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El WatanLE QUOTIDIEN INDPENDANT - Mardi 3 janvier 2012 Dans une dclaration reprise par le quotidien Waqt El Djazar dans sa livraison du 1er novembre 2011, le ministre de lIntrieur, Daho Ould Kablia, accusait lhistorien Mohammed Harbi davoir accapar des archives de Krim Belkacem Dans un entretien, M. Harbi revient sur cette affaire en

SYRIE

Lchec annonc de la Ligue arabeLIRE EN PAGE 9

DITION DU CENTRE

N 6447 - Vingt-deuxime anne - Prix : Algrie : 15 DA. France : 1 . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

Accus par Ould Kablia davoir consqu des archives de Krim Belkacem, Mohammed Harbi rpond

Nos gouvernants disent nimporte quoi La proportion de mobilisation des ressources par le biais de limpt IRGsalaires na aucun impact dangereux sur les nances publiques, notamment

apportant une rponse ferme aux allgations du ministre de lIntrieur Lminent historien apporte en outre un prcieux clairage sur la question des archives et insiste sur la ncessit de mettre lhistoire labri des manipulations politiques.LIRE LINTERVIEW RALIS PAR MUSTAPHA BENFODIL EN PAGE 2

SES RECETTES JUGES PRPONDRANTES PAR LE GOUVERNEMENT

BAISSER LIRG-SALAIRES, CEST TOUT FAIT FAISABLE !

dans le contexte actuel o les rserves de changes sont sufsantes pour pallier immdiatement tout imprvu ou manque.

DESSIN : SAD

LIRE LARTICLE DE AKLI REZOUALI EN PAGE 5

UN CONVOYEUR ARRT PAR LA GENDARMERIE TLEMCEN

PTITION

CINQ TONNES DE KIF SAISIES SOUAHLIA Une saisie record de rsine de cannabis en provenance du Maroc, dissimule dans un camion semi-remorque estime cinq tonnes a t effectue dans la soire de dimanche par les lments de la Gendarmerie nationale.LIRE LARTICLE DE C. BERRIAH EN PAGE 28

Pour que Nezzar et ses acolytes soient jugsSuite la publication dune ptition soutenant lexministre de la Dfense nationale, des Algriens demandent la justice suisse de poursuivre les procdures contre Nezzar.LIRE EN PAGE 8

PHOTO : H. LYES / ARCHIVES

PUBLICIT

El Watan - Mardi 3 janvier 2012 - 2

INTERVIEW ACCUS PAR OULD KABLIA DAVOIR CONFISQU DES ARCHIVES DE KRIM BELKACEM, MOHAMMED HARBI RPOND :

Nos gouvernants disent nimporte quoiLa rdition par la maison Dahlab dun important ouvrage de Mohammed Harbi, Les archives de la Rvolution algrienne, vingt ans aprs leur premire parution en France, est le fil rouge de cet entretien dans lequel lminent historien rvle comment il a runi cette masse de documents indits qui composent son ouvrage. M. Harbi plaide pour une histoire plurielle du Mouvement national, affranchie des manipulations politiques. Il rpond au passage au ministre de lIntrieur, Daho Ould Kablia, qui laccuse davoir accapar des archives de Krim Belkacem.Propos recueillis par Mustapha Benfodil Selon le quotidien Waqt El Djazar, le ministre de lIntrieur, Daho Ould Kablia, vous aurait accus davoir accapar des archives de Krim Belkacem dont, rappelle-t-on, vous tiez le chef de cabinet au moment o il tait ministre des Forces armes au sein du GPRA. Quelle raction cela vous inspire ? Jai attendu un dmenti du ministre de lIntrieur avant de mexprimer sur les propos qui lui sont attribus. Le dmenti nest pas venu. Chacun sait que nos gouvernants ont, quelques exceptions prs, tt au biberon de limpunit. Cela ne les gne pas de dire nimporte quoi au mpris des faits. Le ministre des Forces armes, dont Krim Belkacem tait le chef, ntait pas la caverne dAli Baba quimagine le ministre de lIntrieur aprs coup. Le cabinet civil, dont jtais le directeur, avait ses propres locaux et nous ne disposions pas darchives. Nous tions deux au cabinet, le lieutenant Ferhat et moi-mme. Nous nappartenions pas, non plus, au clan dont Krim tait le chef. En dpit de sa centralisation au niveau du GPRA et lexistence dune bureaucratie segmente, lappareil du FLN tait loin de correspondre la constitution dintrts publics. La distribution du pouvoir soprait entre des chefferies qui nont cess, surtout aprs le CNRA daot 1957, de contrarier le processus dtatisation et de gouverner en manipulant linformation leur seul profit. Le huis clos sur les archives et le culte du secret taient des armes destines instaurer un pouvoir incontrl. Tous ceux qui se sentaient responsables devant le pays, et non devant de nouveaux matres, sinformaient comme ils le pouvaient dans un environnement o le recrutement des lites ne rpondait ni la capacit sociale, ni la capacit technique, ni au mrite. Quel patriote, soucieux de lavenir du pays, oserait nous le reprocher ? Les critres de slection du personnel sont ceux de la loyaut personnelle, de lappartenance une cour servile, de la soumission dnue de sens critique. Ne parvenaient au sommet de la pyramide que des excutants obissants et autoritaires, do cette slection rebours, responsable de la mdiocrisation progressive de ce quon appelle, tort, la classe politique. Une classe o chaque niveau sdifie sur la manipulation du niveau infrieur. Nest-ce pas manipuler les commis de lEtat, les commissaires de police que de leur faire croire que jai accapar les archives de Krim ? Dans quel but ? Les prparer un procs en sorcellerie ? Leur inculquer une doctrine o les non-conformistes sont dfinis comme lennemi intrieur ?! La publication, vingt ans aprs de leur premire parution, des Archives de la Rvolution algrienne, troublerait-elle autant le sommeil de nos gouvernants ?! La maison Dahlab a rdit, rcemment, un de vos ouvrages les plus importants, Les archives de la Rvolution algrienne. Comme vous le prcisez demble, le livre est compos dans sa quasi-totalit de documents indits. Comment avezvous russi runir tous ces documents ? Mon intrt pour les archives vient de loin. Ds 1950, alors que jtais encore lycen, jai commenc collecter toutes sortes de documents : tracts clandestins, discours de leaders politiques, publications du Mouvement national dans toutes ses composantes. Cest un travail men sous la pression de lvnement et des grands dbats politico-historiques sur linterprtation de lhistoire algrienne : processus de formation de la nation algrienne, rflexions sur la culture. Mon pre a vou au feu, en mon absence, les documents accumuls aprs larrestation de mon frre cadet, Mahmoud, en dcembre 1955. Jen ai reconstitu une partie, mais cest une perte irrparable. Lensemble des documents qui nous initiaient en tant que militants MTLD aux dbats pakistanais sur la nature de la nation dans une socit musulmane, sur ses fondements, etc. nont pu tre retrouvs. Lhistoire du nationalisme na jamais t monolithique, mme avec le FLN. La place de lchelon rgional dans la politique nationale a suscit, trs tt, ma curiosit. Jai cherch, au moment des controverses sur la cration de lUgema minformer sur ce sujet. Mon regrett ami Sman Mana ma appris quen 1949, ses amis, dont Mabrouk Belhocine, ont rdig une brochure cet effet. Jai fait la connaissance de Mabrouk Belhocine en 1956. Cette brochure intitule LAlgrie libre vivra, signe de Idir El Watani, tait en sa possession. Il me la confie. En 1959, jen ai parl Tunis un ancien dirigeant du MTLD, Mustapha Ferroukhi. Je lui ai prt cette brochure. Nomm ambassadeur en Chine en 1960, il prit dans un accident davion en rejoignant son poste Pkin. Le document sest perdu. Mabrouk Belhocine la retrouv dans les annes quatre-vingt chez Embarek Djilani, membre du comit central du MTLD. Jai publi, en 1987, cette brochure censure, la fois par le colonialisme et par la direction du MTLD, dans la revue Soual que jai cre en 1981 Paris. Les situations les plus propices lacquisition des documents sont celles de crises : scission du MTLD, luttes entre factions dirigeantes du FLN en 1959, implosions du FLN en 1962, etc. Ce sont des moments o ceux den haut lvent le secret pour sassurer lappui de ceux den bas et dbaucher les clientles de leurs adversaires. Parfois, les secrets quon nous cache figuraient dans les publications de lennemi. Cest le cas, par exemple, des controverses sur le Congrs de la Soummam, voques, documents lappui, en 1957, dans la Revue militaire dinformations ou dans le quotidien Le Figaro. Mais il tait de bon ton de faire passer leurs rvlations pour de la propagande, ce qui laissait sceptiques les plus nafs. La problmatique de laccs des historiens aux archives revient avec insistance ds quil est question de lever le voile sur certaines squences de la guerre de Libration nationale. Daucuns regrettent par exemple que laccs aux archives prsentes en Algrie soit difficile, y compris aux chercheurs. Avez-vous, titre personnel, rencontr des entraves dans ce sens ? A titre personnel, non. Je ne suis rentr en Algrie quen 1990, aprs 17 ans dexil forc. A cette date, mes travaux pionniers taient dj publis sans recours aux archives dEtat. Mais les travaux de mes collgues qui les ont utilises, lexception de ceux du regrett Mohamed Teguia, dun acteur donc, ne mont pas appris grand-chose, ce qui signifie que leur accs pose problme. Jai par contre eu constater le triste tat de la Bibliothque nationale. Jtais intress par le journal des dbats de lAssemble constituante en 1962-1963 et les publications parues de juin 1965 janvier 1966. Amine Zaoui, alors directeur de la Bibliothque nationale, mavait confi aux bons soins dun de ses collaborateurs. Mais il a t impossible de retrouver le journal des dbats parlementaires. Il nexiste pas, non plus lAssemble nationale. A Mabrouk Belhocine qui a voulu consulter ses propres interventions, il a t rpondu que les archives ont t transfres dans un lieu inconnu aprs llection de la nouvelle Assemble. A Constantine, les archives de la wilaya ne possdent que quelques exemplaires du journal des dbats. Manque, entre autres, le dbat sur le Code de la nationalit. Autre exemple, jai offert la Bibliothque nationale une collection dEl Oumma, journal de lEtoile nord-africaine, mais les tudiants qui je lai recommande ny ont pas eu accs. Elle serait introuvable. Quant aux journaux que je voulais consulter la bibliothque, il semble quils aient t perdus, mais on peut, heureusement, les trouver dans la bibliothque du Centre diocsain, la rue des Glycines Alger. -Une certaine confusion entoure laccs aux archives franaises de la guerre dindpendance. On lit et l que les archives seront ouvertes en 2012. Pouvez-vous nous clairer sur ce point prcis ? Quelles sont exactement les archives qui seront ouvertes la consultation en 2012 en France ? Je nai pas dinformations particulires sur ce point, mais il sagit, sans doute, des archives sonores et de la filmographie de la guerre auxquelles des chercheurs ont dj eu accs par drogation. Mais, il y a quelques rogation. jours, un doctorant ma asurs, sur que certains dossiers ur concernant les persononcernant nes sont, depuis peu, es ouverts la consuluverts tation. tion. En lisant votre ouvrage, on prend uvrage, la mesure des divergences qui faisaient ences rage entre les protaage gonistes de la Rvoluonistes tion, sans compter les on, guerres fratricides FLNuerres MNA. Vous plaidez personnellement pour une rupture ellement avec les mythologies hroques vec et les rcits moralisateurs que lon nous sert habituelue ment lement pour parler de la uerre guerre de Libration. omment Comment dire la vt rit aux Algriens ur sur leur histoire ? Comment en nir finir concrtement vec avec la ensure censure et le ulte culte du cret secret q u e vous d noncez ? Lintrusion de la politique dans lenseignement de lhistoire est difficilement vitable. Un pays ne peut vivre sereinement avec des cadavres dans le placard. Cest une erreur de concevoir lenseignement comme un discours moral. Cen est une autre de confondre lhistoire et la mmoire des faits. Si on veut rendre, par exemple, des questions comme lidentit ou la question linguistique moins vives, il faut dfinir de manire prcise les enjeux et y entrer par une rflexion sur les concepts pour viter toute approche motionnelle. En un mot, il faut sattacher crer une situation qui permette une mise distance. En vous disant cela, je ne sous-estime pas, pour autant, la difficult quil y a se mettre distance, surtout pour les questions o plusieurs traumatismes se superposent. Votre livre a le mrite daccorder une place importante aux archives de Messali Hadj et autres responsables du MNA, ainsi quau Parti communiste algrien. Pensez-vous quon a t injustes envers ces acteurs, et en particulier Messali ? Confondre lhistoire de lAlgrie avec celle du FLN est une erreur. On ne peut pas accepter dapprcier le droulement des vnements travers lexigence de monopole du FLN. Il faut faire parler le pass depuis le prsent et donc couter tous les acteurs du Mouvement national, des radicaux aux modrs. A quoi bon invoquer le modle dmocratique si on ne veut pas repenser laventure qui nous a amens lautoritarisme ? Cest dans cette optique quil faut rexaminer les orientations de Messali Hadj et du PCA et cesser de les diaboliser, sans laisser croire quavec eux la dmocratie tait au bout du chemin. Linjustice lgard de Messali a t plus grave qu lgard du PCA. Il a t accus de trahison. En donnant son nom laroport de Tlemcen, le prsident Bouteflika lui a rendu justice. Il tait

