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Etat des lieux des structures sociales 2009/2010 État des lieux des Structures sociales offrant des prestations en accueil, information, évaluation, orientation et accompagnement au Maroc Etude qualitative Mokhtar El Harras Driss Bensaid Sociologues 2010

Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

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Etat des lieux des structures sociales 2009/2010

État des lieux des Structures sociales offrant des prestations en accueil, information, évaluation, orientation et accompagnement

au Maroc

Etude qualitative

Mokhtar El Harras Driss Bensaid

Sociologues

2010

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Table des matières

Remerciements 4 Acronymes 5 Introduction 6

1. Méthodologie 8 1.1 Les techniques d’enquête 11 1.2 Organisation de focus groupes 11 1.3 Réalisation d’entretiens individuels semi-directifs 14 1.4 Utilisation d’une grille d’observation 14 1.5 L’analyse des données 15

2. Typologie des prestations des structures associatives 16 2.1 Classification selon le type d’handicap 16 2.3 Classification selon la gratuité ou la non gratuité des prestations 18 2.4 Classification selon la localisation géographique 18 2.4 Classification selon le type d’activité 18 3 .La rencontre avec la structure et les modalités d’adhésion 20

3.1 Les raisons du recours aux structures associatives 21 3.2 Emplacement, accessibilité des locaux et adéquation aux besoins de confidentialité et de mobilité. 22 3.3 La prise en compte des projets de vie des PSH 25 3.4 Principales contraintes rencontrées par les structures associatives 26 3.5 Les valeurs et les principes prônés par les acteurs associatifs 32 3.6 Les services dispensés par les associations dont ont bénéficié les adhérents 33

3. Environnement institutionnel : partenariat et gouvernance 35 4.1 Les principaux acteurs institutionnels 35 4.2 Objectifs et rôles des acteurs institutionnels 35 4.2.1 L’Entraide Nationale 36 4.2.2 L’Agence de Développement Social 37 4.2.3 L’Agence Nationale de la Promotion de l’Emploi et des Compétences 38 4.3 Le partenariat associatifs/institutionnels 39 4.4 Principes présidant à l’intervention des acteurs institutionnels 43 4.5. Les difficultés affrontées 46

4. Les personnes en situation d’handicap 48 5. 1 Des potentialités non encore perçues à leur juste valeur 48

5.1.1 Principales difficultés affrontées par les PSH 48 5.1.2 Les besoins/souhaits/attentes des PSH : 49

5.2 Avis et appréciations des PSH sur les principales prestations des associations 52 5.2.1Accueil 53 5.2.2 L’évaluation 63

5. 2.2.1 Comment se formalise ce service ? 63 5.2.3 L’information 66 5.2.3 L’orientation 71 5.2.4 L’accompagnement 73

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6. L’appréciation globale des prestations des structures associatives 75 Conclusion 78 Recommandations 81

7. Annexe 86 Annexe I : Résultas de létude qualitative 87 ANNEXE II : Guides de collecte de données 109

1. Guide d’animation des Focus Group 109 2.Guides d’entretiens 113 2.2 Guide d’entretiens responsables secteurs 114 2.3 Guide d’entretiens fondateurs 116 2.4 Guide d’entretien salariés/ engagement 117 3. QUESTIONNAIRE 119 4. Croquis et schémas de quelques locaux des associations 125

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Remerciements

Cette étude est le résultat d’une collaboration entre Handicap Internationale et l’Université

Mohamed V- Agdal. Que Monsieur Fouad Madec et l’ensemble de l’équipe d’Handicap

International trouvent ici notre reconnaissance pour nous avoir fait confiance dans la réalisation

de cette étude.

Nos remerciements les plus chaleureux vont aux personnes en situation d’handicap et des

responsables associatifs qui ont accepté et soutenu notre démarche.

Nos remerciements vont également aux Messieurs les responsables des Divisions de l’Action Sociale

dans les provinces enquêtées, les responsables régionaux de l’Entraide Nationale, L’ANAPEC et

l’Agence de Développement Social.

Nos remerciements vont également à Mohamed baabouchi et Ismaïl lahlou, étudiants- chercheurs

et acteurs volontaires à Handicap International pour tous les efforts déployés lors des phases de

préparation et de conduite de l’enquête de terrain.

Nos remerciements vont, enfin, aux étudiants du Master « Mutations sociales et développement

local » de la Faculté des Lettres et des Sciences humaines de Rabat, Université Mohammed V_

Agdal, et ce, pour l’excellent travail effectué.

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Acronymes

AAH : Association Al Hassania (Oujda) CC : Centre Clio (Salé) ADM : Association Défi Marrakchi (Marrakech) AAJ : Association ALMAHABBA (JERADA) AAO : Association Al Hassania (Oujda) AEH : Association de l’Enfance Handicapée (Inezgane) ADPNV : Association Diyaâ des Personnes Non Voyantes (Midelt) AEG : Association El Gharb (kénitra) ASEK : Association Sportive El Kacemiya (Sidi Kacem) AH : Association Horizon (Ouarzazate) AI : Association Idmaj (Salé) AMH : Amicale Marocaine des Handicapés AN : Association Nour (Berkane) AK : Al Karama (Zawiat Cheikh) APTPBS : Association Des Parents et des Tuteurs des Personnes à Besoins Spécifiques (Taza) AS: Association Soref (Al Hoceima) AT: Association Tiklit (Mrirt) ATEK: Association Takafoul El Khair (Casablanca) ATT: Association Tawenza (Tounfit) AVV : Association Voie à la Vie (Midelt) DAS : Division de l’Action Sociale EHMO : Enfant Handicapé Moteur EHME : Enfant Handicapé mental EN : Entraide Nationale ESH : Enfants en Situation de Handicap FG : Focus groupe MDSFS : Ministère du Développement Social, de la Famille et de la Solidarité MI : Ministère de l’Intérieur MS : Ministère de la Santé PSH : Personne en Situation de Handicap PHMO : Personne Handicapée Motrice PHME : Personne Handicapée Mentale PHNV : Personne Handicapée Non Voyante PHS : Personne Handicapée sensorielle PHSM : Personne Handicapée Sourde-muette

Page 6: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

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Introduction

Au regard de l’importance que revêtent les structures associatives et institutionnelles pour

l’insertion sociale des PSH, Handicap International a décidé de mener une évaluation les

principes présidant au travail de ces structures, leurs modes de fonctionnement, leurs

degrés d’ouverture sur des acteurs et les institutions externes, les contraintes et difficultés

auxquelles elles font face, les locaux et les ressources humaines dont elles disposent, ainsi

que leurs pratiques en matière d’accueil, évaluation, information, orientation et

accompagnement.

L’objectif est, aussi, de déceler les points communs et les différences existantes entre les

associations travaillant avec les PSH en termes de rationalité organisationnelle, de

ressources humaines et de moyens disponibles, de nombre de bénéficiaires, salariés,

volontaires et bénévoles, de partenariats conclus avec des institutions publiques et des

ONG’s nationales ou internationales, de modalités de liens établis avec les PSH et de services

dispensés, de modes selon lesquels l’on accueille, informe, oriente, accompagne les PSH, et

l’on évalue leur situation spécifique. Il s’agit, à ce niveau, de cerner les décalages existants

entre les structures associatives afin de réfléchir aux mesures à même de hisser les moins

favorisées au niveau de celles dont l’état d’avancement est presque comparable à certaines

structures similaires au nord de la Méditerranée.

Il est logique qu’elle se pose des questions sur les liens existants entre, d’une part, les

associations, et d’autre part, des institutions publiques partenaires dont on attend une

implication nettement plus tangible et élargie que ce n’est le cas jusqu’à l’heure actuelle. Ce

sont les acteurs qui ne développent pas encore de prestations importantes en faveur des

PSH mais dont l’implication ne peut être que bénéfique.

Handicap International est conscient du caractère vital de la qualité des rapports humains et

professionnels que ces structures associatives et institutionnelles établissent avec les PSH.

Les responsables et acteurs de cette ONG savent que l’objectif de l’insertion sociale des PSH

ne peut être atteint sans se mettre à l’écoute de leurs besoins et difficultés, sans

l’aménagement d’espaces d’accueil accessibles, la formation de personnel associatif

spécialisé et compétent, la mise en place de systèmes d’information adéquats, l’adoption de

mécanismes adaptés d’évaluation, orientation et accompagnement, l’établissement de

modalités de fonctionnement selon les règles d’une gouvernance transparente, efficace et

participative, l’accompagnement de chacune des PSH dans la construction de son projet de

vie personnel… C’est justement à partir de ces questions, et d’autres encore, que nous avons

Page 7: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

7

été sollicités pour essayer de voir dans quelle mesure ces types de liens, de fonctionnement

et d’organisation sont-ils déjà, ou pas encore, une réalité dans les visions et les pratiques

associatives et institutionnelles au Maroc ?

Bien évidemment, toute cette évaluation ne peut réussir sans la connaissance préalable des

besoins, souhaits et attentes des PSH. Si l’on ne connaît pas, d’abord, les difficultés et les

contraintes auxquelles les PSH font quotidiennement face, l’on ne serait certainement pas

en mesure d’adapter les structures associatives et institutionnelles à leurs réalités et

attentes.

Plus encore, si l’on ne prend pas en considération la diversité des situations d’handicap et

des structures associatives s’adressant aux PSH, et partant, la multiplicité des besoins et des

réponses susceptibles d’y être apportées, nous ne pourrions pas décliner le discours abstrait

et standard en approches et pratiques personnalisées. Les PSH présentent des degrés

différents d’autonomie et de dépendance. Par conséquent, toute solution généraliste et

abstraite risquerait fort de conduire vers l’arbitraire et l’aléatoire des mesures imposées en

dehors de toute connaissance empirique des facettes multiples de l’handicap.

Page 8: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

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Méthodologie

Les PSH représentent une catégorie de la population Marocaine avec laquelle l’approche

participative est incontournable. Personne des non handicapés ne peut se mettre à leur

place pour exprimer leurs besoins, difficultés, et exprimer leurs souhaits et souffrances au

quotidien.

A ce titre, l’approche méthodologique retenue a privilégié la démarche qualitative te

participative pour l’élaboration des contenus des outils de collecte de données, de leur

structuration et mise en œuvre.

Les termes de référence de l’étude ainsi que les orientations méthodologiques ont été

proposée par Handicap International. Le tirage de l’échantillon, la mise en forme des guides

(technique et linguistique) ainsi que l’organisation du travail de terrain ont été mené en

étroite concertation et collaboration entre HI et les chercheurs universitaires, rédacteurs de

ce rapport. La spécificité du contexte socioculturel marocain, et la diversité des sites où

l’étude allait se dérouler ont été, à ce niveau, largement prises en compte.

La démarche méthodologique traduit, ainsi, la combinaison du savoir-faire et d’une

connaissance profonde du tissu associatif accumulés par HI et le travail des sociologues et de

leurs étudiants, ce qui permis à la méthodologie de gagner en efficience et en pertinence.

Dans une première phase, l’on a eu recours aux centres d’appels en vue d’administrer des

questionnaires aux acteurs associatifs travaillant avec les PSH. Après conclusion de l’accord,

les agents des centres d’appels se sont mis à contacter l’ensemble des associations à joindre

dont le nombre s’élevait à près de 340 structures associatives et institutions publiques et

médicales1. Or, l’on a dû faire face à des problèmes de faux numéros de téléphone, de

responsables pratiquement injoignables, et à une certaine proportion d’entre eux, qui tout

simplement, n’ont pas souhaité répondre. Résultat : l’on n’a pu avoir la réponse que d’une

proportion de 27% du total des acteurs associatifs, institutionnels et médicaux contactés.

En dépit des déperditions constatées, les résultats de l’étude effectuée par les Centres

d’Appels nous ont permis, néanmoins, de sélectionner l’échantillon de l’étude. Nous avons

tenu à ce qu’il inclue des associations et des institutions dans différentes régions

1 - Les résultats de l’étude quantitative d’HI menée en collaboration avec les Centres d’Appel et visant

l’identification des structures associatives susceptibles d’être concernées par l’étude. CF. annexe n° 1, p 85.

Page 9: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

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économiques du Maroc. Nous avons sélectionné ces régions en prenant en considération les

critères suivants :

1/ La diversité des situations d’handicap ;

2/ La disponibilité de structures associatives et institutionnelles ;

3/ La diversité en matière de qualité des prestations offertes aux PSH ;

4/ La diversité des aires socioculturelles ;

L’un des objectifs essentiels de l’ quantitative était justement celui de permettre, sur des

bases scientifiquement valides, de sélectionner l’échantillon de l’étude qualitative. Nous

avons aussi tenu compte de la variable du milieu de résidence (urbain/rural), bien que

l’accent a été mis surtout sur les villes. De ces dernières, nous avons sélectionné des petites,

moyennes et grandes villes. Nous avons également veillé à ce que les types principaux

d’handicap y soient approchés à travers les liens PSH/structures associatives et

institutionnelles.

Structures associatives incluses dans l’échantillon

Tableau n° 1 (Réparties selon les villes et les régions économiques)

Ville/région économique

Association

Ville Région économique

1/ Association AL GHARB des sourds

muets

Kénitra Gharb-Chrarda-Beni

Hssen

2/ Association sportive EL KACEMIYA

des handicapés et des œuvres

Sociales

Sidi Kacem Gharb-Chrarda-Beni

Hssen

3/ Association des Parents et Amis

des Handicapés Mentaux de Taza –

APAHM

Taza Taza-Al Hoceima-

Taounate

4/ Association SOREF pour les droits

de la personne handicapée

El Houceima Taza-Al Hoceima-

Taounate

5/ Association Nour des Personnes

Non Voyantes

Berkane L’Oriental

6/ Association EL MAHABA pour la

culture et le développement

Jerrada L'oriental

7/ Association AL HASSANIA des Oujda L’Oriental

Page 10: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

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Ville/région économique

Association

Ville Région économique

Handicapés

8/ Association Chemins vers la vie -

ASSABIL ILALHAYAT (ASBL)

Midelt Meknès-Tafilalet

9/ Association TIQLIT pour le

développement rural et

l’environnement

M'rit Meknès-Tafilalet

10/ Association Tawnza pour le

Dévelopement

Khénifra Meknès-Tafilalet

11/ Association Collectif Autisme

Maroc

Rabat Rabat-Salé-Zemmour-

Zaer

12/ Association Attakafoul pour la

Solidarité avec l’Handicapé

Casablanca Grand Casablanca

13/ Association Alhadaf pour les

personnes mal et non voyantes

Casablanca Grand Casablanca

14/ Association Défi Sportif de

Marrakech

Marrakech Marrakech-Tensift-Al

Haouz

15/ Association Al Karama pour la

formation et l'insertion des

personnes aux besoins spécifiques de

ZAOUIYAT CHEIKH.

Beni Mellal Tadla-Azilal

16/ Association A.E.H Agadir Souss-Massa-Draa

17/ Association Al HANANA pour les

personnes handicapées

Agadir Souss-Massa-Draa

18/ Association DADES des personnes

handicapées

Ouarzazate Souss-Massa-Draa

19/ Association Horizon Ouarzazate Sous-Massa-Draa

20/ Association TAMOUNT de

développement

Guelmim Guelmim-Es Smara

21/ Association Al Amal Tata Guelmim-Es Smara

22/ Association Iguidar Guelmim Guelmim-Es Smara

23/Association Idmaj Salé Rabat-Salé Zemmour

Zair

Page 11: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

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1.1 Les techniques d’enquête

Vu la diversité des sites, des structures associatives et institutionnelles, ainsi que des

situations et besoins des PSH, la multiplication des sources d’information, et partant, des

outils méthodologiques, nous a paru nécessaire. En recueillant des données diverses par

l’usage de techniques d’enquête qualitatives, on court moins le risque de commettre des

erreurs, ou de tirer des conclusions inappropriées. De plus, cette triangulation

méthodologique permet de compléter les résultats obtenus par l’utilisation d’autres

techniques d’enquête, ainsi que de les confirmer. L’approche à partir d’angles différents a,

en plus, le potentiel de capturer la complexité du phénomène et d’assurer une meilleure

interprétation des données du terrain. Aussi avons-nous opté pour l’utilisation de l’entretien

individuel, du focus groupe et de l’observation.

1.2 Organisation de focus groupes

Le focus groupe est une méthode de recherche participative qui se fonde sur le principe

systémique du feed-back, et s'élabore dans un contexte de communication ouverte et de

discussion interactive. C'est un espace d'échange, de communication et d'inter-influence,

aussi bien que de redéploiement des stratégies de pouvoir, de conflit et de séduction.

L'utilisation de cette méthode dans le cadre de cette étude se justifie par les considérations

suivantes:

Le choix de cette méthode est pertinent chaque fois que la connaissance des perceptions,

attitudes et motivations des personnes concernées est nécessaire ;

Dans un focus groupe, les réponses des participants y sont stimulées, non seulement par les

questions de l'animateur mais aussi par les réponses à celles-ci. Surtout que pour l'étude de

sujets complexes où s’entremêle des situations de vulnérabilité et des états de santé, il est

nécessaire, non seulement d'exprimer un accord ou un désaccord, mais d'élaborer un

discours et d'exprimer un système de pensée.

Le focus groupe permet d'augmenter la taille de l'échantillon sans qu'il soit nécessaire

d'augmenter "dramatiquement" la durée de l'entretien. Il permet, en plus, de "tomber sur

des idées" et d'explorer des thèmes non prévus par le chercheur.

En comparant leurs motivations, attitudes et représentations avec les autres, les participants

à l'animation de groupe deviennent parfois pleinement conscients de phénomènes

personnels qui sont restés, jusque là, subconscients. Les interactions qui s'y produisent sont

susceptibles de les rendre conscients de choses auxquelles ils n'avaient jamais pensé

auparavant.

Page 12: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

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Lieu de réunion

Nous avons tenu les réunions focus groupes dans le siège des Associations. Certes, ce n’est

pas un lieu neutre où les PSH pourraient s’exprimer hors de toute contrainte. Mais c’est

l’alternative la plus accessible vu les limites du budget qui nous été alloué.

Composition des focus groupes

Notre objectif initial concernant la composition des focus groupes c’était de réunir, dans la

mesure du possible, des personnes ayant différents types d’handicap. Nous espérions ainsi

avoir des approches variées des thèmes débattues. Or, ce plan n’a pas pu être toujours mis

en application.

D’autre part, pour certains focus groupes, l’on a dû écouter les mamans et les agents

associatifs conjointement aux PSH. La nature de l’handicap ne permettait pas toujours à la

personne concernée de s’exprimer directement sur sa situation et sa prise en charge par la

structure. Nous présentons, ci-après, la composition des 14 focus groupes que nous avons

pu organiser :

Tableau n° 2

Répartition des Focus Groupes

Association Ville Participants au focus groupe

Association SOREF pour les

droits de la personne

handicapée

Al -Hoceima 2 PHMO / 2 PHSM/ 1 PHME (4 femmes et

1 homme)

Association El Mahaba pour la

Culture et le Développement

Jerrada 2 EHME /4 PHMO/PHME (Aidés par 2

femmes et 1 homme)

(2 femmes et 4 hommes)

Association Nour des

Personnes Non Voyantes

Berkane 6 PHNV (2 femmes et 4 hommes)

Association des Parents et

Amis des Handicapés Mentaux

de Taza – APAHM

Taza 4 PHME (hommes) / 2 PHSM (femmes)

Page 13: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

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Association Ville Participants au focus groupe

Association Al Karama pour la

Formation et l'Insertion des

Personnes aux Besoins

Spécifiques

Zawiyat

Cheikh

2 PHSM / 2 PHMO / 1 PHS

(hommes)

Association AL HASSANIA des

Handicapés

Oujda 8 PHMO et 1 PHME

(2 hommes et 7 femmes)

Association Idmaj Salé 9 PHME (trisomie 21)

(4 femmes et 5 hommes)

Association AL GHARB des

sourds muets

Kénitra 11 PHME (trisomie 21)

(5 femmes et 7 hommes)

Association Sportive El

Kacemiya des Handicapés et

des œuvres Sociales

Sidi kacem 8 PHME

(3 femmes et 5 hommes)

Association Tawnza pour le

Dévelopement

Khenifra 1 PHNV et 5 PHMO

(hommes)

Association Défi Sportif de

Marrakech

Marrakech 2 femmes et 4 hommes

(Information non disponible sur le type

d’handicap des participants au focus

groupe)

Association Horizon Ouarzazate 10 PHMO (autres informations non

disponibles)

Centre Local d’Information et

d’Orientation

Salé 4 femmes (mamans d’EHME) et 3 jeunes

hommes

Amicale Marocaine des

Handicapés

Casablanca 7 PHMO (hommes)

Animation des focus groupes

Chacun de 14 focus groupes organisés a été animé par un étudiant du cycle du master en

Sociologie de la Faculté des lettres de Rabat. Ils avaient, pour cela, reçu une formation

préalable. L’on a insisté sur la nécessité de prendre en considération toutes les précautions

Page 14: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

14

requises en matière de consentement des participants, d’écoute, de neutralité, de

focalisation sur le sujet de la recherche, d’intérêt généralisé à tous les participants, et

d’utilisation des relances et des explorations chaque fois que c’était nécessaire.

Préparation d'un guide d’animation focus groupe

Un guide d’entretien focus groupe avec les PSH a été préparé (Voir annexe). Il a été proposé

par Handicap International. Nous l’avons, néanmoins, revu et enrichi par des relances

variées.

1.3 Réalisation d’entretiens individuels semi-directifs

Le caractère dynamique et interactif des FG’S ne permet pas seul de capter la complexité et

les spécificités d’une expérience vitale pour le développement humain au Maroc.

L’information relative aux rapports entre les PSH et les structures de prise en charge pourrait

être substantiellement enrichie par l’apport d’entretiens individuels et d’une situation de

face-à-face.

L’entretien semi-directif, de par sa souplesse de construction et la possibilité de

personnaliser les questions avec le profil de chaque interviewé et le contexte de son

handicap semble être le moyen le plus adéquat pour enquêter auprès des PSH, et des

acteurs associatifs et institutionnels.

Les entretiens semi-directifs ont été réalisés avec des PSH, ainsi qu’avec des responsables

associatifs, des salariés, des bénévoles et des volontaires et des parents d’enfants en

situation de handicap. L’on a aussi réalisé des entretiens avec des institutionnels tels que les

responsables de l’EN, de la DAS, de l’ANAPEC, de l’OFPPT et de l’ADS dans les régions où

leurs représentations étaient disponibles. Nous avons entièrement enregistré tous ces

entretiens, puis transcrit de manière exhaustive dans la plupart des cas.

1.4 Utilisation d’une grille d’observation

L’observation des espaces associatifs, de leur emplacement proche ou lointain, des

équipements qu’ils recèlent, des ressources humaines qui s’y activent, de la facilité ou

difficulté d’y accéder et de s’y mouvoir, des moyens de transport disponibles, de la

documentation accessible, etc. s’est faite moyennant l’application d’une grille d’observation.

Elle fut utilisée pour près de 14 associations. Pour ce qui est des autres, l’observation ne

s’est pas faite soit parce que l’association n’avait pas encore de siège où cette démarche

méthodologique pouvait avoir lieu, soit parce qu’il s’est avéré que l’observation n’ajouterait

Page 15: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

15

pas vraiment un apport important aux données de l’enquête. En d’autres cas, le responsable

qui devait permettre la conduite de l’observation était absent. Les données observées ont

été introduites dans les grilles correspondantes (voir annexe).

1.5 L’analyse des données

Elle a été faite en tenant compte des objectifs de l’étude. A partir des questions que se pose

Handicap International concernant les prestations des structures associatives et

institutionnelles, les besoins et attentes des PSH, de leurs difficultés… nous avons établi une

grille de dépouillement des données sur des catégories prédéfinies. Nous avons distingué, au

niveau de l’analyse, entre les PSH, les acteurs associatifs et les agents institutionnels. Mais

nous avons aussi cherché en différentes phases de l’étude de cerner les relations existantes

entre tous ces acteurs.

Page 16: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

16

2. Typologie des prestations des structures associatives

Le genre de typologie que l’on peut établir pour classifier les structures associatives en

fonction de leurs activités réelles peut procéder d’un modèle thématique préétabli sur la

base d’un nombre de types d’handicaps caractérisés à travers des classifications à caractère

médical. Mais il existe d’autres critères de classification plus ou moins pertinents, tels que la

nature des activités et des services offerts et la localisation géographique considérée en

corrélation avec le degré de rayonnement.

2.1 Classification selon le type d’handicap

Il ressort des données recueillies que le degré de spécialisation en matière d’action sociale

associative dédiée aux PSH est tellement faible que l’établissement d’une typologie par

types d’handicaps n’est significatif que dans la mesure où il révèle le manque d’organisation

dont pâtit ce domaine d’action et l’ampleur des efforts à déployer et de distribution

organique des tâches par les acteurs associatifs dans le cadre d’un réseau qui leur est lisible

et leur permet de différencier leurs apports à l’action au niveau aussi bien local que national.

En fait, de toutes les associations incluses dans l’échantillon de l’étude, une seule est

spécialisée dans un type particulier d’handicap. Il s’agit de l’association Nour à Berkane qui

offre ses services aux personnes non voyantes. C’est une association qui se distingue des

autres associations par un nombre de traits que l’on peut résumer dans les points suivants :

• La grande majorité des fondateurs - dont le président- et du personnel est constituée

de personnes non voyantes.

• La communauté de condition développe chez les membres des rapports de solidarité

et de convivialité et un enthousiasme caractéristique de l’action militante qui se

traduit par l’ambition de donner à l’association plus de rayonnement. Les propos des

PSH qui sont membres de cette association illustrent bien ces deux traits.

Mohammed exprime sa satisfaction et ses aspirations en ces termes : « Que Dieu en

soit loué, tout le personnel et monsieur Kamal (président de l’association) nous

soutiennent fortement. Ils se dépensent jour et nuit. Nous souhaitons nous établir

dans un nouveau local et nous seront très heureux d’en avoir un ». Le même degré de

satisfaction est constaté dans le témoignage de Mimoun, un de ses co-membres :

« Monsieur Kamal ressent et comprend nos souffrances. Il est un de nos éducateurs.

Personnellement, j’ai le sentiment d’être parmi mes frères et sœurs ici. Il n’y a aucune

différence entre nous ». Le confort qui caractérise la vie en commun des membres

Page 17: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

17

dans l’association provient également de la normalité perçue de leur état : « Ici,

chacun de nous se perçoit comme étant normal, entouré d’amis». En outre, la gestion

des affaires de l’association se fait comme sur un mode de démocratie participative ;

la caractérisation que donne Mohammed, autre membre de l’association, du

processus de décision le confirme : « Avant d’organiser une activité quelconque, celle-

ci est présentée à tous les adhérents pour en discuter. L’on ne se contente pas de

l’avis du conseil de direction ». Il ressort de ces considérations que l’espace associatif

dans le cas spécifique de l’association Nour n’est pas seulement une structure de

prestation de services pour un type particulier de PSH, en l’occurrence les personnes

non voyantes, mais un espace où se développe une sociabilité solidaire et conviviale

dans un processus de communautarisation rendu possible par une communauté de

condition. L’on peut observer le même sens aigu et autarcique chez la catégorie des

personnes non voyantes évoluant dans les campus universitaires. Partant de ces

considérations, l’on peut mettre en avant qu’il ne s’agit pas pour autant d’une

spécialisation. Et si l’intérêt que présente l’expérience singulière de cette association

mérite que l’on s’y attarde, cette même singularité renvoie, par une espèce de

contraste, à une réalité associative qui, au moins telle qu’elle se décline à travers

l’expérience des associations enquêtées, est marquée par l’absence quasi-totale de la

spécialisation par type d’handicap.

