98
1-- u.. UJ o :r: « u V) UJ .... J EXPÉRIENCES FRAN · CAISES , A FIT AGENCE FRANÇAISE DE L'INGÉNIERIE QUE

03_03_140

  • Upload
    lynxnet

  • View
    222

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: 03_03_140

1--

u..

UJ

o

:r: « u V)

UJ ....J

EXPÉRIENCES FRAN ·CAISES ,

A FIT AGENCE FRANÇAISE DE L'INGÉNIERIE TOURI,~ QUE

Page 2: 03_03_140

Expériences françaises

UIDE DE SAVOIR-FAIRE

Page 3: 03_03_140

Ouvrage édité por l'AFIT, 2002, Poris Dépôt légol : moi 2002

Tous droits de troduction, reproduction et odoptotion réservés pour tous les poys

ISBN 2-910388-81-6

Page 4: 03_03_140

1

Comité de pilotage : SÉBASTIEN BAHOlET (direction du Tourisme) BERNADmE DUCRET (direction du Tourisme) MARIE-CLAUDE GAUDRIAULT (A FIT) LOUiS-NoËL NmER (AFIn JEANNINE ROSSI (A FIT)

SYLVIE BLANGY GHISLAIN DUBOIS FRANÇOISE KOUCHNER

Expériences françaises

UIDE DE SAVOIR-FAIRE

LAURE SAGAERT (fédération des Parcs naturels régionaux de France) CLAUDINE ZYSBERG (ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du Territoire)

Avec les contributions de : Philippe BRAIVE (Conservatoire du littoral), Vincent FONVIEILLE (La Balaguère), Bruno FOUQUET (SEATM), Dominique GIARD (Parc National de la Vanoise), Nicolas GIRARDIN (Parc National de Port-Cros), Christophe LESERVOISIER (Atalante), Jean-Pierre LYARD (Tetraktys, GTA), Philippe MARAIS (Saïga), Jean-Marie PETIT (Atelier Technique des Espaces Naturels), Jean-Luc ROUQUET (Office National des Forêts)

Coordination éditoriale: ÉDITH ALLEMAND (AFin BRIGITTE BOUSSEAU (AFIT)

Page 5: 03_03_140

4

1

re ace

omme tous les secteurs d'activités, créateurs de richesses, le tou­risme a un impact fort, positif mais aussi négatif, sur l'équilibre des

sociétés et sur leur développement. Les défis à relever sont d'autant plus sérieux que le secteur est en croissance continue, malgré les récents conflits internationaux, et que les nouveaux touristes sont attirés par les territoires vierges, où la nature parait encore intacte et le décalage des modes de vie très important.

Autre façon de voyager, l'écotourisme représente une part de marché encore très modeste mais son enjeu politique n'est pas négligeable car il se situe au nœud des contradictions et des espoirs. La fréquentation touristique peut déboucher sur des échanges fructueux et des évolutions maîtrisées, ou à l'in­verse sur une profonde perturbation des équilibres sociaux et naturels.

C'est un courant nouveau qui s'est placé d'em­blée sur les principes du tourisme durable. Ses défenseurs ont l'ambition de concrétiser ce concept dans toutes ses dimensions. Si la pré­servation des ressources naturelles à long terme est devenue peu à peu consensuelle, d'autres objectifs se situant dans le champ économique et social, constituent de véritables paris : tendre vers l'équité dans la répartition des richesses générées par le tourisme, œuvrer pour le respect des identités culturelles, placer les populations locales au cœur de la production des prestations tou ristiq ues.

Page 6: 03_03_140

Porté par une demande grandissante de voyageurs avides des grands espaces du bout du monde, ce courant profondément novateur croise d'abord les communautés les plus fragiles et traverse les derniers sites sauvegardés de la planète. Mais il interpelle l'ensemble des régions du monde sur leurs façons de produire et de consommer "du tourisme".

Comment responsabiliser des voyageurs curieux et un peu voyeurs, grands consommateurs d'eau et parfois inconscients des traces laissées sur leur passage? Comment soutenir la volonté de sociétés locales désireuses de profiter de la manne touristique per­çue, à tort ou à raison, comme ultime voie de leur revitalisation économique? Comment aussi accompagner des mutations sociales inévitables, qui peuvent aller au devant des aspirations d'une grande partie des populations locales, et d'abord des femmes. Comment aussi mettre des compétences au service de véritables améliorations, économiques et sociales, viables?

Autant de paris que s'engagent à tenir une poignée d'associations et d'entre­prises volontaires et innovantes qui se sont impliquées activement dans la coopération Nord-Sud et le transfert de savoir-faire : agences du voyage

. d'aventure, ONG, professionnels de l'hébergement et du tourisme de nature, ou spécialistes de la gestion des territoires ... Particularité française, ces acteurs se sont mobilisés davantage autour des enjeux sociaux, humanitaires et culturels, que pour la seule conservation de la nature.

Le guide que nous présentons, à l'occasion de l'année internationale de l'éco­tourisme en 2002, propose un large panorama des initiatives porteuses des démarches dans ce domaine. Viviers d'expériences, elles constituent des laboratoires de savoir-faire pour les collectivités étrangères qui veulent antici­per sur les problèmes de leur organisation touristique.

YVES COCHET Ministre de l'Aménagement

du Territoire et de l'Environnement

JACQUES BRUNHES Secrétaire d'État au Tourisme

-

5

Page 7: 03_03_140

6

ntro uction ous des appellations diverses: tourisme vert, développement local, tourisme de nature ou conservation du patrimoine naturel, de nombreux acteurs français,

publics et privés, ont conduit des initiatives diverses et multiples qui aujourd'hui s'ins­crivent dans les démarches de l'écotourisme.

En s'appuyant sur les définitions proposées par l'Organisation Mondiale du Tourisme, la France peut mettre en avant tous les efforts déployés pour valoriser ses sites naturels et son patrimoine culturel, pour minimiser les impacts négatifs de l'activité touristique et surtout pour maintenir un rôle déterminant aux petites entreprises issues du monde rural.

Ces savoir-faire originaux, acquis au fil des années, méritent d'être valorisés auprès d'autres régions du monde qui ont le souci de développer des formes de tourisme attentives aux désirs des communautés locales et respectueuses de leur environnement.

Le sommet mondial de l'écotourisme, organisé à Québec en mai 2002, sera l'occasion de reconnaître les expériences menées par de nombreux pays, comme la France, qui ont atteint une certaine maturité touristique, en même temps que d'évaluer les besoins et les risques signalés par ceux qui amorcent une nouvelle économie dans ce secteur.

À l'occasion de l'année internationale de l'écotourisme, les ministères français chargés du tourisme et de l'environnement ont souhaité présenter les expériences menées en France depuis plusieurs années; en particulier celles qui ont tenté d'appliquer, parfois avant la lettre, les principes du développement durable, et se rapprochent de la notion d'écotourisme :

)0- les premiers fondements de l'offre multiforme des territoires à partir des expériences du tourisme rural et du tourisme de nature,

)0- les outils de gestion et de protection des espaces naturels et les dispositifs publics essentiels qui servent d'appui aux initiatives privées,

)0- les compétences développées par des micro-entreprises pour la composition des divers produits de l'écotourisme en France et à l'étranger,

)0- les innovations de certains voyagistes actifs et militants, )0- les efforts apportés à la gestion environnementale, )0- les capacités de transfert des savoir-faire et les champs de coopération possible avec

d'autres pays du monde.

Page 8: 03_03_140

L'Agence Française de l'ingénierie Touristique (AFIT) a coordonné la production de ce docu­ment et, dans ce but, s'est entourée d'une équipe de trois experts: Sylvie Blangy, Ghislain Dubois et Françoise Kouchner. Ont également contribué par leurs informations, remarques et suggestions, des organismes divers tels que des parcs nationaux, le Conservatoire du littoral, l'Institut Français de l'Environnement, la Fédération des parcs naturels régionaux, des pro­fessionnels de l'hébergement et de la randonnée ainsi que des voyagistes et des ONG.

Parallèlement à ce document, l'AFIT, avec l'appui d'un autre expert, Anne Vourc'h du Cabinet Urbanis, regroupe les initiatives prises par plusieurs opérateurs touristiques impliqués dans l'écotourisme. Le but est d'aboutir à un engagement volontaire et collectif qui valorisera des pratiques responsables et équitables vis-à-vis des populations locales et des voyageurs eux­mêmes.

Ce document s'adresse ainsi tout particulièrement aux institutions, nationales ou locales, aux ONG, aux acteurs des communautés et aux experts ; tous ceux qui s'intéressent aux méthodes, techniques, expériences pouvant servir une forme de tourisme adaptée à l'indis­pensable préservation des milieux naturels et aux aspirations des populations locales.

7

Page 9: 03_03_140

• ommolre .RÉFACE 4

~TRODUCTION 6

(L'ÉCOTOURISME SUR LE SCÈNE MONDIALE ET L'APPROCHE FRANÇAISE 12

• MONTÉE EN PUISSANCE DE L'ÉCOTOURISME SUR LA SCÈNE MONDIALE 12 Des concepts récents 12 Un concept et ... un segment de marché 14

Une mode ou une tendance ù long terme? 1 S

.ÉMERGENCE DE L'ÉCOTOURISME EN FRANCE IS Un concept paradoxalement peu employé en France 1 S La France, pays récepteur et émetteur 16

Un concept qui interpelle le tourisme fran~ais 17

(LA FRANCE, PAYS RÉCEPTEUR 18

.S FONDEMENTS DE L'ÉCOTOURISME EN FRANCE 18 Les atouts: un patrimoine naturel important et une forte identité culturelle 18 Des outils de protections réglementaires et fonciers 19 Le rôle moteur des parcs naturels régionaux 21 Les acquis du tourisme rural 23

~E OFFRE MULTIFORME ET ORIGINALE 24 Un maillage d'hébergements labélisés 24 La valorisation des milieux et du patrimoine 28 La déclinaison du terroir 31 Les loisirs sportifs, clé d'entrée ù l'environnement 31 la place prépondérante des TO régionaux dans l'offre forfaitaire 34

Page 10: 03_03_140

.NE DEMANDE CROISSANTE DE NATURE DE LA PART DU PUBLIC 36 Un large vivier pour l'écotourisme 37

.UEL IMPACT DE ~ÉCOTOURISME EN FRANCE 37 Les impacts au niveau des professionnels 37 nmpact de l'écotourisme au niveau du territoire 38 Tout n'est pas marchand 39

.ONCLUSION 40

(ACCOMPAGNER ET GÉRER L'ÉCOTOURISME 41

.• ÉRER LA FRÉQUENTATION 42 La connaissance des flux de visiteurs 42 La gestion des visiteurs et des pratiquants d'activités 43

.. GESTION DES RESSOURCES NATURELLES ET LA LIMITATION DES IMPACTS 45 Les économies d'énergie, l'utilisation des énergies renouvelables 45 ~ alimentation en eau 46 La gestion des pollutions et des déchets 46 ~ assainissement 46 Le traitement des déchets 47 Les techniques de construction et la gestion du bâti 48

·S MOYENS DE TRANSPORTS 50

.CCOMPAGNER LES HOMMES 51 Les formations universitaires 52 La formation continue 52

Page 11: 03_03_140

(LA FRANCE, PAYS ÉMETTEUR 54

.ES VOYAGISTES S'ENGAGEANT CONCRÊTEMENT DANS L'ÉCOTOURISME 54 Des prises de position ... 56 ... relayées par des engagements concrets. . . 56

• CRÉATION D'UNE NOUVELLE GÉNÉRATION DE PRODUITS D'ÉCOTOURISME 59 Les produits équitables et solidaires 59 Des produits respectueux et responsables 62

.. RÉPONSE À UN MARCHÉ EN PLEINE ÉVOLUTION 65

.ES OUTILS DE PROMOTION DE COMMERCIALISATION MIEUX CIBLÉS 66 Internet devient l'outil marketing privilégié pour l'écotourisme 66 Le rôle actif de la presse spécialisée 66 Les salons spécialisés régionaux détrônent les grands salons nationaux 67

(LA COOPÉRATION ET LES TRANSFERTS DE SAVOIR-FAIRE 68

TOURISME SOLIDAIRE ET ÉQUITABLE : UNE FORME D'AIDE AU DÉVELOPPEMENT? 69

~action des ONG de développement et des TO 69

• TRANSFERT DE SAVOIR-FAIRE ET D'INGÉNIERIE EN ÉCOTOURISME À L'ÉTRANGER 74

Le nécessaire développement de l'ingénierie touristique 74 La coopération française et le programme de soutien au tourisme solidaire 75 le transfert d'expériences 76

les enseignements à tirer de la coopération bilatérale 82 Un bilan provisoire 83

( CONCLUSION 84

BIBLIOGRAPHIE 87

ORGANISMES ET PERSONNES CITÉS 89

CRÉDITS PHOTOS 94

Page 12: 03_03_140
Page 13: 03_03_140

~ écotourisme sur la scène mondiale et

l'approche française

MONTÉE EN PUISSANCE DE L'ÉCOTOURISME SUR LA SCÈNE MONDIALE

Des concepts récents

Le concept d'écotourisme est apparu dans les années 1985 dans les milieux naturalistes en Amérique du Nord afin d'alerter l'opinion sur les dégâts causés par la fréquentation crois­sante de espaces naturels. Des règles de conduite sont alors édictées pour réduire les impacts et évoluer vers un tourisme responsable et respectueux des milieux.

La démarche militante s'institutionnalise à partir des années 1990 avec la Société Internationale d'Ecotourisme (TI ES) qui se préoccupe également de la préservation de l'iden­tité culturelle et du bien-être des populations locales.

En 1992, le sommet de Rio médiatise la notion de développement durable qui est suivie par celle de tourisme durable. Ce vocable est repris largement en Europe, désignant une nouvel­le manière de produire des activités et des services touristiques en fonction de quatre com­posantes : éthique, environnementale, sociale et économique.

Plus récemment, l'OMT et le PNUE ont essayé de clarifier ces notions utilisées dans les pays du monde entier, souvent au sens large, en distinguant notamment le tourisme durable de l'écotourisme et l'écotourisme du tourisme nature.

Page 14: 03_03_140

c

2

Le tourisme durable À l'occasion de la rédaction du code mondial d'éthique du tourisme, l'OMT a diffusé la défi­nition suivante: "On entend par "développement touristique durable", toute forme de développement, amé­nagement ou activité touristique qui respecte et préserve à long terme les ressources natu­relles, culturelles et sociales et contribue de manière positive et équitable au développement économique et à l'épanouissement des individus qui vivent, travaillent ou séjournent sur ces espaces".

L'écotourisme Les débats se poursuivent encore autour de la notion d'écotourisme. La définition la plus abondamment citée reste encore celle de la Société Internationale d'Ecotourisme (TI ES) : "L'écotourisme est une forme de voyage responsable dans les espaces naturels qui contribue à la protection de l'environnement et au bien être des populations locales. "

L'écotourisme s'inscrit par définition dans une démarche de tourisme durable en reprenant les mêmes composantes, mais il s'applique au domaine restreint des voyages et des excur­sions dans les espaces naturels, en particulier les espaces vierges des destinations lointaines. Il se distingue toutefois du tourisme de nature par son côté militant: la responsabilité vis à vis de l'environnement naturel et culturel et la volonté de contribuer à l'économie locale.

L'écotourisme et le tourisme de nature Commanditant récemment une étude de marché sur l'écotourisme en Europe, l'O.M.T. a livré une définition un peu plus détaillée distinguant notamment le tourisme de nature et l'éco­tourisme: "Tourisme de nature: forme de tourisme dans laquelle la motivation principale est l'observa­tion et l'appréciation de la nature. "

Écotourisme : forme de tourisme qui regroupe les caractéristiques suivantes: 1- Il rassemble toutes les formes de tourisme axées sur la nature et dans lesquelles

la principale motivation du tourisme est d'observer et d'apprécier la nature ainsi que les cul­tures traditionnelles qui règnent dans les zones naturelles.

2 - Il comporte une part d'éducation et d'interprétation. 3 - Il est généralement, mais pas uniquement, organisé pour des groupes restreints

par de petites entreprises locales spécialisées. On trouve aussi des opérateurs étrangers de dimensions variables qui organisent, gèrent ou commercialisent des circuits écotouristiques, habituellement pour de petits groupes.

4 - L'écotourisme limite les retombées négatives sur l'environnement naturel et socioculturel.

5 - Il favorise la protection des zones naturelles: en procurant des avantages économiques aux communautés d'accueil, aux orga­nismes et aux administrations qui veillent à la préservation des zones naturelles; en créant des emplois et des sources de revenus pour les populations locales; en faisant davantage prendre conscience aux habitants du pays comme aux tou­ristes de la nécessité de préserver le capital naturel et culturel.

Page 15: 03_03_140

Po~rje$ besoins d'upe étude pgrtant sur le marché de /' écotourisme en France, un addifff a ete demandé par les tour operateurs :

"Au-delà de l'appréciation et de l'observation de la nature, il implique de la part du tour opé­rateur et de ses clients un certain degré de responsabilisa tian par rapport à la destination visi­tée, un respect des sites et des cultures locales, un engagement, une implication personnel­le, qui visent à minimiser l'impact des visites, à maximiser les retombées financières locales et à contribuer à la conservation et au développement durable de la région visitée. "

Il peut y avoir du tourisme de nature qui ne soit pas de l'écotourisme. Mais il ne peut y avoir de l'écotourisme qui ne soit pas durable.

Un concept et ... un segment de marché

Concept d'abord d'ordre éthique, l'écotourisme peut aussi se traduire en ... segment de marché. L'écotourisme est ainsi devenu un concept marketing chez des opérateurs, ou des destinations.

L'écotourisme constitue une opportunité qui permet à une nouvelle destination de se démar­quer des voisins et de se faire identifier très rapidement par les pays émetteurs. Pour d'autres pays, l'écotourisme sert une stratégie nationale de conservation, d'extension du réseau d'es­paces protégés ou de partenariat récent avec les populations autochtones. Les communautés autochtones ont largement investi l'écotourisme, comme une démarche totalement cohérente avec leurs revendications territoriales ou leurs droits à un développe­ment harmonieux de leur territoire, sans exploitation abusive de leurs ressources. Pour ces différentes raisons, un nombre croissant de pays ont choisi de se positionner sur cette thématique, par exemple le Venezuela, le Costa Rica, Belize, le Kenya, ou l'Australie ...

Page 16: 03_03_140

Pour l'Europe, l'écotourisme devient également un enjeu en terme d'exportation de savoir­faire. Les expériences européennes, riches par leur diversité et leur culture, font l'objet de transferts, par exemple des pays alpins vers les espaces montagnards du monde, ou de l'Espagne vers l'Amérique Latine.

L'Australie a fait de l'écotourisme le fer de lance de sa politique de tourisme à partir des années 95 et l'a affirmé à travers une stratégie nationale d'écotourisme abondamment diffu­sée et appliquée à la lettre. En a découlé notamment un programme de développement du tourisme aborigène.

Une mode ou une tendance à long terme?

L'année internationale de l'écotourisme déclarée par l'ONU, donnera vraisemblablement un "coup d'accélérateur" à partir de 2002. Exposé et discuté sur la scène internationale, repris dans la presse, l'écotourisme a de grandes chances de conforter encore sa place de valeur vendeuse, et d'être intégré de façon croissante dans le marketing des voyagistes.

Même si l'écotourisme est encore très marginal en termes de flux et de chiffres d'affaires et est qualifié de "niche" par l'industrie touristique, il représente une opportunité pour les voya­gistes qui sont à l'affût des nouveaux comportements, des nouvelles destinations et des nou­veaux courants de pensée qui feront le tourisme de demain. L'écotourisme est également une chance de se démarquer et de faire savoir que certains voyagistes vendent autre chose que des produits touristiques banalisés.

ERGENCE DE L/ ÉCOTOURISME EN FRANCE

1 Un concept paradoxalement peu employé en France

Présent dans l'offre touristique française, l'écotourisme demeure pourtant un concept et un vocable encore peu employés en France. Le terme est mal connu de l'ensemble de la population, qui, au mieux, réduit l'écotourisme au tourisme vert et de nature, ou au tourisme strictement naturaliste. Cette faible lisibilité du concept fait écho à la timi­dité ou la réticence des acteurs touristiques français, des administrations comme des collectivités qui lui préfèrent le terme de tourisme de nature. Inversement quelques prestataires touristiques ont usé et abusé du terme, accentuant la confusion au niveau terminologique.

1. Cf. sondage réalisé auprès du public lors du SMT de Paris en mars 2000

-, "

Page 17: 03_03_140

Les choses évoluent. Pour leur part, les voyagistes utilisent de plus en plus le terme "éco­tourisme" dans leur brochure et leur marketing. Mais ils le complètent avec des références à des notions de tourisme durable, responsable et équitable qui leur paraissent mieux décrire leurs activités et leurs engagements.

La Fronce, pays récepteur et émetteur

La position de la France dans le paysage de l'écotourisme doit être abordée sous le double angle du tourisme récepteur et du tourisme émetteur.

Pays récepteur, la France demeure la première destination mondiale du tourisme en terme de nombre d'arrivées de touristes internationaux, avec 75 millions de visiteurs étrangers en 2001. L'importance et la qualité de son capital naturel et culturel constituent des réels atouts pour le développement de l'écotourisme sur le territoire français. Une offre française d'écotouris­me a émergé notamment au cours des dernières années, multiforme, originale et porteuse d'avenir et de paradoxes. Corrélativement, cette offre est encore dispersée et parfois difficile à identifier.

Pays émetteur, elle porte sa part de responsabilité dans l'évolution qualitative du tourisme mondial et de l'écotourisme en particulier. Les Français ont effectué en 2000, 18 millions de séjours à l'étranger et Outre-Mer, représentant 148 millions de nuitées. Les T.O. français opèrent dans tous les pays du monde. Un certain nombre d'entre eux se montrent des acteurs actifs, voire militants de l'écotourisme. Le production de ces voyagistes est porteuse de messages de soli­darité, et d'équité.

_, Enfin l'écotourisme a pris naturellement sa place dans les champs de coopé­ration et d'échanges de la France avec les pays du monde, dans différents cadres: actions bila­térales portées par les pouvoirs publics, au sein de programmes internationaux, ou dans le cadre d'associations, de plus en plus impliquées dans le mouvement pour le tourisme équi­table et solidaire.

Page 18: 03_03_140

Un concept qui interpelle le tourisme fronçais

Une niche porteuse d'exemplarité L'écotourisme, dans sa définition stricte, ne représente qu'une part très marginale du touris­me des Français ou du tourisme à destination de la France. Celui-ci est en effet majoritairement le fait de séjours plus traditionnels, peu organisés (faible recours aux tours-opérateurs) et peu marchands (importance de l'hébergement non mar­chand), principalement motivés par la recherche de détente et de convivialité. Il est difficile d'isoler des séjours purement naturalistes dans la demande française.

Et pourtant l'influence de l'écotourisme parait dépasser largement le cercle des produits ven­dus, par les dynamiques induites au niveau des opérateurs et des territoires, par sa valeur d'exemple et d'innovation. et par les images véhiculées. Valorisant les patrimoines et les cul­tures locales, l'écotourisme permet une différenciation de l'offre touristique française, parti­culièrement d'actualité dans le contexte d'une exacerbation de la concurrence entre les dif­férentes destinations du monde.

De l'écotourisme à 10 recherche d'une éthique du développement touristique L'écotourisme prend une dimension mondiale largement au delà des enjeux strictement fran­çais. Comment limiter la contribution du tourisme à l'effet de serre, comment faire du touris­me une force de développement dans les pays du Sud? De nombreuses initiatives récentes débordant souvent le champ de l'écotourisme portent autour des notions d'éthique du tourisme, de tourisme "équitable et solidaire".

Au delà du foisonnement des discours, des codes et des chartes d'éthique, l'essentiel à rete­nir est une préoccupation grandissante pour les questions de développement et de coopéra­tion. L'écotourisme s'inscrit tout naturellement dans ce contexte, et ne sera pas seulement évalué par rapport à sa capacité à assurer la protection de la nature, mais aussi dans son apport en terme de développement. Particularité française, les opérateurs et ONG françaises semblent plus impliqués dans les enjeux humanitaires et culturels, que dans la seule conser­vation de la nature.

Page 19: 03_03_140

la France, 1

pays recepteur

FONDEMENTS DE L'ÉCOTOURISME EN FRANCE

"-_...J les atouts: un patrimoine naturel important et une forte identité culturelle

Comparativement aux autres pays européens la France dispose d'un important capital natu­rel: moindre urbanisation de son territoire, grande diversité biogéographique, répartition des territoires et départements d'outre-mer (DOM-TOM) dans différentes régions peu urbanisées du monde (Océan Indien, Caraïbes, Océanie). Dans ces régions éloignées de l'Europe, la diversité biologique est exceptionnelle et se caractérise par des oiseaux et des fleurs endé­miques spécifiques à ces îles. La France métropolitaine occupe le premier rang européen pour la diversité des vertébrés (près de 1000 espèces en France métropolitaine) et abrite 40% des espèces de la flore euro­péenne. Cette biodiversité n'échappe pas aux menaces, malgré les mesures de protection adoptées.

