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T R E M B L AY - E N - F R A N C E4 T E R R O U T E D E R O I S S Y
9 3 0 7 3 S E I N E - S A I N T - D E N I S
R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H E O L O G I Q U E
A r r ê t é d e p r e s c r i p t i o n n ° 2 0 0 6 - 5 4 8
F a b i e n N o r m a n d
C r i s t i n a G o n ç a l v e s - B u i s s a r t ( d i r . )
Conseil Général de Seine-Saint-Denis, Bureau du Patrimoine, Centre Départemental d’Archéologie
DRAC Ile-de-France, Service Régional de l’Archéologie
2007
T R E M B L AY- E N - F R A N C E , 4 T E R R O U T E D E R O I S S Y
2
R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
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TABLE DES MATIÈRES
FICHE SIGNALÉTIQUE p.4
GÉNÉRIQUE DE L’OPÉRATION p.5
Arrêté de prescription p.6
Introduction p.8
I. Environnement p.10
1. Cadre topographique et géomorphologique p.10
2. Contexte historique et archéologique p.12
a. Synthèse des données p.12
b. Eléments sur le secteur à disgnostiquer p.15
II. Déroulement de l’opération p.17
1. Méthodologie p.17
2. La phase de terrain p.17
3. Traitement des données p.18
III. Les données de terrain p.19
1. Les données générales p.18
2. Etude des tranchées p.20
Conclusion p.24
Bibliographie p.24
T R E M B L AY- E N - F R A N C E , 4 T E R R O U T E D E R O I S S Y
4
F i c h e s i g n a l é t i q u e
Identité du site
Département : Seine-Saint-Denis
Commune : Tremblay-en-France
Adresse : 4 ter route de Roissy
Nom donné au site : route de Roissy
Cadastre : section AD, parcelle 143
Statut du terrain : propriété privée
Propriétaire : INDIVISION SUBASI BUNUL
L’opération archéologique
Arrêté de prescription n° 2006-548
Arrêté de désignation n °
Titulaire de l’autorisation de fouille : Cristina Gon-
çalves-Buissart
Organisme de rattachement : Conseil Général de
Seine-Saint-Denis
Raison de l’urgence : projet de lotissement
Surface expertisée : 2049 m2
Date d’intervention sur le terrain : 07/02/2007
Résultats
Mots-clefs du thesaurus
- sur la chronologie : moderne, contemporain
- sur la nature des vestiges : trous de poteaux,
fosses indéterminées
Notice sur la problématique de la recherche et les
principaux résultats de l’opération archéologique :
Les terrains concernés se trouvent à l’extérieur de
l’enceinte autour de l’église Saint-Médard, en limite du
noyau villageois. Ce secteur n’a jusqu’à présent pas
été appréhendé dans le cadre de l’archéologie pré-
ventive. Cette opération constitue ainsi une première
opportunité d’avoir des données sur l’évolution du
village de Tremblay-en-France. Elle a permis de mettre
au jour trois structures archéologiques dont une avec
du mobilier ainsi que plusieurs zones de perturbations
contemporaines. La présence de ces structures laisse
supposé la présence d’une occupation en périphérie
de la parcelle.
Lieu provisoire de dépôt du matériel archéologi-
que :
Centre d’Archéologie de Seine-Saint-Denis
1 à 5 route de Saint-Leu
93 800 Epinay-sur-Seine
R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
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GENERIQUE DE L’OPERATION
Suivi scientifi que du dossier :
Marie-France Gleizes (Ingénieur d’étude, S.R.A.
Ile-de-France),
Bruno Foucray (Conservateur régional de l’archéo-
logie, S.R.A. Ile-de-France).
Cristina Gonçalves-Buissart (Conseil Général de
Seine-Saint-Denis),
Ivan Lafarge (Conseil Général de Seine-Saint-De-
nis).
Réalisation des fouilles
Responsable d’opération :
Cristina Gonçalves-Buissart
Equipe de fouille :
Cristina Gonçalves-Buissart
Fabien Normand (technicien, Conseil Général de
Seine-Saint-Denis).
