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Revue de la Société des Écrivains de Vendée et des amis de l’Historial de la Vendée

40e rugissant pour les écrivainsChristophe Vital et l’Historial...

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Mémoire d’une avant-première

Il me semble que nous n’étions que quatre. C’était un soir des vacances de Pâques 1977. Nous n’étions que nous dans la biblio-thèque toute neuve de La Roche-sur-Yon

Il y avait les deux fers de lance de l’opé-ration, Jean Huguet qui avait créé un peu plus de cinq ans avant les éditions Le Cercle d’or, et Joseph Rouillé dont les ouvrages à inspiration historique connaissaient un beau succès

Michel Devantoy, le conservateur de la biblio-thèque, avait bien voulu les recevoir dans son bu-reau à l’heure de la fermeture de l’établissement. Jean m’avait invité à me joindre à eux. Il venait de publier mes deux premiers romans. Il voulait un jeune avec eux. J’écoutais. J’avais plaisir à me joindre à cette aventure, sans savoir où elle m’amè-nerait. (Il me semble que j’ai oublié quelqu’un : Ge-neviève Huguet était certainement là, elle était tou-jours avec Jean, elle était son chauffeur, conduisait vivement le coupé 204). Jean avait déjà tout bien pensé. C’est lui, le père fondateur de l’Association des Écrivains de Vendée. Il était adhérent, déjà, à la Société des Écrivains de l’Ouest. Il a proposé à Joseph Rouillé, qui a été tout de suite d’accord, de créer une section vendéenne associée aux Ecrivains de l’Ouest. «  Pourquoi pas, tout de suite, une as-sociation indépendante  ?  » a suggéré ensuite Jo-seph. « Parce que nous ne sommes pas prêts, nous ne sommes pas nombreux, nous allons profiter de l’expérience des Écrivains de l’Ouest et nous verrons après ce que nous pouvons faire. » Cette année-là, Jean publiait au Cercle d’or Henri de Grandmaison, le président des Écrivains de l’Ouest, le rapproche-ment était facile. Joseph a accepté. Jean lui a proposé de prendre la présidence de la section vendéenne. Ils ont convenu de battre le rappel de toutes les plumes vendéennes et de les inviter à la réunion constitutive de l’association. Michel Devantoy a tout de suite consenti à ce que la bibliothèque devienne le siège de l’association et que les réunions aient lieu chez lui. Pour lui, c’était une évidence. La fréquentation de la bibliothèque avait été multipliée par dix depuis son transfert de la mairie dans ce nouvel espace et il

était naturel que les écrivains de Vendée y aient une place privilégiée. Il a sorti son calendrier. La date du 4 mai a été retenue pour la réunion de départ. Jean et Joseph ont convenu de s’appeler et de mettre au point le déroulé de la manifestation. Ils ont déjà évoqué des actions à proposer, des conférences, des signatures à la bibliothèque de La Roche, des Sables, de Saint-Gilles, un journal... L’un et l’autre étaient faciles à enflammer ! Michel Devantoy nous a propo-sé de passer dans la réserve de la bibliothèque. Dans un meuble, près du lavabo, il y avait des verres, des bouteilles d’eau. Nous n’allions pas arroser la pose de la première pierre de l’association avec de l’eau ! Il a débouché une bouteille de rosé et ouvert une boîte de gâteaux. Nous sommes repartis par la petite porte en fer, sur le côté de la bibliothèque. Yves Viollier

Quatre décennies de partage au-tour du livre

La fondation de l’association

Autour de Jean Huguet et Joseph Rouillé qui les avaient conviés, ils étaient une douzaine ce mercredi 4 mai 1977, dans la grande salle à l’étage de la Bi-bliothèque Municipale de La Roche-sur-Yon. Il y avait là Claude Bézieau, Alexandre Fillonneau connu sous son pseudonyme Valentin Saint-Vic, Constant Gauducheau, Henri Martin, Nathalie Nelson, Alain Perrocheau, Michel Pineau-Valencienne, Marcel Ri-chard, Francine Robert et Valentin Roussière. Yves Viollier, indisponible, s’était excusé. Bien préparée, la réunion aboutissait rapidement à la mise en place d’un Comité vendéen des Écrivains de l’Ouest, alors association de renom dans les milieux culturels et littéraires lancée par Robert Merle en 1954, et prési-dée à cette époque par Henri de Grandmaison.

Joseph Rouillé, très attaché au terroir vendéen et auteur de plusieurs livres sur son histoire et ses traditions, et Jean Huguet, écrivain bien connu et initiateur des Éditions du Cercle d’Or en 1971, avaient concocté un projet de statuts, qui devaient être rapidement discutés puis adoptés. L’objectif était selon la formule de l’époque «la création d’un Comité vendéen permettant la représentativité des écrivains de la Vendée au-delà du département avec pour mission essentielle de promouvoir et défendre l’écrivain vendéen». L’association ouverte à toutes les personnes qui avaient publié un livre, retenait «le principe de deux manifestations annuelles, l’une sur la côte en été et l’autre en hiver à l’intérieur du département», et se proposait de publier un bulletin

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Les quarante ans de la la Société des Écrivains de Vendée

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Sommaire

2 Les quarante ans de la Sev 10 Les Prix 16 Région et Département 19 Chanoine Duret, Claude Mercier 22 Les salons 28 Théâtre, cinéma

34 Vendée Historial 37 Christophe Vital 38 Richard Cœur de lion 42 Noirmoutier 47 Restaurations 50 Rallye

52 Nos sélections 79 Le coin du Centre Vendéen de Recherches Historiques 82 Les pages des Écrivains de la mer

qui pourrait devenir revue intitulé «Les lettres ven-déennes».

Les statuts étaient déposés en préfecture le 26 mai 1977 sous le numéro 2629 et l’association était inscrite au journal officiel des 13 et 14 juin. Le bu-reau mis en place avait la composition suivante : président : Joseph Rouillé, vice-présidents : Claude Bézieau et Michel Pineau-Valencienne : secrétaire : Valentin Saint-Vic, secrétaire adjoint : Marcel Ri-chard, trésorier : Francine Robert, trésorier-adjoint : Alain Perrocheau, archiviste : Henri Martin, délégué auprès de l’association des Écrivains de l’Ouest : Jean Huguet.

Très vite, les administrateurs déplaçaient son lieu de réunion de La Roche-sur-Yon aux Sables d’Olonne, où ils étaient souvent accueillis à la Mai-rie même ou au Centre culturel de l’Abbaye Sainte-Croix. C’est d’ailleurs en ce lieu que le Comité vendéen recevait les Écrivains de l’Ouest pour leur congrès le 9 décembre 1978. Une grande séance de dédicaces et de rencontres avec les lecteurs, sorte de mini salon, rassemblait plus de quarante écrivains vendéens et venus des différents départements, des comités d’Anjou et du Maine.

Premières actions et animations

Fin 1978, le constat était positif. L’association avait porté le nombre de ses adhérents à 25 et ses premières manifestations avaient eu un certain suc-cès auprès du public : rencontres signatures dans les jardins du Tribunal aux Sables, présentation d’un film en introduction à un débat sur les Guerres de Vendée également dans la même ville, puis même type de soirée mais cette fois organisée à Saint-Jean-de-Monts et portant sur Gilles de Rays. Ces soirées devaient pendant plus de dix ans attirer de nombreux spectateurs, surtout lorsque les écrivains vendéens eurent l’idée d’organiser ces débats comme une joute entre blancs et bleus, au cours desquels Jean Huguet, Joseph Rouillé, Valentin Saint-Vic ou Michel Pineau-Valencienne s’investissaient dans ce jeu de rôle avec une véritable passion.

Pendant plus d’une décennie, ces rencontres dédicaces et soi-rées débats devai-ent se multiplier avec une certaine réussite, en des lieux variés, mais plus souvent proches de la côte : Les Sables, S a i n t - G i l l e s , Sion, Saint-Jean-de-Monts, Bré-tignolles, Chal-lans et Luçon,

et cherchant également à varier les thèmes avec par exemple «Contes et légendes de Vendée». Elles étaient l’occasion pour les lecteurs de rencontrer les auteurs, elles étaient pour les écrivains vendéens une opportunité de se retrouver et d’échanger autour de leurs préoccupations et de leurs centres d’intérêt lit-téraires. Elles commencèrent cependant à s’essouf-fler dans la seconde moitié des années 90.

Trois autres actions fondamentales, et qui ont perduré jusqu’à aujourd’hui tout en se modifiant, ont porté l’image de la Société des Écrivains de Ven-dée, le Comité vendéen des Écrivains de l’Ouest ayant en 1982 repris son indépendance et changé de nom pour voler de ses propres ailes.

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Les Prix littéraires

C’est en 1982 que le bureau de l’association créa un Prix de la nouvelle et un premier règlement. Ce-lui-ci ouvrait le concours aux écrivains débutants, sur un sujet libre, cependant concernant la «Grande Vendée» selon les termes employés par Jean Yole. Plusieurs de ces nouvelles furent publiées dans le bulletin de l’association, et le prix perdura jusqu’en 2002, ayant récompensé en vingt ans quelques dix-neuf écrivains et conteurs, et distribué plus de vingt mentions spéciales. Quelques-uns de ces lauréats ont ensuite poursuivi leur travail d’écriture et sont venus enrichir les rangs des membres de l’association. Ci-tons sans vouloir être exhaustif, Claude Hiver, Pierre Lataste, Irène Devaux ou Claude Retailleau.

Presque à la même époque était créé un Prix de la Société des Écrivains de Vendée, qui cette fois s’adressait aux écrivains publiés. Il récompensait un livre sans distinction de genre, Histoire, roman, es-sai ou autre, paru dans l’année qui précédait l’at-tribution du prix. Ce livre profitait d’une nouvelle exposition médiatique, grâce notamment à la remise

officielle qui avait lieu au siège du Conseil général, en présence de son Président ou du responsable des affaires culturelles du Département. On pourra se reporter avec profit à l’article de Gilles Bély, prési-dent de la Société, pour en savoir plus sur les lauréats de ce Prix dont la liste s’allonge d’année en année, puisque chaque mois de décembre voit se renouveler cette cérémonie.

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Dédicaces aux Sables d’Olonne

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La revue Lire en Vendée

Titré non «Les lettres vendéennes» comme en-visagé précédemment, mais «Écrire en Vendée», un bulletin de huit pages ronéotées et agrafées parut durant l’été 1977, quelques semaines après la consti-tution de l’association. Deux ans plus tard, il deve-nait «Lire en Vendée», sous une présentation plus professionnelle qui occupait quatre pages imprimées chez Doré aux Sables d’Olonne. À part quelques ar-ticles plus généraux, l’essentiel consistait à offrir aux lecteurs de courtes critiques, le plus souvent réalisées par le président de l’association, qui présentaient les ouvrages que les membres de la société faisaient pa-raître mois après mois. Ce numéro annuel venait de changer de titre et ce changement n’était pas ano-din. «Écrire en Vendée» devenait «Lire en Vendée», comme si les écrivains venaient de comprendre que pour publier il faut être lu, et qu’il était temps de partir à la conquête des lecteurs.

Depuis cette époque, la revue de la Société des Écrivains de Vendée n’a cessé ni de paraître, ni de s’enrichir. En 1985, apparaissaient quelques élé-ments de couleur qui donnaient du relief. En 2003, sous la présidence de Michel Dillange, le numéro de l’été était tiré avec plusieurs parties en quadrichromie et comptait douze pages, grâce notamment à la par-ticipation financière du Crédit Mutuel. Il continuait de présenter les ouvrages en rapport avec la Vendée ou écrits par des Vendéens, mais évoquait aussi les salons et les prix qu’ils distribuaient. L’équipe des rédacteurs était encore assez réduite, mais aucun n’était avare de ses efforts pour faire connaître le livre et pour attirer tous ceux qui s’y intéressent. Et ceux-ci étaient comblés, parce que depuis les débuts cette revue était distribuée gratuitement dans les points de vente des livres, dans les bibliothèques et dans les salons, et cette action bénévole a toujours perduré jusqu’à aujourd’hui.

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A partir de 2007, «Lire en Vendée» évo-luait à nouveau. Les compétences de met-teur en page et l’expérience d’éditeur du nouveau président, Jean de Raigniac, per-mettaient de prendre de l’ampleur, de passer à la quadrichromie intégrale et d’offrir au public une belle revue sur papier glacé, gage

d’une qualité et d’un attrait efficace sur les lecteurs. Un partenariat avec Les Amis du Musée Vendée His-torial offrait la possibilité d’accéder à une de revue de luxe qui atteignait quatre-vingt-seize pages, et de varier les contenus. D’autres partenariats, avec La Maison des Écrivains de la Mer ou le Centre vendéen de recherches historiques étendaient encore ses pos-sibilités. Actualité des animations du livre en Ven-dée, Salons, page pour un libraire, hommages à des écrivains d’hier et d’aujourd’hui, place au théâtre, cahier des Amis du Musée, participations du CVRH et des Écrivains de la Mer laissaient encore en 2016 place à une vingtaine de pages pour présenter les publications de l’année. Et c’était nécessaire, car les ouvrages publiés sur la Vendée ou dont les auteurs étaient nés ou vivaient en Vendée, s’étaient multi-pliés en quarante ans d’existence de l’association, comme d’ailleurs le nombre d’adhérents qui dépas-saient désormais les cent-vingt.

Aujourd’hui, Gille Bély, devenu président, ne ménage pas ses efforts afin de trouver les moyens fi-nancier de pérenniser la revue sous sa forme actuelle. Disons-le tout net, une telle progression, en qualité et en qualité se doit d’être définitivement confortée.

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Les salons du livre

Et puis, il y eut les salons du livre. Quand les rencontres dédicaces organisées par Joseph Rouillé, Jean Huguet et leurs acolytes ont peu à peu cessé au début des années 90, ce sont les salons organisés par d’autres structures qui ont offert aux écrivains vendéens les moyens de rencontres nécessaires avec leur public. Pour la naissance du Printemps du Livre en 1988, ils étaient présents et constituaient même l’essentiel des auteurs présents. Bien porté par les collectivités territoriales, le salon de Montaigu, le plus important de l’ouest, a naturellement pris une toute autre envergure, mais les auteurs vendéens ont toujours réussi à y garder une place. Depuis de nombreuses années, ils y ont un stand dans lequel se succèdent plusieurs des adhérents, heureux d’être présents mais souvent frustrés de ne pouvoir partici-per à la totalité de la manifestation.

Ailleurs, ils ont été au point de départ de ma-nifestations identiques, quoique de moindre enver-gure. Rappelons-nous le Livre au Village au Puy du Fou qui les a rassemblés plusieurs années avant de s’arrêter. Songeons au salon de Saint-Gervais, où ils

se faisaient une fête de l’accueil organisé par le re-gretté Claude Mercier, à ceux de Noirmoutier ou de la Guérinière, à celui du Langon, à la journée du 1er mai à Jard et à tant d’autres manifestations qui n’ont pas toujours pu se pérenniser. Et puis, pen-sons surtout au Refuge du Livre à Grasla, «le Salon du livre vendéen» créé d’abord pour les écrivains de Vendée, et un peu par eux parce qu’ils ont été depuis les débuts les pourvoyeurs de talents littéraires at-tendus par les lecteurs enchantés de découvrir pour une foi les ombrages habités. Là comme ailleurs, les auteurs vendéens étaient présents et savaient distri-buer leur «Lire en Vendée» pour faire connaître leur association et leurs livres. Ils y seront d’autant plus volontiers cette année puisqu’une exposition consti-tuera un temps fort dans la célébration de leur an-niversaire.

Quarante ans plus tard, les objectifs fixés pour l’association ont été globalement atteints. «Rassem-bler les auteurs du département» : les membres sont passés de 25 à 120, ils ont progressé comme le livre en Vendée ; mais d’autres auteurs écrivent sur notre territoire et peuvent encore venir nous rejoindre. «Faire connaître leurs œuvres chez eux et hors pro-vince» : tâche accomplie pour la Vendée, pour les autres régions, c’était sans doute un peu ambitieux.

La dimension littéraire col-lective s’est aussi retrouvée à travers trois ouvrages publiés par la Société à l’occasion de ses cinquième, dixième et ving-tième anniversaires. Grâce à la participation de plusieurs auteurs adhérents parurent en effet en 1981 aux Éditions Le Cercle d’Or «Les mille et un visages de la Vendée», en 1987

chez IGO «Hauts-lieux de Vendée» et en 1997 chez Vents et Marais «Histoires et nouvelles de Vendée». Ces livres montrent le goût de l’histoire et du pa-trimoine exprimés par nos écrivains, et sont à part entière une partie du patrimoine de l’association.

Et puis, si elle n’était pas franchement inscrite dans les statuts, il y a la dimension humaine. Et de ce côté-là, la Société des Écrivains de Vendée a tou-jours bien rempli son rôle. Échanges et convivialité sont des gages de réussite. Ils profitent d’abord aux femmes et aux hommes qui écrivent, mais ils pro-fitent tout simplement, et plus globalement, aux livres et à l’œuvre culturelle offerte dans notre beau département. Alain Perrocheau et Yves Viollier

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Ce jour-là, lors de mon arri-vée chez Geneviève, le ciel de la Chaume larmoyait et le vent hu-lulait tristement

Sans doute se doutaient-ils que nous al-lions évoquer un événement tragique dont Jean Huguet fit un roman, Équinoxe, qui apparait comme l’un des points d’orgue de son œuvre d’écrivain

La réédition de ce livre, paru initialement en 1972, apporte l’opportunité de remettre en lumière la genèse de cet ouvrage. Je me souviens que Jean m’en avait offert un exemplaire avec une belle dé-dicace : «ce roman où gronde une mer proche, fa-milière, qui n’est pas le beau décor habituel, mais l’humble réalité quotidienne d’un peuple qui lui doit, sans doute, un certain goût d’éternité», écri-vait-il.

- Le chalutier «Christus regnat» dont Jean a ra-conté le drame, explique Geneviève, est né du sou-venir d’une tragédie bien réelle, celle du «Tanit», survenue le 12 juillet 1961.

Bien que les faits remontent à plus d’un demi siècle, l’émotion est toujours présente chez celle qui fut l’indissociable compagne de Jean.

- A l’époque, nous vivions à Paris, poursuit-elle. Nous passions en été quelques semaines chez ma mère, à «L’horizon», place de Strasbourg aux Sables. Le mois de juillet nous apportait le bonheur des re-trouvailles avec nos familles sablaise et chaumoise. En cette année 1961, le temps était propice à la bai-gnade et le soleil, du remblai jusqu’à La Chaume, nous semblait tellement agréable qu’il n’était pas possible de prévoir que, quelques heures plus tard, la tempête allait se déchaîner. Pourtant, le matin du 12 juillet, au Phare Rouge (où ma mère habitait), des rafales de vent et de sable déferlaient sur la chaussée. En tout début d’après-midi, Louis, le frère de Jean, arriva en toute hâte, affolé. «Mon gars est en mer. Il est perdu. Je le sens. Je le sais». Jean tenta en vain de le calmer. Inutile. Pour Louis, c’était une réalité.

Le drame a bien eu lieu. près de Cayola. Le Ta-nit n’a pas réussi à rentrer au port. Le lendemain, on retrouvait des épaves provenant du bateau. Les corps des malheureux marins furent rejetés à la côte quelques jours plus tard, sauf celui du jeune Loulou, 17 ans, qui ne fut jamais retrouvé.

- C’est en 1972, à notre retour à La Chaume, que Jean rédigea son beau roman-témoignage, en hommage à ses amis perdus en mer. Les deux frères Syre, Pierre et Charles, avaient 38 et 40 ans. Charles était le camarade de communion de Jean. À bord, se trouvait aussi le matelot Albert Retureau, 39 ans.

Un silence. La tempête est dans le cœur de ma narratrice.

- Tu sais, Jacques, la réédition de ce livre me pro-cure une grande émotion. Parfois, des lecteurs me demandent une dédicace. Jean est à ce moment-là à mes côtés. Il me souffle quelques mots aimables. Sa présence me rassure. Je crois que sa pensée vaga-bonde encore parmi ses livres.

Nous évoquons quelques-uns des personnages du roman. Geneviève a bien connu tous ceux qui ont été les «vrais gens» que l’auteur a dépeints.

- Le personnage de Delphine cette «paysine» que Jean décrit dans sa cuisine ou qui fait sa lessive, c’est sa mère. Comme Delphine, elle prenait le taxi au bar du Pont, le mercredi et le samedi matin, pour aller au marché aux Sables. Chaque phrase, chaque mot, c’est tout ma belle-mère ! Quand je relis «Équi-noxe», je crois l’entendre !

Au cœur de la vie d’autrefois de cette Chaume si chère à Jean Huguet et qu’il décrit avec tendresse et talent dans ce beau roman maritime. Jacques Bernard

Jean HuguetÉquinoxe, un hommage de Jean Huguet aux marins du «Tanit»Geste, 285 p., 25 €

Équinoxe, point d’orgue pour Jean Huguet

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Le mercredi 3 juin 2016, à 10 h 30, en la cave à sel de l’Abbaye Saint-Pierre de Maillezais, sur les pas de François Rabe-lais et d’Agrippa d’Aubigné, en présence de Marie-Jo Chatevaire et de François Bon, il a fait mémoire de nos amis écrivains dispa-rus récemment, Claude Mercier et Claude Burneau

Activités de la Société

le Président rappelle les subventions obtenues auprès du Conseil départemental, du Conseil régio-nal et du Crédit Mutuel Océan et le Partenariat avec la Bibliothèque départementale de la Vendée qui s’organise autour du Printemps du Livre de Mon-taigu, du dépôt des revues « Lire en Vendée» dans ses locaux de la rue Ampère, à La Roche-sur-Yon, et du 40e anniversaire de la SEV qui se déroulera à Grasla.

Le traditionnel déjeuner d’été est fixé au mer-credi 10 août, au Roc Saint-Jean, Les Sables.

Salons littéraires

Le Printemps du Livre de Montaigu met comme à l’accoutumée un stand à la disposition de la Socié-té. Dix-huit auteurs se succèdent pendant les trois journées du Salon.

Assemblée générale

Prix des Écrivains de Vendée

La remise des Prix 2015 s’est déroulée le mardi 15 décembre, à l’Hôtel du Département, en pré-sence de M. Yves Auvinet, Président du Conseil dé-partemental, et des représentants du Crédit Mutuel Océan. Le Président Auvinet a remis la Médaille du Département à Michel Dillange, Président d’hon-neur de la SEV.

Le rapport d’activités et le rapport financier sont adoptés à l’unanimité. Sur proposition du Conseil, l’assemblée générale décide à l’unanimité de porter la cotisation annuelle de 22 à 25 €.

Diffusion de la revue «Lire en Vendée» La diffusion de la revue «Lire en Vendée» s’avère

insuffisante et ne couvre pas encore l’ensemble du département. Yves Viollier, vice-président, anime la discussion qui aboutit à l’organisation de la diffu-sion avec le concours des membres de l’assemblée.

Élections au Conseil d’administration

Frédérique Mory, Alain Perrocheau, Éveline Thomer et Yves Viollier sont réélus à l’unanimité. Suite à la démission de Lydie Gaborit, un siège d’ad-ministrateur est momentanément vacant.

Gilles Bély, président de l’association depuis novembre 2015, réunit les écrivains de Vendée à la Cave à Sel de Maillezais

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Les autres auteurs nominés

François Cérésa,Mariage républicain L’Archipel

Un roman historique d’un auteur confirmé, qui s’inscrit dans une série de trois ouvrages: des mystères, du sang, des trahi-sons et les noyades de Nantes...

Juliette Chaux-Mazé, Bleu Rêve Ella

Les déchirements d’une fa-mille pendant la guerre de Ven-dée. Une approche originale et sensible, l’écriture et le dessin s’y rejoignent. Une jeune au-teure à suivre...

René Marquis Émile et GérardERM !

Sur les pas du «Tonton du Siam», la quête familiale et obs-tinée d’un petit-neveu pour un personnage extraordinaire aux multiples talents, un regard pas-sionnant sur la Vendée mission-naire, au début du XXe siècle.

Laurent TixierD’âmes en lames Charles Corbet

Le bretteur de la plume et de l’épée raconte avec panache les grands duels des temps an-ciens. On le reverra bientôt sur les planches et dans les livres.

Souvenirs d’une présidence heureuse

J’ai été très surpris quand Joseph Rouillé m’a proposé de prendre sa suite. Cela faisait trois ans, je crois, que j’avais intégré notre société et je n’avais manifesté aucune ambition personnelle. C’est, sans doute, cela qui a déterminé notre pré-sident-fondateur à me faire cette proposition. Proposition flatteuse que l’on ne saurait refuser. Cette présidence, commencée en 2000, m’a ap-porté beaucoup de plaisir et de véritables amitiés. L’écrivain est seul devant sa page blanche et il a besoin d’échanges. Ainsi, certains sont venus me demander conseil; ma position présidentielle me conférait, à leurs yeux, une qualité de jugement que je n’avais peut-être pas.

En premier lieu, le rôle de notre société est une participation aux salons littéraires qui per-met à ceux d’entre nous dont l’éditeur n’est pas présent, de proposer ses œuvres dans notre stand. Nous sommes représentés à Saint Gervais, Mon-taigu, Jard, Noirmoutier, Grasla -et j’en oublie. Ensuite, l’instauration de Prix recherchés, remis par le Conseil Général, est une manière de pro-mouvoir la littérature vendéenne. Celle-ci se fait, également, connaître par notre revue, Lire en Vendée. Créée par Joseph Rouillé, elle a pris du poids, au cours des années : de 4 pages en 2000, elle en comptait 20 à mon départ. Aujourd’hui, c’est un volume de 96 pages.

Par ailleurs, j’ai attribué le titre de membre d’honneur à Jim Dandurand et à Michel Ragon qui, chacun dans son domaine, ont illustré notre département. Enfin, le principal souci d’un pré-sident c’est le budget. Nous avions le soutien du Conseil Général, j’ai obtenu l’appui du Crédit Mutuel et une subvention de la Région. De plus, la fin de mon mandat, le nombre des adhérents avait triplé. Ce bilan positif est le fruit du travail d’une équipe bénévole qui m’a toujours soutenu. Merci à eux.

Pour terminer, je voudrais évoquer la mé-moire de trois personnes qui m’ont épaulé. Émilie Genet, secrétaire particulièrement efficace, dont le seul défaut était de massacrer les personnages de ses romans policiers ; Irène Devaux, trésorière attentive, poète délicate qui fut présidente de l’Es-sor Poétique et, après elle, Anny Launay, poète également, au charisme dynamique. Le 16 Janvier 2008, j’ai passé la main à Jean de Raigniac dont l’activité a été bénéfique. Aujourd’hui, l’aventure continue. Michel Dillange

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Prix des Écrivains de Vendée

Yvon Marquis et Georges PerraudeauLauréats des Prix des Écrivains de Vendée

Ces deux ouvrages qui mettent en scène, l’un un amiral, l’autre une paysanne, s’inscrivent parfaite-ment dans l’esprit que la SEV a voulu mettre dans les Prix qu’elle décerne. La Vendée y est décrite côté terre d’une part, côté mer d’autre part.

Yvon MarquisAu service du Roy

Ce beau roman historique re-met en lumière un grand marin sablais, le vice-amiral Pierre de Vaugiraud, héros de l’Indépen-dance des Etats-Unis, qui paie le prix de sa fidélité à la monarchie et qui sera tardivement reconnu.

Yvon Marquis s’est saisi de ce personnage et en donne une vision personnelle très émouvante.

Georges Perraudeau Les Perdrieaudes Vendéens au XXe siècle

Une grand-mère, une pay-sanne anonyme des confins de la Vendée et de la Loire Atlan-tique, raconte sa longue vie à ses petits-enfants. Les travaux et les jours, les guerres, les peines et les joies, les métiers et les

villages qui changent, vus par Georges Perraudeau. Authentique et sensible, un roman vrai et positif qui nous parle aussi de l’histoire du siècle dernier. «Non, ce n’était pas mieux avant...»

Les Prix 2016 des Écrivains de Vendée ont été remis, selon la tradition, le lundi 12 décembre, à l’Hôtel du Département, en présence d’Yves Auvinet, président du Conseil départemental, de Christophe Du-bois, directeur de la Bibliothèque départe-mentale de la Vendée et de Nathalie Raud, représentant le Crédit Mutuel Océan, par-tenaire de la SEV

Gilles Bély, Président de la SEV, a accueilli les nombreux invités, auteurs membres de la SEV, édi-teurs, animateurs des bibliothèques de Vendée no-tamment. Il a salué la mémoire de Claude Burneau et de Claude Mercier qui nous ont quittés en 2016.

Il a rappelé l’activité de la SEV qui compte dé-sormais 120 adhérents. Fondée en 1977 par Joseph Rouillé et Jean Huguet, elle fêtera cette année son quarantième anniversaire. Il sera marqué par un temps fort en forêt de Grasla, dans le cadre du Salon du Livre Vendéen (22-23 juillet 2017) et un parte-nariat, actuellement en préparation, avec la Biblio-thèque départementale.

Le Prix des Écrivains de Vendée 2016 a été re-mis à Yvon Marquis pour son roman historique «Au service du Roy», paru chez Geste éditions, celui des Écrivains de Vendée - Crédit Mutuel Océan à Georges Perraudeau pour «Les Perdrieau, des Ven-déens au XXe siècle», également chez Geste éditions.

Nathalie Raud, Yves Auvinet, Yvon Marquis, Georges Perraudeau et Gilles Bély, remise des Prix au Conseil Départemental

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Adoubés par leurs pairs, les soixante lauréats des Écrivains de Vendée

Dès 1985, la Société des Écrivains de Vendée a souhaité distinguer et récompenser les auteurs et les ouvrages qui incarnaient, à ce moment-là, sa raison d’être: promouvoir et faire connaître la pensée littéraire vendéenne. Elle a pris soin, chaque année, d’élire au moins deux écrivains, signifiant ainsi la fécondité littéraire du terroir vendéen. Depuis quelques années, le Prix des Écrivains de Vendée - Crédit Mutuel Océan sou-ligne cette volonté

Parcourir la liste des lauréats et des ouvrages couronnés, c’est à la fois, s’immerger dans la Vendée, s’imprégner d’une histoire longue et se projeter dans l’avenir. C’est au fond la mission essentielle et profonde notre Société.

Soixante écrivains au moins ont partagé cette élection qui leur vient de leurs pairs. Ils ont été adoubés et sont autant de phares qui jalonnent la route lumineuse tracée par nos aînés en écriture.

Au début, une femme de Vendée et le Gois

Le tout premier Prix de la SEV est décer-né en 1984 à Jeanne Charrier-Lecomte pour «Une femme de Vendée», itinéraire d’une institutrice de l’enseignement libre. Henri Martin, avec «L’extraordinaire passage du Gois» lui succède. Comment ne pas y voir déjà ce qui fera l’unité de notre démarche: la terre et la mer et, entre les deux, cet es-pace incertain et fragile, plein d’espoir et de crainte, à l’image de celui qui, sur la page

blanche, inscrit la première lettre ?Les années suivantes imprégneront des images fortes de

la Vendée. Thérèse Joly, la bergère, Grignon de Montfort, avec Louis-Marie Clénet, l’île d’Yeu que célèbre justement son chantre, Maurice Esseul, Le Puy du Fou et sa Dame que conte Ménie Grégoire. Ce Puy du Fou qui inspirera un peu plus tard Antoine Morhéry.

