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1 Porrentruy Le guide du guide 1. Accueil et présentation 2. Histoire 2.1 De l’empire des Francs à la République et Canton du Jura 2.2 Une date à retenir : le 20 avril 1283 2.3 Légende du sanglier 3. Château 3.1 Tour Réfous 3.2 Puits 3.3 Résidence 3.4 Chancellerie 3.5 Tour du Coq 3.6 Pavillon Princesse Christine 3.7 Tour du Trésor 3.8 Corps de garde 3.9 Sculpture Oscar Wiggli 4. Pierre Péquignat 5. Faubourg de France 6. Creugenat 7. Maison Turberg 8. Hôtel de Grandvillers -Maison Béchaux- 9. Hôtel des Halles 10. Hôtel de Ville 11. Hôtel-Dieu 11.1 Pharmacie 12. Fontaine de la Samaritaine 13. Ruelle ou venelle ou Gasse 14. Grand-Rue 15. Collège et ancienne église des Jésuites 16. Jardin botanique 17. Cadrans solaires 18. Méridienne 19. Pendule de Foucault

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Porrentruy

Le guide du guide

1. Accueil et présentation2. Histoire

2.1 De l’empire des Francs à la République et Canton du Jura2.2 Une date à retenir : le 20 avril 12832.3 Légende du sanglier

3. Château3.1 Tour Réfous3.2 Puits3.3 Résidence3.4 Chancellerie3.5 Tour du Coq3.6 Pavillon Princesse Christine3.7 Tour du Trésor3.8 Corps de garde3.9 Sculpture Oscar Wiggli

4. Pierre Péquignat5. Faubourg de France6. Creugenat7. Maison Turberg8. Hôtel de Grandvillers -Maison Béchaux-9. Hôtel des Halles10. Hôtel de Ville11. Hôtel-Dieu

11.1 Pharmacie

12. Fontaine de la Samaritaine13. Ruelle ou venelle ou Gasse14. Grand-Rue15. Collège et ancienne église des Jésuites16. Jardin botanique17. Cadrans solaires18. Méridienne19. Pendule de Foucault20. Tour du Séminaire

20.1 Séminaire20.2 Tour et salle de la chapelle

21. Temple réformé

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22. Hôtel de Gléresse23. Fontaine de la Boule dorée24. Fontaine du Banneret25. Eglise St-Pierre

25.1 Chapelle St-Michel25.2 Chapelle St-Jean

26. Remparts27. Inter28. Eglise et cimetière St-Germain

28.1 Eglise - résumé28.2 Eglise - descriptifs illustrés28.3 Cimetière

29. Belle Epoque29.1 Belle époque à Porrentruy

30. Arrivée du chemin de fer30.1 Gare de Porrentruy

31. Hydrologie de la région31.1 Panneau de réseau des cours d’eau

32. Personnalités et historiens

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1. Accueil et présentation

Porrentruy, ville de presque 7’000 habitants, ville industrielle et d’études. Industrielle avec 4’200 places de travail dont 1’200 sont occupées par des frontaliers ; le taux de chômage est donc très bas. La principale industrie est l’horlogerie avec une unité de Jäger LeCoultre, d’autres entreprises fabriquent des composants de montres pour des marques réputées : Breitling, Vacheron Constantin, Hublot, etc. Nous avons une marque propre à notre région les montres Louis Chevrolet. La mécanique de précision est également très présente. Une grande partie du parc des machines des entreprises d’horlogerie proviennent de maisons jurassiennes : Hêche à Cornol, Willemin-Macodel à Delémont ou Witeck à Bassecourt. Dans la région ajoulote on trouve également de nombreuses industries: Tag Heuer à Cornol et Chevenez. Busch à Chevenez construit des pompes à vide, Busch Composites à Porrentruy des cannes de hockey en cevlar et des prothèses de genoux ou de hanches, British American Tobacco à Boncourt produit 10 milliards de cigarettes par année dont le 75% est exporté au Proche Orient; Dumont à Montignez est spécialisé dans les pinces et brucelles, plus de 3’200 pièces différentes, Bélet à Vendlincourt spécialiste des fraises et forêts pour métal dur; Vigne à Buix sur 5 hectares, production env. 15’000 bouteilles de vin blanc et 12’000 bouteilles de rouge, une fromagerie à Courgenay avec une production de 500 tonnes de Gruyère AOC.Ville d’études: avec le système Harmos, tous les élèves d’Ajoie de la 9ème à la 11ème année se rendent à Porrentruy dans 2 collèges. Le lycée cantonal, seul lieu où il est possible de faire une maturité ou un baccalauréat dans le canton du Jura, une Ecole des métiers techniques très réputée pour les futurs horlogers, mécaniciens, informaticiens par exemple, et 3 écoles privées : St-Ursule, St-Paul et St-Charles. Dans cette dernière il y a également la possibilité d’obtenir une maturité. Les études à Porrentruy sont une tradition depuis un peu avant 1600 avec l’arrivée d’un collège des Jésuites, ce qui nous amène à l’histoire de Porrentruy.

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2. Histoire

2.1 De l’empire des Francs à la République et Canton du Jura

Porrentruy surgit dans l’histoire entre 968 et 1148. Il fut ainsi question, en 1948, de célébrer le 800e anniversaire de la naissance de notre ville. Les documents révèlent, en effet, l’existence d’une petite bourgade, dans la plaine est, avec une église paroissiale dédiée à Saint-Germain et, après 1233, avec chapelle, actuelle église St-Pierre sur la colline sud.

Le toponyme Porrentruy a suscité des explications diverses qui vont de Pons Ragentrudis (pont de Ragentrude, femme du bon roi Dagobert, mort en 639) à Bruntrutum (pays des sources abondantes, à cause des nombreuses rivières qui arrosent ou sillonnent le lieu : la Chaumont, la Favergeatte, la Beuchire, le Creugenat, l’Allaine, le Bacavoine, etc.). La prudence nouvelle des étymologistes incite à ne retenir que la première syllabe du nom de la ville pour affirmer que Porrentruy est une « ville pont ».

La découverte, en 1983, d’un fanum (temple gallo-romain), près du cimetière actuel « En Solier », ainsi que les fouilles sommaires menées en 1986, ont permis aux archéologues d’affirmer que le site était occupé dès le début de l’ère chrétienne.

Les aléas de l’histoire ont accordé à la ville un destin mouvementé et, partant, des maîtres forts divers. Après avoir appartenu aux comtes d’Alsace, le noyau urbain devint propriété de l’abbaye de Moutier-Grandval, d’où l’église de Saint-Germain, tandis que la colline sud, qui vit s’ériger l’église de Saint-Pierre, dépendait du couvent de Bellelay. Au Nord, les comtes de Ferrette possédaient la région du Château. En 999, Rodolphe III, roi de Bourgogne, donna à l’évêque de Bâle l’abbaye de Moutier-Grandval et toutes les terres de l’institution religieuse. Ce don fit du prélat de la ville rhénane un prince, en plus de l’évêque qu’il était. A partir de cette date et jusqu’en 1270, les princes-évêques de Bâle procédèrent à des achats divers et l’Ajoie devint partie intégrante de leurs terres, dont ils restèrent les maîtres jusqu’à la Révolution française.

2.2 Une date à retenir : le 20 avril 1283

En ce XIIIe siècle finissant, une partie de l’Ajoie, dont Porrentruy, est occupée par Renaud de Bourgogne. Henry d’Isny, prince-évêque de Bâle, fait appel à son ami l’empereur Rodolphe de Habsbourg, afin qu’il l’aide à recouvrer ses propriétés ajoulotes. L’empereur vient donc faire le siège à Porrentruy. Après six semaines, l’usurpateur bourguignon se rend, fait sa soumission au chef de l’Empire et restitue ses biens au prince-évêque. L’acte solennel de restitution est suivi d’un acte plus particulier : l’octroi de la fameuse charte de franchises à la ville, le 20 avril 1283, par laquelle Rodolphe de Habsbourg accorde aux Bruntrutains les mêmes avantages que ceux concédés à Colmar, en y ajoutant le droit de tenir marché le jeudi, ce qui se fait encore actuellement.

En 1527, nouveau coup du destin ! Le prince-évêque quitte Bâle gagnée à la Réforme et s’installe en son château bruntrutain, qui devient sa résidence officielle. Il en profite pour l’agrandir en faisant

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construire la Résidence et la Chancellerie. Porrentruy accède, par la même occasion, au rang de capitale d’un des nombreux Etats de l’Empire.

La fin du XVIe siècle est marquée par la présence, durant trente ans, du plus illustre des princes-évêques de Bâle : Jacques-Christophe Blarer de Wartensee. Il régna de 1575 à 1608. Ce seigneur rénova le château, créa le Collège des Jésuites et assura la fondation d’une imprimerie. La ville connut une ère de prospérité qui prit fin avec la guerre de Trente Ans (1618-1649), durant laquelle la cité fut assiégée et occupée à plusieurs reprises par des troupes diverses.

Un renouveau survint durant la deuxième moitié du XVIIIe siècle, après les troubles contre l’absolutisme. La révolte est incarnée par Pierre Péquignat et les commis d’Ajoie (exécution le 31 octobre 1740).

L’Evêché se dote d’un important réseau routier et Porrentruy voit s’ériger les grands bâtiments qui font encore la richesse architecturale de la cité : l’Hôtel de Gléresse, l’Hôtel des Halles, l’Hôtel de ville et l’Hôtel-Dieu.

1792 la révolution française gronde aux portes de la principauté-épiscopale. Le 27 avril, Joseph de Roggenbach, dernier prince régnant, quitte Porrentruy, quelques jours avant l’arrivée des troupes révolutionnaires.

Elles envahirent le pays qui forma d’abord la République rauracienne, de durée éphémère, avant d’être réunie à la grande République.

Porrentruy cessait d’être la capitale de l’Evêché de Bâle, ce qui lui avait valu des jours de splendeurs certes, mais aussi bien des vicissitudes ! La ville fut pendant sept ans le chef-lieu du département français du Mont-Terrible, département absorbé ensuite par celui du Haut-Rhin, avec Colmar pour chef-lieu; Porrentruy ne fut plus qu’une modeste sous-préfecture.

Après la chute de Napoléon, une déclaration du Congrès de Vienne, du 20 mars 1815, fixa le sort de Porrentruy et des contrées soumises précédemment au pouvoir temporel des princes-évêques de Bâle : elles devinrent suisses par le biais de leur rattachement au canton de Berne.

Dès 1948, divers mouvements engagèrent la lutte pour l’indépendance partielle ou totale des régions de l’ancien Evêché de Bâle devenues Jura bernois. Ces actions aboutirent à la création de la République et Canton du Jura, 23e canton suisse, le 23 juin 1974 qui entra en souveraineté dès le 1er janvier 1979.

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2.3 Légende du sanglier

Les armoiries de Porrentruy, d’argent au sanglier de sable, font partie de l’histoire de la cité. Comme la ville, elles ont fait l’objet de diverses études et la légende qui les illustre est digne d’être contée.

Le sanglier, symbole de l’intrépidité et du courage, a figuré souvent sur les bannières. De plus, l’animal a toujours hanté nos régions; aujourd’hui encore, il donne lieu à des traques hivernales soigneusement organisées et fort prisées des chasseurs du cru.

La légende est plus lyrique : »Un jour d’autrefois, une singulière bête, courant ventre à terre, queue en l’air et la gueule grande ouverte (un énorme sanglier) franchissait le rempart de dix pieds comme si ç’avait été une petite clôture de rien du tout. »

Après moult péripéties dont le récit fait état, la bête fut frappée à mort par la hache lancée d’une fenêtre par un courageux bruntrutain ! Elle s’écroula finalement devant le perron de l’Hôtel de ville.

L’aventure fit comprendre à « Messieurs du Conseil » qu’en certains endroits le mur de l’enceinte de la ville était insuffisamment haut pour s’opposer aux attaques de l’ennemi. Il fut donc décidé de « pousser les remparts à une hauteur plus imposante ».

« Ce sanglier providentiel était donc, à n’en pas douter, le messager des Puissances protectrices de la cité… Le Conseil arrêta, en séance solennelle, que, dorénavant, le sanglier deviendrait l’emblème de la louable ville de Porrentruy. Les étendards de la cité arborèrent donc le sanglier de sable sur champ d’argent et les sceaux officiels imprimèrent sur tous les documents l’animal héraldique, hirsute, bondissant et grognant, qui avait incarné, à un moment mémorable, le bon génie de la cité »

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3. Château

Les bâtiments du château dominent de leur volume imposant la vieille ville de Porrentruy. Construits entre la seconde moitié du XIIIe et le début du XVIIIe siècle, ils témoignent de l’évolution de l’architecture monumentale durant cette période et ils illustrent les différentes fonctions militaires, seigneuriales et administratives d’un château.

Le bâtiment le plus ancien est la tour Réfous, construite dans les années 1270, à l’époque où Porrentruy et l’Ajoie sont l’objet de luttes et de litiges entre le comte de Ferrette, le comte de Montbéliard et le prince-évêque de Bâle. La tour ainsi que le puits situé à proximité expriment la fonction essentiellement défensive du château médiéval.

En 1528, lorsque le prince-évêque de Bâle quitte sa ville, pour des raisons aussi bien économiques et politiques que religieuses, il choisit Porrentruy comme résidence et s’établit au château. Celui-ci est gravement endommagé par un incendie en 1558. Jacques Christophe Blarer de Wartensee, qui règne de 1575 à 1608, fait reconstruire la Résidence entre 1588 et 1591. Ce bâtiment reflète à merveille toutes les fonctions d’apparat liées à une cour princière. Le rez-de-chaussée, au-dessus de caves monumentales, abrite en effet les cuisines et quatre salles à manger. Les appartements du bel étage, ornés de stucs du début du XVIIIe siècle, permettent d’héberger les hôtes du château et les dignitaires de la cour. Quant au prince-évêque, il habite au deuxième étage un logement relativement modeste à côté de la grande salle du trône où se déroulent les cérémonies de la cour.

