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L’originalité de la démarche québécoise de lutte à la pauvreté chez les familles monoparentales
Paul Bernard et Hicham RaïqDépartement de sociologie
Université de Montréal
Colloque “Briser le lien entre monoparentalité et pauvreté”Centre Léa-Roback, Direction de la santé publique de Montréal
19 mars 2010
Pourquoi les familles monoparentalessont-elles particulièrement pauvres?
• Une question de distribution “verticale” des revenus: le marché du travail produit des inégalités que les impôts et les transferts corrigent dans une certaine mesure, selon les pays
• Selon Nancy Fraser, il y a aussi une double question d’équité « horizontale », c’est-à-dire entre les familles monoparentales et les familles biparentales• Les familles monoparentales ont le plus souvent un chef féminin;
or les femmes sont désavantagées dans le marché du travail• La charge familiale entrave souvent la participation pleine au
marché du travail, et ce surtout quand il y a un seul parent pour concilier emploi et travail de soins
Les familles monoparentales, particulièrement les femmes largement plus nombreuses que les hommes, ont besoin de filets de sécurité leur permettant de combiner les sources de bien-être.
État
Revenu du marché
Prestations sociales
Marché
Famille
L’État peut encourager et faciliter le recours au marché à travers le soutien aux structures de garde pour enfants.
L’État peut réglementer les pensions alimentaires afin d’impliquer les ex-conjoints dans la prise en charge de la famille
Pensions alimentaires
Apprendre à propos du Québec par une double démarche comparative: 1 - des pays témoins
• Le Québec comparé à des pays témoins appartenant à divers régimes providentiels;• La Suède social-démocrate, ses droits universels et
sa promotion de l’égalité de genre• La Grande Bretagne libérale et ses programmes de
dernier recours• La France et les Pays-Bas “conservateurs”,
relativement généreux mais moins orientés vers l’équité horizontale que les pays socio-démocrates
Apprendre à propos du Québec par une double démarche comparative: 2- le poids de l’ensemble canadien
• Le Québec comparé aux trois autres plus grandes provinces au Canada, l’Ontario, l’Alberta et la Colombie britannique: quelle marge de manœuvre économique, sociale et culturelle• dans l’ensemble canadien
• au sein du modèle social libéral des pays anglo-saxons
Facteurs de convergence Facteurs de divergence
Au plan économique
• Marché commun canadien, voire continentalisme, avec ses retombées sur la fiscalité et les programmes sociaux.
• Menace (économique et politique) des « courses vers l’abîme »
• Importance économique des frontières, nationales mais aussi provinciales John Helliwell)
• Investissement social et « rentabilité » des programmes sociaux
Au plan politique
• Politiques fédérales et influence du pouvoir fédéral sur les programmes provinciaux (dont le pouvoir de dépenser)
• Juridictions provinciales sur les principales questions qui ont trait aux régimes providentiels (santé, sécurité sociale, éducation, famille, etc.)
• Traditions politiques différentes des provinces
• Force du mouvement féministe au Québec
Au plan culturel
• La culture commune du Canada et de l’Amérique du nord
• La « société distincte » et ses retombées
• L’affirmation de l’identité nationale au moyen des politiques sociales
Quelques considérations sur l’investissement social
• Sur le long terme, les programmes sociaux n’obèrent pas les économies développées (Peter Lindert)
• La raison en est que la fiscalité, les transferts et les services publics, s’ils sont développés efficacement, peuvent non seulement ne pas nuire à l’activité économique, mais peuvent même la favoriser (voir par exemple Jean-François Lisée sur la gauche efficace)
• Le débat sur l’antériorité de la création ou de la distribution de la richesse néglige le lien étroit et réciproque entre développement social et le développement économique, mis en relief par la Commission Stiglitz (durabilité)
• Les études du MESS démontrent la rentabilité de tels investissements dans des politiques de l’emploi au Québec (formation, aide à la recherche d’emploi, rendre le travail payant)
Les questions de recherche
• Quelle proportion des familles monoparentales, en comparaison avec les familles biparentales, sont-elles pauvres?
• Jusqu’à quel point ces familles sont-elles pauvres? Pauvreté, pauvreté aigue et quasi-pauvreté.• Un enjeu important: politique d’écrémage ou lutte directe contre la
pauvreté aigue?• La signification variable de la quasi-pauvreté
• Quel est l’apport des divers piliers de bien être au revenu de ces familles : le marché, la famille, les divers types de programmes publics (assuranciels, centrés sur les familles et d’assistance sociale)?
• Quelles sont les rôles respectifs, dans l’évolution de la situation économique des familles monoparentales, des changements dans leur composition socio-démo-économique et des changements de leurs comportements par rapport à l’emploi?
