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N°6798 - Vingt-troisième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com PUBLICITÉ Près de deux ans après l’annonce de la révision de la Constitution, le gouvernement de Bouteflika ne laisse apparaître aucune indication sur les contours et la forme que pourrait prendre la prochaine Loi fondamentale du pays Les rares déclarations de certains leaders politiques n’arrivent pas à dissiper l’épais brouillard qui entoure ce mystérieux projet politique. Le cas Jebali déjà classé ? Les plans préconisés par Ennahda pour l’étape à venir ne conviendraient pas au chef du gouvernement démissionnaire, Hamadi Jebali, qui serait sur le départ de La Casbah. 40 ANS DE RECETTES D’HYDROCARBURES 800 MILLIARDS DE DOLLARS INJECTÉS DANS L’ÉCONOMIE LIRE L’ARTICLE DE HACEN OUALI EN PAGE 5 LIRE L’ARTICLE DE NOTRE CORRESPONDANT MOURAD SELLAMI EN PAGE 11 El Watan LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Jeudi 21 février 2013 RETROUVEZ VOTRE SUPPLÉMENT VOYAGES & LOISIRS EN PAGES 15, 16 ET 17 E GRAVES CARENCES DANS L’HYGIÈNE ET LA TRAÇABILITÉ ÉDITION DU CENTRE OPACITÉ AUTOUR DU PROJET LA RÉVISION CONSTITUTIONNELLE, UN ENJEU PRÉSIDENTIEL Les chroniques du jeudi Par Abderrazak Merad Par Boudjemaâ Karèche Par Maurice Tarik Maschino Une émission bien singulière D’authentiques enfants de l’Afrique Le marché juteux des contrôles migratoires L ’industrie pétrolière et gazière en Algérie a contribué à l’injection de près de 800 milliards de dollars dans l’économie nationale. C’est dire le poids des hydrocarbures dans le financement de l’économie. Un poids sur lequel le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a insisté lors de son passage au forum du quotidien Echaâb. Il a ainsi indiqué que la nationalisation des hydrocarbures, le 24 février 1971, devait traduire la continuité de l’indépendance politique obtenue en 1962 avec une révolution sur le plan du développement économique et social. (Suite page 7) M. Roumadi SITUATION EN TUNISIE VU À LA TÉLÉ JUSTE UN MOT LA CHRONIQUE DE MTM Ces aliments qui Ces aliments qui nous empoisonnent nous empoisonnent LIRE NOTRE DOSSIER EN PAGES 2, 3 ET 4 Page 19 Page 18 Page 5 PHOTO : DR

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N°6798 - Vingt-troisième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

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■ Près de deux ans après l’annonce de la révision de la Constitution, le gouvernement de Boutefl ika ne laisse apparaître aucune indication sur les contours et la forme

que pourrait prendre la prochaine Loi fondamentale du pays ■ Les rares déclarations de certains leaders politiques n’arrivent pas à dissiper l’épais brouillard

qui entoure ce mystérieux projet politique.

Le cas Jebali déjà classé ?

■ Les plans préconisés par Ennahda pour l’étape à venir ne conviendraient pas au chef du gouvernement démissionnaire, Hamadi Jebali, qui serait sur le départ de La Casbah.

40 ANS DE RECETTES D’HYDROCARBURES800 MILLIARDS DE DOLLARS INJECTÉS DANS L’ÉCONOMIE

LIRE L’ARTICLE DE HACEN OUALI EN PAGE 5

LIRE L’ARTICLE DE NOTRE CORRESPONDANT MOURAD SELLAMI EN PAGE 11

El WatanLE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Jeudi 21 février 2013

RETROUVEZ

VOTRE SUPPLÉMENT

VOYAGES & LOISIRS

EN PAGES 15, 16 ET 17E

GRAVES CARENCES DANS L’HYGIÈNE ET LA TRAÇABILITÉ

ÉDITION DU CENTRE

OPACITÉ AUTOUR DU PROJET

LA RÉVISION CONSTITUTIONNELLE, UN ENJEU PRÉSIDENTIEL

Les chroniques du jeudi

Par Abderrazak Merad

Par Boudjemaâ Karèche

Par Maurice Tarik Maschino

Une émission bien

singulière

D’authentiques enfants

de l’Afrique

Le marché juteux

des contrôles migratoires

L ’industrie pétrolière et gazière en Algérie a

contribué à l’injection de près de 800 milliards de dollars dans l’économie nationale. C’est dire le poids des hydrocarbures dans le fi nancement de l’économie. Un poids sur lequel le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi , a insisté lors de son passage au forum du quotidien Echaâb. Il a ainsi indiqué que la nationalisation des hydrocarbures, le 24 février 1971, devait traduire la continuité de l’indépendance politique obtenue en 1962 avec une révolution sur le plan du développement économique et social. (Suite page 7) M. Roumadi

SITUATION EN TUNISIE

VU À LA TÉLÉ JUSTE UN MOT LA CHRONIQUE DE MTM

Ces aliments qui Ces aliments qui nous empoisonnentnous empoisonnent

◗ LIRE NOTRE

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I l y a quelques jours, un père de famille se rend dans une supérette pour acheter une boîte de

conserve et quelques boissons. Le lendemain, deux membres de cette famille sont admis à l’hôpi-tal et placés en soins intensifs. Ils sont décédés trois jours après. L’autopsie a révélé qu’ils ont été atteints par la «leptospirose». Un virus qui se colle sur les boîtes de conserve. Les résultats appro-fondis des tests ont démontré que l’étain avait été infecté par de l’urine des souris qui avait séché et contenait la leptospira interrogans. Cette informa-tion a été révélée par un médecin qui recommande aux citoyens de rincer toutes les canettes et boîtes de conserve de façon systématique et obliga-toire avant d’en consommer le contenu. Pour-quoi ? Tout simplement parce que ces produits sont généralement stockés dans des entrepôts et livrés aux magasins de détail sans mesures de propreté.

Le médecin ayant tiré la sonnette d’alarme explique «qu’il est démontré que le couvercle des canettes et autres conserves est plus conta-miné que des toilettes publiques ! Elles renferment beaucoup de germes et des bactéries». L’hygiène, dans ce cas de figure, fait défaut et en l’absence de contrôle, le commerçant ne se soucie guère des bonnes pratiques. «Je n’ai pas le temps de passer au lavage tous les produits que j’achète. Ou plutôt nous n’avons pas cette culture chez nous», avoue un commerçant qui a superposé des dizaines de fardeau d’eau à l’entrée de son magasin. Exposée ainsi au soleil, cette eau présente des risques pour les consommateurs. Ce commerçant trouve anormal qu’on l’inter-pelle sur ce phénomène : «Je dépose toujours les fardeaux d’eau à l’entrée du magasin sans être inquiété puisque les services de contrôle ne

m’ont jamais fait de remarque à ce sujet.» L’autre problème qui se pose est l’étiquetage des produits de large consommation. Certains commerçants «peu scrupuleux» n’hésitent pas à opérer des chan-gements sur les emballages afin de modifier les étiquettes. Des étiquettes qui ne répondent pas aux normes. Il est clair que ce n’est pas la loi qui fait défaut, mais plutôt son application. Il y a quelques années, l’Algérie a révisé ses lois et mis en place de nouvelles procédures d’étiquetage afin de répondre aux exigences et normes internationales. Le décret exécutif n°05-484 du 22 décembre 2005 est venu modifier et compléter le décret exécutif n°90-367 du 10 novembre 1990. Ainsi, l’étiquette doit être écrite en arabe (l’utilisation d’une autre langue est permise) et il faut préciser les caracté-ristiques du produit (sa dénomination de vente, la quantité nette contenue dans l’emballage, l’identi-

fication de l’intervenant dans le processus de mise à la consommation, les dates de fabrication et de péremption, les conseils d’utilisation…). Impo-sée par l’économie de marché, cette démarche a encore du chemin à faire, car elle se fait difficile-ment respecter. Faut-il toutefois noter qu’à la veille de chaque mois de Ramadhan, les services du ministère du Commerce rassurent les citoyens en précisant que la majorité des produits écoulés sur le marché national, notamment ceux de large consomma-tion, sont soumis au contrôle de ses services et que ceux qui échappent à leur contrôle sont les marchandises écoulées sur le marché informel. Le paradoxe est que le ministère du Commerce n’a jamais caché son incapacité à effectuer un contrôle pointu de ces produits, et ce, en raison du manque d’effectifs. Nabila Amir

PRODUITS DE LARGE CONSOMMATION

Absence de contrôle de qualité

Un panier métallique posé à même le sol devant une épi-cerie algéroise. Un homme

se penche et attrape une baguette de pain. Une scène des plus ordinaires en Algérie, qui est loin d’être «nor-male». Car cette denrée, si consommée par les citoyens, est exposée sur le trottoir depuis des heures, au contact de la pollution extérieure, des gaz d’échappement des voitures bloquées dans la circulation, de la poussière et autres particules. L’acheteur en a-t-il conscience ? «Nous n’y faisons plus vraiment attention. Il est clair que ce n’est pas des plus hygiéniques, mais Allah ghaleb !», lance l’ache-teur dans un hochement d’épaules. Et il semble effectivement qu’au pis-aller, l’on ne soit pas très regardant sur la qualité de ce que l’on consomme. «Non, je n’achète jamais de pain exposé en pleine rue. Je l’achète dans une boulangerie très propre», explique une mère de famille. Toute-fois, avoue-t-elle, «il arrive que mon mari n’en trouve pas chez le boulanger habituel. Alors oui, il en achète dans la première épicerie. Et je rouspète. Seulement, oui, nous le mangeons». Et le pain vendu anarchiquement n’est malheureusement pas un cas unique en termes de manquement flagrant

aux règles d’hygiène alimentaire et sanitaire. Un énième exemple a été révélé par l’UGCAA. Un important stock de riz périmé depuis des mois a été «recyclé», vendu sous un nouveau emballage et donc avec une autre date de péremption. L’information rappor-tée hier par la presse, qui a pourtant de quoi inquiéter, ne choque pas outre mesure les citoyens. «Je ne suis pas étonné. De nos jours, n’importe qui peut faire n’importe quoi pour gagner de l’argent, quitte à tuer des gens par cupidité», déplore un père de famille. D’ailleurs, ce dernier affirme ne jamais acheter de produits sans étiquetage en bonne et due forme. «J’ai découvert, il y a quelques années, que des commerçants peu scrupuleux vendaient des denrées au détail, sans emballage donc, lorsqu’elles étaient périmées», avance-t-il.

«CHAWARMA MACÉRÉE À LA POUSSIÈRE ET À LA POLLUTION»

«C’est difficile de faire attention et de ne pas être intoxiqué lorsqu’il y a tri-cherie et tromperie sur la marchandise. Mais moi ce qui me choque le plus, ce sont les gens qui mangent, en connais-sance de cause et sans s’en inquiéter, de la chawarma macérée dans la pous-sière et à la pollution», s’indigne quant

à lui un jeune homme. «Ils sont peut-être inconscients, mais que font les services concernés pour mettre un peu d’ordre et de bon sens dans toute cette anarchie ?», s’interroge-t-il. «J’ai conscience qu’il faut prendre garde quant à la qualité des produits, mais aussi et surtout en ce qui concerne la conservation et le stockage. Mais j’ai beau savoir que l’eau minérale ne doit pas rester exposée à l’extérieur, je n’ai souvent pas le choix !», s’exclame une mère de famille. En l’absence de contrôle et de ré-gulation fiables, les Algériens font-ils attention à ce qu’ils achètent et mangent ? Force est de constater que non, pas vraiment. Certains recon-naissent ainsi ne pas vérifier les dates de péremption des produits, même «sensibles», a fortiori les produits laitiers. «Non, je ne fais pas attention. Je me dis, naïvement sûrement, que s’ils sont en vente, c’est qu’ils sont encore propres à la consommation», confie-t-elle en grimaçant. Ce qui implique donc une confiance aveugle en les vendeurs. Lorsque l’on sait que de nombreux commerçants, par souci d’économie sur leurs factures d’électricité, éteignent carrément leurs réfrigérateurs et autres comptoirs fri-gorifiques la nuit… G. L.

ENTRE CONTRÔLE PEU RIGOUREUX ET COMMERÇANTS PEU SCRUPULEUX

Les Algériens font-ils attention à ce qu’ils achètent ?

Les normes d’hygiène semblent quasi inexistantes dans la restauration

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Les assemblées populaires com-munales (APC) sont dotées de moyens juridiques pour veiller

au contrôle hygiénique et sanitaire des restaurants et fast-foods et autres établissements servant de la nourri-ture. Une mission presque impossible au vu des moyens dont disposent ces instances. Les démarches adminis-tratives rendent également le pro-cédé lent. Autre anomalie : les étals anarchiques et les vendeurs infor-mels ne font pas l’objet de contrôle, dénoncent les commerçants.Le code communal et la loi sanitaire attribuent des prérogatives aux élus communaux pour prendre les mesures nécessaires visant à protéger la santé des consommateurs et faire face à tout risque de contamination par des produits avariés ou autre source de problème lié à la consommation d’ali-ments impropres. Cette mission est assurée par les bureaux communaux d’hygiène (BCH). Cette instance est composée de médecins, vétérinaires et techniciens de la santé dont la mission est d’effectuer des visites de contrôle sur le terrain. Ces contrôles peuvent être réalisés de manière inopinée ou suite à une réclamation ou une lettre de dénonciation. «Le président d’APC est juridiquement responsable de tout cas de contamination suite à la

consommation de produits impropres dans ce type d’établissement, d’où le souci pour nous de donner toute l’im-portance qu’il faut au BCH de notre commune», atteste Lyès Gamgami, président de l’APC de Dar El Beida (Alger). Si le BCH constate une in-fraction aux conditions d’hygiène, de sécurité et de santé requises, une mise en demeure est adressée systémati-quement au gérant de l’établissement qui dispose d’un délai pour remédier à l’infraction relevée. Si les remarques du BCH ne sont pas prises en compte, une fois le délai dépassé, une autre mise en demeure lui est adressée. Si le BCH constate le même état des lieux, une décision de fermeture est alors adressée au gérant qui dispose de huit jours pour entamer les mesures de réparation ou d’amélioration de ses services, faute de quoi il risque la fermeture de son local pour un délai plus long. Les APC sont également responsables de la qualité de l’eau distribuée par le réseau d’AEP. Tous les contrôles et PV accompagnant les mesures décrétées par l’APC peuvent être renforcés, en cas de besoin, par les analyses des laboratoires nationaux. Dans certains cas, l’APC procède au retrait de l’agrément. La direction de la concurrence et des prix relevant de chaque wilaya effec-

tue, elle aussi, des contrôles en coor-dination avec les BCH. «Si un gérant de ce genre de commerce s’oppose à nos mesures, il peut introduire des

recours et apporter les preuves pour faire valoir sa position», explique M. Gamgami, qui précise que le BCH de Dar El Beïda a effectué 344 ins-

pections en 2012. Quelque 20 mises en demeure ont été adressées aux gérants des restaurants et fast-foods incriminés ; 7 avertissements ont été prononcés. La DCP a procédé aussi à la convocation de 17 restaurateurs. Six établissements ont été fermés en 2012 dans cette même commune. Les communes posent des problèmes liés à l’acquisition des équipements nécessaires pour le contrôle sanitaire. Selon M. Betache, président de l’APC d’Alger-Centre, ses services doivent attendre les résultats des analyses effectuées par des laboratoires des institutions sanitaires sur des produits suspectés. Les décisions de fermeture ou mises en demeure doivent donc attendre la délivrance de ces résultats par lesdits laboratoires et l’attente peut être longue. «Des APC fonctionnent toujours avec ce procédé, adressant les échantillons pour analyse aux laboratoires des hôpitaux. Ce n’est plus le cas de l’APC d’Alger-Centre qui s’est dotée, l’an dernier, d’un appareil permettant de détecter les produits avariés sur place, ce qui accélère le travail du BCH», pré-cise M. Betache. Les cas récurrents d’infractions sont liés à la circulation de produits périmés et à l’absence de sanitaires, précise le même élu.

Fatima Arab

P lusieurs vétérinaires que nous avons interro-gés, hier, étaient unanimes : «Beaucoup de

produits de consommation courante en Algérie sont potentiellement dangereux pour la san-té.» Pesticides, germes pathogènes, moisissures, toxines, résidus médicamenteux, dont les anti-biotiques... Résultat : émergence de fléaux sani-taires dus aux fraudes alimentaires. «Beaucoup d’aliments contiennent des germes, à l’image des salmonelles, certaines souches pathogènes d’escherichia coli. D’autres aliments sont à l’ori-gine de la brucellose, la tuberculose ou encore de la listériose en Algérie», affirme Dr Cherifi, vété-rinaire, ayant déjà exercé en Allemagne, installé actuellement en Algérie. «Les laitages (et surtout le lait cru), la viande ou encore les œufs sont les aliments les plus infectés qui sont à l’origine de

pathologies graves», explique ce vétérinaire. Les traces de salmonelle sont souvent relevées sur des filets de dinde, de poulet, les abats et les œufs. Cette bactérie est responsable de milliers d’hos-pitalisations par an en Algérie. «Il faut que les producteurs soient contrôlés. Or, aucun contrôle ne se fait pour vérifier la présence ou non des antibiotiques et des résidus médicamenteux dans les viandes (rouge et blanche). Les aliments de bétail sont bourrés de moisissures, à l’image de l’aflatoxine, le plus redoutable agent cancérigène. N’importe qui peut ouvrir une usine de produc-tion d’aliments de bétail. Les viandes issues d’animaux nourris avec un aliment contenant des produits toxiques peuvent générer des maladies chez les consommateurs», alerte un autre vété-rinaire ayant requis l’anonymat. Autre élément :

«A défaut de travailler en collaboration avec des laboratoires, les vétérinaires exerçant dans les abattoirs en Algérie n’assurent leurs contrôles qu’à l’œil nu», reproche un vétérinaire exerçant dans un abattoir de la capitale. «Comment voulez-vous assurer des missions de contrôle quand on travaille à l’œil nu, les abattoirs ne travaillent pas en collaboration avec des laboratoires d’ana-lyses», déplore-t-il. Dans un pays où les abattoirs clandestins pul-lulent, il ne faut pas s’étonner d’assister impuis-sants à l’émergence de maladies liées à l’alimen-tation dangereuse. Les poulets sont quelquefois gavés d’antibiotiques et d’anabolisants, les fro-mages sont contaminés à la dioxine. La globalisation des échanges a davantage accen-tué l’insécurité nutritionnelle en Algérie. L’indus-

trie agroalimentaire dispose de puissants et très actifs lobbys. Beaucoup d’importateurs de pro-duits sont peu soucieux des normes sanitaires : ils introduisent sans état d’âme des aliments conte-nant des produits cancérigènes dans les filières alimentaires. Face à eux, les vétérinaires et les contrôleurs de la répression des fraudes sont désarmés, sans moyens et dépassés. «La solution ? D’abord un conseil aux consommateurs : pour éviter les toxi-infections, il faut bien cuire les aliments, notamment les viandes, le lait et les œufs. Ensuite, aucune solution n’est possible si le gouvernement ne donne pas de sérieux moyens aux agents de contrôle dont notamment les vétérinaires. Il y va de la sécurité alimentaire du pays», répond un vétérinaire. Cherif Lahdiri

LES VÉTÉRINAIRES TIRENT LA SONNETTE D’ALARME

«Il y a danger dans votre assiette !»

Le nombre de contrôles est dérisoire par rapport aux infractions constatées

CONTRÔLE DES RESTAURANTS ET FAST-FOODS

Mission «impossible» pour les bureaux communaux d’hygiène

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L’efficacité du contrôle de la marchandise aux frontières se pose avec acuité en raison de l’inondation du marché de produits de

large consommation de qualité douteuse, voire dangereuse pour la santé des citoyens. Contacté, Regue Benamar, directeur du contrôle a poste-riori et de la lutte contre la fraude au niveau de l’administration douanière, affirme que durant les trois dernières années, «les efforts ont été multipliés et des nouvelles mesures ont vu le jour pour faire face au problème». Ce sursaut est venu à la suite de l’affaire des certificats de conformité scannés utilisés par des opérateurs malintentionnés pour faire introduire des milliers de containers de produits de large consommation importés généralement du Sud-Est asiatique, mais aussi d’Europe. «Evidemment, non seule-ment des poursuites ont été engagées contre les mis en cause, mais l’administration les a obligés à rapatrier les fonds transférés dans le cadre de ces opérations», explique Regue Benamar. Selon le responsable, le ministère du Commerce a pris de nouvelles mesures qui consistent à introduire de nouveaux formulaires avec des couleurs dif-férentes, mais aussi à renforcer et multiplier les unités de contrôle aux frontières, qui bénéficie-ront de formations spécifiques. Le premier maillon de contrôle aux frontières est assumé par les unités des ministères du Commerce et de l’Agriculture, qui s’assurent de la qualité des produits de consommation. Les douaniers vérifient, quant à eux, les déclarations de la valeur et de l’espèce du produit, et inter-viennent en deuxième position. La création d’un service de contrôle a posteriori, il y a trois ans, et la campagne d’assainissement dans les rangs des transitaires ont fait reculer considérablement le trafic en matière d’importation. Ainsi, les affaires de fausses autorisations d’entrée de marchandises sont passées de 47, en 2010, à 24 en 2011, pour atteindre seulement 6 en 2012. «Ce qui constitue une avancée consi-dérable. Ces mesures ont permis d’épingler de nombreux importateurs indélicats mais aussi à

faire reculer considérablement le trafic», note M. Benamar. Selon lui, 717 opérateurs ont fait l’objet de blocage en 2010, 442 autres ont été interdits en 2011 et 295 en 2012. Cette baisse, souligne notre interlocuteur, touche également le nombre des importateurs ayant bénéficié de la levée des mesures de blocage. Il est passé de 717 en 2010, à 128 en 2011 avant d’être arrêté à 73 en 2012. «Tous se sont conformés à la réglementa-tion après avoir enfreint les règles», explique le responsable, soulignant le rôle des autres struc-tures de contrôle. A ce titre, il révèle qu’en 2010, les mesures de blocage ayant ciblé les importateurs indélicats ont été prises dans 20% des cas par les services des impôts, 221 cas par les banques et dans 472

cas par l’administration douanière. En 2011, ces mesures ont été prononcées par les impôts contre deux importateurs, par les banques contre 41 opérateurs, et par les services des Douanes contre 399 opérateurs. En 2012, trois impor-tateurs ont été bloqués par les banques et 292 autres par l’administration douanière. Pour ce qui est de l’assainissement des rangs des transitaires, Regue Benamar révèle que l’administration douanière a retiré les agré-ments à 1130 bureaux de transit durant les trois dernières années. «Des mesures draconiennes ont été imposées pour réglementer cette pro-fession. Désormais, les transitaires sont aussi responsables pénalement de toute marchandise introduite sur le territoire national avec de

faux documents ou de fausses déclarations…», affirme le directeur de la lutte contre la fraude. Il appelle «toutes les associations des consomma-teurs à s’impliquer davantage dans cette lutte», car, dit-il, «la protection du consommateur est l’affaire de tous». M. Benamar reconnaît qu’il est difficile de contrôler les 9000 000 containers qui se déversent chaque année en Algérie. «Il faut que les efforts de tous soient conjugués et que les associations de protection des consommateurs arrivent un jour à exiger des comptes à tous les services qui n’assument pas leur mission de contrôle et à tous les importateurs qui inondent le marché de produits périmés ou impropres à la consommation», conclut le responsable.

Salima Tlemçani

● La mise sur le marché de produits de large consommation de qualité douteuse suscite des interrogations quant à l’efficacité du contrôle aux frontières ● Pour l’administration douanière, les mesures des services du commerce, la création du contrôle

douanier a posteriori et l’assainissement des bureaux de transit ont eu d’importants résultats ● En trois années, plus d’un millier d’opérateurs ont été bloqués et autant de transitaires rayés interdits d’exercer.

Malgré une batterie de mesures qui semblent donner de bons résultats, le marché regorge de produits importés de qualité douteuse

AVICULTURE Le CIFA appelle à absorber le surplus de production Le Comité interprofessionnel de la filière avicole (CIFA) a appelé, hier, les abattoirs à absorber le surplus de production des viandes blanches pour éviter des pertes aux éleveurs suite à la chute des prix sur le marché. Lors d’une réunion de coordination qui a regroupé le CIFA et l’Office national interprofessionnel des légumes et viandes (Onilev), les professionnels de la filière avicole ont convenu de la nécessité de prendre «rapidement» des dispositions afin de «maintenir la continuité de l’élevage» suite à la chute des prix, a indiqué à l’APS le président du comité, M. Laïdouni. «Nous avons appelé, lors de cette réunion, les abattoirs privés et publics à fédérer les éleveurs et à éponger le surplus de production pour leur éviter une casse», a dit ce professionnel. Les pouvoirs publics «doivent aussi faire plus d’effort pour inciter les abattoirs privés à fédérer autour d’eux les éleveurs, les producteurs d’aliments et de poussins, et créer des groupements d’intérêt commun afin qu’ils puissent bénéficier d’accompagnement technique et financier», a ajouté ce responsable. Le poulet est cédé actuellement à 130 DA le kg par les aviculteurs... Le prix du poulet vif (au niveau de l’éleveur) est passé en l’espace d’un mois de 200 DA/kg à 140, voire 130 DA/kg actuellement, alors que le produit est cédé au consommateur final entre 200 et 220 DA/kg. Pour rentrer dans ses frais, le prix doit se situer entre 180 et 200 DA/kg pour le poulet vif et 250 et 300 DA pour le produit fini, selon M. Laïdouni. Cette baisse des prix est due en partie aux mesures prises par l’Etat l’été dernier en faveur de la filière, notamment la suppression de la TVA sur les matières premières après le renchérissement de leurs prix sur le marché international. Cette mesure prise en concertation avec l’interprofession avicole est en vigueur depuis octobre 2012 et devrait durer jusqu’au début d’août prochain.

CONTRÔLE AUX FRONTIÈRES

Plus d’un millier d’importateurs bloqués et autant de transitaires interdits

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Un marché juteux

Le monde devient-il une prison ? Vu du ciel, le spectacle doit être ef-

frayant : sur tous les continents se dressent des murs de plus en plus hauts, de plus en plus nom-breux, d’une longueur totale de 18 000 km, par exemple entre la Grèce et la Turquie, Ceuta et l’ensemble du Maroc, l’Inde et le Bangladesh (réali-sés : 2011 km, prévus : 4000), Israël et la Palestine…, murs qui entretiennent de chaque côté la peur et la haine de l’autre. Partout s’ouvrent des camps de détention, près de 400 en Europe, où s’entassent pendant des mois des détenus de plus en plus nombreux, sans papiers, réfugiés, demandeurs d’asile, tandis que des centaines de drones surveillent en permanence tout ce qui bouge à la surface du globe. Les pays riches craignent-ils donc d’être envahis ? Ils le disent, pour effrayer les peuples et justifier les mille atteintes aux libertés que provoque cette frénésie défensive. Mais les «envahisseurs» se font attendre. Qu’importe ! Les contrôles migratoires représentent un énorme marché et, comme l’explique Claire Rodier, juriste au Gisti (Groupe d’information et de soutien aux immigrés), dans un livre très riche d’informations, Xénophobie business, «les politiques migratoires remplissent d’abord les poches des professionnels de la sécurité… La gestion des frontières sert bien d’autres intérêts que ceux qu’elle prétend défendre. 1 »Elle sert d’abord aux responsables politiques : elle les décharge – en catimini, car ils ne s’en vantent pas – d’une activité qu’ils n’ont pas les moyens financiers et humains d’assurer, elle permet la réduction des budgets et des effectifs de la défense, elle explique l’insuffisance des investissements sociaux, elle procure enfin aux dirigeants des béné-fices idéologiques – plus ils paraissent soucieux de la défense du ter-ritoire, plus les citoyens sont incités à voter pour eux. C’est pourquoi la plupart des gouvernements européens brandissent régulièrement la menace d’une invasion et durcissent presque chaque année la régle-mentation concernant l’entrée et le séjour des étrangers dans leur pays.Confier à des entreprises privées la gestion de l’immigration exonère enfin le pouvoir politique des fréquentes «bavures» que commettent leurs employés, en particulier lors de l’expulsion d’un clandestin.Il arrive souvent, en effet, qu’un sans-papiers, embarqué de force dans un avion, manifeste bruyamment contre son expulsion, dans l’espoir que le commandant de bord refusera de décoller. Or l’annulation d’un vol coûte très cher : pour l’éviter, les gardes s’efforcent de faire taire leur «client», lui serrent la gorge et parfois l’étouffent. Ces violences sont d’autant plus fréquentes, précise Claire Rodier, que les sociétés commerciales chargées des expulsions exigent de leurs employés, en les menaçant de représailles financières, qu’ils agissent avec la plus grande «fermeté». Coups, étouffements, crises cardiaques mortelles : ces violences ne donnent généralement lieu à aucune poursuite et lorsque la justice est saisie, les coupables sont en général condamnés avec sursis ou acquittés. Tels ces sept policiers belges responsables en 1998 de la mort d’une jeune Nigériane morte étouffée à Bruxelles dans l’avion qui devait la rapatrier. Les expulsions ne représentent qu’une infime partie des activités des entreprises privées. Leurs missions sont en effet multiples. En Angleterre, par exemple, la compagnie de sécurité privée Group 4 Securitor (G4S) gère «quatre prisons, quatre grands centres de détention pour migrants et demandeurs d’asile, de nombreux petits centres pour des séjours de courte durée». Réalisant un chiffre d’affaires de plus d’un milliard de livres et employant plus de 40 000 salariés, elle intervient dans les secteurs les plus divers : sécurisation des aéroports, transport de prisonniers, gestion d’écoles et de prisons, transfert de fonds. Toutes ces activités sont assurées en Europe par l’agence Frontex, qui dispose, précise Claire Rodier, de «26 hélicoptères, 22 avions légers, 113 navires, 476 appareils tech-niques (radars mobiles, détecteurs de battements de cœur)». Véritable «petite armée», elle assiste les pays européens dans toutes les tâches de contrôle et de surveillance et participe, par exemple, à la formation des garde-frontières des divers Etats. Depuis un an, elle peut louer ou acheter, en copropriété avec un Etat-membre de l’Union européenne, ses propres équipements (voitures, navires, hélicoptères)…Si durs, si variés soient-ils, les contrôles migratoires n’empêchent nullement l’immigration clandestine de se poursuivre. Mais «est-ce réellement leur fonction ?», demande Claire Rodier. Les pays euro-péens ont besoin d’une main-d’œuvre privée de tout droit, exploitable à merci : «Au jeu du chat et de la souris, le chat n’a pas forcément intérêt à éliminer sa proie.» Les entreprises, elles, ont intérêt à perfec-tionner leurs techniques de contrôle, à développer leurs recherches, à obtenir de nouveaux marchés – et donc, à laisser ouvertes des brèches par où s’infiltrent de nouveaux clandestins. Créées pour contrôler l’immigration et suppléer aux carences des pouvoirs politiques, tirant de leurs activités d’énormes profits, elles représentent l’une des plus grandes escroqueries du siècle. M. T. M.

1) - Xénophobie business, à quoi servent les contrôles migratoires ?

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LA CHRONIQUE de Maurice Tarik Maschino

L ’ A C T U A L I T ÉEl Watan - Jeudi 21 février 2013 - 5

OPACITÉ AUTOUR DU PROJET

La révision constitutionnelle, un enjeu présidentiel

● La révision de la Loi fondamentale ne semble susciter aucun débat.