souhaitable que cela se ft en toute clart sur la base dun discours argument et port la connaissance de lopinion pour viter les dclarations intempestives de ses dtracteurs. Daprs vous, y a-t-il encore de nombreux documents indits qui seraient entre les mains de militants du Mouvement national ou de leurs proches et qui gagneraient tre rendus publics ? Sans doute. Cest une question politique qui ne peut tre traite que par des moyens dmocratiques, une fois le patrimoine foncier et immobilier devenu, effectivement, laffaire de la nation. On nen est pas encore l. Le pillage, par exemple, du patrimoine foncier et immobilier est, cet gard, instructif. La nation a besoin dhistoire pour faire face aux interrogations qui la traversent et pour surmonter ses traumatismes. Elle a besoin dune culture fonde sur le partage de repres communs. Elle dit, voix haute, que le despotisme colonial ne doit plus tre le prtexte la dfense du despotisme plbien. Elle aspire la vrit sur son histoire et on la lui refuse. Un exemple : le 25 juin 2008, on apprend par la presse et sans explication aucune que lAcadmie de Cherchell a donn, en prsence du prsident de la Rpublique, le nom de Lakhdar Bouchema trois promotions dofficiers. Lakhdar Bouchema a t assassin, avec dautres compagnons, en Wilaya IV, pour son implication dans une rencontre avec le gnral de Gaulle, linsu du GPRA. Comment en est-on arriv cette dcision ? On doit le savoir. Des acteurs de cette tragdie sont encore en vie. Quen pensent-ils ? Et pourquoi se taisent-ils ? Les officiers limins ont t, certes, les victimes dune situation, mais la procdure utilise pour les rhabiliter ne favorise pas le civisme. M. B. Mohammed Harbi. Les archives de la Rvolution algrienne. ditions Dahlab 2010. 2000 DA.

El Watan - Mardi 3 janvier 2012 - 3

LACTUALIT IL A T ABATTU HIER 5 KM DE TIZI OUZOU

Fin de cavale pour lmir El Khechkhache El Khechkhache avait rejoint le maquis depuis le dbut du terrorisme, en 1992, lge de 25 ans.tent de riposter aux tirs des forces de scurit. Selon des informations concordantes, un change de coups de feu a eu lieu avant que lmir El Khechkhache ne soit abattu. DIMPORTANTS DOCUMENTS Lors de ce coup de filet, un islamiste arm, qui serait son adjoint, a t galement limin. Nos sources ajoutent que les forces spciales de larme ont dcouvert des documents importants et rcupr des armes automatiques, dont des kalachnikovs, lissue de cette opration. Les corps des deux terroristes ont t achemins vers la morgue du CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou. El Khechkhache avait rejoint le maquis depuis le dbut du terrorisme, en 1992, lge de 25 ans. Sa nomination comme mir de la phalange de lex-GSPC de Takhoukht est intervenue aprs llimination de lmir Zakaria Abdelkader et son adjoint, lors dune opration des forces de scurit, en mai 2009. La justice lavait condamn plusieurs fois la peine capitale, par contumace. Ce sanguinaire a t im-

GOUGA ABDELLAH, PORTE-PAROLE DU RCN

Nous navons aucun lien avec Sad Bouteikae porte-parole du Rassemblement pour la concorde nationale (RCN), Gouga Abdellah, dment lexistence de tout lien entre son parti et le frre du Prsident, Sad Bouteflika. Je le respecte en tant que personnalit nationale, mais je ne lai jamais rencontr. Je nai jamais eu une discussion avec lui. Il (Sad Bouteflika ndlr) ne sest jamais approch de nous, affirme Gouga Abdellah, qui sest rendu, hier notre rdaction, en compagnie de ses deux collaborateurs. Il dnonce, dans ce sens, Sid Ahmed Layachi et Ahmed Haboussi qui, dans des dclarations la presse, ont soutenu que Sad Bouteflika sera le prsident du RCN et quil avait mme donn son accord. Cest faux ! Ces deux personnes utilisent le frre du Prsident comme un fonds de commerce. Ce sont des opportunistes et ils nont aucun droit de parler au nom du RCN. Nous ne voulons pas de ces gens-l. Il y avait mme des ministres qui ont voulu intgrer le RCN, mais nous avons refus, car nous ne voulons pas que notre formation soit utilise comme un strapontin pour arriver des postes de responsabilit, ajoute-t-il. Non encore agr, le RCN sera, selon Gouga Abdellah, lune des premires formations politiques avoir, ds le dbut de lopration dagrment des nouveaux partis, lautorisation du ministre de lIntrieur. Nous avons dpos notre demande dagrment, le 15 dcembre dernier. Je suis certain que notre formation sera parmi les premiers nouveaux partis obtenir laval du ministre de lIntrieur, dit-il. Selon lui, le RCN, qui a t cr en 1999, a organis son premier congrs en dcembre 2006. Lancien ministre de lIntrieur, Noureddine Yazid Zerhouni, tait mme daccord pour nous donner un agrment, ajoute-t-il. Madjid M.

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mir de la seriat de Takhoukht, Mohand Ouramdhane, alias El Khechkhache, a t abattu, hier vers 16h30, ainsi quun autre terroriste, prs du village Azib Ahmed, Ihesnaouen, 5 km environ la sortie sud de la ville de Tizi Ouzou, selon des sources scuritaires. Il a t mis hors dtat de nuire dans une embuscade tendue par les lments des forces spciales de lANP, dpches, prcisent les mmes sources. Ce chef terroriste a t repr empruntant un sentier menant la fort. Il a

Un des chefs les plus radicaux dAl Qada au Maghreb islamique (AQMI), Abdelhamid Abou Zed, a t condamn hier par le tribunal criminel prs la cour dAlger la perptuit par contumace pour constitution de groupe terroriste international, a indiqu lun des avocats de la dfense. Abou Zed a t condamn la perptuit tandis que les cinq membres de sa famille ont cop de 10 ans de prison chacun pour constitution de groupe arm international, a dclar lAFP Matre Omar Boukadouss. Le groupe tait impliqu dans le rapt dOccidentaux en 2003. Selon larrt de renvoi, le groupe terroriste international tait dirig par Ghdir Mohamed dit Abou Zed et activait dans le Sahara algrien et les pays du Sahel avec pour objectif le rapt de touristes trangers et la demande de ranon. Le dnomm Abou Zed a adopt, selon la mme source,

Lmir Abou Zed condamn perptuit par contumace

une nouvelle stratgie consistant recruter des contrebandiers (drogue, carburant et armes) activant dans le Sahara dans le but de les utiliser dans lexcution de plans criminels. Outre le recrutement de nouveaux lments pour renforcer le groupe du Sahara, les mis en cause fournissaient aux terroristes des denres alimentaires, du carburant et des devises et activaient dans le trafic de drogue pour pouvoir financer lachat darmes. Ils ont galement dress un faux barrage dans le Sud pour subtiliser des voitures de type 4x4 aux citoyens en vue de les utiliser dans les dplacements des terroristes et les attentats terroristes, dont lattaque arme avait vis des lments de la gendarmerie El Gola en 2006. Les mis en cause ont reconnu durant lenqute judiciaire avoir soutenu le groupe terroriste dirig par Abou Zed.

pliqu dans lattentat kamikaze qui a cibl la brigade de la gendarmerie dAth Assi et qui avait fait un mort, un gardien du sige de lAPC, et 8 blesss, en juillet 2010. Il est galement derrire lattaque contre le campement de la garde communale de Beni Assi, perptre en 2000. Cet attentat avait fait 9 morts. Le mme criminel a t mis en cause dans de nombreux rapts oprs dans la dara de Beni Douala, sa rgion natale, dont lenlvement dun cardiologue en novembre dernier et qui a t libr aprs 20 jours de captivit. Il est rappeler aussi que le mme mir tait linstigateur de lattentat kamikaze qui avait cibl, en aot dernier, le sige de la premire sret urbaine de Tizi Ouzou. Lemir El Khechkhache a, plusieurs fois, revendiqu dautres actes terroristes perptrs dans la wilaya de Tizi Ouzou. On note, entre autres, les faux barrages dresss Tala Bounane, sur la route de Beni Douala. La mise hors dtat de nuire de ce terroriste au sinistre palmars est de nature amliorer la situation scuritaire dans la rgion de Beni Douala, o la phalange dEl Khechkchache a impos son diktat sur la population locale pendant des annes. Nordine Douici

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UNIVERSIT DE ANNABA

Des licencis poursuivis en justice fois, des dizaines E ncore une Ben Badis dehier, dtudiants de luniversit Badji Mokhtar de Annaba ont bloqu, laccs principal la facult des sciences conomiques Sidi Achour. Ils rclament louverture de plusde postes pdagogiques masters au profit des tudiants licencis lors de la session 2010/2011 par rapport au taux de 50% annonc par ladministration. Nous avons eu la promesse de retenir 60% des tudiants licencis aux postes master, seulement on ne nous en a prvu que 50% sur les 900 tudiants admis. Ce qui est insuffisant par rapport la demande, expliquent les tudiants protestataires rencontrs hier sur le lieu de la grve. Pour faire entendre leur voix, ils ont eu recours la manire forte, bloquant laccs aux nouveaux tudiants et travailleurs de ladministration de cette facult. Ce qui a pouss le rectorat dpcher un huissier de justice leffet dtablir un PV de constatation de fermeture de laccs la facult, ncessaire pour un dpt de plainte lencontre des auteurs. Du ct de ladministration universitaire, cette situation na que trop dur. Empcher des tudiants et des employeurs daccder leurs cours pour les premiers et leur poste pour les seconds est inadmissible. Nous avons fait appel la justice pour mettre fin cette anarchie. En ce qui concerne la possibilit daugmenter le nombre des postes masters, la mme source affirme : En aucun cas, nous sommes habilits ouvrir des postes masters selon la demande des tudiants. Nous avons eu laval pour 50% et a sera le classement des premiers licencis qui en dcidera. Il y a un mois, six tudiants grvistes ont t poursuivis en justice par la facult des sciences conomiques pour les mmes motifs. Ils ont t acquitts, sous peine de lever la grve et librer laccs la facult. En intentant une seconde action en justice lencontre des mmes tudiants protestataires, ladministration universitaire veut confirmer la rcidive et condamner les auteurs de cette action de protestation. M.-F. G.

