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3 Nantoscope 2014
Partie 1
Partie 2
Parcours scolaire ................... p.32
Inactivité, emploi et chômage ....................................... p.37
Vie familiale et professionnelle ...................... p.48
Santé ................................................. p.58
Précarité ........................................ p.64
Violences faites aux femmes ............................... p.70
Vie associative ........................ p.72
Vie participative .................... p.74
Loisirs ................................................ p.76
Sports ................................................ p.79
Espace public ............................ p.85
Sommaire
Sommaire
Données générales sur la population nantaise p.07
L’égalité femmes-hommes à Nantes p.31
Le mot de Madame le Maire, présidente du CCAS, et de la vice-présidente du CCAS p.04
Les acteurs du Nantoscope p.90
Emploi et insertion Conditions de vieet précarité
Implication dans la vie citoyenne, culturelleet sportive
Thème 3Thème 1 Thème 2
Une idée répandue voudrait qu’en matière d’égalité femmes - hommes, l’essen-tiel soit acquis. Droit de vote, droit à l’avortement, égal accès au marché du travail et aux mandats électoraux, la liste des progrès réalisés depuis un siècle tend eff ectivement à conforter cette idée.
24% d’écarts de salaires, 42% d’écarts de pensions, 80% des postes à temps partiel occupés par les femmes, le rapport 2014 du Ministère des droits des femmes rappelle cependant que le chemin vers l’égalité réelle entre les femmes et les hommes est encore long.
De son côté, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes sou-ligne qu’en 2012, en Zus (zones urbaines sensibles), 47% des femmes étaient en situation d’inactivité contre 33% des femmes hors Zus. Alors que le taux d’inactivité chez les femmes vivant en dehors des Zus se maintient, celui des femmes vivant en Zus a augmenté de 5 points en quatre ans.
La crise économique, la pression sur les salaires, la recherche de fl exibilité, la persistance du chômage ne peuvent être des prétextes au maintien, voire à l’aggravation de ces inégalités sociales, territoriales ou professionnelles.
Si la situation est connue au plan national, et fait l’objet d’une action déterminée de la part du gouvernement, nous ne disposions pas jusqu’à présent d’un diagnostic précis à l’échelle de la ville de Nantes.
L’objectif de ce Nantoscope était donc de réaliser ce diagnostic et de rassembler les éléments pertinents afi n de mieux identifi er les enjeux en matière d’égalité, en particulier sur les sujets prioritaires pour la ville de Nantes : l’emploi, la for-mation, les ressources, le logement, les mobilités, la précarité. Piloté par le CCAS, ce travail a été réalisé en lien avec l’adjointe au maire délé-guée à l’égalité et à la lutte contre les discriminations, Aïcha Bassal, ainsi qu’avec le concours du pôle égalité.
La politique de lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes est présente dans l’ensemble des politiques publiques menées par la ville deNantes : éducation, sport, jeunesse, petite enfance ou encore santé publique. Suite à l’adoption par la Ville de la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale, Nantes élabore actuellement un plan d’action qui permettra de renforcer la lutte contre les inégalités.
Le mandat 2014-2020 doit nous permettre de progresser fortement sur la question de l’égalité entre les femmes et les hommes. Plusieurs engagements ont été pris durant la campagne et seront réalisés dans les prochaines années : animation d’un réseau de marrainage et d’échanges d’expériences pour déve-lopper l’entreprenariat féminin ; création d’un Conseil de l’égalité hommes-femmes avec les associations, les collectifs, les entreprises et les services publics ;renforcement des partenariats avec les acteurs de la lutte contre les discrimi-nations ; action en faveur de l’accès de tous au sport et promotion du sport féminin.
Le mot de Madame le Maire, présidente du CCAS, et de la vice-présidente du CCAS
Johanna ROLLAND
Maire,
Présidente du CCAS
Abbassia HAKEM
Adjointe à la solidarité et à l’insertion,
Vice-présidente du CCAS
7 Nantoscope 2014
Partie 1
Données générales sur la population nantaise
Préambule et méthodologie..........................................................................................................................................................................p.08
Présentation générale................................................................................................................................................................................................p.10
Panorama statistique : caractéristiques des habitants nantais sous l’angle femmes/hommes......p.13
• Âge et sexe.....................................................................................................................................................p.13• Mode de cohabitation des habitants..........................................................................................p.15• État matrimonial légal des habitants de plus de 14 ans ...............................................p.16• Nationalité et situation quant à l’immigration des habitants....................................p.17• Activité des habitants.............................................................................................................................p.18• Niveau de formation de la population active........................................................................p.19• Demande d’emploi ..................................................................................................................................p.20• Statut professionnel de la population active ayant un emploi ................................p.21• Condition d’emploi de la population salariée active ayant un emploi ...............p.22• Catégorie socioprofessionnelle de la population active ayant un emploi........p.23• Secteur d’activité de la population active ayant un emploi........................................p.24• Temps de travail de la population active ayant un emploi .........................................p.25
Éclairage sur les revenus des Nantaises et des Nantais.................................................................p.26
• Salaires...............................................................................................................................................................p.26• Niveaux de retraite....................................................................................................................................p.27
Résumé de la première partie.....................................................................................................................................................................p.28
La donnée, une matière première importante qui doit être anticipée et sexuée
En termes de données, cette première partie porte essentiellement sur
les résultats du recensement de la population. Ils présentent l’avantage
d’être riches et disponibles par individu, ce qui permet de croiser
les informations sous l’angle femmes/hommes. D’autres sources de
données, partenariales ou internes aux directions, ont également été
exploitées pour enrichir l’analyse dans la suite du document.
Disposer de données fi ables et consolidées conditionne la pertinence
des études, la connaissance de nos publics et le suivi des dispositifs.
Aucune information susceptible d’apporter un éclairage ne doit être
négligée. À titre d’exemple, pour réaliser ce Nantoscope, nous avons
collecté des bases de données dans lesquelles parfois seul le prénom
des personnes était renseigné. Le simple fait de prévoir une variable
« sexe » aurait suffi t à éviter l’écueil des prénoms mixtes voire indé-
terminés et permis de fi abiliser les statistiques... « Les études sexuées
ne sont pas une colonne de plus dans un tableau statistique, elles
obligent à repenser les colonnes existantes. » Isabelle Clair, sociologue,
chargée de recherche au CNRS.
Pour conclure sur ce point souvent négligé, il est donc indispensable
d’anticiper la question du suivi d’un dispositif en amont de sa mise
en place. La saisie et le stockage de toutes les informations utiles à
des fi ns statistiques doivent être anticipés pour alimenter le débat et
répondre aux questions et aux enjeux.
Approche sur la géographie prioritaire
Outre l’approche sexuée des données, ce Nantoscope propose égale-
ment une lecture sous l’angle territorial selon que les habitants vivent
ou non dans un territoire dit prioritaire. Il faut ici entendre territoire à
forte proportion d’habitat social.
La géographie prioritaire est constituée de territoires dont les contours
ne suivent pas nécessairement les quartiers ou Iris de la ville de Nantes,
ce qui rend diffi cile l’obtention de statistiques à cette échelle. De plus,
une nouvelle carte de la géographie prioritaire a été dévoilée courant
juin dans le cadre de la réforme de la politique de la ville, avec une
modifi cation de certains territoires. Par simplicité, nous avons ici opté
pour une approche à partir de regroupements d’Iris englobant les
territoires de la géographie prioritaire, hormis le secteur du Ranzay
nouvellement ajouté. Cette approche simplifi ée permet de disposer
d’un plus grand volume de données. Dans la suite de ce document,
la notion de « territoires prioritaires » s’entend donc comme des ter-
ritoires à forte composante d’habitat social ou « quartiers d’habitat
social ».
Cette approche territoriale apporte un éclairage complémentaire sur
l’impact que peut avoir le fait d’habiter ou non dans ces territoires.
Néanmoins, il s’agit d’estimations et les eff ectifs ou pourcentages
indiqués souff rent nécessairement d’une marge d’erreur qu’il faut
prendre en considération.
Cette première partie dresse un panorama statistique de la
population nantaise à travers une série d’indicateurs. L’approche
sexuée permet d’apporter un premier éclairage sur les inégalités
femmes/hommes. Cette partie est non exhaustive. Elle a pour
vocation d’être un outil de consultation et d’éclairage statistique.
La seconde partie du document traite plus largement des inégalités
femmes/hommes avec une analyse réalisée par thématiques.
Préambule et méthodologie
La ville de Nantes est subdivisée en 11 quartiers et 97 iris. Chaque quartier correspond au regroupement de plusieurs iris.Iris : îlot regroupé pour l’information statistique, également appelé micro-quartier.
HommesFemmes
I r is englobant les
territoires prioritaires
Iris considérés hors
territoires prioritaires
Pointd’éclairage
Clés de lecture des données statistiques
Si un simple indicateur permet une appropriation aisée d’une problé-
matique, il limite cependant l’analyse qui peut en être faite et masque
parfois des réalités visibles sous d’autres angles de lecture. Le parti pris
a donc ici été de proposer plusieurs angles de lecture pour apporter
diff érents éléments de compréhension et d’analyse.
Exemple de lecture d’une donnée :
Pédagogie sur l’usage des chi� res
Les chiff res souff rent nécessairement de marges d’erreur liées aux modes de collecte, à la conjoncture ou à l’année de la source. Ils peuvent être interprétés de multiples manières. Leur utilisation nécessite des précautions d’usages et d’interprétation.
Un exemple :17 % des ménages vivant en territoires prioritaires sont des foyers monoparentaux contre seulement 6 % des ménages vivant hors de ces territoires. Cependant, en eff ectif absolu, ces « 6 % » représentent 7 500 ménages alors que les 17 % précités ne représentent « que » 3 700 ménages. Se focaliser sur le premier indicateur exclurait de fait une majorité de ménages. Tout dépend donc du sens que l’on donne aux chiff res.
Proportion F / H des personnes veuves
86 % 14 %
Nb
1 Célibataires 126 084
2 Marié(e)s 80 712
3 Veufs, veuves 15 113
4 Divorcé(e)s 18 387
Total 240 296
52%
34%
6%
8%
52%
Répartition des habitants >14 ans par état matrimonial :
1er niveau de lecture dans l’encadré :
Comment se répartissent les habitants nantais
au regard de leur état matrimonial ?
49% 32% 10% 9%
11% 27% 56% 5%
13% 50% 18% 18%
37% 46% 14%
92% 7%
Total
Population de 15-29 ans
Population de 30-59 ans
Population de 60-74 ans
Population de 75 ans ou plus
Total 56% 36% 6%
7% 72% 17%
10% 74% 4% 12%
44% 46% 10%
95% 4%
Total
Chiffres
Lieu d’habitation des habitants divorcés
Territoires prioritaires
hors TP
23 % 77 %
Lieu d’habitation Sexe
habitants de plus de 14 ans
4ème élément de lecture : Comment se décline l’état matrimonial au travers des
âges pour chacun des sexes. On peut ici noter que 56 % des femmes de 75 ans
et plus sont veufs contre 17 % d’hommes de la même tranche d’âge.
Pour une lecture rapide et simplifiée de la donnée, un ou plusieurs indicateurs sont également proposés sous le logo
Forcément réducteurs, ils permettent néanmoins de faire ressortir un indicateur de référence ou une différence
marquante au regard du sexe des habitants ou de leur lieu d’habitation.
2ème élément de lecture : Les femmes sont-elles sous ou
surreprésentées dans certains cas ?. Ici, alors que les femmes
représentent 53 % de la population étudiée, les veufs/veuves
sont des femmes dans 86 % des cas.
3ème élément de lecture : Les habitants des territoires
prioritaires sont-ils parfois sous ou surreprésentés ?. Dans le cas
présent, 23 % des divorcé(s)s habitent un quartier d’habitat
social contre seulement 16% de la population étudiée.
9 Nantoscope 2014 Partie 1 - Données générales sur la population nantaise
Chiffres
Les habitants
Avec 285 000 habitants, la ville de Nantes est la
6ème ville de France par sa population.
La population peut être classée en plusieurs catégories, en fonction
notamment du type de logement et du mode de vie, qu’il soit centré
sur la famille ou organisé de façon communautaire. Deux catégories
sont ainsi distinguées : la population des ménages et la population dite
hors ménages. La population dite hors ménages comprend la popu-
lation des communautés (foyers de travailleurs, maisons de retraite,
résidences universitaires, maisons de détention, ...) et la population
des habitations mobiles, sans abri, mariniers.
La population des ménages constitue de loin la principale compo-
sante de la population totale.
Présentation générale
On appelle ménage l’ensemble des occupants d’un même logement (occupé comme résidence principale), quels que soient les liens qui les unissent. Il peut se réduire à une seule personne. Les personnes vivant dans des logements-foyers pour personnes âgées font partie de la population des ménages.
Source : Insee
Pointd’éclairage
Répartition de la population totale par catégorie :
NANTES 284 970 habitants
Q1 - Centre Ville 26 929
Q2 - Bellevue - Chantenay - Sainte Anne 25 464
Q3 - Dervallières - Zola 33 550
Q4 - Hauts Pavés - Saint Félix 35 030
Q5 - Malakoff - Saint-Donatien 31 908
Q6 - Ile de Nantes 15 640
Q7 - Breil - Barberie 24 210
Q8 - Nantes Nord 24 567
Q9 - Nantes Erdre 26 714
Q10 - Doulon - Bottière 30 592
Q11 - Nantes Sud 10 367
= x % des habitants Nantais
9%
9%
12%
12%
11%
5%
8%
9%
9%
11%
4%
Territoires prioritaires (estimation) 48 765
Hors territoires prioritaires 236 205
17%
83%
Lieu d’habitation des habitants nantais (estimation)
Territoires prioritaires
hors TP
17 % 83 %
Chiffres
Répartition de la population totale dans les quartiers : Répartition de la population totale dans les iris :
Taille proportionnelle au
nombre d’habitants
Territoires prioritaires
Source Insee - Recensement 2010
habitants
Population des ménagesPopulation hors ménages
(Communautés, habitations mobiles, sans abri, mariniers)
Q9 -Nantes Erdre
Q8 -Nantes Nord
Q7 -Breil - Barberie
Q10 -Doulon - Bottière
Q4 -Hauts Pavés -
Saint Félix
Q3 -Dervallières
- Zola
Q2 -Bellevue - Chantenay
- Sainte Anne
Q6 -Ile de Nantes
Q1 -Centre Ville
Q11 -Nantes Sud
Q5-Malako# -
Saint Donatien
Les logements
160 400 logements sont comptabilisés sur le territoire
de la Ville dont 146 500 résidences principales
(91 %). Les autres logements sont des résidences
secondaires (4 400 soit 3 %) ou des logements vacants
(9 500 soit 6 %). Par ailleurs, la Ville compte 37 000
logements sociaux, soit 25 % des résidences principales
nantaises.
1 résidence principale = 1 ménage
Une résidence principale est un logement occupé de façon habituelle et à titre principal par une ou plusieurs personnes qui constituent un ménage. Il y a ainsi égalité entre le nombre de résidences principales et le nombre de ménages.
Une résidence secondaire est un logement utilisé pour les week-ends, les loisirs ou les vacances. Les logements meublés loués (ou à louer) pour des séjours touristiques sont également classés en résidences secondaires.
Un logement vacant est un logement inoccupé se trouvant dans l’un des cas suivants :• proposé à la vente ou à la location ;• déjà attribué à un acheteur ou un locataire et en
attente d’occupation ;• en attente de règlement de succession ;• conservé par un employeur pour un usage futur au
profi t d’un de ses employés ;• gardé vacant et sans aff ectation précise par le
propriétaire (exemple un logement très vétuste...).
Nombre de pièces :Sont dénombrées les pièces à usage d’habitation (y compris la cuisine si sa surface excède 12 m² ) ainsi que les pièces annexes non cédées à des tiers (chambres de service...). Ne sont pas comptées les pièces à usage exclusivement professionnel ainsi que les entrées, couloirs, salles de bain, ...
Source : Insee
ChiffresLieu d’habitation des
ménages nantais (estimation)
Territoires prioritaires
hors TP
15 % 85 %
Les ménages
Un ménage correspond à l’ensemble des occupants d’un
même logement occupé comme résidence principale.
Au niveau national, on comptabilise 2,27 habitants par
ménage. En moyenne à l’échelle de la Ville, on dénombre
1,9 habitants par ménage soit 275 900 sur 146 500. Cet
indicateur varie fortement selon les territoires :
Pointd’éclairage
Taille proportionnelle au
nombre de résidences
principales (ménages)
Territoires prioritaires Territoires prioritaires
Taille proportionnelle au
nombre de ménages
Répartition des résidences principales par Iris et
nombre moyen de pièces par ménage
Répartition des ménages par Iris et
nombre moyen d’habitants par ménage
Source Insee - � chier détail du recensement 2010 Source Insee - � chier détail du recensement 2010
Le centre ville est le quartier dans lequel le nombre d’habitants par
ménage est le plus faible. En proportion, ce quartier comporte le plus
grand nombre de petits logements et beaucoup de ses habitants sont
des personnes seules. À l’inverse, les ménages en périphérie de la ville
sont de taille plus importante. Les logements y sont plus grands et on
y trouve une plus grande part de familles avec enfant(s).
11 Nantoscope 2014 Partie 1 - Données générales sur la population nantaise
Nb
1 enfant 17 443
2 enfants 12 736
3 enfants 4 914
4 enfants ou plus 1 701
Total 36 794
47%
35%
13%
5%
Un ménage peut comprendre zéro, une ou plusieurs familles.
Une famille est la partie d’un ménage comprenant au moins deux personnes et constituée : soit d’un couple (formé de deux personnes de sexe diff érent, mariées ou non), avec le cas échéant son ou ses enfant(s) appartenant au même ménage ; soit d’un adulte avec son ou ses enfant(s) appartenant au même ménage (famille monoparentale).
Lorsqu’une famille comprend la personne de référence du ménage, elle est appelée famille principale. L’autre famille éventuelle est appelée famille secondaire.
Dans les résultats du recensement, un couple est formé d’un homme et d’une femme âgés de 14 ans ou plus, qui partagent la même résidence principale et qui répondent au moins à l’un des deux critères suivants : ils déclarent tous les deux être mariés ou ils déclarent tous les deux vivre en couple. Les couples ainsi défi nis sont des couples de fait, les conjoints pouvant être mariés ou non. Au sein d’un ménage, un couple, avec ou sans enfant, constitue une famille.
Est comptée comme enfant d’une famille toute personne vivant au sein du même ménage que son (ses) parent(s) avec le(s)quel(s) elle forme une famille, quel que soit son âge, si elle est célibataire et n’a pas de conjoint ou d’enfant vivant dans le ménage (avec lesquels elle constituerait alors une famille en tant qu’adulte). L’enfant d’une famille peut être l’enfant des deux parents, de l’un ou de l’autre, un enfant adopté ou un enfant en tutelle de l’un ou l’autre parent. Aucune limite d’âge n’est fi xée pour être enfant d’une famille. Un petit-fi ls ou une petite-fi lle n’est pas considéré comme «enfant d’une famille». Un couple dont tous les enfants ont quitté le foyer parental est compté parmi les couples sans enfant.
Source : Insee
N-B : moins explicites que l’enquête Famille et Logements, les questionnaires du recensement ne permettent pas de se déclarer directement en couple homosexuel. Pour en savoir plus : http://www.ined.fr/fr/ressources_documentation/focus_sur/couples_homosexuels_dans_les_recensements/
Pointd’éclairage
Répartition des ménages nantais selon leur composition :
Source Insee - � chier détail du recensement 2010
Lieu d’habitation des foyers monoparentaux
Territoires prioritaires
hors TP
32 % 68 %
Composition familiale des ménages
Chiffres
Lieu d’habitation des ménages de 3 enfants et plus
Territoires prioritaires
hors TP
31 % 69 %
Nb
1 Personne seule 74 506
2 Famille principale monoparentale 11 505
3 Famille principale couple avec enfant(s) 25 289
4 Famille principale couple sans enfant 29 466
5 Ménages de plusieurs personnes sans famille 5 749
Total 146 514
51%
8%
17%
20%
4%
51%
ménages
Déclinaison selon le quartier d’habitation :
16 884
11 242
17 303
19 427
16 887
9 362
11 933
11 754
12 679
13 848
5 197
12%
8%
12%
13%
12%
6%
8%
8%
9%
9%
4%
21 977
124 53715%
85%
Q1 - Centre Ville
Q2 - Bellevue - Chantenay - Sainte Anne
Q3 - Dervallières - Zola
Q4 - Hauts Pavés - Saint Félix
Q5 - Malakoff - Saint-Donatien
Q6 - Ile de Nantes
Q7 - Breil - Barberie
Q8 - Nantes Nord
Q9 - Nantes Erdre
Q10 - Doulon - Bottière
Q11 - Nantes Sud
Territoires prioritaires
Hors territoires prioritaires
La moitié des ménages nantais est composée de personnes seules
et un quart des foyers comprend un ou plusieurs enfants. Parmi les
37 000 ménages avec enfant(s), près de la moitié n’a qu’un seul enfant.
On dénombre aussi 11 500 familles monoparentales. Alors que seu-
lement 15 % des ménages nantais vivent en territoires prioritaires,
32 % des foyers monoparentaux habitent dans un territoire prioritaire.
Nombre de ménages avec enfant(s) dans la famille principale
selon le nombre d’enfants :
ménages avec enfant(s)
47%
50% 10% 17% 21%
39% 10% 24% 23%
44% 9% 23% 21%
52% 9% 18% 19%
46% 9% 19% 22%
60% 8% 11% 16% 5%
53% 7% 15% 19% 5%
54% 5% 14% 22% 4%
50% 8% 18% 21%
41% 12% 25% 19%
65% 4% 8% 16% 7%
52% 6% 16% 21% 4%
42% 17% 22% 16%
Lieu d’habitation
L’âge est la durée écoulée depuis la naissance. Il peut être calculé selon deux défi nitions :
- l’âge par génération (ou âge atteint dans l’année ou encore âge en diff érence de millésimes) est la diff érence entre l’année de l’événement et l’année de naissance.- l’âge en années révolues est l’âge atteint au dernier anniversaire.Par exemple, à la date du 1er janvier 2006, un individu né le 10 octobre 1925 est âgé de 81 ans en âge atteint dans l’année et de 80 ans si l’on considère son âge en années révolues.
Ici, l’âge pris en compte est l’âge en années révolues.
Source : Insee
Chiffres
Lieu d’habitation deLa population de 0-14 ans
Territoires prioritaires
hors TP
25 %
Pointd’éclairage
Âge et sexe
Panorama statistiqueCaractéristiques des habitants nantais sous l’angle femmes/hommes
Source Insee - � chier détail du recensement 2010
Nb
Population de 0-14 ans 44 663
Population de 15-29 ans 83 010
Population de 30-59 ans 105 402
Population de 60-74 ans 29 235
Population de 75 ans ou plus 22 648
Total 284 959
16%
29%
37%
10%
8%
Répartition des habitants selon la tranche d’âge :
habitants
Déclinaison selon le quartier d’habitation :
Q1 - Centre Ville
Q2 - Bellevue - Chantenay - Sainte Anne
Q3 - Dervallières - Zola
Q4 - Hauts Pavés - Saint Félix
Q5 - Malakoff - Saint-Donatien
Q6 - Ile de Nantes
Q7 - Breil - Barberie
Q8 - Nantes Nord
Q9 - Nantes Erdre
Q10 - Doulon - Bottière
Q11 - Nantes Sud
Territoires prioritaires
Hors territoires prioritaires
Territoires prioritaires
Taille proportionnelle au
nombre d’hab itants
Répartition des habitants par Iris et âge moyen de la population du territoire
75 %
Le quartier 1 du Centre ville se distingue avec une forte proportion de
15-29 ans, ce qui en fait le quartier le plus jeune de la ville. A contrario,
les quartiers 3, 4, 7, 10 et 11 sont les plus âgés avec une proportion
importante de plus de 60 ans.
Au niveau national, l’âge moyen est de 40,1 ans et l’âge médian est de
38,8 ans (Source : Insee, estimations de population 2010). À Nantes, la
moyenne d’âge des habitants est de 37 ans, avec de fortes disparités
selon les territoires. Par ailleurs, la moitié des habitants a moins de
33 ans.
29%
37%
14% 23% 40% 12% 11%
19% 21% 40% 12% 8%
19% 25% 41% 10% 6%
16% 35% 35% 8% 6%
17% 24% 37% 12% 10%
13% 34% 37% 9% 7%
14% 33% 36% 9% 8%
13% 31% 34% 11% 10%
16% 24% 38% 12% 10%
21% 21% 41% 11% 6%
9% 47% 31% 8% 6%
14% 30% 37% 10% 8%
23% 23% 39% 10% 5%
Lieu d’habitation
Source Insee - � chier détail du recensement 2010
13 Nantoscope 2014 Partie 1 - Données générales sur la population nantaise
La pyramide des âges représente la répartition par sexe et âge de la population à un instant donné. Elle est constituée de deux histogrammes, un pour chaque sexe (par convention, les hommes à gauche et les femmes à droite), où les eff ectifs sont portés horizontalement et les âges verticalement. Les eff ectifs par sexe et âge dépendent des interactions passées de la fécondité, de la mortalité et des migrations. Mais la forme de la pyramide et les variations de celle-ci avec les années sont avant tout tributaires des variations de la fécondité.
Source : Insee
Pointd’éclairage
Répartition des habitants nantais selon la tranche d’âge :
Chiffres
habitants
À l’image de l’ensemble de la population française, les femmes sont
plus nombreuses que les hommes à Nantes. À partir de 60 ans, la
proportion de femmes nantaises dépasse largement la proportion
d’hommes. En comparaison avec l’ensemble de la France, Nantes se
distingue par une forte proportion de jeunes âgés entre 20 et 30 ans.
Avec 34,4 ans de moyenne d’âge, la population des territoires priori-
taires est plus jeune que la population vivant hors territoires prioritaires
(37,6 ans). La démographie des territoires prioritaires est singulière-
ment diff érente de la démographie nantaise. La proportion d’enfants
y est bien plus importante qu’ hors territoires prioritaires. Cela signifi e
qu’il y a plus de naissances en territoires prioritaires.
Âge moyen de la population
38,8 ans
35 ans
Âge médian de la population
35 ans
31 ans
2 Femmes 1 Hommes Total
Population de 0-14 ans
Population de 15-29 ans
Population de 30-59 ans
Population de 60-74 ans
Population de 75 ans ou plus
Total
22 033 22 630
42 498 40 512
53 454 51 948
16 920 12 316
15 255 7 393
44 663
83 010
105 402
29 235
22 648
150 160 134 799 284 959
Sexe
Pyramide des âges de la population nantaise :
L’âge médian est l’âge qui divise la population en deux groupes numériquement égaux, la moitié est plus jeune et l’autre moitié est plus âgée.
Pyramide des âges selon le lieu d’habitation :
ChiffresTerritoires prioritaires
Hors TP
34,4 ans 37,6 ansÂge moyen de la population
Source Insee - � chier détail du recensement 2010
Nb
32 Personnes vivant seules 74 506
21 Adultes d'un couple sans enfant 59 069
22 Adultes d'un couple avec enfant(s) 50 621
11 Enfants d'un couple 47 535
23 Adultes d'une famille monoparentale 11 608
12 Enfants d'une famille monoparentale 17 922
31 Hors famille dans ménage de plusieurs personnes 14 631
40 Personnes vivant hors ménage 9 067
Total 284 959
26%
21%
18%
17%
4%
6%
5%
3%
Le mode de cohabitation concerne les individus qui appartiennent à un ménage (population des ménages) et s’appuie essentiellement sur leur situation vis-à-vis des éventuelles familles (au sens du recensement de la population) que comprend le ménage dont ils font partie. La population des ménages est ainsi répartie selon les catégories suivantes :
- enfants d’une famille :• enfants d’un couple,• enfants d’une famille monoparentale ;
- adultes d’une famille :• adultes d’un couple sans enfant,• adultes d’un couple avec enfant(s),• adultes d’une famille monoparentale ;
- personnes n’appartenant pas à une famille :• personnes vivant dans un ménage de plusieurs
personnes,• personnes vivant seules.
Chiffres
Pointd’éclairage
Mode de cohabitation des habitants Source Insee - � chier détail du recensement 2010
Répartition des habitants par mode de cohabitation :
habitants
Déclinaison par sexe selon la tranche d’âge :
Au cours d’une vie, les modes de cohabitation ainsi que le cadre
familial évoluent. Concernant les enfants, à Nantes, environ un quart
des moins de 15 ans vit dans un foyer monoparental. Or, 86 % des
adultes d’une famille monoparentale sont des femmes. Aussi, 49 %
des femmes de 60 ans ou plus vivent seules contre 21 % des hommes
26%
Lieu d’habitation
de la même tranche d’âge. L’écart de proportion tend à s’accentuer
en avançant dans l’âge. Cela s’explique par une plus forte proportion
de veuves que de veufs. Les hommes vivant en moyenne moins long-
temps que les femmes, la probabilité pour les femmes de vivre leur
fi n de vie seule est donc plus élevée.