ALTERCATION ENTRE UN MINISTRE QATARI ET UN AMBASSADEUR ALGÉRIEN

Belani : «Une allégation dénuée de tout fondement»

Près de deux ans après l’annonce de la révision de la Constitu-tion, le gouvernement de Bou-

teflika ne laisse apparaître aucune indication sur les contours et la forme que pourrait prendre la prochaine Loi fondamentale du pays. S’agit-il d’une profonde réforme bouleversant l’ar-chitecture du système institutionnel, ou serait-ce un simple toilettage sans réel effet sur la vie politique du pays ? Le mystère reste entier ! L’opacité – une donnée structurelle du système politique en place – le dispute outra-geusement au débat public transparent et contradictoire autour de la rédac-tion de ce nouveau texte. Les rares déclarations – très vagues du reste – de certains leaders politiques, distillant à dose homéopathique des informations de second ordre, n’arrivent pas à dis-siper l’épais brouillard qui entoure ce mystérieux projet politique. La chef-taine du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, informée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, s’est suffi de parler d’une révision «qui ne sera pas approfondie et que la nature du régime politique restera inchangée». Comme seule donnée au tableau, il est pour ainsi dire judicieux de s’inter-roger sur les «visées» d’un pouvoir qui a promis monts et merveilles sur les changements politiques à opérer en Algérie au lendemain des mouve-ments insurrectionnels des peuples de la région. «Les réformes du président annoncées le 15 avril 2011 sont, à mon avis, des frappes préventives visant à gagner du temps», analyse, en vieux routier de la politique, le juriste et mili-tant des droits de l’homme Mokrane Aït Larbi. L’opinion publique, elle, n’en sera pas plus édifiée pourtant de la part de tous ces partis politiques, nombreux, qui ont participé aux dis-cussions avec le gouvernement. Selon nos informations, pas moins d’une trentaine de partis politiques ont été reçus par le Premier ministre dans le cadre des concertations informelles. Selon des sources fiables, l’ensemble des dirigeants de parti reçus par le

Premier ministre ont exprimé le sou-hait de voir inscrit dans le projet de la réforme constitutionnelle «le retour à la limitation des mandats présiden-tiels». Ils auraient également exigé «le renforcement des pouvoirs législatifs et l’élargissement des prérogatives du Premier ministre». Inutile de chercher plus, les partis associés à la démarche se murent eux-mêmes encore dans un silence de cathédrale. Ni le FLN, ni le RND, ni le FFS, ni le MSP, ni même encore la très volubile Louisa Hanoune (PT) et autres formations n’ont daigné faire connaître leurs pro-positions. Pas plus d’ailleurs que leurs oppositions éventuelles.

UNE SCÈNE POLITIQUE APHONE

C’est dire que si Bouteflika a décidé de faire l’économie d’un débat national en imposant «son projet» par le haut, la classe politique, elle, n’a pas jugé nécessaire de s’emparer de la question et d’en débattre publiquement. Elle est restée scandaleusement silencieuse. Empêtrés pour la plupart dans des crises internes et plombés par le ver-rouillage de l’espace public, les partis, accessoirement associés au projet de révision de la Constitution, semblent naviguer à vue, n’arrivant toujours pas à s’imposer sur la scène. La reven-dication d’une Constituante, qui est un sérieux passage vers la deuxième République, jadis leitmotiv de l’oppo-sition démocratique, semble abandon-née. Les multiples cris du vétéran des défenseurs des droits de l’homme, Ali Yahia Abdenour, assurant que «les Algériens doivent se mêler avec force de ce qui les regarde, à savoir la révi-sion de la Constitution qui occupera le devant de la scène politique au début de l’année 2013», ne semblent pas trouver écho chez une classe politique devenue aphone. Révisée en 2008 à coups de truche-ments politiques et dans l’unique souci de pérenniser le pouvoir du chef de l’Etat, l’actuelle Constitution réduit la fonction du Premier ministre à un simple «coordonnateur» de l’action

du président de la République. Dans le fond, elle déséquilibre les pouvoirs. La révision de l’actuelle Constitution «doit consacrer le retour aux équi-libres des pouvoirs. Il faut prévoir, par-delà la Constitution dans la vie poli-tique et dans les lois qui l’organisent, un système permettant une alternance à travers une concurrence loyale des projets politiques», suggérait le pro-fesseur de droit Ahmed Mahiou, dans une récente interview à El Watan. Une Constitution n’a pas pour finalité de «résoudre les problèmes immédiats tels que le prolongement des mandats du président. Il faut réfléchir à un système politique à long terme qui va survivre aux hommes», préconisait-il encore. La prochaine révision devrait normalement «s’opérer pour garantir un Etat démocratique avec tout ce qu’implique cette notion, notamment la séparation des pouvoirs, l’indépen-dance de la justice, l’alternance par des voies pacifiques dans le cadre de la République, le respect des libertés publiques et des droits de l’homme définis par les pactes internationaux et les équilibres fondamentaux des pouvoirs et des institutions, d’où la né-cessité d’un référendum libre», plaide l’avocat Aït Larbi. Il se dit convaincu que cela «ne fait pas partie de l’agen-da du pouvoir». D’aucuns estiment en tout cas que la «modification» de la Constitution est indéfectiblement liée à la présiden-tielle de 2014. Elle serait susceptible de façonner de manière anticipée les choix déjà fixés autour de la succes-sion à la présidence de la République. L’adoption par le Parlement du projet de réforme constitutionnelle, qui de-vrait intervenir au plus tard au milieu du deuxième trimestre de l’année en cours, serait une dernière étape dans le processus de normalisation par le haut. Le régime, qui se barricade dans ses certitudes, aura ainsi fait rater à l’Algérie un rendez-vous crucial avec le changement démocratique, l’enfer-mant pour longtemps dans l’autorita-risme. Hacen Ouali

D es sites internet se sont emparés, ces derniers jours, d’une «information» faisant état d’une «altercation»

entre l’ambassadeur d’Algérie au Caire, Nadir Larbaoui, et le ministre qatari des Affaires étrangères, cheikh Hamad Ben Jassim Al Thani. L’objet de la prétendue «dispute» aurait été le refus algérien de donner suite à la demande qatarie de fermer la représentation diplomatique syrienne. Après que certains journaux algériens aient relayé cette information, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, a adressé un démenti hier en disant qu’il s’agit «d’une allégation dénuée de tout fonde-ment». Dans une déclaration à l’APS, Belani a affirmé : «En raison de la reprise par certains quotidiens nationaux d’une information erronée sur une prétendue altercation qui aurait opposé l’ambassadeur d’Algérie au Caire au ministre des Affaires étrangères du Qatar, je tiens à pré-ciser que cette allégation est dénuée de tout fondement et qu’elle est puisée dans certains sites web du Moyen-

Orient, dont la crédibilité et les intentions sont plus que douteuses.» Les sites qui ont rapporté cette information situaient l’altercation lors d’une réunion de la Ligue arabe au Caire «consacrée à la fermeture des représentations diplomatiques syriennes dans les pays arabes». Le ministre qatari, indiquent ces sites, aurait usé d’un langage peu diplomatique à l’égard de l’ambassadeur algérien qui l’informait du refus de l’Algérie de renvoyer l’ambassadeur syrien en l’accusant «d’ingérence dans les affaires internes d’un pays ami et frère». Hamad Ben Jassim Al Thani, rapportent encore les sites arabes, aurait dit à Larbaoui : «Votre tour viendra», sur un ton de menace de soulèvement en Algérie. Larbaoui, toujours selon ces sites, a répliqué : «Vous êtes à la tête du sabotage non pas seulement en Syrie, mais dans tout le Monde arabe… Vous et le secrétaire général (de la Ligue arabe) commettez des crimes contre la Syrie et la nation arabe.» R. N.

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L ’ A C T U A L I T É

MARTINE AUBRY À PROPOS DU SURVOL DES AVIONS FRANÇAIS DU TERRITOIRE ALGÉRIEN

«La décision du président Boutefl ika a été appréciée en France»

● Pour Martine Aubry, ex-premier secrétaire du Parti socialiste français, «la Françafrique, c’est terminé».

LE 1er FORUM MAGHRÉBIN DE LUTTE CONTRE L’EMPLOI PRÉCAIRE EMPÊCHÉ

11 syndicalistes étrangers et 2 algériens arrêtés

LAGHOUATDes dizaines de chômeurs interpellés

Des chômeurs de la ville de Laghouat se sont rassemblés pacifi quement, hier, devant le bureau de main-d’œuvre pour dénoncer la mauvaise gestion de cette antenne administrative. Mais quelques minutes plus tard, les policiers sont intervenus pour avorter le sit-in. Des émeutes ont éclaté alors suite à des arrestations. Les protestataires s’étaient rassemblés pour dénoncer «les magouilles» qui caractérisent le fonctionnement du bureau de main-d’œuvre de Laghouat. Ils dénoncent en outre la mal-vie et leur exclusion. Cependant, le sit-in a été violemment réprimé par les forces de l’ordre. Les policiers n’ont pas hésité à bastonner les jeunes chômeurs. Par la suite, des émeutes ont éclaté dans plusieurs quartiers, dont les plus mythiques de la ville, à savoir Ksar Farroudj, Chetit et Ksar Bezaim. Les forces antiémeute ont utilisé des gaz lacrymogènes pour tenter de disperser la foule. Une dizaine de jeunes ont été arrêtés et conduits à la brigade de gendarmerie de Laghouat. Dans un communiqué rendu public hier, le bureau de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) à Laghouat avance l’arrestation de 5 jeunes. Selon le document, il aura suffi t 15 minutes aux forces antiémeute, «visiblement prépositionnées pour intervenir». La LADDH explique qu’«en réaction à l’arrestation des jeunes chômeurs et à l’utilisation de la violence par la police, des émeutes ont éclaté dans plusieurs quartiers de la ville». Le chef de la sûreté de wilaya de Laghouat a refusé de recevoir le président du bureau de la LADDH, Yacine Zaïd. L’ONG de défense des droits de l’homme «fait porter l’entière responsabilité des dérapages et de la violence aux autorités qui ont opté directement pour la répression et la violence face à des jeunes qui se sont rassemblés d’une manière pacifi que». «Les jeunes réclament du travail et une vie digne», est-il précisé. Taleb Badreddine

Martine Aubry, ex-premier secrétaire du Parti socia-liste français (PS, au pou-

voir), a qualifié d’«éclairante» la longue discussion qu’elle a eue avec le président Abdelaziz Bouteflika mardi après-midi à Alger. «Eclai-rante pour moi sur certains points sur la position de l’Algérie (sur les dossiers internationaux, ndlr)», a-t-elle affirmé, mardi soir au palais des Raïs, Bastion 23, à Alger, lors d’une conférence de presse organisée par la présidence de la République. La maire de Lille, venue signer un accord de jumelage avec Tlemcen, région natale du président Boutefli-ka, a évoqué avec le chef de l’Etat les situations au Mali, en Tunisie, en Libye, au Liban et en Syrie. Les relations Maghreb-Europe et la crise économique en Europe ont été égale-ment abordées lors de cette audience. «Le président Bouteflika m’avait conviée à passer par Alger pour regarder ce que nous pouvons faire au-delà de cet accord sur le jumelage avec Tlemcen. Nous avons abordé beaucoup de questions dans une dis-cussion ouverte et très directe. Nous avons parlé du nouveau contexte franco-algérien après la visite du président François Hollande à Alger. Nous pouvons très vite bâtir de nou-velles relations», a-t-elle déclaré, assise à côté de Khalida Toumi, ministre de la Culture. «Le président Bouteflika a accepté que les avions

militaires français puissent survoler le territoire algérien. Les Français ont apprécié son attitude lorsque le président de la République a décidé, dans des délais très brefs, d’intervenir au Mali parce que les terroristes avançaient rapidement vers le fleuve Niger, vers Bamako. Ce n’était pas une décision prise de longue date. Nous pensions à la nécessité de reprendre le processus démocratique au Mali interrompu par un coup d’Etat», a-t-elle insisté, disant que la presse algérienne n’a

pas bien compris cette initiative. La décision du président Bouteflika per-met, d’après elle, de retrouver «une relation de confiance nouvelle». Selon elle, il aurait été dramatique de voir Bamako tomber aux mains d’is-lamistes armés. «Maintenant, il reste des sujets importants pour nous. Que deviennent ces hommes lourdement armés, notamment arrivés par la Libye suite au conflit (chute d’El Gueddafi, ndlr). Il faut un travail de la communauté internationale en la matière. Le problème n’est

pas résolu au Nord-Mali. Comment retrouver le chemin aussi pour avoir un pouvoir démocratique au Mali. Deux préoccupations majeures. Nous devons partager l’analyse avec les Européens», a soutenu Martine Aubry. Pour elle, la «Françafrique» c’est terminé. «Nous avons décidé d’inter-venir au Mali à la demande des Maliens», a-t-elle appuyé. Interrogé sur les demandes d’une partie de l’opinion algérienne relatives aux excuses que la France doit présenter

sur les crimes commis durant la période coloniale, Martine Aubry a repris les expressions utilisées par le président français François Hol-lande lors de sa visite en Algérie en décembre 2012. «Le Président a dit que le colonialisme était un système profondément injuste et brutal (...). On attendait cela depuis longtemps. Il y a toujours, jusqu’à récemment, des réserves de part et d’autre par rapport à l’histoire. Je pense que le président de la République a bien fait de tenir les propos qu’il a tenus sur la colonisation et sur la nécessité que la vérité soit dite. Car on ne construit rien sans la vérité et sans faire le bilan. Il a eu des mots fermes et il a souhaité être là pour la commémo-ration des cinquante ans de l’Algérie libre et souveraine. La majorité des Français attendaient que redé-marrent les relations avec l’Algérie. Des relations particulières», a-t-elle souligné. A propos de la Tunisie et de la Syrie, elle a appelé au soutien des forces de l’opposition. Concernant le droit de vote des étrangers en France, Martine Aubry a estimé que les Fran-çais doivent décider sur la question. «Nous avons trop tardé sur le droit de vote des étrangers. On en parle depuis des années. Il faut qu’il ait partout pression sur les élus sur cette question», a-t-elle noté, souhaitant que la gauche au pouvoir convainque l’opinion française. Fayçal Métaoui

I ls sont venus prendre part au 1er Fo-rum maghrébin pour la lutte contre le

chômage et le travail précaire, 11 syndi-calistes originaires du Maroc, de Tunisie et de Mauritanie ainsi que 2 Algériens ont été arrêtés, hier, par la police. «Ce matin, la police a fait une descente dans l’hôtel où étaient hébergés des invités maghrébins et procédé à l’arrestation de cinq Marocains, trois Tunisiens et Trois Mauritaniens», a déclaré le Syn-dicat national autonome du personnel de l’administration publique (Snapap) dans un communiqué rendu public. Les syndicalistes arrêtés devaient tenir une réunion pendant deux jours à la Mai-son des syndicats, un local situé à Dar El Beïda (Alger) appartenant à un privé et loué par le Snapap. «C’est le proprié-taire et un groupe de jeunes qui ont tenté d’empêcher la tenue de cette réunion», a déclaré Idriss Mekkidèche, chargé de communication de ce forum. Et d’ajouter : «Des policiers ont inter-venu par la suite pour nous disperser. Ils ont embarqué des syndicalistes algé-riens et étrangers.» «Tôt le matin, cette maison était encerclée par les forces de l’ordre qui ont empêché les militants

d’y accéder et même d’en sortir. Dans la foulée, la police a embarqué Abdelka-der Kherba», a précisé le communi-qué du Snapap, soulignant que toutes les personnes arrêtées se trouvent au commissariat de Bab Ezzouar. «Cette nouvelle violation des libertés vient confirmer, encore une fois, combien les réformes annoncées par le chef de l’Etat sont de la poudre aux yeux pour un pouvoir rompu aux transgressions et aux réponses policières contre toute expression n’étant pas l’émanation des organisations satellitaires», dénonce le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) dans un communiqué rendu public hier. Le RCD «condamne l’intervention arbitraire des forces de

la police contre des militants du Snapap et leurs invités et exige la libération sans condition de toutes les personnes arrêtées». Pour rappel, la rencontre d’Alger inter-vient suite à la réunion tenue entre des organisations de la société civile des quatre pays du Maghreb à Monastir (Tunisie), en juillet 2012, lors des prépa-ratifs du Forum social mondial (FSM). Le Forum maghrébin «se veut une assise pour la construction d’un Maghreb des peuples à travers l’unification des efforts pour assurer une vie décente». Par ailleurs, il s’offre l’opportunité d’une participation efficace au FSM qui se tiendra à Tunis en mars prochain. Djedjiga Rahmani

ARRESTATION DES SYNDICALISTES MAGHRÉBINS : PRÉCISION DE LA DGSN

«La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) tient à préciser que l’interpellation des syndicalistes maghrébins, aujourd’hui 20 février (hier ndlr), s’est eff ectuée dans le strict respect des lois de la République. Cette intervention, qui a été portée à la connaissance du parquet compétent, a été opérée sur réquisition de l’autorité administrative au motif que leur rassemblement n’était pas autorisé», explique Djilali Boudalia, chargé de communication de la DGSN.

Martine Aubry

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El Watan - Jeudi 21 février 2013 - 7

É C O N O M I E

Particulier CHERCHE

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Numéro de téléphone : 0549 39.15.08

Suite de la page 1

Youcef Yousfi à précisé que depuis la nationalisation, «grâce aux hydrocar-

bures, pas moins de 800 mil-liards de dollars ont été injectés dans le développement de l’éco-nomie nationale». La garantie des conditions de fi nancement de l’économie nationale est d’ailleurs l’un des objectifs qui ont présidé aux politiques du secteur et fortement empreint les récents amendements de la loi sur les hydrocarbures. Un texte qui répond également à la nécessité de s’adapter aux mu-tations que connaît le secteur en matière d’exploration, d’exploi-tation et de commercialisation. C’est ainsi que le texte accorde, selon les propos du ministre, des «avantages raisonnables» aux partenaires. Des partenaires que l’Algérie choisit, poursuit-il, «de manière souveraine». Le ministre, qui s’est prêté au jeu des questions avec les journalistes, s’est une nouvelle fois exprimé sur l’exploitation

des gaz de schiste. Un choix incontournable, selon Youcef Yousfi , pour une Algérie qui ne dispose ni d’énergie hydroé-lectrique ni de gisement infi nis de charbon. Donc le schiste est nécessaire pour la couver-

ture des besoins nationaux sans cesse croissants et pour garantir les besoins de fi nancement de l’économie nationale. Le pre-mier responsable du secteur a ainsi précisé que l’Algérie éta-blit toujours des projections de

consommation interne sur 25 à 30 ans en priorité et que les volumes à exporter sont défi nis selon ces mêmes projections. M. Yousfi a également estimé que la polémique entourant les gaz de schiste ne peut répondre qu’aux spécifi cités de certains pays et aux intérêts – de gros intérêts d’ailleurs – des uns et des autres. Le ministre, qui a in-sisté sur la nécessité de relancer l’effort d’exploration, a indiqué que 31 nouvelles découvertes d’hydrocarbures ont été opérées en efforts propres par Sonatrach en 2012.Celles-ci ne compensent toute-fois pas, en termes de réserves, les niveaux actuels de pro-duction, précise-t-il, même si l’entrée en production du gise-ment de Menzel Ledjmet Est et, prochainement, de celui d’El Merk permettront d’augmen-ter les capacités de production de l’Algérie. Notons enfi n queM. Yousfi a précisé que 300 découvertes ont été réalisées depuis la nationalisation des hydrocarbures en 1971. M. R.

40 ANS DE RECETTES D’HYDROCARBURES

800 milliards de dollarsinjectés dans l’économie

L ’Algérie discute actuellement avec ses partenaires des conditions préalables au

redémarrage du site gazier de Tiguentourine, à In Amenas. Le ministre de l’Energie et des Mines a refusé d’avancer, hier, lors de son passage au forum du quotidien Echaâb, une date pour la reprise des activités au niveau du site ciblé le mois dernier par une attaque terroriste. Le premier responsable du secteur se démarque ainsi des déclarations du PDG de Sonatrach qui avait annoncé, lundi dernier, en marge du 4e symposium de l’AIG, une re-prise de l’unité de Tinguentourine avant le 24 février, date anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures.Le ministre explique dans ce sens que plu-sieurs éléments devront précéder la remise en service du site. Et de préciser que si certains dégâts ont pu être réparés sur une partie du

site, il reste certaines vérifi cations techniques, tandis que les équipements endommagés dans d’autres parties du site devront être restaurés dans le courant de l’année. Ce qui pousse M. Yousfi à indiquer qu’il n’y a pour l’heure au-cune évaluation précise des dommages cau-sés, vu que l’opération est toujours en cours.Il a également indiqué qu’il faudra assurer toutes les conditions de sécurité nécessaires pour le travail des employés de Sonatrach et ses partenaires. Même si le premier respon-sable du secteur avoue que certains expatriés sont d’ores et déjà revenus en Algérie et que d’autres arriveront en fonction des travaux de redémarrage du site, il affi rme que les autori-tés algériennes sont en train de discuter avec les partenaires de Sonatrach afi n d’assurer les conditions de remise en service du site. Il a également indiqué que son département est

en concertation avec les services de sécurité et l’ANP afi n de mettre en place les mesures de sécurité «sérieuses» et nécessaires. Une question qui semble aujourd’hui au sommet des priorités au vu de l’évolution de la situa-tion dans la région du Sahel.D’ailleurs, le ministre a estimé hier qu’il fal-lait que tout le monde comprenne que ces mesures étaient nécessaires, d’autant plus que certaines fouilles ont permis de découvrir de fausses cartes d’accès aux sites pétroliers et gaziers. Youcef Yousfi a indiqué enfi n que la célébration du 24 février se tiendra à Tiguen-tourine afi n de rendre hommage aux victimes de l’attaque terroriste et aux travailleurs du site. Une célébration sous le signe du renou-veau de l’industrie pétrolière et gazière en Algérie, conclut le ministre. Melissa R.

DE FAUSSES CARTES POUR ACCÉDER AUX SITES

Concertations avec l’ANP pour améliorerla sécurité des installations pétrolières

YOUCEF YOUSFI

Des mesuresseront prises dans l’aff aireSonatrach 2

Des mesures seront prises dans le cadre des faits de corruption liés à l’affaire dite Sonatrach 2 «si la justice confirme

les accusations», selon le ministre de l’Ener-gie et des Mines. M. Yousfi n’a toutefois pas jugé utile de préciser quel genre de mesures prendront les autorités. Il s’est ainsi contenté de dire que le dossier est actuellement entre les mains de la justice, qu’il faudra la laisser faire son travail et que «des mesures seront prises si les accusations sont confirmées par la justice». Il a également réaffirmé la volonté des autorités à «combattre la corruption avec détermination. Nous serons inflexibles». Le ministre a précisé dans ce sens que des ins-tructions fermes ont été données aux entre-prises pour défendre leurs intérêts et «pour-suivre toute personne susceptible d’avoir agi contrairement aux intérêts de nos entre-prises». M. R.

RAFFINERIEDE SKIKDALa multiplication des incidentsest inacceptable

L ’entreprise en charge de la réhabilitation de la raffinerie de Skikda (le sud-coréen

Samsung Co Ltd, ndlr) a reconnu une erreur humaine ayant conduit au déclenchement d’un incendie, la semaine dernière, au niveau de la raffinerie de Skikda, selon les propos du ministre de l’Energie et des Mines. Bien que M. Yousfi affirme comprendre les inquiétudes des riverains et des habitants de la ville de Skikda, il estime qu’il faut relativiser la gra-vité des événements. Il précise dans ce sens que les derniers incidents n’ont pas fait de vic-time, mis à part quelques blessés.Et d’ajouter que ces derniers ne présentent aucun risque majeur ni d’effet sur la popula-tion ni sur la santé des travailleurs. Bien que le ministre concède qu’il est très difficile de rénover une unité, alors que la seconde unité de la raffinerie est en marche pour assurer l’approvisionnement du marché, il estime que «la multiplication des incidents est inaccep-table». Rappelons que la raffinerie de Skikda a enregistré 4 incendies depuis le début de sa réhabilitation. Mardi, un nouvel incident a conduit à l’arrêt d’urgence de l’unité 10 pour cause de défaillance. M. R.

300 découvertes ont été réalisées depuis la nationalisation des hydrocarbures en 1971

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ALGER INFO

SUR LE V I F 2 4 H E U R E SLÉGUMES

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COMMUNE D’ALGER-CENTRE : LA RUE KRIM BELKACEM FERMÉE À LA CIRCULATION

La rue Krim Belkacem sera fermée à la circulation routière durant les cinq prochains jours, a indiqué un responsable de l’APC d’Alger-Centre. La décision de fermer la rue a été prise pour permettre aux travaux de bitumage de se dérouler dans de bonnes conditions. Au premier jour du lancement des travaux, les automobilistes, particulièrement les moins avertis d’entre eux, ont trouvé des difficultés à les contourner. La plupart se sont engouffrés dans les ruelles attenantes perdant ainsi beaucoup temps, notamment durant les heures du matin où la majorité des automobilistes se rendaient à leurs lieux de

travail. «Nous n’avons pas été informés au préalable de la fermeture de la rue, ce qui nous a causé un énorme retard», fulmine-t-on. L’information a été néanmoins rapportée par la radio le jour même du lancement des travaux, ce qui n’a pas permis sa vulgarisation en temps opportun.

SITE AADL DE DOUÉRA : LA CITÉ SE DÉGRADE DE JOUR EN JOUR

Les habitants de la cité AADL de Douéra déplorent la dégradation de leur cité. A l’absence de l’éclairage public dans les ruelles de la cité, s’ajoute l’état des routes qui, elles, sont devenues au fil du temps impraticables. Par ailleurs, les résidants déplorent le manque d’espaces verts et d’aires de

jeux dédiés aux enfants de la cité. Aussi, par manque de pression, les locataires des étages supérieurs ne sont pas alimentés en eau potable, ce qui les contraints à s’approvisionner à l’aide de jerricans et autres ustensiles de stockage. D’autres immeubles de la cité connaissent également de multiples insuffisances, telles que les absences répétitives des gardiens d’immeuble, les caves inondées et l’inexistence d’ascenseurs obligeant les locataires, surtout les plus âgés d’entre eux, à monter les escaliers sur plusieurs niveaux. D’après les résidants, il est question en priorité de réhabiliter les caves, qui sont devenues au fil du temps un réceptacle pour les détritus et un logis pour les rats.

AUCUNE RÉHABILITATION APRÈS L’INCENDIE

La Grande-Poste, un patrimoine à l’abandon

La Grande-Poste, endommagée par un incendie qui avait coïn-cidé avec la visite, en décembre

dernier, du président français, François Hollande, n’a connu que de menus travaux. La wilaya d’Alger, pressée, a décidé de badigeonner à la hâte la façade le soir de l’incendie qui s’est propagé dans une partie de la structure. Depuis, l’édifice, principal repère touristique d’Alger, n’est toujours pas l’objet de travaux de réhabilitation. De l’extérieur, il est toujours possible de voir les fenêtres calcinées par les flammes. Les vitres cassées laissent entre-voire l’intérieur les murs noircis. Algérie Poste ne semble toujours pas décidée d’entamer des travaux devant permettre d’éviter de futurs incidents. «Les travailleurs exercent dans un véritable capharnaüm. Des papiers sont entreposés en désordre dans tous les recoins : dans les bureaux, sur les marches, à l’intérieur des guichets. Mêmes des mandats des clients entreposés à l’étage supérieur ne sont pas vrai-ment protégés d’un quelconque si-nistre. Les employés d’Algérie Poste, qui sont entrés en grève, ont évoqué le travail difficile des postiers à l’intérieur de la Grande-Poste», relève un employé qui a requis l’anonymat de peur de représailles. La structure, datant du début du siècle dernier, mériterait une prise en charge adéquate. «Personne ne s’en soucie. Algérie Poste, qui a d’autres chats à fouetter, ne s’oc-cupe ni de ses structures ni de ses nombreux employés. Pourtant, des entreprises ont soumissionné pour prendre en charge l’hygiène dans le nouveau siège rutilant du quartier d’affaires de Bab Ezzouar. L’EPIC, qui s’est offert une telle structure, aurait pu au moins prendre la peine de réhabiliter son patrimoine,

en premier lieu la Grande-Poste d’Alger. Celle d’Oran, moins impor-tante que la nôtre, est fermée depuis quelques semaines pour travaux», signale le même employé.

ARABESQUES DÉTRUITES !

L’intérieur de la poste est lugubre. Une odeur de renfermé prend aux narines le visiteur. Les beaux stucs et les arabesques sont moi-sis par l’humidité. Les colonnades

s’écaillent et les murs sont gondolés. La boiserie n’a pas reçu un coup de pinceau depuis fort longtemps. Visitée par des Algériens, mais aussi par les touristes de pas-sage, la structure n’a jamais été véritablement prise en charge. A part les quelques couches de peinture improvisées et l’écran qui amoche le haut de la structure, aucun travail sérieux n’est mené par l’EPIC, propriétaire de l’édi-

fice. L’incendie survenu au central téléphonique d’Algérie Télécom, situé en bas de la structure, serait dû, comme l’a expliqué le ministre de la Poste et des TIC, Moussa Benhamadi, à «l’infiltration de l’eau dans le réseau d’Algérie Télécom». L’hypothèse du court-circuit avan-cée le jour de l’incendie, a été battue en brèche par la Société de distribu-tion d’Alger (SDA). Le directeur, M. Boussourdi, a contesté, lors d’un point de presse, cette allégation sortie au lendemain de l’incendie. Reste à connaître les conclusions de la police scientifique après l’ouver-ture d’une enquête par le parquet du tribunal de Sidi M’hamed. Rachid Lourdjane, collaborateur d’El Watan, avait émis, dans une contribution parue 27 janvier 2011, le classement de la Grande-Poste dans le patrimoine national. «Il suffirait qu’un citoyen ou une as-sociation prenne l’initiative par un courrier adressé au ministre de la Culture. (…) Qui de nos compatriotes osera la première demande ? L’appel est lancé.Il s’agit d’une urgence. La Grande-Poste d’Alger risque un réel dan-ger», a écrit R. Lourdjane dans un article prémonitoire. L’édifice, de style mauresque, dit Jonnart (du nom du gouverneur général Charles Jonnart), construit en 1910 par les architectes Voinot et Toudoire, n’est pas encore classé. Le risque de disparition de ce pa-trimoine se pose encore. Il nous a été difficile d’avoir la version de la direction d’Algérie Poste. Selon une secrétaire de l’établisse-ment, «la directrice de communica-tion est en réunion». Le directeur, Mohand Laïd Mahloul, était injoi-gnable une bonne partie de l’après-midi. Nadir Iddir

● Construite en 1910 par les architectes français Voinot et Toudoire, la Grande-Poste n’est toujours pas classée ● Le risque de disparition de cet édifice architectural se pose encore.

Entre les cageots de légumes, un intrus blotti dans les bras de Morphée.

Après l’incendie, une opération de rafistolage qui ne dit pas son nom a été lancée

CORPORATION DES MARINS PÊCHEURSCAMPAGNE DE

SENSIBILISATION

Une campagne de sensibilisation sur la sécurité maritime au profit

des pêcheurs des ports et des abris de pêche de la wilaya d’Alger, vient d’être lancée par la direction de la pêche et des ressources halieutiques. La première opération consiste à organiser une sortie de sensibi-lisation au profit des profession-nels de la pêche du port de pêche et de plaisance de Tamentfoust. Le programme est très éclectique, il s’articule principalement autour de l’information des pêcheurs sur plu-sieurs aspects, particulièrement ceux ayant traits à la météorologie, les erreurs de navigation, les accidents en mer, les gestes à suivre en cas d’accident, l’importance de la forma-tion dans le domaine de la sécurité maritime et l’importance de la com-munication dans les cas de détresse. Enfin, cette initiative sera clôturée par un débat, afin d’identifier les pro-blèmes des professionnels de la pêche, en particulier celles qui concernent la sécurité maritime. K. S.

