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Les détecteurs à semi-conducteurs en physique nucléaire

Silicium et germanium

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Contenu– Généralités sur le semi-conducteur– Technologie des détecteurs Si et Ge– Formation du signal et mesures

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Introduction• Apport du semi-conducteur à la détection

nucléaire– haut pouvoir d’arrêt des particules chargées – grande densité ~1022/cm3

– chambre d’ionisation solide– faible énergie moyenne de création de charges,

~3eV (Si, Ge) contre 30eV (gaz)– efficace pour la détection γ

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La structure d’un semi-conducteur

• Structure diamant - Si ou Ge

a = 5.43Å (Si)5.66Å (Ge)

Structure cubique à faces centrées2 CFC imbriqués, 8 atomes dans une maille

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Les directions cristallographiques

• Différentes densités suivant les plans cristallographiques• Impact sur les propriétés des détecteurs

[010]

[111]

[100]

[001]

(111)

z

xy

0

[100] (100)

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Organisation des plans

(100) (110)(111)

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Le silicium

L’atome de silicium 4 électrons de valence

Chaque atome est entouré de 4 voisins

Chaque atome partage ses 4 électrons périphériques avec ses voisins, formant des liaisons covalentes

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L’électron et le trou libres sont alors disponibles pour la conduction

À basse énergie tous les électrons de valence restent liés

À température plus élevée, les vibrations thermiques peuvent rompre les liaisons covalentes et un électron de valence devient un électron libre, laissant derrière lui une lacune ou trou (de charge positive)

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Les bandes d’énergie

Isolant, SCBCEg

BV

EC

EV

À 300K

Si : Eg = 1,1 eV Ge : Eg = 0,66 eV

BV Métal

• Bande de valence (BV) : dernière bande permise « pleine », d’énergie Ev• Bande de conduction (BC) : première bande permise « vide », d’énergie Ec• Gap : bande interdite, d’énergie Eg = Ec-Ev• La conduction : les électrons ont accès à des états proches du dernier état occupé à l’équilibre

BCE

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Le semi-conducteur intrinsèque

• À O K, le SC est isolant

• T : un certain nombre de porteurs libres est crée– n électrons (provenant de BV par excitation thermique) – p trous (présents dans BV)

• Des relations donnant les concentrations de porteurs– n=p=ni autant de trous dans BV que d’électrons dans BC– ni²=np (loi d’action de masse)– ni proportionnel à exp(-Eg/kT)

à 300K, kT~ 0.025 eVSi : ni= 1010 cm-3

Ge: ni=2. 1013 cm-3

EF

Bande de valence

Bande de conduction

Eg

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Le semi-conducteur dopé

• Introduction d’impuretés en substitution (en général par diffusion) dans le réseau provoquant un ajout de trous ou d’électrons libres

• Cas particulier : le dopage par transmutation neutronique (NTD :neutron transmutation doping)

La conduction est modifiée

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Le dopage du Si

Silicium dopé type P

L’atome de bore3 électrons

de valence

Silicium dopé type N

Les trous sont les porteurs majoritaires.

L’atome de phosphore

5 électrons de valence

Les électrons sont les porteurs majoritaires.

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Le diagramme des bandes• Dopage N• ND atomes (5 e-), n ~ND

• pentavalent (colonne V) • P - As – Sb• Donneurs• ED = EC - 0,045 eV• Dopants ionisés fixes (P+)

• Dopage P• NA atomes (3 e-), p~NA

• trivalent (colonne III)• B - Ga - Al – In• Accepteurs• EA = EV + 0,045 eV • Dopants ionisés fixes (B-)

EDEFn

Bande de valence

Bande de conduction

EFpEA

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La mobilité des porteurs : µ• Aptitude des porteurs à se déplacer dans le réseau cristallin

• v = µ . F

• Valeurs de la mobilité :– µ- : mobilité des électrons– µ+ : mobilité des trous

Si : µ- ~1350 cm²/ V.sµ+ ~ 480 cm²/ V.s

Ge : µ- ~ 3600 cm²/ V.sµ+ ~ 1800 cm²/ V.s (à 300K)

• La mobilité dépend aussi du champ électrique F (relation empirique):

m1

m]))x(Fµ

(1[

µ)x(µ

+−

+−

+

=m=2 pour les électrons m=1 pour les trousvs : vitesse de saturation Si : ~ 107cm/s

sv Ge: ~6 106 cm/s

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La résistivité du matériau• Dépend du dopage : NA et ND

