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INSTITUTIONS LITURGIQUES PAR LE R. P. DOM PROSPKR GUÉRANGER ABBÉ DE SOLESMKS Sanas Pontificiï Juris et sacra» Liturgirc traditiones labescentes confovcre. DEUXIÈME ÉDITION TOME TROISIÈME SUIVI DE LA LETTRE A MONSEIGNEUR L'ARCHEVÊQUE DE REIMS SUR LE DROIT D E L A LITURGIE PARIS SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE LIBRAIRIE CATHOLIQUE VICTOR P A L M E , éditeur des Bullandistes, DIRECTEUR GÉNÉRAL. , rue des Saints-Pères, y6 BRUXELLES J. A LBANEL, direct, de la suceurs. 12, rue des Paroissiens, 12 GENEVE H.TREMBLEY, d irect. de Iasuccurs. 4, rue Corratcric, 4 1 88 3

Institutions liturgiques (tome_3)

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  • 1. INSTITUTIONS LITURGIQUES PARL E R. P . DOM P R O S P K R GURANGER ABB D E SOLESMKS Sanas Pontifici Juris et sacra Liturgirc traditiones labescentes confovcre. DEUXIMEDITION TOMETROISIME SUIVI DE LA LETTREA MONSEIGNEUR LARCHEVQUE DE REIMS SURLE DROIT DE LA LITURGIEPARISS O C I T G N R A L E DE L I B R A I R I E C A T H O L I Q U EVICTOR P A L M E , d i t e u r des Bullandistes, DIRECTEUR GNRAL. J, rue des Saints-Pres, y6 BRUXELLES GENEVEJ. A L B A N E L , direct, de la suceurs. H . T R E M B L E Y , d irect. de Iasuccurs. 12, rue des Paroissiens,124, rue Corratcric,4 1 88 3

2. Biblio!que Saint Librehttp://www.liberius.net Bibliothque Saint Libre 2008.Toute reproduction but non lucratif est autorise. 3. INSTITUTIONSLITURGIQUES 4. PRFACE Lorsque, il y a dix ans, nous donnions au public le Lauteurdeuxime volume des INSTITUTIONS LITURGIQUES,nous r h e u r e u f r e t o u .tions loin de prvoir lheureux retour qui, durant cetVs?opr sd Sintervalle, s*est opr de toutes parts vers lunit romaine vcrrpunitddu service divin. Tant de lettres pastorales, tant dordon- romainer1du serviced i v i nnances piscopales, plusieurs conciles provinciaux, expri--niant dune manire efficace la volont la plus ferme et laplus solennelle de runir nos glises la prire univer-selle, signaleront aux yeux de la postrit cette priodecomme une des plus remarquables et des plus fortementempreintes de lesprit de rgnration qui, de temps entemps, vient ranimer et sauver les provinces de la chr-tient. Dj nous pouvons saluer laurore du jour o, selon lacedoctrine apostolique du grand pape Clment VIII, dans ^ h a u t e m l n ^n e lglise rpandue par tout lunivers, les fidles du Christ pJ2deform invoqueront et loueront Dieu par les seuls et mmes pour lunit Ae c r a n c e e tj* y rites de chants et de prires (i). Le temps approche de rgime.o toutes les glises de France tant successivement ren-tres, par les moyens de la prudence et de la vigueur deleurs prlats, dans les traditions vnrables de lantiqueLiturgie, attesteront plus hautement encore que celles quine sen cartrent jamais, limportance de lunit dansles formes dune religion tablie sur lunit del croyanceet du rgime.(i) Constitution Cum in Ecclesia t du 10 mai 1602.t. mA 5. il PUKl-ACK T r o i s grandes T r o i s grandes circonstances de lhistoire nous mettent circonstances *AA * i- * i i i Tde lhistoirea m m e de reconnatre le lien qui unit le sort de la Litur-montrent le lien . . . , A,. ,/ijui unit le sort gie auxpremiers intrts de 1 Eglise et de la socit. la U t u r i c LorsqueDieu voulut enfin mettre un terme lanarchiecc s r a c c s i U 1 X inulrts C r Sbarbares et constituer lEurope, il donna Char- dc lKgiisc et deleiumne au monde. O r . ce iirand prince ne crut pas avoirla socit. " ., ,assur la solidit de 1 Empire chrtien, tant quil neut "pas appliqu toutes les provinces la rgle romaine dela Liturgie. Plus tard, le Charlemagne de FEglise, saintGrgoire VII, luttant jusqu la mort contre la barbariequavaient enfante les dsordres du x sicle, et poussantavec autant dintelligence que dnergie lccuvrc dpura-tion qui sauva lEglise et le monde, faisait appel au p r i n -cipe de lunit liturgique, et soumettait lEspagne laprire romaine, en mme temps quil faisait reculer de-vant elle, en Bohme, la Liturgie slave qui savanait verslOccident. Enfin, lorsque lEglise eut besoin de recueillirtoutes ses forces pour surmonter lailreuse tempte du cxvi sicle, et serrer dun lien plus troit que jamais lesprovinces qui lui taient demeures fidles, ne vit-on pasle saint concile de Trente, principal moyen de cettesublime raction, aprs avoir prpar le retour uneLiturgie universelle, remettre aux mains du PontifeRomain cette uvre dunit que saint Pic V accomplitavec tant de gloire ? A la veille des O r , si jamais le pril gnral a sembl rclamer, p o u r plus violentsr m combats, le salut de 1 Eglise, le retour vers ces iormes antiques et ( u n o u spas^au%i^l relient aux ges de foi, et rendentvscdm a c c T t ! u i t ce ^ lhomognit du christianisme, nest-ce pas aujour-mii rappellejh u i o la religion de Jsus-Christ est la veille dessuver nde m a l h e u r e u x souvenirs. et de livrer les plus violents combats? I / h e u r e nest-elle pas venue de discipliner larme, de faire appel tousles genres de force, dellacer tout ce qui rappelle de mal-heureux souvenirs, darborer partout les couleurs du Chefcontre lequel les portes de lenfer ne peuvent prvaloir? 6. PRFACElitL a q u e r e l l e nest p l u s s e u l e m e n t e n t r e lhrsie et lortho-doxie;q u i c o n q u e tient encore p o u r la famille, lautorit,la p r o p r i t , est o udoit tre catholique; q u i c o n q u easpire renverser ces bases sacresde toute socithumaine,cest o u doit tre sectateur de limpie rforme du x v isicle.C e l a tant, cest a u x catholiques d e c o m p r e n d r e que leur .d r a p e a u est c e l u i d e R o m e , et q u e le m o i n d r edfaut dec o n f o r m i t a v e c R o m e n e saurait q u e les nerver. Portonsh a u t l t e n d a r d s u r l e q u e l b r i l l e n t la tiare et les clefs duV a t i c a n ; nous vaincrons par ce signe.Il y a huit ans, n o u s crivions ces paroles : a L e s mo- ments sontgraves; lheure laquelle nous v i v o n s est solennelle; dj, noussommes remus,et nousle serons plus profondment encore. Lunit seule, accep-te t c d a n s t o u t e s s e s a p p l i c a t i o n s , f e r a n o t r e f o r c e e t a s s u - rcra notre triomphe. L a question catholique ne sera pas toujoursagite dans lenceinte desEtats particuliers;< elle d e v i e n d r a tt o u tard la question r europenne.Le jour a p p r o c h e o le cri doit se faire entendre :Dieu le veut! Cest alors q u e lunit d f o r m e s assurant lunit d e v u e s et defforts, l g l i s e se d b a r r a s s e r a des e n t r a v e s nationales qui la meurtrissentsi c r u e l l e m e n t , etrespi- rera l i b r e m e n t s u r le p l u s g l o r i e u x des champsde ba- taille (). C e s t e m p s sont arrivs, et, d e toutes parts, lglise parLglise voitc o m mq u i D i e u s a u v e r a l e m o n d e , r e s s e n t l e s effets d e cette nccr" p o u r elle unim i s r i c o r d e qui v e u t enfin laffranchir de tant de chanes depriode,x.,qui doitn a t i o n a l i t q u i c a p t i v a i e n t s o n a c t i o n . L e s v a s t e s E t a t s s o u - laffranchir de- i * i*t chanesmis a r Autricheontv u avec etonnement l a m a i n m m e des nationalitd u s o u v e r a i n dlier les fers q u i garrottaientd e p u i s si l o n g -t e m p s l p o u s e d u C h r i s t ; lglise en F r a n c e retrouve unelibertquelle neconnaissaitplus depuis dessicles, etses P o n t i f e s , d a n s la p l u p a r t de leurs conciles, cherchant^i) DFENSE DES INSTITUTIONS LITUR^IQI/CS i>*|f, Prfnce, page vu/. } 7. IV PREFACEle remde aux maux du pass, proclament la ncessit desunir dans la prire cette Rome dont nous avons reules enseignements de la foi. Qui ne sentirait un telspectacle quun travail intrieur, dirig parla divine Pro-vidence, sopre dans la chrtient ? Tandis que langlica-nisme aux abois voit, chaque heure, se dtacher de luiles eccurs les plus gnreux et les plus nobles intelli-gences ; tandis que lAllemagne, gurie pour jamais desutopies schismatiques de Febronius et des sacrilges pr-tentions du congrs dEms, sunit, Wurtzbourg comme Vienne, pour proclamer sans dtour la monarchie duPontife Romain (i), la France se sent emporte par uneforce irrsistible vers le droit commun dont elle ne staitcarte quau dtriment de la libert religieuse, et quensacrifiant la fcondit de son apostolat, i x lienLe lien liturgique avec la Mre des glises a donc t utcI l l urcconnu .reconnu, depuis dix ans surtout, comme une des condi-a n Sn sd c p Usurtoutt i principales de la vitalit des provinces du christia-c o m i n c unedes ]nt ce mouvement qui entrane les diocses de s m c c1conditions principales de France vers la prire romaine ne se ralentira pas. A Dieu rr la vitalit f,des pouvoirs du ne plaise que nous prtendions assigner notre livre une christianisme,, ,. . . . , . . ,part plus grande que celle qui lui revient par le fait danscette salutaire raction! Ce livre na eu dautre mrite quede venir en son temps, et nous avouerons avec franchiseque nous avons t plus tonn quun autre la vue desvnements qui se sont succd sans interruption, enFrance, dans Tordre de la Liturgie, depuis 1 8 4 1 . LEspritdivin qui conduit lEglise est intervenu trop directementpour quil soit possible aujourdhui de mconnatre sonaction. Que Von se rappelle laccueil que reurent les Lis-(1) La u t e u r fait ici allusion deux clbres assembles des evequesallemands W u r t z b n u r g en iH j.8,ct des vques autrichiens Vienne en1840, dans lesquelles les droits de lEglise furent revendiqus ct lauto-rit du Souverain Pontife affirme avec une force et une solennit, a u x -quelles on n u i t plus accoutum dans ces contres. Note de lditeur. 8. PRFACEVtitutionsLiturgiques^ le dchanement, les dmonstra-t i o n s quelles p r o v o q u r e n t , et q u elon jette ensuitelesy e u x surla carted e la F r a n c eecclsiastique. Depuis dixans le n o m b r e de n o s diocses d e m e u r sfidles la Litur-g i e R o m a i n e q u i s l e v a i t p e i n e d o u z e , sestaccrudetrente au m o i n s , entre lesquels les u n s sont dj en pos*s e s s i o n de cette L i t u r g i e , et les a u t r e s so p r p a r e n t le m -brasser. A Domino factumest istud, et est mirabile inoculis nos trisLh i s t o i r e du n e r v o l u t i o n si sainte et si pacifique sera Lhistoire d e10Tune des plusbelles pages des annalesdenosglises. padfiqic! "U ncNousavionssong en commencer des aujourdhuilej Fce ar c i t ; m a i s il n o u s a s e m b l q u e l e stemps ntaient pas^^^jj^^crau n cvenus encore. L e s annes qui vontsuivredvelopperont, , .e sus^_ . . , " P bellesp l u s encore les p l a n sd e la S a g e s s edivine : lesprit dunitpagesr .. . . .