21%
28% 20% 17% 15% 7% 6%
54% 25% 14%
44% 46%
23% 17% 40% 15%
33% 21% 7% 14% 8% 11%
76% 22%
24% 22% 19% 18% 7% 5%
21% 65% 8%
21% 63% 11%
28% 19% 42%
34% 18% 18% 9% 11% 5%
76% 23%Population de 0-14 ans
Population de 15-29 ans
Population de 30-59 ans
Population de 60-74 ans
Population de 75 ans et plus
Total
Sexe
Proportion F / H des adultesd’une famille monoparentale
86 % 14 %
Part des 60 anset plus vivant seul
49 % 21 %
15 Nantoscope 2014 Partie 1 - Données générales sur la population nantaise
Nb
1 Célibataires 126 084
2 Marié(e)s 80 712
3 Veufs, veuves 15 113
4 Divorcé(e)s 18 387
Total 240 296
52%
34%
6%
8%
L’état matrimonial légal désigne la situation conjugale d’une personne au regard de la loi : célibataire, mariée, veuve, divorcée. Dans les enquêtes de recensement, l’état matrimonial légal correspond à ce que les personnes ont déclaré et peut donc parfois diff érer de leur situation légale. L’union libre ou la liaison par un Pacs ne constituent pas un état matrimonial légal.
Source : Insee
N-B :Dans le sens courant, une personne célibataire n’a pas de compagnon ou de compagne. Dans le cas présent, un célibataire peut vivre maritalement. Il faut donc l’entendre comme des personnes qui n’ont jamais été mariées.
Pointd’éclairage
Répartition des habitants de plus de 14 ans par état matrimonial :
Source Insee - � chier détail du recensement 2010État matrimonial légal des habitants de plus de 14 ans
52%
habitants de plus de 14 ans
Déclinaison par sexe selon la tranche d’âge :
À Nantes, les femmes sont surreprésentées parmi les personnes ayant
perdu leur conjoint. 56 % des femmes de plus de 75 ans sont veuves
contre 17 % des hommes. L’espérance de vie féminine, supérieure
d’environ 7 ans à celle des hommes, explique en grande partie une
proportion de veuves six fois supérieure à celle des veufs. Les femmes
sont aussi majoritaires parmi les personnes divorcées. Sur l’ensemble
des divorcés nantais, 63 % sont des femmes. La plus grande proportion
de femmes parmi les personnes divorcées s’explique par un remariage
des hommes plus fréquent. En conséquence, à Nantes à partir de
60 ans, la proportion de personnes mariées est bien plus importante
chez les hommes que chez les femmes. Parmi les Nantais de 60 à 74
ans, seule la moitié des femmes est mariée alors que les trois quarts
des hommes le sont. Et à partir de 75 ans, un quart seulement des
femmes est mariée.
Chiffres
Proportion F / H des personnes veuves
86 % 14 %
Population de 15-29 ans
Population de 30-59 ans
Population de 60-74 ans
Population de 75 ans et plus
Total
Lieu d’habitation Sexe
49% 32% 10% 9%
11% 27% 56% 5%
13% 50% 18% 18%
37% 46% 14%
92% 7%
56% 36% 6%
7% 72% 17%
10% 74% 12%
44% 46% 10%
95%
Lieu d’habitation des habitants divorcés
Territoires prioritaires
hors TP
23 % 77 %
Les populations étrangère et immigrée ne se
confondent pas : un immigré n’est pas nécessairement étranger et réciproquement, certains étrangers sont nés en France (essentiellement des mineurs). La qualité d’immigré est permanente : un individu continue à appartenir à la population immigrée même s’il devient français par acquisition. C’est le pays de naissance, et non la nationalité à la naissance, qui défi nit l’origine géographique d’un immigré.
Nationalité :La population est répartie en deux grands groupes : Français / Étrangers.La population étrangère est défi nie en fonction d’un critère de nationalité : est étrangère toute personne résidant en France qui n’a pas la nationalité française. Un étranger peut acquérir la nationalité française au cours de sa vie, en fonction des possibilités off ertes par la législation. Il devient alors Français par acquisition.Parmi les étrangers se trouvant en France au moment du recensement, seuls ont été recensés ceux qui ont leur résidence permanente en France et ceux qui y travaillent ou y étudient (travailleurs permanents, stagiaires, étudiants, ainsi que leur famille le cas échéant), à l’exception des travailleurs saisonniers et des travailleurs frontaliers.
Situation quant à l’immigration :Selon la défi nition adoptée par le Haut Conseil à l’Intégration, un immigré est une personne née étrangère à l’étranger et résidant en France. Les personnes nées françaises à l’étranger et vivant en France ne sont donc pas comptabilisées. À l’inverse, certains immigrés ont pu devenir français, les autres restant étrangers.
Source : Insee
Pointd’éclairage
Nationalité et situation quant à l’immigration des habitants Source Insee - � chier détail du recensement 2010
Répartition de la population étrangère
selon la tranche d’âge :
16 257 Nantais sont de nationalité étrangère, soit 6 % de la population
(6 % en France en 2011). Ils sont plus jeunes que l’ensemble de la
population nantaise. Alors que la moyenne d’âge à Nantes est de
37 ans, l’âge moyen des Nantais de nationalité étrangère est de 31,7
ans. La moitié d’entre eux a moins de 30 ans. Ces Nantais de nationalité
Lieu d’habitation
étrangère représentent 15 % de la population vivant dans les territoires
prioritaires contre 3,7 % de la population vivant hors territoires priori-
taires. Parmi eux 49 % sont des femmes. Chez les 60-74 ans, les femmes
sont moins représentées. Seulement 42 % des Nantais de nationalité
étrangère et âgés de 60 à 74 ans sont des femmes.
Sexe
22 105 Nantais sont d’origine immigrée soit 8 % de la population
(8,6 % en France en 2011). 50 % sont des femmes. À l’image de
l’ensemble de la population nantaise, l’âge moyen de ces Nantais est
de 37 ans. La moitié d’entre eux a moins de 35 ans. Cette population
représente 19 % de la population vivant dans les territoires prioritaires
contre 5,5 % de la population vivant hors territoires prioritaires.
0-14 ans 3 035
15-29 ans 4 882
30-59 ans 6 932
60-74 ans 1 056
75 ans et plus 352
NANTES 16 257 = 100%
19%
30%
43%
6%
2%
habitants étrangers
Lieu d’habitation dela population étrangère
Territoires prioritaires
hors TP
46 % 54 %Âge moyen de la
population étrangère
30,9ans
32,3 ans
Chiffres
0-14 ans 1 361
15-29 ans 6 625
30-59 ans 11 641
60-74 ans 1 854
75 ans et plus 624
NANTES 22 105 = 100%
6%
30%
53%
8%
3%
Répartition de la population immigrée
selon la tranche d’âge :
habitants immigrés
Lieu d’habitation dela population immigrée
Territoires prioritaires
hors TP
42 % 58 %Âge moyen de la
population immigrée
36,7ans
38,1 ans
Chiffres
Lieu d’habitation Sexe
17 Nantoscope 2014 Partie 1 - Données générales sur la population nantaise
23 Moins de 14 ans
22 Elèves, étudiants, stagiaires non rémunéré de 14 ans ou plus
11 Actifs ayant un emploi, y compris sous apprentissage ou en stage rémunéré.
12 Chômeurs
24 Femmes ou hommes au foyer
25 Autres inactifs
21 Retraités ou préretraités
Total
Nb
41 934
37 356
122 144
20 138
6 962
8 800
47 626
284 959
15%
13%
43%
7%
2%
3%
17%
Le type d’activité répartit la population entre les actifs et les inactifs.
Parmi les actifs, on distingue ceux qui ont un emploi (y compris les personnes en apprentissage ou en stage rémunéré), aussi appelés actifs occupés, des chômeurs.
Parmi les inactifs, on peut notamment distinguer les élèves, étudiants et stagiaires non rémunérés, les retraités ou préretraités, les femmes ou hommes au foyer.
Les chômeurs au sens du recensement de la
population sont les personnes (de 15 ans ou plus) qui se sont déclarées chômeurs (inscrits ou non à Pôle Emploi) sauf si elles ont, en outre, déclaré explicitement ne pas rechercher de travail ; et d’autre part les personnes (âgées de 15 ans ou plus) qui ne se sont déclarées spontanément ni en emploi, ni en chômage, mais qui ont néanmoins déclaré rechercher un emploi.
Taux d’activité =population active (occupée + chômeurs)/ population en âge de travailler
Taux de chômage =population au chômage/ population active
Le taux de chômage au sens du recensement
de la population est la proportion du nombre de chômeurs au sens du recensement dans la population active au sens du recensement.
Le taux de chômage au sens du Bureau
international du travail (BIT) est la proportion du nombre de chômeurs au sens du BIT dans la population active au sens du BIT.
Le Bureau international du travail (BIT) est un organisme rattaché à l’ONU et chargé des questions générales liées au travail dans le monde, il réside à Genève. Il harmonise les concepts et défi nitions relatives au travail et à l’emploi, en particulier celles relatives à la population active occupée et aux chômeurs.
Source : Insee
Pointd’éclairage
Répartition des habitants par activité :
Source Insee - � chier détail du recensement 2010Activité des habitants
43%
habitants
Déclinaison par sexe selon la tranche d’âge des 18 ans et plus :
Les Nantaises et les Nantais sont représentés diff éremment en fonc-
tion du type d’activité. 96 % des adultes au foyer, 54 % des élèves ou
étudiants et 61 % des retraités sont des femmes. Concernant l’activité
rémunérée, 75 % des femmes de 25 à 59 ans sont des actives ayant
un emploi contre 80 % des hommes du même âge. Parmi les seniors
âgés de 60 à 64 ans, 18 % des femmes sont des actives occupées
contre 25 % des hommes.
Lieu d’habitation Sexe
18-24 ans
25-39 ans
40-59 ans
60-64 ans
65 ans et plus
Total
Proportion F / H des femmes ou hommes au foyer
96 % 4 %Chiffres
Proportion F / H des retraités ou préretraités
61 % 39 %
12% 48% 8% 5% 24%
5% 92%
18% 9% 69%
75% 8% 8% 6%
75% 14% 5%
55% 33% 10%
11% 58% 9% 17%
96%
25% 69%
79% 10% 7%
80% 13%
51% 36% 11%
Bas niveaux de formation
13 Certificat d'aptitudes professionnelles, brevet de compagnon
14 Brevet d'études professionnelles
15 Baccalauréat général, brevet supérieur
Bac techno. ou prof., brevet...
Dipl. univ. 1er cycle, BTS, DUT..
Diplôme d'études supérieures
Total
Nb
18 564
12 974
11 567
14 699
12 811
27 374
42 904
140 893
13%
9%
8%
10%
9%
19%
30%
Bas niveaux de formation - ont été considérés : pas de scolarité, scolarité sans aucun diplôme, certifi cat d’études primaires, BEPC, brevet élémentaire, brevet des collèges.
Bac techno. ou prof.,brevet... =bac technologique ou professionnel, brevet professionnel ou de technicien, BEC, BEI, BEH, capacité en droit.
Dipl. univ 1er cycle, BTS, DUT.. =diplôme universitaire de 1er cycle, BTS, DUT, diplôme des professions sociales ou de santé, d’infi rmier(ère).
Diplôme d’études supérieures =diplôme universitaire de 2ème ou 3ème cycle (y compris médecine, pharmacie, dentaire), diplôme d’ingénieur, d’une grande école, doctorat...
Hauts niveaux de formation - ont été considérés : diplôme universitaire de 1er cycle, BTS, DUT... ou diplôme universitaire de 2ème ou 3ème cycle.
N-B : les modalités des résultats du recensement ne se calquent pas sur la nomenclature nationale des niveaux de formation (fi xée en 1969 par la commission statistique nationale) :
niveau VI : années intermédiaires du premier cycle de l’enseignement secondaire ;niveau V bis : années terminales du premier cycle (troisièmes), années intermédiaires du second cycle professionnel court : certifi cat d’aptitude professionnelle (CAP), brevet d’études professionnelles (BEP) ;niveau V : années terminales du second cycle court (CAP/BEP), ou années du diplôme ; années intermédiaires du second cycle long : secondes et premières générales et technologiques, première année de préparation des baccalauréats et brevets professionnels ;niveau IV : années terminales des seconds cycles longs. Sortants de l’enseignement supérieur sans diplôme ; niveau III : diplôme sanctionnant les deux premières années d’études supérieures (diplôme universitaire de technologie (DUT), brevet de technicien supérieur (BTS), diplôme d’études universitaires générales (Deug), écoles de formations sanitaires ou sociales, etc.) ; niveaux I et II : diplôme de second ou troisième cycle universitaire (licence, master, doctorat) ou diplôme de grande école.
Pointd’éclairage
Niveau de formation de la population active de 18-64 ans (actifs ayant un emploi + chômeurs) Source Insee - � chier détail du recensement 2010
Répartition de la population active de 18-64 ans selon le diplôme obtenu :(niveau le plus élevé que les individus ont déclaré posséder)
habitants actifs
Déclinaison par sexe selon la tranche d’âge :
Les jeunes femmes nantaises sont plus diplômées que les jeunes
hommes. 68 % des femmes de 25 à 29 ans ont en eff et un diplôme
universitaire contre 58 % des hommes. À l’inverse, parmi les seniors,
les hommes sont plus diplômés et les femmes sont nombreuses à
ne disposer que d’un bas niveau de formation. 35 % des femmes de
30%
Lieu d’habitation
55 à 59 ans ont un diplôme universitaire contre 44 % d’hommes, et
les Nantaises de 60 à 64 ans sont deux fois plus nombreuses que les
Nantais à disposer d’un bas niveau de formation. Comme ces chiff res
le montrent, les femmes ont vu leur niveau de diplôme augmenter
de façon exponentielle au fi l des générations.
18-24 ans
25-29 ans
30-39 ans
40-44 ans
45-54 ans
55-59 ans
60-64 ans
Total
Sexe
Part de hauts niveaux de formationparmi les actifs de 25-39 ans
65 % 57 %Chiffres
Part de hauts niveaux de formationparmi les actifs de 55-64 ans
36 % 48 %
Lieu d’habitation des actifs de 18-64 ans ayant un bas niveau de formation
Territoires prioritaires
hors TP
39 % 61 %
Lieu d’habitation des actifs de 18-64 ans ayant un haut niveau de formation
Territoires prioritaires
hors TP
7 % 93 %
13 Certificat d'aptitudes professionnelles, brevet de compagnon
14 Brevet d'études professionnelles
15 Baccalauréat général, brevet supérieur
13% 7% 8% 11% 9% 21% 30%
30% 12% 4% 9% 6% 15% 24%
23% 17% 8% 11% 6% 15% 20%
19% 10% 10% 12% 8% 18% 23%
13% 11% 10% 10% 7% 18% 30%
9% 4% 7% 8% 9% 23% 40%
6% 6% 8% 9% 27% 41%
9% 6% 9% 20% 14% 23% 19%
13% 11% 8% 10% 9% 18% 31%
15% 8% 8% 6% 12% 50%
17% 17% 6% 9% 7% 11% 33%
16% 19% 9% 9% 6% 13% 28%
14% 15% 9% 9% 7% 15% 32%
11% 7% 8% 9% 9% 20% 36%
9% 5% 8% 9% 11% 23% 35%
16% 9% 12% 15% 15% 19% 15%
19 Nantoscope 2014 Partie 1 - Données générales sur la population nantaise
Les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi sont regroupés en diff érentes catégories. Conformément aux recommandations du rapport du Cnis sur la défi nition d’indicateurs en matière d’emploi, de chômage, de sous-emploi et de précarité de l’emploi (juin 2008), la Dares et Pôle emploi présentent à des fi ns d’analyse statistique les données sur les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en fonction des catégories suivantes :
catégorie A : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi ;
catégorie B : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
catégorie C : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. de plus de 78 heures au cours du mois) ;
catégorie D : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (en raison d’un stage, d’une formation, d’une maladie…), sans emploi ;
catégorie E : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en emploi (par exemple : bénéfi ciaires de contrats aidés).
Les statistiques sur les demandeurs d’emploi sont construites à partir de fi chiers administratifs, ceux qu’utilise Pôle emploi pour son activité. La répartition entre les diverses catégories s’eff ectue sur la base de règles juridiques portant notamment sur l’obligation de faire des actes positifs de recherche d’emploi et d’être immédiatement disponible.
Pointd’éclairage
Répartition des demandeurs d’emploi par catégorie :
Source Insee-Pôle Emploi- traitement Nantes Métropole/COMPAS-tisDemande d’emploi
Le recensement fournit chaque année des résultats chiff rés. Toutefois,
ces données sont élaborées à partir de données collectées sur 5 ans.
Ces résultats renseignent donc une situation structurelle. Dès lors, la
source Pôle emploi est plus pertinente pour appréhender les aspects
conjoncturels. En mars 2013, Nantes comptabilisait 33 196 deman-
deurs d’emploi, dont 49 % de femmes. 4 239 demandeurs d’emploi
ont moins de 25 ans, soit 13 % et 5 102 ont 50 ans ou plus, soit 15 %.
Lieu d’habitation Sexe
Proportion F / H desdemandeurs d’emploi cat. B et C
53 % 47 %
Chiffres
Proportion F / H des demandeurs d’emploi cat. A
46 % 54 % Lieu d’habitation des demandeurs d’emploi
Territoires prioritaires
hors TP
26 % 74 % Territoires prioritaires
Taille proportionnelle au nombre de
demandeurs d’emploi
Répartition des demandeurs d’emploi toutes catégories par iris
et part des demandeurs d’emploi de catégories A,B et C
Répartition par catégorie :
Demandeurs d'emploi : catégorie A 18 028
Demandeurs d'emploi : catégorie B 4 663
Demandeurs d'emploi : catégorie C 6 186
Demandeurs d'emploi : catégorie D 2 080
Demandeurs d'emploi : catégorie E 2 239
NANTES 33 196 Demandeurs d'emploi
54%
14%
19%
6%
7%
Alors que 54 % des demandeurs d’emploi de catégorie A sont des
hommes, 53 % des catégories B & C sont des femmes. À Nantes, les
femmes sont majoritaires parmi les demandeurs d’emploi qui ont
une activité réduite.
Source Insee-Pôle Emploi- traitement Nantes Métropole/COMPAS-tis
Nb
21 Non salariés : Indépendants 5 825
22 Non salariés : Employeurs 4 861
23 Non salariés : Aides familiaux 116
Total 10 802
54%
45%
1%
Nb
1 Salariés 110 161
2 Non salariés 10 802
Total 120 963
91%
9%
Les salariés regroupent les salariés du secteur privé, ceux de la fonction publique (État, collectivités locales, fonction publique hospitalière), et ceux des entreprises publiques ou nationales et de la sécurité sociale.
Les non-salariés comprennent les indépendants ou les personnes travaillant à leur compte, les chefs d’entreprise salariés ou PDG ou gérants minoritaires de SARL, et les personnes aidant une autre personne dans son travail sans être rémunérées (le plus souvent ces dernières sont des personnes qui aident, sans être salariées, un membre de leur famille qui est lui-même à son compte : exploitant agricole, artisan, commerçant, industriel, profession libérale).
N-B : Depuis 2004, avec le recensement rénové, la formulation des questions concernant les aides
familiaux a changé : il n’y a plus de référence explicite à «l’aide familial» mais une question générique sur les personnes aidant une autre personne sans être rémunérées. Cela contribue à amplifi er la forte baisse de l’eff ectif de cette catégorie.
Source : Insee.
Pointd’éclairage
Statut professionnel de la population active ayant un emploi Source Insee - � chier détail du recensement 2010
Répartition de la population active de 18-64 ans active ayant un emploi
selon le statut professionnel :
habitants actifs en emploi
Déclinaison par sexe selon la tranche d’âge :
À Nantes, 64 % des non salariés sont des hommes. Leur proportion
augmente avec l’âge. À l’inverse, la proportion de femmes non sala-
riées n’augmente pas jusqu’à 60 ans.
91%
Lieu d’habitation
Parmi les non salariés, les femmes et les hommes se répartissent
diff éremment. Seulement 26 % des employeurs sont des femmes et
seulement 30 % des aides familiaux sont des hommes. Enfi n, parmi
les indépendants, 58 % sont des hommes.
18-24 ans
25-29 ans
30-39 ans
40-44 ans
45-54 ans
55-59 ans
60-64 ans
Total
Sexe
ChiffresPart de non salariés parmi
les 18-64 ans actifs en emploi
6 % 11 %
94% 6%
83% 17%
94% 6%
93% 7%
92% 8%
93% 7%
95% 5%
98%
89% 11%
73% 27%
80% 20%
85% 15%
85% 15%
89% 11%
95% 5%
97%
Zoom sur les non salariés selon la catégorie :
actifs en emploi non salariés
54%
45%
Lieu d’habitation Sexe
21 Nantoscope 2014 Partie 1 - Données générales sur la population nantaise
11 En contrat d'apprentissage
12 Placés par une agence d'intérim
13 Emplois-jeunes, CES, contrats de qualification
14 Stagiaires rémunérés en entreprise
15 Autres emplois à durée limitée, CDD, contrat court, vacataire...
16 Emplois sans limite de durée, CDI, titulaire de la fonction publique
Total
Nb
2 374
3 266
1 065
1 035
13 767
88 654
110 161
2%
3%
<1%
<1%
12%
80%
* Emploi précaires :
Ont été ici considérés tous les salariés n’ayant pas un emploi sans limite de durée.
Pointd’éclairage
Répartition de la population salariée de 18-64 ans active ayant un emploi
selon la condition d’emploi :
Source Insee - � chier détail du recensement 2010Condition d’emploi de la population salariée active ayant un emploi
80%
Déclinaison par sexe selon la tranche d’âge :
À Nantes, les hommes et les femmes actifs occupés se répartissent
parfois diff éremment en fonction du type d’emploi. 74 % des salariés
actifs qui ont eu recours à l’interim et 60 % des Nantais en contrat
d’apprentissage sont des hommes. À l’inverse, les femmes sont un peu
plus représentées parmi les personnes occupants des emplois-jeunes,
des CES et contrats de qualifi cation. Aussi, parmi les actifs occupés
ayant recours à l’intérim, ainsi qu’aux emplois jeunes, CES et contrats de
qualifi cation, la part d’habitants en territoires prioritaires est très élevée.
Lieu d’habitation Sexe
Part des salariés de 18-64 ansen contrat précaire*
20 % 19 %Chiffres
Proportion F / H des salariés de 18-64 ans en emploi à durée
limitée, CDD...
60 % 40 %
18-24 ans
25-29 ans
30-39 ans
40-44 ans
45-54 ans
55-59 ans
60-64 ans
Total
habitants actifs en emploi salarié
Proportion F / H des salariés de18-64 ans intérimaires
26 % 74 %
Lieu d’habitation des salariés de18-64 ans intérimaires
Territoires prioritaires
hors TP
28 % 72 %
15% 80%
13% 85%
5% 94%
7% 92%
10% 88%
13% 84%
23% 71%
10% 5% 31% 49%
4% 10% 81%
8% 90%
4% 93%
4% 93%
4% 5% 90%
5% 9% 85%
5% 15% 76%
16% 7% 4% 21% 49%
6 Ouvriers
5 Employés
4 Professions Intermédiaires
3 Cadres et professions intellectuelles supérieures
2 Artisans, commerçants et chefs d'entreprise
Autres
Total
Nb
17 806
31 053
35 055
31 912
5 065
73
120 963
15%
26%
29%
26%
4%
<1%
Catégorie socioprofessionnelle de la population active ayant un emploi Source Insee - � chier détail du recensement 2010
Répartition de la population de 18-64 ans active ayant un emploi
selon la catégorie socioprofessionnelle :
Déclinaison par sexe selon la tranche d’âge :
Certaines catégories socioprofessionnelles sont marquées par une
surreprésentation d’hommes ou de femmes. Ainsi, 73 % des employés
sont des femmes et 72 % des artisans, commerçants et chefs d’entre-
prise sont des hommes. Aussi, la part d’ouvriers et d’employés vivant
en territoires prioritaires est particulièrement importante. Concer-
nant l’évolution du statut professionnel au cours d’une carrière, si
les hommes connaissent une progression régulière de leur statut
26%
Lieu d’habitation
professionnel au cours de la vie, cette progression est beaucoup moins
marquée chez les femmes. Avec une nouvelle génération de jeunes
femmes plus diplômées que les hommes, cette tendance devrait
s’atténuer, même si cela ne constitue pas l’unique facteur de pro-
gression de la carrière des femmes. En eff et, un début d’évolution est
constaté chez les femmes âgées de 25 à 39 ans.
18-24 ans
25-29 ans
30-39 ans
40-44 ans
45-54 ans
55-59 ans
60-64 ans
Total
Sexe
Part de cadres et professionsintellectuelles supérieures parmi les actifs en emploi de 25-39 ans
25 % 31 %
Chiffres
Part de cadres et professionsintellectuelles supérieures parmi les actifs en emploi de 55-64 ans
22 % 45 %
habitants actifs en emploi
29%
26%
6% 38% 32% 22%
37% 24% 26% 9%
6% 40% 30% 21%
6% 38% 31% 22%
7% 37% 28% 25%
5% 33% 33% 26%
36% 36% 23%
8% 53% 30% 9%
23% 13% 26% 31% 6%
11% 6% 16% 57% 9%
17% 8% 23% 41% 10%
22% 11% 23% 35% 8%
23% 11% 24% 33% 9%
22% 13% 27% 33% 6%
23% 16% 32% 28%
35% 23% 29% 12%
23 Nantoscope 2014 Partie 1 - Données générales sur la population nantaise
AZ Agriculture, sylviculture et pêche
BE Industrie manufacturière, industries extractives et autres
FZ Construction
GU Commerce, transports et services divers
OQ Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale
Total
Nb
302
9 765
5 837
66 328
38 731
120 963
<1%
8%
5%
55%
32%
Un secteur d’activité regroupe des entreprises de fabrication, de commerce ou de service qui ont la même activité principale.
Source : Insee
Pointd’éclairage
Répartition de la population de 18-64 ans active ayant un emploi
selon le secteur d’activité :
Source Insee - � chier détail du recensement 2010 Secteur d’activité de la population active ayant un emploi
55%
Déclinaison par sexe selon la catégorie socioprofessionnelle :
Certains secteurs d’activités sont particulièrement genrés. Alors que les
secteurs de la construction ou de l’industrie sont très majoritairement
composés d’hommes, les deux tiers des personnes travaillant dans le
secteur de l’administration publique, de l’enseignement, de la santé
humaine et de l’action sociale sont des femmes.
Lieu d’habitation Sexe
Chiffres
Proportion F / H des actifs enemploi de 18-64 ans travaillant dans
l’administration, l’enseignement,la santé ou l’action sociale
66 % 34 %
Ouvriers
Employés
Professions intermédiaires
Cadres et professions intellectuelles supérieures
Artisants, commerçants et chefs d’entreprise
Total
habitants actifs en emploi
Proportion F / H des actifs enemploi de 18-64 ans travaillant
dans l’industrie
30 % 70 %
Lieu d’habitation des actifs enemploi de 18-64 ans travaillant
dans la constructionTerritoires prioritaires
hors TP
26 % 74 %
5% 50% 43%
8% 85% 6%
4% 45% 49%
5% 44% 49%
53% 43%
14% 67% 15%
11% 8% 59% 21%
9% 18% 69%
10% 59% 28%
12% 5% 58% 24%
67% 28%
17% 19% 55% 9%
Nb
1 Temps complet 95 737
2 Temps partiel 25 226
Total 120 963
79%
21%
Temps de travail :
La répartition des actifs ayant un emploi selon qu’ils occupent leur emploi principal à temps partiel ou à temps complet est réalisée sur la base de la déclaration des personnes concernées.
Source : Insee
Temps de travail de la population active ayant un emploi Source Insee - � chier détail du recensement 2010
Répartition de la population de 18-64 ans active ayant un emploi
selon le temps de travail :
Déclinaison par sexe selon le mode de cohabitation :
Les trois quarts des actifs exerçant un emploi à temps partiel sont des
femmes. Parmi elles, la part de femmes vivant en territoires prioritaires
est importante. Les hommes sont plus nombreux que les femmes à
exercer des emplois à temps complet. 94 % des pères vivant en couple
Lieu d’habitation
avec enfant(s) exercent un emploi à temps complet contre 61 % des
femmes. Avec l’arrivée d’enfants, les femmes sont plus nombreuses
que les hommes à recourir à des temps partiels.
Sexe
Chiffres
habitants actifs en emploi
79%
Proportion F / H des actifs enemploi de 18-64 ans à temps partiel
73 % 27 %
Pointd’éclairage
Personnes vivant seules
Adultes d’un couple sans enfant
Adultes d’un couple avec enfant(s)
Adultes d’une famille monoparentale
Total
69% 31%
61% 39%
74% 26%
76% 24%
92% 8%
94% 6%
91% 9%
87% 13%
69% 31% 89% 11%
25 Nantoscope 2014 Partie 1 - Données générales sur la population nantaise
Pour terminer cette première partie, la notion de revenus/ressources
est abordée succinctement sous l’angle femmes/hommes afin
d’apporter quelques éclairages au regard de la thématique.
Tout d’abord, la notion de revenus ou de ressources s’applique à
l’échelle d’un ménage et non d’un individu afi n de relativiser le niveau
de ces ressources par rapport à la composition du ménage.
Cette notion est dans tous les cas complexe à analyser et souvent
confuse. On confond notamment les revenus de célibataires et de
familles alors qu’un même revenu ne procure pas le même niveau de
vie à une famille qu’à une personne seule. On mélange également
les salaires, les retraites, les allocations, les revenus du patrimoine et la
notion avant et après impôts. Si l’on veut vraiment mesurer les niveaux
de vie réels, il faut retirer des revenus ce que l’on verse aux impôts.
