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REPUBLIQUE TUNISIENNE UNIVERSITE DE SOUSSE
ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE LA SANTE DE SOUSSE
Année universitaire 2014/ 2015
Mémoire de Fin d’Etudes pour l’Obtention du Diplôme de Licence Appliquée en
Pédicurie- Podologie
Elaboré par :
Trabelsi Sirine
Née le : 05/04/1993 à : Sfax
Titre Evaluation posturale et morpho-fonctionnelle
du pied chez des patients lombalgiques
chroniques
Mots-clés Posture, morphologie, fonction, pied, lombalgie
Encadreurs du mémoire :
Pr. Maaref Khaled
Dr. Ovidi Franco
Résumé :
La lombalgie chronique constitue un véritable problème de santé publique. Plusieurs
études ont évoqués la relation cause à effet entre les problèmes du pied et les lombalgies.
L’objectif de notre étude est d’évaluer la posture globale, la morphologie et la fonction des
pieds chez des patients présentant une lombalgie commune chronique. Notre étude
concernait 12 patients suivis pour des lombalgies de plus de 3 mois. La sélection était très
spécifique dont l’obésité et les lombalgies secondaires constituaient des critères
d’exclusion. Nous avons utilisé divers moyens d’évaluation clinique et instrumentale : le
baropodomètre statique et dynamique, appareil de vidéographie 2D, logiciel de traitement
des données.
La posture mise en cause était l’antépulsion (66.67%). La pronation du pied est plus
importante lorsque l’antériorisation du centre de gravité est plus important, ceci
potentialise les contraintes au niveau du premier rayon (58.33%). Le port des chaussures à
talon haut associés à des pentes d’assise inadaptées participent dans l’étiopathogénie des
métatarsalgies et des lombalgies (33.33%). L’évaluation de l’axe tibio-calcanéen lors de la
phase d’appui d’un cycle de marche semble être une nécessité afin d’apprécier le bon
fonctionnement de l’appareil locomoteur jusqu’au l’appareil lombo-sacré. Nos principales
constatations étaient ; le déficit d’amortissement (58.33%), l’hyper-pronation lors de la
phase d’appui unipodal (50%) et l’attitude varisante lors de la propulsion (58.33%), d’où
l’intérêt biomécanique de la courbe distale des têtes métatarsiennes.
Notre étude semble confirmer que les dysfonctions podales ainsi que la posture globale
peuvent participer dans l’étiopathogénie des lombalgies chroniques.
Mots-clés : Posture, morphologie, fonction, pied, lombalgie
Je dédie ce travail
A Mes chers parents
Lassaad et Hedia
Mille dédicaces ne peuvent exprimer ce que je vous dois pour les sacrifices, la confiance et la patience dont vous avez fait preuve.
Je mesure tout le bonheur et la fierté d’être votre fille, et j’espère que vous trouveriez dans ce travail le fruit de vos efforts, l’expression de mon amour et ma gratitude pour la bienveillance avec laquelle vous
m’avez toujours entouré.
Que Dieu vous préserve et vous alloue bonne santé et longue vie afin que je puisse à mon tour vous combler.
A Ma famille
Vous avez toujours été à mes côtés quand j’en avais besoin avec votre sincérité, amour, humour, complicité et conseils.
Je vous dédie ce travail en témoignage de mon affection et de mon
amour incessant.
Que Dieu vous procure bonheur, santé, prospérité et longue vie.
A Mon oncle Ben Yahia Mourad
Pour votre aide précieux et votre bienveillance.
Vous m'avez encouragé à accomplir ce travail.
Que cette mémoire soit le témoignage de ma profonde gratitude et de mon grand respect.
Que Dieu vous accorde santé, longue vie et bonheur.
A Mes amis
Rien ne saurait exprimer l’amour, l’attachement et l’estime que j’ai pour vous.
Que notre amitié dure pour toujours.
A Mon directeur de mémoire
Monsieur le professeur agrégé Maaref Khaled Service de médecine physique, rééducation et réadaptation
fonctionnelle au CHU Sahloul de Sousse
Nous sommes fiers d’être comptés parmi vos élèves.
Nous sommes très touchés par l’honneur que vous nous faites en acceptant d’être le directeur de mémoire.
Nous apprécions en votre personne l’étendue et la richesse du savoir, la rigueur de la pensée et les hautes qualités scientifiques, humaines
et professionnelles.
Que ce travail soit pour nous, l’occasion de vous exprimer notre grand respect.
A Mon co-directeur de mémoire
Monsieur le docteur Ovidi Franco Vos mérites en tant que tels, vos hautes qualités humaines et
professionnelles n’ont d’égal que l’immensité de votre savoir Qu’il nous soit permis de vous exprimer notre vive reconnaissance et
notre profond respect
A Tous mes maitres de l’université des sciences et techniques de
la santé de Sousse En témoignage de ma reconnaissance pour l’enseignement
A Monsieur le directeur de l’université des sciences et
techniques de la santé de Sousse Professeur : Ben Dhieb Mohammed
Veuillez accepter nos vifs remerciements et de croire en notre profond respect
A Nos maitres et juges
Vous nous faites le grand honneur en acceptant de juger ce travail.
Vos qualités scientifiques, vos esprits critiques, vos rigueurs nous ont profondément touchés.
Nous vous prions de trouver dans ce travail l’expression de notre
grande reconnaissance et de notre profond respect.
Table des matières :
Introduction ....................................................................................................................................... 1
Matériels et méthodes ....................................................................................................................... 3
I. Type d’étude : ............................................................................................................................. 3
II. Population : ................................................................................................................................ 3
1) Critères d’inclusion : .............................................................................................................. 3
2) Critères d’exclusion : ............................................................................................................. 3
III. Matériels utilisés pour l’évaluation : ..................................................................................... 4
IV. Méthodes d’évaluation : ......................................................................................................... 6
A) Recueil des données : ............................................................................................................ 6
B) Evaluation clinique : ............................................................................................................. 6
1) Interrogatoire : .................................................................................................................. 6
2) Examen clinique : ............................................................................................................. 6
a) Les données anthropométriques : ................................................................................... 6
b) Bilan morpho-statique du pied : .................................................................................... 6
c) Bilan morphologique du pied : ..................................................................................... 12
d) Bilan palpatoire du pied en décharge: .......................................................................... 13
3) Etude de la chaussure : .................................................................................................... 15
a) La hauteur du talon : ....................................................................................................... 15
b) La pente d’assise du talon : ............................................................................................. 15
c) L’usure de la semelle de la chaussure : ............................................................................ 16
d) La déformation de la tige : ............................................................................................... 16
C) Evaluation instrumentale: .................................................................................................. 16
1) Etude baropodométrique : ............................................................................................... 16
a) Examen statique : ............................................................................................................. 16
b) Examen dynamique : ........................................................................................................ 20
2) Evolution de l’angle tibio-calcanéen lors de la phase d’appui d’un cycle de marche : .. 23
Résultats ........................................................................................................................................... 25
I. Variables de l’évaluation clinique: ........................................................................................... 25
A) Données de l’interrogatoire : .......................................................................................... 25
1) Age : ................................................................................................................................. 25
2) Sexe : ................................................................................................................................ 25
3) Activités professionnels : ................................................................................................. 25
4) Description de la lombalgie et des podalgies : ................................................................. 25
B) Données de l’examen clinique :....................................................................................... 26
1) Variables anthropométriques : ......................................................................................... 26
2) Données du bilan mopho-statique du pied : .................................................................... 26
3) Données du bilan morphologique du pied : ..................................................................... 28
4) Données du bilan palpatoire du pied : .............................................................................. 29
C) Etude de la chaussure : ................................................................................................... 29
II. Variables de l’évaluation instrumentale : ............................................................................... 31
A) Variables baropodométrique statique : ............................................................................ 31
1) Variables de la statique plantaire : ............................................................................... 31
2) Variables géométriques de la posture : ......................................................................... 34
B) Variables baropodométrique dynamique : ....................................................................... 35
1) Variables de l’appui en dynamique: ............................................................................. 35
2) variables géométriques de la fonction des pieds: ......................................................... 36
C) Evolution de l’angle tibio-calcanéen lors de la phase d’appui d’un cycle de marche :
40
1) La phase de réponse à la charge (amortissement) : ...................................................... 41
2) La phase d’appui unipodal : ......................................................................................... 42
3) La phase de propulsion : ............................................................................................... 43
Discussion ......................................................................................................................................... 44
