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Université libre de Bruxelles
Institut de Gestion de l’Environnement et d’aménagement du territoire
Faculté des sciences
Master en Sciences et Gestion de l’environnement
PID2 : Rapport intermédiaire
Sujet : « Quels sont les impacts environnementaux de la consommation des étudiants ? »
Présenté par le groupe « Etudiant »
Composé des sous-groupes :
Support de cours : Thomas Vanhuyneghem, Ana Nechita Alves, Isaline Tanton
Infrastructure : Marie Heymans, Malcolm Hammer, Pierre Houssiau
Transport : Meredith Baker, Sophie Havelange, Guillaume Contreras
Guindaille : Florence Lenglez, Marine Delferrière, Antoine Mariscal, Perinne Delaunoy
Coordinatrices : Julie Streel, Sépidé Parsa
Dans le cadre du cours
Projet interdisciplinaire 2 (ENVIF 501)
Professeurs titulaires du cours
Zaccai E.
Bauler T.
Achten W.
Mutombo E.
Année Académique 2014-2015
Les impacts environnementaux de la consommation des étudiants1 INTRODUCTION
1.1 CONTEXTE ET DÉFINITION DE LA PROBLÉMATIQUE :
Ce travail a pour objectif de répondre à la question “quels sont les impacts
environnementaux de la consommation des étudiants ?” et ce, selon une approche systémique,
quantitative et d’étude des perceptions, sur bases de données trouvées tant dans la littérature que
sur le terrain.
On peut se demander quel est le but de cette question. En effet, faut-il vraiment distinguer
les étudiants du reste de la société ? Les étudiants n’étant pas des êtres ‘à part’, leurs impacts
pourraient ne pas être différents de ceux des autres catégories de la population. A ce stade-ci de
la définition de la problématique, il convient de se demander s’il existe une unité étudiante
malgré la diversité au sein du panel d’individus qui constituent cette catégorie. On peut, par
exemple, distinguer les étudiants selon leurs origines socio-économiques, nationales, leur
parcours scolaire, le fait qu’ils aient déjà un pied dans le monde du travail ou qu’ils sortent tout
juste des secondaires, selon leur âge, etc. Tant de différences qui rendent a priori difficile
l’appréhension conjointe de tous ces étudiants.
L’existence ou non de cette unité de classe varie selon le point de vue des auteurs. Selon
Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron, les étudiants n’existent pas comme groupe social
spécifique, ils ne partagent pas les mêmes conditions de vie, n’ont pas le même rapport aux
études, ni le même engagement et ne partagent un réseau de relations communes que dans le cas
d’un « folklore étudiant lui-même tombé en désuétude »1 ; ces auteurs commentent : « Les
étudiants peuvent avoir en commun des pratiques, sans que l’on puisse conclure qu’ils en ont
1 Il s’agit dans cette interprétation d’un cas français.1
une expérience identique et surtout collective ». Pour eux, l’origine sociale dépasse de loin le fait
d’être étudiant dans la détermination des comportements et des expériences (Bourdieu et
Passeron, 1964a, in Galland et Oberti, 1996 : 24-26).
A l’inverse, Christian Baudelot, Roger Benoliel, Hubert Cukrowicz et Roger Establet
parlent une réelle “condition étudiante” qui, malgré l’hétérogénéité caractéristique de ce groupe,
différencie ses membres des autres individus du même âge. Selon ces auteurs, les étudiants
partagent des conditions d’existences - dépendance à la famille permettant dans certains cas de
ne pas travailler - , des modes de vie et des consommations culturelles qui leurs sont propres. Au
delà de la nuance qu’ils apportent à la vision de Bourdieu et Passeron, ces auteurs ajoutent une
dimension particulière à la “condition étudiante”, la disponibilité en temps, qui “permet aux
étudiants d’accéder à des consommations culturelles et des loisirs inaccessibles aux autres
jeunes”(Baudelot et al., 1981, in Galland et Oberti, 1996 : 27).
Pour explorer la spécificité de la catégorie ‘étudiants’ nous nous sommes donc focalisés
sur ce qui les caractérise, à savoir : faire des études. Cela peut paraître trivial mais permet de
conforter notre position de ne pas considérer l’étudiant comme un être ‘à part’ ce qui, à l’inverse
de ce que les caricatures veulent nous faire croire, n’a pas plus de sens que d’affirmer que toutes
les personnes ayant un travail ont les mêmes comportements environnementaux. Qu’il soit ou
non membre d’une sorte de “caste étudiante” bien différenciée de la société, et malgré ses
spécificités individuelles, l’étudiant amène toute une série de postes d’impacts propres au fait de
faire des études. il kotte, se rend sur le campus pour y suivre des cours ou participer aux activités
folkloriques,...
Les quatre thématiques que nous avons choisies – à savoir les infrastructures, les
transports, les supports de cours et la guindaille – ne sont pas exclusivement réservées aux
étudiants, tout un chacun ou presque se rend d’un endroit à un autre, utilise des infrastructures,
prend note sur des supports et vide un verre de temps à autre. Ce que nous allons chercher à
étudier dans ce travail, c’est la spécificité que prennent toutes ces pratiques une fois exercées sur
le campus et dans le cadre de la vie d’un étudiant et ce, plus particulièrement à l’Université Libre
de Bruxelles.
2
En effet, les supports de cours des étudiants de l’ULB peuvent être édités sous forme de
syllabus et/ou selon les cas de support électronique ; la pression des examens imminents amène
des centaines d’étudiants à se ruer sur le premier imprimeur du coin pour photocopier
massivement les notes de leurs collègues ou encore imprimer plusieurs résumés d’un même
cours en priant pour que, combinés, ils puissent pallier à leur absence lors du dit cours.
Pour ce qui est de sa mobilité, un étudiant Bruxellois n’aura pas la même fréquentation
des transports qu’un étudiant originaire de Dinant si tant est que celui-ci ne kotte pas. Quand
bien même ils habiteraient tout deux Bruxelles en semaine, on pourrait imaginer que l’étudiant
originaire de Dinant rentrerait de temps à autre chez ses parents, augmentant sa fréquentation des
transports. Le fait-il en voiture, en train ? fait-il forcément plus de trajets que le Bruxellois ou
est-ce une idée reçue ? Qu’en est-il de l’étudiant Erasmus ?...
Quant aux infrastructures, le campus du Solbosh de l’ULB à la sympathique particularité
d’être constitué de bâtiments de différentes époques aux isolations et installations électriques
plus ou moins désuètes selon leur âge. Les personnes fréquentant ces bâtiments, qu’ils soient
professeurs ou étudiants, ne font souvent que passer le temps d’un cours dans ces salles et ne
pensent pas forcément à y éteindre les lumières une fois partis et préfèrent ouvrir la fenêtre d’une
salle trop chauffée que de perdre du temps à essayer de comprendre comment baisser le
chauffage, ce qui par ailleurs n’est pas toujours possible. Par ailleurs, le problème n’étant pas le
même dans tous les bâtiments, difficile de faire passer des revendications. Est-ce que l’ULB
génère des comportements aux plus lourds impacts sur l’environnement ou est-ce que les
personnes ayant ce type de comportement les ont partout ?
Enfin, la guindaille à l’ULB a plus les caractéristiques que l’on pourrait rencontrer dans
un festival ou un grand évènement que celles d’une soirée au bar et, de ce fait, comporte diverses
problématiques comme celles de l’acheminement, la fabrication et la distribution de la sacro-
sainte bière ou encore le choix de son contenant. Est-ce que les étudiants ont conscience de ce
genre de problématiques? Est-ce que l’ULB fait quelque chose pour remédier à ces sources
d’impacts?... Toutes des dimensions que peuvent rajouter la donne ‘étudiant’ à ces thématiques.
Pour chacun de ces aspects, il s’agira de voir dans quelle mesure ceux-ci s’inscrivent
dans un système complexe d’enjeux et d’acteurs, de tenter de quantifier les principaux pôles
3
générateurs d’impacts, de sonder la perception qu’ont les étudiants de ceux-ci et de la façon dont
ils se situent par rapport à eux.
Selon la qualité de la participation au questionnaire et la diversité de réponse que nous
aurons pu obtenir, il sera peut-être possible de dégager certains profils d’étudiants types tels que,
par exemple, l’étudiant pollueur est dans telle ou telle faculté, habite en périphérie bruxelloise,
possède une voiture pour effectuer ses déplacements, n’a cours que dans des bâtiments où le
chauffage est parfaitement réglé ou en tout cas n’a pas l’impression qu’il y ait un quelconque
problème et fait la guindaille dès qu’il le peut en ne prêtant aucune attention à rapporter son
gobelet en plastique…
1.2 MÉTHODOLOGIE GÉNÉRALE:Dans un premier temps et par aller-retour entre travaux individuels, collectifs et retour
des professeurs encadrants, nous avons restreint de notre question de départ pour nous concentrer
sur les étudiants de l’ULB. Etant donnée les thématiques choisies, nous avons décidé de couvrir
un maximum de tranches d’âge car une approche restreinte aurait risqué de faire abstraction
d’une série d’informations qui nous semblaient pertinentes.
Ensuite, pour avoir un aperçu général des différentes législations et réglementations en
vigueur au sein de l’établissement, nous avons décidé de contacter Alexandra Demoustiez
coordinatrice environnementale et mobilité. Suite à cela, chaque groupe a décidé d’évaluer les
différentes chartes ou lois afférentes à leur domaine. Cependant, les données nécessaires n’étant
pas spécialement toutes disponibles au service environnement et mobilité, chaque groupe a dû,
individuellement, faire des recherches pour cibler les personnes adéquates. Ainsi, le groupe
support de cours a contacté les responsables des syllabi à l'ULB (vente et impression), le groupe
transport s’est basé sur les informations rendues disponibles par des études préalables, le groupe
infrastructure a obtenu des données auprès de Monsieur Overtus du service énergie et le groupe
guindaille a récolté des informations auprès des présidents des cercles estudiantins. Toutes ses
données permettront d’évaluer les impacts environnementaux pour construire des analyses de
cycle de vie ou trouver des indicateurs clés afin d’effectuer une analyse quantitative.
Enfin, nous avons décidé de sonder les perceptions des étudiants par le biais d’une
enquête commune, afin de rendre comparables les résultats de ces enquêtes entre les différentes 4
parties et de laisser la porte ouverte à une éventuelle construction de profils types en bout de
parcours.
Notre tentative de compréhension des impacts environnementaux des consommations
étudiantes commencera donc par les différents aspects et impacts que peuvent receler les
supports de cours. Ensuite nous nous attarderons sur les infrastructures de l’université, avant
d’analyser le réseau de transport menant à celles-ci pour finir par essayer de voir si, tout compte
fait, nos impacts ne se situeraient pas là où l’on s’y attend le moins, à savoir, dans notre
consommation récréative : la guindaille.
2 SUPPORTS DE COURS
Les impacts d’un étudiant sur l’environnement peuvent se manifester de diverses
manières. Dans cette optique, le choix du support de cours comme premier sujet d’analyse nous
semblait opportun. Effectivement, du début à la fin de ses études, un étudiant accède à de
nombreux supports de cours, qu’ils soient écrits ou sur internet. Ces impacts, non négligeables,
sont souvent mal connus du grand public et des étudiants eux-mêmes.
Dans cette optique nous allons nous concentrer sur trois aspects des supports de cours :
les syllabus disponibles aux presses universitaires, l’impression autonone par un étudiant au sein
de la librairie située au foyer du campus universitaire et l’utilisation exclusive d’un ordinateur
comme outil de consultation des cours en ligne. Le choix de ces trois outils s’est fait sur base
d’observations des étudiants. Effectivement, la vente des syllabi se fait toujours de manière
importante et de nombreux étudiants sont vus avec des syllabus aux cours ou en bibliothèque.
Néanmoins, depuis quelques années, une concurrence apparaît avec l’impression des cours dans
des librairies extérieures. C’est pourquoi, dans le cadre de ce travail, nous avons choisi la
librairie du foyer comme étant celle la plus proche du Campus.
Enfin, en ce début de 21ème siècle, l’informatique est présente dans nos vie et peut-être
plus dans celle des étudiants. Ainsi, de nombreux supports de cours sont maintenant disponibles
en ligne, de cette manière les étudiants peuvent aussi travailler exclusivement sur l’ordinateur.
5
Ainsi, notre question de recherche principale est la suivante: Est-il plus écologique d’imprimer
un syllabus via les Presses Universitaires de Bruxelles (P.U.B.) ou dans un centre d'impression
indépendant ou simplement de consulter le support en ligne ?
Premièrement, nous nous intéresserons aux divers facteurs qui peuvent influencer un
étudiant dans le choix de ses supports de cours. Ces facteurs peuvent être économiques, sociaux,
de dépendance ou encore de conscience.
Ensuite, nous effectuerons une analyse quantitative qui aura pour but de déterminer le
support de cours le plus respectueux de l'environnement. De manière plus précise, cette analyse
se fera à l'aide d'analyses de cycle de vie pour nos trois supports : une ACV du papier utilisé pour
la fabrication d'un syllabus type, une ACV du papier utilisé pour une impression de ce même
syllabus via la librairie du foyer et enfin une ACV d'un ordinateur pour réviser ce cours selon
une moyenne utilisation estimée en heures.
Enfin, notre dernier point portera sur l'analyse des habitudes et perceptions des étudiants
afin de pouvoir les comparer avec nos analyses quantitatives et analytiques. D’une part, nous
pourrons déterminer à quel point le support de cours le plus respectueux de l’environnement est
utilisé par les étudiants. D'autre part, il s’agira de vérifier si leurs habitudes concordent avec les
facteurs présentés dans la partie analytique.
2.1 ANALYSE SYSTÉMIQUE
2.1.1 Objet d’étudeTout d’abord, nous allons présenter une analyse systémique de l’utilisation du support de
cours papier en opposition à l’utilisation du support de cours en format électronique par des
étudiants à l’ULB. Dans cette optique, nous avons identifié les facteurs de nature économique et
psychosociale influençant le choix entre syllabi et supports en ligne par les étudiants. Cette
analyse donnera aussi l’occasion de comprendre le spectre de contraintes et opportunités afin de
pouvoir ensuite les corroborer avec les données fournies dans les parties quantitative et
qualitative de la suite de l’étude.
