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CHAPITRE III : LA MONNAIE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE PARTIE I – LA MONNAIE INTRODUCTION : POURQUOI LA MONNAIE ? LE TROC ET SES LIMITES Exercice de compréhension : 1 p 52 1. Répondez à la question 1 2. A quelles difficultés les hommes sont-ils confrontés ? 3. Quelle solution trouve t’ils pour la résoudre ? 4. Répondez à la question 2. La conception traditionnelle de la monnaie oppose 2 grandes périodes : 1. des sociétés de petite taille dans lesquelles la division du travail était réduite , donc où l’échange était peu développé , ne nécessitait pas l’utilisation d’une monnaie . En effet, l’échange était la preuve d’une solidarité et donc les individus pouvaient facilement , puisqu’ils se faisaient confiance troquer des produits les uns contre les autres .Mais , le fonctionnement de ces sociétés primitives allait rapidement être remis en cause . Les individus se sont rendus compte qu’il était pour eux beaucoup plus rationnel de se spécialiser dans les productions pour lesquelles ils étaient les plus efficaces . On a donc observé, comme l’a démontré Smith dès 1776 , un approfondissement de la division du travail qui va générer une augmentation de la production , de la taille du marché et donc de l’échange 2. Dès lors , le troc n’est plus adapté : « afin d’éviter des discussions sans fin et sortir des limites imposées par le troc , nos ancêtres toujours aussi ingénieux inventèrent la monnaie » . La monnaie présente l’avantage de faciliter les échanges puisqu’elle est : « un bien intermédiaire dont la valeur reconnue par tous , permet non seulement de décomposer les échanges , mais de comparer la valeur des biens entre eux . SECTION I -LA MONNAIE,UN BIEN ECONOMIQUE OU UN RAPPORT SOCIAL ? I - LA MONNAIE , UN BIEN ECONOMIQUE : LES FONCTIONS . A - DEFINITION DES FONCTIONS Toute monnaie doit remplir 3 fonctions : 1. moyen de paiement : la monnaie doit servir pour régler des achats. Certaines conditions sont donc nécessaires pour qu’un bien puisse jouer le rôle de monnaie : + le bien doit avoir une valeur subjective élevée : il doit être rare et prestigieux 1

2416110 Chapitre Premiere Monnaieet Financement de l Economie 2007 2008 (1)

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CHAPITRE II : LA MONNAIE

CHAPITRE III : LA MONNAIE ET LE FINANCEMENT DE LECONOMIEPARTIE I LA MONNAIE

INTRODUCTION: POURQUOI LA MONNAIE ? LE TROC ET SES LIMITES Exercice de comprhension: 1 p 52

1. Rpondez la question 1

2. A quelles difficults les hommes sont-ils confronts?3. Quelle solution trouve tils pour la rsoudre?4. Rpondez la question 2.La conception traditionnelle de la monnaie oppose 2 grandes priodes:

1. des socits de petite taille dans lesquelles la division du travail tait rduite , donc o lchange tait peu dvelopp , ne ncessitait pas lutilisation dune monnaie . En effet, lchange tait la preuve dune solidarit et donc les individus pouvaient facilement , puisquils se faisaient confiance troquer des produits les uns contre les autres .Mais , le fonctionnement de ces socits primitives allait rapidement tre remis en cause . Les individus se sont rendus compte quil tait pour eux beaucoup plus rationnel de se spcialiser dans les productions pour lesquelles ils taient les plus efficaces . On a donc observ, comme la dmontr Smith ds 1776 , un approfondissement de la division du travail qui va gnrer une augmentation de la production , de la taille du march et donc de lchange2. Ds lors , le troc nest plus adapt: afin dviter des discussions sans fin et sortir des limites imposes par le troc , nos anctres toujours aussi ingnieux inventrent la monnaie . La monnaie prsente lavantage de faciliter les changes puisquelle est: un bien intermdiaire dont la valeur reconnue par tous , permet non seulement de dcomposer les changes , mais de comparer la valeur des biens entre eux .

SECTION I -LA MONNAIE,UN BIEN ECONOMIQUE OU UN RAPPORT SOCIAL ? I - LA MONNAIE , UN BIEN ECONOMIQUE : LES FONCTIONS .

A - DEFINITION DES FONCTIONS Toute monnaie doit remplir 3 fonctions:

1. moyen de paiement: la monnaie doit servir pour rgler des achats. Certaines conditions sont donc ncessaires pour quun bien puisse jouer le rle de monnaie:

+ le bien doit avoir une valeur subjective leve: il doit tre rare et prestigieux

+ le bien doit avoir une valeur objective lie ses qualits physiques:

stabilit, voire inaltrabilit ( lor ne soxyde pas )

une grande valeur sous un faible volume

mallabilit qui permet la divisibilit

2. unit de compte et talon de valeur: en labsence de prix exprim en unit montaire , personne ne peut dire combien de litres de lait vaut une table, car , nayant aucune qualit commune , ils ne sont pas comparables sur la mme chelle .La monnaie prsente alors deux qualits:

+ la monnaie rend les objets commensurables ( avec une mesure commune ) + la monnaie permet de simplifier les rapports dchange , cest--dire de diminuer le nombre de prix

3. cest une rserve de valeur: pour que lchange montaire se substitue au troc et se dveloppe , il faut scinder le circuit vente achat en au moins 2 oprations: cela implique que les changistes ne craignent pas de conserver lunit montaire dans lintervalle . La monnaie doit donc tre un bon moyen dpargne dont la valeur ne saltre pas au cours du temps .

Exercice de comprhension: 2 p 52 rpondez aux questions 1-3-4 B - LES LIMITES DE LAPPROCHE FONCTIONNELLE

Lapproche fonctionnelle , bien quelle prsente un intrt certain en fonction de sa simplicit prsente au moins 2 inconvnients majeurs:

elle ne hirarchise pas les diffrentes fonctions et sous-estime donc le problme de savoir o se situe la limite entre ce qui est de la monnaie et ce qui nen est pas. Ainsi, si lon considre que la principale fonction de la monnaie est dtre une rserve de valeur , on constate que de nombreux objets tels que des timbres , des tableaux peuvent servir de rserve de valeur . Pourtant, ils ne peuvent tre comptabiliss comme une monnaie .

lapproche fonctionnelle est trop limitative, puisquelle ne prend pas en compte la nature de la monnaie qui est dordre social .

II - LA MONNAIE , UN RAPPORT SOCIAL

A - LA MONNAIE , UN FAIT SOCIAL TOTALExercice de comprhension: 3 p 53

Quelle tait lanalyse de Menger la fin du 19me Rpondez la question 2. Rpondez la question 3.Affirmer que la monnaie est avant tout un phnomne social cest affirmer 3 ides essentielles:

considrer la monnaie comme un phnomne premier, cest--dire refuser daccepter la fable du troc qui suppose que certaines socits ignoreraient lusage de la monnaie. Or, la monnaie est prsente dans toutes les socits, en particulier, elle est la racine mme des socits marchandes. On ne peut donc considrer , comme le font les conomistes libraux , que les phnomnes conomiques puissent tre compris et analyss dans un monde non montaire la monnaie tant introduite en dernier lieu , une fois que lquilibre est atteint .

laspect conventionnel de la monnaie doit tre souligne: la valeur de la monnaie nest pas autre chose que ce que la socit dcide dy voir. Cest donc une convention et non la rfrence lor par exemple qui dfinit la valeur, cest--dire lacceptabilit de la monnaie. la monnaie est donc une institution, cest--dire un fait social total

B) LA MONNAIE, UN LANGAGE SOCIAL Contrairement ce quaffirment certains conomistes, on ne peut caractriser la monnaie comme un bien ou une marchandise quon achterait ou vendrait. La monnaie est un langage et fonctionne comme tel, cest--dire quelle prsente toutes les caractristiques dune langue qui sont:

elle est partage par tous

elle permet donc de communiquer

cest donc un instrument qui nous permet dtre reli les uns aux autres sans mme le savoir

