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94 / 1. Dans l’économie partagée Färm, Bees Coop...  Le supermarché écoresponsable Sortir des sentiers traditionnels de la distribution. Et favo- riser une alimentation locale et les circuits courts. Les Bruxellois souhaitent de plus en plus se réapproprier leur assiette. A côté des supermarchés et autres épiceries bio fleurissent donc d’autres modèles d’achat. Plus participatifs, plus coopératifs et davantage sensibles aux filières locales. Avec Färm, la ferme débarque en quelque sorte en ville. Cette coopérative vient d’ouvrir sa troisième grande surface entièrement bio à Auderghem, après Etterbeek et la place Sainte-Catherine au centre-ville. Produits bio et de saison, circuits courts et développement durable sont mis à l’honneur. Tandem fondateur, Baptiste Bataille et Alexis Descampe ont déniché des produits issus d’agriculteurs établis dans un rayon de 80 kilomètres maximum des magasins. « Nous nous inscrivons dans un modèle économique, contrairement à d’autres coopératives, explique Alexis Descampe, qui compte 183 coopérateurs et une quinzaine de fournisseurs. Mais le bénéficie commercial est ouvert à tous les coopérateurs. » L’autre initiative dont on parle beaucoup est précisément une coopérative aussi, mais participative et sans but lucratif. Bees Coop, qui ouvrira en septembre prochain, rue Van Hove à Schaerbeek, sera le premier supermarché belge du genre. L’enseigne proposera des produits sains, écores- ponsables et à un prix abordable. « Il s’agit d’un projet d’économie sociale et solidaire, précise Quentin Crespel, l’un des coordinateurs. Ce qui signifie qu’il ne sera ouvert qu’aux coopérateurs. On en vise 500 d’ici l’ouverture. L’autre condition est que les coopérateurs donnent trois heures de leur temps par mois pour participer à la gestion du magasin. » Une manière de réduire les coûts et donc les prix. Le projet suscite déjà un certain enthousiasme. Cent personnes en font déjà partie. Elles ont sélectionné une quinzaine de producteurs ou fournisseurs selon plusieurs critères (produits bio, locaux, issus du commerce équitable, emballages limités). « Nous voulons démocratiser l’ali- mentation saine et durable à Bruxelles. » Un modèle appelé à se reproduire puisque Bees Coop veut favoriser l’économie de partage. Une préouverture a eu lieu début février. En cours de constitution, Recup’Kitchen, de son côté, récu- père des invendus alimentaires provenant des marchés bruxel- lois et des produits issus du potager Latinis, à Schaerbeek. N° 7 / 19 février 2016 Spécial /Bruxelles Ces Bruxellois qui font le buzz Ils sont des milliers à Bruxelles à relever le défi de l’innovation, de la créativité, de l’originalité pour mener à bien leur entreprise, leur commerce, leur projet social ou culturel. Bien ancrés dans leur époque, les yeux rivés sur l’avenir, indifférents à la morosité ambiante, certains émergent et leur aventure peut avoir valeur d’exemple. Voici quelques perles qui font briller la capitale. Ou le feront bientôt. Un dossier de Philippe Berkenbaum, avec Xavier Attout, Annabelle Duaut, Bastien Péchon et Marie-Eve Rebts FÄRM, des magasins dédiés aux produits bio et de saison. VINCENT DUTERNE-PG

LeVif/L'Express - Ces bruxellois qui font le buzz

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1. Dans l’économie partagéeFärm, Bees Coop...  Le supermarché écoresponsableSortir des sentiers traditionnels de la distribution. Et favo-riser une alimentation locale et les circuits courts. LesBruxellois souhaitent de plus en plus se réapproprier leurassiette. A côté des supermarchés et autres épiceries biofleurissent donc d’autres modèles d’achat. Plus participatifs,plus coopératifs et davantage sensibles aux filières locales.

Avec Färm, la ferme débarque en quelque sorte en ville.Cette coopérative vient d’ouvrir sa troisième grande surfaceentièrement bio à Auderghem, après Etterbeek et la placeSainte-Catherine au centre-ville. Produits bio et de saison,circuits courts et développement durable sont mis à l’honneur.Tandem fondateur, Baptiste Bataille et Alexis Descampeont déniché des produits issus d’agriculteurs établis dans unrayon de 80 kilomètres maximum des magasins. « Nous nousinscrivons dans un modèle économique, contrairement àd’autres coopératives, explique Alexis Descampe, qui compte183 coopérateurs et une quinzaine de fournisseurs. Mais lebénéficie commercial est ouvert à tous les coopérateurs. »

L’autre initiative dont on parle beaucoup est précisémentune coopérative aussi, mais participative et sans but lucratif.Bees Coop, qui ouvrira en septembre prochain, rue VanHove à Schaerbeek, sera le premier supermarché belge dugenre. L’enseigne proposera des produits sains, écores-ponsables et à un prix abordable. « Il s’agit d’un projetd’économie sociale et solidaire, précise Quentin Crespel,l’un des coordinateurs. Ce qui signifie qu’il ne sera ouvertqu’aux coopérateurs. On en vise 500 d’ici l’ouverture.L’autre condition est que les coopérateurs donnent troisheures de leur temps par mois pour participer à la gestiondu magasin. » Une manière de réduire les coûts et donc lesprix. Le projet suscite déjà un certain enthousiasme. Centpersonnes en font déjà partie. Elles ont sélectionné unequinzaine de producteurs ou fournisseurs selon plusieurscritères (produits bio, locaux, issus du commerce équitable,emballages limités). « Nous voulons démocratiser l’ali-mentation saine et durable à Bruxelles. » Un modèle appeléà se reproduire puisque Bees Coop veut favoriser l’économiede partage. Une préouverture a eu lieu début février.

En cours de constitution,  Recup’Kitchen, de son côté, récu-père des invendus alimentaires provenant des marchés bruxel-lois et des produits issus du potager Latinis, à Schaerbeek.

N° 7 / 19 février 2016

Spécial /Bruxelles

Ces Bruxellois qui font le buzzIls sont des milliers à Bruxelles à relever le défi de l’innovation, de la créativité,

de l’originalité pour mener à bien leur entreprise, leur commerce, leur projet socialou culturel. Bien ancrés dans leur époque, les yeux rivés sur l’avenir, indifférents

à la morosité ambiante, certains émergent et leur aventure peut avoir valeurd’exemple. Voici quelques perles qui font briller la capitale. Ou le feront bientôt.

Un dossier de Philippe Berkenbaum, avec Xavier Attout, Annabelle Duaut, Bastien Péchon et Marie-Eve Rebts

FÄRM, des magasins dédiés aux produits bio et de saison.

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Une cuisine mobile (une caravane), installée sur le site del’ancienne gare Josaphat, proposera des plats à petits prix.Financement en cours sur Growfunding.be. •X. A.

Betacowork, The Mug, La Récré...  La capitale du coworkingLe coworking est une façon de travailler basée sur l’échange :on partage des espaces (salles de travail, de réunion, dedétente, cuisine) et des équipements (mobilier, Internet,imprimante) avec des personnes qui travaillent sur d’autresprojets, n’ont pas les mêmes objectifs ou les mêmes com-pétences. La fin de l’isolement professionnel pour de nom-breux entrepreneurs en herbe. Le phénomène a le vent enpoupe dans la capitale. L’indépendant ou l’entrepreneurqui souhaite tester la formule visant à partager un espacede travail a aujourd’hui l’embarras du choix.

