4
Étude réalisée auprès des petites entreprises adhérentes des Centres de Gestion Agréés, membres de la FCGA Fédération des Centres de Gestion Agréés Banque Populaire OCTOBRE 2017 - N° 66 l’O bservatoire de la Petite Entreprise Titre de maître restaurateur, mention "fait maison", statut d’artisan cuisinier, campagne de publicité TV… Ces dernières années, les professionnels de la restauration ont bénéficié d’un ensemble de mesures gouver- nementales destinées à renforcer l’attractivité de leurs établissements dont la fréquentation était en baisse continue ces dernières années (- 3,3 % entre 2014 et 2016 selon l’Insee). Même si le secteur reste toujours fragile, il donne quelques signes encou- rageants de reprise. Stimulée par les nouveaux dispositifs institutionnels, la profession est revigorée et exploite intelligemment ses nouveaux atouts marketing. Au deuxième trimestre 2017, selon notre Observatoire, le chiffre d’affaires des restaurants indépendants enregistre une légère hausse (+ 0,6 %), tandis que celui des hôtels-restaurants affiche une augmentation plus conséquente de son activité (+ 3,3 %). Cette tendance positive est une bonne nouvelle pour l’économie française dont la restau- ration commerciale est un acteur- clé avec 7 000 000 emplois salariés et 177 000 entreprises pour un chiffre d’affaires de 66 milliards d’euros, rappelle la Direction générale des entreprises (DGE) dans une étude sectorielle. L’ensemble de la filière de la restau- ration (restauration commerciale, rapide, collective et offre des métiers de bouche) représente, quant à elle, près de 350 000 entreprises. "Sur les dix dernières années, elle a présenté un solde annuel de 13 000 créations d’entreprises, soit 4,6 % des entreprises créées en France", souligne la DGE. La filière joue également un rôle-clé pour d’autres secteurs économiques : l’industrie agroalimentaire (10 % du chiffre d’affaires de l’industrie agro- alimentaire), la pêche (17 % des dépenses en France sur le marché de la pêche et de l’aquaculture), la viticulture, mais aussi le tourisme ou les équipementiers de cuisine professionnelle. A noter : ce sont les petites entre- prises de restauration qui constituent la quasi-totalité du réseau d'établis- sements français. En effet, le marché est exploité aux trois-quarts par des indépendants et à 90 % par des TPE qui emploient 52 % des salariés du secteur. ZOOM Et de trois ! + 0,5 % de croissance au deuxième trimestre 2017, comme lors des deux trimestres précédents. Un beau triplé qui confirme l’embellie dont bénéficie actuellement l’économie française. A l’origine de cette performance, les bons chiffres du commerce extérieur dopé par le net rebond des exportations (+ 3,1 %). Mais aussi le dynamisme de la demande intérieure (+ 0,4 %) et, plus précisément, de la consommation des ménages (+ 0,3 %). Ce sont surtout les dépenses en énergie (+ 0,5 %, après - 3,2 %) et en alimentation (+ 0,6 %, après + 0,4 %) qui stimulent le budget des ménages, malgré le ralentissement observé dans les services (0,2 %, après + 0,6 %). Globalement, les petites entreprises de l’artisanat, du commerce et des services ne profitent pas des effets de cette reprise. L’indice trimestriel d’activité des TPE, même s’il s’améliore, reste négatif : - 1,5 % (contre - 2,4 % au premier trimestre 2017). 1,5 % 1,6 % 2 ème trimestre 2017/ 2 ème trimestre 2016 juillet 2016 - juin 2017/ juillet 2015 - juin 2016 Tendances Les nouveaux atouts des restaurants 2 ème Trimestre 2017 © TLPEP / Fotolia Indices sectoriels 2 ème T 2017/2 ème T 2016 12 derniers mois COMMERCE ET SERVICES -0,6% - 1,0% ALIMENTAIRE 3,0% - 0,3% SERVICES -0,4% - 0,5% BÂTIMENT - 3,9% - 2,7% EQUIPEMENT DE LA MAISON ET DE LA PERSONNE -3,9% - 3,3%

