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SCPDSYMPTÔMES COMPORTEMENTAUX ET PSYCHOLOGIQUES DE LA DÉMENCE

Quand le non pharmaco prévaut!

4e Congrès québécois sur la maladie d’Alzheimer

et les maladies apparentées

Présenté par

Valérie Fortier et Caroline St-Laurent

Infirmières cliniciennes ressources SCPD

CIUSSS de l’Estrie – CHUS

8 Novembre 2018

CONFLITS D’INTÉRÊT

Nous n’avons aucun conflit d’intérêt

réel ou potentiel en lien avec

le contenu de cette présentation

OBJECTIFS DE LA PRÉSENTATION

Présenter des cas cliniques fréquents de

SCPD.

Suggérer un modèle d’évaluation et

d’intervention pratique.

Proposer une approche non pharmacologique

de base pour les troubles de comportements

les plus fréquents.

3

PLAN DE LA PRÉSENTATION

Histoire de cas

• Évaluation globale

• La réaction de catastrophe

• Interventions préventives

Histoires de cas

• Recherche des causes

• Interventions préventives

• Interventions pendant la

réaction de catastrophe

Après la réaction de catastrophe

1

2

3

4

M. Aimé Bouffard

Mme Désirée Laporte

M. Armand Frapier

HISTOIRE DE CAS

M. Armand Frapier

1

• Évaluation globale

• La réaction de catastrophe

• Interventions préventives

HISTOIRE DE CAS

Prise en charge1

6

Nom : Monsieur Armand Frapier

Âge : 75 ans

Domicile : Demeure en résidence

depuis 3 ans

Diagnostic : TNC majeur Alzheimer

SCPD : Intrusion dans les

chambres

Agressivité physique

envers les autres

résidents

PÉRIODE DE RÉFLEXION…

Quelles seraient vos premières interventions?

Une médication pourrait-elle permettre de

diminuer l’agressivité chez M. Frapier?

7

Agitation ou agressivité

physique grave

Anxiété importante

Symptômes dépressifs

importants

Symptômes psychotiques

envahissants

INDICATION DES PSYCHOTROPES(neuroleptiques, benzodiazépines, antidépresseurs)

8

Errance

Réactions de catastrophe

Comportements

d’élimination inappropriés

Propos répétitifs

Résistance aux soins ...

Possiblement

efficace si :

Non indiqué comme

premier choix

ou inefficace en

présence de :

PÉRIODE DE RÉFLEXION…

Avons-nous suffisamment d’information pour

demander une médication au médecin traitant?

Que feriez-vous dans un premier temps?

9

Évaluation globale

10

Évaluation globale

DOSSIER ANTÉRIEUR

11

FRAPIER, Armand

DOSSIER : P00000

CONSULTATION MD 2018-02-02

MMSE 2010-02-17

2010 Clinique de mémoire

MMSE 23/30

Dx émis : TNC majeur Alzheimer

Il y a 9 mois Consultation Md

Bilan sanguin «normal»

MMSE 7/30

Principaux diagnostics

Hypothyroïdie

Arthrose

Évaluation globale

PROFIL PHARMACOLOGIQUE

12

Changements récents?

Polypharmacie?

Médicaments associés au délirium?

Évaluation globale

Liste de médicaments ayant des propriétés

anticholinergiques et associés au delirium

13

Source : http://www.csss-iugs.ca/c3s/data/files/Publications/6Delirium.pdf (Page 14-15 )

Évaluation globale

PROFIL PHARMACOLOGIQUE

14

Aricept (Donépézil) 10mg 1 co DIE (2010)

Synthroïd (Lévothyroxine) 75mcg 1co DIE (2016)

Acétaminophène 325mg 2co PRN

Évaluation globale

DOULEUR

15

25 à 83 % des aînés souffrent de douleur (Bakerjian, 2012)

Près de 50 % des résidents en CHSLD présenteraient

une douleur non diagnostiquée (Miller et al., 2002)

44 % des ainés présentant de la douleur n’ont pas un

traitement suffisant pour les soulager (Bakerjian, 2012)

Évaluation globale DOULEUR

16

À télécharger www.pacslac.orgÀ télécharger www.doloplus.fr

Évaluation globale

DOULEUR

17

Une des causes les plus fréquentes de SCPD

Douleur SCPD

Préconiser l’administration des analgésiques sur une base

régulière plutôt que PRN.

Antipsychotique

Analgésique

Évaluation globale

DESCRIPTION DES SCPD

Discussion avec les intervenants impliqués

Que fait la personne?