Une vingtaine de lieux sont aujourd’hui accessibles àBruxelles et il y en a pour tous les goûts. Des grosses machinescomme Betacowork (Auderghem) ou Factory Forty (Forest).Des plus cosy comme The Mug (Etterbeek), The Library(Etterbeek) ou encore La Récré (Ixelles), l’un des petitsderniers. « Il faut bien différencier les espaces de coworkingqui mettent en relation des personnes et organisent unecommunauté et ceux qui n’offrent que du café et des services,souligne Ramon Suarez, fondateur de Betacowork et papedu coworking à Bruxelles. Ce n’est pas la même chose. »

En cinq ans, le nombre d’espaces de coworking s’est net-tement développé, même si la croissance est un peu pluslente que prévu. « Il pourrait y en avoir encore plus, vu laquantité d’entrepreneurs et de freelances à Bruxelles, jubilecelui qui est également président de la European CoworkingAssembly. Ce n’est certes pas un business florissant : nous

ne sommes pas dans l’immobilier mais bien dans le rela-tionnel. Il est nécessaire d’avoir au moins trente placespour être rentable et créer une communauté. »

Parmi les prochaines ouvertures, notons celle de l’ex-roi du porno, l’Allemand Fabian Thylmann, qui inaugu-rera très bientôt un espace de coworking de 1 000 m2

aux Quatre Bras de Tervuren. « De nouveaux lieux vontouvrir à l’avenir, conclut Ramon Suarez. De plus en plusd’indépendants auront besoin de soutien. Ce modèle aun bel avenir devant lui. »• X. A.

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SERGE LITVINE, LE COLLECTIONNEUR D’ÉTOILES

Entrepreneur à succès, gastronome averti et homme de

goût. Rien ne semble résister à Serge Litvine. Cet homme

d’affaires qui partage son temps entre Luxembourg,

Paris et Bruxelles a la tête dans les étoiles. Cinq pour être

précis : une à la Villa Lorraine, deux à la Villa in the Sky et deux

au Seagrill (propriétaire à 50 %). Sans oublier la Villa Emily,

qu’il vient de racheter, et la brasserie Classico. Ce qui en fait

le seul Bruxellois à diriger au moins deux restaurants étoilés.

« Les étoiles ne sont pas une fin en soi, se défend l’ex-patron

des Gaufres Milcamps. Ce qui m’intéresse, c’est que le restau-

rant soit plein et que les gens y passent un bon moment. »

A 60 ans, cet amateur d’art moderne (Dubuffet, Vasarely,

Poliakoff), collectionneur d’anciennes Rolex, est arrivé dans

le petit monde de la gastronomie par hasard. S’il aime cuisiner

et est un grand épicurien, il n’a pas l’âme d’un grand chef.

« La passion a davantage guidé mes investissements que le

rendement. Ce sont des circonstances particulières qui m’ont

permis d’acquérir ces établissements. Une opportunité (Villa

in the Sky), le soutien d’un ami (Seagrill)... ou une volonté

délibérée (Villa Lorraine). »

Ce père de quatre enfants, dont deux travaillent dans ce

segment – sa fille Tatiana dirige le pôle restaurant, son fils

Vladimir gère la branche traiteur –, n’entend pas s’arrêter là.

« Je n’ai pas l’ambition de racheter d’autres restaurants pour

devenir l’ogre de la restauration bruxelloise. Mais cela dépendra

des opportunités. » • X. A.

RAMON SUAREZ, pape du coworking dans la capitale.

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STÉPHANIE MANASSEH, LA PASSEUSE D’ART CONTEMPORAIN

Elle est sans doute la plus bruxelloise des Canadiennes.

Voici vingt ans que Stephanie Manasseh s’est installée

en Belgique et bientôt dix qu’elle organise l’Accessible

Art Fair Brussels dont elle a inventé le concept. « L’idée est

de permettre aux artistes émergents de rencontrer le public

et à celui-ci d’accéder à des œuvres abordables, précise-

t-elle. L’accessibilité fonctionne dans les deux sens. » Neuf

artistes multidisciplinaires – peintres, photographes, sculp-

teurs... – étaient réunis la première fois, chaque édition en

expose désormais une soixantaine, dûment choisis par un

comité de sélection professionnel. « On privilégie toujours la

qualité à la quantité. »

Le prix des œuvres ne dépasse pas la dizaine de milliers

d’euros. Et le public suit puisque la foire attire plus de 5 000

visiteurs en quatre jours, un chiffre très honorable pour une

expo-vente d’art contemporain. Longtemps hébergée dans

les salons chics de l’ex-hôtel Conrad, l’AAFB fêtera ses 10 ans

en septembre prochain au Musée juif de Belgique. Une façon

pour Stephanie Manasseh de célébrer le brassage culturel

qu’elle affectionne dans sa ville d’adoption. Et qu’elle veille

à préserver avec des artistes de toutes origines. Pour cette

autodidacte devenue experte, consultante et commissaire

d’exposition (pour les Art & Design Sessions de BMW, notam-

ment), 2016 sera l’année de l’expansion internationale. Pas

n’importe où : en novembre, l’AAF établira pour un mois ses

quartiers à New York ! Avec des artistes bien de chez nous,

à savoir d’Europe et de sa capitale. • Ph. B.

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Coucou, Tale Me, Meet my closet...  Des vêtements chics à la portée de tousTrois initiatives qui se ressemblent, trois start-up qui pro-posent des locations de vêtements pour courte ou longuedurée. Marie Berlier et Donatienne Gérard ont lancé Coucou l’été dernier. Sans business plan, dans les caves dudomicile de la première. Succès immédiat. « Il y avait un réel besoin de pouvoir met-tre la main sur des robes desoirée ou des tenues de créa-teurs, à prix démocratiques,explique Marie Berlier. Noussommes dans l’économie departage et visons à diminuerla consommation. Cela per-met également de dépenserdavantage d’argent pour lesvêtements de tous les jours. »La location varie de 10 à 45euros. Le stock se composed’un tiers de nouvelles pièces,d’un tiers de dépôts et d’untiers de créations. Soucieusesde professionnaliser leur acti-vité, les deux comparses sonten quête d’un local à Saint-Gilles. Ce qui leur permettrade fragmenter leur offre : coin mariage, femme enceinte,accessoires, etc. D’autres ouvertures sont prévues àBruxelles et dans le Brabant wallon.

Conçue par Anna Balez et Catherine Lambert, Tale Mepermet de louer des tenues originales pour enfants (0-3 ans),dessinées par de jeunes créateurs belges. Il faut s’abonner(29 euros/mois) pour recevoir cinq tenues, préalablementchoisies dans les collections de couturiers. Les vêtementspeuvent être échangés tous les deux mois. Enfin, Meetmy closet est un système participatif de location de vête-ments et d’accessoires entre particuliers, pour des occa-sions spéciales. Cette plate-forme activée il y a quelquessemaines par Arthur Spaey et Imène Harrabi favoriseles rencontres entre les personnes qui mettent en locationleurs vêtements.•X. A.