Exercice: 4 p 54

les diffrentes fonctions de la monnaie comme langage social sont-elles vrifies dans le texte? C) LA MONNAIE, UN LIEN SOCIAL.La monnaie ne doit pas tre analyse dans sa seule dimension conomique. En effet, la monnaie est la preuve de la confiance quont les individus dans lorganisation sociale et dans lEtat qui la garantit. Dtenir de la monnaie, cest donc:

accepter un symbole de la cohsion sociale

se sentir li la communaut

tre socialis respecter les rgles qui sont celles de lconomie marchande

Exercice de comprhension: 5 p 54 Rpondez aux questions 1-2-4Conclusion:2 conceptions de la monnaie sopposent:

analyse de la monnaie dveloppe par les conomistes classiques et librauxanalyse de la monnaie des auteurs htrodoxes et des sociologues

nature de la monnaie La monnaie est un bien conomique La monnaie est une institution

dimension de la monnaie La dtention et lutilisation de la monnaie doivent tre analyses au niveau individuel, en fonction des motivations des acteurs La monnaie a une dimension collective, puisquelle simpose la communaut des individus

conception de la monnaie La monnaie est un instrument La monnaie est une convention

rle de la monnaie La monnaie remplit des fonctions qui permettent de faciliter le fonctionnement de lconomie La monnaie est un lien social qui permet de tisser des relations entre les individus

2 conceptions de la monnaie peuvent doc. tre opposes:

une conception fonctionnaliste: la monnaie est tudie en fonction de son utilit et des services quelle rend

la monnaie est envisage comme un rapport social qui dpasse largement les limites imposes par la premire perspectiveSECTION II - FORMES, MESURE ET CREATION MONETAIRE I - LES FORMES DE MONNAIE

A - DEFINITION DES 3 FORMES DE MONNAIE

On distingue 3 formes de moyens de paiement: la monnaie dite divisionnaire: qui correspond la monnaie mtallique mise en France par le Trsor Public et qui sert dappoint dans les transactions.Exercice de comprhension: 6 p 55

rpondez aux deux questions poses la monnaie fiduciaire, cest--dire qui repose sur la confiance, puisquelle nest plus garantie par un support matriel tel que lor. Aujourdhui, cette monnaie fiduciaire correspond aux billets mis par la Banque de France qui sont dclars inconvertibles, cest--dire que leur dtenteur ne peut demander leur conversion en or. Ils ont donc cours forc, mais aussi cours lgal, puisque un individu ne peut refuser dtre pay en billets (leur pouvoir libratoire est donc illimit).Exercice de comprhension: 7 p 55

rpondez aux trois questions poses.

Ces deux premires formes de monnaie constituent une monnaie manuelle, puisque les billets et les pices sont un objet matriel, dont la circulation sopre de main en main. la monnaie scripturale, par contre, ne circule pas physiquement, mais par un jeu dcriture (scripturale) dun compte courant ou chque un autre. La monnaie scripturale correspond donc aux sommes que les agents conomiques dposent sur un compte courant dans une institution habilite proposer ce service (banques, postes, ..) qui leur servent rgler leurs achats: le client, par exemple, donnant lordre sa banque de dbiter son compte et de crditer celui du commerant pour rgler les achats quil vient de raliser. Pour cela, lindividu dispose de 4 instruments: le chque, le virement, le prlvement, la carte bancaire. Attention, ces instruments ne sont pas de la monnaie: ils sont simplement le support matriel par lequel transite la monnaie sur un compte courant : un chque sans provisions car le compte courant nest pas assez approvisionn na aucune valeur. Exercice de comprhension: 8 p 56 Rpondez la question 3.REMARQUE: on utilise aujourdhui le terme fiduciaire pour caractriser les billets .Mais en ralit, les 3 formes de monnaie dcrites plus haut sont fiduciaires, car leur valeur intrinsque est nulle et que leur circulation repose sur la confiance que le public a dans le systme bancaire rglement par lEtat qui en garantit la valeur. B- LEVOLUTION DES FORMES DE MONNAIE: On serait pass dune monnaie pese dont le poids et la puret doivent tre vrifies chaque fois une monnaie compte (800 avant Jsus-Christ) se reprsentant sous la forme de lingots ayant un poids dtermin et enfin une monnaie frappe, cest--dire des pices dont la valeur et le poids sont garanties dabord par les autorits religieuses, puis par les autorits royales qui essayent, depuis le Moyen Age den monopoliser la frappe qui devient alors un droit rgalien. La seconde grande tape est lapparition et le dveloppement de billets qui sont remis aux clients dposant de lor et de largent dans des banques dont ils reprsentent la contrepartie. Ces billets se substituent aux pices progressivement pour leur aspect pratique. Mais se pose alors le problme de la confiance dans ces billets, ds lors quau XVII sicle, un banquier sudois dcide dmettre:un nombre de billets suprieurs celui correspondant au montant total de mtal prcieux quil dtient dans ses coffres .LEtat va alors intervenir, le dveloppement de la circulation des billets ne peut tre assur qu 2 conditions:

les agents conomiques doivent avoir la certitude quils peuvent convertir tout moment leurs billets en mtal donc que les banques ont dans leurs rserves suffisamment dor pour assurer cette opration

mais la confiance nest pas un lment suffisant, il faut aussi que lEtat assure un cours lgal la monnaie, cest--dire oblige les cranciers accepter le paiement en billets de banque qui ont ainsi cours lgal et sont seulement mis par lEtat, lmission de billets devenant ainsi un gage de souverainet.Mais la quantit dor en circulation ne suffit plus assurer lmission dun nombre de billets suffisant aux besoins de lconomie. Des guerres et des crises remettent en cause la capacit de lEtat garantir la convertibilit or des billets. Celle-ci est suspendue progressivement partir de la guerre de 14, dfinitivement en 71. Dsormais, les billets ont cours forc. On observe lvolution dans le graphique p 51:

en 1789, la quasi totalit des moyens de paiement se prsente sous la forme de monnaie mtallique: les billets ne reprsentant que 4 % du total entre 1879 et 1939, la part de la monnaie mtallique ne cesse de diminuer (de 96 2 %) au bnfice des billets (dont la part passe de 4 54 %, mais aussi de la monnaie scripturale qui reprsente 43 % en 1939 entre 39 et 2004, la monnaie mtallique reprsente une part trs faible (1 %), la part des billets connat une chute importante (de 54 10 %) au bnfice de la monnaie scripturale qui reprsente aujourdhui 90 % des moyens de paiement, ce qui traduit une bancarisation de la population. Il est, en effet, extrmement handicapant aujourdhui de ne pas dtenir de comptes courant ou dtre interdits de chquier. la dernire volution est ce quon appelle la monnaie lectronique qui semble tre amen se dvelopper dans lavenir

C - UNE DEMATERIALISATION DE LA MONNAIE ? (8 p 56) 1 - LA THESE

La thse de la dmatrialisation de la monnaie peut tre dcompose de la manire suivante:

le troc: un systme dchange archaque, lourd, certes compatible avec un faible niveau de spcialisation des tches et des changes lmentaires, mais qui devient un obstacle majeur la division du travail et au dveloppement des transactions qui en rsulte nos anctres auraient alors invent la monnaie, cest--dire dsignaient un bien particulier que tout le monde dsirait et lauraient rig en talon gnral de mesure et en moyens dchange lexprience aidant, comme par un processus de slection naturelle, les mtaux deviennent les seules substances montaires, et parmi les mtaux, lor simpose progressivement en raison de son inaltrabilit, de sa divisibilit, de sa valeur, mais leur tour , les mtaux subissent la dure loi de linnovation; ils seront donc progressivement carts au profit de formes montaires plus pratiques , plus sres , tant mieux adaptes la croissance du volume de transactions . Le papier monnaie, puis la monnaie scripturale simposent progressivement.CONCLUSION: selon les partisans de cette thse, lvolution sest clairement opre dans le sens dun dtachement croissant de la monnaie de la ralit marchandise dont elle est issue: lor est une marchandise ayant une valeur, le chque ou la carte bleue nont en soi aucune valeur, si ce nest quils traduisent la contrepartie du dpt opr du client la banque. 2 - SES LIMITES

3 rserves essentielles peuvent tre faites cette thse: les partisans de cette thse tablissent cette tape dans une conomie de troc. Or, nous avons vu prcdemment que le troc tait une fable; les monnaies dans leur forme les plus primitives (ex: sous forme de coquillages) sont aussi anciennes que lhistoire la thse de la dmatrialisation de la monnaie trouve lorigine de la monnaie dans des dterminants strictement conomiques; linvention de la monnaie rsulterait du dveloppement de la division du travail et des changes incompatibles avec la poursuite du troc. Or, dans les socits traditionnelles, la monnaie a des fonctions qui dpassent largement celles de moyens de paiement; elles sont essentielles lexistence du groupe social: politiquement dabord, car elles expriment et perptuent les rapports de pouvoir et de domination, symboliquement ensuite car elles rglent les grands moments de la vie du groupe (mariage, deuil) et permettent de communiquer avec les vieux, les anctres et les esprits. La vision purement utilitariste de la monnaie apparat donc comme beaucoup trop simpliste. la thse de la dmatrialisation de la monnaie sappuie enfin sur une vision mcaniste strictement linaire de la succession des diffrentes formes de la monnaie. Or, une analyse historique de la monnaie nous conduit rejeter cette vision. Par exemple, les premires formes de monnaie scripturale circulrent en Europe ds la fin du Moyen-Age, cest--dire bien avant lapparition et la gnralisation de la monnaie.