LE «THÉÂTRE DE RUE» D’EL HARRACH RENAÎT

Tel un phénix, le «Théâtre de rue» d’El Harrach renaît de

ses centres. La semaine passée, le groupe a mis en scène une an-cienne pièce actualisée par l’anima-teur de la troupe, Kamel Aderkichi.La pièce présentée s’ intitule La punaise. Le «Théâtre de rue» a connu son apogée dans les années 1980, avec des pièces très intéressantes comme Sens inter-dit, jouée par les anciens comédiens, comme feu Mohamed Belbey et Abdelkader Kaïdi. La pièce La pu-naise, présentée à la bibliothèque communale d’El Harrach, a bien été accueillie par le public, qui redécouvre le théâtre, absent depuis de longues années. M. M.

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Une hausse notable des accidents de la route a été enregistrée du-

rant l’année 2012 dans les 15 wilayas de la région Est, selon le bilan annuel des acti-vités du commandement de la 5ème région de la Gendarme-rie nationale présenté hier à la presse. L’on notera ainsi que 9 259 accidents ont été recensés par les services de la sécurité routière avec une hausse de 931 accidents, soit un taux de plus de 11% relativement à l’année 2011. Côté dégâts humains, l’on déplore 1 187 morts et 16 702 blessés avec une baisse du nombre des décès de 23 cas, mais une augmentation du nombre de blessés avec plus de 1 353, soit une moyenne de 3 morts et 46 blessés par jour. En effet le facteur humain représente 91% des princi-pales causes de ces accidents par le non-respect du code de la route. La wilaya de Sétif est

classée toujours première avec 1 303 accidents suivie, respec-tivement, par Batna (1117), Constantine (721), Oum El Bouaghi (706), et Mila (660). Par ailleurs, les services de la police judiciaire ont enregistré durant la même année, 27 002

affaires dont 17 013 traitées avec un taux de plus de 81%. Selon le colonel Benabdela-ziz Rachid-Eddine, chef de service de la police judiciaire à la 5ème région, plus de 52% de ces affaires sont liées à l’atteinte aux personnes. Une

augmentation a été constatée dans les affaires d’enlèvement des personnes, soit 37 affaires dont 16 relatives aux mineurs. Celles-ci ont abouti à l’incul-pation de 22 154 personnes dont 1 332 femmes. Le bilan de l’année 2012 men-tionne également une légère hausse légère des cas d’at-teinte aux biens publics, no-tamment le vol de véhicules et d’animaux. Dans le cadre de la lutte contre le crime organisé, les mêmes services ont enre-gistré 945 affaires avec une augmentation de plus de 16%, comparativement à 2011. La plupart concernent le trafic de drogue avec 749 affaires trai-tées, survenues généralement dans les wilayas de Constan-tine, Annaba, Sétif et Skikda, alors que 196 autres sont en cours de traitement. La quanti-té saisie a été estimée à près de 1173 kg de kif traité et 81 026 comprimés psychotropes.

Ratiba B.

BISKRALes tueurs présumés d’un chauff eur de taxi arrêtés

Deux hommes âgés de 24 et 21 ans ont été interpellés, mardi, par les agents de la Gendarmerie nationale pour leur implica-tion présumée dans le meurtre d’un chauffeur de taxi âgé de

33 ans, marié et père de deux enfants. Ce dernier a été retrouvé égor-gé le 22 janvier dernier sur le CW36 entre El Haouch et Sidi M’Ha-med Moussa, à l’est de Biskra, alors que son véhicule avait disparu. Selon un communiqué des mêmes services, un premier individu a été arrêté par la Gendarmerie nationale. Après avoir catégorique-ment nié toute implication dans cette affaire, il s’est rétracté pour dénoncer un complice retrouvé à Ouargla, ainsi que la voiture de la victime. L’enquête se poursuit pour déterminer les circonstances de ce crime tandis que les mis en cause se rejettent la responsabilité des faits qui leur sont reprochés, a-t-on appris. Hier, ils ont été déférés devant le parquet et placés en détention préventive. H. M.

Arrestation d’un jeune pour homicide involontaire

Un homme de 21 ans a été interpellé, avant-hier, par les agents de la 3e sûreté urbaine de Biskra pour avoir percuté avec une moto-

cyclette une femme âgée de 70 ans, lui causant de graves blessures aux jambes et à la tête entraînant son décès à l’hôpital Bachir Benna-cer, le 12 février dernier, soit 17 jours après l’accident, a-t-on appris de sources fiables. Le motocycliste avait emprunté l’engin de son frère aîné et il circulait au moment des faits sans aucune police d’as-surance. Accusé d’homicide involontaire, il a été placé en détention provisoire. H. M.

SOUK AHRASPeine capitale pour deux meurtriers

Le tribunal criminel de Guelma a condamné, mercredi, S.L.,31 ans, et B.A., 35 ans, à la peine capitale pour homicide volontaire

avec préméditation perpétré contre la personne de S.T., âgé de 64 ans le jour de son assassinat. Les faits qui remontent à 2011, ont été reconstitués avec force détails de la part du représentant du ministère public qui a conforté la thèse de l’homicide par les antécédents des auteurs de ce forfait, le témoignage de leur acolyte, G.L., une fille âgée de 18 ans, originaire de la wilaya de Annaba, et les preuves matérielles mises en relief lors de son réquisitoire. La victime qui devait se rendre, le jour de son assassinat, à la mosquée pour accomplir la prière du Fedjr dans la commune de Mechroha, a été abordée par le groupe de malfaiteurs qui l’a kidnap-pée à bord de son propre véhicule, une Peugeot 307. Le mobile de l’homicide, tel que prouvé lors des investigations, était le vol. B.O., 22 ans, originaire lui aussi de Annaba et membre de la bande de mal-faiteurs, a été condamné à une peine de 20 ans de prison ferme pour non-dénonciation d’un crime. A. Djafri

BORDJ BOU ARRÉRIDJ Deux ans de prison dont 6 mois avec sursis pour la femme escroc

La femme accusée de tentative d’escroquerie à l’encontre du wali de Bordj Bou Arréridj, le 18 décembre dernier, qui s’était fait

passer pour une proche d’un haut responsable de l’Etat afin d’obte-nir un lot de terrain, a été condamnée, hier, lors d’un procès en appel à 24 mois de prison dont six avec sursis assortis d’une amende de 100 000 DA. L’accusée, répondant aux initiales de Z. A., âgée de 32 ans, originaire de Aïn El Beïda et résidant à Ouled Fayet, dans la wilaya d’Alger, est chercheuse en musique andalouse. Dans son réquisitoire, le procureur général avait requis 5 ans de prison ferme. Notons que la mise en cause a été condamnée en première instance à 3 ans de prison assortis d’une amende de 100 000 DA. A. B.

KHENCHELALes chauff eurs de taxi protestent

Les chauffeurs de taxi ont observé, hier, un arrêt de travail pour dénoncer les conditions dans lesquelles ils exercent, notamment

le mauvais état des routes. C’est le mécontentement au quotidien avec l’état catastrophique des routes de la ville de Khenchela, comme celle d’El Izzar, de la cité Cosider, de la route de Babar, la rue de l’Indépendance, de l’hôpital et bien d’autres. Ce mouvement de protestation a aussi gagné les chauffeurs de taxi des communes de Tamza, Chechar, Ensigha et Babar. Kaltoum Rabia

El Watan - Jeudi 21 février 2013 - 9

R É G I O N E S T

Une moyenne de trois morts et 46 blessés par jour

LES ACCIDENTS DE LA ROUTE EN HAUSSE DANS L’ EST

● Malgré les campagnes de prévention et les différentes mesures coercitives mises en œuvre, des personnes inconscientes continuent d’endeuiller des familles.

Loin des habituelles critiques à l’égard du peu d’intérêt accordé aux handicapés, un véritable cri du cœur a été lancé par cette

catégorie, à l’occasion d’une rencontre tenue, ce mercredi, à la cité administrative de Jijel, pour discuter de l’insertion sociale des personnes aux besoins spécifiques. «Notre combat, c’est le défi», a d’ailleurs, conclu, à l’issue de ce rendez-vous, la présidente de l’association Défi et espoir de la femme handicapée, et initiatrice de cette rencontre. Elle a appelé, dans son intervention, à l’instauration d’une relation de partenariat avec la société pour changer le regard que portent beaucoup de gens sur les handicapés. «Les handicapés souffrent, c’est connu ; globalement, ils sont marginalisés, pas parce qu’il y a un manque de lois, mais parce qu’ils sont mal considérés», a-t-elle martelé. Pour sa part, une représentante de Handicap inter-national, venue pour une formation d’agents d’insertion des han-

dicapés au profit de cette association, dans la commune de Sidi Abdelaziz, a mis l’accent sur le rôle de la famille, des partenaires institutionnels et de l’environnement dans l’insertion sociale et professionnelle de cette frange de la société. «L’étape la plus im-portante de cette insertion est l’accompagnement de la personne handicapée», a-t-elle soutenu. Naïma Dehmeche, dite Marayama, standardiste à l’APC d’El Kennar, non-voyante devenue célèbre par ses émissions à la radio locale, a relaté son expérience avec son handicap et insisté sur la responsabilité de tous vis-à-vis d’une personne handicapée. «C’est un rôle qui incombe à tout le monde, pas seulement à celui qui s’occupe de l’insertion des handica-pés», a-t-elle souligné. Des images poignantes de personnes en détresse luttant contre leur handicap ont été diffusées à la fin de cette rencontre pour rappeler combien il est urgent de tendre la main à ces personnes. Zouikri A.

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Il a été enregistré une hausse de 11% des accidents par rapport à 2011

JIJEL

Le cri du cœur des handicapés

BATNA

DES RESTES HUMAINS DANS UNE POUBELLEQuatre sachets noirs contenant des restes humains ont été découverts hier par un citoyen dans une poubelle à la cité des 500 Logements à Batna. Ce dernier a été intrigué par une odeur bizarre se dégageant du vide-ordure. Alertés, les services de la police sont arrivés sur les lieux accompagnés d’une équipe scientifique, en présence du maire de la ville. Une analyse préliminaire confirme qu’il s’agit bien de restes humains. Des ordonnances, portant le sigle d’une clinique privée spécialisée en chirurgie, ont été découvertes dans ces sachets. Une enquête a été ouverte pour identifier les auteurs de cet acte. Lounes Gribissa

Le procès en troisième instance de l’affaire des

cadres de la BNA de An-naba, dont l’ex-directeur régional Mansouri et l’ex-directeur des crédits Zelmi, s’est ouvert hier à la cour de justice de Annaba. Il a été reporté au 13 mars pro-chain. L’affaire concerne un crédit de près de 200 millions de dinars octroyé à la Sarl Essaâda, avec com-me garantie une conser-verie située au domaine Riah, commune Echatt, wilaya d’El Tarf. Après avoir constaté l’incapacité de ladite société d’honorer ses engagements, la BNA avait procédé à la saisie de

la conserverie et sa mise aux enchères publiques. Le hic est apparu dans la mise en vente. Tout aurait été fait de manière à ce qu’un seul client, la Sarl Gfal, se pré-sente pour unique acheteur, avec comme condition un prêt que la banque BNA lui avait accordé pour acquérir l’unité de production. Une transaction que la banque aurait acceptée. Quelques années plus tard, le scandale éclate après qu’une coopérative publi-que, l’Eurl Sijico El Chatt, mitoyenne à la Sarl Es-saada, eut contesté la tran-saction. La BNA s’était vue obligée de faire une

mise au point publiée dans la presse écrite, estimant que cette conserverie lui revenait de droit. Devant la justice, les mis en cause étaient poursuivis pour di-lapidation des biens pu-blics et non-respect de la réglementation régissant les ventes aux enchères. Le 26 mai 2009, le direc-teur régional de la BNA de Annaba avait été condam-né à 2 ans de prison ferme. Quant au directeur des cré-dits, Zelmi, il avait écopé de 3 ans de prison ferme. Au lendemain du verdict, ils avaient injecté une cas-sation devant la cour su-prême. M. -F. G.

ANNABALe procès des cadres

de la BNA reporté au 13 mars

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El Watan - Jeudi 21 février 2013 - 9

R É G I O N O U E S T

MASCARA

84 familles relogées à Sig● Les familles concernées résidaient dans des habitations précaires.

Elles ont été relogées dans des appartements neufs réalisés récemment à la cité des 124 logements.

Dans le cadre du pro-gramme de résorption de l’habitat précaire

(RHP), une opération de démé-nagement et relogement de 84 familles a été lancée, ce mercredi 20 février, par les pouvoirs publics dans la com-mune de Sig, à 45 km du chef-lieu de la wilaya de Mascara, a-t-on appris de la cellule de communication de la Protec-tion civile de Mascara. Les familles concernées résidaient dans des habitations précaires. Elles ont été relogées dans

des appartements neufs réalisés récemment à la cité des 124 logements. Il a été procédé, en même temps, à la démoli-tion des habitations évacuées afin d’éviter toute infiltration de nouveaux indus occupants et d’affecter les terrains à la réalisation de nouveaux projets de logements et autres équipe-ments publics. Tous les moyens utiles et né-cessaires ont été mobilisés pour entamer l’opération dans les meilleures conditions lors du déménagement et du reloge-

ment des familles concernées. La Protection civile a, dans le cadre de cette opération, mobilisé le plus grand nombre de ses agents pour aider les familles concernées lors de leur déménagement et de leur relogement. Selon la cellule de communi-cation de la wilaya, l’opération de démolition des habitations menaçant ruine avec démé-nagement et relogement dans de nouveaux logements à Sig, concerne 79 familles. A. Souag

AÏN TÉMOUCHENT

Blanchiment d’argent de la drogue

RELIZANELes ouvriers professionnels en grève

REGGANE Un enseignant impliqué dans un trafi c de drogue

CHLEF 220 arrêtés de démolition

non exécutés

TINDOUF À la lumière culturelle de «Bougie»

Blanchiment de capitaux issus du trafic de drogue, soit l’équivalent de 1,6 milliard de dinars convertis en biens divers, détention, trafic et vente de stupéfiants et fraude

fiscale, tels sont des chefs d’inculpation parmi les sept retenus contre une association de malfaiteurs constituée de dix membres d’une même famille. Ainsi, se confirme ce que la rumeur col-portait localement depuis quelques années à propos des dessous mafieux dans la cession de la station-service à l’entrée nord du chef-lieu de wilaya, une station payée cash à 350 millions mais déclarée à la vente auprès du notaire pour 100 seulement. L’en-richissement illicite de trois per-sonnes d’une même famille, sans compte bancaire, sans ressources connues et qui achetaient des biens immobiliers de valeur sûre, soit une dizaine à Témouchent, a fini par devenir trop suspecte. Ces nouveaux riches sont la mère, l’épouse et le jeune frère de trois narcotrafiquants originaires de la wilaya de Naâma, installés au Ma-roc. L’un de leurs frères, B.M., 49 ans, qui vivait à Témouchent, a été appréhendé en octobre dernier. C’était une grosse fortune, res-pecté pour s’être illustré comme un homme de biens, il était venu vivre Témouchent depuis 2004. Il y avait acquis de nombreux biens immobiliers. Cet homme était pourtant recherché depuis 2004 après avoir été condamné par la Cour d’Oran à 20 années d’emprisonnement pour trafic de drogue. Son casier judiciaire était vierge parce qu’il vivait à Témouchent sous une vraie/fausse identité ! Sa piste a été découverte incidemment après l’arresta-tion d’un de ses frères par Interpol au Maroc où il circulait lui aussi avec de vrais/faux documents de voyage ! Aujourd’hui, la police a présenté le reste de la famille à la justice après six mois d’enquête. On s’attend à ce que l’instruction mette au jour de nou-velles complicités. M. Kali

«Non à la marginalisation des corps communs et non à leur exclusion !», «Non à la politique discriminatoire», tels sont les slogans forts soulevés par les employés des corps communs ve-nus ce mardi observer leur sit-in devant le siège de l’Education en appel au mot d’ordre du SNTE (Syndicat national des travailleurs de l’Education). «Nous sommes là pour dénoncer le mutisme affiché par la tutelle à l’égard de la plateforme des revendications qu’on lui a adressée», a souligné un des présents. L’amendement de l’article 04/08 définissant le statut fondamental des corps communs et des ouvriers professionnels, la révision du système de rémunération des agents de sécurité et de la maintenance, la reconsidération de la base de calcul de la prime de rendement, l’annulation de l’article 87 bis de la 11/90, tels sont les points forts soulevés par les mécontents. I. B.

T rois personnes âgées entre 25 et 48 ans ont été interceptées, cette fin de semaine à Réggane, lors d’un contrôle de routine

par les éléments de police, à bord d’un véhicule utilitaire alors qu’elles transportaient une quantité de 1,5 kg de kif traité. En remontant la filière, les policiers sont parvenus à mettre la main sur deux personnes considérées comme leurs principaux fournisseurs. Cependant, il se trouve que l’un d’eux exerce en qualité d’enseignant dans le cycle primaire à Adrar. Celui-ci a été recruté dans le cadre du dispositif du pré-emploi.Cependant, lors de la perquisition de son domicile, sis à Adrar, il a été découvert une somme de 254 000 DA et trois armes blanches ainsi qu’une importante quantité de boissons alcoolisées destinées à la vente illicite. Par ailleurs, on rappellera que le mois passé, un autre jeune, aussi du pré-emploi, activant au niveau de la bibliothèque du campus universitaire d’Adrar, a fait aussi l’objet d’une incarcération pour vol. Il est accusé d’avoir subtilisé envi-ron 50 000 DA des comptes courants postaux des étudiants en utilisant de fausses pièces d’identité. A. A.

La population assiège la mairie

Liste des 270 bénéfi ciaires de logements affi chée

Des centaines de personnes de différents âges conti-nuent de bloquer, depuis avant-hier matin, le siège de l’assemblée populaire communale d’Aïn Dzarit pour protester contre l’octroi de 40 logements sociaux locatifs à d’«indus bénéfi-ciaires» non sans exiger la présence des autorités de la daïra et la diligence d’une commission d’enquête. Les protestataires disent que certains heureux bénéfi-ciaires avaient reçu avant l’affichage de la liste des convocations sans preuves palpables et de taxer les élus de «s’être compromis avec les nantis au détriment de ceux qui ont la priorité». Pour rappel, la demande en logements dans cette bourgade reste tellement forte qu’il devenait impos-sible d’en satisfaire les demandeurs dont le nombre dépasse les 400, d’autant que l’opération s’inscrit dans le cadre de la résorption de l’habitat précaire. A. F.

La liste de 270 logements sociaux a été affichée ce mardi en différents endroits du chef-lieu de la daïra de Lardjem, à une trentaine de kilomètres au nord de Tis-semsilt. Dans ce quota, les citoyens âgés de moins de trente-cinq ans ont eu droit à 106 unités, les 264 autres revenant à l’autre catégorie des plus de 35 ans.Les premiers échos qui nous parviennent de cette localité font état d’un premier ras-semblement de citoyens de-vant le siège de la daïra, mais les choses sont rentrées dans l ordre après clarifications. Rappelons que cette liste fait partie d’un quota de 1200 logements prêts pour la distribution à travers la wilaya de Tissemsilt, dont les services ont procédé, ces deux derniers mois, à la mise à la disposition des citoyens d’autres quotas, notamment à Layoune, Khemisti et The-niet El Had. A. Ben.

AÏN DZARIT (TIARET)

TISSEMSILT

L es institutions locales (APC et daïras) ter-giversent quant à l’exécution des arrêtés

de démolition des constructions illégales. La commune du chef-lieu de wilaya compte, à elle seule, 220 décisions non encore exécutées pour des raisons obscures. Ce triste constat a amené le conseil exécutif de la wilaya à consacrer une journée spéciale à ce phénomène. La rencontre qui s’est tenue hier au siège de l’APW a, selon nos sources, permis d’abor-der les dysfonctionnements constatés avant de passer en revue la situation qui prévaut dans le domaine. On croit savoir que les chefs de daïra et les élus locaux ont été instruits sur les mesures à prendre immédiatement pour faire appliquer la loi concernant cet épineux dossier. Il faut savoir que les infractions constatées ont trait

surtout aux constructions anarchiques érigées sans permis de construction ni acte de propriété. De l’avis de tous, le phénomène a pris de plus en plus de l’ampleur ces derniers mois, car les «autorités concernées étaient plus préoccupées par les élections locales que par la lutte contre les constructions illicites». Au cours de la même réunion, le conseil de wilaya s’est penché sur un autre problème récurrent et non des moindres, à savoir le manque de propreté qui caractérise nos villes. Là aussi, le constat est accablant : les collectivités locales ne font rien pour améliorer le quotidien des citoyens. Le siège de la wilaya en est la parfaite illustration, en ce sens que les déchets et gravats jonchent tous les trottoirs et lieux publics de cette agglomération de 300 000 habitants. A. Yechkour

V ieille de plusieurs millé-naires, ayant vu, de par sa

position stratégique, se succé-der de nombreuses civilisations, pôle intellectuel et scientifique à l’âge d’or musulman, Bejaïa ne pouvait être que «la wilaya de l’histoire, du savoir et de la culture», comme l’a sou-ligné un des artistes bejaouis ayant animé, ce dimanche, la cérémonie inaugurale de la «Semaine culture de la wilaya de Bejaia à Tindouf». Bejaia, c’est aussi la région de cheikh Haddad qui, avec El Mokrani,

ont mené le soulèvement de 1871 ; c’est également la région qui a abrité le Congrès de la Soummam en août 1956. Sal-dae sous les Romains, Nassiria sous les Hammadites tout en gardant le nom Bgayet (Bejaia) de la tribu berbère qui l’a habi-tée auparavant, Bougie sous les Français, elle demeure pour ses enfants Avgayeth. «wilayate El Hammadine», «wilayate yemma Gouraya» est, donc, venue à Tindouf dévoiler à ses hôtes un pan de son vaste patrimoine. L’exposition qu’abrite le centre

de l’Artisanat a permis aux visiteurs de se faire une idée sur les vestiges que recèle la wilaya, sur ses sites touristiques, son parc national, mais aussi de découvrir le savoir-faire de ses artisans. Poterie, vannerie, bijouterie en argent et en corail, sculpture sur bois, cuivre et alu-minium repoussés, robes tradi-tionnelles, tapisserie et… art cu-linaire. Simulation d’un mariage traditionnel, soirées musicales en plein air, vont «illuminer» durant cette semaine la ville de Tindouf. M. Milagh

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Une cité destinée au relogement

L’enrichissement illicite de trois personnes d’une même famille, sans compte bancaire, sans ressources connues et qui achetaient des biens immobiliers de valeur sûre, soit une dizaine à Témouchent, a fini par devenir trop suspecte.

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Pour sa première pres-tation à Constantine, lors du concert Chœurs

de Cordoue, Souad Massi a été tout simplement sensa-tionnelle. Pour preuve, l’évè-nement culturel de ce début d’année, organisé mardi soir par l’institut culturel français de Constantine, et abrité par le centre culturel Ibn Badis (ex-UP), a été d’une qualité artisti-que rare et exceptionnelle. Très attendu depuis son annonce, il y a quelques semaines, il a attiré la foule des grands jours. Une demi-heure avant l’en-tame, la salle était déjà presque pleine. Devant le portail, une file avance lentement et cal-mement. Pas de bousculades. Des personnes âgées attendent leur tour, avec une foule de lycéens et d’étudiants. «Cela nous rappelle la nostalgie des belles années où la ville res-pirait la musique», dira une vieille dame. «Même si on paraît vieux on aime beaucoup ce que fait Souad Massi ; elle a une voix magnifique», réplique un sexagénaire. L’apparition sur scène d’une silhouette frêle habillée en noir déclenche une salve d’applaudissements. Le bouillonnement à l’intérieur de la salle cèdera la place à un silence religieux. La communion entre une star adulée, accompagnée de son inséparable guitare, et un pu-blic aux anges. Des moments de pur bonheur. Comme dans une veillée au clair de lune, sous le ciel étoilé qui couve les jardins de Cordoue la to-lérante, Souad Massi entame par une lecture de poèmes de la belle et rayonnante époque andalouse. A ses côtés, Eric Fernandez caresse les cordes de sa guitare comme s’il flirte avec une belle gitane. Le rythme monte doucement et tendrement. Le public, rê-veur, se laisse emporter à tra-vers des titres comme «Nebki», «Kifache ma yghidniche El

Hal», «Eddar Fargha», «Ah-lem» et autres. Des chansons qui feront l’objet prochaine-ment d’un nouvel album. Inti-tulé «Chœurs de Cordoue», le spectacle est le fruit d’une ren-contre entre Souad Massi, une chanteuse à la voix angélique et au talent confirmé, et Eric Fernandez, un guitariste aux compositions éclectiques. Un duo qui crée un métissage de sonorités faisant renaître Cor-doue la tolérante de l’Espagne médiévale lorsque religions et culture cohabitaient en toute intelligence. Le résultat est un véritable patchwork que l’assistance a savouré pendant 80 minutes de bonheur.

AL MOUTANABI SUR UN AIR DE FLAMENCO

Outre Souad Massi et Eric Fernandez, la troupe compte également Alexandre Leau-thaud, un grand virtuose de l’accordéon qui a fait vibrer la salle, José Cortes, un spé-cialiste inévitable des percus-sions et le non moins célèbre Rabah Khalfa, celui que la jeune génération née après

l’époque faste des années 1970 ne connaît pas, alors que le fameux percussionniste était un des plus célèbres joueurs de derbouka en Algérie. Il a fait ses preuves comme membre de l’orchestre musical de la télévision algérienne, dirigé à l’époque par le fameux Bou-djemia Merzak. Le public a découvert aussi que Si Rabah, comme certains aiment à l’ap-peler, avait aussi un don pour la chanson. Chose qu’il a prouvé durant cette soirée, avec un magni-fique Istikhbar algérois inter-prété avec brio. On ne dira pas assez de la belle Sabrina Ro-mero qui a gratifié les présents de passages de danse du genre flamenco, qui n’ont laissé per-sonne indifférent. Pour donner plus de beauté et de gaieté à cette ambiance envoûtée, Souad Massi et tout en rendant hommage aux il-lustres poètes de l’Andalousie, Ibn Zeïdoun et Ibn El Khatib, surprendra tout le monde en interprétant la fameuse qasida d’El Moutanabi (El lailou wal khaylou wal baydaou taâri-founi) sur un air de flamenco

face à une foule qui n’en reve-nait pas. La star de la soirée a conquis son public, composé essentiellement de jeunes. Ces derniers la surprendront à leur tour en chantant avec elle son fameux titre Raoui (conteur). Une chanson réclamée avec instance et qui sera le musc de la fin, comme diront certains. Le spectacle qui a connu un vif succès fera date dans les annales culturelles de la ville. Un fait qu’on n’a pas souvent l’habitude de vivre pour briser l’ennui. Souad Massi a été égale à elle même. En dépit des si-gnes apparents d’une fatigue, à l’origine de l’annulation d’une conférence de presse qu’elle devait animer quelques heures avant son spectacle, elle a tenu à être sur scène pour le grand plaisir de tous ceux qui sont venus de loin pour la voir. L’on saura de son entourage que la longue tournée qui la menée à travers les grandes villes d’Al-gérie a fini par causer quelques soucis de santé, qu’on espère passagers. On ne manquera pas de tirer au passage un grand coup de chapeau pour

Souad Massi et Eric Fernandez font sensation

CITÉ SAKIET SIDI YOUCEFLES HABITANTS DÉNONCENT UN BITUMAGE BÂCLÉ

Les habitants de la cité Sakiet Sidi Youcef (la Bum) montent au créneau pour dénoncer les malfaçons et le non-respect

des normes constatés dans l’opération de réhabilitation de la chaussée, entamée, hier, dans leur quartier par l’entreprise des travaux publics de Constantine (EPTP). Ils affirment que la pose du bitume n’a pas été précédée du compactage des cre-vasses et autres nids-de-poule ce qui peut provoquer à terme un affaissement de la chaussée et, par conséquent, un éternel recommencement des travaux. La pose de la couche de base (blanc gravier) qui doit suivre l’imprégnation de la chaussée comme l’exigent les normes dans ce genre d’opérations, n’a pas été effectuée, soulignent ces mêmes habitants qui s’inter-rogent sur ce qui peut être assimilé à un « bâclage » de l’opé-ration de la part d’une entreprise publique qui jouit pourtant d’une réputation de sérieux, notamment en matière de réali-sation de routes. Soulignons, pour notre part, que nous avons tenté de joindre les services techniques de l’APC, le maître d’ouvrage pour l’opération de réhabilitation de la chaussée à Constantine pour d’éventuels éclaircissements, mais nous n’avons pu joindre aucun responsable pour des considérations liées au mouvement de grève enclenché depuis quelques jours par le personnel de la mairie. F. R.

JIJ EL, HÔTE DU VIEUX ROCHER

La ville de Jijel est, depuis dimanche, et jusqu’à vendredi, l’hôte de la maison de la culture Mohamed-Laïd Al Khali-

fa. La semaine culturelle de cette région connue par ses plages et sa nature éblouissante, est animée essentiellement par ses artistes et autres artisans. Bien que la maison de la culture ait accueilli plusieurs artistes et des artisans dans divers domai-nes, dont, entre autres, les arts plastiques, la poterie, la couture et la broderie, la côte jijelienne et le parc de Taza ont eu la part du lion. «La mer et le parc de Taza sont notre fierté et un patri-moine à sauvegarder», a indiqué le représentant du parc natio-nal de Taza, Lamine Khallouf, qui ajoute que l’ambition des responsables de ce parc est d’opérer une extension à cette zone naturelle, d’une superficie de 3 807 ha, à 50 000 ha. «Cette ex-tension permettra la sauvegarde des grand arbres, notamment les chênes, qui sont nombreux dans les régions d’El Aouana, de Selma et Ziama Mansouria. Une bonne partie du grand bleu s’ajoutera au parc, notamment du côté des Aftis», a-t-il expliqué. La station balnéaire promet un brillant avenir touris-tique, à condition que les bonnes volontés s’y mettent.

O. -S. Merrouche

DES PANNEAUX DE SIGNALISATION À L’ÉNERGIE SOLAIRE

Pour la première fois dans la ville des Ponts, des panneaux de signalisation routière fonctionnant à l’énergie solaire

ont été installés dans les principaux carrefours, à l’exemple de la place Colonel Amirouche et celle des Martyrs. Ces plaques remarquables avec leur nouveau design, sont surmontées de panneaux solaires de petite dimension. Grâce à un système électrique et de minuscules lampes, ces panneaux deviennent lumineux durant la nuit, ce qui les rend plus visibles que les panneaux classiques. L’initiative qui a été très appréciée par les automobilistes, est appelée à être généralisées dans tous les quartiers de la ville, notamment les lieux à forte circulation automobile. Mais il faudrait aussi penser à certaines cités où les panneaux de signalisation sont complètement inexistants, ce qui ouvre la voie à tous les dépassements. S. A.

DEUX SUSPECTS APPRÉHENDÉS AU MONUMENT AUX MORTS

Selon une source digne de foi, des éléments de la sûreté de wilaya ont interpellé dans la nuit d’avant-hier, deux

suspects aux abords du Monument aux morts, transportant un grand récipient, une tronçonneuse électrique et un long câble, également à usage électrique. Les mis en cause ont fait l’objet d’une garde à vue en attendant les investigations qui devront déterminer les causes de leur présence de nuit, et avec un tel attirail, à proximité de ce site qui a déjà été, pour rappel, van-dalisé en janvier dernier. Saluons aussi l’initiative de sûreté de wilaya, qui a instauré des rondes nocturnes sur les lieux toutes les trente minutes. F. H.

● L’évènement de ce début d’année fera date dans les annales culturelles de la ville.

