Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique

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(Bruxelles, avril 1994)

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Conseil

REVUE DIU

Conseil Superieur des Musulmans de Belgique

Hoge Raad voor Moslims van Belgii!

~s.!? It!1 UJ 0I '''0 II u J& )I;1 IljU ~ 11 1

Belcika Yiiksek Islam Suras)

o

BruxeUes, Dhil 1 , . .Qa'da 1414, - Avril 19'94

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2

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"

EDITORIAL

Le Conseil, c'est-a-dire a la fois, en arabe, al-majlis, « l'assemblee », et al-nasiba, « larecommandation ». Un double programme done, de reunionet d'information ... Vingt ansapres ce qu'il est convenu d'appeler la « reconnaissance» de l'Islam en Belgique, trois ansapres son election par la communaute, Ie moment est venu pour Ie Conseil Superieur desMusulmans de disposer de sa propre revue, de maniere a favoriser la communication desMusulmans de ce pays entre eux et avec Ie reste de la societe beIge.

II existait deja diverses revues musulmanes en Belgique et Le Conseil n'entend nullementleur faire la concurrence ou se substituer a elles. Ainsi la parution reguliere de l'lslamitischeNieuwsbrief depuis fevrier 1989 a-t-e1le ete une des raisons de choisir Ie francais commenotre langue principale de redaction. Langue principale, et non exclusive, vu la profondediversite linguistique qui fait une des richesses de l'Islam beIge. Ce n' est done pas par hasard,ou pour ce premier numero seulement, qu'on trouvera aussi dans Le Conseil des pages enneerlandais, en arabe et en turc.

Moins de deux mois separent la decision de creer Le Conseil et la remise de ce premiernumero a l'imprimeur ... Alors meme qu'il a ete prepare avec les moyens du bord, il est lefruit d'une merveilleuse collaboration entre des croyants trop nombreux pour etre tousremercies ici par leur nom. Au nom du Conseil Superieur et pour la comrnunaute, merci :

... I~ ti.J I , . . . s 1ft ...

Ce qui ne veut pas dire que notre equipe soit complete. Loin de Ia !Pour tenir et, in sM' aLliih, bientot depasser Ie rytbme de quatre numeros par an, pour ameliorer progressivement Iecontenu et la presentation, nous avons besoin de nombreux autres collaborateurs : des

reporters, des correspondants dans tout Ie pays, des redacteurs et relecteurs dans les quatrelangues, des calligraphes, des dessinateurs, des graphistes, des specialistes de PAD, desimprimeurs, des diffuseurs. Tous sont invites a contacter la redaction pour faire, dans Ie cadrede cette nouvelle entreprise du Conseil Superieur, « effort sur Ie Chemin de Dieu »,Dans les

pages qui suivent, on trouvera quelques appels plus particuliers pour lesquels une reponse estaussi attendue. ..

Publier Ie premier numero d'une nouvelle revue, c'est un peu comme lancer une bouteille ala mer, ou un ballon d'essai ... II est evident que Le Conseil ne sera vraiment la revue duConseil Superieur que s' il devient aussi, veritablement, la revue des Musulmans de Belgique.

Nous serons done reconnaissants a chaque croyant et a chaque croyante de nous aider, parleurs suggestions et critiques, a relever ce defi. Dieu ne modifie point l' etat d'un peuple,qu'ils n' aient modifie ce qui est en eux-memes (Coran, al-Ra'd - XIII, 11).

Wa s-saldmu 'alay-kum wa rabmat Allah wa barakdtu-H,

,

Pour Ie Conseil Superieur,

Y. BEYENS,president

Le Cons ei l; n" 1 - Dhil l-Qa'da 14141 avril 1994 3

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SOMMAIRE

LES INFOS DU CONSEIL SUPERIEUR DES MUSULMANS DE BELGIQUE

Boubker NGADI, Vice-President: Les Conseils General et Superieur des

Musulmans de Belgique, une responsabilite

Composition du Conseil Superieur des Musulmans de Belgique (mars 1994)Structure du Conseil Superieur

Adresses des membres du Conseil Superieur

Adresses des responsables des Conseils provinciaux

Mohammed S. GUERMIT, Tresorier : La politique financiere du C.SM.B.

5

5

66

6

7

7

L'ISLAM BELGE: Compte rendu de la journee de celebration de20 ans de recon-

naissance de l'Islam en Belgique organisee it Anvers, Ie 26 mars 1994, par la Fede-

ration Islamique de Belgique - Belcika Islam Federasyonu. 9

Hasan UNAL :Aflll§ Konusmasi (Allocution d'introduction) 9

Pro P. S. VANKONINGSVELD :De Islam in West-Europa 10Pro Yahya MICHOT : 1974-199,4 : 20 ans de « reconnaissance» de I'Islam en Belgique 11

Pro Jef VERSCHUEREN : Rechten van de minderheden 12

Pr. Albert MARTENS : L' avenir d' une presence 16

Dr Yacine BEYENS, President du C.S.M.B. :L'unification de la communaute musul-

mane de Belgique 18

Ali YUKSEL :Musulmans europeens et politique d'integration 20

L'ISLAM EN EUROPE: Prince CHARLES D'ANGLETERRE: L'Islam et l'Occident 21

(traduction: Y. MICHOT)

LUMIERES DE LA RELIGION 26

Shaykh Hasan IBN SADDIQ: ~~ )/y ~ .uJ1 ~ l_,o.o':c1y {« Tenez-vous tous

ensemble au lien de Dieu et ne vous divisez pas!» Coran, A . l- ' Imr tin , III, 103) 26

Ali KO<; : Islam iliihi bir davddir (L'Islam est un appel divin) 30

SERVICES DE LA COMMUNAUTE : Mohammed BOULIF :Le Comite technique de

l' enseignement islamique 31

BOUTIQUE SC>.CIO-JURIDIQUE : Philippe LARDINOIS : Comment acquerir la natio-

nalite beige ?33

REVUE DE PRESSE 35

LECTURES 40

AGENDA a

4

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LES INFOS c. S..M. B.

LES CONSEILS

GENERAL ET SUPERIEUR

DES MUSULMANS DE BELGIQUE,

UNE RESPONSABILITEIssus des elections de l'hiver 1991, les Con seils

General et Superieur des Musulmans de Belgique se

sont vu confier une grande responsabilite par la

communaute. Apres trois ans d'activite, ami-chemin

de leur mandat, ils ont decide de renforcer leurs

rangs et d'adopter de nouvelles strategies pour s'ac-

quitter plus efficacement de leur tache.

Lors d'une assemblee generate tenue le 16janvier

1994, la decision a ete prise, en conformite avec les

statuts (articles I, 5, 6, 12; II, 15), de pourvoir auremplacement de certains membres des Conseils

General et Superieur sur la base de deux criteres :

I'absence aux reunions et Ie non-paiement des coti-

sations. Les membres des deux Con seils qui, par leur

absence aux reunions, ont, pour des raisons que nous

respectons, mais de maniere claire, manifeste leur

desinteret pour leur mandat, ont ete consideres

comme demissionnaires. Ceux qui avaient participe

aux travaux des Conseils mais etaient en retard de

cotisation ont recu une lettre leur rappelant leurs en-

gagements vis-a-vis de la Communaute,De nouveaux freres ont done ete cooptes dans Ie

Conseil General, pour en reetoffer Ies .rangs, Et ce

Conseil General partiellement renouvele a lui-meme

elu huit nouveaux membres du Conseil Superieur.

Les pages suivantes presentent la structure et les

membres du Conseil Superieur issu de ces remanie-

ments. On y trouvera les donnees indispensables aune meilleure communication entre la communaute

et son Conseil. La gestion de 1'Islam en Belgique

n'est pas, en effet, de la seule responsabilite de

quelques-uns. Tout croyant est appele a en assumer

sa part, selon ses moyens mais en coordination avec

le reste de ses freres, Et il n'y a pas de coordination

possible sans une bonne communication.

La responsabilite ! Notre responsabilite a nous,

membres des Conseils General et Superieur, vis-a-

vis de la Communaute Musulmane, tire sa source

des textes du Saint Coran et de 13.Tradition du

Prophete (Sunna). IIest dit par Dieu - exalte est-

n ! - dans la sourate Les croyants (XXIII), 8 : « ... et

qui respectent leurs depots et leurs engagements »,Cette Sourate commence par Ie verset : « Gagnants

DU

sont les croyants ». « Gagnants », ce qualificatif est

donne par le Tres-Haut a ceux qui suivent les huit

recommandations enumerees ensuite, parmi lesquel-

les la recommandation donnee au verset 8 : respecter

les depots qui nous sont confies (amana) et honorer

nos engagements. Ces «gagnants» seront lesheritiers du Paradis (jirdaws) ainsi que le Tres-Haut

Ie dit : «Ce sont eux Ies heritiers, qui heriteront Ie

Paradis, pour y demeurer toujours » (v. 10-11).

Selon un hadith rapporte par Muslim et par Ibn

Hanbal, le Prophete a dit : « 6 Abu Dharr ! Tu es

faible. Prends garde aux depots. Si tu ne les

respectes pas et que tu ne les remettes pas a leurproprietaire, tu seras humilie au Jour du Jugement et

tu Ie regretteras. »

Une responsabilite, c'est-a-dire un depot, est un

lourd fardeau, difficile a porter, surtout dans Ie con-texte actuel. Nul n'est cependant contraint de l'ac-

cepter s'il se sent incapable de I'assumer. «Nous

proposames Ie depot aux cieux, a la terre et aux

monts : ils declinerent de s'en charger et en eurent

peur. Tandis que l'homme s'en chargea ... IIest in-

juste et ignorant» tC ora n, L es c oa lise s - XXXIII, 72).

Une responsabilite ne se demande pas mais, une

fois acceptee, doit etre prise en charge et honoree.

L'assumer doit etre un moyen et pas un but, un

devoir et un sacrifice plutot qu'une quete de prestigeet d'influence, un engagement auquel on se cons acre

sans negligence, une recherche du consensus, du ras-

semblement, et pas de la division ou de la manipula-

tion, une contribution a une ceuvre commune et pas

un trip individuel.

Celui qui accepte une responsabilite doit s'y

devouer et s 'y consacrer sans devenir ni victime ni

persecuteur, II doit etre prevoyant mais pas insou-

ciant, prudent mais pas pessimiste, bienveillant mais

pas narf, fort mais pas arrogant, affable mais pas

hypocrite, sage mais pas indecis.

Nous sommes citoyens, parents, voisins,

freres ... Toutes ces responsabilites nous interpellent

constamment et nous obligent a donner le meilleurde nons-memes. Puisse Dieu nous aider a etre a la

hauteur des taches qui nous sont confiees, a respec-ter nos engagements, a perseverer dans l'effort et asupporter le poids de nos responsabilites ; cela, en

nous confiant sans cesse a Lui, car c'est Lui quidonne la reussite.

B. NGADI, v ic e-p re si de nt du C .SM .B .

Le Conseil, n° 1 - Dhu l-Qa'da 14141 avril 1994 5

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C'OMPOSITION DU CONSEIL SUPERIEUR D'lESMUSULMANS DE BELGIQUE (MARS 1'99'4)

Marocains TurcS'

Vlaanderen Z. EL ARBI H. SERnA YA

A . EL MOUKliTARI H . T uN C

M . U STU N

Walloni :e M . R IDA

K.BENCHEKH

M. BEN-KlRANE

1OUHNA

M,.:BOUUF

B. NGADI

Brux,eHes

H. TABANLI

A . K C M ; '

]otallJx

Vlaanderen 2 3

Wallonie 1 1

Bruxelles 5 ]

g , 5

Belges Autresol'.igines

M. GUERM IT

Y. BEYENSY. MICHO I f

M. LAROUSSI

0 0

0 1

2 1

2 2

STRUCTURE DU C ON SE IL S UP ER IE U R

Pre sidenc e : Y ac ine B EV EN S. V .ic e-pn~ side A,c es : B ou bke r N G ADI. Hamil l TABANLL

Commissions, :

1) Mosquees et bnims: Abdelhamid EL MOUKHTAR J , Ali Koc.

2) Easeignemeat et formatlon : Mohammed LAROUSSI. Hamdi TABANU.

3) Jeunesse : M oham med B EN -IC IR AN E, M ehm et U ST UN .

4) A ffairre8 soe late s : Ib rah im B OU H NA , K ebir B EN C 'H EK H .

5) Af1 'ain~s eeonomlques : Mohammed S. GUERMI"f.

,6) Affai res intiel 'ieul 'es e t ,admin is tra l ives : B ou bke r N GA D~ M oham med BEN -K IRANE .

'i) Affai r re8 jnrldlques et instifutionneUes : Yacine BEYENS, Yahya MlCHOT .

.8 ) Informatlon : Boubker NGA_DI , Yahya MmCHOl ' .

'9) Affai res , exterieures : Yacine B EYENS, A li KOC;;: .

Responsables du C OnUte des th .~log iens : Hasan IB N SADDIK , H asan U NA L.

ADRESSES D<ESMEMBRES DU CONSEIL SUPE ,R IEUR .

" Zohir E L ARB r 24. Plorastraar

A bde lharnm d E L M O UKH TA R I 85, S 'l L am be nu ss traat

Hassan SERTKAY A

Harun TUNC ;

M e hrner U ST UN

Mohammed RIDA

Hamdi TABANL I

Mohemmed S. GUERMIT

"

4/3, De Dries

9, Tichelrei

85, H a ll 1e i

39. me Ia Brochetere

4 1 7 , roe P, Pastur

106, ru e du For t

2140 BORGERHOUT

2600 BERCHEM

3600GENK

9000 G EN T

3550 HEUS .DE .N~ZOLDER

6000 CHARL ERO I

6 06 1 C H AR LE RO I

4621 RE:nNNE

'It IF ~ (03) 235 33 89

'B' (03) 230 10 67

'B' ( 08 .9 ) 3 5 ,6 8 49

'II' (09) 2 33 51 54

tr IFax (011) 573 t 26

'B' (lnl) 30 68 08

'II' (071) 3013 34

• «(41) 588324

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K ebie B EN C HE KH

Moh ammed BE~-KIRANE

Ibrah im B OU H N A

Mo llamm ed BOULIF

Boubke:r NGAD I

A li KO< ;

Y ac ine B BYENS

Yahya MlCHOT

Moh ammed LAROUSS I

12/3 ru e de Belgrade

54 ,ru e G he ude

100~A v,Heydenberg bl S

12 , me R. Vanden:veyden85, r,Foye r S e h ae r be e ke is

2 0. m e de R obiano

69, me d u vmag e oils

221, rue de la Peste

27b. bld du Jubile

1060 BRUXELLES

1070 BRUXBU ...E S

1200 BRUXEL.LES

1000 BRUXELILES1030 BRUXELLES

10~OBRUXELLES

1160 BRI .JXELLES

1030 _BRUXELLES

1210 BRUXELLES

11 ' IFax (02 ) 534 2 5 01

11 (m) 5211558

'It (OQ .)7 62 1 8 5 ;9

11 ' IF ax ( 02 ) 5 14 ·4 6 49

~ (0(2 ) 241. 74 56,

B' (02) 219 8079'

Fax : (02 ) 2 18 20 40

~ ./lRax {O2) 660 96 93

11' IF~ (02)2421183

11 (0(2 ) 428 2 S 01

ADRESSES DES RESPONSABLES DES CONS ElLS PROVINClAlIX

ANTwERPEN

LIMBUR .G

Ahmed M. HAMMOUCHI 60. Komijkstraat 2010 BORGERBOUT :II' (03) 2 35 (M )56

3530 HOlmIAJ . .EN ·tr ( 011 ) 6 02 2 S 6hmed EJl., HEBn

2 VLAANDEREN H a rtin T UNC

HA JNAUT Mohammed RIDA

LIEGE Ismail BATAn]

NAMUR/ l ux . Moh. MOUKHARRD

BRABANT

BRUXELLES

Mo~lay b . . MOSTAFA

Abdel lah EL BAHR I

3 4, B r em s ir aa r

9., Tichelrei .9000 GEN1'

39, ru e [a Brochetere 6000 CHARLERO I

1120.pl. de la Resistance 4620 FlBRON

116, rue . J . Destre e 6250 ROSELIES

''D' (09) 2 33 57 54

tr ( 01 1) 3 0,6 8 0 8

'D' (041) 58 19 12

'U (071)74 14 36

':If ( 0 1 0 ) 8 4 1 '2 3 8 8

' :D' ( 02 ) 2 45 1.82 9

26, rue IaHeeaille

:80, rue Kesse l s

1 3 90 A R C H IE N N E

1030 BRUXEL l . - ES

LA POLITIQUE FINANCIERE

DU CONSEIL SUPERIEUR-

Jadis, le prestige d'une institutionfinanciere semesurait par le degre de noblesse de ses objectifs,

De nos jonrs, c'est pll,lltOt son POllVOir financier qui

en est Ie moteur.Ce qui a conduit a tellement d'abusdans le financement des instinnions eonteroporaines

qu 'il ne s e pass e plu s u n jou r sans qu 'u n sc andale lit

It · de" telles pratiqires, pour le mains douteuses,

n'eclate au grand jour.

C onsc ie nt de s nom bre ux e nje ux attaches au x ins-

titutions financleres, le C.S.M.B. s'est voaluvdes sa

constitution., un organe independant de routes les

zones d'influence .. Ceci, afln de pou voir servir et re-

presenter [ 3 1 communau te musulmane du pays

confo rmemen t a s es v ce u x,R ele ve r u n pare i] defl, pou r u n org anism e enc ore

au be rc eau , da ns lUi monde . o r . le v ra i p ou v oir est de~te nu p ar l'ar ge nt, p ou rr ait p ar tic ip er d e IS !fic tio n. Le

C.S.M ..B. a neanmolns d,edd6 de s'engager dans

c eu e voie ple ine d ' e mbiic he s et Y 3 1 . che mine ave ccourageet lucidite, soueieux d'acquerir les moyens

decene polleique. U n 'combat achame a aiinsi etf~

mene durant trois annees completes ..Les bases da

C.S .M. . :B . ont e t e etablies et celu i -c i s'esr avert, su r

1 31 ce ne p ub liqu e b elg e, t.tre le s eu l re pr es en ta nt le-

g itim e d e la c ommu nae te m usu lm ane de ce pays .Panni les d.iifficlilitesSil lxqueUes Iejeune C.S.M.B.

dut faire face, ily eut done la question du budget.

T ro is s olu tio ns e taie nt e nv is ag eab le s ;

1)R6clamer a I'Etat. en tout ou en partie, lesquelque 300.000.000 franc s be ig e s qu i. si on se

retere au bndgetannue] total des religions dans Ie

pays. (± 1.2 00 FB . p ar c ite ye n), d ev ra ie nt le ga lem em

re~e~nir,chaque annee, au culre lslamlque mals om

jusqu'ici e r e geles dansIes ca is se s d ie l'Etat.

l..e COMel', D° 1 - D·blii.Qa'da 14141 3vrill994 7

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2) Demander a la communaute musulmane de

prendre financierement 'en charge ce Conseil a laconstitution duquel elle a activement participe en

I'elisant en 1991.

3) Elaborer un systeme d'auto-financement per-

mettant au C.S.M.B. une reelle independance de

fonctionnement.

L'etude comparative de ces trois perspectives a

conduit a une nett~ preference pour l'auto-finance-

ment. En clair, ceci veut dire la constitution d'un

capital a partir, principalement, de cotisations des

membres des Con seils General et Superieur, capital

a faire fructifier pour creer d' autres sources indepen-dantes de revenus. Le C.S.M.B. decida en conse-

quence, a partir du mois d'octobre 1991, de deman-

der a chacun des membres des Conseils General et

Superieur une cotisation mensuelle qui est au-

. jourd'hui d'un montant de 500 francs minimum.

Le lecteur se souviendra que l'option d'auto-financement du C.S.M.B. pouvait se reclamer d'un

precedent, C' est en effet cette meme option qui avait

ete adoptee, en 1989, par la Commission Prepara-

to ire des Elections du C.S.M.B., ce qui avait alors

permis, malgre I'opposition et le harcelement de dif- .

ferentes autorites, la constitution d'un budget de plus

de 3.200.000.fnmcs belges (100 FB par electeur ins-

crit, 1000 FB par candidat) qui assura le bon derou-

lement de l'entreprise des elections. Ces elections

couterent un peu plus de 2.000.000 FB et Ie solde,

transfere au C.S.M.B., constitua son premier budgetde fonctionnement.

On notera par ailleurs que la communaute mu-

sulmane du Royaume a consenti beau coup de sacri-

fices financiers durant les dernieres dizaines d'an-

nees, C' est en effet elle, et elle seule, qui achete et

cree ses lieux de culte, prend en charge les: travaux

de reparation et de renovation des mosquees et paie

les traitements des ministres du culte musulman.

C'est aussi par ses propres ressources qu'elle essaie

d'assurer une presence d'aumoniers musulmans dansles prisons et dans les hopitaux.

11parrot difficile ·de demander plus de sacrifices et

d'austerite a une communaute souffrantgenerale-

ment de la precarite de sa situation socio-econo-

mique et qui, en ces temps de crise, voit ses revenus

baisser continuellement, L' optimisation de I' action

du C.S.M.B. serait cependant fantastiquement assu-

ree si chacun contribuait d'une maniere minimale

mais reguliere a son financement. Rien que lOOFBpar mois, c'est-a-dire tout au plus 1200 FB par an,

payes par domiciliation bancaire par 10.000 croyants

et croyantes (un tiers seulement des electeurs de

89 !), assureraient au C.S.M.B. un budget de fonc-

tionnement mensuel d'un million!

De meme, I' assiduite des membres des Conseils

General et Superieur a payer leurs cotisations dans

les delais prevus permettrait de relancer la machine ala vitesse superieure, 'surtout en cemoment ou les

roues commencent quelque peu a grincer.

M. S. GUERMIT, tresorier du C.S.M.B.

I Vous croirez en Dieu et en Son Messager et vous lutterez dans le chemin de Dieu avec vos biens et

vos personnes. Cela sera meilleur pour vous.ei vous saviez: Coran, al-Satf (LX I); 1 j .

La maniere la plus efficace de contribuer au financement de l'action du

Conseil Superieur des Musulmans de Belgiqueest de lui verser cbaque mois, p ar d om icilia tio n ba n c aire ,

·100 francs belges (ou plus)sur son Compte BBL 310-1055348-74avec la mention « Flnancernent du C.S.M.B. »

Table des calligraphies et figures de ce numero

P.3 : Au nom de Dieu, le Misericordieux, Celui qui/ail misericorde.

Basmala en Muhaqqaq jali, ~e s.

P. 7: Certes vous serez eprouves dans vos biens et dans vos

personnes. Coran, A I - 'Imriin; (ill), 186.

P. 10: Arbre de vie avec deux oiseaux.

P. 12: Entrelac vegetal de t y p e rUmi(I'urquie).

P. 14 : Arabesque polygonale en marbre, minbar de la mosquee de

Pertev Pacha, Istanbul.

P. 15 : Motif central de reliure, de type rUmi(I'urquie).

8

P. 16: Omement polygonal en arabesque.

P . 18: Noms de Dieu, du Prophete et des principaux Compagnons.

Coufique carre

P . 19 : Lui, Dieu, repet6 quatre fois. Coufique carre,

P. 20: La louange a Dieu, repete quatre fois. Coufique carre,

P.21 : Au nom de Dieu.le Mlsericordieux, Celui qui/ail misericorde ..

P.23 :.M u l , l a n l m a d , repetequatre fois. Coufique carre,

P.24 : Rosace de type rUmi (Turquie).

P.42 : Rosace e n entrelac vegetal.

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L'ISLAM BELGE

Compte rendu de la journee de celebration de 20 ans de reconnaissance de l'Islam enBelgique organisee a Anvers, Ie 26 mars 1994, par la Federation Islamique de Belgique-Belcika Islam Federasyonu

Le samedi 26 mars dernier, plusieurs centaines de responsables musulmans et autres invites d e la

Federation Islamique de Belgique - Belcika Islam Federasyonu se sont reunis a Anvers pour une journee

d' etude sur Ie devenir de l'Islam en Belgique. Cette rencontre remarquablement organisee a ere honoree de

lapresence, durant la matinee, de M. Cooreman, representant officiel du Ministre de la Justice M. Wathelet.