II) LA MESURE DE LA MONNAIE : LES AGREGATS MONETAIRES. INTRODUCTION : POURQUOI MESURER LA MONNAIE ?

En Comptabilit nationale (Cf. chapitre suivant), on tablit des agrgats conomiques comme le PIB qui permettent de raliser des comparaisons dans le temps et dans lespace afin dvaluer la sant conomique dun pays. Par analogie , on a mis en place des agrgats montaires qui sont des indicateurs ayant pour objectif de reflter la capacit des agents conomiques non financiers rsidant en France et intervenant sur le march des biens et des services .

A) LA DEFINITION DES AGREGATS MONETAIRES Toute la difficult est alors de savoir quel type de monnaie prendre en compte afin de mesurer la quantit de monnaie en circulation dans lconomie. Il existe, en effet, une pluralit de formes montaires dont le nombre augmente en fonction des innovations montaires qui vont tre classes par les conomistes en fonction de degr de liquidit, cest--dire de leur plus ou moins grande facilit avec laquelle un actif peut tre transform en monnaie .Nous allons donc tablir les diffrents agrgats par ordre dcroissant de liquidit (10p 57):

M1: correspond la masse montaire la plus liquide, cest--dire la monnaie divisionnaire + les billets + les dpts vue Mais en ralit, il y a peu de diffrences entre un compte-chques et un livret de Caisse dpargne: largent y est quasiment aussi disponible sous une forme que sous une autre, seulement si on peut payer ses achats avec un chquier, ce nest pas possible avec un livret de Caisse dpargne. On cre alors M2

M2 = M1 + les placements vue (comptes sur livret) M3: Mais en raison des innovations financires, il existe aujourdhui de nouveaux placements tels que les SICAV montaires qui ne sont pas fondamentalement diffrentes des livrets de Caisse dpargne et qui sont trs liquides. Do M3

M3 = M2 + placements terme et crances ngociables (SICAV + titres du march montaire) M4: Mais le dveloppement du march financier multiplie les formes que prend la cration montaire permettant de transformer de plus en plus rapidement les crances en liquidits. Se fait alors sentir le besoin de crer M4:

M4 = M3 + les billets de trsorerie des entreprises + les bons du Trsor mis par lEtat

B) LES LIMITES.Etablir des agrgats montaires: cest supposer que lon est capable dtablir la distinction entre la monnaie qui reprsente une rserve de moyens de paiement et les actifs non montaires ( placements financiers ) qui correspondent une volont dpargne .Jusqu une poque rcente , tait considr comme actif montaire tous les actifs dtenus par les agents non financiers qui pouvaient servir de moyens de paiement ou tre facilement transformables sans risque de perte en capital .Inversement , les actifs non montaires comprenaient les titres long terme ( actions et obligations ) qui ne devenaient liquides quaprs ngociation sur le march , ce qui impliquait un risque en capital . Ainsi, ce qui diffrenciait la monnaie des actifs non montaires tait le risque. Mais , depuis quelques annes , avec la multiplication des innovations financires, on a pu constater une rduction du risque en capital li certains placements en titres traduisant une augmentation de leur liquidit, ce qui a pour effet dattnuer les diffrences entre la monnaie et les titres .

Consquences:

Le concept de masse montaire apprhend par les agrgats montaires est donc impratif pour pouvoir apprhender la demande potentielle de biens et services. Mais, ces contours se rvlant de plus en plus instables et fluctuants, il devient de moins en moins facile mettre en uvre. De plus, les agrgats ont un intrt sils permettent dtablir une relation stable dans le temps entre la masse montaire en circulation et le volume total des transactions quelle doit permettre dans lconomie. Or, cette relation se caractrise par son instabilit croissante: la vitesse de circulation de la monnaie, cest--dire le nombre de fois par an o, en moyenne, un euro change de main ne cesse daugmenter: un euro de M1 changeait de main en moyenne 5,6 fois par an en 78, 6,7 en 90, 8,1 en 96. Cette instabilit pose problme, car si la vitesse augmente, on aura besoin pour le mme volume de transactions de moins de masse montaire .Il devient alors trs difficile aux autorits montaires dtablir un rapport optimal entre le volume des transactions et celui de la masse montaire. Cest pourtant ce rapport qui guide la politique montaire mise en uvre par la Banque Centrale.

III) LA CREATION MONETAIRE. A) LES SOURCES DE CREATION MONETAIRE (11 p 58) On recense 3 sources de cration montaire qui trouvent leur origine dans 3 agents diffrents crateurs de monnaie:

la premire source de cration montaire est les banques (dites banques de second rang) qui crent de la monnaie en contrepartie des crdits quelles accordent aux agents conomiques , cest--dire aux mnages et aux entreprises , mais aussi lEtat en achetant des bons du Trsor

la Banque Centrale cre de la monnaie en mettant de la monnaie fiduciaire (billets), elle en a le monopole, mais aussi en rachetant les crances que les banques de second rang dtiennent sur lconomie (opration appele rescompte) ou en faisant des avances lEtat, cest--dire en crant de la monnaie au profit du Trsor Public (cette opration est aujourdhui en principe interdite par le Trait de Maastricht qui a proscrit le financement montaire du dficit public). Enfin, la Banque centrale peut crer de la monnaie en contrepartie des devises trangres (crances sur lextrieur) apportes par les banques la Banque Centrale

le Trsor Public qui est lagent financier de lEtat met de la monnaie divisionnaire, mais aussi de la monnaie scripturale quand il crdite le CCP dun fournisseur ou dun fonctionnaireCONCLUSION: la cration montaire repose donc sur la transformation de crances en moyens de paiement; chaque source de cration montaire a donc une contrepartie: les crances sur lconomie (accordes aux particuliers, aux entreprises), les crances sur le Trsor (bons du Trsor) et les crances sur ltranger (devises) sont les 3 contreparties de la cration montaire et en indiquent son origine. B) LES MECANISMES DE LA CREATION MONETAIRE (1 p 64)Exercice de comprhension:

Rpondez aux questions de lexercice suivant : Une banque compte un seul client : X qui dtient 1 000 000 euros. Il ouvre un compte courant la banque o il dpose cette somme. Posez le bilan de la banque et de lindividu. Lentreprise dcide investir pour dvelopper son activit : elle demande donc sa banque un prt dune valeur de 300 000 euros. Etablissez les bilans de la banque et de lentreprise. Lentreprise a vendu pour 150 000 euros une entreprise Y qui lui a tabli une reconnaissance de dettes tombant chance dans 6 mois. Lentreprise ayant besoin de liquidits immdiatement dcide de lescompter auprs de sa banque. Etablissez les bilans de la banque et de lentreprise. Ce client dtient une entreprise qui, ayant vendu une partie de sa production aux Etats-Unis, dtient des dollars pour une valeur de 100 000 euros. Etablissez le bilan de la banque et de lindividu. Lentreprise veut dvelopper son activit et, pour cela, met des actions pour une valeur de 600 000 euros. Elle propose la banque den acheter pour une valeur de 300 000 euros. Etablissez les comptes. Les banques ont donc un pouvoir extraordinairepuisquelles ont la capacit de crer la monnaie dont elles ont besoin pour rgler leurs acquisitions. En effet, la monnaie nest pas une dette bancaire puisquelle circule indfiniment entre les agents conomiques. Mais alors se pose une question: pourquoi les banques qui ont la capacit de crer de la monnaie nutilisent pas ce pouvoir pour acheter tous les actifs gnrateurs de revenu dans lconomie? 2 raisonsexpliquent cela: les banques connaissent des fuites et sont contraintes et rglementes par la Banque Centrale

C) LES LIMITES A LA CREATION MONETAIRE (2 p 64). 1 - UNE LIMITE A LA CREATION MONETAIRE : LES FUITES VERS LES AUTRES BANQUES

