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Au Pays basque comme ailleurs, ON A RAISON DE SE RÉVOLTER Quand les médias français nous parlent du Pays basque, c’est en général pour signaler un attentat ou se réjouir de la énième arrestation du « chef militaire » de l’E.T.A. Jamais ils ne nous disent ce qui se passe là-bas, les luttes qui s’y mènent, et pourquoi ce pays est en guerre larvée depuis plusieurs générations. Jamais ils ne nous parlent du peuple basque : 3 millions de personnes, réparties dans 7 provinces, qui ont en commun une continuité territoriale, une langue, une culture et une histoire. Des gens comme les autres, mais qui subissent une injustice historique particulière : à l’époque moderne, leur pays n’a pas pu acquérir son indépendance, et se trouve depuis lors divisé, sous la domination de deux États, l’Espagne et la France. Conséquences : répression culturelle, privation de droits, manque de démocratie et, pour les provinces dites « françaises », abandon économique et absence de développement. Pourquoi être indépendants ? Tout simplement pour être en mesure de décider eux-mêmes de leur propre avenir. Pas pour confier les rênes du pouvoir à une minorité de capitalistes, comme c’est le cas dans toute l’Europe, mais pour construire une véritable démocratie, par le peuple et pour le peuple. Émancipation nationale et transformation sociale, c’est pour ces deux objectifs que la gauche basque mène une lutte résolue depuis plusieurs décennies. D’abord contre la dictature franquiste, dont elle a accéléré la chute. Puis contre la Monarchie espagnole et les gouvernements successifs qui, de droite ou « socialistes », ont toujours refusé aux Basques ce que la République espagnole en 1936 leur avait reconnu : le droit à l’autodétermination. Aujourd’hui, 30 ans après s’être vu imposé (contre son vote majoritaire) la constitution post-franquiste espagnole, la plus grande partie du Pays basque vit dans un véritable état d’exception : Les partis politiques de la gauche indépendantiste (10 à 20 % de l’électorat) sont interdits, tout comme les associations de solidarité avec les prisonniers politiques. Les quotidiens, radios et web-TV indépendantistes sont fermés, et leurs biens saisis. La torture, dénoncée régulièrement par les O.N.G., reste une pratique courante à l’encontre des militants basques : plus de 60 cas avérés l’année dernière. Il y a aujourd’hui plus de prisonniers politiques basques qu’à la mort de Franco : plus de 750 (dont 160 en France), ce qui équivaudrait à l’échelle de la France à 15 000 personnes. Parmi eux, de nombreux prisonniers d’opinion, incarcérés uniquement pour s’être exprimés en public en faveur de la cause indépendantiste. Le responsable de cette situation, ce n’est pas l’E.T.A. (qui a observé au cours des dernières années plusieurs trêves unilatérales et conduit des négociations de paix, sans que jamais le gouvernement espagnol n’en profite pour faire une quelconque ouverture démocratique) ; ce ne sont pas non plus les multiples luttes menées sur tous les fronts (politique, syndical, associatif, culturel) par le mouvement indépendantiste. Au contraire, seule la gauche basque propose une solution politique à ce conflit, une solution intégrant toutes les forces en présence, sans exclusive. Mais quand des travailleurs ou des peuples dominés se lèvent pour résister à l’oppression et affirmer leurs droits, les puissances qu’ils affrontent cherchent toujours à les vaincre non seulement par les armes, mais aussi par une propagande tous azimuts visant à les nier ou les criminaliser. Le peuple basque est la cible de cette propagande, comme l’ont été les jeunes des banlieues en 2005, comme le sont les salariés de Continental, les nationalistes corses ou les membres du L.K.P. en Guadeloupe. La lutte fait peur aux gouvernants, car ils ont peur de la liberté des peuples. Mais ceux qui n’ont peur ni des peuples ni de leur liberté savent que la cause basque va dans le sens de l’histoire, celui de toutes les luttes contre l’injustice et pour l’émancipation humaine. LIBERTÉ POUR LE PEUPLE BASQUE ! VIVE LES LUTTES D’ÉMANCIPATION PARTOUT DANS LE MONDE ! Retrouvez-nous sur Radio Libertaire (89.4 Mhz), chaque dernier vendredi du mois, de 22h30 à 0h30. Écoutez aussi Txalaparta, sur Radios Pays (93.1 Mhz), le mardi de 21h à 24h et le mercredi de 12h à 15h. C.S.P.B., 21 ter, rue Voltaire, 75011 Paris [email protected] http://cspb.unblog.fr

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ducument du Comite de Solidarite avec le peuple basque

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Au Pays basque comme ailleurs,

ON A RAISON DE SE RÉVOLTER Quand les médias français nous parlent du Pays basque, c’est en général pour signaler un attentat ou se réjouir de la énième arrestation du « chef militaire » de l’E.T.A.

