dans un climat qui lui permet d’utiliser librement ses compétences profes-sionnelles dans l’exercice de sa profes-sion. Dans ce cadre, la liberté signifie en même temps, la responsabilité. Le journaliste est donc responsable de ce qu’il écrit et diffuse ou met sur le réseau.La neutralité est l’équilibre de l’infor-mation représentent l’une des règles professionnelles les plus urgentes en Tunisie après le 14 Janvier 2011. Il n’est pas facile pour un journaliste d’être neutre, mais le plaisir dans le travail du journaliste est justement cette quête continue et ce conflit in-terne pour respecter les règles de la profession. L’équilibre dans la présen-tation de l’information exige la pré-sence de toutes les parties impliquées dans l’information dans le travail du journaliste, quelle que soit l’approche à l’information. C’est en suivant cette pratique que le journaliste mettrait aux mains du public récepteur toutes les positions, qui lui permettraient d’adopter telle ou telle direction ou de construire un point de vue propre à lui.Le journaliste peut se demander: Et comment puis-je alors exprimer mon point de vue? La réponse ici est très simple : Distinguer et séparer l’infor-mation du commentaire. La règle indique que l’information est sacrée mais le commentaire est libre. Néan-moins, la liberté du commentaire n’est pas absolue ; Elle est limitée par le res-pect des codes éthiques et l’utilisation de tous les outils de persuasion pos-sibles...Les médias respirent la liberté à chaque seconde et chaque minute...

Moncef Ayari

INRIC : Le Paysage médiatique exige un engagement à la déontologie professionnelle

L’entrée du Palais des Congrès était tranquille en l’absence de l’activité familière aux séminaires, et aux conférences de presse. Aucun signe n’indique le lieu de l’événement. Le Parking a été ouvert pour recevoir les voitures et les invités de la conférence de presse organisée par les membres de l’Instance nationale pour la réforme du secteur de l’information et de la communication.

Une voiture blanche entre au parking suivie par une voiture chargée de chaises, une jeune fille se dirige vers les voitures stationnées sous les arbres tandis que d’autres se dirigent vers la salle, qui semble être la salle de conférence et des séminaires, mais la porte est fermée et l’endroit est calme... les gens continuent vers la porte adjacente, mais elle est également fermée...Ils continuent la recherche de la porte d’entrée en discutant l’endroit de la tenue du colloque qui n’est apparemment pas la même salle que d’habitude... La scène est interrompue par la voix d’un homme qui dirige ce groupe bruyant, suivi par certains visiteurs, vers la salle de l’événement.Ils y sont finalement... La salle est pleine et il y règne beaucoup d’agitation et de brouhaha familières dans ce type de rassemblement et d’évènement...Un homme est occupé à fixer une caméra vidéo pour filmer le discours d’ouverture et un autre vérifie la caméra, les uns cherchent des places au fond de la salle pour pouvoir sortir à volonté tant dis que d’autres veulent s’installer au premier rang ...Au coin de la salle, près de la table à laquelle vont s’installer les membres de l’instance, le technicien met les dernières touches sur le matériel pour s’assurer de la qualité du son, de la bonne réception et de l’installation des micros sur la table.Le paysage médiatique et les exigences de la réalitéRadhia Saidi annonce l’ouverture du séminaire, et le calme règne dans la salle: Une personne commence à enregistrer, une autre filme, et le bruit recommence, un cameraman de la télévision demande à une dame de s’éloigner de la caméra afin qu’il puisse bien filmer. Mme Saidi continue la lecture du mot d’ouverture, souhaite la bienvenue aux personnes présentes et donne la parole à M. Kemal Laabidi, président de l’Instance nationale pour la réforme du secteur de l’information et de la communication pour présenter le rapport général qui fait le portait des agressions sur les médias à l’ère du général Zine El Abidine Ben Ali , décrit et analyse les conséquences de ces agressions. Il a ensuite présenté «les propositions capables d’améliorer le secteur médiatique et de changer le paysage médiatique en ligne avec les exigences de la réalité sur la base d’autres expériences démocratique ». Il a ajouté : « Nous avons également travaillé sur le rapprochement et l’interprétation de la notion de médias publiques souvent confondus avec gouvernementales», soulignant dans ce contexte

