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Ressources pour le collège éduSCOL Géographie Troisième La France et l’Europe dans le monde d’aujourd’hui L’étude de cas en géographie - classe de 3ème Les programmes de géographie proposent une démarche par étude de cas, qui vaut pour les quatre années du collège. Cette démarche a été initiée en classe de 6ème et poursuivie en 5 ème puis en 4 ème . On la retrouve en classe de 3ème : elle ouvre tous les thèmes du programme à l’exception de deux d’entre eux (I-3 et III-1). La Région (I-2) constitue une étude de cas. L’étude de cas s’inscrit dans une démarche inductive qui invite, à partir d’une situation précise (un territoire, un espace, un aménagement, un réseau, un phénomène), à mettre en évidence progressivement enjeux majeurs, notions et acteurs. Les cinq idées maîtresses de l’étude de cas L’étude de cas peut se définir comme un objet d’étude singulier, au plus près du réel, par lequel on entre de manière concrète dans les thèmes du programme. Cet objet d’étude est donc un lieu ou un phénomène à la fois singulier et représentatif du thème d’étude : par exemple un « un parc naturel national ou régional », un « espace de production à dominante agricole », un risque technologique. L’étude de cas se structure autour d’une ou deux problématiques, accessibles aux élèves. La problématique, choisie par le professeur, met l’accent sur certains aspects ou certaines thématiques, sans prétendre à l’analyse exhaustive du lieu ou du phénomène étudié. Elle permet la construction d’un questionnement et d’une réponse ordonnée. L’étude de cas est conduite selon une approche géographique, donc spatiale, territoriale, impliquant différentes échelles. A partir d’un territoire, d’un espace ou d’un phénomène, on met en évidence des dynamiques spatiales, leurs évolutions. La problématique retenue offre une entrée privilégiée pour traiter l’étude de cas. Pour mobiliser des éléments explicatifs, on s’appuie sur les hommes, les sociétés, les acteurs et leur stratégie, les milieux naturels, l’histoire, la culture, les activités économiques, les effets provoqués par les interactions avec d’autres espaces et territoires, à d’autres échelles. L’étude de cas repose sur une démarche inductive selon laquelle la construction du savoir géographique suppose de recourir à l’observation et à l’analyse de situations particulières qui contribuent à l’élaboration de notions et de réflexions de portée générale. La démarche invite à un parcours intellectuel qui articule le particulier et le général. L’étude de cas constitue le cœur de la démarche pédagogique : elle occupe l’essentiel du temps consacré au thème. On ne perdra pas de vue les finalités générales des études de cas : découvrir la place de « la France et de l’Europe dans le monde d’aujourd’hui », la mise en œuvre du raisonnement géographique, la maîtrise progressive des capacités du programme, l’acquisition d’un savoir transférable utile, dans le quotidien d’aujourd’hui et de demain. L’étude de cas en 3 ème : continuités et nouveautés On retrouve, dans l’étude de cas en 3ème, les exigences de mise en œuvre déjà soulignées pour les classes précédentes : l’étude de cas permet de faire comprendre des organisations spatiales particulières. On ne peut prétendre mettre en évidence ou surtout expliquer tous les aspects qui concernent la place de la France et de l’Europe dans le monde d’aujourd’hui. Mais Ministère de l’éducation nationale (DGESCO) juin 2012 Géographie – Troisième – L’étude de cas http://eduscol.education.fr/prog

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La France et l’Europe dans le monde d’aujourd’hui

L’étude de cas en géographie - classe de 3ème Les programmes de géographie proposent une démarche par étude de cas, qui vaut pour les quatre années du collège. Cette démarche a été initiée en classe de 6ème et poursuivie en 5ème puis en 4ème. On la retrouve en classe de 3ème : elle ouvre tous les thèmes du programme à l’exception de deux d’entre eux (I-3 et III-1). La Région (I-2) constitue une étude de cas.

L’étude de cas s’inscrit dans une démarche inductive qui invite, à partir d’une situation précise (un territoire, un espace, un aménagement, un réseau, un phénomène), à mettre en évidence progressivement enjeux majeurs, notions et acteurs.

Les cinq idées maîtresses de l’étude de cas L’étude de cas peut se définir comme un objet d’étude singulier, au plus près du réel, par lequel on entre de manière concrète dans les thèmes du programme. Cet objet d’étude est donc un lieu ou un phénomène à la fois singulier et représentatif du thème d’étude : par exemple un « un parc naturel national ou régional », un « espace de production à dominante agricole », un risque technologique.

L’étude de cas se structure autour d’une ou deux problématiques, accessibles aux élèves. La problématique, choisie par le professeur, met l’accent sur certains aspects ou certaines thématiques, sans prétendre à l’analyse exhaustive du lieu ou du phénomène étudié. Elle permet la construction d’un questionnement et d’une réponse ordonnée.

L’étude de cas est conduite selon une approche géographique, donc spatiale, territoriale, impliquant différentes échelles. A partir d’un territoire, d’un espace ou d’un phénomène, on met en évidence des dynamiques spatiales, leurs évolutions. La problématique retenue offre une entrée privilégiée pour traiter l’étude de cas. Pour mobiliser des éléments explicatifs, on s’appuie sur les hommes, les sociétés, les acteurs et leur stratégie, les milieux naturels, l’histoire, la culture, les activités économiques, les effets provoqués par les interactions avec d’autres espaces et territoires, à d’autres échelles.

L’étude de cas repose sur une démarche inductive selon laquelle la construction du savoir géographique suppose de recourir à l’observation et à l’analyse de situations particulières qui contribuent à l’élaboration de notions et de réflexions de portée générale. La démarche invite à un parcours intellectuel qui articule le particulier et le général.

L’étude de cas constitue le cœur de la démarche pédagogique : elle occupe l’essentiel du temps consacré au thème.

On ne perdra pas de vue les finalités générales des études de cas : découvrir la place de « la France et de l’Europe dans le monde d’aujourd’hui », la mise en œuvre du raisonnement géographique, la maîtrise progressive des capacités du programme, l’acquisition d’un savoir transférable utile, dans le quotidien d’aujourd’hui et de demain.

L’étude de cas en 3ème : continuités et nouveautés On retrouve, dans l’étude de cas en 3ème, les exigences de mise en œuvre déjà soulignées pour les classes précédentes : l’étude de cas permet de faire comprendre des organisations spatiales particulières. On ne peut prétendre mettre en évidence ou surtout expliquer tous les aspects qui concernent la place de la France et de l’Europe dans le monde d’aujourd’hui. Mais

Ministère de l’éducation nationale (DGESCO) juin 2012 Géographie – Troisième – L’étude de cas http://eduscol.education.fr/prog

mettre en lumière quelques spécificités du territoire national ou européen permet d’identifier progressivement de grandes caractéristiques de l’espace national et continental.

Les études cas concernent des niveaux d’échelle variés : un aménagement urbain, un parc national ou régional, l’agglomération parisienne, une région, la forêt méditerranéenne, une candidature à l’Union européenne, un réseau de lignes à grande vitesse en France et en Europe.

Cependant, quatre nouveautés apparaissent pour ce programme de 3ème.

L’étude de cas concerne des objets nouveaux qui ne sont plus seulement des territoires (6ème et 5ème) ou des flux et des firmes (4ème). Le thème 2 de la question III invite à réaliser une étude de cas sur un réseau (de lignes à grande vitesse), puis, au choix, sur la gestion d’un espace forestier (la forêt méditerranéenne) ou un risque technologique. Le dernier thème du programme propose d’aborder une candidature à l’Union européenne. Si l’objet de l’étude de cas n’est pas explicitement un territoire, il n’en demeure pas moins que la réflexion menée doit rester géographique et donc comporter pour l’essentiel une forte dimension spatiale.

Le thème de « La Région » (I-2) constitue une étude de cas (en effet, l’étude de la Région où est établi le collège ne conduit pas par la suite à l’étude de toutes les Régions de France). Cette étude est mise en perspective en replaçant la Région dans le contexte français et européen, en opérant éventuellement une démarche comparative avec une autre Région. Il s’agit bien en étudiant une Région, de montrer ce qu’est la Région en France et l’articulation des politiques régionales françaises avec l’Union européenne.

Chaque étude de cas doit amener à une meilleure compréhension des caractéristiques et du fonctionnement des territoires français et européen, de façon à en permettre une approche globale qui se construira donc progressivement au cours de l’année.

Au Brevet, une question peut porter sur l’espace ou le phénomène étudié en étude de cas.

L’étude de cas et sa mise en perspective Pour chaque étude de cas, le programme invite à opérer une mise en perspective à l’échelle nationale pour les parties I (Habiter la France) et II (Aménagement et développement du territoire français) du programme, européenne pour la partie III (La France et l’Union européenne) du programme, et mondiale pour la partie IV (Le rôle mondial de la France et de l’Union européenne) du programme, rendant ainsi compte de l’imbrication des échelles.

Cette mise en perspective n’est pas une invitation à procéder à un cours de géographie générale à la suite de l’étude de cas ou à établir une typologie ; elle n’est pas un prétexte destiné à introduire, par exemple, un cours général sur les espaces ruraux en France ou les risques technologiques et leur prévention en Europe.

La mise en perspective consiste essentiellement à montrer, majoritairement à partir de cartes de la France, puis de l’Europe, puis du monde selon la partie du programme abordée, comment le territoire ou le phénomène étudiés se situent, à chacune de ces échelles, dans une hiérarchie, dans des grands ensembles, dans des évolutions. Ainsi, quand on procède à une étude de cas sur l’agglomération parisienne (II-2), mettre en perspective consiste à situer l’espace étudié sur une carte de France, à montrer sa position centrale sur une carte des réseaux de transports nationaux, la concentration des activités en région parisienne sur une carte de l’espace national, le poids de l’agglomération parisienne sur une carte des grandes métropoles françaises, et enfin comment cette agglomération constitue un point fort de l’organisation du territoire parmi d’autres que l’on localisera (métropoles régionales, façades maritimes, espaces frontaliers, …).

En classe de 3ème, dans la perspective de l’examen de fin d’année et de la préparation au lycée, la mise en perspective occupe nécessairement un temps plus long que dans les classes précédentes. Elle met en évidence de façon encore plus affirmée les notions auxquelles l’étude de cas a conduit.

Dans tous les cas, la mise en perspective vise trois objectifs :

- poursuivre l’acquisition de grands repères et des grandes divisions des territoires français et européen.

Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative (DGESCO) Page 2 sur 3 Géographie – Troisième – L’étude de cas

- comprendre que les lieux français et européens ne sont pas des isolats, que l’intégration européenne, la mondialisation et la perspective du développement durable les relie, les transforme à toutes les échelles.

- donner des éléments complémentaires de compréhension des territoires et des phénomènes étudiés : la France et l’Europe constituent des systèmes complexes, ouverts sur le monde.

On gardera à l’esprit que l’ensemble des questions du programme sont abordées en classe de 3ème avec des élèves jeunes qui ont besoin de quelques éléments simples pour les aider à construire une lecture des territoires français et européen.

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Géographie Troisième

La France et l’Europe dans le monde d’aujourd’hui

I – Habiter la France (Environ 30% du temps de la géographie)

Thème 1 - De la ville à l’espace rural, un territoire sous influence

Thème 1 – De la ville à l’espace rural, un territoire sous influence urbaine CONNAISSANCES Les aires urbaines La très grande majorité des habitants de la France vit dans une aire urbaine. La croissance urbaine s’accompagne de l’étalement spatial des villes (périurbanisation) en lien avec une mobilité accrue des habitants. Les espaces ruraux A la fois espace de vie, de travail et de récréation pour les citadins comme pour les ruraux, l’espace rural se transforme et connaît des conflits d’usage.

DÉMARCHES Une étude de cas : une grande question d’aménagement urbain. Une étude de cas : un parc naturel national ou régional. Ces deux études débouchent sur une mise en perspective du phénomène d’urbanisation à l’échelle du territoire national en intégrant le rôle des acteurs et les grandes problématiques du développement durable.

CAPACITÉS Localiser et situer les dix premières aires urbaines sur une carte du territoire national. Décrire et expliquer : - le processus d’étalement urbain, en lien avec les mobilités. - un conflit d’usage entre différents acteurs. (BOEN spécial n° 6 du 28 août 2008)

« De la ville à l’espace rural, un territoire sous influence » est l’un des trois thèmes à traiter dans le cadre de la première partie du programme intitulée « Habiter la France ». Le professeur peut donc construire son projet sur la base de 4 à 5 heures environ.