• Inverse de la conductivité : q(n.µ-+p.µ+)

• Pour du Si de type N :

• Pour du Si de type P :

à 300KSi : ρi ~ 200 kΩ.cmGe : ρi ~ 47 Ω.cm

≈ρµ.q.N

1D

+

≈ρµ.q.N

1A

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L’énergie d’ionisation• Énergie nécessaire pour créer une paire électron -trou : ω

– Si : ω = 3.62 eV (300K) et 3.76 eV (77K)– Ge : ω = 2.96 eV (77K)

• ω > Eg (gap, énergie de bande interdite), elle tient compte des propriétés optiques, thermiques et de diffusion du cristal

• Rappel :à 300K Si : Eg = 1,1 eV

Ge : Eg = 0,66 eV

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La jonction PN• Simplification : mise en contact de deux matériaux P et N

• Que se passe-t-il à l’équilibre thermodynamique? :– Différence de gradients de concentration de porteurs– Diffusion des porteurs vers une zone moins peuplée– Apparition d’une charge d’espace due aux dopants ionisés

fixes– Établissement d’un champ électrique qui empêche toute

diffusion

• Une zone désertée de porteurs libres apparaît, c’est la zone déplétée.

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Silicium dopé P Silicium dopé N

Les trous sont les porteurs majoritaires.

Les électrons sont les porteurs majoritaires.

La jonction PN

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- +

+

+

+

+

----

Ions négatifs de bore

Ions positifs de phosphore

Zone déplétée

La jonction PN

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La jonction PN

EDEFn

Bande de valence

Bande de conduction

EFpEA

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La jonction PN

Bande de valence

ECn

EVn

Bande de conduction ECp

EF

EVp

F

qVd

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+

Fx

La jonction PN• Densité de charge d’espace : σ

xp<x<0 σ(x)=-qNA0<x<xn σ(x)=+qNDailleurs σ(x)=0

• Potentiel de diffusion : Vd

• Équation de Poisson :

– 1° intégration ->champ électrique : F(x)– 2° intégration -> potentiel électrique : V(x)

• Largeur de la zone déplétée : x = xp + xn– Continuité du potentiel à la jonction– Neutralité électrique : NAxp = NDxn

xxp xn

P NND-NA

σ

x

x

VVd

0(x)dx²d²V

σ+

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La jonction polarisée en inverse

• La tension V se superpose au potentiel de diffusion Vd• La barrière de potentiel augmente et devient infranchissable

pour les porteurs majoritaires• La zone de déplétion augmente• Le courant est dû aux porteurs minoritaires

P N + V

ECn

EVn

ECp

EVp

EFqVd

Fx

ECn

EVnF

q(Vd + V)

x

id

ig

ig

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Le claquage de la jonction• Si la tension augmente, le champ

augmente• Au-delà de 105 V/cm, claquage Zener ou

Avalanche• Dépend de la résistivité du matériau

F

EFp

EFn

1

2

3

3

1) : génération thermique 2) : accélération par E3) : ionisation par impact

Tunnel

F

EFp

EFn

Augmentation du courant inverse pouvant conduire à la dégradation de la jonction

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La jonction est une diode

Jonction PN en directcourant direct élevé(majoritaires), µA et

mA

V

mA

µA

P

N

P

N

+

-

-

+

Jonction PN en inversecourant inverse faible

(minoritaires), nA et µA

0.1

0.2

0.550

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Propriétés Si Ge

Z 14 32A 28 73densité (g/cm3) 2.33 5.32Eg (eV) 1.12 0.74Const. diélectr. 12 16ε (F/cm) 1.06 10-12 1.5 10-12