Nous avons vu prcdemment que les banques ont la capacit de crer de la monnaie en accordant des crdits ses clients dont elle crdite alors le compte courant. Mais la banque se trouve limite dans sa capacit crer de la monnaie par le fait que ses clients vont utiliser largent quon leur a prte pour rgler leurs achats. 2 possibilits se prsentent alors:

le client qui la banque a accord un crdit et le commerant auprs duquel il a achet des biens appartiennent la mme banque. Dans ce cas, il ny a aucune fuite, la banque dbitant le compte du consommateur et crditant celui du commerant. mais ce cas nest pas le plus frquent. En effet, il existe une forte probabilit pour que le client et le commerant nappartiennent pas la mme banque. Ds lors, lopration dachat de biens par le consommateur se traduit par une fuite pour la banque qui doit transfrer largent du compte de son client vers le compte du commerant dans une autre banque. Dans la majorit des cas, les banques se contentent doprer un change de chques dans la chambre de compensation o sous la surveillance de la Banque Centrale, les banques dites de second rang se rencontrent pour compenser les dbits et les crdits. Mais dans le cas o les clients dune banque ont dpens plus quils nont reu dargent sur leur compte, la banque est dite dbitrice; elle a un solde de compensation ngatif qui fait lobjet dun rglement en monnaie Banque Centrale qui est la seule pouvoir crer de la monnaie Banque Centrale. Les banques doivent donc sapprovisionner auprs de la Banque Centrale pour obtenir des billets.

2 - LES SOURCES DAPPROVISIONNEMENT EN MONNAIE CENTRALE Dans le cas non ngligeable ( un cinquime des paiements ) o le client qui la banque a accord un crdit retire toute ou partie de son compte sous forme de monnaie banque centrale , la banque qui na pas la capacit mettre de la monnaie Banque Centrale doit en obtenir . Pour cela, 2 moyens successifs ont t utiliss:

jusquen 71 , la banque de second rang se rapprovisionnait en monnaie Banque Centrale grce au rescompte , cest--dire que la banque qui accordait un crdit une entreprise exigeait en contrepartie un effet de commerce qui tait un engagement payer chance . La banque de second rang pour obtenir de la monnaie Banque Centrale vendait une partie de ses effets de commerce la Banque Centrale en payant le prix de ce service: le taux de rescompte. Elle obtenait en contrepartie de la monnaie Banque Centrale. mais depuis 1971, les oprations de rescompte sont devenues exceptionnelles avec la cration du march montaire. Sur le march montaire interviennent des intermdiaires qui ont pour fonction de confronter la demande de monnaie Banque Centrale des banques loffre de monnaie qui a 3 sources:

+ un excdent temporaire de monnaie Banque Centrale dune banque commerciale

+ des liquidits draines par des institutions financires non bancaires comme les Caisses dpargne qui nont, ds lors, pas le droit de crer de la monnaie. + la Banque Centrale qui peut, en fonction de la politique montaire quelle souhaite mener, offrir une quantit plus ou moins grande de monnaie sur le march montaire

De la confrontation entre les offres et les demandes de monnaie Banque Centrale va rsulter le prix de cette monnaie qui est le taux dintrt du march montaire ou le taux montaire. Si loffre est suprieure la demande (inversement demande > offre) le prix du march montaire va augmenter (diminuer), augmentant (diminuant) le cot de la monnaie Banque Centrale.

D) ROLE ET POUVOIRS DE LA BANQUE CENTRALE ( docs 13 et 15 p 59-60 ) 1 - LA BANQUE CENTRALE EST LA BANQUE DES BANQUES

Les banques , pour qui le cot de cration de la monnaie est quasiment nul , ont la tentation den abuser car la rmunration des crdits quelles accordent leurs clients est leur principale source de rmunration . Le rle de la Banque Centrale est alors de limiter cette tentation et donc dliminer le risque dune trop grande quantit de monnaie inadapte aux besoins de lconomie . Pour cela , la Banque Centrale dispose dun instrument: la monnaie Banque Centrale qui assure la scurit du systme , puisque les autres formes de monnaie cres par les banques de second rang ont une obligation de convertibilit en monnaie Banque Centrale .

En effet , les banques de second rang sont obliges de dtenir de la monnaie Banque Centrale pour rpondre 3 oprations:

les retraits au guichet oprs par leurs clients les rglements en monnaie Banque Centrale auprs des autres banques les rserves obligatoires auprs de la Banque Centrale ( cf. plus loin )

Lopration qui consiste obtenir de la monnaie Banque Centrale pour une banque de second rang sappelle le refinancement. Les banques devant emprunter soit sur le march montaire, soit auprs de la Banque Centrale pour obtenir de la monnaie Banque Centrale. On en conclut alors que la Banque Centrale est la banque des banques pour 2 raisons:

quand la banque de second rang ne peut obtenir suffisamment de liquidits auprs des autres banques ou des institutions financires , elle est oblige de sadresser la Banque Centrale qui met alors de la monnaie mais la Banque Centrale a aussi le devoir et le pouvoir de limiter la cration de monnaie par les banques de second rang en contrlant le prix et le volume du refinancement . Ainsi , si la Banque Centrale considre que les banques de second rang crent trop de monnaie et quon risque alors un excs de crdit , elle va inciter les banques rduire leur offre de crdits en diminuant le volume du refinancement offert , ce qui se traduira donc par une hausse du prix de refinancement . Les banques de second rang constatant que leur cot de refinancement a augment vont le rpercuter dans les taux des crdits quelles offrent aux clients qui vont , ds lors , tre moins incits sendetter . 2 - LES RESERVES OBLIGATOIRES

La Banque Centrale dispose dun moyen beaucoup plus contraignant pour limiter lexcs de crdits: le mcanisme des rserves obligatoires . La Banque Centrale impose aux banques de second rang de dtenir des rserves en monnaie Banque Centrale dposes auprs de la Banque Centrale qui ne sont pas rmunres et qui sont fonction des dpts et / ou des crdits que les banques de second rang accordent .

La Banque Centrale peut ainsi rguler loffre de crdits gnre par les banques de second rang . En effet , quand une banque accorde un crdit son client , ses dpts augmentent ( les crdits font les dpts ) , donc mcaniquement le montant des rserves obligatoires quelle est oblige de dtenir auprs de la Banque Centrale saccrot . Donc elle doit se refinancer pour obtenir de la monnaie Banque Centrale qui aura , pour elle , un cot: le prix du refinancement , cest--dire le taux dintrt sur le march montaire , alors quil ne sera pas rmunr . Par ce mcanisme , la Banque Centrale peut donc contraindre les banques de second rang limiter leur offre de crdits . Ainsi , si lconomie souffre dun excs de crdits ( dune offre de crdits insuffisante ) qui ne correspond pas aux besoins de lconomie , la Banque Centrale va augmenter ( diminuer ) le taux de rserves obligatoires , accroissant ( diminuant ) ainsi la soif de monnaie Banque Centrale des banques de second rang dont elle tanchera la soif en les refinancant . Le cot du refinancement est dautant plus lev ( bas ) que la Banque Centrale veut rduire ( augmenter ) lexcs de monnaie .

Par le biais des rserves obligatoires , la Banque Centrale peut ainsi amener les banques de second rang rduire ou accrotre leur offre de crdits selon les besoins de lconomie .

3 - LA BANQUE CENTRALE , LE PRETEUR EN DERNIER RESSORT

La Banque Centrale est dite prteur en dernier ressort car elle a pour mission de garantir contre le risque du systme . Ainsi , si une grande banque se trouve dans une situation de faillite , cela risque de gnrer un sentiment de dfiance de la population lgard de lensemble du systme bancaire . La Banque Centrale doit alors intervenir en finanant la banque menace de faillite , lui permettant ainsi de rpondre ses engagements et limitant donc le risque de dbancarisation et de retour au troc .

On comprend ds lors mieux que la monnaie centrale nest pas un bien comme les autres; cest un bien collectif ( cf. chapitre sur le march ) qui procure un service toute la socit et qui , ds lors , ne peut en aucun cas tre soumis aux rgles du march . Ce service gratuit ne peut tre offert que par une entit publique; cest donc lEtat dans tous les pays qui prend en main lmission de monnaie et rglemente les banques pour garantir la scurit du systme .

4 LINDEPENDANCE DES BANQUES CENTRALES (14 p 60 , cf. thme) Traditionnellement en France la banque centrale tait fortement dpendante des dcisions gouvernementales, elle a souvent financ le dficit budgtaire de lEtat.