Problématiques Ce thème de la première partie du programme aborde de façon articulée deux questions que la géographie a longtemps abordées séparément : les aires urbaines et les espaces ruraux. En effet, les évolutions sociales et géographiques ne permettent plus de faire coïncider espace de vie, espace de travail et structures administratives. Globalement, la société française se perçoit comme une société urbaine, c’est pourquoi ville et espace rural sont abordés dans un même thème.

Cette urbanisation en aires urbaines résulte de la mobilité accrue des Français qui a favorisé un étalement urbain. Au sein de l’aire urbaine, les déplacements sont nombreux, quotidiens (migrations pendulaires de travail), réguliers (aire de chalandise des commerces) ou occasionnels (déplacements liés à certains loisirs par exemple) manifestés par des axes privilégiés et très fréquentés et des flux. En effet, l’usage de la voiture individuelle constitue un facteur majeur de cette mobilité.

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L’aire urbaine constitue une notion récente qui permet de prendre en compte l’évolution et la réalité complexe du phénomène urbain. L’urbanisation de la France s’est poursuivie et aujourd’hui plus des trois quarts de la population française vit dans une aire urbaine. Cette dernière comprend selon l’INSEE la ville centre, que l’INSEE appelle « pôle urbain » s’il concentre plus de 5 000 emplois, ses banlieues et sa couronne périurbaine (l’ensemble des communes où 40% au moins des actifs résidents travaillent dans une commune de l’aire urbaine). L’aire urbaine est donc aujourd’hui le cadre de vie le plus fréquent des Français.

L’étalement spatial des villes constitue aujourd’hui un enjeu majeur du développement durable. En effet, l’étalement et la croissance urbaine s’accompagne d’une ségrégation socio-spatiale source de tensions et de coûts que les collectivités territoriales concernées cherchent à réduire par un meilleur équipement des quartiers et par une recherche de mixité sociale. L’étalement des villes induit un étalement des réseaux (d’eau, d’électricité, de transport) et une dégradation environnementale (pollution urbaine liée aux déplacements, risques accrus avec l’artificialisation des sols,…).

Aujourd’hui les espaces ruraux ne sont pas seulement des espaces de production agricole mais aussi de protection, de résidence ou de récréation. Ils sont aussi marqués par l’influence de la ville. Des populations au mode de vie citadin ou travaillant en ville habitent durablement l’espace rural, d’autres en use occasionnellement comme espace récréatif. Les espaces ruraux les plus dynamiques sont ceux qui manifestent une forte accessibilité à la ville et qui ont pu diversifier leurs activités, souvent en relation avec le monde urbain. Cependant, les espaces ruraux présentent une diversité de situations en fonction de leur inégal dynamisme, de leur inégale accessibilité à la ville et de leur capacité à s’adapter rapidement aux évolutions économiques majeures, agricoles ou non agricoles. C’est pourquoi beaucoup de ces espaces présentent une forte identité.

Pour ce thème, trois questions peuvent guider la mise en œuvre :

• Pourquoi parler de territoire sous influence urbaine ? • Quels sont les nouveaux visages des villes françaises ? • Quelles sont les nouvelles fonctions des territoires ruraux ?

Comment choisir l’étude de cas ? Le programme invite à traiter ce thème à travers deux études de cas.

Pour étudier les aires urbaines, l’étude de cas doit porter sur une grande question d’aménagement urbain. Le choix de cet aménagement est libre mais il sera judicieux de choisir un équipement de taille suffisamment grande afin de mettre en évidence le rôle des acteurs dans l’aménagement urbain, de souligner les effets spatiaux à l’échelle de l’ensemble de l’aire urbaine, de mettre en jeu les mobilités, de montrer les impacts sociaux. L’étude de cas peut donc privilégier un aménagement concernant la mobilité en ville ou un projet à forte vocation sociale engageant la rénovation urbaine par exemple.

Les espaces ruraux seront envisagés grâce à une étude de cas portant sur un parc naturel national ou régional. Les parcs naturels traduisent une vision urbaine de l’espace rural projetant sur lui des inquiétudes et des pratiques citadines. Les parcs naturels nationaux expriment une volonté de sanctuariser un espace, sauf pour le parc des Cévennes. On veillera néanmoins à montrer que cet espace n’est pas pour autant « naturel » et que sa fréquentation est liée au tourisme pratiqué par des citadins. Les parcs naturels régionaux tentent de faire cohabiter des objectifs de protection et de développement économique, au prix parfois de conflits d’usage très intenses.

Études de cas possibles

Le réseau de tramway de l’agglomération de Montpellier

La première ligne de ce réseau a ouvert en 2000 dans une agglomération qui a connu une forte croissance démographique depuis les années 1960 et qui se caractérise par un étalement urbain marqué. La circulation automobile, dans une ville méditerranéenne aux rues étroites, est intense et l’espace urbain est en permanence congestionné. Durant sa croissance, la ville a vu se spécialiser

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les espaces et s’opérer de fortes inégalités socio-spatiales. Les différentes lignes du tramway ont pour objectif de décongestionner les voies d’accès au centre ville, de limiter l’usage de la voiture individuelle et de mieux intégrer les quartiers populaires au reste de l’agglomération. En effet, la mobilité constitue un facteur discriminant majeur qui condamne notamment les plus démunis à un moindre accès au travail. Ces lignes font intervenir de nombreux acteurs, en particulier l’intercommunalité.

Le parc national de la Vanoise

Ce parc fut le premier créé en France (1963) avec pour objectif de protéger la flore et la faune, en particulier le bouquetin, de cette région de Savoie. Le cœur du parc (529km2) connaît une réglementation très restrictive en matière de protection du milieu et d’activités des hommes. Cependant, un tourisme essentiellement d’été, très contrôlé, est autorisé. Il s’appuie sur un réseau de chemins de randonnée, des refuges. Il est destiné à un public de citadins désireux de renouer avec la nature et les paysages grandioses. Un tourisme d’hiver, pour un public urbain, s’est développé dans la zone périphérique du parc. Les tensions entre ces différents usages (protéger et exploiter) peuvent ainsi être soulignés.

Mise en perspective La mise en perspective s’opère à partir de cartes à l’échelle nationale et met en évidence la croissance urbaine en France, le poids des aires urbaines, le phénomène d’étalement urbain et montre les enjeux de développement durable liés à ces phénomènes. La mobilité des individus constitue un facteur majeur de la transformation des aires urbaines. Les espaces ruraux, sous influence urbaine croissante, font l’objet de conflits d’usage que l’on mettra en évidence en soulignant les enjeux nouveaux liés aux perspectives du développement durable.

A l’issue de l’étude de ce thème, les élèves doivent être capables de localiser les 10 plus grandes aires urbaines françaises.

Pièges à éviter dans la mise en œuvre - Prétendre à un cours « exhaustif » sur les villes françaises au lieu de se limiter aux aspects privilégiés par le programme.

- Proposer un cours détaillé sur les espaces ruraux français alors que le programme invite à montrer leur articulation avec les espaces urbains.

Pour aller plus loin

Pour aller plus loin • G.F. Dumont, La France en villes, SEDES, 2010 • Y. Jean et M. Périgord, Géographie rurale : la ruralité en France, Armand Colin, 2009 • http://geoconfluences.ens-lyon.fr/doc/territ/FranceMut/FranceMut.htm : un dossier sur La

France, des territoires en mutation • A. Frémont, Les transports en France, La Documentation photographique n° 8066,

novembre-décembre 2008 • N. Baron-Yellès, France, aménager et développer les territoires, La Documentation

photographique n° 8067, janvier-février 2009 • J.Viard, Nouveau portrait de la France. La société des modes de vie , l’Aube 2011

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Géographie Troisième

La France et l’Europe dans le monde d’aujourd’hui

I – Habiter la France (Environ 30% du temps de la géographie)

Thème 2 – La Région

Thème 2 – La Région

CONNAISSANCES La Région où est situé l’établissement Politiques régionales, valorisation des ressources dans le cadre du développement économique régional, organisation de son territoire, intégration en France et en Europe.

DÉMARCHES La Région est mise en perspective dans le contexte français et européen à l’aide de cartes à différentes échelles, éventuellement par une démarche comparative avec une autre région.

CAPACITÉS Localiser et situer les repères spatiaux de la Région étudiée Situer sa Région parmi les autres régions françaises Expliquer un enjeu d’aménagement du territoire régional Réaliser un croquis de l’organisation du territoire régional (BOEN spécial n° 6 du 28 août 2008)

« La Région » est l’un des trois thèmes à traiter dans le cadre de la première partie du programme intitulée « Habiter la France ». Le professeur peut donc construire son projet sur la base de 4 à 5 heures (évaluation comprise).

Problématiques

Ce deuxième thème de la première partie du programme aborde une notion polysémique en géographie : la région. Il invite à caractériser une région, située ensuite dans le contexte français et européen. Le thème devant déboucher sur la réalisation d’un croquis, on peut montrer comment est organisé le territoire de la Région en relation avec les territoires français et européen.

Le programme a choisi une approche concrète de cette notion, approfondie en classe de première : la Région où est situé l’établissement. Dans un État historiquement centralisé, la Région est devenue un acteur majeur qui dialogue à la fois avec l’État national et l’Europe. La loi de décentralisation du 2 mars 1982, renforcée par celle du 28 mars 2003, qui la reconnaît comme collectivité juridiquement et fiscalement autonome, fait de la région une véritable collectivité territoriale. La loi du 16 décembre 2010, qui modifie notamment l’architecture institutionnelle locale, et les débats qu’elle a suscités, mais surtout la pertinence estimée de la Région dans le développement économique et le fait qu’elle soit un interlocuteur privilégié de l’Union européenne en font un territoire à fort enjeu. La montée en puissance de cet acteur justifie donc son étude, notamment pour mettre en évidence le rôle des politiques régionales dans le développement économique, au travers par exemple des Contrats de projets État-Région ou de la politique de l’Union européenne qui définit des zones éligibles au titre des objectifs « convergence et « compétitivité régionale et emploi », les aménagements qu’elles induisent et leurs acteurs à partir d’un espace familier pour les élèves.

Mais la région est aussi un échelon qui manque parfois de cohérence et que les habitants ne s’approprient pas toujours, même si elle peut être aussi un territoire de vie, produit d’une histoire ancienne. La taille des régions françaises et leur degré d’autonomie, modestes comparés à ceux

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Anne-Laure
Zone de texte
Pas en 3e Prépa-pro

de leurs homologues européennes, sont également objets de débats quant à leur viabilité et à leur capacité d’action, de même que la volonté de l’État de mettre en œuvre une véritable régionalisation.

Les notions associées à l’étude de ce thème sont le territoire, l’aménagement, l’acteur spatial et habiter.

Pour ce thème, deux questions peuvent guider la mise en œuvre :

• Qu’est-ce qui caractérise ma région : organisation du territoire et action régionale ? • Quelle est la place d’une Région dans le territoire national et en Europe ?

Démarches Ce thème est une étude de cas portant sur la Région où est situé l’établissement et sur ses relations avec le reste du territoire français et européen. La Région est aussi située par rapport aux autres régions en France et en Europe.

Pour entrer dans le thème plusieurs stratégies sont possibles. Questionner l’identité régionale, notamment à partir de l’étude de son emblème ou des débats autour de son appellation, permet d’aborder la pertinence du découpage régional et son appropriation par les habitants. Mais le thème peut également être introduit par l’analyse d’un aménagement local dont l’enjeu doit être expliqué. Il permet d’étudier une politique régionale mise en œuvre par la collectivité territoriale en relation avec l’État, l’Union européenne et d’autres acteurs spatiaux locaux, entreprises, associations, habitants, etc. Il peut s’agir d’un aménagement dans le domaine des transports, de l’environnement, du développement durable, de l’économie ou de l’action culturelle.

Le thème invite en effet à étudier les politiques régionales qui fondent les principales actions de la collectivité territoriale conduites en relation avec d’autres acteurs, locaux, l’État et l’Union européenne pour organiser et valoriser le territoire régional, accroître sa cohésion mais aussi sa compétitivité et son dynamisme économique. Elles façonnent le territoire et font émerger des formes d’organisation.