6
Pour ce faire, nous commencerons par relever les facteurs législatifs et de promotion
d’image environnementale ayant cours dans détermination des comportements pour ensuite faire
le même exercice concernant les facteurs psychosociaux et économiques.
2.1.2 Problématique Ces dernières années, les préoccupations croissantes pour des problèmes
environnementaux (perte de la biodiversité, réchauffement climatique, diminution des ressources
énergétiques, etc.) ont donné lieu à des réflexions au sujet des modes de production et de
consommation durables. Suite à cette prise de conscience, des entreprises ont démarré des
politiques d’achat responsables afin de promouvoir l’achat « des produits issus du commerce
équitable, produits éthiques, produits respectueux de l’environnement, produits “fair trade” et
des produits partagés qui suivent à la fois une démarche éthique et marchande » (Thierry, 2003).
Les chercheurs ont analysé les profils du consommateur “socialement responsable” (Betkowitz
et Lutterman, 1968 ; Anderson et Cunningham, 1972 ; Antil, 1984) ou du “consommateur
écologiquement responsable” (Giannelloni, 1998 ; Straughan et Roberts, 1999) afin d’expliquer
comment ces modes de consommation impliquait “un comportement d’achat socialement
responsable c’est à dire un acte d’achat doublé d’un acte volontaire de contribution à une cause
ayant un sens moral.” (De Ferran, 2004)
Les écoles et les universités ne sont pas une exception à cette tendance, on a pu voir se
multiplier dans le milieu éducatif les initiatives encourageant la consommation responsable. Le
développement de ces initiatives a été accompagné par la formulation d’une politique
environnementale et des outils pour sa mise en œuvre. A l’ULB, une cellule Coordination
environnement a été créée en 2003 pour répondre à un besoin de cohérence des actes par rapport
aux discours, aux enseignements et aux recherches sur l’environnement et le développement
durable. Dans cette même optique, un plan environnemental a été établi et des indicateurs ont été
mis au point afin de quantifier et de lancer des actions pour changer les attitudes et les
comportements. Depuis, le campus du Solbosch a décroché le label "entreprise écodynamique
deux étoiles" de Bruxelles-Environnement qui récompense la bonne gestion, le dynamisme et les
progrès réalisés en matière d'environnement des entreprises implantées dans la région de
Bruxelles-Capitale.2
2 Cf. Magazine mensuel du personnel de l’ULB, Décembre 1204: http://www.ulb.ac.be/ulbinfo/index1204.html7
Par sa politique environnementale, l’ULB s’est engagée à réduire l’impact de ses activités
sur l’environnement. Etant donné que le papier est un des biens les plus consommés3 à l’ULB, le
service environnement travaille à diminuer la consommation de papier et à assurer que le papier
utilisé respecte l’environnement (papier recyclé ou labellisé). A cet effet, 97% du papier acheté
par l’Université est labellisé. En visitant le service d’impression des syllabi, nous avons constaté
qu’ils utilisent du papier FSC mixte européen et respectent une liste de clauses
environnementales afin de réduire le gaspillage dû aux impressions. Parmi les critères pris en
compte pour réduire les impacts, on peut noter le choix du format, du papier, de la mise en page
et de l'imprimeur4.
Néanmoins, la responsable des syllabi a confirmé le fait que la disponibilité des supports
de cours sur internet joue son rôle par rapport à la baisse de la demande des syllabi vendus par
les presses universitaires. Et ce, surtout suite à la promulgation du décret relatif aux supports de
cours5 du 6 octobre 2011 qui, depuis l’année académique 2013-2014, oblige les professeurs à
mettre à disposition des étudiants une version électronique des syllabi sur le site de l’Université
Virtuelle – le campus virtuel officiel de l’ULB – et à assurer l’accès gratuit à une version papier
de ces syllabi aux étudiants boursiers qui en font la demande.
La mise en œuvre d’une politique environnementale efficace suppose une compréhension
profonde des facteurs influençant les comportements de ceux que l’on veut sensibiliser.
Comme d’autres catégories sociales, les étudiants partagent des pratiques et des visions
communes qui constituent des facteurs d’identification, d’affirmation et d’appartenance à un
certain groupe. Le fait de fréquenter les mêmes endroits de divertissement, de s’habiller d’une
façon plus ou moins similaire, d’utiliser certaines expressions typiques dans les interactions
pendant les cours, les pauses, les examens, etc. encourage les étudiants à se représenter comme
un tout auquel on associe aussi un pouvoir de représentation. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas
moyen de se distinguer au sein de ce groupe ou de s’opposer à ce que l’on considère comme la
3 21 millions de feuilles de papier sont utilisées annuellement par les facultés et services, sans compter l’impression des syllabi, des fascicules et sans inclure la consommation personnelle des étudiants.
4 “Clauses environnementales pour les cahiers des charges d’impression de l’ULB”: http://www.ulb.ac.be/environnement/docs/clausesenviro.pdf
5 http://www.ejustice.just.fgov.be/cgi/api2.pl?lg=fr&pd=2011-10-24&numac=20110295388
“culture dominante” afin de créer sa propre sous-culture (Hebdige, 1979). De surcroît, ce
positionnement comme membre d’un groupe a aussi une dimension stratégique, l’étudiant
pouvant de cette façon atteindre ses objectifs par des choix tactiques (par exemple, réussir ses
examens, se faire un réseau de contacts, etc.). Plusieurs auteurs du domaine de la psychologie, de
l’économie, du marketing, ou encore de la sociologie ont proposé des angles d’interprétation du
comportement des consommateurs. Nous avons repris certains de leurs concepts comme clés de
lecture des choix des étudiants.
Les recherches menées par Valette-Florence (1988) expliquent le fait que les individus
consomment des biens de distinction pour exprimer leurs traits de personnalité et renforcer leur
gratification personnelle. Des gadgets comme les smartphones ou les ordinateurs portables que
l’on possède ne sont pas des objets choisis d’une manière totalement aléatoire mais sont porteurs
de sens. La force de la marque, les possibilités offertes, la perception d’une certaine valeur
ajoutée par ces objets, ainsi que d’autres facteurs, influencent le choix des étudiants. Les facteurs
“confort” et “accessibilité” sont des ressources pour les experts en marketing qui les utilisent
souvent pour “vendre” un style de vie à contre-courant (Valette-Florence, 1988).
La perception de la valeur joue un rôle très important et guide les décisions de
consommation car les individus vont interpréter l’information d’une façon telle qu’elle arrive à
renforcer les attitudes et tendances existantes. De plus, certains choix sont faits car ils sont vus
comme des moyens d’améliorer ou mettre en scène son statut social selon une évaluation des
bénéfices que l’acquisition d’un certain produit pourrait apporter. Plusieurs facteurs comme le
prix, le caractère novateur ou encore le lien présenté avec une certaine vision sur la vie
déterminent les perceptions de la qualité du produit. De plus, la mise en avant de ces produits par
des outils de marketing jouant sur “la symbolique rattachée à ceux-ci” (odeurs, présentation
visuelle, historique en convergence avec les valeurs du consommateur) ont un rôle très important
dans leur acquisition (De Ferran, 2004).
En ce qui concerne le cas particulier de la consommation écologiquement responsable,
elle est associée à des motivations de nature individuelle (hédonisme, esthétique ou santé) et
collective (préoccupation pour les générations futures ou préservation de l’environnement)
(Young et al., 2000). On peut, par exemple, argumenter le choix de l’impression sur du papier
recyclé en invoquant le souci pour la biodiversité, pour les générations futures, etc.9
Les actes d’achat des étudiants sont aussi le résultat d’un calcul rationnel dépendant d’un
budget serré. Les dépenses liées au paiement du logement, de la nourriture, des frais
d’inscriptions et, pendant l’année académique, des supports de cours sont au centre des
préoccupations de l’étudiant. Cette capacité d’anticipation du consommateur qui fait ses choix a
été mise en avant par les théories économiques modernes.
Traditionnellement, l'analyse économique traite le consommateur comme un être passif
doté d'un certain nombre de besoins ou de désirs qu'il essaie de satisfaire en achetant sur le
marché un certain nombre de biens et de services, dans la limite de son pouvoir d'achat.
Dans la vision du consommateur comme agent rationnel, les économistes concentrent
leur analyse sur l’appareil de production et ses réactions vis-à-vis des besoins des
consommateurs. Les comportements par rapport au travail, à l’éducation, et à la santé sont tous
vus sans liens avec les choix de consommation.
Dans les théories économiques modernes, on voit apparaître l’image du consommateur
qui sait anticiper. Avec la doctrine monétariste et le concept de revenu permanent, Milton
Friedman a en effet lancé l'idée que le consommateur n'est pas seulement un être passif mais
aussi un individu calculateur, dont les dépenses de consommation dépendent non seulement du
niveau immédiat de ses revenus, mais aussi de ses anticipations quant à leur évolution future.
Cette idée est développée plus tard par les économistes du « capital humain » qui étudient
comment le comportement anticipateur des ménages réagit d'une part, sur le comportement des
producteurs (attitudes vis-à-vis du travail, répercussions sur leur « consommation » relative de
travail et de non-travail), d'autre part, sur la structure même de leurs dépenses de consommation
(par exemple, sur la part de revenu que chaque individu ou chaque ménage consacre à l'achat de
services d'enseignement ou de santé). L’idée principale de la nouvelle théorie est que l'achat d'un
bien ne constitue pas un acte économique final mais une façon d’obtenir une satisfaction, un
certain niveau de confort grâce aux services offerts par ces biens.
Avec l’essor des technologies, on a vu les modes de consommation changer.
L’informatisation de l’économie a transféré vers l’espace virtuel une grande partie de
transactions liées à l’acquisition des biens. Le marketing a commencé a commencé à jouer un
rôle essentiel pour influencer les choix des consommateurs. Dans le cadre du discours lié à
10
l’informatisation, on a proposé le passage au “zéro papier” tout en mettant en avant l’impact
positif sur l’environnement de la “dématérialisation”6 (terme qui désignerait le passage d’un
support d’information papier à un support électronique). Tout de même, pour l’instant, nous ne
pouvons pas prouver le fondement de cette théorie avec les données actuelles; par ailleurs, on
parle souvent d’une augmentation de la consommation du papier au niveau mondial. En même
temps, nous ne pouvons pas ignorer la place importante que l’Internet et les nouvelles
technologies occupent de nos jours. De nouveaux modes de travail et communication ont été
proposé qui sont ont enregistré des degrés différents de popularité auprès des individus.
En conclusion, nous avons essayé dans cette analyse de faire apparaître la complexité des
facteurs qui pourraient rendre compte des choix des étudiants pour les syllabi ou les supports de
cours en ligne. Cette complexité est aussi parlante pour les multiples nuances intrinsèques aux
choix des individus et nous nous permettons même de dire qu’une reformulation de la thèse
initiale s’avère nécessaire: il s’agit plutôt de comprendre la multitude de choix liés à l’utilisation
des syllabi et des supports électroniques dans des contextes différents en fonction des stratégies,
des valeurs et des perceptions spécifiques.
2.2 ANALYSE QUANTITATIVE
2.2.1 Définition des objectifs et du champ de l’étude :
2.2.1.1Cible et utilisation de l’étude:Nous avons décidé d’évaluer l’impact environnemental de deux types de supports de
cours, les syllabi papier et leur version électronique. Dans le but d’effectuer une comparaison des
impacts environnementaux de ces supports nous nous baserons sur une analyse comparative du
cycle de vie de ces produits.
Rappelons que le décret relatif aux supports de cours d’octobre 2011 oblige le corps
professoral à « mettre une copie de ce syllabus en version électronique sur le site de l’Université
Virtuelle, assurer l’accès gratuit à une version papier de ce syllabus aux étudiants boursiers qui
6 Un terme qui a le mêmme sens que celui de “rendre ephémère” (“ephemeralization” en anglais) qui a été proposé par Buckminster Fuller dans son livre “Nine Chains to the Moon”, Anchor Books, 1938, 1973, pp. 252–59.
11
en font la demande. Cette obligation porte sur les cours de BA pour l’année académique 2012-
2013, et sur tous les cours (BA et MA) à partir de 2013-2014 »7.
Les syllabi en version papier provenant des Presses Universitaires (P.U.B.) sont encadrés
par le label FSC8. Nous avons choisi le syllabus le plus vendu par les P.U.B. durant l’année
2013-2014 (730 exemplaires), à savoir le syllabus de 1ère bachelier Solvay de 128 pages.
Les P.U.B. impriment ce syllabus en noir et blanc, non recto verso et le recouvrent d’une
couverture de feuille cartonnée pigment orangé d’un grammage de plus ou moins 100 grammes,
dont l’encre est de marque Canon avec une reliure collée à chaud par un bandeau noir.
Les supports de cours électroniques sont hébergés sur le site de “l’Université Virtuelle
(UV)” utilisant le logiciel Moodle. Ce dernier est un logiciel permettant la mise en place de cours
en ligne et de sites web.
Deux possibilités sont à envisager : soit l’étudiant choisit d’imprimer le pdf, soit il
préfère consulter le document en ligne (cette dernière possibilité revenant à analyser l’impact
d’un ordinateur).
Dans le premier cas, nous ferons l’hypothèse que l’étudiant lambda se rend à la librairie
se trouvant au sein du foyer universitaire (campus du Solbosch – avenue Héger – bâtiment F1 –
rez-de chaussée) pour imprimer le pdf de 128 pages en noir et blanc9.
Dans le deuxième cas, nous l’analyserons suivant l’exemple de l’ordinateur de référence,
à savoir : un ordinateur portable de 12,1 pouces, pesant 3.15 kg de type pentium 3, avec une
vitesse de processeur de 600 MHz, 10 GB de RAM et une mémoire de 128 MB10.
