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>4/2002 BULLETIN D’INFORMATION ET DE DOCUMENTATION GOUVERNEMENT DU GRAND-DUCHÉ DE LUXEMBOURG BULLETIN Numéro 4/2002 octobre > novembre > décembre

>4/2002 - gouvernement€¦ · Famille et jeunesse Présentation de la campagne «Non au tourisme ... Le Fonds national de la Recherche présente des projets sur l’avenir du Luxembourg

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>4/2002

B U L L E T I N D ’ I N F O R M A T I O N E T D E D O C U M E N T A T I O NG O U V E R N E M E N T D U G R A N D - D U C H É D E L U X E M B O U R G

B U L L E T I NN u m é r o 4 / 2 0 0 2 o c t o b r e > n o v e m b r e > d é c e m b r e

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Bulletin d’informationet de documentation

G O U V E R N E M E N T D U G R A N D - D U C H É D E L U X E M B O U R G

I M P R E S S U M

PH O T O S

Photothèque S. I .P.Min istère des Affa i res ét rangères

Min istère de la Cul tureTom Wagner

Anna-Mar ia Romanel l i

LAY O U T

Repères Communicat ion, Sandwei ler

RÉ D A C T I O N

Serv ice In format ion et Presse - Cel lu le Édi t ion

IM P R E S S I O N

Impr imer ie Graphic Press S.à r. l .

PU B L I C AT I O N

Serv ice In format ion et Presse3, rue du Saint-Espr i t L-1475 Luxembourg

www.gouvernement . lu

>4/2002

B U L L E T I N D ’ I N F O R M A T I O N E T D E D O C U M E N T A T I O NG O U V E R N E M E N T D U G R A N D - D U C H É D E L U X E M B O U R G

B U L L E T I NN u m é r o 4 / 2 0 0 2 o c t o b r e > n o v e m b r e > d é c e m b r e

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À la UNE

Visite d’État de LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse en République tchèque8-10 octobre 2002 10

M. le Premier ministre Jean-Claude Juncker en visite officielle en Fédération de Russie30 octobre-1er novembre 2002 16

Le Premier ministre M. Jean-Claude Juncker en visite officielle à Malte

2-4 octobre 2002 22

Le président de la République slovaque, M. Rudolf Schuster, en visite d’État à Luxembourg12-14 novembre 2002 26

ChroniquesD’ACTUALITÉ

Conseil européen de Copenhague12-13 décembre 2002 35

Amendements au projet de budget 2003Novembre-Décembre 2002 36

M. Jean-Claude Juncker commente la situationéconomique actuelle14 novembre 2002 39

M. Jean-Claude Juncker, Mme Lydie Polfer et M. Charles Goerens au Sommet de l’OTAN21-22 novembre 2002 40

Conseil européen de Bruxelles24 octobre 2002 42

Visite officielle de M. Goerens en Grèce3 octobre 2002 43

Visite de travail à Luxembourg de M. Shimon Peres, Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de l’État d’Israël21 octobre 2002 45

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Lesommaire

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Visite à Luxembourg de M. Recep Tayyip Erdogan, président du Parti de la Justice et du Développement turc29 novembre 2002 46

Visite officielle à Luxembourg du chancelier d’Autriche M. Wolfgang Schüssel24 octobre 2002 46

Accident d’un avion Luxair6 novembre 2002 48

RegardSUR LES ACTIV ITÉS GOUVERNEMENTALES

Premier ministre

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker au Churchill Symposium à Zurich10 octobre 2002 53

M. Jean-Claude Juncker s’exprime devant la Konrad-Adenauer-Stiftung9 octobre 2002 54

Visite à Luxembourg du président de la Convention européenne, M. Valéry Giscard d’Estaing16 octobre 2002 55

Monsieur le Premier ministre Juncker auFinanzmarktforum de la Deutsche Bank23 octobre 2002 56

Le Premier ministre M. Jean-Claude Junckerinvité de l’émission Impuls10 novembre 2002 58

MM. Jean-Claude Juncker et Rolf Hochhut lauréats du Cicero-Rednerpreis 200215 novembre 2002 59

M. le Premier ministre Jean-Claude Juncker devant la Europäische Stiftung für den Aachener Dom à Aix-la-Chapelle16 novembre 2002 60

Finalisation du mémorandum Benelux avant le Conseil européen de Copenhague4 décembre 2002 60

Tournée des capitales d’Anders Fogh Rasmussen, président en exercice du Conseil de l’UE 6 décembre 2002 61

Affaires étrangères

La ministre des Affaires étrangères Mme Lydie Polfer rencontre Colin Powell à Washington4 octobre 2002 62

Visite de travail à Luxembourg de Samuel Bodman, Deputy Secretary of Commerce des États-Unis d’Amérique30 octobre 2002 63

Session ministérielle de clôture de la présidenceluxembourgeoise du Conseil de l’Europe7 novembre 2002 64

Conseil Affaires générales: dernière ligne droite avant l’élargissement9-10 décembre 2002 65

Visite de travail de Aïchatou Mindaoudou, ministre des Affaires étrangères du Niger12 décembre 2002 66

Renouvellement de la Convention d’Unionéconomique belgo-luxembourgeoise18 décembre 2002 67

Coopération au développement

MM. Juncker et Goerens présentent une campagne d’information sur la Coopération au développement30 octobre 2002 68

M. Charles Goerens à la quatrième Commission de Partenariat du Luxembourg avec le Cap-Vert4-6 novembre 2002 69

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Lesommaire

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

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Lancement des Appels Consolidés inter-agences de l’ONU à Luxembourg15 novembre 2002 72

Lancement du rapport 2002 du FNUAP3 décembre 2002 73

Culture

Mme Hennicot-Schoepges à la conférence «Dialogue des cultures» à Beyrouth18-20 octobre 2002 74

La ministre de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Mme Hennicot-Schoepges en visite officielle au Vietnam23-29 octobre 2002 74

Visite de travail du ministre de la Culture français M. Jean-Jacques Aillagon7 décembre 2002 76

Haute distinction honorifique pour Mme Erna Hennicot-Schoepges16 décembre 2002 77

Défense

Prestation de serment d’officier de S.A.R. le Grand-Duc Héritier et remise de la «Médaille Militaire» à S.A.R. le Grand-Duc Jean17 décembre 2002 77

Économie

Signature de deux conventions avec I.E.E.2 octobre 2002 78

MM. Luc Frieden et Henri Grethen informent sur la situation économique et financière15 novembre 2002 79

Comité de coordination tripartite : les partenaires sociaux saluent les orientationsbudgétaires du gouvernement28 novembre 2002 80

M. Henri Grethen présente un concept de structuresd’accueil pour start-up à Belval-Ouest4 décembre 2002 81

Éducation nationale

Rencontre des ministres européens de l’Éducation18 octobre 2002 82

Enseignement supérieur

Présentation du projet de loi portant création de l’Université de Luxembourg28 novembre 2002 83

Environnement

Accord sur les mouvements transfrontaliers d’OGM17 octobre 2002 85

MM. Charles Goerens et Eugène Berger au Conseil des ministres de l’Environnement9-10 décembre 2002 86

Famille et jeunesse

Présentation de la campagne «Non au tourismesexuel avec des enfants»18 novembre 2002 86

Journée internationale des droits de l’enfant20 novembre 2002 88

Finances

Réunions Eurogroupe et ÉcofinOctobre-Décembre 89

Intérieur

Le ministre de l’Intérieur M. Michel Wolter présente sa stratégie en matière de développement urbain2 octobre 2002 90

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Lesommaire

Bulletin d’Information et de Documentation

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M. Michel Wolter informe les communes au sujet des révisions des prévisions du budget de l’État 27 novembre 2002 91

Justice

Le ministre de la Justice M. Luc Frieden s’exprime sur la politique d’asile du Luxembourg5 novembre 2002 91

Médias et communication

Lancement de la nouvelle version du sitewww.gouvernement.lu6 novembre 2002 92

Présentation de la Commission nationale pour la protection des données12 décembre 2002 93

Promotion féminine

Conférence sur la protection des victimes de violence28 octobre 2002 94

Recherche

Le Fonds national de la Recherche présente des projets sur l’avenir du Luxembourg19 décembre 2002 94

Réforme administrative

Mme Lydie Polfer et M. Joseph Schaack font le pointen matière de réforme administrative15 novembre 2002 96

Tourisme

Le ministre du Tourisme M. Fernand Boden fait le bilan de l’année touristique 20022 décembre 2002 97

Travail et Emploi

Comité de conjonctureOctobre-Décembre 2002 97

Les travaux du Conseil de gouvernement

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Les DISCOURS

«Commerce électronique: Où en sommes-nous?»,discours de M. Henri Grethen, ministre de l’Économie,à la conférence «État des lieux: L’e-business dans les entreprises luxembourgeoises», Luxembourg2 octobre 2002 115

Discours de S.A.R. le Grand-Duc à l’occasion dudîner offert par Monsieur Vaclav Havel, Président de la République tchèque, en l’honneur de LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse, Château de Prague8 octobre 2002 118

«Luxembourg and the Czech Republic : a commondestiny», discours de S.A.R. le Grand-Duc Henri à l’Université de Prague9 octobre 2002 119

«Wir wachsen mit Europa», discours de principe de M. Jean-Claude Juncker, Premier ministre du Luxembourg, devant la Konrad-Adenauer-Stiftung,Bruxelles9 octobre 2002 122

Discours de M. Jean-Claude Juncker, Premierministre, au Churchill Symposium 2002, Zurich10 octobre 2002 130

Discours de remerciement de M. Jean-ClaudeJuncker, Premier ministre, lors de la remise du prixCicero, Bonn15 novembre 2002 134

«La violence envers les femmes, le point de vue d’une femme politique», discours de Mme Marie-Josée Jacobs, ministre de la Promotion féminine, Luxembourg28 octobre 2002 135

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Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

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Discours de S.A.R. le Grand-Duc à l’occasion du dîner offert par LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse en l’honneur de S.E.M. RudolfSchuster, Président de la République slovaque, Palais grand-ducal12 novembre 2002 138

«Europa an der Kreuzung», discours de M. Jean-Claude Juncker à la réunion annuelle de la Europäische Stiftung für den Aachener Dom,Aix-la-Chapelle16 novembre 2002 140

Message de Noël de LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse24 décembre 2002 147

Interview de fin d’année de M. Jean-Claude Juncker,Premier ministre, à RTL29 décembre 2002 149

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Lesommaire

Bulletin d’Information et de Documentation

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UNE

A la

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À la UneRépublique tchèque

Sur invitation du président Vaclav Havel,LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse se sont rendus le 8 octobre 2002 pour une visite d’État de trois jours en République tchèque. Ils étaient accompagnés par Mme Lydie Polfer, Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères.

Le couple grand-ducal et sa délégation ont été accueillisle 8 octobre par le président de la République tchèque etMme Dagmar Havlová au Château de Prague. Après leshonneurs militaires et la présentation des personnalités,le couple grand-ducal a d’abord eu une entrevue avecle couple présidentiel. Il a ensuite visité la Cathédralegothique St Guy et l’ancien Palais royal dans l’enceintedu château.

Visite d’État de LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse en

République tchèque

8-10 octobre 2002

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À la UneRépublique tchèque

Le couple grand-ducal et sa délégation ont été accueillis par le président de la République tchèque et Mme Dagmar Havlová au Château de Prague

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À la UneRépublique tchèque

Le couple grand-ducal a eu l’occasion de visiter la Cathédrale gothique St Guy et l’ancien Palais royaldans l’enceinte du Château de Prague

Dagmar Havolová, présidente de la Fondation Vision 97,a par la suite présenté au couple grand-ducal les activi-tés et projets de la Fondation, qui met à disposition desétudiants tchèques des bourses universitaires et s’en-gage aussi dans d’autres projets sociaux et culturels.

L’intérêt mutuel des peuples tchèque etluxembourgeois

Lors d’une conférence de presse à l’issue de la ren-contre, le président tchèque a salué «l’amitié spécialeentre la République tchèque et le Luxembourg». «Cetteamitié est fondée sur une variété de raisons, en particu-lier des raisons historiques», a spécifié Vaclav Havel enfaisant allusion à Jean l’Aveugle (1296-1346) et son filsCharles IV (1316-1378). «Il s’agit de quelque chose quisommeille dans le subconscient de la société et quipasse d’une génération à l’autre», a précisé l’ancien dra-maturge et dissident de la Charte 77 pour les droits del’homme, en se référant à «l’intérêt mutuel» des deuxpeuples tchèques et luxembourgeois. «Les Luxembour-geois ont partagé nos douleurs et cela tant lors desévénements de 1968 que lors des récentes crues aux-quelles mon pays a dû faire face», a souligné le présidenttchèque.

Rappelons que dans le contexte de la visite d’État, legouvernement luxembourgeois avait accordé une aidehumanitaire supplémentaire à la population tchèque

d’un montant de 400.000e. Par ailleurs, les deux délé-gations avaient convenu de réduire le programme pro-tocolaire généralement appliqué dans le cadre de visitesd’État. En août 2001, le Luxembourg avait déjà accordéla somme de 500.000e en guise d’aide financièred’urgence dans le cadre des terribles inondations. Demême, le gouvernement luxembourgeois avait fourni, le21 août 2000, des doses de vaccins contre l’hépatite Aaux autorités tchèques.

Des liens étroits

Vaclav Havel s’est félicité des nombreux contactstcheco-luxembourgeois qui témoignent des bonnesrelations qui existent entre les deux États. Ainsi, le pré-sident tchèque a visité le Luxembourg en 1991 et en 1997dans le contexte du Conseil européen sous présidenceluxembourgeoise. Havel a, en outre, souligné les nom-breuses visites privées du Grand-Duc Jean et de laGrande-Duchesse Joséphine-Charlotte, de même quecelle du Grand-Duc Henri et de la Grande-DuchesseMaria Teresa en République tchèque.

Se référant aux nombreuses rencontres avec le Pre-mier ministre Jean-Claude Juncker, Vaclav Havel s’estégalement montré très reconnaissant du soutien que leLuxembourg a apporté à son pays dans le cadre duprocessus de l’élargissement. «Nous partageons lesmêmes vues, les liens sont très étroits entre nos deuxpays». Le dernier sommet Benelux-Visegrad de mai 2002serait un exemple parfait de cette excellente entente.

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À la UneRépublique tchèque

Le couple grand-ducal et la ministre des Affaires étrangèresLydie Polfer à l’ambassade du Luxembourg

Une visite guidée de la vieille ville de Prague encompagnie du bourgmestre Igor Nemec, de la

ministre des Affaires étrangères, Lydie Polfer, etdu bourgmestre de Luxembourg, Nico Helminger,

figurait également au programme de la visite

Une visite guidée de la vieille ville de Prague en pré-sence du bourgmestre Igor Nemec figurait égalementau programme du premier jour de la visite. L’itinéraire aamené la délégation d’abord au Pont Charles avec sestrente et une statues baroques, en passant par la placede la vieille ville vers l’ancien Hôtel de Ville avec sa fa-meuse tour d’horloge. Après une cérémonie à la SalleBrožík de l’ancien Hôtel de Ville, où le bourgmestre aremis les clefs de la ville à S.A.R. le Grand-Duc, lecouple grand-ducal a assisté au jeu de l’horloge astro-nomique qui s’anime toutes les heures.

En fin d’après-midi, le chef de la diplomatie luxembour-geoise a inauguré, en présence de LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse, l’ambassade du Luxem-bourg qui est installée dans le Palais Wratislav. Un dînerde gala offert par le couple présidentiel en l’honneur deLL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse auChâteau de Prague, qui a clôturé cette première journéede visite, a donné l’occasion à S.A.R. le Grand-Duc des’exprimer plus longuement sur les relations entre lesdeux États (voir discours page 118 ).

Rencontre bilatérale avec les ministresSvoboda et Rusnok

Dans l’après-midi, Lydie Polfer, Vice-Premier ministre etministre des Affaires étrangères, a eu de son côté desentretiens politiques avec son homologue tchèque CyrilSvoboda au Palais Czernin et avec le ministre du Com-merce et de l’Industrie Jiri Rusnok. Il s’agissait de lapremière rencontre avec ces deux ministres depuis lamise en place du nouveau gouvernement tchèque.

Avec son homologue tchèque, Mme Polfer a d’abordabordé le sujet de l’élargissement de l’Union europé-enne. Le gouvernement tchèque attendait, en effet, avecimpatience le contenu du nouveau rapport de la Com-mission sur l’état de préparation des pays candidats. Ilavait tout à fait conscience des problèmes qui restaientencore à résoudre, notamment celui de la corruption.Dans ce contexte, des mesures concrètes étaient envi-sagées par le nouveau gouvernement de Vladimir Spidla.Mme Polfer et M. Svoboda ont également discuté du

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À la UneRépublique tchèque

sommet de l’OTAN qui se tiendrait les 21 et 22 novem-bre 2002 à Prague et dont l’organisation constituait ungrand défi pour la République tchèque. En effet, aprèsles inondations catastrophiques, un grand nombre debâtiments était toujours inutilisable et les problèmesdans le domaine des transports publics subsistaient. Ence qui concerne la question irakienne, les deux ministresdes Affaires étrangères partageaient les mêmes idées:le Conseil de sécurité devait être saisi et les conditionsdevaient être établies pour le retour des inspecteursd’armes en Irak.

L’essor considérable des relations commerciales entrele Luxembourg et la République tchèque ces dernièresannées a été mis en avant lors de la rencontre de la mi-nistre Polfer avec le ministre du Commerce et de l’Indus-trie Jiri Rusnok. Un grand nombre de sociétés luxem-bourgeoises sont installées en République tchèque etle pays est le premier partenaire commercial du Luxem-bourg pour ce qui est des pays candidats à l’adhésion.

Tout comme le président Havel, les interlocuteurs deMme Polfer ont aussi exprimé leur gratitude vis-à-visdes Luxembourgeois pour leur solidarité lors des ré-centes inondations. L’aide financière luxembourgeoiseallait revenir de façon ciblée au quartier Karlin, 8e districtde Prague, qui fut le plus dévasté par les crues et où

28.000 habitants étaient toujours privés de leur habita-tion. Cette nouvelle aide serait tout particulièrement des-tinée à la reconstruction d’une école primaire dans cequartier. Soulignons que la Ville de Luxembourg, liée parun jumelage à la Ville de Prague, n’a pas non plus limitéson aide aux simples messages de sympathies, mais aégalement fourni une aide financière de 50.000e. Deplus, le «Gala de solidarité» organisé par la Ville deLuxembourg en la Cathédrale de Luxembourg, a permisde collecter 16.000e. Cette somme de 66.000e étaitdestinée à reconstruire, ensemble avec la Croix-Rouge,un foyer pour enfants handicapés.

Au courant de la matinée du 9 octobre 2002, le chefd’État a reçu consécutivement en audience le présidentdu Sénat, M. Petr Pithart, le président de la Chambredes députés, M. Lubomír Zaorálek, ainsi que le Premierministre tchèque, M. Vladimír Špidla, tandis que S.A.R.la Grande-Duchesse, accompagnée de l’épouse du pré-sident Vaclav Havel, visitait un foyer pour personnes han-dicapées. Une rencontre avec la communauté d’affai-res tchèque figurait aussi au programme.

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

A Prague, S.A.R. la Grande-Duchesse, accompagnée de l’épouse du président Vaclav Havel, a pu visiter un foyer pour personnes handicapées

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À la UneRépublique tchèque

S.A.R. le Grand-Duc à l’Université de Prague

Au Karolinum, le chef d’État luxembourgeois s’est adres-sé en début d’après-midi aux étudiants de l’Universitéde Prague dans un discours intitulé The Czech Republicand Luxembourg, A Unique Common European Destiny(voir page 119).

En fin d’après-midi, LL.AA.RR. le Grand-Duc et laGrande-Duchesse se sont rendus au quartier Karlin, 8e

district de Prague. Ce quartier, encore fermé à la popu-lation, permit au couple grand-ducal de se faire uneidée de l’envergure de la catastrophe. Il y a visité, enprésence du bourgmestre de la ville de Prague et dumaire du district, une école primaire et une maison deretraite.

LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse ontoffert en début de soirée un dîner en l’honneur du pré-sident de la République tchèque et de son épouse à larésidence de l’ambassadeur du Luxembourg.

Visite de la ville de Brno

Le 10 octobre 2002, le couple grand-ducal a visité la villede Brno, capitale de la Moravie du Sud. Après avoir étéaccueillis à la mairie de Brno, LL.AA.RR. le Grand-Duc etla Grande-Duchesse se sont rendus à la Cour constitu-tionnelle où ils ont rencontré les différents représentants.Le couple grand-ducal a aussi visité l’église St Thomas,où il a déposé des fleurs sur la tombe du margrave Jossede Moravie qui fut le neveu de Charles IV. Dans un dis-cours, S.A.R. le Grand-Duc a souligné les liens histori-ques entre les deux pays et la région de la Moravie duSud. Il a en outre souligné l’aspect de droit de la villede Brno étant donné qu’elle est le siège de la Courconstitutionnelle. Le fait que la République tchèque aitdécentralisé les institutions serait un bel exemple pourles autres pays de l’UE où la décentralisation des insti-tutions n’est pas encore réalisée. S.A.R. le Grand-DucHenri a ensuite remercié les autorités de la région de laMoravie du Sud et de la Ville de Brno pour leur accueilchaleureux et a conclu avec l’espoir que l’Orchestrephilharmonique de Brno jouerait un jour à Luxembourg.

Avant de quitter la République tchèque, le couple grand-ducal a assisté à l’inauguration de l’exposition du pho-tographe luxembourgeois Edward Steichen qui était pré-sentée d’abord au Château du Špilberk à Brno et puisà Prague.

Bulletin d’Information et de Documentation

A Brno, le couple grand-ducal a visité l’église St Thomas, où il a déposé des fleurs sur la tombe du margrave Josse de Moravie qui fut le neveu de Charles IV

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À la UneRussie

Du 30 octobre au 1er novembre 2002, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a effectué une visite officielle en Fédérationde Russie. Il était accompagné par leministre de l’Économie et ministre desTransports, M. Henri Grethen.

Point culminant de la visite a été la rencontre avec leprésident russe Vladimir Poutine au Kremlin. Jean-Claude Juncker a, par ailleurs, eu des pourparlers avecson homologue, le Premier ministre russe MikhailKasyanov, le ministre des Affaires étrangères IgorIvanov, le Vice-Président de la Douma VladimirLoukine ainsi que le Président du Conseil de la Fédé-ration de l’Assemblée fédérale de la Fédération deRussie Sergey Mironov.

Monsieur le Premierministre Jean-ClaudeJuncker en visite officielle en

Fédération de Russie

30 octobre-1er novembre 2002

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À la UneRussie

MM. Juncker et Grethen lors de l’accueil officiel à Moscou

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À la UneRussie

M. Juncker en compagnie de M. Grethen et de M. Igor Ivanov, ministre des Affaires étrangères russes

Compte tenu de la tragique prise d’otages dans lethéâtre de Moscou, quelques jours avant la visite offi-cielle de Jean-Claude Juncker en Russie, toutes lesentrevues politiques ont été marquées évidemment deprime abord par le dossier tchétchène ainsi que par laquestion du terrorisme. Premier homme politique étran-ger en visite à Moscou après la prise d’otages, le Pre-mier ministre luxembourgeois s’est rendu sur les lieuxdu drame afin d’y déposer une gerbe de fleurs en sou-venir des victimes. «Cette visite a lieu à un moment dou-loureux pour la Russie. Les Luxembourgeois se sontsentis très proches du peuple russe et des victimes», adéclaré M. Juncker. «Nous condamnons avec véhémen-ce ces actions terroristes qui hier ont frappé Moscou etqui demain peuvent frapper n’importe qui, à n’importequel endroit.»

Concernant l’issue de la prise d’otages, le Premier mi-nistre notait : «Il y a eu beaucoup de victimes. Mais noussavons tous qu’il aurait pu y en avoir beaucoup plus.»Se disant un «Européen atypique», le Premier ministrea précisé qu’il ne viendrait pas à Moscou «pour faire laleçon aux autorités russes et pour leur faire savoir com-ment ils auraient dû gérer la crise, parce que dans unesituation de ce type, on ne peut faire que des erreurs».

L’entrevue du Premier ministre Juncker avec le Prési-dent Poutine au Kremlin – entrevue qui a duré plus long-temps que prévu – a permis de faire un large tour d’ho-rizon des dossiers d’actualité politique internationaleet européenne, évoquant au-delà des dossiers précé-demment cités, le dossier de Kaliningrad, la crise ira-kienne et les relations UE-Russie.

Le dossier tchétchène

À l’issue de la rencontre avec le Président russe, lePremier ministre luxembourgeois a déclaré avoir tiré «uncertain nombre de leçons» des événements tragiquesde Moscou, la principale étant la nécessité de «redou-bler d’efforts dans la lutte de la communauté interna-tionale contre le terrorisme». Quant au dossier plus spé-cifique de la Tchétchénie, duquel Jean-Claude Junckeret Vladimir Poutine ont longuement discuté, le Premierministre luxembourgeois, conscient de la «complexitédu dossier» a souligné la nécessité de trouver une so-lution politique à cette crise. Il a par ailleurs précisé qu’ilavait «l’impression qu’une solution politique (était) encours». Aussi, lors d’une conférence de presse, le Pre-mier ministre luxembourgeois a-t-il déclaré: «J’ai retenude mes entretiens avec le Président de la Fédération,le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangè-res, que nos amis russes restent attachés à la recher-che d’une solution politique et pacifique». En mêmetemps, M. Juncker a condamné les interventions mili-taires en Tchétchénie qui seraient «contraires aux droitsde l’homme».

Dans le dossier Kaliningrad, le Premier ministre Junckera informé Vladimir Poutine des résultats des discussionsmenées lors du dernier sommet européen à Bruxelles.«La solution raisonnable voudra que nous respectionsle fait que la Russie ait une position particulière qui estparfaitement compréhensible. Mais nous respectonségalement les droits qui découlent de l’exercice par laLituanie de sa souveraineté», dit M. Juncker. Par ailleurs,il y aurait la nécessité de veiller au respect des frontièresextérieures de l’Union européenne.

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À la UneRussie

Conférence de presse de M. Juncker et de son homologue russe, M. Mikhail Kasyanov

Rencontre avec M. Vladimir Poutine,Président de la Fédération de Russie

Pour ce qui est de la crise irakienne, «nos positionssont proches», a précisé Jean-Claude Juncker. Le Pre-mier ministre a pourtant dit à ce sujet lors d’une confé-rence de presse que tous ses interlocuteurs s’étaientmontrés plutôt pessimistes quant à une éventuelle ré-solution commune des membres permanents du Conseilde sécurité de l’ONU.

Au-delà des dossiers européens et internationaux évo-qués au Kremlin avec le Président Poutine, le Premierministre luxembourgeois a passé en revue, avec son ho-mologue russe Mikhail Kasyanov, les «substantielles»relations bilatérales russo-luxembourgeoises dont lesdeux interlocuteurs se sont dits très satisfaits. Leséchanges politiques se sont, en effet, multipliés cesderniers temps à tous les niveaux. Les deux interlocu-teurs se sont prononcés en faveur d’un dialogue politi-que continu et renforcé entre la Russie et le Luxem-bourg.

Au niveau politique, les deux Premier ministres ont ainsiconvenu de signer un accord entre la Russie et le Lu-xembourg dans le domaine de la lutte contre le terro-risme et ceci conformément à l’article 81 de l’accord departenariat UE-Russie.

Échanges commerciaux

Le Luxembourg étant le dixième investisseur direct etle huitième investisseur industriel en Russie, les rela-tions bilatérales sont importantes au niveau économi-que. Or, pour ce qui est des échanges commerciaux,«il nous reste encore beaucoup à faire pour corriger leniveau des échanges», a affirmé Jean-Claude Junckerqui considère le volume des échanges commerciauxcomme insuffisant. Le Premier ministre russe a confirmédans ce contexte que son gouvernement serait disposéà donner de nouvelles impulsions aux relations commer-ciales. Une entrevue visant à intensifier les échanges commerciaux était d’ores et déjà prévue entre les deuxhomologues. Le ministre du Transport luxembourgeoisM. Henri Grethen a en outre convenu avec ses interlo-cuteurs de la création de commissions bilatérales char-gées de stimuler les entrepreneurs russes et luxembour-geois dans la voie de nouveaux investissements horsfrontières, visant à donner ainsi de nouvelles impulsionsaux échanges commerciaux.

Bulletin d’Information et de Documentation

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À la UneRussie

Jean-Claude Juncker s’est également réjoui de la «coo-pération fructueuse russo-luxembourgeoise» mise enplace dans le domaine de l’aérospatial. Le Premier mi-nistre luxembourgeois a rappelé que d’ores et déjà 6satellites luxembourgeois avaient été mis en orbite aumoyen de lanceurs russes. D’autres lancements étaienten cours de préparation et le Luxembourg envisageait delancer le satellite suivant de la société SES égalementà partir de la Russie.

Circulation aérienne

En matière de circulation aérienne, les deux homologuesont évoqué la question des normes communautaires,ses répercussions sur l’aviation russe et le problèmeconsécutif à la limitation russe des survols aériens dela Sibérie, auquel se trouve confrontée la sociétéCargolux. En effet, suite au fait qu’un certain nombred’appareils russes se sont vu interdire le survol del’Union européenne en raison de leurs nuisances in-compatibles avec les standards définis par Bruxelles,la Russie avait répondu en limitant, à son tour, le survolde ses territoires aux avions européens. Ces mesuresont depuis un certain temps d’énormes répercussionssur la société Cargolux qui doit faire de considérablesdétours lors de ses vols à destination de l’Asie. L’homo-logue russe s’est dit prêt à revoir le dossier en questionafin de vérifier les possibilités en vue d’un éventuelassouplissement des mesures prises à l’encontre duLuxembourg.

Dans le domaine culturel, M. Kasyanov a tenu à remer-cier Jean-Claude Juncker pour son initiative formuléeau cours du Sommet européen de Stockholm, d’orga-niser le sommet UE-Russie en marge des solennitéspour le tricentenaire de Saint-Pétersbourg. Jean-ClaudeJuncker y avait aussi invité les autres quatorze pays del’Union européenne à contribuer activement à la célé-bration du tricentenaire par le financement de certainsprojets. Le gouvernement luxembourgeois s’est pro-posé de soutenir financièrement la restauration de deuxanciens bâtiments au centre de Saint-Pétersbourg. LeSommet UE-Russie est prévu en mai 2003 à Saint-Pétersbourg.

Rapatriement des archives de la «Grande Loge»

Autre sujet évoqué par la délégation luxembourgeoiselors des discussions avec le chef du gouvernementrusse a été le rapatriement des archives de la «GrandeLoge» à Luxembourg. Cette importante archive qui avaitété confisquée à l’époque de la Deuxième Guerre mon-diale par les Allemands, fut retrouvée par après à Mos-cou. Jean-Claude Juncker a pu obtenir un accord deprincipe de son homologue russe quant à la restitutionde ce patrimoine. La question des créances du Luxem-bourg à l’égard de la Russie d’avant 1917 fut un aspectégalement évoqué lors de cette rencontre.

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

MM. Juncker et Grethen après avoir déposé une gerbe de fleurs à la mémoire des victimes de la prise d’otages

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À la UneRussie

M. Juncker lors de la conférence de presse à ITAR TASS

Le Premier ministre a également eu une entrevue avecle ministre des Affaires étrangères Igor Ivanov. Les deuxinterlocuteurs ont fait un grand tour d’horizon des grandsdossiers d’actualité politique. La question tchétchène yfigurait à nouveau au centre des discussions, tout com-me la question de Kaliningrad et la question irakienne.

Au-delà des rencontres politiques, la délégation luxem-bourgeoise a visité lors de son séjour à Moscou, le plusgrand hôpital pédiatrique de la Fédération de Russie.Ce centre hospitalier comptant quelque 1.100 lits estspécialisé dans le traitement d’enfants atteints du can-cer ou d’autres maladies graves et peut, grâce à l’aidedu gouvernement luxembourgeois, avoir recours à unéquipement moderne d’intervention. L’hôpital pédiatri-que à Moscou est, en effet, au centre d’un projet luxem-bourgeois d’équipement de laboratoire, projet qui a étéconfié au CRP-Santé du Luxembourg.

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L’entrevue avec M. Poutine a permis de faire un tour d’horizon des dossiers d’actualité politique internationale et européenne

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À la UneMalte

Après avoir été accueilli avec les honneursmilitaires à l’aéroport international de La Valette, le Premier ministre Jean-ClaudeJuncker a débuté sa visite à Malte par des premiers entretiens avec son homologuemaltais M. Edward Fenech Adami. Sujetdominant cette réunion de travail et detoutes celles qui allaient suivre, notammentavec le président de la République Guido deMarco, le ministre des Finances John Dalliet le chef de l’opposition socialiste AlfredSant : la future adhésion de Malte à l’Unioneuropéenne et les questions y relatives.

