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Etre élève en éducation prioritaire
Les spécificités des élèves en éducation prioritaire, les approches et réflexions qu’elles
appellent.
Introduction
I. Le rapport à l’école des parents d’élèves en EP
II. Analyse clinique des processus d’apprentissage observés chez les élèves en EP :
rapport au langage, à la langue, aux savoirs
II I. Réflexions en termes de pratique et de transmission
Conclusion
Introduction
RAR ou RRS, un même objectif: amener tous les élèves à une réussiteOrigines du mal, terreaux favorables aux difficultésRapports à l’école et aux savoirsRéflexion sur nos pratiques enseignantes
I. Le rapport à l’école des parents d’élèves en EP
A. Des inégalités pesantes…
a. En termes de réussite et de rythme d’acquisition scolaire
Ont 12 ans et plus
Redoublent la
6ème
Résultats à l’évaluation nationale
Sont dans un
collège
privé
Sont dans un
collège EP
total
Français
Math
cadres et professions intellectuelles supérieures
4,6
2,6 67,5 74,3
31,8 3,6 18,8
professions intermédiaires
9,7 4,6 59,7 68,0 21,9 7,9 15,3
agriculteurs exploitants
11,4 4,2 57,7 66,7 35,5 2,9 2,2
artisans, commerçants
12,9 5,8 58,0 67,4 32,1 6,9 9,4
employés 14,8 6,5 58,1 64,2 19,4 11,3 18,3
ouvriers 22,3 7,9 52,0 59,0 14,6 17,8 25,4
inactifs 33,6 10,4 51,0 56,2 13,1 26,6 10,6
Ensemble 15,7 6,2 57,5 64,3 22,0 11,9 100
A l’entrée en sixième
b. En termes de choix (ou non choix) d’orientation…
Sur 100 élèves entrés en 6ème en
1995
enseignants(professeurs et
instituteurs)
cadres, chefs d’entreprise
employés ouvriers qualifiés
ouvriers non
qualifiés
inactifs
Sont sortis après le collège
0,0 0,8 3,6 3,2 5,3 11,4
diplôme le plus élevé obtenu dans le secondaire
Aucun 1,9 2,7 14,8 15,3 24,6 40,4
CAP ou BEP 3,3 4,1 17,8 22,6 24,8 21,4
baccalauréat dont :
90,9 87,4 58,4 43,9 41,8 28,2
bac S 40,2 39,7 9,5 8,7 4,6 3,7
bac pro 4,3 4,0 12,6 14,8 14,1 10,6
Sont entrés dans l’enseignement supérieur
89,4 82,3 46,6 42,2 31,1 9,4
dont en CPGE 15,7 17,1 2,0 1,8 0,7 0,2
Parcours scolaires d’élèves entrés en sixième en 1995
c. En termes de conditions de scolarisation
public du secteur public hors secteur
privé Total
Chef d'entreprise 50,2 6,6 43,2 100
Agriculteur 60,1 4,6 35,3 100
Cadre 60,8 10,4 28,8 100
Professeur 63,1 18,6 18,3 100
Artisan, commerçant
68,1 6,4 25,5 100
Employé de bureau
74,2 7,8 18,0 100
Ouvrier qualifié 76,7 8,4 14,9 100
Ouvrier non qualifié
80,4 7,9 11,7 100
Ensemble 71,3 8,8 19,9 100
« Choisir son collège »
B…sur le rapport à l’école
a. L’école où la difficile socialisation:
- L’enfant messager est message- Le système scolaire: rencontre des représentations différentes voire opposées- Les parents non-lecteurs et la disqualification du regard parental
b. Enjeux et limites du partenariat:
- Les problèmes liés à la communication- Logique des parents et postures d’élèves
Logiquede confiance
Ecole soutenueElèves suivis
Logique critique
Ecole accusée d’être incompétente,
élitiste et discriminatoire
Logique de défense identitaire
L’école vue comme une menace pour l’identité, la dignité familiales
Illustration audio: de 46’46 à 51’32
A. Quand les difficultés relèvent du langage
II. Analyse clinique du processus d’apprentissage en EP
Elèves francophones Elèves en cours d’apprentissage de la langue française
Elèves bi/plurilingues
óLangue dans laquelle il a appris à parler
óLangue de sa première socialisation et de ses relations au monde
óLangue de l’Etat et de la nation
óLangue de tous ses apprentissages scolaires
óLangue avec laquelle il apprend à lire et à écrire
óLangue de la découverte des textes littéraires
óLangue prise comme objet de réflexion (métalinguistique)
