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Constituée depuis le 27 février 2013, la commission d'enquête sur l'efficacité de la lutte contre le dopage a pour objectif de dresser un état des lieux précis et circonstancié des pratiques dopantes et des politiques publiques en matière de lutte contre ce phénomène, et de dégager des propositions pour en renforcer l’efficacité. Elle rend son rapport le 24 juillet.
Citation preview
LUTTE CONTRE LE DOPAGE : AVOIR UNE LONGUEUR D'AVANCE
Commission d'enquête sur l'efficacité de la lutte contre le dopage. 24 / 07 / 2013
5 DÉPLACEMENTS
2 TABLES RONDES
18 DISCIPLINES SPORTIVES ENTENDUES
138PERSONNES ENTENDUES
60PROPOSITIONS RÉDIGÉES
LES AUDITIONSDE LA COMMISSION D'ENQUÊTE
RÉPARTITION PAR CATÉGORIES PROFESSIONNELLES
RÉPARTITION PAR DISCIPLINES DES SPORTIFSOU ANCIENS SPORTIFS
63AUDITIONS
70HEURES
D’AUDITIONS
PRÈS DE
86PERSONNES
AUDITIONNÉES *
DONT 7 PERSONNESÉTRANGÈRES ET 11 REÇUES À HUIS CLOS
* les personnes auditionnées sont officiellement reçues au Sénat par la commission et prêtent serment pour garantir la vérité de leur témoignage.
57
11 11
15
31
23
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22%
4%
9%4% 4% 4%
4%
22%
5%
5%
CYCLISME
BIATHLON
BASKET BALL
ATHLÉTISME
TENNIS
RUGBY
PATINAGE
NATATION
JUDO
HANDISPORT
FOOTBALL
ESCRIME
SKI
21MEMBRES
Jean - François Humbert ( UMP - Doubs ), Président
Jean - Jacques Lozach ( Soc - Creuse ), Rapporteur
1. CONNAÎTRE
De 1 à 2 % des contrôles sont positifs au plan mondial.
Plus de 59 % des substances dopantes décelées sont des agents anabolisants.
CHIFFRES-CLÉS CITATION
À la ligue majeure de baseball
américaine pour avoir mené
un travail d’investigation très
approfondi sur le recours au
dopage dans ce sport dans le
cadre du rapport Mitchell.
MÉDAILLE
À l’Union cycliste
internationale ( UCI ) pour
avoir finalement renoncé
à mettre en place
une commission
« vérité et réconciliation ».
CARTON
Les statistiques sous-évaluent l’ampleur des pratiques dopantes dans le sport, notamment
parce que la mise au point des méthodes de détection a toujours un temps de retard
sur l’apparition de nouvelles substances ou l’ingéniosité des protocoles de dopage.
Plus généralement, la loi du silence à laquelle se heurte la lutte contre le dopage a des
conséquences particulièrement néfastes : difficile recherche de la preuve, tentatives
d’intimidation, manque de crédibilité du monde sportif quant à sa capacité d’autorégula-
tion, déni sociétal généralisé, mise en péril du travail d’information et de pédagogie…
ENJEUX
Encourager une libération de la parole et mettre fin au climat de suspicion préjudiciable
au monde sportif : tels sont les objectifs que devrait poursuivre une commission « vérité
et réconciliation » chargée de lever le voile sur les pratiques dopantes actuelles et passées.
Il s’agit d’améliorer l’état des connaissances à la fois sur les pratiques dopantes
et sur les risques sanitaires encourus.
PROPOSITIONS
Les nouveaux visages du dopage aujourd’hui, ce sont des molécules qui n’ont pas encore fait l’objet
d’une mise sur le marché ou qui sont directement conçus pour le dopage, tels que l’ACE-031, ou encore
la follistatine chez les bodybuilders.
Au niveau mondial, 3,16 % des résultats des contrôles étaient anormaux chez les haltérophiles en 2011.
D’autres sports comme le curling ( 3,4 % ) ou le tir à l’arc ( 1,47 % ) ne sont cependant pas à l’abri du dopage.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Lutte contre le dopage : avoir une longueur d'avance Page 2
[ Proposition n°1 ] Une commission « vérité et réconciliation » sous l’égide du mouvement sportif
[ Proposition n°7 ] Financer des études épidémiologiques
Les effets désastreux de la loi du silence ont été soulignés aux États-Unis par le rapport
Mitchell relatif à la ligue majeure de baseball : « la faillite collective à reconnaître le
problème du dopage lorsqu’il est apparu et à le traiter dès cet instant a favorisé le dév-
eloppement d’un environnement où le recours aux substances interdites s’est banalisé ».
