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REVUE DE PRESSE I ) politique - Les chefs d’états européens se sont entendus sur un pacte d’Union de stabilité budgétaire visant à : Réformer le pacte de stabilité afin de rendre automatique les sanctions financières. Introduire une règle d’or, imposant un équilibre budgétaire à moyen terme. (Une directive de la Commission devra être votée par le Parlement et le Conseil des Ministres). Examiner préalablement les programmes de réforme économique importants susceptibles d’avoir des effets sur les partenaires ou des plans nationaux d’émission de la dette. Ces différentes propositions auraient pu être validées sans passer par un traité. Cependant, les chefs d’Etat, et notamment l’Allemagne, ont voulu montrer leur engagement à respecter la discipline budgétaire. David Cameron a posé son veto, mais n’a été suivi, dans un premier temps, par aucun autre pays. - Le texte et le veto anglais ont provoqué de nombreuses réactions : En Angleterre, le veto britannique a été critiqué, y compris dans les rangs de David Cameron. Nick Clegg, vice premier ministre, s’est dit « amèrement déçu » du veto de son pays et craint son isolement au sein de l’UE. La Commission Européenne et l’AMF ont dénoncé ce veto britannique, qui conforme l’instauration d’une Europe à deux vitesses. Les représentants américains qui assisté aux échanges ont été stupéfaits par la réaction britannique. Les écossais ont reproché le manque de concertation avec les autres partis politiques et les instances locales et craignent que les intérêts de l’Ecosse aient été « profondément affectés ». L’adoption de ce traité devrait entraîner un référendum en Irlande. L’Irlande a également regretté la décision britannique qui positionne le pays dans une situation délicate entre son partenaire politique historique et ses partenaires économiques, membres de l’UE. En France, l’annonce de l’accord entre la quasi-totalité des chefs d’états européens a entraîné une réaction immédiate de François Hollande. Ce dernier a annoncé qu’il renégocierait le traité s’il était élu afin de pallier à deux manques principaux: la démocratie et la croissance. « On pourra faire voter toutes les règles d’or dans tous les pays, s’il n’y a pas de croissance, aucun des objectifs ne sera atteint ». Cette critique sur l’absence de démocratie a été peu reprise. Le Parlement Européen, première victime de cette mise à l’écart, est resté consensuel, préférant s’attaquer à la décision britannique. Certains euro-convaincus regrettent l’absence de proposition pour la création d’un budget commun, donnant à l’UE des ressources pour mettre en œuvre des politiques.

Revue de presse sle décembre

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REVUE DE PRESSE

I ) politique

- Les chefs d’états européens se sont entendus sur un pacte d’Union de stabilité budgétaire visant à :• Réformer le pacte de stabilité afin de rendre automatique les sanctions financières. • Introduire une règle d’or, imposant un équilibre budgétaire à moyen terme. (Une

directive de la Commission devra être votée par le Parlement et le Conseil des Ministres).

• Examiner préalablement les programmes de réforme économique importants susceptibles d’avoir des effets sur les partenaires ou des plans nationaux d’émission de la dette.

Ces différentes propositions auraient pu être validées sans passer par un traité. Cependant, les chefs d’Etat, et notamment l’Allemagne, ont voulu montrer leur engagement à respecter la discipline budgétaire. David Cameron a posé son veto, mais n’a été suivi, dans un premier temps, par aucun autre pays.

- Le texte et le veto anglais ont provoqué de nombreuses réactions : • En Angleterre, le veto britannique a été critiqué, y compris dans les rangs de David

Cameron. Nick Clegg, vice premier ministre, s’est dit « amèrement déçu » du veto de son pays et craint son isolement au sein de l’UE.

• La Commission Européenne et l’AMF ont dénoncé ce veto britannique, qui conforme l’instauration d’une Europe à deux vitesses.

• Les représentants américains qui assisté aux échanges ont été stupéfaits par la réaction britannique.

• Les écossais ont reproché le manque de concertation avec les autres partis politiques et les instances locales et craignent que les intérêts de l’Ecosse aient été « profondément affectés ».

• L’adoption de ce traité devrait entraîner un référendum en Irlande. L’Irlande a également regretté la décision britannique qui positionne le pays dans une situation délicate entre son partenaire politique historique et ses partenaires économiques, membres de l’UE.