7 Source: Centre des technologies au service de l’Enseignement, “ Le décret relatif aux supports de cours : quelles implications pour votre cours ?” URL: http://cte.ulb.ac.be/index.php/actualites/145-decretmarcourt
8 FSC signifie "Forest Stewardship Council" ou "Conseil de bonne gestion forestière". Il s'agit d'une organisation internationale, non gouvernementale, à but non lucratif qui a pour mission de promouvoir dans le monde une gestion responsable et durable des forêts. (...) Dans le cas du papier et afin de garantir cette traçabilité, aussi bien le producteur de pâte à papier que le fabricant de papier, le grossiste et l'imprimeur doivent être contrôlés.»[1] (Source: Université Libre de Bruxelles, Presses Universitaires de Bruxelles, “Utilisation du papier FSC”, [En ligne], URL: http://www.ulb.ac.be/pub/papierFSC.html).
9 Pour ce faire, il utilisera un certain type de papier que nous définirons dans une version ultérieure du travail une fois les responsables de l’imprimerie rencontrés.
10 Source: Marianne Parry, Charlotte Sannier, Institut Arts et Métiers ParisTech de Chambéry Françoise Berthoud, LPMMC/CNRS, “L’éco-responsabilité appliquée à l’informatique, immpacts sur l’environnement du matériel.”, [En
12
2.2.1.2Frontières du système:Nous allons analyser de manière générale les systèmes suivants selon la méthode cradle-
to-grave, c’est-à-dire du berceau à la tombe. Ainsi, nous analyserons l’extraction des matières
premières en passant par la fabrication des matériaux intermédiaires, la fabrication du produit
étudié, son utilisation, son élimination finale pour finir par son recyclage et sa réutilisation
éventuels. Tout cela en s’attardant également sur les impacts des transports entre chacunes de ces
étapes, de la distribution du produit et de ses sous-produits ainsi que des énergies utilisées.
Concernant l’impression du syllabus par les P.U.B. et par l’imprimerie, les limites du
système seront les mêmes puisqu’elles concernent la fabrication du papier.
Les frontières du système de l’ordinateur se limitent, quant à elles, à sa fabrication et à
son utilisation durant 1600 heures jusqu’à sa destruction-réutilisation. Le choix des 1600h
d’utilisation s’est fait par rapport à la masse de travail à fournir selon le rapport crédits-cours : «
Dans le cadre de l'ECTS, le volume de travail d'une année d'études vaut conventionnellement 60
crédits. Une année d'études représentant pour l'étudiant une charge de travail d'environ 1.600
heures, 1 crédit ECTS équivaut, de manière absolue, à environ 25 heures de travail étudiant.11 ».
2.2.1.3Exclusion de certaines opérations:Etant donné le temps dont nous disposons, la difficulté d’accès aux données et la
présence de procédés trop complexes, nous ne prendrons pas en compte la fabrication de l’encre,
les infrastructures mobilisées pour les différentes étapes de fabrication et le site web Mon ULB
hébergé par Moodle.
2.2.2 Analyse de l’inventaire :À présent, nous allons faire un inventaire des flux entrants (input : matières premières,
matières transformées, énergies,...) ainsi que des flux sortants (output : rejets, déchets, facteurs
d’émissions,...).
Le syllabus papier et sa version électronique (ordinateur) ont des fonctions comparables :
la consultation de notes de cours.
Les unités fonctionnelles sont :
ligne], URL: https://www.mathrice.fr/IMG/ppt/angd09__ACV.ppt.
11 ULB Info, “Enseignement supérieur la métamorphose”, [En ligne] URL: http://www.ulb.ac.be/ulbinfo/sp0903.html)
13
le papier pour les P.U.B.: l’impression d’un syllabus de 128 pages de de format A4
noir et blanc (dimensions 210mm x 297mm) et de densité de 80g/m2
le papier pour une librairie indépendante : l’impression d’un syllabus de 128 pages de
format A4 en noir et blanc, recto verso. (dimensions : 210mm/297mm) densité de
80g/m2
l’ordinateur : heures d’utilisation. 1600 heures.
Nous avons élaborés des « Flow-Chart » pour le papier et pour l’ordinateur (à consulter
en annexes)
2.2.3 Évaluation des impacts :
Dans cette partie, nous chercherons à caractériser les différents flux par leurs impacts
grâce aux indicateurs suivants: l’effet de serre sera traduit par la Somme du Potentiel Global de
réchauffement (PRG) de chaque composé, l’acidification par la Somme du Potentiel
d’Acidification (PA) de chaque composé et la tonne de CO2 sera exprimée en équivalent
carbone.
Ces indicateurs ont été choisis pour rendre possible la comparaison entre les supports
papiers et informatiques.
2.2.4 Interprétation des résultats :
2.2.4.1Présentation des résultats dans l’état actuel de nos recherches:
Papier:Les différents impacts de la fabrication de papier sont les suivantes :
1. Extraction de la fibre : les forêts sont remplacées par des monocultures, entraînant une
perte de biodiversité et l’érosion des sols. La déforestation par le feu engendre des
émissions de gaz à effets de serre intervenant dans les changements climatiques. Pour ce
qui de la déforestation de manière générale, les syllabus de l’ULB sont labélisés FSC
mixte ce qui garantit la gestion responsable des forêts.
2. Près de 70% des impacts sur l’environnement proviennent de la fabrication du papier et
de la pâte à papier. En effet, celles-ci génèrent une grande consommation d’énergie,
14
d’eau, des émissions de gaz à effets de serre, des émissions polluantes dans l’air et dans
l’eau et des déchets et effluents.
En ce qui concerne le papier recyclé, ils utilisent également des produits chimiques et de
l’eau, génèrent des déchets et des boues de désencrage mais engendrent moins d’impacts
sur l’environnement.
3. Le transport et la distribution comprend : le stockage de papier dans les entrepôts et la
vente de celui-ci par l'intermédiaire de grossistes / détaillants ce qui génère
principalement des émissions de gaz à effets de serre aggravant le réchauffement
climatique ainsi que des problèmes respiratoires.
4. Le processus d’impression des syllabus consomme de l’électricité et les solutions de
nettoyage et l’encre contiennent des substances toxiques pouvant ensuite se retrouver
dans l’environnement.
5. L’utilisation ne génère pas d’impacts particuliers.
6. En fin de vie, les déchets sont soit incinérés - causant des émissions de gaz à effet de
serre - soit envoyés au recyclage.
Ordinateur12:Etape du
cycle de
vie
Impacts environnementaux Comment les réduire ?
Fabrication Impacts liés principalement à la
quantité de petits composants
électroniques, aux circuits
imprimés, à l’énergie nécessaire à
la fabrication, aux plastiques en
ABS ou PVC.
Assemblage et emballage peu
impactant.
Fabricants
Eco-conception : supprimer les
substances dangereuses (Pb, Se, Hg,
Cd, PVC), alléger les PC, diminuer
leur taille moyenne et leur épaisseur,
augmenter la durée de vie des
composants.
· Utilisateurs
Ne pas renouveler le matériel
12 D’après « Life Cycle Assessment of a personnal computer and its effective recycling rate », BC Choi and al., Int. J LCA 11 (2) 122-126 (2006))
15
fréquemment.
Introduire des critères d’achat.
Transport Peu impactant
Utilisation Consommation énergétique · Fabricants
Eco-conception : réduire la
consommation énergétique
· Utilisateurs
Privilégier le mode éteint au mode
veille voire débrancher l’ordinateur
Fin de Vie Collecte et transport
Raffinerie (acide nitrique,
sulfurique et chlorhydrique)
· Fabricants
Eco-conception : favoriser le
recyclage (compatibilité matériaux,
désassemblage)
· Utilisateurs
Privilégier la réutilisation
Utiliser les filières de recyclage
TABLEAU 2.1.
2.3 ENQUÊTE ET PERCEPTIONSL’enquête que nous avons lancée auprès des étudiants visera à répondre aux questions suivantes:
- Quelles sont les perceptions qu’ont les étudiants vis-à-vis des supports de cours ?
- Pensent-ils aux impacts environnementaux qu’ils engendrent ?
- Quelle utilisation ont-ils des supports de cours proposés pas l’ULB?
2.4 RÉFLEXIVITÉ ET BIAIS RENCONTRÉS - LIMITES DE L’ANALYSE:Les résultats sont dépendants des hypothèses de départ et des choix effectués précédemment.
Les impacts du cycle de vie de ces produits sont fortement dépendants du comportement des
étudiants.
2.5 CONCLUSIONComment limiter les impacts environnementaux des supports de cours ?
16
3 INFRASTRUCTURES ET CONSOMMATION ÉNERGÉTIQUE L’étudiant étant définit comme une « Personne qui fait des études supérieures dans une
université ou un établissement d'enseignement supérieur, une grande école13 » qui organise et
valide son cursus, nous avons défini notre problématique comme suit : Consommation en
chauffage et en électricité des bâtiments de l’ULB : critique de la fréquentation réelle comme
outil d’optimisation de l’impact environnemental énergétique d’un parc immobilier.
Ainsi, l’utilisation d’une infrastructure mise à disposition est inhérente au statut même
d’étudiant. A l’ULB, un établissement désigne l’ensemble des bâtiments utilisés par les
étudiants inscrits pour des activités menées dans le cadre des cursus qu’ils suivent et par le
personnel qui encadre ces étudiants et fait fonctionner l’ensemble de l’institution.
La question que nous nous sommes posée vise à savoir si dans le cadre d’une institution
telle que l’ULB14, une bonne évaluation de la fréquentation réelle des bâtiments ainsi que de
l’usage qui en est fait ne peut pas permettre d’optimiser la consommation totale d’énergie des
bâtiments. Cette évaluation doit être mise en regard avec les performances énergétiques des
bâtiments. Une visibilité sur ces deux indices permettrait de réaliser des ajustements techniques
et/ou organisationnels qui diminueraient l’impact total du parc infrastructurel de l’ULB.
L’objet de notre recherche n’est pas de montrer quelles adaptations seraient nécessaires
pour optimiser la consommation mais de mettre en place un indice de la fréquentation réelle des
bâtiments qui, couplé à l’indice des performances énergétique techniques des bâtiments permette
d’y parvenir. Nous critiquerons ensuite cet indicateur en l’appliquant à deux bâtiments que nous
identifierons.
3.1 ANALYSE SYSTÉMIQUEDans le cadre d'une analyse systémique, nous allons tout d'abord aborder le cadre légal,
qui définit les contraintes/opportunités imposées à l'Université libre de Bruxelles. Ensuite nous
allons voir du côté des usagers comment leurs comportements sont influencés d'un point de vue
socioculturel.
13 Définition du Larousse en ligne : http://www.larousse.fr/.../francais/étudiant_étudiante/3159314 En effet l’ULB a la particularité de disposer d’un parc immobilier « historique » (constitué au gré de l’évolution de l’université et qui est composé de bâtiments d’époques différentes et donc de performances différentes).
17
De par sa localisation en région de Bruxelles-Capitale, l’Université Libre de Bruxelles
(ULB) est soumise à différentes réglementations issues pour la plupart de directives de l’Union
Européenne. Fin 2006, l’Union Européenne a décidé de commencer une lutte contre le gaspillage
énergétique et de réduire les consommations d’énergie. Pour ce faire, elle a mis en place une
directive prévoyant une augmentation de son efficacité énergétique d’ici 202015. La directive
2006/32/CE va alors obliger les États membres à proposer des plans d’actions en matière
d’efficacité énergétique (PAEE) ainsi qu’une révision tous les 3 ans de ceux-ci. Au sein de la
région Bruxelles Capitale, un premier PAEE est mis en place en 2007, il reprend plusieurs
mesures adoptées en RBC dans différents secteurs. Il pose surtout la base du deuxième PAEE
(2009) visant préférentiellement les secteurs du bâtiment et des transports. Ainsi, il établit pour
les bâtiments : « La RBC engage tous les acteurs de ce secteur dans une dynamique plus forte
avec la mise en œuvre volontariste de la performance énergétique des bâtiments (PEB) :
notamment le standard passif pour toute construction neuve et le standard basse énergie pour
les rénovations lourdes. Ces standards sont valables pour les logements et pour les bâtiments
destinés à des activités tertiaires [note : l’éducation se trouve dans le tertiaire mixte]. Pour les
grands bâtiments, un audit énergétique devient obligatoire et est accompagné de la mise en
œuvre des solutions identifiées comme rentables » (Bruxelles-environnement.be). De plus, ce
plan accentue l’exemple que doit donner le secteur public : « Dans le secteur public, les
investissements immobiliers doivent respecter des exigences plus fortes que dans le privé, en
matière de performances énergétique et environnementale ainsi qu’en production d’énergie
renouvelable » (Bruxelles-environnement.be).
Dans la dernière directive « 2012/27/UE du Parlement européen et du Conseil du 25
octobre 2012 relative à l'efficacité énergétique, modifiant les directives 2009/125/CE et
2010/30/UE et abrogeant les directives 2004/8/CE et 2006/32/CE », les plans d’actions sont
toujours d’actualité mais elle prévoit de nouvelles mesures afin d’harmoniser les Etat membres.
Toujours avec le souci d’avoir les pouvoirs publics comme modèle, cette directive prévoit qu’à
partir du 1er janvier 2014, toutes les administrations devront rénover 3% des bâtiments qu’elles
occupent, en tenant compte de l’efficacité énergétique dans leur procédure de marchés publics
(Commission Européenne, Efficacité énergétique).
15 Cette directive promeut l’augmentation de la consommation et de la production des énergies renouvelable dans différents secteurs.
18
Toutes ces contraintes légales influencent donc la gestion des bâtiments publics mais le
comportement des usagers16 dans ces bâtiments est également un facteur déterminant pour la
consommation d'énergie.