Considérations méthodologiques (1)
• Le « Luxemburg Income Study »• une source de données comparatives harmonisées
sur les pays et sur la plupart des provinces canadiennes: les enquêtes nationales de revenu
• les données, détaillées selon la source des revenus, s’étendent sur une relativement longue période, avec des vagues en 1990, 1995, 2000 et 2004
• Une mesure du revenu qui ne tient pas compte des services publics ou des contributions en nature
• Une définition de la famille monoparentale conventionnelle: un parent vivant avec au moins un enfant de moins de 18 ans et sans conjoint
Considérations méthodologiques (2)
• Une échelle d’équivalence visant à standardiser le revenu du ménage selon le « nombre de bouches à nourrir »: convention LIS, qui divise le revenu du ménage par la racine carrée du nombre de personnes
• Un traitement des très faibles revenus visant à éliminer les aberrations: recodage des valeurs inférieures à 1% de la moyenne à cette valeur (1%)
• Une mesure de la pauvreté relative fondée sur une proportion de 50% du revenu médian (tendances similaires des différences entre pays et entre périodes quand on utilise les seuils de 40% et de 60%)
• Une mesure de la pauvreté aigue fondée sur une proportion de 30% du revenu médian (tendances similaires des différences entre pays et entre périodes quand on utilise les seuils de 20% et de 25%)
• Une mesure de la quasi-pauvreté: quand le revenu se situe entre 50 et 75% de la médiane
Considérations méthodologiques (3)
• Du revenu de marché (principalement le marché du travail) au revenu disponible…
• ..en passant par la contribution des autres piliers de bien-être• la famille (principalement les pensions alimentaires)• l’État
• Des programmes publics qui se déclinent en trois modes, que nous examinons cumulativement• Les impôts et les transferts assuranciels (assurance chômage,
allocations de formation, assurance santé, allocations de vieillesse)
• Les programmes spécifiques de soutien aux familles (allocations familiales, congés de maternité et parentaux, allocations pour soins aux personnes dépendantes)
• L’assistance sociale (programmes de dernier recours)
Les résultats
• La pauvreté relative
• La pauvreté aigue
• La quasi pauvreté
Pauvreté relative
TYPE DE FAMILLE Suède France Pays Bas RoyaumeUni Canada Québec Ontario Alberta Colombie
B.
VAGUE 1990MONOPARENTALE *4.7 *24.5 *27.0 40 42.3 36.4 *48.8 35.7 35.8
BIPARENTALE *2.5 6.2 5.5 *11.9 8.5 7.3 7.6 10.9 7.1
VAGUE 1995MONOPARENTALE *6.8 *22.9 *23.9 39,1 37.9 38.8 39 37.3 40.8
BIPARENTALE *1.5 5.9 7.1 *12.3 9.1 7.5 8.9 9.5 *10.8
VAGUE 2000MONOPARENTALE *11.2 26,1 29,2 30,6 29.2 25.6 29.2 22.7 28.8
BIPARENTALE *2.2 *5.0 7.7 *9.3 *10.0 7.2 *10.4 *12.6 *12.9
VAGUE 2004MONOPARENTALE *9.1 n. d. n. d. 30 *36.6 24.6 *39.0 36.3 *41.2
BIPARENTALE 2.3 n. d. n. d. *7.0 *5.7 2.4 *6.9 *7.3 *8.6
Taux de pauvreté à 50% de la médiane dans cinq pays et quatre provinces canadiennes pour les famillesmonoparentales (FMP) et les familles biparentales (FBP), vagues de 1990 à 2004
* Les chiffres étoilés en rouge correspondent à des différences significatives par rapport au Québec, au seuil de 0.05
Source LIS (données collectées par les auteurs de la présentation à partir des fichiers des ménages)
Pauvreté monoparentale: tendance baissière au Québec
Source LIS (données collectées par les auteurs de la présentation à partir des fichiers des ménages)
Source LIS (données collectées par les auteurs de la présentation à partir des fichiers des ménages)
Pauvreté biparentale: baisse plus accentuée au Québec
Une confirmation indépendante
• Une analyse de Marie-Renée Roy, Guy Fréchet et Frédéric Savard à partir de la Mesure du panier de consommation, une mesure de la pauvreté hybride, absolue et relative, recommandée au MESS par le Centre d’étude sur la pauvreté et l’exclusion (CEPE) et adoptée par le ministre et le gouvernement
Pauvreté aigue
TYPE DE FAMILLE Suède France Pays Bas RoyaumeUni Canada Québec Ontario Alberta Colombie
B.
