89
2014 L’égalité à Nantes femmes / hommes

Nantoscope 2014 - version corrective 06 f v 2015 · ont été pris durant la campagne et seront réalisés dans les prochaines années : animation d’un réseau de marrainage et

Embed Size (px)

Citation preview

2014

L’égalité à Nantesfemmes / hommes

3 Nantoscope 2014

Partie 1

Partie 2

Parcours scolaire ................... p.32

Inactivité, emploi et chômage ....................................... p.37

Vie familiale et professionnelle ...................... p.48

Santé ................................................. p.58

Précarité ........................................ p.64

Violences faites aux femmes ............................... p.70

Vie associative ........................ p.72

Vie participative .................... p.74

Loisirs ................................................ p.76

Sports ................................................ p.79

Espace public ............................ p.85

Sommaire

Sommaire

Données générales sur la population nantaise p.07

L’égalité femmes-hommes à Nantes p.31

Le mot de Madame le Maire, présidente du CCAS, et de la vice-présidente du CCAS p.04

Les acteurs du Nantoscope p.90

Emploi et insertion Conditions de vieet précarité

Implication dans la vie citoyenne, culturelleet sportive

Thème 3Thème 1 Thème 2

Une idée répandue voudrait qu’en matière d’égalité femmes - hommes, l’essen-tiel soit acquis. Droit de vote, droit à l’avortement, égal accès au marché du travail et aux mandats électoraux, la liste des progrès réalisés depuis un siècle tend eff ectivement à conforter cette idée.

24% d’écarts de salaires, 42% d’écarts de pensions, 80% des postes à temps partiel occupés par les femmes, le rapport 2014 du Ministère des droits des femmes rappelle cependant que le chemin vers l’égalité réelle entre les femmes et les hommes est encore long.

De son côté, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes sou-ligne qu’en 2012, en Zus (zones urbaines sensibles), 47% des femmes étaient en situation d’inactivité contre 33% des femmes hors Zus. Alors que le taux d’inactivité chez les femmes vivant en dehors des Zus se maintient, celui des femmes vivant en Zus a augmenté de 5 points en quatre ans.

La crise économique, la pression sur les salaires, la recherche de fl exibilité, la persistance du chômage ne peuvent être des prétextes au maintien, voire à l’aggravation de ces inégalités sociales, territoriales ou professionnelles.

Si la situation est connue au plan national, et fait l’objet d’une action déterminée de la part du gouvernement, nous ne disposions pas jusqu’à présent d’un diagnostic précis à l’échelle de la ville de Nantes.

L’objectif de ce Nantoscope était donc de réaliser ce diagnostic et de rassembler les éléments pertinents afi n de mieux identifi er les enjeux en matière d’égalité, en particulier sur les sujets prioritaires pour la ville de Nantes : l’emploi, la for-mation, les ressources, le logement, les mobilités, la précarité. Piloté par le CCAS, ce travail a été réalisé en lien avec l’adjointe au maire délé-guée à l’égalité et à la lutte contre les discriminations, Aïcha Bassal, ainsi qu’avec le concours du pôle égalité.

La politique de lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes est présente dans l’ensemble des politiques publiques menées par la ville deNantes : éducation, sport, jeunesse, petite enfance ou encore santé publique. Suite à l’adoption par la Ville de la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale, Nantes élabore actuellement un plan d’action qui permettra de renforcer la lutte contre les inégalités.

Le mandat 2014-2020 doit nous permettre de progresser fortement sur la question de l’égalité entre les femmes et les hommes. Plusieurs engagements ont été pris durant la campagne et seront réalisés dans les prochaines années : animation d’un réseau de marrainage et d’échanges d’expériences pour déve-lopper l’entreprenariat féminin ; création d’un Conseil de l’égalité hommes-femmes avec les associations, les collectifs, les entreprises et les services publics ;renforcement des partenariats avec les acteurs de la lutte contre les discrimi-nations ; action en faveur de l’accès de tous au sport et promotion du sport féminin.

Le mot de Madame le Maire, présidente du CCAS, et de la vice-présidente du CCAS

Johanna ROLLAND

Maire,

Présidente du CCAS

Abbassia HAKEM

Adjointe à la solidarité et à l’insertion,

Vice-présidente du CCAS

7 Nantoscope 2014

Partie 1

Données générales sur la population nantaise

Préambule et méthodologie..........................................................................................................................................................................p.08

Présentation générale................................................................................................................................................................................................p.10

Panorama statistique : caractéristiques des habitants nantais sous l’angle femmes/hommes......p.13

• Âge et sexe.....................................................................................................................................................p.13• Mode de cohabitation des habitants..........................................................................................p.15• État matrimonial légal des habitants de plus de 14 ans ...............................................p.16• Nationalité et situation quant à l’immigration des habitants....................................p.17• Activité des habitants.............................................................................................................................p.18• Niveau de formation de la population active........................................................................p.19• Demande d’emploi ..................................................................................................................................p.20• Statut professionnel de la population active ayant un emploi ................................p.21• Condition d’emploi de la population salariée active ayant un emploi ...............p.22• Catégorie socioprofessionnelle de la population active ayant un emploi........p.23• Secteur d’activité de la population active ayant un emploi........................................p.24• Temps de travail de la population active ayant un emploi .........................................p.25

Éclairage sur les revenus des Nantaises et des Nantais.................................................................p.26

• Salaires...............................................................................................................................................................p.26• Niveaux de retraite....................................................................................................................................p.27

Résumé de la première partie.....................................................................................................................................................................p.28

La donnée, une matière première importante qui doit être anticipée et sexuée

En termes de données, cette première partie porte essentiellement sur

les résultats du recensement de la population. Ils présentent l’avantage

d’être riches et disponibles par individu, ce qui permet de croiser

les informations sous l’angle femmes/hommes. D’autres sources de

données, partenariales ou internes aux directions, ont également été

exploitées pour enrichir l’analyse dans la suite du document.

Disposer de données fi ables et consolidées conditionne la pertinence

des études, la connaissance de nos publics et le suivi des dispositifs.

Aucune information susceptible d’apporter un éclairage ne doit être

négligée. À titre d’exemple, pour réaliser ce Nantoscope, nous avons

collecté des bases de données dans lesquelles parfois seul le prénom

des personnes était renseigné. Le simple fait de prévoir une variable

« sexe » aurait suffi t à éviter l’écueil des prénoms mixtes voire indé-

terminés et permis de fi abiliser les statistiques... « Les études sexuées

ne sont pas une colonne de plus dans un tableau statistique, elles

obligent à repenser les colonnes existantes. » Isabelle Clair, sociologue,

chargée de recherche au CNRS.

Pour conclure sur ce point souvent négligé, il est donc indispensable

d’anticiper la question du suivi d’un dispositif en amont de sa mise

en place. La saisie et le stockage de toutes les informations utiles à

des fi ns statistiques doivent être anticipés pour alimenter le débat et

répondre aux questions et aux enjeux.

Approche sur la géographie prioritaire

Outre l’approche sexuée des données, ce Nantoscope propose égale-

ment une lecture sous l’angle territorial selon que les habitants vivent

ou non dans un territoire dit prioritaire. Il faut ici entendre territoire à

forte proportion d’habitat social.

La géographie prioritaire est constituée de territoires dont les contours

ne suivent pas nécessairement les quartiers ou Iris de la ville de Nantes,

ce qui rend diffi cile l’obtention de statistiques à cette échelle. De plus,

une nouvelle carte de la géographie prioritaire a été dévoilée courant

juin dans le cadre de la réforme de la politique de la ville, avec une

modifi cation de certains territoires. Par simplicité, nous avons ici opté

pour une approche à partir de regroupements d’Iris englobant les

territoires de la géographie prioritaire, hormis le secteur du Ranzay

nouvellement ajouté. Cette approche simplifi ée permet de disposer

d’un plus grand volume de données. Dans la suite de ce document,

la notion de « territoires prioritaires » s’entend donc comme des ter-

ritoires à forte composante d’habitat social ou « quartiers d’habitat

social ».

Cette approche territoriale apporte un éclairage complémentaire sur

l’impact que peut avoir le fait d’habiter ou non dans ces territoires.

Néanmoins, il s’agit d’estimations et les eff ectifs ou pourcentages

indiqués souff rent nécessairement d’une marge d’erreur qu’il faut

prendre en considération.

Cette première partie dresse un panorama statistique de la

population nantaise à travers une série d’indicateurs. L’approche

sexuée permet d’apporter un premier éclairage sur les inégalités

femmes/hommes. Cette partie est non exhaustive. Elle a pour

vocation d’être un outil de consultation et d’éclairage statistique.

La seconde partie du document traite plus largement des inégalités

femmes/hommes avec une analyse réalisée par thématiques.

Préambule et méthodologie

La ville de Nantes est subdivisée en 11 quartiers et 97 iris. Chaque quartier correspond au regroupement de plusieurs iris.Iris : îlot regroupé pour l’information statistique, également appelé micro-quartier.

HommesFemmes

I r is englobant les

territoires prioritaires

Iris considérés hors

territoires prioritaires

Pointd’éclairage

Clés de lecture des données statistiques

Si un simple indicateur permet une appropriation aisée d’une problé-

matique, il limite cependant l’analyse qui peut en être faite et masque

parfois des réalités visibles sous d’autres angles de lecture. Le parti pris

a donc ici été de proposer plusieurs angles de lecture pour apporter

diff érents éléments de compréhension et d’analyse.

Exemple de lecture d’une donnée :

Pédagogie sur l’usage des chi� res

Les chiff res souff rent nécessairement de marges d’erreur liées aux modes de collecte, à la conjoncture ou à l’année de la source. Ils peuvent être interprétés de multiples manières. Leur utilisation nécessite des précautions d’usages et d’interprétation.

Un exemple :17 % des ménages vivant en territoires prioritaires sont des foyers monoparentaux contre seulement 6 % des ménages vivant hors de ces territoires. Cependant, en eff ectif absolu, ces « 6 % » représentent 7 500 ménages alors que les 17 % précités ne représentent « que » 3 700 ménages. Se focaliser sur le premier indicateur exclurait de fait une majorité de ménages. Tout dépend donc du sens que l’on donne aux chiff res.

Proportion F / H des personnes veuves

86 % 14 %

Nb

1 Célibataires 126 084

2 Marié(e)s 80 712

3 Veufs, veuves 15 113

4 Divorcé(e)s 18 387

Total 240 296

52%

34%

6%

8%

52%

Répartition des habitants >14 ans par état matrimonial :

1er niveau de lecture dans l’encadré :

Comment se répartissent les habitants nantais

au regard de leur état matrimonial ?

49% 32% 10% 9%

11% 27% 56% 5%

13% 50% 18% 18%

37% 46% 14%

92% 7%

Total

Population de 15-29 ans

Population de 30-59 ans

Population de 60-74 ans

Population de 75 ans ou plus

Total 56% 36% 6%

7% 72% 17%

10% 74% 4% 12%

44% 46% 10%

95% 4%

Total

Chiffres

Lieu d’habitation des habitants divorcés

Territoires prioritaires

hors TP

23 % 77 %

Lieu d’habitation Sexe

habitants de plus de 14 ans

4ème élément de lecture : Comment se décline l’état matrimonial au travers des

âges pour chacun des sexes. On peut ici noter que 56 % des femmes de 75 ans

et plus sont veufs contre 17 % d’hommes de la même tranche d’âge.

Pour une lecture rapide et simplifiée de la donnée, un ou plusieurs indicateurs sont également proposés sous le logo

Forcément réducteurs, ils permettent néanmoins de faire ressortir un indicateur de référence ou une différence

marquante au regard du sexe des habitants ou de leur lieu d’habitation.

2ème élément de lecture : Les femmes sont-elles sous ou

surreprésentées dans certains cas ?. Ici, alors que les femmes

représentent 53 % de la population étudiée, les veufs/veuves

sont des femmes dans 86 % des cas.

3ème élément de lecture : Les habitants des territoires

prioritaires sont-ils parfois sous ou surreprésentés ?. Dans le cas

présent, 23 % des divorcé(s)s habitent un quartier d’habitat

social contre seulement 16% de la population étudiée.

9 Nantoscope 2014 Partie 1 - Données générales sur la population nantaise

Chiffres

Les habitants

Avec 285 000 habitants, la ville de Nantes est la

6ème ville de France par sa population.

La population peut être classée en plusieurs catégories, en fonction

notamment du type de logement et du mode de vie, qu’il soit centré

sur la famille ou organisé de façon communautaire. Deux catégories

sont ainsi distinguées : la population des ménages et la population dite

hors ménages. La population dite hors ménages comprend la popu-

lation des communautés (foyers de travailleurs, maisons de retraite,

résidences universitaires, maisons de détention, ...) et la population

des habitations mobiles, sans abri, mariniers.

La population des ménages constitue de loin la principale compo-

sante de la population totale.

Présentation générale

On appelle ménage l’ensemble des occupants d’un même logement (occupé comme résidence principale), quels que soient les liens qui les unissent. Il peut se réduire à une seule personne. Les personnes vivant dans des logements-foyers pour personnes âgées font partie de la population des ménages.

Source : Insee

Pointd’éclairage

Répartition de la population totale par catégorie :

NANTES 284 970 habitants

Q1 - Centre Ville 26 929

Q2 - Bellevue - Chantenay - Sainte Anne 25 464

Q3 - Dervallières - Zola 33 550

Q4 - Hauts Pavés - Saint Félix 35 030

Q5 - Malakoff - Saint-Donatien 31 908

Q6 - Ile de Nantes 15 640

Q7 - Breil - Barberie 24 210

Q8 - Nantes Nord 24 567

Q9 - Nantes Erdre 26 714

Q10 - Doulon - Bottière 30 592

Q11 - Nantes Sud 10 367

= x % des habitants Nantais

9%

9%

12%

12%

11%

5%

8%

9%

9%

11%

4%

Territoires prioritaires (estimation) 48 765

Hors territoires prioritaires 236 205

17%

83%

Lieu d’habitation des habitants nantais (estimation)

Territoires prioritaires

hors TP

17 % 83 %

Chiffres

Répartition de la population totale dans les quartiers : Répartition de la population totale dans les iris :

Taille proportionnelle au

nombre d’habitants

Territoires prioritaires

Source Insee - Recensement 2010

habitants

Population des ménagesPopulation hors ménages

(Communautés, habitations mobiles, sans abri, mariniers)

Q9 -Nantes Erdre

Q8 -Nantes Nord

Q7 -Breil - Barberie

Q10 -Doulon - Bottière

Q4 -Hauts Pavés -

Saint Félix

Q3 -Dervallières

- Zola

Q2 -Bellevue - Chantenay

- Sainte Anne

Q6 -Ile de Nantes

Q1 -Centre Ville

Q11 -Nantes Sud

Q5-Malako# -

Saint Donatien

Les logements

160 400 logements sont comptabilisés sur le territoire

de la Ville dont 146 500 résidences principales

(91 %). Les autres logements sont des résidences

secondaires (4 400 soit 3 %) ou des logements vacants

(9 500 soit 6 %). Par ailleurs, la Ville compte 37 000

logements sociaux, soit 25 % des résidences principales

nantaises.

1 résidence principale = 1 ménage

Une résidence principale est un logement occupé de façon habituelle et à titre principal par une ou plusieurs personnes qui constituent un ménage. Il y a ainsi égalité entre le nombre de résidences principales et le nombre de ménages.

Une résidence secondaire est un logement utilisé pour les week-ends, les loisirs ou les vacances. Les logements meublés loués (ou à louer) pour des séjours touristiques sont également classés en résidences secondaires.

Un logement vacant est un logement inoccupé se trouvant dans l’un des cas suivants :• proposé à la vente ou à la location ;• déjà attribué à un acheteur ou un locataire et en

attente d’occupation ;• en attente de règlement de succession ;• conservé par un employeur pour un usage futur au

profi t d’un de ses employés ;• gardé vacant et sans aff ectation précise par le

propriétaire (exemple un logement très vétuste...).

Nombre de pièces :Sont dénombrées les pièces à usage d’habitation (y compris la cuisine si sa surface excède 12 m² ) ainsi que les pièces annexes non cédées à des tiers (chambres de service...). Ne sont pas comptées les pièces à usage exclusivement professionnel ainsi que les entrées, couloirs, salles de bain, ...

Source : Insee

ChiffresLieu d’habitation des

ménages nantais (estimation)

Territoires prioritaires

hors TP

15 % 85 %

Les ménages

Un ménage correspond à l’ensemble des occupants d’un

même logement occupé comme résidence principale.

Au niveau national, on comptabilise 2,27 habitants par

ménage. En moyenne à l’échelle de la Ville, on dénombre

1,9 habitants par ménage soit 275 900 sur 146 500. Cet

indicateur varie fortement selon les territoires :

Pointd’éclairage

Taille proportionnelle au

nombre de résidences

principales (ménages)

Territoires prioritaires Territoires prioritaires

Taille proportionnelle au

nombre de ménages

Répartition des résidences principales par Iris et

nombre moyen de pièces par ménage

Répartition des ménages par Iris et

nombre moyen d’habitants par ménage

Source Insee - � chier détail du recensement 2010 Source Insee - � chier détail du recensement 2010

Le centre ville est le quartier dans lequel le nombre d’habitants par

ménage est le plus faible. En proportion, ce quartier comporte le plus

grand nombre de petits logements et beaucoup de ses habitants sont

des personnes seules. À l’inverse, les ménages en périphérie de la ville

sont de taille plus importante. Les logements y sont plus grands et on

y trouve une plus grande part de familles avec enfant(s).

11 Nantoscope 2014 Partie 1 - Données générales sur la population nantaise

Nb

1 enfant 17 443

2 enfants 12 736

3 enfants 4 914

4 enfants ou plus 1 701

Total 36 794

47%

35%

13%

5%

Un ménage peut comprendre zéro, une ou plusieurs familles.

Une famille est la partie d’un ménage comprenant au moins deux personnes et constituée : soit d’un couple (formé de deux personnes de sexe diff érent, mariées ou non), avec le cas échéant son ou ses enfant(s) appartenant au même ménage ; soit d’un adulte avec son ou ses enfant(s) appartenant au même ménage (famille monoparentale).

Lorsqu’une famille comprend la personne de référence du ménage, elle est appelée famille principale. L’autre famille éventuelle est appelée famille secondaire.

Dans les résultats du recensement, un couple est formé d’un homme et d’une femme âgés de 14 ans ou plus, qui partagent la même résidence principale et qui répondent au moins à l’un des deux critères suivants : ils déclarent tous les deux être mariés ou ils déclarent tous les deux vivre en couple. Les couples ainsi défi nis sont des couples de fait, les conjoints pouvant être mariés ou non. Au sein d’un ménage, un couple, avec ou sans enfant, constitue une famille.

Est comptée comme enfant d’une famille toute personne vivant au sein du même ménage que son (ses) parent(s) avec le(s)quel(s) elle forme une famille, quel que soit son âge, si elle est célibataire et n’a pas de conjoint ou d’enfant vivant dans le ménage (avec lesquels elle constituerait alors une famille en tant qu’adulte). L’enfant d’une famille peut être l’enfant des deux parents, de l’un ou de l’autre, un enfant adopté ou un enfant en tutelle de l’un ou l’autre parent. Aucune limite d’âge n’est fi xée pour être enfant d’une famille. Un petit-fi ls ou une petite-fi lle n’est pas considéré comme «enfant d’une famille». Un couple dont tous les enfants ont quitté le foyer parental est compté parmi les couples sans enfant.

Source : Insee

N-B : moins explicites que l’enquête Famille et Logements, les questionnaires du recensement ne permettent pas de se déclarer directement en couple homosexuel. Pour en savoir plus : http://www.ined.fr/fr/ressources_documentation/focus_sur/couples_homosexuels_dans_les_recensements/

Pointd’éclairage

Répartition des ménages nantais selon leur composition :

Source Insee - � chier détail du recensement 2010

Lieu d’habitation des foyers monoparentaux

Territoires prioritaires

hors TP

32 % 68 %

Composition familiale des ménages

Chiffres

Lieu d’habitation des ménages de 3 enfants et plus

Territoires prioritaires

hors TP

31 % 69 %

Nb

1 Personne seule 74 506

2 Famille principale monoparentale 11 505

3 Famille principale couple avec enfant(s) 25 289

4 Famille principale couple sans enfant 29 466

5 Ménages de plusieurs personnes sans famille 5 749

Total 146 514

51%

8%

17%

20%

4%

51%

ménages

Déclinaison selon le quartier d’habitation :

16 884

11 242

17 303

19 427

16 887

9 362

11 933

11 754

12 679

13 848

5 197

12%

8%

12%

13%

12%

6%

8%

8%

9%

9%

4%

21 977

124 53715%

85%

Q1 - Centre Ville

Q2 - Bellevue - Chantenay - Sainte Anne

Q3 - Dervallières - Zola

Q4 - Hauts Pavés - Saint Félix

Q5 - Malakoff - Saint-Donatien

Q6 - Ile de Nantes

Q7 - Breil - Barberie

Q8 - Nantes Nord

Q9 - Nantes Erdre

Q10 - Doulon - Bottière

Q11 - Nantes Sud

Territoires prioritaires

Hors territoires prioritaires

La moitié des ménages nantais est composée de personnes seules

et un quart des foyers comprend un ou plusieurs enfants. Parmi les

37 000 ménages avec enfant(s), près de la moitié n’a qu’un seul enfant.

On dénombre aussi 11 500 familles monoparentales. Alors que seu-

lement 15 % des ménages nantais vivent en territoires prioritaires,

32 % des foyers monoparentaux habitent dans un territoire prioritaire.

Nombre de ménages avec enfant(s) dans la famille principale

selon le nombre d’enfants :

ménages avec enfant(s)

47%

50% 10% 17% 21%

39% 10% 24% 23%

44% 9% 23% 21%

52% 9% 18% 19%

46% 9% 19% 22%

60% 8% 11% 16% 5%

53% 7% 15% 19% 5%

54% 5% 14% 22% 4%

50% 8% 18% 21%

41% 12% 25% 19%

65% 4% 8% 16% 7%

52% 6% 16% 21% 4%

42% 17% 22% 16%

Lieu d’habitation

L’âge est la durée écoulée depuis la naissance. Il peut être calculé selon deux défi nitions :

- l’âge par génération (ou âge atteint dans l’année ou encore âge en diff érence de millésimes) est la diff érence entre l’année de l’événement et l’année de naissance.- l’âge en années révolues est l’âge atteint au dernier anniversaire.Par exemple, à la date du 1er janvier 2006, un individu né le 10 octobre 1925 est âgé de 81 ans en âge atteint dans l’année et de 80 ans si l’on considère son âge en années révolues.

Ici, l’âge pris en compte est l’âge en années révolues.

Source : Insee

Chiffres

Lieu d’habitation deLa population de 0-14 ans

Territoires prioritaires

hors TP

25 %

Pointd’éclairage

Âge et sexe

Panorama statistiqueCaractéristiques des habitants nantais sous l’angle femmes/hommes

Source Insee - � chier détail du recensement 2010

Nb

Population de 0-14 ans 44 663

Population de 15-29 ans 83 010

Population de 30-59 ans 105 402

Population de 60-74 ans 29 235

Population de 75 ans ou plus 22 648

Total 284 959

16%

29%

37%

10%

8%

Répartition des habitants selon la tranche d’âge :

habitants

Déclinaison selon le quartier d’habitation :

Q1 - Centre Ville

Q2 - Bellevue - Chantenay - Sainte Anne

Q3 - Dervallières - Zola

Q4 - Hauts Pavés - Saint Félix

Q5 - Malakoff - Saint-Donatien

Q6 - Ile de Nantes

Q7 - Breil - Barberie

Q8 - Nantes Nord

Q9 - Nantes Erdre

Q10 - Doulon - Bottière

Q11 - Nantes Sud

Territoires prioritaires

Hors territoires prioritaires

Territoires prioritaires

Taille proportionnelle au

nombre d’hab itants

Répartition des habitants par Iris et âge moyen de la population du territoire

75 %

Le quartier 1 du Centre ville se distingue avec une forte proportion de

15-29 ans, ce qui en fait le quartier le plus jeune de la ville. A contrario,

les quartiers 3, 4, 7, 10 et 11 sont les plus âgés avec une proportion

importante de plus de 60 ans.

Au niveau national, l’âge moyen est de 40,1 ans et l’âge médian est de

38,8 ans (Source : Insee, estimations de population 2010). À Nantes, la

moyenne d’âge des habitants est de 37 ans, avec de fortes disparités

selon les territoires. Par ailleurs, la moitié des habitants a moins de

33 ans.

29%

37%

14% 23% 40% 12% 11%

19% 21% 40% 12% 8%

19% 25% 41% 10% 6%

16% 35% 35% 8% 6%

17% 24% 37% 12% 10%

13% 34% 37% 9% 7%

14% 33% 36% 9% 8%

13% 31% 34% 11% 10%

16% 24% 38% 12% 10%

21% 21% 41% 11% 6%

9% 47% 31% 8% 6%

14% 30% 37% 10% 8%

23% 23% 39% 10% 5%

Lieu d’habitation

Source Insee - � chier détail du recensement 2010

13 Nantoscope 2014 Partie 1 - Données générales sur la population nantaise

La pyramide des âges représente la répartition par sexe et âge de la population à un instant donné. Elle est constituée de deux histogrammes, un pour chaque sexe (par convention, les hommes à gauche et les femmes à droite), où les eff ectifs sont portés horizontalement et les âges verticalement. Les eff ectifs par sexe et âge dépendent des interactions passées de la fécondité, de la mortalité et des migrations. Mais la forme de la pyramide et les variations de celle-ci avec les années sont avant tout tributaires des variations de la fécondité.

Source : Insee

Pointd’éclairage

Répartition des habitants nantais selon la tranche d’âge :

Chiffres

habitants

À l’image de l’ensemble de la population française, les femmes sont

plus nombreuses que les hommes à Nantes. À partir de 60 ans, la

proportion de femmes nantaises dépasse largement la proportion

d’hommes. En comparaison avec l’ensemble de la France, Nantes se

distingue par une forte proportion de jeunes âgés entre 20 et 30 ans.

Avec 34,4 ans de moyenne d’âge, la population des territoires priori-

taires est plus jeune que la population vivant hors territoires prioritaires

(37,6 ans). La démographie des territoires prioritaires est singulière-

ment diff érente de la démographie nantaise. La proportion d’enfants

y est bien plus importante qu’ hors territoires prioritaires. Cela signifi e

qu’il y a plus de naissances en territoires prioritaires.

Âge moyen de la population

38,8 ans

35 ans

Âge médian de la population

35 ans

31 ans

2 Femmes 1 Hommes Total

Population de 0-14 ans

Population de 15-29 ans

Population de 30-59 ans

Population de 60-74 ans

Population de 75 ans ou plus

Total

22 033 22 630

42 498 40 512

53 454 51 948

16 920 12 316

15 255 7 393

44 663

83 010

105 402

29 235

22 648

150 160 134 799 284 959

Sexe

Pyramide des âges de la population nantaise :

L’âge médian est l’âge qui divise la population en deux groupes numériquement égaux, la moitié est plus jeune et l’autre moitié est plus âgée.

Pyramide des âges selon le lieu d’habitation :

ChiffresTerritoires prioritaires

Hors TP

34,4 ans 37,6 ansÂge moyen de la population

Source Insee - � chier détail du recensement 2010

Nb

32 Personnes vivant seules 74 506

21 Adultes d'un couple sans enfant 59 069

22 Adultes d'un couple avec enfant(s) 50 621

11 Enfants d'un couple 47 535

23 Adultes d'une famille monoparentale 11 608

12 Enfants d'une famille monoparentale 17 922

31 Hors famille dans ménage de plusieurs personnes 14 631

40 Personnes vivant hors ménage 9 067

Total 284 959

26%

21%

18%

17%

4%

6%

5%

3%

Le mode de cohabitation concerne les individus qui appartiennent à un ménage (population des ménages) et s’appuie essentiellement sur leur situation vis-à-vis des éventuelles familles (au sens du recensement de la population) que comprend le ménage dont ils font partie. La population des ménages est ainsi répartie selon les catégories suivantes :

- enfants d’une famille :• enfants d’un couple,• enfants d’une famille monoparentale ;

- adultes d’une famille :• adultes d’un couple sans enfant,• adultes d’un couple avec enfant(s),• adultes d’une famille monoparentale ;

- personnes n’appartenant pas à une famille :• personnes vivant dans un ménage de plusieurs

personnes,• personnes vivant seules.

Chiffres

Pointd’éclairage

Mode de cohabitation des habitants Source Insee - � chier détail du recensement 2010

Répartition des habitants par mode de cohabitation :

habitants

Déclinaison par sexe selon la tranche d’âge :

Au cours d’une vie, les modes de cohabitation ainsi que le cadre

familial évoluent. Concernant les enfants, à Nantes, environ un quart

des moins de 15 ans vit dans un foyer monoparental. Or, 86 % des

adultes d’une famille monoparentale sont des femmes. Aussi, 49 %

des femmes de 60 ans ou plus vivent seules contre 21 % des hommes

26%

Lieu d’habitation

de la même tranche d’âge. L’écart de proportion tend à s’accentuer

en avançant dans l’âge. Cela s’explique par une plus forte proportion

de veuves que de veufs. Les hommes vivant en moyenne moins long-

temps que les femmes, la probabilité pour les femmes de vivre leur

fi n de vie seule est donc plus élevée.

