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Papyrusbulletin électronique du Lectorium Rosicrucianum

Septembre 2008

Le Lectorium Rosicrucianum

Programme d’activités publiques

Les eaux du non-être

L’homme a le religieux dans son sang

Papyrus

Sommaire

Le Lectorium Rosicrucianum

Programme d’activitéspubliques

Les eaux du non-être

L’homme a le religieux dansson sang

2 ère année, No 8Septembre 2008

«Je suis sortie du monde grâce à un autre monde;une représentation s’est effacée

grâce à une représentation plus haute.Désormais je vais vers le Repos

Où le temps se repose dans l’éternité du temps.Je vais au silence.»

Évangile de Marie

Aussi appelé l’École Internationale de la Rose-Croix d’Or,Le Lectorium Rosicrucianum est relié au courant gnos-tique de tous les temps. C'est une école de pensée qui

tente de relier l’homme à sa véritable origine, en lui faisantdécouvrir le sens profond et prodigieux de sa vie, pour le recon-duire à l'état d'homme vrai.La Rose-Croix d'Or s’adresse à tous ceux qu'une intime nostal-gie de la vie parfaite prédispose à la recherche de l'Absolu, àtous ceux qui reconnaissent la nécessité d'un changementintérieur profond et s'y sentent appelés, sans distinction derace, de milieu social ou de religion. Elle forme une commu-nauté d'âmes libres. L'École est présente dans plus de 40 pays,y compris au Québec où se trouvent deux centres, à Montréalet à Sutton.

Pour plus de renseignements sur l’École, nous vous invitons àvisiter le site Internet ou à prendre contact avec nous :

Lectorium Rosicrucianum 2520 rue La Fontaine Montréal, Québec H2K 2A5Métro: FrontenacTél : 514-522-6604Site : www.canada.rose-croix-d-or.orgCourriel : montreal@rose-croix-d-or.org

Le Lectorium Rosicrucianum

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Programme d’activités publiques

Montréal

Centre du Lectorium Rosicrucianum 2520 rue La Fontaine

Montréal, Québec H2K 2A5Métro: FrontenacTél: 514-522-6604

Site: www.canada.rose-croix-d-or.orgCourriel: montreal@rose-croix-d-or.org

Toutes les activités ont lieu à 19h30

ConférenceLundi 8 septembre

Vers quoi l'homme évolue-t-il?

ConférenceLundi 22 septembre

Changer l'homme pour changer le monde

ConférenceLundi 6 octobre

L'homme, clé de l'univers

ConférenceLundi 20 octobre

La vérité qui illumine

ConférenceLundi 3 novembre

L'homme biodégradable et l'homme éternel

Livres du Mois

Les livres suivants sont disponiblesà rabais lors de nos activités publiqes.

La Gnose Eqyptienne - Tome IIILe Vêtement de Lumière de l’Homme Nouveau

Les eaux du non-e“ tre

ßPeut-on vivre et de¤ crire une‘re¤ ve¤ lation’de l’Esprit ? Comment l’Esprit nous parle-t-il ?�A toutes les e¤ poques, dans toutes les cultures

on a tente¤ de se porter vers l’Esprit,de le pe¤ ne¤ trer, de rendre la conscience

re¤ ceptive a' sa lumie' re.

Dans le Matsya Purana, ancien texte hindou,il est e¤ crit : ß Si seulement on pouvaitcomprendre ce que la divinite¤ dit vraiment ; etqui ne voudrait la conna|“ tre ?�1

Comme l ’ Esprit est inconnaissable, laconscience ne peut le pe¤ ne¤ trer ni par l ’ intel-lect ni par la raison. Les anciens rishis hin-douistes choisirent des mythes et des le¤ gendespour rendre l ’ Esprit plus familier auxcroyants par des images. Encore de nos jours,ces re¤ cits peuvent ouvrir la compre¤ hension.Leurs messages ne s ’adressent pas au pouvoirintellectuel mais a' l ’ intuition du coeur,intuition qui devient de nos jours de plus enplus importante. Elle e¤ mane de la consciencedes cellules et passe par le coeur. Il estplausible que le de¤ sir originel du divin soit unß souvenir � qui, a' travers les cellules corporel-les, surgisse dans le coeur sous forme d ’unappel. Nous trouvons beaucoup de cesle¤ gendes dans les Puranas, enseignementshindouistes qui transmettent, entre autres, desmythes sur l ’origine et la fin du monde, et desprescriptions rituelles. Les Puranas sont

conside¤ re¤ s aujourd ’ hui a' l ’e¤ gal des Ve¤ das etont e¤ te¤ traduits du sanscrit en anglais sousl ’e¤ gide de l ’ UNESCO. On les trouve aussi enfranc� ais. Il est fait mention des Puranas de' squatre cents ans avant J.-C. L’un des plusbeaux de ces mythes se trouve dans le MatsyaPurana et a pour sujet une re¤ ve¤ lation del ’ Esprit supre“ me au sage Markandeya. Nousle re¤ sumons ici.2