D’autres associations perçoivent les PSH, au moins à un niveau subliminal qui ne parvient

pas à se hisser à la surface de la claire conscience, comme des sujets standardisés ou

universels auxquels l’on offre des prestations chichement individualisées, sans considération

aucune aux besoins spécifiques qu’ils pourraient exprimer ou qui trouvent leur justification

dans leurs types d’handicap. Ainsi, par exemple, les prestations de formation (telles que

l’alphabétisation et la formation professionnelle) ou celles relatives à l’organisation de

concours sportifs ne prennent pas en compte la spécificité des différents handicaps (mental,

moteur, sensoriel...). Ce mode de gestion se traduit ipso facto par l’exclusion de toutes les

PSH dont le type d’handicap n’est pas pris en compte par le programme projeté. Le

sentiment que génère cette exclusion est exprimé sur un ton amer par le père d’une PSH,

membre d’une association de PSH : « La seule chose qui nous lie à cette association est la

carte d’adhérent dont on n’en tire aucun bénéfice ».

Page 18: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

18

2.3 Classification selon la gratuité ou la non gratuité des prestations

La validité ou la pertinence empirique de ce type de classification est quasi nulle dans le cas

des associations enquêtées. La plupart d’entre elles manquent de moyens financiers,

professionnels et techniques suffisants pour offrir des services de qualité appréciables et

rémunérées.

2.4 Classification selon la localisation géographique

Il s’agit en fait d’une double classification : urbain /rural et local/ national. Ce dernier aspect

renvoie au degré de rayonnement des structures associatives.

Concernant le premier aspect et au-delà des critères de différenciation problématique entre

ce qui est rural et ce qui est urbain, il se trouve qu’il y a plus de travail associatif dédié aux

PSH en milieu urbain qu’en milieu rural. Sans doute y a-t-il, en raison de la densité et de la

concentration démographique différentielle entre les deux milieux, plus de probabilités de

constater une augmentation des demandes sociales sur ce genre de travail dans le premier

que dans le second. En outre, la même tendance est observable en termes de prise de

conscience et de culture associative. Ainsi, en dehors de l’association Al Mahabba de Jerrada

et l’association Al Hanan Belefaâ (commune rurale de la province de Chtouka Ait Baha) qui

opèrent en milieu rural, toutes les autres associations faisant partie de l’échantillon sont

implantées en milieu urbain.

Quant au second aspect, le travail associatif dans le domaine de l’action sociale focalisée sur

les PSH est déjà assez restreint au niveau national pour souhaiter voir rayonner une

structure associative à un niveau plus que local. En fait, l’on remarque que l’ensemble des

associations œuvre à un niveau local. Ceci est largement imputable au défaut de moyens

financiers. Toutefois, cette tendance a l’avantage de permettre à rendre l’action associative

dans ce domaine plus centrée et concentrée et à lui donner plus de proximité.

2.4 Classification selon le type d’activité

Sous ce critère de classification l’on peut subsumer une différenciation des services entre

ceux fournis extra- structure et ceux offerts intra- structure.

La première catégorie de services consiste à faire bénéficier les PSH de certains avantages

tels que l’octroi de la carte d’adhésion qui leur sert, par exemple, de prendre gratuitement le

bus ou de bénéficier de soins ou de consultations médicaux, les campagnes de distribution

de prothèses et d’appareils comme les chaises roulantes. L’importance vitale de tels services

Page 19: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

19

réside dans leur contribution à améliorer relativement les conditions de vie des PSH. Si,

comme cela est souvent le cas, il se trouve que des associations sont à court de moyens,

elles pallient cette faiblesse par des offres de médiation ou d’intercession auprès d’autres

structures, souvent gouvernementales, qui sont en mesure de fournir de tels services.

La seconde catégorie renvoie aux services offerts et aux activités organisées par la structure

associative elle-même. Y entrent les activités qui visent à développer les capacités physiques

ou motrices des PSH ou à leur permettre de s’épanouir aux plans intellectuel et

professionnel à travers des programmes d’éducation et de formation. L’objectif de tels

services et activités consistent à leur permettre de réaliser une certaine autonomie physique

et matérielle. Seulement s’ils ne sont pas moins importants que ceux relevant de la première

catégorie, les structures manquent visiblement de moyens et de soutiens financiers,

professionnels et techniques suffisants pour les développer et en hisser la qualité à un

niveau appréciable.

Ce dernier constat conduit à l’examen d’autres aspects des activités et des performances des

structures associatives œuvrant dans le domaine de l’handicap.

Page 20: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

20

3 .La rencontre avec la structure et les modalités d’adhésion

La rencontre de la PSH avec la structure associatif s’avère déterminante dans la

compréhension des potentialités et des limites de l’action de la société civile, de la

construction des relations avec elle et l’élaboration des attentes de la PSH et de leur degré

de satisfaction.

La facilité ou la difficulté de la première rencontre avec les structures associatives sont

fonction non seulement du type d’handicap, mais également de son niveau d’instruction, de

son âge, de son sexe, de ses connaissances socialement ou médiatiquement acquises des

différentes associations dédiées aux PSH existant dans le village ou la ville considérés, de

leur emplacement, du ou des genres d’handicap sur lesquels elles se focalisent, du ou des

genres de services qu’elles offrent, etc. Ces données, d’importance différentielle selon le cas

de la PSH considérée, déterminent d’une manière ou d’une autre la rencontre avec les

structures associatives.

La taille de la localité, son degré d’enclavement ainsi que la ‘’tradition’’ associative locale

s’avère déterminants dans cette rencontre.

Elles ne sont pas directement identifiables dans l’expérience de chacune des PSH enquêtées,

parce que ces dernières n’en expriment que le résultat déterminé. En fait, mis à part les cas

des PSH qui sont fortement dépendantes et qui nécessitent l’aide directe d’autres

personnes, notamment les parents ou proches parents, rares sont les PSH qui ont rejoint

seuls les locaux des associations et nombreux sont ceux qui reconnaissent s’y être rendus en

compagnie d’autres personnes avec lesquelles elles ont des rapports de parenté ou de

communauté. Le témoignage suivant d’une PSH inscrite à l’association Nour de Berkane

illustre bien cette tendance : « Nous ne connaissions ni l’association ni personne de son

personnel. Il nous était donc difficile de nous y rendre sans hésitation. Personnellement, je

suis venu ici par l’intermédiaire de quelqu’un et on m’a bien accueilli et je me suis habitué à

cette structure après une semaine ». Hanane, membre de l’association Al Gharb à Kénitra,

raconte en ces termes son expérience, au demeurant commune : « C’est ma mère qui m’a

amené dans cette école. Elle a été informée de son existence et de ses activités par nos

voisins ». Asmae, co-membre de Hanane, relate en deux mots une expérience similaire : « A

cause de la fièvre, je suis devenue sourde et ma mère m’a amenée ici ».

D’autres enquêtés ont pu faire la rencontre avec les structures associatives dans le cadre de

manifestations publiques organisées par celles-ci ou par des institutions comme la Fondation

Mohammed VI pour la Solidarité.

Page 21: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

21

Le cas, rare (et significatif), de ceux qui ont pu se passer de la compagnie ou de la médiation

d’autres personnes, parents, proches parents, voisins, connaissances ou autres, et du

soutien psychologique et social qu’elles leur fournissent, est illustré par le propos d’une PSH

membre de l’AAH : « j’ai cherché personnellement une association et j’ai trouvé AL

Hassania ».

3.1 Les raisons du recours aux structures associatives

L’examen des propos des différentes catégories d’handicapés appartenant aux différentes

associations permet de constater que le recours des PSH à celles-ci est mû par les mêmes

raisons énumérées dans l’ordre d’importance décroissant suivant :

• La participation à des apprentissages et à des formations professionnelles dans le

but d’apprendre un métier. L’intégration sociale et socio-économique en dépend.

Cette corrélation est particulièrement claire dans la réponse d’une PHMO inscrite

dans l’association SOREF : « Après l’accident, je passais le gros de mon temps

enfermé à la maison. Au bout d’un certain temps, j’ai décidé de sortir de cet

enfermement et de mener ma vie normalement. C’est ainsi que je suis venu à

cette association pour apprendre un métier qui pourrait m’aider à gagner ma vie.

Maintenant, je suis des cours de restauration et d’informatique. Etre handicapé ne

signifie pas renoncer à la vie, au contraire, je peux faire beaucoup de choses ».

Souâd, une PSH inscrite à l’association Al Hassania, Oujda, prête sa voix à toutes

les PSH : « Les PSH dans notre société souffrent, parce qu’elles sont socialement

marginalisées et exclues ». Wafae, PSH membre de l’association Idmaj, a adhéré à

cette association « pour étudier l’hôtellerie et la restauration ». Onze personnes

sourdes-muettes ont rejoint l’AEG de Kénitra pour parachever leur apprentissage,

les autres associations n’ayant pas les éducateurs spécialisés dans ce type

d’handicap. D’autres PSH aspirent à apprendre un métier pour réaliser leur

autonomie matérielle. C’est le cas d’une PHMO de l’AH : « Je veux apprendre un

métier pour me libérer de ma situation de dépendance et ne plus constituer un

fardeau pour ma famille ». L’intégration sociale peut passer par la constitution de

« petite société » constituée de gens vivant dans les mêmes conditions,

d’handicap s’entend. C’est le vœu d’une PHMO inscrite dans la même

association : s’intégrer dans « la petite société de personnes handicapées ».

• La recherche de dons et d’avantages matériels tels que les différentes sortes

d’appareillages et la carte d’handicapé pour bénéficier gratuitement de certains

services de transport et de santé et d’aides financières. Un père de deux PSH

mentales et motrices inscrites à l’association Al Mahabba de Jerrada en donne

l’exemple le plus illustratif : « Nous sommes venus (lui et sa compagne) ici pour

demander de l’aide pour nos enfants. Je m’occupe d’eux tout seul et je ne

Page 22: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

22

bénéficie d’aucune aide, ne serait-ce que de quoi leur acheter des couches. Notre

vie est un calvaire ». Souâd, citée ci-haut, est « venue à l’association pour avoir

des prothèses qui (lui) permettent de marcher normalement ». Saida, mère de

Rayane, PSH motrice, a pu avoir, grâce à l’appui du centre CLIO, la carte de bus et

un appareil pour son fils : « Le centre m’a aidé à avoir la carte de bus pour que je

puisse emmener mon fils à l’hôpital (…) Le médecin m’a prescrit un appareil pour

aider mon fils à marcher et c’est le centre qui me l’a acheté ». D’autres PSH

continuent d’aller chercher certains avantages matériels alors même qu’ils sont

déjà socialement intégrés. Un membre de l’ATT n’y voit probablement aucun

mal : « Je suis venu ici pour avoir une motocyclette, parce que mon lieu de travail

est loin de ma résidence ».

• La recherche de prestations médicales, notamment la rééducation pour les

catégories de PSH qui en ont besoin. Ce souci est exprimé par une PSH de

l’association Al Kacemiya : « Nous avons besoin d’aides médicales et d’un centre

de kinésithérapie. Ici, à Sidi Kacem, il n’y en a pas ».

• La volonté d’exercer des activités sportives et de distraction et de réaliser son

épanouissement intellectuel et personnel.

Peut-être faudrait-il préciser que l’avant-dernier motif, notamment le besoin de bénéficier

de séances de kinésithérapie est certainement de première importance pour les PHMO, et

s’il est moins exprimé que les autres, c’est que les associations peuvent dispenser des

enseignements et des formations et consentir des cartes d’adhésion et d’autres avantages

matériels, mais s’agissant de rééducation, il leur est difficile de payer à leurs adhérents des

services d’un kinésithérapeute.

Il ressort de l’analyse des données que le recours aux structures associatives est

essentiellement dicté par la recherche de satisfaction immédiate des besoins qui découlent

de chaque situation et de chaque type de l’handicap. La recherche de l’information ou de

l’accompagnement social, la nécessité de s’associer et de travailler en commun et

l’affirmation du rôle de la PSH dans la collectivité ne semblent pas encore consciente ou

prioritaire chez les personnes enquêtées. L’association est souvent perçue comme

prestataire de service ou comme structure d’intermédiation auprès des institutions et

acteurs publics.

3.2 Emplacement, accessibilité des locaux et adéquation aux besoins de confidentialité et de

mobilité.

Presque tous les enquêtés se plaignent de l’éloignement du siège des associations qu’ils

fréquentent. Les déplacements sont coûteux en argent et en effort. Certains d’entre eux

auraient souhaité que les associations disposent de moyens de transport pour les mettre à

leurs services. Ainsi une PSH inscrite à l’association SOREF regrette que celle-ci n’ait pas de

Page 23: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

23

moyens de transport : « L’éloignement des locaux de l’association m’est pesant. J’habite loin

et je dois prendre un petit taxi pour y venir. Nous avons un véritable problème de transport,

parce que l’association n’en dispose pas ». A Salé où une société privée a supplanté la régie

de transport urbain, les PSH ne peuvent plus exhiber leur carte d’adhésion à l’association.

C’est le cas de Jamal, membre de l’association Idmaj : « J’habite à Sidi Moussa, loin de

l’association et je dois prendre le bus. Avant, je prenais le bus gratuitement, alors

qu’aujourd’hui, avec la nouvelle société, je suis obligé de payer ». Parfois l’insécurité de

l’emplacement de l’association peut dissuader les adhérents d’y aller. C’est le cas de Karima,

membre de l’AEG de Kénitra : « L’association est située à un endroit peu sûr. Il m’est difficile

de m’y rendre toute seule, j’ai peur ». L’emplacement lointain et difficilement accessible de

certaines associations décourage l’adhésion des PSH, comme l’affirme Mohammed, co-

membre de Karima : « Un jour, alors que je me dirigeais vers l’association, un jeune homme

brandissant un couteau m’a pris ma carte d’adhérent et m’a asséné des coups ». Fatima Az-

zahrae, co-membre des deux PSH susnommées, ne se rend à l’association

qu’accompagnée : « J’habite loin de l’association et je ne peux m’y rendre sans compagnie ».

En plus de l’absence de moyens de transport, le problème de l’éloignement est encore

aggravé si l’association se trouve en milieu rural : « Notre association travaille en milieu

rural, ce qui entrave ses activités, notamment, au profit des PSH. Certains adhérents doivent

parcourir environ 13 km pour arriver à l’association qui est géographiquement difficile

d’accès »

Toutefois, l’éloignement ou la proximité de l’emplacement de la structure associative ne

sont pas toujours jugés par rapport au lieu de résidence des PSH, mais par rapport à d’autres

structures non moins significatives pour elles, en l’occurrence les structures hospitalières.

Ainsi la proximité des locaux de l’AH du centre ville et des hôpitaux présente au regard des

adhérents un avantage de haute importance.

Il importe aussi de noter que des associations comme l’AAH, l’ASEK, et l’ATT ne disposent

pas de locaux stables, ce qui affecte directement la qualité et la continuité des prestations

qu’elles peuvent offrir à leurs adhérents. Plus encore, il se trouve que telle ou telle autre

association n’existe qu’en vertu des documents administratifs de sa création. C’est le cas

d’Al Mahabba de Jerrada dont le président assure également la présidence de l’association

Nour de Berkane. Un père de PSH décrit les conséquences d’une telle situation : « C’est la

première fois que l’on vient ici à cette association et qu’on discute de l’handicap et

(s’adressant à l’animatrice du FG) c’est grâce à votre présence ».

Ce problème en procède d’un autre plus général, celui de l’incapacité où se trouvent la

plupart des associations de financer l’acquisition ou la location de locaux accessibles aux PSH

et leur aménagement et équipement en fonction des prestations qu’elles offrent aux

adhérents.

Page 24: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

24

Outre les problèmes de déplacement et de transport rencontrés du fait de l’éloignement des

locaux des associations, nombreux sont les PSH qui sont confrontées à la difficulté d’accès à

ces locaux, notamment celles qui ont des problèmes de motricité. Certaines ne s’y rendent

qu’en cas de nécessité. Le problème d’accessibilité se pose lorsque les locaux ne sont pas au

rez-de-chaussée des bâtiments ou à des niveaux non servis par des ascenseurs. Il est

improbable que les responsables des associations ne soient pas conscients de l’importance

vitale de l’accessibilité pour certains types de PSH, mais il est certain que nombre d’entre

eux n’ont pas les moyens de leur conscience.

Concernant l’adéquation des locaux et de leur mode d’aménagement et d’équipement aux

besoins de mobilité et de confidentialité des PSH, il va sans dire que la satisfaction par les

associations d’une telle exigence est, encore une fois, fonction de leurs propres moyens

matériels et financiers et des soutiens financiers ou autres qu’elles pourraient recevoir

d’autres ONGs, notamment internationales, ou des organismes gouvernementaux. Sans

doute, un différentiel important en la matière est constaté entre les associations établies

dans les grandes villes et celles retranchées et isolées dans les petites villes ou petits villages

blottis dans une quelconque contrée perdue à l’est, au sud-est ou dans l’Atlas, notamment le

Grand Atlas. En fait les associations dans les grandes villes ont plus de chance d’avoir des

locaux, des équipements, des compétences adéquats aux besoins spécifiques des PSH qui

sont théoriquement sensibles et vulnérables, au double plan physique et psychologique,

parce que, dans de tels espaces urbains d’envergure, elles se trouvent portées par une

dynamique qui ne fait qu’une avec la dynamique du développement et du progrès

économiques, sociaux, culturels qui traverse ce genre d’espaces. Ainsi, les PSH qui, par

exemple, fréquentent le centre CLIO de Salé, ville liée organiquement à Rabat, jugent que

ses locaux sont adaptés à leur besoin de mobilité et que le mode d’agencement des bureaux

répond au besoin de confidentialité ; alors que celles qui bénéficient des programmes

scolaires intégrés de l’AEG de Kénitra constatent des insuffisances concernant les conditions

de mobilité et de sécurité des locaux de celle-ci : « On a besoin d’espaces verts, d’activités

sportives, d’enseignantes, de restaurant et de bien autres choses », dit Karima. Hanane, co-

membre de celle-ci, a, elle, « peur qu’un jour le plafond tombe sur leurs têtes ».

L’on constate également qu’en fait d’adéquation des espaces associatifs aux besoins

d’accessibilité, de mobilité et de confidentialité des PSH, les enquêtés ne parlent que de ce

dont ils ressentent le besoin le plus pressant et de ce qu’ils soupçonnent pouvoir exister

comme besoin. Ainsi ils parlent plutôt de l’emplacement spatial et de l’accessibilité des

locaux des associations que des conditions de mobilité et de confidentialité qu’elles

pourraient offrir, comme si l’adéquation de ces conditions était un luxe non seulement

insoupçonnable et impayable, mais tout aussi impensable, et donc en deçà du seuil possible

de la représentation discursive. S’il est nécessaire de donner dans une logique pratique,

précisément celles des PSH, l’on peut rendre cette idée en termes interrogatifs suivants : si

Page 25: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

25

les PSH sont déjà confrontées aux problèmes de localisation spatiale et d’accessibilité des

locaux des associations, à quoi peut-on vraisemblablement et a fortiori s’attendre s’agissant

du problème d’adéquation des conditions spatiales de mobilité et de confidentialité des

structures associatives ?

3.3 La prise en compte des projets de vie des PSH

Le concept de « projet de vie » réfère à une projection personnelle et singulière dans l’avenir

à partir de la vie passée et présente de la PSH. Il consiste à la formulation de besoins,

d’attentes et d’aspirations, notamment aux tournants décisifs de la vie de la PSH

(personnels, sanitaires, familiaux,…). Selon le contexte et la situation de chaque PSH, il peut

concerner sa vie personnelle, son espace de vie, sa vie professionnelle ou scolaire, sa

formation, et son parcours médical. Plus encore, le projet de vie est évolutif dont

l’élaboration résulte souvent d’un processus de maturation. Pour certains cas, la

disponibilité d’un accompagnement de la PSH est susceptible d’en accélérer la cadence.

En outre, l’idée de projet de vie des PSH est liée aux objectifs d’intégration socio-

économique et d’autonomie. Il a déjà été fait mention du rapport entre les apprentissages et

les formations professionnels dans les différents domaines où pourraient s’investir les PSH et

le souci de celle-ci de réaliser leur intégration sociale à travers leur intégration

professionnelle.

Mais il importe d’ajouter que le fait même que nombre de structures associatives enquêtées

s’investissent, tant bien que mal, dans l’organisation et la gestion de programmes

d’apprentissage et de formation professionnels administre la preuve de la conscience

qu’elles sont conscientes de toute l’importance et de la nécessité non seulement de la prise

en compte des projets de vie des PSH, mais probablement aussi de leur orientation dans ce

sens. Seulement, au bout du processus de formation, l’insertion professionnelle ou, plus

généralement, l’intégration socio-économique engagent d’autres acteurs, privés et

institutionnels. Au plus pourraient-elles déployer un effort supplémentaire

d’accompagnement ou, le cas échéant, d’intercession auprès de ces acteurs afin qu’ils

offrent aux PSH titulaires de diplômes professionnels des opportunités d’insertion

professionnelle ou qu’ils leur ouvrent des perspectives d’auto-emploi accompagné.

Pour ce qui concerne l’AH, le projet de vie des bénéficiaires consiste à trouver un métier

productif susceptible de leur garantir l’autonomie économique et l’estime de soi.

L’association, selon les constats exprimés par les participants au FG, essaie de les aider afin

de réaliser ce projet de vie.

Page 26: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

26

Dans le Centre CLIO, le projet de vie commence à peine à prendre forme par la mise en place

de microprojets socio-économiques : « Nous avons tous déposé nos demandes pour des

microcrédits. Nous ne voulons pas continuer à être un fardeau pour la société. Nous voulons

travailler et assumer la responsabilité de nos enfants. Nous aimerions arriver nous-mêmes à

subvenir aux besoins de nos enfants handicapés sans l’aide de personne » (Dounia, maman

de Siham [6-12 ans], handicap moteur, CLIO. Salé).

Le ‘’projet de vie’’ s’avère se situe actuellement, en dehors des attentes initiaux des PSH

dans leurs rencontres avec les associations. D’autre part, ce concept construit à l’intérieur

d’une approche systémique de la situation des PSH est faiblement assimilé et porté par les

associations qui n’ont pas bénéficié d’une formation ou, du moins, d’une sensibilisation à

l’importance du projet de vie en tant que output d’un travail structuré et concerté entre

l’association et la PSH

3.4 Principales contraintes rencontrées par les structures associatives

Les associations font face à plusieurs problèmes et rencontrent de nombreuses contraintes.

Malgré la satisfaction de certains bénéficiaires concernant les prestations fournies par leurs

associations, toutes les PSH estiment qu’il y a encore beaucoup de choses à faire dans ce

domaine. Les prestations assurées restent dans la totalité des structures limitées et

insatisfaisantes : « il y a seulement le renouvellement de la carte d’adhésion et l’orientation.

Par contre, l’insertion professionnelle n’est pas encore assurée. Cela est dû au non suivi des

correspondances envoyées aux institutions et aux entreprises. Nous restons dans l’attente. Il

n’y a pas de partenariat entre l’association et les institutions économiques » (PSH, AMH).

Une autre PSH formule son constat comme suit : « Ils nous écoutent mais pas de résultat »

(PSH, AMH).

Les structures associatives travaillant dans le domaine de l’handicap sont contrariées par des

obstacles et des difficultés diverses :

_ Il y a des difficultés qui dérivent des relations entretenues avec les autres acteurs

associatifs, telles que l’absence d’action partenariale et communication et de réseautage

entre les associations qui partagent un même souci de soutien et de solidarité vis-à-vis des

PSH. On relève également le manque de partenariats, surtout avec le secteur privé. Un

acteur associatif exprime cette préoccupation comme suit : "En ce qui concerne nos relations

avec les autres associations, elles sont bonnes, mais il n'y a pas d'action partenariale

commune, et il n'y a pas de réseau de communication. Ici à Midelt, il n’y a personne qui

pourrait vous informer ou vous éclairer concernant le travail dans ce domaine" (Président,

AVV).

Page 27: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

27

D’autres difficultés résultent de la non adoption de l’approche participative : Certains

acteurs associatifs ont élaboré et mis en œuvre des projets pour répondre à des besoins

immédiats ressentis sans impliquer et sensibiliser les populations concernées à la

conception, planification, mise en œuvre, évaluation et pérennisation de ces mêmes projets.

C’est pourquoi, ces projets n’ont pas atteint les objectifs tracés : « Au début de l’année 2001,

nous voulions mettre en place un projet relatif à l’irrigation. Nous avons mené une étude

dans laquelle nous n’avons pas impliqué la population concernée. C’est pourquoi, nous avons

fait face à des problèmes lors de la mise en œuvre et le projet a fini par échouer. Nous avons

tiré des enseignements de cette expérience et nous avons opté pour des projets qui

répondent aux besoins de la population » (Président de l’AT, Mrirt).

L’on ne manque pas, non plus, de relever complexité des procédures à laquelle les acteurs

associatifs font face chaque fois qu’ils tentent d’initier des partenariats : "La complexité de

l'établissement des partenariats varie selon les bailleurs de fonds. Par exemple, les

procédures sont très complexes et contraignantes quand il s’agit d’établir un partenariat

avec des organismes internationaux tels que l'Union Européenne. Un fait qui explique, que

dans ce domaine, les petites associations soient souvent marginalisées" (Président, AMH).

Signalons également que les prestations offertes ne correspondant pas aux besoins des

PSH, qui ont besoin d’appareillage, de médicaments, de soins médicaux, de rééducation, de

formations adaptées au marché de l’emploi, de moyens de transport adaptés à leur état

d’handicap, d’assistance sociale, et de financement pour mettre en place des projets : « Pour

moi, le problème psychologique, je l’ai vraiment dépassé. J’accepte mon handicap, mais le

problème qui se pose c’est l’argent. Je ne veux pas de la charité, mais j’aimerais avoir

l’occasion de montrer de quoi je suis capable et devenir autonome, car si je reste comme ça,

jamais je ne pourrais me marier et avoir des enfants » (Ahmed, PHMO, AC). Une maman

exprime son expérience associative en y révélant aussi bien les avantages que les limites :

« Ici, l’on exprime nos souffrances pour ne pas exploser un jour, et eux, ils nous écoutent,

mais rien de plus… » (Saida, EHMO, AC).

On soulève aussi le problème de la durée de traitement des dossiers avant de donner la

réponse à la PSH. L’on estime qu’on ne devrait pas le laisser attendre inutilement comme

l’explique une PHMO du centre CLIO de Salé : « Il n’est pas logique que les gens attendent

depuis quatre ans sans recevoir de réponse. Il fallait leur répondre soit par l’affirmative, soit

en leur disant qu’il ne vaut pas la peine d’attendre ; qu’il y aura ou qu’il n’y aura pas de

microcrédit, et si cette prestation est suspendue il faudrait aussi l’annoncer. Mais continuer à

recevoir et à accepter les dossiers et les laisser attendre comme ça, ce n’est pas acceptable ».

Il ressort des résultats de l’étude que certaines PSH ont vécu des expériences très

décevantes avec certaines associations, qui, au lieu de défendre leurs droits, les ont

exploitées pour atteindre des buts personnels : « je suis contre toutes les Associations ici au

Page 28: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

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Maroc, car elles sont fondées sur des intérêts personnels […] Les gens aisées en profitent

mais les pauvres… !! C’est pourquoi, on ne croit plus aux Associations » (Said, 30 ans,

PHMO), faisant ainsi référence à un certain clientélisme, à son avis, en milieu associatif. Cet

avis est partagé aussi par Hafid : « Sincèrement, pour bénéficier de l’aide d’une Association, il

vous faut avoir un « piston ».

Une autre contrainte a été évoquée, il s’agit de l'insuffisance des subventions et bourses

octroyées à certaines associations : "Nous ne bénéficions pas toujours de subventions.

Pendant quatre ans, nous n'avons reçu aucune aide matérielle, et cette année on nous a

donné 3000 DHS, sachant que d'autres associations, ont bénéficié de beaucoup plus, même si

elles ne réalisent aucune activité. Il y a d'autres considérations qui entrent en jeu,

notamment, celles liées aux élections" (Président, AT).

L’encadrement du travail associatif est un élément incontournable pour améliorer les

prestations fournies aux PSH à travers l’accompagnement, le suivi et l’évaluation. De ce fait,

l’élaboration des outils et des mécanismes d’évaluation s’avère primordial afin de suivre

l’évolution des associations vers les objectifs qu’elles se sont fixés.