À L’ÉTRANGER
« Actuellement, lorsqu’on
effectue un contrôle
à 6 heures du matin,
on entend toutes les chasses
d’eau fonctionner et on ne
recueille jamais la première
miction, alors que c’est celle
qui nous intéresse ! Certains
sportifs sortent même de
leur chambre avec un coton
à l’avant-bras ! ».
( Jean-Pierre Verdy, directeur
du département des contrôles
de l’AFLD )
2. PRÉVENIR
1,7 million d’euros était alloué au ministère des sports en 2012 pour assurer la mission
de prévention du dopage que le code du sport confie à l’État.
24 antennes médicales de prévention du dopage ( AMPD ) concourent, avec les commissions
régionales de prévention et de lutte contre le dopage, à la prévention du dopage en France.
CHIFFRES-CLÉS CITATION
Aux salles de fitness et clubs
de remise en forme qui
ne prennent pas leurs
responsabilités dans la
prévention du dopage
et la mise en garde contre
les risques sanitaires graves
liés à la prise de produits
dopants.
CARTON
La politique actuelle de prévention du dopage apparaît à la fois trop peu dynamique et
mal ciblée. Les outils existants sont en outre faiblement mobilisés et leur mise en œuvre
insuffisamment coordonnée.
De plus, la mission de prévention subit les contraintes imposées par le modèle
économique du sport, auquel elle n’a pas su s’adapter : rythme de compétition de plus
en plus soutenu, forte pression exercée sur les sportifs.
ENJEUX
Le ministère des sports, en charge de la prévention depuis 2005,
n’a pas su dégager des lignes directrices pertinentes ou des outils efficaces. Il faut donc
redonner à l’AFLD la compétence en matière de prévention, en la chargeant notamment
de la coordination des politiques régionales et de l’animation des antennes médicales.
Conjuguée à l’augmentation du temps de jeu effectif, l’accroissement de l’intensité des
calendriers sportifs contribue à créer des conditions favorables au développement du
dopage. Cette situation appelle l’instauration d’une procédure de validation des calendri-
ers sportifs par le ministère sur la base des risques pesant sur la santé des sportifs.
PROPOSITIONS
« Écoute dopage »
( 0800 15 2000 ) est un
numéro vert gratuit et
anonyme créé en 1998
pour informer, aider et
orienter sur toute question
portant directement ou
indirectement sur le dopage.
En 2011, 2 800 appels ont
été traités.
Parmi les appelants,
on relève 52% de sportifs
et 18% d’adolescents.
LE SAVIEZ-VOUS ?
www.senat.fr @Senat_Info / @Senat_Direct
[ Proposition n°19 ] Redonner à l’AFLD la compétence en matière de prévention
[ Proposition n°21 ] Établir une procédure de validation des calendriers sportifs par le ministère des sports
Le Japon a mis en place dans chaque école primaire et secondaire un module d’éducation
sur les dangers des drogues dans le sport.
À L’ÉTRANGER
À la fédération française d’athlétisme pour la mise en œuvre de la campagne « Athlé-Santé »
consistant à diversifier la pratique de l’athlétisme en l’utilisant pour faire de la prévention.
MÉDAILLE
« Il n’y a plus de pilotage
national effectif : nous
n’avons pas eu de réunion
avec notre ministère de
tutelle depuis deux ans ! »
( Bruno Sesbouë, président
de l’Association nationale
des antennes médicales
de prévention du dopage )
3. CONTRÔLER
10 559 contrôles ont été réalisés en 2012 par l’AFLD, dont 38 % hors compétitions.
CHIFFRES-CLÉS CITATION
Au Tour de France 2008,
pour son organisation des
contrôles, pendant lesquels
l’indépendance de l’AFLD,
le ciblage réalisé par le
département des contrôles
et les avancées en matière
de détection de l’EPO Cera
ont permis d’identifier
22 résultats anormaux
sur 13 coureurs.
MÉDAILLE
À la fédération internationale
de tennis, qui n’a réalisé que
334 contrôles hors compéti-
tion en 2012. Aucun des trois
premiers joueurs et joueuses
mondiales n’ont fait l’objet de
plus de 3 contrôles inopinés.
CARTON
Alors que le nombre de contrôle est aujourd’hui suffisant, l’enjeu est de promouvoir un
système de contrôle où la quantité cède la place à la qualité : il s’agit d’accorder une place
croissante aux contrôles inopinés hors compétitions et de réaliser un meilleur ciblage,
notamment grâce au passeport biologique.