µ- (cm²/V.s) 1350 3.6 104

µ+ (cm²/V.s) 480 4.2 104

ni (cm-3) 1.45 1010 2.4 1013

ρi (Ω.cm) 2.3 105 47ω(eV) 3.6 2.96

77 K

kT~0.0259 eV ε0 = 8.86 10-14 F/cm vs~107 cm/s

Quelques valeurs

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Technologie des détecteurs

Quelques détecteurs silicium et germanium

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F

Le détecteur est une jonction abrupte P+N

d : épaisseur de la jonction -> détecteurxp = 0xn = d

dNP+

F

x• déplétion partielle• déplétion complète (Fcrit)• surdéplétion (Fmin, Fmax)

x

qND

- qNA

d

FcritFmin

Fmax

+V

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Les expressions simplifiées

d²2

qNV D0 ε=

0

D

VqN2d ε

=

dV2d=qNF 0D

crit ε=

dVVF 0

min−

=

dV+VF 0

max =

x Sd

C ε=

)cm.(

)m(2

)V(0d4~V

Ω

μ

ρ

0.V21~d ρ

ρ04

)cm/V(maxV10.4~F

d106C ²)mm/pF( =

pour le silicium

xp = 0 xn = d

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Les détecteurs silicium

-> surtout pour les particules chargées-> parfois pour des photons

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Le détecteur passivé et implantéWafer de Si type N de haute résistivité (> 1000Ω.cm)Oxydation à ~1000°C (200 nm)Gravure de l’oxyde

Dépôt de résineMasqueInsolationEtching

Implantation (~50nm)Bore (15 keV – 5.1014cm-2) -> P+ -> jonctionPhosphore (30 keV- 2.1015 cm-2)ou As (30 à 170 keV - ~1016 cm-2) -> N+ -> ohmique

Recuit sous N2 (800 à 900°C)Évaporation d’aluminium (~100 nm)

Éventuellement : Gravure de l’Al passivation

Détection des ions légers et lourds

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• Structure générale :– Fenêtre d’entrée : Si(P+) + aluminium (jonction)– Fenêtre de sortie : Si(N+)+ aluminium (contact ohmique)– Structure de garde (1 à plusieurs anneaux de garde) qui

limite les injections de courant provenant des bords– Passivation sur les zones non actives

• Procédés industriels• Wafers de 4, 5 et 6 pouces• Épaisseurs de 30 à 2000 µm(suivant les constructeurs)

Le détecteur passivé et implanté

Al

NP+

N+

SiO2Al

anneau de

gardeZ.D.

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Exemples de structures

60x40 mm²100 µm

60x60 mm²300 µm (60x60 pistes)

Ø96 mmØ46 mm64 x 16 segments

50x50 mm²300 µm (16 x 16 pistes)

Ø35 mmØ10 mm4 segments

• Géométries variées qui se traduisent par la réalisation de masques assez coûteux

• Les dimensions des « segments »sont assez larges (> 500 µm) comparés à la physique des particules (~50 µm)

• Compromis entre les voies de lecture et les résolutions spatiales nécessaires

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Le détecteur à barrière de surface

• La jonction se fait par un contact métallique (barrière Shottky): Au-Si• Les états de surface sont alors de type P+

• Le contact arrière Al-Si est de type N+

Procédés encore utilisés en laboratoire, détection des ions lourds

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Le détecteur compensé au lithium• Réalisation d’une zone quasi intrinsèque : zone I, de grande

épaisseur (1 à 10 mm) -> type PIN

Techniquement :– Si de type P (dopants -> Bore) – Diffusion de Li+, petit et donneur : réserve

de Li, dopage N+ d’où formation d’une jonction NP, que l’on polarise en inverse.

– Migration de Li+ à 120°C : neutralisation de B-

par Li+, la zone tend à devenir neutre, le Li+en position interstitielle

– Dépôt d’or : • face avant : zone P+

• face arrière (réserve de Li, zone N+) : contact ohmique.

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Le détecteur Si(Li)

F

x

• Pas de charge d’espace dans la zone I, donc champ constant : F = V/d

• Condensateur planC = ε S/d

détection des ions (température ambiante)

détection des électrons et des X (77K)

d

N

NP

F

I+ V

x

+

x

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Quelques détecteurs siliciumType de détecteurs

Géométrie Résolution en énergie

Raie de calibration

Spécificité

Passivé et implanté

50 mm²300 µm

11 keV 5.486 MeV(241Am)

5.486 MeV

5.486 MeV975 keV(208Bi)5.9 keV(55Fe)

Particules chargées

Barrière de surface

50 mm²300 µm

15 keV Particules chargées

Si(Li) 300 mm²5 mm

50 keV18 keV

Particules chargées

Si(Li) refroidi

25 mm²5 mm

150 eV X de 1 à 30 keV

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Les détecteurs germaniumpour la détection γ

