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IPCEM
« ARBRE DE VIH »
Outil pédagogique d’évaluation par la résolution de problème
Dans l’infection à VIH
2014
MASSON Francesca
Formation (2007-2013)
2
0
REMERCIEMENTS
Je tiens sincèrement à remercier toutes les personnes qui ont contribuées, de près ou de
loin, à l’élaboration de ce mémoire. MERCI !
Pour votre temps, votre écoute et votre présence à mes côtés.
Un grand merci aux patients qui ont utilisés le jeu, pour ces échanges très enrichissants.
Un remerciement aux membres du GRETVIH pour leur confiance et leur soutien.
Particulièrement à Béatriz, sans qui ce groupe n’aurait vu le jour.
Une tendresse particulière à ma famille, mon mari et mes enfants pour leurs
encouragements.
1
SOMMAIRE
LISTE DES ABREVIATIONS .......................................................... 2
INTRODUCTION ............................................................................... 3
I – PROBLEMATIQUE ..................................................................... 4 I.1. Cadre conceptuel ......................................................................................................4
I.1.1. VIH état des lieux ........................................................................................4
Epidémiologie ........................................................................................4
Spécificité du VIH ..................................................................................4
I.1.2. Quelques principes ..................................................................................... 5
Education thérapeutique ....................................................................... 5
Compétence ........................................................................................... 7
Evaluation ............................................................................................. 8
I.2. Les objectifs de l’outil pédagogique d’évaluation ................................................... 10
I.2.1. les objectifs éducatifs ............................................................................... 10
I.2.2 Les compétences envisagées ..................................................................... 13
II - METHODOLOGIE .................................................................... 15 II.1. Présentation du GRETVIH ................................................................................... 15
II.2. Présentation des différents centres concernés par l’analyse de l’outil ................. 16
II.3. Description de l’outil « ARBRE DE VIH » ............................................................ 17
II.3.1. Le contexte lors de la conception de l’outil ............................................. 17
II.3.2. Les bases pédagogiques à la construction .............................................. 20
II.3.3. Présentation du jeu .................................................................................23
II.4. Modalités d’évaluation du jeu .............................................................................. 28
II.4.1. Grille d’analyse utilisée auprès des patients .......................................... 28
II.4.2. Grille d’analyse utilisée auprès des professionnels................................ 29
III. IMPACT DU JEU ....................................................................... 30 III.1. Résultat auprès des patients .............................................................................. 30
III.2. Evaluation des professionnels .............................................................................32
IV. ANALYSE/DISCUSSION/PROJET ......................................... 40
CONCLUSION .................................................................................. 44
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................ 46
ANNEXES ..............................................................................................
RESUME-MOTS CLES .......................................................................
2
LISTE DES ABREVIATIONS
AIDES : Association Française de lutte contre le VIH/SIDA et Hépatites.
ARCAT : Association de Recherche de Communication et d’Action pour l’Accès aux
Traitement.
ARS : Agence Régionale de Santé.
ARV : Antirétroviral.
BEH : Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire.
CH : Centre Hospitalier.
CHU : Centre Hospitalier Universitaire.
COREVIH : Comité de Coordination de la lutte contre l’infection par le VIH.
CNS : Conseil National du Sida.
DHOS : Direction de l’Hospitalisation et de l’Offre de Soins.
DU : Diplôme Universitaire.
GHPSO : Groupe Hospitalier Public du Sud de l’Oise.
GRETVIH : Groupe de Réflexion sur l’Education Thérapeutique et VIH.
HAS : Haute Autorité de Santé.
INPES : Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé.
IPCEM : Institut de Perfectionnement en Communication et Education Médicales.
OMS : Organisation Mondiale pour la Santé.
ONUSIDA : Programme Commun Des Nations-Unies sur le VIH/SIDA.
PACA : Provence-Alpes-Côte d’Azur.
PIPSA : Pédagogie Interactive en Promotion de la Santé.
PVVIH : Personne Vivant avec le VIH.
SIDA : Syndrome d’Immunodéficience Acquise.
VIH : Virus Immunodéficience Humaine
3
INTRODUCTION
Dans mon activité éducative, au sein du GHPSO, auprès des patients atteints
par l’infection à VIH, l’évaluation est la séance la plus difficile à animer. Cette
évaluation, est une étape incontournable d’une démarche éducative, elle s’entend
comme un état des lieux sur les connaissances apprises, suite à la participation du
patient à un programme éducatif. C’est donc faire un point sur ce que sait le patient
(capacité cognitive), ce qu’il sait faire (capacité pratique/gestuelle) et ce qui lui est
nécessaire d’approfondir. Cependant, cette évaluation des connaissances et des savoir-
faire n’est pas suffisante pour la prise en charge du patient atteint par l‘infection à VIH.
En effet, le patient doit encore les mobiliser dans son environnement afin de gérer au
mieux sa maladie dans des circonstances particulières. Toujours concernant mon
activité éducative et l’évaluation du patient, un questionnement se pose à moi :
comment s’apercevoir du transfert des connaissances du patient en compétences ?
Quel moyen pédagogique utiliser pour évaluer les effets de l’éducation thérapeutique ?
Dans l’optique de répondre à la question des effets de l’éducation thérapeutique,
j’ai voulu réaliser un outil pédagogique, afin d’évaluer la transformation des
connaissances du patient en actions lors d’événements imprévus. Cette idée soumise à
un groupe de travail, le GRETVIH, a abouti au jeu de cartes « ARBRE DE VIH ».
Ce jeu de cartes s’inspire des situations de vie les plus fréquemment rencontrées par les
patients atteint de l’infection à VIH. Cet outil pédagogique, fait appel à la méthode de la
résolution de problème, pour apprendre à faire un choix éclairé afin de résoudre au
mieux une situation. Ainsi, le patient évalue son comportement et sa capacité à agir, ce
qui met alors en évidence ses capacités cognitives et surtout sa compétence à les utiliser
à bon escient.
L’objectif de ce mémoire est de valider ce jeu comme outil pédagogique
d’évaluation des comportements des patients atteint par l’infection à VIH. Pour cela,
nous avons réalisé une double évaluation auprès des patients eux-mêmes et auprès des
professionnels en éducation thérapeutique, visant à juger de la satisfaction et de l’impact
de cet outil pédagogique.
Avant de découvrir le jeu de cartes « ARBRE DE VIH » je vous propose dans
un premier temps de vous expliquer les contraintes du patient atteint par le VIH par
rapport à cette affection et ses besoins éducatifs. Secondairement, j’exposerai la
réflexion autour de l’idée et de la conception du jeu, et je m’interrogerai sur l’impact de
cet outil pédagogique.
Avant tout, voyons le contexte dans lequel se situe la problématique de l’outil et
les données épidémiologiques de l’infection à VIH.
4
I – PROBLEMATIQUE
I.1. Cadre conceptuel
I.1.1. VIH état des lieux
Epidémiologie
En 2014, l’infection par le VIH constitue toujours une épidémie mondiale qui
touche, fin 2013, plus de 35 millions de personnes dont 19 millions ignorent le
diagnostic (rapport ONUSIDA 2014).
Le SIDA provoque encore 1,5 million de morts par an et les nouvelles contaminations
dans le monde s’élèvent à 2,1 millions. Quant à la prévalence du VIH en France, elle est
de 152 000 personnes dont 30 000 sont porteuses sans le savoir.
En outre, chaque année en France, 6220 nouveaux cas sont diagnostiqués dont 55% sont
des hétérosexuels (dossier presse BEH 2013)1. Par ailleurs, on estime que parmi les
nouvelles découvertes, 18% sont des hommes et des femmes de plus de 50 ans et 12%
des jeunes de moins de 25 ans. La région la plus touchée est l’Ile de France, viennent
ensuite la Guyane, la Guadeloupe, et la région PACA.
Enfin, la région la moins touchée est la Picardie avec 1302 PVVIH (COREVIH Picardie
2013).
Spécificité du VIH
Considérée comme une maladie fatale à l’origine, l’infection à VIH est
actuellement répertoriée comme une maladie chronique. C'est-à-dire « une maladie de
longue durée, évolutive, souvent associée à une invalidité et à la menace de
complications graves » selon la définition d’Anne LACROIX2. L’infection à VIH,
toujours selon cette définition, est connu comme une maladie chronique ayant un
retentissement sur la vie quotidienne, à savoir : « une dépendance vis-à-vis d’une
thérapeutique, d’une technologie médicale, de l’intervention de professionnels : besoin
de soins médicaux ou paramédicaux, d’aide psychologique, d’éducation ou
d’adaptation ».
En effet, si le malade ne peut toujours pas guérir, il peut aujourd’hui contrôler
l’évolution de sa maladie. Pour cela, il doit gérer son traitement selon ou en dépit de
divers facteurs liés à sa vie personnelle. De surcroît, même si les thérapies
antirétrovirales depuis 1996 ont permis de diminuer la mortalité des personnes vivant
1 BEH (Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire) numéro 26.27 2 juillet 2013. Numéro thématique. INVS. « vivre avec le VIH : Premiers résultats de l’enquête ANRS. VESPA 2. 2 Anne, LACROIX: « L’éducation thérapeutique des patients : Nouvelle approche de la maladie chronique ». Paris : Maloine, 2003, 240 p. (éducation du patient).
5
avec le VIH, cette avancée implique la prise de traitement au quotidien et à vie, de gérer
les effets secondaires qui en découlent et de réfléchir sur ses comportements sexuels
pour la prévention de la transmission du virus. C’est ainsi que le patient, devenu un
malade chronique, est placé au centre de la prise en charge comme étant responsable de
son traitement et de son suivi.
Le patient atteint par le VIH est confronté à un double impératif : savoir
gérer sa maladie (c'est-à-dire surveiller quotidiennement son état, faire face aux crises,
se traiter …), et savoir vivre avec (c'est-à-dire établir un nouveau rapport à soi, aux
autres et à son environnement). La prise en charge de l’infection du VIH n’est pas
fondamentalement différente de celles des autres pathologies chroniques. Cependant, la
spécificité liée au caractère transmissible de la maladie, à la nature de la population
touchée (croyance, culture, religion …) rend la prise en charge éducative particulière.
S’y ajoute une problématique prépondérante qui est celle de l’observance au traitement.
Le succès thérapeutique impose une prise régulière pour pallier à la menace d’apparition
de résistances et de mutations du virus et cela en dépit des différents incidents de
parcours rencontrés (effets secondaires, oubli, voyage). Cette particularité demande aux
professionnels de santé d’explorer avec le patient sa représentation de la maladie, de son
traitement et d’utiliser ses ressources personnelles dans le but de développer des
compétences nouvelles que requiert la vie avec le VIH.
Il faut donc convaincre le patient de suivre un traitement à vie, ne pas omettre de
le prendre, mais également de changer ses habitudes (pratiques sexuelles / hygiène de
vie et facteur de risque tabac/alimentation …) même en phase asymptomatique.
Après avoir posé le contexte épidémiologique intéressons nous à la définition de
l’éducation thérapeutique et ses principes.
I.1.2. Quelques principes
Education thérapeutique
L’OMS Europe a retenu en 1998 une définition de l’éducation thérapeutique qui
défend l’idée que celle-ci «a pour objet de former le malade pour qu’il puisse acquérir
un savoir-faire adéquat afin d’arriver à un équilibre entre sa vie et le contrôle optimal
de sa maladie. L’éducation thérapeutique du patient comprend la sensibilisation,
l’information, l’apprentissage, le support psychosocial, en relation avec la maladie et
son traitement. La formation doit aussi permettre au malade et à sa famille de mieux
collaborer avec le soignant ».
L’éducation thérapeutique s’entend comme une activité fondée sur des actions
d’apprentissages, intégrées dans le projet de soins du patient. Elle vise l’acquisition et le
6
maintien de compétences (d’adaptation, d’auto soins, de sécurité) dont il a besoin pour
gérer au mieux sa vie avec la maladie chronique.
L’éducation thérapeutique permet au patient d’être le plus autonome possible,
par la transformation de ses connaissances en nouvelles compétences. Ces compétences
développées permettent au patient de trouver un équilibre, entre sa vie et le contrôle
optimal de la maladie, et de retrouver une qualité de vie.
L’autonomie du patient prend son sens dans sa capacité à utiliser à bon escient et
avec logique, les savoirs, les connaissances apprises dans son environnement.
L’apprentissage éducatif permet au patient de développer cette capacité à prendre des
décisions concernant le maintien de son niveau de santé. L’éducation thérapeutique
permet de développer des compétences de transformation de tous les savoirs, et les
mobiliser en situation réelle.
En dernier lieu, et selon le rapport du professeur Patrick YENI3 l’éducation
thérapeutique revêt, dans l’infection par le VIH, un intérêt essentiel dans 3 domaines :
- L’ observance thérapeutique
L’efficacité des traitements ARV suppose en effet une observance maximale non
inférieure à 95% (niveau très supérieur à celui habituellement observé chez les
personnes atteintes de maladies chroniques (observance moyenne à 50%).
- La nécessité de prévention de la transmission du VIH
Ce principe de prévention repose sur des comportements spécifiques de la part du
patient (utilisation systématique du préservatif, sexualité à moindre risque).
- Les complications liées au traitement
Nécessitent leur prévention et des actions appropriées pour maintenir la prise,
l’efficacité des traitements et la qualité de vie du patient.
En définitif, l’éducation thérapeutique du patient VIH cherche à développer
des compétences multiples, pour que le patient soit en capacité de résoudre un
problème dans son environnement et de maintenir son capital santé.
Explorons un peu plus ce principe de compétences.
3 Patrick YENI « prise en charge médicale des personnes infectées par le VIH, rapport du groupe d’experts sous la direction du professeur P.YENI ». 2012
7
Compétence
La notion de compétence est relative à un ensemble de savoirs, de savoir-faire et
de savoir-être qui permettent d’exercer un rôle, une fonction ou une activité. Les
compétences en éducation thérapeutique ont des champs d’application multiples :
d’ordre cognitif (connaissance de la maladie et du traitement), d’ordre technique (le
savoir-faire : savoir adapter des doses), d’ordre psychoaffectif et d’ordre psychosocial.
Dans l’éducation thérapeutique du patient atteint par le VIH, ces compétences sont
caractérisées en 2 catégories :
- Les compétences d’auto soins : ce qui permet au patient de résoudre un
problème quotidien lié à la maladie et au traitement :
Comprendre, s’expliquer (la maladie, le traitement, l’évolution et
le suivi …),
Repérer, analyser, mesurer (prendre en compte des résultats …),
Faire face, décider (prévenir des complications évitables, faire
face aux problèmes occasionnés par la maladie …),
Résoudre un problème de thérapeutique en fonction de la gestion
de sa vie et de la maladie,
Résoudre un problème de prévention,
Pratiquer, faire (initier un auto traitement, réaliser des gestes
techniques de soins),
Adapter, réajuster (adapter des doses, réajuster en cas d’oubli).
- Les compétences d’adaptation à la maladie : ce qui est en lien avec
l’acceptation de la maladie par le patient :
Faire connaître ses besoins, utiliser les ressources du système de
soin (savoir qui appeler, rechercher l’information utile…),
Se connaître soi- même, avoir confiance en soi (sentiment d’auto-
efficacité, estime de soi),
Développer un raisonnement créatif, une réflexion critique,
Résoudre un problème, faire des choix, prendre des décisions,
S’observer, s’évaluer, se renforcer.
L’autonomie du patient qui est l’objectif de l’éducation thérapeutique est acquise
quand celui-ci est capable de faire un choix éclairé selon une situation donnée. Résoudre
un problème de la vie quotidienne demande l’acquisition de compétences, liées à des
savoirs spécifiques qu’il faut mobiliser dans l’action, en fonction d’un contexte. En
effet, une compétence, pour être acquise, doit être utilisée dans la situation pour
laquelle elle est conçue. Dans ce cas, le patient est alors capable de mettre en place des
stratégies de résolution de problème.
8
En résumé, une compétence n’est acquise que lorsque le patient l’utilise, à
bon escient, dans son environnement. Pour apprécier la potentialité d’une
compétence, il faut donc évaluer le savoir-faire préalable pour le transposer dans
la vie quotidienne.
Après avoir abordé le concept d’éducation thérapeutique et de compétence, je restitue
celui de l’évaluation, puisque mon outil se propose de s’inscrire dans ce champ.
Evaluation
Selon une définition de l’évaluation : « En éducation thérapeutique, évaluer
c’est collecter des informations pertinentes, fiables, valides, les analyser et les
comparer à des éléments de référence ou des normes ».
Cependant, dans l’éducation thérapeutique, il ne suffit pas d’évaluer l’atteinte
des objectifs, mais surtout d’apprécier les effets en termes de transformations. Comme
le précise Michel DEMARTEAU dans « les pratiques d’action en éducation pour la
santé et leur modes d’évaluation », il faut développer l’évaluation comme un outil
éducatif et faire un lien nécessaire entre action/évaluation. Comme il le précise
également, l’évaluation est une réflexion sur l’action, elle est un processus
d’apprentissage. L’évaluation permet de se rendre compte de l’évolution du patient et
d’engager avec lui le dialogue sur l’application de ses connaissances. Elle est donc
formative et permet au patient de se positionner sur ses actions entreprises en faveur du
maintien de son potentiel de santé.