Les fédérations internationales, pour lesquelles « chaque contrôle positif est un échec »
( F. Ricci - Bitti, FIT ), doivent aussi permettre aux autorités nationales de réaliser des
contrôles autonomes sur les compétitions majeures.
ENJEUX
Afin d’éviter qu’un grand nombre de compétitions n’échappe au contrôle de l’AFLD
car elles répondent de façon minimale aux critères d’une « compétition internationale »,
le rapport préconise que toutes les compétitions se déroulant en France soient
considérées, par défaut, comme nationales, sous réserve de la communication par
la fédération internationale d’une liste annuelle des manifestations internationales
qu’elle entend effectivement contrôler.
Pour améliorer le ciblage des contrôles, une spécialisation des responsables régionaux
de la lutte antidopage est indispensable. Le rapport propose donc d’instaurer, à la place
des 24 correspondants régionaux actuels, 8 correspondants antidopage interrégionaux
mis à la disposition de l’AFLD à temps plein, chargés de définir, en lien avec le directeur
des contrôles, le programme interrégional de contrôles.
PROPOSITIONS
Lutte contre le dopage : avoir une longueur d'avance
[ Proposition n°28 ] Considérer, par défaut, toute manifestation sportive se déroulant en France comme nationale
[ Proposition n°24 ] Des responsables régionaux de la lutte antidopage à temps plein
Au-delà de l’arsenal législatif et réglementaire, les responsables espagnols ont souligné
que l’avantage du dispositif français de contrôle résidait dans sa crédibilité politique et,
partant, dans sa capacité de dissuasion.
À L’ÉTRANGER
Sur la discipline « billard »,
22 contrôles ont été réalisés
par l’AFLD en 2012 :
4 présentaient un résultat
anormal ( soit près de 20% ).
LE SAVIEZ-VOUS ?
Page 4
« [ Les contrôles ] restent
toutefois les meilleurs
moyens de crédibiliser les
performances, de continuer
à faire rêver le public et à
rendre le sportif fier de ce
qu’il accomplit. »
( Martin Fourcade, biathlète,
médaillé olympique )
4. ANALYSER
164 infractions aux règles antidopage ont été découvertes par le laboratoire français
en 2011, soit le nombre le plus important de tous les laboratoires accrédités par l’AMA.
CHIFFRES-CLÉS CITATION
À la collaboration entre
le laboratoire français,
le laboratoire de Lausanne
et la société pharmaceutique
Affymax pour l’établissement
d’un test de détection de
la peginsatide (type d’EPO)
avant sa mise sur le marché.
MÉDAILLE
À la Bundesliga, pour laquelle
aucune recherche d’hormone
de croissance n’a été menée
en 2012, puisqu’aucun
prélèvement sanguin n’y
a été réalisé ( en compétition
et hors compétition ).
CARTON
L’enjeu de l’analyse est de permettre la révélation d’une infraction aux règles antidopage
lorsqu’elle a eu lieu. Pour cela, deux critères sont primordiaux : la performance du
laboratoire, à laquelle contribue notamment son activité de recherche et développement,
et l’encadrement strict des dérogations liées à une autorisation d’usage de produits
dopants à des fins thérapeutiques.
ENJEUX
Un échantillon, d’urine ou de sang, n’est jamais analysé pour l’ensemble des substances
dopantes : en particulier, l’EPO ou l’hormone de croissance sont des analyses relativement
coûteuses. Le rapport propose donc d’élargir le champ des substances recherchées pour
chaque échantillon, quitte à diminuer le nombre de prélèvements effectués.
Afin d’accentuer l’orientation du laboratoire français vers la recherche, le rapport
préconise de charger l’Inspection générale de la jeunesse et du sport d’une mission
sur la pertinence et les modalités d’un adossement à une université du laboratoire
national de Châtenay-Malabry.
PROPOSITIONS
En 2011, le rugby est le sport présentant le plus grand nombre de contrôles positifs après analyse
des échantillons parmi les sept sports les plus contrôlés en France. Rappelons cependant qu’un contrôle
positif ne signifie pas cas de dopage !
LE SAVIEZ-VOUS ?
[ Proposition n°39 ] Élargir le champ des substances recherchées dans le cadre des analyses
[ Proposition n°40 ] Accentuer l’orientation du laboratoire français vers la recherche
www.senat.fr @Senat_Info / @Senat_Direct
En Suisse, le laboratoire de Lausanne, adossé à un centre hospitalier et universitaire,
est davantage orienté vers la recherche. Il dépenserait à ce titre quatre fois plus que le
laboratoire français.