* i ii des annales defait, p o u r ainsi dire, achaqueheure de nouveaux pro- nos glises,grs, et, bientt les dernires traces de linnovation qua-evait implante le x v m sicle, seront au m o m e n t de dispa-ratre dumilieude nous. Ilestdonc justedattendreencore, avant denregistrertant de faitsprcieuxqui sesontaccomplis sous nos yeux,et qui tmoignentavecclat d e cette i n f l u e n c e cleste q u i est d e s c e n d u e s u r nosE g l i s e s , etparlaquelle detoutes parts o n se fait gloireda d o r e r ce q uo n a v a i t b r l , et d ebrler ce q uo n avaitador.L e nouveau v o l u m e desInstitutionsLiturgiques queMalgrlc en o u s donnons en ce m o m e n t au publicsest faitattendre^bHcaton"l o n g t e m p s (2); c e p e n d a n t , n o u s c r o y o n s p o u v o i r dire q u en ^n^nu | terd a n s lintervalle q u i sest c o u l d e p u i s lapublication duJ a|*^ jet o m e q u i laprcd, nous navons pas perdudevuelalunit 1 rliturgique.grande cause a laquelle nous avons consacr nos faiblesefforts.Lettre Mgr Varchevque de Reims, Notresur (1) Psalm. GXVH, 23. (a) Ce volume fut donn au public en i85i. 9. VrPREFACEle droit de la Liturgie, nosdeuxDfenses, notre His-toire m m e d e sainte Ccile, n o u s ont fourni loccasion dec o r r o b o r e r et da p p l i q u e r les p r i n c i p e s professs d a n snotregrand ouvrage. Lesterribles vnements qui sont venusf o n d r e s u r le p a y s , et q u i ont suspendu tant de travaux,ont aussi retard lapparition de ce v o l u m e dont limpres-sion tait djfortavance il y acinq ans. Lelecteurtrouveradans cette dernireparticularit laraison dediverses allusions qui ne sont plus actuelles, en ce m o m e n t ,m a i s qui Ttaient alors. Plusieurs questions sur lesquellesnousappelionslattention deNosseigneursles vqueso n t t lobjet de prcieux r g l e m e n t s dansquelques-unsdes derniers conciles provinciaux, e t n o u s avons vu avecjoie d a n s ces dcrets salutaires la c o n f i r m a t i o n d e sdsirsque nous avons osmettre.KtonncmcntN o u s napprendrionsrien de nouveaunos lecteurs,c a u SparMes l u r c nd i s a n tque les deux premiers v o l u m e s des Institutionsrcriminationso n t t lobjet de vives r c r i m i n a t i o n s : m a i snous avoue* 7 dont sonlivrc^n^irons que ces attaques, plusque compensesassurmentpar daugustes ct n o m b r e u x suffrages, nous causrentuncertain etonnement. Il n o u s s e m b l a i t navoir euen vueq u e le s e r v i c e d e lE g l i s e et l e m a i n t i e n d e s p r i n c i p e s ter-nels sur la doctrine liturgique ; d a n s lordre des faits, n o u smarchions appuy des monumentsct des t m o i g n a g e s lesp l u s s r s ; ct quant lopportunit,la suite a m o n t r quenous navions pas trop mal prjug du sentimentcatho-lique dans notre pays, en appelantlattention sur untatde chosesquintait que lersultat des circonstancesmalheureuses dun t e m p s dj loin de nous.RfutationN o s adversaires nous ont o p p o s tout dabord le dfautd u1 C l l < mc tricd mission p o u r traiter une matire qui intresse u n silU d C i a i , t 0 , n tin1ssfonP Indiscipline des Eglises de F r a n c e , ct ils o n tessay de nous appliquerc o m m e fin d enon-recevoirlem a n q u e de c o m p t e n c e dans les questions que n o u s avionsposes. Cette maniredeprocder notre endroit eut 10. PRFACEVIIsembl vouloir dire que nul thologien, nul canoniste, nulhistorien ne pourrait dsormais traiter aucunequestionecclsiastique, moins davoir lintendance sur un grandn o m b r e dglises. P a r l on refuserait m m e un vequeledroit dcrire sur des matiresdontlaporte sten-drait au del des limites de son diocse; puisquun simple v e q u e n e p o s s d e p a s et ne x e r c e p a s da u t o r i t surles g l i s e s q u i s o n t h o r s d e s o n t e r r i t o i r e . C e t t e r g l e , il fautlavouer, serait v e n u e un peu tard, aprs tant de centainesdexcellents o u v r a g e s publisdanstouslessicles, pard e simples v q u e s ct par de simplesdocteurs,etquicependant ontrendu les plusminentsservicespourlclaircissement des principes ct lextirpation des abus. O n est en d r o i t de x i g e r - du n a u t e u r c a t h o l i q u e la p u -Droitsc, ... . I 1* I II t liberts danrete d intention et 1 o r t h o d o x i e d a n s la d o c t r i n e ;quant au auteurL n t n o , l U Lr s u l t a t d e s e s l a b e u r s , il d p e n d demille*causes, mais i o n p o u t t o u j o u r s d i r e q u e la vrit a ses droits contre les-quels rien ne prescrit. Si faible q u e puisse tre unevoixisole, s o u v e n t elleest p a r v e n u e sefaire entendre;et,dans tous les cas, l o r s q u e q u e l q u e auteur orthodoxepr-sente une thse pratique dont lapplication peutrclamerc e r t a i n s c h a n g e m e n t s , ilest toujours ais de voir siceschangements sont dans lesprit de lglise. Or, assur-ment, personne nosera nier quele retour lunit litur-gique ne soit p l u s c o n f o r m e lesprit de lgliseque laconservation des nouvelles Liturgies qui nont p o u r ellesni lantiquit, ni u n e o r i g i n e p u r e , ni la c o n f i r m a t i o n lgi-t i m e . L e p l u s s a g e , p e u t - t r e , l o r s q u e d e s q u e s t i o n s d e cetten a t u r e se p r s e n t e n t ,serait de recourir la m a x i m e dup r u d e n t G a m a l i c l : DISCEDILEAB HOMINIBNSISTIS, EL SINITEILLOS,QUONIAMSI EST EX HOMINIBM CONSILIUM HOC NULOPITS, DISSOLVETNR : SI VERO EX DCA EST, NON POLENLISDISSOL-VERE ILLUD,NE FORTEET DEO REPUGNARE INVENIAMINI). (i) Aci. V , 3,,. 11. VIII PREFACEAinsi donc, dans toutecette affaire, il n e sagissaitquedattendre ; etlasuite devaitmontrersi les dfenseursd e l a L i t u r g i e R o m a i n e , si v i o l e m m e n t sacrifieau sicledernier, staient faits les a v o c a t sdune cause schisma-t i q u e ct sils taient a n i m sdun esprit dhostilitcontrelesveques. Ce quetoutle mondevoitaujourdhui,cest q u e la g r a n d e m a j o r i t d e T p i s c o p a t franaissestdj dclare en faveur d u retour dsir. Comme M a i n t e n a n t , n o u s scra-t-ilpermis dajouter que,sanslacong^tfon avoir besoin derecourir audroit quontlescrivainsrautcu?tcnait c a t h o l i q u e s de traiter, s o u s la c o r r e c t i o n des p a s t e u r s , les Sainlsic matiresde scienceecclsiastique, nous possdionsdjune mission um i s s i o n e x p r e s s m e n t dfinie p o u r n o u s livrer la n c1expressment *( dfinie dfense des saines traditions de la L i t u r g i e et d u D r o i tp o u r crire sur,_ ces matires,canonique ? L e s Lettres Apostoliques deGrgoire X V I ,e ren date duiseptembre 1837, qui ont crla C o n g r -gation Bndictine de F r a n c e , lui confrent en t e r m e s pr-cis le d r o i t et le d e v o i r d e d i r i g e r s e s t r a v a u x d a n s le b u tFinis hujus C o w -de faire prvaloir ces m m e s traditions.gregationis est... sanas Pontifiai juris et sacra Litur-gies traditiones labescenies confovere. N o u s a v i o n s r e ua v e c respect cette a u g u s t e d i r e c t i o n , et n o u s a v o n s c o n d u i tn o s h u m b l e s efforts v e r s le b u t q ue l l e n o u s montrait. Lauteur naM a i s , cest a v e c u n e s o u v e r a i n e injustice et c o n t r e Ivi- PU C TautorUc denec m m e des faitsquelon nous aimput davoir desvCques.vo u j u latteindre enattaquant lautoritdesveques.L a meilleure rponse cette accusation serait defaireremarquer quedj la m a j o r i t des veques deFranceaadopt par lefait leprincipe delunitliturgique;ce principe na d o n c rien de contraire lautorit pisco-pale. R o m e ne cesse de fliciter ctdencouragercemou-vement de retour; or, Rome est la tutricede lautoritdes v e q u e s , etne pourrait en aucune faon agrer unetendancequi serait contraire au privilge hirarchique.A p r s avoir tabli, dans nos divers crits sur la matire, 12. PRFACE IX q u e le droit d e la L i t u r g i e est, d a n s lglise, lobjet du n e Rserve au SigeA p o s t o l i q u e , etmontr parlhistoire c o m m e n t la F r a n c e avait malheureusementdrog en ce point la discipline universelle ; nousa-t-on vu provo- q u e r d e s clats et d e s rsistances d ela p a r tduclerg ? Navons-nouspas, aucontraire,enseign constamment q u e les particuliers taient incomptents p o u roprerleschangements dsirables ;quune situation prilleuse,c o m m e lappelle Grgoire X V I ,dans son Bref M g r lar- c h e v q u e de R e i m s , ne p o u v a i t samliorer qu laidedut e m p s ; enfin, quil appartenait a u x seuls veques de met-tre la m a i n luvre rparatrice d o n tnous avions essayd e m o n t r e r lu r g e n c e et d e faire n a t r e le dsir.E n outre, navions-nous pas cart soigneusement des RservesInstitutions toute discussion relative la question d u droitp r utu n S u% * f l t e sdrs u r l a L i t u r g i e , r e m e t t a n t l a fin d e n o t r e g r a n douvragefj.gf"d e la traiter, l o r s q u e les p a s s i o n s seraient c a l m e s et laq u e s t i o n d e fait p a r f a i t e m e n t c o m p r i s e de t o u t le m o n d e ?S i , n a n m o i n s , la d e m a n d e du nillustre prlat dont lesdsirs seront toujours pournous des ordres, nous nouss o m m e s laiss aller traiter cette question dedroit, nela v o n s - n o u s p a s fait s a n s esprit d e s y s t m e , a v e cla gra-vit et limpartialitque rclamaitlamatire ? N o u s ya v o n s m m e p o s le p r i n c i p e d ela lgitimit desLitur-g i e s p a r t i c u l i r e s ; m a i s tait-ce n o t r e faute, si ce p r i n c i p ene se trouvait p a s applicable celles quirgnaient alorsdans nos glises ?Enfin, quand nous nous s o m m e s trouv dans la n c e s - D a n srhistoed e o nsite, p a r la n a t u r e m m e d u sujet q u e n o u s traitons dans]if ^qfeules Institutions,de runir les faitsquiconstituentlhis-t 0 l?,I c sn o ms 1- dhommest o i r e d e l a g r a n d e d v i a t i o n q u e l a L i t u r g i e a v a i t s u b i e e n vivants ont tF r a n c e , tous c e u x q u i o n t bien v o u l u nous lire savent q u e sous silence,n o u s n o u s s o m m e s fait u n e loi d e m n a g e r les v i v a n t s , e np a s s a n t s o u s silence tous les n o m s q u e des u v r e s m a l h e u -reuses avaientcompromis. Des Brviaires, desMissels, 13. X PRFACEdesRituels, etc., o n t t p u b l i s d e p u i s v i n g t a n s e t p l u sd a n s d e s conditions subversives d e t o u s l e s principes d e l aLiturgie; nous nous fmes une loi de nen designer aucun,bien quil et sembl propos de signaler certaines par-ticularits de ces livres comme trs propres dmontrerle pril que courait en France la tradition du servicedivin. Nous naurions pu insister sur ces dtails, publicsdailleurs, sans avoir lair dattaquer des personnesvivantes qui avaient droit tous les gards par leurauguste caractre ct parleurs vertus; nous nous sommesabstenu, nous bornant, quant la partie de notre rcit quipconcerne le xix sicle, aux faits dont les acteurs ayantcess de vivre, sont tombs par l mme dans le domainede lhistoire qui ne doit aux morts que la vrit. AppelQuant lapparente responsabilit que semblerait faireadu [ e c t m - / 01peser sur les pasteurs de nos glises la conservation deslivres liturgiques qui furent le produit de linnovation,nous nous sommes efforc en toutes manires de montrerque rien ne serait plus injuste que de sen prvaloir dansun sens contraire au respect et lobissance canoniques,puisquil est notoire que ces livres ont t, pour la plu-part, lgus par un sicle qui doit seul rpondre de sesuvres, et que, dans beaucoup de diocses, lusage de ceslivres ne pourrait tre interrompu tout coup, sans quilen rsultat de graves inconvnients moraux et matriels.Telle est la manire dont nous avons procd constam-ment dans ces questions dlicates, et cest avec confianceque nous faisons appel tout ce que nous avons crit,ainsi qu la bonne foi de nos lecteurs. KiranesNous insistons sur ces dernires paroles; car, ainsiprocdes de - j|ui ^ | d m e Ibis, les Institutions ont t alla-e s t a r r v u s polmique*.cinpioysunvcrs ques, et mme avec passion, par des personnes quiavouaient