Le Premier ministre M. Jean-Claude Juncker en visite officielle à

Malte

2-4 octobre 2002

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À la UneMalte

Conférence de presse de M. Juncker et de son homologue maltais M. Edward Fenech Adami

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À la UneMalte

M. Juncker a également été reçu par le président maltais Guido de Marco

Rappelons que le peuple maltais avait dit «non» àl’Europe en 1996 en amenant au pouvoir le parti quiétait opposé à l’adhésion à l’Union européenne, ce quiavait eu comme conséquence que Malte avait été ab-sente du processus d’élargissement lors du sommetde Luxembourg en décembre 1997. Les dirigeants ac-tuels prévoient à la fin des négociations d’adhésion unréférendum sur l’adhésion à l’Union européenne, cequi a fait dire au Premier ministre luxembourgeois lorsde la conférence de presse à l’issue de la réunion detravail avec le gouvernement du Premier ministre EdwardFenech Adami, que Malte ne bénéficierait pas d’unetroisième chance, tout comme l’élargissement n’auraitpas lieu en cas de deuxième «non» irlandais.

Il est vrai que le gouvernement maltais était engagédans un processus difficile dans la mesure où à ce sta-de des négociations un certain nombre de points denégociation semblaient poser problème. Jean-ClaudeJuncker a assuré le gouvernement maltais de l’appuidu Luxembourg quant à la recherche de solutions auxproblèmes qui se posaient. Dans ce contexte, le prési-dent Guido de Marco a exprimé son admiration devantla maîtrise dont le gouvernement luxembourgeois avaitfait preuve lors de sa présidence de l’Union européennede 1997 et il a remercié le Premier ministre de la stratégiearrêtée à l’époque en matière d’élargissement.

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À la UneMalte

Signature par Mme Jacobs et M. Mugliett de l’accord de coopération dans le domaine de la jeunesse visant à promouvoir

les rôles des organisations de jeunesse et leurs structures

Au cours de la matinée du 3 octobre, Mme Marie-JoséeJacobs a rencontré ses homologues du gouvernementmaltais. Un accord de coopération dans le domaine dela jeunesse a été signé par la ministre de la Famille, dela Solidarité sociale et de la Jeunesse et son homologuemaltais M. Jesmond Mugliett. Cet accord prévoyait, entreautres, une étroite coopération entre les deux pays dansla mise en œuvre des actions européennes comme leséchanges de jeunes ou le service volontaire. À cette fin,les liens entre les agences nationales en charge du pro-gramme «Jeunesse» seraient renforcés. Les deux parte-naires ont convenu en outre la promotion conjointe deprojets au sein d’EURO MED JEUNESSE.

Lors de sa visite à Malte, le Premier ministre Jean-ClaudeJuncker a également rencontré le chef de l’oppositionM. Alfred Sant.

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À la UneRépublique slovaque

Sur invitation de LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse, S.E.M. RudolfSchuster, président de la Républiqueslovaque, et Mme Schusterova ont effectuéune visite d’État à Luxembourg du 12 au 14 novembre 2002. Le couple présidentielétait accompagné de M. Eduard Kukan,ministre des Affaires étrangères, et de M. Ivan Simko, ministre de la Défense.Il s’agissait de la première visite d’État d’un président slovaque à Luxembourg.

Le 12 novembre, Rudolf Schuster et sa délégation ontété accueillis officiellement à la Place Guillaume II parLL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse. Aprèsles honneurs militaires et la présentation des person-nalités, le chef d’État de la République slovaque adéposé une couronne de fleurs devant le Monumentnational de la solidarité.

Le président de la République slovaque, M. Rudolf Schuster, en

visite d’État à Luxembourg

12-14 novembre 2002

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À la UneRépublique slovaque

Accueil officiel de la délégation slovaque à la Place Guillaume II

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À la UneRépublique slovaque

Visite du Centre de Logopédie par S.A.R. la Grande-Duchesse et Mme Schusterova

Ensuite, le président a reçu en audience au Palais grand-ducal le président de la Chambre des députés JeanSpautz avec qui il a évoqué la coopération bilatérale auniveau parlementaire, ainsi que le Premier ministre Jean-Claude Juncker et la Vice-Premier ministre et ministredes Affaires étrangères Lydie Polfer.

Mme Schusterova, accompagnée de S.A.R. la Grande-Duchesse, a visité en fin de matinée le Centre de logo-pédie. Pendant ce temps, les ministres des Affairesétrangères et les ministres de la Défense se sont réunispour des entretiens à l’Hôtel St. Maximin. À l’ordre dujour des discussions figuraient essentiellement l’actua-lité politique européenne et internationale et plus parti-culièrement le dossier «élargissement» ainsi que le som-met européen de Copenhague. Les relations commer-ciales bilatérales furent aussi évoquées.

Après le déjeuner privé au Palais grand-ducal, le coupleprésidentiel et le couple grand-ducal ont été accueillisau Cercle municipal par le bourgmestre de la Ville deLuxembourg, M. Paul Helminger. Le président slovaquea l’intention de développer la coopération entre le Lu-xembourg et la Slovaquie au niveau des communes. Ila ainsi abordé ce sujet avec M. Helminger. Les deuxhommes ont évoqué les jumelages possibles entre villesslovaques et luxembourgeoises. Les deux délégationsse sont ensuite rendues au Musée d’histoire de la Villede Luxembourg pour une visite guidée.

Un dîner de gala offert au Palais grand-ducal parLL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse enl’honneur du président de la République slovaque et deMme Schusterova a clôturé cette première journée devisite (voir discours de S.A.R. le Grand-Duc page 138).

Le 13 novembre 2002, le couple présidentiel, accom-pagné du couple grand-ducal, s’est rendu au Châteaude Betzdorf pour une visite de la Société européennedes satellites (SES-Global). Cette visite a été suivie d’undéjeuner offert par le gouvernement luxembourgeoisen l’honneur du couple présidentiel à la Salle des Glacesd’Echternach.

Lors du toast prononcé à l’occasion du déjeuner, Jean-Claude Juncker a souligné que «le Président slovaqueest un homme courageux et le courage a toujours ca-ractérisé son parcours. Il a su repositionner, avec talentet énergie, son pays sur l’échiquier international».

En effet, Jean-Claude Juncker s’est souvenu de son pre-mier voyage officiel en Slovaquie en 1997. Celle-ci étaitalors un pays isolé. Candidate à l’adhésion à l’Unioneuropéenne et candidate à l’adhésion à l’OTAN, per-sonne ne voulait à ce moment-là de la Slovaquie. LeLuxembourg par contre «l’avait voulue parce qu’il fallaitfaire une distinction entre le peuple slovaque et sesdirigeants».

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À la UneRépublique slovaque

Dîner officiel au Palais grand-ducal

À cette époque, Jean-Claude Juncker eut, outre despourparlers avec les responsables politiques, des entre-tiens avec les opposants du moment dont certains sontdevenus aujourd’hui Premier ministre et ministre desAffaires étrangères et ce fut «le début d’une grande ami-tié», a précisé le chef du gouvernement luxembourgeois.

À l’époque aussi, le Luxembourg ne se rendait pascompte de la performance de ce pays qui le 1er janvier1993 était devenu un jeune État. Mais «sans la Slova-quie, l’Union européenne ne sera pas complète; j’aimela Slovaquie parce que les Slovaques sont commenous», avant d’ajouter : «l’actualité est là pour l’illustrer,l’histoire est là pour le prouver».

Rudolf Schuster de son côté, a remercié le gouverne-ment luxembourgeois pour l’accueil chaleureux que luiet son épouse ont reçu de la part des autorités luxem-bourgeoises mais aussi de tous les Luxembourgeoislors de leur séjour à Luxembourg. Lors de son toast, ila tout particulièrement remercié le Premier ministreluxembourgeois pour son soutien lors des momentstrès difficiles que la Slovaquie a vécus.

«S’il est vrai qu’en 1997 nous avions un gouvernementdur qui préférait parler de démocratie au lieu de l’appli-quer et s’il est vrai aussi qu’à ce moment nous ne figu-rions pas parmi le groupe des pays candidats à l’Unioneuropéenne, ni de celui de l’OTAN, parce qu’il y avaitabsence de démocratie, le Premier ministre luxembour-geois nous a fait un signe d’amitié et ce geste nous afait du bien», a expliqué Rudolf Schuster.

Le résultat des élections de 1998 a été confirmé enseptembre 2002 et le Premier ministre Dzurinda conti-nuera ses actions en vue de l’adhésion à l’Union euro-péenne, a souligné le président de la République slo-vaque.

«Dans le passé, nous avons pu compter sur le soutiendu gouvernement luxembourgeois et nous espéronspouvoir compter aussi sur ce soutien dans le futur», aconclu Rudolf Schuster.

L’honneur revint ensuite à la ville de Vianden d’accueillirle couple présidentiel et le couple grand-ducal pour unevisite du Château médiéval et de la Maison de VictorHugo.

Le Château de Septfontaines a ensuite servi de cadrepour la réception qu’ont offert le président Schuster etson épouse en l’honneur de LL.AA.RR. le Grand-Duc etla Grande-Duchesse.

Le 14 novembre, le président de la République slovaquea visité en présence de S.A.R. le Grand-Duc le site deProfilarbed à Differdange. De leur côté, les deux Pre-mières Dames se sont rendues au Rollingergrund pourvisiter la manufacture de Villeroy & Boch.

En début après-midi, la visite d’État a pris fin avec lacérémonie de départ, Place Guillaume, en présence deLL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse.

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À la UneRépublique slovaque

Conférence de presse de M. Juncker et de M. Schuster

À l’occasion de la visite officielle, le Premier ministreJean-Claude Juncker et le président Schuster ont tenuune conférence de presse conjointe le 13 novembre2002. M. Schuster y a fait le bilan de ses entrevuesavec des responsables politiques luxembourgeois. Il aen outre passé en revue avec le Premier ministre Junckerles sujets bilatéraux ainsi que l’adhésion future de laSlovaquie à l’Union européenne et à l’OTAN.

Le président Schuster a remercié d’emblée Jean-ClaudeJuncker pour l’accueil chaleureux réservé à la déléga-tion slovaque. «Nous sommes venus dans la tranquilitéparce que nous savons que nous avons en vous desamis», a noté le président.

M. Schuster a remercié le Premier ministre Jean-ClaudeJuncker, «une personne bien connue en Slovaquie», pourson soutien à la Slovaquie entre 1993 et 1997, lorsqu’elleluttait pour sa reconnaissance au niveau international -«au moment où nous en avions le plus besoin» - et pourson grand appui des efforts slovaques dans le contextede l’adhésion à l’Union européenne et à l’OTAN.

Adhésion à l’UE

Quant aux discussions autour de la date exacte del’adhésion des pays candidats à l’Union européenne,MM. Juncker et Schuster ont souligné que celle du 1er

janvier 2004 resterait d’application. «Il faut respecter ladignité des pays candidats, respecter leurs sentiments»,a dit le Premier ministre luxembourgeois. «Il s’agit d’unepromesse d’ordre général. Par conséquent, la date du1er janvier 2004 sera maintenue», a signalé le présidentslovaque.

Pour ce qui est des conditions budgétaires et financièresde l’élargissement, la question des aides directes dansle domaine de l’agriculture serait importante, mais ne se-rait «pas au centre de nos intérêts», estima M. Juncker.L’application en Slovaquie des mécanismes d’autorégu-lation serait tout aussi importante.

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Visite de SES à Betzdorf

Audience de Mme Lydie Polfer au Palais grand-ducal

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À la UneRépublique slovaque

D’ailleurs, M. Juncker a estimé que la Slovaquie auraittous les atouts pour mener à bien son adhésion à l’Union.«La Slovaquie est un fournisseur de stabilité dans larégion. Sans la Slovaquie, l’Union européenne ne serapas complète. Quoique jeune État, la Slovaquie est unegrande nation», a conclu M. Juncker au sujet de l’adhé-sion de la Slovaquie à l’Union européenne.

De toute façon, l’Europe ne serait pas seulement uneaffaire qui concerne les banques, les entreprises et lesministres, ce serait surtout une affaire de tous les Euro-péens, a signalé Jean-Claude Juncker. À l’avenir, lesdeux pays devraient favoriser une intégration europé-enne toujours plus poussée, afin d’éviter que l’Unioneuropéenne ne se transforme en zone de libre échange,concept «trop simpliste pour un continent qui restecompliqué».

Coopération bilatérale

Les deux hommes ont également évoqué les possibili-tés d’extension de la coopération bilatérale, qui, auxyeux de M. Schuster, serait plus facile après l’adhésionde son pays à l’Union européenne et à l’OTAN: «Nousserons des pays égaux. Jusqu’à présent, la Slovaquieest toujours un pays candidat», remarqua-t-il.

Le président slovaque a également exprimé la volontéde développer la coopération entre le Benelux et legroupe de Visegrad, dont font partie la République slo-vaque ainsi que la République tchèque, la Hongrie et laPologne.

Dans le domaine économique, il s’agirait de favoriserles contacts entre les entreprises luxembourgeoises etslovaques. Selon Jean-Claude Juncker, les échangescommerciaux méritent d’être corrigés vers le haut. Labalance commerciale entre les deux pays serait en fa-veur de la Slovaquie, qui constituerait par ailleurs le seulpays candidat avec qui le Luxembourg aurait une ba-lance commerciale négative, preuve de la force de l’éco-nomie slovaque.

Dans le domaine culturel, notamment au niveau desarts et de la musique, il y aurait également de nombreu-ses possibilités pour élargir la coopération, souligna fina-lement le président slovaque.

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Visite du château de Vianden

MM. Juncker et Schuster lors du déjeuner offert par

le gouvernement à Echternach

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D’ACTUALITE

Chroniques

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Chroniquesd’actualité

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Conseil européen de Copenhague

12-13 décembre 2002

Les 12 et 13 décembre 2002, leschefs d’État et de gouvernement del’Union européenne se sont réunisau Conseil européen de Copenha-gue. Le Luxembourg y était repré-senté par le Premier ministre Jean-Claude Juncker et la ministre desAffaires étrangères Lydie Polfer.

Points proéminents à l’ordre du jourétaient l’élargissement de l’Unioneuropéenne ainsi que le mode defonctionnement du Conseil à la lu-mière de cet élargissement.

«Un sommet historique»

Copenhague sera un «sommet his-torique», avait déclaré Jean-ClaudeJuncker dans un entretien avec unquotidien luxembourgeois, publié laveille du sommet «parce que nousassisterons enfin à la réunion entrel’histoire et la géographie europé-enne».

En effet, au niveau du dossier del’élargissement, le Conseil européena mis le point final aux négociationsd’élargissement à dix pays: Chypre,Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie,Malte, Pologne, République tchèque,Slovaquie et Slovénie.

«Le vieux continent a tourné unepage de son histoire, pour en écrireune nouvelle, moins dramatique,plus belle, mais plus difficile que ceque l’émotion pourrait nous laissercroire», a constaté le Premier minis-tre luxembourgeois à l’issue du Con-seil européen de Copenhague.

Les aspects financiers de l’élargis-sement étaient un point majeur àl’ordre du jour du sommet. Le jeudisoir, les chefs d’État et de gouverne-ment ont approuvé dans ce con-

le 13 décembre 2002, en marge dusommet, Jean-Claude Juncker s’estfélicité des deux grandes décisionsprises par les chefs d’État et de gou-vernement au cours de la premièrejournée du Sommet de Copenhague,notamment l’accord sur le paquetfinancier et l’accord quant à la Tur-quie.

Jean-Claude Juncker a remarquédans ce contexte que sa crainte –exprimée à Seville – de voir le Som-met de Copenhague devenir un«sommet exclusivement consacréà la question de la Turquie» ne seserait pas confirmée dans la me-sure où un accord a pu être trouvérapidement. Jean-Claude Junckers’est montré satisfait que cet ac-cord témoignerait du «respect de laméthode communautaire» dont leLuxembourg a toujours été un ar-dent défenseur. Il s’inscrirait aussidans la continuité, car la procédureproposée serait celle qui fut appli-quée lors des précédents élargisse-ments.

texte les dernières propositions dela présidence danoise en la matière,notamment une enveloppe globalede 40,5 milliards d’euros pour la pé-riode de 2004-2006.

Lydie Polfer avait déjà affirmé enmarge du Conseil Affaires généra-les, qui eut lieu les 9 et 10 décem-bre 2002 à Bruxelles, que le paquetfinancier proposé par la Présidencedanoise serait «équilibré». «Nouspouvons vivre avec cette proposi-tion», avait-t-elle noté. Copenhaguea, en outre, décidé d’un «paquet»pour la Bulgarie et la Roumanie envue de renforcer les perspectivesd’adhésion de ces deux pays.

Enfin, pour ce qui est de la Turquie,les chefs d’État et de gouvernementont décidé d’évaluer en décembre2004 – sur la base d’un rapport dela Commission européenne – les pro-grès réalisés par la Turquie au ni-veau des soi-disant critères de Co-penhague établis en 1993.

Lors d’une rencontre du Premier mi-nistre luxembourgeois avec la pressenationale et internationale qui eut lieu

Jean-Claude Juncker avec le chancelier fédéral autrichien Wolfgang Schüssel

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Chroniquesd’actualité

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

«L’Europe a besoin d’un visage qui puisse aussi s’exprimer»

Pour ce qui est du mode de fonc-tionnement du Conseil, il avait étédécidé, lors de la réunion du Con-seil européen de Séville en juin 2002,que la Présidence danoise devraitpoursuivre la réflexion sur une adap-tation de la fonction de Présidencede l’Union à une Europe élargie etprésenter un premier rapport à cesujet au Conseil européen de Copen-hague.

Dans l’interview relative au Conseileuropéen de Copenhague, le Pre-mier ministre Jean-Claude Junckers’était exprimé au sujet du débatautour d’un président éventuel del’Union européenne, en spécifiantque «l’Europe a besoin d’un visagequi puisse aussi s’exprimer» et quel’Europe n’avait pas du tout besoin«d’un figurant».

Rappelons dans ce contexte que lesPremier ministres du Benelux avaientfinalisé le 4 décembre le mémoran-dum Benelux qui rejette formelle-ment «la proposition tendant à la dé-signation du président du Conseileuropéen pour une longue durée endehors des membres du Conseil eu-ropéen». Le mémorandum proposeune réforme qui maintiendrait le prin-cipe de la rotation au niveau du Con-seil européen et des conseils spé-cialisés.

En marge de la réunion du Sommetde Copenhague, les chefs d’État etde gouvernement des quinze Étatsmembres se sont également réunisavec leurs homologues des payscandidats.

une conférence de presse le 21 no-vembre 2002.

M. Frieden a tout d’abord rappeléque la pratique des amendementsau projet de budget était un exerci-ce de routine annuel et nécessaire,compte-tenu des variations con-joncturelles et prévisionnelles pou-vant intervenir entre la présentationdu projet de budget initial en été etles chiffres disponibles en automne.

Amendements au projet de budget 2003

Novembre-décembre 2002

Après la présentation des amende-ments gouvernementaux au projetde budget 2003 à la commission duBudget et des Finances de la Cham-bre des députés, le ministre du Tré-sor et du Budget Luc Frieden a in-formé le public sur les nouveauxchiffres-clés du projet de budget via

Lydie Polfer et les ministres des Affaires étrangères de FinlandeErkki Tuomioja et d’Allemagne Joschka Fischer

2002 2003 Projet de Variation Budget voté budget amendé en %

Budget courant

Recettes courantes 5.935,2 6.305,3 6,24%

Dépenses courantes 5.146,0 5.521,3 7,29%

Excédents 789,2 784,0 ...

Budget en capital

Recettes en capital 42,0 44,4 5,71%

Dépenses en capital 853,0 827,9 -2,94%

Excédents -811,0 -783,5 ...

Budget total

Recettes totales 5.977,2 6.349,7 6,23%

Dépenses totales 5.999,0 6.349,2 5,84%

Excédents -21,8 +0,5 ...

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Chroniquesd’actualité

Bulletin d’Information et de Documentation

Pour le projet de budget 2003,M. Frieden a parlé d’une «situationparticulière» en ce que les variationsentre les prévisions conjoncturellesd’été et d’automne 2002 furent in-habituellement importantes. Mêmesi le STATEC, la Commission euro-péenne et l’OCDE tablent sur unecroissance modeste pour 2003 auLuxembourg – autour de 2% duPIB – force est de reconnaître quecroissance il y aura et que le projetde budget devra en tenir compte.

Pour le Luxembourg cela est d’au-tant plus vrai que le gouvernementa mené une politique financière etbudgétaire très prudente pendantles années fastes 2000 et 2001 enutilisant des plus-values budgétairesimportantes pour alimenter la réser-ve budgétaire et la réserve des fondsspéciaux qui, à la fin de l’année 2001,totalisaient e 3,12 milliards.

Ces réserves, que le gouvernementa constituées en dépit de critiquesmassives de toutes parts, permet-tent aujourd’hui, a dit Luc Frieden,«de ne pas procéder à un revirementde la politique budgétaire à moyenterme».

En tenant compte des paramètresconjoncturel et financier à moyenterme, le gouvernement a ainsi dé-cidé de réduire les prévisions au ni-veau des recettes budgétaires dee 119 millions et au niveau des dé-penses de e 116 millions.

Pour ce qui est des recettes, le gou-vernement prévoit des moins-valuessurtout au niveau de l’impôt sur lerevenu qui est l’impôt le plus dépen-dant de l’évolution conjoncturelle (-e 100 millions) et au niveau desimpôts indirects (taxe d’abonnement,droit d’enregistrement) (-e 115 mil-lions). Des plus-values devraientêtres réalisées au niveau des acci-

Luc Frieden a également insistésur la volonté du gouvernement demaintenir le niveau élevé des inves-tissements publics prévu dans leprojet de budget initial et qui se chif-fre à e 787,4 millions, en augmen-tation de 31,1% par rapport à 2002et constituant 11,8% des dépensestotales de l’État. Pour Luc Frieden«il est sage et nécessaire de main-tenir nos investissements à ce ni-veau, faire le contraire serait donnerun très mauvais signal à l’écono-mie».

Le projet de budget 2003 amendése présente ainsi comme suit : lesrecettes, en augmentation de 6,23%par rapport au budget 2002, totali-sent e 6.349.700.000 et les dépen-ses, en augmentation de 5,84%, sechiffrent à e 6.349.200.000. Il estdonc prévu que le budget 2003 clô-turera avec un excédent de e 0,5million.

Les paramètres financiers du Lux-embourg restent sains, a expliquéenfin Luc Frieden. La dette publiquede l’État se chiffre à e 697 millions,dont plus que la moitié figure déjàdans le fonds spécial de la dette pu-blique et en avoirs bancaires, ce quiramène le chiffre net à e 310 mil-lions, 1,4% du PIB. Cumulée avecles dettes des communes, la dettepublique totale du Luxembourg s’élè-ve à 5% du PIB.

Jean-Claude Juncker et Luc Frieden présentent le projet de budget 2003 à la Chambre des députés

Suite à la présentation du projet debudget 2003 à la Chambre des dé-putés par le rapporteur de la Com-mission du Budget et des FinancesEmile Calmes (DP), le 4 décembre2002, le Premier ministre Jean-Claude Juncker et le ministre du

ses (+e 80 millions), surtout en re-lation avec des hausses des prix dutabac et au niveau de l’impôt sur lafortune (+e 30 millions). S’y ajouteque de larges tranches de l’impôtsur les collectivités dû pour les an-nées 2000 et 2001 seront payées aucours de l’année 2003, ce qui auraégalement un effet positif sur les fi-nances publiques.

Les réductions des dépenses bud-gétaires concerneront essentielle-ment les dépenses qui sont liées di-rectement à la conjoncture et au PIB.Ainsi, comme l’évolution conjonctu-relle de seulement 2% en 2003 aurapour conséquence que moins d’em-plois seront créés au Luxembourg,la contribution de l’État à la sécuritésociale (pensions, maladie) devraitbaisser de e 18 millions. Les dé-penses prévues pour la coopérationet la recherche, qui sont liées au PIB,maintiendront leurs pourcentagesrespectifs par rapport au PIB, maisle recul du PIB en 2003 entraîneraune réduction des dépenses y rela-tives de e 14,3 millions.

Les dotations de différents fondsspéciaux d’investissement reculerade e 450 millions, tel qu’ellesétaient prévues dans le projet debudget initial, à e 380 millions, cequi n’aura qu’une faible incidencesur les réserves de ces fonds spé-ciaux d’autant plus que le gouverne-ment a suspendu deux projets deconstruction d’immeubles adminis-tratifs à Luxembourg-Ville, pour les-quels e 150 millions étaient inscritsdans le fonds spécial concerné. Auniveau du programme pluriannueldes dépenses en capital, le gouver-nement confirme son engagementde réaliser les projets prévus pourune enveloppe financière globale dee 4,1 milliards, dont la moitié est àsupporter par le budget de l’État.

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Chroniquesd’actualité

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

Trésor et du Budget Luc Frieden ontdonné des explications supplémen-taires devant l’assemblée plénièredu parlement, le 5 décembre 2002.

Le Premier ministre a d’abord dresséle bilan de l’évolution conjoncturelledes années 2001 et 2002 pour la-quelle les prévisions internationaleset nationales se sont révélées net-tement plus optimistes que la réalité.La relance de la conjoncture euro-péenne annoncée pour le deuxièmesemestre 2002 n’a pas eu lieu, lesbourses n’ont jamais réussi à se re-dresser de manière significative aucours de l’année 2002 et la plusgrande économie européenne, l’Al-lemagne, traversait alors des diffi-cultés considérables avec toutes lesconséquences que ce ralentisse-ment pouvait avoir sur l’évolutionconjoncturelle en Europe en général.

Tous ces éléments réunis font quele Luxembourg n’a pas pu échapperà un ralentissement de sa croissanceéconomique, notamment au niveaudu secteur financier. Cela impliquedes diminutions considérables auniveau des recettes provenant destaxes dépendantes de la conjonc-ture, tels la taxe d’abonnement et ledroit d’enregistrement, de la TVA etenfin de l’impôt sur le revenu.

Or, pour le projet de budget 2003, leLuxembourg peut avoir recours auxeffets amortisseurs au niveau desdépenses que lui procurent les ré-serves budgétaires et les réservesdes fonds spéciaux d’investisse-ment, prudemment constituées aufil des années fastes, surtout en 1999et 2000, et en dépit de critiques detoutes parts.

«La maison ne brûle pas», a dit lePremier ministre, «et comme il n’y apas le feu, nous pouvons nous per-mettre de garder la tête froide».

firmé Jean-Claude Juncker. Le gou-vernement augmentera comme pré-vu le salaire social minimum de 3,5%au 1er janvier 2003, tout comme lespensions et rentes et le revenu mini-mum garanti. L’indexation automa-tique des salaires ne sera pas remisen question non plus.

Le chef du gouvernement a en outrelancé un appel aux députés de réflé-chir une nouvelle fois si les décisionsprises par la table ronde pensionsétaient justes et viables. L’hypothèsede base que la croissance écono-mique moyenne devrait être de 4%jusqu’en 2050 afin de garantir le sys-tème actuel de rentes et pensionsn’étant plus garantie, il ne serait quesage de commencer une telle ré-flexion.

Pour ce qui est de l’évolution futurede l’économie luxembourgeoise, lePremier ministre a annoncé unepoursuite, voire une intensification,des efforts de diversification des ac-tivités économiques tant au niveaudu développement d’activités exis-tantes qu’au niveau de l’implantationde nouvelles activités, tel le com-merce électronique.

La situation actuelle confirme égale-ment que les réformes fiscales de2001 et 2002 au niveau des person-nes physiques et de 2002 au niveaudes entreprises ont été salutaires. Lademande intérieure a connu une sta-bilité considérable en dépit du ralen-tissement de la croissance écono-mique.

Même si la situation est loin d’êtredramatique, le gouvernement res-pectera une discipline stricte au ni-veau des dépenses courantes del’État comme c’est d’ailleurs le casdepuis plus d’une décennie, les dé-penses de personnel ayant été ré-duites de 24% du budget en 1990 à19% en 2003.

Le contraire est vrai pour les dé-penses d’investissement que le gou-vernement entend faire évoluer demanière significative afin de donnerune réponse conjoncturelle adé-quate à la situation conjoncturelleactuelle. La hausse des dépensesd’investissement en 2003 est de31% par rapport au budget 2002.

La maîtrise des dépenses ne se ferapas au dépens du volet social, a con-

Jean-Claude Juncker devant la Chambre des députés

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Chroniquesd’actualité

Bulletin d’Information et de Documentation

«Le Luxembourg», a dit le Premierministre, «ne s’est jamais cachéquand il s’agissait de relever desdéfis. Aujourd’hui nous sommesconfrontés à un tel défi et avec lebon sens qui caractérise les Luxem-bourgeois, je suis confiant que noussaurons relever ce nouveau défi».

Pour le ministre du Trésor et duBudget Luc Frieden, le budget 2003s’inscrit dans la logique de la tradi-tion budgétaire luxembourgeoise.Cette tradition repose sur trois pi-liers : des finances publiques saines,l’encouragement de la croissance etde l’emploi ainsi que la solidarité etle service public.

Le ministre Luc Frieden a rappeléaux députés que les orientationsbudgétaires du gouvernement neconnaîtront pas de modificationsimmédiates mais s’inscrivent dansla programmation budgétaire plu-riannuelle du gouvernement. Dèslors, les priorités de la politiquegouvernementale ne souffriront au-cun changement en 2003, même sile gouvernement estime qu’un con-trôle minutieux des dépenses cou-rantes en 2003 s’impose.

En guise de conclusion, Luc Friedena qualifié le projet de budget 2003,d’un budget de «l’optimisme pru-dent». De l’optimisme parce que lesprévisions conjoncturelles prédisentune relance économique pour ledeuxième semestre 2003 et de laprudence afin de prévenir des dé-rapages difficilement réparables àl’avenir.

Selon Jean-Claude Juncker, les rai-sons à l’origine du ralentissementéconomique résident dans le recullié à la crise boursière et au ralentis-sement économique mondial trèsprononcé dans les pays limitrophesdu Luxembourg.

Face à la situation actuelle, les par-tenaires sociaux auraient convenude désormais essayer d’éviter touteerreur qui puisse provoquer un re-cul encore plus fort de la conjonc-ture. Un changement de cap au ni-veau de la politique budgétaire seraitpourtant la mauvaise réponse dansles circonstances actuelles, a tenu àsouligner le Premier ministre. Bienque certains légers ajustements dubudget 2003 pourraient encore êtreeffectués par le ministre du BudgetLuc Frieden au cours de la semainesuivante, les lignes directrices dubudget des recettes et des dé-penses 2003 resteraient inchan-gées.

Le gouvernement remédierait à la si-tuation du moment grâce aux recet-tes budgétaires encore ouvertes, no-tamment par une accélération de la

M. Jean-Claude Junckercommente la situationéconomique du Luxembourg

14 novembre 2002

À l’issue de la réunion du Comité decoordination tripartite du 14 novem-bre 2002, rassemblant le gouverne-ment, le patronat et les syndicats,le Premier ministre et ministre desFinances, Jean-Claude Juncker acommenté la situation économiqueluxembourgeoise. «La situation estd’une certaine gravité», a noté lePremier ministre, tout en soulignantque l’État luxembourgeois reste dansune situation confortable au niveaude sa politique budgétaire grâce àla politique budgétaire prudente etde bon sens des années précéden-tes, et notamment grâce aux réser-ves budgétaires qui ont pu être ainsiconstituées.

Le Premier ministre a fait savoir quele gouvernement prévoyait une dimi-nution des recettes fiscales de 270millions d’euros pour 2002 et, si leralentissement économique se pour-suivait, de 260 millions d’euros pourl’année 2003.

Les membres du gouvernement lors de la réunion du Comité de coordination tripartite

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Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

perception des impôts dus par lesentreprises, mais non encore rentrésdans les caisses de l’État. Le minis-tre du Budget, Luc Frieden, prati-querait en même temps une surveil-lance stricte des dépenses afind’éviter tout dérapage, le niveau desdépenses d’investissement resteraitpourtant inchangé. Aucun change-ment ne serait prévu au niveau de lapolitique sociale du gouvernement, aégalement noté le Premier ministre.

Le moment serait venu de puiserdans les précieuses réserves quel’État aurait pu constituer dans lesannées précédentes et qui s’élèventaujourd’hui à un montant de 2,6 mil-liards d’euros. Le Premier ministre afinalement conclu en soulignant qu’ilrestait confiant qu’il ne s’agirait «pasd’une situation à caractère conti-nuel», la santé financière de l’Étatpermettant d’absorber les chocs dela conjoncture actuelle.