De plus, selon les critères définis par l’HAS, avec la circulaire DHOS du
16/07/2008, il faut évaluer les compétences acquises du patient pour évaluer les effets
de l’éducation thérapeutique en terme de changement de comportement/ d’attitude par
le patient. C'est-à-dire que l’évaluation doit rendre compte du chemin qu’effectue le
patient de son questionnement à sa prise de décision. L’évaluation est à voir alors dans
une dimension thérapeutique formative et d’apprentissage, ce qui permet de faire le
point avec le patient sur ce qu’il sait/ce qu’il a compris/ce qu’il sait faire et appliquer.
La cible de l’évaluation porte sur l’impact de la démarche éducative auprès du
patient en terme d’apprentissage/d’acquisition de capacité. Comme nous venons de le
voir, une compétence doit être utilisée pour être acquise, il faut donc évaluer si le
patient :
- Sait quand il doit utiliser la compétence et
- S’il sait si ce qu’il fait correspond à ce qu’il faut faire ?
9
Par conséquent, l’évaluation permet de mettre en exergue ce que le patient a
appris mais également ce que cet apprentissage a créé chez lui en terme de nouvelles
aptitudes. Elle a pour but de vérifier si la construction et l’organisation des
connaissances lui permettent de résoudre un problème en prenant une décision
pertinente pour maintenir son capital santé.
En bref, une évaluation, par la résolution de problème où la posture réflexive est
utilisée, ne peut qu’aider le patient à mettre en action sa réflexion si la situation se
concrétise dans l’avenir.
Pour illustrer ce propos :
« Ce que j’entends, je l’oublie
Ce que je vois, je m’en souviens
Ce que je fais, je le sais »
(Proverbe Chinois)
L’évaluation permet d’organiser le suivi du patient en fonction des capacités
qu’il doit améliorer ou acquérir, en se posant la question : Que doit apprendre ou
réapprendre le patient pour prendre des décisions favorables à sa santé ?
En conclusion, pour se rendre compte des transformations du patient il faut
mettre en lien des critères de questionnement, de décisions à prendre, avec la
réflexion évaluative. Cette évaluation, devient alors un acte thérapeutique, par le
fait que le patient analyse lui-même ses propres décisions.
Et confirmer mon propos :
« Tu me dis, j’oublie
Tu m’apprends, je me souviens
Tu m’impliques, j’apprends »
(Benjamin Franklin)
10
I.2. Les objectifs de l’outil pédagogique d’évaluation
I.2.1. les objectifs éducatifs
En démarche éducative quatre étapes sont décrites, la 4 ème étant l’évaluation
des acquisitions du patient. De surcroît, l’ HAS et l’ARS définissent l’évaluation
comme un critère de qualité. On parle alors d’évaluation pédagogique (les acquisitions
du patient) mais également d’évaluation du programme (les effets de l’éducation
thérapeutique sur le patient).
Au sein du GHPSO (Groupe Hospitalier Public du Sud de l’Oise) où j’exerce,
cette évaluation, en terme de compétences, se réalise de façon informelle, au détour de
la consultation, et le plus souvent, sans un temps réellement consacré et défini à
l’avance avec le patient. C’est pourquoi, l’idée initiale, dans la réalisation d’un outil
pédagogique, est son utilisation pour une séance d’évaluation des acquis du patient.
Au cours des séances d’éducation thérapeutique, j’aide le patient à envisager
différents scénarios, concernant sa maladie, son traitement, sa vie affective et sexuelle,
et à imaginer le maximum de situations critiques autour de ces points. Ces mises en
scène permettent d’explorer avec lui les stratégies d’adaptation et d’anticipation afin de
trouver ensemble une solution qui conviendrait le mieux dans le contexte défini. Je me
pose toujours la question, de savoir comment il réagit, dans la « vraie vie », face à des
situations inédites. Et il me manquait un moyen d’évaluer la capacité du patient à
prendre la meilleure décision pour sa santé.
Comment apprécier la transformation des connaissances cognitives du patient en
comportement adapté, face à une situation particulière ?
Un dispositif pédagogique était donc nécessaire. Un outil fondé sur
l’apprentissage, la résolution de problèmes, qui permet de faire rechercher et découvrir
les connaissances nécessaire pour la résoudre.
L’idée de cet outil est née d’une multitude de réflexions autour de la thématique de
l’évaluation :
- Comment évaluer l’effet de l’éducation thérapeutique sur le patient en terme de
changement de comportement ?
- Comment évaluer la compétence du patient à résoudre un problème de la vie
courante ?
L’ « ARBRE DE VIH » est l’aboutissement d’une réflexion d’un groupe de
travail (le GRETVIH, dont la composition est définie plus loin) sur ces multiples
questions. L’objectif retenu est la réalisation d’un outil pédagogique pour évaluer le
patient, dans sa mise en pratique des connaissances apprises en éducation thérapeutique
et d’apporter une réponse à la question des effets de l’éducation thérapeutique sur les
changements de comportement du patient. Ainsi, cet outil évalue la capacité du patient
11
à raisonner, à définir si une action donnée a une conséquence bénéfique ou/et à risque
sur l’évolution de sa maladie. Le patient analyse son propre fonctionnement, il peut
s’exprimer sur son vécu de la maladie, les changements entrepris, son autonomie
acquise et sa propre perception du risque. Ce dispositif permet au patient d’engager un
dialogue sur la mise en pratique de ses connaissances et de la transformation de celles-ci
en actes.
Ce dispositif, en mettant en avant les transformations du patient, a une
dimension pédagogique. En effet, il développe la capacité du patient à s’auto- évaluer
en le plaçant au centre d’un dispositif d’évaluation. Il devient alors acteur de son
évaluation, qui par conséquent, devient formative. Cette évaluation porte sur : les
capacités de raisonnement du patient, sa potentialité à résoudre des problèmes en
appréciant les stratégies d’application qu’il met en œuvre.
« L’ARBRE DE VIH » propose au patient un outil d’aide à la décision en
utilisant le jeu comme support. Il lui permet de transposer ses compétences d’auto soins
et d’adaptation dans son milieu de vie avec des propositions d’actions qui lui
correspondent.
Ce matériel éducatif permet une évaluation pédagogique sur ce que sait le patient mais
également sur sa façon de l’utiliser : évaluation de ses connaissances mais également de
ses compétences.
En somme, à travers de simples questions sur différentes situations critiques, on
développe le processus de choix éclairé. Cet outil pédagogique sert d’évaluation fondée
sur le raisonnement du patient pour résoudre un problème. Dans cette perspective, cet
outil pédagogique d’évaluation, intégré dans une éducation thérapeutique, permet au
patient de devenir responsable de son attitude dans sa maladie, son évolution et son
traitement.
Ce jeu permet :
- De réaliser une auto-évaluation
Les erreurs servent de support d’apprentissage permettant d’identifier et de
corriger un comportement à risque, d’améliorer les capacités d’analyse et de jugement
critique sur le choix d’une action dans les thèmes concernés.
Cette auto-évaluation permet de rendre le patient conscient de ses propres
aptitudes intellectuelles, et de ses compétences de savoir-faire, ce qui le rend plus
confiant et plus autonome dans ses apprentissages futurs.
- De mettre en place une alliance thérapeutique
Cet outil permet de développer et de renforcer le lien entre le patient et
l’éducateur par l’intermédiaire du jeu, qui développe le dialogue, l’échange et favorise
ainsi une relation dynamique.
12
- De développer l’appropriation de compétences
Le jeu « ARBRE DE VIH » favorise l’appropriation de compétences pratiques
par la transformation des connaissances théoriques du patient.
Le savoir du patient est transformé en capacité à agir, ce qui lui permet de s’en
emparer pleinement du fait de son implication.
- De révéler le sentiment d’auto-efficacité
Cet outil pédagogique permet au patient d’avoir une confiance dans sa capacité à
s’organiser et à exécuter ce qu’il faut faire au moment où il faut le faire. C'est-à-dire de
se servir de ses connaissances pour agir au mieux en fonction d’une situation donnée du
quotidien.
- D’étendre des compétences dites perceptives
Le patient, impliqué dans ce dispositif éducatif, développe une meilleure
connaissance de soi par l’expérience, ce qui lui permet d’élargir sa capacité de
différenciation et de verbalisation de son choix d’action dans le but d’adapter son
comportement.
- D’augmenter la compétence d’adaptation
Ce procédé d’ « ARBRE DE VIH » met en avant la capacité de se connaître et
d’avoir confiance en soi, développe la capacité à prendre des décisions et à résoudre un
problème, de faire des choix, de s’observer et de s’évaluer.
- De fortifier la compétence d’autosoins
Les savoirs/savoir-faire/savoir-être/savoir-agir, acquis par une éducation
thérapeutique, servent à prévenir des complications évitables, et faire face au mieux
aux problèmes occasionnés par la maladie.
- De réaliser une évaluation pédagogique
Ce matériel « ARBRE DE VIH » évalue la capacité du patient à utiliser à bon
escient des ressources nécessaires pour traiter des situations complexes. On évalue la
mobilisation, par le patient, de ses compétences en situation.
Cette évaluation pédagogique permet de mettre en place le suivi éducatif du patient en
fonction de ses acquis et de ses lacunes, de ce fait, de lui proposer de nouvelles séances
d’éducation thérapeutique pour optimiser ses connaissances.
Les objectifs pédagogiques recherchés :
- Identifier les acquis et repérer les difficultés du patient afin de proposer et
d’organiser son suivi éducatif,
- Evaluer la compétence du patient à prendre une décision pour résoudre un
problème,
13
- Faire réfléchir et faire argumenter le patient sur la conséquence de son choix
d’action,
- Renforcer l’estime de soi du patient,
- Encourager/valoriser/porter un regard critique sur des stratégies de résolution de
problème et les ajuster,
- Evaluer l’acquisition de compétences d’auto soins, de compétences d’adaptation
et de sécurité.
I.2.2 Les compétences envisagées
Le jeu « ARBRE DE VIH » est un jeu de cartes qui utilise la technique
pédagogique de résolution de problème. Cette pédagogie se caractérise par la
transformation des connaissances (sous forme verbale), en capacité (sous forme de
compétence). Elle a deux fonctions : tester l’acquisition des connaissances (acquisition
d’un savoir) et opérationnaliser ces dernières sous forme de capacités (transformation en
aptitudes).
La résolution de problème permet d’évaluer les acquis dans leur fonction d’application
par le patient. C'est-à-dire s’il sait y faire appel à bon escient lors d’événements
particuliers. Lorsque c’est le cas, on peut établir les compétences du patient en lien avec
le problème résolu.
Par cette technique pédagogique, l’ « ARBRE DE VIH » développe la
compétence du patient à résoudre un problème, en évaluant son raisonnement pour
trouver des stratégies d’application.
Ainsi, cet outil pédagogique s’intéresse à l’évaluation de la compétence
psychosociale : capacité d’une personne à répondre avec efficacité aux exigences et aux
épreuves de la vie quotidienne. Cette compétence utilise la capacité à prendre une
décision, la capacité à résoudre un problème et la capacité à développer une pensée
créative/une pensée critique.
La volonté du jeu « ARBRE DE VIH » est d’évaluer les compétences du patient
dans la mise en pratique de ses connaissances au quotidien. Cet outil pédagogique
cherche à développer des compétences dans le domaine des attitudes (du savoir-être).
L’objectif principal recherché est la capacité du patient à raisonner et à prendre des
décisions. La compétence recherchée est la résolution d’un problème, elle peut être
formulée ainsi « le patient sera capable de trouver une solution adéquate à un
problème ».
Ce procédé éducatif s’attache à mettre en valeur les diverses transformations
intervenues chez le patient, en terme d’acquisition de compétences d’autosoins, de
14
mobilisation de compétence d’adaptation et de capacité à agir. De plus, l’ « ARBRE DE
VIH » aide le patient à évoquer la compréhension des conséquences d’une action et
d’argumenter les raisons à l’origine de ce choix. On évalue la compétence de décision
du patient ainsi que ses acquis/difficultés en terme d’action à entreprendre.
Cet outil pédagogique permet d’évaluer :
- Les compétences pratiques (indispensables pour savoir gérer sa maladie),
- Les compétences cognitives (indispensables pour savoir vivre avec la maladie),
- Les compétences métacognitives (indispensables pour l’acquisition de ces deux
derniers domaines de compétences qui demandent au préalable un degré de
confiance en soi, d’image positive de soi …).
Pour conclure, par l’intermédiaire de cet outil éducatif, le patient développe sa
capacité de jugement sur ses propres décisions et perçoit sa capacité à prendre une
décision et à adopter un comportement adapté à sa santé, ce qui développe sa
compétence d’auto-évaluation.
A l’aide de cet outil, on cherche à évaluer la capacité du patient à transformer :
- ses connaissances en compétences,
- la théorie en pratique,
- son savoir-faire en savoir-être,
- son savoir en acte.
Compétences générales évaluées par le jeu :
- Faire connaître ses besoins, utiliser les ressources du système de soins,
- Se connaître soi-même, avoir confiance en soi (sentiment d’auto-efficacité,
estime de soi),
- Développer un raisonnement créatif, une réflexion critique,
- Prendre des décisions, résoudre un problème, faire des choix,
- S’observer, s’évaluer,
- Comprendre, s’expliquer,
- Faire face, décider (prévenir des complications évitables, faire face aux
problèmes occasionnés par la maladie),
- Résoudre un problème de prévention,
- Adapter, réajuster (en cas d’oubli …),
- Savoir anticiper et gérer les événements imprévus.
15
II - METHODOLOGIE
II.1. Présentation du GRETVIH
Le GRETVIH signifie Groupe de Réflexion sur l’Education Thérapeutique
et VIH. Il est issu du constat de plusieurs personnes formées à l’éducation
thérapeutique du patient VIH, qui travaillant généralement de façon isolée dans leurs
hôpitaux respectifs ont eu la volonté d’échanger, avec d’autres professionnels de la
région sur leurs pratiques respectives de l’éducation thérapeutique.
Suite à un recensement des personnes intéressées à l’éducation thérapeutique au
sein du COREVIH Picardie une première réunion d’échange a été mise en place afin
d’établir ce que chacun voulait trouver dans ces rencontres et en définir les objectifs.
L’impact positif de la première réunion a impulsé une deuxième rencontre, puis une
autre, jusqu’à la volonté de créer un groupe légitime, de réfléchir sur son nom, sa
composition, ses objectifs, de l’écrire et c’est ainsi que le GRETVIH est devenu une
réalité depuis 2009.
Composition :
Personnel qualifié en éducation thérapeutique (DU en éducation thérapeutique,
formation IPCEM programme TEMPS CLAIR),
Pharmacien, infirmière, aide-soignante, psychologue du CHU Amiens, CH Beauvais,
CH Compiègne, GHPSO site de Creil, CH Soissons,
Personnels ressources (médecin, cadre de santé, préparatrice en pharmacie).
Méthode de travail :
Rencontre trimestrielle :
- Partage de la pratique professionnelle,
- élaboration d’outils, validation par les membres du GRETVIH après l’utilisation
et évaluation auprès des patients.
Objectifs :
- Réflexion et élaboration de projets communs entre professionnels hospitaliers
sur le site du COREVIH Picardie,
- Approfondissement de l’évolution de la pratique éducative,
- Partage d’un savoir-faire, des savoirs, des pratiques,
- Créations d’outils.
Réalisations :
- Plaquette d’information à destination du patient : triptyque sur « l’éducation
thérapeutique en pratique à quoi ça sert ? »,
16
- Questionnaire de connaissance avec degré de certitude (sujet du mémoire pour
IPCEM en 2011),
- Outil d’évaluation des changements de comportement du patient par la
résolution de problème : « ARBRE DE VIH » sujet de mémoire pour IPCEM
2013/2014.
Légitimité :
Connaissance et soutien du COREVIH Picardie.
Lors de l’élaboration du jeu « ARBRE DE VIH », nous avons souhaité, avant de le
finaliser, le tester auprès des patients atteint du VIH sur deux sites : Amiens et Creil.
II.2. Présentation des différents centres concernés par l’analyse
de l’outil
Les deux sites concernés pour l’analyse du jeu auprès des patients sont Amiens
et Creil. Pour Amiens la responsable des séances éducatives est une aide-soignante et
concernant Creil, c’est une infirmière (auteure de ce mémoire ). Nous sommes toutes les
deux membres du GRETVIH et avons donc participé à l’élaboration de cet outil
pédagogique.
Le choix de ces deux lieux pour l’évaluation auprès des patients s’est fait de façon
naturelle : nous étions les deux centres les plus disponibles pour mettre en œuvre cette
évaluation.