21%

28% 20% 17% 15% 7% 6%

54% 25% 14%

44% 46%

23% 17% 40% 15%

33% 21% 7% 14% 8% 11%

76% 22%

24% 22% 19% 18% 7% 5%

21% 65% 8%

21% 63% 11%

28% 19% 42%

34% 18% 18% 9% 11% 5%

76% 23%Population de 0-14 ans

Population de 15-29 ans

Population de 30-59 ans

Population de 60-74 ans

Population de 75 ans et plus

Total

Sexe

Proportion F / H des adultesd’une famille monoparentale

86 % 14 %

Part des 60 anset plus vivant seul

49 % 21 %

15 Nantoscope 2014 Partie 1 - Données générales sur la population nantaise

Nb

1 Célibataires 126 084

2 Marié(e)s 80 712

3 Veufs, veuves 15 113

4 Divorcé(e)s 18 387

Total 240 296

52%

34%

6%

8%

L’état matrimonial légal désigne la situation conjugale d’une personne au regard de la loi : célibataire, mariée, veuve, divorcée. Dans les enquêtes de recensement, l’état matrimonial légal correspond à ce que les personnes ont déclaré et peut donc parfois diff érer de leur situation légale. L’union libre ou la liaison par un Pacs ne constituent pas un état matrimonial légal.

Source : Insee

N-B :Dans le sens courant, une personne célibataire n’a pas de compagnon ou de compagne. Dans le cas présent, un célibataire peut vivre maritalement. Il faut donc l’entendre comme des personnes qui n’ont jamais été mariées.

Pointd’éclairage

Répartition des habitants de plus de 14 ans par état matrimonial :

Source Insee - � chier détail du recensement 2010État matrimonial légal des habitants de plus de 14 ans

52%

habitants de plus de 14 ans

Déclinaison par sexe selon la tranche d’âge :

À Nantes, les femmes sont surreprésentées parmi les personnes ayant

perdu leur conjoint. 56 % des femmes de plus de 75 ans sont veuves

contre 17 % des hommes. L’espérance de vie féminine, supérieure

d’environ 7 ans à celle des hommes, explique en grande partie une

proportion de veuves six fois supérieure à celle des veufs. Les femmes

sont aussi majoritaires parmi les personnes divorcées. Sur l’ensemble

des divorcés nantais, 63 % sont des femmes. La plus grande proportion

de femmes parmi les personnes divorcées s’explique par un remariage

des hommes plus fréquent. En conséquence, à Nantes à partir de

60 ans, la proportion de personnes mariées est bien plus importante

chez les hommes que chez les femmes. Parmi les Nantais de 60 à 74

ans, seule la moitié des femmes est mariée alors que les trois quarts

des hommes le sont. Et à partir de 75 ans, un quart seulement des

femmes est mariée.

Chiffres

Proportion F / H des personnes veuves

86 % 14 %

Population de 15-29 ans

Population de 30-59 ans

Population de 60-74 ans

Population de 75 ans et plus

Total

Lieu d’habitation Sexe

49% 32% 10% 9%

11% 27% 56% 5%

13% 50% 18% 18%

37% 46% 14%

92% 7%

56% 36% 6%

7% 72% 17%

10% 74% 12%

44% 46% 10%

95%

Lieu d’habitation des habitants divorcés

Territoires prioritaires

hors TP

23 % 77 %

Les populations étrangère et immigrée ne se

confondent pas : un immigré n’est pas nécessairement étranger et réciproquement, certains étrangers sont nés en France (essentiellement des mineurs). La qualité d’immigré est permanente : un individu continue à appartenir à la population immigrée même s’il devient français par acquisition. C’est le pays de naissance, et non la nationalité à la naissance, qui défi nit l’origine géographique d’un immigré.

Nationalité :La population est répartie en deux grands groupes : Français / Étrangers.La population étrangère est défi nie en fonction d’un critère de nationalité : est étrangère toute personne résidant en France qui n’a pas la nationalité française. Un étranger peut acquérir la nationalité française au cours de sa vie, en fonction des possibilités off ertes par la législation. Il devient alors Français par acquisition.Parmi les étrangers se trouvant en France au moment du recensement, seuls ont été recensés ceux qui ont leur résidence permanente en France et ceux qui y travaillent ou y étudient (travailleurs permanents, stagiaires, étudiants, ainsi que leur famille le cas échéant), à l’exception des travailleurs saisonniers et des travailleurs frontaliers.

Situation quant à l’immigration :Selon la défi nition adoptée par le Haut Conseil à l’Intégration, un immigré est une personne née étrangère à l’étranger et résidant en France. Les personnes nées françaises à l’étranger et vivant en France ne sont donc pas comptabilisées. À l’inverse, certains immigrés ont pu devenir français, les autres restant étrangers.

Source : Insee

Pointd’éclairage

Nationalité et situation quant à l’immigration des habitants Source Insee - � chier détail du recensement 2010

Répartition de la population étrangère

selon la tranche d’âge :

16 257 Nantais sont de nationalité étrangère, soit 6 % de la population

(6 % en France en 2011). Ils sont plus jeunes que l’ensemble de la

population nantaise. Alors que la moyenne d’âge à Nantes est de

37 ans, l’âge moyen des Nantais de nationalité étrangère est de 31,7

ans. La moitié d’entre eux a moins de 30 ans. Ces Nantais de nationalité

Lieu d’habitation

étrangère représentent 15 % de la population vivant dans les territoires

prioritaires contre 3,7 % de la population vivant hors territoires priori-

taires. Parmi eux 49 % sont des femmes. Chez les 60-74 ans, les femmes

sont moins représentées. Seulement 42 % des Nantais de nationalité

étrangère et âgés de 60 à 74 ans sont des femmes.

Sexe

22 105 Nantais sont d’origine immigrée soit 8 % de la population

(8,6 % en France en 2011). 50 % sont des femmes. À l’image de

l’ensemble de la population nantaise, l’âge moyen de ces Nantais est

de 37 ans. La moitié d’entre eux a moins de 35 ans. Cette population

représente 19 % de la population vivant dans les territoires prioritaires

contre 5,5 % de la population vivant hors territoires prioritaires.

0-14 ans 3 035

15-29 ans 4 882

30-59 ans 6 932

60-74 ans 1 056

75 ans et plus 352

NANTES 16 257 = 100%

19%

30%

43%

6%

2%

habitants étrangers

Lieu d’habitation dela population étrangère

Territoires prioritaires

hors TP

46 % 54 %Âge moyen de la

population étrangère

30,9ans

32,3 ans

Chiffres

0-14 ans 1 361

15-29 ans 6 625

30-59 ans 11 641

60-74 ans 1 854

75 ans et plus 624

NANTES 22 105 = 100%

6%

30%

53%

8%

3%

Répartition de la population immigrée

selon la tranche d’âge :

habitants immigrés

Lieu d’habitation dela population immigrée

Territoires prioritaires

hors TP

42 % 58 %Âge moyen de la

population immigrée

36,7ans

38,1 ans

Chiffres

Lieu d’habitation Sexe

17 Nantoscope 2014 Partie 1 - Données générales sur la population nantaise

23 Moins de 14 ans

22 Elèves, étudiants, stagiaires non rémunéré de 14 ans ou plus

11 Actifs ayant un emploi, y compris sous apprentissage ou en stage rémunéré.

12 Chômeurs

24 Femmes ou hommes au foyer

25 Autres inactifs

21 Retraités ou préretraités

Total

Nb

41 934

37 356

122 144

20 138

6 962

8 800

47 626

284 959

15%

13%

43%

7%

2%

3%

17%

Le type d’activité répartit la population entre les actifs et les inactifs.

Parmi les actifs, on distingue ceux qui ont un emploi (y compris les personnes en apprentissage ou en stage rémunéré), aussi appelés actifs occupés, des chômeurs.

Parmi les inactifs, on peut notamment distinguer les élèves, étudiants et stagiaires non rémunérés, les retraités ou préretraités, les femmes ou hommes au foyer.

Les chômeurs au sens du recensement de la

population sont les personnes (de 15 ans ou plus) qui se sont déclarées chômeurs (inscrits ou non à Pôle Emploi) sauf si elles ont, en outre, déclaré explicitement ne pas rechercher de travail ; et d’autre part les personnes (âgées de 15 ans ou plus) qui ne se sont déclarées spontanément ni en emploi, ni en chômage, mais qui ont néanmoins déclaré rechercher un emploi.

Taux d’activité =population active (occupée + chômeurs)/ population en âge de travailler

Taux de chômage =population au chômage/ population active

Le taux de chômage au sens du recensement

de la population est la proportion du nombre de chômeurs au sens du recensement dans la population active au sens du recensement.

Le taux de chômage au sens du Bureau

international du travail (BIT) est la proportion du nombre de chômeurs au sens du BIT dans la population active au sens du BIT.

Le Bureau international du travail (BIT) est un organisme rattaché à l’ONU et chargé des questions générales liées au travail dans le monde, il réside à Genève. Il harmonise les concepts et défi nitions relatives au travail et à l’emploi, en particulier celles relatives à la population active occupée et aux chômeurs.

Source : Insee

Pointd’éclairage

Répartition des habitants par activité :

Source Insee - � chier détail du recensement 2010Activité des habitants

43%

habitants

Déclinaison par sexe selon la tranche d’âge des 18 ans et plus :

Les Nantaises et les Nantais sont représentés diff éremment en fonc-

tion du type d’activité. 96 % des adultes au foyer, 54 % des élèves ou

étudiants et 61 % des retraités sont des femmes. Concernant l’activité

rémunérée, 75 % des femmes de 25 à 59 ans sont des actives ayant

un emploi contre 80 % des hommes du même âge. Parmi les seniors

âgés de 60 à 64 ans, 18 % des femmes sont des actives occupées

contre 25 % des hommes.

Lieu d’habitation Sexe

18-24 ans

25-39 ans

40-59 ans

60-64 ans

65 ans et plus

Total

Proportion F / H des femmes ou hommes au foyer

96 % 4 %Chiffres

Proportion F / H des retraités ou préretraités

61 % 39 %

12% 48% 8% 5% 24%

5% 92%

18% 9% 69%

75% 8% 8% 6%

75% 14% 5%

55% 33% 10%

11% 58% 9% 17%

96%

25% 69%

79% 10% 7%

80% 13%

51% 36% 11%

Bas niveaux de formation

13 Certificat d'aptitudes professionnelles, brevet de compagnon

14 Brevet d'études professionnelles

15 Baccalauréat général, brevet supérieur

Bac techno. ou prof., brevet...

Dipl. univ. 1er cycle, BTS, DUT..

Diplôme d'études supérieures

Total

Nb

18 564

12 974

11 567

14 699

12 811

27 374

42 904

140 893

13%

9%

8%

10%

9%

19%

30%

Bas niveaux de formation - ont été considérés : pas de scolarité, scolarité sans aucun diplôme, certifi cat d’études primaires, BEPC, brevet élémentaire, brevet des collèges.

Bac techno. ou prof.,brevet... =bac technologique ou professionnel, brevet professionnel ou de technicien, BEC, BEI, BEH, capacité en droit.

Dipl. univ 1er cycle, BTS, DUT.. =diplôme universitaire de 1er cycle, BTS, DUT, diplôme des professions sociales ou de santé, d’infi rmier(ère).

Diplôme d’études supérieures =diplôme universitaire de 2ème ou 3ème cycle (y compris médecine, pharmacie, dentaire), diplôme d’ingénieur, d’une grande école, doctorat...

Hauts niveaux de formation - ont été considérés : diplôme universitaire de 1er cycle, BTS, DUT... ou diplôme universitaire de 2ème ou 3ème cycle.

N-B : les modalités des résultats du recensement ne se calquent pas sur la nomenclature nationale des niveaux de formation (fi xée en 1969 par la commission statistique nationale) :

niveau VI : années intermédiaires du premier cycle de l’enseignement secondaire ;niveau V bis : années terminales du premier cycle (troisièmes), années intermédiaires du second cycle professionnel court : certifi cat d’aptitude professionnelle (CAP), brevet d’études professionnelles (BEP) ;niveau V : années terminales du second cycle court (CAP/BEP), ou années du diplôme ; années intermédiaires du second cycle long : secondes et premières générales et technologiques, première année de préparation des baccalauréats et brevets professionnels ;niveau IV : années terminales des seconds cycles longs. Sortants de l’enseignement supérieur sans diplôme ; niveau III : diplôme sanctionnant les deux premières années d’études supérieures (diplôme universitaire de technologie (DUT), brevet de technicien supérieur (BTS), diplôme d’études universitaires générales (Deug), écoles de formations sanitaires ou sociales, etc.) ; niveaux I et II : diplôme de second ou troisième cycle universitaire (licence, master, doctorat) ou diplôme de grande école.

Pointd’éclairage

Niveau de formation de la population active de 18-64 ans (actifs ayant un emploi + chômeurs) Source Insee - � chier détail du recensement 2010

Répartition de la population active de 18-64 ans selon le diplôme obtenu :(niveau le plus élevé que les individus ont déclaré posséder)

habitants actifs

Déclinaison par sexe selon la tranche d’âge :

Les jeunes femmes nantaises sont plus diplômées que les jeunes

hommes. 68 % des femmes de 25 à 29 ans ont en eff et un diplôme

universitaire contre 58 % des hommes. À l’inverse, parmi les seniors,

les hommes sont plus diplômés et les femmes sont nombreuses à

ne disposer que d’un bas niveau de formation. 35 % des femmes de

30%

Lieu d’habitation

55 à 59 ans ont un diplôme universitaire contre 44 % d’hommes, et

les Nantaises de 60 à 64 ans sont deux fois plus nombreuses que les

Nantais à disposer d’un bas niveau de formation. Comme ces chiff res

le montrent, les femmes ont vu leur niveau de diplôme augmenter

de façon exponentielle au fi l des générations.

18-24 ans

25-29 ans

30-39 ans

40-44 ans

45-54 ans

55-59 ans

60-64 ans

Total

Sexe

Part de hauts niveaux de formationparmi les actifs de 25-39 ans

65 % 57 %Chiffres

Part de hauts niveaux de formationparmi les actifs de 55-64 ans

36 % 48 %

Lieu d’habitation des actifs de 18-64 ans ayant un bas niveau de formation

Territoires prioritaires

hors TP

39 % 61 %

Lieu d’habitation des actifs de 18-64 ans ayant un haut niveau de formation

Territoires prioritaires

hors TP

7 % 93 %

13 Certificat d'aptitudes professionnelles, brevet de compagnon

14 Brevet d'études professionnelles

15 Baccalauréat général, brevet supérieur

13% 7% 8% 11% 9% 21% 30%

30% 12% 4% 9% 6% 15% 24%

23% 17% 8% 11% 6% 15% 20%

19% 10% 10% 12% 8% 18% 23%

13% 11% 10% 10% 7% 18% 30%

9% 4% 7% 8% 9% 23% 40%

6% 6% 8% 9% 27% 41%

9% 6% 9% 20% 14% 23% 19%

13% 11% 8% 10% 9% 18% 31%

15% 8% 8% 6% 12% 50%

17% 17% 6% 9% 7% 11% 33%

16% 19% 9% 9% 6% 13% 28%

14% 15% 9% 9% 7% 15% 32%

11% 7% 8% 9% 9% 20% 36%

9% 5% 8% 9% 11% 23% 35%

16% 9% 12% 15% 15% 19% 15%

19 Nantoscope 2014 Partie 1 - Données générales sur la population nantaise

Les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi sont regroupés en diff érentes catégories. Conformément aux recommandations du rapport du Cnis sur la défi nition d’indicateurs en matière d’emploi, de chômage, de sous-emploi et de précarité de l’emploi (juin 2008), la Dares et Pôle emploi présentent à des fi ns d’analyse statistique les données sur les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en fonction des catégories suivantes :

catégorie A : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi ;

catégorie B : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;

catégorie C : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. de plus de 78 heures au cours du mois) ;

catégorie D : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (en raison d’un stage, d’une formation, d’une maladie…), sans emploi ;

catégorie E : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en emploi (par exemple : bénéfi ciaires de contrats aidés).

Les statistiques sur les demandeurs d’emploi sont construites à partir de fi chiers administratifs, ceux qu’utilise Pôle emploi pour son activité. La répartition entre les diverses catégories s’eff ectue sur la base de règles juridiques portant notamment sur l’obligation de faire des actes positifs de recherche d’emploi et d’être immédiatement disponible.

Pointd’éclairage

Répartition des demandeurs d’emploi par catégorie :

Source Insee-Pôle Emploi- traitement Nantes Métropole/COMPAS-tisDemande d’emploi

Le recensement fournit chaque année des résultats chiff rés. Toutefois,

ces données sont élaborées à partir de données collectées sur 5 ans.

Ces résultats renseignent donc une situation structurelle. Dès lors, la

source Pôle emploi est plus pertinente pour appréhender les aspects

conjoncturels. En mars 2013, Nantes comptabilisait 33 196 deman-

deurs d’emploi, dont 49 % de femmes. 4 239 demandeurs d’emploi

ont moins de 25 ans, soit 13 % et 5 102 ont 50 ans ou plus, soit 15 %.

Lieu d’habitation Sexe

Proportion F / H desdemandeurs d’emploi cat. B et C

53 % 47 %

Chiffres

Proportion F / H des demandeurs d’emploi cat. A

46 % 54 % Lieu d’habitation des demandeurs d’emploi

Territoires prioritaires

hors TP

26 % 74 % Territoires prioritaires

Taille proportionnelle au nombre de

demandeurs d’emploi

Répartition des demandeurs d’emploi toutes catégories par iris

et part des demandeurs d’emploi de catégories A,B et C

Répartition par catégorie :

Demandeurs d'emploi : catégorie A 18 028

Demandeurs d'emploi : catégorie B 4 663

Demandeurs d'emploi : catégorie C 6 186

Demandeurs d'emploi : catégorie D 2 080

Demandeurs d'emploi : catégorie E 2 239

NANTES 33 196 Demandeurs d'emploi

54%

14%

19%

6%

7%

Alors que 54 % des demandeurs d’emploi de catégorie A sont des

hommes, 53 % des catégories B & C sont des femmes. À Nantes, les

femmes sont majoritaires parmi les demandeurs d’emploi qui ont

une activité réduite.

Source Insee-Pôle Emploi- traitement Nantes Métropole/COMPAS-tis

Nb

21 Non salariés : Indépendants 5 825

22 Non salariés : Employeurs 4 861

23 Non salariés : Aides familiaux 116

Total 10 802

54%

45%

1%

Nb

1 Salariés 110 161

2 Non salariés 10 802

Total 120 963

91%

9%

Les salariés regroupent les salariés du secteur privé, ceux de la fonction publique (État, collectivités locales, fonction publique hospitalière), et ceux des entreprises publiques ou nationales et de la sécurité sociale.

Les non-salariés comprennent les indépendants ou les personnes travaillant à leur compte, les chefs d’entreprise salariés ou PDG ou gérants minoritaires de SARL, et les personnes aidant une autre personne dans son travail sans être rémunérées (le plus souvent ces dernières sont des personnes qui aident, sans être salariées, un membre de leur famille qui est lui-même à son compte : exploitant agricole, artisan, commerçant, industriel, profession libérale).

N-B : Depuis 2004, avec le recensement rénové, la formulation des questions concernant les aides

familiaux a changé : il n’y a plus de référence explicite à «l’aide familial» mais une question générique sur les personnes aidant une autre personne sans être rémunérées. Cela contribue à amplifi er la forte baisse de l’eff ectif de cette catégorie.

Source : Insee.

Pointd’éclairage

Statut professionnel de la population active ayant un emploi Source Insee - � chier détail du recensement 2010

Répartition de la population active de 18-64 ans active ayant un emploi

selon le statut professionnel :

habitants actifs en emploi

Déclinaison par sexe selon la tranche d’âge :

À Nantes, 64 % des non salariés sont des hommes. Leur proportion

augmente avec l’âge. À l’inverse, la proportion de femmes non sala-

riées n’augmente pas jusqu’à 60 ans.

91%

Lieu d’habitation

Parmi les non salariés, les femmes et les hommes se répartissent

diff éremment. Seulement 26 % des employeurs sont des femmes et

seulement 30 % des aides familiaux sont des hommes. Enfi n, parmi

les indépendants, 58 % sont des hommes.

18-24 ans

25-29 ans

30-39 ans

40-44 ans

45-54 ans

55-59 ans

60-64 ans

Total

Sexe

ChiffresPart de non salariés parmi

les 18-64 ans actifs en emploi

6 % 11 %

94% 6%

83% 17%

94% 6%

93% 7%

92% 8%

93% 7%

95% 5%

98%

89% 11%

73% 27%

80% 20%

85% 15%

85% 15%

89% 11%

95% 5%

97%

Zoom sur les non salariés selon la catégorie :

actifs en emploi non salariés

54%

45%

Lieu d’habitation Sexe

21 Nantoscope 2014 Partie 1 - Données générales sur la population nantaise

11 En contrat d'apprentissage

12 Placés par une agence d'intérim

13 Emplois-jeunes, CES, contrats de qualification

14 Stagiaires rémunérés en entreprise

15 Autres emplois à durée limitée, CDD, contrat court, vacataire...

16 Emplois sans limite de durée, CDI, titulaire de la fonction publique

Total

Nb

2 374

3 266

1 065

1 035

13 767

88 654

110 161

2%

3%

<1%

<1%

12%

80%

* Emploi précaires :

Ont été ici considérés tous les salariés n’ayant pas un emploi sans limite de durée.

Pointd’éclairage

Répartition de la population salariée de 18-64 ans active ayant un emploi

selon la condition d’emploi :

Source Insee - � chier détail du recensement 2010Condition d’emploi de la population salariée active ayant un emploi

80%

Déclinaison par sexe selon la tranche d’âge :

À Nantes, les hommes et les femmes actifs occupés se répartissent

parfois diff éremment en fonction du type d’emploi. 74 % des salariés

actifs qui ont eu recours à l’interim et 60 % des Nantais en contrat

d’apprentissage sont des hommes. À l’inverse, les femmes sont un peu

plus représentées parmi les personnes occupants des emplois-jeunes,

des CES et contrats de qualifi cation. Aussi, parmi les actifs occupés

ayant recours à l’intérim, ainsi qu’aux emplois jeunes, CES et contrats de

qualifi cation, la part d’habitants en territoires prioritaires est très élevée.

Lieu d’habitation Sexe

Part des salariés de 18-64 ansen contrat précaire*

20 % 19 %Chiffres

Proportion F / H des salariés de 18-64 ans en emploi à durée

limitée, CDD...

60 % 40 %

18-24 ans

25-29 ans

30-39 ans

40-44 ans

45-54 ans

55-59 ans

60-64 ans

Total

habitants actifs en emploi salarié

Proportion F / H des salariés de18-64 ans intérimaires

26 % 74 %

Lieu d’habitation des salariés de18-64 ans intérimaires

Territoires prioritaires

hors TP

28 % 72 %

15% 80%

13% 85%

5% 94%

7% 92%

10% 88%

13% 84%

23% 71%

10% 5% 31% 49%

4% 10% 81%

8% 90%

4% 93%

4% 93%

4% 5% 90%

5% 9% 85%

5% 15% 76%

16% 7% 4% 21% 49%

6 Ouvriers

5 Employés

4 Professions Intermédiaires

3 Cadres et professions intellectuelles supérieures

2 Artisans, commerçants et chefs d'entreprise

Autres

Total

Nb

17 806

31 053

35 055

31 912

5 065

73

120 963

15%

26%

29%

26%

4%

<1%

Catégorie socioprofessionnelle de la population active ayant un emploi Source Insee - � chier détail du recensement 2010

Répartition de la population de 18-64 ans active ayant un emploi

selon la catégorie socioprofessionnelle :

Déclinaison par sexe selon la tranche d’âge :

Certaines catégories socioprofessionnelles sont marquées par une

surreprésentation d’hommes ou de femmes. Ainsi, 73 % des employés

sont des femmes et 72 % des artisans, commerçants et chefs d’entre-

prise sont des hommes. Aussi, la part d’ouvriers et d’employés vivant

en territoires prioritaires est particulièrement importante. Concer-

nant l’évolution du statut professionnel au cours d’une carrière, si

les hommes connaissent une progression régulière de leur statut

26%

Lieu d’habitation

professionnel au cours de la vie, cette progression est beaucoup moins

marquée chez les femmes. Avec une nouvelle génération de jeunes

femmes plus diplômées que les hommes, cette tendance devrait

s’atténuer, même si cela ne constitue pas l’unique facteur de pro-

gression de la carrière des femmes. En eff et, un début d’évolution est

constaté chez les femmes âgées de 25 à 39 ans.

18-24 ans

25-29 ans

30-39 ans

40-44 ans

45-54 ans

55-59 ans

60-64 ans

Total

Sexe

Part de cadres et professionsintellectuelles supérieures parmi les actifs en emploi de 25-39 ans

25 % 31 %

Chiffres

Part de cadres et professionsintellectuelles supérieures parmi les actifs en emploi de 55-64 ans

22 % 45 %

habitants actifs en emploi

29%

26%

6% 38% 32% 22%

37% 24% 26% 9%

6% 40% 30% 21%

6% 38% 31% 22%

7% 37% 28% 25%

5% 33% 33% 26%

36% 36% 23%

8% 53% 30% 9%

23% 13% 26% 31% 6%

11% 6% 16% 57% 9%

17% 8% 23% 41% 10%

22% 11% 23% 35% 8%

23% 11% 24% 33% 9%

22% 13% 27% 33% 6%

23% 16% 32% 28%

35% 23% 29% 12%

23 Nantoscope 2014 Partie 1 - Données générales sur la population nantaise

AZ Agriculture, sylviculture et pêche

BE Industrie manufacturière, industries extractives et autres

FZ Construction

GU Commerce, transports et services divers

OQ Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale

Total

Nb

302

9 765

5 837

66 328

38 731

120 963

<1%

8%

5%

55%

32%

Un secteur d’activité regroupe des entreprises de fabrication, de commerce ou de service qui ont la même activité principale.

Source : Insee

Pointd’éclairage

Répartition de la population de 18-64 ans active ayant un emploi

selon le secteur d’activité :

Source Insee - � chier détail du recensement 2010 Secteur d’activité de la population active ayant un emploi

55%

Déclinaison par sexe selon la catégorie socioprofessionnelle :

Certains secteurs d’activités sont particulièrement genrés. Alors que les

secteurs de la construction ou de l’industrie sont très majoritairement

composés d’hommes, les deux tiers des personnes travaillant dans le

secteur de l’administration publique, de l’enseignement, de la santé

humaine et de l’action sociale sont des femmes.

Lieu d’habitation Sexe

Chiffres

Proportion F / H des actifs enemploi de 18-64 ans travaillant dans

l’administration, l’enseignement,la santé ou l’action sociale

66 % 34 %

Ouvriers

Employés

Professions intermédiaires

Cadres et professions intellectuelles supérieures

Artisants, commerçants et chefs d’entreprise

Total

habitants actifs en emploi

Proportion F / H des actifs enemploi de 18-64 ans travaillant

dans l’industrie

30 % 70 %

Lieu d’habitation des actifs enemploi de 18-64 ans travaillant

dans la constructionTerritoires prioritaires

hors TP

26 % 74 %

5% 50% 43%

8% 85% 6%

4% 45% 49%

5% 44% 49%

53% 43%

14% 67% 15%

11% 8% 59% 21%

9% 18% 69%

10% 59% 28%

12% 5% 58% 24%

67% 28%

17% 19% 55% 9%

Nb

1 Temps complet 95 737

2 Temps partiel 25 226

Total 120 963

79%

21%

Temps de travail :

La répartition des actifs ayant un emploi selon qu’ils occupent leur emploi principal à temps partiel ou à temps complet est réalisée sur la base de la déclaration des personnes concernées.

Source : Insee

Temps de travail de la population active ayant un emploi Source Insee - � chier détail du recensement 2010

Répartition de la population de 18-64 ans active ayant un emploi

selon le temps de travail :

Déclinaison par sexe selon le mode de cohabitation :

Les trois quarts des actifs exerçant un emploi à temps partiel sont des

femmes. Parmi elles, la part de femmes vivant en territoires prioritaires

est importante. Les hommes sont plus nombreux que les femmes à

exercer des emplois à temps complet. 94 % des pères vivant en couple

Lieu d’habitation

avec enfant(s) exercent un emploi à temps complet contre 61 % des

femmes. Avec l’arrivée d’enfants, les femmes sont plus nombreuses

que les hommes à recourir à des temps partiels.

Sexe

Chiffres

habitants actifs en emploi

79%

Proportion F / H des actifs enemploi de 18-64 ans à temps partiel

73 % 27 %

Pointd’éclairage

Personnes vivant seules

Adultes d’un couple sans enfant

Adultes d’un couple avec enfant(s)

Adultes d’une famille monoparentale

Total

69% 31%

61% 39%

74% 26%

76% 24%

92% 8%

94% 6%

91% 9%

87% 13%

69% 31% 89% 11%

25 Nantoscope 2014 Partie 1 - Données générales sur la population nantaise

Pour terminer cette première partie, la notion de revenus/ressources

est abordée succinctement sous l’angle femmes/hommes afin

d’apporter quelques éclairages au regard de la thématique.

Tout d’abord, la notion de revenus ou de ressources s’applique à

l’échelle d’un ménage et non d’un individu afi n de relativiser le niveau

de ces ressources par rapport à la composition du ménage.

Cette notion est dans tous les cas complexe à analyser et souvent

confuse. On confond notamment les revenus de célibataires et de

familles alors qu’un même revenu ne procure pas le même niveau de

vie à une famille qu’à une personne seule. On mélange également

les salaires, les retraites, les allocations, les revenus du patrimoine et la

notion avant et après impôts. Si l’on veut vraiment mesurer les niveaux

de vie réels, il faut retirer des revenus ce que l’on verse aux impôts.

En termes de données publiques, seuls les revenus fi scaux des mé-

nages sont disponibles à l’échelle communale et infra-communale.

Cependant, ces données (exploitées dans l’édition 2013 du Nantos-

cope) excluent les revenus non imposables : revenus fi nanciers exo-

nérés (livret A, Codevi, Plan d’épargne logement...), prestations sociales

défi scalisées (RSA socle, minimum vieillesse, prestations familiales,

aides au logement...). Ce revenu fi scal avant redistribution par l’impôt,

ne peut être assimilé à la notion de revenu disponible brut.

