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Rubrique proposée par Gérard Guez, avocat à la Cour - gerardguez@wanadoo.fr
78 // REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - AVRIL 2009 - N°411
Management
Nouvelles méthodes, nouvelles pratiquesManagement du projetApprendre à jouer avec les paramètres
du pouvoir et de la communication.
Notre conclusion propose une dernière
grille de lecture, qui permet de mieux
expliquer, comprendre et sentir en quoi
le pilotage d’un projet requiert toujours
plus de subtilité et d’habilité.
Information n° 1
Définir la nature de l’enjeu du projet en liaison avec son degré de complexité.
Système 1 = Changement 1L’accent est mis sur le pouvoir, la commu-nication jouant un rôle secondaire, le plus souvent lié à la distribution de l’information, en vue de rendre les gens simplement opé-rationnels pour l’action, mais on ne discute pas, on exécute : le chef commande.- Degré de complexité faible :
objectif = consolider.- Critères visés : efficacité et performance.- Moyens utilisés : l’organisation.- Interlocuteur privilégié : la hiérarchie.- Énergies mobilisées : réflexion + action.- Managements exercés :
directif + délégatif.
Système 2 = Changement 2L’accent est mis d’abord sur la com-munication ; le pouvoir ne viendra qu’en seconde position. L’information ici sera insuffisante pour s’en sortir. Il faudra aller jusqu’à la communication (mise en commun de l’information) pour susciter
échanges, participation, adhésion. En ce sens, le travail en équipe est essentiel.L’objectif : mobiliser les ressources humaines. Plus rien ne peut être imposé. La règle : il faut persuader et convain-cre avant tout. Le projet devient un défi collectif, une œuvre commune, une res-ponsabilité partagée, sinon, il ne vivra pas. Plus l’organisation imposera, moins cela marchera.- Degré de complexité fort :
objectif = innover.- Critères visés : équipe + valeur ajoutée.- Moyens utilisés :
les ressources humaines.- Interlocuteur privilégié : surtout pas la
hiérarchie. Il faut, pour lancer le projet, un intervenant animateur extérieur, neutre, dans la mise en œuvre du projet (on ne peut pas être dans le jeu et intervenir sur les règles du jeu). Ici, plus on sera haut et puissant dans la hiérarchie, moins on pourra animer cette première phase exploratoire du projet.
- Énergies mobilisées : implication + création.
- Managements exercés : participatif + persuasif.
Information n° 2
N’oublions jamais qu’en changement 1, une organisation ne sert jamais qu’à agir au présent en fonction de l’expérience passée.- Le moyen : l’extrapolation.- La méthode : la prévision, mais la statis-
tique ne peut se justifier que dans une
seule logique : le maintien en l’état du système « toutes choses étant égales par ailleurs ».
Insistons sur le fait qu’en changement 2, l’organisation ne servira à rien. Une orga-nisation ne sert jamais à se projeter dans l’avenir, à anticiper. C’est Hayek qui disait : « Le futur n’existe pas, il se génère à partir du présent pour trans-former le passé ».Dans ce cadre, ce sont les ressources humaines qui « feront la différence ». Il faudra, avec elles, organiser l’innovation dans de nouvelles structures à trouver. Deux systèmes donc et deux façons de piloter un projet, selon le degré de com-plexité du projet à conduire.
Information n° 3
Pour terminer cette présentation, je vou-drais insister sur deux risques majeurs à ne jamais négliger, dans l’apprentissage de cette nouvelle approche.1. Ne jamais se tromper de territoire. Il n’y a rien de pire que de piloter un projet en se trompant d’enjeux, donc de terri-toire. Attaquer un projet en changement 2 avec les outils du changement 1, c’est utiliser un « canon de 105 pour tuer une mouche ».2. Croire qu’un projet peut se réduire à une opération de changement 1, et se contenter d’une approche de consolidation par le biais d’une organisation classique, alors qu’il relève d’un changement 2, c’est-à-dire, d’une approche d’innovation, avec mobilisation du personnel, c’est l’échec
LE SERVICE : UN CHANGEMENT DE DIMENSION
CHANGEMENT 1 CHANGEMENT 2
ContexteLES RÈGLES DU JEU NE CHANGENT PAS
LES RÈGLES DU JEUSONT REMISES EN CAUSE
ObjectifsConsolider
Optimiser
Développer
Innover
Lever d’action L’organisation Les hommes
Énergies Réflexion Concrétisation Création Implication
Management Directif Délégatif Participatif Persuasif
Critères Efficacité Performance Esprit d’équipe Confiance
Animation La hiérarchie habituelle Hors hiérarchie habituelle
Effet pervers Routine Résistance au changement
REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - AVRIL 2009 - N°411 // 79
financesDROIT I GESTION I FINANCES I PATRIMOINE I TEXTES JURIDIQUES I ECHOS PARLEMENTAIRES
Fiscalité
Nous avons vu brièvement (RFL n° 410) comment était déterminé le résultat fiscal des SEL pour l’exercice 2008 à travers quelques principes et des nouveautés. Nous finissons par l’examen de quelques postes de charges.
