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VICTOIRE DE L’IMPACT: Léger avantage avant le match retour Page 11 NUM É RO 1 LE MERCREDI 23 NOVEMBRE 2016 RECYCLEZ S.V.P. A UJOURD HUI Actualités> Marche pour le futur des logements Page 2 International > Les Français du Québec sont pro-Juppé Page 9 Économie> Vendredi fou: pas de folies pour les PME Page 10 Culture> Deux Folles & un Banjo pour Noël Page 13 MYRIAM EDDAHIA Q uand Steve Denault s’est retrouvé à la rue au terme d’une enfance cauchemardesque, il pensait y être pour «un jour ou deux». Onze ans plus tard, il survit dans le Quartier Latin de Montréal en lavant des pare-brise et suit sur Facebook un monde qui le marginalise. «Squeegee» de la station Berri-UQAM, Steve Denault, un Longueuillois de 29 ans, lave les vitres des voitures qui défilent de onze heures à une heure du matin. Sous sa culotte courte, un bas de pyjama crasseux. Sac poubelle à la main, laissant entrevoir sa couverture, il ar- pente les rues enneigées de la ville. Son sac à dos transportant le reste de son attirail et ses vêtements superposés, salis par ses mésaven- tures, révèlent à tous son itinérance. «L’école était un moyen de fuir ma mère. Quand j’avais de mauvaises notes, elle me bat- tait », témoigne Steve Denault. Père absent, mère violente, troubles du comportement, pres- cription de Ritalin, déficit de l’attention, classes spécialisées, décrochage scolaire: Steve Denault et son frère Mathieu, de quatre ans son cadet, n’échappent pas à la «formule» d’une famille perturbée. Tous deux se sont retrouvés dans la Connexion itinérante Portrait d’un sans- abri montréalais moderne SANDRINE GAGNÉ-ACOULON E nviron 200 personnes ont brandi des lam- pions en signe de solidarité aux femmes au- tochtones victimes d’abus sexuels dans ce début d’hiver qui s’insinuait sous les manteaux sur l’Esplanade de la Place des Arts. Hommes comme femmes, autochtones comme alloch- tones, s’étaient rassemblés pour réclamer au premier ministre, Philippe Couillard, une com- mission d’enquête judiciaire indépendante sur les rapports entre Premières Nations et forces policières québécoises. «Peut-être, ce n’est pas assez», tempête une porte-parole anglophone du mouvement «Idle No More», à l’origine de ce vigile, au sujet des promesses floues du premier ministre. Plusieurs autres militants ont pris la parole au cours de l’événement. «Le système de justice n’est pas bien adapté pour protéger les femmes FEMMES AUTOCHTONES «Nous les croyons» 200 personnes se sont rassemblées pour exiger de Québec une commission d’enquête SHANNON PECOURT L’ATELIER Steve Denault, dans la rue depuis 11 ans, brise les clichés associés aux itinérants. LUCA MAX T ourné avec une caméra Super 8 donnant un grain très particulier aux images, une am- biance «vintage» et très intime, tout à l’opposé de la grandiloquente pornographie habituelle, le film érotique nouveau genre de Valerie Rosz veut déboulonner le mythe de la femme-objet véhiculé par les films pour adultes classiques. Avec un compte Facebook bloqué et une préférence pour la communication écrite, l’ar- tiste s’est manifestée via Instagram, créant une conversation atypique, mais des plus originales. Mlle Rosz a réalisé, produit et monté son film, qui peut être considéré comme une œuvre d’art féministe plutôt qu’une simple production por- nographique. Une vision bien différente de ce type de court-métrage plane au-dessus du pro- jet de l’artiste. «C’est un film qui prendra en compte le dé- sir féminin, explique la vidéaste. La femme y sera représentée comme un individu sexué et non seulement comme un objet au service du plaisir masculin». En plus de changer complè- tement le statut de la femme dans un tel contexte, elle compte montrer la véritable sen- sualité qui circule entre deux êtres en plein acte d’amour. L’appareil et son esthétique sont aussi les plus grands alliés de Valerie Rosz, pour qui une partie essentielle du tournage passe par la pré- paration de son matériel. Le maniement de sa caméra, le contact avec le boîtier et les bruits produits lors du déclenchement ne sont que quelques raisons pour lesquelles l’artiste sent un contact plus particulier avec sa Super 8 qu’avec un appareil numérique. «C’est un univers très différent , indique Mlle Rosz. Il faut jouer avec la lumière, impro- viser et comme il n’y a pas d’écran, on ne sait jamais de quoi aura l’air l’épreuve finale.» Le fini se rapproche de l’esprit de la vidéaste et lui semble être un choix beaucoup plus approprié pour rejoindre ses propres envies et son esthé- tique qu’une image claire, sans ambiguïté. Se mettre en scène Une autre particularité de la réalisation prochaine de Valerie Rosz réside dans son style autoportrait. En effet, la femme sera l’actrice principale de son court-métrage avec son parte- naire. «C’est un travail profondément intime, sensible et fondé sur la recherche perpétuelle de soi», confie-t-elle. Mlle Rosz considère que la photographie est comme sa deuxième peau et que, «lorsque l’urgence se manifeste», elle a un modèle à portée de main pour explorer son art. S’exposer de telle manière ne rend pas l’artiste plus ou moins complexée qu’avant ses L’érotisme à l’heure du féminisme La Montréalaise Valerie Rosz prépare la sortie d’un porno nouveau genre VALERIE ROSZ Valerie Rosz remet en question les tabous sexuels par l’art. VOIR EN PAGE 14 : PORNO VOIR EN PAGE 14 : AUTOCHTONES VOIR EN PAGE 14 : ITINÉRANCE Notre dossier sur l’itinérance Les organismes manquent de moyens page 7 La cohabitation étudiants-itinérants page 6 Les femmes âgées en danger page 7 Les autochtones surreprésentés page 7 Lire aussi Philippe Couillard ne ferme pas la porte à une commission page 3 Notre éditorial Sauver les meubles page 5

É Connexion «Nous FEMMES AUTOCHTONES itinérante les … · 2017. 2. 2. · cas découte électronique de certains journalistes, dont le chroniqueur Patrick Lagacé. L’Atelier

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Page 1: É Connexion «Nous FEMMES AUTOCHTONES itinérante les … · 2017. 2. 2. · cas découte électronique de certains journalistes, dont le chroniqueur Patrick Lagacé. L’Atelier

VICTOIRE DE L’IMPACT: Légeravantage avant le match retour

Page 11

N U M É R O 1 L E M E R C R E D I 2 3 N O V E M B R E 2 0 1 6 R E C Y C L E Z S . V . P .

AUJOURD’HUI

Actualités> Marche pour le futur des logements Page 2International> Les Françaisdu Québec sont pro-JuppéPage 9Économie> Vendredi fou:pas de folies pour les PMEPage 10Culture> Deux Folles & un Banjo pour NoëlPage 13

MYR I AM E DDAH I A

Q uand Steve Denault s’est retrouvé à la rueau terme d’une enfance cauchemardesque,

il pensait y être pour «un jour ou deux». Onzeans plus tard, il survit dans le Quartier Latin deMontréal en lavant des pare-brise et suit surFacebook un monde qui le marginalise.

«Squeegee» de la station Berri-UQAM,Steve Denault, un Longueuillois de 29 ans, laveles vitres des voitures qui défilent de onzeheures à une heure du matin. Sous sa culottecourte, un bas de pyjama crasseux. Sac poubelleà la main, laissant entrevoir sa couverture, il ar-pente les rues enneigées de la ville. Son sac àdos transportant le reste de son attirail et sesvêtements superposés, salis par ses mésaven-tures, révèlent à tous son itinérance.

«L’école était un moyen de fuir ma mère.Quand j’avais de mauvaises notes, elle me bat-tait», témoigne Steve Denault. Père absent,mère violente, troubles du comportement, pres-cription de Ritalin, déficit de l’attention, classesspécialisées, décrochage scolaire: Steve Denaultet son frère Mathieu, de quatre ans son cadet,n’échappent pas à la «formule» d’une familleperturbée. Tous deux se sont retrouvés dans la

ConnexionitinérantePortrait d’un sans-abri montréalaismoderne

S ANDR I N E G AGN É - A COU LON

E nviron 200 personnes ont brandi des lam-pions en signe de solidarité aux femmes au-

tochtones victimes d’abus sexuels dans ce débutd’hiver qui s’insinuait sous les manteaux surl’Esplanade de la Place des Arts. Hommescomme femmes, autochtones comme alloch-tones, s’étaient rassemblés pour réclamer aupremier ministre, Philippe Couillard, une com-mission d’enquête judiciaire indépendante surles rapports entre Premières Nations et forcespolicières québécoises.

«Peut-être, ce n’est pas assez», tempête uneporte-parole anglophone du mouvement «IdleNo More», à l’origine de ce vigile, au sujet despromesses floues du premier ministre.

Plusieurs autres militants ont pris la paroleau cours de l’événement. «Le système de justicen’est pas bien adapté pour protéger les femmes

FEMMES AUTOCHTONES

«Nouslescroyons»200 personnes se sontrassemblées pour exigerde Québec une commission d’enquête

SHANNON PECOURT L’ATELIERSteve Denault, dans la rue depuis 11 ans, brise les clichés associés aux itinérants.

LUC A M A X

T ourné avec une caméra Super 8 donnant ungrain très particulier aux images, une am-

biance «vintage» et très intime, tout à l’opposéde la grandiloquente pornographie habituelle,le film érotique nouveau genre de Valerie Roszveut déboulonner le mythe de la femme-objetvéhiculé par les films pour adultes classiques.

Avec un compte Facebook bloqué et unepréférence pour la communication écrite, l’ar-tiste s’est manifestée via Instagram, créant uneconversation atypique, mais des plus originales.Mlle Rosz a réalisé, produit et monté son film,qui peut être considéré comme une œuvre d’artféministe plutôt qu’une simple production por-nographique. Une vision bien différente de cetype de court-métrage plane au-dessus du pro-jet de l’artiste.

«C’est un film qui prendra en compte le dé-sir féminin, explique la vidéaste. La femme ysera représentée comme un individu sexué etnon seulement comme un objet au service duplaisir masculin». En plus de changer complè-tement le statut de la femme dans un telcontexte, elle compte montrer la véritable sen-sualité qui circule entre deux êtres en pleinacte d’amour.

L’appareil et son esthétique sont aussi lesplus grands alliés de Valerie Rosz, pour qui unepartie essentielle du tournage passe par la pré-

paration de son matériel. Le maniement de sacaméra, le contact avec le boîtier et les bruitsproduits lors du déclenchement ne sont quequelques raisons pour lesquelles l’artiste sentun contact plus particulier avec sa Super 8qu’avec un appareil numérique.

«C’est un univers très différent, indiqueMlle Rosz. Il faut jouer avec la lumière, impro-viser et comme il n’y a pas d’écran, on ne saitjamais de quoi aura l’air l’épreuve finale.» Lefini se rapproche de l’esprit de la vidéaste et luisemble être un choix beaucoup plus appropriépour rejoindre ses propres envies et son esthé-tique qu’une image claire, sans ambiguïté.

Se mettre en scèneUne autre particularité de la réalisation

prochaine de Valerie Rosz réside dans son styleautoportrait. En effet, la femme sera l’actriceprincipale de son court-métrage avec son parte-naire. «C’est un travail profondément intime,sensible et fondé sur la recherche perpétuellede soi», confie-t-elle. Mlle Rosz considère quela photographie est comme sa deuxième peau etque, «lorsque l’urgence se manifeste», elle a unmodèle à portée de main pour explorer son art.

S’exposer de telle manière ne rend pasl’artiste plus ou moins complexée qu’avant ses

L’érotisme à l’heure du féminismeLa Montréalaise Valerie Rosz prépare la sortie d’un porno nouveau genre

VALERIE ROSZValerie Rosz remet en question les tabous sexuels par l’art.VOIR EN PAGE 14 : PORNO

VOIR EN PAGE 14 : AUTOCHTONESVOIR EN PAGE 14 : ITINÉRANCE

Notre dossier sur l ’itinéranceLes organismes manquent de moyens page 7La cohabitation étudiants-itinérants page 6Les femmes âgées en danger page 7Les autochtones surreprésentés page 7

Lire aussiPhilippe Couillard ne ferme pas la porte à une commission page 3Notre éditorial Sauver les meublespage 5

Page 2: É Connexion «Nous FEMMES AUTOCHTONES itinérante les … · 2017. 2. 2. · cas découte électronique de certains journalistes, dont le chroniqueur Patrick Lagacé. L’Atelier

L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 2 3 N O V E M B R E 2 0 1 6

ACTUALITÉSP 2

MAUDE P E T E L - L É G A R É

S elon Francis Dupuis-Déri,la démocratie a perdu son

sens véritable. Le politologuedécrit plutôt la politique qué-bécoise comme «agora-phobe», terme «piraté» quidésigne pour lui le mépris desmobilisations sociales.

«Ce qu’on appelle au-jourd’hui la démocratie est enfait des personnes qui sontélues et qui disent gouvernerpour notre bien.»

L’auteur du livre La peurdu peuple, agoraphobie etagoraphilie politiques déplorele sens qui est attribué au-jourd’hui au mot «démocra-tie» lors de la conférence dumardi 22 novembre à l’Univer-sité du Québec à Montréal. Se-lon lui, le Québec est plutôtune monarchie élective qu’unedémocratie.

D’un ton ironique, il citedes propos «classiques» tenuspar des agoraphobes. «Je croisen la nécessité d’un leader,c’est autour d’un leader que secristallise-le “nous”, les gensquand ils s’assemblent devien-draient irrationnels», s’ex-clame-t-il, sourire en coin.Toutefois, il ne remet pas enquestion la présence de la dé-mocratie au Québec.

Elle se trouve chez lesQuébécois, dans les mouve-ments populaires et les mobili-sations. «Depuis les années2000, il y a des évènementsintéressants qui se sont passésau point de vue de la démo-

cratie comme moi je l’entends,c’est-à-dire de délibérer en-semble pour pratiquer une dé-mocratie directe. Ce sont lesplus grandes manifestationsde rue qui se sont vues au Ca-nada», remarque-t-il.

La manifestation de 2003contre la guerre d’Irak et leprintemps érable de 2012 re-flète le concept politique de ladémocratie pour le polito-logue. «Ce n’est certainementpas en votant une fois tous lesquatre ans qu’on est engagépolitiquement, met-il del’avant. C’est dans ces mobili-sations-là qu’il y a de la viepolitique et de la démocratieau Québec.»

Excepté QS?Tous les partis politiques

sont, selon le politologue,agoraphobes puisqu’ils pro-posent un modèle issu dusystème parlementaire. « Pardéfinition les partis poli-tiques sont l’opposé de l’ago-raphilie – l’amour de s’as-sembler pour délibérer –parce qu’il y un vote pourdes personnes qui vont pren-dre des décisions à notreplace », déplore Francis Dupuis-Déri.

Le philosophe et anar-chiste Normand Baillargeonn’est pas en accord avec cetteaffirmation. « La politiqueactuelle reflète très peu lesintérêts du public, mais il nefaut pas tomber dans la gé-néralisation hâtive. ManonMassé et Françoise David

par exemple sont loin d’êtreagoraphobes », réfute-t-il.

Toutefois, Québec soli-daire n’échappe pas à la théo-rie de Francis Dupuis-Déripuisque le parti politique pro-pose un modèle de gouverne-ment qui reste dans le systèmeparlementaire électoral. «Ilsne détestent pas le peuple,mais ils disent que le peuple abesoin d’eux pour arriver à

ses fins. Ils sont agoraphobes,car il n’encourage pas le modede fonctionnement autonomedans les mouvements sociaux,explique-t-il. De plus, il mobi-lise les gens pour qu’il les aideà avoir des votes. La partici-pation populaire a passé enfonction des échéances électo-rales», dit-il.

Les mouvements popu-laires et les manifestations

sont donc, selon Francis Dupuis-Déri les seules appa-rences démocratiques au Qué-bec, et sont depuis 2000 enhausse. «Il y a plus de démo-cratie aujourd’hui au Québecqu’avant, car il y a de plus enplus de mouvements sociauxqui se mobilisent», déclare-t-ilavec espoir.

L’Atelier

PORTRAIT

Le Québec dans l’œil d’un politologue anarchiste

Québec déverseà son tour seseaux usées dans le fleuveLa Ville de Québec déverseraaujourd’hui 60 millions de li-tres d’eaux usées dans leSaint-Laurent. Ce déverse-ment est d’une moins grandeampleur que celui de 4,9 mil-liards de litres réalisé par laVille de Montréal l’année der-nière. C’était le deuxième dequatre déversements planifiésqui commençait hier et ceux-ci se poursuivront jusqu’en fé-vrier 2017. Au total, 135 mil-lions de litres seront déversés.Ces déversements serviront àeffectuer des travaux dansquatre infrastructures d’épu-ration. Plusieurs secteurs deQuébec seront touchés par unavis de restriction de consom-mation d’eau durant cette pé-riode afin de limiter la quan-tité d’eau rejetée dans lefleuve. Ce déversement n’arien d’étonnant puisque la ca-pitale rejette annuellementenviron 580 millions de litresd’eaux usées dans les coursd’eau environnants. La Fonda-tion Rivière dénonce cepen-dant les effets cumulatifs deses déversements récurrentssur le lit du fleuve. Elle pensequ’il est possible de mieux or-ganiser les travaux nécessitantune ouverture des vannes.

L’Atelier SGA

Un sénateurveut protégerles sources Un projet de loi visant à proté-ger les sources journalistiqueset les sonneurs d’alertes a étédéposé mardi par le sénateurconservateur Claude Carignan.Le projet de loi S-231 permet-trait aux journalistes de ne pasdivulguer leurs sources etdonnerait le fardeau de lapreuve aux services policiers.Le texte modifie aussi le Codecriminel afin de permettreseulement les juges de la Coursupérieure ou de la Cour duQuébec d’octroyer des man-dats, des autorisations ou desordonnances en matièred’écoute et de surveillanceélectroniques. Le projet de loi déposé par le sénateur Carignan arrive en réponseaux réclamations de plusieursjournalistes depuis les récentscas d’écoute électronique decertains journalistes, dont lechroniqueur Patrick Lagacé.

L’Atelier MJD

Nouvelleadresse pour la clinique de reproductiondu CUSMPour rendre ses services plusmodernes et adaptés à saclientèle, le Centre de la re-production du Centre univer-sitaire de santé McGill(CUSM) a choisi de s’instal-ler… dans d’anciens locauxdu Centre hospitalier del’Université de Montréal. Ceslocaux, situés au deuxièmeétage de la Place Dupuis, prèsde la station Berri-UQAM,ont permis à la clinique defertilité de doubler la superfi-cie qu’elle avait à l’hôpitalRoyal Victoria, tout en évi-tant des coûts de construc-tion majeurs qu’aurait occa-sionnés l’ouverture d’une cli-nique au site Glen, selon leCUSM. Le nouvel emplace-ment permet désormais auxpatients d’avoir accès à unesalle d’attente plus vaste fa-vorisant l’intimité ainsiqu’une salle de réveil, élé-ment absent à celui du RoyalVictoria.

L’Atelier MJD

J U L I E N RUD E R I C

À Montréal, du centre dejeunesse au bureau de cir-

conscription de Justin Tru-deau, une centaine de mani-festants ont défilé dans lesrues. Ils ont exprimé des in-certitudes liées au futur dessubventions fédérales pour leslogements sociaux. Dans laprovince, des personnes sesont aussi mobilisées à Qué-bec, Trois-Rivières, Gatineau,Saguenay et Rimouski.

François Saillant, coor-donnateur du Front d’actionpopulaire en réaménagementurbain (FRAPRU), a mené lecortège et a défendu ses idées :«ce qu’on veut, c’est sauver cequ’on a déjà, que les loge-ments sociaux demeurent ac-cessibles à l’avenir». Or, l’oc-troi de ces subventions resteen suspens. La FRAPRU a de-mandé que la question soit ex-plicitement abordée, et sur-tout que le Premier ministreannonce le maintien des aideslors de la présentation de laStratégie nationale sur le loge-ment, à l'hiver 2017. En 2015déjà, la non-reconduction decertaines subventions auraitentraîné des bouleversements,selon M. Saillant. «Le Québeca décidé de cesser de rénoverdes HLM par manques desubventions fédérales», a-t-ildéclaré.

«Trudeau! Duclos! Çaprend des logements so-ciaux!» La foule, escortée parles services de police deMontréal, a interpellé le Pre-mier ministre et le ministrede la Famille, des Enfants etdu Développement social.Dans le cortège, des membresde la FRAPRU, des représen-tants des coopératives d’habi-tation et de simples citoyensont bravé le froid pour expri-

mer leurs inquiétudes. C’est lecas de Catherine Bouvette,étudiante en travail social àl’Université de Montréal, elleestime que «les logements so-ciaux sont la base du filet desécurité sociale. Je me sensconcerné par mes études, etpuis, je suis locataire et mère.Je pourrais aussi avoir be-soin d’un logement social!»

Pendant la marche, pardeux fois, le cortège s’est ar-rêté devant deux logementssociaux, dont des habitantes,Julie et Micheline, ont par-

tagé leur expérience. La pre-mière a expliqué que, grâce àla subvention, elle n’a pas deproblème de nourriture etelle peut suivre la scolarité deses deux garçons. Elle a aussipu reprendre ses études ettrouver un emploi. Miche-line, elle, habite à la coopéra-tive d’habitation du CoteauVert. Elle habite ici depuis2001, paye un loyer à hau-teur de 25 % de ses revenus,et s ’estime être « la pluschanceuse du monde». Maisc’est aussi une femme in-

quiète : «En avril, on va per-dre les subventions et je nesais pas ce que deviendramon loyer. Cela dépendrades revenus de la Coop quin’aura plus l’avantage de laSociété canadienne d'hypo-thèques et de logement».