Depuis quand agit-elle ainsi?

À quel moment survient le comportement?

Quelle est la fréquence du comportement ?

À quel endroit le comportement survient-il?

Avec quelles personnes le comportement est présent/absent?

Quelles ont été les interventions tentées/leur impact?

Etc.18

Évaluation globale

DESCRIPTION DES SCPD

19

Grilles d’observation

Évaluation globale

DESCRIPTION DES SCPD

Observation de la situation…

20

Évaluation globale

DESCRIPTION DES SCPD

Résultats de l’évaluation

Errance et intrusion dans les chambres

Nouveau comportement depuis 2 mois

Pousse et crie lorsqu’un autre résident est présent dans la chambre

7 épisodes d’agressivité physique

Errance au quotidien, plus fréquent vers 15 h et en soirée

Impact positif des activités de loisir vers 13 h

21

PÉRIODE DE RÉFLEXION…

Avons-nous suffisamment d’information pour faire

un plan d’intervention?

Quelles informations devrions-nous recueillir pour

compléter notre évaluation?

22

Évaluation globale

EXAMEN PHYSIQUE

23

PACSLAC : 25/60 (indicatif de douleur)

Bouchons de cérumen

A + C urine «positive»

Sommeil adéquat

Bon appétit et poids stable

Élimination régulière

Aucun symptôme dépressif

Évaluation globale

EXAMEN PHYSIQUE

24

http://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/fichiers/2014/14-829-08W.pdf (Page 7-10)

Évaluation globale

EXAMEN COGNITIF

25

Facilement distrait par les stimuli.

Ne reconnait pas sa chambre.

Oublie presqu’au fur et à mesure.

Se reconnait sur les photos où il est

âgé de 35-40 ans.

Ses propos sont souvent en lien

avec la période où il vivait à la

ferme.

S’exprime par des phrases

incomplètes.

Collabore bien lors de l’examen.

PÉRIODE DE RÉFLEXION…

Avons-nous suffisamment d’information pour

faire un plan d’intervention?

26

Évaluation globale

HISTOIRE DE VIE

Rencontre avec la famille, l’entourage

Personnalité

Événements particuliers (conflit, deuil, etc.)

Emploi, bénévolat, activités récréatives

Relation avec les autres

Habitudes antérieures (routine, rituel, etc.)

Etc.

27

Évaluation globale

HISTOIRE DE VIE

28

À télécharger :www.santeestrie.qc.ca/cl ients/SanteEstr ie/Professionnels/Alzheimer/Guide_histoire_vie_Jui l2017.pdf

Évaluation globale

HISTOIRE DE VIE

29

M. Frapier a vécu sur la ferme

familiale jusqu’à sa retraite.

Il a toujours été très

travaillant et ne supportait

pas rester à ne rien faire.

À la retraite, il s’est intéressé

à la menuiserie et y passait

beaucoup de temps.

C’était un homme de nature

plutôt solitaire.

Il a toujours été très frileux.

PÉRIODE DE RÉFLEXION…

Finalement, l’ajout d’une médication psychotrope

sera-t-elle nécessaire?

30

La réaction de catastrophe

31

État de détresse manifesté par des personnes ayant des troubles

cognitifs.

La personne se sent menacée face à une situation qu’elle a mal

interprétée (environnement, intention des gens) et elle tente de se

défendre.

La réaction de catastrophe peut se traduire par des manifestations

d’anxiété (pleurs, inquiétudes, veut quitter) ou des comportements

d’agitation et d’agressivité (injurier, lancer des objets, frapper).

Son apparition se produit de façon soudaine et brève dans des

situations particulières qui confrontent, effraient ou frustrent la

personne.

32

La réaction de catastrophe

PÉRIODE DE RÉFLEXION…

Quelles interventions pourrions-nous mettre

en place pour prévenir d’autres réactions de

catastrophe chez M. Frapier?

33

INTERVENIR SUR LES CAUSES

34

Douleur non soulagée

► Prescription régulière d’Acétaminophène

Diminution de l’audition

► Lavage d’oreilles

Infection urinaire

► Traitement antibiotique débuté

Interventions préventives

1

2

3

INTERVENIR SUR LES CAUSES (suite)

35

Besoins de base compromis

► Instauration d’une routine (habillement approprié,

hydratation, collations protéinées, horaire

mictionnel, périodes de repos, etc.)