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CONSTANTINE INFO

La troupe a fait vibrer la scène et le public

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PRÉVENTION DU DIABÈTE

Zedpharm s’impliqueLe diabète est un problème de santé

publique numéro un. Avec les compli-cations, il rassemble toutes les ‘pathies’. C’est une maladie insidieuse très grave qui provoque un décès toutes les 6 minutes à l’échelle mondiale; elle est la première cause de cécité, d’amputation, de mala-dies cardiovasculaires. C’est pourquoi la prévention est si importante.» C’est le constat alarmant, mais non alar-miste, que nous a livré Mme Ouarda Ze-biri, présidente de l’association Constanti-ne-Information-Diabète, Nahla, lors d’une rencontre, hier, avec les responsables du groupe Zedpharm de production, dis-tribution et d’importation de produits pharmaceutiques à son siège sis à la

zone industrielle. Le groupe qui lancera prochainement un projet humanitaire de contribution à la prévention du diabète au profit de la population de la wilaya, devant cibler les sujets à risque, -notamment les enfants, les personnes en surpoids, celles âgées, souffrant d’hypertension, les fem-mes enceintes et toutes celles présentant des antécédents familiaux-, compte éga-lement impliquer les organismes de santé publique ou privés, le corps enseignant, les associations de malades, diététiciens, psychologues, mosquées et médias, pour donner un impact aussi large que possible à cette action. «Nous prendrons en compte toutes les suggestions susceptibles de nous éclairer pour mener cette opération, que

nous comptons inscrire dans la conti-nuité», souligne le porte-parole du groupe, Kamel Benchaâbane, qui ajoute qu’«un plan d’action sera d’ores et déjà tracé pour agir en fonction des priorités». La présidente de Nahla a, par ailleurs, évoqué le problème des malades du diabète non assurés, ceux notamment au chômage ou ayant été licenciés de leurs postes d’emploi, qualifiant de discrimi-natoire leur interdiction d’accès aux soins gratuits par les structures étatiques. «Nous essayons de prendre en charge le plus de malades possibles, mais nous manquons cruellement de moyens en l’absence de subvention», a-t-elle déploré.

Farida Hamadou

CONCERT CHŒURS DE CORDOUE

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Les citoyens de Zekri veulent revenir dans leurs villages

BETROUNALE PROJET DU GAZ AUX OUBLIETTESLes villageois de la localité de Betrouna, dans la com-

mune de Tizi Ouzou, demeurent privés de l’alimenta-tion en gaz de ville. Ainsi, la population est de plus en plus inquiète quant au lancement du projet qui se fait toujours attendre. «Nos maisons devaient être raccordées au réseau du gaz avant l’année 2010», fulmine un habitant du village Kemmouda. Selon les habitants, les autorités locales se montrent de plus en plus lentes pour la mise en œuvre de ce projet tant attendu. «Il semble que le projet de l’alimenta-tion est mis au oubliettes», ajoute un citoyen. La nature rocheuse de cette localité semble être l’un des obstacles qui entravent la réalisation du projet. Cependant, la population estime que «ce flagrant retard est injusti-fiable». «Nous appelons les autorités locales à lancer la réalisation de ce projet qui demeure une nécessité vitale pour nous.», dira le même habitant. Les citoyens de cette localité veut en finir avec le calvaire des bonbonnes de gaz, notamment après le scenario de l’hiver dernier caractérisé par une sévère pénurie de ce combustible. Rabéa Saïm

TINKICHTLE DISPENSAIRE LIVRÉ ET FERMÉ DEPUIS DEUX ANSLes habitants de Tinkicht, à 3 km au sud-est du chef-lieu

communal d’Azazga, attendent impatiemment la mise en service de l’unité de soins du village. Livrée depuis deux ans avec un logement d’astreinte, cette unité de soins est restée fermée à ce jour en raison de sa non alimentation en gaz naturel. C’est la raison principale, selon des habitants du village, du refus du responsable de l’EPSP (Etablis-

sement public de santé de proximité) de procéder à son ouverture. «On ne peut pas recevoir notamment des per-sonnes âgées dans une unité de soins sans chauffage», leur avait-il argumenté. A rappeler que l’ancien maire d’Azazga avait saisi la Sonelgaz pour raccorder cette unité de soins au réseau du gaz naturel, d’autant que celui-ci est passé à moins de deux mètres de la structure. L’entreprise sous-traitant avec la Sonelgaz et ayant bénéfi-cié du marché, aurait exigé des villageois de creuser eux-mêmes la tranchée pour procéder au raccordement de cette unité de soins au réseau du gaz. «Comment peut-on ad-mettre à une entreprise d’imposer aux villageois d’accom-plir eux-mêmes des travaux pour des conduites de gaz ou autres, alors qu’elle est censée être la réalisatrice et la bé-néficiaire du marché ?», s’est interrogé un ancien membre du comité du village Tinkicht, une localité qui compte pas moins de 3.000 habitants. Ainsi, pour le moindre mal ou nécessité d’injection, ces derniers se rendent jusqu’à Aza-zga, à 3 km de ce chef-lieu de daïra. Salah Yermèche

KABYLIE INFOWILAYA DE TIZI OUZOU

● Résidant actuellement en majorité à Alger, des citoyens de Zekri demandent l’aide des pouvoirs publics pour créer les conditions d’un retour dans leurs villages.

Les habitants du village Bounamane, dans la commune de Zekri, à

l’extrême est de la wilaya de Tizi Ouzou, comptent reve-nir dans leurs foyers, après des années d’exode. Ils sont, d’ailleurs, en train de faire toutes les démarches néces-saires auprès des autorités concernées afin de pouvoir décrocher quelques projets urgents pour leurs bourgades. «Nous avons quitté notre village depuis longtemps. Maintenant, nous voulons y revenir mais les conditions ne sont pas réunies. Il n’y a pas d’électricité, ni l’alimenta-tion en eau potable. La route est totalement délabrée. C’est pour cela que nous essayons de nous organiser pour per-mettre à nos concitoyens de revenir dans le village», nous dira un membre du comité de village qui ajoute que les habi-tants de Bounamane et ceux des bourgades limitrophes comme Amalou, Tizeghouine, Bougache, ont décidé d’entre-prendre des actions de volon-tariat en collaboration avec l’APC de Zekri. «Nous avons fait des travaux de volonta-riat pour l’entretien, dans un premier temps, de la route en attendant son revêtement», ajoute-t-il. Les habitants de Bounamane veulent revenir chez eux mais, disent-ils, le village n’a pas d’infrastruc-tures de base pour les besoins de la population. Il n’y a ni

école, ni salle de soins, ni encore une conduite d’eau potable. Des comités de vil-lageois ont été créés à Alger, notamment à Birkhadem où il y a une forte communauté d’habitants de la commune de Zekri. Des réunions sont souvent et régulièrement or-ganisées.Des cotisations ont été instau-rées aux habitants pour les besoins des travaux d’intérêt général. «Durant les années difficiles, la population de la commune de Zekri a souffert du problème de l’insécurité qui l’a contrainte à quitter les villages. Aujourd’hui, elle veut revenir dans nos vil-lages pour cultiver les terres délaissées depuis des années. Mais, sachez bien qu’il n’y a pas de conditions favorables pour mener une vie décente ; les pistes sont impraticables,

nos villages sont totalement abandonnés par les pouvoirs publics», ajoute un habitant de Bounaâmane qui rappelle, en outre, que son village était le fief des moudjahidine durant la guerre de libération natio-nale.D’ailleurs, il était, dit-il, le poste de commandement (PC) du colonel Amirouche. Désenclaver les villages de Zekri reste ainsi l’une des pre-mières préoccupations des citoyens de cette commune qui a connu un exode massif vers les villes, notamment durant les durs moments de terrorisme.Les membres des comités de villages de Bounamane et de Tizeghouine, entre autres, ont récemment rencontré le chef de daïra d’Azazga dans l’optique justement de le sen-sibiliser sur l’inscription des

projets de développement pour leurs bourgades. «Avec le soutien de notre maire, nous essayons de sensibiliser les pouvoirs publics pour nous venir en aide afin de pouvoir regagner nos villages. Nous avons été reçus dernièrement par le chef de daïra d’Aza-zga en attendant d’avoir une audience avec le wali. Il y a vraiment une volonté aussi bien chez les comités de vil-lages de la commune de Zekri que chez les responsables locaux d’œuvrer dans le sens de réhabiliter nos villages et les rendre habitables afin de vivre dans l’ambiance d’an-tan», nous a expliqué un autre habitant de la région, marquée par l’exode rural. Les vil-lages veulent aujourd’hui y retourner pour peu que l’Etat débloque un programme de soutien. Hafi d Azzouzi

La commune de Zekri compte à présent moins de 3000 habitants

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Le stade de Tirsatine, à quelques kilo-mètres à l’ouest de la ville d’Azazga

(35 km à l’est de Tizi Ouzou), a enfin été homologué hier par les responsables de la ligue régionale de football, de la Direction de la jeunesse et des sports (DJS), en présence des dirigeants des principaux clubs locaux (JS Azazga et Olympique de Cheurfa), ainsi des autorités locales. Auparavant, le responsable de la ligue régionale a relevé certaines réserves, notamment l’absence, dans les salles des joueurs et dans les vestiaires, de bancs, de porte-manteaux, en plus de beaucoup d’autres «insuffisances» dans le bureau des arbitres. Les dirigeants des deux clubs ainsi que les autorités locales ont exigé de l’entreprise réalisatrice l’équipement immédiat de l’infrastructure par ces moyens en vue d’homologuer officiellement ce stade qui recevra après demain, samedi, une rencontre de championnat régional entre la JS Azazga et le club de Baraki (Alger). Les toitures pour les des deux tribunes de ce stade semi-olympique, ainsi que d’autres finitions à l’intérieur comme à l’extérieur de l’édifice, ne sont pas

encore achevées. Les capacités de l’in-frastructure, qui peut recevoir encore des extensions, sont estimées à près de 6.000 places. Après les paraphes de la ligue régionale, de la DJS, des services de sécurité et de la protection civile et des dirigeants des clubs locaux, le responsable de la ligue a avancé la possibilité d’organiser ici la coupe d’Algérie de cette catégorie. Le chef de daïra d’Azazga a appuyé cette

homologation en promettant d’œuvrer pour la prise en charge de la moindre réserve dans les 48 heures et a demandé aux concernés d’acquérir des équipe-ments neufs. Il faut rappeler que ce projet tant attendu par les sportifs de la région a connu un long retard dans sa réalisation, après des interruptions et des blocages divers l’ayant marqué depuis les années 1990. Sa relance n’a été effectuée qu’en 2008. Salah Yermèche

Le stade de Tirsatine (Azazga) homologué

El Watan

Bureau de TIZI OUZOUBoulevard Amena Mahieddine, Lotissement Hasnaoua.N°1 (axe école paramédicale - stade du 1er Novembre).

Tél./Fax : 026 21 76 86

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Un service qui laisse à désirer !

ORAN INFOENVIRONNEMENT UNE SEMAINE DÉDIÉE À LA SENSIBILISATION

ASSOCIATIONS L’ADMINISTRATION PROMET DE METTRE DE L’ORDRE

BOUSFER

28 commerces fermés

AÏN EL TÜRCK

Des mises en demeure adressées aux commerçants

ACCÈS À LA PLAGE LES DUNES LES TRAVAUX À L’ARRÊT !

L e Sheraton d’Oran organise prochainement la semaine de la sécurité et de l’environnement dans sa 5ème édition qui coïn-

cide avec l’année de l’environnement (du 3 au 6 mars prochain) avec la participation de la Direction de l’Environnement, des Forêts, le Croissant-Rouge, la DGSN, les Scouts, la Chambre d’artisanat et autres structures. Un don du sang sera programmé durant toute la semaine en collaboration avec le CTS d’Oran. La semaine de sécurité et de l’environnement sera dédiée à la prévention et à la sensibilisation. Un gala d’ouverture est prévu pour le 2 mars à 14h00 où un hommage sera rendu à une légende vivante da la glorieuse équipe FLN de football, Bakhloufi Kad-dour. Une exposition sera aussi organisée. En dépit des cam-pagnes de sensibilisation, l’environnement continue de subir toutes les formes d’agressions. A Oran, et notamment au niveau des localités limitrophes, la prolifération des décharges sau-vages et des points noirs accentués par l’incivisme des gens ont favorisé l’émergence de ce fléau sanitaire. Le nombre d’affaires liées à l’atteinte à l’environnement ne cesse d’augmenter. C’est ce qui est constamment confirmé par le bilan des activités de la cellule de la protection de l’environnement du groupement de la Gendarmerie nationale d’Oran. Plus d’une centaine d’affaires ont été traitées en 2012 par lesdits services. Nombreuses sont les entreprises et les unités industrielles qui ne respectent pas la réglementation et continuent de polluer en toute impunité. Pour faire face à ces pratiques, l’article 28 de la loi n° 03-10 relative à la protection de l’environnement exige la désignation d’un délégué pour l’environnement pour chaque exploitant d’une installation classée. Plusieurs entreprises, notamment les plus grandes d’entre elles, ont adhéré à la politique de l’Etat, non pas par souci de préserver l’environnement, mais pour éviter des sanctions et des pénalités. D’autres, et pas des moindres, se sont contentées de payer les taxes au lieu de faire de vrais investisse-ments dans le domaine de la protection de l’environnement et continuent de polluer. Cherifa K.

D es dizaines d’associations «budgétivores», qui ont trans-formé les subventions publiques en une source d’enrichis-

sement et d’investissements avec des pratiques commerciales illégales, sont appelées à se conformer à la nouvelle loi sur les associations si elles ne veulent pas être dissoutes. Si les associa-tions sportives sont financées à hauteur de 3 % du budget com-munal, les autres associations locales devront solliciter des dona-teurs généreux et leurs adhérents pour financer leurs activités : «Hormis les associations sportives, la commune ou la wilaya ne sont pas obligées de financer des associations qui n’ont aucune activité, ni représentativité, ni une influence positive sur la socié-té. Désormais, les associations locales sont appelées à s’auto-financer selon les objectifs de leur association. Leur personnel fait du bénévolat !» a précisé le directeur de la réglementation de la wilaya d’Oran, avant de poursuivre : «les communes doivent récupérer leurs locaux occupés par ces associations fantoches. Quand une association caritative crée 14 crèches et assure des cours de soutien payants, elle devient une EPIC et non une association citoyenne mais commerciale. Je vous informe que 98 % des contestations des citoyens ont été enregistrées devant les mairies et les daïras. Un taux qui donne à réfléchir !» En effet, des associations locales ont inauguré des crèches payantes fai-sant fi de la loi, au vu et au su des autorités locales dans plusieurs communes. Une complicité tacite qui inquiète les citoyens. Cette mise au point du responsable de la réglementation est tombée à point nommé pour mettre fin aux dérapages. D’autre part, 2400 associations sont en sursis. Elles doivent déposer leurs bilans, moral et financier, avant fin mars afin d’éviter la dissolution. Toutefois, l’administration a accordé deux années pour la mise en conformité avec la nouvelle loi 12/06 sur les associations qui a déjà bouclé une année d’existence. N. B.

Les citoyens sont souvent confrontés à la bureau-cratie, l’incompétence

des agents de l’état civil ainsi que la mauvaise coordination entre les services, les com-munes et les wilayas. «Je suis mariée mais aucune men-tion marginale qui le montre sur mon acte de naissance n°12 n’est inscrite», souligne une enseignante. En 2010, 227 000 actes de naissance avaient besoin d’une mise à jour concernant la mention marginale. Aujourd’hui, il reste 17 000 actes en cours de traitement, selon le Drag d’Oran, Rabah Ahcen. A Oran, tous les registres des actes de naissance ont été scannés et saisis. Le citoyen oranais peut retirer son acte de naissance de n’importe quel secteur urbain. Mieux que cela : les 9 daïras que compte la wilaya d’Oran sont reliées à la station mère à l’aide de l’intranet. Cepen-

dant, sans le fichier national, les citoyens oranais nés dans d’autres wilayas devront pa-tienter pour retirer leurs docu-ments à partir de chez eux. La fluidité au niveau des services de l’état civil s’est nettement

améliorée au niveau des 26 communes. Toutefois, il faut rappeler que les services de l’état civil ont besoin de plus de compétences bien que le taux d’encadrement ne cesse de s’améliorer, mais c’est

toujours insuffisant pour of-frir un service public de qua-lité. Nous avons appris que la mise à jour des actes à Oran se fait quotidiennement afin d’éviter les mauvaises sur-prises. Noureddine B.

● En 2010, 227 000 actes de naissance avaient besoin d’une mise à jour concernant la mention marginale. Aujourd’hui, il reste 17 000 actes en cours de traitement,

selon le Drag d’Oran.

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La bureaucratie fait des ravages dans les services de l’état civil

ETAT CIVIL

D ans la matinée d’hier, les gendarmes ont procédé à la fermeture, de 28

commerces toutes activités confondues, pour squat d’espaces publics dans le village de Bousfer. Il était 9 heures du matin lorsque les éléments de la brigade

de la gendarmerie chargée d’exécuter la décision de la daïra d’Aïn El Turck ont scellé ces commerces mettant fin à leur activité. Ces derniers ont été en colère de n’avoir pas été avisés et de n’avoir eut, au préalable, aucune mise en demeure, pour

se conformer à la réglementation. C’est ce qui nous a expliqué un gérant d’une café-téria. Hier, c’était la stupéfaction chez les exploitants de ces locaux commerciaux. Cette mesure, que les commerçants jugent «arbitraire», avait été appliquée à tous les locaux implantés dans le périmètre de la daïra d’Aïn El Turck. Ils sont plus d’une centaine de commerces à avoir été fermés pour occupation d’espaces publics et sans aviser les propriétaires. Ils étaient quelque 200 commerçants à se rassembler devant le siège de la daïra d’Aïn El Turck pour dénoncer cette fermeture jugée «arbi-traire». Les commerçants ne comptent pas baisser les bras puisqu’ils ont prévu de se rassembler aujourd’hui devant le siège de la daïra pour exiger l’annulation de cette mesure et l’application de la réglementa-tion en vigueur. «Même en cas d’infrac-tions plus graves, les autorités locales sont contraintes de respecter la loi», souligne un prestataire de service. Cette réglemen-tation prévoit avant chaque fermeture, deux mises en demeure qui doivent être envoyées au contrevenant. Foued A.

L ’APC d’Aïn El Türck a adressé des mises en de-

meure à onze revendeurs de matériaux de construction ins-tallés à Haï Bensmir, quartier surnommé Chteïbo, pour ex-ploitation illégale de la voirie. Ces mises en demeure sont

suivies d’un délai de 8 jours pour que ces commerçants se conforment aux instructions, faute de quoi ils feront l’objet de poursuites pénales, selon un membre du conseil de l’APC d’Aïn El Türck. Il y a lieu de rappeler que ces reven-

deurs ont déjà fait l’objet, l’an passé, de sanctions pénales pour le même motif. «Les amendes seront plus sévères, nous confiera l’élu chargé du suivi de ce dossier, du fait de la récidive». En effet, ces derniers ont dû verser chacun

10 000 DA d’amende pour exploitation illégale de la voi-rie. L’on saura de ce même élu que d’autres commerçants et artisans installés tout au long de l’autoroute feront l’objet prochainement de mises en demeure. Karim Bennacef

P rogrammés depuis deux semaines maintenant, les tra-vaux de réalisation d’un accès vers la plage au lieudit les

Dunes, sont depuis à l’arrêt. Attribué pour une enveloppe 22 millions de dinars, ce marché est resté à l’état embryonnaire. Après quelques travaux de terrassements, ce projet, pourtant si important du fait qu’il facilite l’accès à la mer aux estivants, a cessé faute, nous dit-on, «de rallonge financière». En effet, selon un responsable communal, l’entrepreneur aurait de-mandé une rallonge supplémentaire pour pouvoir achever les travaux, chose qu’avait refusée l’APC et ce, conformément à l’adjudication arrêtée entre les deux parties. K. B.

Des locaux ont été fermés pour non-conformité à la réglementation

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I N T E R N A T I O N A L E

ENNAHDA EXAMINE LES NOMS POUR LE REMPLACER

Le cas Jebali déjà classé ?

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De notre correspondant en Tunisie

Aux dernières nouvelles, Rached Ghannouchi et Ennahda ne sont plus aussi catégoriques pour

la nomination de Hamadi Jebali à sa propre succession. Il suffit par ailleurs de comparer les tons des propos de Ghannouchi concernant Jebali durant les dernières 72 heures pour en juger. Autant le leader d’Ennahda était cha-leureux à l’égard de Jebali lundi 18, à sa sortie de la rencontre avec les partis, autant ses propos ont changé de tona-lité hier, à sa sortie de la rencontre avec le président Marzouki. De «Jebali est le candidat d’Ennahda», on est passé à «Ennahda va présenter son can-didat au président de la République dans les prochaines 48 heures». On aurait facilement pensé à des phrases protocolaires sans la déclaration de Fathi Ayadi, président du conseil de la choura d’Ennahda, qui a enfoncé le clou en affirmant : «Ennahda dispose d’une liste de 10 à 20 nou-veaux candidats pouvant remplacer Jebali.» Parmi ceux-ci, Ayadi a cité les ministres Ali Laarayedh (Intérieur), Noureddine B’hiri (Justice) et Abdel-

latif Mekki (Santé). Sur le même ton «désintéressé» par rapport aux «condi-tions» de Jebali, Ameur Laâreyedh, le président du bureau politique d’Enna-hda, a indiqué que «le mouvement dispose de plusieurs candidats, dont Hamadi». Et lorsqu’on sait que Sahbi Attigue, le président du bloc parle-mentaire d’Ennahda, a exigé de Jebali «l’adhésion à la feuille de route du mouvement, tracée lors du dernier conseil de la choura», il est difficile de voir les avis se rapprocher dans les heures qui viennent. Fathi Ayadi,

Ameur Laâreyedh et Sahbi Attigue ont accompagné Rached Ghannouchi lors de sa rencontre avec le président Marzouki, ce qui traduit un souci de présenter la position d’Ennahda au président de la République à travers tous les présidents des structures du parti.

DEAL

Le cas Jebali serait déjà classé si l’on sait que les trois instances sont allées contre son initiative. Mais que va proposer Ennahda aux autres groupes

politiques afin de former une nouvelle alliance ? Si la proposition de Jebali re-pose sur l’attribution des ministères de souveraineté à des indépendants, voire même d’autres ministères importants, avec l’engagement des ministres de ne pas se présenter aux prochaines élec-tions, la direction d’Ennahda refuse de faire de telles concessions sans rien en échange. A ce titre, Ennahda ne vou-drait lâcher le ministère de l’Intérieur qu’à la condition que le parti Al Jou-mhouri intègre l’alliance gouverne-mentale. Et ce n’est pas par sympathie pour le parti de Néjib Chebbi ; il s’agit plutôt de briser l’axe de l’alliance récemment édifiée entre ce parti et Nida Tounès de Béji Caïd Essebsi. Ennahda craint cette alliance des cinq partis, l’Union pour la Tunisie, et c’est l’occasion inespérée pour la briser en appâtant les leaders d’Al Joumhouri par des postes importants, voire des ministères de souveraineté. Les lea-ders d’Al Joumhouri ont certes assuré qu’ils n’intégreraient pas le nouveau gouvernement et qu’ils pourraient, à la limite, le soutenir si jamais il répondait à la feuille de route présentée par leur parti. Mais en politique, les positions ne sont jamais fixes. Mourad Sellami

L e lourd verdict prononcé, dimanche dernier, par un tribunal militaire marocain à l’encontre

de 24 civils sahraouis, nommés groupe de Gdeim Izik, a suscité l’indignation de nombreuses formations politiques et Organisations non gou-vernementales (ONG) à travers le monde, qui exigent son annulation et la libération «immé-diate» et «inconditionnelle» des accusés. Face à ce verdict, dont les sentences oscillent entre 20 ans de réclusion et la perpétuité, ces partis politiques et ONG ont également dénoncé les conditions dans lesquelles s’est déroulé le procès des 24 prisonniers politiques sahraouis. A cet effet, Amnesty International a demandé

de rejuger le groupe de Gdeim Izik par un tri-bunal civil et non pas militaire. «Nous deman-dons clairement aux autorités marocaines de rejuger les 24 prisonniers sahraouis dans un procès équitable, ainsi que l’ouverture d’une enquête sur leurs déclarations liées à la torture et aux aveux obtenus par la violence», a déclaré Ann Harrison, directrice adjoint du programme d’Amnesty pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, en réaction au verdict du tribunal militaire marocain. Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH) a, quant à lui, vivement criti-qué les conditions dans lesquelles s’est déroulé

le procès de ces prisonniers politiques sahraouis. De son côté, le Comité pour le respect des liber-tés et des droits humains au Sahara occidental (Corelso) a estimé, dans un communiqué, que ce scandaleux verdict doit être dénoncé à la fois par «les gouvernements, les partis politiques, les syndicats et les associations des droits de l’homme» du monde entier En Italie, l’Observatoire international des droits de l’homme, basé à Rome, a affirmé que les 24 prisonniers sahraouis ont été jugés par un «pelo-ton d’exécution», ordonné par le ministère de la Défense marocain, et non pas par une cour de justice. R. I.

Procès de la honte» et «condamnation arbi-traire». Le président de l’Association des

familles des détenus et des disparus sahraouis, Abdesselam Amar, n’a pas lésiné sur les qualifi-catifs pour dénoncer le verdict prononcé, au début de la semaine en cours, par un tribunal militaire marocain à l’encontre des 24 militants sahraouis de Gdeim Izik. Intervenant lors d’une conférence de presse, animée hier à Alger en présence de l’ambassadeur de la RASD à Alger, Brahim Ghali, Abdesselam Amar exige un procès équitable dans un tribunal civil qui garantira le droit des militants en question. «Le verdict a été prononcé à l’en-contre de gens innocents, dont certains n’étaient

même pas présents au camp de Gdeim Izik. Beau-coup d’entre eux ont été arrêtés pour leurs activi-tés politiques», condamne-t-il, en citant les noms des personnes ayant donné des conférences en Europe et qui ont été arrêtées à leur retour dans les territoires occupés. L’orateur déplore, dans ce sens, la violation par les autorités marocaines de leurs propres lois concernant la détention préventive. «Les 24 prisonniers ont été maintenus en déten-tion préventive pendant plus de 27 mois. C’est contraire même à la loi marocaine qui stipule que cette détention ne doit pas dépasser un an», ajoute-t-il. La répression contre les militants sahraouis se poursuit toujours, dit-il, puisque les citoyens qui

sont sortis manifester de façon pacifique en vue de dénoncer ce verdict «inique» ont subi «une forte répression et la violence de la part des forces d’oc-cupation marocaine». Abdesselam Amar revient sur la question des Sahraouis disparus, dont le nombre s’élève actuellement à 500. «Le Maroc a tué 353 détenus sahraouis. Cela a été confirmé par le Conseil consultatif des droits de l’homme dans son rapport de 2010», dit-il. Soulignant que les organisations de défense des droits de l’homme, y compris les ONG marocaines, ont dénoncé les atteintes aux droits de l’homme dans les territoires occupés, l’ambassadeur de la RASD, Brahim Ghali, regrette que la Minurso ne prenne pas en

charge ce volet. «La Minurso est la seule mission onusienne au monde qui ne jouit pas des préro-gatives de contrôle de la situation des droits de l’homme», explique-t-il. Brahim Ghali réitère, par la même occasion, l’engagement et l’attachement du peuple sahraoui à son autodétermination. «Le peuple sahraoui reste attaché à son droit à l’auto-détermination et usera de tous les moyens légaux pour atteindre notre noble objectif, celui de l’indé-pendance du Sahara occidental», affirme-t-il. Pour rappel, les 24 détenus sahraouis de Gdeim Izik ont été condamnés à des peines allant de 20 ans de prison à la réclusion à perpétuité.

Madjid Makedhi

SAHARA OCCIDENTAL

Les ONG dénoncent un jugement injuste

CONDAMNATION DES 24 DÉTENUS SAHRAOUIS DE GDEIM IZIK

«Ce procès de la honte confi rme les graves violations des droits de l’homme»

AFRIQUELes Français, cibles préférées des groupes armés

Les autorités françaises ont appelé leurs ressortissants qui se trouvent actuellement dans l’extrême nord du Cameroun à «se

mettre en lieu sûr et quitter la zone au plus vite» au lendemain de l’enlèvement de sept Français dans la région. «Les ressortissants français qui se trouvent actuellement dans l’extrême nord du Cameroun doivent impérativement se mettre en lieu sûr et quitter la zone au plus vite», a enjoint le ministère français des Affaires étran-gères dans une déclaration publiée hier sur son site internet. Mardi, sept touristes français, dont quatre enfants, ont, rappelle-t-on, été enlevés par des hommes armés non identifiés dans le nord du Cameroun, à la frontière avec le Nige-ria. Aussi, le ministère français affirme que «les régions frontalières du Niger, du Sud-Libye, du Soudan et de la République centrafricaine, ainsi que la région du lac Tchad sont formel-lement déconseillées (zone rouge)». «En effet, ces régions, lieu de passage traditionnel des trafics en tous genres, sont susceptibles d’être utilisées comme couloir, voire comme zone de repli par certains groupes disséminés en provenance du Nord-Mali», a conclu le minis-tère français. Avec quinze otages en Afrique, la France est passée devant les Etats-Unis en nombre de ressortissants enlevés et se retrouve en première ligne dans l’exposition au risque de rapts par des islamistes radicaux, une vulné-rabilité accrue par son cavalier seul militaire au Mali. Avec l’enlèvement d’une famille de sept personnes, dont quatre enfants, dans le nord du Cameroun, c’est un casse-tête de plus pour les autorités françaises, déjà à la peine pour libérer les otages français dans la bande sahélo-saharienne, notamment les six détenus par Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI). L’attrait exercé par l’«otage» français peut s’expliquer par la guerre au Mali et les appels lancés par des groupes djihadistes à frapper la France et ses intérêts. Les enlèvements au Sahel, où le kidnapping est devenu un business florissant, permettent à des groupes criminels ou djiha-distes d’exercer des pressions et de se financer. Enlevée dans l’extrême nord du Cameroun, la famille française a été emmenée au Nigeria, selon Yaoundé. Z. C. et agences

Hamadi Jebali, chef du gouvernement tunisien

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«Un peuple qui n’est pas heureux n’aime point la patrie ; il n’aime rien et si vous voulez fonder une République, vous devez vous occuper de tirer le peuple d’un état d’incertitude et de misère qui le corrompt.»

Saint-Just

Par Hamid Tahri

C’est connu et vérifié. Le ciné-ma est un excellent médica-ment contre l’angoisse et la banalité, et les films sont une pharmacopée formidable. Ils

pansent des blessures, soignent, calment et soulagent. Bien plus, ajoute René Vautier du haut de ses 85 ans, «ils sont la boîte noire de notre vécu, de notre culture et balisent l’écume des jours». «Ses films sont à la fois subtils et érudits, qui se voient en donnant à penser en scène l’essentiel de la vie humaine», témoigne un technicien photo qui, dans le milieu cinématographique, connaît René mieux que nul autre. Mais les films de Vautier ne sont pas que des images chatoyantes. «Si un sujet n’est pas censuré c’est qu’il est anodin», répète sentencieusement le vieil artiste, mi-amusé, mi-provocateur et qui a fait sienne cette maxime de Godard, son vieil ami : «Pas une image juste, juste une image.» Dès son enfance à Cama-ret-sur-Mer, le 15 janvier 1928, il a eu le choc des images et l’attrait de la caméra pour témoigner et «donner la parole aux sans-voix. C’est ce qui m’est arrivé de plus important dans la vie», confie-t-il. Au fil des ans, la passion s’est affermie et René est toujours là au bon moment, au bon endroit pour éterniser l’instant encore tout nimbé d’émerveillement enfantin et heureux comme un joyeux luron. Depuis son premier film en 1950, qui a été salué positivement par la cri-tique, jusqu’à ses productions récentes, il n’a cessé de mettre à nu les blessures du monde en exhortant les hommes à les soigner par la résistance et, si nécessaire, par la rébellion. Les ravages de l’exploi-tation humaine sont peints sans fard mais avec dignité, pourfendant la sauvagerie colonialiste. De son combat mené lors de la Révolution algérienne, René parle avec pudeur. «Je ne me suis jamais posé de question concernant ma présence, caméra au poing, aux côtés des Algé-riens luttant pour leur indépendance. J’assume complètement», constate tout simplement ce cinéaste atypique que ses pairs avaient pourtant si bien encensé.