AVANT LA CLTURE DE LA SESSION PARLEMENTAIRE

La wilaya, dernier projet de loi sur la table des dputsEn prparation depuis plus de dix ans, le projet de loi portant code de wilaya sera examin et dbattu aujourdhui en plnire par les dputs de la Chambre basse. Il sagit l du dernier texte de loi programm pour cette session, dont la clture est prvue avant le 2 fvrier prochain. De tout temps, les partis politiques et les lus des Assembles populaires de wilaya (APW) revendiquent la rvision du code de wilaya institu en 1990. Une loi qui a priv llu local de moyens et de prrogatives ncessaires pour assumer son rle de reprsentant de la population. Les lus demandent cet effet la dcentralisation de la gestion des affaires de la wilaya et le renforcement de leurs prrogatives, comme ils rfutent la mainmise de ladministration, en particulier le wali, sur la gestion des affaires de la wilaya. Si des amendements ont t introduits au texte juridique de 1990, il nen demeure pas moins que ladministration bnficie toujours de larges prrogatives. Ce nouveau projet de loi de 183 articles propose notamment de dlguer des pouvoirs au profit de la wilaya, en tant que collectivit dcentralise jouissant dune autonomie financire et de gestion. Le texte prvoit la redfinition des comptences de lAPW pour lui permettre dtre une force de proposition et de participation la prise en charge des proccupations communes de toute la population de la wilaya. Concernant le fonctionnement de lAPW, les dlibrations soumises lapprobation express et pralable du wali ont t rduites un nombre limit de domaines, savoir les budgets et les comptes, lalination, lacquisition ou lchange dimmeubles, les conventions de jumelage ainsi que les dons et legs. Toutefois, le wali reste lautorit suprme qui dcide et ordonne. Ce qui nest pas du got des lus. De son ct, la commission des affaires juridiques, administratives et des liberts de lAPN sest penche sur ltude du contenu du document et a apport des amendements quelques articles de faon ce quils ne soient pas en contradiction avec le code communal. Larticle 66 portant sur le retrait de confiance au prsident de lAPW a t modifi de telle sorte ce que les lus de lAPW ne puissent pas retirer leur confiance au prsident de leur APW. Cet amendement est justifi par le souci dviter une situation de blocage. Un article similaire a t amend dans le projet portant code communal. Les prsidents dAPC ne peuvent pas faire lobjet dun retrait de confiance. Pourquoi lautoriser pour le cas du prsident dAPW ?, sest interrog un dput. Lautre amendement apport par la commission a trait au mode dlection. Llection du prsident dAPW sera en conformit avec larticle 83 de la loi lectorale sur llection du prsident dAPC, nous affirme-t-on. Larticle 83 du projet de loi portant rgime lectoral stipule que le prsident dAPC est lu par les membres de lAPC bulletins secrets et la majorit absolue. Au cas o aucun candidat nobtient la majorit absolue, un deuxime tour sera organis, et enfin, en cas dgalit, la priorit sera donne au candidat le moins g. Lors du dbat autour du code communal, les dputs ont dfendu ces deux principes. Nabila A.

SURVEILLANCE DES LECTIONS

Accord de principe de lUE par le site internet Toutsurlalgerie, porte-parole du miI nterrogdesa donn sontrangres, Amar Belani, laalesurveillance des pronistre Affaires affirm que lUnion europenne accord de principe pourchaines lections lgislatives prvues en Algrie. Il reste formaliser cet accord en attendant les prochaines tapes qui consistent accueillir Alger, dans une premire phase, des experts europens pour discuter du contexte gnral des lections et, dans une seconde phase, les prcurseurs qui seront chargs de lexamen du contenu du mmorandum dentente qui reste ngocier et signer par les deux parties avant le dploiement de la mission. R. P.

El Watan - Mardi 3 janvier 2012 - 4

LACTUALITREVALORISATION DU SNMG ET DES PENSIONS DE RETRAITE

Les augmentations eectives ds ce mois de janvier Selon le ministre du Travail, la masse salariale des fonctionnaires est passe de 1126 milliards de dinars en 2008

TNS (CHLEF)

2850 milliards de dinars pour lexercice 2012.

Aucune trace du chalutier disparuAprs quatre jours dintenses recherches, les gardesctes nont toujours pas trouv de trace du bateau de pche El Khalil TN45, port disparu depuis vendredi dernier au large des ctes de Chlef, avec huit marins son bord. Selon des responsables de la direction de wilaya de la pche et des ressources halieutiques, cits par lAPS, la Marine nationale poursuit ses recherches et aucune piste nest exclue. Outre les moyens de la Marine nationale, une cinquantaine de chalutiers et de sardiniers participent galement aux recherches, par solidarit avec les disparus, ont indiqu les mmes responsables qui font tat de larrive, sur les lieux, du bateau scientifique Grine Belkacem nouvellement acquis par lAlgrie. El Khalil TN45, un bateau de 18 mtres en service depuis les annes 1980, est sorti en mer jeudi dernier, au large de la cte ouest du littoral de la wilaya de Chlef, pour pcher la crevette, selon des pcheurs de la ville ctire de Tns, qui qualifient cette disparition dinexplicable du fait de lexprience de lquipage et de labsence de trace du chalutier en question. Ils narrivent pas notamment expliquer les faits quaucun appel de dtresse nait t lanc par lquipage et quaucun objet du bateau tels les casiers en plastique ou les boues de sauvetage, pourtant flottantes, naient t retrouvs, dans le cas o le chalutier aurait chou. De nombreuses interrogations demeurent jusquici sans rponse, notent cet gard les pcheurs, qui affirment navoir effectu aucune sortie en mer depuis lannonce de cette disparition. En attendant des nouvelles du chalutier bord duquel se trouvaient huit marins, dont trois frres de la famille Boumediene, des pcheurs de pre en fils, ainsi que larmateur, Mostefa Abdelkrim, et quatre autres marins, la population de Tns vit dans lexpectative, guettant R. S. la moindre nouvelle.

L

e Salaire national minimum garanti (SNMG) passe 18 000 DA. La dcision, prise lors de la 14e et dernire tripartite tenue en septembre 2011, entre en application ce mois-ci. Tous les travailleurs percevant des salaires mensuels infrieurs 18 000 DA bnficieront de cette augmentation, a affirm hier le ministre du Travail, de lEmploi et de la Scurit sociale, Tayeb Louh. En application de la lgislation en vigueur, tous les employeurs sont tenus dappliquer le SNMG (Salaire national minimum garanti), faute de quoi ils seront passibles des sanctions prvues par la loi, a-t-il averti sur les ondes de la Chane III de la Radio nationale. Quelque 880 000 personnes devront ainsi profiter de cette mesure. Le SNMG sert de rfrence pour lassiette des cotisations la Scurit sociale de certaines catgories,

comme les tudiants et les personnes handicapes. Il sert galement de rfrence pour fixer laide de lEtat au logement. Cette augmentation concerne toutes les entreprises conomiques, publiques et prives, et les personnels de la Fonction publique. Selon le ministre, la masse salariale des fonctionnaires est passe de 1126 milliards de dinars en 2008 2850 milliards de dinars pour lexercice 2012. Se rfrant aux rsultats des enqutes nationales effectues par lInstitut national du travail, le ministre a indiqu que le salaire moyen national brut, tous secteurs et catgories confondus, est pass de 22 925 DA en 2002 plus 33 000 DA en 2010. Cela reprsente un accroissement de plus de 41%. Les salaires des travailleurs des deux secteurs (public et priv) ont connu, durant les dernires annes, plusieurs augmentations, dont le taux

varie entre 50 et 70% en fonction des corps. Le ministre rassure quant linflation qui, selon lui, reste supportable, malgr toutes ces augmentations. Elle oscille entre 3 et 4,3% durant ces dernires annes. LINFLATION SUPPORTABLE Le maintien du taux un niveau acceptable sexplique, daprs le ministre, par laugmentation de loffre des produits et la poursuite du maintien du soutien de lEtat aux prix des produits de large consommation, comme le lait et le pain. Il faut relever quen labsence du soutien de lEtat, le sachet de lait serait vendu 50 DA au lieu de 25 DA, a-t-il indiqu. Les mesures annonces lors du dernier Conseil des ministres en faveur des retraits sont galement applicables compter de ce mois.

M. Louh a rappel le relvement du montant minimum de la pension de retraite 15 000 DA et la revalorisation des pensions et allocations de retraite selon un taux dgressif variant entre 30 et 15% et en fonction du montant de la pension et de lallocation de retraite. Pas moins de 2,4 millions de retraits en bnficieront. Le ministre rassure que ces revalorisations ne vont pas affecter la Caisse nationale des retraites (CNR). Lquilibre de la caisse sera assur grce au relvement du taux de prlvement de la fiscalit ptrolire au profit du Fonds de rserve des retraites, cr en 2006. Ce taux est ainsi pass de 2 3%. ABROGATION DE LARTICLE 87 BIS Interrog sur la question de labrogation de larticle 87 bis du code du travail, M. Louh a indiqu que les conclusions du groupe de travail mixte gouvernement-Union gnrale des travailleurs algriens (UGTA) seront connues avant la fin du trimestre 2012. Ce groupe de travail, mis sur pied lors de la dernire tripartite, doit valuer les incidences de la suppression de cet article et prparer la prise en charge de cette question dans la prochaine rvision du code du travail. Labrogation de larticle 87 bis est lune des plus anciennes revendications de la centrale syndicale. Elle dfinit le mode de calcul du SNMG en incluant les primes et les indemnits. Le ministre a cependant prcis que cet article controvers ne constitue nullement un frein lvolution des salaires. M. A. O.

Le ministre du Travail a assur que le nouveau code du travail sera promulgu durant la prochaine lgislature. Ce nouveau code sera, selon lui, le fruit dun travail collectif et tiendra compte de lvolution des conditions dans lesquelles les salaris voluent et du contexte conomique du pays. Cette dmarche ncessite un travail de conception et de rflexion approfondi, soutenu par une totale adhsion de la part de toutes les parties concernes par le projet, a-til soulign. Le ministre estime que la concertation se poursuivra le temps quil faudra avec toutes les organisations patronales et syndicales pour la prparation de ce projet. Une prparation qui se fait, daprs lui, dans une totale

LE NOUVEAU CODE DU TRAVAIL SERA PROMULGU DURANT LA PROCHAINE LGISLATURE

transparence. Ce nouveau code du travail, tel que prsent par le ministre, comporte de nouvelles dispositions de nature clarifier celles des lois sociales de 1990. Il citera titre indicatif les nouvelles dispositions concernant les relations du travail (contrat), la prvention contre le travail illgal, la lutte contre le marchandage de main-duvre, le harclement sexuel, linterdiction du tabac sur les lieux de travail et llargissement de lassurance-chmage au contrat de travail dure dtermine (CDD). Le projet est en gestation depuis plusieurs annes. Sa promulgation a t initialement annonce pour la fin 2010, avant quelle ne soit reporte pour largir et M. A. O. approfondir la concertation.

