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N°115 - Mai 2014 LE JOURNAL DE LA LOGISTIQUE 36 TRANSVERSAL ENQUÊTE Elle a tout d’une grande région logistique Si le Midi-Pyrénées n’est pas sur le podium des premières régions logistiques françaises, elle occupe toutefois une place centrale dans la zone sud-ouest. Confiants dans l’évolution stratégique et l’attractivité de leur secteur, les différents acteurs, privés ou institutionnels, intervenants dans cette filière livrent leur vision de l’avenir. affiche aussi des faiblesses. Excentrée des principales aires démographiques natio- nales ou européennes, elle peine, par exemple, à générer des flux de transport. « On peut constater un déséquilibre : avec 70 % de flux arrivant sur Midi- Pyrénées contre 30 % en partance, il s’agit d’une réelle contrainte pour les transporteurs qui ont du mal à trou- ver des chargements pour le retour. Les zones les plus actives sont celles des- servant le secteur de l’aérospatiale et sont concentrées autour de l’aéroport (Colomiers, Plaisance du Touch), de la périphérie de Toulouse avec Eurocentre et du Port autonome de Barcelone qui ouvre à l’international », souligne Brice Boituzat, président du CLSO (Club logis- tique du Sud-Ouest). Le Ceser de Midi- Population : 2 881 756 habitants (selon le recensement de 2010) ; superficie : 45 348 km² ; chef-lieu : Toulouse ; dépar- tements : huit (Ariège, Aveyron, Haute- Garonne, Gers, Lot, Hautes-Pyrénées, Tarn et Tarn-et-Garonne). Il s’agit bien sûr du Midi-Pyrénées. « La solution pour votre centre logistique sud », comme elle l’indique dans sa brochure de pré- sentation l’Agence de développement de cette région n’hésite pas à se parer de tous ses atouts : une filière logistique forte de 2 300 entreprises et 21 000 emplois ; un marché potentiel de 21 mil- lions de consommateurs dans un rayon de 300 km (sud de la France + nord de l’Espagne) ; une région au cœur du Sud- Ouest traversée par deux grands axes nord/sud : l’A20 et l’A75, les deux itiné- raires les plus courts et les moins coûteux entre l’Europe du nord et l’Espagne ; ainsi que du foncier dédié aux plates-formes logistiques. DES DÉFIS À RELEVER Mais derrière cette belle carte postale et la bonne volonté des principaux acteurs du secteur, la filière logistique et transport « Mais derrière cette belle carte postale et la bonne volonté des principaux acteurs du secteur, la filière logistique et transport affiche aussi des faiblesses. » Enquête réalisée par Isabelle Gazzola et Laurène de Vialar MIDI-PYRÉNÉES 1 2 3 La place du Capitole, à Toulouse. Eurocentre, plate-forme logistique en Midi-Pyrénées. Hangar Airbus, à Toulouse. 1

1 Elle a tout d’une grande région logistiqueclublogistique.fr/Portals/0/fichiers/Presse/JDL115_Midi_Pyrenees.pdf · économique et l’implantation des char- ... agiles et efficientes,

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N°115 - Mai 2014LE JOURNAL DE LA LOGISTIQUE36

TRANSVERSAL ENQUÊTE

Elle a tout d’une grande région logistiqueSi le Midi-Pyrénées n’est pas sur le podium des premières régions logistiques françaises, elle occupe toutefois une place centrale dans la zone sud-ouest. Confi ants dans l’évolution stratégique et l’attractivité de leur secteur, les diff érents acteurs, privés ou institutionnels, intervenants dans cette fi lière livrent leur vision de l’avenir.

affi che aussi des faiblesses. Excentrée des

principales aires démographiques natio-

nales ou européennes, elle peine, par

exemple, à générer des fl ux de transport.

« On peut constater un déséquilibre :

avec 70 % de fl ux arrivant sur Midi-

Pyrénées contre 30 % en partance, il

s’agit d’une réelle contrainte pour les

transporteurs qui ont du mal à trou-

ver des chargements pour le retour. Les

zones les plus actives sont celles des-

servant le secteur de l’aérospatiale et

sont concentrées autour de l’aéroport

(Colomiers, Plaisance du Touch), de la

périphérie de Toulouse avec Eurocentre

et du Port autonome de Barcelone qui

ouvre à l’international », souligne Brice

Boituzat, président du CLSO (Club logis-

tique du Sud-Ouest). Le Ceser de Midi-

Population : 2 881 756 habitants (selon

le recensement de 2010) ; superfi cie :

45 348 km² ; chef-lieu : Toulouse ; dépar-

tements : huit (Ariège, Aveyron, Haute-

Garonne, Gers, Lot, Hautes-Pyrénées,

Tarn et Tarn-et-Garonne). Il s’agit bien

sûr du Midi-Pyrénées. « La solution pour

votre centre logistique sud », comme

elle l’indique dans sa brochure de pré-

sentation l’Agence de développement

de cette région n’hésite pas à se parer

de tous ses atouts : une fi lière logistique

forte de 2 300 entreprises et 21 000

emplois ; un marché potentiel de 21 mil-

lions de consommateurs dans un rayon

de 300 km (sud de la France + nord de

l’Espagne) ; une région au cœur du Sud-

Ouest traversée par deux grands axes

nord/sud : l’A20 et l’A75, les deux itiné-

raires les plus courts et les moins coûteux

entre l’Europe du nord et l’Espagne ; ainsi

que du foncier dédié aux plates-formes

logistiques.

DES DÉFIS À RELEVERMais derrière cette belle carte postale et

la bonne volonté des principaux acteurs

du secteur, la fi lière logistique et transport

« Mais derrière cette belle carte postale et la bonne volonté des principaux acteurs du secteur, la fi lière logistique et transport affi che aussi des faiblesses. »

Enquête réalisée par Isabelle Gazzola et Laurène de Vialar

MIDI-PYRÉNÉES

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La place du Capitole,à Toulouse.

Eurocentre, plate-forme logistique en Midi-Pyrénées.

Hangar Airbus, à Toulouse.

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N°115 - Mai 2014le journal de la logistique 37

ENQUÊTE

D’ici quelques années, il sera fonda-

mental pour répondre à la rapide satu-

ration des sites liés à Airbus sur Blagnac

et Colomiers notamment (nord-ouest

de Toulouse Métropole). L’axe Toulouse

Nord-Montauban me semble être l’axe

de développement privilégié, notamment

avec la nouvelle zone Grand Sud Logis-

tique. Au sud de Toulouse, le bassin éco-

nomique du Sicoval (communauté d’ag-

glomération), également très dynamique,

s’oriente plus sur la création d’entreprises

via son pôle Innopole. Enfin, depuis peu,

la mutualisation des moyens, de la vision

et des projets a donné naissance à Tou-

louse Métropole. » Cette nouvelle orga-

nisation devrait donc faciliter et accélérer

la mise en œuvre de projets plus concrets

aussi bien au niveau économique que

logistique au sens large. n

Pyrénées (Conseil économique, social et

environnemental régional) souligne d’ail-

leurs l’importance des défis de la région

à relever dans ce secteur afin de créer

de la richesse, des emplois, et d’amé-

liorer la qualité de son environnement.