• En France, l’annonce de l’accord entre la quasi-totalité des chefs d’états européens a entraîné une réaction immédiate de François Hollande. Ce dernier a annoncé qu’il renégocierait le traité s’il était élu afin de pallier à deux manques principaux: la démocratie et la croissance. « On pourra faire voter toutes les règles d’or dans tous les pays, s’il n’y a pas de croissance, aucun des objectifs ne sera atteint ».

• Cette critique sur l’absence de démocratie a été peu reprise. Le Parlement Européen, première victime de cette mise à l’écart, est resté consensuel, préférant s’attaquer à la décision britannique.

• Certains euro-convaincus regrettent l’absence de proposition pour la création d’un budget commun, donnant à l’UE des ressources pour mettre en œuvre des politiques.

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- La Suède et l’Irlande ont finalement formulé des requêtes particulières. La Suède veut rester associée aux discussions sur le budget et les politiques économiques mais ne souhaitent pas être contrainte pas des règles trop strictes. Les irlandais, qui vont devoir passer par une procédure de ratification du peuple, souhaitent obtenir de la part de l’UE des garanties, telles que la réorganisation substantielle de la dette.

- Dans le cadre de la réflexion sur un traité d’Union Budgétaire, le conseil des ministres a choisi d’inviter 4 parlementaires (3 titulaires et un suppléant) afin de donner une légitimité démocratique au texte qui devra ensuite être voté par les parlements nationaux. Les heureux élus sont Guy Verhofstadt, Elmar Brok et Roberto Gualtieri. Daniel Cohn-Bendit sera le suppléant. Ces quatre hommes ont la caractéristique d’être des fédéralistes convaincus, membres du groupe Spinelli.

- Le Danemark, nouveau président de l’UE, depuis le 1er Janvier 2012, a annoncé ses priorités pour les 6 prochains mois. • Il souhaite notamment que l’UE devienne responsable et respecte les engagements pris

pour pallier à la crise. • La définition du cadre financier 2014-2020. • La stimulation du marché unique, via notamment le renforcement de l’économie verte. • La sécurité et les relations extérieurs seront mises en avant avec la candidature de la

Serbie et l’ouverture des négociations avec le Monténégro.

- La proposition de loi du président français sur la pénalisation de la négation de tout génocide, et tout particulièrement de celui des arméniens en 1915, a provoqué un regain des tensions avec la Turquie. Le Premier Ministre turc Erdogan a d’ores et déjà prévenu que le vote d’une telle loi aurait des conséquences graves sur les relations entre les deux partenaires.

- L’allemand Martin Schulz devrait devenir président du Parlement Européen. Cette élection va engendrer plusieurs mouvements au sein des différents postes du parlement, notamment pour le président des socialistes européens.

- L’ancien président Tchécoslovaque Vaclav Havel est mort le 18 Décembre. De nombreux témoignages ont afflué pour saluer ce dissident, artisan de la Révolution de velours et européen convaincu.

- Alors que la zone Euro se porte mal et que certains Etats seraient prêts à en sortir, la Roumanie, la Lettonie, la Lituanie, la Bulgarie et la Pologne seraient prêts à la rejoindre. Cependant, si certains d’entre eux présentent des « profils conformes » avec les attentes des critères européens, les efforts demandés aux pays baltes, et à la Roumanie seront plus importants. En Hongrie, l’endettement public atteint 80% du PIB.

- Les français de plus en plus divisés sur l’UE mettent en avant la paix, la libre circulation, les échanges universitaires et la monnaie unique comme avancées positives, alors qu’ils pointent du doigt le manque d’harmonisation sur le plan fiscal et social. 42% d’entre eux regrettent l’absence d’un pouvoir central et d’une Europe politique.

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II) Economique et social

- L’accord trouvé par les chefs d’Etat n’a pas rassuré les marchés. Le Président du Conseil européen répond à ces critiques et reste confiant. Il indique que les européens pourront mesurer les effets réels des décisions prises actuellement lorsque la crise sera réglée. La France reste préoccupée par l’aggravation possible de la crise et souhaite une intervention plus profonde de la BCE. L’Allemagne reste opposée à cette mesure invoquant la nécessité d’être patient et endurant, et de ne pas recourir à des méthodes court-termistes.