LES CORPS COMMUNS ET LES OUVRIERS PROFESSIONNELS EN RANGS DISPERSS

e secteur de lducation nationale entame lanne 2012 avec des perturbations. Mais cette fois-ci, par les corps communs et les ouvriers professionnels. Trois mouvements de grve sont prvus durant le mois de janvier par ces catgories de travailleurs. Mais les syndicats, qui les reprsentent, agissent en rangs disperss ; ils se sont scinds en trois groupes. Deux dentre eux sont affilis aux syndicats de lducation ; quant au troisime, il a opt pour un syndicat autonome. Ce syndicat, qui a dpos son dossier en 2007, attend toujours son agrment. En effet, les corps communs, affilis lUnion nationale des personnels de lducation et de la formation (Unpef), ont opt pour une grve nationale de deux jours partir daujourdhui. Cette grve sera accompagne de rassemblements devant les directions de lducation. Laction des corps communs affilis

L

LUnpef entamera aujourdhui une grve de deux joursau Syndicat national des travailleurs de lducation (SNTE) est attendue le 9 janvier ; il sagit dune grve dune semaine renouvelable au cas o ladministration ne rpond pas favorablement leurs revendications. Enfin, le Syndicat national des corps communs, des travailleurs professionnels de lducation nationale (SNCCOPEN) a dcid dune grve de 5 jours durant la deuxime quinzaine du mois de janvier, mais na toujours pas arrt la date. Le bureau national va se runir le 11 janvier pour dcider de la date de la grve, a dclar Sid Ali Behari, coordinateur du SNCCOPEN. Ce syndicat autonome a opt galement pour des rassemblements devant les siges des 48 wilayas. Mmes revendications et mmes formes de protestation. Les trois organismes ont, semble-t-il, le mme objectif apparent : dfendre les intrts des travailleurs. Mais sur le terrain, ils agis-

sent tour de rle. Le SNCCOPEN boycotte la grve daujourdhui. Les syndicats de lducation nous utilisent pour arriver leurs fins, regrette M. Behari. Des parties ont propos notre syndicat de mener une action commune. Mais nous avons refus ladhsion, lit-on dans un communiqu rendu public par ce syndicat. Le SNCCOPEN se dmarque du mouvement de protestation du SNTE et de lUnpef. Le prsident du bureau national du SNCCOPEN qualifie ces grves de manipulation, tout en appelant les travailleurs les boycotter. Pour sa part, Nadjib Ben Medour, coordinateur national des corps communs et des ouvriers professionnels affilis au SNTE, renvoie cette dislocation de lgosme syndical. Nous avons propos lunion aux deux autres syndicats. Le syndicat autonome a refus lide et lUnpef hsite, explique M. Ben Medour. Djedjiga Rahmani

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CONOMIEENQUTE

SES RECETTES SONT JUGES PRPONDRANTES PAR LE GOUVERNEMENT

L

Impt sur le revenu global (IRG) prlev sur les salaires est-il ce point prpondrant dans la structure de la fiscalit ordinaire pour que le gouvernement carte toute possibilit de ngociation autour de sa rduction ? A sen tenir aux donnes de la Direction gnrale des impts (DGI), sur lvolution des recettes de la fiscalit ordinaire durant ces quelques dernires annes, cette question parat ne pas tre aussi tranche. De fait, selon les chiffres de la DGI, sur un montant global de 1421,1 milliards de dinars de recettes recouvres en 2010, hors hydrocarbures, taxes douanires et domaniales, lIRGsalaires reprsente quelque 239,3 milliards de dinars. Aussi, la lumire de ces chiffres, qui du reste ont volu quasiment dans les mmes proportions sur ces trois dernires annes, lIRG des salaires reprsente peine quelque 16% des recettes fiscales ordinaires. Un pourcentage que le Premier ministre, Ahmed Ouayhia, a pourtant jug, lors de la tripartite doctobre dernier, si prpondrant dans la structure de la fiscalit ordinaire, quil ne faut point, selon ses dires, demander lEtat de consentir un quelconque abattement en la matire. Or, de lavis de nombre de fiscalistes, si la logique ainsi mise en avant dans le discours officiel peut tenir la route dun point de vue strictement comptable, elle ne peut cependant tre tout fait cohrente dun point de vue conomique, voire mme au plan budgtaire. De fait, le discours que dveloppe le gouvernement autour de la question de la baisse de lIRG des salaires place limportance de cet impt dans la seule optique de prserver la structure de la fiscalit ordinaire. Ce discours

Baisser lIRG-salaires, cest tout fait faisable !occulte en ce sens le poids de limportante manne fiscale tire des hydrocarbures, celle-ci tant prsente comme une ressource alatoire, car trop tributaire des fluctuations du march ptrolier mondial. Pourtant, pour certains spcialistes de la chose fiscale, lvolution favorable quobservent ces dernires annes les recettes ptrolires peut plutt servir de couverture pour approfondir la rforme de la fiscalit en Algrie, en agissant surtout sur lassiette fiscale travers des rvisions la baisse des niveaux de certains impts indirects comme la TVA, et mme lIRGsalaires. Lobjectif escompt tant dasseoir les conditions dune meilleure rpartition de limpt, en veillant assurer, de manire quitable, son largissement lensemble des catgories de contribuables. Une telle dmarche induirait logiquement un recul des pratiques frauduleuses et donc plus defficacit dans les recouvrements fiscaux et plus de recettes pour le budget de lEtat ; ce qui permettra, terme, de compenser largement le manque gagner qui dcoulerait dune rduction de certains niveaux de taxation. Cest dire, en somme, que la thse mise en avant par le gouvernement sur la prpondrance de lIRGsalaires pour le budget de lEtat dnote surtout de labsence dune stratgie fiscale claire, o la fiscalit dcoulerait dabord dune vision conomique cohrente et non dun simple contexte o les impts prlevs la source doivent rester figs, vu que les autres ressources fiscales peuvent tre alatoires. Une rforme fiscale efficiente et rationnelle ne peut, en effet, consister en de simples restructurations des dmembrements de ladministration fiscale. Pas plus quune vision conomique de la fiscalit ne peut se limiter de foisonnants dispositifs dexonrations fiscales pour promouvoir linvestissement, sans jamais en mesurer la porte et les rsultats. Dans son rapport dapprciation sur lavant-projet de loi portant rglement budgtaire de lexercice 2009, la Cour des comptes na dailleurs pas manqu de mettre en vidence la faible matrise de lassiette

fiscale et de la matire imposable, ainsi quun manque gagner dans la collecte de certains impts, du fait notamment des dficits en moyens mis en place pour le suivi des contribuables au niveau des inspections et des recettes. La mme instance voque au demeurant un constat global de faiblesse vidente des recouvrements effectus par voie de rles, par rapport au produit des impts prlevs la source. Akli Rezouali

VOLUTION DES RECETTES FISCALES RECOUVRES PAR LA DGI, HORS HYDROCARBURES, TAXES DOUANIRES ET DOMANIALES (2008-2010) (EN MILLIARDS DE DINARS)Impts, droits et taxes Impts sur les revenus et bnfices, dont : Salaris Commerants, professions librales, entrepreneurs individuels, socits Taxes sur les biens et services, dont : A lintrieur A limportation Autres (Droits denregistrement et timbres, vignette...) Total 2008 441,0 151,9 289,1 498,2 237,3 260,9 86,4 2009 594,2 180,4 413,8 599,5 324,4 276,6 105,3 2010 695,6 239,3 456,3 626,5 329,9 296,6 99,0

1025,6 1264,3 1421,1 Source : ministre des Finances, Direction gnrale des impts, novembre 2011.

HAYET BOUILEF. Fiscaliste et doctorante luniversit Paris DauphineSpcialiste des questions fiscales et doctorante luniversit Paris Dauphine en France, Hayet Bouilef sapprte actuellement diter un important ouvrage sur le systme fiscal algrien, intitul La mobilisation des ressources publiques par la fiscalit ordinaire. Cas pratique de lAlgrie. Dans cet entretien, elle met en avant la ncessit dapprofondir la rforme de la fiscalit en Algrie, en uvrant surtout mettre loutil fiscal local au diapason du contexte conomique et social actuel.Propos recueillis par Akli R. Au regard des chiffres de recouvrement des diffrents impts et taxes en Algrie, une baisse de lIRG des salaires peut-elle tre envisageable, ou est-elle de nature impacter rellement le budget de lEtat ? La proportion de mobilisation des ressources par le biais de limpt IRG-salaires na aucun impact dangereux sur les finances publiques, notamment dans le contexte actuel o les rserves de change sont assez suffisantes pour pallier immdiatement tout imprvu ou manque. En outre, il nexiste aucune statistique pour informer sur le cot rel de collecte et de gestion de cet impt ou nimporte quel autre impt en Algrie. La question de savoir si la gestion de lIRG-salaire cote plus cher que ce que mobilise ce mme impt comme recettes reste encore pose. Quelles motivations empchent actuellement les pouvoirs publics rpondre favorablement aux revendications du partenaire social quant rduire lIRG-salaire ?

Les taxes indirectes lsent surtout les faibles revenusmoment de la dpense. publiques sociales. du barme doit se faire dans un souci Lassiette fiscale et la rpartition de LAlgrie doit-elle mettre en place dadaptation et dactualisation des bases limpt, dans son tat actuel, garan- aujourdhui une nouvelle politique fis- imposables la ralit conomique et sotit-elle une justice fiscale, ou est-elle cale. Que faut-il changer en la matire ? ciale. Dautres difficults de cohrence du plutt vecteur dincivisme et dvasion La rforme fiscale, entame en 1992, systme fiscal algrien sont lies la profiscale ? a port certains rsultats positifs, comme blmatique traitant de la vrification des En ce qui concerne la justice fiscale, il lamlioration des procdures dclaratives donnes manant des sources officielles. convient de constater, sans trop se tromper, et la suppression de certaines taxations, La non-disponibilit des statistiques, noquelle est dficiente dans le cadre actuel telles que le VF. Sur le plan conceptuel, tamment celles relatives aux recettes rade la mise en place du systme fiscal al- la rforme souffre cependant de certaines lises, dfavorise toute tude rationnelle grien. Dabord, elle est subie surtout par lacunes, car elle a t labore en dehors dorientation et dencadrement de laction les contribuables recenss, identifis et dun cadre de rvision globale des choix administrative et toute intervention de ses immatriculs ; alors quil y a prolifration conomiques, do la ncessit daccom- services, ainsi que loptimisation de la des pratiques frauduleuses de ceux qui pagnement de loutil fiscal et son adapta- gestion fiscale. exercent dans la sphre de lconomie tion la nouvelle ralit conomique de la Limpt sur le patrimoine demeure informelle et qui chappent compltement phase actuelle. En matire damlioration, marginal en termes de recouvrements. toute fiscalisation. Labsence dtude et il faut se pencher sur la modernisation des Comment expliquer cet tat de fait ? danalyse sur la structure des prlvements moyens dassiette et notamment la collecte Par labsence de volont politique. Et ne permet pas de certifier avec exactitude et le recouvrement des impts, tels que le il en est de mme pour la capacit contrila rpartition quitable, ou pas, de lassiet- tlpaiement, le virement automatique, le butive de lIBS qui demeure trs faible, te fiscale entre les diffrentes catgories prlvement mensuel... Par ailleurs, sur le puisque le prlvement ralis partir de de contribuables, ou entre les diffrentes plan oprationnel, cest la volont de mise cet impt est infrieur 3% du PIB hors natures dimpts. Cependant, au regard de en uvre effective qui fait un peu dfaut. hydrocarbures. lorientation de la fiscalit drogatoire en En matire dIRG-salaires, la rvision A.R Algrie, on peut constater leffritement de lassiette fiscale au profit des activits conomiques et des capitaux (IBS), et ce, au dtriment des revenus de travail (IRG-salaires). La preuve : toutes les catgories de socits, dactivits librales National Express et professionnelles mobilisent 32% des recouvrements, contre 16% pour la seule fiscalit du travail. Par ailleurs, llimination des effets de distorsions fiscales et conomiques des impts directs et indirects nest Transport/Logistique/Dpotage TC/Entreposage pas assure ni sur le plan conceptuel (fiscal) ni sur le plan conomique et social. Le remde doit ZI Oued Smar, 021 51.33.44 / Fax 021 51.47.27 tre assur travers les politiques