Ce sont ces injustices quiont aussi amené StéphaneMoreau à manifester. Il re-présente la coopérative de lo-gements de Rive Sud – Lon-gueil. Il attend du premierministre qu’il «respecte sesengagements électoraux».

«On veut du concret!», a-t-ilscandé. C’est d’ailleurs devantles locaux de Justin Trudeauque s’est arrêtée la manifesta-tion. En guise de caricature,un homme masqué du visagede Trudeau envoie des «pro-messes», représentées par despaillettes lancées dans lafoule. Dernier coup d’éclat,des manifestants se sont in-troduits dans le bâtiment etont collé des affiches auxportes du bureau.

L’Atelier

LOGEMENTS SOCIAUX

Le FRAPRU interpelle Ottawa pour un réinvestissement

ALEXANDRE PERRAS L’ATELIER

Un manifestant déguisé en «fée Trudeau» dans les rues de Montréal, mardi

MAUDE PETEL-LÉGARÉ L’ATELIER

Francis Dupuis-Déri dans son bureau à l’UQAM

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ACTUALITÉSP 3

J U L I A N E S I C K I N I

L es deux derniers témoinsdans une affaire de cor-

ruption impliquant l'ancienmaire de Montréal, MichaelApplebaum, ont déballé leursac hier, au palais de justice deMontréal.

Lors de la deuxième etdernière journée de soncontre-interrogatoire, le pro-moteur immobilier RobertStein a affirmé avoir été vic-time d'escroquerie de la partde Michael Applebaum. Aprèsavoir déclaré qu'à seulementvingt-cinq ans, il héritait de lacompagnie familiale, l'hommed'affaires inexpérimenté s'estlui-même qualifié de «naïf».L'ancien maire menaçait Ro-bert Stein d'empêcher ses acti-vités immobilières s'il ne luiversait pas des sommes d'ar-gent exorbitantes.

Robert Stein a tout demême continué de travailleravec M. Applebaum après luiavoir remis de nombreuxmontants d'argent importants.M. Stein explique qu'il souhai-tait à tout prix se mettre dansune bonne position pour em-pêcher de se trouver de son«mauvais côté» ; il a mêmeavoué craindre des repré-sailles physiques.

À la fin de son témoignage,il a remercié toutes les per-sonnes présentes dans la salleet a déclaré : «C'est la plusbelle journée de ma vie.»

Anthony Keeler, dernierà témoigner dans l'histoireaccusant Michael Apple-baum de corruption, a quantà lui confirmé avoir eu deséchanges économiques «as-tronomiques» avec l'ancienmaire. Les deux hommesmarchandaient régulière-ment les montants qu' i ls

souhaitaient échanger. Des sommes allant jusqu’à

50 000$ pouvait se voir ré-duites à 30 000$ lors de leursnégociations habituelles. An-thony Keeler a aussi acheté dixbillets au coût de mille dollarschacun pour financer le maireApplebaum, une activité de fi-nancement «assez fréquente»,selon ses dires.

Le dernier témoignageachevé, l'avocat de la défensePierre Teasdale a conclu qu'«iln'y aura pas de défense»puisqu'«il y a des choses quiparlent d'elles-mêmes».

L’ex-maire de la ville deMontréal ne témoignera pas àson procès. L'avocat de M.Applebaum, Pierre Teasdale, adit mardi au juge de la Courdu Québec qu'il n'appelleraitplus personne à la barre aprèsque la Couronne et la défenseeurent conclu leurs plaidoyersau septième jour du procès.

Michael Applebaum aplaidé non coupable à 14 accu-sations liées à la corruption,notamment pour fraude etabus de confiance. Les faits re-prochés seraient survenus en-tre 2007 et 2010, période du-rant laquelle l'accusé étaitmaire de l'arrondissementCôte-des-Neiges Notre-Dame-de-Grâce.

La Couronne allègue quel'ex-maire, qui a dirigé la mé-tropole durant sept mois, en2012-2013 a accepté des pots-de-vin par l'entremise d'unconseiller en échange d'untraitement de faveur à l'égardd'un promoteur immobilier etde firmes de génie.

Le plaidoyer de la Défenseaura lieu vendredi. celui de laCouronne se tiendra lundi.

L’Atelier avec La Presse canadienne

Deux témoins dénoncent Applebaum

I S A B E L L E G R I GNON - F R ANCK E

P lus de 17 000 experts gou-vernementaux sont en

grève, depuis mardi matin, par-tout au Québec. Les membresdu Syndicat des professionnelsdu gouvernement du Québec(SPGQ) demandent à l’État dereconnaître leur expertise et denégocier.

«On est le cerveau du gou-vernement, son expertise et onnous méprise», s’est exclaméGeorges Gereige, délégué syndi-cal au ministère de la Famille,au micro devant plus de 2500manifestants réunis mardi ma-tin à Montréal. Les profession-nels gouvernementaux sontsans convention collective de-puis le 31 mars 2015, soit plus de600 jours. Le syndicat avaitpourtant entamé des discus-sions avec le gouvernement dèsdécembre 2014.

La grève d’une durée de 2 h22 est symbolique. Deux heurespour évoquer les deux ans deconflit et 22 minutes pour met-tre en avant les 22 % d’écart sa-larial qui existe entre les profes-sionnels du Québec et ceux tra-vaillant dans le secteur public aufédéral.

Le SPGQ s’est retiré de la ta-ble des négociations il y a deuxsemaines. «Le gouvernementn’a pas donné de mandat clairaux négociateurs depuis un anet demi, les ententes ne sont quesur des choses minimes», spéci-fie M. Bélanger, délégué syndi-cal à l’Office québécois de lalangue française. «Il n’y a pasd’avancées depuis juin dernier,le Conseil du Trésor ne donne

aucun mandat précis», ajouteM. David Bernans, vice-prési-dent au SPGQ.

«J’ai peur que le gouverne-ment ne réussisse plus à attirerles jeunes diplômés avec detelles conditions de travail», af-firme Adam, informaticien auministère de la Santé et des Ser-vices sociaux. Les discussionsqui ressortaient à travers les slo-gans critiquaient la lenteur desnégociations et soulevaient desinquiétudes sur l’avenir de l’ex-pertise publique.

Dans les rues, les profes-sionnels étaient au rendez-vous,vêtus de rouge et brandissantdes drapeaux du SPGQ. Les or-ganisateurs estiment que 80 %des employés conviés à descen-dre dans la rue à travers la pro-vince étaient présents. Il y avaitnotamment 8000 personnesdevant l’Assemblée nationale àQuébec, 2500 devant les bu-reaux de Philippe Couillard àMontréal et plusieurs autres re-groupements en région.

Le SPGQ souhaite voir lessalaires de ses membres aug-menter, mais s’oppose égale-ment à une perte de congés demaladie de deux jours par an-née, ainsi qu’à l’impossibilitéd’accumuler ceux-ci. «Ça peutêtre nocif pour la carrière deceux qui ont une famille, des pa-rents malades ou les deux»,ajoute M. Bélanger.

Sociétés favoriséesHydro-Québec et Loto-Qué-

bec se sont rapidement sortiesde l’impasse des négociations.Les professionnels gouverne-mentaux se sont comparés à cestravailleurs, eux aussi rémuné-

rés par l’État. «Les profession-nels à Hydro-Québec et à Loto-Québec ne sont pas plus intelli-gents ni compétents que nous»,affirme Georges Gereige.

Les délégués syndicauxayant pris la parole lors de lamanifestation sont unanimes,le gouvernement a les moyensde les payer. Le gouvernementa, en effet, enregistré des sur-plus budgétaires de 3,25 mil-lions de dollars l’an dernier.

Les experts gouvernemen-taux sont à la recherche d’unereconnaissance de la part dugouvernement. «Fini l’appau-vrissement, fini le mépris, onreconnaît notre expertise, on setient debout», lance Denis Hu-don, délégué syndical de Laval-Laurentides-Lanaudière.

«On veut être fiers d’êtredes professionnels experts augouvernement», renchéritSylvie Goupil, déléguée de laMontérégie.

Les slogans utilisés par lesmanifestants au centre-ville deMontréal envoyaient un mes-sage clair, les 17 000 syndiquésveulent s’asseoir à la table et né-gocier. L’impasse qui dure de-puis déjà deux ans n’a été régléepar aucun des trois ministres enayant eu la responsabilité. Mar-tin Coiteux, Sam Hamad et Car-los Leitão n’ont pas réussi àconcilier les intérêts des em-ployés gouvernementaux.

Les employés du SPGQ engrève aujourd’hui travaillentdans divers domaines : ils sontbiologistes, informaticiens, lin-guistes, ingénieurs et provien-nent du milieu universitaire. Ilspermettent notamment d’analy-ser en profondeur certaines

orientations gouvernementaleset proposent diverses solutionsaux ministres.

Appuyer l’oppositionLe SPGQ est soutenu

dans ses revendications parl’ensemble des partis de l’op-position, principalement parle Parti québécois et Québecsolidaire.

«Même la CAQ voit l’im-portance de l’expertise in-terne! Même s’ils ne sont habi-tuellement pas en faveur desidées de solidarité sociale, ilsvoient ici qu’économiquement,c’est sensé de négocier avecnous!», se réjouit David Ber-nans, vice-président du SPGQ.

L’expertise interne génèredes coûts élevés par l’em-bauche de plusieurs experts,par contre la réalisation dumême travail à l’externe est en-core plus onéreuse, expliqueM. Bernans. De plus, la plupartdes tâches effectuées par les ex-perts gouvernementaux ser-vent à évaluer les projets gou-vernementaux et à analyser lescontrats donnés au privé par legouvernement. «Il est effecti-vement hasardeux de manda-ter des organismes privés pourse surveiller eux-mêmes. Çalaisse place à la corruption et àla collusion», stipule le vice-président Bernans.

La commission Charbon-neau avait d’ailleurs recom-mandé, il y a un an, de valori-ser l’expertise interne des pro-fessionnels gouvernementauxen signant avec eux une en-tente claire.

L’Atelier

MANIFESTATION

L’expertise ignorée par QuébecLes professionnels de l’État sont sans contrat depuis 600 jours

P our la première fois de-puis le début de la crise de

Val-d’Or, le premier ministrePhilippe Couillard laisse laporte entrouverte sur la tenued’une enquête publique pro-vinciale sur le phénomène duracisme systémique dans lesrelations entre Autochtones etcorps policiers.

M. Couillard s’est toutefoismontré extrêmement prudentsur les démarches à venirpuisqu’il n’a pas encore convenude la nature de ces démarchesavec les leaders autochtones. Lepremier ministre participaitmardi, à Québec, à une courtemêlée de presse, à l’issue d’unerencontre avec le chef de l’As-semblée des Premières Nationsdu Québec et du Labrador, Ghis-lain Picard.

«Je n ’ai pas dit qu ’onferme la porte à quoi que cesoit, mais je ne suis pas entrain de vous annoncerquelque chose», a d’aborddit le premier ministre. «Jene préjuge de rien et je nesuis pas en train de faireune intervention publiquequi donnerait à ceux à quij’ai parlé l’impression que jeles place devant le fait ac-compli et que tout est décidéà l ’avance» , préciseM.Couillard.

La rencontre avec le chefPicard a semblé avoir causéune forte impression chez lepremier ministre. «Je com-prends tout à fait le senti-ment de frustration et mêmede désespoir que peuventressentir notamment lesfemmes autochtones descommunautés autour de Val-d’Or à la suite de l’issue, ou àla non-issue, définissez-lecomme voulez, des dé-

marches policières et judi-ciaires», a-t-il dit.

Philippe Couillard a ditêtre «conscient du trauma-tisme énorme dans les com-munautés» et qu’il ne fallaitpas banaliser la situation.«Je ne banalise pas non plusl’enjeu sous-jacent qui a étépointé comme étant un élé-ment de racisme systé-mique», a-t-il ajouté.

Il s’est avancé en disantavoir la ferme intention de«trouver une façon concrèteet pratique d’apporter desréponses avec les chefs au-tochtones.»

Cependant, même s’ils’est montré ouvert à recon-naître l ’existence d’un ra-cisme systémique au Québecet à s’y attaquer, il a aussiaverti que le Québec n’était

pas une société distincte à cechapitre.

«Il ne s’agit pas de flagel-ler le Québec ou de le singula-riser; toutes les sociétés ont àse confronter à ça», a-t-il dit.

QS lucideQuébec solidaire tenait si-

multanément une conférencede presse avec un groupe defemmes autochtones afin deleur offrir l’appui incondition-nel de la formation politique àla demande d’une commissiond’enquête judiciaire indépen-dante sur les relations entre Au-tochtones et forces policières auQuébec.

La députée Manon Massé aelle aussi rejeté l’idée d’une ta-ble de concertation proposéepar le ministre des Affaires au-tochtones, Geoffrey Kelley, fai-

sant écho aux propos de leadersautochtones, qui avaient réitérécette demande, la veille, àMontréal.

Cette table ne donnerait riende plus que ce que l’on sait déjàsur les besoins des communau-tés autochtones alors que c’estplutôt une analyse plus fine de lasource du problème qui est re-quise, selon Manon Massé.

«Les Premières Nationsnous disent que nous avons be-soin que ce geste de reconnais-sance des fossés qui nous sépa-rent s’exprime dans un premiertemps par la mise sur pied d’uneenquête indépendante qui nouspermettra de voir comment leracisme systémique opère surl’ensemble du territoire québé-cois», a-t-elle affirmé.

La Presse canadienne IGF

Couillard n’écarte pas une commission indépendante

SHANNON PECOURT L’ATELIERVigile Femmes Autochtones à la Place des Arts à Montréal, mardi

Ottawa achète18 avions SuperHornetLe gouvernement canadien achoisi 18 avions Super Hornetpour remplacer provisoirementles CF-18 vieillissants de l’arméecanadienne. Le ministre de laDéfense, Harjit Sajjan, continueses recherches pour renouvelerde manière permanente la flottedes avions de chasse. Le coût desappareils Super Hornet n’a pasété précisé. Selon les libéraux, leSuper Hornet coûte 65 millionsde dollars mais, ce chiffre a sou-vent été contesté. Le Koweït arécemment annoncé son inten-tion d’acheter 40 Super Hornet,au prix d’environ 335 millionsde dollars chacun. Durant lacampagne électorale de 2015,Justin Trudeau avait promis dene pas acheter l’avion de combatfurtif F-35, privilégié par lesconservateurs et concurrent deBoeing. Les libéraux ont dû ad-mettre, plus tard, qu’en excluantd’emblée le F-35 du processusde sélection, le gouvernementcanadien s’exposerait à unepoursuite de plusieurs milliardsde dollars. Le prochain appeld’offres aura lieu dans 5 ans. La Presse canadienne NL

Publicité du375e : Rozons’excuseLe commissaire aux célébra-tions, Gilbert Rozon, s’est ex-cusé pour la publicité de 45 se-condes dans laquelle figuraientque des blancs, selon Radio-

Canada. Le message publici-taire présentait l’émissionMontréal s’allume, qui sera dif-fusée le mois prochain sur qua-tre chaînes de télévision fran-cophones. L’émission dévoileraune partie de la programma-tion des célébrations du 375e

anniversaire de Montréal en2017.Gilbert Rozon prend leblâme puisqu’il n’avait pas vula publicité avant sa diffusionet il a affirmé que les critiquessont «justes à 100 %». La vi-déo a été supprimée du site du375e anniversaire. Il soutientcependant qu’il est difficile derecruter des créateurs ou desgroupes issus de la diversité.«Par exemple, avec les com-munautés autochtones, nousavons fait deux appels d’offres.Nous avons eu environ 1000propositions, mais aucunen’était vraiment très bonne.Alors, nous nous sommes assisavec eux et ensemble, nousavons créé un projet», indiqueGilbert Rozon. Selon Statis-tique Canada, 56 % des Mont-réalais sont nés à l’étranger ouont un parent né à l’étranger.

L’Atelier NL

ÉDOUARD PLANTE-FRÉCHETTELA PRESSE

Gilbert Rozon

Page 4: É Connexion «Nous FEMMES AUTOCHTONES itinérante les … · 2017. 2. 2. · cas découte électronique de certains journalistes, dont le chroniqueur Patrick Lagacé. L’Atelier

L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 2 3 N O V E M B R E 2 0 1 6

ACTUALITÉSP 4

I S A B E L L E G R I GNON - F R ANCK E

L e gouvernement fédéral aannoncé mardi qu’il limi-

tera à trois grammes par jourla quantité de marijuana mé-dicinale que les anciens com-battants peuvent se fairerembourser.

Le ministre a procédé àl’annonce de la nouvelle poli-tique gouvernementale à l’oc-casion du Forum annuel pourla recherche sur la santé desmilitaires et des vétérans, àVancouver.

La limite de trois grammess’applique au cannabis séché ouà l’équivalent en marijuanafraîche ou sous forme d’huile.La somme remboursée pourchaque gramme ne dépasserapas 8,50 $.

Cette quantité limite coïn-cide avec la consommationmaximale établie par le Collègedes médecins de famille du Ca-nada, a relevé M. Hehr.

Les coûts des rembourse-ments avaient grimpé dernière-ment, certaines consommationsquotidiennes s’élevant jusqu’àdix grammes, a indiqué le mi-nistre des Anciens Combat-tants, Kent Hehr.

«Cette consommation de10 g est deux fois plus élevéeque la quantité jugée appro-priée à la suite de consulta-tions menées par le ministèreauprès de professionnels de lasanté externes et plus de troisfois plus élevée que la quantitéla plus couramment utiliséepar des personnes à des finsmédicales selon Santé Ca-nada», a affirmé Michael Fer-guson, vérificateur général duCanada, lors du Comité per-manent des comptes publicsde la Chambre des communes.

Le gouvernement a élaborésa politique dans le souci de lasanté et du bien-être des vété-rans, a-t-il ajouté.

La facture à payer pour legouvernement fédéral lorsqu’ilne restreignait pas la consom-mation de marijuana était, en2014-2015, de 80 millions dedollars, pour fournir environ 51000 vétérans, tel que men-tionné dans le rapport du Bu-reau du vérificateur général duprintemps 2016 sur les presta-tions pharmaceutiques des an-ciens combattants.

Le ministre s’est dit surprisque le précédent gouvernementconservateur n’ait pas mis enplace une politique avant decommencer à rembourser lesfrais de marijuana médicinalepour les anciens combattants.

Entre-temps, le nombre devétérans ayant recours au pro-gramme a grimpé à plus de3000 personnes en huit ans, aaffirmé celui qui est aussi mi-nistre associé de la Défensenationale.

Une période de sursis seraaccordée aux vétérans qui béné-ficient déjà d’une autorisationde consommer plus de troisgrammes de marijuana médici-nale par jour. Jusqu’au 21 mai,les frais continueront de leurêtre remboursés.

«Anciens Combattants Ca-nada continuera à surveiller ledéveloppement dans le do-maine de la marijuana à desfins médicales et à mesure quede nouveaux renseignementssont connus, nous feronspreuve de souplesse et apporte-rons les adaptations et ajuste-ments qui s’imposent», a assuréle député de Calgary-Centre.

L’Atelier

CANNABIS

Usage limitépour lesvétérans

A L E X I S GOH I E R - D RO L E T

M ario Bujold, directeur gé-néral du CQTS, qualifie

l’appel de la décision de «straté-gie pour faire dérailler le pro-cès». «À près d’une cinquan-taine de reprise, les compagniesont contesté des décisions ren-dues par la Cour», a-t-il dé-fendu. Il croit qu’après un pro-cès de deux ans et demi, le jugeavait tous les éléments en mainpour une décision éclairée. Se-lon lui, le jugement de 276 pagesrendu en mai 2015 répondait àl’ensemble des questions ame-nées lors du procès. Les porte-paroles de JTM, ITL et RBHn’ont pas pu être rejoints pourobtenir leurs réactions.

Mardi, les avocats de la dé-fense Guy Pratte et MahmudJamal ont tenté de contester ladécision rendue par le jugeBrian Riordan, qui obligeait lescompagnies à verser 15,5 mil-liards de dollars pour dom-mages moraux et punitifs àprès de 100 000 victimes del’industrie du tabac.

Me Guy Pratte a d’abordessayé de miner la crédibilitéde l’expert principal, le docteurJack Siemiatycki, qui avait uti-lisé une nouvelle méthodepour estimer la dose critique

où la consommation de tabacporte atteinte à la santé. Me

Mahmud Jamal a par la suiteconclu que la Cour Supérieureleur avait «nié une défense»en acceptant une étude collec-tive sans étude individuelle.«Si on faisait des études indi-viduelles, nous serions per-dants dans certains cas, ga-gnants dans d’autres, a-t-ildéfendu. Dans ce cas-ci, nousperdons chacun des 100 000cas. C’est inadmissible.»

Le directeur du CQTS croitque les avocats de la défensene réinventent pas leur dis-cours. «Ce sont des argu-ments que nous avons déjàentendus, a affirmé M. Bujold.Je ne crois pas que ça aitbeaucoup de poids».