M. Jean-Claude Juncker,Mme Lydie Polfer et M. Charles Goerens au Sommet de l’OTAN

21-22 novembre 2002

Le Premier ministre Jean-ClaudeJuncker a représenté le Luxembourgau sommet des chefs d’État et degouvernement de l’OTAN qui a eulieu à Prague les 21 et 22 novembre.Il était accompagné par la ministredes Affaires étrangères, Mme LydiePolfer, et le ministre de la Défense,M. Charles Goerens. Les résultatsattendus du Sommet de Pragueétaient une OTAN transformée, ca-pable de faire face aux nouvellesmenaces et aux nouveaux défis duXXIe siècle.

les structures de l’OTAN. Cela auraitété, en effet, l’objectif pour lequel lesAlliés se seraient battus depuis lafin de la Deuxième Guerre mondiale.«Les reliquats de cette guerre sontainsi éliminés, reliquats qui ont para-lysé nos forces et nos ambitions», aconstaté le Premier ministre.

Le Premier ministre a également rap-pelé que, dès le sommet de Madriden 1997, le Luxembourg avait sou-tenu un «élargissement généreux decette alliance», dans le souci priori-taire de renforcer la stabilité et la sé-curité dans la région euro-atlanti-que et de consolider l’OTAN. Jean-Claude Juncker a finalement remar-qué que l’œuvre parachevée à Pra-gue est non seulement celle de cettegénération, mais «surtout celle denos prédécesseurs qui n’ont jamaisperdu courage. Je tenais à leur ren-dre hommage», a conclu le Premierministre lors de son intervention enséance publique au Sommet dePrague.

Au cours de la séance de travail,le Premier ministre luxembourgeois

À l’ordre du jour du sommet se trou-vaient plus spécifiquement les sujetssuivants : une discussion autour desnouvelles menaces telles que le ter-rorisme et les armes de destructionmassive, de nouvelles capacités mi-litaires, l’élargissement de l’OTAN etle début de nouvelles relations.

Lors de la séance publique concer-nant la décision de l’élargissementde l’OTAN, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a apporté le soutiendu Grand-Duché de Luxembourgaux sept pays candidats qui ont étéinvités à rejoindre l’Alliance, notam-ment l’Estonie, la Lettonie, la Litua-nie, la Slovaquie, la Slovénie, la Bul-garie et la Roumanie. «La décisionque nous prenons aujourd’hui danscette ville symbolique – en particulierpour le Luxembourg – est certes his-torique, mais elle est avant tout unedécision juste», a déclaré le Premierministre.

Jean-Claude Juncker a égalementsouligné qu’il avait toujours consi-déré que les pays alliés avaientl’obligation d’intégrer ces pays dans

Les représentants du Luxembourg au sommet de Prague:le Premier ministre Juncker, la ministre des Affaires étrangèresPolfer et le ministre de la Défense Goerens

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Bulletin d’Information et de Documentation

a souligné que l’approbation desgrands principes de la transforma-tion de l’OTAN validait en mêmetemps la continuité du concept stra-tégique agréé lors du dernier Som-met de Washington. Il s’agit enl’occurrence des missions tradition-nelles comme celle de la présencesur le Balkan. Parmi les nouvellespriorités figure en bonne place lalutte contre le terrorisme. Pour cela,l’OTAN se dote des capacités mili-taires et structurelles nécessaires,modernise les instruments indispen-sables à la lutte contre les nouvellesmenaces, adapte ses structures ad-ministratives internes et renforce sespartenariats.

Le Luxembourg approuve cette poli-tique de l’OTAN et est prêt à fournirl’effort nécessaire pour donner uneexpression concrète à ses engage-ments. Ceux-ci s’inscrivent dansune logique que Jean-Claude Junc-ker a qualifiée de «multinationale etcollective».

Parlant des relations UE-OTAN, lePremier ministre a exprimé le sou-hait que les arrangements institu-tionnels décidés à Washington en1999 et instituant la coopérationavec l’UE se réalisent bientôt dansle respect de l’autonomie des deuxorganisations et avec l’objectif de serenforcer mutuellement. «Il faut quenous nous entendions sur l’essen-tiel», a précisé Jean-Claude Juncker.

Parlant du partenariat privilégié del’OTAN avec la Russie, le Premierministre a évoqué sa récente ren-contre avec M. Poutine. Il s’est ditpersuadé qu’il importe que le parte-nariat débouche sur une coopéra-tion pratique et des relations concrè-tes. D’après M. Juncker, le lyrismene serait plus de circonstance. LePremier ministre a encore évoquél’Ukraine qui, d’après lui, doit rester

les activités relevant de ce Partena-riat, en ce qui concerne le déminage,la démilitarisation ou encore la réha-bilitation de sites militaires, notam-ment en Géorgie et en Moldavie.

Pour M. Juncker, l’Alliance atlanti-que, pour parvenir à ses fins, doitfaire preuve de beaucoup de cohé-rence dans son action et dans ses

un partenaire de choix, puisque lastabilité de celle-ci est un facteurimportant pour la sécurité en Europe.

Quant au Partenariat pour la Paix, ilrevêt, selon le Premier ministre, uneimportance cruciale pour la sécuritéet la stabilité. Il a souligné dans cecontexte que le Luxembourg s’estengagé de façon plus active dans

Photo de famille au Sommet de l’OTAN

Le Premier ministre Juncker au côté du secrétaire général de l’OTANLord Robertson et du président de la République tchèque Vaclav Havel

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Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

relations entre partenaires. Celaexige selon lui «que nous parlionsentre nous au lieu de parler denous».

Conseil européen de Bruxelles

24-25 octobre 2002

Les 24 et 25 octobre, les chefs d’Étatet de gouvernement de l’Union euro-péenne ainsi que les ministres desAffaires étrangères se sont réunis àBruxelles pour un Conseil européendont les sujets majeurs ont été lesquestions de l’élargissement de l’UEet de Kaliningrad. Le gouvernementluxembourgeois était représentépar le Premier ministre Jean-ClaudeJuncker et la Vice-Premier ministreet ministre des Affaires étrangèresLydie Polfer.

Lors du sommet de Bruxelles, leschefs d’État et de gouvernement sesont mis d’accord sur le finance-ment de l’élargissement historiquede l’Union européenne en 2004 à dixpays, grâce en particulier à un ac-cord franco-allemand prévoyant unplafonnement des futures dépensesde la politique agricole commune(PAC) à partir de 2006.

En matière d’élargissement, le Con-seil européen devait décider quelspays candidats pourraient conclureles négociations d’adhésion en 2002sur la base des rapports réguliersde la Commission européenne pourl’élargissement qui ont été présen-tés le 9 octobre 2002. Dans les rap-ports réguliers, la Commission con-clut que dix pays (Chypre, Estonie,Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte,Pologne, République slovaque, Ré-publique tchèque et Slovénie) se-ront en mesure de remplir tous les

recte au revenu et l’aide totale auxFonds de cohésion et aux Fondsstructurels destinés aux pays candi-dats.

Lors du Conseil européen de Bruxel-les, les chefs d’État et de gouverne-ment ont pris les décisions suivantes:

• l’engagement «de respecter le pla-fond de dépenses liées aux adhé-sions fixé pour les années 2004 à2006» au sommet de Berlin ;

• des paiements directs seront in-troduits par paliers pour les nou-veaux États membres: 25% en2004, 30% en 2005, 35% en2006, 40% en 2007. L’augmenta-tion se fera ensuite par paliers de10% pour atteindre 100% en 2013;

• un plafonnement des dépenses dela politique agricole commune del’UE pour la période 2007 à 2013,sur la base du montant de 2006,augmenté annuellement d’un max-imum de 1% pour tenir compte del’inflation;

critères début 2004 et recomman-dait de conclure les négociationsd’adhésion en 2002.

À Bruxelles, les chefs d’État et degouvernement se sont ralliés auxconclusions et recommandations dela Commission selon lesquelles cesdix pays «remplissent les critèrespolitiques et seront en mesure deremplir les critères économiques etd’assumer les obligations découlantde l’adhésion à partir du début de2004». Les négociations d’adhésionseront menées à bien lors de la réu-nion du Conseil européen de Cope-hague les 12 et 13 décembre 2002et le traité d’adhésion sera signé àAthènes en avril 2003.

Le paquet financier, à proposer auxpays candidats lors des négocia-tions d’adhésion, a également étédiscuté par les chefs d’État et degouvernement. Ce paquet devra no-tamment fixer le montant total pourl’élargissement, la participation despays candidats à la politique agricolecommune (PAC), y compris l’aide di-

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker et la Vice-Premier ministreet ministre des Affaires étrangères Lydie Polfer au Conseil européende Bruxelles

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Chroniquesd’actualité

Bulletin d’Information et de Documentation

• des actions structurelles : les cré-dits d’engagement pour les fondsstructurels et de cohésion à ajou-ter en raison de l’élargissementdevraient s’élever à 23 milliardsd’euros au total pour la période2004-2006.

Lors d’une conférence de presse àl’issue du Conseil européen, le Pre-mier ministre Jean-Claude Junckers’est félicité de l’accord intervenusur le financement de l’élargisse-ment. Cet accord aurait été néces-saire par respect des pays candidatsafin de leur permettre d’adhérer àl’Union européenne en toute dignité.Sur la politique agricole commune, ily aurait des adaptations ponctuellesdans la période budgétaire actuelle(2002-2006), «mais la grande réfor-me de la PAC aura lieu en 2007», aestimé Jean-Claude Juncker. «Pourle Luxembourg, rien ne changera auniveau des aides agricoles directesd’ici 2006 et les politiques de dé-veloppement rural ne seront pastouchées par cet accord, ce qui estbien pour le Luxembourg», a déclaréM. Juncker. Le rabais des Britanni-ques sur leur contribution au budgetsera réexaminé en 2006, selon lePremier ministre. «Il est tout à faitévident que le chèque britannique etle montant des fonds structurels se-ront à nouveau soumis à examen lorsdes discussions que nous aurons en2006 pour un échéancier 2006», aexpliqué le Premier ministre.

Les Quinze ont cependant renoncéà discuter du pacte de stabilité parmanque de temps, a expliqué lePremier ministre, qui avait demandéce débat à l’ouverture des travauxdu Conseil européen. Comme le dé-bat sur le cadre financier de l’élar-gissement s’est prolongé tard dansl’après-midi «il m’a paru utile de de-mander à ce qu’on renonce à ce dé-

Visite officielle de M. Charles Goerens en Grèce

3 octobre 2002

Les entrevues bilatérales entreM. Charles Goerens, ministre de laCoopération, de l’Action humani-taire, de la Défense et de l’Environ-nement, et ses homologues grecsont débuté le 3 octobre 2002 par unerencontre avec Mme Vasso Papan-dreou, ministre grec de l’Environne-ment, du Cadastre et des Travauxpublics.

Lors de cet entretien, il a été ques-tion de la problématique du chan-gement progressif du climat suite àla pollution et aux émissions de gazcarbonique provoquées par l’hom-me. L’approche à adopter en ma-tière d’organismes génétiquementmodifiés (OGM), plus particulière-ment en ce qui concerne la politiqued’embargo appliquée par l’UE vis-à-vis des États-Unis pour ce qui estde l’importation d’OGM, a égalementété abordée. La Commission euro-péenne souhaiterait mettre fin à cetembargo tandis que le Luxembourgs’est jusqu’à présent, ensemble aveccinq autres États membres (France,Danemark, Grèce, Autriche, Italie)opposé à une levée d’embargo. Ilsemblerait néanmoins que l’Italie soitprête à y renoncer, ce qui aurait pourconséquence que les opposants àla libre importation d’OGM par lesÉtats-Unis en UE ne disposeraientplus de la minorité de blocage né-cessaire pour arrêter le projet de laCommission.

Le ministre de l’Environnement lu-xembourgeois a à cette occasionréitéré sa conviction que les condi-tions préalables à une suppressionde l’interdiction d’importation des

bat pour pouvoir le conduire en toutesérénité», a fait savoir le Premier mi-nistre.

Jean-Claude Juncker a égalementprécisé sa proposition de permettreà un pays de dépasser dans certai-nes circonstances la limite de 3%du PIB pour le déficit public qui estfixé par le traité de Maastricht. «Or,tout ceci pourrait se faire en étroiteconcertation, et avec l’accord unani-me des partenaires de la zone euro, ycompris sur la nature des dépensesenvisagées», a-t-il déclaré.

Le Conseil européen devait égale-ment se pencher sur la question dutransit entre la Région de Kaliningradet d’autres parties du territoire russelorsque les pays candidats introdui-ront au cours de l’année 2003 un ré-gime de visas pour les citoyens rus-ses, comme il a été convenu avecl’Union européenne. L’objectif estde trouver une solution globale quipuisse satisfaire toutes les parties.

Lors de la conférence de presse,Mme Lydie Polfer a fait savoir queles derniers détails y relatifs seraientfixés en décembre lors du Conseileuropéen de Copenhague. Il s’agiraitnotamment de trouver une solutionqui satisferait à la fois la Lituanie etla Russie.

Le 24 octobre, avant l’ouverture duConseil européen de Bruxelles, lePremier ministre Jean-Claude Junc-ker et la Vice-Premier ministre et mi-nistre des Affaires étrangères LydiePolfer ont rencontré leurs homolo-gues belges et néerlandais lors d’unSommet Benelux.

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Chroniquesd’actualité

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

OGM des États-Unis sont, d’unepart, la mise en place d’un étique-tage clair et précis qui informe lesconsommateurs sur la teneur enOGM des aliments qu’ils achètent,et, d’autre part, la fourniture de preu-ves, suite à des études et des ana-lyses scientifiques détaillées, que lesOGM ne peuvent en aucun casmettre en danger l’environnementnaturel suite à leur prolifération.

Des relations au beau fixe

Le deuxième événement officiel dela journée a été le dépôt par le mi-nistre Goerens d’une gerbe devantle monument à la mémoire du soldatinconnu. Après cette commémora-tion, la délégation s’est rendue auministère de la Défense. Le ministrede la Défense luxembourgeois y aété reçu par son homologue grec,M. Yannos Papantoniou, avec leshonneurs militaires. Cette cérémo-nie de réception officielle fut suiviepar un tête-à-tête d’un quart d’heureentre les deux ministres.

Les sujets abordés pendant la dis-cussion qui a eu lieu entre les délé-gations par la suite étaient pourl’essentiel les suivants : l’élargisse-ment de l’OTAN, le rapprochementOTAN-UE, la politique de défensede l’UE, le conflit chypriote, la criseirakienne, l’évolution de la situationdans les Balkans, les relations bila-térales Grèce-Luxembourg.

Les deux ministres ont exprimé desopinions largement similaires surces questions et ont constaté queles relations entre le Luxembourg etla Grèce sont très bonnes, voire ex-cellentes. Ils ont tous les deux insis-té sur l’importance du respect dudroit international, des droits del’homme et des principes démocra-tiques en matière de relations inter-nationales.

l’UE parmi les membres de son ar-mée. Cette discussion a été suivied’une conférence de presse et d’undéjeuner de travail qui a permisd’approfondir encore davantage lesliens entre les deux pays.

Enfin, M. Goerens a rencontré leministre grec délégué aux Affairesétrangères et au Développement,M. Andréas Loverdos. La Grèce in-vestit 0,2% de son PIB dans l’aideau développement (Luxembourg:plus de 0,7%) et s’est fixée commebut d’augmenter ce taux à 0,3%jusqu’en 2006 (Luxembourg: 1%).

L’aide au développement grecqueva pour une grande partie vers lespays voisins des Balkans et contri-bue donc aussi à stabiliser et à paci-fier cette région qui est d’une impor-tance capitale pour la Grèce. Lesdeux ministres étaient d’accord pourdire que l’existence d’une bonnegouvernance et de structures démo-cratiques étaient des critères essen-tiels pour le choix des pays bénéfi-ciaires de l’aide au développementet ils ont par ailleurs discuté des

En ce qui concerne la question ira-kienne, ils étaient d’avis qu’il fallaitagir avec détermination et fermeté,mais dans le respect du droit inter-national et dans le cadre des insti-tutions internationales (ONU) crééesà cet effet. Le ministre de la Défensegrec a encore une fois résumé la po-sition de la Grèce en ce qui concer-ne le conflit chypriote. Il a rappeléque les Chypriotes grecs voulaientune Chypre unie avec deux commu-nautés qui disposeraient d’une largeautonomie dans certains domainestandis que les représentants desChypriotes turcs semblent favoriserune partition de l’île en deux Étatsindépendants. Cette dernière optionest évidemment inacceptable pourla Grèce.

Au niveau bilatéral, il a été questionfinalement de la question de l’inté-gration future de citoyens grecsdans l’armée luxembourgeoise. LaGrèce ne voit aucun inconvénient àce projet du Luxembourg qui pro-jette d’accepter à l’avenir des sol-dats provenant d’autres pays de

Le ministre Goerens accueilli avec les honneurs militaires par son homologue Yannos Papantoniou

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Chroniquesd’actualité

Bulletin d’Information et de Documentation

voies qu’on pourrait explorer pourpermettre à l’avenir à la Grèce et auLuxembourg de coopérer sur cer-tains projets dans le domaine del’aide au développement.

Visite de travail à Luxembourg de M. Shimon Peres, Vice-Premier ministre et ministre des Affairesétrangères de l’État d’Israël

21 octobre 2002

Le Vice-Premier ministre et ministredes Affaires étrangères de l’Étatd’Israël M. Shimon Peres a effectuéle 21 octobre 2002 une visite auLuxembourg. Il a été accueilli par lePremier ministre Jean-Claude Junc-ker et par la ministre des Affairesétrangères Lydie Polfer. Les rela-tions bilatérales, la situation politi-que internationale ainsi que le con-flit au Moyen-Orient ont figuré àl’ordre du jour des discussions.

Lors d’une conférence de presseconjointe des deux ministres des Af-faires étrangères, Mme Lydie Polfera relevé d’emblée le bon déroule-ment des entrevues: «Nous avonsparlé de problèmes difficiles à unmoment difficile, et ce de manièreouverte, honnête et amicale».

La ministre luxembourgeoise a ré-itéré la position de l’Union euro-péenne relative à la situation auMoyen-Orient, à savoir la fin destensions. Seule une solution poli-tique négociée par les deux Étatsconcernés et soutenue par lacommunauté internationale seraità même d’apporter la paix à cetterégion. Dans ce contexte, LydiePolfer s’est prononcée en faveurd’une solution de deux États.

M. Peres acceptait lui aussi la solu-tion de deux États. D’après lui, Israëlaurait tout fait pour trouver une so-lution pacifique au conflit : l’argentdes autorités palestiniennes a étédébloqué, les frontières ont été ou-vertes aux travailleurs palestinienset des colonisations illégales ont étédétruites. Il reviendrait maintenantaux autorités palestiniennes d’assu-mer leurs responsabilités.

La visite de M. Peres s’est inscritedans le cadre du conseil d’associa-tion UE-Israël qui a eu lieu le mêmejour dans le cadre du conseil Affairesgénérales et Relations extérieures àLuxembourg.

Le Vice-Premier ministre ShimonPeres a également apprécié la bon-ne conduite des entrevues. Ayantexposé son évaluation de la situa-tion au Moyen-Orient au cours desentretiens, M. Peres a estimé lorsde la conférence de presse que laseule solution au conflit serait l’arrêtdes efforts militaires. «Si les Pales-tiniens arrêtent les actions terroris-tes, nous nous retirerons des terri-toires occupés», a affirmé M. Peres.Israël, en occupant les territoirespalestiniens, ne ferait rien d’autreque de défendre la vie de ses pro-pres citoyens.

Au sujet du rôle des autorités pa-lestiniennes, le ministre israélien es-tima qu’elles «n’ont pas pris les me-sures nécessaires à la résolution duconflit, contrairement à ce qu’ellesavaient promis». Le leader de l’au-torité palestinienne Yasser Arafat,de son côté, ne serait plus acceptéà la table des négociations, ni parles États-Unis, ni par Israël. D’aprèsM. Peres, une réforme du systèmepalestinien s’imposerait : «il faut ar-rêter ce one-man show».

La ministre des Affaires étrangères Lydie Polfer accueille son homologue israélien Shimon Peres

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Chroniquesd’actualité

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

Visite à Luxembourg de M. Recep TayyipErdogan, président du Parti de la Justice et du Développement turc

29 novembre 2002

Dans le cadre de sa tournée des ca-pitales européennes, le président duparti turc de la Justice et du Déve-loppement (AKP) Recep Tayyip Er-dogan s’est rendu le 29 novembre2002 à Luxembourg. Il fut accueillipar le Premier ministre M. Jean-Claude Juncker et la ministre desAffaires étrangères Mme Lydie Pol-fer au Château de Senningen.

Lors d’une conférence de presseconjointe à l’issue de leur entretienen tête-à-tête et d’une réunion élar-gie aux deux délégations, Jean-Claude Juncker s’est montré satis-fait de la visite au Luxembourg deMonsieur Erdogan, «un ambassa-deur idéal de la Turquie en marchevers l’Union européenne». «La vo-cation européenne de la Turquie nefait pas de doute», a estimé le Pre-mier ministre. Elle ferait partie d’unlong processus entamé il y a plu-sieurs décennies.

Lors du sommet européen de Co-penhague les 12 et 13 décembre2002, les Quinze devaient déci-der de manière consensuelle dansquelle mesure les récents progrèsréalisés par la Turquie seraient prisen compte pour la bonne poursuitede son processus d’adhésion àl’Union européenne, a estimé le chefdu gouvernement luxembourgeois,tout en ajoutant que Copenhaguedoit devenir un Helsinki «plus». Rap-pelons que lors du Conseil européende Helsinki en décembre 1999, lestatut de «pays candidat» avait étéconféré à la Turquie.

date précise pour le début des né-gociations serait fixée en décembreà Copenhague.

«Le gouvernement turc est en trainde préparer un plan d’action pourcombler les lacunes. Le gouverne-ment est déterminé à éliminer lesmanquements le plus vite possible»,a conclu Recep Tayyip Erdogan.

À la suite de ses entrevues auLuxembourg, le président du partide la Justice et du Développements’est rendu à La Haye pour rencon-trer les autorités néerlandaises.

Visite officielle à Luxembourg du chancelier d’Autriche M. Wolfgang Schüssel

24 octobre 2002

Le 24 octobre 2002, le chancelier au-trichien Wolfgang Schüssel a effec-tué une visite officielle à Luxembourg.Il fut accueilli avec les honneurs mi-

Selon le Premier ministre luxem-bourgeois, il reviendrait aux Quinzede se mettre d’accord à Copenha-gue sur un ensemble de mesures quidevraient correspondre tant aux at-tentes de la Turquie qu’aux inquiétu-des et attentes des États membres.L’Union européenne devrait adopterune attitude constructive à l’égardde la Turquie. Des discussions àCopenhague devrait se dégager uncadre de référence clair pour undébut des négociations relatives àl’adhésion de la Turquie à l’Unioneuropéenne.

Les réformes législatives en Turquietémoigneraient en tout cas de la vo-lonté du pays de faire des efforts al-lant dans ce sens. Tout de même,«certains progrès seront encore né-cessaires», a estimé Jean-ClaudeJuncker.

«Nous voulons que les négocia-tions commencent le plus rapide-ment possible», a noté de son côtéRecep Tayyip Erdogan à la suite desentretiens qu’il a qualifiés de «cons-tructifs et positifs». Il espérait qu’une

Conférence de presse du Premier ministre Juncker et du président du Parti turc de la Justice et du Développement (AKP), M. Erdogan, à droite la ministre des Affaires étrangères Lydie Polfer

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Chroniquesd’actualité

Bulletin d’Information et de Documentation

litaires par le Premier ministre Jean-Claude Juncker à la Place Clairefon-taine. Lors de leur entrevue, les deuxhommes ont discuté du prochainConseil européen et de questions bi-latérales.

Dans le contexte du financement del’élargissement de l’Union européen-ne, Jean-Claude Juncker a expriméle souhait de voir un rapprochementdes différentes positions à Bruxelles.Et aux deux chefs de gouvernementd’ajouter : «Nous devons tout fairepour arriver à un consensus à Bru-xelles, afin de pouvoir clôturer lesnégociations avec les candidats lorsdu sommet de Copenhague en dé-cembre 2002».

Le cadre budgétaire de l’UE serait detoute façon établi jusqu’en 2007, entenant compte des nouveaux mem-bres. Ce n’est qu’en 2006 que les né-gociations, notamment sur le finan-cement du volet agricole pourrontcommencer, ont estimé MM. Junckeret Schüssel. Des questions de finan-cement se poseraient par ailleursaussi dans d’autres domaines. LePremier ministre a rappelé le sujet

Juncker, même si l’élargissementrevenait plus cher que prévu, il yaurait toujours une marge suffisantepour assurer son financement.

Les nouveaux pays membres del’Union européenne ne devraienten aucun cas finir en partenairesde deuxième classe, a affirmé M.Schüssel. Il importait à ce dernierde finaliser les négociations puis-que de toute façon, l’élargissement«est une win-win situation et ne doitpas être réduit à une question d’ar-gent».

Wolfgang Schüssel a rappelé dansce contexte que c’était sous prési-dence autrichienne que les négo-ciations avec les candidats à l’adhé-sion avaient commencé il y a quatreans. Et «nous serons davantageconcernés par l’élargissement queles autres pays puisque l’Autrichefait frontière commune avec quatrepays candidats». D’un point de vueéconomique, des pays candidatscomme la République tchèque et laHongrie, qui affichent des taux decroissance de 2% en moyenne par

du rabais britannique, sujet relancéquelques jours auparavant par leprésident français Jacques Chirac.

De toute façon, le financement del’élargissement aurait un prix correctpour l’Union. Aux dires de M. Schüs-sel, il faudrait calculer 20 euros partête par an pour l’Autriche, et ce«pour garantir la paix et la stabilitédans la région». Selon Jean-Claude

Accueil du chancelier Schüssel à la Place Clairefontaine

«Il n’y a pas de problèmes bilatéraux entre le Luxembourg et l’Autriche», a affirmé le chancelier Schüssel lors de sa visite

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Chroniquesd’actualité

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

an, apporteraient un impact consi-dérable à cette région.

Autre sujet abordé par M. Junckeret M. Schüssel : l’avenir de l’Europe.À leur avis, les institutions europé-ennes devraient être renforcées,tout en simplifiant et en rendant leurfonctionnement plus transparent.

Enfin, les deux hommes ont regrettéla manière dont le pacte de stabilitéet de croissance a été débattu aucours des semaines précédentes,en insistant notamment sur le faitque la stabilité des finances publi-ques resterait le pilier absolu del’Union économique et monétaire.

En fin de matinée, le chancelier au-trichien fut reçu en audience parS.A.R. le Grand-Duc au Palais grand-ducal. Après le déjeuner officiel, of-fert par Jean-Claude Juncker enl’honneur de son hôte au Châteaude Senningen, la délégation autri-chienne s’est rendue à la Chambredes députés. L’entrevue en tête-à-tête avec Jean Spautz, président dela Chambre, a été suivie d’une réu-nion avec les membres de la com-mission des Affaires étrangères eteuropéennes et de la Défense.

Accident d’un avion Luxair

6 novembre 2002

Le 6 novembre 2002, un avion detype Fokker 50 de la compagnieaérienne Luxair en provenance deBerlin (vol régulier LG9642/LH2420)s’est écrasé à l’approche de l’aéro-port du Luxembourg près de Nieder-anven. L’accident a fait 20 morts etdeux blessés graves, le plus graveincident dans l’histoire aéronautiquedu Luxembourg.

Dès l’annonce de l’accident, le mi-nistre des Transports Henri Grethen,

Transports allemand Manfred Stolpeest arrivé au Luxembourg en débutde soirée.

Le soir du 6 novembre, le Premierministre Jean-Claude Juncker encompagnie de S.A.R. la Grande-Du-chesse, du ministre des TransportsHenri Grethen et de son homologueallemand Manfred Stolpe se sontrecueillis dans la Chapelle Ardenteà la Vieille Eglise de Roodt-Syr.

Le lendemain de l’accident, lesmembres des familles des victimessont arrivés à Luxembourg. Ils ontété pris en charge dès leur arrivéepar le groupe permanent d’encadre-ment psycho-traumatologique misen place par le ministère de la Fa-mille.

Une cérémonie interconfessionnellea eu lieu par la suite dans l’Egliseparoissiale de Roodt-Syr en présen-ce de LL.AA.RR le Grand-Duc et laGrande-Duchesse, du président dela Chambre des députés, du Premierministre et de plusieurs autres mem-bres du gouvernement ainsi que du

le ministre de l’Intérieur Michel Wol-ter, accompagnés du directeur de laProtection civile Léon Ahnen et dudirecteur de la Police grand-ducalePierre Reuland, en présence aussidu directeur général de Luxair,M. Christian Heintzmann, ont tenuune conférence de presse conjointe.«Notre première pensée va évidem-ment vers les victimes et leurs pro-ches», a dit d’emblée le ministre desTransports Henri Grethen.

Le ministre de l’Intérieur MichelWolter a confirmé lors de la confé-rence de presse que parmi les 22personnes à bord 15 étaient de na-tionalité allemande, cinq de natio-nalité luxembourgeoise et deux denationalité française.

Au cours de la journée, le Premierministre Jean-Claude Juncker, le mi-nistre de l’Intérieur Michel Wolter etle ministre des Transports Henri Gre-then ainsi que S.A.R. la Grande-Du-chesse se sont rendus sur les lieuxde l’accident. Vu le nombre élevé devictimes allemandes, le ministre des

Le ministre des Transports Henri Grethen, le ministre de l’IntérieurMichel Wolter (à sa gauche) et le directeur général de Luxair, M. Christian Heintzmann (à sa droite), lors de la conférence de presse conjointe

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Chroniquesd’actualité

Bulletin d’Information et de Documentation

ministre allemand des TransportsManfred Stolpe.

Il s’agissait d’un service oecumé-nique «extrêmement émouvant», se-lon les propos du ministre allemandManfred Stolpe. Celui-ci a tenu à re-mercier dans ce contexte LL.AA.RR.le Grand-Duc et la Grande-Duches-se pour leur présence aux côtés desfamilles des victimes. Il a égalementremercié les autorités luxembour-geoises pour leurs grands effortsdans le contexte de cette catastro-phe et la grande chaleur humaineportée à l’égard des familles desvictimes.

Henri Grethen, pour sa part, a préci-sé que la première priorité des auto-rités luxembourgeoises serait désor-mais de trouver la raison à l’originede cet accident aérien afin d’éviterqu’une telle catastrophe ne se re-produise. «Pour l’instant, cela nefait aucun sens de spéculer sur lesraisons de cet accident», a ajoutéM. Grethen.

En signe de deuil, le gouvernementluxembourgeois a décidé de mettreles drapeaux en berne les 8, 9 et 10novembre 2002. Lors d’un servicefunèbre interconfessionnel célébréle 10 novembre 2002 en la Cathé-drale Notre-Dame de Luxembourg,plus de mille personnes se sont as-sociées au deuil des familles desvictimes de l’accident.

En souvenir des victimes de l’acci-dent, le ministre des TransportsHenri Grethen a participé le 13 no-vembre 2002 à un service oecu-ménique en la Kaiser-Wilhelm-Ge-dächtnis-Kirche à Berlin.

Les travaux de la commission d’en-quête ont été organisés dans le res-pect des dispositions de l’Annexe13 à la Convention de l’Organisation

de l’Aviation Civile Internationale.Elle s’appuyait sur les moyens et ex-perts du bureau d’enquêtes et d’ana-lyses pour la sécurité de l’aviationcivile (BEA) français. Les Pays-Basparticipaient à l’enquête en tantqu’Etat constructeur de l’avion.L’Allemagne qui déplorait de nom-breuses victimes avait dépêché desobservateurs. Pour autant que debesoin, des ingénieurs et des pilotesde l’exploitant LUXAIR, du construc-teur de l’avion Fokker et des diffé-rents constructeurs des sous-en-sembles de l’avion avaient parailleurs été sollicités. Selon le Par-quet, l’enquête technique et l’en-quête judiciaire se coordonnaientde manière étroite, dans le respectde leurs procédures et de leurs ob-jectifs respectifs.

Les éléments disponibles quelquesjours après l’accident ne permet-taient toutefois pas encore de déter-miner les circonstances exactes del’accident. Selon l’expert judiciaire lerapport d’expertise finale ne seraitpas prêt avant septembre 2003.

M. Grethen et M. Stolpe lors du service interconfessionnel à Berlin

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LES ACTIVITÉS GOUVERNEMENTALES

Regard sur

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

PREMIER MINISTRE

M. le Premier ministreJean-Claude Juncker au Churchill Symposiumà Zurich10 octobre 2002

Chaque année, le Churchill Sympo-sium est l’occasion de rappeler lefameux discours prononcé en sep-tembre 1946 par Winston Churchillà l’université de Zurich. Dans ce dis-cours intitulé Let Arise Europe, l’an-cien Premier ministre britanniqueavait alors lancé un appel pour uneunité européenne vivant en libertéet en paix.