2ème Trimestre 2017 Tendances ZOOM - fcga.fr · Laverie pressing - 3,6 % Entreprise de nettoyage 1,0 % ... L’alimentation revient en force ... Formes de vente aux prix de l'année

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Étude réalisée auprès des petites entreprises adhérentes des Centres de Gestion Agréés, membres de la FCGA

Fédération des Centres de Gestion Agréés • Banque Populaire

OC

TOb

re

201

7 -

66 l’Observatoire

de la Petite Entreprise

Titre de maître restaurateur, mention

"fait maison", statut d’artisan cuisinier,

campagne de publicité TV… Ces

dernières années, les professionnels

de la restauration ont bénéficié

d’un ensemble de mesures gouver-

nementales destinées à renforcer

l’attractivité de leurs établissements

dont la fréquentation était en baisse

continue ces dernières années (- 3,3 %

entre 2014 et 2016 selon l’Insee).

Même si le secteur reste toujours

fragile, il donne quelques signes encou-

rageants de reprise. Stimulée par les

nouveaux dispositifs institutionnels,

la profession est revigorée et exploite

intelligemment ses nouveaux atouts

marketing. Au deuxième trimestre

2017, selon notre Observatoire, le

chiffre d’affaires des restaurants

indépendants enregistre une légère

hausse (+ 0,6 %), tandis que celui

des hôtels-restaurants affiche une

augmentation plus conséquente de

son activité (+ 3,3 %). Cette tendance

positive est une bonne nouvelle pour

l’économie française dont la restau-

ration commerciale est un acteur-

clé avec 7 000 000 emplois salariés

et 177 000 entreprises pour un chiffre

d’affaires de 66 milliards d’euros,

rappelle la Direction générale des

entreprises (DGE) dans une étude

sectorielle.

L’ensemble de la filière de la restau-

ration (restauration commerciale,

rapide, collective et offre des métiers

de bouche) représente, quant à elle,

près de 350 000 entreprises. "Sur les

dix dernières années, elle a présenté

un solde annuel de 13 000 créations

d’entreprises, soit 4,6 % des entreprises

créées en France", souligne la DGE.

La filière joue également un rôle-clé

pour d’autres secteurs économiques :

l’industrie agroalimentaire (10 % du

chiffre d’affaires de l’industrie agro-

alimentaire), la pêche (17 % des

dépenses en France sur le marché

de la pêche et de l’aquaculture),

la viticulture, mais aussi le tourisme

ou les équipementiers de cuisine

professionnelle.

A noter : ce sont les petites entre-

prises de restauration qui constituent

la quasi-totalité du réseau d'établis-

sements français. En effet, le marché

est exploité aux trois-quarts par des

indépendants et à 90 % par des TPE

qui emploient 52 % des salariés du

secteur.

ZOOMEt de trois ! + 0,5 % de croissance au deuxième

trimestre 2017, comme lors des deux trimestres

précédents. Un beau triplé qui confirme l’embellie

dont bénéficie actuellement l’économie française.

A l’origine de cette performance, les bons

chiffres du commerce extérieur dopé par le net

rebond des exportations (+ 3,1 %). Mais aussi le

dynamisme de la demande intérieure (+ 0,4 %) et,

plus précisément, de la consommation des

ménages (+ 0,3 %). Ce sont surtout les dépenses en

énergie (+ 0,5 %, après - 3,2 %) et en alimentation

(+ 0,6 %, après + 0,4 %) qui stimulent le budget des

ménages, malgré le ralentissement observé dans

les services (0,2 %, après + 0,6 %). Globalement,

les petites entreprises de l’artisanat, du commerce

et des services ne profitent pas des effets de cette

reprise. L’indice trimestriel d’activité des TPE,

même s’il s’améliore, reste négatif : - 1,5 % (contre

- 2,4 % au premier trimestre 2017).