Par simplicité et afi n d’apporter cependant quelques éclairages sur

les inégalités femmes/hommes, nous n’aborderons donc ici que suc-

cinctement les notions de salaires et de retraites.

Éclairage sur le revenus des Nantaises et des Nantais

Les salaires

Cette notion est traitée et analysée plus largement dans la partie 2

sous la thématique de l’emploi (cf. page 42).

À l’image de la France, les Nantais ont des salaires moyens plus élevés

que les Nantaises. Les hommes gagnent en moyenne 3 euros de plus

de salaire net horaire que les femmes. L’écart de salaire s’observe dès

l’entrée dans la vie active et il est particulièrement important en fi n

de carrière. Les Nantaises de 50 ans et plus gagnent en moyenne

7 euros de moins de salaire net horaire que les hommes du même âge.

Salaire net horaire moyen dessalariés à temps complet

12,4€

15,4€

Chiffres

Salaire net horaire moyen dessalariés 18-25 ans (temps complet)

9 € 9,7 €

Salaire net horaire moyen dessalariés 50 ans et + (temps complet)

14,3€

20,7€

Source Insee - Dads, � chier salariés au lieu de résidence 2010

Écart H/F = + 24 % Écart H/F = + 8 % Écart H/F = + 45 %

Carsat : Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail

Droit propre :Il s’agît d’un droit acquis par un assuré du fait de ses propres cotisations

Les données ci-contre s’entendent par personne et non par ménage. Par ailleurs, elles ne tiennent pas compte du fait que certains retraités sont polypensionnés. D’autres ressources peuvent

compléter ces retraites : une ou plusieurs retraites servies par d’autres régimes de base et les retraites complémentaires (Arrco, Agirc, ...).

On parle de « polypensionné » pour qualifi er un retraité percevant des pensions issues de régimes professionnels diff érents. Le système de retraite français compte environ 35 régimes professionnels diff érents. À la création de ces diff érents régimes, il était fréquent d’eff ectuer toute sa carrière professionnelle au sein d’un unique régime (fonction publique, régime des salariés du privé, régime des exploitants agricoles...).

De nos jours, un nombre croissant d’assurés cotisent, au cours de leur carrière, à plusieurs régimes professionnels diff érents : ce sont les « polypensionnés », ou « pluripensionnés », appelés encore « multicotisants »... Environ deux retraités sur cinq sont polypensionnés, et cette proportion tend à augmenter. En 2013, d’après la CNAV, la moitié des personnes qui ont liquidé leur retraite avaient cotisé à plusieurs régimes (57% des hommes et 43% des femmes).

Source : http://www.la-retraite-en-clair.fr

Le niveau de pension des retraités du régime général de la Carsat Source : Carsat 2012 – traitement Service observatoire de NM

Cette partie concerne les retraités nantais du régime général et permet

d’estimer le niveau du montant mensuel perçu par ces retraités. Elle

résulte de l’exploitation d’une base de données sur les retraités nantais

du régime général, qui a été collectée et géocodée par le Service

observatoire de Nantes Métropole dans le cadre d’une convention

partenariale avec la Carsat.

Lieu d’habitation

La ville de Nantes dénombre 42 139 retraités ayant un droit propre

au régime général, soit 81 % des habitants de plus de 60 ans. 61 % de

ces retraités sont des femmes. Par ailleurs, 86 % vivent hors territoires

prioritaires.

9 775 retraités bénéfi cient d’un droit dérivé, qui est un avantage attri-

bué au conjoint survivant compte tenu des droits acquis par l’assuré

décédé.

Sexe

Chiffres

Proportion F / H des retraités ayantun haut niveau de retraite (> 1 232 €)

32 % 68 %

Pointd’éclairage

Parmi les retraités bénéfi ciant d’un haut niveau de retraite les hommes

sont largement majoritaires. À l’inverse, les trois quarts des retraités

percevant entre 250 et 750 euros de la CARSAT, sont des femmes.

En moyenne, les Nantaises ont un niveau de pension plus faible que

celui des hommes. Les inégalités femmes/hommes dans le monde du

travail (temps partiels plus nombreux, carrières stoppées par la prise

en charge des enfants, salaires moins élevés…) ont des incidences

directes sur le niveau de retraite.

Femmes Hommes Total

01 - Moins de 124

02 = de 124 à 248

03 = de 249 à 421

04 = de 422 à 620

05 - de 621 à 737

06 = de 738 à 875

07 = de 876 à 1000

08 = de 1001 à 1118

09 = de 1119 à 1231

10 - de 1232 à 2464

Total

2 245 1 830

2 716 1 310

3 197 943

3 234 1 121

3 263 1 222

3 085 1 430

2 768 1 551

2 097 2 105

1 655 2 357

1 273 2 737

4 075

4 026

4 140

4 355

4 485

4 515

4 319

4 202

4 012

4 010

25 533 16 606 42 139

Répartition des retraités du régime général ayant un droit propre

selon le montant global perçu de la Carsat :

retraités

(N-B : chaque tranche correspond à environ 10% des retraités)

27 Nantoscope 2014 Partie 1 - Données générales sur la population nantaise

Résumé de la première partie Données générales :

Avec 285 000 habitants et 146 500 ménages, Nantes est la 6ème ville

de France. La moitié des ménages nantais est composée de personnes

vivant seules. Un quart comprend un ou plusieurs enfants. Les terri-

toires prioritaires ont une proportion plus importante de ménages

avec enfant(s), notamment de foyers monoparentaux.

L’âge et le sexe :L’âge moyen de la population nantaise est de 37 ans. Les femmes sont

plus nombreuses que les hommes. À partir de 60 ans, la proportion de

femmes dépasse largement celle des hommes du fait de l’espérance

de vie. La population des territoires prioritaires est plus jeune avec

une forte proportion de jeunes de moins de 15 ans.

Mode de cohabitation :Un enfant de moins de 15 ans sur quatre vit au sein d’un foyer mono-

parental. Pour ces foyers, l’adulte référent est une femme dans près de

neuf cas sur dix. Ces foyers sont particulièrement représentés dans les

territoires prioritaires dans lesquels les divorcé(e)s sont surreprésentés.

Un habitant sur quatre vit seul. C’est le cas d’une femme sur deux de

60 ans et plus contre un homme sur cinq. L’espérance de vie féminine,

supérieure d’environ 7 ans à celle des hommes, explique en grande

partie une proportion de veuves six fois supérieure à celle des veufs.

Nationalité et immigration :

À l’échelle de la Ville, 6 % des habitants nantais sont étrangers. C’est le

cas de 15 % des habitants vivant dans les territoires prioritaires. Avec

32 ans d’âge moyen, ils sont en moyenne plus jeunes que l’ensemble

de la population.

Les habitants immigrés représentent quant à eux 8 % des habitants

nantais. C’est le cas de 19 % des habitants vivant dans les territoires

prioritaires. À l’image de l’ensemble de la population nantaise, l’âge

moyen de ces Nantais est de 37 ans.

Activité des habitants :

Un Nantais sur deux est actifs (en emploi ou au chômage) avec une

proportion égale de femmes et d’hommes. Les femmes sont surre-

présentées parmi la population inactive. Elles représentent 54 % des

élèves ou étudiants de 15 ans et plus, 96 % des adultes au foyer et

61 % des retraités.

Formation :

Contrairement aux séniors, les jeunes femmes nantaises sont plus

diplômées que les jeunes hommes. Les femmes ont vu leur niveau

de diplôme augmenter de façon exponentielle au fi l des générations.

En savoir plus P.10

En savoir plus P.13

En savoir plus P.15

En savoir plus P.17

En savoir plus P.18

En savoir plus P.19

Chiffres

Demande d’emploi :Les femmes représentent 49 % des demandeurs d’emploi nantais.

Parmi les catégories A (sans emploi et tenus de faire des actes positifs

de recherche d’emploi), les hommes sont majoritaires avec 54 %. À

l’inverse, avec 53 %, les femmes sont majoritaires parmi les catégories

B & C (en activité réduite et tenus de faire des actes positifs de

recherche d’emploi).

Statut professionnel :Alors que l’équilibre femmes / hommes est respecté parmi les salariés,

près de deux tiers des non salariés (personnes travaillant à leur compte,

chefs d’entreprise, ...) sont des hommes.

Condition d’emploi :Globalement, on comptabilise autant de femmes que d’hommes

parmi les actifs en emploi salarié sans limite de durée (CDI, fonction-

naire, ...). C’est également le cas concernant les salariés en contrats

précaires (à durée limitée). Cependant, cette proportion varie selon

la condition d’emploi : les femmes représentent 40 % des contrats

d’apprentissage, 26 % des intérimaires ou encore 60 % des autres

emplois à durée limitée (CDD, ...).

Catégorie socioprofessionnelle :

Les femmes sont sous-représentées parmi les cadres et professions

intellectuelles supérieures. Si les hommes connaissent une progression

plus régulière de leur statut professionnel au cours de la vie, cette

tendance s’atténue avec une une nouvelle génération de jeunes

femmes plus diplômées que les hommes.

Secteur d’activité :

Certains secteurs d’activités sont particulièrement genrés. Alors que les

secteurs de la construction ou de l’industrie sont très majoritairement

composé d’hommes, les deux tiers des personnes travaillant dans le

secteur de l’administration publique, de l’enseignement, de la santé

humaine et de l’action sociale sont des femmes.

Temps de travail :

Les trois quarts des actifs exerçant un emploi à temps partiel sont

des femmes. 94 % des pères vivant en couple avec enfant(s) exercent

un emploi à temps complet contre 61 % des femmes. Avec l’arrivée

d’enfants, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à recou-

rir à des temps partiels.

Les revenus des Nantaises et des Nantais :

Cette notion s’applique à l’échelle d’un ménage et non d’un individu

afi n de relativiser le niveau de ces ressources par rapport à la composi-

tion du ménage. On peut néammoins constater que globalement, les

Nantais à temps complet ont un salaire supérieur de 24 % à celui des

Nantaises. De même, concernant les niveaux de retraites, les femmes

sont largement surreprésentées parmi les retraités ayant un bas niveau

de retraite.

En savoir plus P.20

En savoir plus P.21

En savoir plus P.22

En savoir plus P.23

En savoir plus P.24

En savoir plus P.25

En savoir plus P.26

29 Nantoscope 2014 Partie 1 - Données générales sur la population nantaise

31 Nantoscope 2014

Partie 2

L’égalité femmes-hommes à Nantes

Emploi et insertion :de nombreux obstacles pour les Nantaises ..........................................................................................p.32

Conditions de vie et précarité :des risques inégaux entre femmes et hommes..................................................................................p.58

Implication dans la vie citoyenne, culturelle et sportive :Les Nantais majoritairement représentés dans les activités sportives et les Nantaises plus présentes dans la vie

associative et participative de la cité.......................................................................................................p.72

Thème 1

Thème 2

Thème 3

Le retard scolaire : des garçons plus concernés que les filles

En moyenne, les fi lles ont un meilleur parcours scolaire (Rosenwald,

2009). En France, un garçon sur cinq sort de formation initiale sans

diplôme, contre un peu plus d’une fi lle sur dix. Ils ont plus souvent

des diffi cultés en lecture et poursuivent moins souvent des études

longues. De plus, quelque soit le milieu scolaire d’origine, les fi lles sont

souvent moins en retard que les garçons. À Nantes, en sixième, 15%

des fi lles affi chent un retard scolaire contre 19% des garçons. Cet écart

se creuse tout au long du collège. Une multiplicité de facteurs peuvent

infl uencer la réussite scolaire de l’enfant. À l’échelle de Nantes, le ter-

ritoire est aussi déterminant pour les élèves. Par rapport à l’ensemble

de la ville, deux fois plus d’élèves en territoires prioritaires sont en

situation de retard scolaire. Parmi ces élèves vivant dans les quartiers

prioritaires nantais, les garçons sont plus touchés que les fi lles par le

retard scolaire. En classe de troisième, 54% de garçons sont en situation

de retard scolaire contre 44% de fi lles, soit une diff érence de 10 points.

Une étude faite sur le quartier Nantes Nord montre que les garçons

accordent en moyenne une importance moindre à leur scolarité que

Des spécifi cités garçons-fi lles dans les parcours scolaires à Nantes : des orientations sexuées et des Nantaises en moyenne meilleures élèves

Les parcours scolaires

Retard scolaire : retard d’un élève par rapport à un cursus scolaire sans interruption ni redoublement ni saut de classe. Un élève rentre ainsi au CP à six ans, au collège à onze ans et au lycée à quinze ans.

les fi lles. « Les jeunes fi lles insistent davantage sur les études : elles sont

21% contre 10% chez les garçons à citer cette valeur parmi les deux

valeurs auxquelles elles attachent le plus d’importance. »

(Direction enfance jeunesse, ville de Nantes, 2005).

Chiffres

Pointd’éclairage

Part des élèves de 6ème ayant un retard scolaire :

Source : Rectorat 2013-2014 - traitement Service observatoire de NM

Part des élèves de 3ème ayant un retard scolaire :

Sour

ce co

mm

unic

atio

n ex

tern

e N

ante

s Mét

ropo

le

Part d’élèves nantais ayant un retard scolaire en 6ème

Territoires prioritaires

hors TP

35 % 12 %

Part d’élèves nantais ayant un retard scolaire en 6ème

15 % 19 %

Thème 1 Emploi et insertion : de nombreux obstacles pour les Nantaises

L’accès à la réussite éducative : une répartition filles-garçons équivalente sur l’accompagnement à la scolarité ainsi que sur le programme de réussite éducative

Si le retard scolaire est plus marqué chez les garçons que chez les

fi lles, la fréquentation des dispositifs d’accompagnement scolaire est

quasi paritaire. Face aux risques d’inégalités identifi és au travers de

la multiplication de structures privées de soutien scolaire, la Ville a

construit un service accessible à tous qui regroupe de nombreux

acteurs éducatifs. Au-delà du soutien scolaire, la réussite éducative

permet aux enfants de bénéfi cier d’un accompagnement global dans

leur parcours scolaire au travers d’ une off re éducative proposée sur

l’ensemble du territoire (sport, culture, loisirs, aide à la recherche de

stage...). Depuis le 28 février 2014, la Ville s’est dotée d’une charte de

la réussite éducative qui pose les bases d’une construction collective

de l’ensemble des projets éducatifs. Sur l’année scolaire 2012 et 2013,

1801 enfants et jeunes ont été accompagnés dont 971 primaires,

672 collégiens et 158 lycéens. Si les fi lles s’emparent davantage du

dispositif notamment à l’entrée au collège, la répartition des fi lles

et des garçons sur l’accompagnement à la scolarité est à peu près

équivalente.

Dans le cadre de la réussite éducative, la ville de Nantes a mis en

place le programme de réussite éducative (PRE) dès son lancement

par l’Etat en 2005. Limité aux enfants résidant dans les territoires prio-

ritaires, le dispositif propose des parcours individualisés sur mesure,

coproduits avec l’ensemble des acteurs éducatifs accompagnant

l’enfant. En 2013, 620 enfants ont été accompagnés, pour la plupart

âgés de 7 à 11 ans. Si le PRE accueillait une plus forte proportion de

garçons les premières années, aujourd’hui, sur l’ensemble du territoire

nantais les fi lles et les garçons sont représentés de manière identique.

Néanmoins la proportion de fi lles et de garçons peut varier d’un ter-

ritoire à l’autre. Par exemple, sur l’année 2013-2014, alors qu’il y avait

une parité fi lles-garçons sur le programme à Bellevue (41 garçons et

40 fi lles), la répartition sur les quartiers Clos Toreau et Malakoff était

de 48 garçons et 22 fi lles.

Proportion F / G des enfants concernés par le PRE selon l’année...

Source : Ville de Nantes

Sour

ce co

mm

unic

atio

n ex

tern

e N

ante

s Mét

ropo

le33 Nantoscope 2014 Partie 2 - Thème 1: Emploi et insertion

De meilleurs taux de réussite aux examens chez les filles

En France, les femmes réussissent mieux leur scolarité et profi tent plus

de l’allongement de la durée d’étude que les hommes. Les fi lles ont de

meilleurs résultats au brevet et au baccalauréat. Elles sont aussi plus

nombreuses à avoir une mention au baccalauréat. En moyenne, les

jeunes femmes sortent du système scolaire plus diplômées. Chez les

25-34 ans, les bachelières sont plus nombreuses que les bacheliers.

Depuis 2003, subsiste un écart d’environ 10 points entre le pourcen-

tage de bacheliers et de bachelières.

L’orientation des filles et des garçons à Nantes : des parcours genrés

Sur l’ensemble de la France, les fi lles sont en général plus diplômées

mais elles se dirigent vers des fi lières moins porteuses sur le marché

du travail. L’orientation des fi lles et des garçons repose encore beau-

coup sur des images stéréotypées de métiers. En France, seuls 17%

des métiers sont mixtes (c’est à dire, où l’autre sexe est présent au

moins à hauteur de 40%). Après le collège, les fi lles se dirigent plus

vers l’enseignement général et technologique. À l’inverse, elles sont

beaucoup moins nombreuses à se diriger vers des fi lières d’appren-

tissage. Au lycée, si la répartition fi lles garçons est équilibrée dans les

fi lières économiques et sociales, les garçons sont plus présents en

série scientifi que et moins présents dans les séries littéraires ou dans

les sections européennes ou internationales. En études supérieures, les

garçons sont très nombreux dans les classes préparatoires aux grandes

écoles, dans les instituts universitaires de technologie (IUT), ou encore

dans les écoles d’ingénieurs. Les étudiantes, quant à elles, sont plus

nombreuses à l’université et dans des fi lières telles que les sciences

humaines, les langues, les lettres, le droit ou la santé. En fi n de cursus

universitaire, les inégalités en termes de répartition fi lles garçons se

renversent. Si les fi lles sont plus nombreuses en licence et en master,

les garçons seront davantage représentés parmi les doctorants.

Évolution de la part de bacheliers ou plus parmi la population des 25-34 ans :

Source : Insee, enquêtes Emploi.Champ : France métropolitaine, population des ménages.

Le « care » : « Il comprend à la fois l’attention préoccupée à autrui qui suppose une disposition, une attitude ou un sentiment et les pratiques de soin qui font du care une aff aire d’activité et de travail. » Fabienne Brugère.

Métiers du « care » : métiers de soins et/ou de prise en charge des personnes les plus vulnérables comme par exemple les enfants ou les personnes âgées. Depuis quelques années, une réfl exion autour du care née aux

Etats-Unis souligne que le « travail du care » incombe le

plus souvent aux femmes.

CAP : Le certifi cat d’aptitude professionnelle est un

diplôme national qui atteste d’un premier niveau de

qualifi cation professionnelle. Il permet la maîtrise des

techniques propres à un métier. Il a pour objectif une

entrée directe dans la vie professionnelle mais rend

possible également la poursuite d’études. Il permet

en particulier l’accès direct en classe de première

professionnelle dans une spécialité de baccalauréat

professionnel relevant du même secteur.

Les données nantaises du rectorat confi rment en partie les tendances

nationales. Les fi lles sont eff ectivement plus nombreuses en fi lière

générale ou technologique, et particulièrement dans les territoires

prioritaires. À l’inverse, sur l’ensemble de la ville de Nantes, les gar-

çons sont plus présents dans les fi lières professionnelles. Toutefois, il

convient de souligner une plus grande proportion de fi lles dans les

fi lières professionnelles parmi les résidents de territoires prioritaires.

En France, « à l’issue de la troisième, plus de 20% des jeunes, gar-

çons et fi lles, vont se retrouver dans des formations « non mixtes »

(Wisnia-Weill, Lainé, Naves, 2014). À Nantes, les données du rectorat

permettent d’appréhender le caractère genré de certaines orienta-

tions. Des fi lières restent encore très féminisées. C’est notamment le

cas des formations préparant aux métiers du « care » qui restent très

représentées par les femmes : certifi cat d’aptitudes professionnelles

(CAP) assistant technique en milieu familial et rural, baccalauréat tech-

nologique santé et social ou encore baccalauréat professionnel (bac

pro) accompagnement, soin et service à la personne. Les Nantaises

sont aussi majoritaires dans les fi lières préparant aux métiers d’assis-

tantes ou de secrétaires. À l’inverse, certaines formations sont quasi

exclusivement composées de garçons notamment dans les domaines

de la construction ou de l’automobile : CAP préparation et réalisation

d’ouvrage électriques, bac pro électrotechnique, énergie équipements

communicants et CAP maintenance des véhicules.

Pointd’éclairage

Proportion F / G des élèves nantais en # lière générale ou technologique :(Lycéens vivant à Nantes préparant un baccalauréat)

Proportion F / G des élèves nantais en # lière professionnelle :(Lycéens vivant à Nantes préparant un CAP ou un baccalauréat professionnel)

Source : Rectorat 2013-2014 - traitement Service observatoire de NM

Proportion F / G des lycéens nantais* préparant un CAP...(*au lieu d’habitation)

(Liste non exhaustive)

Proportion F / G des lycéens nantais* préparant un Bac PRO....(*au lieu d’habitation)

Source : Rectorat 2013-2014 - traitement Service observatoire de NM

(Liste non exhaustive)

35 Nantoscope 2014 Partie 2 - Thème 1: Emploi et insertion

Chez les jeunes Nantais qui poursuivent des études supérieures en

lycée (BTS ou classes préparatoires aux grandes écoles), la répartition

étudiants et étudiantes est parfois inégale. En BTS, les fi lles sont beau-

coup plus nombreuses dans la fi lière « assistant de manager » alors que

les garçons sont surreprésentés dans la fi lière informatique. Dans les

classes préparatoires aux grandes écoles, les garçons nantais sont très

présents, particulièrement en mathématiques physiques ou sciences

de l’ingénieur. À eux seuls, ils représentent les trois quarts des eff ectifs.

En savoir plus

• Wisnia-Weill Vanessa, Lainé Frédéric, Naves Marie-Cécile, « Orienta-

tion scolaire et métiers : une insuffi sante mixité qui pénalise surtout

les jeunes moins qualifi és », in Lutter contre les stéréotypes fi lles-

garçons, 2014

• Moisan Catherine, « Filles et garçons sur le chemin de l’égalité, de

l’école à l’enseignement supérieur », Ministère de l’enseignement

supérieur et de la recherche, 2014

Baccalauréat professionnel : Le baccalauréat professionnel est un diplôme national qui atteste que ses titulaires sont aptes à exercer une activité professionnelle hautement qualifi ée. Le baccalauréat professionnel est délivré au titre d’une spécialité professionnelle. Il permet l’insertion professionnelle mais également une poursuite d’études, notamment vers le brevet de technicien supérieur (BTS).

Baccalauréat technologique : Le baccalauréat technologique associe culture générale et technologique. Il se prépare en deux ans dans un lycée après une classe de seconde générale et technologique. Le bac technologique prépare davantage à la poursuite d’études qu’à l’emploi immédiat. La grande majorité de ces bacheliers se dirigent vers l’enseignement supérieur, essentiellement vers des études de techniciens supérieurs (BTS et DUT), bien adaptées à leur formation technologique, et éventuellement vers des licences professionnelles et au-delà.

BTS : Le brevet de technicien supérieur se prépare en section de technicien supérieur dans un lycée. Cette formation accessible après le baccalauréat ou équivalent dispense des enseignements spécialisés. Elle est accompagnée d’un ou de plusieurs stages en entreprise. Elle permet d’obtenir un diplôme professionnalisé en deux ans

Pointd’éclairage

Proportion F / G des lycéens nantais* préparant un Bac

(*au lieu d’habitation)

Source : Rectorat 2013-2014 - traitement Service observatoire de NM

Proportion F / G des étudiants nantais* préparant un BTS...(*au lieu d’habitation)

Proportion F / G des étudiants nantais* par spécialité

(*au lieu d’habitation)

Source : Rectorat 2013-2014 - traitement Service observatoire de NM

(Liste non exhaustive) (Liste non exhaustive)

(Liste non exhaustive)

général ou technologique...

(hors BTS, Universités et grandes écoles)

6 Ouvriers 5 Employés4 Professions

Intermédiaires

3 Cadres et professions

intellectuelles

supérieures

2 Artisans, commerçants

et chefs d'entreprise

14 598 8 345 16 441 19 287 3 685

Une insertion professionnelle féminine plus difficile, conjuguée à un phénomène de déqualification des femmes

À diplôme équivalent, les femmes s’insèrent moins bien dans le mar-

ché du travail que les hommes. Les jeunes femmes à faible niveau

de diplôme sont celles qui éprouvent le plus de diffi cultés. En eff et,

dans l’Union européenne et particulièrement en France le niveau de

diplôme constitue un élément déterminant pour l’accès à emploi. Les

hommes qui ont un faible niveau de diplôme peuvent avoir des taux

d’emploi importants. À l’inverse, les femmes voient leur taux d’emploi

davantage conditionné à leur niveau de diplôme.

Inégalités femmes-hommes face à l’emploi : les Nantaises confrontées à un cumul de diffi cultés

Inactivité, emploi et chômage

Déquali� cation : fait de déqualifi er, placer à un poste une personne ayant une qualifi cation supérieure à celle de ce poste.

Bas niveaux de formation - ont été considérés :pas de scolarité,scolarité sans aucun diplôme,certifi cat d’études primaires,BEPC, brevet élémentaire, brevet des collèges.

CAP, BEP... =

certifi cat d’aptitudes professionnelles, brevet de compagnon, brevet d’études professionnelles.

Bac... =

baccalauréat général, brevet supérieur, bac technologique ou professionnel, brevet professionnel ou de technicien, BEC, BEI, BEH, capacité en droit.

Dipl. univ 1er cycle, BTS, DUT.. =

diplôme universitaire de 1er cycle, BTS, DUT, diplôme des professions sociales ou de santé, d’infi rmier(ère).

Diplôme d’études supérieures =

diplôme universitaire de 2ème ou 3ème cycle (y compris médecine, pharmacie, dentaire), diplôme d’ingénieur, d’une grande école, doctorat...

Taux d’emploi des hommes et des femmes de 25 à 49 ansen fonction du niveau de diplôme

Education préprimaire, enseignement primaire et secondaire de premier cycle (niveau 0-2)

Enseignement secondaire de deuxième sycle et post secondaire non-supérieur (niveaux 3-4)

Enseignement supérieur de premier et deuxième cycles (niveaux 5-6)

Pointd’éclairage

À Nantes, à l’instar de la France, les femmes sont plus touchées que les

hommes par un phénomène de déqualifi cation. Parmi les individus

à faible niveau de diplôme, les femmes accèdent en moyenne moins

que les hommes à des emplois à responsabilité. À Nantes, parmi les

personnes n’ayant pas suivi de scolarité, la part des hommes artisans,

commerçants et chefs d’entreprises est bien plus élevée que chez les

femmes. Aussi, les femmes avec un diplôme universitaire sont moins

représentées que les hommes parmi les cadres et les professions

intellectuelles supérieures.

Répartition de la catégorie socioprofessionnelle des 18-64 ans actifs en emploi selon le diplôme obtenu :(niveau le plus élevé que les individus ont déclaré posséder)

Bas niveaux de formation

CAP, BEP...

Bac...

Dipl. univ. 1er cycle, BTS, DUT...

Diplôme d’études supérieures

Total

Source Eurostat 2012

Source Insee - � chier détail du recensement 2010

Catégories socioprofessionnelles :

Niveaux de diplôme :

6% 38% 32% 22%

13% 30% 54%

29% 56% 11%

6% 55% 30% 7%

11% 68% 15%

20% 61% 13%

23% 13% 26% 31% 6%

5% 20% 67% 5%

9% 14% 49% 24% 4%

26% 22% 33% 14% 6%

52% 17% 18% 5% 8%

54% 17% 14% 8% 8%

Ouvriers EmployésProfessions

intermédiairesCadres et professions

intellectuelles supérieures

Artisans, commerçants et chefs d’entreprise

37 Nantoscope 2014 Partie 2 - Thème 1: Emploi et insertion

Population active : population active occupée +

chômeurs

Population inactive : les personnes qui n’ont pas

d’emploi mais qui n’en recherchent pas

Taux d’activité : (population active occupée +

chômeurs) / population totale en âge de travailler

* 100

Chiffres

Pointd’éclairage

Une part de la population inactive plus élevée chez les femmes, particulièrement dans les territoires prioritaires

Afi n d’analyser le marché du travail sous l’angle du genre, il convient

d’utiliser plusieurs indicateurs. Si les taux d’emploi et les taux de chô-

mage sont le plus souvent sollicités, il est important de s’intéresser

aux taux d’activité, et encore davantage aux taux d’inactivité. En eff et,

les femmes sans emploi sont plus souvent inactives que chômeuses.

Depuis 1900, le taux d’activité des femmes en France n’a cessé d’aug-

menter. Entre 1975 et 2012, le taux d’activité des femmes de 25 à 49

ans est passé de 60% à 84%. Pourtant, aujourd’hui, parmi les personnes

inactives autres que les retraités, étudiants ou préretraités, les femmes

sont largement majoritaires (76%). Le rapport Lemière de 2013 rappelle

que l’inactivité est très liée à la présence d’enfants. Il montre aussi que

les femmes ont souvent des parcours d’inactivité beaucoup plus longs

que les hommes. À Nantes, les données du recensement corroborent

les analyses nationales. Le taux d’inactivité des femmes s’élève à 33%

alors que chez les hommes, la part d’inactifs ne dépasse pas les 26%.

Autrement dit, parmi les « inactifs » à Nantes, 57% sont des femmes

et 43% sont des hommes.