navoir pas jug propos de perdre leurtemps les lire. Aussi, plusieurs reprises, nous a-t-onimput des assertions qui non seulement ne nous appartc- 14. PRFACEXI naient pas, mais taient mme diamtralement opposes nos thses. Il eut t difficile cependant de nous en ren- dre responsable. Ainsi, cest en vain que nous avonsra- cont lhistoire et prouv la lgitimit des Liturgies parti- culires autorises ; on nen a pas moins cherch faire croire que nous donnions toutes ces Liturgies pour illi- cites. Dautres nous ont imput des rcits odieux, des anecdotes tranges, dont nous navions pas dit le plus petit mot. Dautres ont cri au scandale, parce que nous avions cit les paroles du savant archologue anglaisW e l b y P u g i n qui a remarqu que certaines chasublesfranaises, force dtre aides et chancres dans la par-tie antrieure, se trouvaient ressembler par devant destuis de violon; comme si cette citation dun crivaincatholique si hautement estim des veques et du clergdAngleterre, pouvait constituer un scandale. Nousnavions cependant dautre but, en rappelant ce trait decritique, que de porter lattention sur lextrme libertavec laquelle les fabricants dornements travaillent dansleurs ateliers, ct sur la dplorable docilit avec laquelleon accepte leurs caprices, sans sinquiter si la coupe desvtements sacrs est dtermine ou non par des rglesprcises. On nous a reproch aussi avec emportement davoirLes vequesblm la forme trange laquelle tait arriv insensible- d0cux-mi ns l Q11ment le bonnet de chur. Le rtablissement pour ainsi s e sg " rt u l u C !l a , m i e i udire universel d e l barrette romaine, est assurment la / 7 bonnet d emeilleure rponse que nous puissions faire ceux qui ontchur ci u 1,. ornementstrouve mauvais que nous eussions signal, dans le genre sacrs,de coiffure qui Ta prcde, un dfaut de convenance ct debon got. Quant la forme des chasubles et des autresornements, dj plusieurs de Nosseigneurs les vequesont pris des mesures pour prparer le retour une coupemieux assortie la tradition ct la dignit de ces habitssacrs, et tout porte esprer que le jour viendra o cette 15. XII PREFACEpartie si importante de la Liturgie sera replace sous ladirection immdiate de lautorit ecclsiastique, et enle-ve larbitraire de fabricants sans got et sans con-trle. Accueil Mais il nen nest pas moins vrai que beaucoup de ceux favorable lait ,^ > i ru i s e sor louvrage, q * t montres un moment si hostiles aux INSTITU-rTrmTnatlons L 0 U SLITURGIQUES, mis en demeure de sexpliquer, na-v a i c n t r e n l et passionnes^ objecter contre cet ouvrage, si ce nest quil Y tait question DTUIS DE VIOLON et de BONNETSPOINTUS; cependant, il et t difficile de fournir deux gros volumes sur une si mince donne, et ctait vraiment abuser tran- gement de deux phrases que dy voir le but et la porte de tout louvrage. Le public en a jug autrement, puisque le livre, tir trois mille exemplaires, a t accueilli favora- blement non seulement en France, mais en Italie, en Allemagne, en Angleterre, en Belgique, et que ldition en sera prochainement puise. Les deux apprciations esthtiques que lon nous reproche, ct dont la premire, aprs tout, nest pas mme de nous, ne tiennent pas dj tant de place dans louvrage pour quil doive tre jug comme sil ne contenait pas autre chose. Mais il y a long-temps quon a remarqu que la passion et la lgret,loin de sexclure, se rencontrent bien souvent dans lesmmes jugements. Le but Pour quiconque sest donn la peine de lire avec une^Mairunenfattention ordinaire les deux premiers volumes desprim?c"rcsp aies TUTIONS, rien nest plus clair, ni plus prcisment annonc S au lecteur. jj ]eAssurment, nous navons pu nousc a u t e u r >proposer de produire, par un si faible moyen, les heu-reux changements qui se sont oprs depuis dix ans :nous voulions seulement donner un livre srieux sur lascience liturgique. Or, comme la science de la Liturgierepose sur les livres du service divin, et que la plu-part de ceux dont on usait alors en France taient endehors de toutes les traditions, quand ils ny taient 16. PREFACE XIIpas directement contraires, il devenait indispensabledexaminer pralablement la valeur de ces livres mo-dernes, en tant qulments et objet de la science surlaquelle nous nous proposions de publier des Institutions.De l, la ncessit de faire lhistorique de linnovation,et de montrer en quoi elle sest carte des principesadmis de tous temps dans lEglise sur la Liturgie. Dansce travail, nous avons d faire appel un grand nombrede principes puiss aux sources mmes de la Thologie,qui a un rapport si immdiat avec la Liturgie. Nousnavions point prouver ces principes ; nous les suppo-sions admis sans contestation par tout le monde, et cesten cela que nous nous sommes tromp. Il nous a donc fallu soutenir une polmique pour d- Ncessit. .. .o lon a placfendre des propositions dont plusieurs sont la base delauteuri i i* * ide dfendre parrenseignement catholique. Au reste, ces luttes pacifiquesi apolmiquenont pas t sans rsultat pour le triomphe de la LiturgiepropositionsRomaine; mais elles ont eu une autre arne que celle o ^n^ei^ememnous avions pens les soutenir. Notre projet annonc catholique,tait de rpondre dans la prface des volumes suivantsaux attaques dont nous aurions t lobjet; nous avons dumodifier ce plan, tant cause de ltendue que prenait ladiscussion, que de la gravit des personnages auprs des-quels nous tions appel nous expliquer. De l donc estadvenue la ncessit de publier jusqu deux Dfenses. Ladernire de ces Dfenses est demeure jusquici incom-plte. Les circonstances, en effet, nous firent "un devoirde suspendre une polmique dans laquelle nous avionsadopt la forme de Lettres, du moment que notre illustreadversaire avait t inopinment retir de ce monde. Sanscette mort trop prompte qui priva le diocse dOrlans deson pasteur, nous devions ajouter encore deux Lettresde Mgr Fayetr 7a.. . *suspenduaux trois que nous avions dj publies. Ce complment a la publicationnr^ . . ^ . de la Nouvellenotre seconde Dfense ne verra donc pas le jour, et si Dfense desnous ne sentions lindispensable besoin de nous justifier Liturgiques. 17. XIVPREFACEde certaines imputations graves que nous ne devons paslaisser planer sur nous plus longtemps, nous neussionspas mme song revenir sur des attaques dj anciennes.Ncessit d e Mais ces attaques ont t rptes par dautres personnes, b r i v e m e n t ,et nous n e devons pas laisser de nuagessur lorthodoxiec n o t r eaccusatu>ns du^ S doctrine, ni sur la probit de nos intentions, prlat.N o u s serons bref, et Dieu n e plaise q ue n voulant nousdfendre daccusations, selon nous mal fondes, nousparaissions vouloir troubler la cendre des morts, jMgr Fayct avait cru devoir remonter aux premiers prin-1 > rd cr-uite^r 1 1 0C P C S Podfendre plus srement les Liturgies modernesu rMgr Kayctct, afindattnuer linconvnient quelles ont amen, il lui1 1tablissait t ,queavait sembl quil tait ncessaire de diminuer le plusla R e l i g i o nc o m p l t e sans possible limportance de la Liturgie e n elle-mme. Ainsi,c x t W e u ; c t q u e sa doctrine tait que la Religion est une vertu morale qui UL 21. XVII PRFACEla voie des consquences, et bientt il se met prouver, envertu de son tonnant syllogisme, qui heureusement nenous appartient en aucune faon, que les pontifes romainsqui ont remani les livres de la Liturgie sont tombs, se-lon nous, dans lhrsie antiliturgique (i). Lhrsie Ii eut t, on lavouera, par trop trange que, dans une na rien introduction historique ou nous avons cherche a reunire"c!i"^lensemble des faits relatifs la formation ct aux diverses parVautorit modifications des livres liturgiques, o nous avons mon-cs u s"utur^itf I a r ^ a v c c l a ^ p l saints pontifes, les n l c c o mPa^ s a n c cplus grands.docteurs dans toutes les glises, soccupant disposer, perfectionner, corriger la Liturgie, nouseussions prtendu signaler dans leurs travaux un principehrtique, comme si les formules liturgiques eussent trvles de Dieu au commencement, en sorte quil ne ftplus possible la main de lhomme dy toucher en quoi quece soit. Une telle manire de comprendre la Liturgie ett neuve assurment; mais sil existe un livre au monde laide duquel il serait facile de la rfuter par les faits, ce livre serait, coup sr, les Institutions.Lauteur dcY Examen,lorsquil nous adressait ce reproche, ne se rappelait dj plus les assertions quil nous a tant r e p r o - ches sur les symboles de foi, la teneur desquels il ne reconnaissait pas lEglise le pouvoir dc rien ajouter, tandis que nous, nous navons cess dc signaler u n dve- loppement successif dans ces formules sacres. Lvidence mme prouve que nous navons pu imputer hrsie des travaux de remaniement et de complmcntdont nous avons lou les avantages, et fait ressortir limportance comme dveloppement des Confessions de foi; il faut donc de toute ncessit quen parlant de lhrsie antiliturgique, nous ayons eu en vue un systme qui peut sexercer sans doute, ct qui sest exerc en effet, sur certains livres litur- (i) V o i r i e s chapitres xvi ct xvni de Y Examen. 22. PREFACE-xXgiques, mais qui prexistait ces livres, et na rien decommun avec les changements quune autorit lgitimeet orthodoxe introduit de temps en temps dans les formu-les du service divin. Or, le systme que nous avons appel antiliturgique, S e n s donn parnous lavons dfini, Vhrsie qui se porte lennemie desc e s Umots tovkicformes du service divin (i). Il nous a sembl que ce termeantiliturgique.dont lquivalent, misoliturgique,a t employ dans le0mme sens par un des plus savants hommes du xviu si-cle ( 2 ) , exprimait assez bien cette tendance hostile auservice divin dans laquelle se sont runis de sicle ensicle les Gnostiques, Vigilance, les diverses branches du eManichisme occidental du xi au xn sicle, Wiclef, JeanHus, Luther et Calvin. Il est bien clair que le dismequi est Tantiliturgisme par excellence, fait le fond de tousces systmes, dont plusieurs mme ne semblent ailecterune sorte dc mysticisme que pour entraner plus srementleurs adeptes vers le rationalisme. Nous avons dcritrhistirc dc cette secte dangereuse dont les influencesnont cess dc ragir contre les formes liturgiques et con-tre la Liturgie elle-mme, et afin de mieux prciser sonaction, nous avons rsum douze traits principaux dctout son plan dattaque, que nous avons montrs enaction dans les uvres du calvinisme relatives au servicedivin. Dans tout cela, pas le moindre trait qui puisse sappli- Ce systmed cquer directement ni indirectement aux modifications op-d cdcsU t i ures dans les livres liturgiques dont se sert lglise catho- extrieures dulique, tant que ces modifications sont appliques par ^aSlsincl1lautorit comptente, et quelles nont pour but que demettre dans un meilleur ordre, de complter, damender,de perfectionner lensemble des formules saintes que nous( 1 ) INSTITUTIONS LITURGIQUES. T o m . I, pag. 3 peut entraner1pas la note d hrsie. Cette question, au reste, est trs i anoted l l c r t ; s l ctendue et nest pas de nature tre discute dans une prface. Nous ne nous en occuperons donc pas. Quilsoit seulement permis de faire observer quun livre litur-gique dans lequel, p a r exemple, la forme des sacrementsserait altre, encourrait avec justice la note dhrsie;que les Quartodcimains sont compts entre les hrtiques,quoiquils ne fussent en opposition avec lglise que p a