Le deuxième centenaire de la Révolution aiguise les plumes des écrivains vendéens. La Vendée militaire inspirera nombre de nos devanciers. Louis Delhommeau analyse avec beaucoup de justesse le désarroi des curés vendéens, tandis qu’Octave Fort réveille la mémoire de Domnin d’Avrillé. Entre temps, Gilles Perraudeau et Claude Retailleau feront

Comme un chien dans un jeu de quilles !

Je ne suis pas sûr que Joseph Rouillé voyait mon élection d’un bon œil. Quand il a soudain pris la parole ; on s’attendait à un «clash» sévère. Il a commencé «grave». Je ne sais quelle mouche l’a piqué (en fait pas une seule de ces satanées bestioles n’aurait osé voler) il a terminé en m’ac-cueillant à bras ouverts !

Jean Huguet n’y aurait probablement pas pensé non plus, mes «Itinéraires des familles de la Vendée» n’étaient pas les siens. Il me l’avait dit autrefois.

Michel Dillange souhaitait un succes-seur, personne n’était d’accord ; comme dans la fable de La Fontaine, ce fut un autre pion qui sortit du chapeau. Mi-chel Gautier s’était amicalement moqué (il était le premier ami écrivain que je m’étais fait en éclusant ensemble notre whisky sur les remparts du Printemps du livre) ; il avait déjà échangé avec mon père sur la «famille» du poète Jacques Bereau pour sa thèse. Avec Louis Dubost et mon compère André Hubert Hérault, aussi un des premiers du Cercle d’Or, «gueux» nous étions, gueux nous restions, heureux quand même «d’être de la famille»...

Les Écrivains de Vendée n’ont pas mouffeté, ils se sont mobilisés, rassemblés. en ont profité pour serrer les rangs, s’ou-vrir à leurs congénères, modifier leurs sta-tuts, accepter les plus humbles, s’unir pour se faire mieux entendre, se faire mieux lire, développer leur revue et tous s’y retrouver.

Les Écrivains de Vendée ont une iden-tité très marquée, une aura particulière ; ils en sont très jaloux et très fiers. Ils le peuvent, les «non Vendéens» les envient et cherchent à les rejoindre.

Avec eux, on cherche ses mots, on trouve beaucoup mieux, de vrais amis.

Sinon, je n’ai toujours pas compris comment un jury littéraire auquel j’appar-tenais pouvait préférer un tailleur de haies à de beaux aventuriers (j’ai un ancêtre «forban»). Du coup, je taille les haies, chez moi. Jean de Raigniac

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Les lauréats des Écrivains de Vendée !éclore les saveurs maraîchines et maritimes de notre Vendée.

En 1993, Yves Viollier, membre fondateur de notre SEV, apparaît avec cet émouvant et si long détour que feront beaucoup de ses contemporains. Jean-Pierre Bertrand, le farinou, évoque le temps pas si éloigné des meuniers des crêtes vendéennes et des coches dans les baguettes des boulangers.

L’Histoire, notre Histoire commune

L’Histoire de notre province revient au premier plan avec le «Dialogue avec Rabelais», de Valentin Saint-Vic, l’un des fondateurs de la SEV, les comtes du Poitou de Michel Dillange, qui a présidé long-temps la SEV. Son érudition, son humour et sa sa-gesse nous sont précieux. Dans la même veine, voici les femmes du Poitou au Moyen-âge d’Isabelle Sou-lard et le «Dominique Dillon» de Jean Artarit qui déploiera plus tard son analyse - sa psychanalyse - subtile à la période révolutionnaire. Jean de Rai-gniac, président de la SEV après Michel Dillange, ouvre les portes de ces châteaux et de ces logis ren-contrés au bout d’une allée de chênes et d’ormes, conservatoires d’une Vendée éternelle.

Bertrand Illegems, qui n’est pas encore éditeur, est couronné en 1999 pour son roman «L’écharpe rouge». Juste avant Philippe Mestre, ancien mi-nistre, qui évoque les suites douloureuses de la guerre d’Algérie. En 2001, Robert Audidier retrace la vie humble d’un journalier agricole, son père. La même année, c’est aussi «Le souffle bleu», le roman sensible du regretté Louis-Marie Barbarit, fondateur de la Cinémathèque de Vendée. Il faut le relire au-jourd’hui comme un mémorial.

Alain Perrocheau, l’un des fondateurs de la SEV, est distingué ensuite pour ses «Houblons écarlates». Puis Marie-Thé Laurentin brode de délicates den-telles de vie, un hymne aux paysannes de nos bo-cages, femmes de l’ombre, du silence et du travail. Les écrivaines sont encore au rendez-vous de 2004, avec la Vendée secrète des logis d’Anne Cluzel et Frédérique Mory. Contraste remarqué l’année qui suit, avec les rudes souvenirs d’un coupeur de bois en Afrique (Jacques de Hillérin) et le délicat roman d’Éveline Thomer, «Mystère en Vendée».

Les jurés de nos prix sont assez naturellement enclins à souligner l’importance de la mémoire en littérature. Mémoire populaire qu’interroge sans

relâche Michel Gautier, mémoire royale avec les années de guerre d’Henri IV, retracées par Gilles Bresson, mémoire familiale lorsque Régine Albert se souvient de sa garnd-mère Rose.

Quelquefois, le jury succombe à d’autres inspi-rations. L’émotion avec la mer tentatrice de François Bossis, le fantastique quand Yves Bulteau chante la lune noire, la musique du violoncelle d’Anne Tallec ou encore le rêve d’éternité de Xavier Armange, en pèlerinage à Bénarès. Il a parfois des envies d’ailleurs qui souriront aux Afrikaners de Cyriaque Griffon et à Marcel Grelet pour sa Jenny galloise. Il saluera en-core le panache des conquérants avec le «Guillaume» de Yannick Chauvin et la «Floride» de Catherine Gi-rard-Augry.

Écrire, c’est aussi plonger dans l’actualité. Actua-lité douloureuse avec le drame de la tempête Xynthia qui endeuille La Faute-sur-Mer (Philippe Ecalle) et le drame du peuple afghan, vécu de l’intérieur par Frédérique Jaumouillé.

La Vendée, source inépuisable

Les dernières récompenses vont surtout à des livres profondément enracinés en Vendée. Les lec-teurs partagent, avec Maurice Gindreau et Jean-Paul Léger», la rude vie des marins, et avec Henry-Pierre Troussicot les truculentes mésaventures qui se pas-sent sur les bords de l’Auzance. «La Vendée pour les nuls», de Michel Chamard, fera connaître «ce département devenu une province» à un vaste pu-blic. En grand-père pédagogue, Jean Chiron la fait subtilement découvrir aux plus jeunes. Et c’est «un bonheur fou» quand, le jour de la remise des prix, André Audureau parle de Marcel Chabot...

La dernière cuvée rend un double hommage à la Vendée. Celle de la mer, avec cet amiral sablais que redécouvre Yvon Marquis, celle de la terre qu’in-carne Laurence, cette paysanne anonyme qui a tra-versé sans bruit le XXe siècle.

Parcourir aujourd’hui ce palmarès, c’est retrou-ver les images des couvertures, les visages des au-teurs, les rencontres et les échanges, remonter le fil d’un long compagnonnage. C’est aussi mesurer l’immense richesse d’un patrimoine littéraire, édifié année après année par les écrivains de Vendée, ceux que les jurys ont un jour élus, mais aussi tous les autres. Un patrimoine dont nous avons collective-ment le droit d’être fiers et le devoir de l’enrichir encore. Gilles Bély

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Bruno Retailleau : « Il y a effectivement une littéra-ture Vendéenne »

Vers quel style d’ouvrages se porte votre préfé-rence ? Historiques, policiers, régionaux ? Les livres politiques font-ils partie de votre quo-tidien ?

Je lis naturellement beaucoup de livres poli-tiques, au sens large du terme : je recherche aussi bien des ouvrages traitant de l’actualité que des es-sais de philosophie politique. Ces lectures sont pour moi essentielles car sans la réflexion, l’action poli-tique a vite fait de sombrer dans l’activisme, voire le cynisme. Je crois qu’aujourd’hui plus que jamais, il faut rapprocher la vie politique de « la vie de l’es-prit », afin comme le disait Claude Lefort « de ne pas se laisser engloutir dans l’océan des opinions ni aveugler sous le choc des événements ».

Avez-vous un auteur préféré ? Ou que vous suivez au fil de ses œuvres ? Si oui, lequel ? Laquelle ? Ou lesquels ? Auteur de la région ? Auteur venu d’ailleurs ?

Difficile de choisir ! J’en citerai deux, très dif-férents : Hannah Arendt et Francois Cheng. La première pour la puissance de ses analyses, en parti-culier cette idée que nous devons préserver tout ce qui permet « la continuation du monde ». Une idée qui m’est chère parce qu’elle renvoie à l’exigence de permanence sur laquelle repose toute société. Le second pour la profondeur de ses « méditations », la poésie des mots également et cet attachement vis-céral à la langue française qui lui a permis d’acqué-rir « une sorte de souveraineté intérieure », pour reprendre la propre expression de François Cheng.

Enfin je ne peux m’empêcher d’ajouter naturelle-ment Yves Viollier, écrivain vendéen, dont la sensi-bilité et le réalisme descriptif savent si bien retrans-crire les visages et les paysages de ma Vendée natale.

La Vendée produit beaucoup d’écrivains(es), cer-tains de valeur. Comment expliquez- vous ce phé-nomène ?

Il y a effectivement une littérature vendéenne, et non pas seulement une littérature en Vendée. Sans doute est-ce lié à notre histoire et notre géographie. L’histoire parce que la Vendée est née d’un drame, et que cette réalité a créé une sensibilité particulière chez les Vendéens, que certains ont exprimé par la littérature et plus largement la culture. Une sensi-bilité renforcée par notre géographie, à travers la ruralité qui est un rapport particulier aux choses et aux êtres. Un rapport propice à l’inspiration, à la création. On le voit dans les œuvres de Jean Giono, de George Sand, de Marcel Pagnol ou de Maurice Genevoix ; mais également dans celles de tous nos grands écrivains vendéens, de Louis Chaigne à Jean Rivière en passant par Michel Ragon, Gilbert Prou-teau etc… Sans oublier Jean Yole naturellement, et cette conviction que « c’est dans le cœur des hommes que s’achèvent les paysages ». Je crois que les pay-sages extérieurs de la Vendée ont progressivement façonné des paysages intérieurs chez les Vendéens. C’est ce fameux « reflet du sol sur les esprits et les corps » qu’évoquait l’auteur du «Malaise paysan». Un reflet qui jette une lumière particulière sur ce qui singularise la « Vendée littéraire » : un lien profond entre la lettre et le lieu.

Est-ce que la lecture est pour vous synonyme de vacances ? Ou lisez-vous pour vous détendre, pour faire une rupture avec votre quotidien bien rempli ?

La lecture fait partie de mon quotidien. Mais le temps que je lui consacre est naturellement plus im-portant lorsque je prends quelques vacances ! Ces moments de repos me permettent d’avoir une lec-ture plus intense, moins entrecoupée par le rythme de mes activités.

Avez-vous été tenté par l’écriture ?

Oui, bien sûr. Qui ne l’a jamais été d’ailleurs ? Ce n’est pas l’envie qui me manque mais bien le temps, une fois de plus ! Mais ce temps viendra, je vous le promets !

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La Région, le Département, partenaires des Écrivains de Vendée !

Que lisent-ils ?

Bruno Retailleau, président du Conseil régional des Pays de Loire, sénateur de la Vendée

Yves Auvinet, président du Conseil dé-partemental de la Vendée

Que lisent ces hommes qui dirigent une région pour le premier et un dé-partement pour le second ? Peuvent-ils prendre le temps de lire  ? Quels sont leurs auteurs favoris ? Leurs parcours littéraires ? Leurs lectures préférées ?

Frédérique Mory leur a posé des ques-tions auxquelles ils ont bien voulu ré-pondre, chacun trouvant un peu de temps dans une vie quotidienne si rem-plie«Lire en Vendée» les remercie chaleu-reusement

Yves Auvinet aime les livres

Qu’avez-vous aimé dans votre premier métier d’éditeur ? La découverte de talents ? Le contact avec les écrivains ?

Mon histoire avec le livre a commencé il y a longtemps, car je suis un passionné. Et avant l’édi-tion, j’ai débuté par la librairie en reprenant Siloë, la librairie religieuse de La Roche-sur-Yon. J’ai dé-couvert ce métier sur le terrain… c’est un métier passionnant. Très riche. Fait de rencontres, et de belles rencontres. Je pense bien évidemment à Mi-chel Thierry, aux côtés de qui j’ai beaucoup appris. À l’époque, il dirigeait les Éditions Siloë à Laval. Et je lui ai soumis l’idée de faire de même en ouvrant les Éditions Siloë à La Roche sur Yon. Je souhai-tais pouvoir éditer des livres régionalistes. Ce que j’ai pu réaliser. Le métier d’éditeur, c’est un véritable cheminement dans la création d’un livre à travers ses étapes successives. C’est une relation particulière avec les auteurs et avec les différentes personnes qui s’investissent à chaque phase de son élaboration. Cela nécessite une certaine intuition, pour sentir les succès de demain, sentir l’air du temps. Il faut être à l’écoute de nouveaux talents, mais également des lecteurs… et avoir une bonne équipe, ce que j’ai eu, je ne m’en cache pas !

Êtes vous fier d’avoir édité certains ouvrages ?

Oui, je suis fier, par exemple, d’avoir édité «La Vendée» en 1995, dans son format à l’Italienne, signé par Gilles Bély avec des photos de Bertrand Boufflet.

Deuxième grand coup de cœur : j’ai eu l’occa-sion de visiter une exposition à Sarlat en Dordogne. Et j’ai eu un véritable coup de cœur pour des en-luminures peintes à la main par René de La Bar-

François Cheng, Jean Yole et Michel Ragon

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donnie, rehaussant un texte de Saint Exupéry. J’ai voulu le rencontrer. Et je lui ai proposé de réaliser La Bible-La Genèse, format 24,5 x 33, avec des en-luminures sur une page et, sur l’autre, le texte de la Genèse. Un magnifique ouvrage !

Quels conseils pouvez-vous donner aux jeunes qui envisageraient cette profession ?

Je pense que l’amour du livre et des mots est indispensable pour se tourner vers une carrière dans l’édition. Et la première qualité essentielle me semble être la curiosité : curiosité de lire autre chose que ce qu’on lirait pour soi spontanément, curiosité de découvrir de nouveaux auteurs, curiosité de sa-voir ce que les autres lecteurs aiment… Sans pour autant négliger le sens de l’organisation et la rigueur : car pour gérer plusieurs ouvrages en même temps, respecter un budget et des plannings, il faut être ges-tionnaire... Tout est important. La couverture par exemple a son importance, tout comme le titre…

Lisez-vous par plaisir ou pour faire une rupture avec un quotidien bien rempli ?

J’avoue que faute de temps je lis moins qu’à une époque mais je reste un grand lecteur ! Mes lectures sont variées : « De l’âme » de François Cheng ou le dernier ouvrage d’Éric-Emmanuel Schmidt que je viens de terminer. Il y a quelques années je me suis intéressé, dans le cadre du CVRH, aux travaux de Jean Rivière. Sinon, je lis l’actualité locale, la presse nationale, ses commentaires… J’essaye d’y survivre !

Quels style d’ouvrages aimez-vous ? Avez-vous un écrivain (e) vendéen préféré ?

J’aime beaucoup les auteurs vendéens de manière générale. Et me positionner pour l’un ou l’autre me semble fastidieux… Bien évidemment, je reste fidèle à certains écrivains comme Yves Viollier. Et nous avons dans notre territoire vendéen une richesse ex-ceptionnelle de signatures qui mettent leurs talents au service de la Vendée. Parmi les grands, Jean Yole appartient à notre Histoire et il se lit encore en 2017 ! Je pense également à Michel Ragon. Le Département lui rendra d’ailleurs hommage en donnant son nom au tout nouveau collège de Montaigu qui ouvre en septembre.

Etes-vous tenté par l’écriture ?

Pour l’instant, non ! Je n’ai pas le temps d’y pen-ser. Je me régale en lisant les autres !

Celui qui ne cessait de relier l’enseignement à la vie était resté attaché à sa Vendée natale. Il sé-journait ainsi l’été au village du Pontereau et se rendait à pied, chaque jour, au bourg. Visage as-cétique, petit de taille, il passait l’hiver sans feu dans une sobre chambre-bureau où les livres te-naient lieu de tapisserie. Fine silhouette, il portait en toutes sai-sons la même pèlerine, un cache-col sombre, un vieux chapeau. Intelligent et lettré, cet homme modeste, discret, probe, qui ne se plaignait jamais, avait une volon-té inflexible, tenace. Sa vie inté-rieure intense le portait à écrire et agir au service de ses convictions humanistes, de sa foi.

Ennemi acharné du men-songe, Georges Duret disait à ses élèves qui découvraient la philo-sophie : « vous êtes ici pour cher-

Le chanoine Georges Duret

poète, philosophe, résistant

Il y aura cette année cent-trente ans naissait à

La Bruffière, le 12 novembre 1887,

Georges Duret. Prêtre depuis 1912,

professeur de lettres et de philosophie au collège

Saint Stanislas de Poitiers, il fera paraître,

de 1918 à 1924, 50 Cahiers pour

les professeurs catholiques de France qui s’adressaient

aux maîtres du public comme du privé

Yves Auvinet

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19Lire en Vendée - avril 2017

christianisme, le portait à combattre pour la liberté du citoyen et du croyant, la dignité, la dimension sacrée de tout être humain. Il n’est de vie juste à ses yeux que celle qui rend les actes conformes aux principes. Temporel et spirituel sont liés. D’esprit pacifique, il entre en lutte pour sauvegarder ce qui importe vraiment. Membre du réseau Renard, l’un des premiers groupes de Résistance dans la France occupée, il est arrêté en 1942 dans le collège où il professait, se sachant menacé par la Gestapo. Dans la prison de Wolfenbüttel, seul et dépouillé de tout, s’est éteint le 30 mai 1943 Georges Duret qui s’était montré jusqu’au bout homme de charité. C’est avec son sang que ce cœur ardent, volontaire, qui croyait à la force de l’esprit, a écrit son dernier Cahier pour son pays, pour sa foi.

Écoutons pour conclure quelques vers d’Accents, plaquette imprimée clandestinement en 1942 qui s’achève par l’évocation de Blaise Pascal, le dernier chant de cet authentique témoin :

Je ne suis qu’un regard pour un point seulementLe reste est divertissement.Jusqu’à ce que le mont nocturne s’éclaircisse, Attendre fait mon exercice.  (Vox in Rama, I).

Bernard Grasset

cher la Vérité.  » Dans son enseignement comme dans ses écrits, il cherchait à harmoniser raison et foi. Étranger à l’idéalisme, au savoir uniquement li-vresque, qui ignore l’expérience et oublie la sagesse, il avait pour maître Blaise Pascal auquel il consa-crera le premier de ses Cahiers (Vie de Blaise Pascal) et l’un des derniers (Le discours pascalien). « Pascal a le sens non seulement de l’ordre mais de l’ordre dans la profondeur » écrivait-il. Figure importante de la philosophie française de l’esprit, Aimé Forest dédicacera au chanoine, dont il fut l’élève et l’ami, le livre qu’il consacrera à l’auteur des Pensées. Phi-losophe humaniste, interrogateur de l’art, Georges Duret cherchait à exprimer le maximum de pensée dans le minimum de mots et à éveiller chez ses élèves ou lecteurs le sens de l’absolu.

C’est comme naturellement qu’il passait de la philosophie à la poésie car il était aussi bien vrai poète que vrai philosophe. Familier des poètes an-tiques, ainsi d’Homère et de Virgile, il goûtait parti-culièrement des auteurs comme Corneille ou encore Chateaubriand. A la cime de la poésie toutefois, c’est Charles Péguy, auquel il consacrera le second de ses Cahiers et des poèmes, qu’il plaçait. Celui qui ne séparait pas l’artiste de l’artisan avait écrit en 1906 une Géographie littéraire de la France où il rattachait les écrivains à leurs terroirs. Parmi ses œuvres poé-tiques, se détachent L’Heure de Prime (avec Les Tra-vaux et les Jours) (1930), La Matinée pensive (1936) et Accents (1942). Marquée d’un esprit classique, sa poésie se distingue par sa sincérité, son humanité et sa densité. Un chant lyrique, à la fois âpre et doux, s’élève des routes de la terre vers l’infini. Le poète usera de vers de longueur variée, aux musiques graves et sereines. En se faisant brefs, ses vers pren-nent une force expressive, un accent moderne. Ainsi dans La Matinée pensive :

Un blanc nuage Sur le village,Une penséeA la croisée  (Enfances, I).

Poète humaniste, poète géorgique de la Ven-dée («  Mon poème est mon champ, mes strophes sont mes gerbes » écrivait-il dans L’Heure de Prime), Georges Duret a été un émouvant poète-témoin.

Le règne du nazisme, il l’a vu comme une nuit descendant sur le monde. Très tôt il entre en résis-tance contre l’Allemagne hitlérienne qu’il perçoit comme anti-humaniste, anti-chrétienne. Sa culture, nourrie des Lettres grecques et latines comme de

Georges Duret, hommage !

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Lire en Vendée a choisi de rendre très simplement hommage à Claude Mercier avec Louis Gouraud, son compagnon de tou-jours, qui a prononcé le mot d’adieu lors des obsèques de Claude, le 22 avril, en l’église de Beauvoir-sur-Mer et avec ce texte ma-gnifique «Le moment est venu» que Claude avait enregistré et qui a été diffusé pendant la cérémonie.

Claude est mort et la Vendée est en deuil

Par contre au Ciel, c’est l’allégresse: Saint Pierre est venu lui-même en personne, accueillir Claude à la grande porte du Paradis.

«Te voilà enfin, cher Claude, depuis le temps que je t’at-tendais, j’ai hâte d’écouter tes petites histoires drôles, dont tout le monde parle ici.»

Puis, s’adressant à Claude, il lui dit: «Sois le bienvenu au Paradis, mon cher Claude, tu vas pouvoir retrouver ta famille et tes amis. Sais-tu que tu as beaucoup d’amis ici ?»

Tiens, regarde les Compagnons de la Joie que tu as créés et qui te font une haie d’honneur, et Jean Lagniau, du Souvenir Vendéen, qui te fait signe pour aller t’asseoir entre lui et sa sœur Andrée. Et voici Constant et Maurice, de La fin de la Rabinaïe, ils parlent une drôle de langue que je ne comprends pas, il paraît que c’est du patois vendéen, tu vas pouvoir me le traduire.

Qu’est-ce qui arrive en courant ? Mais c’est le bon père Pateau, ton professeur de français, latin-grec à l’Institution Ri-chelieu, que tu as si souvent chahuté. Il t’a pardonné depuis longtemps, mais je serais très heureux si tu pouvais l’imiter, comme si tu sais si bien le faire, dans sa grande homélie sur Jeanne d’Arc, à l’église Saint Louis de La Roche-sur-Yon.

Georges Clemenceau qui se trouve loin, dans le secteur le plus à gauche du Paradis, est averti de ton arrivée. Il va venir, il a lu ton livre «Clemenceau, tout simplement» et l’a bien ap-précié. Il est très satisfait pour ton Prix littéraire et te remercie beaucoup pour ton interprétation magistrale de sa personne dans les pièces de théâtre jouées en Vendée.»

Oui, vraiment au Paradis, depuis l’arrivée de Claude, c’est la joie partout. Par contre, sur terre, à Saint-Gervais, à Beau-lieu, et dans toute la région, c’est la désolation et la très grande tristesse, car la Vendée vient de perdre l’un de ses personnages les plus attachants.

Claude n’était pas un homme de pouvoir, d’ailleurs il n’a jamais voulu être maire de sa commune et en aucune circons-tance, il n’imposait son point de vue. Par contre, c’était un homme de devoir, toujours respectueux de la parole donnée. C’était également un homme de savoir dans de nombreux do-maines. Enfin et surtout, Claude était un homme de cœur, de grand cœur, fidèle en amitiés - nous étions amis depuis 75 ans ! - et toujours prêt à rendre service.

Avant d’être l’amuseur public que chacun admirait et ai-mait, Claude avait exercé la profession de notaire à Coulonges-sur-l’Autise. Tout le monde s’accorde à dire que c’était un très bon notaire, bien apprécié de ses clients et de ses confrères

qui l’avaient nommé tout d’abord pour les représenter, Délégué départemental des Deux-Sèvres, puis Délégué régional de la Région Poitou-Charentes et enfin, poursuivant son ascension, il avait été pro-pulsé Délégué national, siégeant à Paris au Conseil supérieur du Notariat où il était devenu une vraie vedette, admiré par tout le monde, mais une vedette modeste, res-tée très simple et toujours accessible.

Il avait même joué à Paris, au Théâtre Marigny, avec un confrère notaire de Stras-bourg, la pièce «Le Code civil» où il tenait le rôle de Napoléon, et dont la recette fut reversée dans la caisse de Sœur Emma-nuelle, la Sœur des pauvres du Caire.

Son activité de retraité était débor-dante: revues, conférences, auteur de livres, interventions à la télévision, pièces de théâtre, etc.

Je terminerai par son Salon du Livre de Saint-Gervais, qu’il chérissait tout particu-lièrement, là ou les auteurs avaient plaisir à se retrouver. C’était il y a à peine une quin-zaine de jours. Il avait annoncé que ce se-rait sa dernière année, ce que tout le monde déplorait. Malgré une santé défaillante, il a tenu bon jusqu’au bout, en faisant comme à l’habitude rire toute l’assistance.

Mais il a commis une grosse impru-dence : chaque année, il donnait un thème à son Salon. Cette année, le thème, c’était «Le grand vent d’Ouest». Hélas, ce grand vent d’Ouest l’a emporté très loin, trop loin. Il n’est pas revenu, il ne reviendra pas et le vide qu’il laisse près de nous tous sera bien difficile à combler.

Au revoir, mon cher Claude, tu vas beaucoup nous manquer. Louis Gouraud

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Claude et Marie Mercier, dîner des bénévoles à Saint-Gervais le dimanche 10 avril 2016

Au revoir Claude MercierAu revoir, Claude

Notre ami Claude Mercier s’en est allé le 18 avril 2016, emporté par le grand vent d’Ouest auprès duquel il avait rameuté tous les poètes qu’il aimait, ceux qui avaient chanté ce souffle qui l’animait en permanenceC’était quelques jours plus tôt, à Saint-Gervais, à l’ouverture du Sa-lon du Livre, auquel il a donné depuis vingt ans le meilleur de lui-même. Le Salon lui survivra et les auteurs ven-déens auront à cœur d’y participer, en mémoire de Claude

Claude Mercier, Grasla, 20 juillet 2013

Le Moment venu

Le jour où moi aussi j’aurai fini mon tempsEt où ta voix, d’en haut, me dira: «Maintenant!»Fais, Seigneur, que ce soit un jour où la VendéeEst au matin de juin, de soleil inondée.Je prendrai mon bâton pour faire le voyageEt je me lèverai. Sur le bord du rivage,Debout et face au flot qui découvre le GoisJe humerai la mer une dernière fois.Et puis, à travers prés, en sautant les rigoles,En longeant les fossés, en glissant dans la yole, Le nez dans le soleil et le dos dans le vent,Je vivrai là mon dernier matin de vivant.Foulant la terre rude et les herbes sauvages,Saluant de la main mes amis au passage,Marchant toujours vers toi et sans même un arrêt,Je dirai doucement adieu à mon marais.

Le soleil sera haut quand, de mon pas tranquille,Je rejoindrai la Vie aux abords de Saint-Gilles,Flânant près des bateaux, scrutant à marée basseLes grands oiseaux de mer posés sur les pinasses.Alors je trouverai la petite rivièreQui me ramènera au moulin de mon père.Un adieu aux parents, aux anciens de mon âgeEt je m’enfoncerai à travers le bocage.Dans les champs, de soleil et de chaleur comblés,Je prendrai dans mes mains l’épi gorgé de blé,Je sentirai mes pieds fouler l’herbe bien grasse,«L’année s’annonce bonne» et je te rendrai grâce.Au bout des chemins creux, d’humbles croix de granitMe donneront déjà une odeur d’infini.Près des logis cachés sous un front de verdure,Dans les fermes enfouies, partout dans la nature,Mon pas résonnera sur un sol de tombeauEt j’entendrai le bruit d’une armée en sabots.

Alors je partirai pour ma dernière étapeEt lorsque les derniers rayons de soleil frappent, Lorsque l’ombre s’étire et la chaleur descend,Dans le bleu mordoré du ciel resplendissant,Je gravirai enfin les pentes des Alouettes.Il me viendra alors plein de noms dans la tête,Charette, Clemenceau, Jean Yole, Milcendeau,Roussière et Astoul, Simon et Véronneau,Visages disparus, voix qui se sont éteintesMais qui tous dans mon cœur ont laissé une empreinte.

En arrivant en haut, derrière la colline,Ce sera l’heure où le Puy du Fou s’illumine.Tout ce que j’ai aimé, en ce jour de départ,Je l’embrasserai tout dans un dernier regard,Debout sur cette terre mille fois fécondée,Une dernière fois, je verrai ma Vendée.Pour ce jour de bonheur, je te crierai «Merci»Et puis, me retournant, je dirai «Me voici!»

Claude Mercier

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22 Lire en Vendée - avril 2017

Elle est naturellement discrète. Elle vit aujourd’hui dans une grande maison en Normandie. On la voit peu dans les salons.

Elle a pourtant le contact fa-cile. Elle a publié une quarantaine de livres. Elle est le 4e auteur fran-çais en nombre de livres vendus (8 millions). Ses romans racontent des histoires de famille.

Elle présen-tera à Montaigu, entre autres, son dernier roman  : « Face à la mer », éditions Bel-fond. Son héros, Mathieu, est si investi dans son métier de librai-rie qu’un jour il

n’en peut plus, il craque, s’effondre. Du jour au lendemain, il change de vie, se sauve et trouve refuge à Sainte-Adresse, près du Havre. Dif-ficile de se reconstruire après l’ou-ragan d’un burn-out. C’est tout le sujet du livre. Les amis qui veulent aider Mathieu sont si maladroits. D’ailleurs peut-on aider quelqu’un dans cet état ? Il faudra des trésors de tendresse et un petit miracle pour qu’il retrouve goût à la vie, face à la mer...

Ce roman est du Françoise Bourdin pur jus, un fait de vie, et voilà notre auteure partie bride abattue dans une histoire profondé-ment humaine. Les lecteurs ne s’y trompent pas, ils se retrouvent dans ses livres qui sonnent juste et lui va-lent un énorme succès populaire qui s’est affirmé livre après livre, et qui dure.