Les Allemands au contraire, depuis lhyper-inflation des annes 1920, considrent que la banque centrale doit tre indpendante de lEtat, que sa principale mission doit tre de lutter contre linflation. Ds lors au moment o ont t engages les discussions sur la cration de la BCE les allemands qui craignaient la gestion laxiste des franais ont impos une banque centrale europenne: - indpendante

- dont la mission clairement explicite soit la lutte contre linflation

Les missions qui sont confies la banque centrale et son degr dindpendance sont assez diffrents suivant les pays. Dans le document 14 J Stiglitz montre bien que: aux USA, notre banque centrale, la FED, a pour mission de sintresser linflation mais aussi au chmage et la croissance. Les statuts de la banque centrale traduisent les conceptions thoriques de la monnaie. SECTION III - LES DIFFERENTES CONCEPTIONS DU ROLE DE LA MONNAIE DANS LECONOMIE

INTRODUCTION :

On peut opposer 2 grands courants:

Le courant dit dichotomique qui tablit une coupure entre le monde rel et le monde montaire

le courant non dichotomique aussi qualifi dintgrationniste qui lui considre que la monnaie joue un rle central dans lconomie et quil nexiste pas dconomie sans monnaie

Un exemple de comprhension: la controverse banking school currency school ( 1 p 68):

Cette controverse trouve son origine dans le Bank restriction Act de 1797 en Angleterre qui suspend la convertibilit or des billets mis par la Banque dAngleterre .Toute la question est alors de savoir quel est le responsable de laugmentation du prix du lingot dor et de linflation qui se manifesta pendant les guerres napoloniennes et surtout partir de 1808 . 2 courants sopposent:

le premier courant dont la figure de proue est D.RICARDO est le currency school ( courant de la circulation: il considre que linflation et laugmentation du prix du lingot dor sont la consquence de la dprciation des billets de banque rsultant dune mission montaire excessive qui , conformment la logique quantitativiste , na aucun effet sur la sphre relle , mais gnre seulement une hausse du prix des marchandises . Pour remdier cette situation , RICARDO prconise alors de soumettre la politique dmission de la Banque dAngleterre de strictes limites en revenant une mise en circulation des billets proportionnels au stock de mtal . Lide centrale de son principe de circulation ( qui a donn le nom au courant auquel il appartient ) est dimposer la couverture en or des billets qui sont ds lors convertibles , cest--dire que chaque dtenteur dun billet mis par la Banque dAngleterre peut lchanger contre une certaine quantit de mtal dtermine lavance . Lmission de monnaie de la Banque Centrale fluctue donc en fonction de ses rserves dor .

au contraire , le courant de la banking school dont la figure de proue est TOOKE considre que linflation britannique ne trouve pas son origine dans la suppression de la convertibilit or de la monnaie , mais au contraire dans des causes relles rsultant de la guerre en France ( interruption des changes , rcoltes perturbes ) . Laccroissement de la circulation montaire est le rsultat de la hausse des prix ne de la dsorganisation de lconomie et non la cause . Ce refus dimputer linflation une cause montaire sinscrit dans un rejet des ides du principe de circulation . En effet , selon TOOKE , lconomie ne doit pas tre bride par la quantit de mtal disponible dans lconomie dpendant de facteurs extra-conomiques tels que la dcouverte toujours alatoire de nouvelles mines dor . Lmission montaire doit , au contraire , pouser les besoins de lconomie , cest--dire ,que quand les agents conomiques veulent dvelopper leur activit et expriment un besoin de financement , le rle des banques est de leur accorder des crdits , sous peine de freiner lexpansion conomique . TOOKE dveloppe donc une conception endogne de la monnaie .

Cette controverse a vu la victoire du courant de la circulation , puisque le Peel s Act de 1819 va assurer un retour la convertibilit or de la monnaie et centraliser lmission de billets entre les mains de la Banque dAngleterre . Cest donc la tradition quantitativiste qui la emport court terme . Car ,trs rapidement , en raison du dveloppement conomique acclr , le stock dor mondial sest rvl insuffisant pour rpondre aux besoins de financement des conomies. Le pouvoir discrtionnaire des banques sest donc accru jusquau moment o , aprs la guerre de 14 , la convertibilit or de la monnaie a t provisoirement supprime , toute rfrence lor disparaissant partir de 1971 . Une vision beaucoup plus active de la monnaie sest donc dveloppe . I - LANALYSE DICHOTOMIQUE (17 p 62) Elle se caractrise par 3 grands principes:

lexognit de la monnaie: qui considre quen systme dinconvertibilit montaire , loffre de monnaie dpend uniquement du systme bancaire dans lequel la Banque Centrale joue un rle directeur . Dans cette conception , loffre de monnaie ne dpend pas de la demande de monnaie , cest--dire des besoins de monnaie de lconomie

la dichotomie:repose sur lide selon laquelle lconomie peut tre tudie en distinguant 2 mondes qui sont spars:

le monde des phnomnes rels qui est considr comme premier puisque lchange prexiste la monnaie

le monde des phnomnes montaires

- la neutralit de la monnaie:qui postule labsence dinfluence de la quantit de monnaie sur le fonctionnement de lconomie relle , cest--dire sur son rythme de croissance , le niveau de chmage ,

A - LE FONDEMENT : LA LOI DES DEBOUCHES DE J.B.SAY

Tous les grands auteurs classiques et libraux ( except Malthus ) adhrent la loi des dbouchs nonce par J.B.Say en 1803: loffre cre sa propre demande . Offre et demande sont donc lies par une relation de causalit dans laquelle loffre joue un rle directeur . Le raisonnement de Say fonctionne de la manire suivante:

premire tape:le producteur ayant termin un produit sefforce de le vendre , car le stocker reprsente un cot pour lui .

seconde tape:contre la vente de ce bien , il obtient une certaine somme de monnaie dont il cherche se dfaire , car la monnaie na pour lui aucune utilit , si ce nest de lui permettre dacheter un bien .

troisime tape: lindividu va utiliser son argent acheter un produit quelconque

Say peut alors en conclure: on voit donc que le fait seul de la formation dun produit ouvre , ds linstant mme , un dbouch dautres produits . Cette conception dveloppe par Say repose sur 3 principes:

premier principe: elle est tablie dans le long terme , cest--dire que tt ou tard , la monnaie obtenue dans la vente dun bien sera utilise pour lachat dun autre bien second principe: la monnaie a un rle passif qui se rsume tre un strict intermdiaire des changes: la monnaie ne peut donc tre dtenue pour elle-mme , donc la monnaie est un voile qui sert uniquement oprer des changes troisime principe: la monnaie est neutre , elle nexerce aucune influence sur lconomie relle , ce qui entrane limpossibilit dune crise de surproduction gnrale , puisque contrairement la loi de SAY , loffre cre sa propre demande B - LA CONSEQUENCE : LA THEORIE QUANTITATIVE DE LA MONNAIE

1 - UN PRECURSEUR : J.BODIN Les mercantilistes , qui sont le courant dominant au XVI sicle , considrent que le stock dor et de richesses mondial est une donne constante offerte par Dieu lors de la cration du monde . Elle ne peut donc en aucun cas augmenter . Ds lors , lchange est vu comme un jeu somme nulle , puisque ce que gagne un individu , lautre le perd . Le rle des agents conomiques et de lEtat est alors daccrotre les exportations , de limiter les importations afin de bnficier dune balance commerciale excdentaire qui permette doprer des rentres dor , car plus la quantit dor en circulation dans lconomie est importante , plus le pays est puissant .

J.Bodin va refuser cette conception , en sappuyant sur les faits quil observe aprs la dcouverte du nouveau monde:

la dcouverte de l Amrique en engendr un afflux dor et dargent en Europe

au mme moment , J.Bodin a constat une forte augmentation de linflation en Europe

il va sefforcer den tirer une relation de causalit qui est: le pouvoir dachat des monnaies dor et dargent est inversement proportionnelle la quantit dor et dargent circulant dans un pays

J.Bodin doit donc tre vu comme un prcurseur des thoriciens quantitativistes qui reprendront son ide , seulement bauche , selon laquelle la valeur de la monnaie est inversement proportionnelle sa quantit .