Les motivations, mon sens, ne peuvent tre que politiques et stratgiques, mais surtout pas techniques. Comment expliquer le fait que les impts prlevs la source soient prpondrants dans la structure des recouvrements fiscaux ? Il convient de souligner que, selon les statistiques fournies, les prlvements sur lactivit conomique et les capitaux reprsentent 32,1%, or ces impts sont dclaratifs. Le prlvement de la fiscalit indirecte, qui est la source, reprsente 23%, suivi du prlvement sur lIRGsalaires qui reprsente 16%. Or, la fiscalit indirecte a toujours tait prleve la source. Elle a toujours tait prpondrante dans toutes les structures des prlvements fiscaux. Cela sexplique videmment par la forte taxation de la consommation, qui touche toutes les tranches de la socit, mais qui lse notamment les couches sociales modres et de faibles revenus. Ce mode opratoire assure aux pouvoirs publics, de chaque Etat, la majeure partie de financement public dune manire stable, sre et anesthsiante. Le consommateur ni ne conteste, ni ne ressent la taxation au

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El Watan - Mardi 3 janvier 2012 - 7

CONTRIBUTION

Par Ali Yahia Abdenour a Convention internationale de 1984 sur la torture fait obligation aux Etats qui lont ratifie de dfrer sur leur territoire en justice tout tortionnaire, quelles que soient sa nationalit et celle des victimes et quel que soit le pays o il se trouve et vit en exil dor ou est seulement de passage. LAlgrie a ratifi cette convention.

LES DROITS DE LHOMME ET LINGRENCE TRANGREtoute considration politique. Les droits de lhomme sont universels, ne connaissent ni frontires gographiques ou idologiques ni non-ingrence dans les affaires intrieures des Etats du fait quils jouent un rle primordial dans la qualit et limportance des relations entre Etats. LE POUVOIR ALGRIEN EST, SELON LA CONJONCTURE, POUR OU CONTRE LINGRENCE TRANGRE Il la stigmatise avec force quand elle laccuse davoir pratiqu ou cautionn la torture et ordonn les massacres collectifs. Elle provoque alors chez lui un rflexe de crispation nationaliste, fait vibrer sa fibre patriotique et flatte ses rflexes de repli sur soi. Charbonnier est matre chez lui, a dit Goebbels. Mais il accueille lingrence trangre avec ferveur quand elle soutient sa politique contre lislamisme et ses thses radicatrices. Trois dlgations officielles trangres la troka prside par le ministre des Affaires trangres de GrandeBretagne, la dlgation parlementaire europenne prside par Andr Soulier et le panel onusien prsid par lexprsident de la Rpublique du Portugal, Soares sont bien reues par le pouvoir parce quelles ont partag ses analyses au sujet de la violence politique et pass sous silence ses graves violations des droits de lhomme. Le pouvoir algrien sest ingr dans les affaires intrieures de la Palestine, de lAfrique du Sud du temps de lapartheid, du Chili et dailleurs. Il a accueilli bras ouverts ses htes, Bernard Henry-Lvy et Andr Glucksman, qui il a prodigu tous les honneurs. Les amalgames reviennent : terrorisme islamisme islam. La rplique est venue des Franais Geze et Pierre Vidal-Naquet : La rponse tient hlas en un mot, lislam, car dans leurs visions tout est simple, les gorgeurs tuent au nom de lislam, donc cest lislam qui tue. Dans mon livre La Dignit humaine, jai crit : Aprs Bernard Henry Lvy hlas mais aprs Glucksman hol. Dans laffaire libyenne, Bernard Henry Levy a dclar : Je suis intervenu en Libye en ma qualit de juif, de sioniste et de dfenseur de lEtat dIsral. Le gnral Khaled Nezzar, ministre de la Dfense nationale et coprsident de la Rpublique au sein du Haut-Comit dEtat (HCE) taient au pouvoir, tait le pouvoir, durant les annes de braise. LAlgrie, aprs avoir vcu en octobre 1988 et en juin 1991 deux tats de sige, connat depuis le 9 fvrier 1992 un tat durgence qui npargne pas au pays de violentes convulsions politiques et surtout des violations graves systmatiques des droits de lhomme. Depuis 1988 et surtout partir de 1992, larme a t utilise dans des oprations de police inadaptes sa fonction, parce que les services de scurit taient dbords. La rduire des oprations de police, est-ce lui rendre service ? Glissant peu peu sur une pente savonneuse, elle sest implique dans la rpression. Linternement administratif dcid par ltat durgence, qui a oblig des milliers dAlgriens payer leurs convictions politiques et religieuses par une privation de leur libert, sest fait au mpris des lois internes et internationales. Nul ne peut tre priv de sa libert, si ce nest par voie de justice. Le problme des disparus est un des dossiers-cls du pouvoir, qui sera jug sa capacit de le rsoudre. Connatrons-nous un jour les circonstances exactes de lenlvement prmdit, de la dtention et du sort final rserv aux disparus, sans la mise en branle de la justice internationale ? De trs nombreux messages vrifis, exprims avec force, angoisse, dtresse et colre par les prisonniers, leurs familles et leurs avocats, ont fait tat, durant la dcennie 1990, de tortures qui ne sont pas des bavures, des faits isols ou des accidents de parcours, mais une pratique administrative courante, employe par les services de scurit et larme. La torture, cette forme extrme de terreur individualise avec ses consquences les plus extrmes, la mort ou le handicap vie, est devenue partie intgrante des interrogatoires quelle remplace ou accompagne. Les signataires de la dclaration sur le principe de non-ingrence disent se sentir eux-mmes atteints dans leur dignit de citoyens algriens par lintervention dun Etat tranger dans les affaires intrieures du pays. Le pouvoir a fait des Algriens des sujets et non des citoyens. Les citoyens sont ceux qui lisent par des lections libres, transparentes et honntes, leurs reprsentants toutes les institutions lues de lEtat. Le plus grave nest pas davoir des sujets, mais de les appeler citoyens. Il faut rendre aux Algriens rduits au rang de sujets leurs droits de citoyens. Largumentation des soussigns de la dclaration est partielle, donc approfondir et partiale. Les assassinats de civils ne sont pas seulement luvre des groupes arms islamiques, mais aussi des services de scurit et de larme. Ne pas condamner les assassinats de femmes, dintellectuels, de journalistes par les groupes arms serait impardonnable. Mais ne pas condamner les assassinats de jeunes Algriens des quartiers populaires, des villes et des villages, par les forces de scurit et larme serait intolrable et lintolrable ne peut tre tolr. Il faut condamner tous les actes de violence do quils viennent, particulirement ceux qui entranent la mort, quels que soient les auteurs et les commanditaires et quelles que soient les victimes. Peut-il y avoir deux vrits : condamner la violence des groupes arms islamiques, comme le font les signataires de la dclaration sur le principe de non-ingrence, et passer sous silence celle des services de scurit et de larme ? LAlgrie veut lordre condition quil ne soit pas lordre des prisons ni la paix des cimetires. Daho Ould Kablia, ministre de lIntrieur, force de conservation, de statu quo et de rgression politique, fait du maintien ou du rtablissement de lordre sa priorit. Henry de Jouvenel, ambassadeur, invoquait dans La Revue des vivants un dialogue entre un nophyte de la politique et un vtran. Le nophyte demandant mais quest-ce que lordre et le vtran lui rpondant : Quand tu es mont sur le dos de quelquun et que tu le fais marcher, cest lordre. Mais quand celui qui est dessous veut tre dessus, cest le dsordre. Lordre dfend toujours le pouvoir en place. Il ny a pas de libert sans ordre ; inversement, sans libert, il ny a pas dordre, il ny a que la police. Les droits pour tous et pour chacun, il faut les inscrire dans les faits de manire tranquille, mais rsolue et dtermine. Il ne faut pas torturer le droit pour lui faire dire ce que veut le pouvoir mesure quil se pervertit. Les intellectuels ne peuvent renoncer leur rle de critiques et danalystes rigoureux pour servir de simples relais ou dinstruments du pouvoir. Les signataires de la ptition en faveur du gnral Khaled Nezzar savent que la procureure fdrale suisse applique la lettre la Convention internationale de 1984 sur la torture. Les faits reprochs Khaled Nezzar sont les mmes que ceux que la justice internationale condamne. Laffaire Pinochet est lorigine dune jurisprudence internationale en matire de droits de lhomme. Le devoir dingrence, qui est devenu le droit dingrence, rpond un besoin de vrit, de mmoire et de justice, qui sont complmentaires. La Chambre des lords, la plus haute autorit du RoyaumeUni, a tabli un principe : ceux qui commettent des atteintes graves contre les droits de lhomme dans un pays ne peuvent se rfugier dans un autre. Le gnral George Vedela, auteur du coup dEtat du 24 mars 1976 en Argentine, a t condamn en 1988 la prison perptuit, aprs avoir t reconnu coupable par la justice de son pays de centaines dassassinats, de tortures, denlvements suivis de disparitions. Graci par la suite, il a t nouveau emprisonn.

