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7/16/2019 Bo Uille

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 Arrêtés en fin de semaine der-nière en France, sept islamis-tes radicaux français de 19 à 25 ans sont accusés d’avoir formé « une cellule terroristeopérationnelle », annonce la 

 Justice, précisant que certainsd’entre eux voulaient aller combattre en Syrie. Ils onttous été mis en examen et pla-

cés en détention provisoire.« Une attaque terroriste dans

 notre pays a pu être évitée »,a assuré le procureur de Paris,François Molins, précisantqu’il n’y avait pas eu « d’exem-

 ple d’affaire de ce type » enFrance depuis l’attentat dansle RER parisien en 1996 reven-diqué par le GIA algérien.Les personnes arrêtées « sontbien plus dangereuses que ceque nous pensions initiale-

 ment », a-t-il insisté.Deux hommes jouent un « rô-le clé », l’un qui a un contact à l’étranger et « servait de re-lais » pour les candidats au ji-

had et l’autre qui s’est renduen Égypte et Tunisie.Le parquet de Paris avait re-quis hier matin l’incarcérationdes sept suspects, « âgés de19à 25ans, tousnésen Fran-ce et de nationalité françai-se ». Tous sont des « conver-tis plus ou moins récents,

sauf un », à l’islam, selon lui.Une information judiciaire a été ouverte pour  « tentatived’assassinat en lien avec l’ap-

 partenance avec une religion,en relation avec une entrepri-se terroriste » et « associa-tion de malfaiteurs prépa-

 rant des destructions par 

substances explosives suscep-tibles d’entraîner la mort ».Cinq autres suspects ont étéremis en liberté.Le démantèlement de la cellu-le fait suite à une attaque à la grenade contre une épiceriecasher le 19 septembre à Sar-celles. Cinq personnes au to-tal sont soupçonnées d’avoir 

 pris part à cet attentat antisé-mite qui a fait un blessé léger.La grenade « défensive »aurait pu faire beaucoup plusde victimes sur un rayon de10 m : « L’intention était biende tuer », a dit M. Molins.C’est autour du suspect utili-sant un box rempli d’armes etd’explosifs, Jérémy Bailly, 25ans, arrêté samedi à Torcy en

 possession d’une arme char-gée alors qu’il revenait d’unesalle de prière, que se concen-tre le travail des enquêteurs.Le procureur a évoqué une« absence totale de coopéra-tion » des suspects arrêtés.

Cire de bougie, charbon debois, réveils, cocotte-minute :associés à d'autres, ceséléments découverts dansl'enquête sur la celluleislamiste peuvent servir à fabriquer un engin explosif.Les enquêteurs ont découvertdans l'appartement de JérémyBailly, personnage central dela cellule, une clef qui les a conduits à un box de parking.Là, ils ont trouvé « un fusilautomatique à canon et

crosse sciés 22 long rifle, un fusil à pompe calibre 12,environ 800 cartouches decalibre 22 long rifle et surtout3 kg de nitrate de potassium,une bouteille contenant de lacire de bougie, un sac decharbon de bois, 1,5 kg desoufre, deux réveils, 5 m decâbles électriques, des piles,une cocotte-minute et cinqampoules de phare », a dit le

 procureur François Molins.Ces éléments permettent de

fabriquer un engin explosif.« Il s'agit exactement du typede montage d'engin qui avaitété utilisé en 1995 par lesactivistes du GIA », a rappeléle procureur, en référence à la 

 vague d'attentats qui avaientfait 10 morts dans la capitale.Les modalités de fabricationde tels engins, qui font descentaines voire des milliers demorts chaque année dans lemonde, sont très répanduessur internet.

Les projets criminels des islamistes arrêtésTerrorisme l La cellule démantelée la semaine dernière s’avère, dit le parquet,bien plus dangereuse que prévu. Ses membres sont tous convertis, sauf un.

L’arsenal explosif du chef de bande Jérémy Bailly

Je suis parfaitement conscient desconséquencesde cette requête. Ça vaêtre cataclysmique. Mais vous ne pouvez pas valider une telle procé-

dure: la relation intime du directeur d’enquête a eu une influence sur toutel’affaire. » Pendant deux heures hier ma-tin à la cour d’appel de Montpellier, Me

 Jean-Robert Phung a fait trembler sur ses bases la vaste enquête pour corrup-tion ouverte en 2007 à Saint-Cyprien(P-O). Une instruction judiciaire tou-

 jours en cours, dans laquelle une vingtai-ne de personnes ont été mises en exa-men. Et qui a vu le maire UMP de l’épo-que, Jacques Bouille, soupçonné de mul-tiples malversations, se suicider à la pri-son de Perpignan, le 24 mai 2009.