Le mythe de Marcandeya

Si, a' la fin d ’un jour de Brahma, d ’une e' reou' , dans la socie¤ te¤ , le seul prestige est larichesse, la seule vertu les possessions,l ’unique lien entre homme et femme lapassion, l ’unique joie l ’amour charnel, et ou'la confusion exte¤ rieure et la foi inte¤ rieure sontjete¤ s sur le me“ me tas [...] alors on est dans leKali Yuga. C ’est le monde de nos jours. Lesvieilles personnes veulent para|“ tre jeunes ; lesjeunes manquent d ’ouverture ; ma|“ tres,commerc� ants, serviteurs se plaisent a' tromperet se cantonnent dans la me¤ diocrite¤ ; le de¤ sir

des choses supe¤ rieures dispara|“ t et l ’e¤ gocen-trisme re' gne.�3

ß Quand l ’ humanite¤ est frappe¤ e de cesmaux, il n’ y a plus de possibilite¤ s dede¤ livrance, l ’univers est mu“ r pour sa de¤ sinte¤ -gration. La substance divine deVishnou,divinite¤ supre“ me, absorbe une fois de plus lecosmos devenu un chaos ste¤ rile : hommes,animaux, plantes, univers, syste' mes solaires,plane' tes. Il dissout l ’ensemble des cre¤ atures,des entite¤ s divines aux e“ tres vivants etjusqu’aux pierres, tout fusionne dans son e“ tresouverain. L’exce' s de chaleur et l ’exce' s d ’eaualternent ; ce qui autrefois nourrissaitmaintenant de¤ truit.� Vishnou frappe de ce¤ cite¤ le soleil et toutes les

cre¤ atures. La terre se desse' che, les eauxterrestres disparaissent ainsi que les eauxdivines.

� Vishnou devient vent . Il prive d ’air vivifiant

l ’ensemble des cre¤ atures.� Vishnou devient feu . Il allume un gigantesque

incendie mondial.� Vishnou devient nuages .Une pluie battante

pure et douce comme du lait e¤ teint la confla-gration.

Et les mondes se dissolvent dans le nirvana, laterre retourne a' l ’oce¤ an originel, les e¤ le¤ mentsfondent en une masse fluide, indivisible. La luneet les e¤ toiles s ’effacent. Il ne reste plus quel ’oce¤ an primordial infini.Vishnou dort. Seul, solitaire, forme immensecouche¤ e sur l ’oce¤ an primordial, moitie¤immerge¤ , moitie¤ flottant sur les vagues, lui, seul,ensommeille¤ , de¤ pourvu de toute connaissance.Vishnou re“ ve . Il re“ ve de l ’univers, de ses futuresdispositions. Le sein de la divinite¤ rece' lel ’embryon de son enfant, le cosmos, qui suit defac� on harmonieuse les voies selon lesquelles il semanifestera ensuite. Et dans le re“ ve, un sainthomme erre sur la terre ide¤ ale, un pe' lerin quicontemple plein de joie le monde divin. Le sainthomme est a“ ge¤ demilliers d ’anne¤ es. Son nomest

A' gauche : Repre¤ sentation de l’ Inde sud des sept chakras

Au-dessus : Reproduction contemporaine de la naissance de

Markandeya

Markandeya. Il est grand, fort, sage et visite leslieux saints, les sources et autres endroits ; ilobserve les e“ tres qui, par leurs actions, montrentqu’ ils aiment Dieu. Markandeya est parfaite-ment uni au monde dont re“ ve la divinite¤ au seind ’elle-me“ me.Mais survient un miracle : tandis que la divinite¤dort la bouche ouverte dans le profond silence dela nuit, soudain, le vieux sage, dans son errance,glisse de la bouche du dieuqui re“ ve et tombe dansl ’oce¤ an.

Pour commencer Markandeya ne voit me“ mepas le dieu qui dort. Il flotte sur l ’oce¤ annocturne et se demande, de¤ courage¤ : ß Est-ceque je re“ ve ? Est-ce mon imagination ? Suis-jedevenu fou ? Ou' sont le soleil, la lune et les

e¤ toiles ? Seraient-ils e¤ teints ? Ce monde ne l ’apas me¤ rite¤ ! Ici il n’ y a pas de vent, ou' est laterre ? Ou' suis-je ?� De plus en plus de¤ sespe¤ re¤ ,Markandeya lutte pour rester en vie, mais toutd ’un coup il aperc� oit le corps immense de ladivinite¤ qui dort. Il pense que c ’est une cha|“ nede montagnes qui e¤ merge de l ’eau. ß Oui je lavois de mieux en mieux, cette montagne e¤ metune lumie' re brillante, merveilleuse !� Le saintnage vers la montagne pour mieux lacontempler, puis une main ge¤ ante le saisit,l ’ame' ne vers la bouche du dieu qui l ’avale.