En termes de données publiques, seuls les revenus fi scaux des mé-
nages sont disponibles à l’échelle communale et infra-communale.
Cependant, ces données (exploitées dans l’édition 2013 du Nantos-
cope) excluent les revenus non imposables : revenus fi nanciers exo-
nérés (livret A, Codevi, Plan d’épargne logement...), prestations sociales
défi scalisées (RSA socle, minimum vieillesse, prestations familiales,
aides au logement...). Ce revenu fi scal avant redistribution par l’impôt,
ne peut être assimilé à la notion de revenu disponible brut.
Par simplicité et afi n d’apporter cependant quelques éclairages sur
les inégalités femmes/hommes, nous n’aborderons donc ici que suc-
cinctement les notions de salaires et de retraites.
Éclairage sur le revenus des Nantaises et des Nantais
Les salaires
Cette notion est traitée et analysée plus largement dans la partie 2
sous la thématique de l’emploi (cf. page 42).
À l’image de la France, les Nantais ont des salaires moyens plus élevés
que les Nantaises. Les hommes gagnent en moyenne 3 euros de plus
de salaire net horaire que les femmes. L’écart de salaire s’observe dès
l’entrée dans la vie active et il est particulièrement important en fi n
de carrière. Les Nantaises de 50 ans et plus gagnent en moyenne
7 euros de moins de salaire net horaire que les hommes du même âge.
Salaire net horaire moyen dessalariés à temps complet
12,4€
15,4€
Chiffres
Salaire net horaire moyen dessalariés 18-25 ans (temps complet)
9 € 9,7 €
Salaire net horaire moyen dessalariés 50 ans et + (temps complet)
14,3€
20,7€
Source Insee - Dads, � chier salariés au lieu de résidence 2010
Écart H/F = + 24 % Écart H/F = + 8 % Écart H/F = + 45 %
Carsat : Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail
Droit propre :Il s’agît d’un droit acquis par un assuré du fait de ses propres cotisations
Les données ci-contre s’entendent par personne et non par ménage. Par ailleurs, elles ne tiennent pas compte du fait que certains retraités sont polypensionnés. D’autres ressources peuvent
compléter ces retraites : une ou plusieurs retraites servies par d’autres régimes de base et les retraites complémentaires (Arrco, Agirc, ...).
On parle de « polypensionné » pour qualifi er un retraité percevant des pensions issues de régimes professionnels diff érents. Le système de retraite français compte environ 35 régimes professionnels diff érents. À la création de ces diff érents régimes, il était fréquent d’eff ectuer toute sa carrière professionnelle au sein d’un unique régime (fonction publique, régime des salariés du privé, régime des exploitants agricoles...).
De nos jours, un nombre croissant d’assurés cotisent, au cours de leur carrière, à plusieurs régimes professionnels diff érents : ce sont les « polypensionnés », ou « pluripensionnés », appelés encore « multicotisants »... Environ deux retraités sur cinq sont polypensionnés, et cette proportion tend à augmenter. En 2013, d’après la CNAV, la moitié des personnes qui ont liquidé leur retraite avaient cotisé à plusieurs régimes (57% des hommes et 43% des femmes).
Source : http://www.la-retraite-en-clair.fr
Le niveau de pension des retraités du régime général de la Carsat Source : Carsat 2012 – traitement Service observatoire de NM
Cette partie concerne les retraités nantais du régime général et permet
d’estimer le niveau du montant mensuel perçu par ces retraités. Elle
résulte de l’exploitation d’une base de données sur les retraités nantais
du régime général, qui a été collectée et géocodée par le Service
observatoire de Nantes Métropole dans le cadre d’une convention
partenariale avec la Carsat.
Lieu d’habitation
La ville de Nantes dénombre 42 139 retraités ayant un droit propre
au régime général, soit 81 % des habitants de plus de 60 ans. 61 % de
ces retraités sont des femmes. Par ailleurs, 86 % vivent hors territoires
prioritaires.
9 775 retraités bénéfi cient d’un droit dérivé, qui est un avantage attri-
bué au conjoint survivant compte tenu des droits acquis par l’assuré
décédé.
Sexe
Chiffres
Proportion F / H des retraités ayantun haut niveau de retraite (> 1 232 €)
32 % 68 %
Pointd’éclairage
Parmi les retraités bénéfi ciant d’un haut niveau de retraite les hommes
sont largement majoritaires. À l’inverse, les trois quarts des retraités
percevant entre 250 et 750 euros de la CARSAT, sont des femmes.
En moyenne, les Nantaises ont un niveau de pension plus faible que
celui des hommes. Les inégalités femmes/hommes dans le monde du
travail (temps partiels plus nombreux, carrières stoppées par la prise
en charge des enfants, salaires moins élevés…) ont des incidences
directes sur le niveau de retraite.
Femmes Hommes Total
01 - Moins de 124
02 = de 124 à 248
03 = de 249 à 421
04 = de 422 à 620
05 - de 621 à 737
06 = de 738 à 875
07 = de 876 à 1000
08 = de 1001 à 1118
09 = de 1119 à 1231
10 - de 1232 à 2464
Total
2 245 1 830
2 716 1 310
3 197 943
3 234 1 121
3 263 1 222
3 085 1 430
2 768 1 551
2 097 2 105
1 655 2 357
1 273 2 737
4 075
4 026
4 140
4 355
4 485
4 515
4 319
4 202
4 012
4 010
25 533 16 606 42 139
Répartition des retraités du régime général ayant un droit propre
selon le montant global perçu de la Carsat :
retraités
(N-B : chaque tranche correspond à environ 10% des retraités)
€
€
€
€
€
€
€
€
€
€
27 Nantoscope 2014 Partie 1 - Données générales sur la population nantaise
Résumé de la première partie Données générales :
Avec 285 000 habitants et 146 500 ménages, Nantes est la 6ème ville
de France. La moitié des ménages nantais est composée de personnes
vivant seules. Un quart comprend un ou plusieurs enfants. Les terri-
toires prioritaires ont une proportion plus importante de ménages
avec enfant(s), notamment de foyers monoparentaux.
L’âge et le sexe :L’âge moyen de la population nantaise est de 37 ans. Les femmes sont
plus nombreuses que les hommes. À partir de 60 ans, la proportion de
femmes dépasse largement celle des hommes du fait de l’espérance
de vie. La population des territoires prioritaires est plus jeune avec
une forte proportion de jeunes de moins de 15 ans.
Mode de cohabitation :Un enfant de moins de 15 ans sur quatre vit au sein d’un foyer mono-
parental. Pour ces foyers, l’adulte référent est une femme dans près de
neuf cas sur dix. Ces foyers sont particulièrement représentés dans les
territoires prioritaires dans lesquels les divorcé(e)s sont surreprésentés.
Un habitant sur quatre vit seul. C’est le cas d’une femme sur deux de
60 ans et plus contre un homme sur cinq. L’espérance de vie féminine,
supérieure d’environ 7 ans à celle des hommes, explique en grande
partie une proportion de veuves six fois supérieure à celle des veufs.
Nationalité et immigration :
À l’échelle de la Ville, 6 % des habitants nantais sont étrangers. C’est le
cas de 15 % des habitants vivant dans les territoires prioritaires. Avec
32 ans d’âge moyen, ils sont en moyenne plus jeunes que l’ensemble
de la population.
Les habitants immigrés représentent quant à eux 8 % des habitants
nantais. C’est le cas de 19 % des habitants vivant dans les territoires
prioritaires. À l’image de l’ensemble de la population nantaise, l’âge
moyen de ces Nantais est de 37 ans.
Activité des habitants :
Un Nantais sur deux est actifs (en emploi ou au chômage) avec une
proportion égale de femmes et d’hommes. Les femmes sont surre-
présentées parmi la population inactive. Elles représentent 54 % des
élèves ou étudiants de 15 ans et plus, 96 % des adultes au foyer et
61 % des retraités.
Formation :
Contrairement aux séniors, les jeunes femmes nantaises sont plus
diplômées que les jeunes hommes. Les femmes ont vu leur niveau
de diplôme augmenter de façon exponentielle au fi l des générations.
En savoir plus P.10
En savoir plus P.13
En savoir plus P.15
En savoir plus P.17
En savoir plus P.18
En savoir plus P.19
Chiffres
Demande d’emploi :Les femmes représentent 49 % des demandeurs d’emploi nantais.
Parmi les catégories A (sans emploi et tenus de faire des actes positifs
de recherche d’emploi), les hommes sont majoritaires avec 54 %. À
l’inverse, avec 53 %, les femmes sont majoritaires parmi les catégories
B & C (en activité réduite et tenus de faire des actes positifs de
recherche d’emploi).
Statut professionnel :Alors que l’équilibre femmes / hommes est respecté parmi les salariés,
près de deux tiers des non salariés (personnes travaillant à leur compte,
chefs d’entreprise, ...) sont des hommes.
Condition d’emploi :Globalement, on comptabilise autant de femmes que d’hommes
parmi les actifs en emploi salarié sans limite de durée (CDI, fonction-
naire, ...). C’est également le cas concernant les salariés en contrats
précaires (à durée limitée). Cependant, cette proportion varie selon
la condition d’emploi : les femmes représentent 40 % des contrats
d’apprentissage, 26 % des intérimaires ou encore 60 % des autres
emplois à durée limitée (CDD, ...).
Catégorie socioprofessionnelle :
Les femmes sont sous-représentées parmi les cadres et professions
intellectuelles supérieures. Si les hommes connaissent une progression
plus régulière de leur statut professionnel au cours de la vie, cette
tendance s’atténue avec une une nouvelle génération de jeunes
femmes plus diplômées que les hommes.
Secteur d’activité :
Certains secteurs d’activités sont particulièrement genrés. Alors que les
secteurs de la construction ou de l’industrie sont très majoritairement
composé d’hommes, les deux tiers des personnes travaillant dans le
secteur de l’administration publique, de l’enseignement, de la santé
humaine et de l’action sociale sont des femmes.
Temps de travail :
Les trois quarts des actifs exerçant un emploi à temps partiel sont
des femmes. 94 % des pères vivant en couple avec enfant(s) exercent
un emploi à temps complet contre 61 % des femmes. Avec l’arrivée
d’enfants, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à recou-
rir à des temps partiels.
Les revenus des Nantaises et des Nantais :
Cette notion s’applique à l’échelle d’un ménage et non d’un individu
afi n de relativiser le niveau de ces ressources par rapport à la composi-
tion du ménage. On peut néammoins constater que globalement, les
Nantais à temps complet ont un salaire supérieur de 24 % à celui des
Nantaises. De même, concernant les niveaux de retraites, les femmes
sont largement surreprésentées parmi les retraités ayant un bas niveau
de retraite.
En savoir plus P.20
En savoir plus P.21
En savoir plus P.22
En savoir plus P.23
En savoir plus P.24
En savoir plus P.25
En savoir plus P.26
29 Nantoscope 2014 Partie 1 - Données générales sur la population nantaise
31 Nantoscope 2014
Partie 2
L’égalité femmes-hommes à Nantes
Emploi et insertion :de nombreux obstacles pour les Nantaises ..........................................................................................p.32
Conditions de vie et précarité :des risques inégaux entre femmes et hommes..................................................................................p.58
Implication dans la vie citoyenne, culturelle et sportive :Les Nantais majoritairement représentés dans les activités sportives et les Nantaises plus présentes dans la vie
associative et participative de la cité.......................................................................................................p.72
Thème 1
Thème 2
Thème 3
Le retard scolaire : des garçons plus concernés que les filles
En moyenne, les fi lles ont un meilleur parcours scolaire (Rosenwald,
2009). En France, un garçon sur cinq sort de formation initiale sans
diplôme, contre un peu plus d’une fi lle sur dix. Ils ont plus souvent
des diffi cultés en lecture et poursuivent moins souvent des études
longues. De plus, quelque soit le milieu scolaire d’origine, les fi lles sont
souvent moins en retard que les garçons. À Nantes, en sixième, 15%
des fi lles affi chent un retard scolaire contre 19% des garçons. Cet écart
se creuse tout au long du collège. Une multiplicité de facteurs peuvent
infl uencer la réussite scolaire de l’enfant. À l’échelle de Nantes, le ter-
ritoire est aussi déterminant pour les élèves. Par rapport à l’ensemble
de la ville, deux fois plus d’élèves en territoires prioritaires sont en
situation de retard scolaire. Parmi ces élèves vivant dans les quartiers
prioritaires nantais, les garçons sont plus touchés que les fi lles par le
retard scolaire. En classe de troisième, 54% de garçons sont en situation
de retard scolaire contre 44% de fi lles, soit une diff érence de 10 points.
Une étude faite sur le quartier Nantes Nord montre que les garçons
accordent en moyenne une importance moindre à leur scolarité que
Des spécifi cités garçons-fi lles dans les parcours scolaires à Nantes : des orientations sexuées et des Nantaises en moyenne meilleures élèves
Les parcours scolaires
Retard scolaire : retard d’un élève par rapport à un cursus scolaire sans interruption ni redoublement ni saut de classe. Un élève rentre ainsi au CP à six ans, au collège à onze ans et au lycée à quinze ans.
les fi lles. « Les jeunes fi lles insistent davantage sur les études : elles sont
21% contre 10% chez les garçons à citer cette valeur parmi les deux
valeurs auxquelles elles attachent le plus d’importance. »
(Direction enfance jeunesse, ville de Nantes, 2005).
Chiffres
Pointd’éclairage
Part des élèves de 6ème ayant un retard scolaire :
Source : Rectorat 2013-2014 - traitement Service observatoire de NM
Part des élèves de 3ème ayant un retard scolaire :
Sour
ce co
mm
unic
atio
n ex
tern
e N
ante
s Mét
ropo
le
Part d’élèves nantais ayant un retard scolaire en 6ème
Territoires prioritaires
hors TP
35 % 12 %
Part d’élèves nantais ayant un retard scolaire en 6ème
15 % 19 %
Thème 1 Emploi et insertion : de nombreux obstacles pour les Nantaises
L’accès à la réussite éducative : une répartition filles-garçons équivalente sur l’accompagnement à la scolarité ainsi que sur le programme de réussite éducative
Si le retard scolaire est plus marqué chez les garçons que chez les
fi lles, la fréquentation des dispositifs d’accompagnement scolaire est
quasi paritaire. Face aux risques d’inégalités identifi és au travers de
la multiplication de structures privées de soutien scolaire, la Ville a
construit un service accessible à tous qui regroupe de nombreux
acteurs éducatifs. Au-delà du soutien scolaire, la réussite éducative
permet aux enfants de bénéfi cier d’un accompagnement global dans
leur parcours scolaire au travers d’ une off re éducative proposée sur
l’ensemble du territoire (sport, culture, loisirs, aide à la recherche de
stage...). Depuis le 28 février 2014, la Ville s’est dotée d’une charte de
la réussite éducative qui pose les bases d’une construction collective
de l’ensemble des projets éducatifs. Sur l’année scolaire 2012 et 2013,
1801 enfants et jeunes ont été accompagnés dont 971 primaires,
672 collégiens et 158 lycéens. Si les fi lles s’emparent davantage du
dispositif notamment à l’entrée au collège, la répartition des fi lles
et des garçons sur l’accompagnement à la scolarité est à peu près
équivalente.
Dans le cadre de la réussite éducative, la ville de Nantes a mis en
place le programme de réussite éducative (PRE) dès son lancement
par l’Etat en 2005. Limité aux enfants résidant dans les territoires prio-
ritaires, le dispositif propose des parcours individualisés sur mesure,
coproduits avec l’ensemble des acteurs éducatifs accompagnant
l’enfant. En 2013, 620 enfants ont été accompagnés, pour la plupart
âgés de 7 à 11 ans. Si le PRE accueillait une plus forte proportion de
garçons les premières années, aujourd’hui, sur l’ensemble du territoire
nantais les fi lles et les garçons sont représentés de manière identique.
Néanmoins la proportion de fi lles et de garçons peut varier d’un ter-
ritoire à l’autre. Par exemple, sur l’année 2013-2014, alors qu’il y avait
une parité fi lles-garçons sur le programme à Bellevue (41 garçons et
40 fi lles), la répartition sur les quartiers Clos Toreau et Malakoff était
de 48 garçons et 22 fi lles.
Proportion F / G des enfants concernés par le PRE selon l’année...
Source : Ville de Nantes
Sour
ce co
mm
unic
atio
n ex
tern
e N
ante
s Mét
ropo
le33 Nantoscope 2014 Partie 2 - Thème 1: Emploi et insertion
De meilleurs taux de réussite aux examens chez les filles
En France, les femmes réussissent mieux leur scolarité et profi tent plus
de l’allongement de la durée d’étude que les hommes. Les fi lles ont de
meilleurs résultats au brevet et au baccalauréat. Elles sont aussi plus
nombreuses à avoir une mention au baccalauréat. En moyenne, les
jeunes femmes sortent du système scolaire plus diplômées. Chez les
25-34 ans, les bachelières sont plus nombreuses que les bacheliers.
Depuis 2003, subsiste un écart d’environ 10 points entre le pourcen-
tage de bacheliers et de bachelières.
L’orientation des filles et des garçons à Nantes : des parcours genrés
Sur l’ensemble de la France, les fi lles sont en général plus diplômées
mais elles se dirigent vers des fi lières moins porteuses sur le marché
du travail. L’orientation des fi lles et des garçons repose encore beau-
coup sur des images stéréotypées de métiers. En France, seuls 17%
des métiers sont mixtes (c’est à dire, où l’autre sexe est présent au
moins à hauteur de 40%). Après le collège, les fi lles se dirigent plus
vers l’enseignement général et technologique. À l’inverse, elles sont
beaucoup moins nombreuses à se diriger vers des fi lières d’appren-
tissage. Au lycée, si la répartition fi lles garçons est équilibrée dans les
fi lières économiques et sociales, les garçons sont plus présents en
série scientifi que et moins présents dans les séries littéraires ou dans
les sections européennes ou internationales. En études supérieures, les
garçons sont très nombreux dans les classes préparatoires aux grandes
écoles, dans les instituts universitaires de technologie (IUT), ou encore
dans les écoles d’ingénieurs. Les étudiantes, quant à elles, sont plus
nombreuses à l’université et dans des fi lières telles que les sciences
humaines, les langues, les lettres, le droit ou la santé. En fi n de cursus
universitaire, les inégalités en termes de répartition fi lles garçons se
renversent. Si les fi lles sont plus nombreuses en licence et en master,
les garçons seront davantage représentés parmi les doctorants.
Évolution de la part de bacheliers ou plus parmi la population des 25-34 ans :
Source : Insee, enquêtes Emploi.Champ : France métropolitaine, population des ménages.
Le « care » : « Il comprend à la fois l’attention préoccupée à autrui qui suppose une disposition, une attitude ou un sentiment et les pratiques de soin qui font du care une aff aire d’activité et de travail. » Fabienne Brugère.
Métiers du « care » : métiers de soins et/ou de prise en charge des personnes les plus vulnérables comme par exemple les enfants ou les personnes âgées. Depuis quelques années, une réfl exion autour du care née aux
Etats-Unis souligne que le « travail du care » incombe le
plus souvent aux femmes.
CAP : Le certifi cat d’aptitude professionnelle est un
diplôme national qui atteste d’un premier niveau de
qualifi cation professionnelle. Il permet la maîtrise des
techniques propres à un métier. Il a pour objectif une
entrée directe dans la vie professionnelle mais rend
possible également la poursuite d’études. Il permet
en particulier l’accès direct en classe de première
professionnelle dans une spécialité de baccalauréat
professionnel relevant du même secteur.
Les données nantaises du rectorat confi rment en partie les tendances
nationales. Les fi lles sont eff ectivement plus nombreuses en fi lière
générale ou technologique, et particulièrement dans les territoires
prioritaires. À l’inverse, sur l’ensemble de la ville de Nantes, les gar-
çons sont plus présents dans les fi lières professionnelles. Toutefois, il
convient de souligner une plus grande proportion de fi lles dans les
fi lières professionnelles parmi les résidents de territoires prioritaires.
En France, « à l’issue de la troisième, plus de 20% des jeunes, gar-
çons et fi lles, vont se retrouver dans des formations « non mixtes »
(Wisnia-Weill, Lainé, Naves, 2014). À Nantes, les données du rectorat
permettent d’appréhender le caractère genré de certaines orienta-
tions. Des fi lières restent encore très féminisées. C’est notamment le
cas des formations préparant aux métiers du « care » qui restent très
représentées par les femmes : certifi cat d’aptitudes professionnelles
(CAP) assistant technique en milieu familial et rural, baccalauréat tech-
nologique santé et social ou encore baccalauréat professionnel (bac
pro) accompagnement, soin et service à la personne. Les Nantaises
sont aussi majoritaires dans les fi lières préparant aux métiers d’assis-
tantes ou de secrétaires. À l’inverse, certaines formations sont quasi
exclusivement composées de garçons notamment dans les domaines
de la construction ou de l’automobile : CAP préparation et réalisation
d’ouvrage électriques, bac pro électrotechnique, énergie équipements
communicants et CAP maintenance des véhicules.
Pointd’éclairage
Proportion F / G des élèves nantais en # lière générale ou technologique :(Lycéens vivant à Nantes préparant un baccalauréat)
Proportion F / G des élèves nantais en # lière professionnelle :(Lycéens vivant à Nantes préparant un CAP ou un baccalauréat professionnel)
Source : Rectorat 2013-2014 - traitement Service observatoire de NM
Proportion F / G des lycéens nantais* préparant un CAP...(*au lieu d’habitation)
(Liste non exhaustive)
Proportion F / G des lycéens nantais* préparant un Bac PRO....(*au lieu d’habitation)
Source : Rectorat 2013-2014 - traitement Service observatoire de NM
(Liste non exhaustive)
35 Nantoscope 2014 Partie 2 - Thème 1: Emploi et insertion
Chez les jeunes Nantais qui poursuivent des études supérieures en
lycée (BTS ou classes préparatoires aux grandes écoles), la répartition
étudiants et étudiantes est parfois inégale. En BTS, les fi lles sont beau-
coup plus nombreuses dans la fi lière « assistant de manager » alors que
les garçons sont surreprésentés dans la fi lière informatique. Dans les
classes préparatoires aux grandes écoles, les garçons nantais sont très
présents, particulièrement en mathématiques physiques ou sciences
de l’ingénieur. À eux seuls, ils représentent les trois quarts des eff ectifs.
En savoir plus
• Wisnia-Weill Vanessa, Lainé Frédéric, Naves Marie-Cécile, « Orienta-
tion scolaire et métiers : une insuffi sante mixité qui pénalise surtout
les jeunes moins qualifi és », in Lutter contre les stéréotypes fi lles-
garçons, 2014
• Moisan Catherine, « Filles et garçons sur le chemin de l’égalité, de
l’école à l’enseignement supérieur », Ministère de l’enseignement
supérieur et de la recherche, 2014
Baccalauréat professionnel : Le baccalauréat professionnel est un diplôme national qui atteste que ses titulaires sont aptes à exercer une activité professionnelle hautement qualifi ée. Le baccalauréat professionnel est délivré au titre d’une spécialité professionnelle. Il permet l’insertion professionnelle mais également une poursuite d’études, notamment vers le brevet de technicien supérieur (BTS).
Baccalauréat technologique : Le baccalauréat technologique associe culture générale et technologique. Il se prépare en deux ans dans un lycée après une classe de seconde générale et technologique. Le bac technologique prépare davantage à la poursuite d’études qu’à l’emploi immédiat. La grande majorité de ces bacheliers se dirigent vers l’enseignement supérieur, essentiellement vers des études de techniciens supérieurs (BTS et DUT), bien adaptées à leur formation technologique, et éventuellement vers des licences professionnelles et au-delà.
BTS : Le brevet de technicien supérieur se prépare en section de technicien supérieur dans un lycée. Cette formation accessible après le baccalauréat ou équivalent dispense des enseignements spécialisés. Elle est accompagnée d’un ou de plusieurs stages en entreprise. Elle permet d’obtenir un diplôme professionnalisé en deux ans
Pointd’éclairage
Proportion F / G des lycéens nantais* préparant un Bac
(*au lieu d’habitation)
Source : Rectorat 2013-2014 - traitement Service observatoire de NM
Proportion F / G des étudiants nantais* préparant un BTS...(*au lieu d’habitation)
Proportion F / G des étudiants nantais* par spécialité
(*au lieu d’habitation)
Source : Rectorat 2013-2014 - traitement Service observatoire de NM
(Liste non exhaustive) (Liste non exhaustive)
(Liste non exhaustive)
général ou technologique...
(hors BTS, Universités et grandes écoles)
6 Ouvriers 5 Employés4 Professions
Intermédiaires
3 Cadres et professions
intellectuelles
supérieures
2 Artisans, commerçants
et chefs d'entreprise
14 598 8 345 16 441 19 287 3 685
Une insertion professionnelle féminine plus difficile, conjuguée à un phénomène de déqualification des femmes
À diplôme équivalent, les femmes s’insèrent moins bien dans le mar-
ché du travail que les hommes. Les jeunes femmes à faible niveau
de diplôme sont celles qui éprouvent le plus de diffi cultés. En eff et,
dans l’Union européenne et particulièrement en France le niveau de
diplôme constitue un élément déterminant pour l’accès à emploi. Les
hommes qui ont un faible niveau de diplôme peuvent avoir des taux
d’emploi importants. À l’inverse, les femmes voient leur taux d’emploi
davantage conditionné à leur niveau de diplôme.
Inégalités femmes-hommes face à l’emploi : les Nantaises confrontées à un cumul de diffi cultés
Inactivité, emploi et chômage
Déquali� cation : fait de déqualifi er, placer à un poste une personne ayant une qualifi cation supérieure à celle de ce poste.
Bas niveaux de formation - ont été considérés :pas de scolarité,scolarité sans aucun diplôme,certifi cat d’études primaires,BEPC, brevet élémentaire, brevet des collèges.
CAP, BEP... =
certifi cat d’aptitudes professionnelles, brevet de compagnon, brevet d’études professionnelles.
Bac... =
baccalauréat général, brevet supérieur, bac technologique ou professionnel, brevet professionnel ou de technicien, BEC, BEI, BEH, capacité en droit.
Dipl. univ 1er cycle, BTS, DUT.. =
diplôme universitaire de 1er cycle, BTS, DUT, diplôme des professions sociales ou de santé, d’infi rmier(ère).
Diplôme d’études supérieures =
diplôme universitaire de 2ème ou 3ème cycle (y compris médecine, pharmacie, dentaire), diplôme d’ingénieur, d’une grande école, doctorat...
Taux d’emploi des hommes et des femmes de 25 à 49 ansen fonction du niveau de diplôme
Education préprimaire, enseignement primaire et secondaire de premier cycle (niveau 0-2)
Enseignement secondaire de deuxième sycle et post secondaire non-supérieur (niveaux 3-4)
Enseignement supérieur de premier et deuxième cycles (niveaux 5-6)
Pointd’éclairage
À Nantes, à l’instar de la France, les femmes sont plus touchées que les
hommes par un phénomène de déqualifi cation. Parmi les individus
à faible niveau de diplôme, les femmes accèdent en moyenne moins
que les hommes à des emplois à responsabilité. À Nantes, parmi les
personnes n’ayant pas suivi de scolarité, la part des hommes artisans,
commerçants et chefs d’entreprises est bien plus élevée que chez les
femmes. Aussi, les femmes avec un diplôme universitaire sont moins
représentées que les hommes parmi les cadres et les professions
intellectuelles supérieures.
Répartition de la catégorie socioprofessionnelle des 18-64 ans actifs en emploi selon le diplôme obtenu :(niveau le plus élevé que les individus ont déclaré posséder)
Bas niveaux de formation
CAP, BEP...
Bac...
Dipl. univ. 1er cycle, BTS, DUT...
Diplôme d’études supérieures
Total
Source Eurostat 2012
Source Insee - � chier détail du recensement 2010
Catégories socioprofessionnelles :
Niveaux de diplôme :
6% 38% 32% 22%
13% 30% 54%
29% 56% 11%
6% 55% 30% 7%
11% 68% 15%
20% 61% 13%
23% 13% 26% 31% 6%
5% 20% 67% 5%
9% 14% 49% 24% 4%
26% 22% 33% 14% 6%
52% 17% 18% 5% 8%
54% 17% 14% 8% 8%
Ouvriers EmployésProfessions
intermédiairesCadres et professions
intellectuelles supérieures
Artisans, commerçants et chefs d’entreprise
37 Nantoscope 2014 Partie 2 - Thème 1: Emploi et insertion
Population active : population active occupée +
chômeurs
Population inactive : les personnes qui n’ont pas
d’emploi mais qui n’en recherchent pas
Taux d’activité : (population active occupée +
chômeurs) / population totale en âge de travailler
* 100
Chiffres
Pointd’éclairage
Une part de la population inactive plus élevée chez les femmes, particulièrement dans les territoires prioritaires
Afi n d’analyser le marché du travail sous l’angle du genre, il convient
d’utiliser plusieurs indicateurs. Si les taux d’emploi et les taux de chô-
mage sont le plus souvent sollicités, il est important de s’intéresser
aux taux d’activité, et encore davantage aux taux d’inactivité. En eff et,
les femmes sans emploi sont plus souvent inactives que chômeuses.
