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11 e congrès de Pneumologie de Langue Française Rev Mal Respir 2006 ; 24 : 1S31-1S144 1S114 366 Tuberculose chronique au service de pneumologie d’Annaba F. Khalloufi, H.H. Cherkask, A. Bouchareb, R. Benali La tuberculose demeure une préoccupation nationale majeure avec plus de 16 000 cas déclarés par an dont la moitié bacillifère. L’application du programme national de lutte contre la tuberculose depuis un demi-siècle a engendré une amélioration notable de la situa- tion épidémiologique (RAI est passé de 3 % dans les années soixante à 0,4 %). Cette stratégie n’a pas empêché l’émergence de formes résistantes et de cas de tuberculose chroniques. Dans ce contexte nous avons essayé de définir les caractéristiques de 26 patients cracheurs chroniques de BK répartis en 18 hommes et 8 femmes (sex-ratio 2,25) avec un âge moyen de 32 ans ayant bénéficié de 2 cures de chimiothérapie antituberculeuse. 4 malades sont décédés ; 3 perdus de vue ; 11 déclarés guéris et 8 sont encore sous traitement. 367 Forme pneumonique de la tuberculose N. Belhaoui, S. Maâlej, H. Fennira, M. Bourguiba, A. Ben Kedher, I. Drira Introduction : La tuberculose pneumonique est une forme particu- lière et rare de la tuberculose pulmonaire. Nous rapportons 3 observations de patientes présentant une tuberculose pulmonaire dans sa forme pneumonique. Observation n 1 : patiente âgée de 53 ans, hospitalisée pour pneu- mopathie rebelle au traitement antibiotique non spécifique. La radio- graphie du thorax révèle des lésions séquellaires de tuberculose probable. Les bacilloscopies étaient positives. Observation n 2 : patiente âgée de 60 ans, aux antécédents de dila- tations des bronches admise pour pneumonie du sommet gauche. Le diagnostic de pneumonie tuberculeuse a été retenu sur des bacilloscpies positives au 10 e jour d’hospitalisation. Observation n 3 : patiente âgée de 52 ans diabétique admise pour acidocétose en rapport avec une pneumopathie de la base droite résis- tante au traitement antibiotique. L’évolution a été marquée par la surve- nue d’une hémoptysie et l’apparition de BK dans les crachats 5 jours après, permettant de retenir le diagnostic de tuberculose. L’évolution était bonne pour les 3 patientes avec bacilloscopie négative et début de nettoyage radiologique au 2 e mois de traitement. Conclusion : La tuberculose pneumonique constitue une forme trom- peuse de la tuberculose. Elle pose le problème du diagnostic différentiel avec les pneumonies à germes non spécifiques. Ainsi, elle est responsa- ble d’un retard diagnostique et thérapeutique expliquant la gravité de cette forme. Le siège au niveau des lobes supérieurs, le caractère excavé de l’opacité, les antécédents de tuberculose pulmonaire peuvent aider au diagnostic. 368 Kyste hydatique costal : à propos d’un cas H. Lahlou, M. Mouline, M. Soualhi, R. Zahraoui, K. Marc, J. Benamor, J.E. Bourkadi, G.H. Iraqi L’hydatidose osseuse est une parasitose liée au développement multivési- culaire dans l’os de la forme larvaire de l’échinococcus granulosus. Cette localisation est rare, elle représente 0,5 à 2,5 % de l’ensemble des locali- sations hydatiques. Les auteurs rapportent un nouveau cas de kyste hydatique costal chez un patient âgé de 28 ans ayant des chiens dans l’entourage. II est hospi- talisé pour une douleur thoracique droite, évoluant dans un contexte de conservation de l’état général et d’apyrexie. L’examen physique était sans anomalie. La radiographie thoracique avait objectivé une opacité ronde retrocar- diaque droite. La fibroscopie bronchique était normale. La tomodensito- métrie thoracique avait objectivé une formation de densité liquidienne hétérogène bien limitée entraînant une lyse costale et un tassement du parenchyme pulmonaire évoquant un kyste hydatique costal droit. La sérologie hydatique était positive. Une échographie n’a pas retrouvé de localisation abdominale. Le patient a bénéficié d’une cure chirurgicale avec bonne évolution. À travers cette observation les auteurs discutent les différentes atteintes osseuses hydatiques en insistant sur les différentes présentations radiolo- giques. 369 La tuberculose sternale a propos de deux cas H. Rahimi 1 , S. Gallouj 2 , B. Amara 1 , F.Z. Mernissi 2 , M. Aakka 1 , M. El Biaz 1 , M.C. Benjelloun 1 La tuberculose de la paroi thoracique représente environ 15 % des tuberculoses extrapulmonaires. La tuberculose sternale représente moins de 1 % des ostéomyélites tuberculeuses. Observation n 1 : Patient âgé de 32 ans, ayant présenté 4 mois avant son hospitalisation une toux, une douleur sternale, évoluant dans un contexte de fléchissement de l’état général. L’examen clinique note la présence d’une tuméfaction au niveau de la région sternale basse. Le cli- ché thoracique montre des opacités nodulaires pulmonaires droites. Le diagnostic de tuberculose pulmonaire est retenu devant la présence de BAAR à l’examen direct des expectorations. Le scanner thoracique mon- tre une atteinte parenchymateuse de type alvéolaire, une collection abcé- dée pariétale associée à une atteinte sternale non contiguë à l’atteinte parenchymateuse. L’évolution est bonne sous traitement antibacillaire. Observation n 2 : Patiente âgée de 33 ans, admise en dermatologie pour prise en charge d’une ulcération intermammaire apparue 5 mois avant son hospitalisation, dont la biopsie est revenue en faveur d’une tuberculose caséofolliculaire, la radiologie thoracique est sans anomalies évidentes. Le scanner thoracique a mis en évidence une masse pariétale para sternale gauche associée à des nodules parenchymateux pulmonaires.la patiente a été mise sous traitement antibacillaire avec une bonne évolution sur le plan clinique. Conclusion : À la lumière de ces observations, les auteurs proposent de faire une mise au point sur l’ostéite sternale tuberculeuse.