A priori, plus une personne est riche et insérée socialement, plus elle consomme, mais
aussi plus elle est sensibilisée aux problèmes environnementaux (ce qui ne veut pas forcément
dire qu’elle y soit intéressée). A domicile, le niveau de consommation ainsi que la qualité des
installations peuvent être perçus comme un indicateur socio-économique. Les ménages plus
modestes sont plus économes dans leurs consommations d'électricité mais ils ont aussi, par
exemple, moins de lampes halogènes ou une moins bonne isolation que les ménages plus aisés
(Bonnin, 2010). Une mauvaise isolation est une souvent observée dans les milieux très urbanisés
ou très reculés et particulièrement parmi les locataires, n'ayant pas d’intérêts à investir dans une
maison qu'ils louent.
Les comportements des ménages sont intimement liés à la culture et au style de vie.
Ainsi, la possession de certains équipements est en partie déterminée par les définitions sociales
du confort. Il y aurait, par exemple, des comportements plus économes en électricité chez les
habitants ayant choisi un mode de vie orienté vers la nature, ou dans des collectivités plus petites
(De Coninck, 2005).
Dans cette étude, nous nous demanderons si les individus ont un comportement similaire
dans un espace public et à domicile (De Coninck, 2005).
La principale différence de l’espace public vis à vis de l’espace privé est qu’il est occupé
de manière temporaire par un groupe ou une personne, les comportements qui y sont observés
sont donc principalement régis par les normes sociales et les coutumes à l’inverse de l’espace
privé. (Fischer, 2011)
A l'échelle du quotidien, la consommation est influencée par toute une série de critères
pratiques. Tout d'abord, la localisation de l'infrastructure est déterminante. En effet, elle
détermine le taux d'ensoleillement, l'exposition aux vents,... La manière dont est constitué
l'habitat est également déterminante comme la hauteur des plafonds, le nombre de façades, la
16 Par le terme comportement nous entendons l’ensemble des manifestations et des actions extérieures d'un individu, habituelles ou occasionnelles, tenant lieu d'interaction et de communication avec l'environnement, depuis la seule apparence physique jusqu'au geste intentionnel (Juillet, 2000).
19
superficie, les matériaux utilisés,... Ces caractéristiques sont dépendantes du design donné par
l'architecte mais aussi par les contraintes légales imposées détaillées plus haut (De Coninck,
2005).
Pour l'exemple de la lumière, la grandeur des fenêtres, permettant à la lumière de jour de
renter, est déterminante. Il peut aussi y avoir des critères esthétiques, en effet, la lumière n'est pas
seulement vue comme un moyen d'éclairer mais aussi comme un support d'ambiance. Lorsque le
bâtiment à une vocation pratique, comme dans le cas de l'université, il est également important
qu'il y ait une bonne luminosité pour un bon cadre de travail.
Le chauffage, quant à lui, détermine le confort d'un logement. A la différence de
l'éclairage, c'est un élément moins maîtrisable. En effet l'évolution des techniques a favorisé
l'installation de systèmes de plus en plus automatisés ne requérant généralement presque aucune
manipulation, ce qui renforce le caractère invisible de cette consommation. Ce dernier peut
amener des comportements contradictoires comme l'ouverture d'une fenêtre pour la recherche
d'air frais avec un chauffage allumé. Toute intervention auprès d'un décideur pour diminuer la
température peut paraître vaine de par l'inertie de l'installation (Bovey, 1987).
Lorsqu'il s'agit de réduire sa consommation énergétique, les citoyens ont plus tendance à
penser "réduction" en termes de consommation d'énergie plutôt qu’en termes “d’efficacité
énergétique”. Probablement parce qu’une meilleure efficacité énergétique demande des
investissements personnels et financiers tandis que la réduction de la consommation peut sembler
plus facile à intégrer dans la vie de tous les jours. Pour finir, les gens ne sont pas assez
sensibilisés aux économies d'énergie. Un manque de communication à ce sujet est pointé du
doigt. En effet, la sensibilisation à travers plusieurs axes serait la clef pour une utilisation
rationnelle de l'énergie (Attari, 2010).
Lorsque certaines mesures sont effectuées dans une infrastructure dans le but de réduire
la consommation énergétique, comme en remplaçant une technologie dépassée par une
technologie plus efficace, il peut y avoir l'effet rebond17(Anker Nilssen, 2003).
17 L'effet rebond signifie que le gain énergétique découlant de la nouvelle technologie est compensé par une utilisation plus fréquente de la technologie et donc de la consommation énergétique (Anker Nilssen, 2003).
20
3.2 ANALYSE QUANTITATIVE
3.2.1 Analyse du cycle de vie
FIGURE 3.1. LES PÉRIODES DU CYCLE DE VIE D’UN BÂTIMENT
3.2.2 Choix méthodologiquesEn termes de consommation d’énergie, le ratio de la phase d’occupation représente une
grande partie du total de l’ensemble du cycle de vie d’un bâtiment. Pour l’ULB qui a acquis
progressivement des bâtiments n’étant pas forcément destinés à être utilisés par ses propres
activités, la part de consommation effective liée à l’Université se mélange dans un ensemble
difficile à quantifier dans le cadre de cette étude.
Les infrastructures ne sont pas des modes mais des objets de consommation dont le
contrôle échappe, la plupart du temps, aux étudiants eux-mêmes. Connecter l’impact
environnemental des étudiants à l’impact environnemental des infrastructures suppose d’évaluer
l’usage que les étudiants font de l’infrastructure : la fréquentation.
La présente analyse portera sur la période d’occupation des bâtiments de l’ULB.
3.2.2.1Les variables de la consommation énergétiqueLa cellule Energies du Département infrastructures de l’ULB tient régulièrement à jour
un relevé de la consommation de son parc immobilier. En 2011, date des derniers relevés
exhaustifs qui servira de référent pour toutes les données chiffrées de notre analyse, les coûts
énergétiques de l’ULB étaient répartis de la manière suivante (Overtus, 2014) :
21
FIGURE 3.2.
Nous étudierons ici la consommation en électricité et en énergie nécessaire pour chauffer
les infrastructures.
L’impact énergétique de la consommation en eau, en termes de rejets de CO2 est difficile
à évaluer car elle fait intervenir un grand nombre d’intervenants et de paramètres (traitement des
eaux usées, pompages de l’eau etc…). Parmi tous les impacts environnementaux de cette
utilisation, la consommation de CO2 paraît marginale et nous avons décidé de ne pas la retenir
ici.
La consommation en fuel est marginale et demanderait la mise en place de deux niveaux
de valeurs. Dans la mesure où la finalité de cette analyse est de travailler sur l’amélioration de
l’impact environnemental, ces 0,61% ne représentent pas une priorité.
La consommation sera exprimée en kWh et fera l’objet, dans un chapitre dédié, d’une
conversion en volume de CO2 généré en fonction de la nature de la source d’énergie.
Pour l’ensemble de ses infrastructures (10 sites pour un total de 438.442 m2) la
consommation énergétique de l’ULB pour les deux sources analysées était de 30.258.013 kWh
pour l’électricité. Le cas du chauffage sera précisé ultérieurement. Il existe plusieurs sources de
chauffages en fonction des bâtiments (réseau, gaz ou fuel).
22
3.2.2.2Optimisation de la consommation : définition des indices
Indice des performances énergétiques des bâtiments Afin d’évaluer les performances énergétiques des bâtiments de l’ULB, la cellule Energies
a recours au calcul de la consommation spécifique, qui est le rapport entre la consommation
totale et la surface du bâtiment ou l’ensemble de bâtiments analysés, exprimé en kWh/m2.
Pour la variable gaz, il a aussi été nécessaire de tenir compte des aléas météorologiques
pour les années étudiées. A confort thermique équivalent, la consommation est plus élevée lors
d’une année à hiver froid. La consommation totale est normalisée par l’utilisation du degré
jour18.
Pour l’ensemble du parc immobilier de l’ULB, la consommation spécifique atteint la
valeur moyenne de 67 kWh/m2 pour la consommation en électricité et 103 kWh/m2 pour la
consommation en Gaz.
A partir de ces valeurs, la cellule Energies a dressé une liste des bâtiments prioritaires
pour une rénovation d’amélioration des performances énergétiques.
Indice de fréquentation des bâtiments En 2011, l’ULB accueillait 23.969 étudiants et 3.795 travailleurs qui étudient et
travaillent dans un parc immobilier de 10 sites pour un total de 438.442 m2. Une moyenne de
fréquentation établie sur cette base ne serait pas représentative de la fréquentation réelle des
bâtiments. Notre travail a pour objectif de montrer qu’une optimisation de l’usage des bâtiments
en termes d’occupation et de fréquentation pourrait permettre d’amoindrir l’impact
environnemental infrastructurel de l’ULB. Il convient donc de travailler sur la fréquentation
réelle de chaque bâtiment pour pouvoir évaluer la manière dont ils sont exploités.
A partir de la fréquentation réelle d’un bâtiment, on peut calculer un indice de
fréquentation spécifique qui est le rapport entre la fréquentation réelle et la surface du bâtiment
(h/m2).
18 Le degré jour est une mesure de l’éloignement des conditions de température par rapport à une valeur de référence. A partir des relevés météorologiques, on additionne les degrés pour les valeurs observées supérieures au référent et on en soustraie pour les températures inférieures. La valeur de référence annuelle est de 2.087,6 et la valeur constatée pour l’année 2011 est de 1.514,5. La consommation est donc normalisée par 2.087,6/1.514,5.
23
Comme pour les performances énergétiques, cet indicateur, appliqué à tous les bâtiments
peut être comparé et permettre d’identifier les bâtiments s’éloignant de la moyenne. Ces
immeubles pourraient faire l’objet d’une réorganisation positive ou négative au regard des
performances énergétiques.
Le calcul de cet indice impose de connaître précisément la fréquentation des bâtiments19.
Nous avons imaginé plusieurs manières d’évaluer la fréquentation d’un bâtiment notamment par
des relevés de fréquentation par l’université, une planification de l’occupation des locaux,
l’inscription et présence aux cours et/ou un protocole expérimental d’évaluation de la
fréquentation réelle d’un bâtiment de l’ULB
Ces chiffres ne sont pas connus et les connaître supposerait la mise en place d’un cadre
d’analyse systématique (portiques à l’entrée des bâtiments, comptage manuel pendant des
semaines de cours…) que nous ne pouvons mettre en place ici. L’objet du travail est de critiquer
cet indicateur et d’en évaluer les potentialités. Nous appliquerons, dans notre cas pratique, des
valeurs biaisées par rapport à la réalité que nous évaluerons sur base des différentes évaluations
de fréquence énoncées ci-dessus et feront en sorte de réduire, autant que possible, l’importance
de ce biais.
Analyse des indices20
Si on considère que pour chacun de ces indicateurs, les valeurs constatées sont
positionnées de 3 manières par rapport à la moyenne (+ : au-dessus de la moyenne ; = : autour de
la moyenne ; - : en dessous de la moyenne)21, il existera 9 cas de figure.
Chacun de ces cas fera l’objet d’une analyse visant à mettre en évidence les possibilités
d’optimiser l’impact des infrastructures.
Ce cadre allant être développé ultérieurement grâce aux apports de notre cas pratique, le
tableau à deux entrées ci-dessous figure, temporairement, à titre exemplatif.
Indice 1 (I1) = kWh/m2
19 Ce qui sera analysé dans une version ultérieure du travail.
20 Cette analyse sera développée ultérieurement au travers de notre cas pratique, voir infra.
21 nous définirons un seuil par rapport à l’écart type24
Indice 2 (I2) = freq/m2
Bâtiment I1 I2 Commentaire
+ + Bâtiment peu performant mais bien utilisé. En améliorant les
performances énergétiques on peut diminuer l’impact.
+ - Peu performant et peu utilisé. La rénovation pourrait viser à
segmenter et/ou à aménager un confort thermique moindre
dans les espaces inoccupés. On peut aussi augmenter la
fréquentation en la transférant de bâtiment aux profils les
permettant (pires)
TABLEAU 3.1.
Cette analyse supposera d’aller dans le détail de l’occupation des bâtiments.
3.2.3 Cas pratique : 2 bâtiments
3.2.3.1Choix des bâtimentsLes deux bâtiments choisis pour l'analyse se trouvent sur le campus du Solbosh, cela nous
permet de mieux les connaître et de les fréquenter. Le choix de ces auditoires a été fait en
fonction de leur type d'occupation (auditoire, bureau, salle de séminaire, ...) et de leur âge. Le but
n'étant pas de les comparer mais de mettre en avant, pour différents types de bâtiments
universitaires, les différences du taux d'occupation au regard de la consommation de ceux-ci.
Ceci permettant, à terme, d'optimiser leurs occupations et donc de rendre leur utilisation
énergétique plus efficace.
Bâtiment H Ce bâtiment a été inauguré en 1971 et a été conçu à l'origine de manière provisoire pour
faire face au manque de place sur le campus. Il deviendra rapidement, et ce jusqu'à aujourd'hui,
le nouveau siège de la Faculté de Droit, ainsi que de la Faculté SOCO (ULB, s.d.). Il s'agit d'un
bâtiment mixte, on y trouve à la fois des auditoires, des classes de séminaires et des bureaux.
25
Le niveau d'isolation du bâtiment est de 87 K22. Il a une consommation en électricité de
86 KWh/m². Pour le chauffage, le bâtiment H est alimenté par une chaufferie et sa
consommation de chaleur est de 92 KWhth/m². Il s'agit d'un des bâtiments les plus
consommateurs à la fois en chaleur et en électricité du campus du Solbosh (Overtus, 2014).
Les dernières rénovations entre 2005 et 2011 concernent l’amélioration de l'éclairage de
l'auditoire Ferrer (2007), l’installation de sondes de présence dans les auditoires et la télégestion
de l'éclairage dans les couloirs, sanitaires et escaliers (2009), l’isolation des sous-stations de
chauffage (2010) et l’installation d'urinoirs secs au niveau 1 (2011) (Overtus, 2014).
Bâtiment R42Ce bâtiment a été inauguré en 2010 et a été construit pour la "Solvay's school of economy
and management". Il est composé d'un grand amphithéâtre (250 places), 16 auditoires de taille
variable, 30 salles de séminaire ainsi que des bureaux, des salles de réunions et un grand atrium.