Remarque:il faut nanmoins constater que lanalyse de Bodin nest valable que dans une conomie o la croissance conomique et le progrs technique sont quasiment inexistants . Ainsi , laugmentation du stock dor et du pouvoir dachat des mnages na pu dterminer daugmentation de la production , ce qui a dbouch sur une augmentation des prix et de linflation . Au contraire , dans le cas o lconomie ( comme aujourdhui ) aurait t capable de rpondre cet accroissement de la demande par une lvation de la production , laccroissement des prix aurait t beaucoup plus limit et la thorie de Bodin beaucoup plus discutable .

2 - LEQUATION DIRVING FISHER La thorie quantitative labore par Fischer est une tautologie ( plonasme ) qui est exprime sous la forme dune galit toujours vrifie:

M.V = P.T

M: stock de monnaie circulant dans lconomie V: vitesse de circulation de la monnaie

P: niveau gnral des prix ( qui permet de mesurer le niveau dinflation ) T: volume de la production

Les thoriciens quantitativistes donnent de cette galit la lecture suivante: toute mission de monnaie opre par les autorits montaires ayant pour but de dynamiser la croissance conomique et daugmenter la production se traduit uniquement par une augmentation du niveau gnral des prix et n a aucun effet sur le niveau de production . Cette relation entre la masse montaire et le niveau des prix exprime donc une conception montaire de linflation; linflation sexplique seulement par un excs de monnaie offerte par les autorits montaires sur la demande de monnaie ( rsultant des besoins de lconomie ) .

Ds lors , puisque la politique montaire ne peut en aucun cas influencer le niveau de production et de lemploi , mais gnre seulement une augmentation des prix , la seule politique montaire que les autorits puissent mettre en uvre est une politique visant juguler linflation , cest--dire une offre de monnaie qui nexcde pas la demande de monnaie rsultant du niveau de production .

Donc , le taux de croissance de la masse montaire doit tre infrieur ou gal au taux de croissance du niveau de production .

Cette thorie centrale , pour les thoriciens dichotomistes , repose sur 2 postulats ( hypothses non vrifies ):

la vitesse de circulation de la monnaie est constante , ce qui revient supposer que le comportement de dtention des agents conomiques est stable dans le temps et indpendant du niveau des taux dintrt et du niveau des prix .

le niveau de production est une donne purement dpendante des facteurs rels qui se trouvent toujours au niveau du plein emploi des facteurs de production . On retrouve ici la loi de SAY qui affirme que loffre de plein emploi cre sa propre demande de plein emploi et maintient ainsi lconomie au plein emploi . Ds lors , puisque lon se situe au plein emploi , lmission de monnaie na aucun effet sur la sphre relle , la monnaie est un voile , la dichotomie est bien vrifie

Remarque: la thorie quantitative de la monnaie et les conclusions qui en sont tires par ses partisans ne sont valables que si les 2 hypothses prcites sont vrifies .

3 - LANALYSE MONETARISTE DE M.FRIEDMAN

Friedman qui est le grand thoricien quantitativiste du XX sicle va renouveler la thorie quantitative en en reprenant les principales conclusions:

la demande de monnaie est une fonction stable , donc la vitesse de circulation de la monnaie est constante

linflation trouve toujours sa source dans la cration de monnaie )

Mais Friedman va distinguer le court et le long terme:

dans le court terme: en trompant les agents conomiques qui se croient plus riches grce linjection de monnaie dans lconomie , les autorits montaires peuvent permettre provisoirement daugmenter la croissance conomique et de diminuer le chmage .

mais dans le long terme ,les agents conomiques qui sont rationnels se rendent compte quils ne sont pas plus riches quauparavant en termes rels ,l injection de monnaie entranant , puisque lconomie se trouve au plein emploi , une augmentation de linflation proportionnelle linjection de monnaie dans lconomie . Ds lors , le pouvoir dachat des mnages na pas boug et les mnages vont donc rduire leur niveau de consommation qui revient au niveau antrieur . Dans le long terme , la politique montaire savre donc totalement incapable de relancer la croissance conomique et de lutter contre le chmage .

Consquences: Ds lors , puisque la politique montaire ne peut avoir aucun effet sur la sphre relle , elle doit seulement contribuer stabiliser linflation . Friedman et les montaristes prconisent donc lapplication dune politique automatique sopposant aux politiques discrtionnaires: la masse montaire doit crotre un taux fix lavance et proche du taux de croissance de lconomie . Pour obtenir ce rsultat , il faut assurer lindpendance de la Banque Centrale pour( viter que la politique montaire ne subisse de pressions de la part des autorits politiques qui cherchent relancer lconomie pour des raisons lectoralistes .

II - LANALYSE NON DICHOTOMIQUE INTRODUCTION :

Les thories appartenant ce courant ont pour point commun de rejeter 3 des postulats essentiels du courant quantitativiste:

le rejet de lanalyse dichotomique: cest--dire que tous les auteurs appartenant ce courant , au premier rang desquels figure Keynes , rejettent lide dune sparation de la sphre relle et de la sphre montaire et donc la thorie quantitative de la monnaie

ils refusent de considrer quune conomie puisse exister sans monnaie , cest--dire que dans, un premier temps , on fasse comme si lconomie se caractrisait par le troc , afin de dterminer lquilibre sur chacun des marchs , et seulement dans un second temps , que lon introduise la monnaie afin de faciliter les changes . Les auteurs de ce courant conoivent donc une conomie montaire de production dans laquelle la monnaie est le fondement de toute relation conomique . Lide de neutralit de la monnaie est donc rejete par ce courant de pense

le rejet de lexognit de la monnaie: les thoriciens appartenant ce courant considrent que la monnaie est endogne et rpond un besoin des agents conomiques , cest--dire que , mme si la quantit de monnaie est contrle par les autorits montaires , lintroduction de la monnaie dans lconomie rsulte principalement doprations de crdits rpondant un besoin de financement des agents conomiques .

A - LANALYSE DE KEYNES ( 18 p 62)Lanalyse keynsienne remet fondamentalement en cause la dichotomie classique par labandon de deux hypothses de base:

1-Lconomie peut certes se situer au plein emploi des facteurs de production mais contrairement ce quaffirment les libraux aucun mcanisme autorgulateur ne lassure avec certitude. Il existe donc beaucoup plus frquemment des situations de sous-emploi qui rsultent dune demande des agents conomiques insuffisante En effet Keynes rejette la loi de Say en dmontrant que ce nest pas loffre qui cre la demande et lamne son niveau, mais au contraire la demande anticipe des mnages et des entreprises qui exercent un rle directeur. ds lors selon Keynes tant que lconomie connat une situation de sous-emploi il faut que lEtat intervienne pour sortir lconomie de la dpression laquelle elle est confronte . Un des outils prconiss par Keynes est alors la politique montaire pour laquelle Keynes distingue deux cas:

Tant que lconomie se trouve dans une situation de sous-emploi, donc quil existe du chmage une injection de monnaie dans lconomie permettant daccrotre la demande effective ( cest dire la demande solvable anticipe par les entreprises) va relancer la croissance et donc permettre de dynamiser linvestissement et de crer des emplois sans avoir deffets notables sur les prix . On constate donc que tant que lconomie ne se situe pas au plein emploi des facteurs de production Keynes rejette la thorie quantitative de la monnaie, en affirmant quune injection de monnaie dans lconomie aura des effets sur la sphre relle(la croissance , lemploi) sans relancer linflation . Keynes critique donc la vision dichotomique dfendue par les thoriciens quantitativistes. Et ce dautant plus quen situation de rcession toute politique montaire restrictive visant assainir lconomie va aggraver le sous emploi des facteurs de production , donc le chmage Au contraire quand lconomie se situe au plein emploi des facteurs de production , Keynes Considre que toute hausse de la masse montaire en circulation va se traduire par une hausse de linflation et naura pas deffets sur la sphre relle , car il nexiste pas de capacits de production disponibles . Keynes conclut donc que , dans le cas particulier o lconomie se trouve au plein emploi , la thorie quantitative de la monnaie redevient valable , puisque toute hausse de la masse montaire se traduit par de linflation et na aucun effet sur la sphre relle .