Proportion F / H des habitants nantais de 15-64 ans :

Source Insee - � chier détail du recensement 2010

Taux d’activité des Nantais de 15-64 ans selon le sexe et le lieu d’habitation :

Source Insee - � chier détail du recensement 2010

Proportion F/H de la population inactive 15-64 ans à Nantes

57 % 43 %

Si globalement sur les 15-64 ans, le taux d’activité ne varie pas en

fonction du lieu d’habitation, des diff érences s’observent néammoins

en distinguant les tranches d’âge.

Les inégalités hommes/femmes sont particulièrement marquées

sur l’ensemble de la France. Selon l’Observatoire national des zones

urbaines sensibles (Onzus), depuis 2009, le taux d’activité des femmes

en Zus a chuté de 5 points. La crise économique, le découragement,

les charges familiales ou encore la maladie sont autant de facteurs

explicatifs mis en avant dans le rapport. L’Onzus précise aussi que le

taux d’inactivité des femmes immigrées est plus fort en Zus que le

taux d’inactivité des femmes non immigrées. Les disparités territoriales

citées dans le rapport de l’Onzus se retrouvent à l’échelle du territoire

nantais. La part d’inactives chez les femmes de 25 à 49 ans vivant

en quartier prioritaire est de 19% alors qu’elle n’est que de 9% hors

quartier prioritaire. À l’inverse, le taux d’activité des hommes de 25

à 49 ans est le même qu’ils vivent en territoires prioritaires ou hors

territoires prioritaires.

ZUS : zone urbaine sensible. Ce découpage

territorial n’existe plus depuis la mise en place de

la nouvelle géographie prioritaire (17 juin 2014).

Cette réforme a simpli� é le zonage territorial. Les

751 zones urbaines sensibles (ZUS) – comprenant

elles-mêmes 416 zones de redynamisation urbaine

(ZRU) et 100 zones franches urbaines (ZFU) les 2

492 quartiers sous contrats urbains de cohésion

sociale (CUCS) et les 594 disposants d’une

convention de rénovation urbaine ont laissé place

à 1 300 territoires-cibles.

Pointd’éclairage

Taux d’activité des Nantais de 15-64 ans selon le sexe et la tranche d’âge :

Source Insee - � chier détail du recensement 2010

Ville de Nantes

Dans les territoires prioritaires

Hors territoires prioritaires

Zoom selon le lieu d’habitation :

39 Nantoscope 2014 Partie 2 - Thème 1: Emploi et insertion

Des taux d’emploi révélant des inégalités femmes-hommes et des fragilités territoriales

Nantes fi gure parmi les villes où le taux d’emploi est le plus élevé. Tou-

tefois, les femmes restent minoritaires dans la part des actifs occupés.

Cette évolution du taux d’emploi des femmes s’explique en partie

par la hausse du recours aux temps partiels. En France, au quatrième

trimestre 2012, le taux d’emploi des femmes s’élevait à 60,2% et à

68,1% pour les hommes (Insee, 2013). Sur le territoire nantais, parmi

les femmes, 58% sont dites « actives occupées » contre 63% pour les

hommes.

Taux d’emploi : population active occupée /

population totale en âge de travailler*100

Employabilité : Selon l’Organisation Internationale

du Travail (OIT), il s’agit de l’aptitude de chacun à

trouver et conserver un emploi, à progresser au

travail et à s’adapter au changement tout au long

de la vie professionnelle.

Pointd’éclairage

Proportion F / H des habitants nantais de 15-64 ans selon l’activité :

Source Insee - � chier détail du recensement 2010

Taux d’emploi des Nantais de 15-64 ans selon le sexe et le lieu d’habitation :

Source Insee - � chier détail du recensement 2010

Dans les territoires prioritairesVille de Nantes Hors territoires prioritaires

Sour

ce co

mm

unic

atio

n ex

tern

e N

ante

s Mét

ropo

le

Taux d’emploi des 15-64 ansà Nantes

58 % 63 %

Chiffres

À l’échelle de Nantes, les données du recensement mettent en avant

un écart très important entre les territoires. Si cet écart s’observe chez

les hommes, il est particulièrement signifi catif chez les femmes. Chez

les 25-49 ans, la part de Nantaises en emploi est bien plus faible dans

les territoires prioritaires (59%) que hors territoires prioritaires (80%).

Sur l’ensemble de la Ville, les taux d’emploi varient aussi en fonction

des âges. La part d’actifs occupés est plus faible chez les jeunes et chez

les seniors. Chez les jeunes cette faible part d’actifs peut s’expliquer

en partie par l’allongement des études et par la plus grande diffi culté

à accéder à l’emploi. En revanche, le faible taux d’emploi des seniors

peut être plus alarmant. En eff et, le taux d’employabilité des jeunes

est plus élevé que chez les seniors. À Nantes, la part d’actifs occupés

chez les seniors est faible et particulièrement pour les femmes en

territoires prioritaires, où seulement 49% des femmes de 50 ans à

64 ans sont en emploi.

Dans la catégorie des femmes seniors demandeuses d’emploi, certains

profi ls requièrent une attention particulière. Certaines peuvent n’avoir

jamais eu d’activités rémunérées notamment les anciennes femmes de

commerçants. Ces femmes recherchent un emploi immédiat pour faire

face à l’urgence fi nancière et ne sont pas demandeuses de formation,

alors même que le marché du travail et certains secteurs imposent

l’acquisition de compétences pour être employables. Les femmes

seniors peuvent aussi éprouver des diffi cultés d’accès ou de retour

à l’emploi dans certains secteurs qui privilégient les profi ls jeunes

comme dans la publicité, la communication ou certaines activités

commerciales.

Taux d’emploi des Nantais de 15-64 ans selon le sexe et la tranche d’âge :

Source Insee - � chier détail du recensement 2010

Ville de Nantes

Dans les territoires prioritaires

Hors territoires prioritaires

Zoom selon le lieu d’habitation :

41 Nantoscope 2014 Partie 2 - Thème 1: Emploi et insertion

Les salaires des Nantais en moyenne supérieurs de 24% à ceux des Nantaises

En France, en équivalent taux plein, les hommes perçoivent en

moyenne un salaire supérieur de 25% à celui des femmes. À Nantes

l’écart de salaire net horaire moyen à temps complet entre Nantais

et Nantaises est de 24%. Ces écarts peuvent avoir une multiplicité de

causes : un recours plus fréquent au temps partiel, une sous rému-

nération des emplois majoritairement féminins, des accès limités aux

responsabilités, ou encore des durées hebdomadaires de travail plus

faibles que ceux des hommes. Par voie de conséquences, les femmes

ont aussi des retraites moins élevées que celles des hommes. À Nantes,

les écarts de salaires varient en fonction des secteurs et des types

d’activités mais aussi en fonction de l’âge. Par exemple, l’écart de salaire

entre femmes et hommes est plus élevé chez les cadres que chez les

salariés exerçant une « profession intermédiaire ».

Les écarts de salaires varient aussi en fonction des âges. L’écart de

salaire entre femmes et hommes est plus important chez les seniors.

Les femmes seniors ont souvent connu une moindre évolution de leur

carrière en raison de cessation d’activités liée aux enfants. À l’inverse,

les écarts chez les jeunes sont moins importants. Ce faible écart

s’explique par les eff ets de génération et en partie par une plus forte

qualifi cation des femmes entrées sur le marché du travail au cours des

dernières années. La question des écarts de salaires entre hommes

et femmes est déterminante au sein des couples à la naissance des

enfants : dans leur arbitrage, celui du couple qui a un salaire moindre

est celui qui s’arrête de travailler. En très grande majorité, il s’agit de la

femme. Agir pour l’égalité des salaires est donc essentiel pour lutter

contre la discrimination des femmes à l’emploi.

Équivalent temps plein : les salaires en équivalent

temps plein permettent de prendre en compte

les emplois à temps complet et à temps partiel.

On transforme un salaire obtenu à temps partiel

déterminant à quel niveau il aurait été si l’emploi

avait été à temps plein.

Pointd’éclairage

Salaire net horaire moyen des salariés nantais à temps complet

Source : Insee, Dads, Fichier Salariés au lieu de résidence - Année 2010.

Source : Insee, Dads, Fichier Salariés au lieu de résidence - Année 2010.

Salaire net horaire moyen des salariés nantais

selon la catégorie socioprofessionnelle :

à temps complet selon la tranche d’âge :

Écart H/F = + 24 % + 24 % + 8 % + 21 % + 9 % + 10 %

Ensemble des salariés Cadres Professions intermédiaires

Employés Ouvriers qualifiés Ouvriers non qualifiés

Écart H/F = + 8 % + 21 %

Salariés de26 à 49 ans

+ 45 %

Salariés de50 ans ou plus

Salariés de18 à 25 ans

Des formes de chômage différentes en fonction des genres

En France, le taux de chômage des femmes est resté supérieur à celui

des hommes jusqu’en 2009. Cet écart s’est considérablement réduit.

Aujourd’hui, il est proche de zéro. D’une manière générale, la crise a eu

un impact plus prononcé sur l’emploi des hommes, et en particulier

dans le secteur de l’industrie. Les femmes, plus nombreuses dans

le secteur des services, ont vu leur courbe du chômage augmenter

moins rapidement que celle des hommes. Si les chiff res nationaux

et locaux ne manifestent pas à prime abord des inégalités femmes-

hommes, la situation des hommes et des femmes doit faire l’objet

d’un traitement diff érencié. Ils connaissent des formes de chômage

diff érentes.

Les données du recensement mettent particulièrement en avant des

disparités entre les territoires prioritaires et les territoires non priori-

taires. À Nantes, ces dernières années, une partie de la population

masculine a beaucoup souff ert du chômage. Les hommes de moins

de 25 ans vivant en territoires prioritaires sont les plus en diffi culté.

Selon les chiff res du recensement, sur l’ensemble de la ville de Nantes

14% se déclarent sans emploi. Chez les jeunes hommes vivant en

territoires prioritaires, ce taux passe à plus de 40% (cf. page 44). À

Nantes, les intérimaires ont fi guré parmi les premières victimes de la

situation conjoncturelle. Or, les intérimaires sont souvent des jeunes

hommes, peu qualifi és. Face à la diffi culté pour trouver de nouvelles

missions, ces populations sont nombreuses à se diriger vers le service

public de l’emploi.

Aussi, le taux de chômage des femmes résidant dans des quartiers

prioritaires est très supérieur à celui des femmes résidant hors quar-

tiers prioritaires. Leur taux de chômage s’élève à 25% (au sens du

recensement) alors qu’il n’est que de 12% chez les femmes résidant

hors territoires prioritaires. La qualité de l’emploi pour ces femmes

est de surcroît plus faible. Certaines d’entre elles n’ont pas le permis

de conduire, maîtrisent mal la langue française, ont des diffi cultés

avec l’outil informatique ou encore limitent leurs recherches à leur

quartier car elles ne connaissent que leur environnement proche

(Kerivel, 2011).

Les chi� res du chômage exprimés dans cette partie

ne proviennent pas toujours des mêmes sources.

Ils proviennent soit du recensement, soit de Pôle

emploi.

Taux de chômage : chômeurs / population active

(actifs occupés + chômeurs)

Pointd’éclairage

Femmes Hommes

Taux de chômage des Nantais de 15-64 ans au sens du recensement...

Évolution des taux de chômage selon le sexe :

- selon le lieu d’habitation :

Source Insee - � chier détail du recensement 2010

- selon la tranche d’âge :

Source Insee - données en %

43 Nantoscope 2014 Partie 2 - Thème 1: Emploi et insertion

À Nantes, la répartition des demandeurs d’emploi selon leur qua-

lifi cation diff ère en fonction du genre. Sur l’ensemble du territoire,

les ouvriers sont très présents parmi les demandeurs d’emploi.

8 ouvriers sur 10, demandeurs d’emploi sont des hommes. À l’inverse

parmi les employés demandeurs d’emploi, 60% sont des femmes.

Des diff érences s’observent aussi en fonction du lieu d’habitation. La

proportion d’hommes « cadres » ou de « professions intermédiaires » à

s’être inscrits à Pôle emploi est plus importante en territoire prioritaire

qu’hors territoire prioritaire

Sur l’ensemble de la France, les femmes sont plus présentes dans

le halo du chômage. Selon l’Insee le halo du chômage désigne les

personnes sans emploi qui souhaiteraient travailler mais qui ne sont

pas classées comme chômeurs au sens du Bureau international du

travail (BIT). Elles ne sont pas disponibles dans les quinze jours pour

occuper un emploi et n’ont pas fait de démarches de recherche depuis

plus de quatre semaines. Cela peut regrouper des personnes qui sont

en formation, ou qui sont en étude. « Souvent ce sont les femmes

qui, tout en recherchant un emploi, ne sont pas « disponibles » parce

qu’elles gardent un enfant, par exemple, et qu’il leur faudra s’organiser

pour prendre un emploi plus tard » (Maruani et Méron, 2012). Selon le

rapport Lemière 2,4% des femmes de 15 à 64 ans inactives souhaitent

travailler, contre 1,7% des hommes.

Demandeurs d’emploi au sens du recensement :toute personne active se déclarant chômeur à la

recherche d’un emploi, qu’elle soit inscrite ou non

à Pôle emploi. Le nombre de demandeurs d’emploi

au sens du recensement prenant en compte les

chômeurs qui ne sont pas inscrits à Pôle emploi

est donc souvent plus élevé celui produit par

le ministère du Travail, qui ne porte que sur les

personnes e� ectivement inscrites à Pôle emploi.

Demandeurs d’emploi Pôle emploi : sont pris en

compte les inscrits à Pôle emploi. Ils sont ensuite

répartis dans di� érentes catégories de demandeurs

d’emploi.

Catégories de demandeurs d’emploi :

A : demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi,

tenus de faire des actes positifs de recherche

d’emploi, sans emploi

B : demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi,

tenus de faire des actes positifs de recherche

d’emploi, ayant exercé une activité réduite courte

(i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois)

C : demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi,

tenus de faire des actes positifs de recherche

d’emploi, ayant exercé une activité réduite longue

(i.e. de plus de 78 heures au cours du mois)

D : demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi,

non tenus de faire des actes positifs de recherche

d’emploi pour diverses raisons (stage, formation,

maladie, etc) sans emploi

E : demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi,

non tenus de faire des actes positifs de recherche

d’emploi en emploi (pas exemple : béné! ciaires de

contrats aidés)

Pointd’éclairage

Taux de chômage au sens du recensement des Nantais de 15-64 ans par tranche d’âge selon le lieu d’habitation :

Source Insee - � chier détail du recensement 2010

Dans les territoires prioritaires Hors territoires prioritaires

Proportion F / H des demandeurs d’emploi nantais selon leur quali$ cation :

Source : Insee-Pôle Emploi 2013 - traitement Nantes Métropole/COMPAS-tis

Dans les territoires prioritairesVille de Nantes Hors territoires prioritaires

Les demandeurs d’emploi et les chômeurs ne

désignent pas les mêmes individus. Un chômeur

au sens du BIT n’est pas forcément inscrit à Pôle

emploi (et inversement).

Chômeur (au sens du Bureau international

du travail) : un chômeur est une personne en

âge de travailler (15 ans ou plus) qui répond

simultanément à trois conditions :

- être sans emploi, c’est-à-dire ne pas avoir travaillé,

ne serait-ce qu’une heure, durant une semaine de

référence

- être disponible pour prendre un emploi dans les

15 jours ;

- avoir cherché activement un emploi dans le mois

précédent ou en avoir trouvé un qui commence

dans moins de trois mois.

Les femmes au chômage sont moins bien indemnisées que les

hommes. Sur le territoire français, 52% des demandeurs d’emploi qui

n’ont pas de droits ouverts à une allocation du régime d’assurance

chômage ou du régime de solidarité sont des femmes. À Nantes,

les femmes sont indemnisées à hauteur de 52% contre 57% pour

les hommes. Une fois encore, des disparités géographiques appa-

raissent. 55% des femmes vivant hors quartier prioritaire reçoivent une

indemnisation contre seulement 43% des femmes vivant en quartier

prioritaire.

La population féminine semble relativement moins souffrir d’un

chômage lié à la crise. Elle reste cependant majoritaire parmi les

demandeurs d’emploi qui travaillent. Sur l’ensemble de la France, les

femmes sont, depuis 2008, moins présentes dans la catégorie A des

demandeurs d’emploi mais plus présentes que les hommes dans les

catégories B et C. Selon le rapport Lemière, ces femmes exercent sou-

vent une activité réduite et dans le même temps cherchent un emploi

de meilleure qualité. Ce constat se confi rme à l’échelle de la ville de

Nantes. En mars 2013, 5 800 demandeurs d’emploi de catégorie B et

C sont des femmes contre 5 000 hommes. A contrario, les hommes

sont beaucoup plus nombreux dans la catégorie E des demandeurs

d’emploi. Cette catégorie regroupe notamment les bénéfi ciaires de

contrats aidés.

Pointd’éclairage

Part de demandeurs d’emploi nantais indemnisés (toutes catégories) :

Source : Insee-Pôle Emploi 2013 - traitement Nantes Métropole/COMPAS-tis

Proportion F / H des demandeurs d’emploi nantais selon leur catégorie :

Source : Insee-Pôle Emploi 2013 - traitement Nantes Métropole/COMPAS-tis

Dans les territoires prioritairesVille de Nantes Hors territoires prioritaires

Part de catégorie A parmi les demandeurs d’emploi nantais :

Source : Insee-Pôle Emploi 2013 - traitement Nantes Métropole/COMPAS-tis

Part de catégorie B & C parmi les demandeurs d’emploi nantais :

45 Nantoscope 2014 Partie 2 - Thème 1: Emploi et insertion

32% de Nantaises occupent un emploi salarié à temps partiel contre 12% des Nantais

Pointd’éclairage

Emploi précaires : Ont été ici considérés tous les salariés ayant un emploi à durée limitée

Part de salariés de 15 ans et plus en contrats précaires :Les femmes occupent en général des emplois de moins bonne qualité

que les hommes. En France, elles ont davantage recours à des contrats

à durée déterminée et à des temps partiels. À Nantes, les femmes

occupent beaucoup plus que les hommes des emplois à temps partiel

mais ne sont pas surreprésentées parmi les actifs occupés en contrat

à durée déterminée.

En France, 30 % des femmes actives sont à temps partiel contre 7 %

des hommes actifs. À Nantes, les données du recensement indiquent

que 32% des femmes salariées de 15 ans et plus exercent un emploi

à temps partiel contre 12% des hommes. Autrement dit, parmi les

Nantais occupant un emploi à temps partiel, 73% sont des femmes.

Or, les contrats à temps partiel présentent un certain nombre de

désavantages dans la carrière d’une femme (bas revenus, faible retraite,

retour à l’emploi plus diffi cile après une expérience à temps partiel…).

Il existe aussi des diff érences entre catégories socioprofessionnelles.

Selon l’Observatoire des inégalités, 14% des femmes cadres seraient

à temps partiels contre 35% des ouvrières.

Proportion F / H des habitants nantais actifs salariés de 15 ans et plus selon la qualité d’emploi :

Source Insee - � chier détail du recensement 2010

Dans les territoires prioritairesVille de Nantes Hors territoires prioritaires

À Nantes, 20% des femmes occupent un emploi à durée déterminée

contre 19% des hommes. L’écart n’est pas signifi catif. En revanche,

les habitants de territoires prioritaires ont davantage recours aux

emplois à durée déterminée. 24% des actifs occupés vivant en terri-

toire prioritaire sont en emploi à durée déterminée contre 19% des

actifs occupés résidant hors territoires prioritaires. À Nantes, le recours

à un emploi à durée déterminée est donc davantage fonction du

quartier que du genre.Source Insee - � chier détail du recensement 2010

Si la part de femmes diplômées augmente et si l’accès des femmes

à des postes à responsabilité s’améliore, la qualité de l’emploi des

femmes reste majoritairement plus faible que celle des hommes.

« Peut être sommes nous à un tournant, à une période marquée à la

fois par l’amélioration de la situation pour certaines femmes et par la

précarisation d’autres (…) Il ne faudrait pas que les femmes diplômées

et bien insérées sur le marché du travail cachent les femmes moins

qualifi ées, reléguées dans des emplois de mauvaise qualité, contraintes

au sous-emploi et à l’inactivité. » (Rapport Lemière, 2014). Les freins

à l’accès à l’emploi des femmes sont connectés à de nombreuses

politiques publiques. Il existe par exemple des liens entre l’emploi

des femmes et la prise en charge des enfants et des personnes âgées.

En savoir plus

• Fauvel Hélène, « Les femmes éloignées du marché du travail »,

Journaux offi ciels, Conseil économique, social et environnemental,

février 2014

• Lemière Séverine, « L’accès à l’emploi des femmes : Une question

de politiques… », Ministère des Droits des femmes, octobre 2013

Part de salariés de 15 ans et plus à temps partiel :

Source Insee - � chier détail du recensement 2010

Proportion F / H des habitants nantais actifs salariés de 15 ans et plus selon le temps de travail :

Source Insee - � chier détail du recensement 2010

Dans les territoires prioritairesVille de Nantes Hors territoires prioritaires

Les données du recensement montrent aussi des disparités territo-

riales très importantes. Les femmes vivant en territoires prioritaires sont

davantage concernées par les temps partiels (39% exercent un emploi

à temps partiels) que les femmes vivant hors territoires prioritaires

(31% exercent à temps partiel).

47 Nantoscope 2014 Partie 2 - Thème 1: Emploi et insertion

Proportion F/H des salariés nantais en emploi à temps partiel

73 % 27 %

Chiffres

Vie familiale et vie professionnelleDe nombreux freins à l’égalité femmes-hommes

DES INÉGALITÉS FEMMES-HOMMES DANS LA PRISE EN CHARGE DE JEUNES ENFANTS

Pointd’éclairage

Population active : population active occupée +

chômeurs

Population inactive : les personnes qui n’ont pas

d’emploi mais qui n’en recherchent pas

Taux d’activité : (population active occupée +

chômeurs) / population totale en âge de travailler

* 100

Taux d’activité des adultes nantais de 25-49 ansayant un/des enfant(s) de moins de 18 ans :

Source Insee - � chier détail du recensement 2010

La parentalité : un facteur d’inégalités femmes-hommes face à l’emploi

La question de la garde des enfants est une condition essentielle de la

réalisation de l’égalité professionnelle. Les politiques publiques de la

petite enfance ont un impact sur l’emploi des femmes et des hommes.

La prise en charge des jeunes enfants apparait aujourd’hui comme un

levier permettant l’accès des femmes à l’emploi. Les études nationales

estiment que sur l’ensemble de la France, il y aurait un défi cit d’environ

400 000 places d’accueil pour la petite enfance. À Nantes, l’activité,

l’emploi et le type d’emploi occupés par les femmes sont fonction de

l’âge et du nombre d’enfants.

À Nantes, le taux d’inactivité des femmes augmente plus que celui des hommes

en fonction du nombre et de l’âge des enfants.

Sur l’ensemble de la France, quand plus de la moitié des mères d’en-

fants de moins de 8 ans réduisent ou cessent leur activité profession-

nelle temporairement, seulement un père sur neuf le fait aussi. (Insee,

enquête emploi sur la conciliation vie familiale-vie professionnelle,

2010). Même si le taux d’activité des femmes n’a cessé d’augmenter ces

dernières décennies les charges familiales telles que la prise en charge

des jeunes enfants incombent encore majoritairement aux femmes.

Les femmes sont celles qui ajustent le plus leur emploi face à un

changement de situation familiale. D’une manière générale, pour une

majorité de Français le caractère ajustable de l’emploi féminin relève de

l’évidence. En eff et, selon une étude de l’Insee de 2011, une personne

sur quatre pense qu’en temps de crise économique, les hommes

devraient être prioritaires pour trouver un emploi. Sur l’ensemble du

territoire nantais, plus les femmes ont un nombre d’enfants élevé, plus

leur taux d’activité baisse. Les Nantaises de 25 à 49 ans avec au moins

un enfant ont un taux d’activité de 86%. À partir de trois enfants, leur

taux d’activité descend à 70%. En ce qui concerne les Nantais, leur taux

d’activité ne varie pas en fonction de la présence d’enfants.

Champ : Nantais ayant un ou plusieurs enfant(s), adultes d’une famille monoparentale ou d’un couple avec enfant(s)

et +

Le taux d’activité des femmes est aussi corrélé à l’âge des enfants.

Plus les femmes ont de jeunes enfants, plus leurs taux d’activités sont

faibles. Le taux d’inactivité des mères d’enfants de 0 à 2 ans est de

20% alors qu’il n’est que de 3% chez les pères. Concernant les parents

d’enfants de 3 à 5 ans, le taux d’inactivité des femmes est de 13% alors

qu’il n’est que de 2% chez les hommes.

Dans les territoires prioritaires nantais, la baisse du taux d’activité

des femmes en fonction du nombre d’enfants est particulièrement

marquée. Au sein de ces quartiers, se concentrent les plus forts taux

d’inactivité. Le taux d’inactivité des femmes de trois enfants et plus

s’y élève à 40%.

Partie 2 - Thème 1: Emploi et insertion

Taux d’activité des Nantais de 25-49 ans ayant 3 enfants ou plus de moins de 18 ans :

Source Insee - ! chier détail du recensement 2010

Taux d’activité des Nantais de 25-49 ans selon l’âge du plus jeune enfant :

Source Insee - ! chier détail du recensement 2010

Champ : Nantais ayant un ou plusieurs enfant(s), adultes d’une famille monoparentale ou d’un couple avec enfant(s)

Sour

ce co

mm

unic

atio

n ex

tern

e N

ante

s Mét

ropo

le

49 Nantoscope 2014

Taux d’activité des Nantaisayant 3 enfants ou plus

70 % 97 %

Chiffres

Temps partiel «subi» : n’a pas trouvé un emploi à temps plein

Assistance d’enfants ou d’adultes dans l’incapacité de travailler

Autres responsabilités familiales ou personnelles

Malade ou en incapacité

Dans l’éducation ou la formation professionnelle

Autres raisons

À Nantes, le taux d’emploi des mères est plus faible que celui des hommes.

En France, plus de 7 femmes sur 10 en couple avec un seul enfant

ont un emploi, elles ne sont plus que 38% lorsqu’elles sont mères de

famille de trois enfants ou plus. Sur le territoire nantais, les femmes en

couple avec enfants ont aussi un taux d’emploi plus faible que celui

des pères. Cette inégalité femmes-hommes face à l’emploi s’observe

autant dans les familles monoparentales que dans les familles avec

deux parents. Cependant, les diff érences de taux d’emploi entre les

pères en couple et les pères de familles monoparentales sont plus

importantes que chez les femmes. La variable « famille monoparen-

tale» a davantage d’impact sur l’emploi des hommes que sur l’emploi

des femmes. Malgré tout, les familles monoparentales à Nantes restent

très largement représentées par des femmes.

À Nantes, à la di" érence des hommes, le recours aux emplois à temps partiel des

femmes augmente en fonction du nombre d’enfants.

Le nombre et l’âge des enfants infl uent sur le recours pour les femmes

à des emplois à temps partiel. En France, 45% des mères ayant au

moins 3 enfants occupent un emploi à temps partiel contre 5% des

pères (Fauvel Hélène, 2014). Parmi les femmes qui occupent un

emploi à temps partiel, nombreuses sont celles qui déclarent avoir

recours à ce type d’emploi en raison de la prise en charge de jeunes

enfants ou d’adultes dans l’incapacité de travailler. À Nantes, la part

de femmes exerçant un emploi à temps partiel augmente en fonction

du nombre d’enfants. Chez les Nantaises qui ont plus de trois enfants,

57% exercent un emploi à temps partiel contre 7% des hommes.

et +

Femmes

Hommes

Chiffres

Pointd’éclairage

Taux d’emploi : population active occupée /

population totale en âge de travailler*100

Temps partiel : temps de travail inférieur à la durée

légale du travail ou à la durée conventionnelle si

celle-ci est inférieure.

La répartition des actifs ayant un emploi selon

qu’ils occupent leur emploi principal à temps

partiel ou à temps complet est réalisée sur la base

de la déclaration des personnes concernées.

Part des adultes nantais de 25-49 ans salariés à temps partielselon le nombre d’enfants de moins de 18 ans :

Source Insee - � chier détail du recensement 2010

Raisons pour l’emploi à temps partiel :

Taux d’emploi des adultes nantais de 25-49 ans selon le mode de cohabitation :

Source Insee - � chier détail du recensement 2010

Champ : Nantais actifs ayant un emploi salarié et ayant un ou plusieurs enfant(s) de moins de 18 ans.

Source : Eurostat, 2011, 15-64 ansChamp : personnes concernées par un temps partiel, soit 3 639 600 femmes et 873 500 hommes.

Part de Nantais de 25 à 49 ans, salariés à temps partiel ayant 3 enfants ou plus

57% 7 %

Travail, études, formation :

À Nantes, le recours des femmes aux contrats précaires n’augmente pas suite

à l’arrivée d’enfants. Si l’arrivée d’enfants entraine une augmentation

du recours aux temps partiels chez les femmes, elle ne fait pas varier

le recours aux contrats précaires (c’est-à-dire limité sur la durée) des

femmes avec enfants.

Principaux temps sociaux au cours d’une journée moyenne selon le type de ménage : (en heures et minutes)

Partie 2 - Thème 1: Emploi et insertion

Pointd’éclairage

Emplois précaires : ont été ici considérés tous les

salariés ayant un emploi à durée limitée.

et +

Part des adultes nantais de 25-49 ans salariés en contrats précairesselon le nombre d’enfants de moins de 18 ans :

Source Insee - ! chier détail du recensement 2010

Il n’est pas possible de savoir à l’échelle de Nantes dans quelle mesure la

chute des taux d’emploi et des taux d’activités chez les femmes résulte

de choix personnels. Toutefois, « nous pouvons supposer qu’elle est

pour une part subi et en partie lié à des problèmes de mode de garde »

(Gombert Martial, Direction de la petite enfance, ville de Nantes, 2012).

