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Le soufre, ne l’oublions pas ! Le soufre, comme l'azote est un élément qui a des effets positifs sur le rendement des cultures. Comme l’azote, presque tout le soufre contenu dans le sol est contenu dans la matière organique du sol sous des formes non assimilables par les plantes et doit être oxydé sous forme de sulfate, par les microorganismes du sol (bactéries oxydatives du soufre comme les thiobacilles). Mais comme l’azote, le soufre sous sa forme assimilable (sulfate) est très sensible au lessivage ... Dés que la minéralisation du sol est faible : temps froid, excès d'eau, sols acides ou avec un faible taux de matière organique, sols superficiels filtrants (cas des sables, argilo-calcaires superficiels, craie) ou encore suite aux lessivages hivernaux, le risque de carence en soufre est important ....

Le soufre en agriculture

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Le osufre est indispensable aux cultures. C'est un intrant important. Comment focntionne son action sur le déveoppement des plantes et comment éviter une carence en soufre en agriculture.

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Le soufre, ne l’oublions pas !

Le soufre, comme l'azote est un élément qui a des effets positifs sur le rendement des cultures. Comme l’azote, presque tout le soufre contenu dans le sol est contenu dans la matière organique du sol sous des formes non assimilables par les plantes et doit être oxydé sous forme de sulfate, par les microorganismes du sol (bactéries oxydatives du soufre comme les thiobacilles).

Mais comme l’azote, le soufre sous sa forme assimilable (sulfate) est très sensible au lessivage...Dés que la minéralisation du sol est faible : temps froid, excès d'eau, sols acides ou avec un faible taux de matière organique, sols superficiels filtrants (cas des sables, argilo-calcaires superficiels, craie) ou encore suite aux lessivages hivernaux, le

risque de carence en soufre est important....Sans parler du fait que les apports de soufre par retombées atmosphériques ne cessent de chuter depuis 40 ans et que d’une façon générale, les sols reçoivent 7 fois moins de soufre qu’il y a 30 ans !

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Or qui dit déficience d'alimentation en soufre, même momentanée, dit baisses de rendements pour les cultures : sur colza par exemple, une carence sévère peut provoquer des chutes de production de 15 à 20 q/ha (soit 20 à 40% du rendement).Avec les cultures fourragères ou légumineuses (moutarde, luzerne, trèfle, graminées) le choux, l’oignon ou l’ail, le colza reste l’une des cultures qui a les besoins les plus importants en soufre et dans un laps de temps bien précis : début montaison.

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Or selon une enquête du Cetiom de 2008, encore un tiers des agriculteurs faisaient "l'impasse" sur les apports de soufre (sous sa forme minérale), apports pourtant recommandés systématiquement tous les ans… Autre exemple, sur céréales : une carence se traduit par des diminutions du nombre d’épis au mètre carré et de leur fertilité. Résultat des courses : « Les pertes vont de 2 à plus de 10 q/ha dans la plupart des cas, jusqu’à 20 q/ha pour les carences importantes », indique Arvalis.Les symptômes apparaissent en sortie d’hiver, à partir du stade fin tallage / début montaison. Mais un diagnostic du risque de carence est réalisable. Si le risque est avéré, un apport de soufre doit être réalisé, au stade «  mi à fin-tallage » sur céréales, à une dose qui doit être modulée, selon les besoins. Les cultures de maïs, betterave et pomme de terre ont, quant à elles, des besoins équivalents au blé, mais plus tardifs. Besoins souvent satisfaits par la minéralisation des matières organiques. Toutefois Sur ces cultures aussi, des apports avant semis peuvent procurer des gains de rendements en particulier dans les sols filtrants ou a faible teneur en MO.

Colza, choux, moutarde, ail, oignon, luzerne, trèfle et graminées fourragères, ont des besoins importants en soufre, entre 100 et 200 kg SO3/ha.Les céréales à paille, le maïs, la pomme de terre, la betterave ont des besoins compris entre 50 et 100 kg SO3/haSource : Comifer

Le soufre en pleine forme

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SO2, H2S, SO4, S2O2, ou encore S…Le soufre se présente sous de très nombreuses formes dans la nature ! Présent dans l’atmosphère sous forme de dioxyde de soufre (SO2) et de sulfure d’hydrogène (H2S), dans l’eau de pluie, surtout sous forme organique dans les résidus de cultures et effluents animaux, ainsi que dans le sol. Dans le sol une partie du soufre se trouve également sous forme de sulfure S-, de soufre élémentaire S et de sulfate… Le soufre est partout.Ah oui, on allait l’oublier : le soufre est indispensable à la synthèse des protéines : les plantes en ont donc un besoin vital tout le long de leur cycle y compris pour constituer les réserves des graines !

Mais c'est sous sa forme ionique de sulfate (S042-) que les plantes l’assimilent.

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Pour corriger une carence en soufre, l'épandage d’engrais soufré libérant cette forme, « à effet immédiat », peut être privilégié. Les grandes cultures - colza, céréales à paille, betterave, pomme de terre mais aussi les légumineuses - répondent en effet « bien » à de tels apports. « Sulfate d’ammoniaque », « de potassium », « superphosphates », « solution azotée soufrée », ou encore « kiesérite », de nombreuses formes d’engrais soufrés sont actuellement disponibles sur le marché. Mais « Attention ! Complète le Cetiom, l'apport de soufre sous forme S est onéreux et a une action nutritionnelle directe faible ». En cas de déficience, Arvalis déconseille également l’application de soufre mouillable type « Thiovit », « un peu plus lent d’action sur des carences avérées ».

Le fumier, tout comme les autres amendements organiques sont une autre forme d'apport de soufre possible. Ce type d’engrais permet une assimilation plus lente du soufre. Selon l’origine animale, les fumiers peuvent contenir entre 1 et 3 kg/tonne de soufre, les effluents de volailles étant les plus riches en soufre (et en azote).

Sur céréales, « L’apport de soufre reste inutile dans les parcelles recevant des apports réguliers de fumier depuis plus de 20 ans, sauf au printemps en cas d’hiver très pluvieux dans les sols à risque élevé  », conseille Arvalis. « Le soufre provenant du fumier n'est pas toujours présent en quantité suffisante pour les cultures très productives, prévient de son côté le département « fertilisation » du ministère de l’agriculture de l’Ontario (Canada). Toutefois, l'effet de l'apport de sources commerciales de soufre sur les cultures est moins marqué lorsque du fumier est épandu régulièrement ». Les formes SO4 sont très sensibles au lessivage, les pertes sont importantes lorsque la pluviométrie des mois de novembre à février est supérieure à 350 mm.

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