l’importance de l’établissement public, car il n’ya pas de démocraties dans le monde sans médias publiques.Le président de la commission termine son discours dans une vague d’applaudissement dans la salle, et le micro est donné tour à tour aux membres de l’instance et aux invités pour prononcer leur discours ; le micro est parfois passé par d’une personne à une autre par les journalistes qui, par moment, cherche une dame ou un monsieur qui a quitté la salle pour l’interviewer.La déontologie de la profession est la base du travail journalistique Les interventions des invités se sont concentrées sur la nécessité de respecter les règles de la profession journalistique pour que les médias ne deviennent pas des espaces de règlements de comptes et de propagation des rumeurs sans vérification, dépassant parfois “le travail journalistique pour devenir de la discrimination raciale” comme c’était le cas avec le journal ‘le soir’, qui a «qualifié la présidente du syndicat des journalistes de «vieille fille noire », a commenté dans ce contexte Naji Bghouri, ancien président de l’Union nationale des journalistes et l’un des membres de l’instance. «Le rapport général de l’Instance nationale pour la réforme du secteur de l’information et de la communication comprend dix chapitres qui présentent un diagnostic détaillé de la situation actuelle et des propositions de réforme qui ont été supervisées par l’instance en tant que cadre de structure réglementaire, sans imposer aucune censure ou n’importe quelle forme d’autorité sur les médias», a conclut le journaliste et conseiller de l’instance, Hisham Snoussi la présentation du rapport avant de permettre aux journalistes et au public de poser leurs questions au sujet de certains points.M. Naji Bghouri a proposé d’établir une liste pour répondre par la suite à toutes les questions à la fois ... Les questions se sont été limités à sept interventions malgré cette présence massive ... M. Kamal Laabidi le président de l’instance, les membres Hichem Snoussi et Naji Bghouri ont pris la parole pour répondre aux questions.Certains invités sont restés pour poser quelques questions, alors que la majorité a quitté la salle annonçant ainsi la fin de la conférence de presse qui a présenté le rapport final et la fin de l’activité de l’instance.

Wafa Ghwary

Coordinateurs : Mongi Aouinet, Néjiba Hamrouni, Charles Autheman et Sylvaine PetitFormateurs : Sabah Mahmoudi, Florence Al Aswad, Moncef

Ayari, Lotfi TouatiSecrétariat de rédaction : Mohamed DrissiTraduction :SETRA Traductions

Rédaction : Manel Mejri, Ghabri Olfa, Raoudha Selmi, Karima Ben Youssef, Melek Lakdar, Zahra Ben Kalma,

Mohamed Boughanmi, Rim Ben Frej, Marwa Sahli, Wafa Ghawari, Chokri Belhedi, Hattab Fezai.

Mai 2012Le Journal du citoyen est édité dans le cadre d’un programme financé par l’Union européenne

http://journalducitoyen.wordpress.com/ Contact : [email protected] Imprimerie : Imprimerie des Berges du Lac, imprimeriedulac.com

2 Journal du Citoyen • Numéro 5

La radio régionale de Monastir est la seule radio dans la région du Sahel depuis 1977. Sa fondation a été suivi par la création de l’unité de production télévisé et ensuite par le bureau de l’agence Tunis Afrique Presse. Ces institutions emploient un nombre important de journalistes qui vivent une réalité médiatique perturbée, non sans lacunes, obstacles et grands défis qui empêchent la réalisa-tion souhaitée du travail. Il ne serait pas faut d’af-firmer que la responsabilité du faible rendement est à la fois la faute du journaliste et de l’établisse-ment médiatique surtout après la révolution de la dignité et de la liberté.On a parlé à un groupe de journalistes travaillant pour les établissements que nous avons mentionné dans la région de Monastir et ils nous ont révélé les détails suivant:

La radio régionale de Monastir: un manque d’embauche

Radio Monastir est un leader de la liberté d’expres-sion avant et même pendant la Révolution. Elle reste toujours proche du citoyen avec d’autres médias. Cette radio transmet les problèmes, les attentes et les préoccupations du citoyens malgré l’insuffisance dans le nombre de journalistes spé-cialisés qui ne dépasse pas 10 journalistes au dé-partement d’information, ce qui épuise l’équipe de journalistes et rend difficile leur travail malgré leur professionnalisme, expérience et compétence.«La réalité du travail au département d’informa-tions à la radio est très perturbée et on y fait face à plusieurs obstacles qui nous empêchent d’atteindre notre objectif qui est le professionnalisme dans le travail de journalisme». Ainsi s’est exprimé M. Ya-cine Kort, adjoint du directeur de la sous direction d’information à radio Monastir pour nous indiquer les obstacles devant la couverture des événements et pour diagnostiquer de son point de vue la réalité du domaine.Il a ajouté : «les problèmes relevés sont le manque des ressources humaines au département d’infor-mations, puisque la radio présente une radiodif-fusion pour plusieurs villes et gouvernorats et a ainsi besoin une équipe de travail qui ne peut pas être composée uniquement de 10 journalistes. Ce nombre limité entrave la performance et les objec-tifs visés ce qui est le cas aujourd’hui, et je suggère à cet égard la nécessité de renforcer le départe-ment d’informations en embauchant plus de jour-nalistes pour assurer la couverture des événements en général et les événements politiques à venir en particulier, notamment les élections prévues pour l’année prochaine. Embaucher des reporters régio-naux est une nécessité urgente puisque c’est eux qui peuvent détecter les aspirations et les préoccu-pations des citoyens et suivre les événements par-tout. Il serait plus efficace d’avoir un meilleur ré-seau de journalistes professionnels et spécialisés.» Dans le même contexte, il a souligné la «nécessité de revoir les récompenses, les incitations et les ré-munérations de ces journalistes pour les motiver à travailler en toute honnêteté et à améliorer leur si-tuation financière aussi bien qu’à enrichir leur ex-périence avec la formation. Je propose également la mise en place de bureaux d’information régio-naux dans tous les gouvernorats du centre, de la côte et dans les régions internes (les préfectures), suivant la stratégie adoptée dans les gouvernorats du centre ouest et du Sud «

Il a aussi souligné «la nécessité de réformer les médias pour promouvoir la réforme de la scène médiatique puisque c’est le seul moyen de changer et d’améliorer la scène médiatique et de répondre à toutes les accusations d’appartenance au vieux régime et de promotion du courant rétrograde.»L’unité de production télévisée à Monastir

«Le manque de ressources nous limiteOn a parlé à une journaliste qui travaille beaucoup sur le terrain avec les citoyens et transmet leurs visions des choses, leur réalité, leurs problèmes et leurs attentes, à propos de la réalité de la pro-duction télévisée dans la région et des obstacles qui empêchent la réalisation des objectifs souhai-tés. Notre collègue Hayet Radhouani qui travaille à l’unité de production télévisuelle affirme que «le travail dans cette unité est caractérisé par un manque des ressources nécessaires et appropriées pour accomplir le travail dans des conditions nor-males et confortables. Ces ressources consistent en un espace public et des bureaux surtout que l’espace de travail actuel n’est pas suffisant pour une grande équipe de journalistes, techniciens et administrateurs. L’unité manque d’autre part d’équipements, et ceux qui sont fournis sont très modestes et ne dépassent pas 3 caméras et un seul ordinateur. Les mécanismes de travail profession-nel restent faibles en l’absence des sessions d’édi-tion et des séminaires de rédaction en dépit de leur importance.... « Elle ajoute: «Il y a une absence presque totale du dialogue et de communication entre les journalistes qui travaillent à la sous unité et les collègues de l’établissement central de la télévision tunisienne auxquels les rédacteurs et les rédacteurs en chef ont confié la responsabi-lité de coordination, de distribution du travail et de briefing. Et on n’a aucune participation active aux travaux de la comité de rédaction élue après la révolution du 14 Janvier au département des informations à la première et la deuxième chaines nationales et au niveau de l’élaboration des poli-tiques éditoriales et la proposition des thèmes à soulever.» En ce qui concerne les cycles de formation, elle dit: «La participation aux cycles de formation pour perfectionner les compétences ainsi que la parti-cipation aux stages de formation et la couverture de points externes sont monopolisés. Avant le 14 Janvier elle était exclusivement réservée aux diri-geants de l’institution, maintenant elle se limitent aux journalistes de l’établissement central». Avec beaucoup de tristesse et de chagrin elle ajoute: «Jusqu’à quand allons nous continuer comme ça ? Nous vivons une mobilité sociale importante et nous sommes parfois dépassés par les événements,