C’est dans ce cadre que, le 10 octo-bre 2002, Jean-Claude Juncker aprononcé un discours intitulé Schei-dewege in Europa (L’Europe à lacroisée des chemins) au «Zunfthauszur Meisen» à Zurich. En présencedu conseiller fédéral suisse JosephDeiss, du ministre président serbeZoran Djindjic et de Lord Jenkins,ancien président de la Commissioneuropéenne, ancien chancelier del’Échiquier, président de l’Universitéd’Oxford et président de la RoyalSociety of Literature, Jean-ClaudeJuncker assuma le rôle d’invité etd’orateur d’honneur de cette soirée.

Le Europa-Institut Zürich organisedepuis 1996, en collaboration avecl’Institut suisse d’études internatio-nales et le Consulat britannique deBerne, cet événement lors duqueldes personnalités publiques s’expri-ment sur l’avenir de l’Europe devantun auditoire de choix. L’ancien chan-celier allemand Helmut Kohl, l’ancienprésident français et actuel prési-dent de la Convention Valéry Giscardd’Estaing, ainsi que de nombreux

Dans ce contexte, Jean-Claude Jun-cker a invité les Européens à se ren-dre compte du «moment historique»et de la «chance extraordinaire» devoir désormais «la géographie euro-péenne rejoindre à nouveau l’histoireeuropéenne». Jean-Claude Junckers’est également prononcé en faveurde l’adhésion de la Suisse à l’Unioneuropéenne. Il s’est ensuite vigou-reusement opposé à l’idée de sanc-tionner la Suisse dans le contextedu dossier fiscal, tout en soulignantqu’il faudrait plutôt privilégier le dia-logue et les contacts au niveau desrelations helvético-européennes.

En marge de cette manifestation, lePremier ministre luxembourgeois aégalement eu une entrevue avec M.Joseph Deiss, Conseil fédéral suisseen charge des relations extérieures,afin de discuter de sujets d’intérêtcommun.

hommes politiques britanniques etsuisses se sont déjà prêtés à cetexercice.

Dans son discours (voir page 130),Jean-Claude Juncker a rappelé le vi-sionnaire qu’était Winston Churchill.Celui-ci avait déjà professé en 1947,lors d’un discours tenu à La Haye,que le projet européen qui avait étéentamé en Europe de l’ouest seraitun jour mené à bien en Europe del’est. «Les grands visionnaires sesont en fin de compte révélés com-me les vrais réalistes», en a conclule Premier ministre. Jean-ClaudeJuncker s’est longuement attardésur la signification de l’élargissementpour le continent européen. En effet,«nous ne réunissons pas seulementdes États, mais surtout des hommesaux destins, aux rêves et aux espoirsles plus divers». Aussi les perspecti-ves du continent européen seraient-elles désormais plus gaies qu’ellesne l’étaient par le passé, a présagéJean-Claude Juncker en insistant surl’aspect pacificateur de l’élargisse-ment.

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker en discussion avec le conseiller fédéral suisse Joseph Deiss

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

M. Jean-Claude Junckers’exprime devant laKonrad-Adenauer-Stiftung9 octobre 2002

Le 9 octobre 2002, répondant à l’in-vitation du bureau européen de laKonrad-Adenauer-Stiftung situé àBruxelles, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a prononcé, en tantqu’invité d’honneur, un discours deprincipe portant sur l’intégration eu-ropéenne intitulé «Wir wachsen mitEuropa» (Nous grandissons avecl’Europe - voir page 122).

Près de 600 invités - dont des per-sonnalités telles que Jacques Santer,ancien président de la Commissioneuropéenne et représentant du Pre-mier ministre à la Convention surl’avenir de l’Europe, Wilfried Mar-tens, ancien Premier ministre de laBelgique, Hans-Gert Pöttering, chefde file du Groupe PPE-DE au Parle-ment européen, et Christian Wulff,Président adjoint de la CDU -s’étaient rassemblés dans la sallede bal du Concert Noble à Bruxel-les, lieu de ralliement pour la no-blesse créé en 1785 par le Duc Albertde Saxe-Teschen et Marie-Christined’Autriche. Le discours de Jean-Claude Juncker a porté sur les thè-mes européens actuels : l’élargisse-ment de l’Europe, l’euro, la politiqueéconomique et monétaire ainsi que laConvention sur l’avenir de l’Europe.

Se référant aux rapports présentésla veille par la Commission europé-enne sur l’état d’avancement des né-gociations d’élargissement de l’Eu-rope, Jean-Claude Juncker a débutéson discours par un hommage àl’ancien président de la Commission,Jacques Santer, en le qualifiant dequelqu’un qui a «de grands méritesdans l’accomplissement de cetteavancée historique». En citant la

l’euro. Ainsi, Jean-Claude Junckers’insurgea contre les critiques pro-noncées à l’égard de la monnaie uni-que «alors que nous savons perti-nemment bien que l’euro est unedes aventures les plus réussies del’Après-Guerre».

En ce qui concerne la polémiquesur le Pacte de stabilité et de crois-sance, le Premier ministre regrettaque certains États aient un compor-tement quelque peu cavalier à l’égarddu pacte. «Le Pacte de stabilité n’estpas un jouet !». Toutefois, il pourraittrès bien souscrire à la propositionde la Commission européenne dereporter de 2004 à 2006 l’objectifde l’équilibre budgétaire. En effet,d’après Juncker, ce qui compte c’estl’engagement supplémentaire de ré-duire le déficit structurel de 0,5%par an. Il serait toutefois regrettableque la France ne s’y applique qu’en2004 alors que les autres États mem-bres s’y attelleront dès 2003. Il seraittout aussi regrettable que les paysqui ont prôné pendant des annéesune politique financière saine seretrouvent à présent de l’autre côtéde la barrière. «Si nous voulons vrai-ment avancer, nous devons trouver

phrase de Winston Churchill «Nouscommençons à l’Ouest ce que nousterminerons à l’Est», le Premier minis-tre luxembourgeois a tenu à souli-gner l’importance historique de laveille.

D’après M. Juncker, grandir avecl’Europe signifierait bientôt bien plusque le simple fait d’appartenir à uneunité territoriale croissante de 455millions d’habitants. De là la miseen garde du Premier ministre : «Sinous ne saisissons pas la chance del’élargissement vers l’Europe cen-trale et l’Europe de l’est, cette formi-dable occasion ne se représenteraplus». Il regretta également que l’élar-gissement soit accompagné d’unediscussion sur les contributeurs netsau budget de l’UE. «Comment éva-luer le coût d’une heure de guerre etd’une heure de paix?», a-t-il réponduaux détracteurs d’une Europe élargie.

Jean-Claude Juncker a qualifié l’eurod’élément d’identification qui servi-rait à un plus grand rapprochementen Europe, tout en regrettant quepersonne ne prenne la responsabilitéd’expliquer les vrais avantages de

M. Juncker et Christian Wulff de la CDU

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

une coordination plus accrue entreles politiques financière et économi-que», expliqua le Premier ministreet ministre des Finances luxembour-geois, tout en ajoutant que l’idée dela France d’une «gouvernement éco-nomique» ne serait pas un conceptviable dans le monde globalisé actuel.

D’après Jean-Claude Juncker, l’Eu-rope a besoin tous les dix ans d’unnouveau projet pour continuer degrandir. C’est pour cette raisonqu’après l’euro et l’élargissementvers l’Est, le prochain grand projetde la politique européenne sera unepolitique étrangère et de sécuritécommune (PESC). Jean-Claude Jun-cker a plaidé pour que la PESC, sur-tout l’aide au développement, prennetoute son importance, ce qui facili-terait également la démarche d’amé-liorer l’idée que se font les jeunesEuropéens de l’Europe. Donc il se-rait logique que la Convention aille«d’un pas déterminé vers la com-munautarisation de la PESC». «Jeme refuse à la doctrine de l’inter-gouvernementalité. À long terme,nous serions condamnés à l’immo-bilisme!» Sans plus de communau-tarisation l’Europe court le danger,d’après Juncker, de revenir au staded’une simple zone de libre échange.

En ce qui concerne la réforme desinstitutions européennes et des tra-vaux de la Convention européennesur l’avenir de l’Europe, Jean-ClaudeJuncker s’est exprimé en ces termes:«Les institutions ne sont pas une finen soi, mais ont des objectifs politi-ques qu’ils doivent servir». La ques-tion de savoir comment les différen-tes institutions pourraient mieuxfonctionner entre elles devrait doncêtre réglée dans la dernière phasedes travaux de la Convention. LePremier ministre mit également engarde devant une discussion entregrands et petits États au sein de la

que le gouvernement a offert enl’honneur du président de la Conven-tion européenne au Château de Sen-ningen. Les conventionnels luxem-bourgeois ont également assisté àce déjeuner de travail.

Lors des pourparlers politiques, leprésident de la Convention a fait letour d’horizon de l’état d’avance-ment des travaux de l’élaborationd’une constitution pour l’Europe.Les hearings étaient terminés et lesdifférentes propositions des Étatsmembres étaient alors à l’examen.

Des résultats avaient pu déjà êtretrouvés sur deux points. D’abord, ily avait un accord quasi-général surle fait que l’Union européenne de-vrait avoir une personnalité juridi-que. Cette dernière devrait être uni-que, se substituant donc aux person-nalités des communautés, d’un côté,et de l’Union européenne, de l’autre.

Ensuite, un autre résultat des tra-vaux entrepris a été celui de dire qu’ilfaut un contrôle politique et juridic-tionnel de l’application du principede subsidiarité. Le principe de sub-sidiarité serait contrôlé avant par uncontrôle politique par les Parlementsnationaux et après par le contrôlejuridictionnel de la Cour de Justiceeuropéenne.

En vue du Conseil européen sui-vant, le président de la Conventionallait présenter la semaine suivanteun premier schéma du futur traitéconstitutionnel. Il paraissait d’ores etdéjà évident que cette architecturene comprendrait pas la réponse àtoutes les questions et que la Con-vention poursuivrait son travail.

Tenu par un calendrier très impor-tant, le président estimait que lestravaux seraient terminés pour l’été2003 et a souhaité en outre que lespropositions soient dans un étatd’acheminement pour que la CIG

Convention. Cela vaudrait mieuxpour le continent européen que lesgrands et petits États prennent lemême chemin.

Pour conclure, Jean-Claude Junckerdéclara que l’agenda européen dumoment serait dominé par une peurexistentielle avant d’ajouter : «Sinous ne résolvons pas les problè-mes maintenant, nous ne pourronsplus le faire dans une Union euro-péenne de plus en plus élargie».

Le bureau européen de la Fonda-tion Konrad Adenauer organise de-puis 3 ans ce rendez-vous annuellors duquel des personnalités re-connues prennent position sur dessujets d’actualité devant un parter-re de spectateurs trié sur le volet.L’ancien président fédéral RomanHerzog, le Premier ministre espa-gnol José Maria Aznar et la prési-dente de la CDU Angela Merkel ontassumé ce rôle lors des trois rendez-vous précédents.

Visite à Luxembourg du président de laConvention européenne, M. Valéry Giscard d’Estaing16 octobre 2002

Le Premier ministre Jean-ClaudeJuncker a reçu le 16 octobre 2002 leprésident de la Convention europé-enne, M. Valéry Giscard d’Estaing,pour un échange de vue sur les tra-vaux de la Convention à l’Hôtel deBourgogne. Cette entrevue a été sui-vie d’une rencontre avec la Vice-Pre-mier ministre et ministre des Affairesétrangères Lydie Polfer, en présencedu secrétaire général du Conseilde l’Europe, M. Walter Schwimmer.

Les discussions concernant les tra-vaux de la Convention se sont pour-suivies lors d’un déjeuner de travail

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

(Conférence intergouvernementale)qui suivrait, soit relativement brève.Ceci permettrait au calendrier euro-péen de se dérouler de façon harmo-nieuse jusqu’aux élections europé-ennes de 2004.

Interrogé sur l’idée d’un présidentde l’Union européenne, Valéry Gis-card d’Estaing estimait qu’il fallaitd’abord arrêter la rotation de la pré-sidence. Elle avait certes un sensdans une Union peu nombreuse,mais en vue du prochain élargisse-ment et avec la perspective de 25États membres, la gestion devien-drait de plus en plus difficile. Il enrésultait qu’un État membre se ver-rait confier la présidence tous les 12ans et demie et, par conséquent, ilne pourrait y avoir une continuitédans l’action d’un État qui a la pré-sidence. D’autre part, le fait d’avoirdes priorités définies tous les sixmois serait un élément de déstabili-sation du système. Valéry Giscardd’Estaing a en outre tenu à préciserque la majorité des dirigeants del’Union européenne s’étaient expri-més en faveur de l’arrêt du systèmede rotation. Quant au choix propre duprésident, Valéry Giscard d’Estaing aestimé qu’il reviendrait au Conseil eu-ropéen de choisir lui-même, dans unepremier temps, le futur président duConseil européen.

Le Premier ministre Jean-ClaudeJuncker partageait l’idée qu’il fau-drait réfléchir à d’autres choses envue d’une Union européenne élargie.Il suivit en outre le président dansson idée de fixer d’abord les élé-ments de contenu avant d’aborderles éléments institutionnels. Parcontre, il a exprimé des réservesquant à l’idée de l’élection d’un pré-sident par le Conseil européen tantqu’il ne connaîtrait pas le périmètreexact de ses pouvoirs, de ses com-pétences et de ses attributions.

présentant, réalisé par le traité d’Am-sterdam. Il importe à présent d’ana-lyser pourquoi ce progrès importantn’a pas suffi à assurer l’unité de lapolitique extérieure et de sécurité.Selon Valéry Giscard d’Estaing, ilfaudrait certainement accroître lerang international du Haut Repré-sentant, revoir le mandat qu’il a reçudu Conseil européen et lui ouvrir unespace d’initiative plus grand. L’idéeserait de développer progressive-ment les instruments et le réflexeeuropéen.

Monsieur le Premierministre Juncker au Finanzmarktforumde la Deutsche Bank23 octobre 2002

Le 23 octobre, le Premier ministre etministre des Finances, Jean-ClaudeJuncker était l’invité d’honneur duLuxemburger Finanzmarktforum, or-ganisé pour la 11e fois dans les lo-caux de la Deutsche Bank Luxem-bourg S.A.

Interrogé sur l’idée de la commu-nautarisation de la PESC, Jean-Claude Juncker a précisé que l’inter-gouvernemental aura toujours pourconséquence que les gouvernementss’expriment avant de s’être vus. Legouvernemental précède l’intergou-vernemental. Il s’agit par conséquentde réfléchir au bon usage de l’inter-gouvernemental pour aboutir un jourau communautaire. Le chef du gou-vernement luxembourgeois n’étaitpas en faveur de l’idée que la Con-vention ou le nouveau traité fermentdéfinitivement la voie au passage del’intergouvernemental vers le com-munautaire.

Le président de la Convention a te-nu à préciser à ce propos que le Con-seil européen n’est pas une réunionde gouvernements mais qu’il s’agitd’une institution européenne. Parcontre, le Conseil n’a ni l’outil ni le ré-flexe de la politique extérieure com-mune.

Un premier progrès au niveau del’instrument a en effet été réaliséavec la mise en place du Haut Re-

Le Premier ministre Juncker et le président de la Convention européenne Giscard d’Estaing lors de leur conférence de presse au Château de Senningen

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

Lors de son discours intitulé «DerEuro-4 Jahre danach», le Premierministre a passé en revue les discus-sions du moment concernant diverssujets, tels que le pacte de stabilitéet de croissance, l’harmonisation fis-cale ou encore la Convention surl’avenir de l’Europe.

Constatant un certain antagonismeet une certaine nervosité dans lesdiscussions autour du pacte de sta-bilité, Jean-Claude Juncker a tenuà rappeler que l’idée d’un tel pacte,suite aux décisions de créer uneunion économique et monétaire, nerelevait pas du romantisme maisd’une crainte réelle qu’un relâche-ment des efforts des pays membresde l’union économique et monétaireen termes de stabilité pourrait inter-venir en période de morosité con-joncturelle. «Nous avons», a dit M.Juncker, «promis à nos citoyens quel’euro serait aussi fort que le furentles monnaies nationales les plusfortes et que la stabilité de la mon-naie unique serait garantie».

Les discussions actuelles vont, selonle Premier ministre, dans la mauvai-se direction. Dans la lecture luxem-bourgeoise du pacte de stabilité ilétait toujours acquis que des élé-ments de flexibilité existent, notam-ment en ce qui concerne une réactionadéquate aux aléas de la situationconjoncturelle. Ainsi, le report de ladate, jusqu’en 2006, à laquelle lesbudgets nationaux devront être enéquilibre ou excédentaires ne cons-titue pas un vrai problème, comptetenu de l’engagement de tous lespays, sauf un, de réduire leur défi-cits structurels de 0,5 point de pour-centage par rapport au PIB à partirde 2003. Le chef du gouvernementluxembourgeois a toutefois critiquél’attitude de la France qui a décidéunilatéralement de ne réduire ses dé-ficits structurels qu’à partir de 2004.

pour trois ou quatre ans qui parta-gerait avec la Commission europé-enne le droit d’initiative en matièrede coordination des politiques éco-nomiques et financières. Une telleformation permettrait, surtout aprèsl’élargissement de l’Union europé-enne, d’éviter que les pays membresde la zone euro aient à accepter desdécisions du Conseil Écofin quipourraient aller à l’encontre de leursintérêts ou des intérêts de la mon-naie unique. Comme l’union écono-mique et monétaire relève de la res-ponsabilité des membres de la zoneeuro, Jean-Claude Juncker estimaque ces pays devraient être mis enmesure de prendre des décisionsformelles les concernant. Le Premierministre a d’ailleurs suggéré que laConvention sur l’avenir de l’Europeet la conférence intergouvernemen-tale qui suivrait, se penchent égale-ment sur cette question.

Concernant les discussions sur l’har-monisation fiscale en Europe, no-tamment la fiscalité de l’épargne,Jean-Claude Juncker a plaidé pourun retour au réalisme. Devant le refusmanifeste de la Suisse de considé-rer l’adoption de l’échange auto-matique d’informations sur les re-venus de l’épargne à partir de 2010 /2011 et les incertitudes concernantla position de l’administration amé-ricaine dans ce dossier, le Premierministre estimait que la recherched’une autre solution était devenueinéluctable, surtout si on considèreque cette autre solution existait de-puis le 1er décembre 1997, quand laprésidence luxembourgeoise duConseil avait fait adopter, à l’unani-mité, l’idée du modèle de coexis-tence, qui laisse le choix aux paysmembres de procéder à un échanged’informations avec d’autres pays oupour les pays qui ne voudront pas decet échange d’informations de pré-lever une retenue à la source sur les

Encore faudrait-il savoir, a demandéM. Juncker, si la France réduira ounon ses déficits structurels de plusde 0,5 point à partir de 2004 pourêtre au rendez-vous de l’équilibrebudgétaire en 2006.

Partant de ce fait, le Premier minis-tre a de nouveau insisté sur la né-cessité de plus en plus apparented’une coordination des politiqueséconomiques et budgétaires dignede ce nom. «Pire encore», dit M.Juncker, «nous assistons pour le mo-ment à une très dangereuse ten-dance vers la renationalisation despolitiques économiques et financiè-res». Un tel scénario est toutefois ca-tastrophique pour la crédibilité del’Europe en général et de l’euro enparticulier. Pour Jean-Claude Jun-cker, il eût été d’ailleurs préférableque les 12 ministres des Financesdes pays de la zone euro prennentla décision unanime de permettre àcertains pays de dépasser tempo-rairement le seuil du déficit de 3%tout en s’engageant à réduire leursdéficits structurels, que d’être con-frontés à la situation où un pays dé-cide simplement de ne pas respec-ter ses propres engagements. «Sij’étais président de la Commission»,a dit Jean-Claude Juncker, «et queje revendiquerais des compétencesexclusives en matière de coordina-tion des politiques économiques, jeme serais d’abord penché sur le casprécis d’un pays qui ne respecte passes engagements, plutôt que de ré-clamer plus de flexibilité pour le pac-te de stabilité». Et d’ajouter : «Récla-mer de la flexibilité pour le pacte esttrès bien, encore faut-il savoir com-ment le faire».

Dans cet ordre d’idées, le Premierministre a avancé l’idée de faireévoluer l’Eurogroupe en une vraieformation formelle du Conseil avecun président élu par ses membres

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

revenus des capitaux. Ce modèle quitient compte des spécificités et in-térêts des uns et des autres, seraitopérationnel en peu de temps. Jean-Claude Juncker n’a d’ailleurs pasexclu qu’une évaluation des avan-tages et désavantages des deuxsystèmes pourrait intervenir entre2003 et 2010/ 2011 et que le Conseilpourrait dès lors réouvrir le dossierà la lumière de cette évaluation.

Avant l’ouverture du LuxemburgerFinanzmarktforum, M. Juncker areçu le 22 octobre 2002, pour un en-tretien en tête-à-tête, le présidentdu comité de direction de la Deut-sche Bank, le Dr. Josef Ackermann.M. Ackermann a succédé en 2002au Dr. Rolf-E. Breuer à la présidencedu comité de direction. Il est en outreprésident du Group Executive Com-mittee de la Deutsche Bank.

Le Premier ministre y a exprimé sonopposition quant à la dénomination«Etats-Unis d’Europe», expressionqui pourrait donner l’impressiond’une volonté de faire disparaître lesnations, ce qui ne serait pas le cas.Jean-Claude Juncker préférerait gar-der l’expression actuelle «Union euro-péenne» ou à la rigueur revenir àl’ancienne expression «Communau-té européenne». Il a toutefois critiquéque toute la discussion en relationavec la recherche d’une nouvelle dé-nomination pour l’Europe ne feraitque cacher l’absence «bien pronon-cée» d’idées en général en la matière.

De même toute la discussion au-tour d’un éventuel président du Con-seil européen ne ferait que dévierdes vraies discussions à mener ausein de l’Union européenne.

Le Premier ministre luxembourgeoispourrait se familiariser, disait-il, avecl’idée d’un Président, si celui-ci coïn-cidait avec la personne du Présidentde la Commission européenne etdisposait de pouvoirs dans tous lesdomaines tant au niveau du droit d’i-nitiative qu’au niveau de l’exécution.

Dans le contexte de l’idée de l’aban-don consécutif du système de rota-tion des Présidence du Conseil eu-ropéen, Jean-Claude Juncker aévoqué la possibilité de répartir,sous cette hypothèse, la présidencesur plusieurs personnes, tout enadmettant toutefois qu’un tel systè-me ne servirait pas non plus à favo-riser la transparence et la lisibilitéde l’Union européenne. Dans les do-maines les plus signifiants tels quel’économie, les finances, l’agricultu-re ou encore l’emploi, la présidencedes Conseils pourrait être assuréependant trois à quatre ans par uneseule personne, capable d’y menerune politique, tandis que dans tousles autres domaines, le système derotation pourrait être maintenu.

Le Premier ministre M. Jean-Claude Junckerinvité de l’émission Impuls10 novembre 2002

Le 10 novembre 2002, le Premierministre Jean-Claude Juncker étaitl’invité de l’émission Impuls intitulée«Quel sera le rôle du Luxembourg ausein des Etats-Unis d’Europe?», dif-fusée sur RTL Télé Lëtzebuerg. Lesparticipants au débat étaient, outreM. Juncker, Mme Viviane Reding,commissaire européenne de l’édu-cation et de la culture, M. RobertGoebbels, député au Parlement eu-ropéen, M. Ben Fayot, membre de laConvention européenne, M. GastGybérien, membre adjoint de la Con-vention et Mme Colette Flesch, ex-ministre des Affaires étrangères.

En gros, les discussions tournaientautour des travaux de la Conventionsur l’avenir de l’Union européenne: letraité constitutionnel, la présidencede l’Union européenne et l’abandonéventuel du système de la rotation dela présidence du conseil de l’Unioneuropéenne.

M. Jean-Claude Juncker lors de son discours au Finanzmarktforum

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

MM. Jean-Claude Junckeret Rolf Hochhut lauréats duCicero-Rednerpreis 200215 novembre 2002

Le Premier ministre Jean-ClaudeJuncker est le lauréat du prix dumeilleur orateur politique du Cicero-Rednerpreis 2002, décerné le 15 no-vembre par la maison d’édition alle-mande Fachverlag für Kommunika-tion & Management.

Le Premier ministre s’est vu décer-ner la distinction dans le cadre d’unecérémonie qui s’est déroulée dansle centre de congrès du Wasser-werk Bundeshaus Bonn, l’ancien bâ-timent parlementaire de Bonn, enprésence de plusieurs centaines d’in-vités. Le discours en l’honneur dulauréat a été tenu par le professeurGert Ueding, qui est le président dela chaire de rhétorique de l’Univer-sité de Tübingen. Le jury a notam-ment relevé comme exemplaire lediscours tenu le 26 mars 2000 parle Premier ministre devant la Cham-bre des métiers de Düsseldorf.

Le professeur Gert Ueding a notam-ment relevé l’engagement du Pre-mier ministre pour «un grand publicéclairé et responsable». Jean-ClaudeJuncker réussirait à «communiquerla complexité et la diversité du mon-de au grand public, grâce à un lan-gage vigoureux et plastique». Auxdires du professeur de rhétorique del’Université de Tübingen, le lauréatconcevrait son savoir comme une«dette portable» et le mettrait, aumoyen de la rhétorique, au serviced’une collectivité démocratique.

En conférant cette distinction àJean-Claude Juncker, le jury hono-rerait «un grand orateur de la politi-que européenne, un adversaire ca-tégorique de la flagornerie, lui-même

Depuis 1994, la maison d’édition alle-mande Fachverlag für Kommunika-tion & Management décerne le prixdu meilleur orateur Cicero-Redner-preis avec l’objectif de promouvoirl’art rhétorique en tant qu’élémentindispensable de notre culture et denotre démocratie. Parmi les lauréatsprécédents figuraient les hommespolitiques Kurt Biedenkopf et LotharSpäth ainsi que l’auteur et le critiquelittéraire allemand Marcel Reich-Ranicki.

Parmi les autres lauréats de 2002se trouve Rolf Hochhuth, un des au-teurs dramatiques les plus célèbresdu théâtre allemand, qui se voit dé-cerner le prix du meilleur orateur dansla catégorie culture et médias.

un maître des mots sobres, mais per-sonnels, de l’argumentation à la foisdifférenciée et concrète». Les dis-cours du Premier ministre feraientpreuve du réalisme d’un pragmatis-me politique combiné avec les gran-des perspectives qui sont celles d’unhomme d’État souverain, qui com-prend l’idée de l’Europe comme l’es-pace naturel de l’homme travailleur.

Dans son discours de remerciement(voir page 134), Jean-Claude Junckera caractérisé le dilemme auquel ilest confronté quand il tient des dis-cours à l’étranger où il doit commu-niquer, comme tous les Luxembour-geois, dans le parler de ses voisins,soit l’allemand ou le français. «Quandje tiens des discours en allemand àBerlin, il m’arrive qu’on me dise quepersonne ne réfléchit tellement àl’allemand que moi, tandis qu’à Paris,en tenant des discours en français,on constate une certaine mentalitéallemande», a signalé le Premier mi-nistre. Mais, ce serait surtout «le lan-gage du cœur» qui lui est cher.

Jean-Claude Juncker, lauréat du prix du meilleur orateur politique du Cicero-Rednerpreis 2002

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

M. le Premier ministreJean-Claude Junckerdevant la EuropäischeStiftung für den AachenerDom à Aix-la-Chapelle16 novembre 2002

Le 16 novembre 2002, Jean-ClaudeJuncker a tenu à Aix-la-Chapelle undiscours intitulé «Europa an derKreuzung» à l’occasion de la réunionannuelle du conseil d’administrationde la Europäische Stiftung für denAachener Dom, dont le Premier mi-nistre assume le patronage depuis1995.

Dans son discours (voir page 140),le Premier ministre Jean-ClaudeJuncker s’est exprimé en faveurd’une «nouvelle logique continenta-le du partage équitable». Quatre se-maines avant que les chefs d’État etde gouvernement, réunis à Copen-hague, prennent la décision surl’adhésion de dix pays de l’Europecentrale et orientale à l’UE, Jean-Claude Juncker a déploré les mé-fiances du grand public face à l’élar-gissement. En constatant que «lavolonté de réformer, la capacité deréformer et les performances des ré-formes sont plus soutenues là-basque chez nous», le Premier ministrea rendu hommage aux «énormes ef-forts réalisés jusqu’à présent parles pays candidats».

Mais la «logique du partage équita-ble» s’applique non seulement à l’Eu-rope, mais également aux pays envoie de développement. Le Premierministre a ouvertement critiqué lemanque d’effort des grands Étatsmembres de l’Union européenneen matière de coopération au déve-loppement et a relevé le rôle exem-plaire que jouent, dans ce domaine,les petits pays comme la Norvège,le Danemark, la Belgique, les Pays-

Finalisation dumémorandum Beneluxavant le Conseil européende Copenhague4 décembre 2002

Le Premier ministre Jean-ClaudeJuncker et ses homologues belge etnéerlandais, Guy Verhofstadt et JanPeter Balkenende, se sont réunis le4 décembre 2002 à Bruxelles, sousprésidence belge, pour un SommetBenelux. À l’ordre du jour figuraientla préparation du Conseil européende Copenhague et notamment la fi-nalisation du mémorandum Beneluxqui «formule des propositions con-crètes sur l’architecture institution-nelle de l’Union».

Dans le mémorandum, le Benelux seprononce en faveur d’une «architec-ture efficace et démocratique» avecdes institutions communes «fortes».Les trois pays, le Luxembourg, la Bel-gique et les Pays-Bas ne sont «pasfavorables à la création de nouvellesinstitutions», mais entendent mettrel’accent davantage sur des «institu-tions existantes plus efficaces», sansrendre l’architecture institutionnelleplus complexe.

Dans ce contexte, les trois Premierministres ont convenu qu’il faudraitrenforcer la Commission comme ga-rante de l’intérêt commun et moteurde l’intégration. Ce renforcement de-vrait être non seulement de natureinstitutionnelle, mais également semontrer au niveau des compétences.Aussi le Benelux plaide-t-il en faveurd’un «renforcement du rôle de laCommission dans la surveillance duPacte de stabilité et de croissance».

Le Benelux souhaite par ailleurs con-firmer «la fonction stratégique duConseil européen» comme organed’impulsion nécessaire au dévelop-pement de l’Union.

Bas et le Luxembourg. Jean-ClaudeJuncker constate que «la cécité pourles soucis et la détresse d’autrui esten train de s’aggraver».

En faisant référence au pacte de sta-bilité et de croissance, le Premier mi-nistre critique: «On ne peut pas seprendre des libertés dans l’interpré-tation du pacte de stabilité à sa pro-pre guise ou en fonction des éché-ances électorales. En remettant enquestion la stabilité de l’euro, nousrisquons de compromettre les pro-jets européens.»

Au lieu de se perdre dans des dis-cussions peu fructueuses, il impor-terait de relever davantage l’impor-tance de l’intégration européenne,qui, selon Jean-Claude Juncker, estessentiellement une question depaix. Des décisions comme celles àprendre lors du Conseil européen deCopenhague sont toujours des ques-tions de guerre et de paix. «L’Europeest une affaire de cœur !», s’est excla-mé le Premier ministre tout en pré-cisant qu’il faudrait éviter d’appli-quer uniquement une approcherationnelle à l’Europe.

Jean-Claude Juncker a égalementabordé la question de la présidencede l’Europe. Son opinion: «Il ne suffitpas de donner un visage à l’Europe.Il faut que ce visage puisse aussis’exprimer et donner son avis».

En matière de politique étrangère etde sécurité commune, Jean-ClaudeJuncker était catégorique: «Ni Mos-cou, ni Washington, ni Pékin ne prê-teraient une oreille attentive à unevoix d’un Européen qui ne parle quepour soi-même». Et se demandantsi Berlin, Paris et Londres ont biencompris ce message, il continua:«Aujourd’hui, sans l’Union europé-enne, aucun État européen ne jouitde grandeur».

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

Pour ce qui est de la réforme de laPrésidence du Conseil, le mémoran-dum rejette «la proposition tendantà la désignation du président duConseil européen pour une longuedurée en dehors des membres duConseil européen» et propose uneréforme qui maintiendrait le principede la rotation au niveau du Conseileuropéen et des conseils spécialisés.

Le Conseil Affaires générales (CAG)et le Conseil Relations extérieuresdevraient par contre absolument êtreprésidés par la Commission, notam-ment le Président de la Commissionen ce qui concerne le CAG et par leHaut Représentant aux Relations ex-térieures pour ce qui est du ConseilRelations extérieures.