Et propose cinq axes d’intervention : le

renforcement de la maîtrise régionale

du fret en soutenant le développement

des partenariats entre acteurs régionaux

(chargeurs, logisticiens et transporteurs) ;

l’optimisation du flux de transport de

marchandises par une aide au conseil

logistique et la promotion des solutions

modales pour un meilleur bilan social et

environnemental ; la valorisation de la

place logistique de la région par l’affirma-

tion du positionnement stratégique de la

plate-forme toulousaine en tant que port

sec et par la planification d’un réseau

sélectif de sites logistiques locaux ; la réa-

lisation des infrastructures nécessaires,

notamment ferroviaires et routières ; et

le développement de l’information sur le

transport de marchandises.

DES ACTIONS EN COURSConscients de l’importance de la logis-

tique et du transport dans la croissance

économique et l’implantation des char-

geurs en attente de solutions efficientes,

les acteurs du secteur sont prêts à

répondre aux mutations des modèles et

des pratiques actuelles. Pour Sébastien

Benne, spécialiste en conseil et forma-

tion dans les métiers de la supply chain,

les actions ont déjà commencé : « Depuis

plusieurs années, des démarches de col-

laboration sur des pôles de compétitivité

voient le jour de manière plus concrète

entre les régions Aquitaine et Midi-

Pyrénées, notamment sur les deux

secteurs locomotives que sont l’aéronau-

tique et les industries agri-agroalimen-

taires (Agrimip, Aria-Ardia…). La région

Sud-Ouest est en train de prendre tout

son sens. Comment cela va-t-il se traduire

d’un point de vue logistique ? Il semble-

rait aujourd’hui que l’axe Toulouse-Mon-

tauban poursuive son développement. © A

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N°115 - Mai 2014le journal de la logistique38

TRANSVERSAL ENQUÊTE

[ LES PROJETS À VENIR ]

Ils se déclinent autour de trois offres proposées aux adhérents :

- réaliser des manifestations de qualité en les ouvrant sur les techniques ou méthodes les plus efficaces ou récentes, des occasions de partage et d’échange de bonnes pratiques ;

- développer l’efficacité de chacun et lui permettre d’aller plus vite dans la mise en œuvre de ses projets en lui offrant la capacité de trouver un adhérent qui pourra le conseiller. C’est pourquoi, l’amélioration du site web et de l’annuaire des adhérents sera l’un des axes majeur de cette année, avec le Who’s Who, véritable annuaire du club, qui reprendra pour chaque adhérent, son principal domaine de compétence et ses coordonnées ;

- participer à la nuit de l’orientation 2015, pour faire la promotion auprès des jeunes en recherche de projet, des métiers de la logistique et de la supply chain et de leurs enjeux.

Pour en savoir plus : www.clublogistique.fr

Le CLSO, pôle de rencontre et d’échange des acteurs de la logistique En osmose avec l’économie, la culture et les valeurs du Sud-Ouest, le CLSO entend bien promouvoir la fonction logistique et offrir information et formation à sa centaine d’adhérents.

tion d’une grande conférence sur ce

thème à la CCI de Toulouse en janvier

2015, qui réunira les adhérents des deux

entités, soit environ 300 personnes. »

Enfin, le CLSO organise chaque année

(et pour la neuvième fois) en partenariat

avec Promotrans et la CCI de Toulouse,

sa grande manifestation, La journée

de la logistique. Après les thèmes de la

mutualisation et du transport de demain,

la dixième Journée de la logistique se

tiendra à Entiore le 16 octobre 2014 et

apportera aux participants des éclairages

sur des outils et des méthodes simples

permettant aux entreprises de rester

agiles et efficientes, face à un monde

et des contraintes de plus en plus com-

plexes. Cet évènement, qui réunit chaque

année environ 150 personnes, proposera

des ateliers pratiques retransmis en salle

avant de conclure par une table ronde

qui rassemblera directeurs de supply

chain, consultants et intervenants du

monde de l’aérospatiale et de la santé. Le

but affiché par Brice Boituzat est surtout

« de montrer que les fonctions logistiques

et supply chain encore méconnues, si

elles sont bien maîtrisées par des profes-

sionnels, peuvent être source d’optimisa-

tions, de réactivité et donc d’avantages

concurrentiels pour les entreprises ». n

Le Club logistique du Sud-Ouest

(CLSO), association loi 1901, a

été créé en 1998 à l’initiative de

plusieurs responsables logistiques

régionaux désireux de partager

leur expérience et d’acquérir de

nouvelles connaissances dans leur

domaine. Séduit par le projet, le

groupe Promotrans a aussitôt pro-

posé d’accueillir l’association dans

ses locaux et de lui apporter son soutien.

En 2006, la CCI de Toulouse s’est égale-

ment associée au Club pour sensibiliser

les entreprises aux enjeux et techniques

de la logistique. Il compte à ce jour une

centaine d’adhérents venant d’entre-

prises de toutes tailles et de tous secteurs.

FAIRE COMMUNIQUER LES ACTEURS ENTRE EUXSes missions et ses objectifs sont mul-

tiples. Tout d’abord, développer la forma-

tion et l’information des adhérents dans

les domaines de la logistique, de la supply

chain et du lean manufacturing. Puis, pro-

mouvoir les fonctions logistiques auprès

des entreprises et des institutionnels en

tant que source d’optimisation, d’avan-

tage concurrentiel et donc de croissance.

Ensuite, le CLSO souhaite demeurer

un club régional en prise directe avec

l’économie locale et les trois pôles de

compétitivité que sont l’aérospatiale, la

santé-pharma et l’agroalimentaire, mais

aussi l’automotive (dont Continental,

fournisseur de nombreux constructeurs

automobiles). Enfin, le Club veut mettre

en avant son attachement à ses valeurs et

à sa culture : la convivialité, le respect et

l’esprit d’équipe.

S’OUVRIR AUX BONNES PRATIQUESPour répondre à ces attentes, le CLSO

organise une manifestation par mois,

en alternant visites d’entreprises et

conférences à Promotrans Sup de Log.

L’occasion pour les adhérents de s’ouvrir

aux bonnes pratiques des autres, aux

techniques et méthodes les plus effi-

caces ou récentes de secteurs variés, et

d’échanger. « Il nous semble important

de travailler sur la notion de networking,

de mutualiser et faire communiquer les

acteurs du secteur entre eux. En se ren-

contrant, les adhérents, évoluant dans

différents secteurs d’activités, peuvent

ainsi faire des parallèles sur leurs bonnes

pratiques : traçabilité, lean, respect des

délais », explique Brice Boituzat, pré-

sident du CLSO.

LA JOURNÉE DE LA LOGISTIQUE, GRANDE MANIFESTATION ANNUELLE« Par ailleurs, nous travaillons aussi sur

des manifestations organisées dans le

cadre des commissions santé-pharma,

aérospatiale et agroalimentaire : cette

année, nous nous associons au groupe-

ment des industries pharmaceutiques et

de santé du Sud-Ouest pour traiter la

thématique suivante : optimiser et sécu-

riser la logistique d’approvisionnement.

Deux réunions de préparation sont déjà

bouclées avec pour objectif l’organisa-

Brice Boituzat.