Bien qu’il soit confiant quela décision ne sera pas renver-sée, cela ne le rassure pas. Ils’inquiète pour les gens quidevraient, selon la décision,recevoir de l’argent. «Cela fait18 ans que le recours est en-tamé, a-t-il déploré. Pendanttout ce temps, ce sont devraies personnes qui n’obtien-nent pas de compensation.»

La procédure d’appel sepoursuivra dans les pro-chains jours. Les fabricantsde tabac se feront entendrejusqu’à jeudi, où le CQTS

prendra le relais jusqu’à la finde la semaine.

Ottawa et le vapotageLe gouvernement fédéral a

déposé hier son projet de loi surle tabac et les produits de vapo-tage, qui considère la cigaretteélectronique comme une solu-tion de rechange à la cigarette etprévoit restreindre la vente deces produits aux jeunes.

La ressemblance des pro-

duits du vapotage avec la ciga-rette a mené le gouvernement àvouloir encadrer la vente de ceproduit.La Loi sur le tabac seramême rebaptisée Loi sur les pro-duits du tabac et de vapotage. Leministère de la Santé estime qu'ilest temps d'en règlementer la fa-brication, la vente, l'étiquetage etla promotion, puisque la ciga-rette électronique a connu unecroissance soutenue, ces der-nières années. L’Association mé-

dicale canadienne a d’ailleurs sa-lué l’initiative du gouvernementlibéral. Le projet de loi déposépar la ministre Jane Philpottprévoit aussi de «préparer leterrain» pour de prochaines in-terventions quant à l'emballageneutre des paquets de cigarettes.Le gouvernement fédéral a déjàlancé une consultation à ce sujet.

L’Atelier avec La Presse canadienne IGF

L’appel des compagnies de tabac critiqué

ISTOCK

LUC A M A X

L’ UQAM trône au premierrang des universités

francophones dans un classe-ment national basé sur l’em-ployabilité de ses diplômés du1er cycle, selon une étude me-née par le site de nouvellesuniversitaires Times HigherEducation d’avril à juin 2016,malgré ses piètres perfor-mances à tous les autres typesde palmarès universitaires.

Des recruteurs profes-sionnels ainsi que des entre-prises d’une vingtaine de paysse sont réunis afin de créer unclassement international desmeilleures universités quant àl’employabilité. Celui-ci a en-suite été converti à l’échellecanadienne. Devançant l’Uni-

versité Laval et l’Université deMontréal, l ’UQAM est ladeuxième université québé-coise au classement derrièreMcGill, qui se trouve, elle, endeuxième position du palma-rès canadien.

Il est important, commele mentionne la méthodologiede l’étude, de ne pas confon-dre taux de placement et em-ployabilité. Le taux de place-ment représente le pourcen-tage d’étudiants qui obtien-dront leur diplôme et serontemployés alors que l’employa-bilité attrait à la satisfactiondes employeurs face à l’em-bauche réalisée.

Faire piètre figureL’UQAM se classe souvent

bien piètrement au classe-

ment national des meilleuresuniversités, figurant à la 18eposition à la dernière éditiondu palmarès. Ces classementssont toutefois basés sur cer-tains critères sur lesquels lesuniversités n’ont aucuncontrôle, alors que le taux desatisfaction des employeursest entièrement indépendant.

Les ressources f inan-cières, par exemple, valentpour 18 % de la note totaledu classement d’université,mais le guide de méthodolo-gie du Times Higher Educa-tion souligne que la situationfinancière des provinces oudes pays varie, ce qui peutgrandement influencer cescore. L’argent investi dansles recherches pour lessciences humaines est sou-

vent moins important quepour les sciences naturelles,ce qui peut encore une foisfaire varier le score, sans quel’université ne puisse y fairequelque chose.

Réalisée avec un travailméthodologique fastidieux,l’étude a également tirée desconclusions qui permettrontaux étudiants de comprendreles exigences auxquelles ilsdoivent répondre pour satis-faire les employeurs. Lesstages, les offres d’emploi ainsique la recherche conjointe en-tre compagnies et universitésne sont que quelques manièresde former les étudiants plusadéquatement.

L’UQAM a déjà plusieursprogrammes mis en placeafin de s’assurer de l’aide à

l’emploi pour ses universi-taires du 1er cycle. «Si on aune entreprise qui œuvredans le domaine du marke-ting qui cherche un étudiant,nous allons afficher les di-verses offres d’emploi gra-tuitement», explique l’agenteà l’emploi du Centre de ges-tion de carrière de l ’ESG,Laura Roy.

Le vice-décanat auxétudes de l ’École dessciences de la gestion reçoitégalement la réaction de cer-taines entreprises qui aurontpris les étudiants de l’UQAMsous leurs ailes, donnant lachance d’améliorer ou demodifier le programmed’aide à l’emploi.

L’Atelier

L’UQAM championne francophone de l’employabilité

CATHERINE LEGAULT MONTRÉAL CAMPUSL’Université du Québec à Montréal est arrivée au deuxième rang au Québec du classement de Times Higher Education.

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L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 2 3 N O V E M B R E 2 0 1 6

ACTUALITÉSP 5

S urveillance de journalistes, demande decommission d’enquête, accusations

d’abus sur des femmes autochtones… Toutesces controverses ont mis à mal l’image de lapolice pour une partie de la population. Nouscomprenons la montée de ce scepticisme etnous voulons appeler à une réflexion sur lesproblèmes systémiques auxquels font facecertaines minorités avec les corps policiers.

Bien que nous soyons conscients que lespoliciers commettant des bavures ne repré-sentent aucunement la majorité des agents,nous désirons que les forces policières nedérogent jamais de leur mot d’ordre, soit«servir et protéger ».

Sans police, notre société ne pourraitêtre fonctionnelle et c’est précisément pour-quoi la confiance avec la population doit êtremaintenue. Quand un citoyen se fait cam-brioler ou que son enfant fugue, le premierréflexe doit être de contacter les forces del’ordre, et ce, indépendamment de son ori-gine ethnique ou de son genre.

Dans une situation où un corps policiermène une enquête sur un autre corps poli-cier, comme dans le cas des femmes autoch-tones de Val-d’Or, la confiance envers lesforces de l’ordre ne peut qu’être minée. Bienque nous ne doutions pas de la bonne foi del’observatrice indépendante nommée parQuébec, le fait qu’il n’y aura pas d’accusa-tions déçoit les premières concernées et ilfaut en tenir compte. Bien que nous soyonssceptiques face aux résultats, nous voyonsd’un bon œil l’ouverture dont a fait preuve lepremier ministre Philippe Couillard. Il aénoncé la possibilité de tenir une commis-sion d’enquête publique et indépendante surles problématiques systémiques vécues parles autochtones. Bien trop souvent, les com-missions d’enquête finissent tablettées. Latenue de cette enquête est essentielle, carl’apparence de conflit d’intérêt dans l’en-quête policière mine le lien de confiance.

Mais l’histoire ne doit pas se termineravec une commission. Bien que les servicespoliciers ne puissent jamais être parfaits –les pommes pourries sont inévitables – nousespérons que le gouvernement pourra déve-lopper des stratégies favorisant la dénoncia-tion des abus policiers. Une police responsa-ble est une police pouvant reconnaître sestorts. Cela lui donne d’autant plus de crédi-bilité si elle doit se défendre contre des accu-sations pouvant s’avérer injustes.

Ce changement de mentalité nécessaireau sein du corps policier ne fera que rame-ner la confiance entre agents et journalistes.Les chiens de garde de l’information et lesgardiens de la loi et l’ordre sont tous deuxessentiels au maintien de la démocratie libé-rale. Ce bris de confiance pourrait avoir desconséquences graves dans la population sicette dernière devait perdre confiance ennos institutions. Lire de fausses nouvelles ouse faire justice tient un peu du même prin-cipe, et de nombreux événements d’actualitéportent à penser que l’aggravation de cettesituation ne profitera à personne.

Nous attendons des efforts des corps po-liciers en ce qui concerne la transparence,condition essentielle à la paix sociale.

ÉDITORIAL

Sauver les meubles

L AU R ENC E VACHON

T ôt mardi matin, 70 policiers de l ’Es-couade régionale mixte (ERM) de la

Montérégie ont procédé à sept perquisitionspour démanteler un réseau de trafic de stu-péfiants des Devils Ghosts, club-école desHells Angels, mais les conséquences ne se-raient pas très importantes, selon un journa-liste de La Presse.

Les perquisitions de l’ERM, aidés de poli-ciers de différents organes, ont mené à 7 ar-restations, dont celle du chef des DevilsGhosts, Sébastien Comtois, selon les médias.C’est le club-école des Devils Ghosts, l’un desprincipaux groupes subalternes des Hells An-gels, qui a été visé par cette opération.

Les perquisitions se sont déroulées à Sainte-Julie, Saint-Amable, Saint-Bruno-de-Montar-ville et Longueuil. Des policiers du groupe tac-tique d’intervention et des maîtres-chiens ontaussi été utilisés pour cette opération.

Au moment d’écrire ces lignes, la Sûretédu Québec n’avait pas encore procédé à unbilan des objets saisis hier matin.

Les Hells fortsLe groupe criminel des Hells Angels est de

plus en plus visible depuis 2015. Cette remon-tée serait liée à la fin du procès SharQc, quin’a pas réussi à mettre derrière les barreauxles membres en règle arrêtés en avril 2009.

«On voit venir leur montée depuis plu-sieurs années», soutient le journaliste auxaffaires criminelles de La Presse Daniel Re-naud. En 2013, suite à l’opération SharQc,plusieurs Hells arrêtés ont plaidé coupable,puis la fin du procès a permis d’en libérerd’autres. Un groupe de membres toujoursemprisonnés ont alors porté leur cause enCour d’appel afin d’obtenir une diminutionde peine, ce qu’ils ont obtenu en 2015 et quia permis leur libération.

Depuis 2015, «c’est environ 80 membresen règle qui ont été remis en liberté» selonle journaliste. Ces membres sont depuis re-tournés dans leurs chapitres respectifs, soità Montréal, Trois-Rivières et South, c’est-à-dire la Rive-Sud. Pendant les années SharQc,il n’y avait qu’un chapitre des Hells Angelsencore actif, celui de Montréal, soutenu par«6 ou 7 partisans qui ont continué à faire

rouler les affaires», discrètement, ajouteDaniel Renaud.

Clubs-écoles importantsLes clubs-écoles, des clubs subalternes des

chapitres des Hells, ont une importance nota-ble au sein l’organisation des Hells Angels,puisqu’ils servent à «gérer les réseaux de tra-fic de stupéfiants, faire de la surveillance [et]faire différentes tâches».

Le club des Devils Ghosts visé par l’opéra-tion de mardi matin est basé à Montréal, etobéit directement aux Hells Angels. L’arresta-tion de sept membres, dont le chef, FrançoisComtois, risque d’ébranler le club-école, maispas au point de l’arrêter. «Ce n’est pas unegrosse opération policière. Ça va peut-être

ébranler le club-école pendant quelques jours,quelques semaines, mais ils ont des gens pourcontinuer», croit le journaliste de La Presse.

Il ne s’agit pas de la première fois que lesDevils Ghosts sont visés par une opérationpolicière : ils ont déjà été frappés en mars2015, en septembre 2015 et en janvier 2016.

Le club-école des Devils Ghosts a été crééen 2012 par Salvatore Cazzetta et StéphaneTrudel. D’abord très discret, il est devenu deplus en plus visible et est maintenant le plusimportant club-école des Hells Angels. Ex-cepté les Devils Ghosts, la police a identifiéquatre autres c lubs-écoles considéréscomme «plus sérieux», dont les Red Devilset les Beast Crew.

L’Atelier

CRIME ORGANISÉ

Le club-école des Hells Angelsciblé par les policiersL’opération menée mardi ne freinerait toutefois pas les activités du groupe

J E S S I C A CH A R BONNE AU - VAUD EV I L L E

L e syndicat des chargées et chargés de cours del’UQAM (SCCUQ) a porté un toast à la santé

de ses membres hier midi dans l’Agora du pa-villon Judith-Jasmin. La précarité de leurs condi-tions de travail les pousse à rester solidaires.

C’est sous le chant de Tout va très bien,Madame la Marquise que les membres duSCCUQ ont célébré la journée nationale deschargés de cours dans des conditions déplora-bles: la direction de l’UQAM ne désire plus par-ticiper aux négociations.

«On vient de recevoir une offre finale quine nous reconnaît pas. On est fort déçu. Il y apeu d’éléments concernant nos enjeux princi-paux [dont] les équivalences, a affirmé la prési-dente du SCCUQ, Marie Blais. Surtout sur leplan salarial, nous n’avons pas l’équité inter-groupe. On ne nous a pas donné le 8 % que lesprofesseurs ont eu ou le 10 % que les employésde soutien ont eu.»

Déposée mardi dernier, l’offre finale de l’ad-ministration, similaire à l’offre globale présen-tée le 3 octobre à la table des négociations, n’ap-portait rien de nouveau ni d’avantages pour leschargés de cours.

«Il y a très peu de différences. C’est ça quiest frustrant. Ils disent que c’est une question[d’argent], mais ils viennent de signer uncontrat de 5 millions de dollars avec les gar-diens de sécurité. Puis, ils n’ont pas d’argentpour les chargés de cours. La priorité n’est doncpas l’enseignement», a déploré la présidente.

Appel au refusLe vice-président du SCCUQ, Richard

Bousquet, a appuyé le propos de Mme Blais.«Ils n’ont jamais amélioré l’offre. Ils ont régléde petits détails, mais sur les gros points, ilsn’ont jamais bougé.»

Les membres du SCCUQ ont été appelé à

voter contre l’offre patronal. Selon un commu-niqué, les comités exécutifs et de négociationsdu SCCUQ recommanderont le rejet de l’offrefinale du rectorat uqamien ce vendredi en as-semblée générale. Le rejet pourrait mener àl’adoption de moyens de pression, incluant 5jours de grève réservés, à utiliser au momentopportun.

Le communiqué présente les principales re-vendications du SCCUQ sur les exigences de quali-fications pour l’enseignement: la clause réserve, lastabilisation de l’emploi et les environnements nu-mériques d’apprentissages.

«Face à cette offre finale insultante, je vousinvite à vous rendre à l’Assemblée générale cevendredi pour rejeter l’offre et se donner desmoyens d’action, a invité le chargé de cours Ri-cardo Penafiel. Nous représentons 60 % descours qui sont donnés. Sans nous, l’UQAM nepeut pas exister.»

D’autre part, le vice-président du regroupe-ment université de la Fédération nationale des en-seignantes et enseignants du Québec, Sylvain Ma-rois, a aussi appelé, comme ses homologues, à vo-ter ce vendredi. Il a également invité le recteur Ro-bert Proulx à reconnaître la contribution essen-tielle des chargés de cours de l’UQAM.

«Je suis très fièr de montrer au grand jour lacontribution exceptionnelle des chargés de cours,mais, en même temps, je suis déchiré du fait de lanécessité d’une telle journée. Même 40 ans aprèsla syndicalisation, je me demande pourquoi noussommes toujours aussi invisibles sur l’ensembledes campus.»

Impacts pour L’UQAML’UQAM aurait refusé le mois dernier de dis-

cuter de la stabilisation des emplois et des proposi-tions salariales, qui correspondent aux paramètresgouvernementaux, soit 6,4 % sur 5 ans.

Les chargés de cours de l’UQAM ont un sa-laire plus bas que leurs homologues. Ceux-ci sontmoins bien payés, d’autant plus que les augmen-

tations salariales sont en deçà de celles offertesaux autres chargés de cours de l’Université duQuébec (1000$ de moins) et de l’ensemble desuniversités francophones. Leur salaire, par charged’enseignement, est inférieur de près de 3000$ àcelui des enseignants.

«Ce manque vient en droite ligne de laprécarisation des chargés de cours, a spécifiéIsabelle Baez, chargée de cours à l’École deslangues de l’UQAM. La plupart doivent tra-vailler également à l'extérieur de l'UQAMpour pouvoir survivre. Le SCCUQ doit gérercette réalité.»

«Malgré tout, on est présent pour passerle message à l’université. C’est quoi la prio-rité de l’université, c’est la formation», a pré-cisé Marie Blais.

Parmi les 2000 chargés de cours duSCCUQ, 60 % d’entre eux sont en période deprobation, ce qui accroît la précarité de leuremploi. «La moitié des chargés de courssont en période de probation, c’est-à-direqu’ i ls donnent encore moins de cours.Comme ils ont donné moins de 6 cours, ilsn’ont pas encore leur probation, a exposé levice-président du SCCUQ. Ils ne sont pascertains de pouvoir donner des cours la pro-chaine session.»

Les membres du SCCUQ demandent unereconnaissance de leurs activités de re-cherche et de création, un droit de vote auxcomités de programme, une stabilisationd’emploi, un affichage annuel des charges decours, un processus équitable de reconnais-sance de leurs compétences, un droit de re-gard sur l’établissement de la moyenne cibleainsi qu’une rémunération équivalente à celledes collègues des autres universités de l’Uni-versité du Québec.

Contactée par L’Atelier, l’administrationde l’UQAM n’a pas commenté l’affaire.

L’Atelier

UQAM

Précarité et abandon ressentis chez les chargés de cours

PATRICK SANSFAÇON LA PRESSELe domicile du présumé chef des Devils Ghosts, Sébastien Comtois

SIMON LEFRANC

Un remède à l’austérité L’Institut de recherche et d’informations socioéco-nomiques (IRIS) célébrera le lancement du nou-veau livre Cinq chantiers pour changer le Québec,publié par les éditions Écosociété, ce soir, à la So-ciété des arts technologiques. Cet essai, écrit encollaboration avec douze chercheurs, fait le pointsur une large étude effectuée par l’IRIS dans le butde développer des mesures qui devraient êtreprises par un futur gouvernement anti-austéritédans les cent premiers jours de son mandat. Ceprojet s’inscrit dans une mouvance de la gaucheprogressiste qui critique ouvertement les mesuresbudgétaires promues par le gouvernement libéraldu Québec: «L’austérité, c’est 4 milliards de dol-lars en compression, dont 2 milliards en santé eten éducation seulement. C’est aussi une attaquefrontale contre les gens à l’aide sociale et l’aban-don pur et simple du développement régional»,déclare le chercheur à l’IRIS, Philippe Hurteau.

L’Atelier JCC

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L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 2 3 N O V E M B R E 2 0 1 6

ITINÉRANCEP 6

OC É ANN E D E G R AND P R É

D es étudiants pressés, rivés sur leurs télé-phones portables défilent devant les sans-

abri. Chaque matin, le chassé-croisé se répètedevant l’UQAM. Une cohabitation étrange quine laisse personne indifférent.

Cette cohabitation est vue de manière po-sitive par plusieurs étudiants, mais certainssont réticents à accepter ce phénomène et sebasent sur les stéréotypes qu’ils connaissent.Par exemple, que les sans-abri sont dépen-dants à la drogue et souffrent de problèmes desanté mentale!

D’autres personnes sont d’avis qu’il faudraitdavantage les encadrer par l’intermédiaire d’orga-nismes leur venant en aide autour de l’universitéou en encourageant les associations étudiantes às’intéresser au problème de l’itinérance.

«Peut-être même qu’une association étu-diante pourrait mettre la main à la pâte», sou-ligne l’étudiant en marketing, Anthony Romain.

Pour sa part, l’étudiante en communication,Isabelle Côté, qui admet avoir des préjugés sur lesitinérants, pense «qu’il ne manque pas de res-sources pour sortir les itinérants de la rue. C’est desortir la rue des itinérants qui est compliquée.»

La question de sécurité est une prioritépour les étudiants. Selon Anthony Romain,certains individus peuvent être violents et im-prévisibles, particulièrement en soirée.

Par contre, dans la journée, la cohabitationse vit d’une manière assez calme. Selon la majo-rité des Uqamiens interrogés, les itinérants auxabords de l’UQAM ne sont pas dérangeants, ex-cepté lorsqu’ils insistent pour que les étudiantsleur donnent de l’argent.

Pier-Luc Cartier est un itinérant. Rencontrédans la station Berri-UQAM, il pense que la co-habitation avec les étudiants se fait assez bien,malgré certains cas isolés. «On m’a déjà crachédessus, mais je ne crois pas que c’était des étu-diants», souligne-t-il.

Pier-Luc pense que les gens qui ne veu-lent pas donner d’argent disent seulementqu’ils n’en ont pas. Il remarque souvent queles étudiants qui arrivent à l ’UQAM sontconcentrés sur leurs téléphones et ne lui jet-tent aucun regard.

Partout autour de l’université, particuliè-rement au coin des rues Sainte-Catherine etSaint-Denis, les itinérants sollicitent desdons, selon l’étudiant en administration, Oli-vier Beaudoin. «Si je donnais un peu demonnaie à tous ceux qui m’en demandent, jeme retrouverais dans la rue également, telle-ment il y en a», dit-il.

Isabelle Côté pense qu’il faut encouragerles itinérants à devenir autosuffisants, ou plu-tôt à le redevenir, puisqu’elle croit que plu-sieurs d’entre eux ne font que profiter de l’ar-gent des autres. «Ça doit être très difficile deconvaincre un sans-abri de revenir dans lasociété et de se remettre au travail. Sauf quece n’est pas à la société de les faire vivre pourautant», explique-t-elle.

Pour sa part, l’étudiant libre Yverick Dubécroit qu’il ne faut pas mettre tous les itinérantsdans le même panier. «Il y en a des bons et desméchants, comme il y a de bons avocats et desavocats véreux. Je crois que ce n’est pas tout lemonde qui tolère la cohabitation avec les itiné-rants, mais ce sont à la base des humains quiméritent le respect», ajoute-t-il.