Par ailleurs, le Benelux tout en étantdéterminé à renforcer les «moyenspermettant aux parlements des Étatsmembres d’exercer leur contrôle surleurs représentants au Conseil», re-jette l’idée d’une création d’un Con-grès des peuples européens qui neferait «qu’ajouter à la complexité in-stitutionnelle de l’Union européennesans apporter une plus-value à la si-tuation actuelle».

Tournée des capitalesd’Anders Fogh Rasmussen,président en exercice du Conseil de l’UE 6 décembre 2002

Dans le cadre de sa tournée des ca-pitales, le président en exercice duConseil de l’Union européenne, An-ders Fogh Rasmussen, a eu uneentrevue avec le Premier ministreluxembourgeois Jean-Claude Jun-cker au Château de Senningen. Lesdeux chefs de gouvernement ontdiscuté essentiellement du dossierde l’élargissement qui constituerait

trop généreuses, a précisé AndersFogh Rasmussen.

Selon la présidence danoise ces pa-quets seraient cependant tout à faitéquilibrés et constitueraient une bon-ne base pour les négociations la se-maine suivante. Anders Fogh Ras-mussen s’est montré convaincuqu’un compromis pourrait être trou-vé sur la base de ces nouvelles pro-positions. «Cet élargissement seraun moment historique dans l’histoirede l’Union européenne et nous nedevrons pas rater cette chance uni-que sinon l’élargissement sera repor-té pour plusieurs années», a concluAnders Fogh Rasmussen.

Jean-Claude Juncker, de son côté,a confirmé que le gouvernementluxembourgeois était satisfait destravaux de la présidence danoise.Le chef du gouvernement luxem-bourgeois s’est en outre montrétrès optimiste à ce qu’un compro-mis qui donne entière satisfactionà tous les partenaires soit trouvé àCopenhague.

le principal point à l’ordre du jour dusommet de Copenhague.

Lors de la conférence de presse con-jointe, Anders Fogh Rasmussen a te-nu à remercier Jean-Claude Junckerpour l’approche constructive du gou-vernement luxembourgeois et sonsoutien à la présidence danoise.Quant au «grand dossier de l’élar-gissement», Anders Fogh Rasmus-sen a affirmé que des progrès sub-stantiels ont été réalisés à ce niveau,tout en précisant qu’il espérait en-core «trouver des solutions quant auxproblèmes techniques, voire plus spé-cifiques qui subsistent encore dansl’un ou l’autre dossier» afin qu’une dé-cision finale puisse être prise à Co-penhague.

Pour ce qui est du paquet financier,le chef du gouvernement danois aexpliqué que des offres individuel-les ont été proposées aux dix payscandidats. Alors que les pays can-didats estimeraient que ces offres necorrespondraient pas encore à leursattentes, certains États membres del’Union européenne estimeraient toutau contraire que ces offres seraient

Jean-Claude Juncker et Anders Fogh Rasmussen lors de la conférence de presse

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

À l’ordre du jour des discussions fi-gurait aussi le dossier de la Turquie.Selon Anders Fogh Rasmussen, laTurquie devrait être traitée commetous les autres pays candidats etêtre informée d’une date pour com-mencer les négociations d’adhésionà partir du moment où elle rempliraitles critères politiques. Le présidenten exercice du Conseil de l’Unioneuropéenne s’est dit conscient quecette position n’était pas partagéepar tous les États-membres. Aprèssa tournée des capitales qu’il termi-nerait à Athènes, il évaluerait tousles avis et les suggestions obtenus etferait sur cette base une propositionadéquate à Copenhague.

Autres

Visite à Luxembourg de M. Guén-nady Seleznev, président de la Dou-ma d’État de l’Assemblée de Russie7 octobre 2002

Le Premier ministre Juncker reçoitLord Jenkins, ancien président dela Commission européenne9 octobre 2002

Haute distinction mongole pour Jean-Claude Juncker, Premier ministre14 octobre 2002

M. Jean-Claude Juncker sur le tour-nage de Os immortais à Lisbonne, encompagnie du président portugaisM. Jorge Sampaio 19 octobre 2002

Dennis Hastert, président de la Cham-bre des représentants du Congrèsaméricain, en visite à Luxembourg04-06 décembre 2002

Signature d’un avenant à la Con-vention belgo-luxembourgeoise con-tre les doubles impositions 11 décembre 2002

Dressant le bilan des relations bila-térales, les ministres ont constatéque celles-ci se caractérisent parune amitié et une estime de longuedate, solidement ancrées dans desexpériences communes et le parta-ge de valeurs chères aux deux na-tions. Cette proximité politique trou-ve son prolongement dans le domai-domaine économique alors que lesÉtats-Unis sont le quatrième parte-naire commercial du Luxembourgaprès ses trois voisins immédiats etle premier investisseur étranger auGrand-Duché. Au niveau de la placefinancière, des firmes américainesgèrent près de 18% des sommes pla-cées dans des fonds d’investisse-ments luxembourgeois.

Pour ce qui est plus particulièrementde la lutte contre le financement duterrorisme, les autorités américainesont souligné la collaboration exem-plaire qui a immédiatement été ins-taurée entre les services concernésdes deux pays suite aux attaques ter-roristes du 11 septembre 2001. Dansle cadre des relations bilatérales, lesdeux ministres ont également évoqué

AFFAIRESÉTRANGÈRESLa ministre des Affairesétrangères Mme Lydie Polferrencontre Colin Powell à Washington4 octobre 2002

La rencontre entre les chefs de ladiplomatie américaine et luxembour-geoise devait en premier lieu pour-suivre et approfondir les consulta-tions menées entre les ministres eu-ropéens des Affaires étrangères etColin Powell en marge de l’Assem-blée générale des Nations uniesdébut septembre 2002. Ainsi, lesgrands sujets de l’actualité interna-tionale tels que la lutte contre le ter-rorisme et son financement, la Courpénale internationale, l’attitude vis-à-vis de l’Irak et l’élargissement del’OTAN étaient, à côté des relationsbilatérales, les principaux sujets dediscussion.

Mme Polfer et le secrétaire d’État Colin Powell

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

l’importance que revêtent les instal-lations de la WSA pour les deuxpartenaires.

Dans son analyse des relations po-litiques, Lydie Polfer a insisté aucours des consultations avec sonhomologue américain sur l’impor-tance que le Luxembourg et l’Unioneuropéenne accordent à l’unité dela communauté internationale faceà la menace terroriste et au dangerque constituent les armes de des-truction massive. Dans ce contexte,elle a tout particulièrement relevéles efforts de l’administration améri-caine à résoudre à travers le Conseilde sécurité la menace que repré-sente l’Irak et pour assurer le retourimmédiat et inconditionnel des ins-pecteurs des Nations unies qui doi-vent pouvoir conduire leur missionsans entraves.

Au sujet de la Cour pénale interna-tionale, les ministres ont partagél’analyse que le compromis élaborélors du dernier conseil Affaires gé-nérales permet de concilier en gran-de partie les préoccupations europé-ennes et américaines. Une analysedes traités bilatéraux existants et desaccords multilatéraux dans le cadrede l’OTAN devrait par ailleurs per-mettre de clarifier la situation.

Les ministres ont également évoquéla situation au Moyen-Orient et lepréparatifs en cours pour le som-met de l’Otan suivant qui décideraitnotamment de l’élargissement del’Alliance.

Lors de son séjour à Washington,Mme Pofler a également rencontréDon Evans, Secretary of Commerce,et Robert Zoellick, US Trade Repre-sentative.

Les discussions avec ces deux res-ponsables de la politique commer-ciale des États-Unis ont été axées

Deputy Secretary of Commerce desÉtats-Unis d’Amérique, dans le cadrede sa visite de travail à Luxembourg.

Lors de la conférence de pressecommune, Madame Lydie Polfer ad’abord rappelé les excellentes rela-tions commerciales et économiquesqu’entretiennent les deux pays de-puis des années. Les États-Unisd’Amérique sont, en effet, les plusimportants investisseurs étrangersau Grand-Duché. De plus, les gran-des sociétés américaines implantéesau Luxembourg, comme DuPont deNemours, Goodyear ou Guardian, fi-gurent parmi les principaux em-ployeurs du pays. La ministre a te-nu à souligner que le gouvernementluxembourgeois espérait «consoli-der ces bonnes relations à tous lesniveaux».

Mme Lydie Polfer a noté que le Lu-xembourg et les États-Unis avaientdes vues différentes sur certains su-jets qui avaient fait l’objet d’entre-tiens bilatéraux, à savoir les mesuresprotectionnistes des États-Unis con-cernant les importations d’acier, l’uti-lisation d’organismes génétiquement

sur l’avenir des relations commer-ciales entre les deux principales uni-tés commerciales que sont l’Unioneuropéenne et les États-Unis, la miseen œuvre pratique des décisions pri-ses à Doha concernant une meilleureparticipation des pays en voie de dé-veloppement au commerce mondialet les exemptions demandées parArcelor dans le contexte des mesu-res protectrices décidées pour per-mettre une restructuration de l’indus-trie sidérurgique américaine.

Visite de travail à Luxembourg de Samuel Bodman, Deputy Secretary ofCommerce des États-Unisd’Amérique30 octobre 2002

Le 30 octobre 2002, Madame LydiePolfer, ministre des Affaires étrangè-res et du Commerce extérieur, etMonsieur Henri Grethen, ministre del’Économie et des Transports, ontreçu Monsieur Samuel Bodman,

M. Grethen et Mme Polfer avec MM. Bodman et Terpeluk, ambassadeur des États-Unis au Luxembourg

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

modifiés (OGM), et les différendsconcernant les règlements et stan-dards établis par l’Organisation mon-diale du commerce.

Le gouvernement luxembourgeoisest resté ferme sur son refus d’ac-cepter la prolifération des OGM àcause des risques potentiels que cesderniers renfermaient pour la santéindividuelle. Samuel Bodman, De-puty Secretary of Commerce desÉtats-Unis, a déploré cette positiondu gouvernement luxembourgeoisqui, pour les États-Unis, signifiaitsurtout la perte d’un marché impor-tant, étant donné que les Américainsne partageaient pas les craintes desEuropéens concernant les OGM.

Monsieur Bodman était très élogieuxde la faculté du Luxembourg à revi-taliser son industrie sidérurgique età développer de nouveaux secteurséconomiques profitables comme ce-lui de la communication par satelliteet celui des finances. Il a ajouté que«le Luxembourg constitue un siteunique pour opérer en Europe» etqu’il était «très impressionné par cequi a été accompli dans le passé etpar ce qui pourra être réalisé dans lefutur».

Session ministérielle de clôture de la présidenceluxembourgeoise du Conseil de l’Europe7 novembre 2002

Le 7 novembre 2002, s’est achevéela présidence luxembourgeoise duConseil de l’Europe qui s’est distin-guée, selon les dires du ministre hel-vétique des Affaires étrangères Jo-seph Deiss, «par une compétence etun dynamisme tout particulier». Aucours de ce semestre la présidences’est tout particulièrement efforcée

à long terme l’efficacité de la Coureuropéenne des droits de l’homme,la contribution de l’organisationstrasbourgeoise à l’action interna-tionale contre le terrorisme et finale-ment l’état de la candidature d’adhé-sion de la République fédérale deYougoslavie.

Cette session ministérielle avait étéprécédée d’une réunion informelleau cours de laquelle les ministres ontdiscuté des priorités politiques fu-tures du Conseil de l’Europe dans laperspective de la fin de son élargis-sement géographique. Ils ont éga-lement estimé important la tenued’un troisième sommet du Conseilde l’Europe, probablement en 2004,pour définir une répartition cohé-rente des tâches et responsabilitésdes différentes institutions europé-ennes et plus particulièrement auniveau de la défense des droits del’homme où le Conseil de l’Europea accumulé depuis plus de 50 ansune expérience et une compétencetoutes particulières qu’il convient deconsolider.

à rechercher une meilleure collabo-ration entre les différentes institutionseuropéennes, à augmenter de ma-nière substantielle les moyens finan-ciers mis à la disposition de la Coureuropéenne des droits de l’homme,dont une réforme est par ailleurs encours, à intensifier le dialogue inter-culturel, à donner une impulsion nou-velle au projet des itinéraires culturelset à développer un dialogue soute-nu avec l’Assemblée parlementaire.

Un sommet pour répondre à l’évolution de l’architectureeuropéenne

Construire une Europe sans cliva-ges pour un continent démocrati-que, stable et toujours plus uni, telleest l’ambition affichée par le comitédes ministres du Conseil de l’Europequi a discuté les questions essen-tielles de l’actualité politique de laplus ancienne des institutions euro-péennes. Les ministres se sont pen-chés sous la présidence de LydiePolfer en particulier sur la prépara-tion du troisième sommet du Conseilde l’Europe, les moyens pour garantir

Lydie Polfer, le secrétaire général du Conseil de l’Europe Walter Schwimmer (dr.) et le représentant permanent du Luxembourg au Conseil de l’Europe Gérard Philipps

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

Ouvrant le débat sur l’avenir de l’ac-tion du Conseil de l’Europe, LydiePolfer a insisté que le rôle et les ob-jectifs fondamentaux de l’organisa-tion continuent de faire l’unanimitéet que sa contribution à la construc-tion européenne demeure essen-tielle. Cette constatation est particu-lièrement vraie dans les importantsdomaines de la consolidation desdroits de l’homme, de la démocratieet de l’état de droit à l’échelle ducontinent européen. Dans ce con-texte et soucieuse de garantir à longterme l’efficacité de la Cour europé-enne des droits de l’homme, LydiePolfer a souhaité que soient élabo-rés pour la prochaine session mi-nistérielle un ensemble de proposi-tions concrètes, garantissant l’effica-cité et la cohérence de cet instru-ment unique au service de 800 mil-lions d’Européens.

S’agissant de la lutte contre le ter-rorisme, la ministre luxembourgeoisea rappelé que le Conseil de l’Europea assumé dès l’automne 2001 sesresponsabilités en explorant les dif-férents axes où elle est à mêmed’apporter une réelle valeur ajoutéeet plus particulièrement la coopéra-tion juridique, la sauvegarde desdroits fondamentaux dans ce con-texte particulièrement grave et lapromotion du dialogue interculturelet inter-religieux. Au cours de leursession, les ministres ont égale-ment réaffirmé leur condamnationdu terrorisme sous toutes ses for-mes et réitéré leur soutien à l’actiondu Conseil de l’Europe en faveur durétablissement de l’état de droit, durespect des droits de l’homme et dela démocratie en république tché-tchène.

Évoquant finalement la demanded’adhésion de la République fédé-rale de Yougoslavie, Lydie Polfer a

de Per Moeller, ministre des Affairesétrangères du Danemark. Le Luxem-bourg y était représenté par LydiePolfer.

Les ministres ont tout d'abord prépa-ré le Conseil européen de Copenha-gue, qui se tiendrait les 12 et 13 dé-cembre 2002, se concentrant avanttout sur les aspects liés à l'élargis-sement. La présidence danoise ad’abord rendu compte au Conseilde ses consultations bilatérales avecles dix pays candidats. En margede la réunion Lydie Polfer a remar-qué qu’elle s’attendait à un «grandmarchandage» lors du sommet deCopenhague. Elle s’est dite «sur-prise» de la dimension des problè-mes qui se sont accumulés et quidevraient être réglés à Copenhague.Les aspects financiers de l’élargis-sement n’auraient pas été traités endétail dans le cadre du Conseil Affai-res générales et Relations extérieu-res, a affirmé Lydie Polfer. Elle a tou-tefois estimé que le paquet financierproposé par la Présidence danoiseserait «équilibré». «Nous pouvons vi-vre avec cette proposition», a-t-ellenoté.

Les ministres ont également analyséla situation dans les Balkans occi-dentaux, au lendemain des élec-tions présidentielles en Serbie. Ilsont fait le point sur la situation enAfghanistan à la suite de la conféren-ce de Petersberg et ils ont évoquéles questions relatives au Moyen-Orient, à Chypre, à la Turquie et à ladéfense européenne. La discussionportait en outre sur les relations entrel'Union européenne et l'Afrique envue de la préparation du sommetUnion européenne/Afrique au Por-tugal. Par ailleurs le Conseil examinale projet de rapport de la présidencesur les actions de l'Union européennedans le cadre de la lutte contre le ter-rorisme.

estimé qu’il était du devoir de tousles responsables d’analyser cettecandidature sous l’angle du respectdes obligations les plus importantessouscrites par la RFY, y compris sacoopération avec le Tribunal interna-tional de La Haye. Dans ce contexte,elle a rappelé l’échange de corres-pondances entre la présidence lu-xembourgeoise et le président Kos-tunica dans le but d’amener uneclarification de la position yougos-lave. Comme ses collègues, la pré-sidente du comité des ministres aregretté de devoir constater qu’actu-ellement les circonstances ne per-mettent pas encore d’envisager uneinvitation à la RFY d’adhérer au Con-seil de l’Europe. Afin de satisfaire auxconditions posées tant par le comitédes ministres que par l’Assembléeparlementaire Lydie Polfer a estiméque l’essentiel des responsabilitésse situe du côté des autorités you-goslaves.

En marge de la session ministériellele ministre roumain des Affairesétrangères Mircea Geoana a remisà Lydie Polfer les insignes de GrandOfficier dans l’Ordre de l’Étoile deRoumanie, en reconnaissance pourson engagement à la tête du comitédes ministres du Conseil de l’Europeau cours des derniers mois qui ontpermis, selon le ministre Geoana,d’enregistrer des avancées considé-rables.

Conseil Affaires générales:dernière ligne droite avant l'élargissement9-10 décembre 2002

Le dernier Conseil Affaires généraleset Relations extérieures avant leConseil européen de Copenhagues'est tenu à Bruxelles les 9 et 10décembre 2002 sous la présidence

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

Les futures présidences grecque etitalienne ont finalement présenté leprogramme du Conseil pour 2003.En marge de la session du Conseilont eu lieu les conférences d'adhé-sion, au niveau ministériel, avec lesdix pays candidats.

Visite de travail de Mme Aïchatou Mindaoudou,ministre des Affairesétrangères du Niger12 décembre 2002

Mme Aïchatou Mindaoudo, ministredes Affaires étrangères et de la Coo-pération du Niger, a effectué le 12décembre 2002 une visite de travailau Luxembourg. Elle a été accueilliepar la ministre des Affaires étrangè-res Lydie Polfer et le ministre de laCoopération et de l’Action humani-taire Charles Goerens. Lors de leurréunion de travail, Charles Goerenset Aïchatou Mindaoudou ont eu unlarge échange de vues sur la coo-pération luxembourgeoise au Niger.

Après sa visite au Niger, pays ciblede la coopération luxembourgeoise,en février 2002, cette rencontre cons-titue aux dires du ministre Goerens«le reflet d’une coopération très fruc-tueuse entamée il y a quelques an-nées». L’intense coopération entreles deux pays répondrait à la volontéd’une amélioration permanente desinterventions dans les différents sec-teurs comme l’artisanat, l’éducation,la prévention contre le sida ou encorela lutte anti-acridienne et se distin-guerait par son caractère «enrichis-sant sur le plan humain».

Aïchatou Mindaoudou a souligné deson côté l’importance de la coopé-ration luxembourgeoise pour sonpays: «Le Luxembourg est souventvu comme un petit pays, mais pour

À cet effet, un accord général decoopération entre le Grand-Duchéde Luxembourg et la République duNiger a été signé par les deux mi-nistres. Il est prévu d’instaurer uneCommission de partenariat qui aurapour mission de suivre de très prèsla politique de coopération entre lesdeux pays et de donner des impul-sions à ce partenariat.

nous, il s’agit d’un grand partenaire.La coopération du Luxembourg, c’estdu concret et la population nigérien-ne le sent», a-t-elle déclaré. Les deuxministres ont également discuté del’avenir et de la consolidation de cettecoopération, dans le but de donnerune dimension plus complète et ré-glementée aux contacts, d’ores etdéjà nombreux.

La ministre Mindaoudou accueillie par Lydie Polfer

Les ministres Goerens et Mindaoudou après la signature de l’accord général de coopération entre le Luxembourg et le Niger

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

Lors d’une conférence de presseconjointe, les deux ministres n’ontpas manqué de rappeler qu’unecoopération connaît toujours deshauts et des bas. Ainsi, en 1999,des troubles institutionnels à la suited’un coup d’État au Niger ont con-duit à la suspension ponctuelle dela coopération luxembourgeoise.Depuis les dernières élections pré-sidentielles et législatives, le mondepolitique nigérien aurait pourtant re-trouvé une certaine stabilité, a décla-ré la ministre.

La crise en Côte d’Ivoire fut égale-ment abordée lors des pourparlers.«Les événements en Côte d’Ivoirene restent pas sans incidence sur larégion», disait le ministre Goerens.

Les relations de coopération entre leNiger et le Grand-Duché de Luxem-bourg, dont le début date des an-nées 1989, ont connu ces dernièresannées un renforcement substantiel.Elles se sont jusqu’à présent con-centrées au niveau de 5 secteurs : lasanté (la lutte contre le sida), l’édu-cation, le développement rural inté-gré, l’artisanat et la sécurité alimen-taire. Certaines des interventionssont d’envergure nationale (préven-tion contre le sida, lutte anti-acri-dienne, appui à l’artisanat), d’autressont concentrées dans la région deDosso, plus précisément l’arrondis-sement et la commune de Dosso.Conjointement avec le FNUAP(Fonds des Nations unies pour lapopulation), le Luxembourg appuiela politique nigérienne dans les do-maines de la population et de lasanté reproductive.

pays venaient de poser les jalonspour une collaboration à venir d’aumoins dix ans, résultat d’un capitalde confiance élaboré au fil des dé-cennies passées. Par ailleurs, la mi-nistre des Affaires étrangères luxem-bourgeoise a signalé qu’il fallait, dansle cadre de cette convention modi-fiée, tenir compte des nouvelles réa-lités européennes (fin de l’union mo-nétaire belgo-luxembourgeoise etintroduction de la monnaie unique)ainsi que des réalités fédérales bel-ges, avec toute une série d’adapta-tions qui en résultent.

Abordant la diversification de la col-laboration avec la Belgique, MmePolfer a mis l’accent sur les domai-nes de l’environnement, de l’aide mi-litaire ainsi que de l’aide humanitaire.Mettant en évidence le rôle primor-dial que joue la Belgique pour leLuxembourg en matière économi-que, Mme Lydie Polfer a insisté surdeux chiffres: avec 4,2 milliardsd’euros pour l’année 2001, la Belgi-que demeure, et ceci de loin, le pre-mier fournisseur du Luxembourg etparallèlement, avec 1,1 milliardsd’euros, elle représente le troisièmeclient du Luxembourg. La Belgique

Renouvellement de la Convention d’Unionéconomique belgo-luxembourgeoise18 décembre 2002

La Convention d’Union économiquebelgo-luxembourgeoise (UEBL) aété renouvelée le 18 décembre 2002à Bruxelles dans la Maison du Lu-xembourg, par les signatures con-jointes de Mme Lydie Polfer, ministredes Affaires étrangères du Luxem-bourg, et de son homologue belge,M. Louis Michel.

Lors de la conférence de presse, M.Louis Michel a exprimé sa joie d’avoirparticipé à une journée historiquequant à l’extension et à l’approfon-dissement de la coopération belgo-luxembourgeoise, tout en soulignantque l’ouverture de cette coopérationvers d’autres domaines entameraitun nouveau chapitre dans la collabo-ration entre les deux pays.

Rappelant la longue tradition de coo-pération entre le Grand-Duché et laBelgique, Mme Lydie Polfer a précisépour sa part que par le renouvelle-ment de cette convention, les deux

Mme Lydie Polfer et M. Louis Michel lors de la signature de la convention

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

est également le deuxième inves-tisseur étranger au Grand-Duché.

La ministre luxembourgeoise a parailleurs attiré l’attention sur le faitque cette collaboration vieille de 80ans entre la Belgique et le Luxem-bourg, qu’elle-même et son homo-logue belge ont renouvelée, était en-tièrement soutenue par les deuxpopulations et qu’elle s’exprimaitdans la vie quotidienne de leursconcitoyens.

COOPÉRATION AUDÉVELOPPEMENT

MM. Juncker et Goerensprésentent une campagned’information sur la coopération audéveloppement30 octobre 2002

Le 30 octobre 2002, Monsieur Jean-Claude Juncker, Premier ministre, etMonsieur Charles Goerens, ministrede la coopération et de l’Action hu-manitaire, ont donné le coup d’envoid’une campagne nationale d’infor-mation, de présentation et de sensi-bilisation à la coopération au déve-loppement.

Le Premier ministre a rappelé le sou-tien du gouvernement à la coopéra-tion au développement. Les raisonsde cette politique seraient multipleset pourraient se résumer en deuxmots: le «développement durable».Le ralentissement actuel de la crois-sance économique ne serait pas, aajouté Jean-Claude Juncker, une rai-son pour brider les efforts du Luxem-bourg dans la coopération au déve-loppement.

dans la coopération. Le but avoué dugouvernement est par ailleurs d’aug-menter cette part pour arriver à 1%à la fin de cette législature. «Il fauttout de même rappeler que 1% estbien peu par rapport aux 99% duPIB qui vont directement au Luxem-bourg», a souligné Jean-ClaudeJuncker.

M. Goerens, de son côté, a donnéde plus amples détails sur la cam-pagne que le grand public allaitdécouvrir dès le 4 novembre 2002.Une des premières étapes de cettecampagne, entreprise par le minis-tère en collaboration avec le Service

En effet, le Luxembourg ne pourraitni ignorer ni fermer les yeux face àla pauvreté dans le monde. «Lorsdes voyages que j’ai eu l’occasiond’entreprendre dans les pays ciblesde la coopération luxembourgeoise,j’ai pu constater de visu les progrèsmatériels amenés sur place par noséquipes, mais également lire dansles yeux des enfants la vraie valeurdes efforts entrepris», a déclaré lePremier ministre.

La part du PIB allouée à la coopéra-tion est actuellement de 0,7%. Ence sens, le Luxembourg se placeparmi les 5 pays les plus engagés

Dans bon nombre de pays, les êtres humains sont privés de soins médicaux,faute d’infrastructure. La Coopération luxembourgeoise soutient de nombreuxprojets dans le domaine de la Santé, aide à construire et à équiper des hôpitaux,finance des programmes de vaccination et de formation et contribue à la luttecontre le SIDA.

La Coopération. Grâce à vous, ça bouge!

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

Information et Presse, a pris les traitsd’un sondage qualitatif entreprisauprès de plusieurs groupes de per-sonnes à travers le pays. Ce sonda-ge, mené par l’agence en commu-nication COMED, a révélé que lesLuxembourgeois ne sont aucune-ment opposés à la coopération audéveloppement mais insistent surle fait que cette coopération ne doivepas se faire au détriment du Luxem-bourg et de ses habitants.

Dans ce cadre, M. Goerens a rap-pelé que la coopération se fait dansl’intérêt des pays cible mais égale-ment du Luxembourg. «Il est notam-ment très intéressant de constaterque les 5 pays de ce fameux groupe- que l’on pourrait d’ailleurs appelerle «G 0,7» - sont les pays ayant leplus faible taux de précarité», a sou-ligné le ministre luxembourgeois.Cette campagne d’information et desensibilisation servira à se faire uneidée plus précise des raisons et del’importance de la politique menéepar le gouvernement luxembour-geois.

Les sujets traités à travers les 5 af-fiches de la campagne sont la san-té, l’éducation, l’eau, le transfertde savoir-faire et le développementde base.

M. Charles Goerens à laquatrième Commission dePartenariat du Luxembourgavec le Cap-Vert4-6 novembre 2002

Du 4 au 6 novembre 2002 s’est tenuesur l’île de São Nicolau la quatrièmeCommission de Partenariat du Lu-xembourg avec le Cap-Vert. Elleétait présidée par Mme Maria deFátima Lima Veiga, ministre des Af-faires étrangères, de la Coopération

Ce remaniement vise essentielle-ment à créer une nouvelle dynami-que gouvernementale qui devraitpermettre d’affronter les défis stra-tégiques du futur : la croissance etla compétitivité, la valorisation desressources humaines, le combat con-tre la pauvreté, les infrastructures etl’organisation du territoire. «Il s’agitde se donner les moyens de fairedécoller l’économie d’une manièredurable», a précisé la ministre. C’estdans ce but qu’une série de réfor-mes au niveau de la Constitution, del’administration, de la justice ou del’éducation étaient alors entreprises.

D’autres sujets abordés par la mi-nistre furent, entre autres, le Plannational de développement, la per-manence du Cap-Vert dans la listedes PMAs, le point de vue du Cap-Vert relativement au NEPAD ainsique la situation politique internatio-nale, qu’il s’agisse de l’Irak ou biendes conflits africains régionaux, telsque ceux qui ont éclaté en Côted’Ivoire ou en Guinée-Bissau, où vitpar ailleurs une grande communautécapverdienne.

et des Communautés du Cap-Vert,et par M. Charles Goerens, ministrede la Coopération et de l’Action hu-manitaire du Luxembourg.

M. Charles Goerens et la délégationluxembourgeoise, composée notam-ment de plusieurs représentants deLux-Development, ont été accueillisle 4 novembre 2002 à l’aéroport del’île de Sal, au Cap-Vert, par MmeMaria de Fatima Lima Veiga.

Les deux délégations ont ensuiterejoint l’île de São Nicolau, où ellesfurent accueillies par M. le maire dela municipalité de São Nicolau, leDr Benvindo Oliveira, avant de re-joindre la Bibliothèque municipalede la ville de Ribeira Brava pour lasession d’ouverture de la 4e Com-mission de Partenariat du Luxem-bourg avec le Cap-Vert.

La ministre des Affaires étrangèresdu Cap-Vert a tout d’abord fait untour d’horizon de la situation intérieu-re du pays. Mme Lima Veiga s’estainsi longuement attardée sur le re-maniement ministériel du 24 octobre2002 qui l’a vue accéder au poste deministre des Affaires étrangères.

M. Goerens et Mme Lima Veiga signent les deux accords

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

M. Goerens a réagi à l’exposé deMme Lima Veiga en précisant que legouvernement luxembourgeois étaittout à fait disposé à continuer soneffort de coopération au Cap-Vertet ce malgré un ralentissement del’économie luxembourgeoise. «Lemeilleur argumentaire pour cela», aexpliqué le ministre luxembourgeois,«est la fragilité du Cap-Vert, qu’ad’ailleurs souligné le PNUCED dansson étude sur le pays. Nous n’avonsaucun intérêt à voir qu’un pays vitdans la misère». Il ajouta ensuiteque dans la stratégie de dévelop-pement d’une nation, il importe deprendre les mesures nécessairespour consolider les acquis déjàatteints.

La matinée du 5 novembre a été en-tièrement consacrée à la suite destravaux de la 4e Commission de Par-tenariat.

Mme Maria de Fátima Lima Veiga arelevé le rôle crucial que revêt lacoopération luxembourgeoise pourson pays. «Nous avons vu ces der-nières années s’accomplir des pro-grès substantiels dans des domai-nes tels que la santé, l’éducation oul’assainissement de l’eau. La qualitéde vie des Capverdiens au sens largea nettement évolué», a expliqué MmeLima Veiga. En signant en janvier2002 le Programme indicatif de Co-opération (PIC), il a été rendu possi-ble de donner plus de cohérence, deflexibilité et de durabilité aux rela-tions de coopération entre les deuxpays pour les 4 années à venir.

La ministre des Affaires étrangèrescapverdienne a également réitéré lapromesse de son gouvernement derespecter tous les engagements prisenvers le Luxembourg, comme parexemple de pourvoir au bon fonc-tionnement de toutes les infrastruc-tures installées et équipées par le

divers projets en cours ou envisagésau Cap-Vert. Il s’agissait principale-ment de définir la marche à suivredans les cas les plus compliqués etde trouver des solutions satisfaisan-tes aux difficultés que peuvent ren-contrer les responsables desditsprojets, qu’il s’agisse de projets encours d’exécution, de formulation ouen cours de préparation et d’évalu-ation. Les deux ministres se sontaccordés pour dire qu’au vu des di-zaines de projets relevés, un besoind’établir une liste des priorités parmices projets s’impose.

Grand-Duché. «Aucun lycée ni au-cun hôpital construit avec le con-cours du Luxembourg ne sera laisséà l’abandon. Nous ferons tout ce quiest nécessaire à son bon fonction-nement.» Par ailleurs, Mme Veiga aégalement rappelé combien le Cap-Vert reste dépendant de l’aide ali-mentaire apportée par la commu-nauté internationale. En effet, en2002, la récolte ne suffira pas à nour-rir la population.