A l’est de la Résidence se trouve la Chancellerie, reconstruite à la même époque. C’était le centre administratif de l’évêché et du diocèse de Bâle. A cette fonction sont liées les archives, qui seront conservées, dès le milieu du XVIIIe siècle, dans la tour du Coq, non visible depuis la cour. Le château, symbole de pouvoir, abrite également des cachots, où furent notamment emprisonnés Pierre Péquignat et les autres commis d’Ajoie avant leur exécution en 1740.

Le Pavillon de la Princesse Christine, qui forme l’aile sud du château, a été construit au début du XVIIIe siècle à l’emplacement de bâtiments ruraux détruits par un incendie en 1697. Le pavillon se termine par la tour du Trésor. A l’emplacement de la terrasse actuelle se trouvaient l’Hôtel de la monnaie et la caserne de la garnison, démolis vers 1820. La poterne, aujourd’hui condamnée, où aboutissait le chemin qui conduisait au Faubourg de France est encore visible au bas du chemin de soutènement. Quelques années auparavant, le château avait subi une perte encore plus importante par la démolition du bâtiment de Lydda, qui occupait la butte au pied de la tour Réfous, et auquel était liée l’ancienne chapelle du château. Un autre oratoire subsiste dans la maison de Luppach, (qui doit son nom au Prieuré de Luppach, près de Ferrette), auquel on accède par la tour du Trésor. Cette chapelle a conservé un magnifique plafond voûté, richement orné de stucs baroques, aux armoiries du prince-évêque Jean-Conrad de Roggenbach.La cour est fermée à l’ouest par un bâtiment appelé corps de garde, lequel abritait entre autres le logement du geôlier.

A l’extérieur de l’enceinte, au nord, subsistent l’ancienne ferme du château (L’Orangerie) ainsi qu’une partie des jardins. Le terrain présente encore à cet endroit la trace de bastions destinés à protéger le château sur son côté septentrional.

Au cours du XIXe siècle, après avoir échappé à l’abandon et au risque de démolition, le château a connu diverses affectations. Il a servi d’hospice pour personnes âgées, de 1837 à 1896, et d’orphelinat, jusqu’en 1930. Il a également abrité l’école d’agriculture du Jura de 1897 à 1927 et a été utilisé comme caserne dès 1937. La restauration d’ensemble de l’édifice, réalisée entre 1957 et 1961, a permis d’installer en ces lieux une partie de l’administration du district de Porrentruy, notamment la préfecture (supprimée en 1978), le tribunal et les prisons. Depuis 1979, date de l’entrée en souveraineté de la République et Canton du Jura, le château de Porrentruy est le siège du Tribunal cantonal et, depuis 1999, de l’ensemble de la justice de première instance.

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3.1 Tour Réfous

La tour Réfous a été construite vers 1270, à l’époque où le prince-évêque de Bâle et les comtes de Ferrette et de Montbéliard rivalisaient pour s’assurer la possession de Porrentruy et de l’Ajoie. Son nom, longtemps mis en rapport avec le mot latin « refugium », provient peut-être de l’ancien allemand « Riff-hus », qui signifie « construction sur un roc ou sur une rive ». La tour, caractérisée par son puissant appareil de maçonnerie à bossage, mesure 32 m de hauteur jusqu’aux créneaux, 44 m jusqu’au sommet du toit, lequel a été ajouté au XVIe siècle. A la base de la tour, le mur mesure 4,5 m d’épaisseur. La porte se trouve à environ 9 m du sol ; elle était autrefois accessible par une passerelle qui reliait la tour au bâtiment de Lydda, démoli en 1804. Le grand local du rez-de-chaussée, dont le seul accès est la trappe ménagée dans la voûte qui le couvre, servait de cellier ou de garde-manger pour les défenseurs en cas de siège du château. Il est possible que ce local ait aussi servi de cachot à certaines époques. Depuis la salle du premier étage, couverte par une voûte, on accède aux niveaux supérieurs par un escalier ménagé dans le mur de la tour. La pièce du deuxième étage, également voûtée, présente une cheminée murale partiellement conservée. Du sommet de la tour, qui servait jadis de poste de guet, on jouit d’une vue magnifique sur la vieille ville de Porrentruy, sur ses alentours, ainsi que sur la chaîne du Mont-Terri et du Lomont qui ferme l’horizon au sud. La tour a été restaurée en 1924/1926, et sa charpente en 1985.

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3.2 Puits

Dans la cour, pratiquement au pied de la tour, existe encore le puits d’alimentation en eau du château. Ce dernier date du commencement du XIIIe siècle et sa profondeur est d’environ 50 mètres (35 m jusqu’à la surface de l’eau puis 15 m de profondeur en eau), pour un diamètre de 2.80 mètres. Il se situe sans doute au niveau du Faubourg de France et l’eau provient de la nappe phréatique.

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3.3 Résidence

Le bâtiment de la Résidence a été reconstruit entre 1588 et 1591, sous le règne du prince-évêque Jacques Christophe Blarer de Wartensee, le restaurateur de l’Evêché, d’après les plans de Jean et Nicolas Frick, architectes originaires d’Ulm. En plus du gros-œuvre, le bâtiment a conservé de cette époque les portails Renaissance de la façade principale ainsi que deux escaliers en colimaçon, datés de 1590 et 1591, parmi les plus beaux du canton du Jura. Le caractère de la façade donnant sur la cour a été modifié dans les années 1720 par la transformation des fenêtres et l’adjonction de riches ornements en stuc, parmi lesquels on remarque des soleils, des rosaces, des conques, des bouquets, des vouivres, et, au-dessus d’une fenêtre du rez-de-chaussée, un petit personnage chevauchant un tonneau.

Le bâtiment, qui compte trois niveaux, repose sur des caves voûtées monumentales. Les salles du rez-de-chaussée sont également voûtées. Elles abritaient, en plus de différents locaux de services et d’une cuisine (dans l’entrée principale actuelle), quatre salles à manger, dont la qualité des hôtes et des mets décroissait à mesure qu’on se rapprochait de la cuisine. Ces pièces sont ornées de stucs aux motifs décoratifs et figuratifs du début du XVIIIe siècle. Le premier étage, qui servait à héberger les hôtes et dignitaires de la cour, présente un corridor à l’arrière, sur lequel ouvrent les anciens appartements constitués d’une belle chambre donnant sur la cour et d’une anti-chambre. Les plafonds sont ornés de stucs des années 1720. L’un d’eux présente le lion héraldique de la famille de Reinach portant les différents insignes du pouvoir temporel et spirituel des princes-évêques.

Le deuxième étage, qui a subi davantage de transformations, abritait la salle du trône, des salons de réception et, du côté est, l’appartement du prince-évêque. Dans les corridors sont accrochés les portraits des 14 derniers princes-évêques de Bâle. Un tableau montrant l'incendie de 1697 donne une idée de l'aspect du château à la fin du XVIIe siècle.

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3.4 Chancellerie

La Chancellerie a été reconstruite à la fin du XVIe siècle sur des soubassements plus anciens. Comme les autres bâtiments du château, elle a fait l’objet de réparations au milieu du XVIIe siècle pour remédier aux dégâts subis durant la Guerre de Trente Ans. La façade orientale de l’édifice, en pignon, mesure 38 m de haut. Son angle sud-est est pourvu d’une échauguette. Les services de la chancellerie proprement dite occupaient le rez-de-chaussée. A l’étage, les appartements donnant sur la cour étaient occupés par le Conseil aulique et la Chambre des finances, ceux du côté de la ville étaient réservés à l’Officialité. L’officialité se trouvait à Altkirch et non à Porrentruy. Seule la haute justice était située à Porrentruy avec le Malefizgericht ou Tribunal des vingt-quatre, en raison de sa composition.Le bâtiment a conservé les anciens cachots où furent notamment emprisonnés les commis d’Ajoie lors des Troubles de 1740. La fonction carcérale du bâtiment a été confirmée lors des travaux de 1957/1961 par l’aménagement des prisons de district.

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3.5 Tour du Coq

La tour du Coq, ainsi nommée en raison du coq héraldique de la famille Blarer peint sur la tour à côté de la crosse de l’évêché de Bâle, est accolée à l’angle nord-est de la Chancellerie. Elle n’est pas visible depuis la cour. Il s’agit d’une construction massive, probablement du XIVe siècle, comptant quatre niveaux dont les voûtes circulaires en berceau retombent sur des piliers centraux. La tour a abrité les archives de l’évêché de 1756 jusqu’à la Révolution, puis de 1842 à 1898.Ses locaux sont aujourd’hui utilisés en partie comme dépôt par les Archives cantonales.

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3.6 Pavillon de la Princesse Christine

Le pavillon a été construit au début du XVIIIe siècle à l’emplacement de bâtiments ruraux détruits par un incendie en 1697. Il doit son nom au souvenir des séjours que fit à Porrentruy Christine de Saxe, tante de Louis XVI, abbesse de Remiremont. Il s’agit d’un corps d’habitation qui repose du côté de la ville sur un impressionnant mur de soutènement. Il a conservé du côté oriental une ancienne cuisine monumentale. A l’extrémité occidentale du pavillon, la tour du Trésor permet d’accéder au bâtiment de Luppach dans lequel se trouve une ancienne chapelle ornée d’un remarquable plafond en stuc aux armes de Jean Conrad de Roggenbach (1656 - 1693).

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3.7 Tour du Trésor

La tour du Trésor doit son nom à la maison de la Monnaie à laquelle elle était adossée et qui a disparu. Le prince-évêque avait un droit régalien de battre monnaie depuis 1356. De forme pentagonale, cette tour qui était plus élevée autrefois, servait à défendre l’accès du château, côté ville. Suite au dernier incendie du château, on diminua la hauteur de la tour et le toit pyramidal en tuiles fut remplacé par une coupole en cuivre. Au XIXe siècle, l’accès formé d’un chemin en zigzag, partant du Faubourg de France, a été remplacé par une série d’escaliers. Pour faciliter l’accès, la tour du Trésor a été excavée de plus de neuf mètres et pourvue d’un ascenseur.

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3.8 Corps de garde

La cour du château est fermée du côté occidental par un bâtiment appelé corps de garde, reconstruit en partie au XVe siècle, modifié au début du XVIIIe siècle. Du côté de la cour, le bâtiment présente des fenêtres aux encadrements richement moulurés, propres à l’époque gothique. Un escalier en colimaçon dessert les étages. Cet édifice servait de logements à divers serviteurs du château, aux palefreniers et au geôlier.A côté du bâtiment se trouve encore l’entrée principale du château. Elle était défendue par un fossé et un pont-levis qui ont disparu.

3.9 Sculpture

Sur la terrasse se dresse une sculpture d’Oscar Wiggli, artiste soleurois (†2016). D’une hauteur de 3 m, elle porte le nom d’EOS et est composée d’un fragment de coque de pétrolier. Son épaisseur est de 5 à 6 cm. Cette œuvre a été offerte par le Canton du Jura en 1989.

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4. Pierre Péquignat (1669 ou 1677-1740)

Né le 5 avril 1669 ou le 20 décembre 1677 à Courgenay (l'âge - variable - déclaré vers la fin de sa vie ne permet pas d'opter pour l'un ou l'autre des deux Pierre Péquignat «possibles» recensés dans les registres de paroisse). Mort le 31 octobre 1740 à Porrentruy.

Au fil des événements :

1726 Décret du prince-évêque Jean-Conrad de Reinach-Hirzbach (1705-1737), pour corriger les abus et un certain laisser-aller dans l’évêché. Libertés en retrait en ce qui concerne la pêche, la chasse et la coupe du bois. Tous les droits sont réservés à la cour.

1726-174O Troubles en Ergüel, aux Franches-Montagnes, dans la vallée de Delémont, le laufonnais et surtout en Ajoie.

173O Pierre Péquignat, agriculteur aisé, chef des « commis » d’Ajoie, s’insurge contre les réformes du pouvoir.

1731 Tentative de médiation du commissaire impérial, le comte Nicolas de Reichenstein.1733-1734 Les exhortations à la soumission du haut chapitre et des cantons catholiques échouent.1739 Jacques-Sigismond de Reinach-Steinbrunn (1737-1743), prince-évêque, signe

secrètement un traité d’alliance avec Louis XV, pour une aide militaire pour mâter les fauteurs de troubles.

174O De retour de Berne le 30 avril – où il était allé chercher soutien auprès de Leurs Excellences - Péquignat est arrêté à Bellelay par les troupes françaises, il passera une nuit à St—Ursanne, puis emprisonné au château de Porrentruy.Il subira un interrogatoire (905 questions !) parfois sous la menace de la torture. Il est condamné à mort le 27 octobre, décapité quatre jours plus tard et écartelé sur la place de l’Hôtel de ville de Porrentruy ( rue Pierre Péquignat).Sa tête sera plantée sur les fourches patibulaires de la place et ses membres exposés à l’entrée des quatre chefs-lieux de mairie d’Ajoie : Alle, Coeuve, Bure et Chevenez.

Les autres protagonistes de l’affaire :Fridolin Lion de Coeuve et Jean-Marie Riat de Chevenez seront aussi exécutés le même jour.Jean Georges Bruat, aussi condamné, s’enfuiera en France et Pierre François Choulat condamné à perpétuité, s’exilera en Alsace.

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5. Faubourg de France (anciennement Rue du Bourg ou Le Bourg)

Niché au pied du château, ce très vieux quartier a été construit sur un axe est - ouest. Sa position très resserrée n’a permis l’établissement que d’une seule rue, bordée de petites maisons. La majeure partie d’entre elles appartenaient aux Princes-Evêques et étaient habitées par des nobles.Les premières origines du Bourg remontent au XIIIe siècle. Il constituait l’un des trois noyaux préurbain.Le Bourg était autrefois très animé. On y trouvait bon nombre d’échoppes et pratiquement tous les métiers y étaient exercés.A l’est du Faubourg se dresse la Porte de France, anciennement la Porte d’Able, du Vieux Bourg, du Moulin ou de Belfort. C’est la porte la mieux conservée des quatre qui entouraient la ville, trois d’entre elles (Porte St-Germain, d’Enson la ville, de Courtedoux) ayant disparu. Reconstruite en 1563 sur des soubassements médiévaux, la porte a été modifiée en 1744, date qui figure sur la voûte, côté campagne. Elle est formée de deux vigoureuses tours rondes sous un toit conique qui flanquent le corps de passage surmonté d’un campanile (transformé). Le mouvement de l'horloge, de 1714, conservé dans son état d’origine, est l’œuvre de François Keyser, maître horloger à Porrentruy. Les cadrans, avec leur unique aiguille, sont des reconstitutions réalisées en 1942. Restauration en 1942/1943 et en 1992.La Porte de France, par ses qualités architecturales et par son emplacement, juste en contrebas du château, est un des monuments emblématiques de la ville.A l’ouest, une cinquième porte, plus précisément une ouverture percée dans le mur d’enceinte, dite de Porte de Bure ou Nouvelle Porte a été ouverte en 1786. Le passage latéral pour les piétons a été percé en 1930.