Lorsque les étudiants terminent leur jour-née, c’est une tout autre réalité qui s’installedans le quartier pour les sans-abri qui dormentdans les recoins de l’université.

L’Atelier

ÉTUDIANTS ET SANS-ABRI

Cohabitationétrange

Des avenues inconnuesOn peut les appeler des itinérants, des sans-abris ou des personnes sans domicile fixe, mais l’important c’est qu’ils étaient 3016 personnes devant faire face à cette situation à Montréal, en 2015.

Plusieurs organisations dont on entend peu parler existent pour les aider à se réintégrer dans la société.

ÉM I L I E L AVA L L É E

J E AN - CHR I S TO PH E CÔT É

L es différentes politiques de lutte à l’itiné-rance peinent à se déployer de façon adé-

quate alors que les mesures d’austéritésmises en place par le gouvernement libéralnuisent aux organisations communautairesde première ligne.

Le Plan d’action interministériel en iti-nérance 2015-2020, déployé par le gouver-nement libéral dans plusieurs régions duQuébec, s’inscrit dans la «Politique natio-nale de lutte à l’itinérance» et se concentresur plusieurs axes d’interventions, dont lelogement, la santé, l’éducation et la cohabi-tation sociale.

Néanmoins, la bonne volonté des orga-nismes communautaires se bute au manquede moyens financiers nécessaires à la réali-sation de ce plan d’action.

«Une collaboration se poursuit avec 13groupes de travail intersectoriels mis enplace pour travailler les mesures prévues. Ily a cependant un manque de moyens face auphénomène de l’itinérance en croissance àMontréal, qui touche une grande diversité devisages», explique l’organisatrice commu-nautaire du Réseau d’aide aux personnesseules et itinérantes de Montréal (RAPSIM),Anne Bonnefont.

Un front parfois diviséDes 3000 itinérants dénombrés en 2015, De-

nis Coderre souhaite en sortir 2000 de la rued’ici 2020. Une proposition alléchante qui dé-montre toutefois une difficulté de compréhen-sion de la problématique par la classe dirigeante.

«S’il est bien sûr souhaitable de sortir cespersonnes de la rue, nous souhaitons que tousles fonds ne soient pas seulement dirigés versl’itinérance chronique, mais également vers lesautres situations d’itinérance moins visibles»,nuance Anne Bonnefont.

Au sein du front contre l’itinérance, lesorganismes communautaires ne s’entendentpas toujours sur les priorités à atteindre.Pour le RAPSIM, il est impératif de prôner

une vision globale du phénomène en inté-grant une diversité de situations d’itinéranceà traiter, en plus d’agir avec prévention.

Par contre, le programme «Logementd’abord», créé par le psychologue gréco-ca-nado-américain Sam Tsemberis, fournit auxitinérants un appartement, puis leur procureles soins dont ils ont besoin. Cette approchecible essentiellement, et encore une fois,

l’itinérance chronique, laissant ainsi d’autresformes d’itinérance de côté.

Pour le RAPSIM et le Mouvement pourmettre fin à l’itinérance à Montréal, la solu-tion est entre les mains des gouvernementsqui doivent inscrire la lutte à l’itinérancecomme une priorité.

L’Atelier

Le milieu communautaire en difficulté

PH I L I P P E L É G E R

C haque nuit , 6000 jeunes Canadiensn’ont aucun accès à un endroit sécuri-

taire pour dormir, selon une première étudepancanadienne sur les jeunes sans-abri.

Un sondage mené par l’Observatoire ca-nadien sur l’itinérance conclut que les jeunesde 13 à 24 ans constituent 20% de la popula-tion des sans-abri au Canada. L’instabilitédu logement constituerait lapremière cause d’itinérancechez les jeunes, selon l’étudemenée au sein de 49 collecti-vités de 10 provinces etterritoires.

La directrice générale etcofondatrice du Refuge desjeunes à Montréal, France Labelle, est enpremière ligne pour venir en aide aux jeunesen dif f iculté . «La principale cause desjeunes sans-abri est l’accès difficile au loge-ment. Ce sont des jeunes très pauvres, anal-phabètes fonctionnels et sans emploi»,explique-t-elle.

«En une semaine, j’ai perdu mon emploi

et ma blonde, je n’avais plus une cenne et jen’étais plus capable de payer mon logement.Je me suis fait mettre dehors et j’ai dormidans la rue pendant une semaine jusqu’àtant que je trouve un refuge», a affirmé JoeyDesbois, qui s’est récemment retrouvé unemploi et un logement.

«Tout ce que veulent les jeunes, c’est unlogement salubre et abordable», estimeMme Labelle, qui croit également qu’il n’y a

pas suff i-samment del o g e m e n t sab o rd a b l e set que laconstructionde condosn’est pas un

bon signe.«La majorité des jeunes sans-abri sont

pris dans un cercle vicieux, ils sont sans em-ploi et analphabètes fonctionnels», recon-naît la directrice générale du Refuge desjeunes, qui accueille près de 600 à 630 per-sonnes chaque année. «Il est de plus en plusdifficile de se trouver un emploi avec un se-

condaire 3 ou 4.»Les conclusions de l’étude démontrent

que les jeunes provenant des communautésautochtones, des minorités raciales et desLGBTQ sont plus à risque de connaître desépisodes d’itinérance.

«Une personne sur cinq, qui vient aucentre, est issue des communautés cultu-relles, explique France Labelle, et le phéno-mène est en hausse».

«Quand on se rend dans les centres derefuges, on s’aperçoit rapidement que lamajorité des gens présents sont soit autoch-tones, immigrants ou drogués», estime JoeyDesbois, qui a connu trois épisodes d’itiné-rances de quelques jours.

Cependant, même s ’ i l est diff ici le dequantif ier les stat ist iques après que lesjeunes aient quitté les refuges, France La-belle estime qu’un jeune sur deux ne visitequ’une seule fois le centre de Refuge pourjeunes. «Nous mettons beaucoup d’effortspour les accompagner, car la rue n’est pasun état, mais un passage.»

L’Atelier

Sans-abri à 20 ans

Centre de soir Denise-MasséLe Centre de soir Denise-Massé est ouvert depuis 27 ans

et accueille des itinérants les soirs et les fins de semaine. Cetorganisme communautaire a comme objectif la réinsertionsociale de personnes ayant des problèmes de santé mentale,de désorganisation sociale et d’instabilité résidentielle.

Denise Massé, coordonnatrice de l’organisme, encourageses membres à s’impliquer démocratiquement au Centrepour reprendre le contrôle de leur vie. Par exemple, lesmembres sont invités au Conseil d’administration et aux as-semblées pour le partage de l’information. Ils viennent aussilors des entrevues pour choisir le nouveau personnel.

«Le processus d’intégration se fait sans connaître leurdiagnostic de santé mentale. Ainsi , i ls ont davantageconfiance en eux-mêmes, sans égard à leur maladie», ex-plique Mme Massé.

Sac à dosLe Sac à dos offre un service postal aux sans-abris afin

qu’ils puissent recevoir leur courrier malgré leur situationinstable. Environ 1700 des 2000 cases disponibles sont oc-cupées durant l’année. Voyant plusieurs sans-abris se pro-mener avec tous leurs biens matériels, l’organisme a mis surpied un service d’entreposage de 150 places.

La Brigade verte, un programme créé par l’organisme,permet à dix sans-abris de pouvoir améliorer leur sociabilité,de maintenir une stabilité résidentielle ainsi que plusieursautres moyens pour les réinsérer peu à peu dans la société.

«Nous avons aussi commencé récemment le serviced’aide à l’emploi qui permet aux itinérants, quand ils sontprêts, de trouver un emploi. On les aide donc à préparerleur CV et leur entrevue», ajoute Jean-Philippe Bisson, in-tervenant psycho-social au sein de l’organisme.

PAS de la rueLe service du PAS de la rue vise uniquement la clientèle

âgée de 55 ans et plus. Josiane Akrich, intervenante respon-sable de programme, explique qu’à l’arrivée de la personne,le programme les aide d’abord à combler les besoins fonda-mentaux (se laver, se loger et manger) qui sont souvent misde côté dans les situations d’itinérance. Une fois que tous cesbesoins sont comblés, il tente de leur trouver du travail.

«Il est difficile parfois de leur trouver un emploi puisqu’ilarrive souvent que les gens ne soient pas qualifiés. Quand ils ar-rivent ici, ils ont souvent des problèmes de santé qui les empê-chent de suivre de longues formations. Alors, ils se retrouventsouvent à faire du ménage, de la plonge ou à être emballeurdans les épiceries», explique Josiane Akrich.

L’Atelier

«Ce sont des jeunes très pauvres,analphabètes fonctionnels etsans emploi», dit France Labelle

ALEXANDRE PERRAS L’ATELIERDes 3000 itinérants dénombrés en 2015, Denis Coderre souhaite en sortir 2000de la rue d’ici 2020.

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L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 2 3 N O V E M B R E 2 0 1 6

ITINÉRANCEP 7

ÉM I L I E L AVA L L É E

B ien que les itinérantes d’un certain âge soientpeu présentes dans les rues de Montréal, elles

existent. Les femmes vont plutôt éviter cette si-tuation puisqu’il s’agit d’un milieu pouvant êtreviolent où elles peuvent être en danger.

La fondation de La rue des Femmes aideles itinérantes qui sont souvent blessées, souf-frantes et sans abri. La grande partie de saclientèle est représentée par des femmesâgées de 40 ans et plus. Elle les accueille àcourt (deux ou trois mois), moyen (environ unan) et long terme (plusieurs années). La fon-dation engage des thérapeutes pour aider lesfemmes qui ont souvent été violentées à se ré-insérer peu à peu dans la société. Une foisqu’elles sont stables psychologiquement, lesthérapeutes les aident à trouver un apparte-ment et un travail.

Les femmes itinérantes se tiennent princi-palement dans les logements transitoires plu-tôt que dans les rues comme le font leshommes. «C’est une stratégie de défense de lapart des femmes de ne pas se tenir dans larue. Elles vont plutôt aller chez des amis,dans des centres d’aide ou encore dans descracks house», explique Élodie Petit, respon-sable du centre de jour à la fondation de Larue des Femmes.

De son côté, l’organisme PAS de la rue vienten aide aux itinérants de 55 ans et plus. SelonJosiane Akrich, intervenante responsable deprogramme, environ 10% des itinérants dansles logements de son organisme seraient desfemmes. Elles sont généralement en grande dé-tresse et désespérées. Bien souvent, elles ontaussi été victimes de violence.

«Si nous voyons moins les femmes dansles rues, c’est parce qu’elles ont peur, dit quantà elle Mme Akrich. S’exposer dans la rue, c’estdangereux! Elles ne feront pas exprès pour sefaire voir, elles ont honte et sont gênées deleur situation.»

L’Atelier

Danger pour lesfemmes âgées

S I MON L E F R ANC

Selon le rapport intitulé Dénombrement despersonnes en situation d’itinérance à Mont-

réal 24 mars 2015, 3016 personnes seraient ensituation d’itinérance. De ce nombre, 76% sontdes hommes.

Selon le psychologue Yvon Dallaire, cette sur-représentation des hommes serait due à un dés-équilibre du budget du ministère de la Santé et desServices sociaux défavorisant les hommes.

Le financement communautaire des pro-grammes destiné aux hommes représente 7,83millions de dollars alors que celui alloué auxfemmes est de 86,62 millions.

Cette réalité est observée sur le terrain. Laresponsable au casier postal du groupe commu-nautaire de réinsertion sociale pour itinérants «Lesac à dos», Laurence Dubuc, abonde dans ce sens:«S’il y a moins de femmes dans la rue, c’est parcequ’il y a plus de ressources de prévention de pre-mière ligne pour les femmes que pour leshommes. Il y a beaucoup de refuges pourfemmes violentées, explique-t-elle. Il y a des res-sources financières pour les femmes avec des en-fants, comme les paniers alimentaires. Ce n’estpas forcément accessible aux hommes donc çapeut venir jouer dans le portrait.»

«Les ressources aux hommes itinérants, c’estplus difficile à trouver. Ils ont accès à des refugesdortoirs avec des lits, mais peu d’endroits où ilspeuvent rester plusieurs mois et se réorganiser»,affirme l’intervenant en santé mentale SébastienBilodeau, employé de l’association IRIS.

Selon lui, bien que les centres pour femmes endifficulté soient souvent pleins, celles-ci ont accès àdes ressources d’hébergement qui permettent d’ypasser la journée et de rencontrer une interve-nante, contrairement aux hommes.

La pauvreté extrême majoritairement vécuepar les hommes ne vient pas sans stéréotype. Lau-rence Dubuc explique que notre société voit sou-vent les hommes itinérants comme des gens nevoulant pas améliorer leur sort en travaillant. Ellerappelle que les hommes sont les premiers touchéspar les problèmes d’alcoolisme, de jeu et de toxico-manie ce qui explique leur surreprésentation.

Le silence social pèse aussi sur les situationsfamiliales qu’ils peuvent vivre. «Il y a beaucoupde cas de violence, d’abus, qui créent des êtreshumains instables. On n’en parle pas, car c’estdes hommes et la violence sexuelle sur leshommes, c’est tabou. Mais il y a beaucoup decas d’inceste de la part du beau-père par exem-ple», conclut-elle.

L’Atelier

Les oubliésdu ministère

GA B R I E L L E MOR I N - L E F E BV R E

ÀMontréal, 10 % de la population itinérante se-rait autochtone, selon une enquête sortie en

2015 par la Ville et l’Institut de Santé Mentale Dou-glas. Le phénomène soulève des enjeux sociaux etde cohabitation de plus en plus marquée.

Nous sommes au Centre d’Amitié Autochtonede Montréal, par un avant-midi de novembre fris-quet. Autour d’une table, Paul Moshum, 47 ans,dispute une partie d’échec. «Ça apaise mon espritet ça me calme. J’aime vraiment ça.»

Venu à Montréal en 1991 pour échapper àune adolescence difficile dans sa réserve au Lac-Simon, il a vécu dans la rue plusieurs annéesavant de trouver refuge chez Projet Autochtonedu Québec (PAQ), un refuge pour autochtonessans domicile fixe.

«Ils ne sont pas tous là», dit-il en désignant lesautres autochtones qui font la ligne pour un café ouqui partage une partie de cartes. «Beaucoup ontdes problèmes de boisson. C’est triste.»

Le jour, Paul vient au centre qui existe déjà de-puis 40 ans, aidant et offrant un espace de commu-nauté pour les premières nations de la métropole.

Ayant vécu dans la rue depuis plusieurs an-nées, il a décidé de reprendre contrôle de sa vieen s’inscrivant au programme de réinsertion so-ciale du PAQ. «Ils me demandent de changer, defaire mes budgets. Ils me donnent un toit. Mais jesuis tout de même dans la rue. Je n’ai rien encore.La vie n’est pas facile.»

Paul ne fait pas exception. De plus en plusd’autochtones, venus à Montréal, échouent dans larue une fois arrivé en ville.

Pour l’intervenante sociale chez l’organismePlein Milieu, Valérie, les causes sont diverses.«Souvent, ce sont des personnes qui se sont faitbannir de leur communauté ou qui ont fui desconditions difficiles dans leurs réserves. Souvent,elles n’ont pas d’argent, sont sur l’aide sociale. Or,l’aide sociale n’est nettement pas assez pour payerun appartement. C’est comme cela qu’elles se re-trouvent dans la rue.»

Pour la plupart, ils sont âgés de 40 ans, et seretrouvent en groupe dans les refuges. Pour la pré-sidente de l’organisme Plein Milieu et membre duMouvement pour mettre fin à l'itinérance à Mont-réal, Sonya, le surpeuplement et le problème de lo-gement s’ajoutent aux facteurs systémiques

«Surtout chez les Innuits, les Premières Na-tions vivent en surnombre dans les maisons, duesau manque de logement. C’est en partie pour celaque 40 % de la population autochtone itinéranteest Innuit.»

Répression Les itinérants autochtones doivent faire face à

plusieurs violences, voire même à la répression.«Au centre-ville, il y a beaucoup de plaintes de

commerçants. Les propriétaires demandent sou-vent des références. Certains sont même racistes.»

Paul affirme même s’être fait agresser pardes membres du Service de Police de la Ville deMontréal. «Une fois, ils m’ont réveillé de force.J’étais saoul. Ils m’ont donné des coups depoing et des coups de genoux.»

«Plusieurs autochtones viennent maintenantsur le Plateau Mont-Royal parce que c’est pluspaisible et accueillant», souligne Sonia

Agir ensemble Malgré tout, des mesures de préventions se-

raient en cours pour mieux intégrer et servir laclientèle autochtone itinérante. «Après ça c’estplus profond, pense Sonia. Il faut que les traite-ments de désintoxication soient adaptés cultu-rellement, surtout que le retour des communau-tés ne peut pas se faire. C’est assez alarmant.»

Mais, selon Valérie, les besoins seraient en-

core criants et les services ne sont pas encoreadaptés à la réalité. «Les services ne correspon-dent pas à la réalité. Les personnes ne peuventpas arriver intoxiqués en centres d’héberge-ment», précise-t-elle.

Pour elle, c’est en baissant les barrières en-tre les Blancs et les Autochtones et en luttantcontre les différences culturelles que la situa-tion pourrait changer: «Il y a clairement uneméconnaissance des réalités autochtones vé-cues, mais également de la façon de communi-quer et de connecter ensemble qui est pas bienconnue. En plus de cela, il y a de l’éducation gé-nérale à apporter.»

Paul se dit tout de même heureux. L’avenirlui sourit. «J’ai été engagé pour un service d’en-tretien ménager. Je commence lundi», dit-il toutsourire, en me mettant échec et math.

L’Atelier

Les Premières Nations surreprésentées dans la rue

OC É ANN E D E G R AND P R É

Avec l’hiver qui arrive, les sans-abri se font deplus en plus visibles. Pour plusieurs, l’itiné-

rance n’est pas un choix. Ils sont victimes de tabouset de préjugés dont il est difficile de se détacher. Deplus, l’aspect financier devient un véritable pro-blème pour les organismes qui leur viennent enaide.

«Ce n’est qu’une petite minorité qui décide derester dans la rue», explique le travailleur social audépartement de psychiatrie du Centre hospitalierde l’Université de Montréal (CHUM), ConstantinGeorgiades.

Les sept intervenants du groupe Suivi IntensifItinérance du département de psychiatrie duCHUM viennent en aide à une cinquantaine depersonnes sur une base régulière. Ils suivent despatients même lorsqu’ils sont rendus dans des lo-gements et font du repérage afin de venir en aide àdes personnes qui n’iraient pas chercher par eux-mêmes les ressources dont elles ont besoin.

Plusieurs facteurs font en sorte que des gens seretrouvent dans la rue, par exemple, la consomma-tion de drogue, les problèmes de santé mentale etles problèmes d’isolement social, qui sont encoreplus présents chez les immigrants, qui viennentsouvent seuls. Ceux-ci ont une barrière supplé-mentaire à franchir: celle de la langue. «Il y a unecorrélation très élevée entre l’itinérance et l’isole-ment social, car ces personnes s’isolent et ne cher-chent pas à sortir de leur misère», ajoute Constantin Georgiades.

«Dire qu’il y a seulement 3000 personnes quisont dans l’itinérance, c’est vraiment banaliser leproblème», dénonce une infirmière du CHUM, Ca-roline Beauchamp-Marois. Selon elle, il y a plus de30 000 personnes dans la rue.

Le vrai problème, c’est qu’il y a très peu de sub-ventions, une diminution des ressources offertesaux gens dans le besoin et une augmentation desfacteurs de risque d’itinérance. «On dispose seule-ment de 400 lits au CHUM. Il n’y a qu’en temps degrand froid qu’on peut installer des matelas dans

la cafétéria», explique M. Georgiades.Dans certains endroits, comme la Maison du

Père, il y a très peu de lits, et les gens doivent fairela queue dès deux heures l’après-midi juste pourespérer avoir un endroit où dormir.

«Ce qui nous désole, c’est que, parfois, cer-taines personnes auraient besoin d’une aide pluslongue, mais par manque de ressources nousn’avons pas le choix de raccourcir les parcours decertains clients à cause des besoins grandissants,renchérit Caroline Beauchamp-Marois.Le manquede financement pour l’aide sociale réduit la portéede l’aide reçue et pousse davantage de personnesdans la rue.»

Un des plus grands défis pour les personnes ensituation d’itinérance est de retourner sur le mar-ché du travail après une longue période d’itiné-rance. «Un des stéréotypes qu’on entend souvent,c’est “pourquoi ils ne travaillent pas ?” et, en fait,ce qu’il faut comprendre est que les personnes quisont réhabilitées socialement sont stigmatiséespar les employeurs, car ils se disent que, si la per-

sonne n’a pas travaillé pendant une bonne périodede temps, c’est qu’il y a un problème.»

Dans toutes les sphères de la société, les per-sonnes sans-abri sont victimes de stigmatisation,selon l’infirmière. «Lors d’un événement au bu-reau, une de nos stagiaires est allée demanderdans un restaurant McDonald’s si on pouvaitavoir des cartes cadeaux pour les cafés de nos pa-tients et elle s’est fait répondre que leur but était deles sortir du restaurant et qu’ils ne donneraientpas de cartes cadeaux», une situation jugée inac-ceptable par Mme Beauchamp-Marois.