Tout le monde se lève pour MyMicroInvestLa plate-forme de financement participatif (crowdfunding)MyMicroInvest, fondée en 2011 par José Zurstrassen, Oli-vier de Duve, Guillaume Desclée et Charles-Albert deRadzitzky, est l’une des plus belles success stories bruxel-loises de ces dernières années. Ce mode de financementoffre un moyen intéressant d’accompagner le développe-ment de start-up. Concrètement, la première phase consisteà soumettre les projets aux votes et commentaires de lacommunauté MMi. La seconde suggère de trouver uninvestisseur professionnel qui accepte de mettre 50% dumontant requis sur la table. La communauté finance ensuitele solde. MyMicroInvest domine aujourd’hui le marchébelge. Elle a déjà effectué 52 campagnes de financement,qui ont permis de rassembler plus de 10 millions d’euros

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Spécial /Bruxelles

COUCOU Des tenues de soirée, des robes de créateurs, en location, à prix démocratiques.

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par 29000 membres. L’avenir se conjuguera à l’interna-tional : 1,6 million d’euros ont été levés il y a peu en uneheure pour assouvir ces besoins d’expansion. La start-upambitionne de s’ouvrir au marché européen en 2016. Cinqpays sont ciblés dans un premier temps : France, Pays-Bas, Italie, Suisse et Pologne.•X. A.

2. Dans les rangs des entrepreneursProductize connecte les objets du futurC’est un peu le nouvel eldorado de l’innovation. L’Internetdes objets devrait exploser d’ici à 2020 et connecter entre5 et 20 milliards d’objets. Soit une cinquantaine par personne.La troisième (r)évolution du Web est en marche. Et ellepasse par Bruxelles. « Nous avons connecté les gens par lebiais des réseaux sociaux, explique le directeur général dela start-up bruxelloise Productize, Harold Grondel. Onpasse maintenant à la vitesse supérieure en connectant laville, les transports en commun ou le secteur de la santé. »C’est le règne de la maison intelligente dont le thermostat,l’alarme et les appareils électriques peuvent être réglésdepuis son téléphone, du réfrigérateur qui fournit la listedes courses au supermarché, du tapis de yoga qui conseille,à l’aide de capteurs, la bonne façon de corriger sa posture...« Un segment qui va exploser c’est celui de l’automobile,poursuit Harold Grondel. La voiture connectée permettrade réduire les accidents, les embouteillages, de partagerson véhicule... Et au-delà : si la connexion permet de mesurerla façon dont on se déplace, on peut aussi l’assurer diffé-remment, selon son utilisation. Le partage de l’informationest un enjeu clé. »

Productize est la première agence belge spécialisée dansl’Internet des objets. Installée dans l’écosystème d’entre-prises Co.station, au cœur de Bruxelles, cette « agence deprototypage et fabrication » vient de remporter le prix Risequi récompense les start-up innovantes. A la clé, un subside

de 500000 euros qui lui permettra de se professionnaliserdavantage. « Productize est un laboratoire avec une expertiseunique en développement de produits, en ingénierie élec-tronique et en prototypage rapide, pour aider les entreprisesà bénéficier des opportunités de l’Internet des objets,résume Harold Grondel. Nous travaillons actuellement

sur des prototypes de machines à laver connectées, des élé-ments de drones, de systèmes de télésurveillance, etc. Sansoublier l’OTA keys, une clé de voiture virtuelle intégrée àun smartphone, pour le compte de Continental et D’Iete-ren. » L’avenir s’annonce très prometteur. « La plupartdes gens ne comprennent pas le concept mais en font déjàusage. Les possibilités sont énormes. »•X. A.

SoftKinetic obéit au doigt et à l’œilCasque sur le nez, les yeux dans un autre univers. En voiture,monter le son de sa chaîne stéréo sans un clic. Voire selaisser conduire, sans dégât, par son bolide autonome. C’est

là que SoftKinetic veut nous transporter. Basée à deux pasde la gare d’Etterbeek, l’entreprise développe des logiciels,des capteurs et des caméras de reconnaissance gestuellequi équipent aujourd’hui consoles, casques de réalité vir-tuelle et voitures dans le monde entier. Cette référence dela reconnaissance 3D est tellement courtisée qu’elle a finipar céder aux avances du géant Sony en octobre 2015.Preuve, s’il en fallait, de l’expertise des Bruxellois. Quiprofiteront de ce rachat pour accélérer leur développement.« Le but, c’est d’intégrer nos technologies dans le plus d’ob-jets possible », confie Eric Krzeslo, cofondateur de Soft-Kinetic. Elles équipent déjà des stars comme la PlayStation 4ou la nouvelle BMW Série 7, par exemple.

Au dernier CES de Las Vegas, SoftKinetic a présentédes caméras capables de reconnaître des objets, d’évaluerleur distance pour les éviter. Des domaines porteurs danslesquels les Bruxellois veulent continuer à s’imposer. Pouren arriver là, Eric Krzeslo a mûri son projet pendant plu-sieurs années. Dès 2001 avec la société « 72dpi » où il entameun programme de recherche et de développement dans lareconnaissance des mouvements. Ce programme se concré-tise en 2007 avec la création de SoftKinetic. En 2010, il s’as-socie à Daniel van Nieuwenhove, le fondateur d’Optrima.Cette spin-off de la VUB développe les caméras 3D quiutiliseront les logiciels de la start-up. Environ 85 personnestravaillent aujourd’hui à Bruxelles pour SoftKinetic. Etd’autres engagements devraient suivre en 2016. Le dealconclu avec Sony n’a pas remis en cause cet ancrage. Aucœur de l’Europe, un parfum de Silicon Valley.•B. P.

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PRODUCTIZE Première agence belgespécialisée dans l’Internet des objets.

SOFTKINETIK développe des outils de reconnaissance gestuelle.

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Velofabrik : des vélos made in BrusselsConstruire des vélos de qualité au cœur de Bruxelles avecdes pièces essentiellement « made in EU », c’est le défi ques’est lancé Jean-Philippe Gerkens, mécanicien vélo agrééet sociologue de formation. Pour corser un peu les chosesmais aussi et surtout pour donner plus de sens à sa démarche,l’entrepreneur a décidé de faire de sa marque une initiativevéritablement sociétale. En plus de promouvoir la mobilitédouce avec ses produits, Velofabrik entend prendre saplace dans le marché très concurrentiel du vélo en fonc-tionnant en coopérative.

« Comme la plupart des entreprises cyclistes belges sontdes sociétés commerciales et ne s’en sortent pas trop, on s’est dit qu’on aurait peut-être plus de chances en fonctionnant comme cela, confie Jean-Philippe Gerkens.

Le choix d’une coopérative a aussi, et surtout, été réalisédans une perspective de développement de l’emploi et defabrication d’un produit de qualité. Nos coopérateurs sonttous des cyclistes, ce qui assure que Velofabrik évolue dansleur intérêt. »

Lorsque les finances le permettront, Velofabrik entendaussi promouvoir plus largement la mobilité à vélo enrécompensant des travaux universitaires sur ce thème, eten soutenant le développement et l’organisation des ateliersde quartier apportant un service vélo de proximité. Depuisson lancement en 2015, le projet a rassemblé 110 coopéra-teurs, créé un emploi et 70 vélos. Cette année, la coopérativeentend tripler chacune de ces statistiques.•M.-E. R.