GRAND PAR LA TAILLE ET PAR LE TALENT

«Si l’on veut parler d’honneur, René Vautier, ce Breton têtu, est l’honneur du cinéma français», écrivait Yvan Audouard, chroniqueur du Canard en-chaîné, il y a quelques années. «Lorsque éclata le coup de tonnerre, le 1er No-vembre 1954, j’étais à Paris, travaillant sur un projet de film sur l’histoire du Maghreb. Finalement, vu l’urgence de faire connaître en France les raisons que les Algériens avaient de se battre pour pouvoir vivre dignement chez eux, le film change d’orientation. Il me semblait important de faire connaître par l’image et le son, à partir de documents irréfu-tables, les raisons réelles de la conquête de l’Algérie et la façon dont cette conquête avait été menée.» La conquête de 1830 à 1870 est ainsi présentée à la Ligue de l’enseignement, dont le pré-sident a eu ces mots détonants : «Bien que très correctement réalisé et basé

sur des documents irréfutables, ce film présente une vision de la conquête de l’Algérie en opposition complète avec les directives de l’enseignement sur cette période, ce qui en rend toute projection inenvisageable.» Peu de temps après, René apprenait qu’il était poursuivi pour atteinte à la sûreté interne de l’Etat pour cette phrase : «L’Algérie sera de toute fa-çon indépendante et il faudrait discuter dès maintenant de cette indépendance avec ceux qui se battent avant que des flots de sang ne viennent séparer nos deux peuples.» Pour le ministre de l’Inté-rieur de l’époque, François Mitterrand, c’était une atteinte caractérisée au prin-cipe «l’Algérie c’est la France» qui avait force de loi. C’est seulement 45 ans après que Mitterrand écrira : «L’Algérie c’est la France…». C’était juste légale-ment, mais faux politiquement.

LA CAMÉRA, ARME REDOUTABLE

René rejoint l’Algérie clandestinement par les maquis dès 1956 et participe, caméra au poing, aux côtés des com-battants algériens, qu’il filme dans les djebels. Au printemps 1958, il se rend au Caire où il rencontre les leaders de la Révolution auxquels il soumet son travail cinématographique réalisé aux côtés des djounoud. René sera envoyé en Tunisie via la Libye et sera neutralisé, incarcéré avant d’être libéré sans aucune explication. Dès l’indépendance, il s’ins-talle à Alger où il est nommé directeur du Centre audiovisuel d’Alger de 1962 à 1965. Il y est aussi secrétaire général des cinémas populaires. Il filme les premiers jours de l’indépendance algé-rienne et tente de créer un dialogue grâce à la vidéo entre les deux peuples, fran-çais et algérien. En 1970, René rejoint sa Bretagne natale, lui qui s’est toujours méfié du mi-crocosme pari-sien. En 1973, René met sa peau dans la balance en observant une grève de la faim dans un petit lit d’hôpital de Quimper. Ce qu’il demande ? La suppression de la possibi-lité pour la commission de censure ciné-matographique de censurer des films sans fournir de raison. Il obtint gain de cause quinze jours après son action.

AVOIR 20 ANS DANS LES AURÈS

Le film Octobre à Paris, de Jacques Pa-nigel, obtenait son visa après avoir été in-terdit car il dénonçait la répression poli-cière à l’encontre des Algériens en 1961. Et au bout de 23 jours de grève, «un haut fonctionnaire de l’Etat est venu me voir à l’hôpital : "J’ai vu votre film Avoir 20 ans dans les Aurès. J’ai apprécié", m’a-t-il confié, en poursuivant : "Ils m’ont dit que vous faisiez la grève de la faim et que le gouvernement allait vous laisser mourir plutôt que de faire de la peine à la censure ; je les ai rassurés. Le gouvernement ne peut pas se permettre de fabriquer un martyr de la liberté d’ex-pression."» En réalité, René a toujours dû crapahuter contre l’ordre établi, sur-tout lorsque celui-ci se hasarde à limiter les libertés. René s’était déjà révolté à 20 ans lorsque, en 1948, Léon Blum, après une visite aux Amériques, avait scellé le sort du cinéma français en autorisant l’entrée et la diffusion, pratiquement sans quota, des films américains en France. Les réalisateurs qui l’ont marqué ? «Resnais. Car il m’a fait toucher Van Gogh. Quand j’étais encore à l’Idhec, c’était de tous les anciens le seul qui

m’impressionnait». Le film de Vautier, Les Statues meurent aussi, était sublime, mais il avait été censuré tout comme son film fétiche Afrique 50 qui ne sor-tira de l’ombre qu’après quatre décades. «On m’avait proposé la réalisation d’un film destiné à montrer aux élèves des lycées et collèges de France, de Navarre et autres lieux, comment vivent

les villageois d ’ A f r i q u e occidentale f r a n ç a i s e . Rien de révo-lu t i onna i re dans le pro-pos. Je devais accompagner

une équipe de routiers éclaireurs de France, ramener des images. J’avais 21 ans. Libre avec ma caméra, sans idée préconçue.» Le film fut diffusé fin 1950 sans visa ni existence légale.

REBELLE ET RÉVOLTÉVautier fut convoqué manu militari (au sens propre !) à la caserne Revilly, à Paris, «où un officier m’avertit que l’on avait "égaré" mon dossier militaire contenant mes états de service dans la résistance et qu’en conséquence, je devais faire un an de service militaire. J’étais en quelque sorte un insoumis. L’officier sournois me fit comprendre que je devais accomplir ce devoir, ce à quoi je répondis par une gifle qui me valut le cachot. J’en sortis en juin 1952. Entre-temps, le film Afrique 50 rempor-tait le titre de meilleur documentaire mondial de jeune réalisateur». René avait 21 ans ! Mais le film censuré atten-dra 40 ans pour renaître… Plusieurs films de René ont disparu, nous dit l’ami Boudjemaâ Karèche, père de la Cinémathèque algérienne, aujourd’hui injustement marginalisé. Nous laisserons le soin à l’inénarrable «Boudj» de nous conter quelques aven-tures avec le grand Blanc à la caméra rouge. René avait adapté une histoire réelle pour le cinéma. Jean, de retour en Algérie après l’indépendance, parle de la guerre d’Algérie qu’il a faite en précisant qu’il n’a jamais blessé ni tué personne. «Je n’étais qu’un simple

troufion. Mon travail consistait à mettre des mines dans les champs. Mon service militaire terminé, je suis reparti chez moi en France. Quelques années plus tard, je suis revenu dans ce pays comme technicien dans une base pétrolière. Mohamed, le chauffeur qui travaillait avec moi, m’invita chez lui à Souk Ahras pour la fête de l’Aïd. J’ai accepté, car c’est dans la région de Souk Ahras que j’ai fait mon service militaire. Tout s’est bien déroulé. Nous avons sacrifié le mouton, mangé un couscous succulent et savouré un café et des gâteaux. Moha-med m’a emmené faire un tour en ville et là, tout a basculé. A chaque fois que nous croisions quelqu’un marchant avec des béquilles, Mohamed me disait tout simplement ‘‘il a sauté sur une mine’’. Cette phrase, il me l’a répétée à la vue d’autres handicapés. Soudain, j’ai res-senti un malaise car j’étais certain qu’en me disant cela, mon ami faisait allusion à mon passage dans l’armée pendant la guerre d’Algérie. Me sentant de plus en plus mal, j’ai alors décidé de retourner à la base pétrolière. Depuis ce jour, je n’ai cessé de penser à ces vacances à Souk Ahras qui m’ont aidé à voir clair dans ma vie. Jusque-là, je croyais que je n’étais coupable de rien…». Ce film «techniquement si simple» de 30 minutes n’a presque jamais été diffusé, il a été détruit lors du vol et du saccage de la maison de René en Bre-tagne par des hommes du FN. «Ce qui est bien avec René, ajoute Boudj, c’est qu’il connaît beaucoup d’histoires. Une soirée en sa compagnie passe vite, trop vite même. Il nous abreuve d’anecdotes, récentes ou anciennes, aussi truculentes les unes que les autres, tant il possède l’art de raconter. Il sait y mettre le ton, l’accent et les chutes sont formidables. Bien sûr, René ne raconte jamais ses histoires uniquement pour le plaisir. Un souci pédagogique les accompagne tou-jours. Et en plus, quel humour ! En voici une dont nous avons gardé le souvenir. Tout le monde sait que dès l’indépen-dance, René Vautier a beaucoup activé pour le cinéma itinérant. Parcourant le pays du nord au sud et d’est en ouest, il a su utiliser de façon intelligente et effi-cace le réseau des ciné-pops qu’il avait

créés. Un beau jour, il se retrouva donc à Biskra pour une projection nocturne et en plein air du Cuirassé Potemkine de S. M. Eisenstein. En complément du film, il avait prévu un petit documentaire éducatif sur la lutte contre les mouches. Soulignons d’emblée la pertinence de ce programme : Potemkine, le plus grand film de tous les temps en hommage à nos paysans et à leur bravoure ; le docu-mentaire sur les mouches par respect pour les enfants victimes du trachome, ce terrible fléau. Les cinébus étant à l’époque bien équipés, la projection s’était déroulée dans de bonnes condi-tions. Sur l’immense écran blanc, les images étaient belles. Les spectateurs, nombreux et assis à même le sol, avaient suivi la séance avec beaucoup d’atten-tion. Le débat, comme il était d’usage du temps des années pops, avait commencé. Ce soir-là, il fut mené et bien mené par René, malgré un vocabulaire en arabe plutôt réduit. Si les paysans ne parlèrent pas beaucoup de Potemkine, ils furent par contre intarissables sur le docu-mentaire. Tout y passa : les mouches, leur histoire, leur danger, les dattes, les microbes, les mains, les yeux, le sable, etc. Ils en savaient beaucoup sur le sujet, ces braves gens. Le bouquet final fut apporté par l’un des plus vieux, des plus sages, qui, d’un ton tranquille et dans un français parfait, conclut le débat en déclarant à Vautier : "Nous tenons à vous remercier, Monsieur le cinéaste. Nous avons compris que vous vous intéressez beaucoup à nous et à nos enfants. Vos longs cheveux blancs nous indiquent combien vous êtes sa-vant. Cependant, nous aimerions vous tranquilliser en vous disant que les mouches à Biskra, certes il y en a beau-coup, mais heureusement pour nous et Dieu merci, elles ne sont ni aussi grosses ni aussi grandes que celles que nous avons vues sur l’écran". René comprit immédiatement que les gros plans sur les mouches venaient de lui jouer un mauvais tour à lui, qui savait bien pourtant que le regard cinématographique est le produit d’une éducation. La solution radicale du pro-blème était donc d’enseigner le cinéma à l’école. Avec lui, nous avons toujours partagé ce rêve… H. T. [email protected]

El Watan - Jeudi 21 février 2013 - 12

P O R T R A I T

RENÉ VAUTIER. Cinéaste engagé, ami de l’Algérie, auteur de 180 films

Le grand Blanc à la caméra rouge

PARCOURS■ De père ouvrier et de mère institutrice, René Vautier est né le 15 janvier 1928 en Bretagne. Il mène sa première activité militante à 15 ans au sein de la Résistance. Il est cité à l’Ordre de la nation par le général de Gaulle. Profondément antimilitariste, il étudie à l’Institut des hautes études cinématographiques en 1948. Il réalise son premier film en 1950, Afrique 50, qui dénonce le colonialisme. Il rejoint les maquis algériens et filme les faits de résistance à la frontière algéro-tunisienne. Son film Avoir 20 ans dans les Aurès est un réel succès. A l’indépendance, René exerce à la production de films documentaires et d’actualité à Ben Aknoun, aux côtés de Nacereddine Guenifi et Ahmed Rachedi. Il quitte l’Algérie en 1970 et s’installe en Bretagne. Il a à son actif 180 films, dont les plus connus sont Avoir 20 ans dans les Aurès, l’Algérie en flammes, Afrique 50.

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Si le juste était juste, peut-être le

criminel ne serait pas coupable

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Supplément hebdomadaireEmail : [email protected] Watan

VOYAGES & LoisirsJeudi 21 février 2013 - P15

CarnetDE BORD

Un hommage a été rendu le samedi 16 février au TNA par l’association le 3e Millénaire au profi t de deux grands noms du théâtre algérien, en l’occurrence Benchougrani et Arselane, avec la participation d’une pléiade d’artistes connus, à l’image de Lamari, Benzina, Nawel Skander et Nasredine El Blidi. Après l’ouverture de l’après-midi récréatif par un ensemble de la zorna traditionnelle, on entama directement le défi lé des chanteurs sur cette scène mythique du TNA, et c’est Nawel Skander qui ouvrit la cérémonie par un programme de chants qu’on a l’habitude d’entendre dans les fêtes familiales ; s’ensuvit Benzina, avec un programme proche du malouf, entamant un rythme zendali qui a fait vibrer la salle. Il ne pouvait pas refuser à son public le tube N’habek ya sara. Ensuite, ce fut le tour de Med Lamari qui a marqué sa présence à cet hommage par un play-back. Juste après, ce fut la distribution de cadeaux et médailles aux deux honorés qui reçurent de très beaux burnous ainsi que des symboles (plateaux) et des médailles. M. Kerba

Les hommages du TNA

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GRANDEUR ET DÉCADENCE D’UNE CITADELLE

CartePostale

Ma destination

LA CASBAH REVISITÉE

Entre les murs des douirette, La Casbah raconte des histoires et des légendes ancestrales

KAMILA NOOR. Chanteuse

«La Corse»Invitée lors du Festival du cinéma Arte marre qui s’est déroulé en Corse en 2004, je ne savais pas que j’allais faire une partie de mes meilleurs

souvenirs de voyages. J’ai toujours entendu dire que la Corse ce n’est pas très sûr et que sa population n’était pas accueillante. C’est tout à fait le contraire qui m’est apparu. En effet, ce sont des gens très

accueillants, très souriants ; bref, un réel comportement de Méditerranéens très chaleureux et sympathiques. Sollicitée par

des Français organisateurs de l’événement, je fus, tout comme notre ami Saoudi, programmés à des tours de chants le 1er à

Ajaccio et le 2e à Bastia. Je fus ovationnée dans les deux villes par un public mélomane qui appréciait notre musique et nous écoutait religieusement, me qualifi ant de femme orchestre, ceci en plus des quelques moments où j’ai eu à visiter l’île qui m’a fait croire plusieurs fois que j’étais en Algérie, à force de ressemblance dans l’architecture et la vétusté des édifi ces. M. Kerba

Malgré sa dégradation avancée, La Casbah d’Alger continue de résister aux outrages du temps. Ses murs décrépis racontent l’histoire de ceux qui

nous ont précédés. Malgré son classement au Patrimoine mondial par l’Unesco depuis 1992, elle sombre de jour

en jour dans le délabrement. Des pans entiers ont disparu. Ceux qui l’ont connue dans les années de gloire n’ont que la nostalgie comme consolation. Pourtant, La Casbah peut être un bon produit pour le tourisme de mémoire. A l’occasion de sa Journée nationale, qui coïncide avec

le 23 février, nous avons décidé de revisiter les lieux. La Casbah n’est pas uniquement une ville. Elle est une âme et des traditions. Très peu de jeunes connaissent les péripéties de cette cité en cascade qui se rafraîchit de brise marine. (Suite en page II) Kamel Benelkadi

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El Watan VACANCES & LOISIRS - Jeudi 21 février 2013 - P16II CARTE POSTALE

GRANDEUR ET DÉCADENCE D’UNE CITADELLE

LA CASBAH REVISITÉE

PHOTO : D. R.

Suite de la page I

Quand on leur pose la ques-tion, ils répondent avec gêne : «J’habite à Alger,

mais je n’ai jamais visité La Cas-bah». Un aveu qu’on dit tout bas, mais un fait avéré, beau-coup d’Algérois ne connaissent pas cette partie de leur patrimoine qui, pourtant, n’est qu’à quelques pas de chez eux. Rien ne saurait mieux la décrire que Himoud Bra-himi, dit Momo, qui lui a déclamé sa flamme : «Si j’avais à choisir parmi les étoiles pour comparer, le soleil lui-même ne saurait éclipser la lumière du verbe que tu caches. Aucun lieu sacré, ni aucune capi-tale ne sauraient réunir ce que, chaque matin, le lever du jour t’offre comme guirlande.» Visiter ce lieu, c’est aller à la rencontre de la skiffa, le patio, le kbou (façade) et les fontaines aujourd’hui asséchées. Très peu de gens savent, par exemple, que Dar Essouf était un dépôt d’étoffes, transformé en tribunal adminis-tratif à l’époque de la colonisation française, avant de devenir un centre de tortures. Très peu d’Al-gériens ont su que la rue Mohamed Azzouzi portait le nom de route

de Magharbâ et qu’elle abritait dans ses murs les habitants de Bologhine Ibn Ziri. Aujourd’hui, la vieille médina est dans un état lamentable. Les monuments sont en ruines. Les maisons s’ef-fondrent les unes après les autres et les quelques palais restaurés sont fermés. Construite au début du XVIe siècle, plus exactement en 1516, sous l’égide de Baba Aroudj, la citadelle a été achevée véri-tablement en 1591. La citadelle : un monument en restauration depuis plus de 30 ans ! La moitié des maisons y sont d’inspiration ottomane : étages à encorbelle-ment soutenus par des étais appa-rents en bois, patio intérieur orné de céramiques et de colonnettes.

NOSTALGIE DANS LES REGARDS

Les visiteurs sont continuellement à la recherche de ses couleurs, ses senteurs, ses saveurs et ses ambiances. Parmi les endroits à découvrir : Dar Aziza, Bastion 23 (édifié sur le front de mer en 1826), mosquée Ketchaoua (bâtie en 1794 par le dey Baba Hassan, cathédrale Saint Philippe pendant 130 ans, puis de nouveau mos-quée), Djamaâ Djedid (1660) et Djamaâ El Kébir (XIe siècle).

Faire une escapade à La Casbah est une manière de franchir les portes du temps, en cheminant des ruelles pittoresques aux entrailles tortueuses et mystérieuses. Dans l’ombre mystérieuse d’une étroite ruelle voûtée s’enfoncent des jeunes femmes dont on voit frémir le hidjab. L’observateur y décèle soudain mille détails. En restituant la beauté de cet ensemble urbain, nous pouvons déchiffrer le passé. Il y a aussi Dar Khedaouadj, ancien palais d’Ahmed Raïs (1572), devenu propriété d’une des filles du dey Hassan Pacha (XVIIIe siècle). Ce palais abrite aujourd’hui le Musée national des arts populaires.C’est dans cette ancienne cité aussi que l’acte de naissance du chaâbi a été signé. Les maîtres de cet art ont pour noms Cheikh Nador, puis Cheikh El Hadj Mohamed El Anka et aussi Cheikh El Hasnaoui. Il a permis à des générations de musiciens d’oublier la misère et de chanter l’amour.

UN CHAÂBI DE LÉGENDE CÉLÉBRANT LE CRÉATEUR ET LA BEAUTÉ

Dès lors que l’on s’y adonne, s’y abandonne, on ressent la joie de

réinventer le monde sur le fil d’une exaltation lucide. Plongeant ses racines autant dans la culture musi-cale classique arabe et arabo-an-dalouse que dans les styles popu-laires de son temps, le chaâbi était la musique de choix pour toutes les occasions festives, des plus privées aux plus publiques. Le répertoire est varié, mêlant style classique et style populaire. Il est composé de chansons d’amour, allant de sa ver-sion mystique, célébrant l’amour du «créateur de toute chose», à sa version plus mondaine, célébrant les jolies filles. Passant allègre-ment du recueillement à la passion, et du sacré au profane, ou au fri-vole. Le chaâbi suscite une grande variété d’émotions. Des morceaux qui réchauffent le cœur en ces mo-ments de troubles et de désorien-tation. L’usage des métaphores, la magie du verbe racontent autant la vie qu’une manière de vivre, sans choquer et sans gêner. Néanmoins, La Casbah continue de perdre chaque jour ses «douerate». La cité va-t-elle retrouver une seconde vie un jour ? Peut-être, mais en attendant, la nostalgie refait sur-face quand le présent n’est pas à la hauteur du passé…

Kamel Benelkadi

SALON DES VOYAGES ET DES TRANSPORTSOran plantera le décor en avrilLe 4e Salon international du tourisme, des voyages et des transports sera organisé, du 4 au 7 avril prochain, au niveau du Méridien Oran hôtel. Organisé par Astra Communication, agence de communication événementielle spécialisée dans l’organisation de foires et salons professionnels, ce salon se veut un événement exceptionnel et unique à Oran et à l’ouest du pays, et est devenu désormais un rendez-vous annuel pour les professionnels du tourisme qui se réunissent à Oran pour faire rêver les visiteurs et proposer de futures destinations. C’est également un moment privilégié de communication marketing, des complexes qui activent

actuellement ou qui sont en projet, des opérateurs de tourisme et de thermalisme, des hôtels et autres activités touristiques, pour faire la promotion de leurs produits et services d’une part, et d’autre part la rencontre avec le public pour rester à son écoute et répondre à ses attentes. La valorisation de la «Destination Algérie» vise à accroître la notoriété et l’attractivité de l’offre touristique algérienne et de son insertion durable dans les circuits internationaux du tourisme. Celle-ci s’appuie sur la mise en œuvre du «Plan marketing et de communication» destiné à identifier les marchés porteurs et de doter la «Destination Algérie» d’une plus grande visibilité et lisibilité. K .B.

Un lieu chargé d’histoire, qui refuse de céder aux séquelles du temps

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El Watan VACANCES & LOISIRS - Jeudi 21 février - P17III ESCALES

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PROMOTION DE LA DESTINATION DU SUD ALGÉRIEN

UN GRAND CHANTIER QUI AVANCE LENTEMENT

UN ALGÉRIEN À BRAZZAVILLE

Youcef Kacimi, l’amoureux de l’Afrique

Invité pour deux semaines à un séminaire sur l’informatique au Congo, il y restera… 30 ans. Le prodige algérien, qui avait tous les honneurs au pays de Denis Sassou N’guessou, vivra aussi la guerre, les déchirements familiaux, l’exil au Gabon, puis au Cameroun avant de retourner à Brazzaville, la ville qui l’a adopté, puis presque renié…

Brazzaville (République du Congo) De notre envoyé spécial

E n Afrique centrale, où le sens de l’hospitalité est une vertu, paradoxalement tout peut

arriver. L’enfant de Blida, un des 27 premiers Algériens informaticiens du pays, avait quitté sa terre natale à la fin des années 1990, pour un sémi-naire sur l’informatique à Brazza. «Sur place, raconte-t-il, j’ai été chaleureusement accueilli. Les autorités du pays m’avaient proposé de rester. A la fin du séminaire, je suis retourné au bercail, mais trois mois plus tard, j’ai regagné Brazza. Je voulais vivre autre chose et c’était un coup de foudre. Je m’étais vite adapté». Youcef avait la charge d’informatiser la sécurité sociale

congolaise et de former des cadres du pays d’accueil. «J’étais correctement payé, j’étais un des leurs…», renchérit-il.Mais dans ces pays de l’Equateur, tout est impré-visible. En 1997, la guerre fratricide qui a duré 6 mois à Brazza, a obligé les autorités du pays à évacuer les rapatriés vers le Gabon. «J’avais tout laissé dans mon appartement dans la pré-cipitation, parce que ça pétaradait dans tous les sens. Nous étions cinq (Youcef, l’épouse et les enfants) à partir avec une seule valise. Mes enfants, qui ne connaissaient pas ce genre de situation, étaient effrayés. Par la suite, je suis retourné à Pointe Noire, la capitale économique du Congo, où j’y ai travaillé toujours pour l’Office congolais de l’informatique.» Notre interlocuteur en garde des séquelles morales, des réminiscences. «Notre ambassadeur nous avait abandonnés, il était le premier à fuir le Congo pendant cette guerre.» La paix revenue, l’Algé-rien rejoindra à nouveau Brazza où il y consta-tera les dégâts. «Mon appartement avait été pillé, dévasté. Je n’avais plus rien. J’avais tout perdu. On marchait sur les douilles des balles. Je me suis alors reconverti en société d’import-export. Puis, j’ai tenté une expérience à Douala, au Cameroun, dans une société d’informatique, avant de me réinstaller au Congo à la faveur de la retraite.» «Je suis le seul cadre algérien à avoir rendu service à l’Etat congolais. Mais, après 20 ans de loyaux services à ce pays, on a escamoté ma retraite de 25%. J’ai des retards de paiement injustifiés. Mon dossier a été deux fois égaré dans les méandres de l’administration, avant de me spolier de mes droits.» Resté algé-rien jusqu’au bout des ongles, M. Kacimi inter-pellera deux de nos ambassadeurs pour reven-diquer ses droits auprès des autorités du Congo, mais sans résultat. «J’ai beau me plaindre, mais en vain», confie-t-il, las. Et au bout du compte, Youcef aura gagné une riche culture africaine. Il connaît comme sa poche ce beau continent qu’il a sillonné. Il a été notre guide à Brazza, en com-pagnie de son adorable épouse, Béatrice, profes-seur au lycée français. «J’ai l’Algérie au cœur. J’y reviens régulièrement, embrassez-la !» dit-il avec nostalgie, les larmes à peine contenues… Chahredine Berriah

Mohamed Benmeradi, ministre du Tourisme et de l’Artisanat, a affirmé dimanche à Alger, lors

d’une conférence de presse consacrée à la présentation du bilan du secteur pour l’année 2012, que la destination Sud du pays est «la plus attractive» pour les touristes étrangers en Algérie. Il a souligné, dans ce contexte, l’importance de prendre en charge ce genre de tourisme à travers le soutien des structures d’hébergement et la concrétisation de projets prometteurs dans ce domaine. Il a précisé, en outre, que plusieurs groupes touristiques étrangers (50 à 100 personnes) se rendront, le mois d’avril prochain, au sud du pays avec des agences touristiques pour y passer des vacances. Concernant le flux touristique vers l’Algérie, le ministre a affirmé que la police des frontières a enregistré, en 2012, l’entrée de 3 millions de personnes en Algérie, dont 700 000 touristes. En d’autres termes, il faut faire la différence entre «entrée aux frontières» et «touristes». Pendant de longues années, le ministère du Tourisme a maintenu la confusion. Et cela a faussé les calculs. Selon notre opinion,

il faut affiner les chiffres pour interpréter les indicateurs de croissance et corriger les insuffisances. Le ministre a avoué que «la promotion de la destination Algérie est un très gros chantier, c’est le dossier sur lequel nous avons le moins avancé. Le secteur a travaillé à élaborer un cahier des charges et chargé des bureaux d’études internationaux pour nous accompagner à imaginer des stratégies de communication, qui puissent permettre véritablement de reconstruire une destination». A la différence de tous les secteurs, le tourisme mondial a dépassé le milliard d’arrivées dans les aéroports. Le tourisme dans le monde change : les flux touristiques ne viennent plus nécessairement des pays européens, ils viennent de plus loin. Le développement se fait en dehors des agences. Il est urgent de rebâtir une stratégie en développant des produits touristiques, car les produits nouveaux restent méconnus et la majorité des opérateurs restent sur les anciens produits et stratégie de marketing. Il faut cibler un tourisme domestique. Il faut savoir que près de 2 millions d’Algériens vont passer leurs vacances sous d’autres cieux, pour se reposer après une année de travail. K. B.

Youcef Kacimi

Le tourisme saharien, un créneau à développer

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El Watan - Jeudi 21 février 2013 - 18

C U L T U R E

JUSTE UN MOT

D’authentiques enfants de l’Afrique

Par Boudjemaâ Karèche

■ Deux équipes nationales, deux pays nous ont apporté beaucoup de satisfaction, parfois même de la joie à l’occasion de la dernière Coupe d’Afrique des Nations de football, il s’agit, bien sûr, du Cap-Vert et du Burkina Faso. Dire que des journalistes incompétents les ont présentés comme de «petits pays», comme si, en ce domaine, il existait encore des grands et des petits. Pour le Cap-Vert, il nous faut rappeler ici que ses enfants sont les dignes héritiers d’Amilcar Cabral, chef et héros de leur guerre de libération contre l’occupant portugais dans les années 1960 et 1970. A la tête du PAIGC, Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert, il dirigea une guérilla héroïque contre les soldats du fasciste Salazar, alors président du Portugal. Nous n’oublierons jamais les propos justes et courageux de Cabral dans le documentaire de Sarah Maldoror, lorsque filmé dans le maquis de son pays, il disait : «Nous sommes bombardés de façon sauvage par la soldatesque portugaise, qui utilise des avions de dernière génération et des bombes sophistiquées que lui fournit l’OTAN, alors que le Portugal, le pays le plus petit et le plus pauvre d’Europe, n’arrive même pas à fabriquer une boîte d’allumettes.» Heureusement, avec la Révolution des œillets, qui chassa Salazar du pouvoir, un accord est intervenu et deux pays naîtront en 1975 : la Guinée-Bissau et le Cap-Vert. Nous sommes certains que les footballeurs capverdiens, fils de combattants héroïques, avaient sur le terrain et dans les vestiaires des comportements et des gestes exemplaires et admirables, en un mot ils savaient jouer et vivre, et n’étaient nullement impressionnés par les tout puissants. Les joueurs du Burkina Faso, quant à eux, ont appris à manier la balle ronde grâce à un authentique enfant de Ben Aknoun, Mokrane Oulikane, «L’ghoul» pour les amis, qui entraîna l’équipe nationale du Faso pendant trois bonnes années dans la décennie 80. Technicien hors pair, Mokrane s’appliqua à enseigner à ses poulains tous les gestes techniques qu’un footballeur digne de ce nom doit entreprendre et maîtriser, savoir amortir un ballon du pied, de la poitrine et même de la tête, engager et orienter un dribble, effectuer un grand ou un petit pont, ralentir ou accélérer une course au bon moment, soutirer le ballon à l’adversaire à l’aide d’un tacle ou du coup du sombrero, tirer avec adresse au but ou pour un centre, savoir se déplacer sur le terrain avec efficacité, se placer avec intelligence pour couper les trajectoires du ballon, etc. Ce qui est fort intéressant avec Mokrane, c’est qu’il a exécuté avec efficacité et élégance tous ces gestes et mouvements durant sa longue carrière de joueur à Nîmes, en France, comme professionnel, avec l’équipe du FLN pendant la guerre de Libération, au Mouloudia ou à l’USMA après l’indépendance. Mokrane était aussi un grand stratège, ce qu’il démontra toute sa vie comme joueur ou comme entraîneur. Les joueurs du Burkina, qui accédèrent à la finale de la dernière CAN en pratiquant le beau jeu fait de dribbles et de passes courtes, ont certainement hérité des leçons de notre ami et de ses ficelles .Celle, par exemple, qui consiste, lorsqu’on se retrouve balle au pied dans la zone des 20 mètres du but adverse, strictement marqué, de tenter un double petit pont en aller-retour sur l’adversaire, ce qui le déséquilibrera et le poussera à s’agripper à vous pour ne pas tomber, et qui vous permet d’obtenir un coup de franc direct bien placé. «L’ghoul», dont les coups canons sont légendaires, ne rate alors jamais le but. Mokrane Oualikane, il y a trente ans, a semé et le Burkina récolte les fruits aujourd’hui, et c’est tant mieux. La fête sera grande et belle à partir de demain et pour dix jours à Ouaga, où va se tenir ce merveilleux festival qu’est le Fespaco, Festival panafricain de cinéma, et alors nous sommes certains et heureux que l’esprit de Citizen Kane et du foot va régner de nouveau.