L’étude conduit à la réalisation d’un croquis de l’organisation du territoire régional, enjeu majeur de ce thème. Les repères spatiaux de la région doivent être localisés et situés. Ce croquis met en évidence les spécificités de l’organisation territoriale de la région étudiée et son originalité. On peut donc attendre que les éléments structurants soient représentés : les pôles, dont la métropole régionale et les principales villes, les activités économiques majeures en lien notamment avec la valorisation des ressources de la région, les réseaux de communication, la répartition de la population régionale mais aussi les grands ensembles naturels en tant que facteurs explicatifs de l’organisation et du développement régional. Le croquis montre ainsi le centre et les périphéries de la région, éventuellement les polarités extérieures, et les relations entretenues avec le reste du territoire national et de l’Union européenne.

La région doit enfin être mise en perspective dans le contexte français et européen à l’aide de cartes à différentes échelles. La région étudiée est ainsi située parmi les autres régions françaises et européennes. Les relations de celle-ci avec le reste du territoire national, l’Union européenne et, éventuellement, les régions frontalières sont envisagées pour montrer l’enclavement ou l’intégration de la collectivité. Forces et faiblesses relatives des régions françaises entre elles et au sein de l’Union européenne peuvent alors être mises en évidence : disparités des superficies, caractéristiques du peuplement ou spécificités socio-économiques.

L’étude de la Région de l’établissement peut être complétée par celle d’une autre Région en France ou en Europe, dans une démarche comparative, sans qu’un second croquis de l’organisation régionale ne soit exigé. La région choisie doit présenter des caractéristiques différentes de celle étudiée pour montrer toute leur variété en France ou en Europe : des politiques diverses, malgré des prérogatives communes en France, des degrés d’autonomie variables dans l’Union, des organisations régionales et des articulations avec le reste du territoire national et européen différentes en fonction, notamment, de leur localisation.

À l’issue de l’étude de ce thème, les élèves sont capables de localiser et situer les régions françaises, un repère déjà étudié à l’école primaire.

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Ce thème est enrichi par les suivants, notamment l’étude des espaces productifs et de la France intégrée dans l’Union européenne.

Pièges à éviter dans la mise en œuvre - Faire une étude des institutions et des prérogatives régionales. Cet aspect est, en effet, abordé dans le premier thème du programme d’éducation civique consacré à « La vie politique » en France dans la deuxième partie consacré à « La vie démocratique ».

- Faire une monographie régionale ou une histoire de la région.

- Négliger le croquis de l’organisation territoriale de la région.

Pour aller plus loin

• Y. Jean et M. Vanier, La France. Aménager les territoires, Paris, Armand Colin, Collection U, 2008.

• P. Piercy, Le fait régional, Paris, Hachette, Carré Géographie, 2009. • « La France. Aménager et développer les territoires », N. Baron-Yellès, La Documentation

photographique, n°8067, janvier-février 2009, La Documentation française. • Le site du Conseil régional de la région où est situé l’établissement. • Le site http://www.vie-publique.fr/

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Géographie Troisième

La France et l’Europe dans le monde d’aujourd’hui

I – Habiter la France (Environ 30% du temps de la géographie)

Thème 3 – Le territoire national et sa population

Thème 3 – Le territoire national et sa population CONNAISSANCES La situation géographique et les caractéristiques du territoire national, métropolitain et ultramarin : des ressources et des contraintes. La répartition de la population sur le territoire national, les mobilités spatiales et les dynamiques démographiques.

DÉMARCHES L’étude est mise en perspective par rapport aux pays proches et dans le cadre européen ; elle inclut les flux migratoires internationaux. L'étude débouche sur la réalisation d’un croquis de la répartition spatiale de la population et de ses dynamiques sur le territoire.

CAPACITÉS Localiser et situer: - le territoire métropolitain et ultramarin en Europe et sur le planisphère - les montagnes, les fleuves, les domaines bioclimatiques, les façades maritimes Décrire et expliquer : − la répartition de la population sur le territoire − les dynamiques démographiques et spatiales actuelles (BOEN spécial n° 6 du 28 août 2008)

« Le territoire national et sa population » est l’un des trois thèmes à traiter dans le cadre de la première partie du programme intitulée « Habiter la France ». Le professeur peut donc construire son projet sur la base de 4 à 5 heures (évaluation comprise).

Problématiques

Ce thème de la première partie du programme aborde deux sujets classiques de la géographie : les caractéristiques d’un territoire sous l’angle de ses ressources et de ses contraintes, et la répartition de la population sur ce territoire. L’articulation entre ces deux sujets dans un même thème du programme renvoie à une interrogation classique de la géographie sur la localisation des hommes dans l’espace et le cadre dans lequel s’opère cette répartition.

Cependant, les liens entre les hommes et leur environnement dépendent de l’interprétation que chaque société fait des conditions naturelles qui lui sont « offertes » à une époque donnée. Ces conditions peuvent être vécues tantôt comme répulsives (le littoral languedocien et ses étangs jusqu’au milieu du XXe siècle), tantôt comme fortement attractives (ce même littoral aménagé aujourd’hui). Ce qui apparaissait autrefois comme « naturel », donc sauvage et menaçant, peut constituer aujourd’hui un atout tant le « naturel » est devenu une valeur et un garant d’authenticité.

Le territoire national n’est pas un « donné » mais le fruit d’une construction historique ancienne donc un fait social. Le territoire résulte donc d’utilisations sociales variées et successives qui lui donnent ses caractéristiques actuelles. Ce territoire national rassemble des espaces discontinus (les espaces métropolitain et ultramarins) et marqués par des utilisations ou

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des pratiques sociales différenciées. Cependant, des formes communes d’organisation, d’occupation et de gouvernance de ces espaces conjuguées à un sentiment d’appartenance conduisent à la notion de territoire national.

Le territoire national est étudié du point de vue de ses ressources et de ses contraintes. Il est en effet composé d’ensembles plus ou moins homogènes aux ressources naturelles nombreuses et variées (minerai, forêt, sol, pente, ensoleillement, littoral…) qui peuvent faire l’objet d’une forte mise en valeur ou au contraire d’une stratégie de préservation. Dans tous les cas, l’évaluation des risques naturels ou technologiques liés à l’exploitation de la ressource conduit à une stratégie spécifique pour son utilisation ou sa préservation. Ressources, contraintes, risques s’étudient certes dans le cadre du territoire national mais on n’oubliera pas qu’ils ont généralement une dimension continentale (risques propres à la forêt méditerranéenne, mise en valeur des espaces montagnards européens, préservation des littoraux de l’ensemble du continent…).

Cette étude conduit à la maîtrise de quelques repères essentiels : montagnes, fleuves, domaines bioclimatiques, façades maritimes. Ces repères peuvent être intégrés dans un croquis portant sur la répartition de la population et ses dynamiques.

La répartition de la population permet de dégager des aires de fort peuplement et des espaces faiblement peuplés. La crainte d’une hyperconcentration dans des espaces fortement urbanisés aux dépens d’une « France du vide », marquée par le vieillissement et la difficulté d’accès aux équipements et aux services, peut constituer l’axe de traitement de cette partie du thème. Cette « France du vide » doit être présentée avec nuance car elle recouvre des situations variées : déprise rurale, vitalité agricole, préservation, fonction récréative…

Cette répartition spatiale n’est pas figée, même si son évolution est lente, car elle intègre des dynamiques spatiales. Les populations connaissent une mobilité croissante à toutes les échelles : échelle locale étudiée lors du thème 1 (« De la ville à l’espace rural, un territoire sous influence urbaine ») ; échelle nationale avec l’attractivité des périphéries françaises (un Sud diffusant progressivement vers le Sud-Ouest et le Sud-Est, les littoraux) ; échelle internationale, avec des flux migratoires qui se concentrent dans les villes et particulièrement dans certains quartiers.

Cette répartition de la population s’examine également au prisme des dynamiques démographiques en cours. Si la population nationale continue de croître, elle connait un vieillissement. Ce dernier s’opère inégalement selon les espaces. Les campagnes sont davantage touchées que les villes, les centres-villes que les banlieues, la France du Sud que celle du Nord qui garde une vitalité relative.

Pour ce thème, quatre questions peuvent guider la mise en œuvre :

• Quelles sont aujourd’hui les contraintes et les ressources du territoire national ? • En quoi la répartition et les dynamiques de la population sont-elles liées à ces contraintes et à ces ressources ? • Pourquoi la répartition de la population pose-t-elle des problèmes d’aménagements différents dans les espaces à forte concentration et dans les espaces faiblement peuplés ? • Quels sont les enjeux de développement durable posés par les enjeux démographiques ?

Démarches et exemples Ce thème consacré au territoire national et à sa population ne prévoit pas d’étude de cas.

Les notions de contraintes et ressources guident l’étude de la situation géographique du territoire. Il est utile de montrer la relativité de ces notions qui ne valent que pour une période et une société donnée. La pente et l’enneigement furent des contraintes majeures à l’origine de l’exode rural des espaces montagnards français mais constituent aujourd’hui des ressources considérées comme indispensables aux mêmes espaces. On peut également souligner que les notions de contraintes et ressources n’ont de sens qu’au regard des aménagements qu’elles suscitent (ou non). Ces aménagements permettent de lutter contre des contraintes jugées majeures ou de s’en affranchir. Ils sont indispensables pour mettre en valeur des ressources : sans les aménagements autoroutiers et ferroviaires, les stations de ski françaises pourraient-elles valoriser leurs pentes enneigées ? On pourra donc s’appuyer sur des exemples significatifs

Ministère de l’éducation nationale (DGESCO) Page 2 sur 3 Géographie – Troisième – I – thème 3 : Le territoire national et sa population

intégrant les notions de contraintes et ressources pour caractériser la situation géographique du territoire national.

L’enjeu de l’équité territoriale peut guider l’étude de la répartition de la population et de ses dynamiques. Cette thématique permet de souligner l’inégale situation des espaces français face aux questions démographiques (espaces de croissance, de déprise, espaces urbanisés, périphéries attractives,…) et les enjeux d’aménagement qui en découlent. La région Languedoc-Roussillon accueille chaque année depuis 1999 plus de 33 000 habitants ! L’agglomération de Montpellier s’agrandit chaque année de plus de 5 600 habitants qui doivent trouver un emploi, un logement, des équipements pour les éventuels enfants, des moyens adaptés pour se déplacer… A l’opposé, la communauté de communes de Saint-Dizier en Haute-Marne connaît une perte de 4 000 habitants entre 1999 et 2007, soit 10% de sa population totale. La part des jeunes est la plus faible du département, notamment en raison de départs, quand la population âgée est au contraire surreprésentée. Le chômage y est important ainsi que la précarité. Des services publics sont affectés par ce déclin démographique. La demande en logements sociaux s’accroît alors qu’il est de plus en plus difficile de les financer en raison de la part importante de populations non imposables.

Ces problématiques sont à mettre en perspective par rapport aux pays proches et dans le cadre européen. En effet, d’autres Etats rencontrent des dynamiques et des difficultés analogues. Des régions attractives (sud du Royaume Uni, sud de l’Allemagne, nord de l’Italie par exemple) contrastent avec des espaces en forte déprise, les villes espagnoles connaissent de fortes croissances. Mais des nuances peuvent néanmoins être établies selon qu’il s’agit de pays traditionnellement émetteurs de flux migratoires (Roumanie, Pologne, Estonie, Lituanie, Lettonie) ou récepteurs de flux (Italie, Espagne, Royaume Uni, France, Allemagne).

L’étude débouche sur la réalisation d’un croquis de la répartition spatiale de la population et de ses dynamiques sur le territoire. Sans aller à un niveau de détail excessif, le croquis met en évidence les régions de fort et faible peuplement, les principales agglomérations, les espaces fortement attractifs de flux migratoires internes, les espaces en déprise et l’existence de flux migratoires internationaux.