I) Discussion des résultats : ..................................................................................................... 44
A) Données socio-démographiques : .................................................................................... 44
B) Données de l’évaluation clinique : ................................................................................... 44
1) Variables anthropométriques :...................................................................................... 44
2) Variables cliniques : ..................................................................................................... 45
C) Données de l’évaluation instrumentale : ...................................................................... 47
1) Evaluation baropodométrique statique : ....................................................................... 47
2) Evaluation baropodométrique dynamique : ................................................................. 49
3) Evolution de l’angle tibio-calcanéen lors de la phase d’appui d’un cycle de marche :50
II) Discussion de la méthodologie : ...................................................................................... 52
A) Population et critères de sélection : ................................................................................. 52
B) Protocole d’évaluation : ................................................................................................... 52
C) Limite : ......................................................................................................................... 52
1) Durée d’évaluation et multiplicité des mesures : ......................................................... 52
2) Evaluation posturale : ................................................................................................... 52
3) Mesures angulaires morpho-statiques et cinématiques : .............................................. 53
4) Taille de l’échantillon : ................................................................................................ 53
III) Recommandation :............................................................................................................ 53
Conclusion ........................................................................................................................................ 55
Bibliographie .................................................................................................................................... 57
Annexes ............................................................................................................................................ 61
Liste des figures
Figure 1 : Plate-forme électronique de type ‘’ Sensor Medica’’ ....................................................... 4
Figure 2 : Appareil de vidéographie 2D ............................................................................................ 5
Figure 3 : Analyse des données sur le port d’un ordinateur .............................................................. 5
Figure 4 : Déformation combinée en hallux valgus et quintus varus bilatérale................................. 7
Figure 5 : Mouvement des orteils : le 2ème
rayon est la référence ...................................................... 8
Figure 6 : Les mouvements du calcanéum par rapport au talus suivant les 3 axes anatomiques ...... 9
Figure 7 : Les désaxations de l’arrière pied dans un plan frontal ..................................................... 9
Figure 8 : Déformation en griffe d’orteils ........................................................................................ 10
Figure 9 : Déformation en hallux extensus ....................................................................................... 10
Figure 10 : Axe longitudinal du 1ier
métatarsien .............................................................................. 11
Figure 11 : Niveaux d’harmonie architecturale de la parabole des TM .......................................... 12
Figure 12 : Intérêt biomécanique de la parabole des TM ................................................................ 13
Figure 13 : Evaluation du tissu sous cutané plantaire par le pincement latéral .............................. 14
Figure 14 : Palpation des os sésamoides sous TM1 ......................................................................... 14
Figure 15 : Hauteur du talon ............................................................................................................ 15
Figure 16 : Pente d’assise du talon .................................................................................................. 15
Figure 17 : Evaluation baropodométrique statique ......................................................................... 17
Figure 18 : Evaluation globale de la statique plantaire ................................................................... 19
Figure 19 : Evaluation géométrique de la posture ........................................................................... 19
Figure 20 : Evaluation baropodométrique dynamique ..................................................................... 20
Figure 21 : Evaluation géométrique de la fonction des pieds en dynamique ................................... 22
Figure 22 : Evolution de l’angle tibio-calcanéen lors de la phase d’appui d’un cycle de marche . 23
Figure 23 : Evaluation de la parabole des TM ................................................................................ 28
Figure 24 :Moyennes des surfaces d’appuis statiques en fonction de la latéralité podale ............. 31
Figure 25 : Moyennes de répartition des charges en fonction de la latéralité podale ..................... 32
Figure 26 : les moyennes de la répartition de charge entre l’avant pied et l’arrière pied en fonction
de la latéralité podale ...................................................................................................................... 33
Figure 27 : Typologie des statiques plantaires des patients lombalgiques chroniques .................. 34
Figure 28 : Moyennes des surfaces d’appui dynamique en fonction de la latéralité podale ........... 35
Figure 29 : Moyennes des angles de marche en fonction de la latéralité podale ............................ 36
Figure 30 : Les moyennes de la répartition de charge entre la région plantaire médiale et latérale
en fonction de la latéralité podale .................................................................................................... 37
Figure 31 : Evaluation de la trajectoire de la ligne de charge lors de la phase d’amortissement .. 38
Figure 32 : Evaluation de la trajectoire de la ligne de charge lors de la phase d’appui unipodal . 38
Figure 33 : Evaluation de la trajectoire de la ligne de charge lors de la phase de propulsion ....... 39
Figure 34 : Moyennes des angles tibio-calcanéen lors de la phase d’appui d’un cycle de marche . 40
Liste des Tableaux
Tableau I : Variables anthropométriques ........................................................................................ 26
Tableau II : Etude morpho-statique du pied .................................................................................... 27
Tableau III : Répartition des EIAP en fonction de la topographie cutanéo-plantaire..................... 29
Tableau IV : Etude de la chaussure ................................................................................................. 30
Tableau V : Répartition des pressions de charge maximale ........................................................... 33
Tableau VI : Évaluation de l’axe tibio-calcanéen lors de la phase d’amortissement en fonction de
la latéralité podale ........................................................................................................................... 41
Tableau VII : Évaluation de l’axe tibio-calcanéen lors de la phase d’appui unipodal en fonction
de la latéralité podale ...................................................................................................................... 42
Tableau VIII : Évaluation de l’axe tibio-calcanéen lors de la phase de propulsion en fonction de la
latéralité podale ............................................................................................................................... 43
Lexique
MI : membre inférieur.
IMC : indice de la masse corporelle.
TM : tête métatarsienne.
M1 : premier métatarsien.
SL : sésamoïde latéral
MP1 : la première articulation métatarso-phalangienne.
CG : centre de gravité.
CP : centres de pressions.
EIAP : épine irritative d’appui plantaire.
P.Max : pression de charge maximale.
HLF : hallux limitus fonctionnel
Dx : projection du C.G à droite de (x) cm.
Gx : projection du CG à gauche de (x) cm.
Ax : projection du CG en avant de (x) cm.
Introduction
Page 1
Introduction
La lombalgie chronique constitue un véritable problème de santé publique. C’est un motif
de consultation fréquent en médecine physique et en rhumatologie.
La lombalgie chronique est responsable d’un déséquilibre physique et psychologique, c’est
le motif le plus fréquent des congés de maladies [1].
Gagey et Weber ont montré que l’antériorisation de la ligne de charge est un des
phénomènes qui explique le mieux les pathologies de contraintes fonctionnelles
rachidiennes et podales. Cette posture est due à une mauvaise intégration des informations
plantaires. Ceci est objectivé sur une plate forme de force. Ainsi, le port des chaussures à
talon haut est incriminé dans les pathologies de contraintes tant au niveau podal que
rachidien [2].
Le pied est un récepteur proprioceptif et sensitif. Il constitue un outil indispensable pour la
stabilité et la coordination des muscles posturaux. Ce dernier est l’origine de la chaine
fermée entre le sol et le corps. Il oriente les forces et les moments de réaction du sol vers
les articulations. Les articulations dorso-lombaires sont soumises au poids du haut du corps
et aux chocs de la réaction du sol lors de la locomotion. Le comportement du pied
conditionne la transmission des contraintes dans la chaine osseuse au niveau des surfaces
articulaires. Tout dysfonctionnement des articulations du pied est à l’origine des
désaxations de la chaine articulaire du membre inférieur (MI) lors de la marche.
Les paramètres biomécaniques identifiés dans l’évaluation de la fonction podale
permettront de concevoir un protocole méthodologique afin de les quantifier à l’aide des
systèmes d’analyses. Ainsi,une altération de la fonction podale peut être appréciée par une
étude précise de la chaussure du patient.
Introduction
Page 2
L’objectif de notre étude est d’évaluer la posture globale, la morphologie et la fonction des
pieds chez les patients présentant une lombalgique commune chronique.
Matériels et Méthodes
Page 3
Matériels et méthodes
I. Type d’étude :
Etude prospective descriptive, qui s’est déroulée du 1
er janvier au 28 février 2015 au
service de médecine physique et réadaptation fonctionnelle (M.P.R) de CHU Sahloul,
Tunisie et au centre de podologie privé.
II. Population :
Nous avons inclus dans notre étude 12 patients recrutés de la consultation externe du
service M.P.R de CHU Sahloul, Tunisie. Ces patients sont suivis pour des lombalgies de
plus de 3 mois.
1) Critères d’inclusion :
Sujet présentant une lombalgie commune chronique.
2) Critères d’exclusion :
Patient :
en phase douloureuse aigue.
avec des troubles neurologiques quelle qu’en soit l’origine.
a une hyper-esthésie ou plaie(s) plantaire douloureuse(s) (limite de la
baropodométrie).
obèse ; son indice de la masse corporelle (IMC) supérieure ou égale à 30 en
(Kg/ m²).
a une lombalgie secondaire.