Chez les femmes, l’arrivée d’enfants signifi e très souvent l’augmentation

du taux d’inactivité, la baisse du taux d’emploi et la hausse du recours

aux temps partiels.

Cependant, il convient de préciser que cette baisse du temps consacré

à l’activité salariée, va de pair avec une augmentation du temps passé

au travail domestique. Face à l’arrivée d’enfants, la spécialisation des

rôles sociaux est encore plus importante. Sur l’ensemble de la France,

le temps consacré à une autre forme de travail, non institué, rarement

identifi able et non reconnu, est bien plus important chez les femmes.

Il s’agit du travail domestique pour lequel les mères de 3 enfants

consacrent en moyenne entre 4h30 et 7h00 par jour, quand les pères

s’y consacrent en moyenne entre 2h30 et 3h30 par jour.

+

+ +

Non disponible

Temps domestique : Ménages, courses Soins aux enfants Bricolage, jardinage

Personnes seules

Famille monoparentale avec enfant(s) >= 3 ans

En couple sans enfant

En couple avec :

1 enfant âgé de 3 ans ou plus

2 enfants >= 3 ans

3 enfants >= 3 ans

En couple avec :

1 enfant de moins de 3 ans

2 enfants dont au moins un < 3 ans

3 enfants dont au moins un < 3 ans

7 H 02

7 H 39

7 H

7 H 51

8 H 14

7 H 55

8 H 35

8 H 16

8 H 24

6 H 54

-

7 H 33

8 H 02

7 H 53

8 H 21

8 H 27

8 H 23

8 H 33

4h19

3h54

3h32

3h46

3h51

3h23

3h06

2h19

1h10

2h15

2h57

2h59

3h17

3h13

3h30

2h34

3h07

3h42

0h35

0h56

0h49

2h50

2h42

3h29

4h54

5h26

5h52

5h37

5h56

5h18

5h06

5h07

1h35

1h17

1h09

1h09

1h20

1h18

1h17

1h19

0h45

0h43

0h40

1h19

1h22

1h12

0h45

0h55

+

Source : Insee, enquêtes Emploi du temps 2010 Lecture : en 2010, les femmes qui vivent seules travaillent en moyenne 4h19 par jour.Champ : France métropolitaine, personnes âgées de 15 à 60 ans, hors étudiants et retraités. Hors temps de trajet, temps libre et temps physiologique (sommeil, repas).

Champ : Nantais actifs ayant un emploi salarié et ayant un ou plusieurs enfant(s) de moins de 18 ans.

51 Nantoscope 2014

Des familles monoparentales et des familles nombreuses très présentes dans les quartiers prioritaires : facteurs de tensions supplémentaires dans la vie professionnelle des femmes

Aujourd’hui, Nantes compte environ 10 400 enfants de moins de

trois ans. Les parents de ces enfants n’ont cependant pas tous les

mêmes besoins de garde. Ces besoins peuvent varier d’un territoire

à un autre, en fonction des types de familles ou en fonction de la

situation économique du ménage. Certaines familles sont plus

« fragiles » que d’autres et nécessitent une off re adaptée. Par exemple,

sur l’ensemble de la France, 81% des enfants des ménages les plus

modestes sont gardés à titre principal par leurs parents contre 31%

des enfants des ménages les plus aisés. La composition familiale

infl ue sur le mode de garde. Le rapport Lemière de 2014 indique que

« la garde par les parents à titre principal est plus fréquente pour les

enfants vivant dans les familles monoparentales et/ou nombreuses. »

À Nantes, la proportion de familles monoparentales et nombreuses est

très importante en territoires prioritaires. Aussi, à Nantes, l’adulte d’une

famille monoparentale est une femme dans 86% des cas. En raison des

charges familiales, ces pères et mères isolés sont très vulnérables sur

le marché du travail et nécessitent une off re de garde adaptée pour

leur permettre de s’insérer professionnellement.

Pointd’éclairage

Famille nombreuse : une famille est dite

nombreuse lorsqu’elle comprend trois enfants ou

plus (Insee)

Ménage modeste : premier quintile de niveau de

vie, qui regroupe les 20 % des ménages les plus

modestes

Ménage aisé : dernier quintile de niveau de vie,

qui regroupe les 20 % des ménages les plus aisés

Quintiles de niveau de vie : valeurs-seuils qui,

lorsque l’on ordonne la population selon les valeurs

de niveau de vie, la partionnent en 5. Répartition des ménages avec enfant(s) par Iris...

- selon le nombre d’enfants de la famille principale :

Source Insee - � chier détail du recensement 2010

Taille proportionnelle au

nombre de ménages avec

enfant(s) dans la famille

principale

Légende

Famille principale monoparentale

Famille principale couple avec enfant(s)

Légende

1 enfant

2 enfants

3 enfants

4 enfants ou plus

2 Famille principale

monoparentale

3 Famille principale

couple avec enfant(s)

3 658 4 941

7 847 20 348

11 505 25 289

1 enfant 2 enfants 3 enfants 4 enfants ou plus

3 892 2 669 1 326 712

13 551 10 067 3 589 989

17 443 12 736 4 914 1 701

Total

8 598

28 195

36 794

Territoires prioritaires

Hors Territoires prioritaires

Total

ménages avec enfant(s)

Territoires

prioritaires

Nombre de ménagesavec enfant(s) :

3 658 (43 %)

7 847 (28 %)

11 505 (31 %)

4 941 (57 %)

20 348 (72 %)

25 289 (69 %)

3 892 (45 %)

13 551 (48 %)

17 443 (47 %)

2 669 (31 %)

10 067 (36 %)

12 736 (35 %)

1 326 (15 %)

3 589 (13 %)

4 914 (13 %)

712 (8 %)

989 (4 %)

1 701 (5 %)36 794

-selon la composition de la famille principale :

Ville de Nantes

8 598

28 195

L’accès, le maintien ou le retour à l’emploi des femmes : la nécessité d’une action volontaire et identifiée en faveur de l’égalité femmes/hommes

Les politiques publiques de la petite enfance peuvent contribuer au

travers d’une off re suffi sante et adaptée à l’égalité femmes-hommes

dans la vie professionnelle. En eff et, l’off re d’accueil des jeunes enfants

se révèle être « un outil au service de l’égalité femmes-hommes »

notamment pour certains publics particulièrement fragiles tels que

les femmes mères de familles monoparentales. « Le retour à l’emploi

est en quelque sorte une course d’obstacles où, au-delà de la pure

question du travail, la personne concernée doit dépasser un certain

nombre de diffi cultés, dont évidemment la garde de jeunes enfants

non scolarisés, avec une forte dimension aff ective et psychologique. Et

en la matière, il y a inégalité manifeste entre les hommes et les femmes.

La plupart du temps, ce sont les mères qui assument les enfants et

doivent gérer des injonctions paradoxales liées à leur statut (travailler,

élever son enfant…) » (Gombert Martial, direction de la petite enfance,

ville de Nantes, 2012). Les femmes qui souhaitent retrouver un emploi

ou qui souhaitent entreprendre une formation sont celles qui ont le

plus besoin d’un mode de garde adapté.

La crèche a sauvé ma formationune maman nantaise

Mon conseiller me disait toujours que les employeurs n’aiment pas entendre qu’on n’a pas de mode de garde.

une maman nantaise

Source : Direction Petite enfance ville de Nantes, Caisse d'Allocations familiales de Loire-Atlantique, Conseil général, octobre 2013 - Etude Catalys/Idea Recherche

Citations

Partie 2 - Thème 1: Emploi et insertionSo

urce

com

mun

icat

ion

exte

rne

Nan

tes M

étro

pole

Sour

ce co

mm

unic

atio

n ex

tern

e N

ante

s Mét

ropo

le

53 Nantoscope 2014

Les politiques de la petite enfance représentent des enjeux majeurs

pour l’accès à l’emploi des femmes. Elles sont « une condition néces-

saire, mais certes pas suffi sante à l’insertion des femmes à l’égal de

l’homme sur le marché du travail » (Hélène Périvier, 2004). L’important

c’est que la collectivité agisse pour garantir aux ménages une liberté

de choix dans les modes de garde de leurs enfants.

• Fauvel Hélène, « Les femmes éloignées du marché du travail », Journaux offi ciels, Conseil économique, social

et environnemental, février 2014

• « L’accueil de la petite enfance, clef de l’égalité entre les femmes et les hommes », délégation aux droits des

femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, 2013

• Périvier Hélène, « Vers une service public de la petite enfance », revue de l’OFCE, 2012

En savoir plus

À Nantes, la direction de la petite enfance a su faire évoluer

ses modes de garde et mène une politique volontariste de

création de places. Elle fait en sorte de faciliter l’accueil des

familles en situation d’insertion sociale et professionnelle et

notamment pour les mères en situation de retour à l’emploi.

Action de la

Ville

• L’adaptation de l’accueil occasionnel : cet accueil souple prend en

compte les contraintes temporelles et ponctuelles. Il se fait soit à

l’heure, à la demi-journée ou en journée continue avec le repas.

• L’accueil d’urgence : cet accueil est à destination des ménages en

précarité professionnelle et en insertion sociale ou subissant des

modifi cations soudaines d’organisation. Cet accueil permet de

mieux répondre aux besoins des situations de retour à l’emploi.

• Le guichet unique : désormais, il n’y a qu’une seule démarche à

faire pour une demande de place en multi-accueils associatifs et

municipaux. Cette démarche s’eff ectue dans les relais accueil petite

enfant ou par internet

• Expérimentation sur le quartier Nantes Nord : la direction de la

petite enfance a aussi mis en place une démarche expérimentale

à destination des familles monoparentales en RSA.

• Intégration de critères prioritaires dans les critères d’admission tels

que l’insertion sociale ou le retour à l’emploi, la monoparentalité, les

bas revenus et les situations particulières (handicap, gémellité…)

• La direction de la petite enfance porte aussi une attention particu-

lière aux questions de mixité professionnelle aux questions relatives

aux stéréotypes ainsi qu’à la place du père et de la mère au sein

des accueils.

Sour

ce co

mm

unic

atio

n ex

tern

e N

ante

s Mét

ropo

le

DES INÉGALITÉS FEMMES-HOMMES DANS LA PRISE EN CHARGE DES PERSONNES ÂGÉES DÉPENDANTES

Si le lien entre la petite enfance et l’emploi (particulièrement l’emploi des femmes) est établi, le lien entre la prise en charge de parents

âgés dépendants et l’emploi n’est pas si évident aujourd’hui. Pour autant, la question de l’articulation des temps ne concerne pas que

les jeunes parents mais aussi les enfants de parents âgés dépendants.

Une surreprésentation de femmes parmi les aidants nantais

En France, 3,6 millions de personnes âgées de 60 ans ou plus et

vivant à domicile sont aidées régulièrement dans les tâches de la vie

quotidienne en raison d’un problème de santé ou d’un handicap. Le

vieillissement de la population en France entraine de plus en plus

de besoins en termes de prise en charge des personnes âgées. Afi n

de permettre un maintien à domicile, les personnes âgées ont très

souvent besoin de l’aide de leurs proches. Ces proches sont appelés

des aidants familiaux.

60% des aidants familiaux sont des femmes et sont en moyenne âgées

entre 50 à 75 ans. Environ 4 millions de français aident au moins une

personne de leur entourage de 60 ans ou plus. Dans le cadre des mala-

dies de la mémoire, 50% des aidants sont les conjoints des personnes

malades et 45% sont leurs enfants. Parmi eux, la moitié est en activité

professionnelle. (Drees et Etude Pixel, 2002-2005) Une enquête de

2009 sur les aidants, menée par Handicap santé, révèle que beaucoup

d’aidants ressentent une charge importante liée à cette activité (non

professionnelle) d’aide à la personne. Nombreux sont celles ou ceux

qui souff rent d’un manque de temps, de fatigue physique, d’isole-

ment, de dégradation de l’état de santé, de surmenage, ou encore de

troubles du sommeil. Cette activité n’est donc pas sans incidence sur

leur vie personnelle, sur leur état santé ou encore sur leur vie profes-

sionnelle. C’est la raison pour laquelle il est important d’accorder une

attention particulière à cette charge encore mal connue et peu prise

en compte en matière de prévention, de soutiens et de droits sociaux.

À Nantes, les femmes seraient majoritaires dans la prise en charge de

parents âgés dépendants. En 2013, 415 personnes ont pris contact

avec la Maison des aidants. Parmi elles, 75% étaient des femmes.

Cette proportion reste la même depuis l’ouverture de la Maison des

aidants en 2009. La Maison des aidants est une plateforme de répit et

d’accompagnement des aidants familiaux créée en septembre 2009.

L’objectif est d’off rir un lieu convivial aux proches ayant un membre

de leur famille fragilisé par l’âge ou la maladie.

Aidant familial (ou aidant « de fait » ou aidant « naturel ») : personne qui vient en aide à titre non

professionnel, pour partie ou totalement, à une

personne dépendante de son entourage, pour les

activités de la vie quotidienne. Cette aide régulière

peut être prodiguée de façon permanente ou non.

Cette aide peut prendre plusieurs formes : prise en

charge des activités domestiques, aide physique

dans les soins quotidiens, accompagnement dans

les démarches administratives ou les activités

sociales, rôle de vigilance et de veille, etc.

Partie 2 - Thème 1: Emploi et insertion

20 %

Proportion F/H d’enfants prenant en charge un parent âgé dépendant

(inscrits à la maison de aidants)

80 %

Pointd’éclairage

Répartition des personnes ayant pris contact avec la Maison des aidants

Source : Ville de Nantes

Proportion F /H :

55 Nantoscope 2014

Chiffres

L’augmentation des charges liées au vieillissement des personnes âgées : des répercussions négatives sur l’emploi des femmes

Un proche aidant sur deux déclare que ce rôle représente un choix

préjudiciable pour sa carrière professionnelle : « plus l’aidant familial

a une charge horaire hebdomadaire importante, plus on retrouve le

sentiment d’une carrière professionnelle mise de côté ». Ces données

ont été révélées par une enquête de l’Association des paralysés de

France. Cette enquête ne se focalise pas exclusivement sur les enfants

de parents âgés mais aussi sur les personnes qui aident leurs proches

pour des raisons de handicap. L’activité d’aide peut avoir des répercus-

sions sur l’activité professionnelle. « La fatigue qu’elle provoque a des

conséquences sur la concentration et l’effi cacité pâtit des situations

de crise qui peuvent exiger de délaisser son poste. » (Noémie Soullier,

mars 2012).

À Nantes, pour certains chercheurs le lien entre emploi et prise en

charge de parents âgés ne fait aucun doute. « Il y a véritablement un

lien entre la qualité de prise en charge des personnes âgées dépen-

dantes et l’emploi des femmes. » (Annie Dussuet, 2014). Un groupe de

chercheurs européens a lancé un programme de recherche du nom

de « fl ows » en 2011. Un de leur objectif fut d’analyser comment les

politiques sociales (liées à la prise en charge des jeunes enfants et

des personnes âgées, et à la formation professionnelle tout au long

de la vie) peuvent aff ecter la participation des femmes au marché du

travail. 11 équipes de chercheurs dans 11 villes européennes ont été

mobilisées pour ce projet. Nantes fut la ville française sélectionnée

pour participer au programme «fl ows».

Programme « � ows » : programme de recherche

européen qui a débuté en 2011. Ce projet

collaboratif vise à analyser les e� ets des politiques

sociales locales sur la place des femmes dans le

marché du travail et l’impact du travail des femmes

sur les carrières, les inégalités, la cohésion sociale et

la durabilité du modèle social européen. Ce travail

est e� ectué sur la base d’une comparaison de 11

villes dans 11 pays européens.

La Maison des aidants de Nantes développe des prestations

individuelles (écoute, information, orientation) et des actions

collectives organisées en partenariat. Les aidants peuvent

participer à des groupes de paroles ou des groupes d’infor-

mations notamment sur la maladie d’Alzheimer. Des ateliers

axés sur le mieux être de l’aidant sont aussi proposés (ateliers

de gestion du stress et des émotions, ateliers de musicothéra-

pie…). Des activités axées sur le maintien de la vie sociale du

couple aidant-aidé sont organisées. Enfi n, la Maison des aidants

propose aussi des conférences notamment sur les troubles de

la mémoire ou encore des tables rondes sur des thématiques

telles que la reconnaissance des aidants.

Action de la

Ville

Pointd’éclairage

Sour

ce w

ww

.nan

tes.

fr

• Soullier Noémie, « aider un proche à domicile : la charge ressentie »

, drees, 2012

• Soullier Noémie, « L’implication de l’entourage et des professionnels

auprès des personnes âgées à domicile », drees, 2011

« Malgré les charges parfois très importantes ressenties par les aidants,

nombreux sont ceux qui évoquent des points positifs liés à leur rôle

d’aidant. Beaucoup déclarent développer des relations de complicité

avec l’aidé, et mentionnent les moments de partage et de dialogue

avec la personne âgée. Cette activité d’aide présente aussi un aspect

valorisant. Les personnes se sentent utiles exercent des valeurs chères

telles que la générosité et le respect. » (Noémie Soullier, mars 2012).

Si depuis plusieurs décennies, les femmes sont des plus en plus

nombreuses à accéder à l’emploi, elles continuent d’assumer majo-

ritairement le soin aux enfants ou aux personnes dépendantes. Ce

cumul emploi/famille se révèle être un frein à l’accès à un emploi de

qualité. D’une manière générale, les charges familiales sont l’une des

principales causes de l’inégalité entre hommes et femmes dans le

monde du travail.

Des enquêtes réalisées dans le cadre de «fl ows», auprès de femmes

nantaises, révèlent un certain nombre de diffi cultés auxquelles les

aidants familiaux peuvent se trouver confrontés. Les femmes interro-

gées souff rent d’un manque de connaissance des structures à solliciter.

Ce défi cit de connaissance naît entre autres d’une complexité de

l’organisation territoriale. L’aidant ou l’aidante a de nombreux acteurs

à solliciter. L’aidant est aussi la personne qui assure la coopération

avec le personnel d’entretien et le personnel soignant. Les aidantes

interrogées dans le cadre de « fl ows » pointent aussi souvent la pro-

blématique des coûts liés à la prise en charge des parents dépendants.

Aussi, l’enquête met en avant la diversité de situations auxquelles

les aidantes peuvent être confrontées. En eff et, les femmes ont des

enfants de plus en plus tard. Dès lors, il peut arriver qu’elles aient

à s’occuper d’une part de leurs jeunes enfants et d’autre part de

leurs parents dépendants. Nombreuses sont aussi les femmes qui

s’occupent à la fois de leurs propres parents, mais aussi de leurs beaux

parents. Aujourd’hui, les petits enfants et particulièrement les petites

fi lles assurent de plus en plus un rôle d’aidant.

En savoir plus

Partie 2 - Thème 1: Emploi et insertion

Sour

ce c

omm

unic

atio

n ex

tern

e N

ante

s Mét

ropo

le

Sour

ce c

omm

unic

atio

n ex

tern

e N

ante

s Mét

ropo

le

57 Nantoscope 2014

La santé des Nantais : des spécifi cités en fonction des sexes Santé

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. ». La santé dépend aussi de l’environnement dans lequel se situe l’individu et doit être comprise de manière globale. « Il est vrai que la santé, notion complexe, se réfère à un état d’équilibres instables que connaissent les personnes et les populations en relation avec un certain nombre de facteurs relatifs aux conditions de vie, d’accès à l’emploi, aux services, aux soutiens disponibles et à l’état de l’environnement et du cadre de vie. La santé ne saurait plus se résumer à une simple absence de maladie. » (Harpet C, Roué Le Gall A, 2013). Une lecture sous le prisme de l’égalité femmes-hommes de données sur la santé nécessite de penser ces facteurs environnementaux dans leur ensemble.

Un recul de la mortalité moins marqué chez les femmes

La mortalité recule sur l’ensemble de la population française et nan-

taise. Ce recul doit être mis en relation avec une hausse de l’espérance

de vie. En France, l’espérance de vie des femmes est de 84,7 ans celle

des hommes de 78 ans. Quant à l’espérance de vie en bonne santé,

elle est de 63,5 ans pour les femmes et de 61,9 ans pour les hommes.

En moyenne, les femmes vivent donc 21,2 années avec une limi-

tation d’activités et/ou une incapacité contre 16,1 années pour les

hommes. Ces indicateurs ne sont pas disponibles à l’échelle de la Ville

de Nantes. Néanmoins les données de l’Observatoire régional de la

santé (ORS) apportent quelques éclairages. À Nantes, le recul de la

mortalité concerne avant tout les hommes (-18%). Les Nantais ont

bénéfi cié d’une diminution de la mortalité pour toutes les grandes

causes de décès, et notamment pour les deux principales que sont

les maladies cardiovasculaires et les cancers. Le recul est cependant

moins marqué chez les femmes (-9%), pour lesquelles s’observe une

baisse de la mortalité par maladies cardiovasculaires mais une stabilité

de la mortalité par cancer.

Concernant l’espérance de vie, il existe à l’échelle de la France, des

diff érences entre femmes et hommes en fonction de leur activité

professionnelle . En moyenne, l’espérance de vie d’une femme cadre

est supérieure de trois ans à celle d’une femme ouvrière.

-18 %

Recul de la mortalité chez les Nantais

- 9%

Chiffres

Sources : Inserm CépiDc, Insee, exploitation ORS Pays de la Loiretaux pour 100 000, standardisés sur la population européenne (IARC 1976)

Évolution des taux standardisés de mortalitégénérale entre 1999-2001 et 2005-2007 :

Thème 2 Conditions de vie et précarité : des risques inégaux entre femmes et hommes

Partie 2 - Thème 2 : Conditions de vie et précarité

Une mortalité prématurée et une mortalité prématurée évitable qui concernent surtout les hommes

Mortalité prématurée À Nantes, 1 personne sur 4 décède avant 65 ans. La part des décès

prématurés dans la mortalité générale est nettement plus élevée chez

les hommes. 33% des décès masculins et 16% des décès féminins

ont lieu avant l’âge de 65 ans, soit 307 décès masculins et 153 décès

féminins en moyenne par an. La mortalité prématurée a diff érentes

origines et ces origines peuvent varier en fonction des sexes.

Dans le cas de la mortalité prématurée, les disparités territoriales sont

particulièrement importantes sur la ville de Nantes. Cette mortalité est

signifi cativement supérieure à la moyenne nantaise dans les territoires

prioritaires. Elle peut atteindre +70% dans certaines ZUS, pour les

hommes comme pour les femmes.

Mortalité prématurée évitableÀ Nantes, environ 170 décès par an pourraient être évités. 40% des

décès masculins prématurés et 30% des décès féminins auraient pu

être évités. Si la part de décès évitables féminins est inférieure à la

part de décès évitables masculins, elle est cependant supérieure à

la moyenne nationale. La mortalité prématurée évitable des femmes

nantaises est supérieure de 20% à la moyenne nationale sur la période

2003-2007. Cette surmortalité est liée principalement au cancer du

poumon.

Nombre annuel moyen de décès avant 65 ans - Nantes (moyenne 2005-2007) :

Source : Inserm CépiDc; exploitation ORS Pays de la Loire

Répartition des décès prématurés selon leur caractère «évitable» - Nantes (moyenne 2005-2007) :

Source : Inserm CépiDc; exploitation ORS Pays de la Loire

Mortalité prématurée : ensemble des décès

survenus avant 65 ans.

Mortalité évitable : « La mortalité évitable est un

sous ensemble de la « mortalité prématurée » :

elle correspond aux décès survenant avant 65 ans

qui auraient pu être évités par une modi" cation de

certains comportements à risque (alcool, tabagisme,

conduite dangereuse…). Elle comprend une partie

des décès imputables au tabac et à l’alcool (cancers

du poumon et des voies aérodigestives supérieures,

psychoses alcooliques et cirrhoses alcooliques ou

de cause non précisée), les décès par accident de la

circulation, chute ou suicide et, dans le registre des

maladies infectieuses, les décès par sida.

307

Nombre annuel moyende décès prématurés

153

Chiffres

Pointd’éclairage

Source : «Observation de la santé des Nantais»- ORS & Mission Santé Publique de la Ville de NantesPériode 2005-2007

Causes de mortalité prématurées à Nantes en pourcentages :(avant 65 ans)

59 Nantoscope 2014

Pathologies liées à l’alcool et au cancer des poumons : Nantes, une zone de surincidence pour les femmes

Sur l’ensemble de la France, les comportements de santé des hommes

et des femmes tendent à s’homogénéiser. Si le taux de mortalité pour

les pathologies liées au tabagisme a été divisé par deux en quarante ans

chez les hommes, il augmente fortement chez les femmes. À Nantes,

il semblerait en eff et que les femmes adoptent de plus en plus des

comportements à risque. Sur le territoire nantais, s’observe chez les

femmes une surincidence des pathologies liées à des comportements

à risque. En d’autres termes, on parle de surincidence quand les chiff res

dépassent les estimations faites à partir des données nationales. En France, entre 2005 et 2010, les femmes ont fortement augmenté

leur consommation de tabac. Cette hausse fut bien plus élevée chez

les femmes que chez les hommes. Sur le territoire nantais, les données

manquent pour vérifi er cette tendance à l’échelon local. Même si les

facteurs de risques de cancers sont très divers et peuvent se cumuler,

les données nantaises indiquent que la surincidence du cancer du

poumon chez les femmes est d’environ 80%, soit 50 nouveaux cas par

an (au lieu de 30 si la situation à Nantes était la même qu’au niveau

national). Chez les hommes la surincidence du cancer du poumon est

moins élevée. Elle est de 20%, soit 100 nouveaux cas par an. La mor-

talité féminine par cancer du poumon a connu à Nantes une hausse

de 69% depuis les années 2000, alors que la hausse sur l’ensemble du

département est de 20% et de 34% sur l’ensemble de la France. Le

cancer du poumon est désormais celui qui affi che les plus forts taux

de mortalité chez les femmes à Nantes. Alors que le cancer du sein

constitue en France la première cause de décès prématurée par cancer

chez les femmes, à Nantes, le cancer du poumon est à l’origine de 12%

des décès prématurés, devant le cancer du sein (10,5%).

Par rapport aux autres grandes villes, la situation des femmes à Nantes

est moins favorable. Pour les hommes, Nantes occupe une position

intermédiaire par rapport aux autres grandes villes françaises alors

que pour les femmes, Nantes est en avant dernière position, derrière

Strasbourg.

Surmortalité : il s’agit du rapport entre deux taux

de mortalité

Indice de surmortalité = taux A / taux B

Soit A et B les taux de mortalité de deux

populations di! érentes

Pointd’éclairage

Indice comparatif de mortalitépar cancer du poumon :

(moyenne 2005-2007), indice France métrop. = 100

Source : Inserm CépiDc, Insee, exploitation ORS Pays de la Loire* diff érence signifi cative avec la France métropolitaine au seuil de 5 %

Sour

ce h

ttp:

//w

ww

.pho

to-l

ibre

.fr

Partie 2 - Thème 2 : Conditions de vie et précarité

Sur l’ensemble de la France et à Nantes, la mortalité pour pathologies

liées à une consommation excessive d’alcool diminue. Toutefois, à

Nantes, les pathologies en lien avec une consommation excessive

d’alcool et/ou de tabac sont plus fréquentes par rapport à la moyenne

nationale. C’est particulièrement vrai pour les femmes. Si la mortalité

masculine par pathologies liées à la consommation excessive d’alcool

est de 45% supérieure à la moyenne de la France métropolitaine,

elle est supérieure de 58% pour les femmes. Cette surmortalité ne

se retrouve pas en Loire-Atlantique ou dans les Pays de la Loire pour

les femmes.

Les femmes nantaises dépassent plus que les hommes la moyenne

nationale mais les hommes conservent un taux plus élevé de décès

par aff ection liées à une consommation excessive d’alcool. Les décès

dus à ces aff ections sont trois fois plus élevés chez les hommes que

chez les femmes.

Si d’une manière générale les inégalités femmes-hommes face aux

conduites à risque semblent s’atténuer, persistent des inégalités entre

femmes. Par exemple, une femme sur trois en emploi fume contre une

femme sur deux au chômage.

Une mortalité par suicide et des accidents de la circulation plus élevés chez les hommes que chez les femmes

Sur l’ensemble du territoire nantais, environ 40 personnes meurent

par suicide chaque année. Ce chiff re est à relativiser. Les taux de sui-

cide sont en moyenne sous estimés d’environ 20%. Qu’il s’agisse de

l’ensemble de la France ou de la région des Pays de la Loire, les taux

de suicide sont en moyenne trois fois plus élevés chez les hommes. À

Nantes, selon l’Observatoire régional de la santé, l’écart entre les taux

de suicide hommes et femmes seraient néanmoins un peu moins

marqué.

Si des diff érences hommes et femmes s’observent au niveau des taux

de suicide au niveau national et local, une enquête nationale (La santé

des femmes en France, Drees, mars 2013) affi rme qu’on observe aussi

des diff érences hommes et femmes relatives aux comportements

dépressifs. Les femmes ont un risque de connaître un trouble dépressif

de 1,5 à 2 fois plus élevé, mais leur troubles sont davantage dépistés

et pris en charge. Le ministère des Droits des femmes précise que

22% des femmes ont un usage quotidien de psychotropes contre

12,9% des hommes.

La direction de la santé publique travaille actuellement

sur la santé mentale des Nantais. Cette étude publiera ses

chiff res à l’automne 2014.