3. Dans l’optique du développement durable

Sumy promeut le transport durable et la logistique écologiqueDémarrage en trombe pour Sumy (Sustainable UrbanMobility). Cette entreprises spécialisée dans la logistiqueécologique et le transport durable créée il y a un an et demiemploie déjà une vingtaine de collaborateurs. « Sumy veutrépondre à une demande, précise sa fondatrice, HindeBoulbayem. Nous arrivons à effectuer, à Bruxelles, des livraisons dans les délais impartis tout en respectant

l’environnement et endiminuant de 39 % lesémissions de CO

2. Chose

que des entreprises tra-ditionnelles ne peuventassurer.  Nous proposonsun meilleur modèle, plusefficient puisqu’aucuntrajet ne se fait à vide. Cemodèle a un impact éco-nomique positif et réduitla congestion automo-bile. » Basée à Neder-over-Heembeek, Sumyest spécialisée dans le transport alimentaire et pharma-ceutique. Elle dispose de six camionnettes écoréfrigérantesqui roulent au gaz naturel. « Une porte ouverte vers lebiogaz dès que la capitale disposera de sa première pompe. »

Comment Sumy est-elle capable de passer à travers lesembouteillages ? Les livraisons s’effectuent de minuit à 11 heures. Des accords existent avec les entreprises en matière de sécurité pour s’assurer que la marchandise soitlivrée dans les locaux. « Leur satisfaction de ne pas devoirattendre la marchandise dépasse les hésitations en matièrede sécurité. Nos véhicules sont silencieux, ce qui est idéalpour les transports de nuit. Nous ne connaissons aucunedifficulté pour recruter du personnel. » Et en plus, Sumyest saluée pour la diversité de son personnel.•X. A.

Rotor construit son succès sur la déconstructionNul n’est prophète en son pays ! Avant de s’imposer commeun acteur central du réemploi des matériaux de constructionen Belgique, l’asbl bruxelloise Rotor était davantage(re)connue à l’étranger. Et c’est encore le cas aujourd’huipuisqu’en plus d’être invitée comme conférencière auxEtats-Unis, elle a reçu, en 2015, le prix Rotterdam Maaskantet le Global Award for Sustainable Architecture – un prixinternational récompensant les architectes œuvrant pourle développement durable.

Tout a démarré en 2005 à l’initiative de Maarten Gielen,Tristan Boniver et Lionel Devlieger avec un objectif : iden-tifier les matériaux issus de grandes productions industriellesintéressants à réutiliser. Très vite, l’activité du réemploi

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Spécial /Bruxelles

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Logistique écologique et transport durable.

VELOFABRIK Pour un vélo « made in EU ».

ROTOR Favoriser la réutilisation des matériaux de construction.

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NAWELL MADANI, C’EST ELLE LA PLUS BELGE

L’an dernier, elle s’est offert trois dates à l’Olympia, à

Paris, au milieu d’une tournée triomphale en France.

Révélée par le Jamel Comedy Club, Nawell Madani sera

aussi la première humoriste féminine belge à se produire

seule sur la scène de Forest National, en avril prochain. C’est

moi la plus Belge raconte le parcours semé d’embûches d’une

jeune comédienne belge qui part à la conquête de Paris. Tout

sauf de la fiction ! Née à Boitsfort, il y a trente et un ans, elle

fut d’abord danseuse et chorégraphe avant de se tourner vers

la comédie. Son humour féroce fait d’autant plus mouche qu’il

paraît en contradiction avec son physique, disons, plutôt ave-

nant. « Comme s’il fallait avoir un nez dans le dos pour faire

rire », se défendait-elle sur 20minutes.fr. Elle fut aussi chro-

niqueuse dans Le Grand Journal de Canal+ avant de se consa-

crer presqu’entièrement à la scène, qui le lui rend bien : ainsi

décroche-t-elle en 2015 le Globe de cristal du meilleur One

(wo)man show. Cerise sur le gâteau : elle entame ces jours-ci

le tournage de son premier film aux côtés de l’acteur François

Berléand. Une comédie dramatique qu’elle coproduit. •Ph. B.

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des matériaux de construction a pris de l’ampleur au seindes activités de Rotor. « Aujourd’hui, on peut dire quenotre objectif est de favoriser cette démarche à grandeéchelle et de fédérer le secteur, précise Lionel Devlieger.Pour cela, nous faisons presque un travail de lobbying enessayant que les réglementations soient réécrites pour favo-riser le réemploi dans la construction. Nous communiquonsaussi au travers d’expositions, de projets exemplaires, d’unsite – Opalis.be – qui recense les revendeurs... »

Via sa spin-off Déconstruction, Rotor met aussi la mainà la pâte en proposant un service de démantèlement desbâtiments, de reconditionnement et de revente des maté-riaux. Une activité simple a priori, mais avec un réel impactsur la société. « La réutilisation des matériaux de construc-tion a des bénéfices sur l’environnement – on ne puise pasde nouvelles matières premières –, permet d’acquérir desmatériaux moins chers ou, à prix égal, de meilleure qualitéet stimule l’économie locale », observe Lionel Devlieger.« Nous sommes convaincus que c’est une démarche archi-tecturale au moins aussi fertile que de construire avec duneuf. » Autant d’éléments qui font que les autoritéspubliques sont séduites par le réemploi, mais pas seulement.Actuellement, l’équipe de Rotor étudie les possibilités dedémantèlement du siège du Comité international olympiqueà Lausanne.•M.-E. R.

Une ferme high-tech en germe dans la villeAujourd’hui, le citadin parcourt une jungle de béton, deverre et d’acier plutôt qu’un parc d’immeubles verts etluxuriants. C’est peut-être en passe de changer. De NewYork à Tokyo, en passant par Berlin ou Paris, des agricul-teurs high-tech tentent d’ancrer des fermes dans nos villes.Matthieu Bonin en fait partie. C’est lui qui supervise laconstruction de la première ferme du futur qui permettraà Bruxelles de rejoindre les pionniers de l’agricultureurbaine. Avant de conquérir d’autres cités européennes.

Ce Bruxellois s’est associé en 2011 à Steven Beckers etMichael Moradiellos au sein de Lateral Thinking Factory,une agence de consultants qui veulent promouvoir l’éco-nomie circulaire. Pour matérialiser cette économie, ils déci-dent de se lancer dans les fermes urbaines et s’associentavec l’Allemand ECF pour créer la société « Building Inte-grated GreenHouses » (BIGH), en charge du projet. Laferme prendra place sur le toit du Foodmet, un marchécouvert inauguré en mai 2015 sur le site des anciens abattoirsd’Anderlecht. Une serre, un jardin, un restaurant et uneterrasse germeront dans les prochains mois sur 4500 m2.Coût de l’opération : 2,5 millions d’euros. A terme, MatthieuBonin espère récolter 30 à 40 tonnes de fruits et légumespar an. Et pêcher jusqu’à 30 tonnes de poissons. « On mixe,dans un même endroit, des poissons, des fruits et deslégumes », explique l’entrepreneur. C’est ce qu’on appellel’aquaponie.