óPas la langue dans laquelle il a appris à parler óPas la langue de sa première socialisation et de ses relations au monde óLangue de l’Etat et de la nation où il vit (pays d’accueil) óLangue de ses apprentissages scolaires, ou seulement d’une partie (âge d’arrivée) óLangue ou pas dans laquelle il apprend à lire et à écrire (âge d’arrivée) óLangue ou non de la découverte des textes littéraires (âge d’arrivée) óLangue prise comme objet de réflexion avec d’autre(s) (âge d’arrivée)
óUne des langues dans lesquelles il a appris à parler
óUne des langues de sa première socialisation
óLangue de l’Etat et de la nation où il est né
óLangue de tous ses apprentissages scolaires (avec d’autres si LCO)
óLangue avec laquelle il apprend à lire et à écrire
óLangue de la découverte des textes littéraires, ou une des langues
óLangue prise comme objet de réflexion, ou une des langues
B. Quand les difficultés relèvent du cognitif
Confusion entre « tâches », « activités » et « mise en règles »Segmentation des démarches intellectuellesAbsence de contextualisationProblème d’autonomie
C. Quand les difficultés relèvent des conflits culturels et sociaux qui se jouent à l’école
Statut du « bon élève »Statut du « bouffon »L’appréhension par l’élève du regard du prof sur ses résultats: jugement de valeur ou jugement de personne?Education des parents: se préparer au monde actuel / Education par l’école: se projeter vers l’avenir.
III. Réflexions en termes de pratiques et de transmission
A. Les spécificités de l’EP et leur impact sur nos pratiques
- Le groupe-classe: lieu des interactions langagières, collectives
- Remédiation et re-médiation
- Bachelard: « On connaît contre une connaissance antérieure »
B. Le savoir et son rapport à l’élève
a. Le savoir en tant qu’outil doit souffrir d’être questionné, éprouvé, malmené
b. Transmettre c’est avant tout communiquer; prendre conscience de la problématique de la communication:
- Définition d’un lieu neutre,
- Reconnaissance mutuelle de ce lieu
- Mise en confiancec. Conceptions des savoirs: information ou
connaissance?
Conclusion
Jacques Bernardin, Président du GFEN, se référant à l’ouvrage de Jean-Pierre Astolphi, « L’école pour apprendre », nous explique que laisser à l’élève l’occasion d’éprouver le savoir avant de l’acquérir répond aux deux types d’exigences appelées par l’enseignement en EP :
- épistémiques (dans la mesure où l’enseignant tient compte des capacités de chaque enfant à construi re ses savoirs ainsi que ses connaissances et conceptions antérieures (on n’apprend que contre des connaissances antérieures))
- -et épistémologiques (on tient compte des ruptures opérées par les modèles d’élaboration de savoirs antérieurs).
Nous mesurons alors combien l’éducation prioritaire constitue le lieu privilégié des expériences professionnelles : parce qu’il existe une spécificité propre à l’élève de l’EP, on ne peut nier plus longtemps qu’il existe de fait une posture d’enseignants (et tout autre métier lié à l’éducation) propre à l’EP.
Bibliographie
Barrère, A. (2003). Travailler à l'école. Que font les élèves et les enseignants du secondaire ? Rennes : PUR.Bautier, É. et Rayou, P. (2009). Les inégalités d'apprentissage. Programmes, pratiques et malentendus scolaires. Paris : PUF.Bernstein, B. (2007/1975). "Classe et pédagogies : visibles et invisibles", in Deauvieau J. et Terrail J.-P. Dir., Les sociologues, l'école et la transmission des savoirs. Paris : La Dispute. 85-112.Dubet, F. Martuccelli, D., (1996). À l’école. Sociologie de l’expérience scolaire. Paris : Seuil .Perrenoud (1994) Métier d’élève et sens du travail scolaire, Paris : ESF.Rayou, P. (2009), Dir. Faire ses devoirs. Enjeux cognitifs et sociaux d'une pratique ordinaire. (dir.). Rennes : PUR.
Périer, P .La famille et l’écoleEgalement nourri de travaux de:
Josiane Boutet « Les langues des élèves et leurs apprentissages », Francoise Oeuvrard « Inégalités sociales et scolarisations » et ceux menés par Jacques Bernardin, dans le cadre de son travail au sein du GFEN (Groupe Français d’Education Nouvelle..
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