Enregistrement des données :
Fabien Normand.
Photographies :
Fabien Normand.
Topographie :
Fabien Normand.
Post-fouille
Informatisation des données :
Fabien Normand.
Traitement du mobilier :
Fabien Normand.
Réalisation des plans :
Cristina Gonçalves-Buissart.
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R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
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T R E M B L AY- E N - F R A N C E , 4 T E R R O U T E D E R O I S S Y
8
Introduction
Cette opération a eu lieu préalablement à la réalisa-
tion d’un lotissement au 4 ter route de Roissy à Trem-
blay-en-France . L’ensemble des terrains constitue une
surface de 2049 m2. La parcelle est située à environ une
centaine de mètres au sud-est de l’église Saint-Médard,
à proximité d’un habitat fonctionnant du 13e au 16e siè-
cle et de deux habitats du haut Moyen Age, l’un au sud
de la route de Roissy et l’autre rue des Tilleuls.
Ce diagnostic, réalisé en février 2007 par l’équipe
du Département de la Seine-Saint-Denis, avait pour
objectif de déterminer la présence ou l’absence de ves-
tiges archéologiques permettant notamment de mieux
comprendre l’évolution du village.
Fig.1 : Local isat ion de l ’ intervent ion dans le département de la Seine-saint-Denis
Tremblay-en-France
5 km0
R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
9
Fig.2 : Local isat ion cadastrale de l ’ intervent ion
T R E M B L AY- E N - F R A N C E , 4 T E R R O U T E D E R O I S S Y
10
1 CADRE TOPOGRAPHIQUE ET GÉOMORPHOLOGIQUE (FIG.3-4)
La commune de Tremblay-en-France est située à
une vingtaine de kilomètres au nord-est de Paris, en
Seine-Saint-Denis, dans la Plaine de France au ni-
veau du plateau du Parisis (du massif montmorencien
à la vallée de la Marne). Ce plateau est incliné vers le
sud-ouest et superfi ciellement entaillé par des petits
rus qui convergent vers la Seine à Saint-Denis.
C’est sur la rive gauche du ru “le Sausset”, sur une
section du flanc du vallon d’orientation sud-ouest/
nord-est que se trouve le site.
Fig.3 : Contexte géomorphologique de l ’ intervent ion d’après les cartes géologiques au 1/50000, XXII I -14,
XXIV-14, XXII I -15, XXIV-15
Alluvions modernes (Fz) Alluvions anciennes (Fxy) Limons de plateaux (LP) Substrat tertiaire
5 km0
XXIII-13 XXIV-13
XXIV-14XXIII-14
I . E N V I R O N N E M E N T
R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
11
La carte géologique au 1/25000e du BRGM indique
un substrat formé de marne-calcaire de Saint-Ouen,
partiellement érodé au droit du ruisseau. Sous ce ni-
veau, on observe les calcaires plus ou moins marneux
de l’horizon de Ducy, puis des sables fi ns (horizon de
Beauchamps), pour atteindre ensuite les marnes et
caillasses du Lutétien supérieur.
Le sol est composé de limon loessique de couleur
jaune clair avec par endroits des affleurements de
marno-calcaire de Saint-Ouen.
Fig.4 : Contexte topographique et hydrographique de
l ’ intervervent ion (hydrographie : état 1820)
Seine
Seine
Marne
Marne
Ru d'Enghien
R osne
Croult
Croult
RouillonVieil
le
Mer
M
olette
Ru de Montfo rt
R
u duVivi er
Sausset
R ouail ler
Ru de Chantereine
Ru de
Montreu
il
Ru de laLand e
Ru isseau de Sain
te-Baudi ll e
Morée
Mo rée
RudesDa
m es
Rud'Arra
5 km0
- de 30 m + de 30 m + de 50 m + de 70 m + de 90 m + de 110 m + de 130 m + de 150 m + de 170 m
T R E M B L AY- E N - F R A N C E , 4 T E R R O U T E D E R O I S S Y
12
2 CONTEXTE HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE (FIG.5-7)
La commune de Tremblay-en-France a fait l’objet
de nombreuses observations archéologiques, par le
biais de prospections, réalisées notamment par l’as-
sociation Jeunesse Préhistorique et Géologique de
France, et d’opérations de diagnostic et de fouille. Le
Vieux Pays de Tremblay est ainsi bien documenté par
un abondant dossier archéologique.