Pièges à éviter dans la mise en œuvre

- Engager un cours sur la situation géographique de la France ou la répartition de la population sans privilégier un éclairage ou une approche spécifique (contraintes et ressources ; équité territoriale)

- Dresser la liste des contraintes et ressources, des régions peuplées et peu peuplées, au lieu de se saisir d’exemples significatifs pour construire des remarques de portée générale

Pour aller plus loin

• Y. Colombel et D. Oster, La France, territoires et aménagement face à la mondialisation, Nathan 2011

• Y. Veyret, La France : milieux physiques et environnement, Armand Colin, 2003. • Y. Veyret, Géographie des risques naturels en France, Hatier, 2004. • Site géoconfluences : http://geoconfluences.ens-lsh.fr/ Nombreux dossiers concernant

l’espace français • N. Baron-Yellès, France, aménager et développer les territoires, La Documentation

photographique n° 8067, janvier-février 2009 • M. Le Bras, E.Todd, L’invention de la France, Gallimard 2012

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Géographie Troisième

La France et l’Europe dans le monde d’aujourd’hui

II – Aménagements et développement du territoire français

(Environ 30% du temps de la géographie)

Thème 1 – Les espaces productifs

Thème 2 – La Région

CONNAISSANCES Les espaces productifs industriels, agricoles et de service sont étudiés dans leurs permanences et leurs dynamiques.

DÉMARCHES Trois études de cas à l’échelle locale : - Un espace de production à dominante industrielle ou énergétique - Un espace de production à dominante agricole - Un espace touristique ou de loisirs, ou un centre d’affaires. Chaque étude de cas débouche sur une mise en perspective à l’échelle nationale et intègre les problématiques du développement durable.

CAPACITÉS Localiser et situer les espaces retenus pour les études de cas Décrire et expliquer : - Des paysages agricole, industriel et de service et/ou touristique - les facteurs de localisation d’une activité à l’échelle locale Identifier des activités et des acteurs économiques Expliquer le fonctionnement d’un espace productif, en recourant à différents niveaux d’échelle (BOEN spécial n° 6 du 28 août 2008)

« Les espaces productifs» est l’un des deux thèmes à traiter dans le cadre de la seconde partie du programme intitulée « Aménagement et développement du territoire français». Le professeur peut construire son projet sur la base de 8 heures environ à l’étude des espaces productifs.

Problématiques

Étudier la géographie des espaces productifs, c’est passer de la description statique et économique à la prise en compte des dynamiques spatiales qui sont responsables de leurs transformations et prennent sens à différents niveaux d’échelles. Les espaces productifs connaissent également des évolutions structurelles, qui effacent les frontières traditionnelles entre les secteurs dans le contexte d’une économie dominée par le tertiaire. Aujourd’hui, les espaces du tertiaire représentent plus du tiers des emplois et sont les principaux créateurs de richesse. Les dynamiques des espaces productifs doivent s’envisager autour de trois idées principales : la tendance à la concentration des espaces les plus compétitifs autour de quelques pôles majeurs, le déclin des espaces les moins compétitifs et la prise en compte du développement durable qui transforme les espaces et les conditions de productions. L’étude s’envisage dans le changement d’échelle majeur marqué par le passage d’une logique nationale à une logique européenne et mondiale. Les espaces productifs s’inscrivent dans l’environnement concurrentiel et instable d’un espace économique totalement ouvert, notamment au sein de l’UE. La mondialisation, marquée par la multiplication et l’accélération des échanges à l’échelle planétaire produit des effets contraires : elle entraîne la concentration des espaces productifs tertiaires et industriels les plus compétitifs dans les métropoles notamment, avec

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une diffusion des activités productives autour de ces pôles majeurs ; dans le même temps, d’autres espaces sont touchés par l’abandon et le déclin dans le cas notamment d’une « désindustrialisation » liée en partie à des délocalisations. En mettant ainsi les espaces en concurrence, la mondialisation conduit à une valorisation du local, celui-ci devenant un support de développement et d’attractivité, un moyen de s’ouvrir et d’exister dans le monde. Cela vaut pour tous les secteurs, dans l’agriculture où on met en valeur les productions par des labels et des appellations pour mieux les vendre, mais également dans l’industrie et les services où les synergies entre les acteurs économiques et les collectivités sont essentielles pour rendre les territoires plus innovants et compétitifs. L’objectif est d’assurer le développement de ces derniers afin d‘affronter la concurrence des pays à bas coût de main d’œuvre, émergents ou même riches. Enfin, la question de plus en plus prégnante du développement durable s’impose aux politiques publiques, ainsi qu’aux acteurs, en même temps qu’elle leur ouvre de nouvelles perspectives. La recherche de la productivité et de la compétitivité a engendré des atteintes environnementales graves tandis que se pose la question des ressources. Ce constat a fait naître au sein des sociétés des attentes en matière de développement durable. Sa prise en compte produit des effets sur les espaces productifs, induisant des changements technologiques ainsi que des évolutions des productions : éco-conception, réduction de la consommation énergétique, nouveaux modes de production industrielle, énergétique ou agricole...

Deux fils directeurs peuvent donc guider la mise en œuvre de ce thème :

• Quelles sont les différentes dynamiques qui guident les évolutions des espaces productifs ?

• Quels sont, pour les espaces productifs, les effets de l’insertion de la France en Europe et dans le monde ?

Comment choisir l’étude de cas ?

La question de l’échelle de l’étude de cas est importante. L’échelle locale est privilégiée, parce qu’elle permet d’appréhender plus aisément les mutations des espaces productifs et le rôle des acteurs locaux dans ces mutations. Cependant le périmètre de l’échelle peut varier en fonction du cas et du secteur d’activités étudié. L’étude requiert une approche multiscalaire afin de faire percevoir les liens entre le local et le global. Tous les choix sont acceptables : un espace industriel innovant ou un site industriel en crise ; un espace de production énergétique traditionnel ou d’énergie renouvelable ; un espace agricole intégré dans la mondialisation ou un espace enclavé, marqué par la déprise humaine et économique mais comportant des réorientations et des signes de éventuels de renouveau (cas de l’agriculture de montagne par exemple).

On veillera à ce que les études de cas choisies offrent bien la possibilité d’éclairer la diversité des dynamiques à l’œuvre et des espaces productifs. Ainsi, si c’est un espace industriel innovant et compétitif, intégré dans la mondialisation qui est retenu, on évitera de faire le choix d’un centre d’affaires pour les services et on privilégiera un espace agricole en déprise.

Études des cas possible

Trois études de cas sont attendues. -Un espace de production à dominante industrielle ou énergétique : Le choix d’un technopôle, parmi ceux de l’agglomération grenobloise par exemple, (Minatec ou Innovallée) permet de montrer les logiques actuelles des implantations et les dynamiques du fonctionnement d’un espace industriel innovant à une échelle locale. On mettra l’accent sur les paysages spécifiques (aération du bâti, verdissement, architecture des bâtiments,..), les produits innovants, la proximité d’entreprises de pointe, les relations établies avec les universités et les centres de recherche, la valorisation des aménités favorisant l’accueil des cadres, chercheurs, ingénieurs et techniciens, autant de conditions favorables aux facteurs externes de la productivité. Le choix d’un technopôle permet de souligner les stratégies de développement des acteurs locaux et des collectivités territoriales, appuyées par l’Etat dans le cadre des pôles de compétitivité, qui visent ici en matière de nanotechnologies, les premiers rangs mondiaux.

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-Un espace de production à dominante agricole. Le choix peut se porter sur un espace d’agriculture productive et fortement intégrée, par exemple celui d’un espace spécialisé dans l’élevage industriel aux paysages spécifiques de cette agriculture. Les espaces agricoles bretons sont emblématiques du passage d’une petite agriculture peu productive à celle intensive et très insérée dans les marchés européen et mondial. Le phénomène de concentration à l’œuvre (un nombre de plus en plus réduit d’exploitations mais un accroissement du cheptel dans ces dernières) doit être montré. Néanmoins, ce modèle est en crise : il se heurte aux nouvelles exigences des consommateurs et des citoyens notamment celles d’une agriculture durable ; il pose la question de la conciliation d’une agriculture productiviste et des objectifs du développement durable. - Un espace touristique ou de loisirs…. Le choix d’un espace touristique peut se porter sur une station balnéaire ou de montagne, l’une ou l’autre se prêtant particulièrement à un travail sur les paysages. La question majeure reste celle de l’articulation entre le développement économique et la nécessaire prise en compte des contraintes et de la fragilité du milieu qu’elle que soit la station retenue. Il est intéressant de montrer l’importance des acteurs publics ou privés (promoteurs immobiliers), leurs éventuels partenariats, dans la réalisation de la station. Les limites de la " mise en tourisme " sont montrées par l’analyse des effets pervers (pressions sur le milieu notamment) engendrés et les enjeux du développement durable. Ou un centre d’affaires : l’étude d’un centre d’affaires permet d’analyser les dynamiques en cours, aux échelles métropolitaine, nationale et mondiale. A Lyon, le quartier de la Part-Dieu est le centre d’affaires de la métropole. Aujourd’hui second pôle tertiaire français, il est installé à proximité de la gare TGV, et connecté à l’aéroport Saint-Exupéry. Le quartier a fait l’objet d’un vaste projet de réaménagement urbain dont l’une des caractéristiques est la verticalisation du bâti. Il concentre 2200 entreprises et administrations, 40 000 emplois dont une forte concentration de cadres. Lyon Part-Dieu regroupe les centres de décisions supérieurs et stratégiques de l’agglomération : administrations locales ou d’État, sièges régionaux d’établissements bancaires, d’assurance ou de grandes entreprises, importants cabinets de conseil et d’ingénierie. Les efforts visent à faire de Lyon une métropole européenne indiscutable.

Mise en perspective

Chaque étude d’un espace productif débouche sur une mise en perspective à l’échelle nationale, conduite à l’aide de carte(s) thématique(s) du secteur d’activité correspondant. La mise en perspective consiste en une description qui dessine la géographie des différents espaces productifs, en fonction de leur degré d’intégration dans la mondialisation ou de leur état de réserve, qui peut également représenter un atout économique majeur. Du fait des mutations à l’œuvre, les vieux schémas tendent à s’estomper voire disparaître : ainsi, celui d’une césure entre une France de l’Ouest, rurale et plus agricole et une France de l’Est, plus urbaine et industrielle. Les mutations qui s’opèrent dans le cadre de la mondialisation ont renforcé certains espaces, particulièrement les métropoles qui concentrent les activités tertiaires et industrielles les plus innovantes et créatrices d’emplois, mais aussi certaines interfaces, littorales ou frontalières, bien intégrées dans la mondialisation. A une échelle plus fine, de nouveaux espaces productifs apparaissent avec les territoires innovants. Enfin, la sélectivité des espaces, engendrée par ces dynamiques conduit à marginaliser ceux qui connaissent un recul et des signes de déprise. La géographie des espaces productifs français est globalement calquée sur celle des territoires connectés à l’Europe et au reste du monde.

Pièges à éviter dans la mise en oeuvre

- Traiter l’agriculture, l’industrie, les services en tant que tels sans les relier à des logiques spatiales. - En rester à une seule échelle d’analyse. - Confondre dynamique et dynamisme. - Négliger les permanences.

Pour aller plus loin • F. Smits, Géographie de la France. Hatier, 2011

Ministère de l’éducation nationale (DGESCO) Page 3 sur 4 Géographie – Troisième – II – thème 1 : Les espaces productifs

• F.Smits, C. Jouhanneau, A. Thillay, La France, territoires en questions, collection Trait d’Union, SCEREN-CRDP Poitiers (à paraître 2012)

• M. Reghezza-Zitt La France dans ses territoires, SEDES 2011 • Y.Colombel, D. Oster,(dir). La France : territoires et aménagements face à la

mondialisation. Nathan. 2011. • www.geoconfluences.fr : dossiers " La France : des territoires en mutations " et " De villes

en métropoles ". • N. Baron-Yellès, France, aménager et développer les territoires, La Documentation

photographique : n° 8067, janvier-février 2009.

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Géographie Troisième

La France et l’Europe dans le monde d’aujourd’hui

II – Aménagements et développement du territoire français

(Environ 30% du temps de la géographie)

Thème 2 – L’organisation du territoire français

Thème 2 – L’organisation du territoire français

CONNAISSANCES Les contrastes territoriaux La production de la richesse est concentrée sur le territoire national, en lien avec les dynamiques européennes et mondiales. Les métropoles dont Paris, les régions motrices, certains espaces frontaliers et les littoraux sont des lieux privilégiés.

DÉMARCHES Une étude de cas : l’agglomération parisienne L’étude de cas débouche sur la mise en évidence des grands contrastes territoriaux à l’échelle nationale et du rôle des acteurs publics et privés. Ces contrastes sont reportés sur un croquis de l’organisation du territoire national.