Depuis 1900, le taux d’activité des femmes en France n’a cessé d’aug-
menter. Entre 1975 et 2012, le taux d’activité des femmes de 25 à 49
ans est passé de 60% à 84%. Pourtant, aujourd’hui, parmi les personnes
inactives autres que les retraités, étudiants ou préretraités, les femmes
sont largement majoritaires (76%). Le rapport Lemière de 2013 rappelle
que l’inactivité est très liée à la présence d’enfants. Il montre aussi que
les femmes ont souvent des parcours d’inactivité beaucoup plus longs
que les hommes. À Nantes, les données du recensement corroborent
les analyses nationales. Le taux d’inactivité des femmes s’élève à 33%
alors que chez les hommes, la part d’inactifs ne dépasse pas les 26%.
Autrement dit, parmi les « inactifs » à Nantes, 57% sont des femmes
et 43% sont des hommes.
Proportion F / H des habitants nantais de 15-64 ans :
Source Insee - � chier détail du recensement 2010
Taux d’activité des Nantais de 15-64 ans selon le sexe et le lieu d’habitation :
Source Insee - � chier détail du recensement 2010
Proportion F/H de la population inactive 15-64 ans à Nantes
57 % 43 %
Si globalement sur les 15-64 ans, le taux d’activité ne varie pas en
fonction du lieu d’habitation, des diff érences s’observent néammoins
en distinguant les tranches d’âge.
Les inégalités hommes/femmes sont particulièrement marquées
sur l’ensemble de la France. Selon l’Observatoire national des zones
urbaines sensibles (Onzus), depuis 2009, le taux d’activité des femmes
en Zus a chuté de 5 points. La crise économique, le découragement,
les charges familiales ou encore la maladie sont autant de facteurs
explicatifs mis en avant dans le rapport. L’Onzus précise aussi que le
taux d’inactivité des femmes immigrées est plus fort en Zus que le
taux d’inactivité des femmes non immigrées. Les disparités territoriales
citées dans le rapport de l’Onzus se retrouvent à l’échelle du territoire
nantais. La part d’inactives chez les femmes de 25 à 49 ans vivant
en quartier prioritaire est de 19% alors qu’elle n’est que de 9% hors
quartier prioritaire. À l’inverse, le taux d’activité des hommes de 25
à 49 ans est le même qu’ils vivent en territoires prioritaires ou hors
territoires prioritaires.
ZUS : zone urbaine sensible. Ce découpage
territorial n’existe plus depuis la mise en place de
la nouvelle géographie prioritaire (17 juin 2014).
Cette réforme a simpli� é le zonage territorial. Les
751 zones urbaines sensibles (ZUS) – comprenant
elles-mêmes 416 zones de redynamisation urbaine
(ZRU) et 100 zones franches urbaines (ZFU) les 2
492 quartiers sous contrats urbains de cohésion
sociale (CUCS) et les 594 disposants d’une
convention de rénovation urbaine ont laissé place
à 1 300 territoires-cibles.
Pointd’éclairage
Taux d’activité des Nantais de 15-64 ans selon le sexe et la tranche d’âge :
Source Insee - � chier détail du recensement 2010
Ville de Nantes
Dans les territoires prioritaires
Hors territoires prioritaires
Zoom selon le lieu d’habitation :
39 Nantoscope 2014 Partie 2 - Thème 1: Emploi et insertion
Des taux d’emploi révélant des inégalités femmes-hommes et des fragilités territoriales
Nantes fi gure parmi les villes où le taux d’emploi est le plus élevé. Tou-
tefois, les femmes restent minoritaires dans la part des actifs occupés.
Cette évolution du taux d’emploi des femmes s’explique en partie
par la hausse du recours aux temps partiels. En France, au quatrième
trimestre 2012, le taux d’emploi des femmes s’élevait à 60,2% et à
68,1% pour les hommes (Insee, 2013). Sur le territoire nantais, parmi
les femmes, 58% sont dites « actives occupées » contre 63% pour les
hommes.
Taux d’emploi : population active occupée /
population totale en âge de travailler*100
Employabilité : Selon l’Organisation Internationale
du Travail (OIT), il s’agit de l’aptitude de chacun à
trouver et conserver un emploi, à progresser au
travail et à s’adapter au changement tout au long
de la vie professionnelle.
Pointd’éclairage
Proportion F / H des habitants nantais de 15-64 ans selon l’activité :
Source Insee - � chier détail du recensement 2010
Taux d’emploi des Nantais de 15-64 ans selon le sexe et le lieu d’habitation :
Source Insee - � chier détail du recensement 2010
Dans les territoires prioritairesVille de Nantes Hors territoires prioritaires
Sour
ce co
mm
unic
atio
n ex
tern
e N
ante
s Mét
ropo
le
Taux d’emploi des 15-64 ansà Nantes
58 % 63 %
Chiffres
À l’échelle de Nantes, les données du recensement mettent en avant
un écart très important entre les territoires. Si cet écart s’observe chez
les hommes, il est particulièrement signifi catif chez les femmes. Chez
les 25-49 ans, la part de Nantaises en emploi est bien plus faible dans
les territoires prioritaires (59%) que hors territoires prioritaires (80%).
Sur l’ensemble de la Ville, les taux d’emploi varient aussi en fonction
des âges. La part d’actifs occupés est plus faible chez les jeunes et chez
les seniors. Chez les jeunes cette faible part d’actifs peut s’expliquer
en partie par l’allongement des études et par la plus grande diffi culté
à accéder à l’emploi. En revanche, le faible taux d’emploi des seniors
peut être plus alarmant. En eff et, le taux d’employabilité des jeunes
est plus élevé que chez les seniors. À Nantes, la part d’actifs occupés
chez les seniors est faible et particulièrement pour les femmes en
territoires prioritaires, où seulement 49% des femmes de 50 ans à
64 ans sont en emploi.
Dans la catégorie des femmes seniors demandeuses d’emploi, certains
profi ls requièrent une attention particulière. Certaines peuvent n’avoir
jamais eu d’activités rémunérées notamment les anciennes femmes de
commerçants. Ces femmes recherchent un emploi immédiat pour faire
face à l’urgence fi nancière et ne sont pas demandeuses de formation,
alors même que le marché du travail et certains secteurs imposent
l’acquisition de compétences pour être employables. Les femmes
seniors peuvent aussi éprouver des diffi cultés d’accès ou de retour
à l’emploi dans certains secteurs qui privilégient les profi ls jeunes
comme dans la publicité, la communication ou certaines activités
commerciales.
Taux d’emploi des Nantais de 15-64 ans selon le sexe et la tranche d’âge :
Source Insee - � chier détail du recensement 2010
Ville de Nantes
Dans les territoires prioritaires
Hors territoires prioritaires
Zoom selon le lieu d’habitation :
41 Nantoscope 2014 Partie 2 - Thème 1: Emploi et insertion
Les salaires des Nantais en moyenne supérieurs de 24% à ceux des Nantaises
En France, en équivalent taux plein, les hommes perçoivent en
moyenne un salaire supérieur de 25% à celui des femmes. À Nantes
l’écart de salaire net horaire moyen à temps complet entre Nantais
et Nantaises est de 24%. Ces écarts peuvent avoir une multiplicité de
causes : un recours plus fréquent au temps partiel, une sous rému-
nération des emplois majoritairement féminins, des accès limités aux
responsabilités, ou encore des durées hebdomadaires de travail plus
faibles que ceux des hommes. Par voie de conséquences, les femmes
ont aussi des retraites moins élevées que celles des hommes. À Nantes,
les écarts de salaires varient en fonction des secteurs et des types
d’activités mais aussi en fonction de l’âge. Par exemple, l’écart de salaire
entre femmes et hommes est plus élevé chez les cadres que chez les
salariés exerçant une « profession intermédiaire ».
Les écarts de salaires varient aussi en fonction des âges. L’écart de
salaire entre femmes et hommes est plus important chez les seniors.
Les femmes seniors ont souvent connu une moindre évolution de leur
carrière en raison de cessation d’activités liée aux enfants. À l’inverse,
les écarts chez les jeunes sont moins importants. Ce faible écart
s’explique par les eff ets de génération et en partie par une plus forte
qualifi cation des femmes entrées sur le marché du travail au cours des
dernières années. La question des écarts de salaires entre hommes
et femmes est déterminante au sein des couples à la naissance des
enfants : dans leur arbitrage, celui du couple qui a un salaire moindre
est celui qui s’arrête de travailler. En très grande majorité, il s’agit de la
femme. Agir pour l’égalité des salaires est donc essentiel pour lutter
contre la discrimination des femmes à l’emploi.
Équivalent temps plein : les salaires en équivalent
temps plein permettent de prendre en compte
les emplois à temps complet et à temps partiel.
On transforme un salaire obtenu à temps partiel
déterminant à quel niveau il aurait été si l’emploi
avait été à temps plein.
Pointd’éclairage
Salaire net horaire moyen des salariés nantais à temps complet
Source : Insee, Dads, Fichier Salariés au lieu de résidence - Année 2010.
Source : Insee, Dads, Fichier Salariés au lieu de résidence - Année 2010.
Salaire net horaire moyen des salariés nantais
selon la catégorie socioprofessionnelle :
à temps complet selon la tranche d’âge :
Écart H/F = + 24 % + 24 % + 8 % + 21 % + 9 % + 10 %
Ensemble des salariés Cadres Professions intermédiaires
Employés Ouvriers qualifiés Ouvriers non qualifiés
Écart H/F = + 8 % + 21 %
Salariés de26 à 49 ans
+ 45 %
Salariés de50 ans ou plus
Salariés de18 à 25 ans
Des formes de chômage différentes en fonction des genres
En France, le taux de chômage des femmes est resté supérieur à celui
des hommes jusqu’en 2009. Cet écart s’est considérablement réduit.
Aujourd’hui, il est proche de zéro. D’une manière générale, la crise a eu
un impact plus prononcé sur l’emploi des hommes, et en particulier
dans le secteur de l’industrie. Les femmes, plus nombreuses dans
le secteur des services, ont vu leur courbe du chômage augmenter
moins rapidement que celle des hommes. Si les chiff res nationaux
et locaux ne manifestent pas à prime abord des inégalités femmes-
hommes, la situation des hommes et des femmes doit faire l’objet
d’un traitement diff érencié. Ils connaissent des formes de chômage
diff érentes.
Les données du recensement mettent particulièrement en avant des
disparités entre les territoires prioritaires et les territoires non priori-
taires. À Nantes, ces dernières années, une partie de la population
masculine a beaucoup souff ert du chômage. Les hommes de moins
de 25 ans vivant en territoires prioritaires sont les plus en diffi culté.
Selon les chiff res du recensement, sur l’ensemble de la ville de Nantes
14% se déclarent sans emploi. Chez les jeunes hommes vivant en
territoires prioritaires, ce taux passe à plus de 40% (cf. page 44). À
Nantes, les intérimaires ont fi guré parmi les premières victimes de la
situation conjoncturelle. Or, les intérimaires sont souvent des jeunes
hommes, peu qualifi és. Face à la diffi culté pour trouver de nouvelles
missions, ces populations sont nombreuses à se diriger vers le service
public de l’emploi.
Aussi, le taux de chômage des femmes résidant dans des quartiers
prioritaires est très supérieur à celui des femmes résidant hors quar-
tiers prioritaires. Leur taux de chômage s’élève à 25% (au sens du
recensement) alors qu’il n’est que de 12% chez les femmes résidant
hors territoires prioritaires. La qualité de l’emploi pour ces femmes
est de surcroît plus faible. Certaines d’entre elles n’ont pas le permis
de conduire, maîtrisent mal la langue française, ont des diffi cultés
avec l’outil informatique ou encore limitent leurs recherches à leur
quartier car elles ne connaissent que leur environnement proche
(Kerivel, 2011).
Les chi� res du chômage exprimés dans cette partie
ne proviennent pas toujours des mêmes sources.
Ils proviennent soit du recensement, soit de Pôle
emploi.
Taux de chômage : chômeurs / population active
(actifs occupés + chômeurs)
Pointd’éclairage
Femmes Hommes
Taux de chômage des Nantais de 15-64 ans au sens du recensement...
Évolution des taux de chômage selon le sexe :
- selon le lieu d’habitation :
Source Insee - � chier détail du recensement 2010
- selon la tranche d’âge :
Source Insee - données en %
43 Nantoscope 2014 Partie 2 - Thème 1: Emploi et insertion
À Nantes, la répartition des demandeurs d’emploi selon leur qua-
lifi cation diff ère en fonction du genre. Sur l’ensemble du territoire,
les ouvriers sont très présents parmi les demandeurs d’emploi.
8 ouvriers sur 10, demandeurs d’emploi sont des hommes. À l’inverse
parmi les employés demandeurs d’emploi, 60% sont des femmes.
Des diff érences s’observent aussi en fonction du lieu d’habitation. La
proportion d’hommes « cadres » ou de « professions intermédiaires » à
s’être inscrits à Pôle emploi est plus importante en territoire prioritaire
qu’hors territoire prioritaire
Sur l’ensemble de la France, les femmes sont plus présentes dans
le halo du chômage. Selon l’Insee le halo du chômage désigne les
personnes sans emploi qui souhaiteraient travailler mais qui ne sont
pas classées comme chômeurs au sens du Bureau international du
travail (BIT). Elles ne sont pas disponibles dans les quinze jours pour
occuper un emploi et n’ont pas fait de démarches de recherche depuis
plus de quatre semaines. Cela peut regrouper des personnes qui sont
en formation, ou qui sont en étude. « Souvent ce sont les femmes
qui, tout en recherchant un emploi, ne sont pas « disponibles » parce
qu’elles gardent un enfant, par exemple, et qu’il leur faudra s’organiser
pour prendre un emploi plus tard » (Maruani et Méron, 2012). Selon le
rapport Lemière 2,4% des femmes de 15 à 64 ans inactives souhaitent
travailler, contre 1,7% des hommes.
Demandeurs d’emploi au sens du recensement :toute personne active se déclarant chômeur à la
recherche d’un emploi, qu’elle soit inscrite ou non
à Pôle emploi. Le nombre de demandeurs d’emploi
au sens du recensement prenant en compte les
chômeurs qui ne sont pas inscrits à Pôle emploi
est donc souvent plus élevé celui produit par
le ministère du Travail, qui ne porte que sur les
personnes e� ectivement inscrites à Pôle emploi.
Demandeurs d’emploi Pôle emploi : sont pris en
compte les inscrits à Pôle emploi. Ils sont ensuite
répartis dans di� érentes catégories de demandeurs
d’emploi.
Catégories de demandeurs d’emploi :
A : demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi,
tenus de faire des actes positifs de recherche
d’emploi, sans emploi
B : demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi,
tenus de faire des actes positifs de recherche
d’emploi, ayant exercé une activité réduite courte
(i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois)
C : demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi,
tenus de faire des actes positifs de recherche
d’emploi, ayant exercé une activité réduite longue
(i.e. de plus de 78 heures au cours du mois)
D : demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi,
non tenus de faire des actes positifs de recherche
d’emploi pour diverses raisons (stage, formation,
maladie, etc) sans emploi
E : demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi,
non tenus de faire des actes positifs de recherche
d’emploi en emploi (pas exemple : béné! ciaires de
contrats aidés)
Pointd’éclairage
Taux de chômage au sens du recensement des Nantais de 15-64 ans par tranche d’âge selon le lieu d’habitation :
Source Insee - � chier détail du recensement 2010
Dans les territoires prioritaires Hors territoires prioritaires
Proportion F / H des demandeurs d’emploi nantais selon leur quali$ cation :
Source : Insee-Pôle Emploi 2013 - traitement Nantes Métropole/COMPAS-tis
Dans les territoires prioritairesVille de Nantes Hors territoires prioritaires
Les demandeurs d’emploi et les chômeurs ne
désignent pas les mêmes individus. Un chômeur
au sens du BIT n’est pas forcément inscrit à Pôle
emploi (et inversement).
Chômeur (au sens du Bureau international
du travail) : un chômeur est une personne en
âge de travailler (15 ans ou plus) qui répond
simultanément à trois conditions :
- être sans emploi, c’est-à-dire ne pas avoir travaillé,
ne serait-ce qu’une heure, durant une semaine de
référence
- être disponible pour prendre un emploi dans les
15 jours ;
- avoir cherché activement un emploi dans le mois
précédent ou en avoir trouvé un qui commence
dans moins de trois mois.
Les femmes au chômage sont moins bien indemnisées que les
hommes. Sur le territoire français, 52% des demandeurs d’emploi qui
n’ont pas de droits ouverts à une allocation du régime d’assurance
chômage ou du régime de solidarité sont des femmes. À Nantes,
les femmes sont indemnisées à hauteur de 52% contre 57% pour
les hommes. Une fois encore, des disparités géographiques appa-
raissent. 55% des femmes vivant hors quartier prioritaire reçoivent une
indemnisation contre seulement 43% des femmes vivant en quartier
prioritaire.
La population féminine semble relativement moins souffrir d’un
chômage lié à la crise. Elle reste cependant majoritaire parmi les
demandeurs d’emploi qui travaillent. Sur l’ensemble de la France, les
femmes sont, depuis 2008, moins présentes dans la catégorie A des
demandeurs d’emploi mais plus présentes que les hommes dans les
catégories B et C. Selon le rapport Lemière, ces femmes exercent sou-
vent une activité réduite et dans le même temps cherchent un emploi
de meilleure qualité. Ce constat se confi rme à l’échelle de la ville de
Nantes. En mars 2013, 5 800 demandeurs d’emploi de catégorie B et
C sont des femmes contre 5 000 hommes. A contrario, les hommes
sont beaucoup plus nombreux dans la catégorie E des demandeurs
d’emploi. Cette catégorie regroupe notamment les bénéfi ciaires de
contrats aidés.
Pointd’éclairage
Part de demandeurs d’emploi nantais indemnisés (toutes catégories) :
Source : Insee-Pôle Emploi 2013 - traitement Nantes Métropole/COMPAS-tis
Proportion F / H des demandeurs d’emploi nantais selon leur catégorie :
Source : Insee-Pôle Emploi 2013 - traitement Nantes Métropole/COMPAS-tis
Dans les territoires prioritairesVille de Nantes Hors territoires prioritaires
Part de catégorie A parmi les demandeurs d’emploi nantais :
Source : Insee-Pôle Emploi 2013 - traitement Nantes Métropole/COMPAS-tis
Part de catégorie B & C parmi les demandeurs d’emploi nantais :
45 Nantoscope 2014 Partie 2 - Thème 1: Emploi et insertion
32% de Nantaises occupent un emploi salarié à temps partiel contre 12% des Nantais
Pointd’éclairage
Emploi précaires : Ont été ici considérés tous les salariés ayant un emploi à durée limitée
Part de salariés de 15 ans et plus en contrats précaires :Les femmes occupent en général des emplois de moins bonne qualité
que les hommes. En France, elles ont davantage recours à des contrats
à durée déterminée et à des temps partiels. À Nantes, les femmes
occupent beaucoup plus que les hommes des emplois à temps partiel
mais ne sont pas surreprésentées parmi les actifs occupés en contrat
à durée déterminée.
En France, 30 % des femmes actives sont à temps partiel contre 7 %
des hommes actifs. À Nantes, les données du recensement indiquent
que 32% des femmes salariées de 15 ans et plus exercent un emploi
à temps partiel contre 12% des hommes. Autrement dit, parmi les
Nantais occupant un emploi à temps partiel, 73% sont des femmes.
Or, les contrats à temps partiel présentent un certain nombre de
désavantages dans la carrière d’une femme (bas revenus, faible retraite,
retour à l’emploi plus diffi cile après une expérience à temps partiel…).
Il existe aussi des diff érences entre catégories socioprofessionnelles.
Selon l’Observatoire des inégalités, 14% des femmes cadres seraient
à temps partiels contre 35% des ouvrières.
Proportion F / H des habitants nantais actifs salariés de 15 ans et plus selon la qualité d’emploi :
Source Insee - � chier détail du recensement 2010
Dans les territoires prioritairesVille de Nantes Hors territoires prioritaires
À Nantes, 20% des femmes occupent un emploi à durée déterminée
contre 19% des hommes. L’écart n’est pas signifi catif. En revanche,
les habitants de territoires prioritaires ont davantage recours aux
emplois à durée déterminée. 24% des actifs occupés vivant en terri-
toire prioritaire sont en emploi à durée déterminée contre 19% des
actifs occupés résidant hors territoires prioritaires. À Nantes, le recours
à un emploi à durée déterminée est donc davantage fonction du
quartier que du genre.Source Insee - � chier détail du recensement 2010
Si la part de femmes diplômées augmente et si l’accès des femmes
à des postes à responsabilité s’améliore, la qualité de l’emploi des
femmes reste majoritairement plus faible que celle des hommes.
« Peut être sommes nous à un tournant, à une période marquée à la
fois par l’amélioration de la situation pour certaines femmes et par la
précarisation d’autres (…) Il ne faudrait pas que les femmes diplômées
et bien insérées sur le marché du travail cachent les femmes moins
qualifi ées, reléguées dans des emplois de mauvaise qualité, contraintes
au sous-emploi et à l’inactivité. » (Rapport Lemière, 2014). Les freins
à l’accès à l’emploi des femmes sont connectés à de nombreuses
politiques publiques. Il existe par exemple des liens entre l’emploi
des femmes et la prise en charge des enfants et des personnes âgées.
En savoir plus
• Fauvel Hélène, « Les femmes éloignées du marché du travail »,
Journaux offi ciels, Conseil économique, social et environnemental,
février 2014
• Lemière Séverine, « L’accès à l’emploi des femmes : Une question
de politiques… », Ministère des Droits des femmes, octobre 2013
Part de salariés de 15 ans et plus à temps partiel :
Source Insee - � chier détail du recensement 2010
Proportion F / H des habitants nantais actifs salariés de 15 ans et plus selon le temps de travail :
Source Insee - � chier détail du recensement 2010
Dans les territoires prioritairesVille de Nantes Hors territoires prioritaires
Les données du recensement montrent aussi des disparités territo-
riales très importantes. Les femmes vivant en territoires prioritaires sont
davantage concernées par les temps partiels (39% exercent un emploi
à temps partiels) que les femmes vivant hors territoires prioritaires
(31% exercent à temps partiel).
47 Nantoscope 2014 Partie 2 - Thème 1: Emploi et insertion
Proportion F/H des salariés nantais en emploi à temps partiel
73 % 27 %
Chiffres
Vie familiale et vie professionnelleDe nombreux freins à l’égalité femmes-hommes
DES INÉGALITÉS FEMMES-HOMMES DANS LA PRISE EN CHARGE DE JEUNES ENFANTS
Pointd’éclairage
Population active : population active occupée +
chômeurs
Population inactive : les personnes qui n’ont pas
d’emploi mais qui n’en recherchent pas
Taux d’activité : (population active occupée +
chômeurs) / population totale en âge de travailler
* 100
Taux d’activité des adultes nantais de 25-49 ansayant un/des enfant(s) de moins de 18 ans :
Source Insee - � chier détail du recensement 2010
La parentalité : un facteur d’inégalités femmes-hommes face à l’emploi
La question de la garde des enfants est une condition essentielle de la
réalisation de l’égalité professionnelle. Les politiques publiques de la
petite enfance ont un impact sur l’emploi des femmes et des hommes.
La prise en charge des jeunes enfants apparait aujourd’hui comme un
levier permettant l’accès des femmes à l’emploi. Les études nationales
estiment que sur l’ensemble de la France, il y aurait un défi cit d’environ
400 000 places d’accueil pour la petite enfance. À Nantes, l’activité,
l’emploi et le type d’emploi occupés par les femmes sont fonction de
l’âge et du nombre d’enfants.
À Nantes, le taux d’inactivité des femmes augmente plus que celui des hommes
en fonction du nombre et de l’âge des enfants.
Sur l’ensemble de la France, quand plus de la moitié des mères d’en-
fants de moins de 8 ans réduisent ou cessent leur activité profession-
nelle temporairement, seulement un père sur neuf le fait aussi. (Insee,
enquête emploi sur la conciliation vie familiale-vie professionnelle,
2010). Même si le taux d’activité des femmes n’a cessé d’augmenter ces
dernières décennies les charges familiales telles que la prise en charge
des jeunes enfants incombent encore majoritairement aux femmes.
Les femmes sont celles qui ajustent le plus leur emploi face à un
changement de situation familiale. D’une manière générale, pour une
majorité de Français le caractère ajustable de l’emploi féminin relève de
l’évidence. En eff et, selon une étude de l’Insee de 2011, une personne
sur quatre pense qu’en temps de crise économique, les hommes
devraient être prioritaires pour trouver un emploi. Sur l’ensemble du
territoire nantais, plus les femmes ont un nombre d’enfants élevé, plus
leur taux d’activité baisse. Les Nantaises de 25 à 49 ans avec au moins
un enfant ont un taux d’activité de 86%. À partir de trois enfants, leur
taux d’activité descend à 70%. En ce qui concerne les Nantais, leur taux
d’activité ne varie pas en fonction de la présence d’enfants.
Champ : Nantais ayant un ou plusieurs enfant(s), adultes d’une famille monoparentale ou d’un couple avec enfant(s)
et +
Le taux d’activité des femmes est aussi corrélé à l’âge des enfants.
Plus les femmes ont de jeunes enfants, plus leurs taux d’activités sont
faibles. Le taux d’inactivité des mères d’enfants de 0 à 2 ans est de
20% alors qu’il n’est que de 3% chez les pères. Concernant les parents
d’enfants de 3 à 5 ans, le taux d’inactivité des femmes est de 13% alors
qu’il n’est que de 2% chez les hommes.
Dans les territoires prioritaires nantais, la baisse du taux d’activité
des femmes en fonction du nombre d’enfants est particulièrement
marquée. Au sein de ces quartiers, se concentrent les plus forts taux
d’inactivité. Le taux d’inactivité des femmes de trois enfants et plus
s’y élève à 40%.
Partie 2 - Thème 1: Emploi et insertion
Taux d’activité des Nantais de 25-49 ans ayant 3 enfants ou plus de moins de 18 ans :
Source Insee - ! chier détail du recensement 2010
Taux d’activité des Nantais de 25-49 ans selon l’âge du plus jeune enfant :
Source Insee - ! chier détail du recensement 2010
Champ : Nantais ayant un ou plusieurs enfant(s), adultes d’une famille monoparentale ou d’un couple avec enfant(s)
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49 Nantoscope 2014
Taux d’activité des Nantaisayant 3 enfants ou plus
70 % 97 %
Chiffres
Temps partiel «subi» : n’a pas trouvé un emploi à temps plein
Assistance d’enfants ou d’adultes dans l’incapacité de travailler
Autres responsabilités familiales ou personnelles
Malade ou en incapacité
Dans l’éducation ou la formation professionnelle
Autres raisons
À Nantes, le taux d’emploi des mères est plus faible que celui des hommes.
En France, plus de 7 femmes sur 10 en couple avec un seul enfant
ont un emploi, elles ne sont plus que 38% lorsqu’elles sont mères de
famille de trois enfants ou plus. Sur le territoire nantais, les femmes en
couple avec enfants ont aussi un taux d’emploi plus faible que celui
des pères. Cette inégalité femmes-hommes face à l’emploi s’observe
autant dans les familles monoparentales que dans les familles avec
deux parents. Cependant, les diff érences de taux d’emploi entre les
pères en couple et les pères de familles monoparentales sont plus
importantes que chez les femmes. La variable « famille monoparen-
tale» a davantage d’impact sur l’emploi des hommes que sur l’emploi
des femmes. Malgré tout, les familles monoparentales à Nantes restent
très largement représentées par des femmes.
À Nantes, à la di" érence des hommes, le recours aux emplois à temps partiel des
femmes augmente en fonction du nombre d’enfants.
Le nombre et l’âge des enfants infl uent sur le recours pour les femmes
à des emplois à temps partiel. En France, 45% des mères ayant au
moins 3 enfants occupent un emploi à temps partiel contre 5% des
pères (Fauvel Hélène, 2014). Parmi les femmes qui occupent un
emploi à temps partiel, nombreuses sont celles qui déclarent avoir
recours à ce type d’emploi en raison de la prise en charge de jeunes
enfants ou d’adultes dans l’incapacité de travailler. À Nantes, la part
de femmes exerçant un emploi à temps partiel augmente en fonction
du nombre d’enfants. Chez les Nantaises qui ont plus de trois enfants,
57% exercent un emploi à temps partiel contre 7% des hommes.
et +
Femmes
Hommes
Chiffres
Pointd’éclairage
Taux d’emploi : population active occupée /
population totale en âge de travailler*100
Temps partiel : temps de travail inférieur à la durée
légale du travail ou à la durée conventionnelle si
celle-ci est inférieure.
La répartition des actifs ayant un emploi selon
qu’ils occupent leur emploi principal à temps
partiel ou à temps complet est réalisée sur la base
de la déclaration des personnes concernées.
Part des adultes nantais de 25-49 ans salariés à temps partielselon le nombre d’enfants de moins de 18 ans :
Source Insee - � chier détail du recensement 2010
Raisons pour l’emploi à temps partiel :
Taux d’emploi des adultes nantais de 25-49 ans selon le mode de cohabitation :
Source Insee - � chier détail du recensement 2010
Champ : Nantais actifs ayant un emploi salarié et ayant un ou plusieurs enfant(s) de moins de 18 ans.
Source : Eurostat, 2011, 15-64 ansChamp : personnes concernées par un temps partiel, soit 3 639 600 femmes et 873 500 hommes.
