CANDIDOSES SUPERFICIELLES Laurence Millon DCEM1 – mai 2008

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CANDIDOSESSUPERFICIELLES

Laurence Millon DCEM1 – mai 2008

Définition Affections cosmopolites dues à des levures du

genre Candida

2 types de candidoses Candidoses profondes Candidoses superficielles

Atteinte de la peau, des muqueuses et des phanères

Quatre types d’atteintes candidoses digestives candidoses génito-urinaires candidoses cutanées et unguéales candidoses cutanéo-muqueuses chroniques

Agents pathogènes

Levures du genre Candida C. albicans (la plus fréquente) C. glabrata C. tropicalis C. parapsilosis C. krusei ..

Champignon unicellulaireReproduction par bourgeonnement

Physiopathologie

Mécanismes de défense

Facteurs de virulence

Candida albicans : champignon opportuniste

aptitude à passer de l’état commensal à l’état pathogène sous l’influence de facteurs favorisants (modification de terrain chez l’hôte)

Pathologie si déséquilibre

•Barrière cutanée – muqueusebarrière physique + compétition avec autres micro-organismes de la flore commensale

•Immunité non spécifiquePN neutrophile (rôle majeur dans la lutte contre les mycoses profondes)Monocyte/macrophage

•Immunité cellulairelymphocyte T (rôle majeur dans la lutte contre les mycoses superficielles)

•Immunité humoraleproduction d’anticorps (rôle peu important dans la défense contre les mycoses mais intérêt diagnostique)

•Résistance aux mécanismes de défense

Capacité d’adaptation, molécules immunomodulatrices

•Processus d’invasion tissulaire adhérence, filamentation (C.albicans)sécrétion d’enzymes, de toxines

Mécanismes de défense

Facteurs de virulence

Facteurs favorisants les candidoses superficielles

Facteurs généraux : physiologiques : grossesse, age extrême pathologiques : immunodépression (déficit immunité cellulaire T

(SIDA, Hogkin)), diabète, endocrinopathie, iatrogènes : antibiothérapie, traitement immunosuppresseur,

corticothérapie)

Facteurs locaux : modification de l’environnement hormonal (cycle, CO) modifications de la barrière cutanéo-muqueuse (macération,

excoriation, hyposialie)

CANDIDOSES DIGESTIVESCandidoses buccales

Rôle des facteurs généraux (ages extrêmes, antibiothérapie, immunosuppression)

et des facteurs locaux (psychotrope)

Muguet Enduit crémeux, blanchâtre, parfois pseudo-membraneux (VIH) Langue, face interne des joues, voile du palais, pharynx Sensation de cuisson, dysphagie

Candidose atrophique Langue rouge, luisante et dépapillée Très douloureuse Souvent associée au VIH

Perlèche Fissuration des commissures labiales Associée à une atteinte buccale, parfois à une chéilite

Langue noire villeuse Hypertrophie des papilles linguales, couleur due à l’oxydation Associée à une antibiothérapie ou à une affection maligne En fait le plus souvent non mycosique

Autres localisations digestives

Candidose oesophagienne Dysphagie, pyrosis Associée à un déficit immunitaire (SIDA stade C)

Candidose gastro-intestinale Candidose anale

extension possible : sillon interfessier, région du siège (nourrisson)

CANDIDOSES GENITO-URINAIRES

rôle des facteurs généraux (ages extrêmes, diabète, antibiothérapie, immunosuppression)

et des facteurs locaux (progesterone)

Vulvo-vaginite Leucorrhées abondantes, grumeleuses, blanchâtres Prurit vulvaire Au spéculum : muqueuse érythémateuse et oedémateuse,

recouverte d’un enduit blanchâtre Rechutes hormono-dépendantes

Balanite Irritation intense de la muqueuse, sans ulcération, enduit blanc

jaunâtre caséeux du sillon balano-préputial Prurit

Rechercher une mycose vaginale chez la partenaire

Candidoses urinaires Uréthrite (méatite, parfois écoulement douloureux) : rechercher

un diabète Cystite : rechercher un diabète, favorisée par une sonde urinaire Infection ascendante : boule fongique au niveau du bassinet

CANDIDOSES CUTANEES ET UNGUEALES

rôle des facteurs généraux (ages extrêmes, diabète, antibiothérapie, immunosuppression)

et des facteurs locaux (macération, excoriation...)