Un ouffl de connaissance, /'inventaire du patrimoine naturel Pour mieux connaÎtre son patrimoine naturel, la France a procédé à /'inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique {ZNIEFFJ. Deux types de zones sont distingués: d'une part, des sites précis, en général peu étendus, d'une grande valeur écologique, et d'autre part des grands ensembles naturels peu modifiés.

Page 20: 03_03_140

On ne peut cependant parler de nature "sauvage" en France. Tous les paysages actuels ont été modelés par les hommes, à l'exception peut-être de la haute montagne, d'une partie du littoral, et de certains territoires et départements d'outre mer. Cette empreinte humaine se caractérise par une très forte diversité, liée aux pratiques agricoles, à l'histoire politique et religieuse, aux traditions architecturales. En résultent une mosaïque et une concentration de paysages remarquables, qui fondent en grande partie l'image touristique de la France dans le monde. En moins de 100 kilomètres, le visiteur peut ainsi passer des étangs de Camargue aux hameaux de pierre des Cévennes, ou du littoral de la Côte d'Azur aux plateaux de lavande de haute Provence. Ces paysages ruraux ont été investis, esthétisés, idéalisés par une population urbaine deman­deuse de tourisme de loisirs, avec une véritable redynamisation dans certaines régions (Dordogne, Ardèche, Cévennes ... )

Débats autour de la nature ''sauvage'' On peut observer actuellement en France une forte tendance à l'abandon des terres culti­vées, et à la progression de la forêt, qui se traduit par la fermeture du paysage. Ces évolu­tions suscitent des interrogations sur le maintien de la biodiversité, la variété des paysages, la moindre accessibilité des espaces naturels. Elle pose aussi la question de la cohabitation entre les hommes et certaines espèces "sau­vages". Le retour naturel du loup dans les Alpes et les Pyrénées, en provenance d'Italie et d'Espagne, et la difficile réintroduction des ours ou des lynx sont l'occasion de débats pas­sionnés sur le statut des grands prédateurs en France, et au delà, sur le statut de la nature

. "sauvage".

Des outils de protection réglementaires et fonciers

Parcs nationaux, réserves naturelles ... , la France a développé un ensemble d'outils de ges­tion et de protection des espaces naturels dans tous les types de milieux, à plusieurs échelles (locale, nationale, européenne, internationale). 10% du territoire métropolitain bénéficient ainsi de mesures particulières de préservation de l'environnement, 3% du territoire sont fortement protégés.

Page 21: 03_03_140

Les espaces protégés en France

Protection naffonale > Parcs nationaux: 6 parcs en France métropolitaine, représentant 3500 km2, et un parc en Guadeloupe > Conservatoire de l'espace littoral: 485 sites, 656 km2, 681 km de rivages (2002) > Réserves nationales de chasse et de faune sauvage: 9 réserves, 313 km2 (1998). > Réserves naturelles: 134 réserves pour 2180 km2 (1999). > Réserves naturelles volontaires: 115 réserves pour 126 km2 (1997). > Arrêtés de biotope: 463 arrêtés, 1026 km2 (1997) > Réserves biologiques intégrales ou dirigées: 173 réserves, 225 km2 (1998).

Protection européenne > Zones de protection spéciale (ZPS) au titre de la directive Oiseaux: 114 zones,

8012 km? > Réseau Natura 2000 : 1029 propositions de sites transmises en 1999 à

la commission européenne 26720 km2 terrestres et 4700 km2 marins.

Protecffon internaffonale > Zones humides protégées au titre de la convention dite "de Ramsar" : 15 zones

humides en métropole et 3 dans les DOM, 9074 km2

> Réserves de biosphère de l'Unesco: 8 réserves en France métropolitaine et 2 outre mer.

À ces protections réglementaires qui visent la préservation des espaces naturels, s'ajoutent des dispositifs de protection des paysages et des sites (sites classés etc ... ), des outils fon­ciers, mis en œuvre au niveau départemental ou régional, ainsi que, bien sûr le Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres agissant au niveau national.

Outre leur mission de protection des milieux naturels, les Parcs nationaux, les espaces natu­rels sensibles des départements, les sites du Conservatoire du Littoral ont explicitement une mission d'accueil du public. D'autres espaces ont développé ces missions ultérieurement (réserves naturelles, forêts d'accueil de l'ONF), certains, enfin, n'ont pas vocation à accueillir du public.

QJ

'91

~ o c

12 QJ Q o 15 J?

Q

~ 1

!::: ~ @

Page 22: 03_03_140

QJ

Ci o Q o

L "--'l

1

1-

~ ©

Un ounl original, le conservatoire de /' espace littoral et des rivages lacustres Créé en 1975, le Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres est un établisse­ment public chargé de mener une politique d'acquisitions foncières, afin de protéger le litto­ral de la pression de l'urbanisation et de l'aménagement. Ses ressources proviennent essentiellement de l'État. Le Conservatoire est également autori­sé à recevoir des terrains en dations (c'est-à-dire en paiement des droits de succession ou

d'autres d'impôts). Les terrains acquis par le Conservatoire devien­nent de fait inaliénables et définitivement sous­traits à l'urbanisation. Trois critères guident prioritairement les choix d'acquisitions du Conservatoire: >- les menaces d'urbanisation, de parcellisation

ou d'artificialisation (par exemple le comble­ment de zones humides)

>- la dégradation prononcée d'un site >- la fermeture d'un site au public, alors qu'il mériterait d'être ouvert à tous.

Une fois acquis, les terrains font l'objet de travaux de réhabilitation et de préservation, et sont en général gérés par les collectivités territoriales. Ils sont ouverts au public, dans la limite de la compatibilité avec la préservation des milieux naturels. Les activités traditionnelles (agriculture, pastoralisme, pisciculture) sont également mainte­nues voire encouragées, lorsqu'elles contribuent au maintien des paysages ou des équilibres écologiques. En 2002, le Conservatoire était propriétaire de 861 km de rivages, dont 737 km de rivages maritimes, soit 12 % du linéaire côtier.

le rôle moteur des porcs naturels régionaux

Un concept inédit est né en France, le Parc naturel régional (P.N.R.). Contrairement aux Parcs nationaux, le Parc naturel régional ne constitue pas un cadre de protection de l'envi­ronnement et des milieux. C'est "un territoire à l'équilibre fragile, au patrimoine naturel et cul­turel riche et menacé, faisant l'objet d'un plan de développement fondé sur la préservation et la valorisation de ce patrimoine". Sa création concrétise ainsi un engagement politique contractuel entre l'État et l'ensemble des collectivités territoriales d'un territoire, autour d'ob­jectifs conjoints de protection du patrimoine et de développement local.

Au delà des objectifs formalisés, le Parc naturel se révèle être un puissant fédérateur d'éner­gies et dynamiseur de projets, grâce à sa capacité à rassembler l'ensemble des acteurs locaux.

Page 23: 03_03_140

Les grands principes des Parcs naturels régionaux Un des mots-clé d'un Parc naturel régional est la Charte, qui définit les objectifs précis assi­gnés au Parc, et les engagements des signataires, c'est-à-dire les collectivités territoriales, et l'État qui l'a approuvée. Elle fixe les objectifs à atteindre, les grandes orientations et les actions à mener. Au bout de dix ans, le bilan est fait, et une procédure de révision permet de redéfinir un nou­veau projet décennal et de reconduire le classement du Parc. Le non respect de la charte peut amener au retrait de l'appellation "Parc naturel régional", qui est une marque attribuée et gérée par le ministère de l'Environnement. La menace n'est pas théorique, un parc naturel régional s'étant déjà vu retirer la marque en 1996. La France comprend aujourd'hui 40 parcs naturels régionaux.

Dans le droit fil de leur vocation, les parcs naturels régionaux se sont rapidement attelés à la promotion du tourisme rural et à la valorisation des productions locales. Leur engagement s'est traduit dans les régions par la réhabilitation du patrimoine bâti rural, la protection des paysages, la mise en valeur des savoir-faire locaux ... Les parcs naturels se sont tout naturellement engagés dans une démarche de développe­ment durable, par exemple par la promotion des gîtes Panda, ces hébergements s'engageant dans une gestion environnementale, ou en élaborant des chartes de bonne conduite pour la pratique des loisirs de pleine nature. Ils constituent aujourd'hui en France de véritables labo­ratoires d'écotourisme.

Le concept des Parcs naturels régionaux est destiné à prendre une nouvelle dimension par l'engagement des parcs régionaux pour la Charte européenne du tourisme durable dans les espaces protégés, récemment adoptée.

La Charte européenne du tourisme durable dans les espaces protégées Née de l'initiative de la Fédération des Parcs Européens (EUROPARC) coordonnée par la Fédération des parcs naturels régionaux de France, la charte européenne du tourisme durable dans les espaces protégés vise l'ensemble des activités touristiques à l'intérieur des espaces protégés,

> L'espace protégé s'engage à définir une stratégie de développement touristique durable du territoire et un programme d'actions en partenariat avec les représentants du secteur du tourisme et les autres acteurs de son territoire.

> Les prestataires touristiques pour leur part, s'engagent à définir leur programme d'ac­tion en cohérence avec la stratégie de développement touristique durable.

> Les tours-opérateurs, compagnies de transport et de communication adhèrent aux principes du tourisme durable.

Au terme d'un délai de cinq ans, les résultats des actions des signataires feront l'objet d'une évaluation qui déterminera le renouvellement du classement.

(\)

:~ ~ o

Page 24: 03_03_140

Les Parcs naturels du Vexin et du Luberon, sont signataires, trois autres parcs sont candidats. L'adhésion à la charte a pour effets attendus de fédérer les professionnels du tourisme du Parc, l'engagement d'opérations de labélisation des produits Parcs, et la multiplication de projets expérimentaux. Elle permet aussi au Parc signataire de se positionner clairement comme porteur d'une démarche de tourisme durable

La démarche intégrée d'écotourisme du parc naturel du Vercors L'adhésion à la charte du tourisme durable est l'aboutissement d'un programme d'actions écotourisme mené depuis la par le parc:

> Schéma d'aménagements des activités sportives et de pleine nature qui étudie les retombées économiques et les impacts environnementaux (étude d'impact recom­mandée sur les nouveaux sites) et gestion des conflits d'usage sur les sites de canyo­ning en particulier

> Création d'une offre spécifique tourisme durable basée sur les gites Panda, les hôtels au naturel et les produits agro-bio à la suite d'un éductour avec les tours operators nord-européens,

> Création d'une "marque parc Vercors" avec un référentiel qui lui est propre, attribuée dans un premier temps aux produits agricoles (viande, truite) étendue aux héberge­ments (gÎtes, centre de vacances),

> Réseau des fermes du Vercors commercialisant des produits > Gestion environnementale renforcée en mettant l'accent sur les critères environne­

mentaux exigés par les GÎtes Panda et les Hôtels au Naturel, > Convention avec l'ADEME pour les énergies renouvelables et avec les agences locales

pour une réflexion sur les engagements au niveau des communes > Sensibilisation des résidents et des visiteurs lors des sorties estivales de découvertes

du Parc et des cycles de conférences annuelles sur le patrimoine

L.-.. . ....I les acquis du tourisme rural

Le tourisme rural, ou tourisme vert, est né dans les années 50 de la forte volonté de l'État, relayée par les collectivités territoriales, de sauvegarder la vitalité démographique et écono­mique des territoires ruraux et de moyenne montagne menacés par l'exode rural, en valori­sant par le tourisme leur richesse patrimoniale et naturelle.

Un ensemble de dispositifs, fortement et régulièrement appuyés par les subventions et l'aide technique de l'État, a concouru à la réhabilitation d'un abondant patrimoine bâti traditionnel, et à l'émergence d'une offre touristique portée par les acteurs locaux: gîtes ruraux, chambres et tables d'hôtes, camping à la ferme, gîtes d'étape ... Le tourisme rural représentait, en 1999, 327 millions de nuitées (soit 22 % des nuitées en France), dont 84 millions étaient le fait de clientèles étrangères.

Page 25: 03_03_140

Du tourisme vert à /' écotourisme Les différentes composantes du tourisme vert sont intéressantes à l'égard de l'écotourisme par la nature de la démarche du visiteur, et par l'ancrage territorial et identitaire.

Le visiteur vient consommer de la campagne, il veut être immergé dans un tissu rural, et être accueilli par ses habitants: repas à la table familiale ou à la ferme, location d'une chambre chez l'habitant ou d'une maison ancienne réhabilitée, achat de produits du terroir ... "goû­tera aux paysages préservés, voudra connaÎtre voire partager les traditions locales. Quelles que soient les formes empruntées, le tourisme vert a pour fondement même le territoire rural et ses habitants: le tourisme rural ne peut se développer en dehors de la participation acti­ve de la population locale, ni dans un territoire sans Identité ou sans patrimoine.

La prise en compte des facteurs environnementaux dans la conception des produits et dans le comportement des acteurs a évolué dans le tourisme rural à l'identique du monde agrico­le et de la pression sociale: une relative indifférence a laissé la place à une intégration crois­sante des facteurs environnementaux.

E OFFRE MULTIFORME ET ORIGINALE

Dans ce contexte, s'est forgée peu à peu en France une offre d'écotourisme diffuse, ayant pour fondements les hébergements en espaces ruraux, l'interprétation et la valo­risation du patrimoine, et la structuration des loisirs de pleine nature.

Pour une grande partie de cette offre, on ne peut pas parler d'écotourisme au sens classique, qui se rapporterait à une offre dûment formalisée et forfaitisée : le tourisme pratiqué en France est d'abord un tourisme autonome, diffus, composé de prestations individualisées puisées dans les produits du tourisme rural, culturel et du tourisme de nature.

Un maillage d'hébergements labélisés

Le vaste parc d'hébergement existant en espaces ruraux et naturels, s'est considérablement organisé et amélioré au fil des années, notamment sur la base de chartes et labels.

Les marques Gîtes de France et Logis de France qualifient respectivement les gîtes ruraux et les hôtels ruraux sur la base de critères de qualité des prestations offertes. Ces marques nationales ont pour intérêt de servir souvent de fondements à d'autres labels plus sélectifs et thématiques.

a '3 ~ [ , ( , a

"

( l

.f J

(

(

1

~ <1

€:

Page 26: 03_03_140

c g <lJ Ci 8 .Q o

..c Q.

-'l 1

f--

~ @

Gîtes Panda, Rando Plume, Clefs vertes etc. différents labels déclinent à leur façon l'offre d'éco­tourisme, chacun affichant sa spécificité: intégration au tissu local, gestion environnementale, etc. D'autres opérations de labelisation, les gîtes Retrouvances en Provence ou les gîtes recom­mandés par le Parc national de Guadeloupe, ont un ancrage essentiellement régional. Mais après la phase de test, elles préfigurent de véritables labels d'hébergement écotouristique.

L'intérêt des labels et chartes Labels et chartes ont pour intérêt de :

> qualifier et structurer une offre, > la rendre lisible par le visiteur, > faciliter la mise en marché, > créer une dynamique chez les acteurs engagés dans la démarche.

Une charte formalise les engagements des signataires (entreprise, destination, opérateurs etc). ttape suivante, une charte peut être traduite en critères d'éligibilité à une marque ou un label garantissant le respect de la charte. Un organisme tiers reconnu prête son logo ou sa marque à des prestataires labélisés, contrôle et gère le label.

Label et charte ont souvent pour conséquence de fédérer les prestataires autour du territoire labélisé ou de la thématique, et de donner naissance à une association qui se retrouve sous la bannière de l'écotourisme. C'est le cas de l'Association Guadeloupéenne d'écotourisme (AGE) ou de Cévennes tcotourisme.

Une immersion en milieu naturel et préservé: les gîtes Panda Actuellement au nombre de 258, les gîtes Panda sont quasiment tous implantés sur le terri­toire des Parcs régionaux ou nationaux. Ils sont sélectionnés pour leur localisation en pleine nature, la qualité architecturale des bâtiments, et les efforts entrepris par leurs propriétaires pour faire connaître le Parc et la nature environnante. La gestion environnementale des éta­blissements reste cependant à améliorer.

Les Gites Panda Le label est géré conjointement par le World Wild Fund for Nature (WWF), la Fédération des Parcs Naturels Régionaux de France et la Fédération des GÎtes de France. Les trois princi­pales conditions requises sont:

> offrir la possibilité de pratiquer l'observation de la nature dans un environnement naturel de qualité, > comporter un équipement d'observation et d'informations (malle pédagogique), > une gestion de l'établissement soucieuse de la préservation de l'environnement.

Le gÎte doit également se trouver à proximité de départs ou de passages de chemins de ran­donnée. Le gestionnaire du GÎte Panda s'engage à préserver les richesses naturelles remar­quables autour de sa propriété.

Page 27: 03_03_140

Des hébergements dédiés au tourisme de nature : les Rando plume Destinés à l'origine à l'hébergement des randonneurs, les Rando Plume visent maintenant l'ensemble des pratiquants du tourisme de nature. Ils sont implantés essentiellement dans les massifs de moyenne montagne, et en Bretagne. Outre des prestations d'hébergement et de services facilitant la pratique des activités de nature, ils proposent des moyens de décou­verte de la région: plats du terroir, prestations d'accompagnement, fourniture de guides et de cartes etc., en étroite osmose avec l'ensemble du tissu économique local; l33 adresses sont labelisées.

Des hôtels au cœur des Porcs naturels régionaux: les Hôtels au Naturel Conçu à l'initiative de la Fédération des Parcs naturels régionaux de France, ce label qualifie des hôtels situés dans les territoires des Parcs naturels et sélectionnés sur la base notamment de leur gestion environnementale, et de la valorisation des produits du terroir. De création récente, et ne bénéficiant pas de véritable réseau de commercialisation, les Hôtels au natu­rel restent encore peu nombreux (17 établissements, situés dans 5 parcs régionaux) du fait de leur cahier des charges très exigeant.

La marque de confiance "Recommandé par le Parc naffonal de la Guadeloupe" Au terme de plusieurs années de concertation avec les professionnels, le Parc national de la Guadeloupe a décidé de créer en 1998 une marque de confiance intitulée "Recommandé par le Parc national de la Guadeloupe". L'attribution de la marque vaut pour un produit donné, et non pour le prestataire. La marque peut concerner des gÎtes, mais aussi des acti­vités de pleine nature, et des sites aménagés (parcs floraux, jardins, musées). En 2002, 33 prestataires se sont vus accorder la marque de confiance du Parc national de la Guadeloupe. Ces derniers se sont organisés dans l'Association Guadeloupéenne d'Éco­tourisme

la gestion environnementale des camping: Clefs vertes Qualifiant les camping et caravaning, Clefs vertes est le pionnier en France d'une gestion environnementale tant prisée par nos voisins germanophones et scandinaves. La liste des 129 critères porte essentiellement sur les économies d'énergie, le tri, les énergies renouve­lables, la gestion de l'eau, la sensibilisation à l'environnement. Sur 86 candidats, 49 camping ont été labélisés en 200l.

Véronique Decamps propriétaire d'un camping labelisé Clefs Vertes "1/ a fallu repenser entièrement notre gestion et mettre en place beaucoup de choses: ani­mations autour du milieu naturel, animations thématiques du club enfants, zone protégée de reproduction des canards, création d'un rayon produits biologiques dans notre épicerie ... Mais quel plaisir!"

Q)

Ci o u i2 J! o .s

1

!=: ~ @

Page 28: 03_03_140

La réhabilitation du patrimoine forestier : les gîtes Retrouvance Retrouvance désigne tout à la fois un réseau d'une dizaine de gîtes forestiers situés dans les Hautes Alpes, dans un secteur demeuré à l'écart des courants touristiques, et un produit, une semaine de randonnée sans portage, d'un gîte Retrouvance à un autre (cf. infra). Utilisant des anciennes maisons forestières réhabilitées et réaménagées, les différents gîtes offrent le confort attendu par la clientèle, malgré leur situation très isolée. Les gîtes sont réservés prioritairement aux groupes accompagnés dans le cadre du produit Retrouvance. Hors saison, ils peuvent être proposés en location sèche à des groupes.

Retrouvance, une nouvelle généraffon de produit écotourisffque intégré Retrouvance est né d'un double constat, la désertification des Pays du Buêch, région de moyenne montagne dénuée d'image touristique, et l'abandon d'un ensemble de maisons et hameaux forestiers au cœur des massifs. Un audacieux pari a été pris:

> créer de toute pièces des produits couplant randonnée pédestre et immersion dans l'histoire et l'identité d'une région méconnue,

> privilégier des produit intégrés, forfaitisés, ne s'adressant pas aux randonneurs indivi­duels,

> s'appuyer exclusivement sur les ressources et prestataires locaux.

L'Office National des Forêts, propriétaire des gÎtes, et gestionnaire des forêts et chemins, s'est engagé dans un patient travail de concertation avec les professionnels et professionnels locaux, tout en s'appuyant pour le montage du produit sur l'expérience d'un opérateur de ran­donnée/ la Grande Traversée des Alpes. Après 6 années d'existence, les résultats sont positifs: succès du produit, notamment auprès de la clientèle étrangère, diversifi­cation par des produits équestres, raquettes à neige, V. T. T., fortes retombées locales, dynamisation touristique de la région. Le concept est étudié dans d'autres régions de France, cette première opération étant en passe de devenir un véritable modèle par son intégration dans l'écono­mie locale, et par la valorisation de régions reculées et peu touris­tiques.

Page 29: 03_03_140

Des expériences exemplaires Clefs vertes, GÎtes Panda, hôtels au naturels ... Si le nombre de labélisés dans chaque caté­gorie est encore modeste, le savoir faire acquis par les gestionnaires des labels intéresse des pays étrangers, avec lesquels la France a passé des accords de coopération (Québec, Chili). Par ailleurs, ces labels français ont été retenus comme labels pilotes parmi la centaine d'opé­rations de certification et la centaine de bonnes pratiques analysées en Europe dans le cadre du site ECOTIP.

'-----" La valorisation des milieux et du patrimoine

Les enjeux de la valorisaffon des patrimoines Les ingrédients étaient réunis en France pour l'essor de la valorisation des patrimoines: une forte demande qui plébiscitait chaque initiative, le travail de terrain réalisé par les parcs natu­rels régionaux, et la prise de conscience des différents enjeux:

>- fidèliser la clientèle, augmenter la durée du séjour, >- mieux faire connaÎtre les milieux pour mieux les faire respecter, >- initier une démarche de réappropriation par la population locale de son histoire et de

son environnement, >- gérer les flux, en valorisant un espace, pour mieux protéger ailleurs.

Favoriser une compréhension globale des sites En quelques années la mise en valeur du patrimoine naturel et culturel a fait des progrès spectaculaires en France. Un vrai savoir-faire s'est constitué, grâce notamment à l'Atelier Technique des Espaces Naturels (ATEN), structure émanant des parcs nationaux et des parcs régionaux, et à un important réseau de centres permanents d'initiatives pour l'environ­nement (CPIE)

Les thématiques abordées sont souvent transversales, mariant les angles d'explication pour donner une compréhension globale d'un paysage ou d'un espace. La démarche d'interprétation y tient une place essentielle. S'appuyant sur les perceptions du visiteur plutôt que sur son savoir, donnant à ressentir plutôt que fournissant des explications, elle vise à provoquer un autre regard du visiteur - ou de l'habitant - sur son environnement.

Faire connaître les milieux naturels Si les espaces naturels sont abondants en France, leur compréhension par le public, parfois même leur accessibilité même, requièrent souvent une intervention des gestionnaires d'es­paces, en premier lieu les Parcs nationaux, et les organismes gérant les sites du Conservatoire du littoral.

Page 30: 03_03_140

Aménagement de sites ou mise en scène quasi muséographique répondent à un même objectif, donner à voir et à comprendre. Le public touché est très large, des spécialistes au grand public ou au public scolaire. La fréquentation par les écoles ou collèges présente de nombreux intérêts:

.. toucher des franges de population peu concernées par l'écotourisme

.. sensibiliser les jeunes générations

.. donner aux enfants, forts prescripteurs en matière de loisirs et de tourisme, l'envie de revenir avec leurs famille

.. augmenter la fréquentation du site hors saison

La maison des Vautours, couronnement d'une longue opéraffon de réintroducffon Ouverte en 1998 sur les flancs des gorges de la Jonte, à proximité des Cévennes, la maison des Vautours concrétise le succès d'une opération de réintroduction du vautour fauve initiée 20 ans auparavant. Parallèlement aux efforts entrepris pour conforter le devenir de la colo­

nie - forte aujourd'hui de 250 individus environ - l'ob­jectif poursuivi par le Parc National des Cévennes et les associations ornithologiques était de faire connaÎtre au grand public ce grand et bel oiseau mal aimé.

Le visiteur découvre tour à tour des salles muséogra­phiques modernes soulignant notamment /'interaction entre l'homme et le vautour, une terrasse munie de longues-vues pour l'observation des colonies de nidifica­tion, et une salle de vidéo où les ébats des oiseaux sont retransmis en direct par trois caméras installées sur les aires. Le public peut ainsi assister en direct à l'éclosion des œufs ou aux repas des vautours. Équipement quasi unique en Europe, la Maison des vau­tours attire de nombreux scientifiques et ornithologues.

Enfin, et ce n'est pas le moindre de son succès, l'impact touristique de la Maison des Vautours démontre de façon éclatante, s'il le fallait encore, l'intérêt économique de la protection des milieux naturels.