AMIENS :
Le CHU d’Amiens est le centre du COREVIH Picardie (Somme, Aisne
Nord/Haute-Somme, Oise Ouest, Oise Est, Aisne Sud). Il a comme Président, le
médecin chef de service de la prise en charge médicale des patients VIH. A savoir le
Service de Médecine Pathologie Infectieuse et Médecine Tropicale (6 médecins gèrent
la file active Amiénoise).
L’accueil des patients atteints par le VIH se déroule dans un contexte de consultation,
médicale et si besoin par une prise en charge éducative. Cette consultation d’éducation
thérapeutique a vu le jour en 2004, sous le nom et la fonction au départ plus
d’observance que d’éducation thérapeutique. Avec le temps cette consultation s’est
développée et s’est enrichie pour devenir en 2007 une consultation d’éducation
thérapeutique.
Le Profil des patients : la file active est de 459 patients (275 hommes, 184 femmes)
Age médian = entre 40 et 49 ans
Origine = caucasienne
17
CREIL :
En 2013, le centre hospitalier Laennec de Creil a fusionné avec celui de Senlis
pour devenir le Groupe Hospitalier Public du Sud de l’Oise (GHPSO). Le suivi médical
et éducatif des patients atteint par le VIH, se déroule sur le site de Creil, au sein d’un
service de Médecine Hôpital De Jour. La consultation d’éducation thérapeutique est
ouverte depuis 2006 et collabore à la prise en charge avec les 3 médecins infectiologues.
Le profil des patients : la file active est de 327 patients (172 hommes, 155 femmes).
Age médian = entre 40 et 49 ans
Origine = sub-saharienne
Après avoir situé les deux centres hospitaliers je vais vous présenter l’outil élaboré.
II.3. Description de l’outil « ARBRE DE VIH »
II.3.1. Le contexte lors de la conception de l’outil
Dans ma recherche sur les recommandations nécessaires pour la création d’un
outil pédagogique, je me suis inspirée du site PIPSA « comment créer un outil
pédagogique en santé : guide méthodologique ». Ce guide a orienté ma conception de
l’outil pédagogique en différentes étapes :
- Explorer l’idée (pourquoi ce jeu ici et maintenant, le but à long terme, les
bénéfices attendus),
- Analyser la pertinence du projet (quel est le problème de santé, les sources de
l’information, les objectifs éducatifs et les compétences envisagées).
Un tableau synthétisant ces différents éléments se trouvent en Annexe I.
EXPLORER L’IDEE
D’où vient l’idée ?
Revenons en 2010 où l’heure est à l’évaluation dans le contexte des dossiers
d’autorisations des programmes d’éducation thérapeutique par l’ARS. Au sein du
GETVIH l’ensemble de ses membres est arrivé au thème de l’évaluation, avec certaines
questions qui font émerger l’idée de cet outil pédagogique, avec surtout la constatation
qu’il nous manquait un outil pédagogique pour y répondre :
- Comment évaluer l’impact de notre éducation thérapeutique sur le patient ?
- Comment en apprécier la mise en pratique dans son environnement ?
18
Cette création d’outil pédagogique est une démarche personnelle que j’ai
soumise au GRETVIH. L’évaluation est une nécessité demandée par l’ARS, j’y voyais
une opportunité à saisir, pour réfléchir ensemble sur un outil d’évaluation pédagogique,
qui serait au plus juste de nos pratiques et de nos préoccupations.
Des outils pédagogiques d’évaluation dans le VIH existent : le questionnaire de
connaissance avec degré de certitude, pour évaluer les acquis du patient, ou la grille
d’observation lors de gestes particuliers (injection, pose de préservatif). Cependant, ces
outils d’évaluation appartiennent au domaine de l’apprentissage, cela reste une
évaluation des acquis en terme de « je sais », « je ne sais pas », « je sais faire », « je ne
sais pas faire ». En effet, dans le domaine de l’évaluation des changements de
comportements, d’attitudes adaptées, les outils sont peu nombreux.
Le sujet d’un travail est alors lancé et le groupe a la volonté de réfléchir, sur le moyen
d’évaluer la mise en pratique au quotidien des compétences acquises par le patient.
Deux questions sont ainsi définies par le groupe :
Comment évaluer les effets de l’éducation thérapeutique dans le quotidien du patient ?
Quel outil utiliser pour mettre en avant sa capacité à faire, sa capacité d’autonomie ?
L’évaluation fait partie de la démarche éducative, en proposant au GRETVIH ce
sujet comme travail commun, j’ai choisi de comprendre les changements de
comportement et de compétences appliquées, et d’apprécier les effets de l’éducation
thérapeutique dans l’adaptation à la vie quotidienne du patient. C'est-à-dire évaluer la
traduction par le patient de ses connaissances en compétences, ce qu’il sait faire et
appliquer et la manière dont il les adapte à son environnement.
Quel est le but à long terme ?
L’objectif du départ est de répondre aux critères de qualité définis par l’ARS,
également de répondre à la 4ème
étape de toute démarche éducative : évaluer.
L’objectif de l’outil pédagogique, construit en groupe, est de permettre au
patient de développer sa réflexion, sur la meilleure conduite à tenir, en vue de son état
de santé, face à un problème de la vie courante. La deuxième étape est de permettre au
patient, de porter une autocritique, sur une action qui implique une conséquence sur
l’évolution de sa santé.
Les objectifs d’utilisation à long terme sont :
- La validation de l’outil par le COREVIH Picardie,
- La validation par un groupe d’experts (patients et professionnels),
- Intégrer la liste des outils pédagogiques disponibles en éducation thérapeutique
par l’IPCEM (mettre à disposition un outil innovant dans le domaine de
l’éducation thérapeutique).
19
Pour quels bénéfices ?
Les bénéfices attendus concernent à la fois le patient et le professionnel de
l’éducation.
Au niveau du patient :
- Apprendre autrement, en utilisant le jeu comme support pédagogique et surtout
par le fait que ce soit le patient lui-même qui analyse ses propres décisions,
- Perception de sa capacité à prendre la bonne décision, (cette auto-évaluation le
rend conscient de ses capacités),
- Sentiment d’auto efficacité (cette manière de procéder valorise ses compétences
de savoir-faire),
- Renforcer l’estime de soi (cette valorisation développe le sentiment positif sur
soi et favorise l’action « je crois en moi alors j’agis »),
- Développer la capacité d’autonomie (le patient « sait » et « applique » les
meilleures décisions pour lui),
- Exprimer ses émotions, ses difficultés liées à la maladie, les changements
entrepris, sa propre perception du risque, (le jeu permet d’ouvrir le dialogue sur
différents thèmes, qui n’ont d’ailleurs peut-être pas, ou pas pu, être abordés en
éducation).
Au niveau du professionnel de l’éducation :
- Evaluation formative (évaluer l’application en pratique des notions théoriques,
ce qui permet de mettre en évidence les effets de l’éducation thérapeutique sur le
patient),
- Identifier les lacunes et proposer les réajustements (permet d’identifier ce qu’il
reste au patient à apprendre et de mettre en place un suivi adapté),
- Responsabiliser le patient sur le maintien de son état de santé (en étant conscient
des risques qu’il prend dans le choix de ses actions),
- Repositionner le patient dans son environnement (c’est le professionnel qui va à
la rencontre du patient dans son milieu de vie avec des contraintes qui sont les
siennes),
- Engager le dialogue (sur des thématiques comme la sexualité, l’observance et
l’oubli sans jugement sur « le bien faire »),
- Evaluer la confiance que le patient accorde à ses connaissances,
- Explorer la qualité de vie et le bien-être du patient.
20
II.3.2. Les bases pédagogiques à la construction
ANALYSER LA PERTINENCE DU PROJET
Quel est le problème de santé ?
Pour poursuivre l’idée de créer un outil pédagogique nous avons déterminé des
postulats :
- l’objectif de cet outil pédagogique (est-ce un outil pour l’apprentissage ou pour
une évaluation ?),
- le sujet de l’évaluation (évaluer quoi et comment ?),
- la connaissance du groupe sur la question générale de l’évaluation.
Cette étape, franchie, doit nous permettre de déterminer un problème de santé, lié à
la pathologie concernée, sur lequel nous souhaitons agir à l’aide de cet outil
pédagogique.
Le premier aspect est l’objectif de notre outil pédagogique et surtout de bien
faire la différence entre l’apprentissage et l’évaluation. Il a fallu définir notre objectif de
départ en ne perdant pas de vue ce que l’on cherche et ce que l’on veut faire : évaluer
les effets de l’éducation thérapeutique sur le patient en terme de mise en pratique dans
son environnement.
L’outil pédagogique est alors entendu par le
GRETVIH comme un outil d’évaluation.
Une fois l’objectif de l’outil pédagogique établi, le second aspect est de définir
le sujet de cette évaluation. Evaluer quoi et comment ?
L’outil pédagogique doit servir à évaluer la capacité du patient à réagir face à une
situation donnée.
En allant plus loin, l’évaluation de cette compétence permet d’étendre celle-ci sur
d’autres compétences associées comme :
- La compétence du patient à avoir une pensée créative, une pensée critique,
- La compétence du patient à faire face et décider,
- La compétence du patient à repérer, analyser, mesurer (analyser une situation à
risque).
Par cet outil, on cherche à évaluer : la compétence du
patient dans sa prise de décision pour résoudre un
problème.
21
Le choix de la résolution de problème nous est apparu comme le moyen le plus
approprié pour répondre à l’objectif de départ, et ainsi de suivre les acquis /les
difficultés en terme d’action à entreprendre par le patient, et l’aider à évoquer les
conséquences de son choix. Les situations problématiques, qui sont la base de la
technique pédagogique de la résolution de problème, ont pour but de développer le
raisonnement du patient, sa capacité à prendre une décision adaptée et ainsi d’évaluer sa
compétence à résoudre un problème.
Dans la pathologie VIH, ce que le patient doit savoir mettre en pratique dans sa vie
quotidienne concerne les domaines thérapeutiques (gestion des effets secondaires aux
traitements, les domaines liés à la gestion de sa vie et de sa maladie avec la prise de
traitement et le domaine de la prévention).
Le GRETVIH a choisi parmi les domaines des effets
secondaires (vomissement et diarrhée), de la
prévention (sexualité), de la prise de traitement (oubli),
une situation problématique applicable dans
l’environnement du patient.
L’aspect suivant concerne les connaissances autour du sujet de l’évaluation. Que
sait le groupe sur l’évaluation ?
Une présentation Powerpoint sur le sujet de
l’évaluation a permis de partir sur des bases
communes : Pourquoi évaluer, que faut-il évaluer,
comment évaluer et quand évaluer ?
Au final, cette réflexion nous sert à définir le problème de santé sur lequel l’outil
pédagogique doit agir :
La pathologie du VIH demande aux patients une observance, non inférieure, à 95%. Le
patient doit donc veiller à ne pas oublier sa prise. Les traitements sont moins lourds,
cependant il existe des effets secondaires qui peuvent influencer son comportement dans
son observance. Le traitement et les effets secondaires sont à inclure, comme la
sexualité, en tant que répercutions de la maladie sur la vie personnelle du patient. En
effet, tous ces facteurs (observance, effets secondaires, vie affective et sexuelle) influent
sur son comportement et peuvent engendrer des problèmes de santé. Ces problèmes de
santé sont, dans la plupart des cas, liés a un comportement inadapté conséquence d’une
incapacité à répondre efficacement à une situation donnée.
22
On peut poser l’hypothèse suivante : l’amélioration des
compétences du patient à gérer ces situations pourrait
être un élément influent dans la promotion de sa santé ?
Pour quelles compétences envisagées ?
Nous avons déterminés pour chaque thème des compétences particulières (Annexe II).
Les compétences pratiques attendues dans le jeu « ARBRE DE VIH » :
- Savoir gérer les effets secondaires,
- Savoir que faire en cas de rupture de traitement,
- Savoir que faire en cas d’oubli ou de décalage dans la prise quotidienne,
- Savoir identifier une personne ressource dans son environnement (médecin
traitant, infirmière, pharmacien …),
- Savoir exprimer son vécu, ses difficultés à vivre avec la maladie.
Les compétences cognitives attendues dans le jeu « ARBRE DE VIH » :
- Comprendre le caractère transmissible de la maladie,
- Connaitre les modes de transmission,
- Comprendre la notion de résistance/mutations,
- Comprendre les principes du traitement,
- Comprendre l’infection, l’absence de guérison, la notion d’infection chronique,
- Se rendre compte des dangers possibles d’une automédication.
Les compétences de conduites préventives attendues dans le jeu « ARBRE DE VIH
- Connaître les moyens de prévention,
- Savoir utiliser les moyens de protection et où se les procurer,
- Pouvoir exprimer les conséquences de la maladie sur la vie sexuelle et affective,
- Comprendre les techniques de réduction des risques lors de relations sexuelles,
- Prendre conscience des risques de transmission.
Les compétences métacognitives attendues dans le jeu « ARBRE DE VIH :
- Savoir porter un jugement critique sur son comportement dans la gestion de sa
maladie,
- Savoir s’observer et s’auto évaluer,
- Savoir développer un raisonnement créatif et une réflexion critique.
23
II.3.3. Présentation du jeu
Thématique :
L’ « ARBRE DE VIH » est un jeu de cartes qui permet d’identifier la
transformation des connaissances en capacité à agir, du patient atteint par le VIH, dans
la gestion de sa pathologie.
Illustration :
L’iconographie utilisée pour illustrer le plateau de jeu a été choisie sur internet.
Elle représente l’ARBRE DES QUATRE SAISONS : les saisons représentent des
étapes de la vie qui peuvent survenir et se succéder (la réussite, l’échec, les épreuves
diverses, les difficultés multiples…) et devant lesquelles le patient peut se retrouver tout
au long de son parcours avec la maladie.
Ces saisons qui se succèdent signifient également que rien n’est figé dans le temps, les
acquis du patient suivent bien entendu également ce concept.
Population :
Le jeu « ARBRE DE VIH » est proposé aux adultes atteints par le VIH traités
ou non, en cours/pas encore ou qui ont terminé un programme éducatif concernant la
prise en charge de la pathologie VIH.
Modalités :
Une bonne compréhension de la langue française est essentielle. Cependant,
le problème de lecture peut-être pallié par l’animateur qui prendra alors le relais avec
toute l’impartialité nécessaire.
Technique utilisée :
Le support est fondé sur un jeu de cartes selon l’idée des cartes de Barrows4. Ce
jeu de cartes confronte le patient à faire des choix face à une simulation clinique, en
fonction de ses connaissances sur sa maladie chronique, afin d’établir le meilleur
comportement adapté à sa santé.
Deux étapes sont nécessaires :
- 1ère
étape, positionner les cartes selon une action proposée en réponse à une
simulation clinique dans le thème choisi.
- 2ème
étape, s’auto-évaluer sur le choix de ces actions en fonction des conséquences
qui en découlent.
4 Cartes de Barrows : outil pédagogique qui teste la résolution de problème, la prise de décision, la capacité à réagir face à une simulation clinique.
24
Les situations pédagogiques :
Quatre thèmes qui s’inspirent des contraintes du patient pour vivre au mieux la
maladie au quotidien (observance, vie affective et sexuelle, effets secondaires). Chaque
situation est identique pour toutes les cartes concernées par le même thème.
- La problématique de l’observance :
o OUBLI
Situation : « J’ai oublié de prendre mon traitement que dois-je faire ? ».
- La problématique concernant la vie affective et sexuelle :
o SEXUALITE
Situation : « Je rencontre un nouveau partenaire et nous allons avoir une relation
sexuelle. Quel comportement adopter ? ».
- La problématique sur les effets secondaires :
o VOMISSEMENT
Situation : « Je viens de prendre mon traitement (1 comprimé de chaque médicament
matin et soir) mais cinq minutes après je le vomis. Comment gérer au mieux cette
situation ? ».
o DIARRHEE
Situation : « J’ai la diarrhée depuis dix jours. Que dois-je faire ? ».
Matériel :
Pour faciliter la visualisation un plateau du jeu est présenté en Annexe III.
1 pochette plastifiée à 3 rabats :
A gauche, 1 plateau de jeu découpé en trois parties :
- En partie basse, les cartes regroupées par couleur et par thème (4 thématiques
proposées OUBLI/SEXUALITE/VOMISSEMENT/DIARRHEE)
- En partie intermédiaire, 3 emplacements
A droite, un emplacement « Je ne fais pas»
A gauche, un emplacement « Je fais »
Au milieu, un emplacement « Je ne sais pas »
- En partie haute, 3 emplacements
A droite, un emplacement « A risque »
A gauche, un emplacement « Bénéfique »
Au milieu, un emplacement « Demande d’informations
complémentaires »
4 enveloppes pour les thématiques proposées avec les cartes correspondantes (2
sur le rabat de droite et 2 sur la partie centrale).