Parce qu’ il ne lui reste rien d ’autre a' faire,Markandeya poursuit sa route, observe lesexercices sacre¤ s des yogis et des asce' tes, sere¤ jouit de la sagesse des brahmanes, s ’e¤ tonne

ßApre' s avoir traverse¤ les sept cercles de lumie' re divine, il entre dans l’ immense firmament sans li-mite, sans fin, et le parcourt en nageant, ou pluto“ t en flottant car il ne provoque aucune vague sus-ceptible de le freiner. Et il atteint en paix ce qui lui semble le centre du dernier cercle. Il ne va pas plusloin, c’est l’ultime limite des possibilite¤ s humaines... l’ harmonie avec l’e¤ tat d’e“ tre ve¤ ritable.(D’apre' s Ram Chandra).5

paginapagina 4-5: Gravure coloree de la pagode de Conjeveram,4-5: Gravure colore¤ e de la pagode de Conjeveram,

in: ß Journal d’un voyage enin: ß Journal d’un voyage en1811et1812 a Madras et en1811et1812 a' Madras et en

Chine�, JamesWathen,Chine�, JamesWathen,1814.1814.

de l ’art de gouverner des rois, et pe¤ ne' tretoujours plus avant dans le monde du re“ vedivin. Il sillonne pendant des centainesd ’anne¤ es le monde tel qu’ il devrait e“ tre etdont re“ ve la divinite¤ .

Cependant, voila' qu’un jour il tombe denouveau de la bouche du dieu dans une mernoire comme de l ’encre. Dans un immense etterrible silence, il flotte au hasard jusqu’aumoment ou' il aperc� oit une |“ le. La' , sous unfiguier, un enfant s ’est endormi. Mais quelenfant ! Du plus profond de lui e¤ mane unrayonnement. Dans son e¤ tonnement,Markandeya oublie de nager et manque de senoyer dans les vagues noires. Il se met a' nagerplus rapidement sans cesser d ’examiner l ’|“ le

et voit que l ’enfant rayonnant joue librement,spontane¤ ment, au milieu de l ’espaceterrifiant, immense, infini. Une lueur surna-turelle l ’environne.

Le vieil homme l ’observe timidement ennageant debout. ß J ’ai de¤ ja' vu cette sce' ne...mais ou' ? quand ?� Tout d ’un coup, il se rendcompte de la profondeur insondable del ’oce¤ an, la panique l ’envahit, mais il entendune voix grondant comme un coup detonnerre lointain : ß Bienvenue, Markandeya !�C ’est l ’enfant qui lui parle : ß N’aies pas peur,approche, mon enfant.�

Depuis qu’ il vit, jamais personne ne s ’estadresse¤ a' lui en l ’appelant directement par sonpre¤ nom : quel manque de respect !

Le cygne sublime ne conna|“ t ni froid ni chaud, ni peine ni plaisir. ni honneur ou de¤ shonneur. Il a de¤ passe¤les six vagues : faim, soif, chagrin, illusion, de¤ clin etmort en renonc� ant a' la critique, l’orgueil, la jalousie,la cole' re, la cupidite¤ , l’exaltation, l’envie et l’e¤ go|« sme. Etant donne¤ que le de¤ clin du corps provoquedoute et inintelligence, il conside' re que son corps est inanime¤ , e¤ tat qui devient alors le sien. ß Je suis laconsciencepacifique, simple, immuable, l’ Esprit.[...] Gra“ ce a' la connaissance de l’union de l’Esprit etdusoi supe¤ rieur, l’Esprit fait dispara|“ tre leur diffe¤ rence.C’est ici que point l’aurore de la vraie Gnose.�(D’apre' s la Paramahamsa Upanishad)

Markandreya fut, dit-on, le dernier survivantdes sages, a' la fin du ß Jour de Brahma� ante¤ rieur au no“ tre, quand

tout sombra dans lenon-e“ tre. Il e¤ tudia lesVe¤ das eten observa attentivement lesre' gles.C’e¤ taitunhommebon

qui resta ce¤ libataire toute sa vie. Il servit la Divinite¤ supre“ me pendant desmilliards d’anne¤ es, ainsi fu“ t-il

victorieux de la mort contrairement a' d’autres.De lui ces paroles : ßL’ homme est l’artisan de son propre

destin.On constate que les actes commis dans les vies ante¤ rieures ont des conse¤ quences dans la vie pre¤ sente.

L’a“ me rena|“ t charge¤ e de karma. La vertu et les actes purs lui permettent d’atteindre l’e¤ tat ce¤ leste. En raison

de l’action dubien etdumal, elle reste humaine [...] C’estpourquoi il fautexercer la vertu etrenoncer a' ce qui

n’est pas juste.�

LeMarkandeya Purana, la partie duMahabarata attribue¤ e a' Markandeya, relate comment la de¤ esse Chandi

(force et pouvoir) ane¤ antit les de¤ mons Shumba (l’orgueil) et Nishumba (confusion).Chandi pe¤ ne' tre le cosmos

entier, elle est la gardienne et la protectrice du dharma, l’ordre cosmique. Par sa ß force et son pouvoir� elle

annihile la ne¤ gation et la de¤ mesure, etre¤ tablit l’e¤ quilibre indispensablepour arriver a' la perfection.Tour a' tour,

elle cre¤ e, maintient et de¤ truit.Quand les rapports cosmiques sontmenace¤ s, elle semanifeste sous diverses

formes afin de prote¤ ger l’univers.