a . S y n t h è s e d e s d o n n é e s
Les occupations pré et protohistoriques n’ont, à ce
jour, été observées qu’à l’occasion des prospections,
bien que des traces ténues soient apparues lors de
fouille (Gonçalves-Buissart 2006).
19 lieux révèlent une occupation antique, dont
douze suggèrent la présence d’établissements de na-
ture et d’importance diverses : une grande villa dotée
de balnéaire (Le Nouret / Duhamel 1991 et Marcille,
Cottiaux, Couturier 1999) et des centres d’exploita-
tion plus modestes. En revanche, dans sept endroits,
la moindre abondance et la plus grande dispersion du
mobilier suggèrent des épandages hors-site (Lafarge,
Héron 1998, 17).
Le plus remarquable concernant ces occupations
n’est pas leur abondance, mais leur relative continuité.
Ainsi, aucun abandon n’est attesté pour les 2e et 3e
siècles, même si les modalités d’occupation tardive
des sites non fouillés peuvent être discutées. S’agit-il
d’une continuité réelle de l’occupation, d’une réoccu-
pation précaire ou bien encore d’une utilisation des
lieux comme carrière ?
Durant l’Antiquité tardive, six sites sont créés, dont
trois ne perdurent pas longtemps puisqu’ils sont aban-
donnés au 4e siècle, de même qu’un site créé au 2e
siècle. Aucune occupation antique ne perdure après
le Ve siècle sur le plateau (Lafarge, Héron 1998, 17).
Ainsi, la nécropole du Bas Empire, mise au jour en
2004-2005 lors de la fouille préalable à la réalisation
de la RD40 (Gonçalves-Buissart 2006), cesse de
fonctionner au début du Ve siècle.
L’habitat se fi xe alors dans la vallée du Sausset où
les indices d’occupation antique semblent plus ténus
que sur le plateau. Les prospections menées dans la
vallée ont permis de mettre en évidence une occupa-
tion linéaire continue en rive gauche du Sausset et
discontinue en rive droite.
Dès l’époque mérovingienne, le Sausset est bordé
par deux occupations : l’une sur la rive droite, à l’em-
placement du Petit Tremblay, l’autre sur la rive gauche,
un peu plus en aval, à l’emplacement du Grand Trem-
blay. Ces occupations sont caractéristiques, par leur
morphologie générale et au vu des vestiges qu’elles
renferment, des occupations rurales du haut Moyen
Age en Ile-de-France : parcellaires marqués par des
fossés, constructions sur poteaux de bois environnées
de nombreuses structures annexes à vocation agri-
cole, domestique et artisanale (silos, fosses, fonds de
cabanes, fours). C’est le cas notamment pour les sites
de la Vallée du Sausset (fouille de la RD40 en 2004-
2005, Gonçalves-Buissart 2006), du Château Bleu
(fouille 1997/1998, Frère, Héron 1998) et des Tilleuls
(fouille 1999, Frère et al 2000). En 862, la confi rmation
par Charles le Chauve du partage des biens de l’ab-
baye de Saint-Denis entre mense abbatiale et mense
conventuelle mentionne la villa de Tremblay et celle
de Villepinte. Vers l’an mil, la plus grande partie du ru
est abandonné, l’habitat se polarise en deux noyaux
villageois distants de 2,5 km : Tremblay (villa Trimli-
dum) et Villepinte. La paroisse de cette dernière n’est
distraite de celle de Tremblay qu’en 1279 (Lafarge,
Héron 1998, 18).
R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
13
Fig. 5 : Local isat ion des di fférentes opérat ions archéo-logiques.