Matériels et Méthodes
Page 4
III. Matériels utilisés pour l’évaluation :
Pèse personne
Toise graduée
Table d’examen
Un tapis
Le baropodomètre statique et dynamique :
Il s’agit d’une plate-forme électronique de type ‘’Sensor Medica’’ (figure
n°1).
Toute l’électronique miniaturisée de traitement du signal est intégré dans
l’épaisseur de la plate-forme. La version de notre logiciel de traitement
des données est FREESTEP® 2.3.15.
La connexion de la plate-forme se fait directement sur le port d’un
ordinateur (Modèle règlementaire DCNE1F / type règlementaire
DCNE1F004).
Figure 1 : Plate-forme électronique de type ‘’ Sensor Medica’’
Matériels et Méthodes
Page 5
Appareil de Vidéographie 2D :
La connexion de l’appareil se fait directement sur le port d’un ordinateur
(Modèle règlementaire DCNE1F / type règlementaire DCNE1F004)
(figure n°2 et 3). Les mesures angulaires ont pu être réalisées grâce à
l’utilisation du logiciel (FREESTEP® 2.3.15).
Figure 2 : Appareil de vidéographie 2D
Figure 3 : Analyse des données sur le port d’un ordinateur
Matériels et Méthodes
Page 6
IV. Méthodes d’évaluation :
A) Recueil des données :
Une fiche informatisée pour chaque patient comporte les données recueillies à
l’interrogatoire, de l’examen clinique, et des différentes évaluations instrumentales
(Annexe 1).
B) Evaluation clinique :
1) Interrogatoire :
Les caractéristiques socio-démographiques étudiées étaient : l’âge, le sexe,
la profession, le(s) sport(s) pratiqué(s).
Antécédents et habitude de vie.
Habitude de chaussage
Description de la lombalgie et des podalgies.
2) Examen clinique :
a) Les données anthropométriques :
Nous avons mesuré le poids, la taille et nous avons calculé ainsi l’IMC à partir du rapport
poids (kg) / taille au carré (m²).
b) Bilan morpho-statique du pied :
Les mesures angulaires, les axes et les repères ont pu être réalisées grâce à l’utilisation du
logiciel FREESTEP® 2.3.15.
Dans le plan horizontal :
Les clinodactylies :
Se sont les déviations latérales d’orteils, dans un plan horizontal, affectent surtout le 1er
rayon (hallux valgus/varus) et le 5ème
rayon (quintus varus).
Matériels et Méthodes
Page 7
Figure 4 : Déformation combinée en hallux valgus et quintus varus bilatérale
Désaxations de l’avant pied : (adductus/ abductus)
En prenant comme référence la mobilité des orteils par rapport à l’axe de M2, le
rapprochement des orteils vers M2 est l’adduction et l’éloignement des orteils vers M2 est
l’abduction [3]. (Figure n°5)
Matériels et Méthodes
Page 8
Figure 5 : Mouvement des orteils : le 2
ème rayon est la référence
Dans le plan frontal :
Désaxations de l’arrière pied : pronation (valgus) ou
supination (varus) :
Le calcanéum tourne par rapport au talus suivant les trois axes anatomiques de référence.
Normalement l’axe longitudinal du tibia et l’axe du calcanéum ne sont pas confondus
mais forment un angle physiologique d’environ 5° [4]. (Figure n°7 et 6).
Matériels et Méthodes
Page 9
Figure 6 : Les mouvements du calcanéum par rapport au talus suivant les 3 axes
anatomiques
Figure 7 : Les désaxations de l’arrière pied dans un plan frontal
Matériels et Méthodes
Page 10
Dans le plan sagittal :
Les camptodactylies :
Se sont les déviations d’orteils dans le plan sagittal (Figure n°8 et 9).
Figure 8 : Déformation en griffe d’orteils
Figure 9 : Déformation en hallux extensus
Matériels et Méthodes
Page 11
Le comportement en charge du premier rayon :
Par l’appréciation de l’angle 1er
métatarsien (M1)-sol. Cet angle varie de 18 à 25°. Lorsque
celui-ci s’horizontalise et s’allonge, l’arche interne du pied s’effondre, dans ce cas l’angle
est inférieur à 18° et vice versa [4]. (Figure n°10).
Figure 10 : Axe longitudinal du 1ier
métatarsien
Matériels et Méthodes
Page 12
c) Bilan morphologique du pied :
La parabole des têtes métatarsiennes (TM):
La parabole des TM est la ligne qui joint les articulations métatarso-phalangiennes doit
former un segment de parabole s’infléchissant légèrement de médial en latéral et de
proximal en distal. Trois niveaux d’harmonie architecturale au sein de la parabole des TM
peuvent être distingués [5]. (Figure n°11)
En fait, 2 entités anatomiques distales liées et dont la forme parabolique fait tout l’intérêt
biomécanique. D’une part la parabole des TM représentant des bras de levier osseux
métatarsiens qui par leur rigidité, vont mettre sous tension la 2ème
entité formé par les
parties molles. Les bras de levier osseux métatarsiens sont d’une importance capitale, étant
donné leur rôle à la fois de tenseurs et d’appui directionnel [5]. (Figure n°12)
Figure 11 : Niveaux d’harmonie architecturale de la parabole des TM
Matériels et Méthodes
Page 13
Figure 12 : Intérêt biomécanique de la parabole des TM
d) Bilan palpatoire du pied en décharge:
Ce bilan a pour objectif de chercher une nociception par l’existence d’une épine irritative
d’appui plantaire (EIAP)*.
* « Ce sont des zones nociceptives podales conscientes ou non qui lors de leur mise en
contact avec l'environnement entrainent une modification de la posture ou de l'équilibre
chez l'homme debout ». [2]
On note la douleur révélée par la pression et/ou le pincement latéral (Figure n°13 et 14).
Matériels et Méthodes
Page 14
Le tissu sous cutané plantaire (avant pied):
On recherche des indurations, amincissement, douleur en regard des hyperkératoses.
Figure 13 : Evaluation du tissu sous cutané plantaire par le pincement latéral
Les sésamoïdes : (sésamoïde médial et latéral du MP1)
Figure 14 : Palpation des os sésamoides sous TM1
Matériels et Méthodes
Page 15
Les têtes métatarsiennes
Le talon : la grosse tubérosité du calcanéum, son processus
médial et latéral.
3) Etude de la chaussure :
Nous avons procédés un examen de la chaussure selon le protocole de Goldcher et Acker
[6].
a) La hauteur du talon :
Figure 15 : Hauteur du talon
On désigne :
H : hauteur du talon dans l’axe du tibia ; h : épaisseur de la semelle sous l’avant-pied.
Talon trop haut si H-h >5cm.
b) La pente d’assise du talon :
Figure 16 : Pente d’assise du talon
Matériels et Méthodes
Page 16
On désigne :
P : angle de pente.
Pente idéale pour la marche = 0° ; pente inadapté à la marche > 10°
c) L’usure de la semelle de la chaussure :
L’asymétrie de l’usure latérale des semelles.
Usure du talon postérieur ; postéro-interne/postéro-externe.
L’asymétrie de l’usure antéro-postérieure de la semelle.
d) La déformation de la tige :
L’asymétrie latérale de la déformation
Déformation en valgus /varus
C) Evaluation instrumentale:
1) Etude baropodométrique :
a) Examen statique :
Procédure :
Nous avons procédés un examen baropodométrique statique du pied selon le
protocole de Janin.Marc [7]. Aucune attitude standardisée n’a été demandée aux
personnes analysées ; et ce, afin de prendre en compte leur réelle posture. (Figure
n°17)
Matériels et Méthodes
Page 17
Figure 17 : Evaluation baropodométrique statique
Matériels et Méthodes
Page 18
Paramètres à évaluer:
Evaluation globale de la statique plantaire
La surface d’appui statique en (cm²).
Le pourcentage (%) de répartition de charge entre les 2 pieds.
Le pourcentage (%) de répartition de charge entre l’arrière pied (ARP) et l’avant
pied (AVP). Ceci est indiqué sur la baropodométrie par le ratio R /F (R : Rearfoot ;
F : Forefoot)
La pression de charge maximale (P. Max) *
Typologie des statiques plantaire. Trois types à développer ; pieds physiologiques,
pieds creux, et pieds plats.
* la pression de charge maximale traduit les variations instantanées de la force verticale
appliquée au sol par un pied. Le programme informatique permet de localiser et de calculer
les points où s’exerce le maximum de pression sous un seul pied.
Ces différents paramètres étaient déduits de la figure n°18.
Evaluation géométrique de la posture
La projection du centre de gravité (CG).
Emplacement des trois centres de pressions (CP) ; central, médial et latéral.