Le tout pour un total de 10 000m² (Solvay school of economy and management, s.d.).
Le bâtiment à un niveau d'isolation de K = 35, un système de récupération de chaleur
dans le système de ventilation, un pare soleil ainsi qu'un système de détection de présence dans
les auditoires. Sa consommation d'électricité en 2011 s'est élevée à 58KWh/m² et a eu une
consommation de chaleur de 33.11 KWhth/m² (Overtus, 2014).
3.2.3.2Consommation en électricité et chauffage
Le bâtiment H consomme 1.289.180 kWh en électricité et 1.508.398 kWh (normalisé23)
en chauffage, tandis que le bâtiment R42 consomme 203.099 kWh en électricité et 433.621 kWh
(normalisé) en chauffage.
22 Pour idée, la région de Bruxelles capitale exige pour de grosses rénovations ou de nouvelles constructions dans le secteur tertiaire un K de 45
23 Insensible aux conditions climatiques.26
3.2.3.3Evaluation de la fréquentation24
3.2.3.4Définition d’un indice de consommation horaire25
3.2.3.5Critique de l’indice et de la démarche26
3.3 PERCEPTIONS
3.3.1 Perceptions générales
Jusque récemment la plupart des gens n’avaient pas conscience de l’énergie et des
problèmes qu’elle pouvait soulever, c’est seulement avec l’apparition de campagnes de
sensibilisation dans les années 2000 que les gens ont commencé à s'intéresser à ces problèmes.
Cette sensibilisation est influencée par de grands rapports (comme ceux du GIEC) ou des
documentaires (Al Gore ou Hulot) amenant les gens à se sentir plus concernés par le climat que
par l’énergie qui, elle, retient l’attention des consommateurs par son coût. Cependant, leurs
préoccupations principales sont avant tout la santé, l’alimentation et le pouvoir d’achat, surtout
en Europe (Energyneighbourhouds, 2013). En Belgique, des sondages ont été réalisés sur les
attentes et priorités des citoyens. Il en ressort trois priorités : la production d’énergie à un bas
coût, sans risques pour l’environnement et la réduction de la consommation. D’une manière
générale les belges ont une vision favorable de l’utilisation des énergies renouvelables qu’ils
considèrent comme sous-exploitées et comme l’avenir du pays. (Baromètre-Energetique,2013 ).
3.3.2 Interviews (M.Overtus, Service chauffage, gestion des bâtiments/service maintenance…)27
3.3.3 Résultats de l’enquête28
4 MOBILITÉ ET CONSOMMATION ÉNERGÉTIQUE Ce chapitre se veut être une réflexion sur les impacts environnementaux que génère la
mobilité des étudiants. L’action de se déplacer pour se rendre à l’université fait partie de la vie 24 Ce chapitre sera développé dans une version ultérieure du travail.
25 Idem
26 Idem, ce chapitre fait l’objet d’un travail conjoint des trois auteurs de la partie infrastructure.
27 Ce chapitre sera développé dans une version ultérieure du travail.
28 Idem27
quotidienne d’un étudiant bien assidu. En effet à l’université, la plupart des cours ne requièrent
pas une présence obligatoire comme c’était le cas en école secondaire. La fréquence des trajets
ainsi que les moyens de transports privilégiés constituent des facteurs qui déterminent l'impact
environnemental d'un étudiant lié à sa mobilité. Ces facteurs peuvent être de nature
contraignante, ou au contraire, peuvent dépendre de choix opérés par l'étudiant. En présence de
tant d'éléments variables et susceptibles d'influencer la mobilité des étudiants, quels sont les
facteurs prédominants dans les impacts environnementaux liés au transport des étudiants?
Dans un premier temps, une analyse systémique de la mobilité sera réalisée. Elle
permettra de dégager les tendances de comportements de la mobilité estudiantine. Cette première
analyse tentera d’évaluer l’étendue du libre choix en ce qui concerne les moyens de transports.
Une compréhension du système de mobilité des étudiants sera l’objet de cette première partie.
Deuxièmement, une analyse plus fine des impacts environnementaux générés par les
différents moyens de transports intervenant dans la mobilité étudiante sera réalisée. La
méthodologie passera par une analyse quantitative des différents impacts environnementaux.
Cette étude se limitera aux pollutions directes principales (C02 et microparticules). Enfin, nous
baserons nos calculs sur des itinéraires définis arbitrairement et tenant compte d’une mobilité
“logique” d’un point de vue timing et financier (ainsi on ne fera pas 3h de transports en commun
tous les matins ni l’avion tous les jours).
Nous terminerons par une analyse des perceptions des étudiants face à l'impact
environnemental généré par leur transport. Par le biais d'un questionnaire soumis aux étudiants
de l'ULB, nous mettrons en avant leurs habitudes, la perception qu'ils ont de leur propre impact
ainsi que l'importance qu'ils accordent à celui-ci dans leur prise de décision.
4.1 MOBILITÉ ET TRANSPORTS DES ÉTUDIANTS : PARTIE SYSTÉMIQUEL’analyse systémique de la mobilité des étudiants va s’articuler en deux parties. La
première partie présentera l’offre de transport mise en place à Bruxelles. Nous allons surtout
concentrer notre étude sur Bruxelles et sa périphérie car notre objectif premier est d’identifier les
pratiques de mobilité des étudiants de l’Université Libre de Bruxelles, située à Ixelles, commune
de la Région de Bruxelles Capitale. Les trajets étudiés dans cette partie consacrée à la mobilité
estudiantine sont :
28
- les trajets quotidiens qu’effectuent les étudiants pour se rendre à l’Université.
- les trajets hebdomadaires ou mensuels que les koteurs font pour se rendre de leur
domicile à leur logement étudiant.
- les trajets extrascolaires qui correspondent aux trajets réalisés en dehors d’un but scolaire
comme partir au ski, en vacances, en weekend.
Nous nous concentrerons essentiellement sur les trajets quotidiens et les trajets
hebdomadaires/mensuels afin de mettre en évidence les facteurs qui influencent le plus les
impacts environnementaux des étudiants (voir analyse quantitative pour une étude approfondie).
Les trajets extrascolaires sont également à souligner car ceux-ci peuvent contrebalancer le poids
des efforts de réduction des impacts environnementaux de la mobilité réalisée durant l’année
scolaire. Par exemple, un étudiant qui vient en vélo tous les jours à l’ULB mais qui part en avion
en weekend/ski/vacances.
La deuxième partie se concentrera sur les différents éléments qui influencent le choix
d’un mode de transport dans les déplacements d’une personne. Ici, nous allons essayer de
comprendre les comportements des usagers face aux différentes offres de transports.
En guise de conclusion, nous essayerons d’évaluer l’étendue de libre choix des étudiants en ce
qui concerne les moyens de transports en dressant un tableau ou une carte qui reprend les
différents éléments susceptibles d’influencer leur choix modal.
4.1.1 Partie 1 : Analyse de l’offre de transport
4.1.1.1Cadre législatif et économique Depuis 2012, l’ULB a revu ses ambitions à la hausse en matière de mobilité. La
coordination environnementale et la coordination mobilité se sont unies pour établir une
politique de mobilité ambitieuse basée sur un seul mot d’ordre : une mobilité durable. Leur
objectif est de changer les comportements de mobilité en informant, en sensibilisant et en
proposant des alternatives claires aux utilisateurs. La politique de mobilité de l’ULB devrait être
opérationnelle d’ici 2015. Elle est en cours d’approbation. La stratégie de mobilité durable est
déclinée suivant trois axes. Le premier plan d’action consiste à améliorer la mobilité au sein des
différents campus. Pour se faire, il s’est fixé plusieurs buts : approuver une politique de mobilité
et un plan directeur, réaliser une enquête auprès des étudiants et du personnel sur leur mode de
29
pratique et leurs perceptions vis-à-vis des transports, différents appels à projet, revoir le plan de
mobilité des entreprises et continuer sa politique de stationnement sur le campus du Solbosh. Le
deuxième plan d’action concerne la communication et la sensibilisation au mode de transport
alternatif. Le troisième plan d’action permet de positionner l’université dans les grands projets de
mobilité régionale (Coordination de la mobilité ULB, consulté le 09/12/2014).
L’ULB est une entreprise qui emploie plus de 100 employés sur un même site en région
de Bruxelles-capitale, elle doit donc suivre ses obligations légales régionales en matière de
mobilité et adopter un plan de déplacements des entreprises (PDE). Cette mesure est clairement
énoncée par le COBRACE, titre 1 chapitre 3 et par l’arrêté “plan de déplacement entreprise” au
moniteur belge. En plus d’avoir une obligation régionale, elle a également une obligation en
matière fédérale sur la mobilité. Elle se doit de remplir conformément aux lois29 fédérales en
application une obligation fédérale de diagnostic des déplacements des travailleurs entre leur
domicile et leur lieu de travail. Ce plan de déplacement des entreprises (PDE) permet de réduire
l’impact de la mobilité de l’entreprise sur l’environnement et d’améliorer la mobilité, c’est-à-dire
réduire l’utilisation de la voiture individuelle enfin de décongestionner les routes de la région
bruxelloise. Ce PDE se compose de deux parties. Une partie est consacrée au diagnostic de la
mobilité au sein de l’entreprise. L’autre partie se concentrera sur les mesures obligatoires à
prendre pour améliorer la situation. Comme mentionné plus haut, ce plan de déplacement au sein
de l’ULB est en cours d’approbation (Bruxelles environnement, consulté le 09/12/2014).
Dans les mesures obligatoires, l’université a déjà produit des plans d’accès
multimodaux ; plan qui permet de visualiser très clairement quels sont les moyens de transports
mis en place pour rejoindre le site.
Analyse de ces plans d’accessibilité :Les étudiants de l’ULB sont répartis sur trois campus universitaires. Le campus principal,
le Solbosh, est desservi par 4 lignes de transports en commun (2 lignes de tram et 2 lignes de
bus). Le campus de la Plaine, est desservi par 3 lignes de transports en commun (2 lignes de bus
et 1 ligne de métro). De plus, ces deux campus sont reliés aux gares SCNB (Gare Bruxelle-
centrale, Bruxelles-midi, gare d’Etterbeek, gare de Boondael, gare de Delta) via ces différentes
29 08/04/2003, à l’arrêté royal du 16/05/2003, à la loi du 22/12/2003 et arrêté ministériel et formulaire du 29/10/200430
lignes de transports. Le campus d’Erasme est accessible par une unique ligne de transport en
commun (le métro, ligne 5).
Après analyse de ces différents plans d’accès au campus, on peut déjà en déduire
plusieurs informations. La STIB a le monopole en ce qui concerne les infrastructures de
transports en communs. Nous savons également qu’elle offre des tarifs préférentiels aux
étudiants (12 à 24 ans) au moyen d’un abonnement scolaire. Au vu de ces informations, on peut
déjà déduire plusieurs informations concernant la mobilité des étudiants. Hypothèses : - les
étudiants en Master seront plus enclins à prendre leur voiture, ceux-ci étant plus âgés donc ne
bénéficiant pas des tarifs de la STIB ou de la SCNB. – les étudiants de Médecine seront plus
enclins à prendre leur voiture car leur campus est desservi par une seule ligne de transport et
situé dans un environnement décentralisé.
La mobilité en Belgique est une compétence régionale. Seule la SNCB (Société Nationale
des chemins de Fer Belge) est sous la tutelle de l’état fédéral. Au sein de la région Bruxelloise,
c’est le département de Bruxelles-Mobilité qui s’en occupe et a adopté un plan de Mobilité, le
Plan IRIS 2 qui a pour objectif premier la réduction du trafic automobile d’ici 2018. De plus, elle
a lancé un une batterie de travaux de recherches universitaires sur la mobilité et les pratiques de
mobilité en région bruxelloise (Bruxelles-Mobilité, consulté le 09/12/2014).
L’offre de transport va déterminer les différentes possibilités de déplacements au sein
d’un territoire grâce aux mesures spécifiques mises en place. On distingue deux types d’offres :
1) l’offre dynamique correspondant aux infrastructures qui permettent le mouvement (les routes,
les réseaux de voirie, les transports en communs, …) 2) l’offre statique correspondant aux
dispositifs accueillant les activités d’attentes, de repos ou de stationnement. Cette dernière peut
être décisive pour le choix d’un transport. La disponibilité en parking peut influencer l’utilisation
de la voiture ou bien un sentiment d’insécurité dans les transports en commun peut dissuader le
voyageur d’emprunter ce mode de transport. Deux autres paramètres sont en prendre en compte
lorsqu’on étudie la mobilité ; la spatialité et la temporalité (Cahier de l’observatoire de la
mobilité de la région de Bruxelles-Capitale, volume 1).
Il important de prendre connaissance du contexte socio-économique de la région
Bruxelloise pour pouvoir comprendre l’offre de transport mise en place au sein de son territoire.
31
Bruxelles est la ville la plus motorisée d’Europe avec une voiture pour moins de deux habitants.
Cela est dû à l’expansion des infrastructures routières lors de l’Expo 58.La présence intensive de
la voiture (statique et mouvement) handicape fortement les autres modes de déplacements.
Cependant, la ville n’est pas été conçue pour des usages intensifs de la voiture, accentués par la
masse de travailleurs bruxellois vivant en périphérie (Hubert et al., 2013).
De plus, la région bruxelloise a une démographie croissante depuis les années 2000. Cette
forte augmentation de population se répercute aux niveaux des activités qui engendrent des
déplacements (emploi, enseignements, commerces et loisirs). (Hubert et al, 2013). Selon le
cahier de l’observatoire de la mobilité à Bruxelles (2012), l’enseignement est l’une des activités
de la région qui engendre de nombreux déplacement. Même si cette activité n’as pas une emprise
énorme dans le bâti urbanisé (seulement 5%), celle-ci exerce une grande pression sur les
équipements publics (transports en commun, espace public) en mobilisant une grande partie de la
population. Bruxelles est la plus grande ville estudiantine du pays (pas moins de 70 000 étudiants
universitaires/hautes écoles). La minimisation des temps de transports n’est pas le critère
fondamental pour le choix d’un établissement scolaire. L’établissement scolaire est choisi
suivant les préférences des utilisateurs. En effet, chaque individu est différent d’un point de vue
social, économique et culturel. Leur choix d’appartenance à tel établissement scolaire sera
influencé par ces critères. De plus, les établissements scolaires ne sont pas des endroits neutres à
la classification ; ils sont aussi hiérarchisés (cahier de l’observatoire de la mobilité à Bruxelles
2012).