► Activités occupationnelles simples et répétitives

Désorientation

► Indices d’orientation (chambre, salle de bain)3

Interventions préventives

4

5

SUIVI DE LA SITUATION

4 semaines suivant les recommandations

36

Aucune réaction de

catastrophe

Errance = signe d’escalade =

réponse aux besoins

Aucun épisode d’intrusion

HISTOIRE DE CAS

M. Aimé Bouffard

2

• Recherche des causes

• Interventions préventives

HISTOIRE DE CAS

Prise en charge2

38

Nom : Monsieur Aimé Bouffard

Âge : 78 ans

Domicile : Demeure en résidence

depuis 2 ans

Diagnostic : TNC majeur vasculaire

SCPD : Agressivité verbale et

physique envers le

personnel

Évaluation globale

DESCRIPTION DES SCPD

Observation de la situation…

39

40

Comportements présents depuis

l’admission, mais exacerbés depuis

environ 1 an

Principaux éléments déclencheurs :

les refus

Ajout d’une restriction hydrique il y

a environ 1 an

Examen physique sans particularité

MMSE 22/30

Un contrat a été signé par

monsieur, mais sans succès.

Évaluation globale

PÉRIODE DE RÉFLEXION…

Pour quelle raison l’intervention Acte – Conséquence

n’a pas démontré d’impact positif?

Quelles interventions pourrait-on mettre en place

pour prévenir une nouvelle réaction de catastrophe?

41

Interventions préventives

RECADRAGE

42

► Clarifier les attentes du médecin traitant/restriction hydrique.

► Faire preuve de souplesse.

► Choisir ses batailles.

► Expliquer ses atteintes cognitives.2

1

Interventions préventives

43

► Diminuer le format des tasses et des portions afin de

permettre un autre service.

► Lui offrir de la glace concassée, gomme ou bonbons

sans sucre, fruits ou JELLO congelés.

► Offrir souvent des collations substantielles et

protéinées.

► Éviter le «NON» et le «NE PAS».

ÉVITER LA CONFRONTATION

2

2

En résumé…3

► Prévenir en ajustant l’approche et l’environnement.

HISTOIRE DE CAS

Mme Désirée Laporte

2

• Recherche des causes

• Interventions préventives

• Interventions pendant la réaction de catastrophe

HISTOIRE DE CAS

Prise en charge2

45

Nom : Madame Désirée Laporte

Âge : 75 ans

Domicile : Demeure en résidence

depuis 1 an

Diagnostic : TNC majeur mixte

SCPD : Agitation en soirée :

demande de retourner

chez elle

Agressivité verbale et

physique envers le

personnel

Évaluation globale

DESCRIPTION DES SCPD

Observation de la situation…

46

47

Examen physique sans particularité

Douleur chronique aux genoux contrôlée

avec la médication actuelle

MMSE 18/30

Comportements présents depuis

l’admission

Agitation débute vers 21 h

• Départ des résidents et intervenants

• Invitation à se coucher

Ajout de Risperdal 0,5 mg à 18 h : aucun

impact

Très sociable, porte une grande

importance à la religion

Évaluation globale

PÉRIODE DE RÉFLEXION…

Quelles interventions pourrions-nous mettre en

place pour prévenir les périodes d’agitation et les

réactions de catastrophe chez Mme Laporte?

48

Interventions préventives

ROUTINE DU COUCHER

49

► Intervenir avant la préparation du coucher.

► Proposer une activité occupationnelle significative.

► Collaborer avec la famille.

► Éviter de lui dire que c’est l’heure de se coucher.

► Lui présenter la période du coucher comme étant un moment pour lui appliquer sa crème analgésique.

ÉVITER DE LA CONFRONTER

1

2

SUIVI DE LA SITUATION

Diminution de la fréquence des comportements

50

Tous les soirs 2 épisodes/mois

Amélioration de 25 à 50% Positif

51

La réaction de catastrophe

INTERVENIR PENDANT

LA RÉACTION DE CATASTROPHE

52

Éloigner l’élément déclencheur :

• Déplacer la personne ou éloigner les personnes concernées.

Diminuer les stimuli (bruits, éclairage, etc.).

Avoir une attitude calme et parler à voix basse.

Garder une distance sécuritaire selon la situation.

Éviter toute argumentation ou confrontation.

Faire de la validation ou de la diversion.

Intervenir à 1 intervenant. Un 2e intervenant peut être en retrait, prêt à intervenir au besoin.

APRÈS

LA RÉACTION DE CATASTROPHE

3

APRÈS LA RÉACTION DE CATASTROPHE

54

S’assurer que la personne et les autres résidents sont en sécurité.

Laisser à la personne un temps de récupération.