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6. Creugenat (voir aussi chapitre hydrologie)

Le Creugenat est un gouffre situé sur la commune de Chevenez en Haute-AJoie, à environ 8 km à l’ouest de Porrentruy. Il émet des eaux en cas de crue et donne naissance à une rivière temporaire, le Creugenat. Les émissions sont de l’ordre de 4 à plus de 10 par année, elles peuvent durer de quelques heures à 8 à 10 jours, avec un débit pouvant atteindre 15 à 20 m3/s. Les eaux suivent la plaine de Courtedoux et se jettent dans l’Allaine à Porrentruy.Les croyances populaires, nous disent que le nom Creugenat vient du patois et signifie creux des sorcières. Récemment suite à de nombreuses observations et bien des recherches en archives, on conclut que le terme Creugenat ne veut pas dire « trou des sorcières », mais vient plutôt du patois « creûjenat », qui veut dire petit creux ou mieux encore, en fonction des résultats des observations faites ces dernières années, du verbe « creûjenaie », creuser. Les vestiges d’un important mur de retenue sont visibles dans l’estavelle.

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7. Maison Turberg

Un exemple typique de maisons nobiliaires du XVIe siècle, construites en profondeur sans symétrie particulière, avec un escalier en colimaçon (signe de noblesse). La porte d’entrée sculptée affiche le millésime de 1569. La façade ouest est en pierre de taille, témoin d’une restauration au 19 e siècle (1818). Cette demeure a été habitée par plusieurs personnalités, à l’exemple du notaire (Choullat, mêlé aux troubles de 1740) et également au début du XXe siècle l’imprimerie Turberg d’où le nom qui est resté pour désigner cette habitation. L’arrondi de la façade, visible côté rivière marque l’emplacement d’une ancienne tour, probablement une prison.Une curiosité à signaler sur l’assise de la maison, côté Creugenat : la présence de pierres apotropaïques qui jaillissent du moellon de la base. Ces boules avaient pour vertu de protéger la maison des mauvais esprits.

Bâtisse rachetée et partiellement transformée par Rémy Zaugg artiste peintre jurassien dans la perspective d’y installer ses œuvres. Le brusque décès de ce dernier a mis fin à son projet. Acquise en 2015 par l’ancien ministre jurassien Pierre Kohler, un centre dévolu à la culture devrait y voir le jour.

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8. Hôtel de Grandvillers -Maison Béchaux-

Autre imposante bâtisse du XVIe siècle. Le millésime de 1570 gravé sur le soubassement côté est de la façade en témoigne. L’impression produite par l’immensité du bâtiment est celle d’une maison fortifiée plutôt que celle d’un domicile de plaisance. La partie extérieure de la viorbe (escalier en colimaçon) fait penser à une tour de rempart et augmente encore cette impression de fortification.La maison garde son caractère gothique. Seule trace de style renaissance, la porte côté ouest, ornée d’un fronton triangulaire. Les armoires d’origine ont disparu ; elles ont été martelées lors de la Révolution.Cet hôtel particulier connut également une succession de propriétaires : l’un d’eux appartenait à la cour du prince-évêque et était prévôt de Porrentruy. Il y eut un maire et un conseiller aulique du prince-évêque Jean-Conrad de Reinach-Hitzbach. La demeure fut ensuite vendue à Etienne Béchaux, tanneur, bourgeois de Porrentruy. Elle appartient encore actuellement aux nombreux descendants de la famille Béchaux qui y séjournent durant leurs vacances.

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9. Hôtel des Halles

L’Hôtel des Halles a été construit en 1766/1769, sous le règne du prince-évêque Simon-Nicolas de Montjoie, par l’architecte Pierre-François Paris, à l’emplacement d’une halle au grain du XVIe siècle et d’une auberge. Au fronton, sculpté par Jean-Jacques Perrette, de Besançon, deux sauvages encadrent la crosse épiscopale, reconstituée, de l’ancien Evêché de Bâle.

Sous le régime épiscopal, l’Hôtel des Halles abritait la halle au blé, le poids public, une auberge, des écuries et une remise. A l’étage se trouvaient une grande halle marchande, des salles à manger et des pièces d’habitation. Le deuxième étage comprenait des appartements pour les hôtes du prince-évêque, des salles à manger, une salle de bal et une salle de billard. Les combles étaient utilisés comme grenier.

A la fin de l’Ancien Régime, l’Hôtel des Halles fut le siège de l’Assemblée nationale de la République rauracienne (1792 - 1793), de la préfecture du département du Mont-Terrible (1793 - 1800) et de la sous-préfecture du département du Haut-Rhin (1800 - 1815). Durant la période bernoise (1815 - 1978), à l’enseigne de l’ «Hôtel de l’Ours», le bâtiment conserva sa fonction d’auberge, jusqu’en 1882, et abrita différentes instances administratives (tribunal, gendarmerie, postes).

Au rez-de-chaussée, ouvertures en plein-cintre ; à l’étage principal, fenêtres à linteau cintré, ornées de simples agrafes différenciées ; au deuxième étage, fenêtres rectangulaires.

Actuellement, l’Hôtel des Halles, propriété de la République et Canton du Jura, abrite l’Office de la culture et la Bibliothèque cantonale jurassienne. Au rez-de-chaussée se trouvent l’Espace d’art contemporain (les halles) et l’Espace Auguste Viatte. Restauration d’ensemble en 1993/1997.

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10. Hôtel de Ville

L’Hôtel de ville a été construit en 1761/1764, sur des plans de Pierre-François Paris, à l’emplacement de l’ancienne maison des bourgeois et d’une maison particulière. Le bâtiment a conservé de l’ancienne construction les caves et certaines parties arrière alignées sur le tracé des remparts (XVe et XVIe siècles). La façade principale, de style baroque, est en pierre de taille. Elle compte trois niveaux de cinq travées de baies et est couronnée par une balustrade ornée de vases. Le ressaut central se termine par un fronton surmonté d’un dôme à campanile. Sur la clef de l’arc du portail, tête de Minerve, déesse de la sagesse et du bon gouvernement, surmontée d’une chouette, son animal tutélaire. Le garde-corps du balcon, daté de 1763, est dû à Jean-Georges Fromknecht. A l’angle sud-ouest de la façade, présence d’un cadran solaire primitif (gnomon).

A l’intérieur, dans le hall d’entrée, fût original de la fontaine de la Samaritaine, sculpté par Laurent Perroud, de Cressier (1564). Plaques de cheminée en fonte aux armes du prince-évêque Guillaume Rinck de Baldenstein (1620) et de la ville (1731). Belle rampe d’escalier portant également les armoiries de la ville. Le bâtiment a été restauré en 1965/1966.

Comme l’ancienne maison des bourgeois, l’Hôtel de ville est le centre symbolique et politique de la cité. Il abrite une partie de l’administration communale, la mairie, ainsi que les salles du Conseil municipal, du Conseil de ville et du Conseil de bourgeoisie. La dimension emblématique du monument est soulignée par la présence, devant sa façade principale, de l’œuvre de Robert Dietlin qui représente un sanglier, animal héraldique de la ville (1936).

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11. Hôtel-Dieu

L'Hôtel-Dieu de Porrentruy est l'un des plus beaux hôpitaux urbains de style baroque tardif en Suisse. Il a été construit de 1761 à 1765 par Pierre-François Paris, en remplacement du premier hôpital de la ville, situé "Entre-les-Portes" (actuelle rue du 23-Juin) et fondé en 1406. L'édifice se distingue par l'ordonnance régulière des façades, qui met en évidence la vivacité du corps central, avec son décor en léger relief et son fronton surmonté d'un bulbe. Le plan actuel du bâtiment, en forme de H, résulte d'agrandissements des deux ailes orientales (vers 1800) et de transformations de l'aile nord-ouest (vers 1910). Une inscription latine « Christo in pauperibus » en français : « Au Christ parmi les pauvres » orne le dessus du portail en fer forgé conduisant à la cour d’honneur. Cette splendide grille ainsi que les autres ouvrages de ferronnerie, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, ont été confectionnés par Jean-Georges Fromknecht de 1765 à 1766. Le bâtiment a conservé également une remarquable pharmacie datant de 1847, œuvre de l'ébéniste Jean-Baptiste Carraz.

L'Hôtel-Dieu a servi d'hôpital jusqu'en 1956. De 1987 à 1996, il a fait l'objet d'une restauration complète, réalisée par étapes. Il abrite aujourd'hui le Musée de l'Hôtel-Dieu, la Bibliothèque municipale, la Bibliothèque des jeunes et la ludothèque.

Pharmacie (XIXe siècle)

L’aménagement de cette pharmacie est l’œuvre de l’ébéniste Jean-Baptiste Carraz. Les bois utilisés pour le mobilier sont principalement l’érable, le chêne, le prunier, l’amarante, le pin et le sapin.Les tiroirs sont en bois de prunier et les étiquettes en bois d’ébène, encadrées de deux filets en bois d’amarante. C’est un magnifique travail de marqueterie. Le contenu des tiroirs : H= herbe, EC=écorce, etc. Dans les vitrines, quelques 240 pots en porcelaine et en verre, sobrement décorés proviennent de l’établissement Vimeux à Paris.Contrairement aux autres pharmacies ou apothicaireries, les pots sont libellés en français et non pas en latin, comme c’était la tradition, simplement parce que les sœurs hospitalières (congrégation de Ste-Marthe, ordre fondé à Beaune au 15es) qui y travaillaient, ne connaissaient pas le latin.Une corniche, sculptée et ajourée est bien mise en valeur par l’éclairage et surmonte les étagères.Devant le plan de travail, recouvert d’une plaque de marbre, on observe un pélican sur son nid. Cet oiseau est le symbole de la charité et de la piété. Le pélican qui ouvre son flanc pour nourrir ses petits de son sang, est symbole du Christ quand, lors du dernier repas, il ouvre sa Chair et donne son Corps et son Sang aux disciples et aussi icône de sa crucifixion. Les trois oisillons dans le nid représentent le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Dans le coin droit de la pièce, une partie de l’armoire pivote sur elle-même et fait office de porte. Cette sortie, pour accéder au couloir, facilite les déplacements et les communications entre les locaux.

En fonction du temps à disposition ou selon la variante de visite :

- Inviter les gens à monter au 1 er étage et attirer leur attention sur le fait que les marches, d’une hauteur de 12 cm (la norme est de 17 à 19 cm) ont été spécialement adaptées à l’habillement des sœurs hospitalières (qui recouvrait les souliers). La montée des marches est très agréable et la descente encore davantage.

- Rappeler que dans cet hôpital et jusqu’à la Révolution, on célébrait 572 messes par année (soit en moyenne presque 2 fois par jour) dans la chapelle qui se trouve juste en dessous de l’horloge, au 1 er étage, au milieu du bâtiment construit en forme de U. (Il deviendra un H vers 1800, suite à un agrandissement vers l’arrière). Les lits des malades étaient répartis à droite et à gauche de la chapelle (aujourd’hui bibliothèque municipale et bibliothèque des jeunes). En ouvrant les portes de cette chapelle, ils pouvaient entendre la messe et y participer. Il est vrai qu’à l’époque la médecine n’était pas très développée et la prière était le meilleur moyen de gagner le paradis…

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- Au plafond de la chapelle, un triangle qui rappelle le Père, le Fils et le Saint-Esprit…avec un œil au milieu (Dieu voit tout et sait tout !)

- En ressortant de la chapelle, ne manquez pas de faire admirer la grille en fer forgé de Jean-Georges Fromknecht portant les armes du PE Simon Nicolas de Montjoie (qui a dit lors de son arrivée à Porrentruy : « Je m’appelle Nicolas de Montjoie et je viens en Ajoie vous apporter la joie ! »). On distingue bien la crosse de l’évêque (de biais, qui symbolise le pouvoir spirituel du prince-évêque), le glaive ou l’épée qui symbolise le pouvoir temporel (les deux pouvoir réunis = théocratie). Et toujours dans l’armoirie de chaque prince-évêque, les deux crosses de Bâle (basler Stab) et les deux clés pour Nicolas de Montjoie (les deux coqs pour Blarer de Wartensee, etc.)

- Et en descendant l’escalier, le confort des marches de petite hauteur…

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12. Fontaine de la Samaritaine

La fontaine de la Samaritaine, comme les deux autres fontaines Renaissance de Porrentruy, est due à Laurent Perroud, de Cressier, élève probable de Hans Gieng qui, en 1550/1551 a réalisé la fontaine de la Samaritaine à Fribourg. Sur le fût octogonal, Jésus et la Samaritaine se font face, accoudés à la margelle du puits de Jacob. Au-delà du pittoresque familier et de la convivialité urbaine de la scène transparaît le message évangélique : « Celui qui boit de cette eau aura encore soif ; tandis que celui qui boira l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif ». Au sommet du fût, Jean-Baptiste enfant, le pied sur un globe et appuyé sur une croix, tient un écu aux armes de la ville.

Vu son état de conservation, le fût original de 1564, en pierre d’Hauterive, a été déposé en 1964 dans le hall d’entrée de l’Hôtel de Ville et remplacé in situ par une copie en calcaire, laquelle a reçu une nouvelle polychromie en 1983.