mais nous somme limités à cause du manque de ressources et de la dépendance de l’administration centrale puisque les médias régionaux, à mon avis, ne reçoivent pas l’attention qu’ils méritent et ils re-présentent aux collègues qui travaillent à l’établis-sement central une unité secondaire. Bien qu’une chaine qui couvre les événements dans les régions a été créée, aucun changement significatif n’est apparu, le taux d’audience de cette chaine reste très faible et les régions restent ignorées. Jusqu’à quand allons-nous continuer comme ça alors que la réalité impose absolument le changement? Nous les journalistes aimerions bien exercer notre droit de participer à la prise de décision puisque nous croyons en nos capacités à introduire le change-ment souhaité par le spectateur et pour nous dis-culper des accusations qui nous hantent de man-quement à la couverture des événements. Je ne pense pas que les journalistes régionaux manquent de compétences scientifiques ou même administra-tives, de connaissances, ou d’expertise.« Elle a conclu en disant «que l’image de la caméra régionale nécessite une retouche et nous espérons que le changement ne va plus tarder à venir.»

Agence Tunis Afrique Presse:Informations fragiles

Le travail du bureau de Monastir de l’agence Tunis Afrique Presse est limitée aux efforts d’une seule journaliste. Mais grâce à la persévérance de Mme Monia Trimech et sa quête de l’information précise qui couvre tous les événements et les développe-ments dans la région de Monastir, l’agence par-vient à transférer les évènements importants aux tunisiens à tout moment et n’importe où.Ce type d’information a constitué une grande dif-ficulté pour Monia puisqu’elle est difficilement accessible, parfois même absente et difficile à obte-nir.Monia a affirmé « le 14 Janvier, je suis parve-nue à m’approcher des citoyens très librement et d’identifier leurs préoccupations, d’une part. D’autre part, les responsables m’ont aidé dans la recherche de la vérité, mais les choses on vite réci-divées à l’état d’avant la révolution. L’estimation de l’information par certains est absente, d’autres essaient d’échapper à la présentation de la vérité tel qu’elle est en toute transparence et crédibilité ». Elle ajoute, «la région est riche en activités et évé-nements qui changent et se développent très vite. Le domaine peut couvrir davantage d’événements puisque la région n’est pas isolée de la situation générale dans le pays. Le journaliste doit avoir un réseau de relations dans la région dans laquelle il opère pour l’aider à suivre les événements et à découvrir la vérité en plus de sa quête permanente de la vérité partout pour les révéler et les exposer aux citoyens. «Toute personne qui fait ce travail éprouvant fait face à cet ensemble de préoccupations et de pro-blèmes, bien que relatifs. La réussite est le résultat inévitable pour tout professionnel qui parvient à les surmonter avec une patiente armée de convic-tion de l’appel du devoir sans s’arrêter ni lâcher, malgré les obstacles et les difficultés en vue de participer à l’avancement de la scène médiatique régionale et à l’échelle nationale.Y aura-t-il quelqu’un pour écouter ces préoccupa-tions ? Où un espace pour les exprimer dans les blogs ? Où dans les colonnes de presse? On n’a pas voulu juste soulever ces préoccupations mais on veut atteindre à travers elles l’objectif qui consiste à «assurer le professionnelle et améliorer la scène médiatique « Zahra Ben Kamla

Les médias régionaux :

Monastir: entre un rôle espéré et une réalité en crise Les médias régionaux représentent un acteur principal sur la scène médiatique tunisienne avant et après le 14 Janvier. Ils contribuent de manière significative à l’amélioration et au changement de ce paysage médiatique. Il y a à Monastir 3 établissement médiatiques importants qui contribuent à la transmission des informations et des événements de la région.

Numéro 5 • Journal du Citoyen 3

Jihène Dhayee est une jeune journaliste débutante qui vient d’intégrer l’équipe de Radio Monastir en tant que correspondante régionale après la révolu-tion de la dignité et de la liberté.Jihène a préféré le travail de terrain, convaincue qu’il est plus enrichissant pour elle que le travail classique de bureau. “Mon travail ne ressemble pas au travail journalistique classique limité à un bureau et un télé-phone comme seuls outils de travail et unique mode opératoire pour transférer l’information, les nou-velles et les événements,.” affirme-t-elle. Jihène cherche toujours à être encore plus proche du citoyen tunisien et enquête sur les dessous des événements et des informations dans sa région. Elle n’épargne aucun effort pour chercher la bonne information et enquêter sur la vérité et n’hésite pas à s’aventurer dans les ruelles étroites et les espaces publics pour détecter les préoccupations des gens et leurs problèmes les plus sensibles et à investiguer même les tabous. « Je cherche à transmettre l’événe-ment tel que perçu par les Tunisiens en toute objec-tivité et impartialité et de décrire la vérité tel qu’elle est » dit-elle.