, -_. _._ .. --"""""

Page 31: 03_03_140

30

Découverte pour tous les goûts au Marais du Viguieirat Situé en bordure de la Camargue dans le sud de la France, le marais du Vigueirat est la pro­priété du Conservatoire du Littoral, qui en a confié la gestion à la Ville d'Arles. Remarquable par sa surface (1.000 ha) et par sa localisation à la jonction de deux écosys­tèmes, le marais constitue un site majeur par sa grande richesse floristique et faunistique et la spécificité de ses habitats (roselières). L'association chargée de la gestion l'a ouvert au public tout en veillant à sa mission première de protection des milieux naturels, en instaurant un zonage du marais.

> La première zone d'accès libre, est parcourue par un court sentier pédagogique conçu pour le plus grand public. Sy succèdent 8 cabanes de bois équipées de bornes interac­tives, aux titres résolument ludiques: drame dans les marais, Cri/peau/poil/plume etc. > Une zone de 100 ha est traversée par une dizaine de kilomètres de sentiers où les promeneurs évoluent librement. > Une zone de 900 ha est accessible uniquement dans le cadre de visites guidées. Quelques aménagements très discrets permettent de voir sans être vu.

Les aménagements actuels vont être complétés par des espaces muséographiques et surtout par le recul de l'aire de parking actuelle. L'accès au site se fera alors par des navettes fluviales, ce qui permettra de gérer les flux et de renforcer le caractère naturel voire "sauvage "des lieux.

L~ le P(]ys (]UX mille écomusées Les thématiques historiques, le patrimoine rural, le patrimoine immatériel sont également très présents dans l'offre française. Porteur de richesse, le foisonnement actuel peut toutefois induire aussi un risque d'atomisation et de banalisation de la démarche.

"On est devenu bon pour valoriser le patrimoine, la culture, par un regard quasiment ethno­graphique sur le moulin ou le paysage viticole. Mais on risque d'arriver à des redondances, de ne plus surprendre le visiteur". Jean-Paul Salasse, directeur des écologistes de l'Euzière.

Valoriser tous les patrimoines Lister tous les sujets abordés dans les sentiers et routes thématiques constituerait un joli inventaire poétique. Petit aperçu:

> thématique large: les milieux lagunaires, la forêt > pointue: le chemin des granitiers ( Haut-Languedoc) > naturaliste: le circuit de la réserve géologique de Oigne (Alpes de Haute Provence) > historique: le sentier des mines de fer d'Allevard (près de Grenoble) > gourmande: sentier des terrasses de vigne à Banyuls (Roussillon) > embaumée: le chemin de la Lavande en Provence > littéraire: des extraits de livres sur le sentier tranfrontalier Jura-Suisse

Les écomusées ne sont pas en reste: > bois-forêts, vin-vigne et vannerie (Parc de la Montagne de Reims) > seigle, charolais et nourrices ( Parc du Morvan) > la vie sur chaque rive de la Seine (Parc de Brotonne)

Page 32: 03_03_140

.s 1

t: ~ @

Les visites guidées par des guides ou des professionnels, les animations "vivantes" se multi­plient, rencontrant un franc succès auprès du public. Le parc national de la Vanoise a mis en place des points de rencontre, où les clients des accompagnateurs peuvent, durant une heure par exemple, rencontrer et interroger un garde du Parc, riche de toute son expérience de terrain. Lequel Parc de la Vanoise a aussi choisi de monter dans les refuges proposer ... l'heure du conte aux randonneurs et alpinistes. L'Office national des forêts multiplie également son offre de visites guidées par les gardes forestiers.

Partout se dégagent les mêmes constats: la grande qualité des échanges avec le public, haut degré de satisfaction de ce dernier, et pertinence des messages ainsi transmis au public.

i....----I La déclinaison du terroir

Au pays du bien manger, la valorisation du terroir passe pour une évidence. Au delà de l'abondance des formules proposées au visiteur : table d'hôte, ferme-auberge, "Accueil Paysan", "Bienvenue à la Ferme" ... Tous les labels d'écotourisme accordent une place pri­vilégiée aux produits de la ferme, aux recettes traditionnelles. Par ailleurs, goûters dans les alpages, vendanges participatives et autres animations liées au terroir se multiplient.

Si l'aspect économique de la valorisation des produits locaux n'est pas à négliger, ces initiatives constituent surtout un vecteur privilégié d'échanges souvent passionnés entre hôtes et visiteurs.

Belle et tendre, la Rosée des Pyrénées La Rosée des Pyrénées ne désigne pas une fleur, mais la viande d'un veau femelle élevée sous la mère puis dans les alpages d'altitude. Dans le futur Parc naturel régional des Pyrénées Catalanes, 50 éleveurs décident de concré­tiser la démarche "viande de qualité - environnement de qualité" en amenant les gens en montagne dans les alpages où paissent leurs bêtes. Un accompagnateur en montagne encadre les marcheurs, leur livrant des informations sur les milieux, le rôle de l'élevage de montagne ... tleveurs et marcheurs se rencontrent ensuite autour d'une grillade assortie de produits locaux. Les visiteurs pourront ensuite commander de la viande, les éleveurs s'étant organisés pour vendre leur produit par correspondance 2.

[!] Les loisirs sportifs, clé d'entrée à l'environnement

Un important maillage d'itinéraires de randonnées Le territoire français offre un impressionnant maillage de sentiers balisés (180,000 km). Créant dès 1947 le réseau de sentiers de Grande Randonnée (GR), la Fédération Française de Randonnée Pédestre a posé les grands principes de l'offre de randonnée: des sentiers balisés, avec un code couleur homogène, et des topo-guides décrivant les itinéraires.

2. Opération présentée dans La Lettre de l'environnement en Languedoc-Roussillon, n032, septembre 2001

Page 33: 03_03_140

La première armature de parcours au long cours -le GR 5 parcourt par exemple toutes les Alpes jusqu'à la Méditerranée -, a été complétée, à partir des années 1980, par la création de dizaines de milliers de kilomètres de petites boucles de promenades, en réponse à la forte demande conjuguée des touristes et de la population urbaine. Les espaces protégés se sont également large­ment dotés de réseaux de sentiers, la ran­donnée pédestre y constituant souvent la seule activité admise. Aujourd'hui tous les territoires sont équipés de sentiers de promenade, mais l'offre demeure inégale en qualité et cohérence.

Gérer la diversité des activités de nature Aux côtés de la randonnée pédestre, se sont développés d'autres réseaux de randonnée non motorisée: parcours équestres, circuits V.T.T., itinéraires de cyclotourisme, grande

traversée de ski de fond ... etc. Plus largement encore l'offre d'activités dites de pleine natu­re s'est profondément diversifiée, et étendue, avec le développement de nouvelles pra­tiques: canyoning, raquette à neige, via ferrata, accrobranche (évolution dans les arbres)

Cette explosion des activités de nature, l'afflux soudain de pratiquants parfois venus de fort loin, a parfois entraîné des impacts négatifs sur les milieux. Aussi les débats, parfois viru­lents, n'ont pas manqué entre les défenseurs de l'environnement, les populations locales et les pratiquants.

Le parti généralement adopté est de privilégier la concertation, et la diffusion de l'information auprès des pratiquants. Là encore, les parcs nationaux et les parcs régionaux, soumis à une forte pression, constituent souvent des viviers d'expérience en la matière. Plusieurs parcs régionaux ont élaboré en concertation avec les professionnels des schémas d'activités de pleine nature et des chartes de bonne conduite. Le Parc national de Port-Cros a poussé plus loin la démarche en transformant une charte de bonne conduite en contrain­te réglementaire, et ce à la demande même des professionnels locaux. Hors parcs, la problématique de gestion des activités de pleine nature a été parfois à l'ori­gine de dynamiques territoriales. Les petites communes des gorges du Chassezac, dans le Massif Central, ont ainsi dû réfléchir ensemble à l'aménagement et la protection de leurs gorges fortement fréquentées par les grimpeurs, les randonneurs et les pratiquants du canyoning (cf. infra). c

g

Page 34: 03_03_140

ldl"-'lt.' 0 rt - Cros -.;...ioIr ...... P.rc Nallonal

Porquerolles ConIe r 'afoi t. 80 'III iqu. NI r lon'II M'dilorr.n6tn

Merci de contribuer à la protection des îles

À PoJf{ros, imnliquer les plongeurs dans la protecffon des fonds sous-manns Situé sur la Côte d'Azur, le Parc de Port-Cros est confron­té à une pratique intense de la plongée sous-marine.

La stratégie adoptée vis-à-vis des opérateurs a été de pra­tiquer au maximum la négociation, afin que les clubs de plongée partagent avec l'instance gestionnaire la décision et la responsabilité d'une gestion durable des fonds. Les résultats sont probants, puisqu'une grande partie du code de bonne conduite élaboré conjointement a ensuite été dotée de la force réglementaire par arrêté préfectoral, à la demande même des plongeurs locaux.

Outre les contraintes réglementaires garantissant l'équité entre tous, les opérateurs signataires de la charte de bonne conduite bénéficient de l'attribution "partenaire du Parc national de Port-Cros". Ces clubs de plongée partici­pent désormais activement à l'observation et au nettoyage des fonds. Une démarche similaire a été menée par le Parc à l'égard des loueurs de vélo.

Sensibiliser il l'environnement par les activités de pleine nature Faire passer le pratiquant de loisirs de pleine nature d'une démarche sportive à une démarche de découverte des milieux est un pari encore peu fréquent mais souvent réussi. En Guadeloupe le V.T.T. des mers permet des balades dans la mangrove, discrètes mais merveilleuses. L'encadrement représente la clé de voûte de ce parti pris. Les animateurs devant posséder systématiquement une triple compétence, sportive, naturaliste et pédagogique. Les moni­teurs sportifs s'ouvrent avec plaisir à l'approche de la nature, s'il ya eu une démarche préa­lable de concertation et de formation à l'environnement

Observer les traces de costor en conoé kayak Localisée dans les Cévennes, au sud de la France, l'association le Merlet œuvre à la sensibi­lisation à l'environnement par le biais des activités sportives, en premier lieu les sports d'eaux vives, très pratiqués dans les gorges du Tarn. Les activités de canoë-kayak et de raft sont proposées comme des moyens d'évoluer dans les milieux de la rivière, la technique étant présentée comme secondaire. L'exploration des milieux est elle-même conçue sur la base de l'observation active et ludique : chercher les indices de présence d'animaux, observer les traces de castor, distinguer ses zones de pitan­ce et de résidence, se déplacer sur l'eau sans déranger etc.

Page 35: 03_03_140

34

La place prépondérante des TO régionaux dans l'offre forfaitaire

Encore marginaux dans l'offre, les produits d'écotourisme forfaitisés se développent, tout en peinant à acquérir une réelle lisibilité.

~ émergence de véritables produits d/écotourisme Une part importante de l'offre d'écotourisme émane de T.O. régionaux et de prestataires locaux, en majorité des opérateurs dédiés au tourisme de randonnée et de pleine nature. Ces structures de petite et moyenne taille, implantées dans les Alpes, les Pyrénées et le Massif Central, agissent prioritairement sur leurs régions d'origine. De cette filiation découle une offre fondée sur l'excellente connaissance des territoires de chaque TO régional, et une incontestable dominante randonnée.

Les parcs naturels régionaux se sont également employés à faire émerger une offre d'éco­tourisme, en travaillant avec les agences réceptives implantées sur leurs territoires. Conçus et sélectionnés selon un strict cahier des charges, les "Voyages au Naturel" sont regroupés dans un catalogue diffusé dans tous les Parcs.

Quelque soit l'opérateur, on assiste nettement à un glissement de produits auparavant cen­trés sur la randonnée pédestre vers des produits au contenu plus riche, toujours fondés en majorité sur la marche, mais porteurs d'une volonté affichée de découverte des milieux, du patrimoine rural et de la culture sous toutes ses formes.

Jusqu'ici peu investis dans la destination France, traitée en partie comme support de produits d'appel destinés à "capturer" une clientèle, les 10. écotouristiques nationaux commencent à porter un nouveau regard sur le territoire français. Des produits sont maintenant conçus en déclinaison des différents ingrédients d'écotourisme bien identifiés et la France commence d'apparaitre comme une destination écotouristique à part entière, pour une clientèle étran­gère mais aussi française.

Enfin des associations naturalistes, par exemple ornithologiques, s'adressent de façon quasi­confidentielle à leur public de passionnés.

Page 36: 03_03_140

Provence grondeur nature Du Luberon au Mercantour, en passant par la Montagne de Lure, le Ventoux ou la Montagne Sainte-Victoire, sans oublier les basses gorges du Verdon ou encore la vallée de la Roya, la palette de paysages et la diver­sité des patrimoines enrichissent les théma­tiques que nous présentons.

Si la plupart de nos séjours inclut l'accompa­gnement, les formules lien libertés" toujours plus nombreuses, font l'objet d'un dépliant indépendant. Une solution pour bénéficier, en toutes saisons, d'hébergements de carac­tère pour les randonnées itinérantes à pied, à vélo, sans le souci du partage de bagages ou bien de périples en voiture.

Des pistes à creuser.

Une mise en marché en ordre dispersé Cette offre forfaitisée d'écotourisme émergente reste peu lisible par le grand public: 60% des visiteurs interrogés dans une étude de l'AFIT3 considèrent qu'ils sont plutôt mal informés sur l'offre des produits nature en France. L'accès à l'information sur les produits de découverte "nature-faune" est perçu comme relativement confidentiel pour le grand public ou réservé à des initiés.

Les catalogues Vagabondage, regroupant l'offre de randonnée de 13 TO régionaux ou le cata­logue de Voyages au Naturel jouent encore un rôle marginal dans la commercialisation de ces produits d'écotourisme, l'essentiel de la mise en marché passant par chaque opérateur. A quand un catalogue regroupant les offres d'écotourisme en France ...

3. A. Senior, AFIT, 1999

35

ï1 ;;00

» z n m ....

Page 37: 03_03_140

36

E DEMANDE CROISSANTE DE NATURE DE LA PART DU PUBLIC

Diffuse ou forfaitisée, l'offre d'écotourisme évolue rapidement en France. Elle est pous­sée en ce sens par une demande sociale, et par une clientèle devenue avide de tou­risme en nature sous toutes ses formes

rexigence d/une nature mieux préservée Apparue dans les années 1980, la demande croissante de loisirs liés à la nature constitue une tendance majeure du tourisme en France. Ainsi 55 % des Français se rendent souvent en forêt. Les sites naturels protégés connaissent une fréquentation croissante, les 500 sites du Conservatoire du littoral recevant par exemple 25 millions de visites annuelles. Parallèlement le public souhaite une nature mieux préservée,

moins aménagée, notamment dans les espaces naturels protégés.

CI] la demande pour des tourismes de nature Ce grand public amateur d'espaces naturels constitue le premier vivier dont va émerger un public demandeur de découverte des milieux naturels et du patrimoine, que l'on retrouve d'abord parmi les 26 % de Français fréquentant préférentiellement l'espace rural et la montagne.

Ce marché du tourisme de nature s'avère très segmenté. La majeure partie de la demande est axée sur la promenade ou la randonnée, la découverte du patrimoine, les circuits gastrono­miques. Mais une fraction non négligeable (20 %) des partants sont intéressés par des séjours plus spécialisés sur la vision de la faune à la jumelle, les photos d'oiseaux, le brame du cerf, la découverte d'une réserve naturelle avec un guide spécialisé ...

rexplosion des loisirs de pleine nature La forte demande de tourisme de nature est indissociable de l'explosion des loisirs sportifs de pleine nature: 10 millions de randonneurs, 5 millions d'adeptes de la raquette à neige, 1,3 million de pratiquants d'activités d'eau vive, 1,4 million de cavaliers etc. Ces chiffres recouvrent une minorité de pratiquants passionnés et parfois exclusifs, et une large majorité pratiquant ces activités comme un loisir, passant de l'une à l'autre, et cultivant un égal plaisir à la découverte humaine ou culturelle.

:Qi -u c co ~ (j)

(j)

:~ ~ o c o c (j)

"6. o u .Q

J? 0.-

-'l 1

t::: 4' ©

Page 38: 03_03_140

(jJ

's;

~ D c ~ (jJ

CL o u .Q

J2 Q

.'l 1

f--

~ @

1..----1 Un large vivier pour l'écotourisme

L'observation montre qu'il n'y pas une clientèle identifiée unique de produits d'écotourisme, mais la convergence de tendances diverses. Elle montre également qu'une même personne passera aisément d'un type d'activité à une autre, d'une balade à V.T.T. à la visite de la Maison des Vautours, d'un week-end "brame du cerf" à un séjour en gîte Panda.

Clientèle curieuse, ouverte, demandeuse de découverte, citoyens désireux de consommer différemment, et amateurs d'activités de nature se rejoignent pour former un large réservoir de clientèle que vont ensuite explorer, défricher les tours-opérateurs, pour lui proposer de nouvelles destinations hors des frontières ou de nouvelles façons de voyager.

UEL IMPACT DE L/ ÉCOTOURISME EN FRANCE

L'écotourisme est-il rentable? Pour qui et à quel niveau? À cette question réccurente, des premières pistes de réponse peuvent être apportées

Les impacts au niveau des professionnels

Excepté peut-être pour les opérateurs spécialisés en écotourisme, il est difficile d'isoler la ren­tabilité spécifique des produits d'écotourisme. Les professionnels font plutôt des constats qualitatifs.

r allongement de la saison/ si souvent évoqué, rarement constaté, prend enfin corps dans les produits d'écotourisme. Le tourisme de découverte s'avère moins sensible aux effets de haute saison, et s'épanouit volontiers une fois "les touristes partis".

La fidélisation accrue des clients et l'importance du bouche à oreille. Les clients reviennent, ou se dirigent vers d'autres adresses du même réseau, et se révèlent souvent prescripteurs, décrivant à leurs amis la bonne adresse un peu confidentielle ...

Le positionnement écotouristique peut donner accès à de nouvelles clien­tèles/ cela est particulièrement vrai pour des prestations de base qui tendent à s'essouffler, comme l'accompagnement des randonneurs.

Page 39: 03_03_140

"L'accompagnement sur les sentiers, j'en avais fait le tour et les clients aussi ... Cela devenait de plus en plus dur de sortir régulièrement, ou alors je m'épuisais en prospection auprès des centres de vacances. Depuis que j'ai décidé de vendre autre chose, de parler de qui me pas­sionnait et qui passionne les clients, le bouche à oreille fonctionne, et l'office du tourisme m~~nvoie beaucoup plus de monde" Un accompagnateur en montagne

taugmentation de la marge, si elle n'est pas systématique, est souvent réelle: le produit de base est mieux valorisé, le client achètera, en sus de la location de la chambre, des confitures ou de la charcuterie mai­son, ou une journée à la découverte de traces d'animaux. Il n'hésitera pas à dépenser un peu plus pour un produit perçu comme authentique ou unique.

rimpact de l'écotourisme ou niveau d'un territoire

La part des dépenses touristiques restant au niveau local est plus élevée dans des produits écotouristiques que dans des produits traditionnels, du fait de la préférence systématique pour les produits et prestataires locaux: les 2/3 du chiffre d'affaire de Retrouvance est redis­tribué directement aux prestataires locaux.

Des emplois sont créés ou confortés, pour l'accompagnement, la gestion de petites structures d'accueil, le transport de personnes ou de bagages. Ces emplois souvent stables ou inscrits dans la pluriactivité, prennent toute leur importance lorsqu'il s'agit de territoires peu habités et où l'activité économique est faible.

"Nous, nous comptons les emplois un par un, quand ce n'est pas mi-temps par mi-temps." Un directeur de parc naturel régional 4

L'impact économique de la réserve Naturelle des hauts plateaux du Vercors Le Parc naturel du Vercors, massif préalpin de moyenne altitude, comprend dans son péri­mètre la plus vaste réserve naturelle de France, totalement originale par son caractère miné­ral et très sauvage. Une première estimation de sa fréquentation a été réalisée.

>- 125000 à 140000 personnes viennent en été aux portes de la réserve naturelle. >- 70000 personnes pénètrent réellement dans la réserve naturelle. >- 16500 personnes passent une nuit ou plus dans la Réserve (abris non gardés). >- 57 % des professionnels travaillent avec des produits "Réserve". >- La Réserve génère 5 emplois directs et plusieurs emplois indirects (Parc du Vercors

et autres).

Au delà de ces chiffres la réserve apparaÎt comme un véritable vecteur de communication pour l'ensemble du massif du Vercors, contribuant à créer une image forte d'espace naturel sauvage hors du commun 5 •

4. Cité par Françoise Gerbaux, revue Parcs, n030, juin 1997 38 5. Étude du PNR Vercors sur l'impact économique de la réserve naturelle des hauts plateaux

(j)

CL o u .Q

J! CL

-'l 1

t:: 4' @

Page 40: 03_03_140

/'impact économique des Parcs naffonaux Une série d'études commanditées par les Parcs nationaux apportent quelques éclairages sur /'impact économique de leur existence. Les retombées économiques directes du parc de la Vanoise, (le plus ancien Parc national, situé au cœur du massif des Alpes) étaient estimées en 1999 à 140 équivalents emplois temps plein. L'impact touristique de l'existence du Parc est estimé à 760 équivalents emplois temps plein, et à 40 % de l'activité économique estivale de la zone Vanoise. Les Parcs ont en outre un effet démultiplicateur d'engagements de projets et de finance­ments: contrats de Plan Etat-région, programmes européens, charte Parc-Conseil Général. Enfin l'impact d'image de l'existence d'espaces naturels apparaÎt d'un poids croissant: les vil­lages de Maurienne et de Tarentaise, ces deux grandes vallées dotées de très grandes sta­tions de ski, mais situées à proximité immédiate du parc de la Vanoise, bénéficient incontes­tablement de l'effet positif de /'image Vanoise, pour leur tourisme estival.

L......--J Tout n'est pas marchand

Les impacts de l'écotourisme ne se réduisent pas aux chiffres d'affaires, ni au nombre d'em­plois. On pourrait évoquer pêle-mêle le gain pour la collectivité, d'une population stabilisée dans sa région, d'un environnement un peu moins dégradé, de relations visiteurs-hôtes fon­dées sur davantage de respect et de reconnaissance de l'autre, d'un patrimoi­ne historique et culturel redécouvert. .. Au delà de son impact direct, l'écotou­risme a le mérite de constituer un beau prétexte pour repenser enfin le passé et l'avenir.

39

Page 41: 03_03_140

40

Du patrimoine pour /' avenir En 16 ans le Parc naturel régional des volcans d'Auvergne a traité 820 dossiers de petit patri­moine. Si cette action n'est pas commandée directement par une démarche touristique, cette dernière ne lui est pas totalement étrangère.

Au nombre des édifices restaurés: > 150 églises ou chapelles, > 106 croix, > 207 fours à pain, > 138 fontaines ou lavoirs, > 15 burons, > 22 ponts anciens, > 60 toitures en lauze, > 8 métiers à ferrer, > 7 moulins, > 22 édifices divers.

NCLUSION Ancrage territorial, forte implication des populations locales, respect des milieux et des res­sources, réappropriation des cultures et de l'histoire des régions, nouvelles sensibilités de la part du public ... toutes ces composantes qui fondent l'écotourisme en France sont lar­gement pertinentes dans d'autres régions du monde, au-delà des profondes différences économiques et sociales.

De même que la France s'enrichit de l'expérience tissée hors de ses frontières, ses opéra­teurs travaillent et innovent à l'étranger, et de nombreux savoir-faire font maintenant l'objet de transferts d'expériences avec d'autres régions du monde.

Page 42: 03_03_140

-'cl 1

t:: ~ @

Accompagner 1

et gerer l'écotourisme

L'écotourisme ne se décrète pas. Sa mise en œuvre effective suppose des choix tech­niques qui permettent de diminuer les impacts sur les milieux, de mieux gérer les res­sources, de gérer la fréquentation. Du chemin reste à faire, car si les opérateurs sont de plus en plus conscients de la nécessité d'une valorisation de l'environnement dans leurs produits touristiques, ils le sont parfois moins des impacts sur l'environnement, d'autant plus nécessaires à surveiller que l'écotourisme se déploie dans des milieux fragiles. Y répondre demande une gestion adaptée à la diversité des sites et la mobili­sation d'une bonne expertise.

Des efforts ont été accomplis dans de nombreux secteurs de la gestion environnementale grâce à l'appui d'organismes publics créés par le ministère de l'Environnement. Ainsi, l'Institut français de l'Environnement (Ifen) a conduit en 2000 la première évaluation envi­ronnementale du tourisme à l'échelle nationale, basée sur des indicateurs. Le lien entre tou­risme, transports et environnement a par exemple pu être mieux connu et chiffré à cette échelle. L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) développe des outils et des techniques, à destination des entreprises et des territoires, dans le domaine de la qualité de l'air, de la réduction de la production de déchets et de la mise en place du recy­clage, de la réduction des consommations d'énergie et de l'incitation à l'utilisation d'énergies renouvelables, de la lutte contre le bruit, et plus généralement du management environne­mental. Elle intervient directement en appui des petites et des grandes entreprises touris­tiques. Dans le domaine de la gestion des espaces protégés l'Atelier technique des espaces naturels (Aten) met en œuvre un éventail de savoirs-faire complet (cf. infra).