On remarque que l’offre de transport en région de bruxelles capitale se traduit par des
infrastructures routières forts dévéloppées, une offre en transport public détenues par une
entreprise publique autonome (un contrat de gestion définissant les devoirs et les droits entre la
région bruxelloise et la stib est établi tous les 5 ans en bas de page); la stib, et une partie est
assurée par les réseaux de chemins de fer.
4.1.1.2Partie 2 : Analyse du choix du mode de déplacement Un cadre d’analyse souvent utilisé pour expliquer les comportements des usagers face à
l’offre de transport est celui de Kaufmann. Selon Kaufmann, la mobilité est une satisfaction de
plusieurs critères qui justifient le motif entrepris pour se déplacer. Ces critères sont ce qu’il
appelle la motilité ; « le potentiel de déplacement de chaque individu » et sont répartis suivant
32
trois catégories : accès, compétence et appropriation (De Witte A., 2010). Ce cadre d’analyse a la
particularité de prendre en considérations plusieurs critères qui explique les comportements face
à un certain type de mode de transport. L’accès fait référence à l’offre de transport mise à
disposition de l’usager. L’accès est à mettre en lien avec le point de départ et le point d’arrivé de
l’usager ainsi que l’accessibilité aux réseaux de transports. Cette variable fait également
intervenir la durée et le cout du trajet. La demande d’un type de transport est liée au niveau de
revenu. Les motifs de compétences font référence aux capacités que chaque individu développe
en fonction du mode de transport (ex : un permis de conduire pour l’utilisation de la voiture). Ces
capacités ou compétences sont de l’ordre physique, acquise ou en fonction de l’organisation de
l’individu. Sa mobilité va s’organiser suivant sa connaissance des différents types de transports
mis à sa disposition, de son parcours et de ses motifs de mobilité. Les compétences dépendent
des choix de vie de l’individu qui détermineront son comportement (ex : habiter en ville ne
requiert pas forcement l’usage de la voiture). ). L’appropriation influence sur la façon dont
chaque individu utilise ses possibilités d’accès et de compétences face aux différents modes de
transports. Elle fait référence à des notions de psychologie comme les expériences personnelles,
les habitudes, les perceptions et les valeurs que se font les usagers des différents modes de
transports et de l’organisation spatiale ( ex : je ne prends pas les transports en commun car je me
suis fait agressé trois fois). Les choix de comportements s’expliquent de deux façon en
psychologie soit de façon rationnelle ; l’individu a pesé le négatif et le positif avant de faire son
choix soit de manière automatique ; l’individu fait ce choix-là par habitude. Ce choix
automatique s’applique lorsque l’on effectue des trajets quotidiens répétitifs (ex : aller à l’école
en tram) (De Witte et al., 2010).
De Witte A. et al (2013) ont réalisé une étude compréhensive sur le choix modal. Leur
définition du choix modal est : « le processus de décision qui permet de choisir entre différentes
alternatives de transports, qui est déterminée par une série de combinaisons de caractéristiques
sociodémographique et spatiales, influencées par des facteurs socio-psychologique. » (De Witte
et al., 2013).
Ces auteurs ont identifié trois manières d’analyser le choix modal d’une personne :
- La première approche est qualifiée de rationaliste. Elle provient de la
microéconomie qui considère que l’usager se comporte de manière rationnelle vis-à-vis 33
des différentes offres de transports qui s’offrent à lui. Il effectue son choix en
connaissance des différentes informations relatives aux transports et privilégie la
maximisation de l’utilité obtenue en diminuant les coûts et les temps de transports. Dans
ce cas-ci, le choix modal ne comporte que des éléments rationnels et objectifs (comme le
temps et les coûts de transports).
- La deuxième approche est dite sociogéographique. Une notion spatiale est
introduite dans le processus de décision des usagers. Cette approche décline le panel des
activités d’une personne ou d’un ménage pour expliquer le choix modal. Le choix modal
est alors un acte induit par les différentes activités du ménage ou de la personne. Ces
activités prennent lieu à des endroits et à des moments différents qui induisent un
déplacement. Dans ce cas-ci, le choix modal se base sur des éléments spatiaux et
temporels.
- La troisième approche est socio psychologique. Celle-ci étudie les attitudes des
individus face aux différents modes de transport et tire la conclusion que leur choix est
également basé sur des aspects subjectifs. Il faut tenir compte de leurs intentions et de
leurs habitudes.
Pour pouvoir établir leur définition du choix modal, ils l’ont combiné avec le concept de
motilité de Kaufmann expliqué ci-dessus.
Cette partie n’est pas encore aboutie. Elle mérite plus de réflexions qui pourront être
réalisées après un premier feedback. Cela permettra alors de finaliser la partie systémique en
réalisant un tableau ou une carte des différents éléments qui jouent dans le système de mobilité
des étudiants. Ici, l’importance des impacts environnementaux dans le choix des transports n’est
pas abordée. Cet élément sera abordé dans la partie perception.
4.2 ANALYSE QUANTITATIVE TRANSPORTLe choix des études supérieures est crucial dans la vie d’un étudiant car c’est à ce moment
précis qu’il décide de son avenir. Cependant, l’école offrant la formation souhaitée est souvent
loin du domicile familial et il faut alors envisager des solutions de mobilité à la fois pratiques
pour l’étudiant mais aussi réalisables d’un point de vue financier pour la famille. La solution
choisie, qui elle-même dépend de l’éloignement de l’école, déterminera le mode de transport et
34
in fine l’impact environnemental. Enfin, de manière à rendre l’étude la plus complète possible,
nous considérerons aussi les déplacements extra-scolaires longues-distances. En effet, qui dit
études dit vacances et voyages pour certains (blocus ou job étudiant pour d’autres moins
chanceux). Un voyage qui peut peser lourd dans l’empreinte écologique d’un étudiant et qui est
dès lors à ne pas négliger. Afin de mieux visualiser le cadre, jetons un œil au dessin ci-dessous
qui délimite le champ d’étude par un trait pointillé.
FIGURE 4.1.
Sur ce dessin nous observons les « chemins » considérés de même que les moyens de
transports potentiels pour chacun d’eux. Ces derniers ont été choisis de manière arbitraire,
réaliste et quasi exhaustive. En effet, il semble évident qu’un trajet quotidien maison-université
ne sera pas fait en avion de même qu’un trajet longue distance maison-logement étudiant ne sera
pas fait en voiture (sauf covoiturage) ou vélo. On retrouve donc deux classes principales
Les koteurs : dont l’éloignement du domicile familial justifie l’utilisation d’un logement étudiant.
Les non-koteurs : dont le domicile familial est suffisamment proche de l’école que pour y rester et effectuer des trajets quotidien de l’un à l’autre.
Chacune de ces deux classes pouvant se subdiviser en sous-catégories selon des variables qui
nous permettront de quantifier l’impact environnemental :
La distance
35
La fréquence de déplacement Voyages (extra-) scolaires ou non
4.2.1 Les impacts environnementauxLes impacts générés par les transports sont multiples (bruit, pollution de l’air, surface
occupée au sol,…), il est donc indispensable de se limiter aux plus pertinents et facilement
quantifiables. Dans notre cas, nous nous concentrerons sur la pollution de l’air. Mais cela reste
encore vaste car un transport génère des pollutions atmosphériques tout au long de sa vie, via
différents canaux (fabrication du véhicule, production du carburant, construction des
infrastructures, …) et sous différentes formes (gaz à effets de serre, monoxyde de carbone,
microparticules,…). Le graphique ci-dessous nous donne un bon aperçu de l’importance de
chaque activité dans l’impact global d’un véhicule. On note alors l’importance du « vehicle
active operation » responsable à plus de 50% des émissions totales. Au vu de leur prédominance
dans le cycle complet, nous limiterons notre étude aux émissions directes des moyens de
transport.
FIGURE 4.2. ANALYSES DE CYCLE DE VIE DE DIFFÉRENTS MODES DE TRANSPORT[I]
Intéressons-nous maintenant de plus près aux émissions directes du transport. Un
nouveau diagramme nous montre que si on peut les accuser d’environ 20% des émissions de gaz
à effet de serre, elles sont responsables d’autres émissions atmosphériques dans des proportions
nettement plus importantes. En effet, les parts de responsabilité du transport pour les particules
fines, le monoxyde de carbone ou les oxydes d’azote dépassent tous la barre des 40%.
36
FIGURE 4.3. PART DE LA RESPONSABILITÉ DES DIFFÉRENTES ACTIVITÉS DANS LES ÉMISSIONS ATMOSPHÉRIQUES (2005)[II]
Les diagrammes précédents nous ont permis de cibler les impacts que nous allons
quantifier, en ne gardant que les plus pertinents. Passons maintenant en revue chacun d’entre
eux.
4.2.1.1Les gaz à effet de serre30
GES (g eqCO2/ pkm) CO2 (g/pkm)
Voiture 156 140
Bus 108 97
Métro 34 30,5
Tram 51 46
Train moyen 23 20,7
TGV 15 13,5
30 Chapitre à étoffer, pour l’instant les données brutes[iii] utilisées dans le problème.37
Autocar 22 20
Avion 161 145
TABLEAU 4.1.
4.2.1.2Les particules fines31
4.2.1.3Le monoxyde de carbone 32
4.2.1.4Les oxydes d’azote 33
Données du problème et quantification des impactsAfin d’obtenir les émissions totales d’un étudiant pour un polluant en particulier il nous
faudra donc utiliser cette équation (sur base annuelle) :
Où : i : définit le moyen de transport utilisé f : la fréquence des trajets (c’est à dire le nombre de trajets D effectué sur une année) D : la distance (km) E : la quantité unitaire de polluants émise dans l’atmosphère (g/pkm)
Si nous connaissons E, nous devons déterminer les variables f et D. Pour ce faire, nous
poserons les hypothèses suivantes sur deux aspects :
La fréquence des trajets Selon le calendrier de l’ULB, l’année académique est composée de 135 jours de cours
(hors session d’examen). Nous supposons que les étudiants se rendent tous les jours au cours.
La fréquence des trajets « logement étudiant-domicile familial » est variable et peut aller de 27 trajets/année (c'est-à-dire tous les w-e si l’on considère les 135 jours de cours du calendrier académique de l’ULB) à seulement 1 par an.
Les distances et transports utilisés en fonction de la localisation du point de départ :
Bruxelles [0-15km] : voiture, STIB, pied/vélo Périphérie Bruxelloise [15-30km] : voiture, train Provinces Belges/ reste de la Belgique [30-200km] : Train Etranger/ au-delà des frontières Belges [200-20.000km] : Train, avion
31 Chapitre à étoffer, pour l’instant les données brutes[iii] utilisées dans le problème.
32 Chapitre à étoffer, pour l’instant les données brutes[iii] utilisées dans le problème.
33 Chapitre à étoffer, pour l’instant les données brutes[iii] utilisées dans le problème.38
Cas 1 : Distance fixe, fréquence variable pour les GESPrenons un cas concret qui peut être relativement fréquent, celui de l’étudiant français
prenant l’avion pour rejoindre son logement étudiant pour ensuite utiliser les transports en
communs et l’étudiant venant tous les jours en voiture du domicile familial. Sur le graphique ci-
dessous on s’aperçoit que lorsque l’étudiant d’origine Niçoise dépasse les 4 allers-retours sur
l’année académique, il devient plus polluant que celui qui effectue tous les jours son trajet en
voiture (nous avons ici considéré un éloignement de 30km du domicile)
FIGURE 4.3.
4.3 ENQUÊTE ET PERCEPTIONSA travers une enquête soumise aux étudiants de l'ULB, nous cherchons à connaître les
habitudes de ceux-ci en matière de transports, en ce qui concerne leurs déplacements entre leur
domicile, l'ULB et éventuellement leur logement étudiant. Nous les interrogeons également sur
leur connaissance ou estimation des impacts environnementaux causés par les transports. Ainsi,
nous pourrons mesurer la place qu'ils accordent aux considérations environnementales dans le
choix des moyens de transports utilisés, par rapport à d'autres critères sur lesquels ils ne sont pas
toujours susceptibles d'exercer une influence, tels que le prix, le temps de trajet, la facilité
d'accès.
39
4.3.1 Résultats de l’enquête34
4.3.2 Analyse des perceptionsDans cette partie, nous tâcherons de répondre aux questions suivantes : comment les
étudiants perçoivent-ils les impacts environnementaux dûs aux transports? Estiment-ils être en
mesure d’inclure des considérations environnementales dans leurs choix, ou sont-ils contraints
par des éléments pratiques?
5 GUINDAILLELa guindaille est l'un des folklores estudiantins par excellence. Ce terme proviendrait du
mot picard “godaille”, lui-même dérivé de l’expression néerlandaise “goed ale”, qui signifie
"bonne bière", ainsi que du mot picard-wallon “guinse”, qui signifie "beuverie" (Debroey &
Decostre, 2012). Dans son acceptation actuelle, ce terme désigne de manière générale la
"beuverie" et les "réunions joyeuses" organisées dans le domaine estudiantin35.
De par son aspect à cheval sur la vie privée des étudiants et sur la vie et l’organisation des
campus, la guindaille représente un lien fort entre l’étudiant et son université ; les impacts
environnementaux ainsi générés concernent à la fois l’un et l’autre. Dans ce chapitre, nous nous
sommes plus particulièrement intéressés à deux aspects de la guindaille : la bière consommée par
les étudiants et les gobelets utilisés par ces derniers lors de leurs activités bibitives. Ces deux
éléments étant présents dans la majorité des évènements, fêtes et soirées organisées par les
autorités académiques ou par les étudiants eux-mêmes sur les campus des universités, ils doivent
avoir, à n’en pas douter, une influence non négligeable sur les impacts environnementaux de la
vie de nombre d’étudiants.