1,5 %1,6 %

2ème trimestre 2017/2ème trimestre 2016

juillet 2016 - juin 2017/juillet 2015 - juin 2016

TendancesLes nouveaux atouts des restaurants

2ème Trimestre 2017

© T

LPEP

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lia

Indices sectoriels2 ème T 2017/2 ème T 2016 12 derniers mois

COmmerCe eT serviCes -0,6% - 1,0%

AlimenTAire 3,0% - 0,3%

serviCes -0,4% - 0 ,5%

bâTimenT

-3,9% - 2,7% equipemenT de lA mAisOn eT de lA persOnne

-3,9% - 3,3%

Tendances

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Taux d’accroissement du chiffre d’affaires

2ème trimestre 2017 / 2ème trimestre 2016 2ème trimestre 2017 / 2ème trimestre 2016

AuTomobile - moTo :

AGRiCulTuRe SYlViCulTuRe oSTReiCulTuRe : CulTuRe & loiSiRS :

ÉquipemenT de lA mAiSon :

ÉquipemenT de lA peRSonne :

SAnTÉ :

SeRViCeS :

TRAnSpoRTS :

CAfÉ - HôTelleRie - ReSTAuRATion :

bâTimenT :

beAuTÉ - eSTHÉTique :

CommeRCe de dÉTAil AlimenTAiRe :

Parcs et jardins -1,1 %

Carrosserie automobile 4,9 % Auto, vente et réparation - 2,6 % Moto vente et réparation 4,4 %

Hôtel-Restaurant 3,3 %Hôtellerie de plein air 2,7 % Restauration 0,6 % Café - 2,2 %

Couverture - 3,9 % Maçonnerie - 4,1 % Electricité - 5,2 % Plomberie-Chauffage-Sanitaire - 1,9 % Plâtrerie-Staff-Décoration - 5,8 % Menuiserie - 3,7 % Carrelage-faïence - 4,8 % Peinture bâtiment - 5,6 % Terrassements-Travaux publics - 3,0 %

Parfumerie - 0,4 % Coiffure - 0,4 % Esthétique - 0,5 %

Charcuterie 0,7 % Boulangerie-Pâtisserie 2,9 % Pâtisserie 18,7 % Alimentation générale 3,3 % Fruits et Légumes - 2,1 % Boucherie-Charcuterie 2,8 % Poissonnerie-Primeurs 2,6 %Vins, spiritueux, boissons diverses 1,9 %Crèmerie - 0,2 %

Librairie-papeterie-presse - 5,3 % Articles sport, pêche et chasse -1,1 % Tabac-journaux-jeux - 6,5 %Studio photographique 0,1 %Commerce-réparation cycles 0,2 %Jouets et jeux 6,1 %

Ebénisterie - 3,2 %

Electroménager - TV - HIFI - 15,1 % Magasins de bricolage 0,3 % Fleuriste - 2,7 % Meuble - 7,7 % Vaisselle, verrerie, faïence, luminaires - 0,3 %

Mercerie-Lingerie-Laine - 1,5 % Vêtements enfants 0,7 % Prêt-à-porter - 1,0 % Chaussures - 2,1 %Maroquinerie et articles de voyage - 7,9 % Horlogerie-Bijouterie - 4,2 %

Pharmacie - 1,7 % Optique-lunetterie - 0,6 %

Laverie pressing - 3,6 % Entreprise de nettoyage 1,0 % Agence immobilière - 1,1 %Pompes funèbres - 0,6 %

Taxis-Ambulances - 1,3 % Transport de marchandises 2,0 %

- 1,1 %

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0,7 %

- 3,9 %

- 0,4 %

3,0 %

- 3,6 %

- 5,5 %

- 1,8 %

- 1,7 %

- 0,3 %

0,7 %

+ 3 % au deuxième trimestre 2017 ! C’est, de loin, tous sec-teurs confondus, la meilleure performance de la période. Après plusieurs trimestres consécutifs de recul, le com-merce de détail alimentaire retrouve de belles couleurs. Tirés par les ventes spectaculaires des pâtissiers (+ 18,7 %)

qui bénéficient d’un heureux effet de calendrier, les métiers de bouche peuvent aussi s’enorgueillir de remar-quables hausses d’activité dans l’alimentation générale (+ 3,3 %), la boulangerie-pâtisserie (+ 2,9 %), la boucherie-charcuterie, (+ 2,8 %) et la poissonnerie (+ 2,6 %).