Elle a ere l'occasion de constater la convergence des analyses des Musulmans et de scientifiques non

musulmans sur Ie bilan globalement negatif d e la politique des autorites belges vis-a-vis de l'Lslam depuis

1974. Elle a par ailleurs conduit a reflechir sur les remedes a apporter dorenavant a cette situation.

C'est done par un grand succes qu' a ere inauguree la serie de manifestations appelees a celebrer cette

annee Ie vingtieme anniversaire de la reconnaissance de l'Islam en Belgique. Le Conseil espere que la

Federation Islamique de Belgique - Belcika Islam Federasyonu assurera la diffusion la plus large aux

enregistrements des exposes qui ont marque la journee du 26 mars et pourra en publier les actes. II a lui-

meme Ieplaisir de presenter ci-dessous a ses lecteurs les textes, resumes ou integraux, de ces exposes.

Dans la Revue de pre sse, on trouvera divers echos de cette importante manifestation.

ISLAM

1974 -1994

ACILIS KONUSMASI

Buglin 26 mart 1994 Belcikada Islannn resmen

tamnmasmm 20.ci yih konferansmi ifa etmek lizeretoplanrms bulunuyoruz. Rabbimiz bize nasib etti !

Kendisine hamd ve sena ederiz ve bu kon-

feransmuza cesitli tilkelerden bilim adamlan ve

misafrrler davet ettik ; davetimize tesrif ettikleri icin

kendilerine tesekkiir ederiz.

Cesitli tilkelerden gelen degerli bilim adamlan,

kiyrnetli misafirler, saygi deger basm mensublan,

aziz gencler, Belcika Islam Federasyonu adma en

derin saygilanmla selamlanm, hosgeldiniz. Bu kon-

feransi su amaclara hizmet icin duzenlemis bulu-

nuyoruz: bilindigi gibi 1960'h yillardan sonra

Avrupada yaygm bir musluman nufusu olustu, Bu

insanlann zaman icerisinde kimliklerini koruma,

gelistirme, egitim, sosyal haklann edinmesi, saghk

ve yasadiklan topluma uyum gibi sorunlan olustu,

Bu sorunlann 90zlimli icin iyi niyetli politikalann

liretilmeye 9ah§lldlgl ve cesitli sivil kuruluslann

yardimci olduklan dogrudur. Ancak blitlin bunlara

ragmen Muslumanlann cozum bekleyen yigmlarla

sorunlan oldugu inkar edilemez, iste bu konferansla

amacladigmuz Avrupadaki MlislUman varligirun

bilimsel aciklamasuu yaparak, hukuk ve insan hak-

Ian olceginde ~ozlimlerine yardrmci olmaknr. Bu

konferansm ehemmiyeti 90k biiyiik. Kiymetli teblig-

cilerin fikirlerinden istifade edecegiz, Bizi yanhs

taniyanlar yamlgilanndan vazgececekler yanhs tamt-

mak isteyenler ise utanacaklar. Islam bans dinidir ;

hakki listlin tutan, anarsiyi ve terorii reddeden,

herkesin hakkmi veren dindir.

Ben Incili ve Tevrati okudum, tabiiki Kuran-i

Kerim kendi ihtisasim. Hak dinlerin tamarmndabans onerilir ; dinler sevgi ve bansnr, Zamamrruzm

insanlan, kammca, dinleri kendilerine gore yorumla-

makta, Muslumanlar bazi cevrelerce 5cli gosteril-

mekte, (Hz.) Isa (AS.) : « Bir yanagimza vururlarsa

digerini cevirin » diyor : Sirp lideri ise islemis oldu-

gu vahseti Avrupamn ortasinda ben Hrristiyanhk

adina yapiyorum demek cesaretini gosteriyor. Islam

Peygamberi Muhammed (S.A.V.) « Komsusu ac

iken tok yatan bizden degildir », fermam He Islannn

adaletini Han eder ve insanlar ALLAH'm kullandir,

Insanlann ALLAH'a en yakm olam ise dig e rinsanlara faydah olamdir buyurur. Islam Peygamberi

Le Conse ii , n° 1- Dhfl l-Qa'da 14141 avril 1994 9

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Muhammed (S.A.V.) Miisliiman tarif ederken diger

insanlar onun elinden ve dilinden emin olandrr ne

demek bu ? Insanhgin zaranna degil haynna ~ab§-

mak, diger insanlar hakkinda kotu soz soylemernek

ve incitmemektirl Bugiin diinyanm her yerinde

anarsi ve teror varsa, insan haklan korunmadigrn-

dandir. Avrupahlann ve diinyamn Miisliimanlardan

korkmasma gerek yok : miisliiman hakki iistiin tutar.

Peygamberimiz Muhammed (S.A.V.) : «Kim AL-

LAH'a ve .kryamet giiniine inamyorsa ya hayir

konussun yahut sussun, kim ALLAH'a ve kiyamete

inamyorsa komsusuna iyi davransm!» Komsu

hususunda, din irk aymmi gozetmeksizin mezhep

, gecinmek zorundadir, ALLAH'a ve kiyamete inanan

kisi misafirlerine ikramda bulunsun insanlar

ALLAH'm kullandrr hicbir kavmi veya hicbir irki

diyerine tlstilnltlgtl mevzu bahis degildir, Bir baba

evlatlan arasmda bile aynm yapamazken, nasil

DE ISLAM

INWEST-EuROPA

Godsdienst kan worden gezien als een onderdeel

van cultuur en maatschappij in bredere zin. Op

grond van deze stelling valt te begrijpen dat de insti-

tuties en de leer "van de islam binnen de westerse

context een eigen gezicht ontwikkelen dat zich op

sommige punten onderscheidt van de islam in

herkomstlanden lus Marokko en Turkije.

De westerse context wordt gekenmerkt door eenparlementair-dernocratisch stelsel, een diepgaande

secularisatie, gemeenschappelijke tradities van

beeldvorming ten aanzien van de islam en het

recente karakter van de aanwezigheid van de islam.

De invloed van deze context op de feitelijke bele-

ving van de islamitische godsdienst uit zich in een

aantal opvallende processen die overal in de wes-

terse landen zichtbaar zijn en die apart aan de orde

zullen worden gesteld. Het zijn : 1) pluralisering ; 2)

functionele verandering ; 3) « kerkvorming » ; 4) se-

cularisatie ; en 5) discriminatie.

dii§iintile bjlirki ALLAH (C.C.) yaratrms oldugu

kullan 'arasmda bir kisrmm digerine iistiin tutsun ?

Bunu dii§iinmek bile son derece yanhsnr, ALLAH

(C.C.) : « Sizin serefiniz kavminizden veya srkrmz-

dan degil, inancmizdandrr ! ». buyuruyor, Hala

diinyada Irk kavgalan yasamyorsa, dine ..ve insan

haklanna saygi olmadigmdan. Gercek demokrasiyiz

diyenlere bir mesajirmz var : « Esit davramn ! Kim-

seyi dininden dolayi hakir gormeyin ve on yargiyi

birakin ! Bizi baskalanndan degil, bizden ogrenin !

Biz yasalann ongordiigii haklanrmzi isterken, diger

insanlara verdiginiz haklan, miisliiman cemiyetle-

rede vermenizi en tabii hakkimiz olarak bekliyoruz.

H . U NA L,

President de la Federation Islamique de Belgique

(Tate de I'expose)

De mogelijkheden tot een harmonische verwe-

ving van de islam met het stramien van de westerse

maatschappelijke en juridische systemen moet wor-

den beschouwd vanuit twee onderscheiden invals-

hoeken, namelijk : 1) de westerse traditie vangods-

dienstvrijheid zoals deze verankerd ligt in de ver-

schillende constituties ; 2) de islamitische opvattin-

gen over de positie van de islam als minderheids-

godsdienst en zijn verhouding tot een niet-islami-

tische overheid. Op beide punten zal apart worden

ingegaan.

Tegen de voorafgaande achtergrond kan, mede

binnen het kader van de intrinsieke waarden van het

islamitische stelsel zelf, worden getoond hoe deze

godsdienst zich binnen de westerse staatsrechtelijke

stelsels kan voegen zonder dat dit voor de beleiders

van de islam tot gewetensnood behoeft te leiden. De

meeste relevante vraag voor een politiek debat over

de islam is niet of een harmonieuze symbiose tussen

de islam en het Westen mogelijk is. Die vraag luidt

vooral: in hoeverre zijn westerse samenlevingen

bereid om aan Moslims in allerlei opzichten, en nietin de laatste plaats als het om hun godsdienst gaat,

daadwerkelijk die gelijke rechten te verlenen die hen

krachtens de bestaande grondwettelijke systemen

reeds toekomen, maar die in de praktijk vaak nog

niet zijn geeffectueerd ?

P. S. VAN KONINGSVELD,

Professeur, Rijksuniversiteit, Leyden

(Synopsis joint au programme de lajournee)

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1 9 7 4 - 1 9 9 4 : 2 0 ANS

DE «RECONNAISSANCE»

DE L'IsLAM EN BELGIQUE

Le 19 juillet prochain, 20 ans auront passe depuis

la promulgation de la Loi portant reconnaissance

des administrations chargees de la gestion du tem-

porel du culte islamique. Le moment est venu de

dresser un bilan de ces vingt ans.

En 1994, il n' existe toujours pas d' organe chef du

culte islamique officiellement reconnu. Les membres

du « Conseil des Sages» impose a la communautepar le gouvernement ont ete renvoyes pour incompe-

tence des la fin 1992. Malgre I'echec de cette poli-

tique, Ie Ministere de la Justice maintient son refus

de reconnaitre officiellement le Conseil Superieur

des Musulmans de Belgique (C.S.M.B.) librement

elu par la communaute en 1991.Un enseignement de la religion islamique est as-

sure dans les eccles mais le statut des enseignants

reste indefini et leurs traitements sont inferieurs aceux des enseignants des autres religions. L'organi-

sation de cet enseignement, retiree au Centre isla-

mique en juillet 1990 pour e tr e c on fie e a un Comi t e

technique dependant du Conseil des Sages, a souffert

du fiasco de celui-ci. Pour la deuxieme annee sco-

laire consecutive, elle est aujourd'hui remarquable-

ment assuree par un nouveau Comite technique,

proche du Conseil Superieur. Rien n'est cependantregle au fond (inspection, programmes ... ), et ne

pourra l'etre sans solution a la question de la recon-

naissance d'un chef de culte.

La confusion et les travaux inutiles caracterisent

la situation des textes I e gaux , L' Arrete royal portant

organisation des comites charges de la gestion du

temporel des communautes islamiques reconnues du

3 mai 1978 n'a par exemple jamais ete suivi de me-

sures d'application. Depuis (communique de presse

du Ministre de la Justice le 27 mars 1990), il est

«provisoirement suspendu», sans etre _abroge.

L'Arrete royal relatif au Conseil provisoire des

Sages pour I' organisation du culte islamique en

Belgique du 16 novembre 1990 est quant a lui sansobjet depuis le renvoi des Sages.

L'injustice et la discrimination caracterisent la

situation financiere. Alors que I 'Etat, tous niveaux

de pouvoirs confondus, consacre bon an mal an

douze milliards aux religions reconnues, c'est-a-dire

une moyenne de 1200 FB par citoyen, deux millions

et demi seulement sont inscrits au budget pour l'ls-lam, depuis fin 1990, c'est-a-dire 10 FB l'an pour

chacun des 250.000 Musulmans du Royaume.

Le traitement des questions musulmanes par les

autorites a souffert, et continue a souffrir, de plu-sieurs maux graves :

1) Un interventionnisme gouvernemental con-

traire a la separation constitutionnelle de IEtat et de

la religion, ainsi que des prejuges ideologiqu~s

promouvant, en dehors des cadres legaux, une poh-tique d'assimilation et d'homogeneisation soc ie ta les .

2) L'amalgame avec les problemes d'immigra-

tion, de securite interieure, de relations exterieures,

alors qu'il s'agit d'une question religieuse, c'est-a-

dire de Ia seule competence de I'administration des

cultes du Ministere de Ia Justice.

3) La deterioration de la procedure: quand il ne

faisait pas l'objet de textes legaux vains, l'lslam a

ete gere par des communiques de presse (27 ~ars

1990 Ministre de Ia Justice; 3 juillet 1990, Cabinet,

.du 1er Ministre ... ) et il ne I'est plus aujourd'hui que

par des Iettres privees et des contacts info~els, en

dehors de tout instrument legal ou cadre officiel.

4) La multiplication des acteurs gouvemementaux

non competents, en meme temps que Ia diminution

de leur qualite. Plutot que d' etre traitees par des res-

ponsables de I'administration des cultes, I~s ques-

tions musulmanes ont ete confiees , ces dernieres an-

nees, au Commissariat Royal a la Politique des Im-migres, a des «Sages» iss us de Ia clientele ~es

partis et des syndicats, aux islamologues et SOCIO-logues du e r n . ..

Dans ce marasme, l'unique perspective serieuse

d'avenir est offerte par le Conseil Superieur des Mu-

sulmans de Belgique. Tirant sa legitimite de son

election par la communaut e , le C.S.M.B. est, dans le

Royaume, le seul organe musulman multie~~ique,

independant et a finalite exclusivement religieuse,

representatif et dynamique. 11s'impose aujourd'hui

comme incontoumable et les autorites du pays ont

effectivement commence a traiter avec lui, ce qui a

notamment permis la mise en place du nouveau Co-mite technique de l'enseignement islamique. Le

moment est venu, pour le Ministere de la Justice, de

s'engager avec Ie C.S.M.B. dans le retravail des

textes legaux qui, seul, permettra de trouver une

solution definitive, conforme a la Constitution et

digne d'un Etat democratique, aux questions de la

representation et du financement officiels de 1Isl~

belge. Le C.S.M.B. est pret pour une telle entrepnse

et I'appelle de ses vceux ,

Y. MICHOT, membre d u C .S .M . B.(S yn op sis j oin t au p ro gramme de Lajournee)

Le Conseil, n O 1- DhuI-Qa'da 14141 avril 1994 11

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voor de autochtone cultuur en zelfs als staatsgevaar-

lijk. Vandaar dat bijeenkomsten van Moslims angst-

vallig worden gadegeslagen door de staatsveiligheid.

Dit laatste punt brengt mij bij de tweede reden

waarom ik de uitnodiging heb aanvaard om hier te

spreken. Als lid van de Belgische autochtone meer-

derheid, met een rotsvast - hoewel zeker niet naref -

geloof in' de waarde van een democratisch en plura-

listisch bestel, kan Ik slechts diep verontwaardigdzijn over het feit dat de openlijke beleving van een

officieel ,en wettelijk erkende godsdienst het onder-

, werp kan vormen van een gemstitutionaliseerde

achterdocht. Ik ben verontwaardigd over de macht

die door de meerderheid met zoveel arrogantie wordtVan aIle sprekers op deze conferentieben ikwel-, tentoongespreid en die' zo duidelijk wordt uitgeoe-

licht de enige die 'allebei de volgende kenmerken ' fend over de zogenaamde « rechten » van de min-

vertoont : ten eerste, ik heb met de islam .als zodanig derheden - of die nu raciaal, etnisch, cultureel of re-

niets te maken ; ten tweede, ik weet er eigenlijk ook ligieus worden gedefinieerd, Zoals de aangekon-

niets over. Wat bezielt mij dan om op deze bijeen- digde titel van mijn interventie reeds zegt : over die

komst toch het woordte nemen ? Ik had twee goede r echte n \Ia n d e m inde rh ed en wens ik hier vandaag teredenen om in te gaan op de uitnodiging, en ik 'neem spreken.

aan dat het dezelfde redenen zijn waarom ik iiber- Het uitgangspunt is daarbij het volgende : In de

haupt uitgenodigd werd.' interactie tussen meerderheid en minderheid in een

Ten eerste, waar ik wel mee vertrouwd ben is de democratisch bestel is' het steeds de meerderheid die

rol die de « islam »als concept speelt in 'het Bel- geniet van de voordelen van de macht. Uit deze een-

gische migrantendebat, een onderwerp waaraan ik voudige vasts telling volgen minstens twee ethische

met mijn collega Jan Blommaert, eveneens hier principes met betrekking tot de rechten van de min-

aanwezig, een boek heb gewijd 1. In het migranten- derheden : leden van de minderheden moeten kun-

debat vinden we eigenlijk twee conceptualiserings- nen genieten van rechtendie volledig .gelijk zijn aan

patronen voor de islam. Het eerste patroon, dar ken- die van alle andere Ieden van de gerrieenschap met

merkend is voor hetruimst verbreide autochtone hetzelfde wettelijk statuut ; en.in de mate dat ledenvolksgeloof, beschouwt de islam, als achterlijk, of 'van de rninderheden dreigen het slachtoffer te wor-

fanatiek, of beide, Het tweede patroon, dat wordt den van discriminatie moet de meerderheid bijzon-

gehanteerd door officieleinstanties allerhande, doet dere maatregelen treffen om dat te voorkomen,

zich uiteraard veel genuanceerder voor. Het maaktDeze twee principes wil ik even verder toelichten

een onderscheid tussen mtegreerbare, moderne, wes- en illustreren. Maar eerst nog eenbelangrijke op-

terse of verwesterlijkte islam enerzijds en een prob- merking vooraf'Wanneer jk spreek over de rechten

lematische of niet-zo-integreerbare islam anderzijds. van minderheden, dan spreek ikniet in 'eerste in-

Dielaatste soort wordt dan' steevast « fundamen- stantie over de rechtenvan groepen, maar wel over

talistisch » genoemd, wat dat ook mag betekenen, en de rechten van ieder. iridividueel lid van de maat-

krijgt dan alle kenmerkeri toebedeeld die het minder schappijen slechts indirect over de rechten van

genuanceerde volksgeloof toeschrijft aan de islam in groepen in de mate waarin individu's zich vrijelijk

het algemeen, te weten achterlijkheid, fanatisme, associeren in groepsverbanden, om het even of die

gebrek aan tolerantie en dies meer, Deze visie is zo groepsverbanden etnisch, cultureel of religieus wor-

sterk ingebak:k:en inde denkpatronen van zowel den bepaald. We gaaner daarbij vanuit dat geen en-

beleidsmakers als de man ,in de straat dat elke vorm kel groepsverband een natuurlijk gegeven is. Zoals

van islam-beleving die de leden van de autochtone biologen hebben aangetoond dat rassen in feite niet

meerderheid « fundamentalistisch »rnenen temogen bestaan, zoleren ook de antropologie en de geschie-

noemen, per definitie wordt ervaren als een gevaar denis ons dat culturen niet bestaan als eenduidige en

eenvormige blokken. Een van de oorspronkelijk be-

dachte titels voor deze conferentie was « De islam :

een muiticultuur ». I k sluit mij aan bij deze idee diede nadruk: legt op variabiliteit en op de gevaren van

RECHTEN VAN DE MINDERHEDEN

1 Jan B LOMMA ER T & Jef VER SCHUER EN . He t B e lg is ch e

Migrantendebat. De pragmatiek van de abnormalisering,

International Pragmatics Association, Antwerpen, 1992,250 p.- ISBN 90-801148-1-2. '

1 2

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elke veralgemening met betrekking tot groepen. Elk

individu behoort bovendien tegelijkertijd tot ver-

schillende soorten van groepen : men is man of

vrouw, men behoort tot een bepaalde socialeklasse,

men heeft een bepaalde afkomst, men beleeft een

religie of men doet dat niet, enzovoort. De rechten

van minderheden, in mijn optiek, worden slechts

rechten van minderheidsgroepen doordat zij onver-

vreemdbare rechten zijn van de individuele ledenvan die minderheidsgroepen.

Het eerste principe dat we wensen toe te lichten is

gewoon dat alle leden van minderheden, en dus de

minderheden als -groep eveneens, recht hebben op

een volledig gelijke behandeling. Variatie met be-

trekking tot sommige rechten en. plichten (de zoge-

naamde «juiste dosering van rechten en plichten »

waarover de tolerante autochtone meerderheid zo

graag praat) is slechts mogelijk met betrekking tot

die domeinen die in de wetgeving zelf duidelijk ca-

tegoriegebonden zijn (zoals, om een inmiddels voor-bijgestreefd voorbeeld te geven, de afhankelijkheid

van de vroeger verplichte ,legerdienst van zowel

nationaliteit als geslacht). Behoudens dergelijke

concrete beregelingen, die SOInS toch discriminerend

werken en dus zouden moe ten aanzetten tot even-

tuele wetswijzigingen (zoals in het geval van de

stemplicht), is elke variabele toekenning van rechten

en plichten per.definitie discriminerend. Deze stel-

ling heeft een aantal implicaties.

Bijvoorbeeld,' de meerderheid met de macht heeft

niet het recht welke minderheid dan ook te onder-

werpen aan een minderhedenbeleid dat zonder gron-

dige dialoog met alle betrokkenen tot stand komt.

Dat is nochtans hettypische scenario van het Bel-

gische migrantendebat, dat tot nu toe hoofdzakelijk

een debat is gebleven binnen de autochtone meer-

derheid, die er voor de goede schijn wel door de

meerderheid gekozen voorbeeldmigranten heeft bij-

gehaald. In dit verband is de Belgische behandeling

van de islam een flagrant voorbeeld van schijnde-

mocratie. Islamitische groeperingen die door de

overheid werden beschouwd als moeilijk-integreer-

baar (op basis' van een integratieconcept dat

uiteraard door leden van de meerderheid werd ont-

worpen) werden niet .aIleen het voorwerp van

gernstitutionaliseerde achterdocht, maar werden

zelfs systematisch uitgesloten van elke dialoog.

Bovendien werd de islam het voorwerp van verre-

gaande staatsinnienging : de door islamieten verko-

zen Hoge Raad werd door ,de Belgische regering tot

dusverre nooit erkend, maar de Ministerraad heeft

weI zelf een Voorlopige Raad van Wijzen' aan-

gesteld, die uiteraard door de islamieten niet wordt

erkend. Artikel 161 van onze Grondwet bepaalt

nochtans : «De Staat heeft niet het recht zich te

bemoeien met de benoeming of de installatie der

bedienaren van enige eredienst.» Vervang

« bedienaren » door « vertegenwoordigers » (een

niet al te grote ingreep vermits de vertegenwoordi-

gers van niet-islamitische erediensten gewoonlijk

ook de bedienaren zijn) en we constateren een fla-

grante schending van de wet. Om' dit punt kort tehouden : minderheden hebben het onvervreemdbare

recht hun eigen dialoogpartners aan te duiden.

Een verdere implicatie van de toekerining van

strikt gelijke rechten en plichten is dat aan leden van

de minderheden geen verplichtingen of beperkingen

kunnen worden opgelegd.die niet van toepassing zijn

op leden van de meerderheid.

Wat betreft de verplichtingen denken we daarbij

aan he r hele eisenpakket dat vervat zit in het inte-

. gratieconcept. Ik geef twee typische voorbeelden,

Ten eerste, « zij moeten een goede kennis van het

Nederlands verwerven ». Hoewel de streektaal on-

getwijfeid een handig instrument is bij uitstek om·

participatie in het maatschappelijke proces te verge-

makkelijken, impliceert deze opdracht een gebrek

aan bereidwilligheid om het Nederlands -t e leren,

terwiji precies omgekeerd kan geconstateerd worden

dat de bereidwilligheid groter is dat het aanbod van

mogelijkheden. Bovendien wordt deze opdracht

uitsluitend gericht aan sommige, ais problematisch

ervaren minderheden en ontsnappen in elk geval de

weivarender minderheidsgroepen eraan, wat de

verplichting in kwestie een onsmakelijke klassetint

bezorgt. Een tweede voorbeeld, rechtstreekser van

toepassingop de islam, is het volgende: « zijmoe-

ten de gelijkwaardigheid van man en vrouw erken-

nen », Hoewel ik in geen geval de waarde van dit

principe wens aan te vechten, kunnen er ettelijke

vragen rond worden gesteld, Vele islamieten zullen

.zeggen dat zij die gelijkwaardigheid volledig aan-

vaarden, en dat enkelde invulling van het begrip an-

ders is. Dit is een punt waarover gediscussieerd kan

worden. Maar het probleem is dat er niet overgedis-

cussieerd wordt. De meerderheid legt haar eigen

begrip eenzijdig op aan de Iriinderheid zonder daar-

over in debat te treden, en bovendien zonder zich af

te vragen in welke mate de leden van de meerder-

heid zelf leven volgens het geliefde principe. Daarbij

wordt stereotypering de vrije teugel gelaten. De

islam wordt gepercipieerd als per definitie verdruk-

kend voor de vrouw, aan wie kansen op ontplooiing

1 Article 21 dans la n ou v elle n um e ro ta tio n, V oir la Revue depresse.

Le Consei l; n? 1- Dbu I·Qa'da 141.1 I avril 1994 13

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worden ontzegd. In een aantal gevallen zal dit zeker

zo zijn, maar dit geldt eveneens voor bepaalde seg-

menten van onze eigen doorsneemaatschappij. Om

de individuele rechten van vrouwen te beschennen

moet gebruik worden gemaakt van een goede wet-

geving terzake, die grotendeels reeds bestaat, zonder

te vervallen in de glob ale veroordeling. van al dan

nier venneende cultuurpatronen. Om het stereotype

beeld te doorbreken volstaat het bijvoorbeeld evenhet laaste nummer van Science te bekijken (het

weekblad van de American Association for the Ad-

vancement of Science) waarin de rol van vrouwen in

de wetenschappen wordt vergeleken in een groot

. aantal landen. Daaruit blijkt bijvoorbeeld dat

Turkije, dat toch overwegend een islamitisch land is,

proportion eel tweemaal zoveel vrouwelijke fysica-

professoren heeft als Belgie, vijfmaal zoveel als de

Verenigde Staten, en tienmaal zoveel als Japan. Aan

de Bosporus Universiteit is twee-derde van de schei-

kundigen vrouwen, een vijfde van de ingenieurs, entwee van de zes decanen; die universiteit heeft

trouwens ook de huidige Eerste Minister van Tur-

kije, Tansu Ciller, afgeleverd.