L’évaluation géométrique de la posture était bien étudiée à partir de la figure n°19.
Matériels et Méthodes
Page 19
Figure 18 : Evaluation globale de la statique plantaire
-a- -b-
Figure 19 : Evaluation géométrique de la posture
a- Projection du CG et emplacement des CP
b- Répartition des pressions en fonction de la topographie cutanéo-plantaire
Matériels et Méthodes
Page 20
b) Examen dynamique :
Procédure :
Dans ce protocole la plate-forme de force est inclue dans une piste de marche d’une
longueur de 3.25 mètres. Le logiciel de traitement des données reconnait lui-même
la latéralité podale et permet d’obtenir une moyenne entre plusieurs essais. Chaque
sujet doit réaliser aux moins 4 pas avant de commencer l’enregistrement [7,8].
Il faut que le sujet parvienne après quelques essais à poser le pied sur la plate-forme
de force sans altérer le naturel de son démarche. (Figure n°20)
Figure 20 : Evaluation baropodométrique dynamique
Matériels et Méthodes
Page 21
Paramètres à évaluer:
Evaluation géométrique de la fonction des pieds
La surface d’appui dynamique en (cm²).
L’angle de marche
L’index de force (L /M) en (%)*
La trajectoire de la ligne de charge**
*l’index de force (L /M) correspond au rapport entre la partie latérale et la partie médiale
parcourue par le centre de pression lors de la phase d’appui. Ce rapport permet de
caractériser la fonction du pied au cours de la marche (supinateurs, normaux, pronateurs),
s’exprime en pourcentage.
** la trajectoire de la ligne de charge correspond au déplacement du centre de pression
appliqué au sol. Ceci montre la cinématique du pied pendant la phase d’appui dans un plan
frontal.
L’appareillage permet de donner une cartographie de pressions exercées par un pied en
fournissant ces différents paramètres. (Figure n°21)
Matériels et Méthodes
Page 22
-a-
-b-
Figure 21 : Evaluation géométrique de la fonction des pieds en dynamique
a- Evaluation géométrique dynamique
b- Evaluation globale de l’appui en dynamique
Matériels et Méthodes
Page 23
2) Evolution de l’angle tibio-calcanéen lors de la phase d’appui d’un cycle de marche :
Nous avons procédés l’analyse de l’évolution de l’angle tibio-calcanéen selon le
protocole de McPoil et Cornwall [9].
Phase d’amortissement
Phase d’appui
Phase de propulsion
Figure 22 : Evolution de l’angle tibio-calcanéen lors de la phase d’appui d’un cycle de
marche
Résultats
Page 25
Résultats
I. Variables de l’évaluation clinique:
A) Données de l’interrogatoire :
1) Age :
La moyenne d’âge des lombalgiques chroniques était de 32.67 ans avec des
extrêmes allant de 22 à 45 ans.
2) Sexe :
Le sex-ratio était 1/5 (2hommes, 10 femmes).
3) Activités professionnels :
En analysant la position du patient en activité, nous avons constaté que :
58.33% des patients avaient une activité en position debout.
25% des patients avaient une activité en position assise.
16.67% des patients avaient une activité à la fois en position debout et assise.
4) Description de la lombalgie et des podalgies :
L’ancienneté des douleurs chez les lombalgiques chroniques était en moyenne de
19.08 mois avec des extrêmes allant de 8 à 40 mois.
Résultats
Page 26
Un facteur favorisant à la fois des lombalgies et des podalgies était noté chez 4
patients (33.33%) par le port des chaussures à talon haut (H-h >5 cm) associés à
des pentes d’assise inadaptées, ces podalgies sont à type des métatarsalgies.
B) Données de l’examen clinique :
1) Variables anthropométriques :
Tableau I : Variables anthropométriques
Taille (m) Poids (kg) IMC (Kg/ m²)
Moyenne 1.68 69.67 24.59
Ecart- type 0.12 8.89 1.53
2) Données du bilan mopho-statique du pied :
Les déformations en clinodactylies étaient présentes chez 7 patients (58.33%) de
façons bilatérales à type d’un hallux valgus, associé à un quintus varus chez 50%.
Au niveau de l’arrière pied nous avons trouvé un valgus tibio-calcanéen chez 5
patients (41.67%), le critère bilatéral était trouvé chez 16.67%.
Les camptodactylies en griffes d’orteils étaient présents chez 3 patients (25%) de
façons bilatérales. Ce type de déformation prédomine au niveau des orteils
médians.
Résultats
Page 27
Tableau II : Etude morpho-statique du pied
Variables Effectif
n=12
Pourcentage (%)
Dan
s
le p
lan
hori
zonta
l
hori
zonta
l
Les clinodactylies :
Hallux valgus
Hallux varus
Quintus varus
7
7
0
6
58.33
58.33
0
50
Désaxations de l’avant
pied :
Adductus
Normo-axé
Abductus
3
0
9
3
25
0
75
25
Dan
s
le p
lan f
ronta
l
Les désaxations de
l’arrière pied :
Valgus
Normo-axé
varus
8
66.67
P.Droit P.Gauche P.Droit P.Gauche
3
7
2
4
5
3
25
58.33
16.67
33.33
41.67
25
Résultats
Page 28
Dan
s
le p
lan s
agit
tal
sagit
tal
Les camptodactylies :
Hallux extensus
Griffes d’orteils
3
3
25
25
Le comportement en
charge du premier rayon
Position M1-sol :
Verticalisé
Normal
Horizontalisé
3
7
2
25
58.33
16.67
3) Données du bilan morphologique du pied :
La parabole des TM:
Nous avons noté que les morphotypes dysharmonieux étaient principalement causé
par des métatarsiens médians M2 et M3 trop longs.
Figure 23 : Evaluation de la parabole des TM
25%
75.00%
Morphotype harmonieux
Morphotype dysharmonieux
Résultats
Page 29
4) Données du bilan palpatoire du pied :
Les EIAP conscientes étaient présentes chez 5patients (41.67%). Nous avons
constaté qu’ils siègent surtout sous les TM médianes. En termes de pourcentage les
résultats sont similaires pour le pied droit et le pied gauche.
Nous avons trouvé que les EIAP inconscientes siègent au niveau interne chez tous
les patients. Une asymétrie droite/gauche était constatée chez 5 patients (41.67%).
Les EIAP inconscientes au niveau antéro-interne étaient présentes chez 8 patients
(66.67%).
Tableau III : Répartition des EIAP en fonction de la topographie cutanéo-plantaire
Variables Effectif
n=12
Pourcentage (%)
EIAP consciente
Antéro-interne
Antéro-externe
Talon postérieur
5
1
1
3
41.67
8.33
8.33
25
EIAP inconsciente
Antéro-interne
Postéro-interne
12 100
P.Droit P.Gauche P.Droit P.Gauche
6
3
6
4
50
25
50
33.33
C) Etude de la chaussure :
Résultats
Page 30
Tableau IV : Etude de la chaussure
Variables Effectif
n=12
Pourcentage (%)
Hauteur du talon :
H-h > 5cm
H-h < 5 cm
5
7
41.67
58.33
Pente d’assise du talon :
Adaptée
Inadaptée
8
4
66.67
33.33
Usure du talon antérieur :
Unilatéral
Bilatéral
3
7
25
58.33
Usure du talon postérieur :
Usure postéro-interne
Usure postéro-externe
P.Droit P.Gauche P.Droit P.Gauche
4
4
3
4
33.33
33.33
25
33.33
Asymétrie de l’usure :
Asymétrie droit/gauche
Asymétrie antéro-postérieure
7
4
58.33
33.33
Déformation de la tige :
En valgus
En varus
P.Droit P.Gauche P.Droit P.Gauche
3
2
4
2
25
16.67
33.33
16.67
Résultats
Page 31
II. Variables de l’évaluation instrumentale :
A) Variables baropodométrique statique :
1) Variables de la statique plantaire :
Surface d’appui:
Une asymétrie droite/gauche de la surface d’appui était retrouvée chez 11 patients
(91.67%).
Figure 24 : Moyennes des surfaces d’appuis statiques en fonction de la latéralité podale
167
146
8186
124
116
70
80
90
100
110
120
130
140
150
160
170
Pied droit Pied gauche
Appui
en c
m2
Moyenne
Résultats
Page 32
Répartition de charge entre les 2 pieds :
Une asymétrie de répartition de charge, entre les 2 pieds, était constatée chez 10
patients (83.33%).
Figure 25 : Moyennes de répartition des charges en fonction de la latéralité podale
Répartition de charge entre l’avant pied et l’arrière pied (Ratio R /F) :
Une surcharge bilatérale au niveau des avant-pieds était notée chez 8 patients
(66.67%).