CAPACITÉS Décrire et expliquer -la distribution spatiale des activités sur le territoire de la France -le poids et le rayonnement de Paris -quelques formes de disparités ou d‘inégalités sur le territoire national Réaliser un croquis de l’organisation du territoire national (BOEN spécial n° 6 du 28 août 2008)

« L’organisation du territoire français » est le second thème à traiter dans le cadre de la seconde partie du programme intitulée « Aménagement et développement du territoire français». Le professeur peut construire son projet sur la base de 4 à 5 heures environ.

Problématiques

Le thème de l’organisation du territoire invite à appréhender, dans le contexte d’une économie ouverte et mondialisée, l’inégale distribution des activités et de la richesse sur le territoire français et les contrastes territoriaux qui en découlent. Ce thème s’inscrit donc de manière logique dans le prolongement du point de programme consacré aux espaces productifs.

L’organisation du territoire français est présentée dans ses contrastes majeurs. Au-delà de la part d’héritages dont ils procèdent, ces contrastes sont pour l’essentiel aujourd’hui la résultante de dynamiques externes, l’intégration européenne et la mondialisation, qui tendent à aggraver les disparités et les inégalités au sein du territoire national. On soulignera les effets du processus de mondialisation qui tend spontanément à la polarisation des activités, des richesses et des hommes dans les métropoles, les régions motrices (dont l’IIe de France et la région Rhône-Alpes par exemple sous l’influence de métropoles génératrices de croissance) et les interfaces, littorales ou frontalières (les grandes villes portuaires, les espaces transfrontaliers dynamiques,…). L’intégration européenne a amené un changement majeur de la situation géographique de ces dernières, marquée par le passage d’une situation marginale à celle d’espace charnière, d’interface à valoriser dans le contexte européen qui contribue à leur essor (espaces et métropoles du Nord, par exemple, intégrées à la mégalopole européenne).

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Ces évolutions majeures contribuent en partie à gommer les vieux schémas d’organisation du territoire ainsi que les grands déséquilibres territoriaux traditionnels : l’opposition Paris/Province est par exemple atténuée par l’affirmation des métropoles de province ; le clivage entre une France industrielle et riche au Nord Est et une France plus rurale et plus pauvre au Sud Ouest, s’efface progressivement en raison du rattrapage du Sud et de l’Ouest, résultant de la décentralisation industrielle dans le cadre de la politique d’aménagement du territoire, mais aussi de l’apparition de nouveaux facteurs de localisation des industries de haute technologie dans les métropoles, enfin de l’essor touristique dont ces régions bénéficient.

L’accent sera mis sur les phénomènes de fragmentation du territoire aux différents niveaux d’échelles : à l’échelle nationale comme au niveau régional, on relèvera le décalage croissant entre les métropoles et le reste du territoire ; à l’échelle des agglomérations, les phénomènes de ségrégation spatiale, les inégalités liées à la pauvreté et aux revenus, dessinent également des configurations spatiales fragmentées.

Dans le contexte des nouvelles dynamiques affectant le territoire national, les acteurs de l’aménagement, l’Etat, mais également les collectivités territoriales et l’Union européenne, mettent en œuvre une politique d’aménagement des territoires dont la logique évolue face à une contradiction majeure : comment assurer l’insertion du territoire dans la mondialisation, le maintien de la compétitivité, et garantir l’équité entre les territoires ? Cette politique passe progressivement d’une logique d’équité spatiale à une politique d’accompagnement des territoires les plus compétitifs sans totalement abandonner les territoires en difficulté économique et sociale. Si les zones les plus en difficulté reçoivent des subventions publiques, cette assistance n’est cependant plus une priorité. Les politiques d’aménagement visent davantage à soutenir la compétitivité et l’attractivité des territoires, sous l’influence des acteurs locaux notamment, publics et privés. Ainsi par exemple, la politique des pôles de compétitivité, situés dans les grandes métropoles, illustre cette orientation majeure. Plus globalement, les acteurs de l’aménagement favorisent par les connexions croissantes des métropoles ou par le soutien à la compétitivité des pôles, les territoires les mieux insérés en Europe et dans le monde.

Deux fils directeurs peuvent donc guider la mise en œuvre de ce thème :

• Quels sont les effets de l’intégration européenne et de la mondialisation sur les contrastes territoriaux aux différentes échelles ?

• Les politiques d’aménagement du territoire compensent-elles le creusement des inégalités et la fragmentation du territoire ?

Étude de cas L’agglomération parisienne Il s’agit de voir en quoi Paris, métropole complète et ville mondiale, concentre des pouvoirs de nature diverse : politique (le siège des institutions françaises et internationale, économique (espace majeur de production de la richesse en France, de réception des I.D.E, première ville universitaire) et culturel (musées, grandes manifestations comme les Salons, des expositions d’envergure nationale et internationales, etc..). Si elle demeure en situation dominante à l’échelle du territoire national, son statut et son rang dans la hiérarchie des métropoles européennes et des villes mondiales doivent être renforcés dans un contexte de concurrence internationale accrue. A une autre échelle, on soulignera les dynamiques de croissance de cette aire urbaine gigantesque, ses multiples pôles et ses contrastes socio spatiaux. Le projet du grand Paris est emblématique de la compétition que livre Paris pour se maintenir dans la hiérarchie mondiale. Après avoir tenté de lutter contre le poids excessif de Paris, notamment par la politique de décentralisation industrielle, le choix des politiques publiques est de prendre appui sur la métropole pour renforcer l’insertion du territoire dans la mondialisation. Il s’agit de conforter les atouts de la capitale, en matière économique, de recherche et d’innovation. C’est en ce sens que vont les grands travaux, les nouveaux équipements, le renforcement des liaisons TGV, les projets de transports urbains. Mais le projet du Grand Paris vise également à rééquilibrer les inégalités socio-spatiales et la distribution des richesses. La poursuite de ces objectifs passe par une ambitieuse politique d’aménagement urbain, notamment par les réseaux de transports. Paris est donc à la fois un élément d’aménagement du territoire et de développement.

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Mise en perspective

La mise en perspective se fait au moyen de cartes qui permettent de passer de Paris au territoire national afin de mettre en évidence les facteurs d’organisation du territoire français. L’étude des contrastes territoriaux peut être réalisée au moyen de quelques cartes :

− carte des métropoles (poids démographique, pourcentage d’emplois de cadres des fonctions métropolitaines)

− carte des interfaces majeures du territoire français (littoraux, ports et aéroports à vocation mondiale, européenne et nationale, régions transfrontalières)

− carte des axes majeurs et des réseaux de communication Ce travail de lecture et d’analyse de cartes thématiques se traduit par un croquis sur lequel on identifie les éléments suivants :

− Les métropoles et les principaux axes de communication ; − quelques facteurs de dynamisme parmi lesquels les pôles de compétitivité mondiaux,

quelques technopôles, les principaux ports et littoraux les plus attractifs, ou encore les flux d’IDE comme témoin de l’attractivité de certains espaces ;

− enfin, les contrastes territoriaux peuvent être soulignés par la représentation des régions attractives, des régions en reconversion difficile, des espaces à dominante rurale en difficulté et des périphéries que sont les DROM.

A l’issue de ce thème, les élèves doivent connaître les dix premières aires urbaines du territoire français. Ils doivent savoir que les métropoles, certains espaces frontaliers et les littoraux sont des lieux privilégiés du territoire.

Pièges à éviter dans la mise en œuvre -Faire l’historique de l’aménagement du territoire -Conduire l’étude à une seule échelle d’analyse

Pour aller plus loin

• Y. Colombel, D. Oster (dir), La France, territoires et aménagement face à la mondialisation, Nathan 2011

• F. Smits, Géographie de la France, Initial, Hatier, 2011 • R. Marconis, France : recompositions territoriales, La Documentation photographique,

n°8051.2006 • T. Saint-Julien. R. Le Goix, La métropole parisienne. Centralités, inégalités, proximités.

Belin 2007.

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Géographie Troisième

La France et l’Europe dans le monde d’aujourd’hui

III – La France et l’Union européenne (Environ 25 % du temps de la géographie)

Thème 1 – L’Union européenne, une union d’États

Thème 1– L’Union européenne, une union d’États

CONNAISSANCES Un territoire en construction Les contrastes territoriaux à l’intérieur de l’Union européenne Plusieurs critères sont mobilisés pour établir une différenciation entre les États et les régions de l’Europe et souligner les contrastes de l’espace européen. L’UE tente de réduire les écarts par sa politique régionale et de cohésion des territoires.

DÉMARCHES Cette partie est traitée en liaison étroite avec le programme d’histoire. Les liens qui unissent les États sont étudiés à partir de cartes (UE, zone euro, espace Schengen…) L’Union européenne est replacée dans le contexte mondial (richesse, développement, droits de l’homme…) L’étude débouche sur la réalisation d’un croquis simple des grands types d’espaces dans l’Union européenne.

CAPACITÉS Localiser et situer : - les États de l’Union européenne et leurs capitales. - les villes où siègent les principales institutions de l’UE - les grands ensembles régionaux de l’Europe : Europe du Nord-Ouest, Europe du Sud, Europe centrale et orientale - les pays de la zone Euro, de l’espace Schengen Situer l’Union européenne sur des planisphères thématiques (PIB, IDH…) Situer la mégalopole européenne Identifier et décrire une forme de contraste de l’espace européen Réaliser un croquis représentant les différents types d’espaces dans l’Union européenne. (BOEN spécial n° 6 du 28 août 2008)

Le professeur peut consacrer à ce thème 4 à 5 heures environ.

Problématiques Le programme a retenu un angle très clair pour aborder l’échelon européen en faisant le choix de l’Union européenne et non pas celui du « continent européen ». L’étude porte sur l’Union européenne, entité politique et territoire en construction, par-dessus les États et les territoires nationaux qu’elle intègre sans les effacer ; ceux-ci conservent leur identité et leur souveraineté (une capitale, le territoire et ses frontières,..) tout en étant travaillés par l’intégration européenne. Il y a un paradoxe entre la logique des États-nations et celle de l’intégration dans l’Union européenne, qui se traduit par un équilibre fragile ; ce paradoxe est révélé par la crise actuelle de l’euro qui questionne les États et la nature du projet européen.

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Anne-Laure
Zone de texte
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Un territoire en construction L’UE est abordée à la fois comme un acteur clé et une aire structurante, exerçant un fort pouvoir d’attraction sur la plupart des États du continent (Russie mise à part), candidats à l’adhésion. L’UE est étudiée comme un bloc géopolitique majeur au sein d‘un continent qu’elle tend progressivement à recouvrir à mesure des élargissements, ainsi que par son poids croissant, démographique et économique. Cette extension, dont l’étude est centrale pour ce point du programme, conduit l’UE à intégrer des États de plus en plus éloignés (géographiquement, culturellement, économiquement), mais pose en retour le problème des écarts et de la cohésion de l’ensemble. L’étude peut à ce moment donner lieu à une première et brève interrogation sur les limites géographiques actuelles et futures de l’Union européenne ; cette réflexion sera approfondie dans la partie IV, thème 2 du programme, à travers l’étude d’une candidature d’adhésion. Les contrastes territoriaux à l’intérieur de l’Union européenne

On mettra l’accent sur les inégalités de niveau de vie et de développement existant entre les territoires de l’Union européenne (États et régions), en particulier entre l’Europe du Nord-Ouest et les périphéries de l’Europe centrale, orientale, ou méridionale dont la fragilité s’est révélée depuis la crise financière de 2010. Ces inégalités s’accroissent pour deux raisons : d’une part l’intégration d’États économiquement plus pauvres, de plus en plus éloignés du noyau dur de l’UE, et d’autre part la logique de la mondialisation qui met les territoires en concurrence, creuse les écarts socio-spatiaux et accroît les inégalités. Face à cette tendance, la politique européenne est soucieuse de réduire les inégalités entre les territoires, afin de maintenir la cohésion et l’attraction de l’UE. Ainsi, dans le cadre de sa politique de cohésion, l’UE s’est dotée d’instruments qui organisent de puissants transferts financiers au sein de ses territoires mais également sur son voisinage. Cette politique n’aboutit toutefois pas de manière mécanique au nivellement des inégalités qui se lisent à tous les niveaux d’échelles.

Trois fils directeurs peuvent donc guider la mise en œuvre de ce thème :

• Quelle place pour les États nations dans l’Union européenne ? • Les contrastes territoriaux remettent-ils en cause l’intégration européenne ? • Les politiques européennes peuvent-elles réduire les contrastes territoriaux au sein de l’UE ?