En matière de collaboration et de partenariat entre les associations, les responsables

associatifs autant que les bénéficiaires estiment qu’il y a toujours dans ce domaine des

carences à combler : « malheureusement, il n’y a pas de réseau d’associations, il n’y a

aucune collaboration entre les associations dans cette région, chaque association ne pense

qu’à elle-même » (Agent associatif, AVV). A cet égard, le développement de la culture de

partenariat et la promotion du réseautage en vue de favoriser la coordination des actions et

l’unification des stratégies, seraient en mesure d’améliorer la qualité des prestations et

assurer une plus large couverture à la population desservie.

A travers l’expérience de certains acteurs marocains travaillant dans le domaine de

l’handicap transparaît l’importance du partenariat avec les organisations internationales. Les

associations qui bénéficient de ce type de partenariat, profitent plus de sessions de

formation continue. Ce qui leur permet d’acquérir de nouvelles compétences, d’adopter de

nouvelles approches de travail et de nouveaux modes d’organisation et de communication.

C’est notamment le cas de l’AMH et de l’AEH qui ont réussi à établir des partenariats avec

Handicap International.

L'absence d’opportunités de communication et d'échange a été également soulevée en tant

que difficulté majeure entravant l’examen et la résolution des problèmes communs aux

associations avec le Ministère de tutelle : "A plusieurs reprises, j’ai fait le voyage à Rabat,

sans que je ne trouve toujours un responsable prêt à écouter mes propositions. Parfois on me

répond par téléphone alors que je suis à la porte du Ministère. Cela sans parler des dizaines

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29

de correspondances que l'on envoie et auxquelles on ne reçoit jamais de réponse" (Président,

AAH).

Cet aspect découle ainsi du faible encadrement des associations afin de mieux comprendre

les procédures et de mieux comprendre la mission et les compétences des différents

partenaires gouvernementaux, notamment en matière de financement et des conditions

d’éligibilité des projets présentés par les ONG.

De leur côté, les acteurs associatifs ne laissent pas, non plus, d’évoquer l’absence d’une

politique publique claire et opérationnelle qui prend en compte les besoins relatifs aux

types et degrés d’handicap et l’emplacement géographique des structures associatives. La

diversité des missions des institutions étatiques en charge de l’handicap et la non

disponibilité d’un ‘’guichet unique’’ d’information et d’orientation impactent sur la

concordance des attentes et des besoins des associations avec les programmes et les

compétences des différents départements.

L’on évoque aussi le manque de personnel suffisant et spécialisé qui ne permet pas d’assurer

pertinemment les prestations d’accueil, évaluation, information, orientation et

accompagnement. Généralement, les associations pour PSH, ont plutôt tendance à vouloir

répondre à toutes les demandes, à servir tous les profils des PSH, à couvrir tous les besoins,

ce qui constitue un handicap majeur dans le travail de ces associations : être généraliste sans

toutefois performer et exceller dans un domaine ciblé.

En fait, se spécialiser c’est cibler, planifier l’action, assigner les objectifs, déterminer les

profils des PSH prises en charge, s’accorder sur la nature de l’action escomptée, délimiter le

champ d’intervention, le territoire… à travers une étude profonde des besoins, des lieux, des

ressources, des risques et des opportunités offertes.

Une association peut se spécialiser selon la nature de l’Handicap (PSH présentant un

autisme, une IMC, une trisomie 21, un retard psychomoteur, une cécité…), selon l’âge des

PSH, selon le sexe, ou encore selon un domaine d’intervention bien défini : la santé,

l’insertion sociale, l’éducation et la scolarisation, le sport, la formation, l’insertion

professionnelle, le lobbying, etc.

La spécialisation permet de cerner une cible, un champ, et un problème déterminé, dans un

contexte bien clair, en faveur d’une population délimitée, et donc, elle conduit à des

résultats probants et palpables, un rendement pertinent et concret, et surtout, elle permet

de développer l’expertise dans le domaine, ce qui est un atout fondamental dans la prise en

charge des PSH.

Page 30: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

30

La non disponibilité d’un siège propre est un autre facteur qui entrave l’action associative :

"L'absence de siège constitue pour nous un problème majeur. Sans la résolution de ce

problème, nous ne serions pas en mesure de continuer à assurer des services aux adhérents,

ni non plus, de tisser des liens de partenariat » (Président, AAH).

La plupart des Associations ne disposent pas des moyens requis, ni des équipements

nécessaires pour répondre aux besoins des leurs adhérents comme l’exprime l’une des PSH

participante à l’étude: « Ils nous aident dans la limite de leurs moyens, mais ce sont les

autorités locales qui doivent leur fournir plus de fonds pour qu’ils puissent nous aider à leur

tour » (AEK). Ces carences bloquent plusieurs associations et les empêche de dispenser des

prestations à leurs bénéficiaires.

Les structures associatives font face aussi à l’absence de ressources humaines qualifiées et

spécialisées dans la prestation de services aux PSH. Cette situation n’est pas spécifique à

l’Association EL Kacemiya, mais elle est commune presque à toutes les associations

concernées par l’enquête.

Dans le domaine du travail social en général, le volontariat, le bénévolat, et

« l’amateurisme » de manière exclusive, ne sont plus de mise. Toutes les expériences

conduisent à la conclusion qu’il faut professionnaliser l’action associative en faveur des PSH.

Il faut l’encourager en vue de développer la culture de l’efficacité, l’efficience et la

responsabilisation du personnel.

Aussi le travail associatif devrait-il être assuré par des salariés qui jouissent de leurs droits et

qui, de ce fait, se trouvent obligés de travailler selon le principe de l’obligation des résultats.

Le bénévolat démotive le personnel : « j’ai beaucoup de contraintes dont, entre autres,

l’éloignement de l’Association du quartier où j’habite. Si j’ai un accident au sein de cette

école, je n’aurais aucun droit ou assurance, car j’ai signé avec l’Association en tant que

bénévole. En contrepartie, je ne reçois même pas des remerciements » (Fatima). Le bénévole

n’est pas tenu par l’obligation des résultats : « Pour moi, l’on ne peut pas poursuivre et

contrôler une Association qui fonctionne grâce surtout à l’apport des volontaires. La gratuité

des prestations fournies par l’Association ne nous permet pas de demander à quelqu’un de

rendre des comptes » (FG, ADM).

L’association est appelée à recruter des personnes qualifiées ayant reçu une formation de

base dans le domaine de leurs interventions (des orthophonistes, éducateurs spécialisés,

kinésithérapeutes, assistantes sociales, orthoptistes…). L’expérience de l’Association

« Assabîl » de Midelt, prouve qu’un personnel formé et spécialisé adaptera mieux ses

approches et stratégies d’intervention aux particularités de la population desservie. La dite

association dispose d’une éducatrice spécialisée qui a reçu une formation de trois ans à

Rabat, en plus des formations continues. Ce qui permet d’assurer convenablement les

Page 31: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

31

tâches d’écoute, accompagnement et rééducation sociale. Elle effectue des visites à domicile

afin d’impliquer les familles dans le processus d’intégration de leurs enfants handicapés

mentaux. Il faut aussi souligner l’expérience positive de l’Association de l’Enfance

Handicapée d’Agadir qui dispose d’une équipe pluridisciplinaire composée d’une assistante

sociale, technicien d’insertion, de kinésithérapeutes, d’orthophoniste, de psychomotricienne

et de plusieurs. L’expérience de l’AMH est également importante. Cette association dispose

d’une équipe pluridisciplinaire composée d’une directrice, une assistante sociale, deux

agents d’accueil administratif et juridique, trois agents chargés de l’intégration scolaire,

formation professionnelle et insertion professionnelle.

La professionnalisation du travail associatif doit toucher aussi les relations de travail. Selon

les résultats de l’enquête, les relations qui relient les salariés aussi bien à leurs supérieurs

hiérarchiques qu’aux bénéficiaires ont tendance à être plus personnelles que

professionnelles. Entre les salariés et les bénéficiaires, l’absence de professionnalisme

contribue à la consécration de l’approche-charité au détriment de l’approche-droit. En

outre, l’absence totale ou partielle de structure administrative influence l’organisation et la

définition des tâches et des attributions : « Nous sommes actuellement en train de voir

comment peut-on travailler dans un climat plus professionnel, car lorsque les relations de

travail deviennent très personnelles, on devient trop permissif et ça peut avoir des retombées

négatives, notamment lors de la prise de décision » (Salarié, AC).

La professionnalisation du travail social inclut aussi la réglementation des heures de travail

qui peuvent dépasser huit heures par jour. Ce problème concerne même les associations les

plus avancées dans l’appropriation des règles et des techniques modernes de travail.

La santé psychologique des salariés et des bénévoles doit aussi être une préoccupation

majeure de l’Association. Le stress et la charge émotionnelle du travail associatif, conjugués

au manque des moyens et l’incapacité de satisfaire tous les besoins des usagers, agissent

considérablement sur l’équilibre psychologique des prestataires : « Les agents associatifs

eux-mêmes se sentent frustrés. Ils partagent avec nous notre vécu, mais ils n’ont rien à nous

offrir sauf nous orienter vers d’autres structures » (Saida, maman d’EHMO, AC).

Ce thème a été évoqué aussi par l’un des salariés de l’AMH qui affirme que « l’excès

d’empathie dont nous faisons preuve influence nos vies personnelles […] Ce n’est pas sain.

Nous devons être capables de séparer la vie professionnelle de la vie personnelle ». Cette

situation est susceptible d’engendrer un Burn-Out chez les prestataires et réduire leur

aptitude à l’écoute et à la communication, sans parler des dégâts familiaux qui pourraient en

résulter. D’où l’importance d’un accompagnement au profit des prestataires visant à leur

apprendre comment assurer une meilleure gestion de leur émotivité. C’est dans ce cadre

que s’inscrit la formation en coaching, et autour de l’élaboration et l’évaluation de projets de

vie des PSH dont l’AMH fait bénéficier ses salariés grâce, notamment, à la contribution du

Page 32: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

32

chef de projet Handicap International (dans le cadre du projet PAPS). Indéniablement, c’est

un exemple à suivre par les autres associations.

La non disponibilité d’un siège propre est un autre facteur qui entrave l’action associative :

"L'absence de siège constitue pour nous un problème majeur. Sans la résolution de ce

problème, nous ne serions pas en mesure de continuer à assurer des services aux adhérents,

ni non plus, de tisser des liens de partenariat » (Président, AAH).

L’emplacement du local de l’association, son aménagement et équipement révèlent une

autre dimension des contraintes rencontrées non seulement par les ONG des PSH mais de

l’ensemble des structures associatives, particulièrement au niveau des petites villes et

centres ruraux. L’absence de schémas directeurs de l’action sociale, ainsi que des standards

de construction et d’aménagement des locaux s’avèrent comme de séreux handicaps au

rayonnement de l’action associative et de sa capacité opérationnelle à porter un projet

global et intégré au profit des PSH.

Ce sont en général des besoins simples et faciles à satisfaire. Cependant, seules les

Associations qui disposent des moyens nécessaires et bénéficient des fonds et des

subventions qui arrivent à satisfaire leurs adhérents, tandis que les petites Associations

n’offrent que des prestations minimes à leurs adhérents.

3.5 Les valeurs et les principes prônés par les acteurs associatifs

L’objectif fondamental de la fondation de structures associatives est la création d'espaces

favorisant l'intégration sociale et la suppression de toute forme de discrimination et de

marginalisation dont sont victimes de nombreuses PSH. Aussi est-ce dans ce sens que toutes

les associations prônent des valeurs et des principes dont nous allons citer les plus évoquées

par les acteurs associatifs.

Au cœur de ces principes, il y a l'intégration de la PSH dans son environnement social, et

c'est ce qui a été exprimé par plusieurs Présidents d'associations : "Après que j'aie perdu la

vue à la suite d'un accident sur la voie publique, j'ai décidé de créer une association qui

dispense des services à cette catégorie de PSH. Je suis bien placé pour ressentir leurs

besoins » (Président, ATEK).

Les présidents associatifs déclarent aussi adopter une approche participative à l'intérieur de

l'association, en prônant la collégialité et la participation des adhérents en favorisant

l'expression des diverses opinions, besoins et propositions. Il y a aussi la recherche et la

collecte des dons pour pouvoir soutenir les PSH. Un autre principe a été soulevé par tous les

responsables associatifs participants à l’enquête. Il s’agit de l'égalité entre tous les

Page 33: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

33

adhérents de l'association, quelle que soit la nature de leur handicap. Enfin, la défense des

droits des PSH est élevée par un acteur associatif au rang de principe éthique majeur :

«L'objectif de la création de l'association est de défendre les droits de la PSH, parce que cette

catégorie ne dispose d'aucune loi qui la protège réellement. Malgré l'existence de la loi sur

l'accessibilité, et la consécration de 7% des postes de recrutement à pourvoir par concours,

tout ceci n'est pas réellement pratiqué, et nous n'avons pas de loi pour la préservation de ces

droits" (Président, AAH).

3.6 Les services dispensés par les associations dont ont bénéficié les adhérents

Plusieurs interviewés ont reconnu avoir bénéficié de prestations fournies par les

associations. Certaines PSH affirment que c’est l’association qui leur avait ouvert la voie à

l’insertion professionnelle : « Grâce à l'association, j'ai pu trouver du travail » (PSH, AH).

L'association est aussi un espace d'accueil et d'écoute comme le confirme la maman de

Rayane : "Ils nous accueillent à tous moment et nous écoutent" (AC). Elle est aussi perçue en

tant qu’espace d’apprentissage : « Jour après jour, je sens que la santé de mon fils

s'améliore. Il a appris à parler français, et m'aide à préparer la table à la maison, et tout cela,

grâce aux efforts de Badiâ (éducatrice) » (Mère d’Ilyas, AI).

Le rôle médiateur de l’association est aussi évoqué par certaines PSH. : "J'avais un

problème à l'école et je l'ai relaté à l'association qui a contacté l'école, et a réglé le problème

me permettant de reprendre mes études". Non moins significatif à cet égard est le

partenariat que l’AMH a engagé avec l’OFPPT, « Centre Lalla Aïcha » à Casablanca, qui a

permis à plus de 100 PSH de suivre une formation professionnelle qualifiante (PSH, AMH).

L'association est aussi identifiée en tant qu’espace de formation et de réhabilitation :

« L’association nous prépare à la profession de demain » (PSH, AS). Une autre PSH souligne

l’apport de l’association à laquelle elle adhère : « Personnellement, je suis satisfait des

services de l'association qui m’initie et me prépare pour trouver un emploi. J’apprends ici la

menuiserie, je bénéficie de la gratuité du transport, de la participation aux compétitions

sportives et aux concours culturels dans différentes villes" (PSH, APTPBS). Pour ce qui est des

autres associations, les bénéficiaires n'ont exprimé aucun service important dispensé.

Page 34: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

34

Tableau n°3 Récapitulatif des prestations assurées par les structures

Structures associatives

Accueil Evaluation Information Orientation Accompagnement Total

AEH_ Inezgane OUI OUI OUI OUI OUI 5/5

AMH _Casablanca OUI OUI OUI OUI OUI 5/5

HORIZON_Ouarzazate OUI OUI OUI OUI OUI 5/5 CLIO

Salé

OUI OUI OUI NON NON 3/5

Défi_ Marrakech OUI NON NON OUI NON 2/5

NOOR_ Berkane OUI NON NON OUI NON 2/5

HASSANIA _Oujda OUI NON OUI NON NON 2/5

Association Des Parents et des Tuteurs des Personnes à Besoins Spécifiques _TAZA

OUI OUI NON NON NON 2/5

Association AL Karama pour les Personnes à Besoins Spécifiques, et des Actions Humanitaires_ Zawyat Cheikh

OUI NON OUI NON NON 2/5

Les 14 structures restantes de l’échantillon retenu

OUI NON NON NON NON 1/5

Page 35: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

35

4. Environnement institutionnel : partenariat et

gouvernance

L’environnement institutionnel est vital pour l’issue et la portée des actions que les

associations mènent en faveur des PSH. Il l’est autant par les multiples formes de soutien

qu’il dispense aux associations en général, dont celles qui travaillent avec les PSH, que par

les partenariats qu’il leur propose. Les agents institutionnels se réfèrent à des valeurs et

principes dont la mise en œuvre est susceptible de promouvoir l’action associative.

Toutefois, ils font face à des difficultés qui réduisent la portée de leur intervention.

4.1 Les principaux acteurs institutionnels

Les acteurs qui ne développent pas de prestations au profit des PSH mais dont l’implication

est importante sont, essentiellement, des acteurs institutionnels dont le champ d’action

concerne prioritairement le champ social, et commence à peine à affecter la situation des

PSH. Dans les pages qui suivent, nous comptons définir le profil de quatre acteurs

institutionnels en mettant en exergue leur mission, leurs valeurs, les partenariats qu’elles

établissent avec les structures associatives et les difficultés auxquelles elles font face.

Dans toutes les provinces incluses dans l’échantillon de l’enquête, nous avons essayé

d’interviewer les chefs des DAS. Dans la plupart des cas, cette tentative a échoué pour des

raisons diverses, notamment celles relevant des procédures. Résultat : Nous nous limitons à

livrer, en ce qui suit, les faits et données recueillis avec la minorité des responsables des DAS

qui avaient accepté nous accorder un entretien.

Pour ce qui est des autres responsables institutionnels, les difficultés pour les rencontrer

furent moins prononcées. Mais là aussi, nous nous limitons à analyser les contenus des

entretiens qu’il fut possible de réaliser. Les régions et provinces où les institutionnels

n’étaient pas approchés, ce sont tout simplement celles où il ne fut pas possible de réaliser

des entretiens avec eux en dépit des efforts louables des enquêteurs. Parfois, les

institutionnels n’étaient pas disponibles sur place au moment de l’enquête, ou pas encore

affectés.

4.2 Objectifs et rôles des acteurs institutionnels

La Division de l’Action Sociale fut mise en place dans pratiquement toutes les préfectures

du territoire national. Elle fut créée concomitamment au lancement de l’INDH. L’objectif

Page 36: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

36

était d’en faire un instrument qui veille sur les projets mis en place dans le cadre de cette

initiative. Elle se présente, donc, sur la scène du développement local, en tant que premier

responsable des projets s’inscrivant dans le cadre de l’INDH, qui est censée mener des

actions en direction des couches sociales les plus vulnérables et consacrer un intérêt

particulier aux PSH.

Le travail qu’elle mène avec les PSH s’inscrit dans le programme de lutte contre la précarité

sociale. Un phénomène qui concerne au plus haut degré les PSH. L’une des missions

essentielles de cette structure consiste à offrir des aides aux associations qui travaillent en

vue de promouvoir l’insertion sociale des PSH. Ces aides prennent des formes multiples,

telles que la création de centres d’accueil et la formation du personnel de l’association.

Il ressort des entretiens menés auprès des responsables de la DAS que le rôle de cet

organisme en rapport avec le handicap est actuellement limité, comparativement à

l’ensemble des rôles qu’il est censé jouer et les objectifs qu’il s’est fixé d’atteindre. Aussi

certains services ne sont-ils pas fonctionnels dans le cadre des partenariats établis avec les

structures associatives.

La division comprend un service qui a pour mission le suivi, la supervision et la gestion du

budget alloué aussi bien à la division qu’aux projets menés dans le cadre du partenariat avec

les associations. Cette gestion se concrétise à travers un comité de supervision qui est

constitué par un représentant de la DAS et un représentant de l’Entraide Nationale dont la

mission principale consiste à assurer le suivi des différents projets et travaux par des visites

sur le terrain.

Rappelons que l’intervention de l’INDH différent, selon les provinces et en fonction de la

présence des quartiers urbains et des communes ciblés par cette initiative. D’autre part,

l’apport financier exigé des associations (30 % environ) pour la mise en œuvre des projets de

l’INDH est une sérieuse contrainte, notamment pour les petites associations dont les

ressources sont très limités.

Le manque de formation et d’encadrement des ong, évoqué plus haut, est souvent la

principale raison de rejet des projets par la DAS pour vices de formes ou de critères

d’éligibilité non respectées (i.e., renouvellement des bureaux conformément aux statuts de

l’ONG, documents administratifs incomplet, projets en dehors des objectifs et des priorités

de l’INDH, etc.,).

4.2.1 L’Entraide Nationale a vu le jour en 1957. C’est la structure la plus ancienne en

comparaison avec les autres intervenants dans le domaine de l’handicap. L’objectif

fondamental qui lui fut assigné consiste à prendre en charge les personnes en situations

difficiles, dont les PSH.

Page 37: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

37

Elle représente le premier recours et le principal interlocuteur des associations qui

recherchent un appui à leurs projets. Sa mission essentielle consiste à dispenser de l’aide aux

personnes en situations de précarité et d’exclusion sociales. Elle œuvre en partenariat avec

les associations qui travaillent dans le champ social, dont les associations travaillant avec les

PSH.

L’Entraide Nationale intervient aussi pour exempter les associations des impôts et frais de

douane. Elle leur facilite l’importation des équipements médicaux, notamment les fauteuils

roulants, médicaments…

L’entraide Nationale gère de centres pour les PSH :

‘’Deux structures spécifiquement dédiées à l'handicap, sont des centres de l'entraide

nationale: le centre de Khemisset et un autre au niveau de Casablanca. Tous les deux

assurent une prise en charge totale des PSH (transport, formation scolaire)’’ (EN, Rabat).

En ce qui concerne le nombre d’association des PSH subventionnées par l’EN, les

données ne sont pas encore à jour :

‘’L’on n'a pas un chiffre précis dans le domaine de l’handicap, mais on subventionne environ 2500 structures sur tout le Maroc’’ (EN, Rabat).

4.2.2 L’Agence de Développement Social est une institution publique sous la tutelle du

MDSFS. Elle a pour mission essentielle la mise en place des projets visant la réduction de la

pauvreté et la promotion du développement social à travers le renforcement des capacités

des différents intervenants dans le domaine du développement local, y compris les

associations travaillant pour le bien-être des PSH.

Elle tente d’atteindre ces objectifs par la promotion d’activités génératrices de revenus, la

création d’opportunités d’emploi, ainsi que par l’amélioration des conditions de vie des

populations marginalisées, en milieux urbain et rural.

Il ressort des entretiens effectués auprès des responsables de l’ADS que les associations

œuvrant dans le domaine du développement, surtout celles qui s’intéressent aux activités et

projets générateurs de revenus, sont les principaux partenaires associatifs de l’ADS.

L’identification des associations crédibles parmi celles qui présentent des projets est l’une

des principales préoccupations de l’ADS :

‘’ Il faut que les attentes soient conformes aux procédures de l'ADS, et surtout que leurs projet se tiennent, et que l'association porteuse de projets ait une certaine légitimité’’ (ADS, Casablanca)

Page 38: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

38

Selon le responsable de l’ADS à Meknès, les associations ne comprennent pas encore le rôle

de l’agence qui est celui de renforcement des compétences et non de financeur ou bailleur

de fonds.

Un responsable régional de cette institution insiste qu’il ‘faut différencier l'ADS et les autres

institutions. Nous, dit-il, on renforce les capacités autour d'axes thématiques précis. La

construction des centres, on la laisse à l'INDH. Actuellement, on développe un plan d'action

régional, mais on n'a pas de répertoire clair de toute façon. L’on essaie aussi de développer

des formations qui vont démarrer en début mars <2010>. Concernant les associations, on va

essayer de faire un diagnostic afin de connaitre leurs besoins’’ (ADS, Meknès).

En tant qu’agence d’ingénierie sociale, l’ADS souhaite l’intégration des demandes des

associations en matière d’aide et de construction des locaux dans le cadre d’une véritable

approche de développement social, et ce, par le renforcement des compétences des

associations :

‘’ Il ne s'agit pas seulement de construire des centres, mais il faut aussi assurer la formation

du personnel et poursuivre leur viabilité. Les perspectives s'annoncent prometteuses, mais

on est aussi demandeurs. Il faut mettre en place une étude qui recense les associations du

grand Casablanca, investir dans les ressources humaines’’ (ADS, Kenitra).

La coordination régionale de l’ADS à Rabat est très avancée dans ses partenariats avec le

tissu associatif. Toutefois, aucune évaluation n’a été faite jusqu’à présent :

‘’Il n'y a pas encore d'évaluation. L’on essaye d'évaluer en termes d'impact du projet, son effet au niveau des localités. Il y a plusieurs étapes à parcourir : instruction, faisabilité, contractualisation, réalisation et mise en valeur ’’ (ADS, Rabat). La ‘’frustration’’ constatée des ong enquêtées vis-à-vis de l’ADS est symptomatique, dans la mesure où elle reflète une importance carence en matière d’information par rapport aux objectifs et priorités de l’ADS qui ciblent le renforcement et la professionnalisation des ONG et non le financement directe des projets.

4.2.3 L’Agence Nationale de la Promotion de l’Emploi et des Compétences joue le rôle de

médiateur entre le demandeur d'emploi et l'employeur potentiel. Elle se charge de la

transmission des dossiers des candidats aux employeurs qui ont la latitude d’embaucher le

candidat qu’ils considèrent le plus apte.

Elle assure aussi des formations sous forme d’ateliers (atelier pour l’élaboration du CV,

atelier de mise en valeur des compétences, de préparation aux entretiens d’embauche…).

Page 39: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

39

La relation que cette Agence établit avec les associations consiste à mandater certaines

d’entre elles pour gérer des guichets « Moukawalaty »2. L’objectif étant de rapprocher ses

services de la population, notamment dans les régions où cette institution ne dispose pas de

délégations.

Ce rôle d’intermédiation est bien expliqué par un cadre de L’ANAPEC de Kénitra :

« La mission de l’ANAPEC c'est l'intermédiation en emploi, donc notre but principal ce n'est

pas le partenariat avec les associations. On se place au carrefour entre les entreprises, les

formations et les demandeurs d'emploi. On agit aussi sur la création d'entreprise, mais on a

2 partenariats avec les associations’’ (ANAPEC, Kénitra).

Sensible à l’importance de la collaboration avec les associations des PSH, le responsable de

l’ANAPEC à Meknès déplore le manque de coordination et de répartition des tâches entre les

différents acteurs associatifs :

‘’Il manque une synergie entre l'ensemble des partenaires, parce que il n y a pas de

mutualisation des compétences, une réflexion et plans communs’’.

L’intérêt que manifeste l’ANAPEC à l’égard des PSH est encore minime. Il se réduit à la

formation des bénéficiaires en vue de leur donner plus de chances d’insertion

professionnelle. Cependant, l’institution est soumise aux exigences du marché et ne peut, en

aucun cas, obliger les employeurs privés à recruter des PSH.

4.3 Le partenariat associatifs/institutionnels

Comment le partenariat avec les structures associatives travaillant avec les PSH a-t-il été

approché par les acteurs institutionnels ? Nous essayerons de répondre à cette question en

prenant en considération la spécificité de ces acteurs, et la variété des contextes sociaux au

sein desquels ces partenariats furent établis.

La DAS fixe les conditions que les associations candidates au partenariat doivent remplir.

Nous-en citons les suivantes :

2 - http://www.moukawalati.ma/

Page 40: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

40

• avoir un statut juridique réglementaire ;

• faire preuve d’une expérience suffisante et d’une expertise reconnue dans le

domaine de l’handicap ;

• avoir réalisé certaines interventions réussies et des prestations concrètes et réelles

au profit des PSH.

L’association candidate qui remplit ces conditions, devient éligible au partenariat avec la

division. Toutefois, au vu des moyens et ressources modestes dont disposent la plupart des

associations, il n’est pas du tout surprenant que seule une minorité d’associations soient en

mesure de satisfaire aux conditions ci-dessus signalées, et partant, d’établir un partenariat

avec la DAS.