 Au cœur de ces investigations, le com-missaire Christophe Gavat, patron del’antenne perpignanaise de la PJ, était« l’intermédiaire privilégié entre l’en-quête, le terrain et les magistrats», rap-

 pelle le président de la chambre d’ins-truction. Qui souligne qu’au départ dudossier judiciaire, «l’opposant politiquede Jacques Bouille, Thierry Del Pozo, faisait connaître des faits au procu- reur, concernant 2 M €  d’œuvres d’artachetées par la mairie et non retrou-vées ».

Unconflit d’intérêtsquipollue l’enquête

Parmi les multiples soubresauts de cetteenquête où défilent pots de vin, commis-sions occultes et troubles d’opérations

immobilières, Me Phung, avocat de Fran-

cis Montor - l’ancien directeur généraldes services de Saint-Cyprien qui a pas-sé deux mois en prison -, appuie sur un

 point que ni le procureur, ni les jugesd’instruction n’avaient jugé problémati-que: la  «relation intime » nouée pen-dant l’enquête entre le commissaire Ga-

 vat et un témoin, Vicky Jacquinot, em- ployée municipale et ex-maîtresse du di-recteur de cabinet du maire. Une enquê-te de l’inspection générale de la policenationale, rendue en janvier 2012 vientde le reconnaître: «La fin de l’enquête aétéclairementpolluée parce conflitd’in-térêts très peu déontologique et poten-

tiellement préjudiciable à la crédibilité 

d’une enquête de police judiciaire.»Interrogé par les bœufs-carottes, souli-gne Me Phung, le commissaire Gavat a admis « être entré en contact avec ellesur les conseils de Thierry del Pozo.C’est l’opposant politique n˚1 qui télé- phone au directeur d’enquête pour pren-dre un poisson pilote!» Plus grave, se-lon l’avocat: «Il dit avoir posé à cettetrès jolie femme des questions qui nesont pas sur le procès verbal. Quelle foiaccorder à un dossier quand le direc-teur d’enquête explique qu’un PV ne re- prend pas les questions ni, a fortiori,les réponses ? »Mis en cause, depuis, dans l’affaire Ney-ret à Lyon, et aujourd’hui n˚2 de la PAFde Guyane, le policier a juré que sa maî-

tresse n’a bénéficié d’aucun traitementde faveur. L’avocat de cette dernière,

 partie civile depuis février 2012, confir-me. Me Dartevelle, qui défend la veuvede Jacques Bouille, en doute: «Il n’y a pas de PV sur ce qui se dit sur l’oreiller!» Et Damien Piller, avocat ethomme d’affaires suisse, promoteur im-mobilier soupçonné d’avoir été l’un descorrupteurs de la mairie, se lâche en find’audience: «Rendez une décision di- gne de la France, et pas de la Républi-quebananière quiest l’état actuel de cet-te procédure! On est dans un véritable polar! À l’époque, le shérif Gavat fai-sait lapluie et lebeautemps à Saint-Cy- prien, et reprochait à Jacques Bouillede faire de même!» Décision le29 novembre.

FRANÇOIS BARRÈRE

fbarrere@midilibre.com

TÉLEX

● MERAH Sept mois jourpour jour après le meurtre deleur fils, les parents du premier

militaire tué par MohamedMerah, Imad Ibn-Ziaten, ontlancé hier un « message de paix » aux jeunes musulmansde France « perdus dans lescités ou dans les prisons » lorsd'une cérémonie à leurdomicile de Rouen enprésence de dix imams, dontcelui de Drancy, HassenChalghoumi.

● MIRACLEUn 68e miracle

survenu à Lourdes, la guérisonde la sœur italienne LuiginaTraverso guérie en 1965, a étéreconnu par l'évêque de sondiocèse à Casale Monferrato(Italie). Atteinte d'une lombo-sciatique paralysante malgréplusieurs opérations, elle avaitretrouvé l'usage de ses

 jambes.

● POMPIERS Le tribunald’Amiens a relaxé hier deuxdes pompiers poursuivis pouravoir participé à des ébatssexuels avec une mineure de16 ans à la caserne d’Abbeville(Somme). Un seul prévenu aété condamné, à 4 mois deprison avec sursis, sans

inscription au casier.

● TOULOUSE

Les gendarmes toulousainsviennent d’identifier un duo debraqueurs présumés deMcDonald’s et autresenseignes, dont l’un est déjàsoupçonné d’avoir tué unefillette de quatre ans d’uneballe dans la tête dans unaccès de fureur à son domicile.Ils étaient déjà incarcérés.

● CENTRALE Les neufmilitants de Greenpeace quis’étaient introduits pareffraction dans la centralenucléaire de Nogent-sur-Seine(Aube) en décembre 2011 ont

été condamnés à 6 mois deprison avec sursis à Reims.