Au cours des heures suivantes, lesdeux délégations ont planché sur les

Une petite fille de l’école de Ribeira Brava, construite grâce à l’aide au développement du Luxembourg

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

Parmi les priorités du Cap-Vert, ontrouve le Plan de développement deSão Nicolau qui permettra d’avoirune vue d’ensemble et une straté-gie pour un développement cohé-rent et efficace de l’île. Des projetsdans les domaines de la santé, del’éducation, d’électrification, de ges-tion des déchets solides et de l’in-dustrie de la pêche étaient alors encours. Rappelons à ce sujet queSão Nicolau est une des îles lesplus pauvres de l’archipel. Il existepeu de débouchés professionnelsou d’activités sur l’île, ce qui pousseles habitants à partir sur l’île de Salou à émigrer vers l’Europe.

Pour ce qui est des Fonds de Con-trepartie (FCP), un autre thème ma-jeur des discussions entre les deuxdélégations, un rapport d’exécutiona été présenté ainsi que les méca-nismes de leur gestion. Puis, les dé-bats se sont tournés vers les termesd’une nouvelle Convention d’aidealimentaire. L’actuelle venait à éché-ance à la fin de 2002 et devait êtrerenouvelée. La signature devait sefaire au cours des deux mois sui-vants. Cette nouvelle conventioncouvre les trois années à venir.

Dans le domaine de la coopérationdécentralisée, il a été question, entreautres, de la réunion de coopérationmunicipale qui a eu lieu le 14 octo-bre 2002 au Luxembourg. Cette ré-union a réuni le Syvicol et diversescommunes de Luxembourg, dont lacapitale et Esch-sur-Alzette. M. Goe-rens a rappelé qu’en encourageantles communes à s’investir danscette cause, il ne s’agissait pas deles pousser à remplacer l’action del’État mais cela permettrait, au con-traire, de réunir plus d’acteurs dansle domaine de la coopération. «Eneffet, plus d’acteurs équivaut forcé-ment à plus de communautés de

De retour à la bibliothèque munici-pale de Ribeira Brava, où les délé-gations avaient déjà eu de longuesréunions les jours précédents, lesministres luxembourgeois et capver-dien de la coopération ont procédéà la signature de deux accords bila-téraux.

Le premier concernait la construc-tion et l’équipement d’une école se-condaire à Coculi, une ville situéedans la vallée de Ribeira Grande,sur l’île de Santo Antão, une des 8autres îles de l’archipel du Cap-Vert.

Le second accord bilatéral traitaitde la réhabilitation des marchés dela ville de Tarrafal, sur l’île de São Ni-colau. Le projet a été élaboré par plu-sieurs consultants de Lux-Develop-ment et en concertation étroite avecle maire de Tarrafal, l’architecte et lesecrétaire municipal, ainsi qu’avecl’assistant technique luxembourgeoisà Tarrafal, M. Philippe Aschman.

Ce projet vise à améliorer les condi-tions de commercialisation des pro-duits vivriers et manufacturés de lamunicipalité de Tarrafal. Actuelle-ment, les petits commerçants ambu-lants vendent leurs produits étaléspar terre dans des conditions d’hy-giène précaires. Au-delà de l’amé-lioration de ces conditions d’hygièneet de la qualité de vie des habitantsde la ville, cette réhabilitation devraitdonner un coup de pouce remarqua-ble à l’activité économique de Tar-rafal. À la fin de cette dernière sé-ance de travail, M. Charles Goerenset Mme Lima Veiga ont conclu lesdiscussions des deux jours précé-dents en signant la 4e Commissionde Partenariat pour la durée d’un an.

Devant la presse capverdienne, leministre luxembourgeois de la Coo-pération s’est déclaré très satisfaitdes relations qu’il entretient avec lesresponsables capverdiens. «Avec les

réflexion ce qui ne peut être quebénéfique», a expliqué M. CharlesGoerens.

Dans l’après-midi, les deux minis-tres de la Coopération se sont ren-dus à Tarrafal pour y visiter plusieursprojets de la coopération luxem-bourgeoise: un centre de santé dontla construction et l’équipement aété entièrement financé par le Lu-xembourg, une fabrique de thon - lapêche étant une des ressources prin-cipales de l’île - et un jardin d’en-fants, construit en partie grâce auxFonds de Compensation.

Cette deuxième journée s’est termi-née par un dîner offert par le mairede la municipalité de São Nicolau,Dr. Benvindo do Rosário FigueiredoOliveira, en l’honneur de CharlesGoerens.

Le 6 novembre 2002, la journée adébuté par la visite de plusieurs pro-jets de la coopération luxembour-geoise dans la ville de Ribeira Brava,sur l’île de São Nicolau. M. Goerens,ministre de la Coopération et de l’Ai-de humanitaire, et Mme Maria deFátima Lima Veiga, ministre des Af-faires étrangères, de la Coopérationet des Communautés du Cap-Vert,se sont rendus à l’école primaire deRibeira Brava, où les enfants les at-tendaient avec impatience. Ceux-cileur ont proposé un véritable spec-tacle théâtral sur le thème de la san-té, un des principaux axes de la coo-pération luxembourgeoise au Cap-Vert.

Ensuite, les ministres ont pu ren-contrer le responsable du Centrede santé de Ribeira Brava qui leur afait visiter les lieux. Rappelons queles quelque 13.000 habitants de l’îlede São Nicolau ne disposent que dece centre de santé et celui de Tarra-fal, visité la veille par les deux minis-tres et leurs délégations respectives.

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Regard sur les activités

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Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

Capverdiens, on n’est jamais à l’abride bonnes surprises», a-t-il déclaré.«J’ai rencontré ici des hommes et desfemmes soucieux de leur travail etqui sont prêts à s’engager pour leurpays. En Afrique, le Cap-Vert est unmodèle à faire valoir, disposant d’a-touts à faire valoir».

Lancement des AppelsConsolidés inter-agencesde l’ONU à Luxembourg15 novembre 2002

Les 19 et 20 novembre 2002, l’ONUa procédé au lancement des AppelsConsolidés inter-agences (CAP), or-ganisé au siège des Nations unies àNew York et dans sept capitalesmondiales (Berne, Washington D.C.,Bruxelles, La Haye, Tokyo, Canberraet, pour la première fois, Luxem-bourg).

Au Luxembourg, en présence de M.Charles Goerens, ministre de la Coo-pération et de l’Action humanitaire,M. Francis Mading Deng, représen-tant spécial du secrétaire général del’ONU sur les personnes déplacées,a lancé l’appel. D’autres participantsà cette journée exceptionnelle étaientM. Kofi Asomani, coordonnateur spé-cial des Nations unies pour les per-sonnes déplacées, M. Alan Doss,représentant spécial du secrétairegénéral pour la gouvernance et lastabilisation, chargé de la missiondes Nations unies en Sierra Leone,coordonnateur résident des Nationsunies, représentant résident duPNUD et coordonnateur des opé-rations humanitaires pour la SierraLeone, et M. Marc Destanne deBernis, coordonnateur résident desNations unies, représentant rési-dent du PNUD et coordonnateurdes opérations humanitaires au Li-béria.

et les gouvernements des États endifficulté pour déterminer, ensemble,une stratégie globale, afin d’augmen-ter l’efficacité de leurs actions et labonne gestion des ressources ré-coltées.

En 2003, le montant total des ap-pels lancés s’élève à environ 3 mil-liards de dollars. En 2002, le CAPavait permis de récolter 2,3 milliardsalors que l’appel lancé avait étéd’environ 4 milliards. «Imaginez unenfant qui reçoit la moitié des vac-cins et de la nourriture nécessaire àsa survie», a déclaré M. Deng, re-présentant spécial du secrétaire gé-néral de l’ONU. «Ce sont toujoursles plus faibles qui souffrent.»

«Eviter que l’espoir ne tourne au désespoir»

Au-delà de l’aide humanitaire, il s’agitégalement, selon M. Deng, d’aider àconsolider la paix dans ces pays.«Comment en vouloir à des person-nes qui, après la fin des conflits,retournent chez elles et doiventconstater que tout a été détruit»,s’interrogea M. Deng. «Il faut leurdonner les moyens de se recons-truire, il faut leur rendre l’espoir depouvoir reprendre une vie normale.Si la communauté internationale netient pas ses promesses, ces per-sonnes passeront de l’espoir au dé-sespoir. Dans ce cas, il y a toujoursla menace d’une rechute dans leurstourments passés.»

Les pays ou régions en crise concer-nés par les Appels Consolidés inter-agences 2003 sont l’Afghanistan,l’Angola, le Burundi, la Tchétchénieet les républiques avoisinantes (Fé-dération de Russie), la Côte d’Ivoire(et la région d’Afrique de l’Ouest),la République démocratique de Co-rée, la République démocratiquedu Congo, l’Érythrée, l’Éthiopie, laRégion des Grands Lacs, la Guinée,

Faire glisser l’aide humanitairevers l’aide au développement

«Cette exclusivité est un honneurpour notre pays et un gage de lacohérence de notre action humani-taire», a déclaré le ministre Goerens.Il annonça par la suite que le Lu-xembourg débloquera en 2003 1,5million d’euros pour l’aide humani-taire. «Le montant alloué à l’aidehumanitaire sera plafonné à 10% dubudget de la coopération.».

La raison de ce plafonnement est,selon M. Goerens, que l’aide huma-nitaire, certes indispensable dans unpremier temps, doit faire place à lacoopération au développement dansun deuxième temps.

Le CAP 2003, dont le thème centralest «Hope for the future - Un avenirà construire», insiste sur l’importan-ce de rendre l’espoir à des commu-nautés ravagées par des conflits etdes crises en tout genre, sans oublierde soutenir les États qui sortent depériodes difficiles ou de guerre, oùl’aide humanitaire est plus que ja-mais vitale pour pouvoir aller del’avant.

Une stratégie globale

L’Assemblée générale des Nationsunies a créé les CAP il y a dix ansdans le but de coordonner les ac-tions des divers acteurs de l’aidehumanitaire. Il s’agit, tout d’abord,de préparer une stratégie humani-taire globale pour toutes les organi-sations actives dans le domaine et,ensuite, de rassembler les ressour-ces qui peuvent répondre aux be-soins des près de 50 millions de per-sonnes qui nécessitent cette aidedans le monde.

En procédant à ces appels, l’ONUprétend rassembler les ONG et lesorganisations humanitaires qu’ellereprésente, les agences onusiennes

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

l’Indonésie, le Libéria, le territoireoccupé palestinien, la Sierra Leo-ne, la Somalie, la région du Sud del’Afrique, le Soudan, le Tadjikistanet l’Ouganda.

Lancement du rapport 2002du FNUAP3 décembre 2002

Le 3 décembre 2002, le ministre dela Coopération et de l’Action huma-nitaire Charles Goerens a présentéle rapport 2002 du FNUAP intitulé«Pauvreté, population et potentiali-tés». Il a été assisté en cela par M.Alain Sibenaler, chargé de mobilisa-tion des ressources au siège duFonds des Nations unies pour lapopulation (FNUAP).

Vingt-cinquième édition du genre,le rapport 2002 du FNUAP s’appuiesur de nouvelles données montrantque depuis 1970, les pays en déve-loppement (PED) dont le taux de fé-condité a baissé ont vu augmenterleur productivité, leur épargne ainsique leur investissement productif.Le texte formule également des re-commandations en vue d’atteindreles objectifs de développement pourle Millénaire fixés en 2000 afin deréduire sensiblement la pauvreté, lafaim, la maladie et les inégalités d’ici2015.

M. Charles Goerens et M. Sibenalern’ont pas manqué de rappeler queplus de 3 milliards de personnes vi-vent aujourd’hui avec moins de 2euros par jour et que la populationdes pays les moins avancés (PMA)triplerait d’ici 2050, passant de 600millions à 1,8 milliard, le fossé entreles plus riches et les plus pauvresse creusant donc de plus en plus.

Le rapport soulève également laquestion de la violence à l’égard

Luxembourg investirait 0,84% duPIB à la coopération au développe-ment. Le ministre a en outre rappeléque cet engagement remonte auxchoix politiques adoptés en 1992qui ont été poursuivis par la suitepar les différents gouvernements.

Le Luxembourg a signé en 2002 unaccord général de coopération avecle FNUAP, un des principaux parte-naires multilatéraux du Luxembourg,et ceci depuis des années.

Autres

M. Charles Goerens à la conférencedes donateurs du programme de lut-te contre l’onchocercose8-10 octobre 2002

Le ministre de la Défense CharlesGoerens assiste au lancement duCode de conduite international con-tre la prolifération des missiles ba-listiques25 novembre 2002

Visite officielle du ministre CharlesGoerens à Vilnius2 décembre 2002

des femmes et celle de la pauvretédes femmes, qui reste toujours en-core supérieure à celle des hom-mes. La disparité aurait même gran-di, vu le manque d’éducation et lesmariages prématurés des femmes.

Par ailleurs le rapport met l’accentsur le problème du VIH/sida. L’onconstaterait aujourd’hui, aux diresde M. Sibenaler, que l’espérancede vie en Afrique du Sud serait infé-rieure à celle en Afghanistan et ce àcause de la propagation du sida enAfrique du Sud.

Afin de réduire la pauvreté dans lespays en développement, il faut doncagir d’urgence pour améliorer la san-té reproductive, aider les femmes àéviter des grossesses non désirées,éliminer l’analphabétisme et la discri-mination entre les genres, nous aver-tit le rapport 2002.

Dans ce contexte, mettant en avantl’effort considérable du Luxembourg,un des rares pays à consacrer plusde 0,7% de son PNB à l’aide audéveloppement, le ministre CharlesGoerens a fait savoir qu’en 2003, le

MM. Charles Goerens et Alain Sibenaler lors de la présentation du rapport du FNUAP

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

CULTURE

Mme Hennicot-Schoepgesà la conférence «Dialoguedes cultures» à Beyrouth18-20 octobre 2002

En sa qualité de ministre de la Cul-ture, de l’Enseignement supérieur etde la Recherche, ministre en chargede la Francophonie, Mme Erna Hen-nicot-Schoepges a participé à la 9e

Conférence des chefs d’État et degouvernement ayant le français enpartage.

Au cours de cette conférence, qui aeu lieu du 18 au 20 octobre à Bey-routh, le Sénégalais M. Abdou Dioufa été élu comme nouveau secrétairegénéral de l’Organisation interna-tionale de la Francophonie (OIF).

Dans son intervention, Mme Henni-cot a souligné l’importance de la di-mension culturelle du développementcomme contrepoids d’une mondiali-sation axée sur le tout économiqueet, de ce fait, génératrice d’inégalitéset d’exclusions.

La ministre a également mis en ex-ergue le rôle de l’OIF dans la promo-tion du dialogue des cultures, fon-dement d’une politique axée sur latolérance et la paix, la démocratie,les droits de l’homme et le respectdu droit international.

Parlant du dialogue des religions,Mme Hennicot a déclaré «Commel’indique l’étymologie même du mot,la religion c’est ce qui relie. Ce qui re-lie l’homme à Dieu, ou si l’on préfère,au Divin. La relation de l’Homme auDivin fonde et englobe les deuxautres que je viens de nommer. Ledialogue des religions doit donc na-turellement nous inciter à réfléchir

pour se laisser imprégner par l’ap-port des grands maîtres de l’étran-ger, pour trouver leur chemin.» Etelle a continué: «Souvent donc nosartistes, et de façon générale, noscompatriotes ont dû s’exiler parceque le Luxembourg était un payspauvre, mais aussi parce qu’il fautaller au-delà de ses frontières pourapprivoiser le monde».

Elle a rappelé que c’est lors de la ré-cente visite du Premier ministre viet-namien au Luxembourg, que les deuxPremier ministres ont exprimé le sou-hait que les relations entre le Vietnamet le Luxembourg s’étendent mainte-nant aussi à l’éducation et à la cultu-re. «C’est pourquoi je suis particuliè-rement heureuse que, pour ma pre-mière visite au Vietnam, nous puis-sions mettre en œuvre, un accordculturel, accord qui couvre les do-maines de la culture, de l’éducation,de la recherche scientifique, desmass médias, de la jeunesse et dessports. Pour moi cet accord culturelest l’expression de la volonté de nosdeux peuples de travailler encoredavantage ensemble afin de mieuxnous connaître, afin de créer desliens d’amitié qui perdurent.» Elle aévoqué le succès de la première se-maine vietnamienne au Luxembourg,organisée ensemble avec le ministè-re de la Coopération et l’ambassadedu Vietnam à Bruxelles, et a expriméson souhait que, dans les politiquesau développement, la culture ait uneplace de plus en plus grande.

Lors de la visite du Musée desBeaux-Arts de Hanoi, sous la con-duite du directeur M. Cao TrongTiem, le projet d’une exposition dece musée a été discuté pour l’année2004.

Lors de l’entrevue qu’il a accordéeà la ministre luxembourgeoise, le

aux valeurs civilisatrices des reli-gions. Du moins les religions biencomprises, authentiques, et noncertaines déviations pseudo-reli-gieuses qui sont au service du fa-natisme ou de la volonté de puis-sance. Car nul homme n’a le droitde s’ériger à la place de Dieu et dedécréter où est le bien et le mal, dedécider qui sont les bons ou lesmauvais».

La ministre de la Culture,de l’Enseignementsupérieur et de laRecherche Mme Hennicot-Schoepges en visiteofficielle au Vietnam23-29 octobre 2002

Sur invitation de M. Pham QuangNghi, ministre vietnamien de la Cul-ture et de l’Information, Mme ErnaHennicot-Schoepges, ministre dela Culture, de l’Enseignement supé-rieur et de la Recherche, s’est rendueau Vietnam du 23 au 29 octobre.

Elle a inauguré, le 26 octobre, en-semble avec son homologue viet-namien, une exposition «Collectiondu Musée national d’Histoire et d’Art,Luxembourg, - Peintures luxembour-geoises (1839-1939)» au Musée desBeaux-Arts du Vietnam à Hanoi, enprésence de nombreux artistes et ci-toyens vietnamiens et de représen-tants des pays étrangers accréditésau Vietnam. Dans son allocution,Mme Hennicot a rappelé les liensd’amitié et de respect qui unissentdepuis de longues années les peu-ples du Vietnam et du Luxembourg.Parlant des artistes luxembourgeoisprésentés, comme Nico Klopp etJoseph Kutter, elle a dit qu’ils «ontsouvent été amenés à séjourner àl’étranger pour apprendre leur art,

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

Vice-Premier ministre, M. NguyenTan Dung, a remercié le peuple lu-xembourgeois pour le soutien qu’ila apporté à son pays lors de la guer-re et pour le soutien donné grâce àla politique luxembourgeoise decoopération au développement. Laministre luxembourgeoise a expriméson admiration pour l’action menéepar le peuple vietnamien pour sondéveloppement économique. Con-cernant la signature de l’accord cul-turel entre les deux pays, le Vice-Premier ministre vietnamien a ex-primé son accord total avec le texteet a affirmé son soutien pour qu’ilsoit signé dans les meilleurs délais.

Lors des entretiens bilatéraux avecle ministre de la Culture et de l’Infor-mation, M. Pham Quang Nghi, lesaspects pratiques du futur accordculturel ont été discutés: échangesd’experts et d’artistes, envoi de films,organisation d’expositions, collabo-ration entre experts du patrimoine,etc. La ministre luxembourgeoise ainvité son homologue vietnamien àvenir signer l’accord culturel au début

ainsi que les possibilités de collabo-ration entre le Vietnam et le Luxem-bourg.

Lors de la visite du Conservatoirenational de Hanoi, la ministre a étéaccueillie par sa directrice, Mme TranThu Ha, qui a présenté son école etle chantier du futur Conservatoire,qui sera terminé d’ici trois ans. LeConservatoire a des activités de for-mation musicale, de recherche etde représentations (concerts). 2.000étudiants reçoivent un enseigne-ment en musique traditionnelle eten musique classique par quelque200 professeurs. Un concert de mu-sique traditionnelle vietnamienne ad’ailleurs été offert à la délégation lu-xembourgeoise. La ministre luxem-bourgeoise a décrit l’organisation del’enseignement musical au Luxem-bourg et s’est dite impressionnéepar la qualité de la prestation musi-cale des élèves et des professeurs.

Des visites au Temple de la Littéra-ture, de la Maison Ho Chi Minh, duTemple à Pilier unique, du Théâtrenational des Marionnettes, de l’Ins-titut de musique traditionnelle duVietnam et du village des céramiquesde Bat Trang ont constitué d’autresmoments forts du voyage. La mi-nistre luxembourgeoise s’est égale-ment rendue au Hong Ngoc Huma-nity Center, qui est en fait un atelierprotégé pour jeunes Vietnamienshandicapés physiques, dont le han-dicap est encore souvent une desséquelles de la guerre du Vietnam.

Lors de l’entretien avec le Comitépopulaire de la Province de QuangNinh, un vaste projet d’écomusée aété présenté à la ministre luxembour-geoise qui s’est engagée à trans-mettre ce projet, avec demande d’ai-de luxembourgeoise, à son collègue,le ministre Charles Goerens.

de l’année 2003 à Luxembourg. Laministre luxembourgeoise a eu aussiun entretien avec le Vice-ministre del’Éducation, M. Le Vu Hunh, lors du-quel des aspects ponctuels de l’ac-cord culturel ont été discutés.

Lors de sa visite, Mme ErnaHennicot-Schoepges a égalementété accueillie à l’Université natio-nale de Hanoi, qui entretient des re-lations avec 90 universités dans 20pays différents. Le professeur MaiTrong Nhuan, vice-président, a pré-senté, ensemble avec les recteurset membres des différentes acadé-mies, la Vietnam National University,Hanoi (VNU) qui s’étend sur troiscampus avec 9 collèges et facultéset 10 instituts et centres de recher-che, dont notamment, les facultés detechnologie, d’économie, de droit,d’éducation, de business, d’étudesenvironnementales, de biotechno-logie, de sciences sociales et hu-maines, de langues étrangères. Lesconditions de recrutement des pro-fesseurs, le système des examenset de l’évaluation ont été discutés

Mme Hennicot-Schoepges a inauguré l’exposition «Collection du Musée national d’Histoire et d’Art, Luxembourg,

-Peintures luxembourgeoises» au Musée des Beaux-Arts à Hanoi

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

À Hué, la délégation luxembourgeoi-se a eu un entretien avec une déléga-tion de treize personnes du Comitépopulaire de la Province Thua ThienHue, et notamment avec le vice-président de la Région, M. NguyenXuan Ly et le maire-adjoint, M. Ngu-yen Cuong. La province développeses activités dans les domaines del’agriculture, de la production de ma-tériaux de construction, de la cultureet du tourisme. Avec sa Cité impé-riale, la pagode Thien Mu, les tom-beaux Tu Duc et Khai Dinh, la Villede Hué qui est le premier site viet-namien à avoir été inscrit sur la listedu patrimoine mondial de l’Unesco,a des atouts majeurs en matière detourisme culturel. Une participationluxembourgeoise au Festival de Mu-sique de Hué en 2004 a été discu-tée, de même qu’un échange d’ex-périences entre spécialistes de larestauration de monuments histori-ques. Une rencontre avec les profes-seurs et les élèves de l’École secon-daire du Tourisme à Hué, partenairede l’École hôtelière de Diekirch, aconclu cette visite officielle au Viet-nam, où de nombreux contacts ont

Les deux ministres ont discuté dedossiers européens et notammentla place de la culture dans le futurtraité, la promotion de la diversitéculturelle, le recours à la majoritéqualifiée et une baisse de la TVA surle disque et les documents sonores.

Erna Hennicot-Schoepges a exposéà son collègue français l’état despréparations en vue de 2007, lors-que Luxembourg et la Grande Ré-gion seront capitale culturelle del’Europe. Le ministre français a ditqu’il «accompagnait totalement»cette initiative et qu’un comité lor-rain serait réuni, à l’image du Lu-xembourg, qui mettra sur pied audébut de 2003, une structure natio-nale et interrégionale pour coor-donner les travaux. Un dossier decandidature sera envoyé à Bruxellespar la partie luxembourgeoise avantla fin de l’année 2002.

Le ministre français, ancien direc-teur du Centre Georges Pompidou,s’est réjoui de pouvoir saluer Marie-Claude Beaud, ancienne directricedu Musée des arts décoratifs deParis et maintenant directrice du fu-tur Musée d’art moderne Grand-DucJean (MUDAM). Le ministre françaisa exprimé sa disponibilité d’aider lemusée luxembourgeois à organiser,pour son ouverture ou plus tard, unegrande exposition conjointement auCentre Georges Pompidou.

Les deux ministres se sont encoreentretenus au sujet du futur Centreculturel de rencontre Abbaye deNeumünster et notamment sur leprojet de l’Institut culturel trinatio-nal Pierre Werner, projet porté par laFrance, l’Allemagne et le Luxem-bourg.

Les deux délégations se sont ensuiterendues sur le site de l’ancienne ab-baye où Guy de Muyser, président del’établissement public Neumünster, et

pu être noués en vue d’une coopé-ration renforcée entre les deux pays.

Lors de son voyage, la ministre lu-xembourgeoise était accompagnéepar M. Guy Dockendorf, Premierconseiller de gouvernement, par M.Marc Ungeheuer, ambassadeur duLuxembourg à Beijing (avec juridic-tion pour le Vietnam) et par Mme Ja-nine Finck, conseillère de l’ambas-sade du Luxembourg à Beijing. M.Jean-Luc Koltz était le commissairede l’exposition: il était assisté parMme Simone Habaru et M. ClaudeLanners du Musée national d’histoi-re et d’art.

Visite de travail du ministrefrançais de la Culture M. Jean-Jacques Aillagon7 décembre 2002

La ministre de la Culture, de l’Ensei-gnement supérieur et de la Recher-che Erna Hennicot-Schoepges a reçule 7 décembre 2002 son homolo-gue français Jean-Jacques Aillagonpour une visite de travail.

Concert au Temple de la Littérature à Hanoi

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

Claude Frisoni, directeur du Centreculturel, ont offert une visite guidéedes lieux. Cette visite a permis deconstater l’état d’avancement destravaux, notamment du bâtimentRobert Bruch (ancien hôpital mili-taire) où sera installé, en automne2003, l’institut Pierre Werner. Cettevisite les a également menés dansle bâtiment Robert Krieps (anct. Tu-tesall ) qui accueillera une salle despectacles et de séminaires de 286places.

Haute distinctionhonorifique pour Mme ErnaHennicot-Schoepges16 décembre 2002

Le 16 décembre 2002, le secrétaired’État autrichien à la Culture Dr.Franz Morakla a remis, au nom duprésident de la République fédéraled’Autriche, la Grosses GoldenesEhrenzeichen am Bande à MmeErna Hennicot-Schoepges, minis-tre de la Culture, de l’Enseignementsupérieur et de la Recherche. Par lamême occasion, Guy Dockendorf S.A.R. le Grand-Duc Héritier a ter-

miné sa formation d’officier à l’Aca-démie Royale Militaire de Sandhursten août 2002. Il a été nommé augrade de lieutenant de l’Armée pararrêté grand-ducal le 25 juillet 2002avec effet au 9 août 2002. Ainsi,S.A.R. le Grand-Duc Héritier a prêtéserment en présence des membresde la famille grand-ducale et des au-torités nationales et internationales.

Lors de cette cérémonie, S.A.R. leGrand-Duc Jean, Général de l’Ar-mée, s’est vu remettre la «MédailleMilitaire» par S.A.R. le Grand-Ducpour sa participation à la bataille deCaen, à la campagne de libérationdu nord de l’Europe et à la conquê-te de l’Allemagne nazie jusqu’auabords de l’Elbe.

s’est vu remettre la Ehrenkreuz fürWissenschaft und Kunst 1. Klasse.

Le chancelier fédéral Dr. WolfgangSchüssel et la secrétaire généraleDr. Maria Rauch-Kallat ont honoréde leur présence la cérémonie quia eu lieu à la chancellerie fédéraled’Autriche.

DÉFENSE

Prestation de sermentd’officier de S.A.R. le Grand-Duc Héritier et remise de la «MédailleMilitaire» à S.A.R. le Grand-Duc Jean17 décembre 2002

Le 17 décembre 2002 a eu lieu auCentre militaire de Diekirch les cé-rémonies de prestation de sermentd’officier de S.A.R. le Grand-DucHéritier et de remise de la «MédailleMilitaire» à S.A.R. le Grand-DucJean.

Erna Hennicot-Schoepges et Guy Dockendorf avec le secrétaire d’État autrichien à la culture Dr. Franz Morakla

Prestation de serment d’officier de S.A.R. le Grand-Duc Héritier

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

Instituée par arrêté grand-ducal du30 octobre 1945, la «Médaille Mili-taire» est la plus haute de toutes lesdécorations militaires luxembour-geoises. Cette décoration n’est ac-cordée qu’à des militaires pour desfaits et mérites exceptionnellementbrillants et peut, dans des cas parti-culiers, être conférée à des étrangers.

ÉCONOMIE

Signature de deuxconventions avec I.E.E.2 octobre 2002

Deux conventions portant sur desprojets de recherche & développe-ment ainsi que d’investissement ontété signées le 2 octobre 2002 entrele gouvernement, représenté par M.Henri Grethen, ministre de l’Écono-mie, et la société I.E.E. InternationalElectronics & Engineering S.A., re-présentée par son directeur généralM. Hubert Jacobs Van Merlen, sondirecteur général adjoint M. MichelWitte et son directeur des Techno-logies M. Aloyse Schoos.

I.E.E. International Electronics & En-gineering S.A. est spécialisée dansla fabrication de systèmes de cap-teurs sensibles à la pression (ForceSensing Resistors - FSR). Ces cap-teurs sont essentiellement utiliséspar les constructeurs automobilespour le contrôle du déploiement desairbags.

I.E.E. a été créée en 1989 à l’initia-tive d’Investar, un joint venture entreARBED et la SNCI avec un parte-naire américain. Le capital est déte-nu actuellement par Investar et parCircuit Foil S.àr.l. La société est undes plus importants producteurs de

Le présent programme R&D apportela preuve de la continuité dans la dé-marche d’innovation sur laquelle estfondé d’ailleurs le succès industrielde l’entreprise.

Conscient de l’importance stratégi-que de tels projets de modernisationet de recherche & développementpour la croissance de l’entreprise etle développement régional du pays,le ministère de l’Économie appuieles investissements de la sociétéI.E.E. par les instruments de la loi-cadre de développement et de di-versification économiques.

Le ministre de l’Économie a souli-gné que I.E.E. est un des fleurons del’industrie du pays, dont le succèsest le fruit des initiatives innovatri-ces d’une équipe multinationale decollaborateurs aux compétencestrès variées. À cet égard, il a relevéplus particulièrement l’enjeu destrois projets R&D qui vont permettrede développer des capteurs d’unegrande complexité pour diverses ap-plications de sécurité.

capteurs pour véhicules automobi-les et approvisionne les grandsconstructeurs en Europe, aux États-Unis et en Asie.

Depuis sa création, la société a in-vesti de manière conséquente dansde nouvelles installations, dont unenouvelle usine à Echternach. Afind’étendre et de moderniser son ap-pareil de production et de permettreune extension pour les activités desérigraphie, la société vient d’enta-mer la réalisation d’un important pro-jet d’investissement d’un coût esti-matif de 4.167.000 euros. La sociétéemploie jusqu’à présent quelque660 personnes à Echternach et dansson centre technique à Findel.

Parallèlement la société entend réa-liser un programme de recherche &développement d’un coût estimé àenviron 8.420.000 euros mettantl’accent sur le développement denouvelles connaissances de la rhéo-logie des encres sérigraphiques, ledéveloppement de capteurs tactilespour températures élevées et le dé-veloppement d’un système de dé-tection optique 3D.

M. Grethen au moment de la signature des deux conventions

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

MM. Luc Frieden et Henri Grethen informent sur la situation économiqueet financière15 novembre 2002

À l’issue de leur entrevue avec lesmembres de la Commission des Fi-nances et du Budget de la Cham-bre des députés, le 15 novembre2002, les ministres Luc Frieden etHenri Grethen ont fourni à la pressedes explications plus détaillées con-cernant la situation économique etfinancière luxembourgeoise que lePremier ministre avait déjà com-mentée le jour précédent.

Le ministre du Trésor et du Budget atenu à donner plus de détails quantà la diminution des recettes fiscalesde 270 millions d’euros, prévue pourl’année 2002, qu’il a qualifiée de«sérieuse dégradation des recettespubliques».

Luc Frieden a tout d’abord noté quela situation des recettes ne se seraitdétériorée significativement qu’àpartir du second semestre 2002. Lasituation des recettes aurait encoreété satisfaisante en été 2002, pério-de durant laquelle avait été élaboréle projet de budget pour 2003, quele gouvernement avait pourtant déjàplacé à ce moment-là sous le signed’un «optimisme prudent».