Y. V.

Deux auteurs membres de la SEV sont égale-ment adhérents à l’A.E.A.P (Association des Ar-tistes et Écrivains Paysans). Sur proposition de l’un d’eux, Marc Girard, par ailleurs participant actif de France-Arménie, un voyage au cœur de ce pays a été organisé en septembre dernier.

Un lien avec notre association d’auteurs est ap-paru évident.

L’identité d’une nation se construit au fil des siècles. La tradition orale en est le premier véhicule. L’écrit corrobore les dires, étaie l’histoire. Les Arméniens y sont d’autant plus sen-sibles que depuis longtemps leur existence même est menacée. D’où l’idée de créer un musée spécifique du manuscrit  : le Matenadaran. Ce lieu de mémoire de l’humanité, rassemble des ouvrages anciens (parfois vieux de plus de quinze siècles). Le temple des mots a trouvé refuge ici. La statue de Mashtots, créateur de l’alphabet arménien au Ve siècle, veille jalousement sur l’entrée.

Il nous a semblé difficile de ne pas évoquer aussi, les évé-nements cruels vécus par ce peuple au début du XXe siècle. Charles Aznavour les a dénoncés à travers son œuvre. Le mé-morial du génocide est érigé en souvenir du passé cruel mais aussi tourné vers l’espoir en l’homme : Forget-me-not symbo-lise cet appel.

Entre flammes, myosotis fleur de l’espoir, et visite du mu-sée où l’horreur rappelée côtoie l’instinct de survie, puissent les envahisseurs potentiels, destructeurs d’identités, se souve-nir avant tout qu’ils sont des hommes et qu’aucune cause, si affirmée soit-elle, ne peut justifier un déclin d’humanité. Les mots seront toujours là pour dénoncer de tels faits.

Marcel Grelet

Voir également le cahier de voyage « Souvenirs d’Arménie » de Christine Baldasari.Et « Chaleureuse Arménie de Marc Girard »

ArménieFrançoise Bourdin, présidente d’honneur du 29e

Printemps du Livre

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sous la présidence de Françoise Bourdin

Prix Ouest : la sélection 2017

Printemps du livre de Montaigu

Frédéric Gros Possédées Albin Michel

En 1632, dans la petite ville de Loudun, mère Jeanne des Anges, supérieure au couvent des Ursu-lines, est brusquement prise de convulsions et d’hallucinations. Elle est bientôt suivie par d’autres sœurs et les autorités de l’Eglise

les déclarent «  possédées  ». Contraints par l’exor-cisme, leurs démons désignent bientôt leur maître... Un roman dans une petite ville de la Vienne, à la frontière du grand Ouest.

Stéphane Hoffmann Un enfant plein d’angoisse et très sage Albin Michel

Dans ce portrait d’une famille où la tendresse passe mal, on croise une chanteuse qui ne veut plus chanter, un Anglais qui n’aime que les chaussettes et la reine,

un petit chien bien imprudent et une égoïste qui veut être ministre. On fait des virées à Londres et Monaco et une traversée du lac Majeur... Stéphane Hoffmann vit à La Baule.

Christian Carayon « Un souffle une ombre »Fleuve Noir

Voilà à quel moment les choses ont changé. Voilà ce qu’a été l’af-faire de Basse-Misère : trois morts et une moins que vivante ; un lac maudit qui a été rebaptisé  ; une enquête catastrophique qui n’a eu

de cesse de s’égarer ; un monstre tapi quelque part, à l’abri, peut-être prêt à recommencer... Christian Carayon vit dans la Sarthe.

Jérôme Chantreau Avant que naisse la forêtLes Escales

Albert vit paisiblement au bout du RER parisien. Un jour il laisse le téléphone sonner. Le répondeur se déclenche : sa mère est morte. Albert décide faire le point et s’enferme avec l’urne maternelle dans la propriéré familiale de

Mayenne. Une idée l’obsède : trouver une chanson pour la cérémonie funèbre... Jérôme Chantreau est mayennais.

Catherine Ecole-Boivin Enfuir l’hiverPresses de la Cité

1931  : Aëlle et Madalen Ker-madec rencontrent les garçons Valvachet. Ils se marient d’un bel amour. Bien que séparés géo-graphiquement, les deux couples vivent la même épreuve  : un manque d’enfant. Un soir qu’elle rentre chez elle, Aëlle est sauvage-

ment agressée. Un enfant naît du viol « La Chose »... Catherine Ecole-Boivin enseigne à Pornic.

29e Printemps du Livre de Montaigu, les 7-8-9 avril

au Théâtre de Thalie

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24 Lire en Vendée - avril 2017

Journaliste littéraire, elle est tombée dans la marmite toute petite. Fille d’éditeur roumain, amoureuse de la France depuis toujours, en par-ticulier de la Vendée où elle vit avec son mari et ses deux fille.

Cette jeune femme talentueuse aime : la neige dans ses Carpates de Roumanie,

l’odeur du poêle à bois dans la cuisine, Cha-teaubriand car elle adore les enchanteurs.

Passionnée, elle jette un pont pavé de bons livres entre la Vendée et la Roumanie pour une exploration intime et des échanges fructueux, et propose : «-Installez-vous, regardez, ayez des idées, et proposez-les moi.»

h t t p s : / / w w w. yo u t u b e . c o m / w a t c h ? v=UQAcUMNDRc0

E. T.

Aïda Valceanu vient de créer une chaine Youtube et invite à la rejoindre ceux qui comme elle sont des passeurs de livres

Événements

Assemblées générales 2017

L’assemblée générale de la So-ciété des Écrivains de Vendée aura lieu le 12 avril au musée de l’abbaye Sainte-Croix

Celle de Vendée Historial à l’Historial aux Lucs sur Bou-logne le 24 avril

Cette année encore, la forêt de Grasla va accueillir les auteurs et éditeurs qui font vivre et rayonner la création littéraire ven-déenne. Le romancier Armel Job conduira cette délégation et sera le Président d’hon-neur du Refuge du Livre 2017

Comme en 2015, avec les Régions de France pour les Nuls, après L’École de Brive, les écrivains d’Alsace-Lorraine, d’Aquitaine et de Bourgogne, le Refuge du Livre a tenu à associer un territoire littéraire d’ex-pression française, et cette année c’est la Belgique qui est mise à l’honneur. Une importante délégation de dix auteurs, six romanciers, deux poètes, deux au-teurs de BD, un historien, va rejoindre les écrivains vendéens et apporter sous les arbres de la forêt le grand souffle de la Wallonie. Le romancier Armel Job conduira cette délégation et sera le Président d’honneur du Refuge du Livre 2017.

On connaît le plaisir de déambuler dans la forêt et de passer d’un stand à l’autre, autour des écrivains et des éditeurs qui dédicacent leurs ouvrages dans ce lieu chargé d’histoire où les amis du Refuge de Grasla ont réinventé les huttes qui abritèrent les 2 000 Ven-déens fuyant la barbarie de 1793. L’entrée est excep-tionnellement gratuite pendant ces deux jours. Des rencontres et des conférences seront aussi organisées avec les auteurs français et belges . Le Prix Charette sera proclamé à l’issue de l’inauguration, le matin du samedi 22 juillet. Des dégustations de produits belges proposées par le Ministère de l’Agriculture belge seront offerts aux visiteurs.

Fondée en 1977, la Société des Écrivains de Vendée célébrera logiquement son 40e anniversaire au Salon du Livre Vendéen, au cœur de notre Dé-partement et de son histoire. La Bibliothèque dé-partementale de Vendée y présentera une exposition qui retrace les grands moments de l’histoire de la SEV et son action pour promouvoir l’écriture dans notre région. La SEV compte aujourd’hui plus de 120 membres : nombre d’entre eux seront présents à Grasla. Et l’écrivain-conteur Gilles Perraudeau fera revivre sous les chênes et au bord de l’étang quelques-uns des mythes éternels de la Vendée...

22 et 23 juillet 2017 : Le Salon du livre vendéen de Grasla, la Belgique, l’anniver-saire des Écrivains de Vendée, le Prix Charette...

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25Lire en Vendée - avril 2017

Les autres livres nominés :

Yvon Marquis Au service du Roy Geste Ce roman historique, inspiré de la vie de l’amiral sablais Pierre de Vaugiraud, avait retenu l’at-tention du jury. À juste titre, puisqu’il obtiendra quelques mois plus tard le Prix des Ecri-vains de Vendée 2016.

B. Abtey, P. DeschodtArsène Lupinles HéritiersXO

Pour les amateurs d’Arsène Lu-pin, même si c’est un pastiche... Un récit agréable au tournant du XXe siècle, entre l’incendie du

Bazar de la Charité et les tensions qui préludent à la guerre de 14-18. Arsène Lupin revisité est convain-cant et se faufile avec audace et élégance dans les «affaires» d’une époque qui n’en manquait pas.

J. de Mandat-Grançays Le Balafré IBA com

L’auteur raconte la vie romancée d’un de ses ancêtres, un gentil-homme champenois, pris dans les tourmentes de la Révolution avant d’émigrer. Les rencontres du héros avec Mme Vigée-Le-

brun, Malesherbes ou Talleyrand rehaussent ce récit sur la vie d’un chouan (voir également critique dans le n° 30).

Salon de Grasla

Franz-Olivier Giesbert, Prix Charette 2016«L’arracheuse de dents» avait connu Charette...

Lucile Bradsock, l’arracheuse de dents, a vécu cent ans. C’est un personnage imaginaire bien sûr, né de l’esprit fécond et bouillonnant de Franz-Olivier Giesbert. Par bonheur, à la page 186 du roman, elle a connu Charette, dans tous les sens du terme... Cela ne suffit pas à l’évi-dence pour obtenir le Prix Cha-rette! Le jury, pourtant, n’a pas

hésité un instant, parce que ce livre répond en tous points aux critères mêmes du Prix: le panache, l’es-prit d’indépendance, la liberté.

Ce roman jubilatoire nous entraîne en com-pagnie de Lucile depuis la guerre d’Indépendance à la fin du Ier empire, en passant par la traite des Noirs et la Révolution française. Lucile y croise, fort intimement parfois, Louis XVI, Jefferson, George Washington, La Fayette et Napoléon Ier. Giesbert brode avec talent les habits de l’Histoire. Sans forcer le sien. Il le fait avec une imagination débordante, de l’humour et la désinvolture qu’on lui connaît. Il y a aussi dans ce roman une grande part de vérité quand l’auteur évoque la traite négrière et «la Révo-lution française qui mangeait ses enfants».

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Au Loup Éditions pour les enfants et adolescents

Une équipe jeune, dynamique, sympa-thique et passionnée, un gage de réussite :

Au Loup Éditions est une entreprise familiale. Au départ, 4 auteurs. Brand Alexander et Mandar sont principalement illustrateurs, Laurence Erwin et Elisabeth Faure, auteurs. Le travail en équipe leur permet de travailler ensemble sur toutes les étapes de la réalisation du livre. Pierrick Barreau vient de les rejoindre.

Les premiers titres paraissent en août 2014 avec succès. Le catalogue compte déjà 20 titres. Des histoires pleines de couleurs, de sensibilité pour les tout petits, 0-4 ans, des contes pour les 3-8 ans, des romans pour les 8-15 ans, et même un livre de cui-sine. Des contes illustrés peuplés de dinosaures et d’animaux, des romans fantastiques, une BD avec un chat pirate ! Déjà trois de leurs ouvrages sont pa-rus en anglais. Des livres ludiques, très bien illustrés, aux couvertures chatoyantes.

Au Loup continue d’élargir son offre avec d’autres bandes dessinées. Deux albums, destinés aux 6 mois-4 ans présentent les aventures de Filou-loup, un petit loup sympathique qui découvre le monde. Bien accueilli par les jeunes lecteurs, il re-viendra dans d’autres publications dès le printemps prochain.

La collection des romans Myrta, destinée aux jeunes à partir de 9 ans, s’est enrichie d’un troisième tome au mois d’octobre. La parution du quatrième est pour le printemps 2017. Une trilogie de romans fan-tastiques, Le Monde d’El-

ven, paraît au mois de novembre pour les aux jeunes à partir de 8 ans.

Futures publications :

Un livre sur la ville de Vouvant rédigé par un jeune historien vendéen. La suite des Myrta, Filou-loup, de la BD Chaboom, des nouveautés : des ro-mans pour les enfants plus jeunes… et pour les plus âgés !

Où les trouver ?

Dans les salons du livre, notamment en Vendée (Montaigu, Grasla, La Mothe Achard, Le Langon, etc.).Toutes les informations sur les ouvrages sont disponibles sur le site internet www.auloup-editions.fr ; Facebook : Au Loup Éditions, La distribution dans les librairies et grandes surfaces de Vendée est faite par Séverine Maudet de Diffusion des Mots. Eveline Thomer

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Éditions Jeunesse, éditions

Les Éditions RobinLa revue Lélixire

Lire en Vendée veut refléter toute l’activité de l’écrit et du livre du département. Pour-tant il existe une autre petite revue litté-raire : Lélixire

Née en 2011, elle a pour origine les Éditions Ro-bin, créées par Jérémy Robin.

Déjà, deux cents auteurs se sont partagé les pages de ces carnets de quarante-huit pages à la couverture qui trahit la recherche artistique, l’iconographie qui navigue entre les dessins et les photographies, et un sommaire très original : l’édito ; l’avant-goût ; Hom-mage à…  ; Tête à tête avec…  ; côté poésie  ; Des nouvelles de… ; Infos utiles ; une rubrique au sujet des auteurs et illustrateurs pour se terminer par Un dernier… où vous retrouvez les poètes de toujours : Jean de La Fontaine, Rimbaud, Francis James … Ce que j’ai apprécié, c’est ce petit sac à livre pour protéger Lélixire du moment, fourreau qui protège ce véritable petit trésor bibliophilique.

Au cours de l’année dernière, Lélixire en était à son dixième numéro et pour fêter cela, un Hors-Sé-rie de plus grand format à vu le jour, la couverture est signé Gus, graphiste et illustrateur vendéen.

Alors, si vous souhaitez participer aux prochains numéros en proposant des poèmes, illustrations, articles, nouvelles, dessins, etc., joignez  : [email protected]

Les Éditions Robins, c’est aussi une multitude de recueils poétiques aux formats particulièrement et originalement illustrés, et puis, il existe sa collec-tion jeunesse La tête dans les étoiles. Il faut lire La nuit de Ferdinand, de Peimpourte, Claire Corbin et Miguel Robin, cet ouvrage c’est le Petit Prince de Saint-Exupéry pour enfant du primaire, de plus il existe une version musicale. René Moniot Beaumont

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Philippe GilbertVendée, terre de cinémaPetit pavé, 214 p., nombreuses photos, 24 €

J’ai entre mes mains le dernier Philippe Gilbert, le Vendéen le plus ciné-phile du département. Un Vendéen pur sucre né

à Madagascar, il faut le faire… Mais comme je connais le bonhomme, je ne suis pas étonné par cette facétie… Il est un peu, comme Yvan Audouard le Provençal qui a trouvé le moyen lui aussi pour se faire remarquer, de pousser ses premiers vagissements en Indochine. Là, pour-rait s’arrêter la comparaison. Mais le Yvan, ami intime d’Antoine Blondin n’était pas mal non plus dans son genre facétieux. Philippe Gilbert aurait pu être d’une certaine façon son pen-dant océanique…

Son livre est un bijou, il fallait oser faire un bouquin sur le cinoche et son histoire en partant de notre Vendée. Je l’ai lu en une nuit, à une vitesse folle, J’ai « flash-backé » dix fois, vingt fois à travers les pages. Moi qui suis un fondu de cinoche, j’ai appris mille choses dans ce découpage, dans cette vivisection, dans ce travail de légiste, d’anthologiste cinématogra-phique... Philippe nous balade à la Chaume avec Florelle, à Noirmoutier avec une palan-quée d’acteurs, actrices, metteurs en scène qui y ont tourné, vécu, bu, fait des pâtés de sables… On se régale avec Gilbert Prouteau et ses anec-dotes. J’ai quinze ans, sept ans, ces pages me ramènent en Algérie dans le village de mon enfance, je suis dans les salles du Comedia, du Splendid avec Gaby Morlaix la Vendéenne que je croyais Pied-Noir, originaire de Biskra…

Ce bouquin est une jouvence, un bonheur, je suis en culotte courte un pied sur les deux rives. Philippe m’apprend aussi que Marie-Hélène Breillat, j’étais amoureux de ses yeux, a des origines sud-vendéennes… Je revisite aussi Harry Baur et Florelle en Fantine, j’avais cinq ans quand j’ai vu cette version des « Misé-rables »… Vanel est également dans ces pages, Simenon bien sûr, et d’autres et d’autres… Il est cinq heures du mat, il est temps que j’aille me coucher… je crois que je vais faire de beaux rêves dans les bras de quelques-unes. Pourvu que je ne réveille pas ma femme…

Pierre Yborra

CinémaD’où nous arrivent-ils ces mots aux consonances ultra- modernes ou ve-nues d’ailleurs qui, insidieusement, trouvent leur place dans les médias ?

Mots d’Aujourd’hui ?

Remplaceront-ils certaines locutions de notre voca-bulaire ? Ainsi un « paradigme » se substitue peu à peu à une vision du monde, à un modèle, un système, un concept. Très proche de « parangon  », substantif mas-culin  qui signifie personne ou chose pouvant servir d’exemple. Tous deux viennent du grec comme  « pa-lindrome  » nom masculin qui peut se lire de droite à gauche comme de gauche à droite. Exemples : été, radar, sagas, rever (…en supprimant, comme conseillé, l’ac-cent circonflexe sur le premier e de rêver).

Autre mot utilisé souvent dans la presse : un « oxy-more », du grec oxumoros, qui réunit deux noms d’ap-parence contradictoire ou un nom et un adjectif antino-miques. Tel : un silence assourdissant…

Retour à la lettre A. Être « addict  » Qu’est ce qu’une «  addiction  ?  ». Avoir une dépendance à l’alcool, à un parfum, à un plat. Peut traduire également une envie très forte et répétée pour un accessoire de mode ou une tendance. « Être addict au selfie » signifie se prendre en photo avec son smartphone. («  Selfie  » fait partie des anglicismes qui envahissent notre vocabulaire.)

C’est un mathématicien arabe du IX° siècle qui s’est intéressé à l’algorithme. Un algorithme est une défini-tion simple et précise ou une suite d’instructions sous forme de concept permettant de résoudre un problème.

Il y a également la « coulrophobie ». Avoir une pho-bie, une peur exagérée des clowns. Ou la « glossopho-bie » la crainte de parler en public. Ou « L’ubris » (du grec ancien hubris ) qui signifie perdre le sens des réali-tés, avoir un comportement outrancier. Pour un trouble du comportement alimentaire (boulimie, anorexie) on évoque une orthoraxie. Une voyelle change et c’est l’ « orthorexie » du grec orthos (droit, correct) et orexis (appétit) ou, pour résumer : manger sainement au quoti-dien. En inscrivant toutefois au menu un plat « sapide » qui a du goût, de la saveur. C’est l’opposé d’insipide, de fade.

On peut aussi entretenir sa forme avec de la gym. Mais attention, sans excès. La bigorexie guette les per-sonnes devenues dépendantes d’une pratique excessive du sport. Celles qui sont « accro ».

Tout cela peut nous donner de l’empathie : la capa-cité de ressentir les sentiments, les émotions des autres. Le contraire d’égocentrisme, d’égoïsme… des mots qui signent aussi notre époque. Frédérique Mory

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Île d’OlonneOn ne change pas une équipe qui gagne !

1200 spectateurs pour «La fille du saunier» en 2015. Fort de ce succès, Jean-François Chevret, Islais et metteur en scène, reforme la même équipe : Éve-line Thomer pour l’adaptation de la pièce originale de Dominique Eulalie : «Le choix du Roi», Domi-nique Delmée à la mise en scène, Xavier Chauvière pour les chants et les danses. Les comédiens : Le roi, Philippe Perón, la reine, Martine Gaffiero, Damien Robin, Élisa, Claire, Jérôme, Pacôme, et des nou-veaux venus. Le ton est donné, ce sera festif et dé-lirant. Le projet inclut des associations locales pour une farce paysanne enlevée avec des personnages is-lais, réels ou imaginaires.

La pièce : le roi veut passer la main à son fils. Celui-ci, très efféminé, a d’autres aspirations. Sur les conseils de la reine, le roi se tourne alors de fort mauvaise grâce vers ses deux filles. Il va de décep-tion en déception, l’une est danseuse dans un caba-ret et se produit en tenue fort légère, la cadette est passionnée de country et veut partir en Amérique. Désespéré par ses trois enfants «ratés», le roi accuse la reine et la nounou de tous les maux, mais la reine rusée et déjantée a plus d’un tour dans son sac... Qui sera le futur roi du Pays des Olonne ?

Des comédiens professionnels et amateurs, une garde rapprochée armée de cuivres et tambours, des chants, des danses, des circassiens, un repas ven-déen, en sommes tous les ingrédients pour une soi-rée haute en couleur !

À vos agendas pour un spectacle gratuit en plein air à l’Ile d’Olonne dans le cadre des Mercredis de l’été le 2 août 2017, manifestation culturelle soute-nue par la commune (compter 10 € pour le repas, contact office du tourisme de l’Isle d’Olonne).

Théâtre

La Tranche, Festival du théâtre amateur,Salle comble à chaque représentation pour cette 9e édition très attendue avec un «maître de séance», Joël Bonnemaison, très en forme

Les troupes, vendéennes pour la plupart, don-nent le meilleur d’elles-mêmes à un public fidèle, enthousiaste et participatif. La remise des Prix était présidée par Laurent Tixier, comédien, chanteur, auteur de pièces, de romans, organisateur de spec-tacles. Le rideau s’est baissé et les comédiens nous ont fait oublier parfois... souvent ... que c’était du théâtre amateur ; ils sont repartis distiller du bon-heur aux quatre coins de la Vendée...

«Allez voir les comédiens...» Édition 2017, plusieurs pièces seront jouées à la Salle des Floralies à La Tranche du 11 novembre au 18 novembre .

Prix de la tulipe d’or :J’en Grève encore, Les tréteaux de la Marelle de Mouilleron le Captif.

Prix du Meilleur comédien : Jean Louis Monnier pour l’Atelier, Mi sèvre Mi raisin de Vertou.

Prix de la meilleure comédienne : Émilie Lanters pour Toc Toc, Les Farfelus de Saint Gilles Croix de Vie. personne ne représentant la troupem le prix a été donné à la deuxième Claude Diguet pour Dis à ma fille que je pars en voyage, L’écarquille, pièce diffi-cile jouée avec brio.

Prix de la mise en scène : Nicolas Brandicourt, Hortense a dit je m’en fous, Les Bouffons de Vallet.

Prix du Meilleur texte ou adaptation : Meli Melo, Les grains de sel de l’Ile d’Olonne.

Prix du meilleur costume : Cendrillon, Les Baltim-banques de Clisson. Eveline Thomer

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Luçon le 9 octobre , Déchets en fête dans le jardin Dumaine

L’automne était doux, le so-leil au rendez-vous ; une or-ganisation parfaite, toute en harmonie, cadre ma-gique pour quelques chapi-teaux blancs avec leurs lots de surprises...Livres neufs, d’occasion, œuvres de bois flotté, de couvercles martelés de boites de conserve, meubles de récupération, sculptures,

et La Dame aux coquillages de l’Île Penotte, aux Sables d’Olonne, avec ses fresques gigantesques  et colorées avec des «éco boys» (coquilles vides que l’on jette).  Corinne Girard et le président Daniel Gachet, avec un mot peu porteur ont réussi une belle per-formance :    ravir et sensibiliser un public ébahi aux problèmes de l’environnement, de l’écologie, et du recyclage : nos  déchets peuvent avoir une «belle» deuxième vie et devenir œuvre d’art !!!

4 décembre, à Saint Vincent  sur Jard, salle Cle-menceau

Mélangez peintres et écrivains, vous obtenez une journée toute en couleur, en douceur, en rondeur. Un air de fête, un Rendez-vous Place des Arts, les ar-tistes de la plume et du pinceau au pays de Clemen-ceau Sous la houlette d’Annie Gallet, les membres de l’association  Couleurs et lumière, pinceaux en main, exposaient. Une  belle balade entre portraits et paysages où la Vendée avait sa part.Les écrivains, têtes baissées, dédicaçaient leurs ou-vrages. Un glacial soleil d’hiver réchauffait, réchauf-fait... Bravo aux artistes qui «colorent la vie» !Rendez-vous pour la prochaine édition le 3 dé-cembre 2017 .

SALONDES LIVRESACTUELS ET ANCIENS

LA MOTHE ACHARD13 - 14 Mai 2017

EXPOSANTS :AUTEURS - ÉDITEURSAUTEURS INDÉPENDANTSBOUQUINISTES - LIBRAIRESROMANS -HISTOIRE - POLICIERSPOÈMES- RÉGIONALISMEJEUNESSE - BANDES DESSINÉES

CONTACT POUR RÉSERVATION :ASSOCIATION A&A [email protected]

TÉL : 06 68 55 47 44PRIX DU ROMAN D’UN AUTEUR RÉGIONALEnvoyer un mail pour recevoir un dossier

d’inscription d’exposant

Vendée

Le Langon, Entre plaine et marais, 20 novembre

Le maire, le président des écrivains de Vendée et la presse ouvraient au Langon, loin de l’agitation des villes, ce salon littéraire à la fréquentation fidèle et croissante.Les lecteurs à pas de velours cherchaient à dénicher les ouvrages qui les accompagneront tout au long de l’hiver ou qu’ils pourraient offrir à Noël. Certains y passent presque leur journée, venant et revenant inlassablement.

À venir les 13 et 14 mai à La Mothe-Achard

Un nouveau salon, organisé par l’association AA Livres avec Alain Milcendeau

Grand’Landes le 8 oc-tobre, fête du livre et du premier roman... Une trentaine d’auteurs vendéens le samedi 8 oc-tobre à l’invitation d’Au-rore Godin et du Prési-dent Pascal Morineau à ce concours du premier roman avec l’obligation

d’avoir, en fond,  les terres de Palluau. l’association  Le Cercle d’écriture de Nantes avec Damien Porte Plume encadrait le projet, chaque participant avait comme tuteur un auteur confirmé et la joie de voir leurs écrits sous forme de recueil.Le Prix Estelle  a été gagné par Michèle Prigent, édi-tions Le Jarosset. Une idée originale, innovante, à poursuivre.

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du 24 au 27 novembreSeconde édition de ce salon à Fontenay-le-Comte,autour du voyage

Cette année, les organisateurs ont fait venir des auteurs de l’extérieur, mais aussi des « acteurs » locaux, comme la Compagnie du Noyau, Francis Lebrun, Nathalie Biscaud, Cédric Beaupin et la librairie Ar-cadie de Luçon, entre autres.l’affiche de la 2e édition :

Les écrivains, Lionel Duroy, Véronique Ovaldé, Lise Charles, Elisa Shua Dusapin, Catherine Pou-lain, Agnès Desarthe, François Matton (dessinateur et auteur qui vient une semaine en résidence). Un jeune groupe de rock français Radio Elvis pour le concert littéraire, Pierre Misfud animera la « confé-rence de chose ». L’actrice Natacha Régnier lira des textes de Nathalie Sarraute, Michel Vuillermoz des textes de Blaise Cendrars.Nous avions déjà évoqué ce salon atypique que cer-tains qualifiaient de «hors-sol» mais il semble que la glace se rompt petit à petit et que ce nouveau salon saura convaincre de nouveau interlocuteurs. Les ini-tiatives littéraires sont toujours à encourager !

Les sorties des écrivainsÉveline Thomer Un été improbableOcéane, 300 p., 22 €

samedi matin 19 novembre à la bibliothèque de Coëx

L’espace d’une dédicace pour Éveline Thomer.

Une  bibliothèque active et ludique animée par Monsieur Bernard Ballanger et une vingtaine de bénévoles. Nous avons eu la visite du maire Domi-nique Michaud, de l’écrivain local Gilbert  Renaud, de présidents d’association...Encore un grand merci aux bibliothécaires qui sans relâche font circuler les bons livres, partager leur coup de cœur , et découvrir de nouveaux auteurs.

Salon de l’Épine, 4 et 5 août, La Salangane à L’Épine dans l’Île de Noirmoutier

Touristes, I nsulaires et Vendéens se pressent à ce rendez-vous avec les auteurs, artistes peintres, pho-tographes ; ambiance joyeuse, presque amicale. Les concours et spectacles organisés par l’association contribuent à ce succès croissant. À ne pas manquer !Contact : [email protected]

Très belle matinée samedi 26 novembre à la Média-thèque de Talmont Saint Hilaire

Ambiance médiévale  à l’ombre des ruines du châ-teau de Richard Cœur de Lion roi conquérant. Une journée organisée par le dé-partement de la Vendée et la ville de Talmont consa-

crée à la belle et rebelle Aliénor et Richard en per-sonne et une partie de la cour dans des costumes somptueux.Conférence de Mireille Calmel, avec un public nombreux et chaleureux, autour du maire Maxence de Rugy, de Michel et Christine Charmard, des bi-bliothécaires, des lecteurs et passionnés d’histoire, avant de partir finir la journée à l’Historial..

Jard le 1er mai

Face à la mer, le vent s’invite par-fois mais en cas de trop mauvais temps, repli dans la salle des fêtes. D’année en année

ce salon connaît une fréquentation accrue aussi bien des lecteurs que des auteurs. Nadège et les bénévoles sont aux petits soins pour un accueil parfait.

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32 Lire en Vendée - avril 2017

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33Lire en Vendée - avril 2017

Échos-MuséesVendée Historialles Amis du MuséeAdhésion à l’association, 15 €,

s’adresser à l’Historial ou à la Conservation Départementale des Musées, 18 rue Luneau, 85000 La Roche sur [email protected]

Programme 2017 :

jeudi 12 janvier 2017, visite de l’exposition Richard Coeur de Lion, guidée par Florence Rionnet. Ga-lette des Rois.

vendredi 10 mars 2017, conférence sur «Barbedienne» : l’œuvre d’une dynastie de fondeurs au XIXe siècle dont certains bronzes de Carpeaux, Rodin, Barye...

lundi 24 avril 2017, Assemblée gé-nérale de l’association.

lundi 8 mai 2017, rallye du Patri-moine.

samedi 20 mai 2017, Nuit des mu-sées.

mardi 20 juin 2017, sortie abbaye de Fontevraud.

mardi 22 août 2017, Assemblée es-tivale, conférence, cocktail.

septembre 2017, sortie conférence aux Mathes à St Hilaire de Riez.

novembre 2017, conférence.

Cette année a été riche en évennements pour notre associa-tion.

Elle a surtout été marquée par le départ de Christophe Vital après toute une carrière quasiment consacrée aux mu-sées de Vendée avec en point d’orgue la création et la mise en œuvre de l’Historial de la Vendée.

À l’occasion de l’inauguration du nouveau musée des en-fants puis à celle de sa dernière exposition su Richard Cœur de Lion élus et autres personnalités très officielles ont rendu hommage à l’activité débordante de notre conservateur, à sa prodigieuse créativité et à sa faculté d’animation de ses équipes.

Il s’est un peu raconté à ces occcasions et surtout lors de sa dernière conférence pour les Amis de l’Historial le 5 sep-tembre dernier.