Peu de gens comprennent les problèmes aux-quels sont confrontées ces personnes sur une basequotidienne et il faut en parler beaucoup plus.«Les gens sont témoins de ce phénomène chaquejour, que ce soit dans le métro ou dans la rue, etils font l’autruche. Ce n’est pas normal, ce sontdes êtres humains comme nous», conclut M. Georgiades.

L’Atelier

Les organismes manquent d’argent

ALEXANDRE PERRAS L’ATELIERPaul Moshum, 47 ans, a vécu dans la rue plusieurs années avant de trouver refugechez Projet Autochtone du Québec (PAQ).

SHANNON PECOURT L’ATELIERUn des plus grands défis des sans-abris est de retourner sur le marché du travail.

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L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 2 3 N O V E M B R E 2 0 1 6

POLITIQUEP 8

NOÉM I E L AU R END E AU

Le congrès QuébecMines 2016 donne l’occa-

sion aux intervenants du mi-lieu de s’exprimer du 21 au 24novembre. Une motion a étédéposée à l’Assemblée natio-nale par Québec Solidaire,mardi, pour inclure la notiond’acceptabilité sociale dans lescritères d’octroi des permisaux compagnies minières.

Bien que la notion d’accep-tabilité sociale soit abordée parles membres du gouvernement,elle ne fait pas officiellementpartie des critères nécessaires àl’octroi de permis dans des pro-jets miniers. Le député Amir Ka-dhir, la nation algonquine du lacBarrière et les citoyens de lazone sud de Malartic veulentchanger cela.

Dans le parc de La Véren-drye, le gouvernement québé-cois a approuvé un projet mi-nier, sans obtenir l’accord de lapopulation locale. «C’est inac-ceptable de ne pas tenir comptede notre communauté», a af-firmé en point de presse MichelThusky, de la nation algon-quine du lac Barrière. Il sou-tient que 80 % des membres desa communauté seraient affec-tés par ce projet minier.

La motion, qui a été adoptéeà l’unanimité en après-midi àl’Assemblée nationale, veut inté-grer le respect des droits despeuples autochtones et desdroits citoyens dans la politiqued’acceptabilité sociale du gou-vernement du Québec.

«On vit ce que vivaient nosancêtres; le massacre de notreculture par les projets miniersqui va détruire le futur de nosenfants», a affirmé le représen-tant autochtone qui s’oppose auprojet. Michel Thursky sou-haite du développement dura-ble sur le territoire plutôt quel’exploitation de ressources nonrenouvelables. 

À Malartic, le projet d’agran-dissement de la mine n’est pasrejeté du revers de la main. «Onn’est pas contre l’agrandisse-ment. Ce qu’on demande, c’estque les citoyens qui sont les plusimpactés soient écoutés», a ex-

pliqué Priscille Trudel du Comitédes citoyens de la zone sud deMalartic. «Si la mine ferme, laville va fermer. On veut quandmême que nos revendicationssoient prises en compte», a in-sisté le citoyen Guy Morissette,qui habite à 200 mètres de lafosse actuelle à Malartic.

La manière d’évaluer l’ac-ceptabilité sociale a aussi faitpartie des discussions aucongrès Québec Mines 2016 se-lon Luc Ferland, ancien députédu Parti québécois. Par exem-ple, le Comité de citoyens deMalartic ne croit pas que lepourcentage majoritaire de po-pulation en accord avec le pro-jet devrait être le seul facteurpris en compte.

Sites abandonnésEn matinée, le ministre des

Ressources naturelles, PierreArcand, a annoncé un investis-sement de 620 millions de dol-lars pour la restauration de80 % des sites miniers abandon-nés. Le but est de réduire l’im-pact «sur la santé et la sécuritédes personnes ainsi que surl’environnement», selon PierreArcand.

Christian Simard, directeurgénéral de Nature Québec, se ré-jouit de cette annonce autantpour les finances publiques quepour l’environnement. Les sitesabandonnés pèsent dans ladette québécoise et représententprès de 4 milliards de dollars,selon lui. «C’est cependantdommage que seul le public as-sume les coûts de cette restau-ration», a indiqué celui qui estaussi membre de la coalition«Pour que le Québec ait meil-leure mine».

Christian Simard a affirméqu’il est plus difficile pour lescompagnies minières de se dé-rober de leurs obligations derestauration avec la loi actuelle.Elles sont désormais tenues demettre de côté une somme d’ar-gent à cette fin. Par ailleurs, siles compagnies font faillite ousont vendues, elles ne sont pastenues de payer au bout ducompte.

L’Atelier

QUÉBEC MINES 2016

La voix des citoyens

L A Ë T I T I A R AT T I E RS ANDR I N E G AGN É - A COU LON

L e premier ministre JustinTrudeau s’envole au-

jourd’hui vers le Liberia poursa première visite officielle enAfrique. Le nouveau gouver-nement libéral souhaite ins-crire le Canada comme acteurincontournable des relationsinternationales et ainsi réinté-grer le Conseil de sécurité.

Dans cette optique, il s’ar-rêtera jeudi au Liberia où ilrencontrera la présidente, El-len Johnson Sirleaf, Prix No-bel de la paix en 2011 ainsi quedes militantes pour l’égalitéhomme-femme. Il aborderaavec eux la question du rôledes femmes dans la société li-bérienne. C’est ensuite à Ma-dagascar que le premier mi-nistre poursuivra sa visitepour assister au XVIe Sommetde la Francophonie.

«La langue et la culturefrançaises ont joué un rôle depremier plan dans le façonne-ment du pays bilingue et di-versifié qu’est aujourd’hui leCanada et je suis fier de parti-ciper au Sommet pour la pre-mière fois», a indiqué M. Tru-deau dans un communiqué.

Abordant de grands en-jeux comme les changementsclimatiques, la lutte contre laradicalisation, ou encore lasanté et les droits des femmeset des filles le XVIe Sommet dela francophonie doit aussi per-mettre d’examiner les nou-velles demandes d’adhésionset de choisir le pays organisa-teur du prochain sommet.

Le Canada a affirmé sonsoutien aux pays africainspour trouver des moyens decontrer les impacts du change-ment climatique, mais il devrapasser de la parole aux actesen défendant l’Accord de Parissur le climat auprès du nou-veau président des États-Unis.Tandis qu’Ottawa continue

d’envisager l’envoi de 600Casques bleus en mission depaix en Afrique, le déploie-ment des troupes au Mali estune certitude pour certains.

«On observait sous lesconservateurs une sorte d’ins-trumentalisation de l’aide hu-manitaire, parce que ça passebien au sein de la population»,explique le professeur spécia-lisé en aide humanitaire et dé-veloppement, François Audet.

«Depuis Trudeau, on faitdavantage de consultation pu-blique sur la distribution del’aide internationale. AvecTrump élu aux États-Unis, onrisque de devoir arrimer les po-litiques canadiennes avec unenouvelle réalité internationale».

En amontÀ l’occasion de la 32e

Conférence ministérielle de laFrancophonie (CMT) qui setiendra les 23 et 24 novembreprochain, la ministre provin-

ciale des Relations internatio-nales et de la Francophonie,Christine St-Pierre, et la mi-nistre fédérale du Développe-ment international et de laFrancophonie, Marie-ClaudeBibeau, se rendront à Antana-narivo, à Madagascar. Le pre-mier ministre québécois, Phi-lippe Couillard, et le ministredes Affaires étrangères, Sté-phane Dion, seront égalementprésents au Sommet.

«Le Canada se distinguepar son absence de passé colo-nial en Afrique et n’affiche pasl’attitude paternaliste de laFrance, par exemple. Cela luiconfère une aura diploma-tique particulière», raconte M.Audet.

À travers la francophonie,les enjeux sont nombreux telsque l’explosion démographiqueen Afrique, les changementsclimatiques et l’accès à l’eaumettent en péril la sécurité ali-mentaire tandis que la sécurité

de la population est menacéepar les conflits armés et la radi-calisation. «Devant ces pres-sions qui s’exercent au-delà desfrontières, le Canada s’engageà promouvoir une croissanceéconomique durable qui per-mettra aux jeunes et auxfemmes de développer leurplein potentiel», a expliqué laministre Bibeau dans un com-muniqué. Le premier ministrea de plus affirmé vouloir abor-der la question des droits descommunautés LGBT.

Intitulée Croissance par-tagée et développement res-ponsable : les conditions de lastabilité du monde et de l’es-pace francophone et présidéepar la ministre des Affairesétrangères malgache, BéatriceAtallah, la CMT servira d’in-troduction au Sommet de lafrancophonie qui se tiendra les26 et 27 novembre prochains.

L’Atelier

SOMMET DE L’OIF

Un nouveau souffle libéral aux couleurs francophones Trudeau ira pour la première fois de son mandat en Afrique

PH I L I P P E L É G E R

U ne trentaine d’hommesd’affaires chinois ont

payé 1500 $ afin de rencontrerle premier ministre canadien,Justin Trudeau, au mois demai dernier. Cette activité definancement contrevient auxrègles éthiques que le gouver-nement Trudeau avait lui-même adoptées.

Organisée par le présidentde la Chinese Business Chamberof Canada, Benson Wong, cetteactivité de financement du Partilibéral du Canada (PLC) réunis-sait plusieurs milliardaires chi-nois, dont Shenglin Xian, fonda-teur de la Wealth One Bank.

Shenglin Xian, égalementprésident et fondateur de l’en-treprise Shenglin FinancialGroup, était à l’époque en at-tente que le gouvernement fédé-ral approuve le démarrage de labanque Wealth One Bank.

Or, le 19 juillet dernier, leBureau du surintendant des ins-titutions financières (BSIF), cha-peauté par le ministre des Fi-nances, Bill Morneau, a donnéson feu vert à la banque chi-noise, l’autorisant à déposer de

l’argent au Canada.Ces révélations par le Globe

and Mail semblent contredire ledocument “Pour un gouverne-ment ouvert et responsable”adopté quelques semaines aprèsl’élection du Parti libéral du Ca-nada en automne 2015.

Ce document prévoit qu’«ilne doit y avoir aucun accès pré-férentiel, ou apparence d’accèspréférentiel, accordé à des par-ticuliers ou […] en raison descontributions financières qu’ilsauraient versées aux politiciensou aux partis politiques».

Interrogé à la Chambredes communes, le premier mi-nistre Justin Trudeau a réagi àces révélations: «Nous avonstoujours suivi ces règles à lalettre.»

Contacté par le Globe andMail, un responsable du bu-reau du ministre des Finances,Bill Morneau, a expliqué que laWealth One Bank avait reçuune autorisation provisoire dugouvernement conservateur enjuillet 2015 et que le BSIF n’apas demandé l’approbation duministre Morneau depuis.

L’Atelier

FINANCEMENT

Le PLC contrevientà ses propres règles

SRT AGENCE FRANCE-PRESSELe premier ministre du Canada, Justin Trudeau

L’OIF en chiffres L’Organisation internatio-nale de la francophonie(OIF) a été créée en 1970.- L’OIF est composée de 80 États (57 membres et23 Observateurs). - En 2014, on dénombrait274 millions de locuteursfrançais dans le monde,dont 54,7% en Afrique. - Le Canada, le Québec et leNouveau-Brunswick sonttrois membres distinctsdans l’OIF.- Contrairement au gouver-nement Harper, le nouveaugouvernement libéral ap-puie la demande de l’Onta-rio d’intégrer l’OIF.

JEAN-CHRISTOPHE CÔTÉ L’ATELIER

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L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 2 3 N O V E M B R E 2 0 1 6

INTERNATIONALP 9

Dès ses débuts, Donald Trump a an-noncé plusieurs mesures qu’il met-

trait en place lors des 100 premiers joursde sa présidence. Par exemple, de se reti-rer du traité commercial transpacifiquepour se concentrer davantage sur  lesÉtats-Unis. Il veut mettre en place un au-tre accord bilatéral, quelque chose qu’iln’avait pas mentionné lors de sa cam-pagne électorale. Quelle surprise, Trumpnous «trumpe» encore!

Du côté de l’immigration, il avait pro-mis de renvoyer dans leur pays plusieursmill iers d’ immigrants i l légaux et deconstruire un mur entre les États-Unis etle Mexique. Il va cependant enquêter surles abus de visas. C’est quelque chose quime fait beaucoup de bien, car je crois quetout le monde peut avoir la chance de vi-vre dans ce qu’on considère comme étant«le plus beau pays au monde». J’espèreque les racistes qui ont voté pour cet êtremisogyne se sentent cons.

Malgré le fait que Trump a menti, queplusieurs personnes aient cru ses men-songes et l’aient élu pour cette raison, jesuis assez satisfaite qu’il réalise enfin quece n’est pas parce qu’il est le présidentdes États-Unis qu’il peut faire n’importequoi et transformerle pays de manièrecatastrophique.

La promesse réité-rée dont je suis le plussatisfaite est celled’annuler l’enquêtecontre Hillary Clinton.Il faut en revenir descampagnes de «salis-sage» et de ses mau-dits courriels. Si cen’était pas de ça, elleaurait probablementgagné la présidentielleaméricaine et elle se-rait la première femmeélue à la présidencedes États-Unis. Il avaitdit qu’elle devrait alleren prison et qu’elleirait en prison s’il étaitélu et plusieurs per-sonnes étaient en ac-cord avec ça.

Trump est moinsépouvantable qu’onpense et je crois qu’ila dit tous ces propos racistes et sexistesafin d’aller chercher des électeurs qui nevotent pas habituellement. Je crois qu’il adit tout ça tout simplement pour faireparler de lui de manière exagérée pour«show off» et pour prouver que n’importequel épais peut devenir président. Il a en-fin réalisé les véritables responsabilitésauxquelles il doit faire face. Pour cela, jelui dis BRAVO! Bravo d’avoir arrêté defaire le «cave» et surtout bravo de pren-dre des décisions intelligentes finalement.

Heureusement, au moins, il respecte sespromesses par rapport aux conditions destravailleurs américains, une de ses prioritésdans toute la campagne. Ce que je trouveaberrant, c’est le fait qu’il ait décidé de met-tre l’accent sur l’information sensationna-liste dans sa campagne puis que, mainte-nant, on ne le reconnaît plus. Est-ce quec’est un jeu de rôle? Qui est le vrai DonaldTrump? Lui qui dit qu’il faudrait mettre tousles immigrants dehors et attraper toutes lesfilles par le vagin ou celui qui réalise enfinqu’on ne peut pas mettre tous les immi-grants en dehors du pays? Je me le demandeencore et je suis assez sceptique pour lasuite. Je reste méfiante par rapport à Do-nald Trump tant et aussi longtemps qu’onreste dans les paroles, j’attendrai les actionsconcrètes de sa part.

À combien d’autres promesses va-t-ilrenoncer? C’est à ce demander et, avecDonald Trump, tout est possible. Plus rienne peut me surprendre depuis qu’on l’achoisi lui face à Hillary Clinton.

CHRONIQUE

Trump, bon menteur

OCÉANNE DE GRANDPRÉ

CHA R LOT T E M A RT I N E T

S i aux vues des résultats du premier tour dela primaire française, François Fillon est le

candidat favori des électeurs de la droite et ducentre, en Amérique du Nord, les expatriésfrançais votent Juppé.

En France, l’ex-premier ministre FrançoisFillon a remporté haut la main le premier tour dela primaire de la droite et du centre. Avec plus de44% des voix, il devance largement l’ancien prési-dent Nicolas Sarkozy (20,6%) et son ancien mi-nistre, Alain Juppé (28,5%), auquel il fera face ausecond tour. La popularité du candidat est toute-fois nettement moins marquée auprès des Fran-çais de l’étranger, qui ont été 37,3% à se mobiliseren sa faveur, contre 45,5% pour son adversaire.

En Amérique du Nord, première circons-cription des Français de l’étranger, le maire deBordeaux, Alain Juppé, a obtenu 47,4% desvoix. Il n’existe pas de données pour le Québec,mais son passage et son implication dans laprovince, de 2006 à 2007, laissent présager unetendance similaire.

Pour le conseiller à l’Assemblée des Françaisde l’étranger (AFE) et responsable des Jeunesrépublicains du Canada, Michaël Pilater, la vic-toire de son candidat de ne fait aucun mystère«Alain Juppé propose de créer un statut desFrançais de l’étranger, déclare-t-il. Il a faitpreuve de sa volonté de se battre pour les chefsd’entreprises qui s’expatrient, de mettre enplace des conditions pour que cela se passebien, pour qu’il y ait des assurances pour les dé-marrages d’entreprises implantées à l’étran-ger. Il a montré qu’il été sincèrement attachéaux français de l’étranger.»

Selon lui, la vision internationale d’AlainJuppé est bien plus en phase avec les aspirationsdes expatriés français d’Amérique du Nord quecelle de François Fillon. «Je pense, qu’au-jourd’hui, quand on vit en Amérique du Nordon a à cœur les liens privilégiés entre la Franceet l’Amérique. Je suis, en revanche, inquiet devoir que François Fillon privilégie une relationplus serrée avec la Russie qui a aujourd’hui uneresponsabilité dans le conflit syrien et qui a, àl’encontre de toutes les conventions internatio-nales, été annexer la Crimée. Ce positionne-ment est inquiétant de la part d’un homme quiaspire à devenir président de la République»,estime l’élu juppéiste.

Le jeune républicain se réjouit par ailleurs dutaux de participation record des Français del’étranger à cette primaire de droite. Plus de 53 000personnes se sont exprimés à ce premier tour. Une

participation nettement supérieure à celle de la pri-maire socialiste de 2011 qui n’avait, à l’époque, ras-semblé que 7000 personnes. Selon Michaël Pilater,l’instauration du vote par voie électronique y estpour beaucoup.

Un droit méconnu Tous les Français établis à l’étranger n’ont

pourtant pas connaissance de ce droit. C’est, parexemple, le cas d’Isabelle Sparer, une Françaiserésidente de Montréal. Si elle avait voté, elle auraitchoisi Alain Juppé «parce que Sarko on en peutplus et parce que Fillon est bien trop à droite etconservateur, ce n’est pas un candidat pour lesfemmes. Alain Juppé est plus progressiste», juge-t-elle. Si la Franco-québécoise fait part de son ma-laise à participer à la vie politique d’un pays danslequel elle ne vit plus, elle reconnaît tout de mêmequ’elle vote pour la présidentielle en mai 2017«pour faire barrage au Front National, parcequ’on ne peut pas laisser passer quelqu’un qui fait

de l’isolationnisme et qui ferme les frontières»,argue-t-elle.

Le professeur à l’École nationale d’adminis-tration publique (ENAP) de Montréal, BachirMazouz, où a enseigné Alain Juppé en 2006après sa condamnation dans l’affaire des em-plois fictifs de la mairie de Paris, ne croit toute-fois pas à une victoire d’Alain Juppé à primairede droite. Selon lui, la popularité de son anciencollègue au Québec et en Amérique du Nord estévidente, mais ne reflète pas le contexte poli-tique national français. «C’est un diplomated’esprit, il a un très grand réseau au Québec eta toujours eu a cœur les partenariats et al-liances franco-québécois mais là on parled’une primaire, on est dans la partisanerie.Alain Juppé n’a pas une image assez ferme, ilest au-delà des clivages politiques et le contextene se prête pas à ce jeu-là», analyse-t-il.

L’Atelier

FRANCE

Montréal, tendance juppéisteMalgré la vague Fillon, des Français du Québec pro-Juppé

REMY GABALDA AGENCE FRANCE-PRESSE

Alain Juppé, maire de Bordeaux et candidat à la primaire de la droite française,donnait un discours lors d’un rassemblement public à Toulouse mardi.

L’ armée syrienne a continué mardi les bom-bardements sur les quartiers rebelles

d’Alep dans le cadre de son offensive pour re-prendre la totalité de la ville. L’armée appelleles insurgés à quitter leurs positions et à laisserfuir les civils. Plus de 140 civils ont péri en unesemaine d’intenses bombardements à l’artille-rie et depuis les airs, selon l’Observatoire syriendes droits de l’Homme (OSDH).

L’aviation du régime a largué mardi destracts appelant les civils et les insurgés à quitterle secteur.

Sur ces tracts était représenté un buscomme celui utilisé par le passé pour transpor-ter des civils et rebelles depuis les zones re-prises par le gouvernement. «À ceux qui por-tent des armes, nous vous tendons notre main.Réservez votre place avant qu’il ne soit troptard, affirme l’armée. Permettez aux civils quile souhaitent de partir, arrêtez de les utilisercomme otages et boucliers humains.»

Au total, 143 civils, dont 19 enfants, ont ététués dans Alep-Est depuis le 15 novembre. À

l’ouest de la ville contrôlée par le régime, 16 au-tres civils, dont 10 enfants, ont été tués par lestirs des rebelles.

Rien à mangerLes forces de Damas, qui assiègent depuis

plus de quatre mois les secteurs est de la cité,ont également appelé les rebelles à distribuerde la nourriture aux civils.

Quelques 250 000 personnes d’Alep-Est nesont plus ravitaillées ou secourues depuis plusde quatre mois. Le régime contrôle désormaisun tiers des principaux quartiers d’Alep-Est, se-lon l’OSDH.

Les habitants «sont isolés, affamés, bom-bardés et privés d’aide médicale et d’assistancehumanitaire afin de les forcer à se soumettreou à fuir», décrit le patron des opérations hu-manitaires de l’ONU Stephen O’Brien. «C’estune tactique délibérée [...] une forme cruelle depunition collective», ajoute-t-il.