369 La tuberculose sternale a propos de deux cas

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Page 1: 369 La tuberculose sternale a propos de deux cas

11e congrès de Pneumologie de Langue Française

Rev Mal Respir 2006 ; 24 : 1S31-1S144 1S114

366Tuberculose chronique au service de pneumologie d’AnnabaF. Khalloufi, H.H. Cherkask, A. Bouchareb, R. Benali

La tuberculose demeure une préoccupation nationale majeure avec plusde 16 000 cas déclarés par an dont la moitié bacillifère.L’application du programme national de lutte contre la tuberculosedepuis un demi-siècle a engendré une amélioration notable de la situa-tion épidémiologique (RAI est passé de 3 % dans les années soixante à0,4 %).Cette stratégie n’a pas empêché l’émergence de formes résistantes etde cas de tuberculose chroniques.Dans ce contexte nous avons essayé de définir les caractéristiques de26 patients cracheurs chroniques de BK répartis en 18 hommes et8 femmes (sex-ratio 2,25) avec un âge moyen de 32 ans ayant bénéficiéde 2 cures de chimiothérapie antituberculeuse.4 malades sont décédés ; 3 perdus de vue ; 11 déclarés guéris et 8 sontencore sous traitement.

367Forme pneumonique de la tuberculoseN. Belhaoui, S. Maâlej, H. Fennira, M. Bourguiba, A. Ben Kedher, I. Drira