2-Keynes conteste la validit de lhypothse de constance de la vitesse de circulation de la monnaie . En effet , selon lui , la demande de monnaie de la part des agents conomiques nest pas seulement fonction du niveau de revenu et de production ( plus le revenu augmente , plus il faut de moyens de paiement pour oprer des transactions ) . Elle dpend aussi des taux dintrt ( contrairement ce quaffirment les thoriciens quantitativistes ) . En effet , selon Keynes , les taux dintrt nont pas seulement pour fonction dquilibrer par la flexibilit loffre et la demande de capitaux . Ils nappartiennent donc pas seulement la sphre relle .Il deviennent le lieu de rencontre entre la sphre relle et la sphre montaire:

selon les libraux ,le taux dintrt est le prix de la renonciation la consommation immdiate des mnages: le mnage a le choix entre utiliser son revenu pour consommer tout de suite ou sabstenir de consommer et pargner . Mais comme les mnages ont une prfrence pour le prsent , il pargnera dautant plus que la rcompense de son effort sera importante , cest--dire que le taux dintrt sera lev . Lpargne , cest--dire loffre de capitaux est donc une fonction croissante du taux dintrt rel . Au contraire , la demande de capitaux de la part des entreprises sera dautant plus importante que le prix quils auront payer sera faible pour financer leurs investissements . La demande de capitaux des entreprises est donc une fonction dcroissante du taux dintrt rel

Keynes considre certes que linvestissement est une fonction dcroissante du taux dintrt rel , mais selon lui , lpargne nest pas fonction du taux dintrt . Cest le reliquat qui demeure une fois que le mnage a dtermin son niveau de consommation qui est une fonction croissante du revenu . Ds lors , le taux dintrt ne rcompense plus labstention de consommation , il va dterminer la rpartition de son pargne que le mnage va oprer entre la dtention sous forme liquide , cest--dire sous forme de monnaie et la dtention sous forme de placements . Le mnage aura dautant plus intrt dtenir son pargne sous forme liquide que le taux dintrt sera faible , cest--dire que le taux de rendement des placements sera rduit . Au contraire , si le mnage anticipe une augmentation des taux dintrt , il lui sera bnfique doprer des placements . Mais alors , contrairement ce quaffirment les thoriciens no-classiques , la vitesse de circulation de la monnaie nest pas constante , elle fluctue en fonction des variations des taux dintrt . Ds lors , lEtat peut appliquer une politique dinjection de monnaie dans lconomie puisque , qui diminuera le taux dintrt car il na pas craindre une chute de taux dpargne ( celle-ci dpendant du revenu et non du taux dintrt . La baisse du taux dintrt va inciter les entreprises investir , ce qui va relancer la croissance conomique , augmenter le revenu , la consommation et lpargne .

PARTIE II - LE FINANCEMENT DE LECONOMIE

SECTION I - LES FORMES DE FINANCEMENT DE LECONOMIE

I - BESOIN ET CAPACITE DE FINANCEMENT (1 p 72)Certains agents conomiques dgagent durablement ou momentanment un revenu suprieur leurs dpenses , cest--dire quils disposent dune capacit de financement laquelle il recherche un emploi .Au contraire , dautres agents conomiques souhaitent dpenser plus que leur revenu , ils ont donc un besoin de financement .

La principale fonction des intermdiaires financiers va donc tre de servir dintermdiaires entre les agents ayant des besoins et des capacits de financement , cest--dire de collecter lpargne des agents ayant un excdent afin de financer les agents exprimant un besoin de financement .

Traditionnellement , on considre que les mnages ont une capacit structurelle de financement ( vrifie par le doc. 2 p 73 sur la priode 78-2000) . Au contraire , structurellement et en particulier en priode de crise , les administrations ont un besoin de financement qui sest beaucoup creus dans les annes 90 , . La situation des entreprises est plus paradoxale: elles ont traditionnellement un besoin de financement , mais , entre 93 et 98 , elles ont dgag une capacit de financement .

II - FINANCEMENT EXTERNE - INTERNE , FINANCEMENT DIRECT INDIRECT (8 p 76) A FINANCEMENT EXTERNE FINANCEMENT INTERNE (5 p 75) le financement interne correspond la situation o un agent conomique , en particulier une entreprise , finance lachat de son capital par des ressources propres , cest--dire par le recours lautofinancement .

Mais gnralement , celui-ci se rvle insuffisant pour assure le dveloppement dune socit dans un contexte trs concurrentiel. Ds lors , celle-ci est oblige de recourir un financement externe qui peut prendre 2 formes: direct ou indirect

B FINANCEMENT DIRECT FINANCEMENT INDIRECT

le financement direct (5 p 75): consiste en une mise en rapport direct de lemprunteur ayant une capacit de financement et du prteur ayant un besoin de financement . Leur relation sopre sur un march rgul par le taux dintrt: lagent conomique ayant un besoin de financement met un titre ( action , obligation , bons du Trsor ) qui est acquis par un agent disposant dune capacit de financement . Cest un financement direct , car la crance dtenue par lagent qui pargne est la contrepartie de la dette de celui qui emprunte . au contraire , le financement indirect (6 p 75): correspond lintermdiation qui est la situation dans laquelle une institution financire collecte des ressources auprs de ceux qui ont des excdents au profit de ceux qui ont des dficits On dit quil y a intermdiation dans la mesure o la crance dtenue par les agents ( comptes bancaires , livrets ) est diffrente de la dette des agents dficit , et ce dautant plus , quune partie de lintermdiation correspond la capacit des banques c rer de la monnaie , en accordant des crdits aux agents conomiques sans collecte dpargne pralable .

Exercice de comprhension: 6 p 75

rpondez la question 2. SECTION II - DUNE ECONOMIE DENDETTEMENT A UNE ECONOMIE DE FINANCEMENT DESINTERMEDIE I - LECONOMIE DENDETTEMENT (9 p 77) A - LES RAISONS EXPLIQUANT LE PASSAGE A UNE ECONOMIE DENDETTEMENT

Pendant les 30 Glorieuses , les capacits de financement de lconomie deviennent insuffisantes pour 2 raisons complmentaires:

1- leffort dinvestissement des entreprises , des mnages et de lEtat devient considrable dans un contexte de croissance conomique trs rapide .

2- mais les mnages prfrent consommer plutt qupargner , dautant plus que le dveloppement des assurances et de la protection sociale rend lpargne de prcaution moins ncessaire .

Ds lors , pour couvrir leurs besoins de financement , les agents conomiques ont de plus en plus recours au crdit qui est facilit par des taux dintrt peu levs et une inflation rampante:

les taux dintrts sont peu levs car lEtat et le systme bancaire rpondent aux besoins de lconomie en injectant de la monnaie afin de perptuer le mouvement de croissance conomique . Ds lors , les entreprises qui constatent que le taux dintrt , cest--dire le cot de lendettement , est infrieur leur taux de profit , cest--dire le rendement de leur investissement , ont de plus en plus recours lendettement pour financer leur investissement

cette politique dinjection de monnaie dans lconomie en maintenant lconomie dans une situation proche du plein emploi gnre une inflation rampante , cest--dire une hausse des prix , mais qui reste modre . Ds lors , les agents conomiques anticipent que linflation va faciliter leur remboursement en diminuant la valeur de la monnaie , car elle allge leurs charges financires . Cest donc une forte incitation demander de nouveaux emprunts .

B - CARACTERISTIQUES DUNE ECONOMIE DENDETTEMENT

Jusquau dbut des annes 80 , la France a les 3 grandes caractristiques dune conomie dendettement:

1- un endettement lev des entreprisestant en flux ( en 80 , les crdits bancaires reprsentaient 70 % du financement externe des entreprises ) quen stock ( en 82 , le ration endettement sur fonds propres atteignait 96,2 % pour les entreprises individuelles )2- un contrle des marchs financiers trs actif par les pouvoirs publics dont les principales manifestations sont:

le contrle des changes qui vise contrler les mouvements de capitaux entre la France et ltranger un encadrement du crdit,

un contrle des paix cest--dire du taux dintrt

3- une concurrence faible entre les intermdiaires financiers lie lintervention des pouvoirs publics tant sur les prix que sur les quantits des crdits distribus et au cloisonnement du systme financier franais

C - LES REPERCUSSIONS DUNE ECONOMIE DENDETTEMENT

1 - LECONOMIE DENDETTEMENT EST INFLATIONNISTE

Durant les 30 Glorieuses , leffort dinvestissement est tellement lev que la capacit dpargne nationale franaise sest avre insuffisante . Lendettement auprs du systme bancaire a permis de la combler . Si cela a eu des consquences trs positives court et moyen terme ( une forte croissance conomique , un effort dinvestissement et de modernisation considrable) , cela a fini par gnrer des effets pervers:

les entreprises , pour rembourser leurs dettes et leurs frais financiers , ont tendance augmenter leur prix le financement des infrastructures et du logement social sest opr par une cration de monnaie qui a gonfl la masse montaire , ce qui , dans une situation proche du plein emploi , a eu tendance gnrer des tensions inflationnistes