Agence France-Presse NL

Alep-Est pilonnée par l’armée syrienne Les rebelles sont appelés à quitter la ville

THAER MOHAMMED AGENCE FRANCE-PRESSE

Une Syrienne rescapée des décombres d’un bâtiment d’Alep dimanche.

Un avocat arrêté en lienavec le scandale de PetrobrasL’homme de 43 ans, soupçonné d’être le «cerveaufinancier» de l’affaire Petrobras, a été arrêté à Ma-drid vendredi dernier, a annoncé la police espa-gnole hier. Connu pour l’instant sous les initialesR.D.T., le juriste d’origine hispano-brésilienne étaitaccusé par le gouvernement brésilien d’avoir dé-tourné près de 50 millions de réaux (environ 15millions de dollars) vers différents partis poli-tiques, selon le communiqué de la garde civile es-pagnole. Selon plusieurs médias brésiliens, il s’agi-rait de Rodrigo Tacla Duran. Révélé en 2012, lescandale impliquait la société pétrolière étatiquePetrobras, le gouvernement brésilien et le BTP(Bâtiment et travaux publics), groupe composé deplusieurs entreprises de constructions brési-liennes. Le soulèvement populaire, dû aux détour-nements de fonds cachés par le gouvernement, amené, entre autres, à la destitution de l’ex-prési-dente, Dilma Rousseff.

Agence France-Presse LM

Chypre: réunificationdans l’impasseNicosie — Le marathon diplomatique autour de laréunification de l’île de Chypre semble une nouvellefois dans l’impasse en l’absence d’avancées dans lesnégociations menées entre le dirigeant chyprioteNicos Anastasiades et Mustafa Akinci en Suisse.Les deux délégations s’étaient retrouvées dimancheavec la mission de dessiner une carte avec des fron-tières internes délimitant les deux entités —chy-priote turque et chypriote grecque— qui formeraitune future fédération. «Malgré leurs meilleurs ef-forts, ils n’ont pas été en mesure de réaliser lesconvergences nécessaires sur les critères d’ajuste-ment territorial qui auraient ouvert la voie à ladernière phase des pourparlers», a déploré leporte-parole de l’ONU à Chypre, Aleem Siddique,alors que les Nations unies parrainent le processusdepuis mai 2015. Depuis 1974, la République deChypre, membre de l’Union européenne depuis2004, n’exerce son autorité que sur la partie sud.

Agence France Presse MPL

Trump estmoins épou-vantablequ’on penseet je croisqu’il a dittous ces pro-pos racistes et sexistesafin d’allerchercherdes électeurs

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L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 2 3 N O V E M B R E 2 0 1 6

ÉCONOMIEP 10

MAUDE F R A S E R

Samedi, en aval du Vendredifou, Pages Jaunes interpel-

lera les Montréalais dans le ca-dre de sa campagne nationaleMes achats, mon quartier pourles sensibiliser à la consomma-tion locale.

Alors que l’entreprise craintun exode des dollars québécoisvers les États-Unis, l’Observa-toire de la Consommation Res-ponsable constate une tendanceà la consommation locale chezles acheteurs québécois en cettepériode de l’année.

«La dernière fin de semainede novembre marque le débutde la plus importante saisonpour le commerce de détail.C’est pourquoi les employés dePages Jaunes ont décidé de semobiliser sur la promenadeWellington et sur le boulevardSaint-Laurent», explique JoëlleLangevain, gestionnaire descommunications et des évène-ments pour Pages Jaunes.

Vendredi localSelon elle, le Vendredi fou

est une menace pour les petitsentrepreneurs. «On a créé lacampagne Mes achats, monquartier avec le désir d’offrirune alternative aux grandessurfaces lors de la fin de se-maine où l’argent échappe auxentreprises locales», soutient lareprésentante des communica-tions de Pages Jaunes.

La chercheuse à l’Observa-toire de la Consommation Res-ponsable, Élisabeth Robinot,pense quant à elle que le Ven-dredi fou est une opportunitépour les petites entreprises lo-cales « de sortir leur épingle dujeu». Dans un contexte commele Vendredi fou, les entrepriseslocales sont en mesure de mettreen valeur ce qui les distingue desmagasins à grande surface.

La cofondatrice de Jarre,Gabrielle Falardeau, ne partici-pera pas au Vendredi fou. Laconseillère marketing de lamarque d’accessoire de cuisineécoresponsable récemmentcréée est catégorique : «éviter le

vendredi fou». «C’est trop gros pour nous,

répète Gabrielle Falardeau, onaurait beau offrir des rabais enligne, en magasin, dépenserpour de la publicité, on ne pour-rait jamais avoir des prix com-pétitifs.»

Bien que leur point de vuesur l’impact du Vendredi fou surles entreprises locales soit dia-métralement opposé, chacunede ses actrices du milieu a la cer-titude que les grandes ventes dece vendredi attireront les foules.

Alors qu’une étude réaliséeaux États-Unis par l'Institut derecherche SAS confirme un dé-clin dans les intentions de maga-sinages des Américains pendantle Vendredi fou, Élisabeth Robi-not pense estime que les publici-tés des entreprises leur permet-tront d’attirer les clients ce ven-dredi.

«C’est vraiment le prix quidicte l’achat, d’où la popularitéd’évènement comme le vendredifou», affirme Joëlle Langevain.C’est aussi ce que mettent en lu-mière les résultats d’un sondageréalisé par la firme The Harris

Poll pour Pages Jaunes. 67% desrépondants ont cité les prix plusélevés comme le principal incon-vénient du magasinage local.

Ce sondage, tout comme ladernière édition du baromètrede l’Observatoire de la Consom-mation Responsable, constate lesouci collectif de consommerchez les marchands locaux.

Élisabeth Robinot men-tionne une tendance à l’augmen-tation de l’indice de consomma-tion responsable depuis la créa-tion de l’observatoire, il y a 6 ans.En 2015, l’indice général attei-gnait 65,9, un sommet qui pour-rait être dépassé cette année sion se fie à la tendance observéepar d’Élisabeth Robinot. La sor-tie du rapport de 2016 est prévueaujourd’hui.

Folie en ligneJoëlle Langevain constate

également l’impact important dumagasinage en ligne sur lesventes des entreprises. «C’est es-sentiel pour la survie du com-merce de détail», souligne-t-elle.Un rapport de Pages Jaunes at-teste que la solution résiderait

dans une sorte de «quartiernumérique» où les détaillantspourraient présenter leursmarchandises et géolocaliserleurs succursales. Cette en-quête démontre aussi que85% des consommateurs fontdes recherches en ligne préa-lablement à l’achat.

Gabrielle Falardeau l’ex-périmente avec sa boutique.«Les gens aiment s’informeravant d’acheter nos produits,il y a toujours un contactavec le client avant l’achat,que ce soit par Internet ou enboutique.»

C’est ce que constate éga-lement Francine Rottier, au-tre chercheuse associée àl’Observatoire de la Consom-mation Responsable. «Lesgens vont de plus en plus visi-ter les sites Internet pour al-ler chercher de l’informationsur les produits qu’ilsconsomment». Cette actions’imbrique dans une prise deconscience de la consomma-tion qu’elle espère de plus enplus responsable.

L’Atelier

VENDREDI FOU

Les PME dans l’ombre

J E A N - S I MON BONNE T E R R E

B ombardier Transport a si-gné un contrat d'exploita-

tion et de maintenance d'unevaleur de 331 millions de dollarsavec l'Agence métropolitaine detransport (AMT).

Mardi matin, le chef de filede technologie ferroviaire a an-noncé dans un communiqué depresse qu'il avait remporté uncontrat de huit ans avec l'AMTpour «l’exploitation et la main-tenance de son parc de trainsde banlieue, pour les six lignesdesservant le Grand Mont-réal.» Le contrat a été signé le18 novembre, mais entrera envigueur le 1er juillet 2017. Bom-bardier fournissait déjà des ser-vices de maintenance à l'AMTdepuis 2010.

Ce nouveau contrat com-porte la maintenance de tout leparc de 264 voitures et 41 loco-motives de l'AMT, en plus del'exploitation du réseau de trainsde banlieue.

L'Agence métropolitaine detransport est le deuxième réseaude trains de banlieue en impor-tance au Canada et le sixième enAmérique du Nord, avec plus de19 millions de déplacements en2015.

« Le réseau de trains debanlieue de l’AMT est l’un desplus importants en Amériquedu Nord, son histoire est richede succès et Bombardier est fierde participer à son développe-ment », a dit le président deBombardier Transport, régionAmériques, Benoît Brossoit.

Bombardier «L'exploitation, si on ré-

sume simplement, c'estconduire le train. C'est tout cequi a trait à l'opération dutrain. Il s'agit donc d'une cen-taine d'employés de Bombar-dier qui, dès le 1er juillet 2017,entreront en fonction», a dé-claré le porte-parole de Bombar-dier, Marc-André Lefebvre.

Les présents conducteurs,employés du Canadien Natio-nal (CN) et du Canadien Paci-fique (CP) restent disponiblespour faire le travail, sous labannière de Bombardier, se-lon M. Lefebvre.

«Dans les 18 derniers mois,

la compagnie Bombardier aremporté chaque projet de ser-vice nord-américain sur les-quels elle a déposé une offre,ajoute-t-il. Ceci inclut descontrats majeurs avec la Sou-thern California Regional RailAuthority de Los Angeles ainsique le North County TransitDistrict à San Diego. La valeurtotale de tous ces contratss'élève à près de 1,4 milliard dedollars canadiens.»

Problèmes à TorontoBombardier a obtenu un

contrat de 770 millions avecl'agence de transport provincialde l'Ontario Metrolinx en 2010,mais la compagnie québécoisen’a pas été en mesure de livrerles 182 tramways commandés.

Aucun véhicule pilote n’aété présenté à la ville de To-ronto, alors que celui-ci devaitêtre prêt pour 2014. Plusieursdates butoirs de livraisonn'ont pas été respectées parBombardier.

Selon M. Lefebvre, les dis-cussions commerciales sont tou-jours en cours entre Bombardieret Metrolinx. «Pour l’instant, onse concentre sur Montréal, maiscela fait longtemps qu’on a unebonne relation avec Metrolinx.Il n’y a encore rien de terminédans ce dossier.»

De leur côté, la compagnieontarienne a officiellementformulé l'intention de résilierle contrat avec Bombardier àla suite de tous les problèmesrencontrés.

L’Atelier

TRANSPORT MÉTROPOLITAIN

31 millions pour BombardierL’AMT poursuit son partenariatavec le géant du transport

Volkswagenvoit vert Le constructeur automobileallemand Volkswagen, indis-sociable du scandale des mo-teurs diesels truqués en 2015,aspire à se hisser au rang de«leader mondial » des véhi-cules électriques au cours dela prochaine décennie. Sondirecteur, Herbert Diess, aannoncé mardi «le plus grandprocessus de transformationde l'histoire de la marque».D’ici 2025, le fabricant de laGolf et de la Passat prévoitvendre 1 million d'unités élec-triques par an. En 2015,Volkswagen avait vendu 4,4millions de voitures.Le géanteuropéen, propriétaire dedouze marques, avait dit vou-loir commercialiser plus de30 véhicules entièrementélectriques d'ici 2025, équiva-lant jusqu'à 25% de ses ventestotales.L'éclatement du “die-selgate” en septembre 2015 acompliqué la tâche de Volks-wagen, déjà à la peine sur cemarché important, faute demodèles répondant au goûtde la clientèle.

Agence France-PresseJSB

Journée recordà Wall Street Le Dow Jones a battu un nou-veau record mardi en dépassantles 19 000 points à l’ouverture età la fermeture de Wall Street.L’indice du Nasdaq, à domi-nante technologique, a aug-menté de 0,33% et celui du S&P500, un indice élargi, a aug-menté de 0,22%, atteignant euxaussi de nouveaux sommets.Respectivement, ils ont atteint à5 386,35 points et 2 202,94points. «L'aventure continue(...) avec de nouveaux records»,a résumé l’économiste en chefchez First Standard FinancialPeter Cardillo, jugeant le S&P500 bien parti pour atteindre 2250 points d'ici la fin de l'année.La Bourse de New York flambedepuis la victoire du républicainDonald Trump au scrutin prési-dentiel du 8 novembre dernier.Dans l’ensemble, «la hausse dela Bourse reflète l’optimisme surle fait que ces politiques se tra-duiront finalement par une ac-célération de la croissance etdes bénéfices des entreprises»,ont noté les experts du sited’analyses économiques Briefing.Agence France-Presse CC

E R I C K A MUZ ZO

D u Canada au Japon, lesmines sont basses depuis

que le président élu DonaldTrump a promis de retirer lesÉtats-Unis de ce qui aurait puêtre la plus grande zone de li-bre-échange au monde, le Par-tenariat transpacifique (PTP).

Le professeur titulaire descience politique de l’UniversitéLaval Louis Bélanger estime quecette intention de retrait n’estqu’un premier pas vers la rené-gociation des accords de libre-échange. «C’était l’action la plussimple à poser puisque le Parte-nariat n’est pas encore en fonc-tion. Par contre, cela indiquequ’il est sérieux dans les modifi-cations commerciales qu’il a an-noncées, et qu’il va passer à l’ac-tion», estime-t-il.

Le président désigné a effec-tivement réitéré cette semaineson intention de remplacer lesaccords commerciaux multilaté-raux par plus d’accords bilaté-raux. «Cela lui permettrait da-vantage de contrôle et de pou-voir sur les autres pays», ex-plique la chercheuse associée àl’Observatoire sur les États-Unisde la Chaire Raoul-DandurandAlexandra Jabbour.

Avenir incertain«Le Japon a déjà déclaré

que, de son point de vue, le dé-part des États-Unis signifie la

disparition de l’intérêt principalde l’accord», explique Louis Bé-langer. Sans le Japon ni la puis-sance américaine, il semble peuprobable que l’accord ne voie lejour. Le gouvernement libéralcompte toutefois poursuivre lesconsultatitons sur l’entente com-merciale, bien qu’en l’absenced’une ratification des États-Unis,le PTP ne puisse pas aller del’avant.

L’Accord de libre-échange

nord-américain (ALENA)risque également d’être renégo-cié sous l’administrationTrump. Le mémorandum d’unplan d’action des 100 premiersjours de Trump, dévoilé la se-maine dernière par CNN, in-dique une volonté de renégocia-tion dans les secteurs du boisd’œuvre et des règles d’étique-tage. «Ce sont deux gros dos-siers qui concernent directe-ment le Canada, assure Louis

Bélanger. On voit que l’admi-nistration Trump est prête,avant de s’attaquer à l’ALENAdans son ensemble, à immédia-tement prendre des mesures età éventuellement revenir surdes gains que le Canada a faitsdans des domaines écono-miques importants. Ça n’au-gure rien de bon pour les rela-tions entre les deux pays».

L’Atelier

PARTENARIAT TRANSPACIFIQUE

Trump dit non, les autres hésitent

SHANNON PECOURT L’ATELIERLe Vendredi fou serait une menace pour les petits entrepreneurs.

NICHOLAS KAMM AGENCE FRANCE PRESSE

Des Américains montraient leur désaccord avec le Partenariat Transpacifique àWashington la semaine dernière.

ALEXANDRE PERRAS L’ATELIERTrain de l’AMT

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SPORTSP 11

MAR I E - J E ANN E DU B EU I L

J E AN - S I MON BONNE T E R R E

L e Stade olympique a été lethéâtre d’un match mémo-

rable mardi soir. L’Impact estsorti victorieux par la marquede 3 à 2 contre le Toronto FClors du match aller de la finalede l’Est de la MLS.

Le bleu-blanc-noir aconnu un bon début de partie,marquant deux buts dans lesdouze premières minutes. Laformation montréalaise sem-blait s’assurer la victoire. Do-minic Oduro a ouvert lamarque en échappée à la 10eminute à l’aide d’une passeprécise de Patrice Bernier,soulevant la foule. Moins dedeux minutes plus tard, Mat-teo Mancosu a doublé l’avancede son équipe après une suitede passes de ses coéquipiers,augmentant de plusieurs déci-bels les chants des partisansde la formation montréalaise.

Le jeu s’est cependantcorsé en seconde demie. Mal-gré un but d’Ambroise Oyongoà la 53e minute, Jozy Altidore,du Toronto FC, s’est faufilé en-tre les chandails bleus pourmarquer le premier but del’équipe torontoise.

Altidore s’est encore attiréles foudres des partisansmontréalais lors du second butdu TFC, marqué par MichaelBradley, en bousculant VictorCarbrera dans la boîte de ré-paration. Cependant, aucuneinfraction n’a été signalée parles arbitres.

L’Impact a malgré toutréussi à contrer la montée deses adversaires jusqu’à la toutedernière minute, gardant lamarque à 3-2 pour le onzemontréalais.

La victoire déjà enlevantede Montréal s’inscrit dans une

foulée d’éléments de contextesla rendant historique.

La finale de l’Est entreMontréal et Toronto garantitla présence d’une équipe cana-dienne en finale de la MLS,une première dans le circuit.C'est aussi la première fois quel'Impact se rend aussi loin enséries éliminatoires depuis sonentrée en MLS en 2012.

Les partisans ont d’ailleursrépondu au caractère excep-tionnel de ce match. La fouledu Stade Olympique, menéepar le boxeur Jean Pascal, son-neur de cloche invité, s’élevaità 61 004 spectateurs. Il s’agitde la plus grande audience duonze montréalais, à égalitéavec le match final de la Liguedes Champions de la CONCA-CAF contre Club América, l’andernier. L’Impact de Montréal

n’a disputé que trois matchsdevant une foule de plus de 60000 personnes, le troisièmeétant contre David Beckham etle LA Galaxy, en 2012.

Les partisans se rappelle-ront aussi du retard de plus de30 minutes causé par l’agran-dissement de la boîte de répa-ration, initialement trop petitepour être règlementaire.

Le match marquait aussila fin de la présence de DidierDrogba à Montréal.

«C’était génial»Après la victoire, Didier

Drogba a été honoré de son pas-sage avec le club montréalais.Un cadre à son effigie a été pré-sentée par Joey Saputo poursouligner l’ère Drogba avec l’Im-pact. Le joueur étoile s’est mêmeadressé à la foule pour remercier

les partisans de leur support.«Sincèrement, je remercie toutle monde du fond du coeur,c’était génial. C’est dommageque ça finisse, vraiment, merciles fans. Merci d’être venu,merci d’avoir rempli cette salleaujourd’hui.», a-t-il dit.

Le contrat du numéro 11prendra fin cette saison, il adonc disputé son derniermatch en terre montréalaise,puisque l’hôte de la finale de laMLS, le 10 décembre, seral’équipe la mieux classée. Pourl’Impact, classée cinquièmedans l’Est, il est impossibleque le match décisif se tienneà Montréal, Colorado et Seat-tle s’étant classés deuxième etquatrième respectivement.

L’Atelier

FINALE DE L’EST

Victoire en demi-teinteL’Impact remporte le match aller contre le Toronto FC 3 à 2

LA PRESSE CANADIENNEMatteo Mancosu célèbre son but inscrit après 11 minutes de jeu.

MAR I E - H É L ÈN E D A I GN E AU LT

C’ est devant des milliersde partisans, au Toshiba

Plaza près du T-Mobile Arenaà Las Vegas, que Bill Foley,propriétaire de l’équipe d’ex-pansion, à dévoilé le nom desa nouvelle organisation dansla Ligue nationale de hockey(LNH): les Golden Knights.

C’est après des difficultéstechniques que le logo et le nomde l’équipe ont été dévoilés auxpartisans.

Les joueurs arboreront uncasque or et noir de chevalierscomme logo sur leur uniforme.

«Las Vegas, bienvenue dansla LNH», a scandé Garry Bett-man, le commissaire de la LNH,hué par la foule. «Continuez deme huer, cela prouve que vousêtes une ville qui fait partie de laLNH», a-t-il conclu.

Les trois noms en liste pourla nouvelle équipe étaient les Sil-ver Knights, les Golden Knightset les Desert Knights.

Stade déjà rempliSelon le site Vegas is

Hockey, 16 000 abonnementsont déjà été vendus pour la pre-mière année de la nouvelleéquipe professionnelle, qui com-mencera à jouer à l’automne2017 au T-Mobile Arena.

Les abonnements pour lessections les plus convoitées dustade, comme les sièges face à laligne du centre et ceux dans lescoins de la patinoire, doivent

être réservés pour une durée mi-nimum de 3 ans. Ces mêmes bil-lets peuvent être réservés jusqu’àune période de 10 ans. Le prixdes billets réguliers n’a toujourspas été dévoilé.

Nouveau marchéLes Golden Knights de Las

Vegas, la 31e équipe de la LNH,est la première équipe sportiveprofessionnelle à voir le jourdans cette ville.

Avec une population de 600000 habitants, la popularité du

sport auprès des partisans de-meure un enjeu.

«Je ne crois pas qu’il s’agitdu meilleur environnementpour une équipe parce qu’il n’ya pas beaucoup d’intérêt pourle hockey dans le sud des États-Unis», a mentionné MarijkeTaks, professeure à l’Universitéd’Ottawa et experte en aspectssocioéconomiques du sport.

Selon Jérémy Filosa, jour-naliste sportif au 98.5 SportFM, l’ajout d’une équipe dehockey au Nevada est intéres-

sant, mais plutôt risqué. «Cen’est pas une ville de hockey, adéclaré Filosa. Las Vegas estune ville de paris. C’est unmarché non traditionnel dehockey», a-t-il ajouté.

«J’aurais aimé que l’onconsidère un marché commeQuébec. À Québec, les gens ai-ment le hockey», a-t-il conclu.