Markandeya, oubliant encore une fois qu’ ildoit nager, est pre' s de se noyer tout encontinuant a' s ’e¤ nerver : ß Qui me manqueainsi de respect ? Qui croit pouvoir metutoyer, moi qui ai plus de mille ans ? Je n’aipas l ’ habitude d ’e“ tre traite¤ ainsi. Me“ me lesdieux les plus e¤ leve¤ s me respectent et m’ap-pellent ß l ’e“ tre a' la longue vie �. Qui risque savie et cherche la mort en me parlant de cettesorte ?�

L’enfant divin garde son calme et de¤ clare :ßMon enfant, je suis ton pe' re, ton grand-pe' re,tous tes ance“ tres, l ’origine qui dirige toute lavie.Viens vers moi. J ’ai bien connu ton pe' re etil y a longtemps, je lui ai donne¤ un fils d ’uneforce vitale ine¤ puisable. Ton pe' re connaissaitle fondement secret de l ’existence, tu en esissu, c ’est pourquoi tu as le pouvoir de mevoir prenant mon repos sur le grand oce¤ an etjouant comme un bambin sous cet arbre.�

A gauche: Indemoderne, sculpture sur bois du sauvetage de

Markandeya par Shiva. A droite :Visite d’un Radjah a' un ermite

du ßMadhandeya Purana�, Ecole Guler Pahari,1756.Gouache et

encre sur papier,Victoria & Albert Museum, Londres.

Alors les yeux de Markandeya s ’ouvrenttels des fleurs qui s ’e¤ panouissent. Il semblevouloir s ’ incliner tout en nageant : ß Seigneurde l ’univers, quel nom vous donne-t-on ?�

ß Je suis le commencement, le premier e“ tre,la source de tout. Je suis le feu sacre¤ , les cyclesdu temps, le jongleur du monde, le magicienaux merveilleux stratage' mes. Le de¤ ploiementde l ’univers est ma cre¤ ation. Et je suis la fin,le ma« lstrom, le tourbillon destructeur quiaspire finalement tout ce qui s ’est de¤ ploye¤ .Alors mon nom est : mort de l ’univers.�

Puis l ’enfant reprend : ß Je suis l ’ordresacre¤ , la lumie' re du ciel, du vent et de la terre,l ’espace qui s ’e¤ tend dans toutes les directions.Je suis l ’e“ tre de l ’origine et l ’ultime recours.De moi provient ce qui a e¤ te¤ , ce qui est et cequi sera. Je demeure dans tout ce que tuperc� ois dans l ’univers. J ’enseigne dansquelles intentions existe la vie humaine : la sa-tisfaction des sens, l ’effort en vue du bien-e“ tre,et l ’application dans l ’accomplissement desdevoirs sacre¤ s. Je te montre ces trois pointsconcernant l ’existence terrestre. Continue a'parcourir l ’univers dans mon corps. La' se

trouvent les dieux et les saints prophe' tes.� Etd ’un mouvement rapide l ’ Etre de l ’originefait glisser de nouveau le saint dans sa boucheet l ’avale.

Cette fois, le coeur de Markandeya est pleind ’ harmonie et de be¤ atitude. Il cesse d ’errer etcherche un abri secret. La' il e¤ coute en silencele chant de l ’oie sauvage immortelle, me¤ lodiequasi imperceptible, myste¤ rieuse et universel-lement pe¤ ne¤ trante de l ’ inspiration etexpiration divine. Il entend le souffle de ladivinite¤ : ß Je reve“ ts maintes formes... et...quand le soleil et les e¤ toiles auront disparu, jenagerai lentement sur les eaux re¤ pandues a'l ’ infini... Je suis le Seigneur... Je ge¤ ne' rel ’univers. Je demeure dans les cycles du tempsjusqu’au moment ou' je les ane¤ antis.�4

Vishnou

Dans la tradition indienne,Vishnou maintientl ’univers. ß Il s ’agit du dieu qui fait e¤ maner de luiles mondes avec toutes leurs entite¤ s, et qui yperpe¤ tue la vie un certain temps jusqu’a' leurde¤ sinte¤ gration.�6

Ce dieu se manifeste a' Markandeya demanie' re spe¤ ciale. Pour commencer, le sainterre dans le re“ ve de la divinite¤ . Il est dansl ’ Esprit divin mais son e¤ tat est semblable ausommeil, il n’a pas conscience de lui-me“ me.Familier du dieu, comple' tement absorbe¤ dansle re“ ve de celui-ci, il suit son chemin de la justemanie' re. Mais cela ne peut pas durer. Labouche du dieu est le symbole de sa forcecre¤ atrice : il dit et cela ß est �. Markandeyasortant de la bouche deVishnou tombe dansl ’oce¤ an de la substance primordiale.