Dans la serre, pas de terre à désherber. Les racines plon-geront dans de l’eau riche en excréments des poissons eten éléments nutritifs. La serre récupérera aussi une partiede la chaleur dégagée par les frigos du bâtiment et le CO

2produit par ses occupants. Fruits, légumes et poissons

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GUILLERMO GUIZ, LE KET QUI RÊVAIT D’ÊTRE FOOTBALLEUR

Peut-être l’avez-vous entendu servir un Café serré, dres-

ser un Plan culte sur La Première ou chambrer l’invité

de 69 minutes sans chichis. Mais c’est sur scène que

Guillermo Guiz donne toute la mesure de ses talents d’humo-

riste. Dans un genre qui sied comme un jeans, un tee-shirt et

des baskets à son humour punchy : le stand-up à l’américaine.

« En découvrant ce genre, j’ai compris qu’il ne fallait pas être

un grand comédien ni déguisé pour faire rire. J’aime ce côté

brut de décoffrage où il suffit d’une scène et d’un micro pour

raconter des blagues qui tuent. » Les siennes frappent souvent

sous la ceinture mais avec un second, voire un troisième degré

qui leur enlève toute vulgarité. « Même quand je parle de bite,

j’essaie de m’adresser à l’intelligence du public. »

Celui qui s’appelle en réalité Guy Verstraeten est aussi jour-

naliste, ex-acteur de la nuit bruxelloise et ancien espoir du

foot. Bruxellois, ce ket l’est dans l’âme : Anderlecht, qui l’a

vu grandir, est une composante vivante de son identité, dit-

il, et donc de son spectacle. Tout comme Molenbeek... ou les

quartiers bobos de Brugmann et du Châtelain. Même quand

il se produit en France, il fait rire avec ça sans se perdre dans

les explications oiseuses. Depuis qu’il a fait ses premières

armes en 2013 sur les planches du Kings of Comedy Club,

mythique café-théâtre et découvreur de talents, Guillermo

Guiz a rempli plusieurs fois le théâtre de la Toison d’or et

ramassé quelques prix outre-Quiévrain. Il y repart bientôt

en tournée, avant de s’attaquer à la Wallonie. • Ph. B.

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grandiront 365 jours par an et seront ensuite vendusau rez-de-chaussée ou dans des supermarchés de la capitale.La production puis la commercialisation des produits débu-tera progressivement à l’automne 2016. BIGH espèreimplanter une deuxième ferme prochainement à Uccle,avant Paris, Lyon ou Marseille. La révolution verte dansnos cités de béton, Matthieu Bonin y croit. Prochaine étape :des tours dotées de fermes verticales. Au Japon, ils s’y attellent déjà.•B. P.

Nos Pilifs : la permaculture à grande échelleEntreprise de travail adapté, la ferme Nos Pilifs, qui occupe140 personnes porteuses d’un handicap à Neder-over-Heembeek, vient d’ouvrir une nouvelle section dédiée àla production de fruits et légumes cultivés selon les principesde la permaculture. Une première de cette envergure(1200 m2) en Région bruxelloise.  « Elle a pour objectif detendre vers l’autosuffisance en fournissant l’épicerie, l’es-taminet et même quelques chefs bruxellois », expliquent

les responsables du projet Jérémy Hermant et Valérie Guil-lier. Des légumes anciens sont remis au goût du jour. Laproduction, très variée, dépasse les espérances. Notonsqu’un cursus de formation sera organisé d’ici peu.•X. A.

Parckfarm T&T, une ferme à Tour et TaxisAu milieu du parc de Tour et Taxis se dresse une fermepas comme les autres : la Parckfarm T&T, une « fermesociable ». Malgré la présence de quelques poules et mou-tons, ne vous attendez pas à trouver une ménagerie maisplutôt une « farmhouse » – en l’occurrence une serre revisitée– qui sert de point central à ce projet. Lieu de partage et

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Spécial /Bruxelles

FERME URBAINE Une serre, un jardin, un restaurant et une terrasse, bientôt sur le site des anciens abattoirs d’Anderlecht.

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NOS PILIFS La ferme emploie 140 personnes porteuses d’un handicap.

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de rencontre, la Parckfarm a été créée dans le cadre de Parck-design 2014, un événement qui entend ouvrir la réflexion surles manières de concevoir les nouveaux espaces publics enville. Le projet a reçu le Prix de l’espace public 2015 et, vuson succès, des habitants du quartier ont pris le relais pourcontinuer à faire vivre Parckfarm au moyen de fêtes, deconcerts, d’une cantine bioéthique et solidaire, d’un potagercommun, d’ateliers d’échanges de savoir-faire, de groupesd’achats collectifs, etc. Ces activités ont toutes un point com-mun : leur lien avec la nature et leur volonté de rassemblerdes publics de tous horizons dans la convivialité. • M.-E. R.

4. Dans le domaine social et de la diversitéDuo for a job : en tandem sur la piste de l’emploiUne belle initiative qui a démarré bien avant l’afflux demigrants en Belgique. L’asbl Duo for a job, installée à Ixelles,

met en contact des jeunes issus de l’immigration en rechercheactive d’emploi avec des personnes de plus de 50 ans. L’idéeest que ces « mentors » encadrent les plus jeunes dans leursdémarches. Un coaching intergénérationnel qui porte sesfruits depuis 2012 et connaît un réel engouement ces derniersmois. Il est parti d’un double constat : un, la Belgique estle pays industrialisé au sein duquel l’écart entre la mise àl’emploi des jeunes « belgo-belges » et des jeunes issus del’immigration est le plus important. Deux, que notre paysest l’Etat européen où le taux d’activité des 55-64 ans estle plus faible (41%). « Nous contribuons à garantir à tousles mêmes opportunités d’accès à l’emploi, explique Mat-thieu Le Grelle, qui a fondé le projet en compagnie de Fré-déric Simonart. Nous avons déjà créé 250 duos. Et une col-laboration est en cours pour 88 d’entre eux. Les résultatssont indéniables. Nous avons obtenu 45% de remise à l’em-ploi après six mois, ce qui est le double du degré moyend’insertion professionnelle dans la capitale. Si on ajouteles 30% qui ne trouvent pas d’emploi mais un stage ou uneformation, on grimpe à 75% de sorties positives. »

Le profil des seniors est varié. Il s’agit d’anciens entre-preneurs, directeurs d’entreprise, employés spécialisés ouencore... chanteurs. Après des débuts compliqués, ils sont

aujourd’hui 220. Chacun doit suivre une formation dequatre jours avant de pouvoir lancer ses conseils hebdo-madaires. Et 97% ont rempilé après leur première expé-rience.

« Leur apport est indéniable, poursuit Matthieu Le Grelle.C’est pour eux une occasion de s’engager dans une actionde citoyenneté, de rester actif tout en partageant leur expé-rience, de développer des compétences sociales. Leur coa-ching s’adapte aux besoins d’un réfugié. Un médecin aurabesoin d’un encadrement différent qu’un boulanger. Lesconseils se concentrent sur les démarches administratives,la lettre de motivation, voire d’autres besoins. Le coachingest aussi l’occasion d’échanger, de créer des liens inter -générationnels et interculturels, de renforcer la cohésionsociale à Bruxelles. »

L’afflux de migrants ces derniers mois n’a pas encoreentraîné de hausse fulgurante du nombre de réfugiés frap-pant à la porte de Duo for a job. « Notre action arrive ensecond rideau, quand les migrants sont installés, relèveMatthieu Le Grelle. Nous nous préparons donc à unehausse graduelle des demandes à l’avenir. » •M.-E. R.