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Le détecteur germanium• Géométrie planaire ou coaxiale pour augmenter les volumes de détection

• cristaux de gros volume et de haute pureté (HPGe) : exemple : 110mm de long, 98 mm de diamètre, 800 cm3, 4.4 kg, |NA-ND | ~109 cm-3

• type P (mais se dégradent plus en présence de neutrons) ou type N

• contact P+ : implantation de bore (dépôt mince : 0.3 µm)

• contact N+ : diffusion de lithium (couche épaisse : > 500 µm)

Ge type N

Ge type P

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La géométrie cylindrique

⎥⎦

⎤⎢⎣

⎡−−

ε

−= )²rr(

21)

rrln(²r

2NNq

V 12

21

21

DA0

)rrln(r

)rr(4

qNVr

2qN)r(F

1

2

21

22

A

A−

ε−

=

1

2

rrln

2C πε=

r1 : rayon intérieurr2 : rayon extérieur

r1

r2

• On considère un cristal cylindrique coaxial • On effectue le changement de coordonnées -> cylindriques• On calcule les mêmes paramètres : tension de déplétion, champ radial, capacité….

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Le fonctionnement

• Particularité : il fonctionne à la température de l’azote liquide (77K)

• À température ambiante, la génération thermique est trop importante, le courant est élevé et le bruit statistique est trop fort.

• Nécessité d’avoir un cryostat, le cristal est sous vide

• Introduction de matière dans le parcours de la particule

Détection des X et des gammas

ex : détecteur puits - ORTEC

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Le principe

ORTEC

Capot externe

Contact central

Capot (montage et écran thermique)

Électronique refroidie (R, C, FET)

Capot+ électronique « chaude » (préampli.)

L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 43

Quelques détecteurs germaniumType de détecteurs

Géométrie Résolution en énergie

Raie de calibration

Spécificité

HPGeType N

10 à 100%(+ fenêtre Be)

1.80 à 2.65 keV

1.332 MeV(60Co)

γ de 3 keV à10 MeV+ neutrons

HPGeType P

10 à 150% 1.80 à 2.40 keV

1.332 MeV γ de 80 keVà 3 MeV

HPGeplanaire

Épaisseur -> 25 mm

1.3 keV 662 keV(137Cs)

γ < 100 keV

Segmentés Cluster (6 seg.)Clover (4 seg.)AGATA (36 seg.)

3 keV/segment2 keV/segment2 keV/segment

1.332 MeV Trackingeffet

Doppler

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Les caractéristiquesélectriques en géométrie planaire

• Le courant • La capacité

L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 45

Le courant

3 contributions au courant du détecteur :

• courant de génération dans la zone désertée, dépend de V et de la durée de vie des porteurs minoritaires• courant de diffusion dans la zone neutre, dépend du dopage• courant de surface, dépend des procédés de fabrication

NP+

N+

SiO2

Al+V

Al

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Le courant

• Il se mesure : i=f(V)

• La caractéristique permet d’évaluer la stabilité et les risques de dégradations.

Pour les Si planar : de 10 nA/cm²Pour le Si BdS : de 100 nA/cm²Pour le Si(Li) : de 1 µA/cm²(non refroidi)Pour le Ge : ~ pA/cm²

L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 47

• Se calcule :

• Se mesure et permet de déterminer :

la tension de déplétion : C = f(V)

le profil d’impuretés ND :

La capacité

VqN

2C1

D2 ε=

log C

log VV0

1/C²

V

2/qεND

x Sd

=

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La formation du signal

•Une particule chargée est ralentie dans le matériau et perd son énergie suivant différents processus (ionisation)

•Création de paires électron-trou dans le détecteur

•Séparation des paires sous l’action d’un champ électrique

•Migration des charges vers les électrodes : les électrons -> N, les trous -> P

•Collection et formation du signal

Le principe

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ionisation

Création de paires

Collectiondes charges

signalP+ N+

+HT

F

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Pourquoi la déplétion !