Les données recueillies permettent de constater que la DAS veille à la mise en place de

partenariats avec les associations travaillant dans le domaine de l’handicap en leur

accordant des subventions pour l’équipement et la construction des centres d’accueil, et en

leur facilitant l’organisation de sessions de formation au profit du personnel. Toutefois, vu la

modestie du budget alloué aux PSH, la contribution reste limitée, par rapport aux attentes

des associations, et par conséquent, ne permet la construction et l’équipement que de deux

à trois centres par an. Un tel constat nous a été communiqué par le Chef de la DAS de la

Préfecture d’Oujda-Angad : « Nous disposons d’un budget annuel. Chaque année nous

planifions l’intervention au niveau de deux à trois centres dont le choix se fait suite aux visites

sur terrain et en concertation avec les associations concernées ». L’intervention de de la DAS,

par ses compétences et attributions, se limite au seul niveau de l’appui matériel

(construction de centres, équipement…). En effet, la DAS n’intervient pas dans la proposition

de programmes ou services destinés au renforcement des capacités des associations et à

l’amélioration de leurs prestations aux PSH. La DAS n’intervient pas, non plus, dans le

recrutement par les associations des ressources humaines qualifiées, ni ne veille à élargir le

champ du partenariat de manière à impliquer les partenaires des associations travaillant

directement avec les PSH.

La province de Béni-Mellal représente un autre contexte partenarial. Le chef de la DAS de la

préfecture de Beni Mellal n’a mentionné aucun partenariat avec les associations. Celui-ci est

toujours en cours d’étude ou d’exécution. A cet égard, il rapporte les précisions suivantes : «

Il y a un projet en cours d’étude. Il s’agit de la construction d’un complexe multidisciplinaire

qui comportera un service dédié aux enfants sourds-muets… un autre projet similaire est en

cours d’exécution à Kasba Tadla ». En revanche, ce même responsable a rappelé le sort d’un

partenariat établi avec une association locale, mais qui a fini par le détournement d’environ

40.000 Dh. Même si ce cas reste limité, il renvoi aux capacités de certaines associations de

porter de grands projets ainsi que d’assurer une bonne gouvernance et justifié la riguer des

procédures, sources de mécontentement chez plusieurs associations.

Page 41: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

41

La DAS a également établi des relations de partenariat avec d’autres acteurs institutionnels.

Ce type de partenariat est encore plus limité que le précédent. En effet, d’après les

entretiens menés auprès des responsables des DAS, seule la DAS d’Oujda-Angad a contracté

un partenariat avec le MDSFS et le MS.

Le chef de la DAS d’Oujda-Angad présente cette expérience comme suit : « Nous avons

entrepris un partenariat avec le MS, et ce, à travers la construction d’un Centre de

Kinésithérapie. Un autre partenariat fut établi avec le MDSFS. Il a abouti à la mise en place

d’un Centre pour les personnes ayant un handicap mental. En plus, nous avons un

partenariat avec l’Entraide Nationale. Il faut dire qu’il ne s’agit pas d’un véritable

partenariat. Il s’agit plutôt de supervision et de suivi ». Il exprime sa satisfaction à l’égard des

partenariats contractés dans le cadre de l’INDH : « Nous sommes, en général, satisfaits. Il y a

des associations qui n’avaient pas de local, alors qu’à présent, elles disposent d’un siège

propre pour chacune d’elles. En plus, dans le cadre de l’INDH, un réseau de centres pour PSH

a été mis en place ».

Le travail dans le cadre de l’INDH conduit la DAS à établir des partenariats avec les

associations qui œuvrent dans le domaine de l’handicap. Parmi ses apports majeurs, il y a

lieu de citer la contribution active aux prestations offertes aux PSH et qui ne visent pas

seulement la satisfaction de leurs besoins financiers, mais aussi leur insertion socio-

économique à travers la création d’espaces d’accueil, la formation de cadres associatifs,

l’équipement des associations, etc. Le responsable de la DAS à la préfecture d’Oujda-Angad

précise la nature de son intervention : « Nous n’offrons pas des aides matérielles, mais plutôt

un soutien logistique sous forme de don d’équipements, ou de création de centres d’accueil

qui ciblent, de manière fondamentale, les personnes en situations précaires, dont les PSH ».

Quant à l’EN, l’on note que les partenariats qu’elle a établis avec les associations qui

œuvrent dans le domaine de l’handicap demeurent encore peu diversifiés : le soutien qu’elle

offre concerne essentiellement l’achat d’équipements pour les associations et l’organisation

de sessions de formation au profit de leurs salariés ou bénévoles.

Néanmoins, les entretiens réalisés auprès des responsables de l’EN à Oujda, Berkane et

Ouarzazate font ressortir une réelle satisfaction à l’égard des résultats du partenariat établi

avec les associations. Le coordinateur de l’EN à Berkane précise ce qu’il entend par

« partenariat » : « Quand on dit partenariat, on dit consensus et consentement entre les

deux parties à travailler ensemble afin de fournir une prestation de qualité ». Son

homologue de Ouarzazate exprime sa satisfaction en mettant en exergue les résultats

atteints : « Nous sommes très satisfaits du partenariat que nous avons contracté avec

plusieurs associations, car nous avons touché de près les résultats visés. C’est vrai que ces

associations font face toujours à des difficultés, mais en général, nous avons pu offrir des

aides selon nos moyens, et le niveau que l’association Horizon (AH) a atteint le prouve ».

Page 42: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

42

Le coordinateur Régional de l’EN à OUJDA affirme, de sa part, que « les associations

devraient concevoir des projets dans le cadre de l’INDH. C’est le cas de l’AAH avec laquelle

on travaille en partenariat avec la Coopérative AL HOD. Nous avons dispensé une formation

dans le domaine de la confection des tapis ».

Des propos similaires ont été tenus par le responsable de l’EN à la préfecture d’Inezgane-Ait

Melloul : «Hormis certains dysfonctionnements minimes, nous sommes, dans l’ensemble,

satisfaits des résultats atteints. Il faut bannir les approches unilatérale et sectorielle car

l’expérience a bien démontré leurs limites ».

Toutefois, parmi l’ensemble des représentants de l’EN, le seul qui a mentionné les difficultés

inhérentes aux partenariats avec les associations, fut le coordonnateur de l’EN à Oujda. Il a

souligné l’absence de coordination entre l’ensemble des acteurs institutionnels qui

contractent des partenariats avec les associations œuvrant dans le domaine de l’handicap. Il

n’a pas manqué de préciser les risques d’une telle déficience : « Certains services comme la

DAS ou d’autres institutions publiques subventionnent certaines associations sans que nous

en soyons au courant. L’absence de coordination entre les acteurs institutionnels engendre

beaucoup de problèmes. Il arrive, parfois même, que des aides soient fournies à des

associations fictives ».

Si l’on prend le cas de l'ANAPEC de Ouarzazate, on constate que cette agence tisse des

relations avec toutes les associations, y compris celles qui s'intéressent aux PSH. Son

directeur a affirmé que l'agence est partenaire de plusieurs associations, notamment

l'association Horizon pour les PSH. En effet, l'intérêt particulier envers ce partenaire,

toujours selon le responsable, découle des résultats positifs atteints sur le terrain, ainsi que

de l'engagement et de la qualité du travail dont l'association Horizon a fait preuve.

A son tour, le responsable de l'ANAPEC à Oujda signale que la collaboration avec les

associations se limite souvent à l’implication de ces dernières dans la gestion du guichet

"Moukawalaty" et le guichet d’accueil des personnes demandeuses d’emploi. Il affirme que

les conventions de partenariat avec les associations ne dépassent guère cet objectif. Ce

même responsable rappelle, que dans les annales de l’ANAPEC, une seule convention de

partenariat fut signée avec l'office de la formation continue et l’AAH à Oujda dans l’optique

de former des télé-conseillers et d'intégrer les PSH dans le marché de l'emploi. Toutefois, ce

partenariat a échoué, car les PSH n'ont pas été admises alors que des personnes non

handicapées ont été recrutées dans le cadre de la même convention.

Le responsable de l'ANAPEC à Oujda a soutenu, par ailleurs, que son établissement ne fait

pas de discrimination entre une PSH et une personne non handicapée : " Nous exerçons

dans le cadre de cet établissement une fonction de médiation entre deux clients :

L’employeur ou l'entrepreneur qui recherche des compétences pour son entreprise, et le

Page 43: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

43

demandeur d'emploi qu'il soit une PSH ou non". Cette opinion est partagée aussi par la

directrice de l’ANAPEC d’Agadir qui précise ce qui suit : « Nous sommes soumis aux exigences

du marché de l’emploi. Nous ne pouvons pas favoriser les PSH, ni obliger les employeurs à les

recruter. Ce que nous pouvons faire, c’est les aider, les orienter, les former comme toute

personne sollicitant un emploi ». Le responsable de l’agence d’Oujda n’en reconnait pas

moins que « les résultats des sélections ne sont souvent pas en faveur des candidats en

situation de handicap ».

4.4 Principes présidant à l’intervention des acteurs institutionnels

L’on a cherché également à savoir quels principes et quelles valeurs président à l’action des

acteurs institutionnels. L’on a pu relever un certain nombre de principes auxquels les acteurs

cités ci-dessus se réfèrent.

Les responsables de la DAS ont insisté sur le principe de l’équité. En effet, ils s’accordent à

dire que le seul critère de choix qu’ils exigent avant d’établir un partenariat avec une

association donnée, c’est que cette dernière soit réellement fonctionnelle, qu’elle contribue

à l’amélioration des conditions de vie des PSH, et qu’elle bénéficie d’un statut réglementaire.

A cet égard, l’un des responsables de la DAS précise : « Nous tenons à travailler avec des

associations qui fournissent des prestations réelles aux PSH, que ce soit au niveau de la

formation, l’éducation ou la kinésithérapie. Bien entendu, ces associations doivent exister

réellement, car on ne peut pas travailler avec des associations fictives ».

Pour le responsable de la DAS d’Agadir, le principe éthique le plus important est le travail

dans le respect des principes de l’INDH qui rejettent toutes sortes de discrimination entre les

associations quels que soient leurs champs d’intervention : « Nous sommes prêts à financer

toute association à condition que ses objectifs et activités s’inscrivent dans le cadre de

l’INDH ». Il ajoute que la DAS veille à l’amélioration des conditions de vie des PSH à travers le

soutien aux activités génératrices de revenus.

La qualité des prestations assurées par les associations constitue également l’un des

principes sur lequel les participants à l’étude ont beaucoup insisté.

Par ailleurs, les responsables institutionnels ont soulevé l'adoption d'une approche

participative qui suggère l’implication des associations dans la prise des décisions et le suivi

des projets. La mise en place de la contractualisation en tant que mode managérial exige le

respect des engagements réciproques en termes d’objectifs à atteindre, et de moyens pour y

parvenir.

Le responsable de l’ADS à Marrakech a souligné l’importance de l’approche participative

dans le travail avec les associations partenaires : « La négociation fait partie intégrante de la

Page 44: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

44

culture de la DAS. Nous n’imposons rien, nous négocions tout en respectant les règles en

vigueur ». Il a aussi prôné le principe de « l’égalité des associations » qui implique la non

discrimination entre les associations œuvrant pour les PSH et les autres. Enfin, l’interviewé a

insisté sur le suivi et l’évaluation des projets et la sélection rigoureuse des associations

éligibles au partenariat.

Les entretiens ont révélé l’émergence d’une prise de conscience de l’importance de

l’’implication sociale et économique des PSH dans la dynamique de développement du pays.

C’est dans ce sens que s’exprime le chef de la DAS de la préfecture d’Oujda-Angad : «

L’enquête nationale sur le handicap a fait ressortir qu’un Million et demi de Marocains sont

des PSH. De ce fait, il est primordial d’offrir à ces personnes les prestations à même de leur

permettre d’acquérir leur autonomie sociale et économique et de participer au

développement du pays ».

Les responsables de l’EN ont affirmé que plusieurs valeurs et principes sont observés par

cette structure dans ses relations avec les associations qui œuvrent pour le bien des PSH.

L’on met, d’abord, en relief le fait que cette institution vise à assurer toutes formes d’appui

et d’assistance au profit des couches sociales les plus défavorisées et vivant dans des

situations de précarité. Aussi, l’institution procède-t-elle à sélectionner les associations selon

la concordance de leur champ d’action sociale, avec celui de l’EN. C’est dans ce sens que

s’exprime le responsable de l’EN à Ouarzazate : « Les associations priorisées sont celles qui

travaillent dans le même domaine que nous, notamment le social ».

L’adoption d’une approche participative à travers l’implication des partenaires associatifs

dans la prise de décision, la préservation de leur autonomie et liberté dans la gestion de

leurs associations constitue également un principe éthique prôné par l’EN. Avant de

contracter un partenariat avec une association candidate à une quelconque subvention, l’on

s’assure, d’abord, de sa régularité administrative et réglementaire, et l’on prend en

considération son expérience dans le domaine social avant de concrétiser la collaboration :

« Il est vital, nous dit le coordinateur régional de l’EN à Oujda, que l’association dispose

d’expérience, en plus de la régularité de sa position réglementaire. Il faut aussi que sa

contribution au service de ses bénéficiaires soit sérieuse et concrète. Aussi, est-il important

que ses activités soient tangibles, connues et reconnues, et à défaut de cela, on ne procède

pas à la concrétisation du partenariat, et plus encore, si celui-ci est déjà établi, on procède à

sa résiliation ».

Les entretiens font aussi ressortir que l’EN travaille toujours avec les associations dans un

cadre partenarial et contractuel, à travers l’établissement de conventions qui déterminent la

nature des services, définissent les interventions pertinentes, tout en fixant les obligations et

droits des deux parties contractantes.

Page 45: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

45

Toutes les observations et précisions rapportées plus haut nous conduisent à conclure que la

question de l’handicap en soi ne constitue pas, spécifiquement, une priorité dans le cadre de

la politique sociale de l’EN. Cette établissement travaille avec toutes les associations qui

s’intéressent à la précarité en général, et à protection sociale sans spécification aucune en

relation avec le Handicap.

L’ANAPEC, à son tour, met en exergue la valeur « égalité » en tant que l’une des valeurs les

plus prégnantes de son action. Le responsable de l'Agence de Ouarzazate précise ce qui suit:

"Notre établissement est ouvert à tout le monde, sans discrimination aucune. Toute

association en règle ayant des statuts, des cadres, des bénéficiaires, des programmes peut

contacter l'ANAPEC, qui lui prêtera appui et assistance dans le créneau qui lui est spécifique,

à savoir, la formation et l'aide immatérielle". Ce même principe a été évoqué par la

directrice de l’ANAPEC d’Agadir : « Les associations avec lesquelles on travaille, qu’elles

s’adressent exclusivement aux PSH ou prennent en charge l’ensemble de la population,

doivent être des associations professionnelles, avoir un statut juridique légal et être bien

organisées ».

Le choix de la négociation en tant qu’outil de communication et d’unification des visions, la

contractualisation en tant que mode de régulation des droits et obligations de chacun, et

enfin, l’adoption de l’approche participative dans le travail avec les associations, tous ces

principes et pratiques constituent des références éthiques prônés et mis en avant par

l’ANAPEC.

Les responsables institutionnels considèrent que les associations spécialisées dans le

domaine de l’handicap devraient bénéficier d’une aide plus importante, et ce, du fait

qu’elles contribuent à la lutte contre la précarité sociale et s’inscrivent dans le cadre de

l’INDH qui met les PSH au cœur des politiques sociales du pays (chef de DAS, Oujda-Angad).

Cependant, pour être subventionnées, les associations doivent « travailler selon une

méthodologie organisée et avoir un plan d’action et des objectifs bien définis […] il faut aussi

qu’il y ait des résultats concrets » (responsable ANAPEC, Ouarzazate). Autrement dit, les

responsables institutionnels privilégient la gestion par projet en tant que mode de

management et de fonctionnement des associations et approche centrée sur les résultats.

Les compétences et les objectifs généraux et spécifiques de ces quatre acteurs stratégiques

en matière de développement local et de lutte contre la précarité sont permettent une

grande ouverture aux actions et aux projets des associations des PSH, dans leurs dimensions

de lutte contre la précarité. Toutefois, le principe de la ‘’discrimination positive’’ aux profits

de ces associations et la spécificité de leurs projets n’est pas encore à l’ordre du jour.

Page 46: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

46

D’autre part, la fragilité structurelle et institutionnelle d’un certain nombre de ces

associations se répercute sensiblement sur la capacité de plaidoyer auprès des partenaires

institutionnels et de profiter au mieux des opportunités offertes.

4.5. Les difficultés affrontées

Les quatre institutions dont la pleine implication dans les actions de soutien aux PSH pourrait revêtir une importance vitale au niveau de l’insertion sociale de cette catégorie de la population font, elles aussi, face à des contraintes qui entravent l’établissement de partenariats et réduisent la portée de leur action. Nous présentons, ci-après, les principales difficultés rapportées par les responsables.

Lors des entretiens réalisés avec les responsables des DAS, un certain nombre de difficultés

ont été soulevées. Le chef de la DAS de Beni Mellal évoque la difficulté à identifier les

associations qui méritent le soutien et le financement dans un cadre partenarial. Cela

dépend de la prise en considération de critères et de règles complexes qui auraient dû être

établis par le MDSFS. Les carences de certaines associations travaillant avec les PSH en

matière d’expérience et de compétences ont été évoquées par le responsable de la DAS

d’Oujda-Angad, en tant que difficultés qui entravent l’établissement de partenariats avec la

DAS.

Plus encore, les responsables interrogés ont souligné le manque de transparence et

d’honnêteté de certains responsables associatifs qui détournent les fonds destinés aux PSH.

Ce constat a été fait lors des études sur terrain effectuées dans le cadre de la supervision et

le suivi des actions de ces associations. Elles ont permis de découvrir comment certaines de

ces associations n’assurent pas de prestations tangibles aux PSH et n’ont qu’une existence

fictive. Ce fait conduit la DAS à s’abstenir de subventionner ces associations, et même à

dissoudre les partenariats déjà mis en place.

Le manque des moyens constitue aussi une contrainte maintes fois évoquée. Bien que le

chef de la DAS d’Oujda-Angad ait pleinement conscience de l’importance de l’encadrement

des associations prenant en charge les PSH il reconnaît que la Division dont il assume la

responsabilité ne dispose pas des moyens nécessaires lui permettant de les soutenir, ni de

mettre à leur disposition des ressources humaines qualifiées et spécialisées.

Le même problème est soulevé par le chef de la DAS de Beni Mellal, qui affirme que la prise

en charge que propose l’institution dont il est responsable se réduit à des aides saisonnières

et provisoires sans envisager une réelle intégration sociale de la PSH.

Le chef de la DAS d’Oujda-Angad a souligné aussi l’insuffisance des mécanismes d’évaluation

appropriés permettant d’évaluer les prestations fournies par les associations. Cela est dû au

manque des ressources humaines spécialisées dans la gestion, la comptabilité et l’assistance

Page 47: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

47

sociale. En effet, le comité chargé des visites sur le terrain est constitué de fonctionnaires de

la préfecture ou de l’Entraide Nationale. La même difficulté a été soulevée par l’interviewé

de la DAS d’Agadir qui a déclaré que « la division ne dispose pas des ressources humaines

qualifiées pour l’accompagnement et le suivi de ce type d’associations ».

Cette Division ne dispose pas, non plus, de statistiques précises concernant les PSH. Ce qui

l’oblige à recourir aux services des auxiliaires de l’autorité locale « Mokaddem »,

notamment pour la mise en œuvre des programmes d’aide au mois de Ramadan. En plus, les

recommandations émises par au niveau provincial ne sont pas prises en compte lors des

rencontres nationales avec le Ministère de tutelle.

Pour ce qui est de l’ANAPEC, seule la directrice d’Agadir a soulevé certaines difficultés qui

entravent le partenariat avec les autres acteurs, notamment associatifs. Il s’agit, selon la

directrice de l’agence, du manque d’organisation des associations. Ces dernières improvisent

leurs activités et leurs actions sans stratégie, ni planification préalable. Aussi le manque de

communication entre les associations et l’Agence est-il dû, selon l’avis de la directrice, au fait

que les associations préfèrent travailler avec les bienfaiteurs plutôt qu’avec l’Agence : les

bienfaiteurs financent les associations sans conditions, ni critères ni obligation de résultats.

L’on signale, également, l’absence de stratégies de communication entre les associations et

l’Agence : « En l’absence de communication avec les associations, il est difficile de parler de

négociation », précise la responsable de l’Agence. Aussi, les associations ne comprennent-

elles pas le rôle véritable de l’ANAPEC, qui ne consiste pas à accorder des aides matérielles,

mais à « aider à l’insertion professionnelle et à la création d’entreprises. Quand les

bénéficiaires comprendront cela, nous pourrions, alors, parler de négociation », affirme la

directrice.

Il ressort aussi des entretiens que le niveau actuel de concertation et de coordination entre

les différents acteurs institutionnels se répercute négativement sur l’impact des projets. Le

double emploi, la divergence des sources de données et l’absence de canaux formels de

communication transversale ainsi que l’absence d’une base de données fiable sur les

associations locales en sont les principales contraintes à la mise en place et la réussite de

partenariats entre les associations des PSH et les partenaires gouvernementaux.

Page 48: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

48

5. Les personnes en situation d’handicap

5. 1 Des potentialités non encore perçues à leur juste valeur

En dépit de la situation d’handicap où elles se trouvent, la plupart des personnes s’estiment

capables de produire et de participer pleinement à la vie sociale : « Etre handicapé, ne

signifie pas renoncer à la vie. Au contraire, je peux faire beaucoup de choses » (PHMO, AS).

Elles affirment que c’est la société qui les rend handicapées, et ce, du fait de son incapacité à

les percevoir en tant qu’acteurs actifs et de sa tendance à ne les percevoir que sous l’angle

de leur handicap : « J’ai un diplôme d’entraîneur d’échecs, je suis aussi animateur dans les

colonies de vacances, j’ai aussi un diplôme de paysagiste […] Quatre diplômes, mais je

n’arrive toujours pas à trouver un emploi. Personne ne veut embaucher une personne

handicapée. Personne ne veut croire qu’on est capable de faire quelque chose… » (Said, 30

ans, PHMO, AC). Hassan, un autre bénéficiaire des services de l’AC ajoute : « De prime abord,

on juge l’handicapé incapable de faire quelque chose. S’ils nous donnent une chance et nous

laissent montrer de quoi nous sommes capables, les gens changeront d’avis à notre égard.

C’est le problème que l’on affronte souvent ». Le même problème est vécu par Naima, qui

déclare ce qui suit : « Bien que je sois la seule candidate, parmi celles qui se sont présentés

pour occuper un poste au Centre d’Ecoute qui maîtrise trois langues étrangères, le Français,

l’Anglais et l’Espagnol, je n’ai pas été acceptée. On m’a refusé seulement parce que j’ai un

handicap moteur » (PHMO, AAH).

5.1.1 Principales difficultés affrontées par les PSH

Parmi les principales difficultés évoquées par les PSH, il y a la pauvreté et la précarité de

leur situation sociale. Ces personnes ne disposent pas d’un revenu stable leur permettant de

subvenir à leurs besoins élémentaires. C’est pour cette raison qu’ils ont eu recours aux

associations espérant des aides tangibles et ponctuelles, comme l’annonce l’une des

participantes à l’étude: « Je vis dans cette situation depuis mon enfance. Je suis issue d’une

famille pauvre, mon père est décédé, ma mère est alitée et moi je ne suis pas autonome

physiquement. Certains voisins et proches m’aident pour les soins médicaux » ; puis elle

ajoute : « Je demande aux autorités publiques de m’offrir un agrément pour que je puisse

vivre dans la dignité comme tous les êtres humains » (Rachida, AAH).

Le problème de cherté des soins a été soulevé aussi par une autre interviewée qui déclare :

« Le cancer m’a causée un handicap moteur, c’est pourquoi j’ai adhéré à l’association des

amis de la jeunesse handicapée pour qu’elle m’aide à trouver un emploi qui me permettrait

Page 49: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

49

de me soigner, mais ni cette association ni l’association El Hassania, n’ont pu m’aider. Alors,

j’ai été obligée d’arrêter le traitement depuis 2007» (Fayza, AAH). L’insuffisance des moyens

financiers ne permet pas aussi aux parents d’inscrire leurs enfants en situation de handicap

dans des écoles et des centres qui fournissent un encadrement et un accompagnement de

qualité et disposent des cadres spécialisées dans le domaine.

Associé à la pauvreté et à la précarité, le handicap a un impact sérieux sur la santé

psychologique des PSH. Ces dernières se sentent marginalisées au sein de leur société. Ce

sentiment est accentué par l’exclusion et la discrimination dont elles sont victimes au

niveau du marché de l’emploi, et ce, en dépit de la circulaire qui donne aux PSH le droit

d’accès à 7% des postes de la fonction publique. Par conséquent, les PSH ont le sentiment

qu’elles représentent un fardeau pour leurs familles car elles n’arrivent pas à atteindre leur

autonomie socio-économique.

Les associations constituent le seul espace où les PSH se rencontrent et échangent leurs

expériences et expriment leurs préoccupations et doléances. Cependant, certaines d’entre

elles vivent toujours isolées dans leurs foyers vu l’inaccessibilité physique de certaines

associations.

Les PSH souffrent aussi de la perception réductionniste de la société à leur égard. Elles ne

sont pas considérées comme personnes productives, alors que les PSH pensent qu’elles sont

capables de contribuer au développement du pays. La preuve, c’est le niveau atteint par

l’APPBS dont les adhérents confectionnent des prothèses au profit d’autres PSH.

5.1.2 Les besoins/souhaits/attentes des PSH :

Les besoins des PHS sont multiples et variés. Le plus pressant c’est d’être reconnues en tant

que citoyens à part entière, d’être respectées dans leur différence et d’avoir l’occasion de

montrer leurs potentialités : « je voudrais montrer à ma famille et à mes amis que je peux

être plus productif que ceux qui ne sont pas handicapés » (PHMO, AH). Une salariée de l’AMH

qui a, elle aussi, un handicap moteur, exprime ce besoin de confirmation de soi comme suit :

« Certains perçoivent les PSH comme des personnes qui méritent l’affection et la pitié. Les

choses ne doivent pas se passer comme ça. La PSH doit avoir la chance de prouver ses

compétences et capacités. Elle doit être traitée sur le même pied d’égalité que la personne

non handicapée ».

Les PSH ont aussi exprimé le besoin de surmonter leur handicap et d’acquérir aussi bien

l’autonomie physique (par l’usage de chaises roulantes, prothèses, orthèses…) que socio-

économique. Du besoin d’autonomie économique découle le besoin en formation

Page 50: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

50

professionnelle que les PSH perçoivent comme une voie idéale à même de leur faciliter

l’insertion dans le marché de l’emploi.

Du point de vue des PSH, l’autonomie économique requiert la mise en place de projets

générateurs de revenus : « J’aimerais bien bénéficier d’un microcrédit pour mettre en place

un petit projet » (Ahmed, PHMO, AC) ; ou bien l’insertion dans la fonction publique : « Le

moins que l’on pourrait faire, c’est d’opérationnaliser la proportion de 7% que la loi accorde

aux handicapés en matière de recrutement dans les administrations publiques. Cette loi reste

toujours inappliquée » (Said, PHMO, AC). L’on souhaite aussi bénéficier d’agréments dans le

domaine du transport.

Non moins récurrent est le besoin de participer aux différentes activités sociales et

sportives : « Je suis venu à cette association pour faire des amis et apprendre un métier, et

pour faire du sport. Nous avons aussi fondé un groupe de choral » (Mounir, PHMO, APTPBS).

Les PSH revendiquent aussi le respect de leurs spécificités et un encadrement sportif

adéquat : « Il y a une pénurie des entraîneurs spécialisés dans le handicap, ainsi que le

matériel adapté à nos particularités » (ADM). Le même besoin est exprimé concernant la

natation : « Il faut mettre à la disposition des PSH une piscine pour pratiquer la natation. Au

club de Golf, on doit payer 500 DH par mois et on refuse catégoriquement que les PSH y

mettent les pieds. Je ne sais pas pourquoi » (Naima, AAH).