Introduction : La tuberculose pneumonique est une forme particu-lière et rare de la tuberculose pulmonaire.Nous rapportons 3 observations de patientes présentant une tuberculosepulmonaire dans sa forme pneumonique.Observation n 1 : patiente âgée de 53 ans, hospitalisée pour pneu-mopathie rebelle au traitement antibiotique non spécifique. La radio-graphie du thorax révèle des lésions séquellaires de tuberculoseprobable. Les bacilloscopies étaient positives.Observation n 2 : patiente âgée de 60 ans, aux antécédents de dila-tations des bronches admise pour pneumonie du sommet gauche. Lediagnostic de pneumonie tuberculeuse a été retenu sur des bacilloscpiespositives au 10e jour d’hospitalisation.Observation n 3 : patiente âgée de 52 ans diabétique admise pouracidocétose en rapport avec une pneumopathie de la base droite résis-tante au traitement antibiotique. L’évolution a été marquée par la surve-nue d’une hémoptysie et l’apparition de BK dans les crachats 5 joursaprès, permettant de retenir le diagnostic de tuberculose. L’évolutionétait bonne pour les 3 patientes avec bacilloscopie négative et début denettoyage radiologique au 2e mois de traitement.Conclusion : La tuberculose pneumonique constitue une forme trom-peuse de la tuberculose. Elle pose le problème du diagnostic différentielavec les pneumonies à germes non spécifiques. Ainsi, elle est responsa-ble d’un retard diagnostique et thérapeutique expliquant la gravité decette forme. Le siège au niveau des lobes supérieurs, le caractère excavéde l’opacité, les antécédents de tuberculose pulmonaire peuvent aider audiagnostic.

368Kyste hydatique costal : à propos d’un casH. Lahlou, M. Mouline, M. Soualhi, R. Zahraoui, K. Marc, J. Benamor, J.E. Bourkadi, G.H. Iraqi

L’hydatidose osseuse est une parasitose liée au développement multivési-culaire dans l’os de la forme larvaire de l’échinococcus granulosus. Cettelocalisation est rare, elle représente 0,5 à 2,5 % de l’ensemble des locali-sations hydatiques.Les auteurs rapportent un nouveau cas de kyste hydatique costal chezun patient âgé de 28 ans ayant des chiens dans l’entourage. II est hospi-talisé pour une douleur thoracique droite, évoluant dans un contexte deconservation de l’état général et d’apyrexie. L’examen physique était sansanomalie.La radiographie thoracique avait objectivé une opacité ronde retrocar-diaque droite. La fibroscopie bronchique était normale. La tomodensito-métrie thoracique avait objectivé une formation de densité liquidiennehétérogène bien limitée entraînant une lyse costale et un tassement duparenchyme pulmonaire évoquant un kyste hydatique costal droit. Lasérologie hydatique était positive. Une échographie n’a pas retrouvé delocalisation abdominale.Le patient a bénéficié d’une cure chirurgicale avec bonne évolution.À travers cette observation les auteurs discutent les différentes atteintesosseuses hydatiques en insistant sur les différentes présentations radiolo-giques.

369La tuberculose sternale a propos de deux casH. Rahimi1, S. Gallouj2, B. Amara1, F.Z. Mernissi2, M. Aakka1,M. El Biaz1, M.C. Benjelloun1

La tuberculose de la paroi thoracique représente environ 15 % destuberculoses extrapulmonaires. La tuberculose sternale représente moinsde 1 % des ostéomyélites tuberculeuses.Observation n 1 : Patient âgé de 32 ans, ayant présenté 4 moisavant son hospitalisation une toux, une douleur sternale, évoluant dansun contexte de fléchissement de l’état général. L’examen clinique note laprésence d’une tuméfaction au niveau de la région sternale basse. Le cli-ché thoracique montre des opacités nodulaires pulmonaires droites. Lediagnostic de tuberculose pulmonaire est retenu devant la présence deBAAR à l’examen direct des expectorations. Le scanner thoracique mon-tre une atteinte parenchymateuse de type alvéolaire, une collection abcé-dée pariétale associée à une atteinte sternale non contiguë à l’atteinteparenchymateuse. L’évolution est bonne sous traitement antibacillaire.Observation n 2 : Patiente âgée de 33 ans, admise en dermatologiepour prise en charge d’une ulcération intermammaire apparue 5 moisavant son hospitalisation, dont la biopsie est revenue en faveur d’unetuberculose caséofolliculaire, la radiologie thoracique est sans anomaliesévidentes. Le scanner thoracique a mis en évidence une masse pariétalepara sternale gauche associée à des nodules parenchymateuxpulmonaires.la patiente a été mise sous traitement antibacillaire avecune bonne évolution sur le plan clinique.Conclusion : À la lumière de ces observations, les auteurs proposentde faire une mise au point sur l’ostéite sternale tuberculeuse.