Le chemin de la conscience

Markandeya, cre¤ ature vierge, inconsciente,va donc s ’ incarner pour acque¤ rir laconscience. Cet e“ tre non-incarne¤ dans l ’ Espritnon-manifeste¤ (Vishnou en train de re“ ver) estvomi, pourrait-on dire, dans l ’oce¤ an du ß non-e“ tre � spirituel. Cette premie' re expe¤ riencestimule la conscience latente de Markandeya.Il est saisi de trouble et d ’angoisse, il peinede¤ sespe¤ re¤ ment dans l ’eau noire, il sent qu’ ilest se¤ pare¤ du divin et perc� oit le danger del ’oce¤ an cosmique. Bien qu’ il s ’approche dudieu, il ne voit qu’une gigantesque montagnequi domine tout. Mais sans compre¤ hensionjuste, voila' qu’ il est de nouveau absorbe¤ parVishnou et partage une fois encore le re“ ve dece dernier. Cependant, cette premie' reexpe¤ rience dans les eaux de la substance pri-mordiale est le germe de sa conscienceulte¤ rieure et la possibilite¤ de sa ressouvenanced ’une autre re¤ alite¤ .

L’enfant rayonnant

Quand, des sie' cles plus tard, Markandeyatombe ne nouveau de la bouche deVishnou, ilsait maintenant nager. Et quand il aperc� oitl ’enfant divin rayonnant, un souvenir de lalumie' re de l ’ Esprit lui revient. C ’est lors decette deuxie' me expe¤ rience que Markandeyacommence a' comprendre la situation tandisqu’ il se rend compte de la profondeur del ’oce¤ an originel. Il devient conscient de soi !

Quand l ’enfant lui adresse la parole, il estme¤ content car il conside' re qu’ il a de¤ ja' pe¤ ne¤ tre¤beaucoup de choses tandis que l ’enfant letraite... comme un enfant ! Markandeya est di-rectement interpelle¤ par Vishnou, l ’ Esprituniversel sous la forme d ’un enfant divin. Ill ’e¤ coute pourtant et a' l ’ instant sa vueinte¤ rieure s ’ouvre. Il est dore¤ navant mu“ r pourentendre ß la parole �, la manifestation del ’ Esprit, et il devient silencieux.

ß L’univers en mouvement se meut en moiqui jamais ne bouge. A la fin d ’un cycle, lacre¤ ature se dissout dans ma substance pri-mordiale, alors la nature entre dans le repos.�7

L’union avec l’ Esprit

Makandeya rentre dans le monde divin. Ildemeure dans le re“ ve de la divinite¤ , silencieux,dans un lieu secret et prote¤ ge¤ du mondecomme il se doit. Enfin, il perc� oit l ’appel del ’oie sauvage, le souffle de tout ce qui est. Il atellement progresse¤ qu’ il entend sans cesse cetappel. Dans beaucoup de pays l ’oie et le cygnesauvage sont les symboles bien connus del ’ Esprit qui pe¤ ne' tre tous les mondes etinspirent les sages devenus conscients. Du faitque Markandeya entend l ’appel et sent lesouffle de tout ce qui est, il devient conscientde lui-me“ me et de l ’ Esprit, et biento“ t sa fusionenVishnou est parfaite.

ß EnVishnou pe¤ ne' trent ceux dont laconscience rejette tout pe¤ che¤ , et apre' s e“ treentre¤ s en lui, ils ne se re¤ incarnent plus.�8

Sources

1 A. Hohenberger, Die Indische Flutsage une das Mat-

syapurana, 1930, Leipzig.

2 Idem.

3 H. Zimmer, Indische Mythen une Symbole, 1993,

Munich.

4 Ibid.Vishnu Purana, p.20 et 43.

5 Ibid.Vu Purana .

6 E. Schleberger, Die Indische Gçttewelt, Munich,

1986.

7 Springmann, p.67.

8 A.Hohengerger, ibid.

Les deux premiers encadre¤ s proviennent d ’enseigne-

ments du yoga,Georg Feuerstein, EastWest Publ., 2000.

Ve¤ da veutdire litte¤ ralement ßconnaissance divine�. Il y a quatreVe¤ das : le Rigve¤ da, l’ Yajurve¤ da, le Samave¤ da etl’Atharvave¤ da. Ils se composent d’une partie doctrinale exte¤ rieure et d’une partie inte¤ rieure. La premie' re,karma-kanda, ß la partie des oeuvres�, la seconde inana-kanda,ß la partie de la sagesse�.LesVe¤ das sont l’oeuvrede nombreux auteurs, mais ils ont e¤ te¤ rassemble¤ s et ordonne¤ s dans leur forme actuelle, suppose-t-on, parVe¤ davyasa, fils suppose¤ d’un Rishi. L’origine desVe¤ das est tre' s ancienne et remonte a' desmille¤ naires avant lacivilisation occidentale. Les pandits (savants) assurent qu’ ils ont e¤ te¤ transmis oralement pendant tout cetemps-la' et queVe¤ davyasa les a finalementregroupe¤ s pour en faireun ensemble alors qu’ il e¤ tait sur les rives dulac sacre¤ de Manasasarovara, derrie' re l’Himalaya, dans leTibet actuel.