Une diminution des recettes fiscales2002 par rapport au budget prévi-sionnel aurait été enregistrée, selonles explications fournies par le mi-nistre du Trésor et Budget, au ni-veau de la taxe d’abonnement (unediminution de 100 millions d’euros),du droit d’enregistrement (une di-minution de 90 millions d’euros), dela TVA (une diminution de 28 millionsd’euros) et de l’impôt sur les traite-ments et les salaires (une diminu-tion de 50 millions s’euros), ce qui

3,2%, voire une dette publique«nette» de 1,4%, ce qui serait un en-dettement relativement peu consi-dérable comparé à la situation danscertains pays voisins. D’autant plusles réserves des fonds spéciauxs’élèveraient à l’heure actuelle à 2,6milliards d’euros, tandis que la ré-serve budgétaire de la Trésorerie del’État s’élèverait à 500 millions d’eu-ros non-affectés, a informé LucFrieden.

Ces réserves, qui ont été constituéesau cours des années précédentes,seraient le résultat d’une «démarchepolitique responsable au momentd’une situation économique plus fa-vorable», a expliqué Luc Frieden.

«Les finances publiques consistentdans l’argent des citoyens que l’ondoit toujours gérer avec beaucoupde responsabilité», a précisé le mi-nistre. Agir avec responsabilité auniveau des finances publiques signi-fie, selon Luc Frieden, «ne pas opé-rer de changements brutaux à courtterme au niveau de la politique bud-gétaire», mais mener une politiquequi prenne en considération aussi

constituerait une diminution totaledes recettes fiscales de 270 millionss’euros pour l’an 2002.

Pour ce qui est des recettes budgé-taires pour l’an 2003, les chiffres dé-pendraient essentiellement de l’évo-lution future de la situation boursière,a expliqué Luc Frieden. Si la situa-tion ne s’améliorait pas, il faudraitréviser le budget 2003 pour ce quiest des recettes fiscales.

Le ministre du Trésor et du Budgeta pourtant tenu à rappeler que si lasituation actuelle au niveau des re-cettes est «grave», elle l’est surtoutpar rapport aux prévisions budgé-taires pour le budget 2002 et parrapport à la situation budgétaire de2001, elle le serait moins par rapportaux années 2000 et précédentes.

«En effet, situées dans un contexteglobal, les finances publiques luxem-bourgeoises sont saines», a conti-nué Luc Frieden, en faisant référenceau niveau des dettes publiques etdes réserves budgétaires. Selon lesdonnées fournies par le ministre duTrésor et du Budget, le Luxembourgenregistre une dette publique de

Luc Frieden et Henri Grethen lors de la conférence de presse

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

le long terme. Or, prudence et res-ponsabilité seraient dorénavant en-core beaucoup plus de mise.

Le ministre de l’Économie, HenriGrethen, de son côté, a rajouté desexplications concernant les prévi-sions de la croissance économique2002, que le STATEC évaluait entre0,5% et 2%, la Commission euro-péenne à 0,1% et que l’OECD venaitd’estimer à 0,8%, selon les infor-mations du ministre de l’Économie.La prévision de la croissance éco-nomique serait un exercice extrê-mement difficile, a noté Henri Gre-then, tout en estimant que la crois-croissance pourrait atteindre 0,5%du PIB en 2002, dépendant toute-fois essentiellement de l’évolutionde la situation boursière au coursdes dernières semaines de l’année2002. Des taux se situant autour de2,5% pourraient être réalistes pourl’an 2003, en cas de relance écono-mique dans le second semestre2003.

Henri Grethen, reconfirmant qu’il fau-drait désormais éviter toute pani-que, a finalement plaidé en faveur dumaintien d’une politique budgétairequi opère les bons choix politiquesentre ce qui est nécessaire et ce quiest souhaitable.

Comité de coordinationtripartite : les partenairessociaux saluent lesorientations budgétaires du gouvernement28 novembre 2002

Le comité de coordination tripartites’est réuni le 28 novembre 2002 sousla présidence du Premier ministreJean-Claude Juncker. Le gouverne-ment fut en outre représenté par le

cours de 2003, un taux nettementplus faible que les années précé-dentes mais qui permettra à l’Étatde réduire considérablement sescontributions à la sécurité sociale.

Les partenaires sociaux ont égale-ment été d’accord sur le fait que lacroissance de l’économie luxem-bourgeoise ne pourra atteindre,dans les années 2002 à 2006, lesniveaux des dix dernières années.De 1990 à 1995 la croissance moyen-ne au Luxembourg était de 6%, de1995 à 2000 la croissance moyenneétait de 7,2%. Pour l’année en cours,les perspectives de croissance indi-quent un taux de 0,5%, pour 2003ce taux pourrait être de 2%. Un re-tour vers une progression conjonc-turelle de plus de 3% n’est à atten-dre que pour le deuxième semestre2004 et l’année 2005.

Selon le Premier ministre, le re-cours aux réserves budgétaires etaux réserves des fonds spéciauxd’investissement, aussi considéra-bles qu’elles soient, ne pourra êtreconsidéré que comme une solutionde transition qui ne saurait empêcherdes efforts au niveau des problèmesstructurels de l’économie luxem-bourgeoise, notamment dans lesdomaines tarifaire, de la coordina-tion entre dépenses d’investisse-ment et les cycles conjoncturels desentreprises et de la productivité. Cesdiscussions seraient menées dansles mois suivants au sein du comitéde coordination tripartite, dont la ré-union suivante était prévue pour le9 janvier 2003.

Le gouvernement et les partenairessociaux ont enfin analysé la situa-tion sur le marché de l’emploi suiteaux derniers chiffres y relatifs publiéspar le comité de conjoncture le 27novembre 2002.

ministre de l’Économie Henri Grethenet le ministre du Travail et de l’EmploiFrançois Biltgen.

Suite à la publication des prévisionsconjoncturelles modestes pour leLuxembourg pour l’année en coursainsi que pour 2003, le gouverne-ment et les partenaires sociaux (or-ganisations syndicales et patronales)ont procédé à une analyse détailléede la situation, notamment à la lu-mière des amendements gouverne-mentaux au projet de budget 2003,présentés la semaine précédente parle ministre du Trésor et du BudgetLuc Frieden, et des orientations fi-nancières et économiques pour lesannées à venir.

Selon le Premier ministre, qui s’estexprimé devant la presse à l’issuede la réunion, les partenaires sociauxont salué les orientations budgétai-res de gouvernement pour 2003 etau-delà. Syndicats et patronat ontsurtout exprimé leur approbationquant à la décision du gouverne-ment de ne pas seulement mainte-nir le volume des dépenses d’in-vestissement mais de l’augmenterde 31% en 2003 par rapport auxinvestissements effectués en 2002.Les partenaires sociaux étaient una-nimes à reconnaître que ces dépen-ses constituent une réponse éco-nomique adéquate aux aléas con-joncturels que le Luxembourg doittraverser actuellement.

La décision du gouvernement d’ac-célérer la collecte des rentrées fis-cales au niveau de l’impôt sur lescollectivités en 2003 a égalementété approuvée par le comité decoordination.

Au niveau des dépenses budgétai-res le comité de coordination a re-tenu la prévision d’une croissancede 1,5% de la masse salariale au

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

M. Henri Grethen présenteun concept de structuresd’accueil pour start-upà Belval-Ouest4 décembre 2002

Le 4 décembre 2002, M. Henri Gre-then, ministre de l’Économie, a pré-senté les conclusions d’une étudecommune de son ministère et dubureau d’étude français INNO Tsdlocalisé à Sophie Antipolis sur l’im-plantation d’une pépinière d’entre-prises dans l’enceinte de la futureCité des Sciences, de la Rechercheet de l’Innovation sur les friches in-dustrielles de Belval-Ouest.

En se référant à la déclaration gou-vernementale du 12 août 1999, le mi-nistre de l’Économie a exposé lesprochaines étapes de sa politique decréation d’entreprises technologi-ques.

Contexte et objectif

M. Grethen a relevé que le principalobjectif de cette étude a été d’ali-menter les instances en charge de lamise en œuvre du projet de la Cité

utiles que nous ne manquerons pasde creuser», a affirmé le ministre del’Économie.

• Le positionnement technologiquedes structures d’accueil

En premier lieu, il s’agira de resterprudent en matière de positionne-ment technologique, compte tenudes leçons à tirer de l’évolution ré-cente des secteurs de la haute tech-nologie et dans le contexte conjonc-turel actuel. Le ministre proposedonc d’accorder une attention prio-ritaire aux pôles d’excellences déjàconfirmés tant au niveau du tissuéconomique existant qu’à celui del’environnement de recherche pu-blic et privé. Il a cité dans ce con-texte les activités liées au dévelop-pement de nouveaux matériaux etprocédés de production et aux tech-nologies génériques de l’informa-tion et des communications, qui fontdéjà l’objet de concertations inten-ses, tant au niveau de l’initiativecluster qu’au niveau des travaux duFonds national de la Recherche etqui pourront générer des spin-offou attirer de nouvelles entreprisesspécialisées. Il s’agira toutefois derester également attentif à l’évolu-tion d’autres activités dans le do-maine des biotechnologies, de lasanté et de l’environnement notam-ment. Le ministre a cité à titre illus-tratif les domaines de la bio-infor-matique et de l’instrumentation dediagnostique.

• Les différents types de structuresd’accueil et leur localisation

Conformément à ce scénario, M. Gre-then a souligné que les infrastruc-tures à créer devront non seulementcontenir des bureaux, mais égale-ment prévoir l’aménagement d’es-paces en laboratoires techniques eten atelier de prototypage et de petitusinage.

des Sciences et notamment la so-ciété Agora de valorisation des fri-ches et le fonds Belval d’un certainnombre d’enseignements en termesde positionnement technologique,de besoins en surfaces exploitableset de contenu de l’offre publiqued’infrastructures et de services d’en-cadrement. Elle s’est égalementemployée à créer un lien logiqueavec le projet de loi de création del’Université de Luxembourg, dont laFaculté des Sciences, de la Tech-nologie et de la Communication estprogrammée sur le site de Belval-Ouest. Les autres départements mi-nistériels concernés, ainsi que lesCentres de Recherche publics, lesChambres professionnelles, la FEDIL,différentes autres organisations pro-mouvant l’esprit d’entreprise et Lux-innovation ont été invités à participerà cette réflexion.

Résultats

«Si cette étude ne fait qu’esquisserune première ébauche d’un con-cept que je m’emploierai maintenantà concrétiser, je considère qu’ellenous trace en revanche des pistes

Le ministre Grethen lors de la conférence de presse, à g. M. Mario Grotz, à dr. M. Marco Walentiny

du ministère de l’Économie

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

«Il faut également prévoir que cer-taines de ces start-up évolueront àun rythme soutenu, pouvant rapide-ment requérir des espaces d’exten-sion qu’il ne sera vraisemblablementplus possible de prévoir dans le con-texte urbain qu’il est prévu d’amé-nager sur le site de Belval-Ouest. Sices entreprises restent quand-mêmefinancièrement encore trop fragilespour investir dans l’immobilier, il fau-dra leur offrir des solutions de relais,de préférence à proximité de la Citédes Sciences, pour leur permettrede maintenir l’échange fructueuxavec ce pôle de compétence qui lesa incubées.» C’est avec ces proposque le ministre de l’Économie a rap-pelé et justifié sa revendication decréer une zone pour activités éco-nomiques sur le site de l’ancienCrassier d’Ehlerange. Il a annoncéavoir chargé ses services d’uneétude complémentaire d’aménage-ment de ce site de quelque 80 hec-tares où il envisagerait de créer surune aire réservée de quelque 10 hec-tares des structures de relais à ca-ractère modulable pour des entre-prises en développement issues dufutur incubateur de Belval-Ouest etd’autres provenances.

• Superficies requises

En termes de superficies requisespour ces projets issus des conclu-sions de l’étude présentée, le minis-tre a évalué les structures prévuespour l’incubateur de Belval-Ouest àquelque 2.400 m2, dont 600 à ré-server à des ateliers. Les structuresde relais sur le Crassier d’Ehlerangepourraient progressivement évoluerjusqu’à 10 bâtiments modulables de3.000 à 3.500 m2 un chacun.

Le projet «ECOSTART»

Le besoin de telles structures se justi-fiant déjà actuellement pour relayer leTechnoport Schlassgoart, M. Grethen

Autres

Le ministre de l’Économie HenriGrethen à la présentation du Bu-reau d’information et d’assistance àla médiation 17 octobre 2002

Visite à Luxembourg du ministred’Etat indien pour les Affaires éco-nomiques B. K. Tripathy11-12 novembre 2002

ÉDUCATION

Rencontre des ministreseuropéens de l’Éducation18 octobre 2002

Sur invitation de M. Xavier Darcos,ministre délégué à l’Enseignementscolaire de la France, Mme AnneBrasseur, ministre de l’Éducationnationale, de la Formation profes-sionnelle et des Sports, a assisté le18 octobre 2002 à la rencontre desministres européens de l’Éducation,qui s’est tenue au Conseil de l’Eu-rope à Strasbourg.

Lors de cette réunion, l’assembléedes ministres a officiellement con-crétisé la décision prise par la Con-férence permanente des ministreseuropéens de l’Éducation à Cra-covie en octobre 2000, d’organiser,dans les écoles des États membresde la Convention culturelle europé-enne, une «Journée de la mémoirede l’Holocauste et de la préventiondes crimes contre l’humanité».

Dans son intervention, Mme Bras-seur a relevé que, devant la recru-descence de l’extrême droite et laprolifération de mouvements popu-listes, il fallait redoubler de vigilanceet comprendre que la liberté, quel’on doit à ceux qui ont sacrifié leur

a rappelé l’acquisition et l’actuel amé-nagement par son ministère des quel-que 3.000 m2 des anciens bâtimentsTyco (Thomas&Betts) pour y accueil-lir le projet «ECOSTART». Cette struc-ture aura la double fonction d’être àla fois incubateur pour des entrepri-ses démarrant leurs activités et struc-ture de relais pour héberger des entre-prises en phase de développement,ainsi que pour des entreprises étran-gères qui sont à la recherche d’unpremier pied à terre au Luxembourg.

Le ministre de l’Économie a clôturéson exposé par un appel au bonsens et à la concertation en matièrede politique de création d’entre-prises de la haute-technologie. «Jeconsidère que les hypothèses decréation de 6 à 8 entreprises par anet de l’hébergement à l’horizon 2012d’une trentaine d’entreprises consti-tuent les perspectives les plus opti-mistes de notre potentiel de créa-tion d’activités nouvelles et cela auniveau de l’ensemble du pays, toutau moins pour des activités indus-trielles et de service.» M. Grethen enconclut qu’il ne peut y avoir de placeque pour un seul projet sur la Citédes Sciences. En tant que ministreresponsable pour le développementéconomique, il se donne ainsi pourobjectif de fédérer l’ensemble desoffres publiques d’infrastructures etde services en vue de la création surBelval-Ouest et sur l’ancien Crassierd’Ehlerange d’une offre intégrée etcohérente de services aux créateursd’entreprises.

«J’espère ainsi avoir démenti ceuxqui estimaient pouvoir déceler dansmon travail politique une tendanceau laisser-faire et au laisser-aller etégalement pouvoir rassurer ceux quicraignaient que l’initiative ministé-rielle ne soit plus possible qu’au prixd’un appareil bureaucratique déme-suré», conclut M. Henri Grethen.

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

vie, leur liberté, leur jeunesse ou leurenfance, n’est pas acquise à tout ja-mais.

La ministre Anne Brasseur a cité lesmultiples activités pédagogiques or-ganisées dans les écoles luxem-bourgeoises autour de l’Holocauste,les visites des lycéens des lieux del’horreur, Auschwitz et Dachau, lesreprésentations théâtrales évoquantl’occupation et la terreur nazie, ainsique le projet récent d’un supportvidéo-dvd sur le camp de Natzwei-ler-Struthof qui pourra servir d’outilpédagogique à chaque enseignantqui voudrait aborder un sujet en rap-port avec les camps de concentra-tion.

Pour conclure, Mme Brasseur a ex-primé sa conviction que la jeunesseluxembourgeoise prend et prendrases responsabilités pour conserverla mémoire collective et qu’ensem-ble il faut chercher des voies qui ga-rantissent la survie de la mémoire dela Shoah.

ENSEIGNEMENT

Présentation du projet de loi portant création de l’Université de Luxembourg28 novembre 2002

Le 28 novembre 2002, la ministre dela Culture, de l’Enseignement supé-rieur et de la Recherche, Mme ErnaHennicot-Schoepges, a présentéle projet de loi portant création del’Université de Luxembourg. Lesouci premier au niveau de la con-ception de l’Université, qui sera unétablissement public, était de mettrel’accent sur la qualité de l’enseigne-ment et la qualité de la recherche.Composée de trois facultés, l’Uni-versité devrait accueillir entre 4.000et 5.000 étudiants dans un délai desept ans.

Lors de la conférence de presseErna Hennicot-Schoepges a expri-mé le souhait de voir le projet de loivoté à la Chambre des députésavant l’été 2003 afin que l’Univer-sité puisse commencer ses activitésdès la rentrée 2003/2004.

«Il s’agit d’un projet important pourl’avenir de notre pays», notait la mi-nistre. En cette situation économi-que particulière, le pays devrait seposer la question de son aveniréconomique: «Il faut chercher denouveaux créneaux pour favoriserle développement économique duGrand-Duché», a déclaré la minis-tre. En effet, l’Université serait «ou-verte à l’économie», sans pour au-tant en dépendre.

Les principes fondateurs de l’Uni-versité de Luxembourg, principesqui sous-tendent l’ensemble de sesactivités de formation et de recherche,

Autres

La ministre de l’Éducation nationaleMme Anne Brasseur au «Séminaireinternational sur le Portfolio euro-péen des langues»17 octobre 2002

Madame Anne Brasseur à l’ouver-ture de la semaine «Netdays Luxem-bourg 2002»18 novembre 2002

Cérémonie d’ouverture de la Gra-duate School for Comparative Pu-blic Policy et présentation du pro-gramme Impalla18 décembre 2002

Mme Brasseur entourée de (d. g. à dr.) M. Paul Dostert, chargé deDirection du Centre national de Documentation et de Recherche,

M. Steve Kayser, professeur d’Histoire au Lycée technique de Bonnevoie, M. Jeannot Hansen, professeur-attaché au MENFPS

et coordinateur des relations internationales, et M. Jos Britz, professeur et chargé de mission au MENFPS

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

sont entre autres l’interdisciplina-rité, la symbiose entre enseigne-ment et recherche et la coopérationinternationale. «Nous voulons uneuniversité au sein de la Grande Ré-gion et non pas d’Université de laGrande Région», a souligné la mi-nistre de l’Enseignement supérieur.

Par ailleurs, l’accent est mis sur lamobilité des étudiants, des ensei-gnants et des chercheurs. Pour cha-que cycle d’études proposé, les étu-diants devront suivre des cours àl’étranger pendant au moins un se-mestre. Il revient à l’Université denouer des contacts avec des établis-sements étrangers.

L’Université étant un établissementpublic, l’accès sera le plus largepossible, a estimé la ministre, touten précisant que «l’Université estdestinée aux bons élèves, elle n’estpas ciblée sur les étudiants aisés».

Plus précisément l’Université deLuxembourg aura la forme juridiqued’un établissement public jouissantde l’autonomie financière, adminis-trative, pédagogique et scientifique.

du rectorat. Le conseil universitaire,composé des représentants de tousles personnels de l’Université, rè-glera les affaires pédagogiques etscientifique de l’Université.

Pour ce qui est des enseignants,ce projet pourrait, aux yeux deMme Hennicot-Schoepges, attirerdes chercheurs luxembourgeois quienseignent actuellement à l’étran-ger. Pour le reste, le nombre des pro-fesseurs prêts à enseigner à l’Uni-versité de Luxembourg serait déjàconsidérable, a noté la ministre.

Bachelor-Master-Doctorat

L’Université de Luxembourg organi-sera des formations initiales, avan-cées et doctorales qui seront struc-turées sur trois niveaux: le premierniveau sera sanctionné par le gradede bachelor, le deuxième niveausera sanctionné par le grade demaster et le troisième niveau serasanctionné par un doctorat. Auxpremier et deuxième niveaux, il yaura coexistence de filières à carac-tère fondamental et de filières à ca-ractère académique. L’Université deLuxembourg contribuera à la forma-tion initiale et continue des ensei-gnants du système éducatif luxem-bourgeois.

L’Université de Luxembourg déve-loppera et valorisera une rechercheà caractère fondamental, appliquéet technologique. Ces activités derecherche seront mises en œuvrepar le biais de projets ; l’Universitépourra bénéficier de l’interventiondu Fonds national de la Rechercheet ses collaborations avec les Cen-tres de Recherche publics serontréglées par voie contractuelle.

Les enseignements et la rechercheseront organisés en facultés et encentres interdisciplinaires.

Ainsi, l’État n’interviendrait doncaucunement dans le choix des con-tenus, a souligné Mme Hennicot-Schoepges.

Les relations entre le gouvernementet l’Université seront d’ailleurs ré-gies par un contrat d’établissementpluriannuel d’une durée de quatreans qui portera sur les objectifs del’établissement dans les domainesde l’enseignement, de la recherchede la mobilité des étudiants et del’administration ainsi que sur lesmoyens et les effectifs nécessairespour la mise en œuvre de ces acti-vités.

Du point de vue de la gestion, l’Uni-versité de Luxembourg sera dirigéepar une structure comportant troiséléments. Le conseil de gouver-nance, composé de membres exté-rieurs à l’Université, déterminera lapolitique générale et les choix straté-giques de l’Université et exercera lecontrôle sur ses activités. Le recteurdétiendra le pouvoir exécutif et ildirigera l’Université en coopérationavec les différentes composantes

Mme la ministre Hennicot-Schoepges et M. Germain Dondelinger, du ministère de l’Enseignement supérieur, lors de la conférence de presse

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

Trois facultés seront mises en place:

1. la Faculté des Sciences, de laTechnologie et de la Communi-cation,

2. la Faculté de Droit, d’Économie etde Finance,

3. la Faculté des Lettres, des Scien-ces Humaines, des Arts et desSciences de l’Éducation.

Les centres interdisciplinaires re-grouperont des chercheurs de disci-plines différentes, mais travaillant surdes thématiques communes. Quantaux cours, ils seront dispensés enallemand, français ou en anglais. Unautre point important sera celui del’encadrement des étudiants. Ainsil’accompagnement des étudiants sefera d’après le modèle anglo-saxonde «l’accompagnement actif». Con-cernant la problématique des loge-ments d’étudiants, la ministre enten-dait présenter des plans précis dansles mois suivants.

Lors de la conférence de presse,Mme Hennicot-Schoepges a égale-ment retracé l’historique de l’ensei-

au sujet de l’Université de Luxem-bourg, ainsi que diverses consulta-tions avec les acteurs concernésont trouvé leur aboutissement dansce projet de loi.

ENVIRONNEMENT

Accord sur les mouvementstransfrontaliers d’OGM17 octobre 2002

En date du 17 octobre 2002 s’estdéroulé au Centre européen auKirchberg le conseil des ministresde l’Environnement de l’Union eu-ropéenne. Le Luxembourg y étaitreprésenté par le ministre de l’En-vironnement Charles Goerens et lesecrétaire d’État Eugène Berger. LesQuinze sont parvenus à un accordsur les mouvements transfrontaliersd’organismes génétiquement mo-difiés (OGM). Il s’agit d’intégrer dansla législation communautaire le pro-tocole de Carthagène sur la préven-tion de risques biotechnologiques.

Concernant la traçabilité et l’éti-quetage des OGM et la traçabilitédes denrées alimentaires et des ali-ments pour animaux produits à par-tir d’OGM, le ministre Goerens et lesecrétaire d’État Berger ont rappelélors d’une conférence de pressel’opposition du Luxembourg à unelevée du moratoire sur les OGM,observé depuis 1999 par sept paysdont le Luxembourg. Le Luxem-bourg exige une information com-plète du consommateur : la pré-sence d’OGM devrait être indiquéesur les emballages dès qu’elle dé-passe 0,5%.

gnement supérieur au Grand-Du-ché. Le projet de loi constitue ainsil’aboutissement de la réforme del’enseignement supérieur entamé àpartir de 1993 avec un premier débatd’orientation à la Chambre des dé-putés. En 1996, la réforme a étéconcrétisée par le vote de la loi du11 août 1996 portant réforme de l’en-seignement supérieur. En 2000, leLivre blanc sur l’enseignement supé-rieur au Luxembourg a fait un pre-mier bilan de la loi de 1996.

Le Livre blanc a notamment critiquéles longues procédures administra-tives et le manque de visibilité del’enseignement supérieur au Luxem-bourg. «À partir de ce constat, nousavons travaillé avec fermeté à lamise en place d’une université auLuxembourg», a expliqué Mme Hen-nicot.

Un premier concept d’une universi-té fut ainsi présenté le 23 mai 2001.Une note d’orientation du gouver-nement en date du 14 décem-bre 2001, un séminaire organisé le14 mars 2002 à Mondorf-les-Bains

MM. Goerens et Berger lors de la conférence de presse

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

Les ministres de l’Environnementont eu un premier débat d’orienta-tion sur les modalités de mise enplace d’un système d’échange dedroits d’émissions de CO2 au seinde l’Union européenne à partir de2005. Ce projet constitue un deséléments-clés de la stratégie euro-péenne pour réduire les émissionsde gaz à effet de serre. Dans ce con-texte, les ministres ont renouvelé leurappel aux autres pays pour qu’ils ra-tifient le protocole de Kyoto. Le mi-nistre luxembourgeois de l’Environ-nement a noté de son côté que leLuxembourg a considérablement ré-duit les émissions de gaz à effet deserre depuis 1999.

Les ministres ont par ailleurs adoptéla nouvelle directive concernant lesrisques d’accidents majeurs impli-quant des substances dangereuses,modifiant la directive «Seveso II». Lanouvelle directive se fonde sur lesenseignements des accidents sur-venus notamment à Enschede et àl’usine de Toulouse. Enfin, un accordpolitique a pu être dégagé concer-nant une directive européenne surles emballages et les déchets d’em-ballage.

MM. Charles Goerens et Eugène Berger auConseil des ministres de l’Environnement9-10 décembre 2002

Les 9 et 10 décembre 2002, le mi-nistre Charles Goerens et le secré-taire d’État Eugène Berger ont as-sisté à Bruxelles au Conseil desministres de l’Environnement del’Union européenne. En avance detrois ans sur le calendrier du pro-tocole de Kyoto, les Quinze ont ap-prouvé le projet de directive relatif

Finalement les ministres ont menéun débat d’orientation sur la stra-tégie pour la future politique dans ledomaine des substances chimiqueset ont adopté des conclusions rela-tives à la stratégie pour une utilisa-tion durable des pesticides.

FAMILLE

Présentation de la campagne «Non au tourisme sexuelavec des enfants»18 novembre 2002

Près de 3 millions d’enfants sontvictimes chaque année d’exploita-tion sexuelle dans un cadre com-mercial, a noté la ministre de la Fa-mille, de la Solidarité sociale et dela Jeunesse, Marie-Josée Jacobs,lors de la présentation, le 18 no-vembre, de la campagne d’informa-tion et de sensibilisation «Non autourisme sexuel avec des enfants»,réalisée en collaboration avec l’orga-nisation ECPAT-Luxembourg.

L’exploitation sexuelle des enfantscomprend différents volets : la pros-titution, la pornographie, la traite desenfants ainsi que le tourisme sexuelavec des enfants. Selon les infor-mations de la ministre, des étudesauraient démontré que parmi les«clients» potentiels, il ne s’agiraitpas seulement de pédophiles, maisen majorité de touristes voulant sa-tisfaire, occasionnellement et loindes considérations morales de leurpays d’origine, leurs désirs sexuelsavec des mineurs.

La nouvelle campagne s’adresse augrand public par le biais d’affiches,de brochures, d’autocollants et de

au lancement en 2005 d’un systè-me international d’échange de droitsd’émission de CO2.

Ce système, prévu par le protocolede Kyoto, facilitera le respect de ceprotocole, qui impose à l’UE de ré-duire de 8% entre 2008 et 2012 parrapport à 1990 ses émissions de gazà effet de serre. Le système permet-tra à une entreprise d’acheter un per-mis d’émettre de la pollution à uneautre firme qui dispose de margessur ses obligations. En cas de non-respect des quotas d’émission, lesentreprises devront verser une taxeadministrative.

Suite au naufrage du pétrolier Pres-tige, les ministres de l’Environne-ment se sont prononcés pour unecouverture des dégâts causés parles marées noires par le nouveaufonds de solidarité «catastrophes»de l’Union européenne.

Après le compromis adopté par lesministres de l’Agriculture le 28 no-vembre 2002 dans le domaine del’étiquetage des aliments contenantplus de 0,9% d’organismes généti-quement modifiés (OGM), les mi-nistres de l’Environnement ont éga-lement trouvé un compromis enmatière de traçabilité et d’étique-tage des OGM.

Concernant précisément les moda-lités d’étiquetage dans les cargai-sons de produits en vrac contenantdes mélanges d’OGM, le compromisprévoit la fourniture par les opéra-teurs d’une liste de tous les OGM quiont été utilisés pour constituer lemélange. Dans ce contexte, le mi-nistre Charles Goerens a déclarédans un entretien avec le journal leQuotidien: «Le Luxembourg étaitdans le camp minoritaire en ce quiconcerne un étiquetage des pro-duits génétiquement modifiés àhauteur de 0,5%».

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

spots radio, et aux touristes qui serendent dans les régions concer-nées. Les touristes seront désor-mais sensibilisés au problème dansdivers endroits, tels l’agence devoyage, lors d’un éventuel contrôlemédical, auprès des autorités com-munales ou encore à l’aéroport.«Tout le monde doit se sentir con-cerné», estima Mme Jacobs.

Parallèlement au volet de la sensi-bilisation, la campagne met aussien exergue l’article 10 de la loi du31 mai 1999 relative à l’exploitationsexuelle des enfants. Cette loi per-met de juger au Luxembourg toutepersonne ayant commis à l’étrangerun abus sexuel sur un enfant, mêmesi le fait n’est pas puni par la légis-lation du pays où l’abus a eu lieu.L’adulte encourt, en effet, jusqu’à 15années de prison.

La campagne est soutenue, à côtédes acteurs institutionnels (ministè-res de la Famille, du Tourisme et dela Justice, Chambre de commerce,Office national du tourisme), par lesorganisations du secteur du touris-me (Groupement des agences devoyage, Syndicat des agents devoyage), les organisations non-gou-vernementales (ECPAT-Luxembourg,Foyer de la femme) et par les médias.

ECPAT, dont le bureau luxembour-geois a participé à cette campagne,est un réseau international d’orga-nisations travaillant ensemble afind’éradiquer la prostitution enfantine,la pornographie enfantine et le traficd’enfants à des fins sexuelles.

Victor Gillen, président d’ECPAT-Luxembourg, a rappelé que cetteorganisation avait réussi en 1996 àrassembler les représentants de 122gouvernements à Stockholm pourun congrès sur les phénomènes del’exploitation sexuelle des enfants.

Le congrès avait terminé par l’adop-tion d’une déclaration et d’un pland’action. En 2001, lors du deuxièmecongrès mondial de Yokohama, ils’agissait de faire le bilan des ac-tions mises en œuvre après Stock-holm. Par cette campagne, le minis-tère de la Famille essaye de donnerdes suites concrètes aux engage-ments pris par la signature de la dé-claration de Stockholm et du pro-gramme d’action.

M. Vincent Rindone, président dugroupement des agences de voya-ges du Grand-Duché, a expliqué queles agences de voyage avaient unrôle humain et humanitaire à jouerdans ce contexte. Ces actions per-mettraient aux agences de dépasseret de valoriser leurs activités. Pourles professionnels du secteur du tou-risme, il importerait surtout de favo-riser un tourisme de qualité dans lerespect des autres cultures, desdroits de l’homme et des droits desenfants.

La ministre de la Famille Marie-Josée Jacobs lors de la conférence de presse, avec à ses côtés le président de ECPAT Luxembourg, M. Victor Gillen

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

Journée internationale des droits de l’enfant20 novembre 2002

À la suite du deuxième Sommetmondial pour les enfants, qui s’esttenu à New York du 8 au 10 mai2002, et à l’occasion de la Journéeinternationale des droits de l’enfantqui est célébrée chaque année le20 novembre, Mme Marie-JoséeJacobs, ministre de la Famille, de laSolidarité sociale et de la Jeunesse,a assisté le 20 novembre 2002 auLëtzebuerger Kannerduerf à un fo-rum de discussion en matière desdroits de l’enfant.

Ouvert au grand public, ce forum aété l’occasion de déceler les be-soins actuels en matière de droitsde l’enfant et de préciser les straté-gies, les objectifs et les mesures àmettre en place pendant les cinqannées à venir. Les conclusions dela discussion constituent des contri-butions précieuses pour l’élabora-tion d’un Programme d’action natio-nal pour la promotion des droits del’enfant.