Il faut également souligner la contribution récente des hébergeurs et des milieux profession­nels dans ce domaine. La chaîne Accor, qui certes n'évolue pas dans l'écotourisme, a mis au point avec l'aide de l'Ademe un plan environnement de l'hôtelier incitant à l'économie des ressources et au traitement des pollutions dans les 2600 hôtels du groupe en France et en Europe. Ses recommandations peuvent être utiles à d'autres hébergements. Des chambres de commerce ou des services techniques de Régions comme la Bourgogne réalisent un tra-

Page 43: 03_03_140

vail de fond avec les petites entreprises familiales pour les inciter à appliquer les techniques d'économie des ressources existantes. Les partenariats entre structures professionnelles et acteurs de l'environnement semblent les plus prometteurs pour faire progresser la démarche. L'Ademe, le Conseil Régional d'Aquitaine et l'Union des Métiers de l'Industrie Hôtelière de la Région Aquitaine ont par exemple publié le guide "Mon Hôtel & l'Environnement". Les éco­labels associent généralement un acteur du tourisme et un partenaire environnemental (Gîtes de France, WWF et la fédération des parcs naturels régionaux pour les gîtes Panda).

Parallèlement il est apparu qu'il n'y avait pas d'écotourisme possible, pas de nouvelles rela­tions avec les visiteurs et vis à vis des milieux, sans formation des professionnels. La forma­tion constitue ainsi un véritable fil rouge permanent.

RER LA FRÉQUENTATION

la connaissance des flux de visiteurs

Les enquêtes de fréquent(]tion Après une période de tâtonnements, le suivi de la fréquentation dans les espaces protégés est en voie de rationalisation, notamment grâce à la mise au point de méthodologies com­munes par les parcs nationaux, avec l'aide de l'Atelier Technique des Espaces Naturels (Aten). La méthode combine le dénombrement des visiteurs aux principales voies d'accès du parc et aux points de rupture de charge (parkings ... ), et le comptage des randonneurs sur les sen­tiers. Une enquête qualitative par questionnaire permet de mieux connaître ces visiteurs.

Les méthodes de compt(]ge (]utom(]tique Le dénombrement des visiteurs mobilise parfois une foule d'enquêteurs postés sur les chemins. Cette métho­de assez lourde ne permet pourtant pas toujours un suivi fin dans l'espace et constant dans le temps de la fré­q uentation. La société Eco-compteur a mis au r~'~'~'~"~----'''~'-'~*~--'-''''-''

point un dispositif, généralement ! ~! enterré de quelques centimètres ! éc~ 1 dans le sol et qui, pressé par le ! compteur® i pas du promeneur, recense auto- ,~ ..... _._ •. _~.-... _------"'--_ .• "

matiquement le nombre de passages. D'autres tech­niques existent, basées sur un faisceau optique ou sur la détection de chaleur.

Page 44: 03_03_140

r acquisition des données et leur utilisation À quel moment la fréquentation touristique met-elle en danger en milieu fragile ou est-elle sus­ceptible d'engendrer des dégradations irréversibles sur les écosystèmes des espaces protégés? L'Atelier technique des espaces naturels (ATEN) a initié depuis 1998 dans les parcs natio­naux un tableau de bord géographique permettant de croiser des données restituant le fonc­tionnement écologique de l'espace avec des données économiques et des données touris­tiques (hébergements, équipements, fréquentation). La mise en réseau des parcs sur Internet permettra à l'Aten de faire remonter les données recueillies au niveau national.

'----1 La gestion des visiteurs et des pratiquants d'activités

Il est difficile d'évaluer globalement les effets des activités de pleine nature sur la mise en danger de certaines espèces, notamment par rapport à celui des tendances lourdes que sont l'urbanisation ou les évolutions des pratiques agricoles. Pourtant, les exemples de situations conflictuelles et d'impacts négatifs ne manquent pas: mise en danger des populations de chiroptères par les spéléologues, dérangements de la faune par les chiens, des rapaces par la pratique de l'escalade, des populations de poissons de rivière par les sports d'eau vive.

Dans la plupart des cas, ces impacts peuvent cependant être minimisés par une gestion éclairée et globale, fondée sur un dialogue permanent entre les gestionnaires d'espaces pro­tégés et les représentants des pratiquants. L'éventail des réponses possibles est très varié:

.. interdictions permanentes de certains sites; fixation de seuils de fréquentation lorsqu'il est possible de les déterminer;

.. dissuasion passive, en se gardant d'aménager des voies d'accès aux zones vulné­rables, ou active, en aménageant des sentiers d'interprétation ou des zones d'accueil du public retenant la majeure partie de la fréquentation.

Au delà des situations locales, des principes sous-tendent la gestion des flux et de la fré­quentation :

.. gérer sans interdire, par des mécanismes subtils d'incitation et de dissuasion;

., préserver, au delà des réglementations nécessaires, l'accès du public aux espaces naturels et la liberté des pratiques. L'action du Conservatoire du littoral, les réflexions plus récentes de l'Office national des forêts ou la politique d'ouverture des réserves naturelles vont dans ce sens;

garder le caractère naturel des espaces malgré les aménagements nécessaires à l'accueil du public;

préférer une sélection par l'effort à une sélection par l'argent.

Page 45: 03_03_140

Çon(ilier les usages sans interdire: l'Unité Tourisffque de Pleine Nature des Gorges ue Lhassezac

Les gorges du Chassezac, situées à proximité du parc national des Cévennes, ont connu au cours des années 1980 un développement spontané du canyoning, attirant chaque année plusieurs milliers de pratiquants et posant des problèmes récurrents de sécurité. Pour concilier la protection de l'environnement et le développement des activités de pleine nature dans ce site, les acteurs locaux se sont appuyés, sur une stratégie globale de gestion de l'espace formalisée autour du concept "d'Unité Touristique de Pleine Nature: UTPN".

Le principe a été, à partir de 1989, d'installer des aménagements légers dans les zones pou­vant supporter une fréquentation intensive et de laisser en l'état les zones sensibles, ce qui a pour effet d'en limiter la fréquentation et d'assurer leur protection naturelle. Concrètement, un zonage précis de "l'Unité Touristique de Pleine Nature" permet d'informer les amateurs de randonnée, d'escalade ou de canyoning, sur la particularité de chaque terrain de jeu. Une zone de protection intégrale, où l'escalade est interdite, renforce ce dispositif.

Les Opéraffons Grands Sites L'idée d'une politique spécifique de protection et d'aménagement des sites les plus presti­gieux et les plus menacés a été concrétisée à partir de 1989, sur l'initiative du ministère de l'Environnement. Cette politique répond à un triple objectif :

> restaurer, puis conserver les équilibres physiques et la qualité paysagère en préser­vant au maximum l'identité propre à chaque site; > définir les structures et les moyens d'une gestion pérenne; > faire en sorte que les mesures adoptées bénéficient à l'économie locale.

Chacun de ces objectifs, décliné au niveau local, induit des aménagements parfois considé­rables. Les travaux menés il y a quelques années à la Pointe du Raz (Bretagne), où les bâti­ments commerciaux et parkings ont été démolis pour être réimplantés en retrait du site, ont ainsi marqué les esprits.

Bien qu'initiée au niveau national, une Opération Grand Site est caractérisée par la recherche de partenariats et d'un consensus au niveau local, gages de pérennité des actions menées. Ainsi, la contribution financière de l'État n'excède pas, le plus souvent, la moitié des dépenses engagées. Les autres sources de financement sont les collectivités locales, et, dans certains cas, le secteur privé (mécénat). En 2001, 3 opérations étaient terminées, 11 en travaux et 16 en phase d'étude.

Page 46: 03_03_140

GESTION DES RESSOURCES NATURELLES ET LA LIMITATION DES IMPACTS

De nombreux freins existent encore à la généralisation de techniques plus économes en ressources naturelles: surcoûts engendrés par ces techniques nouvelles en raison de leur production à petite échelle, manque de solutions spécifiques aux héberge­ments touristiques, sensibilisation insuffisante des exploitants.

La prise de conscience est progressive et les incitations nombreuses, particulièrement sous l'égide de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). On est parfois surpris par la diversité des solutions techniques retenues, qui répond à la diversité des formes de tourisme et des milieux en cause. Il faut rappeler qu'il n'existe pas de recettes miracles en la matière, et une réflexion approfondie sur les mesures correctives à apporter, sur la défini­tion préalable du tourisme le mieux adapté à un site donné, vaut souvent mieux que des amé­nagements coûteux.

"--......1 Les économies d'énergie, l'utilisation des énergies renouvelables

L'alimentation en énergie des hébergements isolés est difficile et plutôt favorable à l'utilisation d'énergies renouvelables et à la promotion des économies: même une chaudière à fioul ou un groupe électrogène peuvent poser des problèmes d'approvisionnement.

De nombreuses techniques d'utilisation d'énergie renouvelables existent pour l'éclairage, le chauffage, la cuisson ou l'eau chaude:

., la plus simple et la plus ancestrale est sans doute l'utilisation de la biomasse - le chauf­fage au bois - à laquelle la préoccupation grandissante pour l'effet de serre à donné une actualité nouvelle. S'y ajoute l'intérêt d'une certaine "authenticité" du séjour que procure la présence d'une cheminée. Une partie des Gîtes Panda ont adopté ce mode de chauf­fage dans les régions très forestières comme les Vosges ou le Jura, ainsi que les héber­gements Retrouvance qui répondent en cela très logiquement à la vocation de l'Office national des forêts qui les a créés . ., Le petit hydraulique (ou pico-hydraulique) peut-être utilisé à proximité d'un cours d'eau. C'est par exemple le cas de certains refuges du Parc national de la Vanoise, lorsque l'installation d'une turbine ne perturbe pas le biotope des cours d'eau. Cette solution peut permettre d'assurer l'éclairage et le chauffage si la production est suffisante, comme dans certains hébergements Retrouvance . ., L'utilisation de l'énergie solaire a beaucoup progressé et fait l'objet d'importantes inci­tations de l'Ademe : chauffe-eau solaire, panneaux photovoltaïques, planchers solaires. Les surcoûts sont importants mais les aides mises en place incitent à faire réaliser une étude de faisabilité.

Le choix entre ces différentes techniques dépend bien sûr de leurs coûts respectifs, mais aussi des ressources disponibles à proximité de l'hébergement et des contraintes d'exploitation.

Page 47: 03_03_140

"'---."""" r alimentation en eau

L'alimentation en eau des hébergements touristiques se heurte à la faible disponibilité de la ressource dans certaines zones (îles, DOM pour les côtes sous le vent). Outre les techniques d'économie d'eau, classiques mais peu généralisées - chasses d'eau économes ... - des ini­tiatives plus globales de gestion de la ressource peuvent être trouvées dans certains espaces, comme la réutilisation des eaux usées pour l'arrosage après un assainissement par lagunage (Île de Porquerolles).

La gestion des pollutions et des déchets

L'idée selon laquelle le caractère modeste des installations d'accueil et d'hébergements per­mettrait de se passer de dispositif de traitements des eaux usées et des déchets existe enco­re chez les opérateurs touristiques comme chez les visiteurs des espaces naturels. Reste que les pollutions dans les sites sensibles sont bien réelles, qu'elles ont une très forte visibilité et un impact en terme d'image important, et que leur traitement est un enjeu de reconnaissan­ce important pour l'écotourisme

r assainissement

Que ce soit en montagne, sur les plages ou dans d'autres types de milieux naturels, l'assai­nissement est un problème à prendre en compte, d'autant plus que l'installation de sanitaires est une demande récurrente du public. Cet assainissement en zone naturelle présente des contraintes particulières. Les installations concernées sont souvent isolées et un raccorde­ment à un réseau collectif n'est généralement pas envisageable. Les contraintes climatiques - gel et neige en montagne, manque d'eau dans certains sites comme les îles - peuvent rendre caduques les techniques habituelles de l'assainissement autonome.

Les toilettes sèches, une soluffon pour les sites naturels isolés Les techniques d'assainissement en milieu sec sont des techniques douces, sans doute des­tinées à rester assez confidentielles, mais particulièrement adaptées aux sites difficiles d'ac­cès, manquant d'eau et d'énergie, ou exposés au risque de dysfonctionnement des tech­niques classiques du fait des contraintes climatiques (gel).

Les toilettes sèches sont, avant tout, des toilettes sans eau, mais aussi sans produit chimique, fonctionnant donc de manière aussi "naturelle" que possible. Le dispositif, d'un coût inférieur à 15000 euros, se compose:

>- d'un mécanisme actionné manuellement, à partir duquel les matières solides et liquides sont évacuées sur un plan incliné >- d'un bâtiment >- d'un générateur photovoltaïque permettant la ventilation et le séchage.

-, "l

Page 48: 03_03_140

(j)

Ci o u .Q

J2 ~

L'entretien se limite à un nettoyage régulier, comme dans tous les sanitaires, ainsi qu'à l'éva­cuation une ou deux fois par an des matières solides en sacs plastiques. Une autonomie quasi parfaite peut être obtenue par l'ajout d'un dispositif de lombri-compostage (autour de 7000 euros) ne nécessitant qu'une évacuation du terreau produittous les ... 10 à 15 ans.

Une défJ1archelnlobQleld~ ge.sfi,on de la fréquentaffon tourisffque dans les iles : la soTution iJe archlpe des 6/énans.

L'Archipel des Glénans est un groupe dTles situé au large de la côte sud de la Bretagne, rece­vant les élèves de l'école de voile et de l'école de plongée, des plaisanciers et les nombreux touristes d'un jour. Cette fréquentation touristique était à la base de problèmes environnementaux qui risquaient de perturber tout l'équilibre naturel de l'archipel. Les déchets solides et liquides produits par les touristes étaient particulièrement concernés, les eaux usées risquant de contaminer les eaux douces de l'archipel.

Le projet européen LlFE : "Gérer l'environnement pour un tourisme durable" initié par la municipalité de Fouesnant a permis de mettre en place une solution d'ensemble. Les déchets y sont triés et compactés puis amenés dans une barge mouillée au cœur de l'archipel et équi­pée d'une douzaine de containers. Cette barge effectue régulièrement la navette vers le conti­nent où les déchets rejoignent la filière normale du traitement. En matière de déchets liquides, la solution mise en place a été la construction d'équipements sanitaires selon la technique des "toilettes sèches" permettant à a fois de limiter les quanti­tés d'eau à traiter et de préserver l'eau douce.

le traitement des déchets Le tourisme est également générateur de déchets spécifiques, "hors normes", par exemple sur les plages, dans les bois ou en mer avec la plaisance, déchets qui auront la particularité d'avoir des impacts importants en dépit de volumes réduits. Dans les sites où les opérations de nettoyage sont nécessairement difficiles et coûteuses, l'accent est mis sur la prévention au travers de la sensibilisation du public.

Page 49: 03_03_140

Une opéraffon de "cassage des poubelles" dans les calanques de Cassis Sur la côte méditerranéenne proche de Marseille, les calanques d'En Vau et de Port Pin, très fréquentées mais isolées et difficiles d'accès posaient des problèmes d'enlèvement des déchets délicats. La solution retenue est un savant mélange de responsabilisation d'éduca­tion et de répression. Le Groupement d'Intérêt Public des calanques, en charge de la gestion de ce site classé depuis 1999 a conduit des opérations médiatiques de "cassage de poubelles", afin d'éveiller l'attention sur la nécessaire responsabilité des usagers. L'enlèvement des containers est cou­plé avec des campagnes de nettoyage terrestre et sous marin menées par les collectivités locales membres, mais aussi par des fédérations sportives (fédération française de montagne et d'escalade), des associations d'éducation à l'environnement (Le Naturoscope, l'Atelier bleu), des sorties scolaires.

L'opération a permis de diminuer les déchets laissés sur place de 50 à 80 %. Ceci ne témoigne pour l'instant que d'un succès partiel, une partie des déchets risquant de se retrou­ver dans la nature une fois l'ensemble des poubelles enlevées.

Les techniques de construction et 10 gestion du bâti

La gestion du bâti touristique dans les sites naturels pose deux ensemble de questions: La préservation de l'environnement au sens strict, avec par exemple l'isolation ther­

mique pour consommer moins d'énergie, l'isolation acoustique, l'utilisation de matériaux naturels non polluants.

La mise en valeur de la spécificité des lieux par l'utilisation de matériaux locaux, la valo­risation des ressources et des savoirs-faire locaux. Le tourisme est utilisé ici comme un moyen de restaurer et de valoriser le patrimoine, notamment le petit patrimoine (moulins et autres bâtiments agricoles).

'" Limiter les impacts sur l'environnement à la source par une action sur les tech­niques de construction se heurte souvent à des sur­coûts, dont une partie peut être récupérée sur des éco­nomies d'exploitation ou faire l'objet d'aides publiques.

Page 50: 03_03_140

Les CAUf et l'assistance architecturale aux hébergements tourisffques Les Conseils d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement (CAUE) sont des organismes implantés dans chaque département qui apportent une expertise sur la prise en compte de l'environnement et du paysage dans les techniques de construction et de rénovation. En Haute Corse par exemple a été mené une réflexion approfondie sur l'hôtellerie corse, son témoignage de l'histoire touristique de l'Île, la transformation de bâti ancien en hôtel, la réha­bilitation de qualité des établissements existants et la construction d'hôtels neufs de caractè­re. D'autres initiatives concernent la transformation du patrimoine en gÎtes (Midi-Pyrénées) ou le traitement paysager des campings (Vendée).

Un hébergement écotourisffque : l'habitaffon Massieux et son écolodge en Guadeloupe Entretien avec François PESSIN, membre de l'Association guadeloupéenne d'écotourisme, propriétaire de l'habitation Massieux aménagé en écolodge comprenant 3 chambres d'hôte etun gite

La rénovaffon du bâffment La réhabilitation partielle orchestrée et subventionnée par l'architecte des monuments histo­riques à permis de redonner son caractère à cette habitation. Le surcoût est très élevé car les pierres sont toutes taillées dans une pierre volcanique très dure par une entreprise de réha­bilitation. Les pierres provenant des alentours immédiats, il n'y a pas eu de déchet sur ce chantier.

Les économies d'énergie L'habitation Massieux est située à proximité d'un volcan qui est la première exploitation géo­thermique de France en ce qui concerne la fabrication d'électricité. Cette énergie renouve­lable, continue, est très peu chère et inépuisable. La production d'eau chaude est assurée grâce à des panneaux solaires. Pour la cuisson, on s'intéresse au bio-méthane qui va faire son entrée en Guadeloupe sous peu.

L'assainissement et la gesffon de l'eau L'Habitation Massieux située dans un lieu isolé sur le flanc de la montagne, n'est pas raccor­dée à un dispositif collectif. L'assainissement se fait par épandage souterrain, sur un terrain très arboré. En ce qui concerne l'alimentation en eau, il existe un système de récupération des eaux de pluies pour les eaux non potables. La "piscine" est une vasque constituée par un barrage sur la ravine de la propriété. Le Pic noir, endémique de la Guadeloupe, est présent et même visible du lodge. C'est égaIe­ment une zone de présence du Racoon, difficile à voir. Un sentier de découverte est situé tout prêt. La bibliothèque sur l'environnement est bien garnie de livres de sensibilisation, de découverte, de détente, et ouverte aux visiteurs.

--_._,

Page 51: 03_03_140

MOYENS DE TRANSPORT L'écotourisme, un gros consommateur de kérosène et de gasoil? Effectivement, les transports constituent un des paradoxes de l'écotourisme, en engendrant beaucoup de mobilités, souvent plus importantes par séjour que pour le tourisme de masse, et sou­vent plus difficiles à gérer: recours plus fréquent à l'automobile pour des séjours en France plus dispersés dans l'espace, utilisation de l'avion pour les séjours à l'étranger ...

Cependant il faut distinguer les moyens d'accès aux régions visitées pour lesquelles l'avion et/ou la voiture restent les moyens encore incontournables et les systèmes de circulation sur place qui ont largement fait des progrès: à pied, vélo, ânes, mulets, carrioles, bateaux, etc ...

_ Itinéraire national intégré au projet EuroVélo

- Itinéraires du réseau national

~ liai'.ion internationale

L'impact méconnu de r écotourisme

Les solutions mises en œuvre dans les destinations concer­nent la gestion de la circulation et du stationnement sur le site ou, plus en amont, la promotion de transports collectifs ou d'iti­néraires cyclables pour accéder dans les sites naturels. Certains opérateurs comme le Tour Opérateur Chamina/Sylva ont conclu des accords avec la SNCF pour l'acheminement des randonneurs en train à des tarifs préférentiels. Le développement volontariste d'une offre efficace de transports collectifs, combi­nant services aux résidents et services aux touristes, peut per­mettre d'enclencher un cercle vertueux.

L'Université de Bristol a calculé l'index GUILT (acronyme pour Greenhouse Universal Indicator for Leisure Tourism, mais signifiant aussi "indice de culpabilité touristique") per­mettant de comparer la contribution au changement climatique de différents types de séjours écotouristiques, à partir des émissions de gaz à effet de serre du trajet et du séjour. Le rap­port va de 1 à 200, entre un séjour de proximité dans une réserve naturelle, empruntant le bus, et un voyage sur la grande barrière de corail en Australie au départ de l'Angleterre, effec­tué par des lignes aériennes régulières.

Page 52: 03_03_140

La portée tourisffque d' un mode de transport écologique : le train des Pignes Construite à la fin du X{~ siècle, la ligne des Chemins d.e fer d.e frG,<ence, re((e O(gne, ctBnS l'arrière pays, à Nice sur 150 kilomètres de réseau. La liaison Nice/Digne en locomotive à vapeur a été remise en service en 1980, en saison tou­ristique, sous le nom de Train des Pignes. Le réseau, dans le cadre du service public, assu­re 4 allers-retours Nice-Digne par jour et 20 allers-retours Nice-Carros. " est donc d'abord uti­lisé comme transport classique de voyageurs pour un service urbain ou interurbain, et se développe vers le transport de marchandises mais aussi vers le développement de produits touristiques combinant un déplacement en train et une activité.

Parmi les forfaits proposés figurent des journées de ski dans le Val d'Allos à partir de Nice, des sorties au carnaval ou à la foire de Nice, des fêtes et activités dans le haut pays: sorties mycologiques, journées provençales, marché de noël, célébration de la remise en service d'un four à pain dans un village par exemple. Des sentiers de randonnée ont même été bali­sés au départ de certaines gares. Le train assure dans ce cas la liaison entre un littoral très urbain et un arrière pays montagneux et rural et permet aux offres touristiques de ces deux espaces de s'enrichir mutuellement.

Beaucoup d'autres lignes jouent ce rôle touristique et montrent que le tourisme peut être un argument supplémentaire de maintien ou de remise en service des lignes secondaires: ligne Calvi / Ajaccio / Bastia pour les sentiers de randonnée du parc naturel régional de la Corse, train "Le Cévenol" reliant Marseille à Paris et desservant les destinations de tourisme rural du Massif Central, et enfin le train jaune des Pyrénées.

COMPAGNER LES HOMMES La formation occupe une place essentielle dans l'écotourisme, à tous les niveaux de la filière et au sein des entreprises. Au delà de l'apport de connaissances, elle contribue souvent à créer une dynamique, par la mise en réseau ou en suscitant de nouvelles réflexions: c'est au cours d'une formation en écotourisme que la charte d'éthique du voyageur a été conçue par le voyagiste Atalante.

Le besoin de formation concerne tous les niveaux : professionnel, universitaire, continue et initiale. De plus en plus présente dans les programmes d'échange et de coopération, (cf. apprentissage chapitre infra), la formation apparaît en pleine évolution en France même.

Page 53: 03_03_140

I....-.-.-..J. les formations universitaires

Parmi les nombreuses formations universitaires consacrées au tourisme, à l'accueil et aux loi­sirs 6. les formations spécifiquement consacrées à l'écotourisme proprement dites n'existent pas. Plusieurs DESS tourisme se rapprochent toutefois de la thématique écotourisme; "tou­risme et montagne, environnement, aménagement, développement durable, local". Ces diplômes accueillent notamment des salariés d'entreprise dans le cadre d'une formule de for­mation continue.

Le parcours de Bruno Douillet, guide à Allibert Bruno est guide de haute montagne, indépendant et accompagne des groupes pour A/libert depuis la ans. A 40 ans, il souhaite se recycler et intègre le DESS "Développement durable et territoires montagnards" (en formation continue à l'Université du Bourget du Lac à Chambéry).

Dans le cadre de son stage en entreprise, il coordonne l'opération "Déserts Propres" avec les tour opérateurs qui ont répondu à l'appel de Daniel Popp. " lance au sein de la Fondation Allibert, le programme "Ecol-Liées" de jumelage et d'échanges entre écoles. Bruno a réussi à consolider et diversifier les actions de la Fondation A/libert sur le développement durable et développer l'écotourisme au sein de son entreprise.

1....-.-.--' la formation continue

Quelques organismes sont devenus des acteurs quasiment incontournables dans leurs domaines de compétence respectifs, la protection et la gestion des espaces naturels proté­gés, et le développement du tourisme rural.