Le challenge“Mon travail en tant que femme journaliste reporter est très difficile et nécessite d’énormes efforts pour être prête à travailler à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit ce qui ne convient pas parfois à ma vie de famille et à mes engagement personnels, en plus du long trajet de 22 kilomètres que je dois faire au quotidien entre Sousse et Monastir pour monter le re-portage que je prépare.” dit Jihène. D’autre part, «Ce travail exige aussi une plus grande protection du jour-naliste en général. Je me souviens d’avoir été agressée durant une mission lorsque je couvrais un événement régional.’ Affirme-t-elle. « On ne m’a jamais agressé du temps de l’ancien régime.” Ajoute Jihène. Jihène rencontre beaucoup de difficultés et des obs-tacles qui l’empêchent d’accomplir ses missions au mieux possible, et elle ajoute: “Un seul reporter fait tout le travail, et malgré ceci je travaille dans des conditions qui manquent terriblement de ressources matérielles et logistiques nécessaires tels que les équi-pements technologiques modernes (magnétophone et PC ...) importants pour reporter l’événement en temps réel en toute précision et objectivité, les seuls garants du succès du message journalistique.”

Partie B-6, et 12Jihène ajoute :”Mon travail en tant que journaliste re-porter coopérante sur le terrain est très modestement rémunéré, puisque je n’ai pas de carte de journaliste professionnel et j’assume les dépenses de transport qui ne sont pas compensées, alors mon revenue de journaliste freelance reste faible. On me paie 6 dinars pour un reportage pour le département d’informa-tions à la radio et 12 dinars pour le reportage ou la correspondance externe, et ces montants ne tiennent pas compte des exigences de nos jours et ne suffisent pas comme revenu dans les circonstances actuelles surtout avec la hausse des prix. Je m’efforce donc à travailler beaucoup pour avoir à la fin du mois un re-venu décent, et malgré ces conditions difficiles je vais continuer à me battre et à travailler parce que je suis passionnée de ce métier et j’ai beaucoup de confiance et de foi en mes capacités.”Telle est la réalité du travail du reporter Jihène et quelques aspects des difficultés de la couverture des événements et des développements régionaux. Mal-gré les défis personnels et professionnels, elle essaie de se construire une bonne image et une position res-pectée dans le paysage médiatique en suivant et en couvrant les événements dans la région et en essayant de découvrir les détails et de les reporter en toute im-partialité et neutralité.La question qui s’impose ici est : Quand est ce que notre presse régionale va-t-elle plonger encore au plus profond des préoccupations et des aspirations des tunisiens, les exprimer et les couvrir d’avantage?

Zahra ben Kamla

Correspondante de presse (douleur et passion)La correspondance de presse fait partie du travail journalistique et constitue l’une des sources d’informations, news et actualité. C’est une tâche à la fois laborieuse et intéressante qui se base sur des outils de travail que nous testons sur le terrain. Ce travail se distingue par une ouverture et une communication sociale uniques qui donnent accès aux informations exactes et correctes et permettent de s’adapter aux humeurs des gens, en particulier ces jours-ci.

Dans le processus de communication en général on parle d’un expéditeur, d’un destinataire et d’un message qui passe entre les deux. Dans les médias, l’expéditeur est le journaliste, le récepteur est l’auditeur, le lecteur et le spectateur. Le message comprend des mots codés que le journaliste doit déchiffrer et il doit donc être en mesure de bien le comprendre, et de l’expliquer de manière simple et impartiale sans essayer d’influencer ou de diriger l’opinion publique dans le sens d’un parti ou d’un autre.Najiba Hamrouni, présidente du syndicat des jour-nalistes considère que les médias jouent leur rôle à travers la couverture de toutes les activités et les événements qui concernent la justice transition-nelle, mais en général, on peut constater l’absence d’une stratégie claire pour la justice transitionnelle,“Plusieurs pays comme l’Afrique du Sud et Alle-magne de l’Est ont passé par une période transi-tionnelle et la plupart de ces pays avait une stra-tégie claire dans laquelle la société civile jouait un rôle très important, mais en Tunisie on remarque d’une part que le pouvoir tente de contrôler et de remplacer la société civile, et on note d’autre part une dispersion des efforts de la société civile” af-firme-t-elle. Najiba Hamrouni insiste d’autre part que le secteur médiatique passe à son tour par une période de transition qui nécessite transparence et responsa-bilité. Elle ajoute « Notre secteur par exemple est confronté à des obstacles majeurs en dépit des ef-