073s036 Sites Valquiou Lieu-ditSites vus en prospection
T R E M B L AY- E N - F R A N C E , 4 T E R R O U T E D E R O I S S Y
14
Fig. 6 : Local isat ion des di fférentes intervent ions me-nées sur le Vieux Pays de Tremblay-en-France sur le fond de cadastre napoléonien et topographie histor ique
(1819)JPGF : Jeunesse Préhistor ique et Géologique de France,
sect ion Le Blanc-Mesni l /Le BourgetCdA : Centre d’Archéologie de la Seine-Saint-Denis
A. Enceinte autour de l ’égl ise Saint-Médard B. Enceinte autour de l ’égl ise Saint Pierre-
Saint Paul
1. JPGF, 1988, habi tat haut Moyen Age, s i te 073s0642. JPGF, 1991/2, habi tat haut Moyen Age - Moyen-Age,
s i te 073s0703. JPGF, 1992, habi tat haut Moyen Age, s i te 073s010
4. JPGF, 1992, habi tat haut Moyen Age - Moyen-Age, s i te 073s032
5. CdA, 1992, parcel la i re ant ique, s i te 073s0096. CdA, 1993, parcel la i re XIe-XIIe, ar t isanat ( forge) XIVe,
habi tat XVe-XVII Ie, s i tes 073s051 et 073s0527. CdA, 1994, parcel la i re moderne, s i te 073s055
8. CdA, 1994, parcel la i re haut Moyen Age, “Terrains Maxwel l ”
9. CdA, 1996, s i te 073s04710. CdA, 1998, habi tat haut Moyen Age - Moyen-Age
( foui l les « Rue des Ti l leuls »), s i te 073s071
11. CdA, 1998, c imet ière, VI I Ie-XVe (diagnost ic « Ruel le de la Détourne »)
12-13. CdA, 1997/8, habi tat haut Moyen Age - Moyen-Age (diagnost ic et évaluat ion « Château Bleu »), s i tes
073s026 et 073s 04114. CdA, 1999, habi tat médiéval ( foui l le “Rue des Fos-
sés”) , s i te 073s04015. Cda, 2000, habi tat du haut Moyen Age et du Moyen
Age (Foui l le “Rue Louis Eschard”) , s i te 073s04216. Cda, 2004-2005, habi tat rural du haut Moyen Age et
nécropole du Bas Empire ( foui l le de la RD40)17. Cda, 2005, c imet ière, VI I Ie-XVe (diagnost ic Route
de Roissy)
18. Cda, 1999, diagnost ic négat i f Chemin des Pommiers
Dans le deuxième tiers du 12e siècle, Suger, abbé
de Saint-Denis, rapporte, dans son De administratione
(récit de sa reprise en main de la gestion du temporel
de l’établissement ), les travaux qu’il a fait entreprendre
à Tremblay (Lafarge, Héron 1998, 19). Ainsi, la curia
Principaux chemins médiévaux
Enceintes médiévales Eglises
Diagnostics
Fouilles
15
18
Diagnostic négatif
B
A
Localisation de l'opération
R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
15
du lieu a été entourée de murs, tandis qu’une seconde,
dotée d’une grange neuve, était édifiée à l’entrée du
village. La grange de la première curia est réservée
à l’engrangement des dîmes, la nouvelle à celui des
champarts. La localisation des deux établissements
est problématique, toutefois l’étude de la morphologie
du village à partir du plan cadastral de 1819 suggère
l’existence de deux enceintes disparues.
La première, de forme elliptique et d’un diamètre
de 170 à 240 m (soit une superfi cie de 3 ha environ),
se trouverait au coeur du Grand Tremblay, autour de
l’église Saint-Médard. Cette dernière est attestée en
1183, mais le vocable pourrait suggérer une fondation
antérieure au 8e siècle. Des vestiges d’une enceinte en
pierre, fl anquée d’une petite tour, sont encore visibles
rue des Fossés (Gonçalves 2004). Cette enceinte
englobe une vaste ferme seigneuriale dont la cour est
bordée, au nord-est, par une grange dîmière édifi ée au
16e siècle avec des éléments lapidaires appartenant
à un ou plusieurs bâtiments des 12e-13e siècles (La-
farge, Héron 1998, 19).