Une surcharge unilatérale au niveau de l’avant pied était notée chez 3 patients
(25%).
Au niveau du pied droit; la moyenne du ratio R /F = 41.25 /59.17 (%) = 0.7
Au niveau du pied gauche; la moyenne du ratio R /F = 41.08 /58.5 (%) = 0.7
55
58
42
45
49,6750,33
40
45
50
55
60
Pied droit Pied gauche
pourc
enta
ge
%
Moyenne
Résultats
Page 33
Figure 26 : les moyennes de la répartition de charge entre l’avant pied et l’arrière pied
en fonction de la latéralité podale
La pression de charge maximale (P. Max) :
Nous avons trouvé que la P. Max se situe surtout au niveau antéro-interne et plus
précisément sous la TM2 et TM3 chez 8 patients (66.67%).
Tableau V : Répartition des pressions de charge maximale
Effectif
n=12
Pourcentage (%)
P.Max :
Antéro-interne
Antéro-externe
Postéro-interne
P.Droit P.Gauche P.Droit P.Gauche
5
1
2
3
0
1
41.67
8.33
16.67
25
0
8.33
Résultats
Page 34
Typologies des statiques plantaires :
Une statique plantaire asymétrique, entre les 2 pieds, était constatée chez
10 patients (83.33%).
Nous avons noté que 11 patients (91.67%) avaient des pieds creux et absence des
pieds plats.
Figure 27 : Typologie des statiques plantaires des patients lombalgiques chroniques
2) Variables géométriques de la posture :
Projection du centre de gravité (CG):
Nous avons noté :
Une projection du CG en avant était constatée chez 8 patients (66.67%).
La moyenne d’emplacement du CG était de 4.05 cm avec des extrêmes allant de
1.81 cm à 5.01 cm.
Une projection du CG en arrière était constatée chez 4 patients (33.33%).
La moyenne d’emplacement du CG était de 1.2 cm avec des extrêmes allant de
0.31 cm à 2.2 cm.
91,6783,33
8,3316,67
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
pied droit pied gauche
pourc
enta
ge
%
pieds creux
pieds physiologiques
Résultats
Page 35
Emplacement des centres de pression (CP) :
Nous avons noté :
Une asymétrie de position des CP était notée chez 7 patients (58.33%).
La valeur moyenne d’emplacement des CP était de 1.9° avec des extrêmes allant
de 0° à 6°.
B) Variables baropodométrique dynamique :
1) Variables de l’appui en dynamique:
La surface d’appui :
Une asymétrie droit/gauche, de la surface d’appui en dynamique, était trouvée chez
9 patients (75%).
Figure 28 : Moyennes des surfaces d’appui dynamique en fonction de la latéralité
podale
162155
5548
98,75 96,67
40
50
60
70
80
90
100
110
120
130
140
150
160
170
Pied droit Pied gauche
Appui
en c
m2
Moyenne
Résultats
Page 36
2) variables géométriques de la fonction des pieds:
L’angle de marche:
Une asymétrie droit/gauche de l’angle de marche était constatée chez les 12
patients (100%).
Un angle de marche fermé était retrouvé chez 75% des patients.
Figure 29 : Moyennes des angles de marche en fonction de la latéralité podale
Index de force L /M :
Une marche en pronation était notée chez 8 patients (66.67%) ; 1 homme et 7
femmes. Le critère unilatéral de la pronation était retrouvé chez 5 patients
(41.67%).
Pied droit : la moyenne de l’index de force L /M= 49/51.
Pied gauche : la moyenne de l’index de force L/M= 48.75/51.25.
1314
8
6
9,839
5
10
15
20
Pied droit Pied gauche
Deg
ré°
Moyenne
Résultats
Page 37
Figure 30 : Les moyennes de la répartition de charge entre la région plantaire médiale
et latérale en fonction de la latéralité podale
La trajectoire de la ligne de charge :
Lors de la phase de réponse à la charge nous avons constaté que le contact
initial se fait par la partie postéro-interne du talon chez 7 patients (58.33%) dont le
critère bilatéral était observé chez 50%.
Ce temps est conservé lorsque le contact initial se fait par la partie postéro-
externe du talon.
Résultats
Page 38
Figure 31 : Evaluation de la trajectoire de la ligne de charge lors de la phase
d’amortissement
Lors de la phase d’appui unipodal nous avons noté un transfert de charge sous les
TM médianes chez 11 patients (91.67%) dont le critère bilatéral était observé chez 66.67%.
Ce temps est conservé lorsqu’il y a une varisation du pied par un transfert de charge
sous TM5.
Figure 32 : Evaluation de la trajectoire de la ligne de charge lors de la phase d’appui
unipodal
41,6750
58,3350
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
pied droit pied gauche
non conservé
conservé
8,33
33,33
91,67
66,67
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
pied droit pied gauche
non conservé
conservé
Résultats
Page 39
Lors de la phase de propulsion nous avons constaté une absence de transfert de
charge sous TM1 chez 10 patients (83.33%) dont le critère bilatéral était trouvé
chez 50%. Nous avons notée un transfert de charge sous TM2 ou TM3 chez 4
patients (33.33%).
Ce temps est conservé lorsqu’il y a une valgisation du pied par un transfert de
charge sous TM1.
Figure 33 : Evaluation de la trajectoire de la ligne de charge lors de la phase de
propulsion
2541,67
7558,33
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
pied droit pied gauche
non conservé
conservé
Résultats
Page 40
C) Evolution de l’angle tibio-calcanéen lors de la phase d’appui d’un
cycle de marche :
Phase d’amortissement
Phase d’appui
Phase de propulsion
6.1° 6°
5.9°6.6°
4.2°4.4°
SupinationSupination
NormalPronation++
PronationPronation
Pied droit
Pied droit
Pied droit
Pied gauche
Pied gauche
Pied gauche
Figure 34 : Moyennes des angles tibio-calcanéen lors de la phase d’appui d’un cycle de
marche
Résultats
Page 41
1) La phase de réponse à la charge (amortissement) :
Nous avons noté un dysfonctionnement chez 10 patients (83.33%). Soit par un
déficit d’amortissement (58.33%) ou par une hyper-supination (25%).
Le déficit d’amortissement était bilatéral chez 4 patients (33.33%).
Tableau VI : Évaluation de l’axe tibio-calcanéen lors de la phase d’amortissement en
fonction de la latéralité podale
Effectif
n=12
Pourcentage (%)
Dysfonctionnement
Déficit d’amortissement
Hyper-supination
10 83.33
P.Droit P.Gauche P.Droit P.Gauche
5
2
6
2
41.67
16.67
50
16.67
Pas de dysfonctionnement 2 16.67
Résultats
Page 42
2) La phase d’appui unipodal :
Nous avons noté un dysfonctionnement chez 9 patients (75%). Soit par une hyper-
pronation (50%) ou par une supination (25%).
L’hyper-pronation était bilatérale chez 3 patients (25%).
Tableau VII : Évaluation de l’axe tibio-calcanéen lors de la phase d’appui unipodal en
fonction de la latéralité podale
Effectif
n=12
Pourcentage (%)
Dysfonctionnement
Hyper-pronation
Supination
9 75
P.Droit P.Gauche P.Droit P.Gauche
4
3
5
2
33.33
25
41.67
16.67
Pas de dysfonctionnement 3 25
Résultats
Page 43
3) La phase de propulsion :
Nous avons noté un dysfonctionnement chez 8 patients (66.67%). Soit par une
supination (58.33%) ou par une hyper-pronation (8.33%).
La supination était bilatérale chez 4 patients (33.33%).
Tableau VIII : Évaluation de l’axe tibio-calcanéen lors de la phase de propulsion en
fonction de la latéralité podale
Effectif
n=12
Pourcentage (%)
Dysfonctionnement
Supination
Hyper-Pronation
8 66.67
P. Droit P. Gauche P.Droit P.Gauche
5
1
6
1
41.67
8.33
50
8.33
Pas de dysfonctionnement 4 33.33
Discussion
Page 44
Discussion
I) Discussion des résultats :
A) Données socio-démographiques :
L’âge moyen de nos patients lombalgiques était de 32.67 ans. Il est inférieur à celui
de la plupart des séries [10].
Dans notre population, nous avons noté une nette prédominance féminine 83.33%.
Bien que le sexe masculin ait longtemps été considéré comme un facteur de risque
classique de la chronicité des lombalgies, des études récentes ont montré des fréquences
plus élevées de lombalgie chronique chez les femmes [10, 11].
Les facteurs de risque environnementaux retrouvés pour la plupart en milieu du
travail, étaient étudiés dans notre groupe. Certains facteurs mécaniques étaient rapportés
par nos patients comme facteurs déclenchant de la lombalgie, notamment la position
debout prolongée chez 58.33%.