Au même titre que les autres membres de la société marocaine, les PSH interviewées

aspirent à être socialement actives : Elles souhaitent bénéficier de la scolarisation et de

formations supérieures ou professionnelles. Les personnes interviewées ont insisté sur la

nécessité de considérer la PSH comme une personne « normale » capable de participer

pleinement à la vie sociale, de jouir de ses droits et de participer aux différentes activités

sociales et sportives : « Ce n’est pas que l’on veuille une société spécialement pour nous, mais

plutôt une société où l’on pourrait aisément s’intégrer sans que l’on fasse l’objet d’aucune

sorte d’exclusion » (Said, PHMO, AC).

L’analyse des données a révélé aussi le besoin des PSH en matière de prise en charge

médicale : « Je souffre d’un cancer, mais je n’ai jamais bénéficié d’une aide. J’ai arrêté le

traitement depuis 2007 » (FAIZA, AAH) ; et paramédicale : « L’on a besoin d’orthophoniste

dans cette association » (HANANE, AEG). Le même besoin est exprimé par un bénéficiaire de

l’AEK : « Nous avons besoin des aides médicales et de la création d’un centre de

kinésithérapie à Sidi Kacem ».

Les moyens de transport posent aussi un problème d’accessibilité physique aux associations,

notamment lorsque le siège de ces dernières se trouve loin du centre-ville : « L’association a

un mauvais emplacement, j’ai peur d’y venir toute seule » (Karima, AEG). Les bénéficiaires

des services de l’AS d’Al Hoceima partagent ce même besoin : « j’habite loin et je dois

Page 51: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

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prendre un petit taxi pour y aller. Nous avons un sérieux problème de transport, et

l’association ne dispose pas toujours d’un véhicule qu’elle pourrait consacrer, en partie, à nos

déplacements ».

Dans l’absence d’une couverture médicale de base, et dans l’attente de la généralisation du

Régime d’Assistance aux Économiquement Démunis (RAMED), certains parents des enfants

en situation de handicap demandent de leur consacrer une subvention, même minime, pour

les aider à prendre en charge leurs enfants handicapés. D’autres demandent l’activation de

la carte de l’handicapé qui faciliterait l’accès de la PSH aux différents services de l’Etat : « On

nous a promis il y a longtemps une carte magnétique d’handicapé qui sera le fruit d’une

collaboration entre différents départements : Transport, Santé, Intérieur,… Nous continuons

toujours à l’attendre… » (Said, 30 ans, PHMO, AC).

Page 52: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

52

5.2 Avis et appréciations des PSH sur les principales prestations des associations

Le Projet d’accompagnement à la Participation Sociale (PAPS) des PSH, conduit par l’AMH

avec le soutien de Handicap International, est une démarche structurée et structurante.

Elle est structurée dans le sens quelle requiert, au préalable, l’existence d’un projet politique

de l’association porteuse du projet. C'est-à-dire une vision claire de la situation de

l’handicap, dans son contexte social et les rôles attendus des associations dans

l’encadrement et le soutien aux personnes à besoins spécifiques dans leurs efforts de

reconnaissance de leurs spécificités et de leurs droits.

L’association qui adhère à ce projet est censée avoir une mission précise, des objectifs clairs

et des prestations adéquates. L’analyse de l’environnement socioculturel et institutionnel

est un préalable à l’action.

Cette démarche est structurante dans le sens qu’elle demande, sur le plan organisationnel, la mise en place d’un ensemble de services, ou projets de services, offrant des prestations hiérarchisées, de l’accueil du PSH à son accompagnement dans l’élaboration et la réalisation de son projet de vie. Cette structuration concerne également les locaux de l’association qui doivent se traduire, spatialement, par l’agencement des locaux et l’occupation de l’espace consacré aux services et prestation.

L’ensemble de la démarche est construit et agencé autour du projet de vie de la PSH. Il s’agit là du concept central autour duquel s’articule et s’organise le projet politique de l’association et le projet personnel de la PSH. A la différence des associations ‘’standards ‘’ pour les personnes handicapées qui militent pour la reconnaissance d’un droit ou l’obtention d’une aide, l’ONG qui décide d’adhérer à ce processus est appelée à accepter de définir ou redéfinir sa mission pour passer d’une situation de mobilisation d’offre de services standards à l’ensemble de ses membres vers une volonté nouvelle de partir des attentes de la personne handicapée avant d’évaluer les réponses qui peuvent lui être apportées.

C’est en s’appuyant sur le projet de vie, lequel constitue une véritable "feuille de route", que l’équipe de l’association est sensée évaluer la situation et les besoins de la personne handicapée, et lui proposera un plan personnalisé qui va l’accompagner dans sa réalisation.

Les associations qui adhèrent au PAPS doivent être pleinement conscientes de la nouveauté de la mission et du caractère systémique de la démarche et des services qui vont de l’accueil à l’accompagnement de la PSH dans la réalisation de son projet de vie.

D’autre part, la démarche repose sur la mise en réseau de l’association et de son équipe avec l‘environnement social, culturel, institutionnel et économique afin de pouvoir remplir pleinement sa mission d’intermédiation entre un projet de vie personnelle et le soutien à l’intégration personnalisée de la PSH dans son milieu et à partir de la reconnaissance et la satisfaction des ses besoins spécifique.

Page 53: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

53

Nous allons précéder, dans les pages suivantes, à l’analyse des différents paliers de la PAPS. L’objectif est de d’établir l’état des lieux et d’évaluer le degré de l’intégration systémique des différentes prestations dans le cadre d’un démarche globale et structurée. A cet effet, la technique de FG de par la dynamique quelle instaure, permet d’évaluer le degré de la compréhension des objectifs de chaque composante du PAPS et de son impact sur l’évolution des attentes et des stratégies des PSH et de leus perception de l’action associative

Page 54: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

54

5.2.1Accueil

L’enquête de terrain auprès de l’échantillon retenu a révélé beaucoup d’écarts par rapport à

la philosophie du PAPS. L’accueil est réduit à un ensemble de démarches et de documents

administratifs requis pour l’adhésion à l’association.

o Nombre de démarches effectuées par la PSH

Les participants aux FG’S estiment généralement que les démarches sont simples, rapides et

peu couteuses. La plupart des participants se sont inscrits au bout d’une ou deux démarches

auprès de l’association. Les démarches longues sont dues à l’éloignement du PSH du siège

de l’association, ou à l’ignorance des heures de permanence :

‘’J’ai trouvé des difficultés au début car j’habite loin d’ici. A chaque fois quand je viens pour

déposer la demande je trouve l’école fermée, mais après le dépôt du dossier, j’ai reçu la

réponse au bout d’une semaine ‘’ (PSH, AL, Salé).

Dans certains cas, c’est l’association qui va à la rencontre des PSH pour leur expliquer ses

objectifs et les inciter à la rejoindre :

‘’C’est le président de l’association qui les a incités à venir à l’association. Il n’y avait aucune

prestation d’accueil. Les parents des PSH ont préparé les documents administratifs

nécessaires pour l’inscription (certificat médical et acte de naissance,) et ils se sont

contentés de les remettre au président personnellement’’ (PSH, AAJ).

Ce type de relation se trouve facilité dans les petites localités et en milieu rural où les

informations circulent rapidement et oralement et où chaque membre de la communauté

connait la plupart des habitants, leurs positions sociales, alliances et stratégies éventuelles.

Cette facilité de la démarche et l’allègement des conditions d’adhésion dénotent une réelle

volonté des associations de recruter le maximum de PSH dans leurs rangs, notamment celles

nouvellement constituées. Les documents administratifs demandés sont peu nombreux et

faciles à préparer, mais ils ne sont pas toujours les mêmes :

Dans le cas de Salé, le candidat doit fournir, en plus des pièces d’identité, des justificatifs de

résidence et un certificat médical :

Page 55: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

55

« Il suffit d’avoir une copie de CNI, un certificat de résidence, un certificat médical et un

extrait de naissance pour les mineures. Ce sont des démarches faciles ».

Concernant d’autres associations, les documents demandés sont réduits à la vérification de

l’identité :

« On nous demande une copie de la carte d’identité nationale, un acte de naissance et des

photos » (PSAH, ASM).

Ces procédures simplifiées encouragent les PSH à rejoindre les associations. Toutefois, peu

d’entres-elles exigent un certificat ou un dossier médical. L’inscription se réduit pour la

plupart des structures visitées à l’inscription sur un registre et la délivrance de la carte de

membre. L’absence d’un questionnaire d’accueil standardisé ou formulaire détaillé et pré-

informatisé ne permet pas d’alimenter un système d’information unifié susceptible

d’alimenter des bases de données régionales et nationales.

Se sont les associations les plus structurées, et celles qui sont déjà en contact avec HI, qui

remplissent ces conditions :

‘’En plus des photos et de la copie de la CIN, ils nous aident à remplir un formulaire et nous

demandent une cotisation de 10 dhs qui a été supprimée par la suite » (PSH, AMH).

Il est vrai que d’autres documents seront demandés, notamment au moment de

l’évaluation, mais elles ne laissent pas de traces dans les registres consultés, ce qui est en

soi, une déperdition d’informations importantes.

o Accessibilité des locaux et mobilité

L’accessibilité des structures est évaluée par les participants, en premier lieu, en termes

d’éloignement de leurs domiciles :

‘’Je ne trouve aucun problème au niveau de l’accessibilité de la structure ou de mobilité à

l’intérieur, car il n’y a ni étage, ni escaliers. Par contre, je souffre du problème de

l’emplacement de l’association. J’habite loin et je dois prendre un petit taxi pour y aller.

Nous avons un véritable problème de transport, du fait que l’association n’en dispose pas

» (PSH, SOREF).

Cet avis est largement partagé par les participants aux différents FG’S, sauf quelques

exceptions. C’est le cas, par exemple, des associations qui ne disposent pas encore de leurs

propres locaux, ou qui n’utilisent pas l’existant à cause de son éloignement :

Page 56: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

56

« C’est la première fois qu’on vient ici à cette association et qu’on discute quelque chose sur

l’handicap. D’habitude, le président nous réunit au siège d’une autre association que se

trouve au centre-ville’’ (PSH, AAJ).

Signalons que trois associations ne disposent pas encore de locaux, ce qui les empêche

d’encadrer leurs adhérents et transforme leurs activités en projets ajournés, en attendant

une domiciliation. Il s’agit de l’association Hassania (Oujda), Kassymia (Sidi Kacem) et

Taounza (Tounfit, province de Khénifra).

Si la plupart des associations sont situées aux rez-de-chaussée des immeubles, ou dans des

constructions indépendantes et ne posent pas de problèmes d’accessibilité physique pour

les PSH, l’éloignement et l’exigüité des locaux sont actuellement les principaux problèmes.

La rareté des ressources financières des associations, les faibles relations institutionnelles

avec leurs partenaires rend le choix des locaux très aléatoire. L’éloignement du local est

souvent la contrepartie de sa disponibilité et du prix abordable de sa location.

L’éloignement des locaux et l’indisponibilité du transport pose beaucoup de problèmes de

sécurité aux PSH, particulièrement aux femmes et aux jeunes filles :

« Le local est mal situé et il m’est difficile de venir toute seule car j’ai peur des agressions

fréquentes dans ce quartier » (PSH, AEG).

Ce sentiment d’insécurité, source de la baisse d’attractivité de quelques associations, est

partagé par beaucoup de participants, dans plusieurs régions enquêtées (Casablanca,

Kenitra, Sidi Kacem et Oujda).

D’autre part, la mise en place de l’ensemble des services requiert des espaces fonctionnels

suffisants, garantissant la confidentialité et permettant d’exercer l’ensemble des activités de

l’association.

La majorité des associations, notamment en milieu rural ou périurbain, occupent des locaux

qui ne peuvent pas, de par leurs superficies et architectures, servir de réceptacle aux

activités programmées. Le cas de la superficie et de l’aménagement de l’espace interne de

l’association, reproduit le profil moyen d’un grand nombre de locaux :

Page 57: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

57

Source : Enquête de terrain, Tata

Page 58: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

58

o Prise en compte des besoins des PSH

La prise en charge des besoins spécifiques est complètement dissociée d’un projet de vie

élaboré, selon les attentes de la PSH. La prise en charge est assimilée par les participants aux

FG’S tantôt à une formation professionnelle adaptée au type de l’handicap, tantôt à

l’obtention d’une aide ou d’avantages en nature.

Les associations qui dispensent une formation procèdent de différentes manières. Il y a

celles qui discutent avec la PSH ses choix en matière de formation et l’orientent vers

l’activité la plus adaptée à son type d’handicap :

‘’Au début, je voulais apprendre à fabriquer des bijoux, mais quelqu’un de l’association m’a

conseillé de changer au profit de la poterie, car je souffre d’un handicap au niveau de ma

main droite » (PSH, AH).

D’autres associations se contentent de proposer à la PSH les formations disponibles et c’est

à elle de choisir :

‘’Ils demandent à connaitre le type d’handicap qu’on a, et ils se contentent de proposer

toutes les activités (prestations) offertes au sein de la structure, ils ne s’intéressent pas à nos

besoins spécifiques. Ce qui compte, c’est qu’on soit apte à s’inscrire à l’une des activités

proposées, comme la cuisine ou la couture » (PSH. AS).

La prise en charge est dissociée de son contexte de projet de vie et réduite à la simple

satisfaction, par l’initiation professionnelle proposée, des besoins d’une hypothétique

insertion dans le marché de l’emploi. Les besoins sociaux et psychologiques spécifiques à

chaque PSH n’apparaissent pas dans l’ensemble des FG’S organisés.

5.2.1.1 Disponibilité du personnel et qualité de l'écoute

La perception de la qualité de l’accueil par les participants aux FG’S est construite

essentiellement autour de l’évaluation des qualités humaines du personnel et sa

disponibilité à l’égard de la PSH :

‘’La fille de la réception est gentille, bonne, compétente et serviable, si je lui demande un

document administratif, elle me le prépare très vite, le reste du personnel, les professeurs

aussi, sont gentils et attentifs. Lorsqu’on veut leur raconter nos problèmes, ils ne se

moquent jamais de nous. Le personnel nous n’offense jamais » (PHS, APTPBS).

Page 59: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

59

C’est le savoir-être du personnel qui est mis en relief, notamment pour des personnes en

mal de reconnaissance et acceptation de leurs statut et de leur situation. Le sentiment de

gratitude et de sécurité prime sur le contenu de l’accueil et de ses objectifs.

Chez beaucoup d’adhérents (Berkane, Oujda, Marrakech), c’est la personnalité et le

‘’charisme’’ du président de l’association qui imprègne la politique et les modalités des

relations qui fonctionnent sur le registre du paternalisme ou du prestige social.

‘’Monsieur le président est toujours disponible pour nous aider » (PSH, AAO).

‘’Nous ne connaissons que le président qui nous encourage et défend nos droits et nos

intérêts auprès des Autorités’’ (PSH, Jerrada).

D’autres évaluations se basent sur la capacité de la PSH à nouer des relations personnelles

avec les permanents de l’association. Ce qui facilite les relations et assure des privilèges :

«Je connais deux personnes dans cette association (...) qui nous accueillent toujours, même

si elles sont occupées en d’autres choses. Ces deux là, parmi le personnel chargé de l’accueil,

sont toujours présentes et disponibles pendant les horaires de travail. Nous n’avons jamais

eu des problèmes avec elles » (mère d’une PSH, AI).

Il est évident que cette déclaration laisse entendre que la qualité de l’accueil ne serait pas la

même chez l’ensemble du personnel.

La relation avec le personnel est également déterminée par la taille de la structure et le

nombre des permanents. Du fait que la plupart des associations souffrent d’une pénurie de

permanents, l’augmentation des membres de bénéficiaires se traduit souvent par des

tensions entre la PSH à la recherche d’une écoute professionnelle et sympathisante et le

personnel.

A titre d’exemple, tous les participants au FG de Marrakech déclarent que leurs relations

avec le personnel de l’association sont loin d’être chaleureuses. Elles sont plutôt des

relations professionnelles et techniques, alors que leur relation avec le président est très

spéciale, elle est intime et cordiale :

« Notre relation avec le personnel est purement technique, mais avec Mr (...), elle est

chaleureuse. Nous discutons de nos affaires intimes avec lui » (PSH, ADM).

La même personne ajoute « nous ne parlons pas devant les autres salariés de l’association,

nous attendons qu’ils partent pour parler en privé et pour discuter avec le président’’.

Page 60: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

60

Par contre, les associations les plus structurées, disposant de locaux et de personnel

suffisants. C’est le cas de l’association de Salé qui occupe un local composé de six salles dans

une école primaire et emploie sept personnes :

Les participants à ce FG ont exprimé leur pleine satisfaction : ‘’ Ils sont gentils, ils nous

accueillent bien, ils nous écoutent et essayent de nous orienter comme il faut. Ils sont

toujours souriants, présents et disponibles. Chaque fois que je viens ici, je suis reçue sur le

champ et sans attendre » Dounia, maman de Siham, PHMO, CLIO).

Le personnel est toujours disponible, les bénéficiaires ne sont pas obligés d’attendre

longtemps avant d’être reçus et écoutés » (Mina, maman de Hind, PHS, CLIO).

Dans d’autres associations de la même taille et importance, le renforcement des ressources

humaines s’est traduit par une nette amélioration de la qualité de l’accueil. C’est le cas de

l’association AMH de Casablanca :

‘’Au début, la communication était difficile. Aujourd’hui, il y a des gens qui nous écoutent

bien » (PSH, AMH).

Cette amélioration est due, selon les participants aux FG’S à « la création de plusieurs

services et à la répartition des tâches » (Saïd). Tandis qu’auparavant, l’accueil était

« anarchique : plusieurs bureaux étaient placés dans une seule salle » (PSH, AMH).

Malgré cette nette amélioration, les participants déplorent la longueur d’attente : « L’accueil

est routinier. Je dois supporter près de trois heures d’attente pour obtenir des béquilles »

(PSH, AMH).

Signalons au passage que cette dernière déclaration fait une confusion entre l’accueil en tant

que service introductif d’une démarche structurée, réfléchie et négociée avec la PSH et une

visite pour bénéficier d’un appareillage ou demander un document administratif.

Nul besoin de préciser,

• que les jugements de satisfaction émis par un grand nombre de PSH concernant

surtout le travail d’accueil et d’écoute du personnel des associations reposent sur

des critères impensés qui sont ceux à l’œuvre dans les rapports sociaux de tous les

jours et non sur des critères professionnels d’évaluation d’un tel travail ;

• et que, faute de moyens matériels et de ressources humaines professionnellement

qualifiées et de locaux suffisamment spacieux et adéquatement aménagés, nombre

de structures associatives ne peuvent probablement pas assurer une haute qualité

d’accueil et d’écoute, ni une disponibilité suffisante, sachant que le nombre de cas

Page 61: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

61

à traiter et de services à fournir dépassent visiblement les capacités de traitement

et de gestion de ces structures.

5.2.1.2 Perception de la compétence du personnel

La perception de la compétence du personnel s’inscrit généralement dans la même logique

de l’évaluation de la qualité d’écoute. Cette compétence est entendue dans le sens de

capacités personnelles et de formation générale. Ce qui permettait aux participants aux FG’S

de procéder à des comparaisons.

Ce serait à l’évidence absurde de parler de compétence du personnel lorsque celui-ci

n’existe pas. Tel est bien le cas, par exemple, de l’association El Kacemiya de Sidi Kacem et

de l’ATT de Tounfit. Les enquêtés qui les fréquentent ne parlent que du président. Comme il

en a déjà été fait mention, nombre d’associations manquent de moyens suffisants

d’autofinancement et ne reçoivent pas suffisamment de soutien pour pouvoir recruter du

personnel, a fortiori compétent. L’on remarque également, dans ce propos comme dans

d’autres, qu’il y a un amalgame conceptuel chez certains enquêtés concernant la

signification du terme « compétence ». Ce terme ne renvoie pas toujours aux techniques et

aptitudes professionnelles spécifiques et spécialisées nécessaires pour la conception et la

prestation de services divers au profit des PSH. D’une part, ces enquêtés ne spécifient pas de

façon précise en quoi consiste la compétence d’une personne quelconque, sachant que

cette spécification nécessite d’abord une maîtrise du concept ; d’autre part, l’emploi du

qualificatif « compétent » est suivi ou précédé, dans une espèce d’inventaire indifférencié

des qualités attribuées à un employé de l’association ou à son président, d’autres

qualificatifs comme « bon », « gentil » « attentif » « serviable ».

Parfois les enquêtés assimilent le président au personnel ; c’est le cas, par exemple, de

Youssef, handicapé moteur inscrit à l’association AL Karama pour les Personnes à Besoins

Spécifiques et les Actions Humanitaires de Zawiyat Cheikh qui, s’agissant d’évaluer la

compétence du personnel, tient le propos suivant : « Le nouveau président de l’association

est attentif et présente le profil requis pour le travail associatif. L’ancien président ne

s’intéressait pas à nous ».

La compétence est perçue en prolongement de l’évaluation de l’accueil et, surtout, de la

qualité de l’écoute :

‘’Le personnel a un niveau d’instruction supérieur et il prend en considération la particularité

de chacun d’entre nous (...) En plus, il préserve les secrets de chacun de nous » (PSH, AMH).

Page 62: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

62

La compétence technique n’a été soulignée que dans deux FG’S seulement. Les participants

ont surtout signalé l’absence de praticiens et d’éducateurs spécialisés :

‘’On a besoin d’un orthophoniste dans cette association, car nous avons besoin de plusieurs

séances et dans des conditions différentes de celles de l’hôpital, surtout que les séances

d’orthophonie coutent très cher dans le secteur privé » (PSH, AEG).

La demande change, selon le type d’handicap :

‘’ Nous avons besoin d’un kinésithérapeute car notre handicap est mieux pris en charge avec

des séances régulières et suffisantes de ce traitement’’ (PSH, AMH).

La rencontre entre la PSH et les associations enquêtées ne présente aucune spécificité par

rapport aux associations qui militent pour d’autres objectifs et ciblent un autre public. Si le

manque de personnel et de bénévoles et de personnel technique spécialisé, ainsi que

l’exigüité de la plupart des locaux sont des raisons valables de la réduction de l’accueil à la

simple réception au sein de l’association, c’est le concept même de ce service qui pose le

plus d’interrogations.

Comme nous l’avons signalé plus haut, les services offerts, au sein d’une association qui

rejoint une démarche structurée, fait du service d’accueil un ‘’input’’ à une démarche

systémique centrée autour du projet de vie de la PSH. A ce titre, l’accueil est le ‘’sas’’

indispensable pour établir des relations de confiance et d’écoute personnalisées, selon le

type de l’Handicap tel qu’il est vécu par la personne et perçue et pris en charge par son

entourage en vue d’une orientation globale et efficiente.

Il est certain que les associations et leurs cadres, malgré le dévouement et la bonne volonté

observés ne peuvent pas assimiler le concept et comprendre la structuration de la démarche

sans une solide initiation dans un premier temps, et d’un engagement contractuel et négocié

dans un deuxième temps. Ce constat va s’appliquer, comme nous allons le constater, à

l’ensemble de la démarche actuelle où les différents services fonctionnent, dans le meilleur

des cas, en unités automnes et non comme éléments d’un seul système qui fonctionne selon

une démarche structurée.

Page 63: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

63

5.2.2 L’évaluation

Ce service est le prolongement des prestations de l’accueil. Il consiste à évaluer les besoins

et les compétences des PSH à la lumière du diagnostic de leurs types et degrés d’handicap,

et ce, afin de les aider à élaborer un projet de vie adapté à la spécificité de leur cas.

2.2.1 Comment se formalise ce service ?

Ce service est assuré de manière relativement formelle et régulée seulement au sein de

quatre structures associatives :

- L’Amicale Marocaine pour les Handicapés de Casablanca.

- Le Centre Local d’Information et d’Orientation de Salé.

- L’Association Des Parents et des Tuteurs des Personnes à Besoins Spécifiques de TAZA.

- L’Association Horizon de Ouarzazate.

Cette prestation se formalise comme suit :

L’évaluation des besoins se déroule sous forme d’accompagnement pendant une certaine

période. Elle vise à connaître les potentialités réelles des PSH avant de les orienter dans leur

choix d’un métier qui correspond le mieux à leur handicap : « Au début, je voulais apprendre

à faire des bijoux, mais quelqu’un de l’Association m’a conseillé de changer vers la poterie car

je souffre d’un handicap au niveau de ma main droite » (PHMO, AH). L’évaluation des

besoins s’y effectue en prenant en considération le type d’handicap.

Le service s’offre aussi sous forme d’entretien avec un salarié du Centre, dans un climat qui

garantit l’intimité et préserve le secret professionnel. Il se déroule au sein des bureaux de la

structure, comme c’est le cas du centre CLIO de Salé.

Alors que dans le cas de l’APTPBS de Taza, ce service y est délivré sous forme de deux sortes

de prestations :

-Prestation interne, selon laquelle l’entretien d’évaluation est conduit, soit par le personnel

de la structure lui-même, soit par des médecins convoqués au sein de la structure.

Généralement, l’on se contente de poser des questions à la PSH concernant le type de son

handicap.

Page 64: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

64

-Prestation externe : elle s’effectue dans des cabinets de médecins spécialisés, ou dans un

dispensaire ayant une convention avec la structure : « On a évalué mon cas dans le

dispensaire lié par une convention de partenariat à la structure, par un médecin qui est

membre de l’Association. L’évaluation s’est déroulée dans une salle spécialisée et a duré

une heure » (Issam, PHME).

L’évaluation peut être faite lors de la prestation d’accueil, comme l’ont affirmé les

bénéficiaires de l’AMH de Casablanca.

5.2.2.2 Quel est le contenu du service ?

Ce service présente les contenus suivants :

• Entretiens et accompagnement : effectués par le personnel de la structure. (Aucune

information n’est disponible concernant la qualification du personnel chargé de ce

service).

• Examens médicaux : qui s’effectuent, soit à l’extérieur de la structure, dans des

cabinets privés ou des dispensaires publics, soit à l’intérieur par l’intervention de

médecins convoqués au sein de la structure. Citons pour exemple le cas de l’APTPBS

de Taza, ainsi que celui de l’AMH où l’évaluation et le diagnostic médical se font au

centre NOOR de l’AMH.

• Certificats médicaux apportés par les PSH.

Il faut aussi ajouter qu’à l’exception des structures citées ci-dessus, toutes les autres

n’assurent pas ce service.

C’est ainsi que pour ce qui est de l’association d’Al-Hoceima, les PSH soulignent l’absence de

la prestation d’évaluation : « Il n’y a aucune évaluation concernant le type ou le degré de

l’handicap. Quand on est handicapé, on bénéficie des services offerts. « L’évaluation » qui

suit concerne surtout le progrès de l’apprentissage dans le cadre des formations

disponibles » (PSH, SOREF). L’absence de cette prestation est également signalée pour ce qui

concerne l’Association Al-Mahabba de Jerrada : « Nous sommes membres de cette

association seulement par la possession de la carte d’adhérents. Nous n’avons aucun

contact avec la structure et ne bénéficions d’aucun service ou prestation » (Parent de PSH.

Association Al Mahaba).

Dans le Centre CLIO de Salé, l’évaluation se fait dans le cadre d’un entretien effectué avec un

salarié du Centre, dans une atmosphère qui garantit l’intimité de la PSH et préserve la

confidentialité des informations qui le concernent. Ce schémas s’applique également à

l’AMH et à l’AH où l’évaluation se déroule dans l’espace d’accueil.

5.2.2.3 Quelle est la qualité du service ?

Page 65: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

65

Les PSH bénéficiaires de l’évaluation s’accordent à exprimer leur satisfaction vis-à-vis du

service, perçu en tant que « prestation utile » qui permet de distinguer les degrés et les

types d’handicap qui sont, pour certains cas, pris en compte lors de l’orientation vers des

classes de formation professionnelle.

L’évaluation se fait pour adapter les formations offertes aux types et degrés d’handicap, et

non pas pour l’élaboration du projet de vie qui est pratiquement inexistant dans la totalité

des structures étudiées. L’on note, en plus, l’absence d’évaluation de l’environnement

proche et familier des prestataires.

5.2.2.4 Quels types de communication ce service développe ?

Aucune information n’est disponible sur cette question.