Krishna danse sur le serpent Kaliya qu’ il a vaincu.Bronze du

XIXe' me s., Inde.

L’homme a le religieux dans son sang

Il est admis, en principe, que ce sont degrandes forces spirituelles qui pre¤ sidentau de¤ veloppement de l ’ humanite¤ .L’e¤ sote¤ risme moderne parle d ’e“ trese¤ minents d ’une force spirituelle excep-tionnelle qui, guidant certains peuplesdans leurs entreprises, e¤ voluent a' leurtour. On le savait autrefois, et cetteconnaissance s ’exprimait dans une foipositive : chaque peuple avait son dieuet obe¤ issait a' sa volonte¤ et a' ses lois. Ain-si en fut-il au Mexique. Le Popol Vuhnous en apprend a' ce sujet, et l ’on peutse reporter a' l ’article du me“ me nom,dans le pre¤ sent nume¤ ro.

On peut regretter que l ’ homme d ’au-jourd ’ hui se tourne tellement vers l ’exte¤ -rieur, se trouvant ainsi prive¤ de l ’ inspira-tion directe des forces spirituelles.Tout cequ’ il peut ressentir inte¤ rieurement, si tantest qu’ il ressente quelque chose, n’est leplus souvent que re¤ action a' son environ-nement.

De l ’ inte¤ rieur de lui-me“ me ne pro-vient que tre' s peu de chose parce qu’ ilest occupe¤ , de tous ses sens, a' absorberson environnement, sans que son pouvoirde rayonnement ne soit encore active¤ . Lasource de bienveillance et d ’aide, en lui,demeure encore ferme¤ e.

Il y a cependant une impulsion quipourrait affleurer parfois a' sa conscience,

inde¤ pendamment de son environnement,une ßvoix�, issue d ’un domaine calme etpur, pourrait le toucher avec ses accentsd ’ harmonie et de liberte¤ .

Evolution ne signifie pas toujours

progression

De nos jours, une opinion assez re¤ pan-due veut que les peuples qui ve¤ ne' rent undieu et vivent en unite¤ sous la bannie' rede leur religion, soient plus primitifs. Lesenseignements des religions chre¤ tiennesont largement contribue¤ a' la chose. EnOc-cident aussi, il y a des religions, mais l ’at-titude est diffe¤ rente vis a' vis des Eglises etde la foi : elles jouent un ro“ le secondaire,ne constituent pas une ne¤ cessite¤ vitale ;elles s ’apparentent davantage a' un garantde civilisation, d ’un niveau de culturesouhaitable et d ’affabilite¤ . Ce qui compteavant tout, c ’est le de¤ veloppement per-sonnel. Pourquoi ? Qu’apporte-t-il ? Ilfaut reconna|“ tre qu’ il est, en principe,possible de recevoir une bonne formationet, par la' , d ’acque¤ rir plus de force men-tale, d ’entendement, et une certaine apti-tude a' l ’ inte¤ gration sociale. Etre cultive¤ etentoure¤ d ’amitie¤ s n’est pas sans inte¤ re“ t.Cela donne a' l ’exte¤ rieur une image plai-sante. Ce qui est moins plaisant et quel ’on ne voit pas, ce sont les obsessions etle raba“ chage. L’on pre¤ fe' re passer ces as-pects sous silence, mais ils sont re¤ els etont de graves conse¤ quences dans l ’ in-conscient.

Escalier a' la te“ tede serpent, dansla pyramide deQuetzalco¤ atl

Tout est en e¤ volution et c ’est encoura-geant. Mais ne re“ vons pas. Evolution, cer-tes, mais progression ? L’ homme ße¤ vo-lue¤ � a-t-il progresse¤ inte¤ rieurement ? Est-il devenu plus ouvert et plus sensible aucours des sie' cles et des mille¤ naires ? Sona“ me est-elle devenue plus noble, plus de¤ s-inte¤ resse¤ e, plus humaine ? Son oreille per-c� oit-elle le sanglot inexprime¤ de celui quiest en face de lui ? Son oeil voit-il chez unautre la souffrance d ’e“ tre nie¤ dans sa di-gnite¤ d ’e“ tre humain ?