- Les dirigeants européens vont se rencontrer à nouveau début février afin d’aborder les questions relative au pacte fiscal, à la croissance et à l’emploi. La Commission Européenne a pris conscience de la montée du chômage chez les jeunes et du risque que cela entraînait pour l’avenir de l’UE. Le Commissaire européen en charge de l’emploi indique d’ailleurs que cela représente une charge d’environ 2mds d’euros par semaine pour la société. Les jeunes diplômés et les personnes en « décrochage scolaire » seront les premiers bénéficiaires.

• Financement de programmes de garantie d’emploi• Facilitation des échanges et de la mobilité professionnelle à l’échelle européenne. • Soutien aux jeunes entrepreneurs et au développement de l’initiative Erasmus pour entrepreneurs.

Les réactions des principaux acteurs invitent à la prudence et attendent de voir quels moyens et actions seront concrètement mises en œuvre.

- 523 établissements bancaires se sont présentés au guichet de la BCE pour obtenir une partie du prêt de 489 milliards d’euros sur 3 ans que cette dernière a accordé. Les banques seront libres d’utiliser ses fonds pour augmenter leurs fonds propres et répondre aux accords de Bâle 3, de faire face à leurs obligations de refinancement. Elles seront également libres d’acquérir de la dette italienne dont les rendements sont de 7% alors que le taux d’emprunt de la BCE est de 1%.

- Les membres de la zone euro se sont entendus pour doter le FMI de 150 mds d’euros supplémentaires afin qu’il puisse intervenir indirectement dans les pays en difficulté de l’Union monétaire. La République Tchèque, le Danemark, la Pologne et la Suède ont déjà accepté de participer au renflouement du FMI pour aider la zone euro. Le Président de l’Euro-groupe a également appelé à la solidarité des pays du G20. Les britanniques ont refusé d’accéder à la demande de 30 mds d’euros, qui leur avait été formulée.

- La Norvège s’est quant à elle dite prête à prêter 7 mds d’euros au FMI afin de circonscrire la crise de la dette dans la zone Euro.

- L’agence de notation Fitch a placé la Banque Européenne d’Investissement sous surveillance.

Belgique / Pays Bas :

- Alors que les comptes de la Belgique ont été revus à la baisse et que cette dernière ne devrait pas tenir ces objectifs pour 2012, son voisin néerlandais est entré en récession. Le gouvernement du Pays-Bas espère une reprise pour le second semestre 2012.

- La réforme des retraites a paralysé les services publics belges. En effet, un front syndical commun a appelé à la grève générale l’ensemble du secteur public.

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- Moody’s a baissé la note de la Belgique de deux crans à Aa3.

Italie :

- Afin d’accélérer l’adoption des mesures de rigueur, le gouvernement italien a décidé de recourir à la question de confiance. La Commission des finances de la Chambre des députés a amendé le projet, notamment sur la question des retraites, la taxe sur la résidence principale va être réintroduite mais en prenant en compte le nombre d’enfants à charges. Les retraites les plus importantes (<200k€/an) seront imposées plus sévèrement.

- Un mouvement de grève a eu lieu en Italie le 12 Décembre afin de s’opposer aux nouvelles mesures de rigueur et à la réforme des retraites décidée par le gouvernement Monti. L’unité de l’appel par les syndicats n’avait pas eu lieu depuis 6 ans.

- Des attentats ont été perpétrés, revendiqués notamment par la Fédération anarchiste informelle. Des menaces de mort, de vengeance ont été envoyées aux dirigeants actuels et anciens de l’Italie, par le Mouvement des prolétaires armés. Les revendications portent principalement sur la révision du plan anticrise, la lutte contre la domination du système politique, économique et financier actuel.

Angleterre :

- Les anglais ont validé la nécessité de réformer leur secteur bancaire, se conformant ainsi aux recommandations du rapport Vickers, qui prévoient la séparation des activités de détail et d’investissement. La loi devrait être adoptée avant la fin de la législature, bien que les banques aient déjà obtenu un délai de mise en œuvre pour 2019. La France n’est pas encore décidée à faire de même. Les instances bancaires jugent l’idée peu pertinente et préfèrent mettre en avant le rôle des régulateurs.

Espagne :

- Mariano Rajoy a été désigné par le parlement espagnol comme premier ministre le 20 Décembre. Il a d’ores et déjà annoncé des coupes budgétaires de 16,5 mds d’euros en 2012 dans le secteur public, en instaurant la « politique de l’embauche Zéro ». Par ailleurs, une loi sur la stabilité budgétaire sera votée, introduisant dans la constitution le principe d’équilibre budgétaire. Il a également annoncé une hausse des impôts, le gel des salaires des fonctionnaires.