Part de Nantais de 25 à 49 ans, salariés à temps partiel ayant 3 enfants ou plus
57% 7 %
Travail, études, formation :
À Nantes, le recours des femmes aux contrats précaires n’augmente pas suite
à l’arrivée d’enfants. Si l’arrivée d’enfants entraine une augmentation
du recours aux temps partiels chez les femmes, elle ne fait pas varier
le recours aux contrats précaires (c’est-à-dire limité sur la durée) des
femmes avec enfants.
Principaux temps sociaux au cours d’une journée moyenne selon le type de ménage : (en heures et minutes)
Partie 2 - Thème 1: Emploi et insertion
Pointd’éclairage
Emplois précaires : ont été ici considérés tous les
salariés ayant un emploi à durée limitée.
et +
Part des adultes nantais de 25-49 ans salariés en contrats précairesselon le nombre d’enfants de moins de 18 ans :
Source Insee - ! chier détail du recensement 2010
Il n’est pas possible de savoir à l’échelle de Nantes dans quelle mesure la
chute des taux d’emploi et des taux d’activités chez les femmes résulte
de choix personnels. Toutefois, « nous pouvons supposer qu’elle est
pour une part subi et en partie lié à des problèmes de mode de garde »
(Gombert Martial, Direction de la petite enfance, ville de Nantes, 2012).
Chez les femmes, l’arrivée d’enfants signifi e très souvent l’augmentation
du taux d’inactivité, la baisse du taux d’emploi et la hausse du recours
aux temps partiels.
Cependant, il convient de préciser que cette baisse du temps consacré
à l’activité salariée, va de pair avec une augmentation du temps passé
au travail domestique. Face à l’arrivée d’enfants, la spécialisation des
rôles sociaux est encore plus importante. Sur l’ensemble de la France,
le temps consacré à une autre forme de travail, non institué, rarement
identifi able et non reconnu, est bien plus important chez les femmes.
Il s’agit du travail domestique pour lequel les mères de 3 enfants
consacrent en moyenne entre 4h30 et 7h00 par jour, quand les pères
s’y consacrent en moyenne entre 2h30 et 3h30 par jour.
+
+ +
Non disponible
Temps domestique : Ménages, courses Soins aux enfants Bricolage, jardinage
Personnes seules
Famille monoparentale avec enfant(s) >= 3 ans
En couple sans enfant
En couple avec :
1 enfant âgé de 3 ans ou plus
2 enfants >= 3 ans
3 enfants >= 3 ans
En couple avec :
1 enfant de moins de 3 ans
2 enfants dont au moins un < 3 ans
3 enfants dont au moins un < 3 ans
7 H 02
7 H 39
7 H
7 H 51
8 H 14
7 H 55
8 H 35
8 H 16
8 H 24
6 H 54
-
7 H 33
8 H 02
7 H 53
8 H 21
8 H 27
8 H 23
8 H 33
4h19
3h54
3h32
3h46
3h51
3h23
3h06
2h19
1h10
2h15
2h57
2h59
3h17
3h13
3h30
2h34
3h07
3h42
0h35
0h56
0h49
2h50
2h42
3h29
4h54
5h26
5h52
5h37
5h56
5h18
5h06
5h07
1h35
1h17
1h09
1h09
1h20
1h18
1h17
1h19
0h45
0h43
0h40
1h19
1h22
1h12
0h45
0h55
+
Source : Insee, enquêtes Emploi du temps 2010 Lecture : en 2010, les femmes qui vivent seules travaillent en moyenne 4h19 par jour.Champ : France métropolitaine, personnes âgées de 15 à 60 ans, hors étudiants et retraités. Hors temps de trajet, temps libre et temps physiologique (sommeil, repas).
Champ : Nantais actifs ayant un emploi salarié et ayant un ou plusieurs enfant(s) de moins de 18 ans.
51 Nantoscope 2014
Des familles monoparentales et des familles nombreuses très présentes dans les quartiers prioritaires : facteurs de tensions supplémentaires dans la vie professionnelle des femmes
Aujourd’hui, Nantes compte environ 10 400 enfants de moins de
trois ans. Les parents de ces enfants n’ont cependant pas tous les
mêmes besoins de garde. Ces besoins peuvent varier d’un territoire
à un autre, en fonction des types de familles ou en fonction de la
situation économique du ménage. Certaines familles sont plus
« fragiles » que d’autres et nécessitent une off re adaptée. Par exemple,
sur l’ensemble de la France, 81% des enfants des ménages les plus
modestes sont gardés à titre principal par leurs parents contre 31%
des enfants des ménages les plus aisés. La composition familiale
infl ue sur le mode de garde. Le rapport Lemière de 2014 indique que
« la garde par les parents à titre principal est plus fréquente pour les
enfants vivant dans les familles monoparentales et/ou nombreuses. »
À Nantes, la proportion de familles monoparentales et nombreuses est
très importante en territoires prioritaires. Aussi, à Nantes, l’adulte d’une
famille monoparentale est une femme dans 86% des cas. En raison des
charges familiales, ces pères et mères isolés sont très vulnérables sur
le marché du travail et nécessitent une off re de garde adaptée pour
leur permettre de s’insérer professionnellement.
Pointd’éclairage
Famille nombreuse : une famille est dite
nombreuse lorsqu’elle comprend trois enfants ou
plus (Insee)
Ménage modeste : premier quintile de niveau de
vie, qui regroupe les 20 % des ménages les plus
modestes
Ménage aisé : dernier quintile de niveau de vie,
qui regroupe les 20 % des ménages les plus aisés
Quintiles de niveau de vie : valeurs-seuils qui,
lorsque l’on ordonne la population selon les valeurs
de niveau de vie, la partionnent en 5. Répartition des ménages avec enfant(s) par Iris...
- selon le nombre d’enfants de la famille principale :
Source Insee - � chier détail du recensement 2010
Taille proportionnelle au
nombre de ménages avec
enfant(s) dans la famille
principale
Légende
Famille principale monoparentale
Famille principale couple avec enfant(s)
Légende
1 enfant
2 enfants
3 enfants
4 enfants ou plus
2 Famille principale
monoparentale
3 Famille principale
couple avec enfant(s)
3 658 4 941
7 847 20 348
11 505 25 289
1 enfant 2 enfants 3 enfants 4 enfants ou plus
3 892 2 669 1 326 712
13 551 10 067 3 589 989
17 443 12 736 4 914 1 701
Total
8 598
28 195
36 794
Territoires prioritaires
Hors Territoires prioritaires
Total
ménages avec enfant(s)
Territoires
prioritaires
Nombre de ménagesavec enfant(s) :
3 658 (43 %)
7 847 (28 %)
11 505 (31 %)
4 941 (57 %)
20 348 (72 %)
25 289 (69 %)
3 892 (45 %)
13 551 (48 %)
17 443 (47 %)
2 669 (31 %)
10 067 (36 %)
12 736 (35 %)
1 326 (15 %)
3 589 (13 %)
4 914 (13 %)
712 (8 %)
989 (4 %)
1 701 (5 %)36 794
-selon la composition de la famille principale :
Ville de Nantes
8 598
28 195
L’accès, le maintien ou le retour à l’emploi des femmes : la nécessité d’une action volontaire et identifiée en faveur de l’égalité femmes/hommes
Les politiques publiques de la petite enfance peuvent contribuer au
travers d’une off re suffi sante et adaptée à l’égalité femmes-hommes
dans la vie professionnelle. En eff et, l’off re d’accueil des jeunes enfants
se révèle être « un outil au service de l’égalité femmes-hommes »
notamment pour certains publics particulièrement fragiles tels que
les femmes mères de familles monoparentales. « Le retour à l’emploi
est en quelque sorte une course d’obstacles où, au-delà de la pure
question du travail, la personne concernée doit dépasser un certain
nombre de diffi cultés, dont évidemment la garde de jeunes enfants
non scolarisés, avec une forte dimension aff ective et psychologique. Et
en la matière, il y a inégalité manifeste entre les hommes et les femmes.
La plupart du temps, ce sont les mères qui assument les enfants et
doivent gérer des injonctions paradoxales liées à leur statut (travailler,
élever son enfant…) » (Gombert Martial, direction de la petite enfance,
ville de Nantes, 2012). Les femmes qui souhaitent retrouver un emploi
ou qui souhaitent entreprendre une formation sont celles qui ont le
plus besoin d’un mode de garde adapté.
La crèche a sauvé ma formationune maman nantaise
Mon conseiller me disait toujours que les employeurs n’aiment pas entendre qu’on n’a pas de mode de garde.
une maman nantaise
Source : Direction Petite enfance ville de Nantes, Caisse d'Allocations familiales de Loire-Atlantique, Conseil général, octobre 2013 - Etude Catalys/Idea Recherche
Citations
Partie 2 - Thème 1: Emploi et insertionSo
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53 Nantoscope 2014
Les politiques de la petite enfance représentent des enjeux majeurs
pour l’accès à l’emploi des femmes. Elles sont « une condition néces-
saire, mais certes pas suffi sante à l’insertion des femmes à l’égal de
l’homme sur le marché du travail » (Hélène Périvier, 2004). L’important
c’est que la collectivité agisse pour garantir aux ménages une liberté
de choix dans les modes de garde de leurs enfants.
• Fauvel Hélène, « Les femmes éloignées du marché du travail », Journaux offi ciels, Conseil économique, social
et environnemental, février 2014
• « L’accueil de la petite enfance, clef de l’égalité entre les femmes et les hommes », délégation aux droits des
femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, 2013
• Périvier Hélène, « Vers une service public de la petite enfance », revue de l’OFCE, 2012
En savoir plus
À Nantes, la direction de la petite enfance a su faire évoluer
ses modes de garde et mène une politique volontariste de
création de places. Elle fait en sorte de faciliter l’accueil des
familles en situation d’insertion sociale et professionnelle et
notamment pour les mères en situation de retour à l’emploi.
Action de la
Ville
• L’adaptation de l’accueil occasionnel : cet accueil souple prend en
compte les contraintes temporelles et ponctuelles. Il se fait soit à
l’heure, à la demi-journée ou en journée continue avec le repas.
• L’accueil d’urgence : cet accueil est à destination des ménages en
précarité professionnelle et en insertion sociale ou subissant des
modifi cations soudaines d’organisation. Cet accueil permet de
mieux répondre aux besoins des situations de retour à l’emploi.
• Le guichet unique : désormais, il n’y a qu’une seule démarche à
faire pour une demande de place en multi-accueils associatifs et
municipaux. Cette démarche s’eff ectue dans les relais accueil petite
enfant ou par internet
• Expérimentation sur le quartier Nantes Nord : la direction de la
petite enfance a aussi mis en place une démarche expérimentale
à destination des familles monoparentales en RSA.
• Intégration de critères prioritaires dans les critères d’admission tels
que l’insertion sociale ou le retour à l’emploi, la monoparentalité, les
bas revenus et les situations particulières (handicap, gémellité…)
• La direction de la petite enfance porte aussi une attention particu-
lière aux questions de mixité professionnelle aux questions relatives
aux stéréotypes ainsi qu’à la place du père et de la mère au sein
des accueils.
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DES INÉGALITÉS FEMMES-HOMMES DANS LA PRISE EN CHARGE DES PERSONNES ÂGÉES DÉPENDANTES
Si le lien entre la petite enfance et l’emploi (particulièrement l’emploi des femmes) est établi, le lien entre la prise en charge de parents
âgés dépendants et l’emploi n’est pas si évident aujourd’hui. Pour autant, la question de l’articulation des temps ne concerne pas que
les jeunes parents mais aussi les enfants de parents âgés dépendants.
Une surreprésentation de femmes parmi les aidants nantais
En France, 3,6 millions de personnes âgées de 60 ans ou plus et
vivant à domicile sont aidées régulièrement dans les tâches de la vie
quotidienne en raison d’un problème de santé ou d’un handicap. Le
vieillissement de la population en France entraine de plus en plus
de besoins en termes de prise en charge des personnes âgées. Afi n
de permettre un maintien à domicile, les personnes âgées ont très
souvent besoin de l’aide de leurs proches. Ces proches sont appelés
des aidants familiaux.
60% des aidants familiaux sont des femmes et sont en moyenne âgées
entre 50 à 75 ans. Environ 4 millions de français aident au moins une
personne de leur entourage de 60 ans ou plus. Dans le cadre des mala-
dies de la mémoire, 50% des aidants sont les conjoints des personnes
malades et 45% sont leurs enfants. Parmi eux, la moitié est en activité
professionnelle. (Drees et Etude Pixel, 2002-2005) Une enquête de
2009 sur les aidants, menée par Handicap santé, révèle que beaucoup
d’aidants ressentent une charge importante liée à cette activité (non
professionnelle) d’aide à la personne. Nombreux sont celles ou ceux
qui souff rent d’un manque de temps, de fatigue physique, d’isole-
ment, de dégradation de l’état de santé, de surmenage, ou encore de
troubles du sommeil. Cette activité n’est donc pas sans incidence sur
leur vie personnelle, sur leur état santé ou encore sur leur vie profes-
sionnelle. C’est la raison pour laquelle il est important d’accorder une
attention particulière à cette charge encore mal connue et peu prise
en compte en matière de prévention, de soutiens et de droits sociaux.
À Nantes, les femmes seraient majoritaires dans la prise en charge de
parents âgés dépendants. En 2013, 415 personnes ont pris contact
avec la Maison des aidants. Parmi elles, 75% étaient des femmes.
Cette proportion reste la même depuis l’ouverture de la Maison des
aidants en 2009. La Maison des aidants est une plateforme de répit et
d’accompagnement des aidants familiaux créée en septembre 2009.
L’objectif est d’off rir un lieu convivial aux proches ayant un membre
de leur famille fragilisé par l’âge ou la maladie.
Aidant familial (ou aidant « de fait » ou aidant « naturel ») : personne qui vient en aide à titre non
professionnel, pour partie ou totalement, à une
personne dépendante de son entourage, pour les
activités de la vie quotidienne. Cette aide régulière
peut être prodiguée de façon permanente ou non.
Cette aide peut prendre plusieurs formes : prise en
charge des activités domestiques, aide physique
dans les soins quotidiens, accompagnement dans
les démarches administratives ou les activités
sociales, rôle de vigilance et de veille, etc.
Partie 2 - Thème 1: Emploi et insertion
20 %
Proportion F/H d’enfants prenant en charge un parent âgé dépendant
(inscrits à la maison de aidants)
80 %
Pointd’éclairage
Répartition des personnes ayant pris contact avec la Maison des aidants
Source : Ville de Nantes
Proportion F /H :
55 Nantoscope 2014
Chiffres
L’augmentation des charges liées au vieillissement des personnes âgées : des répercussions négatives sur l’emploi des femmes
Un proche aidant sur deux déclare que ce rôle représente un choix
préjudiciable pour sa carrière professionnelle : « plus l’aidant familial
a une charge horaire hebdomadaire importante, plus on retrouve le
sentiment d’une carrière professionnelle mise de côté ». Ces données
ont été révélées par une enquête de l’Association des paralysés de
France. Cette enquête ne se focalise pas exclusivement sur les enfants
de parents âgés mais aussi sur les personnes qui aident leurs proches
pour des raisons de handicap. L’activité d’aide peut avoir des répercus-
sions sur l’activité professionnelle. « La fatigue qu’elle provoque a des
conséquences sur la concentration et l’effi cacité pâtit des situations
de crise qui peuvent exiger de délaisser son poste. » (Noémie Soullier,
mars 2012).
À Nantes, pour certains chercheurs le lien entre emploi et prise en
charge de parents âgés ne fait aucun doute. « Il y a véritablement un
lien entre la qualité de prise en charge des personnes âgées dépen-
dantes et l’emploi des femmes. » (Annie Dussuet, 2014). Un groupe de
chercheurs européens a lancé un programme de recherche du nom
de « fl ows » en 2011. Un de leur objectif fut d’analyser comment les
politiques sociales (liées à la prise en charge des jeunes enfants et
des personnes âgées, et à la formation professionnelle tout au long
de la vie) peuvent aff ecter la participation des femmes au marché du
travail. 11 équipes de chercheurs dans 11 villes européennes ont été
mobilisées pour ce projet. Nantes fut la ville française sélectionnée
pour participer au programme «fl ows».
Programme « � ows » : programme de recherche
européen qui a débuté en 2011. Ce projet
collaboratif vise à analyser les e� ets des politiques
sociales locales sur la place des femmes dans le
marché du travail et l’impact du travail des femmes
sur les carrières, les inégalités, la cohésion sociale et
la durabilité du modèle social européen. Ce travail
est e� ectué sur la base d’une comparaison de 11
villes dans 11 pays européens.
La Maison des aidants de Nantes développe des prestations
individuelles (écoute, information, orientation) et des actions
collectives organisées en partenariat. Les aidants peuvent
participer à des groupes de paroles ou des groupes d’infor-
mations notamment sur la maladie d’Alzheimer. Des ateliers
axés sur le mieux être de l’aidant sont aussi proposés (ateliers
de gestion du stress et des émotions, ateliers de musicothéra-
pie…). Des activités axées sur le maintien de la vie sociale du
couple aidant-aidé sont organisées. Enfi n, la Maison des aidants
propose aussi des conférences notamment sur les troubles de
la mémoire ou encore des tables rondes sur des thématiques
telles que la reconnaissance des aidants.
Action de la
Ville
Pointd’éclairage
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tes.
fr
• Soullier Noémie, « aider un proche à domicile : la charge ressentie »
, drees, 2012
• Soullier Noémie, « L’implication de l’entourage et des professionnels
auprès des personnes âgées à domicile », drees, 2011
« Malgré les charges parfois très importantes ressenties par les aidants,
nombreux sont ceux qui évoquent des points positifs liés à leur rôle
d’aidant. Beaucoup déclarent développer des relations de complicité
avec l’aidé, et mentionnent les moments de partage et de dialogue
avec la personne âgée. Cette activité d’aide présente aussi un aspect
valorisant. Les personnes se sentent utiles exercent des valeurs chères
telles que la générosité et le respect. » (Noémie Soullier, mars 2012).
Si depuis plusieurs décennies, les femmes sont des plus en plus
nombreuses à accéder à l’emploi, elles continuent d’assumer majo-
ritairement le soin aux enfants ou aux personnes dépendantes. Ce
cumul emploi/famille se révèle être un frein à l’accès à un emploi de
qualité. D’une manière générale, les charges familiales sont l’une des
principales causes de l’inégalité entre hommes et femmes dans le
monde du travail.
Des enquêtes réalisées dans le cadre de «fl ows», auprès de femmes
nantaises, révèlent un certain nombre de diffi cultés auxquelles les
aidants familiaux peuvent se trouver confrontés. Les femmes interro-
gées souff rent d’un manque de connaissance des structures à solliciter.
Ce défi cit de connaissance naît entre autres d’une complexité de
l’organisation territoriale. L’aidant ou l’aidante a de nombreux acteurs
à solliciter. L’aidant est aussi la personne qui assure la coopération
avec le personnel d’entretien et le personnel soignant. Les aidantes
interrogées dans le cadre de « fl ows » pointent aussi souvent la pro-
blématique des coûts liés à la prise en charge des parents dépendants.
Aussi, l’enquête met en avant la diversité de situations auxquelles
les aidantes peuvent être confrontées. En eff et, les femmes ont des
enfants de plus en plus tard. Dès lors, il peut arriver qu’elles aient
à s’occuper d’une part de leurs jeunes enfants et d’autre part de
leurs parents dépendants. Nombreuses sont aussi les femmes qui
s’occupent à la fois de leurs propres parents, mais aussi de leurs beaux
parents. Aujourd’hui, les petits enfants et particulièrement les petites
fi lles assurent de plus en plus un rôle d’aidant.
En savoir plus
Partie 2 - Thème 1: Emploi et insertion
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57 Nantoscope 2014
La santé des Nantais : des spécifi cités en fonction des sexes Santé
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. ». La santé dépend aussi de l’environnement dans lequel se situe l’individu et doit être comprise de manière globale. « Il est vrai que la santé, notion complexe, se réfère à un état d’équilibres instables que connaissent les personnes et les populations en relation avec un certain nombre de facteurs relatifs aux conditions de vie, d’accès à l’emploi, aux services, aux soutiens disponibles et à l’état de l’environnement et du cadre de vie. La santé ne saurait plus se résumer à une simple absence de maladie. » (Harpet C, Roué Le Gall A, 2013). Une lecture sous le prisme de l’égalité femmes-hommes de données sur la santé nécessite de penser ces facteurs environnementaux dans leur ensemble.
Un recul de la mortalité moins marqué chez les femmes
La mortalité recule sur l’ensemble de la population française et nan-
taise. Ce recul doit être mis en relation avec une hausse de l’espérance
de vie. En France, l’espérance de vie des femmes est de 84,7 ans celle
des hommes de 78 ans. Quant à l’espérance de vie en bonne santé,
elle est de 63,5 ans pour les femmes et de 61,9 ans pour les hommes.
En moyenne, les femmes vivent donc 21,2 années avec une limi-
tation d’activités et/ou une incapacité contre 16,1 années pour les
hommes. Ces indicateurs ne sont pas disponibles à l’échelle de la Ville
de Nantes. Néanmoins les données de l’Observatoire régional de la
santé (ORS) apportent quelques éclairages. À Nantes, le recul de la
mortalité concerne avant tout les hommes (-18%). Les Nantais ont
bénéfi cié d’une diminution de la mortalité pour toutes les grandes
causes de décès, et notamment pour les deux principales que sont
les maladies cardiovasculaires et les cancers. Le recul est cependant
moins marqué chez les femmes (-9%), pour lesquelles s’observe une
baisse de la mortalité par maladies cardiovasculaires mais une stabilité
de la mortalité par cancer.
Concernant l’espérance de vie, il existe à l’échelle de la France, des
diff érences entre femmes et hommes en fonction de leur activité
professionnelle . En moyenne, l’espérance de vie d’une femme cadre
est supérieure de trois ans à celle d’une femme ouvrière.
-18 %
Recul de la mortalité chez les Nantais
- 9%
Chiffres
Sources : Inserm CépiDc, Insee, exploitation ORS Pays de la Loiretaux pour 100 000, standardisés sur la population européenne (IARC 1976)
Évolution des taux standardisés de mortalitégénérale entre 1999-2001 et 2005-2007 :
Thème 2 Conditions de vie et précarité : des risques inégaux entre femmes et hommes
Partie 2 - Thème 2 : Conditions de vie et précarité
Une mortalité prématurée et une mortalité prématurée évitable qui concernent surtout les hommes
Mortalité prématurée À Nantes, 1 personne sur 4 décède avant 65 ans. La part des décès
prématurés dans la mortalité générale est nettement plus élevée chez
les hommes. 33% des décès masculins et 16% des décès féminins
ont lieu avant l’âge de 65 ans, soit 307 décès masculins et 153 décès
féminins en moyenne par an. La mortalité prématurée a diff érentes
origines et ces origines peuvent varier en fonction des sexes.
Dans le cas de la mortalité prématurée, les disparités territoriales sont
particulièrement importantes sur la ville de Nantes. Cette mortalité est
signifi cativement supérieure à la moyenne nantaise dans les territoires
prioritaires. Elle peut atteindre +70% dans certaines ZUS, pour les
hommes comme pour les femmes.
Mortalité prématurée évitableÀ Nantes, environ 170 décès par an pourraient être évités. 40% des
décès masculins prématurés et 30% des décès féminins auraient pu
être évités. Si la part de décès évitables féminins est inférieure à la
part de décès évitables masculins, elle est cependant supérieure à
la moyenne nationale. La mortalité prématurée évitable des femmes
nantaises est supérieure de 20% à la moyenne nationale sur la période
2003-2007. Cette surmortalité est liée principalement au cancer du
poumon.
Nombre annuel moyen de décès avant 65 ans - Nantes (moyenne 2005-2007) :
Source : Inserm CépiDc; exploitation ORS Pays de la Loire
Répartition des décès prématurés selon leur caractère «évitable» - Nantes (moyenne 2005-2007) :
Source : Inserm CépiDc; exploitation ORS Pays de la Loire
Mortalité prématurée : ensemble des décès
survenus avant 65 ans.
Mortalité évitable : « La mortalité évitable est un
sous ensemble de la « mortalité prématurée » :
elle correspond aux décès survenant avant 65 ans
qui auraient pu être évités par une modi" cation de
certains comportements à risque (alcool, tabagisme,
conduite dangereuse…). Elle comprend une partie
des décès imputables au tabac et à l’alcool (cancers
du poumon et des voies aérodigestives supérieures,
psychoses alcooliques et cirrhoses alcooliques ou
de cause non précisée), les décès par accident de la
circulation, chute ou suicide et, dans le registre des
maladies infectieuses, les décès par sida.
307
Nombre annuel moyende décès prématurés
153
Chiffres
Pointd’éclairage
Source : «Observation de la santé des Nantais»- ORS & Mission Santé Publique de la Ville de NantesPériode 2005-2007
Causes de mortalité prématurées à Nantes en pourcentages :(avant 65 ans)
59 Nantoscope 2014
Pathologies liées à l’alcool et au cancer des poumons : Nantes, une zone de surincidence pour les femmes
Sur l’ensemble de la France, les comportements de santé des hommes
et des femmes tendent à s’homogénéiser. Si le taux de mortalité pour
les pathologies liées au tabagisme a été divisé par deux en quarante ans
chez les hommes, il augmente fortement chez les femmes. À Nantes,
il semblerait en eff et que les femmes adoptent de plus en plus des
comportements à risque. Sur le territoire nantais, s’observe chez les
femmes une surincidence des pathologies liées à des comportements
à risque. En d’autres termes, on parle de surincidence quand les chiff res
dépassent les estimations faites à partir des données nationales. En France, entre 2005 et 2010, les femmes ont fortement augmenté
leur consommation de tabac. Cette hausse fut bien plus élevée chez
les femmes que chez les hommes. Sur le territoire nantais, les données
manquent pour vérifi er cette tendance à l’échelon local. Même si les
facteurs de risques de cancers sont très divers et peuvent se cumuler,
les données nantaises indiquent que la surincidence du cancer du
poumon chez les femmes est d’environ 80%, soit 50 nouveaux cas par
an (au lieu de 30 si la situation à Nantes était la même qu’au niveau
national). Chez les hommes la surincidence du cancer du poumon est
moins élevée. Elle est de 20%, soit 100 nouveaux cas par an. La mor-
talité féminine par cancer du poumon a connu à Nantes une hausse
de 69% depuis les années 2000, alors que la hausse sur l’ensemble du
département est de 20% et de 34% sur l’ensemble de la France. Le
cancer du poumon est désormais celui qui affi che les plus forts taux
de mortalité chez les femmes à Nantes. Alors que le cancer du sein
constitue en France la première cause de décès prématurée par cancer
chez les femmes, à Nantes, le cancer du poumon est à l’origine de 12%
des décès prématurés, devant le cancer du sein (10,5%).
Par rapport aux autres grandes villes, la situation des femmes à Nantes
est moins favorable. Pour les hommes, Nantes occupe une position
intermédiaire par rapport aux autres grandes villes françaises alors
que pour les femmes, Nantes est en avant dernière position, derrière
Strasbourg.
Surmortalité : il s’agit du rapport entre deux taux
de mortalité
Indice de surmortalité = taux A / taux B
Soit A et B les taux de mortalité de deux
populations di! érentes
Pointd’éclairage
Indice comparatif de mortalitépar cancer du poumon :
(moyenne 2005-2007), indice France métrop. = 100
Source : Inserm CépiDc, Insee, exploitation ORS Pays de la Loire* diff érence signifi cative avec la France métropolitaine au seuil de 5 %
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Partie 2 - Thème 2 : Conditions de vie et précarité
Sur l’ensemble de la France et à Nantes, la mortalité pour pathologies
liées à une consommation excessive d’alcool diminue. Toutefois, à
Nantes, les pathologies en lien avec une consommation excessive
d’alcool et/ou de tabac sont plus fréquentes par rapport à la moyenne
nationale. C’est particulièrement vrai pour les femmes. Si la mortalité
masculine par pathologies liées à la consommation excessive d’alcool
est de 45% supérieure à la moyenne de la France métropolitaine,
elle est supérieure de 58% pour les femmes. Cette surmortalité ne
se retrouve pas en Loire-Atlantique ou dans les Pays de la Loire pour
les femmes.
Les femmes nantaises dépassent plus que les hommes la moyenne
nationale mais les hommes conservent un taux plus élevé de décès
par aff ection liées à une consommation excessive d’alcool. Les décès
dus à ces aff ections sont trois fois plus élevés chez les hommes que
chez les femmes.
Si d’une manière générale les inégalités femmes-hommes face aux
conduites à risque semblent s’atténuer, persistent des inégalités entre
femmes. Par exemple, une femme sur trois en emploi fume contre une
femme sur deux au chômage.
Une mortalité par suicide et des accidents de la circulation plus élevés chez les hommes que chez les femmes
Sur l’ensemble du territoire nantais, environ 40 personnes meurent
par suicide chaque année. Ce chiff re est à relativiser. Les taux de sui-
cide sont en moyenne sous estimés d’environ 20%. Qu’il s’agisse de
l’ensemble de la France ou de la région des Pays de la Loire, les taux
de suicide sont en moyenne trois fois plus élevés chez les hommes. À
Nantes, selon l’Observatoire régional de la santé, l’écart entre les taux
de suicide hommes et femmes seraient néanmoins un peu moins
marqué.
Si des diff érences hommes et femmes s’observent au niveau des taux
de suicide au niveau national et local, une enquête nationale (La santé
des femmes en France, Drees, mars 2013) affi rme qu’on observe aussi
des diff érences hommes et femmes relatives aux comportements
dépressifs. Les femmes ont un risque de connaître un trouble dépressif
de 1,5 à 2 fois plus élevé, mais leur troubles sont davantage dépistés
et pris en charge. Le ministère des Droits des femmes précise que
22% des femmes ont un usage quotidien de psychotropes contre
12,9% des hommes.