rleur refus de se soumettre la prescription liturgique quifixait la fte de Pques au dimanche daprs le quatorzimejour de la lune de m a r s ; que parmi les canons de doctrinedu concile de Trente, il en est plusieurs qui lancent lana-thme contre les violateurs de la loi purement liturgique.0Ainsi, dans la session V I , DE SACRAMENTIS IN GNRE, sontanathmatiss ceux qui enseignent que les rites dontlglise accompagne ladministration solennelle des sacre-ments pourraient tre changs au gr des veques parti- 27. XXIVPRFACE e culiers (i); dans la session X X I I de Sacrificio Misses^ Tanathme est pareillement lanc contre ceux qui rprou- vent lusage dc rciter le Canon voix basse, ou qui pr- tendent que la Messe devrait tre clbre en langue vulgaire, etc. ( 2 ) .Lglise a p l u sCe nest pas ici le lieu de prciser le sens thologique1 lpacc1S de ces diverses condamnations; nous aurons ailleurs Toc-lcltlc c a s n ^?Juu gic i dy revenir; mais elles suffisent montrer queP les h i r a ? q u c s lglise a plus dune fois plac les violateurs dc la Litur- gie ct des hrtiques. Nous avons fait voir, dans notre troisime Lettre, le lien intime qui existe entre le dogme ct la discipline, ct lon sait que la discipline liturgique est plus que toute autre en rapport direct avec les matires dc la foi. Mais nayant pas eu occasion de traiter ces ques- tions dans les Institutions, o nous navons signal dau- tre hrsie antiliturgique que celle qui soppose au culte divin, nous navons pas nous tendre davantage sur cette matire.LauteurNous passerons maintenant une autre accusation qui x avait attribu. .la p r e m i r e a rapport a 1 histoire dc 1 innovation liturgique, et sur publication d u . . . .,, , A . ,Brviairelaquelle notre illustre adversaire parait avoir beaucoupr Mg? ne"riau compt pour discrditer lensemble dc faits que nous avonsdArmcnonviiic INSTITUTIONS. r 6Il sagit de lorigine du u n i s d a n s l e sMT run brviaire dOrlans ( 3 ) . Nous avions attribu la premireP0 nDesmarettcs. publication de ce livre liturgique M. Flcuriau dArme- nonville, en 1 7 3 1 , parce que ce prlat, dans la lettre pastorale place en tte, parlait comme sil et t relle- ment le premier I publier ce Brviaire. Nous en avions attribu la rdaction Le Brun Desmarcttes, jansniste appelant, et cela, sur la foi dc tous ceux qui, avant nous, ( i ) Canon XII. (>) Canon IX. (3) Dans la seconde dition du deuxime v o l u m e dc cet o u v r a g e , nous avons tenu compte des observations que lauteur fait l u i - m m e sur son texte dans cette prface, V . t. I I / p . 2 2 0 , 2 4 2 . Note de lditeur. 28. PREFACE XXVstaient occups de lauteur du Brviaire dOrlans;enfin, nous avions fait ressortir ce que renfermaient dedangereux et de subversif de la Liturgie certains principesde la lettre pastorale relatifs la substitution systma-tique de lcriture sainte, dcoupe en lambeaux par uneautorit locale, aux prires sculaires qui sont linstrumentprincipal de la Tradition de lglise elle-mme. Mgr Fayct slve avec vigueur dans YExamen contre M g rFt n i cles faits raconts par nous et contre les inductions que ,. r ^* ces deux faits c I e snous avions cru devoir en tirer. Largumentation du prlat , -consquencesrepose sur deux chefs : i Il est faux, dit-il, que Le Brun que lauteur en tire.Desmarettes soit lauteur du Brviaire dOrlans ;2 M. Flcuriau dArmenonville tait un prlat zl contrele jansnisme; il ne peut donc avoir confi la rdactiondu Brviaire de son glise lun des plus ardents fauteursde cette hrsie.Nous rpondrons dabord sur le fait dc lauteur ducinq n duBrviaire dOrlans. Mgr Fayetnous somme dc citer un * , ? . ^ i eaffin uccrit quelconque, depuis ijZi jusqu 1 8 4 1 , dans lequeln rule Brviaire publi en i 7 3 r par M. Fleuriau dArmcnon- desmarettes est R T Rlauteurville soit attribu Le Brun Desmarettes: il nous fautdu Brviaire . - . . . ,.dOrlans,satisfaire alexigence du prlat. i LesNouvelles ecclsiastiques,ladate du 4 a v r i l 1 7 3 1 ,sexpriment en ces termes : Le 1 9 mars, M. Desma- rettes, acolythe, lve de P o r t - R o y a l . , mourut ici ( O r l a n s ) . . . il est connu pour Y auteur des Brviaires dOrlans et de Nevers. 2 Louvrage trs rare intitul : Discours sur le privilgedes veques dOrlans, Orlans, i n - 8 , 1 7 3 4 , consult parnous la Bibliothque publique dOrlans, porte ce ren-seignement : Deux savants hommes ont travaill auce Brviaire dOrlans : Raymond Florentin, parisien, chanoine et sous-doyen de lglise dOrlans, et Jean- Baptiste Le Brun Desmarettes, natif de Rouen, mort le religieux, moraux et politiques; maintenant, si nous a isIationt I e} Jdemandons M. labb Bernier quelle est la cause qui1 Kglise sur les.. ,livres prohibs,a produit cette situation, il nous rpondra sans aucundoute quelle est due tout entire aux doctrines irrli- 6gieuses qui furent enseignes auJfvm sicle par ceux quonnommait les philosophes, et dont les crits pestilentielsont amen lextinction de la foi et la corruption desm u r s . Nous insisterons, et nous demanderons encore notre honorable adversaire si les Souverains Pontifes ontmanqu leur devoir au milieu dun tel pril de lEgliseet de la socit, sils nont pas au contraire mis leur res- ponsabilit couvert en dcrtant les mesures les plus salutaires. M. labb Bernier sait comme nous que tous ces livres empoisonns taient proscrits par lautorit du Saint-Sige, que dfense tait faite sous peine dexcommu- nication, non seulement de les lire, mais mme de lesretenir. U n e telle prohibition sanctionne par des peines si terribles suffisait garantir tous les pays catholiques des flaux sous lesquels nous gmissons m a i n t e n a n t ; comment est-elle demeure sans effet pour la France? p o u r une seule raison; parce quil nous a sembl bon de dire que nous ne recevions pas Y INDEX, ni ses cen- sures. N o u s avons donc eu, en place dc Y INDEX, Monsieur le chancelier, qui rpondait de tout, mais qui navait point daccs dans les consciences, ct qui plus dune fois(i) Humble Remontrance, pag, 7 1 , 44. PRFACEXUa donn la main limpression et la propagation fur-tive de tant de malheureuses productions dont nousrecueillons aujourdhui les fruits. Plus dune fois, sans doute, les assembles du clerg, J^Semres eau xvm sicle, ont port leurs dolances au pied du trneemployes7rr en France contre f l a u sur limpunit dont jouissaient les propagateurs des mau- d e f a vais livres; ces remontrances ont pu obtenir quelquesantUiturgtque. arrts de parlement contre les plus pervers de ces crits; mais de telles protestations taient et devaient tre striles.Ce ntait point aux tribunaux sculiers, dj lancsdans une voie doppression lgard de lglise, quil appartenait de subvenir efficacement de semblablesncessits; ctait la conscience des enfants de lgliseequil fallait sadresser. louverture du xvni sicle, si lanation franaise, encore profondment attache au catho-licisme, et connu que tout fidle qui lit ou retient unlivre fltri par le Saint-Sige, est par l mme dans lesliens de lexcommunication majeure rserve au pape,quil ny a pour lui aucun espoir de participer aux sacre-ments tant quil na pas renonc cette lecture, ce livre;si les ministres de lglise eussent appliqu courageuse-ment cette lgislation, au lieu de la regarder commecontraire aux liberts de lglise gallicane, Voltaire,Rousseau, les Encyclopdistes, eussent t dispenss de sedonner tant de mouvement pour corrompre notre patrie,au nom des progrs de lesprit humain. Les ConstitutionsApostoliques nous eussent prservs del dmoralisationuniverselle, des horreurs de la rvolution franaise, enfin,de la dissolution dont nous sommes les tmoins et les vic-times, comme elles en prservrent lItalie et lEspagnejusquau jour o notre influence, la faveur des rvolu-tions ct des conqutes, vint ouvrir une voie aux mauvaisesdoctrines dans ces malheureux pays. Ayons donc la franchise de convenir que si les rgle- j^^cjfll ontments inspirs par TEsprit-Saint au Sige Apostoliquemanqu 45. XLIIPREFACEchez nous duneeussent t, non pas ddaigns et repousss, mais appuysnecesah-c.nergiqucmcnt par lautorit spirituelle en France ds le commencement du sicle dernier, cette autorit et-elle t rduite ses seuls moyens daction si puissants encore II cette poque, la religion ct la socit en eussent retir une protection qui leur a fait dfaut, ct dont labsence les a livres sans dfense ci lenvahissement toujours croissant des doctrines qui flattent lorgueil ct les passions. Aujour- dhui que la voix de lKglisc nest plus coute, que ses sacrements ne sont plus frquents que par une minorit courageuse, de tels moyens nont malheureusement plus la mme efficacit. Ils deviennent striles chez un peuple, ds que ce peuple na plus la foi catholique pour loi fon- damentale; mais lpoque dont nous parlons, il en tait autrement. Nous nous bornons proposer M. labb Bernier ce seul exemple des dangers que peut courir une glise particulire en refusant dexcuter les rglements salutaires que le Pontife romain, charg par Jsus-Christ dc patre le troupeau tout entier, impose toutes les glises.M. BernierA la page 9 0 de sa Remontrance, M. labb Bernier C rautcliir un nous adressait ce conseil : Je prendrai la libert de ,(v o u s S mTpri* pour inviter, ainsi que nos modernes ultramontains, n c a s in^SSraurc * P afficher un mpris peu intelligent ou peu sincre pour cette ancienne magistrature quont illustre tant dhommes dun mrite minent ct dune foi sincre, tels a que les du Vair, les Talon, les Sguicr, les Lamoignon, les dAgucsscau. Sans nier Nous ignorons quels sont les passages dc nos crits o ^ancienne0 M L labb Bernier a pu trouver des traces de notre mpriseu 1 m i ilpiut^oucr PwteHtffM ! peu sincre LC lancienne magistrature que relisedes parlements. Le fait est que nous avons toujours con-irouva dans son . . . ,.., ,, , - ,sein ses siderece corps comme le plus redoutable adversaire dcplus danecreux .... , ennemis.1 Eglise, par cela mme que ses membres jusqu au temps de dAguesscau, se distinguaient gnralement par une 46. PRFACE XLTIIprobit, une intgrit, une science, un courage, qui leurvaudront le respect de tous les sicles. N o u s disons jus-quau temps de dAguesseau, parce que M. labb Bernierdoit savoir aussi bien que nous que la magistrature du exvin sicle drogea notablement aux traditions dc sesanctres. II y a loin assurment dun prsident de Brosses, ou dun prsident Dupaty un dAgucsscau. Il est doncbien entendu que nous sommes fort loin dun mprisgnral pour lancienne magistrature des parlements;mais nous nen regarderons pas moins, parce que noussommes catholique, ces lgistes et ces juges, comme lesennemis les plus actifs et les plus dangereux que lEgliseen France ait rencontrs; et puisque M. labb Bernier L a s s c m b^ c ( i u S I n a I a n tcroit devoir nous recommander les Talon, comme desc I c r F s?elle-mme,c nhommes dune foi sincre, nous nous permettrons de luicomme1 hrtiquedemander comment il se fait que Tpiscopat franais duun discours deJ ,,i ,i M iiDonvs T a l o n ,xvjisicle ait porte sur 1 un des plus illustres membres pde cette famille un jugement si svre. Lassemble duclerg de i665 smut tout entire la nouvelle dun dis-cours prononc le 1 2 dcembre 1 6 6 4 par le savant et lo- quent Denys T a l o n , avocat gnral au parlement deParis ( 1 ) . Elle prsenta au roi un mmoire qui subsiste encore, contre ce plaidoyer, qualifiant DHRTIQUE ET SCHIS-MA TIQUE la doctrine que Denys Talon avait soutenue, etsuppliant Sa Majest QUE LE PLAIDOYER SOIL SUPPRIM ETTIR DES REGISTRESDUPARLEMENT,PAR VAUTORITDU ROI :ET CELUI QUI VA PRONONC, OBLIG DC SE RTRACTER(2). Au reste, les doctrines des parlements, sur lesquelles1 1T,JLesdoctrinestlesreposait leur systme dintervention dans les choses e c c l - parlement. .. . avaient poursiastiques, avaient p o u r unique fondement ce principe, rondement une . .. 