Démarches et exemples Ce thème, consacré à « l’Union européenne, une union d’États » ne prévoit pas d’étude de cas.

Le lien avec le programme d’histoire, « la construction européenne jusqu’aux années 2000 » est indispensable. En géographie, l’accent est mis sur les conséquences du dernier élargissement : l’intégration d’une périphérie économiquement plus pauvre et sa portée géopolitique : déplacement du centre de gravité vers le centre et vers l’Est, frontière commune de l’UE avec la Russie, recomposition d’espaces régionaux ... Ce processus n’est pas clos. Le continent européen étant, à l’instar de tous les autres, une représentation intellectuelle, ses limites ne sauraient être définies a priori. C’est sur cette idée que s’appuie le dernier élargissement, ouvrant la voie à de futures intégrations aux confins de l’Europe, à l’image d’un jeu de dominos. C’est à partir d’un petit nombre de cartes de l’espace européen (zone euro, espace Schengen) que l’on met en évidence les caractéristiques essentielles de l’UE. Le rassemblement volontaire d’États et de nations reliés par des mécanismes institutionnels et collectifs est l’une de ces caractéristiques. La liberté de circulation à travers l’espace Schengen et la monnaie unique peuvent être saisies simplement par les élèves, à partir de l’expérience collective d’un échange européen ou d’un voyage scolaire. La confrontation des cartes, UE/zone euro/espace Schengen montre l’inégale implication des États de l’Union européenne dans ces politiques. Ces deux zones dessinent une Europe à géométrie variable, autour du noyau dur composé des États appartenant aux deux ensembles. Deux ou trois planisphères suffisent à mettre en perspective l’UE dans le monde. Les planisphères de la richesse par habitant, ou du développement humain situent l’UE comme l’un des pôles mondiaux de richesse (un peu plus de 20% du PIB mondial) et de développement, qui permet d’en comprendre le pouvoir d’attraction. L’UE est une construction politique, émettrice de normes (droits

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de l’homme, environnement, technologies, etc.) porteuse de valeurs, qui lui confèrent sa singularité, parmi d’autres intégrations régionales dans le monde. L’étude des contrastes territoriaux peut être mise en évidence à travers l’étude de quelques paysages et expliquée au moyen de deux ou trois cartes thématiques simples, choisies parmi les suivantes : - cartes ayant trait aux dynamiques de la population : les densités de population, les aspects démographiques ; - cartes des métropoles et des axes de transports majeurs ; - cartes des indicateurs économiques et sociaux : PIB/habitant, IDH ou taux de chômage ; - la carte des régions aidées par l’UE permet d’identifier aisément les régions les plus en difficulté, elle peut être complétée par l’exemple d’un grand aménagement européen. La confrontation des deux ou trois cartes retenues fournit les premiers critères de différenciation des grands ensembles régionaux de l’UE et des espaces européens. Ce travail de lecture et d’analyse de cartes thématiques se traduit par un croquis sur lequel on identifie les éléments suivants : - un réseau d’axes majeurs irriguant inégalement le territoire de l’’Union européenne, très dense au centre, composant un réseau à mailles lâches vers les périphéries ; -un espace central européen composé de la mégalopole européenne, où se concentrent populations et richesses, où se localisent les principales métropoles qui tirent avantages de leur position centrale ainsi que les capitales politiques de l’UE ; -des régions en marge de la mégalopole, mais riches et bien reliées au centre, où se situent de grandes métropoles ; -des ensembles en rattrapage et plus pauvres selon un gradient décroissant vers les marges orientales et méridionales de l’UE. Le croquis permet de formaliser sur un plan cartographique les notions de centre et de périphérie. Cet exercice, réalisé en classe, favorise la mémorisation des principaux repères. Au terme de la séquence, les élèves sont capables de localiser et de situer la mégalopole européenne, les États de l’Union européenne et leurs capitales, les villes où siègent les institutions de l’Union européenne, les dix principales métropoles européennes.

Pièges à éviter dans la mise en œuvre -Confondre l’Union européenne et le continent européen -Attribuer des limites définitives à l’Union européenne, calquées sur des limites « physiques » du continent. -Faire un cours d’histoire de la construction européenne ou aborder les institutions ou encore les politiques européennes.

Pour aller plus loin

• M. Foucher, Europe, Europes. La Documentation photographique. N° 8074. 2010. • EUROSTAT, Annuaire régional statistiques.2011. • Th. Chopin, M. Foucher, L’état de l’Union 2010. Rapport Schuman sur l’Europe. Fondation

Robert SCHUMAN. 2010 • L. Carroué, D. Collet, C. Ruiz, L’Europe. Bréal. 2009 • Dossier Géoconfluences. Territoires européens : États, régions, Union

http://geoconfluences.ens-lsh.fr • L'élargissement de l'Europe - TDC n° 873. 2004

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La France et l’Europe dans le monde d’aujourd’hui

III – La France et l’Union européenne (Environ 25 % du temps consacré à la géographie)

Thème 2 – La France intégrée dans l’Union européenne

Thème 2– La France intégrée dans l’Union européenne

CONNAISSANCES La question est abordée au travers de deux sujets Les réseaux de transports : La France combine différentes logiques d’organisation des transports : la centralisation à partir de Paris, l’intégration à l’espace européen et au monde, renforcée par de grands aménagements. L’environnement : C’est une préoccupation majeure des Européens face aux risques naturels et technologiques.

DÉMARCHES Une étude de cas : le réseau de lignes à grande vitesse en France et en Europe. L’étude débouche sur une analyse des réseaux de transports nationaux et européens à partir de cartes Une étude de cas au choix : - la gestion de la forêt méditerranéenne ; - un exemple de risque technologique. L’étude de cas souligne l’interdépendance des territoires et les enjeux d’une gestion globale des risques dans le contexte européen.

CAPACITÉS Caractériser la situation géographique de la France dans l’Union européenne Localiser et situer : - les principales métropoles françaises et européennes sur un fond de carte de l’Union européenne - les axes et les nœuds de transports majeurs de l’espace français et européen et les grands aménagements Identifier différents types de risques naturels et technologiques en France et en Europe (BOEN spécial n° 6 du 28 août 2008)

Le professeur peut consacrer 6 heures (évaluation comprise) à ce thème.

Problématiques Le territoire national est intégré dans l’Union européenne par les réseaux de transports et par les questions d’environnement.

Les réseaux de transport ont contribué à l’unité du territoire français et participent également à l’intégration de ce dernier à l’UE, mais ces deux logiques peuvent entrer en contradiction. La France combine différentes logiques d’organisation des transports :

Les réseaux de transports ont favorisé la centralisation parisienne ; ce mouvement a débuté par la construction en étoile des premiers réseaux des routes royales puis des chemins de fer, s’est poursuivi avec les lignes à grande vitesse, conçues à l’origine dans une logique de desserte hexagonale entre Paris et la province et s’est accentué avec le réseau autoroutier. La prééminence de Paris, comme point nodal des réseaux de transports en France a été renforcée avec la création des aéroports d’Orly et de Roissy. Le développement régional et celui des métropoles créent des besoins de liaisons nouvelles.

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L’intégration à l’espace européen et au monde remet en cause ce schéma hexagonal. Point de passage obligé pour les flux terrestres entre la péninsule ibérique, l’Italie et l’Europe du Nord, la France occupe une situation de carrefour, renforcée par son très bon niveau d’équipement en infrastructures et son avance en matière de lignes ferroviaires à grande vitesse. Elle participe du vaste mouvement européen de croissance des flux et de la création d’un réseau européen de transports, encouragé par l’UE. L’enjeu de cette intégration est essentiel pour la France afin de conserver une position centrale qui semble s’affaiblir au sein d’une Europe élargie à 27, et face au risque de glissement progressif du centre de gravité du réseau européen de transports vers l’Allemagne.

L’insertion de la France dans l’Union européenne provoque un renforcement des hiérarchies entre les axes. Certains axes multimodaux, sont à la fois des corridors nationaux et européens : l’axe principal Nord –Sud dont le sillon rhodanien est le tronçon majeur, supportant les flux venus du Nord-Ouest de l’Europe, de la région parisienne et du corridor mosellan et, par le Sud, de l’Italie et de l’Espagne. D’autres réseaux, principalement aériens et maritimes, permettent cette intégration à l’Europe et au monde, ainsi que les grands équipements aéroportuaires et portuaires (Marseille et le Havre) sur ses façades maritimes, longées par deux corridors maritimes porteurs de flux intra et extra européens.

Deux fils directeurs peuvent donc guider la mise en œuvre de ce thème :

• Comment la France s’intègre-t-elle par ses réseaux de transports dans l’espace européen ? • Comment en retour, cette intégration européenne par les réseaux accentue les déséquilibres du territoire national ?

L’environnement

Le programme n’aborde l’environnement que sous l’angle des risques, naturels et technologiques, dans le contexte national et européen.

Certaines questions telles que les risques, n’ont de sens qu’abordées de façon internationale. Les risques sont une question internationale. En effet, les aléas d’origine naturelle ou technologique, loin d’être circonscrits aux frontières des États, ont souvent une ampleur macro régionale ou continentale. La France partage avec ses voisins des défis communs en matière de gestion des ressources et des risques au sein de milieux fortement anthropisés, qui est caractéristique des pays industrialisés, hautement développés où les aménagements et les activités exercent des pressions intenses sur des milieux en voie d’artificialisation croissante. Or, il n’existe aucune politique de gestion unifiée des risques à l’heure actuelle en Europe. Chaque État développe sa propre approche en fonction de ses héritages, de sa culture (perception des risques) et de son fonctionnement politique, alors qu’émergent cependant des dispositifs européens communs de prévention et de gestion, au sein desquels la France s’insère.

La mise en œuvre de ce thème peut être guidée par les questions suivantes : • Quels risques la France partage-t-elle avec ses partenaires européens ? • Pourquoi une politique européenne en matière de lutte contre les risques ? Quels en sont les effets et les limites ?

Études de cas Le réseau de lignes à grande vitesse en France et en Europe. L’étude s’appuie sur l’analyse des cartes du réseau de lignes à grande vitesse aux échelles nationales et européennes. Il s’agit de montrer comment la France passe d’un réseau centralisé de transports à une logique de réseau européenne et de connexion. Le réseau de lignes à grande vitesse fut dans un premier temps très centralisé, en visant à raccorder les métropoles régionales à Paris. La grande vitesse a eu pour effet d’accélérer la métropolisation du territoire et d’accroître les écarts avec les espaces non desservis : contraction des distances-temps et effet tunnel. Le réseau ferré à grande vitesse a permis de mettre les métropoles en réseau, assurant leur compétitivité, mais a contribué au renforcement de l’accessibilité parisienne ainsi qu’à la production de discontinuités spatiales entre des métropoles très bien reliées entre elles mais séparées par des espaces à l’écart de ce réseau.

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La connexion du réseau français aux autres réseaux nationaux, qui s’équipent en lignes à grande vitesse est en cours, son achèvement est prévu à l’horizon 2020. Cette connexion est achevée au Nord (LGV Paris-Londres, complétée par la ligne du Thalys (vers Bruxelles, Cologne et Amsterdam), et à l’Est (raccordement TGV-Est-Inter City Express allemand, LGV Rhin-Rhône), tandis qu’elle s’amorce vers le Sud (Lyon-Turin, LGV Sud Europe Atlantique et Lyon-Barcelone). A brève échéance, le réseau français devrait réaliser l’interconnexion de ses propres lignes et offrir des liaisons à grande vitesse avec les principales métropoles d’Europe sans passer par Paris. On soulignera les effets aux frontières : le renouveau des métropoles frontalières, devenues des carrefours européens (Lille, Strasbourg, Nancy,..) ; les franchissements montagneux des Alpes (Lyon-Turin) ou des Pyrénées (Perpignan-Figueras avec le prolongement à plus longue échéance, vers Barcelone) par des aménagements prométhéens.