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13. Ruelle ou Gasse ou venelle

Petit passage étroit entre deux rangées de maisons parallèles. La ruelle servait de coupe-feu mais aussi d’égout. Les latrines se déversaient dans ces ruelles et les excréments y séjournaient à ciel ouvert jusqu’à ce qu’une forte pluie leur permette de s’écouler. Cette situation provoqua une endémie de fièvre typhoïde, véritable calamité publique endiguée vers la fin du XIXe siècle, lorsque un médecin, le Dr Ernest Ceppi dénonça l’état lamentable des venelles et exigea auprès des autorités la pose de tuyaux pour évacuer ces eaux usées-On y distingue aujourd’hui encore les structures de pierre, dénommées corbeaux, dépassant des murs et sur lesquelles étaient posées les toilettes.Selon la tradition orale, il se trouvait dans les venelles des cochons pour manger les restes d’aliments que les habitants jetaient par les fenêtres dans ces lieux. Comme l’animal ne va jamais à reculons, la largeur de la venelle doit permettre aux bêtes de se retourner.

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14. Grand-Rue

La Grand-Rue forme un bel ensemble de maisons gothiques enrichies de traits baroques ou néoclassiques aux XVIIIe et XIXe siècles, du sud au nord.

Au No 22, demeure à la façade de style baroque tardif, caractérisée par de belles agrafes aux linteaux cintrés. Cour intérieure particulièrement caractéristique, avec portail à arc infléchi daté de 1549, richement orné. Il est frappé aux armes de la famille Gindre, accompagnées d’une inscription latine qui se traduit par : « Bénis Seigneur cette maison et ceux qui l’habitent » Probablement est-ce là un remploi, cet encadrement ayant vraisemblablement été enlevé de la façade principale de l’habitation lorsqu’elle reçut son actuel décor baroque.Belles balustrades de galerie des XVIIe et XVIIIe siècles. Escalier en colimaçon, encadrements de portes de style gothique tardif. Diverses fenêtres de la même époque.

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15. Collège et ancienne église des Jésuites

Pour former des prêtres capables, et reconquérir les régions qui ont adopté la Réforme, le prince-évêque Jacques-Christophe Blarer de Wartensee décide en 1591 de fonder un collège. En octobre de la même année, s’ouvrent officiellement les quatre premières classes du collège, avec une soixantaine d’élèves. C’est le maître d’œuvre Nicolas Frick qui construisit l’ensemble des bâtiments, entre 1597 et 1604. Par la suite, on ajouta, à l’ouest, deux constructions indépendantes : le séminaire, pour l’éducation des jeunes nobles et une grosse tour d’artillerie : la Tour du Séminaire, destinée à compléter les fortifications de la cité. A l’est du bâtiment initial, s’élève l’église des Jésuites, église du collège et de la cour épiscopale. Durant de nombreuses années, bien après la tourmente révolutionnaire qui éloigna aussi de Porrentruy l’ordre des Jésuites (Collège et Séminaire), le superbe édifice religieux fut transformé en salle de gymnastique et en bibliothèque. Au cours des années 1960, dans le cadre de travaux de rénovation de l’Ecole cantonale, une restauration complète de l’église fut réalisée (rénovation des stucs, reconstitution de la tribune) permettant d’offrir à cette dernière une nouvelle affectation, l’actuelle aula du Lycée cantonal.En complément à cette restauration, la salle s’enrichit en 1984 d’un orgue prestigieux de Jürgen de Ahrend, permettant l’organisation de concerts prestigieux.

Description de l’église :Extérieur :

Nef à plan rectangulaire, légèrement conique et éclairée par des fenêtres en plein cintre, élancées. A gauche de l’entrée, élément du mur d’enceinte.

Corps d’entrée rectangulaire, décentré vers la droite. Au-dessus s’élève une tour octogonale effilée, avec fenêtres en plein cintre et dôme bulbeux.

Le chevet droit est percé de deux œils-de-bœuf. Fenêtres grillagées avec guichets de bois. Contrairement aux églises orientées vers l’est, elle est plein sud (à cause des remparts).

Intérieur :Portail gothique tardif, flanqué d’un escalier en colimaçon donnant accès à la tribune. De larges piédroits séparent la nef du chœur. De chaque côté de la nef et du chœur, trois pilastres composites, qui supportent de larges corniches. Fenêtres aveugles du côté ouest. Particularités des stucs : guirlandes et pendentifs de fruits, frises de laurier, quelques têtes d’anges.L’église avait un fort joli plafond qui, heureusement, a été conservé dans la bibliothèque de l’Ecole cantonale. L’état de conservation des fresques est encore bon. On y voit, représentées en stuc, différentes scènes de la vie de la Sainte-Vierge.Les 4 tableaux, entourés de grands cadres en feuilles d’acanthe, sont l’œuvre d’un stucateur soleurois, Maître Michel Schmutzer :

Au chœur : l’Annonciation. La Vierge Marie, humblement prosternée, bras croisés sur la poitrine, semble attendre l’archange Gabriel. Deux anges s’efforcent de soulever le lourd rideau, tandis que l’ange, lys de la pureté dans la main gauche, montre de la droite le ciel où plane le Saint-Esprit.

À l’entrée, (au-dessus de l’orgue Jurgend Ahrend) le tombeau de la Sainte Vierge : les 12 Apôtres s’aperçoivent que la tombe est vide, et leurs regards s’élèvent vers le ciel. Tous les détails sont traités avec un art consommé.

L’Assomption de la Sainte Vierge (centre du plafond) : Elle s’élève vers le ciel dans un nuage, une pléiade d’anges à ses pieds. Le double encadrement est l’œuvre d’un vrai artiste.

La Sainte Trinité : Dieu le Père est assis, tenant un globe terrestre sur son genou, tandis que sa main droite est étendue vers Marie qui arrive au ciel. Jésus, debout, poitrine découverte, tient un crucifix dans sa main gauche, tandis qu’il semble saluer sa mère de la main droite. Au-dessus, planant dans un nuage, la colombe du Saint Esprit.

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Ce magnifique plafond a été réalisé de 1678 à 1680 par huit stucateurs, artistes de l’école de Wessobrunn (Bavière).Dans les ronds, les 4 évangélistes : à l’avant, Mathieu et Saint Luc, à l’arrière, Marc et Saint-Jean

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16. Jardin botanique

Le Jardin botanique, créé en 1799 par l’abbé Antoine Lémane remplace le potager à l’usage de l’école. Jules Thurmann, géologue, botaniste et cofondateur du jardin, le restaure en 1832.

Aujourd’hui, le Jardin botanique est composé, dans son secteur est, de 7 serres thématiques (jardin intérieur) et, dans son secteur ouest, d’un jardin extérieur situé entre les bâtiments du Lycée cantonal et dont l’entrée nord est gardée par une installation insolite : le pendule de Foucault. Le Jardin botanique accueille annuellement plus de 15 000 visiteurs.

Le jardin extérieur présente différentes plantations dont un parc arborisé avec de grands arbres centenaires, une collection de plus de 80 variétés de roses et 180 d’iris qui encadre le « système » et le Jardin jurassien qui présente pas moins de 800 espèces de plantes indigènes.

Par la reconstitution de différents environnements végétaux, les serres créées en 1961, plongent le visiteur dans des atmosphères contrastées. Certaines de ces collections sont de référence, comme les cactées et les Tillandsia. Elles constituent aussi un formidable laboratoire pour la multiplication des plantes et constituent par là-même une importante collection de graines échangées avec les jardins botaniques du monde entier.Le Jardin botanique s’étend aussi autour du Muséum où d’anciennes variétés fruitières d’Ajoie sont conservées dans un arboretum.

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17. Cadrans solaires

Définition :Le cadran solaire sert à mesurer le temps en repérant, au cours de la journée, la course de l’ombre du bâton (appelé également style) sur le cadran. Cette ombre est projetée sur le cadran par le soleil et change de position au fil de la journée. Cette mesure du temps est basée sur le mouvement apparent du soleil dans le ciel. L’ombre la plus courte de la journée correspond à l’instant où le soleil est le plus haut dans le ciel. Le cadran solaire méridional (il fait face au sud) est le type de cadran le plus courant. Il ne donne l’heure que lorsque le soleil est plus au sud que la ligne est-ouest. Son style est parallèle à l’axe du monde et pointe vers le sol. Les heures se suivent de gauche à droite, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.

Sur la façade sud de l’ancien collège se trouve l’un des six cadrans solaires de Porrentruy, munis de chiffres romains. Il indique l’heure de sept heures du matin à six heures du soir.Sur la façade ouest du bâtiment, un deuxième cadran orienté nord-ouest est peint en forme circulaire et, vu son orientation, il n’indique que les heures à partir de l’après-midi, de une heure et demie à huit heures du soir. Il comporte l’inscription : TARDA FLUIT PIGRIS, VELOX OPERANTIBUS HORA (Le temps passe doucement pour les paresseux et vite pour ceux qui agissent)

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18. Méridienne

Le premier étage de l’ancien collège des Jésuites abrite une méridienne horizontale. Il s’agit d’un dispositif servant à mesurer le temps d’après la position du soleil.A l’intérieur du bâtiment, un corridor orienté du nord au sud conduit à une fenêtre. Dans le cintre de celle-ci, se trouve une plaque métallique scellée dans la pierre et percée d’un trou rond d’un diamètre de 8 mm. Ce dispositif est un gnomon, c’est-à-dire, un instrument qui par sa disposition, est susceptible de projeter une image elliptique du soleil sur un plan horizontal : la table. Ainsi, l’ovale lumineux balaye les murs ouest et est du local durant quelques heures du jour. Nous pouvons donc en déduire que le gnomon marque les heures, permet de mesurer la hauteur du soleil, de construire le méridien du lieu.Les plans et les calculs de la méridienne du collège réalisée entre 1812 et 1814 sont le fruit de recherches d’Aloyse de Billieux, provicaire de l’Evêché. Ce dernier en confia la construction à un artisan bruntrutain, Jean Jollat. L’abbé Gressot scella l’œuvre par un quatrain et un distique latin inscrit respectivement sur les murs est et ouest.Aujourd’hui, la méridienne fait figure de pièce de musée.

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19. Pendule de Foucault

Une tour métallique contenant un pendule de Foucault se dresse dans la cour du Séminaire, à l’entrée nord du Jardin botanique. Inauguré le 26 mai 1993, le projet fut initié à l’époque pour marquer le 400e anniversaire de la fondation du collège des Jésuites. Une sphère d’environ 10 kilos est fixée à l’extrémité d’un fil d’acier de 9,81m de longueur, valeur correspondant à l’indice gravitationnel.L’expérience de Foucault a pour but de démontrer que la Terre tourne sur elle-même, autour d’un axe. Le principe : le pendule se balance toujours dans un même plan, autrement dit dans une même direction, quels que soient les mouvements de son support. Les changements de direction apparents du pendule sont en réalité dus à la rotation de la Terre autour du pendule et non l’inverse.A la latitude de Porrentruy, le plan d’oscillation du pendule tourne d’environ 11 degrés en une heure, soit de 265,8 degrés en 24 heures. Au pôle nord, la rotation serait de 365 degrés e n 24 heures. Le physicien français Léon Foucault fur le premier en 1851, à en faire la démonstration, en installant un lourd balancier de 67m de long sous le dôme du Panthéon, en présence, à l’époque, de Napoléon III et de quelques savants.

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20. Tour du Séminaire

20.1 Séminaire

Le bâtiment a été construit entre 1604 et 1607 sur les plans de Nicolas Frick, architecte venu d'Ulm, qui avait déjà eu l'occasion de se faire apprécier du prince-évêque Jacques Christophe Blarer de Wartensee, puisque c'est lui qui avait reconstruit la résidence du château de Porrentruy (1588-1591). Conçu pour abriter un séminaire, le bâtiment fut cependant dès le début affecté à la formation des pages de la cour, d'où son nom de pagerie. C'est seulement en 1716/17, au moment où il est agrandi vers le nord, qu'il devient effectivement séminaire et qu'il prend le nom qu'il porte encore aujourd'hui. Au XIXe siècle, il servit encore de séminaire, puis de pensionnat et fut insensiblement affecté à l'école primaire de la ville, à laquelle il fut finalement vendu en 1892. C'est à cette époque que le bâtiment reçoit son aspect caractéristique d'école primaire, notamment avec la construction du fronton ouest surmonté d'un campanile.

20.2 Tour et salle de la chapelle

Quant à la tour du Séminaire, c'est la dernière fortification construite à Porrentruy. Sa construction a été rendue nécessaire par l'extension de la ville en direction du sud qui avait entraîné la démolition des anciens remparts. Les bourgeois de Porrentruy, certes intéressés à l'établissement d'un collège dans leurs murs, demandaient expressément que cela n'affaiblisse pas les défenses de la ville. La première construction du complexe des bâtiments du collège des Jésuites fut d'ailleurs le mur de rempart qui délimitait le périmètre des nouvelles constructions. La tour du Séminaire fut elle-même construite en 1614, pour parachever l'enceinte. Les ouvertures d'origine de la tour, encore bien visibles dans l'appareil extérieur de la tour (meurtrières et bouches à feu), attestent bien de la fonction défensive de l'ouvrage.

La construction ayant perdu son caractère défensif au cours du XVIIIe siècle, elle reçut en 1755 une nouvelle affectation qui impliqua le percement de nouvelles ouvertures. Le changement principal fut l'aménagement de la chapelle du séminaire, sur deux anciens niveaux de la tour. De façon significative, la tour du Coq (au château de Porrentruy) subit au même moment le même traitement pour recevoir les archives de l'Evêché.

La chapelle, consacrée à Saint François de Sales, se distingue par la qualité de son ornementation : parquet à motifs géométriques concentriques formés par deux essences de bois (chêne et sapin), loge d'honneur qui devait permettre au prince-évêque d'assister aux cérémonies depuis un endroit privilégié, plafond voûté aux armes du prince-évêque Joseph Guillaume Rinck de Baldenstein. Ces armoiries princières sont les plus monumentales qui aient survécu au vandalisme révolutionnaire. La chapelle a également conservé son tableau d'autel (peintre Jean-François Tavannes, 1755) qui montre la dédicace du Séminaire à la Vierge à l'Enfant sous les auspices des saints François de Sales et Jean Népomucène, tableau lui aussi armorié.