Nous aurons l’occasion de retrouver Christophe et de par-ler de son action ; nous nous associons à l’hommage que tous ont tenu lui rendre.

Jean de RaigniacExposition Richard Cœur de LionPeter of Langtoft et autres, Richard en majesté entre Francs et Sarrasins, Chronique, 1307-1327, Londres, British Library (inv. Royal 20 A II, folio 8)© British Library Board. All Rights Reserved / Bridgeman Images

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34 Échos-Musées - avril 2017

Nom :

Prénom :

2017

Prenez votre carte (cotisation annuelle 15 €) pour participer à nos activités comme en 2016,

Revue de la Société des Écrivains de Vendée et de Vendée Historial, les Amis du musée

Lire en Vendée Échos Musées

n° 30

L’actualité littéraire de la Vendée,

Les salons, les prix...

Théâtre, cinéma...

La vie de nos deux associations

avril 2016

nuit des musées, 21 mai,assemblée estivale, 25 août,

sortie à Noirmoutier, le 1er octobre,

9 décembre, conférence découverte de La Nymphe au large de Noirmoutier...

12 mars, Cholet, Musée des Beaux Arts, Musée du Textile

sortie de la revue, avril,26 avril 2016, visite exposition «Visages de l’effroi» au Musée de La Roche sur Yon,rallye du 1er mai autour d’Avrillé,

dernière conférence Christophe Vital,

le 5 septembre, dîner,

18 avril, Assemblée Générale,

Activités 2016L’association des Amis de

l’Historial de la Vendée a fait un don de 32 000 € pour l’enri-chissement et la restauration des collections de l’Historial et s’est dissoute en juillet 2016 en trans-mettant le flambeau à la nouvelle association

Vendée Historial,

SOUTIEN LOGISTIQUE ET FINANCIER

pour toutes les manifestations de l’Historial, organisation de visites des expositions au musée et dans d’autres musées ou sites culturels, conférences, rallye du Patrimoine en mai et notre as-semblée annuelle fin avril, assis-tance pour la Nuit des Musées et la Journée du Patrimoine, assistance matérielle pour l’organisation de colloques, revue Échos-musées...

Partenaire privilégié de l’Historial

avec entrée gratuite au musée, visites guidées privées des expo-sitions, invitations aux vernis-sages...

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35Échos-Musées - avril 2017

Christophe Vital

10 ans avec Christophe Vital à l’Historial de la Vendée

Dix ans séparent ces deux photographies emblé-matiques de Christophe Vital accueillant en haut les Amis lors de l’ouverture de son musée et dînant avec nous après sa dernière conférence fleuve pour évo-

quer ses meilleurs souvenirs à la Conservation des Musées, son action pour la création de l’Historial de la Vendée et bien sûr la vie de l’association.

Dix années bien remplies, si riches en exposi-tions, catalogues et animations dans un musée exemplaire.

Merci, Christophe, et à bientôt sur notre revue !

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36 Échos-Musées - avril 2017

Richard Cœur de Lion, entre mythe et réalité(s)

Du 27 octobre 2016 au 29 janvier 2017 l’Historial de la Vendée a présenté au pu-blic une exposition temporaire consacrée à Richard Cœur de Lion. Ce projet a donné lieu le 26 novembre 2016 à un colloque co-organisé par le Conseil départemental de la Vendée et la ville de Talmont-Saint-Hi-laire et à la parution d’un important cata-logue qui réunit les contributions des plus éminents spécialistes des Plantagenêts.

Richard Cœur de Lion, une figure de l’histoire régionale, un souverain anglais

Figure historique et littéraire tout autant que héros légendaire, Richard Ier Cœur de Lion (1157 – 1199) incarne par excellence l’idéal chevaleresque tel qu’il se répandit dans l’Empire Plantagenêt au XIIe siècle. Fils puîné du roi d’Angleterre Henri II et d’Aliénor d’Aquitaine, il fut investi dès 1170-1172 du comté du Poitou qui incluait alors l’actuelle Ven-dée. Ce territoire, rattaché au duché d’Aquitaine, appartenait au domaine Plantagenêt qui s’étendait lui-même sur un vaste espace qui couvrait l’Angle-terre et une grande moitié occidentale de l’Hexa-gone.

Profondément attaché à cette région du Poitou - davantage même qu’au royaume d’Angleterre, sa terre natale, - Richard s’y illustra en tant que bien-faiteur et bâtisseur. Ces terres Plantagenêts connais-saient alors une période faste grâce à la présence et à l’essor de puissantes abbayes, comme Saint Mar-tial, Solignac ou Grandmont où se développèrent de nouvelles expressions artistiques, notamment dans le domaine de l’émaillerie. C’est également dans ces régions qu’émergea l’art des troubadours qui exaltait les valeurs chevaleresques naissantes. Richard évolua dans ce milieu et s’illustra lui-même par l’écriture de quelques textes retranscrits dans le parcours de l’exposition.

Il s’agissait donc par ce projet de lever d’abord le voile sur une page de l’histoire régionale et d’évo-quer la présence de Richard Cœur de Lion dans le Comté du Poitou et les traces qu’il y a laissées.

Connu pour sa bravoure au combat et ses faits d’armes, Richard Cœur de Lion fut couronné roi d’Angleterre sous le nom de Richard Ier à la mort

de son père en 1189. Chef d’état, il tenta d’organi-ser son « empire » en dépit de ses chevauchées ré-pétées sur le continent et en Terre Sainte lors de la IIIe Croisade. De son vivant même, ses aventures et ses exploits furent embellis à l’envi par les récits des chroniqueurs, puis ils furent déformés, voire exagé-rés, par l’imagination des peuples. Ses combats, ses victoires, sa captivité, sa sortie de prison, et même sa mort ont été poétisés lui conférant ainsi le sta-tut de héros dont le mythe fut revisité dès le XVIIIe

siècle dans l’opéra, la littérature puis par les légendes d’Ivanhoé et de Robin des Bois.

Il s’agissait donc également de rappeler dans l’exposition l’histoire de ce souverain anglais qui a marqué l’époque médiévale et dont la légende a tra-versé les siècles jusqu’à incarner l’archétype du roi-chevalier invincible.

Merry Joseph Blondel (1781-1853), Richard Ier, Coeur de Lion, roi d’Angleterre en 1189 (1157-1199) - représenté en Croisé, huile sur toile, 1841, Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon© RMN-Grand Palais (Château de Versailles)

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L’exposition de l’Historial

À travers un parcours en six étapes rythmées par quatre films,

- Richard Cœur de Lion en Poitou, ça vous dit quelque chose ? », 40 mn, - Le mystère des léopards, les armes de Richard Cœur de Lion, 7 mn, - L’arme fatale, l’arbalète au Moyen Âge, 6 mn, - Richard Cœur de Lion fait son cinéma, le héros à l’écran de 1911 à 2010, 20 mn.

et la présentation de plus de 250 œuvres (prove-nant de 50 prêteurs institutionnels et privés parmi les plus prestigieux : British Library, Louvre, Biblio-

Philippe-Jacques de Loutherbourg (1740 - 1812), Richard Cœur de Lion à la bataille de Saint-Jean d’Acre, huile sur toile, avant 1804, commandé par Robert Bowyer (à une date inconnue) pour son Historic Gallery, Leicester, New Walk Museum and Art Gallery (inv. L. F755.1977.0.0.)© Leicester Arts & Museums / Bridgeman Image

thèque nationale de France, etc.), l’exposition abor-dait dans un premier temps le personnage de Ri-chard Ier Cœur de Lion dans sa réalité, celle qu’il est possible de la décrypter à travers les traces matérielles subsistantes et dans le bâti en Bas-Poitou, résultats de recherches archéologiques récentes, notamment à Talmont. Elle l’inscrivait ensuite dans l’héritage Plantagenêt en matière littéraire et artistique en pré-sentant de somptueux objets et quelques-uns de ses écrits. Elle permettait également de découvrir son itinéraire et son rôle dans la IIIe croisade (1189-1192) et d’appréhender les innovations en matière d’armement en cette seconde moitié du XIIe siècle.

Exposition Richard Coeur de Lion

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38 Échos-Musées - avril 2017

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Enfin, elle abordait la construction du mythe du roi-chevalier lettré, à travers notamment l’explora-tion de l’imaginaire que véhiculèrent les chroniques, les enluminures puis plus tard les récits historiques et les nombreuses représentations iconographiques. Elle offrait donc tout un panel d’images du XIXe et XXe siècles, depuis la célèbre toile de Loutherbourg intitulée Richard Cœur de Lion à la bataille de Saint-Jean d’Acre (avant 1804) jusqu’aux images diffusées dans les manuels scolaires et dans les films et qui constituent autant d’éléments imprégnant l’imagi-naire collectif.

Cette exposition avait donc pour objectif de pré-senter l’image plurielle d’un homme dont l’extraor-dinaire aura a traversé les siècles jusqu’à devenir une icône du cinéma hollywoodien.

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39Échos-Musées - avril 2017

Le catalogue de l’exposition

Cet ouvrage a été publié par le Conseil dépar-temental de la Vendée sous la direction de Nicolas Prouteau qui était, avec Teddy Béthus, conseiller scientifique de l’exposition vendéenne. La rédaction du catalogue a été enrichie par les contributions de spécialistes français et britanniques comme Martin Aurell, John Gillingham ou Laurent Hablot.

L’ouvrage, très illustré et doté d’annexes utiles, comme une bio-chronologie, se scinde en cinq grandes parties.

La première aborde le personnage de Richard en tant que comte de Poitou (Mathieu Corson), duc d’Aquitaine et souverain anglais (Nicolas Prouteau et John Gillingham, le spécialiste international in-contesté de Richard). Elle permet de mieux cerner le personnage dans son contexte familial, politique et historique.

La seconde partie étudie les attributs du pouvoir du roi-chevalier : ceux qui lui furent remis lors de ses investitures (Guilhem Pépin), ses armes et blasons (par le spécialiste de l’héraldique médiévale Laurent Hablot), ses monnaies (par les numismates Arnaud Clairand et Jean-Yves Kind), sa mesnie lors de la IIIe

croisade (par Stephen Bennet, chercheur à Queen Mary de l’Université de Londres).

La partie suivante traite du bâtisseur et polior-cète à travers les contributions de Claude Andrault-Schmitt sur le palais de Poitiers, de Pascale Brudy sur le prieuré de Chassay-Grammont et enfin de Ni-colas Prouteau sur les châteaux du Haut-Clairvaux, de Saint Rémy-sur-Creuse et de Talmont (ce dernier article en collaboration avec Teddy Béthus).

La quatrième partie s’intéresse aux arts et trou-vères au temps de Richard à travers l’étude de sa poésie par Pierre-Marie Joris, maître de conférences en histoire médiévale à l’Université de Poitiers et un article d’un conservateur du département des ma-nuscrits de la BnF, Laure Rioust, sur l’image de Ri-chard Cœur de Lion à travers l’enluminure.

Exposition Richard Coeur de Lion

Entre mythe et réalités

RICHARD

CŒUR DE

LION

Richard Cœur de Lion, entre mythe et réalitésCo-édition Département de la Vendée / Snoeck, 28 x 25 cm, 184 p., 180 images, 25 €

Enfin, la fin de l’ouvrage regroupe les contribu-tions de Christophe Vital sur la place de Richard Cœur de Lion dans la peinture du XIXe siècle, de Florence Rionnet sur le monument à Richard Ier par le sculpteur Carlo Marochetti, de Catherine Val-let-Collot et Hervé Dumont, respectivement sur la place de Richard Cœur de Lion dans les arts du spectacle et dans la filmographie.

Florence Rionnet Conservation des musées

Responsable des partenariats scientifiques et des grands projets

Assistant du Maître de Flemish Boethius (actif en Flandres fin XVe siècle)Arrivée de Richard Cœur de Lion en Sicile, miniature esxtraite du manuscrit traduit en français de His-toria rerum in partibus transmarinis gestarus de Guillaume de Tyr (1130?- 1186) Londres, British Library, Ms royal 15 E I, fol. 450 v°

À gauche, p. 38,Maître de Fauvel (enlumineur actif début XIVe siècle)Arrivée de Richard Cœur de Lion à Beît Nûbâ, miniature esxtraite du manuscrit roman de Godefroy de Bouillon de Guillaume de Tyr (1130?- 1186) 1337, Paris, Bnf, département des manuscrits, division occidentale, Ms Fr. 22495, fol 243 v°

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40 Échos-Musées - avril 2017

Nous envahissons d’ailleurs aussitôt la Grande Voile sur le port de l’Herbaudère pour un repas poisson bien noirmoutrin, et cap sur l’église Saint-Philbert.

Le saint moine venu de Jumièges y fonda avec l’évêque de Poitiers Ansoald un monastère vers l’an 674. une première invasion des sarrasins en 732 puis des vikings à la fin du IXe siècle ont raison des moines qui s’enfuient en 836 pour Deas, sur les rives du lac de Grand Lieu pour se réfugier finalement à Tournus en 875.

D’autres moines cisterciens s’installent en 1172 sur l’île du Pilier et construisent en 1205 au nord

de l’île de Noirmou-tier l’Abbaye de la Blanche, autre site majeur de l’île.

Sa int -Phi lber t n’est plus qu’un prieuré dépendant de Tournus mais une nouvelle église y est construite au XIe siècle dont il ne res-terait que l’abside et la nef centrale.

1er octobre 2016, Brigitte de Fontaines nous a fait prendre nu bon bol d’air marin sur cette île aux mille enchantements

Noirmoutier, une des îles mythiques de la Vendée

Oui, prendre un peu d’air et de bon temps dans cette île où tout vous invite à vous immerger pour une escapade revigorante.

Au départ du Gois, en attendant les basses eaux et les retardataires, visite recueillie au site de la Cros-nière, cimetière des Jacobsen qui ont marqué l’his-toire et le développement de Noirmoutier.

Un coup d’œil à la carte du restaurant où vous avez autrefois dégusté des fruits de mer en contem-plant la mer et le Gois.

La caravane s’élance, les pécheurs sont déjà dans l’eau, les seaux remplis de palourdes, quelques voi-tures enlisées, les «mâts de perroquets» résistent au vent ; chacun espère ne pas avoir à se réfugier dans un endroit aussi inconfortable...

Première halte culturelle, venteuse et arrosée au Calvaire du Gois : Philibert Dupont nous raconte les péripéties de cette chaussée aménagée en partie par son grand-père. L’histoire de l’île est marquée par ce passage obligé vers le continent mais à bien défendre pour se protéger des envahisseurs.

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41Échos-Musées - avril 2017

Provisions de bouche à la poisson-nerie, pour d’autres à la pâtisserie, puis cap sur le château, éga-lement musée avec aussi une exposition temporaire sur les guerres de vendée...

Sortie à Noirmoutier

Un exemple pour notre association alors que nous n’avons visité qu’une infime partie des trésors de Noirmoutier en délaissant le port, les jetées, les chaussées, les salorges, les caloges, les huîtres, le ci-metière de bâteaux, les hôtels Noizillac, Tinguy, le quartier de Banzeau, le Bois de la Chaise, les plages...

Noirmoutier, port aux multiples attaches, attend nos prochaines visites.

J. R

Nous visitons la crypte, seul vestige de l’ancienne abbaye, et les deux retables du XVIIe.

Cette église a servi de prison en 1794, pour 1 500 à 2 000 vendéens qui ne furent libérés que pour être fusillés par paquets de trente au lieu-dit «La Vache» où se dresse maintenant la Chapelle des martys érigée en 1950 par l’abbé Raymond.

Visite impressionnante avec une vue superbe sur l’île puis escale chez nos amis de l’Île de Noirmou-tier, une des plus anciennes, des plus actives asso-ciations de Vendée. Elle compte de très nombreux adhérents, publie une revue trimestrielle et a un rôle majeur dans la conservation du patrimoine histo-rique de l’île.

Promenade en ville devant l’hôtel Jacobsen, enfin rassemblé et reconstitué, en cours de restau-ration complète pour recevoir un musée et l’hôtel Lebreton, maintenant d’Elbée.

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42 Échos-Musées - avril 2017

Destination vacances, Vendée rêvée, Vendée révélée

En résumé…

L’exposition de l’Historial retracera l’his-toire de la pratique des vacances en Vendée, de la villégiature balnéaire du XIXe siècle aux grandes vacances popularisées dans les années 1960. Le parcours de l’exposition proposera au visiteur de s’identifier à un vacancier à la veille de son départ, l’invi-tant à participer à une excursion pensée comme un itinéraire de voyage

Un parcours en immersion

Les grandes thématiques traitées dans le par-cours présenteront comment les acteurs locaux, dès le XIXe siècle, ont pressenti le potentiel touristique du département et se sont engagés pour en faire la promotion, mais aussi comment le développement des moyens de transports, et notamment l’arrivée du chemin de fer a contribué à l’essor touristique. La visite se poursuivra avec un retour sur les modes d’hébergement et les activités, distractions et loisirs, qui se multiplient et se professionnalisent au fil du temps. L’exposition reviendra, enfin, sur l’histoire des colonies de vacances. La visite s’achèvera avec l’évocation des indispensables « souvenirs » et bibe-lots que les vacanciers rapportent de leur séjour en Vendée.

Que signifie « partir en vacances » ?

La Vendée des vacances est donc une Vendée rêvée, un lieu de séjour où l’on se retrouve pour

profiter d’un instant hors du quotidien, hors de la routine. Un lieu où l’on se rend de plus en plus faci-lement grâce aux trains et moyens de transports qui se développent grâce à la densification des réseaux! L’image du territoire qui s’est construite dès le début du XIXe siècle, l’image donnée de la Vendée pour susciter l’attrait des vacanciers en recherche d’une destination doit beaucoup aux affiches des Chemins de Fer de l’État.

Plongé en immersion, petits et grands découvri-ront ou revivront leurs vacances en Vendée, à travers les objets, photographies, cartes postales, affiches, films d’archive… et bien d’autres surprises.

Deux publications accompagneront cette expo-sition : un catalogue adulte et un catalogue jeunesse sous forme de cahier d’activités.

Elodie AmandDirection du Patrimoine Culturel

Chargée d’études documentaires

© Fond Bergevin, conseil départemental de la Vendée – Conservation des musées

©Serge Bauchet, conseil départemental de la Vendée – Conser-vation des musées

Les vacances en Vendée

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43Échos-Musées - avril 2017

L’Historial de la Vendée : la vie des œuvres

Le portrait de Suzanne Tiraqueau

En décembre 2015, les collections de l’Historial de la Vendée s’enrichissaient d’un exceptionnel et magnifique portrait de Suzanne Gobin, épouse Tiraqueau

Cette huile sur bois datée du XVIIe siècle a appartenu à Henri-Gabriel de Fontaines (1826-1900), illustre érudit local, passionné par le dessin et la peinture, qui s’adonnait, de concert avec Oc-tave de Rochebrune et Benjamin Fillon, à l’étude de l’archéologie, de la paléontologie et de la numis-matique. À leur image, il avait réuni une collection d’art, centrée principalement autour des médailles, des livres aux riches reliures et de l’archéologie. Sur les conseils d’Octave de Rochebrune, il s’oriente vers la sculpture exécutant en 1876 une magni-fique bibliothèque qu’il conservait dans sa maison de Saint-Vincent-Sterlanges et entreprend la restau-ration d’une cheminée trouvée au château du Bus-seau dans les Deux-Sèvres surmontée d’un portrait de François Viète exécuté par de Henry-Gabriel de Fontaines lui-même, aujourd’hui présenté dans l’es-pace moderne de l’Historial de la Vendée.

Suzanne Tiraqueau et la crosse de Maillezais, restaurations aidées par le don de 32 000 € de l’association des Amis

© Collections Historial de la Vendée, Conservation dépar-tementale, photographies Patrick Durandet

Le travail de recherches réalisé à l’occasion de l’acquisition du portrait de Suzanne Tiraqueau a permis de révéler les liens de parenté qui existaient entre Henri-Gabriel de Fontaines et l’illustre famille vendéenne Tiraqueau. L’ancêtre d’Henri-Gabriel de Fontaines, Pierre Dubois, épouse en 1619 Jeanne Rolland et hérite vraisemblablement des portraits de la famille Tiraqueau qui lui venaient de son oncle, François Dubois des Moulières, époux d’Anne Tira-queau, elle-même fille de Lancelot Tiraqueau, mort en 1609. Lancelot Tiraqueau était le neveu d’André Tiraqueau (vers 1488-1558). Suzanne Gobin était l’épouse d’Adam Tiraqueau, petit-fils d’André Tira-queau.

L’Historial de la Vendée présente au sein de l’es-pace consacré à l’époque moderne le monument fu-néraire de Suzanne Gobin, pièce maîtresse du musée

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44 Échos-Musées - avril 2017

acquise avec le fonds du patri-moine. Cet orant était installé dans l’église paroissiale de De-nans, seigneurie de son premier mari, Adam Tiraqueau. Devenue commune, Denans fut rattachée en 1828 à celle de Nieul-sur-

l’Autize. La cure et l’église, vendues comme bien national, furent achetées par André-Charles-Fran-çois Mercier du Rocher qui plaça la sculpture dans son jardin. Octave de Rochebrune l’achète entre 1887 et 1892.

Suzanne Tiraqueau décède en 1627, âgée de 63 ans, elle aurait donc 60 ans sur le tableau, ce qui pourrait mettre un doute sur l’identité du modèle qui relève de la tradition familiale. Mais on peut aussi imaginer qu’on ait cherché à idéaliser son por-trait, comme c’est aussi le cas de la sculpture funé-raire. La physionomie de Suzanne Tiraqueau dans le panneau sur bois est très proche de celle de l’orant : visage assez rond, joues pleines, menton, lèvres et plissures des lèvres…. Elle porte une tenue similaire à celle d’Anne d’Autriche, dans le portrait de Pierre-Paul Rubens daté de 1622, aujourd’hui conservé au musée du Prado à Madrid : une robe noire, un collet monté en dentelle à plis plats, une broche en fleur de satin noire rattachée à un collier de perles noires. Elle porte la coiffe de veuve caractéristique du premier quart du XVIIe siècle sur une coiffure en raquette. Sa volonté d’être présentée comme une riche notable provinciale est ici manifeste.

À l’arrivée du portrait de Suzanne Tiraqueau à l’Historial de la Vendée, son état de conservation était inquiétant. Il présentait de lourds problèmes d’ordre structurel. Les quatre angles cassés avaient été mal reconstitués, des fissures et cassures apparais-saient, des perforations passantes liées à différents système d’accrochage ainsi que les nombreux trous d’insectes xylophages affaiblissaient la structure. La surface peinte était encrassée et le vernis fortement irrégulier et hétérogène.

Très vite, dès juillet 2016, le portrait de Suzanne Tiraqueau a été transporté aux ateliers du C2RMF (Centre de Recherches et de Restauration des Mu-sées de France) situés dans les petites écuries du Roi à Versailles. Le C2RMF assure un rôle d’assistance en conservation-restauration auprès des musées de France, établit un diagnostic précis de la situation de l’œuvre et met des ateliers à disposition de restaura-teurs spécialisés pour entreprendre des interventions lourdes et conséquentes.

Grâce au C2RMF, des photographies sous ultra-violet et en infra-rouge et des radiographies ont pu être entreprises. Celles-ci ont révélé de nombreux re-peints et repentirs qui modifient la tenue portée par Suzanne Tiraqueau et ajoutent des éléments décora-tifs comme le collier de perles ou le pendentif avec la petite croix autour de son cou. La restauration qui aura lieu à Versailles, au cours de l’année 2017, à la fois sur le support bois et la couche picturale sera l’objet de longues discussions entre restaurateur et conservateur afin d’effectuer des choix judicieux concernant les retraits ou non de certains de ces re-peints. Elle permettra aussi de rendre à cette œuvre toute sa lisibilité et mettre de nouveau en valeur la qualité artistique et esthétique de ce portrait du XVIIe siècle.

Cette intervention est soutenue financièrement par l’association des amis du musée, Vendée His-torial. Le retour du portrait de Suzanne Tiraqueau en Vendée en 2018 sera un événement majeur pour le musée qui verra pour la première fois réunies en Vendée deux œuvres rares et exceptionnelles du XVIIe siècle au sein de l’espace moderne : la sculpture funéraire et le portrait sur bois peint d’un membre d’une des plus illustres familles du département à la Renaissance.

La crosse de Maillezais

La découverte en 1958 de cette crosse en cuivre doré et émaillé suscite très vite les convoitises

L’abbaye bénédictine Saint-Pierre de Maillezais est consacrée en 1010. Les constructions se succè-dent jusqu’au XVIe siècle. En 1317, elle est érigée en évêché par le pape Jean XXII. D’illustres per-sonnages fréquentent les lieux notamment Fran-çois Rabelais de 1518 à 1520. En 1648, l’évêché est transféré à La Rochelle supprimant ainsi celui de Maillezais. En 1923, les ruines de l’abbaye sont classées monuments historiques à l’occasion de leur achat par Paul Goulé. C’est en 1996 que le Conseil départemental de la Vendée en devient propriétaire.

En 1958, Mme Trichereau, propriétaire de l’époque, soucieuse de compléter les connaissances sur ce patrimoine et souhaitant davantage mettre en valeur ce site prestigieux, est à l’initiative de fouilles

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45Échos-Musées - avril 2017

L’Historial de la Vendée : la vie des œuvresrelief. D’un côté, le Christ en majesté est couronné. Il lève la main droite en signe de bénédiction alors que sa main gauche tient un livre. Sur l’autre face, la Vierge couronnée est assise et présente un objet (un fruit ?) à l’Enfant tenu sur son bras gauche.

François Eygun, qui suivait de très près les re-cherches effectuées à Maillezais, publie dès 1959 dans la Revue du Bas-Poitou, ses hypothèses et le résultat de ses recherches. Il souligne que la douille jadis ornée de trois serpents, n’en conserve que deux. Le dernier, n’ayant pas été retrouvé dans la sépulture, laisse penser que l’on ait choisi un objet déjà un peu usagé pour accompagner symbolique-ment la dépouille mortelle du prélat ou de l’abbé défunt. Par comparaison, il date la crosse de la fin du XIIIe siècle. Il précise qu’il est impossible de nom-mer le propriétaire défunt. « Le premier évêque de Maillezais, sacré le 20 novembre 1317, fut aussi son dernier abbé. Il vivait encore en 1332. Son sceau, daté des environs de 1309, lui attribue une crosse à volute ornée de crochets bien plus exubérants et il semble que les dates extrêmes de ses dignités soient trop tardives pour lui accorder cette pièce d’orfèvre-rie, à moins, (…) qu’on ait voulu livrer à la terre un simple symbole, déjà mis au rebut. Il est plus pro-bable que nous ayons ici les restes d’un abbé anté-rieur, peut-être étranger à Maillezais ou d’un évêque venu mourir là ou ayant exprimé le désir d’y être enterré ».

La crosse de Maillezais a rejoint les collections de l’Historial de la Vendée au printemps 2016. Cette acquisition importante va permettre de conforter ou non les hypothèses soutenues par François Eygun en 1959 et de lancer l’étude comparative de cet objet. Les crosses médiévales en Vendée sont rares. Sur les six crosses découvertes en Vendée, seule la crosse de Maillezais demeure sur le sol vendéen.

En 2017, elle fera l’objet d’une restauration, soutenue financièrement par l’association Vendée Historial, visant à éliminer les produits de corrosion présents sur la dorure qui gênent la lecture de l’objet et à nettoyer les émaux relativement bien conservés. Elle sera alors exposée sous haute protection au sein de l’espace médiéval de l’Historial de la Vendée.

Stéphanie Auger BourdezeauPôle Territoires et Collectivités

Direction de la Contractualisation et de l’Ingénierie Territoriale

Service Ingénierie TerritorialeChargé de Projets Patrimoniaux

archéologiques réalisées avec l’aide de scouts niortais et sous la direction de François Eygun, directeur de la circonscription archéologique historique de Poi-tiers.

Le dimanche 28 septembre 1958, les archéolo-gues découvrent un cinquième tombeau. Il s’agit d’un sarcophage monolithe trapézoïdal avec aména-gement céphalique couvert de cinq dalles scellées. Dans ce sarcophage non identifié, situé dans l’aile nord du cloître de l’abbaye Saint-Pierre de Maille-zais, se trouve une crosse en orfèvrerie de Limoges, quelques fragments d’os, avec touffe de cheveux roux, des fragments de tissus, et quelques restes de galons en métal. La découverte de cette crosse en cuivre doré et émaillé suscite très vite les convoitises. Elle est classée monuments historiques par arrêté du 20 mai 1959.

La crosse se compose d’une douille cylindrique décorée de feuilles de fougères stylisées sur fond d’émail champlevé bleu, ornée en saillie de trois lé-zards ou serpents de cuivre doré, la tête en bas et la queue formant volute en haut (l’un d’eux manque). Le nœud aplati est côtelé. Une collerette de feuilles stylisées relie le nœud à la tige de volute. Le cros-seron de section cylindrique est décoré d’un motif identique à celui de la douille. La crête est ornée de petits crochets. La volute à feuilles sur fond d’émail bleu elle-même terminée par un bourgeonnement stylisé et reliée à la tige par un motif de feuillages, enferme une plaque polylobée à champ orné de quatre feuilles. Deux figures sont adossées en demi-

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toutes les classes de la société [et…] combattre la routine et l’ignorance. » Chacun peut alors consti-tuer son propre musée de chefs-d’œuvre éparpillés dans le monde ; l’accumulation devient la règle.

L’industrie du bronze

La sculpture d’édition fut étroi-tement soumise à une mode bour-geoise, ostentatoire de la réussite sociale. Ferdinand Barbe-dienne la suivit. Les artistes contempo-rains emboîtèrent le pas pour leur plus grand profit. À Paris en 1881, l’«indus-trie  » du bronze à son apogée fait vivre 7500 ouvriers dans 600 fabriques pour un chiffre d’affaires de 80 millions de francs. Cette indus-

trialisation de l’art gagna la gravure, la photogra-phie, utilisant de nouveaux supports (carte postale, caricature, livre illustré, affiches…) et devint une énorme « usine à images ».

Unicité

L’union de l’art et de l’industrie se dissout fina-lement dans la méfiance grandissante des artistes sur une production qu’ils ne contrôlent plus et le rejet par la clientèle (suivant une nouvelle mode de décoration prônant la simplicité). Deux autres fac-

Les BronzesBarBedienneL’œuvre d’une dynastie de fondeurs

fLorence rionnet

Florence Rionnet Les Bronzes BarbedienneL’œuvre d’une dynastie de fondeurs 1834-1954Paris : Arthena (Association pour la diffusion de l’Histoire de l’Art), 2016. 571 p., 140 €

La mode pour les petites sculp-tures connut un grand essor à partir de 1830 avec l’évolution du goût et de la décoration in-térieure. La sculpture d’édition naît, elle utilise de nombreux matériaux mais le bronze en devient la matière par excel-lence, assurant la fidélité dans la repro-duction et surtout la solidité des produits.

