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L’évaluation de la langue écrite dans tous les cours : défis, enjeux et pistes d’action
Fanny Kingsbury et Jean-Yves Tremblay
Cégep de Sainte-Foy
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Une grande question…
Selon vous, qu’est-ce qui détermine la décision des professeurs d’évaluer la langue écrite de leurs étudiants?
A) La compétence langagière des professeurs. B) Les politiques institutionnelles (ex. : PIEA). C) Le programme dans lequel s’inscrit le cours. D) La lourdeur de cette tâche. E) Le rôle qu’ils estiment devoir jouer.
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Une recherche pour répondre à cette question Programme d’aide à la recherche sur
l’enseignement et l’apprentissage (PAREA) Deux ans (2006-2008) Interviews et questionnaire 7 cégeps francophones 200 professeurs de la formation spécifique
2 programmes : SH et TCG
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Des déterminants…
de la décision d’évaluer la langue écrite
de la « profondeur » de l’évaluation de la langue écrite
à la fois de la décision et de la profondeur
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Représentations Décision
Rôle Responsabilité de tous en principeDans les faits :
• responsabilité assumée par tous les professeurs = motivation
• responsabilité assumée par certains professeurs seulement = démotivation
(perception de problèmes de légitimité et d’équité)
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Contextes Décision
Types et contextes de réalisation des évaluations Selon ce que les professeurs jugent que les
étudiants peuvent faire dans des circonstances précises
• Combinaison la plus favorable à la décision d’évaluer la langue écrite : sommatif + hors classe
Compétences à développer dans les cours Selon la plus ou moins grande nécessité de
recourir à l’écriture imposée par les compétences
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Contextes Décision
Pour une minorité de professeurs : leur rapport aux conditions d’exercice de la professionTemps (disponible et requis)Nombre d’étudiants
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SynthèseDéterminants Décision Représentation
Rôle
Contextes Types et
contextes de réalisation des évaluations
Compétences à développer
Rapport aux conditions d’exercice
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Représentations Décision et profondeur
Rapport à l’échec scolairePerception qu’un échec « à cause »
de la langue est illégitime dans l’absolu
Crainte qu’un étudiant échoue « à cause » de la langue
• Pourtant…
70 % discipline - 10 % langue = réussite
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Représentations Décision et profondeur
Perception de la prédominance de l’autonomie sur les règles58 % des professeurs
Perception que le Collège doit tolérer la prédominance de l’autonomie sur les règles29 % des professeurs
Une digression…
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Typologie des approches institutionnelles
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SynthèseDéterminants Décision et profondeur Représentations
Rapport à l’échec Prédominance de
l’autonomie
Contextes
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Représentations Profondeur
Adhésion variable aux exigences de la PIEA Règles jugées trop exigeantes (8 %) Règles jugées trop peu exigeantes (60 %) Perception qu’il est illégitime de rendre
obligatoire l’évaluation de la langue (16 %) Perception d’incompatibilité entre les
objectifs de réussite et l’obligation d’évaluer la langue écrite (14 %)
Au résultat : à peu près personne n’applique intégralement les règles prévues à la PIEA concernant l’évaluation de la langue écrite
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Représentations Profondeur
Perception des limites du rôle des professeursDistinction entre les rôles des
professeurs de français et les autres• Moins de profondeur = normal (70 %)• Impression d’une moins grande légitimité• Conviction que le mandat premier est
autre
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Contextes Profondeur
Visées des professeurs dans le contexte de la formation spécifiqueVisées de développement de la
maîtrise de la langue = sanction + commentaires
Visées de sensibilisation à l’utilisation d’une langue de qualité = sanction
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Contextes Profondeur
Compétence langagière des professeurs 96 % ont la conviction que leur propre
compétence langagière leur permet d’évaluer aisément celle des étudiants
Mais… 17 % disent avoir l’impression de ne pas voir