Wat betreft de beperkingen maakt Belgie het weI

erg bont. Laten we beginnen met het onderwijs.

Artikel 171 van onze grondwet zegt : « Het onder-

wijs is vrij ; elke preventieve maatregel is verbo-

den ... » en « De Gemeenschap waarborgt de keuze-

vrijheid van de, ouders », Volgens een normale

lezing van deze tekst zou elke poging om de oprich-

ting van islamscholen te hinderen ongrondwetteIijk

moeten zijn. Ik wens mij niet uit te spreken over de

opportuniteit of leefbaarheid van een eigen islami-

tisch scholennet. WeI wens ik met klem te stellen dat

dit uitsluitend een kwestie is van de islamitische

minderheden die het recht hebben daarover zelf te

beslissen, hoewel in een eventuele implementatie-

fase uiteraard ook afspraken zouden moe ten worden

gemaakt met de Belgische staat. Ook met betrekking

tot de keuzevrijheid van de ouders worden de rech-

1 Article 24 dans la nouvelle numerotation. Voir la Revue depresse.

14

ten van migrantenouders flagrant met de voeten

getreden, Het huidige spreidingsbeleid, dat zich iro-

nisch genoeg voordoet als een antidiscriminatiebe-

leid, is een onduldbare vonn van discriminatie.

Alleen migrantenkinderen, haast uitsluitend uit

Moslimgezinnen, worden gespreid. Op geen enkel

ander kind zijn maatregelen van toepassing die de

vrijheid van schoolkeuze beperken. Daarbij werp ik

geen steen naar de individuele directies die een im-pliciete of expliciete norm hanteren vO<?rhet aan-

vaarden of doorsturen van migrantenkinderen. Zij

staan daarbij onder druk van de autochtone ouders

en van hun inrichtende machten, en zij hebben geen

enkel middel in handen om didaktische complicaties,

die zich onvermijdeIijk voordoen in een gemengde

schoolbevolking, het hoofd te bieden. De discrimine-

rende praktijk wordt dan bovendien nog van een

logica voorzien door het officiele beleid dat gericht

is op « deconcentratie » of spreiding, een maatregel

waaraan bepaalde zogenaamd problematische min-derheden eenzijdig worden onderworpen door de

meerderheid, maar waaraan ze bovendien niet eens

met open vizier worden onderworpen. Denk maar

aan de geheimdoenerij bij de toepassing van het

beleid. Indien de maatregelen niet in aIle stilte (of

duisternis) zouden worden toegepast, zou er weI

eens protest kunnen komen. En daar kan onze demo-

cratie bIijkbaar niet tegen. De overheid schiet in

deze materie schromelijk tekort.

De maatregelen die ze zou moeten nemen, het

beschikbaar stellen van middelen om didaktische

complicaties efficient op te vangen, denkt men te

kunnen vermijden door het zogenaamde

« probleem » zo onzichtbaar mogeIijk te maken,

terwijl die didaktische complicaties in essen tie

dezelfde zijn of een school nu 10 % leerlingen van

«vreemde» herkomst herbergt of 80 %. Maar indien

een school slechts 10 % «vreemde» leerlingen

heeft, kunnen deze leerlingen geen statistieken meer

opleveren die er weI eens op zouden kunnen wijzen

dat het schoolsysteem te weinig doet voor hun

opvang. Het is niet duidelijk welk principe in deze

praktijken het sterkst naar voor komt : verdeel en

heers, of opgeruimd staat netjes. Maar ietwat spot-

tend zouden we kunnen opmerken dat het in beide

gevallen natuurlijk gaat om fundamentele westerse

waarden die worden doorgegeven.

Het hoofdstuk onderwij s is daarmee jammer

genoeg nog niet afgesloten. De Vlaamse overheid

heeft het gepresteerd (en hier citeer ik het eindrap-

port van het vroegere Koninklijk Commissariaat

voor het Migrantenbeleid) om « het aantrekken vanbuitenlandse leerkrachten [voor islamonderricht] van

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nu af aan quasi onmogelijk» te maken. Met betrek-

king tot het zogenaamde onderwijs in eigen taal en

cultuur gaat men er anderzijds prat op een betere

samenwerking tot stand te hebben gebracht met « de

landen van herkomst », Vanwaar deze verschillende

behandeling van cultuur enerzijds and religie ander-

zijds? De grond daarvoor is opnieuw de gemstitu-

tionaliseerde achterdocht jegens de islam. De islam

is voor de overheid slechts aanvaardbaar indien eeneigen westerse autochtone versie ervan kan

gecreeerd worden. Er is dus niet aIleen staatsinter-

ventie op het vlak van de vertegenwoordiging, maar

zelfs op het vlak van de religieuze inhouden. Isla-

mieten zijn niet vrij hun inspiratie te halen waar ze

zelf willen, want de islam in islamitische landen

wordt gezien als ondemocratisch, intolerant, seksis-

tisch, en noem maar op. Nochtans kraait er geen

haan naar het gezag dat Rome uitoefent over Bel-

gische Katholieken, zelfs indien de Katholieke Kerk

zelf niet bepaald een toonbeeld is 'van democratie enook niet vrij te pleiten valt van seksisme. Met deze

opmerkingen verloochen ik geenszins mijn eigen

katholieke achtergrond, Ik doe gewoon een oefening

in « recht denken »,

Het verhaal van de beperkingen die worden opge-

legd gaat verder. Men heeft de mond vol van

« zelforganisaties » van en voor migranten. Maar om

in aanmerking te komen voor subsidiering moet een

migrantenorganisatie integratie-gericht zijn en mag

zij geen religieus profiel hebben. AIle moskeevere-

nigingen worden daardoor automatisch uitgesloten,

hoewel hier een kleine kans was om de onheuse

financiele behandeling van de islam enigszins te

compenseren. Zelforganisaties mogen bovendien

zeker geen politieke krachtenbundeling worden.

Vandaar dat onze Vlaamse Minister van Cultuur

bezwaren had tegen de federaties die door zelforga-

nisaties konden gevormd worden. De schrik zit er

blijkbaar diep in.

Daarmee komen we bij het tweede principe dat

voortvloeit uit de vaststelling dat de meerderheid perdefinitie geniet van de voordelen van de macht. In de

mate waarin de leden van minderheden het slachtof-

fer worden of dreigen te worden van diverse vormen

van uitsluitingsgedrag, kunnen de minderheden eisen

van de meerderheid dat er bijzondere maatregelen

worden getroffen om de negatieve gevolgen daarvan

te voorkomen of te corrigeren. De directeur van het

Centrum voor Gelijke Kansen en voor de Bestrijding

van het Racisme zei onlangs in een interview dat hij

gekant was tegen elke vorm van « positieve discri-

minatie ». Hij haalde daarbij het voorbeeld aan vande student aan de University of California te

Berkeley die hem vertelde : ik ben blank en een

man, en dus zijn mijn kansen op werk minimaal. Hij

voegde daaraan toe: wat een verkwisting van poten-

tieel !Wat hij daarbij volkomen uit het oog verliest

is dat de kansen voor leden van minderheden om

zelfs maar een punt te bereiken waarop hun poten-

tieel ontplooid kan worden, haast onbestaande zijn in

vergelijking met de kansen waarmee leden van de

meerderheid worden geboren. Het is daarom de hei-lige plicht van de meerderheid om erop toe te zien

dat deze gebrekkige balans wordt gecorrigeerd. Op

dat vlak hebben de minderheden recht op bijzondere

maatregelen. Positieve discriminatie, indien goed

uitgewerkt en toegepast, heeft niets te maken met

discriminatie maar alles met gelijkwaardigheid.

Uit de voorgaande uiteenzetting zal wel blijken

dat de Belgische staat met betrekking tot dit laatste

punt nog nergens staat. En jammer genoeg is er wei-

nig hoop dat de naleving van dit tweede principesnel een realiteit, of zelfs een bespreekbaar onder-

werp, zal worden. Daarvoor zou de tolerante meer-

derheid, die gelukkig nog een meerderheid is, moe-

ten gaan beseffen dat « racisme » niet beperkt blijft

tot rassenhaat maar als concept moet worden uitge-

breid tot elke vorm van uitsluitingsgedrag die is

gebaseerd op het behoren (of het schijnbaar behoren)

van een individu tot een groep gedefinieerd in

raciale, etnische, culturele, of religieuze termen. Dit

besef zou snel leiden tot de vaststelling dat er in de

Belgische samenleving, tot op het overheidsniveau,een fundamenteel racistische stroming aanwezig is.

Uitsiuitingsgedrag, in de vorm van discriminerende

verplichtingen en beperkingen, bestaat in een gems-

titutionaliseerde vorm. Mijn algemene conclusie is

dan ook dat de Belgische overheid tekort schiet in

haar relatie tot de minderheden, en in het bijzonder

de islamitische minderheden, hoewel dit met alle

macht (en het gaat hier om veel macht) strategisch

en retorisch wordt verdoezeld.

Ik interpreteer deze conferentie als een ver-

nieuwde oproep om een echte dialoog op te starten,

Le Cons eit, n? 1- DhUI-Qa'da 14141 avril 1994 15

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waarbij feitelijke machtsrelaties een zo mimem

mogelijke rol spelen. Ik : ben ervan overtuigd dat dan

snel zal blijken dat er geen noodzakelijke conflicten

bestaan tussen de beleving van de islam en een

handhaving van de bestaande rechtsorde. Het feit dat

ik naar de Belgische Grondwet kan verwijzen bij de

beschrijving van problemen in de praktijk, betekent

dat de wet zelf de nodige principes aanreikt. Op dat

niveau bevinden zich dus niet de grote problemen.Maar het principe van de gelijke rechten en plichten

is verre van gerealiseerd. Om de woorden van mijn

collega Jan Blommaert even te lenen, de Belgische

staat heeft nog heel wat lessen in democratie te

leren.

J. VERSCHUEREN ,

Natio na al F o nd s v oo r W ete nsc ha pp elij k O nd erzo ek e n IP rA

R e se ar ch C e nte r (Un iv e rs it ai re I ns te ll in g An twerp en

(Texte de I' expose)

L'AVENIR D'UNE PRESENCE

Quelques reflexions it propos de « 20 ans

de reconnaissance de l'Islam en Belgique»

Lorsqu'il me fut demande de prendre la parole al'occasion de la journee d'etude qui devait celebrer

vingt annees de reconnaissance de l'Islam en Bel-

gique, je ne pus m'empecher d'etre pris de quelques

sentiments contradictoires.

D'un cote, j'etais emu de ce que des membres de

la communaute islamique se souviennent de mes

articles parus ces dernieres annees 1.

D'un autre cote, je m'imaginais bien comment

une intervention publique de rna part pourrait etre

interpretee fort diversement par mon entourage tant

academique que social ou amical. Certains ne s'en

sont d'ailleurs pas prives et m'ont fait connaitre -

amicalement - leur mise en garde.

Mais ces sentiments contradictoires ne m'ontnullement empeche de continuer a reflechirsur les

questions que pose, pour les structures et l' estab-

lishment belges (flamand autant que wallon), la pre-

sence de I'Islam et de quelque 250.000 croyants

musulmans belges (ou en voie de le devenir).

1 Voir A. MARTENS, De toekomst van het migrantenbeleidi n B e lg i e, in Streven; 58/8 , 1991, p . 685-697 ; De in te gr at ie -problematiek binnen een multiculturele samenleving : hetv er zu ili ng sm ode l a ls h yp oth es e, in F. DEMEYERE (ed.), Overpluralisme en democratie. Yerzuiling en integratie in een

mul ti cul turele samenlev ing ; B ru ss el, V U B -P re ss , 19 93 , p. 39-50 ; H et m ig ra nten beleid o p d e w erkb ank, in T i jd sc h ri ft v oorsociologie, 14 /3 , 1 9 93 , p. 361-376 .

1 6

Ces reflexions sont done celles d 'un homme de

science, qui pratique une science, la sociologie, et

qui essaie de comprendre comment « fonctionne » la

societe, et plus particulierement la societe belge qui

a reconnu, il y a vingt ans, l'Islam comme religion

officielle (tout comme, anterieurement, le christia-

nisme, le judarsme, le protestantisme, la religion

orthodoxe et, plus tard, l'assistance laique).

A ce propos, je ferai cinq reflexions.

1) Tout d'abord, on ne peut nier que la reconnais-

sance (et la pratique) de l'Islam pose, et depuis vingt

ans continue a poser, «probleme» en Belgique.

L'expression la plus flagrante en est I'incapacite des

gouvernements successifs a prendre les arretes

(legaux) d'application par lesquels la reconnaissance

officielle et effective de cette religion pourrait se

realiser dans la pratique. Cette incapacite, que d'au-

cuns pourraient appeler « refus », prive la (ou les)communautets) islamique(s) de subsides officiels

pour l'exercice du culte (environ 290 millions par

an) et se fonde sur la contestation et la recusation

permanente de son leadership, de ses representants

ou de ses porte-parole.

En attendant, ces communautes continuent

d'exister, de fonctionner, et d'etendre leur presence

tant parmi leurs fideles que dans l'opinion publique.

De tout ceci il ne peut resulter qu'un dilemme

croissant - au sens ou Gunnar Myrdal parlait dejadans les annees quarante d'un «dilemme ameri-

cain» (american dilemma) entre l'affirmation de

l'ideal democratique et la discrimination raciale dans

l'agir des citoyens blancs aux Btats-Unis - entre

I' affirmation de la reconnaissance officielle de

l'Islam et le refus de traduire cette reconnaissance

dans les actes.

Dans l'avenir, a quoi ce dilemme peut-il mener?

C' est ce que nous etudierons au point (5).

2) Tout homme de science qui fait de la sociolo-gie peut constater que Ie genre d'evenement qu'est

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l'emergence de ces types de dilemmes, entraine

ineluctablement des frustrations et, a terme, des per-

turbations sociales. Et on ne voit pas pourquoi la

societe belge en serait main tenant tout a coup

(miraculeusement) epargnee, Le croire comme on le

fait temoigne d'une imperitie et d'uneimprevoyance

coupables.

De toute facon, il suffit de se pencher sur sa

propre histoire pour constater que ces dilemmes sesont deja poses en Belgique, au moins a quatre

tion du systeme politique et du mode de fonctionne-

ment de la societe belge. ,

Comment ? C'est ce que nous tenterons d'aborder

maintenant.

3) Les trois premiers dilemmes ont donne nais-

sance a un mode de solution assez comparable.

Suite au refus de la minorite au pouvoir de

prendre en 'consideration' ces revendications, une

mobilisation plus ou moins longue et plus ou moins

etendue est apparue et a donne naissance a un mou-reprises. vement social (mouvement ouvrier, mouvement fla-a. Le plus anciennement, ce fut lors de la mand, mouvement catholique). Celui-ci s'est dote, .

« question sociale » : la demande d'abord, la reven- au fil des ans, d'une doctrine (ideologic) et d'appa-

dication ensuite du proletariat industriel, et plus tard reils institutionnels (organisations) et a engendre dif-

de la classe ouvriere, de (a) beneficier economique- ferentes actions (manifestations, rassemblements,

ment de sa contribution it la production des biens et defiles; greves, negociations, etc.). Tout ceci .ayant

.des services et de (b) partager democratiquement Ie donne lieu a de,multiples confrontations, les classes

pouvoir politique avec les autres classes sociales. dirigeantes ont prefere jouer I'ouverture, reconnaitre

b. Quelques temps apres s' est posee la « question les leaders, .accepterla participation aux elections et

flamande» : la demande explicite que la langue et la offrir les institutions politiques (chambre, senat,

culture d 'une communaute (reelle mais aussi con seils proviriciaux, communaux, etc.) comme

quelque part imaginaire) puissent avoir « droit de arene O U les victoires et les compromis pourraient se

cite» sur un territoire determine. L'appartenance a preciser. Le cadre des institutions.politiquesa done

la communaute se definissant par la langue, celle-ci servi de lieu d'integration, "

devenait le symbole, I'erendard ou le flambeau der- Un systemeparticulier de solutiondes conflits est

riere lequelle peuple mar,chait. ' ainsi ne en Belgique:' celui des pactes (pacte de

c. Traversant en quelque sorte les deux dilemmes solidarite sociale en' 1944, pacte sur' la productivite

precedents, la question de « l'arne de I'enfant » s'est en 1956, pacte scolaire en 1958, pacte communau-

aussi posee : dans quelle mesure peut-on confier a taire en 1977), c'est-a-dire une declaration officielle

l'Etat (et plus particulierement a l'instruction pub- de fin des hostilites qui fixe, pout de nombreuseslique et officielle) l'enseignement des enfants ? .La annees, les frontieres a I'interieur desquelles-les dif-

(les ?) communauters) catholique(s) avai(en)t a cet ferents mouvements sociaux pourront operer (quasi

egard des positions bien arretees, pour ne pas dire librement).

radicales. Seul un reseau d'enseignement particulier, La maniere dont les mouvements sociaux ont pu

parallele et catholique, pennettrait de maintenir et de s'organiser dans la periode ou Ie systeme politique

transmettre l'heritage religieux aux generations sui- (au sens large) refusait de prendre en consideration

vantes. leurs revendications, et la maniere dont ces conflits

d: Reste en fin un quatrierne dilemme qui s'est ontabouti a une solution par Ie partage et l'attribu-

pose a la societe beige. Celui du rapport avec tion de « territoires » d'operation scelles par les

d' autres peuples et d' autres cultures, non plus. sur Ie pactes, ont· indiscutablement contribue a l' erection

territoire de la metropole mais dans les colonies: la de« 'piliers »: (la « pillarisation », verzuiling en« question coloniale » ou : comment accorder l'au- neerlandais) d e Ia 'societe beige. Au sein de « son»tonomie, voire I'independance, aux peuples que la, pilier, chaque mouvement «organise» pour ses

Belgique avaient colonises et eduques au respect des adeptes, membres ou affilies, la production d~to,ute

valeurs democratiques d'une civilisation occidentale ' une serie d'avantages, doebiens etde services, L'Etat

(sans leur avoir jamais appris le ~< droit de vote »), en assume Ie cout par un systeme de s~bsidiation ..lorsque les leaders de ces communautes viendront ademander, pour eux-memes et pour leur peuple, la

mise en ceuvre de ces valeurs ?

On ne peut nier que ces dilemmes, ces,

« questions », ont grandement change la configura-

4) Si ce systeme a bien pu fonctionner (ausens

de' : « on a pu. trouver une solution acceptable, hono-

rable et durable pour: les parties concernees ») pour

les trois premiers dilemmes (classe ouvriere, ensei-

gnement confessionnel, communaute linguistique),

Le Conseil, n" 1- Dhu I-Qa'da 14141 avril 1994 17.

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force nous est de constater que ce ne fut plus le cas

pour les revendications des populations congolaises.

La, manifestement, le systerne s'est bloque : toute

participation politique fut refusee, voire interdite,

toute representation fut contestee, toute negociation

fut impossible ... jusqu'au moment O U , dans le plus

grand desarroi et peu ou pas prepares, les leaders

congolais furent precipites dans l'mdependance. Et

cette histoire-la, fort peu connue, etudiee et meditee,merite toute notre attention dans les problemes qui

nous preoccupent ici : l'immigration des annees

dapres guerre. Car celle-ci porte en elle, comme .

dans beaucoup de pays d'Europe occidentale (France

et Royaume-Uni notamment), une forte connotation

coloniale.

5) Poser la question: «L'lslam en Belgique,

quelle institutionnalisation : mouvement social ou

pilier ? » me semble done un exercice intellectuel et

scientifique tout a fait legitime si pas indispensable

pour se preparer a agir en connaissance de cause.

C' est aussi une responsabilite a laquelle ne peuvent

se soustraire ni les intellectuels (des sciences

humaines), ni la generation plus agee, devant les

questions que se posent les jeunes Musulmans en

Belgique. Comment vont-ils pouvoir vivre ici et

beneficier de la reconnaissance officielle de leur

religion? La question reste ouverte. La participation

politique (communale, regionale, communautaire ou

LUNIFICATION

DE LA COMMUNAUTE

MUSULMANE DE BELGIQUE

«Tenez-vous tous ensemble au lien de Dieu

et ne vous divisez pas !»

tCoran, A.l- 'Imriin, T Il, 1 03 )

La condamnation de l'esprit de clan et l'appel au

rassemblement des croyants sont inscrits dans

l'Islam. Nombreux sont les versets coraniques et les

conseils prophetiques appelant a l'unite de la com-

18

federale) n'est reservee qu'a ceux qui ont la natio-

nalite belge, Les autres en sont exclus. Restent pour

ces croyants : I'adhesion a un mouvement social et

la constitution d'un pilier islamique. lei aussi la par-

tie n'est pas jouee, Cela dependra d'une part de la

capacite d'organisation de ce mouvement et du

degre d'ouverture de la societe belge. Le fait que la

manifestation de ces « 20 ans de reconnaissance de

l'Islam en Belgique» ait pu se faire avec les diffe-rentes communautes turques, marocaines et autres et

regroupe a la fois les Musulmans de Flandre, de

Bruxelles et de Wallonie, est incontestablement un

fait nouveau et important.

Quoiqu'il en soit, nous sommes occupes ici a

ecrire une nouvelle page de l'histoire, une page ou

les descendants d' Abraham se rappelleront tous

ensemble, esperons-le, I' Alliance qui lui fut propo-

see et qu'il accepta, il y a des siecles,

Que Ia decouverte de cet avenir puisse nous inci-ter a Ia comprehension mutuelle, favoriser I'echange

et batir la paix.

In sM' a uas!A. MARTENS,

P ro fe sse ur, K . U . L eu ve n

(T e x ie r eLa ti fd Laconference)

munaute musulmane dans le respect de chacun, et

qui condamnent la discorde (khilaf) amenant a Ia

dissension (fitna).

En Belgique, un large consensus existe, obtenu

par des elections dans Ies mosquees (13/01/1991,

30.000 electeurs). Apres trois annees d'existence et

en cette vingtieme annee de la reconnaissance du

temporel du culte musulman en Belgique, Ies

Conseils elus ont decide de prendre une nouvelle

orientation, plus dynamique et a la mesure des defis

poses a la communaute musulmane de Belgique. Eneffet, un effort visant a reunir davantage s' opere

actuellement par un processus de cooptation.

La rencontre fraternelle, dans une meme perspec-

tive de travail, pour Dieu, de ces elements piliers de

Ia communaute autour desquels une aura d'influence

rassemble, prevaut au reseau associatif. Ce sont des

hommes et des femmes a l'image de la communaute,

dont Ia piete, I'honnetete et la sincerite, le sens de la

responsabilite et la continuite dans I'effort imposent

le respect, Ies rendent representatifs et les amenent

progressivement, par I'experience, a acquerir davan-tage de competences, a tenir compte d 'une facon

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positive et constructive des realites imposees. Loin

de l'individualisme, par la concertation, ils esperent

contribuer modestement a I'elaboration desolutions

profitables a la communaute, et qui plaisent a Dieu. .

Mais si le rassemblement est necessaire en soi, il .

n'est pas suffisant : il faut definir des objectifs et

planifier. Ainsi le Conseil Superieur des Musulmans

de Belgique s'est-il vu confier par Ia.communaute

une double mission: 1) organiserle culte musulmanen toute independance, sans tutelle, en s' aidant des

cotisations de ses membres ; ·2)representor les Mu-

sulmans aupres des autorites publiques.

