2012 06-23~1158@biofutur

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NANOBIOTIX8518872300507/GBJ/OTO/2

Eléments de recherche : NANOBIOTIX : société spécialisée dans la nanomédecine, toutes citations

Dosa

30 ans de recherches académiquesNée dans l'hexagone il y a plus d'une trentaine d'années, la nanomédecine aprogressivement investi tous les domaines de la recherche médicale (pharmacologie,chimie, biologie...), apportant une reconnaissance internationale à la France. Cependant,des progrès restent à faire, notamment dans le transfert des recherches vers la clinique.

© SPL/BSIP

l'ai it AI ii*

Jean-Marie DevoisselteInsttut Chapes Ge hardtUMR 5263UFRdesScencEPharmaceut ques etB oloq quesMontpe er

I dentifier les acteurs et lanature des recherches aeademiques dans le domaine de

la nanomedecme nécessite debien cerner les champs derecherche concernes Le groupede veille scientifique et technique de I OMNT (Observatoiredes micro et nanotechnologies)dedie a la nanomedecme a propose de déf inir celle el commeI application medicale des nanotechnologies Elle se différenciedonc des champs relevant de lachimie moléculaire médicinale,de la biochimie de la biophysique et des nanobio-technologies Elle s appuie surles concepts issus des nano-technologies en les adaptant aune problématique médicale et,de par sa creativite enrichit enretour cette communaute Lesdisciplines les plus représentéesdans ces champs de recherchesont la chimie (organiquepolymere et inorganique) laphysico-chimie et bien entenduen tout premier plan les disciphnes pharmaceutiques et medieales qui se caractérisent essentiellement par leur caractèremultidisciplmaire

L'EMERGENCED'UN CHAMPDE RECHERCHES

I es recherches concernant denouveaux vecteurs a cette échellenanometnque démarrent enFrance dans les annees 1980 Undes acteurs majeurs est I Unite derecherche UMR 8612 de la facultéde pharmacie a I universite Fans XISes recherches concernent desnanoparticules a base de lipidesou de polymeres biodégradablesCertaines font actuellementI objet d une valorisation indus-trielle et des essais cliniques sonten cours Les responsables dequèlques equipes impliquéescréent une societe savante natio-nale (GTRV Groupe thématiquede recherche sur les vecteurs)en 1986 signant le démarragede rencontres annuelles danslesquelles la thématique nanomedecine a une place tres importante Le mouvement est lanceD autres laboratoires de différentesfacultés de pharmacie s y rnteressent également et acquièrentrapidement une reconnaissanceinternationale comme le Laboratoire d ingenierie de la vecto-risation particulaire d Angers

(Inserm U1066) Progressivementles laboratoires de chimies intéressent a ce domaine Ilsprésentent aujourd hui un niveauscientifique et une creativiteremarquables Au delà d unsimple axe thématique, desequipes sont constituées et dédiéesa cette recherche Trois secteursde la chimie sont particulièrementactifs la chimie biomoleculaire(ciblage actif), la chimie des poly-meres (synthèse et assemblage depolymeres) et enfin la chimieinorganique (synthèse de nano-particules d oxyde métalliquemetaux nobles et de silice)Levolution de la chimie et la performance des outils d analysepermettent des lors de concevoirdes objets tres sophistiques,décores par des groupementschimiques conduisant a la multifonctionnalité (ciblage liberationcontrolee ou commandée demolecules actives ) LOMNTfinalise d ailleurs un bilan surles recherches effectuées aI échelle nationale et internatsnale sur les nanoparticulesmulnfonetionnelles A titred exemple un laboratoire bordelais le Laboratoire de chimie des


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Micelles polymeres (en vert) et leur trafic

mtracel u laire (endosomes en rouge)

en vue d une présentât on antigenique

par des ce Iules dendntiques La super

position des deux fluorescences donne

une couleur orange

polymeres organiques conçoitdes polymeres capables de formerdes nanoparticules (polymersomes) dans les milieux biologiques qui ciblent des celluleset y libèrent leur contenuConcernant les nanoparticules

inorganiques celles a based oxyde de fer (LaboratoireMatières et systemes complexesa Pans) présentent plusieurspropriétés intéressantes agentde contraste en imagerie derésonance magnétique nucleaire

