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Rapport de synthèse des Ateliers Eléments préambulaires du Forum économique et social du cinquantenaire Dans la cadre de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance, le CNES a organisé, les 18, 19 et 20 juin, sous le Haut Patronage de SEM le Président de la République, Abdelaziz BOUTEFLIKA le Forum économique et social du cinquantenaire. Ce forum a regroupé l’ensemble des partenaires et acteurs sociaux, les représentants des Institutions et des experts et universitaires nationaux. Cette occasion a été un moment privilégié et historique afin que la Nation, par-delà la diversité de sa composante, se penche sur le chemin parcouru, les réalisations et les leçons en à tirer pour l’avenir. M. le Premier Ministre, qui ouvert solennellement le forum, a mis l’accent sur l’importance de cette rencontre en vue de répondre aux attentes devant être traduites en actions et mesures opérationnelles. Devant l’ampleur des enjeux, des impératifs et défis de l’heure et face aux vulnérabilités qui peuvent affecter le pays, le Forum a centré la problématique axiale de l’exercice autour de la nécessité de requestionner le modèle de développement suivi jusque- là et saisir les nouvelles opportunités pour s’inscrire dans une vision d’avenir, compte tenu de ses capacités et de ses richesses. Aussi, l’objectif majeur de ce Forum est-il de dessiner le « cap stratégique », visant à démultiplier Forum économique et social du cinquantenaire. 1

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Dans la cadre de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance, le CNES a organisé, les 18, 19 et 20 juin,

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Rapport de synthèse des Ateliers

Eléments préambulaires du

Forum économique et social du cinquantenaire

Dans la cadre de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance, le CNES a organisé, les 18, 19 et 20 juin, sous le Haut Patronage de SEM le Président de la République, Abdelaziz BOUTEFLIKA le Forum économique et social du cinquantenaire.

Ce forum a regroupé l’ensemble des partenaires et acteurs sociaux, les représentants des Institutions et des experts et universitaires nationaux. Cette occasion a été un moment privilégié et historique afin que la Nation, par-delà la diversité de sa composante, se penche sur le chemin parcouru, les réalisations et les leçons en à tirer pour l’avenir.

M. le Premier Ministre, qui ouvert solennellement le forum, a mis l’accent sur l’importance de cette rencontre en vue de répondre aux attentes devant être traduites en actions et mesures opérationnelles.

Devant l’ampleur des enjeux, des impératifs et défis de l’heure et face aux vulnérabilités qui peuvent affecter le pays, le Forum a centré la problématique axiale de l’exercice autour de la nécessité de requestionner le modèle de développement suivi jusque-là et saisir les nouvelles opportunités pour s’inscrire dans une vision d’avenir, compte tenu de ses capacités et de ses richesses.

Aussi, l’objectif majeur de ce Forum est-il de dessiner le « cap stratégique », visant à démultiplier l’aptitude du pays à élargir sans cesse le champ des opportunités de création de la richesse.

La prise en charge de cette problématique fondamentale a imposé l’urgence d’aller vers un nouveau régime de croissance, lequel s’adosse sur les trois éléments qui le soutiennent, à savoir la rénovation des systèmes de gouvernance, la promotion de l’entreprenariat national et la valorisation du capital humain pour accéder à l’économie du savoir.

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Dans ce sens, quatre ateliers thématiques ont été mis en place :

Pour un nouveau régime de croissance ;

Leviers de rénovation des systèmes de gouvernance et des institutions ;

L’entreprise au cœur du développement ;

Capital humain et économie du savoir comme garants de l’avenir ;

Sur la base de documents d’appui, de notes conceptuelles et de plans de discussions, plus de 500 participants ont débattu, de manière libre et intense, des différentes thématiques. L’ensemble des intervenants ont relevé la richesse, la qualité et la diversité des points de vues, le tout à dire contradictoire, avec le souci de construire un large consensus.

Les éléments fondamentaux d’un nouveau régime de croissance ont été identifiés. L’histoire économique de l’Algérie, depuis l’indépendance, est passée par plusieurs étapes qui ont questionné son régime de croissance.

On peut en distinguer, globalement, les périodes suivantes :

- 1962 – 1971 : période de recouvrement des ressources nationales d’hydrocarbures ;

- 1971 – 1986 : période de croissance extensive, caractérisée par une mise en place d’une plateforme industrielle et d’une réforme agraire ayant entrainé une création massive d’emplois ;

- 1986 – 1999 : baisse drastique des prix des hydrocarbures ayant entrainé une grave crise économique et sociale, suivie d’un ajustement dépressif de l’économie et de la demande sociale (auto-ajustement et programme d’ajustement structurel) ;

- 1999 – à nos jours : période de relance de l’économie et des infrastructures, par la dépense publique, et de désendettement, ainsi que la satisfaction des besoins sociaux de base sur fonds de constitution d’un matelas significatif de réserves de changes.