Étude de cas au choix :

La gestion de la forêt méditerranéenne La forêt méditerranéenne est particulièrement sensible au changement climatique, dans un milieu à fortes contraintes aux étés chauds et secs. Elle est également affectée en France comme dans le reste de l’Europe par de profondes transformations socio-économiques. La déprise rurale s’est traduite par un recul des activités sylvicoles, un accroissement des grandes étendues forestières mais non gérées, donc plus vulnérables au feu, tandis que de nouvelles infrastructures urbaines et touristiques ont exacerbé la fréquentation et les risques liés à de vastes interfaces forêt-habitat urbain. La forêt méditerranéenne est vue comme un sanctuaire de la nature par les populations européennes. L’ensemble est à l’origine de fréquents incendies dont les causes sont presque toujours anthropiques et les coûts humains, environnementaux, socio-économiques de grande ampleur. On mettra l’accent sur l’existence de mesures de prévention et de protection aux échelons français et européen, marquées surtout par l’ampleur et la sophistication des moyens déployés dans la lutte contre les incendies. L’importance de la coopération communautaire est à souligner, à travers la coordination des opérations dans le cadre d’une protection civile européenne, la mutualisation des moyens et l’assistance entre les États membres (prêt de Canadairs par exemple), ou encore le système européen d'information et de surveillance des incendies de forêt (EFFIS), mais elle rencontre également des limites. Les risques accrus requièrent notamment de nouvelles approches politiques de gestion, plus globales, au niveau national et européen, s’attaquant aux causes structurelles des feux. En effet, la forêt ne doit pas être limitée à la question technique de protection contre les incendies, elle doit correspondre également à une mise en valeur des territoires au sein de sociétés qui en font un symbole de l’environnement.Un exemple de risque technologique L’étude de cas est libre mais elle doit être choisie pour sa pertinence dans le cadre de la problématique d’intégration européenne et non pour le risque technologique en lui même. Le cas des marées noires permet de revenir sur la situation géographique de la France comme façade maritime majeure de l’Union européenne, le long d’une des routes maritimes les plus fréquentées du monde, en particulier pour le commerce du pétrole. 70% des transports par pétroliers dans l’UE se font au large des côtes de l’Atlantique et de la mer du Nord. Cela vaut à ces littoraux une exposition majeure aux risques de pollution maritime en raison d’un trafic important et en croissance dont les logiques sont plus européennes que françaises. L’étude illustre les enjeux contradictoires au sein de sociétés riches dans lesquelles les impératifs du développement économique se heurtent aux objectifs de protection de l’environnement. Les marées noires affectent principalement l’ensemble des littoraux de la façade Ouest de l’Europe, ainsi que l’a révélée la marée noire du Prestige en 2002, après le naufrage du pétrolier au large de la Galice. Au sein de l’UE, la France a joué un rôle moteur en matière de protection des risques de pollution maritime, avec la mise en place consécutive aux marées noires, d’un système européen de surveillance du trafic maritime, de séparation des trafics (le rail d’Ouessant) et l’élaboration progressive d’un cadre législatif communautaire.

Mise en perspective La mise en perspective met en évidence deux modalités d’intégration du territoire national dans l’UE.

Elle se fait au moyen de cartes aux échelles nationale et européenne des réseaux de transports, réseau autoroutier par exemple, et plus particulièrement de la carte du Réseau

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Transeuropéen de Transports (RTE-T). A l’instar de la grande vitesse, la connexion routière et autoroutière des réseaux français et européens est à présent achevée (ponts et tunnels). Les aéroports et les ports assurent la connexion de la France au Monde, tandis que se dessinent les corridors maritimes le long des façades, en réponse à la hausse des flux et aux impératifs environnementaux. Les cartes permettent d’identifier des axes majeurs, dont les corridors européens de transport qui cumulent les flux nationaux, les flux d’échanges liés au commerce extérieur français et de transit. On mettra en évidence les effets de l’intégration sur la géographie des territoires, national et européen, en identifiant le poids renforcé de quelques axes majeurs et des métropoles sur les nœuds principaux des réseaux de transport, illustrant le creusement des écarts entre des territoires bien connectés et les espaces moins bien desservis. Concernant les risques, la mise en perspective s’organise à partir d’une carte du type de risque étudié, naturel ou technologique, en France et en Europe, afin d‘en souligner la dimension internationale. Ainsi, les dégâts liés à la tempête de 1999 ou la surmortalité consécutive à la canicule de 2003, les inondations, mais aussi les marées noires ou les accidents industriels ont touché de nombreux États européens en raison de causes similaires (changement climatique, artificialisation des milieux, fragilité des sociétés de réseaux..). La conscience de ces risques partagés conduit progressivement les États à élaborer une règlementation européenne en matière de prévention et de gestion des risques (le programme EURORISK,…) et plus généralement en matière d’environnement. A l’issue de la séquence, les élèves sont capables de localiser et de situer les principales métropoles françaises et européennes sur une fond de carte de l’Europe, les axes et les nœuds de transports majeurs de l’espace français et européen et les grands aménagements (un ou deux tunnels ou grands ponts de liaison, un ou deux aéroports et ports internationaux,..)

Pièges à éviter dans la mise en œuvre

- Se lancer dans une typologie des risques en lieu et place de la mise en perspective qui suit l’étude de cas.

- Limiter l’analyse à un seul niveau d’échelle, que celui-ci soit national ou européen. L’analyse ne vaut que par le va et vient scalaire et l’interaction entre les niveaux d’échelles.

- Développer des thématiques trop larges ; par exemple traiter des transports et non des réseaux, de l’environnement et non des risques.

Pour aller plus loin

• A. Frémont-Vanacore, La France en Europe. Cursus Colin. 2e édition 2010. • M. Vanier, Y. Jean, La France, aménager les territoires. A. Colin.2008. • A. Frémont, Les transports en France, La Documentation photographique. n° 8066, 2008 • Le site de la commission européenne : http://effis.jrc.ec.europa.eu - European Forest Fire

Information System (base de données et cartes interactives). • N. Baron-Yellès, France, aménager et développer les territoires, La Documentation

photographique : n° 8067, janvier-février 2009.

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La France et l’Europe dans le monde d’aujourd’hui

IV – Le rôle mondial de la France et de l’Union européenne

(Environ 20% du temps consacré à la géographie)

Thème 1 – La France, une influence mondiale

Thème 1 – La France, une influence mondiale CONNAISSANCES La France dans le monde Les territoires français ultramarins, la francophonie, la présence des Français à l’étranger assurent à la France un rayonnement politique et culturel à l’échelle du monde.

DÉMARCHES Le thème est introduit par une étude de cas : un département et région d'outre mer (DROM) La France ultramarine, la francophonie et la présence des Français à l’étranger sont abordées essentiellement à partir de cartes.

CAPACITÉS Localiser et situer : - le territoire français ultramarin sur un planisphère - les principaux espaces de la francophonie Décrire et expliquer quelques aspects de la puissance française (BOEN spécial n° 6 du 28 août 2008)

« La France, une influence mondiale » est l’un des deux thèmes à traiter dans le cadre de la quatrième partie du programme intitulée « Le rôle mondial de la France et de l’Union européenne». Le professeur peut donc construire son projet sur la base de 3 à 4 heures (évaluation comprise).

Problématiques Il s’agit de montrer pourquoi et comment la France prétend exercer une influence mondiale dans les domaines politique et culturel. Néanmoins, la recomposition économique et idéologique du monde conduit à une remise en question des hiérarchies et des modèles qui interroge l’influence française dans le monde. Selon l’emboîtement des échelles voulu par le programme, cet avant-dernier thème de l’année permet, en effet, d’étudier la France dans le contexte mondial. Son objectif est de montrer comment la France entend exercer une influence mondiale, malgré les moyens dont elle dispose et sa taille modeste, fondant son ambition sur son riche héritage historique, son patrimoine culturel, ses valeurs politiques et sociales qu’elle considère comme universelles.

Les notions de rayonnement, d’influence, de soft power et de hard power sont donc au cœur du programme. Si le rayonnement d’un pays a pour fondement son prestige historique et culturel, son influence est sa capacité à peser sur les décisions d’un autre État ou d’une organisation internationale. En mobilisant notamment sa « diplomatie culturelle », la France est présente sur la scène internationale et sait faire entendre sa voix. Les territoires ultramarins, la francophonie et le nombre croissant des Français à l’étranger sont des piliers de cette « puissance douce ». Si tout hard power n’est pas absent de la volonté d’influence de la France, il s’agit pourtant ici de limiter l’étude à une approche politique mise en évidence par l’étude des départements et régions d’outre-mer ou de la Francophonie. Les aspects plus généraux relevant des domaines militaire et diplomatique sont abordés en histoire dans le thème 3 de la quatrième

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partie consacrée à « La vie politique en France » mais aussi en éducation civique dans le thème consacré à « la Défense et l’action internationale de la France » de la troisième partie. La puissance économique n’est pas au programme.

Pour ce thème, une question peut guider la mise en œuvre :

• Pourquoi la France peut-elle prétendre à un rôle mondial ?

Comment choisir l’étude de cas ? Le programme invite à entrer dans le thème par une étude de cas ayant pour sujet un département et région d’outre-mer. Chacun des cinq DROM peut donc être étudié à condition de mettre en évidence le rayonnement politique et culturel de la France dans le monde. Tous les DROM partagent des caractéristiques communes. Avec leur 2,6 millions d’habitants et leur 120 000 km², ces DROM assurent, en effet, à la France une présence dans les deux hémisphères. Ils ont donc un intérêt géostratégique majeur en lui permettant de bénéficier de bases militaires permanentes mais aussi d’être un acteur politique régional admis dans diverses organisations internationales. Chaque DROM est, par ailleurs, une vitrine du mode de vie français, un îlot de prospérité, bénéficiant tout de même – sauf Mayotte – du statut de région ultrapériphérique de l’Union européenne, au sein d’espaces marqués par la pauvreté. Mais chaque DROM a aussi des spécificités et une identité à prendre en compte dans le choix du cas. La Guadeloupe et la Martinique sont deux îles des Antilles. Si elles ont donné naissance à une culture créole originale et vivante, elles sont aussi parmi les DROM qui entretiennent les liens les plus étroits avec la métropole, tout en assurant à la France une présence dans les Caraïbes, à proximité du continent américain. La Guyane et ses 83 500 km² est le seul DROM continental. La présence du Centre spatial à Kourou lui confère un intérêt stratégique particulier. Sa longue frontière terrestre avec le Brésil et le Surinam est à l’origine d’un enjeu migratoire fort. La Réunion, avec plus de 800 000 habitants dont 40% sont créoles, est le DROM le plus peuplé. Au cœur de l’océan Indien, il est une base militaire de premier ordre dans le contexte actuel de la lutte contre la piraterie mais aussi pour maintenir la présence française dans les Terres australes et antarctiques. Mayotte, est le dernier des DROM, officiellement reconnu 101ème département français le 31 mars 2011. Située dans le canal du Mozambique, l’île présente un intérêt stratégique indéniable. Elle est aussi le plus jeune et le plus pauvre des DROM, marqué par une immigration clandestine importante.

Études de cas possibles Tous les DROM peuvent donc être l’objet de l’étude de cas mais certains territoires permettent sans doute davantage que d’autres de mettre en évidence l’influence politique et culturelle de la France dans le monde.

La Guyane est un territoire à fort enjeu stratégique pour la France. Seul DROM non insulaire, la Guyane partage avec le Brésil 700 km de frontières. Elle accueille la base de lancement de Kourou ce qui explique la forte présence militaire sur place. Les forces prépositionnées assurent des missions de souveraineté essentielles, notamment la surveillance des frontières ou la lutte contre l’orpaillage illégal. L’amélioration des réseaux de communication renforce les relations de la Guyane avec les territoires environnants ; ce DROM assure donc à la France une présence effective et un rayonnement politique croissant sur le continent américain.

La Réunion permet d’aborder l’influence politique et culturelle de la France sur les territoires bordiers de l’océan Indien. Base stratégique dans cette partie du monde, La Réunion accueille des forces de souveraineté dont les missions les conduisent à intervenir de la mer Rouge à l’océan Antarctique. Carrefour d’influences et terre de métissage ayant donné naissance à une riche culture créole, la Réunion montre néanmoins une faible intégration dans son environnement régional. C’est aussi un territoire qui manifeste l’influence culturelle de la France, et notamment de son mode de vie.