Profanée, puis fermée sous la Révolution, la chapelle servit de nouveau au Séminaire dès 1820 et fut utilisée comme chapelle jusqu'en 1874. En 1880, elle fut convertie en loge maçonnique (jusqu'à la construction du bâtiment de la loge maçonnique au bas de la rue du Gravier en 1897) et, en 1913, mise à disposition de la Société jurassienne d'Emulation qui y installa sa bibliothèque et y tint ses séances. Plus récemment, et jusqu'au rachat du Séminaire par le canton, elle servit de local de dépôt à l'école primaire.

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21. Temple réformé

Le couvent des Annonciades dès 1666, église démolie en 1793 et le couvent vers 1890, était établi près de l’actuel temple.En 1816 le Grand Conseil bernois décide de fonder une paroisse réformée dans le Jura catholique. Le pasteur, établi à Porrentruy « parce que c’est là qu’il y a le plus de réformés » prêchera tous les dimanches en langue allemande, alternativement à Porrentruy et Delémont, les services à Saignelégier seront assurés par le pasteur de Tramelan. Les cultes auront lieu d’abord à l’Hôtel de l’Ours(actuellement Hôtel des Halles), puis dans des salles particulières et enfin dans la chapelle de la maison pénitentiaire. En 1837 la paroisse fonde une école protestante de langue allemande.

L’instituteur consacre la matinée aux 25 à 30 élèves et l’après-midi aux détenus de la « maison de force ». Dès 1832 il semble qu’une majorité des réformés sont de langue française. En 1856 la communauté compte 500 membres, 300 de la ville dont 80 prisonniers ! En 1876 démolition de l’ancien pénitencier et de la chapelle dans laquelle se tiennent les offices. Le Conseil de paroisse des réformés prend contact avec le Conseil de fabrique de l’église catholique (actuellement Conseil de paroisse) et obtient en 1877 la cojouissance de l’Eglise St-Pierre !!!!!Nous sommes à la fin du Kulturkampf, le curé Joseph-Xavier Hornstein (1840 – 1905) rentre de son exil à Delle(1874-1875).Les pourparlers avaient été conduits dans un esprit de compréhension, mais la réalisation des clauses du contrat fut difficile et entraîna des réclamations. En 1883 l’assemblée paroissiale réformée décida de célébrer le culte à St-Pierre jusqu’à la construction d’une nouvelle église, la décision de construire un nouveau temple est prise en 1887. La construction est devisée à 52'000.-, l’Etat de Berne donne gratuitement un chésal de l’ancien pénitencier ainsi qu’une somme de 15'000.-.Dirigé par l’architecte Paul Reber (1835-1908) de Bâle et les travaux exécutés par l’entrepreneur Füri-Schaub s’achèvent en 1891.Rénovation 2013.

Vitrail en dalles de verre datant de 1937 de Auguste Labouret né à Laon France (1871-1964) et Henri Vermeille, pas de renseignements sur Vermeille !

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22. Hôtel de Gléresse

L’Hôtel de Gléresse a été construit en 1748/1751 sur des plans attribués à Johann Caspar Bagnato pour Jean Frédéric Conrad de Gléresse, alors châtelain de Porrentruy et bailli d’Ajoie, et époux de Marie Victorine Madeleine Rinck de Baldenstein, sœur du prince-évêque.

Par son architecture et par la qualité de son maître d’ouvrage, l’Hôtel de Gléresse a influencé de manière déterminante la construction de la seconde moitié du XVIIIe siècle à Porrentruy, et notamment les trois œuvres maîtresses de Pierre-François Paris (Hôtel de ville, Hôtel-Dieu, Hôtel des Halles).

Le bâtiment compte trois niveaux et onze travées de baies en façade principale. Les linteaux cintrés sont ornés d’agrafes en stuc de différents motifs. Le portail monumental est surmonté d’un édicule formé d’ailerons à volutes décorés de vases. Sous la corniche cintrée, armoiries bernoises, vers 1820. A l’intérieur, hall d’entrée voûté en berceau surbaissé et escalier avec rampe en fer forgé portant les armes d’alliance du premier propriétaire (Rink = tour inversée ; Gléresse = 3 feuilles de trèfles). Plafonds en stuc, cheminées de style Régence, poêle en catelles daté de 1750.

Acquis par l’Etat de Berne en 1821, l’Hôtel de Gléresse a servi, dès 1816, de résidence au bailli bernois, puis de préfecture, jusqu’en 1961. Il est aujourd’hui propriété de la République et Canton du Jura et abrite, depuis sa restauration en 1961/1963, les Archives de l’ancien Evêché de Bâle et le Fonds ancien de la Bibliothèque cantonale jurassienne (bibliothèque de l’ancien collège des Jésuites).

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23. Fontaine de la Boule dorée

La fontaine de la Boule dorée, dite aussi anciennement fontaine du Bœuf à cause de son emplacement à proximité de l’auberge du Bœuf (actuellement Hôtel Suisse), est la dernière des trois fontaines monumentales que Laurent Perroud, de Cressier, a réalisées pour la ville de Porrentruy entre 1558 et 1568. Le fût, original, présente les motifs Renaissance habituels dans les œuvres de Perroud : mascarons, guirlandes, volutes, feuilles d’acanthe et, dans la partie inférieure, des couples de sirènes et de tritons qui tiennent les armoiries de Porrentruy, reconstituées en 1992. La boule dorée et le bassin datent également de 1992, année de la reconstruction de la fontaine qui avait été déplacée puis supprimée à la fin du XIXe siècle.

Par leur dimension urbanistique et par leur ornementation, les trois fontaines de Laurent Perroud sont la manifestation la plus marquante du style Renaissance en ville de Porrentruy.

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24. Fontaine du Banneret, du Bannelier ou du Suisse

La fontaine du Suisse, ou du Banneret, est l’œuvre de Laurent Perroud, de Cressier. Le fût, daté de 1558, est richement décoré de mascarons, de guirlandes, de volutes, de feuilles d’acanthe et, dans sa partie inférieure, de couples de sirènes et de tritons qui présentent les armes de la ville. Il s’agit sans doute de l’un des fûts de fontaine de la Renaissance tardive parmi les plus ornés de Suisse. L’ancienne statue du banneret, détruite en 1814, a été remplacée en 1913 par l’œuvre de Peter Heusch, de Strasbourg, qui représente un soldat du XVIe siècle avec, entre les jambes, un sanglier, l’animal héraldique de Porrentruy. Nouvelle polychromie en 1983.

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25. Eglise St-Pierre

Les fouilles archéologiques de 1978/79 ont permis de découvrir les fondations d’une tour carrée datant du XIIIe s. Eglise construite essentiellement entre 1321 et 1333, consacrée en 1349, église paroissiale dès 1475. Eglise agrandie deuxième moitié du XIVe au XVe s.au nord avec les chapelles les corporations d’artisans, chapelles détruites en 1832/33. La chapelle St-Michel fut construite entre 1450 et 1487 par le chapitre des Confrères de St-Michel, ordre religieux. Le clocher d’aujourd’hui a été mis en place en 1776, clocher franc-comtois.

Porte d’entrée :Porche : dit « Porte des épousées » au Moyen Âge (renseignement de Marcel Berthold)

- Au Moyen Âge, on l’orne d’un avant-toit et d’un clocheton pourvu d’une série de petites cloches.

- Le porche est important pour certaines cérémonies : le mariage a lieu devant le porche (les promis échangent leur accord et l’homme glisse la bague au doigt de la femme devant le porche, mais sous la direction du prêtre. On n’entre qu’ensuite à l’église pour la messe).

-- A la fin de la messe le curé bénit le lit nuptial et recommande aux époux de passer

chastement la première nuit, ceci à cause du sacrement qu’il vient d’accomplir. Pour cette action le prêtre reçoit une poule (à deux pattes et non deux jambes !!!)

- Le baptême aussi débute dehors (l’enfant y est accueilli et exorcisé par le prêtre).- La femme qui relève d’accouchement (les relevailles encore en vigueur dans les années 1920

dans nos campagnes, témoignage d’une touriste !!!) y est aussi accueillie par le prêtre pour sa « purification », qui lui permet de retrouver sa place à l’église. Elle ramène à cette occasion le chrémeau de l’enfant, c’est-à-dire le tissu dont on a enveloppé le baptisé pour préserver le chrême (huile consacrée) dont il avait été oint. Il s’agit d’éviter que le chrémeau ne soit utilisé à des fins superstitieuses.

-Sur le mur en-dessous du porche, inscription de 1519 rappelant la construction de la chapelle des Gagneurs : Si vous êtes en face de l’entrée, à gauche une inscription sur le mur :

« En l’An du Seigneur 1519, les laboureurs diligents ont érigés cette élégante chapelle pour célébrer, par leurs saintes fêtes, les gloires de leurs patrons. »

autres chapelles : les tisserands, les cordonniers et les marchands.

Statues à droite en entrant : Ignace de Loyola, né au pays basque espagnol en 1491, mort à Rome en 1556 ; fondateur de l’ordre des jésuites en 1540 et François-Xavier (1506 – 1552), également d’origine espagnol et co-fondateur les jésuites ; provenant de l’ancienne église des jésuites.

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25.1 Chapelle Saint-Michel

Sur la voûte de l’entrée de la chapelle on aperçoit :Deux fresques gigantesques à l’entrée :

Saint-Michel, patron de la chapelle et de la confrérie (avec sa balance, l’archange pèse l’âme d’un défunt : si les péchés sont plus lourds que les vertus et les bonnes œuvres : en enfer !)

Saint Christophe. Probablement un saint Christophe peint à cet endroit pour être visible depuis l’entrée de l’église : on croyait que voir Christophe le matin protégeait contre la mort subite toute la journée (Christophe est le patron des voyageurs, or le voyage comporte beaucoup de risques de mort subite…). Erasme et nombre de théologiens se moquaient de ces superstitions, mais il y de nombreuses fresques ou statues géantes de Christophe qui s’expliquent pour ce motif.

Niche de gauche : Ancien autel. A noter sur la fresque : Dieu représenté avec les insignes impériaux (couronne, globe). La Vierge à l’Enfant début du XVI e s. dite « Vierge des Annonciades » par référence à la congrégation qui l’amenèrent d’Alsace pendant la Guerre de Trente Ans.

Dans la niche en face est placée la dalle funéraire de Forster de Radolffzell, chancelier de l’évêché, mort en 1544

Stalle de l’artiste Hugues-Jean Monnot <( ? – 1729) confectionnées en 1702

Fresques murales vers le choeur- Immaculée conception : Marie

Le visage sous la Vierge à l'Enfant est celui de la lune représentée de manière figurée (croissant et visage). Cette même représentation de la lune est d'ailleurs visible dans la peinture murale qui sert de fond à la statue de Notre Dame des Annonciades, également dans la chapelle St-Michel. La représentation de la

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Vierge debout sur la lune fait référence à la vision de l'Apocalypse (12, 1) : "Un signe grandiose apparut dans le ciel : une Femme ! le soleil l'enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête".

Dans la peinture de la chapelle St-Michel, les étoiles ne sont pas visibles ou pas représentées, mais les rayons qui enveloppent la Vierge sont ceux du soleil, selon la vision de l'Apocalypse de saint Jean citée ci-dessus.

Saint-Michel, patron de la confrérie des chapelains de Saint-Michel. Les confrères célébraient nombre de messes et de fêtes dans leur chapelle, mais en particulier celle de Saint-Michel (19 septembre), à l’occasion de laquelle ils faisaient d’ailleurs de grandes distributions de pain pour les pauvres.

- Première niche : elle servait probablement aux célébrants. Mais ils avaient droit à des coussins, pour ne pas se geler le postérieur !

- Deuxième niche : ornée d’un pichet : il s’agit du lavabo liturgique, dans lequel on verse les « rebuts » sacrés : hosties périmées (qu’on brûle et dont on verse les cendres là ; bizarrement, il n’y a jamais de vin de messe périmé !), eau des fonts (changée une fois l’an, le samedi saint), eau d’ablution

pour les mains du prêtre qui a tenu les hosties…

Vitraux réalisés en 1886 par l’artiste bâlois Kuhn ( pas d’info concernant Kuhn)

Nom de l’artiste

Pietà en bois sculptée polychrome de la première moitié du XVIe s.

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25.2 Chapelle St-Jean :

En entrant dans la chapelle à droite : À droite : pierre tombale d’Henri de Schönau, lieutenant-colonel du régiment de Mersig, mort en 1636

Pierre tombale d’Anastasie Rink de Baldenstein, mère du PE Guillaume décédée en 1609.

Fragments de peinture murale du début du XVIe s. découverts en 1922 lors de la démolition d’une ancienne dépendance de l’abbaye de Lucelle, apôtres Pierre et Paul.

Bas-relief représentant les juifs recueillant la manne dans le désert, le sacrifice d’Isaac, le repas d’Emmaüs et l’archange St-Michel

L’autel est de l’artiste Urs Fueg (1671 -1750) de 1697/98 et l’antependium de 1715, du même artiste.Le chœur :

Maître-autel, tabernacle, lampe de sanctuaire et ambon, en bronze et en verre, de 1983, par l’artiste Camillo, d’origine soleuroise, né en 1934.

Stalles de 1721/24 de Hugues-Jean Monnot ( ? – 1729)

Cuve des fonts baptismaux en bronze coulé de 1600, œuvre du fondeur de cloches Pierre Guisinger ( ? – 1617), portant des épigraphes, des bas-reliefs et les armes de la

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cité. Couvercle en bois sculpté de Frédéric-Joseph Fueg (1708 - 1779) de 1759.

Au pied dalle funéraire du PE Frédéric de Wangen, mort en 1782, sous laquelle a été retrouvé son cœur.Vitraux de 1984 de Jean-François Comment (1919 – 2002)artiste bruntrutain

En dessous, un calvaire : le Christ en croix, la vierge et St-Jean, sculpté vers 1700 dont la polychromie a été restituée.

C’est dans cette partie de l’église que les chapelles des corporations en été construites, démolies en 1832 et remplacées par un collatéral appelé « bancs-neufs », reconstruction en 1923/24, agrandissement par Gustave Doppler, plafond incliné de 1980. Ces « bancs-neufs » contiennent –paradoxe- les anciens bancs de l’église de 1718 !