Le libérateur d’hier ne dresse pas les chaînes dans Le Men-teur, la dernière fiction de Ali

Mouzaoui, projetée hier en avant-première à salle Ibn Zey-doun à Alger. Ali Mouzaoui va dans ce film à contre sens de la démarche dramatique de Les Parfums d’Alger de Rachid Benhadj. Ici, Si Ahcène, officier de l’ALN, assez bien interprété par Arslane Lerari, n’est pas le père fouettard de Karima, la pho-tographe du drame de Benhadj. Finalement, le combat libéra-teur contre les occupants a bien divisés les algériens. Si Ahcène, handicapé moteur et qui vit dans le souvenir d’une défunte épouse (comme une cause disparue ?), protège sa fille Lila (Yasmina Boukhelifa), institutrice, en dépit de sa faiblesse. C’est le côté jar-din fleuri. Côté terre crasseuse, il y a Abderrahmane (Chérif Azrou), mécanicien en révolte contre la misère de sa famille. Il s’en prend à son père (Zahir Bouzrar), simple postier, écrasé par le poids de l’existence. «Tou-jours les haricots !», éclate-t-il face à sa mère. Une mère totalement absente. L’ambition dévoreuse de Abderrahmane le pousse vers le trafic de drogue. Il prend le chemin de l’ouest pour rencontrer Mégot (Hicham Maghriche). Là, le cliché est bien apparent. Le trafic du haschich ne peut venir que de… l’ouest et, par extension du Maroc. Le père de Mégot est malade et ne revit que par, probablement pour, le kif. Un père silencieux. Il y a déjà trois pères en situation de faillite : un handicapé, un perdant et un mort-vivant. Est-ce pour autant l’automne des pères ? Cela ne semble pas être tout le propos du film de Ali Mouzaoui. Un film qui traîne inutilement en

longueur. Entre Abderrahamne, tombé amoureux de Lila, il y a Madjid, l’artiste-peintre réduit à assurer des cours de dessins dans une école. Ecole où l’on ne voit jamais les élèves ! Madjid traîne une blessure : celle de son épouse Mériem. Défigurée, pour une raison inconnue, cette belle femme porte le voile noire. Dans le film, elle s’exprime en arabe. Sommes nous devant une symbolisation, réduite à la caricature, d’une certaine civi-lisation forcée au deuil et à la défaite ? Ou peut-être s’agit-il d’une imagination poussée au romantisme noir ? Mériem libère Majdid de son amour d’une manière dramatique. Cela aurait pu être autrement dans un scénario écrit d’une autre manière. A un moment donné, on se perd un peu en essayant de comprendre le rapport entre les personnages. La succession des scènes n’arrange pas les choses pour un spectateur voulant plon-ger dans l’histoire. Le cinéma ne repeint pas forcément le réel.

C’est vrai. Mais, l’expression artistique obéit inévitablement à une logique. Le menteur, où la poésie apparaît parfois comme des rais de lumière un matin de janvier, s’enfonce dans le moralisme, dans le prêt à penser. D’un côté les bons, les gentils et les bien éduqués. De l’autre, les méchants, les sales et les brutes. Comme dans une BD, le chef trafiquant, qui embrigade Abder-rahamne, porte un chapeau noir, des lunettes noires et fume un gros cigare. Et comme dans un roman à l’eau de rose, Abderra-hame et Lila se tiennent la main au coucher de soleil sur une île. L’amour comme il en pleuvait ! Et pour ajouter de la crème au gâteau, le film se termine dans un happy end qui sent le jasmin mé-lodramatique. Le tout servi, le long de la fiction, par une musique mélancolique puisée dans le patrimoine classique eu-ropéen. «Il est important d’aller au-delà du réel. Je pense que si notre cinéma veut copier la réali-té, nous ne pourrons jamais faire

de films. Notre rôle et notre inté-rêt de laisser l’imaginaire, aller au-devant des choses. Je pense qu’à chaque fois qu’un cinéma accompagne une société, c’est un problème, un échec. On peut dire qu’il a failli à sa mission. Le cinéma doit bousculer les choses. Un film doit devancer l’ordre établi des choses», a déclaré Ali Mouzaoui après la projection presse du film. Le cinéaste a ren-du hommage aux jeunes acteurs qui ont joué la première fois de leur vie dans un film. Il s’est plaint des conditions matérielles de production de Le Menteur». Un film co-produit par Citel images et l’Agence algérienne du rayonnement culturel (AARC). Ali Mouzaoui a déjà réalisé un long métrage, Mimezrane, la fille aux tresses, et pour la télé-vision, Les piments rouges et Amour en rade. Il prépare actuel-lement un documentaire, Mon ami, mon double, sur le cinéaste Abderrahamne Bouguermouh, disparu dernièrement. Fayçal Métaoui

AVANT-PREMIERE DE LE MENTEURDE ALI MOUZAOUI À ALGER

Au-delà du réel,la faillite des pères

● Tourné en tamazight et en arabe, Le menteur de Ali Mouzaoui ressemble à un mélodrame, où la caricature bouscule un romantisme «lacrymal».

BLOC-NOTES

■ MUSIQUERock BeldaSalle Atlas *Aujourd’hui à 18h, concert de hip-hop avec le Ballet de l’ONCI, Nimap Psy, Zinda, Dadou, Africa Jungle, X-Rem, Sad et Azwaw et demain à 16h, concert de punk-rock avec Charly Fiasco, Face B, groupe D’zair et Samir Fares*Samedi 23 février à 17h : concert de gnawi avec «Diwane El Bahdja», à l’occasion de la sortie de leur nouvel album. *Jeudi 28 février à 18h : spectacle «Comedia del arte», en collaboration avec le Centre culturel italien.

■ CINÉ-CLUBCentre culturel Oued Koriche (Arts et Culture)Aujourd’hui à partir de 14h, à l’affiche

Les enfants de Novembre de Moussa Haddad.

■ VENTE-DÉDICACEThéâtre Malek Bouguermouh-BéjaïaSamedi 23 février à 14hCafé littéraireInvité : l’auteur et journaliste Hamid Grine

■ Espace PLASTIQuotidien Algérie News28 rue Frères Khelfi (ex-rue Burdeau)

Alger-CentreSamedi 23 février à partir de 16h30, une représentation théâtrale intitulée «Chambre d’amis», mise en scène de Sadek El Kebir et production du Théâtre régional de Sidi Bel Abbès.

■ CONCOURS DE POÉSIEl’Etablissement Arts et Culture de la wilaya

d’Alger relance le concours de la meilleure poésie dans sa 11e édition. Cette compétition littéraire qui coïncide avec les célébrités du cinquantième anniversaire de l’indépendance est ouverte du 27 janvier jusqu’au 27 mars 2013, sous le thème : «Mémoire et poésie». Ce concours qui est un espace d’expression libre offert aux amoureux du verbe est adressé à toutes les catégories ainsi que dans toutes les langues en usage en Algérie telles que : l’arabe classique et dialectal, tamazight et le français. Les participants doivent envoyer trois œuvres inédites et en cinq exemplaires chacune, accompagnées d’une fiche de renseignement à l’adresse suivante : Etablissement Arts et CultureBibliothèque Multimédia de Jeunesse38-40 Rue Didouche Mourad. AlgerTél. 021 63 20 46 / 06 61 59 01 04Les œuvres des candidats seront soumises à un jury composé d’hommes de lettres et des poètes. Trois grand prix pour chaque langue seront décernés.

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Scène de tournage du film «Le Menteur»

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C U L T U R E

VU À LA TÉLÉ

Une émission singulière

Par A. Merad

L ’Unique, par le biais de sa chaîne francophone Canal Algérie, essaye tant bien que mal de résister aux télés privées par des émissions grand public qui proposent des choses plus ou

moins intéressantes à ses fidèles téléspectateurs. C’est le cas de «Question d’actu» animée par Ahmed Lahri qui semble maintenir un bon équilibre d’audience grâce à sa régularité, et notamment aux sujets d’actualité qu’elle aborde hebdomadairement. Au demeurant, ce sont les thèmes qui font pratiquement l’événement qui sont traités par le journaliste avec la participation, à chaque fois, d’interlocuteurs spécialistes invités pour leur connaissance des dossiers. «Question d’actu» est l’une des rares émissions qui ne fait ni dans le pédantisme, ni dans le banal… Elle réussit, si on fait l’effort de la suivre, à capter l’attention par sa simplicité et sa formule didactique qui consiste à rendre les sujets en débat plus accessibles pour le public. Chaque semaine donc, Ahmed Lahri rebondit sur les faits les plus marquants avec toujours cette préoccupation d’aller au fond des choses pour permettre aux Algériens de mieux comprendre, de mieux saisir les nuances et les enjeux des situations politiques, sociales ou économiques qui souvent les concernent directement. Bien sûr que toutes les émissions ne se ressemblent pas. Et que tous les débatteurs ne sont pas du même niveau, ce qui rend la tâche très difficile à l’animateur dans sa quête de livrer un produit télévisuel cohérent et en même temps efficace. Mais dans l’ensemble, on ne s’ennuie pas avec ce plateau qui passe en direct ne l’oublions pas et qui permet à Canal Algérie d’effacer un tant soit peu les fâcheux travers laissés par la multitude d’émissions-bidons qui discréditent chaque jour la grille de ses programmes. Bref, «Question d’actu» est une émission utile, honnête, qui se laisse regarder et qui fait l’effort d’offrir une bonne opportunité de communication par les temps qui courent où nos intellectuels trouvent difficilement des espaces de réflexion qui correspondent à leurs attentes. La particularité qui mérite d’être soulignée, à ce propos, est qu’au moment où tout parait verrouillé sur le plan politique, cette émission qui s’est déjà singularisée dés son lancement il y a quelques années par son refus de jouer au faire-valoir pour plaire aux tenants du système, semble prendre paradoxalement un peu plus de liberté pour s’affranchir des règles établies. En termes plus clairs, on sent de semaine en semaine comme une volonté de s’adresser non pas aux décideurs mais à la masse des téléspectateurs qui, évidemment, a une autre perception de la réalité quotidienne que nous vivons dans tous les domaines. Plus terre à terre, «Question d’actu», contrairement à beaucoup d’autres émissions produites par la même chaîne, en particulier les émissions dites sociales ou culturelles, n’a pas cette tentation systématique d’aller dans le sens du poil pour valoriser sa cote. Au contraire, elle cherche toujours à aborder les sujets qui paraissent tabous et qui souvent restent l’apanage de la presse écrite indépendante. En fin de compte, s’il ne s’agit pas véritablement d’un haut fait d’armes que de vouloir mettre en scène des thèmes qui peuvent fâcher, il n’en demeure pas moins qu’avec l’ambition de vouloir s’imposer comme une rencontre d’idées contradictoires ouverte aux critiques les plus inattendues c’est son côté professionnel qui lui assure une certaine crédibilité. Elle a d’ailleurs à son actif des directs qui ont fait date, comme celui qui avait réuni des jeunes tout de suite après les révoltes des populations juvéniles de janvier 2011 qui avaient poussé Bouteflika à engager expressément des réformes, une rencontre très mouvementée pour l’animateur qui avait bénéficié d’une totale liberté d’expression. C’est un peu la marque de fabrique de l’émission face aux grands événements, un signe distinctif qui avec plus ou moins de bonheur essaye de se maintenir à un rang respectable dans la hiérarchie de la performance télévisuelle. Une particularité que l’on a retrouvée d’ailleurs dans l’émission de cette semaine consacrée aux partis politiques, plutôt à leur déficience ou à leur démission. Avec les mêmes débatteurs, en l’occurrence un politologue (Mekki), un juriste (Berchiche), un avocat (Allouache) auxquels est venu se joindre un prof de journalisme (Driss), Ahmed Lahri avait de quoi mener un excellent diagnostic des formations politiques pour en savoir où elles en sont exactement à quatorze mois de la prochaine élection présidentielle. Il faut dire que c’est autour du marasme du FLN qu’a tourné le gros des débats tenus sans concession sur la nature même du vieux parti unique et notamment sur son mode de fonctionnement antidémocratique. Les invités ne se sont nullement censurés pour découper en morceaux un parti qui est devenu, comme le dira l’un des interlocuteurs, une véritable «école de la magouille». A travers l’incongruité de la vie politique dans notre pays qui n’est que le reflet de l’incapacité des partis politiques en activité à hisser la réflexion sur le développement de la société algérienne à un niveau supérieur, à lui donner plus de consistance pour affronter les défis du siècle, c’est en réalité notre système de gouvernance qui a été mis au banc des accusés pour son obstination à ne pas s’ouvrir sur la démocratie et la modernité. On est allé jusqu’à dire à quoi servirait de réviser la Constitution si elle ne touche pas nos institutions et à la réalité du pouvoir. Quand la parole est libérée de ses contingences démagogiques, ça fait tilt ! Des débats argumentés dans le genre, on en redemande forcément et… Chréa ne risque pas de tomber. A. M.

P our marquer l’événement, les autorités locales ne se sont contentées que d’une petite exposition de livres à la mai-son de la Culture qui porte le nom du défunt. Pas plus.

Les communiqués transmis à la presse faisant état de l’organisation d’un riche programme d’activités qui s’étalera du 12 au 25 février n’étaient en réalité que du bluff. L’établissement susmentionné était désert durant toute la semaine. En réalité, ses responsables n’ont rien entrepris pour rendre un hommage à la hauteur de la stature de Mimouni, un romancier engagé qui n’a eu cesse de dénoncer l’islamisme et l’autoritarisme du pouvoir en place dans ses œuvres. L’exposition se limitait à quelques photos, des articles de presse sur l’écrivain (pas plus d’une dizaine) et deux stands contenant des livres qui n’ont rien à voir avec l’événement. Car on n’y trouve presque aucun ouvrage de Mimouni, à l’instar des Le printemps n’en sera que plus beau, Tombéza, L’honneur de la tribu, La malédiction, De la barbarie en général et de l’intégrisme en particulier etc. On est loin du temps des colloques organisés en pareille circonstance avec la participation des universitaires et des cri-tiques littéraires, tels Mohamed Lakhdar Maougal, Abdelhamid Bourayou, Djil-lali Khallas, Kamel Abdou, Lahbib Sayah, etc. Cette année, même le film docu-mentaire, prévu pour jeudi dernier sur le parcours de l’écrivain, n’a pas été diffusé. Le directeur de la maison de la Culture a tenté de justifier ce ratage par l’absence du public. Un problème qui se pose avec acuité depuis plusieurs années en raison

du défaut de communication dont font preuve les services concernés, lorsqu’il s’agit d’organiser une activité culturelle. Rappel : en décembre dernier, plusieurs conférences ont été animées dans une salle vide en marge du colloque national sur le patrimoine populaire algérien qui a eu lieu à la maison de la Culture. «Cette débâcle» était prévisible, d’autant plus que la manifestation a été organisée du-rant la période des vacances des étudiants. Deux semaines plus tard, c’était le grand Ahmed Benaïssa qui a vécu le même scénario lors de la présentation de la pièce théâtrale Nedjma. Mais la défection du public semble n’inquiéter nullement ceux qui sont payés pour promouvoir la culture au niveau local. Ignorer un écrivain de la grandeur de Mimouni, en plus enfant de la région, n’est qu’une autre preuve qui illustre cette amère réalité. Aujourd’hui, d’aucuns s’interrogent sur les raisons

ayant empêché le ministère de la Culture d’organiser un colloque international sur cet écrivain de renom, comme cela a été annoncé ces dernières années. Les partici-pants aux précédentes activités célébrant sa mort se sont tous mis d’accord pour instituer un prix littéraire en son nom, mais rien n’a été encore fait dans cette optique. Pourtant, Mimouni fut «l’un des rares écrivains qui ont accompagné la société algérienne dans ses souffrances et ses espoirs jusqu’à sa mort». «Il est l’un des auteurs de la littérature du désen-chantement, laquelle consiste à raconter les malheurs que vit la société et Mimouni a pu le faire avec brio», avait estimé Ka-mel Abdou lors d’un colloque organisé à Boudouaou en 2009. L’écrivain est décédé le 12 février 1995 à Paris des suites d’une hépatite aiguë. R. Koubabi

LITTÉRATURE

La 2e mort de Rachid Mimouni

● La célébration du 18e anniversaire de la mort de l’auteur du Le fleuve détourné est passée, cette année, inaperçue dans la wilaya de Boumerdès.

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Un immense auteur

L e tout frais émoulu film Lincoln de Ste-ven Spielberg, présenté en exclusivité à

l’ambassade des Etats-Unis à Alger, mardi soir, contre toute attente, ne ressemble guère aux blockbusters de la fabuleuse fil-mographie du tycoon de Hollywood. Que nenni ! Steven Spielberg, dans la même veine du La couleur pourpre ou encore Amistad, montre et démontre un biopic portant sur le 16e président des Etats-Unis. Le tout premier président républicain qui est entré dans l’histoire de l’humanité en abolissant l’esclavage des Noirs améri-cains au plus fort de la guerre civile de Sé-cession (1861-1865), opposant les Etats-Unis («l’Union»), dirigés par Abraham Lincoln, et les États confédérés d’Amé-rique («la Confédération»), dirigés par Jefferson Davis et rassemblant onze Etats du Sud qui avaient fait sécession des Etats-Unis. Et ce, à son corps défendant. Car il connaî-tra une fin tragique. Abraham Lincoln sera assassiné le 15 avril 1865 à Washington. Aussi, Steven Spielberg aborde, exhibe et présente Lincoln avec sobriété, simplicité et limpidité. Sans fioritures ni, sans jeu de mots, artifices. Le pitch ? Les derniers mois tumultueux du mandat du 16e pré-

sident des Etats-Unis. Dans une nation déchirée par la guerre civile et secouée par le vent du changement, Abraham Lincoln met tout en œuvre pour résoudre le conflit, unifier le pays et abolir l’esclavage. Cet homme doté d’une détermination et d’un courage moral exceptionnels va devoir faire des choix qui bouleverseront le destin des générations à venir.

LE FAMEUX 13e AMENDEMENT

Pour ce faire, Steven Spielberg a mis à contribution un «joker», le célèbre scénariste et dramaturge Tony Kushner (Munich) - Prix Pulitzer - s’étant inspiré de l’ouvrage de Doris Kearns Goodwin Team of Rivals : The Political Genius of Lincoln. Et Daniel Day-Lewis (My Beautiful Laun-drette, In The Name of The Father, Gangs of New York), crevant l’écran de par une hallucinante et très crédible (ressemblance à s’y méprendre avec Abraham Lincoln. Daniel Day Lewis incarne immanqua-blement le rôle phare de sa carrière avec justesse et surtout avec une certaine géné-rosité de son «character». Ainsi, cet acteur dont l’heure de gloire sonne, il est nommé pour l’Oscar du meilleur acteur pour sa performance dans Lincoln, fait ressusciter

un président légendaire des Etats-Unis à travers un jeu «bluffant», une démarche, une attitude, un flegme (so british), un regard… L’on découvrira, au fil des débats houleux et autres joutes oratoires belliqueuses, ségrégationnistes et anti-esclavagistes en-flammant la Chambre des représentants, portant sur le 13e Amendement, abolis-sant l’esclavage, un Lincoln humain et humaniste, épris de liberté d’expression, visionnaire, une force tranquille, ayant de la répartie et de l’humour aussi. Et puis, un ferme stratège militaire. Et en même temps, un père vulnérable. Une véritable course contre la montre où chaque voix (le «yes») compte. Car il y va du destin des Etats-Unis ! C’est vital ! L’affranchissement des Afro-Américains, l’arrêt de la guerre civile et l’effusion de sang. Les acteurs Tommy Lee Jones et James Spader ont eux aussi brillé dans ce film. Steven Spielberg, avec fluidité, évitera la scène de l’assassinat de Lincoln en recourant à des images d’annonce et subliminales. Il faut dire que le directeur de la photo, Janusz Kaminski, a su créer cet univers sombre et pittoresque dans Lincoln. K. Smaïl

PROJECTION DU FILM LINCOLN À L’AMBASSADE DES ÉTATS-UNIS À ALGER

His… story● Lincoln, le nouveau film de Steven Spielberg (Duel, Les dents de la mer, E.T. the Extra-terrestre,

Munich) est un portrait filmique se défaussant de l’effet bœuf spectaculaire hollywoodien portant sur le 16e président des Etats-Unis, Abraham Lincoln.

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El Watan - Jeudi 21 février 2013 - 21

J E U X - D É T E N T E

HORIZONTALEMENT : BRUTALITE / INOPINES / AGILITE / OVE / ESTE / ANE / ESTOC / ORAN / EMS / ACME / IMPACT / STENO / BOL / RECU / LU / BI / ARRETS / ERSE / SET.VERTICALEMENT : TRIGONOMETRIE / UNIVERS / EE / ETOLE / NCAS / API / ENAMOURE / ALITES / CP / INESTIMABLES / ITE / TO / ECOUTE / ES / ECU / TL / ST.

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RÈGLE DU JEU Biffer tous les mots de la liste que vous retrouverez dans la grille, en utilisant tous les sens possibles. Les lettres qui n'auront pas été cochées serviront à former le mot défini ci dessous.

DÉFINITIONBassesse, étroitesse

(d'esprit).(11 lettres)

Solution Biffe Tout précédent :SINÉCURE

APATHIE - ARABLE - BENEVOLE - BOTANISTE - CHANCELANT - COMPOTIER - DEBARDEUR - DOPAGE - EMBARRAS - EVENTUEL - GACHER - GOGUETTE - HALETANT - HOMOGENE - IGNAME - ISOLER - LEVAIN - LOIN - MAIN - MINE - NOIR - OMBRAGE - PASSERELLE - PROMOTION - REMBOITER - RIVERAIN - SAVOURER - TERROIR - TONSURER - VIRILITE.

Biffe Tout N° 3438

D

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Côté d’un navire qui se trouve frappé par le vent.

Définitiondu mot encadré

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SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT :

En vous aidant de la définition du mot encadré, com-plétez la grille, puis reportez les lettres correspondant aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous découvrirez le nom d’un personnage célèbre.

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HORIZONTALEMENT : 1.Diffusions 2.Viscérale. Convenable 3.Heureuse élue. Version initiale. Morphologie 4.Individu dangereux. Thallium. Remarque 5.Faisait fumer les Anciens. Se trouvait. Dix sur dix 6.C'est nickel. Autoriser 7.Ployer. C'est-à-dire. Prison 8.Occire. Lac de Lombardie. Accord russe. Lettres du matin 9.Ascètes. Obscurcie 10.Adverbe de lieu. Appuyé 11.Agent de liaison. Dispensée par le maître. Parfois pronom 12.Refuge. Fruit 13.Exprime l'en-semble. Article. Lettres de dédain 14.Dépôt de fond. Grand arbre. Entre trois et quatre. Préposition 15.L'or noir. Dénaturé.

VERTICALEMENT : 1.Clairement 2.Dedans. Fuse dans l'arène 3.Cube. Verre de bière. Fait tort 4.Passé sous silence. Aller à la ruine 5.Fixer avec des clous. Entre chaud et froid 6.De même. Id est. Parterre 7.Duplicatif. Accalmie. Note 8.Rayons pour bronzer. Pilote de lignes. Sur la rose des vents 9.Envies. Solution 10.Cloué au pieu. Frottée d'huile 11.Vieux camp. Tour symbolique. Déclares. Dévidoir à cocons 12.Gaz rare. Désunir. Personnel 13.Air de Rio. Couteau 14.Négation. Recrudescence. Refus froid 15.Monument funéraire. Diffuse. Réfléchi.

Quinze sur N° 343815

SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENT : HORIZONTALEMENT :1.ACCOMMODATION 2.MORTIER. LEVIERS 3.BUEE. NINAS. NUIT 4.IRANIEN. OTTO 5.VA. TRESSAUTER 6.AGA. IS. IMBU. EAU 7.LEURS. AU. US 8.EUX. ELUE. ENTITE 9.NS. PRIERES. ETON 10.CERNA. RISQUEE 11.IE. NOUS. MA 12.SAUTER. PEUT. CR 13.LA. SOUDEE. RASTA 14.URE. UR. SERIES 15.ESSOR. REUSSI. SE.

VERTICALEMENT : 1.AMBIVALENCE. LUE 2.COURAGEUSE. SARS 3.CREA. AUX. RIA. ES 4.OTENT. PNEUS 5.MI. IRISERA. TOUR 6.MENEES. LI. PEUR 7.ORINS. SUER. RD 8.SI. ERIN. EVE 9.ALABAMA. ESOPE 10.TES. UBUESQUE. SS 11.IV. OTU. USURES 12.OINTE. OTEE. TARI 13.NEUTRE. ITEM. SI 14.RIO. AUTO. ACTES 15.OST. FUSENT. RASE.

Fléchés Express

bâtisse

strontium

socle

cardinal

cadresupérieur

inapte

courroucées

absorberait

quart d’an

agiles

bonvouloir

résume unelongue suite

voiesanguine

demi-glossine

t’exprimes

bouche devolcan

nation

personnebavarde

impôts

bains

fleuved’Europe

détenteur

jetée

fractions

sur la rosedes vents

copulative

monumentfunéraire

ruminant àbelle peau

palmier

exagérémenttranquilles

mélangeais

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N° 3438

SOLUTION N° 3436 HORIZONTALEMENTI- MAGNETISME. II- ECLAIRCIE. III- RAI - NIO - RA. IV- ILEUS - NUIT. V- DE - STRESSE. VI- IPE - EUS - EL. VII- OH - RIS. VIII- NEPENTHES. IX. AN - RATER. X- LISERE - ETE.

VERTICALEMENT1- MERIDIONAL. 2- ACALEPHE. 3- GLIE - PAS.4- NA - US - RENE. 5- EINSTEIN. 6- TRI - RUSTRE. 7- ICONES - HA. 8- SI - US - PETE. 9- MERISE - SET. X- ATELE - RE.

HORIZONTALEMENTI- Enflammées. II- Discourtoise. III- Néodyme - D’un auxiliaire. IV- Conjonction - Base d’accord. V- Groupes de maisons - Est obligé. VI- Vaillante. VII- Instrument de labour - Copulative. VIII- Métal symbolique - Fermes. IX- Relatif à une membrane colorée - Squelette. X- Titre des souverains d’Ethiopie - Langue.

VERTICALEMENT1- Qui manifeste un désir de vengeance. 2- Rendre doulou-reux. 3- Pour appeler - Attacha - Branché. 4- Galvanisée. 5- Introduit - Long pagne en étoffe. 6- Pareil à - Produit fixant. 7- Nymphe - Ile grecque. 8- Explosif - Cours d’eau. 9- Le visiteur du ciné - Suit à la trace. 10- Se dispute sur un court - Règle - Sa mise est ruineuse.

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Mots Croisés N°3437Par M. IRATNI

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El Watan - Jeudi 21 février 2013 - 24

I D É E S - D É B A T S

A propos du livre off ert par le président Hollande au président Boutefl ika

Professeur Merad

Chef de service cardiologie - Mustapha Bacha

La guerre d’Algérie, selon Mi-chel Minch, aura duré de 1830 à 1962, mais elle n’a été reconnue

comme telle que sous le gouverne-ment de Jospin et encore faut-il le préciser uniquement pour les années concernant notre lutte de libération.Durant cette période, le peuple a connu les pires sanglots, les plus atroces souf-frances, sa société a été déstructurée, ses terres ont été spoliées ; femmes, vieillards, enfants ont connu vexations, humiliations, enfumades, tentatives génocidaires, et, au final, 1,5 million de morts lors du combat pour l’indépen-dance, parmi lesquels on déplorait une majorité des forces vives de la nation qui nous auraient été bien utiles pour la reconstruction du pays.Après 50 ans d’indépendance, même si nos blessures ne sont pas encore cauté-risées, nous avons extirpé de nos cœurs haine et vengeance et nous sommes disposés à oublier définitivement cette tranche de notre histoire.A l’occasion du voyage du p r é s iden t f r ança i s Hollande, notre espoir était grand de déchirer la page douloureuse de la vie commune avec le peuple fran-çais. Il aurait fallu pour cela un geste fort de la part de Monsieur Hollande pour permettre à nos morts de dormir du sommeil des justes, d’apaiser nos souffrances et entrevoir, comme le sou-haitent nos jeunes, une réconciliation semblable à celle que les peuples de France et d’Allemagne sont en train de célébrer.Nous ne demandons pas grand-chose, car par le sacrifice de nos combattants et la pugnacité de notre population, nous sommes arrivés à contenir une armée des plus puissantes, forte d’un million d’hommes fortement armés par l’OTAN et à vaincre une colonisation de peu-plement, événement exceptionnel dans l’histoire de l’humanité. Et de ce fait, notre révolution a ses titres de noblesse, elle a eu une influence considérable sur les pays qui étaient encore sur le joug colonial, notamment en Afrique ; elle est appréciée et considérée comme l’une des plus valeureuses et des plus héroïques que le monde moderne a connue.Cependant, on aimerait tout de même que nos souffrances aient le même écho et le même comportement que vous avez eu vis-à-vis des populations et nations qui ont connu le même sort que nous.A ce propos, le peuple d’Allemagne a eu le courage et l’élégance d’ouvrir, alors que rien ne l’y obligeait, le dossier du village d’Oradour en France massacré par l’aviation nazie et de diligenter une enquête pour châtier les coupables de cet acte barbare, mais en même temps pour ne rien laisser qui pourrait compro-mettre l’amitié franco-allemande.On croyait que le président Hollande allait reprendre les paroles qu’il pronon-çait en tant que militant de son parti et on espérait la même audace et la même élégance que celles de ses collègues d’outre-Rhin. Au lieu de cela, nous avons eu droit à un constat dit en langue

de bois sans plus, nous laissant encore plus perplexes et plus dubitatifs qu’avant son voyage.Reconnaître ses fautes et s’en amender n’a rien de dégradant, c’est au contraire la marque d’une grande humilité et d’une remarquable noblesse.Cela nous permettrait de nous réconcilier défini-tivement avec les enfants du pays de la révolution de 1789, symbole de li-berté, de justice et d’éga-lité dont les principes et le prestige ont été ternis durant la période coloniale.Mais qu’importe, nous fai-sons confiance au patri-moine humaniste et aux valeurs morales du peuple de France qui sait recon-naître toujours ses torts et qui n’hésite pas quand il le faut à faire preuve d’humi-lité. Pour notre part, parce qu’on a fait le serment à nos jeunes qui se sont sacrifiés qu’ils seront à jamais dans nos cœurs, nous réclamerons toujours que justice leur soit faite.Pour cela, nous serons très patients jusqu’à l’infini et nous attendrons s’il le faut avec la même foi que ceux qui ont attendu l’Arlésienne ou Godot. Votre attitude timorée sur ce problème a poussé beaucoup de gens ici à penser que vous portez sur nous le même re-gard du féodal sur son sujet. Ces mêmes personnes jugent sévèrement votre voyage, il leur rappelle celui du général Beaumont, mandaté par son souverain, en délicatesse avec son peuple pour faire main basse sur les richesses de La Casbah. Le trésor a été pillé, le roi déchu n’a pas repris son trône, mais l’argent récupéré aura servi à financer de grands projets industriels français (comme le chemin de fer) et enrichi des familles entières dont les descendants sont consi-dérés actuellement comme les plus nantis, certains d’entre eux contrôlent le patronat français et seraient des action-naires principaux du CAC 40.Le fait que beaucoup d’hommes d’af-faires vous ont accompagné laisse croire que votre déplacement à Alger a été motivé pour convoiter nos richesses. Ils sont convaincus de cela et ce n’est pas la pacotille de Renault qui a investi 50 millions de dollars ici alors qu’il est de 1000 millions de dollars chez le voisin qui les convaincra du contraire.Enfin, certains ne s’empêchent pas de penser que vous êtes venu aussi pour embarquer notre armée dans la cam-pagne africaine que vous alliez déclen-cher et dans ce cas précis, ils n’étaient pas très loin de la vérité lorsqu’on sait les événements qui se déroulent actuel-lement au Mali.Ce sentiment de relent du colonialisme a été encore accentué par le choix du cadeau que le président Hollande a offert à notre président. Il est perçu par beaucoup et par moi-même, réputé pour être un musulman très modéré, comme un affront à nos croyances, notre person-nalité, et je suis comme tout un chacun très choqué par le contenu du livre et par son auteur. Le curé Bargès, qui a écrit Voyage à Tlemcen est bien connu de