Mise en perspective Des cartes permettent de replacer l’étude de cas dans l’ensemble des territoires de la France ultramarine, de mettre en évidence l’importance de la francophonie et la présence des Français de plus en plus nombreux à l’étranger. La France ultramarine ne se réduit pas aux

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départements et régions d’outre-mer. À côté des DROM, d’autres collectivités peuvent être mentionnées : les collectivités d’outre-mer, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, la Polynésie française, Wallis-et-Futuna et Saint-Pierre-et-Miquelon, mais aussi la Nouvelle-Calédonie, collectivité sui generis, les Terres australes et antarctiques françaises ou Clipperton. Ces territoires ultramarins de la France, avec leur zone économique exclusive de 13 millions de km², sont un des composants de l’influence mondiale du pays. La francophonie est un enjeu majeur. Elle doit être entendue au sens de l’ensemble des personnes s’exprimant en français et dont le nombre est estimé à 200 millions, notamment dans les pays où la langue française est un héritage historique. Cependant, la Francophonie et son organisation internationale ne sont pas à exclure de l’étude. L’OIF porte, en effet, des objectifs culturels et politiques, la promotion de la langue et de la culture françaises mais aussi de la démocratie et des droits de l’Homme. Enfin, la présence des Français à l’étranger, dont le nombre officiel est de 1,5 million, doit occuper la place que mérite un phénomène en pleine expansion.

A l’issue de l’étude de ce thème, les élèves sont capables de localiser et situer les territoires ultramarins de la France sur un planisphère mais aussi de localiser et situer les principaux espaces de la francophonie, pays ou territoires qui abritent une forte proportion de francophones.

Pièges à éviter dans la mise en œuvre - Étudier les DROM pour eux-mêmes sans problématiser l’étude de cas.

- Traiter la puissance de la France et non son influence dans le monde.

- Faire une histoire des statuts des territoires ultramarins.

Pour aller plus loin

Pour aller plus loin • J-C. Gay, L’outre-mer français. Un espace singulier, Paris, Belin, 2008 (2ème édition revue

et augmentée). • J-C. Gay, « L’outre-mer français en mouvement », La documentation photographique,

n°8031, La documentation française, 2003. • M. Vaïsse, La puissance ou l’influence ? La France dans le monde depuis 1958, Paris,

Fayard, 2009, surtout les p. 523-574. • « L’outre-mer français : où en sommes-nous ? », Regards sur l’actualité, Paris, La

documentation française, n°355, novembre 2009. • « Les outre-mer français », TDC n°1017, 1er juin 2011. • A. Poissonnier, G. Sournia, F. Le Goff, Atlas mondial de la francophonie : du culturel au

politique, Paris, Editions Autrement, 2006. • Les sites internet des différentes collectivités locales d’outre-mer. • Le site officiel de l’Organisation internationale de la Francophonie : www.francophonie.org

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Géographie Troisième

La France et l’Europe dans le monde d’aujourd’hui

IV – Le rôle mondial de la France et de l’Union européenne

(Environ 20% du temps de la géographie)

Thème 2 – Réalités et limites de la puissance européenne

Thème 2 – Réalités et limites de la puissance européenne CONNAISSANCES L’Union européenne, pôle mondial : Le rayonnement de l’Union européenne s’exerce sur son voisinage : échanges, coopérations, demandes d’adhésion. À l’échelle du monde, l’Union européenne apparaît comme un pôle économique et commercial majeur, appuyé sur la puissance financière de l’euro, mais dont le rôle diplomatique et militaire reste limité.

DÉMARCHES Étude de cas au choix : une candidature d’adhésion. La puissance de L’Union européenne est replacée dans le contexte des pôles majeurs de l’organisation de l’espace mondial.

CAPACITÉS Localiser et situer l’Union européenne sur un planisphère des grands pôles de puissance mondiaux Identifier des attributs de la puissance de l’Europe et des limites à cette puissance (BOEN spécial n° 6 du 28 août 2008)

« Réalités et limites de la puissance européenne » est l’un des deux thèmes à traiter dans le cadre de la quatrième partie du programme intitulée « Le rôle mondial de la France et de l’Union européenne ». Le professeur peut donc construire son projet sur la base de 3 à 4 heures (évaluation comprise).

Problématiques

À l’échelon européen, il s’agit de montrer que l’Union européenne, dans sa globalité, est une puissance qui rayonne sur son voisinage. Zone de stabilité politique et pôle de richesse, celle-ci est porteuse de valeurs en matière de droits de l’Homme ou d’environnement et a une forte capacité d’influence. Ainsi, elle n’a cessé de s’étendre sur le continent européen depuis sa fondation en 1957, mais surtout depuis la disparition du bloc communiste entre 1989 et 1991. Échanges commerciaux, financiers, flux migratoires témoignent de cette influence qui s’incarne précisément dans les candidatures d’adhésion dont l’Union européenne fait l’objet, depuis l’Islande jusqu’à la Turquie en passant par les pays balkaniques issus de l’éclatement de la Yougoslavie. Cependant, pour prétendre adhérer à cette organisation, les pays candidats doivent répondre à un certain nombre de critères politiques et économiques définis par le Conseil de Copenhague de 1993, mais aussi intégrer dans leur droit national les acquis de la législation communautaire.

À l’échelon mondial, il s’agit de montrer que l’Union européenne est une des puissances majeures de la Triade, même si cette puissance est limitée. Pôle économique, elle structure l’espace mondial. Si les échanges commerciaux se font surtout à l’intérieur même de l’Union européenne, il n’en reste pas moins qu’elle est la première puissance économique mondiale, un espace majeur de production, tant agricole qu’industriel, et le premier pôle d’émission et d’accueil des investissements directs étrangers. À cette échelle cependant, la puissance de l’Union européenne est limitée. Malgré la mise en place de politiques intégratrices les plus avancées parmi tous les ensembles régionaux, l’Union européenne reste une association d’États indépendants. De

Ministère de l’éducation nationale (DGESCO) juin 2012 Géographie – Troisième – IV - Le rôle mondial de la France et de l’Union européenne http://eduscol.education.fr/prog

fait, elle n’a qu’une puissance politique, diplomatique et militaire, modeste du fait de son manque de visibilité institutionnelle sur la scène mondiale, malgré la création du poste de haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité par le traité de Lisbonne. Chaque pays membre reste, en effet, maître de sa diplomatie. L’actuelle crise de l’euro, la monnaie unique européenne mise en circulation le 1er janvier 2012, devenue depuis devise internationale, montre, en effet, la difficulté interne de la construction européenne, la capacité limitée de la zone euro à résister aux soubresauts des marchés financiers et à faire face de manière coordonnée aux situations de crise, et la contestation de la puissance européenne dans un monde multipolaire.

Pour ce thème, deux questions peuvent guider la mise en œuvre :

• Pourquoi peut-on affirmer que l’Union européenne est l’un des trois pôles mondiaux majeurs ? • Quelles sont les limites de sa puissance ?

Comment choisir l’étude de cas ?

Le programme invite à entrer dans le thème par une étude de cas portant sur une candidature d’adhésion. Cette candidature doit être spatialisée et c’est bien la candidature d’un pays qui doit être étudiée. Les États officiellement ou potentiellement candidats peuvent être retenus pour montrer l’influence de l’Union européenne sur son voisinage.

Cinq pays ont obtenu à ce jour le statut de candidat officiel : la Croatie, l’Islande, la Macédoine, le Monténégro et la Turquie. D’autres États ne sont encore que candidats potentiels : l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, qu’il convient sans doute d’écarter en raison des incertitudes qui pèsent encore sur le statut international de ce territoire, et la Serbie. Certains États peuvent être choisis pour leur proximité géographique, économique ou sociale avec l’Union. La Croatie, pour laquelle les négociations sont achevées depuis le 30 juin 2011, devrait devenir le 28ème État membre de l’Union dès le 1er juillet 2013. Ce cas montre le cheminement qui conduit un État balkanique, influencé par l’exemple régional de la Slovénie, de la candidature, déposée en 2004, à l’adhésion, en quelques années. L’Islande a demandé son adhésion en 2008. Cette étude met en évidence la démarche d’un État du nord du continent, déjà bien intégré à l’Union, frappé par la crise mondiale des subprimes, et qui envisage une adhésion pour des raisons économiques et monétaires. L’Union européenne est alors perçue comme un pôle de stabilité et de croissance. La candidature de la Turquie montre quant à elle la volonté d’adhésion d’un État aux institutions proches de celles des pays de l’Union, ayant adopté la laïcité, mais encore économiquement et socialement assez éloigné, malgré ses forts taux de croissance enregistrés ces dernières années. Par ailleurs, ce cas permet d’aborder à la fois les enjeux géostratégiques de l’adhésion d’un État qui engagerait davantage l’Union européenne au Proche-Orient, en lui donnant notamment des frontières communes avec l’Irak ou la Syrie, et la question des limites de l’Europe.

Études de cas possibles

La Turquie est un pays peuplé de 75 millions d’habitants, associé à la Communauté économique européenne depuis 1963 et dont la première demande d’adhésion remonte officiellement à 1987. Le statut de candidat ne lui est cependant reconnu qu’en 1999 et les négociations ne démarrent que six plus tard. Cette candidature est un sujet d’étude très riche car elle permet de mettre en évidence l’influence ancienne de la CEE puis de l’Union européenne sur un pays voisin dans les domaines économiques ou culturels. Mais ce cas illustre aussi les limites de cette influence : position fluctuante de l’opinion publique en raison notamment du manque d’unanimité des dirigeants européens envers la candidature de leur pays et des longueurs des négociations, volonté de puissance manifestée par la Turquie au Proche-Orient et en Asie centrale mais aussi difficultés pour le pays de répondre aux conditions politiques de cette adhésion.

La Serbie peut être un autre choix possible, représentatif de l’engouement pour l’Union européenne des pays issus de l’éclatement de la Yougoslavie et de la décision prise au sommet de Thessalonique le 21 juin 2003 d’affirmer la vocation de ces pays à rejoindre l’Union. Des liens étroits unissent économiquement la Serbie à l’Union européenne et les adhésions de la Slovénie en 2004 et de la Croatie en 2013 renforcent l’attrait exercé par une Union gage de paix et de sécurité. Les obstacles judiciaires de l’héritage des guerres qui ont ensanglanté la péninsule dans

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les années 1990 devront toutefois être totalement levés avant que la Serbie puisse réellement intégrer l’Union.

Mise en perspective

Pour garantir au traitement de ce thème toute sa cohérence dans le temps imparti, une mise en perspective en deux temps doit être envisagée.

Tout d’abord, à l’échelon européen, le cas choisi doit être replacé dans le contexte du rayonnement de l’Union européenne sur son voisinage. Des cartes permettent d’aborder les étapes successives de l’élargissement, de localiser les candidats avérés ou potentiels à l’adhésion et d’envisager les degrés d’intégration à l’Union des pays européens. Les accords et politiques de coopération mis en place par l’UE sont étudiés pour montrer les rapports de l’Union avec son voisinage. Ce rayonnement de l’Union européenne et son influence sur les pays alentour sont un des éléments de sa puissance.

Dans un second temps, à l’échelon mondial, la mise en perspective montre que l’Union européenne est bien un des pôles structurant l’espace mondial. Un planisphère présente l’Union européenne comme un de ces pôles mondiaux aux côtés des Etats-Unis et du Japon. Première puissance économique mondiale, notamment commerciale et financière, l’Union européenne reste cependant une organisation interétatique qui, bien que la plus intégratrice au monde, peine à être un acteur politique crédible sur la scène internationale, malgré les progrès enregistrés depuis la création d’une Politique européenne de sécurité et de défense. Ainsi, les élèves identifient des attributs et des limites de la puissance de l’Union européenne.

À l’issue de l’étude de ce thème, les élèves sont capables de localiser et situer les trois principaux pôles de puissance mondiaux.

Pièges à éviter dans la mise en œuvre

- Avoir une approche institutionnelle ou historique de l’Union européenne. Ces aspects sont traités dans le troisième thème du troisième chapitre du programme d’histoire intitulé « La construction européenne jusqu’au début des années 2000 ».

- Caractériser de manière exhaustive la puissance européenne

Pour aller plus loin

• L. Carroué , D. Collet, C. Ruiz, L’Europe, Paris, Éditions Bréal, 2009. • B. Élissalde (sld), Géopolitique de l’Europe, Paris, Nathan, deuxième édition, 2009. • M. Foucher, La bataille des cartes, Paris, Bourrin Editeur, 2011 • « Europe, Europes », Michel Foucher (sld), La Documentation photographique, n°8074,

mars-avril 2010, La Documentation française. • Europa.eu : le site officiel de l’Union européenne.

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