Un outil commun, l'otelier technique des espoces noturels protégés, l'ATEN. Groupement public regroupant les différents structures gestionnaires d'espaces protégés (Parcs nationaux, réserves naturelles, Conservatoire du littoral) et les parcs naturels régio­naux, l'atelier technique des espaces naturels (ATEN) s'est constitué un solide savoir-faire grâce à la mise en commun des expériences et apports de chacun. Tous les champs sont traités ou presque: gestion des flux, technologies de production d'énergie, élimination des déchets, conception et entretien des sentiers, plans d'interprétation, expertise juridique etc ... Ce savoir-faire se traduit par la publication de multiples documents techniques, l'organisation de nombreux stages à destination des gardes et techniciens, la mise à disposition d'un centre documentaire spécialisé sur ces thématiques, un observatoire des métiers etc ... L'ATEN est localisé à Montpellier dans le Languedoc.

6. "Fédérer les formations universitaires en tourisme et loisirs", Nacima Baron-Yelles, Université de Marne-La-Vallée, revue Espaces, n° 187, p46-47

Page 54: 03_03_140

~AFRAT (Association pour la Formation des Ruraux aux Activités du Tourisme) Créée en 1965, dans le massif du Vercors par les milieux agricoles, l'AFRAT (Association pour la Formation des Ruraux aux Activités du Tourisme) est un organisme resté inédit en France et en Europe, par sa spécialisation exclusive dans le tourisme rural. Couvrant tous les domaines inhérents au tourisme rural, l'AFRAT propose une gamme de for­mations extrêmement riche sur la thématique "accueillir et animer". Elle a également a conçu depuis plusieurs années une formation d'accompagnateur de randonnée nature, de gestion d'activité de tourisme rural, mais aussi de cuisinier du terroir. L'AFRAT est également très acti­ve dans la coopération internationale (cf. infra)

Source Depuis sa création dans le Massif Central, SOURCE constitue LE centre de ressources et de réflexion en matière de tourisme rural. Porteurs de projets, opérateurs, élus locaux et univer­sitaires s'y retrouvent régulièrement pour échanger, projeter, faire évoluer le concept. ..

Page 55: 03_03_140

Lo Fronce, , poys emetteur

5 VOYAGISTE S'ENGAGEANT CONCRÈTEMENT DANS ~ÉCOTOURISME

Si l'offre de séjours d'écotourisme est encore peu développée en France, les séjours organisés à l'étranger représentent une offre extrêmement diversifiée et originale, quoiqu'encore limitée en nombre de départs. Cette offre est portée par une poignée de tours-opérateurs, du secteur privé et associatif ainsi que par quelqùes ONG de développement.

Dans le monde des voyagistes et du secteur marchand, l'offre d'écotourisme émane essen­tiellement de spécialistes de trek ou de voyages naturalistes.

Portait des tours-opérateurs français Une étude récente 7 a permis d'en savoir plus sur les voyagistes français. En général de petite taille, ils opèrent dans le champ du tourisme de nature, la montagne et la randonnée, mais font bien la distinction entre tourisme de nature et écotourisme, où les aspects humains et éthiques sont déterminants à leurs yeux. Une poignée d'entre eux se montrent particulièrement actifs dans le domaine de l'écotou­risme, Allibert, Atalante, Club Aventure, Croq'Nature, La Balaguère, La Burie, Terra Incognita, Terre d'Aventure, Saïga, Voyager Autrement. .. Leur histoire est souvent iden­tique, portée par des dirigeants à la forte personnalité, trekkeurs et montagnards, grands explorateurs de la planète, naturalistes, protecteurs de l'environnement, militants convain­cus du développement Nord-Sud.

D'un affichage "écotourisme" encore très timide et réservé il y a un an, les tour opérateurs sont passés à des déclarations plus hardies relayées par la presse. Est-ce une conséquence de l'avènement de l'Année Internationale de l'Ecotourisme en 2002? Dans les derniers cata­logues parus, le mot d'écotourisme tient toute sa place, relayé de près par les termes un peu plus évocateurs de tourisme équitable, solidaire et durable.

7. Étude OMT, 2002

Page 56: 03_03_140

La brochure ou le site Internet sont les premiers lieux d'affichage de ces engagements et de cette philosophie. Saïga l'affiche dès les premières pages de son catalogue comme engagement personnel, ligne de conduite et stratégie d'entreprise. Il interpelle ses clients.

" ... il nous faut affirmer, à nouveau, les actions de SAiGA dans une démarche écotouristique, environnementaliste, solidaire et équitable. Dès sa création SAiGA s'est impliquée dans cel/e­ci. En effet, nous prenons en considération des critères de protection de l'environnement et

de respect des populations locales (aspects socio-culturels, équité des échanges économiques). //s servent de référence à nos prestataires et aux parti­cipants. "

La Balaguère le met comme préambule en annonce de l'esprit dans lequel tra­vaille l'entreprise.

"Nous essayons autant que nous pou­vons, partout où nous al/ons, de nous inscrire dans un développement local, durable. Pour un tourisme équitable, qui profite d'abord aux populations locales."

Croq'nature se fait l'ardent défenseur du tourisme équitable à travers la création et le partenariat avec une ONG de dévelop­pement "Amitié Franco Touareg".

"Nous nous inscrivons dans une démarche de tourisme équitable... nos voyages sont l'aboutissement d'un désir de partage et de rencontre ... notre volonté est

de vous faire vivre une "expérience" en partageant au quotidien les réalités de la vie nomade".

Club Aventure le traduit par une exigence d'humanité ...

Mais le bonheur ne vaut que s'il est partagé! .... Aujourd'hui, il n'est plus possible de voyager comme avant. C'est pour cela que Club Aventure défend depuis plus de 20 ans des valeurs de solidarité et de protection de l'environnement et tente avec ses modestes moyens de se comporter en entreprise citoyenne du monde.

Page 57: 03_03_140

Des prises de position ...

Ces principes éthiques sont illustrés en interne au sein de l'entreprise par; une stratégie d'entreprise, le contenu et la qualité de l'information mise à disposition des voyageurs avant le départ, la diffusion de recommandations comportementales, d'un code d'éthique ou d'une

charte des voyageurs au client, la mise en place de règles de fabrication des produits d'écotourisme et leur labélisation, la rédaction et l'adoption d'une charte des voyagistes,

• la priorité donnée aux prestations développées par les communautés locales et le souci de maximiser les retombées locales,

le travail en partenariat étroit avec les communautés et les regroupements locaux, des actions de soutien à des projets de développement local, essentiellement humani­

taires et plus rarement de protection environnementale en France par la contribution en nature (mise à disposition de savoir-faire ou de force de travail) ou financière .

. . . relayées par des engagements concrets et illustrées par des actions volontaristes

Ces prises de position correspondent à des actions très éoncrètes

ta Donner des conseils aux voyageurs; la charte des voyagistes

"II n'y a pas de mauvais touristes, seulement des voyageurs mal informés" brochure d'Atalante.

En France comme dans les autres pays d'Europe et d'Amérique du Nord, la première étape d'un engagement écotouristique a été de concevoir des codes de comportement, de prodiguer des conseils aux voyageurs les incitant à avoir une démarche responsable. Ces documents ont servi également de lignes de conduite et de cadre contractuel avec les prestataires locaux dans les pays visités. Enfin, ils sont à l'origine de regroupements de voyagistes et de complicités entre les entreprises adoptant la même charte.

La première charte du voyageur a été créée en 1996 en France par le voyagiste Atalante. Elle été reprise par un groupe de parte­naires impliqués dans la chaîne du voyage, en un partenariat resté encore inédit.

Page 58: 03_03_140

La charte éthique du voyageur Extraits de la charte éthique ... "Le respect est la meilleure rencontre ... La photo n'est pas la meilleure mémoire ... Le cadeau n'est pas toujours la meilleure aide ... Souvenirs ou négoces ... Seule reste l'empreinte de nos pas ... La Nature nous émerveille, respectons la Nature ... La Terre, l'Eau et le Feu ... " La charte est diffusée par 5 tour opérateurs: Atalante (membre fondateur), 100% Nature, 66° Nord, Terra Incognita, 77rawa. Et leurs partenaires: Aigle, Grands Reportages, Trek Magazine, Lonely Planet.

La publication de cette charte a modifié la vision et le comportement des principaux tour opé­rateurs d'aventure et de trek en France et a permis de créer un groupe d'influence autour de l'éthique dans le voyage. Depuis, d'autres chartes ont vu le jour, émises par des tour opérateurs isolés, des ONG, des regroupements de voyagistes ou des organismes publics; la charte Vagabondages, la charte de Tourism For Development et la charte du tourisme équitable de Croq'nature et TDS ... (cf.

infra le chapitre "transfert de savoir-faire"), la charte d'éthique du tourisme du Ministère du Tourisme français. Afin de regrouper et de mettre en valeur ce fourmillement d'initiatives et de rendre le messa­ge plus compréhensible pour le public, l'Agence Française d'Ingénierie Touristique a soute­nu une plate-forme collective définissant les critères communs d'un engagement volontaire des professionnels français, engagement qui sera suivi d'actions précises et d'évaluations.

Agir ensemble sur une destination; Sahara et Désert propre Dans la prolongation de la charte du voyageur, les tour opérateurs se réunissent pour conce­voir d'autres opérations de sensibilisation. Une destination commune est choisie: le Sahara. Deux brochures "Respect du Désert" et "Désert Propre" sont éditées.

D'autres pistes d'action sont envisa­gées pour prolonger la charte éthique spécial désert; la possibilité de laisser quelques sites à leur vir­ginité, sans traces de voiture, ni de bivouacs, et de s'installer dans leur périphérie est évoquée. Toutes exigent un partenariat avec les gestionnaires des sites et les opérateurs locaux ainsi qu'une col­laboration et un engagement plus poussé entre les voyagistes français d'une part et avec leur confrères étrangers d'autre part.

L· ... .... _ ... -Passons nous de la douche quotidienne. l'eav. c'estJavie. Ne la sourIlonspM. «onomlsom.fà 1

Le_ ...... _ ... _, un peât feu d'agrèment suffit ampIenwnI: ;l égayer W!o;oirée.Cuftinom ... gulorique~est ~.

etJaissonl; ~ le peu de ~ e:dWnte. Ceie-O peUt patahre Jëdw. maas ne fest pas. ~ltdwJtbondebolSfestant

pourt.lend!milin.

TrteM .. tIécIIteta ............ ....... cIIu ........ ...... • Ufiepoubelle~.d«t>m • unsadld ,ndlviduel :~ ~·t!lIeR!QI~~fm n~.ll~~hygilono~

.aKlIitp.!ll'notre~paur "'~~IeI' .. vIIJfo~ KlflCOIftlIOSlOU5Qllpoull.!Ier. d;Jortslb~toIl«tiveS.

.UneJ)OlAlo!lk!wIlecVft.~ ·P,IeJ,Iwnmes.~tIlC.

noo~·_~·:

boJfesde(Ol1MfWS~vemn.

papier~~fiI,:.

·Ur.epoubde~dedtdlet5

.~ : pap.eJdol \OIMOt9M.

dr1OUl!esone~holrJ,~

hygién!Iqw.sa(het~mt.~

diJquHlI"ouate.,l'II6§IOtS.ell'llwll.,s

::::=r'ude~

- ....... -pour alltf faife nos besoins, enttrrons lm et ramenons nos papiers dans notre 5itd'I!t -~_.

S'ilexisteunWCtollectif,utilisonsle.

Page 59: 03_03_140

58

Les campagnes de sensibilisation "Respect du Désert et Désert Propre" ont pour détonateur un cri de colère de Daniel Popp, ancien responsable de Terres d'Aventure, et passionné de Sahara, dénonçant l'état de dégradation avancé du Tassili du Hoggar.

Créer une fondation de développement durable ou soutenir les actions d'une ONG Pour gérer les projets de développement, le voyagiste peut décider de créer une fondation au sein même de son entreprise ou de s'appuyer sur une structure existante.

Allibert soutient depuis plusieurs années des projets culturels ou écologiques de développe­ment durable dans les régions montagneuses et désertiques. Les projets de production d'abricot, de laine, d'installation de serres solaires au Ladakh-Zanskar sont soutenus finan­cièrement directement par la fondation Allibert. Le dernier né de ces projets "Ecol-liées" vise essentiellement les jeunes, les échanges entre classes françaises et étrangères. Les groupes d'Allibert ont la chance au cours de leur voyage, de faire le relais en apportant les travaux, photos et dossiers pédagogiques des écoles françaises. Il reviennent avec les objets et docu­ments des écoles visitées.

Club Aventure a choisi de s'associer à la cause de Handicap International au Mali dans l'un de ses programmes qui vise à améliorer l'accès aux soins des populations. Club Aventure encourage ses clients à verser des dons à Handicap International et y ajoute sa propre parti­cipation. (15 euros/15 euros)

Se traduire par une véritable culture d'entreprise La culture d'entreprise peut concerner les hommes et les relations sociales au sein de l'en­treprise.

La Balaguère a souhaité capitaliser l'expérience des guides, identifier les causes d'usure du métier, à tra­vers un travail de réflexion, de formation et de rédaction de documents stratégiques. Un Monsieur Accompagnateur a été nouvellement recruté. Sa mission sera la mise en œuvre des décisions communes. Un travail est en cours qui vise à mettre en place un cahier des charges ou contrat de co-traitance, un manuel de procédure, un réseau d'alliance, des enga­gements réciproques, un système de gratification, l'encouragement dans la diversification et l'aide à la rec/assification des guides ...

Elle peut également se traduire par l'intégration d'une gestion environnementale dans la stra­tégie d'entreprise:

• fabrication de la brochure sur papier recyclé, issu d'une gestion durable et équitable de la forêt, • utilisation d'Internet pour le téléchargement des fiches techniques, • choix du mobilier "écologique".

Page 60: 03_03_140

Q)

D­o Q o

.<: 0..

-'l 1

f:=

~ @

Saiga; une culture d' entreprise Nous nous engageons:

> à privilégier l'information destinée à des voyageurs actuels ou futurs sur des supports générants peu de gaspillage de matière première. Certains supports ne sont donc pas utilisés tels que les brochures, susceptibles de devenir rapidement obsolètes et, donc, de terminer dans une poubelle de tri sélectif au mieux et dans une poubelle "tous déchets" au pire. > à renoncer à l'édition de brochures et documents commerciaux générant des coûts de réalisation importants (photos en couleur, papier "glacé" .. .J pour affecter ces coûts à des choix qui nous semblent plus pertinents dont celui d'un papier issu non pas de la filière du papier recyclé (au procédé très friand d'énergie et de produits chimiques) mais d'une gestion durable et équitable de la forêt. > à encourager l'utilisation du site Internet et le téléchargement de fiches techniques, de programmes de voyage ou de séjours ... > à choisir du mobilier de bureau qui a reçu le label F.5. C. (Forest Stewardship Council ou Conseil de gestion responsable des forêts). Ce sont des meubles fabriqués à partir de bois issu d'une gestion durable et équitable de la forêt, cette gestion étant contrôlée par des organismes certifiés.

CRÉATION D'UNE NOUVELLE GÉNÉRATION DE PRODUITS D'ÉCOTOURISME

m Les produits équitables et solidaires À l'origine plutôt classiques, dominés par les séjours standards, d'observation de la faune ou de sites naturels et culturels, les produits deviennent nettement plus originaux, plus partici­patifs. On assiste à un développement de séjours très spécialisés qui peuvent être estampillés "écotourisme" .

Pour les tour opérateurs généralistes de trek, de randonnée ou de découverte culturelle, une partie de leur production est maintenant clairement identifiée comme "participative" et demandant un engagement de la part du client.

Page 61: 03_03_140

Pour d'autres structures plus tournées vers le développement solidaire, le voyage de la connaissance, l'ensemble de la production s'adresse exclusivement à ces nouveaux clients qui veulent donner du sens à leurs vacances, contribuer au développement local et à une éthique dans le voyage.

Cette nouvelle approche du tourisme a entraîné également l'émergence ces trois dernières années de nouveaux opérateurs, généralement du secteur associatif non marchand, qui expérimentent de nouvelles formes d'organisation et de relations touristiques avec les acteurs du Sud. Ce mouvement semble être en pleine expansion et provoque une réflexion sur l'éthique et la labellisation "tourisme équitable". La contribution peut prendre plusieurs formes: don financier prélevé sur le prix du séjour et affecté à des projets locaux, don en temps ou en savoir-faire en participant à un programme de recherche ou de surveillance, ou tout simplement achat d'un séjour en immersion com­plète dans un village africain ...

Entre ces différentes catégories les différences sont ténues. Tous les séjours contribuent d'une manière ou d'une autre au développement local ou à la conservation. Une certitude se fait jour; le nouveau voyageur veut être acteur de la coopération Nord-Sud, contribuer par son voyage au développement local et savoir comment sera affecté son argent.

Des séjours bosés sur 10 rencontre ou l'immersion culturelle Par sa seule présence, le voyageur contribue au développement des villages et campements qu'il visite dans des régions éloignées des grands centres touristiques. Il ne lui est pas demandé de participer physiquement et financièrement aux projets.

Être là simplement, pour .. .

. . . Aller à la rencontre de /' outre .. . "Voyager Autrement" affilié à Vacances Bleues est spécialisé dans la production et la réa­lisation de voyages destinés à des personnes curieuses d'approcher les réalités politiques, économiques et culturelles des pays. Dans chacun des séjours, VA propose d'aller à la rencontre de ceux qui œuvrent pour le développement de leur pays; coopératives de femmes, centre de tissage artisanal, visites de plantations de café, de dispensaires, d'écoles, rencontres avec des étudiants, des professeurs

ou s'immerger dons une communauté villageoise ou Burkina Faso Le concept de Village d'Accueil mis au point par l'association "Tourisme et Développement Solidaire" s'inspire directement des modèles de l'agritourisme et du tourisme social, adaptés aux communautés rurales des pays du Sud.

Page 62: 03_03_140

Q)

:~ ~ o

Une communauté villageoise labellisée "Village d'Accueil" est en mesure d'organiser des séjours d'une semaine basés sur la découverte du milieu, l'artisanat, la mu­sique, les rencontres cultu­relles, etc. pour de petits groupes d'une douzaine de voyageurs. L'animation et l'hébergement sont assurés par une vingtaine de villa­geois recrutés par la com­munauté qui gère directement cette activité et les revenus qu'elle génère, les bénéfices étant réinvestis dans des programmes de développement appuyés par des organismes locaux.

Des séjours de coopérotion Nord-Sud Avec Croq'Nature, la philosophie est la même, mais la méthode est différente. Un pourcen­tage du prix du séjour est prélevé (6%) pour financer des actions de développement gérées par une ONG locale créée à cet effet, "Amitiés Franco Touareg". Les séjours sont bâtis en commun avec des communautés villageoises, des familles, des campements identifiés pour leur capacité à s'organiser et recevoir des visiteurs.

Le partenariat avec /'Associaffon Echagil" campement touareg au Mali Au Mali, Croq'Nature est partenaire avec le campement chamelier d'Echag (530 personnes) qui organise des randonnées chamelières. Réunis autour du chef de tribu et de ses conseillers, une association, au fonctionnement très démocratique veille à ce qu'un maxi­mum de nomades bénéficie des retombées touristiques. Elle gère l'organisation des randon­nées en partenariat avec Croq'Nature. Plusieurs classes sont créées avec les recettes de la saison ainsi qu'un point santé et un local coopératif artisanal géré par les femmes.

Des séjours d/écovolontoriot Encore très rares en France, les séjours d'écovolontariat sont très recherchés par les jeunes pour lesquels ils représentent une opportunité de découvrir le monde et de participer à un programme de recherche.

61

Page 63: 03_03_140

62

L'association "À Pas de Loup" propose des séjours d'écovolontariat basés sur le principe du bénévolat. À Pas de Loup travaille avec des structures locales de recherche et de conserva­tion. Le volontaire est formé à son arrivée. Le voyageur offre son temps pour la sauvegarde des milieux et des espèces. Il acquiert des connaissances écologiques en même temps qu'il participe activement au programme. L'un des programmes vise à favoriser l'acceptation du loup en France et aider les bergers à surveiller leurs troupeaux. (aide-pastoralisme/aide-pré­dateurs dans les Alpes et les Pyrénées)

Saïga, voyageur naturaliste, s'adresse aussi aux écovolontaires à travers ses séjours écosoli­daires. Le participant participe financièrement au programme. Les programmes alternent entre protection des loups, ours et lynx en Roumanie et reforestation chez les Indiens Durikas au Costa Rica.

'-------, Des produits respectueux et responsables

Le reste de la production touristique à l'étranger ne doit pas être écartée. Voyages de la connaissance ou séjours plus traditionnels de trek et d'aventure, l'ensemble de la production évolue vers plus d'éthique et de responsabilisation envers les pays et les communautés visi­tées. Les règles de fabrication des produits prennent en compte les conditions de vie des por­teurs ou l'utilisation des ressources naturelles limitées.

Des séjours qui améliorent les conditions de vie des prestataires locaux Les conditions de production des séjours et voyage ont souvent une incidence lourde sur les conditions de vie de la population locale: niveaux et conditions de rémunération des presta­taires locaux, sources d'énergie ou moyens de transport utilisés ... Des voyagistes proposent dans leurs catalogues des séjours fabriqués dans des conditions plus favorables aux populations locales, en répercutant sur le prix du voyage les surcoûts occasionnés. Les séjours concernés, dont le prix légèrement plus élevé, est signalé au client par un pictogramme. Ce logo, adopté par Atalante, Tirawa, Terra Incognita, Hommes et Montagnes, symbolise les règles communes à des Tour-opérateurs souhaitant que la concur­rence ne soit pas seulement celle des prix, mais celle du respect des Hommes

Un pictogramme qui annonce la couleur! Produire autrement les séjours tourisffques "Ce pictogramme symbolise notre engagement pour rendre le voyage facteur de développe­ment par l'amélioration des conditions de travail et le respect de l'environnement. Les voyages estampillés de ce pictogramme comportent un surcoût qui requiert votre engagement à nos c6tés. /1 est lié à certaines implications de notre démarche d'application de la Charte Éthique du Voyageur et du code de conduite du voyagiste ... 11

Page 64: 03_03_140

Améliorer les condiffoos de travail des porteurs au Népal )- Au Népal, dès 200l après six mois de travail en collaboration, Atalante et Tirawa mettent en place une démarche pour l'amélioration des conditions de travail des porteurs.

Ces choix sont inhabituels au Népal et engen­drent un surcoût pour lequel il est demandé aux clients de participer. Ce montant sert à financer la fourniture d'une tente toilette, les équipements vestimentaires, la fourniture d'une tente réservée aux porteurs, le respect de la charge maximum de 35 kg par porteur, la fourniture de repas du soir (riz ou dal bat) et de thé le matin pour tous les porteurs.

Toujours avec le souhait d'améliorer les conditions de travail des porteurs, Allibert, Club Aventure et Terres d'Aventure ont décidé de financer en commun la construction d'hébergements en "dur" pour les porteurs à des points stratégiques le long des itinéraires de trek au Népal.

Des séjours de I(] conn(]iss(]nce

"Voyager pour connaître, connaître pour aimer, aimer pour respecter". Découvrir et apprendre peuvent également se faire dans une démarche de soutien et de protection des espèces observées.

Terra Incognita organise des voyages culturels thématiques d'observation et de découverte animés par un guide spécialiste.

Au delà du plaisir d'apprendre et de partager les connaissances avec un spécialiste, le voya­giste a tissé des liens avec des missions scientifiques de conservation et de protection de la nature.

63

Page 65: 03_03_140

64

En Mer de Ligure, à travers la mise en place de ce séjours d'observations de baleines, il par­ticipe à l'élaboration de la charte régissant l'observation des cétacés en Méditerranée en par­tenariat avec SOS Grand Bleu. Deux séjours, "Sanctuaire des Baleines" en Mer de Ligure et "Balen Ka Souflé" en Guadeloupe permettent au voyageur de collecter des données qui contribueront à un meilleur suivi des cétacés.

Des produits de nature, de randonnée, de trek intégrant les notions d'impact limité

Constituant la majeure partie de l'offre française, les produits de randonnée et de trek intè­grent de plus en plus les aspects "impacts sur les sites et les cultures locales". C'est l'objet des opérations charte du voyageur et désert propre. Cette offre est cependant encore diffici­le à identifier.

Pour une offre plus facile à idenfffier et à acheter Dans cette profusion de produits, l'identification de l'offre n'est pas toujours facile. Les initiatives des voyagistes partent en ordre dispersé, comme le témoignent les deux opé­rations "Désert propre" et "respect du désert" et montrent la difficulté qu'ils rencontrent à tra­vailler ensemble dans un large partenariat. /1 en découle un manque de lisibilité au niveau du public. Et la traduction en mot d'ordre et positionnement commun n'est pas visible.

L'étude DMT réalisée auprès des voyagistes a permis d'identifier un désir de sensibilisation sur l'écotourisme, par une campagne nationale, par exemple, afin que leurs produits reçoi­vent plus d'écho auprès des touristes potentiels. Certain d'entre eux réclament un système de labellisation ou de certification.

Faut-il établir des critères et marquer les produits d'un pictogramme comme le fait Atalante? Développer en France une offre typée et originale comme celle développée à l'étranger et en particulier dans les pays d'Afrique francophone. Les territoires français, pays d'accueil, parcs naturels, sont-ils prêts à construire une offre qui réponde à ces critères pour une clientèle française et nord européenne?