(localisation), possibilité demagnetoguidage vers un siteanatomique ou un tissu donneet enfin effet cytotoxique du faitde leur capacite a s échauffer sousI influence d un champ magne-tique alternatif Enfin des

Financer des projets transnationaux en nanomédecine

L'ERA-Net EuroNanoMed estun projet europeen financepar la Commission européenne(CE) dans le cadre du7e Programme-cadre derecherche et développementpour une durée de trois ansde 2009 a 2011, et coordonnepar le CEA. Le reseauEuroNanoMed a éte créépar un consortium de24 partenaires (agences definancement et ministères)issus de 18 pays et regions(membres de TUE ou paysassociés) pour coordonnerleurs programmes de finance-ment et soutenir ensemble desprojets de recherche trans-nationaux en nanomédecine.Trois appels a projets ont ainsiéte lances entre 2009 et 2011,couvrant le diagnostic,la medecine régénératrice et

les systemes de délivrancecibléeDans le cadre de ces appels25 millions d'euros ont etéalloués au financement de24 projets transnationaux deR&D impliquant 126 parte-naires (académiques cliniqueset industriels, en particulierdes PME) issus de19 pays/régions, membresou non du consortiumEuroNanoMed.Ces projets couvrent desproblématiques medicalesmajeures telles quele traitement du cancer,de l'hépatite C, du sida,le diagnostic précoce ducancer, la régénérationtissulaire de l'os, de l'œilet de l'oreille.A travers le financement deces projets, EuroNanoMed

favorise la recherche trad-itionnelle, visant, a terme,a structurer la communautescientifique et a promouvoirla competitivite des acteurseuropéens en nanomédecineCompte tenu du retour trèspositif de la communautéscientifique et de la volontédes partenaires de l'ERA-Netde poursuivre leur coopération,un projet EuroNanoMed ll aete soumis en fevrier 2012 àla CE. S'il est accepté, denouveaux appels a projets ennanomédecine seront ouvertsdès 2013

Virginie SivanCEA

Coordinatnce d EuroNanoMed

Pour en savo r plus wwweuronanomednet

EuroNanoMed a ete cree par

un consortium de 24 partenaires issus

de IS pays et regions membres ou

associes de I UE


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Nanoparticules de silice dont la texture est en nid d'abeille d un diamètre de pore de 40 angstroms

Ces pores peuvent être combles par des molecules actives pour une liberation contrôlee

nanoparticulcs de silice poreusesont eté synthétisées et sont pro-posées dans le traitement ducancer par therapie photodyna-mique (Institut Charles Gerhardtet Institut Max Mousseron aMontpellier).

TOXICOLOGIE ET REGLE-MENTATION

Toutes ces innovations n'ont desens que si les évaluations de leureperformances démontrent claire-ment l'avantage d une approche« nano ». Aussi, des laboratoires debiologie, de pharmacologie et detoxicologie sont nécessaires ctparfois intègres au sein des equipesimpliquées dans la nanomedecineL'aspect toxicologique revêt uncaractère particulièrement impor-tant et sensible De nouvellesmethodes doivent être mises au

point et des laboratoires s'impli-quent de plus en plus dans cedomaine complexe, à l'InstitutPasteur de Lille notamment Lecaractère multifonctionnel de cesobjets permet dc les tracer auniveau tissulaire el cellulaire pardes méthodes plus ou moins inva-sives Des plateformes alliant deséquipements hautement perfor-mants en imagerie du petit animalet des equipes développant desvecteurs traçahles participent a lacompréhension du comportementdes objets issus de la recherche,a l'instar de la plateforme Imagerieoptique du petit animal rn vivo,animée par Jean-Luc Coll àGrenoble

La nanomedecine comprendaussi les naiiomatenaux dédies al'ingénierie tissulaire La nano-structuration de ces materiauxorientée vers des fonctions précises