VAGUE 1990MONOPARENTALE *0.9 5 6.3 3.6 11.7 7.5 *14.7 11.9 7.4
BIPARENTALE 1.1 2.3 *3.1 *3.3 1.6 1.3 1.3 1.3 2.2
VAGUE 1995MONOPARENTALE 1.5 *1.2 6.5 3.2 *8.7 4.2 *8.5 *10.6 9.4
BIPARENTALE 0.5 0.8 *4.3 *4.4 *1.8 0.8 1.9 1.1 2.7
VAGUE 2000MONOPARENTALE 1.5 1.8 5.8 2.3 *7.2 3.4 7.2 6 5.1
BIPARENTALE *0.6 *0.5 *3.8 2.4 2 1.4 2.3 2.1 2.4
VAGUE 2004MONOPARENTALE 3 ND ND *3.8 *10.6 1.5 *12.8 *14 *15.6
BIPARENTALE 0.5 ND ND *2.2 *0.9 0.2 *1.4 *1.7 1.6
La pauvreté aigue dans 5 pays comparés aux 4 provinces canadiennes pour les familles monoparentales (FMP) et lesfamilles biparentales (FBP), vagues 1990 à 2004
Source LIS (données collectées par les auteurs du document à partir des fichiers des ménages)
*Les chiffres étoilés en rouge montrent que les différences sont significatives avec le Québec au seuil de 0.05
Familles monoparentales: pauvreté aigue éradiquée au Québec
Source LIS (données collectées par les auteurs du document à partir des fichiers des ménages)
Source LIS (données collectées par les auteurs du document à partir des fichiers des ménages)
Familles biparentales bien protégées de la pauvreté aigue
Quasi-pauvreté
TYPE DE FAMILLE
Suède France PaysBas
RoyaumeUni Canada Québec Ontario Alberta Colombie
B.
VAGUE 1990MONOPARENTALE *31.7 *38.3 *35.5 *31.4 21.7 19.13 20.11 22.01 24.22BIPARENTALE *7.5 *19.3 16.9 18 17.4 14.53 *19.54 16.15 *21.93
VAGUE 1995MONOPARENTALE 25.9 *32.6 *48 *36.3 22.7 19.81 23.43 20.31 20.3BIPARENTALE *6.8 *18.7 14.5 16.3 17.3 15.12 *18.8 *19.32 16.26
VAGUE 2000MONOPARENTALE *44.5 34.5 *46.5 *40.3 27.9 27.71 24.25 26.85 35.51BIPARENTALE *9.8 19 *14 18.1 19.4 18.68 18.24 18.31 18.49
VAGUE 2004MONOPARENTALE *49.64 n. d. n. d. *36.93 23.8 25.68 22.48 22.61 19.84BIPARENTALE *8.27 n. d. n. d. 18.15 18.1 18.12 16.93 15.73 14.18
Les chiffres étoilés en rouge montrent que les différences sont significatives avec le Québec au seuil de 0.05
Taux de quasi-pauvreté (pourcentage des familles dont les revenus se situent entre 50% et 75% de lamédiane des revenus) dans cinq pays et quatre provinces canadiennes pour les famillesmonoparentales (FMP) et les familles biparentales (FBP)
Source LIS (données collectées par les auteurs à partir des fichiers des ménages)
Pourcentages des familles monoparentales dans chaque niveau de pauvreté
Les facteurs sous-jacents
• La contribution des divers programmes publics à la diminution de la pauvreté des familles monoparentales
• Le changement de la composition socio-démo-économique des familles monoparentales
Pays
Seui
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Chan
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Suède<50% 47.95 53.93 12.47 37.21 -22.40*11.2 -76.64
<30% 35.21 22.68 -35.59*12.58 -64.27 1.5 -95.74
Pays-Bas<50% 55.52 51.34 -7.53 47.93 -13.67 29.2 -47.41
<30% 43.57 37.83 -13.17 33.86 -22.29 5.8 -86.69
France<50% *62.66 56.12 -10.44 45.44 -27.48 26.1 -58.35
<30% *44.42 35.04 -21.12 20.56 -53.71 1.8 -95.95
GB<50% *74.64 *75.84 1.61*72.79 -2.48 30.6 -59.00
<30% *66.54 *66.36 -0.27*59.19 -11.05 2.3 -96.54
Canada<50% 45.7 47.43 3.79 39.51 -13.54 29.2 -36.11
<30% 34.05 31.04 -8.84 22.71 -33.30*7.2 -78.85
Québec<50% 47.66 48.32 1.38 39.06 -18.04 25.6 -46.29
<30% 34.15 28.34 -17.01 22.53 -34.03 3.4 -90.04
Ontario<50% 40.2 42.88 6.67 37.76 -6.07 29.2 -27.36
<30% 29.46 27.37 -7.09 22.61 -23.25 7.2 -75.56
Alberta<50% 36.75 44.33 20.63 34.97 -4.84 22.7 -38.23
<30% 26.94 19.21 -28.69 16.15 -40.05 6 -77.73
BC<50% 53.18 55.69 4.72 43.4 -18.39 28.8 -45.84
<30% 41.4 35.3 -14.73 21.16 -48.89 5.1 -87.68
* Les astérisques indiquent une différence significative d'avec le Québec
Contributions cumulatives des sources de revenu des familles monoparentales (année 2000)
Pays
Seui
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Chan
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prop
ortio
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nu d