À L’ÉTRANGER
« Face à une maladie sérieuse
ou une blessure importante,
le repos et le retrait de la
compétition devraient primer
sur le soin thérapeutique
et la participation du sportif
à tout prix. »
« Le rattachement
administratif du laboratoire
induit une forme d’exclusivité
préjudiciable dans les
relations entre l’agence et son
département des analyses. »
( extraits du rapport )
Lutte contre le dopage : avoir une longueur d'avance
5. SANCTIONNER
521 sanctions disciplinaires prononcées par l’Agence depuis sa création, dont une seule
accompagnée d’une amende financière.
CHIFFRES-CLÉS CITATION
À l’Agence américaine
antidopage pour sa «décision
raisonnée» qui a conduit
à la radiation à vie de Lance
Armstrong.
MÉDAILLE
1 sportif seulement
sanctionné sur la base
d’éléments non analytiques
depuis 2007 en France.
CARTON
Une politique de sanction efficace doit avoir plusieurs atouts :
elle doit être menée par une autorité indépendante,
être solide sur le plan juridique,
appliquée uniformément selon les disciplines,
et suffisamment étoffée pour pleinement jouer son rôle de dissuasion.
La répartition actuelle du pouvoir de sanction ne permet pas de répondre à ces différents
enjeux.
ENJEUX
Cette proposition constitue le socle nécessaire à la réforme globale de la politique
de sanction. Elle permet de mettre fin aux risques de conflits d’intérêt pesant sur
les fédérations, mais aussi de professionnaliser la sanction afin de favoriser la prise
de sanctions pécuniaires, de sanctions collectives et de sanctions basées sur des
éléments non analytiques.
Il est aujourd’hui nécessaire d’impliquer davantage l’AFLD dans une politique globale
de lutte contre le dopage, en l’incitant à moduler les sanctions qu’elle prononce
en fonction du degré de coopération du sportif contrôlé et des éléments qu’il fournit,
susceptibles de conduire à des enquêtes pénales ou à d’autres sanctions disciplinaires.
Cela permettrait de disposer d’informations sur les produits utilisés, de mieux remonter
les filières de trafiquants et de renforcer les liens entre autorités antidopage et services
de police et de gendarmerie.
PROPOSITIONS
[ Proposition n°41 ] Transférer des fédérations nationales à l’Agence française de lutte contre le dopage le pouvoir de sanction des sportifs
[ Proposition n°58 ] Mettre en place un mécanisme de repentis afin d’améliorer l’efficacité générale de la lutte contre le dopage
En 2008, l’agence australienne a instruit 28 dossiers disciplinaires sur la base du seul
renseignement, dont 19 ont été transférés à la section juridique pour sanction disciplinaire.
À L’ÉTRANGER
En janvier 2011, l’AFLD
a interdit à un culturiste
récidiviste contrôlé positif
à un anabolisant de participer
aux compétitions organisées
par les fédérations
sportives françaises pendant
20 ans. C’est la plus longue
durée d’interdiction
jamais prévue par
une décision de l’AFLD.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Page 6
« L’affaire Armstrong
n’est au demeurant pas
celle du « programme de
dopage le plus sophistiqué,
professionnel et réussi,
jamais vu dans l’histoire
du sport » mais bien celle
de la sanction la plus
sophistiquée, professionnelle
et réussie, jamais vue
dans l’histoire de la lutte
antidopage ».
( extrait du rapport )
www.senat.fr @Senat_Info / @Senat_Direct
6. PÉNALISER
En 2012, 54,6 % des produits dopants saisis par la Douane proviennent de Thaïlande.
On compte 3,2 millions de réponses pour la requête « achat de stéroïdes » sur le moteur
de recherche Google.
CHIFFRES-CLÉS CITATION
À Cyberdouanes : un service
léger qui effectue une veille
permanente sur Internet pour
identifier les personnes
physiques ou morales utilisant
internet dans le cadre de leurs
activités frauduleuses.
MÉDAILLE
À l’Espagne, pour son échec
dans l’affaire Fuentes,
en raison d’une législation
tardive sur le trafic
de produits dopants et
d’absence de sensibilisation
des juges à l’importance de
la coopération en matière
de dopage.
CARTON
Pour lutter contre le trafic de produits dopants, il importe d’en connaître la réalité et les
caractéristiques. La place prépondérante d’Internet et le fait que les consommateurs sont
bien insérés dans la société rend d’autant plus difficile l’analyse. De plus, pour lutter
contre ce trafic, il faut disposer de dispositifs juridiques simples, pouvant être mobilisés
facilement. Le code du sport reste trop complexe, dans la définition du sportif qu’il donne
notamment. Il importe de mener donc en parallèle un travail de simplification des
dispositifs existants et un travail de connaissance et d’analyse du trafic.