36 cartes divisées en quatre couleurs ce qui correspond à 9 cartes pour chaque
thème proposé. 8 cartes (de la couleur du thème avec une situation identique)
25
avec chacune une action et au verso la conséquence de cette action. La 9 ème
carte reste volontairement vierge pour permettre une proposition du patient.
Chaque couleur est reliée à un thème OUBLI = 9 cartes roses ; SEXUALITE = 9
cartes bleues ; VOMISSEMENT = 9 cartes grises ; DIARRHEE = 9 cartes vertes.
1 fiche pédagogique (Annexe IV),
1 règle du jeu (Annexe V),
1 fiche d’évaluation explicative (Annexe VI),
1 fiche d’évaluation du patient (Annexe VII).
Utilisation :
Le GRETVIH estime que ce jeu est à utiliser en séance individuelle du fait que
les consultations menées par ces membres sont organisées comme telles. Cependant,
nous ne voyons aucune objection à une utilisation en séance collective.
Les contextes d’utilisation peuvent varier en fonction du besoin identifié.
- En début de programme, comme proposition au patient pour identifier la
nécessité éducative en fonction de ses exigences en connaissances,
- En cours de programme, pour valider une compétence particulière,
- En fin de programme, pour valider une ou des compétences.
L’utilisation est envisageable dans un bilan annuel des besoins éducatifs de tous les
patients. En effet, le jeu peut servir à valider les acquis du patient dans sa mise en
pratique. Chaque compétence rattachée au jeu peut être validée par cet exercice de
réflexion et de mise en application. Il peut être également utilisé pour un même patient à
des moments différents, afin de percevoir la progression dans ses acquisitions.
Les règles du jeu :
On peut proposer 2 niveaux de jeu :
Niveau débutant = le joueur ne dispose que d’un seul thème.
Niveau confirmé = le joueur dispose de tous les thèmes qui peuvent être utilisés de
façon distincte ou être mélangés.
Le jeu se déroule en deux étapes :
Etape 1, positionner les cartes en fonction d’action à faire ou à ne pas faire.
Quelque soit le niveau du joueur, celui-ci prend une carte, lit l’action proposée par
rapport à la situation et sans la retourner la dépose à l’emplacement qui lui semble
adapté sur la partie intermédiaire du plateau :
- si l’action proposée lui semble inappropriée/si c’est une action qu’il ne ferait
pas dans cette situation
Il place alors cette carte à droite à l’emplacement « je ne fais pas ».
26
- Si l’action proposée lui semble appropriée / ou c’est une action qu’il ferait
dans cette situation
Il place alors cette carte à gauche à l’emplacement « je fais ».
- S’il ne sait pas quoi faire
Il place alors cette carte au centre à l’emplacement « je ne sais pas ».
L’objectif est d’avoir le moins de cartes au milieu et le maximum bien
placées en termes d’action.
Etape 2, s’auto-évaluer sur le choix des emplacements des actions proposées.
Le joueur prend chaque tas de cartes et après lecture au verso, des
Conséquences de cette action, les positionne du côté qu’il pense le plus juste :
- Si la conséquence est pour lui à risque
Il place cette carte à droite à l’emplacement « A risque »
- Si la conséquence est pour lui bénéfique
Il place cette carte à gauche à l’emplacement « Bénéfique »
- S’il ne sait pas quoi faire
Il place cette carte au centre à l’emplacement « demande
d’informations complémentaires »
L’objectif est de faire un lien entre la conséquence (« bénéfique »,
« risque ») et l’action (« je fais », « je ne fais pas »). Le but du jeu est d’avoir les
cartes des conséquences « bénéfique » comme une action entreprise « je fais ».
Evaluation du patient :
L’évaluation se fait à 2 niveaux, une évaluation par l’éducateur et une auto-
évaluation par le patient.
La première évaluation du patient est faite à l’étape 1 par l’éducateur, sur la
fiche d’évaluation du patient en fonction du thème et du numéro de l’action.
Elle se réalise par une notation avec le signe « + » quand la carte est bien positionnée
en terme d’action, « je fais » ou « je ne fais pas », et par le signe « - » quand elle est
mal positionnée.
La seconde étape sert à l’éducateur pour suivre les réajustements du patient. Les cartes
mal positionnées en terme d’action, doivent absolument se retrouver en « + » grâce à
l’auto-évaluation du patient.
Si le raisonnement permet au patient de corriger le positionnement de sa carte « - »
est alors réévaluée par le signe « + ». Dans le cas contraire, il appartient à l’éducateur
de réajuster par de nouveaux apprentissages si nécessaire/ou de pousser l’échange sur
la réflexion de ce comportement.
27
Quant à l’auto-évaluation, elle se réalise à l’étape 2. Le patient après lecture de
la conséquence de l’action, qu’il a choisi de faire ou de ne pas faire, corrige celle-ci par
un raisonnement sur ses attitudes.
Les réponses sont classées par niveau de risque avec une couleur attribuée :
- Comportement à fort risque = couleur ROUGE
- Comportement à risque modéré = couleur ORANGE
- Comportement adapté = couleur VERT
Seule la fiche d’évaluation du patient, que remplit l’éducateur, comporte cette cotation.
Cette évaluation traduit la capacité du patient à choisir les actions les plus
appropriées, en fonction d’une situation clinique (« capacité à prendre une décision »).
Egalement sa capacité à s’auto-évaluer et à réajuster son comportement, en fonction des
risques pris pour résoudre un problème. Ce qui lui permettra d’adopter la meilleure
attitude dans son environnement, en faveur du maintien de sa santé.
Les difficultés rencontrées :
Les difficultés, qui se sont présentées en tout premier lieu, ont concernées nos
connaissances et notre maîtrise des sujets traités, pour une exactitude des informations
transmises. En effet, très vite, la question s’est posée au sein du groupe : quelle était la
pertinence de notre savoir sur les sujets traités ?
(Concernant la sexualité des patients vivant avec le VIH en 2014 ; ou sur le thème des
effets secondaires digestifs : le vomissement et le temps nécessaire à la reprise du
traitement..). Nous nous sommes dirigés vers des sources d’informations telles que :
- Rapport MORLAT 2013
- Action Traitement
- INPES
- Sida Info Service
- ARCAT Santé
- Seronet.Info
- Sidaction
- AIDES
- CNS
Ensuite, nous nous sommes positionnés en se demandant en priorité, ce que le patient
devait connaitre ou acquérir comme compétence sur le sujet traité.
En second lieu, la difficulté a été de définir des actions les plus appropriées
parmi un panel d’actions possibles. Par exemple : comment établir un comportement
adapté de façon générale alors qu’il existe une multitude d’éléments à prendre en
compte ? (dans le thème de la sexualité si le partenaire à une charge virale indétectable
depuis plus de six mois, si le partenaire est séropositif ou non …).
28
En dernier lieu, la difficulté a été de proposer des actions équilibrées en terme de
risques encourus.
Un consensus a été retenu :
- On estime que le patient doit reprendre la prise des médicaments, si le
vomissement survient moins d’une heure après la prise,
- On suppose que le partenaire est sérodiscordant (on peut suggérer d’autres cas
pour alimenter l’échange et la réflexion du patient sur cette thématique),
- On suppose qu’il n’y a pas de préservatifs quand cela n’est pas clairement
mentionné dans l’action.
C’est pour apporter une réponse satisfaisante à ces difficultés qu’il nous est
apparu nécessaire de faire une première validation de nos propositions d’actions/de
conséquences/de degré de risque avant d’avancer plus loin dans la conception du jeu.
Un médecin infectiologue, responsable du suivi des patients atteints par le VIH, sur
l’établissement d’un membre du GRETVIH, a validé toutes les étapes nécessaires pour
la bonne poursuite de cet outil pédagogique.
II.4. Modalités d’évaluation du jeu
II.4.1. Grille d’analyse utilisée auprès des patients
Afin d’exploiter au mieux l’opinion des participants, j’ai réalisé une grille
d’analyse, construite sur des commentaires libres concernant : le jeu, le support, le
thème des cartes, les propositions d’actions, les propositions de conséquences et autres.
Celle-ci se trouve en Annexe VIII.
Comme l’évaluation auprès des patients s’est concentrée sur deux sites, une
procédure de mise en pratique a été établie au préalable afin de procéder à une
évaluation de façon identique :
- Aucune sélection de patient, proposition du jeu si possible à des moments
différents dans la démarche éducative (diagnostic éducatif, en cours de
programme, en fin de programme …),
- L’éducateur présente le jeu, les concepteurs et le but de celui-ci. Il présente la
règle du jeu qu’il donne au patient pour lecture et donne l’explication sur les
modalités de l’évaluation,
- Le jeu se déroule, l’éducateur retranscrit tous les propos du patient concernant sa
manipulation et effectue l’évaluation du patient,
- Le patient dans un dernier temps, donne son opinion sur les domaines
déterminés (concernant le jeu, le support, les actions, les thèmes, les
conséquences).
Les critères d’inclusion sont :
29
- Etre adulte et atteint par le VIH,
- Comprendre correctement la langue française.
II.4.2. Grille d’analyse utilisée auprès des professionnels
La grille d’analyse (Annexe IX) proposée a été réalisée et validée par les
membres du GRETVIH. Cette grille est inspirée d’un document référentiel de bonnes
pratiques.5
Cette étape a été de confronter le jeu dans son utilisation à l’avis d’autres
professionnels d’éducation thérapeutique. Elle a été réalisée en 2 temps : Pour la 1ère
analyse, nous avons choisi de confronter le jeu au jugement d’un médecin infectiologue,
dans le but d’obtenir la validation scientifique des informations transmises. Cette
première validation nous a permis de poursuivre ensuite notre démarche, dans une
deuxième évaluation auprès des professionnels d’éducation thérapeutique.
Le premier test était d’obtenir le jugement critique du président du COREVIH
Picardie, pour valider la pertinence de nos informations et pour une légitimité, sur
l’existence du jeu, en tant qu’outil pédagogique, au sein des centres d’éducation
thérapeutique des régions appartenant à ce COREVIH. Une rencontre avec la
présentation du jeu et la mise en situation nous a permis de valider les actions proposées
et les conséquences qui en découlent.
La deuxième étape était de le présenter à des collègues d’éducation
thérapeutique. Une rencontre a été proposée avec des professionnels faisant partie du
COREVIH Sud et Nord avec le thème « partage d’expérience autour d’un outil
pédagogique ». Cette journée a débuté par une présentation à l’aide d’un diaporama sur
le jeu « ARBRE DE VIH ». Puis, nous avons divisé le groupe de 12 personnes en 4
sous groupes avec pour chacun 1 rapporteur / 1 patient/ 1 éducateur. Chaque sous
groupes avait un observateur, membre du GRETVIH, qui ne devait intervenir que si
nécessaire. Le rapporteur avait pour mission de rendre compte du résultat de l’échange.
Chaque personne devait ensuite remplir une grille d’analyse.
Cette grille d’analyse nous permet de vérifier l’adéquation de l’outil avec des
critères de qualité qui sont définis. Ces critères permettent d’apprécier les conditions
d’utilisation optimale du jeu, dans une appréciation à la fois objective et subjective. Les
catégories évaluées sont au nombre de 5 : le contenu, la pédagogie, le support,
l’appréciation d’ensemble, la conception avec des critères de qualité formulés par une
affirmation. Cette analyse est construite sur le modèle d’échelle de LICKERT6, qui est
une analyse de jugement. Une possibilité d’expression sur chaque catégorie permet aux
évaluateurs de commenter leur propre expérience lors du jeu de rôle.
5 Fabienne Lemonnier, Julie Bottero, DR Isabelle Vincent, Christine Ferron. « outils
d’intervention en éducation pour la santé : critères de qualité ».Edition INPES. 6 LIKERT Rensis ; Psychiatre Américain ; Echelle de jugement où la personne interrogée exprime son degré d’accord ou de désaccord.
30
III.IMPACT DU JEU
III.1. Résultat auprès des patients
L’impact du jeu auprès des patients est mesuré par une grille d’évaluation en
deux temps : 1er
temps, l’évaluation est fondée sur l’observation et l’écoute du patient
par l’éducateur au moment de la manipulation du jeu. Il est demandé à l’éducateur de
renseigner quelques informations au préalable sur l’âge, le sexe, l’ancienneté avec la
maladie, le contexte de l’utilisation, le temps utilisé, et le choix du thème.
En 2ème temps, l’évaluation est faite par l’intermédiaire d’un commentaire libre,
qui peut être renseigné par l’éducateur pour pallier à la difficulté d’expression pour
certains. Ce commentaire concerne l’opinion du patient sur les items : du jeu, du
support, les thèmes, les propositions d’actions, les propositions de conséquences.
L’éducateur a donc la fiche d’évaluation du patient sur le jeu « ARBRE DE
VIH », la grille d’analyse de l’impact du jeu à remplir en même temps que le
déroulement de celui-ci. Les deux éducateurs concernés n’ont fait aucun commentaire
sur cette manière de procéder, aucune difficulté repérée.
Ce test auprès des patients est une étape essentielle dans le devenir du jeu
« ARBRE DE VIH ». Cette évaluation recueille leurs opinions en tant que public cible,
comment ce jeu est-il perçu pour les utilisateurs, est-il utile pour leur prise en
charge et selon eux à quoi sert-il ?
Concernant l’éducateur, cette évaluation renseigne sur des éléments importants à
l’utilisation du jeu : est-il compréhensible par tous ?,
à quel moment dans la démarche éducative est-il le plus pertinent ?
Présentation des patients :
10 patients ont participé à ce jeu : 5 sur Amiens, 5 sur Creil (6 hommes, 4 femmes).
Age moyen : 46 ans (de 31 ans à 68 ans)
2 patients dans la tranche d’âge 30-40 ans
6 patients dans la tranche d’âge 42-45 ans
2 patients dans la tranche d’âge 55-68 ans
5 patients avec une ancienneté entre 1 mois à 5 ans
5 patients avec une ancienneté entre 10 ans à 30 ans
Utilisation du jeu :
- Temps : 15 mn avec l’utilisation d’un seul thème
1 h avec l’utilisation de tous les thèmes
- Thèmes choisis : 5 patients ont fait tous les thèmes
5 patients ont fait un seul thème (oubli : 2 ; sexualité : 3)
31
- Eléments particuliers : * 1 patient atteint de psychose avec une prise en charge
médicale,
* 1 patient sourd et muet,
* 1 patient ne maîtrisant pas la lecture avec néanmoins
une bonne compréhension de la langue française.
- Contexte d’utilisation :
diagnostic éducatif : 1
Bilan annuel d’hôpital de jour : 2
Patient inconnu du programme éducatif mais appartenant à la file active
des patients suivis sur le site : 1
en fin de séquence éducative dans l’atteinte d’un objectif précis : 2 {sur
le thème de la sexualité « avoir une sexualité à moindre risque » ; sur le
thème de l’oubli « retrouver confiance en soi pour maintenir une
observance au long cours »}.
fin de programme éducatif : 4
Analyse :
Concernant le JEU, l’opinion des utilisateurs est unanime l’ « ARBRE
DE VIH » est un jeu ludique et facile à manipuler,
Concernant le SUPPORT, l’opinion des intéressés est qu’il est coloré et
attractif,
Concernant les THEMES choisis, leur jugement est qu’ils sont
appropriés à leurs questionnements dans la gestion de la pathologie au
quotidien,
Concernant les ACTIONS proposées, leur avis est qu’elles correspondent
à la réalité de leurs comportements,
Concernant la proposition des CONSEQUENCES, leur positionnement
est en faveur d’une utilité, pour une aide à la réflexion sur un
comportement qui peut leur paraitre, au départ, anodin.
L’accueil du jeu par les utilisateurs est très favorable, ce qui lui confère un
signe d’utilité. De même, l’opinion de ce public cible sur l’ensemble du jeu est
positif. Ce procédé, selon eux, favorise l’échange, la communication sur les thèmes
proposés. L’ « ARBRE DE VIH » est apprécié, jugé comme ludique, attractif et
dynamique. Sa facilité d’emploi et de compréhension permet une utilisation auprès
32
d’un large public. Cet outil pédagogique, leur permet d’apprendre mais, surtout,
de prendre conscience de leurs connaissances, ce qui les valorise et favorise ainsi
l’estime et la confiance en soi. L’ « ARBRE DE VIH » est un jeu non jugeant, « qui
n’utilise pas la notion de bien ou de mal », qui aide à réfléchir sur « la gestion de
situations particulières au quotidien » par « des actions qui correspondent à la
manière d’agir du public cible ». Ce jeu éducatif permet au patient de « mettre en
pratique, dans son environnement, des comportements adaptés pour résoudre une
situation particulière ».
Du point de vue de l’éducateur, l’ « ARBRE DE VIH » est compréhensible
par tous. L’utilisation est plus pertinente pour un bilan annuel lors d’un HDJ pour
une évaluation des compétences et notamment celle pour résoudre un problème.