Les Golden Knights joue-ront leur premier match durantla saison 2017-2018.

L’Atelier

LNH

Un chevalier doré pour Las VegasLa nouvelle équipe a révélé mardi son nom et son logo

IMAGE TIRÉE DU VIDÉO DE LA LNHLes Golden Knigts ont présenté leur logo au Toshiba Plaza à Las Vegas.

GA B R I E L G U ÉN E T T E

L es Canadiens de Montréalont échappé mardi des

avances pour essuyer un reversde 4 à 3 face aux Sénateursd’Ottawa. Dans la défaite, lasainte flanelle a aussi perdu lesservices de Nathan Beaulieu,hospitalisé par mesure préven-tive après avoir reçu une ron-delle à la gorge.

La première période nepassera certainement pas àl’histoire. Après un début plu-tôt lent, le match s’est animé àla suite d’une solide mise enéchec d’Alexei Emelin qui afait valser Ryan Dzingelcontre la bande, prélude àune mêlée impliquant les 10joueurs sur la glace.

Discret depuis le début dela saison, Andrew Shaw aéchangé plusieurs coups de bâ-ton, dont certains au visage,avec le vétéran Chris Neil avantd’engager le combat. Shaw estdevenu ainsi le deuxièmejoueur de l’équipe à laissertomber les gants cette saisonaprès Nathan Beaulieu.

Une deuxième agitéeSi la première période a

laissé la feuille de pointagevierge, la deuxième l’a noircie.Alors que Dion Phaneuf es-sayait de dégager son territoireen désavantage numérique,Andrei Markov s’est interposéavant de servir une passe par-faite à Shea Weber, qui a dé-coché un boulet de canondans la lucarne.

La réplique des Sénateursest survenue quelques minutesplus tard avec une frappe surréception de Mike Hoffman ducercle de mise au jeu. Des men-tions d’assistance ont été dé-cernées à Erik Karlsson et àMark Stone, qui a été patientdans l’enclave avant de passerau petit ailier. C’était d’ailleursle 400e points de Karlsson dansla Ligue nationale de hockey.

Le tsar de MontréalAlexander Radulov a servi unetasse de café (deux laits, deuxsucres) à Mike Hoffman en en-trée de zone avant de couper au

filet, battant de vitesse le gar-dien de but Craig Anderson. Letoit du Centre Bell vibrait des«Radu» scandés par les 21.000partisans.

Mais au moment où le Ca-nadien pensait se diriger versle vestiaire avec une avancede 2 à 1, Mike Hoffman et De-rick Brassard amorçaient undeux contre un. S’amenantpar la droite, Hoffman a en-voyé la rondelle vers le but.Carey Price pensait bien avoirgobé le disque, mais les arbi-tres ont finalement créditéOttawa du but

Le Canadien a commencéla troisième comme il avaitamorcé la deuxième : avec unbut en avantage numérique.Dans un but semblable à ce-lui de Hoffman, Alex Galche-nyuk a donné les devants àl’équipe locale.

Mais la réplique des Séna-teurs n’a pas tardé. DerickBrassard a servi une passe sa-vante à Mike Hoffman qui aaussitôt refilé le disque à MarkStone pour permettre à Ottawad’égaler la marque.

Peu de temps après, Ot-tawa a pris les devants pour lapremière fois de la partie grâceà un tir du poignet de la lignebleue signé Erik Karlsson.

Ce n’est pas les chances quiont manqué par la suite pour leCH. Échappée de Pacioretty,mêlée devant le filet orchestréepar Gallagher, deux contre unde Radulov et Galchenyuk. Au-tant d’efforts qui se sont soldéspar le même résultat : des arrêtsdu cerbère d’Ottawa.

Dans la défaite, l’entraî-neur Michel Therrien a saluéla performance de sesjoueurs qui ont dominé lesSénateurs au chapitre destirs (39-23). «Ce n’est claire-ment pas u manque d’ef-fort», a-t-il déclaré, à l’issuedu match à l’issue duquel An-drei Markov s ’est i l lustréavec trois aides pour rejoin-dre Yvan Cournoyer au 7e

rang des meilleurs passeursde l’histoire du CH.

L’Atelier

OTTAWA 4, MONTRÉAL 3

Le Tricolorel’échappe

de son nouveau rôle de pèreet de ses bonnes prestations.Il a lancé à la blague qu’il luienverrait probablement unmessage texte dans l’après-midi afin de déranger sonavant-match. Soumis au bal-lotage par le Canadien le 11octobre, Condon est passéaux mains des Penguins dePittsburgh le temps d’unepartie après avoir étééchangé aux Sénateurs d’Ot-tawa, grands rivaux de divi-sion du Tricolore.

L’Atelier GG

Grand Prix 2017à Montréal Le Grand Prix de Formule 1du Canada sera de retourdans la métropole en 2017 etsoulignera son 50e anniver-saire, a annoncé mardi lemaire de la ville de Montréal,Denis Coderre. Une ententede principe a été signée endébut d'avant-midi par l'or-ganisation de course interna-tionale et détenteur desdroits commerciaux de la Fé-dération Internationale del’Automobile ainsi que par legroupe de cours Octane.L'événement intitulé 1967-2017, 50 ans de Formule 1 auCanada aura lieu lors de lafin de semaine du 9 au 11 juin2017.Les billets du GrandPrix de Formule 1 de Mont-réal seront disponibles dèsdemain à 9h selon RDS

L’Atelier MHD

Retour à Montréalpour Condon De retour pour la premièrefois au Centre Bell depuis sonchangement de bannière,Mike Condon a chaudementété accueilli par les journa-listes à son arrivée. Guy Bou-cher a souligné le profession-nalisme du grand cerbère dèsson arrivée avec les Sénateursd’Ottawa. «[Condon] est sou-vent le premier sur la glacelors des entrainements» a-t-ilexpliqué. Malgré son débart,Mike Condon continue de sui-vre les performances de cesanciens coéquipiers. «Je re-garde les performances deCarey [Price], elles sont duresà ignorer !», a-t-il déclaré enriant. Il n’a toutefois pas gardécontact avec le numéro 31, di-sant ne pas vouloir le distraire

JOE SARGENT GETTY IMAGESMike Condon

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L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 2 3 N O V E M B R E 2 0 1 6

CULTUREP 12

S AMU E L

M AUR I N B ONT E

T roisième mouture pour De-main matin, Montréal

m’attend. La célèbre comédiemusicale de Michel Tremblay re-nait dans une version dirigée parRené-Richard Cyr. Même si laversion originale date des an-nées 70, la critique sociale faittout autant écho aujourd’hui. In-dividualité, orgueil et résiliencesont quelques-unes des théma-tiques abordées. L’enjeuconsiste donc désormais à ceque le spectateur y trouve luiaussi une résonance.

L’œuvre, qui est un classiquedu folklore québécois, sera pré-sentée l’été prochain dans le ca-dre de la 29e édition des Franco-Folies de Montréal, et à l’au-tomne 2017, au Théâtre du Nou-veau Monde. Pour soutenir cettenouvelle adaptation, une pléiaded’artistes a été invitée à la distri-bution, avec Hélène BourgeoisLeclerc, Laurent Paquin, BenoitMcGinnis et Marie-Andrée Lemieux.

Des originesAu 281, le plus célèbre des

cabarets érotiques de Mont-réal, l’ambiance est feutrée ence mardi matin. La presse aété convoquée dans un endroitquelque peu incongru. Lesdanseurs dénudés ont laisséplace aux acteurs, et, en fondsonore, on distingue Les la-mentations de la duchesse, undes succès de François Dom-pierre, créateur de la musiqueoriginale.

L’auteur, Michel Tremblay,n’en revient pas que l’œuvre qu’ila écrite voilà presque un demi-siècle en soit à sa troisièmeadaptation. «Je ne connais pasd’écrivain qui écrit pour la pos-térité, on ne pense pas à l’avenirquand on écrit, c’est plus un be-soin irrépressible, mais on esttoujours heureux quand sonœuvre a de la longévité».

Si la comédie musicale est

une nouvelle fois remodelée,c’est avant tout parce qu’ellecolle encore à notre société.Même si l’histoire est simple.«J’ai toujours été fascinéquand j’étais petit par l’éter-nelle légende de la petite fille,du petit gars, qui part de sapetite ville dans l’espoir de de-venir une grande vedette. C’estune pièce sur la désillusion,mais c’est aussi une pièce surla résilience, sur le courage dese dire que l’on peut faire unbout de chemin, même si nosrêves ne sont pas atteints.»

Louise Tétrault est cettejeune femme qui rêve de lagrande ville montréalaise et demusic-hall, de chant et de célé-brité, et qui va rejoindre sagrande sœur – jouée par HélèneBourgeois Leclerc — une vedettelocale, «à l’échelle montréa-laise», comme l’explique à l’Ate-lier l’auteur.

Sa sœur Rita Tétrault —alias Lola Lee — envisage l’arri-vée de sa petite sœur – incarnéepar Marie-Andrée Lemieux –

comme une «confrontationpour un territoire», selon Hé-lène Bourgeois Leclerc. «Monpersonnage n’a pas envie qu’ily ait une petite nouvelle enville, même si c’est sa sœur».

Rapidement, la petiteLouise tout juste arrivée deSaint-Martin va devoir êtreconfronté à une succession dedésillusions. La ville n’est pasce qu’elle pensait, la gloirelaisse donc place à la solitudeet les paillettes sont bienternes dans le milieu des caba-rets montréalais.

La symbolique de présen-ter l’œuvre au 281 n’est doncpas anodine. Le metteur enscène René-Richard Cyr livre àl’Atelier qu’il a choisi ce lieu,car c’était un des hauts lieuxdu night life à l’époque, «avecla petite pègre qui s’y tenait.Les cabarets étaient alors aupinacle de leur existence».

Pour le metteur en scène,la pièce «nous rapproche denos origines» à un moment oùla culture québécoise «s’af

franchit de l’influence améri-caine et française», offrantaussi un regard avisé sur notresociété contemporaine.

Critique actuelleC’est une pièce qui tourne

autour de l’individualité, de lasolitude et du manque de liensocial. La campagnarde va ra-pidement déchanter une foisen ville, puisque nombre deportes lui resteront fermées.Pour Benoit McGinnis, qui in-terprète le rôle d’un journa-liste oisif qui aime les «po-tins», l’essentiel de la pièce ré-side dans l’individualisme denotre société  : «On essaied’avancer, mais les autresvous rabaissent, personnen’est solidaire. Ces propossont encore d’actualité».

Pour Michel Tremblay,Demain matin, Montréalm’attend reflète l’individua-lisme dans les années 1970,mais «on peut la regarderavec une vision contempo-

raine». Elle nous amène à ré-fléchir à l’évolution de notresociété. «Aujourd’hui, on s’en-ferme sur les réseaux sociaux,l’individualité est d’autantplus exacerbée.»

La comédie musicale peutdonc être lue avec une visiontout autant contemporaineque passéiste. Les thématiquessont intemporelles pour Hé-lène Bourgeois Leclerc: «Onest dans l’illusion et la désillu-sion, le choc entre le rêve et laréalité, entre le désir et la vé-rité. C’est l’ego contre le ta-lent, la volonté d’aller plusloin dans la vie, de se sortird’un trou».

La saveur du spectacle estaussi la texture des annéessoixante. Le modernismepasse par les thématiquesabordées, mais pas forcémentpar l’adaptation à outrance,selon son metteur en scène,René-Richard Cyr. «On a de lachance d’avoir une pièce quipeut s’adapter à notre époque,mais on ne veut pas la mettreau goût du jour à tout prix». Ilfait notamment référence ici àla musique, qui sera très légè-rement remaniée.

René-Richard Cyr sou-haite que le public «ressentele folklore de ces années-là,mais aussi son charme et sonambiance».

Mais Demain matin,Montréal m’attend, c’est aussiun hommage à la commu-nauté homosexuelle. «Pourl’époque, c’était très auda-cieux, il y avait des scènes trèsosées et pourtant, c’était ungrand succès populaire. Il vadonc falloir offrir quelquechose de tout aussi audacieuxau téléspectateur, même si lestabous sont tombés.»

L’œuvre sera présentée du13 au 17 juin 2017 dans le ca-dre des Francofolies de Mont-réal et elle rejoindra la pro-grammation du Théâtre duNouveau Monde pour la sai-son 2017-2018.

L’Atelier

THÉÂTRE

Demain matin, Montréal m’attend revient

SAMUEL MAURIN BONTE L’ATELIERL’équipe de la pièce Demain matin, Montréal m’attend

Ariane Carle sefête en actionLa styliste québécoise ArianeCarle fêtait hier ses 40 ansde carrière. Pour l’occasion,sa boutique du boulevardSaint-Joseph a accueilli despersonnalités québécoisesqui ont joué les mannequinspour sa collection Robes dusoir 2017. «Cette journée,c’est un beau cadeau que jeme fais, a admis la pétil-lante créatrice. Parce qu’entant que “designer”, ce quime fait le plus plaisir, c’estd’habiller les femmes». Dansla boutique chic et épurée ré-gnait une ambiance convi-viale, du maquillage à laphotographie. Ses «muses»resplendissaient dans desrobes amples, colorées, vi-vantes. Si la styliste déploreque le marché québécois soitplus restreint que ceux deParis ou de New York, elledemeure convaincue «qu’il ya de la place pour la créa-tion dans notre société, pourceux qui veulent travaillerles belles matières. Pour ai-der les femmes à se sentirbelles», a-t-elle conclu.

L’Atelier EM

Un Playboyfrançais bientôten magasin Paris— Plus de cinq ans après sadisparition, la déclinaison fran-çaise du magazine érotique Play-boy est de retour en kiosque aumois de décembre dans une ver-sion moins dénudée. Le premiernuméro de ce trimestriel, dont lelancement est prévu pour le 8 dé-cembre, sera consacré à «l’amourà la française» et va être tiré à 150000 exemplaires, dont 30 000pour la Suisse, la Belgique et leCanada.«Il y a une place pour unnouveau masculin premium, im-pertinent mais élégant, qui parleaussi aux femmes», a déclaré àl’AFP David Swaelens-Kane, l’en-trepreneur belge qui a acheté lamarque avec sa partenaire Mo-nika Bacardi pour un montantnon précisé. Playboy, magazinemythique lancé en 1953 auxÉtats-Unis avec en couvertureune photo particulièrement sexyde Marilyn Monroe, avait an-noncé en 2015 que, face à laconcurrence des sites pornogra-phiques sur Internet, il cesseraitde publier les photos de femmesnues qui étaient son image demarque.

Agence France-Presse GG

Like-moidevient Like UnsLa série à sketchs Like-moi!s’exportera en Allemagne, oùle tournage d’une nouvelleversion est en cours, à Co-logne. Les sketchs de LikeUns! seront diffusés sur lanouvelle chaîne web des télé-diffuseurs publics allemandsARD et ZDF. L’auteur et pro-ducteur associé Marc Brunetet la productrice Josée Fortierse sont tous les deux rendusen Allemagne afin de rencon-trer les comédiens choisispour cette nouvelle version del’émission et s’assurer de la fi-délité de l’adaptation. Parmiles sketchs de Like Uns! ayantété tournés, on note l’adapta-tion de la parodie de téléréa-lité Je choisis Jonathan, quidevient Ich nehme Jonathan.La série Like-moi! a été lancéeen janvier 2016 à Télé-Québecet a remporté par la suite le prixGémeaux de la meilleure sériehumoristique et l’Olivier de lasérie humoristique de l’année àla télévision. La deuxième sai-son de Like-moi!, présentementen tournage, sera diffusée àcompter de janvier.La Presse canadienne LJD

L AU R ENC E

GODCHAR L E S

L es Sommets du cinémad’animation présente-

ront ce soir , à la Cinéma-thèque québécoise, leur pre-mière compétition interna-tionale de films très courts.En lice, 33 cinéastes, dont 12Québécois, qui tenteront deséduire le public avec descréations originales demoins de deux minutestrente.

«En moins d’une heure,le public pourra visionnerplus de trente fi lms. C’estexceptionnel» , s ’exclamed’entrée de jeu le directeurartistique des Sommets ducinéma d’animation, Marcode Blois. «Pour le quinzièmeanniversaire de l ’évène-ment, les organisateurs par-tageaient un désir d’inno-ver», confie-t-il.

Selon lui, les différentsconcours québécois decourts-métrages laissent peude place aux très courtescréations c inématogra-phiques. «Ce sont des filmssouvent difficiles à insérerdans une programmation,précise-t-il. La plupart dutemps, ils servent à ponctuerla grille».

Avec cette compétition,M. de Blois souhaite mettreen avant ces «mal-aimés»qui, à son avis , se démar-quent par leur efficacité et

leur trame narrative concise.À compter de 21 heures,

33 f i lms de genres dif fé-rents, allant de la comédieau drame et passant par l’ex-périmentation, seront encompétition.

La programmation com-prend aussi deux trèscourtes productions cinéma-tographiques qui repren-nent, en une minute, degrands c lassiques du ci-néma. «L’empire des sens»,production japonaise de Na-gisa Oshima sortie en 1976,est d’abord réinventée par lecinéaste français FranckDion. Pour sa part , ZavenNajjar , art iste provenant

aussi de la France, reprend2001, l’odyssée de l’espace,réalisé par Stanley Kubricken 1968.

Pour Jean-Philippe Fau-teux, chargé de cours àl ’École de Design del’UQAM, ce concours renoueavec une formule délaisséedepuis quelques années.«Les catégories de films trèscourts ont un peu disparu etont été fondues dans de nou-velles catégories plus largesqui ne t iennent pas vrai-ment compte des durées» ,explique-t-il.

Néanmoins, ces créa-tions de courtes durées neseraient pas innovantes dans

le milieu du cinéma d’ani-mation. «Aujourd’hui, si l’onveut tenter d’identifier unenouvelle tendance, i l fau-drait plutôt pencher vers lesultras courts-métrages».

Cet enseignant, égale-ment organisateur du festi-val DÉRAPAGE , soul igneque ce sont plutôt les GIF —clips très brefs majoritaire-ment présents sur les ré-seaux sociaux — qui gagnenten popularité.

Une compétitionLe jury pour le concours

des très courts-métragessera composé de membresdu public, contrairement auxcompétitions internationaleset étudiantes qui, elles, se-ront jugées par des expertsdu milieu.

Les juges seront choisisau hasard sur place, a an-noncé Marco de Blois en ex-clusivité à L’Atelier . «Lespersonnes seront sélection-nées ce soir. Ni moi ni euxne sommes au courant aumoment où l ’on se parle» ,mentionne-t-il.

Il précise toutefois quel ’organisat ion s ’assureraqu’il n’y ait pas de conflitsd’ intérêts . De toute évi-dence, les représentants dujury ne devront pas être liésde près avec les réalisateurs.

«Tant qu’à faire quelquechose qui va marquer l’ima-ginaire, nous voulions lefaire en grand», renchérit le

directeur art ist ique desSommets.

Pour la diplômée del’École de Design de l’UQAM,Amélie Tourangeau, qui pré-sentera ce soir «Euphoria»,son premier court-métrage in-dividuel, la compétition n’estqu’un prétexte afin de faireconnaître son travail.

«Je suis déjà de bonnehumeur que mon court soitprésenté là-bas, explique-t-el le . Ce serait f latteur deremporter la compétition,mais ce n’est pas mon objec-tif principal». Celle qui co-dir ige le Studio Conifère,une boîte de production decontenus audiovisuels, pré-sentera un film «rétro futu-riste» d’une minute quinzesecondes abordant la coloni-sation d’une autre planète.

Même si e l le reste cri-t ique au sujet de son pre-mier court-métrage indivi-duel, elle est excitée d’offrirson film au public.

Cet enthousiasme estaussi partagé par l’artiste vi-suelle Caroline Caza qui par-ticipe à la compétition avecson œuvre expérimentale«Rivage» . «Je ne fais pasmes films pour gagner desprix. Peu importe le jury, jesouhaite qu’ils soient vus»,conclut-elle.

Les Sommets du cinémad’animation débutent ce soiret se terminent dimanche

L’Atelier

SOMMETS DU CINÉMA D’ANIMATION

Des courts-métrages encore plus courts

AMÉLIE TOURANGEAU

Une scène d’Euphoria, le premier court-métrage indi-viduel d’Amélie Tourangeau

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L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 2 3 N O V E M B R E 2 0 1 6

CULTUREP 13

J U L I E N RUD E R I C

P aroles absurdes et rythmesentraînants, Marianne

Tremblay-Gosselin et RenéeGélineau sont à l’origine de cesouffle rafraîchissant pour lachanson québécoise. À l’occa-sion de la sortie de leur secondalbum, L’Apocalypse deNoël, Marianne nous entraînedans un monde joyeux etdrôle, mais aussi cynique etcritique, où la fête de fin d’an-née revêt tout son (non) sens.

Elle a choisi le Café Noir,sur l’avenue du Mont-Royal,mais c’est tasse de thé en mainque Marianne Tremblay-Gos-selin dévoile l’essence de lafougue qui anime les DeuxFolles & un Banjo. Le groupe,qui fête ses cinq ans cette an-née, s’apprête à dévoiler «l’al-bum de la maturité», expliquela musicienne. «Nous tra-vaillons sur l’album depuistrois mois, et nous nous occu-pons de toute la conception : lamusique, le graphisme etmême l’emballage. Ça repré-sente beaucoup de travail, onessaye de le sortir le plus tôtpossible !», précise-t-elle. Entous cas, l’album est prêt àinaugurer le mois de décembre.Le 3e jour de ce mois, le duoprésentera l’Apocalypse deNoël lors d’un «cabaret de NoëlDE NOËL» à la Taverne Jarry.