P+ N+F

+HTGND

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La nature du rayonnement

• Les particules chargées, ions lourds, ions légers-> pouvoir d’arrêt dE/dx (Bethe-Bloch)

• Il faut adapter les épaisseurs de détecteurs aux parcours des ions (Si)

• alpha de 5.5 MeV ->~27 µm • 208Pb de 1 GeV -> ~60µm• 53Cr de 747 MeV -> ~180 µm• proton de 5 MeV -> ~216µm• 208Pb de 6 GeV -> ~330µm• Electron de 975 keV -> ~1.7 mm• proton de 30 MeV -> 4.9 mm

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La nature du rayonnement

• Les photons : X, γ– détection indirecte

– Les effets dépendent du Z du matériau :• Absorption photoélectrique,• Diffusion Compton,• Création de paires, SE varie comme Z²

– Ge (Z=32) plus efficace que Si (Z=14)

– Les détecteurs sont adaptés aux énergies des X et γ • Si(Li) refroidi pour des X jusqu’à 100 keV• Ge pour des γ jusqu’à 10 MeV

35.4 E.Z.csteSE −=1E.Z.csteSE −=

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• le déplacement d’une charge q entre 2 électrodes parallèles distantes de D induit un signal sur ces électrodes dQ = q dx/D

• et dans le circuit extérieur, un courant i = q v/D

• c’est donc le mouvement des charges qui induit un signal plutôt que les charges collectées. (Ramo - 1939)

• Résultat valable en présence de zones de charge d’espace (Cavalleri - 1963)

La collection des charges

dQ

i

D

dx

q

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Le signal

• Le mouvement des charges induit le signal i = qv/D

• Chaque porteur de charge induit un courant : – i- = - qv-/D pour les électrons– i+ = qv+/D pour les trous

• Le courant total est la somme de toutes les contributions

• En pratique :

– On exprime le champ électrique en fonction du type de détecteur F(x)– On écrit l’équation du mouvement x(t) à partir de v=µF– On calcule le courant i (t) à partir de Ramo– Puis la charge Q(t)– On évalue le temps total de collection

• Base des simulations

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Pour une paire électron-trou

Faisceau entrant par la face avant (champ fort)

NPFx0

F

xx0 d

Fmin

Fmax

Fcrit

maxcrit Fx

dF)x(F +

−=

)x(F).x(µdtdxv −− ==

)x(F).x(µdtdxv ++ == i+

i-

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Le signal dû à une paire(formalisme de base)

Signal pour une paire créée à ~27 µm de la face avant(distance équivalente au parcours d’un alpha de 5.5 MeV)

électron

trou

Temps de collection :électron : 10.8 ns total : 10.8 nstrou : 1.8 ns Remarque : temps de montée nul !

ρ =10 kΩ.cme=300 µmVdepl = 64VVpol=2xVdepl

NPFx0

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Tout le long du parcours

• On « découpe » le parcours de l’ion en N tranches équivalentes

• Dans chaque tranche on calcule :

• Le nombre de paires électron-trou créées : Np =ΔE/3.6 (eV).

• La mobilité de chaque porteur de charge : µ+et µ- (la mobilité dépend du champ électrique, mais aussi de l’orientation du cristal)

• Le courant créé par le mouvement de chaqueporteur de charge i+ et i- à partir du théorème de Ramo :

i± = qv±/d

ion

P N

N tranches

+V

• On somme les contributions

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Le signal sur toute la trace

• Exemple : alpha de 5.5 MeV dans le silicium (en face avant)• Parcours : ~27 µm (SRIM)

Fmin =11 kV/cmFmax =32 kV/cmFcrit =21 kV/cmTemps = 11.5 nsimax = 46 µAQmax = 0.24pC

ρ =10 kΩ.cme=300 µmVpol=64V=2xVdepl

i(t) Q(t)

Rmq : temps de collection = 11.5 ns

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Pour le même α de parcours ~27 µm

Et en face arrière?

ρ =10 kΩ.cme=300 µmVpol=64V=2xVdepl

N PFx0

F

xd

Fmin

Fmax

Fcrit

x0

La forme est différente

Rmq : temps de collection = 32 ns

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Si on compare…

ρ =10 kΩ.cme=300 µmVpol=64V=2xVdepl

Face avant Face arrière

Reconnaissance de forme?

Temps de collection

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Les photons

• La géométrie et le champ électrique sont plus complexes

EXOGAM

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Pour résumer

Les notions importantes dans la formation du signal

Type de particule

Ion (A,Z, E)

Photon (E)

Champ électrique

géométrie

Epaisseur

Zone active

électrodes

matériauDopage

Orientation cristalline

ZMobilité des

porteurs

signal

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