B) Données de l’évaluation clinique :
1) Variables anthropométriques :
L’IMC moyen de nos patients était de 24.59. Ce critère de sélection avait pour
objectif d’éliminer les contraintes fonctionnelles au niveau rachidien et podal déclenché
par la surcharge pondérale. En effet, l’adaptation posturale de l’obésité se traduit par une
antéversion du bassin, ceci se manifeste à l’étage lombaire par une hyper-lordose et au
niveau podal par une hyper-pronation [12, 13].
Discussion
Page 45
2) Variables cliniques :
Le pied sous la charge corporelle a tendance à se positionner en pronation.
Villeneuve avait montré que la pronation est d’autant plus importante lorsque
l’antériorisation de CG est plus importante [14, 15]. Cette hyper-pronation va potentialiser
les contraintes au niveau du premier rayon qui va se déformer, le plus souvent, en hallux
valgus. Ceci entrainera une insuffisance d’appui du premier rayon, donc des désaxations de
l’avant pied [15, 16]. Dans notre série et suite à l’examen morpho-statique du pied, nous
avons trouvé que 58.33% des patients avaient des hallux valgus et 25% des patients
présentaient des avant-pieds abductus.
Claude Huertas et Christian Mansat avaient montré qu’une insuffisance d’appui du
premier rayon entraînant un syndrome de surcharge de la 2ème
articulation métatarso-
phalangienne (MP2) qui le plus souvent se manifeste par une griffe du deuxième orteil et
une surcharge d’appui à l’aplomb de la TM2 [17]. Ceci concorde avec nos résultats. En
effet, 25% de notre groupe avaient des griffes d’orteils prédominants au niveau des orteils
médians (tableau II).
En 2007, Jean Philippe Lepoutre [4] avait confirmé que l’angle de varus ou valgus
statique de la cheville fait partie des paramètres biomécaniques incriminés dans
l’étiopathogénie des lombalgies. Dans notre série, nous avons constatés que 66.67%
avaient des désaxations de l’arrière pied dont 41.67% présentaient un valgus tibio-
calcanéen.
Le fonctionnement équilibré de l’avant pied et la répartition des pressions est
conditionné par l’harmonie architecturale de la parabole distale des TM. Maestro et al
avaient montré que la forme parabolique fait l’intérêt biomécanique de l’avant pied à
Discussion
Page 46
partir de 2 éléments anatomiques relativement fixes. Ce sont le M2 pour la « parabole
squelettique » et le sésamoïde latéral (SL) inclus dans la « parabole des parties molles ».
Tout déséquilibre entre les 2 entités crée des forces cisaillantes et des hyperpressions [5].
Dans notre étude nous avons évalués la parabole des TM grâce à 3 niveaux
d’harmonie architecturale:
1er
niveau : l’existence d’un alignement des zones centrales du SL et de la 4ème
tête
métatarsienne (TM4). Ceci est dénommé axe SM4.
2ème
niveau : l’existence d’une progression géométrique qui régit les longueurs
relatives des TM entre elles. Cette règle de construction permet la répartition harmonieuse
des appuis.
3ème
niveau : la longueur relative de M1 par rapport à M2.
Nos résultats concordent avec l’hypothèse de Maestro et al : nous avons trouvé que
75% des patients avaient une dysharmonie du morphotype du pied. En situation
dynamique, l’étude de la trajectoire de ligne de charge lors de la phase de propulsion avait
montré une altération du fonctionnement de l’avant pied chez 75% des patients à droite et
58.33% à gauche.
Kirsch et al avaient prouvé que les chaussures, notamment celles à talon haut, en
projetant la posture vers l’avant vont favoriser les contraintes tant au niveau podal que
rachidien et ont leurs parts de responsabilité dans l’étiopathogénie des lombalgies. Dans
notre groupe, nous avons trouvé que 41.67% des patients portaient des chaussures à talon
haut (H-h>5 cm) [18].
Discussion
Page 47
Par ailleurs, une pente d’assise inadaptée de la chaussure peut participer dans
l’étiologie des métatarsalgies liés au chaussage. Dans notre série 33.33% des patients
avaient des métatarsalgies liés à cette pente d’assise inadaptée. Ainsi, l’usure bilatérale
antérieure des semelles (58.33% des patients) peut expliquer également la surcharge et la
souffrance à ce niveau.
C) Données de l’évaluation instrumentale :
1) Evaluation baropodométrique statique :
L’antériorisation de CG est un des phénomènes qui explique le mieux les pathologies
de contraintes fonctionnelles tant au niveau podal que rachidien [2].
En effet, il a été montré que l’activité électromyographique des muscles extenseurs
du rachis augmentait si l’on passait d’une position debout à une position légèrement
inclinée vers l’avant [19].
En 2003 Marc Bourgeois avait montré, sur une base de cohorte (N= 201)
lombalgiques, ayant un moyen d’âge de 37 ans, que la posture en station debout présente
une caractéristique très nette de chute antérieure de CG ; et ce, dans 97.1% des patients
[20].
Les travaux de Marc Bourgeois concordent avec nos résultats. En effet, la chute
antérieure du CG était notée chez 66.67% des patients. Cette attitude était confirmée par
une évaluation géométrique de la posture sur notre plate-forme de force statique. Ceci a
pour conséquence un déséquilibre de répartition des pressions plantaires en surchargeant
les avant-pieds (66.67% des patients).
Discussion
Page 48
Hicks avait confirmé ; lorsque le CG est antérieur à l’axe des mouvements (tibio-
tarsien), l’activité des muscles extenseurs du pied, notamment le soléaire, développe une
force compensatrice, qui est d’autant plus importante que la distance orthogonale de l’axe
de la cheville à la ligne de gravité [16].
L’emplacement des CP est un autre paramètre postural à développer dans notre
étude. En effet, une asymétrie de position des CP témoigne d’un déséquilibre de torsion
qui implique que l’axe bi-trochantérien ne soit pas parallèle à l’axe bi-malléolaire. Ceci
favorisera, très probablement, une instabilité des articulations sacro-iliaque et une tension
importante des ligaments sacro-tubérales et sacro-iliaques. Les travaux de Marc Bourgeois
avaient montré que 80% des lombalgiques ont des asymétries de positions des CP [20].
Dans notre série, 58.33% des lombalgiques présentaient des asymétries de position des
CP.
Schabat et al avaient prouvés que le déséquilibre de torsion entre l’axe bi-
trochantérien et l’axe bi-malléolaire peut se manifester par une asymétrie de répartition de
charge entre les 2 pieds et/ou un déséquilibre de répartition de pression entre l’avant pied
et l’arrière pied [21].
Dans notre série, 83.33% des patients avaient une asymétrie de répartition de charge
entre les 2 pieds et 25% avaient une surcharge unilatérale au niveau de l’avant pied.
En se basant sur la théorie biomécanique, il existe une relation entre une anomalie de
la statique plantaire et une anomalie de la statique rachidienne [22]. Notre étude semble
confirmer cette idée. En effet, 91.67% des lombalgiques avaient des pieds creux.
L’analyse des pressions plantaires permettait de distinguer une asymétrie droite/gauche du
creux plantaire; et ce chez 83.33% des patients.
Discussion
Page 49
2) Evaluation baropodométrique dynamique :
Les différentes postures qu’un pied prend lors de la locomotion, sont assez bien
discriminées par le rapport L /M. Des travaux de Menz et al sur 661 participants
lombalgiques chroniques avaient donné les résultats : quelles que soient la posture qu’un
pied prend lors de la locomotion, une pronation fonctionnelle du pied est observée chez
toutes les femmes lombalgiques de l’étude [23, 24]. Dans notre groupe, ce critère était
confirmé chez 66.67% des patients (58.33% ; des femmes).
L’angle d’ouverture des pieds pendant la marche est la conséquence des mouvements
rotatoires des MI. Des études récentes avaient montré une interdépendance entre l’angle de
marche fermé et l’existence des EIAP antéro-interne. Ces études avaient inclus un nombre
important de participants lombalgiques chroniques. En fait, une EIAP antéro-interne se
traduit, en situation statique, par un hypo-appui de la TM1 souvent accompagné d’un
hyper-appui métatarsien médian. En situation dynamique, le transfert de la ligne de charge
se fait de la TM5 vers la TM2 pour éviter l’appui sous la TM1. Or, pour permettre ce
transfert de charge, la rotation interne du MI semble être une bonne tactique que l’angle
d’ouverture peut traduire cliniquement [25].