L’organisation du viaire du Petit Tremblay permet de
déduire l’emplacement d’une seconde enceinte autour
de l’église Saint-Pierre-Saint-Paul, succursale de Saint-
Médard qui n’est attestée qu’en 1531. Cependant, des
sondages dans le cimetière permettent de lui attribuer
une origine au moins carolingienne. L’enceinte ainsi
délimitée aurait plutôt une forme quadrangulaire, avec
une longueur de 240 m et une largeur moyenne de 170
m (soit une superfi cie de 4 ha environ ; Lafarge, Héron
1998, 19).
Il semble que ces deux enceintes se superposent
à deux occupations distinctes, datées du haut Moyen
Age. Une fouille dans le parc du Château Bleu (Frère,
Héron 1998), vaste ferme au sud du Petit Tremblay, a
mis en évidence les témoins d’une probable troisième
enceinte édifi ée au 11e siècle et arasée au 15e siècle.
Il s’agit d’une enceinte en terre fl anquée au sud-ouest
d’un enclos regroupant deux ou trois bâtiments sur po-
teaux, des silos et un puits (Lafarge, Héron 1998, 19).
b . E l é m e n t s s u r l e s e c t e u r à d i a g n o s t i q u e r ( F i g . 6 - 7 )
Le secteur proche de l’opération se situe en limite
du noyau villageois, en dehors de l’enceinte de l’église
Saint-Médard, mais toute de même en zone de sensibili-
té archéologique. Aucune observation n’a, à ce jour, été
menée sur les parcelles situées à l’angle de la route de
Roissy et de la rue des Fossés. Hormis les interventions
sur le noyau villageois, le diagnostic archéologique le
plus proche concerne les parcelles AD52 et 252( Fig.6,
n°4), le long du chemin des Pommiers (Gonçalves
1999). Cette intervention sur 4 hectares en 1999 n’a
pas permis l’identifi cation d’une occupation ancienne,
pourtant observée en 1994 lors d’un diagnostic route
de la Raperie (Lafarge 1994), préalablement à la réali-
sation de l’IUT de Tremblay (parcellaire du haut Moyen
Age, fi g.6 n°8). La fouille la plus proche se situe en face
; il s’agit d’une intervention menée par la JPGF sur un
habitat rural du haut Moyen Age (Fig. 6, n°2).
L’examen des cartes anciennes nous apportent
peu d’informations. En effet, sur les cartes de l’Abbé
Delagrive (1740) ou sur la carte d’Etat Major de 1835,
la parcelle concernée par le diagnostic ne présente
aucun bâtiment et fi gure comme une zone de jardins ou
de prés boisés (Fig. 7). Le terrain présente d’ailleurs, à
ce jour, encore de nombreux arbres.
T R E M B L AY- E N - F R A N C E , 4 T E R R O U T E D E R O I S S Y
16
Fig. 7 : Plan des espaces pr ivat i fs au XVII Ie s iècle. Tiré de Palay 1980 : PALAY Françoise.- Etude archi tecturale du Vieux Pays de Tremblay- les-Gonesse. Analyse histo-
r ique. 1980, 21 p.
R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
17
1 METHODOLOGIE
Le diagnostic a été mené le 07 février 2007 par
une équipe de deux personnes. Les tranchées ont été
réalisées à la pelle mécanique à pneu équipée d’un
godet de curage de 1,20 m de large, sur deux largeurs
de godet. A fi n de faciliter la lecture du substrat, le fond
et les coupes des tranchés ont été néttoyés systéma-
tiquement.