(biocompatibihte, propriétés anti-microbienne et anticancereuse)est un des points forts, avec lescontributions majeures de plu-sieurs laboratoires en France,dont linstitut Charles Sadron aStrasbourg et l'INP Grenoble

La derniere dimension dans cetterecherche est l'aspect reglemen-taire. Une réflexion et des actionssont en cours au niveau nationalet europeen, impliquant les acteursde la recherche et les agencespour aborder le plus efficacementpossible la future reglementationen la matiere

UNE RECONNAISSANCEINTERNATIONALE

La France cst presente dans larecherche en nanomedecine defaçon notable ct reconnue sur Icplan international. Cet effort derecherche couvre l'ensemble dcschamps disciplinaires intéresses.En plus des spots « nano » connusde la recherche en France (Pans,Grenoble, Toulouse), le LEEM,syndicat de l'industrie pharma-ceutique, identifie dans une etudesur la nanomedecine des centreset equipes en émergence.

Cependant, dcs progres et doncdes moyens doivent être dévelop-pes pour favonser Ic transfert deces recherches en clinique, pourpermettre aux cliniciens, peunombreux pour le moment, des'investir dans ce domaine. •

Horizon 2020La Commission européenne (CE)a adopté sa proposition de 8e

Programme-cadre (PC] pour larecherche et l'innovation (R&l),« Horizon 2020 », qui débuteraen 2014. Doté d'un budget de80 milliards d'euros (Md€), ceprogramme s'inscrit dans unedynamique globale visant àcréer une nouvelle croissance etde nouveaux emplois en Europe,afin de sécuriser la compétitivitéglobale du vieux continent.Les changements proposés après2013 sont tout à fait radicaux.Le PCB ne sera pas simplementune prolongation du PC7.Ce programme combinera tousles financements pour la R&lactuellement distribués àtravers le PC?, le Programme-

cadre pour la compétitivité etl'innovation (CIP, Competitivenessand Innovation FrameworkProgramme) et I1 EuropeanInstitute of Innovation andTechnology.Horizon 2020 s'attaque auxdéfis de societé, privilégie lestechnologies essentielles etfavorise la recherche collabo-rative et la recherche inspiréepar l'industrie. Les instruments,rationalisés et d'un accèsradicalement simplifié, apporte-ront une réelle valeur ajoutéeeuropéenne et seront dictéspour établir un lien entre larecherche et le marché, enaidant par exemple les entre-prises à développer et traduiredes technologies innovantes en

produits viables avec un vraipotentiel commercial.Horizon 2020 est organiséautour de trois priorités :l'excellence scientifique(24,6 Md€), le leadershipindustriel (17,9 Md€) et les défissociétaux (31,7 Md€).La première priorité comprendentre autres un programmesur les technologies futures etémergentes, ainsi que sur lesinfrastructures européennes derecherche (en faciliter l'utilisa-tion par les industriels, créationde partenariats...). La deuxièmevise à améliorer la compétitivitéeuropéenne grâce notamment àun programme pour le leader-ship dans les technologies géné-riques et industrielles, partage

entre plusieurs technologies,dont les nanotechnologies etles biotechnologies. La troisième,centrée sur la réponse à sixgrands défis de société définis parla CE (dont la santé, révolutiondémographique ou encorele bien-être) et non plus sur dessecteurs, recouvre des activitésde R&l (pilotes, démonstrateurs,soutien à l'achat public...).

Bertrand LoubatonGE Healthcare Europe

European Technology PlatformVelizy


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Y A-T-IL UN SECTEUR NANO ?Voilà 15 ans que les nano-technologies ont émergé dans leslaboratoires académiques. Consi-déré comme le prochain levier decroissance de lindustrie pharma-ceutique, le jeune secteur peineà percer en France et en Europe.Pourquoi ? Eléments de réponseavec Laurent Lévy, président dudirectoire de Nanobiotix.

Quels sont les grands pays denanotechnologie ?