Ce jeu sert de support pour revenir sur des thématiques difficiles à aborder en
consultation d’éducation thérapeutique comme la sexualité. Il permet ainsi de
mettre en avant certaines problématiques du patient, pour gérer au mieux la
maladie et le quotidien. Pour l’éducateur, le patient se prend au jeu, même si
sa décision de départ est de ne faire qu’un seul thème, il se prend au jeu et effectue
tous les thèmes.
III.2. Evaluation des professionnels
Cette évaluation auprès des professionnels est essentielle, pour valider le jeu
comme étant un outil pédagogique d’évaluation du patient, dans le cadre d’une
éducation thérapeutique. Ces professionnels vont également porter un jugement critique
sur le contenu des informations (sont-elles complètes et d’actualité ? …), sur la
pédagogie (les objectifs de l’outil sont-ils annoncés et adaptés à un programme
éducatif ?…), sur le support (l’outil est-il lisible, le langage employé est-il adapté ?…),
sur une appréciation de l’ensemble (l’outil est-il pratique, et permet-il d’atteindre les
objectifs fixés ? …) et enfin sur la conception (l’outil correspond-il aux besoins des
patients ?).
Mon interrogation sur les qualités de l’outil « ARBRE de VIH » est :
- L’ « ARBRE DE VIH » est-il un outil d’évaluation ?
- Ce jeu est-il adapté à la démarche éducative des patients VIH ?
- Cet outil éducatif permet-il d’évaluer la mise en pratique des connaissances
par la validation de la compétence « savoir résoudre un problème ?».
L’évaluation est réalisée auprès des professionnels en éducation thérapeutique et définis
en tant qu’experts, plusieurs groupes se distinguent :
- Les experts des usagers (Association AIDES),
33
- Les experts en communication (directeur de marketing, délégué régional,
assistant de communication),
- Les experts en pédagogie (cadre de santé),
- Les experts scientifiques sur le VIH (médecin infectiologue, pharmacien),
- Les experts en éducation thérapeutique (professionnels responsables des séances
éducatives).
L’évaluation porte sur l’échelle de mesure à 5 niveaux (échelle de LIKERT)7
pas du tout d’accord - 1
plutôt pas d’accord - 2
ni en accord ni en désaccord - 3
plutôt d’accord - 4
tout à fait d’accord - 5
L’analyse se fait par moyenne numérique selon l’exemple suivant :
Sur 10 personnes interrogées, 5 utilisent la valeur de jugement notée 4 ; 3 personnes
utilisent la valeur de jugement notée 3 et 2 personnes utilisent celle notée 1.
Le résultat de la valeur numérique = : 10 = 3.1
On estimera sur cette analyse, lorsque la valeur numérique est à 0.5 près, le chiffre
entier retenu sera celui inférieur le plus proche, par contre, si la valeur numérique est
supérieur à 0.5 près, le chiffre entier retenu sera celui supérieur le plus proche.
(Exemple 3.1 = 3 ; 3.6=4).
Les domaines de l’évaluation se concentrent sur le CONTENU, la PEDAGOGIE, le
SUPPORT, l’APPRECIATION D’ENSEMBLE, la CONCEPTION.
Je propose de faire une analyse de chaque groupe d’expert ciblé sur les domaines
les plus représentatifs selon leurs compétences et pour lesquelles ils ont été choisis pour
répondre à mon questionnement.
Experts des usagers
Association AIDES (association présente en permanence hospitalière sur les deux lieux
concernés par l’analyse du jeu sur les patients).
Trois questionnaires distribués après utilisation du jeu « ARBRE DE VIH » aux
volontaires présents le jour de la permanence hospitalière sur le site de Creil.
Cette évaluation et surtout le regard de ces représentants sur le jeu « ARBRE
DE VIH » est important pour l’évaluation du support :
- sur le critère de lisibilité,
- de la compréhension au niveau de l’expression et de l’écriture.
Pour l’évaluation du contenu :
7 LIKERT Rensis ; Psychiatre Américain ; Echelle de jugement où la personne interrogée exprime son degré d’accord ou de désaccord.
34
- sur le critère du respect de l’éthique.
L’évaluation de la pédagogie :
- prise en compte du point de vue des patients tout en évitant le sentiment
d’échec.
L’évaluation de la conception :
- concordance entre le jeu et les besoins du patient.
Leurs opinions sur ces critères sont pour moi une évaluation essentielle sur la
qualité de l’outil. Les associations, en tant que porte parole des malades connaissent,
leurs difficultés au quotidien et leurs besoins. Mon questionnement leur demande :
« Cet outil est-il adapté aux patients et à leurs besoins ? ».
Analyse :
Concernant le SUPPORT, l’association considère que l’outil est lisible dans son
contenu écrit, que l’expression et l’écriture sont compréhensibles, le langage est
adapté pour délivrer les informations voulues. « l’outil est simple, adapté à tout
le monde, il est ludique. Cependant il est trop petit et serait plus agréable s’il
prenait de la largeur et de la hauteur. Ainsi que la règle d’utilisation pour le
patient qui mériterait d’être simplifiée »,
Concernant le CONTENU, l’association des usagers est unanime et considère
que le contenu de l’outil est acceptable au regard de l’éthique. Les informations
complémentaires associées à cet item expriment que « l’outil ne fait aucun
jugement, aucune discrimination et qu’il est adapté à tout public. L’utilisation
des termes « bénéfices/risques » permet une neutralité en ne suggérant pas la
notion de « bien/ou de mal »,
Concernant la PEDAGOGIE, l’association considère que le point de vue du
patient est bien pris en compte, « l’outil permet l’échange ». De même sur le fait
que cet outil évite le sentiment de mise en échec du patient et qu’il est une bonne
méthode pour faciliter la relation soignant/soigné, « outil qui met en confiance le
patient pour une réflexion sur ses prises de risques ». De plus le niveau de
difficulté est adapté aux patients, « adapté à tout public, accessible et faisable à
toutes les étapes d’une démarche éducative ; permet d’apprendre en s’amusant
et d’actualiser les connaissances »,
Concernant la CONCEPTION, l’association considère que l’outil correspond
aux besoins du patient, « surtout utile pour les patients ayant des difficultés
pour parler de soi » ; « les thèmes choisis sont adaptés à la pathologie et aux
difficultés rencontrées par les patients dans leur quotidien ».
35
Pour l’association des usagers cet outil est ludique, adapté aux
patients concernés par cette pathologie et sans jugement de valeur. L’outil
répond à leurs besoins de communiquer, d’échanger sur leur quotidien et
sur leur prise de risque quand ils sont confrontés aux difficultés de la vie
avec la gestion de la maladie.
Experts en communication
Trois questionnaires distribués auprès de professionnels de la communication
issus de laboratoires liés à la maladie chronique (Directeur Marketing, Délégué
Régional, Assistant en communication) après utilisation du jeu « ARBRE DE VIH »
lors d’une réunion d’échanges.
Leur opinion est recherchée pour valider la qualité de « communication » de
l’outil. Cette évaluation a pour but de valider la technique visuelle et graphique utilisée
pour l’outil. Leur expertise est attendue sur le support :
- l’outil est-il lisible,
- la notice et les informations mentionnées sont- elles claires.
Concernant la pédagogie :
- les règles du jeu facilitent-elles son utilisation.
- le jeu permet-il la communication et l’échange.
En dernier lieu sur l’appréciation d’ensemble :
- l’outil est-il pratique, esthétique, attractif et ludique.
Ce jugement est essentiel pour valider la qualité de l’outil dans son rôle de
transmission de l’information. Mon interrogation concernant leur compétence porte sur
la qualité relationnelle de l’outil :
L’ « ARBRE DE VIH » favorise-il la communication et l’échange ?
Analyse :
Concernant le SUPPORT, ces experts estiment que le support est lisible, la
notice présente avec des informations claires. « le support est très visuel ce qui
fait bien ressortir les différentes étapes », « la concision des actions permet de
les comprendre et de les placer facilement avec également une clarté des
conséquences », «l’outil est simple d’utilisation, clair au niveau des
informations et ludique »,
Concernant la PEDAGOGIE, les experts évaluent la règle du jeu comme étant
un élément facilitant son utilisation. De plus, l’outil favorise l’échange et la
communication. « l’outil permet de se poser les bonnes questions dans un
quotidien où on fait les choses sans réfléchir aux conséquences », « l’outil
36
permet d’exprimer et d’expliquer des comportements, il permet d’engager le
dialogue »,
Au niveau de l’APPRECIATION DE L’ENSEMBLE, leur jugement est en
faveur d’un « outil esthétique, attractif et ludique ».
Concernant le potentiel communicatif de cet outil, les experts estiment que
le jeu se prête au suivi des malades chroniques, en leur permettant de se poser la
bonne question, dans un quotidien où nous faisons les choses sans réfléchir aux
conséquences. L’ « ARBRE DE VIH » utilise l’échange et la communication afin
d’aider le patient à exprimer et s’expliquer sur ses attitudes pour qu’il trouve lui-
même les solutions à sa problématique. Ce jeu construit sur cette réflexion, sert
d’outil d’aide à la décision.
Experts en pédagogie
Trois questionnaires distribués auprès de cadres de santé en médecine, après
utilisation du jeu « ARBRE DE VIH » lors d’une réunion d’échanges.
Leurs jugements apportent des renseignements essentiels sur la qualité du
contenu dans le fond et la forme. Leurs points de vue se concentrent sur le domaine du
support :
- pour évaluer son caractère lisible
- un mode d’emploi existe-il et les consignes sont-elles claires.
L’évaluation porte sur le contenu :
- la pertinence entre le thème principal et les objectifs de départ.
Dans le domaine de la pédagogie :
- les objectifs sont-ils présents
- la structure du contenu est-elle fiable
- une évaluation est-elle bien prévue.
En dernier, sur l’appréciation de l’ensemble :
- le jeu permet-il d’atteindre nos objectifs.
Cette évaluation aura pour but de valider la manière dont le contenu est organisé,
séquencé, construit. Au final, de porter un jugement sur les qualités requises de l’outil
pour transmettre un savoir faire. Mon interrogation concernant leur domaine de
compétence est fondée sur la fonction première de l’outil :
L’« ARBRE DE VIH » est-il construit pour être un outil pédagogique ?
Analyse :
Concernant le SUPPORT, l’opinion des experts en pédagogie est que l’outil est
lisible dans son contenu écrit, qu’il possède bien un mode d’emploi où les
consignes d’utilisation sont claires. « la règle du jeu est proposée », « le langage
et le niveau de difficulté est adapté à une large population »,
37
Concernant le CONTENU, leur jugement est en faveur d’une cohérence entre
l’outil et le thème principal ainsi que les objectifs du départ. « Les thématiques
retenues sont proches de la vie quotidienne », « l’outil est bien pensé, adapté au
plus grand nombre », « le jeu est adaptable à différentes situations dans
l’avancée de la prise en charge éducative du patient »,
Concernant la PEDAGOGIE, ils estiment que les objectifs sont annoncés, que
l’outil est clairement structuré et qu’une procédure d’évaluation est présente.
« l’évaluation est d’ailleurs sans jugement de valeur, réalisée sur des critères
objectifs n’introduisant pas l’interprétation »,
Concernant L’APPRECIATION D’ENSEMBLE, ils se positionnent en faveur
d’une atteinte des objectifs. «le patient est placé dans une position de réflexion
pour évaluer sa pratique et lui permettre de trouver des solutions aux situations
potentiellement à risque », «ce jeu permet une construction de la réflexion du
patient sur les savoirs et les savoir-faire. Il aide ainsi à une modification
potentielle du comportement du patient face à une prise de risque éventuelle ».
Pour les experts en pédagogie l’outil « ARBRE DE VIH » place le
patient en tant qu’acteur de son auto-évaluation. L’éducateur est alors un
accompagnateur et un guide, qui utilise ce jeu comme outil de médiation à
la communication et à l’action thérapeutique. En effet l’ « ARBRE DE
VIH » permet un changement dans les habitudes du patient par sa réflexion
sur une situation à risque qu’il réévalue dans ses conséquences. Ce qui fait
du jeu « ARBRE DE VIH » un outil pédagogique d’évaluation.
Experts scientifiques
Trois questionnaires ont été distribués auprès de professionnels impliqués dans
le suivi des patients atteints par le VIH : (médecins infectiologues, pharmacien) pendant
une réunion d’échange, après l’utilisation du jeu « ARBRE DE VIH ».
Leurs opinions sont sollicitées concernant la fiabilité des informations transmises. Leur
expertise est attendue sur le contenu :
- l’actualité et la fiabilité des informations.
Concernant la conception :
- les besoins des patients.
Cette évaluation a pour but de valider la qualité scientifique de l’outil, de plus
d’apporter un jugement sur l’impact de ce jeu dans la prise en charge du patient.
Mon interrogation est fondée sur le rôle de l’outil auprès des patients :
L’ « ARBRE DE VIH » est-il pertinent pour répondre aux besoins des patients
atteints par le VIH ?
38
Analyse :
Concernant le CONTENU, l’opinion des experts scientifiques est unanime
concernant l’actualisation des informations. Ils estiment également que ces
informations sont complètes,
Concernant la CONCEPTION, les experts pensent que l’outil est adapté pour
répondre aux besoins des patients. « l’outil permet de repérer les conduites à
risque des patients sans les stigmatisés sur leurs erreurs ».
Pour les experts scientifiques l’outil « ARBRE DE VIH » est
scientifiquement fondé. De plus, il est pertinent, pour la prise en charge des
patients de prendre en compte leur possible prise de risque, tout en les présentant
sur un mode de réflexion avec un échange évoquant alors, leurs difficultés
rencontrées.
Experts en éducation thérapeutique
Trois questionnaires distribués auprès de professionnels responsables de séance
d’éducation thérapeutique : infirmières après l’utilisation du jeu « ARBRE DE VIH »
pendant une réunion d’échanges.
Cette évaluation est importante pour juger de l’utilité de l’outil dans une
éducation thérapeutique. Leur compétence est attendue notamment dans le domaine du
contenu :
- la pertinence de l’outil entre le thème principal et les objectifs éducatifs.
Dans le domaine de la pédagogie :
- les objectifs correspondent-ils à une démarche éducative.
- la règle d’utilisation et le niveau de difficulté est-il adapté à un large public.
- l’outil utilise-il la communication et l’échange comme moyen technique.
Enfin sur l’appréciation d’ensemble :
- l’outil est-il pratique, esthétique, solide, ludique.
- l’outil permet-il d’atteindre les objectifs définis.
Concernant la conception :
- l’outil est-il au plus près des besoins des patients pris en charge en éducation
thérapeutique.
Leur jugement a pour but de valider l’outil dans sa qualité d’utilisation. Ma
réflexion, nourrie de leur champ de compétences, porte sur le but du jeu :
L’outil permet-il d’atteindre les objectifs fixés ?
39
Analyse :
Concernant le CONTENU, les experts estiment que celui-ci correspond bien au
thème principal et aux objectifs. « L’ARBRE DE VIH utilise le jeu comme
support de questionnement en laissant le patient se mettre en situation et
prendre la décision qui lui semble la bonne », « l’objectif du jeu est d’évaluer
les connaissances du sujet au vu de différentes situations. Le but est l’autonomie
du patient à résoudre un problème sur les situations prédéfinies »,
Concernant la PEDAGOGIE, leur jugement est en faveur d’une adéquation entre
les objectifs fixés et la démarche éducative : « le jeu permet d’évaluer le patient
tout en ayant un outil attractif et ludique ». Ils estiment également que le jeu est
simple d’utilisation avec une règle claire « mot simple et vocabulaire que le
patient entend en consultation ». le jeu favorise ainsi « l’échange »,
Concernant l’APPRECIATION D’ENSEMBLE, leur avis sur l’outil est
unanime : Il est esthétique, attractif et ludique. « c’est un jeu clair, coloré,
simple et complet ». Il permet d’atteindre les objectifs : « l’ARBRE DE VIH
permet une évaluation sur les acquis du patient et de les transmettre en action
lors de situations concrètes »,
Concernant la CONCEPTION, leur opinion va dans le sens que l’outil
correspond bien aux besoins des patients : « utilisation de cas concrets auquel
tout le monde peut être confronté. Le patient se sent informé et non jugé ».
Les experts en éducation thérapeutique estiment que l’ « ARBRE DE VIH »
est un outil d’évaluation sans jugement. A travers des thématiques choisies, le
patient juge le risque potentiel d’une action.
Son auto-évaluation lui permet de réfléchir sur un comportement adapté pour le
maintien de son niveau de santé.
40
IV. ANALYSE/DISCUSSION/PROJET
Le résultat des évaluations sur le jeu « ARBRE DE VIH » est présenté sous
forme de tableau de synthèse (Annexe X). Ce tableau reprend les évaluations auprès des
utilisateurs et des professionnels. J’ai choisi de le construire autour des avantages/des
inconvénients/et les propositions spontanées d’amélioration du jeu.