Les premiers fondeurs artisanaux au service des artistes, font place à des fondeurs-éditeurs qui orien-tent les artistes vers le goût du public. En cette se-conde moitié du XIXe siècle, l’union de l’art et de l’industrie concrétise le rêve progressiste de la dé-mocratisation de l’art. Pour Barbedienne, l’édition devait «  vivifier le goût du beau, le répandre dans

Agence de presse Meurisse, L’atelier de patine, mars 1903

Auguste Rodin, le baiser, chef modèle, bronze, Paris, Musée Rodin

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47Échos-Musées - avril 2017

phique et culturel, dépassant les questions tradition-nelles liées à l’esthétique et à l’image entre autres, et permet d’enrichir ses connaissances sur l’esprit et la mentalité du XIXe siècle. Comme il y a le « Lami » pour la sculpture, il y a désormais le «Rionnet» pour Barbedienne.

Florence Rionnet est diplômée de l’école du Louvre, docteur en his-toire de l’art et plus parti-culièrement spécialiste de la sculpture d’édition et de l’histoire du goût. Elle a été conservatrice des musées de Dinard et de Dinan et à travaillé à la préfiguration de la Cité de l’architecture et du patrimoine. Elle est aujourd’hui responsable des

partenariats scientifiques et de projets au Conseil dé-partemental de Vendée.

Jean-Pierre RemaudConseil départemental de la Vendée

Conservation des MuséesAssistant qualifié de conservation

teurs vont être fatals à la sculpture d’édition : l’idée d’unicité apparue dans les années 1880, selon la-quelle la valeur de l’œuvre réside dans son caractère «original», unique et son exécution par l’artiste seul ; enfin, le premier conflit mondial très « mécanisé » inversa la perception de la technique (modernité) et celle de la production industrielle (progrès social), en les marquant très négativement d’une connota-tion vulgaire : l’œuvre d’art démystifiée perd toute qualité à être reproduite « sans merci » et devient un objet banal et manipulable, mercantile et aliénable.

Un brevet exclusif

Ferdinand Barbedienne (1810-1892) né dans une famille d’agriculteurs du Calvados, gagne Paris dès 1822 pour y travailler. En 1838, il rencontre le mécanicien et inventeur Achille Collas (1795-1859) qui avait déposé en 1837 un brevet pour des « pro-cédés mécaniques propres à la reproduction de toute espèce de sculpture » pour son invention d’une ma-chine à réduire les objets sculptés en ronde bosse réalisée entre 1827 et 1837, complété par trois bre-vets en 1838, 1840 puis en 1851.

Barbedienne signe le 29 novembre 1839 avec Collas un accord exclusif pour l’exploitation com-merciale de son système de sculpture mécanique et ils fondent la «Société A. Collas et Barbedienne». Proposant d’abord des modèles de la sculpture clas-sique puis des œuvres (1843) d’artistes contempo-rains ; les débuts difficiles les obligent en 1845 à vendre des objets décoratifs et d’ameublement. Col-las quitte l’entreprise en 1850 en laissant le brevet et ses applications à son ancien associé.

La «F. Barbedienne et Cie» devient détentrice ex-clusive des brevets et machines à la mort de Collas. La société à son apogée dans les années 1880 vend des dizaines de bronzes par jour et plusieurs milliers par an.

Émile Gustave Leblanc-Barbedienne (1849-1945) l’un de ses neveux, prend sa succession mais subit le déclin irrémédiable du goût de la clientèle. Son fils Jules Ferdinand Leblanc-Barbedienne (1882 -1961) lui succède en 1930 mais est contraint de fermer l’entreprise centenaire en 1954.

Une thèse

Ce beau livre et ouvrage encyclopédique de réfé-rence est la publication d’une thèse, titanesque tra-vail de recherches et d’analyse réalisé entre 1996 et 2006. Il éclaire l’histoire de l’art sous les prismes social, économique, politique, idéologique, philoso-

Les Bronzes Barbedienne

Laurent-Honoré Marqueste, Persée et la Gorgone, bronze, collection particulière

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48 Échos-Musées - avril 2017

Rallye 2016...

Petite rétrospective de notre rallye du 1er mai 2016 autour d’Avrillé 

départ au restaurant le Men-hir à Avrillé ; accueil café, thé, brioche, Visite du bourg, le menhir derrière la mairie et les halles.

la Guignardière, le château des aventuriers

Bois-Renard,

Pique-nique sous les halles des Moutiers

la Brunière du Givre

Le Girondin au Bernard

le Prieuré de Fontaine au Bernard :

Le Pey de Fontaine au Bernard : tumulus

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Vendée-His tor ia l

vous convie à un rallye décou-verte patrimoniale en Vendéedans la région de Mortagne

Rendez-vous au restaurant

La Douceur des Arcades au Pont de Grenon

le 8 mai 2017 à 9 heures 15 avec une voiture-équipe de 4 ou 5 personnes. Em-porter un pique-nique pour le déjeuner (prévoir tables et sièges pliants).

Le rallye se termine à 19 h par un apé-ritif et un buffet champêtre avec un plat chaud.

Pour participer : demander à l’asso-ciation le bulletin d’inscription, de 33 € par personne.

8 m a i 2 0 1 79 h 15

au Pont de Grenon

...Rallye 2017

Église du Bernard 

Le dolmen de la Frébouchère

Le dolmen de la Cour du Breuil,

Notre Rallye du Patrimoine est devenu une institution ; découverte, bonne hu-meur et convivialité avec visite de sites iné-dits ouverts pour notre rallye, petits jeux d’adresse et questionnaires instructifs dans le seul but de mieux connaître notre patri-moine sur un itinéraire court et sans stress.

Invitation à notre rallye 2017 :

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Nos sélections, Christian Berjon SarahÉditions du Net, 115p.,13 €

Ce petit livre est une longue nouvelle d’un peu plus de 110 pages, qui se déroule comme un road-movie intemporel. In-temporel parce que l’action se situe dans un futur peut-être pas

si lointain où les arts et les libertés sont très sur-veillés et souvent entravés. L’héroïne est une survi-vante d’une autre époque du music-hall, celle de la

Stéphane LoiseauAccusé, sors de ta tombeDurand-Peyroles, 154p., 14 €

Quand Anna Bourseau re-çoit un appel téléphonique qui lui demande du secours, avec la même voix que celle de sa fille décédée quelques années plus tôt d’une noyade accidentelle, elle

ne sait pas qu’elle va plonger au cœur de la décou-verte d’une sombre machination. Ses souffrances de

chanson française à textes qui défend des idées et des valeurs. Sarah a sacrifié sa vie à transmettre ses mes-sages grâce à la musique, dans des concerts qui res-semblent souvent à des Chant’Apparts, parfois dans des lieux qui, délabrés, ne sont que des survivances des anciennes salles des fêtes ou de concerts. C’est alors, que livrant un peu plus d’elle-même, et pour la première fois, elle est saisie par une brusque érup-tion du tragique dans sa vie à la fois très bohème et pourtant si bien réglée. L’écriture est simple et d’une grande accessibilité, l’analyse des personnages est habile et quelques interrogations fondamentales sur notre société nourrissent la réflexion. Alain Perrocheau

mère qui s’est crue coupable, reviennent à la sur-face. La seule bouée dans la tourmente est son nou-vel amant en qui elle a une totale confiance. C’est depuis l’intérieur de la personnalité de cette femme que nous découvrons les événements sans pouvoir comprendre ce qui nous dépasse. Le suspense est mesuré et efficace, l’oppression monte crescendo, au gré d’une écriture fluide et juste qui sait peindre les états d’âme. La vérité éclate comme un coup de grâce. Un bon roman dont la noirceur nous tend comme un ressort jusqu’à la délivrance. A. P.

Gérard Glameau Carnets 400 coups de corps à corpsLe Jarosset, 128p., 9 €

Sur un peu plus de 120 pages, 400 annotations personnelles qui vont du paragraphe dévelop-pé à la simple formule lapidaire façon aphorisme. Une réflexion

empreinte de sagesse aussi bien que du don de l’ob-servation du monde qui nous entoure au quotidien. Même l’actualité fait démanger la plume à Gérard Glameau qui se livre dans ces «Carnets» qui vont de l’intime à l’universel. Nombre de ces pensées, comme issues d’un corps à corps avec soi-même, peuvent se partager sans hésitation et semer en nous d’autres expressions de la dérision ou de l’espoir. Un petit livre pour réfléchir et pour partager. A. P.

Collectif Poésies nomades Dix ans de poésie… en Vie, anthologie178 p., 14 €

En 2007, Rolande Haug-mard et Gérard Glameau lan-çaient le concept, original et fon-damental, de soirées en plein-air sur le sable ou dans la verdure,

pour lire et écouter ensemble des poètes, soirées qui devaient réunir des auteurs confirmés aussi bien que

des anonymes. Voici une anthologie qui regroupe quelques-uns des poètes qui ont participé aux «Poé-sies nomades». L’initiative est heureuse et chaleu-reuse. Elle a été voulue pour qu’à nouveau le lien puisse frayer son chemin entre ceux qui disent et ceux qui écoutent, entre ceux qui trouvent et entre ceux qui cherchent, entre tous ceux qui partagent le même plaisir ou le même mal… de vivre. Sur le thème de la Vie décliné en autant de variations que d’auteurs, entre les rives du fleuve et celle de l’exis-tence, comme une caresse d’humanité. Pour que vive la Poésie… A. P.

Poésie

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Alain BoudetDépaysésSoc et Foc, 52 p., 15 €

On ne présente plus Alain Boudet, sa trentaine de recueils déjà publiés et son action pour rapprocher la poésie de ses pu-blics, avec sa maison d’édition «Donner à voir». «Dépaysés» nous donne un monde à redé-

couvrir, celui que nous peuplons d’images, celles du poète que volontiers nous faisons nôtres lorsque nous devenons miroir, ou parfois éponge. L’oni-risme de l’un nourrit l’attente de l’autre et nous aide à grandir, nous donne à voir au-delà du quotidien réducteur. Les illustrations de Marion Broca y ajou-tent un mystère coloré et inquisiteur. La nuit les nuages bredouillent des petits mots doux de lumière A. P.

Jacqueline Persini Le fileur de voyellessoc et Foc, 12 €

Encore un petit bijou sorti de l’hiver comme un perce-neige. Il en a la fraîcheur et la gracieuse fragilité. Le fileur de voyelles -le poète Jacqueline Persini ou l’il-

lustrateur Marc Bergère ?- tisse patiemment le jeu des mots autour de nos souvenirs fondateurs d’en-fant qui apprend à lire. On sait depuis Rimbaud que chaque voyelle a une couleur. Esquissée par les courtes strophes et mise en forme et en couleurs par de splendides mouvements de pinceaux aquarellés, la suite ainsi composée s’enchaîne en un court livre- dépliant qui est un pur moment de jubilation. A. P.

Josette Merlo VaillantLe château d’Anne-LiseÉdilivre, 146 p., 14,50 €

Anne-Lise est une jeune fille sympathique ; choyée par la vie, elle profite pleinement de la dou-ceur et de la beauté du château

Eric Simon, textesGhislaine Lejard, collagesCouleurs de motsSoc et Foc, 15 €

Comment définir la poésie  ! Porte-t-on un regard spécial sur les choses ? Ici les auteurs ont as-socié mots et collage.

Ici la poésie est dissimulée dans de courts para-graphes au titre évocateur : Écriture, Objets, Impres-sions Venise, Les livres...

Poésie très intérieure, presque un langage nou-veau fait de pensées et d’allégories collées. Les au-teurs ont-ils voulu nous apprendre la valeur et le charme des mots et de l’iconographie qui naît au fond de soi en lisant ce livre ? RMB

de ses parents en Pays de la Loire. Une catastrophe va bouleverser sa vie tandis que Julien le fils du jardinier, l’aime en silence. Entre fantômes et per-sonnages haut en couleur, Anne-Lise traverse des épreuves avant de connaître le bonheur sous l’aile de son ange gardien. Régine

Pascale Albert Seize Fois SansÉcho Optique, 40 p., 8 €

Dans un style très épuré, seize années de bonheurs ou de désespoirs, des choix douloureux parfois, un très beau recueil dédié à sa mère Régine. De petites phrases dansent entre elles, nous parlent là, du côté du cœur. Une poésie à l’état pur. intemporelle, qui trouve écho au plus profond de nous. E.T.

Mes motsSe sont abîmésDans le triangle des Bermudes.Mes mots te cherchent sur le netInconnu à cette adresse.Mes mots pas lusNi vus ni connus.Dis, je t’ai rêvé ?

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Antoinette ArnolonneRêveries au coin de l’âtre

Parisienne d’origine, l’au-teur de ce livre est peintre depuis longtemps. Ce livre nous donne à voir quelques dizaines des écrans à feu qu’elle a réalisés pa-tiemment, l’un après l’autre, des années durant. Prolongeant son

pinceau par la plume, elle a publié un livre éton-nant dans lequel les mots des poèmes accompagnent

les superbes reproductions en couleur de ses œuvres picturales. Avec une certaine spontanéité, qui joue avec la réflexion suggérée par l’expérience, Antoi-nette Arnolonne nous développe joliment la beauté de son âme, entre deux arts, entre le feu et son écran de mots. C’est original et bienvenu.

Être ensemble Sans rien se dire Sans un soupir Sans rien attendre

A. P.

Mylène JoubertLes Pétasses ou les larmes du désirSoc et Foc, 48 p., 12 €

Au cœur de ce recueil, il y a «elle» ou «elles», la femme ou les femmes, et les apparences trom-peuses que chacune vit au jour le jour. Éclairs de l’enfance enfuie

au rythme incontrôlable du temps, absences et soli-tude, des femmes endurent, éprouvent et peut-être finissent par partager. Poésie de rythme et de souffle,

aux éclatements imagés et parfois sensuels, que sous-tend une petite voix féminine en passe de pérenniser l’espoir. Les jolies enluminures de Claudine Goux donnent une consistance appuyée aux vers qui les ont suscités.

Le regard s’éclaire s’intensifie Trouver le repos un espace-temps de pluie de lumière de presque oubli

A. P.

Cédric Zampini,Purple Terebenthine, illustra-tionsUne gorgée d’absoluSoc et Foc, 15 €

De «Prélude lascif» à «Ri-deau», l’auteur nous invite dans un monde imaginaire où le sa-

tellite nous observe, où le comédien est attaché à

sa mélancolie, où les effluves d’aurore se glissent au petit matin du dimanche. Un monde merveilleux se dévoile au fil des pages, mais ce monde est parfois gorgé d’angoissantes questions.

C’est grave et beau, follement poétique. Les textes sont portés par de belles illustrations. En 4e de couverture, C. Z. donne le ton :

en me promenant dans la rue, j’ai trouvé une pla-nète qui traînait par terre... Régine

Armelle ElfortUne âme en clair-obscurDossiers d’Aquitaine, 62 p., 10 €

Une poésie aux formes clas-siques où la rime se veut une force et peut-être une richesse. L’imaginaire y est tantôt bon-heur, tantôt souffrance, dans le-quel le poète a puisé résistance et

volonté. Voici un petit livre d’amour, le plus noble,

celui de tous les êtres et de la nature, qui apparaît alors comme un puissant levier créatif, un désir de partage et de transmission. On aimerait parfois un plus d’exigence pour atteindre aux confins de l’ori-ginalité. Mais le plaisir est là, qui parle à tout un chacun. De mon enfance, le nombril Sur fond de village Sans rides, point d’âge Elle dansait, ma ville A. P.

Poésie

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Jean-Pierre RousseauTout est musique......c’est tout un poèmeSobook, 114 p., 15 €

Ce recueil est découpé en quatre parties qui portent pour titres: Ainsi va - Souvenirs - Ivresse -Regards sur la vie - L’au-

Charles d’EstèveYvonne Orsini, gravuresTraces d’avenirLes Introuvables, 20 €

Au moment de noter le nombre de pages de ce recueil, je cherche en vain les chiffres ins-crits habituellement en haut ou bas de page. Rien. Signe que la poésie se joue de tels détails. On

Lise Lundi, Clo’, illustrations Béhuard, dentelle de mémoireSoc et Foc, 42 p., 12 €

Village de hautes eaux la terre, la pierre et l’eau

Sortilège de lumière Nous allons pacifiés par la force des choses

Ce titre est probablement le dernier choix de Claude Burneau puisqu’il nous a quittés avant la pa-rution de ce joli recueil. Pour nous faire découvrir cette île sur la Loire, Lise n’a pas fait de longs dis-cours : deux lignes par page suffisent à créer le climat et à mettre en route l’imagination.

Clo’, l’illustratrice, s’est inspirée des textes. Ses aquarelles sont fluides et colorées. Elles soulignent avec bonheur la concision et la poésie lumineuse de Lise. Un beau travail pour un résultat soigné. Plaisir assuré pour les lectrices et lecteurs qui auront entre les mains ce précieux recueil. Régine

teur a choisi la tournure du poème pour exprimer ses sentiments et ses réflexions sur différentes pé-riodes de son existence.

Il évoque les saisons, s’attarde sur la maison fa-miliale, convoque ses souvenirs; tout ce qui fait le chemin de la vie et qu’un jour, avec le temps qui passe, on redécouvre avec un nouveau regard, lucide et tendre.

Régine

ouvre le recueil, blanc/neige, sur la couverture une silhouette et des traces de pas. Le cerf trace son che-min. Il nous reste à cheminer derrière lui au gré des pages. Charles d’Estève nous a habitués à ces livres sobres, élégants et discrets.

Les textes sont à l’image de l’auteur. La conci-sion, le charme et ce je-ne-sais-quoi de mystère, d’ef-fleurement. Tourner les pages lentement et s’attarder sur les textes, y rencontrer la neige, le silence. Admi-rer le crépuscule et s’émerveiller du printemps qui arrive. On savoure les mots et on est bien.

Régine

Jacky Joguet Nuages en bas de pageAlcyone, 72 p., 18 €

Le quatrième recueil de Jacky Joguet déroule ses poèmes en prose rassemblés en neuf par-ties successives. À l’écoute du paysage analysé avec une sen-sibilité aiguë, et bercé par le

flot incessant des objets qui nous entourent, on dé-couvre l’homme égaré entre réalité et fantaisie, qui veut faire de son besoin de dire une main tendue, un message d’humanité. Le poète est en éternel émer-veillement et tente constamment de nous le faire partager, comme on veut faire partager un bonheur à ses proches. «Les vagues vont par deux, alors je me réjouis à l’avance de ce que nous ferons ensemble, rouler jusqu’à la plage avec des sons clairs…» A. P.

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55Lire en Vendée - avril 2017

Poésie

Régine AlbertLes Fantômes de ma MémoireÉcho Optique, 52 p., 15 €

Vingt-deux. Ils sont vingt-deux, plus quelques sil-houettes, à resur-

gir du quotidien de la vie de Régine. Connus ou inconnus, elle parle d’eux avec tendresse. Il y a ses compagnons et compagnes d’enfance au Petit-Bourg des Herbiers, Léone, Mary-Jane, les Parisiennes. Et ces adultes qui l’ont formée, qu’elle admirait, l’Abbé

Michel, Monsieur Jules, Monsieur le Curé. Elle res-suscite les uns et les autres comme sur un cahier de croquis, en quelques traits, des anecdotes prises sur le vif. Ils ont presque tous disparu, les plus célèbres aussi, Albert Deman, Gilbert Prouteau. Il y a pas mal de nostalgie dans ces récits de Régine Albert, illustrés par les gris, les ocres, les flous suggestifs des peintures de Nathalie Beaucousin. On tourne les pages de ce livre comme celles d’un album de photos jaunies. On s’arrête sur l’une et le flot des souvenirs revient. On est ému. On s’interroge. C’était qui  ? Quand ? Raconte ! On part avec elle à la recherche du temps perdu. Mais fait-on jamais le chemin à l’envers ? On devrait être triste. Régine, résolument optimiste, écrit joliment en retrouvant les recettes de sa tante Marie : « Je les lis à haute voix comme la litanie du bonheur. »

Y. V.

Romans

Yves ViollierY avez-vous dansé, Toinou ?Presses de la Cité, 285 p., 19 €

Toinou a quatre-vingt-douze ans lorsque Yves Viollier la ren-contre. Elle était née en 1888 dans le Périgord noir. Elle est arrivée à vingt ans dans un vil-lage au bord de la Charente, un

village qui vit au rythme de la vigne, de la flambée des alambics et des arômes du cognac. Cette petite femme, «minuscule», va raconter toute sa vie au jeune instituteur vendéen. Une vie rude et pourtant lumineuse qui étreint l’écrivain et qui lui prescrit quasiment ce récit très personnel.

Yves Viollier s’est souvent impliqué dans ses romans. «Les noces de Claudine», «Par un si long détour», pour ne citer que ceux-là. Mais ici, il n’est pas l’acteur. Il est celui qui écoute, qui recueille et qui transmet. Pas tout seul. Avec son épouse, avec sa famille, avec les voisins. Si bien que ce récit d’une vie très ordinaire se trouve offert et partagé. Le ro-mancier partage surtout sa connivence émerveillée avec Toinou et le lecteur se trouve lui-même plongé dans ces entretiens, ces causeries plutôt, ce dialogue qui s’interrompt parfois et qui recommence tou-jours. Et pendant ce temps, tout près, la Charente coule doucement et le soleil gorge de promesses les grappes de raisin blanc. G. B.

Yves ViollierLe Marié de la Saint-JeanPresses de la Cité, 299 p., 19 €

Le feu de la Saint-Jean em-brase le ciel de la Gallifrère. Le brasier illumine la noce de Ga-brielle, la fille de la maison, et de Zhida, le Cambodgien, né à Saïgon et étudiant à Luçon. C’est là, au lycée, que l’amour va naître entre les mariés du

jour. Yves Viollier prévient : tout est profondément

vrai, tout est complètement faux. Et peu importe finalement. Il ne s’agit pas là d’une banale romance mâtinée d’exotisme fleur bleue, mais d’un roman d’amour qui dépasse les mariés vendéens de la Saint-Jean. Le romancier élève son récit à hauteur d’homme et d’humanité. C’est aussi l’amour entre deux cultures que tout sépare, entre deux mondes si éloignés, et en même temps un appel à la fraternité, à la paix, qui contredit les sinistres appels du temps présent au repli égoïste et à la haine de l’autre. Zhida et Gabrielle seront heureux et construiront en Vendée leur avenir. Avec au cœur cette blessure terrible de l’absence, celle de la maman qui a disparu dans l’enfer des Khmers rouges. G. B.

Le Marié de la Saint-Jean

www.pressesdelacite.com

J’ai sa photo, là sur mon cœur.

1977. Au cœur des trois jours et des trois nuits de juin qui précèdent son mariage, Zhida, jeune médecin, revit sa rencontre au lycée de Luçon avec la rousse Gabrielle. Et tandis qu’on cuisine et tend les nappes, il se rappelle son enfance éblouie au Cambodge puis l’exil, quand son père l’envoie en pension en France, à huit ans, avec son petit frère. Il se souvient des retours à Phnom Penh, l’été, et de ceux qui l’ont accueilli, petit garçon et adolescent, en France. Il rêve de sa mère disparue dans les ténèbres de la barbarie khmère. Et il attend son père dont il n’a cessé de chercher la reconnaissance et l’affection. Demain, tous ceux qui ont fait de sa vie un destin seront réunis, en cortège, autour de lui et de Gabrielle. Même l’absente.

Yves Viollier a écrit le roman vrai d’une intégration, avec grande justesse et sincerité. Une histoire d’exil et d’accueil qui nous bouleverse.

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Yves Viollier est né en Vendée, région qui a fortement inspiré son œuvre. Auteur d’une quarantaine de romans, il a obtenu, entre autres, le prix Charles-Exbrayat pour Les Lilas de mer, le Grand Prix catholique de littérature pour L’Orgueil de la tribu et le prix Montesquieu pour L’Instant de grâce. Il est critique littéraire à La Vie.

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56 Lire en Vendée - avril 2017

Jacques BernardBayou BluesVPC, 136 p., 11,95 €

Dans ce nouveau roman, Jacques Bernard emmène ses personnages dans un voyage touristique aux Etats-Unis, de Chicago à La Nouvelle-Orléans.

En Louisiane, c’est l’opportunité pour l’auteur de décrire les bayous, ces rivières et marais au charme

Hélène NouzilleLa couturière de WürsburgLes Chantuseries, 125 p., 18 €

Une histoire d’amour entre une jeune juive et un membre de la Gestapo peut paraître impos-sible car ils sont confrontés à une situation qui paraît insoluble et

pourtant... dans ce le climat dramatique de la fin de la guerre, de l’horreur des camps et de l’effondre-ment du nazisme, une famille divisée doit survivre dans l’atmosphère lourde d’un avenir incertain.

Les sentiments et la volonté de vivre seront-ils les plus forts ? L’auteur nous restitue avec talent l’ambiance de ces années noires dans une Allemagne vaincue où les valeurs humaines se désagrègent.

M. D.

AubréeEstelle Le Jarosset, 258 p., 18 €

Cet ouvrage, prix du pre-mier roman en Vendée, lui vaut l’édition à compte d’éditeur par le Jarosset. Aubrée (pseudonyme de l’auteur) a choisi de traiter

Giheldé La traversée Itinéraire d’un orphelinLa Gabétrie, 271 p., 18 €

« P’tit Louis, ton père te re-garde du ciel, ne le déçois ja-mais »

dans ce livre des problèmes ruraux. Sous une plume alerte, elle nous décrit les déboires d’une jeune agri-cultrice désireuse de remplacer son mari dans le coma, victime d’une grave chute. Elle trouve des soutiens, notamment André, Patrick et surtout sa fille Enora, mais aussi de l’adversité dans le milieu rural où il n’est pas toujours aisé de pénétrer… ce qui se ressent dans le livre à travers la manière dont l’auteur traite le sujet. M. G.

C’est le message que délivre P’tite Mère à son fils qui entre à l’école le 1er octobre 1917. Le père vient de mourir loin des siens, en Serbie. L’auteur décrit le chemin de ce « pupille de la Nation », son enfance, sa vie de jeune adulte, sa profession de ser-gent maître tailleur. La seconde guerre mondiale saigne à nouveau la France. Cette chronique fami-liale s’achève en 2006 avec le décès de P’tit Père. Régine

étrange, peuplés d’alligators et autres reptiles tout aussi sympathiques. L’enlèvement d’une amie dé-clenche une enquête aventureuse à laquelle un sau-rien apporte une conclusion... heureuse !

Une fois de plus, le lecteur est entraîné par la plume alerte de l’auteur dans une aventure au par-fum exotique. Dans chacun de ses livres, où le sus-pense est efficace et la morale sauve, Jacques Ber-nard nous adresse un clin d’œil complice non dénué d’humour. M. D.

Roseline RetureauLe secret du druideune aventure des quatre cou-sins, tome III116 p., 7,90 €

C’est le troisième tome d’un roman d’aventure proposé aux plus de 8 ans. Roselyne Retu-reau, auteure également des

images qui ponctuent les chapitres, invite à suivre les quatre cousins qui sillonnent la France à la recherche d’un fabuleux trésor. Des gamins d’aujourd’hui, ar-més d’un ordinateur ou d’une tablette numérique. De mystérieux manuscrits en étrange gabare, Ro-selyne Retureau raconte avec les mots d’aujourd’hui des aventures de toujours. Des récits courts, écrits simplement, avec un vrai sens des dialogues.

G. B.

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57Lire en Vendée - avril 2017

Françoise Dubost-Luciani Vivre à GésimolÉcrituriales, 220 p., 15 €

C’est avec bonheur que nous suivons le parcours d’un couple insolite. En femme exemplaire, Elfrieda suit Gus, son mari, muté dans la ville de Gésimol.

Romans

improbable cité où les lotissements deviennent des encroûtissements, les habitations se muent en tur-luchons, et le percepteur n’est autre qu’un Détrous-seur Public. Françoise Dubost Luciani laisse libre cours à son imagination sans limite. On tourne les pages avec le rire aux lèvres ; on voyage avec délices dans cette fable où la vie moderne est moquée avec esprit et humour. Un beau moment de lecture à ne pas manquer. Régine

François BossisLe murmure des éoliennesPetit Pavé, 195 p., 20 €

«  La seule certitude en fait, est que chacun bricole son exis-tence entre imaginaire et réalité, que chacun a besoin de croire en quelque chose, et que dans ce do-maine, les constructions sont il-limitées et les mythes personnels

jamais bien loin ! » écrit l’auteur. Deux hommes et une femme se retrouvent en Vendée avec leur his-

toire. D’abord la famille, ce point d’ancrage éternel aux multiples secrets, puis les illusions de l’adoles-cence « où il ne s’agit pas tant d’être en avance ou en retard par rapport aux autres que d’être dans le bon tempo avec soi-même ! », et puis « les grands choix de la vie qui ont la particularité de se faire dans une ignorance quasi complète ! » Voilà ce que vont vivre et raconter nos trois personnages de roman afin de « briser tous leurs fers » qui s’entremêlent.

Inlassablement, les grands moulins tournent dans le ciel, le temps file ; il n’existe pas de vie tran-quille et lisse ! RMB

Joël Gaucher L’inconnu du Vert-GalantJG, 238 p., 15 €

Après son excellent «Révélateurs d’images», témoignage person-nel sur son itinéraire d’infirmier durant la Guerre d’Algérie, Joël Gaucher nous revient avec un

premier roman. Visiblement très inspiré d’un par-cours personnel ou, tout au moins, de pans de vie où l’on devine à chaque instant l’auteur présent, l’his-toire d’Antoine nous permet d’évoluer de la période

de l’Occupation, où il n’est qu’un enfant sans père, jusqu’à la Guerre d’Algérie, à laquelle il participe en tant que manipulateur en radiologie. Jeune, il est passionné de chansons et en écrit lui-même, soldat, il est sauvé d’une attaque mortelle par un légion-naire qui est grièvement blessé et qui ne s’en remet-tra pas. Quand il rentrera à Paris pour une nouvelle vie, sa famille connaît des moments difficiles que les retrouvailles avec son sauveur ne réussiront pas à faire oublier. On aime les situations, qui sentent le vécu, et le rythme du récit, qui tient heureusement en alerte d’un bout à l’autre de la lecture. A. P.

Pierre DeberdtLe Janus des gauchersElla 234p., 19 €

Les protagonistes de cette histoire sont typés et un rien sin-guliers. Jeff est une sorte de veuf esseulé, mis à la retraite antici-pée, qui ne jure plus que par ses activités pédagogiques autour de

l’eau et de sa protection, la narratrice, un écrivain indépendant qui excelle à retranscrire les récits de vie même les plus improbables, Albine et Léonie, deux sœurs qui militent en compagnie de leur ami

Romain contre l’action d’une entreprise qui sou-haite exploiter les gaz de schiste, Léon un cuisinier aux capacités étonnantes d’acteur et de transfor-miste. Quand un spécialiste diagnostique un cancer irrémédiable, tout l’équilibre de sa vie bascule. Le destin lui fait alors le clin d’œil de lui permettre de retrouver Suzelle, un amour de jeunesse inoubliable. Mais ce n’est que la face cachée de l’iceberg. Ce qui reste de vie à Jeff prend alors un parcours inattendu, où l’hôpital, la prison et les commissariats occupent avec Suzelle une large place. Le récit s’accélère et se tend dans un joli suspense qui ne s’achève que dans la toute dernière page.