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N°115 - Mai 2014le journal de la logistique 39

ENQUÊTE

Eurocentre, cœur historique de la logistique en Midi-PyrénéesÀ 20 km au Nord de Toulouse, situé sur les communes de Castelnau d’Estrétefonds et Villeneuve-les-Bouloc, Eurocentre se positionne comme une plate-forme multimodale dont la vitalité lui a permis de devenir, en quelques années, le véritable pôle logistique d’un territoire.

trepôts locatifs à réaliser, et notamment :

20 000 m² pour la ZAL 1 (CPL-Port de

Barcelone), 30 000 m² pour la ZAL 2

(CPL), 20 000 m² d’entrepôt du groupe

3R et 22 500 m² d’entrepôt logistique

pour la société Gemfi. n

Le syndicat mixte Eurocentre, géré par

le Conseil régional de Midi-Pyrénées, le

Conseil général de Haute-Garonne et les

communes de Castelnau-d’Estrétefonds

et de Villeneuve-lès-Bouloc, a atteint ses

objectifs : la création d’un véritable pôle

économique où s’activent de grandes

entreprises nationales de transport et

logistique. Une situation adéquate,

des aménagements et des infrastruc-

tures efficientes, Eurocentre s’illustre

aujourd’hui comme une plate-forme

reconnue sur le secteur. Ainsi, cette

année, le syndicat mixte Eurocentre

termine la commercialisation de 200

hectares de terrains (à la fin de l’année

2013, 192 hectares ont été commer-

cialisés et les huit restants le seront en

2014), ainsi que son programme d’amé-

nagement et poursuit la mise en place

de services. Et si la commercialisation

des terrains s’achève, le programme de

construction immobilière reste encore

important avec plus de 90 000 m² d’en-

[ EN BREF ]

CHIFFRES CLÉS300 hectares dont 200 hectares commercialisables et 100 hectares d’espaces verts et infrastructures ;192 hectares vendus fin 2013 ;135 sociétés en activité de transport, logistique et services ;3 400 emplois.

DESSERTE DE LA ZONE• Autoroute A62, sortie n° 10.1, fréquentation au péage 14 000 véhicules/jour ; • Départementale D820 ;• Embranchement ferroviaire via un faisceau RFF à Castelnau d’Estrétefonds ;• Services de transport public : lignes de bus HOP 1 et HOP 2 (Métro Toulouse – Eurocentre) ; • Ligne TER – gare de Castelnau d’Estrétefonds.

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N°115 - Mai 2014le journal de la logistique40

TRANSVERSAL ENQUÊTE

Ouest de l’Europe et de l’Île-de-France, et

au-delà de l’Europe du Nord. Mais toutes

les infrastructures nécessaires à son déve-

loppement participent, elles aussi, au

succès qui fait qu’Eurocentre affiche un

potentiel d’activités et d’emplois remar-

quable. En plus du dimensionnement

adapté des réseaux eaux, incendie et

haut débit pour les nouvelles techno-

logies, les entreprises bénéficient d’un

environnement de qualité avec 60 ha

d’espaces verts paysagers. En matière

de développement durable, nous avons

également favorisé le développement

du ferroutage. Ainsi, 60 % des terrains

d’Eurocentre sont aujourd’hui embran-

chables et les voies ferrées existantes

seront prolongées dès lors que les clients

en exprimeront le besoin, comme c’est

le cas pour Blanc Transport Véhicules

qui reçoit des trains complets, ou pour le

port de Barcelone qui prévoit l’embran-

chement de son terrain et surtout la mise

en place d’un service ferroviaire de fret

entre Barcelone, Toulouse et Bordeaux

à l’horizon 2015 (à l’identique du Bar-

celone/Lyon, en service depuis plus d’un

an). Cela confortera alors le positionne-

ment d’Eurocentre comme « port sec ».

Quelles sont ses perspectives d’évolution ? Comment expliquez-vous son succès ? Grand Sud Logistique représente-t-il un bon « complément » d’Eurocentre ?Plus de 130 sociétés générant 3 500

emplois se sont installées sur Eurocentre,

attirées par la qualité des infrastructures,

mais aussi par les services (hôtellerie, res-

tauration, centre routier, lavage PL) et les

Comment est née la zone Eurocentre ? Quelle est sa vocation ?À la fin des années 1980, un constat s’est

imposé : l’agglomération toulousaine et la

région, en général, ne disposaient pas de

la plate-forme logistique dont elles avaient

besoin pour accompagner leur dévelop-

pement économique. Or, Toulouse a une

position géographique très intéressante

pour ce type d’activité : au débouché du

seuil du Lauragais, elle est au centre des

échanges entre l’Atlantique et la Médi-

terranée. Et la région est au carrefour

d’axes nord-sud et est-ouest, essentiels,

matérialisés aujourd’hui par l’A20, l’A61-

A62 et l’A64. La création d’une plate-

forme logistique s’imposait. Eurocentre

est née de ce constat et elle est le fruit

d’une véritable concertation entre les

collectivités, acteurs économiques et des

transports.

Quelle a été la genèse du projet ?En 1988, la région Midi-Pyrénées, le

Conseil général de la Haute-Garonne, la

Chambre régionale du commerce et de

l’industrie, l’Union régionale des trans-

ports routiers de Midi-Pyrénées et la

SNCF ont examiné les conditions de fai-

sabilité d’une plate-forme de traitement

et d’échanges de marchandises à voca-

tion européenne, située dans l’aire nord

de Toulouse. De cette consultation, est

née l’Association pour l’étude d’un Euro-

centre de marchandises Toulouse Midi-

Pyrénées, regroupant les collectivités

territoriales, les organismes consulaires

et les professionnels du transport, qui

a eu pour objet de lancer les études de

faisabilité, rechercher les financements

nécessaires à la réalisation de l’opération

et préparer la structure juridique de mon-

tage du projet. Ainsi s’est créé en 1991,

le syndicat mixte Eurocentre ; en 1992

le dossier de création de la Zac et le 29

septembre 1993, le dossier de réalisation

de la Zac Eurocentre, un syndicat que

président, alternativement, le président

du Conseil général de la Haute-Garonne,

Pierre Izard et celui de la Région.

Comment est-elle équipée ? Quels sont ses atouts ? Qu’apporte-t-elle au secteur logis-tique sur la Région ?Eurocentre est aujourd’hui un pôle éco-

nomique essentiel dans le dispositif local,

national et européen du transport de fret.

En combinant rail, route et autoroute,

cette plate-forme multimodale offre aux

entreprises, l’europôle de fret dont elles

avaient besoin en Midi-Pyrénées. Cette

zone de 300 ha est en effet équipée :

• d’un faisceau primaire entièrement

automatisé permettant de recevoir des

trains complets et de desservir la zone,

via un embranchement particulier.

L’embranchement ferroviaire est réalisé

à partir des grandes lignes principales

RFF : axe nord/sud (Paris/Toulouse) et axe

ouest /est (Bordeaux / Vintimille) ;

• d’un échangeur sur l’autoroute l’A62

au cœur de la zone ;

• d’accès routiers vers la D820 pour les

dessertes locales ;

• de voies de desserte et réseaux bien

dimensionnés pour des entrepôts de

grande capacité.