Éviter de revenir sur la situation.

APRÈS LA RÉACTION DE CATASTROPHE

FAIRE UN RETOUR EN ÉQUIPE

55

Quel a été le contexte? Les signes d’escalade? L’élément déclencheur?

S’il y a présence de signes d’escalade, sont-ils identifiés et connus?

Quelles interventions ont été aidantes ou moins aidantes pour désamorcer l’escalade?

Devant une autre situation semblable, quelles seraient les interventions à mettre en place?

Exprimer ses émotions, diminuer la charge émotive

EN RÉSUMÉ

56

1. Une évaluation décrivant les comportements et identifiant les causes possibles est toujours requise.

2. Prévenir la réaction de catastrophe en intervenant sur les causes identifiées avant l’apparition des symptômes.

3. Intervenir rapidement dès l’apparition des premiers signes d’escalade.

4. Après une réaction de catastrophe, revenir en équipe sur la situation.

5. Recourir aux équipes spécialisées lorsque les interventions tentées n’ont pas été efficaces.

AIDE-MÉMOIRE - Outils d’aide à l’intervention

Tous les aide-mémoire sont accessibles sur le site du

CIUSSS de l’Estrie - CHUS :

57

w w w . s a n t e e s t r i e . q c . c a / c l i e n t s / S a n t e E s t r i e / P r o f e s s i o n n e l s / A l z h e i m e r /

A i d e _ m e m o i r e _ a _ l i n t e r v e n t i o n 2 0 1 7 - 11 - 2 3 . p d f

Merci à nos acteurs!

MERCI DE VOTRE ATTENTION !

QUESTIONS ?

COMMENTAIRES ?

• Bergeron, J., S. Brazeau, M. Lacerte, L. Lanthier, M. Pruneau et M.-C. Rodrigue. Médicaments potentiellement inappropriés pour la

personne âgée hospitalisée. Approche adaptée à la personne âgée (AAPA). CHUS

• Direction des communications du MSSS. Approche non pharmacologique visant le traitement des symptômes comportementaux

et psychologique de la démence. http://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/fichiers/2014/14-829-06W.pdf. Québec, 2014.

• Direction des communications du MSSS. Approche pharmacologique visant le traitement des symptômes comportementaux et

psychologiques de la démence. http://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/fichiers/2014/14-829-07W.pdf. Québec 2014.

• Direction des communications du MSSS. Outils d’observation ou d’évaluation recommandés en version intégrale pour le

traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence.

http://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/document-001083/. Québec. 2014

• Direction des communications du MSSS. Processus clinique visant le traitement des symptômes comportementaux et

psychologiques de la démence. http://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/fichiers/2014/14-829-05W.pdf. Québec, 2014.

• Dolbec, C. L’approche avec les personnes souffrant de démence. Recueil de textes de soutien à la formation, mars 2010, 44 p.

• Fleury, France (2010), Protocoles d’intervention pour la gestion des troubles graves de comportement avec agressivité physique

envers autrui. Longueil: Agence de la santé et des services sociaux de la Montérégie, 41 pages.

• Hamel M., Sénécal L. (1984) Désamorcer l’escalade du comportement agressif. Nursing Québec. Vol.4/no.3.

• Institut national d’excellence en santé et en service sociaux. Usage optimal des antipsychotiques et la prise en charge non

pharmacologique des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence chez les personnes atteintes de troubles

neurocognitifs majeurs qui résident en centre d’hébergement et de soins de longue durée.

https://www.inesss.qc.ca/nc/publications/publications/publication/usage-optimal-des-antipsychotiques-et-la-prise-en-charge-non-

pharmacologique-des-symptomes-comportem.html. Québec 2017.

• Massoud, F. (2016) Power point: Gestion rationnelle des médicaments chez les patients atteints de troubles cognitifs. Réunions

scientifiques du service de gérontopsychiatrie. Institut Albert-Prévost. Septembre 2016.

• Rey, S. (2012). Gestion optimale des symptômes comportementaux et psychologique de la démence chez les aînés vivant en

centre de soins de longue durée. Guide de pratique clinique pour les infirmières. Centre de santé et de services sociaux de

Porneuf. Février 2012. 46 pages.

• Verreault, R. (2013) Power point: Traitement de la douleur chez les aînés vulnérables. Centre d’excellence sur le vieillissement de

Québec. Juin 2013.

• Voyer, P. (2013). La gestion des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence, Soins infirmiers aux aînés en

perte d’autonomie. 2e édition. St-Laurent: ERP.

RÉFÉRENCES

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