Out of the box : une alternative au décrochage scolaireAprès avoir notamment dirigé l’Atomium, le Botaniqueou la Fondation Boghossian, Diane Hennebert retournesur les bancs de l’école. Ou, plus exactement, invite lesjeunes qui n’y vont plus à y revenir. Regrettant qu’un tiersdes élèves soient en décrochage scolaire à partir de 15 ans,l’hyperactive Bruxelloise a créé Out of the box. « Aucunealternative n’est proposée par les pouvoirs publics à cesjeunes, regrette-t-elle. Ils ont la phobie de l’école. Leurrapport au savoir est très compliqué. Ils souhaitent uneautre manière d’apprendre. » Out of box peut accueillirvingt élèves pendant au moins trois mois (et maximumneuf). Cette école alternative située à Etterbeek fonctionnecomme un établissement classique. Sauf que la vingtainede professeurs – des professionnels qualifiés – a pour mission

de leur redonner la soif d’apprendre. « Les jeunes viennentde tous les milieux. La liste d’attente est de plus en pluslongue. Les premiers résultats sont vraiment très encou-rageants et gratifiants. » Les cours sont variés (atelier d’ex-pression, d’éducation, d’écriture partagée, de

N° 7 / 19 février 2016

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DUO FOR A JOB soutient les jeunes issus de l’immigration dans leur recherche d’emploi.

OUT OF THE BOX Une école alternative pour jeunes en décrochage scolaire.

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hip-hop, de sport, de yoga, d’informatique ou encore d’expression informatique). « Nous les obligeons à prendreun petit déjeuner sain le matin. Les parents sont égalementimpliqués: ils doivent suivre un cours hebdomadaire d’édu-cation. » L’inscription s’élève à 1000 euros pour trois mois.Out of the box fonctionne aussi grâce à des soutiens telsque la Loterie nationale, la fondation Boghossian et Bulo,

de même qu’un système de parrainage. Diane Hennebertenvisage de modéliser sa première école pour en ouvrird’autres d’ici deux à trois ans.• X. A.

Communa invente le logement pour tousPas toujours facile de trouver un logement à vendre ou àlouer correct et abordable à Bruxelles... C’est pourquoi,la vingtaine de membres de l’asbl Communa tente d’ap-porter des solutions concrètes aux problèmes de logementdans la capitale. Leur spécialité : l’occupation de bâtimentsvides. Non pas en les squattant de manière illégale, maisen concluant un contrat avec le propriétaire qui, par lamême occasion, évite de payer les taxes applicables auxbâtiments inoccupés. « Nous ne sommes pas des anarchistesni des étudiants en quête d’un bon plan pas cher, maisplutôt un groupe de personnes qui montent un laboratoireexpérimental de la vie en communauté, s’enthousiasment-ils. On veut vivre dans une sobriété heureuse, en privilégiantles rapports humains. » Certains sont arrivés là par obli-gation économique ou autres, mais tous adhèrent auxvaleurs de l’asbl. En plus de privilégier la vie en commu-nauté, les habitats de Communa s’ouvrent à leur quartierlors de soirées ciné-débats ou de tables d’hôtes à prix libres,accessibles à tous. L’alimentation est généralement issued’une production maison, de récupérations sur les marchésou encore de groupes d’achats solidaires, car l’associationmilite aussi pour la récupération, la consommation res-ponsable et l’autogestion. Les démarches de Communan’oublient pas non plus les artistes, à qui des espaces de

création sont généralement réservés dans les bâtimentsoccupés. Ces réalisations peuvent ensuite donner lieu àdes événements festifs, des expositions, etc. Actuellement,Communa héberge 25 personnes dans deux bâtiments,mais aide aussi les candidats à l’occupation lors de « per-manences squat ». « Occuper un bâtiment n’est pas évidentcar il faut bien connaître la loi, et savoir parler aux pro-

priétaires, signale le groupe. Parfois noussommes très bien accueillis, mais en généralnotre démarche est mal vue, alors que lesautorités sanctionnent l’inoccupation desbâtiments contre laquelle nous luttonsaussi. »• M.-E. R.

Ras el Hanout : le théâtre pour lutter contreles préjugésDepuis six ans, Ras el Hanout utilise la culturecomme outil d’émancipation des jeunes, maispas seulement. « Nous créons nos proprespièces de théâtre avec des sujets qui nousparlent et qui sont liés à notre identité : jeunes,musulmans et Bruxellois. Nous avons aussiune académie de théâtre avec des ateliersaux quatre coins de Bruxelles et nous avonslancé il y a deux ans le festival En avant jeu-nesse, dépeint Salim Haouach, comédien etfondateur de l’asbl. On propose aux jeunesde faire du théâtre d’action ou d’intervention :on part de situations réelles, imaginées ou

observées pour traiter des problématiques comme la dis-crimination, le racisme, le chômage, l’immigration, etc. Eton engage un dialogue avec le public pour poser des ques-tions, trouver des solutions ensemble. »

Aussi originale dans les thèmes qu’elle propose que dansla manière de les traiter, Ras el Hanout voit son succès seconfirmer en multipliant les dates de représentation, enprogrammant ses créations aux Riches-Claires ou au Marni.« On a fini par se faire une place dans l’offre culturellebruxelloise, se réjouit Salim Haouach. Ce qu’on proposeincite nos interlocuteurs à clarifier leurs positions : il y ad’un côté les gens avec qui c’est inutile de parler et il y aceux qui ont certes des idées reçues, comme tout le monde,mais qui sont de bonne foi, curieux, qui essaient de com-prendre et de désamorcer certains problèmes. C’est commeça qu’on vient à bout des clichés. »

Dernier projet du groupe d’amis passionnés de théâtre :ouvrir un centre culturel en bordure du canal, à Molenbeek.« On a racheté un dépôt qui pourra accueillir nos nom-breuses activités, enchaîne Salim Haouach. On se lanceun peu à l’aventure et on recherche actuellement des finan-cements.  Preuve qu’avec peu de moyens, on peut quandmême avoir un effet de levier important. »•A. D.

5. Dans les cuisines et dépendancesCes néocantines qui exaltent le manger mieuxHenri & Agnès, Mammouth, Ici épicerie fine, Prélude,Marché noir, Moon food... La liste pourrait être bien pluslongue. Les cantines bio font une percée en force sur le

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Spécial /Bruxelles

RAS EL HANOUT Du théâtre pour lutter contre les préjugés.