1 ,. maximeque la puissance sculire est investie d un pouvoir sur hrtique cl, (1 ) 1Collection *des procs-verbaux 11 T du 1clerg, tom. IV, pa. ! W et menaient droit nles chosessuiv.spirituelles. Les gens du roi ne professaient pasj la ( 1 ) Ibid., pices justificatives, pag. nifi. 47. XUV PREFACE Constitution cette maxime pour lordinaire aussi crment que Denys civile du clerg, r p ja Q n j ^ j j o g a e amoment doubli; mais il est r e a n s u nvisible quils avaient une thorie, parce que toute corpo-ration agissante doit toujours avoir la sienne, et cettethorie ntait autre que la doctrine dont nous parlons. Il y parut bien dans la Constitution civile du clerg rdige par danciens avocats au parlement, imbus de ses doc- trines. La bienveillance que professait M. labb Bernier pour un corps, qui fut cependant ladversaire constant dela hirarchie ecclsiastique, Ta fascin au point de lui arracher cette proposition vritablement tonnante : La Constitution civile du clerg ntait oppose la foi que dune manire indirecte;il sagissait de disci- plinc (t). Nous fmes effray de la hardiesse dune telle assertion; mais, au fond, elle est en pleine harmonie avec le systme profess ct appliqu par nos anciens par- lements. Pour tout catholique, au contraire, cest un point de foi, que la mission des pasteurs, leur institution, ne peut venir que dc la puissance spirituelle, que tous les actes dc lautorit laque en cette matire sont nuls et sacrilges; or, la Constitution civile du clerg donnait ct retirait la mission et linstitution un grand nombre1 d veques; elle tait donc directementhrtique. LditeCe serait une grande illusion de ne pas voir que > ,en i l w y e c r c " s int lEglise, en promulguant divers dcrets de discipline surde disciplinejmatires qui tiennent la foi, ne leur a pas enlevc s 1rs u r d e s matiresqui tiennentleur caractre doctrinal. Une loi qui dfendrait aux fidlesa la foi, ne leur- i i - , Y, , * n pas enlevde recourir a tel ou tel sacrement serait une loi hrtique,ecdoctrinale bien quelle ne renfermt pas la ngation de larticle de foi en vertu duquel ce sacrement nous est donn comme institu par Jsus-Christ; de mme, la Constitution civile du clerg, quoiquelle nenseignt pas en termes prcis que la source de la juridiction ecclsiastique rside dans( i ) HUMBLE REMONTRANCE, pag. 1 0 1 . 48. PRFACE XLV la puissance sculire, nen professait pas moins cette doc- trine hrtique, en dfendant de reconnatre lautorit de prlats tablis par lglise, en leur en substituant dautres et en dfendant de recourir la puissance spirituelle pour obtenir leur confirmation. Lhrsie pratique nest pas Lhrsie moins hrsie que lhrsie spculative; cest ainsi quep r pI?mon$ s t hU Clentendirent le Saint-Sige et les veques de France, et^S&icen cela il ny eut rien de nouveau. Toute la tradition p-kuiativc.dpose en faveur de cette manire dentendre la doctrine,et, pour citer un exemple en passant, la ritration dubaptme dj reu a t considre par lglise commeune hrsie, tout aussi bien que lassertion spculativepar laquelle on dirait que cette ritration est ncessaire.Cest quil est des points de discipline purement rgle-mentaire, et dautres qui ne sont que lexpression de lafoi; or, la Constitution civile du clerg.violait direc-tement plusieurs de ceux qui appartiennent la secondeclasse; elle tait donc directementhrtique. Nous navons garde assurment de relever ces incor- ht range rections de notre honorable adversaire dans un esprit disposition par dhostilit; nous le connaissons assez pour ne pas douter P a b b e B e r n i e r de lentire sincrit avec laquelle il professait ses opi- u b o n e f o ? d cnions, jusquau jour o le dcret du Saint-Sige est venudfenseurs lavertir quil faisait fausse route; mais nous avons vu r o m a ? n c s . dC Savec peine, en plusieurs passages de ses crits, quil allaitjusqu suspecter la bonne foi dans les dfenseurs desdoctrines romaines. Selon lui les rguliers les soutiennentparce que Rome est la source de leurs privilges (i) ;Orsi na rfut la Dfense de la Dclaration,que parcequil entrevoyait le chapeau pour rcompense (2) ; Bellar-min gagnait la pourpre par cela seul quil composait sontrait de Romano Pontifice (3). M. labb Bernier aurait (1) HUMBLE REMONTRANCE, pag. 25. (2) IBID,, pag. i 3 8 . (3) IBID; pag. i 5 2 . 49. XLVI PREFACEd ajouter cette liste saint Antonin et saint Alphonse deLiguori qui, probablement aussi, avaient envie darriverp a r c e moyen aux honneurs de la canonisation.Les doc leurs P o u r nous, ce qui nous a frapp constamment en tu-qks("Urines11diant la vie des auteurs qui ont soutenu soit les doctrines le^portcniromaines soit les doctrines gallicanes, ca t de voirsnrah:ineni gnralement les premiers lemporter sur les seconds l c s a r c s u s i a u t c sI a ^TeinntsP * P^ vertus et par le plus parfait dtache-du gallicanisme, ment des intrts de ce m o n d e ; en sorte que, toutes choses gales, leur caractre personnel formerait dj un prjug favorable au sentiment quils ont embrass. Il est remarquable que cette observation nait pas chapp Fleury lui-mme, qui ne doit pas tre suspect M. labb Bernier. Voici ses paroles :Aveu dc Fleury E n F r a n c e , on ne trouvera gure de rguliers quia cci gard. ^n jcpersuads de linfaillibilit (du pape); et non s o e n t aseulement les religieux, mais les communauts de prtres, quoique sans privilges et soumis aux veques, inclinent dc ce ct, comme plus conforme la pit. Les rguliers qui ont conserv presque seuls la tradition des pratiques dc dvotion, y ont joint leurs opinions, et les ont fait passer par leurs crits et leurs conversa- tions dans la direction des consciences. La doctrine ancienne (t) est demeure des docteurs SOUVENT INOINS PIEUX ET MOINS EXEMPLAIRES EN LEURS MURS que ceux qui enseignent la nouvelle (2). Hossuci, Entre les auteurs qui ont m a r q u par la science et le Pchamion du gnie dans les deux camps, il serait difficile de rappeler (ij 11 nest pas besoin, sans doute, davertir que Ja doctrine qualifie ici ancienne par Kleury est le gallicanisme.(a) Discours sur les liberts de lEglise gallicane. Kdition de M. fc!mcry, pag. 77. On sait que le savant diteur de ce discours le publia sur le manuscrit mme dc Klcury, ct quil a signal tous les retranchements et les altrations dont il avait t lobjet de la part des divers diteurs galli- cans. Il ^ a sans dire que le passage que nous venons de citer se trouve imprim pour la premire lois dans ldition de M. Hmcry. 50. PREFACEXLVIIdeux noms plus clbres que ceux de Bossuet et de Sua- gallicanisme,Trez; or, vo) ez quelle profonde diffrence dexprimer sa jusqu son. . i i - * dernier jour surconviction, dans les circonstances particulires ou 1 un et la rdaction de1 8,1l autre se trouvrent. Bossuet avait rdig la DclarationFFAde 1 6 8 2 . Il avait accept de Louis XIV lordre dc compo-) Codex Canon. Eccles. primit.inpromio.(17) De Jejunio Antepaschali.(18) Vindici Epist. S. Ignatii, part. I, cap. v.(iy) De Constit. Apostol. Distert., part. IL(20) Pseudo Isidor.) cap. xn.( 2 1 ) CollectioprcipuaLiturgiarum. Historia litteraria, in Clmente. 102. 28DE LANTIQUIT DES LIVRES LITURGIQUESINSTITUTIONS Mais y avait-il des livres liturgiques d u r a n t les pers- LITURGIQUES , .-= cutions? N o u s allons le prouver jusqu lvidence, en produisant des monuments incontestables qui nont point encore t allgus jusquici dans la controverse. Les per- scutions sarrtrent en 312, ia paix donne lglise p a r Constantin. Les pices que nous produisons ont d tre composes au plus tard sous la perscution de Dio- clticn, qui commena en 284; nous voici donc descendus 0 au m sicle. Prires crites Ces pices sont des Prfaces et des oraisons pour la 1au m * sicle, - 0..empruntes aumesse que nous empruntons au laineux Sacramentaire deh i l c rappe? U I C lglise r o m a i n e , qui fut publi sur un manuscrit du improprement j lglise de Vrone, par Joseph Bianchini, c h a p i t r ce saint Lon. c ny35xCe Sacramentaire, appel improprement de saint Lon, bien quil renferme diverses prires de la composi- tion de ce grand Pontife, est un recueil dc formules li- turgiques dont un grand nombre appartiennent aux temps primitifs du christianisme. Voici des prires qui remon- tent videmment h lpoque o le sang des martys coulait dans toute lEglise. Dabord, cette Prface, place sans date de jour, au mois davril : Il est juste dc vous rendre grces, Dieu dont IKglise est en ce moment mlange de vrais et de faux confesseurs, en sorte que nous devons toujours craindre les variations de la faiblesse humaine, et ce- pendant ne jamais dsesprer de la conversion de per-ce sonne. Cest pourquoi nous vous demandons avec dau-. tant plus dinstances, vous sans le secours duquel la< pit nc pourrait demeurer solide, daccorder persv- (RE ranec ceux qui sont fermes, et rsipiscence ceux qui ont t faibles (1). Nest-ce pas ici la prire pour les (1) Vere dignum. Cujus Kcclesin sic veris confessoribus falsisquc per- mixia nunc agittir, ut tamen, et fragilitatis human semper cavenda mutatio, et nullius sit tlespcranda conversio : quo magis supplices te rogamus, ut, quia sine te non potest solida constarc devotio. et firmis 103. DE LANTIQUIT DES LIVRES LITURGIQUES 2 911tombs, et cette Prface peut-elle appartenir aux jours de P A RTIE7 r rrCHAPITRE ILla paix ?"Au mois de juillet, dans une fte de martyrs, sans indi-cation de jour, cette autre Prface : O Dieu ! qui danstt votre bont ramenez frquemment, pour notre exercice, les ftes des saints martyrs, afin dc nous conduire par cet heureux souvenir, la constance de la foi et la per- te svrance dans votre culte; vous placez pour nous, dans le spectacle de leurs actions, un exemple de cette confession qui assure le salut, ct un secours dabon- dante protection; par eux vous nous invitez lespoir qui nous est promis, en nous manifestant ds cette vie la gloire encore cache dont ils jouissent (i). Qui ne voit ici la prire de lglise implorant pour ses enfants lafidlit jusque dans le martyre?Plus loin : Vous donnez, Dieu ! cet avantage votre glise dans la commmoration des saints martyrs quelle trouve dans leur fte une source ^dallgresse, le moyen de sexercer lexemple de leur sainte confes- sion, une protection dans les prires que vous accueil- lez de sa part ( 2 ) . Ailleurs, le prtre glorifie le Christ de ce que nonseulement il a support la perscution des impies pour < le salut du monde, mais a daign accorder ses fidles lapersvrantam, et resipiscentam largiaris nfirmis. (Bianckini Proleg,Anastasiij tom. IV, pag. 14, n. 20.) (1) Vere dignum. Qui nos deo frequentibus sanctorum martyrum fesr-tivitatibus benignus exerces, ut ad constantiam fidei, et ad perseveraa-tiam pi tat i s beata commemorationc perducas : pari ter nobis in eorumcontcmplationc constituens, ct salutifer confessionis exemplum, etcopiosac protections auxilium; atque ad spem nostree per eos promis-sions invitans, quorum adhuc latentem gloriam, jam tamen etiam inhujus vitac rgi on e manifestas. (Ibid., pag. 26, n. 2.) (2) Vere dignum. Qui sic trbuis Ecclesiam tuam sanctorum martyrumcommemorationc proficere, ut cam semper illorum ct festivitatc 1 artifices,et cxcmplo pae confessionis exerceas, et grata tibi supplicatione luearis.ilbid., pag. 26, n. 4.) 