L

LE PRINCIPE DE NON-INGRENCE Deux principes se sont opposs sur le principe de limpunit : celui dune intolrable atteinte la souverainet nationale que reprsente lingrence trangre et celui du combat universel contre limpunit. Les notions de souverainet et de non-ingrence dans les affaires internes des Etats, rgissent depuis longtemps la politique internationale, mais elles ont des limites. Elles ont conduit la non-assistance aux peuples en danger et ont protg les bourreaux. Le concept du droit international lassistance humanitaire est un des nouveaux droits de lhomme. LAssemble gnrale de lONU a entrin, le 8 dcembre 1988, une rsolution qui retient le droit lassistance humanitaire et son corollaire, le libre accs au secours des victimes des catastrophes naturelles ou des cataclysmes causs par lhomme, guerres, massacres collectifs. Cest toute la question du devoir dassistance, donc dingrence, au service des peuples et des personnes en danger qui est pos. Dans la dcennie 1990, le pouvoir en place a martyris ses propres ressortissants labri du principe de noningrence. La notion des droits de lhomme rpond une vision qui privilgie lhomme, tout homme et tout lhomme, selon lexpression de JeanPaul Sartre, qui rassemble dans son identit des lments dexclusion : sexe, ethnie, religion, culture, indpendamment de toute idologie et de

LA JUSTICE ALGRIENNE DOIT RETROUVER SA DIGNIT ET SON HONNEUR POUR JUGER LES TORTIONNAIRES Le Tribunal permanent des peuples (TPP) a tenu Paris, du 5 au 8 novembre 2004 sa 32e session. Cest Alger qua t adopt, le 4 juillet 1974, la Dclaration universelle des droits des peuples, qui reprsente le document de rfrence fondamental pour les dlibrations de ce tribunal. Il a jug les violations des droits de lhomme en Algrie pour la priode 1992-2004. Le tribunal a considr que compte

tenu de leur nature, de leur ampleur et des conditions qui les entourent, les milliers de disparitions forces constituent des violations flagrantes du droit international gnral et des conventions internationales ratifies par lAlgrie, donc des crimes contre lhumanit. Les tortures pratique de faon gnrale ou systmatique en Algrie en octobre 1988 et partir de 1992 ce jour contre la population civile sont des crimes contre lhumanit. Les signataires de la ptition du gnral Khaled Nezzar demandent aux responsables de lEtat algrien dintervenir auprs de la confdration helvtique pour mettre un terme la procdure engage. La confdration helvtique est un Etat de droit qui ne peut influencer sa justice, qui est indpendante. Les rdacteurs de la dclaration sur le principe de non-ingrence veulent revenir la situation vcue par lAlgrie de 1988 1992, alourdie par le pesant poids des 20 annes qui lui ont succd pour crer un conflit algroalgrien. La conclusion de cet article pose deux questions fondamentales : lAlgrie qui a connu, aprs une longue nuit coloniale, une longue dictature, prendra-t-elle le chemin dune dmocratie apaise ? La dictature doit cder le pas la dmocratie. LAlgrie accuse un dficit rpublicain et dmocratique. Elle est la proprit exclusive du peuple algrien et ses dirigeants ne sont que des locataires rguliers, lgaux et lgitimes des institutions de lEtat, quand ils sont dlgus par le peuple par des lections libres et propres, et des occupants sans droit ni titre quand ils prennent le pouvoir par un coup dEtat, par les armes ou par les urnes. Le triptyque de lancien prsident grec Andra Papandrou est valable pour lAlgrie : Le pouvoir au peuple, larme la nation, lAlgrie tous les Algriens. LANP suscite des interrogations auxquelles elle doit rpondre. Des cadres dge moyen, politiss, reflet des divers courants dopinion qui traversent la socit, dun niveau intellectuel et technique lev, lgalistes, sans arrire-pense de putsch, las des privilges qui accentuent les injustices et loignent le peuple de larme, opposs aux flatteries courtisanes et la pratique de la flagornerie lgard des chefs, auxquels sont sensibles nombre de leurs ans attachs leurs privilges, mouills dans les affaires et srs de limpunit, souhaitent lmergence dun pouvoir qui se manifeste de bas en haut de manire dmocratique et dsirent servir, au-del dun homme et dune institution, lAlgrie entire, nation et peuple. La volont du peuple est que larme ne dsigne plus le prsident de la Rpublique et lui laisse choisir, dans une comptition dmocratique, un homme ou une femme dune grande capacit de travail, cultiv(e), en mesure de dominer les dossiers et dtre lcoute des citoyens et non plus des sujets. Alger, le 1er janvier 2012 A. Y. A.

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CONDOLANCESJe mincline avec motion devant la mmoire de Abdou Benziane et prsente sa famille et aux journalistes mes condolances les plus attristes. Ali Yahia Abdenour

El Watan - Mardi 3 janvier 2012 - 8

PTITION

Pour que Nezzar et ses acolytes soient jugsSuite la publication dune ptition soutenant lex-ministre de la Dfense nationale. Des Algriens demandent la justice suisse de poursuivre les procdures contre Nezzar.prs linterpellation du gnral Nezzar par un magistrat fdral helvtique la suite de plaintes dposes contre lui par des citoyens algriens pour crimes de guerre et crimes contre lhumanit, des officines du rgime se sont emballes pour tenter de contrer cette uvre de justice internationale, voire de sen servir comme dun moyen de basse propagande. Elles croient pouvoir impressionner la justice suisse et les juridictions internationales par anticipation en faisant circuler une ptition, signe par des clients du rgime et les clients de ces clients, par laquelle ils tentent de faire croire qu travers la personne de ce gnral, cest tout le peuple algrien qui est vis. Les initiateurs de cette ptition, parmi lesquels se trouvent pourtant des juristes et mme un ex-ministre de la Justice, feignent dignorer que la confdration helvtique est un Etat de droit o la sparation des pouvoirs est consacre.

A

Ils savent trs bien que cette curieuse ptition ne pourra en aucun influer sur le cours des vnements, mais en la lanant avec des moyens outrancirement disproportionns et qui usent de tous les mdias algriens, publics et privs, et de tous les relais du rgime, ils veulent titiller les sentiments nationalistes des Algriens en tentant de leur faire admettre qu travers ce gnral, cest toute leur nation qui est mise en accusation par des ennemis extrieurs qui cherchent des prtextes pour envahir le pays. Ce sont l des mthodes habituelles de ce rgime, toujours aussi grossires et qui montrent tout le mpris quil a de ce peuple quil opprime et dvoie. Nous devons montrer ce rgime et aux Institutions juridiques internationales qui le jugent en ce moment, en attendant de pouvoir le juger pour les crimes imprescriptibles quil a commis contre des populations civiles, que le peuple algrien a dcid de ne plus se laisser conduire comme du vulgaire btail. Le

peuple algrien sait plus que quiconque ce que Nezzar et ses acolytes ont commis comme crimes contre lui et pillages contre ses biens. Et il sait gr la justice helvtique dinstruire les plaintes qui ont t dposes contre ce bourreau et ce criminel. Le peuple algrien souhaite que la justice puisse saccomplir et quune mise en accusation devienne incontournable. Il ne doute pas que cette affaire nest que le commencement de procs retentissants pour des massacres de populations civiles, denlvements, de torture, dexcutions sommaires et autant de pratiques terroristes qui ont t riges en rgle systmatique de gouvernement par un rgime qui na pas hsit faire assassiner des dizaines de milliers de personnes pour garder le pouvoir et continuer mettre tout le pays en coupe rgle. Les officines du rgime ont entrepris de se servir des moyens de lEtat et mme dexercer des pressions pour faire signer cette infme ptition, qui est une injure

toutes les victimes de ce gnral. Alors, nous ne devons compter que sur nous-mmes, sur le peuple algrien tout entier et sur tous les hommes pris de justice, o quils se trouvent, pour affirmer que laudition et la mise en accusation de ce gnral ne seront que justice et que nous demandons instamment la justice helvtique de ne pas faiblir devant ces viles attaques. Et nous demandons la justice helvtique, en plus dinstruire les plaintes qui sont ou seront dposes contre ces criminels de guerre contre lhumanit, de lancer des procdures afin de faire procder au gel des avoirs de tous les barons du rgime algriens qui ont investi en Suisse, ou qui y ont plac largent quils ont frauduleusement acquis. Cet argent et ces biens appartiennent au peuple algrien. Nous remercions la justice suisse et nous ne doutons pas quelle ne se laissera pas impressionner par ces pathtiques gesticulations.

LISTE DES SIGNATAIRESNourredine Belmouhoub (porteparole des ex-interns du Sud), Djameledine Benchenuf (journaliste), Salah Eddine Sidhoum (chirurgien), Abdelkader Dehbi (universitaire), Zineb Azouz (universitaire), Samir Lebel (informaticien), Yassine Zad (dfenseur des droits de lhomme), Nassima Guettal (informaticienne), Ahmed Kaci (journaliste), Abdelkrim Badjadja (consultant en archivistique), Ines Nedjlaoui, Brahim Laghouati, Hamid Boutadjine, Samia Ben Bab Ali, Babouri Benali, Hassan Djeddi, Marwa At Dahmane, Ahmed Acid Moussa Bourefis (mdecin, fils et frre de disparus), Belad Arhab, Wahid Abouchi, Mohamed Ghanem, Widad Belhadi, Aziza Chikhi, Nazim Taleb, Ahmed Semine, Abbas Briki, Ahcne Oumeddah (prt tmoigner), Lad Douane (prt tmoigner), Rabah Haddad (financier), Zahir Serrai, Youcef Farouk, Abdelwahab Bouchoukh, Ali Abbs Foudili (artiste plasticien), Abdelbasset Boulelouah, Kamel Douihou, Hakim Hakimi, Abdallah Ghenna, Sofiane Abbar, Mounir Sabri (avocat), Fadhila Yahiaoui (juge dinstruction), Rachid Salah, Radjab Haddad, Khaled Walid, Mohamed Benmouhamed, Omar Becheri, Adlne Kadoumi, Mohamed Belhouari, Madjid Si Athmane, Kamel Djilali, Samir Fertas, Salim Djazari, Akram Kemchi, Mohamed Mohri, Abderrahmane Chabani (juriste, frre du colonel Mohamed Chabani), Djamila Reguieg, Yasser Ben Baba Ali, Slimane Bellili, Ali Boukhdimi, Tarek Chabane, Fars Bensad, Sabrina Askri, Kawter Laggoune, Samy Khlali, Arezki Sadoune, Abdelkader Hadj Ali, Khaled Mokhtari, Salim Hamid, Sofiane Benlarbi, Noureddine Zemmam, Hamza Kamel, Fazine Daifoullah, Abderrezak Laibi, Nabil Boubakri (pharmacien), Moulay Sidi Khalili, Mohamed Ali Bey, Mohamed Aylas, Miloud Benaldelhamid, Sofiane Bacha, Khadidja Belamri, Djamel Nabi, Abdeslem Ben Baba Ali, Ahmed Omrane, Meriem Ben Abdallah, Mohamed Larbi Zitout (ancien diplomate), Ahmed Omrane, Meriem Ben Baba Ali, Noureddine Chabli, Ahmed Hammad, Hamid Ouazi, Iskander Debbache, Wahab Hamidi, Abdennour Ben Mamar, Karim Sallam, Ahmed Simozrag (avocat), Imne Allab, Khaled Abderkane, Abdallah Ben Mohamed Lys Lakhal, Zineddine Ghediri, Fayal Benamrane, Abdelillah Bouziani, Abouhafs Khaled, Arav Benyouns, Hocine Bouzenia, Hakim Si Mhand, Lela Zaabat, Mohamed Benchoubina, Hassina Haroun Ouguenoune, Mahfoud Houhat, Mohamed Fateh, Dadi Mohamed, Sofiane Souidi, Mohamed Yahiaoui, Slimane Bourefis, Bilal Bourefis, Hamid Ali Ammar, Ahmed Hamadi, Acha Ada, Abdallah Cherifi, Brahim Chikh, Brahim Younsi, Ilyes Kalfallah, Farid Omeir, Abdelwahab Boukezouha, Djafar Bentobal, Mohamed Benomar, Louasli Mouhoub, Nacer Mammeri, logbi Mahmoud, Yazid Kara, Karim Delmi, Mohamed Louati, Driss Nasreddine, Hirbiche Noh, Noureddine Khababa (avocat), Ahmed Chouchane (prt a tmoigner), Nordine Zalem (comdien), Mohamed Ouali, Amel Korichi, Yahia Mourad (cardiologue), Mohamed Elhadi Arbia, Amel Chekkat, Lyes Belhaddad, Zehira Berfas, Djamel Aslaoui, Wassila Bouchareb (avocate), Mounir Sabri (avocat, prt a tmoigner), Fateh Boutebba, Mouhoub At Ikhlef, Sofiane Cherifi, Yasmine Flissi, Yacine Saadi (consultant international), Mostafa Brahami, Slimane Rahmouni, Abdelghani Ben Djoud, Tahar Benzegala, Tahar Hammadi, Adlne Abouracim, Mohamed Nat Mohand, Dalila Djama, Tahar Zitout, Samir Sallah, Adel Chabane, Malik Sahraoui, Amina Kadi, Samir Bouakouir, Rachid Ziani Cherif (mdecin), Idris Mansour, Amar Ouerdane, Amar Kebali, Ali Ath Ramdhane, Sad Abdellah, Yamina Hocine, Mourad Salah, Kamel Maouch, Rachid Benmati, Mokrane Tigmounine, Salim Ahmed Nacer, Mourad Chergui, Belad At Mohand, Rachid Belamri, Sabrina Zouaoui, Lyes Akram (bloggeur), Abdelwahab Benyelles.