De tous les sentiments et les e¤ motionsqui assaillent l ’ homme en permanencedepuis toujours, aucun n’a disparu. Il lessubit a' chaque fois qu’ ils se pre¤ sentent a' saconscience, mais il est encore trop passif.Une e¤ motion surgit en une fraction de se-conde, le sang bouillonne. Elle cro|“ t jus-qu’a' un paroxysme puis s ’e¤ mousse et estrele¤ gue¤ e a' l ’arrie' re-plan de la conscienceavant qu’un nouvel e¤ moi ne nous enva-hisse. Il arrive qu’un le¤ ger trouble passecomme un nuage sans que l ’on n’en soite¤ branle¤ . Mais, souvent, c ’est un orage quisurvient, ou me“ me un ouragan. Et,comme les champs et les pre¤ s sous la tem-pe“ te, le paysage de l ’a“ me attend que latourmente s ’e¤ loigne, non sans en subirles conse¤ quences. A chaque fois, le sangdoit assimiler une commotion, le fluidenerveux doit retrouver un apaisement, etceci jusqu’a' e¤ puisement de la faculte¤ de re¤ -ge¤ ne¤ ration. Alors, la vie est rendue augrand fleuve de vie d ’ou' elle provient. Enquoi cela fait-il avancer l ’ homme ?

ßDevenir gnostiquement conscient c ’est atteindre lapure unite¤ de l ’a“ me rene¤ e avec l ’ Esprit. Telle estl ’ ide¤ e centrale ve¤ ritable. De ce sang, le sang de Je¤ susle Christ,vous devez vivre.Ce sang doit e“ tre recueillipar le foie.Ce sang doit e“ tre inhale¤ par vous. De cesang vous devezvivre et e“ tre.Ce sang est laGnose quivous appelle.Ce principe est appele¤ sang parce qu’ ildoit e“ tre absorbe¤ par le c�ur en tant que force-lumie' re faisant changer le sang.Ce sang, cette force-lumie' re, doit ensuite remplacer leprincipe de vie central, afin que, de cette force-lumie' re, un homme totalement nouveau s’e¤ le' vedans le champ de la re¤ surrection.�

Catharose de Petri, La ParoleVivante

Le sang est magique

Chacunde nous conna|“ t et subit ces af-fections qui plongent leurs racines dans lesang. Ce qui fait dire : le sang est l ’a“ me, ouencore : l ’a“ me re¤ side dans le sang. Il noussuffit de perdre deux litres et demi de sangpour rendre l ’a“ me. Le corps en contientcinq a' six litres. La vie est intimement lie¤ eau sang, cette ßse' ve particulie' re� qui char-rie les caracte' res he¤ re¤ ditaires, les caracte' -res propres et toute l ’ histoire d ’un indi-vidu, s ’exprimant en divers talents et inca-pacite¤ s.

Celui qui veut donner a' sa vie le senspositif d ’un de¤ veloppement spiritueldevra changer jusqu’a' son sang. C ’est fa-cile a' dire mais plus long a' faire. Le sangest comme un miroir qui refle' te la cons-cience. L’exte¤ rieur, ainsi que l ’ inte¤ rieurs ’ y refle' tent. Le monde exte¤ rieur estdonc le reflet de ce qui est en l ’ homme. Iln’en va pas autrement. Quand la voix del ’e¤ nergie originelle re¤ sonne en lui, l ’unedes fonctions du sang est de l ’amplifier.Tout de¤ pend donc de son orientation.S ’ il se tourne vers la source de la vibrationoriginelle, toutes les qualite¤ s divines s ’ex-priment alors dans son sang. A co“ te¤ desfonctions biologiques, le sang posse' deune fonction magique : celle d ’assimilerl ’e¤ nergie spirituelle positive, commel ’e¤ nergie ne¤ gative, et de les transformeren impulsions salutaires ou ne¤ fastes.

Comment vaincre le monde ?

L’enseignement de la Rose-Croixd ’Or fait e¤ tat d ’une force myste¤ rieuse.Le christianisme primitif, lui, utilise l ’ex-pression : ßle sang du Christ purifie tout�.L’ homme qui s ’ y reliait profonde¤ ment,se montrait sage et secourable, en orien-tation vers le royaume des cieux. Le

Christ est le symbole de l ’e“ tre qui assume,jusqu’a' l ’ultime conse¤ quence, d ’e“ tre ins-pire¤ par la force de l ’ Esprit, et donne savie pour la suivre. Depuis lors, chacun apart a' la liberte¤ inte¤ rieure. A mesure quela force nouvelle agit, les barrie' res se le' -vent, effac� ant du sang les empe“ chementset les limitations.

Me“ me dans les enseignements mutile¤ squi nous restent du Nouveau Testament,nous pouvons affirmer que ßla liberte¤ del ’ Evangile� y est pre“ che¤ e. Voyons ce queles sie' cles poste¤ rieurs en ont fait. Bienque la force de libe¤ ration se soit lie¤ e a' laterre par le sacrifice de sang symboliquede Je¤ sus-Christ, on nous raconte qu’aufond nous sommes pervertis et qu’ il estimpie de faire confiance a' notre propreforce, nous qui, en tant que microcosmes,avons e¤ te¤ cre¤ e¤ s a' l ’ image deDieu !