A droite au fond du collatéral se trouve derrière au grille de Jollat et

datée de 1809, un autel du couvent des ursulines réalisé par Frédéric-Joseph Fueg en 1743. On y voit également deux statues : Antoine de Padoue et Félix de Cantalice du XVIIe s. probablement du couvent des capucins.

Sur la tribune orgue de style Empire confectionné par François Callinet de Rouffach(Alsace) datant de 1813, restauré en 1983 d’après le devis de Callinet de 1813 ! 29 jeux.

Anciens fonts baptismaux en pierre vers 1500 de style gotique tardif

L'origine du grand Christ en bois, de style gothique tardif, qui se trouve sur le mur ouest du bas-côté nord n'est pas connue. Avant la grande restauration de l'église, ce Christ était déposé dans les combles de la cure, selon le rapport de restauration de Paul-Arnold Merkt. Il a été restauré et placé dans l'église en raison de sa valeur artistique. Il date très probablement des environs de 1500.

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26. Remparts

Les remparts de Porrentruy ont été vraisemblablement construits au XIIIe siècle pour réunir dans une enceinte commune le vieux bourg (Faubourg de France actuel), le nouveau bourg (sur la colline où sera construite l’église St-Pierre au XIVe siècle) ainsi que l’espace intermédiaire. C’est la description qui est donnée de Porrentruy dans la Charte de franchises de 1283. Du fait de son éloignement, l’église St-Germain, paroissiale jusqu’en 1475, est restée hors les murs.

Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, l’enceinte de la ville comptait quatre portes et était renforcée aux endroits stratégiques par des tours. Le mur du rempart était couronné d’une galerie couverte qui permettait de faire le tour de la ville sans sortir de la galerie ou des maisons construites contre le rempart. Le tracé des remparts est encore bien perceptible du côté oriental de la ville.

Le segment de rempart qui subsiste près de l’église St-Pierre est le vestige le plus spectaculaire de l’ancienne enceinte. Il est percé de cinq meurtrières en pierre de taille, trois de forme verticale de type « archère » et deux bouches à feu. Le mur est couronné par un corps de passage en colombage qui donne accès à un pavillon d’angle, également en colombage, datant des années 1770. Le pavillon a été aménagé en pièce d’agrément avec une cheminée de style Louis-XV. Restauration en 1972.

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27. Inter

C’est à l’apogée de la Belle Epoque en 1905-1906 qu’a été bâti le Grand Hôtel International. Meyer frères, entrepreneurs à BâleComme l’annonce la Feuille officielle du Jura du 29 avril 1905 : "MM. Meyer frères, entrepreneurs, à Bâle ont l'intention de construire un bâtiment à l'usage d'hôtel-restaurant et ont, en date du 20 avril 1905, adressé au Conseil municipal de Porrentruy, une demande en permis de bâtir, avec plans de la construction."L’autorisation de construction est délivrée le 8 mai suivant (le délai d’opposition était de 5 jours à cette époque !!!! ) et les travaux débutent aussitôt. Tout ne se passe cependant pas comme prévu, ainsi qu’en atteste un entrefilet du journal Le Jura en date du 23 avril 1907 : Les travaux de construction interrompus suite à la faillite des frères Meyer, ont été repris par de nouveaux propriétaires homonymes, MM. Meyer, marchands de bois, à Undervelier. Ils mèneront le projet à son terme et la presse régionale fait grand écho des atouts du nouvel établissement : C'est un édifice superbe, aménagé selon toutes les règles de l'art moderne. Les dépendances comprennent un vaste casino pouvant contenir 1200 personnes, chambres "très confortables" , bains, lumière électrique, chauffage central, billards, salle de lecture avec une vingtaine de journaux, télégramme international, téléphone, écuries et "autogarage" (la motorisation commence de concurrencer la traction hippomobile !), "salle d'écriture spécialement recommandée à MM. les voyageurs", "dîners bon marché pour MM. les campagnards et ouvriers", "grande salle de concert pour 800 personnes" . L’ouverture officielle du Grand Hôtel International se déroule dimanche 20 octobre 1907.

"Façade néo-baroque influencée par l’Art nouveau. Salle de théâtre Art nouveau : galeries, en fer à cheval, pilastres et autres décors de stuc". C’est en ces termes concis que le Guide artistique de la Suisse, dans sa plus récente édition, décrit les bâtiments du Restaurant de l’Inter à Porrentruy. Quant à la grande salle, construite perpendiculairement à l’arrière, elle présente une configuration et une ornementation qui en font un des rares témoins du genre en Suisse occidentale. L’ensemble traduit bien la prospérité, l’élan de modernité et les ambitions que la conjoncture géopolitique suscitait au début du XXème siècle à Porrentruy.

L’Art Nouveau (Heimatstil) est un mouvement artistique de la fin du XIX e et du début du XX e siècle qui s'appuie sur l'esthétique des lignes courbes. S'il comporte des nuances selon les pays, ses critères sont communs : inventivité, lprésence de rythmes, couleurs, ornementations inspirés des arbres, des fleurs, des insectes, des animaux, et qui introduisent du sensible dans le décor quotidien. C'est aussi un art total en ce sens qu'il occupe tout l'espace disponible pour mettre en place un univers personnel considéré comme favorable à l’épanouissement de l'homme moderne à l'aube du XX e siècle .On retrouve aujourd’hui ce style à l’intérieur de nombreux bâtiments : baies vitrées aux couleurs variées, boiseries finement sculptées ou, à l’extérieur : colombages aux décors de bois, fausses briques peintes, toits avec tourelles et lucarnes, tuiles vernissées.

L’existence de la grande salle, surtout, donnera une vive impulsion à l’activité socioculturelle de la ville et sa région. Des manifestations en tous genres vont s’y dérouler -représentations théâtrales, concerts, conférences-Par contre, le restaurant et son hôtel ne connaissent pas le succès espéré. Cause ou conséquence, les tenanciers changent très vite. La clientèle étrangère semble insuffisante ; quant à l’indigène, elle ne paraît pas non plus attirée par les commodités de l’établissement, pas même par les bains qui s’y sont ouverts dès l’inauguration et pour lesquels « on peut se procurer des abonnements au bureau de l’hôtel ». Moins de cinq ans après l’ouverture de celui-ci, avant même l’éclatement de la Première Guerre mondiale au terme de laquelle la ville de Porrentruy aura perdu l’essentiel de son importance ferroviaire transfrontalière, force sera de cesser l’exploitation du Grand Hôtel International.En avril 1912, donc, les frères Meyer – on apprend leurs prénoms : Louis et Constant – font promesse notariée de vendre leur propriété à la paroisse catholique-romaine de Porrentruy (Eugène Folletête, curé-doyen de Porrentruy, Ernest Daucourt, préfet et Xavier Jobin, Rédacteur du Journal Le Pays, agissant conjointement pour le compte de la paroisse) La Société des œuvres paroissiales est

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constituée le 9 mai 1912, la vente est confirmée et conclue le 9 septembre suivant, par-devant le notaire (Xavier Kohler)Elle n’exploitera plus l’hôtel ni, dans l’immédiat, le restaurant, convertis principalement en locaux pour les activités paroissiales, mais elle continuera de louer la grande salle aux sociétés et groupements de la place et de la région. Encore faut-il préciser que cette mutation, en inscrivant en quelque sorte l’immeuble dans la mouvance du parti conservateur ("les noirs"), eut pour effet de conduire les tenants du parti radical ("les rouges") à faire du nouveau Casino du Moulin le lieu des manifestations de leur bord et, découlant, d’amener les organes "neutres" à choisir plutôt la salle de l’Hôtel de ville.Passée la Première Guerre mondiale, durant laquelle l’établissement servit de cantonnement de troupes et de "maison du soldat", les activités socioculturelles y reprirent et fleurirent tout au long de l’entre-deux-guerres, sans non plus de transformations conséquentes. Après la 2ème guerre, la situation n’en devint que plus critique. Il faut se rendre à l’évidence, les locaux ne répondent plus aux exigences des sociétés et associations désireuses d’y organiser leurs manifestations. La scène est trop petite et mal agencée, l’entrée est étroite, les galeries sont mal construites et le tout se trouve dans un état de délabrement que personne ne cherche à nier. Il se pourrait que ce soit en ces temps que disparaisse la grande lucarne en demi-cercle qui couronnait la façade principale.1958 : la Société des Œuvres paroissiales décide de modifier sa raison sociale pour s’appeler Société de l’Inter et après un ajustement de ses statuts, (elle doit consentir à intégrer dans son Conseil et dans sa commission de gestion de la salle des représentants de la Municipalité) elle reçoit de la commune une contribution financière de 250'000 francs.1974-1975 : la rénovation prévue est entreprise et les travaux coûteront un peu plus de 600'000 francs.C’est à l’occasion de ces travaux que la salle a été placée sous la protection du canton et de la Confédération, chose remarquable pour un édifice aussi jeune.1990-1991 : l’aspect extérieur du bâtiment, laissé en l’état de longue date, a été remis en valeur. Quelque 209'000 francs y furent investis par la Société de l’Inter pour renouveler les couleurs de façades, conserver et réparer les décors peints au pochoir ainsi que les éléments de ferronnerie, refaire aussi le crépi du grand pignon méridional, totalement borgne. 2002 : la Municipalité de Porrentruy rachète le bâtiment à la Société de l’Inter qui peine à assumer les charges de sa propriété (rentabilité de la salle, concurrence de plusieurs autres sites d’utilité publique.

2003 : devis de rénovation de 3,3 millions et en 2008 don de 2 millions (Mme et M. Giavarini, industriel).2009, devis de 6,6 millions pour réhabiliter la salle dans de nouveaux volumes, accepté en votation communale.Il faudra 7 ans, suite aux aléas techniques, financiers, politiques et judiciaires, pour que le permis de construire soit enfin délivré en janvier 2012 ! et c’est en avril 2013 que les travaux ont réellement commencé. L’Office de la culture a souscrit au projet de réhabilitation de l’Inter pour assurer l’avenir du monument, confirmer son affectation culturelle et développer ses possibilités d’utilisation. Inauguration : du 22 au 24 avril 2016

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28. Eglise et cimetière St-Germain

28.1 Eglise - résumé

L’église St-Germain est l’ancienne église paroissiale de Porrentruy. Elle a été construite au début du XIIIe siècle à l’emplacement d’un édifice plus ancien. Par la suite, la construction des remparts autour de la ville a laissé l’église St-Germain hors les murs. Le bâtiment, agrandi vers l’ouest et réaménagé dans un style baroque au XVIIe siècle, a fait l’objet d’une restauration complète en 1958/61.

Le chœur de l’église, qui s’ouvre par un arc triomphal brisé, est voûté sur croisée d’ogives. C’est un bon exemple de la transition entre les styles roman tardif et gothique primitif. Les ogives de la voûte, ornées de boutons, retombent sur des chapiteaux feuillagés, sans doute des remplois de l’édifice antérieur. Les deux fenêtres cintrées du mur oriental sont des reconstitutions.

Le calvaire du mur nord du chœur provient de l’ancien oratoire qu’on appelait « Les Crucifix » et qui était situé au carrefour « Sur-les-Ponts », non loin de l’église St-Germain. Il date de la fin du XVIIe ou du début du XVIIIE siècle.

La petite chapelle nord, dédiée à la Vierge et à Saint Georges, a été fondée par Bourquard de Tavannes en 1427. Elle est également voûtée sur croisée d’ogives. Dans l’angle nord-ouest, l’ogive retombe sur un culot figuré. Belle dalle funéraire de style Renaissance à la mémoire de Jean de Tavannes mort en 1549, « dernier de sa race ».

Le plafond de la nef a été reconstitué dans des formes de 1700 environ. Quant au sol, il est constitué en partie de dalles calcaires et de pierres tombales datant du XVIe au XVIIIe siècle.

Sur les deux autels latéraux, remarquables statues de style gothique : à droite, Vierge à l’Enfant, de la fin du XIVe siècle, d’origine rhénane ; à gauche, sainte Anne, de la fin du XVe siècle, et à côté, saint Germain, vers 1500.

Les peintures murales qui décorent les murs de la nef ont été découvertes lors de la restauration de 1960. Elles datent des années 1700 environ. On distingue sur le mur de l’arc triomphal des vestiges d’un Jugement dernier. Sur les murs nord et sud, les scènes sont entourées de grands encadrements à volutes. On reconnaît, côté nord, le Baptême dans le Jourdain, deux saints, l’Adoration des Mages ; sous la tribune, la Sainte Famille ; côté sud, Jésus guérissant un malade et la Résurrection.

Les vitraux, qui représentent la Vierge à l’Enfant, Saint Germain et Saint Nicolas, sont des copies réalisées en 1970. Les originaux, du milieu et de la fin du XVe siècle, qui avaient été vendus au Musée historique de Berne en 1901, sont au Musée de l’Hôtel-Dieu de Porrentruy, revenus dans le Jura en 1995 au titre du partage des biens culturels entre les Cantons de Berne et du Jura. La chaire, de style Louis-XIV, date du XVIIIe siècle.

Les fonts baptismaux, du milieu du XIVe siècle, sont ornés de remplages aveugles. Les deux statues au fond de l’église, Saint François-Xavier et Saint Louis de Gonzague, proviennent de l’église des Jésuites (vers 1680). Sur la tribune, du XIXe siècle, orgue de la Maison Kuhn, 1968.

A l’extérieur, adossé à la façade ouest, crucifix du début du XIXe siècle, par Jean-Pierre Glorieux, de Delle.

Le cimetière St-Germain, étant devenu trop petit, a été abandonné en 1884. Parmi les nombreux monuments funéraires, essentiellement néo-classiques et néo-gothiques, on remarque ceux de plusieurs personnalités jurassiennes du XIXe siècle.

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28.2 Eglise - descriptifs illustrés

Le 1er avril 1140 l’archevêque de Besançon donne à sa métropole de St-Jean de Besançon l’ecclesia di Pontereyntru. Cette donation est confirmée par une bulle du 12 avril 1141. 1427 construction de la chapelle nord ; 1698 reconstruction de la nef et prolongement de celle-ci de 16 pieds vers l’ouest. Un pied est égale a env. 30 cm soit pour 16 pieds env. 5 m. Restauration 19258761 par Alban Gester.