L’alimentation revient en force

Concurrence des enseignes low-cost, boom des ventes en ligne, réduction du budget des ménages… Comme au trimestre précédent (- 5,7 %), l’équipement de la maison enregistre un chiffre d’affaires en net recul (- 5,5 %). L’activité des commerces spécialisés dans l’électroménager-

TV-HiFi (- 15,1 %) ou l’ameublement (- 7,7 %) s’effondre, tandis que les magasins de bricolage (+ 0,3 %) ou les arts de la table (- 0,3 %) résistent tant bien que mal… Les artisans du secteur, ébénistes (- 3,2 %) ou fleuristes (- 2,7 %), ne font pas mieux.

L’équipement de la maison en panne

3

le commerce en 2016Synthèse des principaux enseignements de l’enquête INSEE consacrée à l’activité du commerce en 2016

L’activité des grandes surfaces, qui réalisent les deux tiers

des ventes de produits alimentaires, est en berne (- 1,2 %

en volume). À l’inverse, le commerce alimentaire spécialisé

et l’artisanat commercial sont très dynamiques : (+ 4,6 % en

volume). Les ventes des petites surfaces généralistes (supé-

rettes et alimentations générales) sont également en

hausse de près de 3 %, comme les années précédentes.

Dans son ensemble, le commerce non alimentaire est bien

orienté (+ 2,0 % en volume), mais les disparités entre secteurs

s’accentuent en 2016.

L’activité selon les formes de vente

En 2016, les ventes du commerce de gros et des intermé-

diaires du commerce s’élèvent à 730 milliards d’euros, dont

608 milliards pour le seul commerce de gros. Les ventes

des grossistes se redressent légèrement en valeur (+ 0,2 %).

L’activité des intermédiaires progresse (+ 2,7 %). Dans le com-

merce de détail et l’artisanat commercial, les ventes au détail

augmentent en valeur de 0,7 % en 2016 (498 milliards d’euros).

En volume, les ventes au détail décélèrent (+ 1,2 % après

+ 1,7 %) malgré l’accélération du pouvoir d’achat des ménages.

Le commerce hors magasin progresse nettement en 2016,

comme en 2015 (+ 3,9 % en volume).

Les ventes du commerce

LES VEnTES Du COMMERCE DE DéTAIL En 2015 ET 2016

3,1 millions de salariés travaillent dans le commerce. Ils repré-

sentent 19 % des salariés des secteurs principalement marchands.

Au nombre de 440 000, les non-salariés sont davantage

représentés dans l’artisanat commercial, le commerce

de détail et le commerce et la réparation d’automobiles

que dans le commerce de gros. Les effectifs salariés hors

intérim augmentent en 2016 dans les secteurs commerciaux,

à un rythme un peu moins soutenu que dans le tertiaire

marchand dans son ensemble (+ 0,7 % contre + 1,4 %).

Evolution des effectifs salariés

Commerce et réparation d'automobiles

LES VEnTES Au DéTAIL Du COMMERCE ET DE LA REPARATIOn D'AuTOMOBILES

En 2016, les ventes du commerce et de la réparation d’auto-

mobiles s’accroissent en volume avec une ampleur inédite

depuis 1994. Elles progressent en valeur de 6,5 % pour

atteindre 117 milliards d’euros. Le dynamisme de l’activité

est imputable aux ventes du commerce automobile, qui

contribue pour 5,4 points à la croissance en volume de

l’ensemble du secteur. Les immatriculations de véhicules

utilitaires légers bondissent (+ 8,1 % en moyenne annuelle) ;

celles de voitures particulières neuves continuent d’augmen-

ter sensiblement (+ 5,2 %), après avoir déjà crû fortement

en 2015 (+ 6,8 %). 201620152014

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ÉVOLUTION DES VENTES EN VOLUME (TTC)au prix de L’ANNÉE PRÉCÉDENTE (en %)COMMERCE DE GROS

D’ÉQUIPEMENTS AUTOMOBILES

ENTRETIEN ET RÉPARRATIONDE VÉHICULES AUTOMOBILES

COMMERCE ET RÉPARATIONDE MOTOCYCLES

COMMERCE DE VÉHICULESAUTOMOBILES

COMMERCE DE DÉTAILD’ÉQUIPEMENTS AUTOMOBILES

ENSEMBLE DU COMMERCEET DE LA RÉPARATION AUTOMOBILES

source : insee, comptes du commerce, base 2010.

