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Gabriela Scurtu MES ENVOLS 2e édition Illustrés avec des toiles de Dan Scurtu

Mes envols (2)

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Gabriela Scurtu

MES ENVOLS

2e édition

Illustrés avec des toiles deDan Scurtu

Ce petit album est une nouvelle version d’un volume déjà diffusé en ligne (http://issuu.com/gabrielascurtu/docs/mes_envols/0) et contenant aussi de nouveaux petits poèmes écrits depuis lors.

 Merci à mon amie Maria Alexandrescu Vianu qui a eu l’idée d’éditer la première version de mon volume et s’en est chargée de la techno rédaction.

Merci aussi à mon fils Dan pour les illustrations tirées de son monde où il s’évertue de reproduire et de transfigurer la beauté de la nature.

Je remercie également mes lecteurs potentiels pour l’œil indulgent qu’ils jetteront sur mes tentatives de m’évader dans la fiction.

À MES LECTEURS

Envie de dire Des choses insignifiantesDes fois même aberrantes…Plaisir de décrire- Pour qui a le courage de lire -Le cheminement d’une pensée

Son parcours zigzaguéDes fois même déraisonné…Le tout avec la voluptéDe la volubilité…Merci mes amis d’accepterD’être mes confidents attitrés

JEUX

Texte sibyllinEsprit lutinSourire câlinPeur cabotineSolitude chagrineDouceur angevineMots anodinsPlaisirs béninsJeux enfantins…

RÊVERIEL’éclat d’un sourire qui illumine

ton visage La sagesse renfermée dans un célèbre

adageLa saveur exquise d’un mystérieux

breuvageEt les accords imaginaires Le vieux piano solitaireLe parfum du foin humide Le souffle du vent dans la steppe arideLe susurre du ruisseauOu les vocalises des oiseaux La douceur d’une caresseEt l’oubli dans l’ivresseLa beauté éclatanteLa lumière fulgurante D’un horizon inconnuOnt pour moi un goût de déjà vuMais encore jamais connuJe rêve sans trêve...

LES MOTS

Ses mots -vers et musique ensoleillés-

sont des joyaux de l’été,perles dans de l’or enchâssées.

Dans l’air limpide ils ont un instant vibré …

avant de se poser sur le beau laurier,prêts à le glorifier.

Alors je m’élance vers le laurierje ramasse les mots vivifiés j’en refais le précieux collier!

Mes mains brillent de l’éclat des perles

qui sur nous maintenant déferlent.

DÉPARTS

Tu es partiMon regard te suitJusqu’à la ligne de l’horizonOù tout s’effaceOù tout se mêleJour, nuit, présence, absenceDouleur et joieDésespoir et foi …Tu es partiMon train part aussiLe dernier trainJours sans lendemains …

PLUIELa pluie vient frapper à ma

fenêtre de ses doigts effiléshumides et frais.

Elle effleure mon visagefriand de caressesoh! tant de tendresse…

Les gouttes qui emperlent mes joues

sont brûlantes et salées…salées comme la meret amères …comme la lassitudede la solitude.

SOUFFLESUn souffle d’impatienceravive ma conscienced’etre maintenant ici d’appartenir à un monded’un jour à l’autre plus immonde.

Un souffle secse pose sur mon coeurravivant ma douleurde ne rien savoirde ne rien pouvoir …

Un souffle de zenapporte le confortde la quiétudede l’oubliet d’un profond ennui.

PEINDRE

J’ai peint ton sourireAvec les couleurs de l’arc en

cielJ’ai peint ton regardAvec les couleurs de la merBleu, vert, gris-fer…Je peindrai ma faiblesseAvec les couleurs de la

détresse …

DE LA VIE AVEC IRONIELa vie est belle comme une ritournellela vie est triste come un vieil artistela vie est brève comme un joli rêvela vie est dure comme une armatureet légère… puisque mensongère.

À quoi donc rime « tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir »?sinon à un empressé et brutal au revoir?et comment se conjugue mentir?oh, non, cela pourrait tout anéantirs’autoanéantir et la beauté de la vie terniroui, car la vie est belle … comme un sac-

poubelle?ou comme une représentation idéelle?

Conjuguons les verbes de la vie : Conjuguons les verbes de la vie : avoir, être aimer … désirs inassouvis… avoir, être aimer … désirs inassouvis… aimons la vie! aimons la vie! aimons la rudesse de l’hiver autant que aimons la rudesse de l’hiver autant que la joie de l’étéla joie de l’étéaimons avec démesure, sans sobriété aimons avec démesure, sans sobriété aimons la vie! aimons la vie! avant qu’elle ne s’en aille sans préavis…avant qu’elle ne s’en aille sans préavis…

PLUIE D’ÉTÉUne pluie fraiche d’étéqui lave nos péchésune pluie rapide pour une pensée limpideune pluie argentéequi me laisse désappointée.

Je me sens abandonnéecomme si le destin voulait m’éprouveréprouver mon amour de la viemon élan vers la souffrance d’autruima compréhension pour ce monded’un jour à l’autre plus immonde…

Mais voilà, la pluie a cessémes pensées s’en sont alléesvers d’autres rivagesexempts de tous ces ravagesqui meurtrissent nos cœursen quête d’un havre de douceur.

DU BONHEUR AVEC DÉTACHEMENT

Détresse, infortune, tristesseespérance, foi, confiancebalancement, involontairement,sans répit … immortel récitéternel jeu du destinglorieux ou anodindessus dessous dessous dessussans trêve, poignant rêve…

Dessus, ô, combien peut-on être indolentsdes moments précieux gaspillant passant indifférents à la beauté du monde agités des passions qui s’élèvent par

ondes…dessous, se déclenche le déclicet l’on passe sa vie à l’alambicvers le ciel on dirige son regardle regard est hagardet le ciel pour notre prière n’a pas d’égard.