Action de la

Ville

Indice comparatif de mortalité par pathologiesliées à la consommation excessive d’alcool :

(moyenne 2005-2007), indice France métrop. = 100

Source : Inserm CépiDc, Insee, exploitation ORS Pays de la Loire* diff érence signifi cative avec la France métropolitaine au seuil de 5 %

Sour

ce h

ttp:

//w

ww

.pho

to-l

ibre

.fr

61 Nantoscope 2014

La santé des jeunes : des filles plus attentives à leur santé et des comportements à risque plus masculins

Chez les jeunes, le genre infl ue sur l’état de santé. Les jeunes fi lles

françaises prennent davantage soin d’elles et sont plus attentives à

leur hygiène de vie. Elles boivent moins de sodas, mangent plus de

fruits, sont plus attentives à leur santé bucco dentaire et consultent

davantage de médecins. Les fi lles sont aussi davantage diagnostiquées

en état de dépression que les garçons. Chez les 15-19 ans, elles sont

en moyenne cinq fois plus nombreuses à avoir eff ectué une tentative

de suicide durant l’année (Reynaudi, Sauneron, 2014).

Concernant les conduites à risque, les garçons tendent à se mettre

davantage en danger. Ils sont plus victimes d’accidents nécessitant

une prise en charge médicale. Un écart est également constaté dans

la prise de drogues et notamment d’alcool et de tabac, malgré une

« hausse sensible de l’usage féminin » et « un rapprochement des

courbes de consommation entre les sexes, du moins en matière

d’expérimentation » (Reynaudi, Sauneron, 2014). Néanmoins, la

consommation régulière d’alcool et de tabac se retrouve davantage

chez les jeunes garçons que chez les jeunes fi lles. À 17 ans, 33% des

garçons fument quotidiennement contre 30% des fi lles, et à 15 ans,

25% des garçons déclarent boire au moins une fois par semaine contre

13% des fi lles (Reynaudi, Sauneron, 2014).

Chez les jeunes résidents nantais, les séjours hospitaliers pour ou avec

une intoxication éthylique aigüe (IEA) concernent le plus souvent des

garçons (63% de garçons en 2011). Cependant, les hospitalisations

de jeunes de moins de 18 ans sont plus nombreuses en 2011 chez

les fi lles que chez les garçons résidant à Nantes (18 fi lles, 13 garçons).

À partir de 18 ans, la part des hospitalisations féminines diminue et

représente environ une hospitalisation sur 3.

En France les victimes d’accident de la circulation sont le plus souvent

des hommes et particulièrement des jeunes. Ce constat est aussi

valable pour la région des Pays de la Loire. À Nantes, même si le faible

volume de décès par accidents de la route limite les analyses, les

données de mortalité confi rment les conclusions nationales. Deux tiers

des décès concernent des hommes et 45% de ces décès concernent

des personnes âgées de moins de 35 ans.

Depuis 2008, une équipe

mobile, les veilleurs

de soirée, est chargée

d’intervenir au contact

des jeunes, dans une

démarche globale de

santé publique et de

réductions des risques.

L’objectif est de responsabiliser les jeunes Nantais sur leur

consommation d’alcool et autres produits psychoactifs.

Présents en centre ville, au Hangar à bananes et lors d’évè-

nements, les équipes de veilleurs de soirée rencontrent en

moyenne 65% de garçons et 35% de fi lles sur l’espace public.

Action de la

Ville

Nombre annuel moyen et taux brut de décès paraccident de la circulation selon l’âge et le sexe :

Nantes (moyenne 2005-2007)

Source : Inserm CépiDc, Insee, exploitation ORS Pays de la Loiretaux pour 100 000

Source : PMSI MCO (ATIH), exploitation ORS Pays de la Loiretaux pour 100 000

Répartition du nombre de séjours hospitaliers pour ou avec une IEAchez les jeunes résidents selon l’âge et le sexe (2011)

E! ectif

Âge

Partie 2 - Thème 2 : Conditions de vie et précarité

La santé au travail : des spécificités sexuées dues à une absence de mixité dans de nombreux secteurs

La santé au travail est un champ dans lequel des inégalités hommes

et femmes font surface. Il n’existe pas de données locales relatives à

la santé des Nantais au travail et d’une manière générale, le sujet est

encore peu étudié. Toutefois, des rapports nationaux et européens

peuvent être éclairants sur le sujet. Tout d’abord, les hommes et les

femmes ne souff rent pas des mêmes maux et sont exposés diff érem-

ment aux accidents. Ces diff érences peuvent trouver leur explication

en partie en fonction des types de postes occupés, des qualifi cations

et des responsabilités. Sur l’ensemble de l’Union européenne, les

hommes sont plus exposés aux accidents du travail. Sur 100 000 per-

sonnes, 5 300 hommes ont été victimes d’un accident du travail contre

1 900 femmes (Guy Schwartz, 2014). Cela peut s’expliquer en partie

par le secteur d’activité occupé. Les hommes occupent généralement

plus d’emplois que les femmes dans la construction ou les transports.

Le stress, la dépression et l’anxiété sont cependant plus répandus chez

les femmes. Aussi, en raison des postes de travail occupés (travail

en bureau ou travail en usine), les femmes se plaignent plus que les

hommes de douleurs aux membres supérieurs. « Les femmes sont

plus employées à des tâches monotones et répétitives, tandis que

les hommes sont plus astreints à porter des charges et à travailler

sur des machines dangereuses. » (Laurent Vogel, 2014). Des études

insistent aussi sur l’importance de l’adaptation de certains postes et

outils de travail aux femmes. Qu’il s’agisse des instruments confi és

aux jardiniers ou encore de ceux des agents d’entretiens, beaucoup

ne sont pas adaptés aux femmes.

Les spécifi cités sexuées face à la santé au travail sont en grande partie

dues une absence de mixité dans de nombreux secteurs.

Un accroissement des inégalités femmes-hommes en matière de santé dans les territoires prioritaires

Si les comportements masculins et féminins conditionnent l’état de

santé, il convient de s’intéresser aux diff érences entre hommes et

femmes à l’intérieur de chaque territoire. En eff et, l’Observatoire natio-

nal des zones urbaines sensibles (Onzus) rappelle que les inégalités

entre les hommes et les femmes en matière de santé sont encore

plus fortes en zone urbaine sensible (Zus) qu’hors Zus. Par exemple,

les femmes résidant en Zus sont deux fois plus exposées à l’obésité

que les hommes. 19% des femmes résidant en Zus sont obèses contre

10% des hommes. Aussi, plus d’une femme sur 4 déclare avoir renoncé

aux soins en Zus contre un homme sur 5. L’Onzus rappelle aussi que

sur l’ensemble des Zus, il existe un défi cit d’équipements de santé.

Les spécialistes tels que les psychiatres, les dermatologues, les oph-

talmologues ou les chirurgiens dentistes sont très peu représentés

dans ces zones d’habitation.

• Reynaudi Mathilde, Sauneron Sarah, « La santé des jeunes au féminin

et au masculin : stratégies pour combler les inégalités », in « Lutter

contre les stéréotypes fi lles-garçons », Commissariat général à la

stratégie et à la prospective, janvier 2014

• Fourcade Nathalie, « La santé des femmes en France », Drees, 2013

• Observatoire national des zones urbaines sensibles, rapport 2013

• Baromètre santé des jeunes Pays de la Loire, 2010

• Observatoire régional de la santé, Pays de la Loire

En savoir plus

63 Nantoscope 2014

« Des inégalités femmes-hommes face à l’emploi : les

Nantaises confrontées à une accumulation de diffi cultés »

Des formes et des degrés de précarité différenciés selon le genre

Précarité

La précarité peut recouvrer différentes notions : la précarité

économique, la précarité financière, ou encore la précarité

sociale. Il n’existe pas une seule et même catégorie de

personnes précaires. Les précaires ne forment pas un groupe

homogène et identifiable. Peuvent être désignés comme

précaires, les chômeurs, les demandeurs d’emploi, les

bénéficiaires du RSA et autres minimas sociaux, les personnes

qui ont des problèmes d’accès à un logement, les travailleurs

pauvres ou encore les sans-abri. En France, les hommes et les

femmes ne vivent pas les mêmes formes de précarité. Quand

certaines manifestations de la grande pauvreté semblent

davantage masculines, les femmes peuvent être plus touchées

par d’autres formes de précarité. Des entretiens menés avec

des travailleurs sociaux nantais ont permis d’identifier des

difficultés propres à chaque sexe. Sans être exhaustive,

l’enquête menée à l’échelle du territoire nantais permet

néanmoins d’identifier des formes d’inégalités hommes et

femmes face à la précarité et d’ouvrir des pistes de réflexions

autour de ces questions.

Précarité économique : un risque de précarisation accentué chez les femmes

Sur l’ensemble de la France, les femmes subissent une précarité

économique plus marquée que les hommes. 70% des travailleurs

pauvres sont des femmes. Le taux de pauvreté (au seuil de 60% du

revenu médian) est aussi plus élevé chez les femmes que chez les

hommes (13,6% pour les hommes et 14,9% pour les femmes). De

plus, la forme familiale peut accentuer les risques de précarité éco-

nomique. Or, selon le ministère des Droits des femmes, 34,6% des

familles monoparentales sont pauvres et dans 85% des cas, ce sont des

femmes qui élèvent seules leur(s) enfant(s). Le développement de la

précarité chez les personnes qui travaillent est aussi particulièrement

accru pour les femmes. Si les taux de chômage des hommes et des

femmes se sont rapprochés ces dernières années, à Nantes, les femmes

occupent plus de temps partiels que les hommes et touchent des

salaires moins élevés.

La précarité se dé� nit couramment par « l’absence

d’une ou plusieurs sécurités, notamment celle de

l’emploi, permettant aux personnes et familles

d’assumer leurs obligations professionnelles,

familiales et sociales et de jouir de leurs droits

fondamentaux. » (Joseph Wresinki, 1987). Dans

une acception plus large, la précarité réfère à

l’état de ce qui précaire, c’est-à-dire qui n’o� re

aucune garantie de durée, qui est incertain,

sans base assurée et révocable. La précarité est

aussi caractérisée par une forte incertitude sur la

possibilité de pouvoir retrouver dans un avenir

proche la situation qui est considérée comme

« acceptable ». Elle est donc une notion subjective

et relative car elle se dé� nit par rapport à une

situation acceptable et au sein d’une société

donnée.

Taux de pauvreté : le taux de pauvreté correspond

à la proportion d’individus (ou de ménages) dont le

niveau de vie est inférieur pour une année donnée

à un seuil, dénommé seuil de pauvreté (exprimé en

euros). Le seuil de pauvreté, qui correspond à 60%

du niveau médian de la population, s’établit à

977 euros mensuels en 2011 pour une personne

seule.

Travailleurs pauvres : travailleurs dont le niveau

de vie est inférieur au seuil de pauvreté

aller à

Pointd’éclairage

Partie 2 - Thème 2 : Conditions de vie et précarité

Précarité face au logement : de nombreux pères nantais en difficulté pour exercer leur parentalité

Les hommes et les femmes en situation de précarité ne vivent pas

la parentalité de la même manière. Pour les hommes en parcours

de précarité qui souhaitent retrouver des droits à la parentalité, le

combat peut s’avérer plus diffi cile. D’une manière générale, les femmes

récupèrent plus facilement des droits pour leurs enfants. Quant aux

pères bénéfi ciant déjà de leurs droits, l’exercice réel de la parentalité

peut se heurter à des contraintes de logement. Pour les pères sou-

haitant exercer leurs droits parentaux au quotidien, la question du

logement est centrale. Avoir accès à un logement de qualité et assez

grand pour accueillir ses enfants est une condition essentielle. Au

Centre communal d’action sociale, la mission stabilisation accom-

pagne des personnes en diffi culté pour se loger. Le public reçu est

majoritairement masculin. En eff et, au moment d’une séparation ce

sont majoritairement les pères qui quittent le logement familial. Or,

en raison d’une part, d’une faible off re de logements sur le marché

et d’autre part, de règles contraignantes (diffi cultés pour maintenir

le caractère prioritaire d’une demande de logement, demandes d’un

logement HLM soumises à de nombreuses formalités comme l’obten-

tion d’une ordonnance de non conciliation etc), la recherche d’un

nouveau logement peut s’avérer extrêmement longue et compliquée.

Citation

Citation

« Le combat est plus compliqué pour les hommes qui veulent retrouver des droits parentaux (…) On doute moins d’une femme

qu’elle puisse recevoir ses enfants. »

Travailleuse sociale du Centre communal d’action sociale

« Ne pas pouvoir accueillir ses enfants chez soi est une vrai souff rance pour ces pères. »

Travailleuse sociale du Centre communal d’action sociale

Sour

ce h

ttp:

//w

ww

.nan

tes.

mav

ille.

com

65 Nantoscope 2014

L’insertion sociale des Nantais en situation d’isolement : des femmes plus présentes sur les actions de dynamisation sociale

À Nantes, des professionnels de l’insertion font le constat d’une plus

grande représentation de femmes sur les activités de dynamisation

sociale. Abstraction faite des femmes dans la « grande marginalité »,

les femmes répondraient plus à ce type de dispositifs et rentreraient

plus facilement dans la dynamique que les hommes. Ce ressenti par-

tagé par plusieurs travailleurs sociaux peut être vérifi é en partie par la

fréquentation de l’Escale. Dans le cadre de la lutte contre les formes

d’isolement et de précarité, l’Escale permet aux habitants nantais de

créer du lien, de rencontrer d’autres personnes et de s’inscrire dans

un réseau social. L’Escale propose diff érents types d’activités autour

desquels les publics isolés peuvent se fédérer : « le temps d’un café »,

« les journées bricolage », « les ateliers FeldenKrais », « les tables d’hôtes »,

« les ateliers bien-être », « le Café mobile », « Tour de table », « le jeudi

convivial » ou en encore des sorties culturelles. Certaines actions telles

que les ateliers bien-être animés par une socio esthéticienne sont très

féminisées. Cela pourrait expliquer en partie la plus grande présence

de femmes. Toutefois, des activités traditionnellement plus masculines,

telles que les « journées bricolage » connaissent aussi un grand succès

auprès du public féminin. « Alors que les hommes recherchent des

temps informels pour créer du lien, les femmes recherchent une acti-

vité pour se sentir utiles. » (bilan 2013 Escale). Dans certains quartiers

se développent aussi des actions collectives pour lutter contre l’isole-

ment. Par exemple, tous les mois, les publics isolés du quartier Made-

leine Champ de Mars peuvent se retrouver au moment de l’action «

Dé Café idées » ou encore à l’occasion des sorties organisés avec le

Conseil général dans le cadre de « nos envies prennent l’air ». D’une

manière générale, les actions collectives destinées aux personnes

en situation d’isolement attirent plus les femmes que les hommes.

Citation

« Il peut arriver que des hommes viennent mais ils se retrouvent vite isolés au milieu de femmes et choisissent de ne pas revenir. »

Travailleuse sociale du Centre communal d’action sociale

L’insertion professionnelle des personnes très éloignées de l’emploi : un public majoritairement masculin sur les dispositifs de redynamisation

Si les femmes sont plus volontaires pour participer aux activités de

dynamisation sociale, des travailleurs sociaux nantais soulignent

que les hommes seraient davantage représentés dans les dispositifs

d’insertion professionnelle. La composition genrée de l’atelier de redy-

namisation Alisé vient confi rmer cette observation. Avec pour mission

d’accueillir des publics précaires et de consolider une recherche active

d’emploi, l’atelier reçoit plus d’hommes que de femmes. Les partici-

pants sont soit des bénéfi ciaires du RSA, soit des jeunes de moins de

25 ans très éloignés de l’emploi. Le but est de rétablir chez ces publics

un rythme de vie active au travers d’activités manuelles et d’actions

de dynamisation. Ils réalisent entre autre des activités d’utilité sociale :

prestations de déménagement sociaux, remise en état des jouets des

écoles maternelles et des crèches, débroussaillage et compostage ou

encore transport de mobiliers. Certaines personnes qui fréquentent

l’atelier Alisé bénéfi cient a posteriori de contrats aidés.

Sour

ce ra

ppor

t d’a

ctiv

ité C

CAS

Ville

de

Nan

tes2

014

Partie 2 - Thème 2 : Conditions de vie et précarité

Le public précaire reçu au Centre communal d’action sociale de Nantes : un public majoritairement masculin

Chaque année au CCAS de Nantes, on dénombre 100 000 passages,

10 000 ménages aidés, et 25 000 aides facultatives délivrées. Parmi

eux, on retrouve les allocataires bénéfi ciaires du revenu de solidarité

active (RSA). À Nantes, une convention répartit les compétences entre

le Conseil général et le Centre communal d’action sociale (CCAS) au

titre du RSA. Le Conseil général assure l’accompagnement social des

ménages et le CCAS reçoit les personnes isolées.

Fin 2011, parmi les 13 000 allocataires du RSA, 55% étaient des per-

sonnes seules, soit 7 073, dont 34 % de femmes. Aussi sur l’ensemble

du territoire, 4 887 Nantais étaient allocataires bénéfi ciaires de l’AAH.

Parmi ces allocataires, 71% étaient des personnes seules, soit 3 487,

dont 39 % des femmes.

Les personnes sans hébergement stable peuvent aussi choisir d’établir

leur domiciliation administrative au CCAS. Là encore, les trois-quarts

des personnes seules domiciliées au CCAS sont des hommes.

66%

Proportion F/H des personnes seules bénéfi ciaires du RSA

34%

Chiffres

Proportion F /H des personnes seules nantaises béné� ciaires...

Source CNAF 2011

... du Revenu de solidarité active (RSA) :

... de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) :

61%

Proportion F/H des personnes seules bénéfi ciaires de l’AAH

39%

Proportion F /H des personnes domiciliées au CCAS :

Source CCAS ville de Nantes - IAS juillet 2014

67 Nantoscope 2014

Une surreprésentation d’hommes dans les accueils nantais pour personnes en situation de grande précarité

En France, parmi les sans abri, les femmes sont moins nombreuses

que les hommes. Toutefois elles sont de plus en plus nombreuses

à solliciter le 115. Le nombre d’appels au 115 a augmenté de 5% en

janvier 2014, celui émanant de femmes isolées de 11%, et même de

24% à Paris. Le 115 de Paris a reçu en 2012, 100 000 appels provenant

d’hommes et 12 200 appels provenant de femmes. Chaque nuit, il a

hébergé en moyenne 960 hommes isolés et 340 femmes isolées. Les

hommes et les femmes en situation de grande précarité ne vivent pas

de la même manière dans la rue. Les femmes précaires sont souvent

décrites comme « invisibles ». Elles usent de stratégies afi n de ne pas

être reconnues en tant que sans domicile : « Les femmes sans-abri se

clochardisent moins que les hommes, sauf celles qui ne se lavent plus

pour se protéger. », « Pour ces femmes, cacher tout signe d’errance

est primordial » (Gaudechoux Mathilde, 2014). Si elles sont moins

visibles que les hommes, à l’inverse, leurs situations sont en général

plus préoccupantes. La chute vers la grande précarité et la dégradation

sont souvent plus rapides.

« Les femmes à la rue se mettent plus en danger, tombent facile-ment dans des phénomènes d’addiction et s’entourent d’hommes avec lesquels elles entretiennent des relations pas toujours béné-

fi ques pour elles (…) J’ai trouvé ça beaucoup plus diffi cile d’accom-pagner des femmes à la rue que des hommes. »

Travailleuse sociale du Centre communal d’action sociale

Citation

Sur l’ensemble de la ville de Nantes, les accueils pour personnes en

situation de grande précarité sont très majoritairement fréquentés par

des hommes. Les trois quarts des structures associatives ou munici-

pales regroupent plus d’hommes que de femmes. Si des eff orts sont

menés pour que ces lieux ne soient pas hostiles au public féminin,

des femmes peuvent parfois ressentir un certain un mal-être. Quand

certaines ne restent pas plus de quelques jours, d’autres mettent en

place des stratégies leur permettant de profi ter des lieux de manière

sereine.

Citation« Je ne fais jamais la bise à mes amis à Pierre Landais (…) Il y a cer-

tains hommes que je ne regarde pas. »

Usagère du restaurant Pierre Landais

80%

Proportion F/H des usagersde structures pour personnes en

situation de précarité (estimation)

20%

ChiffresProportion F / H parmi les usagers de structures

pour personnes en situation de précarité :

Source CCAS & structures

Sour

ce c

omm

unic

atio

n ex

tern

e N

ante

s Mét

ropo

le

Partie 2 - Thème 2 : Conditions de vie et précarité

Les femmes en situation de grande précarité : un besoin d’accueil et d’équipements spécifiques

S’il est important que les personnes en situation de précarité puissent

évoluer dans des lieux mixtes, l’entre soi féminin peut aussi être

bénéfi que. Sur l’ensemble de la France et notamment à Nantes, des

lieux d’accueil spécifi quement dédiés aux femmes voient le jour. Le

collectif « Espoir de femmes », (association nantaise dont le but est

de rendre visible l’errance et la précarité au féminin, afi n qu’elle soit

mieux prise en compte) est l’initiateur du projet d’accueil de jour pour

femmes à Nantes. Ouvert depuis février 2011, cet accueil de jour géré

par les Restos du Cœur spécifi quement conçu pour les femmes voit

sa fréquentation augmenter au fi l des années. Sur l’année 2013, en

moyenne 34 femmes par jour se sont présentées. Les accueils de jour

pour femmes permettent de se ressourcer, de sortir de l’isolement, de

créer du lien, de prendre soin de sa santé, d’échanger et de trouver

un accompagnement dans des périodes de transition entre la rue et

l’hébergement.

Au-delà des accueils de jour, les femmes précaires ont besoin de

réponses adaptées en matière d’hygiène. Le manque de toilettes

publiques gratuites dans une ville constitue une vraie souff rance pour

les femmes en situation de précarité. De plus, l’accès à des sanitaires

non mixtes est essentiel. À Nantes, les bains douches ne sont pas

séparés, pour le moment, avec des zones femmes et hommes. Or, il

est important de penser l’ensemble de ces équipements sous l’angle

du genre car l’accès à l’hygiène permet de conserver une estime de soi

et de maintenir une dignité. Ainsi le projet porté par la Municipalité de

faire des bains douches un véritable lieu d’hygiène et de prévention

sanitaire devra prendre en compte cette dimension et permettre

de respecter l’intimité de chacun : les femmes comme les hommes.

Les femmes qui se prostituent à Nantes : des femmes en situation de grande précarité et nécessitant des réponses adaptées

Selon le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes,

la part des personnes étrangères parmi les personnes prostituées a

doublé depuis les années 90. 90% des personnes prostituées sur la

voie publique seraient étrangères en 2010. Sur l’espace public, les

femmes qui se prostituent sont souvent des personnes en situation

d’extrême précarité. Cette situation est très souvent liée à une condi-

tion migratoire défavorable. Ces personnes nécessitent une action

spécifi que et des réponses adaptées à leurs besoins. L’association

Médecins du Monde les accompagne dans l’accès aux soins d’une

part, mais aussi dans l’accès aux droits. En raison d’une hausse des

mouvements migratoires, l’association rencontre de plus en plus de

personnes en situation de prostitution. À Nantes, en 2013, les membres

de Médecins du Monde ont rencontré 296 personnes, en très grande

majorité des femmes d’origine étrangère. Ils interviennent alors afi n

de créer un lien de confi ance et de proximité pour ensuite orienter les

personnes vers des acteurs de droit commun. D’ici 5 ans Médecins du

Monde doit mettre fi n à sa mission d’accompagnement des personnes

en situation de prostitution. Toutefois face aux diffi cultés que peuvent

rencontrer les publics accueillis, les inquiétudes quant au devenir de

l’accompagnement de ces personnes grandissent. Ces femmes pré-

caires souff rent de diffi cultés d’accès aux structures de droit commun

(barrière de la langue, défi cit de connaissances de la part du personnel

social au sujet du droit des femmes victimes de la traite des êtres

humains, quantité de documents à fournir, rigidité de l’organisation

administrative, nécessité de prendre des rendez-vous,…).

Sour

ce ra

ppor

t d’a

ctiv

ité d

u Sa

mu

soci

al d

e Pa

ris

69 Nantoscope 2014

Des inégalités femmes-hommes face aux violences : les femmes, un public plus vulnérable

Violences faites aux femmes

Les femmes sont davantage concernées par les violences

sexuelles et intra familiales que les hommes : 16% des femmes

et 5% des hommes déclarent avoir subi des viols ou des

tentatives de viols au cours de leur vie, et en 2013, les violences

conjugales ont tué 121 femmes contre 25 hommes. Face à ce

constat d’inégalités, les politiques publiques nationales traitent

de manière spécifique la question des violences faites aux

femmes. « Les termes « violences à l’égard des femmes »

désignent tous les actes de violences dirigés contre le sexe

féminin, et causant aux femmes un préjudice ou des souffrances

physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de

tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que

ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée. » (Assemblée

générale des Nations Unies, 1993). Ces violences prennent des

formes multiples : violences conjugales, violences sexuelles,

harcèlement sexuel, violences liées aux pratiques traditionnelles

(polygamie, mariages forcés, mutilations sexuelles, crimes

d’honneur…).

Les violences conjugales et les violences sexuelles : davantage de victimes femmes

Selon le ministère des Droits des femmes, en moyenne, chaque année,

presque trois fois plus de femmes françaises se déclarent victimes de

violences conjugales (qu’elles soient physiques ou sexuelles) et 6 fois

plus de femmes sont victimes de viols.

Victimes de violences physiques et ou sexuelles de la part du conjoint ou ex conjoint sur une année

(moyenne entre 2010 et 2012)

Source : Enquête cadre de vie et sécurité (Insee-ONDRP) 2010, 2011 et 2012, retraitements par la MIPROF (2013)

Champ : femmes âgées de 18 à 59 ans vivant en ménage ordinaire en Métropole.

* Quel que soit l’agresseur, dans le couple ou en dehors.

Victime de viols* sur une année (moyenne entre 2010 et 2012)

soit 0,1 %des hommes

soit 0,5 %des femmes

HOMMESFEMMES

soit 0,5 %des hommes

soit 1,2 %des femmes

74 000201 000

13 00083 000

Partie 2 - Thème 2 : Conditions de vie et précarité

Si des données aussi précises ne sont pas disponibles à l’échelle de la

ville de Nantes, les chiff res des associations nantaises travaillant auprès

d’hommes et de femmes victimes de violences permettent de donner

un aperçu de la situation locale. À Nantes, un réseau d’associations

reçoit les personnes victimes de violences.

Parmi ces associations, SOlidarité femmeS s’adresse spécifi quement

au public féminin. Elle accueille les femmes victimes de violences

conjugales et/ou familiales. Tous les ans, cette association traite 1400

« nouvelles situations ». Parmi ces situations, la moitié concerne des

Nantaises.

Aussi, à Nantes, les atteintes aux personnes concernent davantage les

femmes que les hommes et ces atteintes se déroulent très souvent

au sein de l’espace intrafamilial. L’Association départementale d’aide

aux victimes d’infractions (Adavi) accueille les victimes d’infraction

pénales hommes ou femmes qu’il s’agisse d’atteinte aux personnes

(violences volontaires, menaces, injures, harcèlement, infraction à

caractère sexuel…) ou aux biens (vol, destruction, dégradation, abus

de confi ance, escroquerie…). En 2013, Adavi a accueilli environ 1400

femmes. 56% se sont présentées pour des cas d’atteintes aux per-

sonnes contre 44% des hommes. Parmi les 1400 femmes reçues, plus

de 400 étaient victimes dans l’espace intrafamilial.

Enfi n, au Centre national d’information sur les droits des femmes et

des familles (CIDFF), sur les 476 situations de violences abordées en

entretien, plus de 80% concernent les violences conjugales. En grande

majorité, les femmes sont victimes de ces violences (354 femmes et

23 hommes).

Les violences conjugales : un coût économique

En France, les répercussions économiques des violences au sein

du couple ont été évaluées à plus de deux milliards d’euros par an

(Nectoux, 2010).

Les femmes en situation de précarité : une surexposition aux violences

Parmi les femmes, certaines seraient plus exposées que d’autres aux

violences. « Si nous allons au bout des résultats révélés par l’ Enquête

nationale sur les violences envers les femmes en France (Enveff ), on se

rend compte que les femmes qui subissent le plus les violences sont

les femmes en situation de précarité : les chômeuses, les étudiantes,

les inactives ayant déjà occupé un emploi, et les femmes migrantes. »

(Azzouz Bouchera, 2013). À Nantes, il semblerait que les femmes

en situation de précarité économique, et notamment les femmes

sans emploi soient davantage concernées par les violences. En eff et,

sur l’ensemble de l’année 2013, l’association SOlidarité femmeS de

Nantes a connu 1 362 « nouvelles situations » de femmes et parmi ces

nouvelles situations, 51,8% concernaient des personnes sans emploi,

41,7% concernaient des personnes en emploi, 2,7% des étudiantes et

3,7% des personnes à la retraite.

Nombre d’homicides

au sein d’un couple en France en 2013

25121

Source : Ministère de l’intérieur, Délégation aux victimes.

Source : Daphné 2006, «estimation du coût économique des violences conjugales en Europe», rapport scienti" que Psytel, 2009.

Répercussions économiquesdes violences au sein du couple (2006)

• Bouchera Azzouz, « La précarité est une

violence faite aux femmes », Huffi ngton-

post, 26/11/2013

En savoir plus

71 Nantoscope 2014

Un accès aux responsabilités majoritairement masculin et unefréquentation hommes-femmes inégale en fonction des secteurs

Vie associative

La place des femmes dans le milieu associatif serait une « reproduction des inégalités à l’œuvre dans le marché du travail » (Flahault Erika, Guardiola Anne, 2009). En France, les hommes sont davantage représentés que les femmes dans la vie associative. Le taux d’adhésion à une association ou plus en France s’élève à 39% pour les femmes et à 49% pour les hommes, et la participation bénévole aux activités associatives s’élève à 19% pour les femmes et 27% pour les hommes. Les femmes invoquent le plus souvent le manque de temps en raison de responsabilités familiales comme frein à leur engagement. Sur le territoire nantais, les inégalités hommes-femmes dans la vie associative se manifestent de deux manières. Si les Nantaises semblent plus présentes dans les maisons de quartier, les Nantais sont majoritairement représentés au sommet de la hiérarchie associative.