En dépit des tentatives d’ajustement et de réformes, le régime de croissance demeure fortement marqué par le poids du secteur des hydrocarbures et par

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les capacités de financement offertes par ce secteur, sachant que la valorisation internationale de ce secteur est devenue prédominante au fil du temps.

Aussi, ce régime de croissance a-t-il fini par épouser, quasi parfaitement, le cycle des recettes pétrolières et échapper, de fait, à toute variable d’ajustement interne.

Cela témoigne, parfaitement, de la vulnérabilité structurelle à laquelle sont exposés l’Etat, la société et l’économie algérienne. Une telle vulnérabilité a, certes, conduit les pouvoirs publics à mettre en place des mesures de sauvegarde (fonds de régulation des recettes, 2002), pour en réduire la portée et l’impact, mais force est de constater que ces mesures procycliques, sans caractère structurel, n’ont pas entrainé un changement dans le régime de croissance ; cette dernière demeurant, toujours, molle et volatile.

La transition énergétique en cours, les incertitudes des marchés internationaux des hydrocarbures, résultant, notamment, de l’exploitation des gaz de schistes aux USA et de la crise économique en Europe, ainsi que la baisse récentes, en Algérie, des volumes d’hydrocarbures produits et exportés, requestionnent, de nouveau, ce régime de croissance. Cela impose de passer, rapidement, à un nouveau régime de croissance moins dépendant du secteur des hydrocarbures et de se l’approprier, de façon durable ; ce qui suppose de réunir les éléments fondamentaux de ce régime de croissance devant être soumis à de nouveaux mécanismes de régulation.

Il s’avère, donc, impérieux d’engager l’économie nationale dans un régime de croissance diversifié, lui assurant une plus grande marge de manœuvre de plus en plus large par rapport aux fluctuations du marché des hydrocarbures, en vue de préserver la demande sociale de l’insolvabilité et l’action publique des injonctions extérieures.

La structure de ce nouveau régime de croissance s’appuiera, notamment, sur de nouveaux moteurs de croissance et sur une régulation appropriée. Cependant, il faudra prendre en compte le fait que la mise en place incontournable de ce nouveau régime de croissance est durement contrainte par plusieurs facteurs, exogènes et endogènes :

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- la contrainte de la mondialisation et de la régionalisation des marchés ;

- la faiblesse quantitative et qualitative de l’entrepreunariat public et privé algérien (recensement ONS, 2011) ;

- l’isolement et l’obsolescence technologique du parc productif national ;

Parmi ces trois facteurs, le Forum considère que celui de la levée des contraintes pesant sur l’entreprise, en vue de parvenir à un développement inédit de cette dernière, constitue l’enjeu central de ce nouveau régime de croissance, à inscrire jusqu’à l’horizon 2020.

Cet enjeu et d’autant plus déterminant que les retards accumulés dans ce domaine, d’origines diverses, devront être, rapidement, résorbés à travers, notamment, des mécanismes publics d’appui, mais aussi par l’implication plus forte de tous les acteurs concernant ; sachant que l’entreprise a été, toujours, le réceptacle de toutes les insuffisances des régimes de croissance en vigueur depuis l’indépendance.

S’agissant des deux autres facteurs relatifs à la contrainte de la mondialisation vs isolement et obsolescence du système productif national, le Forum a mis l’accent sur la nécessité de promouvoir le capital humain permettant le passage vers une économie fondée sur la connaissance, l’autre élément constitutif du nouveau régime de croissance.

S’agissant des mise à niveaux à opérer, il convient de privilégier et de cibler les entreprises potentiellement viables.

Le Forum a inscrit comme préalable déterminant pour le nouveau régime de croissance la question du Capital humain et l’économie du savoir. Il a enregistré le fait qu’un des plus grands acquis de l’Algérie indépendante, concerne le secteur de l’éducation, de l’enseignement et du savoir. L’édification d’un système de formation national a permis des avancées significatives.

La démocratisation, la gratuité de l’enseignement, le développement des infrastructures de formation et de recherche à travers tout le territoire national ont été parmi les axes prioritaires des politiques d’investissement.