Ces multiples évaluations permettent de faire une analyse générale des qualités
du jeu « ARBRE DE VIH ». Les utilisateurs, ainsi que les professionnels sont unanimes
sur la qualité de l’outil dans son contenu, son esthétique, sa pédagogie.
En effet, les patients ainsi que les professionnels concluent que ce jeu possède des
qualités dans sa conception :
- Une forme attrayante,
- Un jeu ludique et attractif,
- Un support solide, facile à ranger, transportable et lavable.
Ce jeu favorise également la communication :
- Favorise la discussion et la réflexion sans jugement de valeur,
- Le patient VIH se sent bien souvent coupable, honteux et ressent une grande
solitude. Ce jeu lui donne l’occasion de parler de lui de ce qu’il vit au quotidien, de ce
qu’il ressent et de communiquer ainsi sur ses pratiques,
- Même si le vocabulaire de certaines cartes n’a pas été bien explicite pour
certains patients, il me semble incontournable de garder le vocabulaire employé en
séance d’éducation (CV = CHARGE VIRALE, CD4…).
La conception du jeu s’appuie sur des compétences pédagogiques :
- L’ « ARBRE DE VIH » s’adapte à la population concernée : le patient adulte
atteint du VIH,
- Les différents thèmes et les actions proposées sont proches du quotidien de ces
patients,
- Les informations utilisées sont claires, précises et d’actualité,
- Le langage est adapté à une large population, sans discrimination avec un sens
de l’éthique. L’éducateur peut pallier aux difficultés de lecture avec une impartialité.
Toutefois, la maitrise de la compréhension de la langue française est indispensable,
- L’ « ARBRE DE VIH » est un jeu interactif,
- La difficulté de passer de l’étape 1 à l’étape 2 peut être améliorée en employant
le mot « action » à l’étape 1 et de « conséquence » à l’étape 2. Egalement, par le conseil
de lire la carte avec la situation et l’action proposée, avant de la positionnée en terme de
risque.
41
Ce jeu est un outil d’aide à la réflexion :
- Le jeu favorise une réflexion sur des comportements concernant les thèmes
explorés,
- Ce jeu permet de réfléchir sur les meilleures attitudes face à des situations
problématiques de la vie courante,
Ce jeu est un outil d’évaluation :
- L’ « ARBRE DE VIH » est un outil d’évaluation des changements de
comportements du patient,
- Une évaluation des effets de l’éducation thérapeutique en termes de
transformation des connaissances en compétences,
- Par ce jeu le patient mobilise ses connaissances pour les transformer en capacité
à agir.
Le jeu est bien accepté par les patients qui l’identifient comme un outil
permettant de s’exprimer sur leur vécu et leur pratique au quotidien, pour gérer la
maladie en fonction de situations particulières.
L’ « ARBRE DE VIH » est une source de réflexion sur des pratiques que le patient
utilise dans son environnement. Le jeu, peut même lui soumettre un changement de
comportement : « je joue j’apprends ; je m’évalue et réadapte mes conduites ».
Le patient grâce à ce jeu, met en pratique dans son environnement, des comportements
adaptés pour résoudre un problème. Dans ce cas, cet outil pédagogique est bien adapté à
la démarche éducative, en favorisant l’acquisition d’une certaine autonomie du patient,
qui devient capable de faire un choix éclairé pour résoudre un problème.
Ce jeu met en avant leurs connaissances ce qui leur permet d’avoir confiance en
eux, de développer leur estime de soi et les valorisent.
L’utilisation la plus pertinente du jeu « ARBRE DE VIH » s’applique lors du
diagnostic éducatif, pour faire un état des lieux, (il est alors intéressant de voir la
progression du même patient à un autre moment dans sa prise en charge éducative). A la
fin d’un programme éducatif, (en mélangeant par exemple toutes les cartes des
différents thèmes), ou au cas par cas, en fonction du patient, de sa problématique et de
ses propres objectifs éducatifs (évaluation d’une compétence bien particulière).
Ce jeu a bien lieu d’être, comme un outil pédagogique d’évaluation des
comportements des patients atteint par le VIH. Il est, sans nul doute, perfectible,
d’ailleurs, un modèle avec un support plus grand est envisagé, une extension sur
42
d’autres thèmes est également pensable. Son utilisation en atelier de groupe est possible
mais encore non testé.
Des cartes ont été revues dans leur formulation :
- Dans le thème de OUBLI et la conséquence de l’action 7 : « cette information
va permettre d’interpréter mes résultats virologiques si besoin, et d’envisager
un traitement correspondant mieux à mon mode de vie ».
Le terme virologique avait été signalé par les patients comme difficile à comprendre.
« Cette information va permettre d’interpréter mes
résultats sanguins si besoin, et d’envisager un traitement
correspondant mieux à mon mode de vie ».
- Dans le thème de VOMISSEMENT et la conséquence de l’action 1 : « je prends
le risque : que la CV augmente et que les CD4 diminuent (résistance/mutation).
De développer des maladies opportunistes. D’être en échappement
thérapeutique (le traitement n’est plus efficace). Le risque est plus élevé de
contaminer mon/ma partenaire lors de rapports sexuels non protégés si ma CV
est détectable».
Les professionnels estimaient qu’il y avait trop d’information avec une composante
« tragique ».
« Je prends le risque : que la CV augmente et que les CD4
diminuent (apparition de résistance/mutation). Le risque est
plus élevé de contaminer mon/ma partenaire lors de rapports
sexuels non protégés si ma CV est détectable ».
- Toujours concernant ce thème, dans l’action 3 : « Je risque un surdosage
médicamenteux. Je ne respecte pas les consignes d’une bonne prise (pour ce
schéma thérapeutique : le respect des 12 heures entre chaque prise).
Les professionnels avaient jugés la formule « je ne respecte pas » comme « trop
culpabilisant ».
« Je risque un surdosage médicamenteux. Il est important de
respecter les consignes d’une bonne prise (pour ce schéma
thérapeutique : le respect des 12 heures entre chaque prise) ».
43
- Egalement sur l’action 6 : « Je modifie la façon de prendre mon traitement »
Le sens de modifier n’était pas explicite pour les patients. Ils associaient quelque chose
de négatif dans le fait de modifier.
« Je modifie la façon de prendre mon traitement (fractionner
ma prise au cours du repas/boire un verre d’eau…) ».
Toutes les cartes sont présentées en Annexe XI.
44
CONCLUSION
L’ « ARBRE DE VIH » est un jeu de cartes issu d’une réflexion depuis 2010 du
GRETVIH, il a franchi plusieurs étapes pour une validation afin de poursuivre sa
conception. Puis, il a été soumis à l’appréciation des utilisateurs et des professionnels
susceptibles de l’utiliser dans l’avenir.
Il est aujourd’hui au centre d’un travail de mémoire, ce qui m’a permis de répondre à
différentes interrogations concernant sa fonction et son utilité.
L’objectif premier de cette aventure est de disposer d’un outil pédagogique
utilisable pour des séances d’évaluation sur les comportements du patient. Ce jeu doit
permettre de mettre en avant les effets de l’éducation thérapeutique et valider la
compétence de savoir résoudre un problème.
Nous avons vu que le jeu permet une évaluation du patient sur ce qu’il sait, ce
qu’il a compris, ce qu’il sait faire et appliquer.
L’ « ARBRE DE VIH » permet de reprendre, dans un contexte ludique et relativement
bref, l’ensemble du processus d’éducation thérapeutique, évaluation comprise. Cet outil
permet de faire un point sur les compétences à agir et donne une ouverture sur des
besoins éducatifs supplémentaires.
De plus, l’ « ARBRE DE VIH », en utilisant la réflexion comme moyen
pédagogique, permet au patient de se rendre compte que certains de ses comportements
peuvent être à risque. En utilisant ce jeu, le patient a l’opportunité de s’exprimer sur ces
comportements et par conséquent, la possibilité de réfléchir sur un changement
d’attitude. L’ « ARBRE DE VIH » est une aide à adopter une posture réflexive sur la
conséquence de ses propres choix d’action.
D’autre part, en utilisant le jeu comme support d’évaluation, le patient est placé
directement au centre de ce dispositif. Par conséquent, le fait de s’apercevoir qu’il est
« CAPABLE DE » lui donne confiance en soi et développe sa perception de son auto-
efficacité.
De par tous ces critères, l’ « ARBRE DE VIH » est un jeu en faveur d’une
promotion de la santé par l’acquisition d’aptitudes individuelles qui permettent au
patient d’assurer un contrôle sur le maintien de sa santé.
L’analyse des avis des différents experts s’est révélée globalement favorable et
les améliorations ont pu être utilement apportées à cette occasion. Dans la poursuite de
la démarche qualité, il est prévu de réévaluer l’outil, dans l’avenir et dans son usage
avec les patients. Dans ce temps de réévaluation, certains réajustements seront peut-être
proposés.
Ce mémoire m’a permis de mettre en pratique l’ « ARBRE DE VIH » et
d’effectuer une première démarche qualité sur son utilité. Cet outil m’a aidé à animer
les séances d’évaluation de mon programme éducatif, en utilisant un moyen
45
pédagogique complet. L’autoévaluation annuelle du programme me servira à mettre en
avant l’utilisation de cet outil, dans ses avantages et inconvénients.
Ce travail de recherche me parait aussi, être une base solide pour proposer
l’ « ARBRE DE VIH » comme un outil pédagogique disponible pour l’éducation
thérapeutique des PVVIH.
En allant plus loin dans ma pensée, ce procédé pédagogique, peut être le départ à
une réflexion, sur d’autres situations cliniques, pour la prise en charge éducative des
patients, atteints d’autres pathologies chronique comme le diabète, l’asthme …
46
BIBLIOGRAPHIE
ARTICLES. CIRCULAIRES. REVUES :
Assal P., Golay A., le suivi à long terme des patients chronique : les nouvelles
dimensions du temps thérapeutique, revue médicale suisse (anciennement Médecine et
Hygiène) N° 2353, Article de 3,2001, p 1-9
BEH (bulletin épidémiologique hebdomadaire), vivre avec le VIH : premiers résultats
de l’enquête ANRS-VESPA 2, INVS Numéro thématique numéro 26-27,2 juillet 2013
Bouffette L., Fernandez C., Dossier « Education thérapeutique », un outil pédagogique
innovant : les fiches d’information et d’aide à la prise de médicament, Neurologie .com.
ESPACE PROFESSIONNEL
Champagnol R., aperçu sur la pédagogie de l’apprentissage par la résolution de
problèmes, revue française de pédagogie, volume 28, 1994, p21-27
Circulaire N° DGS/R12/DHOS/E2/2007/238 du 15 juin 2007 relative aux missions des
établissements de santé en matière d’éducation thérapeutique et de prévention dans le
champ de la sexualité chez les personnes vivant avec le virus de l’immunodéficience
humaine
Communier A., Sadki R., Sommerlatte R., Gagnayre R., quels besoins éducatifs pour
des personnes vivant avec le VIH depuis plus de 10 ans ? Bobigny, France, laboratoire
de pédagogie de la santé, université Paris 13, EDP sciences, 2010
Gagnayre R., Marchand C., Pinossa C., Brun MF., Billot D., Iguenane J., approche
conceptuelle d’un dispositif d’évaluation pédagogique du patient, Pédagogie
médicale.2006. Volume 7, N° 1 page 31-42.
Iguenane J., L’éducation thérapeutique du patient : quelle démarche, Document en
science de l’éducation, format santé
Jacquemet S., Comment assurer l’évaluation en éducation thérapeutique des patients,
revue médicale Suisse, la revue de formation continue, numéro 2484
CONFERENCE :
Gagnayre R., approche pédagogique de l’éducation du patient : méthode et évaluation,
synthèse du séminaire
47
DOCUMENTS ELECTRONIQUES :
http://www.oscarsante.org/oscars.etp
Programme d’éducation thérapeutique pour les personnes infectées par le vih. Picto
oscars travail, 2011
http://www.rsms.asso.fr/pages/10%20Diaporamas/110519etpdaher.pdf
Propositions pour l’Evaluation en EDUCATION THERAPEUTIQUE du patient.
Marie-Laure Daher I.D.E en E.T.P réseau « Mistral »
http://www.pipsa.be
PIPSA : outils pédagogique en promotion de la santé
OUVRAGES :
Blom B., taxonomie des objectifs pédagogiques, domaine cognitif, domaine affectif,
Montréal (Canada), éducation nouvelle, 1970
D’Ivernois JF., Gaygnayre R., propositions pour l’évaluation de l’éducation
thérapeutique du patient, université Paris 13, laboratoire de pédagogie de la santé
UPRES EA 3412, mars 2007, p57-61
Pavy B., l’éducation thérapeutique du patient cardiaque, édition Frion-Roche, 2012
48
ANNEXES
49
Annexe I : Synthèse de l’analyse du projet.
50
Synthèse de l’analyse du projet
THEME PRINCIPAL PERTINENCE DU
THEME POPULATION RESSOURCE
Savoir résoudre un problème
de sa vie quotidienne pour le
patient VIH.
Evaluation des compétences
du patient VIH :
-trouver une solution à un
problème.
- adopter la meilleure
conduite à tenir face à une
situation pour maintenir son
niveau de santé.
Le jeu aborde la maladie
VIH maladie chronique
importante en termes de
santé publique. Le
patient VIH a besoin
d’être autonome et
d’avoir confiance en lui
pour agir selon des
situations en faisant
appel à ses
connaissances.
Patient adulte atteint
par le VIH traité ou
pas encore, à des
moments différents
dans sa prise en charge
éducative (diagnostic
éducatif, bilan annuel,
évaluation des acquis,
évaluation d’une
compétence …).
Capital social :
membre de
GRETVIH
Capital culturel :
personnes formés en
E.T.P et programme
autorisés (Amiens,
Creil).
Capital matériel :
soutien du
COREVIH.
PERTINENCE DE L’OUTIL COMME MOYEN D’INTERVENTION :
Proposer aux patients un outil d’aide à la décision en utilisant le jeu comme support. Ce jeu évalue la
capacité du patient à réagir face à une simulation clinique pour résoudre un problème.
FORMULER LES OBJECTIFS :
PATIENT : - développer la compétence de trouver une solution à un problème.
- développer la compétence d’adaptation.
- approfondir les connaissances théoriques (sur la prévention dans le thème « sexualité », comment
gérer les effets secondaires dans le thème « vomissement, diarrhées », comment agir en cas
d’oubli de la prise dans le thème « oubli »).
- analyser son propre comportement.
- Renforcer l’estime de soi.
EDUCATEUR : - créer un espace d’échange.
- Améliorer, compléter les connaissances du patient.
- Evaluer la compétence d’adaptation (résoudre un problème thérapeutique, faire face/décider,
développer un raisonnement créatif, une réflexion critique, prendre des décisions).
- évaluer les acquis du patient en termes d’action à prendre.
- Se rendre compte de la mise en pratique dans le quotidien des connaissances apprises à l’issue
d’une éducation thérapeutique.
OBJECTIF DE SANTE PUBLIQUE : promotion de la santé par le développement de compétences
psychosociales.
OBJECTIF EDUCATIF : le patient sera capable de mobiliser des compétences favorables pour sa santé
(compétence de décision).
PERTINENCE DU SUPPORT :
La simulation et le questionnement qui permet au patient d’apprécier sa perception de son efficacité
personnelle et d’ouvrir la discussion sur certaines problématiques.
A partir d’un jeu de cartes qui confronte le patient à faire des choix selon ses connaissances sur sa
maladie chronique, afin d’établir le meilleur comportement adapté à l’évolution de celle-ci. Ces
situations ont pour but de développer un raisonnement et d’échanger pour évaluer la capacité à prendre
une décision et la compétence à résoudre un problème.
51
Annexe II : Compétences par thème.
52
Compétences par thème
OUBLI
Domaine de l’observance. Compétences pratiques recherchées.
Compétence :
- Savoir comment réagir à un oubli de prise ou un simple décalage.
- Savoir ajuster sa prise en fonction de situations exceptionnelles (voyage, prise
devant les autres …).
- Savoir organiser la prise du traitement en fonction des habitudes de vie (trouver
des astuces facilitant la prise).
Compétences cognitives associées :
- Comprendre l’importance du traitement.
- Connaître la notion de résistance/mutations.
- Connaître la notion de CD4 et CV.
Compétences métacognitives associées :
- Savoir identifier des personnes ressources.
- Savoir s’exprimer sur la difficulté de prendre un traitement au long cours.
SEXUALITE
Domaine de la prévention. Compétences pratiques, cognitives et de sécurité sollicitées.
Compétence :
- Savoir reconnaître un comportement à risque lors d’exemple de pratiques
sexuelles.
- Connaître les pratiques sexuelles à risque et celle à moindre risque.