« Il n’y a pas de bonheur sans avoir connu le malheur »

pourrait devenir « bonheur inconditionnel » intentionnel et rationnelfait du tout et de rienun peu aérien, neuf ou ancien comme le susurre du ruisseauou les vocalises des oiseaux …cherchons donc le petit bonheuravant de devenir d’ennuyeux raisonneurs!

NOTRE PENSÉENotre pensée vagabonde, incapable de s’arrêtermystérieuse comme une Joconde,une pensée qui refait le monde,reine absolue de la contrariété.

Don précieux et volage, aimant jeux et faufilages

elle descend au tréfonds de nous-mêmes, ou s’élance vers de lointains rivages reine absolue des extrêmes.

Souvent elle se pose sur un souvenir futilese plaisant dans une tiède médiocritéd’autres fois elle embrasse des idées subtiles,reine absolue de l’ubiquité.

Notre pensée, notre être idéal,innée ou précieusement cultivée,elle est nous, notre intériorité,reine absolue de l’art de dissimuler.

CRI

Qui entend votre cri muetseul au milieu de l’indifférenceparlant avec les pierres froidesou regardant un ciel vide et inquiet?mais quand le ciel s’animetraversé par des fulgurances sublimestout devient incandescentl’âme s’envole vers le transcendentlà ou les pierres parlent et dansentet votre cri et les pierres entonnent à l’unissonla plus pharamineuse des chansons.

OÙ SONT LES ANGES?Où sont les angesqui veillent sur tout?hymnes et louanges pour leur gloire étrange!

Où se cachent-ilsquand leurs messages n’arrivent pas à

nous?illusions et louangespour ces êtres étranges!

Pourquoi se cachent-ils,ces êtres indélébiles?on dit que pour pleurer…ou pour mieux nous protéger?

Amour et louanges pour ces anges étranges!

LES ANGES SONT PARTOUT

Les anges sont partout:dans la forme d’un nuagederrière un avenant visagedans la pensée d’un amiou les accords d’une symphonie.

Lorsque notre étoile nous inciteà atteindre la compréhension tacitede notre destinée dans cet universde ses règles - justes ou de travers -c’est l’ange qui nous enveloppe de sa

chaleur,nous ravissant à l’immédiat suborneurnous souriant avec des yeux d’étincellesnous promettant la vie éternelleou nous abandonnant aux mêmes doutesaux mêmes questions, à la même

déroute…

DERRIÈRE UN REGARD

Tes yeux - deux laguneset le monde vient de naitre dans leur profondeur et le monde vient de renaitre dans leur calme tiédeur,dans un balancement de vagues,brise mélancolieuse ou tempête ravageuse,danse envoûtante ou frénésie arrogante.

Un monde d’énigmes dont je n’ai pas la clef,trésors ensevelis dans l’abime de tes yeux baignés dans une douce lumière se dévoilant à chaque battement de paupières, regard teinté des couleurs de la mer, bleu - vert - gris fer…

Folle espérance bâtie sur l’inconsistanced’une rêverie incessante, telle une soif ardente,promesse fulgurante d’un bonheur qui me hante…visions entrevues dans un battement de paupières -rideaux sur deux fenêtres baignées dans la lumièrequi appelle et qui éloigne, qui aveugle et qui

m’empoigne.

RÊVE D’AUTOMNE

Ciel bas et lourdPluie d’automneFroide et monotone …Atmosphère diluvienne Images baudelairiennes Ciels brouillésPaysages mouillés …Mon regard s’est alors tournéVers l’infini des cieux- Avec magnificence reflété Dans le gris-bleu-vert de tes yeux -Avec le fol espoir d’y trouver Tout l’éclat, toute la splendeur D’un impossible possible

bonheur…

LE BRUIT DES VAGUES

La vie est un océan de bruits, permanent remous

Un monde agité, tempétueux, sens dessus dessous…

Quoiqu’assourdis par le bruit de vagues Leur balancement insidieusement nous

dragueEt l’abime nous appelle, profondeurs

obsessionnelles.

RÊVE BLANC

Rêve blancchamps blancsnuages blancs.

L’univers est blanc blanc de puretéd’espoir inavoué.

Blancs les dieux de la paixblancs des dieux de la guerreles vrais maitres de la terre….

Rêve blancrêve hagardjeux de mots ringards …

LA VIE SANS MUSIQUE

Peut-on concevoir un monde sans musique?oh, je ne pense pas aux murmures des

ruisseauxni aux ravissantes vocalises des oiseaux ou au souffle du vent nous apportant ses

échos …mais à un monde où Bach se tairait à jamaisnous laissant esseulés, sans émotions,

révélations, sans consonances, assonances ou

dissonances…car la musique est tout cela est bien plus, un

pur miracle,de notre esprit immortel l’éternel habitacle.

ROUGE

Lave rougese déverse sur le mondeboulversant nos vies,étouffant tous les cris.

Pantelants, nous nous endormons

dans la braise vivifiantepour nous réveiller dans un monde purifié.

Un aveu, à la fin de ce petit volume que j’ai écrit avec mon cœur pour mes lecteurs virtuels : tous les petits textes datent des années 2014 et 2015 et sont issus du désir de m’évader de mes préoccupations de jusqu’alors. Les «événements» qui ont dernièrement surgi dans ma vie, le choc, la peur qu’ils ont engendrés, mais aussi l’espérance, ont sans doute influé sur mon état d’âme et sur la façon et surtout le besoin de m’exprimer. Comme une expiation, une catharsis, un appel vers la lumière... Les événements extérieurs, «la marche» toujours plus agitée du monde actuel y sont aussi pour quelque chose.