forts des parties prenantes du sec-teur pour y remédier. Les minis-tères concernés, tel que le minis-tère de l’Intérieur, refusent de nous

donner la liste des journalistes qui ont travaillé avec la police politique dans le régime précédent afin de préparer le Livre blanc. Il n’est donc pas possible de parler de manquement des médias à leur devoir en l’absence d’une stratégie claire pour la justice tran-sitionnelle “La présidente du syndicat considère que le pro-blème est dû à l’absence d’une vision claire, alors que d’autres journalistes voient que l’absence des cycles de formations dans ce domaine est le pro-blème majeur. Nébil Zaghdoudi , journaliste qui travaille au journal (Al Arab Al yawm), estime que les journalistes en Tunisie n’ajoutent rien à ce concept parce qu’ils ne sont pas familiers avec ses règles et ses exigences.Après la révolution la vaste majorité des journa-listes en Tunisie se sont transformés en bourreaux qui inculpent et disculpent à volonté. De nom-breuses institutions médiatiques ont été infiltrées pour devenir une sorte de « Cour constitutionnelle»La justice transitionnelle exige que tous les acteurs de la scène médiatique en Tunisie aient la volonté d’aller vers la réconciliation et la justice loin de l’esprit de vengeance. Le syndicat des journalistes doit organiser des cycles intensifs de formation pour les journalistes sur le thème de «justice tran-sitionnelle».Karima Ben Youssef journaliste à la radio Monas-tir estime que le concept de justice transitionnelle implique justice et réconciliation. Il n’y a pas de place pour la réconciliation s’il n’y a pas justice. Elle

ajoute : “Nous, en tant que journalistes, et pour consacrer cette notion, soulignons l’importance de « purifier » le secteur médiatique et de poursuivre les individus impliqués dans la corruption en jus-tice avant d’entamer le processus de réconciliation et de les réintégrer de nouveau dans le secteur ; c’est pour cela que nous ne pouvons pas accepter l’idée de réconciliation avant de faire justice.”Samira Saii, journaliste à la radio Jeune, considère que la neutralité dans l’approche de la notion de justice transitionnelle rencontre des difficultés. Elle dit: «Ce dont nous souffrons aujourd’hui en tant que journalistes est la difficulté d’accès à l’infor-mation. Il ya encore des parties qui nous rendent la tâche difficile et nous ne pouvons pas établir la justice, qui est essentiellement un processus de révélation de la vérité.”Néanmoins, ces difficultés n’empêchent pas l’exis-tence d’efforts fournis par les journalistes et les médias en général pour participer et contribuer à expliquer et à enraciner ce concept chez le citoyen.Rabeb aloui, une journaliste à Express FM, a parti-cipé à ce sondage et a dit:«J’ai toujours œuvré pour présenter des pro-grammes à la radio sur ces sujets qui ouvrent la voie devant les personnes victimes de graves violations pour s’exprimer. » Elle insiste sur la nécessité de parler de la responsabilité sans vengeance et d’es-sayer d’établir ce concept de justice transitionnelle dans le cadre de la loi, en raison de son importance dans la consolidation de la paix sociale”Ainsi, les concepts qui ont émergé après la révo-lution restent vagues pour le citoyen et les médias sont responsables de leur transmission et de leur explication. Manal Mejri.

La justice transitionnelle vue par les journalistes La justice et la réconciliation sont deux notions qui ont récemment surgi sur la scène médiatique, mais nous ne pouvons en parler, sans mentionner leur contexte général de justice transitionnelle. Pour mieux comprendre l’interprétation de ces concepts par les journalistes en général et en particulier par ceux qui travaillent dans le domaine des médias audiovisuels, on a organisé le sondage suivant:

Najiba Hamrouni Nébil Zaghdoudi Karima YoussefRabeb Aloui

4 Journal du Citoyen • Numéro 5

Lors de ma visite à la radio Ulysse FM, j’ai remar-qué le manque de certains outils nécessaires au travail radiophonique et notamment aux niveaux technique et humain et selon un des producteurs cela s’explique par le fait que Radio Ulysse FM n’est qu’une radio d’amateur. A ce niveau, il faut se poser la question suivante: “Comment cela puisse-t-il arriver alors que cette radio a obtenu une autori-sation pour émettre sur les ondes FM en espérant qu’elle présente un travail médiatique à la hauteur de la conjoncture historique que vit notre pays et pour créer des emplois”.Radio Ulysse a été créée le 3 mai 2010 pour cou-vrir la totalité de l’île et le Gouvernorat de Mednine mais la diffusion est continuellement perturbée pour des raisons techniques.Ulysse FM diffuse notamment le programme “Ambiance Djerbienne” qui se base sur des entre-tiens avec des artistes populaires de Djerba et des émissions sportives et d’actualités préparées et pré-sentées par un seul animateur. Les chansons orien-tales sont prévues tout au long du temps d’antenne sous forme de cocktails entrecoupés de spots. Il est à signaler que la diffusion est encore en phase de test et rien n’indique que la diffusion officielle va démarrer de sitôt. En plus, le local de la radio est provisoire selon une source qui préfère garder l’anonymat.

Média amateur?Concernant la source d’informations, nous avons obtenu la réponse suivante: ”Nous puisons nos in-formations essentiellement dans Facebook et dans les sites sociaux”. Le rédacteur en chef nous a confirmé qu’il travaille en tant que volontaire et que la plupart des gens qui travaillent à Ulysse FM sont également des amateurs- volon-taires. Il a également ajouté que la situation n’est pas encore claire à cause des problèmes auxquels la ra-dio fait face au niveau de la diffusion , sur les plans technique et financier ainsi qu’au niveau des équipements. Selon Rachid Tlalet, correspondant à Radio Tatatouine et qui a déjà travaillé pour Radio Ulysse pendant 3 mois sans aucun contrat, cette radio n’a même pas atteint un seuil minimal de professionnalisme. “Ce n’est ni un organisme d’information ni une société, alors je pense que le terme radio amateur est le plus approprié dans ce cas” ajoute-il.Lors de notre première rencontre, le producteur des programmes, qui n’est d’ailleurs pas journaliste, a déclaré que la radio dispose de 15 journalistes mais aujourd’hui il revient sur ses paroles et ramène le chiffre à 4 ou 5 journalistes et 5 techniciens. Nous avons demandé à nous entretenir avec Afef Werdni , présentatrice des informations qui a refusé d’être prise en photo, elle nous a confié qu’elle travaillait à Jektiss FM mais elle a changé et lorsque nous lui avons posé une question se rapportant à la nature de son contrat, elle a répondu que toute l’équipe est à l’essai et que, par conséquent, ils sont considérés comme des vacataires. Pour comparer, nous nous sommes dirigés vers Radio Jektiss FM, une radio régionale qui a récem-ment été établie.

La persévéranceRadio Jektiss FM est également basée à Médenine. C’est une radio régionale qui n’a pas obtenu une au-torisation pour émettre sur la bande FM. La radio émet électroniquement depuis le 20 mai 2009 avec une équipe composée en majorité de journalistes et quelques amateurs. Jektiss FM est une radio géné-raliste culturelle et d’information qui cible toutes les tranches d’âge. Selon Mohamed Sahel, présentateur à la radio, les informations sont collectées sur place à travers des correspondants qui dépendent hiérarchiquement de la tutelle et des responsables le cas échéant. Monsieur Sahel nous a répété à maintes reprises que le fait de ne pas autoriser Jektiss FM à émettre sur la bande FM constitue une injustice envers le personnel de la radio et envers toute la région parce que cette station radio peut contribuer à la promotion de la scène touristique dans la région en plus de la création d’emplois pour les compétences régionales. Pourtant et malgré les efforts consentis par le directeur de la radio, le dossier de Jektiss FM est resté suspendu et a été rejeté. Le directeur de la radio, monsieur Riadh Sahli, nous a fait ces mêmes déclarations et a ajouté que Mednine est une ville d’une grande importance qui doit disposer de son autonomie médiatique à cause de l’abondance des informations et de son poids touristique dans le pays refutant ainsi les paroles de monsieur Kamel Laabidi qui pense, selon les dires de monsieur Sahli, que Mednine n’a aucun poids économique ou culturel.