104. 30 DE LANTIQUIT DES LIVRES LITURGIQUESINSTITUTIONS grce dc devenir ses compagnons dans la Passion, ou D1LITURGIQUES,* du moins dans la Confession (i). En la fte dc saint Etienne, lglise dalors rcitait cette prire : Dieu tout-puissant, qui multipliez les victoires de vos martyrs dans toutes les contres du monde, < donnez-nous dc ressentir en tous lieux leur pr-c TE senec (a). En la fte de saint Laurent, on lisait cette Prface : Vous qui tes la force invincible dc tous les Saints, cest vous qui, au milieu des adversits de cc monde, nous consolez par le triomphe dc vos bienheureux mar- IE tyrs, et nous enflammez par la victoire de saint Lau- rent, jusqu nous faire produire dc sublimes exemples de patience (3). En la mme fte : Augmentez, Seigneur, en votre peuple, la foi que la solennit du saint martyr Laurent fait natre en lui, afin que nulle adversit, nulle ter- rcur, ne nous arrtent dans la confession de votre nom, mais que la vue dun si grand courage soit plutt pour K nous un aiguillon (4). En la fte de sainte Ccile, loraison suivante atteste la gnralit dc la perscution. Auteur et distributeur de(1) Vcrc dignum. Qui non solum pro salutc mundi persecutionem sus- tinuit impiorum, sed fidelibus suis ctiani hase dona concessit, ut cjus firent, aut passione, aut confessone consortes. (Ibid., n. 5.)(2) Da, qutesumus, omnipotens Deus ut sicut per cuncta mundi spatia martyrum tuorum facis victorias propagari, sic te auxiliante nobis, eorum sentiamus ubique prasentiam. (Ibid*, pag 35, n. y.)(3) Vere dignum. Quoniam tu es omnium Sanctorum insuperabilis for- titudo, qui in ter mundanae conversationis adversa, prcipua nos bcato- rum martyrum glorificatione solaris, et ad sublima cxcmpla patientiae, triumpho nossancti Laurcnli, quem hodie cclcbramus, accendis. (Ibid. pag. 37, n. 3.)(4) Auge, quo.sumus, Domine, fidem populi tui, dc sancti Laurentii uiartyrs festivitate conceptam : ut ad confessionem tui nominis nullis properarc terreamur adversis, sed tantee virtutis intutu potius incitemur. {Ibid., n. 1 1 . ) 105. DE LANTIQUITE DES LIVRES LITURGIQUES3ltous les biens, Dieu qui voulant appeler le genre IX P A R T I ECHAPITRE IIhumain tout entier la confession de votre nom, avezproduit lexemple du martyre jusque dans un sexefragile-, faites que votre glise, instruite par cet cxem-*pie, nc craigne pas de souffrir pour vous, et dsire avecardeur la gloire des rcompenses clestes (i). Nous nous bornons ces quelques traits que nousnous pourrions multiplier facilement ; on ne les retrouveplus dans le Sacramentaire dc saint Grgoire, ni mmedans celui de saint Glase; naturellement, ils durentdisparatredes livres liturgiques, mesure quelglise avanait dans lre de la paix. La forme de cesOraisons et de ces Prfaces, leur multiplicit, en mmetemps quelles nous prouvent lanciennet des usages quenous gardons aujourdhui, dmontrent jusqu lvidencelimpossibilit de confier uniquement la mmoire unnombre aussi considrable dc dtails. Au reste, quand nous ne trouverions pas dans cet an-Le Missel romaincien Sacramentaire la preuve matrielle de lexistence dun renferme un grand nombregrand nombre de textes liturgiques sous la forme et dansde textesque leur stylele style caractristiques du Missel romain, et qui se rap- peut faireportent videmment lpoque des perscutions, un il regarder comme antrieursexerc dans lapprciation de la latinit chrtienne, d- Constantin.couvrirait facilement, dans les anciens Sacramentaires quiont servi de base ce Missel, une foule de passages dontla diction nous transporte delle-mme aux sicles qui ontprcd la paix de lglise. Ce nest pas ici le lieu dc pla-cer ces sortes dtudes ; loccasion sen prsentera plustard. Mais quil nous soit permis dallguer, en faveur de notre sentiment en cette matire, lautorit dun homme(i) Honorum omnium Deus auctor atque largilor, qui, ut humanumgenus ad confessioncm tui nominis provocares etam in fragili perfecisticondtonc martyrium. pr&tu, qutesumus, ut Ecclesia tua hoc cxemplocommonita, nec pati pro le inctuat, et clestis praemii gloriam concu-piscat. [Ibid., pag. 5 i , n. s.) 106. 32 DE LANTIQUIT DES LIVRES LITURGIQUESINSTITUTIONSprofondment vers dans la littrature chrtienne, et quiLITURGIQUES. nc saurait tre suspect personne, le P. Morin, de lOra-toire. Dans son grand trait de Pnitentia, ayant appr-cier lpoque de certaines oraisons usites dans les an-ciens Sacramentaires, pour limposition de la pnitence,il sexprime ainsi : Les termes, la phrase, le style des oraisons et autres rites principaux quon trouve dans ces Sacramentaires, attestent videmment un temps beaucoup plus ancien, et ne peuvent tre postrieurs aux papes Sylvestre et Jules, ainsi que nous lavons dja remarqu. Si mme nous ne voulons pas dguiser la vrit, cc que ces formules rituelles renferment de prin- ce cipal, sent tout fait, quant la phrase et au style, les temps qui ont prcd lempire de Constantin (i). Autres textes Nous voici donc arrivs, en descendant, jusquaucrits aue m sicle.iu sicle, et nous avons encore dautres arguments pro- duire. En 261, Paul de Samosate, veque dAntioche, ennemi de la divinit du Verbe, est condamn par un concile tenu dans sa ville piscopalc. Entre autres chargesqui psent sur lui, et qui sont numres dans la lettresynodale dont Eusbe rapporte des fragments, on luireproche davoir aboli les Cantiques quon avait co-te tume de chanter en lhonneur du Seigneur Jsus-Christ, sous prtexte quils taient nouveaux, et composs par des hommes qui avaient vcu une poquerccente(x),(1) Dcinde orationuro, aliorunique rituum prsecpuorum qui in iis enar-rantur verba, phrasis, stylus, tempus longe antiquius evidentissime de-inonstrant; nec possunt esse Sylvestre) Julioque Pontifieibus posterora,ut jam a nobis adnotatum est. Sane si verum difiiteri nolimus, id quodest in illis ritibus potissimum, ut ex phrasi, styloque manifestum est,sapit omnino tempora q u x imperatorem Constantinum prcesscrunt.[De disciplina in administrationcsacramenti Pnitenti. Lib. IX, cap. xxx,pag. r 5.) 9(ij Quin etiam psalmos in honurcm Domini Jesu Christi eani solitos,quasi novcllos, etab recentioribus hominibus compositos abolevit. (ApudJtseb., lib. VII, cap. xxx.) 107. DE LANTIQUIT DES UVftES. LITURGIQUES33Ces chants liturgiques ntaient-ils donc crits nulle part? ^JJ,,et si le peuple les excutait en choeur avec les prtres,faut-il croire que dfense tait faite de les avoir par crit?Saint Grgoire le Thaumaturge, veque de Nocsarc,Liturgieassistait ce concile dntioche, ct mourut peu aprs, saint GrgoireIl gouvernait son glise depuis Tan 232, et il avait corn- Thaumaturge,pos pour elle une Liturgie. Lglise de Nocsarcconserva si fidlement les formules sacres que son saint v e q u e avait rdiges, que, dans le iv sicle, saint Basileen appelait aux paroles de cette Liturgie, pour attester lafoi de saint Grgoire dans la divinit du Saint-Esprit. Les glises de cette contre, dit-il, nont voulu ajouter ni une seule action, ni une seule parole, ni un seul rite mystique, la forme quil leur a laisse. Cest ce qui (t fait que beaucoup de leurs usages semblent imparfaits aujourdhui, par suite de lanciennet de leur institu- tion. Les veques qui lui ont succd dans le gouver- nement-de ces glises, nont voulu admettre jusquici aucune des formes qui ont t institues depuis lui (i). Or, comment cette Liturgie et-elle pu se maintenir ainsi sans alliage, dans plusieurs glises dc Cappadoce,pendant un sicle, si elle net pas t crite? Cetteexemption de toute addition, comme de toute altration,ne montre-t-elle pas jusqu lvidence que le saint vequeavait confi son uvre lcriture, et que ce texte tait.souvent consult, pour arrter lesprit de changement ctde nouveaut rIl en est donc de la Liturgie de saint Grgoire le Thau- maturge, comme de cette clbre exposition de foi quil(i) Itaquc non fdetum aliquod, non dictum, non rituxn ullum mysti-cum ultra quam ille rcliqut, ccclesi adjeccrunt; quapropter ctiamm u l t a ex his qu apud illos aguntur, imperfecta esse videntur, propterinstitutionis antiquitatem. Nam qui in ecclcsiarum administrationcmsuceesscrant, nihil ex his qua; post iilum excogitata sunt, loco addita- menti volucrunt recipere. (De Spiritu sancto cap. xxix, n. 74.} 3 T.m.3 108. 34 M* /ANTIQUIT DES LIVRES LITURGIQUESINSTITUTIONSreut dans une vision, des mains de saint Jean lvan- LITURGIQUES. . . . . .. ,-,gehste, qui lui tait apparu avec la suinte Vierge. Cetteexposition de foi, trop oublie aujourdhui, tait criteaussi, et sc gardait dans le trsor dc lglise de Noc-sarc ; cependant il y a bien des sicles que le souvenirsen lut perdu, si saint Grgoire de Nysse neut pris lapeine dc nous en transmettre une copie. Travaux Vers 220, florissait le grand docteur saint Hippolytc,mi Hippolytc. veque ct martyr. Sur la liste imposante de ses crits,que porte encore grave sa, chaire dc marbre, contempo-raine, que Ton conserve dans l bibliothque du Vatican,on lit ces paroles : TTEP1 XAPlOMATiA AnOCTOAlKlI HAPAAOGCquon a traduit : de J)onis, ou Muneribus ecclesiasticis aposlolica iradiiio.Il sulfit en effet de se rappeler le sens donn au mot Xapicuata dans saint Paul, et dans les au- teurs de la plus haute tradition, pour comprendre quil est ici question dun livre sur les mystres, dans lequel se trouvaient rassembles les traditions apostoliques qui en concernent la clbration (i). Cest cc qui a port plusieurs crudits regarder saint Hippolytc comme le collecteur des Constitutions apostoliques dont nous avons parl plus haut. Albert Fabricius na pas fait difficult1e dinsrer ces Constitutions, dont le VIIet le V I I I livre nc sont pour ainsi dire quun recueil de formules litur- giques, dans son dition dc saint Hippolytc. Il la fait daprs un manuscrit de la Ribliothque impriale de Vienne, ct daprs un autre dOxford. Quoi quil en soit, que saint Hippolytc ait rdig lui-mme des formules pour ladministration des dons clestes, ou quil les aitI.IJ C ac , UisL titter., Loin. i. Saxulwn Movaliantmi,pag. IOI. 109. DE LANTIQUIT DES LIVRES LITURGIQUES35seulement compiles daprs la tradition 1X apostolique.1 1 PARTIE ,. . CHAPITKE IInous lisons sur le mme marbre qui nous a fourni Pindi- "cation que nous venons de recueillir, la dsignation dunautre travail qui semble aussi appartenir la Liturgie ;OJAAI EIG IIACAG TAC FPAparoles quon explique ainsi : Od in diversasScripturcepartes. Ces chants ne semblent-ils pas assez, clairementdestins au service divin ? Au milieu du second sicle vivait le philosophe Celse, Au n sicle,qui crivit contre le christianisme, et fut rfut dans la rpcuricnsuite, avec tant de logique ct de vigueur, par Origne. ivsicncc,Il existait des livres liturgiques crits, ds le temps de t)^ prV^ cnlastucieux picurien dont nous ne possdons plus Pou- i ^ e i a ^ C O n l t c c svrage que par fragments. E n eifet, il dit avoir vu entre exorcismes. les mains de certains prtres chrtiens des livres bar- barcs, dans lesquels il tait question des noms et des prestiges des dmons (r). Il est vident que le philo-sophe fait ici allusion aux formules dexorcismes em-ployes sur les catchumnes et sur les possds. Origne, dans sa rponse, ne conteste pas lexistence dc ces livresentre les mains des prtres, mais se contente de rpondreque, protgs par leurs prires, les chrtiens sont plusforts que les magiciens et les dmons (2). Nous approchons maintenant de lpoque apostolique,ct nous convenons volontiers que les arguments positifsnous manquent dsormais pour dmontrer lexistence delivres liturgiques; mais la pnurie des monuments sefait sentir pour dautres questions bien autrement im-portantes que celles dont nous traitons en cc moment.