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Une bonne partie des objectifs initiaux ont été atteints. Cependant, malgré les investissements colossaux et les résultats probants, des insuffisances, des distorsions et des dysfonctionnements sont visibles, avec un effet d’entrainement insuffisant sur le système productif

De nouveaux défis se posent pour la Nation. La phase actuelle et à venir concerne le saut qualitatif, le défi de la qualité et de l'excellence en matière de formation des élites et des compétences.

Le Forum rappelle que la responsabilité n'incombe pas uniquement à l’Ecole et à l'Université, mais doit être assumée par la société tout entière. Cinq niveaux au moins sont concernés : La formation au sens large, les Technologies de l’information et de la communication, les entreprises et la recherche développement, le climat des affaires et l’innovation.

Les établissements du savoir, les centres et les laboratoires de recherche doivent examiner les problèmes de la société et ceux de l’entreprise, en vue de mieux définir les entraves au développement et d'y remédier. Le transfert du savoir est un impératif indépassable dans un monde où les innovations technologiques sont en perpétuel développement, en vue de préparer des générations capables de composer avec les technologies de pointe et d'acquérir les sciences.

L’Algérie ne peut que se diriger vers une économie du savoir où la valeur ajoutée issue de la connaissance ne cesse d'augmenter. Le renouveau scientifique et l'innovation technologique constituent le socle de l'excellence et la condition sine qua non du progrès économique.

Les technologies de l'information et de la communication sont une des priorités pour accompagner le nouveau de régime dans une perspective de mise à disposition de ressources humaines qualifiées pour les entreprises.

Le consensus est clair : Le transfert des technologies et leur utilisation ne suffisent pas au développement d'une économie durable s'ils ne sont pas assortis d'une véritable contribution à l'innovation et à l'industrialisation, d'où l'impératif d'une formation supérieure des ressources humaines et de la diffusion de valeurs culturelles comme l’amour du travail.

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Notre réussite en la matière est tributaire de notre capacité à résorber les retards et à exploiter au mieux les technologies de pointe et les nouveaux outils de l'information et de la communication.

En ce XXIe siècle, l’avenir du pays dépend de sa capacité à valoriser son capital humain, à maîtriser la science et la technique, à produire et à assimiler les connaissances pour préserver sa souveraineté, à engager son développement et à consolider son identité. Repenser les priorités des établissements de formation, des TIC et des modes de gestion du capital humain, en rapport avec les préoccupations sociales, économiques et culturelles de notre société et particulièrement du monde de l’entreprise, est une urgence.

Le Forum s’appuie sur le fait qu’une société ne peut se développer que par un processus endogène, avec la jeunesse et ses élites, y compris la diaspora comme acteurs. Les correctifs à introduire pour permettre à l’Ecole, à l’Université et à l’entreprise de jouer leur rôle respectif dans l’impulsion du processus d’adaptation de leur système de communication, de gestion du capital humain et de formation, aux impératifs mondiaux et aux caractéristiques nationales, passent par des mesures de confiance.

Sur le plan des principes, le pays ne peut que s’orienter vers plus de circulation, de renouvellement et de valorisation du capital humain et des élites. Les établissements du savoir et les entreprises économiques ont pour tâche de créer des passerelles et de développer des liens forts.

Toutes les opinions et expertises exprimés lors de ce Forum affirment ont mis l’accent sur l’excellence, en développant une base scientifique nationale pour maîtriser les progrès et les adapter à nos propres besoins.

Il s’agit d’assurer les meilleures conditions de production, de circulation et de capitalisation du savoir et des élites, pour bâtir une société productrice de compétences, de richesse et de valeurs, au regard de nos spécificités et des impératifs mondiaux.

Par ailleurs, des atouts importants sont déjà disponibles en Algérie et qu’il s’agira de mettre en synergie dynamique:

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- une macroéconomie excellente, se traduisant, notamment, par un endettement interne et externe quasi négligeable ;

- un marché final important et solvable ;

- des capacités (interne et externe) de financement excédentaires ;

- des infrastructures en phase de libération d’externalités positives ;

- une énergie, encore, abondante et à bon marché, bien répartie territorialement ;

- un potentiel de capital humain ;

Ce nouveau régime de croissance a comme préalables :

- une régulation institutionnelle et l’organisation des marchés (biens et services – monnaie – travail) afin d’améliorer le climat des affaires, de supprimer les rentes et de réduire les coûts de transaction ; ceci permettra d’attirer l’investissement et de développer les capacités concurrentielles des entreprises nationales ;

- des politiques publiques d’accompagnement et de soutien aux secteurs productifs de biens et services, formant le cœur des nouveaux moteurs de la croissance, en substitution à l’importation et à l’export (mise à niveau plus ciblée des PME - préférence nationale dans la commande publique – soutien aux champions, y compris à l’international …).