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front bruxellois du lunch. Des établissements qui mettenten avant l’amour du produit, le manger sain et les pro duitslocaux. On y prend le temps de bien manger. Loin de l’agi-tation ambiante. Henri & Agnès, situé à Etterbeek à deux pas du Cinquantenaire, fait figure de pionnier dans

le genre. Ouverte en janvier2014 par Christelle Fosse-prez, ex-architecte d’inté-rieur, l’adresse est un havrede paix, sa déco bardée debois dessinée par FrédericNicolay entraîne les visiteursdans une belle quiétude.« L’idée est de produire desbonnes choses, lance SarahCisinski, l’une des troisjeunes femmes à la tête del’endroit. Avec des produitsissus, la plupart du temps, del’agriculture bio. Ils sontlocaux et de saison. Une denos caractéristiques, c’estqu’on essaie d’être sincèresdans ce que nous propo-sons.  » Les clients ne démentent pas. La moussede betterave, l’assiette delégumes, la soupe de céleri-rave ou le cake aux poires

pochées se partagent le tableau. « Tous nos plats sont cuisinéstôt le matin, avec des produits issus du potager anderlechtoisVert d’Iris ou de la Chèverie du cadeau à Pont-à-Celles,entre autres. Il y a vraiment une vague du manger mieux àBruxelles. Les Bruxellois ont envie de passer un bon momentet de se réapproprier leur assiette. »•X. A.

Dine with Us pour s’intégrer autour d’un dînerCette initiative lancée en septembre 2015 vise à réunir desBelges avec des nouveaux Belges (réfugiés, immigrants,expats). Les échanges se déroulent autour de petits •••

DAVID GHYSELS, THE SKY IS NOT THE LIMIT

En juin prochain, 10 nacelles suspendues dans le vide à

50 m de hauteur accueilleront 10 chefs étoilés et leurs

250 convives pendant 5 jours autour de l’Atomium.

C’est la façon spectaculaire dont Dinner in the Sky a choisi

de célébrer ses 10 ans. Une décennie pendant laquelle le

concept ne s’est pas seulement imposé dans le ciel bruxellois,

mais aux quatre coins du monde : 56 pays l’ont déjà adopté,

la Thaïlande, Malte et le Pérou suivront dans les prochaines

semaines.

Au commencement était David Ghysels et son agence de

communication spécialisée dans la gastronomie. C’est pour

un événement dédié à l’association des Jeunes restaurateurs

d’Europe qu’il a imaginé de dresser le couvert sur une plate-

forme conçue par l’entrepreneur flamand Stefaan Kerkhofs

et soulevée par une grue. Vingt-deux convives harnachés à

table autour d’un chef qui cuisine sous leur nez, les toits de

la capitale pour horizon. « Une photo diffusée par Reuters a

fait le buzz et les réseaux ont fait le reste, résume David

Ghysels. Forbes nous a classés parmi les dix restaurants les

plus originaux du monde, d’autres médias ont embrayé et

les demandes n’ont plus cessé d’affluer. »

Du coup, les deux hommes se sont associés pour créer

Dinner in the Sky et les plus grands chefs étoilés se succèdent

tous les ans, au mois de juin, au-dessus du palais royal ou du

Cinquantenaire. Le concept se loue aux entreprises et aux

clients privés – Albert de Monaco y a embarqué Joël Robuchon

pour ses cinq ans de règne –, la marque se décline sous licence

à l’étranger, et Bruxelles en a fait l’un de ses porte-drapeaux.

Dire qu’il avait été conçu comme un one shot... • Ph. B.

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HENRI & AGNÈS Christelle Fosseprez, fondatrice de cette cantine bio.

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DINE WITH USUn dîner pour mieux s’intégrer.

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HAYATE EL AACHOUCHE, L’ÉGÉRIE DE LA DIVERSITÉ

Une tête bien faite. Et une ascension qui ne doit rien à

personne. La petite quarantaine, Hayate El Aachouche,

conseillère chez Beci, la Chambre de commerce et

Union des entreprises de Bruxelles, est l’une des personnalités

clés de la capitale sur les questions de diversité. Elle a récem-

ment coordonné la publication d’un livre blanc qui dresse un

état des lieux critique de la situation bruxelloise. Si cette

Belgo-Marocaine est née à Namur, elle a Bruxelles dans le

sang. Après un graduat d’assistante de direction, elle entre

dans le monde professionnel pour assurer son indépendance

financière. Avant de poursuivre sa formation en décrochant

une licence en psychologie et en sociologie.

« Une époque particulière, évoque cette passionnée de lecture

et de jazz-dance. Je travaillais la journée, étudiais le soir et

le week-end. J’avais envie de servir à quelque chose, de m’in-

téresser aux autres. Ces études m’ont permis de m’impliquer

davantage dans l’associatif. » Elle passe au CDH comme

conseillère politique pour les questions sociales et de santé.

Mais l’associatif reste au cœur de ses préoccupations. De

même que son combat pour la valorisation de la diversité,

entamé après avoir été confrontée à des cas de discrimination.

« Mon arrivée chez Beci il y a deux ans me permet d’être réel-

lement active en la matière, note celle qui est aussi romancière

et puise son inspiration dans son quotidien bruxellois. Lancer

une politique de diversité et y sensibiliser le monde économique

me motive pleinement. » • X. A.

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dîners à la maison. L’idée est de favoriser les contactset l’intégration. Une plate-forme fait office de mise encontact entre les deux parties. Les dîners se font à quatreou plus. Une vingtaine ont déjà été orchestrés. L’associationvient de recevoir un subside de la fondation Roi Baudouin,ce qui va lui permettre de se professionnaliser et d’engagerun coordinateur. « En fonction des demandes, nous nous occupons de faire correspondre les âges ou les positionsgéographiques avant de lancer l’organisation d’un dîner,détaille l’un des instigateurs de Dine with Us, Ruben Loodts.Les échos sont très positifs. L’idée est venue après une discussion entre amis pour voir comment nous pouvionsfavoriser l’intégration d’expatriés ou de réfugiés. » •X. A.

Take Eat Easy révolutionne la livraison culinaire à domicileA l’origine de ce projet original de livraison de repas àdomicile et à vélo, un quatuor dont l’aventure a commencéil y a trois ans. « On avait l’idée de révolutionner la livraisonde nourriture à domicile sans savoir comment faire, déve-loppe Chloé Roose, cofondatrice. On s’est peu à peu renducompte qu’il fallait travailler avec des restaurants de qualitéqui ne proposaient pas de livraison à domicile. » Depuis,le bébé a bien grandi. « On tourne à 200-250 restaurantspartenaires à Bruxelles. Nous ajoutons sans cesse de

nouveaux points de vente pour proposer plus de choix ànotre clientèle dans une zone de livraison de 3 kilomètres.Nos partenaires, qu’il soient restaurateurs ou coursiers,sont triés sur le volet. On cherche des restaurants de qualité,avec un bon rapport qualité/prix, de bons produits trans-portables et suffisamment connus pour susciter de l’intérêt. »Né à Bruxelles, le concept Take Eat Easy s’est exporté

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N° 7 / 19 février 2016

Spécial /BruxellesLE VIF

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TAKE EAT EASY

Livré à domicile et à vélo.