nous. N’a-t-il pas dit dans son ouvrage L’église d’Afrique : «Dans les contrées qu’on va repeupler, le flambeau de l’évangile fut tout à fait éteint en Afrique par le souffle du fanatisme musulman et les derniers chaînons de la tradition apostolique brutalement rompus par le sabre des disciples du faux prophète». Ses écrits et son livre sur Tlemcen dans les années 50, qu’on peut acquérir par Internet, a été lu par des Tlemcéniens, moi-même (en 1954) et par d’autres, le personnage de Bargès est bien cerné.A ce propos, il n’est pas inutile de rap-peler que les Arabes n’ont pas rencontré une grande résistance auprès des By-zantins, fragilisés par leur guerre contre les Vandales et minés par leurs querelles avec le schisme des Donatiens. Ils étaient respectés et c’est Bargès qui le dit, ils pratiquaient librement leur culte et les offices étaient célébrés sur tout le territoire algérien (voir Bulle de Nicolas IV bibliothèque de Chartres).Cela a duré jusqu’au moment où la milice chrétienne, garde prétorienne d’un roi de Tlemcen, se révolte et mette en péril le trône qu’elle était censée protéger. C’en était fait de la tolérance du roi, ils connurent par la suite bien des problèmes qui finiront par pousser presque la totalité des chrétiens à quitter les terres du Maghreb Par ses offenses, ses blasphèmes, il n’est pas exagéré de dire que Bargès est un xénophobe, un islamophobe et l’ancêtre de ceux qui maintenant ne cessent de crier leur haine contre l’Islam et les musulmans de tous bords. Pour ce qui est des juifs, il n’est pas en reste. Tout en appréciant par moment leur religion et leur langue qu’il maîtrise bien (il est professeur d’hébreu), il ne s’empêche pas de les considérer comme de pauvres égarés. Il trouve même les juifs de Tlemcen sales, déguenillés, il est choqué par leur état de pauvreté, leurs habitations lugubres, bien sûr bien différentes d’Auriol, sa ville où l’envi-ronnement est aseptisé. «Il les trouve rampants, souples, dissimulés, défauts qu’on leur reconnaît dans d’autres lieux». Un antisémite actuel n’en dirait pas plus, et je suis curieux de savoir ce que dirait Moriole, le président des jeunes juifs de France à la lecture de cet

ouvrage. Pour revenir à ce livre, il a le mérite d’avoir été édité à cette époque, ce qui était rarissime, mais ce n’est pas un chef-d’œuvre, loin s’en faut. Cependant, son volet sur l’histoire n’est pas inintéressant, il est même très instructif. Sur le plan personnel, il m’apporte un plus sur l’appellation et la signification de Tlemcen, connue sources pour les uns, rassembleuse pour d’autres. Pour Bargès, ce nom dérive de Tilimceni, mot apparu durant la période berbero-romaine et qui signifierait réunion du Tell et du Sahel, ou encore de terre haute et de shan (honneur) ; elle serait donc une ville qui a beaucoup d’honneur. Bargès a mis tout son cœur pour parler de Tlemcen, qu’il n’hésite pas à considérer comme étant la ville la plus ancienne du monde si on admet que Moise a construit un mur dans cette ville, péripétie qui serait citée dans la sourate XVIII 76 et 8 du Saint Coran. Mais l’on sait que cette légende a été complètement réfu-tée par Ibn Khaldoun qui affirme qu’à l’époque citée, Moise ne pouvait pas être à Tlemcen.Mais cela n’enlève rien à ce qu’il

décrira par la suite, les monuments, les mosquées, leur grandeur, leur magni-ficence.Il donne un aperçu flatteur sur le pres-tige de Tlemcen et de ses habitants, une chronologie succincte des dynasties qui se sont succédé et leurs remarquables réalisations (qui seront encore mieux mises en valeur par les frères Marçais quelques dizaines d’années plus tard) On peut lui reprocher quelques erreurs comme pour Mansourah, où il parle de voisine alors que c’est connu de tous, elle est appelée la victorieuse, comme on peut lui reprocher également, parlant de l’empire du côté de Témouchent d’être vague, il s’agissait du royaume de Syphax, mais n’omet pas de parler de Massinissa, il est vrai en bonne intelli-gence avec Rome.Il est impressionné par la beauté du pays qui est loin d’être un désert, comme le stipulait un bréviaire qui était remis à tous ceux qui partaient pour l’Algérie. Il loue le génie de ses architectes et les artisans qui ont bâti le Mechouar. Il n’est pas étonné que ses mathématiciens aient fabriqué la fameuse horloge qui donnait l’heure comme celle de Prague.Il a ajouté si besoin est que Tlemcen disposait d’une grande technologie et d’une industrie florissante.Il s’est émer-veillé devant ses monuments, ses mo-saïques et on comprend que Bargès, ou-bliant son aversion pour les Arabes et les musulmans ait demandé aux généraux de l’époque de préserver certains lieux et sites de Tlemcen, ce qu’ils ont fait et qui nous permet de dire aujourd’hui que les monuments de Tlemcen représentent 75% du patrimoine arabo-musulman de l’Algérie. S’appuyant sur les trésors qu’il a trouvés, notamment les livres précieux de pharmacologie, de méde-cine et d’essais philosophiques comme les perles d’argent, l’horloge des temps que lui a remis un militaire de la gar-nison du Mechouar, Bargès n’a aucune peine à affirmer que Tlemcen a été un haut lieu de civilisation. Cet ouvrage de-vrait être dédié à ceux qui, en 2003, ont émis une loi sur les bienfaits de la colo-nisation. Que n’ont-ils pas regardé Paris (qui n’était pas Versailles) en 1878 avant que le baron Haussman n’entame des

grands travaux qui sortiront cette ville du Moyen-âge. Même vers les années 60/70, des quartiers de la cité n’avaient pas de sanitaires et manquaient d’eau, ce dont Tlemcen n’a jamais souffert quand on sait que chaque maison disposait de son puits.Quant à l’éducation et la santé qui semblent être les titres de gloire des réalisations coloniales, il faut rappeler tout simplement que 14% seulement en 1962 allaient à l’école, au lycée ou l’université et que la santé, selon les dires des autorités coloniales, ne profitait qu’à 400 000 Algériens (sur 8 millions) ; encore faut-il le préciser, la médecine était surtout au service de la population coloniale.Sur le plan de l’efficience en 1830, notre rebouteux n’était pas plus mauvais que celui de Corrèze, que la médecine fran-çaise n’était pas encore sortie du tablier de Bichat et qualifiée en 1959 par Debré comme une médecine médiocre, déses-pérante pour les malades et angoissante pour les médecins. On peut faire un bilan (sans passion) de cette période, je ne suis pas sûr que les réalisations coloniales s’en sortent à leur profit. Cette thèse du passé glorieux de la période coloniale n’est pas crédible et comment le serait-il lorsqu’on tue, tor-ture ou chasse, on ne peut pas civiliser.Mais ne soyons pas tout à fait négatif, il y a eu quand même un bienfait, c’est comme l’aurait dit Kateb Yacine, celui d’avoir gardé la langue française comme butin de guerre, ce qui nous permet aujourd’hui (surtout pour ma génération) de l’utiliser comme outil de travail, et d’être au contact avec la civili-sation occidentale.Ce livre, nonobstant quelques aspects positifs intéressants sur l’histoire, le prestige et le haut degré de civilisation de Tlemcen, est par certains propos mal-veillants, humiliants et blasphématoires, une offense à la dignité humaine, à notre personnalité et nos croyances.Il s’inscrit en droite ligne de la littérature coloniale raciste, militaire romantique et missionnaire. Quant au curé Bargès, il est le digne représentant de la phalange du cardinal Lavigerie, tristement célèbre et dont le slogan par le glaive et la croix sonne encore lourdement dans nos oreilles.Ce livre n’aurait jamais dû être exhumé des caveaux de l’oubli et exhibé au grand jour comme cadeau d’une nation à une autre, soucieuses de paix et de réconciliation.Le président Hollande (ou ses conseil-lers) aurait été bien inspiré en offrant au président Bouteflika quelques toiles de Dinet qui nous ont été dérobées, ou encore restituer le canon qui fait le bon-heur d’un port en France, ou encore cer-taines mosaïques de Tlemcen dont une partie a transité par le musée Cluny. Un de mes vieux amis m’a dit que dans ce choix de cadeau, on a manqué vis-à-vis de nous de civilité, mot qui on le sait a donné «civiliser» et «civilisation» et que le geste n’incombant pas au président français, mais à Monsieur Hollande lui-même, celui-ci devrait faire un effort pour s’en excuser . Tout en espérant une attitude noble et juste envers nous, ce qui arrivera un jour (le plus tôt possible serait le mieux), je n’ai aucune retenue à vous souhaiter, Monsieur le président, la pleine réussite dans votre tâche et de vous prier de croire à mon profond respect. K. M.

VOYAGE À TLEMCEN PAR LE CURÉ BARGÈS

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Par A. Saïdani

Politologue

L a date du 10 décembre 2012 marque le 64e

anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Elle a été adoptée, à Paris, le 10 décembre 1948 par les 58 Etats membres qui consti-tuaient alors l’Assemblée générale de l’ONU. Bien qu’elle ne comporte pas d’engagements juridiques contraignants, cette charte a une portée politique et morale ainsi qu’une valeur de proclamation de droits humains fondamentaux. Avec le temps, cette décla-ration a acquis une dimension plus importante qui a contribué à l’universalité des droits de l’Homme. Elle a été consolidée par l’adoption du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. En effet, «l’idéologie» des droits de l’Homme occupe aujourd’hui une place importante au niveau interne des Etats, de même qu’elle constitue une préoccupation majeure dans les relations. Cette importance a gagné en étendue à partir des années 1990 en incluant des domaines nouveaux comme la protection de l’environnement. A l’instar des autres organisations régionales et internationales, l’OCI qui incarne la philosophie des droits de l’Homme en Islam a intégré cette dimension dans son action durant les dernières années. En effet, les disposi-tions de la charte amendée ainsi que son préambule témoignent de la volonté de l’Organisation de pro-mouvoir ces droits. Cette tendance s’est concrétisée par la mise en place de mécanismes y afférents et l’adoption de déclarations relatives à ce thème. C’est dans cette optique qu’il faudrait situer le Convenant des droits de l’Enfant en Islam (2004), la Commission permanente indépendante des droits de l’Homme,

la Cour islamique de justice (1987) et le projet de création d’un poste de Haut-commissaire des droits de l’Homme, ainsi que le projet d’élaboration d’une «Convention sur les droits de la Femme en Islam». Toutefois, au plan pratique, l’Organisation n’a pas encore été en mesure de hisser la question des droits de l’Homme au niveau des priorités de son action. En effet, le rôle de l’OCI en la matière se heurte encore à un certain nombre de difficultés. Il convient de citer à cet égard l’absence de mise en œuvre des mécanismes sus-mentionnés envisagés par l’Organisation, ce qui entrave sérieusement la promotion des droits de l’Homme dans le monde musulman. Il est évident que ces critiques se justifient parfois au regard de certaines pratiques dans le monde arabo-musulman. Par contre, s’adresser à l’Islam en tant que religion et société, il est évident qu’il a joué un rôle précurseur en jetant les fondements des droits de l’Homme, des siècles avant que la civilisation occidentale n’en fasse des principes cardinaux du fonctionnement de la so-ciété aujourd’hui. Il importe de souligner, à cet effet, que la Déclaration universelle des droits de l’Homme ne représente aucune incompatibilité avec la concep-tion des droits de l’Homme en Islam. Exception faite de trois articles :- l’article 2 de la Déclaration souligne que «les êtres humains sont égaux en droits (sans distinction de sexe)», alors que l’Islam préconise «une complé-mentarité» et accorde à l’homme une prééminence sur la femme quant à l’héritage (la part d’un homme équivaut à celle de deux femmes) et au témoignage (le témoignage de deux femmes équivaut à celui d’un homme). - L’article 16 de la Déclaration assure aux hommes et aux femmes le droit de choisir librement leur conjoint, or l’Islam impose à la femme musulmane d’épouser un musulman, alors que l’homme musul-man a le droit d’épouser une non-musulmane.

- L’article 18 de la Déclaration garantit le droit à tout être humain de choisir sa religion et de changer de religion, quant à l’Islam, il n’autorise pas les musul-mans, une fois convertis à l’Islam, de changer de religion. Les droits de l’Homme sont, par ailleurs, mis à mal par les conflits et les tensions qui persistent dans de nombreuses régions du monde musulman, mettant à rude épreuve la liberté de conscience, la liberté de résidence, la liberté de travail, la liberté de mouvement et de pensée. Ce qui pousse à l’exil, à l’exode et au refuge. A cet égard, les conflits du Sahara occidental, du Jammu et du Cachemire, du Karabakh ou de la Somalie illustrent parfaitement cette situation. La torture systématique, la culture de l’impunité, l’emprisonnement arbitraire, l’atteinte à l’intégrité physique des citoyens, sont, entre autres, crimes spectaculaires commis souvent contre les droits de l’Homme dans ces territoires précités. Face à ces atteintes graves aux droits de l’Homme, l’OCI demeure effacée dans la plupart de ces conflits, ce qui est loin de traduire la mission qu’elle s’est attribuée dans ce domaine. En effet, le respect du droit à l’auto-détermination, élément fondamental des droits de l’Homme, a été consacré par la Charte de l’Organisa-tion dans son article 2, paragraphe B, alinéa 2. Le cas du Sahara occidental est l’exemple type de l’inaction de l’OCI en matière de droits de l’Homme. Il s’agit pourtant de violations avérées et vérifiées dans de nombreux rapports des Nations unies et des Organi-sations non gouvernementales. Les Sahraouis vivant dans les territoires annexés par le Maroc subissent quotidiennement les affres de l’occupation. Ils sont souvent victimes de la répression et de l’arbitraire. Aucune catégorie de la population sahraouie n’est épargnée, y compris les femmes et les enfants, le plus souvent victimes de maltraitance et de viols, comme en témoignent les rapports du Secrétaire général de l’ONU, ainsi que des ONG telles que Human Rights

Watch, l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), ou encore la Fondation Kennedy. Afin de pouvoir jouer son rôle d’organisation régionale repré-sentative de plus d’un milliard et demi d’habitants, l’OCI doit joindre ses efforts à ceux de la communau-té internationale et assumer ses responsabilités pour amener le Maroc, signataire des Conventions des droits de l’Homme, de respecter scrupuleusement ses engagements et de mettre ainsi un terme à la pratique de torture et à d’autres traitement dégradants dans les territoires sahraouis. Concernant la question palesti-nienne, qui constitue la raison même de l’existence de l’OCI, celle-ci ne s’est jamais impliquée de manière soutenue dans la question des droits de l’Homme. Elle se limite à des déclarations de circonstances ou des condamnations au même titre que des Etats en dehors de l’Organisation. Sur le plan juridique et institutionnel, l’OCI a adopté en 1999 la Convention sur la lutte contre le terrorisme international. Au plan politique, elle a condamné à maintes reprises toutes les formes de terrorisme et a démontré sa volonté de participer à tous les efforts déployés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Toutefois, des actions plus concrètes restent à réaliser dans ce domaine d’autant plus que l’adoption et l’application par les Etats des mesures antiterroristes sont une obligation qui procède du respect des droits de l’Homme. En conclusion, on peut constater une comptabilité entre l’Islam et les droits de l’Homme ; toutefois, le rôle de l’OCI en matière de respect et de protection des droits de l’Homme demeure en deçà des objectifs qu’elle s’est fixée ainsi que des aspirations des peuples mu-sulmans. Aussi, il est nécessaire de mettre en œuvre tous les instruments et Conventions adoptés à cet effet par les Etats membres de l’Organisation, relatives aux droits de l’Homme dans la conception la plus large, y compris le droit à l’autodétermination des peuples musulmans sous l’occupation. A. S.

El Watan - Jeudi 21 février 2013 - 25

I D É E S - D É B A T S

Islam : entre laïcité et «patriarcat politique»

Droits de l’homme et Islam

Par Abdelwahab Benyellès «Le principe de laïcité n’est pas la guerre aux religions, mais le respect de toutes les religions».

Pour l’heure et en exergue, cette redéfinition républicaine récente d’Alain Juppé se démarque «péda-

gogiquement» du brouhaha habituel de la politique politicienne de la droite française et, par extension, de toutes les politiques occidentales contemporaines vis-à-vis du monde arabe, qui est en ges-tation depuis «l’inauguration» du fameux printemps du jasmin et, en général, de l’approche sociétale musulmane à suivre pour son futur démocratique dans le concert des nations de l’avenir.Cependant, après le déclin de l’âge d’or de l’Islam avec sa cristallisation du savoir et de l’ijtihad, au moment où la théologie avait pris le dessus sur la philosophie et ses raisonnements éclairés, le message initial de la religion musulmane avait depuis demeuré «légitimement» à l’état brut, sans aucun iota d’émancipation.En effet, sans relancer un ijtihad objectif du XXIe siècle, il ne peut être prématuré-ment question de laïcité en Islam pour au moins trois raisons : - le Coran a condamné les hérétiques (ka-firoun), parmi lesquels les polythéistes, mais aussi les incroyants et les athées (moulhidoun) ; - le Prophète de l’Islam ne l’a pas fixée, se référant en permanence au texte sacré et répétant à l’envi que l’homme ne pou-vait se substituer à Dieu ; - les écoles théologiques l’ont toujours récusée.Donc, de ce point de vue, le débat entre laïcité et non-laïcité est étranger à l’édu-cation de base du musulman. L’Islam, doctrine et pratique, restant l’unique cadre dans lequel la politique et la modernité d’hier et d’aujourd’hui devaient se fondre et non le contraire. En outre, le fait que

dès l’an 622, la prédication mohamé-dienne ne s’est incarnée dans une «cité-Etat» (Médine) qu’en promulguant une «Constitution», où pouvoir temporel et pouvoir spirituel fusionnaient pour laisser éclore le slogan «El Islam din wa dawla», littéralement «l’Islam est à la fois religion et Etat».La séparation entre les affaires quoti-diennes du musulman et sa relation à Dieu est devenue — au stade station-naire — une question caduque et comme révolue, inadaptée dès l’origine. Si la notion de laïcité — telle qu’on l’entend aujourd’hui — ne relève d’aucune termi-nologie traditionnelle (Coran & hadiths), nonobstant elle demeure sous-jacente dans les préoccupations actuelles du mu-sulman lambda, comme celles qui furent jadis, durant l’épopée d’or musulmane, du milieu restreint élitiste, tels que spécia-lement les philosophes aguerris, comme l’exemple d’Avicenne. Par contre, il y eut dans l’histoire non lointaine un précédent important. Au début du siècle passé, alors que le califat ottoman, le dernier du genre, sommeillait, une pensée nouvelle émer-gea en Turquie, inspirée par le fondateur de la Turquie moderne, Mustapha Kemal dit Atatürk. En 1920, d’Ankara, Mustapha Kemal mena un combat acharné contre le der-nier moignon califat installé à Istanbul. Deux ans après, le 17 novembre 1922, le sultan-calife, Walid-Eddine, quitta la Turquie, déchu de toutes ses prérogatives, le sultanat ayant été officiellement aboli le 1er septembre de la même année. Le dernier califat se mourait, au moment où les nouvelles réformes ou réorganisations s’imposaient à tous : code civil d’ins-piration suisse, abolition des confréries religieuses, interdiction de porter le voile islamique, substitution du calendrier gré-gorien en lieu et place de son homologue hégirien, séparation du culte et de la gestion politique de l’Etat, adoption de l’alphabet latin au détriment de l’alphabet arabe. En fait, toute la sémiologie isla-mique perdait du terrain face à la métho-

dologie «occidentale». Tout était remis en question : légitimité des quatre premiers califes, légitimité des bases philoso-phiques et juridiques du sunnisme, etc.C’est donc progressivement, grâce à son contact avec l’altérité, que la dogmatique islamique commença à s’intéresser au concept «satanique» de laïcité, même si, au fond, pour elle, le musulman ne peut jamais perdre son identité de musulman, dût-il y laisser son âme. Il est tout au plus un hérétique, une «brebis égarée», qui au-rait momentanément perdu son chemin et qui le retrouverait. Mais pas d’excommu-nication ni de bannissement. Outre la poé-sie, la politique et la religion sont les deux sources de l’univers mental des Arabes et notamment de l’organisation de leur cité. La religion donne l’assise première, le pattern initial sans lequel la politique n’a aucune raison d’être. Il y va de la légiti-mité des gouvernants en terre d’Islam. C’est pourquoi ils sont contraints, peu ou prou, de faire allégeance au pouvoir moral gigantesque que constitue la religion. Même les Etats qui ont prôné un temps la laïcité institutionnelle comme modèle de gouvernement ont dû composer avec les forces religieuses «autochtones», tou-jours influentes. D’autres, des Arabes encore, ont considéré que la religion était non seulement le bien commun des peuples, mais qu’elle l’était également pour leurs gouvernants. Ils se répartissent en une fresque qui va du Maroc à l’Arabie Saoudite, en passant par le Soudan, les pays du Golfe persique et la Jordanie. Ces «théocraties», à multiples variantes, mènent une politique active d’occupation du terrain, réinventent sans cesse des formes de gestion inspirées de la chariâ, de sorte qu’elles apparaissent comme les garantes du pouvoir divin sur terre. La conscience religieuse trouve donc ses premiers défenseurs dans le pouvoir tem-porel qui, ignorant le jeu parlementaire et la démocratie, s’est installé dans la durée. Quand bien même l’Arabe, (on parle si souvent de lui sous la forme générique) n’a jamais connu d’autorité que sous ses

habits d’autocratie et de despotisme plus au moins éclairés. Il n’a jamais expéri-menté de parlementarisme que sous sa forme consensuelle et monarchique. Cet Arabe est conditionné par une éducation élémentaire, soumis à un ordre qui fait de lui un être dépendant même — para-doxalement — lorsqu’il se met à exiger haut et fort une refonte des valeurs. Que se passe-t-il alors dans une autre forme de dépendance au primat de la recherche identitaire ? Mais que vaut l’identité politique arabe si, d’emblée, elle n’est pas convulsive. Tout se complique alors, car cet héritage grec est à double tranchant. Au temps de leur grandeur, les Arabes domestiquaient la modernité sous toutes ses formes. Ils la professaient à l’encan et la transmettaient à qui voulait l’acqué-rir. Aujourd’hui, ils vont la chercher en Occident. Mais l’Occident est laïc à n’en plus pouvoir. Il le proclame déjà depuis plus d’un siècle et les dernières monar-chies religieuses ont vite fait long feu. En somme, le paradoxe continue, il perpétue ses propres contradictions de naissance au lieu d’être leur dernière sauvegarde contre les abus et les débordements théocra-tiques, d’emblée, la démocratie occiden-tale se présente, en terre d’Islam, comme une forme plus subtile d’aliénation. Elle perpétue une hiérarchie extrême de représentation de l’homme et du monde qui ne sied point à l’exigeante spiritualité musulmane, de nouveau renaissante. La Nahda n’est plus du bon côté. Cela relève du simple constat. L’identité politique dans les pays arabes doit d’abord compter avec la prééminence incontournable de l’Islam. Nul ne peut plus se permettre d’ignorer la puissance cataclysmique contenue dans les sphères émotionnelles des peuples en mouvement, et tous ceux qui l’ont négligé l’ont payé de leur vie. Aussi, ce constat a une généalogie précise et une géopolitique mettant en présence des hommes et leur environnement immé-diat pour lequel nombre de caractéris-tiques les plus stables, les plus cardinales de cette religion vont être façonnées à

cette forge première. Toute l’histoire poli-tique de l’Islam était fortement marquée par les contradictions de la cité mec-quoise, de ses forces, de ses faiblesses, de ses leaderships et des tribulations de ses gouverneurs. La hiérarchie morale qui s’en ressentait était traversée d’une signi-fication sous-jacente relevant de la cos-mogonie des chefs et de leur philosophie politique. La monade initiale s’était juste ramifiée et enrichie au contact des fécon-dateurs perses, turcs et africains. Quant à la présence féminine, en dépit de ce que pensent certains auteurs aujourd’hui, elle n’y était pas aussi évidente, hormis, bien entendu, quelques figures féminines issues de l’aristocratie citadine. Un tel cas d’école est significatif de l’ensemble de la pensée politique des Arabes. Leur ambition a toujours été de tenter de percer l’axe durable à travers la position éphé-mère (les invariants) et de viser l’horizon, même lorsque la route qui y mène est défectueuse (les variables). Conçue dans l’alambic violent de l’antinomie, la nation arabe reproduit ainsi une double logique d’ordre et de désordre, d’unité mythique au service de toutes les querelles, et, à l’extrême, d’un ordre invisible dans le désordre extérieur. Là s’articule principa-lement ce «patriarcat politique» que l’on retrouve dans l’architecture latente de tous les régimes arabes de nos jours, surtout compte tenu de la «respiritualisation» de la société islamique avec ses «bosses» et «handicaps» qui sont flagrants et visibles plus que la robustesse ou l’éthique de son dogme, et pour lequel le problème de la laïcité reste entier. Seules quelques élites musulmanes «occidentalisées», établies dans des pays à dominante chrétienne, se posent la question d’un Islam laïc. Si, à l’instar de ses élites, la oumma prêche un certain humanisme, avec parfois quelque rationalisme, elle reste encore dans son ensemble réfractaire à ce genre de débat et sans aucun doute ses «printemps» n’ont pas encore donné naissance à de véritables «bourgeons». A. B.

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COUP D’ENVOI DE LA TROISIÈME ÉDITION

LG Global Challenger pour les étudiants algériens

C ette année encore, les étudiants algériens ont rendez-vous avec leurs rêves. Grâce

à la compagnie sud-coréenne LG, l’ambition devient réalité pour ces jeunes en quête de concret et de savoir. En effet, LG Algérie vient de donner le coup d’envoi de la troi-sième édition du fameux concours Global Challenger qui aura cette année comme des-tinations la France et l’Angleterre, pour trois sujets différents élaborés par les trois groupes d’étudiants retenus après une rude compéti-tion et une minutieuse sélection par un jury de professeurs universitaires. Lesdits sujets se rapportent au domaine médical et ont pour thèmes des solutions aux personnes souffrant de maladies diverses ou autres handicaps. Le principe ainsi que la critériologie autour des-quels s’articule ce concours exclusif pour les étudiants ont été scrupuleusement respectés de bout en bout, afin de garantir la trans-parence qui a consisté à juger de la valeur ainsi que de la pertinence des travaux et des thèses initiés par les étudiants. Ces derniers ont le libre choix et la pleine initiative pour sélectionner tout institut, université ou centre de recherche dans n’importe quel pays au

monde, LG s’engageant à prendre en charge tous les frais liés à cette faisabilité en matière de séjour et de billetterie. LG Global Chal-lenger, qui a connu un franc succès depuis son lancement en 2010, continue de susciter l’intérêt de la communauté estudiantine qui ne cesse de suivre l’évolution de cette noble initiative introduite en Algérie par la firme sud-coréenne LG, et ce, afin de confirmer que celle-ci reste et demeure à l’écoute de toutes les tendances de la société algérienne.L’engouement général de cette année s’est tra-duit par la participation de pas moins de 2000 étudiants au concours. Le filtre scientifique a fait ressortir dix groupes de 4 étudiants chacun formant le «top ten» de la compéti-tion. S’en est suivie l’étape de sélection des trois groupes devant décrocher leur billet de voyage pour l’aventure scientifique. En der-nier, après leur retour de l’expédition, les trois groupes finalistes seront appelés à présenter leur projet devant le même jury scientifique, en présence de la presse locale, et ce, afin de sélectionner l’équipe lauréate qui remportera un chèque d’un million de dinars offert par la firme LG Algérie.

El Watan - Jeudi 21 février 2013 - 29

L ’ É P O Q U E

ON VOUS LE DIT

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JEUDI 21 FÉVRIER 2013

VENDREDI 22 FÉVRIER 2013

DE CASA À BRAZZA

Une étudiante de Chlef interpelle Harraoubia Une étudiante, sortant de la faculté des sciences de l’université Hassiba Ben Bouali de Chlef, demande une commission d’enquête sur les conditions de son «élimination de la liste définitive des admis au concours de doctorat (LMD)» qui s’est déroulé à l’université de Sidi Bel Abbès. «J’ai réussi le concours de doctorat, mais après la proclamation des résultats, mon nom a été tout simplement rayé de la liste finale des admis, sous prétexte que mon relevé de notes portait la mention ‘‘session 2’’ au lieu de ‘‘session 1’’», explique-t-elle. Et de poursuivre : «J’ai donc pris attache avec les responsables de la faculté des sciences de l’université de Chlef où j’ai étudié, ces derniers ont reconnu qu’il y avait bien eu une erreur. Mais pour la rectifier, il faut, selon eux, obtenir l’accord du recteur ou du vice-recteur concerné de l’établissement locale. Une correspondance a été adressée à ces responsables qui refusent toujours de donner leur accord par écrit.» L’étudiante, elle demande une enquête approfondie ou une entrevue avec le ministre de tutelle afin de lui exposer de vive voix son problème.

Magouille à un concours de recrutement à Boumerdès Le concours de recrutement des ouvriers professionnels de 3e  catégorie, organisé récemment par la direction de l’éducation de Boumerdès, a fait beaucoup de mécontents. L’un d’eux accuse la direction de l’éducation de vouloir rayer son nom de la liste des lauréats sous prétexte qu’il a un certificat de scolarité de 7e année. «J’ai opté pour le poste de cuisinier. J’ai exercé cette fonction pendant trois ans dans un CEM, à Naciria, pour une rémunération de 8000 DA. J’ai été classé à la 4e place au concours, mais aujourd’hui on veut m’écarter. Le secrétaire général de la direction de l’éducation m’a signifié que la Fonction publique a exigé des attestations de scolarité de 9e année, alors que la correspondance qui leur a été adressée par la Fonction publique exige des lauréats de compléter leur dossier par une attestation de stage et un certificat de scolarité, sans mentionner le niveau», relate-t-il, en ajoutant s’être déplacé jusqu’à la présidence de la République pour dénoncer cette anomalie.

Le Pr Arezki à la tête de la faculté de médecine de Blida Le professeur Mohamed Arezki , chef du service de neurologie du CHU de Blida, président de la Société algérienne de neurologie et neurophysiologie clinique ( SANNC), vient d’être nommé en qualité de doyen de la faculté de médecine de l’université Saâd Dahleb de Blida. Cette personnalité, connue et respectée dans les secteurs de la santé, de la recherche et de l’enseignement supérieur, apportera, à coup sûr, un nouveau souffle à cette institution universitaire. Pour rappel, le Pr Arezki avait déjà occupé ce poste dans les années 2000, au cours desquelles il avait introduit le résidanat à Blida.

La petite addition de l’enseignant Depuis quelques années, les écoles ont été débarrassées des tableaux en contreplaqué sur lesquels on utilisait de la craie pour écrire. Une pratique qui a causé pas mal de problèmes de santé aux enseignants et aux élèves allergiques à la poussière. Dans le but de mieux faire, ils ont été remplacés par des tableaux magiques nécessitant des stylos feutre pour écrire. Ce procédé est plus pratique et ne dégage ni odeur ni poussière, mais contribue à vider les poches des enseignants. En effet, comme rapporté par des confrères, l’utilisation des tableaux magiques oblige les enseignants à mettre la main à la poche pour l’achat des cartouches de ces stylos, sachant que chaque enseignant utilise au moins trois cartouches par jour au prix unitaire de 25 à 30 DA. L’addition est salée en fin de mois...