A. P.

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58 Lire en Vendée - avril 2017

Régis Delene BartholdiL’Île d’elleLe Mérite, 174 p., 25 €

La peinture de Régis est une sorte d’épure, délicate, sage et douce, une savante alchimie des éléments, des couleurs, de la ma-tière et des formes...

Ce livre est un volcan, une furie, un ouragan, une vision hallucinée d’un monde

Olivier Dutaillis Une Aventure monumentaleAlbin Michel 340 p., 19,90 €

L’auteur utilise avec talent, en toile de fond de cette fresque romanesque, le travail et la per-sonnalité de Prospère Mérimée, jeune fonctionnaire chargé de faire l’inventaire du patrimoine

national. Si Olivier Dutaillis se bornait à cela il manquerait quelque chose à l’ouvrage. Il fait évo-luer Mérimée, artisan fondateur des monuments de France, dans le contexte du XIXe siècle (la politique n’y est pas absente), en compagnie de Victor Hugo, Adèle, Dumas, Juliette Drouet, Eugène Viollet-Le-Duc et autres éminents personnages qui ont mar-

Grégory Giroud-PiffozLe sacrifice des angesLe Vert Galant. 300 p., 19 €

Didier Giroud-PiffozCe ne sont pas les mouettesElla. 300 p., 19 €

Les Giroud-Piffoz ont quitté la Vendée pour s’installer en fa-mille en Dordogne et y fonder un nouveau cercle, pour une nouvelle vie, toujours sublimée par le recours à l’écriture.

Une écriture violente, sacca-dée, saccageuse, comme des cris poussés au hasard pour exorciser la douleur, la révolte, le refus d’une vie conventionnelle, étriquée, désuète.

Une belle révolte, quoique assez illusoire ; on n’échappe pas à son destin, et les poncifs sont les mêmes sous toutes les latitudes.

qué cette époque. On les découvre d’ailleurs sous un angle différent, ce ne sont plus des monstres sacrés mais de véritables humains. Dutaillis prête dans ce roman ses qualités évidentes de témoin narrateur à l’antiquaire anglaise, partie prenante dans l’affaire, Emily Dingham qu’on imagine jeune, pertinente et ravissante. Elle glisse sous la prose d’Olivier Dutaillis, grand serviteur de la belle littérature, les éléments fondateurs de l’institution conservatrice de notre patrimoine et sait rendre sympathique ce pan de notre histoire architecturale, pierre angulaire d’une structure protectrice parfois injustement dé-criée.

J’invite tous les amateurs férus d’histoire, mais aussi les profanes qui s’y retrouveront c’est évident, à lire ce magnifique ouvrage. Du bien beau travail ! M. G.

qui nous aurait charriés sur cette île imaginaire. Un éruption de mots pour d’abord se chercher puis, peut-être, se retrouver et partir vers d’autres absolus.

Après ce déluge, vous comprendrez mieux le re-gard d’Isabelle et, en écho, la peinture et les peintres, avec cette soif d’infini qui dévore les artistes.

En prime, une belle histoire, attachante et mys-térieuse, avec ses personnages atypiques, profonds et plutôt énigmatiques, comme sortis d’un tableau de Jérôme Bosch ou de Dali.

J. R.

Ainsi les photographes et les poètes ont les mêmes gestes et les mêmes obsessions, les mêmes contraintes et les mêmes limites, les mêmes inspirations (d’ou une belle séance de photos et une dégustation de whisky comme

échappées de revues professionnelles) et les mêmes éclairs. Des flashs poétiques qui nous permettent d’entrevoir une autre lumière et de suivre, ou pas, les fantasmes, les fascinations obsessionnelles de ces deux auteurs qui n’ont la bride ni sur le cou, ni sur la plume.

J. R.

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59Lire en Vendée - avril 2017

RoznahroRèves d’UticaL’Homme sans nom, 396 p., 19.90 €

C’est «  un livre pour les jeunes  » m’avait-on dit en réu-nion de rédaction. C’est tout simplement un livre qui nous ar-rive d’une autre planète. Un livre bien écrit, bien construit, mais

la manière de s’exprimer, les expressions, les termes

Marie-France Thierry-BertaudEt que vibrent les violonsMines de Rien, 257 p., 15 €

Les violons de Marie-France Thiery-Bertaud que l’on a entendu d’abord dans le Marais breton, puis au bord de la Rivière-Rouge, au Mani-toba, finissent de vibrer avec

ce troisième et dernier volet de sa saga franco-ca-nadienne. Les lecteurs des deux premiers tomes se

Romans

Donatien Moisdon Amours, délices et... larmes (Tome II) Écrituriales, 152 p., 12 €

Cet écrivain en est ici à sa sep-tième publication. Son premier roman, publié chez Anne Car-rière, a été présenté au Prix Fémi-na. En ce qui concerne celui-ci, il

s’agit de nouvelles particulièrement éloquentes dont l’écriture éveille chez le lecteur un appétit continuel-lement émoustillé. Certaines nouvelles nous réser-vent une chute inattendue qui ajoute son grain de sel à un style efficace et soigné. Que vous soyez ama-teur de nouvelles ou que vous n’en fassiez pas vos lectures habituelles, je vous recommande vivement la lecture de celles-ci. Le livre se termine sur « Un grand amour », qui vous tiendra en haleine jusqu’au dernier mot. Régine

Marie-France Thierry-Bertaud Les violons de la rivière rougeMines de Rien, 235 p., 15 €

Après les Violons du marais, Marie-France Thierry-Bertaud poursuit la saga des Violons. Elle nous entraîne cette fois-ci dans un flux migratoire vers le nou-

veau monde. Que d’espoirs suscitent les grands espaces Canadiens !

L’héroïne de ce roman émouvant à l’écriture fluide, va connaître là-bas près de gens parfois ru-gueux, à l’image du climat, fortune diverse. Dans ce second tome, Louise résout une énigme essen-tielle pour l’accomplissement de sa personnalité. Et toujours en toile de fond la poésie du voyage. M.G.

choisis, les situations abracadabrantes, les senti-ments, les comportements, bref, tout cela ne vient pas de notre Terre avec ses populations pourtant si différentes. Elles viennent d’une autre galaxie. On ne peut que louer l’imagination phénoménale de l’auteur et son style imagé. Un document fertile en aventures extraordinaires qui pourraient nourrir le scénario d’un film post apocalyptique ou cyber punk se déroulant bien loin d’ici.

Mais qu’en penseront les jeunes ? F. M.

sont attachés à Louise, son héroïne, à Rose, sa fille, et à Juliette, son amie. Ils continuent de suivre leurs destins et leurs rêves dans les grandes plaines du Canada. Nous sommes à la fin des années 20, juste avant le krach financier de 1929 et les années noires qui vont se succéder. Rose va découvrir le secret en-foui de sa naissance. Marie-France Thiery-Bertaud raconte avec simplicité et tendresse le destin de ces trois femmes. Et la Vendée des origines n’est jamais loin. En cadeau, des recettes de cuisine de Vendée, du Pays charentais et du Manitoba... G. B.

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Thierry Jouet Le Jardin des Jouet 672 p., 25,99 €

Thierry Jouet se définit comme «un auteur végétal au jardin des Jouet». D’emblée, dans le présent ouvrage, le lec-teur participe à un cours de re-connaissance d’une multitude

de végétaux. Plus avant, nous pénétrons dans un monde de lutins, d’elfes et de fées végétales. Jerain Torr-Maen, le personnage narrateur, va y rencon-trer une araignée qui va chambouler sa vie. Ce livre témoigne de la passion infinie de l’auteur pour le monde végétal et animal. Dans la mouvance de ce conte où l’amour, l’amitié et un certain romantisme tiennent une place prépondérante, émerge une poé-sie qui ressemble à un hymne à la nature. J. B.

Cyriac GriffonMademoiselle TrystanFauves, 360 p., 29 €

Ce troisième roman de Cyriac Griffon continue d’ex-plorer la période de la guerre froide avec pour théâtre en par-

tie Cuba. Dans Havana 505, l’auteur centrait son histoire sur cette île et la révolution, ici il y fait des retours par le biais de son héroïne liée au pays de

Fidel Castro. En effet Solange Podell, par le hasard de sa vie d’actrice puis de photographe, fait des al-lées et venues entre les États-Unis où elle vit à cette époque, la France son pays natal et Cuba. On dé-couvre aussi à travers cette histoire les coulisses du cinéma, notamment Hollywood au beau milieu des sixties. Ce livre, avec la qualité de plume reconnue à l’auteur, dépasse le cadre romanesque. Il s’apparente à une biographie car, Solange alias Soledad, nom-mée familièrement ainsi par Dali, a bien existé. M. G.

Laurence Fontaine Kerbellec Carmencita ou l’aqueduc aux orangersL’Harmattan. 200 p., 19,50 €

Il s’agit du second ouvrage de Laurence, documentaliste en Vendée. Son premier livre, inti-tulé «Un trait de khöl au bord des yeux» (Publibook) a vu le jour en 2012. Quatre ans plus

tard, voici «Carmencita ou l’aqueduc aux orangers». L’Andalousie y révèle la pluralité de ses cultures. Carmen nous invite à un voyage entre songes et réa-lités au pays du soleil. Elle nous propose de partager ses émotions.

Carmen ne possède ni magie, ni le clinquant de certaines filles ; sa magie à elle, c’est son âme, sa force intérieure. Avec elle, nous voyageons entre rêves et réalités dans une région baignée de chaleur, de couleur, de parfum et de lumière. J. B.

Dominique DurandMilaDurand-Peyroles, 376 p., 18 €

Un roman de près de 380 pages qui, après les remercie-ments de l’auteur, se termine par une citation de Paul Sweeney : «Vous savez que vous avez lu un bon livre  lorsque, quand vous

tournez la dernière page, vous avez la sensation de perdre un ami». Il vous faut donc attendre de l’avoir

lu pour connaître la qualité que possède, à vos yeux, cet ouvrage. Mon sentiment personnel diffère pro-bablement du vôtre, je m’abstiendrai donc de vous le livrer.

L’auteur ne manque pas d’imagination. Les dia-logues sont abondants et apportent de la vie au livre. Le scénario, les personnages et les lieux contiennent tous les ingrédients pour vous offrir un fascinant voyage de fiction «dans les abysses de l’âme hu-maine. Un hymne à l’amour bouleversant. Une folle odyssée au sein des contrées les plus reculées», an-nonce l’éditeur. Il ne vous reste plus qu’à embarquer.   J. B.                                                                                                                                

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Daniel PointP’tit LouisÉdilivre, 35,50 €

P’tit Louis a vu le jour le 14 février 1957, jour de la Saint Valentin, au cœur du bocage vendéen. L’auteur narre la vie de ce garçon, jalonnée par l’amour. Amour de sa famille. Amour d’apprendre, de savoir et d’exer-

Daniel PointNiki et ses hommesÉdilivre, 3 tomes, de 28 à 33,50 €

Plus de 1 000 pages très denses dans trois tomes volumi-neux. Daniel Point a tout d’un marathonien de l’écriture. Un passe-temps, dit-il, qui devient une passion, visiblement dévo-

Romanscer son métier. Amour de Nadine qui se soldera par une rupture. Amour dans les bras de Patrick puis au creux de ceux de la belle Juliette.

L’auteur a le même âge que son héros. Pour écrire ce roman, il est remonté dans son enfance, dans ses souvenirs. «Il est impossible de tourner la page», affirme-t-il en préambule, «quand ces bons souvenirs vous reviennent constamment en boome-rang». Et pourquoi ces presque 400 pages n’appor-teraient-elles pas au lecteur des moments de plaisir propices à un retour sur son propre passé ? J. B.

Marlène ManuelDans la maison de MarthePast’Elles, 300 p., 18 €

Dans son dernier roman Marlène Manuel nous plonge au cœur d’un secret de famille.

«Dans la maison de Marthe» Une maison qui réserve bien des

rante. Le lecteur entre donc dans la vie de Niki, une jeune fille rêveuse, qui, encore au lycée, croit trouver le grand amour. La voilà bientôt enceinte. Elle doit s’éloigner, affronter une société misogyne et cruelle. Elle va se marier deux fois, élever seule ses cinq en-fants. Le malheur continue de frapper, mais elle se relève toujours. Il y a beaucoup de sincérité dans ce très long récit d’une vie fracassée, qui toucherait da-vantage ses lecteurs dans un projet épuré.

G. B.

surprises à Diane, Justine et Martin, frère et sœurs qui jusqu’ici n’ont guère la fibre familiale. À la mort de Marthe, il faut vider la maison et se retourner sur son passé. Ils vont devoir ensemble affronter un secret vieux de cinquante ans.

La fratrie découvre une mère, étrange, qu’ils ne connaissaient pas, ce qui contre toute attente va les souder. Cette histoire maternelle va les aider à se re-construire et bouleverser à jamais leur existence.

Un joli roman, émouvant à l’écriture fluide et délicate.

E. T.

Patrice BrunetElle porte un si joli prénomPB, 335 p., 15 €

Au XXe siècle, quatre gé-nérations d’une même famille vendéenne subissent trois guerres : celle de 14-18 dont le grand-père revient très meur-tri, celle de 39-45 qu’Adeline

l’héroïne, institutrice, traverse tant bien que mal, et celle d’Algérie. Une religieuse interfère mysté-

rieusement dans leur histoire. Davantage que le fils d’Adeline, c’est son petit-fils Thierry qui se pose de multiples questions. Il réfléchit profondément aux conséquences de ces traumatismes sur les combat-tants et leurs familles, ainsi qu’à l’impact qui rejaillit subrepticement, inconsciemment, sur les jeunes gé-nérations…

Par un style original, riche de questions et de sous-entendus, l’auteur traduit le trouble des per-sonnages dont nous percevons l’humanité, la dé-tresse et les espoirs. Thérèse Davesne

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62 Lire en Vendée - avril 2017

Geny HeywoodCandy, la dindonne qui manqua NoëlÉdilivre, 30 p., 8.50 €

L’aventure d’une jeune dinde tombée du camion qui l’emme-nait au marché. Après de nom-breuses péripéties, elle revient

Richard GougisHérésiesElla. 242 p., 18 €

Un thriller rythmé à la fron-tière du gothique et du fantas-tique. Une série de meurtres rituels frappe les pèlerins qui empruntent le chemin de l’ab-

Alain BourmaudL’ivre mortEx Aequo, 76 p., 8.50 €

Ce livre a du caractère. Il raconte l’existence d’un alcoo-lique mondain qui finit ivrogne. Donc, rien de bien drôle dans ces pages. Ni pour lui, ni pour sa vie de couple qu’il juge en

spectateur. Au fil des lignes, il s’efforce d’oublier épouse et enfants. Réflexions et confidences quand il se rappelle ses années heureuses de journalisme et d’écrivain. Mais sa déchéance intellectuelle l’em-porte et s’amplifie jusqu’à la fin lorsque, «ivre-mort» -le titre du livre- il dresse le bilan d’une existence qui aurait pu être une réussite si…il l’avait décidé. Un ouvrage pas gai (la mort l’emporte), un livre dur,  « un livre d’homme ». Et l’auteur a du talent. F. M.

batiale de Saint-Gilles à celle de Saint-Guilhem-le-désert. Une croix de templier est gravée sur le corps des victimes. Célestini le cador de la P.J, patauge sans savoir que plus au nord Samir Malouni, jeune flic impulsif, va l’aider car il a le même dilemme ; les deux enquêtes se télescopent, lorsque l’Histoire quelque huit siècles plus tôt s’en mêle.

E. T.

Pierre Thibaudeau Mon enfance VendéennePays et Terroirs. 229 p., 20 €

Pierre Thibaudeau (en révi-sant mon passé simple) comme il se plaît à le souligner, s’attache à restituer son enfance dans un petit bourg de Vendée.

De ses tendres années en passant par les plus sombres de la guerre et la période d’évolution qui suivit, il raconte avec humeur et humour les temps forts.

Alternant le patois et la plume affûtée, Thibau-deau ne laisse pas les nostalgiques indifférents. M. G.

Romans

à sa ferme. Ce petit conte pour enfants est écrit et illustré par Geny Heywood. Née à La Châtaigneraie en 1930, elle est partie pour le Canada en 1951. Elle retourne de temps en temps dans son pays natal pour tenter de retrouver une jeunesse qu’elle consi-dère «manquée».

Elle compte publier bientôt ses mémoires... en français.

G.B.

Armand BérartLe Roman de la DurbelièrePays et Terroirs, 447 p., 20 €

Au château de la Durbelière, Alys de Rorthais, jeune fille de haute noblesse, rêve de rencon-trer l’amoureux idéal. Son frère Gonzague rêve, lui, de conqué-rir la gloire au service du Roi de

France, Louis XVI. Mais les idées des Lumières pé-nètrent même dans les familles nobles et Alys est bientôt éblouie par un ami de son frère... La guerre contrarie leurs amours. Parviendront-ils à vivre heu-reux ensemble?

Jeune auteur, Armand Bérart prépare une suite à ce roman. Ses personnages sont attachants et le lecteur les suivra avec plaisir, surtout s’il parvient à abréger les descriptions de costumes et de décors de châteaux. G. P.

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Pierrette Suchet-Gouraud Ailes et vies brisées 192 p., 18 €, [email protected]

Le 24 juillet 1941, l’aviati-on britannique attaque le croi-seur allemand «  Schamhorst  » dans le port de La Rochelle. Six avions Halifax de l’escadrille 75

et des appareils de la 35e escadrille sont engagés. Un avion anglais est abattu et s’abîme en mer, au large de

Patrick Taisne NguyênDón GánhElla, 220 p., 18 €

D’une plume colorée et foisonnante Patrick Taisne Nguyen nous dépeint un Viet-nam de rue difficile, des années 70 à nos jours.

Les amours naissent, fortes, malgré les diver-gences politiques et la vie coule suivant les apti-tudes de chacun. Khanh s’enrichit grâce à mille petites combines. Kieu a combattu dans la jungle et sa foi révolutionnaire reste inébranlable... Il y a aussi Huong la marchande de rue qui promène sa palanche et se veut la messagère du destin, et les autres... Des personnages attachants dans un Sai-gon rebaptisé «Hô-Chi-Minh-Ville» par le régime communiste où survivre est la préoccupation ma-jeure. Des mosaïques de vie dans un contexte dur pour un livre émouvant.

E. T.

Françoise BidoisDans le Vent des MotsFrancebiche, 223 p., 15 €

Françoise Bidois a une très jolie plume. Elle nous conte ici « seize nouvelles cueillies sur les ailes du vent, celui qui souffle parfois sur les pays de Loire  » d’où le titre choisi. C’est un

plaisir de tourner les pages de ce livre de nouvelles réussies qui se suivent et ne se ressemblent pas.

Parallèlement, son second livre de poèmes et poésies, joli-ment illustré de sa main, nous fait voyager sur les ailes d’Eros, « au gré du vent et au fil des va-

gues de l’érotisme ». Chaud ! F. M.

Les Amours de la Mouette Rieusecollection Panou, 135 p., 21 €

Nouvelles,

la commune vendéenne de Saint-Michel en l’Herm. Trois membres de l’équipage sont tués tandis que les deux autres, après avoir sauté en parachute, atterris-sent sur les terres cultivées de la famille Gouraud, au lieudit « Le Maroc ».

À partir de ce jour, la vie de Pierrette Gouraud a basculé. Elle n’avait que dix ans ! Son parcours dé-butait dans le deuil et la douleur. D’autres graves épreuves l’attendaient...

Soixante-dix ans après, en 2012, elle accède au souhait que son père avait écrit avant d’être fusillé au mont Valérien : que son corps soit ramené en Vendée. T. D.

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64 Lire en Vendée - avril 2017

Jean-Yves Revault et 39 autres auteurs anonymes Âmes à nu, Ella, 230 p., 17 €

Ce titre ne peut évoquer, a priori, qu’un regard sur la pro-fondeur de l’âme des coauteurs de l’ouvrage. A postériori c’est autre chose. Reconnaissons à Jean-Yves Revault une sorte

d’impertinence positive. Demander à trente-neuf personnes plus lui-même, de parler de leur âme, face à une photo de leur postérieur, relève de la gageure. Et pourtant, au fil des écrits anonymes, le lecteur découvre des examens de conscience, sans conces-sions le plus souvent, parfois humoristiques, mais aussi révélateurs de douleurs refoulées.

Tout cela rédigé en majorité dans un style ex-cellent. Laissons-nous bousculer par ces tranches de vies révélatrices également de nous-mêmes. M. G.

Alain PerrocheauLa blouse noiredous novèles de chez ma Hérault, 196 p., 20 €

Le poète, le romancier, le maire de son village, Alain Per-rocheau a écrit un bien beau livre. Il nous raconte des his-toires du temps où il avait « ine bllouse nouère ». Des histoires

que se racontent les femmes en battant leur linge au « doué » (au lavoir) et d’autres entendues dans la cave au Léon. Autant dire qu’elles ne manquent ni de couleur, ni de piquant. Certaines d’entres elles

seraient d’ailleurs simplement des « menteries » (des mensonges). Mais ce qui ajoute de la saveur aux ré-cits de l’auteur c’est qu’ils sont bilingues : d’abord en « parlange » du pays de La Mothe-Achard, traduit ensuite en français. Ses histoires se hissent par leur manière, leur truculence, à la hauteur de la langue de nos meilleurs bardes poitevins. Deux fables, pour conclure, « Le bouc, le jour dous noces » et « La bar-rique pis la coche » apportent leur fantaisie et leur rigueur au charme de l’ouvrage en prose. Nul doute que l’écrivain a trouvé là de nouveaux chemins d’écriture. Il cite Yves Rabault  : « Parlez français... parlez patois ». Il a raison de marcher sur ces deux jambes.

Y. V.

Nouvelles,

Jean François DuboisLa Voiture de sableÉdilivre, 32 p., 7 €Éric d’Oréat, Écrits à un jeune poèteÉdilivre, 7.50 €

Il y a un an, Jean-François Dubois écrivait un premier re-cueil, Les Kabouters et Mathilde, destiné à ses petits-enfants et

aux plus grands. Voici son deuxième ouvrage qui compte trois nouveaux textes. Belle écriture, beau-

coup d’originalité dans le choix des sujets, charme et poésie, le Médecin (il le fut) a une plume talen-tueuse.

Au moment de boucler ce numéro, un autre ou-vrage, Éric d’Oréat, Écrits à un jeune poète, a atterri sur mon bureau. L’auteur s’est glissé, cette fois-ci, dans la plume d’un vieux Monsieur écrivant dans les années 1900 à un jeune homme qui désire devenir poète. Réussi également. Lorsqu’il aura fini de nous livrer ses œuvres avec une grande régularité, on ne peut que lui conseiller de les réunir dans un seul et même volume. Les bons gros livres de nouvelles sont toujours très recherchés ! F. M.

Joël CouteauLes portes du tempsMarie du MaraisVent des Lettres, 287 p., 18 €

Joël Couteau avait déjà conté la vie de sa tante, «Marie des marais», sage-femme dans le marais vendéen du sud. Il nous

présente ici les ancêtres de l’accoucheuse, à com-mencer par sa mère, Victorine, occupée à trouver

chaque jour de quoi nourrir et habiller ses filles. Une femme de caractère, brutalisée dès sa nuit de noces par son mari et qui trouvera ensuite des consolations entre d’autres bras. Joël Couteau ne décrit pas seu-lement la vie des paysans du Sud Vendée. Il raconte un de ses aïeux, soldat au Tonkin et prisonnier des Chinois, un autre qui se perd dans les forêts du Grand nord canadien. «Notre histoire n’est pas ba-nale», comme le dit sa mère.

G. P.

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65Lire en Vendée - avril 2017

Louis-Marie BoivineauAdorer sans finParole et Silence-Embrasure, 195 p., 13 €

Un recueil de ferventes prières que l’auteur Louis-Ma-rie Boivineau offre aux commu-nautés et à tous ceux qui veulent pratiquer l’adoration de nou-veaux textes à méditer ou à prier.

Guylaine JollivetCarcinome !Édilivre, 133 p., 13, 50 €

Bouleversant. 15 juin 2012. Guylaine se rend chez sa gyné-cologue qui lui annonce un car-cinome lobulaire infiltrant. En clair, un cancer du sein. Guy-laine se révolte, se bat, veut vivre comme avant. Alors, elle écrit,

Témoignages, essais

Benoît MorissetThibaud, jeune autisteCoëtquen, 230 p., 18 €

Charmeur d’un autre monde. Le sous-titre du livre de Benoît Morisset, le papa de Thi-baud, jeune autiste de vingt ans, laisse deviner une autre réalité que celle du handicap. Il décrit

bien sûr la souffrance et les angoisses, les troubles qui affectent le comportement et la communica-tion. Mais chaque autiste est différent. Thibaud, grâce aux structures qui l’ont accueilli a appris à lire, à écrire, à se servir d’un ordinateur. Il a surtout su charmer ses copains d’école et ses instituteurs. «Il a ouvert des portes entre son monde et le nôtre», écrit son papa. Un livre émouvant et drôle qui en dit beaucoup sur l’autisme, un témoignage clair, sincère et encourageant. G. B.

elle dit les mots qu’elle entend et qui accablent, la famille sous le choc, l’espoir et la rechute. Avec une précision médicale, sans emphase et sans faiblesse. «J’ai commencé à écrire ce livre pour moi, pas for-cément pour mes proches, pour ceux qui voudront le lire, écrit-elle. J’ai besoin d’extérioriser même ce qui ne peut pas être dit. C’est pourquoi, il ne pourra peut-être pas être lu». Il faut absolument lire ce livre. Un livre de vie, superbement écrit, le cri d’un femme qui «refuse la pitié de ceux qui ne savent pas». G. B.

Certains textes sont inédits, d’autres puisés dans la tradition de l’Église, ils soutiendront et nourriront tous ceux qui veulent vivre en profondeur leur vie chrétienne.

Des textes pleins de lumière. Louis-Marie Boivineau est laïc consacré depuis

2006. Fondateur et animateur de groupes de prière et d’adoration eucharistique, il est déjà l’auteur aux Éditions Parole et Silence d’une dizaine de recueils de la même veine.

E. T.

Henri de Saint-BonL’islam éclatéSalvator, 192 p., 20 €

Je vous avais déjà parlé du premier livre, L’Islam au regard de la foi chrétienne. je n’ai pas eu le temps de commander le se-cond mais il est sûrement aussi précieux que le premier. Il doit

vous permettra de mieux saisir :- ce qui différencie fondamentalement le chiisme

du sunnisme et pourquoi cette haine ancestrale entre les sunnites et les chiites ;

- en quoi les stratégies d’Al-Qaïda et de l’État Islamique sont opposées ;

- le pourquoi des interrogations sur l’apparte-nance ou non à l’islam des alaouites et des druzes, et quels sont les croyances et rites de ces communautés ;

- qui sont vraiment les salafs dont se réclament les salafistes ;

- ce que représente pour les chiites la fête de l’Achoura au cours de laquelle ils s’auto-flagellent cruellement ;

- la position de la Turquie dans le contexte moyen-oriental actuel ;

- quels sont les théoriciens de toutes ces branches et ramifications de l’islam...

Un livre pédagogique et clair. À vous de prendre le risque d’en savoir un peu plus, comme pour le premier (à trouver sur le net, comme pour tout livre). J. R.

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66 Lire en Vendée - avril 2017

Bernard GrassetPascal et RouaultOvadia, 285 p., 20 €

La complexité du texte fait oublier le formidable travail de l’auteur. Les rapports entre le peintre Georges Rouault et Blaise Pascal, l’opposition entre l’uni-vers d’un artiste, le monde scien-

tifique et le texte sacré peuvent-ils avoir quelques points de convergence ? Pascal, brillant rhétoricien des Provinciales, génie des mathématiques, est aussi

un philosophe. Ses Pensées et son œuvre auront ir-rémédiablement marqué la langue française. Né au XVIIe siècle, son travail scientifique reste moderne. Georges Rouault, né pendant la commune le 27 Mai 1871, a peint l’homme en développant une es-thétique et une anthropologie très voisine.

À la peinture existentielle de Rouault correspond une pensée qui jette un regard nouveau sur l’œuvre de l’artiste… le plus proche de Pascal. À une vo-cation artistique correspond la vérité du chercheur. Tous deux se retrouvent quand ils appréhendent la société, dominée par la tromperie, la duplicité, la vanité et le mal. Un livre pas facile mais intéressant. F. M.

Essais

Ismaël Ben-MesbahMon grand-père ce berbèreÉdilivre, 288 p., 19 €

Ce livre m’a ému aux larmes. Ismaël est mon ami ; je suis pied-noir, il est Kabyle. Dans l’image-rie, une telle amitié peut sembler compliquée. Ce n’est pas le cas. Il nous arrive souvent de parler de

notre enfance sur l’autre rive et nous avons de nom-breux points d’accords sur les bienfaits et les grands torts de la France dans sa période colonisatrice.

C’est la vision d’un homme au grand cœur, sans tabou, qui ne juge pas mais rapporte l’Histoire de-puis l’Antiquité jusqu’à la période française. Il m’a parfois mis mal à l’aise, comme dans les beaux livres de Yasmina Kadra. La vérité dérange.

Ce livre, un hymne à sa famille, à son grand-père, son modèle, qui a combattu pour la France et aurait mérité la considération de la Mère Patrie, apporte beaucoup pour la compréhension d’une époque.

Ismaël, un homme à la double culture, son Algé-rie et sa nouvelle Patrie, la France ; et nous sommes tout deux devenus des Vendéens de cœur. Merci Is-maël, je suis fier de te compter parmi mes proches. P. Y.

G. Caillaud et G. MétivierAutour d’un barrage au SahelNord/Sud, de paysans à paysans, 255 p., 16,90 €

L’association AFDI (Agricul-teurs français et Développement international), fonde son action sur des relations directes, de pay-sans à paysans. Gérard Caillaud,

agriculteur de Chavagnes-les-Redoux et président régional de l’AFDI, s’est rendu trente-trois fois dans une région sahélienne du Bukina-Faso pour aider les

paysans à construire un barrage pour irriguer leurs champs. Gilbert Métivier, journaliste (La Vendée agricole, Racines) l’accompagne dans cette belle his-toire de coopération. «L’AFDI a simplement donné un coup de pouce» écrivent-ils. C’est au fond l’his-toire d’un progrès à la vendéenne. On se prend en main et on avance. Grâce au barrage, le désert rever-dit, les hommes ne sont plus obligés de s’exiler en Côte d’Ivoire pour nourrir leur famille, les femmes ne sont plus obligées de s’épuiser pour aller chercher l’eau, loin, très loin. Hélas, tout ceci n’a naturelle-ment aucune importance pour les bobos de chez nous... G. B.

Franck DeniauLes Clés de la dégustation174 p., 25 €

Les amateurs de bons vins sont souvent déconcertés par les guides, trop sophistiqués et trop élitistes, de la dégustation. Consultant en vinifications, conférencier, spécialiste des vins

de Bourgogne, Frank Deniau a conçu et réalisé en

Vendée, un guide simple et ludique, facile à consul-ter, surtout pour ceux qui veulent s’initier à l’art – car c’en est un - de la dégustation.