Les plus grandes entreprises ont bien

sûr choisi sa position stratégique au

confluent des échanges entre le Sud-

Entretien avec Martin Malvy,président du Conseil régional Midi-Pyrénées

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N°115 - Mai 2014le journal de la logistique 41

ENQUÊTE

ferroviaire, terrestre – et si l’on inclut celui

de voyageurs, le secteur « transports et

logistique » représente en Midi-Pyrénées

jusqu’à 50 000 emplois. C’est un secteur

qui crée de l’emploi dans notre région.

En 2012, 400 emplois nouveaux ont été

créés, selon l’étude annuelle de l’Obser-

vatoire prospectif des métiers et des

qualifications dans les transports et la

logistique (OPTL). Les principales implan-

tations en région relèvent de la logistique

aéronautique – Daher, Kuehne + Nagel

Aerospace Industrie, SDV… – mais on

trouve aussi tous les grands acteurs

de la logistique agroalimentaire et de

la grande distribution, grâce à la forte

croissance démographique de notre

région – Brake Sud-Ouest, Logidis (Car-

refour), Easydis (Casino), Aldi Marché,

Transgourmet, Davigel, Thiriet… Nous

avons aussi des prestataires de premier

rang bien implantés localement comme

Denjean Logistique, bien sûr, ou encore

les transports Barcos qui font partie des

dix premiers employeurs de l’Ariège

et des Hautes-Pyrénées. Au-delà, c’est

bien le e-commerce qui représente

aujourd’hui une opportunité pour notre

région et ses territoires : on compte

environ 50 grands acteurs du e-com-

merce en Midi-Pyrénées.

Quels sont ses atouts d’un point de vue logistique ?Sa position centrale au cœur du grand

Sud-Ouest et des infrastructures autorou-

tières de qualité, est un des atouts prin-

cipaux. L’A20, qui traverse Midi-Pyrénées

via Cahors et l’A75 qui la borde à l’Est

avec Millau et son viaduc, sont de fait

les itinéraires les plus courts et les moins

coûteux pour le trafic de marchandises

entre Europe du Nord et la péninsule

ibérique. Surtout, notre région est en

plein essor démographique avec 30 000

nouveaux arrivants chaque année. C’est

un argument de poids pour la logistique

de la grande distribution. Nous disposons

enfin d’une offre foncière et immobilière

qualitative, dédiée à la logistique avec

accès direct aux infrastructures routières

et ferroviaires. Au-delà d’Eurocentre ou

de Grand Sud Logistique, on peut citer

les zones d’intérêt régional de Cahors

sud, des Cadaux (Tarn) et de Gabriélat

(Ariège), notamment, qui proposent des

terrains viabilisés attractifs.

Ses faiblesses ?Midi-Pyrénées est éloignée des grandes

aires démographiques européennes et

de l’axe Paris/Lyon/Marseille, qui reste

prédominant. Nous sommes également

concurrencés dans les échanges Nord-

Sud par les couloirs littoraux, atlantique

et méditerranéen. Mais ce handicap

devient un atout, car leur saturation

conduit les transporteurs à regarder

l’offre alternative que représentent des

axes comme l’A20 ou l’A75 ! n

lignes de bus express mis en place par

le Conseil général de la Haute-Garonne

entre Toulouse et Eurocentre. Le succès

se traduit d’ailleurs par de nouvelles

demandes d’implantation, notamment

d’entreprises souhaitant s’étendre ou

s’affranchir des contraintes du trafic

urbain. Nos services étudient la faisabilité

d’une extension d’Eurocentre sur environ

60 ha, dans les trois ou quatre ans qui

viennent. Si la commercialisation des

200 ha de terrains s’achève en 2014, le

programme de construction immobilière

reste par contre encore important avec

plus de 90 000 m2 d’entrepôts locatifs à

réaliser. La plate-forme Grand Sud Logis-

tique, avec une superficie de 400 ha, est

donc, non seulement complémentaire

pour les entreprises désirant s’implanter

sur l’axe A20/A62, mais elle répond aussi

aux besoins logistiques de Midi-Pyrénées

qui ne se limitent pas à l’aire urbaine de

Toulouse. Dans le souci d’un aménage-

ment équilibré du territoire régional, la

Région porte également attention au

développement des différents bassins

d’emploi.

La région Midi-Pyrénées s’illustre-t-elle comme un bassin d’emploi logistique ?Au sens strict – transports de marchan-

dises et services logistiques –, le secteur

pèse 21 000 emplois pour 2 300 entre-

prises en Midi-Pyrénées. Si l’on tient

compte de tous les transports – aérien,

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N°115 - Mai 2014le journal de la logistique42

TRANSVERSAL ENQUÊTE

Grand Sud Logistique, implantation d’avenirÀ trente minutes de la métropôle toulousaine, au péage de l’A20 et de l’A62, se tient depuis près de cinq ans la zone multimodale Grand Sud Logistique. Sorte de prolongement naturel de la zone Eurocentre, Grand Sud Logistique affiche une vocation logistique assumée et une volonté de développement constant.

un argument intéressant pour les inves-

tisseurs, la recherche de grands terrains

dédiés à la logistique étant aujourd’hui

compliquée en Midi-Pyrénées. « Nos par-

celles vont de 2 000 m² à 60 hectares.

Nous avons également une desserte

ferrée et sommes en train de mettre en

place un opérateur ferroviaire en charge

du transfert modal. Ce service comprend

le chargement et déchargement des

camions, sur les 50 kilomètres autour

de la zone », intervient Mathieu Lafage,

chargé de mission au sein du Syndicat

mixte Grand Sud Logistique. Autre point

d’importance sur le territoire : le bassin

d’emploi. Localement, ce dernier permet

de répondre aux attentes des entreprises

en matière de qualification et de dispo-

niblité. La fidélisation sur les sites déjà

existants s’avère plutôt importante et

le taux de compétences est assez bon.

C’est en 2006, à la suite de divers contacts

ou implantations logistiques sur le dépar-

tement du Tarn-et-Garonne (Toupargel,

Transport Olano, Firestone, Conforama,

les Transports Breger, Thiriet…) et en

réponse à la fin de commercialisation

d’Eurocentre, que le Conseil général a

décidé de mobiliser des moyens autour

d’une zone dédiée à la filière logistique

et d’aménager une plate-forme multi-

modale. L’idée de créer Grand Sud

Logistique était née. Rapidement, un

calendrier cadencé s’est enclenché. Entre

2006 et 2008, le choix de l’implantation

et l’analyse de faisabilité ont été étudiés.

Le site a été retenu fin 2008. Entre 2009

et 2010, la collectivité a travaillé sur le

dossier de création et de réalisation de

Zac, effectué une enquête publique…

pour que fin 2010, le lancement des tra-

vaux de la première tranche soit initié et

que la société Intermarché s’implante sur

place. Cette année, Stef va démarrer sa

prestation pour Intermarché. Le bâtiment

de l’enseigne de grande distribution est

réalisé en deux tranches. Sur la première,

le prestataire Denjean Logistique est déjà

présent. Sur la seconde, le logisticien du

froid démarrera son activité en juin.

LE DÉBUT D’UNE NOUVELLE AVENTURE LOGISTIQUEAvec 450 hectares dédiés à la logistique

et des atouts non négligeables, Grand

Sud Logistique affiche, en premier lieu,

une proximité avec l’agglomération tou-

lousaine et un positionnement straté-

gique, au carrefour de l’A20 (Toulouse-

Paris) et de l’A62 (Toulouse-Bordeaux).