(1) Vidissc sc apud quosdam nostra religionis presbyteros lbros bar-baros, in quibus daemonum nomina ct prsliga videbantur. (Origcncscontra Ceisum, lib. VI, n. 40.){2) Ibid. 110. 36DU LANTIQUIT DES LIVRESLITURGIQUES INSTITUTIONS N o u s voici du moins fort loin du v sicle et fort prs r - des Apotrcs ; c est tout ce que nous avons prtendudans cette excursion. Toutefois, nous enregistrerons en-core trois tmoignages dont la valeur nest sans doutequindirecte, mais qui ne laissent pas davoir quel-que poids dans ces temps primitifs : ils prouvent dumoins quil y avait ds lors des prires fixes pour laLiturgie-A.uoricLe premier de ces tmoins que nous produirons estc ^^"^wkjuc 0 1 1 1le philosophe Lucien, qui vivait au n sicle. Dans le apoMmiquc, dialogue Philopalrisquon lui a quelquefois contest, .niais pour le remonter jusquau premier sicle du chris-tianisme, entre autres diatribes sur la nouvelle religion,Fauteur lance ses sarcasmes sur les prires liturgiques.Un des interlocuteurs dcrit une assemble chrtienne,ct, aprs divers dtails, il mentionne une des priresCelui Jequon y prononait. Cette prire commenait par le nom vhnVjsophc dit Pre, et finissait par un chant dans lequel on rcitait1,1,cn * "un grand nombre de noms (r;. II est facile de reconnatredans ces paroles une allusion aux formes de la Liturgieprimitive, qui souvrait par lOraison dominicale, et sc terminait par ces longues prires dans lesquelles on rci- tait les noms dc ceux pour lesquels on offrait. Voil bien, sans doute, un ordre fixe, une stabilit de formules, une publicit dc rites dont la premire condition tait de reposer sur un texte prcis. ,!Celui Je PlineDans les premires annes du n sicle, Pline le Jeune, gouverneur de Bithynie, crit Trajan pour len- gager modrer la perscution. Dcrivant les runions 1 religieuses des chrtiens, il dit lempereur qu ils ont coutume de sassembler jour fixe, avant le lever du jour, et quils chantent ensemble des hymnes au Christ, comme (i) Precaiioncin iiicipiunicm a laire, el in hyinno niultorum nominum Jnicntum. {Paroles dc Tryphnn vers y la fui du dialogue/ 111. DR LANTIQUIT DES LIVRES. LITURGIQUES37 un Dieu (i). Cette expression carmen dicere, au juge- n PARTIE. _., J1 CHAPITRE II ment de Vossius et de Bnsson qui en citent de nombreux exemples, signifie des chants solennels et excuts avec ordre. Ainsi, la gravit des prires qui se rcitaient dans les assembles chrtiennes tait arrive la connaissance de Pline, N e devons-nous pas voir encore dans ce fait lexistence dc formes positives, selon lesquelles ces prires taient composes et excutes ?Enfin, le plus illustre martyr de la perscution que Pline Enfin, celui u engageait Trajan modrer, saint Jgnace, second succs- d A tio"hc Tn scur de saint Pierre sur le sige dAntioche, dans sa lettre lglise de Magnsie, parle des assembles saintes demanire faire comprendre que de bonne heure toutesles mesures ont d tre prises par les veques, pourdonner aux prires de lglise lordre et la dcence quelles exigent : N e jugez conforme la raison, dit-il, que ce qui aura t ordonn par lvquc... Runissez-vous pour prier dans le mme lieu ; que la prire soit commune (2). Et comment cette prire et-elle putre c o m m u n e , si sa composition et t remise auxhasards plus ou moins surnaturels de limprovisation dupontife ou du prtre ?T o u t le monde est en tat de comprendre quil ny apas loin dune forme liturgique dtermine une forme liturgique crite; nous arrterons donc ici nos investiga-aions pour la recherche des livres liturgiques dans les quatre premiers sicles : cest au lecteur juger de leur rsultat. N o u s lui devons maintenant lexpos des objec- tions de nos adversaires, en observant toutefois prala-( 1 ) Soliti slatuio die ante lucem convenire, carmcncjuc Christo, quasiDeo, tlicere secum invicein. (Lib. A*, ep. XCVII.)(i) Nc quidejuam videalur vobis rationi consentancum, prieter cplscopijudicum... Omncs ad orundum in eumdem convenite : sit unn coimnunisprecatio. (Ad Magnesianos, n. vu.) 112. 38 DE LANTIQUIT DES LIVRES LITURGIQUES IS.TiTUTioHsblement que des difficults ngatives ne peuvent rien LITURGIQUES .- contre des faits.ObjectionsJ p . L Brun ct le P. Picn sc fondent sur ce quej Cccontraires aux conclusions Tcrtullicn, dans le livre de Lorona imhtts,affirme que prcdentes..... , ., nous ne connaissons que par unc tradition non crite les formules des sacrements ct la manire de les administrer. TEXIE do numre divers rites, ct conclut ainsi : Si vous dc-Teritdben. / mandez unc loi crite pour ces pratiques, ct pour plu- sieurs autres, vous nen trouverez point : cest la tradition qui vous fournit cc supplment, la coutume qui le confirme, la foi qui le fait observer (1). Donc, concluent ces deux savants auteurs, il ny avait pas de livres liturgiques crits; autrement Tcrtullicn les aurait texie. cits.Vr.. pcns de ce cela nous rpondons que le terme de loi crite, em-ploy ici par Tcrtullicn na point le sens dc formulesliturgiques consignes sur le papier. Toute son argumen-tation nous prouve videmment quil traite, dans ce pas-sage, dc la tradition par comparaison avec lcrituresainte. La Liturgie crite ou non crite est toujours lasimple tradition ses formules nc sont pas inspires,et le raisonnement de Tcrtullicn reste debout, quand bienmme les Liturgies de cette poque eussent t crites.Cpricn. T c a e de saint Nos adversaires ajoutent : Saint Cypricn voulant * prouver contre les Aquaricns que lon doit employer du vin ct non de leau seulement pour le saint Sacrifice, mais que le vin doit tre ml deau dans le calice, nin- voque d autre autorit que la loi vanglique ct la tra-it dit ion du Seigneur (?.). Sil etexist unc Liturgie crite,(f assurment saint Cyprien let appele en tmoignage. (1) II a ru m cl aliarum cjusinodi disciplinarum, si legem cxpostules scrpturarimi, nullain ingnie. : tradilio tibi prtcndetur auctrix, con- :;ueiud(>confirnmirix,cl hdes observt rx. (Tortul. dc Coron. i;uit.,n. 4.) ( 0 Ui ubique lev cvnn/jelci, ri irndiln dominca servelur. (Evist, J.XUL cJCe saint r xAugustin.gustin sexprime avec non moins de forcec Chaque jour rcitez le Symbole en votre particulier : personnea nc lcrit pour le lire ; on ne lcrit que pour le repas- ser, dans la crainte que loubli nefface ce que lapplica- tion a fait retenir. Que votre mmoire vous serve donc de livre (2). On pourrait dabord faire observer que la brivet du Ces T 1 C U X texte:Symbole des Aptres na aucune proportion avec la Ion- renferment p a ungueur des formules liturgiques de la messe et des Sacre-y " vments. Le premier pouvait tre simplement confi lammoire, sans quil sensuive pour cela que les secondesdussent absolument demeurer soumises au mme prildaltration. Mais si on examine la porte des paroles deces deux saints docteurs, on y trouve tout autre chose quece que nos deux savants liturgistes y ont vu. II est vi-dent que saint Jrme fait allusion aux paroles de saint(1) In symbolo tdci et spei nostrae, quod ab apostolis traditum nonscribitur in charta et atramento ; sed in tabulis cordis carnalibus, postconfessioncm Trinitatis, ct unitatem Ecclesia?, omne christiani Dogmatissacramentum, carns Rcsurrectione concluditur. (Adv. errores Joan.HierosoL, cap. vu.)(2) Quotdc dicte apud vos. Symbolum nemo scribit, ut Icgi possit;sed ad recensendum, ne forte dcleat oblvio, quod tradidit dilgcnta. Sitvobis codex rester memoria. (Dc symbolo ad catechmienos.) 116. 4 2 DELA N T I Q U I T DES LIVRES L I T U R G I Q U E S INSTITUTIONS p A UIdans la seconde ptre aux Corinthiens (i), o 1 LITURGIQUES * 1lAptre a pour but dc mettre en parallle la dignit desdeux lois, la judaque crite sur la pierre, la chrtiennereue ct conserve au fond des curs. Quant saintAugustin, il ne saurait nous tre object, puisquil accordepositivement que Ton peut crire le S3mbole, pour aiderla mmoire. Il ny avait donc pas dc loi absolue qui ledfendt. Nousconvcnons volontiers que, dans les premiers sicles,le Symbole se donnait dune manire orale ; mais cettergle gnrale ntait pas absolue. Les Pres eux-mmes,sur les tmoignages desquels nous tablissons lexistencedc la discipline du secret ou dc larcane, nous fournissentdincontestables exceptions; les circonstances dcidaientdc tout en cette matire. Parmi les Pres qui citent en;totalit ou en partie le S} mbole dans leurs crits publics,nous citerons Tcrtullicn, de virginibus velandis; saintCyrille de Jrusalem, dans ses Catchses; saint Basile,dans son livre de jidei confemone; Rufin dAquile, dansson commentaire spcial sur le Symbole lui-mme, etc.RAISONS QUI ONTSil et exist, dans les quatre premiers sic!cs,des livresE M P C H LES .. . .DOCTEURSliturgiques cents, comment se fait-il, disent encore les 1L nCITER ICS 1ivrcsPres Picn et Le Brun, que les saints Docteurs ny aienta^" * 1pas fait appel en rfutant les hrtiques; tandis qu partir VSICLE. ^j i y 0livres sont allgus si frquemment dansscC c e sles controverses, quand on veuteonstater la foi de lKglisc?Nous rpondrons dabord que les auteurs dc cette poque,lorsquils en appellent latradition ct la coutume sur lessaints mystres, entendent toujours, comme en con-viennent nos adversaires, la coutume ct la tradition litur-giques. Mais pourquoi nc citent-ils aucun texte prcis?Dabord, nous accorderons qu lpoque o rgnait ladiscipline du secret, les livres liturgiques taient rares,(i) IlCOR., M , 117. DE LANTIQUIT DES LIVRES LITURGIQUES43.quon les tenait cachs avec soin: que, destins seulement"PARTIE^ , CHAPITRE I I aider la mmoire des prtres et des pontifes, leur teneurtait peu connue des fidles ; elle ne pouvait donc trervle sans inconvnient dans des crits publics. Maisil y a plus. On doit reconnatre que sil existait cettepoque des livres liturgiques crits, comme nous croyonslavoir dmontr, ces livres appartenaient plutt chaqueglise particulire quils ntaient dusage universel.Langlican Bingham, qui cependant est favorable lathse de nos adversaires, reconnat ce fait quand il dit : La libert que chaque veque avait dc former sa litur- gic pour son glise, est lunique raison pour laquelle aucune de ces liturgies nest arrive jusqu nous com- plte et entire, nayant t composes que pour lusage de ces glises particulires. Destines au service de ces glises, on ne se mettait pas beaucoup en peine de les communiquer et de les faire parvenir la connaissance des autres glises, non plus que de les conserver en- tires, ou de les faire passer la postrit, puisque leur usage ntait pas strictement obligatoire, et quon avait la libert den composer dautres volont (i).. Comment alors les Pres en eussent-ils appel h destextes qui ne runissaient pas au moins des fractions con-sidrables de lglise dans une mme profession littrale ?Il tait donc plus naturel den appeler la tradition ct la coutume, dont ces livres taient lexpression varie.Mais, la paix de lglise, on sentit la ncessit de donner (1) Ipsa libertas, quam Episcopus quisque habuit, Lturgiam pro suaipsius Ecclesia formandi, una est ratio, cur nulia carum hodie supersitperfecta ct intgra, uti in usum. istiusmodi Ecclesiarum particulariumprincipio fucrunt compositac. Quum enini talcs particularis Ecclesiausui destinatsc essent, non adeo magna opus crat sollicitudinc, sive casintgras servandi ct propagandi ad posteros, qui ad carum usum nonstricte crant adligati, sed alias pro luhiu suo faciendi habebant liberta-tom. (Dingbam, Orig. TUYA..;., lib. XUI, cap. v,rfc orig. ct itsu Liturg, instafis prec. formidis, % 3.) 