Linflation parat donc tre une drogue par accoutumance dont les effets long terme sont ngatifs , puisque elle gnre une spirale inflationniste , cest--dire une augmentation continue et autoentretenue du niveau gnral des prix . 2 - LE SURENDETTEMENT DES AGENTS ECONOMIQUES

A force demprunter , de nombreux agents conomiques se sont retrouvs lourdement endetts; ils sont victimes de ce que lon appelle leffet-boomerang ou leffet de massue:

pour les entreprises , le surendettement finit par inquiter les banques qui hsitent accorder de nouveaux crdits , ce qui limitent leurs investissements , dautant plus qu terme la spirale inflationniste se traduit par une forte augmentation des taux dintrt qui rduit lincitation investir des entreprises et leurs capacits rembourser leurs dettes les mnages: ils sont aussi victimes de leffet boomerang puisque , en raison de la crise , laugmentation de leur pouvoir dachat ralentit et mme quelquefois seffondre en raison du chmage , alors que le cot de leur remboursement ne cesse de saccrotre en raison de laugmentation des taux dintrt lEtat: avait financ le logement et les infrastructures par le recours lendettement . Dans le contexte de crise des annes 70 , ses dpenses augmentent alors que ses recettes chutent . Son dficit saccrot , ncessitant une augmentation de la dette publique , mais celle-ci connat un effet boule de neige , car chaque dficit successif alourdit la dette en se cumulant avec les dficits prcdents , et ce , dautant plus que les taux dintrt ne cessent daugmenter au dbut des annes 80 .

II - LA DESINTERMEDIATION FINANCIERE DES ANNEES 80

A - UNE LIBERALISATION FINANCIERE (13 p 80)Ce mouvement de libralisation sexprime par 3 mouvements complmentaires connus sous le nom de 3D:1- un mouvement de drglementation: qui vise limiter la capacit de contrle de lEtat sur les activits financires . Ainsi , progressivement partir des annes 80 , le contrle des changes et le contrle des prix sont remis en cause

2- un mouvement de dcloisonnement des canaux de financement qui vise largir les modalits de financement des agents conomiques 3- un mouvement de dsintermdiation consistant en un recours accru au financement par les actions et les obligations

( titrisation ) au dtriment des crdits bancaires

Ces mesures visent essentiellement amliorer lefficacit des systmes financiers afin de dynamiser linvestissement et la croissance conomique par 4 rpercussions:

il sagit dobtenir une meilleure allocation des ressources: pour cela , il faut donner au taux dintrt sa vritable dimension de prix du march seul mme de permettre une allocation optimale des ressources entre les secteurs de lconomie . Pour cela , il faut mettre en concurrence les diffrents canaux de financement ( dcloisonns ) et supprimer tout contrle sur la formation du taux dintrt ( tel que lencadrement du crdit ) . lobjectif est dobtenir une rduction du cot de lintermdiationqui pse finalement sur le cot des entreprises .Dans une perspective librale , on considre que si on met les banques en situation de concurrence , soit entre elles en dcloisonnant les circuits spcialiss , soit en offrant aux entreprises de nouvelles opportunits de financement , le cot de lintermdiation devra baisser . En effet , les intermdiaires financiers seront incits distribuer de manire plus efficace les crdits lconomie afin de ne pas perdre de parts de march . la libralisation financire , en ouvrant considrablement les possibilits de financement des agents conomiques , permet de mieux satisfaire les besoins de financement sans augmenter corrlativement les risques bancaires . En effet , lexpansion des financements par titre conduit une dilution des risques par miettement des prteurs , alors que le crdit bancaire se traduit au contraire par une concentration des risques entre les mains dun nombre rduit de banques . la libralisation favorise la lutte contre linflation , dune part car le dveloppement des financements de march permet un financement non montaire de linvestissement , dautre part car le dveloppement des marchs financiers permet lEtat de remplacer un financement montaire inflationniste court terme par un financement non montaire long terme .

B - DANS UN CONTEXTE ECONOMIQUE FAVORABLE (14 p 80)Cette dsintermdiation a dautant plus facilit quelle sest opre dans un contexte qui lui a t favorable . En effet , depuis le milieu des annes 80 , la situation financire des entreprises sest fortement amliore . Leurs taux de marge (EBE/VAB x100) ont fortement augment, retrouvant leur niveau davant le choc ptrolier de 74 . Cette excellente situation financire leur a permis simultanment:

dautofinancer une part croissance de leurs investissements ( le taux dautofinancement est pass de 64 % en 82 116 % en 97 )

et daccrotre leurs placements financiers .

Les entreprises ont donc progressivement diminu leur financement par lendettement pour recourir un financement externe direct par le march boursier qui reprsente aujourdhui 60 % du financement externe , alors quil nen reprsentait que 25 % en 80

C ASSURE UN DEVELOPPEMENT DES MARCHES FINANCIERS

Si lon reprend la distinction opre par Hicks, une conomie de march financier se caractriserait par:

une capacit dpargne forte et suffisante pour assurer le financement de linvestissement

un financement externe direct c'est--dire la rencontre entre les agents besoins de financement et ceux ayant des capacits de financement

Cette rencontre sopre sur le march montaire( pour les capitaux court terme), soit sur le march financier (pour les capitaux long terme) sur lequel les entreprises peuvent mettre des actions ( 1 p 86) et ou des obligations (2 p 86= afin de combler leurs besoins de financement.Conclusion:

Si la France a jusquaux annes 80 considre comme une conomie dendettement dans laquelle lintermdiation bancaire jouait un rle central sous le contrle de lEtat,

avec la libralisation des march financiers lance par les USA que tous les pays dvelopps ont suivi, lconomie franaise serait devenue une conomie de marchs financiers.

Le dcloisonnement , la drgulation et donc la dsintermdiation permettraient dsormais a tous les agents de pouvoir financer leurs besoins des cots trs rduits grace aux capacits dinnovation des march financiers. D MAIS LES RISQUES DE LA FINANCIARISATION

Le mouvement de drglementation , de dcloisonnement et de dsintermdiation qui devait amliorer lefficacit du systme financier na pas eu que des effets positifs . En effet , les marchs financiers , comme laffirmait dj Keynes au dbut des annes 30 , ne sont pas rationnels car les agents conomiques adoptent des comportements moutonniers qui gnrent des anticipations auto ralisatrices ( cf. chapitre sur le march ) qui sont lorigine de lapparition de bulles spculatives qui accroissent potentiellement un risque de crise financire , dautant plus dommageable que les marchs financiers ne sont plus cloisonns et rglements ( risque de contamination successive ).

Exercice de comprhension: 3 p 86

Expliquez la phrase souligne.

Quel doit tre le comportement du spculateur? E NE NECESSITENT-ILS PAS UNE REREGLEMENTATION ?

Comme lindique D.Plihon: les marchs financiers ont besoin de rgles et dun encadrement strict pour fonctionner , (car) ( ) la somme des dcisions prives na aucune raison de correspondre loptimum pour la socit . Il est de la responsabilit des politiques dtablir ces rgles et de contrler leur application , de mettre en place ces mcanismes de protection et de corriger ces dsquilibres . On connat les mesures prendre pour matriser les marchs financiers et limiter la spculation et les dsquilibres quelle entrane:

il faut assurer la stabilit des changes entre les monnaies qui connaissent contrairement aux affirmations des libraux des fluctuations considrables nuisant au dveloppement des changes internationaux il faut rguler plus activement les marchs en introduisant des rgles prudentielles qui visent limiter les risques de crise apparaissant dans un march sans contrles il faut augmenter la fiscalit sur les revenus financiers afin de limiter la rentabilit des mouvements spculatifs ( certains prconisent par exemple linstauration de la taxe TOBIN qui vise oprer un prlvement minime sur chaque opration spculative afin de la rendre moins rentable ) .

La multiplication des crises depuis le dbut des annes 80 a montr la ncessit dune intervention des Etats , mais nous nous trouvons aujourdhui dans un contexte de mondialisation des marchs financiers qui ncessite un accord des principaux Etats . Or aujourdhui , les pays anglo-saxons , en particulier , sont opposs lapplication de politiques visant corriger les dsquilibres du march qui , selon eux , est capable de sautorguler PAGE 1