Frais de repas pris
sur le lieu de travail
Ils sont déductibles lorsque la distance entre le lieu de travail et le domicile fait obstacle à ce que le repas soit pris à domicile. Conditions : que le montant de ces dépenses soit justifié, que la distance conserve un caractère nor-mal. En général, l’Administration fis-cale admet en déduction la fraction du prix du repas comprise entre le montant forfaitaire représentatif du repas pris à domicile (4,25 € pour 2008) et le seuil au-delà duquel la dépense est considérée comme exagérée (limite d’exonération des indemnités pour frais de repas des salariés en déplacement professionnel : 16,40 € pour 2008), soit une déduction maximale de 12,15 € en 2008.
Frais de véhicules personnels
Il est possible de déduire les allocations forfaitaires versées aux dirigeants ou sala-riés au titre des frais d’utilisation de leur véhicule personnel pour le compte de la société, sous réserve de la justification du kilométrage parcouru, et de la limitation du prix d’acquisition du véhicule admise en déduction.
Barème kilométrique (automobile) de l’Administration (allocations assimilées à des frais réels).Pour l’imposition des revenus de l’année 2008, ce barème est utilisé de la façon suivante (cf. tableau).Ce barème peut également être appliqué par les gérants majoritaires de SARL et par les titulaires de bénéfices non commer-ciaux qui ont exercé l’option au 1er janvier de l’année d’imposition (ils ne doivent pas
Détermination du résultat fiscal des SEL
assuré. Les organisations classiques, trop vouées aux critères économiques, s’avèrent souvent incapables de prendre en compte les critères sociaux.
Conclusion
Tout projet quel qu’il soit relève de trois dimensions qui interagissent en perma-
nence : l’économique, le politique et le social. Trop matérialistes, nous avons tendance à privilégier systématiquement l’économique. L’économique a même pol-lué la politique. Dans les pays riches et industriels sans exception, la corruption devient un fait de société.Une mutation s’impose. Elle est vitale
pour le passage à la société de services. Elle suppose que la relation économique / politique soit rééquilibrée par une nouvelle relation politique /social.Seule l’intervention du social pourra rame-ner le critère économique à sa juste place et rendre au critère politique le sens qu’il a perdu.
avoir comptabilisé ces frais à un compte de charges). Il prend en compte notam-ment les éléments suivants : - dépréciation du véhicule,- frais de réparation et d’entretien,- dépenses de pneumatiques,- consommation de carburant, - primes d’assurances.
Sous réserve des justifications nécessai-res, certains frais peuvent être ajoutés :- les frais de garage, essentiellement les
frais de stationnement au sens large, mais pas l’affectation du garage de l’habitation principale à un véhicule qui fait l’objet d’une utilisation professionnelle,
- les frais de péage d’autoroute,- les intérêts annuels afférents à l’achat à
crédit du véhicule, retenus au prorata de son utilisation professionnelle.
Taxe annuelle sur les voitures de sociétésPour les SEL (passibles de l’impôt sur les sociétés), la taxe annuelle sur les voitures de sociétés n’est pas déductible, alors
qu’elle l’est pour les SCP (soumises à l’impôt sur le revenu).
Amortissement
des voitures particulières
Les SEL possédant des voitures particu-lières doivent rapporter à leur bénéfice imposable la fraction d’amortissement afférente à la partie du prix d’acquisition excédant 18 300 € TTC, ou 9 900 € TTC pour les véhicules les plus polluants, acquis depuis le 1er janvier 2006 et mis en cir-culation après le 1er juin 2004.
Tous les véhicules immatriculés dans la catégorie des voitures particulières entrent dans le champ d’application de la limitation, y compris les commerciales, canadiennes ou breaks. En revanche, les véhicules immatriculés dans une autre catégorie, véhicules utilitaires par exem-ple, ne sont pas soumis à la limitation.Attention, la jurisprudence distingue, quand il s’agit d’un véhicule 4X4 immatri-culé dans la catégorie camionnette, selon qu’il est équipé dès sa livraison d’une
Puissance
administrative
Jusqu’à
5 000 km
De 5 001
à 20 000 km
Au-delà
de 20 000 km
3 CV d × 0,387 (d × 0,232) + 778 d × 0,271
4 CV d × 0,466 (d × 0,262) + 1 020 d × 0,313
5 CV d × 0,512 (d × 0,287) + 1 123 d × 0,343
6 CV d × 0,536 (d × 0, 301) + 1 178 d × 0,360
7 CV d × 0,561 (d × 0,318) + 1 218 d × 0,379
8 CV d × 0,592 (d × 0,337) + 1 278 d × 0,401
9 CV d × 0,607 (d × 0,352) + 1 278 d × 0,416
10 CV d × 0,639 (d × 0,374) + 1 323 d × 0,440
11 CV d × 0,651 (d × 0,392) + 1 298 d × 0,457
12 CV d × 0,685 (d × 0,408) + 1 383 d × 0,477
13 CV et plus d × 0,697 (d × 0,424) + 1 363 d × 0,492
« d » représente la distance parcourue à titre professionnel
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