Le Forum a, particulièrement, relevé les dysfonctionnements dans les différents volets de la gouvernance (gouvernance économique – gouvernance sociale – gouvernance de l’entreprise – gouvernance locale …) et l’insuffisance prononcée des instruments de régulation qui impactent négativement les régimes de croissance en vigueur. Cet état de fait est aggravé, lourdement, par la verticalité et la centralisation des pouvoirs de décision dans un territoire continent, au manque d’application de réformes déjà engagées (réformes des missions et des structures de l’Etat – réforme de la justice – réforme de l’éducation – recommandations sur le développement local et des attentes citoyennes). L’affection des ressources, très souvent inadaptée car non ciblée,

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est sans impact réel sur les objectifs assignés, aggravée par une insuffisance, dans certains cas une absence, des processus d’évaluation et de contrôle.

Par ailleurs, ce nouveau régime de croissance ne peut se concevoir sans la stabilité et la sécurité juridique dans le fonctionnement normatif des entreprises. A cet égard, la dépénalisation de l’acte de gestion est à même de libérer les initiatives entrepreneuriales et la prise de risque qui lui est consubstantielle.

Ces éléments réunis sont de nature à consolider un véritable contrat de confiance dans le cadre d’un Pacte économique et social rénové et rehaussé et donc adapté aux nouvelles réalités et se situant en droite ligne des orientations inscrites dans l’instruction n° 186 de Monsieur le Premier Ministre en date du 18 juin 2013.

S’agissant de l’aspect particulier du développement local, la mise en œuvre des cinquante recommandations formulées par le Conseil national économique et social, objet de la saisine de M. le Président de la République, devrait faire l’objet d’un agenda de mise en œuvre transparent, d’autant qu’il continue de susciter des attentes et beaucoup d’espoirs de la part de l’ensemble des acteurs impliqués dans cet exercice absolument inédit, en particulier du fait de la large implication de la société civile.

L’industrie est l’instrument privilégié de la diversification, de diffusion des externalités positives et du progrès et d’intégration de l’économie nationale en mesure de lui assurer une meilleure insertion à l’économie mondiale. De ce fait, il devient impérieux et urgent de stopper, d’abord, la désindustrialisation et repenser les nouveaux fondements des choix des filières industrielles, notamment en relation avec l’émergence d’actifs immatériels de la croissance, de plus en plus déterminants dans la compétition internationale (institutions – économie fondée sur la connaissance – innovation – recherche – formation).

Ces nouvelles filières, outre les compétitivités territoriales qu’elles supposent, devront s’appuyer, par ailleurs, sur des plateformes logistiques, des parcs technologiques en de multiples configurations (clusters, pôles de compétitivité, incubateurs, etc).

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A ce titre et sur les contenus du nouveau régime de croissance, nonobstant l’élaboration d’études fines des filières industrielles, les choix suivants apparaissent incontestables :

- les filières industrielles des matériaux de construction et des ciments, constituant des biens pondéreux (à coût de transaction et de transport élevé).

- les filières agroalimentaires qui disposent d’un marché solvable et différencie, dont les produits sont immédiatement substituables aux importations et même éligibles, pour certains d’entre eux, à l’exportation.

- les produits pharmaceutiques bénéficiant des soutiens, directs et indirects, des pouvoirs publics, y compris pour les génériques.

- les différentes filières des ISMMEE, dont les produits sont à la fois orientés vers les ménages et les autres besoins sociaux (logement – infrastructures, ainsi que les secteurs productifs de façon générale).

- les engrais, en demande croissante par un secteur agricole, lui-même en forte croissance.

- les produits pétrochimiques disposant d’avantages compétitifs de nature à être élargis à la branche de la plasturgie.

- le BTPH, filière à forte croissance de nature à couvrir la demande interne en infrastructures et en logement, en tant que substitution aux importations de services et en mesure, à terme, de conquérir des parts de marché à l’étranger.

Pour sa part, le secteur agricole, s’inscrivant lourdement dans la problématique de la sécurité alimentaire, est un secteur essentiel de ce nouveau régime de croissance. De nombreux efforts ont été, déjà, déployés ces dernières années à la faveur du PNDAR – SNADDR, mais aussi d’autres dispositifs de régulation et de soutien financiers pour créer les conditions d’une relance de l’activité agricole. Néanmoins, les progrès enregistrés par ce secteur ont eu de nombreux impacts positifs, sans pour autant réduit, significativement, la dépendance alimentaire. Il en est, ainsi, des laits, des céréales et des viandes rouges.