5.2.2.5 Quels sont les points forts et les points faibles du service ?

La prestation d’évaluation comporte des points forts et des points faibles. Présentons en, ci-

après, les composantes respectives :

Les points forts

• Respect de l’intimité des prestataires (selon le témoignage des PSH du Centre CLIO

de Salé.

• Identification des potentialités de chaque prestataire et leur prise en compte lors de

l’orientation vers une activité ou une formation dans ou hors de la structure.

• Professionnalisation de l’évaluation à travers son attribution à des médecins (le cas

des bénéficiaires de l’APTPBS de Taza).

Les points faibles :

• L’évaluation se fait seulement dans l’objectif d’adapter les activités et les formations

proposées aux besoins et potentialités des PSH. Ceux-ci ne sont nullement investis

dans la perspective de la réalisation d’un projet de vie qui demeure pratiquement

inexistant dans la totalité des structures étudiées.

• La prestation d’évaluation est réduite, dans la majorité des cas, à de simples

entretiens avec les PSH.

• Absence de personnel spécialisé.

• Absence de salles équipées.

• Insuffisance du personnel.

Page 66: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

66

5.2.3 L’information

La prestation d’information constitue l’une des missions clés du tissu associatif opérant dans

les domaines sociaux, notamment dans le champ de l’handicap. C’est grâce aux informations

recueillies auprès des Associations œuvrant dans ce secteur que les différentes catégories de

PSH – et leurs parents ou tuteurs - parviennent à identifier les autres acteurs, associatifs ou

institutionnels, pourvoyeurs des prestations dont elles peuvent bénéficier pour surmonter

un tant soit peu leur handicap.

Il est question sous le présent titre de décrire et d’évaluer les prestations d’information

offertes par les associations à partir du point de vue des PSH. Cet aspect est traité en se

basant sur l’expérience des PSH avec un certain nombre d’associations dont la localisation

géographique, les activités spécifiques et les moyens d’action présentent des variations

assez représentatives.

Deux techniques qualitatives mutuellement complémentaires ont été utilisées pour collecter

le matériau analysé dans le présent document : l’interview et le focus group. Si l’intérêt de la

première réside dans le fait qu’elle permet de recueillir des expériences vécues et décrites

du point de vue des enquêtés, le second enclenche entre les participants un processus

d’interaction où se confrontent et s’alimentent mutuellement des versions, des idées et des

expériences diverses autour des thèmes qu’ils sont invités à discuter.

5.2.3.1 Caractérisation des prestations d’information

Les informations fournies par les structures associatives aux PSH sont autant de données, de

renseignements, de directives et d’orientations concernant dans la plupart des cas les

apprentissages et les formations dispensées par l’association concernée et les autres

services qu’elle fournit, mais rarement les annonces de recrutement ou d’emploi et les

informations d’ordre médical ou pédagogique ou autres fournies par d’autres associations

ou structures institutionnelles.

Par ailleurs, l’on remarque que certaines PSH semblent ne pas distinguer tout à fait

l’information relative aux services offerts et le contenu de ces services. Les témoignages

suivants illustrent nettement ce fait : « L’information fournie par l’association concerne la

formation professionnelle dans les domaines de l’informatique, de la restauration et de la

couture. Elle nous est utile dans notre vie quotidienne et pourrait nous aider à trouver du

travail dans l’avenir » (PSH, SO). On fait ce même constat à propos d’Abdessalam : « Les

informations procurées par l’association me sont utiles. Je ne dépends plus des autres

Page 67: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

67

maintenant. Je peux boire, manger, me changer, lire les chiffres et compter l’argent.

Maintenant je travaille dans la menuiserie » (PHME, APTPBS).

Outre ce constat, l’on ne relève pas, dans les propos des PSH, d’intérêt clair au genre

d’information portant sur les prestations d’autres acteurs associatifs ou institutionnels. Ce

qui indique le peu de synergie, au moins en matière de prestation d’information, entre les

différents types d’opérateurs œuvrant dans le domaine de l’action sociale, plus

particulièrement celle dédiée aux PSH.

Parfois les réponses sont plutôt générales que spécifiques : « Ils nous donnent toutes les

informations dont nous avons besoin », déclare, dans le cadre d’un focus group, une PSH

membre de l’AMH de Casablanca.

Comme il a été déjà précisé, le service d’information que les associations fournissent

concernant les prestations offertes par d’autres acteurs opérant dans le domaine de l’action

sociale dédiée aux PSH se limitent souvent à des opportunités matérielles (carte d’adhérent

permettant de prendre le bus ou de bénéficier de soins ou de consultations médicales à titre

gratuit, des chaises roulantes ou d’autres appareillages). L’on remarque également

qu’aucune référence n’a été faite, dans les propos des PSH, à d’éventuels dons offerts par les

associations à leurs membres.

5.2.3.2 Evaluation des prestations d’information

Tel qu’il ressort des témoignages déjà cités, les PSH jugent généralement utiles et

satisfaisantes les prestations des associations dont ils sont membres. Toutefois, ce fait a déjà

été mentionné, le jugement d’utilité ne porte pas sur les prestations d’information en tant

que telles, dans une perspective générale, mais sur les informations que fournit telle ou telle

autre association sur ses propres prestations et sur l’objet de ces mêmes prestations, en

l’occurrence les apprentissages et les types de formation dispensés.

L’on peut déduire de ce qui précède ce qui suit :

• Les PSH n’opèrent pas toujours une distinction claire entre les services d’information

et les autres services. Ce qui révèle une carence de taille des structures associatives

qui n’ont pas réussi jusqu’à maintenant à sensibiliser les PSH à l’importance des

prestations d’information entendues au sens de données et de renseignements qui

concernent les services d’action sociale que fournissent les acteurs associatifs et

institutionnels, aussi bien au niveau local qu’au plan national, et les modalités d’accès

à ces services.

• Les associations pourvoyeuses de services aux PSH sont peu conscientes ou sensibles à

l’importance de cet aspect de leurs activités. Sans doute, ces associations devraient-

Page 68: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

68

elles être bien encadrées pour pouvoir encadrer et disposer des moyens d’accès et

de collecte d’informations utiles à l’amélioration des conditions de vie des PSH. En

fait, les prestations d’information sont à même d’élargir les horizons de connaissance

de cette catégorie sociale et de lui ouvrir plus d’opportunités et de perspectives.

• Il y a absence de réseau d’échange et de banque de données actualisés qui

permettent aux acteurs opérant dans le domaine de l’action sociale dédiée aux PSH,

notamment associatifs, de maximiser leurs prestations d’information et

d’orientation.

3.2.3.3 Les modalités d’accès à l’information

Selon toute logique, ces modalités sont fonction des possibilités qu’offrent les associations

et les organismes institutionnels en matière de prestation d’informations et de

communication, sachant que ces possibilités sont tributaires de l’existence effective d’un

réseau actif d’échange et de communication et d’une banque de données actualisée et

d’une synergie entre les deux grandeurs d’action, associative et institutionnelle.

Or l’absence de réseau d’information, de communication et d’orientation semble être réelle

et explique dans une large mesure la majeure partie des réponses fournies par les PSH. En

effet, la tendance concernant l’accès aux différentes associations, à un niveau, faudrait-il le

préciser, généralement local, penche lourdement vers les sources informelles, les sources à

caractère formel ou officiel ou tout simplement public représentant une proportion plutôt

infime.

Ce sont les interactions sociales de tous les jours et les relations sociales, de parenté et de

communauté, qui en sont le support et le vecteur, qui constituent les sources d’information

majeures sur le tissu associatif œuvrant dans l’action sociale focalisée sur la catégorie des

PSH.

Ainsi l’accès à l’association SOREF d’Al Hoceima passe par l’information que fournit le réseau

actif de connaissances et de relations sociales. En termes plus simples, la prise de

connaissance se ferait de la même manière quand il s’agit de l’existence d’une association

ou de l’établissement d’un herboriste dans sa communauté villageoise ou urbaine. Il se

trouve souvent qu’un des membres ou un responsable d’une association habite le même

quartier ou le même village ou généralement la même communauté sociale que les

enquêtés. Par exemple, l’accès à une association à Jerrada, dénommée Al Mahabba, a lieu

grâce à l’appartenance du président de cette association et d’un enquêté, père de la

personne handicapée, à une même communauté sociale. Ce dernier produit le récit suivant :

« M. Abdelaziz (le président de l’association susnommée) est de notre village. J’habite au

Haut Bakhta, un autre douar que le sien. Il est actif et connaisseur dans le domaine. Il a

fondé cette association et l’on nous a informés qu’il y inscrit la catégorie des handicapés.

Page 69: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

69

Nous étions le contacter et il nous a demandé d’établir quelques documents aux fins

d’inscription ». Une personne de Ouarzazate est renseigné sur l’AH par un voisin : « C’est

notre voisin qui nous a orienté vers cette association. Il me l’a localisée et m’a conseillé

d’aller y adhérer, parce qu’elle prête assistance aux personnes handicapées » (PHMO, AH).

Un autre se trouve avoir des relations personnelles avec le président de l’association

Attahaddi Al Morrakochi, El M’hamid : « J’ai connu cette association à travers son président

Adil avec qui j’ai des relations personnelles et dont j’apprécie les qualités humaines ».

Dounia, mère de Siham, handicapée motrice inscrite au centre CLIO de Salé, indique des

sources ordinaires sans spécifier davantage les rapports sociaux qu’elle entretient avec

elles : « Des gens m’ont orienté vers cette association que je ne connaissais pas

auparavant ». Un participant à un focus group et membre de l’AMH a été renseigné sur

celle-ci par un proche parent : « J’ai pris connaissance de cette association à travers mon

oncle qui en est membre ». Un autre participant et membre de la même association croit

qu’il en a pris connaissance par hasard, alors que cette prise de connaissance est due à une

certaine nécessité objective liée à la proximité spatiale : « C’était le fruit du hasard, car

l’association est tout près du quartier où j’habite ».

Les cas, plutôt rares, où l’information sur telle ou telle autre association est fournie par une

source caractérisable de publique ou de formelle présentent une certaine variation. Saïd,

PHMO, titulaire d’un diplôme professionnel et membre du centre CLIO de Salé, s’est rendu

informé par l’existence dudit centre lors d’une manifestation publique : «Quant à moi, j’ai

pris connaissance de cette association à travers un forum organisé à l’hôtel Sofitel ». Hafid,

personne handicapée motrice et sensorielle, titulaire elle aussi d’un diplôme professionnel, a

connu ce même centre lors d’une formation : « C’était en 2004, au cours de journées de

formation dans le domaine cinématographique ». Une PSH membre de l’association Attahadi

Al Morrakochi, Al M’hamid, affirme, dans le cadre d’un focus groupe, qu’il a pris

connaissance de cette association à l’occasion de la célébration d’une fête nationale : « J’ai

pris connaissance de cette association grâce à la tournée qui a été organisée à l’occasion de

la fête du Trône ». Une autre PSH, membre de la même association, a connu celle-ci à

travers l’échange d’informations inter-associatif : « Je l’ai connu grâce aux associations Idmaj

et Achchourouk ».

Il y a également des cas où l’information sur les associations opérant dans le domaine de

l’action sociale focalisée sur les PSH est fournie par des organismes ou des canaux

institutionnels. Tel est le cas d’un membre de l’AH qui a pris connaissance de l’existence de

cette association par le moyen d’une annonce affichée dans un établissement de santé ; et

de Saida, mère de Rayane, personne handicapée motrice, qui dit avoir entendu parler du

centre CLIO de Salé à la télévision.

Sans doute, le renforcement et l’amélioration des prestations d’information du tissu

associatif œuvrant dans le secteur spécifique de l’handicap passent par l’implication et le

Page 70: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

70

travail synergique, concerté et matérialisé par la constitution d’une banque de données et

d’un réseau d’échange, des acteurs associatifs concernés, des intervenants institutionnels

dans le domaine de l’action sociale et des opérateurs médiatiques, véhicules audio-visuels et

presse écrite. En outre, le recours aux services précieux d’Internet est fortement

recommandable. Mais il importe aussi de sensibiliser les acteurs associatifs à l’intérêt majeur

des prestations d’information, de les encadrer dans ce sens tout en les dotant des moyens

matériels et techniques nécessaires à l’engagement sérieux dans cette perspective.

Les informations offertes aux PSH sont tributaires de la nature des prestations que

l’association prodigue. En général, les PSH ne cherchent que les informations en relation

avec les besoins qui les ont poussées à fréquenter l’association. En contrepartie, toutes les

associations participantes à l’enquête, à l’exception de l’association Al Mahabba de Jerrada,

(où l’on note une absence totale de cette prestation) ne fournissent que des informations

relatives aux activités qu’elles organisent et les prestations qu’elles offrent. Le degré de

satisfaction des PSH envers cette prestation dépend de leur besoin : « L’information offerte

par la structure concerne notre formation professionnelle en informatique, en

apprentissages culinaires et en couture. Elle nous est utile dans notre vie quotidienne et

pourrait nous aider à trouver du travail, dans l’avenir » (PSH, AS). L’on note l’absence

d’informations dans le domaine des droits des PSH, à l’exception des cas du centre CLIO et

de l’AMH: « Notre rôle, c’est d’informer et d’orienter les PSH qui ignorent leurs droits et qui

sont nombreux » (Salariée ; PHMO, AMH).

Les PSH signalent aussi l’absence d’informations concernant les projets dans lesquels les

associations sont engagées (le cas de l’AH), et les informations relatives au domaine médical

et paramédical (AAH, d’Oujda); ainsi que de l’AEK de Sidi Kacem et de SOREF d’Al Hoceima.

En général, les bénéficiaires déplorent l’inadéquation des informations qu’elles reçoivent

des associations à leurs besoins réels et estiment qu’elles n’ont aucune utilité pratique au

regard de leurs multiples attentes.

Page 71: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

71

5.2.3 L’orientation

Il faut signaler que ce service n’existe pas tel qu’il est défini l’approche PAPS.

5.2.3.1 Comment se formalise ce service ?

Un grand nombre de structures n’assure pas les prestations relatives à ce service. En

d’autres structures, il se réduit au simple fait d’orienter les usagers vers des hôpitaux, vers

d’autres associations ou structures qui assurent certaines formations professionnelles. C’est

notamment le cas des structures suivantes :

_ Association Horizon de Ouarzazate ;

_ AMH de Casablanca ;

_ Association Défi de Marrakech

_ Association NOOR de Berkane.

_ AEH d’Inezgane.

Les entretiens focus groupe nous ont permis de collecter quelques faits que nous pourrions,

non sans hésitation, appréhender en tant qu’indicateurs de la prestation d’orientation. Il ne

s’agit pas tant d’une orientation qui se fait à partir d’un diagnostic précis de la PSH et opère

selon des critères bien régulés, que d’une orientation « primaire » fondée sur une

connaissance générale de la PSH. Présentons, en ce qui suit, quelques témoignages : « S’il y a

une formation susceptible de nous aider selon nos conditions de santé, ils nous en font

bénéficier. Ils orientent même les gens désireux de créer une association vers les formations

appropriées » (Ahmed, PHMO, AC) ; « Quand vous entrez au siège de l’association, vous

expliquez ce que vous voulez et on vous oriente » (PSH, AMH) ; « Ils m’ont orienté vers le

Centre Lalla Aïcha. C’est grâce à l’association que je poursuis aujourd’hui mes études dans ce

centre » (PSH, AMH).

Pour ce qui est du contenu, de la qualité, ou des types de communication développés lors de

l’orientation, il faut signaler qu’aucun des acteurs associatifs ou institutionnels, ni non plus

des PSH, n’en en fait mention. Au sens vrai de la notion d’orientation, cette prestation est

inexistante dans la plupart des structures associatives consultées.

Pour ce qui est de l’AAH, il y a absence totale d’orientation vers des services propres à la structure. L’Association n’a même pas un siège qui lui permettrait d’accueillir les PSH et de mettre à leur disposition les services dont elles ont besoin.

Dans l’Association Idmaj, les PSH sont orientées vers l’apprentissage de l’hôtellerie, mais au sein même de la structure, et pas dans le cadre d’un quelconque partenariat avec une institution externe.

Page 72: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

72

Concernant l’Association El Gharb, l’orientation s’effectue vers l’apprentissage de la communication mimique. Immédiatement après inscription, l’élève est conduit vers la classe où l’apprentissage est censé avoir lieu.

Les bénéficiaires des services de AH sont satisfaits de cette prestation. Ils déclarent que le

personnel est qualifié et leur consacre le temps requis afin d’évaluer leurs besoin en vue

d’une meilleure orientation. Ils affirment que certains d’entre eux ont été orientés vers

l’annexe de l’association « Amnougal » pour une formation de deux mois. Une autre

participante a été orientée vers une structure à « Essaouira » pour une formation de 15 jours

dans le domaine de la poterie.

L’expérience de l’AMH révèle que l’orientation s’y fait selon les besoins des PSH : « Quand

vous entrez dans l’association, vous expliquez ce que vous voulez et on vous oriente »

(Participant au FG, AMH). Dans le même sens, un autre bénéficiaire confirme

que l’orientation prend en considération le besoin de la PSH : « Ils m’ont orienté vers le

Centre Lalla Aïcha. C’est grâce à l’Association que j’étudie dans ce centre aujourd’hui »

(Participant au FG, AMH).

Dans le centre CLIO de Salé, on note que si l’on ne peut pas répondre aux demandes des

PSH, le personnel les oriente vers d’autres structures : « Ils nous accueillent en n’importe

quel moment, ils nous écoutent bien, s’ils peuvent quelque chose pour nous, ils la font,

sinon, ils nous orientent vers d’autres Associations » (Saida, maman de Rayane, EHMO,

CLIO). L’orientation s’y fait en fonction des besoins des PSH, vers des hôpitaux, d’autres

associations ou structures à même d’assurer le suivi de certaines formations

professionnelles : « S’il y a une formation appropriée à nos conditions de santé, les

responsables associatifs nous en font bénéficier. Ils orientent même les gens désireux de

créer une association vers les formations adéquates » (Ahmed, PHMO, CLIO). En plus,

l’orientation est pertinente « ils nous écoutent et ils essayent de nous orienter comme il

faut » (Dounia, maman de Siham, EHMO, CLIO).

Quant à l’association NOUR de Berkane, elle oriente ses bénéficiaires vers des

établissements spécialisés en formation des non-voyants à Kenitra et Nador.

Page 73: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

73

5.2.4 L’accompagnement

L’accompagnement et la manière dont il est assuré entrent bel et bien dans les compétences

requises des structures associatives. Son importance réside dans le suivi qu’il assure de

l’évolution de la situation des PSH vers l’amélioration de leurs conditions de vie physiques,

psychologiques et sociales.

En partant de cette précision, il s’avère que certaines PSH donnent une autre teneur

sémantique à ce terme : l’accompagnement au sens littéral et ordinaire (accompagnement

physique), l’encadrement d’une activité déterminée et non le suivi de l’évolution de la

situation des PSH dans la durée. C’est ce qui ressort du témoignage suivant d’une PHMO de

l’AH de Ouarzazate : « Madame Noura nous traitait comme si nous étions ses propres

enfants. Elle nous donne des conseils et nous accompagne à l’hôpital ou à toute autre

structure. Nous l’en remercions ». Le même glissement sémantique est observable dans le

propos d’Ahmed, PHMO bénéficiaire du centre CLIO : « Ils nous accompagnent sans que

nous ayons le sentiment d’être surveillés. Ils nous écoutent, discutent avec nous (….). Ils

nous accompagnent dans toutes les activités que nous organisons en tant que membres du

comité culturel de ce centre. Ils nous accompagnent dans les activités, aussi bien internes

qu’externes ».

Le juste ton est dans la bouche d’un participant à un focus group organisé avec les PSH de

l’AMH de Casablanca : « Ils viennent au centre pour suivre notre évolution, nous rencontrons

le responsable chaque jeudi ». Il est encore plus approprié de parler d’accompagnement

quand il s’agit d’insertion professionnelle. C’est le cas d’un autre participant appartenant à la

même association : « Chaque semaine je rencontre la personne chargée de mon dossier,

pour faire le point et voir ce qui reste à faire. Je suis satisfait de l’accompagnement, mais pas

des résultats, car cela fait une année que j’ai déposé le dossier ».

L’on constate également, notamment quand il s’agit d’insertion professionnelle, la voie

royale à l’insertion sociale et à l’autonomie, que les PSH sont enclines à juger ou à

sanctionner la qualité du travail d’accompagnement de la structure associative sur la base de

ses résultats, alors que ceux-ci dépendent des capacités d’intégration de cette catégorie de

demandeurs d’emploi par le marché de travail ou de leurs propres capacités, notamment de

financement, lorsque ceux-ci projettent des perspectives d’auto-emploi. Une PSH inscrite à

l’ATT de Tounfit semble avoir toujours une dent contre cette association parce qu’elle est,

certes, intervenue en sa faveur auprès de la commune pour lui délivrer une autorisation

Page 74: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

74

d’ériger un kiosque, mais elle ne l’a pas aidé à le construire et il s’est trouvé dans le cas d’y

engager ses propres moyens.

Mais l’accompagnement, tout comme les autres services, exige un personnel qualifié,

laquelle exigence dépasse les moyens limités de la plupart des associations. Le témoignage

suivant d’une PSH de l’association SOREF d’Al Hoceima illustre bien la pénurie en ressources

humaines dont celles-ci pâtissent : « Si j’ai un problème quelconque, je ne trouve pas

d’interlocuteur. Il n’y a pas assez de personnel pour écouter chacun de nous ».

Si la question des compétences est liée à celle des besoins, il y a lieu de s’interroger sur la

nature des besoins qui poussent les PSH à aller frapper à la porte des associations.

Page 75: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

75

6. L’appréciation globale des prestations des structures

associatives

L’appréciation globale par les PSH des services rendus par les structures associatives est

variable. Positive ou négative, les PSH ne manquent pas d’en donner des raisons.

Elle est dans de nombreux cas mesurable aux bénéfices réalisés par les PSH. Le propos de

Faïza, membre de l’AAH est, à cet égard, l’exemple paradigmatique : « Je suis membre de

cette association depuis 2007 et je n’ai jamais bénéficié de quoi que ce soit ». L’appréciation

de Taouss, co-membre de Faïza, repose sur le même critère de jugement : « Monsieur le

président m’a appelé pendant le mois de Ramadan pour me donner des provisions de

bouche. C’est tout ».

D’autres enquêtés, ceux, par exemple, qui sont inscrits au centre CLIO de Salé, lient les

différents types de prestations, notamment l’orientation, aux résultats concrets obtenus,

sinon ces prestations estent, à leurs yeux, sans utilité ou peine perdue. Le témoignage de

Said, titulaire d’un diplôme professionnel et membre dudit centre, est significatif à cet

égard : « L’orientation n’est pas suffisante. Moi-même, s’ils me mettent ici, je pourrais bien

faire de l’orientation, mais les personnes handicapées ont besoin plus que de la simple

orientation ». Ahmed, co-membre de Said, est plus explicite encore : « Après l’orientation,

on trouve rien, à quoi sert donc l’orientation ? C’est ça le problème ». Mais la critique peut

bien hausser le ton dans la bouche de Said, s’agissant des problèmes liés au financement du

centre par la bien connue association régionale mère, l’association de Bouregreg. Il juge

celle-ci responsable des dysfonctionnements constatés en la matière, « parce qu’elle a mis

en place ce centre et recruté ces gens qui partagent nos souffrances et ne savent quoi faire

pour nous aider, alors que l’association elle-même disposent de beaucoup de ressources.

Etant donné son statut d’association d’utilité publique, elle est riche et puissante.

L’association a ouvert ce centre pour montrer qu’elle fait quelque chose pour les

handicapés, mais elle ne lui consacre pas de budget, sauf, peut-être, pour le paiement des

factures de l’électricité ».

La critique de Hafid, co-membre de Said, porte sur les faiblesses qu’accusent les prestations

d’accompagnement des projets d’insertion socio-économique des PSH, sans prendre en ligne

de compte la responsabilité d’autre acteurs, institutionnels ou autres, y compris l’association

de Bouregreg, concernant le retard enregistré dans la concrétisation de ces projets : « Je ne

Page 76: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

76

trouve pas logique que les gens attendent depuis quatre ans sans obtenir de réponse. Il

fallait leur communiquer la suite donnée à leurs demandes avant, qu’elle soit positive ou

négative, leur dire par exemple qu’il n’y aurait pas de microcrédits ou qu’ils seraient

suspendus. Mais continuer à recevoir et à accepter les dossiers des demandeurs de

microcrédits et les laisser attendre sans perspective, cela n’est pas raisonnable ».

Les mêmes critères de jugement mettent en forme nombre d’appréciations faites par les

membres de l’AMH. Un membre de celle-ci ayant participé à un focus group a l’avantage

d’être concis : « Ils nous écoutent, mais sans aucun résultat ». Un autre participant de la

même amicale donne un exemple concret pour justifier son insatisfaction : « je ne suis pas

tout à fait satisfait des prestations de l’association. J’y suis venue pour une béquille, j’attends

depuis longtemps et toujours pas de réponse ». L’appréciation d’un troisième membre de

cette structure est nuancée. Il souligne les faiblesses de l’amicale tout en reconnaissant

indirectement la complexité et le caractère problématique de l’insertion professionnelle : « Il

y a seulement le renouvellement de la carte d’handicapé et l’orientation. Par contre,

l’insertion professionnelle n’est pas encore développée. Cela est dû au manque de suivi des

correspondances envoyées aux institutions et aux entreprises. Nous restons dans l’attente. Il

n’y a pas de partenariat entre l’association et les institutions économiques ».

Mais si le sentiment d’insatisfaction prédomine relativement, il n’est pour autant pas

universel. En effet, d’autres PSH expriment clairement leur satisfaction. Contrairement aux

critiques formulées par Said et Hafid à l’endroit du centre CLIO et de l’association

Bouregreg, Saïda, mère de Rayane, PHMO et co-membre des PSH susnommées, se fait plus

réaliste et se montre plutôt satisfaite des prestations d’orientation dudit centre : « Ils n’ont

plus de service à nous offrir que de nous orienter. Mais, en général, les associations n’ont

rien, elles ne peuvent rien pour nous. Mais là où elles nous orientent, nous ne réalisons

rien ». La satisfaction est plus marquée dans les jugements d’autres enquêtés. Ainsi, Dounia

dont la fille, Siham, est inscrite au même centre, déclare être satisfaite des prestations

fournies par celui-ci : « Je suis satisfaite de l’orientation. Lorsqu’on vient ici, on repart avec

l’espoir qu’il y aura une amélioration dans la vie de nos enfants concernant les appareils et la

scolarisation ». La mère d’Ilyass, PSH de jeune âge inscrite à l’association Idmaj de Salé,

reconnaît que celle-ci a été une bouée d’espoir pour son fils : « Jour après jour, je

remarquais que l’état de santé de mon fils s’améliorait. Il apprend à parler français et m’aide

à préparer les repas et cela grâce aux consignes de Badiâ ».

Une troisième catégorie de PSH montre une certaine réserve quant à l’appréciation des

prestations des associations auxquelles elles appartiennent. Certaines d’entre elles se

gardent de les juger ou croient n’avoir pas le droit de les critiquer, mettant en avant que les

structures associatives sont des acteurs bénévoles. Ainsi, un participant à un focus group qui

est membre de l’ADM de Marrakech justifie son satisfaction en ces termes : « En ce qui me

concerne, je suis satisfait, car on ne peut pas demander des comptes à une association qui

Page 77: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

77

fournit des services bénévoles » et, plus explicite encore, « La gratuité des prestations

fournies par l’association ne nous permet de juger personne ». D’autres se réfugient tout

bonnement dans le mutisme qui ne manque pas d’exprimer une certaine insatisfaction, mais

tout aussi leur volonté de préserver le peu qu’ils tirent des associations.