Les pays habituellement bien classesen recherche, à savoir les États-Unis(EU), le Japon et les pays européens.Les EU sont clairement devant lesautres maîs l'Europe a su se posi-tionner dans un certain nombre depoches d'innovation grâce à la pro-priété intellectuelle, ce qui lui confèreune position dominante dans certainssecteurs des nanobiotechnologies.Reste que ce sont les EU qui ont étéles premiers à investir massivementsur ces technologies. Avec leRoyaume-Uni, l'Allemagne, les paysnordiques et l'Espagne, qui commenceà s'y mettre, la France est dans lepeloton de tête des pays européens,avec l'avantage d'avoir un des orga-nismes de recherche historiques dansles nanotechnologies qu'est le CEA.Cette base technologique forte a aidéla France à se positionner en nano-médecme. D'ailleurs, les forces etfaiblesses de nos entreprises sontles mêmes que celles des entreprisesaméricaines. De même que les finan-cements européens et américains ennanomédecine sont équivalents.Mais c'est dans la façon dont sontutilisés ces financements qu'il y a unedifférence fondamentale. L'Europeutilise les financements pour desaspects scientifiques et techniquesalors que les EU les utilisent pour

développer des applications. Résultat,par rapport au nombre d'entreprisescréées ou de produits qui génèrentdes revenus, nous sommes très erretard. Mais ce n'est pas spécifiqueà la nanomédecine, c'est l'espritgénéral du financement de larecherche en Europe.

Quelles orientations les politiques derecherche doivent-elles prendre pourchanger cet état d'esprit ?

L'Europe a, d'un côté, une capacitéintellectuelle unique et, de l'autre, unemédecine et des industriels qui ontperdu leur capacité d'innover. Entreles deux, il y a un gouffre parce quel'industrie ne peut se permettre dedévelopper n'importe quel conceptsous prétexte qu'il sort d'un labo-ratoire. Pour combler ce trou etrenouer avec une innovation efficace,la plateforme européenne de nano-médecine a déposé une demande definancement européen pour mettreen place un système intégré. Celapasse par exemple par une implica-tion plus importante de l'industrie etdu monde médical dans la définitionet la sélection des appels à projets,parce que ce sont eux qui savent laviabilité d'un projet et son intérêtmédical. Je ne pense pas que laredéfinition des outils et des objectifssoit nécessaire. Il faut plutôt réper-torier les forces existant en Europe etcréer le lien entre la recherche amontet l'industrie, et que ce lien condi-tionne en partie l'attribution des fonds,afin que la recherche corresponde àla réalité économique et médicale.

Quelle est la composante scientifiquela plus importante en nanomédecine ?

La clé de la nanomédecine est l'mter-façage des différentes sciences : laphysique et la biologie bien sûr,mais aussi la physico-chimie et la

biophysique, suivies par la médecine,car c'est elle qui, au final, domine toutpuisque c'est pour elle que l'ontravaille.

Le marché nanomédical existe-t-il déjà ?

On a largement dépassé le cap del'académique en nanotechnologie ettous les gros industriels de la pharma-ceutique, tels GSK, Astrazeneca,Sanofi ou Pfizer, et ceux qui déve-loppent des dispositifs de délivrancede médicaments, comme Philips, GEhealthcare ou Siemens, sont déjàpositionnés sur ce secteur. A quoiil faut ajouter toutes les start-upqui amènent de nouveaux concepts.Plusieurs produits sont déjà surle marché*, essentiellement en onco-logie, pour la vaccination et enimagerie. En 2007, le marché de lananomédecine s'élevait à près de3 milliards de dollars (Md$), soit2 % du marché global des nano-technologies. En 2015, il atteindra170 Md$.

La nanomédecine va-t-elle détrônerles acteurs historiques de la santéque sont la pharmaceutique et, plusrécemment, les biotechnologies ?

Ce qui est sûr, c'est que c'est unsecteur en pleine explosion quiprend de plus en plus d'importance.Mais de là à remplacer la biologieou la chimie... Elle va probablement

détrôner quèlques produits maîs il yaura surtout des complémentarités.La nanomédecine sera davantageune nouvelle vague d'innovationpour améliorer les traitements.

l'auteurPropos recueillis par Sad DouhiJournaliste scientifiq je

" Une trentaine selon I etude de Bionest

Partners pour le Leem, en mars 2009

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