118. D 44^ lantiquitdes livres liturgiquesINSTITUTIONS pj u scorps largument dc tradition et de coutume. R RLITURGIQUES en exigeant, comme nous Pavons prouv ailleurs (i),lapprobation des conciles pour les prires liturgiques;on astreignit les Eglises dune mme province la pro- fession des mmes rites et des mmes formules, et peu peu les prlats des grands siges arrivrent ranger sousles lois de la liturgie de leur Eglise toutes celles quils tenaient sous leur juridiction. Cest la raison pour laquelle les textes positifs dc la Liturgie ont t depuis lors si fr- quemment allgus dans les controverses; ils avaient une plus grande publicit, ct rgnaient sur un plus grand nombre dEglises, f.a loi deMais, disent encore nos illustres contradicteurs, quepas" u a q u & faites-vous de rarcanc, du secret des mystres, si les for- JcViextes mules sacres taient confies lcriture? Nous serionsliturgiques. p t - t r c en droit de rpondre : Q u e faites-vous dc la CU tradition, si, lorsquelle est dune nature aussi dlicate que le sont les rites pour la clbration du Sacrifice ct pour ladministration des Sacrements, vous pensez quelle na pas du avoir dautre asile que la mmoire des hommes exposs la routine, aux infirmits dc lintelligence, aux caprices de lesprit particulier, aux sductions de tant dhrsies sduisantes et subtiles? Mais considrons la question dans sa ralit- Nous navons point envie dbranler un fait acquis la science, et reconnu mme par dc savants protestants, bien quil pse sur eux de tout son poids, raison des consquences quen tirent les docteurs catholiques. La discipline du secret a exist dans lge primitif du christianisme; on enft trouve encore la preuve jusque dans le v sicle, par des passages vidents dc saint Jean Chrysostomc, dc saint Augustin, de Thodorct, dc saint Cyrille dAlexandrie; mais cc serait une grave erreur de penser que rarcane fut (i) Institutions liturgiques, tom. I, pages 124-1S0. 119. DE LANTIQUIT DES LIVRES LITURGIQUES 45toujours si absolu quil ny fut jamais drog. Le motifde cette discipline est admirablement rendu par saintCyrille de Jrusalem : Cest, dit-il, dans la crainte que ceux qui ne comprennent pas ne soient blesss par les mystres, ou quils ne les tournent en drision (i). 8Cependant cette loi na pas empch, au u sicle, saintJustin, crivant sous les yeux du Pontife romain, dex-poser dans sa premire Apologie, adresse aux empe-reurs, les mystres du Baptme, de lEucharistie et duSacrifice chrtien, avec une clart et une tendue qui lem-portent sur ce que nous trouvons de plus complet dansles crits de cette poque destins aux fidles. Saint Cy-rille monta sur le sige dc Jrusalem en 35o, poque laquelle la discipline du secret tait dans toute sa vigueur.tant encore simple prtre et prpos linstruction descatchumnes, il pronona dans lglise ses clbres Ca-tchses. Tout le monde sait que les dix-huit premiresdc ces Catchses sont adresses aux non baptiss; cepen-dant saint Cyrille, sans doute daprs Tordre de son ve-que, explique les mystres et le Symbole lui-mme sesauditeurs avec une plnitude qui aurait droit de surpren-dre, si lon ne savait quil nest pas de loi si gnrale quonny puisse trouver des drogations.Maintenant, sagit-il mme dune drogation la loi deTarcane, dans le fait de Pexistcncc des livres liturgiques ?A la rflexion, on ny verra quune confirmation du faitmme de cette loi. Ces livres existaient; mais -ils taientsecrets. Nous pouvons mme accorder, si on lexige,quils ne paraissaient pas toujours lautel ; ils servaient appuyer la mmoire du prtre, conserver pur le dptde la tradition, prvenir les altralions auxquelles ilpouvait tre expos sans cc secours. Il ntait pas nces-11; Nu non intelligentes Idanlur, aut illa derisui habcanl. (S. Cyrill.Hievos. in Protocatcchcsi, eap. 1 O 120. 46DE LANTIQUIT DES LIVRES LITURGIQUES INSTITUTIONS s a i r e qAU C | c s exemplaires en fussent nombreux, le vul-LITURGIQUES . . . . ,gaire ne les lisait p a s ; ils ntaient pas crits pour lui.Comment les Pres eussent-ils invoqu le tmoignage dclivres qui navaient pas cours? Il nous semble que toutse concilie sans difficult ce point de vue (1).On ne peut Les P P . Le Brun et Picn pensent trouver un argu-arguer non plus, du silence des ment contre notre thse dans les edits des empereurs empereurspaens qui condamnaient au feu les livres saints. Sil et iVndroU desexist dans les glises dautres livres que les saintes iitur^Uiues. critures, il en et t fait mention, disent-ils, soit dansles dits, soit dans les m o n u m e n t s qui nous restent desperscutions. La faiblesse de cette objection est vidente. Les livresliturgiques taient peu nombreux, leur existence taitsecrte; quelle ncessit den faire mention expresse dansles dits ? Dautre part, nous avons la preuve que lesi x s actes des Actes des martyrs conservs dans les archives des Egli-m a r tL ^^g l t" l Uses furent brls en grand nombre sous la perscution deC nii VREL saint s.RDiocttien; cependant saint Augustin ne parle que desEcritures saintes dans le passage cit p a r nos adversaires,et ne fait aucune mention de ces documents comme ayantt livrs par les veques traditeurs. Il nest donc pastonnant que, dans les quelques lignes cites, il ne soit tpas question des Liturgies. Q u a n t aux preuves du fait dc(1) Gnralement, les critiques dune certaine poque ont trop souventperdu de vue les bibliothques et archives qui existaient auprs desglises et dans lesquelles se conservaient les titres de ces glises, leursannales, les actes des martyrs, les formules des mystres. On supposaitdonc la civilisation chrtienne bien peu avance, si on croyait que cettenouvelle socit, dont le pass tait dj si glorieux, navait rien fait pouren conserver la mmoire. Les traditions crites sc gardaient dans cesasiles sacrs, et la magnifique confession de foi dc TKglisc de Nocsarcntait pas le seul monument conli au secret lidle ct conservateur dcces merveilleuses archives. Lorsque le travail de nos confrres, sur lescrits de saint Denys lArcopagile sera en tat de voir le jour, nous esp-rons que la question des bibliothques des glises sous les perscutions,en recevra quelques dveloppements. 121. DE LANTIQUIT DES LIVRES LITURGIQUES 47la destruction violente des livres diffrents des saintes PARTIE ,T ^CHAPITRK uEcritures, ct conservs cependant dans les bibliothquesdes glises, on peut consulter Baronius, dans ses notessur le Martyrologe romain, Franois Biancluni, dans la0prface dc sa belle dition dAnastase, et le VIII chapitredu premier volume de nos Origines de lEglise romaine. Unc autre objection quon nous oppose est quelesLitur-objectionsgics les plus anciennes, ct qui portent les noms de saint Litm?ies de CJacques, de saint Marc et de saint Basile, ne contiennent d c f n t ^ r T c idu s a m tpas les prires pour les pnitents, ni le renvoi quon a v a i t ^ac-coutume de faire de ces pnitents, un certain momentdc la Messe. Elles nont donc t crites quaprs labro-gation de la pnitence publique par Nectaire, patriar-che dc Constantinople, qui mourut en 397. Si le renvoides pnitents et t dans les Liturgies, on ly verraitencore, comme on y voit celui des catchumnes. Nous observerons dabord que le renvoi des pnitents,prcd de la prire quon faisait sur eux, se trouve en etoutes lettres dans la Liturgie contenue au livre V I I I des Le texte prcis.. ., ,de ces LiturgiesConstitutions apostoliques, qui taient deja compiles enne nous est p a s325, ainsi que nous lavons prouv tout lheure par lesP a r v c n i uplus imposantes autorits. Comme nous convenons volon-tiers que le texte prcis de la plupart des Liturgies desquatre premiers sicles nest pas parvenu jusqu nous,nous ne,voyons pas quon puisse arguer, contre notresentiment, des choses qui se trouvent ou ne se trouventpas dans les Liturgies de saint Jacques, de saint Marc ctsaint Basile. Si le renvoi des pnitents ne sy trouve plus,quoiquon y lise encore celui des catchumnes, il ny apas lieu de s en tonner, puisque nous savons par ungrand nombre de sermons ct de traits des Pres, que lasparation et le renvoi de ces derniers avait encore lieu,cfort avant dans le v sicle, et peut-tre jusquau vi . Lordonnance dc Nectaire sur la pnitence publique a donc peu de porte dans la question. 122. 48DE LANTIQUIT DES LIVRES LITURGIQUES erINSTITUTIONS Enfin, on nous oppose la Dcrtale de saint Innocent I , LITURGIQUES, ^./ *1 -s-" adresse Dccentius, eveque d Eugubium, en 4 1 p . Entre l ) c C sani C d cautres questions que cet veque avait poses au Pape,!n 1 J ??,?V. l, 1, S. (3) CoL, 1, fi. (l)Adv* Hreses lib. 1, cap. x.s 136. 62 DE LA LANGUE DES LIVRES LITURGIQUES INSTITUTIONS gardent pas avec moins de fidlit la tradition chrtienne (i).NLITURGIQUES.Tcrtullicn, un demi-sicle plus tard, ajoute aux nationsqui ont cru en Jsus-Christ, les Parttes, les Mdes, lesArmniens, les Africains au del de Cyrene, les Gtules,les Maures, YEspagne, une partie de la Gaule, les Bre-tons, les Daces, les Scythes, et une multitude dautresnations, provinces et les (2). Les versionsMaintenant o sont les versions de lcriture Tusagc de lEcriture se ,.. T,multiplient, de toutes ces nations : Nous en trouvons plusieurs, mais a n sdan s ies trois dC Ul 1C la langue grecque, entreprises dans le cours des troisconsilcrcs. premiers sicles ; saint Augustin nous atteste quil y enavait eu aussi plusieurs dans la langue latine, jusqu sontemps, et tmoigne en passant, que les langues en posses-sion des oracles sacrs se rduisent encore lhbreu, augrec ct au latin (3). II y a eu de mme plusieurs versionssyriaques, comme le reconnaissent les exgtes. Le privi-lge des trois langues parat ici dans tout son clat ; maisil nen est que plus vident que les peuples et les individustrangers ces trois langues ne lisaient pas lcrituresainte dans leur propre idiome. Le principe Jetons un coup dil rapide sur la chrtient dans les ^^sacres * premiers sicles, nous sentirons mieux le grand principe4,1dc c c ss c dc6 ftSts,des langues sacres qui commence se dgager de len-semble des faits que nous avons runis jusquici. Endehors des nations qui usaient des langues syriaque,grecque ou latine, nous consentons placer lE g y p t e , etnous allons constater volontiers lexistence dune versiondes critures dans sa langue. Mais cette version nappar-(1) Adv. Hrcses, lib. IV, cap. iv.( 2 ) Adv. Judaros, cap. vu.(j) Latinquidcm lingusc homines, quos nunc instruendos suscepimus, duabus aliis ad Scripturarum dvfnarum cognilionem opus habent, hubrn sciliect ctgraxn,utad exemplaria pnecedentia recurralur,siquam dubitationem attulerit latinorum interpretum infinila varietas. (De doc- Irina Christiana, lib. 111, cap. xi.) 137. DE LA LANGUE DES LIVRES LITURGIQUES63tient pas la prio