Le Conseil Superieur n 'est donc· pas un parti

politique. 11n' est pas non plus une autorite religieuse

hierarchique, C'est un conseil de gestionnaires s'ai-

dant, pour les affaires cultuelles, d'un Comite de

theologiens competents et reconnus par la commu-

naute,

La representation n'est pas une fin .en soi : ils' agit ici de trouver avec patience et perseverance le

meilleur .terrain de dialogue pour pouvoir,· si Dieu

veut, aboutir progressivement a l'obtention du res-

pect de nos droits legitimes. L'Islam, deuxieme

religion de ce pays (plus de 300.000 Musulmans et

Musulmanes), plus de 600 professeurs de religion

islamique enseignant dans les ecoles officielles, plus

de 240 mosquees : c'est dire la place que I'Islamoc-

cupe darts ce pays. Et pourtant, meme si la Belgique

est le seul pays d'Europe a reconnaitre officielle-

ment le temporel de notre culte, c'est. ..a-dire la pos-sibilite, pour ce culte, d'etre organise et celle, pour

lesMusulmans, d' etre representes, des lacunes

enormes existent encore. L 'Etat .central n' al_loue a

chaque musulman qu'une somme derisoire :-120 fois

moins qu' aux catholiques, et depuis 1991 seulement.

Nos enseignantsne beneficient d"aucun statut et leur

sort est precaire, 11n'y a ni programme, ni inspection

dans I'enseignement de la religion islamique. La

fonction d'imam n'est pas reconnue : chaque imam

est paye par les fideles de la mosquee. Les lieux de

culte ne sont pas subsidies. Sous .des pretextes di-vers, des permis de batir ou de renover sont refuses.

i..'Islam, de -toute evidence," n'est pas 'traite

comme les autres dossiers. Pourquoi? Parce qu'il

n'y a pas d'organe chef du -culte musulman officiel

en Belgique. Malgre la Constitution belge, qui pre-

voit la liberte de culte et la non-ingerence de.l'Etat

dans les affaires religieuses, malgre la loi de 1974

qui reconnait le temporel duculte niusulman, malgre

un arrete-royal de 1978 qui prevoyait lion seulement

l' organisation mais ..la representation. officielle du

culte et qui n'a pas ete suivi d'effets, malgre la loi de

1989 qui regle les traitements des ministres du culte,

malgre tous les efforts de la communaute pour s' or-

ganiser et se structurer, il n'y a pas d'organe chef de

culte. 11est, des lors, difficile de resoudre les prob-

lemes lies a l'enseignement, au statut des imams, a

la reconnaissance des lieux de culte, etc.

Pourquoi un tel organe n'existe-t-il pas ? Posons

la question differemment et voyons quels sont les

facteurs qui pourraient contribuer a I' emergence

d'une solution durable.

1) 11faut d'abord une volonte de dialogue, qui

doit etre manifeste tallt' du cote· de la communaute

que ducote des decideurs politiques. N01:lspouvons

supposer que cette volonte existe. Certes, elle est

timide, mais elle est modulee par un climat de me-

fiance etdepeur qui ne pourra s'estomper qu'avec le

temps, si un 'processus de dialogue est engage (et

non des processus O U I'on revient a chaque fois ala

case depart). . .

2) 11y a aussi un contexte international qui prete

plus ou moins a ce que ce dialogue se passe dans les

meilleures conditions. 11est evident que les evene-

ments en Algerie ou, dans tine moindre mesure, en

Egypte, ont des repercussions ici. L' importance de

ce facteur doit etre nuancee.

3) Bien entendu, -les communautes musulmanes

doivent se rassembler dans un consensus optimum.

Un tel consensus existe, a· telpoint que, dans notre

.communaute, il n'y a plus:des Arabes, des Turcs, des

Freres Musulmans, des 61ements du Milli Gorii§ ou

de la Diy~~t,> des sympathisants de telle ou telle

tendance, mais seulement des freres et des soeurs

sans etiquette, qui disent tous: « Nous sommes

soumis a Dieu et Muhammad est Son Prophete, »

4) Enfin, ilne faut pasnegliger les elements de

politique belgo-belge : parti contre parti et, a l'inte-

rieur d 'un meme paiti, des dissensions quant a Ia

maniere d' aborder les problemes,

Tout cela amene nos responsables politiques a

mener une politique d'extremeprudence, Onavanced'un pas, on lache un ballon d'essai, par exemple un

Le Conseil; n O 1- Dhul-Qa'da 1414/ avril 1994 19

5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com

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nouveau comite technique pour la designation des

enseign ants de religion islamique ... Rien ne bouge ?

Pas trop de reactions negatives? Cela marche ?

Bien! Alors, on avance d 'un deuxieme pas, par

exemple un comite technique elargi, avec quelques

cornpetences en plus ... Et ainsi de suite ... jusqu'a

arriver, peut-etre, si Dieu veut, a un veritable organechef de culte. Cette prudence fait en sorte que l'ordre

des choses peut etre inverse: une commissionpourrait etre mise en place, par exemple, et ce ne

serait que bien apres que l'on penserait a l'asseoirjuridiquement par un arrete royal.

Quoi qu'il en soit, nous comprenons que:

1) L'Islam est un dossier chaud, epineux.

2) Les sensibilites en Belgique sont telles qu'il est

parfois suppose a tort que la liberte religieuse en-

trave la liberte individuelle.

3) n faut du temps, il y a toute une machine poli-

tique a harmoniser pour amener progressivement ades solutions reelles, Les personnes chargees d'ob-

server la communaute rendent compte a leurs

superieurs, qui rendent compte au conseiller des af-

faires religieuses, qui rend compte au chef.de cabinet

du Ministre de la Justice, qui doit informer les autres

partenaires politiques. Tous ces intermediaires sont

des passages obliges qui, chaque fois, doivent enga-

ger leur responsabilite.

Le temps! Le temps joue peut-etre favorablement

pour les responsables politiques car ildiminue les

risques en cas d'accrochage. Mais il joue defavora-

blement pour la communaute, dans laquelle un eli-

mat de suspicion peut miner les efforts de dialogue,

devant la lenteur du processus. D'ou la necessite,

pour le Conseil Superieur, d'axer principalement ses

efforts sur I' organisation du culte sans, neanmoins,

rompre le processus de dialogue.

De la toute I'importance d'un organe temponjouant un role coordinateur, comprenant les exi-

gences des uns et des autres, toujours pret a appuyeret a encourager ce qui vaut la peine d'etre appuye et

encourage. Le nouveau comite technique pour la

designation des enseignants de religion islamique

meritait, par exemple, le soutien de la communaute,

Le Conseil Superieur des Musulmans de Bel-

gique, par son assise au niveau de la base, se veut

etre le garant de ce dialogue et de la recherche de

solutions aux problemes qui se posent dans la com-

munaute musulmane. Sa veritable mission est done

de rassurer et d'expliquer, d'un cote comme de

l' autre, sans se soumettre cependant, et en gardant sa

dignite, Le Conseil Superieur se veut aussi le sym-

bole de la volonte de la communaute de se gerer par

elle-meme et de favoriser son rassemblement.

Y. BEYENS,

P re si de nt d u Con se il S up er ie ur

(Texte de l'lntervention)

MUSULMANS EUROPEENS

ET POLITIQUE D'INTEGRATION

En tant que Musulmans europeens, nous

souhaitons participer a la vie sociale de cette

communaute europeenne qui est egalement la notre.

Nous voulons apporter notre contribution a une

societe ou regnent la paix, le respect mutuel et la

tolerance.

Musulmans et heterodoxes sont en effet

confrontes aux memes problemes, a savoir l'abus depouvoir des capitalistes, la destruction de la nature,

le manque de solidarite familiale et sociale, la perte

de la notion des valeurs, etc.

Il est neanmoins impossible qu'une position

d'Inegalite puisse favoriser la participation. Il ne

s 'agit plus d 'eriqueter les Musulmans de la

deuxieme et de la troisieme generations de migrants

car, ainsi, il serait suggere qu'ils ne resteront pas ici.

En outre, de nombreux autochtones ont dejaembrasse l'Islam.

Un premier pas vers une societe harmonieuse

consiste a accorder les memes droits aux Musulmans

qu'aux autres, droits qui leur reviennent deja en

vertu de la tolerance, des droits de l'homme et, en

Belgique, de la Constitution.

~eyulislam Ali YOKSEL, Allemagne

(S yn op sis jo in t a u p ro gramm e d e la j o urn ee)

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L'ISLAM EN EUROPE

Prince CHARLES D' ANGLETERRE : L'Islam et l'Occident

Le 27 oc tobre 1993,I 'Mr i ti er du trsne du R oy aume -U n i a p ro no nc e a u C en tr e d es E tu de s Islamiq ue s d e l'U n iv er site d 'O x fo rd

un discours rem arque a propos des relations entre l'Islam et I' Occident.' C omme I' a note un ulema, si on ne savait pas qui a

p ro non ce'ce disco urs, on p ou rrait cro ire q u'il a ete ecrit p ar un sha ykh m usu lm an . C e q ui n e sig nifie p as q ue ch acu n p arta gera a

prU ;ri tout ce qu' a dit Ie prince anglais... . . .,

Q ue lle s q ue so ie nt, p ou rta nt, le s re se rv es q ue d ' a uc un s p ou rro nt ~ e gitim em en t re sse ntir v is-a -v is d e te lle o u te l!e a ffuma tio n

particuliere, l'lmpression que la lecture de ce discours laisse generalement est celle d 'un nouveau re~ ard, d une nou~ elle

o uvertu re a I' en dro it d e l'Isla m d an s le ch ef du fu tu r m on arq ue dun d es p rin cip au x e uu s o cc id en ta ux . P ou r tn au gu re r la ru briq ue

qui, dans chaque 'num ero de notre revue, sera consacree a un aspect de l'Islam europeen, c'est done bien volontiers que nous

la isso ns la p aro le a u n n on -m usu lm an . E t p uisse nt se s p ro po s tro uv er e ga le in en t; d e ce e oie -e i du channel, l' echo quils meriten: !

La raison est. Mesdames et Messieurs, queje crois sincerement

que le s liens entre ces deux mondes sont plus importants

aujourd'hui que jamais auparavant, parce que le degre de me-

comprehension ent r e . l es -mondes islamique et occidental reste

dangereusement.eleve, et parce que le besoin pour chacun de

vivre et de travailler ensemble dans notre monde de plus en

plus interdependant n'a jamais ete plus .grand, Au mememoment. je ne suis que trop a u c o ur an t des champs de mine qui

se trouvent en' travers du chemin du voyageur inexper imente

qui est determine A explorer cetteroute. difficile. Certaines deschoses queje vais dire vont indubitablement provoquer des

desaccords , des 'critiques, des malentendus et probablement

pire encore: Peut-etre cependant, quand tout est dit et fait. vaut-

. illa peine de se souvenir d'un autre proverbe arabe : « Ce qui

vient des levres atteint les oreilles. Ce qui vient du cceu r atteint

le c c eu r, »

Le fait deprimant est que, rnalgre les avances dans la tech-

nologie et les mass-media de la s e co nd e mo itie du XXe s iecle,

m alg re le tourisme de masse, l' en t remelement des races et la

reduction to ujo urs c ro is sa nte - du moins le croyons-nous - des

. mysteres de notre monde; les malentendus entre l'Islam et

l'Occident.continuent. En ce qui conceme l'Occident, ceci ne

peut-etre du ~ de l'J g no ra nc e . 1 1y a unmilliard de Musu lmans

au monde, Plusieurs millions d'entre eux vivent dans des pays

duCommonwealth ..Dix millions ou Plus vivent en Occident, et

environ un million en Grande -B r e t agne , Notre propre commu-

n au te is lam iq ue a .cr~ et fleuri durant des decades. "I I y a

presque 500 mosquee s en Grande-Bretagne ..L'interet populaire

'pour la culture islamique en Grande-Bretagne croit rapidement.

Beaucoup de vous se souviendront de - et, je pense, certains

d'entre vous (lilt participe au - merveilleux Festival de l'Islam

-que Sa Majeste la Reine a inaugure en 1976. L'Islam est toutautour de nous, Et malgre tela' la mefiance, la. peur meme,

persistent.Dans le monde de I 'apres-Guerre-Froide-des annees

1990, les perspectives de paix devraient etre plus grandes qU'8

n'importe quel moment de cesiecle, Au Moyen-Or ient . Jes eve-

nements remarquables etencourageants des r e c e n t e s semaines?ont cree un nouvel espoir de mettre fin' 8 un probleme qui a

divise le monde et a ete si dramatiquement une sourcede vio-

lence et de haine. Pourtant, les dangers n' ont pas disparu, Dans

lernonde musulman, nous voyoris Ie mode de. vie unique des

Arabesdes marais du Sud de l'Iraq, vieux de milliers d'annees,

etre systematiquement deyaste er detroit Je confesse que, pen-

dant toute une annee , j'ai voulu trouver une occasion adequate

. .

Mesdames et Messieurs 1, il m'a ete suggere, lorsque j'ai

commence 8 reflechir au sujet de ce discours, de trouver un

reconfort dans ce proverbe arabe :' « En chaque ~te, il y a

quelque . s ages se , » Je confesse avoir peu de qualifications, en

fant que savant. pour justifier rna presence ici, dans ce t amphi-

theatre < l , i i ' tant de gens, beaucoup plus doctes que moi, ont

parle et genera lement fait avancer la somme des connaissances

·humaines. Je me sentirais plus prepare si j'etais un rejeton de

votre d is tin gu e e u n iv e rs ite p lu to t qu'un produit de ce « CollegeTechnique des Marais- », J'espere cependant que vous vous

souviendrez qu'une chaire d'arabe a ete etabliea Cambridge au

. XVIIe s iecle , quatre annees completes avant votre premiere

chaire d'arabe 8 Oxford

Contrairernenta beaUCOUPd'entre vous, je ne suis pas un

expert de l'Islam. Je suis neanmoins enchante, pour des raisons

qui; je l'espere, deviendront plus claires, d'etre un vice-direc-

teur du Centre pour les Etudes Islamiques d'Oxford. C e Centre

ala possibilite d'etre un vehicule important et passionnant.de la

promotion' et de I'amelioration de la comprehension du monde

islamique en Grande-Bretagne, un centre qui, je l'espere, trou-

vera sa' place 8 cote d'autres centres d'etudes islamiques 8

Oxford, tels l'Institut Oriental et le Centre du Moyen-Orient.

.comme 'institution dontI'Universite et, plus generalement, les

savants, deviendront legitimement fiers, '

Etant donne toutes les reticences que j'ai 8 m'aventurer

dans un champ complexe et controverse, vous pourriez bien

vous demander pourquoi je suis ici occupe, dans ce merveil-

leux batiment Wren,8 vouspar~er de l'Islam et de l'Occident,

1.Notre traduction est basee surIa version integrale du discours du

Prince Charles publiee inThe Line. The Voice of Muslim Converts in

Europe, 1/4, nov. 1993, Londres, p. 3-6. [Cette note ~t les suivantessoni dU traducteur], .

2. C'est-a-dire l'U'niversite de Cambridge, rivale traditionnelle

d'Oxford, 3.1.a signature des accords de Washington entre Israi!l et rO.L.p.

Le Conseil, n O 1- DbaI-Qa'da 14141 avril 1994 21

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pour exprimer mon desespoir et mon indignation devant les

horreurs indescriptibles qui sont perpetrees dans le Sud de

l'lraq. Pour moi, la supreme et tragique ironie de ce qui est

arrive Ala population shi'ite de l'Iraq - specialement dans l'an-

cienne cite et le saint sanctuaire de Kerbela -, c'est qu'apres

que les allies occidentaux se sont irnmensement soucies d'evi-

ter de bombarder de teIs lieux-saints (et je me souviens avoir

supplie le General Schwarzkopf, quand je l'ai rencontre A

Riyadh en decembre 1990, de faire de son mieux pour proteger

de tels sanctuaires durant tout conflit), ce fut Saddam Husaynlui-meme, et son terrifiant regime, qui causerent la destruction

de certains des sites les plus saints de l'Islam. Et main tenant,

nous avons dOassister Al'assechement delibere des marais et A

la destruction presque totale d'un habitat unique, en rneme

temps que d'une population entiere qui dependait d'eux depuis

l'aube de la civilisation humaine. II a ete raconte Ala commu-

naute intemationale que I'assechement des marais poursuit des

objectifs agricoles. Com bien de mensonges obscenes allons-

nous encore devoir entendre avant qu'une action soit entre-

prise? Merne Ala onzieme heure, it n'est pas encore trop lard

pour prevenir un cataclysme total. Je prie pour que ceci puisse

au moins etre une ' cause pour laquelle l'Islam et l'Occident

joindraient leurs forces dans l'Interet de notre communehumanite. J'ai mis cet exemple particulier en exergue parce

qu'il serait si evitable, Ailleurs, la violence et la haine sont plus

intraitables et profondement ancrees, ainsi que nouscontinuons

Ii le voir chaque jour, a notre grande horreur, dans la miserablesouffrance de divers peuples A travers le monde - dans I'ex-

Yougoslavie, en Somalie, en Angola, au Soudan, dans tant des

ex-republiques sovietiques. En Yougoslavie, les terribles souf-

frances des Musulmans bosniaques, en meme temps que celles

des autres comrnunautes dans cette guerre cruelle, aident A

maintenir vivants beau coup des peurs et desprejuges que nos

deux mondes entretiennent l'un vis-A-vis de l'autre. Un conflit,

bien entendu, apparait en raison du mesusage du pouvoir et du

choc des ideaux, pour ne pas mentionner les activites incen-

diaires de leaders non scrupuleux et bigots. Mais un conflit nait

aussi, tragiquement, d'une incapacite A comprendre, et des

fortes emotions qui, d'un malentendu, conduisent A la defiance

et a la peur. Mesdames et Messieurs, nous ne devons pas glisservers une nouvelle ere de danger et de division parce que des

gouvernements et des peuples, des communautes et des reli- -

gions, ne peuvent pas vivre ensemble en paix dans un monde se

re trec issant, ' -

II est curieux, e~ plusieurs sens, que des malentendus entre

l'Islam et l'Occident persistent. Ce qui lie ensemble nos deux

mondes est en effet tellement plus puissant que ce qui nousdivise. Musulmans, Chretiens - et Juifs - sont tous des

«peuples du Livre », L'Islam et Ie Christianisme partagent une

vision rnonotheis te commune: une croyance en un seul Dieu-

divin (one divine God), dans le caractere passager de notre vie

terrestre, dans notre responsabilite pour nos actions et dans la

certitude d'une vie Avenir. Nous partageons en commun plu-

sieurs valeurs clefs: Ie respect pour la connaissance, pour la

justice, la compassion Al'egard des pauvres et des non privile-

gies, l'importance de ,la vie de famille, le respect des parents.

« Honoreton pere et ta mere» est un precepte coranique aussi.

Notre histoire a ete intimement liee. La, cependant, se trouve

une racine du probleme, Une grande part de cette histoire a en

effet ete conflictuelle : quatorze siecles trop souvent marquespar une hostilite mutuelle. Cela a donne naissance Aune tradi-

tion persistante de crainte et de defiance, parce que nos deux

mondes ont si.souvent vu ce passe de manieres contradictoires.

Pour les enfants des ecoles occidentales, les deux cents annees

des Croisades sont traditionnellement vues com me une serie

d'exploits herotques, chevaleresques, dans lesquels les rois, les

chevaliers, les princes - et les enfants - d 'Europe ant essaye

d'arracher Jerusalem aux mechants infideles musulmans. Pour

les Musulmans, les Croisades furent un episode de grande

cruaute, de terrible pillage de la part de soldats de fortune infi-

deles occidentaux et d'atrocites horribles, dont le meilleur

exemple est peut-etre fourni par les massacres commis par lesCroises quand, en 1099, its reprirent Jerusalem, la troisieme

cite la plus sainte en Islam. Pour nous en Occident, 1492

evoque un effort humain et de nouveaux horizons, Colomb et la

decouverte des Ameriques. Pour les Musulmans, 1492 est une

annee de tragedie - I' annee durant laquelle Grenade echut aFerdinand et AIsabelle, signifiant la fm de huit siecles de civili-

sation musulmane en Europe. Le question, je pense, n'est pas

que l'une ou l'autre vision soit plus vraie, ou ait le monopole

de la verite. C'est que des malentendus apparaissent quand

nous sommes incapables d'apprecier comment les autres regar-

dent le monde, son histoire, et nos roles respectifs en celle-ci.

-Le corollaire de la rnaniere dont nous, en Occident, voyonsnotre histoire, a si souvent ete que nous avons regarde l'Islam

comme une menace - aux temps medievaux comme un

conquerant militaire, et en des temps plus modemes comme

une source d'Intolerance, d'extrernisme et de terrorisme. On

peut comprendre comment la prise de Constantinople, quand

elle echut au Sultan Mehmet en 1453, et les defaites, etroites,

des Turcs en dehors de Vienne en 1529 et 1683 ont envoye des

frissons de crainte parmi les dirigeants d'Europe. L'histoire des

Balkans sous la domination ottomane fournit des exemples de

cruaute qui se sont profondernent ancres dans les sentiments

occidentaux. Mais la menace n' a pas toujours ete Asens unique.

Avec l'invasion de l'Egypte par Napoleon en 1798, suivie par

les invasions et les conquetes du XIXe siecle, Ie pendule

oscilla, et presque tout le monde arabe en vint Aetre occupe par

les puissances occidentales 1. Avec la chute de I'Empire Otto-

man, le triomphe del'Europe sur l'IsIam sembla complet. Ces

jours de conquete sont passes. Mais 'meme main tenant, notre

attitude commune vis-A-vis de l'Islam patit du fait que la ma-

niere dont nous le comprenons a ete alteree par I'extreme et le

superficiel. Pour beaucoup d'entre nous en Occident, l'Islam

est vu Atravers la tragique guerre civile au Liban, les meurtres

et les attentats Ala bombe perpetres par des groupes extremistes

au Moyen-orient, et par ce qui est communement appele le

« fondamentalisme islamique », Notre jugement sur l'Islam a

ete grossierement deforme du fait que les extremes ant ete prispour la nonne. C'est, Mesdames et Messieurs, une serieuse

erreur. Ce serait comme juger de la qualite de la vie en Grande-

Bretagne d' apres I' existence des meurtres et des viols, des abus

contre les enfants et de l'addiction a la drogue. Les extremesexistent, et il faut s'en preoccuper. Mais quand iIs sont utilises

'comme une base pour juger une societe, ils conduisent a unedistorsion et Ade la partialite. _

Par exemple, des gens, dans ce pays, pretendent frequem-

ment que la Shart'a du mondeislamique est cruelle, barbare et

injuste. Nos journaux surtout aiment colporter ces prejuges

- ir re fle c his , L a verite est bien entendu differente et toujours plus

1. Pour ne pas parler, bien entendu, de l' invasion de I'Inde musubnane

des Moghols par les Britanniqaes eux-memes !

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complexe. La maniere dont moi-meme je comprends Ies choses

est que des extremes comme I'amputation des mains sont rare-

ment pratiques, Les principes et I'esprit guidant Ia Loi isla-

mique, directement tires du Coran, devraient etre ceux de

l'equite et de la compassion. Nous avons besoin d'en etudier

l'application effective avant de formuler des jugements. Nous

devons distinguer entre des systemes de justice adrninistres

avec integrite et des systemes de justice, teis que nous en

voyons pratiques, qui ont ete deformes pour des raisons poli-

tiques en quelque chose qui n'est plus islamique. Nous devonsgarder a I'esprit le vif debat qui a lieu dans le monde islamique

rnerne a propos de l'extension de l'universalite ou de I'intem-

poralite de la Sharl'a, ainsi que le degre selon lequell'applica-

tion de cette Loi est continuellement en train de changer et

d'evoluer,

Nous devrions aussi distinguer 1 Islam des coutumes de

certains etats islamiques. Un autre prejuge occidental manifeste

consiste a juger la position des femmes dans Ia societe isla-

mique d'apres les cas extremes. L'Isiam pourtant n'est pas un

monolithe et le tableau n'est pas simple. Souvenez-vous, si

vous voulez, que des pays islamiques comme la Turquie,

l'Egypte et la Syrie ont donne le droit de vote aux femmes

aussi tot que I'Europe le fit pour ses femmes - et beaucoup plus

tOtqu'en Suisse! Dans ces pays, les femmes ont depuis long-

temps joui de salaires egaux et de la possibilite de jouer un role

pleinement actif dans leurs societes, Les droits des femmes

musulmanes a la propriete et a l'heritage, a une certaine pro-

tection lors du divorce et a la direction de leurs affaires ont ete

des droits prescrits par le Coran il y a douze siecles 1, quand

bien merne ils n'ont pas ete partout mis en pratique. A tout Ie

moins en Grande-Bretagne, certains de ces droits furent une

nouveaute meme pour la generation de rna grand-mere!