Intertrigo Erythème suintant, enduit crémeux blanchâtre au fond du pli, crevasses,

bordure mal définie, parfois collerette squameuse Prurit excoriations, surinfection, eczématisation Atteinte des grands plis (plis inguinaux, interfessier, sous-mammaire) Atteinte des plis interdigito-palmaires (rôle des détergents, des

substances sucrées) Atteinte des plis interdigito-plantaires (macération)

Périonyxis et onyxis atteinte des mains, volontiers chez la femme périonyxis : tuméfaction rouge, douloureuse, à la base d’un

ongle, présence de pus, souvent chronique onyxis : précédé ou accompagné d’un périonyxis, débute à

la partie proximale, ongle jaunâtre

CANDIDOSES CUTANEO-MUQUEUSES CHRONIQUES

Affections chroniques à C. albicans touchant les

muqueuses (buccales et vaginales), les ongles et la peau Liées à un dysfonctionnement immunitaire (anomalie de

l’immunité cellulaire) Granulome à Candida du jeune enfant : rechercher un

déficit immunitaire cellulaire

DIAGNOSTIC DES CANDIDOSES SUPERFICIELLES

Prélèvements Grattage ou écouvillonage des lésions cutanées ou muqueuses Grattage des ongles (curette) à la limite zone saine-zone malade

Examen direct

Levures bourgeonnantes avec ou sans filaments

Culture et identification ensemencement sur milieu de Sabouraud +antibiotiques,

ou milieu chromogène, culture en 24 à 48 h identification

rapide de Candida albicans (filamentation, coloration sur milieu chromogène)

plus lente (48 h de plus) pour les autres levures (caractères biochimiques, utilisation des sucres sur galeries (auxanogramme))

Interprétation des résultatsL’isolement d’une levure n’a pas toujours de caractère

pathogène Tenir compte du contexte clinique, de l’examen direct et du

nombre de levures isolées

TRAITEMENT DES CANDIDOSES SUPERFICIELLES

Penser à chercher et traiter les facteurs favorisants

Le plus souvent : traitement local Médicaments utilisables en application locale (1 à 2 fois/ jour) polyènes : nystatine (Mycostatine®)

amphotéricine B (Fungizone ®) dérivés imidazolés : miconazole (Daktarin ®)

éconazole (Pevaryl ®) kétoconazole (Nizoral ®)

isoconazole (Fazol ®)fenticonazole (Lomexin ®)butoconazole (Gynomik ®)

ciclopiroxolamine (Mycoster ®)

+ Traitement adjuvant : savon alcalin, antiseptique

Durée du traitement : dépend de la localisation et du terrain 3 à 6 jours (Coses vaginales), 3 à 4 semaines (Coses digestives, cutanées), 3 à

6 mois (onyxis)

Dans quelque cas : traitement systémique (Cose oesophagiennne, Cose bucccale ou vaginale récidivante, Cose cutanéomuqueuse)

kétoconazole (nizoral® 200mg/jour) fluconazole (triflucan® 200 à 400 mg/jour) Exceptionnellement : amphotéricine B IV (Fungizone ®)

Dans quelque cas : traitement systémique (Cose oesophagiennne, Cose bucccale ou vaginale récidivante, Cose cutanéomuqueuse)

kétoconazole (nizoral® 200mg/jour) fluconazole (triflucan® 200 à 400 mg/jour) Exceptionnellement : amphotéricine B IV (Fungizone ®)

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