Cette situation géographique lui permet

ainsi de rayonner facilement dans tout

le Sud-Ouest de la France et représente

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N°115 - Mai 2014le journal de la logistique 43

ENQUÊTE

cap et maintenir une vocation logistique

sur la zone ». Mais avec un souci : « Grand

Sud Logistique est un outil moteur qui va

nous permettre d’accueillir de gros pro-

jets mais nous devons aussi réfléchir à

protéger nos entreprises en milieu rural

pour qu’elles bénéficient également de

ces infrastructures. Nous évoquons donc

la constitution de ramasses mutualisées

et réalisons plus généralement un travail

de mutualisation afin qu’elles puissent

répondre de façon compétitive à leurs

clients », argumente-t-il. Et si aider les

PME du territoire s’affiche comme un but

clairement énoncé, travailler en adéqua-

tion avec la zone logistique historique

de la région l’est tout autant. En étroite

collaboration avec son homologue d’Eu-

rocentre, Mathieu Lafage insiste sur la

nécessité de ne pas opposer Grand Sud

Logistique et celui-ci : « Lorsqu’une entre-

prise recherche un bâtiment en location,

j’appelle mon homologue d’Eurocentre.

Inversemment, lorsqu’ils ont des clients

sur du foncier, ils nous contactent.

Aujourd’hui, Eurocentre est bien iden-

tifié par les acteurs de la logistique mais

n’a plus de grosses parcelles disponibles.

Nous bénéficions de leur image. Il s’agit

d’une zone qui fonctionne bien, de gros

acteurs y sont et cela est bénéfique pour

toute la région Midi-Pyrénées », termine-

t-il, avant de conclure : « Nous sommes

un peu en retard sur la structuration

logistique de la région, mais aujourd’hui

notre travail sur la zone est porteur. Le

besoin émerge et les réponses se mettent

en place ». n

Le cas échéant, la collectivité mobilise

les acteurs de la formation du territoire

pour répondre au mieux aux attentes

des entreprises. Ainsi, Grand Sud Logis-

tique prépare actuellement avec Stef, le

recrutement de 200 personnes d’ici fin

2014. « Denjean Logistique et Stef nous

ont fourni leurs profils de postes et nous

coordonnons ensuite l’ensemble des

services et identifions localement les per-

sonnes compétentes. Le but étant que

l’entreprise ait une première sélection de

candidats. Au-delà du terrain, nous nous

chargons donc de tout l’aspect humain

afin d’accompagner au mieux les entre-

prises », détaille Mathieu Lafage.

DES PERSPECTIVES D’ÉVOLUTION CONTINUESToujours en phase de démarrage, la pre-

mière implantation sur site ayant eu lieu

en 2011, Grand Sud Logistique affiche

une ambition mesurée mais volontaire.

Si 41 hectares ont été achetés par Inter-

marché où a été construit un bâtiment

de 89 000 m², prochainement, un dos-

sier ICPE devrait être délivré pour un

bâtiment de 32 000 m² porté par le

promoteur PRD. Sur une autre parcelle,

15 hectares de foncier, une promesse

avec le groupe 3R, investisseur en immo-

bilier d’entreprise toulousain a égale-

ment été signée. « Nous allons chercher

des investisseurs et des clients, nous

n’attendons pas qu’ils arrivent. Nous

sommes dans une démarche proactive

pour faire connaître la zone et son poten-

tiel. Nous avons rencontré tous les princi-

paux investisseurs/promoteurs et acteurs/

entreprises de la filière logistique pour

leur présenter le produit. Depuis cinq

ans, ce travail est constant. Nous visons

surtout une logistique régionale ou

interrégionale et sommes vraiment sur

des entreprises qui visent une logistique

quart sud-ouest de la France. Nous ne

faisons pas de logistique internationale »,

développe Mathieu Lafage. Au-delà de la

simple implantation il a, par ailleurs, été

décidé de proposer aux entreprises, des

activités diverses au sein de la zone : un

pôle de services à la fois pour les salariés

(crèches d’entreprises, restauration…),

pour les entreprises (banques, poste,

recrutement, centre de formation dédié

aux métiers de la logistique) et un village

poids lourds répondant aux besoins des

chauffeurs routiers (télé, bornes wifi…)

sont en phase d’élaboration. Côté envi-

ronnement, la zone n’est pas HQE, mais

une charte architecturale, paysagère

et environnementale propre au lieu,

adaptée au territoire et aux attentes

des populations a été créée. Un comité

consultatif mis en place en 2007 afin de

présenter le projet continue régulière-

ment de se réunir.

S’INTÉGRER DANS UN PAYSAGE AUX MULTIPLES FACETTESAccueillir de nouvelles entreprises en

créant un pôle logistique dynamique et

bien intégré au sein du département, tel

était l’objectif de départ de Grand Sud

Logistique. Aujourd’hui, Mathieu Lafage

l’assure : « Nous souhaitons garder notre

[ EN BREF ]

DÉCOUPAGE DE LA ZONE • Superficie de la zone totale : 450 hectares ;• 300 hectares commercialisables à terme ; • 150 hectares dédiés à l’équipement et à la voirie, à la mise en place d’une desserte ferrée et d’une

station d‘épuration dont 80 hectares consacrés aux espaces verts publics ;• Sur les 300 hectares commercialisables, une première tranche de 100 hectares a été aménagée – 41 hectares

ont été achetés par Intermarché, dont un bâtiment de 89 000 m².

À VENIR• Délivrance d’un dossier ICPE pour un bâtiment de 32 000 m² porté par le promoteur PRD ;• Promesse avec le groupe 3R, investisseur en immobilier d’entreprise toulousain sur une autre parcelle

de 15 hectares de foncier.

« Accueillir de nouvelles entreprises en créant un pôle logistique dynamique et bien intégré au sein du département, tel était l’objectif de départ de Grand Sud Logistique. »

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N°115 - Mai 2014le journal de la logistique44

TRANSVERSAL ENQUÊTE

avec un tableau de bord permettant de

visualiser les résultats et les défaillances.

Gestion des flux, du service client, effi-

cience logistique, plusieurs thématiques

ont permis de poser un diagnostic sur

l’atelier.

Qu’a-t-il été préconisé à l’issue de ce dia-gnostic ?Une proposition de plan d’actions prio-

ritaires sur cinq points nous

a été soumise. Premier élé-

ment, la définition et l’affi-

chage d’indicateurs par sec-

teur : les employés n’étaient

pas informés de leur propre

succès, défauts ou vitesse.

Ensuite, il s’agissait de redéfinir le pro-

cessus d’approvisionnement avec les

lieux de stockage, les systèmes d’infor-

mation, la gestion des stocks. Exemples ?

La création d’une base d’information

afin de comparer les tarifs lors des achats

entre différents fournisseurs et grossistes,

la mise à disposition plus importante des

postes informatiques, une meilleure uti-

lisation du système d’information… Le

troisième point concernait la réorganisa-

tion globale des îlots d’intervention par

la mise en place du 5S. Venaient ensuite

le Value Stream Maping et la planifica-

tion des interventions et enfin la gestion

du personnel (tenue de travail non iden-

tique, cellule de formation insuffisam-

ment présente…).