éVOLuTIOn DES EFFECTIFS SALARIéS DAnS LE COMMERCE

source : insee, estimations d'emplois

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source : insee, comptes du commerce, base 2010.

L'ACTIVITé DES FORMES DE VEnTE * Du COMMERCE DE DéTAIL

Magasins non alimentaires spécialisés

sd : compte semi-définitif ; p : compte provisoire * l'activité de certaines entreprises relève de plusieurs formes de vente (par exemple hypermarchés, supermarchés et petites surfaces d'alimentation ; leurs ventes sont alors réparties entre ces formes de vente.** Artisanat commercial : boulangeries, pâtisseries, charcuteries.

2014 2015 2016

Alimentation spécialisée et artisanat commercial **

Grandes surfaces d'alimentation générale

Petites surfaces d'alimentation générale et magasins de produits surgelés

Grands magasins et autres magasins non alimentaires non spécialisés

Commerce hors magasin

Commerce de détail et artisanat commercial (évolution en %)

Contributions en points

Evolution des ventes en volume (TTC) aux prix de l'année précédente (en %)Formes de vente

sd p

0,4 0,3 0,5

- 0,2 0 - 0,4

0 0,1 0,1

0,1 0,2 - 0,1

0,3 1 1

0,4 0,2 0,2

0,8 1,7 1,2

2015 2016 2015 2016

1,4 2 - 0,8 0,3 Intermédiaires

Commerce de gros hors intermédiaires

Commerce à dominante alimentaire en magasin

Commerce de détail et artisanat commercial

Commerce de Gros

Volume

Commerce à dominante non alimentaire en magasinCommerce hors magasin

Commerce et réparation d'automobiles

Valeur

4,4 2,7 - 0,9 0,3

0,8 1,9 - 0,8 0,2

1,7 1,2 0,3 0,7 0,7 0,2 0 0,2

2,7 2 0,4 0,8

3,2 3,9 2,3 3,6

3,8 6,7 4,6 6,5

source : insee, comptes du commerce, base 2010.

Évolution en %

sd : compte semi-définitif ; p : compte provisoire

sd p

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Bruno Le Maire

Co-éditeurs : FCGA - 2, rue Meissonier 75017 PARIS - www.fcga.fr / BPCE - 50, avenue Pierre Mendès France - 75201 PARIS Cedex 13 - RCS Paris N° 493 455 042 www.banquepopulaire.fr • Directeur de la publication : Yves MARMONT • Directeur de rédaction : Frédéric CHENOT • Rédaction en chef : Nasser NEGROUCHE • Maquette : VE design • Impression : IMPRIMERIE JULIEN • Crédit photos : TLPEP/Fotolia - Ministère de l'Economie et des Finances • Tirage 27 749 exemplaires • Périodicité trimestrielle • Cible : acteurs économiques, organisations professionnelles et consulaires, collectivités territoriales, presse professionnelle, économique et financière, nationale et régionale • N° ISSN : 1632.1014

Les indices d’activité sont calculés chaque trimestre, à partir des chiffres d’affaires d’un échantillon de 17 000 petites entreprises de l’artisanat,du commerce et des services. Pour toute demande d'information sur les indicateurs, contactez la FCGA : 01.42.67.80.62 - E-mail : [email protected]

La FCGA et les Banques Populaires s’associent pour publier chaque trimestre l’évolution des chiffres d’affaires des principaux métiers de l’artisanat, du commerce et des services. Les chiffres publiés proviennent de l’exploitation, par la FCGA, de données communiquées volontairement par les adhérents des CGA répartis sur l’ensemble du territoire.