Les imprévus pour Boualem Sansal

Invité au festival cultu-rel Etonnants voyageurs à Brazzaville, l’écrivain,

Boualem Sansal pouvait tout prévoir, sauf les caprices de la compagnie Royal Air Ma-roc et le zèle d’une repré-sentante du ministère de la Santé congolaise. Arrivé mer-credi dernier, en catastrophe, à l’aéroport Mohammed V et craignant de rater sa cor-respondance pour le pays de Sassou n’Guessou, l’auteur du Serment des barbares a failli tomber à la renverse lorsqu’au comptoir de la compagnie, on l’informa que le vol pour Brazzaville était annulé et qu’il ne pourrait embarquer que dans 24 heures. «Ah mais moi, je ne continuerai pas, donnez-moi un billet pour Alger, je veux rentrer tout de suite !», a-t-il clamé avec colère. Il a fallu tout le tact du chef d’escale de la RAM et une bonne dose de per-suasion de ma part pour l’en dissuader. A vrai dire, pour moi, cette annulation était une aubaine. J’allais avoir tout à moi, pendant 24 heures sup-plémentaires, un écrivain qui est cinq jours sur sept dans un avion. Donc quasiment «injoignable». Le lendemain, après l’avoir «lessivé» par une longue interview qu’il m’avait accordée, l’auteur de Le vil-lage de l’Allemand n’était pas encore sorti de l’auberge. Après près de sept heures d’un vol éreintant, on débarque à

1h du matin à l’aéroport Maya de Brazzaville. Et avant d’arri-ver au poste de contrôle de po-lice, M. Sansal n’en croit pas ses oreilles lorsqu’une repré-sentante du ministère congo-lais de la Santé l’interpelle pour exiger de lui le carnet international de vaccination, faute de quoi il rebroussera chemin. Interloqué, mais avec une douceur exceptionnelle, il rétorque : «Je ne l’ai pas, madame !». Puis, il se tourna vers moi pour me deman-der : «Avez-vous le vôtre ?», J’acquiesçai. Le comble est que cette dame me fera pas-ser cette première frontière sans l’ombre d’un problème. «Mais, c’est un grand écri-vain, madame, et d’ailleurs si votre ambassade lui a accordé le visa, c’est qu’il avait pré-senté tous les documents», suis-je intervenu. Mais cela tombait dans l’oreille d’une

sourde. On pria alors l’écri-vain de se présenter dans un bureau où on le délesta de 25 euros en contrepartie d’un livret. «Tu vois, Boualem, on t’a vendu un vulgaire papier pour 25 euros, donc pour eux, ce n’était pas ta santé qui pri-mait», l’ai-je charrié. En gent-leman, il accepta ce sort sans vraiment se plaindre. Mais en vérité, les prémices de ce voyage mouvementé avaient commencé à l’aéroport inter-national d’Alger lorsque, al-lant prendre un café, Boualem Sansal oublie son téléphone portable. Et moi, qui n’atten-dais que l’occasion pour l’ac-coster, je ne pouvais pas espé-rer mieux. Je l’ai suivi pour lui remettre son téléphone. Ce fut le début d’une grande complicité avec cet écrivain de talent et de grande humilité pendant… cinq jours. Un bon-heur ! Chahredine Berriah

14:55 Mariée ou presque16:35 American Wives17:25 Bienvenue chez nous18:20 Une famille en or19:05 Le juste prix19:45 Nos chers voisins20:00 Journal20:35 Instants d’émotion20:43 Après le 20h, c’est Canteloup20:50 R.I.S. Police scientifique23:40 New York, section criminelle

12:20 La nouvelle édition 1ère partie12:45 La nouvelle édition14:00 Cloclo16:25 The Centrifuge Brain Project16:30 Le pacte18:10 Kaïra Shopping18:20 Les Simpson18:45 Le JT20:55 Dexter22:45 Hit & Miss23:30 The Office23:50 The Office00:30 Dans la tourmente

12:20 Yakoute 13:40 Min barari el cherq14:35 Yaoumiyate moudir ame 15:15 La vie à une16:40 Flipper I17:00 Fete monter le son18:00 Journal18:30 Le soleil de la vérité 19:00 Journal19:30 Alhane wa chabab20:00 Journal20:45 Séquences d’archives ‘’djâafar beck’’22:00 Senteurs d’algérie ‘’tissemsilt’’

16:00 Le journal16:25 Questions pour un champion17:00 360°-GEO18:00 TV5MONDE, le journal18:25 Le journal de l’économie18:40 Penthouse 5-019:05 Epicerie fine19:30 Tout le monde veut prendre sa place20:30 Journal 21:00 Les rescapés23:20 Questions à la une00:15 Le dessous des cartes

15:30 Arabesque16:25 Arabesque18:55 Las Vegas20:34 Animo dingo20:35 Animo dingo20:38 Animo dingo20:39 Animo dingo20:50 Où sont passés les Morgan ?22:45 90’ Enquêtes00:25 90’ Enquêtes02:00 Music in the City02:05 Les filles d’à côté02:30 Troublantes visions04:10 Les filles d’à côté04:40 Les filles d’à côté

16:30 Sur les traces de Sindbad le marin17:20 X:enius17:50 Villages de France18:15 A la recherche du ver géant19:00 Le ventre de Lyon19:45 Arte journal20:05 28 minutes20:45 Portraits de voyageLa Réunion.20:50 Monroe23:10 La médecine personnalisée00:05 Une place au soleil

14:55 Questions au gouvernement16:10 Des chiffres et des lettres16:50 Harry17:30 Slam18:10 Questions pour un champion20:00 Tout le sport20:10 Et si on changeait le monde20:15 Plus belle la vie20:45 Terminator 3 22:35 Soir 323:05 Les sorties de la 23:10 Terminator 2 01:25 Libre court

13:05 Scènes de ménages 13:42 Astuces de chef13:45 Trop jeune pour être mère17:35 Un dîner presque parfait18:45 100 % mag20:05 Scènes de ménages20:50 60 secondes chronoPrésenté par Alex Goude23:25 60 secondes chrono01:50 66 minutes03:10 M6 Music

14:35 Allô, docteurs !15:10 Terre des mondes15:40 Géorgie, perle du Caucase16:35 Epargne, placements, comment protéger son argent ?19:00 C à vous20:00 Entrée libre20:20 Dr CAC20:35 La grande librairie21:40 Civilisations disparues22:30 C dans l’air00:00 Maison-poison, quand nos intérieurs

16:40 Le jour où tout a basculé17:15 Seriez-vous un bon expert ?17:55 On n’demande qu’à en rire18:55 Mot de passe19:30 N’oubliez pas les paroles20:00 Journal20:40 Image du jour20:45 Des paroles et des actes23:05 Grand public00:35 Dans quelle éta-gère

● Il faut se lever de bonne heure pour pouvoir «accrocher» un écrivain qui passe cinq jours sur sept dans un avion.

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BASKET-BALL Peu de candidats se présentent à l’AGE

Après l’adoption des bilans moral et financier, les membres de l’AG de la FABB se pré-parent pour élire le président et les membres

du bureau de leur instance, le 23 février prochain. Sur les 16 dossiers de candidature pour l’intégration au bureau fédéral, 3 dossiers avaient été rejetés, car ne remplissant pas les conditions d’accès. Les membres de l’AG devront élire seulement 8 candi-dats qui feront partie du futur bureau de la FABB. En ce qui concerne la présidence de la FABB, la commission de candidatures a enregistré le dépôt d’un seul dossier, celui de Bouarifi Rabah, qui avait assuré la présidence de la FABB durant l’année 2011/2012. Bouarifi Rabah, basketteur, entraîneur et ancien vice-président de la FABB, connaît par-faitement les difficultés de la discipline qui compte 20 000 licenciés dont 4000 basketteuses. Déficit en encadrement des catégories, insuffisance des ter-rains de basket-ball, défaillance dans la gestion des clubs et des équipes, problèmes financiers, déficit criard en matière de formation à tous les niveaux, disparition de clubs autrefois viviers des sélections nationales, recrutement anarchique de basketteurs africains par certains clubs, abandon des catégories jeunes sont autant de points négatifs parmi tant d’autres qui gravitent à présent dans de l’univers de la balle au panier. Les créances de la FABB envers les clubs dépassent largement la barre des 22 mil-lions de dinars. Si les clubs ne paient pas leurs frais d’engagement à la FABB, aussi paradoxal que cela puisse paraître, les dirigeants de ces mêmes clubs se pressent pour offrir des gros salaires à des joueurs nationaux et africains. Secoué par moult difficultés, le basket-ball natio-nal se trouve au fond de l’abîme. L’absence d’une candidate au niveau du futur bureau de la FABB n’est pas passée inaperçue. Bouarifi Rabah qui avait proposé son plan d’action pour 2013, s’attel-lera à l’étoffer pour le reste de son mandat, afin de remettre la discipline sur les rails. M’hamed H.

CYCLISMEConstantine, capitale du Tour d’Algérie 2013Le Tour d’Algérie de cyclisme (TAC-2013), qui se déroulera du 11 au 23 mars prochain, élira domicile, trois jours durant, dans la ville des Ponts, Constantine, avec deux étapes inscrites sur le tracé du Tour dont une étape qui verra la caravane traverser les trois ponts et lieux mythiques de la ville du Vieux Rocher, à savoir Sidi Rached, Sidi M’cid et Bab El Kantara. Par ailleurs, le wali de Constantine, Noureddine Bedoui, signera un contrat-programme avec la Fédération algérienne de cyclisme (FAC) pour le tour de la région de Constantine pour l’année 2015 qui coïncidera avec l’évènement «Constantine, capitale de la culture arabe». Le TAC-2013 verra la présence de 470 personnes, dont 120 coureurs, 60 techniciens, 67 représentants des médias et 55 agents de la sécurité et de la prévention. 200 millions de dinars seront alloués pour le TAC-2013, selon le directeur du Tour, Rabah Ouchaoua, qui nous confi era par ailleurs que le wali de Constantine a décidé de prendre en charge tous les frais de la caravane lors de son passage dans la wilaya. La particularité des deux étapes qu’abritera la ville de Constantine est l’utilisation d’un hélicoptère pour mieux montrer les images du Tour, des ponts, des oueds et du grand rocher sur lequel est édifi ée la ville. Y. Temani

AGE DE LA FAAQui succédera à Belhadjoudja ?C’est ce matin à Staouéli que se tiendra l’assemblée générale élective (AGE) de la Fédération algérienne d’athlétisme (FAA). Une élection qui ne s’annonce pas comme les précédentes vu qu’il y aura, pour la première fois, quatre candidats (du moins jusqu’à hier soir) pour succéder au président sortant, Badreddine Belhadjoudja. Les postulants à ce poste sont Amar Bouras, Sid Ali Djouadi (vice-président sortant), Boualem Rahoui et Yacine Louaïl. Un scrutin qui sera sans aucun doute marqué de suspense. Le retrait de Badreddine Belhadjoudja a laissé ainsi une succession très ouverte. Le dernier mot revient aux membres de l’AG qui éliront le nouveau président. Toujours est-il, le président élu aura du pain sur la planche pour redorer le blason de l’athlétisme algérien. La médaille d’or olympique de Taoufi k Makhloufi ne suffi ra pas pour masquer les carences de la discipline. Les luttes intestines seront là tant que les enjeux sont énormes... C. B.

Le Bayern Munich a pris une sérieuse option pour la qua-

lification en quarts de finale de la Ligue des champions, grâce à son succès à Londres face à Arsenal (3-1), alors que le FC Porto a battu Malaga 1 à 0, mardi en huitièmes de finale aller. Avant la rencontre, le Bayern Munich, leader incontesté du Cham-pionnat d’Allemagne, était désigné favori face à une équipe d’Arse-nal en difficulté (5e en Premier League, élimi-nation en Coupe par un club de D2). Et mardi soir, à l’Emirates Sta-dium, les Gunners n’ont pas déjoué les pronos-tics. En première période, Thomas Müller (7’) et Toni Kroos (21’) per-mettaient aux Bavarois de mener déjà large-ment à la pause (2-0). Lors du second acte, Lukas Podolski, ancien joueur du Bayern, a profité de la passivité de la défense bavaroise pour inscrire le but de l’espoir (2-1, 55’), le premier encaissé par les

Munichois à l’extérieur depuis... le 24 novembre (1-1 à Valence en Ligue des champions). Mais Mandzukic reprenait un centre à ras de terre de Lahm pour le but du break (3-1, 77’), laissant ainsi peu de place au suspense pour le retour en Bavière, le 13 mars. Dans le nord du Portu-gal, Porto a largement dominé la rencontre face à Malaga. Mais les Portugais ont longtemps buté sur une solide dé-fense andalouse et n’ont

inscrit qu’un seul but par Moutinho après un service millimétré du la-téral Alex Sandro (56’). Les deux dernières ren-contres des 8es de finale aller opposeront mer-credi l’AC Milan au FC Barcelone et Galatasa-ray à Schalke 04. Les matches retour ont été fixés aux 5-6 et 12-13 mars, avant le tirage au sort des quarts de finale, prévu le 15 mars. Le tenant du titre, Chel-sea, a été éliminé dès la phase de poule. AFP

Le Bayern Munich s’est imposé (3-1) face à Arsenal

LIGUE DES CHAMPIONS D’EUROPE

Sérieuse option pour le Bayern

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PH

OT

O :

D.

R.

■ Ligue 1 (22e J)Demain à 17h45 MCA - CRB Samedi à 15h MCEE - JSMB CAB - USMBA USMH - WAT JSK - USMA CSC - JSS CABBA - ASO ESS - MCO (18h)

■ Ligue 2 (22e J)Demain à 15h ABM - USMAn ESM - OM NAHD - CRT MSPB - MOC SAM - ASMO CRBAF - MCS USMB - RCA MOB - ASK (18h)

■ DNA (17e J)◗ Groupe EstDemain à 15h USC - E.Collo DRBT - NCM Hamra - UST USMK - JSMS JSD - USB NRBT - ASAM WARD - USMAB ◗ Groupe CentreDemain à 15hESMK - PAC USMC - IBL IBKEK - ESG Samedi à 14h30 Académie FAF - WAB ASBG - JSMC WRBM - ABS MCM - RCK Exempt: NARBR ◗ Groupe OuestSamedi à 14h30USR - CCS IST - MBH ESB - JSEA USMMH - RCBOR JSMT - RCR OMA - WAM GCM - IRBM

Programme du week-end

El Watan - Jeudi 21 février 2013 - 31

S P O R T S

JS SAOURA Beldjilali à Montpellier pour des tests Le milieu off ensif de la JS Saoura, Kadour Beldjilali, s’est envolé mardi vers Montpellier (France) pour subir des tests physiques et techniques, en vue de son éventuel recrutement par le club de Ligue 1 française, a-t-on appris hier auprès de la direction de l’équipe du Sud algérien. Arrivé à Saoura (Béchar) depuis deux saisons et demie, Beldjilali (24 ans) a contribué grandement à l’accession historique de la JSS à la Ligue 1 cette saison. Il est considéré également comme l’une des révélations du championnat professionnel algérien. Outre Montpellier, un club turc et un autre du Qatar, convoitent le jeune joueur, mais ce dernier préfère tenter une expérience en France, précise la même source. «A cet âge, le moment est propice pour Beldjilali d’embrasser une carrière professionnelle. Ce serait une expérience bénéfi que pour lui et pour le football algérien. Il a les critères pour être sélectionnable à l’avenir», a affi rmé à l’APS le président de la JSS, Mohamed Zerouati. Beldjilali, dont le contrat avec la JSS expirera en juin 2014, est un pur produit du MC Oran, mais il n’a pas réussi à s’imposer dans ce club, d’où ses passages à l’USM Blida puis au CR Témouchent (Ligue 2), avant d’atterrir à la JSS. APS

JS KABYLIELes Canaris ne perdent plus

I l y avait de la place pour une victoire, mais ce nul atteste bien que nous sommes solides à l’extérieur»,

déclare Belkalem, l’axial de la JSK, au sujet de cette rencontre face à la JSM Béjaïa. Lui par qui est venue l’égalisation. Un Belkalem, qui en avait gros sur le cœur lors de son passage sur une chaîne satellitaire, a tenu à saluer les efforts de ses coéquipiers pour avoir réussi à malmener cette équipe des Dauphins. En alignant quatre matchs sans défaite, les Canaris voient le spectre de la relégation s’éloigner. Mieux, ils lorgnent maintenant le podium, sous la conduite d’un Sandjak qui semble déran-ger avec sa manière forte. Au point où même la direction du club ne le rencontre plus. D’ailleurs, chacune de ses sorties est attendue au tournant. Comme ce sera le cas ce samedi face à l’USM Alger. Un match qui constitue un challenge important pour le coach et ses joueurs. Lors de la rencontre d’avant-hier, la formation kabyle a démontré qu’elle jouit d’un bon mental, car, menée, elle a réussi à revenir au score avant de prendre l’avantage et enfin résister aux rushs des locaux après l’égalisation. Un nul qui, même s’il arrange les deux équipes, a laissé comme un goût d’inachevé pour les Canaris. Beaucoup de fans, qui ont vu arriver Khellili en tenue de ville, refusant de s’entraîner, ne comprennent pas pourquoi certains joueurs qui chauffaient le banc de touche à Tizi Ouzou ou ailleurs trouvent aujourd’hui à redire et se rebiffent contre leur coach. «Mes choix je les assume et personne ne peut les contester ou me les dicter», dit à ce propos Sandjak, qui se projette déjà sur la rencontre de samedi face à l’USMA. «Là encore, on doit être costaud et surtout concentré sure ce match. Nous n’avons que faire de ces interférences que certaines personnes veulent entretenir vaille que vaille», dira Sandjak. Le coach des Canaris estime qu’il a encore une grosse marge de progression et que «des matches comme ceux que nous sommes en train de joueur ne feront que renforcer un peu plus le mental et les capacités tech-nico-tactiques de l’équipe».Pour la rencontre de samedi prochain, tout porte à croire que Sandjak reconduira la même composante que face aux Dauphins de la JSMB tant un doute plane encore sur la participation de Maroci, toujours aux soins. Mohamed Rachid

CS CONSTANTINEBoucherit intéresse HalilhodzicLe milieu de terrain annabi, âgé de trente ans, s’est relancé au CSC après deux saisons passées à la JSMB et il n’a pas renoncé à gagner un jour la confi ance du sélectionneur national. Laissant apparaître son talent chaque week-end, la dernière prestation de Boucherit n’a pas laissé indiff érent les deux adjoints du coach Vahid, en l’occurrence Belhadji et Bricci, qui ont assisté à la dernière rencontre qui a opposé le CRB au CSC, samedi dernier (1-1) au stade du 20 Août 1955 à Alger. Et comme d’habitude, le milieu récupérateur qui a le sens du groupe et de l’humilité de caractère, s’est montré très mobile, généreux dans l’eff ort et bien en jambes, moins tranchant sur le plan off ensif ces derniers temps, mais cela n’a pas privé Belhadji et son ami de se déplacer jusqu’au vestiaire constantinois pour féliciter le joueur sur sa belle performance, sans oublier de prendre ses coordonnées. C’est un signe fort de l’intérêt que porte encore le sélectionneur national à quelques éléments de notre Ligue 1. Cela ne doit étonner personne. Pour l’entraîneur du CSC, le réfl exe est devenu automatique, lui qui a fait de Boucherit l’un de ses choix, devenu incontournable à ce poste de demi défensif, malgré la rude concurrence avec l’international Camerounais Gil N’gomo et la belle surprise Alleg. Avec la nouvelle blessure de Yebda à Grenade, les problèmes de Lemmouchia avec le Club africain qui n’a plus besoin des ses services, sans parler des diffi cultés administratives pour qualifi er d’ici le mois de mars, Safi r Taïder du club italien, FC Bologne, Antar Boucherit à de sérieuses chances d’être appelé pour le prochain stage des Verts, programmé du 20 au 26 mars prochain. Une occasion pour l’enfant d’Annaba de démontrer son talent sous les yeux du sélectionneur national qui le jugera à sa juste valeur. Abderrahmane H.

CAN-2013 U-20 Les Verts se préparent La sélection algérienne de football des moins de 20 ans (U-20), s’est inclinée face à l’équipe nationale militaire sur le score de 2 à 1 (mi-temps 1-1), hier en match amical disputé au Centre technique national de Sidi Moussa (Alger), dans le cadre de sa préparation pour la CAN-2013 prévue du 16 au 30 mars à Aïn Témouchent et Oran. L’unique réalisation de la sélection des U-20 a été l’œuvre de Thomas Ikherzouf (Stade de Rennes) à la 43’. L’équipe algérienne, dirigée par Jean-Marc Nobilo, qui a entamé cette semaine un stage de préparation à Alger, disputera un second match amical contre le leader du championnat d’Algérie, l’ES Sétif, mardi 26 février. APS

AG ORDINAIRE DE LA FAF

Les bilans moral et fi nancier adoptés

La Fédération algérienne de football (FAF) a tenu hier son assemblée gé-

nérale ordinaire à l’hôtel Mé-ridien d’Oran en présence du président Mohamed Raou-raoua et de la majorité des membres de l’AG. En effet, 94 membres, sur les 129 que compte l’AG, ont pris part à cette assemblée au cours de laquelle les bilans moral et financier de l’année 2012 ont été adoptés à la majo-rité absolue. Après un tour d’horizon sur la situation du football national, la partici-pation de l’équipe nationale à la CAN 2013, la violence dans les stades… Le pre-mier responsable du football national a affirmé que Fédé-ration a lancé plusieurs chan-tiers pour améliorer le niveau du football en Algérie dont la formation des entraîneurs et des arbitres. Il a affirme en outre que l’Algérie est l’un des rares pays en Afrique qui dispose des championnats jeunes (U15, U17 et U20). Raouraoua a également énu-méré les acquis de la FAF du-rant son mandat, notamment la construction du centre technique de Sidi Moussa qui a coûté à l’Etat 20 milliards de centimes. Répondant aux critiques de la presse sur

l’utilisation des deniers de l’Etat, Raouraoua a affirmé que la FAF a toujours fonc-tionné avec son budget. Il a d’ailleurs rappelé à l’assis-tance que la FAF avait récem-ment bénéficié d’une aide de 780 000 dollars de la FIFA qui ont permis à l’équipe nationale de couvrir les frais de sa participation à la CAN 2013. Les participants ont par la suite adopté plusieurs réso-lutions concernant la compé-tition nationale amateur pour la saison 2013/2014. La plus importante est celle réservée aux clubs professionnels de la Ligue 2 qui peuvent doré-navant changer leur statut et redevenir un club amateur si les moyens financiers ne le permettent pas. Au cours de cette AG, les membres

ont également accordé le quitus au président et son bureau pour les quatre pro-chaines années et ont procédé à l’installation de la com-mission de candidature pour le poste de président et du bureau de la FAF. En marge de l’assemblée générale, la Fédération a honoré quatre éminents journalistes d’ex-périence. Il s’agit de Adjal Houari du Quotidien d’Oran, Boubakeur Hamidechi du Soir d’Algérie, Abderrezak Merad d’El Watan et Hafaf Fayçal (radio). La Fédération a également honoré l’arbitre international Djamel Haïmoudi pour sa brillante participation à la CAN-2013 devenant le pre-mier arbitre à avoir officié le match d’ouverture et la finale de la même édition. S. M.

Mohamed Raouraoua lors de l’AGO, hier à Oran

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LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Jeudi 21 février 2013El WatanCrime organisé

Par Omar Berbiche

Plus de 50 000 tonnes de produits divers avariés ont atterri dans l’assiette du consommateur, a révélé hier l’Union générale des commerçants et artisans

algériens (UGCAA). Ce chiffre, bien que déjà suffisant pour donner des sueurs froides, est sans nul doute loin de refléter l’ampleur du désastre sanitaire lié à la carence du contrôle de la qualité des produits de consommation et autres produits domestiques. Ce genre de dépassement est désormais devenu quasiment la règle dans un marché marqué par le règne de l’informel lequel, par définition, échappe à tout contrôle. Face aux maigres statistiques des services de contrôle de la qualité et de la répression de la fraude faisant état de commerçants malhonnêtes qui tombent dans les rets de ces brigades d’intervention, combien sont-ils les autres commerces qui n’ont jamais reçu la visite des contrôleurs et dont beaucoup ne sont pas plus respectueux des règles commerciales en matière d’hygiène et de contrôle de la qualité des produits mis sur le marché ? A cela s’ajoute la pratique de la corruption dans laquelle versent certains agents de contrôle cupides qui savent fermer les yeux devant des infractions dûment constatées contre un geste gratifiant. Le corps du délit est étalé au grand jour à la vue des consommateurs et des pouvoirs publics que l’on n’a même pas besoin d’enquêteurs formés aux techniques élaborées de la tromperie sur marchandises pour constater les infractions et prendre les sanctions qui s’imposent. Des produits périssables, qui vont des boissons gazeuses, jus, matières grasses, viandes congelées, poissons, œufs, laitages, sont exposés au soleil sur des étalages au mépris des règles élémentaires d’hygiène et de conservation, privant le consommateur de toute indication sur la traçabilité du produit, sa date de péremption, ses propriétés… En un mot, tout ce qui peut et doit pouvoir identif ier un produit de consommation et certifier qu’il répond aux normes et aux protocoles sanitaires et de consommation. Les affaires largement médiatisées d’intoxication à grande échelle comme celle du botulisme qui avait semé, il n’y a pas longtemps, la panique dans une wilaya du pays, de la viande d’âne commercialisée au marché Ali Mellah, à Alger, ou encore de la viande avariée saisie toujours au même marché et saupoudrée avec un produit utilisé dans les morgues pour lui donner une apparence de fraîcheur, cachent mal les dégâts incommensurables liés au manque ou à l’absence d’observation des règles d’hygiène et de qualité des produits. A la base de nombreuses pathologies qui grèvent lourdement le budget de la santé publique, il y a souvent des négligences et des pratiques commerciales frauduleuses coupables dans la gestion de la chaîne alimentaire et des circuits de commercialisation. Les pouvoirs publics sont les premiers responsables de cette situation. On a vu avec quels célérité et sérieux, le scandale des lasagnes à base de viande de cheval qui a défrayé la chronique dans l’Hexagone est pris en charge par les plus hautes autorités politiques en France et dans des pays européens ! Le respect des lois n’est pas qu’affaire de civisme et d’engagement citoyen. Parce qu’il y va de la santé et de la vie des citoyens, la main de l’Etat n’est jamais trop lourde pour réprimer sévèrement les comportements frauduleux dans la sphère commerciale. Des comportements qui sont assimilables à une forme insidieuse de crime organisé.

COMMENTAIRE

SEPT ESCADRONS MOBILISÉS À LA FRONTIÈRE EST

S ept escadrons ont été mobilisés sur la bande

frontalière de l'est du pays pour renforcer davantage l’activité des groupes des gardes-frontières (GGF) de la Gendarmerie nationale dé jà opéra t ionnels , a indiqué hier à Constantine u n o f f i c i e r d u 5 e commandement régional de ce corps de sécurité. La m o b i l i s a t i o n d e c e s escadrons s’inscrit dans le cadre des mesures de sécuri té prévues pour «protéger environ 490 km le long de la frontière de l'Est a lgér ien contre toute

éventuelle violation», a souligné le commandant Ahmed Saâdoune, chef du service régional de la sécurité et de l'ordre public, en marge d'une conférence de presse sur l'enlèvement de mineurs, animée par le chef du service régional de l a p o l i c e j u d i c i a i r e (CSRPJ), le lieutenant-colonel Rachid Eddine Benabdelaziz. Des moyens logistiques et humains ont é t é m o b i l i s é s p a r l a Gendarmerie nationale sur cette bande frontalière pour «met t re l e s accès au territoire national à l’abri de

toute forme d’intrusion ou d’agression», a précisé cet o f f i c i e r f a i s a n t p a r t également de l’ouverture de postes de la police judiciaire au sein des GGF «pour la protection de l’économie n a t i o n a l e » . D a n s c e contexte, le commandant Saâdoune a indiqué que l’ouverture de ces postes de la police judiciaire aura un impact positif sur la lutte contre la contrebande qui a «connu tout de même, l ’année dernière, une régression remarquable de 5% comparativement à l’année 2011».

GENDARMERIE NATIONALEREPRÉSENTATIONS DU PROPHÈTEUn artiste suédois menacé de mort ■ Un artiste suédois, qui avait reçu des menaces de mort après avoir dépeint le Prophète Mohammed en chien, a annoncé hier qu'il comptait exposer cet été de nouvelles représentations. Lars Vilks, 66 ans, avait attiré l'attention des médias internationaux après la publication en 2007 d'une caricature de Mahomet dans le quotidien régional Nerikes Allehanda. Il veut exposer en juillet à Malmö, une région qui compte 100 000 habitants «de tradition musulmane». En Suède, trois hommes accusés d'avoir également préparé son assassinat ont été acquittés en janvier.

■ BOEING 787

Les Japonais enquêtent sur le câblage de batteries Les autorités japonaises, enquêtant sur l'atterrissage d'urgence d'un Boeing Dreamliner en raison d'un incendie de batteries, ont annoncé hier que les batteries avaient été mal câblées, tout en précisant que cela n'avait probablement pas causé la surchauffe. Deux incendies de batteries à bord des nouveaux long-courriers 787 de Boeing ont entraîné l'immobilisation de toute la flotte depuis le 16 janvier, après l'atterrissage d'urgence d'un avion de la compagnie aérienne japonaise All Nippon Airways (ANA). Les 787 sont les premiers avions de ligne équipés de batteries à

lithium-ion, et l'enquête se focalise sur cette technologie récente, mais déjà employée dans l'automobile et les satellites.

■ DGSN

Plusieurs réseaux criminels démantelés D'importantes quantités de stupéfiants et de psychotropes ont été saisies en 2012 par les éléments de la brigade anti-drogue qui ont démantelé plusieurs réseaux criminels activant dans le trafic de drogue au niveau national et international, a indiqué hier un communiqué de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). La saisie de cette importante quantité a été rendue possible «grâce à

une coordination entre les différents services de sécurité. 56 tonnes et plus de 8 quintaux de résine de cannabis ont été saisis en plus d'un kilogramme d'héroïne, 8 kg de cocaïne et 267 234 comprimés psychotropes». «11 780 personnes, dont 85 étrangers, ont été arrêtées dans le cadre de 8901 affaires», précise le communiqué. Le commissaire divisionnaire Djilali Boudalia, responsable de la direction de la communication et des relations publiques, a mis l'accent sur le rôle de la DGSN dans «la lutte contre ces crimes et ses actions préventives et de sensibilisation au profit des jeunes qui sont les plus exposés aux dangers de ce fléau».

■ SÉTIF

16 chutes et noyades dans des plans d’eau Les services de la Protection civile de la wilaya de Sétif ont enregistré, au cours de l’année 2012, 16 chutes ou noyades dans des plans d’eau, notamment des retenues collinaires. Ces accidents ont causé le décès de 12 personnes, dont 4 enfants âgés entre 2 et 11 ans, tandis que 5 personnes ont pu être sauvées. Un accident de ce type s’était produit lundi dernier dans la retenue collinaire de la commune d’El Ouricia, au nord de Sétif, causant le décès d’une fillette et d’un jeune garçon appartenant à la même famille, rappelle la Protection civile.

EN BREF…

Retrouvez les prévisions complètes sur www.elwatan.com

ALGER ORAN CONSTANTINE OUARGLA9°18°

10°18°

5°13°

11°24°

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