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UN QUATUOR DE FOLIE... BOURGEOISE

Ils sont quatre et ils ont injecté un grain de folie dans les

nuits bruxelloises. Tout a démarré voici onze ans. Dans un

paysage nocturne dominé par les DJ-stars et leurs shows

électros et machos, Pierre Masse, Alain Dabi et Arnaud

Leclercq, rejoints plus tard par Jean-Baptiste de Meester, ont

inventé un concept « où la star n’est pas la musique mais les

gens, où l’atmosphère est festive, les femmes à l’honneur et

le décorum décoiffant ». Ainsi sont nées les Folies bourgeoises,

des soirées thématiques exclusives déclinées quatre ou cinq

fois par an au Mirano puis aux Jeux d’hiver, en passant par

d’autres hauts lieux ponctuels. Y compris à l’étranger, puisque

leurs parties glamours se sont exportées à Paris, Londres,

Milan pendant l’expo universelle et, bientôt, à New York (pour

célébrer le 21 juillet) ! La consécration ? « On s’est lancé là-

dedans pour le plaisir, pour offrir aux autres les soirées dont

nous rêvions et qui n’existaient pas. Mais on a tous un autre

boulot. Le moment est peut-être venu de passer à la vitesse

supérieure », osent-ils. Chaque soirée rassemble 3 000 per-

sonnes mais la demande est bien supérieure. Pas si fou que

ça, le quatuor. •Ph. B.

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à Paris à l’automne 2014 avant de conquérir Lyon,Lille, Bordeaux, Madrid, Barcelone, Londres et Toulouse.« On souhaite encore s’étendre en Belgique, renforcernotre leadership en Europe et conseiller les mêmes res-taurants qu’un Bruxellois recommanderait les yeux fer-més », conclut Chloé Roose. Le site www.takeeateasy.beoffre une utilisation simple et intuitive. Après avoir encodél’adresse de son domicile, l’internaute choisit un restaurantet passe commande. Le temps de préparation côté cuisineet de livraison à vélo s’affichent alors, sachant que les cour-siers mettent en moyenne 8 minutes pour réaliser unecourse, selon Take Eat Easy. Ce qui n’est pas sans suscitercertaines questions sur les conditions de travail offertes àces derniers (lire notre enquête dans Le Vif/L’Express du12 février).• A. D.

Le carton plein du Jeudi Veggie Chargée de projet pour l’association EVA (Ethisch Vege-tarisch Alternatief), Annemarie Ijkema gère la campagneJeudi Veggie, lancée en 2011 à Bruxelles. L’objectif ? Fairedécouvrir, une fois par semaine, des recettes végétariennesau grand public et le sensibiliser à une alimentation alter-native, durable et saine. « Notre initiative a vu le jour àGand mais s’est très vite répandue à Bruxelles où l’engoue-ment a été immédiat, notamment grâce au partenariat avecl’asbl Planète-Vie, le soutien de Bruxelles-Environnementet de la ministre de l’Environnement de l’époque, EvelyneHuytebroeck (Ecolo) », explique la jeune femme. La listedes partenaires ne cesse d’ailleurs de s’allonger. « De nom-breux acteurs de l’Horeca comme Sodexo, des cuisines col-lectives et de grandes entreprises (Fortis, Toyota, ING...)

proposent chaque semaine un plat Jeudi Veggie et nousentretenons de très bons contacts. Ainsi avons-nous conçuun guide à l’intention des chefs pour leur montrer la diffé-rence entre le veggie (pas de chair animale) et le végétalien(aucun dérivé animal) tout en les inspirant. Il existe biend’autres recettes possibles que de servir un plat de pâtesquatre fromages. Les menus proposés doivent être appé-tissants, savoureux et consistants. »

En 2015, les Jeudi Veggie ont rassemblé 52 partenaires,

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Spécial /BruxellesLE VIF

dont 15 cuisines collectives, 4 écoles et universités ainsique 33 restaurants. Ce qui représente près de 370000 platsservis tout au long de l’année. « Un bon chiffre, commenteAnnemarie Ijkema, même si nous allons continuer à ciblerles omnivores qui sont encore majoritaires (75 %) àBruxelles. » Pour 2016, la plate-forme ambitionne deconclure 15 nouveaux partenariats, de mettre sur pied uneformation professionnelle végétarienne de haut niveau,sans parler de l’implantation du label « Good Food » pourun système alimentaire plus durable dans les écoles, crècheset maisons de repos de la Région bruxelloise.•A. D.

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N° 7 / 19 février 2016

JEUDI VEGGIE Des recettes végétariennes, une fois par semaine.

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ENSEIGNEMENT

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CORALIE BARBIER, LA MUSE DE STROMAE

Elle est soudain devenue célèbre en décembre dernier

pour avoir épousé discrètement notre Stromae national.

Originaire de Namur mais installée à Bruxelles, cette

styliste de 30 ans a rencontré la star à ses débuts, peu après

la sortie du planétaire Alors on danse. « Il était en train d’écrire

l’album Racine Carrée et m’a dit qu’il y avait beaucoup de

sonorités africaines et qu’il avait envie de customiser ses

vêtements avec des tissus africains », a-t-elle raconté à RTL.

Depuis, la jeune femme n’a plus quitté les coulisses du chanteur,

avant de le rejoindre sous les feux de la rampe. Ensemble, ils

ont créé le label Mosaert (autre anagramme de maestro) qui

encadre l’univers musical et visuel de Stromae et décline une

ligne de vêtements aux accents très graphiques, reconnais-

sable entre toutes. Pas seulement pour habiller sa vedette

de mari, mais aussi disponibles en ligne et dans une boutique

encore confidentielle du quartier Dansaert. •Ph. B.

Nicolas Decloedt, roi de la gastronomie végétaleLe végétarisme et le végétalisme essaiment dans la capitale.Nicolas Decloedt (38 ans) a, de son côté, décidé d’en fairesa marque de fabrique depuis près de vingt ans. Ce grand

chef flamand (Eat love à Gand) a ouvert une table d’hôteà Jette, Humus Botanical, qui mêle gastronomie et végé-talisme. Un vrai succès. Les portes de sa maison ne s’ouvrenttoutefois que quelques jours par mois. « Je préfère direque je cuisine les légumes sans viande ni poisson, souligne-t-il. Je ne veux pas être comparé aux restaurants végétariens,pas assez gourmands. »•X. A.

Belgomarkt : une épicerie 100% belgeLa Belgitude a la cote. Des boutiques qui rassemblent lesréalisations de créateurs noir-jaune-rouge ouvrent les unesaprès les autres (comme Bel’Arte et ses bijoux par exemple).Le concept a naturellement dévié vers l’alimentaire. Lepremier supermarché urbain qui ne comprend que des produits belges ouvrira ses portes dans les prochainessemaines. Belgomarkt souhaite valoriser des produits divers(pâtes, quinoa, vin, charcuterie ou encore whisky) en

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mettant l’accent sur la traçabilité. Les produits artisanauxissus de PME belges sont privilégiés. On retrouvera éga-lement des aliments produits ou transformés entièrementen Belgique. Les trois instigateurs du projet, Mélanie, Sté-phanie et Trésor, finalisent le lancement de Belgomarkt.L’ouverture est prévue en avril dans le quartier Saint-Boni-face. « Nous voulons proposer une alternative aux super-marchés de proximité, explique Mélanie Mikiels. Avecune alimentation responsable avant tout. Le bio n’est passuffisant et n’est pas un gage de qualité. » Près de 200 pro-ducteurs ont déjà été sélectionnés.•X. A.

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N° 7 / 19 février 2016

Spécial /BruxellesLE VIF

HUMUS BOTANICAL Nicolas Decloedt propose des légumes « sans viande ni poisson ».

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Du belge avant tout.

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