Dans notre groupe, un angle de marche fermé était constaté chez 75% des
lombalgiques. L’évaluation clinique a montré que 66.67% avaient des EIAP antéro-interne
(inconscientes). En situation statique, la pression de charge maximale situait au niveau
antéro-interne (66.67% des patients). En situation dynamique, nous avons constaté une
éviction d’appui sous la TM1 lors du transfert de la ligne de charge ; et ce, chez 83.33%
des patients dont le critère bilatéral était trouvé chez 50%.
Discussion
Page 50
3) Evolution de l’angle tibio-calcanéen lors de la phase
d’appui d’un cycle de marche :
En 2003, Boucher avait insisté sur l'importance du « complexe pied-cheville » pas
seulement en position statique mais également dans le dynamisme de la marche [26].
En effet, le pied est l’origine de la chaine fermée entre le sol et le corps. Il oriente les
forces et les moments de réaction du sol vers les articulations. Pendant la phase de réponse
à la charge, le comportement de l’arrière pied conditionne le mouvement du MI. Pendant la
phase d’appui unipodal et de propulsion, la biomécanique du médio-pied et de l’avant pied
dirige le mouvement de l’arrière pied et donc du squelette jambier [17].
Lors de la phase de réponse à la charge, l’attaque de pas se fait normalement par la
partie postéro-externe du talon. On s’attend pendant ce temps une supination de l’axe tibio-
calcanéen qui varie de 1° à 5° [9]. Or dans notre série, nous avons trouvé un
dysfonctionnement chez 83.33% ; Soit par un déficit d’amortissement (58.33%) ou par
une hyper-supination (25%). Nos résultats étaient comparables à ceux de Marc Bourgeois
[20].
Ce déficit d’amortissement confortait l’aspect de la trajectoire de la ligne des
charges, dans un plan frontal, dont le contact initial se fait par la partie postéro-interne du
talon chez 58.33%.
Le déficit d’amortissement (temps d’amortissement trop court ou pronation), a
comme conséquence une onde de choc trop importante à supporter ; ce qui engendre, par
réaction de défense, des spasmes musculaires important au niveau des extenseurs de la
colonne vertébrale [27].
Discussion
Page 51
Pendant la phase d’appui unipodal, on s’attend à une pronation de l’axe tibio-
calcanéen dont l’angle varie de 2° à 6 ° [9]. Dans notre série, nous avons trouvé un
dysfonctionnement chez (75%). L'hyper-pronation était notée chez (50%) des patients. La
trajectoire de la ligne de charges, dans un plan frontal, montrait cet aspect par un transfert
direct vers les TM médianes en absence de transmittance sous TM5, et ce ; chez 91.67%
des patients. Le critère bilatéral était observé chez 66.67%.
Cette hyper-pronation met en évidence une instabilité de l’arrière pied. Ceci ne
favorisera certainement pas une stabilité du bassin durant cette période [27]. De plus,
Khamis et al avaient prouvés le fait que cette hyper-pronation résulte souvent d’un
manque d’activité des abducteurs de hanches, dont le tenseur du fascia lata vient renforcer
les insertions du grand fessier sur le fascia thoraco-lombaire [13].
Lors de la phase de propulsion, la pronation de l’axe tibio-calcanéen se poursuit pour
favoriser le transfert de charge sous TM1 puis vers le gros orteil. Dans notre groupe nous
avons trouvé un dysfonctionnement par une supination, et ce ; chez 58.33% des patients.
Ce déficit de pronation confortait l’aspect de la trajectoire de la ligne des charges dont
83.33% avaient une absence de valgisation, le critère bilatéral était noté chez 50%.
En 2014, des travaux de recherche de Jacques Vallotton avaient confirmé qu’un tel
asynchronisme lors de la phase d’appui est dû à l’Hallux Limitus Fonctionnel (HLF) dont
les conséquences peuvent se présenter sous forme de lombalgies. Un examen podologique
dynamique peut servir de base à l’analyse d’un HLF ; on observe une hyper-supination à
l’attaque du pas, suivie d’une hyper-pronation en phase d’appui qui se prolonge au-delà de
la propulsion. Cette constatation est le reflet d’un dérèglement biomécanique qui affecte
Discussion
Page 52
l’ensemble du MI [28, 29]. Dans notre série, lors de la phase de réponse à la charge,
l’hyper-supination était confirmée chez 25% des lombalgiques.
II) Discussion de la méthodologie :
A) Population et critères de sélection :
Nos patients lombalgiques recrutés répondaient à la définition de la lombalgie
chronique proposée par la société française de Rhumatologie : douleur lombaire évoluant
depuis au moins de 3 mois [30]. La durée d’évolution de la symptomatologie douloureuse
de nos patients était en moyenne de 19.08 mois.
B) Protocole d’évaluation :
Dans notre étude nous avons utilisé différents moyens d’évaluation instrumentales,
exigeant un matériel podologique plus élaboré et sophistiqué, afin d’aborder divers aspects
de la posture globale, la morphologie et la fonction des pieds chez des patients présentant
une lombalgie commune chronique.
C) Limite :
1) Durée d’évaluation et multiplicité des mesures :
Le protocole nous a semblé un peu long. Ceci peut retentir sur le degré de
coopération des sujets qui sont volontaires et non demandeurs de soins podologique.
2) Evaluation posturale :
Malgré que l’évaluation posturale ait inclus beaucoup de paramètres par notre plate
forme de force ’’Sensor Medica’’, il serait plus important de disposer d’autres logiciels
plus sophistiqué afin de mesurer l’angle d’antéversion du bassin. A l’issue des données de
Discussion
Page 53
notre étude et ceux de la littérature, ceci fait parti des paramètres biomécaniques incriminés
dans l’étiopathogénie des lombalgies, lié à la rotation interne des MI.
3) Mesures angulaires morpho-statiques et cinématiques :
Le logiciel que nous avons utilisé pour chercher les mesures angulaires sont peu
précises par défauts de moyens plus élaborés ; comme la laboratoire d’analyse
tridimensionnelle de la marche.
4) Taille de l’échantillon :
Le nombre de patients était réduit à 12 sujets par défaut de temps.
III) Recommandation :
Dans un contexte podologique, une orthèse plantaire est conçue pour corriger les
appuis du pied pendant la marche, elle réajuste la position des centres articulaires lors des 3
phases du mouvement où le pied est en contact avec le sol.
Des points essentiels doivent être envisagés nous l’avons constaté sur notre groupe
d’étude ainsi guidé par la littérature.
Absorption des chocs et contrôle de l’amortissement :
Les articulations dorso-lombaires sont soumises aux poids du haut du corps et aux
chocs de la réaction du sol lors de la locomotion. La théorie de l'amortissement selon
laquelle la rachialgie pourrait être due à des micro-traumatismes induits par la frappe
calcanéenne lors de la marche et transmis au rachis par micro-vibrations. La courbure
lombaire doit permettre de répartir de façon optimale les pressions mécaniques du corps en
Discussion
Page 54
mouvement sur les corps vertébraux. S’il y a déséquilibre, des surcharges locales
apparaissent et peuvent provoquer des lombalgies. Souvent, la courbure mise en cause est
l’hyper-lordose lombaire. Elle est causée par une antéversion du bassin lorsque celle-ci
devient trop importante [31].
Le contrôle de la mobilité du premier rayon ; contrôle de l’hyper-
pronation du pied :
La biomécanique du médio et de l’avant pied est conditionnée par le comportement
en charge du premier rayon [27]. Khamis et al testent l’hyper-pronation du pied sur le MI,
leurs résultats statistiques montrent une augmentation significative de l’inclinaison
antérieure du bassin avec rotation interne du MI [13] (annexe 2). Dans ce contexte, Chèze
et al ont étudie la rétroversion du bassin et le redressement de la région lombaire lors de la
marche avec orthèses plantaires. Ils ont montré que ces paramètres conduisent à la
délordose [32].
Le contrôle de la succession des phases d’appui :
Le fonctionnement anormal du pied conduit à des pathologies micro-traumatiques de
l’appareil locomoteur [33].
Conclusion
Page 55
Conclusion
Nous nous sommes intéressés dans cette étude à décrire et évaluer la posture globale,
la morphologie et la fonction des pieds chez des patients présentant une lombalgie
commune chronique.