2 LA PHASE DE TERRAIN
Ce diagnostic intervient dans un secteur ou seul le
côté sud de la route de Roissy a fait l’objet d’observa-
tion archéologiques par la JPJF en 1990, les tranchées
ont donc été placées de manière à pouvoir observer
un éventuel prolongement de l’habitat de ce côté de la
route de Roissy. Néanmoins, il a fallu tenir compte de
certaines contraintes liées notamment à la présence
d’arbres à conserver, d’une cave contemporaine au
milieu du terrain et d’un cabanon en bois en fond de
parcelle.
Fig. 8 : Vue générale du terrain vers le nord.
Fig. 9 : Vue générale du terrain vers l ’ouest .
Fig. 10 : Vue de la cave en part ie centrale du terrain.
Trois tranchées ont ainsi pu être implantées : deux
le long des clôtures est et ouest de la parcelle et la der-
nière, qui est la plus petite, implantée parallèlement à la
route de Roissy en limite sud de parcelle. Elles totalisent
une longueur de 90,60 m soit une fenêtre d’observation
de 181,20 m2 pour une superfi cie de terrain de 2049 m2
(8,84 % du terrain). En profondeur les tranchées ont
atteint les niveaux susceptibles de déceler des vestiges
I I . D É R O U L E M E N T D E L ’ O P É R AT I O N ( F I G . 8 - 1 1 )
T R E M B L AY- E N - F R A N C E , 4 T E R R O U T E D E R O I S S Y
18
archéologiques, soit en moyenne 0,80 m.
De haut en bas la couverture sédimentaire est
composée :
- d’un niveau de terre arable brune de 0,30 m
d’épaisseur,
- d’un niveau de l imon gris brun de 0,66 m
d’épaisseur au maximum,
- d’un niveau de limon ocre roux avec des affl eu-
rements de marne calcaire dans lesquels sont creusées
les structures.
Les structures ont été testées manuellement. Un
sondage à la pelle mécanique a été entrepris en partie
sud de la tranchée 2.
Fig. 11 : Vue générale vers le sud.
3 TRAITEMENT DES DONNÉES
Les structures et les logs ont été photographiées en
cours de fouille avec un appareil numérique.
Le plan topographique, la saisie des données et le
post fouille ont été menés par l’équipe de fouille.
Les données stratigraphiques ont été enregistrées
selon les normes appliquées par le Centre Départe-
mental d’Archéologie de la Seine-Saint-Denis, puis
intégrées aux bases de données FileMaker. Faute de
pertinence, les US n’ont pas fait l’objet d’une mise en
phases et séquences.
La phase de post-fouille a débuté 3 mois après le
diagnostic en raison d’une opération de fouille en cours
avec les deux agents chargés du diagnostic. Elle a été
menée essentiellement par le technicien de l’opération.
Elle a consisté en la saisie des données, la mise au pro-
pre des minutes de fouille et la rédaction du rapport.
R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
19
I I I . L E S D O N N É E S D E T E R R A I N ( F I G . 1 2 - 2 9 )
1 LES DONNÉES GÉNÉRALES
Tranchée Longueur en m Profondeur moyenne en m
Nombre de structures
1 47,4 0,8 3
2 26,70 0,8 0
3 16,50 0,7 0
Fig. 12 : Plan des tranchées.
0 10 20 m.
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T R E M B L AY- E N - F R A N C E , 4 T E R R O U T E D E R O I S S Y
20
2 ETUDE DES TRANCHÉES
T R A N C H E E 1
Fig. 13 : Vue générale de la t ranchée 1.
Fig. 14 : Log.1 de la t ranchée 1.
Cette tranchée a été implantée le long de la clôture
ouest de la parcelle. La couverture sédimentaire au ni-
veau de cette tranchée est composée de haut en bas :
- d’un niveau de terre végétale de 0,40 m
d’épaisseur au maximum
- d’une couche de limon brun gris de 0,30 à 0,50
m d’épaisseur
- d’un un niveau de limon beige de 0,16 m à 0, 8
m d’épaisseur, présent qu’au nord de tranchée
- d’un substrat de limon ocre roux avec des af-
fl eurements de marne calcaire
Fig. 15 : Log.2 de la t ranchée 1.
Fig. 16 : Log.3 de la t ranchée 1.