Benazir Bhutto et la Begum Khaleda Zia sont devenues pre-

mieres ministres dans leurs propres societes traditionnelles

alors que la Grande-Bretagne avait, pour Ia toute premiere fois

dans son histoire, elu un premier ministre femme. Les femmes

ne sont pas automatiquement des citoyens de deuxieme classeparce qu'elles vivent dans des pays islamiques. Nous ne pou-

vons pas juger correctement la position des femmes en Islam si

nous prenons les etats islamiques les plus conservateurs cornme

representatifs de leur ensemble. Par exemple, le voilement des

femmes n'est pas du tout quelque chose d'universel dans le

monde islamique. De fait, j'ai ete intrigue d'apprendre que la

coutume de porter Ie voile devait beaucoup aux traditions

byzantine et sassanide, et rien au Prophete de l'Islam. Certaines

femmes musulmanes n'ont jamais adopte le voile, d'autres y

ont renonce, d'autres encore - particulierement Ia plus jeune

generation - ont plus recemrnent choisi de porter Ie voile ou le

foulard en guise d'affirmation personnelle de leur identite

1.Sic. En realite, ily a presque quatorze siecles,

musulmane. Nous ne devrions pourtant pas confondre la

modes tie de vetement prescrite par Ie Coran pour les hommes

aussi bien que pour Ies femmes avec les formes ex te r ieu res de

couturne secu l ie re ou de statut social qui ont ailleurs leur ori-

gine.

Nous, en Occident, avons aussi besoin de comprendre la

vision que le monde islamique a de nous. nn'y a rien a gagner,et beaucoup de mal a commettre, a refuser de comprendre

combien, dans Ie monde islamique, beaucoup de gens craignentsincerement notre propre materialisme et notre culture de

masse occidentaux comme des defis mortels pour leur culture

et leur mode de vie islamiques. Certains d'entre nous pour-

raient penser que les apparats materiels de la societe occiden-

tale que nous avons expor tes vers le monde islamique - la tele-

vision, le fast food et les gadgets electroniques de nos vies de

tous les jours - ont one influence modemisante et, chose evi-

dente par elle-merne, bonne. Nous tomberons cependant dans le

piege d'une arrogance redoutable si nous confondons la

C( modernite » dans d'autres pays avec le fait, pour eux, de

devenir plus comme nous. Le fait est que notre forme de mate-

rialisme peut etre offensante pour des Musulrnans devots - et je

ne vise pas seulement les extremistes parmi eux. Nous devonscomprendre cette reaction, exactement de la meme facon que

l'attitude de l'Occident vis-a-vis de certains des aspects les plus

rigoureux de la vie islamique a besoin d'etre comprise dans le

monde islamique. Ceci, je pense, nous aiderait a comprendre ce

que nous en sommes communement arrives a regarder comme

la menace du fondamentalisme islamique. Nous avons besoin

d'etre prudents vis-a-vis de cette etiquette emotionnelle,

«fondamentalisme », et de distinguer, comme les Musulmans

Ie font, entre les partisans d'un renouveau, qui choisissent de

pratiquer leur religion plus devotement, et les fanatiques ou

extrernistes qui utilisent cette devotion a des fins politiques.

Parmi les nombreuses causes religieuses, sociales et politiques

de ce que nous pourrions plus precisement appeler le

« renouveau » islamique, ily a un puissant sentiment de desen-

chantement, de prise de conscience que la technologie occiden-

tale et les choses materielles sont insuffisantes, et qu'un sens

plus profond de la vie repose ailleurs, dans l'essence de la

croyance islamique.

Simultanement, nous ne devons pas etre tentes de croire que

I'extremisrne serait en quelque sorte la caracteristique et

l'essence du Musulman. L'extremisme n'est pas plus Ie mono-

pole de l'Islam qu'il n'est le monopole d'autres religions,

Christianisme y compris. La vaste majorite des Musulmans,

bien que personnellement pieux, sont moderes en leurs poli-

tiques. Leur religion est la « religion de la v ia m ed ia », Le Pro-

phete lui-meme a toujours deteste et craint l'extremisme. Peut-

etre la crainte du renouveau islamique qui a colore les annees

1980 commence-t-elle maintenant a ceder la place en Occident

a une intelligence des authentiques forces spirituelles a l'reuvre

derriere cette lame de fond. Si cependant nous voulons com-

prendre cet important mouvement, nous devons apprendre a

clairement distinguer entre ce que la vaste majorite des

Musulmans croient et la terrible violence d'une petite minorite

parmi eux, que les gens civilises, partout, doivent condamner.

Mesdames et Messieurs, s'il y a en Occident beaucoup de

mecomprehension a propos de la nature de l'Islam, ily a aussi

beaucoup d'ignorance a propos de la dette que nos propres cul-

ture et civilisation ont a I'egard du monde islamique. C'est on

Le Cons ei l, n O 1- Dhii l-Qa'da 1414/ avril 1994 23

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defaut qui est du, je pense, a la camisole de force historique quenous avons Mrit6e. Le monde islamique medieval, de I' Asie

Centrale jusqu'aux rivages de l'Atlantique, a ete un monde ou

les savants et les hommes de savoir ont fleuri. Mais parce que

nous avons eu tendance a voir I'Islam com me I'ennemi de

I 'Occident, comme une culture, une soCiete et un sys teme de

croyance etrangers, nous avons eu 'tendance 'a ignorer et aeffacer sa grande pertinence pour notre propre histoire. Par

exemple, nous avons s o us -e s tim e l 'I m po rt an c e de 800 ans de

societe et de culture i s la rn iques en Espagne en-tre Ie Vile et Ie

XVe siecles, La contribution de l'Espagne musulmane a la

preservation de l'heritage classique durant Ies Ages de tenebres

et jusqu'a la pose des premieres bases de' la Renaissance a ete

reconnue depuis longtemps. L'Espagne islarnlque a cependant

e1£ beaucoup plus qu'un simple garde-manger ou les connais-

sances hellenistiques auraient ete conse rvees pour e tr e u lt er ie u -

rement consommees par Ie monde occidental moderne en

emergence. L'Espagne musulmane ne fit pas que collecter et

preserver le contenu intellectuel de l'ancienne civilisation

grecque et romaine. EUe interpreta aussi cette Civilisation, lui

donna de nouveaux developpements et apporta elle-meme une

contribution vitale dans tant de champs de l'activite humaine -

en.sci~n~, astronomie, ma th er n at iq u e s , a lg e b re (un mot arabe),

loi, histoire, medecine, pharmacologic, optique, agriculture,

architecture, theologie, musique. Averroes et Avenzoar, comme

leurs homologues Avicenne et Rhazes a I'Est, apporterent al'etude et a la pratique de la medecine des contributions dont

l 'Europe beneficia ensuite pour des siecles,

L'lslam entretint et preserva la: quete du savoir. Selon les

mots de la Tradition, « I'encre du savant est plus sacree que le

sang du martyr. » Cordoue, au Xe s te ele , etai t de loinla cite la

plus civilisee d 'Europe. NOllS avons connaissance de biblio-

theques avec service de pret a I 'epoque a u le Roi Alfred faisait

de terribles bevues avec les arts culinaires dans ce pays. On dit

que les 400.000 volumes de la bibliotheque du souverain de

Cordoue formaient' une collection de livres plus grande que .

toutes les bibliotheques du reste de I'Europe mises ensemble.

Cela avait ete rendu possible parce que le monde musulmanavait recu de la Chine la technique de la fabrication du papier

plus de quatre cents ans avant Ie reste de I'Europe non-musul-

mane. Beaucoup des traits dont 1'Europe moderne s'enorgueil-

lit lui sont venus de I 'Espagne rnusulmane. L a diplomatic, le

libre-echange, les frontieres ouvertes, les techniques de la

recherche academique, de I'anthropologie,l' etiquette, la mode,

la medecine alternative, les hopitaux :. tout cela vint de cette

grande cite des cites. L'lslam medieval fut une religion d'une

tolerance remarquable pour son temps, accordant aux JUllS et

aux Chretiens le droit de pratiquer Ies croyances dont ils

avaient herite et donnant un exemple qui, malheureusement, ne

serait pas suivi avant plusieurs siecles en Occident. Surpre-

nantes sont, Mesdames et Messieurs, la mesureen laquelle

l'Islam a ete une partie de l'Europe pour si longternps, d'abord

2 4

. .

en Espagne, puis d ans le s Balkans. et la.m esu re e n laquelle ila

contribue, de tant de points de vue, a I a ' civilisation que tous,

nous ,regardoos trop s ou v en t, e rr on eme n t, comme entierement

occidentale. L'Islam fait. dans tous le s champs de I'activitt

humaine, partie de notre passe et de notre present n a aide acree r l'Europe modeme. nest une partie de notre propre heri-

tage, non quelque chose a part.

Bien plus, I'Islam peut aujourd'hui nous enseigner one

facon' de comprendre et de vim ruins le m on de dont la dispari-tion, dans lechristianisme, a appauvr i celui-ci. II y a, au creur

de l'Islam, la preservation d'une vue integrate de I'Univers.

L'Islam -: comme le bouddhismeet l'hindouisme -: refuse de

. s ep ar er I'homme et la nature, la religion et la science, l'esprit et

Ia matiere, et a preserve une vue metaphysique et unifiee de

nons-memes et du monde autour de nous. :A.ucentre du chris-

tianisme se trouve encore une vue integrale de la saintete du

monde, et une perception claire du rnandat et de la responsabi-lite qui nous ont ete donnes a propos de notre environnementnature!. Selon les mots de ce merveilleul( poete et compositeur

d'hymnes du dix-septieme siecle, George Herbert:

Un h omm e qui regarde dans du verre,Peui laisser son ail le fix er ;

au, s'il lui piau, passer a travers,

Et, alors, l e c ie l. e sp ionne r

L 'Occident a cependant, graduellement, perdu cette vision

integree du monde avec Copemic, Descartes et l'arrivee de la

revolution s c ie n ti fi qu e . U n e philosophie generate de la nature

ne fait. plus ,partie de nos c royances quotidiennes. Ie ne peux

m'empecher d'avoir Ie sentimentquesi.seulement nous pou-

vions redecouvrir cette approche passee, einbrassant tout, du

monde auteur de nous, afin devoir etcomprendre la significa-

tion plus profonde de c e dernier, nous pourr ions commencer anous departir de la tendance.croissante. en Occident, que nous

avons de vivre a la surface de ce qui nous entoure, nous qui

etudions notre monde afin de le manipuler et de le dominer,

toumant I'harmonie et la beaute en desequilibre e r chaos. C'est

un fait malheureux, je crois, que,de tanl de manieres, le monde

ex t e r i e u r que nous avons c re e d ur an t les quelques dern ie res

centainesd'annees en soit arrive 'arefleter notre propre etat

interieur divise et confus. La civilisation occidentale en est de

plus en plus' venue a acquerir et aexploiter, au mepris de nos

r es po ns ab ilite s e nv ir on ne me ntale s. C e ne pe rc ep tio n c ru ciale de

l'unite et d'UD mandat, ainsi que du caractere essentiellement

sacramentel et spirituel de monde autom' de nODS est certaine-

ment quelque chose d'important que nous pouvons reapprendre

de l'Islam, Je suis presque sur qu~ certains venta.l'Instant

m'accuser, comme ils le font d'habitude, de vivre dans Ie passe

el de refuser. de regarder en face la reaIitt et Ia vie modeme. Au

contraire, Mesdames et Messieurs, ce a quoi j'appelle, c'est uneintelligence: plus large, plus profonde et plus prudente de notre

monde, une.dimension rnetaphysique aussi bien que materielle

,pour nos vies, de maniere a retrouver l'equilibre que nous

avons abandonne et dont l'absence, je crois, s'averera desas-

treuse a long terme. Si les manieres de penser que l'on trouve

en Islam et dans d'autresreligions peuvent nous aider en cette

quete, il ya alors pour nous des choses a apprendre de ce sys-

teme de croyance que, je pense, nous ignorons a nos risques etperils.

Mesdames et Messieurs, nous vivons aujourd'hui dans un

monde un, forge ~ar les communications instantanees, par la

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television, par l'echange des informations a une echelle dont

nos grands-parents n'ont jamais reve. L'economie du monde

fonctionne comme une entite interdependante. Les problemes

de societe, de qualite de la vie et d'environnement sont globaux

dans leurs causes et dans leurs effets, et nul d'entre nous n'a

plus le luxe d'etre capable de leur trouver une solution par lui-

me-me. Les mondes islamique et occidental partagent des

problemes qui nous sont communs a tous: comment nous

adapter au changement dans nos societes, comment aider les

jeunes qui se sentent eloignes de leurs parents ou des valeurs de

leurs societes, comment nous occuper du sida, de la drogue et

de la desintegration de la famille. Evidemment, ces problemes

varient de nature et d'Intensite selon les societes, Les preble-

mes de nos propres centre-villes ne sont pas identiques a ceux

du Caire ou de Damas. Mais la similarite de l'experience

humaine est considerable. Le commerce international des

drogues dures est un exemple ; les dommages que nous

infligeons collectivement a notre environnement en sont un

autre. Nous avons a resoudre ensemble ces menaces contre nos

comrnunautes et contre nos vies. Et simplement se mettre a se

connaitre les uns les autres peut accomplir des miracles. Je me

souviens vivement, par exemple, avoir it y a quelques annees

ernmene un groupe de Musulmans et de non-Musulmans voir

le travail du Centre de Sante Marylebone de Londres, dont je

suis un protecteur. L 'enthousiasme et la determination

commune que l'experience ainsi partagee engendra Iaisaient

immensement chaud au cceu r , Mesdames et Messieurs, d'une

certaine maniere nous avons a apprendre a nous comprendre les

uns les autres, et a eduquer nos enfants - une nouvelle

generation, dont les attitudes et la perspective culturelle

pourraient etre differents des notres - de maniere 11ce qu'ils

comprennent aussi. Nous avons 11montrer de la confiance, du

respect mutuel et de la tolerance si nous voulons trouver un

terrain commun entre nous et eeuvrer ensemble 11trouver des

solutions. L'approche d'entreprise communautaire de mon

propre Trust et le Systeme de Volontaires, couronne debeaucoup de succes, qu'il a gere pendant quelques annees

montrent comb ien de choses peuvent etre achevees par un

effort commun qui va au-dela des classes, des cultures et des

religions. Les mondes islamique et occidental ne peuvent plus

se permettre de rester a I'ecart d'un effort commun pour

resoudre leurs problemes communs. Nous ne pouvons plus

nous permettre de revivre les confrontations territoriales et

politiques du passe. Nous avons a partager des experiences, a

nous expliquer les uns avec les autres, a comprendre et 11

tolerer, et a batir a partir de ces principes positifs que nos deux

cultures ont en commun. Cet echange doit se faire dans les

deux sens. Chacun de nous a besoin de comprendre l'impor-

tance de la conciliation, de la reflexion - tadabbur - pour que

nous ouvrions nos esprits et deverrouillions nos cceurs les uns

vis-a-vis des autres. Je suis tout a fait convaincu que les

mondes islamique et occidental ont beaucoup 11apprendre run

de I'autre. Juste com me l'ingenieur petrolier dans le Golfe peut

etre europeen.Ie chirurgien specialiste des transplantations car-

diaques en Grande-Bretagne peut etre egyptien.

Si ce besoin de tolerance et d'echange est vrai internationa-

lement, ilexiste aussi, et avec une force speciale, 11l'interieur

meme de la Grande-Bretagne. La Grande-Bretagne est une

societe multiraciale et multiculturelle. J'ai deja mentionne la

dimension de nos propres communautes musulmanes, qui

vivent partout en Grande-Bretagne, a la fois dans de grandes

villes comme Bradford et dans de minuscules communautes, en

des endroits aussi recules que Stomaway, dans l'Ouest de

l'Ecosse, Ces gens, Mesdames et Messieurs, sont un atout pour

la Grande-Bretagne. Us contribuent a toutes les parties de notre

economie -I'industrie, les services publics, les professions

liberates et Ie secteur prive, Nous en trouvons comme profes-

seurs, comme docteurs, comme ingenieurs et comme scienti-

fiques. lis contribuent a notre bien-etre economique en tant que

pays et ajoutent a la richesse culturelle de notre nation. Bien

entendu, la tolerance et la comprehension doivent exister dans

les deux sens. Pour ceux d'entre nous qui ne sont pas musul-

mans, cela peut signifier avoir du respect pour la pratique quo-

tidienne de la foi musulmane et passablement se soucier d'evi-

ter des actions vraisemblablement a meme de causer de pro-

fondes offenses. Pour les Musulmans dans notre societe, il est

besoin de respecter I'histoire, la culture et Ie mode de vie de

notre pays, et de mettre leur liberte fondamentale d'etre eux-

memes en equilibre avec une appreciation de l'importance

d'une integration dans notre societe. La ou ily a des manque-

ments a la comprehension et 11la tolerance, nous avons besoin,

sur notre propre pas de porte, d'une plus grande reconciliation

entre nos propres citoyens. J'espere que nous apprendrons tous

a montrer cela alors que la comprehension entre ces commu-

nautes grandira. Je ne puis qu'admirer, et applaudir, ces

hommes et ces femmes de si nombreuses confessions qui tra-

vaillent sans relache a Londres, dans la Galles du Sud, le

Midlands et ailleurs, pour promouvoir de bonnes relations

communautaires. Le Centre pour I'Etude de l'lslam et les Rela-

tions Islarno-Chretiennes 11Birmingham est un exemple de

reussite particulierement remarquable. Nous devrions etre

reconnaissants, je crois, a I'egard du devouement exemplaire de

tous ceux qui se sont consacres a la cause de la promotion de la

comprehension.

Mesdames et Messieurs, si, durant la derniere demi-heure,

vos yeux se sont promenes sur la merveilleuse allegoric de la

Verite descendant sur les arts et les sciences, au plafond de Sir

Robert Streeter au dessus de vous, je suis sUr que vous aurez

remarque 1Ignorance violemment bannie de la scene, juste la,

en face de I'orgue. Je ressens une certaine sympathie pour

l'lgnorance, et j'espere pouvoir etre autorise a quitter cet am-

phitheatre dans des conditions quelque peu meilleures. Avant

de m'en aller, je ne pourrais insister suffisamment fort sur

I'importance des sujets que j'ai essaye si imparfaitement

d'aborder. Ces deux mondes, I' islamique et I'occidental, sont

d'une certaine rnaniere a un carrefour dans leurs relations.

Nous ne devons pas les laisser rester chacun de leur cote. Je

n'accepte pas la these disant qu'iIs sont sur le point d'entrer en

collision dans une nouvelle ere d'antagonisme. Je suis tout afait convaincu que nos deux mondes ont beaucoup a s'offrir

I'un a I'autre. Nous avons beaucoup a faire ensemble. Je suis

ravi que Ie dialogue ait commence, a la fois en Grande-

Bretagne et ailleurs. Mai s nous allons avoir besoin de travailler

plus dur pour nous comprendre I'un I'autre, pour drainer tout

poison se trouvant entre nous et abattre le spectre de la suspi-

cion et de la peur. Plus loin nous pourrons cheminer sur cette

route, meilleur sera Ie monde que nous creerons pour nos

enfants et pour les generations futures.

... 'I~OtC>-'-

Le Cons ei l, n" 1- Dbu l-Qa'da 1414/ avril 1994 25

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.L·U M I ERE S

DE LA RELIGION

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~~~'~.~~,Le Conseil, n° 1- Dhu l-Qa'da 14141 avril 1994 29

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ISLAM ILAHi BIR DAVADIR

Esselamu aleykiim, degerli Le Conseil (L 0

Konsey okunur) okuyuculan.

Hamdolsun Rabbimize, Bizler Miisliimamz,

elhamdiilillah! Ancak §unu hepimiz bilmeye mec-

buruz : Musliimanhk bos bir sozden ibaret degildir,

« Ben Miisltlmamm » demekle Miisliimanhk olmaz.

Islam, ilahi bir davadir, bir idealdir, bir eylemdir, birhayat tarzidir. Islam'r yanhs anhyanlar veya kendi-

lerine din eksik tamnlanlar, Mtislumanhgi abdest

almak, namaz kilmak ve oruc tutmaktan ibaret zan-

nediyorlar. Boyle zannettikleri icin Islam'i hayat-

lanna tatbik edenlere « BenMuslumamrn » diyenler

bile gavurlar gibi dusman oluyorlar.

Insanlan cirkin bir yanhshktan kuitarmak icin bir

hayat tarzi olan Islam'm hedeflerine, hususiyetIerine

ve vasitalanna kisaca bu yazimda deginmege ~all§a-

cagim. Boylece Mtisliimanlar olarak karanhk hie bir

§eyimizin olrnadigi anlasilsm. Biz .Nfir'un temsilci-siyiz. Karanliklann dtismaruyiz. Gayemiz herkesin

aydmlanrnasidir.

Miisliimanlar olarak davamizm en onemli husu-

siyetleri sunlardrr : "

1. Davarruz Islam'dir. Islam ilahi bir davadir.

Gayemiz ve hedefimiz biitiin insanlann Rabb'ini

bilmesi, tammasi ve O'na yaklasmasidir,

Zira insanlar, bu irtibattan iistiln bir maneviyat

kazamrlar. Bu maneviyat vasitasiyla kor materya-

lizmin inkarcihgindan kurtularak faziletli insanliginyuceligine ve guzelligine kavusmus olurlar.

Insanlar bu manevi irtiban unutmuslar ; Allah' da

onlara kendilerini unutturmustur. Yiice. Rabb'imiz

emrediyor: «Ey insanlar!. .. Sizi ve sizden on-

cekileri yaratan Rabb'inize ibadet edin ki, takva

sahibi olasirnz 1 ! »

Hakikaten diinya ve ahiret rahathgmin ilk anah-

tan, Allah'i bilmektir. Bu olmadan hicbir islah hare-

keti basanh olrmyacakur.

2. Davarmz Islam'dir. Islam bans dinidir. Da-

varmz biltiln insanliga tevcih edilmistir. Islam butuninsanlan kardes sayar. Cunku insanlann ash bir,

soyu birdir. Insanlar birbirlerinden sadece takva ve

insanlara yapnklan iyiliklerle tistiinolabilirler.

Cenab-l Hakk soyle buyuruyor : « Ey insanlar 1 Sizi

bir tek candan yaratan, ondan da esini yaratan ve bu

ikisinden bircok erkek ve kadm ttireten Rabb'inizden

korkun. Yine kendisi namma birbirinizden istekte

bulundugunuz Allah'tan korkun. Sizleri mtirakebe

edicidir-. »

1 Bak~ra Suresi, 21.2 Nisa Suresi, I.

30

Biz Miisliimanlar IRK~I taassuba karsiyiz. Renk

ve Irk aymmi yapan gorusleri tasvip etmiyoruz. Biz

insanlan aralarmda merhametIi ve adaletli olmaya,

bansa ve kardeslige davet ediyoruz.

Kapitalist ve materyalist ideoloji sahipleri, insan-

Ian simflara aymmslardir. Insanlart derilerinin ren-

ginden dolayi hakir gormuslerdir,

~uphesiz ki, bu taksim, insafsiz, asilsiz ve sakat

bir taksimdir. Cunku insanlann muhit, cemiyet ve

kliltiirleri, her ne kadar ayn olsa da biitiin insanlar

aymkam tasimakta, aym toprakta yasamakta ve aym

tabiata haizdirler.

Evet. Insanlar, yetistirildikleri takdirde, bulun-

duklan dereceden daha iist dereceye kolayhkla gece-

bilirler. Muhitinin ve cemiyetinin kapasitesi dahi-

linde lslfth edilemiyen, yetistirilemeyen hicbir insan

yoktur. Diger taraftan, bu §a§km batunn yakici,

yikicilar gurubundan saydigi dogu, medeniyetlerin

besigi ve ilahi dinlerin merkezidir. Garphlara me-

deniyeti ogreten §arkhlardu. Bunu sadece inkarcilar

ve gururlu kimseler inkar edebilirler.

Bu ~e§it banl dusunceler, bir takim insanlann

yersiz gururlanndan ve asin hislerinden dogmak-

tadir, Bu ge§it sapik fikirler, hicbir zaman kalkinma-

mn esasim teskil edemez. Medeniyete temelolamaz.