L’anniversaire du Christn’est pas un thème anodin,c’était le morceau d’ouverturedu premier album des DeuxFolles, L’Apocalypse. «La psy-chose de Noël pousse loin,nous essayons de catalysertout ça en névrose de Noël, ra-conte l’interprète. C’estquelque chose de cyniquemais de très rafraichissant àla fois.» À travers leur mu-sique, elles veulent mettre enavant l’absurdité de cet évène-ment où on s’angoisse à courirmagasiner, alors que la fête estcensée représenter la joie. «Onessaye de conjurer le sort deNoël en en parlant, dans unmonde où beaucoup trop dechoses sont basées sur laconsommation», souligne lal’artiste.

Mais Noël n’est pas le seulthème du groupe. Deux Folles& un Banjo parlent aussi de

l’importance de manger ses lé-gumes, de faire des grilledcheese et de survivre à l’apoca-lypse zombie. «Noël fait partiedes délires qu’on aime bien,»résume Marianne Tremblay-Gosselin. Absurde ? «Nousabordons des choses impor-tantes, dont il faut parler.Mais il faut en rire aussi»,souligne-t-elle. Par exemple, letitre Moutarde, sur le premieralbum, parle d’amour, del’amour entre le ketchup et lamoutarde. Pour Hot-dog ?«C’est notre manière d’abor-der la malbouffe. L’idée, c’estd’amener de la joie au public,poser un œil critique, maisavec de l’humour», révèle lamusicienne.

Femmes-orchestresL’absurdité utilisée par le

groupe remonte à ses débuts.Renée Gélineau et MarianneTremblay-Gosselin ont com-mencé à travailler ensembledans la ligue d’improvisationmontréalaise. Elles ont aussicollaboré sur d’autres projetsmusicaux comme Marianne…ou théâtraux avec la troupe

Sens5. Et puis les Deux Follesont vu le jour sur Douteux.tv,la web tv dont Marianne étaitune des organisatrices. «C’estpour un vidéoclip qu’on a in-venté les Deux Folles. Ç’a faitrire les gens et on a décidé decontinuer», raconte l’artiste. 

Dans le groupe, Renéegratte le fameux banjo,chante, et joue parfois duukulélé. Marianne en tient unaussi, tout en jouant duglockenspiel, un petit ca-rillon, et en tapant sur unevalise pour le rythme. Elle al-lie également sa voix à cellede sa partenaire.L’ensembledétonne, et notamment surscène. «On met plusieursmois à confectionner nosspectacles. On arrive plu-sieurs heures en avance pourtout mettre en place, précisel’interprète. Pour le 3 décem-bre, on a prévu de jouer avecle Jardin Mécanique, avecqui on a créé la chansonPoulpe sans genoux, Les Pic-bois seront présents pour unspectacle et il y aura mêmeun vidéo-jockey de Noël!»

Ce goût de l’éclectisme,

Marianne Tremblay-Gosselinle cultive. Elle a étudié le chantclassique au Cégep Marie-Vic-torin, la musique à l’École na-tionale de la chanson deGranby. Elle est aussi choristesoliste, professeure de gestionde stress, comédienne, dessi-natrice et humoriste. Ce sontdes «projets fous, absurdes,mais je veux faire l’expériencede la vie», résume la musi-cienne aux mille et une fa-cettes. Et c’est une réussite. À33 ans, l’artiste semble déjàavoir plusieurs vies derrièreelle et elle ne compte pas s’ar-rêter là. «Faut pas attendreque les choses viennent à toi, ilfaut se donner les moyens deles avoir !», s’exclame-t-elle.

L’avenir, Marianne le voitgrand. «Demain, le monde !»,s’écrie-t-elle lorsque question-née sur le futur des DeuxFolles & un Banjo. Si elles nepeuvent pas encore vivre de lamusique, elles espèrent bienréussir un jour.  «Si les TroisAccords l’ont fait, pourquoipas nous ?»

L’Atelier

MUSIQUE

Deux Folles & un Banjo fêtent Noël

JULIE DELISLELe groupe Deux Folles & un Banjo lancera son album de Noël le 3 décembre prochain.

E R I C K A MUZ ZO

L’ orgue sera de la partiepour la toute première

fois à la 75e édition du pres-tigieux concours annuel del’Orchestre symphonique deMontréal (OSM). L’évène-ment national auquel parti-ciperont 21 musiciens met-tra également en valeur lesinstruments à cordes.

«Il y a de l’effervescenceautour du nouvel orgue del’OSM, et je crois que c’est lasuite logique qu’ils finissentpar l ’ inclure dans leconcours», estime JocelynLafond, le seul organistefrancophone de l ’édit ion2016. En effet, l’OSM a inau-guré le grand orgue Pierre-Béique en mai 2014, grâce àun don de Jacqueline Des-marais . «Cette année, ons’est dit que tant qu’à avoirun aussi bel orgue, on de-vait essayer d’organiser unconcours national» , ex-pl ique le président duconcours OSM Manuvie,Pierre Goulet.

«Le concours se fait surun cycle de trois ans. L’an-née prochaine, ce sera lavoix — le chant — et les ins-truments à vent, puis lepiano et les percussionsdans deux ans», continue leprésident. Cela permet à unlarge volet de jeunes musi-ciens de bénéficier d’une vi-trine au moyen de presta-

tions qui seront notammentdiffusées sur internet.

En vitrine«C’est un concours très

prestigieux, dont la finalitéest une prestation avecl’OSM. C’est le seul concoursqui propose cela», expliqueJocelyn Lafond. Une idéeque corrobore le violoncel-liste Thomas Charté, qui ap-précie également que leconcours impose une œuvrecommune à tous les partici-pants. «Les œuvres quel’OSM nous encourage à ap-prendre sont des pièces derépertoire, musicalementtrès intéressantes, souligne-t-il. La finale aura lieu dansla salle incroyable qu’est laMaison Symphonique, ça se-rait une chance de jouer là-bas».  

Finalement, le concoursOSM Manuvie peut être uneoccasion de briser la glaceau national avant de s’élan-cer vers l’international. «Onessaye de garder un espritfamilial par la présence desfamilles et des bénévoles,pour essayer de réduire lestress imposé aux candi-dats», explique Pierre Gou-let. Des nombreux prix quepeuvent remporter les can-didats, celui de jouer devantun vrai public est peut-êtrele plus fructueux.

L’Atelier

L’orgue, nouvellevedette de l’OSM

SHANNON PECOURT L’ATELIERL’organiste Jocelyn Lafond et le violoncelliste ThomasCharté, deux des 21 demi-finalistes au concours an-nuel de l’Orchestre symphonique de Montréal.

L AU R ENC E VACHON

L ors de l’ouverture officielledu Grand Costumier de

Montréal, le nouvel organismesans but lucratif (OSBL) quiregroupe la collection de cos-tumes de Radio-Canada, Des-jardins a annoncé qu’un donde 100 000$ serait remis àl’organisme pour l’aider à«prendre son élan».

«C’est très émouvant. Ceque ça me dit, c’est que l’unionfait la force et que quand ontravaille tous vers un but com-mun, on arrive à réaliser unpetit miracle. Mais là c’est ungrand miracle», s’est exclaméela présidente du conseil admi-nistratif du Grand Costumier deMontréal, Ginette Petit.

Cet argent sera le bienvenuau sein de l’administration del’organisme. Depuis sa créationau début de l’année 2016,l’OSBL a déménagé toute la col-lection de costumes de Radio-Canada dans l’édifice Gaston-Miron, grâce à un don de locauxde la Ville de Montréal. Ils ontaussi lancé leur site web sur le-quel on retrouve 750 photosd’habillements.

La directrice générale duGrand Costumier, Marie

Houde, a annoncé qu’un atelierde confection de costumes seradisponible pour le public dèsjanvier 2017. Ginette Petit, poursa part, prévoit que la banquevestimentaire pourra être ou-verte au public, tel un musée, aucourant de l’année 2018.

Futurs projetsCertains costumes et acces-

soires nécessitent encore dessoins spéciaux avant de pou-voir être présentés. La direc-trice générale du Grand Costu-mier, Marie Houde, compte

donc lancer une campagned’obligations communautairespour amasser 20 000 $ supplé-mentaires pour l’entretiend’une partie des costumes.

Avant son grand lancement,le Grand Costumier avait orga-nisé une campagne de socio-fi-nancement pour amasser unmontant final de 30 000 $, quiont permis d’aménager les lo-caux de façon adéquate,puisque les habits nécessitentdes conditions d’entreposagespécifiques.

Malgré l’ambiance de fête,

l’animateur MC Gilles, qui abeaucoup appuyé la campagnede socio-financement du GrandCostumier, était encore déçu desévénements passés. «Je suis trèscontent, c’est sûr, j’avais peurcomme tout le monde que çadisparaisse. Je suis un gars depatrimoine, un gars de souve-nir, un gars de mémoire. D’unautre côté, je suis encore fâchécontre les institutions […] j’au-rais préféré qu’on ne se rendepas jusque-là», a-t-il lâché.

L’Atelier

100 000$ pour le Grand CostumierL’OSBL regroupe la collection de costumes de Radio-Canada

Julia Roberts et ChanningTatum avecBono contre le sidaNew York — Les personnes quiverseront au moins 10 $ à l’as-sociation caritative ‘RED’, fon-dée par Bono pour la luttecontre le sida, courront lachance d’aller boire du thé aveclui et Julia Roberts, d’assister àun concert privé de U2 ou defaire la fête à Las Vegas avecChanning Tatum. La campagneamorcera sa deuxième annéemardi, une semaine avant lajournée mondiale du sida, le 1erdécembre. Les autres «expé-riences» pouvant être gagnéesincluent entre autres une soiréeavec l’acteur Neil Patrick Harriset une aventure en motomarineavec DJ Khaled. La campagnesera présentée au talk-showJimmy Kimmel Live!, mardisoir. Bono, The Killers, DJ Kha-led et d’autres y offriront uneprestation musicale, et l’anima-teur accueillera des invités spé-ciaux, comme Julia Roberts,Channing Tatum et Kristen Bell. La Presse canadienne GG

Kanye West hospitaliséLe rappeur Kanye West a ététransporté à l’hôpital de Los An-geles à la suite d’un appel auxurgences de son médecin Mi-chael Farzam, pour signaler quel’homme faisait une crise psy-chotique. Le médecin du rap-peur de 39 ans a mentionné quele chanteur «agissait de façonerratique», ce qui serait la caused’un manque de sommeil et dedéshydratation. L’homme a étéemmené au domicile de son en-traîneur au centre médicalUCLA et a été menotté à unbrancard, comme l’indiquait laprocédure à suivre pour les gensprésentant des signes psycho-tiques. Les personnes atteintesde psychose souffrent souventde «bouffées délirantes» et deconfusion mentale. Le magazinePeople précise sur son site in-ternet, citant une source prochedu chanteur, que ce dernier aété hospitalisé pour épuise-ment et qu’il s’est senti «atta-qué spirituellement». «Il a étéà l’hôpital de son plein gré, surles conseils d’un médecin. Il vabien», ajoute People citant uneautre source.

Agence France-PresseMHD

ALEXANDRE PERRAS L’ATELIERExposition du Grand Costumier

Le Grand Costumier,c’est…3 costumières

5 étages

8 mois d’activité

20 000 accessoires

70 000 vêtements

Page 14: É Connexion «Nous FEMMES AUTOCHTONES itinérante les … · 2017. 2. 2. · cas découte électronique de certains journalistes, dont le chroniqueur Patrick Lagacé. L’Atelier

L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 2 3 N O V E M B R E 2 0 1 6

ACTUALITÉS P 14

La rédactionde L’AtelierChef des nouvelles: Alexandre Moranville-OuelletChef de pupitre:Étienne Grignon Pupitreurs: Catherine Charron, Dominique Degre, Marie-Hélène Hétu, Leïla Jolin-Dahel, Catherine Legault, Léa MartinJournalistes: Philippe Asselin-Léger, Émile Bérubé-Lupien, Jean-Simon Bonneterre, Jessica Charbonneau-Vaudeville, Marie-Hélène Daigneault, Marie-Jeanne Dubreuil,Myriam Eddahia, Maude Fraser-Jodoin, Sandrine Gagné-Acoulon, Laurence Godcharles, Alexis Gohier-Drolet, Isabelle Grignon-Francke, Gabriel Guénette, Noémie Laurendeau,Émilie Lavallée,Charlotte Martinet, Samuel Maurin Bonte, Luca Max, Gabrielle Morin-Lefebvre, Ericka Muzzo, Maude Petel-Légaré, Laëtitia Rattier, Julien Ruderic, Juliane Sickini,Laurence Vachon Correcteurs-correctrice: Jessica Charbonneau-Vaudeville, Samuel Maurin Bonte, Alexis Gohier-DroletCaricaturiste:Jean-Christophe CôtéChroniqueuse: Océanne De GrandpréEditorialiste: Simon LefrancPhotographes: Shannon Pecourt, Alexandre PerrasRemerciements: Sophie Chartier, Christine Dumazet, Vincent Fortier, Marie-Pier Frappier, Guillaume Lavallée

rue, dès l’âge de 18 ans.Si son parcours rappelle

celui de plusieurs sans-abri,Steve Denault défie nombre depréjugés encore associés à l’iti-nérance. Se considérant un ci-toyen comme les autres, ilreste à l’affût de l’actualité etsuit de près les grandsdébats de société.

«Je n’aime pas queles gens me limitent àquelque chose. Je disce que je pense quandquelque chose ne meplaît pas, dévoile-t-ilen ajoutant que l’idéed’un manque de libertéle met mal à l’aise. Jelis le journal, chaquematin», affirme-t-il endésignant un articlesur le président améri-cain désigné DonaldTrump.

Avec les télé-phones intelligents de sesamis, il s’assure de suivre sonfil d’actualité Facebook et d’ali-menter son profil de photos etde publications. L’utilisationde ce réseau social lui permetégalement de garder contactavec des amis rencontrés enparcourant les rues du pays,créant en ligne une étroitecommunauté de «squeegees».

Steve Denault dit vivre«un jour à la fois». Avec 50 à60 dollars par jour, il assure sasurvie grâce à son salaire de«squeegee», activité plus pro-fitable durant la saison hiver-nale. Steve Denault, qui pen-sait vivre une précarité rési-dentielle temporaire, s’est

heurté au dilemme d’une vie.«Si je pouvais retourner dansle passé, je changerais biendes affaires, je recommence-rais ma vie à zéro», avoue-t-ild’un sourire laissant entrevoirses dents noircies.

«À 17 ans, j’étais en se-condaire 1», dit lejeune homme, sé-paré de son frèrelors du placementen famil le d’ac-cueil. Il n’a pas eude ses nouvelles de-puis maintenantquatre ans. Chaquejour, il a pour ob-jectif d’amasser as-sez d’argent pouraller visiter samère, habitant tou-jours la Rive-Sud.

Vivre dans l’illé-galité est une réalitéincontournable dans

la rue, et il a lui-même purgéune peine d’emprisonnementde dix semaines à la prison deBordeaux, en 2011, pour unvol à l’étalage chez Dollorama.Critiquant «une société égo-centrique», Steve croit qu’ellerejette tout ce qui ne corres-pond pas à ses normes. «Onest vus comme une honte à laville», soulève-t-il. Pour pré-server sa santé mentale, ilgarde la bonne humeur. «Jetourne tout à la rigolade etj’essaye d’être en paix avecmoi-même», dit-il pressé deretourner à son travail de«squeegee».

L’Atelier

ITINÉRANCESUITE DE LA PAGE 1

vict imes d ’agressionssexuel les , surtout s i e l lessont autochtones», a notam-ment dénoncé une interve-nante de «Shelter for Indi-genous Women».

Les femmes autochtonesprésentes se sont dites désillu-sionnées face à l’inaction dugouvernement québécois dansle dossier de Val-d’Or, plusd’un an après la diffusion dureportage de l’émission En-quête en octobre 2015. Le motd’ordre qui émanait du ras-semblement était d’ailleurs«Notre voix n’est pas enten-due».

D’autres vigiles étaient or-ganisées hier après-midi à Val-

d’Or et à Québec, devant l’As-semblée nationale.

«Le DPCP (le Directeurdes poursuites criminelles etpénales) dit “faute depreuves”. Ces femmes sont despreuves vivantes. On lescroit», dit la présidente deFemmes autochtones du Qué-bec, Viviane Michel.

Une jeune «survivante»montréalaise d’agressionssexuelles et son amie, toutesdeux autochtones, s’étaientdéplacées pour appuyer lesvictimes: «On veut donnerdu courage à celles quin’osent pas en parler etchanger les choses pour quecelles qui parlent soient en-

tendues».Alors que la vigile prenait

fin, l’émission J.E. entrait enonde avec le témoignage at-tendu de quatre policiers duposte de la Sûreté du Québec àVal d’Or, dont deux avaient étésuspendu pour abus de pou-voir. Ils ont nié en bloc les al-légations et se sont plaintsd’avoir servi de boucs émis-saires d’une crise politique.Jurant qu’il dénoncerait desactes commis par leurs pairs,les policiers se sont défendusd’appliquer un racisme systé-mique. «La loi, c’est la loi, y’apas de race, y’a pas de sexe»,affirme l’agent cris Pierre-LucCharbonneau.

Ils minimisent cependantla valeur des témoignages en-tendus dans l’émission En-quête, qui proviendraientd’«un même groupe d’indivi-dus problématiques jouraprès jour». Ils s’entendent

pour dire qu’il y a un pro-blème d’itinérance et d’alcoo-lisme troublant dans la com-munauté autochtone de Val-d’Or. Les quatre agents évo-quent une crise sociale à la-quelle les policiers ne consti-tuent pas l’unique réponse. Lapolicière Émilie Langlois amentionné en entrevue la res-ponsabilité des communautésautochtones à prendre enmain ses membres en diffi-culté. «Ces personnes-là neveulent pas s’aider», a-t-elleaffirmé.

Pendant ce temps, les der-niers manifestants quittaientla Place des Arts en espérantque leur action aurait un échoau sein du gouvernement. «Onveut montrer que toute la po-pulation se sent concernée parcette injustice», a insisté Vi-viane Michel.

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AUTOCHTONESSUITE DE LA PAGE 1

débuts de modèle érotique,puisque sa manière de se per-cevoir passe plutôt par l’imagementale que par le côté phy-sique. S’exprimant de manièreintuitive, elle crée parfois enétat de profonde détresse psy-chologique. «Lorsque je suisdans une telle situation, jeressens l’urgence de photo-graphier», précise-t-elle.

La démarche de la vidéasteest très personnelle et résidesur une gymnastique mentalequ’elle-même dit ne pas pou-voir pleinement mettre enmots. «L’accent sera mis surles gestes, l ’expression despartenaires, l’émotion ressen-tie pendant l’acte, les fris-sons», décrit Valeria Rosz.Ainsi, elle s’assure de mettred’égal à égal les deux protago-nistes, de focaliser sur le plai-sir commun et non sur l’utili-sation de l’un au profit du plai-sir de l’autre. Le court-mé-trage sera tout de même axéd’une part sur l’acte physique,et de l’autre, sur l’aspect émo-tionnel d’une relation sexuelle.

Le court-métrage a ététourné par elle et son parte-naire pendant l’acte, tenantla caméra à bout de bras, tou-jours incertaine de la qualitéde la lumière et des diffé-rents facteurs pouvant in-

fluencer la qualité de l’image.«Le bouton de déclenche-ment doit être maintenu en-foncé pour chaque prise […],mais il ne faut pas sous-esti-mer ces techniques, dénoteMlle Rosz. C’est justement làque la manœuvre développetout son potentiel.»

Combattre les stigmasSouvent bloqués, les

comptes Instagram et Face-book de l’artiste multidiscipli-naire servent toujours à parta-ger son art jugé provocateurpar plusieurs. Elle a notam-ment diffusé une série de pho-tographies portant sur lesmenstruations, un des nom-breux phénomènes qu’elletrouve encore trop peu discutédans la société actuelle.

«La vue de pornographienous procure du plaisir, maisdès l’instant où nous posonsles yeux sur une image qui nesatisfait pas notre naturesexuelle, nous nous sentonsoffusqués», explique ValerieRosz. Elle a pu être témoin duchoc causé aux gens par cer-taines images vu les nombreuxsignalements sur ses comptespour des photographies repré-sentant une coupe menstruellese faisant vider ou une femme

couchée dans son lit avec unetache de sang dans les draps.

«Il y a des images bienplus violentes et vulgaires quicirculent partout, des meur-

tres en direct, du racisme etj’en passe, mais tout cela de-meure sur les réseaux so-ciaux», soulève la photo-graphe. Alors que l’art osé, et

bien souvent de mauvais goût,pullule sur les réseaux so-ciaux, une forme d’art cruedans son propos, mais propredans sa présentation, se fait

censurer sans gêne, laissantun doute sur la validité des ta-bous au sein desquels la so-ciété gravite.

L’Atelier

PORNOSUITE DE LA PAGE 1

VALERIE ROSZLa photographe Valerie Rosz ajuste son appareil avant une séance photo.

SHANNON PECOURT L’ATELIERPlus de 200 personnes se sont déplacées pour appuyer les femmes autochtones de Val-d’Or.

Se consi-dérant uncitoyencommeles autres,il reste àl’affût del’actualité