Quelle est la méthode la plus efficace vis à vis du client? Coût affiché ou caché, implication en nature ou en argent, don direct ou via un intermédiaire? Une évaluation de ces produits participatifs reste à faire, sur le nombre de projets réalisés, le taux de satisfaction du client, le retour sur la communauté.

Pour les voyageurs, le choix de la destination et du produit sera de plus en plus dépendant d'éléments se rattachant à une démarche d'écotourisme et lié au degré d'implication du client dans le produit.

Page 66: 03_03_140

RÉPONSE À UN MARCHÉ EN PLEINE ÉVOLUTION

Il est difficile d'estimer la demande en France pour ce type de produits. De l'étude OMT, émergent des grandes tendances. De 5 à 10% du marché serait concerné par ce type de produit. Mais, le marché évolue extrêmement vite. 96 % des tour opérateurs interrogés estiment que le tourisme de nature et l'écotourisme continueront fortement à se développer dans les années à venir sur le marché français et également au sein de leur propre entreprise.

En France, le nombre de vacances organisées achetées aux voyagistes est bien plus faible que dans les pays limitrophes. Cependant, pour des produits nature et d'écotourisme, les visi­teurs interrogés, utilisent un peu plus les services d'un tour opérateur (28,5 %) que la moyenne nationale.

Les caractéristiques générales de ce type de clientèle (voyageurs organisés ou indépendants) sont les suivantes; 51 % ont entre 35 et 50 ans, 55% sont des femmes, 50 % sont des cadres supérieurs ou exercent une profession libérale. La clientèle est de revenu moyen à élevé et majoritairement d'origine provinciale pour les Français.

D'après l'enquête tour opérateur, les motivations les plus importantes pour le choix du pro­duit et de la destination, sont la découverte d'espaces naturels protégés (parcs et réserves) ainsi que la pratique d'activités sportives. Ensuite, viennent l'observation de la faune et de la flore et la découverte de civilisations, traditions culturelles et gastronomiques. D'après l'enquête visiteur, les éléments les plus importants dans le choix d'une destination nature sont les paysages et le patrimoine culturel. 91 % des personnes interrogées dans les salons choisissent la qualité des paysages et l'environnement préservé. 74% mettent en avant l'immersion complète et le contact direct dans la nature. 80% retiennent la découverte de civilisations, de cultures et du patrimoine culturel en général.

D'une manière générale, les visiteurs interrogés recherchent un type de séjour regroupant des activités diverses. Ils n'apprécient guère les séjours spécialisés dans l'observation d'une espèce, d'un écosystème, d'un site culturel ou naturel ou dans la pratique d'une seule acti­vité. En relation avec leurs motivations de séjours nature, ils éprouvent un vif intérêt pour les voyages culturels et la visite de monuments et sites architecturaux. (Environ 20 %). La ran­donnée constitue également l'activité sportive la plus pratiquée par environ 20 %

Dans le choix d'un tour opérateur, le voyageur met en priorité sa capacité à diffuser des infor­mations sur l'environnement et les cultures locales ainsi que des recommandations compor­tementales. Ces conseils visent bien plus souvent le respect des traditions et cultures locales que le respect de l'environnement.

Les visiteurs concentrent leur choix sur des hébergements peu chers comme le camping et le bivouac et donnent également la préférence pour l'hébergement chez l'habitant. Lorsqu'ils partent avec un tour opérateur à l'étranger, les clients acceptent la rusticité mais sur une cour­te durée seulement et demandent un hébergement diversifié combinant camping et hôtel.

Page 67: 03_03_140

OUTILS DE PROMOTION ET DE COMMERCIALISATION MIEUX CIBLÉS

~ Internet devient l'outil marketing privilégié pour l'écotourisme

Les tour opérateurs et Internet semblent être les réseaux de commercialisation privilégiés pour l'écotourisme. D'après l'enquête OMTs, pour les tour opérateurs interrogés, la majorité des réservations se fait encore et surtout au siège de l'agence directement. Ensuite intervient la brochure par le biais de laquelle 34 % de leurs clients réservent leur séjour nature. 15 % des tour opérateurs interrogés utilisent la commercialisation en ligne en général. Pour ces derniers, 20 % de leur commercialisation globale se fait sur Internet.

Les sites Internet détrônent petit à petit les brochures en ce qui concerne la qualité des pho­tos, la mise en scène des produits. Croq'Nature et Saïga ont fait le choix d'une brochure aus­tère et renvoient sur un site éblouissant avec téléchargement d'extrait de films, de musiques du monde et de croquis d'artistes locaux.

Les sites Internet des tour opérateurs sont destinés à se développer pour les produits de tou­risme de nature et d'écotourisme. Ils permettent la rapidité, la précision et l'information spé­cialisée requise par ce type de client. Ils offrent une information simple didactique réactuali­sée facilement avec des liens faciles sur les partenaires et les ouvrages d'information spécia­lisée, la commande de brochures en ligne, la visualisation de fiches d'information par desti­nation sur l'écran, la réservation de voyages. Enfin, outil encore plus précieux, Internet offre une interaction et un suivi du client qui est moins aisé via la brochure ou l'agence. Livre d'or consultable, carnets de route, bulletin d'information électronique. Un forum de discussion a été mis en place par Trek Magazine pour permettre aux voyageurs de dialoguer en ligne et de réagir aux opérations "charte éthique du voyageur" du "voyagiste" et "désert propre".

!.--.....I le rôle actif de la presse spécialisée

La presse spécialisée joue un rôle déterminant dans la sensibilisation du public à l'écotouris­me, la promotion des offres de séjours mentionnées plus haut et l'organisation de débats publics sur l'éthique dans le voyage.

Trek Magasine et Grands Reportages défendent un tourisme d'avenir respectueux des peuples et de la nature, publiant des numéros spéciaux aux titres parlants: "Peuples Oubliés", "coups de gueule pour un désert propre", "le portage au Népal; entre éthique et réalités".

8. Étude OMT, 2002

., -,

, 1 1 , 1 , ~

1

Page 68: 03_03_140

"----" Les salons spécialisés régionaux et thématiques détrônent les grands salons nationaux

Environ la moitié des tour opérateurs interrogés estiment que les foires et salons constituent encore un bon moyen d'information pour faire connaître les offres de séjours nature et d'écotourisme.

Cependant, les salons nationaux tous publics sont de moins en moins appréciés et la ten­dance générale est au développement des salons régionaux et thématiques. Les tour opéra­teurs de nature et/ou d'écotourisme utilisent également de plus en plus les festivals régionaux (photo, film environnemental) et les événements thématiques (oiseaux, insectes) comme véri­tables vitrines de commercialisation de leurs produits nature et le salon de la randonnée début avril a gagné en nombre d'exposants et de visiteurs au détriment du Salon Mondial du Tourisme organisé à la même époque. Les salons Primevère, Marjolaine (environnement, pro­duits biologiques) et les salons régionaux sont de plus en plus fréquentés par les TO. Dans les grands salons, la tendance est au regroupement pour mieux se faire identifier des visi­teurs. Les agences du réseau Vagabondage seront regroupées et identifiées par la même enseigne au salon de la randonnée.

Autre preuve de l'engouement des salons spécialisés et traitant la thématique écotou­risme. Le 12e salon allemand du tourisme alternatif et responsable "Reise Pavillon" organisé à Hanovre a été choisi en 2002 par l'OMT et le PNUE pour lancer officielle­ment l'Année Internationale de l'écotouris­me. ONG de développement, associations villageoises et communautés autochtones ont été invitées par les organisateurs et la coopération allemande à venir présenter leurs séjours de tourisme communautaire. Les acheteurs étaient principalement des TO allemands regroupés entre autre dans l'association "Forum Anders Reisen", 70 TO de tourisme responsable d'un seul coup centralisés dans une partie du salon. Cette rencontre entre le marché récepteur des pays du sud et le marché émetteur allemand a été une telle réussite qu'il est question de l'étendre à toute l'Europe en 2003. Pourquoi pas un Reise Pavillon français ou centralisé en Europe avec la participation de la France?

À quand un catalogue regroupant les offres d'écotourisme comme ont pu le faire les desti­nations du Costa Rica, de l'Australie, positionnant le pays sur cette thématique et valorisant le travail des prestataires locaux?

Page 69: 03_03_140

68

La coopération et les transferts

de savoir-faire

L'important travail mené par une poignée de tour opérateurs sur l'étranger est relayé et amplifié par des ONG de développement qui ont choisi le tourisme comme vecteur pour sensibiliser leurs adhérents, contribuer financièrement et soutenir les projets locaux de développement. Les ONG deviennent agences de voyages et les voyagistes deviennent agences de développement. Le voyage devient une forme d'aide au déve­loppement; évolution très originale du monde du voyage français vers plus d'humani­taire. Dans l'après septembre 2001, l'humanitaire reçoit une écoute très attentionnée.

Ces initiatives se prêtent largement au transfert de savoir-faire entre la France et les pays du Sud. Le terme d'écotourisme cède alors le pas, en France, en particulier, lorsqu'il s'agit de coopération Nord-Sud à l'expression tourisme "équitable", "responsable" ou "solidaire" pour désigner les actions engagées par le secteur associatif et les tour opérateurs. Ce glissement sémantique souligne la dimension résolument sociale, voire politique, qui caractérise la plu­part de ces initiatives de coopération.

Pour sa part l'État français, par le biais de ses trois ministères concernés (Affaires Étrangères, Environnement et Tourisme) a également initié des projets visant la conservation de la biodi­versité et le développement local en Afrique francophone et Amérique Latine, qui comportent un important volet écotourisme.

{

1

f­Ci

~

Page 70: 03_03_140

(J)

:~ ~ o c g (J)

Ci o u Si

12 Q

-"l 1

f-

~ @

, TOURISME SOLIDAIRE ET EQUITABLE:

UNE FORME D'AIDE AU DÉVELOPPEMENT?

Le vocable de tourisme équitable et solidaire recouvre plusieurs types d'actions: infor­mation et sensibilisation sur les méfaits du tourisme, responsabilisation des voyageurs, commercialisation de séjours d'accueil dans les villages ou de produits éco-solidaires par des tour opérateurs ...

'----.& ~ action des ONG de développement et des TO Les ONG ont un rôle essentiel de sensibilisation, mais leurs agents sur le terrain sont très iso­lés. Malgré leur bonne volonté leurs actions manquent souvent de cohérence. Localement, une coordination avec les TO, qui ont une vision plus réaliste des besoins de la clientèle donc du fonctionnement des projets, serait utile pour tous.

Défendre le concept de tourisme équitable Des associations comme "Alliance", "Transverses", "Agir Ici" et d'autres sont des lieux de réflexion, de documentation sur les réalités socio-économiques des pays visités et parfois de formation auprès des acteurs du tourisme. Ils ont essayé d'adapter la notion d'équita­bilité aux réalités du marché touristique qui n'est pas réductible à une simple transaction entre producteurs

et consommateurs. Des cam­pagnes sont engagées pour que les déclarations d'intention, soient suivies d'effets ("Agir ici", "Peuples Solidaires"). L'ambition est de parvenir à faire jouer au citoyen et au touriste potentiel un rôle clef dans la res­ponsabilisation des acteurs de la filière touristique, en s'informant sur la réalité sociale derrière les paysages de cartes postales, en demandant des comptes aux voyagistes sur leurs pratiques, et en privilégiant les plus respon­sables.

Page 71: 03_03_140

Une définiffon donnée par Alliance Le Tourisme équitable est un concept récent, qui se réfère à celui du "commerce équi­table" ... Il permet ainsi une rémunération équitable du "producteur" (l'hôte du pays d'ac­eueiO, et réduit les aléas du commerce entre régions consommatrices riches et "produc­trices" pauvres et dépendantes.

Des acffons menées par AGIR ICI Cette campagne demande:

Un cenJr~ de documentaffon géré par Transverses: Dora Valayer "Transverses est plus particulièrement spécialisé dans la diffusion d'information sur les pays francophones et les réalités socio-économiques du tourisme. Parmi les étu­diants accueillis, Françoise El AlaoUl~ a choisi d'étudier l'application au secteur du tourisme du concept novateur du commerce équitable. Son mémoire fait maintenant référence sur le sujet. De plus en plus d'opérateurs utilisent cette thématique. Il est difficile de contrôler et d'évaluer les produits qu'ils pro­posent. Il serait intéressant pour les tour opérateurs de se faire labelliser par d'autres organismes n'organisant pas de voyages, et de faire un guide, comme le fait "Tourism concern", des organismes en France qui font un travail de fonds dans les pays du Sud.

> aux agents de voyage français de mettre en application les principes de la Charte "Tourisme et éthique" qu'ils ont signée et de se soumettre à un contrôle indépendant;

> au SNAV (Syndicat national des agents de voyage) d'inciter ses membres, par des mesures concrètes, à s'engager dans les démarches décrites ci-dessus;

> au secrétariat d'État au Tourisme de contribuer à la promotion du tourisme respon­sable auprès du grand public.

Une campagne d'information et de sensibilisation des voyageurs, "NON au tourisme sexuel avec des enfants" coordonnée par Groupe Développement, est également engagée à laquel­le ont été associés les professionnels du tourisme: cassettes vidéos diffusées sur les longs courriers d'Air France, stands dans les foires et salons, campagnes d'affichage et dépliants bagages. Un ouvrage collectif "Tourisme, Éthique et Développement"s fait le point sur la question.

9. Éditions L'Harmattan

Page 72: 03_03_140

Collecter des fonds pour des projets bien identifiés D'autres ONG se sont engagées dans la collecte de fonds et un travail de promotion des projets financés. L'association TFD, Tourism For Development a conquis un certain nombre d'opérateurs tou­ristiques sur une idée simple à mettre en œuvre: faire financer par des touristes des projets locaux en prélevant 1 dollar sur chaque séjour hôtelier pour l'affecter à un projet de déve­loppement local dans le pays hôte.

Tourism For Development L'Association "Tourism Against Misery", aujourd'hui dénommée "Tourism for Development". a pour but de lutter contre le sous développement. Elle labélise les hôtels ou voyagistes qui acceptent de redistribuer un pourcentage de leurs bénéfices pour financer des micro-projets de développement.

Un premier guide TFD / FNAC a été édité en septembre 2000, proposant 17 hôtels et circuits labellisés dans 11 pays. 65000 euros ont pu être recueilli en 6 mois .. En 2001, la deuxième édition du guide FNAC "Guide Tourism for Development du Voyageur Citoyen" propose des hôtels et circuits labellisés dans 21 destinations.

(. Servir de relais à des opérateurs du Sud Des ONG françaises assurent le relais au Nord de propositions de séjours touristiques éma­nant de partenaires du Sud.

Mass Education, une ONG créée par un groupe de Bengali propose aux voyageurs depuis 1997, de se rendre dans les villages d'Inde où ses animateurs mènent des actions de déve­loppement, entre autre, autour de la culture du riz. "Tourisme & Développement Solidaires" propose des séjours d'immersion des Villages d'Accueil du Burkina Faso ou de Djembé pour des séjours artistiques proposés par des asso­ciations ivoiriennes. Ce relais peut les conduire à s'occuper des prestations annexes (aériens + réceptif) en ayant pour cela l'agrément d'association de voyage. Conçus sur le même principe dès les années 70, les campements touristiques villageois au Sénégal ont acquis leur autonomie et se commercialisent seuls. L'association Passages, née de l'idée première de réaliser des "voyages alternatifs"dans le Nordeste Brésilien, a choisi de créer Passages-Voyage, agence de voyage commercialisant des voyages respectant les principes d'équitabilité, de solidarité et de respect des équilibres écologiques. Les "Caravanes du Sel", démar­rées dans la République de Djibouti en 1986, ont été d'une certaine manière les précurseurs de ce type de séjour contribuant au développement de petites entreprises familiales et des com-munautés environnantes sous la forme de construction villageoises, d'entretien de point d'eau ou de protection de zones naturelles importantes pour la biodiversité.

71

Page 73: 03_03_140

Contribuer financièrement à des projets de développement local C'est le cas par exemple de l'association de voyages Croq'Nature qui prélève 6 % de ses recettes pour financer des actions de développe­ment gérées par une ONG locale créée à cet effet. Dans chaque pays, un groupe local est contacté, aidé à se structurer sous la forme d'une association de développement local,

d'une coopérative, d'un comité de gestion et ou d'une agence de voyage Chargée de la mise en place et du suivi des projets de développement, l'association Amitiés Franco-Touareg intervient dans les domaines de l'eau, de la santé, et de l'éducation et tra­vaille en partenariat avec les associations locales

Se rapprocher de la plate-forme du commerce équitable Face à la multiplication des labels plus ou moins autoproclamés un petit groupe d'associa­tions de voyageurs actives sur ces approches de tourisme solidaire/tourisme équitable (Croq'Nature, Djembé, T.D.S., Route des Sens) a pris l'initiative de se rapprocher de la Plate­Forme du Commerce Équitable 10 qui est la référence française en ce domaine. Ce rappro­chement s'appuie sur la préparation d'un texte de référence inspiré de la Charte du Commerce Équitable adaptée au cas du tourisme équitable à partir duquel sera construit une politique de référencement et de contrôle, prélude à un travail de certification. La charte du tourisme équitable constitue la base de la négociation en cours. Un réseau inter­national du tourisme équitable regroupant des organismes affiliés à la plate-forme du com­merce équitable est à l'étude avec "Loisirs-Vacances-Tourisme" et "l'Union nationale des Associations de Tourisme".

Un projet de charte du tourisme équitable La plate-forme du tourisme équitable est constituée d'opérateurs du voyage. L'objet principal des adhérents à la présente charte du tourisme équitable est de travailler avec les communautés d'accueil, les prestataires de services et les voyageurs pour préserver leur dignité et leur autonomie dans une activité de rencontres et d'échanges, en maÎtrisant le sens et la valeur de leurs actes.

Les engagements des acteurs du tourisme équitable >- Partenariat

Les acteurs travaillent en partenariat sur le long terme. Ils partagent équitablement entre eux les fruits de leurs activités menées en complémentarité.

> Contractualisation concertée L'établissement des prix des prestations, et en particulier des rémunérations des prestataires, fait l'objet d'un processus de négociation équitable, De même, un acompte adapté, voire le règlement intégral en avance, peut être versé au prestataire local.

10. Crée en 1997, la Plate-forme française pour le Commerce Équitable est unique en son genre. Elle compte une trentaine de menbres. Elle regroupe une dizaine de structures de commerce équitable en France: Andines, Artisans du Soleil, Artisal, l'Aspal, Artisanat-Sel, Fédération Artisans du Monde, Solidar'Monde, le CCFD et Max Havelaar france. D'autres organisations telles que des boutiques et des structures de solidarité internationale et d'éducation au développement sont également menbres de la Plate-forme. Cette plate-forme poursuit l'objectif général de promouvoir et consolider le commerce équitable en France.

Page 74: 03_03_140

>- Développement local Les bénéfices tirés de ces activités touristiques sont réinvestis majorÎtairement dans des actions de développement local maÎtrisées par les communautés d'accueil.

>- Transparence La transparence des modes de décisions, des transactions financières et des comptes géné­raux relatifs à toutes les activités est une caractéristique incontournable du tourÎsme équi­table. Cette transparence inclut aussi une information de qualité des tourÎstes préalablement à leur séjour.

>- Voyageurs responsables Le voyageur est un consommateur responsable qui a pris conscience que son attitude et ses actes sur place peuvent être pour les populations d'accueil autant un facteur de développe­ment qu'un élément déstabilisateur.

labelliser les produits de tourisme équitable? Le débat est actuellement très ouvert sur ce que peut être le tourisme équitable et une label­lisation éventuelle des produits s'affichant dans cette démarche. La Mission des Affaires Internationales du Secrétariat d'État au Tourisme a porté une attention particulière à cette thé­matique en réunissant autour de la table TO, associations et ONG. Un premier recensement est en cours sous l'égide de l'Union nationale des Associations de Tourisme (UNAT) qui débou­chera sur une brochure et des actions promotionnelles de ces nouvelles formes de tourisme.

Une réflexion est également conduite pour une mise en réseau au niveau international menée par "Tourism Concern". Les opérateurs et prestataires locaux se retrouvent dans l'association de "Fair Tourism Network".

Gérer conjointement dans les.pays hôtes et maîtriser localement le concept d'équitabilité

Dans les pays hôtes, les prestataires locaux se regroupent pour accéder aux marchés émet­teurs éloignés et difficiles à conquérir. Citons l'exemple de la Namibia Community Based Tourism association (NACOBTA) en Namibie créée en 1995 pour augmenter les revenus issus du tourisme dans la communauté noire appauvrie par l'ancien système d'apartheid. Des recherches et des pratiques telles que celles que l'on trouve en Namibie, doivent renseigner et influencer les pratiques touristiques du Nord et les partenariats avec le Sud. Bien que le com­merce équitable définisse un partenariat Nord-Sud, la complexité du marché touristique, des cir­cuits de distribution et de l'offre requiert également un examen attentif de l'équitabilité des condi­tions dans les pratiques entre les partenaires dans les pays du Sud et la coopération Sud-Sud ".

Dans tous les cas le développement et la mise en œuvre de politiques de tourisme équitable doivent être faits en collaboration avec les partenaires du Sud afin de s'assurer que leur propre vision soit respectée dans tous les aspects de l'opération. La signification même du mot 'équitable' dans le contexte du tourisme doit être définie par les communautés du Sud, trop souvent restées marginalisées.

11. Tourism Concern a publié récemment un Guide du tourisme communautaire comprenant de nombreux projets touristiques communautaires et listant des tour opérateurs responsables. Des copies sont disponibles auprès de : Tourism Concern, Stapleton House, 277-281 Holloway Road, Londres N7 8HN, site internet: www.tourismconcern.org.uk

Page 75: 03_03_140

TRANSFERT DE SAVOIR-FAIRE ET D'INGÉNIERIE EN ÉCOTOURISME À L'ÉTRANGER

L'ingénierie française en écotourisme, encore peu présente au niveau du conseil privé 12, émane essentiellement des organismes de terrain et d'organismes publics, les parcs naturels, l'Office National des Forêts, les Gîtes de France, et on l'a vu plus haut, d'ONG de développement. Ces structures mettent à disposition un savoir faire très spé­cialisé et délèguent des techniciens de terrain pour appuyer des réseaux de randon­née, des créations de Parcs Naturels ou des hébergements labellisés ...

La coopération française se fait le relais de ces initiatives et lance pour 2002-2005 un pro­gramme expérimental d'appui au tourisme durable et au développement solidaire.

'-____ -' le nécessaire développement de l'ingénierie touristique

Dans le secteur privé de la consultation en écotourisme, les interventions sont liées à la per­sonnalité du consultant souvent sollicité en gré à gré sur des projets expérimentaux. Elles sont également le fait de toutes petites structures qui ont investi dans un projet de terrain et expor­tent le savoir-faire lié à ce projet. C'est le cas de Tetra kt ys , club d'exportateurs en matière de tourisme de nature, du Centre Méditerranéen de l'Environnement avec son expérience sur le tourisme rural, des Centres Permanents d'Initiation à l'Environnement, et de "Tourisme & Développement Solidaires" qui a aidé à la constitution d'un bureau d'étude burkinabé (ARTO­DEV sarl) pour capitaliser et diffuser le savoir faire des consultants et formateurs intervenant sur son projet de "Villages d'Accueil".

12. L'exportation des savoir-faire français en matière de tourisme; analyse et propositions, J. Carol pour la Direction du Tourisme, l'AFIT et le Ministère des Affaires étrangères

Page 76: 03_03_140

Dans les appels d'offre à l'étranger et les projets émanant des bailleurs de fonds internatio­naux, l'ingénierie française est quasiment absente. Problème de langue? D'expérience à l'étranger? L'ingénierie nord-américaine et nord-européenne a su par contre mieux se posi­tionner sur les gros projets financés par la coopération multi-Iatérale: l'Union Européenne et la Banque Mondiale notamment. La composante écotourisme de ces projets de conservation, de création d'aires protégées, de réduction de la pauvreté est encore limitée et requiert une expertise très spécialisée. Cependant, cette demande d'ingénierie est en augmentation constante et va également en se spécialisant, portant notamment sur la demande d'accompagnement de projets communau­taires, de création de séjours et de leur mise en marché en partenariat avec les distributeurs. Aussi la Direction Générale de la Coopération Internationale et du Développement du Ministère des Affaires Étrangères a décidé d'investir dans un projet d'aide à la coopération par le tourisme.

La coopération française et le programme de soutien au tourisme solidaire

La coopération française a une longue tradi­tion d'appui au développement du tourisme via des fonds spécifiques et ses agences et représentations régionales, en Afrique fran­cophone ou en Amérique Latine et Centrale. Mais il était jusqu'à présent difficile d'en identifier les règles et les outils spécifiques destinés au développement local et au tou­risme durable 13.

Un projet d'appui au développement à travers le tourisme durable Un projet d'appui et une méthodologie sont lancés par les 3 Ministères: Tourisme, Environ­nement et Affaires Étrangères qui vise à développer l'expérience sur "Ies villages d'accueil", L'audit ayant montré le rôle de levier dans le développement de communes rurales. Pour appuyer ces recherches, un projet de 1,2 million d'Euros est mis en œuvre dans l'ob­jectif de proposer aux pays qui le souhaiteraient des modes d'approche de développement touristique impliquant les populations concernées, valorisant les patrimoines naturels et cul­turels des zones délimitées et générant des flux financiers dirigés sur la gestion des res­sources et des projets de développement durable.