Jamais ils ne nous disent ce qui se passe là-bas, les luttes qui s’y mènent, et pourquoi ce pays est en guerre larvée depuis plusieurs générations.

Jamais ils ne nous parlent du peuple basque : 3 millions de personnes, réparties dans 7 provinces, qui ont en commun une continuité territoriale, une langue, une culture et une histoire. Des gens comme les autres, mais qui subissent une injustice historique particulière : à l’époque moderne, leur pays n’a pas pu acquérir son indépendance, et se trouve depuis lors divisé, sous la domination de deux États, l’Espagne et la France. Conséquences : répression culturelle, privation de droits, manque de démocratie et, pour les provinces dites « françaises », abandon économique et absence de développement.

Pourquoi être indépendants ? Tout simplement pour être en mesure de décider eux-mêmes de leur propre avenir. Pas pour confier les rênes du pouvoir à une minorité de capitalistes, comme c’est le cas dans toute l’Europe, mais pour construire une véritable démocratie, par le peuple et pour le peuple. Émancipation nationale et transformation sociale, c’est pour ces deux objectifs que la gauche basque mène une lutte résolue depuis plusieurs décennies. D’abord contre la dictature franquiste, dont elle a accéléré la chute. Puis contre la Monarchie espagnole et les gouvernements successifs qui, de droite ou « socialistes », ont toujours refusé aux Basques ce que la République espagnole en 1936 leur avait reconnu : le droit à l’autodétermination.

Aujourd’hui, 30 ans après s’être vu imposé (contre son vote majoritaire) la constitution post-franquiste espagnole, la plus grande partie du Pays basque vit dans un véritable état d’exception :

Les partis politiques de la gauche indépendantiste (10 à 20 % de l’électorat) sont interdits, tout comme les associations de solidarité avec les prisonniers politiques.

Les quotidiens, radios et web-TV indépendantistes sont fermés, et leurs biens saisis. La torture, dénoncée régulièrement par les O.N.G., reste une pratique courante à l’encontre des militants basques :

plus de 60 cas avérés l’année dernière. Il y a aujourd’hui plus de prisonniers politiques basques qu’à la mort de Franco : plus de 750 (dont 160 en France),

ce qui équivaudrait à l’échelle de la France à 15 000 personnes. Parmi eux, de nombreux prisonniers d’opinion, incarcérés uniquement pour s’être exprimés en public en faveur de la cause indépendantiste.

Le responsable de cette situation, ce n’est pas l’E.T.A. (qui a observé au cours des dernières années plusieurs trêves unilatérales et conduit des négociations de paix, sans que jamais le gouvernement espagnol n’en profite pour faire une quelconque ouverture démocratique) ; ce ne sont pas non plus les multiples luttes menées sur tous les fronts (politique, syndical, associatif, culturel) par le mouvement indépendantiste. Au contraire, seule la gauche basque propose une solution politique à ce conflit, une solution intégrant toutes les forces en présence, sans exclusive.

Mais quand des travailleurs ou des peuples dominés se lèvent pour résister à l’oppression et affirmer leurs droits, les puissances qu’ils affrontent cherchent toujours à les vaincre non seulement par les armes, mais aussi par une propagande tous azimuts visant à les nier ou les criminaliser. Le peuple basque est la cible de cette propagande, comme l’ont été les jeunes des banlieues en 2005, comme le sont les salariés de Continental, les nationalistes corses ou les membres du L.K.P. en Guadeloupe.

La lutte fait peur aux gouvernants, car ils ont peur de la liberté des peuples. Mais ceux qui n’ont peur ni des peuples ni de leur liberté savent que la cause basque va dans le sens de l’histoire, celui de toutes les luttes contre l’injustice et pour l’émancipation humaine.

LIBERTÉ POUR LE PEUPLE BASQUE ! VIVE LES LUTTES D’ÉMANCIPATION PARTOUT DANS LE MONDE !

Retrouvez-nous sur Radio Libertaire (89.4 Mhz), chaque dernier vendredi du mois, de 22h30 à 0h30. Écoutez aussi Txalaparta, sur Radios Pays (93.1 Mhz), le mardi de 21h à 24h et le mercredi de 12h à 15h.

C.S.P.B., 21 ter, rue Voltaire, 75011 Paris [email protected] – http://cspb.unblog.fr