Cette impulsion spirituelle arriva dansl ’atmosphe' re en me“ me temps au Moyen-Orient et en Ame¤ rique centrale, destine¤ ea' toucher le sang et le c�ur deshommes. Ily a quelquesmilliers d ’anne¤ es, le souvenirdes grands envoye¤ s de l ’e¤ poque atlan-te¤ enne e¤ tait encore pre¤ sent chez les peu-ples d ’Ame¤ rique du Sud, dont ils avaientrec� u une religion du c�ur e¤ dificatrice :e¤ le' ve ton c�ur vers le monde divin, essaiede te placer constamment dans l ’ inspira-tion et devant l ’exemple des grands en-voye¤ s, ne te plonge pas seulement dans lavie terrestre et apprend comment tonc�ur peut grandir et se de¤ ployer en assi-milant dans le sang les e¤ nergies divines.

Cette coope¤ ration fournissait aussi dela nourriture aux dieux car le pouvoirrayonnant du sang, entretenu par les an-ciens sacerdoces, e¤ tait la principale sourcede sustentation pour les dieux a' traverstoutes les expressions de la vie dans lessentiments et les e¤ motions des humains.Les e¤ nergies divines originelles passe' rent

Fontaineinte¤ rieure d’une¤ dificegouvernementaldonnant sur leZo¤ calo, a' Mexico.Elle est orne¤ ed’un cavalierchevauchant uncheval aile¤ .

cependant au second plan, supplante¤ espar la perversion des pre“ tres et leurs mani-gances ; leur pre¤ occupation majeure nefut plus que leur propre conservation parla manipulation et la course au pouvoir.C ’est ainsi que furent instaure¤ s les sacrifi-ces humains et l ’ immolation d ’enfants,d ’esclaves et de prisonniers politiquesdont on pre¤ levait le c�ur et le sang,comme le raconte' rent les Espagnols.

Si ces pratiques sont re¤ elles, ellesconstituent l ’oppose¤ sinistre de ce quis ’est produit dans un sens symboliquesur le Golgotha. De certains sacerdocesplus tardifs, et jusqu’a' aujourd ’ huid ’une autre fac� on, on a dit qu’ ils avaientde¤ tourne¤ intentionnellement le myste' reduGolgotha : ßNous, qui sommes des pro-longements des dieux, nous prenons tonc�ur, re¤ ellement s ’ il le faut, et en faisonsl ’offrande sacrificielle.�

La transformation du sang

L’offrande symbolique que l ’ hommefait de lui-me“ me le de¤ livre de la magie quilie a' la terre. Elle purifie l ’atmosphe' re dudomaine de vie et rend la force christiquede plus en plus ope¤ rante. Lentement, lechamp terrestre se transforme et la nou-velle impulsion spirituelle lie¤ e au Christne cessera plus d ’�uvrer. Il peut survenirdes pe¤ riodes ou' les hommes oublient jus-qu’a' son nom et tout ce qui s ’est passe¤jadis. Le changement atmosphe¤ riquene¤ anmoins a commence¤ . L’ homme estpre“ t pour la libe¤ ration inte¤ rieure. Il y par-viendra.

Il n’ y a pas de changement sans que lesang, base de la conscience, ne change lui-me“ me. Et cette modification de la qualite¤sanguine, du caracte' re de la personne etde son a“ me, demande du temps. Il fautd ’abord qu’ intervienne une impulsionqui, comme le levain dans la pa“ te a' pain,de¤ clenche le processus. L’ impulsion nevient pas de notre nature. Si c ’e¤ tait le cas,

l ’ humanite¤ aurait sans doute depuis long-temps acheve¤ le de¤ veloppement de l ’a“ me.

Tel est le Myste' re du Christ que lechristianisme gnostique originel connais-sait et a tenu secret. Le sang du Christ atransforme¤ a' jamais le c�ur de la terre et,par la' , l ’ humanite¤ entie' re.On en voit l ’ex-pression partout dans le monde. Celui quipre“ te attention a' ces choses prend part,dans un sens absolu, a' la vie universellequi est pleinement associe¤ e auChrist.

Venue du champ de vie originel, cetteimpulsion spirituelle, pure, irradie le sang.Elle est diame¤ tralement oppose¤ e a' la forced ’autoconservation naturelle. Elle est unprincipe de rayonnement, de propagationde Lumie' re et d ’Amour. Et l ’on peutparler d ’un choc quand l ’ homme, pourla premie' re fois, fait l ’expe¤ rience de cetteforce. S ’ il y re¤ agit positivement, commenceun processus extraordinaire qu’on appellele changement fondamental, ou, encore, legrand retournement qui est totalement in-de¤ pendantdes conditions exte¤ rieuresou so-ciales. C ’est un changement inte¤ rieur pro-fond, un changement dans le ßsang car-diaque� de l ’ homme.