Par exemple, une assistance technique se poursuit aux Seychelles, afin de développer la ges­tion environnementale, la certification "label écologique" des établissements hôteliers, le développement de produits culturels et de randonnée, et la mise en place d'une stratégie.

13. La coopération française avec les organisations non gouvernementales dans le domaine du tourisme; approche stratégique et organisationnelle du partenariat, Cecilia Espinoza, octobre 2001, DESS Industries du Tourisme, Université de Toulouse le Mirail, CETIA

Page 77: 03_03_140

Un programme de coopération Québec/France sur l'écotourisme pour 2002-2005 est prévu entre le Ministère du Tourisme français et la Province du Québec. Il porte principalement sur l'organisation et la commercialisation des produits du tourisme de nature, la labellisation des prestations et le renforcement du travail avec les communautés autochtones.

Le Ministère de l'Environnement français a financé depuis 94 des missions exploratoires pour étudier la faisabilité d'un programme de coopération transfrontalière pour la conservation et l'écotourisme sur le Plateau des Guyanes et en particulier entre la Guyane Française et l'État de l'Amapa au Brésil.

Dans le cadre du Fonds Français pour l'Environnement Mondial (FFEM), une vingtaine de projets retenus au titre de la conservation de la biodiversité ont développé un volet écotou­risme conséquent qui a fait l'objet d'une évaluation. La plupart de ces projets concernaient l'Afrique francophone. Les nouvelles orientations du FFEM ont permis de prendre en comp­te des projets en Amérique Latine (cf. Pantanal et Amapa au Brésil, Patagonie au Chili) et en Asie. La thématique "écotourisme" est maintenant abordée comme outil de valorisation de la biodiversité et de développement communautaire. Six nouveaux projets ont été retenus en 2001-2002 et serviront de laboratoires à cette thématique.

'----..-J le transfert d'expériences

le tourisme de randonnée et le tourisme rural L'expérience française en matière d'organisation de la randonnée est originale. Elle est main­tenant sollicitée par des pays étrangers qui souhaitent développer un produit randonnée "intégré" (circuits, gîtes, séjours) géré par les communautés locales. Dans le cas du Maroc, il s'agissait de préparer un territoire peuplé d'habitants demeurés à l'écart des contacts avec la civilisation contemporaine. L'objectif du gouvernement marocain consistait à encadrer scrupuleusement la fréquentation touristique dans le double objectif de garantir la sécurité des touristes et de pallier au choc des cultures.

Tetraktys intervient aussi au Sénégal, au Mali et à Madagascar. À Madagascar, le groupement accompagne le projet de jumelage entre le parc du Vercors et le parc de l'isalo, et le projet de tourisme de randonnée sur la région de Hautes Terres qui doit se traduire par un Eductour. Au Mali, il est à l'origine de la formation de plus de 100 guides nature, et au Sénégal de la création de campements touristiques

• gérés par des coopératives villageoises.

Page 78: 03_03_140

Tetraktys: "un club des exportateurs de tourisme de nature" Afin de mieux répondre aux nombreuses demandes émanant de l'étranger, un club des savoir faire a été créé, Tetraktys, constitué par 3 organismes fondateurs, GTA (Grande Traversée des Alpes), l'AFRAT (Association de formation des ruraux aux métiers du Tourisme), et le CRET (Centre régional et Européen du Tourisme) regroupant les compé­tences de la randonnée, de la formation des ruraux et des métiers des guide. Depuis 1994, Tetraktys coopère avec les pays du sud à la création de ressources nouvelles durables pour les pays en voie de développement. Le groupement offre les prestations suivantes: concevoir un itinéraire de randonnée comme un produit touristique commercialisable, organiser l'offre en structurant le réseau des hébergements, utiliser les technologies de l'information au ser­vice des professionnels. Tetraktys fonctionne comme bureau d'étude et opérateur direct. Il adapte des approches pra­tiquées par chacun dans ses activités en France en s'appuyant sur les principes de base; bénéfices collectifs, contribution et appropriation du projet par la communauté locale.

Il en est de même pour le savoir faire français en matière d'organisation touristique des espaces ruraux: ainsi, la Fédération Régionale des Pays d'Accueil Touristiques du Languedoc-Roussillon, associée au Conseil Général du Gard et à la Communauté de Communes du Pays de Sommières est partenaire du projet mené par "Tourisme et Développement Solidaires" (T.D.S.) au Burkina Faso sur le volet "appui technique et trans­fert de savoir faire". Ce partenariat a permis le recrutement au sein de ce réseau de Pays d'Accueil d'une technicienne en tourisme rural en poste au Burkina Faso avec l'appui de l'Agence Française des Volontaires du Progrès. Des échanges techniques Sud/Nord, et bien­tôt Nord/Sud sont également organisés régulièrement.

En Europe, des projets de coopération transfrontalière peuvent être aussi l'occasion d'expor­ter les savoir-faire français. Ainsi, sur l'Arc Alpin, la "Grande Traversée des Alpes" a été chargée de coordonner le projet "VIA ALPINA" de création d'un sentier de randonnée reliant les huit pays signataires de la Convention alpine en partenariat avec le Réseau Alpin des Espaces Protégés et le Club Arc Alpin dans le cadre de l'année 2002, Année Internationale des Montagnes. Il s'agit de soute­nir le développement durable des régions de montagne à travers un tourisme de randonnée axé sur la découverte du patrimoine naturel et culturel dans une perspective transfrontalière.

la création et la labellisation des chambres d/hôtes C'est également dans le domaine de la création et de la labellisation des hébergements ruraux que la France est sollicitée. Le succès des Gîtes ruraux et des chambres d'hôtes intéresse de nombreux pays soucieux de développer ce tourisme diffus. La Fédération Nationale des Gîtes de France est particulièrement requise du fait de ses 50 ans d'expérience dans ce domaine et de son vaste réseau de techniciens. Elle a ainsi prêté son concours à l'organisation de réseaux de chambre d'hôtes dans de nombreux pays d'Europe de l'Est, en particulier en Ukraine (Crimée), en Pologne et en Roumanie.

Page 79: 03_03_140

Mais c'est au Chili, que l'expérience d'assistance est la plus originale. La "Fundacion Chile" avait confié aux Gîtes de France une mission d'étude pour la mise en place d'une certifica­tion d'hébergements dans la région de Valparaiso et dans celle de "San Pedro de Atacama" dans les communautés indigènes du Nord. Le Directeur des Gîtes de l'Aveyron s'est rendu sur place et a pu mesurer toute la difficulté qui consiste à transposer un concept européen dans des communautés "autochtones" en cours de reconquête culturelle et territoriale.

Des chambres d'hôtes au Chili chez les Atacamenos. Interview de Joseph Yanowitz, Directeur du relais départemental des GÎtes de France de l'Aveyron

Les Atacamenos ou "Lick-Antai" ont un long passé de domination (Incas, Espagnols, Boliviens, Chiliens) et d'acculturation. Dans un contexte récent de ré-appropriation des terres ancestrales et de reconquête des cultures traditionnelles, le pro­jet de certification d'hébergement pouvait paraÎtre

accessoire et artificiel. Deux rencontres ont eu lieu à 6 mois d'intervalle, qui ont demandé beaucoup d'écoute, de respect et d'hu­milité vis à vis d'interlocuteurs ayant un mode de pen­sée et une notion du temps différentes des nôtres. 1/ fal­lait créer un climat de confiance. Des souhaits ont été

émis dans la façon de travailler. Des formations et des débats sur les clientèles ont abouties à des projets de construction de chambres d'hôtes en adobe ou pisé, mélange de terre et d'herbes séchées sous forme de grosses briques. Cet accueil chez l'habitant reste sous contrôle complet de l'habitant. L'attachée économique de l'Ambassade de France au Chili a semblé intéressée pour que le transfert de savoir-faire français se poursuive. GÎtes de France et la Fundacion Chile parrai­neraient ce programme.

~ aide à la création de porcs naturels régionaux La fédération des parcs a mis en place une stratégie de coopération dans le cadre duquel le tourisme prend une certaine place. Des assistants techniques sont mis à disposition sur des missions de longue durée et en particulier sur l'Amérique Latine pour l'aide à la création de Parc Naturel Régionaux.

Page 80: 03_03_140

Les parcs naturels français à /' export Les parcs sont aujourd'hui reconnus à l'international pour leur savoir-faire en matière de ges­tion négociée et contractualisée de la biodiversité: mise en œuvre de programmes de déve­loppement, de négociation locale, capacité à mobiliser les différents acteurs d'un territoire autour d'un projet commun. Les contacts développés avec de nombreux responsables d'espaces protégés à l'étranger font apparaÎtre une vision commune: replacer l'homme au cœur des espaces protégés Au delà du transfert de compétences techniques (Gestion eco-pastorale, tourisme durable, éducation à l'environnement, label de qualité), c'est aussi la démarche politique sous-tendue par l'approche parc naturel régional qui est recherchée.

Dans la région du Pantanal au Brésil et de la Patagonie au Chili, deux chargés de mission aident depuis plusieurs années à la mise en place de Parcs naturels régionaux ou leur équi­valent en partenariat avec les gouvernements et les autorités régionales. La charte du touris­me durable et les documents méthodologiques qui y sont associés servent de cadre de tra­vail pour les prestataires locaux. Il ne s'agit pas de plaquer une expérience française mais d'adapter des outils qui visent à organiser les prestataires en vue de recevoir des clientèles européennes.

Un parc naturel régional dans le Pantanal au Brésil : Jean-Philippe Delorme "A partir d'un projet de valorisation de la biodiversité, et dans le cadre de la création du parc, la composante écotourisme est abordée en mettant en place dès le début un partenariat entre les tour opérateurs des marchés émetteurs d'Europe et les prestataires locaux du Pantanal. " démarrera par un éductour, un voyage de tour opérateurs et un séminaire d'écotourisme pour les prestataires locaux.

C'est fondamentalement sur une capacité d'ensemblier au service d'un territoire que sont reconnus les parcs régionaux. Pour cela, des appuis seront mis en place spécifiquement sur les aspects tourisme avec les expériences de tourisme à la ferme, gÎte Panda, aménagement de site et marque Parc. Pour aboutir à l'organisation et la professionnalisation du secteur, la volonté est d'arriver, à une labellisation de pousadas sur des critères de qualité du service, de respects de "normes" écologiques et d'implication dans la démarche de développement durable. Sur ces aspects, un travail sur le mode du tourisme responsable et solidaire est du reste en train d'aboutir avec l'ONG PASSAGE. Dans le cadre de ce travail, des circuits touristiques seront mis en place avec reversements sur place d'un pourcentage du prix de vente destiné à alimenter un fond servant à la co-construction et la co-réalisation de projets participant au développement durable de la région. "

Suite aux résultats obtenus sur le Pantanal un programme de coopération a été défini qui associe les Parcs de Guyane française et du Livradois Forez et consiste à organiser des sémi­naires de sensibilisation, des diagnostics de 5 sites au Brésil, des voyages d'étude en France ... L'objectif est de réfléchir aux bases d'une future collaboration pour mettre en place une politique nationale d'espaces protégés type parc français au Brésil.

; ,

Page 81: 03_03_140

Un parc en Patagonie chilienne : Fabien Bour/on "Le projet de coopération a démarré avec la réalisation d'un Plan de Gestion de l'ACCA (Area de Conservacion de la Cultura y deI AmbienteJ, couvrant un territoire de 6 millions d'hectares au sud de la région d'Aysen autour des deux calottes glaciaires "Campos de Hielos". Conçu sur la base d'ateliers participatifs, le plan donne une place essentielle au tourisme qui repo­se sur la nouveauté du concept de "Patagonie chilienne". Approuvé par les élus, le plan se concrétise par:

>- Un réseau d'agriculteurs et d'éleveurs "gauchos" proposant la vie à la ferme et la découverte des espaces naturels sauvages tout en veillant à la sauvegarde des espèces en danger; puma, guanaco, loutre, cervidés, castors ... locaux,

>- Un "écoguide" sur le modèle des guides Gallimard, valorisant les ressources patrimoniales et naturelles, >- Une cartographie des sentiers existants pour l'élevage à adap­ter aux nécessités de la randon­née pédestre.

L'idée est de démarquer ce terri­toire des destinations classiques de la Patagonie ou des pays nor­diques européens... en misant sur le territoire où l'homme, les gauchos patagons, accueillent directement les visiteurs au sein de leur univers quotidien fait de montagnes, de fjords, de mer, de steppes et de zones péri-gla­ciaires."

Les parcs naturels régionaux français ont également leur propre programme de coopération bilatérale avec des parcs étrangers et dans le cadre de programme d'échanges, de jumelages de parc à parc. Le Parc des Vosges du Nord a joué un rôle prépondérant dans le développement de circuits d'observation naturaliste sur la réserve de Bérézinski en Bélarus et leur commercialisation par des TO français et anglais. Le Parc du Luberon a organisé des voyages d'étude dans les Parcs Nationaux du Kamchatka. Le Luberon est maintenant impliqué dans l'aide à la création d'un Parc sur la région de Tetouan et Tanger au Maroc. Le Parc du Vercors met en place une mis­sion d'échanges avec le Parc national d'Isalo à Madagascar. D'autres travaillent sur cette thématique avec des Parcs d'Égypte, de Jordanie, de Tunisie.

Page 82: 03_03_140

c

22 (j)

CL o u .Q i' ü-

-'l 1

'= ~ @

~ aide à la création de parcs nationaux Dans les parcs nationaux, les partenariats et jumelages ont été encouragés depuis longtemps. Le Parc National de Port Cros est le seul parc marin français. Il a développé un savoir faire en gestion des flux de visiteurs, interprétation en milieu marin et insulaire, gestion de la plai­sance qu'il met à disposition de nombreux Parcs étrangers dans le cadre de voyages d'étu­de, formations et maintenant d'accords de coopération plus formalisés. Le Parc de Port Cros intervient en Tunisie pour la création du Parc marin de Galite, à la Réunion pour la création du Parc marin et dans le cadre de MedPlan à la création d'un réseau d'espaces protégés méditerranéens terrestres et marins. Un sanctuaire marin pour les cétacés est à l'étude.

L'Atelier Technique des Espaces Naturels intervient sur le volet formation du projet MedWetCoast pour la conservation des zones humides et des écosystèmes côtiers en région méditerranéenne. Ce projet élaboré et animé par le Conservatoire du Littoral et la Station Biologique de la Tour du Valat vise la préservation de 15 sites côtiers ou humides de 6 pays du pourtour Méditerranéen: l'Albanie, l'Égypte, le Liban, la Palestine, le Maroc et la Tunisie. Dans un premier temps, les formations se concentrent sur les sujets relatifs aux inventaires et diagnostics de sites, à la mise en œuvre des plans de gestion, à la prise en compte des aspects socio-économiques. Les formations au tourisme durable interviendront en deuxième phase du projet.

la gestion des ressources forestières L'Office National des Forêts (ONF) a depuis plusieurs années des activités d'ingénierie à l'export. L'augmentation de cette activité d'exportation d'un savoir faire dans le domaine de la gestion durable des espaces forestiers s'est tra­duite par la création de filiales dans les divers pays. Sur le secteur Amérique Latine, l'ONF a développé une expertise en écotourisme avec l'aide d'un réseau d'experts français et latino-américains qui a déjà fait ses preuves dans des dossiers

stratégiques; aide à la création d'un tourisme d'hacienda agrotouristique en Patagonie, d'un réseau de tourisme rural dans la périphérie d'espaces protégés au Chili, développement tou­ristique de la Réserve de Biosphère au Paraguay.

La gesffon durable des forêts en Amérique Laffne Entretien de Sylvain Léonard, Département Amérique Latine de l'ONF International "Nous approchons le développement touristique, non comme une fin en soi, mais plutôt comme un outil de développement local, ou de valorisation-gestion des aires protégées (ou les deux dans les cas des zones tampons des aires protégées)".

Page 83: 03_03_140

Des voyages d'étude et rencontres en Fronce Plusieurs voyages d'étude "écotourisme" se sont succédés ces deux dernières années à la demande des gouvernements étrangers. Des délégations d'Asie, d'Europe de l'Est et d'Amérique Latine ont été ainsi reçues pour s'imprégner du fonctionnement du tourisme rural et du tourisme de nature en France. Les acteurs des futurs parcs de Patagonie, et du Pantanal sont venus explorer les programmes de certification des programmes agricoles (notamment les Apellations d'Origine Contrôlée). Dans le cadre de l'entente France/Québec, une délégation québécoise a visité les parcs régionaux, les écomusées, les Gîtes Panda et les Hôtels au Naturel. La France devient progressivement un lieu d'expérimentation et un terreau de réflexion pour l'écotourisme, l'organisation et la valorisation des terroirs ruraux.

D'autres événements peuvent favoriser la sensibilisation du public et faire connaître le rôle que jouent les Parcs dans le développement de l'écotourisme.

Le Parc national de Port Cros a accueilli en septembre 2000, des rencontres innovantes explorant simultanément les thèmes du tourisme, de la biodiversité et de l'information tech­nologique. Pas moins de Il destinations et principalement des îles étaient représentées et les rencontres réunissaient pour la première fois des chercheurs, des praticiens de terrain, des consultants en biologie, écologie, conservation, écotourisme et informatique qui ont pu confronter leurs approches et leurs travaux.

1--__ ,1 les enseignements à tirer de la coopération bilatérale

Une évaluation des projets d'écotourisme co-financés par le Fonds Français de l'Environnement Mondial nous apporte un éclairage nouveau sur l'accompagnement de ces projets et conclut sur la nécessité d'assurer un appui jusqu'à la commercialisation des pro­duits sur le marché émetteur. L'évaluation insiste également sur l'intérêt d'un partenariat avec le secteur privé et les tour opérateurs dès le démarrage du projet.

Un rapprochement avec les bailleurs de fonds et les agences de développement européen­ne sur la thématique écotourisme est souhaitée.

Page 84: 03_03_140

Un bilan provisoire

Le souci des bailleurs de fonds et des agences de développement est de connaître l'impact des aides et des actions menées par les ONG et les tour opérateurs en termes de retom­bées économiques, de créations d'emplois, de maintien de populations en milieu rural. Il est encore trop tôt pour faire un bilan des expériences françaises. Les retombées sont qua­litatives, médiatiques et culturelles. Sensibiliser les voyageurs, leur faire connaître une autre forme de voyage et des réalités économiques ignorées de la plupart d'entre eux, financer des travaux collectifs dans la communauté, valoriser les échanges ... représentent des premiers effets tangibles.

Dans tous les cas, le développement et la mise en œuvre de politiques de tourisme équitable doit être fait en collaboration avec les partenaires du Sud afin de s'assurer que leur propre vision soit respectée dans tous les aspects de l'opération. La signification même du mot équi­table suppose un poids égal des approches.

Page 85: 03_03_140

• one uSlon lecture de ce guide écotourisme nous apporte quatre enseignements

urs d'avenir: les régions françaises regorgent de produits et de producteurs, qui font de ''l'écotouris­me" sans le savoir ou sans lui donner cette étiquette, les touristes de notre pays sont tout autant attirés par une nature préservée que par des contacts avec des hommes porteurs de cultures différentes,

• les conditions d'une offre écotourisque cohérente tant en France que dans les destina­tions lointaines sont enfin réunies, la constitution progressive d'un vaste échanges de savoir-faire et, au-delà, de solidari­tés, entre la France et différentes régions du monde.

L'étude sous forme d'inventaire a pris comme point de départ toutes les expériences fran­çaises: il fait le point sur la lente prise de conscience des élus et des professionnels en France de la richesse de leur patrimoine et des nouvelles démarches de mise en valeur de ce patrimoine.

La variété et la diversité des paysages constituent le premier attrait de notre pays. Mais son attrait tient tout autant à la beauté de sites, à la richesse des milieux qu'à la capacité qu'ont eue des hommes, chacun à leur époque, à restaurer ou à préserver un patrimoine naturel et culturel pour mieux le transmettre et témoigner ainsi du lien entre des hommes, leur envi­ronnement et leur civilisation. Successivement, les premiers baliseurs en forêt de Fontaine­bleau, les scientifiques et les mécènes soutiens des premières réserves naturelles et les créa­teurs des 1000 écomusées, pour ne citer qu'eux, ont ouvert la voie, reprise et amplifiée depuis par la puissance publique et les collectivités locales.

Paradoxalement, le foisonnement des initiatives, la mise en tourisme très locale du territoire français, la forte implication des habitants, la relation étroite entre nature et culture, cette exception française longtemps considérée comme un frein à la mise en marché, constitue maintenant un vivier très riche de savoirs-faire utiles pour le marché français. La valorisation des cultures rurales et de l'histoire de chaque province, la randonnée telle qu'elle est prati­quée et organisée dans notre pays depuis plus de 50 ans, la palette très variée des héberge­ments chez l'habitant (les fameux gîtes ruraux), les productions agricoles de terroir résistant à la standardisation européenne, tels sont quelques-uns des atouts d'écotourisme qu'ont les régions françaises.

Ces mêmes atouts sont aussi autant de savoir-faire très prisés dans les pays les moins avan­cés, tout autant que les outils de gestion des territoires remarquables, comme le label Parc Naturel Régional ou la structure parc national.

Page 86: 03_03_140

En témoigne l'émergence depuis 5 ans de produits "écotourisme", fondés en grande partie sur ces savoir-faire, que proposent les voyagistes français à une clientèle attirée par le tourisme éthique et solidaire dans les pays en développement. Dans cette émer­gence, des hommes, là encore, ont joué un rôle essentiel : grands explorateurs de la planète, naturalistes, montagnards et mili­tants du développement nord-sud, tous ont opté pour l'écotourisme, soit par engage­ment personnel, soit en reprenant leur expérience de terrain pour la transposer, qui dans le désert, qui dans les montagnes d'Amérique du sud. Les associations à caractère culturel, social ou environnemental, les clubs et finalement les voyagistes ont pris le relais et exercent tout autant un métier de découvreur, que de médiateur voire d'éducateur. L'enrichissement se fait dans les deux sens. Les peuples des pays lointains nous réappren­nent l'importance du respect du milieu et des ressources naturelles, la fragilité des cultures humaines. Les opérateurs de leur côté transfèrent tout à la fois leurs expériences françaises et leurs innovations expérimentées dans d'autres régions du monde.

L'écotourisme n'est plus à inventer en France (métropole et outre-mer), il est à consolider et à diffuser. Au delà de son impact direct, l'écotourisme a le mérite de répondre à de nouvelles sensibilités du public et de fournir un beau prétexte à la mise en œuvre des composantes du développement durable, dans ses dimensions sociales et éthiques.

Chaque acteur est appelé à jouer sa partie: les professionnels investissent sur une nouvelle niche porteuse, les Organisations non gouvernementales utilisent le vecteur tourisme pour aider les communautés locales, les collectivités locales valorisent leur territoire et multiplient les échanges. Le ministère du tourisme et le ministère de l'environnement ont à cœur de pro­mouvoir cette forme de tourisme qui favorise la solidarité entre les peuples et participe à leur développement maîtrisé.

Page 87: 03_03_140

• • • 1 10 ra le

WDES GÉNÉRALES : OFFRE ET DEMANDE

> Les opinions des Français sur l'environnement et sur la forêt, CREDOC-IFEN, déc 1996 > Le marché français du tourisme "nature-faune", A. SENIOR, coll. les panoramas de l'offre,

AFIT, 1999 > Piloter le tourisme durable, collectif, coll. guide de savoir-faire, AFIT, 2001 > Sites naturels, contribution du tourisme à leur gestion, A. VOURCH' et J.M. NATALI, guide

de savoir-faire, AFIT, 2000 > Tourisme ornitholgique, M. LEGUEVAQUES et B. HOULlAT, coll. guide de savoir-faire,

AFIT,2001 > Circulations douces, collectif, coll. guide de savoir-faire, AFIT, 2000 > Tourisme sportif et territoires, CERMOSEM, Montagnes méditerranéennes n011, 2000 > PARCS, le magazine de la fédération des parcs naturels régionaux de France, n° 30, juin

1997 > Les touristes et l'environnement, actes du colloque, Agence Méditerranéenne de

l'environnement, décembre 2001 > La lettre de l'environnement, n° 32 septembre 2001, Agence Méditerranéenne de

l'environnement > Les parcs naturels régionaux et l'emploi, CDC consultants, juin 1996 > Études des retombées du Parc national sur l'activité économique et sur l'emploi,

IRAP-Parc National des Cévennes, 1999 > Études des retombées du Parc national sur l'activité économique et sur l'emploi,

IRAP-Parc National de la Vanoise, 1999 > Études des retombées du Parc national sur l'activité économique et sur l'emploi,

IRAP-Parc National De Port-Cros, 1999 > Trois numéros spéciaux "Tourisme et Environnement" de la revue Espaces

Page 88: 03_03_140

QESTION ENVIRONNEMENTALE

> Tourisme, Environnement, Territoires: les Indicateurs, Institut Français de l'Environnement, 2000, Ifen

> Étudier la fréquentation touristique dans les espaces naturels: méthodologie, Atelier technique des espaces naturels (Aten), 1999, coll. cahiers techniques de l'Aten.