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Les contraintes de morcellement, d’irrigation et de main-d’œuvre constituent des obstacles majeurs à l’accroissement des productivités et à l’intensification des cultures.

Les nouvelles modes d’accès à la propriété foncière doivent privilégier les critères d’intensification et de spécialisation dans les activités qui enregistrent les plus grands déficits.

L’accompagnement de l’Etat, autant au niveau des financements, de l’encadrement technique que de l’accès au marché devrait avoir comme priorité d’extirper l’agriculture de ses logiques vivrières ou de petite production marchande.

Les services coûtent à l’Algérie une dépense de l’ordre de 15 milliards USD par an. La réduction de ces coûts participe à la substitution aux importations et créera de l’emploi. Le secteur des services, outre sa part prépondérante dans le PIB (environ 60% dans les pays de l’OCDE) porte une part de plus en plus substantielle dans la croissance économique des pays développés.

La configuration du secteur des services en Algérie montre un grand déséquilibre entre un segment commercial peu producteur de valeur ajoutée et les autres services qui rendent l’Algérie tributaire des importations. Il s’agit surtout des services aux entreprises des services bancaires, des services aux administrations des études, etc. C’est à ce niveau que se situe une grande part de la dépendance de l’Algérie.

Une stratégie de développement des services doit procéder par substituer aux importations partant du plus simple au plus complexe.

D’autre part, la nécessité de former aux activités et industries de services apparait comme des secteurs stratégiques à développer mais induire, en amont un processus de formation compatibles avec les besoins des différents opérateurs économiques. Cette vision rejoint la nouvelle économie dans ses dimensions stratégiques (ouvertes sur l’innovation), porteuse (reliée aux facteurs d’emploi et de valeur ajoutée) et orientée vers le soutien à l’industrie pour une part.

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A cet égard le développement des capacités nationales d’engineering, de réalisation et de maintenance est à encourager, compte tenu des demandes de marchés.

S’agissant du tourisme, sa dynamique de croissance peut lui faire jouer un rôle de gisement de création d’emplois et de diversification de la croissance globale.

Il faudra pour ce faire, le faire entrer, au préalable, dans un processus vertueux d’investissement en raison de l’existence d’une demande nationale solvable conséquente et de la possibilité de capter une part de la demande étrangère.

Le rôle de l’Etat, en la matière, devrait porter sur :

l’accompagnement et la facilitation, surtout autour de la question du foncier et l’accès aux crédits ;

l’aménagement portefeuille foncier à mettre à disposition des investisseurs ;

les facilitations particulières et prioritaires à l’endroit des investissements autour des sites archéologiques et culturels classé dans le registre du patrimoine de l’Unesco ;

l’engagement de l’Etat, s’agissant du Sud du pays, dans la création d’emplois à travers les investissements touristiques adaptés aux particularités des régions, toutes aussi prometteuses, les unes que les autres de notre Sud, à nul autre pareil.

S’agissant du secteur des hydrocarbures, un certain nombre d’ajustements devront être effectués pour le soumettre à ce nouveau régime de croissance. Il s’agira de :

- l’intégrer de manière horizontale à l’économie nationale (industries des biens d’équipement et de pièces de rechange, utilisation, la plus large, des moyens nationaux de construction et de réalisation, services pétroliers) ;

- produire des produits pétrochimiques de base et dérivés pour la plasturgie et les industries utilisatrices ;

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- l’inscrire dans une gestion prudente et optimale des réserves des hydrocarbures liquides et gaz, y compris les gaz de schistes ;

- inscrire la Sonatrach dans un redéploiement international approprié (élargissement des réserves dans les pays de la région et du continent, au lieu de s’inscrire dans des activés aval et de transport, moins rémunératrices) ;

- revisiter le modèle de consommation énergétique, source de gaspillage et de fuites aux frontières, y compris par une reconsidération des éléments tarifaires et promouvoir les énergies renouvelables ;

Enfin, la prise en charge, à la fois de l’essentiel des éléments d’analyse, sus-évoqués, ainsi que des recommandations largement consensuelles, qui ont émané des quatre Ateliers, se fera seront la démarche suivante :

mise en cohérence des différentes recommandations et préconisations ;

classification et hiérarchisation des recommandations, selon les horizons temporels de mise en œuvre (immédiat – court, moyen et long termes) ;

mise en place d’outils d’observation et de suivi pérennes, à tous les niveaux.

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