Réussite du secteur publicMonsieur Nabil Sadraoui, directeur de Radio Ta-taouine, nous a déclaré que la priorité est toujours accordée aux informations régionales obtenues auprès de sources sécuritaires fiables et parfois directement auprès du citoyen et bien sûr auprès de l’Agence Tunis Afrique Presse pour assurer la fiabi-lité de l’information. Il a ajouté que la radio veille à la diversification de la matière présentée en accor-dant un intérêt particulier aux soucis des jeunes et aux débats politiques surtout après la révolution, ainsi qu’un espace radiophonique réservé à l’em-ploi. Les programmes culturels occupent , quant à eux, près de 20% de la programmation. Nous avons posé à monsieur Sadraoui une question se rapportant à ses attentes au vu de l’abondance informationnelle que connaît la région après la création de plusieurs forums radiophoniques, il nous a affirmé que Radio Tataouine est suffisam-ment ancienne pour accepter toute concurrence; “nous sommes préparés” dit-il “à tout type de concurrence loyale mais nous sommes également prêts à coopérer et à encadrer les débutants. Par

ailleurs, la réaction des citoyens est jusque là posi-tive et nous devons préserver cette position privilé-giée auprès de nos auditeurs”. Monsieur Sadraoui a ajouté que la ligne éditoriale de Radio Tataouine se distingue par sa neutralité parce qu’il s’agit d’une radio publique libre de toute appartenance poli-tique ce qui lui a permis d’être pérenne et de gagner la confiance du public et le meilleur exemple qui il-lustre cela est selon monsieur Sadraoui: “l’épreuve des élections lors de laquelle nous n’avons accordé aucune priorité à aucun parti aux dépens d’un autre, chose qui a été rapportée et documentée par l’Instance Indépendante pour les Elections”.Le directeur de Radio Tataouine a également dé-claré que l’innovation et l’ouverture sur les autres constituent la clé du succès permettant de garantir la continuité. En plus de son travail à la tête de Ra-dio Tataouine, monsieur Sadraoui a, en effet, lancé le premier journal électronique à caractère régio-nal intitulé “El Atouf” dans le cadre de son projet de fin d’étude en 2009 et qu’il concrétise aujourd’hui avec beaucoup de succès auprès de la population de Tataouine.

Il est possible de faire son choix L’évaluation de ces radios est assurée par les audi-teurs. Ghada Tlalet est une élève résidant à Djerba; elle dit préferer RTCI pour la richesse de ses programmes diffusés dans différentes langues. Elle préfère éga-lement Radio Jeunes à radio Ulysse FM qu’elle a suivi à ses début mais qui n’offre aujourd’hui selon Ghada que des chansons populaires qui ne repré-sentent pas forcément la ville de Djerba et son patri-moine.Amine Ben Younes, originaire de la zone, est un jeune étudiant en Beaux Arts et membre d’un club photo. Il préfère écouter RTCI et Radio Mosaïque et possède une petite expérience avec Ulysse FM où il a travaillé pour quelque temps. Il pense que “cette dernière n’est pas au diapason du dévelop-pement des générations et de la région, elle n’a pas prévu de programmes pour les jeunes et se limite au Mezoued du matin au soir sans chercher à diver-sifier ses programmes comme si le patrimoine djer-bien se limitait à ce genre de musique”.Besma Hammami, fonctionnaire et mère de fa-mille, préfère écouter RTCI et radio Mosaique FM à cause de la diversité des programmes et des bul-letins d’information et parce que ces radios suivent l’actualité : “Radio Tataouine se distingue de ses concurrentes mais Ulysse FM, qui a eu du succès au début, se limite aujourd’hui au Mezoued “Malgré la richesse du patrimoine et de la culture de la région et malgré le grand nombre de jeunes qui y vivent et la concentration du tourisme à caractère historique et religieux à Djerba, il n’y pas eu jusque là de média capable de capitaliser ces caractéristiques pour apporter un plus et pour répondre aux impé-ratifs de la conjoncture actuelle et Radio Tataouine n’est pas, jusque là, dérangée par la concurrence.

Rym Ben Fredj.

Les médias de proximité

Djerba: Des radios privées qui n’assument pas encore leurs rôlesJ’ai demandé un entretien avec le fondateur de la radio et on m’a informé qu’il ne sera disponible que pendant le week-end parce qu’il est à la tête d’une institution universitaire publique en dehors de Djerba et il s’est avéré que c’est le cas pour la plupart des amateurs qui travaillent à Ulysse FM qui sont soit des enseignants ou des étudaints ou des professionnels installés pour leur propre compte.

Nabil Sadraoui Amine ben YounessGhada Talelet