> Création et Gestion d'une Unité Touristique de Pleine Nature (UTPN)®, Actes du colloq ue de Pied de Borne

> Énergies renouvelables dans les Parcs Naturels, J-L. BARRET, 1994, Aten > Assainissement des eaux usées pour les sites isolés en montagne, J-L. BARRET, 1994,

Aten > Tourisme-environnement-insularité : la solution de l'archipel des Glénan, dans L'Écho­

Life, n02, hiver 2000-2001 > Les déchets en montagne. ConnaÎtre pour agir, Ademe, 1999, guides et cahiers

techniques, juin 1999 > Usteria Corsa. Hébergements et restauration de caractère en Corse, P. VAUCHER, 1998,

DRT/DIREN/CAUE de Haute Corse > Regard sur les campings, B. MOUNERON et S. BESSIÈRE, CAUE de Vendée. > L'aménagement paysager de l'hôtellerie de plein air, B. MOUNERON, CAUE de Vendée. > AFRAT, Itinéraires, le guide des métiers et des activités de l'accompagnement touristique

QNSFERT DE SAVOIR-FAIRE

> Tourism, Biodiversityand Information, F. DI CASTRI et V. BALAJI (eds.), 2002, Backhuys Publishers, Leiden, Netherlands

> Le tourisme équitable, F. Elalaoui, [email protected] > Tourisme, Éthique et Développement, Groupe développement,

éditions L'Harmattan, 2001 > L'exportation des savoir-faire français en matière touristique; analyse et propositions,

J. CAROL pour l'AFIT et le MAE > La coopération internationale française avec les organisations non gouvernementales

dans le domaine du tourisme; approche stratégique et organisationnelle du partenariat, C. ESPINOZA, octobre 2001, DESS Industrie du Tourisme, Université de Toulouse le Mirail, CETIA

> Audit externe du projet de l'association "Tourisme et Développement Solidaire", GRET, Ministère des Affaires Étrangères, juin 2001

> Évaluation de la composante écotourisme du Fonds Français pour l'Environnement Mondial, SECAIFFEM, avril 2001

> Fédérer les formations universitaires en tourisme et loisirs, N. BARON-YELLES, Université de Marne-La-Vallée, revue Espaces, n° 187

Page 89: 03_03_140

Organismes . 1

et personnes cites Avec nos vifs remerciements pour leur collaboration

• ACCA (Patagonie chilienne) Fabien Bourlon, tél. 00 56 67 210 208, e-mail [email protected] ; www.trapananda.cl/acca

• ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'énergie), 27 rue Louis Vi ca t, 75 015 Paris et Centre de Valbonne, 500 route des Lucioles, Sophia Antipolis, 06560 Valbonne, tél. 04 93 95 79 00

• Archipel des Glénan, tél. +33 (0)2 98 51 62 62 • AFIT (Agence Française d'Ingénierie Touristique), 2 rue Linois 75015 Paris,

tél. 01 4437 36 00, e-mail [email protected];[email protected] • AFRAT (Association pour la Formation des Ruraux aux activités du tourisme),

Dominique Zuppan, tél. 04 76 95 35 08 • Agence Méditerranéenne de l'Environnement (AME), tél. 04 67 22 90 62 • AGIR ICI, tél. 01 56982440, e-mail ww.agirici.org • Alliance, e-mail www.alliance21.org/caravan/fr/7/pg13b.htm • Allibert, montagnes et déserts du monde, route de Grenoble 38530 Chapareillan, Bruno

Douillet, Jef Tripard, tél. 04 76 45 22 26, e-mail [email protected] ; www.allibert-voyages.com

• APATAR, M. Yanowitz, e-mail [email protected];[email protected] • À Pas de Loup, Laurence Girard, tél. 04 75 46 80 18, e-mail [email protected],

www.apasdeloup.org • ARTODEV (Agence Régionale d'appui et conseil en Tourisme et Développement),

e-mail [email protected] • Association Guadeloupéenne d'écotourisme, François Pessin, e-mail www.ecotourisme.org • Atalante, Christophe Leservoisier, tél. 04 72 53 2480, e-mail [email protected] ;

http://www.atalante.fr • ATEN (Atelier Technique des Espaces Naturels), 2 place Viala, 34000 Montpellier,

Emmanuel Thévenin, tél. 0467 04 30 30, e-mail [email protected]

• Aventure des îles, tél. 05908502 77, e-mail [email protected] ; http://www.vttdesmers.com

• Balaguère (la), Vincent Fontvieille, Gérard Caubet, tél. 05 62 97 20 21, e-mail

[email protected], www.balaguere.com

Page 90: 03_03_140

.. Blangy Sylvie, consultante, 152 Impasse des Deux-Ruisseaux, 34090 Montpellier, tél. 049961 1793, e-mail [email protected]

.. Caravanes de Sel, Alain Laurent, tél. 05 61 624683, e-mail beira.cfd@clubinterneUr

.. CAUE de Haute Corse, M. Simonetti, tél. 0495318090

.. CAUE de Vendée, Gaétane de la Forge, M. Gaudau, tél. 02 51 37 44 95

.. Centre Méditerranéen de l'Environnement, Jean-Baptiste Lanaspèze, 41 cours Jean Jaurès 84000 Avignon, tél. 04908551 15, e-mail www.cme-cpie84.org

.. Cevied, tél. 04 7842 95 33, e-mail [email protected]

.. Clefs Vertes, Marie Leplay, tél. 01 454940 50

.. Club Aventure, avenue André Roussin, Saumaty-Seon, 13016 Marseille, Yves Godeau e-mail http://[email protected]

.. Conservatoire du Littoral et des Rivages Lacustres, Corderie Royale BP 137 - F 17306 Rochefort-Sur-Mer, tél. 05 46 84 72 57, e-mail [email protected]

.. CPIE Franche Comté, Benoît Debosker, tél. 03 81 498299, e-mail [email protected]

.. Croq'Nature, Jean-Luc Gantheil, tél. 05 62 97 01 00

.. Dubois Ghislain, Tourisme Environnement Conseil, 89 rue de la République, 13002 Marseille, tél. 0491 91 81 25, e-mail [email protected]

.. Djembé, tél. 01 42 540944, e-mail www.globenet.org/djembe

.. Écologistes de l'Euzière (les), Jean-Paul Salasse, tél. 0467 59 5462, e-mail [email protected]

.. Écosphère Technologies, e-mail www.saniverte.com

.. Fédération nationale des Conseils d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement, 20, rue du Commandant René Mouchotte, 75014, Paris

.. Fédération nationale des Gîtes de France, 59 rue Saint-Lazare 75439 Paris Cedex 09, tél. 01 49 70 75 75, fax. 01 42 81 28 53, e-mail [email protected]

.. Fédération Française des Parcs Naturels Régionaux, Laure Sagaert, Emmanuel Thiry, tél. 01 44908620, e-mail [email protected]

.. Fonds Français pour l'Environnement Mondial, AFD, Rémi Gouin, e-mail [email protected]

.. Grands Reportages, Marc Dozier, tél. 04 76 7092 63, e-mail [email protected]

.. Groupe Développement, Clarisse Krassa, tél. 33 1 493483 13, e-mail [email protected]

.. Habitation Massieux, e-mail www.habitation-massieux.com •

.. Hôtels au Naturel, Fédération française des parcs naturels régionaux, tél. 01 449086 20

.. ICOMOS, Palais de Chaillot, avenue Albert 1er de Monaco, 75016 Paris, tél. 01 47 55 1961, e-mail [email protected]

.. Institut Français de l'Environnement, 61 boulevard Alexandre Martin, 45058 Orléans Cedex 01, tél. 0238 79 7800, e-mail www.ifen.fr

Page 91: 03_03_140

.. Françoise Kouchner, Thétys, 295 Chemin duTriadou, 34820 Assas, tél. 04 67 59 7938, e-mail [email protected]

.. Maison des Vautours, tél. 05 65 62 69 69

.. Marais du Vigueirat, tél. 0490987091, e-mail [email protected]

.. MedWet Coast, e-mail www.medwetcoast.com

.. Merlet (le), Sylvie Kempf, tél. 046685 18 19, e-mail [email protected]

.. Ministère des Affaires Etrangères, 244, bld St Germain 75006 Paris, M. Beville,

tél. 01 43 176699 .. Ministère chargé du Tourisme, direction du Tourisme, 2 rue Linois 75015 Paris,

Bureau des Politiques Territoriales, Mme Merchadou, M. Baholet, e-mail [email protected];[email protected]

.. Ministère chargé du Tourisme, mission des Affaires Internationales, 2 rue Linois 75015 Paris, M. Salomon, Mme Ducret, e-mail [email protected] ;

[email protected] .. Ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du Territoire, direction des études

économiques et de l'évaluation environnementale, Claudine Zysberg, tél. 01 42 19 19 73, e-mail [email protected]

.. Mountain Wilderness France, tél. 04 76 01 89 08, e-mail [email protected]

.. Office national des Forêts, Anne-Marie Granet, tél. 01 40 19 5800

.. Office National des Forêts (au Chili), Léonard Sylvain, e-mail [email protected]

.. Parc National des Cévennes, Cevennes écotourisme, tél. 04 66 49 53 00

.. PNR du Lubéron, Jean Grégoire, tél. 0490044200

.. PNR du Vercors, Béatrice Guichert, Pierre Weick, tél. 04 76943826

.. PNR des Vosges du Nord, Michel Schiller, e-mail [email protected]

.. Parc national de Guadeloupe, Marie-Eve Jaffard, tél. 00 590808600

.. Parc national de Port-Cros, Michel Tillman, Nicolas Gérardin, tél. 0494 12 82 30

.. Parc national des Pyrénées, tél. 05 62 44 36 60

.. Parc National de la Vanoise, D. Giard, tél. 04 79 62 30 54 e-mail [email protected]

.. Parc Naturel Régional du Pantanal, Jacques Delorme, tél. (005567) 326 74 74 e-mail [email protected] ; [email protected]

.. Pavillon Bleu, Thomas Joly, tél. 01 454940 50, e-mail [email protected] ;

www.blueflag.org .. Provence Grandeur Nature, Nathalie Capdepont, Sylvie Palpant, 203 rue Oscar Roulet

84440 Robion, tél. 0490 76 68 27

.. Retrouvance, Jean-Luc Rouquet, tél. 0492 53 87 17

.. Route des Sens, tél. 04 67 57 37 59

.. Saiga, Philippe Marais, tél. 054641 3442, e-mail [email protected] ;

www.saiga-voyage-nature.fr .. Secours Catholique, Claude Lecatelier, tél. 01 45497300

Page 92: 03_03_140

.. Terra Incognita, tél. 04 72 53 2490, e-mail ti @terra-incognita.fr ; www.terra-incognita.fr

.. Terre d'Aventure, Jean-Pierre Rigal, 6-8 rue Saint Victor 75005 Paris, tél. 01 53 73 77 77

.. Tetraktys/GTA, Jean-Pierre Lyard, tél. 04 76420831, e-mail [email protected] ,. TDS (Tourisme et Développement Solidaires), Pierre Martin-Gousset, tél. 04996302 63,

e-mail [email protected] ; www.tdsolidaires.fr.st • TFD, tél. 06 07 94 68 03, e-mail www.tourismfordevelopment.com • TIES, e-mail www.ecotourism.org • Tourism Concern, Angela Kalisch, e-mail [email protected] ;

www.tourismconcern.org.uk + Train des Pignes, tél. 0497 03 80 80, e-mail www.trainenprovence.com .. Transverses, Dora Va layer, Françoise El Alaoui, tél. 01 49 10 90 84,

e-mail [email protected] + Trek Magazine, Jean-Marc Porte, e-mail [email protected]

• UNAT, Carla Rosera, tél. 01 47834827 • UNCPIE (Union nationale des Centres Permanents d'initiatives pour l'Environnement),

Anne-Marie Staziak, tél. 01 4461 7535, e-mail [email protected] ; www.uncpie.org .. Unité touristique de pleine nature, Christian Fontugne,

e-mail http://perso.infonie.fr/gra ndeu r. nature • Université de Marne-La-Vallée, Nacima Baron-Yelles, e-mail [email protected]

+ Voyager autrement, Didier-Jean Marianne, tél. 01 56 54 20 05, e-mail [email protected]

.. WWF France, JacquesTrotignon, tél. 01 55258484

Page 93: 03_03_140
Page 94: 03_03_140

CRÉDITS PHOTOS

>- Couverture: en haut, Mauritanie, photo la Balaguère en bas, Pyrénées, photo la Balaguère

>- Quatrième de couverture: patrimoine rural © Photodisc >- Préface p. 4 : gorges du verdon, photo Marc Duez >- Préface p. 5 : Mauritanie, photo "Voyager Autrement" >- p. 11 : Corse, photo parc Corse >- p. 21 : baie de Somme, photo Conservatoire du Littoral >- p. 27 : gîte forestier Retrouvances, pays du Buech, photo Retrouvances >- p. 29 : belvédère des Vautours, photo CDT Lozère >- p. 32 : Pyrénées, photo la Balaguère >- p. 33 : dépliant du parc national de Port Cros >- p. 35 : photos "Provence Grandeur Nature" >- p. 39 : patrimoine rural © Photodisc >- p. 42 : photo "éco-compteur" >- p. 48: "rando-plume" Vercors, photo GTA >- p. 50: carte IFEN >- p. 51 : train jaune des Pyrénées, photo Marc Duez >- p. 55 : Sahara, photo Croq'Nature >- p. 56 : couverture de la charte éthique du voyageur, Atalante >- p. 57: brochure "Désert Propre", collectif de plusieurs agences (Bruno Douillet, Allibert) >- p. 61 : village d'accueil Doudou, Burkina Faso, photo Tourisme et développement

solidaires >- p. 63 : Népal, photo Colette Corcin >- p. 63 : Mongolie, photo ministère des Infrastructures, gouvernement de Mongolie >- p. 67 : Anke Biedenkap au Reise-Pavillon Hanovre, photo Sylvie Blangy >- p. 69 : Afrique, photos "Voyager Autrement" >- p. 70 : village Doudou, Burkina Faso, photo TDS >- p. 71 : extrait du dépliant "Respect du désert", collectif de plusieurs agences >- p. 72 : village Doudou, Burkina Faso, photo TDS >- p. 74 : Mauritanie, photo Fonvieille, la Balaguère >- p. 75 : village de l'Atacama, Chili, photo S. Yanowitz >- p. 76: portrait d'Ibrahim, photo J.-P. Lyard >- p. 78: construction en adobe et groupe de travail au Chili, photo S. Yanowitz >- p. 80: Patagonie, photo Fabien Bourlon >- p. 81 : Chili, photo Fabien Bourlon >- p. 83 : Népal, photo Colette Corcin >- p. 85 : Sahara, photo Croq'Nature >- p. 93 : Népal, photo Colette Corcin

t

, J ( 1

! r t !

1 r

r

i (

r (

1 , i ~

t !

1 1

l 1

Page 95: 03_03_140

Édition: AFIT 2002

Conception graphique: OCTAVO

Photogravure: POLYFLASH, PARIS

Imprimé en France par I.M.E. 25110 Baume-Les-Dames

Dépôt légal: mai 2002 Reproduction interdite

Page 96: 03_03_140

AFIT - G.I.P. sous LA TUTELLE DU

• Liberté· Égalité· Fraternité

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

ministère de l'Équipement des Transports et du Logement

" secrétariat d'État au Tourisme

. .. Liberté· Égalité. Fraternité

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

MINIST'~

2 RUE llNOIS - 75740 PARIS CEDEX 15 . : • TÉL: 01 44 37 36 73 - 01 44 37 3854

FAX: 01 44 37 38 39

We: www.afit-tourisme.fr

ISBN 2-910388-81-6 ISSN 1255-1503 PRIx: 38 €

Page 97: 03_03_140

Consulting '/ . Consel

for the Improvem~Çlt , . en amélioration

of your hVllJg enVlrol1me,nt au caare ae Vie

Tilt"' R,_l\. ht"' dt"' j"ILlnt"" \ Tilt"' R,--lCk ,A S\lltttlt".

FILltlCt"'J -\11 t""\~t"'tlmrt\t ,_lf t"'c\)-t\_llttISIll Llild

~L11 tllt"'t ..... Illp j'" 1)t"'llllj (llljdlll'::->t"'d t(1 nklllaqt"'

tlll ..... slrt"" \\Itll \ ItlCLtltttt I ..... ts flclni Pl luill;.­

Flll<..,St"" (] f~ltllUUS qtt"'Clt y"lllt"' f!\)nl BIJlIIClIX)Ilt""

lt""l)l(11l

La roche de Solutré.

Une expérience d'écotourisme et

de partenariat pour la gestion du site se

prépare avec les viticulteurs de Pouilly-Fuissé,

cru fàmeux de Bourgogne,

III tilt" ·'ldlaIS P(lltt"'\ltl" (PClllr>\ltl

\ lat sil. FI JtlCt" ) \ l':::oltt"d lJ\

appIO\lnkltt"l\ 700 000 \ ISltCII S

L'R-\BNrS \\-orK.s \\ltllll),".J1 t(lutl<;,1ll

.Jcturs III utdt"1 tu dt"'\t"'lufJ

;]11 t"'co-tUllt Ism tildr cClmollk''',

discu\t"'1 \ llùtlHt"' and cHJII\. ulttH,ll

<Jctl\ Itlt"S hc.H Ill(ltll\)u')h

qui reçoit 700 000 visiteurs,

Urbanis travaille avec

les professionnels du tourisme

afin de développer

un écotourisme qui associe

harmonieusement la découverte,

la nature et les activités

agricoles traditionnelles,

Réhabiliter les grands sites naturels 1. R.estorlng great natura sites

pour un tourisme du.rabre to obtain a sustainable tourism

Interventions auprès de 32 sites

naturels classés (chiffres 2002),

Les missions menées par URMNIS aident les territoires à développer

un tourisme conciliant la préservation de l'environnement, la mise

en valeur du patrimoine et le développement économique et social local.

Ses interventions conjuguent:

• la restauration de l'esprit des lieux

• le traitement du fonctionnement physique des espaces

, l'amélioration de l'expérience des visiteurs

• la mise en place d'une gestion durable du site.

A la Poinre du Roz. aujourd'hui,

un million de visiteurs redécouvre

une nature préservée dans un site

grandiose.

-\r tilt" 'Pl_llt)tc" du Raz·· IBllt.J11ll\.

FI.JIKr 1 tlxla\ Ol)!:'> miliioll \ ISlt()rS

lt"dIS(,)\PI plt""st"I\t"'d natUlt" III

Zl pt t"stlglOLIS Sltt".

The missions carried out by URBANl5 help territories to develop

tourism by considering environmental protection. promotion of natural

and cultural values and local economic and social development.

Its interventions combine :

Restoring 'site spirit"

Treating the physical running of the areas

Improving visitors' knowledge of the site

Setting up sustainable site management.

The' 'Pont clu Giml 1 BI id<J<'

,--,f tilt" Gclld)

Th<, dc'\c'k,~mc'Ilt plOI<'lT

fl.'1 "hlch l'RB\N6 C1~iltc'd

clll Illlp.Jct stucJ\ no\-\ offp! S

\ ISltOI S a. bPttc"1

undc'I st"nding c,f th~

monumt"nt and h0\\ \\dtt"1

"ilS conti c,lhi 111 th" pilSt.

Le Pont du Gard.

Le projet d'aménagement

pour lequel URBANiS

a réalisé l'étude d'impact.

offre aux visiteurs

une compréhension

du monument.

de la romanité et de l'eau.

nlt"tll ... ldl li\. 1<)1\ (:li

(-,_Inti Ih!ltll 111'-) h II tht"'

\Iltll~,nlt"'''' lA EII\It,'·llllît"'nt

.Jlld Tl lllliSIll tilt' Eurcl pt"'Llt1

lltll\l!l Lllld IllklnCitl,'llai

\JI ljdlli'::->Cltl\_lll\ IICO\ lOS

l'NEP. 1.

Des publications et

contributions

méthodologiques pour

les ministères

de l'Environnement et

du Tourisme.

l'Union Européenne. et des

organisations internationales

(JCOV1OS. PNUE...).

Page 98: 03_03_140

LJRBi\Ni~'t 1 dek record" Références d'URBANiS

• Cité d'Aigues-Mortes - Gard

Préparation d'une opération grand-site étude de fréquentation ,)ttld\ LIt the tlLHllbel ut \i-,ilnr':> ru th~j historie cit<Jdèl

de la cité d'Aiguës-Mortes et mise en relation dans le cadre ,)t \jqt Il''''' \\1.)1 It.'') dlld (001 difldtlOIl \\ irilln ("1 single pl oQr amrnecL

d'un programme global, des réflexions en cours sur les différents l.ll ,ded..., lOI r Ile llt'\eluprnent 01 the ,-hlee sep<-tr-ate site ...

sites unitaires (Aigues-Mortes Espiguette Tour Carbonnière), III \Ique .... \\'ll(t· .... ~_<;;,piqllt:'tt(" dlHI T,Hu (<erbc'Illliert', )()02

• AFIl - Ministère du tourisme Alli Mini'iu} of rourisme 1 Fr""'l' )

" Sites naturels - contribution du tourisme TIlt' (t)fllrihtItIOII uf tUllll')tll tt) tht' IlldfldC)ell1(>nt

leur gestion et leur entretien" dlHI rIldinterldlllt' nt tlCitLlIClI ...,itp" (1 ~t) pages 2000 l.

Cahier technique de l'AFIT, (138 pages - septembre 2000 )

,\\inhtt\ ur tilt' t.ll\ironrnerH 1 F,,,,,, , ' • Ministère de l'Environnement

')lIppor t tl li the ( r t'Lltioll ot cl net \\01 h-Appui à la création du réseau des grandS-Sites de France.

of Of{Jdlli7dtlofh 1l1dll<HJitlCJ '.rft· .... of fl(ltjol1~d Illlpntr(ltlt"t'

• United ,""HilHI, 1-11\ ilOnrnt'lll pJ(HjrdnrnlL • Programme des Nations Unies pour l'Environnement

Le tourisme dans les agendas locaux 21 f\n \nllf \lHII( Il t'\.lwrt dftdtl1ed I() 1I1( l:~tT'

Par Anne Vourc'h, consultante auprès du PNUE

• Pont du Gard - Gard <--,drd &. irnp<Ht "rll\h (l/l rilt, ledt'\eluplllt'nt" of lhe Pont ciu G.Jnl

Étude d'impact du schéma de réaménagement du Pont du Gard.

Calallque" ( Creeks ) of \\ar"eille and Ca"sis • Calanques de Marseille et Cassis - Bouches-du-rhône

(.Ildlter fOI tht' dt'\eloplllent LUllI flI<Hl,Îqpment

Charte d'aménagement et de gestion du massif des Calanques.

• Ministère de l'environnement \\irrbtl\ III the fmilolinlt'Ilt 1. hdrrlt') & fouri"r

" La réhabilitation touristique de sites délaissés" Rchdbilit dt il 'Il llf tlt'qlt'l tt'd "ire' .... fI PtI! '-,I\t t'en cast:> studies.

À partir de seize études de cas

• Montmartre à Paris ")\Iltlll''::>!<'" nt tflt' r\rlt'~ pf Ilrc':>t'I \:lflt111 JrJd tllo')t

Étude de fonctionnement touristique. et programmation

de la revalorisation du site de Montmartre

• \\inistr \ of lourism AF 1 r • Ministère du tourisme - AFIT. Les plus beaux villages de France

TIle 1110-:-[ bCcllltiflil \ill,I(Jf':', ill frdllle·

" Villages de France - tourisme. patrimoine développement ", \illdqe.;;, 111 fll1rKf' ICHui-:-.nl. hellld(jt' dnl'ln!'tlH'llt

• Chambord Dornainf' • Domaine de Chambord

Dr d\\ illg IIp qlliclelillt''':; fOI r t'( t,j\ illq tht pllblje. Établissement du schéma directeur d'accueil du public.

• Pointe dlJ rd! t3ritrdll\

• Pointe du Raz - Bretagne Rehdbilltrltiull of the dd':>~itié'd ,:>itT l)f Illf' Pointe du RZlZ he(1dl{llld.

Réhabilitation du site classé de la Pointe du Raz. Établissement [)r<:l\\;llq up <ln o\C'ldll schelllt' fOf the df'\elopment

d'un schéma global d'aménagement et de réhabilitation du site <l1lt! 1 f'hdl>ilicllil \11 of tilt: (ld,:>,,>Jfied site ut the puintr- du raz,

classé de la Pointe du Raz et accompagnement touristique pour

le Cap Sizun dans le cadre de l'opération grand site, avec mise IIllhe (Ullt('\J uf d Plujcll h,r ,j "ire ut Il,ttional itliport(lrKè

en place du sponsoring.

Jean-Marc Natal!

Corinne Snabre

866, av, Maréchal juin

30900 Nîmes France

téL 33 (0)4 66 29 29 21

fax 33 (0)4 66 38 09 78

Email: contatt@urbanisJr

Athènes

Head of department: Anne Vourc'h

Avras Il

14562 Kifissia Grèce

téL 30 10 80 85 659

fax 30 10 80 80 039

Email: [email protected]