R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
21
Fig. 17 : Log.4 de la t ranchée 1.
Fig. 18 : Log.5 de la t ranchée 1.
Fig. 19 : Log.6 de la t ranchée 1.
Fig. 20 : Log.7 de la t ranchée 1.
La tranchée a révélé la présence de trois structures
circulaires correspondant à :
- Une fosse indéterminée, aux bords perturbés
par un terrier avec un fond plat et d’un diamètre de
0,80 m pour une profondeur de 0,20 m. Cette structure
se situe en partie sud de la tranchée 1. Sept tessons
sont issus de cette structure. Il s’agit de fragments de
panse de petites dimensions . On note trois frgaments
de céramique à pâte beige avec décor de fl ammules,
un fragment à pâte grise, un fragment à pâte orangée
et deux fragments à pâte rose côté interieur et noire
côté extérieur. Cet ensemble est attribué à la seconde
moitié du 11e siècle / début 12e siècle (datation Annie
Lefèvre).
Fig. 21 : Fragments de céramique issus de la fosse de
la t ranchée 1.
T R E M B L AY- E N - F R A N C E , 4 T E R R O U T E D E R O I S S Y
22
- Deux trous de poteaux très mal conservés (10
cm de profondeur) avec des bords droits et un fond en
cuvette avec un comblement limono-sableux brun. Ils
n’ont pas révélé de mobilier. Ils sont situés au niveau du
log .6.
Fig. 22 : Vue des trous de poteau au niveau du log.6 de
la t ranchée 1
- Une perturbation composée principalement
d’éléments de démolition en plâtre et qui commence à
11 m du sud de la tranchée pour fi nir à 17 m .
T R A N C H E E 2
Implantée le long de la clôture est de la parcelle,
cette tranchée est parallèle à la tranchée 1 à une dis-
tance de 23 m. Elle n’a pu être ouverte jusqu’en fond de
parcelle du fait de la présence d’un cabanon en bois.
Longue de 26,70 mètres, la tranchée n’a pas révélé de
structure ni de perturbation. La couverture sédimentaire
au niveau de cette tranchée est composée de haut en
bas :
- d’un niveau de terre végétale de 0,38 m
d’épaisseur au maximum,
- d’un niveau de limon brun gris de 0,66 m
d’épaisseur au maximum,
- d’un niveau de limon beige de 0,10 m sur les
trois premiers mètres de la tranchée en partant du
sud,
- d’un substrat limoneux ocre roux.
Fig. 23 : Log.1 de la t ranchée 2.
Fig. 24 : Log.2 de la t ranchée 2.
Fig. 25 : Log.3 de la t ranchée 2.
R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
23
T R A N C H E E 3
La tranchée 3, d’une longueur de 16,50 m, a été
implantée parallèlement à la route de Roissy et n’a ré-
vélé que deux fosses dépotoirs contemporaines avec
un remplissage composé uniquement de plâtras, de
fragments de tuiles et de tessons de verre moderne.
Fig. 26 : Vue générale de la t ranchée 3.
La couverture sédimentaire au niveau de cette tran-
chée est composée de haut en bas :
- d’un niveau de terre végétale de 0,30 m
d’épaisseur,
- d’un niveau de l imon brun gris de 0,45 m
d’épaisseur,
- d’un substrat alternant entre un limon ocre roux
et du marne calcaire.
Fig. 27 : Log.1 de la t ranchée 3.
Fig. 28 : Log.2 de la t ranchée 3.
Fig. 29 : Log.3 de la t ranchée 3.
T R E M B L AY- E N - F R A N C E , 4 T E R R O U T E D E R O I S S Y
24
CONCLUSION
Hormis la présence d’une fosse indéterminée
d’époque médiévale et deux trous de poteaux non
datés, cette opération n’a pas permis d’identifi er une
occupation ancienne sur la parcelle diagnostiquée.
Elle permet néanmoins de compléter le dossier ar-
chéologique de Tremblay-en-France et de circonscrire
davantage l’occupation médiévale.
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