ENJEUX
La définition du sportif est trop complexe et trop restrictive : en l’état, elle ne permet
pas de prendre en compte les pratiquants qui ne préparent pas de compétitions,
mais qui peuvent avoir recours à des substances dopantes. Ces derniers sont aussi
plus vulnérables que des sportifs de haut niveau bénéficiant de protocoles complexes.
Il est donc essentiel d’incriminer la détention de produits dopants par toutes les
personnes pratiquant un sport dans le cadre d’un établissement d’APS pour permettre
de mieux lutter contre ce trafic.
Pour bien connaître la réalité du trafic de produits dopants, qui est parfois le fait
d’amateurs mais qui peut être aussi en lien avec des réseaux du crime organisé,
il est essentiel de prévoir des travaux de recherche réguliers et publics sur l’état
des lieux du trafic en France.
PROPOSITIONS
[ Proposition n°9 ] Pénaliser la détention de produits à l’encontre des personnes pratiquant un sport dans le cadre d’un établissement d’APS
[ Proposition n°10 ] Mener régulièrement un travail de recherche universitaire sur l’état
du trafic de produits dopants en France
En Italie, 16,25 % des salles
de musculation sont
impliquées dans la
distribution de produits
dopants, principalement
des stéroïdes anabolisants.
LE SAVIEZ-VOUS ?
L’Italie a fait le choix d’une pénalisation de l’usager de produits dopants depuis 2000.
Entre 1965 et 1989, la France avait adopté un tel dispositif, qui n’a pas véritablement
permis de lutter contre le dopage des sportifs en particulier, et contre le trafic de produits
dopants en général.
À L’ÉTRANGER
« Si le dopage est
traditionnellement associé
au sport de haut niveau,
la réalité démontre que
le monde amateur recourt
très largement aux substances
et procédés dopants. »
( extrait du rapport )
7. COOPÉRER
4’46, c’est le temps moyen de passage en douane des marchandises en 2012.
D’où l’importance d’une coopération efficace en amont.
CHIFFRES-CLÉS CITATION
Au ministère des Sports :
si tous les instruments pour
organiser la coopération en
matière de lutte contre le
dopage sont bien présents
dans le code du sport,
le décret d’application est
en attente depuis 2007,
neutralisant ainsi la
coopération entre les
différents services en charge
de la lutte contre le dopage.
CARTON
En Australie, 40 % des sanctions en matière de dopage résultent de renseignements
fournis par la douane ou par la police.
À L’ÉTRANGER
Les États ont une appréciation très variable de la question du dopage ; dans certains pays,
la consommation, la fabrication ou la distribution de produits dopants sont parfaitement
légales. Cela entraîne donc une difficulté supplémentaire pour coopérer. Pour les services
répressifs, la lutte contre le dopage n’est jamais une priorité. La coopération se fait donc
a minima.
ENJEUX
Prévoir que les informations impliquant des faits de dopage sont systématiquement
portées à la connaissance de l’Oclaesp. Sans information issue du monde sportif,
l’OCLAESP ne peut véritablement ni analyser le trafic ni poursuivre des investigations.
Prévoir que l’AFLD est destinataire des éléments issus des procédures d’enquête
ou d’instruction relatives au trafic de produits dopants.
PROPOSITIONS
L’office en charge des questions de dopage, l’Oclaesp, a d’autres compétences en matière
d’environnement et de santé, souvent considérées comme prioritaires.
LE SAVIEZ-VOUS ?
[ Proposition n°55 ] Renforcer l’information de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique
[ Proposition n°56 ] Renforcer l’information de l’AFLD
À l’USADA qui a fourni à l’AFLD des éléments relatifs à l’achat d’EPO par Patrick Ciprelli sur Internet.
L’AFLD, en revanche, a tardé à transmettre ces documents aux services de police français.
MÉDAILLE
Lutte contre le dopage : avoir une longueur d'avance Page 8
« La juxtaposition de
services aux compétences
et aux moyens différents,
n’intervenant pas sur les
mêmes aspects d’un problème
donné et abordant la question
du dopage sous un angle
pouvant être très différent
d’un service à l’autre, entraîne
naturellement le risque d’un
fonctionnement en « tuyaux
d’orgue », chacun travaillant
sans se préoccuper de
l’action des services voisins,
entraînant des contradictions
et une certaine perte
d’efficacité. »
( extrait du rapport )