Compétences cognitives associées :
- Connaître les modes de transmission
- Connaître les moyens de protection
Compétences métacognitives associées :
- Savoir réfléchir sur son propre comportement et sa prise de risque
- Porter un jugement critique, s’auto-évaluer sur ses pratiques
- Savoir s’exprimer sur sa vie affective et sexuelle
- Savoir s’exprimer ses difficultés à vivre avec la maladie
53
VOMISSEMENT
Domaine des effets secondaires. Compétences pratiques examinées.
Compétence :
- Savoir soulager les symptômes lors d’effets secondaires.
- Avoir un comportement adapté pour conserver une observance et maintenir la
qualité de vie lors d’événements indésirables.
Compétences cognitives associées :
- Comprendre le traitement et son importance
- Connaître la notion de résistances/mutations
- Connaître les automédications possibles
- Connaître la notion de CD4/CV
Compétences métacognitives raccordées :
- Savoir identifier les personnes ressources
DIARRHEE
Domaine des effets secondaires. Compétences pratiques étudiées.
Compétence :
- Avoir un comportement adapté face à un effet secondaire (au niveau
alimentaire/hydrique) pour maintenir l’observance et maintenir sa qualité de vie.
- Savoir reconnaître les effets indésirables du traitement et agir en conséquence.
Compétences métacognitives associées :
- Savoir identifier une personne ressource
- Connaître l’automédication possible
54
ANNEXE III : plateau du jeu.
55
Plateau du jeu
« ARBRE DE VIH »
56
Annexe IV : Fiche pédagogique.
57
TITRE : « ARBRE DE VIH » NATURE : Jeu de cartes ANNEE EDITION : 2013
Destinataires annoncés : Adulte atteint par le VIH traité ou non, en cours /pas encore/ ou qui a
terminé un programme d’éducation thérapeutique.
Thèmes principaux : Evaluer les compétences de décision du patient VIH.
*trouver une solution à un problème.
*adopter la meilleure conduite à tenir face à une situation.
Objectifs : - objectif de santé publique : promotion de la santé par le développement de
compétences psychosociales.
-objectif éducatif : évaluer la transformation des connaissances apprises par le
patient en capacité à agir.
Mots clés :
- Aide à la décision.
- Auto-évaluation des comportements.
- transformation du SAVOIR en SAVOIR FAIRE.
- outil pédagogique.
- Résolution de problème.
Source :
- Rapport MORLAT 2013
- Action Traitement
- INPES
- Sida Info Service
- ARCAT Santé
- Seronet.Info
- Sidaction
- AIDES
Concepteur : GRETVIH (Groupe de Réflexion sur l’Education Thérapeutique et VIH).
Diffusion : à définir (renseignements auprès des différents membres du GRETVIH, ou du
COREVIH Picardie).
Résumé : le jeu est composé :
- d’un plateau « ARBRE DE VIH » feuille A4, composé de 3 parties horizontales.
- sont abordées 4 thématiques : OUBLI SEXUALITE VOMISSEMENT DIARRHEE
Pour chaque thématique 9 cartes sont proposées : 8 cartes avec chacune une action et au verso la
conséquence de cette action. La 9ème carte reste volontairement vierge pour permettre une
proposition du patient. Il est demandé au patient en première étape, ETAPE 1, de choisir un
thème et de lire le recto de chaque carte (situation/action) et de définir si l’action proposée sera
placé du côté « je fais » ou du côté « je ne fais pas », le patient à une alternative celle du côté
« je ne sais pas ».En seconde étape, ETAPE 2, le patient va retourner à la suite chaque tas de
cartes placé sur « je fais » ou « je ne fais pas » ou « je ne sais pas », le patient lit alors au verso
de chaque carte la conséquence identifiée. Il doit définir si cette conséquence de l’action qu’il a
choisit de « faire », ou de « ne pas faire », ou « qu’il ne savait pas » est « bénéfique » ou « à
risque ». Une ultime alternative est possible par le côté « demander des informations
complémentaires ».
FICHE PEDAGOGIQUE
58
Annexe V : Règle du jeu.
59
1 plateau découpé en 3 parties : En partie basse les cartes regroupées par couleur
En partie intermédiaire ETAPE 1 : 3 emplacements
*À droite : un emplacement « Je ne fais pas »
*À gauche : un emplacement « Je fais »
*Au milieu : un emplacement « Je ne sais pas »
En partie haute ETAPE 2 : 3 emplacements
*À droite : un emplacement « A risque »
*À gauche : un emplacement « Bénéfique »
*Au milieu : « Demande d’informations complémentaires »
36 cartes de couleurs différentes
Chaque couleur correspond à un thème avec une question que l’on se pose :
9 cartes roses : Oubli de traitement / Que dois-je Faire ?
9 cartes bleues : La sexualité / Quel comportement adopter ?
9 cartes grises : Vomissements / Comment gérer cette situation ?
9 cartes vertes : Diarrhées / Que dois-je faire ?
Au recto vous est proposée une action en fonction d’une situation identique pour le thème
concerné. Au verso de chaque carte est écrite la conséquence de l’action entreprise.
2 - Règles du jeu : On peut proposer 2 niveaux de jeu :
Niveau débutant : le joueur ne disposera que d’une seule couleur de cartes.
Niveau confirmé : le joueur disposera de toutes les couleurs de cartes, qui pourront être
laissées par thème ou mélangées.
Le jeu se déroule en 2 temps :
1 - Dans un premier temps : positionner les cartes. Quelque soit le niveau du joueur, celui-ci
prendra une carte, lira l’action proposée et SANS LA RETOURNER, la déposera à
l’emplacement qui lui semble adapté, sur la partie intermédiaire du plateau (ETAPE 1) :
Si l’action proposée lui semble inappropriée dans cette situation = il placera la carte à
droite à l’emplacement « Je ne fais pas ».
Si l’action proposée lui semble appropriée = il placera la carte à gauche à
l’emplacement « Je fais ».
S’il ne sait pas quoi faire = il placera la carte au milieu à l’emplacement « Je ne sais
pas ».
L’objectif est d’avoir le moins de carte au milieu et le maximum bien placées en terme
d’action.
2 – Dans un second temps : s’auto-évaluer. Le joueur prendra chaque tas de cartes et après
lecture des conséquences de cette action (au verso) les repositionnera sur l’emplacement
« Bénéfique », « A risque » ou « Demande d’informations complémentaires ».
L’objectif est de faire un lien entre la conséquence (« Bénéfique », « risque ») et l’action
(« Je fais », « Je ne fais pas »).
Règle du jeu « ARBRE DE VIH »
1 - Matériel :
60
Annexe VI : Fiche d’évaluation explicative.
61
Evaluation
L’EVALUATION du patient dans la résolution de problème s’effectue lors de
l’ETAPE 1, c'est-à-dire lorsque le patient prend une décision « de faire » ou « de ne pas
faire », avant même d’avoir lu les conséquences de ces actions. Elle se réalise par une
notation « + » si la carte est bien positionnée, et par la notation « - » si la carte est mal
positionnée, en fonction du thème et de l’action dans le tableau (fiche EVALUATION
DU PATIENT).
Les cartes notées « - » doivent se retrouver « + » par l’auto-évaluation du patient qui
corrige son action.
L’AUTO-EVALUATION du patient, dans sa capacité à réajuster son action, s’effectue
lors de l’ETAPE 2, c'est-à-dire lorsque le patient confirme ou réajuste son action après
en avoir lu les conséquences. Si le raisonnement permet au patient de corriger son
comportement la carte notée
« - » devient « + ». Si ce n’est pas le cas la carte reste notée « - ».
Les actions sont classées en 3 catégories :
ROUGE : comportement à fort risque
ORANGE : comportement à risque modéré
VERT : comportement adapté
Evaluation :
Niveau A « Acquis » :
Toutes les cartes sont bien placées.
Niveau ECA « En Cours d’Acquisition » :
Toutes les cartes rouges sont bien placées et une seule carte orange est
mal placée.
Niveau NA « Non Acquis » :
Au moins une carte rouge est mal placée.
62
Annexe VII : Fiche d’évaluation du patient.
63
EVALUTION DU
PATIENT sur le jeu
« ARBRE DE VIH »
CODES COULEUR Comportement à fort risque
Comportement à risque modéré Comportement adapté
Nom du patient :
Date :
Mettre + ou - dans chaque case Diarrhée Oubli Sexualité Vomissement
Action 1 Action 2 Action 3 Action 4 Action 5 Action 6 Action 7 Action 8
A ECA NA A ECA NA A ECA NA A ECA NA
Compétence : capacité à résoudre un problème A ECA NA NA
A : Acquis = toutes les cartes sont bien placées ECA : En Cours d'Acquisition = toutes les cartes rouges sont bien placées
et une seule carte orange est mal placée.
NA : Non Acquis = au moins une carte rouge est mal placée
commentaire :
effectué par :
64
Annexe VIII : Grille d’analyse utilisée auprès des
patients.
0
Commentaire
sur le jeu
Commentaire
sur le support
Commentaire
sur le thème
des cartes
Commentaire sur
les propositions
d’actions
Commentaire sur
les propositions
de conséquences
Commentaire
autre
AGE : SEXE : ANCIENNETE : TEMPS DU JEU : THEME UTILISE :
CONTEXTE UTILISATION :
GRILLE D’ANALYSE DU JEU « Arbre de VIH »
0
Annexe IX : Grille d’analyse utilisée auprès des
professionnels.
1
GRILLE D’ANALYSE DE L’OUTIL
« ARBRE DE VIH »
CATEGORIE CRITERE DE QUALITE COMMENTAIRES
Contenu
1-les informations présentes dans
l’outil sont d’actualité
5 tout à fait d’accord
4 plutôt d’accord
3 ni en accord ni en désaccord
2 plutôt pas d’accord
1 pas du tout d’accord
Vos commentaires sur la qualité du contenu
(éléments particulièrement remarquables tant positifs que
négatifs)
2-les informations délivrées par
l’outil sont complètes
5 tout à fait d’accord
4 plutôt d’accord
3 ni en accord ni en désaccord
2 plutôt pas d’accord
1 pas du tout d’accord
3- le contenu de l’outil est
acceptable au regard de l’éthique
5 tout à fait d’accord
4 plutôt d’accord
3 ni en accord ni en désaccord
2 plutôt pas d’accord
1 pas du tout d’accord
4- le contenu est pertinent par
rapport au thème principal
5 tout à fait d’accord
4 plutôt d’accord
3 ni en accord ni en désaccord
2 plutôt pas d’accord
1 pas du tout d’accord
2
CATEGORIE CRITERE DE QUALITE COMMENTAIRES
Pédagogique
1-les objectifs de l’outil sont
annoncés.
5 tout à fait d’accord
4 plutôt d’accord
3 ni en accord ni en désaccord
2 plutôt pas d’accord
1 pas du tout d’accord
Vos commentaires sur la qualité pédagogique
(éléments particulièrement remarquables tant positifs que
négatifs)
2-le point de vue du patient
est pris en compte.
5 tout à fait d’accord
4 plutôt d’accord
3 ni en accord ni en désaccord
2 plutôt pas d’accord
1 pas du tout d’accord
3-le contenu de l’outil est
clairement structuré.
5 tout à fait d’accord
4 plutôt d’accord
3 ni en accord ni en désaccord
2 plutôt pas d’accord
1 pas du tout d’accord
4-l’outil comporte des éléments
facilitant son utilisation (règles,
notice …).
5 tout à fait d’accord
4 plutôt d’accord
3 ni en accord ni en désaccord
2 plutôt pas d’accord
1 pas du tout d’accord
5-les objectifs de l’outil sont
adaptés au programme
d’éducation thérapeutique du
patient.
5 tout à fait d’accord
4 plutôt d’accord
3 ni en accord ni en désaccord
2 plutôt pas d’accord
1 pas du tout d’accord
3
Pédagogique
(suite)
6-l’outil évite le sentiment de
mise en échec du patient.
5 tout à fait d’accord
4 plutôt d’accord
3 ni en accord ni en désaccord
2 plutôt pas d’accord
1 pas du tout d’accord
Vos commentaires sur la qualité pédagogique
(éléments particulièrement remarquables tant positifs que
négatifs) 7-le niveau de difficulté de l’outil
est adapté aux patients.
5 tout à fait d’accord
4 plutôt d’accord
3 ni en accord ni en désaccord
2 plutôt pas d’accord
1 pas du tout d’accord
8- l’outil favorise la
communication, l’échange entre
le patient et l’éducateur.
5 tout à fait d’accord
4 plutôt d’accord
3 ni en accord ni en désaccord
2 plutôt pas d’accord
1 pas du tout d’accord
9- l’outil prévoit une procédure
d’évaluation.
5 tout à fait d’accord
4 plutôt d’accord
3 ni en accord ni en désaccord
2 plutôt pas d’accord
1 pas du tout d’accord
4
CATEGORIE CRITERE DE QUALITE COMMENTAIRES
Support
1-l’outil est lisible dans son
contenu écrit.
5 tout à fait d’accord
4 plutôt d’accord
3 ni en accord ni en désaccord
2 plutôt pas d’accord
1 pas du tout d’accord
Vos commentaires sur la qualité du support
(éléments particulièrement remarquables tant positifs que
négatifs)
2-le langage utilisé pour délivrer
l’information est adapté.
5 tout à fait d’accord
4 plutôt d’accord
3 ni en accord ni en désaccord
2 plutôt pas d’accord
1 pas du tout d’accord
3-l’outil possède un mode
d’emploi.
5 tout à fait d’accord
4 plutôt d’accord
3 ni en accord ni en désaccord
2 plutôt pas d’accord
1 pas du tout d’accord
4-les consignes d’utilisation sont
claires.
5 tout à fait d’accord
4 plutôt d’accord
3 ni en accord ni en désaccord
2 plutôt pas d’accord
1 pas du tout d’accord
5
CATEGORIE CRITERE DE QUALITE COMMENTAIRES
Appréciation
d’ensemble
Conception
1-l’outil est pratique.
5 tout à fait d’accord
4 plutôt d’accord
3 ni en accord ni en désaccord
2 plutôt pas d’accord
1 pas du tout d’accord
Vos commentaires sur la qualité de l’ensemble
(éléments particulièrement remarquables tant positifs que
négatifs)
Vos commentaires sur la qualité de conception
(éléments particulièrement remarquables tant positifs que
négatifs)
2-l’outil est solide.
5 tout à fait d’accord
4 plutôt d’accord
3 ni en accord ni en désaccord
2 plutôt pas d’accord
1 pas du tout d’accord
3-l’outil est esthétique, attractif,
ludique.
esthétique : 5 4 3 2 1
attractif : 5 4 3 2 1
ludique : 5 4 3 2 1
4-l’outil permet d’atteindre les
objectifs prévus.
5 tout à fait d’accord
4 plutôt d’accord
3 ni en accord ni en désaccord
2 plutôt pas d’accord
1 pas du tout d’accord
1-l’outil correspond aux besoins
des patients.
5 tout à fait d’accord
4 plutôt d’accord
3 ni en accord ni en désaccord
2 plutôt pas d’accord
1 pas du tout d’accord
6
Annexe X : Tableau de synthèse sur les avantages,
inconvénients et proposition d’amélioration du jeu.
7
AVANTAGES
*Support coloré, clair, simple et attractif.
*Manipulation facile et jeu peu encombrant.
*Support plastifié prolonge la qualité de l’outil dans le temps.
*Présentation simple et facile à comprendre.
*Jeu ludique, dynamique, et interactif.
*Jeu intéressant et utile qui facilite l’échange sur des thèmes
choisis, et peut ouvrir sur d’autres.
*Mots simples et vocabulaire que le patient entend en séance
d’éducation thérapeutique.
*Les thèmes concernent le quotidien des patients.
*Les actions correspondent à leur manière d’agir.
*Les informations sont actualisées, claires et précises.
*Outil qui permet d’engager le dialogue avec les personnes qui
ont des difficultés pour parler de soi.
*Le jeu laisse le patient se mettre en situation et prendre la
décision qui lui semble la bonne.
*L’évaluation permet de voir où le patient en est dans ses acquis.
*Outil qui donne confiance en soi, favorise l’estime de soi et
valorise car le patient se rend compte qu’il a des connaissances.
*L’évaluation sur les notions qui sont A ECA NA permet
ensuite de travailler avec le patient sur les points à éclaircir.
*Jeu d’évaluation et d’apprentissage : réactualise les
connaissances « je joue et j’apprends »
*Jeu qui place le patient dans un rôle actif, d’auto-évaluateur.
*Outil qui met le patient dans une position de réflexion sur sa
pratique
*Qui permet de réajuster sur des risques encourus.
*L’éducateur est positionné comme accompagnateur, guide ce
qui donne au patient un sentiment de soutien et le fait rompre
avec la solitude.
*Jeu qui donne envie de faire tous les thèmes.
Tableau de synthèse sur les avantages.
8
INCONVENIENTS
*Plateau trop petit.
*Règle avec trop de lecture.
*Attention au double négation.