El Watan - Mardi 3 janvier 2012 - 9

I N T E R N AT I O N A L E SES OBSERVATEURS NEMPCHENT PAS LA RPRESSION

Lchec annonc de la Ligue Israliens arabe en Syrie et Palestiniens La Ligue arabe continue de souffler le chaud et le froid par rapport au conflit en Syrie.

REPRISE DES NGOCIATIONS AUJOURDHUI

A

lors que le rgime de Damas poursuit sa politique de la terre brle contre la population, au vu et au su de ses observateurs, lhonorable Ligue compte convoquer prochainement une runion (encore une !) des ministres des Affaires trangres pour tudier la conduite tenir. Signe de cette duplicit de discours, le secrtaire gnral de la Ligue arabe, Nabil Al Arabi, a demand hier que les tirs sarrtent. Dans une confrence de presse au Caire, le chef des Arabes a cit les derniers rapports reus par tlphone des observateurs sur place en Syrie, faisant tat de tirs et de tireurs embusqus dans les villes syriennes. En clair, le bras arm de Bachar Al Assad continue vritablement de tuer malgr les belles assurances des observateurs de la Ligue, qui nont rien vu jusque-l. Conclusion de Nabil Al Arabi : Il faut un arrt total des tirs. Pour autant, il pense devoir

runir les ministres arabes des Affaires trangres pour valuer la mission dobservation de la Ligue. Concrtement, les Arabes vont encore palabrer dans les salons cairotes sur la conduite tenir, mme aprs avoir constat de visu les exactions du clan Al Assad. Pendant ce temps, des dizaines de personnes sont tues presque quotidiennement. Signe de ce dcalage diplomatique de la Ligue, des appels de plus en plus audibles appellent au retrait des observateurs depuis leur arrive Damas, le 26 dcembre. Le rgime syrien aura largement prouv quil ne fait pas cas de ses invits, mme sil faut reconnatre quils nont pas trop abus de son hospitalit DES ENVOYS TRS SPCIAUX Pendant que les images montrent ces observateurs qui, curieusement, ne voient rien dfilant comme des vedettes dans les

rues de Damas sur les chanes de tlvision contrles par le rgime, des personnes se font massacrer par des snipers. Hier des groupes dobservateurs effectuaient des tournes Homs, Hama (centre), Deraa (sud) o le mouvement de contestation a dbut, et Daraya, prs de Damas, pour rendre compte de la situation, selon lagence officielle Sana. Or Homs, les observateurs sont alls visiter une cimenterie prs de Rastane au lieu de se rendre dans cette ville o des milliers de manifestants ont t disperss par des tirs en lair, a soulign lObservatoire syrien des droits de lhomme (OSDH) Preuve en est que deux civils au moins ont t tus hier Homs (centre) par les forces de scurit et quatre autres ont t blesss. Un agriculteur a t tu lors de perquisitions menes dans le village de Chaffouni, prs de Damas, la recherche de militants,

a rapport lOSDH. Des envoys trs spciaux de la Ligue arabe qui ont irrit le prsident du Parlement arabe, Salem Al Diqbassi, au point de rclamer dimanche le retrait immdiat de ces observateurs qui sont, daprs lui, inutiles ds lors que le rgime syrien continue tuer des civils innocents. Pour Salam Al Diqbassi, il sagit rien moins que dune violation claire du protocole arabe qui prvoit de protger le peuple syrien. De son ct, Jabr Al Choufi, membre du Conseil national syrien (CNS), pointe le fait que les observateurs soient rests trop longtemps dans leurs htels avant dtre autoriss sortir sur le terrain et leurs visites se font sous la surveillance des agents de scurit du rgime. La mission dobservation de la Ligue arabe a-t-elle donc chou ? Nabil Al Arabi ne le dit pas ; mais il le suggre trs bien. Hassan Moali

jouent cartes sur table

LE PRSIDENT DU PARLEMENT MONTE AU CRNEAU

ous le parrainage de la Jordanie, les ngociateurs isralien et palestinien, Yitzhak Molcho et Saeb Erakat, ainsi que les reprsentants du Quartette, savoir les Etats-Unis, Russie, Union europenne (UE) et lONU se runiront aujourdhui dans la capitale du royaume hachmite, Amman. Selon lAFP, le ministre jordanien des Affaires trangres, Nasser Jawdeh, doit accueillir une runion regroupant les reprsentants du Quartette et les ngociateurs isralien et palestinien et organisera une rencontre spare entre les ngociateurs isralien et palestinien. Lobjectif de cette initiative consiste relancer le processus de paix entre les deux parties. Isral sest flicit, hier, de la rencontre de linitiative jordanienne tout en prcisant quil ne sagit pas dune reprise des ngociations directes de paix suspendues depuis plus dun an. Il sagit dun dveloppement positif. Cest la premire fois depuis longtemps que les Palestiniens sont disposs venir et parler avec nous directement sans conditions pralables, a expliqu le vice-Premier ministre Dan Mridor. Cependant, il a averti que la rencontre ne constitue pas un retour aux ngociations : Celui qui veut ngocier doit dabord venir la table de ngociations. De son ct, le prsident de lAutorit palestinienne, Mahmoud Abbas, a mis en garde le Quartette, dimanche, contre lchec du processus de paix si ce dernier ne parvient pas relancer les ngociations dici le 26 janvier. Toutes les options seront alors ouvertes, a-t-il indiqu.

S

Violations massives des droits de lhomme en IrakLe prsident du Parlement irakien, Ossama Al Noujaifi, a dnonc hier des violations massives des droits de lhomme dans le pays, mettant en garde contre un risque de destruction de la dmocratie, lheure o le pays traverse une grave crise politique. Les droits de lhomme ont t viols de manire massive par le recours la violence contre les personnes, latteinte la proprit, les arrestations arbitraires, les mauvais traitements infligs des innocents ainsi que des dcisions judiciaires contestables, a-t-il dit dans un discours au Parlement irakien retransmis par la tlvision. Les droits de lhomme nont pas t atteints cause de la dtrioration du processus politique en Irak, a-t-il dplor. Il est clair que le dveloppement de la nation repose sur la manire dont les droits de lhomme sont respects et la perte de ces droits dtruit la dmocratie, a-t-il poursuivi. M. Noujaifi, un Arabe sunnite et lun des dirigeants du bloc parlementaire Iraqiya, a fait ces dclarations alors que le pays traverse une grave crise politique depuis le dpart des dernires troupes amricaines, la mi-dcembre. Le conflit a dbut quand Iraqiya a vivement critiqu les mthodes juges autoritaires du Premier ministre chiite Nouri Al Maliki. Le bloc boycotte dsormais les travaux du Parlement et du gouvernement. Le Premier ministre a rpliqu en rclamant le limogeage de son adjoint sunnite, Saleh Moutlak. Le Parlement irakien doit examiner aujourdhui la proposition de renvoi de M. Moutlak. La crise, qui menace selon certains de dgnrer en guerre civile confessionnelle, a t aggrave par lmission fin dcembre dun mandat darrt pour complot lencontre du vice-prsident Tarek Al Hachemi, qui se trouve actuellement au Kurdistan irakien (nord). M. Noujaifi a ajout que le processus politique, en dpit de toutes ses faiblesses, demeure la seule (AFP) solution.

LES DEUX PARTIES CAMPENT SUR LEURS POSITIONSLe Quartette a demand aux Israliens et aux Palestiniens de prsenter avant le 26 janvier des propositions dtailles en vue dun rglement de paix. Les ngociateurs palestiniens disent avoir rpondu positivement en faisant connatre leurs positions et reprochent Isral de ne pas en faire autant. Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a promis une acclration de la colonisation, reprochant aux Palestiniens davoir demand devenir un Etat membre part entire de lONU et davoir intgr rcemment lUnesco. Avec linitiative de Amman, cest la premire fois que les ngociateurs isralien et palestinien se rencontrent publiquement depuis la suspension des ngociations fin septembre 2010. Les Palestiniens continuent de rclamer un gel complet de la colonisation en Cisjordanie occupe et JrusalemEst annexe pour reprendre les discussions. Une revendication rejete par Tel Aviv. Les derniers pourparlers de paix directs avaient chou quelques semaines aprs leur dmarrage, dbut septembre 2010, en raison du refus du Premier ministre isralien Benyamin Netanyahu de prolonger un moratoire limit sur les constructions dans les colonies. De leur ct, les Palestiniens rclament aussi des termes de rfrence pour ces ngociations bass sur les frontires de juin 1967, soit avant loccupation par Isral de la Cisjordanie, de Ghaza et du secteur oriental de Jrusalem. Netanyahu a dj refus de discuter sur la base de ces frontires. A. Idir

162 000 PERSONNES TUES DEPUIS 2003, SELON IBCEnviron 162 000 personnes, essentiellement des civils, ont pri de mort violente en Irak depuis linvasion amricaine de mars 2003, et le pays reste pris dans un conflit de basse intensit qui va continuer faire de nombreuses victimes, estime lONG. Ce bilan, publi deux semaines aprs la fin du retrait de larme amricaine dIrak par Iraq Body Count (IBC), une ONG base en Grande-Bretagne, fait galement tat de plus de 4000 morts civils pour la seule anne 2011. De mars 2003, date de linvasion amricaine en Irak au dpart, fin 2011, des derniers GIs, 162 000 personnes ont t tues dans le pays, selon un bilan tabli par IBC en croisant ses propres statistiques (consacres aux civils) avec celles des autorits irakiennes, les pertes amricaines ainsi que des donnes rvles par le site WikiLeaks (Iraq War Logs). IBC indique que WikiLeaks a ainsi rvl lexistence de milliers de dcs de civils dont elle navait pas eu connaissance au moment des faits. Sur les 162 000 tus recenss, 79% taient des civils, souligne le rapport, le reste comprenant des membres des forces de lordre irakiennes, des soldats amricains et des insurgs. R. I.

El Watan - Mardi 3 janvier 2012 - 10

FRANCE-ACTU ALI KEMAL DOGAN. Politologue SEMAINE ANTICOLONIALE

Aprs le vote par lAssemble nationale franaise dune loi visant pnaliser la ngation des gnocides, la raction turque, vis--vis de la France, est monte dun cran. Pour y voir plus clair, nous avons demand Ali Kemal Dogan, doctorant lEHESS Sorbonne de nous aider comprendre la situation.