toutes les erreurs 13 % affirment se sentir parfois démunis 86 % estiment nécessaire que leur collège
offre aux professeurs des moyens d’améliorer leur maîtrise de la langue écrite, mais 42 % l’estiment nécessaire pour eux-mêmes
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Contextes Profondeur
Compétence d’évaluateurs de la compétence langagière 87 % estiment nécessaire que leur collège
propose aux professeurs des moyens d’améliorer leur façon d’évaluer la langue écrite, mais 38 % l’estiment nécessaire pour eux-mêmes
31 % estiment nécessaire de recevoir de leur collège de la rétroaction à cet égard
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Contextes Profondeur
Pratiques adoptées par les professeurs quant à l’évaluation de la langue écrite Évaluation simultanée de la langue et du
contenu disciplinaire (84 %) Aucun recours aux ouvrages de référence
linguistiques (41 %) Pas de sanction quand présence d’un doute
ou incapacité d’expliquer une erreur
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Contextes Profondeur
Langue maternelle des étudiantsAdoption de pratiques différentes
dans le cas où les étudiants ont une langue maternelle autre que le français (29 %)
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SynthèseDéterminants Profondeur Représentations
Adhésion variable aux exigences de la PIEA
Perception des limites du rôle des professeurs
Contextes Visées des
professeurs de la FS Compétence
langagière des professeurs
Compétence d’évaluateurs de la compétence langagière
Pratiques d’évaluation Langue maternelle
des étudiants
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Autre constat (Pas un déterminant)
« Nous devons évaluer la maîtrise de la langue… mais nous n’en avons pas la même définition! »
Il n’y a pas de compréhension univoque de ce qui doit être évalué.
Maîtrise de la langue = ?
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Qu’est-ce que maîtriser la langue ? A) Maîtriser l’orthographe d’usage et
grammaticale B) A + organisation textuelle C) Maîtriser la base D) Écrire sans faire de fautes E) Écrire sans faire de fautes graves F) Se soucier de l’élégance du texte G) Se faire comprendre
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Autre constat (Pas un déterminant)
« Si nous avons des règles communes, notre façon de les appliquer diffère. »
Il n’y a pas de compréhension univoque de la façon dont la compétence langagière doit être évaluée.Évaluer quoi, comment, jusqu’où?
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Autre constat (Pas un déterminant)
« Nous discutons rarement de la langue : ce n’est pas notre première préoccupation. »
Il existe peu de lieux et d’occasions d’échange entre professeurs sur la langue et son évaluation. Vivons-nous tous les mêmes difficultés?
Faisons-nous tous la même chose? Quel est notre rôle dans l’amélioration de la langue des étudiants? Est-ce important pour nous, sur le plan collectif? Etc.
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Autre constat (Pas un déterminant)
« Je veux des règles strictes et uniformes… mais je veux avoir le droit de m’y soustraire! »
Il y a une tension entre la nécessité d’encadrer les pratiques collectives et la nécessité de respecter l’autonomie des individus. Pour qui fait-on les règles?
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Pour favoriser l’optimisationde l’évaluation de la languepar tous… Gestes concrets du Collège illustrant
l’importance qu’il accorde à la compétence langagière et à son évaluation Mettre en place les conditions nécessaires
au développement d’une culture commune quant à la langue
Fournir de la rétroaction, de la formation et du soutien à l’embauche et en continu
Établir des balises précises d’application des règles communes (clarification des prescriptions)
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Effets attendus
Amélioration des compétences des professeurs quant à la langue et à son évaluation
Cohérence explicite perçue par les professeurs
Concertation entre les professeurs Cohésion institutionnelle
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Comment concrétiser ces pistes? Mettre en place les conditions
nécessaires au développement d’une culture commune quant à la langue
Fournir de la rétroaction, de la formation et du soutien à l’embauche et en continu
Établir des balises précises d’application des règles communes (clarification des prescriptions)
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Rapport complet et guide d’appropriation des résultats disponibles au www.cegep-ste-foy.qc.ca/profs-langue
Fanny Kingsbury ([email protected])
Jean-Yves Tremblay ([email protected])