La direction de la santé publique travaille actuellement
sur la santé mentale des Nantais. Cette étude publiera ses
chiff res à l’automne 2014.
Action de la
Ville
Indice comparatif de mortalité par pathologiesliées à la consommation excessive d’alcool :
(moyenne 2005-2007), indice France métrop. = 100
Source : Inserm CépiDc, Insee, exploitation ORS Pays de la Loire* diff érence signifi cative avec la France métropolitaine au seuil de 5 %
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61 Nantoscope 2014
La santé des jeunes : des filles plus attentives à leur santé et des comportements à risque plus masculins
Chez les jeunes, le genre infl ue sur l’état de santé. Les jeunes fi lles
françaises prennent davantage soin d’elles et sont plus attentives à
leur hygiène de vie. Elles boivent moins de sodas, mangent plus de
fruits, sont plus attentives à leur santé bucco dentaire et consultent
davantage de médecins. Les fi lles sont aussi davantage diagnostiquées
en état de dépression que les garçons. Chez les 15-19 ans, elles sont
en moyenne cinq fois plus nombreuses à avoir eff ectué une tentative
de suicide durant l’année (Reynaudi, Sauneron, 2014).
Concernant les conduites à risque, les garçons tendent à se mettre
davantage en danger. Ils sont plus victimes d’accidents nécessitant
une prise en charge médicale. Un écart est également constaté dans
la prise de drogues et notamment d’alcool et de tabac, malgré une
« hausse sensible de l’usage féminin » et « un rapprochement des
courbes de consommation entre les sexes, du moins en matière
d’expérimentation » (Reynaudi, Sauneron, 2014). Néanmoins, la
consommation régulière d’alcool et de tabac se retrouve davantage
chez les jeunes garçons que chez les jeunes fi lles. À 17 ans, 33% des
garçons fument quotidiennement contre 30% des fi lles, et à 15 ans,
25% des garçons déclarent boire au moins une fois par semaine contre
13% des fi lles (Reynaudi, Sauneron, 2014).
Chez les jeunes résidents nantais, les séjours hospitaliers pour ou avec
une intoxication éthylique aigüe (IEA) concernent le plus souvent des
garçons (63% de garçons en 2011). Cependant, les hospitalisations
de jeunes de moins de 18 ans sont plus nombreuses en 2011 chez
les fi lles que chez les garçons résidant à Nantes (18 fi lles, 13 garçons).
À partir de 18 ans, la part des hospitalisations féminines diminue et
représente environ une hospitalisation sur 3.
En France les victimes d’accident de la circulation sont le plus souvent
des hommes et particulièrement des jeunes. Ce constat est aussi
valable pour la région des Pays de la Loire. À Nantes, même si le faible
volume de décès par accidents de la route limite les analyses, les
données de mortalité confi rment les conclusions nationales. Deux tiers
des décès concernent des hommes et 45% de ces décès concernent
des personnes âgées de moins de 35 ans.
Depuis 2008, une équipe
mobile, les veilleurs
de soirée, est chargée
d’intervenir au contact
des jeunes, dans une
démarche globale de
santé publique et de
réductions des risques.
L’objectif est de responsabiliser les jeunes Nantais sur leur
consommation d’alcool et autres produits psychoactifs.
Présents en centre ville, au Hangar à bananes et lors d’évè-
nements, les équipes de veilleurs de soirée rencontrent en
moyenne 65% de garçons et 35% de fi lles sur l’espace public.
Action de la
Ville
Nombre annuel moyen et taux brut de décès paraccident de la circulation selon l’âge et le sexe :
Nantes (moyenne 2005-2007)
Source : Inserm CépiDc, Insee, exploitation ORS Pays de la Loiretaux pour 100 000
Source : PMSI MCO (ATIH), exploitation ORS Pays de la Loiretaux pour 100 000
Répartition du nombre de séjours hospitaliers pour ou avec une IEAchez les jeunes résidents selon l’âge et le sexe (2011)
E! ectif
Âge
Partie 2 - Thème 2 : Conditions de vie et précarité
La santé au travail : des spécificités sexuées dues à une absence de mixité dans de nombreux secteurs
La santé au travail est un champ dans lequel des inégalités hommes
et femmes font surface. Il n’existe pas de données locales relatives à
la santé des Nantais au travail et d’une manière générale, le sujet est
encore peu étudié. Toutefois, des rapports nationaux et européens
peuvent être éclairants sur le sujet. Tout d’abord, les hommes et les
femmes ne souff rent pas des mêmes maux et sont exposés diff érem-
ment aux accidents. Ces diff érences peuvent trouver leur explication
en partie en fonction des types de postes occupés, des qualifi cations
et des responsabilités. Sur l’ensemble de l’Union européenne, les
hommes sont plus exposés aux accidents du travail. Sur 100 000 per-
sonnes, 5 300 hommes ont été victimes d’un accident du travail contre
1 900 femmes (Guy Schwartz, 2014). Cela peut s’expliquer en partie
par le secteur d’activité occupé. Les hommes occupent généralement
plus d’emplois que les femmes dans la construction ou les transports.
Le stress, la dépression et l’anxiété sont cependant plus répandus chez
les femmes. Aussi, en raison des postes de travail occupés (travail
en bureau ou travail en usine), les femmes se plaignent plus que les
hommes de douleurs aux membres supérieurs. « Les femmes sont
plus employées à des tâches monotones et répétitives, tandis que
les hommes sont plus astreints à porter des charges et à travailler
sur des machines dangereuses. » (Laurent Vogel, 2014). Des études
insistent aussi sur l’importance de l’adaptation de certains postes et
outils de travail aux femmes. Qu’il s’agisse des instruments confi és
aux jardiniers ou encore de ceux des agents d’entretiens, beaucoup
ne sont pas adaptés aux femmes.
Les spécifi cités sexuées face à la santé au travail sont en grande partie
dues une absence de mixité dans de nombreux secteurs.
Un accroissement des inégalités femmes-hommes en matière de santé dans les territoires prioritaires
Si les comportements masculins et féminins conditionnent l’état de
santé, il convient de s’intéresser aux diff érences entre hommes et
femmes à l’intérieur de chaque territoire. En eff et, l’Observatoire natio-
nal des zones urbaines sensibles (Onzus) rappelle que les inégalités
entre les hommes et les femmes en matière de santé sont encore
plus fortes en zone urbaine sensible (Zus) qu’hors Zus. Par exemple,
les femmes résidant en Zus sont deux fois plus exposées à l’obésité
que les hommes. 19% des femmes résidant en Zus sont obèses contre
10% des hommes. Aussi, plus d’une femme sur 4 déclare avoir renoncé
aux soins en Zus contre un homme sur 5. L’Onzus rappelle aussi que
sur l’ensemble des Zus, il existe un défi cit d’équipements de santé.
Les spécialistes tels que les psychiatres, les dermatologues, les oph-
talmologues ou les chirurgiens dentistes sont très peu représentés
dans ces zones d’habitation.
• Reynaudi Mathilde, Sauneron Sarah, « La santé des jeunes au féminin
et au masculin : stratégies pour combler les inégalités », in « Lutter
contre les stéréotypes fi lles-garçons », Commissariat général à la
stratégie et à la prospective, janvier 2014
• Fourcade Nathalie, « La santé des femmes en France », Drees, 2013
• Observatoire national des zones urbaines sensibles, rapport 2013
• Baromètre santé des jeunes Pays de la Loire, 2010
• Observatoire régional de la santé, Pays de la Loire
En savoir plus
63 Nantoscope 2014
« Des inégalités femmes-hommes face à l’emploi : les
Nantaises confrontées à une accumulation de diffi cultés »
Des formes et des degrés de précarité différenciés selon le genre
Précarité
La précarité peut recouvrer différentes notions : la précarité
économique, la précarité financière, ou encore la précarité
sociale. Il n’existe pas une seule et même catégorie de
personnes précaires. Les précaires ne forment pas un groupe
homogène et identifiable. Peuvent être désignés comme
précaires, les chômeurs, les demandeurs d’emploi, les
bénéficiaires du RSA et autres minimas sociaux, les personnes
qui ont des problèmes d’accès à un logement, les travailleurs
pauvres ou encore les sans-abri. En France, les hommes et les
femmes ne vivent pas les mêmes formes de précarité. Quand
certaines manifestations de la grande pauvreté semblent
davantage masculines, les femmes peuvent être plus touchées
par d’autres formes de précarité. Des entretiens menés avec
des travailleurs sociaux nantais ont permis d’identifier des
difficultés propres à chaque sexe. Sans être exhaustive,
l’enquête menée à l’échelle du territoire nantais permet
néanmoins d’identifier des formes d’inégalités hommes et
femmes face à la précarité et d’ouvrir des pistes de réflexions
autour de ces questions.
Précarité économique : un risque de précarisation accentué chez les femmes
Sur l’ensemble de la France, les femmes subissent une précarité
économique plus marquée que les hommes. 70% des travailleurs
pauvres sont des femmes. Le taux de pauvreté (au seuil de 60% du
revenu médian) est aussi plus élevé chez les femmes que chez les
hommes (13,6% pour les hommes et 14,9% pour les femmes). De
plus, la forme familiale peut accentuer les risques de précarité éco-
nomique. Or, selon le ministère des Droits des femmes, 34,6% des
familles monoparentales sont pauvres et dans 85% des cas, ce sont des
femmes qui élèvent seules leur(s) enfant(s). Le développement de la
précarité chez les personnes qui travaillent est aussi particulièrement
accru pour les femmes. Si les taux de chômage des hommes et des
femmes se sont rapprochés ces dernières années, à Nantes, les femmes
occupent plus de temps partiels que les hommes et touchent des
salaires moins élevés.
La précarité se dé� nit couramment par « l’absence
d’une ou plusieurs sécurités, notamment celle de
l’emploi, permettant aux personnes et familles
d’assumer leurs obligations professionnelles,
familiales et sociales et de jouir de leurs droits
fondamentaux. » (Joseph Wresinki, 1987). Dans
une acception plus large, la précarité réfère à
l’état de ce qui précaire, c’est-à-dire qui n’o� re
aucune garantie de durée, qui est incertain,
sans base assurée et révocable. La précarité est
aussi caractérisée par une forte incertitude sur la
possibilité de pouvoir retrouver dans un avenir
proche la situation qui est considérée comme
« acceptable ». Elle est donc une notion subjective
et relative car elle se dé� nit par rapport à une
situation acceptable et au sein d’une société
donnée.
Taux de pauvreté : le taux de pauvreté correspond
à la proportion d’individus (ou de ménages) dont le
niveau de vie est inférieur pour une année donnée
à un seuil, dénommé seuil de pauvreté (exprimé en
euros). Le seuil de pauvreté, qui correspond à 60%
du niveau médian de la population, s’établit à
977 euros mensuels en 2011 pour une personne
seule.
Travailleurs pauvres : travailleurs dont le niveau
de vie est inférieur au seuil de pauvreté
aller à
Pointd’éclairage
Partie 2 - Thème 2 : Conditions de vie et précarité
Précarité face au logement : de nombreux pères nantais en difficulté pour exercer leur parentalité
Les hommes et les femmes en situation de précarité ne vivent pas
la parentalité de la même manière. Pour les hommes en parcours
de précarité qui souhaitent retrouver des droits à la parentalité, le
combat peut s’avérer plus diffi cile. D’une manière générale, les femmes
récupèrent plus facilement des droits pour leurs enfants. Quant aux
pères bénéfi ciant déjà de leurs droits, l’exercice réel de la parentalité
peut se heurter à des contraintes de logement. Pour les pères sou-
haitant exercer leurs droits parentaux au quotidien, la question du
logement est centrale. Avoir accès à un logement de qualité et assez
grand pour accueillir ses enfants est une condition essentielle. Au
Centre communal d’action sociale, la mission stabilisation accom-
pagne des personnes en diffi culté pour se loger. Le public reçu est
majoritairement masculin. En eff et, au moment d’une séparation ce
sont majoritairement les pères qui quittent le logement familial. Or,
en raison d’une part, d’une faible off re de logements sur le marché
et d’autre part, de règles contraignantes (diffi cultés pour maintenir
le caractère prioritaire d’une demande de logement, demandes d’un
logement HLM soumises à de nombreuses formalités comme l’obten-
tion d’une ordonnance de non conciliation etc), la recherche d’un
nouveau logement peut s’avérer extrêmement longue et compliquée.
Citation
Citation
« Le combat est plus compliqué pour les hommes qui veulent retrouver des droits parentaux (…) On doute moins d’une femme
qu’elle puisse recevoir ses enfants. »
Travailleuse sociale du Centre communal d’action sociale
« Ne pas pouvoir accueillir ses enfants chez soi est une vrai souff rance pour ces pères. »
Travailleuse sociale du Centre communal d’action sociale
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65 Nantoscope 2014
L’insertion sociale des Nantais en situation d’isolement : des femmes plus présentes sur les actions de dynamisation sociale
À Nantes, des professionnels de l’insertion font le constat d’une plus
grande représentation de femmes sur les activités de dynamisation
sociale. Abstraction faite des femmes dans la « grande marginalité »,
les femmes répondraient plus à ce type de dispositifs et rentreraient
plus facilement dans la dynamique que les hommes. Ce ressenti par-
tagé par plusieurs travailleurs sociaux peut être vérifi é en partie par la
fréquentation de l’Escale. Dans le cadre de la lutte contre les formes
d’isolement et de précarité, l’Escale permet aux habitants nantais de
créer du lien, de rencontrer d’autres personnes et de s’inscrire dans
un réseau social. L’Escale propose diff érents types d’activités autour
desquels les publics isolés peuvent se fédérer : « le temps d’un café »,
« les journées bricolage », « les ateliers FeldenKrais », « les tables d’hôtes »,
« les ateliers bien-être », « le Café mobile », « Tour de table », « le jeudi
convivial » ou en encore des sorties culturelles. Certaines actions telles
que les ateliers bien-être animés par une socio esthéticienne sont très
féminisées. Cela pourrait expliquer en partie la plus grande présence
de femmes. Toutefois, des activités traditionnellement plus masculines,
telles que les « journées bricolage » connaissent aussi un grand succès
auprès du public féminin. « Alors que les hommes recherchent des
temps informels pour créer du lien, les femmes recherchent une acti-
vité pour se sentir utiles. » (bilan 2013 Escale). Dans certains quartiers
se développent aussi des actions collectives pour lutter contre l’isole-
ment. Par exemple, tous les mois, les publics isolés du quartier Made-
leine Champ de Mars peuvent se retrouver au moment de l’action «
Dé Café idées » ou encore à l’occasion des sorties organisés avec le
Conseil général dans le cadre de « nos envies prennent l’air ». D’une
manière générale, les actions collectives destinées aux personnes
en situation d’isolement attirent plus les femmes que les hommes.
Citation
« Il peut arriver que des hommes viennent mais ils se retrouvent vite isolés au milieu de femmes et choisissent de ne pas revenir. »
Travailleuse sociale du Centre communal d’action sociale
L’insertion professionnelle des personnes très éloignées de l’emploi : un public majoritairement masculin sur les dispositifs de redynamisation
Si les femmes sont plus volontaires pour participer aux activités de
dynamisation sociale, des travailleurs sociaux nantais soulignent
que les hommes seraient davantage représentés dans les dispositifs
d’insertion professionnelle. La composition genrée de l’atelier de redy-
namisation Alisé vient confi rmer cette observation. Avec pour mission
d’accueillir des publics précaires et de consolider une recherche active
d’emploi, l’atelier reçoit plus d’hommes que de femmes. Les partici-
pants sont soit des bénéfi ciaires du RSA, soit des jeunes de moins de
25 ans très éloignés de l’emploi. Le but est de rétablir chez ces publics
un rythme de vie active au travers d’activités manuelles et d’actions
de dynamisation. Ils réalisent entre autre des activités d’utilité sociale :
prestations de déménagement sociaux, remise en état des jouets des
écoles maternelles et des crèches, débroussaillage et compostage ou
encore transport de mobiliers. Certaines personnes qui fréquentent
l’atelier Alisé bénéfi cient a posteriori de contrats aidés.
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Partie 2 - Thème 2 : Conditions de vie et précarité
Le public précaire reçu au Centre communal d’action sociale de Nantes : un public majoritairement masculin
Chaque année au CCAS de Nantes, on dénombre 100 000 passages,
10 000 ménages aidés, et 25 000 aides facultatives délivrées. Parmi
eux, on retrouve les allocataires bénéfi ciaires du revenu de solidarité
active (RSA). À Nantes, une convention répartit les compétences entre
le Conseil général et le Centre communal d’action sociale (CCAS) au
titre du RSA. Le Conseil général assure l’accompagnement social des
ménages et le CCAS reçoit les personnes isolées.
Fin 2011, parmi les 13 000 allocataires du RSA, 55% étaient des per-
sonnes seules, soit 7 073, dont 34 % de femmes. Aussi sur l’ensemble
du territoire, 4 887 Nantais étaient allocataires bénéfi ciaires de l’AAH.
Parmi ces allocataires, 71% étaient des personnes seules, soit 3 487,
dont 39 % des femmes.
Les personnes sans hébergement stable peuvent aussi choisir d’établir
leur domiciliation administrative au CCAS. Là encore, les trois-quarts
des personnes seules domiciliées au CCAS sont des hommes.
66%
Proportion F/H des personnes seules bénéfi ciaires du RSA
34%
Chiffres
Proportion F /H des personnes seules nantaises béné� ciaires...
Source CNAF 2011
... du Revenu de solidarité active (RSA) :
... de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) :
61%
Proportion F/H des personnes seules bénéfi ciaires de l’AAH
39%
Proportion F /H des personnes domiciliées au CCAS :
Source CCAS ville de Nantes - IAS juillet 2014
67 Nantoscope 2014
Une surreprésentation d’hommes dans les accueils nantais pour personnes en situation de grande précarité
En France, parmi les sans abri, les femmes sont moins nombreuses
que les hommes. Toutefois elles sont de plus en plus nombreuses
à solliciter le 115. Le nombre d’appels au 115 a augmenté de 5% en
janvier 2014, celui émanant de femmes isolées de 11%, et même de
24% à Paris. Le 115 de Paris a reçu en 2012, 100 000 appels provenant
d’hommes et 12 200 appels provenant de femmes. Chaque nuit, il a
hébergé en moyenne 960 hommes isolés et 340 femmes isolées. Les
hommes et les femmes en situation de grande précarité ne vivent pas
de la même manière dans la rue. Les femmes précaires sont souvent
décrites comme « invisibles ». Elles usent de stratégies afi n de ne pas
être reconnues en tant que sans domicile : « Les femmes sans-abri se
clochardisent moins que les hommes, sauf celles qui ne se lavent plus
pour se protéger. », « Pour ces femmes, cacher tout signe d’errance
est primordial » (Gaudechoux Mathilde, 2014). Si elles sont moins
visibles que les hommes, à l’inverse, leurs situations sont en général
plus préoccupantes. La chute vers la grande précarité et la dégradation
sont souvent plus rapides.
« Les femmes à la rue se mettent plus en danger, tombent facile-ment dans des phénomènes d’addiction et s’entourent d’hommes avec lesquels elles entretiennent des relations pas toujours béné-
fi ques pour elles (…) J’ai trouvé ça beaucoup plus diffi cile d’accom-pagner des femmes à la rue que des hommes. »
Travailleuse sociale du Centre communal d’action sociale
Citation
Sur l’ensemble de la ville de Nantes, les accueils pour personnes en
situation de grande précarité sont très majoritairement fréquentés par
des hommes. Les trois quarts des structures associatives ou munici-
pales regroupent plus d’hommes que de femmes. Si des eff orts sont
menés pour que ces lieux ne soient pas hostiles au public féminin,
des femmes peuvent parfois ressentir un certain un mal-être. Quand
certaines ne restent pas plus de quelques jours, d’autres mettent en
place des stratégies leur permettant de profi ter des lieux de manière
sereine.
Citation« Je ne fais jamais la bise à mes amis à Pierre Landais (…) Il y a cer-
tains hommes que je ne regarde pas. »
Usagère du restaurant Pierre Landais
80%
Proportion F/H des usagersde structures pour personnes en
situation de précarité (estimation)
20%
ChiffresProportion F / H parmi les usagers de structures
pour personnes en situation de précarité :
Source CCAS & structures
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Partie 2 - Thème 2 : Conditions de vie et précarité
Les femmes en situation de grande précarité : un besoin d’accueil et d’équipements spécifiques
S’il est important que les personnes en situation de précarité puissent
évoluer dans des lieux mixtes, l’entre soi féminin peut aussi être
bénéfi que. Sur l’ensemble de la France et notamment à Nantes, des
lieux d’accueil spécifi quement dédiés aux femmes voient le jour. Le
collectif « Espoir de femmes », (association nantaise dont le but est
de rendre visible l’errance et la précarité au féminin, afi n qu’elle soit
mieux prise en compte) est l’initiateur du projet d’accueil de jour pour
femmes à Nantes. Ouvert depuis février 2011, cet accueil de jour géré
par les Restos du Cœur spécifi quement conçu pour les femmes voit
sa fréquentation augmenter au fi l des années. Sur l’année 2013, en
moyenne 34 femmes par jour se sont présentées. Les accueils de jour
pour femmes permettent de se ressourcer, de sortir de l’isolement, de
créer du lien, de prendre soin de sa santé, d’échanger et de trouver
un accompagnement dans des périodes de transition entre la rue et
l’hébergement.
Au-delà des accueils de jour, les femmes précaires ont besoin de
réponses adaptées en matière d’hygiène. Le manque de toilettes
publiques gratuites dans une ville constitue une vraie souff rance pour
les femmes en situation de précarité. De plus, l’accès à des sanitaires
non mixtes est essentiel. À Nantes, les bains douches ne sont pas
séparés, pour le moment, avec des zones femmes et hommes. Or, il
est important de penser l’ensemble de ces équipements sous l’angle
du genre car l’accès à l’hygiène permet de conserver une estime de soi
et de maintenir une dignité. Ainsi le projet porté par la Municipalité de
faire des bains douches un véritable lieu d’hygiène et de prévention
sanitaire devra prendre en compte cette dimension et permettre
de respecter l’intimité de chacun : les femmes comme les hommes.
Les femmes qui se prostituent à Nantes : des femmes en situation de grande précarité et nécessitant des réponses adaptées
Selon le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes,
la part des personnes étrangères parmi les personnes prostituées a
doublé depuis les années 90. 90% des personnes prostituées sur la
voie publique seraient étrangères en 2010. Sur l’espace public, les
femmes qui se prostituent sont souvent des personnes en situation
d’extrême précarité. Cette situation est très souvent liée à une condi-
tion migratoire défavorable. Ces personnes nécessitent une action
spécifi que et des réponses adaptées à leurs besoins. L’association
Médecins du Monde les accompagne dans l’accès aux soins d’une
part, mais aussi dans l’accès aux droits. En raison d’une hausse des
mouvements migratoires, l’association rencontre de plus en plus de
personnes en situation de prostitution. À Nantes, en 2013, les membres
de Médecins du Monde ont rencontré 296 personnes, en très grande
majorité des femmes d’origine étrangère. Ils interviennent alors afi n
de créer un lien de confi ance et de proximité pour ensuite orienter les
personnes vers des acteurs de droit commun. D’ici 5 ans Médecins du
Monde doit mettre fi n à sa mission d’accompagnement des personnes
en situation de prostitution. Toutefois face aux diffi cultés que peuvent
rencontrer les publics accueillis, les inquiétudes quant au devenir de
l’accompagnement de ces personnes grandissent. Ces femmes pré-
caires souff rent de diffi cultés d’accès aux structures de droit commun
(barrière de la langue, défi cit de connaissances de la part du personnel
social au sujet du droit des femmes victimes de la traite des êtres
humains, quantité de documents à fournir, rigidité de l’organisation
administrative, nécessité de prendre des rendez-vous,…).
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69 Nantoscope 2014
Des inégalités femmes-hommes face aux violences : les femmes, un public plus vulnérable
Violences faites aux femmes
Les femmes sont davantage concernées par les violences
sexuelles et intra familiales que les hommes : 16% des femmes
et 5% des hommes déclarent avoir subi des viols ou des
tentatives de viols au cours de leur vie, et en 2013, les violences
conjugales ont tué 121 femmes contre 25 hommes. Face à ce
constat d’inégalités, les politiques publiques nationales traitent
de manière spécifique la question des violences faites aux
femmes. « Les termes « violences à l’égard des femmes »
désignent tous les actes de violences dirigés contre le sexe
féminin, et causant aux femmes un préjudice ou des souffrances
physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de
tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que
ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée. » (Assemblée
générale des Nations Unies, 1993). Ces violences prennent des
formes multiples : violences conjugales, violences sexuelles,
harcèlement sexuel, violences liées aux pratiques traditionnelles
(polygamie, mariages forcés, mutilations sexuelles, crimes
d’honneur…).
Les violences conjugales et les violences sexuelles : davantage de victimes femmes
Selon le ministère des Droits des femmes, en moyenne, chaque année,
presque trois fois plus de femmes françaises se déclarent victimes de
violences conjugales (qu’elles soient physiques ou sexuelles) et 6 fois
plus de femmes sont victimes de viols.
Victimes de violences physiques et ou sexuelles de la part du conjoint ou ex conjoint sur une année
(moyenne entre 2010 et 2012)
Source : Enquête cadre de vie et sécurité (Insee-ONDRP) 2010, 2011 et 2012, retraitements par la MIPROF (2013)
Champ : femmes âgées de 18 à 59 ans vivant en ménage ordinaire en Métropole.
* Quel que soit l’agresseur, dans le couple ou en dehors.
Victime de viols* sur une année (moyenne entre 2010 et 2012)
soit 0,1 %des hommes
soit 0,5 %des femmes
HOMMESFEMMES
soit 0,5 %des hommes
soit 1,2 %des femmes
74 000201 000
13 00083 000
Partie 2 - Thème 2 : Conditions de vie et précarité
Si des données aussi précises ne sont pas disponibles à l’échelle de la
ville de Nantes, les chiff res des associations nantaises travaillant auprès
d’hommes et de femmes victimes de violences permettent de donner
un aperçu de la situation locale. À Nantes, un réseau d’associations
reçoit les personnes victimes de violences.
Parmi ces associations, SOlidarité femmeS s’adresse spécifi quement
au public féminin. Elle accueille les femmes victimes de violences
conjugales et/ou familiales. Tous les ans, cette association traite 1400
« nouvelles situations ». Parmi ces situations, la moitié concerne des
Nantaises.
Aussi, à Nantes, les atteintes aux personnes concernent davantage les
femmes que les hommes et ces atteintes se déroulent très souvent
au sein de l’espace intrafamilial. L’Association départementale d’aide
aux victimes d’infractions (Adavi) accueille les victimes d’infraction
pénales hommes ou femmes qu’il s’agisse d’atteinte aux personnes
(violences volontaires, menaces, injures, harcèlement, infraction à
caractère sexuel…) ou aux biens (vol, destruction, dégradation, abus
de confi ance, escroquerie…). En 2013, Adavi a accueilli environ 1400
femmes. 56% se sont présentées pour des cas d’atteintes aux per-
sonnes contre 44% des hommes. Parmi les 1400 femmes reçues, plus
de 400 étaient victimes dans l’espace intrafamilial.
Enfi n, au Centre national d’information sur les droits des femmes et
des familles (CIDFF), sur les 476 situations de violences abordées en
entretien, plus de 80% concernent les violences conjugales. En grande
majorité, les femmes sont victimes de ces violences (354 femmes et
23 hommes).
Les violences conjugales : un coût économique
En France, les répercussions économiques des violences au sein
du couple ont été évaluées à plus de deux milliards d’euros par an
(Nectoux, 2010).
Les femmes en situation de précarité : une surexposition aux violences
Parmi les femmes, certaines seraient plus exposées que d’autres aux
violences. « Si nous allons au bout des résultats révélés par l’ Enquête
nationale sur les violences envers les femmes en France (Enveff ), on se
rend compte que les femmes qui subissent le plus les violences sont
les femmes en situation de précarité : les chômeuses, les étudiantes,
les inactives ayant déjà occupé un emploi, et les femmes migrantes. »
(Azzouz Bouchera, 2013). À Nantes, il semblerait que les femmes
en situation de précarité économique, et notamment les femmes
sans emploi soient davantage concernées par les violences. En eff et,
sur l’ensemble de l’année 2013, l’association SOlidarité femmeS de
Nantes a connu 1 362 « nouvelles situations » de femmes et parmi ces
nouvelles situations, 51,8% concernaient des personnes sans emploi,
41,7% concernaient des personnes en emploi, 2,7% des étudiantes et
3,7% des personnes à la retraite.
Nombre d’homicides
au sein d’un couple en France en 2013
25121
Source : Ministère de l’intérieur, Délégation aux victimes.
Source : Daphné 2006, «estimation du coût économique des violences conjugales en Europe», rapport scienti" que Psytel, 2009.