*Difficulté pour une population migrante ne comprenant pas le
français.
*Certains mots sont difficiles CV, MST/IST.
*Pas suffisamment de fausse réponse.
*Temps d’adaptation parfois nécessaire pour le passage de
l’étape 1 à l’étape 2 (le fait de passer à une action « je fais/je
ne fais pas » à une conséquence « bénéfique/risque).
PROPOSITIONS
*Faire une extension au jeu avec des cartes astuces ou de
conseil à donner au patient.
*Créer d’autres thèmes : trouble du sommeil, grossesse,
contraception, alimentation, estime de soi, risque
cardiovasculaire.
*Mettre en place une fiche récapitulative de ce que contient la
pochette.
*Regrouper les thématiques de façon plus large : traitement, vie
sociale et affective, inconfort.
*Relire l’action puis la conséquence pour l’étape 2.
Tableau de synthèse sur les inconvénients et
propositions.
9
Annexe XI : Cartes du jeu « ARBRE DE VIH ».
0
VOMISSEMENT VOMISSEMENT VOMISSEMENT VOMISSEMENT
SITUATION CONSEQUENCE SITUATION CONSEQUENCE
Je viens de prendre mon traitement
(1cp de chaque médicament matin
et soir) mais 5 minutes après, je
vomis.
Comment gérer au mieux cette
situation ?
Je prends le risque :
que la CV augmente
et que les CD4 diminuent
(apparition de résistance/mutation)
Le risque est plus élevé de
contaminer mon/ma partenaire lors
de rapports sexuels non protégés si
ma CV est détectable.
Je viens de prendre mon
traitement (1cp de chaque
médicament matin et soir) mais 5
minutes après, je vomis.
Comment gérer au mieux cette
situation ?
J’ai un comportement adapté
face à un effet secondaire,
cependant, il convient de
consulter mon médecin si ce
symptôme persiste.
ACTION 1 ACTION 2
J’arrête de prendre mon traitement
jusqu’à ma prochaine consultation
médicale.
Je prends un médicament pour
éviter de vomir.
0
VOMISSEMENT VOMISSEMENT VOMISSEMENT VOMISSEMENT
SITUATION CONSEQUENCE SITUATION CONSEQUENCE
Je viens de prendre mon
traitement (1cp de chaque
médicament matin et soir) mais 5
minutes après, je vomis.
Comment gérer au mieux cette
situation ?
Je risque un surdosage
médicamenteux.
Il est important de respecter les
consignes d’une bonne prise (pour
ce schéma thérapeutique : le respect
des 12 heures entre chaque prise).
Je viens de prendre mon traitement
(1cp de chaque médicament matin
et soir) mais 5 minutes après, je
vomis.
Comment gérer au mieux cette
situation ?
Je prends le risque que la prise
avec le vomissement n’ait pas
agi et que la prochaine ne suffise
pas à une bonne efficacité du
traitement (CV qui augmente et
apparition de
résistance/mutation).
ACTION 3 ACTION 4
Je prends plus de comprimés à la
prochaine prise.
je prends la prochaine prise comme
d’habitude sans les reprendre
immédiatement.
1
VOMISSEMENT VOMISSEMENT VOMISSEMENT VOMISSEMENT
SITUATION CONSEQUENCE SITUATION CONSEQUENCE
Je viens de prendre mon
traitement (1cp de chaque
médicament matin et soir) mais 5
minutes après, je vomis.
Comment gérer au mieux cette
situation ?
Je suis prudent car ces personnes
sont compétentes pour me donner
de bons conseils.
Face à une situation qui m’empêche
de prendre mon traitement, je
trouve les solutions à la situation
(trouver une personne ressource).
Je viens de prendre mon
traitement (1cp de chaque
médicament matin et soir) mais 5
minutes après, je vomis.
Comment gérer au mieux cette
situation ?
Ce changement de prise peut me
permettre de continuer mon
traitement en diminuant cet effet
secondaire.
Il est important de respecter les
contraintes alimentaires et
hydriques liées au traitement.Il est
conseillé de prendre un verre
d’eau pour avaler des
médicaments. ACTION 5 ACTION 6
Je prends conseil auprès d’une
personne ressource (médecin
traitant, médecin référent,
pharmacien, infirmière…)
Je modifie la façon de prendre
mon traitement (fractionner ma
prise au cours du repas/boire un
verre d’eau…).
2
VOMISSEMENT VOMISSEMENT VOMISSEMENT VOMISSEMENT
SITUATION CONSEQUENCE SITUATION CONSEQUENCE
Je viens de prendre mon
traitement (1cp de chaque
médicament matin et soir) mais 5
minutes après, je vomis.
Comment gérer au mieux cette
situation ?
Puisque le vomissement arrive 5
minutes après la prise, je peux
reprendre mon traitement (en
changeant peut-être la manière de
faire).
J’adapte mon comportement face
aux effets secondaires présents, en
conservant une bonne observance.
Je viens de prendre mon traitement
(1cp de chaque médicament matin
et soir) mais 5 minutes après, je
vomis.
Comment gérer au mieux cette
situation ?
Je prends le risque de développer
des résistances (même sur le
médicament que je continue
pourtant de prendre).
Je prends le risque de faire
augmenter ma CV par un
traitement incomplet et donc
inefficace. ACTION 7 ACTION 8
Je reprends le même comprimé ou
tous ceux que je viens de vomir.
Je ne prends plus le comprimé ou
les comprimés qui, pour moi, me
font vomir.
3
DIARRHEE DIARRHEE DIARRHEE DIARRHEE
SITUATION CONSEQUENCE SITUATION CONSEQUENCE
J’ai la diarrhée depuis 10 jours.
Que dois-je faire?
La diarrhée est un symptôme, plus
je donne de renseignements, mieux
le médecin peut juger de son
importance.
J’ai la diarrhée depuis 10 jours.
Que dois-je faire?
Les glaces sont des aliments
très froids, riches en graisse et
en sucre, ce qui peut aggraver
la diarrhée.
ACTION 1 ACTION 2
-Je regarde la consistance des selles
(présence de glaires ou de sang…).
-Je compte le nombre de diarrhées.
Je mange des glaces.
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DIARRHEE DIARRHEE DIARRHEE DIARRHEE
SITUATION CONSEQUENCE SITUATION CONSEQUENCE
J’ai la diarrhée depuis 10 jours.
Que dois-je faire?
Adapter son alimentation diminue
les diarrhées. Plutôt faire bouillir
les aliments que de les faire frire.
J’ai la diarrhée depuis 10 jours.
Que dois-je faire?
Je trouve une personne ressource
car la diarrhée peut entrainer une
perte de poids importante.
Si fièvre ou présence de sang
dans les selles, un avis médical
doit être demandé au plus vite. ACTION 3 ACTION 4
Je limite au maximum les
aliments gras et frits : Huile,
beurre, margarine, noix, chocolat,
mayonnaise, pâtisserie.
Je demande l’avis d’un
professionnel.
5
DIARRHEE DIARRHEE DIARRHEE DIARRHEE
SITUATION CONSEQUENCE SITUATION CONSEQUENCE
J’ai la diarrhée depuis 10 jours.
Que dois-je faire?
Le traitement ne sera plus efficace
et le virus risque d’être ensuite
résistant. Ne jamais arrêter ses
traitements sans avis médical.
J’ai la diarrhée depuis 10 jours.
Que dois-je faire?
Le riz constipe, il est
recommandé en cas de
diarrhée.
Il est également préconisé de
manger des aliments riches en
fibres solubles (orge, avoine,
banane, pâtes). ACTION 5 ACTION 6
J’arrête une partie de mes ARV. Je mange du riz.
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DIARRHEE DIARRHEE DIARRHEE DIARRHEE
SITUATION CONSEQUENCE SITUATION CONSEQUENCE
J’ai la diarrhée depuis 10 jours.
Que dois-je faire?
Je diminue ainsi les agents qui
irritent ou stimulent l’intestin.
Je diminue aussi l’alcool, le tabac,
le café, le chocolat.
J’ai la diarrhée depuis 10 jours.
Que dois-je faire?
Je limite les diarrhées mais je
prends rapidement conseil
auprès d’un professionnel.
ACTION 7 ACTION 8
Je diminue les aliments épicés
ainsi que le café.
Je prends un médicament anti-
diarrhéique.
7
SEXUALITE SEXUALITE SEXUALITE SEXUALITE
SITUATION CONSEQUENCE SITUATION CONSEQUENCE
Je rencontre un nouveau
partenaire et nous allons avoir une
relation sexuelle.
Quel comportement adopter ?
Je me protège d’une éventuelle
MST/ISTet j’évite de transmettre le
VIH.
Je rencontre un nouveau partenaire
et nous allons avoir une relation
sexuelle.
Quel comportement adopter ?
Je prends des risques de sur-
contamination et/ou de MST/IST
(et de grossesse si pas de
contraception).
Je risque de transmettre le VIH.
ACTION 1 ACTION 2
J’ai toujours un préservatif
masculin ou féminin sur moi (ou
à disposition).
Je ne dis rien et je n’utilise pas de
préservatif.
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SEXUALITE SEXUALITE SEXUALITE SEXUALITE
SITUATION CONSEQUENCE SITUATION CONSEQUENCE
Je rencontre un nouveau
partenaire et nous allons avoir
une relation sexuelle.
Quel comportement adopter ?
Je me limite d’un bon moment mais
je me protège moi/mon/ma
partenaire.
Les caresses, les préliminaires sans
pénétration sont possibles.
Je rencontre un nouveau partenaire et
nous allons avoir une relation
sexuelle.
Quel comportement adopter ?
Je prends des risques, même
s’il n’y a pas d’éjaculation.
ACTION 3 ACTION 4
Je n’ai pas de relation sexuelle
car je n’ai pas de préservatif.
J’ai une relation sexuelle sans
préservatif mais je n’éjacule pas ou
je demande à arrêter la pénétration
avant l’éjaculation.
9
SEXUALITE SEXUALITE SEXUALITE SEXUALITE
SITUATION CONSEQUENCE SITUATION CONSEQUENCE
Je rencontre un nouveau
partenaire et nous allons
avoir une relation sexuelle.
Quel comportement adopter ?
Je prends le risque d’être
contaminé par une MST/IST et le
risque d’une sur-contamination.
Le risque nul n’existe pas pour
mon/ma/mes partenaires.
Je rencontre un nouveau
partenaire et nous allons avoir
une relation sexuelle.
Quel comportement adopter ?
Le risque de contamination
existe,même lors d’un rapport oral.
ACTION 5 ACTION 6
J’ai une CV indétectable et
j’ai un rapport non protégé.
Je n’ai qu’un rapport oral.
10
SEXUALITE SEXUALITE SEXUALITE SEXUALITE
SITUATION CONSEQUENCE SITUATION CONSEQUENCE
Je rencontre un nouveau
partenaire et nous allons avoir une
relation sexuelle.
Quel comportement adopter ?
Je prends le risque d’être
contaminé(e) par une MST/IST et
le risque d’une sur-contamination.
Je rencontre un nouveau partenaire
et nous allons avoir une relation
sexuelle.
Quel comportement adopter ?
Je peux ainsi anticiper et avoir
des préservatifs sur moi ou à
disposition à l’avenir.
ACTION 7 ACTION 8
Mon/ma partenaire est séropositif
(ve) donc je ne me protège pas.
Je temporise et j’en profite pour
prendre le temps de connaître
mon/ma partenaire.
11
OUBLI OUBLI OUBLI OUBLI
SITUATION CONSEQUENCE SITUATION CONSEQUENCE
J’ai oublié de prendre mon
traitement.
Que dois-je faire ?
Votre pharmacien connait votre
dossier et votre traitement, il sait
qu’il ne faut pas l’interrompre, il
peut vous le donner le temps d’avoir
une ordonnance de votre médecin.
J’ai oublié de prendre mon
traitement.
Que dois-je faire ?
Exceptionnellement, on peut
reprendre son traitement
dans les 12 heures suivant la
prise habituelle pour les
traitements en une prise par
jour, et dans les 6 heures
pour les traitements en 2
prises par jour. ACTION 1 ACTION 2
Je n’ai plus de traitement, j’ai
perdu mon ordonnance, mais je
peux me dépanner chez mon
pharmacien habituel.
Je prends immédiatement ma prise
habituelle si je m’aperçois d’un
retard de prise de moins de 5
heures.
12
OUBLI OUBLI OUBLI OUBLI
SITUATION CONSEQUENCE SITUATION CONSEQUENCE
J’ai oublié de prendre mon
traitement.
Que dois-je faire ?
Le risque est de prendre un
traitement inadapté (ne
fonctionnant pas sur votre virus).
Un traitement ARV est
personnalisé et ne peut être
interchangé.
J’ai oublié de prendremon
traitement.
Que dois-je faire ?
Je m’expose à un grand risque
d’échec thérapeutique:
inefficacité du traitement et
risque de résistance/mutation.
ACTION 3 ACTION 4
Je prends le traitement de mon
ami(e).
Je ne prends pas mon traitement
lorsque je suis en déplacement ou
devant des autres.
13
OUBLI OUBLI OUBLI OUBLI
SITUATION CONSEQUENCE SITUATION CONSEQUENCE
J’ai oublié de prendre mon
traitement.
Que dois-je faire ?
Prendre plus de comprimés qu’il est
nécessaire, expose au risque
d’effets secondaires et n’augmente
pas l’efficacité du traitement.
J’ai oublié de prendre mon
traitement.
Que dois-je faire ?
La prise régulière d’un
traitement ARV maintient une
CV indétectable et des taux de
CD4 suffisants.
ACTION 5 ACTION 6
Je double la dose de comprimés
à prendre lors de la prochaine
prise.
Dorénavant, je me fixe un
moment très précis en fonction de
mes activités pour prendre mon
traitement.
14
OUBLI OUBLI OUBLI OUBLI
SITUATION CONSEQUENCE SITUATION CONSEQUENCE
J’ai oublié de prendre mon
traitement.
Que dois-je faire ?
Cette information va permettre
d’interpréter mes résultats
sanguins si besoin, et
d’envisager un traitement
correspondant mieux à mon
mode de vie.
J’ai oublié de prendre mon
traitement.
Que dois-je faire ?
Une observance insuffisante
favorise l’apparition de souches
résistantes et réduit la
possibilité de traitement
efficace.
ACTION 7 ACTION 8
J’en parle à mon médecin ou à
une personne ressource qui
connait ma maladie.
Je n’ai pas de symptômes liés à la
maladie, je ne suis pas persuadé(e)
de l’efficacité ou de la nécessité
du traitement. Je les prends de
façon irrégulière.
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VOMISSEMENT DIARRHEE SEXUALITE OUBLI
SITUATION SITUATION SITUATION SITUATION
Je viens de prendre mon
traitement (1cp de chaque
médicament matin et soir) mais 5
minutes après, je vomis.
Comment gérer au mieux cette
situation ?
J’ai la diarrhée depuis 10 jours.
Que dois-je faire?
Je rencontre un nouveau partenaire et
nous allons avoir une relation
sexuelle.
Quel comportement adopter ?
J’ai oublié de prendre mon
traitement.
Que dois-je faire ?
ACTION 9 ACTION 9 ACTION 9 ACTION 9
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RESUME
Toute démarche éducative se termine par l’évaluation des acquisitions du patient. Le
GRETVIH, s’est interrogé sur les effets de l’éducation thérapeutique, dans l’infection à
VIH, concernant le comportement des patients au quotidien.
Comment se rendre compte de l’application en pratique des connaissances apprises ?
L’ « ARBRE DE VIH », est un jeu de cartes, utilisable lors de séances d’évaluation,
fondé sur la résolution de problème de certaines situations, qui concerne le quotidien de
ces patients atteints de maladie chronique. Ce jeu est un outil pédagogique qui permet
de valider la compétence de savoir résoudre un problème. Il a de multiples qualités,
reconnues par les professionnels et les patients, lors d’une évaluation par questionnaire
de jugement, suite à son utilisation.
L’ « ARBRE DE VIH » est :
- Un matériel qui favorise l’écoute, le dialogue et l’échange,
- Un procédé pédagogique qui permet une auto-évaluation des acquis,
- Un moyen pédagogique pour évaluer la capacité à raisonner sur une prise de
risque,
- Un jeu éducatif pour analyser les changements entrepris (transformation des
connaissances en compétences),
- Un jeu attractif qui évalue la compétence de savoir prendre une décision et celle
de résoudre un problème,
- Un dispositif qui développe le sentiment d’auto efficacité et l’estime de soi.
Cet outil pédagogique est utilisable à des moments différents dans la prise en charge
éducative de la personne soignée. Ce concept de jeu peut être adapté à d’autres
pathologies.
MOTS CLES
Méthodes et démarches pédagogiques
Techniques et outils pédagogiques
Instruments d’évaluation
Evaluation du patient
Compétence des patients
Outil pédagogique
Résolution de problème
Jeu de cartes