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é
Suède<50% 46.4 46.73 0.71
35.04-24.48*9.1 -80.39
<30% 36.07 21.46 -40.5012.18
-66.23 3 -91.68
GB<50% *71.04 *75.81 6.71
*72.421.94 30 -57.77
<30% *59.82 *61.36 2.57*56.18
-6.08*3.8 -93.65
Canada<50% 51.66*51.6 -0.12
*44.1-14.63*36.6 -29.15
<30% *38.37 *34.97 -8.86*24.46
-36.25*10.6 -72.37
Québec<50% 46.35 43.2 -6.80
30.99-33.14 24.6 -46.93
<30% 30.4 24.1 -20.7214.8
-51.32 1.5 -95.07
Ontario<50% 53.81 52.78 -1.91
*47.43-11.86*39 -27.52
<30% *41 *37.61 -8.27*27.61
-32.66*12.8 -68.78
Alberta<50% 47.78 50.18 5.02
41.94-12.22 36.3 -24.03
<30% 32.67 32.1 -1.7424.56
-24.82*14 -57.15
BC<50% 54.87*56.68 3.30
*47.23-13.92*41.2 -24.91
<30% *43.01 *43.96 2.21*34.37
-20.09*15.6 -63.73
* Les astérisques indiquent une différence significative d'avec le Québec
Contributions cumulatives des sources de revenu des familles monoparentales (année 2004)
Le Québec, les régimes providentiels et le contexte canadien
• Tout comme en Suède (pays par excellente des droits universels) et dans une certaine mesure en Europe continentale, l’assistance sociale intervient en dernier recours au Québec, l’abaissement du niveau de pauvreté des familles monoparentales ayant déjà été en partie atteint au moyen de l’aide aux familles et des autres transferts
• Cela dit, les résultats québécois ne sont pas aussi marqués qu’en Suède, se rapprochant davantage de ceux de la France et de Pays-Bas)
• En Grande-Bretagne et dans les autres provinces canadiennes, au contraire, c’est l’assistance sociale qui joue le rôle principal de réduction de la pauvreté, et avec des résultats moins bons que ceux du Québec, surtout dans la vague de données de 2004
Le changement de la composition socio-démo-économique des familles monoparentales (1)
• Selon Myles, Hou, Picot et Myers, la composition des familles monoparentales a changé partout au Canada de 1980 à 2000 : les mères sont généralement plus âgées et mieux scolarisées.
• La participation au marché du travail s’est accrue pour toutes les mères, monoparentales ou biparentales. Mais ce phénomène est beaucoup plus marqué au Québec, qui a ainsi rattrapé le niveau des autres provinces
• Alors que le changement de la composition de ces familles rend à peu près totalement compte de cette activité accrue dans les autres provinces, l’évolution au Québec dépend principalement d’un accroissement de la propension à travailler des mères monoparentales (et généralement de toutes les mères), ce que les auteurs attribuent aux politiques favorables aux familles, en particulier le système de services de garde accessibles
Le changement de la composition socio-démo-économique des familles monoparentales (2)
• En ce qui concerne les revenus (l’analyse n’a pas porté spécifiquement sur la pauvreté), la part du revenu des familles monoparentales provenant des transferts sociaux a diminué significativement au Québec et elle est en voie de rejoindre les résultats dans les autres provinces canadiennes
• En cette matière, le Québec ne présente donc pas des résultats très différents des autres provinces, mais il y est en partie parvenu en pratiquant des politiques différentes à l’égard des familles
Conclusion
• Il y a donc place pour des politiques originales pour le Québec, même dans le cadre canadien
• Le Québec a pris un virage, en matière de politiques directes et indirectes de lutte à la pauvreté, qui le rapproche de pays d’Europe continentale et même de la Suède, jusqu’à un certain point, par delà l’appartenance du Canada au régime providentiel libéral
• On peut faire l’hypothèse que ces résultats tiennent en partie à des politiques publiques qui ont voulu contribuer à légalité des genres, comme les garderies, les lois d’équité, le recouvrement des pensions alimentaires, etc.
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