Entrée de

Le plafond à panneaux est reconstitué dans les formes de 1700.

Colonnettes et chapiteauxTransition entre le style

Roman et gothique.

La chapelle nord s’ouvre par un arc brisé, elle fut fondé par Bourquard de Tavannes (né fin du XIIIe s) en 1427 et dédiée à la Vierge

et à St-Georges.Dalle funéraire de

Jean de Tavannes, 1749,

« dernier de sa race »

Dalle funéraire deMargaretha Frick décédée en 1593 , fille de Nicolas Frick

Notre Dame de Fatima, don de la communauté portugaise.

Ste-Anne fin de XVe

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St-Germain vers 1500

Vierge à l’Enfant XIVe s.

Six peintures murales vers 1698 dans la nef :Baptême dans le Jourdain très certainement St-Germain Adoration des Mages

de Moutier-Grandval et St-Randoald

Sous la tribune : la Sainte Famille

Mur Nord : Jésus guérissant un malade

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La Résurrection Sur la paroi de l’arc triomphal : une partie du Jugement dernier

Ici repose le très noble Joseph-François-Dominique Billieux d’Erenfeld, membre du Conseil secret et chancelier du prince évêque de Bâle, né pour le bien public en l’année du salut 1717. Après avoir parcouru 66 années dans le mérite et les peines, il est mort, hélas.Il fut un vaillant serviteur qui géra heureusement l’Etat sous quatre évêques de Bâle; il fut loyal et sage. Il n’y eut personne de plus grand que lui par la foi en Dieu, il n’y eut pas meilleur citoyen, ni de père plus doux. Que cette pierre, que le très grand prince évêque Joseph de Roggenbach a voulu ériger au nom de l’Etat (publicum ?) et en monument éternel, soit un

témoignage de son deuil et de celui de la patrie. Toi qui passes par ici, prie bien pour le défunt et vis comme si tu allais bientôt mourir. Cette pierre détruite par les injures du temps, la piété filiale l’a restaurée par amour et en souvenir d’un père et d’une mère très doux; 1817.

Chaire, de style LouisXIV, date du XVIIIe s.

Fonts baptismaux du milieu du XIVe s.

Le sol de la nef est constitué en grande partie de pierres tombales datant du XVIe et XVIIIe s. quelques-unes proviennent du cimetière de l’église St-Pierre.

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28.3 Cimetière

Avant 1333, on enterrait sans doute les morts autour de l’église St-Germain. Ensuite, on les a ensevelis à St-Pierre. En 1783 le PE, pour cause d’insalubrité, ordonna qu’on les enterrât à nouveau à St-Germain et ce jusqu’en 1884, puis En Solier (l’actuel cimetière)En entrant à gauche :

115. François Decker

25.2.1691 à Blodelsheim (Alsace), 14.12.1776 à Porrentruy, cath., Français. Fils de Michel, agriculteur, et de Marie Hertzog. Célibataire. D'abord régent d'école, D. est remarqué par le coadjuteur de l'évêque de Bâle et nommé administrateur de la régale des sels dans les bailliages de langue allemande (1721). Il sera ensuite conseiller de la Chambre des finances et directeur des sels (1725), membre de la commission des eaux et forêts (1726), conseiller aulique et directeur des ponts et chaussées (1744), conseiller intime (1763). Il apparaît comme le principal initiateur de la politique économique de l'évêché de Bâle. Il

achève le réseau routier (gorges de Moutier-Court 1752), préconise la création d'un régiment au service de la France (1758), la réforme de l'administration, le développement de l'industrie sidérurgique, un recensement de la population et des ressources vivrières (1770-1771). Très actif aussi en diplomatie, D. négocie le traité d'alliance avec la France (1739). Personnage caractéristique de l'absolutisme éclairé.

Inscription :

Ci-gît celui des humainsQui nous a fait nos grands chemins,Et vient de finir sa carrière.Accordons lui donc nos prières,L’église étant pour les vivants,Il a demandé en mourant,Que l’on le portât au cimetièreQu’on le mit sous cette pierre.

121. Ci-gît MR (Messire) Pierre-Joseph Tardy en son vivant conseiller aulique de S.A. le Prince Evêque de Bâle et Prévôt de la ville de Porrentruy, décédé le XXX (30) novembre MDCCLXXXVI (1786).

34. Jules Thurman 1804 - 1855, Antoinette Thurman née Blétry 1809 - 1875, Jules Thurman 1855.

Note sur Jules Thurman : Sources : AE centenaire pages 22, 165, 235, 374 ; AE 1947, page 49, Bélet I, page 356, Annuaire jurassien 1897, page 109. Sur son fils Renaud : Daucourt, Clergé d’Etat, page 20 : né à Neuf-Brissach (Alsace) le 5 novembre 1804, fils de Louis (décédé en 1806) et de Marie-Thérèse Raspieler (1775-1853, tombe 39 de St-G.), décédé à Porrentruy le 25 juillet 1855. Membre fondateur (1847) de l’Emulation et premier président. Etudes au collège de Porrentruy, à Strasbourg (droit) et à l’école royale des mines à Paris. Bourgeois en 1828. Le 15 mai 1837, il avait épousé sa cousine Antoinette Blétry, fille d’Augustin Blétry (1769-1843, tombe 22) et de Marie-Anne Raspieler (1777-1827, tombe 22). La soeur des deux demoiselles Raspieler, Colette (Béatrice-Louise-Colette) (1781-1817), était l’épouse d’Antoine Trincano fils.

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1832 Thurmann donne un nouvel élan au jardin botanique1838 Congrès de géologie de France à Porrentruy, suite aux recherches de Thurmann1847 un des fondateurs de la Société jurasienne d’Emulation

42. Joseph Trouillat

13.8.1815 à Porrentruy, 27.12.1863 à Porrentruy, cath., de Porrentruy. Fils d'Henry, boulanger-cabaretier, et de Madeleine Crelier. ∞ Françoise Riondel, fille d'un carrier. T. étudie au collège de Porrentruy (1829-1835) dont il devient l'un des professeurs (1836-1860). Il a en charge la bibliothèque qui compte alors 12 000 volumes (1837-1860). Il réorganise les collections et publie en 1838 un Catalogue raisonné des éditions incunables de la Bibliothèque du collège de Porrentruy, puis un Rapport sur la Bibliothèque du collège de Porrentruy, son origine, ses développements et sa réorganisation (1849). Au retour des archives de l'ancien évêché de Bâle à Porrentruy en 1842, il en devient le conservateur. Dès lors débute son travail d'historien qui le conduit à la publication

des Monuments de l'histoire de l'ancien Evêché de Bâle recueillis et publiés par ordre du Conseil-exécutif de la République de Berne (1852-1861); le cinquième volume, paru après sa mort, a été achevé par Louis Vautrey (1867).

Trouillat se lance dans la politique en 1839. De tendance libérale, il s'oriente vers le conservatisme à la suite de l'avènement de l'Etat fédéral en 1848. Elu maire de Porrentruy la même année, il fait de cette ville le centre de l'opposition aux tentatives de centralisation du gouvernement bernois, notamment en paralysant dès 1856 la transformation du collège catholique en école cantonale confessionnellement mixte. Cette attitude amène le gouvernement bernois, aidé des radicaux jurassiens, à le suspendre de la mairie et à lui supprimer son poste d'enseignant en 1860. T. poursuit alors sa lutte pour la défense du régionalisme jurassien en lançant Le Réveil du Jura et La Gazette jurassienne, journaux qui deviennent le laboratoire de l'idéologie conservatrice catholique dans le Jura. Membre fondateur de la Société jurassienne d'émulation (1847), il rompt définitivement avec elle en 1854, en raison de différends personnels, politiques et historiographiques.

122.Conrad Joseph-Ursanne, baron de Billieux d’EhrenfeldA l’ombre de la croix repose en Dieu le très illustre seigneur Conrad-Joseph-Ursanne, baron de Billieux d’Ehrenfeld, époux de l’illustre dame Eléonore-Conradine, baronne d’Andlaw-Birseck (voir ARPAD 075/05), préfet de la cohorte prétorienne de l’Helvétie auprès du roi très chrétien (lieutenant colonel des gardes-suisses auprès de Louis XVI ? Voir AE 1923, p.158), chevalier de l’ordre militaire et royal de Saint Louis, ancien sénateur de la ville et république de Berne (membre du petit Conseil, ibidem) et grand préfet (baillif, ibidem) de la région de Porrentruy. Il décéda pieusement le 24 mai 1824, dans la 63e année, le 6e mois et le 2e jour de son âge. C’était un homme dont le caractère était la probité; le génie, la clarté; la religion, la

charité; l’habitude, la bonté et la conversation, la bienveillance (concitas ?). Il consacra ses dons à la justice, à la vérité et non au succès ni à la faveur. Il a vécu non pas pour lui, mais pour Dieu et son épouse, pour les siens et sa patrie.Hélas, il n’a pas pu faire assez parce qu’il a tout fait avec excès. (?)A l’amour éternel son épouse éplorée a érigé ce marbre éternel.

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44. Ci-gît Madame Victoire de Gléresse, née Rinck de Baldenstein, décédée le 20 septembre 1810 âgée de 92 (91) ans. Elle fut un modèle de vertu et la mère des pauvres. Riches, imitez-la, pauvres, bénissez-la, tous, priez pour elle.‘1812 : Marie-Victoire-Magdeleine Gléresse, née Rinck, à Delémont, veuve, née le 26 juillet 1719, décédée le 20 septembre 1810 à Fribourg en Suisse. Jean-Henry, chanoine d’Arlesheim, né le 12 septembre 1739, à Fribourg

B.Marie-Janv.-Ruppert, commandeur, son fils, né le 19 septembre 1751, en Suisse.Jean-Baptiste, chevalier de Malte, né le 19 septembre 1755, en Suisse.Madame de Gléresse était la soeur du prince-évêque Joseph-Guillaume Rinck de Baldenstein. Elle avait épousé en 1738 Jean-Frédéric-Conrad (ou Jean-Conrad-Georges) de Gléresse (1706-1777), conseiller aulique du prince-évêque Jean-Conrad de Reinach-Hirtzbach (1657-1705-1737) en 1731, châtelain de Porrentruy et grand bailli d’Ajoie en 1745, président du Conseil intime (c’est à dire premier ministre) du prince-évêque (soit Joseph-Guillaume Rinck de Baldenstein, soit Nicolas de Montjoie), en 1762, grand-maître d’hôtel (c’est à dire grand-officier dirigeant le service de table) du prince Nicolas de Montjoie en 1763.

Porte d’entrée du cimetière réservée aux membres de l’église réformée. Le cimetière pour les réformés se trouvait était séparé du cimetière des catholiques. Sur demande du Conseil de la paroisse réformée la porte sera fermée en 1876 afin que « la même grande porte s’ouvre aux membres des différents cultes pour leur entrée au Paradis »

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29. Belle Epoque

On appelle Belle Epoque les années florissantes entre 1870 et 1914. Cette période parut « belle » du fait que l’Europe connut alors la paix et un bel essor économique liés à la deuxième révolution industrielle. Ouvriers et employés profitèrent de la croissance dès 1895. C’est surtout la haute et moyenne bourgeoisie qui vécut un âge d'or, s'installant dans l'aisance, faisant montre de son opulence et de son rang, tout en cherchant à se distinguer par une notion de "bon goût". Certaines distractions comme les voyages d'agrément, des activités sportives, à l’exemple de l'équitation, l'automobilisme ou le tennis devinrent de bon ton.

Cette époque connut son "âge d'or", du moins en Europe occidentale, entre les révolutions de 1848 et la Première Guerre mondiale. Elle a exercé une influence particulièrement durable en Suisse, où la noblesse avait déjà perdu le pouvoir au début de l'époque moderne. L'origine de la bourgeoisie remonte au XIIe-XIIIe siècles, époque des fondations de villes, dont les habitants privilégiés reçurent le nom de bourgeois, d'où le sens ancien du terme.

Si, en Suisse, rien ne symbolise mieux la Belle Epoque que les grands hôtels de stations comme Vevey, Montreux, Interlaken, Lucerne ou Saint-Moritz, ce courant s’étendit à toutes les cités de notre pays.

Dès le milieu du XIXe siècle la grande affaire du temps est la construction des chemins de fer.

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29.1 Belle Epoque à Porrentruy

Dès le milieu du XIXe siècle, l’industrie horlogère se développe et les propriétaires des usines construisent de nouvelles villas hors les murs de la ville ancienne. Les maisons se situent principalement le long des rues en direction de la gare.

Le développement de Porrentruy fut considérable. Le chef-lieu ajoulot sort de ses murailles. De nouveaux quartiers d’habitation voient le jour ; la vieille ville et la gare sont reliées. L’actuelle Rue Gustave Amweg, anciennement Avenue de la Gare se pare de belles maisons. On perce les remparts au bas de la Rue Pierre-Péquignat (démolition de la boucherie –abattoirs) pour ouvrir l’Avenue Cuenin où de splendides maisons vont également s’y construire.De 4452 habitants en 1870, la population passe à 6659 âmes en 1900. En 1913, la gare de Porrentruy est la 4e gare marchande de Suisse.

On appelle la nouvelle façon de construire l’Art Nouveau (Heimatstil). On retrouve aujourd’hui ce style à l’intérieur de nombreux bâtiments : baies vitrées aux couleurs variées, boiseries finement sculptées ou, à l’extérieur : colombages aux décors de bois, fausses briques peintes, toits avec tourelles et lucarnes, tuiles vernissées.

Pierre-Joseph Maurice Vallat (Porrentruy 25.11.1860 – Belfort (02.04.1910) a été un des principaux architectes. Il a construit plusieurs maisons en ville de Porrentruy mais aussi des immeubles prestigieux à Belfort.