Ce domaine de la vie des étudiants offre également un angle d’approche sur une initiative
particulière à l’ULB : l’utilisation de gobelets réutilisables lors des évènements festifs organisés
sur ses campus. Cette initiative s’inscrivant dans un cadre de réduction de la production de
déchets, cela représente une belle occasion d’observer la manière dont une institution peut veiller
à la réduction de l’impact environnemental lié au comportement des personnes qui y sont
rattachées.
34 Ce chapitre sera développé dans une version ultérieure du travail.
35 Définition du Centre National des Ressources Textuelles et Lexicales ; http://www.cnrtl.fr/definition/guindaille40
Dans un premier temps, nous tenterons d’analyser le système de la guindaille en nous
intéressant, tout d’abord, à la consommation de bière chez les étudiants et, ensuite, à l’utilisation
des gobelets réutilisables lors des événements estudiantins à l’ULB et plus particulièrement à la
manière dont cette initiative a été mise en place et quelles difficultés qu’elle a pu ou continue à
rencontrer. Ensuite, nous allons analyser son aspect quantitatif à travers l’analyse de cycle de vie
sur la bière et les gobelets réutilisables, en comparaison avec celle des gobelets jetables. Pour
finir, nous mènerons une enquête par sondage auprès des étudiants de l’ULB pour analyser leur
perception sur l’impact environnemental de la guindaille.
5.1 ANALYSE SYSTÉMIQUEL’analyse systémique de la guindaille va s’articuler autour de deux axes. Dans un premier
temps, nous allons nous intéresser à la consommation de bière chez les étudiants, avant de nous
pencher sur le projet des gobelets réutilisables à l’ULB.
5.1.1 Consommation de bière chez les étudiantsL’alcool, et plus particulièrement la bière, sont des éléments fort présents dans nombre
d’aspects de la vie des étudiants. Depuis les premières années de l’adolescence, la consommation
d’alcool constitue un rite de passage, qui se poursuit bien après la majorité (Hogge, 2013). Par
conséquent, cette consommation s'est au fil du temps banalisée dans nos pratiques, à tel point que
nous pouvons parler d'une "culture de l'alcool" au sein de notre société (Brigitte Charles in
Jeunes, alcool & société, 2007 : 2).
Une enquête menée auprès des étudiants de l’université d’Anvers a établi la
consommation moyenne d’alcool chez ces derniers à 6,8 verres par semaine (Van Hal et al.,
2006). D’après une étude réalisée au cours de l’année académique 2010-2011 à l’UCL, un
étudiant sur trois déclare consommer de l’alcool au moins deux fois par semaine, avec chez ce
tiers une consommation hebdomadaire moyenne de 15,4 verres (Lorant et al., 2011) ; rappelons
que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) considère qu’il y a surconsommation au-delà de
14 verres par semaine. Malgré ces chiffres élevés, rien ne semble indiquer que la consommation
d’alcool chez les jeunes soit actuellement en augmentation, que ce soit chez les étudiants adultes
ou chez les adolescents (Lorant et al., 2011 ; Hogge, 2013).
41
Dans le tableau ci-dessous, Wilkie nous propose une typologie croisée des motivations à
consommer de l’alcool en fonction qu’elles soient, d’une part, positives ou négatives, d’autre
part, propres à l’individu ou liées à la pression sociale.
Valence positive Valence négative
Motivation
personnelle
Ex : boire pour les sensations que
cela procure
Ex : boire pour trouver du
réconfort
Motivation sociale Ex : boire pour faire partie d’un
groupe
Ex : boire pour ne pas être exclu
d’un groupe
TABLEAU 5.1. TYPOLOGIE CROISÉE DES MOTIVATIONS À BOIRE (WILKIE IN COX ET AL., 2007)
Parmi les motifs invoqués par les étudiants comme incitant à boire de l’alcool, nous
retrouvons couramment la relaxation et le renforcement social (Lorant et al., 2011), mais
également « le goût, [...] la valorisation culturelle, la tradition, le folklore, l’impression de temps
libre, [...] l’accessibilité financière, géographique, légale et médiatique » (Jeunes, alcool &
société, 2007 : 7).
Les étudiants considèrent en effet la consommation d'alcool avant tout comme un moyen
pour faire la fête et s'amuser entre amis ; une telle consommation étant alors porteuse de
convivialité, de bien-être et de liberté (Jeunes, alcool & société, 2007 ; UCL, 2010). Elle les
aiderait également à faire de nouvelles connaissances et à s'intégrer plus facilement au sein d'un
groupe. Cette motivation est d'autant plus importante que les étudiants arrivant à l’université se
trouvent généralement plongés dans un nouvel environnement où il leur faut se construire un
nouveau réseau social, réseau où la consommation d’alcool constitue souvent un élément
constitutif du tissu social. Jouant ainsi un rôle de "lubrifiant social", l’alcool participe, autant
qu’il y découle, à la socialisation et à la construction psycho-sociale des étudiants (Lorant et al.,
2011).
De plus, il existerait un lien entre proximité sociale et profil de consommation, appelé
"effet de pairs", qui stipule que les individus socialement proches tendent à partager des
comportements similaires (Smith & Cristakis, 2008 in Lorant et al., 2011). En présence d'amis, 42
de voisins, de collègues de cours ou de travaux, un étudiant aura par conséquence tendance à
augmenter ses quantités d’alcool consommées lors d’évènements où il est amené à en boire
(Presley et al., 2002). D’après Presley et al., la résistance à la pression des pairs et le désir de
restreindre sa consommation d’alcool sont plus fortement liés au milieu estudiantin qu’au profil
de l’individu lui-même. Autrement dit, l’influence exercée par ce milieu est suffisamment forte
pour faire plier les étudiants, pourtant capables de résister à l’influence d’autres milieux. Ainsi,
les groupes auraient tendance à exercer une certaine pression sur les étudiants, qui seraient
amenés à se conformer au comportement qui prévaut au sein de ces groupes. Cette pression peut
aller jusqu'à une surconsommation de l'alcool à travers notamment des jeux, tels que les "à-
fonds" ou certaines formes de valorisation de l’ébriété, incarnées entre autre par la pratique du
"binge-drinking"36 (Jeunes, alcool & société, 2007 ; UCL, 2010).
Par ailleurs, les étudiants ont tendance à surestimer la consommation d'alcool de leurs
pairs, ce qui les amène à augmenter leur propre consommation, chacun tendant à se conformer au
modèle tel qu’il le perçoit (UCL, 2010 ; Rimal & Real, 2005 et Perkins, 2002 in Lorant et al.,
2011). À l’UCL, cette surestimation existe aussi bien chez les garçons (surestimation de 2 verres
par jour par rapport à un étudiant quelconque du même sexe), que chez les filles (surestimation
de 3 verres par jour). Dans les deux cas, elle se réduit néanmoins quand l’étudiant est interrogé à
propos de ses amis, et non plus d’un hypothétique étudiant moyen (Lorant et al., 2011).
Pour les étudiants de l’UCL, le fait de kotter à Louvain-la-Neuve plutôt que d’habiter chez ses
parents ou de résider dans une autre commune est associé à une consommation plus importante.
La consommation moyenne a d’ailleurs tendance à croître avec le nombre de cokotteurs, chaque
individu supplémentaire étant associé à une augmentation de la consommation moyenne de 18%.
Le fait de participer activement au folklore estudiantin est également associé à une
consommation plus importante (Lorant et al., 2011).
L’organisation des études elles-mêmes peut avoir une influence sur le profil de
consommation. Plus les étudiants sont amenés à assister à des séances d’exercices en petits
groupes et à effectuer des travaux de groupes pendant l’année, plus le nombre de liens sociaux,
amitié, logement, travail et loisir, entre les étudiants de cette année est élevé, et plus les individus
36 Absorption intense et rapide d’alcool dans le but affiché d’atteindre l’état d’ébriété le plus rapidement possible43
qui occupent une position centrale dans ce réseau ont un profil de grand buveur par rapport aux
autres (Lorant et al., 2011).
Parmi les facteurs de consommation couramment cités, nous retrouvons l’accessibilité
légale et médiatique de l'alcool (Jeunes, alcool & société, 2007). En effet, les producteurs
d'alcool usent de stratégies marketing bien ficelées pour attirer l'attention des étudiants et les
pousser à la consommation : production d'alcopops37 et de bières fruitées, intensification de la
publicité, etc. (Jeunes, alcool & société, 2007 ; UCL, 2010). Il existerait même des accords entre
producteurs et cercles d'étudiants, qui percevraient ainsi des avantages en nature (bouteilles et/ou
fûts offerts) et des remises pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros par an en fonction des
quantités consommées. D’autres pratiques, comme le sponsoring ou le prêt de matériel lors
d’évènements, renforcent davantage la présence des producteurs d’alcool et de leurs produits sur
les campus et dans la vie des étudiants ; ces derniers jouissant d'ailleurs de prix très attractifs : le
prix d'un verre de bière à l'ULB étant seulement d'un euro, voire moins dans certains cercles.
L’offre d’alcool peut également être un élément déterminant pour le choix de voyages ou des
séjours, comme par exemple les séjours au ski organisés pas les cercles étudiants38 (Groupe
“Jeunes, alcool & société”, 2007).
Les producteurs ne sont pas les seuls à user de stratégies pour attirer l'attention des
étudiants, les distributeurs font de même en mettant en vente des packs spécial étudiants, de
nouvelles boissons dans les magasins aux abords des lieux estudiantins,... (Groupe “Jeunes,
alcool, 2007). Par ailleurs, la densité des bars et des points de vente auprès desquels les étudiants
peuvent s’approvisionner en alcool dans et autour du campus a une influence non négligeable sur
leur consommation (Presley & al., 2002).
Aujourd'hui, il n'existe aucune réglementation pour contrôler les pratiques commerciales
du secteur de l'alcool. Ce dernier a bel et bien mis en œuvre une convention privée mais ses
recommandations, généralement peu précises et peu contraignantes, sont couramment
contournées (Groupe “Jeunes, alcool & société”, 2007).
37 Boisson alcoolisée ayant l’apparence et le goût d’un soda
38 Exemple à l’ULB : la page Facebook du séjour au ski du Cercle des Sciences précise combien de fûts seront disponibles en station ; https://www.facebook.com/events/674209549353864/?pnref=story
44
5.1.2 Les gobelets réutilisables39
En 2010, l'Association des Cercles Étudiants (ACE) de l’ULB décida de remplacer
l'utilisation des gobelets jetables par des gobelets réutilisables afin de diminuer la saleté et les
déchets générés aux abords des cercles étudiants et de réduire le coût de nettoyage des campus.
Une demande de subsides fut introduite auprès du Ministère bruxellois de l’Environnement en
septembre 2010. Après une période de test de trois mois, le projet fut élargi et imposé à
l'ensemble des activités au sein de l'ULB, à l'exceptions des baptêmes, à cause du bleu de
méthylène qui tache les gobelets, et des soirées organisées par les cercles à la salle Jefke ainsi
que lors de la Brassicole, pour des raisons d’utilisation pratique. Ainsi, pour consommer une
boisson, l'étudiant devait dorénavant – et doit toujours – acheter un gobelet à un euro, caution
qu’il peut récupérer en rendant le gobelet à la fin de l'événement.
L'ACE, en charge dès le début de la gestion de ces gobelets, en a acheté 75000 auprès de
la société KOPO, cette dernière se chargeant également de les laver et de les sécher. Par la suite,
il fut toutefois décidé de sous-traiter ce nettoyage à l'entreprise Ecocup. La décision de sous-
traiter le nettoyage des gobelets a été motivée principalement par deux raisons. D’une part, ces
gobelets nécessitent une chaîne de lavage et de séchage qui leur est propre car ils ne peuvent pas
être lavés avec les ustensiles en verre et en céramique, or l’ULB ne dispose ni des moyens ni de
la place pour investir dans de telles installations. D'autre part, il était impossible de garantir le
respect des normes légales d’hygiènes dans le cas où les cercles auraient dû les nettoyer eux-
mêmes40. Ainsi, l'entreprise Ecocup dispose de deux points de collecte, un au Solbosh et un à
Erasme. Les frais de nettoyage par gobelet s'élèvent à 60 centimes, pour un budget annuel
d’environ 10000 euros.
Cette initiative a cependant connu – et continue à connaître – quelques difficultés. Au
moment du lancement du projet, des inquiétudes ont été formulées au sujet de l’hygiène et le
risque de transmission de maladies. Pour y remédier, une formation à ce sujet fut proposée pour
les barmen des cercles. Un autre problème a été posé par les cercles qui conservaient leurs
gobelets sales trop longtemps avant de les ramener, ce qui nécessitait de les laver plusieurs fois 39 Une grande partie des informations reprises dans cette section proviennent d’un entretient avec Alexandra Demoustiez, coordinatrice ULB environnement, effectué le 24 novembre 2014 et du procès-verbal de la réunion du 6 mai 2013 sur le sujet.
40 Bien que l’AFSCA (Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire) ne puisse pas effectuer d’inspections dans les cercles, ces derniers sont tenus de respecter ses normes.
45
avant qu’ils ne soient propres. En réaction, il leur a été imposé de les ramener plus souvent, et la
contenance des caisses servant à les stocker a été réduite.
D’autres problèmes, d’ordre financier, ont fini par voir le jour. Le nettoyage des gobelets
étant gratuit pour les cercles, c’est l’ACE seule qui supporte les frais liés à ce nettoyage. Ces
frais ont engendré un déficit financier, et l’ACE se retrouve aujourd’hui endettée à hauteur de
13000 euros. De plus, entre 2010 et 2013, l'ULB a enregistré une perte d'environ 45000 gobelets,
et le stock actuel ne permet désormais plus de satisfaire la demande en gobelets pour les grands
événements.