Répercussions économiquesdes violences au sein du couple (2006)
• Bouchera Azzouz, « La précarité est une
violence faite aux femmes », Huffi ngton-
post, 26/11/2013
En savoir plus
71 Nantoscope 2014
Un accès aux responsabilités majoritairement masculin et unefréquentation hommes-femmes inégale en fonction des secteurs
Vie associative
La place des femmes dans le milieu associatif serait une « reproduction des inégalités à l’œuvre dans le marché du travail » (Flahault Erika, Guardiola Anne, 2009). En France, les hommes sont davantage représentés que les femmes dans la vie associative. Le taux d’adhésion à une association ou plus en France s’élève à 39% pour les femmes et à 49% pour les hommes, et la participation bénévole aux activités associatives s’élève à 19% pour les femmes et 27% pour les hommes. Les femmes invoquent le plus souvent le manque de temps en raison de responsabilités familiales comme frein à leur engagement. Sur le territoire nantais, les inégalités hommes-femmes dans la vie associative se manifestent de deux manières. Si les Nantaises semblent plus présentes dans les maisons de quartier, les Nantais sont majoritairement représentés au sommet de la hiérarchie associative.
Une surreprésentation d’hommes parmi les dirigeants d’associations
En France, sur l’ensemble des associations, les présidences d’asso-
ciations sont majoritairement tenues par des hommes. Selon Erika
Flahault et Anna Guardiola, 69% des présidences d’associations sont
tenues par des hommes. Le ministère de l’Education nationale, de la
Jeunesse et de la Vie associative, avait dressé dans une étude de 2011
le profi l type du président d’associations : un homme, jeune retraité,
issu de catégories professionnelles supérieures ou moyennes de la
population, et familiarisé depuis longtemps avec le monde associatif.
Toutefois, une analyse plus détaillée met en exergue des diff érences
de représentation hommes et femmes en fonction du secteur d’acti-
vité. Les femmes sont plus souvent présidentes dans certains types
d’associations : associations culturelles, secteurs de l’éducation, de
la formation, de l’insertion, et de l’action humanitaire et caritative.
Les femmes se tournent plus vers des associations à but social et les
hommes sont plus présents dans les associations sportives. Aussi le
ministère met en avant une évolution favorable à la parité. En eff et, la
proportion de femmes à la tête des associations augmente, notam-
ment dans les jeunes associations.
Source : enquête 2009-2010 auprès des associations CNRS CES - Institutions
Genre du président selon le secteur
d’activité de l’association :
Thème 3
Implication dans la vie citoyenne, culturelle et sportive : Les Nantais majoritairement représentés dans les activités sportives et les Nantaises plus présentes dans la vie associative et participative de la cité
Partie 2 - Thème 3 : Implication dans la vie citoyenne, culturelle et sportive
Par ailleurs, les obstacles majeurs aux prises de responsabilités asso-
ciatives diff èrent selon le genre. Une enquête du CNRS menée pour le
ministère de la vie associative révèle que les femmes sont davantage
contraintes par les responsabilités familiales tandis que les hommes
invoquent en premier lieu, et plus souvent que les femmes, les obli-
gations professionnelles.
À Nantes, les responsabilités dans la vie associative sont majoritaire-
ment détenues par des hommes. Les femmes ne représentent que
36% des présidents d’associations nantais. À l’inverse, elles seront plus
présentes sur des fonctions de secrétariat ou de trésorerie.
Des maisons de quartier majoritairement fréquentées par les femmes
Les maisons de quartier nantaises s’adressent à tous les habitants
quels que soient leur âge et leur sexe. Elles hébergent de nombreux
services et activités proposés par des associations ou institutions des
quartiers ainsi que par l’Accoord : danse, arts plastiques, ateliers cuisine,
musique, formation, alphabétisation, ou encore accompagnement à
la scolarité. L’ensemble de ces activités sont vecteurs de lien social,
d’intégration et d’entraide au sein du quartier. À Nantes, deux études
menées par la Direction du développement associatif sur la Maison
de quartier de la Bottière et la Maison des Confl uences mettent en
avant une répartition hommes-femmes inégale. Les femmes sont ainsi
plus investies que les hommes dans la vie associative de leur quartier.
Source : enquête 2009-2010 auprès des associations CNRS CES - Institutions - Base réponses
Facteurs empêchant les responsabilités associatives
selon le genre du président (en %) :
Source : Ville de Nantes – Annuass 2014
Membres des associations selon le rôle :
Source : Ville de Nantes
Fréquentation :
64 %
Proportion F/H à la présidencedes associations nantaises
36 %
Au sein de la Maison de quartier de la Bottière, les femmes sont majo-
ritairement représentées. Néanmoins, aucun profi l type de l’usager ne
se dégage réellement. Tous les âges y sont représentés. L’off re d’acti-
vités peut expliquer en partie la plus grande présence de femmes.
Certains sports ou loisirs notamment autour de la danse ou de la gym,
sans être en amont spécifi quement destinés au public féminin, sont
de fait, occupés majoritairement par des femmes. D’autres moments
peuvent être spécifi quement destinés aux femmes. Par exemple, les
« moments de convivialité entre femmes » tous les premiers mardis
du mois ont connu un réel succès auprès des femmes du quartier. La
Maison de quartier de la Bottière facilite aussi la venue des parents en
pensant l’accueil des enfants en parallèle de l’accueil des adultes. Des
activités pour enfants sont prévues en même temps que les activités
pour adultes. Or, dans la grande majorité des cas ce sont les mères et
non les pères qui se déplacent au sein de la maison de quartier avec
leurs enfants. Si les hommes sont peu représentés dans la maison de
quartier, Guillaume Gautreau, Directeur d’équipement de la maison de
quartier de la Bottière note qu’ils sont plus nombreux que les femmes
à fréquenter les gymnases des environs.
En savoir plus
Chiffres
• Flahault Erika, Guardiola Anne, « Genre et asso-
ciation en Europe : Le pouvoir en question »
Informations sociales, 2009
• Tabariés Muriel, « Les présidents d’associations
en France : quels profi ls et quelles trajectoires ?
», Ministère de l’Education nationale, Jeunesse
et Vie associative, 2011
• Etude de fréquentation, Maisons de quartier
de la Bottière, ville de Nantes
• Bilan qualitatif et quantitatif, Maison des
Confl uences, ville de Nantes, décembre 2013
Maison de quartier de la Bottière
Maison des Confluences
Président
Secrétaire
Trésorier
Ensemble des membres
responsabilités familiales
obligations professionnelles
mobilité ou carrièreprofessionnelles
manque de quali# cationsmanque de temps
autres
aucun
Présidents Présidentes
73 Nantoscope 2014
Une répartition hommes-femmes a priori égale sur l’ensemble des dispositifs participatifs mais des thématiques d’expression et de participation genrées
Vie participative
Depuis 20 ans, la ville de Nantes a développé une pratique de la concertation. Son cadre s’est progressivement développé donnant lieu à la production d’une charte du dialogue citoyen et d’un guide méthodologique en 2010. De nombreuses conduites de projet intègrent aujourd’hui une dimension participative et sollicitent l’expertise des habitants. Le dialogue citoyen s’incarne dans plusieurs espaces de débats. Il peut s’agir de conseils de quartiers, d’ateliers citoyens ou encore de conseils thématiques (handicap, étrangers, jeunes). La démocratie participative locale est très rarement abordée sous l’angle de l’égalité femmes-hommes. Les données sur la présence de femmes dans les institutions représentatives élues sont nombreuses mais à l’inverse, les données quant à la participation des femmes aux dispositifs participatifs sont rares. À Nantes des données concernant les inscrits dans les conseils de quartier et les conseils thématiques ainsi que des chiffres relatifs à la participation aux ateliers citoyens permettent d’établir un aperçu de la répartition hommes/femmes sur ces dispositifs.
Les conseils de quartier nantais : une parité chez les inscrits mais des hommes qui tendent à être plus présents
En 2009, 11 nouveaux conseils de quartiers ont vu le jour à Nantes.
Ces conseils, lieu d’information et de débat, permettent aux habitants
de participer au développement de leur quartier. Ils sont invités à
produire des avis au sein d’ateliers citoyens et sur des projets urbains
ou sociaux à un stade ou un autre de leur avancement. La recherche de
la parité a été intégrée dans les modes de recrutement des membres
des conseils, notamment pour l’acte 1 des Conseils de quartiers. La
Ville de Nantes a recruté les membres des Conseils de quartiers selon
deux modalités : l’appel à volontariat et le tirage au sort.
En moyenne, malgré une parité globale, les observateurs notent que
les hommes sont un peu plus présents dans les Conseils de quartier.
À partir d’une observation des participants au Conseil de quartier, se
dégagent souvent les caractéristiques sociologiques suivantes : un
homme, de plus de 50 ans et jeune retraité. À l’inverse, autant chez
les hommes que chez les femmes, certains profi ls ont été identifi és
comme « décrocheurs » : les moins de 35 ans, les actifs et les résidants
d’habitat social.
La démocratie participative désigne l’ensemble des procédures, instruments et dispositifs qui favorisent l’implication directe des citoyens au gouvernement des aff aires publiques.
Il faut dissocier inscrits et participation eff ective. La part d’hommes ou de femmes inscrits peut être diff érente de leur participation e! ective.
Pointd’éclairage
Source : Ville de Nantes
Inscrits aux conseils de quartiers et participants au conseil inter-quartiers :
59 %
Proportion F/H des participants au conseil inter-quartiers « Évolutions
urbaines » (2nd mandat)
41 %
Chiffres
Habitants inscrits conseillersde quartier sur le 1er mandatHabitants inscrits Conseillersde quartier sur le 2nd mandat
Participants au conseil inter-quartiers du 13 juillet 2013 - Évolutions urbaines
- 2nd mandat
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Partie 2 - Thème 3 : Implication dans la vie citoyenne, culturelle et sportive
Les ateliers citoyens et les conseils thématiques : des répartitions genrées
Certaines thématiques abordées dans les conseils thématiques ou
dans les ateliers citoyens peuvent conduire à une inégale réparti-
tion des femmes et des hommes. Par exemple, tout ce qui a trait à la
parentalité et à la petite enfance affi che des taux de participation des
femmes bien supérieurs à ceux des hommes.
31 %
Proportion F/H parmi les inscritsdans les conseils d’école
69 %
Chiffres
En France, peu de travaux ont été menés sur la place des femmes
dans la démocratie participative. Des études ont vu le jour au Rwanda
(Lewis 2007), en Afrique du Sud (Willimason et al. 2007)1, au Brésil (Sa
Vilas Boas 2012) ou encore au Mexique (Marquez Muerrieta, 2013)
montrant comment des femmes se saisissaient de dispositifs participa-
tifs pour faire valoir leurs revendications. En France, naissent des inter-
rogations dans certaines régions, telles que la région Rhônes Alpes :
« Que produit la démocratie participative en termes d’égalité sociale
et citoyenne entre les femmes et les hommes ? Peut- elle favoriser la
mise en œuvre de politiques publiques favorables à l’égalité ? Si oui,
à quelles conditions ? Peut-on continuer à évoquer «les citoyens», «la
participation», dans une démarche neutre, globalisante, sans prendre
en compte dans les analyses et les évaluations, la féminisation de la
pauvreté, le fl éau des violences masculines contre les femmes, les
rapports de pouvoirs ?».
En savoir plus
Participants aux Ateliers citoyens :
Inscrits dans les conseils :
Source : Ville de Nantes
Co-construction de la future « Pépinière d’initiatives jeunesse » du quartier
(Q02 - Bellevue / Chantenay / Ste-Anne )
Lien social : Quelles initiatives collectives desolidarité ? (Q05 - Malakoff / Saint-Donatien)
Réaliser un diagnostic sensible du paysage(Q07 - Breil-Barberie)
Réaliser un diagnostic sensible du paysage(Q02 - Bellevue / Chantenay / Ste-Anne )
Cœur de Ville – Cœur de piéton(Q01 - Centre-Ville)
Restaurants clubs : évolution vers 5 nouveauxlieux de proximité (Q09 - Nantes Erdre / Q10 -
Doulon-Bottière / Q07 – Breil-Barberie et Q11 - Nantes Sud)
Citoyen-relais : demain une nouvelle façonde participer à la vie de son quartier ?
(Tous quartiers)
(Liste non exhaustive)
Conseil nantais des jeunes
Conseil nantais pour la citoyenneté des étrangers
Conseil nantais des personnesen situation de handicap
Conseils des crèches
Conseils d’école
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75 Nantoscope 2014
Loisirs des jeunes : des répartitions fi lles-garçons différentes en fonction de l’âge et des offres
Loisirs
Si l’école met en place depuis des années des politiques de mixité, les garçons et les filles se retrouvent souvent répartis de manière sexuée dans les loisirs extra scolaires. Or, les loisirs participent à la construction de l’identité des enfants et des jeunes. Aujourd’hui encore beaucoup d’activités de loisirs ne répondent pas à la règle de la mixité. Cela s’observe par exemple dans les espaces publics. Qu’il s’agisse des skateparks ou des citystades, ces lieux sont en grande majorité fréquentés par des garçons. Ainsi, les offres publiques de loisirs peuvent parfois favoriser la « ségrégation des garçons et des filles dans les activités » et participer à une « hyperconstruction des identités sexuées » (Yves Raibaud, 2007). Certains auteurs tels qu’Yves Raibaud ou Edith Maruejouls démontrent que la proposition publique de loisirs n’est pas neutre.
L’offre de loisirs pour enfants : une parité filles-garçons
Avant 12 ans, les accueils de loisirs et les séjours regroupent autant de
fi lles que de garçons. À Nantes, concernant les activités de l’Accoord,
la parité s’observe autant pour l’accueil de loisirs que pour les séjours
de vacances chez les 3/10 ans.
Accoord : association pour la réalisation d’activités éducatives, sociales et culturelles de la ville de Nantes. L’Accoord est bénéfi ciaire d’une délégation de service public de la ville de Nantes pour l’ensemble des activités enfance jeunesse relevant des accueils de loisirs et des centres de vacances.
Pointd’éclairage
50 %
Proportion F/G des 3-10 ans en accueil de loisirs Accoord
50 %
Chiffres
Citation
« Pourquoi quad et équitation seraient-ils réservés aux fi lles ou aux garçons ?.Ils doivent être ouverts aux deux. Cet esprit d’ouverture consiste à donner
confi ance aux fi lles comme aux garçons et doit leur permettre de fairece dont ils ou elles ont envie. »
Najat Vallaud Belkacem, ministre des Droits des femmes, 2013
L’offre de loisirs pour adolescents : les jeunes nantaises moins présentes dans les accueils et séjours de loisirs…
Chez les adolescents, la mixité entre fi lles et garçons ne va pas de soi.
« Pour les deux sexes, la mixité n’est une réalité qu’à l’école. Une fois
sorties du collège, les fi lles se retrouvent entre elles et les garçons
entre eux. » (Omar Zanna). Des études bordelaises montrent qu’à
partir de 12 ans, les fi lles disparaissent progressivement du secteur
public de loisirs (Yves Raibaud, Edith Maruejouls). Ce décrochage
des fi lles à partir de la sixième serait identifi able à la fois dans les
accueils de loisirs et dans les séjours de vacances. À Nantes, à partir de
11 ans, d’une manière générale, les adolescentes nantaises sont moins
présentes sur les activités de loisirs. Toutefois, ce postulat ne constitue
pas une règle absolue. Quand certaines activités de loisirs ouvertes à
la fois aux fi lles et aux garçons affi chent une parité, d’autres sont aussi
majoritairement fréquentées par des fi lles. Source : Accoord & Ville de Nantes
Proportion Filles / Garçons chez les moins de 12 ans :
Partie 2 - Thème 3 : Implication dans la vie citoyenne, culturelle et sportive
… mais des offres culturelles et associatives relevant le défi d’une mixité chez les adolescents
Si les adolescentes sont un peu moins présentes que les garçons sur
l’off re de loisirs de l’Accoord, certaines associations nantaises touchent
un public autant masculin que féminin, notamment dans les quartiers
d’habitat social. Par exemple la danse hip hop est une activité qui attire
autant les fi lles que les garçons. À Bellevue, ou sur le quartier Est, les
associations « HB2 » et « Make a Move » touchent des publics mixtes,
même à l’adolescence.
Concernant les accueils de loisirs et les séjours de vacances, la fréquen-
tation est moins paritaire chez les adolescents que chez les enfants. Les
clubs 11/15 ans de l’Accoord accueillent en moyenne plus de garçons.
Cette fréquentation varie en fonction des quartiers. Par exemple, dans
le quartier Nord, on relève une présence plus importante de garçons.
Sur 152 inscrits, 89 sont des garçons et 65 des fi lles. Concernant le
quartier Clos Toreau, Nantes sud, sur 91 inscrits, 52 sont des garçons
et 39 des fi lles. Enfi n, sur le quartier sud et centre ville/île de Nantes,
sur 143 jeunes inscrits au studio 11/15 et sur les activités et séjours
de l’été, on compte 82 garçons pour 62 fi lles. En moyenne, à partir de
11 ans, les garçons sont représentés à hauteur de 60% dans les accueils
et les activités de l’Accoord.
Après 12 ans, les séjours de vacances accueillent en moyenne
plus de Nantais que de Nantaises. En eff et, les séjours de l’Accoord
recensent plus de garçons que de fi lles pour la tranche d’âge 11/15
ans. À l’inverse, les séjours Corto Loisirs accueillant les Nantais de
10 à 18 ans sont moins fréquentés par les garçons. Toutefois, les
séjours Corto Loisirs ne concernent qu’un centaine de jeunes nantais.
Certains auteurs prêtent une attention particulière au genre des
animateurs (Gillet, Raibaud, 2006). À Nantes, les femmes sont majo-
ritairement représentées dans le personnel encadrant les 3/10 ans.
7 encadrants sur 10 de l’Accoord chez les 3/10 ans sont des femmes.
Elles ne sont plus que 4 animatrices sur 10 chez les 11/15 ans.
Aussi, des activités culturelles nantaises pour jeunes adolescents
affi chent une mixité. Par exemple, en 2011, la ville de Nantes a créé le
pass’ NANTADO à destination des jeunes entrant en 6ème. Il s’agit de
ritualiser l’entrée dans l’adolescence incar-
née par l’entrée au collège en proposant un
programme d’activité sur le champ culturel
tout au long de l’année. Les jeunes Nantais
sont invités à découvrir des lieux culturels
de la ville autour d’une quarantaine de
rendez-vous (Folles journées, résolution
d’énigmes avec l’association Corto loi-
sirs…). En 2013, 270 jeunes ont participé
à ces propositions. Il y avait autant de fi lles
que de garçons.
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77 Nantoscope 2014
Enfi n, à l’échelle nationale, les adolescentes sont plus nombreuses à
fréquenter des structures d’écoute et d’accompagnement. À Nantes,
les jeunes Nantaises sont en eff et majoritaires parmi celles et ceux qui
fréquentent la Maison des adolescents..
60 %
Proportion F/G des 11-15 ans en séjours Accoord
40 %
Chiffres
Les actions jeunesse 16/25 ans : une fréquentation plus paritaire malgré des représentations filles et garçons différentes en fonction des thématiques
Sur l’ensemble des actions jeunesse proposées par la ville de Nantes,
deux actions connaissent un succès nettement plus marqué chez les
garçons. Il s’agit des chantiers de remobilisation ainsi que le Comité
local d’aide aux projets (CLAP) loisirs
culture sport. Les chantiers de remo-
bilisation sont des actions d’insertion
pour publics éloignés des structures
d’accompagnement vers l’insertion
sociale et professionnelle. Le CLAP
«culture sport citoyenneté» accom-
pagne les jeunes porteurs de projets,
favorise l’émergence d’initiative et
responsabilise les jeunes. Il s’adresse
aux jeunes Nantais âgés de 16 à 25
ans. Il traite de tous les projets excepté
les déplacements à l’international. 10 à
12 jurys se réunissent chaque année.
Exception faite de ces actions, une
mixité s’observe sur les « pépinières »
Nord et Est, le dispositif « Plan jobs »
et le service d’accueil et d’écoute de
« l’ANCRE ».
Source : Ville de Nantes
Proportion � lles / garçons chez les adolescents :
Proportion � lles / garçons parmi le public des actions jeunesse 16/25 ans :
Source : Ville de Nantes
Des lieux et des équipements de loisirs non mixtes
Sur le territoire nantais, les off res de loisirs et d’équipements non mixtes
sont nombreux. En ce qui concerne les équipements sur l’espace
public, les skateparks et les citystades nantais sont très majoritairement
fréquentés par des garçons. Toutefois, certaines off res de loisirs nan-
taises sont spécifi quement destinées à un public féminin ou conçues
pour favoriser la participation des fi lles notamment dans les territoires
prioritaires. Par exemple, Style Alpaga est une association pensée à
destination des fi lles. Elle favorise l’insertion sociale et professionnelle
des jeunes par l’apprentissage de la couture. Située en plein cœur du
quartier prioritaire de Bellevue, elle off re un lieu de loisirs convivial aux
jeunes habitantes du quartier. Style Alpaga est uniquement fréquentée
par des fi lles. Si les équipements sur l’espace public dans les territoires
prioritaires sont fréquentés en grande majorité par les garçons, les
jeunes fi lles ont donc pu malgré tout se créer et s’approprier certains
lieux.
« Des équipements de loisirs sur l’espace public occupés
en grande majorité par des garçons »aller à
En savoir plus
• Gillet, Raibaud, Mixité, parité, genre, dans les
métiers de l’animation, Harmattan, 2006
• Maruejouls Edtih, « La mixité à l’épreuve des
loisirs des jeunes dans trois communes de
Gironde », Presses de Sciences Po, 2011
• Naves Marie-Cécile, Octobre Sylvie, « Iné-
galités et diff érences fi lles-garçons dans les
pratiques sportives et culturelles des enfants
et des adolescents », in « Lutter contre les
stéréotypes fi lles-garçons », Commissariat
général à la stratégie et à la prospective,
janvier 2014
• Raibaud Yves, Genre et loisirs de jeunes,
Empan, 2007
• Zanna Omar, « Les tours parlent - des jeunes
fi lles et des tours dans un quartier de Rennes
», Revue diversité, 165, juillet 2011
Partie 2 - Thème 3 : Implication dans la vie citoyenne, culturelle et sportive
Le sport en club à Nantes : un domaine majoritairement masculin et marqué par des pratiques de genre
Sports
« Le sport peut apporter une contribution positive à la société : il favorise le respect mutuel, la tolérance et la compréhension, en réunissant des hommes et des femmes, quels que soient leur âge, leur origine ethnique, leur religion et leur condition sociale. Bien encadrées, les activités sportives peuvent ainsi être un moyen de lutter contre les discriminations, les préjugés et les stéréotypes. » (Frossard Stanislas, Conseil de l’Europe). Si le sport a su démontrer ses vertus pour nos sociétés, les femmes et les filles en restent souvent exclues. Beaucoup de sports reposent sur des stéréotypes de genre et freinent l’accès des filles et des femmes à la pratique d’un sport. S’il existe néanmoins une progression de l’égalité entre les femmes et les hommes dans le monde sportif, il reste encore du chemin à parcourir. D’une manière générale, le sport reste un domaine dans lequel les hommes sont en moyenne mieux représentés.
Source : http://www.marathondenantes.com/project/les-resultats-2014/
Participation au marathon de Nantes en 2014 :(Course solo hors relais)
La ville de Nantes n’échappe pas à la règle, les femmes sont moins
présentes dans la vie sportive et notamment lors d’évènements nan-
tais. Le dimanche 27 avril 2014, la ville de Nantes accueillait 8 200
coureurs pour le marathon. Alors qu’elles représentaient 41% des
coureurs sur l’épreuve des Foulées de l’éléphant (10,5 kilomètres),
seules 11% de femmes ont couru le marathon. La participation genrée
à un marathon peut varier selon les pays. Aux Etats-Unis, en moyenne,
30% des participantes d’un marathon sont des femmes. En France,
la participation des femmes se situe habituellement autour de 17%.
330 associations sportives et 60 000 licenciés sont recensés à Nantes.
Parmi ces licenciés, les hommes sont plus nombreux que les femmes,
ils sont plus présents dans les compétitions, et plus nombreux à
prendre des responsabilités associatives. Toutefois, ces chiff res ne
rendent pas compte de la proportion de Nantaises et de Nantais
eff ectuant une activité sportive hors club (pratique libre ou en salle
privée).
Une majorité d’hommes parmi les licenciés nantais
En 1968, seules 9% des femmes françaises déclaraient pratiquer une
activité sportive. Même si depuis les dernières décennies, les femmes
pratiquent de plus en plus une activité sportive, les enquêtes révèlent
que les hommes restent majoritaires à pratiquer un sport. Selon un
sondage Eurobaromètre de 2010, 43% des européens intègrent une
activité sportive à leurs loisirs au moins une fois par semaine, contre
37% des européennes. 37% c’est aussi la part des femmes parmi les
licenciés d’un club sportif en France. Si la part des femmes licenciées
d’un club sportif n’a cessé de croître depuis les années 60, elle semble
s’être stabilisée autour d’un tiers depuis le milieu des années 90.So
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79 Nantoscope 2014
Femme Homme Total
Moins de 12
De 12 à 17
De 18 à 25
De 26 à 49
De 50 à 61
62 et plus
Total
3 084 5 624
1 946 3 829
1 082 2 247
2 896 4 753
1 556 1 315
1 431 1 027
8 708
5 775
3 329
7 649
2 871
2 458
11 995 18 795 30 790
À Nantes, les licenciés d’un club de sport sont majoritairement des
hommes. Parmi l’ensemble des licenciés recensés par l’Offi ce munici-
pal des sports, 19 000 sont des hommes et 12 000 sont des femmes.
Dès le plus jeune âge, les garçons sont beaucoup plus nombreux à
être licenciés dans un club. D’une manière générale, jusqu’à l’âge
de 25 ans, les garçons représentent en moyenne les deux tiers des
licenciés nantais. Toutefois, plus on avance dans l’âge, plus la part de
licenciées femmes augmente. Chez les 62 ans et plus, les femmes
sont plus nombreuses à être licenciées. Cet écart doit cependant être
relativisé par rapport à la population nantaise. À partir de 60 ans, les
femmes nantaises sont en eff et plus nombreuses que les hommes.
61 %
Proportion F/H des licenciés recen-cés par l’Offi ce municipal du sport
39 %
Chiffres
Source : O� ce municipal du sport 2013
Nantais inscrits dans un club sportif par tranche d’âge :
Les freins au développement de la pratique sportive chez les fi lles et
chez femmes peuvent être divers. Aujourd’hui encore, les responsabili-
tés familiales constituent une charge très importante pour les femmes.
Le Conseil de l’Europe rappelle que les femmes qui ne pratiquent pas
d’activités physiques ou sportives sont généralement fortement inves-
ties dans la sphère familiale et domestique. Elles assument en moyenne
deux tiers du travail domestique. Elles y consacreraient environ 4h par
jour, contre 2h15 pour les hommes. C’est autant de temps qui ne peut
être consacré à la pratique d’un loisir sportif. L’activité professionnelle
et le niveau de revenu ont un impact sur la pratique d’un sport. En
France, en moyenne 22% des femmes n’ont aucune activité sportive.
Ce chiff re s’élève à 42% chez les femmes à la recherche d’un emploi
(Conseil de l’Europe, 2011).
Le Conseil de l’Europe précise que certaines catégories de fi lles ou
de femmes pratiquent moins d’activités physiques ou sportives que
l’ensemble de la population européenne : c’est notamment le cas les
fi lles dont les parents ont un faible niveau d’études ainsi les femmes
issues de l’immigration. La profession, le niveau d’étude, les revenus
et les caractéristiques ethnoculturelles conditionne davantage chez
les fi lles l’accès aux activités physiques et sportives. Les horaires et les
modes de transports sont aussi des éléments déterminants chez les
fi lles. En eff et, 18 % des jeunes françaises âgées de 12 à 17 ans déclarent
avoir arrêté leur pratique sportive parce qu’il n’existait pas de transport.
« L’absence de transport combinée à des horaires tardifs et l’émergence
de craintes pour leur sécurité dissuadent considérablement les jeunes
fi lles de pratiquer une activité physique ou sportive » (Hills, 2007).
(Loisirs ou compétition)
Moins de 12 ans
de 12 à 17 ans
de 18 à 25 ans
de 26 à 49 ans
de 50 à 61 ans
62 ans et plus
Taux de pratique sportive en club selon l’âge :
Source : O� ce municipal du sport 2013
Clé de lecture : l’indicateur correspond ici au rapport entre les inscrits dans un club sportif (en loisirs ou en compétition) et la population nantaise de la même tranche d’âge. Ex. : 45 % des jeunes garçons nantais de 12-17 ans sont licenciés dans un club de sport contre 23 % des jeunes nantaises de la même tranche d’âge.
La ville de Nantes fait attention à opérer une égalité de traite-
ment entre sport masculin et sport féminin, que ce soit pour
le sport de haut niveau (basket, handball et volley) ou pour le
sport amateur. Pour le sport de haut niveau, même si le mon-
tant des subventions accordées reste plus faible pour les clubs
féminins, le poids des subventions dans le budget des clubs est
un peu plus élevé pour les clubs féminins (39%) que masculins
(36,4%). Des actions de sport féminin peuvent aussi faire l’objet
de subventions spécifi ques : projet d’escalade du Mont Blanc
par « Les Givrées » à destination des femmes concernées par
le cancer du sein, soutien au déplacement à Agadir dans le
cadre d’un partenariat de l’équipe féminine jeune du RACC… .
Action de la
Ville
licenciés
Partie 2 - Thème 3 : Implication dans la vie citoyenne, culturelle et sportive
Des pratiques sportives liées à la dimension de genreSelon le ministère des Droits des femmes en 2013, 4,5% de femmes
se sont inscrites au sein de la Fédération française de football, 4,9% de
femmes au sein de la Fédération française de rugby et 3,9% d’hommes
en plus se sont inscrits au sein de la Fédération française d’équitation.