Quelques constructions :Avenue Cuenin No 1 : Villa Viatte : 1897 – 1898, Maurice Vallat juniorAvenue Cuenin No 2 : Villa Pfister : 1899, Maurice Vallat juniorAutres villas de l’Avenue Cuenin : de 1901 à 1910Rue Gustave Amweg No 1 : L’Auberge d’Ajoie est plus ancienne : 1830 – 1840Rue Gustave Amweg . La synagogue : 1874, démolie en 1983Allée des Soupirs No 1 Espace Le Pays : 1905 – 1906

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30. Arrivée du chemin de fer

Dès le milieu du 19e siècle la Suisse se préoccupe de la construction du chemin de fer. A cette époque, le Jura était complètement tenu à l’écart du réseau ferroviaire, en raison notamment de l’absence de décision politique au niveau régional.

Sous l’impulsion de Xavier Stockmar (bourgeois libéral, industriel, homme politique) et de Pierre Jolissaint, son successeur, deux pétitions sont déposées pour revendiquer un réseau ferroviaire. Il s’agit de vaincre les oppositions des esprits conservateurs (aubergistes et voituriers qui défendent les voies postales existantes). Chaque année en effet, quelques 24'000 voyageurs bâlois remontent la Birse en diligence pour se rendre à Berne et le chemin de fer est une réelle menace pour ce commerce florissant !

Tour à tour, Messieurs Stockmar et Jolissaint seront nommés conseillers d’Etat, directeurs des chemins de fer, et il est certain qu’ils vont jouer un rôle déterminant dans le développement des chemins de fer du Jura bernois.

En 1870, la victoire de l’Allemagne qui annexa à son empire la quasi totalité de l’Alsace (Belfort excepté) ainsi qu’une partie de la Lorraine va accélérer le projet de construction des chemins de fer jurassiens :’Allemagne se trouvait aux portes du Jura. A Beurnevésin la borne des trois puissances rappelle la présence des frontières française, suisse et allemande. Dès lors, la compagnie française des chemins de fer de l’est ne souhaite plus emprunter le tracé Belfort-Bâle (qui traverse l’Alsace allemande, parcours fortement taxé) et préfère entrer en Suisse par Porrentruy.

En 1872, avec le financement de capitaux français, le tronçon Porrentruy – Delle est construit (Compagnie du Paris-Lyon-Méditerranéee -PLM-) et la gare de Porrentruy inaugurée la même année. Le trafic ferroviaire en provenance de la France, du Nord de l’Europe et de l’Angleterre ne passe plus par l’Alsace allemande et Bâle, mais par Delle et Porrentruy pour rejoindre le Berne et le Sud.

Dès 1876, le chemin de fer relie Interlaken-Berne à Porrentruy – Belfort – Paris et Calais et, à partir de 1911, avec l’ouverture du tunnel du Lötschberg les voyageurs se rendaient de Londres à Venise en passant par Calais, Paris et Porrentruy. Non seulement ils transitent par l’ancienne cité des princes-évêques de Bâle, mais ils prennent le temps de s’y arrêter ! Ce sont donc des trains internationaux et on construira à Porrentruy des hôtels : l’Hôtel International, l’Hôtel du Simplon et l’Hôtel Terminus.

Quelques dates :De 1872 à 1881 : percement du GothardLe 13 juillet 1901, on fête l’ouverture de la ligne régionale Porrentruy-Bonfol, puis prolongement en 1910 jusqu’à Dannemarie.En 1911, le tunnel du Lötschberg est percé, puis, en 1915, celui de Moutier-Granges financé en partie avec des capitaux français.Paris pouvait rejoindre Milan par Belfort-Delle-Porrentruy-Delémont-Berne, en empruntant les tunnels du Lötschberg et du Simplon (1906)

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30.1 Gare de Porrentruy

Le 23 septembre 1872, subventionnée par des capitaux français, la ligne Porrentruy-Delle longue de 12 km est achevée et exploitée par la Compagnie du Paris-Lyon-Méditerranée (PLM). La même année, la gare de Porrentruy, dont les bâtiments néoclassiques rappellent ceux des grandes gares de province du PLM, est aussi inaugurée. Dès 1877, Porrentruy est reliée au reste de la Suisse et aux lignes françaises.Aux archives départementales du Territoire de Belfort sont déposés 47 comptes rendus rédigés par le commissaire spécial de police de la gare de Delle. Sa tâche est d’informer les autorités sur les mouvements de personnes et de marchandises. Bien que la série soit discontinue, elle permet de se faire une idée du trafic frontalier entre Porrentruy et Delle.

Trafic voyageurs :De février 1888 à janvier 1890 : 194'302 voyageurs, trafic principalement entre juin et septembre, le développement touristique n’est certainement pas étranger. On note trois « trains d’excursion » Paris – Lucerne avec au total 1'255 voyageurs. Des « trains de plaisir » sont organisés pour visiter l’Exposition Universelle de Paris en 1889. Ces convois, à prix réduits, sont composés de wagons de 2ème et 3ème classes. Ils viennent de Budapest, Vienne, Zürich et Bâle.A noter un train qui se faufile de nuit incognito en 1889 avec à son bord Sa Majesté le Shah de Perse et sa suite se rendant à Baden-Baden.

Tourisme religieux :En 1888 et 1889, deux convois suisses transitent par Delle pour rejoindre Lourdes.De leur côté, les catholiques français se rendent à notre Dame des Ermites à Einsiedeln

Trafic marchandises :Entre octobre et début décembre 1888, 14'000 tonnes de pommes à cidre en provenance d’Argovie, de Thurgovie et de Bâle passent par Delle, mobilisant 1'500 wagons !Juillet 1889 passage d’un fourgon plombé renfermant des valeurs considérables expédiées par M. le Ministre des Finances de Hongrie à Messieurs Rothschild, frères, à Paris.Fin des années 1870 des wagons plombés et gardés par des soldats transportent selon la rumeur les 5 milliards de francs-or sous forme de lingots que la France doit payer à la Prusse à la suite de la défaite de la guerre 1870-1871.Printemps 1890 expédition de 6 canons et leurs affûts, sortant du Creusot vers la Chine.La liaison ferroviaire jurassienne est privilégiée pour l’importation de moutons venant d’Autriche-Hongrie, entre janvier 1889 et mars 1890 : plus de 100'000 bêtes transitent par Porrentruy pour les marchés de Paris La Vilette. Tous les moutons en provenance de l’Europe de l’Est transiteront par Porrentruy jusqu’en 1938, année de la nationalisation des chemins de fer français.

Quelques convois particuliers Des wagons de sangsues des marais de Hongrie pour les hôpitaux de Paris. C’est un traitement de saignée locale par les sangsues (comme un petit limaçon). La sangsue sécrète des protéines, l’hirudine et l'héparine qui ont des effets thérapeutiques variés : stimulation du sang, antibiotique naturel, vasodilatation, antidouleur. L’'héparine est un anticoagulant puissant. Les bénéfices retirés des sangsues sont essentiellement dus aux sécrétions des sangsues). Des trains entiers d’oies vivantes de Hongrie pour le réveillon de la capitale française.La poterie de Bonfol expédie ses fameux sifflets en terre cuite qui seront plantés dans les pains d’épices de Noël, 50 à 70'000 par an.

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Le déclinBien que les comptes rendus s’arrêtent en 1890, la ligne ferroviaire continue son développement avec de prestigieux convois : de la Compagnies internationale des wagons-lits avec le Calais – Lucerne – Interlaken ou l’Engadine-Express avec une liaison pour Londres et de l’autre côté une liaison avec Milan-Venise-Trieste.A la veille de la Première Guerre mondiale se sont jusqu’à 70 convois qui circulent chaque jour via Porrentruy. En 1913 Porrentruy est la 4ème gare pour le tonnage derrière Bâle, Zürich et Genève.En 1918, l’Alsace retourne à la France. Le trafic est à nouveau concentré sur Bâle et Porrentruy perd de son importance.Le tronçon Belfort – Delle est définitivement fermé en 1995 !Réouverture espérée en 2018 !

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31. Hydrologie de la région

Les eaux de pluie d’une vaste région qui s’étend de Bressaucourt à Fahy en passant par Chevenez et Courtedoux s’écoulent à travers des fissures du relief calcaire appelé karst pour aboutir dans la rivière souterraine l’Ajoulote. Sa résurgence forme un grand bassin rectangulaire au lieu-dit la Beuchire, derrière l’Hôtel de ville de Porrentruy. De ce bassin, l’eau s’écoule dans trois directions. Un premier bras, le Rinçoir, rejoint le Bacavoine, rivière en provenance de Fontenais, qui se jette ensuite dans l’Allaine. Un deuxième bras, en réalité un tuyau, conduit une partie de l’eau directement à l’Allaine. Le troisième bras, entièrement souterrain également, coule au pied des maisons jusqu’au lit du Creugenat dans lequel il se jette 300 m en aval. Il rejoint à cet endroit le petit cours d’eau formé par la source de la Chaumont et d’une autre source qui jaillit dans le lit du Creugenat à l’amont du pont du Gravier. Toutes ces eaux, auxquelles il faut ajouter la source de la Boucherie, qui forme un petit ruisseau au milieu du parc des Prés de l’Etang, rejoignent l’Allaine à la hauteur de l’ancien moulin, aujourd’hui restaurant.

En période de fortes pluies, l’eau ressurgit du fond du trou (estavelle en géologie) du Creugenat : cavité, en forme d’entonnoir, d’une profondeur de 15 m et d’environ 20 m de diamètre à l’exutoire. Le débordement de l’eau donne naissance à une rivière intermittente qui s’écoule à traverse la plaine de Courtedoux pour rejoindre l’Allaine (en aval de l’Inter ou vers le moulin !)

Le nom de « Creugenat » signifierait « creux des sorcières » :« djenatches » en patois. Le grondement des eaux, lors de leur parcours souterrain à travers diverses cavités et siphons et au moment de leur montée, a suscité, jadis, l’idée des sabbats nocturnes et a engendré la légende des sorcières et de leurs rendez-vous avec le Malin. !

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31.1 Panneau de réseau des cours d’eau

Beuchire_panneau.pdf

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32. Personnalités et historiens

AMWEG, Gustave (1874-1944)Professeur et historien, enseignant à l'Ecole cantonale de Porrentruy. Cheville ouvrière de la Société jurassienne d'Emulation (ci-après SJE)=>secrétaire puis président central. Rédige les Actes de la SJE + dictionnaire historique et biographique de la Suisse. Auteur d'ouvrages sur l'histoire et les arts dans le Jura, ancien évêché de Bâle. Dr, honoris causa Université de Berne.

CUENIN, Auguste (1837-1894)Brasseur et tenancier du restaurant du Cultivateur. Conseiller de la bourgeoisie. A légué à la commune les terrains du collège Stockmar et 45 immeubles.

DAUCOURT, Ernest (1848-1941)Journaliste et homme politique jurassien. Chef du parti conservateur catholique depuis le Kulturkampf (1870 à 1878). Etudie le droit et la philosophie. Avocat en 1873, il fonde le journal LE PAYS, en devient le propriétaire, le directeur et l'un des rédacteurs. Fonde en 1877 l'Union des campagnes (premier parti conservateur organisé dans le Jura). Député au Gr.-Conseil bernois en 1882, préfet de 1894 à 1913. Réalise l'asile des vieillards à St.Ursanne + le collège St.Charles. Conseiller national de 1902 à 1919.

QUIQUEREZ, Auguste (1801-1882)Archéologue, savant, historien, archéologue, géologue et patriote (libéral). Etabli avec sa famille sur le domaine de Bellerive à Soyhières, dont il relèvera les ruines du château. Entreprend des recherches archéologiques dans tout le Jura. Avec X.Stockmar, participe au mouvement révolutionnaire qui renverse le patriarcat bernois en 1831. Député au Grand Conseil dès 1837 et préfet de Delémont 1838. Est écarté de la scène politique en 1846, nommé ingénieur des mines du JB. Est u précurseur dans les nombreux domaines qu'il a abordé ; malgré l'usure du temps et des lacunes, son œuvre reste irremplaçable grâce à la richesse des informations. A collaboré à une vingtaine de publications dont les Actes de la SJE. A laissé plusieurs travaux richement illustrés ( Château).

STOCKMAR, Xavier (1797-1864)Industriel et homme politique," l'homme du Jura "Fils d'un haut-fonct. du PE (origin. Bade). Enrichi par les spéculations (terrain+vins) crée un commerce de vins à P'y. Bourgeois libéral, prend la tête du mouvement révolutionnaire et renverse le patriarcat bernois en 1830. Fonde en 1832 le journal l'Helvétie (porte-parole des libéraux). Conseiller d'Etat bernois en 1835, révoqué en 1839 pour agitation séparatiste. S'exile en France. Revient dans le JU 1846, membre de l'Ass. Constituante bernoise, puis du Gouvernement bernois de 1846-50 et 1862-64 et siège au Grand-Conseil bernois. Commissaire fédéral à Fribourg (guerre du Sonderbund), siège au Conseil national. Esprit ouvert à tous les domaines de l'activité intellectuelle, est un des membres fondateurs de la SEJ en 1847. Principal promoteur de l'établissement des CFF dans le JU, dont son successeur P. Jolissaint dirigera la réalisation. La maison natale de Stockmar est à l'Aigle 1900 (au Faubourg).

THURMANN, Jules (1804-1855)Alsacien par son père (Neuf-Brisach), devient bourgeois de Porrentruy en 1828. Ecole royale des mines à Paris. Solide formation scientifique, enseigne les mathématiques et les sciences naturelles au Collège de Porrentruyy. Crée un cabinet de minéralogie et de géologie et dirige l'aménagement définitif du jardin botanique.Premier directeur de l'Ecole normale des instituteurs, député au Grand-Conseil bernois. Fondateur de la Société de statistique des districts du Jura bernois en 1832 et membre fondateur de la SJE en 1847, dont il fut le premier président. Sa réputation scientifique amène la Société géologique de France et la Société helvétique des sciences naturelles à se réunir en 1853 à Porrentruy. Fondateur de

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l'orographie jurassique et pionnier de la phytosociologie moderne (essai sur les soulèvements jurassiques, Paris 1832-36 + Résumé des lois orographiques du système des Monts-Jura, Porrentruy 1853).