L’on peut résumer les conclusions à tirer des variations constatées dans les appréciations

faites par les PSH enquêtées dans les deux points suivants :

• Les jugements des PSH qui adoptent une attitude critique vis-à-vis des

prestations fournies par les structures associatives ne prennent pas en

considération la nature ou la spécificité, ni ne tiennent en ligne de compte les

limites, de ces prestations. Ce problème de nuance se pose avec plus d’acuité

et de fréquence lorsqu’il s’agit de l’insertion socio-économique des PSH ayant

bénéficié des apprentissages et des formations professionnels dispensés par

ces associations mêmes qu’elles critiquent. Tout se passe dans leur

subconscient comme si les associations les abandonnent à leur sort une fois

terminés l’apprentissage ou la formation.

• Ceux, et surtout celles, parmi les enquêtés qui se déclarent satisfaits des

prestations fournies par les associations se trouvent être dans le cas de

demandeurs auprès de celles-ci des services qui sont plutôt liés à

l’amélioration de l’état de santé, la scolarisation et l’atténuation de l’état de

dépendance physique des PSH, notamment celles qui sont encore en bas âge,

ou à l’obtention de certains avantages matériels ou de certaines informations

utiles concernant les prestations d’autres structures, notamment

institutionnelles.

Nous pouvons conclure qu'au niveau des cinq services phares que doit dispenser

l'association qui œuvre dans ce domaine, les prestations sont limitées, et même la formation

nécessaire à la mise en œuvre de ces prestations est toujours manquante. En plus, les

initiatives tendant à mettre en place des partenariats avec d’autres acteurs concernés,

directement ou indirectement, par l’handicap sont toujours limités. Il faut aussi souligner

que les associations assument également la responsabilité de la non mobilisation des

partenariats établis, ainsi que de la modestie des efforts déployés dans la recherche de

nouveaux partenaires.

Un responsable associatif exprime cette réalité comme suit : "Malheureusement, il n'y a pas

de réseaux entre partenaires. Chacun dans cette localité ne pense qu’à lui-même et à ses

propres besoins, sans se soucier des autres lorsqu'il bénéficie d'aide ou d'assistance de la

part d'un partenaire" (Président de l'AVV).

Page 78: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

78

Conclusion

Vu la nature des données rapportées plus haut, un certain nombre d’effets en découlent

nécessairement. Présentons en, ci-après, les principaux :

- Exception faite de l’AMH, l’AEH, l’AH et CLIO, la plupart des autres structures

étudiées ne disposent pas de services d’accueil, évaluation, information, orientation

et accompagnement tels qu’ils sont conçus, identifiés et définis par HI; ou dans le

meilleur des cas, disposent de services réduits à des prestations simples et

restreintes.

- Plusieurs prestations, en principe afférentes à des services différents, sont en fait

assurées à travers un seul service (par exemple, l’évaluation et l’information

s’effectuent lors de l’accueil).

- Absence de services indépendants à prestations claires.

- Absence d’interconnexion structurée entre les différentes prestations (par exemple,

il n y a pas accompagnement au projet de vie dans presque la totalité des structures).

L’accueil se réduit souvent à la première rencontre avec le personnel de la structure et à

l’inscription. Il se limite à la présentation des pièces nécessaires à l'adhésion et à l'instruction

des dossiers selon les cas. Généralement, l’accueil est assuré par le Président ou un autre

membre du bureau exécutif de l'Association. La majorité des interviewés ont manifesté leur

satisfaction par rapport à cette prestation qui ne demande pas beaucoup d'effort

(préparation des documents, inscription, simplicité des procédures, etc.). Cette satisfaction

revient à leur représentation limitée et très restreinte de la prestation de l'accueil. Nous

devons aussi souligner ici l'absence d'un service ou d'un responsable de l'accueil au niveau

des Associations.

L’évaluation, en tant qu’étape primordiale dans l’approche et la compréhension des besoins

des PSH, et passage obligé vers l’élaboration des autres prestations, est souvent réduite

dans les pratiques associatives quotidiennes à une simple consultation médicale permettant

l’identification du type de handicap. Dans la plupart des Associations, le principe de

l’évaluation est pratiquement absent. Cela est partiellement dû aux carences constatées en

ressources humaines et en infrastructures conséquentes.

Page 79: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

79

L’information se réduit souvent aux formations et apprentissages assurées par la structure.

Elle se limite dans toutes les associations aux informations sur l'association et ses activités,

fournies aux adhérents et aux bénéficiaires. Toutefois, même lorsque ce service

d'information existe au sein de certaines associations, il ne correspond pas aux contenus, à

la qualité et aux modalités requises dans la perspective d’une meilleure performance

communicationnelle. En outre, rares sont les associations qui disposent d'un service

« information » ou d'un responsable spécialisé en la matière. Non moins significatif est le fait

que les informations circulent de manière orale entre les responsables et les bénéficiaires

des prestations de l'association.

L’orientation : Du fait que le diagnostic des situations et des besoins est à la base de

l'orientation, celle-ci est la prolongation de l’évaluation. Seules les associations qui

pratiquent l’évaluation sont en mesure d’orienter les PSH. Elle n’est presque pas inscrite

parmi les pratiques à la fois régulées et flexibles des structures associatives, et n’est presque

jamais appréhendée dans la perspective de l’élaboration du projet de vie. L'orientation

comprend deux volets: orienter vers des structures relevant de l'association elle-même. Un

fait que l’on constate dans les associations disposant de moyens et de structures (Horizon;

AMH). Il ya aussi l'orientation vers les services externes. C’est notamment le cas de

l'association Nour de Berkane qui oriente ses bénéficiaires vers des structures spécialisées

dans la formation des malvoyants, de Kénitra, Nador et surtout Taza où l’on oriente les PSH

vers l'hôpital municipal pour l’obtention de certificats médicaux nécessaires pour la

participation aux tournois et compétitions nationaux et internationaux.

L’accompagnement, tel qu’il est défini et pratiqué par les institutions spécialisées, est quasi

absent dans toutes les associations étudiées. Il se réduit, parfois, au suivi des apprentissages

et des formations. En d’autres cas, il s’effectue sous forme d’accompagnement physique

d’un bénéficiaire vers une structure ou service : "Quand nous allons à l'arrondissement ou à

l'hôpital, nous nous confrontons au clientélisme et à l'exclusion. L’on ne prend pas en

considération notre situation particulière et on ne nous accueille pas bien. Aussi avons-nous

besoin d'être accompagnés" (PSH, AH).

Pour ce qui est de l'accompagnement au sein des structures relevant de l'association, il est

aussi limité : "Toutes les semaines, je rencontre le responsable chargé de mon dossier, mais

rien de neuf ne se concrétise. Le problème ne concerne pas l'accompagnement, mais plutôt

les résultats de cet accompagnement" (PSH, AH).

Quant au Projet de vie, dans les quelques associations où l’on est relativement sensibilisés à

cette notion, il est généralement saisi en tant qu’aboutissement final des formations

assurées par un certain nombre de structures.

.

Page 80: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

80

En ce qui concerne les prestations d’accueil, information, évaluation, orientation et

accompagnement aux associations travaillant avec les PSH, l’on note que l’EN n’est pas

encore sensibilisée à cette approche spécifique aux associations des PSH. Il ne faut

cependant pas perdre de vue que les activités de cet établissement ne s’adressent pas

exclusivement aux associations qui prennent en charge les PSH, mais concernent, en fait,

toutes les associations qui travaillent dans le champ social. En plus, l’appui fourni par l’EN ne

dépend pas seulement des besoins de l’association, mais aussi des moyens dont elle dispose

et du type de prestations qu’elle est censée assurer, de par sa mission, et qui concernent

habituellement aux équipements, à la formation, à l’exonération fiscale et à

l’accompagnement des actions engagées par l’association à travers le suivi et l’évaluation.

Malgré ces contraintes, l’action associative, de par sa nature et ses potentialités de

mobilisation et d’encadrement s’avère l’acteur stratégique le plus habileté à

l’accompagnement des PSH dans leur épanouissement et intégration, à travers la

construction et la réalisation de leurs propres projets de vie.

Chaque personne en situation d’handicap est un cas particulier qui lutte au quotidien contre

l’exclusion économique, la stigmatisation sociale et les obstacles institutionnels. A ce titre,

l’association qui a choisi de l’encadrer et de l’accompagner est appelée, en premier lieu, à

comprendre qu’il ne s’agit plus d’handicapés qui ont besoin d’aide et de soutien

institutionnel et financier, mais d’une personne que ses particularités ont enfermé dans une

situation fragilisante.

L’accompagnement des PSH demande à la société civile de faire un grand effort de

compréhension des nouvelles dimensions de la problématique et de s’organiser en fonction

des nouvelles tâches qui lui sont confiées. Cette évolution passe impérativement par un

grand effort pédagogique d’explication, de formation et d’accompagnement. C’est l’un des

créneaux où le rôle d’HI semble être ‘’stratégique’’ dans la mesure où la mise à niveau du

tissu associatif partenaire passe par une information plus accessible, des formatons plus

adaptées et un soutien et suivi continus.

Les entretiens réalisés ont permis de constater un sérieux problème de coordination et de

gouvernance entre les différents intervenants institutionnels et avec les associations. Les

rôles ne sont pas encore bien définis, les interventions sont ponctuelles, fragmentaires et

verticales. A ce niveau aussi, une action de sensibilisation et de plaidoirie est appelée à être

plus soutenue.

Page 81: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

81

Recommandations

Des constats et analyses précédents, nous avons pu en tirer un certain nombre de

recommandations visant le renforcement des prestations associatives, et partant,

l’amélioration des conditions de vie et de prise en charge des PSH. Ci-après, les

recommandations qui, à notre avis, sont susceptibles d’atteindre cet objectif :

A/ Renforcer l’autonomie des PSH

• L’autonomie économique : qui pourrait être assurée moyennant la formation des

PSH, la promotion des AGR’s, et l’intégration dans la Fonction Publique

conformément à la proportion de 7% que la loi stipule.

• Autonomie institutionnelle : en assurant une pleine implication des PSH dans la

planification, la mise en œuvre et la gestion des activités de l’Association à laquelle

elles adhèrent.

• Autonomie sensori-motrice : à travers l’atteinte d’une autonomie intégrale en termes

de mobilité physique. Celle-ci ne peut être réalisée que par la mise à la disponibilité

des PSH d’un transport adéquat et adapté aux besoins des PSH, des chaises

roulantes, des béquilles, des prothèses, des orthèses…

• Promouvoir l’intervention de l’Etat en vue de faciliter aux PSH l’accès à la fonction

publique, et/ou de les assister à mettre en place des projets rentables qui leur

permettraient de vivre de manière autonome.

B/ Promouvoir la participation sociale

• Assurer l’intégration sociale des PSH en luttant contre les préjugés et les perceptions

stigmatisantes et inhibitrices qui entravent leur participation sociale ;

• Accorder aux PSH toutes leurs chances pour montrer leur vrai potentiel et mener des

activités dont elles peuvent bénéficier ;

• Adopter une approche participative en impliquant les PSH dans toutes les phases de

planification, préparation des décisions, mise en œuvre, gestion, et pérennisation

des activités ;

• Vu que les non handicapés ne comprennent que partiellement les problèmes et les

besoins des PSH, il est vivement recommandé de permettre aux PSH d’accéder aux

postes de pouvoir et de décision. Elles seules peuvent assurer une représentation

totalement légitime et appropriée des autres PSH.

• Afin de cerner les limites et les difficultés des actions associatives dans le domaine de

l’handicap, et d’ouvrir la voie à une éventuelle révision dans les phases à venir, il est

Page 82: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

82

primordial d’assurer, de manière systématique et généralisée, le suivi et l’évaluation

des méthodes de travail utilisées et des résultats atteints.

C/ Promouvoir la spécialisation du travail associatif ciblant les PSH

• Vu que la spécialisation dans un type particulier d’handicap permet de mieux cerner

le domaine d’intervention, de développer l’expertise, le savoir-faire, et donc, le

rendement, il nous paraît primordial d’emprunter cette voie, du moins dans les

régions où le besoin de spécialiste se fait grandement sentir ;

• Au lieu de s’occuper à la fois de l’information, des microcrédits, des chaises

roulantes, des activités culturelles, de la formation professionnelle, etc., il est

recommandé de procéder selon le principe de la spécialisation dans les prestations

offertes en centrant les actions sur un domaine d’intervention bien précis ;

D/ Proposer des exemples concrets de bonnes pratiques

• Promouvoir les activités génératrices de revenus à travers le développement de la

formation professionnelle et l’octroi de microcrédits ;

• Vu que les Associations dont les objectifs et les actions sont, exclusivement, focalisés

sur les PSH, répondent mieux aux besoins de celles-ci que les Associations

polyvalentes, il nous paraît vital que les responsables publics et civiques suivent la

trace de cette bonne pratique et élaborent des stratégies dans ce sens ;

E/ Professionnaliser le travail associatif,

• En développant une culture de l’efficacité, de la spécialisation et de la

responsabilisation du personnel ;

• En garantissant les droits des salariés et en les motivant dans l’exercice de leurs

fonctions ;

• En réglementant les heures de travail ;

• En promouvant le travail en équipes pluridisciplinaires ;

• en ménageant l’équilibre psychologique des agents associatifs,

• En adoptant le principe de l’obligation des résultats ;

• En accordant la primauté à l’approche « droit » sur l’approche « charité ».

• Recruter des professionnels du travail social et de l’éducation : éducateurs,

éducateurs spécialisés, instituteurs spécialisés, assistantes sociales, animateurs

sociaux, assistantes de vie sociale et/scolaire pour PSH, psychologues, etc.

• Recruter des professionnels de soins : Kinésithérapeutes, psychomotriciens,

orthophonistes, ergothérapeutes, orthoptistes, orthoprothésistes, Médecins, etc.

• Recruter des managers et des administratifs : Chefs de projet, administrateurs,

assistantes de direction, comptables, responsables et agents, etc.

Page 83: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

83

• L’on recommande également que les associations travaillant avec les PSH honorent

leurs obligations face à la loi et aux règlements en vigueur : SMIG, contrats de travail

(CDD ou CDI), assurance maladie, CNSS, retraite, en plus du respect des droits des

employés, etc.

• Le personnel employé doit être formé et avoir un profil adéquat aux fonctions qu’il

assume, et ce, pour garantir des prestations de qualité aux PSH et assurer une

gestion scientifique, moderne et efficiente aux associations travaillant avec les PSH ;

• Afin de motiver le personnel, des mesures de supervision, suivi, récompense et

sanction selon les cas, doivent être mises en place ;

• Vu que l’action associative est censée être à but non lucratif, il est vivement

recommandé de renforcer, en parallèle, le volontariat et le bénévolat qui sont à la

base de toutes les actions associatives.

F/ Renforcer les prestations offertes aux PSH

• Promouvoir une prise en charge intégrale et intégrée qui approche la PSH dans sa

globalité. Cela ne peut être possible qu’avec la pluridisciplinarité des intervenants

(éducateur spécialisé, assistante sociale, psychologue, médecin, orthophoniste,

psychomotriciennes…) ;

• Personnaliser l’approche des situations et des besoins des PSH et leur assurer, dans le

respect de leurs spécificités, l’accompagnement nécessaire dans la conception et la

réalisation de leurs propres projets de vie ;

• Elaborer des outils et des mécanismes d’évaluation en vue d’assurer plus de

pertinence, efficacité, efficience et viabilité au travail associatif, et guider davantage

les associations vers la satisfaction des besoins et attentes des PSH ;

• Afin d’assurer des prestations associatives réelles et de meilleure qualité, il est

nécessaire de renforcer l’encadrement du travail associatif ;

G/ Développer le partenariat,

• Afin d’améliorer les conditions de vie des PSH et faciliter leur intégration dans le tissu

social, il est recommandé de développer l’approche partenariale entre les structures

associatives, et entre celles-ci et les structures institutionnelles, publiques et privées ;

• Développer la culture du partenariat et du réseautage en vue de favoriser la

coordination des actions et l’unification des stratégies et d’améliorer la qualité des

prestations ;

• Inciter les associations à une action concertée, conçue de manière ascendante,

répondant aux besoins des PSH, ainsi qu’aux exigences institutionnelles de

l’association et aux lignes de cadrage des bailleurs de fond et des partenaires ;

• Dynamiser les réseaux et coordonner les actions des partenaires et des structures

œuvrant pour l’amélioration de la situation des PSH selon une vision commune et

des buts convergents.

Page 84: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

84

H/ Promouvoir la « bonne gouvernance »

• En respectant la démocratie interne aux niveaux de la structuration des organes, du

partage de l’information, de la gestion, de la prise de décision, des élections aux

différentes instances et assemblées…

• En assurant la transparence dans la pratique administrative, financière, comptable,

décisionnelle, la mise en œuvre des activités, etc.

• En veillant sur la traçabilité et le reporting pour tout ce qui concerne la rédaction des

PV et des rapports, le classement des archives et des correspondances, l’archivage

des projets, etc.

• En règlementant de manière claire et exhaustive le fonctionnement de

l’Association par la mise au point de statuts, de règlements internes, de critères de

sélection, etc.

• En vue de garantir la mise en place d’une gestion moderne, prospective, planifiée,

pertinente, intégrée, durable et évaluable des activités associatives, il est

recommandé de promouvoir la culture de la « gestion par projets » et par « projet

d’établissement ;

• Promouvoir « l’approche territoriale » des besoins et problèmes des PSH en prenant

en considération leurs spécificités locales et les contraintes et les opportunités du

contexte régional sur l’issue des prestations qui leur sont offertes ;

• Faire en sorte que la structuration de l’association et des organes de conception et de

mise en œuvre favorise la communication et la coordination entre les instances

décisionnelles et opératoires, sans toutefois, négliger l’obligation de se concerter, de

communiquer et de communiquer en retour, de manière multidirectionnelle et en

réseaux.

• Prioriser la communication interne, interpersonnelle, institutionnelle, et externe dans

les plans d’action des associations travaillant avec les PSH ;

• Réduire les durées d’attente en traitant rapidement les dossiers des PSH et en

répondant à leurs requêtes dans un délai raisonnable ;

• Assurer un conventionnement pluriannuel entre l’association et le MDSFS avec un

suivi qui pourrait être réalisé par les DAS en vue d’en faire l’évaluation, d’assurer la

qualité des actions, et de mettre en exergue les bonnes pratiques.

I/ Encourager les Associations à s’impliquer davantage dans l’éducation et la formation

• Renforcer les capacités des Associations à développer le secteur clé de l’éducation

spécialisée, à travers l’inclusion scolaire (CLIS) et la création de centres spécialisés

pour répondre aux besoins en éducation, en autonomisation et en scolarisation des

enfants en situation d’handicap ;

• Faire que les PSH puissent bénéficier, selon leurs capacités, de formations

occupationnelles, qualifiantes, ou supérieures, tout en veillant à ce que celles-ci

Page 85: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

85

débouchent sur une insertion socioprofessionnelle selon un projet de vie

personnalisé ;

Page 86: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

86

Annexes

Page 87: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

87

Annexe I

Résultats de l’étude qualitative

1. Résultats obtenus des tentatives de passation des questionnaires

par les Centres d’Appels

Source : Handicap International, Rabat

Page 88: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

88

Les résultats par région furent comme suit :

Répartition des régions économiques selon la proportion de leurs

associations et institutions ayant répondu au questionnaire

Source : Handicap International, Rabat

Une autre question se pose : parmi les répondants, qui des associations et institutions

publiques et médicales a le plus répondu au questionnaire ? Le graphique suivant nous en

donne la réponse :

Page 89: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

89

Source : Handicap International, Rabat

Du total des 27% des répondants, 98% d’entre eux correspond aux associations, mais

seulement 2% correspond aux institutions publiques et médicales.

Page 90: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

2. BASE DE DONNEES DES ASSOCIATIONS

Nom de la structure Adresse de la Structure

Ville région N° ré

gio

n

Nom du Responsable

Q5 - Date de

création

Q6 - Statut juridique de l’organisme gestionnaire

Q7 - Intervent

ion

Association LOUIS BRAILLE pour la protection de la personne non voyante

Avenue 10 mai, Imm. 4 1° étage

1 bis

Tétouan Tanger Tétouan 1 Abdelatif EL GHAZI

30/06/2006 Association Région

Association AL GHARB des sourds muets de Kénitra

Ecole Asmaa Datenitakayn,

rue 45

Kénitra Gharb-Chrarda-Beni Hssen

2 Abdelaziz HARDOUZ

1998 Association Ville

Association Marocaine d'Intégration des Enfants

Handicapés Mentaux (AMINEHAM)

Ecole Al Khanssa Kénitra Gharb-Chrarda-Beni Hssen

2 Mohamed CHEMLAL

2005 Association Région

Association sportive EL KACEMIYA des handicapés et des œuvres sociales

N°4, rue Jamal Abd Enasser Ezaouiya

Sidi Kacem

Gharb-Chrarda-Beni Hssen

2 09/12/2006 Association Région

Association des Parents et Amis des Handicapés

Mentaux de Taza - APAHM

Taza Taza-Al Hoceima-Taounate

3 2002 Institution publique

Région

Association OFOUQ de développement pour les personnes aux besoins

spécifiques

Centre Ofouq, lot. Annour,

BP:122

Taza Taza-Al Hoceima-Taounate

3 Abdelhamid BAKKALI

1999 Association Région

Association SOURIF pour les droits de la personne

handicapée

87, Av. Hajrat Nekour

El Hoceima

Taza-Al Hoceima-Taounate

3 Mohamed EL MORABETY

2005 Association Région

Page 91: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

91

Association Annour des Aveugles

Rue de Fès N79 app 2, 1er étage Hay Harasoui

Berkane L'oriental 4 06/07/2003 Association Ville

Association de soutien des personnes handicapées

boulevard Errachidia beni-tadjit CP 61100

Figuig L'oriental 4 Ali BELGHOUD 23/01/2000 Association Commune

Association Figuig pour les Personnes Handicapées et

leurs Amis

Maison des jeunes - Ksar Zénaga 61000

Figuig L'oriental 4 Omar BOURASSI 1998 Association Région

Association EL MAHABA pour la culture et le

développement

Douar Likhata souffla, la

circonscription rurale de Gafait

Jerrada L'oriental 4 Abdel Aziz DAHMANI

2003 Association Région

Association pour un Demain Meilleur pour les

Handicapés (ADMH)

Hay oulad brahim Lot

Boukhizou Rue 311 N 4

Nador L'oriental 4 M’hamed BOUHAMED

1994 Association Quartier

Association BASMA pour les personnes handicapées

Centre multifonctions, quartier Laadir –

Ouazzane

Ouazzane L'oriental 4 Abdeslam CHIKHI 07/10/2002 Association Ville

Association AL HASSANIA des handicapés

Lotissement Mouhobe, Hay Essaada, rue la colombe, N°45

Oujda L'oriental 4 2004 Association Région

Association Mohammedia pour les personnes

handicapées

Rue, Souk Almghati El

kadim

Tandrara L'oriental 4 Abdel kader AKHLIFI

2002 Association Ville

Association Attaouasole pour personnes aux besoins

spécifiques

7, Bloc B, entrée Sidi Brahim,

route de Séfrou - province de Fès

Fès Fès-Boulmane 5 Naima EL HAOUARI

23/03/2007 Association Région

Page 92: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

92

Association Miroir pour enfant autiste

4, avenue Khalid Ibn Oualid, Bouremana

Fès Fès-Boulmane 5 Saloua HANIF 10/26/2004 Association Région

Forum marocain des sourds BP : 20 Doukkarat

Fès Fès-Boulmane 5 Abdelaziz ARSSI 16/04/2006 Association Tout le Pays

Association SOUK AKDIM pour le développement

Av. Mohammed VI, centre Ait

Ishaq

Khénifra Meknès-Tafilalet

6 Mohammed AHYA 2005 Association Région

Association Tawnza pour le développement

Tounfite centre, cercle de Midelt,

54500

Khénifra Meknès-Tafilalet

6 El Mehdi MENHOU

18/01/2007 Association Région

Hôpital provincial Khenifra hôpital provincial Khenifra

Khénifra Meknès-Tafilalet

6 1994 Institution Publique

Ville

Association AL FATH pour l'aide aux jeunes déficients

auditifs de Meknès

16, rue Congo Meknès Meknès-Tafilalet

6 Farah RACHID 1998 Association Région

Association Club Espoir Sportif des champions

handicapés

Maison des Jeunes Abdelkrim

El Khattabi. Bouaamair -

Meknès

Meknès Meknès-Tafilalet

6 Naima EL MOUTAOUAKEL

24/06/1995 Association Quartier

Association ERRAHIM pour l’insertion des handicapées

moteurs

dar chabab mohammed5 v.n

Meknès Meknès-Tafilalet

6 Ablali Khalid 1992 Association Région

Association les Etoiles d’Or Meknès Meknès-Tafilalet

6 1983 Association Tout le Pays

Association Chemins vers la vie - ASSABIL ILALHAYAT

(ASBL)

10, rue Ouarzazate. Lot: Amercid Midelt

Midelt Meknès-Tafilalet

6 Lahcen KADADA 01/02/2007 Association Ville

Page 93: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

93

Association TIQLIT pour le développement rural et

l’environnement

B.P 162 M’Rirt 54450,

Municipalité M’Rirt- province de Khénifra

M'rit Meknès-Tafilalet

6 Abdellah JAMAL 31/12/2000 Association Région

Association AL WIFAQ des handicapés

Rue 29, n°35, Hay Almassjid Al jaded, centre

social

M'rit Meknès-Tafilalet

6 ÄADI Aziz 05/11/1999 Association Région

Association Al Mostaqbal pour l'éducation et

l'initiation aux besoins spéciaux

Amal 4 Bis N° 157 Commune Yaâcoub El Mansour

Rabat Rabat-Salé-Zemmour-Zaer

7 SERHANE Fatima 10/04/2003 Association Ville

Association alfath du sports pour personnes

handicapées de Khemisset

Maison de la jeunesse 20 aout

Khemisset Rabat-Salé-Zemmour-Zaer

7 13/09/2002 Association Région

Association Jeunes pour jeunes (AJJ)

487, Avenue El Moukawama Hay El jadid B.P: 13 - Tiflet province de

Khemisset

Khemisset Rabat-Salé-Zemmour-Zaer

7 Imad AKKA Octobre 2005

Association Tout le Pays

Association ATAATOF sportif, culturel et social pour les personnes aux besoins spécifiques

31, Bloc TR, cité Araja f Allah,

C.Y.M

Rabat Rabat-Salé-Zemmour-Zaer

7 ezaiir brahim 2005 Association Région

Association Espoir Vaincre les maladies lysosomales au

Maroc (E.V.M.L.M)

Av. Mohamed Triki, Intelak 3, Imm. G, Appt N°

4, Agdal

Rabat Rabat-Salé-Zemmour-Zaer

7 FERERA khalid 2007 Association Tout le Pays

Association Le Cri De La Mouette

33 Rue Akra Quartier Ocean

Rabat Rabat-Salé-Zemmour-Zaer

7 Samir YAACOUBI 2008 Association Région

Page 94: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

94

Association AL IRADA pour les personnes handicapées

B.P: 578 Tabriquet

Salé Rabat-Salé-Zemmour-Zaer

7 Mohamed EL JAOUHARI

23/04/2005 Association Région

Association des Chantiers et Cultures de Salé

Hay Inbiat, rue Ain Touba N° 22

Salé Rabat-Salé-Zemmour-Zaer

7 Abdelwahed BENSAID

2007 Association Quartier

Association El Youssr des enfants aux besoins

spécifiques

Rue, Boussantouf N° 47

Salé Rabat-Salé-Zemmour-Zaer

7 Malika Khchichane

Mars 2005 Association Quartier

Association Ennour pour les enfants IMC

Rue, Mali N° 82, Sidi Moussa

Salé Rabat-Salé-Zemmour-Zaer

7 Sadik SEMLALI 2007 Association Région

Association Handisport ENNASSER

7, rue Yakin. Hay Rachad, Secteur

2

Salé Rabat-Salé-Zemmour-Zaer

7 Salah Eddine LAAROUBI

1998 Association Tout le Pays

Association des personnes handicapées pour le

développement et l'action sociale

Douar El Brataa, Mkam Talaba-

Tifelt Province de Khemisset.