Une surreprésentation d’hommes parmi les dirigeants d’associations

En France, sur l’ensemble des associations, les présidences d’asso-

ciations sont majoritairement tenues par des hommes. Selon Erika

Flahault et Anna Guardiola, 69% des présidences d’associations sont

tenues par des hommes. Le ministère de l’Education nationale, de la

Jeunesse et de la Vie associative, avait dressé dans une étude de 2011

le profi l type du président d’associations : un homme, jeune retraité,

issu de catégories professionnelles supérieures ou moyennes de la

population, et familiarisé depuis longtemps avec le monde associatif.

Toutefois, une analyse plus détaillée met en exergue des diff érences

de représentation hommes et femmes en fonction du secteur d’acti-

vité. Les femmes sont plus souvent présidentes dans certains types

d’associations : associations culturelles, secteurs de l’éducation, de

la formation, de l’insertion, et de l’action humanitaire et caritative.

Les femmes se tournent plus vers des associations à but social et les

hommes sont plus présents dans les associations sportives. Aussi le

ministère met en avant une évolution favorable à la parité. En eff et, la

proportion de femmes à la tête des associations augmente, notam-

ment dans les jeunes associations.

Source : enquête 2009-2010 auprès des associations CNRS CES - Institutions

Genre du président selon le secteur

d’activité de l’association :

Thème 3

Implication dans la vie citoyenne, culturelle et sportive : Les Nantais majoritairement représentés dans les activités sportives et les Nantaises plus présentes dans la vie associative et participative de la cité

Partie 2 - Thème 3 : Implication dans la vie citoyenne, culturelle et sportive

Par ailleurs, les obstacles majeurs aux prises de responsabilités asso-

ciatives diff èrent selon le genre. Une enquête du CNRS menée pour le

ministère de la vie associative révèle que les femmes sont davantage

contraintes par les responsabilités familiales tandis que les hommes

invoquent en premier lieu, et plus souvent que les femmes, les obli-

gations professionnelles.

À Nantes, les responsabilités dans la vie associative sont majoritaire-

ment détenues par des hommes. Les femmes ne représentent que

36% des présidents d’associations nantais. À l’inverse, elles seront plus

présentes sur des fonctions de secrétariat ou de trésorerie.

Des maisons de quartier majoritairement fréquentées par les femmes

Les maisons de quartier nantaises s’adressent à tous les habitants

quels que soient leur âge et leur sexe. Elles hébergent de nombreux

services et activités proposés par des associations ou institutions des

quartiers ainsi que par l’Accoord : danse, arts plastiques, ateliers cuisine,

musique, formation, alphabétisation, ou encore accompagnement à

la scolarité. L’ensemble de ces activités sont vecteurs de lien social,

d’intégration et d’entraide au sein du quartier. À Nantes, deux études

menées par la Direction du développement associatif sur la Maison

de quartier de la Bottière et la Maison des Confl uences mettent en

avant une répartition hommes-femmes inégale. Les femmes sont ainsi

plus investies que les hommes dans la vie associative de leur quartier.

Source : enquête 2009-2010 auprès des associations CNRS CES - Institutions - Base réponses

Facteurs empêchant les responsabilités associatives

selon le genre du président (en %) :

Source : Ville de Nantes – Annuass 2014

Membres des associations selon le rôle :

Source : Ville de Nantes

Fréquentation :

64 %

Proportion F/H à la présidencedes associations nantaises

36 %

Au sein de la Maison de quartier de la Bottière, les femmes sont majo-

ritairement représentées. Néanmoins, aucun profi l type de l’usager ne

se dégage réellement. Tous les âges y sont représentés. L’off re d’acti-

vités peut expliquer en partie la plus grande présence de femmes.

Certains sports ou loisirs notamment autour de la danse ou de la gym,

sans être en amont spécifi quement destinés au public féminin, sont

de fait, occupés majoritairement par des femmes. D’autres moments

peuvent être spécifi quement destinés aux femmes. Par exemple, les

« moments de convivialité entre femmes » tous les premiers mardis

du mois ont connu un réel succès auprès des femmes du quartier. La

Maison de quartier de la Bottière facilite aussi la venue des parents en

pensant l’accueil des enfants en parallèle de l’accueil des adultes. Des

activités pour enfants sont prévues en même temps que les activités

pour adultes. Or, dans la grande majorité des cas ce sont les mères et

non les pères qui se déplacent au sein de la maison de quartier avec

leurs enfants. Si les hommes sont peu représentés dans la maison de

quartier, Guillaume Gautreau, Directeur d’équipement de la maison de

quartier de la Bottière note qu’ils sont plus nombreux que les femmes

à fréquenter les gymnases des environs.

En savoir plus

Chiffres

• Flahault Erika, Guardiola Anne, « Genre et asso-

ciation en Europe : Le pouvoir en question »

Informations sociales, 2009

• Tabariés Muriel, « Les présidents d’associations

en France : quels profi ls et quelles trajectoires ?

», Ministère de l’Education nationale, Jeunesse

et Vie associative, 2011

• Etude de fréquentation, Maisons de quartier

de la Bottière, ville de Nantes

• Bilan qualitatif et quantitatif, Maison des

Confl uences, ville de Nantes, décembre 2013

Maison de quartier de la Bottière

Maison des Confluences

Président

Secrétaire

Trésorier

Ensemble des membres

responsabilités familiales

obligations professionnelles

mobilité ou carrièreprofessionnelles

manque de quali# cationsmanque de temps

autres

aucun

Présidents Présidentes

73 Nantoscope 2014

Une répartition hommes-femmes a priori égale sur l’ensemble des dispositifs participatifs mais des thématiques d’expression et de participation genrées

Vie participative

Depuis 20 ans, la ville de Nantes a développé une pratique de la concertation. Son cadre s’est progressivement développé donnant lieu à la production d’une charte du dialogue citoyen et d’un guide méthodologique en 2010. De nombreuses conduites de projet intègrent aujourd’hui une dimension participative et sollicitent l’expertise des habitants. Le dialogue citoyen s’incarne dans plusieurs espaces de débats. Il peut s’agir de conseils de quartiers, d’ateliers citoyens ou encore de conseils thématiques (handicap, étrangers, jeunes). La démocratie participative locale est très rarement abordée sous l’angle de l’égalité femmes-hommes. Les données sur la présence de femmes dans les institutions représentatives élues sont nombreuses mais à l’inverse, les données quant à la participation des femmes aux dispositifs participatifs sont rares. À Nantes des données concernant les inscrits dans les conseils de quartier et les conseils thématiques ainsi que des chiffres relatifs à la participation aux ateliers citoyens permettent d’établir un aperçu de la répartition hommes/femmes sur ces dispositifs.

Les conseils de quartier nantais : une parité chez les inscrits mais des hommes qui tendent à être plus présents

En 2009, 11 nouveaux conseils de quartiers ont vu le jour à Nantes.

Ces conseils, lieu d’information et de débat, permettent aux habitants

de participer au développement de leur quartier. Ils sont invités à

produire des avis au sein d’ateliers citoyens et sur des projets urbains

ou sociaux à un stade ou un autre de leur avancement. La recherche de

la parité a été intégrée dans les modes de recrutement des membres

des conseils, notamment pour l’acte 1 des Conseils de quartiers. La

Ville de Nantes a recruté les membres des Conseils de quartiers selon

deux modalités : l’appel à volontariat et le tirage au sort.

En moyenne, malgré une parité globale, les observateurs notent que

les hommes sont un peu plus présents dans les Conseils de quartier.

À partir d’une observation des participants au Conseil de quartier, se

dégagent souvent les caractéristiques sociologiques suivantes : un

homme, de plus de 50 ans et jeune retraité. À l’inverse, autant chez

les hommes que chez les femmes, certains profi ls ont été identifi és

comme « décrocheurs » : les moins de 35 ans, les actifs et les résidants

d’habitat social.

La démocratie participative désigne l’ensemble des procédures, instruments et dispositifs qui favorisent l’implication directe des citoyens au gouvernement des aff aires publiques.

Il faut dissocier inscrits et participation eff ective. La part d’hommes ou de femmes inscrits peut être diff érente de leur participation e! ective.

Pointd’éclairage

Source : Ville de Nantes

Inscrits aux conseils de quartiers et participants au conseil inter-quartiers :

59 %

Proportion F/H des participants au conseil inter-quartiers « Évolutions

urbaines » (2nd mandat)

41 %

Chiffres

Habitants inscrits conseillersde quartier sur le 1er mandatHabitants inscrits Conseillersde quartier sur le 2nd mandat

Participants au conseil inter-quartiers du 13 juillet 2013 - Évolutions urbaines

- 2nd mandat

Sour

ce c

omm

unic

atio

n ex

tern

e N

ante

s Mét

ropo

le

Partie 2 - Thème 3 : Implication dans la vie citoyenne, culturelle et sportive

Les ateliers citoyens et les conseils thématiques : des répartitions genrées

Certaines thématiques abordées dans les conseils thématiques ou

dans les ateliers citoyens peuvent conduire à une inégale réparti-

tion des femmes et des hommes. Par exemple, tout ce qui a trait à la

parentalité et à la petite enfance affi che des taux de participation des

femmes bien supérieurs à ceux des hommes.

31 %

Proportion F/H parmi les inscritsdans les conseils d’école

69 %

Chiffres

En France, peu de travaux ont été menés sur la place des femmes

dans la démocratie participative. Des études ont vu le jour au Rwanda

(Lewis 2007), en Afrique du Sud (Willimason et al. 2007)1, au Brésil (Sa

Vilas Boas 2012) ou encore au Mexique (Marquez Muerrieta, 2013)

montrant comment des femmes se saisissaient de dispositifs participa-

tifs pour faire valoir leurs revendications. En France, naissent des inter-

rogations dans certaines régions, telles que la région Rhônes Alpes :

« Que produit la démocratie participative en termes d’égalité sociale

et citoyenne entre les femmes et les hommes ? Peut- elle favoriser la

mise en œuvre de politiques publiques favorables à l’égalité ? Si oui,

à quelles conditions ? Peut-on continuer à évoquer «les citoyens», «la

participation», dans une démarche neutre, globalisante, sans prendre

en compte dans les analyses et les évaluations, la féminisation de la

pauvreté, le fl éau des violences masculines contre les femmes, les

rapports de pouvoirs ?».

En savoir plus

Participants aux Ateliers citoyens :

Inscrits dans les conseils :

Source : Ville de Nantes

Co-construction de la future « Pépinière d’initiatives jeunesse » du quartier

(Q02 - Bellevue / Chantenay / Ste-Anne )

Lien social : Quelles initiatives collectives desolidarité ? (Q05 - Malakoff / Saint-Donatien)

Réaliser un diagnostic sensible du paysage(Q07 - Breil-Barberie)

Réaliser un diagnostic sensible du paysage(Q02 - Bellevue / Chantenay / Ste-Anne )

Cœur de Ville – Cœur de piéton(Q01 - Centre-Ville)

Restaurants clubs : évolution vers 5 nouveauxlieux de proximité (Q09 - Nantes Erdre / Q10 -

Doulon-Bottière / Q07 – Breil-Barberie et Q11 - Nantes Sud)

Citoyen-relais : demain une nouvelle façonde participer à la vie de son quartier ?

(Tous quartiers)

(Liste non exhaustive)

Conseil nantais des jeunes

Conseil nantais pour la citoyenneté des étrangers

Conseil nantais des personnesen situation de handicap

Conseils des crèches

Conseils d’école

Sour

ce c

omm

unic

atio

n ex

tern

e N

ante

s M

étro

pole

75 Nantoscope 2014

Loisirs des jeunes : des répartitions fi lles-garçons différentes en fonction de l’âge et des offres

Loisirs

Si l’école met en place depuis des années des politiques de mixité, les garçons et les filles se retrouvent souvent répartis de manière sexuée dans les loisirs extra scolaires. Or, les loisirs participent à la construction de l’identité des enfants et des jeunes. Aujourd’hui encore beaucoup d’activités de loisirs ne répondent pas à la règle de la mixité. Cela s’observe par exemple dans les espaces publics. Qu’il s’agisse des skateparks ou des citystades, ces lieux sont en grande majorité fréquentés par des garçons. Ainsi, les offres publiques de loisirs peuvent parfois favoriser la « ségrégation des garçons et des filles dans les activités » et participer à une « hyperconstruction des identités sexuées » (Yves Raibaud, 2007). Certains auteurs tels qu’Yves Raibaud ou Edith Maruejouls démontrent que la proposition publique de loisirs n’est pas neutre.

L’offre de loisirs pour enfants : une parité filles-garçons

Avant 12 ans, les accueils de loisirs et les séjours regroupent autant de

fi lles que de garçons. À Nantes, concernant les activités de l’Accoord,

la parité s’observe autant pour l’accueil de loisirs que pour les séjours

de vacances chez les 3/10 ans.

Accoord : association pour la réalisation d’activités éducatives, sociales et culturelles de la ville de Nantes. L’Accoord est bénéfi ciaire d’une délégation de service public de la ville de Nantes pour l’ensemble des activités enfance jeunesse relevant des accueils de loisirs et des centres de vacances.

Pointd’éclairage

50 %

Proportion F/G des 3-10 ans en accueil de loisirs Accoord

50 %

Chiffres

Citation

« Pourquoi quad et équitation seraient-ils réservés aux fi lles ou aux garçons ?.Ils doivent être ouverts aux deux. Cet esprit d’ouverture consiste à donner

confi ance aux fi lles comme aux garçons et doit leur permettre de fairece dont ils ou elles ont envie. »

Najat Vallaud Belkacem, ministre des Droits des femmes, 2013

L’offre de loisirs pour adolescents : les jeunes nantaises moins présentes dans les accueils et séjours de loisirs…

Chez les adolescents, la mixité entre fi lles et garçons ne va pas de soi.

« Pour les deux sexes, la mixité n’est une réalité qu’à l’école. Une fois

sorties du collège, les fi lles se retrouvent entre elles et les garçons

entre eux. » (Omar Zanna). Des études bordelaises montrent qu’à

partir de 12 ans, les fi lles disparaissent progressivement du secteur

public de loisirs (Yves Raibaud, Edith Maruejouls). Ce décrochage

des fi lles à partir de la sixième serait identifi able à la fois dans les

accueils de loisirs et dans les séjours de vacances. À Nantes, à partir de

11 ans, d’une manière générale, les adolescentes nantaises sont moins

présentes sur les activités de loisirs. Toutefois, ce postulat ne constitue

pas une règle absolue. Quand certaines activités de loisirs ouvertes à

la fois aux fi lles et aux garçons affi chent une parité, d’autres sont aussi

majoritairement fréquentées par des fi lles. Source : Accoord & Ville de Nantes

Proportion Filles / Garçons chez les moins de 12 ans :

Partie 2 - Thème 3 : Implication dans la vie citoyenne, culturelle et sportive

… mais des offres culturelles et associatives relevant le défi d’une mixité chez les adolescents

Si les adolescentes sont un peu moins présentes que les garçons sur

l’off re de loisirs de l’Accoord, certaines associations nantaises touchent

un public autant masculin que féminin, notamment dans les quartiers

d’habitat social. Par exemple la danse hip hop est une activité qui attire

autant les fi lles que les garçons. À Bellevue, ou sur le quartier Est, les

associations « HB2 » et « Make a Move » touchent des publics mixtes,

même à l’adolescence.

Concernant les accueils de loisirs et les séjours de vacances, la fréquen-

tation est moins paritaire chez les adolescents que chez les enfants. Les

clubs 11/15 ans de l’Accoord accueillent en moyenne plus de garçons.

Cette fréquentation varie en fonction des quartiers. Par exemple, dans

le quartier Nord, on relève une présence plus importante de garçons.

Sur 152 inscrits, 89 sont des garçons et 65 des fi lles. Concernant le

quartier Clos Toreau, Nantes sud, sur 91 inscrits, 52 sont des garçons

et 39 des fi lles. Enfi n, sur le quartier sud et centre ville/île de Nantes,

sur 143 jeunes inscrits au studio 11/15 et sur les activités et séjours

de l’été, on compte 82 garçons pour 62 fi lles. En moyenne, à partir de

11 ans, les garçons sont représentés à hauteur de 60% dans les accueils

et les activités de l’Accoord.

Après 12 ans, les séjours de vacances accueillent en moyenne

plus de Nantais que de Nantaises. En eff et, les séjours de l’Accoord

recensent plus de garçons que de fi lles pour la tranche d’âge 11/15

ans. À l’inverse, les séjours Corto Loisirs accueillant les Nantais de

10 à 18 ans sont moins fréquentés par les garçons. Toutefois, les

séjours Corto Loisirs ne concernent qu’un centaine de jeunes nantais.

Certains auteurs prêtent une attention particulière au genre des

animateurs (Gillet, Raibaud, 2006). À Nantes, les femmes sont majo-

ritairement représentées dans le personnel encadrant les 3/10 ans.

7 encadrants sur 10 de l’Accoord chez les 3/10 ans sont des femmes.

Elles ne sont plus que 4 animatrices sur 10 chez les 11/15 ans.

Aussi, des activités culturelles nantaises pour jeunes adolescents

affi chent une mixité. Par exemple, en 2011, la ville de Nantes a créé le

pass’ NANTADO à destination des jeunes entrant en 6ème. Il s’agit de

ritualiser l’entrée dans l’adolescence incar-

née par l’entrée au collège en proposant un

programme d’activité sur le champ culturel

tout au long de l’année. Les jeunes Nantais

sont invités à découvrir des lieux culturels

de la ville autour d’une quarantaine de

rendez-vous (Folles journées, résolution

d’énigmes avec l’association Corto loi-

sirs…). En 2013, 270 jeunes ont participé

à ces propositions. Il y avait autant de fi lles

que de garçons.

Sour

ce w

ww

.nan

tes.

fr

Sour

ce w

ww

.nan

tes.

fr

77 Nantoscope 2014

Enfi n, à l’échelle nationale, les adolescentes sont plus nombreuses à

fréquenter des structures d’écoute et d’accompagnement. À Nantes,

les jeunes Nantaises sont en eff et majoritaires parmi celles et ceux qui

fréquentent la Maison des adolescents..

60 %

Proportion F/G des 11-15 ans en séjours Accoord

40 %

Chiffres

Les actions jeunesse 16/25 ans : une fréquentation plus paritaire malgré des représentations filles et garçons différentes en fonction des thématiques

Sur l’ensemble des actions jeunesse proposées par la ville de Nantes,

deux actions connaissent un succès nettement plus marqué chez les

garçons. Il s’agit des chantiers de remobilisation ainsi que le Comité

local d’aide aux projets (CLAP) loisirs

culture sport. Les chantiers de remo-

bilisation sont des actions d’insertion

pour publics éloignés des structures

d’accompagnement vers l’insertion

sociale et professionnelle. Le CLAP

«culture sport citoyenneté» accom-

pagne les jeunes porteurs de projets,

favorise l’émergence d’initiative et

responsabilise les jeunes. Il s’adresse

aux jeunes Nantais âgés de 16 à 25

ans. Il traite de tous les projets excepté

les déplacements à l’international. 10 à

12 jurys se réunissent chaque année.

Exception faite de ces actions, une

mixité s’observe sur les « pépinières »

Nord et Est, le dispositif « Plan jobs »

et le service d’accueil et d’écoute de

« l’ANCRE ».

Source : Ville de Nantes

Proportion � lles / garçons chez les adolescents :

Proportion � lles / garçons parmi le public des actions jeunesse 16/25 ans :

Source : Ville de Nantes

Des lieux et des équipements de loisirs non mixtes

Sur le territoire nantais, les off res de loisirs et d’équipements non mixtes

sont nombreux. En ce qui concerne les équipements sur l’espace

public, les skateparks et les citystades nantais sont très majoritairement

fréquentés par des garçons. Toutefois, certaines off res de loisirs nan-

taises sont spécifi quement destinées à un public féminin ou conçues

pour favoriser la participation des fi lles notamment dans les territoires

prioritaires. Par exemple, Style Alpaga est une association pensée à

destination des fi lles. Elle favorise l’insertion sociale et professionnelle

des jeunes par l’apprentissage de la couture. Située en plein cœur du

quartier prioritaire de Bellevue, elle off re un lieu de loisirs convivial aux

jeunes habitantes du quartier. Style Alpaga est uniquement fréquentée

par des fi lles. Si les équipements sur l’espace public dans les territoires

prioritaires sont fréquentés en grande majorité par les garçons, les

jeunes fi lles ont donc pu malgré tout se créer et s’approprier certains

lieux.

« Des équipements de loisirs sur l’espace public occupés

en grande majorité par des garçons »aller à

En savoir plus

• Gillet, Raibaud, Mixité, parité, genre, dans les

métiers de l’animation, Harmattan, 2006

• Maruejouls Edtih, « La mixité à l’épreuve des

loisirs des jeunes dans trois communes de

Gironde », Presses de Sciences Po, 2011

• Naves Marie-Cécile, Octobre Sylvie, « Iné-

galités et diff érences fi lles-garçons dans les

pratiques sportives et culturelles des enfants

et des adolescents », in « Lutter contre les

stéréotypes fi lles-garçons », Commissariat

général à la stratégie et à la prospective,

janvier 2014

• Raibaud Yves, Genre et loisirs de jeunes,

Empan, 2007

• Zanna Omar, « Les tours parlent - des jeunes

fi lles et des tours dans un quartier de Rennes

», Revue diversité, 165, juillet 2011

Partie 2 - Thème 3 : Implication dans la vie citoyenne, culturelle et sportive

Le sport en club à Nantes : un domaine majoritairement masculin et marqué par des pratiques de genre

Sports

« Le sport peut apporter une contribution positive à la société : il favorise le respect mutuel, la tolérance et la compréhension, en réunissant des hommes et des femmes, quels que soient leur âge, leur origine ethnique, leur religion et leur condition sociale. Bien encadrées, les activités sportives peuvent ainsi être un moyen de lutter contre les discriminations, les préjugés et les stéréotypes. » (Frossard Stanislas, Conseil de l’Europe). Si le sport a su démontrer ses vertus pour nos sociétés, les femmes et les filles en restent souvent exclues. Beaucoup de sports reposent sur des stéréotypes de genre et freinent l’accès des filles et des femmes à la pratique d’un sport. S’il existe néanmoins une progression de l’égalité entre les femmes et les hommes dans le monde sportif, il reste encore du chemin à parcourir. D’une manière générale, le sport reste un domaine dans lequel les hommes sont en moyenne mieux représentés.

Source : http://www.marathondenantes.com/project/les-resultats-2014/

Participation au marathon de Nantes en 2014 :(Course solo hors relais)

La ville de Nantes n’échappe pas à la règle, les femmes sont moins

présentes dans la vie sportive et notamment lors d’évènements nan-

tais. Le dimanche 27 avril 2014, la ville de Nantes accueillait 8 200

coureurs pour le marathon. Alors qu’elles représentaient 41% des

coureurs sur l’épreuve des Foulées de l’éléphant (10,5 kilomètres),

seules 11% de femmes ont couru le marathon. La participation genrée

à un marathon peut varier selon les pays. Aux Etats-Unis, en moyenne,

30% des participantes d’un marathon sont des femmes. En France,

la participation des femmes se situe habituellement autour de 17%.

330 associations sportives et 60 000 licenciés sont recensés à Nantes.

Parmi ces licenciés, les hommes sont plus nombreux que les femmes,

ils sont plus présents dans les compétitions, et plus nombreux à

prendre des responsabilités associatives. Toutefois, ces chiff res ne

rendent pas compte de la proportion de Nantaises et de Nantais

eff ectuant une activité sportive hors club (pratique libre ou en salle

privée).

Une majorité d’hommes parmi les licenciés nantais

En 1968, seules 9% des femmes françaises déclaraient pratiquer une

activité sportive. Même si depuis les dernières décennies, les femmes

pratiquent de plus en plus une activité sportive, les enquêtes révèlent

que les hommes restent majoritaires à pratiquer un sport. Selon un

sondage Eurobaromètre de 2010, 43% des européens intègrent une

activité sportive à leurs loisirs au moins une fois par semaine, contre

37% des européennes. 37% c’est aussi la part des femmes parmi les

licenciés d’un club sportif en France. Si la part des femmes licenciées

d’un club sportif n’a cessé de croître depuis les années 60, elle semble

s’être stabilisée autour d’un tiers depuis le milieu des années 90.So

urce

com

mun

icat

ion

exte

rne

Nan

tes M

étro

pole

Sour

ce c

omm

unic

atio

n ex

tern

e N

ante

s Mét

ropo

le

79 Nantoscope 2014

Femme Homme Total

Moins de 12

De 12 à 17

De 18 à 25

De 26 à 49

De 50 à 61

62 et plus

Total

3 084 5 624

1 946 3 829

1 082 2 247

2 896 4 753

1 556 1 315

1 431 1 027

8 708

5 775

3 329

7 649

2 871

2 458

11 995 18 795 30 790

À Nantes, les licenciés d’un club de sport sont majoritairement des

hommes. Parmi l’ensemble des licenciés recensés par l’Offi ce munici-

pal des sports, 19 000 sont des hommes et 12 000 sont des femmes.

Dès le plus jeune âge, les garçons sont beaucoup plus nombreux à

être licenciés dans un club. D’une manière générale, jusqu’à l’âge

de 25 ans, les garçons représentent en moyenne les deux tiers des

licenciés nantais. Toutefois, plus on avance dans l’âge, plus la part de

licenciées femmes augmente. Chez les 62 ans et plus, les femmes

sont plus nombreuses à être licenciées. Cet écart doit cependant être

relativisé par rapport à la population nantaise. À partir de 60 ans, les

femmes nantaises sont en eff et plus nombreuses que les hommes.

61 %

Proportion F/H des licenciés recen-cés par l’Offi ce municipal du sport

39 %

Chiffres

Source : O� ce municipal du sport 2013

Nantais inscrits dans un club sportif par tranche d’âge :

Les freins au développement de la pratique sportive chez les fi lles et

chez femmes peuvent être divers. Aujourd’hui encore, les responsabili-

tés familiales constituent une charge très importante pour les femmes.

Le Conseil de l’Europe rappelle que les femmes qui ne pratiquent pas

d’activités physiques ou sportives sont généralement fortement inves-

ties dans la sphère familiale et domestique. Elles assument en moyenne

deux tiers du travail domestique. Elles y consacreraient environ 4h par

jour, contre 2h15 pour les hommes. C’est autant de temps qui ne peut

être consacré à la pratique d’un loisir sportif. L’activité professionnelle

et le niveau de revenu ont un impact sur la pratique d’un sport. En

France, en moyenne 22% des femmes n’ont aucune activité sportive.

Ce chiff re s’élève à 42% chez les femmes à la recherche d’un emploi

(Conseil de l’Europe, 2011).

Le Conseil de l’Europe précise que certaines catégories de fi lles ou

de femmes pratiquent moins d’activités physiques ou sportives que

l’ensemble de la population européenne : c’est notamment le cas les

fi lles dont les parents ont un faible niveau d’études ainsi les femmes

issues de l’immigration. La profession, le niveau d’étude, les revenus

et les caractéristiques ethnoculturelles conditionne davantage chez

les fi lles l’accès aux activités physiques et sportives. Les horaires et les

modes de transports sont aussi des éléments déterminants chez les

fi lles. En eff et, 18 % des jeunes françaises âgées de 12 à 17 ans déclarent

avoir arrêté leur pratique sportive parce qu’il n’existait pas de transport.

« L’absence de transport combinée à des horaires tardifs et l’émergence

de craintes pour leur sécurité dissuadent considérablement les jeunes

fi lles de pratiquer une activité physique ou sportive » (Hills, 2007).

(Loisirs ou compétition)

Moins de 12 ans

de 12 à 17 ans

de 18 à 25 ans

de 26 à 49 ans

de 50 à 61 ans

62 ans et plus

Taux de pratique sportive en club selon l’âge :

Source : O� ce municipal du sport 2013

Clé de lecture : l’indicateur correspond ici au rapport entre les inscrits dans un club sportif (en loisirs ou en compétition) et la population nantaise de la même tranche d’âge. Ex. : 45 % des jeunes garçons nantais de 12-17 ans sont licenciés dans un club de sport contre 23 % des jeunes nantaises de la même tranche d’âge.

La ville de Nantes fait attention à opérer une égalité de traite-

ment entre sport masculin et sport féminin, que ce soit pour

le sport de haut niveau (basket, handball et volley) ou pour le

sport amateur. Pour le sport de haut niveau, même si le mon-

tant des subventions accordées reste plus faible pour les clubs

féminins, le poids des subventions dans le budget des clubs est

un peu plus élevé pour les clubs féminins (39%) que masculins

(36,4%). Des actions de sport féminin peuvent aussi faire l’objet

de subventions spécifi ques : projet d’escalade du Mont Blanc

par « Les Givrées » à destination des femmes concernées par

le cancer du sein, soutien au déplacement à Agadir dans le

cadre d’un partenariat de l’équipe féminine jeune du RACC… .

Action de la

Ville

licenciés

Partie 2 - Thème 3 : Implication dans la vie citoyenne, culturelle et sportive

Des pratiques sportives liées à la dimension de genreSelon le ministère des Droits des femmes en 2013, 4,5% de femmes

se sont inscrites au sein de la Fédération française de football, 4,9% de

femmes au sein de la Fédération française de rugby et 3,9% d’hommes

en plus se sont inscrits au sein de la Fédération française d’équitation.

Malgré certaines évolutions, la pratique d’un sport reste très liée à la

dimension de genre. Les hommes et les femmes ne pratiquent pas

les sports dans les mêmes cadres et n’ont pas les mêmes motivations.