Aujourd’hui, quels sont les résultats concrets obtenus ?À travers les préconisations formulées,

notre objectif est d’intégrer les résultats

dans un plan de redéploiement d’actions

Pouvez-vous nous expliquer la genèse du projet ?En mai 2013, des étudiants du Cnam

ont proposé d’établir une collaboration

avec Toulouse Métropole sur la mise en

œuvre d’une étude supply chain interne.

Dès le mois de juillet, trois sites pouvant

faire l’objet de cette expérience ont été

repérés : les cuisines centrales de la ville

de Toulouse, un atelier mécanique et le

centre de tri des déchets recy-

clables. L’étude a été menée

par trois étudiants du Cnam

(en activité professionnelle par

ailleurs) : Gautier Aubourg,

Justin Ricard et Jonathan

Grizaud. Elle a été restituée

sous sa forme finale le 6 février dernier.

À la suite de cela, nous avons proposé

et décidé de signer une convention de

collaboration de trois ans avec le Cnam.

Sur l’atelier de mécanisation par exemple, quelle a été la problématique de départ ?Cet atelier de 56 salariés réalise 10 320

interventions annuelles de réparation

mécanique sur une flotte de 1 800

engins. La question posée concernait la

répartition entre ses spécialités (station,

chaudronnerie et soudure, pneumatique

et automatisme, électricité générale,

magasin de pièces détachées…) et son

organisation spatiale. Cette dernière

manquait de cohérence : des zones de

danger ont été identifiées, le flux n’était

pas continu, la spatialisation à l’inté-

rieur de l’atelier n’était pas clairement

délimitée, des stockages intempestifs

de pièces usagées ont été notés et le

management visuel était totalement

défaillant. En définitive, la logistique

était mal organisée, fragmentée et la

partie collaborative entre les ateliers mal

gérée. L’étudiant en charge du projet a

travaillé sur une grille de 40 points, la

meilleure note étant 4. Nous sommes

arrivés à une moyenne générale de 1,3

« Nous méconnaissions l’aspect globalisant de l’approche supply chain. »Toulouse Métropole, collectivité et plate-forme des plus abouties en matière d’intercommunalité regroupant 12 000 salariés et 245 métiers, a mis en placeune collaboration avec le Cnam sur les questions de supply chain. Retour d’expérience avec Olivier Delcour, directeur général adjoint organisation et management au sein des collectivités Toulouse Ville et Toulouse Métropole.

« À travers les préconisations formulées, notre objectif est d’intégrer les résultats dans un plan de redéploiement d’actions internes.

Le changement doit être apprivoisé. »

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N°115 - Mai 2014le journal de la logistique46

TRANSVERSAL ENQUÊTE

[ FORMATION EN ALTERNANCE ]

La formation se déroule en alternance sur 24 mois à raison, chaque mois, de trois semaines en entreprise et une semaine en formation. Chaque promotion est composée d’environ 20 candidats dont l’objectif est de faire progresser la maturité organisationnelle et la compétitivité des entreprises dans lesquelles ils sont positionnés Les prérequis des candidats sont d’avoir une formation initiale de niveau bac+3 en Logistique et/ou supply chain ou un niveau bac+2 avec expérience. Les entreprises d’accueil, quant à elles, sont multisecteurs (aéronau-tique, agro alimentaire, prestations de service logistique…). « Cette formation donne à l’entreprise la capacité à confier des projets d’envergure aux alternants en poste. Et, bien entendu la situation idéale est qu’ils soient embau-chés dans l’entreprise directement après », précise Sébastien Benne animateur de cette formation et spécialiste en conseil et formation dans les métiers de la supply chain et du management des hommes et des projets. Quant aux tendances actuelles, il note une demande de plus en plus importante sur le supply management qui s’articule autour « d’un candidat en cursus logistique ou supply chain qui souhaite poursuivre vers un niveau supérieur Bac+5 ou d’un salarié de 30 - 40 ans voire plus, en poste sur des fonctions de supply chain management mais n’ayant pas obtenu cette compétence par la formation diplômante. Ces candidats souhaitent acquérir d’autres outils, se perfectionner sur le pilotage des flux, le lean management… »À noter que cette formation peut également se préparer en temps plein avec six mois de cours suivie d’un stage en entreprise de trois ou six mois.

LA FORMATION DE MANAGER SUPPLY CHAIN EN ALTERNANCE (BAC + 5) DU CNAM TOULOUSE

la prévention des TMS et d’un certain

nombre de pathologies liées à des tâches

difficiles. La supply chain peut toucher

toutes sortes d’autres champs d’actions

de la RH, des services d’organisation

interne ou même dans les domaines de la

production. Enfin, la pratique de la supply

chain pourrait aussi certainement nous

apporter beaucoup sur les logiques de

services (à l’habitant, aux entreprises…)

mises en œuvre par la collectivité. n

internes. Le changement doit être appri-

voisé. Voilà pourquoi, en fonction d’un

échéancier, nous pourrions établir un

plan sur un à deux ans. Certains déploie-

ments, en particulier le programme de

formation sur la mobilisation des outils

informatiques disponibles, demandent

un peu de temps. Il s’agit de réordonner

les moyens alloués. Nous avons le budget

et le temps nécessaires à la bonne réalisa-

tion du projet.

Ce travail a-t-il été la source d’une prise de conscience de la part de la collectivité sur les possibilités d’optimisation qu’offre la supply chain ?Oui, l’appel à compétences trans-

verses permet de sortir d’une logique

uniquement métier. Nous fonction-

nons très souvent sur des projets, par

métier ou site. Ce travail nous a donc

apporté une vision nouvelle, nous a

permis d’engager une réflexion sur une

démarche d’efficience, d’implacabilité

de l’organisation et de gains possibles.

Nous méconnaissions l’aspect globali-

sant de la supply chain. Il s’agit d’un

véritable apport.

« L’appel à compétences transverses permet de sortir d’une logique uniquement métier. »

Finalement, cela vous encourage-t-il à mener d’autres projets similaires ?Assurément, cela va avoir des consé-

quences importantes par exemple sur

l’ergonomie des postes ou bien encore

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N°115 - Mai 2014le journal de la logistique 47

ENQUÊTE

Marseille-Fos et nous pouvons com-

pléter notre offre avec les aéroports de

Toulouse et Bordeaux. » Totalement

incluse dans la stratégie du groupe,

l’activité aéronautique, très présente

dans cette région, devrait permettre au

prestataire de « transposer son savoir-

faire automobile à ce secteur où les flux

physiques et d’information entre tous les

acteurs peuvent encore être optimisés et

rationalisés », conclut Xavier Daguet. n

Avec plus de 115 000 m² d’entrepôts

exploités et la majorité de son activité

réalisée dans cette région, Denjean

Logistique est l’un des principaux logisti-

ciens du Sud-Ouest. Même si ce dernier

continue à élargir son périmètre, il aime à

se définir « comme le régional de l’étape

et le référent local ». Ce fort ancrage

et cette proximité historique sont une

force et un avantage par rapport à l’ar-

rivée de nouveaux prestataires, comme

le souligne Claude Soumet, le directeur

général de l’entreprise : « Beaucoup de

groupes, quand ils ont fini de s’implanter

en région parisienne, ont la tentation de

se rapprocher de bassins de consomma-

tion en croissance comme le nôtre. Nous

pouvons y noter un phénomène de rat-

trapage et de nombreux projets d’avenir.