Tifelet Rabat-Salé-Zemmour-Zaer

7 rachid el bakraoui 2004 Association Quartier

Association Collectif Autisme Maroc

Résidence Al Hizame Al

Akhdar, Imm.15 Appt. 2 Hay El

Fath

Rabat Rabat-Salé-Zemmour-Zaer

7 Amina MAAD 2006 Association Tout le Pays

Association AL HADAF pour les personnes handicapées

BP: 15346, Casablanca principale

Casablanca

Grand Casablanca

8 Abderrazak Touka 09/11/1999 Association Ville

Page 95: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

95

Association anouar hay mohammadi des personnes

handicapés

Casablanca

Grand Casablanca

8 1989 Association Tout le Pays

Association Attakafoul pour la Solidarité avec

l’Handicapé

Maison la jeunesse Sidi

Moumen

Casablanca

Grand Casablanca

8 mohamed el alwa 07/07/1997 Association Quartier

Association Marocaine de développement et de

formation

Amal 4, rue 53, N° 2 Sidi Bernoussi

Casablanca

Grand Casablanca

8 Meryem ADNANE 2007 Association Tout le Pays

Association Sidi Abderrahman - Hay Ould

Jmel

77, Douar Ould Jmel Sidi

Abderrahman

Casablanca

Grand Casablanca

8 Tarik JMEL 2000 Association Quartier

Association Almounakh pour le sport et le

développement

Maison des jeunes Ain Harrouda -

Mohammedia

Mohammedia

Grand Casablanca

8 Ahmed KIMISS 2005 Association Région

Association Alhadaf pour les personnes mal et non

voyantes

BP: 15346 Casablanca principale

Casablanca

Grand Casablanca

8 Abderrazak TOUKA

09/11/1998 Association Tout le Pays

Association provinciale des Amis des Handicapés d'El

Jadida (APAHJ)

2 Rue saadiyine El Jadida Doukhala-Abda 10 JANOU 07/05/2005 Association Tout le Pays

Association Marocaine des Enfants Sourds du Sud

(AMESS)

Maison du sourd 10, rue de la Mecque, ville

nouvelle

Safi Doukhala-Abda 10 Najib BENSSOUDA

1991 Association Ville

Association ASSADAKA des personnes handicapées

Av. Tarik Ben Ziad. Derb Ben Ayad BP: 63

Chefchaouen

Marrakech-Tensift-Al

Haouz

11 Mohammed Ben Khajjou

16/02/1996 Association Région

Page 96: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

96

Association Timzgadiwine de développement et de

solidarité

Souk Khmiss Timzgadiwine

Damsira Imintanout Chichawa

Chichawa Marrakech-Tensift-Al

Haouz

11 2006 Association Région

Association ACHABAB de la culture et de

développement

B.P 1735, Hay El Mohamadi Marrakech

Marrakech

Marrakech-Tensift-Al

Haouz

11 Abdel ghani BAKHACH

2007 Association Ville

Association de Partenariat pour Personnes Handicapées

Douar Agadir Sebai

Marrakech

Marrakech-Tensift-Al

Haouz

11 Rachid AMAI 2000 Association Ville

Association Défi Sportif de Marrakech

Saada I N° 21. Bloc 21. M'Hamid

Marrakech

Marrakech-Tensift-Al

Haouz

11 Adel RAJA 1997 Association Région

Association des Parents d’Enfants Autistes de Marrakech (A.P.E.A.M)

29 rue Yougoslavie 2eme étage

gueliz

Marrakech

Marrakech-Tensift-Al

Haouz

11 19/02/2005 Association Région

Association ENNASSR AL HASSANI pour handicapés

physiques

243, rue M’Touga, Lot Tassultant

Marrakech

Marrakech-Tensift-Al

Haouz

11 Abdel Ali GAMANI 1993 Association Région

Association ENNASSR AL HASSANI pour handicapés

physiques

243, rue M’Touga, Lot Tassultant

Marrakech

Marrakech-Tensift-Al

Haouz

11 Abdel Ali GAMANI 1993 Association Région

Association ENNASSR AL HASSANI pour handicapés

physiques

243, rue M’Touga, Lot Tassultant

Marrakech

Marrakech-Tensift-Al

Haouz

11 Abdel Ali GAMANI 1993 Association Région

Page 97: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

97

Association AL KHAIR des personnes aux besoins

spécifiques

Hay Ennahda, municipalité de Chichaoua à côté de la pharmacie

Achifaâ

Chichawa Marrakech-Tensift-Al

Haouz

11 Mohamed EDGHOUGHI

29/08/2006 Association Région

Association Al Karama pour la formation et l'insertion des personnes aux besoins spécifiques de ZAOUIYAT

CHEIKH.

189 Tasslaft, Zaouiat Cheikh

Beni Mellal

Tadla-Azilal 12 Lhcen EL ÄARBAOUI

1999 Association Région

Association des Personnes Handicapées (APH) de

Kasba Tadla

170 Bloc 2 Hay el amal 23350

Kasbat Tadla

Tadla-Azilal 12 Hacham Abdelmjid

25/03/1974 Association Tout le Pays

Association Nationale des handicapés de Dcheira

Rue 502 N°12 Amougay Dcheira

Agadir Sous-Massa-Draa 13 Zitouni Mohamed Association Région

Association Almostakbal des handicapés

Quartier Soukna et Taamir, Rue

Tarfaya

Tantan Sous-Massa-Draa 13 Rachid FOULILE 14/10/2004 Association Région

Association A.E.H Agadir Sous-Massa-Draa 13 Houssein ISTAR 1998 Association Région

Association Al Amal de développement et des

handicapés

Maison des jeunes Hay

Hassani BP3397 Talborjt Agadir

Agadir Sous-Massa-Draa 13 Ahmed BOUKOUS 1987 Association Région

Association Al HANANA pour les personnes handicapées

512, Belfaâ 80250 Chtouka

Aït Baha

Agadir Sous-Massa-Draa 13 ASLAOUI LAHOUSSINE

26/08/2006 Association Région

Association Alwahda des handicapés Jorf

Rue 101 N°5 bis Jorf Inezgane

Agadir Sous-Massa-Draa 13 Abderahim Rabib 22/04/1996 Association Région

Page 98: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

98

Association Chems des autistes

Ecole Ibn Batouta

Amsernat Agadir

Agadir Sous-Massa-Draa 13 nassima aboussouire

24/08/2007 Association Ville

Association main dans la main pour le sport des personnes handicapées

Cité Al Wifaq 1 Ben Sergaou

Agadir Sous-Massa-Draa 13 Noureddine EL MALKI

2006 Association Région

Association Errahma des handicapés

Hay Kasbat Tahar Lamzar Ait

Melloul

Ait Melloul

Sous-Massa-Draa 13 Toufik El houri 2006 Association Quartier

Association Errahma des handicapés

Hay Kasbat Tahar Lamzar Ait

Melloul

Ait Melloul

Sous-Massa-Draa 13 Toufik El houri 2006 Association Quartier

Association Asays pour le sport des handicapés

Inezgane

N° 11, Rue Zoubeir Ben Al Awam ERAC Inezgane

Inzegane Sous-Massa-Draa 13 mbarek elhadouch

2004 Association Ville

Association Essalam pour l’insertion des handicapés

Rue 839, N 4 Tarrast

Inzegane Sous-Massa-Draa 13 Amdah Mounir 01/01/2006 Association Région

Association ACHOUROUK pour sourds et malentendants

Av. Annasr complexe

associatif BP : 462

Ouarzazate

Sous-Massa-Draa 13 El Houcine IBAACHEN

29/06/1999 Association Tout le Pays

Association DADES des personnes handicapées

Douar Emzailen. Boumalne Dades

Ouarzazate

Sous-Massa-Draa 13 Mohamed ABOUSAID

2008 Association Région

Association DADES des personnes handicapées

Douar Emzailen. Boumalne Dades

Province de Ouarzazate

Ouarzazate

Sous-Massa-Draa 13 Mohamed ABOUSAID

2002 Association Région

Page 99: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

99

Association Albasma pour l’intégration scolaire des Autistes Ouled Teima

Centre Ouled Teima

Taroudant

Sous-Massa-Draa 13 Rachid Agnaou 01/09/2009 Association Quartier

Association Al Amal pour handicapés

Avenue Mohamed V. BP:

240

Tata Sous-Massa-Draa 13 Otmane MISSOU 27/12/1998 Association Région

Association HAY CHOUHADA pour la

solidarité et le développement

Akka Centre 84050, Aka -

province de Tata

Tata Sous-Massa-Draa 13 Said BAYA Juin 2005 Association Quartier

Association TIWIZI pour la culture et l’action

humanitaire

Douar Imi Ougadir

Famelhisn 84100 province de Tata

Tata Sous-Massa-Draa 13 Ali Akdim 13/04/2003 Association Tous le Pays

Association des Personnes Handicapées de Zagoura

(APHZ)

Lotissement Draâ 1 B.P: 14

Zagoura Sous-Massa-Draa 13 LAHROUMI Abdellah

28/09/1998 Association Région

Association IGUIDAR Avenue Hassan II BP : 157

Taghejijt , 81150

Guelmim Guelmim-Es Smara (inclut une partie du

Sahara occidental, la province d'Es

Smara)

14 Said ZAOUI 15/11/2006 Association Région

Association OUZGANE pour le développement

Douar OUZGANE, commune de

Tagant

Guelmim Guelmim-Es Smara (inclut une partie du

Sahara occidental, la province d'Es

Smara)

14 Abdelaziz OUAZANI

02/11/2006 Association Région

Page 100: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

100

Association tahadi Handicape guelmim bab

sahara

Boulevard 18 novembre bloc 8 N°22 guelmim bab sahara

Guelmim Guelmim-Es Smara (inclut une partie du

Sahara occidental, la province d'Es

Smara)

14 15/12/2005 Association Région

Association TAMOUNT de développement

Rue, Adeblahamou,

B.P: 217, Taghjijt - 81150

Guelmim Guelmim-Es Smara (inclut une partie du

Sahara occidental, la province d'Es

Smara)

14 Mohamed Boutchkil

2007 Association Région

Hôpital provincial Essmara Hôpital provincial Essmara

Guelmim Guelmim-Es Smara (inclut une partie du

Sahara occidental, la province d'Es

Smara)

14 1989 Institution Publique

Ville

Amal Handicap rue jadid el menzel province

de sefrou

Séfrou Laâyoune-Boujdour-Sakia

el Hamra (inclut une

partie du Sahara occidental et la ville de Tarfaya

et sa région)

15 Rachid MELLAHI 01/06/2007 Association Région

Page 101: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

101

Altahadi pour le développement et l’insertion

des Handicapés

Hay aljadid Tarfaya 70050

Terfaya Laâyoune-Boujdour-Sakia

el Hamra (inclut une

partie du Sahara occidental et la ville de Tarfaya

et sa région)

15 Elbah ESSALEK 2004 Association Région

Page 102: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

3. STRUCTURES ANALYSEES (ETUDES QUALITATIVES)

REGION VILLE STRUCTURE MAIL

Gharb-Chrarda-Beni Hssen Kénitra

Association AL GHARB des sourds muets de Kénitra

[email protected]

Gharb-Chrarda-Beni Hssen Sidi Kacem

Association sportive EL

KACEMIYA des handicapés et des œuvres sociales

[email protected]

Taza-Al Hoceima-Taounate

Taza

Association des Parents et Amis des Handicapés

Mentaux de Taza - APAHM

[email protected]

Taza-Al Hoceima-Taounate

El Houceima

Association SOURIF pour les

droits de la personne handicapée

[email protected]

L'oriental Berkane Association annour

des aveugles

L'oriental Jerrada

Association EL MAHABA pour la

culture et le développement

[email protected]

L'oriental Oujda Association AL HASSANIA des handicapés

[email protected]

Meknès-Tafilalet Midelt

Association Chemins vers la vie

- ASSABIL ILALHAYAT (ASBL)

[email protected]

Meknès-Tafilalet M'rit

Association TIQLIT pour le

développement rural et

l’environnement

[email protected]

Meknès-Tafilalet Khénifra Association Tawnza

pour le développement

[email protected]

Page 103: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

103

REGION VILLE STRUCTURE MAIL

Rabat-Salé-Zemmour-Zaer Khemisset

Association Jeunes pour Jeunes (AJJ)

[email protected]

Rabat-Salé-Zemmour-Zaer Salé

Association des Chantiers et

Cultures de Salé [email protected]

Rabat-Salé-Zemmour-Zaer Rabat

Association Collectif Autisme

Maroc [email protected]

Grand Casablanca Casablanca

Association Attakafoul pour la Solidarité avec l’Handicapé

[email protected]

Grand Casablanca Casablanca

Association Marocaine de

développement et de formation

[email protected]

Grand Casablanca Casablanca

Association Alhadaf pour les personnes

mal et non voyantes

[email protected]

Marrakech-Tensift-Al Haouz Marrakech

Association Défi Sportif de Marrakech

[email protected]

Tadla-Azilal Beni Mellal

Association Al Karama pour la formation et l'insertion des personnes aux besoins spécifiques de ZAOUIYAT CHEIKH.

[email protected]

Sous-Massa-Draa Agadir Association A.E.H [email protected]

Sous-Massa-Draa Agadir

Association Al HANANA pour les personnes handicapées

[email protected]

Sous-Massa-Draa Ouarzazate Association DADES des personnes handicapées

[email protected]

Sous-Massa-Draa Ouarzazate Association Horizon

Page 104: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

104

REGION VILLE STRUCTURE MAIL

Guelmim-Es Smara Guelmim

Association TAMOUNT de développement

[email protected]

Guelmim-Es Smara Tata Association Al Amal [email protected]

Guelmim-Es Smara Guelmim Association Iguidar [email protected]

Page 105: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

105

4. TYPES D’HANDICAP PRIS EN CHARGE

Page 106: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

106

Page 107: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

107

1. PRESTATIONS OFFERTES PAR LES ASSOCIATIONS (PAR REGION)

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108

Page 109: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

109

ANNEXE II

1. Guide d’animation des Focus Group

Introduction (5 minutes)

(- Présentation des objectifs de l’étude et explication de méthodologie d’animation)

*Consignes à l’adresse de l’animateur L'animateur doit guider le groupe s’il veut s'assurer du

contenu le plus pertinent possible par rapport aux objectifs de la recherche, qui reflète en profondeur

les opinions et les sentiments relatifs au contexte particulier de chacun des participants

Deux niveaux doivent préoccuper l'animateur:

• Le contenu (tâche)

• La relation - aspects socio affectifs / climat

(extrait document méthodologique à destination des étudiants de la faculté Mohamed V, p.48)

Premier axe : Parcours et expériences personnels (30 minutes)

1. Comment chacun d’entre vous a pris connaissance de l’existence de cette structure et dans quel contexte?

Relances :

- Sources formels (dépliants, affiches, médias, campagne de sensibilisation, enseignants, autorités locales, élus, autres associations, etc.

- Sources personnels (amis, parents, voisins, etc.)

2. Dans quelles conditions s’est effectué votre premier contact avec cette structure ?

Relances :

- Les raisons précises du recours à cette structure (information, soins, appareillage, aide financière, résolution d’un problème, formation, soutien mutuel, intermédiation, résolution d’un conflit, etc.)

*Consignes à l’adresse de l’animateur : Encouragez les participants à donner le maximum de détails,

Page 110: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

110

à réagir et à comparer entre leurs différents parcours, et selon le type de l’handicap.

Deuxième axe : Evaluation des prestations de la structure (60 minutes)

3. Quelles sont les démarches que chacun d’entre vous a accomplies avant d’être pris en charge par la structure ?

Relances :

- La nature et la durée des démarches ainsi que les éventuels problèmes rencontrés ;

- Les conditions d’accueil et la qualité de la communication avec le personnel/ les bénévoles chargés du premier accueil

4. Est-ce que les conditions d’accueil répondaient à vos attentes et besoins ?

Relances :

- Les premières impressions sur la compétence du personnel chargé de l’accueil

- Le degré de disponibilité du personnel et de la qualité de son écoute

- Le degré de connaissance de la nature des besoins liées à votre situation par le personnel chargé de l’accueil

- L’emplacement des locaux et leur accessibilité, l’adéquation des locaux aux exigences de

Page 111: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

111

mobilité et de confidentialité.

*Consignes à l’adresse de l’animateur : Mettre à profit les données de la grille d’observation

afin de rendre les questions plus ‘’pertinentes’’ pour les participants et personnaliser les

questions, selon les types de l’handicap constatés chez les participants.

5. Comment s’est déroulée l’évaluation de vos situations ?

Relances :

- Délais d’attente et lieu de l’évaluation

- Compétence du personnel et qualité de l’évaluation

- Degré de prise en considération des spécificités de chaque cas.

6. Estimez-vous que les informations données par la structure sont claires ?

Relances :

- Nature des informations reçues

- Le degré de clarté de l’information

- L’utilité pratique des informations reçues dans les domaines médicaux et professionnels

*Consignes à l’adresse de l’animateur : Demandez aux participants de donner des exemples de

l’information reçue et vérifier si la même information est comprise de la même manière chez les

participants qui partagent la même situation d’handicap. Incitez les participants à donner des

exemples précis de l’utilité des informations reçues dans leur vie quotidienne.

7. Avez-vous été orientés vers un/des services(s) propre(s) à la structure, ou faisant partie d’une

extra-structure ? Lesquels ?

Page 112: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

112

Relances :

- Comment la décision a-t- elle été prise ? - Considérations prises en compte dans l’orientation ? - Jugement à propos de la pertinence de l’orientation ? - Appréciation de la qualité des services du partenaire ?

8. Pouvez-vous décrire l’accompagnement dont vous bénéficiez au sein de la structure ?

Explorations :

- Domaines exacts où se produit cet accompagnement ? - En quoi est-il constant ? inexistant ? proche ? distant ? - Nombre d’interlocuteurs suivant votre dossier ? - Etes-vous satisfait de cet accompagnement ? Pourquoi ?

9. Est-ce que l’accompagnement a pris en considération

- Votre intimité ? Comment ? - La spécificité de votre handicap ? - L’évolution de votre situation ? Comment ? - Votre projet de vie ? Comment ?

10. Globalement, est-vous satisfait ou insatisfait des services rendus par la structure ?

Relances :

- Motifs de satisfaction ? Facilités ? Soutien ? - Motifs d’insatisfaction ? Difficultés ?

11. Comment pourrait-on, à votre avis, améliorer les prestations de la structure ?

12. Faire un résumé en 3 mn de ce qui a été dit tout au long du focus groupe, puis poser la

question suivante :

Etes-vous d’accord sur le contenu de ce résumé ?

13. Y a-t-il, à votre avis, une question importante que nous avons oublié de poser ? Laquelle ?

Page 113: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

113

2. Guides d’entretiens

2.1 GUIDE D’ENTRETIENS RESPONSABLES INSTITUTIONNELS

1) Choix des structures financées

� Quel type de structures est privilégié dans l’octroi des financements ?

� Quel type de projets ?

� Quels critères sont mis en avant ?

� Financez-vous beaucoup d’associations ?

� Pourquoi ces structures?

� Certaines associations sont-elles « incontournables » ? Pourquoi ?

2) Attentes à l’égard du partenariat � Qu’attendez-vous d’un tel partenariat ?

� Dans quelle perspective travaillez-vous avec les structures?

� Apport pour les structures?

� Pour l’institution qui finance ?

3) Conditions d’élaboration et de déroulement � Beaucoup de rencontres au préalable ?

� Importance de la négociation ?

� Marge de manœuvre association ?

� Est-ce que vous leur imposez des choses ?

4) Bilan partenariat/ Conditions d’évaluation � Satisfaction à l’égard du partenariat ?

� Quel bilan en tirez-vous ?

� Financements reconduits ?

� Comment sont évaluées les actions financées ?

� Importance de l’évaluation dans reconduction du financement

Page 114: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

114

2.2 Guide d’entretiens responsables secteurs

1) Signalétique

� Présentation responsable :

Age, formation, parcours professionnel, parcours de « militant » (engagement syndical,

politique) etc.

� Présentation de la structure :

- Nombre de salariés ; - Activités ; - Année de création ; - Pourquoi elle a été créée (à quels besoins cela répondait ?) - Sous l’impulsion de qui ?

2) Les liens avec les autres associations

� Quelles sont vos relations avec les autres associations ?

� En quoi vos activités s’inscrivent bien dans les valeurs et les missions du PAPS ?

� Est-ce que vous vous reconnaissez dans les valeurs du PAPS?

3) Déroulement du partenariat � Comment se passe son élaboration ?

� Est-ce que vous rencontrez souvent vos partenaires lors de réunions? (réunions préalables

etc.…)

� Quelles sont les procédures à suivre pour acquérir des financements (pièces à fournir etc.)

Sont-elles compliquées ?

Page 115: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

115

� Est-ce que les pouvoirs publics vous imposent des choses dans la mise en place de vos

actions ? (Co-construction ou plutôt une imposition unilatérale de vos actions = public,

durée, modalités)

Page 116: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

116

2.3 Guide d’entretiens fondateurs

1) Parcours personnel

� Age

� Formation

� Parcours professionnel

� Parcours militant (engagement syndical, politique, associatif)

� Première rencontre avec la structure

2) Historique de la structure

� Insertion dans le tissu local

- perception par les acteurs locaux ?

- relations avec autres structures d’aide aux PSH ? les collectivités locales ? le tissu

associatif local ?

� Évolution des relations avec les pouvoirs publics ?

- à quel moment rapprochement ? ou éloignement ? - pourquoi ?

3) la structure aujourd’hui ? � Les défis à relever ?

� L’état de ses relations avec les pouvoirs publics ?

� L’état de ses valeurs, de son projet ?

Page 117: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

117

2.4 Guide d’entretien salariés/ engagement

1) Parcours personnel � Age

� Formation

� Parcours professionnel

� Parcours militant (engagement syndical, politique, associatif)

� Première rencontre avec la structure

2) Pourquoi cette structure ?

� Choix ou concours de circonstances ?

3) Pourquoi avoir choisi ce métier ?

� Qu’est-ce que tu recherches dans ton travail ?

� Satisfactions au niveau personnel ?

4) Implication

� Est-ce que ton travail empiète dans ta vie privée ?

� Qu’il déborde de ton temps de travail ?

5) Valeurs de la structure

� Est-ce que tu te reconnais dans les valeurs de cette structure?

� En quoi les projets que tu défens s’inscrivent bien dans les valeurs de la structure?

6) Satisfaction des relations

Page 118: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

118

� Hiérarchie ? Responsables ? Autres salariés ?

� Est-ce que tu te sens impliqué dans l’élaboration de projets ? Tenu au courant

Page 119: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

119

3. QUESTIONNAIRE

A. STRUCTURES :

1) Nom de la structure :

2) Adresse :

3) Région :

4) Localité (commune….) :

5) À quelle date a été créé le service ?

6) Quel est le statut juridique de l’organisme gestionnaire?

Association

Institution publique

Autre : précisez

7) Intervenez-vous sur :

Un quartier

Regroupement de quartiers

Une ville ou une commune

Une agglomération

Un département

Une région

Une autre aire géographique, précisez :

8) A qui s’adresse t-elle ?

Aux personnes en situation de handicap Enfants Jeunes Adultes

Aux professionnels du sanitaire Aux décideurs

Aux familles des personnes handicapées Aux professionnels du social

9) Pour quels types de handicap ?

Handicap Physique Handicap visuel

Page 120: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

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Handicap mental Handicap auditif

10) Quelles sont les missions de votre service?

Soutien administratif Aides matériels (transport, tricycle)

Scolarité Aides médicales (achat médicaments)

Formation Aides financières

Aides techniques

B. SERVICES :

Accueil

11) Disposez vous d’un guichet d’accueil ? Oui Non

12) La personne chargé de l’accueil est elle :

Un travailleur social Un(e) secrétaire Un bénévole

13) Est il chargé :

De traiter le dossier lui-même De diriger vers d’autres personnes dans les services

14) Remplissez vous :

Une fiche de renseignement ? Oui Non

Une fiche de liaison pour chaque personne ? Oui Non

15) Disposez-vous :

D’un logiciel de gestion d’enregistrement des adhérents D’un document papier

Information

16) Donner vous l’information oralement ? Oui Non

17) Fournissez vous un guide d'information sur l'offre de services hors de la structure?

Oui Non

18) Renseignez vous les personnes sur les services existant dans la structure ? Oui Non

Page 121: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

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19) Mettez vous de la documentation à disposition des personnes ? Oui non

20) Les aidez vous à comprendre ces documents ? Oui non

Evaluation

21) Sur quoi porte l’évaluation des demandes des besoins des personnes :

Médicales Aides matérielles Scolaires Aides financières

Emploi Formation professionnelle Sociales Aides techniques

22) Prenez vous en compte sa situation familiale ? Oui non

23) De quels outils d’appréciations des demandes et des besoins disposez vous ?

Dossier Fiche d’évaluation

Grilles d’analyse Fiche d’entretien

24) Qui est chargé de la connaissance des demandes et besoins de la personne et de son

environnement ? (Cochez tous les professionnels concernés)

Éducateurs spécialisés Psychologues Psychiatres

Assistantes sociales Infirmiers Bénévoles

Médecins Ergothérapeutes Orthophonistes

25) Faites vous des visites a domiciles systématiquement ? Oui Non

Orientation

26) Déclinez vous la demande de la personne handicapée par ordre de priorité ? Oui Non

27) Dirigez vous les personnes ;

Vers des services sociaux ? Oui Non

Vers des services scolaire ? Oui Non

Vers des services administratif ? Oui Non

Vers des services de formation ? Oui Non

Page 122: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

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Vers des services médicaux ? Oui Non

Vers des entreprises ? Oui No

Accompagnement

28) Élaborez vous un projet personnel d’accompagnement avec la personne handicapée ?

Oui Non

Dans quels domaines :

Médicales D’aides matérielles Scolaires D’aides financières

D’emploi De formation professionnelle Sociales D’aides techniques

29) Effectuez vous un suivi régulier dans la réalisation du projet de la personne handicapée ?

Oui Non

30) De quels outils disposez vous pour ce suivi ?

Dossier Grille d’évaluation Fiche de suivi Autres, précisez……………………..

31) Sur quelle temporalité s’effectue le suivi?

Mensuelle Trimestrielle Biannuelle Autres, précisez…………………………….

32) A la demande de quelles personnes s’effectue ce suivi ?

De la personne en situation de handicap

De la famille de la personne handicapée

A l'initiative du service (référent de la personne handicapée, professionnel intervenant dans le

service…)

A la demande des intervenants auprès de la personne (médecin, travailleurs sociaux...)

C. ASPECTS FINANCIERS DE LA STRUCTURE :

33) Qui participe au financement du/des service/s ?

Page 123: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

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Subventions institutionnelles (Etats, Collectivités territoriales)

Mécénat

Fond privé

Autres précisez…………………………………………………………………………

34) Existe t-il une comptabilité ? Oui non

35) Combien de dossier traitez-vous par an ?

36) Combien de dossier ont été élaborés avec un plan d’aide ?

37) Combien de nouveaux dossiers ont été pris en charge cette année ?

38) Durant l’année 2009, quelle a été l'activité de service ? Nombres

Plan d'aide médical/paramédical

Plan d'aide scolaire

Plan d'aide de formation professionnelle

Plan d'aide d’emploi

Plan d'aide financier

D. OUTILS DE COMMUNICATION ET PARTENARIATS :

39) Existe t-il des supports de communication propres à la structure ?

Plaquettes d’informations

Évènements ou opérations médiatisés

Participation à des colloques

Publicité dans des magasines spécialisées

Page 124: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

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Autres, précisez………………………………………………………………………..

40) Existe t-il des actions de partenariats avec?

Association de personnes en situation de handicap

Services médicaux

Services sociaux

Services sportifs

Associations culturelles

Participation à un collectif de personnes en situation de handicap

Autre, précisez…………………………………………………………………………

41) Avez-vous des observations ou des remarques particulières ?

42) Y a t il dans vos activités et réflexions des aspects qui échappent à ce questionnaire ?

Page 125: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

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4. Croquis et schémas de quelques locaux des associations

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Page 127: Rapport état des lieux des service de proximité sur le territoire du MAROC

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Association Al Hassania (Oujda)