Insanlar icinde digerkardeslerine karst bu suuru

tasiyan, kibirli kimseler bulundukca ne huzur, ne de

emniyet saglanabilecektir. Ne de bans,

Insanlar kardeslik _bayragi altmda birlesip, bu

bayragi dalgalandirmadikca, golgesinde golgelenme-dikce, huzur ve sllkun gerceklesmiyecektir. Islam

Dini 'nden baska hi~bir nizam, bu hakiki kardesligi

tahakkuk ettiremez. Bu gercek Kur'fin-i Kerim'de

soyle bildiriliyor : « Ey insanlar ! Biz sizi bir erkek

ve bir kadindan yaratnk. Birbirinizle tamsasimz diye

sizi milletler ve kabileler halinde yarattik. ~iiphesiz

ki, Allah katmda en ustununuz O'ndan en cok kor-

kanlardir 3. » Onderimiz Hz. Muhammed (S.A.V)

soyle buyuruyor: « Irkcilik davasi giiden bizden

degildir, Irkcihk ugrunda Olenbizden degildir 4. »

Evet Bizler hayanmizm hesabim Allah' averecegimize inarnyoruz, ~iinkii Milslilmamz. Bunun

"iyindirki, Miislilmanlarm davasi ilahi ve insani bir

davadir. Bizler de bu davanin birer erleriyiz, elham-

diilillah ! Ancak, hepimiz davamiza laYlk· olmak

zorundayiz,

Ali KQC, membr e d u C on se il S up er ie ur

3 Hucurat suresi, 13.4 Sunen-i Ebu Davud, 4/332.

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S E R 'v ICE S DEL A

COMMUNAUTE

LE COMITE TECHNIQUE

DE L'ENSEIGNEMENT ISLAMIQUE

L'enseignement a toujours represente un enjeumajeur dans l'histoire des hommes. De sa qualite et

de la filiere choisie par les parents depend le futur

paysage politique et social de la societe. C'est dire

son importance nevralgique, comme nous le rappel-

lent regulierement differentes querelles, tant en

Belgique que chez nos voisins immediats, ainsi que

les difficiles negociations qui, par le passe, ont mene

au fragile equilibre, sans cesse menace, du Pacte

Scolaire.

Depuis 1974 et la revision de I' article 17 de la

Constitution, le droit de recevoir un cours philoso-

phique inspire de leur religion est reconnu aux en-

fants musulmans comme ill' etai; deja aux enfants de

diverses autres confessions. Sans parler des pro-

blemes evoques plus haut, une question importante

est venue se greffer au dossier de I' enseignement de

la religion islamique : le probleme de I'organisation

de l'Islam en Belgique et l'absence, jusqu'au-

jourd'hui, d'un organe chef de culte pouvant se

charger du dossier de I'enseignement.

L'importance meme de ce dossier dont dependent

aujourd 'hui plus de 600 enseignants et des milliers

d'enfants obliges de suivre un cours de nature philo-

sophique pour pouvoir recevoir un certificat d' etudes

valable a, cependant, toujours pousse les autorites

belges a lui reconnaitre un caractere d'urgence. C'est

ce qui les a menees a en confier temporairement la

gestion - dans les faits la designation des en-

seignants - successivement au Centre Culturel et

Islamique de Belgique (1978-1990), puis a un

Conseil Provisoire des Sages (1990-1992). Ces deux

« interims» permettaient d'assurer la continuite del'enseignement mais ne resolvaient aucun probleme

de fond, dans certains cas meme en creaient de nou-

veaux.

Dans leur souci de trouver une solution definitive,

a savoir la reconnaissance de I'organe chef du culte

islamique tant attendu par la communaute, les autori-

tes ont decide durant l'hiver 1992 d'entamer un

troisieme « interim» mais cette fois avec plus de

realisme, La demarche etait en effet neuve puisque,

pour la premiere fois, elle fut menee en concertation

et avec I'adhesion de la communaute musulmane.Elle inscrivait par ailleurs dans ses objectifs des ne-

gociations devant aboutir a une solution glob ale et

definitive du dossier de la representation officielle

de l'Islam en Belgique.

Le comite technique actuel, qui est soutenu parune commission d'experts-pedagogues et de theolo-

giens, a ete nomme en novembre 1992 par le Mi-

nistre de la Justice Mr. Melchior Wathelet, suite a

une large concertation entre le Commissariat Royal a

la Politique des Immigres et une Constituante issue

de la communaute, La mission de ce comite, telle

que definie par le Ministre, etait de reconduire les

enseignants en fonction, de completer leur horaire et

de proceder a la designation de nouveaux en-

seignants. Cette mission aurait normalement dfi

prendre fin en juin 1993. Elle fut cependantrenouvelee pour une annee scolaire, ou jusqu' a ce

qu'une solution definitive soit trouvee,

La tache prioritaire du nouveau Comite technique

fut de designer de nouveaux enseignants, afin de re-

pondre aux demandes des differents etablissements

scolaires dans les trois regions du pays. En concerta-

tion avec la commission des experts, des conditions

furent etablies pour permettre aux candidats de par-

ticiper a des concours de recrutement dans les dis-

ciplines de la pedagogic et de la theologie musul-

mane. En fonction des demandes des etablissements,

une session fut organisee pour la partie francophone

du pays et trois pour la region flamande. Le Comite

technique peut assurer que seuls des criteres de

competence - pedagogique, theologique, linguis-

tique - et d'integrite fonderent ses decisions.

Apres avoir ainsi repondu a I'urgence, le Comite

technique aborda des questions de fond. Dans son

souci d'entamer un dialogue avec les differents ac-

teurs concernes par Ie dossier et d'evaluer la situa-

tion, Ie Comite technique rencontra les responsables

des deux ministeres de I 'Education et les associa-

tions d'enseignants, ainsi que certains representants

de parents. Ensuite, pour assurer une meilleure effi-

cacite de sa gestion, ildemanda la collaboration de

tous les enseignants pour constituer un dossier aussi

complet que possible sur leur situation. Plus de

nonante pour-cents des enseignants repondirent de

maniere positive.

Une meilleure connaissance du dossier de chaque

enseignant permit alors au Comite technique de

jouer un role important vis-a-vis des etablissements,des ministeres, des enseignants et des parents. En se

Le Conseil, n" 1- Dhul-Qa'da 1414/ avril 1994 31

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mettant a l'ecoute de chacun d'entre eux, le Comite

technique a joue un role de moderateur et, dans les

limites de son mandat, a pu resoudre divers litiges.

Independamment de leur mission primordiale, les

membres du Comite technique ont voulu se sentir

plus proches des enseignants. Ainsi Ies nouveaux en-

seignants sont-ils accompagnes dans leurs premiers

pas grace a une conference pedagogique organisee

dans les deux langues nationales. Depuis peu, pos-

sibilite est par ailleurs offerte aux enseignants de

perfectionner leurs connaissances theologiques de

base lors de seances de formation assurees par les

imams de la commission des experts. Un soutien est

aussi prodigue aux enseignants dans le domaine

bibliographique. Bientot, si Dieu Ie veut, Ie Comite

technique mettra a Ia disposition de I' ensemble des

enseignants de religion islamique une bibliotheque

elementaire, une videotheque et divers autres outils

pedagogiques, tels que des diapositives, sur des

themes relatifs a . I'Isiam.Toutes ces initiatives, ainsi que d'autres demar-

ches, ont permis de creer un meilleur climat autour

du dossier de l'enseignement islamique et de travail-

ler en synergie avec les differentes parties concer-

nees. Ceci ne doit cependant pas masquer la realite :

le fond du dossier et les limites de notre action.

Car il faut bien parler de limites. Par ses initia-

tives, Ie Cornite technique a pu alIer au-dela de sa

simple mission de designation, mais en restant tou-

jours dans le cadre de celle-ci, en fait sans disposerd'un pouvoir reel sur le dossier. Si bien que des

questions majeures restent actuellement ouvertes,

telIes que Ie statut des enseignants. Certains de ceux-

ci enseignent depuis plus de quinze ans dans une

situation precaire, sans nomination, sans droit au

bareme officiel, sans securite en ce qui concerne leur

pension, a . la merci d'une decision arbitraire de tout

pouvoir organisateur ... D'un autre cote, la qualite de

l'enseignement patit du fait qu'il n'y a toujours au-

cun titre requis pour acceder a . la fonction, qu'au-

cune inspection n'est organisee, qu'aucun pro-gramme de cours n'existe ni n'est exige. Cette situa-

tion instable pose souvent des entraves a . la gestionquotidienne du Comite technique car ilne dispose

pas de I'autorite necessaire pour prendre position

vis-a-vis, par exemple, de plaintes de parents et d'e-

leves quant au contenu des cours, de revendications

des enseignants, dinjonctions injustifiees des eta-

blissements scolaires ... Tous ces problemes, nous

dit-on, seront resolus avec la designation d'un

organe chef de cuIte.

Comment pouvons-nous envisager l'avenir?Deux voies paralleles sont necessaires, Premiere-

32

ment, profiter de l'ambiance sereine et fraternelle

qui regne au sein de la communaute pour avancer

dans Ie dialogue et la negociation avec les autorites,

de maniere a aboutir a une solution globale et defini-tive de la question de la representation officielle des

Musulmans de Belgique. L'experience du Cornite

technique actuel a demontre que ce type de concer-

tation, quand elle est engagee avec serieux et res-

pect. mene a des resultats tres positifs. Deuxieme-ment, i1 faut continuer a reuvrer dans une construc-tion positive et commencer par Ie dossier de I'en-

seignement. Comme toutes les autres matieres en-

seignees, I' enseignement de la religion islamique

merite une qualite egale, et meme superieure, a la-quelIe tous les Musulmans aspirent. Depuis plusieurs

annees, les autorites ont reussi a trouver un palliatif al'acte le plus important, celui de la responsabilite de

la designation des enseignants. Cette responsabilite,

nous l'assumons devant Dieu, devant les differentes

autorites et devant les parents. En attendant lareconnaissance d'un organe chef de cuIte, nous de-

mandons des lors au Ministre competent de reflechir

sur les autres questions - statut, inspection, pro-

gramme ... ElIes ne sont en effet que subsidiaires par

rapport a I'acte majeur et tres consequent consistanta . confier une education philosophique ou morale ades professeurs demunis. Trouver une solution aces

questions permettra d'apporter une veritable cohe-

rence a ce dossier. Un elargissement des compe-

tences du Comite technique semblerait des lors

necessaire et devrait s'inscrire, si possible, dans Iecadre des negociations actuelles avec les autorites,

avec ou sans les membres de l'actuel Comite tech-

nique. Seules les competences comptent en effet, pas

les personnes.

Les membres du Comite technique actuel ne sont

pas tous des experts de I' enseignement, ni les

meilleurs. De grandes potentialites existent en effet

dans Ia communaute. La seule motivation de ces

membres est de reussir la mission temporaire qui

leur a ete confiee en restant a I'ecoute des remarqueset suggestions de tout un chacun. Ils vous remercient

pour votre collaboration et pour votre soutien. Que

Dieu guide nos pas et agree tous ceux qui oeuvrent

dans Sa Voie.

Wa s-saldmu 'alaykum l

Mohammed BOULIF,membre du Comite technique

Adresse du Cornite technique: 15-17, rue

Belliard, 1040 Bruxelles. 'D' / Fax (02) 513 27 79.

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B 0 UTi 0 UE SOC I 0 -

JU-RIDIQUE

Nombreux sont les Musulmans vivant en Belgique qui rencontrent des difficultes dans leurs demarches

administratives. Le Conseil se propose, dans cette boutique socio-juridique, de leur apporter les lumieres

d'un specialiste.

COMMENT ACQUERIR

LANATIONALITE BELGE ?

Pour acquerir la nationalite beige, I'etranger dont

aucun des parents n' est beige a fondamentalement Ie

choix entre quatre possibilites :

A) La declaration de nationalite (article 12bis du

Code de la nationalite)

Cette hypothese requiert trois conditions : 10Etre

ne . en Belgique; _ 2 0 Avoir toujours eu sa residence

principale en Belgique; 30 Etre age de 18 ans etavoir moins de 30 ans. .

L~ declaration se fait aupres de I'officier de l'Etat

civil de la commune ou l'etranger est inscrit, qui la

transmetau procureur du Roi.

La declaration se fait en remplissant un simple

formulaire et en remettant une serie de documents

dont I' administration communale fournit la liste.

Une fois' la declaration faite, deux possibilites

s'ouvrent: soit Ie procureur du Roi ne s'y oppose

pas et la nationalite beige est acquise dans les 2 mois

de la declaration, soit ils 'y oppose en raison de faits

personnels graves (condamnation penale, informa-

tion repressive, etc.).

Dans ce demier cas, la declaration sera soumise

au tribunal de premiere instance, qui appreciera Ie

bien-fonde de I'opposition du procureur du Roi.

Si, apres avoir entendu I'etranger, Ie tribunal de

premiere instance suit I'avis du procureur du Roi et

refuse d'accorder Ia nationalite, appel peut etre inter-

jete, dans les 15 jours de la notification du jugement,

par requete adressee ala Cour d'appel. -. La Cour d'appel statue apres avoir entendu

l'etrangerainsi que I'avis du procureur general.

R e . m w . q u e .s : lODes lors que Ie procureur du Rois'oppose a I'acquisition de Ia nationalite, ilest utile

de consulter un avocat. 20 Le fait d'avoir essuye un

refus n'interdit nullement de faire, par la suite, une

nouvelle declaration.

BtL'option de nationalite (articles 13,14 et 15

du Code de la nationalite)

Cette possibilite requiert quatre conditions:

10

Soit ~tre ne en Belgique, soit y avoir eu, pendantun an au moins avant I' age de 6 ans, sa residence

principale ; 20 Etre age de 18 ans et avoir moins de

30 ans ; "30Avoir eu sa residence principale en

Belgique depuis l'age de 14 ans [usqu'a l'age de 18

ans ou pendant 9 ans au moins; 40 Avoir eu sa

residence principale en Belgique durant les 12 mois

qui precedent I'option.

L'option se fait aupres de I'officier de I'Etat civil

de la commune ou I' etranger est inscrit, qui la

transmet au procureur du Roi.

L' option s' effectue en remplissant un simple for-

mulaire et en_remettant une serie de documents dont

l'administration communale fournit la liste.

C'est Ie tribunal de premiere instance qui se pro-

nonce sur I'option apres avoir entendu l'etranger

ainsi que Ie procureur du Roi.

Le tribunal de premiere instance peut refuser

d'accordet la nationalite en cas de faits personnels

graves (condamnation penale, information repres-

sive, etc.) ou d'integration insuffisante (ignorance de

la langue nationale francaise ou neerlandaise, etc.).En cas de"refus du tribunal de premiere instance,

appel peut etre interjete, dans les 15 jours de la noti-

fication du jugement, par requete adressee a la Cour

d'appel.

La Cour d'appel statue apres avoir entendu

I' etranger ainsi que I' avis du procureur general.

R tm a t q " t s : lODes Iors que Ie procureur du Rois'oppose a I'acquisition de la nationalite, ilest utile

de consulter un avocat. 20Le fait d'avoir essuye un

refus n'interdit pas de faire, par la suite, une nou-

velle option. 30L'etranger qui remplit les conditionspour acquerir la nationalite par option est admis de

plein droit a sejoumer en Belgique (article 10, 20 de

la loi du 15 decembre 1980).

C) L e maria ge avec une personne beige (article

16 du Code de la nationalite)

Cette possibilite requiert 3 conditions: 10Etre

marie avec une personne beige; 20 Avoir eu soit

trois ans de vie commune en Belgique, soit seule-

ment six moisde vie commune si l'etranger qui de-

mande la nationalite possede une carte d'Identite

L e C on seU , n O 1- Dbu l-Qa'da 14141 avril 1994 3J

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d'un an renouvelee ou de cinq ans depuis a~ moins

trois ans; 3° La vie commune doit durer jUsqu'au

moment ou Ie tribunal accorde la nationalite,

C'est Ie tribunal de premiere instance qui se pro-

nonce apres avoir entendu l' etranger ainsi que Ie

procureur du Roi.

Le tribunal de premiere instance peut refuser

d'accorder la nationalite en cas de faits personnels

graves (condamnation penale, information repres-sive, etc.) ou d'integration insuffisante (ignorance de

la langue nationale francaise ou neerlandaise, etc.).

En cas de refus du tribunal de premiere instance,

appel peut etre interjete, dans les 15 jours de la noti-

fication du jugement, par requete adressee ala Cour

d'appel.

La Cour d'appel statue apres avoir entendu

l'etranger ainsi que l'~vis du procureur general.

R em arques : 1° Des lors que Ie procureur du Roi

s'oppose a l'acquisition de la nationalite, ilest utilede consulter un avocat. 2° Le fait d'avoir essuye un

refus n'interdit pas de faire, par la suite, une nou-

velle declaration.

D) La naturalisation (articles 18,19,20 et 21 du

Code de la nationalite).

La naturalisation requiert deux conditions:

SECOURS ISLAMIQUE / BELGIUM

Le Secours Islamique est une organisation huma- 'nitaire internationale qui vise aussi a contribuer au

developpernent des nations les plus pauvres dans Ie

monde.

Le Secours Islamique a cree une Caisse de Zakiu

pour collecter Iaumone (zakat) et la distribuer auxnecessiteux et a ceux qui y ont droit partout dans Iemonde. Depuis 1989, grace a Dieu et au soutien de

Ses serviteurs, le Secours Islamique a ainsi pu

distribuer plus de 15.000.000 FB.

Qu'est ce que I'aumene (zaluU) ? C'est le troisieme des

cinq piliers de l'Islam, obligatoire chaque annee pour tout

Musulman et Musulmane possedant, pendant une annee ou

plus, la quantite de biens (nisab) qui, selon la Loi (shari'a),

rend redevable de cette aumone purificatoire.

Cette quantite de biens (nisab) est fixee a 85 grammesd'or, ou a 595 grammes d'argent, ou a leur equivalent en ,

argent liquide soit, selon la valeur de l'or en nov. 1993,35.000 '

FB.

La valeur de l'aumone est de 2,5 % de la somme possedee

soit par exemple, pour 60.000 FB, 1500 FB.

4, rue Gillon, 1030 Bruxelles, 1r (02) 219 81 84

No. de compte 000-0001221-57

34

1° Etre age de 18 ans; 2° Avoir fixe sa residence

principale en Belgique depuis 5 ans au moins (3 ans

pour les refugies politiques reconnus).

Cette procedure suppose le depot d'un dossier au

Parquet, service naturalisation, de I'arrondissement

judiciaire ou I'etranger reside. La demande n'est

recevable que si y est jointe la quittance delivree par

Ie receveur de l'enregistrement etablissant le paie-

ment du droit d'enregistrement applicable (6000 Fb).Le dossier est ensuite transmis au Parquet gene-

ral, puis au Ministere de la Justice, puis a la

Chambre, enfin au Senat.

. Apres voir ete vote par la Chambre et Ie Senat,

l' acte de naturalisation est sanctionne par le Roi,

puis pub lie au Moniteur beIge. IIproduit ses effets a

compter du jour de cette publication.

Cette procedure est particulierement lente (plus

de trois ans en moyenne) et ne permet pratiquement

aucun controle, puisque le dossier ne sera jamaisvisible par celui qui a demande la naturalisation.

Remarque : Le simple fait d'introduire une de-

mande de naturalisation n' accorde pas un droit a

sejourner en Belgique.

Philippe LARDINOIS,

a vo ca ! a u Barr ea u de Bruxelles

ECOLE ISLAMIQUE AL-GHAZALI

L'Ecole al-Ghazali fondee en septembre 1989 estla premiere ecole primaire musulmane de Belgique.

Depuis sa creation, elle n' a cesse de se developper

et accueille cette annee 235 eleves.

Reconnue et subventionnee par les autorites

belges au meme titre que les ecoles catholiques ou

juives, I 'Ecole al-Ghazali ne peut, contrairement a

ces dernieres, recevoir l'appui financier d'une

institution religieuse, vu l'absence d'un organe chef

de culte musulman reconnu par IEtat. Elle ne peut

compter que sur les croyants de sa communaute,

Aujourd'hui, la creation d'une ecole deniveau secondaire est devenue une neces-site pour permettre aux eleves arrivant itla fin du primaire de parachever leurformation.II est du devoir de chaque Musulman et de

chaque Musulmane de Belgique de participergenereusement a la realisation de ce noble projet

educatif et pedagogique,

14, Pare du Cinquantenaire, 1040 Bruxelles

No. de compte 310-1055295-21

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REV U'E DE PRESSE

LA NOUVELLE CONSTITUTION

Le Soir, 3 fevrier 1994: La Constitution beigeremise en forme

.,. La procedure de reecriture de la C onstitution a ere

lancee a l'issue des votes de la reforme, en mai 1993 ...

Consequence: la Cons titu tion q ui c om pta it 140 articles en

compte aujourd hut 198 ...

ART I C LE 10: 11 n'y a dans l'Etat aucune distinction

d'ordres.

Les Belges sont egaux devant la loi. ..

ART I C LE 11 : La jouissance des droits et libertes reconnus

au x Belges doit etre assuree sans discrimination. A cette fm , la

loi et Ie decret garantissent notamment les droits et Iibertes des

minorites ideologiques et philosophiques.

AR T IC L E 1 9: La liberte des cultes, celIe de leur exercice

public, ainsi que la liberte de manifester ses opinions en toute

matiere, sont garanties, sauf la repression des delits commis itI 'occasion de l'usage de ces libertes,

ART I C LE 20 : Nul ne peut etre contraint de concourir d'une

maniere quelconque aux actes et au x ceremonies d'un culte, ni

d' en observer les jours de repos.

ART I C LE 21: L'E.tat n'a le droit d'intervenir ni dans la

nomination ni dans l'installation des ministres d'un culte

quelconque, ni de defendre it ceux-ci de correspondre avec

leurs super ieu rs , et de publier leurs actes, sauf, en ce demier

cas, la responsabilite ordinaire en matiere de presse et de

publication ...

AR T IC L E 2 4: § 1er - L'enseignement est libre; toute

mesure preventive est interdite ; la repression des delits n'est

reglee que par la loi ou le decret,

La communau te assure le libre choix des parents.La communaute organise un enseignement qui est neutre.

La neutralite implique notamment le respect des conceptions

philosophiques, ideologiques ou religieuses des parents et des

c leves .

Les eccles organisees par les pouvoirs publics offrent,

jusqu'a la fin de l'obligation scolaire, Ie choix entre l'en-

seignement d'une des religions reconnues et celui de la morale

non confessionnelle.

§ 3 - Chacun a droit it l'enseignement dans le respect des

libertes et droits fondamentaux. L'acces it l 'enseignement est

gratuit jusqu'a la fin de l'obligation scolaire.

Tous les e leves soumis a l'obligation scolaire ont droit, itcharge de la communaute, it une education morale ou

religieuse.

ART I C LE 25 : La presse est libre; la censure ne pourra

jamais etre etablie ...

A RT IC LE 191 : Tout e t ranger qui se trouve sur le territoire

de la Belgique jouit de la protection accordee aux personnes et

aux biens, sauf les exceptions etablies par la loi. '

LE RAMADAN 1414/1994

La Lanteme, 10mars 1994: Un ramadan sansincident a Molenbeek

A lors que le ram adan de I' annee derniere avait ete m arquepar des desordres publics, la polic e, en concertation a ve c to ut

ce que M olenbeek com pte com me assistants sociaux , a pris le

ta ure au p ar le s c orn es . Le b ou rgme stre , P hilip pe M ou re au x, a

diffuse une lettre publique en francais, en arabe et en

neerlandais enjoignant les musulmans a surveiller leurs

en/ants, Ii re sp ec te r le rythme scolaire et Ii se conduire en

automobil istes respectueux du c ode d e la route.

Au bas de la lettre qui a ete affichee notamment dans les

commerces du bas de Molenbeek figure une mention de la

main du bourgmestre: «Un b on r amad an II.Ce souhait a fait

chaud au cceur des croyants qui, peut-etre, se sont comportes

avec un peu plus de civisme. Joban Be rckmans , commissaire

adjoint, a veille it retablir progressivement une presence

policiere avant Ie debut du ramadan au parvis Saint-Jean

Baptiste.

«L' annee passee, nous avions fait I' erreur de mettre des

p olic ie rs a u pa rv is ju ste Ie le r jo ur du ramadan, rappelle Johan

Berckmans. Alors q u'il s ' agissait de regler la circulation, cela

avait ere mal inter p rete par la population. U ne bagarre

genera le s ' eta it soldee pa r p lus ieurs i ncapaci te s de t ravai l chez

les policiers. Ce li e ann ie , n ou s avo ns au tan t de policiers, maisils ont pris place 2 sem aines avant le ramadan, pour que les

jeunes s' habituent. »

Le tract diffuse a un bon millier d'exemplaires rappelait aux

parents que les ecoles ne fermaient pas it l'occasion du

ramadan, contrairement it ce que croient parfois des parents

abuses par leurs rejetons. T o us les lundis, Johan Berckmans a

participe it un debar sur radio AI Manor, et a dialogue avec les

auditeurs par telephone.