Or, notre région étant moins consomma-

trice de logistique que les grands bassins

traditionnels comme l’Île-de-France, la

Après plus de 13 ans de collaboration,

Intermarché réitère ainsi sa confiance

à Denjean Logistique jusqu’en 2017.

Sur les 45 000 m² d’entrepôts à tem-

pérature ambiante d’Intermarché situé

à Montbartier (Montauban – 82), Den-

jean Logistique assure la logistique des

produits d’épicerie et des marchandises

générales pour les 540 magasins Inter-

marché et Netto du grand Sud-Ouest.

La performance démontrée par le pres-

tataire logistique pour gérer les chan-

connaissance des acteurs et du réseau sur

place est primordiale et fait la différence ».

POSITIONNEMENT PRIVILÉGIÉ DE LA RÉGION Présent depuis 20 ans dans le sud-ouest,

Gefco est implanté dans les départe-

ments les plus denses en activités éco-

nomiques au travers de six agences

ou de correspondants. Ce positionne-

ment est une porte d’échange idéale

avec la péninsule ibérique et le Maroc.

« D’ailleurs, Saint-Jean-de-Luz et Perpi-

gnan commercialisent nos services sur

le Pays Basque espagnol et la région de

Gérone en Catalogne, explique Xavier

Daguet, directeur de la région Sud-Ouest

chez Gefco. De plus, le réseau autorou-

tier et routier dessert particulièrement

bien les principales villes de la région.

Nous bénéficions d’un accès rapide aux

ports de Bordeaux, Bilbao, Barcelone,

gements de gammes et les très fortes

variations d’activité inhérentes aux dos-

siers traités ont rassuré Samuel Bidolet,

directeur des opérations chez ITM Logis-

Le Sud-Ouest, terre de logisticiens

Denjean Logistique et Intermarché renforcent leur collaboration en Midi-Pyrénées

Le Midi-Pyrénées n’est pas classé parmi les plus grandes régions logistiques françaises mais occupe une position centrale dans la zone Sud-Ouest. Son dynamisme porté par plusieurs secteurs d’activité et un fort essor démographique en font une destination attractive. Deux prestataires logistiques expliquent ces choix.

tique Alimentaire International : « C’est

la confiance et les valeurs que nous par-

tageons qui font la pérennité de notre

collaboration ». n

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N°115 - Mai 2014le journal de la logistique48

TRANSVERSAL ENQUÊTE

En parallèle à la logistique, le transport et ses entreprises connaissent des particularités et des difficultés spécifiques à la région Sud-Ouest. Jean-François Brou, président de l’observatoire régional des transports et directeur général de RSO (routiers du Sud-Ouest) livre son analyse.

Méditerranée (Barcelone, Perpignan-

Montpellier, Nîmes, Lyon). Sur ce sujet,

des investissements très importants sont

en cours dont un majeur déjà achevé : le

tunnel du Perthus qui est extrêmement

performant et doté d’une ligne mixte

(TGV/train de marchandises) mais évitant

Toulouse. Le trafic passe donc davan-

tage par Lyon et la vallée du Rhône. La

région Midi-Pyrénées n’a pas non plus

les retombées qu’elle devrait avoir par

sa proximité avec la Catalogne. Nous

travaillons beaucoup sur le passage

entre Midi-Pyrénées et Barcelone par le

tunnel du Puymorens, pour construire

les 50 km de quatre voies manquants.

Barcelone serait alors à 300 km de

Toulouse, et l’impact sur notre dévelop-

pement économique serait important

puisqu’un camion pourrait faire l’aller/

retour dans la journée. Aujourd’hui, en

passant par Perpignan, il faut compter

plus de 4h30 de conduite dans un sens

puis dans l’autre avec 11h de pause ! n

Pouvez-vous nous dresser un état des lieux du secteur du transport sur la région ?Nous comptons peu de très grosses

entreprises. Trois ou quatre ont des

flottes entre 150 et 300 camions. Autre-

ment, il s’agit plutôt de PME ayant entre

20 et 70 camions. Par rapport à d’autres

régions françaises, nous sommes donc

sur des tailles d’entreprises de transport

beaucoup plus petites. Cela s’explique

par le fait que le Sud-Ouest n’est pas

un point de chargement privilégié car

peu générateur de fret. Par ailleurs, nos

entreprises de transport ne sont pas en

bonne santé, mais il s’agit là d’un pro-

blème général en France, même si la

situation en Midi-Pyrénées est sans doute

pire. Pourquoi ? Nous subissons davan-

tage la concurrence des low cost étran-

gers et du cabotage. Région de livraison

avec beaucoup de consommateurs, nous

nous retrouvons avec des camions polo-

nais, lituaniens, etc., qui viennent appro-

visionner notre région et qui repartent à

n’importe quel prix.

Quels types de flux sont réalisés sur le ter-ritoire ?Les PME du transport ayant entre 10 et

30 camions travaillent avec les clients

de proximité et sont souvent mieux

payés pour revenir que pour partir,

ce qui est complètement atypique

en France. Un autre phénomène est

à prendre en compte : nous n’avons

pas de ports et aucun débouché sur la

mer. Or aujourd’hui, les échanges sont

très importants avec l’overseas et les

ports français jouent un rôle majeur

sur l’irrigation des régions à proximité.

En fait, les ports principaux du Midi-

Pyrénées sont ceux d’Amsterdam et de

Rotterdam. Nous travaillons davantage

avec ces derniers, ce qui accentue le

déséquilibre des flux Nord. Parallèlement,

nous souhaitons le développement des

ports de Marseille, Gênes ou Barcelone.

Quelles sont vos actions prioritaires afin de développer et d’améliorer la situation du secteur dans la région ?Nous sommes tous très perturbés par la

baisse de l’activité économique et par

l’invasion des camions en provenance

de l’Est de l’Europe. Aujourd’hui, cela

fausse les cartes. Nous essayons de réé-

quilibrer les flux entre le Nord et le Sud

mais c’est un travail qui doit se faire à

plus grande échelle. Ce n’est pas une

région comme la nôtre qui va pouvoir

influer sur les flux maritimes mondiaux.