● SAC Un homme de 18 ansa été mis en examen hier pour« dégradations par incendie »et « violences volontairescommises en réunion » pouravoir lancé un sac en flammesvers une mère de familleconnue pour lutter contre letrafic de drogue à Saint-Ouen,en Seine-Saint-Denis.

● HOMOSEXUALITÉ SOSHomophobie assignel’hebdomadaire Minute pourinjures et incitation à la haineaprès la publication d’unnuméro largement consacré àl’ouverture du mariage auxhomosexuels. Le 11 juillet,Minute publiait une photo dedeux hommes fesses nuesavec en titre « Mariage Homo:Bientôt, ils vont pouvoir s’enfiler... la bague au doigt. »

● DIAMANTUne équipeaméricano-françaised'astronomes a découvert uneplanète très chaude formée engrande partie de diamants, dedeux fois la taille de la Terre eten orbite autour d'une étoilevisible à l'œil nu.

■ La police monte la garde à Torcy, où étaient stockées les armes. AFP

Corruption: tempête surl’affaire Jacques BouilleSaint-Cyprien l Le commissaire de police avait une liaison avec

un témoin : les avocats exigent l’annulation de toute l’enquête.

 Après trois semaines de dé-bats à huis clos mais sous hau-te tension, la cour d’assises du

 Val-de-Marne a reconnu des viols commis entre 1999 et2001 dans les cités de Fonte-

nay-sous-Bois, sur une seuledes plaignantes, Nina, 29 ans.Elle a ainsi infligé de trois ansavec sursis à un an de prisonferme pour 4 accusés. Les qua-tre hommes poursuivis pour les mêmes faits sur Aurélie,28 ans, ont été acquittés.« Je ne vois pas le sens de cet-te décision, dit Me  Amar Bouaou, avocat d’un condam-né et d’un acquitté. On vousdéclare coupable, mais avecdespeinescouvertespar la dé-tention provisoire, comme çavous ne faites pas appel ».Les avocates des deux fem-mes qui avaient dénoncé cesfaits sordides après des an-nées de silence, ont dénoncéun « verdict sans cohérence ».Critiques sur la durée de l’ins-truction longue de cinq ans, el-les ont « le sentiment que la

 justice dysfonctionne ».Lundi, l’avocate générale avaitrequis de cinq à sept ans de

 prison pour 8 accusés. Pour les 6 autres, elle s’en était re-mise à la cour, relevant leman-que d’éléments à charge.« L’avocate générale a essayé de coller au plus près des dé-clarations des victimes quiont beaucoup évolué », s’estdéfendu le parquet de Créteil,rappelant « la plainte très tar-dive » des plaignantes six ansaprès les faits. La ministre desDroits des femmes, Najat Val-laud-Belkacem, a dit sa « soli-

darité » envers les femmes.

Un règlementde compte deplus à MarseilleUn de plus. Un homme de53 ans a été tué par balles hier à la mi-journée dans le centrede Marseille et une autre per-sonne a été blessée.Les faits se sont produits vers12 h 45 dans un bar du 4e arron-dissement. Deux hommes cas-qués sont arrivés à scooter etont ouvert le feu sur la victime,un habitué des lieux qui était

attablé en terrasse.Les tueurs, qui ont fait preuved’un grand sang-froid en opé-rant sous les yeux de nom-breux témoins, ont tiré à 11 re-

 prises avec un pistolet 9 mmsur le quinquagénaire, connudes services de police pour des faits anciens.La piste du règlement de comp-tes est privilégiée, ce qui en fe-rait le 21ème dans la région mar-seillaise depuis janvier et le

 premier depuis le comité inter-ministériel sur la criminalitémarseillaise le 6 septembre.La plupart des victimes de cet-te série noire sont de jeuneshommes issus des cités mar-seillaises, tués sur fond de riva-

lités criminelles liées au traficde stupéfiants. Ce qui ne sem-ble cependant pas être le casde l’homme tué hier.Le ministre de l'Intérieur, Ma-nuel Valls, s'est rendu hier soir dans le 4e arrondissment deMarseille. « C'est un crime detrop, inacceptable. Je suis ve- nu redire la determination del'Etat pour lutter contre toutesles formes de délinquance », a déclaré M. Valls. « La peur doit reculer, mais ces ques-tions ne se règlent pas en quel-ques jours ou en quelques se- maines » a affirmé le ministre.

■ Me Phung hier à Montpellier. Photo F.B.

Malaise aprèsle verdict surles tournantes

■ Le procureur Molins s’estremémoré les procédés du GIA. AFP

4 MidiLibre midilibre.fr

VENDREDI 12 OCTOBRE 2012

TE04-A

Région - Société