Le commissaire-adjoint reconnait que le 'froid et la periodehivemale ont contribue it c alm er le jeu. «A minuit, il n 'y a plus

personne e n ru e. » Johan Berckmans souligne que l'insecurite

du parvis est provoquee par un noyau dur de 10 voyous, r e je t es

it la fois par les Belges et les Marocains. «Nou s conna is so ns

bien ces jeunes, avec qui il est difficile de parler. Les

in te rv en tio ns d es g en da rm es e ne rv em le s je un es q ui n'o nt rie n

Iise r eprocher . 11 es t arrive q u'u ne b rig ad e ABT d eb arq ue e n

Golf, prenne tou t Ie monde e n p ho to et repone en trom be. E n

multipliant les contacts avec I' etat-m aior de la gendarmerie,

nous e ss ay ons d etablir une me il leure co ll abora ti on pour evuer

le s controles d'identite inutiles. » Ajndre] V[an]D[e] P[erre]

Photo: Le parvis Saint-Jean Baptiste, centre nevralgique du quartier

musulman, est reste calme cette annee,

LA JOURNEE D'ETUDE DU 26 MARS

La Libre Belgique, 25 mars 1994: Reconnais-sance de l'Islam, an vingt

UNE coNFllirnNCE ORGANIsllli A . ANVERS SB VElIT UN APPEL AU

D IA L OG U E E N T RE xuroa rras BT M IN o R I "f fi .

Voici bientot vingt ans, le 19 juillet 1994, etait promulguee

la loi portant reconnaissance des administrations chargees de la

gestion du temporel du culte islamique. A quelques mois de cet

anniversaire,la Federation islamique de Belgique, en collabora-

tion avec le Forum islamique de dialogue, organise ceosamedi

une conference it Anvers (1), qui se veut un appel au dialogueentre les representants de la commnnaute islamique et les auto-

rites.

Appel au dialogue, en effet, car si le cadre formel de lareconnaissance de 1'Islam a bien ete pose, nombreux sont

Le Consei l; n° 1 - Dblll-Qa'da 1414/ avril 1994 3S

5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com

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encore les problemes qui empechent sa mise en application.

SUBSIDES AUX CULTES

Ainsi, rappelle la Federation, qui regroupe une quarantaine

d'associations et compte plus de 5.000 sympathisants, si les

autorites ten tent bien de donner quelque impulsion it lapolitique d'integration, il est des droits Iegitimes des migrants

qui ne trouvent pour l'heure guere d'echo dans la reatire. Et deciter les subsides aux cultes reconnus, dont l'Islam ne beneficie

qu'a titre on ne peut plus symbolique. Le budget annuel alloue

par l'Etat atteint 10 francs pour les musulmans alors qu'il estde l'ordre de 1.200 francs pour chaque catholique. Un

probleme d'autant plus sensible que l'Islam est la secondereligion du pays, avec plus de 300.000 fideles, et que l'on

compte en Belgique 240 mosquees et 600 professeurs de

religion islamique, dont Ie statue reste au demeurant mal defini,

La raison principale de ce phenomene reside, selon la

Federation, dans Ie manque de representativite des musulmans

au niveau hierarchique, contrairement aux autres cultes. En

effet, a l'heure actuelle, it n'existe toujours aucun organe chef

de culte islamique officiellement reconnu, en depit de

nombreuses discussions ayant eu pour cadre Ie parlement de

1974 a 1978, et d'autres tentatives qui ont suivi. Et si un arrete

royal a bien ete adopte en 1978, portant organisation des

comites charges de la gestion du temporel des cornmunautes

islamiques, il n'a jamais ere suivi de mesures d'execution.

Apres de longues tergiversations, un Conseil superieur des

Musulmans de Belgique a bien ete elu au sein de la

cornrnunaute, mais il n'a pas ete reconnu par les autorites

politiques, L 'absence de representativite reste done un

problerne pour la comrnunaute musulmane, rneme si le Conseil

superieur entend bien se poser comme interlocuteur valable.

Cette journee vient done a point nornme pour eclaircir unesituation quelque peu confuse. Ainsi, les organisateurs

insistent-ils sur Ie fait qu'ils ne forrnulent aucune exigence

mais qu'ils souhaitent eeuvre r en faveur de la tolerance et de lacomprehension mutuelles, un des objectifs de la manifestation

etant « de mettre explicitement en lumiere l'harmonie possible

entre l'lslam et l' ordre juridique beige», tout en procedant al'analyse complete des problemes hors de tout prejuge, Et de

proner Ie dialogue pour les musulmans de ce pays « qui font

preuve dintegration, dans Ie respect de la loi, de leurs droits,

de leur difference et de la . tolerance », Des orateurs de

differents horizons viendront alimenter le debat, Parmi les

themes abordes : « L' Islam en Europe occidentale » ; « Les

droits des minorites » ; -« Qu'est-ce que l'Islam ? Possibilites de

dialogue », D'un point de vue plus specifiquernent beige, Ie

professeur Yahya Michot retracera l'historique des vingt ans de

reconnaissance de I'Islam en Belgique; le professeur Albert

Martens evoquera l'institutionnalisation de I'Islam en

Belgique, tandis que Ie docteur Yassin D. Beyens se penchera

sur les tentatives d'unification de la communaute musulmane

de Belgique. J. -F. PI.

(1) Islam 1974-1994: 20 ans de reconnaissance de I'Isiam en

Belgique: samedi 26 mars It partir de 10 h 10; Sporthal, Ieperstraat,26,2018 Anvers. Rens. : 02/219.80.79.

Het Yolk, 26 maart 1994: Islamieten zoekennog altijd erkenning

BRUSSEL - Twintig jaar geJeden werd de islamitische

godsdienst officieel erkend door de Belgische staat. Met

300.000 islamieten is de islam nu de tweede godsdienst van hetland. Toch blijven de verhoudingen tussen de islamitische

36

ge rneenschap. en de Belgische autoriteiten vaak getekend door

vooroordelen en achterdocht. Zo luidden gisteren toch de

klachten van de islamieten.

Volgens hen voert Belgie als gevolg van dit ongefundeerde

wantrouwen een verward en tegenstrijdig beleid. De regering

zou ook aangelegenheden van puur godsdienstige aard ver-

mengen met de problem en rond immigratie, criminaliteit en

veiligheid. En op fmancieel vlak wordt de islam onheus behan-

deld. Terwijl de Belgische staat ongeveer 1.200 frank per bur-

ger geeft aan de andere godsdiensten, heeft hij slechts 10 frankover voor elke moslim.

Volgende zaterdag organiseren verschillende islamvereni-

gingen in Antwerpen een studiedag. Daarop willen zij aantonen

dat er geen noodzakelijke tegenstelling bestaat tussen de Bel-

gische wetten en de islam. Een overtuigde moslim kan zonder

problem en een plichtsbewuste en correcte Belgisch burger zijn.

-PJ.

Le Conseil

a besoin de vous pourenrichir sa revue de pre sse

Envoyez a la redaction une photocopie (ou,

mieux, l'original) de tous les articles de journaux ou

de revues en francais, neerlandais, arabe ou turc,

relatifs a l'Islam et aux Musulmans en Belgique que

vous jugez utile de faire connaitre a tous nos

lecteurs.

N'oubliez pas de bien indiquer, en marge, le nomdu journal ou de la revue, sa date et le n? de la page!

Merci a tous ceux qui nous ont aides pour cepremier numero ! Merci d'avance a tous ceux quinous aideront desormais !

Le Conseil, B.P. 3, 1030 Schaerbeek 1. Fax: (02) 242 17 83.

De Standaard, 28 maart 1994 : Islam wil meerdan huidige pseudo-erkenning

ANTWERPEN - Hoewel de islam sinds 1974 officieel

erkend is in ons land, is er nog steeds geen sprake van gelijke

behandeling met andere g od sd ie ns te n. Z o weigert de overheid

te praten met de door de moslimgemeenschap zelf alsrepresentatief naar voor geschoven Hoge Raad, hebben de

islam leerkrachten geen statuut en krijgt de islam van de staat

te weinig geld toegeschoven. Die kritiek was zaterdag te horen

op een studiedag in Antwerpen.

Ons land telt naar schatting 300.000 moslims. Daarmee is

de islam kwantitatief de tweede religie. Er zijn meer dan 600

islamleerkrachten en ongeveer 240 moskeeen,

Aanleiding voor de studiedag in Antwerpen was de

twintigste verjaardag van de officiele erkenning van de islam in

Belgie.

De organizatoren van de studiedag, de islamitische

Federatie in Belgie, wilden ingaan op vragen die rond deaanwezigheid van de islam worden gesteld. Zowel westerse als

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islamitische intellektuelen namen deel aan de debatten. De

organizatoren hadden ook de bedoeling de mogelIjke hannonie

tussen de islam en de Belgische rechtsorde in het licht te

stellen.

Toch bleek uit verschillende toespraken da t de relatie tussen

de overheid en de islam zeker niet van een leien dakje lOOpLZo

betreurde professor Yahya Michot van de KU Leuven het

gebrek aan politieke moed om de islam als volwaardige

godsdienst te beschouwen. « Vandaag bestaat nog steeds geen

officieel erkend hoofdorgaan van de islamitische godsdienst,De leden van de Raad der Wijzen, die in opdracht van de

regering werd opgericht, werden eind 1992 ontslagen wegens

onbekwaamheid.

« Ondanks die mislukking van de politiek, blijft het

ministerie van Justitie weigeren de Hoge Moslimraad van

Belgie (HRMB) te erkennen, Die raad, met zowel Marokkanen,

Turken a ls andere islamieten, werd nochtans vrij verkozen in

1991 en wil de moslims vertegenwoordigen bij de Belgische

autoriteiten. Door de weigering met dit zeer gematigde orgaan

indialoog te treden, ligt de overheid zelf mee aan de basis van

het oprukkend extremisme, zowel in de islamitische

gemeenschap als in de Belgische. »

FinancieringDoor de niet-erkenning van de HRMB, waarvan de Yassin

D. Beyens voorzitter is, kan er volgens Michot en andere

sprekers ook geen oplossing komen voor de problematiek van

het islamitisch godsdienstonderricht en de financiering van de

islam. « Het statuut van de leerkrachten blijft ongedef inieerd en

hun behandeling is minderwaardig in vergelijking met die van

andere godsdienstieraars. De organizatie van het onderwijs is

gebrekkig geregeld. Inspektie, programma's, ... : het is allemaal

onbepaald.

Ook de imams krijgen geen wedde en de islamitische

gemeenschap kan geen aanspraak maken op subsidies of het

onderhoud van haar gebedsruimtes."De onrechtvaardigheid en discriminatie kenmerken voorts

de financiele situatie.: Daar waar de staat gemiddeld twaalf

miljard, of 1.200 frank Per burger, besteedt aan erkende

godsdiensten, wordt voor de islam jaarlijks slechts 2 ,5 miljoen

ingeschreven, Dat komt neer op slechts 10 frank per moslim. »

(JA)

DU COTE DU CENTRE ISLAMIQUE

De Standaard, 4 janvier 1994 : ~ La GrandeMosquee doit rester beIge » (Traduction) .

. "

L'IMAM DIRECrEUR ABDAll.AH KOUKI VOUE UNE PASSION A SAINf

AUGUSTIN

BRUXELLES - Abdallah Kouki est un Tunisien amical et

reserve. Depuis quelques mois, il occupe un bureau sobre de la

Grande Mosquee de Bruxelles. Abdallah Kouki est Ie plus

jeune imam directeur de la principale mosquee de Belgique. II

est deja Ie sept ieme imam depuis Ie jour ou , a la demande du

Roi Baudouin, Ie gouvernement beIge a offert en 1967 - en

pleine crise petroliere - Ie batiment inoccupe du Parc du Cin-

quantenaire a la communau te islamique de Belgique.

L'un d e s p red e c e ss e u r s d' Abdal lah Kouki, Ie Seoud i en Ab-

dullah al-Ahdal.a ete.assassine a la mosquee Ie 30 mars 1989

avec son bibliothecaire; Salem al-Bahri, dans des circonstances

qui n'ont jamais ete elucidees,

AI-Ahdal etait un homme de paix, qui combattait l'inte-

grisme et s'etait notamment fait photographier avec un exem-

plaire des « Versets Sataniques » de Salman Rushdie. L'auteur

du crime n'ajamais ete renouve , Certains indices laissent sup-

poser que Ie meurtrier devrait atre recherche dans les milieux

de la mosquee,

Apres l'assassinat d'al-Abdal,la mosquee a de nouveau fait

parler d'elle Ior sque des parents musulmans y ont organise une

ecole primaire, qui demeure toujour s dans des locaux trop exi-

gus. L'imam Kouki s'avere ne pas atre un partisan de I'ecole

dans la mosquee ,- Abdallah Kouki est ne en 1932 dans la ville de Beja, dans Ie

nord de la Tunisie. «Tout pres de l'endroit ou est ne Ie grand

saint Augustin », dit l'imam directeur, qui voue une passion a

saint Augustin. «n fut le premier a trouver une solution a la

Trinite. »

M. Kouki donne ainsi Ie ton de I'entretien. n est docteur en

sciences religieuses compa re e s de l'universite de La Mecque et

a entretenu dans sa jeunesse de bons contacts avec Ies Peres

Blancs a Beja.

IIenseigne les sciences religieuses compa re e s a I'lnstitut

Superieur des Sciences Islamiques etabli dans la Grande Mos-

quee. C'est Ia que sont formes les professeurs d'Islam de

demain. « Ceux-ci doivent atre formes en Belgique », dit

l'imam directeur, qui n'est pas un partisan de l'importation

d'imams peu ou pa s du tout scolarises venus de l'etranger.

Abdallah Kouki donne aussi un cours de sciences reli-

gieuses comparees a la Fondation Universitaire d' Anvers.

LOUANGES

L'imam ne tarit pas de louanges a propos de la Belgique.

«La Belgique a ete le premier pays d'Europe a reconnaitre

I'lslam comme une religion. En outre, la Belgique a de bons

contacts avec le monde arabe. Cela signifie beaucoup de

choses. »

Concernant le r6le du centre islamique dans la Grande

Mosquee, I'imam'directeur dit que « ce doit ~tre un centre ou-vert et cela doit rester un centre beIge. »

Ce centre p os se de d es or m ais aussi une section flamande.

« L'objectif du centre islamique est d'expliquer l'Islam a ceuxqui veulent se convertir ou a ceux qui recherchent des informa-

tions sur l'Islam. Nous voulons etablir des contacts avec les

autres religions. La Grande Mosqu e e est un centre religieux et

culturel et n ' a pas d' autre fonction. »

En tant que specialiste des sciences religieuses, M. Kouki

aime citer le Coran, ce qu'il fait a plusieurs reprises au cours de

l'entretien, en version originale. Son collaborateur flamand

Omar Vandenbroek se charge des traductions. « Si I'on com-

prend l'Islam d'une autre facon, ce n'est pas grave, et cela vautaussi pour ceux qui ne sont pas musulmans. IIn'est nulle part

indique dans Ie Coran que nous devons exclure les autres. »

En tant qu'imam directeur, ildeclare: «Nous devons ap-

prendre aux gens a comprendre, sinon nous ne pourrons pas

rester ici. Nous devons nouer de bonnes relations entre nous,

les Musulmans et les autres. Nous vivons dans un petit monde.

Comment dites-vous deja? Le monde est notre village. C'est

une belle phrase. »

LeGrand Rabin de Belgique est deja venu rendre visite a

son homologue musulman. Le Cardinal Godfried Danneels

suivra.

L'imam directeur condarnne ouvertement I'integrisme et le

fondamentalisme. «Ceux qui veulent changer les choses , doi-

L e C on seU , n O 1 - Dbii l-Qa'da 14141 avril 1994 37

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vent negocier avec les autres. On ne pourra jamais imposer des

idees par la violence. En ce qui concerne les fondarilentalistes,

its ne pourront rien obtenir. Tous les peuples musulmans aspi-

rent a plus de democratic dans leur pays et rejettent la dictature.

Ces choses doivent etre obtenues par les negociations, non par

la violence. »

ECOLE

Abdallah Kouki ne veut pas parler des difficultes de prati-

quer l'Islam en Belgique sans d'abord rappeler en detail tout Ie

bien que l'Etal beige a apporte Iil'Islam : la reconnaissance dela religion, Ie somptueux cadeau que represente la Grande

Mosquee, «Nous sommes tres contents du gouvemement

beige. Nous avons pour lui un grand respect. » Du reste,

I' imam directeur ne souhaite parler que des difficultes qui sub-

sistent : Ie Conseil Superieur de l'Islam et la formation des pro-

fesseurs d'Islam.

Le Conseil Superieur de l'Islam n'a pas ere consume. mal-gre de nombreuses promesses et I'inreret evident, y compris

pour les autorites belges, de disposer d'un interlocuteur pour

les Musulmans. M. Kouki estime que Ie ministre de la Justice

doit y ceuv r e r mais cons idere que les Musulmans belges doi-

vent constituer Ie Cons e i l « sans trop regarder a la nationalite ».

Le Centre Islamique offre ses services .de mediateur et de

conseiller.

Concernant la formation des professeurs d'Islam, I'irnarn

directeur a une opinion tranchee. «Le cadre des professeurs

d'Islam [appeles a enseigner] en Belgique doit etre un cadre

beige. » Le Centre Islamique forme actuellement la premiere

generation de professeurs d'Islam belges.

La presence d'une ecole primaire islamique Ii I'Interieur

merne de la Grande M osquee - une decision qui fut prise bien

avant son arrivee - lui pose cependant quelques soucis. « II

vaudrait mieux que I'ecole prirnaire soit situee a l'exterieur de

la Grande Mosquee. Ce Centre ne s'y prete pas. II n'y a pas

d'espace de jeu, les locaux sont trop petits et surtout: c'est uner nosquee , pas une ecole. Les autori tes ne devraient pourtant pas

avoir beaucoup de mal a trouver une solution a ce probleme, »

Pour la premiere fois de l'entretien, l ' Imam directeur hausse

Ie ton, quo iq u e l e ge r e rn en t. «D'ailleurs, ce n'est pas une ecole

islamique », dit-il, « C'est une ecole reconnue et subvention-

nee, avec des enseignants belges et ou l'on enseigne Ie

programme beige. Je ne comprends pas bien pourquoi 'cette

ecole est qualifiee d'ecole islamique. Ce qui est clair, c'est

qu'une ecole primaire n'a pas sa place dans une mosquee , »

(Guido FONTEYN)

Photos: Abdallah Kouki, admirateur de Saint-Augustin: etablir des

contacts avec d'autres religions (photos Paul Van den Abeele),

« Une ecole prirnaire n 'a pas sa place dans une mosquee ..»

Cet interview du directeur du Centre Islamique a eu un cer-tain retentissement dans la communaute et nombreux sont ceux

qui en ont trouve Ie contenu pour Ie rnoins etrange, qu'il

s'agisse du caractere «beige» du Centre Islamique, de la

qualite d'homologue de I'Archeveque ou du Grand Rabbin

reconnue a M. Kouki, de sa satisfaction vis-a-vis de la politiquemusulmane du gouvemement beige, de ses prises de position

vis-a-vis de la premiere ecole musulmane de Belgique fondee

par ~n predecesseur S. Radh], etc ...

A la lecture de cet entretien, les Musulmans ne manquerontpas de s'interroger sur la « politique musulmane » tant du

Centre Islamique que des autorites belges.Quid par ailleurs d'unjournalisme critique? (Y. M.)

38

La Lanterne, 10 mars 1994 : Des [eunesMolenbeekois a IIImosquee

DES ENFANfS DE 1.4 . MAISON DE QUARTIER MARITIME ONT P R f f i ET

ONT aTt! sourcrras PoUR SOUTENIR. L'acOLE CORANIQUE: EST-CE 1.4 .

BONNE vom VERS L'IN"ffiGRATION '/

Alors que le ramadan s' acheve en principe ce samedi, une

dizaine de petits Mo le nb ee ko is is su s de la maison de quartier

(MQ) maritime onivisite la mosquee du Cinquantenaire durant

la Nuit sacree. Cette soiree, qui est un moment fort du

ramada n, e st faite de p rie re . Mo un im Cha fik , a nimate ur de laMQ, voulait expliquer aux jeunes en quoi consiste le ramadan

et quelles sont les valeurs positives de l'islam. La grande

mosquee, qui a accueilli des centaines de fideles, nous a

malheureusement interdit son acces en tam qu' observateur

exterieur, Cette decision des autorites islamiques a de,u bon

nombre de musulmans presents ce soir-la, a commencer par

Moumin Chafik qui y avait emmene les en/ants dans un esprit

d' ouverture. L' accueil de I' autre prone en cette periode de

ferveur religieuse ne vaudrait-il que pour les croyants ? AI' evidence, les auto rites religieuses sont loin de se preoccuper

de I'integration. En temoigne cette collecte dans la mosquee

qui vise a ouvrir un e ecole secondaire coranique.

La commune de Molenbeek a fait un bel effort pour

encadrer la jeunesse durant ce ramadan, qui s'est d'ailleurs

deroule sans incident. Dans chacune des MQ, outre un pro-

gramme d'activites diversifie en soiree, ily avait des seances

d'explications sur le ramadan. La MQ 4 avait choisi de visiter

Ie centre islamique et sa mosquee , sans esprit de p ro se ly tis m e :

la visite etait - en principe - ouverte a tous.Mounim Chafik voulait demontrer que le monde islamique

est moins ferme que ce que l'on dit: «Je veux faire passer un

message de tolerance en ceue 26e nuit du ramadan, qui

commemore le 1er verset coranique qui a ete revele au

Prophete. ]I Le message est passe aupres des musulmans qui

auraient voulu pouvoir nous accueillir dans leur mosquee , maisle barrage des autorites a ere plus fort

Ce qui est d e ra ng e an t, c 'e s t qu'une MQ communale oriente

les -jeunes vers une institution islamique peu en prise avec la

real i te bruxelloise. Durant la soiree de pr ier e , les fideles ont ere

soll ici tes pour soutenir f inancier ement la creation d'une ecole

superieure pour completer Ie cycle primaire de I'ecole

coranique qui existe depuis 5 ans. Selon cet appel a la commu-

naute musulmane, «La creation des ecoles islamiques

rattachant nos en/ants a leur origine, leur;culture et protegeant

leur identite en leur rappelant leur histoire est un besoin

pressant et vital. L' ecole El Ghazali essaie de reaiiser ce noble

projet civilisationnel. Elle participe a la protection de la

personnalite de l' enfant emigre. ]I

Les enfants de la MQ sont ravis de la visite a la rnos qu ee :

its ont appris a faire leurs ablutions avant la priere (se laver 3

fois les mains, la bouche, les cheveux, les pieds, etc) pour se

purifier le corps. lIs se sont prosternes en ecoutant l'imam lire

le Coran. Apr es , it y a eu une collecte au profit des pauvres ou

-du projet d'ecole. Les jeunes venus en force a la mosquee se

promenent dans Ie pare apres le rituel qui dure environ une

heure. -

Cedric Servais, deWoluwe-Saint-Pierre (13 ans), NourDin

Aaliouat, d' Anderlecht (18), Mohammed Moussa Agha,

d'Etterbeek (14 ans), sont tous les 3 croyants, mais ouverts aux

autres religions. En classe, ils ne debattent de la question ques'ils sentent Ie dialogue possible. Musulmans sans complexe,

5/10/2018 Le Conseil, n° 1. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com

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its ne comprennent pas pourquoi la mosquee ne peut etre

visitee, Ronny Ceulemans, responsable des MQ molen-

beekoises, reconnait que Ie choix de la grande m os qu ee e tait

une erreur. « Ce n'etait sans doute pas le bon moment pour

visiter, car c' est un jour de pratique religieuse fervente pour

les musulmans. Ce n'est pas une activue interculturelle, mais

l' objectif est de fa ire c on na itre a ux g osse s leur culture. Avant

d'etre un e fete, le r amadan est un moment de privation. Nous

avons mene une campagne de sensibilisation, qui a porte se s

fruits, contre I' a bse nte ism e s cola ire et c on tre le s troubles dansla rue. » Andre Vande Perre

Photo: Mounim Chafik explique aux enfants de Ia maison de quartiermaritime que le ramadan signifie aussi la discipline et la tolerance.

L'ecole « coranique ~ evoqnee dans cette article est une

ecole belge, reconnue et s u b ve n tio n ne e p ar les autori tes commedes milliers d'autres eco les du pays, et qui souhaite tout

simplement poursuivre son developpement. Est-ce parce qu'il

s'agit d'une ecole musulmane que M. Vande Perre doit verser

dans un sensationnalisme reducteur ? (Y. M.)