Un autre phénomène est également à

prendre en compte : les corridors ferro-

viaires sont très à la mode en ce moment

en Espagne mais ne passent pas encore

par Midi-Pyrénées puisqu’ils longent la

« Nous subissons davantage la concurrence des low cost étrangers et du cabotage. »

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N°115 - Mai 2014le journal de la logistique50

TRANSVERSAL ENQUÊTE

Le 8 janvier dernier, Airbus et Kuehne + Nagel annonçaient le renouvellement de leur contrat logistique

jusqu’en 2016. Les deux entreprises collaborent ensemble depuis 2003. Dans le cadre de ce nou-

veau contrat, Kuehne + Nagel sera chargé d’accompagner la montée en production des nouveaux pro-

grammes en relation avec les familles A350XWB et A320Neo. Parallèlement, le prestataire continuera

à gérer l’intégralité de la logistique de production d’Airbus en Allemagne, Espagne, France, Grande-

Bretagne et en Chine, pour l’ensemble des programmes du constructeur aéronautique. De la récep-

tion des pièces, en passant par les contrôles qualité, l’entreposage et la préparation des commandes,

Kuehne + Nagel se charge également de la manutention de sections d’aéronefs, du kitting, du support

après-vente ainsi que de l’enveloppage des ailes pour l’A380. Enfin, le prestataire aura notamment

pour mission l’exploitation d’un nouveau hub logistique à Toulouse. n

Chiffres 2013 : • 61 001 tonnes de fret et Poste, dont

2 918 tonnes pour la Poste et 58 083

tonnes de fret. Sur les 58 083 tonnes

de fret, on compte :

• 16 231 tonnes de fret express ;

• 1 530 tonnes de fret général cargo,

vols mixtes ;

• 40 189 tonnes de fret sur vols

charters ;

• 126 tonnes de fret sur vols militaires ;

• 7 tonnes autres (non commerciaux).

« Nous avions cédé notre première place

d’aéroport régional de fret en 2011,

Marseille étant repassé devant. Cela fait

deux ans que nous avons repris notre

place de première plate-forme en fret

régional aérien. La majeure partie de

notre fret est essentiellement liée au fret

sur vol charter en rapport avec l’activité

aéronautique et aérospatiale. Sur les

61 000 tonnes de fret et Poste en 2013,

39 000 tonnes sont dues à l’activité des

Belugas. Lorsqu’Airbus et l’aéronautique

accélèrent leur cadence logistique, notre

chiffre global en matière de fret progresse

également. Et pour cause, le fret charter

est extrêmement lié aux implantations

d’Airbus », commente Akram Troussieux,

responsable des études marketing et du

développement du réseau passagers et

fret de l’aéroport Toulouse-Blagnac. n

Essentiellement facilitateur et gestion-

naire de plate-forme, l’aéroport loue des

installations dédiées au fret à des pres-

tataires, transitaires, expressistes ou assis-

tants spécifiques pour le fret.

Le « global fret et Poste » comprend plusieurs catégories : • fret express (DHL, TNT, UPS,

Chronopost…) ;

• fret général cargo (marchandises

mises en soute des avions passagers) ;

• fret sur vol charter (affrètement

spécifique) ;

• fret sur vol militaire ;

• autres (non commerciaux).

Missions : • développer l’offre aérienne en matière

de fret au départ de la plate-forme ;

• promouvoir l’activité fret aérien par la

mise en relation des chargeurs

avec les agents de fret ;

• assurer la coordination entre

les différents professionnels

de la plate-forme pour mener

à bien toutes les opérations fret ;

• mener une politique qualité

et sécurité.

L’aérogare générale cargo comprend : • 20 400 m² de superficie d’entrepôts

et de bureaux à l’usage des agents

de fret, comprenant un accès direct

en zone réservée ;

• des services douaniers et vétérinaires ;

• 8 000 m² dédiés au traitement du fret

traditionnel (avec une capacité

de gestion de 50 000 tonnes brut) ;

• 2 400 m² de bureaux sont

à la disposition des transitaires

et des services de l’État.

Airbus et Kuehne + Nagel, une collaboration qui dure

Aéroport de Toulouse Blagnac, premier aéroport régional de fret

© A

irbus

S.A

.S. 2

013

– S.

Ram

adie

r.

© Airbus S.A.S. 2014 – master films/A. Tchaikovski.

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N°115 - Mai 2014le journal de la logistique 51

ENQUÊTE

de-France. De nombreux jeunes viennent

y tenter leur chance mais pour autant le

secteur du transport et de la logistique

souffre encore d’un déficit d’image et

d’une méconnaissance des métiers et

attire donc peu de candidats. De plus,

avec une pyramide des âges vieillissante

(la part des plus de 50 ans a doublé en

10 ans), le remplacement des actifs

devient problématique. Selon une

enquête annuelle du Pôle emploi, les

ouvriers non qualifiés de l’emballage

et les manutentionnaires sont les plus

recherchés. Alors que les métiers de

conducteurs routiers, d’ingénieurs et

cadres logistiques, planning, ordonnan-

cement et de responsables de magasi-

nage, tri et manutention sont les plus

difficiles à recruter. n

Le transport et la logistique en Midi-

Pyrénées ont embauché 400 personnes

en 2012. Ces chiffres, révélés par l’étude

annuelle de l’Observatoire prospectif des

métiers et des qualifications dans les

transports et la logistique (OPTL), rap-

pellent que malgré un repli entre 2007

et 2009, le secteur a gagné quelques

2 000 postes au cours des huit dernières

années.

UNE TENDANCE 2014 POSITIVEAvec près de 20 000 emplois(1) (pour

2 300 entreprises), la filiale transport de

marchandises et services logistiques est

soutenue par une dynamique de déve-

loppement de ses activités comme l’ex-

plique Martin Malvy, président du Conseil

régional Midi-Pyrénées : « Les principales

implantations relèvent de la logistique

aéronautique (Daher, Kuehne + Nagel

Aerospace Industrie, SDV…). Mais nous

avons aussi tous les grands acteurs de

la logistique agroalimentaire et de la

grande distribution (Brake Sud-ouest,

Logidis (Carrefour), Easydis (Casino),

Aldi Marché, Transgourmet, Davigel,

Thiriet…) ainsi que des prestataires de

premier rang bien implantés locale-

ment comme Denjean Logistique ou les

transports Barcos. Au-delà, c’est bien le

e-commerce qui représente aujourd’hui

une opportunité pour notre région et

ses territoires avec 50 grands acteurs

implantés en Midi-Pyrénées ». Une

analyse complétée par Vincent Massé,

manager executif division ingénieurs et

techniciens, achats et logistique et sys-

tèmes d’information chez Michael Page

pour qui, si tous les secteurs cités sont

générateurs d’emplois, l’aéronautique

reste bien le principal recruteur de la

région : « Le bassin d’emploi est tiré par

l’aéronautique qui se porte très bien en

ce moment. La tendance 2014 devrait

encore être positive. Les commandes et

les cadences au sein d’Airbus ne cessent

d’augmenter. Enfin, la sous-traitance qui

existe autour de ces activités bénéficie

de cette dynamique. Du coup, même

si d’autres secteurs comme l’agroali-

mentaire ou la pharma sont porteurs, ils

passent plus inaperçus ».

DÉFICIT D’IMAGE ET PÉNURIE DE CANDIDATSCette spécificité du tissu économique

régional génère un flux migratoire tou-

jours plus important. Avec 32 000 nou-

veaux habitants chaque année, Midi-

Pyrénées reste la région française la plus

attractive pour les 18/24 ans devant l’Île-

Logistique et transport, des secteurs qui recrutentDans cette période chahutée, la région Midi-Pyrénées connait un dynamisme économique et démographique plutôt favorable. Les transports et la logistique bénéficient de cette situation, avec à la clef des recrutements dans ces secteurs.

(1)

Si l’on tient compte de tous les transports (aérien, ferroviaire,

terrestre et de voyageurs), le secteur compte alors plus

de 50 000 emplois. Répartition des établissements et des effectifs salariés au 3e trimestre 2013 par département et par segment