On y découvre la meilleure façon d’ «apprendre» les vins par l’œil, le nez et la bouche, à bien les ser-vir et à les marier harmonieusement avec les mets, les fromages tout particulièrement. Franck Deniau met l’accent sur les arômes avec une approche in-téressante des principaux cépages. Une pédagogie très agréable pour voyager dans l’univers sensoriel de l’inépuisable France vigneronne. G. B.

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67Lire en Vendée - avril 2017

Roger RoilandLa Création du Tribunal de Commerce de La Roche sur Yon

Jusqu’en 1977, la Vendée n’avait pas de Tribunal de com-merce. les litiges commerciaux étaient tranchés par les magis-trats de l’ordre judiciaire. En rai-

son de l’importance du commerce, il convenait que

René MarquisÉmile et GérardErm !, 230 p, 20 €

La vie d’Émile Courgeau, né à Montournais près de Pou-zauges en 1885, fut longue et passionnante. Émile Courgeau, en religion Frère Gérard Majel-lan (nom d’un saint très en vogue

à la fin du XIXe siècle), Frère Gérard pour tous. Pour l’auteur, «le Tonton du Siam». Il fut aussi «Cour-geau l’insoumis» traqué par les gendarmes dans les premières années du XXe siècle, quand une nouvelle loi imposait aux jeunes frères enseignants (ici ceux

de Saint-Gabriel en Vendée) d’effectuer le tout nou-veau service militaire de deux années défini par la loi Birteaux de 1905. Certains d’entre eux partaient pour l’étranger en « oubliant ».

Frère Gérard Majellan est mort à Bangkok à quatre-vingt-huit ans, aurès avoir officié en Espagne, Angleterre, Singapour et bien sûr en Thailande (l’an-cien Siam). En 1893, le pape Léon XIII le béatifia et il fut canonisé par la Pape Pie X le 11 décembre 1904. En 1973, les archives d’Émile se rapportant à tous les moments de sa vie -poèmes, articles, lettres, nombreux textes et une autobiographie en anglais- arrivèrent en Vendée chez son arrière petit-neveu, René Marquis, qui a su en faire un livre. F. M.

Témoignages, essaisPhilippe de VilliersLes cloches sonneront-elles en-core demain ?Albin Michel, 312 p., 22, 50 €

Dix ans après Les mosquées de Roissy, Philippe de Villiers re-dénonce «l’islamisation de la France». Il redoute que la voix du muezzin recouvre le son des

cloches de nos terroirs et appelle à l’invention d’un roman national, un roman d’amour qui enlève les Français avec un bagage imaginaire qui porte leurs rêves.

Philippe de Villiers est là tel qu’en lui-même, fidèle à ses convictions, avec tout son talent et sa vision de la France et du monde. Ce livre, un suc-cès de librairie, alimente la controverse et suscitera les approbations enflammées, aussi bien que les cri-tiques féroces. Il y a, au-delà de l’argumentation, des pages fulgurantes. Philippe de Villiers maîtrise le verbe. On reste donc surpris de l’amoncellement de citations et de références extérieures qui finissent, contrairement à son précédent livre (Le moment est venu de dire ce que j’ai vu) par encombrer et affadir cet ouvrage de combat et de révolte. G. B.

notre département soit doté comme ses voisins d’un tribunal composé de commerçants. Il fut créé par décret le 19 janvier 1977.

Roger Roiland, président fondateur, rappelle ses souvenirs et les personnalités comme Vincent Ans-quer et le sénateur Yves Durand. Il évoque aussi les pénibles affaires de l’époque, la liquidation de la SNES de Challans (agro-alimentaire) et le dépôt de bilan des Meubles Gautier au Boupère. G. P.

Laurent TixierDéculture et déconfitureCharles Corlet, 80 p., 15 €

Laurent Tixier nous ex-plique avec talent dans cet essai l’importance de la Culture au quotidien...

L’auteur se qualifie d «Ar-tiste utopique à caractère psy-

chopompe», en fait c’est un vrai intellectuel, créatif et très talentueux.

80 pages que chacun d’entre nous devrait avoir pour livre de chevet, tant chaque phrase a une si-gnification forte. Dans cet essai les idées foisonnent, philosophiques, intellectuelles, poétiques. Un kaléi-doscope de réflexions et de références avec un brin d’ésotérisme sans oublier la politique égratignée, mais avec humour et bienveillance.

À lire absolument, et à offrir. E. T.

ESSAI

Laurent TIXIERArtiste utopique

à caractère psychopompe !

ITINÉRAIRED’UN ARTISTE PROVINCIAL de la fin du XXe siècle

au début du XXIe siècle

DÉCULTURE & déconfiture

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68 Lire en Vendée - avril 2017

Etienne LevesqueLa MétamorphoseL’Harmatan, 250 p., 26.50 €

L’auteur crée des person-nages évoluant dans le monde de 2030. La pollution est limi-tée et le réchauffement terrestre est maîtrisé. Le chômage n’est

Henry-Pierre TroussicotLe secret de l’HermitièreEx Aequo, 147 p., 14 €

Qui a assassiné Albert Brillot, le 11 décembre 1921, sur le chemin de son village de L’Hermitière qu’on imagine vo-lontiers du côté des Achards? Henry-Pierre Troussicot confie à Thomas Pérois, tout juste né

Jean-Luc LoiretEntre deux mondesVenturini & Co, 344 p., 16 €

Un bon polar. Le sixième dont le commandant Mario Venturini est le héros, un « flic » philosophe, un personnage mis au point par l’auteur lorsqu’il a pris, voici une dizaine d’années,

sa retraite de professeur de maths et d’informaticien. Un secteur bien loin de l’écriture ? « Pas du tout, dit-il, au contraire, cela m’aide à écrire mes scénarios, à dresser le portrait de mes personnages. J’aime regar-der et étudier les gens, les décrire. Car le lecteur ima-

PoliciersChristian BerjonEntre déchets et splendeurLes éditions du Net, 210 p., 15 €

Connaissez-vous Christian Berjon ? Vendéen, natif de Chan-tonnay, il a exercé pendant 40 ans la respectable profession de chirurgien-dentiste. Il est le père en écriture de Francis Dubois, ce

commissaire qui, chaque midi, s’offre le plaisir d’un petit blanc sec, au café de la Marine dont Josette, l’ex-serveuse, est devenue la patronne. Ce bar est un lieu de rencontres que fréquente aussi Fred Lanson, le «journaleux» qui y vient à la pêche aux infos.

Trois enquêtes du commissaire Dubois, assisté de son adjoint Gilles Morvan (surnommé Humphrey Bogart) dans ce nouveau polar qui ne manquera pas de séduire les amateurs du genre. À la lecture, nul ne gardera une dent contre l’auteur...

J. B.gine un bon ou un méchant après quelques lignes. »

Et ils sont nombreux à entrer dans l’histoire, avec un rôle précis dans une intrigue rondement me-née. On retrouve l’atmosphère des villes de province (ici Poitiers) décrites par Georges Simenon dans cer-tains Maigret. Mais, pour lui, Mario Venturini se rapproche plus de l’inspecteur Wallander du suédois Henning Mankell. Ils ont en commun les yeux fati-gués, les vêtements portés durant plusieurs saisons, une barbe de trois jours, et boivent à l’occasion. Ils veulent surtout exercer un métier qu’ils aiment.

Jean-Luc Loiret a créé sa maison d’édition Geste Noir pour ses quatre derniers « polars ». « Et les lec-teurs en redemandent ! ». Il est heureux.

F. M.

à ce moment-là, le soin de découvrir le secret de l’Hermitière, le secret du crime qu’il a raconté dans son roman précédent. C’est un roman policier de campagne. De campagne vendéenne, et le peintre Troussicot la connaît comme sa poche pour l’avoir arpentée de long en large et y avoir planté ses cheva-lets. Alors, forcément les lieux, les personnages, les comportements et les mots sonnent juste. Thomas Pérois est aussi chez lui et il va faire toute la lumière sur ce crime d’un autre temps qui l’obsède. G. B.

Science Fictionplus en expansion et la société a bien changé depuis le début du siècle. Cette évolution positive est due à une Europe fédérale où la solidarité a remplacé l’état-providence.

J’abrège. En 250 pages, Etienne Levesque vous offre une description détaillée de ce futur proche où l’être humain est réintroduit dans les écosystèmes.

Aujourd’hui, l’auteur est président d’une association visant à redonner espoir et di-gnité aux exclus vivant dans le Sud Vendée. J. B.

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69Lire en Vendée - avril 2017

Gilles PerraudeauFrançois-Xavier GreletJe découvreChallans et le Pays maraîchin

Deux bonnes signatures pour les maraîchins bretons avec sept ballades dans trois cantons où

Élie Durel Je découvre Les Moulins de Vendée

Geste dans sa collection je découvre s’attache à nous faire apprécier la Vendée sous diffé-rents aspects. Dans cet ouvrage

Élie Durel Je découvre le Littoral Vendéen

Je pensais bien connaître la Vendée depuis que j’y vis. L’ou-vrage d’Élie Durel est une vé-ritable encyclopédie historique, architecturale, géographique, photographique, des phares de

Marie-Aymée Bridonneau Je découvre la cuisine vendéenne

Un petit recueil ou plutôt un guide avec des noms de recette qui sentent bon la Vendée : la Biguenée Soullandaise, les Trem-

Régionalisme

nos côtes et de ceux de nos îles vendéennes. C’est une intéressante excursion livresque autour de nos feux de mer.

De plus, l’auteur termine son livre par une suite de recettes des produits de la mer, et d’une incompa-rable salade tiède de bonnottes insulaire aux algues et à la fleur de ciboulette ; à vous mettre l’eau à la bouche ! RMB

pines, les Demoiselles des Barges, les Bonnottes boulangères, on en salive.

Vous prenez une pincée de tradition style savoir faire des grands-mères, un zeste de modernité, un brin de fantaisie et vous obtenez ce savoureux ou-vrage, facile, pratique, indispensable. E. T.

précis, il s’agit des moulins. Sous sa plume, Élie Durel nous apporte des précisions techniques, his-toriques et géographiques.

Il ne s’agit pas là de littérature mais d’un ouvrage appliqué duquel on retiendra aussi des images sym-boliques du pain nourricier.

M.G .

Cette nouvelle collection de Geste (Geste, 56 p., 4.90 €) compte déjà de nombreux titres...

l’eau est partout et la mer pas loin avec ses sardines et ses huîtres à consommer avant les canards et pou-lets des champs.

Saint Gilles et Riez, le Gois, la porte des îles sont dans ce recueil et n’auront donc pas un titre à part.

On sent le vent d’ouest et l’air marin dans les très belles photographies de F.X. Grelet et le sel dans les textes de Gilles Perraucheau.

J. R.

Priscilla GiboteauJe découvre... Les Sables-d’Olonne

Un panorama très complet. La grande cité du littoral vendéen n’est pas qu’une station balnéaire, si connue soit-elle. C’est un véritable port qui se partage entre la pêche, le commerce et la plaisance,

qui a pris aujourd’hui une notoriété internationale avec le Vendée Globe. Par ailleurs, c’est une petite ville avec ses quartiers spécifiques de La Chaume ou du Passage, ses monuments, en particulier son musée dont Chaissac est la vedette. Enfin, la Sablaise, avec sa coiffe de dentelle et son bagout est sa meilleure ambassa-drice. Tout cela fait un ensemble original sous un climat ensoleillé.

M. D.

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70 Lire en Vendée - avril 2017

Edgar ChaignePaysages de Vendéeet Gens de VendéePetit Pavé, 92 p., 12 €

La Vendée possède de nombreux lieux touristiques célèbres. Elle en cache de plus

Pierre Thibaudeau Les écrits de Louis Perrocheau insurgé VendéenPays et Terroirs. 345 p., 20 €

Nombre de livres relatent de manière historique ou roma-nesque les guerres de Vendée. Ici, Pierre Thibaudeau nous apporte

un regard inédit, à ma connaissance tout au moins.

On a confié à l’auteur un cahier de mémoire rédi-gé par Louis Perrocheau lui-même dans les années post-révolution. Entre 1820 et 1830, cet insurgé a raconté la guerre qu’il a vécue près du général Joly et l’interprétation qu’il fait du conflit. Il était si rare à cette époque qu’un modeste paysan sache écrire, qu’à lui seul le fait prend caractère d’événement. Je soupçonne le conteur Thibaudeau d’avoir ajouté un peu de piment par sa plume en digressant beaucoup, mais n’est-ce pas là une technique d’écriture ? M. G.

Jean-Claude LegalLe Château d’Olonne, Petites histoires des années 1950/1960auto-édition,19,90 €

L’auteur remonte le passé de la commune où il a vécu avec ses parents. Il conte le quotidien de

la période d’après-guerre. Ses anecdotes, tant familiales que communales,

rafraîchiront la mémoire des habitants de Château d’Olonne, les plus anciens, et surprendront les plus jeunes.

Des photographies illustrent le récit et lui don-nent un supplément de vie.

Régine

secrets. L’auteur a choisi de nous présenter des sites qu’il connaît bien et aime particulièrement. Il pré-sente lieux et personnages de manière à ce que le lecteur puisse partager ses goûts et son choix. C’est bien et efficace. Nous sommes invités à le suivre au gré de ses promenades et nous pouvons lui faire confiance. Nous ne serons pas déçus du voyage.

Régine

Victor BouyerHistoire et petites histoires de Chemillé, tome VHérault, 300 p., 160 illustrations, 25 €

La publication du cinquième tome de Histoire et petites histoires de Chemillé (1 500 pages au to-tal) met un terme à l’évocation

de mille ans d’histoire locale publiés en dix ans. Tout est abordé dans ces ouvrages : les guerres, les person-nages, la vie politique, la vie religieuse, l’histoire des lieux, des commerces, de l’industrie et des associa-tions, sans oublier de savoureuses anecdotes qui font à chaque page ressurgir l’ambiance du passé.

AHH

Benoît BoucardLe Mur de l’AtlantiqueGeste, 125 p., 15 €

Souvenir de la Seconde guerre mondiale, le Mur de l’Atlantique est un témoin de l’Histoire et à ce titre, mérite d’être conservé. Ce petit livre se limite à l’étude des

ouvrages de la région des Sables-d’Olonne. Il s’agit d’un inventaire très complet des divers blockhaus qui composaient la défense du port à laquelle les Al-lemands attachaient une importance stratégique. Y figurent des plans et de nombreuses photographies dont certaines représentent des fortifications dispa-rues. C’est une publication qui fera référence pour la connaissance de l’Histoire de notre littoral. M. D.

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71Lire en Vendée - avril 2017

Christian RobinLa Loire romantiqueLe Petit Pavé, 269 p., 24 €

Christian Robin a ensei-gné à l’Université de Nantes et s’est beaucoup investi pour faire connaître et découvrir les Pays de la Loire. Il cueille avec talent les meilleures pages des grands auteurs qui ont aimé et célébré

la Loire et ses alentours: Alexandre Dumas, Balzac, Victor Hugo, Stendhal, Michelet, Jules Verne et George Sand. Il les installe dans les paysages ligé-riens et propose une anthologie de morceaux choisis.

La Vendée y est bien présente. Alexandre Dumas est passé par Tiffauges et parle de la Vendée «comme un pays à part dans notre pays. Aucune autre partie de la France ne ressemble à la Vendée.» D’autres au-teurs évoquent Gilles de Rais, la duchesse de Berry ou l’Ile d’Yeu. Un plaisir de lecture à effeuiller dans la sensibilité des grands écrivains romantiques.

G. B.

Olivier Goarant Michel GautierSur les pas d’un peintre ven-déen, André AstoulGeste, 184 p., 30 €

Hommage familial, artis-tique et patrimonial, c’est ainsi qu’il faut regarder ce beau livre consacré à l’œuvre du peintre vendéen André Astoul (1886 -

1950). C’est aussi un hommage à plusieurs mains: son petit-fils, Olivier Goarant et l’Association des Amis du peintre qui réunit aujourd’hui ses 390 des-

cendants, les témoignages de deux artistes qui l’ont connu, René Robin et Roger Ducrot, Michel Gau-tier qui commente, avec sa connaissance intime de la Vendée et la saveur de sa langue poitevine, la «ga-lerie vendéenne» d’André Astoul. «Michel Gautier me disait en mots ce que mon grand-père racontait en peinture», écrit Olivier Goarant...

André Astoul a peint toute la Vendée: ses hommes et ses femmes, les Sablaises surtout, ses maisons, cossues ou modestes, ses grandes figures comme Clemenceau, Charette ou Mgr Cazaux, ses fêtes et ses travaux. L’hommage que lui rend ce beau livre est aussi un hymne à la Vendée. G. B.

André Hubert HéraultMaulévrier dans les guerresHérault, 233 p., 100 illustrations, 20 €

Ce livre retrace la vie des Maulévrais des Guerres de l’Em-pire à nos jours, à travers des témoignages écrits et oraux et de nombreux documents iné-

Régionalisme

dits. C’est un ouvrage de mémoire, mais aussi de reconnaissance, publié afin que personne n’oublie les moments tragiques vécus par ceux qui nous ont précédé.

On retrouve dans les livres d’André Hubert cette passion du chercheur qui nous livre ses trouvailles de documentation sur la vie quotidienne dans nos provinces. J. R.

Gilbert MétivierLa Vendée, chemin faisantGeste, 293 p., 29 €

Le journaliste Gilbert Mé-tivier, rédacteur en chef de «La Vendée agricole « et du magazine «Racines», a parcouru la Vendée de long en large pendant des an-nées. Il n’est pas Vendéen de nais-

sance, encore que natif des Mauges, ce qui implique au moins une proximité historique et culturelle. Il sillonne et regarde son département d’adoption avec

son œil, sinon neuf, du moins original. Et c’est tout l’intérêt de ce bel ouvrage qui séduira surtout par sa construction et par son appel à d’autres regards. Il invite à connaître et à aimer la Vendée, tout au long de sept ballades ou de sept semaines d’errances enchantées. Il promène ses lecteurs de Saint-Michel-Mont-Mercure à Fontenay-le-Comte et met parti-culièrement l’accent sur l’influence contemporaine du Bas Bocage, autour de La Roche-sur-Yon.

On aimera particulièrement les coups de cœur de personnalités politiques et agricoles du départe-ment qui révèlent à la fois leur attachement et leur vision personnelle. G. B.

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72 Lire en Vendée - avril 2017

CollectifJe me souviens de la Roche,La petite ville au cœur doux [email protected] 152 p, nombreuses illustrations, 15 €

Sur la couverture, une pein-ture de Roger Ducrot : la vitrine dans les années 60 du magasin

de Marcel Chabot, le poète de la revue La Proue.

Gaby Anger LouineauSouvenirs d’un enfant de La Chaume, 1917-1936Geste, 276 p., 25 €

L’enfant et la mer de Jean Hu-guet et celui de la Chaume, l’un ne va pas sans l’autre. Nos deux écrivains avaient déjà co-écrit La Chaume, un peuple en fête. Et puis les deux auteurs habitaient

la rue du moulin, petite artère de l’art d’écrire, où

les émotions chaumoises se sont exprimées dans un français qui disparaît de jour en jour. Tous ces sou-venirs d’une autre époque, Gaby Louineau-Anger nous les transmet avec une simplicité qui devient un grand art en faisant naître en nous une nostalgie bienfaisante face au monde agressif d’aujourd’hui. Chez le Peuple de la mer, la petite enfance est peu connue dans les livres. Avec nos deux écrivains presque frère et sœur de la presqu’île des marins du pays des Olonnes, la littérature maritime a gagné de fort belles pages.

RMB

Régionalisme

Roger Albert et Louis RenaudParoles de Poilus vendéens, 1914-1918Geste, 316 p., 32 €

Roger Albert et Louis Re-naud publient un ouvrage excep-tionnel qui donne la parole aux «Poilus» de l’ancien canton de La

Châtaigneraie. Ils ont rassemblé 1 280 cartes, plus d’un millier de lettres, une dizaine de carnets de route de soldats. Autant de témoignages au cœur des com-bats dont l’onde de choc se répercute à l’arrière dans les familles et les villages.

Cinquante-deux mois de guerre qui vont chan-ger le monde et la société.  Cent ans après la bou-cherie de 14-18, vient le temps de la mémoire. Les auteurs montrent comment les monuments aux morts et les associations d’anciens combattants ren-dent hommage à ceux qui sont tombés. Ils racontent aussi l’immédiat après-guerre, la difficile réinsertion des survivants et des prisonniers, la dure condition des veuves et des orphelins.

Les combattants ont résisté en espérant que  leurs  souffrances  feraient de cette boucherie «la der des der» et en préserveraient leurs fils et les géné-rations à venir. écrivent les auteurs ; vingt ans après seulement, le tocsin sonnait de nouveau... G. B.

Réunie autour de Roger Ducrot et de Joël Gaucher, la bande du « Collectif » y va à fond dans la nostal-gie, se rappelant La Roche d’avant La Roche d’au-jourd’hui. « Je me souviens... » Lieux, personnages, anecdotes, tout y passe, illustrations à la clé, pho-tos, dessins. C’est la vie ordinaire dans la petite ville au cœur doux qui renaît au fil de la mémoire d’une bande d’amis qui se payent pour le plaisir un bon coup de passé. Ils font œuvre de conservation. Et leur plaisir est communicatif.

Y. V.

CollectifIl y a de quoi s’marrer !Cherche midi à 14 heures !, 254 p.

Joël Gaucher, auquel s’associe l’excellent et talentueux artiste-peintre Roger Ducrot, cite Jules Renard dans sa préface  :  «  Nous sommes ici-bas pour

rire. Nous ne le pourrons plus au purgatoire ou en enfer. Et au paradis ce ne serait pas convenable ». Les deux compères nous ravissent avec un florilège de citations des plus grands humoristes de la planète, classées par thèmes subjectifs, absurde, burlesques, dérangeant, etc... On trouve les classiques Allais, Dac, Yanne, mais aussi Talleyrand : « Le comble de l’optimisme, commencer son testament par : Si par hasard je meurs... » ou Richelieu : « Ne dites jamais de mal de vous, les autres en diront toujours assez ». Ce livre est un trésor de rires pour les jours de mo-rosités. Y. V.

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73Lire en Vendée - avril 2017

Jean-Claude LumetNoël KapoudjianL’incroyable Paris-Dakar de «Maïmouna, la petite Sénégalaise»Ella, 20 p., 7,50 €

Hala Akkawi, médecin acupuncteur, a rejoint en 2014 l’ONG Barefoot en Inde au moment de la fête des lumières « Diwali ». Pendant un mois, elle se consacre aux soins des patients d’un bi-donville. Le médecin français se laisse aussi imprégner par l’éner-

Dès sa sortie en juillet 2015, l’album s’est trouvé sur les rayons de la librairie du Musée des Arts pre-miers à Paris parce qu’il avait « toute sa place dans ce lieu, en raison de l’intérêt de l’histoire et de ses superbes illustrations. »

Il a été présenté d’abord à Grasla en 2015. Il a fait l’objet de nombreux articles de presse, d’émis-sions TV. Les salons, les dédicaces, les conférences,

la présentation dans les écoles ont suscité le même engouement autour de l’histoire forte et émou-vante de Maïmouna, avec un échange fécond sur les thèmes abordés : la transmission de la mémoire, l’esclavage, la disparition des parents, l’éducation, l’amitié, la nature, etc.

Cet album a suscité au Sénégal un très grand in-térêt : de l’élève du primaire aux enseignants, des libraires aux journaux et jusqu’au gouvernement sé-négalais et à l’ambassadeur du Sénégal en France. Un enseignant a dit à l’auteur : « En écrivant cette histoire, vous avez su toucher le cœur du Sénégal. » L’ambassadeur a proposé à l’auteur de déposer une demande de nationalité sénégalaise...

Ces récits de voyages, sur une période de cin-quante ans, seront réunis dans un livre, avec photos, qui sortira en juillet 2017: Sénégal, quand tu me tiens  ! La petite Maïmouna est, depuis août 2016, orpheline de son illustrateur Noël Kapoudjian, par ailleurs musicien et peintre de renommée interna-tionale, qui est mort accidentellement l’été dernier. D’autres histoires ancrées dans ce pays d’Afrique de l’Ouest sont en préparation.

G. B.

Voyages

gie ambiante et la culture locale. Qui mieux que des images peut traduire les scènes du quotidien et de cette fête aux couleurs sans pareil  ? Hala Akkawi immortalise tout ce qui la séduit et nous le fait partager après une sélection rigoureuse.

Les profits de cet ouvrage sont reversés à l’action de l’association «  couleurs de L’Inde  » en faveur de Barefoot Acupuncturists, dispensaire d’acupuncture au sein des bidon-villes de Mumbai en Inde. M. G.

Hala Akkawi Le Souffle de L’IndeJoé, 108 p., 21 €

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74 Lire en Vendée - avril 2017

Bandes dessinéesFanny LesaintLolonoa Journal d’un pirateBeaupré , 56 p., 15 €

Il s’agit d’un cahier graphique. Fanny Lesaint a décidé de nous raconter l’histoire de l’Olonnois, le flibustier qui a sillonné les mers des Caraïbes au milieu du XVIIe siècle.

Les pages de l’album qu’elle publie aujourd’hui sont comme une invitation à l’aventure. On y découvre les premiers dessins de l’Olonnois et les sources qui vont inspirer l’artiste, des gravures du port de La Rochelle, les îles, leurs « sauvages », les planteurs, leurs femmes.

Le crayon de Fanny Lesaint a la force de la grande aventure. On a hâte d’embarquer avec elle et ses héros dont elle nous donne ici à approcher les impressionnantes figures. Vite, Fanny ! Y. V.

PolpinoAlban Dmerlu 2Beaupré, 36 p., 15.90 €

Les vacances du premier volume sont finies. Alban Dmerlu, marin pécheur à la retraite, est toujours aux Sables d’Olonne qui s’animent et se préparent pour le départ du Vendée Globe, la mythique course à la voile autour du monde en solitaire. Alban et ses compagnons de bistrot se laissent prendre bon mal gré dans l’ambiance des préparatifs.

Avec ses histoires en une page, chacune titrée d’un jeu de mots, Polpino nous plonge dans cette ambiance, du départ de la course jusqu’à l’arrivée. Les dessins sont sans fioritures, les personnages at-tachants, les situations croquées avec mordant. Chaque saynète laisse transparaître une situation vécue. On reconnaît quelques personnages de la télévision et du monde de la voile. Les amateurs de l’événement s’y retrouveront avec plaisir. Pour tous publics.

J. B.

Frédéric Brémaud, texteGiovanni Rigano, illustrationsFafa et Ciboulette en VendéeGeste, 36 p., 15.90 €

Un bel album pour la jeunesse. Les illustrations nous rappellent nos premières BD, en plus moderne, une histoire, une évocation fidèle des sites majeurs de la Vendée, mini carte à l’appui pour les situer...

Un guide touristique avec six pages historiques en fin d’album (pour un guide c’est bien, pour une bande dessinée, c’est dommage, ce doublon déclasse un peu les trente premières pages).

Enfin, Napoléon a fait de La Roche sur Yon un chef-lieu mais ce modeste bourg, propriété de la Couronne jusqu’à la Révolution, avait aussi un passé médiéval dont il reste quelques remparts, oubliés par les urbanistes et la communication de la ville qui s’en tiennent à une cité «impériale». Fafa et Ciboulette n’y ont donc visité que les Haras...

J. R.

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75Lire en Vendée - avril 2017

Vendée du Nord-Ouestjuillet 2016, 186 p.,

Formidable revue mainte-nant bien rajeunie et formidable numéro avec de vrais sujets de fonds traités avec rigueur et élé-gance, et une profusion d’œuvres d’arts. Il faut dire qu’avec Henry

Simon, les frères Martel et les artistes du Pays de

Savoirn° 119

Publiée par l ’ a s soc i a t ion Vendée mili-taire, « Savoir » est une revue e n t i è r e m e n t

consacrée à l’histoire des guerres de Vendée. Très richement illustré, le n° 119 qui vient de sortir pro-pose un sommaire varié. Il est bien évidemment question de la grande question du génocide qui agite le Landerneau à travers un éditorial d’Henry

Souvenir Vendéen, n° 274-277

Cette revue reprend un cours plus régulier de ses publications avec une nouvelle présentation plus aérée, bien illustrée et en cou-leurs. Pour le dernier numéro, éditorial de P. Avrillas sur Le panache de Louis de La Rochejaquelein puis J. Cardinaux, Guerre de Vendée 1793-1794 : les victimes de Chaudron-en-Mauges, P. Gréau : Précis des opérations militaires du chevalier Guerry de La Fortinière (II), V. Doré : Les frères Charette de La Colinière, cousins de Charette.

Chronique du Souvenir Vendéen, la commémoration des Mas-sacres du Mans (dimanche 11 décembre 2016) - Plaques & monu-

ments : la croix du Bas-Briacé entièrement restaurée, les prochaines manifestations du Souvenir Vendéen, les cérémonies d’hommage aux victimes des Colonnes infernales, aux Lucs-sur-Boulogne (dimanche 26 février 2017), à La Gaubretière (lundi 27 février 2017) et en forêt de Vezins (25 mars 2017) - La journée de prin-temps 2017, un parcours équestre à travers le pays de Charette - Des ossements des Guerres de Vendée à Torfou - Menace sur les Guerres de Vendée au Musée de Mauléon - Saint José Luis Sànchez del Rio, jeune martyr mexicain pour la liberté religieuse...

Di Me Z-ou, n° 22 - juin 2016

Ce numéro multiplie les articles variés qui partent à la découverte du passé et des tra-ditions du Pays des Achards. Témoignages liés aux guerres, bataille politique à la Mothe-Achard en 1910, évocation du

patrimoine local comme le Petit-Logis de Sainte-Flaive-des-Loups. Mais aussi découverte des per-sonnalités qui ont marqué leur temps. Comme Marguerite Aujard de La Chapelle-Achard et, bien sûr, Claude Mercier, l’illustre homme de théâtre et écrivain de Vendée qui était né sur le territoire des Achards à Beaulieu-sous-la-Roche. Ici, personne ne l’a oublié et si c’était le cas, son neveu Vincent se charge de nous le remettre en mémoire.

A. P.

Renoul, vice-président de La Vendée militaire. Dans ce même numéro, le président de l’association, Do-minique Lambert, évoque la mort du roi et son re-tentissement dans le « vieux pays ». Un article relate aussi le pèlerinage de Jean-Paul II, le 19 septembre 1996, à Saint-Laurent-sur-Sèvre. La rubrique his-toire évoque la figure méconnue d’un zouave ponti-fical, Albert Bonvallet, dont la famille servit le trône et l’autel depuis la Révolution et durant tout le XIXe siècle. Dimitri Gorchkoff, maître de recherche aux Archives historiques d’état de la ville de Moscou (Russie), parle des portraits d’officiers de l’armée de Condé, réalisés par François-Joseph Desvernois (1797-1798).

Monts, la rédaction a une réserve inépuisable de choses à montrer. Ce numéro en a pourtant déjà éclusé beaucoup mais l’association dispose d’une très belle et très riche bibliothèque (ici photogra-phiée 4 fois !) dont elle peut aussi être très fière et qui inspirera les auteurs de cette société d’Histoire et d’études très portée aussi sur le domaine des arts. La qualité d’une revue est bien le reflet de la vita-lité d’une association, un bel appeau ou miroir aux alouettes pour vous attirer dans le Pays Challandais.