Le dbat sur le gnocide armnien a gagn en force en TurquiePropos recueillis par Walid Mebarek

Le cinquantenaire de lindpendance algrienne lhonneurseptime dition Semaine anticoloniale est L aprvue du 23 dbatsdesurla11 mars 2012 rapport avec fvrier au Paris, des rencontres et des thmes en avec la mmoire coloniale. Le refus de la xnophobie et la fraternit entre Franais et immigrs feront partie galement des thmes centraux qui seront abords lors de cette nouvelle dition. La commmoration du cinquantime anniversaire de la fin de la guerre dAlgrie sera particulirement lhonneur avec une compilation de cinq albums de musique algrienne. Dbats, expositions, concerts, cinma, spectacles, sont les diffrentes activits prvues. Le collectif Sortir du colonialisme regroupe plus de 60 associations et organisations actives en ce qui concerne la mmoire de la colonisation, la lutte contre le nocolonialisme et les nouvelles formes de subordination des Etats lconomie. La Semaine anticoloniale se tiendra quelques semaines avant llection prsidentielle et les lgislatives franaises. Puisque les termes identit nationale, islamophobie et immigration sont la mode dans lactualit de lHexagone, ces journes seront une bonne occasion dinterpeller la socit franaise. Des communauts trangres, brsilienne, chinoise et africaine seront associes lvnement. Il sagit de lier lhistoire de ces communauts la ralit quelles vivent en France, estiment les organisateurs. En popularisant la mmoire des mouvements de dcolonisation et en les inscrivant dans lhistoire de la lutte pour la libert et lgalit, dont fait partie la Rvolution franaise, la Semaine anticoloniale vise rconcilier les mmoires et permettre tous les citoyens, quelle que soit leur origine, de se sentir membres de la mme communaut de valeurs. En effet, les squelles du colonialisme se caractrisent par la stigmatisation sans fin des immigrs et des trangers. W. M.

Pourquoi la raction turque vis--vis de la dcision franaise de voter une loi sur les gnocides a-t-elle t si radicale ? Prs de 22 Parlements de divers pays ont reconnu le gnocide armnien. Parmi ces derniers, le Parlement suisse a vot une loi similaire celle adopte par la France le 22 dcembre 2011, ce qui a suscit de vives ractions quon pourrait qualifier dmotionnelles, qui ont cependant eu une trs courte dure et peu de consquences long terme. Le principal alli de la Turquie sur le sujet est, malgr des turbulences, Isral, pour qui la Turquie reprsente le seul soutien au MoyenOrient. Ainsi, le lobby juif aux Etats-Unis bloque, pour le moment, le vote dune loi sur le gnocide par le Congrs amricain et mme par Isral. Mais le risque de perdre ce soutien existe. En particulier la reconnaissance du gnocide par les Etats-Unis est souhaite par la diaspora armnienne dici son centenaire en 2015, ce qui peut avoir un effet boule de neige dans le monde et isoler la position turque sur le sujet. Est-ce que cela ne va pas affaiblir la position des Turcs, qui, depuis quelques annes, tentent de mettre cette question du gnocide dans le dbat public ? Il y a un certain progrs en Turquie dans lvocation du traumatisme des vnements de 1915, et ce dbat a gagn en force depuis lassassinat, en 2007, de Hrant Dink, journaliste turc dorigine armnienne. A la fois, le monde acadmique (une ptition demandant pardon aux Armniens pour la grande catastrophe et des confrences universitaires ont t organises), mais aussi la socit civile ont remis en question lapproche de cette priode douloureuse. En mme temps, le gouvernement turc a propos de crer une commission internationale sur cette question et a promis, en 2005, douvrir ses archives. Par ailleurs, des changes diplomatiques ont t lances entre lArmnie et la Turquie en 2009, ce qui a permis dtablir un premier contact, mme sil ny a pas eu de ralisations concrtes. Ce travail interne et ces ouvertures ont permis de parler dvnements jusqualors tabous et de faire voluer doucement le regard sur ce qui sest pass. Evidemment, ce travail interne sera long, mais ce qui est important, mon avis, cest que ce processus soit engag. Par contre, les lois parlementaires ont non seulement durci la position gouvernementale turque, mais elles nourrissent aussi lide nationaliste que le Turc na pas dautre ami que lui-mme, ces lois tant perues avec un sentiment fort dinjustice en Turquie. Ces lois ont donc tendance freiner le processus dvolution du dbat interne turc. Ce mme sentiment dinjustice avait aussi t peru lors de lacceptation seulement de la partie sud de Chypre dans lUnion europenne, alors que la Turquie participait activement au dbat au sein des Nations unies pour rsoudre dabord cette question et que la partie nord turque de Chypre avait vot en faveur de la rsolution de Kofi Annan. Que pensez-vous de la position du gouvernement turc de renvoyer la France son propre gnocide en Algrie ?

LES TERMES DE LA LOILa loi vote par lAssemble nationale franaise dans son article premier prvoit la rpression de lapologie, la ngation ou la banalisation grossire publique des crimes de gnocide, des crimes contre lhumanit et des crimes de guerre, la rpression de la contestation ou de la minimisation outrancire des gnocides reconnus par la loi. Larticle 2 rglemente : Lexercice des droits reconnus la partie civile par les associations dfendant les victimes de crimes de gnocide, de crimes contre lhumanit et de crimes de guerre. Le texte a t adopt par la gauche et la droite runies dans un large consensus, main leve. Pour tre dfinitivement applicable, il devra tre entrin dans les mmes termes par le Snat.

Je pense que dans cet argumentaire, nous ne sommes plus dans la ngation du gnocide. Il sagit dune contestation de la lgitimit de la France : lexemple de lAlgrie (ou de la Vende aprs la rvolution franaise, selon les Turcs) tente de montrer que la France nest peut-tre pas exemplaire dans ce domaine. Dans une certaine mesure, la raction de la France renvoie aussi un sentiment dinjustice. La position turque, qui affirme que la France a aussi fait des gnocides, a sa propre problmatique interne, une position qui exprime une certaine attitude dcomplexe sur le sujet, voire une banalisation du terme gnocide, linverse de la ngation. Lavenir nous dira si le Parlement turc adoptera aussi une loi qui fait aussi reconnatre le gnocide de la France en Algrie. Pour linstant, laccusation de gnocide est reste focalise sur le cas des Armniens dans le Parlement franais, alors quil faut souligner que la loi qui a t

vote rprime la contestation des gnocides reconnus par la loi. Au-del du dbat sur la libert dexpression ou sur la qualification dvnements du pass qui appartient aux historiens, est-ce le rle du Parlement franais de rechercher et de reconnatre tous les gnocides qui ont eu lieu dans le monde ? Que reste-t-il aujourdhui en Turquie comme souvenir de sa domination (ottomane) de lAlgrie et de linvasion franaise de 1830 ? En ce qui concerne le souvenir de Cezayir en Turquie, nous pouvons dire que lhistoire officielle de la Rpublique turque a pris une certaine distance avec celle associe lempire ottoman, lhistoire de lempire ou de lancien rgime ntant pas celle de la Turquie moderne, Etat-nation qui sinspire, pour son destin, de la modernit occidentale. Par contre, la perte du territoire de lAlgrie ayant eu lieu dans la priode du grand rformateur Sultan Mahmud II, na pu que renforcer lide de la ncessit des rformes, ce qui a conduit une priode longue de rformes militaires, politiques, sociales et conomiques, une priode de lutte des ides qui a conduit la naissance de la Rpublique. Actuellement, sous le gouvernement de lAKP qui met en valeur considrablement le respect du souvenir de lempire ottoman , une tendance rpandue dans les partis islamistes prne le renforcement des relations avec les pays musulmans, particulirement ceux de lancien territoire ottoman. LAlgrie est donc perue comme un partenaire privilgi partageant un hritage et une culture avec la Turquie. Par contre, le mot de domination ottomane ne serait pas particulirement bien vu, car cest le terme dadministration ottomane de lAlgrie qui est avanc. La terminologie pour voquer les vnements du pass reste donc un sujet sensible en Turquie, et assumer lhistoire de lempire ottoman, son rle dominateur, de manire objective nest pas chose facile. W.M.

PHOTO : D. R.

UN COFFRET MUSICAL 1830 - 1962Sortir du colonialisme clbre lindpendance de lAlgrie en mettant en sons et lumires lart et la culture du peuple algrien, ce qui, en ces temps obscurs de rvisionnisme colonial rampant, fait uvre de salubrit publique. Dconstruire une mmoire officielle constelle de glorieux faits darmes et autres missions civilisatrices, crite en falsifiant la vrit, reconnatre les souffrances toujours vif des opprims, dnoncer les horreurs de la colonisation, cette violence dominatrice et radicatrice, ngation conomique, sociale, intellectuelle et psychologique des populations asservies. Tel est le sens de ce coffret de 4 CD, accompagn de son livret dune vingtaine de pages, vritable concentr dhistoire et de musicologie, fourmillant danecdotes savoureuses ou pathtiques, faisant revivre ce bouillonnement cratif que fut la musique algrienne. Le tout replac dans le contexte de la lutte anticoloniale, des annes 1930 jusquen 1962, date laquelle le peuple algrien regagnait enfin sa libert au prix dune lutte intransigeante.

CINMA

El Gusto sur les crans partir du 11 janvier 2012 En parallle de cette sortie cinma, lorchestre El Gusto se runira sur scne, au Grand Rex Paris, pour deux soires exceptionnelles, les 9 et 10 janvier prochains.N au milieu des annes 1920, le chabi est une musique issue de plusieurs influences. Berbre, andalouse et chants religieux. Linventeur de cette boisson musicale au got nouveau, de ce son magique qui rsonne encore dans le cur et les oreilles de ses anciens lves, sappelle cheikh Le Matre El Anka (Hadj Mhamed El Anka 1907-1978). Sa recette est faite demprunts et de mlanges, de mtissages et dadaptations, de transformations, mais aussi dinnovations musicales. Ferkioui fait partie de ceux qui ont dlaiss le chabi aprs la guerre de Libration nationale, malgr un diplme de chef dorchestre obtenu dans la classe dEl Anka au Conservatoire dAlger. Cest pourtant lui, aid par un petit coup de pouce du hasard, qui a t le dclencheur des vnements : le film ; lorchestre El Gusto qui se rforme pour des concerts exceptionnels ; lenregistrement dun CD. Devenu miroitier, Ferkioui accueille un jour de 2003 dans sa boutique de La Casbah une jeune architecte algro-irlandaise. Ils bavardent Laventure commenait ! Safinez Bousbia se lance dans une entreprise qui nest pas des plus faciles : retrouver les anciens lves dEl Anka au Conservatoire dAlger.

El Watan - Mardi 3 janvier 2012 - 11

ALGER INFOBACHDJARRAH: TRAVAUX DE RHABILITATION DU MARCH COMMUNALLes travaux de rhabilitation du march communal de Bachdjerrah sont en cours. Toutefois, la partie acheve a t livre aux commerants de dtail. Elle se compose dune quarantaine de boutiques spares par des alles. A premire vue, la partie rceptionne de cette nouvelle structure rpond aux normes. Ces nouveaux locaux sont en dur et disposent dun rideau mtallique. Auparavant, aucune scurit ny tait garantie. Toutes les choppes taient constitues de matriaux de fortune. Elles taient aussi trs rapproches les unes les autres, laissant un passage troit aux clients. Prsentement, ceux-ci circulent laise, car les alles sont bien disposes, a indiqu un technicien en urbanisme abord au sein du march. Pour des raisons dhygine, les boutiques livres sont occupes essentiellem