Là où les femmes affi cheraient un goût particulier pour les activités

d’expression corporelle (gymnastique, patinage…) ou d’entretien et

de soin du corps (gymnastique d’entretien, natation…), les hommes

sont davantage représentés dans les sports collectifs de grand terrain

(football, rugby), les sports de combat, ou encore les sports motori-

sés. Dès l’enfance, le choix d’une activité physique est induit par une

dimension de genre. « Les garçons sont aussi incités à développer des

qualités de force, de rapidité et de résistance à l’eff ort, et les fi lles à être

adroites gracieuses et agiles. » (Marie Cécile Naves).

« Néanmoins, certaines fi lles et femmes transgressent cet ordre des

catégories de genre et pratiquent l’haltérophilie, le football, la course

automobile ou l’alpinisme dans des cadres structurés voire en com-

pétition. Si ces pratiquantes peuvent être perçues comme des pion-

nières de nouveaux modèles culturels (des femmes émancipées ou

des femmes modernes), elles risquent bien souvent d’être assimilées

à des « garçons manqués » dont l’identité sexuelle est considérée

comme douteuse. Ces pratiques ne s’accordant pas, en eff et, avec les

catégories spontanées à partir desquelles hommes et femmes jugent

ce qui convient ou non à une femme. » (Conseil de l’Europe, 2011).

Si les Nantaises manifestent un goût particulier pour les sports indivi-

duels tels que la gymnastique, la natation, le tennis ou l’équitation, les

Nantais semblent préférer les sports collectifs de terrain ou les sports

de combats rapprochés tels que le football, le tennis, le basket-ball ou

le judo. 15% des licenciées nantaises le sont dans un club de natation

et 17% des Nantais le sont dans un club de football. Cela étant il existe

des diff érences selon que le sport se pratique en loisir uniquement

ou en compétition.

10 disciplines les plus représentées par sexepour les inscrits dans un club sportif :

49% 34%

38% 33%

70%

...

54% 34%

44% 42%

36% 57%

34% 40%

57% 34%

66% 28%

43% 25% 30%Tennis

Aviron

Gymnastique

Natation

Gymnastique volontaire

Tennis

Équitation

Basket-Ball

Athlétisme

Randonnée pédestre

Badminton

Gymnastique d’entretien

. . .

0-14 ans 15-29 ans 30-59 ans 60-74 ans 75 ans ou plus

477

Répartition selon la tranche d’âge des pratiquants :

(Loisirs ou compétition)

Football

Tennis

Basket-Ball

Judo - Jujitsu

Natation

Aviron

Tennis de table

Handball

Badminton

Voile

. . .

53% 30%Football

...

28% 53%

34% 53%

53% 32%

39% 23% 29%

23% 42% 31%

56% 23%

66% 23%

58% 29%

50% 27%Tennis

Aviron

Handball

Voile

3 175 licenciés / 83 % en compétition

2 249 licenciés / 46 % en compétition

1 274 licenciés / 92 % en compétition

925 licenciés / 40 % en compétition

816 licenciés / 64 % en compétition

696 licenciés / 95 % en compétition

688 licenciés / 67 % en compétition

665 licenciés / 86 % en compétition

637 licenciés / 37 % en compétition

530 licenciés / 51 % en compétition

1 550 licenciés / 38 % en compétition

1 469 licenciés / 43 % en compétition

1 186 licenciés / loisirs uniquement

1 016 licenciés / 35 % en compétition

614 licenciés / 23 % en compétition

513 licenciés / 94 % en compétition

451 licenciés / 62 % en compétition

425 licenciés / loisirs uniquement

369 licenciés / 34 % en compétition

364 licenciés / loisirs uniquement

Source : O! ce municipal du sport 2013

81 Nantoscope 2014

73 %

Proportion F/H des licenciéspratiquant le sport en compétition

27 %

Chiffres

En 2007 la Direction des sports a réalisé une étude sur les pra-

tiques féminines sportives. Elle montrait déjà que la gymnas-

tique, la natation, le tennis et l’équitation étaient les pratiques

sportives les plus féminisées.

Action de la

Ville

Dans un souci de mixité et pour permettre l’évolution des

représentations sur la pratique sportive féminine, la Direction

des sports (via l’Animation sportive municipale) intervient en

partenariat avec des associations sportives, dans les quartiers

prioritaires, pendant les vacances scolaires. Depuis 2007, l’évè-

nement « Sportez-bien les fi lles » encourage la pratique d’un

sport chez les fi lles de 12/16 ans en priorité, en proposant sur

l’espace public, des activités sportives qui vont de l’escalade,

au football, en passant par l’équitation.

Action de la

Ville

Suite au constat d’une faible participation des adolescentes

aux sports collectifs, la Ville incite, au travers de conventions

d’objectifs, à l’ouverture des clubs de handball et de football

au public féminin.

Action de la

Ville

Une faible part de femmes dans le sport de compétition

Les femmes pratiqueraient moins que les hommes le sport en compé-

tition. Selon une enquête du Conseil de l’Europe, les hommes mani-

festeraient davantage l’envie de se mesurer aux autres. La pratique

d’un sport sous entend dépassement de soi ou expérimentation

de sensation forte alors que les femmes seraient plus sensibles au

volet santé de l’activité sportive. Leurs motivations seraient avant

tout basées sur le soin du corps, le soin de l’apparence physique, ou

encore le contrôle du poids.

À Nantes, les femmes sont eff ectivement moins présentes que les

garçons dans le sport de compétition. Sur 16 000 Nantais prati-

quant le sport en compétition, seules 27% sont des femmes. Ainsi,

environ 4 500 Nantaises pratiquent un sport en compétition contre

12 000 Nantais. Les femmes se dirigeraient davantage vers des asso-

ciations sportives qui proposent seulement des activités de loisirs

telles que la gymnastique d’entretien, la gymnastique volontaire ou

la randonnée pédestre. Aussi, le graphique montre que la part de

femmes dans les sports de compétition diminue avec l’âge.

Proportion femmes / hommes des licenciés en COMPÉTITION :

Proportion femmes / hommes des licenciés en LOISIRS :

48 %

Proportion F/H des licenciéspratiquant le sport de loisirs

52 %

Source : O� ce municipal du sport 2013

Sour

ce w

ww

.nan

tes.

fr

Partie 2 - Thème 3 : Implication dans la vie citoyenne, culturelle et sportive

Les Nantaises sous représentées dans les instances dirigeantes des associations sportives

En France, les fédérations sportives comptent très peu de femmes

parmi leurs dirigeants. Elles n’occupent les postes de présidence qu’à

hauteur de 12%. Elles sont 13% parmi les trésoriers et elles sont 23%

à occuper des postes de secrétaire général.

À Nantes, les instances dirigeantes des clubs sportifs regroupent à 70%

des hommes. Ces chiff res viennent corroborer les données nationales.

En eff et, dans tous types d’associations confondues, en moyenne

70% des présidences des associations sont assurés par des hommes.

Il peut être pertinent de s’interroger sur la structure de l’association

comme frein ou facteur de mixité. Des études montrent que la com-

position sexuée des membres de l’association peut avoir un impact

sur la fréquentation. Au delà des seuls dirigeants, il peut être pertinent

d’observer la mixité chez les entraîneurs. Selon le Conseil de l’Europe,

les femmes sont sous représentées parmi les entraîneurs. Or, « la fi gure

de l’entraîneur féminin représente un modèle auquel de nombreuses

jeunes fi lles s’identifi ent au moment de s’investir dans des pratiques

organisées telles que le football, le basket-ball ou le rugby etc. La sur-

représentation des hommes parmi les entraîneurs peut ainsi s’avérer

être un obstacle à l’entrée des jeunes fi lles dans ces activités ».

Source : O! ce municipal du sport 2013

Proportion F / H parmi les dirigeants des associations sportives :

L’animation sportive municipale : une politique à destination des filles et des garçons qui demeure fréquentée aux trois quarts par les garçons

Depuis trente ans, dans le cadre de la politique sportive de la ville,

l’Animation sportive municipale propose aux enfants des off res spor-

tives de proximité dans les territoires prioritaires. En eff et, si la pratique

sportive est régulière et généralisée chez les garçons et les fi lles hors

des territoires prioritaires, les quartiers d’habitat social échappent

à la règle. « Plus de huit enfants sur dix (87%), issus de familles plus

aisées, font régulièrement du sport, mais cette proportion passe à

69% dans les familles au quotient familial moyen, et baisse encore

dans les familles ayant des ressources plus faibles. Ce chiff re tombe

à 53% si, en plus d’être modestes, les enfants sont scolarisés en ZUS

ou en ZEP ». (Cf . Animation sportive municipale : comment favoriser

la pratique du sport ?, les cahiers de l’évaluation, 2012). Des équipes

d’éducateurs interviennent alors au cœur des quartiers prioritaires

afi n de faciliter l’accès aux enfants et aux adolescents à de multiples

sports. L’Animation sportive municipale amène aussi les enfants à

s’inscrire dans des clubs nantais. Une évaluation menée par la ville de

Nantes en 2012 montre qu’un enfant sur deux pratiquant un sport

avec l’Animation sportive municipale s’inscrira à terme dans un club

ou une association.

70 %

Proportion F / H parmi les dirigeants des associations sportives

30 %

Chiffres

Sour

ce c

omm

unic

atio

n ex

tern

e N

ante

s Mét

ropo

le

83 Nantoscope 2014

L’Animation sportive municipale développe son offre en

faveur du public féminin, au travers d’activités mixtes (stages

d’apprentissage de natation, Ecole municipale des sports) et

d’activités dédiées aux fi lles (double dutch, handball, escalade,

boxe éducative).

Action de la

Ville

Source : Ville de Nantes

Évolution annuelle de la part de " lles participant à l’Animation sportive municipale par période :

En savoir plus• Naves Marie-Cécile, Octobre Sylvie, « Inégalités et diff érences fi lles-

garçons dans les pratiques sportives et culturelles des enfants et

des adolescents », in « Lutter contre les stéréotypes fi lles-garçons »,

Commissariat général à la stratégie et à la prospective, janvier 2014

• Talleu Clotilde, « L’accès des fi lles et des femmes aux pratiques spor-

tives », Manuel de bonnes pratiques - Egalité femmes-hommes dans

le sport, Conseil de l’Europe, 2011

Si l’Animation sportive municipale connait un succès en termes de

fréquentation des jeunes et de lien social, les évaluateurs précisent

qu’il reste des eff orts à faire pour augmenter encore davantage la

fréquentation des fi lles. En eff et, l’Animation sportive a multiplié ses

eff orts déjà depuis plusieurs années pour encourager la présence de

fi lles. Malgré tout, les garçons représentent encore aujourd’hui les trois

quarts des participants sur l’Animation sportive municipale pendant

les vacances scolaires.

Partie 2 - Thème 3 : Implication dans la vie citoyenne, culturelle et sportive

L’espace public nantais : une fréquentation et une appropriation de l’espace genrées

Espace public

Les inégalités filles-garçons et femmes-hommes dans l’espace public sont nombreuses, historiques, et intégrées dans les moeurs. Si les inégalités face à l’emploi, dans la répartition des tâches domestiques ou dans les sports sont aujourd’hui identifiées et font preuve d’une attention particulière, d’autres inégalités, comme celles sur l’espace public, sont moins investiguées. Toutefois, de simples observations invitent à prêter une attention spécifique et à développer des actions correctrices. En France, en Europe et outre Atlantique, les femmes et les hommes ne font pas le même usage de l’espace public. Les filles et les garçons ne s’approprient pas de manière égale les espaces publics, leurs quartiers, la rue, les parcs, les places centrales ou encore les transports. Qu’il s’agisse de l’usage des équipements de loisirs sur l’espace public, des modes de transports, du sentiment de vulnérabilité, de la circulation ou encore de l’usage des places, les ressentis, les comportements et les usages diffèrent d’un genre à l’autre.

Des modes de transport à l’occupation de l’espace public : des usages différents en fonction des sexes et un sentiment de vulnérabilité accru chez les femmes

À pied, en deux roues, en voiture, ou dans les transports en commun,

l’usage quotidien de l’espace public n’est pas le même que l’on soit

une femme ou un homme.

Les Nantaises et les Nantais ne se déplacent pas de la même manière.

Par exemple, les modes de transports pour se rendre au travail diff èrent

en fonction du sexe. Alors que les trois quarts des conducteurs de

deux roues sont des hommes, les femmes utilisent plus les transports

en commun. De plus, les femmes se déplacent davantage en marchant

que les hommes. 55% des piétons sont des femmes (baromètre de

la mobilité, 2012).

Les piétonnes et les piétons peuvent aussi avoir des attitudes et des

ressentis diff érents en fonction du sexe. Un constat dressé par plu-

sieurs études urbaines françaises revient souvent : les femmes fl ânent

moins et s’arrêtent moins que les hommes dans l’espace public. Elles

circulent mais ne s’attardent pas ou très peu, surtout la nuit. Elles sont

davantage « passantes » et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord,

historiquement, dans l’espace public, « les femmes immobiles ce sont

symboliquement les prostituées. » (Edith Maruéjouls, 2014). Ensuite,

l’apprentissage de l’espace public que peuvent recevoir les femmes

diff ère totalement de celui que reçoivent les garçons. Les femmes

assimilent dès leur plus jeune âge un certain nombre de conduites à

tenir dans l’utilisation de l’espace public. Cela peut aller de la tenue

vestimentaire, aux heures de sorties, en passant par les zones urbaines

à éviter. Ces apprentissages sont intériorisés par les femmes, elles se

construisent et contournent ainsi des « murs invisibles » (Guy Di méo,

2011) restreignant considérablement leur champ d’occupation de

l’espace public.

Source Insee - ! chier détail du recensement 2010

Proportion F / H selon le mode de transport pour aller travailler :

41 %

Proportion F/H des habitants utilisant les transports en commun

pour aller travailler

59 %

Chiffres

71 %

Proportion F/H des habitants utilisant un deux roues pour aller travailler

29 %

85 Nantoscope 2014

Cette éducation diff érenciée à l’espace public naît en partie d’un

sentiment de vulnérabilité accru chez les femmes, peut être par

le fruit d’une expérience quotidienne : regards, interpellations, ou

insultes. Autant de « rappels à l’ordre sexués » qui entretiennent ce

sentiment (Lieber Marylène, 2011) et laissent planer un éventuel risque

d’agressions. Toutefois, les agressions de rue concernent avant tout

les hommes. L’institut d’aménagement et d’urbanisme d’île de France

a réalisé une enquête auprès de Franciliens au sujet de l’insécurité.

L’enquête montre que les agressions dans la rue, les parcs, ou les jardins

publics concernent davantage les hommes que les femmes (39%

contre 29%). Cependant, les agressions subies ne sont pas les mêmes.

15% des Franciliennes déclarent les violences subies dans la rue sont

de nature sexuelles contre 2% des franciliens.

Même si les chiff res de la criminalité montrent que les femmes sont

plus exposées aux violences dans l’espace privé, les femmes déclarent

davantage que les hommes ressentir un sentiment de vulnérabilité

dans la rue ou se sentir exposées. Pour autant, « les chercheurs et les

politiques, tout comme le sens commun, considèrent le plus souvent

ce décalage comme évident (…) les femmes seraient plus fragiles que

les hommes ; la ville et les espaces publics représenteraient nécessai-

rement un danger pour elles. Il n’y aurait rien à dire de plus, rien à faire.

La question mérite pourtant d’être posée, car le sentiment de peur a

une incidence notoire sur la mobilité et l’autonomie des femmes. »

(Lieber Marylène, 2011)

Des équipements de loisirs sur l’espace public occupés en grande majorité par des garçons

Sour

ce co

mm

unic

atio

n ex

tern

e N

ante

s Mét

ropo

le

Sour

ce co

mm

unic

atio

n ex

tern

e N

ante

s Mét

ropo

le

En France, les équipements de loisirs sur l’espace public se déve-

loppent. Qu’il s’agisse des skateparks ou des citystades, leur nombre

augmente chaque année, notamment dans les quartiers d’habitat

social. Or, ces équipements publics conçus pour tous les jeunes sont

occupés quasi exclusivement par des garçons. Les fi lles et les adoles-

centes occupant déjà peu l’espace public, notamment dans certains

territoires prioritaires, ces off res de loisirs ne les encouragent pas à

s’approprier l’espace urbain, et au contraire renforcent la légitimité

des garçons sur ces lieux.

Sour

ce co

mm

unic

atio

n ex

tern

e N

ante

s Mét

ropo

le

Partie 2 - Thème 3 : Implication dans la vie citoyenne, culturelle et sportive

Gender budgeting : évaluer les budgets sous l’angle du genre pour ajuster et rééquilibrer les dépenses en faveur des femmes.

Pointd’éclairage

« Sportez bien les fi lles » est un évènement organisé par la

direction des sports de la ville de Nantes qui met à disposition

sur l’espace public des équipements de loisirs temporaires,

principalement à destination des fi lles. Cet évènement connait

un succès grandissant et permet aux fi lles durant les vacances

scolaires d’accéder à des loisirs dans l’espace public de leur

quartier.

L’accompagnement des jeunes filles dans l’appropriation de l’espace public via les loisirs : un défi

Accompagner les jeunes fi lles dans l’appropriation de ces équipe-

ments pourrait être pertinent mais pas sans diffi culté. En matière de

loisirs et de sports, transgresser les catégories de genre en pratiquant

des activités très souvent historiquement et culturellement réservées

aux garçons peut s’avérer être un processus long, notamment dans

certains milieux, où l’éducation diff érenciée des fi lles et des garçons

à l’usage de l’espace public peut être particulièrement prononcée.

Alors, faut-il pratiquer le gender budgeting et innover pour com-

penser ces inégalités ? ; « des ludothèques plutôt que des citystades,

des patinoires plutôt que des terrains de foot, des agrès plutôt

des paniers de baskets ? Toute la diffi culté est de favoriser les fi lles

sans se complaire dans la culture girly. » (Rousset Marion, 2014).

Il convient aussi de préciser que si les fi lles sont moins présentes sur

l’off re de loisirs en espace public, elles ne sont pas moins intéressées

quand des off res sont spécifi quement dédiées au jeune public féminin.

Les off res de loisirs, principalement à destination des fi lles, sur l’espace

public, peuvent rencontrer un réel succès notamment à Nantes.

Sour

ce c

omm

unic

atio

n ex

tern

e N

ante

s Mét

ropo

le -

Plac

e de

s Lau

riers

à B

elle

vue

Sour

ce c

omm

unic

atio

n ex

tern

e N

ante

s Mét

ropo

le

Action de la

Ville

87 Nantoscope 2014

Sour

ce co

mm

unic

atio

n ex

tern

e N

ante

s Mét

ropo

le

Les jeunes filles sur l’espace public des territoires prioritaires nantais : un public invisible

À Nantes, les travaux sur l’appropriation diff érenciée par les fi lles et

les garçons de l’espace public sont rares. Néanmoins deux études

menées respectivement sur les quartiers Nantes Nord et Bellevue

auprès de jeunes montrent une utilisation diff érenciée de l’espace

public selon le genre.

L’étude eff ectuée sur le quartier Nantes Nord est éclairante quant aux

diff érences d’appréciation des fi lles et des garçons sur leur environ-

nement. L’enquête révèle que les fi lles « ne sont que 23% contre 37%

des garçons à considérer, parmi les trois caractéristiques principales

attachées au quartier, le fait que Nantes Nord soit accueillant ; surtout,

elles sont 20% contre seulement 6% des garçons à mettre en avant

son caractère insécurisant. ». Les fi lles seraient aussi plus nombreuses

à mettre en place des « stratégies de dépassement du quartier voire

d’extraction de celui-ci » (Direction enfance jeunesse, ville de Nantes,

2005). Elles fréquentent davantage le centre ville nantais que les gar-

çons de leur quartier.

L’étude d’Elodie Lelou, plus récente et commandée par la Mission

santé publique insiste davantage sur la place diff érenciée des fi lles et

des garçons dans l’espace public de Bellevue. Tout d’abord l’auteure

observe une « ségrégation spatiale sexuée ». Les garçons sont plus

visibles au sein de l’espace public : « Dans le quartier les garçons, dès

l’âge de 8 ans, affi rment qu’ils restent en bas des immeubles, sur les

places, discutent, jouent au foot et qu’ils ne sont pas forcément en

activité. Ils précisent que la plupart du temps ils n’ont rien à faire et

ne savent pas comment s’occuper. ». Ils sont plus nombreux que les

fi lles à investir la place Mendes France, la place des Lauriers ainsi que

les rues et les bas des immeubles.

Parmi les fi lles, nombreuses sont celles qui mettent en place des

« stratégies de contournement et d’invisibilité » : « Les collégiennes

et les lycéennes rapportent qu’elles ne se sentent pas en sécurité à

cause des groupes de garçons qui restent dehors ou qui roulent vite

en voiture ou en scooter. C’est pourquoi, elles s’arrangent pour ne pas

croiser les groupes de garçons du quartier.

Pour cela, elles mettent en place des stratégies de contournement et

d’invisibilité, c’est-à-dire qu’elles font le choix d’éviter certaines rues

ou certaines places et d’en emprunter d’autres qu’elles considèrent

comme plus calmes. Elles choisissent également les arrêts de tramway

où elles sont susceptibles de croiser moins de garçons. Les jeunes fi lles

s’interdisent donc l’accès à certaines rues ou places selon la présence

masculine.

D’autres fi lles affi rment que, comme les garçons, elles sont parfois

dehors avec leurs copines pour discuter mais qu’elles favorisent des

endroits du quartier qui ne sont pas fréquentés par les garçons. De ce

fait, même quand elles occupent les espaces publics, elles font en sorte

d’être invisibles. ». En général, les fi lles utilisent l’espace public comme

« lieux de passage ». « Elles ne se sentent pas légitimes pour investir les

espace publics et elles délaissent ces lieux contrôlés par les garçons. ».

Les jeunes fi lles s’avèrent alors être les invisibles de ce quartier.

« On préfère passer dans les rues où il y a moins de gars pour éviter qu’ils nous regardent, qu’ils nous

siffl ent et nous parlent et les rumeurs »

Fille, 16 ans, 2nde, lycée Albert Camus

Citation

Partie 2 - Thème 3 : Implication dans la vie citoyenne, culturelle et sportive

L’appropriation de l’espace public nantais par les Nantaises et les Nantais : la nécessité d’une approche genrée

À l’échelle de la ville de Nantes, si la charte d’aménagement et de

gestion de l’espace public admet l’intérêt d’une réfl exion autour de

l’usage de l’espace public par les femmes, la question du genre et de

l’espace public n’a pas encore été posée en ces termes.

En France, depuis 1998, date de publication des premiers travaux de

Jacqueline Coutras, les chercheuses et les chercheurs qui s’interrogent

sur la place des femmes et des hommes dans l’espace public urbain et

qui mettent en évidence la nécessité d’une approche genrée sont de

plus en plus nombreux. Certains ont dénoncé l’absence de prise en

compte de ce sujet par les politiques publiques : « Si les politiques de

la ville successives ne réussissent pas à résoudre les problématiques

du vivre ensemble, c’est notamment parce que la question même du

vivre ensemble d’un point de vue femmes-hommes n’est pas posée.

» (Blache Chris, Lapalud Pascale, Libération, 2013). S’il est encore un

peu tôt pour pointer les eff ets réels d’une carence de réfl exion en la

matière, la France accuse cependant à regard certains à ce sujet. Les

pays d’Europe du Nord ou encore le Canada intègrent depuis plusieurs

années une dimension genrée à leurs politiques urbaines.

Par exemple, la ville de Bruxelles a mis en place des dispositifs par-

ticipatifs permettant d’éclairer la question du rapport des femmes à

l’espace public. Des marches exploratoires ont permis aux urbanistes

d’identifi er avec les bruxelloises, les aménagements ou les lieux dans

lesquels elles se sentaient vulnérables en tant que femmes et de fait,

en situation d’inégalité avec les hommes. Les habitantes sont inter-

rogées sur leurs perceptions : « qu’entend-on ? Que sent-on ? Est-ce

agréable de marcher ici ? Serait-ce désagréable d’attendre quelqu’un

ici ? Jusqu’où est ce que je peux voir ? Qu’est ce qui fait que je me sens

chez moi ? ». Les réponses apportées peuvent être variées : améliora-

tion de l’éclairage nocturne, de l’accès aux commerces, de la circulation

piétonne, ou encore favoriser l’animation de certaines places.

En France, les villes sont peu nombreuses à avoir entrepris des études

à ce sujet. Néanmoins l’agence d’urbanisme Bordeaux Métropole

Aquitaine a mis au point « une méthode expérimentale pour une

révolution douce de l’urbanisme » au sujet de l’usage de la ville par

les femmes. L’agence a travaillé avec des groupes de femmes et a pu

mettre en évidence « des mobilités par sexe » diff érentes, des zones

redoutées par les femmes, des stratégies d’évitement en fonction des

âges des femmes, ou encore des pratiques communes. Bordeaux est

une ville pionnière en matière de réfl exion sur l’espace public et le

genre. Les universitaires (laboratoire Adess CBRS, Université Bordeaux

Montaigne) et les urbanistes (agence d’urbanisme d’Aquitaine) ont su

s’emparer de ce sujet et produire des travaux novateurs. Ils soulignent

aussi que les élus et les personnes qui pensent et construisent la

ville sont encore majoritairement masculins. Il serait pertinent qu’en

France, l’ensemble des collectivités locales s’interrogent sur le rôle de

l’urbanisme, de la géographie ou encore de l’architecture en termes

d’égalité femmes-hommes. Yves Raibaud, géographe et chercheur à

l’université de Bordeaux soumet l’idée d’un « label récompensant les

ambiances urbaines réussies sous l’angle des rapports sociaux de sexe »

comme « stimulant pour une démarche de qualité ».

En savoir plus

• A’urba, « L’usage de la ville par les femmes »,

septembre 2011

• Coutras Jacqueline, Crise urbaine et espaces

sexués, Annales de Géographie, 1998

• Di Méo Guy, Les murs invisibles. Femmes,

genre et géographie sociale, Armand Collin,

2011

• Direction enfance jeunesse, ville de Nantes,

Les jeunes de 16-25 ans du quartier Nantes

Nord, mai 2005

• Heurtel Hélène « L’expérience au féminin de

l’insécurité dans l’espace public », Institut

d’Aménagement et d’Urbanisme, 2012

• Lelou Elodie, « Diagnostic sur les relations

entre les fi lles et les garçons de 8-17 ans au

sein du quartier Bellevue », Mission santé

publique, ville de Nantes, 2013

• Lieber Marylène, « Le sentiment d’insécurité

au prisme du genre. Repenser la vulnérabi-

lité des femmes dans les espaces publics »,

metropolitiques.eu, 2011

• Maruejouls-Benoit Edith, « La mixité à

l’épreuve des loisirs dans trois communes de

Gironde», Agora/débat jeunesses, 2011

• Raibaud Yves, « Genre et loisirs des jeunes »,

Empan, 2007

• Raibaud Yves, « Une ville faite par et pour les

hommes », Demain ma ville, 2014

89 Nantoscope 2014

Le Nantoscope a été réalisé par :

La direction générale déléguée à la cohésion sociale :

• Louis Souchal, directeur général délégué à la cohésion sociale • Karen Burban-Evain, directrice du département prévention et solidarité• Maëlle Daniaud, directrice mission égalité diversité mixité• Didier Garnier, directeur de projet • Yves Bled, chef de projet• Mélanie Pirmet, stagiaire• Jean-François Corbillet, gestionnaire de données statistiques et sociales • Dominique Guérin, responsable coordination administrative et communication

Le Nantoscope a été réalisé en collaboration avec les directions du CCAS,

de la ville de Nantes et de Nantes Métropole :

• La mission égalité femmes-hommes / LGBT : Carole Voisine

• La direction de l’emploi et innovation sociale de Nantes Métropole : Sandrine Logaridis

• La direction des sports : Eric Bouquin, Valérie Marqueton, Philippe Grondin

• La direction des solidarités : Michel Lorant, Philippe Massonnaud, Sophie Guil-lon-Verne, Marie-Annick Danrée, André Lebot, Solène Evrard, Marie-Christine Gautier

• La mission santé publique : Patricia Saraux-Salaün, Xavier Samson, Céline Hemery, Catherine Daviaud

• La direction du développement associatif : Patricia Talbot, Guillaume Gautreau, Clara Bernier

• La direction enfance et jeunesse : Éric Gutknecht, Emmanuelle Chevillon, Laurent Guinel-Justome

• La direction petite enfance : Martial Gombert

• La direction de l’éducation : Marie-Christine Delaunay-Félix, Delphine Coat-Prou, Emmanuelle Le Rest

• La mission évaluation des politiques publiques : Amandine Babarit

• La direction de la tranquillité publique : Laura Even Prigent

• La direction des déplacements de Nantes Métropole : Bénédicte Levionnais

Le Nantoscope a été réalisé avec le concours de :

• La direction de la géomatique de Nantes Métropole : Sylvie Gilloux, Domi-nique Boullot, Philippe Massonnet

• La direction de la communication interne de Nantes Métropole : Florence Gagnant, Vivien Branchereau

• La direction logistique de Nantes Métropole : Laurent Lhotelier

• Irène Aboudaram - Médecins du monde• Marie Madeleine Castex - Centre d’information sur les droits des femmes

et des familles • Jacqueline Cadio - SOlidarité femmeS• Elodie Lelou : stagiaire mission santé publique • Muriel Templier - Conseil général

Crédit photos : Stéphan Ménoret, communication externe de Nantes Métropole

Pictogrammes : http://thenounproject.com/ (présentation générale de la partie 1)http://femmes.gouv.fr/publications/egalite-entre-les-femmes-et-les-hommes/vers-legalite-reelle-entre-les-femmes-et-les-hommes-chiffres-cles-edi-tion-2014/

Les acteurs du Nantoscope

Contact : Yves Bled - tél. : 02 40 99 30 42Centre communal d’action sociale de Nantes1 bis place Saint-Similien - BP 63625 - Nantes Cedex 1