Méthodologie Partenariat

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L’Observatoire de la Petite Entreprise (OPE) : En 2016, selon l’INSEE, l’activité globale du commerce poursuit sa reprise malgré un léger ralentissement dans le commerce de détail. Comment interpréter cette tendance positive ?

Bruno LE MAIRE : Le dernier rapport de la Commission des comptes commerciaux de la Nation, publié en juin 2017, observe effectivement une amélioration des secteurs du commerce en 2016. L’amélioration est portée par le regain de la demande intérieure, d’où une vitalité du commerce automobile et du commerce de gros. On note également le dynamisme du commerce de détail et de la vente à distance, porté par l’e-commerce et l’augmentation des ventes sur catalogue spécialisé.En 2016, pour la première fois depuis 2011, les ventes ont progressé en valeur dans les grands secteurs du commerce : le gros, le détail et l’automobile. L’INSEE constate que les ménages ont davantage accru leurs dépenses en équipe-ment automobile en 2016 que leurs autres achats de biens. Parmi les secteurs très dynamiques du commerce de détail figurent le commerce alimentaire spécialisé et l’artisanat commercial (+ 4,6 % en volume), ainsi que le commerce d’équi-pements de l’information et de la communication en magasins spécialisés (+ 6,5 % en volume). Les petites surfaces alimentaires généralistes sont aussi en hausse de près de 3 % en 2016.

OPE : L’étude révèle également que l’emploi salarié progresse dans le commerce (+ 0,7 %). Comment expliquez-vous cette performance dans un contexte économique et social plutôt tendu ?

Bruno LE MAIRE : Cette hausse des effectifs salariés du com-merce est principalement tirée par le commerce de détail (+ 1,1 %). Le recours à l’intérim s’est accru, ce qui représente presque 60 000 personnes employées à la fin de 2016. C’est le commerce alimentaire qui a fait progresser l’emploi salarié du commerce sur la période 2009-2013. Hors alimentaire, l’emploi salarié progresse également dans le secteur de l’équi-pement de la personne, ainsi que dans les magasins d’articles

médicaux et d’optique. En revanche, les commerces d’équi-pement du foyer, les grands magasins, le commerce de biens culturels et d’information-communication, la vente de journaux sont des commerces dans lesquels l’emploi se contracte.Plus de 3 millions de salariés et plus de 400 000 non-salariés travaillent dans le secteur du commerce : il est essentiel pour notre économie. Surtout qu’il contribue fortement à l’insertion des jeunes dans la vie active et embauche des personnes non qualifiées, au moyen de la formation en alternance. La politique du Gouvernement, en facilitant les recrutements et l’apprentissage, va directement bénéficier au secteur du commerce.

OPE : Le nombre de créations d’entreprises dans le commerce est en baisse (- 0,7 %), alors qu’il augmente dans l’ensemble de l’économie (+ 5,5 %). Comment analysez-vous ce recul ?

Bruno LE MAIRE : Cela s’explique par la baisse des immatri-culations de micro-entrepreneurs, surreprésentés dans les secteurs commerciaux. Réformé fin 2014, ce régime est moins attractif que le précédent régime de l’auto-entrepreneur.En revanche, les créations réalisées sous d’autres régimes augmentent fortement, en particulier sous la forme d’entre-prises individuelles ou de sociétés par actions simplifiées. Outre les immatriculations d’entreprises individuelles classiques et de sociétés par actions simplifiées (+ 23 % en 2016), le nombre d’entreprises individuelles s’accroît forte-ment dans le commerce hors magasin. Plus des trois-quarts des micro-entrepreneurs du commerce électronique de détail s’immatriculent sous la forme d’entreprise individuelle.La politique du Gouvernement est axée sur la mise en place d’instruments puissants (forte baisse des charges des entre-prises, réelle simplification des procédures administratives, libéralisation des freins à la croissance…) qui vont directe-ment bénéficier au secteur du commerce : c’est le sens de la loi TECE. Par ailleurs, le Gouvernement va lancer un vaste chantier en faveur des centres-vi l les moyens, avec la Conférence nationale des territoires, qui bénéficiera également au secteur du commerce.

Ministre de l'Economie et des Finances