Face à ces difficultés, il fut envisagé, lors de l’année académique 2013-2014, de
renégocier le contrat qui lie l’ULB au brasseur InBev pour que ce dernier, en plus de prendre les
frais de livraison des fûts de bière, supporte également ceux liés à l’achat et au nettoyage des
gobelets. Cependant, deux obstacles contrecarrent actuellement ce projet. D’un part, InBev verse
déjà 40000 euros par an à la commission culturelle de l’ULB, or celle-ci considère le nettoyage
des gobelets comme ne faisant pas partie de ses activités. D’autre part, l’ULB, contrairement à
d’autres universités, s'oppose à toute impression de logos ou de marques sur les gobelets en
usage sur ses campus, ce qui contrarie InBev.
5.2 ANALYSE QUANTITATIVEPour effectuer notre analyse quantitative de la guindaille, nous avons adopté la méthode
de l’analyse du cycle de vie (ACV). Nous en avons mobilisés deux : la première concerne la
production d’une bière belge, la Maes, alors que la seconde est une ACV comparative sur les
gobelets jetables et les gobelets réutilisables.
5.2.1 La bièreUn élément incontournable des événements estudiantins, qu’il s’agisse d’activités de
baptêmes, de TD ou autres, est la présence de bière. Nous voulions nous intéresser aux deux
bières que l’on trouve principalement et en plus grande quantité sur les campus de l’ULB : la
Jupiler et la Maes. Cependant, les données concernant la production de Jupiler, commercialisée
par Ab-Inbev41, ne sont pas accessibles publiquement. Nous concentrons donc notre analyse du
cycle de vie de la bière sur les données fournies par Alken-Maes S.A., qui produit la Maes.
41 http://www.ab-inbev.be/fr_BE/home.html46
Alken-Maes S.A. calcule ses impacts dans toute la chaîne de production de la bière, en
étudiant principalement 6 points : l’agriculture, le maltage, le brassage, le conditionnement, la
distribution et le refroidissement. La société évalue son empreinte écologique selon plusieurs
indicateurs.
L’eau étant un des ingrédients principaux ainsi qu’une ressource vitale dans la production
de bière, Alken-Maes S.A. porte un intérêt à une bonne gestion de celle-ci et a désiré réduire son
utilisation. Ils utilisent actuellement 6 hl d’eau par hl de bière produite (contre 34 hl il y a 20
ans)42. Notons que l’objectif que l’entreprise s’était fixé pour 2012 était de 5,3 hl d’eau par hl de
bière.
Les émissions de CO2 sont aussi une source d’attention de la société. En effet, source de
modification du climat, le CO2 pourrait ainsi causer l’altération de la qualité de la bière produite
en impactant les récoltes de malt. Alken-Maes S.A. cherche principalement à réduire ses
émissions dans les secteurs de la consommation d’énergie et de l’emballage.
FIGURE 5.1. RAPPORT SUR LA DURABILITÉ 2012 - ALKEN-MAES S.A.
Nous constatons que les secteurs les plus impactant sont : l’emballage (28%), le
refroidissement (22%) et le brassage (20%). La production d’un hectolitre de bière entraîne
42 G Pauli (1997) Zero emissions: the ultimate goal of cleaner production.47
l’émission de 6,6 kg de CO2 en moyenne. Les procédés de fabrication de la bière étant similaire,
nous avons décidé d’utiliser les chiffres moyens fournis43 pour la Maes. On obtient donc les
valeurs suivantes pour les différents secteurs.
Secteur Pourcentag
e
Emissions de CO2
(kg/hl)
Total 100 6,59
Emballage 28 1,85
Refroidissement 22 1,45
Brassage 20 1,32
Agriculture 14 0,92
Maltage 9 0,59
Distribution 7 0,46
TABLEAU 5.2.
Nous constatons que, selon les chiffres d’Alken-Maes S.A., le secteur du transport et de
la distribution est celui qui produit le moins de CO2, ce qui semble en accord avec la littérature
(Koroneos et al, 2003).
Le dernier indicateur qu’emploie Alken-Maes S.A. pour définir ses impacts écologiques
est la quantité d’énergie nécessaire à la production d’un hectolitre de bière. Ce volume s’élève à
225,7 MJ/hl.
43 Des chiffres similaires, pour Heineken, se trouvent en annexe.48
Nous allons nous concentrer principalement sur les émissions de CO2 comme indicateur
d’impacts environnementaux, car c’est le seul pour lequel nous avons des chiffres concernant
différents secteurs de l’ensemble du système de production44.
5.3.2. Les gobelets45
Au cours d'un événement estudiantin, une grande quantité de déchets sont produits dont
l'un des plus importants est le gobelet jetable. Outre la dégradation des campus suite à l'abandon
de ces gobelets, leur fabrication génère également des déchets au cours de leur production, de
leur transport, de leur élimination,… Qu'en est-il donc des impacts environnementaux des
gobelets jetables tout au long de leur cycle de vie ? Qu'en est-il de ceux des gobelets réutilisables
? Ces derniers représentent-ils une réelle alternative ? Pour répondre à ces questions, nous nous
reposerons sur une ACV réalisée par l'association "Mais qu'est-ce que tu fabriques ?".
Pour la réaliser, elle a utilisé des gobelets jetables et réutilisables en polypropylène ; un
plastique également utilisé pour les gobelets employés à l’ULB. En comparaison aux gobelets
jetables, les réutilisables sont 6 fois plus lourds, ce qui permet d'accroître leur solidité et par
conséquent leur durabilité.
Dans l’étude de cette association, le lieu de production des gobelets réutilisables se situe
en Allemagne, alors que celui des gobelets jetables reste inconnu ; le pétrole utilisé pour la
fabrication de ces deux types de gobelets étant par ailleurs issu des mêmes régions du monde.
L'association a ainsi évalué la distance entre le lieu de production et le lieu d'acheminement à
500 km46.
Compte tenu de sa probabilité à se perdre ou à se casser, elle a estimé la durée de vie d'un
gobelet réutilisable à 30 cycles d'utilisation, de lavage et de réutilisation. Elle a pour finir évalué
le nombre de réutilisations d'un gobelet entre deux lavages à 1,2 boisson par gobelet.
44 Il nous manque ici les chiffres de consommation des étudiants. Nous aimerions faire une comparaison entre baptisés et non-baptisés. De plus, nous pensions aussi faire une comparaison de la consommation des cercles directement, grâce aux chiffres de consommation fournis par l’ACE, que nous attendons (ainsi que les réponses au sondage).
45 Annexe n°2 : synthèse de l'ACV comparative entre un gobelet jetable et un gobelet réutilisable.
46 Concernant notre cas d'étude, nous n’avons pas encore les informations sur les lieux de production des gobelets réutilisables achetés auprès de la KOPO.
49
L'association a analysé le cycle de vie des deux types de gobelets au travers de leur
fabrication, leur transport, leur nettoyage et leur production de déchets.
Pour fabriquer ces gobelets en plastique, il faut notamment utiliser comme matière
première une certaine quantité de pétrole, qui varie en fonction de la masse du gobelet.
Toutefois, même si un gobelet réutilisable est 6 fois plus lourds qu'un gobelet jetable, sa durée de
vie et son caractère réutilisable permettrait d'utiliser "6 fois moins de matière première pour un
même nombre de boissons consommées" (Association "Mais qu'est-ce que tu fabriques ?",
2007 : 4). L'association précise néanmoins que leur processus de fabrication ne fut pas analysé en
détail.
Pour calculer leurs émissions de CO2, l'association est partie du postulat que les deux
types de gobelets étaient acheminés par transport routier et que "la consommation de carburant
était proportionnelle à la distance, et au poids transporté" (Association "Mais qu'est-ce que tu
fabriques ?", 2007 : 4). Elle a tenu compte de la distance parcourue à partir du lieu de production
ainsi que celle vers le centre de traitement des déchets et de nettoyage ; cette dernière étant
évaluée à 10km. Pour un même nombre de boissons consommées, un gobelet réutilisable
parcourra ainsi 3 fois moins de km qu'un gobelet jetable, et consommerait dès lors 3 fois moins
d'essence et produirait 3 fois moins de CO247.
Contrairement à un gobelet jetable, un gobelet réutilisable nécessite d'être nettoyé après
utilisation. Dans cette ACV, les gobelets sont lavés dans une machine sophistiquée, permettant
de laver plus de 5000 gobelets par heure. Pour nettoyer un gobelet, une telle machine
consommerait 8cL d'eau. Selon ECOCUP, l'entreprise chargée du nettoyage des gobelets
réutilisables de l'ULB, elle utilise 6cL d'eau pour laver un gobelet de 25cL (ECOCUP, 2014). Par
ailleurs, l'utilisation de produits nettoyants comme les détergents et les phosphates a pour
conséquence de détériorer la qualité de l'eau. Dans ce domaine, ECOCUP utilise 95 % de
produits bios dégradables et tient compte des normes d’hygiène, tout en effectuant couramment
des contrôles certifiés (ECOCUP, 2014). Remarquons que l'association n'a pas analysé la
consommation d'électricité par la machine à laver, dont les impacts seraient selon elle minime
par rapport aux autres paramètres pris en compte dans cette ACV.
47Si nous obtenons ces données, nous pourrons comparer la distance parcourue par un gobelet réutilisable à celle du gobelet jetable.
50
Du côté de la production de déchets plastiques, un gobelet réutilisable en produirait 6 fois
moins qu'un gobelet jetable et ce, pour un même nombre de boisson consommée. Selon
ECOCUP, l'utilisation de gobelets réutilisables au cours d'un évènement réduit jusqu'à 80% le
volume des déchets. Par ailleurs, un gobelet réutilisable peut, une fois fondu, être utilisé comme
cendriers, porte-verres, grattoirs à givre pour les voitures,... (ECOCUP, 2014).
5.3 PERCEPTIONSActuellement, peu d’enquêtes sont menées sur les impacts environnementaux de la
guindaille. En effet, elles s’intéressent avant tout aux impacts sur la santé des consommateurs.
Pour connaître la perception des étudiants sur la guindaille et ses impacts environnementaux,
nous avons élaboré un questionnaire, à questions ouvertes et fermées. Il nous permettra
notamment de connaître leurs habitudes de consommation de bière et la place qu'ils accordent
aux considérations environnementales dans ces habitudes.
5.3.1 Analyse des données48
5.4 RÉFLEXIVITÉ ET BIAIS RENCONTRÉS49
5.5 CONCLUSIONS50
48 Chapitre développé dans une version ultérieure du travail.
49 Idem.
50 Idem.51
TABLE DES MATIÈRES
1 Introduction............................................................................................................................................1
1.1 Contexte et définition de la problématique :..................................................................................1
1.2 Méthodologie générale:.................................................................................................................4
2 Supports de cours...................................................................................................................................5
2.1 Analyse systémique.......................................................................................................................6
2.1.1 Objet d’étude..........................................................................................................................6
2.1.2 Problématique........................................................................................................................7
2.2 Analyse quantitative.....................................................................................................................11
2.2.1 Définition des objectifs et du champ de l’étude :................................................................11
2.2.2 Analyse de l’inventaire :......................................................................................................14
2.2.3 Évaluation des impacts :......................................................................................................14
2.2.4 Interprétation des résultats :.................................................................................................14
2.3 Enquête et perceptions.................................................................................................................16
2.4 Réflexivité et biais rencontrés - Limites de l’analyse:.................................................................17
2.5 Conclusion...................................................................................................................................17
3 Infrastructures et consommation énergétique......................................................................................17
3.1 Analyse systémique.....................................................................................................................18
3.2 Analyse quantitative.....................................................................................................................21
3.2.1 Analyse du cycle de vie.......................................................................................................21
3.2.2 Choix méthodologiques.......................................................................................................21
3.2.3 Cas pratique : 2 bâtiments....................................................................................................26
3.3 Perceptions...................................................................................................................................27
3.3.1 Perceptions générales...........................................................................................................27
3.3.2 Interviews (M.Overtus, Service chauffage, gestion des bâtiments/service maintenance…)28
3.3.3 Résultats de l’enquête..........................................................................................................28
4 Mobilité et consommation énergétique................................................................................................28
4.1 Mobilité et transports des étudiants : partie systémique..............................................................29
4.1.1 Partie 1 : Analyse de l’offre de transport.............................................................................30
4.2 Analyse quantitative transport.....................................................................................................35
4.2.1 Les impacts environnementaux............................................................................................36
4.3 Enquête et perceptions.................................................................................................................4052
4.3.1 Résultats de l’enquête..........................................................................................................40
4.3.2 Analyse des perceptions.......................................................................................................40
5 Guindaille.............................................................................................................................................40
5.1 Analyse systémique.....................................................................................................................41
5.1.1 Consommation de bière chez les étudiants..........................................................................41
5.1.2 Les gobelets réutilisables.....................................................................................................45
5.2 Analyse quantitative.....................................................................................................................46
5.2.1 La bière................................................................................................................................47
5.3 Perceptions...................................................................................................................................51
5.3.1 Analyse des données............................................................................................................52
5.4 Réflexivité et biais rencontrés......................................................................................................52
5.5 Conclusions..................................................................................................................................52
ANNEXES...................................................................................................................................................54
BIBLIOGRAPHIE.......................................................................................................................................56
53
ANNEXES
ANNEXE N°1 : EMISSIONS DE CO2 D’HEINEKEN, 2013.
Secteur Pourcentag
e
Emissions de CO2
(kg/hl)
Total 100 7,71
Emballage 31 2,39
Refroidissement 28 2,16
Brassage 17 1,31
Agriculture 8 0,62
Maltage 6 0,46
Distribution 10 0,77
ANNEXE N°2 : SYNTHÈSE DE L'ACV COMPARATIVE ENTRE UN GOBELET JETABLE ET UN GOBELET RÉUTILISABLE.
54
ANNEXE 3 : SOURCE : ASSOCIATION "MAIS QU'EST-CE QUE TU FABRIQUES ?", P.7
55
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