DISCRIMINATION RELIGIEUSE

Gazet van Antwerpen, 12 maart 1994 : Hoofd-doek

Vlaams Blok-fractieleider Filip Dewinter wilde de houding

kennen van onderwijsrninister Luc Vanden Bossche aangaande

de hoofddoekenkwestie in een Gentse vrije school. Volgens

Dewinter moet het schoolreglement door iedereen worden na-

geleefd, ook door islamieten, en moet het dragen van een

hoofddoek verboden zijn. In een persmededeling herhaalde hij

het Blok-standpunt dat er - in afwachting van hun repatriering

- best moslimscholen worden opgericht, waar de migranten

hun islamitische zeden en gewoonten kunnen onderhouden.

Van den Bossche antwoordde dat de leerplicht geldt voor

iedereen tot 18 jaar, en dat hij, wanneer ouders hun kinderenaa n die leerplicht om welke reden dan ook onttrekken (lees:

omdat ze geen hoofddoek mogen dragen, red.), niet za l aarze-

len om de procureur des konings in te schakelen. De minister

wees er verder op dat het schoolreglement afdwingbaar is voor

iedereen, en dat het zich inschrijven in een school betekent dat

men zich naar het bestaande schoolreglement wit schikken.

Gazet van Antwerpen, 24 maart 1994 : Islambo ts t me t s chool reg lement

"H OO FD DO EK YE RB OD V OO R G EN T SE R EC lIT ER

Van onze medewerker. - In kort geding vochten gisteren

de moeder van een islamitisch meisje en een Gentse school een

geschil uit met als inzet het dragen van de hoofddoek opschool. De moeder noemt het hoofddoekverbod een schending

van de godsdienstvrijheid.

De katholieke beroepsschool Viso Sint-Baafs uit de Lim-

burgstraat in Gent schrijft in zijn schoolreglement voor dat de

meisjes binnen de schoolmuren geen mutsen, sjaals of hoofd-

doeken mogen dragen. Een Belgische vrouw, die zich tot de

islam bekeerde na haar huweIijk met een Mauretanier, is het

daar niet mee eens.

Namens Sint -Baafs stelde m r. Kurt De Meester dat Fatima,

net als aIle kinderen, bij het begin van het schooljaar het

schoolreglement voor akkoord andertefende. Het nu aanvech-

ten is eigenIijk contractbreuk plegen. De school heeft de Brus-selse imam geconsulteerd, die hen verzekerde dat het drag en

van de hoofddoek niet verplicht is in « homogeen vrouwelijk

gezel s chap ». Het verbod om op school een hoofddoek te dra-

gen moet de leerlingen ook helpen integreren.

De advocaat van de moeder, mr Norbert van Overloop,

vond dat de houding van de school van misprijzen en minach-

ting getuigde. « De school zegt eigenlijk dat ze onaangepast is

omdat ze de opvoeding, die ze van thuis meekreeg, bIijft aan-

hangen. Dit gaat toch wei heer vet », Rechter Patrick Vandorpe

na m de zaak in beraad en beloofde zo spoedig mogelijk uit-

spraak te doen.

Le Soir, 2-4 avril 1994 : REUGION - Foulo.rdislamique dans res ecoles :jugement a Gand

Le juge des referes de Gand a tranche jeudi en faveur de

I'ecole Saint-Bavon de Gand qui etait en conflit avec la mere

d'une ecol i er e musulmane qui pretendai t assister aux cours en

portant Ie foulard islamique.

Constatant, dans son jugement motive, l 'opposition de deux

droits fondamentaux: la liberte religieuse et Ie droit d'un

etablissement scolaire a faire respecter son reglement interne,

Ie juge invoque le fait que la mere de l'ecoliere, Rita

Walravens, ainsi que sa fille ont pris connaissance et signe Ie

reglement de l'ecole lors de l'inscription dans l'etablissement,Le juge estime, en outre, qu'un e tab l issemenr scolaire, dans

Ie cas present, une ecole catbolique, dispose du droit de

preciser ses normes personnelles dans un reglement qui ne

ressort pas de la competence du juge. (Belga.)

() Prophete, dis a tes epouses, a tes filles, aux femmes des

croyants de ramener sur elles leurs mantes: e ll es s er on t plus

facilement reconnues et ne seront done point o ffe ns ee s - Et

Dieu est Pardonnan t e t Miser ico rd ieu x .

Coran, Les coalises, XXX II I, 5 9

La « guerre du foulard» qui avait fait les choux gras de la

presse en fin 1989 reprendrait-elle ?

On se souviendra qu'a l'epoque.Je president du tribunal depremiere instance de Bruxelles, M. Jonnaert, tout en

accompagnant son ordonnance de quelques reserves, avait

c o n da mn e la commune de Molenbeek a ne pas faire oppositionau port du foulard pendant les cours de l'Institut Machtens

(voir Le Soir du 2/12/89).

La situation ne serait-elle plus exactement la rneme dans la

mesure ou aujourd'hui, a Gand, ce n'est pas I'enseignementofficiel mais l'enseignement catbolique qui est conc eme ?

On se rappellera alors les propos du directeur general

adjoint du Secretariat national de l'enseignement catholique de

l'epoque, Ie chanoine Grimmonprez : « Sur Ie port du foulard

[ ... ], la question, si elle se pose, doit etre e tud iee au cas par cas ,

dans un dialogue serein entre les directeurs d'ecoles et lesparents concernes, Ce dialogue doit tenir compte des

motivations de ceux qui souhaitent Ie voile ... » (La Libre

Belgique, 9/ 1 1 / 1 98 9) .

En 1989, I'imam directeur du Centre Islamique, S. Radhi,

avait clairement pris position dans I'affaire du foulard: « Si un

commandement divin ou un p r e cep te p r oph e ti qu e se trouve en

con flit avec la loi humaine, il appartient au croyant et a lacroyante de se conformer aux commandements divins, sinon il

est qualifie de desobeissant, ~ M. Jacques Pivin, depute-

bourgmestre de Koekelberg, avait juge bon de deposer plainte

aup r e s du procureur du Roi contre cette declaration « incitant

selon lui les Musulmans au non-respect des lois belges ». Les

gens sages, quant a eux, s'etaient tout simplement souvenus

d' Antigone et de Creon. (Y. M.)

Le Conseit, n O 1- Dbu l-Qa'da 1414/ avril 1994 39

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Dans la rubrique Lectures de chaque numero, I' accent sera mis sur un livre qui sera explore plus

profondement : notre «coup de caur » en que/que sorte. Les autres recensions seront moins etoffees ; ce qui

ne veut pas dire que les livres qu' elles concernent seraient moins interessants. Mais notre coup de coeur sera

reserve d un livre que nous conseillerions d chacun de lire, quand bien meme nous n' en partageons pas

toutes les perspectives.

LECTURES

Coup DE C(EUR

ABENCHIKAR,Dris, L'lslam des Maroxellois,Centre Bruxellois d' Action Interculturelle,Bruxelles, 1993, 97 p. - 200 tb.

Les Maroxellois, c'est-a-dire les Marocains de Bruxelles ...

Pour explorer leur univers religieux, D. Abenchikar precede en

trois temps.

a) L'Islam en Belgique. L'idee de I'emigre venant du

Maghreb pour « faire ce que les Belges ne veulent plus faire »

appartient tout a la fois au present et au passe. La tertiarisation

croissante de I'activite necessitant des qualifications qu'il nepossede generalement pas a sou vent oblige ce travailleur a selancer dans Ie petit commerce independant : boucherie,

hammam ... et, aussi, l'arabe du coin si utile quand l'on a besoin

de quelque chose a l'improviste ...

Le rejet des jeunes irnrnigres aussi bien par la societe belge

que par leur societe d' origine pose de graves problemes, Pour

les Belges, ils sent « les Arabes», « les Musulmans », et,

quand ils retournent au pays, ils deviennent « les Belges », La

situation dans le pays d'origine, ainsi que la fermeture des

frontieres, rendent cependant plus qu'improbable un retour

definitif,

Les immigres sont pauvres, d'une autre couleur, d'une autrereligion ... Les blagues sur les Italiens, les Espagnols, les

Flamands, les Wallons, les Bruxellois ... sont adaptees au

Marocain et celui-ci, fait etrange, porte sur ses epaules tous les

mefaits des Musulmans : meme les Turcs sont assimiles a desMarocains: Islam = Arabe = Marocain.

On pretend aujourd'hui que les etrangers arrives avant les

Marocains se sont bien adaptes, C'est-a-dire que, si demain

l'on a besoin de main d'reuvre venant par exemple de Chine

(on en parle !), on fmira aussi par dire : « Les Marocains. Oh !

vous savez !Depuis le temps, ils se sont assimiles. Mais rna

chere, les Chinois, quelle race! Les Marocains eux au moins

croient en Jesus! »

Le probleme des mosquees nationales, I'enselgnement mal

structure, le Centre Islamique qui est loin de faire

l'unanimite ... Tout cela fait qu'une bonne partie de la

comrnunaute ne se reconnait plus dans ces clivages

« importes »,

En somme, s'il fallait decrire l'Islam en Belgique, on pour-

rait dire qu'il se caracterise par son heterogeneite, par son

eparpillement et par I'absence de toute direction reconnue par

tous. Si ron tient compte de tous les clivages (national,

ethnique, doctrinal ... ), l'Islam est loin d'etre ce bloc monoli-

thique, menaeant du fait de sa cohesion, tel qu'on a tendance al'accrediter aupres de I'opinion pdbr en souligner la « dan-

gerosite », La seule mosquee transnationale est celle du CentreCulturel et Islamique, ou «Mosquee du Cinquantenaire ». On

trouve done des mosquees marocaines, rifaines, arabes ... , et

rneme chose chez les Turcs. .

La pratique religieuse est en hausse, mais elle n'est pas

homogene. II existe un antagonisme entre Islam « officiel » et

Islam « populaire », ce dernier associant, tout en les conside-

rant comme islamiques, des pratiques magico-religieuses com-

plexes preexistantes a I'Islam , appartenant a 18culture berberepar exemple. Les femmes sont souvent les detentrices de cet

Islam populaire proche des marabouts et combattu par l'Islam

officiel comme etant une « superstition ».

b) L'Islam des jeunes. Le cceur du livre, ou D. Abenchikar

donne la parole

adix jeunes d'environ 20 ans, pour qu'ils

s'expriment eux-memes sur leur Islam. II apparait ainsi que la

connaissance que les jeunes Maroxellois ont de leur religion est

generalement faible. L'Islam a souvent tendance, chez eux, adevenir un monde culturel auquel on appartient. Presque tous

parlent peu ou prou l'arabe et ont fait I'ecole coranique, des

eccles ou ils se plaignent d'avoir e16frappes et qu'ils jugent en

pleine discordance avec la societe.

Autre fait de societe, les jeunes semblent vouloir un Islam ala carte. Une « auberge espagnole » de l'Islam en quelque

sorte. Mais des que l'on parle de fonder un foyer, la tradition

reapparait et la famille traditionnelle retrouve ses droits. Pour

beaucoup de jeunes, la religion est une affaire personnelle mais

leur sens de la famille reste tres marque: respect des parentspar exemple, et souci de s'en occuper plus tard, quand ils

seront vieux. La pratique religieuse leur semble une contrainte.

Seulle Ramadan echappe a leurs critiques.c) L'Islam. La fin du livre est reserves a l'Islam en tant que

religion. Ce sera sans doute pour beaucoup un rappel. Mais it

sera tres utile a chacun de Ie relire, et peut-etre de redecouvrir

certains points en les approfondissant. II faut aussi remarquer

certaines affirmations concernant par exemple la tolerance,

l'esprit d'ouverture de l'Islam, la participation du monde

islamique a I'edifice commun qu'est la civilisation. II est bon

de se souvenir de ces realites et chacun doit les mediter,

Aucun d' entre MUS ne sera reellement croyant tant qu'il ne

voudra pas pour son prochain ce qu'it voudrait pour lui meme,

a dit le Prophete, La patience ($abr) est une des grandes vertus

musulmanes. La soumission n'est pas resignation: elle est

adhesion a la volonte divine. Et si fanatisme it y a, il n'estsf i re rnen t pas l'apanage de l'Islam ! Par sa conviction d'etre

unique et seule veritable, chaque religion porte en elle les

germes de cette perversion. De fait, Ie Coran rappelle qu'il ne

faut convertir personne de force et qu'il ne peut y avoir de

religion sous la contrainte. II insiste sur l'importance de la

moderation et l'exigence de justice. Quant auj ihQd, ou « guerre

sainte », celle-ci n'est pas un combat aveugle au nom d'Allah,

comme on Ie pretend generalement, Pour le Coran, 1 a valeur

premiere est la paix. Le jihad, c'est avant tout un combatinterieur contre le mal, une lutte contre les forces malefiques

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qui habitent I'homme (voir Coran, II, 193). C'est I'effort

constant que Ie Musulman doit faire pour chasser les chimeres

les idoles, pour se rapprocher de laLoi de Dieu et de sa purete,

malgre toutes les tentations.

Enfin, ilfaut rappeler encore une fois que Ie Dieu de I'Islam

n'a pas ete « invente » par Muhammad , C'estle Dieu de Moise

et de Jesus. A la foi en Allah, Ie Dieu unique, correspond ainsi

la croyance aux Prophetes,

Pour un musulman, iln 'y a pas de distinction entre Ie

profane et le sacre, Tous les moments de sa vie sont regles parla religion. Cette dimension ne peut etre comprise par celui qui

ne voit dans l'Islam qu'une suite d'obligations et de devoirs

dictes par un homme et qui amenent Ie croyant a n'etre que

puni ou recompense.

De nos jours, plusieurs signes temoignent d' un « reveil » de

l'Islam. Un premier signe est l'augmentation de la pratique

religieuse. On assiste en effet, partout, a une multiplication des

constructions de mosquees et a une plus grande frequentation

de celles-ci. Un deuxieme signe est Ie succes croissant du

pelerinage a la Mecque. Un troisieme signe est le nombre

egalement croissant des conversions a l'Islam.

Dans les dernieres pages,D. Abenchikar parle deI'integrisme, du reformisme, de la Salafiyya. L'Isiam est

aujourd'hui a la croisee des chemins et il n'y a a priori aucuneraison de croire qu'une societe islamique aurait moins de

chance d'evoluer qu'une societe de tradition juive ou

chr~tienne. Devant la faillite des systemes politiques hybrides

et inefficaces, les mouvements islamistes ont au moins Ie

merite de poser des questions coherentes, historiquement

parlant Que nous a apporte l'Occident chretien ? Que sommes-

no us et qui sommes-nous par rapport aux valenrs dites

« occidentales» ? Pouvons-nous admettre ces valeurs sans

perdre notre propre identite culturelle et notre dignite ? Ne

vaut-il pas mieux renouer avec notre propre histoire et parler

ensuite seulement de modemite ? n faut esperer que tous cesmouvements divers qui agitent l'Islam seront Ie ferment d'une

reprise ·en mains des renes du pouvoir par les peuples. Bref,

cessons de broyer du noir: l'Islam est porteur de lumiere !Fer-mons la porte a I' obscurantisme !n ne sert a rien de dire ce quiva mal ou ce qui va bien; chacun de nous peut le constater.

L'important, c'est que les choses aillent mieux. Pour cela,

vous, nous,- tous nous devons travailler, 18 ou nous nous

trouvons. Afin de redonner a l'Islam Ie lustre, la grandeur,

l'esprit d'ouverture et de tolerance qui furent les siens aux

siecles passes.

Telles sont les grandes lignes d'un ouvrage qui repond abeau coup de questions que I'on se pose sur l'Islam et sur les

Musulmans de Bruxelles et qui, par ailleurs, presente aussi

l'enorme avantage de repondre a beaucoup l1e questions que

I'on ne se pose pas. J. LISSE

Je ressens aussi un coup de ceeur pour ce livre alors meme

que je trouve sujettes a caution certaines de ses affirmations

doctrinales et incomplete sa presentation de l'Islam en Belgi-

que et de la religion des Maroxellois. II n 'y a par exemple pas

un mot sur le Conseil Superieur elu en 1991 et, surtout, parmi

les jeunes interreges, iln'y a aucun musulman du type «en-

gage ». Les jeunes militant(e)s de l'Islam, barbus (ou voi l ees )

ou non, sont pourtant bien, aussi, une composante de l'Islam

maroxellois. Ces reserves emises, on ne saurait trop dire I'im-

mense interet de ce travail ou pour la premiere fois, dans une

perspective religieuse, la parole est donnee aux jeunes desisla-

1

mises de Bruxelles. On en saluera par ailleurs la presentation

particulierement soignee. Y. MICHar

RECENSIONS

CLES POUR L'ISLAM. Du religieux au politique.

Des origines aux enjeux d'aujourd'hui. Ouvragecollectif du GRIP (Institut de recherche et d'In-formation sur la paix et la securlte), Bruxelles,

1993,178 p. ISBN 2·87291·005·0.- 495 FB.

L'Islam fait peur, l'Islam inquiete ... L'Islam est la seule

verite, la religion de tous acquise des la naissance... Entre

l'exclusion et I'apologie, il doit pourtant y avoir une place pour

l'information objective sur ce phenomene en pleine expansion

qu' est l'Islam.

Cet ouvrage entend relever Ie defi, En nous rappelant

notamment que les relations de l'Occident avec l'Islam ont

toujours ete tumultueuses. Des croisades aux colonies, de la

tutelle politique a I'Imperialisme culturel, du Nord au Sud. ns'eleve par ailleurs contre I'oubli, ou l'effacement dans les me-

moires occidentales, du role joue par l'Islam dans la

transmission et l'elaboration du savoir. D es nombreux contacts

avec les Etats musulmans au Moyen Age est nee la

Renaissance occidentale. Le monde islamique a ainsi appor te

sa contribution a I'edifice commun qu'est l'humanite ; le nier

serait une aberration !

CUs pour l'Islam, qui porterait mieux le titre de «Petite

Encyclopedie de I'Isiam », comprend cinq chapitres: 1.Les

origines etl'expansion (apercu historique, de Muhammad au

demembrement de I'Empire Ottoman); 2. L'Islam dans le

monde (courte notice sur la plupart des Etats musulmans) ;

3. Le monde arabe au XXe siecle (meme chose qu'au point 2

mais pour les Etats arabes, ce qui permet aussi de rappeler que

l'equation Islam = Arabe n'est qu'une simplification vehiculeepar des gens ne connaissant rien au monde musulman);

4. L'Islam entre I'ancien et le nouveau (l'etemel combat en

Islam entre les reformistes et les traditionalistes, Ie statut de la

femme, l'Islam et la modemite) ; 5. Donnees pour I'avenir

(analyse des mouvements politiques et de la demographic en

Islam, les relations entre Islam et Occident).

Le livre se termine par une bibliographie assez riche ou I'on

retrouve encore la traduction du Coran par Kazimirski. Cette

derniere n'est pourtant pas a conseiller, si ce n'est dans un buthistorique.

Prenez ces cles et laissez-vous emporter a I'mterieur de

l'Islam. Vous ne le regretterez pas. J. LISSE

H IS TOIRE DES ETRANGERS ET DE L'IMMI·

GRATION EN BELGIQUE. De la prehistoire a nos[ours. Sous la direction d' Anne MORELU, Vie

Ouvrlere- Centre Bruxellois d'Action Intercultu-

relle, Bruxelles, 1992, 334 p. ISBN 2·87003·256·0.

-945 FB.

-Moi,je suis WI )Ira;Beige.

= -D ep uis lo ng temp s ?

De la lointaine prehistoire jusqu'a nos jours, des hommes,

des femmes et des enfants venus d'autres con trees se sont

installes dans nos regions. n n' existe pas a proprement parlerde purs autochtones, car chacun d'entre nous recele en lui

Le Conse il , n" 1- DhuI·Qa'da 1414/ avril 1994 41

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l'heritage multiple de ces generations successives et pourtant

d'apparence dissemblable.

Ce livre est important. Foumissant une explication histo-

rique des phenomenes d'osmose sociale, des relations souvent

difficiles, voire penibles, entre autochtones et nouveaux arri-

vants de ce pays, il constitue par ailleurs une source de

reflex ion sur notre propre passe, reflet de nos origines. Car

nous sommes tous bel et bien des « etrangers », peu a peurnoules dans un tissu social, au cours du temps et des genera-

tions.Qui plus est, souvent les nouveaux arrivants se heurtent

violemment au refus de ceux qui, a peine plus tOt qu'eux, sontdevenus « Belges »,

Des lors, ne peut-on se demander si ce que nous craignons

parfois chez ces gens « differents » par leur origine ou par leur

mode de vie, ce ne serait pas la conscience obscure de nos

propres difficultes passees, au cours des siecles, pour arriver anous sentir « chez nous » ?

Les migrants d'hier sont les Belges d'aujourd'hui. Les Ma-

roxellois d'aujourd'hui seront les Bruxellois de demain ...

J. LISSE

AILLEURS EST AUSSI UN,PAYS. Jeunes,immigrations et Mouvements associatifs. Charge

de recherche et redaction: Jean-Luc LIESSENS,

Jeunes en Mouvement I Conseil de la Jeunesse

Catholique ASBL - Editions Vie Ouvriere,

AGE.NDA

Bruxelles, Centre al-Kalima (69, rue du Midi, 1000 Bxl.

'If (02) 511 82 17).

Mercredi 4 mai, 20b : Celik NEJATI, L' alevisme anatolien.

Un mouvement mystique de masse aujourd' hui .

Leuven, K.U.L., Dept Oosterse en Siavische Stu-dies (21, Blijde Inkomststraat, 'If (016) 28 50 80. Fax (016) 28

5025).

Jeudi 5 - vendtedi 6 mai : /lIe colloque sur l' histoire des

Fatimides, Ayyubides et Mamluks en Egypte et en Syrie. Parti-

cipation gratuite. '

Paris, Assoc. des Etud. Islam. de France ·(23, rue

Boyer-Barret, 75014 Paris. 'If (1) 45 4204 82. Fax (1) 40 44 51

00).

Samedi 7 mai, Paris, Salles L.S.C., 144/146 Av. du Presi-

dent Wilson, 93210 La plaine St Denis. 'If 48 09 47 47. RER B,

station La Plaine Voyageurs: 12eme journee de sciences isla-

miques

Paris, S. R. I. (71, rue de Grenelle, 7S007 Paris).

Mercredi 6 - mercredi 13 juillet 1994, Orsay (banlieue

parisienne) :.Islam et christianisme. Session de formation.

Comment developper les liens de fraternite ? Comment vivre

ensemble dans le respect de nos differences? Comment favori-

ser l'emergence d'une societe pluraliste et solidaire a la fois ?

42

Bruxelles, 1993, 192 p. ISBN 2-87003-276-5.

La presence croissante de MusuImans dans les mouvements

dependant de lui a conduit le Conseil de la Jeunesse Catbolique

a s'interroger sur son fonctionnement, dans l'optique d'une

meilleure articulation de la diversite des individus et de

l'universalite, Ce livre se veut un premier jalon dans cette

reflexion : entre le provisoire et Ie definitif, nous sommes tous

« d'ici et d'ailleurs » et les nombreux faits et mecanismes

psycho-sociologiques faconnant nos prejuges exigent une

pedagogic d'ouverture. La principale valeur de« l'itinerance »proposee a cet effet tient aux nobles intentions qui l'animent et

au temoignage qu'elle apporte des defis poses par l'immi-

gration musuImane au monde associatif beIge. Pour le reste, on

gardera surtout Ie souvenir d'un vaste fouillis, de diverses

enormites en matiere d'islarnologie et de pages muitipliant les

fautes de francais les plus elementaires. Y . M IC HOT

Tervuren, Musee royal de I'Afrique centrale (13,

ch. de Louvain. 'If (02) 769 52 11).

Jusqu'au 31 juillet (de 9 a 17h30) : Touareg, Expositionethnographique a l'occasion de l'annee internationale des

peuples autochtones. Exposition de photos sur les projets de

developpement dans la region du Sahel. Ateliers pour enfants,

concerts, narration de contes touareg, ceremonie du the. Visites

guidees sur demande.

Le Conseila besoin de vous pour enrichirl' agenda des prochains numeros

Envoyez a la redaction, par lettre ou par fax,

toutes les informations sur les conferences, activites,

journees d'etudes, colloques, congres, expositions ou

autres manifestations que vous organisez ou dont

vous avez connaissance, en Belgique ou en Europe,

et qui interessent les Musulmans.

Le Conseil, B.P. 3, 1030 Schaerbeek 1. Fax: (02) 242 17 83.

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Le Conseil

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ISalCj'II UaI.I",.1I u-Jslli u,.ICj'.1I

le Conseil Superieur des Musulmans de Belgique

de Hoge Raad voor Moslims van Belgii!

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