- Luis de Guindos, ancien président de Lehman Brothers pour l’Espagne et le Portugal, a été nommé ministre de l’économie.

- L’agence de notation Standards & Poor’s a dégradé la note de 10 banques espagnoles- La ville de Salvaterra de Mino en Galice a lancé l’opération Peseta. Cette dernière permet

aux clients des différents commerces de payer leurs achats dans l’ancienne monnaie espagnole. L’opération semble avoir du succès.

Grèce :

- Afin de faire face à une récession profonde et historique, le gouvernement grec a annoncé des réformes structurelles visant à modifier le mécanisme de collecte de l’impôt, à lutter contre l’évasion fiscale et à accélérer les privatisations. Le plan de l’UE et du FMI prévoit 50 milliards d’euros de privatisation d’ici à 2015.

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- Le Ministre des Finances grec Venizelos a annoncé la tenue d’élections législatives anticipées en Avril prochain. Le parti Nouvelle Démocratie souhaitait que ces élections se tiennent avant le 19 février. En acceptant la date du 15 Avril, les membres de la coalition gouvernementale ont accordé un délai supplémentaire à Papademos pour mettre en œuvre les réformes nécessaires.

- Les négociations pour la restructuration de la dette grecque peinent à aboutir. Le fond d’investissement espagnol Vega Asset Management a quitté l’institut international de la Finance, chargé de défendre les intérêts des investisseurs privés, dans le cadre de la procédure d’échange des titres grecs. Les banques ont d’ailleurs fait part de leur pessimisme à trouver un accord avant la fin de l’année 2011.

- La Grèce a vendu 4 Airbus A340 à une société de Miami afin de réduire un peu plus sa dette.

- La SaFN (Society for the Anthropology of Food Nutrition) a étudié le rapport entre la nourriture et les sociétés. Elle vient de mettre en évidence la contestation par le jet de Yaourt qui devient monnaie courante en Grèce. Leonidas Vournelis, professeur à l’université de l’Illinois a indiqué que le yaourt « traduit une identité typiquement grec. » « Les cibles de ces jets de yaourt sont les représentants et les responsables, aux yeux des manifestants, de l’état dans lequel se trouve la Grèce aujourd’hui ». Sur les réseaux sociaux, les indignés grecs réclament la dépénalisation de cette activité.

Allemagne :

- L’Allemagne est en train de devenir une terre d’accueil pour les indignés espagnols et grecs. Ainsi le nombre d’émigrés en Allemagne arrivant de Grèce a augmenté de 84%, tandis que le nombre d’espagnols s’est accru de 49%.

Portugal :

- Le Portugal va recevoir la troisième tranche du prêt de 28 mds d’euros convenu en mai. Le FMI et l’UR ont validé le versement de 2,9 mds d’euros.

III) Ecologique – Energie – Agriculture - Pêche

- Un arrêt de la Cour de justice européen a rejeté la plainte déposé par Air Transport Association of America et a confirmé que les compagnies aériennes qui se poseront sur le sol européen devront acquérir des quotas d’émission de CO2, comme leurs homologues européens. Une annonce qui a été particulièrement critiquée par les compagnies aériennes non européennes car elle risque d’accroître le prix des billets d’avion et ralentir l’activité.

VI) divers

- Guy Sorman a publié un article dans le monde mettant en avant l’intérêt d’une fusion franco-allemande maintenant. Très intéressant (Le Monde)

- L’institut Thomas More a publié une analyse sur l’importance décisive de l’alliance Franco-britannique et le sauvetage de la Zone euro, quelques peu bousculé ces dernières semaines et reléguée au second plan face au tandem Merkel-Sarkozy. (A lire)

Page 6: Revue de presse sle décembre

- Une proposition, publié par le journal Le Monde, et signé par différentes personnalités (économistes professeurs…), demande le démontage progressif et nécessaire de l’Euro. (Le Monde)

- Le traité de Maastricht a fêté ces 20ans et à ce titre, Jean Quatremer fait un rappel exhaustif du processus de création de ce traité. (Coulisses de Bruxelles). Dans la série anniversaire, il a également publié un article sur les 10ans de la monnaie unique. (Lien)