Malgré certaines évolutions, la pratique d’un sport reste très liée à la
dimension de genre. Les hommes et les femmes ne pratiquent pas
les sports dans les mêmes cadres et n’ont pas les mêmes motivations.
Là où les femmes affi cheraient un goût particulier pour les activités
d’expression corporelle (gymnastique, patinage…) ou d’entretien et
de soin du corps (gymnastique d’entretien, natation…), les hommes
sont davantage représentés dans les sports collectifs de grand terrain
(football, rugby), les sports de combat, ou encore les sports motori-
sés. Dès l’enfance, le choix d’une activité physique est induit par une
dimension de genre. « Les garçons sont aussi incités à développer des
qualités de force, de rapidité et de résistance à l’eff ort, et les fi lles à être
adroites gracieuses et agiles. » (Marie Cécile Naves).
« Néanmoins, certaines fi lles et femmes transgressent cet ordre des
catégories de genre et pratiquent l’haltérophilie, le football, la course
automobile ou l’alpinisme dans des cadres structurés voire en com-
pétition. Si ces pratiquantes peuvent être perçues comme des pion-
nières de nouveaux modèles culturels (des femmes émancipées ou
des femmes modernes), elles risquent bien souvent d’être assimilées
à des « garçons manqués » dont l’identité sexuelle est considérée
comme douteuse. Ces pratiques ne s’accordant pas, en eff et, avec les
catégories spontanées à partir desquelles hommes et femmes jugent
ce qui convient ou non à une femme. » (Conseil de l’Europe, 2011).
Si les Nantaises manifestent un goût particulier pour les sports indivi-
duels tels que la gymnastique, la natation, le tennis ou l’équitation, les
Nantais semblent préférer les sports collectifs de terrain ou les sports
de combats rapprochés tels que le football, le tennis, le basket-ball ou
le judo. 15% des licenciées nantaises le sont dans un club de natation
et 17% des Nantais le sont dans un club de football. Cela étant il existe
des diff érences selon que le sport se pratique en loisir uniquement
ou en compétition.
10 disciplines les plus représentées par sexepour les inscrits dans un club sportif :
49% 34%
38% 33%
70%
...
54% 34%
44% 42%
36% 57%
34% 40%
57% 34%
66% 28%
43% 25% 30%Tennis
Aviron
Gymnastique
Natation
Gymnastique volontaire
Tennis
Équitation
Basket-Ball
Athlétisme
Randonnée pédestre
Badminton
Gymnastique d’entretien
. . .
0-14 ans 15-29 ans 30-59 ans 60-74 ans 75 ans ou plus
477
Répartition selon la tranche d’âge des pratiquants :
(Loisirs ou compétition)
Football
Tennis
Basket-Ball
Judo - Jujitsu
Natation
Aviron
Tennis de table
Handball
Badminton
Voile
. . .
53% 30%Football
...
28% 53%
34% 53%
53% 32%
39% 23% 29%
23% 42% 31%
56% 23%
66% 23%
58% 29%
50% 27%Tennis
Aviron
Handball
Voile
3 175 licenciés / 83 % en compétition
2 249 licenciés / 46 % en compétition
1 274 licenciés / 92 % en compétition
925 licenciés / 40 % en compétition
816 licenciés / 64 % en compétition
696 licenciés / 95 % en compétition
688 licenciés / 67 % en compétition
665 licenciés / 86 % en compétition
637 licenciés / 37 % en compétition
530 licenciés / 51 % en compétition
1 550 licenciés / 38 % en compétition
1 469 licenciés / 43 % en compétition
1 186 licenciés / loisirs uniquement
1 016 licenciés / 35 % en compétition
614 licenciés / 23 % en compétition
513 licenciés / 94 % en compétition
451 licenciés / 62 % en compétition
425 licenciés / loisirs uniquement
369 licenciés / 34 % en compétition
364 licenciés / loisirs uniquement
Source : O! ce municipal du sport 2013
81 Nantoscope 2014
73 %
Proportion F/H des licenciéspratiquant le sport en compétition
27 %
Chiffres
En 2007 la Direction des sports a réalisé une étude sur les pra-
tiques féminines sportives. Elle montrait déjà que la gymnas-
tique, la natation, le tennis et l’équitation étaient les pratiques
sportives les plus féminisées.
Action de la
Ville
Dans un souci de mixité et pour permettre l’évolution des
représentations sur la pratique sportive féminine, la Direction
des sports (via l’Animation sportive municipale) intervient en
partenariat avec des associations sportives, dans les quartiers
prioritaires, pendant les vacances scolaires. Depuis 2007, l’évè-
nement « Sportez-bien les fi lles » encourage la pratique d’un
sport chez les fi lles de 12/16 ans en priorité, en proposant sur
l’espace public, des activités sportives qui vont de l’escalade,
au football, en passant par l’équitation.
Action de la
Ville
Suite au constat d’une faible participation des adolescentes
aux sports collectifs, la Ville incite, au travers de conventions
d’objectifs, à l’ouverture des clubs de handball et de football
au public féminin.
Action de la
Ville
Une faible part de femmes dans le sport de compétition
Les femmes pratiqueraient moins que les hommes le sport en compé-
tition. Selon une enquête du Conseil de l’Europe, les hommes mani-
festeraient davantage l’envie de se mesurer aux autres. La pratique
d’un sport sous entend dépassement de soi ou expérimentation
de sensation forte alors que les femmes seraient plus sensibles au
volet santé de l’activité sportive. Leurs motivations seraient avant
tout basées sur le soin du corps, le soin de l’apparence physique, ou
encore le contrôle du poids.
À Nantes, les femmes sont eff ectivement moins présentes que les
garçons dans le sport de compétition. Sur 16 000 Nantais prati-
quant le sport en compétition, seules 27% sont des femmes. Ainsi,
environ 4 500 Nantaises pratiquent un sport en compétition contre
12 000 Nantais. Les femmes se dirigeraient davantage vers des asso-
ciations sportives qui proposent seulement des activités de loisirs
telles que la gymnastique d’entretien, la gymnastique volontaire ou
la randonnée pédestre. Aussi, le graphique montre que la part de
femmes dans les sports de compétition diminue avec l’âge.
Proportion femmes / hommes des licenciés en COMPÉTITION :
Proportion femmes / hommes des licenciés en LOISIRS :
48 %
Proportion F/H des licenciéspratiquant le sport de loisirs
52 %
Source : O� ce municipal du sport 2013
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Partie 2 - Thème 3 : Implication dans la vie citoyenne, culturelle et sportive
Les Nantaises sous représentées dans les instances dirigeantes des associations sportives
En France, les fédérations sportives comptent très peu de femmes
parmi leurs dirigeants. Elles n’occupent les postes de présidence qu’à
hauteur de 12%. Elles sont 13% parmi les trésoriers et elles sont 23%
à occuper des postes de secrétaire général.
À Nantes, les instances dirigeantes des clubs sportifs regroupent à 70%
des hommes. Ces chiff res viennent corroborer les données nationales.
En eff et, dans tous types d’associations confondues, en moyenne
70% des présidences des associations sont assurés par des hommes.
Il peut être pertinent de s’interroger sur la structure de l’association
comme frein ou facteur de mixité. Des études montrent que la com-
position sexuée des membres de l’association peut avoir un impact
sur la fréquentation. Au delà des seuls dirigeants, il peut être pertinent
d’observer la mixité chez les entraîneurs. Selon le Conseil de l’Europe,
les femmes sont sous représentées parmi les entraîneurs. Or, « la fi gure
de l’entraîneur féminin représente un modèle auquel de nombreuses
jeunes fi lles s’identifi ent au moment de s’investir dans des pratiques
organisées telles que le football, le basket-ball ou le rugby etc. La sur-
représentation des hommes parmi les entraîneurs peut ainsi s’avérer
être un obstacle à l’entrée des jeunes fi lles dans ces activités ».
Source : O! ce municipal du sport 2013
Proportion F / H parmi les dirigeants des associations sportives :
L’animation sportive municipale : une politique à destination des filles et des garçons qui demeure fréquentée aux trois quarts par les garçons
Depuis trente ans, dans le cadre de la politique sportive de la ville,
l’Animation sportive municipale propose aux enfants des off res spor-
tives de proximité dans les territoires prioritaires. En eff et, si la pratique
sportive est régulière et généralisée chez les garçons et les fi lles hors
des territoires prioritaires, les quartiers d’habitat social échappent
à la règle. « Plus de huit enfants sur dix (87%), issus de familles plus
aisées, font régulièrement du sport, mais cette proportion passe à
69% dans les familles au quotient familial moyen, et baisse encore
dans les familles ayant des ressources plus faibles. Ce chiff re tombe
à 53% si, en plus d’être modestes, les enfants sont scolarisés en ZUS
ou en ZEP ». (Cf . Animation sportive municipale : comment favoriser
la pratique du sport ?, les cahiers de l’évaluation, 2012). Des équipes
d’éducateurs interviennent alors au cœur des quartiers prioritaires
afi n de faciliter l’accès aux enfants et aux adolescents à de multiples
sports. L’Animation sportive municipale amène aussi les enfants à
s’inscrire dans des clubs nantais. Une évaluation menée par la ville de
Nantes en 2012 montre qu’un enfant sur deux pratiquant un sport
avec l’Animation sportive municipale s’inscrira à terme dans un club
ou une association.
70 %
Proportion F / H parmi les dirigeants des associations sportives
30 %
Chiffres
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le
83 Nantoscope 2014
L’Animation sportive municipale développe son offre en
faveur du public féminin, au travers d’activités mixtes (stages
d’apprentissage de natation, Ecole municipale des sports) et
d’activités dédiées aux fi lles (double dutch, handball, escalade,
boxe éducative).
Action de la
Ville
Source : Ville de Nantes
Évolution annuelle de la part de " lles participant à l’Animation sportive municipale par période :
En savoir plus• Naves Marie-Cécile, Octobre Sylvie, « Inégalités et diff érences fi lles-
garçons dans les pratiques sportives et culturelles des enfants et
des adolescents », in « Lutter contre les stéréotypes fi lles-garçons »,
Commissariat général à la stratégie et à la prospective, janvier 2014
• Talleu Clotilde, « L’accès des fi lles et des femmes aux pratiques spor-
tives », Manuel de bonnes pratiques - Egalité femmes-hommes dans
le sport, Conseil de l’Europe, 2011
Si l’Animation sportive municipale connait un succès en termes de
fréquentation des jeunes et de lien social, les évaluateurs précisent
qu’il reste des eff orts à faire pour augmenter encore davantage la
fréquentation des fi lles. En eff et, l’Animation sportive a multiplié ses
eff orts déjà depuis plusieurs années pour encourager la présence de
fi lles. Malgré tout, les garçons représentent encore aujourd’hui les trois
quarts des participants sur l’Animation sportive municipale pendant
les vacances scolaires.
Partie 2 - Thème 3 : Implication dans la vie citoyenne, culturelle et sportive
L’espace public nantais : une fréquentation et une appropriation de l’espace genrées
Espace public
Les inégalités filles-garçons et femmes-hommes dans l’espace public sont nombreuses, historiques, et intégrées dans les moeurs. Si les inégalités face à l’emploi, dans la répartition des tâches domestiques ou dans les sports sont aujourd’hui identifiées et font preuve d’une attention particulière, d’autres inégalités, comme celles sur l’espace public, sont moins investiguées. Toutefois, de simples observations invitent à prêter une attention spécifique et à développer des actions correctrices. En France, en Europe et outre Atlantique, les femmes et les hommes ne font pas le même usage de l’espace public. Les filles et les garçons ne s’approprient pas de manière égale les espaces publics, leurs quartiers, la rue, les parcs, les places centrales ou encore les transports. Qu’il s’agisse de l’usage des équipements de loisirs sur l’espace public, des modes de transports, du sentiment de vulnérabilité, de la circulation ou encore de l’usage des places, les ressentis, les comportements et les usages diffèrent d’un genre à l’autre.
Des modes de transport à l’occupation de l’espace public : des usages différents en fonction des sexes et un sentiment de vulnérabilité accru chez les femmes
À pied, en deux roues, en voiture, ou dans les transports en commun,
l’usage quotidien de l’espace public n’est pas le même que l’on soit
une femme ou un homme.
Les Nantaises et les Nantais ne se déplacent pas de la même manière.
Par exemple, les modes de transports pour se rendre au travail diff èrent
en fonction du sexe. Alors que les trois quarts des conducteurs de
deux roues sont des hommes, les femmes utilisent plus les transports
en commun. De plus, les femmes se déplacent davantage en marchant
que les hommes. 55% des piétons sont des femmes (baromètre de
la mobilité, 2012).
Les piétonnes et les piétons peuvent aussi avoir des attitudes et des
ressentis diff érents en fonction du sexe. Un constat dressé par plu-
sieurs études urbaines françaises revient souvent : les femmes fl ânent
moins et s’arrêtent moins que les hommes dans l’espace public. Elles
circulent mais ne s’attardent pas ou très peu, surtout la nuit. Elles sont
davantage « passantes » et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord,
historiquement, dans l’espace public, « les femmes immobiles ce sont
symboliquement les prostituées. » (Edith Maruéjouls, 2014). Ensuite,
l’apprentissage de l’espace public que peuvent recevoir les femmes
diff ère totalement de celui que reçoivent les garçons. Les femmes
assimilent dès leur plus jeune âge un certain nombre de conduites à
tenir dans l’utilisation de l’espace public. Cela peut aller de la tenue
vestimentaire, aux heures de sorties, en passant par les zones urbaines
à éviter. Ces apprentissages sont intériorisés par les femmes, elles se
construisent et contournent ainsi des « murs invisibles » (Guy Di méo,
2011) restreignant considérablement leur champ d’occupation de
l’espace public.
Source Insee - ! chier détail du recensement 2010
Proportion F / H selon le mode de transport pour aller travailler :
41 %
Proportion F/H des habitants utilisant les transports en commun
pour aller travailler
59 %
Chiffres
71 %
Proportion F/H des habitants utilisant un deux roues pour aller travailler
29 %
85 Nantoscope 2014
Cette éducation diff érenciée à l’espace public naît en partie d’un
sentiment de vulnérabilité accru chez les femmes, peut être par
le fruit d’une expérience quotidienne : regards, interpellations, ou
insultes. Autant de « rappels à l’ordre sexués » qui entretiennent ce
sentiment (Lieber Marylène, 2011) et laissent planer un éventuel risque
d’agressions. Toutefois, les agressions de rue concernent avant tout
les hommes. L’institut d’aménagement et d’urbanisme d’île de France
a réalisé une enquête auprès de Franciliens au sujet de l’insécurité.
L’enquête montre que les agressions dans la rue, les parcs, ou les jardins
publics concernent davantage les hommes que les femmes (39%
contre 29%). Cependant, les agressions subies ne sont pas les mêmes.
15% des Franciliennes déclarent les violences subies dans la rue sont
de nature sexuelles contre 2% des franciliens.
Même si les chiff res de la criminalité montrent que les femmes sont
plus exposées aux violences dans l’espace privé, les femmes déclarent
davantage que les hommes ressentir un sentiment de vulnérabilité
dans la rue ou se sentir exposées. Pour autant, « les chercheurs et les
politiques, tout comme le sens commun, considèrent le plus souvent
ce décalage comme évident (…) les femmes seraient plus fragiles que
les hommes ; la ville et les espaces publics représenteraient nécessai-
rement un danger pour elles. Il n’y aurait rien à dire de plus, rien à faire.
La question mérite pourtant d’être posée, car le sentiment de peur a
une incidence notoire sur la mobilité et l’autonomie des femmes. »
(Lieber Marylène, 2011)
Des équipements de loisirs sur l’espace public occupés en grande majorité par des garçons
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En France, les équipements de loisirs sur l’espace public se déve-
loppent. Qu’il s’agisse des skateparks ou des citystades, leur nombre
augmente chaque année, notamment dans les quartiers d’habitat
social. Or, ces équipements publics conçus pour tous les jeunes sont
occupés quasi exclusivement par des garçons. Les fi lles et les adoles-
centes occupant déjà peu l’espace public, notamment dans certains
territoires prioritaires, ces off res de loisirs ne les encouragent pas à
s’approprier l’espace urbain, et au contraire renforcent la légitimité
des garçons sur ces lieux.
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Partie 2 - Thème 3 : Implication dans la vie citoyenne, culturelle et sportive
Gender budgeting : évaluer les budgets sous l’angle du genre pour ajuster et rééquilibrer les dépenses en faveur des femmes.
Pointd’éclairage
« Sportez bien les fi lles » est un évènement organisé par la
direction des sports de la ville de Nantes qui met à disposition
sur l’espace public des équipements de loisirs temporaires,
principalement à destination des fi lles. Cet évènement connait
un succès grandissant et permet aux fi lles durant les vacances
scolaires d’accéder à des loisirs dans l’espace public de leur
quartier.
L’accompagnement des jeunes filles dans l’appropriation de l’espace public via les loisirs : un défi
Accompagner les jeunes fi lles dans l’appropriation de ces équipe-
ments pourrait être pertinent mais pas sans diffi culté. En matière de
loisirs et de sports, transgresser les catégories de genre en pratiquant
des activités très souvent historiquement et culturellement réservées
aux garçons peut s’avérer être un processus long, notamment dans
certains milieux, où l’éducation diff érenciée des fi lles et des garçons
à l’usage de l’espace public peut être particulièrement prononcée.
Alors, faut-il pratiquer le gender budgeting et innover pour com-
penser ces inégalités ? ; « des ludothèques plutôt que des citystades,
des patinoires plutôt que des terrains de foot, des agrès plutôt
des paniers de baskets ? Toute la diffi culté est de favoriser les fi lles
sans se complaire dans la culture girly. » (Rousset Marion, 2014).
Il convient aussi de préciser que si les fi lles sont moins présentes sur
l’off re de loisirs en espace public, elles ne sont pas moins intéressées
quand des off res sont spécifi quement dédiées au jeune public féminin.
Les off res de loisirs, principalement à destination des fi lles, sur l’espace
public, peuvent rencontrer un réel succès notamment à Nantes.
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Action de la
Ville
87 Nantoscope 2014
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Les jeunes filles sur l’espace public des territoires prioritaires nantais : un public invisible
À Nantes, les travaux sur l’appropriation diff érenciée par les fi lles et
les garçons de l’espace public sont rares. Néanmoins deux études
menées respectivement sur les quartiers Nantes Nord et Bellevue
auprès de jeunes montrent une utilisation diff érenciée de l’espace
public selon le genre.
L’étude eff ectuée sur le quartier Nantes Nord est éclairante quant aux
diff érences d’appréciation des fi lles et des garçons sur leur environ-
nement. L’enquête révèle que les fi lles « ne sont que 23% contre 37%
des garçons à considérer, parmi les trois caractéristiques principales
attachées au quartier, le fait que Nantes Nord soit accueillant ; surtout,
elles sont 20% contre seulement 6% des garçons à mettre en avant
son caractère insécurisant. ». Les fi lles seraient aussi plus nombreuses
à mettre en place des « stratégies de dépassement du quartier voire
d’extraction de celui-ci » (Direction enfance jeunesse, ville de Nantes,
2005). Elles fréquentent davantage le centre ville nantais que les gar-
çons de leur quartier.
L’étude d’Elodie Lelou, plus récente et commandée par la Mission
santé publique insiste davantage sur la place diff érenciée des fi lles et
des garçons dans l’espace public de Bellevue. Tout d’abord l’auteure
observe une « ségrégation spatiale sexuée ». Les garçons sont plus
visibles au sein de l’espace public : « Dans le quartier les garçons, dès
l’âge de 8 ans, affi rment qu’ils restent en bas des immeubles, sur les
places, discutent, jouent au foot et qu’ils ne sont pas forcément en
activité. Ils précisent que la plupart du temps ils n’ont rien à faire et
ne savent pas comment s’occuper. ». Ils sont plus nombreux que les
fi lles à investir la place Mendes France, la place des Lauriers ainsi que
les rues et les bas des immeubles.
Parmi les fi lles, nombreuses sont celles qui mettent en place des
« stratégies de contournement et d’invisibilité » : « Les collégiennes
et les lycéennes rapportent qu’elles ne se sentent pas en sécurité à
cause des groupes de garçons qui restent dehors ou qui roulent vite
en voiture ou en scooter. C’est pourquoi, elles s’arrangent pour ne pas
croiser les groupes de garçons du quartier.
Pour cela, elles mettent en place des stratégies de contournement et
d’invisibilité, c’est-à-dire qu’elles font le choix d’éviter certaines rues
ou certaines places et d’en emprunter d’autres qu’elles considèrent
comme plus calmes. Elles choisissent également les arrêts de tramway
où elles sont susceptibles de croiser moins de garçons. Les jeunes fi lles
s’interdisent donc l’accès à certaines rues ou places selon la présence
masculine.
D’autres fi lles affi rment que, comme les garçons, elles sont parfois
dehors avec leurs copines pour discuter mais qu’elles favorisent des
endroits du quartier qui ne sont pas fréquentés par les garçons. De ce
fait, même quand elles occupent les espaces publics, elles font en sorte
d’être invisibles. ». En général, les fi lles utilisent l’espace public comme
« lieux de passage ». « Elles ne se sentent pas légitimes pour investir les
espace publics et elles délaissent ces lieux contrôlés par les garçons. ».
Les jeunes fi lles s’avèrent alors être les invisibles de ce quartier.
« On préfère passer dans les rues où il y a moins de gars pour éviter qu’ils nous regardent, qu’ils nous
siffl ent et nous parlent et les rumeurs »
Fille, 16 ans, 2nde, lycée Albert Camus
Citation
Partie 2 - Thème 3 : Implication dans la vie citoyenne, culturelle et sportive
L’appropriation de l’espace public nantais par les Nantaises et les Nantais : la nécessité d’une approche genrée
À l’échelle de la ville de Nantes, si la charte d’aménagement et de
gestion de l’espace public admet l’intérêt d’une réfl exion autour de
l’usage de l’espace public par les femmes, la question du genre et de
l’espace public n’a pas encore été posée en ces termes.
En France, depuis 1998, date de publication des premiers travaux de
Jacqueline Coutras, les chercheuses et les chercheurs qui s’interrogent
sur la place des femmes et des hommes dans l’espace public urbain et
qui mettent en évidence la nécessité d’une approche genrée sont de
plus en plus nombreux. Certains ont dénoncé l’absence de prise en
compte de ce sujet par les politiques publiques : « Si les politiques de
la ville successives ne réussissent pas à résoudre les problématiques
du vivre ensemble, c’est notamment parce que la question même du
vivre ensemble d’un point de vue femmes-hommes n’est pas posée.
» (Blache Chris, Lapalud Pascale, Libération, 2013). S’il est encore un
peu tôt pour pointer les eff ets réels d’une carence de réfl exion en la
matière, la France accuse cependant à regard certains à ce sujet. Les
pays d’Europe du Nord ou encore le Canada intègrent depuis plusieurs
années une dimension genrée à leurs politiques urbaines.
Par exemple, la ville de Bruxelles a mis en place des dispositifs par-
ticipatifs permettant d’éclairer la question du rapport des femmes à
l’espace public. Des marches exploratoires ont permis aux urbanistes
d’identifi er avec les bruxelloises, les aménagements ou les lieux dans
lesquels elles se sentaient vulnérables en tant que femmes et de fait,
en situation d’inégalité avec les hommes. Les habitantes sont inter-
rogées sur leurs perceptions : « qu’entend-on ? Que sent-on ? Est-ce
agréable de marcher ici ? Serait-ce désagréable d’attendre quelqu’un
ici ? Jusqu’où est ce que je peux voir ? Qu’est ce qui fait que je me sens
chez moi ? ». Les réponses apportées peuvent être variées : améliora-
tion de l’éclairage nocturne, de l’accès aux commerces, de la circulation
piétonne, ou encore favoriser l’animation de certaines places.
En France, les villes sont peu nombreuses à avoir entrepris des études
à ce sujet. Néanmoins l’agence d’urbanisme Bordeaux Métropole
Aquitaine a mis au point « une méthode expérimentale pour une
révolution douce de l’urbanisme » au sujet de l’usage de la ville par
les femmes. L’agence a travaillé avec des groupes de femmes et a pu
mettre en évidence « des mobilités par sexe » diff érentes, des zones
redoutées par les femmes, des stratégies d’évitement en fonction des
âges des femmes, ou encore des pratiques communes. Bordeaux est
une ville pionnière en matière de réfl exion sur l’espace public et le
genre. Les universitaires (laboratoire Adess CBRS, Université Bordeaux
Montaigne) et les urbanistes (agence d’urbanisme d’Aquitaine) ont su
s’emparer de ce sujet et produire des travaux novateurs. Ils soulignent
aussi que les élus et les personnes qui pensent et construisent la
ville sont encore majoritairement masculins. Il serait pertinent qu’en
France, l’ensemble des collectivités locales s’interrogent sur le rôle de
l’urbanisme, de la géographie ou encore de l’architecture en termes
d’égalité femmes-hommes. Yves Raibaud, géographe et chercheur à
l’université de Bordeaux soumet l’idée d’un « label récompensant les
ambiances urbaines réussies sous l’angle des rapports sociaux de sexe »
comme « stimulant pour une démarche de qualité ».
En savoir plus
• A’urba, « L’usage de la ville par les femmes »,
septembre 2011
• Coutras Jacqueline, Crise urbaine et espaces
sexués, Annales de Géographie, 1998
• Di Méo Guy, Les murs invisibles. Femmes,
genre et géographie sociale, Armand Collin,
2011
• Direction enfance jeunesse, ville de Nantes,
Les jeunes de 16-25 ans du quartier Nantes
Nord, mai 2005
• Heurtel Hélène « L’expérience au féminin de
l’insécurité dans l’espace public », Institut
d’Aménagement et d’Urbanisme, 2012
• Lelou Elodie, « Diagnostic sur les relations
entre les fi lles et les garçons de 8-17 ans au
sein du quartier Bellevue », Mission santé
publique, ville de Nantes, 2013
• Lieber Marylène, « Le sentiment d’insécurité
au prisme du genre. Repenser la vulnérabi-
lité des femmes dans les espaces publics »,
metropolitiques.eu, 2011
• Maruejouls-Benoit Edith, « La mixité à
l’épreuve des loisirs dans trois communes de
Gironde», Agora/débat jeunesses, 2011
• Raibaud Yves, « Genre et loisirs des jeunes »,
Empan, 2007
• Raibaud Yves, « Une ville faite par et pour les
hommes », Demain ma ville, 2014
89 Nantoscope 2014
Le Nantoscope a été réalisé par :
La direction générale déléguée à la cohésion sociale :
• Louis Souchal, directeur général délégué à la cohésion sociale • Karen Burban-Evain, directrice du département prévention et solidarité• Maëlle Daniaud, directrice mission égalité diversité mixité• Didier Garnier, directeur de projet • Yves Bled, chef de projet• Mélanie Pirmet, stagiaire• Jean-François Corbillet, gestionnaire de données statistiques et sociales • Dominique Guérin, responsable coordination administrative et communication
Le Nantoscope a été réalisé en collaboration avec les directions du CCAS,
de la ville de Nantes et de Nantes Métropole :
• La mission égalité femmes-hommes / LGBT : Carole Voisine
• La direction de l’emploi et innovation sociale de Nantes Métropole : Sandrine Logaridis
• La direction des sports : Eric Bouquin, Valérie Marqueton, Philippe Grondin
• La direction des solidarités : Michel Lorant, Philippe Massonnaud, Sophie Guil-lon-Verne, Marie-Annick Danrée, André Lebot, Solène Evrard, Marie-Christine Gautier
• La mission santé publique : Patricia Saraux-Salaün, Xavier Samson, Céline Hemery, Catherine Daviaud
• La direction du développement associatif : Patricia Talbot, Guillaume Gautreau, Clara Bernier
• La direction enfance et jeunesse : Éric Gutknecht, Emmanuelle Chevillon, Laurent Guinel-Justome
• La direction petite enfance : Martial Gombert
• La direction de l’éducation : Marie-Christine Delaunay-Félix, Delphine Coat-Prou, Emmanuelle Le Rest
• La mission évaluation des politiques publiques : Amandine Babarit
• La direction de la tranquillité publique : Laura Even Prigent
• La direction des déplacements de Nantes Métropole : Bénédicte Levionnais
Le Nantoscope a été réalisé avec le concours de :
• La direction de la géomatique de Nantes Métropole : Sylvie Gilloux, Domi-nique Boullot, Philippe Massonnet
• La direction de la communication interne de Nantes Métropole : Florence Gagnant, Vivien Branchereau
• La direction logistique de Nantes Métropole : Laurent Lhotelier
• Irène Aboudaram - Médecins du monde• Marie Madeleine Castex - Centre d’information sur les droits des femmes
et des familles • Jacqueline Cadio - SOlidarité femmeS• Elodie Lelou : stagiaire mission santé publique • Muriel Templier - Conseil général
Crédit photos : Stéphan Ménoret, communication externe de Nantes Métropole
Pictogrammes : http://thenounproject.com/ (présentation générale de la partie 1)http://femmes.gouv.fr/publications/egalite-entre-les-femmes-et-les-hommes/vers-legalite-reelle-entre-les-femmes-et-les-hommes-chiffres-cles-edi-tion-2014/
Les acteurs du Nantoscope
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