A l’issu des données recueillies de notre étude, prospective et descriptive, et ceux de
la littérature, un certain nombre de conclusions peut être tiré :
La posture mise en cause était l’antériorisation du CG (66.67%) et/ou l’asymétrie de
position des CP (58.33%). Ce dérèglement postural avait pour conséquence une
dysharmonie de répartition des charges plantaires entre les 2 pieds (83.33%) et/ou entre
l’avant pied et l’arrière pied (66.67% avaient des surcharges des avant-pieds). La
pronation du pied est plus importante lorsque l’antériorisation du CG est plus important,
cette hyper-pronation potentialise les contraintes au niveau du premier rayon (58.33%). Le
port des chaussures à talon haut favorise ces contraintes et participe dans l’étiopathogénie
des lombalgies (41.67%). Ainsi, Une pente d’assise inadaptée de la chaussure peut
participer dans l’étiologie des métatarsalgies liées au chaussage (33.33%), l’usure
antérieure et bilatérale des semelles (58.33%) peut expliquer également la surcharge et la
souffrance à ce niveau.
En dynamique, quelque soit la posture qu’un pied prenait lors de la locomotion, une
pronation fonctionnelle du pied était observée chez 66.67% des lombalgiques chroniques.
L’existence des EIAP antéro-interne se traduit en situation dynamique par un
transfert de charge insuffisant voire absent vers la TM1 accompagné d’un hyper-appui au
niveau des TM médianes (66.67%). Or, pour permettre ce transfert de charge, la rotation
Conclusion
Page 56
interne du MI semble être une bonne tactique que l’angle d’ouverture peut traduire
cliniquement.
L’étude de l’évolution de l’angle tibio-calcanéen lors de la phase d’appui d’un cycle
de marche montre des dysfonctions touchaient le complexe pied-cheville.
La théorie de l’amortissement, lors de la phase de réponse à la charge, était
déficitaire chez 58.33% des lombalgiques de notre série. Notant que la rachialgie pourrait
être due à des micro-traumatismes induit par la frappe calcanéenne lors de la marche et
transmis au rachis par micro-vibrations.
L’hyper-pronation du pied lors de la phase d’appui unipodal (50%) ne favorisera pas
une stabilité du bassin ; celle-ci provoque une rotation interne du MI qui a pour
conséquence d’antérioriser l’inclinaison du bassin et de créer des lombalgies. Cette phase
poursuivait par une supination de l’axe tibio-calcanéen chez 58.33% des patients, ceci
témoigne d’une altération de la biomécanique de l’avant pied. D’où l’intérêt biomécanique
de la courbe distale des TM.
Un tel asynchronisme lors de l’évolution de l’angle tibio-calcanéen pouvait être à
l’origine d’un hallux limitus fonctionnel (25% des lombalgiques de notre série).
Notre étude semble confirmer que les dysfonctions podales ainsi que la posture
globale peuvent participer dans l’étiopathogénie des lombalgies chroniques. Une étude
analytique large dans le temps peut servir de base afin de mettre en relief cette relation :
lombalgies et podalgies.
Bibliographie
Page 57
Bibliographie
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strike using viscoelastic heel insoles: an in vivo study. Preventive Medicine. 2004 ;39
(2):351-4.
Annexes
Annexes
ANNEXE N°1
Fiches techniques
Date de consultation :….../……/………..
N° du dossier…………
Interrogatoire
Données socio-démographiques :
Nom :…………………………………. Prénom : ………………………………….
Sexe : H [ ] ; F [ ] Date de naissance : ….../……/……….
Adresse : ……………………………... N° Tel : ………………………..
Profession :…………………………
Position du patient en activité : debout [ ] ; assise [ ]
Activité(s) sportive(s) : oui [ ] ; non [ ]
Type : …………………………… ; Niveau……………………
Nom du médecin traitant : ……………………………………………
Données médicales :
ATCD médicale(s) et/ou chirurgicale(s) :
………………………………………………………………………………………………
…
Chaussage :
Catégorie : ……………………………………………
Le modèle de chaussures portées : …………………………………….
Mode d’usage : marche [ ] sport [ ] travail [ ]
La durée de vie : …………………….
Chaussage adapté [ ] ; inadapté [ ]
Annexes
Histoire de la lombalgie :
La durée d’évolution : …… Mois
Une éventuelle corrélation :
Le modèle de chaussure porté : oui [ ] non [ ]
Laquelle : …………..
De(s) douleur(s) podale associé(s): oui [ ] non [ ]
Talagies [ ]
Métatarsalgies [ ]
Annexes
Examen clinique
Données anthropométriques :
Taille : …………(m) ; Poids :…………(Kg) ; IMC : ......... (Kg /m2)
Bilan morpho-statique du pied :
D G
Dans le plan horizontal
Clinodactylie(s) :
Hallux valgus
Hallux varus
Quintus varus
oui [ ] ; non [ ]
[ ]
[ ]
[ ]
[ ]
[ ]
[ ]
Désaxation(s) de l’avant pied
Normo-axé
Adductus
Abductus
oui [ ] ; non [ ]
[ ]
[ ]
[ ]
[ ]
[ ]
[ ]
Dans le plan frontal
Orientation de l’axe tibio-calcanéen
Varus
Normo-axé
Valgus
oui [ ] ; non [ ]
[ ]
[ ]
[ ]
[ ]
[ ]
[ ]
Annexes
Dans le plan sagittal
Camptodactylie(s) :
Griffe(s) d’orteil(s)
Hallux extensus
oui [ ] ; non [ ]
[ ]
[ ]
[ ]
[ ]
Position de M1-sol :
Normal
Verticalisée
Horizontalisée
[ ]
[ ]
[ ]
[ ]
[ ]
[ ]
Bilan morphologique du pied en décharge :
D G
Courbe de Lelievre :
Morphotype harmonieux
Morphotype dysharmonieux
[ ]
[ ]
[ ]
[ ]
Annexes
Bilan palpatoire du pied :
D G
EIAP : Consciente
Antéro-interne
Antéro-externe
Talon postérieur
oui [ ] ; non [ ]
[ ]
TM :……........
[ ]
[ ]
[ ]
TM :……........
[ ]
[ ]
EIAP : inconsciente
Antéro-interne
Antéro-externe
Postéro-interne
Postéro-externe
oui [ ] ; non [ ]
[ ]
TM :……........
[ ]
[ ]
[ ]
[ ]
TM :……........
[ ]
[ ]
[ ]
Annexes
Etude de la chaussure
D G
Le talon
Hauteur
H-h >5cm
H-h <5cm
[ ]
[ ]
Pente d’assise
Adapté
Inadapté
[ ]
[ ]
Usure de la semelle de la chaussure
Physiologique oui [ ] ; non [ ]
Asymétrie de l’usure latérale des semelles oui [ ] ; non [ ]
Usure du talon postérieur :
Postéro-interne
Postéro-externe
oui [ ] ; non [ ]
[ ]
[ ]
[ ]
[ ]
Usure du talon antérieur [ ] [ ]
Asymétrie de l’usure antéro-postérieure
de la semelle
oui [ ] ; non [ ]
Déformation de la tige
Asymétrie latérale de la déformation oui [ ] ; non [ ]
Type de la déformation
En varus
En valgus
[ ]
[ ]
[ ]
[ ]
Annexes
Evaluation instrumentale
Examen statique :
Evaluation de la statique plantaire
Surface d’appui (cm²) …………………… D
…………………… G
% de charge entre les
deux pieds
……………………. D
……………………. G
ratio R /F %
……………………. D
……………………. G
P. Max ……………………. D
……………………. G
Typologie de la
statique plantaire
……………………………………….
……………………………………….
Evaluation géométrique de la posture
La projection du CG
(cm)
Dx [ ] ; Gx [ ]
Avx [ ] ; Arx [ ]
…………………….
Un mauvais
alignement des CP
………………°
Annexes
Examen dynamique :
Evaluation globale de l’appui en dynamique
Surface d’appui (cm²) …………………………….. D
……………………………… G
Evaluation géométrique de la fonction des pieds
L’angle de la marche ……………………………. D
……………………………. G
Index de force (L/M) (%) ……………………………. D
……………………………. G
Trajectoire de la ligne de charge :
o Phase de réponse à la
charge :
o Phase d’appui unipodal
o Phase de propulsion
Conservé :
oui [ ] D \ G ; non [ ] D \ G
oui [ ] D \ G ; non [ ] D \ G
oui [ ] D \ G ; non [ ] D \ G
Annexes
Analyse cinématique de la phase d’appui lors d’un cycle de marche ; évolution de
l’angle tibio-calcanéen :
Evolution de l’angle tibio-calcanéen
D G
phase d’amortissement Mvt :
Amplitude :
Mvt :
Amplitude :
Phase d’appui unipodal Mvt :
Amplitude :
Mvt :
Amplitude :
Phase de propulsion Mvt :
Amplitude :
Mvt :
Amplitude :
Annexes
ANNEXE N°2
Effet de l’hyper-pronation du pied sur l’inclinaison antérieure du bassin
(Khamis, 2007)
Annexes
Page 28
Recommended