Revues

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76 Lire en Vendée - avril 2017

Michel PerraudeauDeux sorcières en Bas-Poitou au XVIIe siècleGeste, 175 p., 25 €

En 1644, Marie Métayer (née Perraudeau) et sa fille Françoise Métayer sont condamnées au bûcher comme sorcières par le tribunal de Fontenay-le-Comte alors capitale du Poitou. L’an-

née suivante, les deux femmes sont grâciées par le parlement de Paris, Marie étant cependant bannie pour cinq ans de la sénéchaussée de Fontenay. Guy

Xavier ArmangeLes Prisonniers du MuséeOscar polar, 282 p., 14.95 €

Xavier est un aussi un ar-tiste, un voyageur et une sorte de maître d’école. Voilà comment il écrit pour faire partager ses pas-sions, ses expériences et ses aven-tures, même imaginaires.

S’adresser aux jeunes lui permet de se débrider et de donner libre cours à la fantaisie de ses person-nages ; vous vous laisserez donc emporter dans cette folle carambole aux héros déjantés.

Les dernières pages, avec le curriculum vitae des artistes et des célébrités qui hantent le musée, vous en apprendront de belles, en particulièrement sur André Malraux. Elles valent à elle seules le détour..., mais attention, ne vous laissez plus enfermer nulle part !

J. R.

Perraudeau avait commencé à rassembler les docu-ments au sujet du tragique destin de ses ancêtres.

Son fils, Michel, auteur d’une vingtaine de livres, nous permet de suivre les chemins doulou-reux des deux femmes dans la France profonde du Grand Siècle. Il le fait en scientifique dépouillant les archives en compagnie du lecteur. On découvre le rôle de l’Église dans la chasse aux sorcières, la place faite à la magie et aux superstitions, la méfiance à l’égard des femmes. Son livre est un fabuleux et précieux document sur l’environnement politique, social et religieux dans le Bas-Poitou et ailleurs au XVIIe siècle, quand on brûlait en France « 50 000 sorciers à la suite de jugements réguliers ». Y. V.

Laurent CharrierLes chapelles de notre cam-pagneLe Jarosset, 96 p., 15 €

Très joli livre que celui publié cet automne par l’Historien Laurent Charrier, par ailleurs grand amoureux des richesses du patrimoine local. Le canton de Palluau recèle des richesses d’ar-chitecture et d’histoire, Laurent Charrier les a in-ventoriées et les présente, époque après époque, avec

beaucoup d’aisance pédagogique pour conquérir tous les amoureux des vieilles pierres et des hommes qui les ont fait vivre. Les photos magnifiques et les textes instructifs nous ramènent sans cesse à la même question : mais pourquoi ne sommes-nous pas capables de faire davantage pour conserver les traces de notre passé ? Touchez-en deux mots à Lau-rent Charrier. Il a quelques idées là-dessus et déjà, sans nous les dire vraiment, il nous laisse les deviner dans ces pages d’expert. A. P.

CollectifLiberté d’expressionErato, 175 p., 22 €

À la suite de l’attentat contre Charlie Hebdo, des auteurs se réunissent pour publier un re-cueil de nouvelles qui défendent

la liberté d’expression. Dont le journal est une figure emblématique. Parmi eux, trois auteurs vendéens, Françoise Bidois, qui a porté le projet, Joël Couteau et Jim Morin. Ils concrétisent une idée lancée par le Frère Jaouen, disparu en 2016, qui a consacré sa vie aux jeunes délinquants en les accompagnant pour leur réinsertion lors de séjours en mer. Le prix couvre seulement l’impression du recueil. G. B.

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77Lire en Vendée - avril 2017

Tout à tracPatrice Barraud Images de guerre aux Sables d’OlonneP. Barraud 142 p., 22.50 € Quand Les Sables d’Olonne était sous la botte allemande.

Un ouvrage exceptionnel que nous livre Patrice Barraud, spécialiste et passionné de photographie. « Images de guerre aux Sables d’Olonne », paru en novembre 2015 est toujours disponible en librairie et mérite vraiment le détour. Il réunit des images inédites sur cette station balnéaire durant son occu-pation du 23 juin 1940 au 28 août 1944.

communiqué

Hervé RetureauClemenceau en VendéeGeste, 56 p., 4.90 €

S’il est un personnage dont le souvenir est omniprésent en Ven-dée, c’est bien Georges Clemen-ceau. «Dans la moindre bour-gade, son empreinte est encore visible», nous affirme avec raison

Hervé Retureau dont l’ouvrage est une promenade, agréablement enrichie de nombreuses photos, «à la rencontre de ce grand homme politique qui fut à la croisée des chemins entre le XIXe et le XXe siècle».

Alerte et bien construit, ce court fascicule condense à merveille tout ce qu’il faut connaître sur cet immortel Vendéen. Hervé Retureau est président de la société historique sablaise OLONA, fondée en 1924, cinq ans avant le décès du Père la Victoire.

J. B.

Hervé RetureauLa guerre de VendéeGeste, 56 p., 4.90 €

J’attends un article sur ce livre et je m’aperçois sur Internet qu’Hervé Retureau est un auteur prolifique qui tire sur tout ce qui bouge ou a bougé en Vendée.

Voici qu’en dit Geste :

Né en 1974 aux Sables-d’Olonne, Hervé Retureau a gran-di dans le « berceau de la cité » : le quartier de La Chaume. C’est ce milieu maritime qui lui a donné le goût de l’histoire et qui a éveillé en lui sa passion pour la généalogie.

Après des études d’Histoire à l’Université de Nantes où il a soutenu une Maîtrise sur les « Gens de mer en pays olonnais », il s’est tourné vers l’en-seignement. Formateur au C.F.A IFACOM (La Ferrière), il est auteur de plusieurs ouvrages sur Les Sables.

Lauréat de l’Académie de Marine en 2006 pour son livre « Sablais, marins du globe de Terre-Neuve à la terre Adélie », il y retrace l’épopée des marins sablais et en particulier celle de son ancêtre Philippe Thesson, matelot sur l’Astrolabe de Dumont d’Ur-ville. Il a notamment publié chez Geste, Les Sables-d’Olonne, une destinée maritime avec François-Xa-vier Grelet en 2006.

Il faut aussi attendre le livre de Michel Chamard à paraître en avril, « La Guerre de Vendée pour les Nuls ».

Cet auteur avait reçu le Prix des écrivains de Vendée pour son ouvrage précédent :«La Vendée pour les Nuls» J. R.

Hervé Retureau,auteur prolifique sur Les Sables d’Olonne

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Jacques VillemainVendée, 1793-1794Crime de guerre ? Crime contre l’humanité ? Génocide ?Cerf, 305 p., 24 €

Henri Renoul me fait passer ce livre qui partage avec deux autres sur la Vendée une pleine page du Figaro du 9 février dernier.

Le crime de génocide a en effet reçu depuis la Shoah une qualification juridique qui a permis les jugements du Rwanda ou de Srebrenica. Paul-Fran-çois Paoli estime pour Le Figaro que la thèse icono-claste de Jacques Villemain, diplomate et juriste, tire profit de ces progrès de l’approche juridique pour essayer de trancher la question si controversée de la guerre de Vendée. Le journaliste ajoute que cette thèse du génocide tient juridiquement la route.

Vérité pour la Vendéen° 49, lettre de l’association de la Mémoire Vendéenne7 p., internet

Guy Francheteau nous fait parvenir la lettre mensuelle de son association Versaillaise pour la Mémoire Vendéenne.

Même si ce texte lui paraît parfois excessif, qui qualifie les historiens de juges incertain, souvent faux, parfois prévaricateurs, il trouve intéressant de saisir qu’aujourd’hui ce qui s’est passé serait considéré au regard de la Cour pénale comme un crime de guerre, un crime contre l’humanité et comme le soutient Jacques Villemain, un génocide. Tout en évoquant un risque d’anachronisme (alors qu’une histoire universitaire dominante refuserait toujours cette idée).

La polémique n’est ainsi pas près de s’éteindre. Je la trouve tout-à-fait ridicule ; on se bat aussi fort avec et sur les mots qu’avec des faux, avec un résultat tout aussi calamiteux.

Ce livre apporte cependant un regard, un juge-ment peut-être iconoclaste, mais pertinent et nou-veau sur ce qui continue à diviser bêtement cher-cheurs et historiens. J. R.

Juliette Chaux-MazéBlanc RoyElla, 285p., 19 €

Avec ce second tome, Juliette Chaux-Mazé enrichit d’un vo-lume sa trilogie sur Les guerres de Vendée. La romancière ne se départit pas de son regard jeune dans ce livre où des pages

d’images sont également incorporées au récit. Ceci me faisait classer le premier tome plutôt au sein de

Juliette Chaux-MazéBleu RêveElla, 300 p., 19 €

Les guerres de Vendée inspi-rent les auteurs, ce premier tome d’une trilogie de Juliette Chaux-Mazé en atteste. La romancière apporte un regard jeune dans ce livre où des pages d’images s’in-

tègrent dans le récit, le classifiant par conséquent un

peu roman pour la jeunesse. Cependant, il est tout à fait destiné aussi aux adultes. Dans cet ouvrage le combat des Chamblain tourne à la guerre fratricide ce qui n’est pas sans rappeler une certaine chanson de Jacques Brel (les Deux enfants de Maria). Ga-brielle, héroïne, n’hésite pas à se travestir en garçon et s’engager dans le conflit aux côtés des Blancs. Elle se retrouve face à face avec Charles, son frère, défen-seur ardent de la cause révolutionnaire.

Qu’adviendra-t-il d’eux dans Blanc Roi et Rouge Sang ?

M. G.

la littérature jeunesse, sentiment moins évident à la lecture du second : est-ce l’habitude ? Dans ce deu-xième ouvrage, la relation entre Gabrielle, héroïne et Henri de la Rochejaquelein évolue, avec toujours en toile de fond le combat fratricide de la jeune fille et son frère Charles de Chamblain, plus que jamais défenseur ardent de la cause révolutionnaire.

Le troisième tome Rouge Sang apportera les ré-ponses à toutes les questions soulevées.

M. G.

Essais historiques

78 Lire en Vendée - avril 2017

Il y a déjà Les Vendéens de Paris, revue plus gé-néraliste, et on ne manque pas d’associations et de revues historiques sur la Vendée. Ici, nous avons à nouveau une étude détaillée sur deux pages du livre de Jacques Villemain, un portrait de Reynald Se-cher, un article sur un aide de camp de Charette, Ambroise Chesnier-Duchesne....

Le souvenir vendéen n’est pas près de tarir. J. R.

Page 79: Lire en vendee 31

79

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Le coin du CVRH - avril 2017

Jacqueline ColleuLes Vendéens au Canadaune épopée migratoire 1880-1920CVRH, 376 p., 26 €

La présence française au Ca-nada ne se limite pas au Québec,

où elle est historiquement forte avec la vague migra-toire des XVIIe et XVIIIe siècles. Plus tard, de nou-veaux émigrants sont partis pour les grandes plaines des provinces lointaines, le Manitoba, la Saskat-chewan, l’Alberta et la Colombie-Britannique. Ils sont près de 400 :150 religieux et plus de 200 civils.

Professeure d’histoire et Vendéenne, Jacqueline Colleu s’est immergée dans cette aventure très peu connue, après avoir lu le récit d’une fille de Léon Pavageau, un jeune paysans de La Bruffière, parti pour le Canada en 1910. Elle s’est alors lancée dans la quête de ces pionniers de chez nous, retrouvant au cours de multiples voyages leurs descendants qui, pour la plupart, dans ces provinces anglophones, ne parlent plus le français. Mais les archives et les sou-venirs écrits et oraux lui ont permis de rassembler, de façon très précise, les destins de ces Vendéens qui, par obligation ou par un irrésistible goût d’ailleurs, ont osé franchir l’Atlantique.

Actes du colloque des 24 et 25 octobre 2013,L’empreintede la guerre de VendéeCVRH, 372 p., 25 €

Après plusieurs colloques consa-crés au soulève-ment vendéen de 1793, le CVRH et l’Historial ont entrepris d’explo-

rer l’empreinte qu’il a laissée dans la mémoire col-lective, les imaginations et les sensibilités. Ces actes rappellent bien sûr la foisonnante production litté-raire, mais mettent aussi en lumière d’autres formes d’expression très diverses.Les$Vendéens$au$Canada$Une$épopée$migratoire$:$188081920$

$par$Jacqueline$Colleu$

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Des!immigrés!vendéens,!hommes,!femmes,!enfants,!religieuses!et!religieux!ont!participé!à!la!formidable!aventure! du! développement! du! grand! Ouest!canadien!à! la!fin!du!xixe!siècle!et!au!début!du!xxe.!L’enquête!minutieuse!de!Jacqueline!Colleu!appuyée!par! de! multiples! voyages! et! rencontres! avec! les!

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Les religieux et les religieuses ont fui les consé-quences des lois anticléricales (celle de 1901 surtout) des gouvernements radicaux de la IIIe République. Les différentes congrégations cherchent alors des terres d’accueil et de missions et se tournent naturel-lement vers le Canada pour sauvegarder une identité française et chrétienne.

L’émigration des civils, les plus nombreux, s’ap-parente à un exode rural, doublé d’un esprit d’aven-ture et de l’espoir d’une vie meilleure. «La Vendée est trop petite pour loger tout son monde», écrit Jean Yole. Il faut partir, même si ce départ est sou-vent vécu comme un reniement. Le gouvernement canadien qui veut développer ses territoires attribue à tout immigrant, une parcelle de 64 hectares, un «homestead». Celui-ci doit y vivre six mois par an, y construire une maison habitable, défricher et culti-ver quelques terres. Tous ne réussiront pas, beau-coup y trouveront ce qu’ils espéraient, quelques-uns feront fortune.

Le destin de ces immigrants, dont chacun pour-rait donner naissance à un roman, passionnera à coup sûr leurs familles, demeurées en Vendée. Car dans ces provinces de l’Ouest canadien, vivent au-jourd’hui les descendants des Bousseau, des Cou-tand, des Gaborieau et des Ragot.

Gille Bély

Ainsi en va-t-il de la mémoire entretenue dans la Revue du Bas-Poitou et de la Semaine catholique du diocèse de Luçon. Le souvenir du soulèvement oscille parfois entre mémoire et légende, au fur et à mesure que le temps passe et que les descendants des Ven-déens de 1793 disparaissent.

La guerre de Vendée a inspiré très tôt les poètes et les compositeurs. Ainsi la célèbre «Marseillaise des Vendéens», pastiche de l’hymne de Rouget de Lisle dont elle détourne les paroles : «Allons, ar-mées catholiques, le jour de gloire est arrivé». De nombreux monuments célèbrent le soulèvement: le Mémorial des Lucs, bien sûr, mais aussi le tombeau de Bonchamps, par David d’Angers, dans l’église de Saint-Florent-le-Vieil. Républicain, David réa-lisa plus tard un monument en mémoire de Bara... Sans oublier la colonne de Torfou et la chapelle du Mont des Alouettes. Le cinéma, la bande dessinée, le théâtre témoignent encore de l’empreinte durable de la guerre de Vendée.

Un CD audio, réalisé par l’Arexcpo, permet d’entendre quelques-unes des chansons évoquées lors du colloque.

Le coin du CVRH

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Le coin du CVRH - avril 201780

Le coin du CVRH Centre vendéen de recherches historiques

Le Pardon, un défi dans l’Histoire, Actes du colloque ICES, février 2015CVRH, 256 p., 32 €

Dans le cadre du 220e an-niversaire du soulèvement ven-déen de 1793, ce colloque, ini-tié par Bruno Retailleau, alors

Président du Conseil général, a exploré la probléma-tique du Pardon dans l’histoire de la France et du monde en partant de l’exemple vendéen. Il s’agis-sait aussi de croiser cette expérience avec d’autres grandes déchirures historiques qui se sont produites aux quatre coins de ce colloque. Le CVRH en pu-blie les actes sous la forme d’un grand et beau livre, illustré de magnifiques reproduction d’ œuvres d’art.

Quatre grands chapitres présentent le Pardon sous l’angle de ses rapports avec la foi, le politique,

Jean RousseauDes enfants juifs en Vendée (1942-1944)CVRH, 260 p., 22 €

D’autres Justes, en Vendée, ont été révélés depuis l’édition de 2004. Au total, une centaine d’enfants juifs préservés.

Le cas le plus marquant est celui de Chavagnes-en-Paillers :

une trentaine d’enfants juifs, habitant les banlieues pauvres de Paris y furent accueillis, grâce en parti-culier à l’intervention d’une organisation caritative juive. Ils arrivèrent en Vendée sous couvert d’accueil dans des familles de province, comme cela était as-sez fréquent à cette époque et même après la guerre.

Jean-François HenryL’ex-voto «Le Français»CVRH, 64 p., 9 €

Les 18 et 19 septembre 1930, la tempête s’abat sur les thoniers qui pêchent au sud de l’Irlande. Vingt-six sont perdus corps et bien, 210 marins périssent. Le dundee «Le Français» et ses cinq marins de l’île d’Yeu échappent par miracle au naufrage. Toute l’île croit le bateau perdu. Contre toute attente, il revient à Port-Joinville, après avoir repris la pêche. Jean-Baptiste Taraud, l’un des mate-lots, demandera à son fils Jean de peindre «Le Fran-çais» dans la tempête pour offrir ce tableau - une gouache - en ex-voto à la paroisse Saint-Sauveur.

Jean Taraud et Jean-François Henry ont colla-boré pour raconter l’histoire de cet ex-voto réalisé en 1952 et destiné à prendre place, parmi bien d’autres, dans la petite chapelle du port de la Meule. Jean Taraud qui a navigué dès l’âge de 14 ans, a été plus tard, et pendant trois ans, gardien du phare des Barges, aux Sables-d’Olonne. C’est là qu’il a exécuté ce tableau: il représente «Le Français» recevant le coup de mer auquel il échappa par miracle.

Ce tableau résulte d’une démarche personnelle, totalement religieuse, lié à une île profondément an-crée dans le culte marial et la mémoire des péris en mer. «Toute l’île se réunissait pour les cérémonies mortuaires, se souvient Jean-François Henry, asso-ciant ainsi dans la prière le port matériel et le port spirituel».

Hélène de Suzannet accompagna et cacha chez elle plusieurs enfants juifs. Conseillère générale de Saint-Fulgent, elle fut l’une des 33 femmes élues membres de la 1ere Assemblée constituante le 21 octobre 1945. «C’est tout le village de Chavagnes-en-Paillers qu’il faut remercier», soulignait en 1999, un conseiller de l’ambassade d’Israël.

Il n’y a pas que Chavagnes. D’autres communes vendéennes ont caché des enfants juifs, le hameau d’Aziré, à Benet, le château de Bessay, La Boissière-de-Montaigu, Le Boupère, Les Brouzils, Chanton-nay, Dompierre-sur-Yon, La Guyonnière, Montour-nais, Mouchamps, Nieul-sur-l’Autise, Saint-Gilles, Saint-Pierre-le-Vieux, Saint-Valérien, Vouvant...

«Ce n’est pas une histoire d’idées, c’est une his-toire de solidarité, une histoire d’amour» écrit Alain Gérard dans la préface.

la justice et la mémoire. Alain Gérard et Chantal Delsol analysent pour leur part la dimension col-lective du Pardon. La guerre de Vendée sous-tend naturellement toutes les interventions, mais d’autres conflits sanglants, d’autres déchirements sont aussi abordés: l’Irlande du Nord, la Russie et l’Europe de l’Est, la guerre civile américaine, l’apartheid, le Li-ban, le Rwanda, la Yougoslavie.

Yves Viollier a pris la parole en dernier, au len-demain de la parution de son roman L’Instant de grâce, dont le sujet est précisément le pardon des Vendéens, celui de Bonchamps, mourant, à Saint-Florent-le-Vieil. «Mon travail d’écrivain, dit-il, a été de donner chair et vie, et d’une certaine façon ac-tualité, à ce qui s’est passé, il y a plus de deux siècles. Comment Bonchamps a-t-il prononcé ces paroles de pardon? Comment, David, le sculpteur du tom-beau, a-t-il vécu ce pardon? Comment a-t-il réalisé son chef-d’œuvre ?»

le pardonun défi dans l’histoire

Éditions du CVRH

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81

87, rue Chanzy, 85000 La Roche sur Yon www.histoire-vendee.com - [email protected]

02 51 47 74 49

Le coin du CVRH - avril 2017

Recherches vendéennes n°22De la Résistance à la PaixCVRH, 283 p., 26 €

Le dossier principal est consa-cré à la guerre 39-45, essentielle-ment à la Résistance et à la pé-riode de la Libération. Résister par l’action bien sûr, mais aussi par l’art et la littérature. Deux exemples: le Dr Pigeanne, de

L’Aiguillon-sur-Mer homme de théâtre, interné au camp de Neuengamme, et Maurice de la Pintière, incarcéré à Buchenwald, puis à Dora, dont les lavis disent l’horreur de ces camps de la mort.

Résister, c’est toute la vie d’Hélène de Suzannet, racontée ici par sa petite-fille, Constance de Pom-mereau. Entrée dans le réseau Comète en 1943, elle

est arrêtée par la Gestapo et incarcérée à Fresnes. Député de la Vendée à la première Assemblée consti-tuante, elle se consacrera par la suite à l’humanisme, à la promotion des femmes et à l’idéal européen.

Après la Libération, malgré les différences po-litiques ou religieuses, les Vendéens s’auront s’unir autour de leaders reconnus et respectés, le Préfet Léon Martin, Louis Joguet, président du Comité de Libération, et l’évêque de Luçon, Mgr Cazaux.

Deux contributions importantes complètent ce numéro double. Jean Artarit s’est intéressé aux docteurs médecins de Montpellier installés en Bas-Poitou au moment de la Révolution. Enfin, le jour-nal du Fontenaisien Eugène Waïtzenegger, engagé volontaire en 1915, à l’âge de 51 ans, apporte un témoignage très particulier sur la vie et la mort des Poilus pendant la Grande Guerre.

G.B.

Alain Gérard,couronné par le Cercle de la Mer

L’ouvrage consacré au Journal de Paul-Émile Pa-jot, préparé par Alain Gé-rard, a reçu depuis sa pu-blication de très nombreux éloges.

C’est maintenant un Prix, le Prix du «beau livre», qui vient saluer ce très beau travail : le Prix Littéraire 2016 du Cercle de la Mer.

Il a été remis par Sabine Roux de Bézieux, prési-dente de la Fondation de la Mer, à Alain Gérard, le 25 janvier dernier, sur la pé-niche du Cercle.

Ce prix récompense ainsi le travail de l’auteur, après 18 mois de recherches à temps plein, et met en lumière cet humble marin-pêcheur, Paul-Émile Pajot.

«Lire en Vendée» a pré-senté cet ouvrage dans son n°29, paru en juillet 2015.

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82 Les Écrivains de la mer - avril 2017

Les pages des écrivains de la Mer

Philippe JoubinLa légende du Vendée GlobeAlbin Michel, 288 p., 29 €

Publié en octobre dernier, juste avant le départ de l’édition 2016-2017, avec le concours de l’organisation, ce beau livre, préfacé par Michel Desjoyeaux, vainqueur en 2001 et en 2009,

se présente comme un dictionnaire très complet, re-

Florence Regourd Carnet de bord d’un marin vendéen, Adolphe Joseph Chauvin1865-1942Geste, 306 p., 30 €

Beaucoup seront tentés de voir en ce beau livre de Florence

Regourd, un écho, voire une réplique au «Journal de Pajot» d’Alain Gérard, paru peu de temps aupara-vant. Ce serait inexact et injuste. Florence Regourd, historienne du monde du travail, met en scène les carnets de dessins d’Adolphe-Joseph Chauvin

Roland Mornet Les Naufrages de GirondeGeste, 54 p., 25 €

Quand vous habitez La Chaume, il n’est pas impossible que vous soyez un marin dans l’âme, mais quand vous êtes de-venu un historien spécialiste des

naufrages, ne seriez-vous pas aussi un naufrageur ? Eh bien, imaginez-vous que le capitaine Roland Mornet n’est pas un fossoyeur de navires, mais un découvreur qui fait revivre ces navires disparus dans les abysses. Aujourd’hui, les malheureuses victimes

de ces fortunes de mer renaissent sous la plume de notre «  navigateur en archives  » selon l’expression d’un journaliste. Ce nouvel ouvrage dédié aux Nau-frages de Gironde va améliorer votre connaissance de la fabuleuse histoire de la marine de notre pays. Souvent on a : entendu dire, vu des images, lu des articles, mais ce n’étaient que des visions furtives.

Avec Roland Mornet on « plonge », si je peux m’exprimer de cette façon en parlant de naufrage, dans la véritable épopée de ces drames de mer non loin des rivages de l’océan et particulièrement ceux des Landes, de l’estuaire de la Gironde et de la côte d’Avert  : vous voici dans le Cimetière des bateaux perdus. R.M.B.

haussé de superbes photos. De A comme «albatros» à V comme «voiles», c’est la bible de la course. On y trouve tout sur les bateaux, les 81 skippers qui ont sillonné les océans du monde, de 1989 à 2012, le palmarès de l’épreuve, ses anecdotes et ses som-mets, ses à-côtés. L’auteur, Philippe Joubin, rédac-teur en chef adjoint de Voiles et Voiliers, a couvert toutes les éditions et se fait le biographe de ces na-vigateurs qui font vibrer le monde. Un ouvrage de référence pour suivre, dans quatre ans, la prochaine édition... GB

(1865-1942), marin-pêcheur, puis inspecteur des pêches, et peintre amateur. Elle le suit pas à pas, ex-plore son environnement familial et professionnel et brosse un panorama passionnant des grandes heures de la pêche vendéenne. Elle raconte aussi ses grands voyages sur les grands navires, des Antilles au Ca-nada.

Pajot et Chauvin se sont-ils connus? Ce n’est pas impossible. Il faut aussi se garder de les comparer. La Vendée leur doit à tous deux les précieux témoi-gnages d’un moment essentiel de son histoire mari-time. Le dessin précis et sensible d’Adolphe Chau-vin séduira les amoureux de la mer et du dur métier de marin.

G. B.

Bernard GroisardJean-Simon Chassincorsaire de l’ïle d’YeuL’Étrave, 60 p., 10 €

Un beau petit opuscule sur la vie maritime à l’Isle Dieu dans la seconde partie du XIXe siècle et particulièrement pen-dant la période révolutionnaire ;

il fourmille de renseignements sur les bateaux, les équipages, les batailles, les courses, les missions des capitaines. les personnages marquants de l’île et la politique maritime de la France.

On y retrouve François de Charette, curieuse-ment délesté de son second prénom Athanase, ce qui dévalorise quelque peu notre héros vendéen. Si-non, un ouvrage de référence sur cette période trou-blée pour la France et sa marine.

J. R.

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83Les Écrivains de la mer - avril 2017

09 66 93 26 [email protected]

http://evrivains-mer.fr

L’océan, les ports à la Maison des écrivains de la mer

La Vendée recèle des trésors en sociétés littéraires, l’année dernière a été créée celle des Marins-écrivains. Ne cherchez pas dans le journal officiel une déclaration en préfecture, cette association de fait a un centre de coordination, il se situe à la

Mothe Achard, je veux dire Aux Achards, chez un de leur membre, 6 impasse Jean de La Fontaine.

Dans cette association, les auteurs ne sont pas liés par des statuts seulement. Ils restent parfaite-ment libres de leur état d’hommes ou femmes de

lettres. Ils éditent leurs ouvrages chez leurs propres éditeurs. Ils ne sont unis que par un simple accord entre les membres. Cette dernière regroupe des personnalités qui écrivent à l’encre salée. Certains sont peu connus, mais ce qui les rassemble est leur appartenance au Peuple de la mer. Pour plus d’in-formations, vous pouvez contacter l’adresse in-ternet suivante  : [email protected]. Ne manquez pas de les rencontrer dans nos salons du livre.

Aujourd’hui, ils sont vingt-trois et quatre d’entre eux sont d’origine ou résident en Vendée. René Moniot Beaumont

La mer est chez nous La mer est ailleurs

‘’Romans et récits de ports et de pêches’’

Cette exposition de ‘’la Maison des Écri-vains de la mer’’ présente ce que nous dit la lit-térature maritime dans des récits de ports et de pêches, aujourd’hui et au cours du passé, chez nous et ailleurs.

Relier à la fois ce qui nous est proche, à ce qui est plus loin.

La mer est le trait d’union entre ces mondes, celui des ports lointains, des havres de paix, des quais tourmentés où se perdent les marins.

La mer est le trait d’union entre les pê-cheurs côtiers et ceux qui font route-pêche vers des mers lointaines.

La mer unit tous ces mondes.La mer est un pont, comme le nôtre, à Saint-

Gilles-Croix-de-Vie, celui de la Concorde, trait d’union depuis 50 ans entre deux communau-tés, deux ports, deux rives de la Vie.

Les quarts de jour de l’année 2017 :samedi 1er avril 15h00 : Carnet de bord d’un marin vendéen, Florence Regourd

quarts de Nuit printemps : le jeudi à 20 h 30. :4 mai : Jeanne de Belleville, 1ère femme pirate, Yves Simard8 Juin  : Un regard sur le tourisme balnéaire à Saint Gilles (1850-1970), Johan Vincent29 juin : Le Naufrage du Saint Philibert, salle du Casino Ro-land Mornet

quarts de Nuit été : le jeudi à 21 h :6 juillet : Histoires de ports, de Mac Orlan à Paul Brauquier, René Moniot Beaumont, Jacques Combe, Serge Aillery13 juillet  : Carnet de bord d’un marin vendéen - Adolphe Joseph Chauvin 1865-1942, Florence Regourd20 juillet : Un Récit de pêche à la baleine, Yves Simard27 Juillet : L’homme et le dauphin, Roland Mornet3 août : Histoire de la conquête des abysses, Pierre Juhel10 août  : Cartographier l’océan Indien, de l’Antiquité au XVIe siècle, Emmanuelle Vagnon-Chureau17 août : Histoires de ports, de Mac Orlan à Louis Brauquier, René Moniot Beaumont, Jacques Combe, Serge Aillery24 août : Narcisse Pelletier chez les Aborigènes, Serge Aillery

Serge Aillery, président de la Maison des écrivains de la mer

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Lire en Vendée Échos-Musées n°31Sites Internet : www.ecrivains-vendee.framisvendee-historial.com, adresse mail : [email protected]

Impression : Offset 5, La Mothe-Achard , 6 000 exemplaires

Merci de communiquer vos ouvrages à : Société des écrivains de Vendée, Gilles Bély, 13 rue des Marguerites85280 La Ferrière

Maitre de la chronique d’Angleterre et ses collaborateurs (artistes), Jean de Wavrin (entre 1394-1400 et 1472-1475), Départ pour la troisième croisade, miniature extraite des Chroniques d’Angleterre, vers 1475,Paris, Bnf, département des Manuscrits, division occidentale. Ms. Fr. 75, fol. 245 v°exposition Richard Cœur de Lion à l’Historial