Après l’ouverture du forum parMme Jacobs, sept intervenants ontprésenté succinctement, sur basede leurs expériences professionnel-les et/ou de leur engagement béné-vole, les éléments qui, à leur avis,doivent être pris en compte pourétablir un Programme national pourla promotion des droits de l’enfant :

• Ginette Krier, institutrice, Groupe-ment des Associations et Fédé-rations Scouts-Guides du Luxem-bourg;

• René Schlechter, pédagogue, res-ponsable du KannerJugendTele-fon 12345;

• Valérie Dupong, avocate, Protec-tion des droits de l’enfant a.s.b.l. ;

droit d’être éduqué et de s’informer,de se faire ses idées et de les expri-mer, le droit à un niveau de vie adé-quat, le droit aux loisirs et au jeu, ledroit d’être protégé contre touteforme de sévices, d’abus et d’ex-ploitation, etc.

La Convention relative aux droits del’enfant sanctionne le droit des en-fants à la provision (le droit d’avoiraccès à certains biens et services),à la participation (le droit d’exprimerson opinion et d’être impliqué dansdes processus décisionnels) et à laprotection (le droit d’être protégécontre un certain nombre d’agisse-ments individuels ou collectifs). LesÉtats signataires sont amenés àconsidérer les enfants comme dessujets de droit, des titulaires desdroits de l’homme.

Depuis 1989, le gouvernementluxembourgeois a pris toute une sé-rie de mesures systématiques ayantpour objet la promotion des droitsde l’enfant. En collaboration avecdifférents acteurs sur le terrain, descampagnes de sensibilisation etd’information ont été lancées, et desconférences, séminaires et cyclesde formation ont été organisés. Enoutre, des publications ont été réa-lisées qui informent les enfants etles adolescents, de manière appro-priée, sur leurs droits et devoirs res-pectifs.

Plusieurs initiatives ont été prises auniveau législatif et réglementaire. Enparticulier, la Chambre des députésa adopté en juillet 2002 la loi por-tant institution d’un comité luxem-bourgeois des droits de l’enfant, ap-pelé Ombuds-Comité fir d’Rechtervum Kand (ORK).

Du 8 au 10 mai 2002, MadameMarie-Josée Jacobs, ministre de laFamille, de la Solidarité sociale etde la Jeunesse, a participé à New

• Jo Troian, directeur du Lycée duNord Wiltz ;

• Patrice Moes-Gretsch, éducatricegraduée, ministère de la Famille,de la Solidarité sociale et de laJeunesse;

• Dr. Patrick Theisen, pédiatre ;

• Silvio Sagramola, éducateur, res-ponsable de Info-Handicap.

Cette présentation a été suivie d’unediscussion avec le public, à laquelleont participé en qualité d’interpel-lants :

• Sophie Morang, journaliste, Desoziokulturelle Radio – 100,7;

• Alex Reuter, professeur au LycéeHubert Clement Esch-sur-Alzette,animateur du groupe Namasté;

• Gilbert Pregno, psychologue, di-recteur de la Fondation Kanner-schlass;

• Denis Scuto, historien, professeurau Lycée technique Esch-sur-Al-zette.

L’Organisation des Nations unies adéfini le 20 novembre «Journée in-ternationale des droits de l’enfant».En effet, c’est le 20 novembre 1989que la Convention relative aux droitsde l’enfant a été adoptée à l’unani-mité par l’Assemblée générale desNations unies. Aujourd’hui, 191 paysont signé et ratifié la Conventiondes droits de l’enfant, ce qui en faitla Convention relative aux droits del’homme la plus universellement re-connue. La Convention a été signéepar le Grand-Duché de Luxem-bourg et ratifiée par la loi du 20 dé-cembre 1993.

En 41 articles, cette Conventionénonce des droits divers de l’en-fant : le droit à la vie, le droit à unnom, une nationalité et une identité,le droit de vivre avec les parents, le

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

York à la session plénière extraordi-naire des Nations unies relative auxdroits de l’enfant. Les enfants quiont été présents, ainsi que les res-ponsables politiques et les repré-sentants d’organisations non-gou-vernementales ont joint leurs forcespour faire le point sur la situation desenfants dans le monde et pour défi-nir de nouveaux objectifs. Le deu-xième Sommet mondial pour lesenfants a ainsi adopté une résolu-tion finale intitulée «Un monde dignedes enfants» avec quatre objectifsmajeurs :

1. promouvoir une existence meil-leure et plus saine;

2. s’engager pour une éducation dequalité ;

3. protéger contre la maltraitance,l’exploitation et la violence;

4. lutter contre le VIH/sida.

FINANCES

Réunions Eurogroupe et ÉcofinOctobre - Décembre

7-8 octobre 2002

Les ministres des Finances et del’Économie de l’Union européennese sont rencontrés le 8 octobre 2002pour le conseil Écofin à Luxem-bourg. Les discussions du conseilont tourné essentiellement autourde la question de l’attitude à adop-ter dans les négociations avec laSuisse pour ce qui est de l’adoptionde mesures équivalentes ou égalesen matière de l’échange de l’infor-mation pour la fiscalité de l’épargne.

Devant la volonté affichée de quel-ques États membres (le Royaume-

les assurances des compagnies aé-riennes.

11 décembre 2002

Le Conseil des ministres de l’Éco-nomie et des Finances de l’Unioneuropéenne qui s’est réuni le 11 dé-cembre 2002 à Bruxelles n’est pasparvenu à un accord dans le dossierde la fiscalité de l’épargne. Suite auxdécisions du Conseil du 3 décembreprécédent, la présidence danoise duConseil avait soumis une nouvelleproposition de compromis aux Étatsmembres contenant de nouvellesdispositions pour la mise en placed’un système de taxation de l’épar-gne dans les États membres ainsique dans différents pays tiers.

Plusieurs délégations (Suède, Italie,Espagne) ont émis des réservesquant aux propositions de la prési-dence, ceci surtout parce que cespropositions donneraient un largeavantage concurrentiel à la placefinancière suisse par rapport auxplaces financières de l’Union europé-enne qui, à terme, seraient obligéesde pratiquer un échange automa-tique d’informations sur les revenus

Uni, l’Allemagne et les pays scandi-naves) de prévoir des mesures desanctions à l’encontre de la Suisse,le ministre du Trésor et du BudgetLuc Frieden a mis en garde contred’éventuels effets contre-productifsd’une telle approche. Se référant àsa fonction de ministre de la Justi-ce, Luc Frieden a notamment rap-pelé l’importance d’une bonne coo-pération de l’UE avec la Suisse enmatière de lutte contre la criminalitétransfrontalière et l’immigration clan-destine. De plus, la menace de sanc-tions contre la Suisse ne faciliteraitcertainement pas les négociationsen cours.

D’autres discussions du conseilconcernaient les suites à donneraux conclusions du Conseil euro-péen de Barcelone de mars 2002sur la coordination des politiqueséconomique et de l’emploi, l’ana-lyse de la stratégie européenne pourl’emploi et les aspects budgétaireset financiers de l’élargissement.

Les ministres ont également abor-dé des questions en relation avec larégulation, la surveillance et la stabi-lité financières et les garanties pour

Le Premier ministre Juncker, le ministre néerlandais des Finances Hans Hoogervorst et le ministre Luc Frieden le 8 octobre

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

de l’épargne des non-résidents, tan-dis que la Suisse pourrait maintenirl’essentiel de son système actuel.

Selon le Premier ministre Jean-Claude Juncker, «les concessionssuisses, telles qu’elles sont conte-nues dans le document de compro-mis de la présidence ne sont ni équi-valentes, ni identiques au systèmede taxation des revenus de l’épargneproposé par la présidence aux Étatsmembres et ne peuvent dès lors nousamener à accepter ce compromis quinous obligerait à abandonner à ter-me notre secret bancaire alors que laSuisse pourrait le maintenir».

Devant l’évidence que les réservesde plusieurs délégations (Luxem-bourg, Belgique, Autriche, Italie,Suède, Espagne et France) quantau compromis proposé par la pré-sidence danoise ne pourraient êtrelevées sans que des clarificationsessentielles concernant notammentles positions suisse et d’autres paystiers et de territoires dépendants ouassociés d’États membres de l’Unioneuropéenne y soient apportées, le

INTÉRIEUR

Le ministre de l’Intérieur M. Michel Wolter présentesa stratégie en matière de développement urbain2 octobre 2002

Dans le cadre de la Semaine natio-nale du Logement, le ministre MichelWolter a présenté le 2 octobre 2002les réflexions du ministère de l’Inté-rieur sur le développement urbain etle développement des communesau Luxembourg.

D’après M. Wolter, face à une crois-sance constante de la population(+1,5% au cours des 20 dernièresannées), qui devrait s’élever à500.000 dans 20 ans, une telle ré-flexion s’imposerait et les différentsacteurs devraient pouvoir se basersur un référentiel commun. Il a citéle programme directeur d’aménage-ment du territoire, principal instru-ment en la matière à l’échelle natio-nale.

La stratégie du ministère de l’Inté-rieur tient compte, outre du program-me directeur, de la loi du 21 mai 1999concernant l’aménagement du ter-ritoire, de la loi de 1937 et de l’IVL( Integratives Verkehrs- und Landes-entwicklungskonzept).

La décentralisation

Selon M. Wolter, le développementrural des 118 communes du paysdoit s’inscrire en ligne droite avec leprogramme directeur et la loi de1999, aux dépens des plans d’amé-nagement généraux des communes.Ainsi le programme directeur pro-pose une décentralisation du pays.Au sein de six régions, des plans ré-gionaux devraient favoriser la créa-tion de centres combinant zones

Conseil Affaires économiques et fi-nancières s’est ajourné au 21 jan-vier 2003.

Jean-Claude Juncker a toutefoissouligné que le Luxembourg main-tiendrait son opposition à toutenouvelle proposition de compromisqui impliquerait des dispositions pé-nalisant les intérêts de la place fi-nancière luxembourgeoise par rap-port aux places financières suissesou d’autres places financières dansles pays tiers.

Le Luxembourg insiste égalementsur le fait que certaines proposi-tions faites sous le code de bonneconduite en matière de la fiscalitédes entreprises visant à considérercomme concurrence fiscale nondommageable l’introduction de tauxd’imposition très faibles, voire zéro,ne sont pas acceptables.

Le dossier a ainsi été renvoyé à laréunion des ministres des Financesqui aurait lieu le 21 janvier 2002, sousprésidence grecque.

Jean-Claude Juncker, Luc Frieden, Henri Grethen et l’administrateur général auministère des Finances Gaston Reinesch lors du conseil Ecofin du 11 décembre

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

habitables et lieux de travail (p.ex.les friches industrielles au Sud et leprojet Nordstadt ).

Le développement à long terme doitaussi être soutenu dans les commu-nes. Les données recueillies grâceà l’IVL joueraient un rôle essentieldans ce domaine. Elles permet-traient en effet de distinguer tousles espaces habitables et industrielspossibles. Dans ce contexte, le mi-nistre a précisé que la loi de 1937soit révisée. Sur base de l’avis duConseil d’Etat, la nouvelle loi devrainciter les communes à se poserconstamment la question des ob-jectifs à long terme du développe-ment de la commune. Cette réformepropose aussi aux communes derecourir à des experts capablesd’accompagner au mieux le dé-veloppement coordonné au niveaucommunal.

Suite aux mesures annoncées parle Premier ministre Jean-ClaudeJuncker dans le discours sur la si-tuation économique, sociale et fi-nancière du pays pour stimuler lemarché du logement, le ministre del’Intérieur a proposé de doter lescommunes d’un dispositif similaire.

Dans les semaines suivantes, le mi-nistère de l’Intérieur allait éditer uncertain nombre de brochures, orga-niser des workshops et lancer desprojets-pilote afin de sensibiliser lepublic à la problématique du dé-veloppement. La présence du mi-nistère de l’Intérieur à la Semaine duLogement du 3 au 7 au Hall VictorHugo à Limpertsberg, entrait dans lemême contexte.

Lors de la conférence de presse, labrochure «Pour des quartiers et desvillages attractifs et vivants» a parailleurs été présentée. Cette bro-chure incite à la réalisation de pro-

et 2003. Cette opération leur per-mettra de rester pleinement opéra-tionnelles tout en évitant une impas-se financière en 2004.

Le Conseil supérieur des financescommunales serait convoqué en jan-vier 2003. Il suivrait de près l’évolu-tion des recettes fiscales des com-munes, notamment par rapport àcelle des recettes fiscales de l’État.

Le ministre de l’Intérieur, lui-même,continuera à veiller à ce que lescommunes disposent des moyensindispensables pour accomplir leursmissions dans l’intérêt de leur po-pulation.

JUSTICE

Le ministre de la Justice M. Luc Frieden s’exprimesur la politique d’asile du Luxembourg5 novembre 2002

Le ministre de la Justice Luc Friedena rappelé lors d’une conférence depresse les principes de la politiqued’asile du gouvernement et a prisposition relatif au retour forcé de 23réfugiés monténégrins vers leur paysd’origine, qui s’est déroulé dans lamatinée du 5 novembre 2002.

Selon les informations du ministrede la Justice, il s’agit de 23 person-nes qui ont été déboutées et dontles recours devant les tribunaux ad-ministratifs se sont soldés par unrefus. Le ministre a tenu à soulignerque le retour forcé de ces réfugiés,qui se trouvaient tous au Luxem-bourg depuis 1999, s’est déroulé«dans le respect de la dignité hu-maine».

jets attractifs en gardant à l’esprit ledéveloppement à long terme descommunes.

M. Michel Wolter informeles communes au sujet desrévisions des prévisions du budget de l’Etat 27 novembre 2002

Suite à l’évolution économique etfinancière peu favorable, le gouver-nement a révisé les prévisions dubudget de l’Etat concernant les re-cettes fiscales. Le ministre de l’Inté-rieur, Michel Wolter, en a informé lescommunes par voie de circulaire le27 novembre 2002.

Dans cette circulaire, le ministre ademandé aux communes d’adap-ter également les prévisions desrecettes fiscales communales deleurs budgets à cette évolution.L’évolution du Fonds communal dedotation financière sera, en effet,plus faible en 2003 que ne lais-saient encore croire les prévisionsde la circulaire budgétaire que legouvernement avait adressée auxcommunes en octobre 2002.

Quant à l’impôt commercial, lesperspectives de recettes sont plusimportantes que prévues au niveaudu budget 2002 et au niveau dubudget de 2003, mais, selon les pré-visions de l’Administration des con-tributions, elles vont probablementchuter de façon considérable en2004.

Pour faire face à cette situation,Michel Wolter a demandé aux com-munes de suivre une politique bud-gétaire prudente et de reporter aubudget de 2004 les excédentsqu’elles encaisseront sur les recet-tes de l’impôt commercial en 2002

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

En effet, le gouvernement avait exigédes réfugiés déboutés de prendreles mesures nécessaires afin dequitter le Luxembourg en tempsutile pour rejoindre leur pays d’ori-gine avec l’aide du ministère de laJustice, la Croix rouge et Caritas.Luc Frieden a précisé que chaquedemande de recours a été analyséeindividuellement par rapport à laprocédure d’asile telle qu’appliquéeau Luxembourg et par rapport àd’éventuelles circonstances atténu-antes (haut âge, maladie, etc. desréfugiés).

Au moyen de trois cas de figure, leministre de la Justice a souligné quele gouvernement vise à procéder demanière humaine en matière d’asile.

En 1999, le Luxembourg s’est offertcomme terre d’accueil pour les ré-fugiés kosovars. Au moyen d’uneprocédure de régularisation effec-tuée en 2001, environ 2.000 person-nes, sans-papiers et demandeursd’asile ont pu régulariser leur statut.Au cours des deux dernières an-nées, le gouvernement a participé àdes projets de coopération au dé-veloppement à titre de 11 millionsd’euros dans les régions yougosla-ves touchées par la guerre.

Le ministre de la Justice a égale-ment avancé les chiffres relatifs auxdemandeurs d’asile : 3.200 deman-deurs d’asile ont été enregistrés en2002 dont 1.500 ont été déboutés.En 2002, 700 nouveaux réfugiés,majoritairement de l’ex-Yougosla-vie, sont arrivés au Luxembourg, unchiffre qui dépasse ceux de 2000 etde 2001. Dans les dernières années,800 réfugiés ont été transférés versd’autres pays membres de l’Unioneuropéenne suivant les dispositionsde la Convention de Dublin.

ensemble avec le Service Informationet Presse (SIP), la nouvelle version dusite http://www.gouvernement.lu/ etle projet horizontal «CMS et chartede normalisation de la présence surInternet de l’État» lors d’une confé-rence de presse donnée au châteaude Senningen.

«La nouvelle version du site du gou-vernement luxembourgeois consti-tue le premier site à être réalisé surbase de la charte de normalisationdes sites Internet de l’État», a notéd’emblée le ministre François Biltgen.Le but de cette charte est notam-ment de faire en sorte que le citoyense retrouve facilement sur les sitespublics luxembourgeois.

M. Mil Jung, le directeur du SIP, aexpliqué de son côté le but du nou-veau site, élaboré par le SIP en col-laboration avec le Centre informa-tique de l’État, et du projet CMS(Content Management System) : «Ils’agit de donner une corporate iden-tity aux sites Internet de l’État et dedévelopper ainsi la cohérence de laprésence de l’État sur Internet».

Luc Frieden a mis en exergue quele respect de la loi d’asile impliqueque les règles en matière d’asilesoient respectées par tous. Aussiles chiffres croissants des deman-deurs d’asile nécessiteraient-ils uneapplication à la lettre de la loi d’asile.Le ministre de la Justice a égalementannoncé que le retour forcé effectuéle 5 novembre n’était que le débutde toute une série de retours forcésà devoir être effectués dans les moissuivants.

MÉDIA ETCOMMUNICATION

Lancement de la nouvelle version du sitewww.gouvernement.lu6 novembre 2002

Le 6 novembre 2002, M. FrançoisBiltgen, ministre délégué aux Com-munications et responsable du pland’action e-Luxembourg, a présenté

M. Frieden s’exprimant sur le retour forcé de 23 demandeurs d’asile

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

M. Biltgen a en outre rappelé que,dans le cadre du projet eLuxem-bourg, différents portails ont étémis en place (http://www.legilux.lu/,myschool.lu, etc.). Il a annoncé qued’autres portails s’ajouteraient auxcours des mois suivants, notam-ment dans les domaines de la cul-ture et des entreprises.

Selon M. Biltgen, 75 projets eLuxem-bourg étaient alors en cours de réa-lisation. Le Luxembourg, dans lecontexte du benchmarking euro-péen, faisait ainsi partie des paysqui connaissaient la progression laplus importante.

La pénétration d’Internet au Luxem-bourg augmentait elle aussi de façonconsidérable : alors que le taux deconnexion des ménages à l’Internetse situait en 2000 à environ 26%,ce même taux s’élèvait en 2002 àplus de 55%, a précisé M. Biltgen.

Quant au nouveau site, le ministre anoté qu’il s’agissait là d’un projet«nécessaire mais pas suffisant» pourla mise en œuvre du projet eLuxem-bourg. Il constitue «le point de départ»pour les autres sites publics à venir.

senté le 12 décembre 2002, en pré-sence du ministre François Biltgen,ses activités dans ses nouveaux lo-caux situés à Esch-sur-Alzette. Àcette occasion, l’identité visuelle dela Commission nationale a été pré-sentée et le lancement de son siteInternet (www.cnpd.lu) annoncé.

Créée par la loi précitée du 2 août2002, qui transpose en droit nationalla directive européenne 95/46/CE,la Commission nationale, constituéesous la forme d’un établissementpublic, a pour mission essentielle decontrôler et de vérifier la légalité destraitements de données à caractèrepersonnel et d’assurer le respectdes libertés et droits fondamentauxdes personnes physiques, ainsi quedes intérêts légalement protégésdes personnes morales, en matièrede protection des données.

La Commission nationale, qui a prisses fonctions début novembre 2002,était en train de mettre en place sesservices. Elle venait d’arrêter sonrèglement intérieur qui fixait les rè-gles de procédure applicables de-vant la Commission nationale, sesconditions de fonctionnement etl’organisation de ses services. Elletravaillait alors à l’élaboration du

Présentation de la Commission nationalepour la protection des données12 décembre 2002

Suite à l’entrée en vigueur de la loidu 2 août 2002 relative à la protec-tion des personnes à l’égard dutraitement des données à caractèrepersonnel en date du 1er décembre2002, la Commission nationale pourla protection des données a pré-

Le ministre François Biltgen et le directeur du Service Information et Presse, Mil Jung, lors de la présentation du nouveau site devant la presse

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

schéma de notification qui seraitpublié au cours de la première quin-zaine de février 2003.

Les membres de la Commission na-tionale ont informé la presse desactivités en cours et des premierscontacts pris avec les acteurs, fé-dérations et organisations représen-tatives concernés pour les aider à semettre en conformité avec les dispo-sitions de la nouvelle loi.

La Commission nationale a annoncéqu’elle prévoyait vers la fin du pre-mier semestre 2003 une campagned’information nationale ayant pourbut de sensibiliser les citoyens surleurs droits et devoirs en la matière.

Autres

Le ministre M. François Biltgen à la2e Journée de la câblodistribution3 octobre 2002

Visite à Luxembourg de M. FloydKvamme, haut conseiller de GeorgeW. Bush dans le domaine des nou-velles technologies13-14 novembre 2002

PROMOTIONFÉMININE

Conférence sur la protection des victimesde violence28-29 octobre 2002

Les 28 et 29 octobre 2002, MmeMarie-Josée Jacobs, ministre de laPromotion féminine, a assisté àStrasbourg à la conférence sur la«Protection, assistance et réhabili-tation des victimes de violences et

Culture, de l’Enseignement supé-rieur et de la Recherche, dans lecadre d’une conférence de presse.2 grands pools de projets, «Vivre auLuxembourg» et «BIOSAN – PRO-VIE», ont fait l’objet d’analyses ap-profondies. Les mesures d’accom-pagnement du FNR et le futur«Science Festival» ont égalementété présentés.

Romain Henrion, président du Con-seil d’administration a brièvementrappelé les activités principales duFonds national de la Recherche.Créé en 1999, le FNR a deux gran-des missions. Tout d’abord, il s’oc-cupe de la promotion sur le plan na-tional de la recherche et du dévelop-pement (R&D) dans le secteur public,à travers des programmes plurian-nuels limités à certains domainesciblés et des mesures d’accompa-gnement. De plus, le FNR entretientun processus de réflexion continuconcernant la R&D. Parmi les béné-ficiaires du Fonds on peut trouverles centres de recherche publics,les établissements publics d’en-seignement supérieur, le CEPS/-

victimes témoins de la traite desêtres humains» (voir page 135).

La ministre y a prononcé un dis-cours intitulé «La violence enversles femmes, le point de vue d’unefemme politique». La conférenceétait organisée dans le cadre duprogramme Daphné de l’Union euro-péenne pour la période 2000-2003,un programme d’actions préventivesde la Communauté européenne vi-sant à lutter contre la violence en-vers les enfants, les jeunes gens etles femmes.

RECHERCHE

Le Fonds national de la Recherche présente des projets sur l’avenir du Luxembourg19 décembre 2002

Le 19 décembre 2002, le Fonds na-tional de la Recherche (FNR) a pré-senté ses travaux récents à ErnaHennicot-Schoepges, ministre de la

Le ministre Biltgen lors de la présentation à la presse de la Commission nationale pour la protection des données

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

Instead, entre autres. Parallèlementà trois nouveaux programmes derecherche qui sont en élaboration,cinq programmes de recherchesont en cours pour la durée 2001-2008 et disposent d’un budget de37.500.000 euros:

• sécurité et efficacité des nouvellespratiques du commerce électroni-que (Internet) ;

• matériaux innovateurs et nano-technologie ;

• gestion durable des ressourceshydriques;

• biotechnologie et Santé (BIOSAN);

• vivre demain au Luxembourg.

Jean-Frank Wagner, président duConseil scientifique du FNR, a pré-senté deux programmes en particu-lier. Il a commencé par la descriptiondu projet Biotechnologie et Santé(BIOSAN), qui traite de la recherchesur le cancer, les maladies cérébro-et cardiovasculaires ainsi que l’inter-vention immunologique. Une exten-sion qui s’intéresse au Processusde Vieillissement (PROVIE) doit êtreintégrée. Cette extension ciblée surles pathologies liées au vieillisse-ment du système nerveux (Alzhei-mer, Parkinson, etc.) nécessitera2.500.000 euros supplémentaires ets’occupe uniquement de l’aspectmédical de la gérontologie.

Un autre grand projet du FNR s’inti-tule «Vivre demain au Luxembourg».Le sujet porte sur l’analyse de l’évo-lution de la société au Luxembourg,avec un budget de 12.000.000 euros.6 grands axes sont prioritaires:

• l’évolution de la population auLuxembourg;

• le développement du capital hu-main (éducation) ;

• l’ère de l’information et de la com-munication et ses conséquencespour la société ;

• la place d’un pays de petite di-mension dans la Grande Région,dans l’Union européenne et dansun monde globalisé;

• l’organisation de l’espace;

• l’organisation de conférences et laconstruction de base de données.

17 projets sur 27 ont été retenus pourun montant de 4.900.000 euros surles 12.000.000 euros alloués. Un 2e

appel d’offres sera organisé en 2004.Les critères retenus pour la sélectionde projets sont la qualité scientifi-que du projet, l’intérêt socioécono-mique et surtout le caractère mo-bilisateur et réaliste par rapport aucontexte luxembourgeois.

Raymond Bausch, secrétaire géné-ral du FNR, a poursuivi avec le voletsur les mesures d’accompagnementaux activités de R&D. Les mesuressoutenues sont :

• la promotion de la culture scienti-fique, de la coopération scientifi-que internationale, et de la coor-dination nationale en matière derecherche;

• la participation active à des con-férences scientifiques;

• l’organisation de conférencesscientifiques (régionales ou inter-nationales) ;

• la publication scientifique (thèseset autres travaux) ;

• la préparation d’un projet de re-cherche européen;

• la mobilité de chercheurs.

Parmi ces mesures d’accompagne-ment, il y a l’appel spécifique du«Science Festival» prévu pour no-vembre 2003. Avec un budget de

200.000 euros, ce festival s’occu-pera de la présentation de la scienceet de la recherche, de la promotionde la culture scientifique et contri-buera à la ScienceWeek europé-enne.

En guise de conclusion, Erna Hen-nicot-Schoepges a analysé la cul-ture scientifique au Luxembourg.«Nous avons des têtes pensantesbien faites et des bonnes idées, maisceci n’est pas encore suffisant», adit la ministre. «La culture scientifi-que au Luxembourg doit être abso-lument renforcée et ceci dès le plusjeune âge. Dès l’école primaire, lacuriosité et l’éveil scientifique doi-vent être partagés. Nous avons 4chercheurs pour 1.000 personnes auLuxembourg, tandis que les États-Unis disposent de 8 chercheurspour 1.000 personnes. Ce retarddans la recherche doit être combléavec encore plus d’engagement», aajouté la ministre. D’après elle, lesautres pays investissent aussi mas-sivement et il ne faudrait pas raterle «train en marche». «Des nouvellesactivités pour le Luxembourg et descréneaux économiques innovants endépendent», a déclaré Erna Henni-cot-Schoepges. «Pour le 21e sièclela question était de bien se position-ner. Le Luxembourg a tranché etveut conserver toute sa compétiti-vité. L’Université de Luxembourg etla recherche soutenue en sont lapreuve», a conclu la ministre. En ef-fet, les crédits budgétaires allouésà la recherche vont passer de 26,4millions d’euros en 2002 à un totalde 35 millions pour l’année 2003.

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l’administration publique. De plus, leministère a eu maintes entrevuesavec les forces vives de la nation(2001-2002). Dans ce cadre, le se-crétaire d’État Joseph Schaack arappelé que l’administration publi-que est guidée par la volonté d’offrirun service public de qualité.

Afin d’améliorer la qualité des rela-tions personnelles, le ministère envi-sage de lancer des actions de sen-sibilisation des organismes publicsen la matière (meilleur horaire d’ac-cès au service, meilleurs délais deréponse et de délivrance, meilleuraccueil téléphonique dans les orga-nismes, meilleur accueil physiqueau moyen de bureaux d’assistance,qualité de l’accueil par écrit et ac-cueil virtuel ou télé-accueil). Le nu-méro de téléphone gratuit (numérovert 8002 8002) fonctionne depuisle 12 juin 2001 comme un centraltéléphonique amélioré. En matièrede législation, le site web LEGILUXainsi que des guides pratiquesoffrent un accès plus immédiat à la

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

Afin d’apprendre à connaître les be-soins réels en matière de réformeadministrative, le ministère de laFonction publique et de la Réformeadministrative (MFPRA) a fait réali-ser, en collaboration avec la FEDILet le Centre de Recherche publicHenri Tudor, une enquête auprès desentreprises membres de la FEDILafin d’évaluer les relations en ligneentre les administrations et les en-treprises (début 2002). Dans cemême contexte, le MFPRA a faitréaliser, du 30 mai au 22 juin 2002,un sondage ILReS auprès de la po-pulation du Luxembourg dans lecadre de la réforme administrative.Parmi les points ressortant du son-dage ILReS, le secrétaire d’État Jo-seph Schaack a relevé une volontéaccrue de la part du citoyen en fa-veur d’heures d’ouverture plus flexi-bles, une certaine préférence dufrançais comme langue de travailet la nécessité d’une meilleure utili-sation du courrier électronique dansles relations entre le citoyen et

RÉFORMEADMINISTRATIVE

Mme Lydie Polfer et M. Joseph Schaack font le point en matière de réforme administrative15 novembre 2002

Le 15 novembre, la ministre de laFonction publique et de la Réformeadministrative Lydie Polfer et le se-crétaire d’État à la Fonction publi-que et de la Réforme administrativeont présenté le plan d’action Réfor-me administrative ainsi que l’étatde la réforme administrative à cettedate.

La ministre Lydie Polfer a rappeléque la mise en place d’une réformeadministrative nécessite beaucoupde temps ainsi qu’un certain proces-sus d’adaptation aux nouvelles tech-nologies de l’information. Dans toutcela, il faudrait savoir que «la réfor-me administrative est réalisée paret avec les fonctionnaires en faveurdu citoyen». Selon Mme Polfer, il estimportant que le fonctionnaire soitconvaincu de l’opportunité de la ré-forme administrative et que les be-soins du fonctionnaire soient prisen considération lors de la réforme.Ceci est d’autant plus importantqu’à l’heure actuelle, l’administra-tion publique emploie 13.000 fonc-tionnaires, 3.600 employés et 2.300ouvriers. 10.000 personnes travail-lent auprès des communes et 2.300dans le secteur conventionné.«Toute action en matière de réformeadministrative doit être guidée parla question: jusqu’à quel degré l’Étatdevrait-il s’immiscer dans la vie ducitoyen?», a averti la ministre.

La ministre Polfer et le secrétaire d’État Schaack (à sa droite)faisant le point sur la réforme administrative

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

personnes qui ont visité la ville deLuxembourg;

• l’ONT a accueilli 100.000 person-nes dans ses bureaux;

• le secteur du camping a enregis-tré une progression de 9% parrapport à 2001;

• le nombre de nuitées passéesdans les auberges de jeunesse aaugmenté de 12% par rapport àl’année précédente.

Lors de la conférence de presse,les participants ont également dé-claré qu’Internet serait devenu unoutil précieux pour promouvoirnotre pays. Près de 4 millions d’in-ternautes se sont ainsi informés surles sites Internet www.ont.lu etwww.agendalux.lu.

TRAVAIL ET EMPLOI

Comité de conjonctureOctobre - Décembre

23 octobre 2002

Le Comité de conjoncture s’est ré-uni le 23 octobre 2002 sous la Pré-sidence de Monsieur Henri Grethen,ministre de l’Économie et de Mon-sieur François Biltgen, ministre duTravail et de l’Emploi. Le Comité aanalysé les nouvelles données sta-tistiques de fin septembre 2002 surle marché de l’emploi, telles qu’éla-borées conjointement par l’Admi-nistration de l’Emploi, le CEPS/-INSTEAD et le STATEC.

5 entreprises ont introduit une de-mande de travail à horaire réduit envue de bénéficier au mois de no-vembre 2002 des dispositions de laloi du 26 mars 1998 modifiant la loi

législation luxembourgeoise. Au ni-veau du personnel, le MFPRA envi-sage une réforme du recrutementauprès de l’État. En mars 2002 aété conclu l’accord salarial pour lepersonnel de l’ État.

TOURISME

Le ministre du Tourisme M. Fernand Boden fait le bilan de l’annéetouristique 20022 décembre 2002

Le 2 décembre 2002, le ministre desClasses moyennes, du Tourisme etdu Logement Fernand Boden, enprésence du président de l’Officenational du tourisme Marco Schank,a fait le bilan, lors d’une conférencede presse, de l’année touristique2002, qui a été déclarée commeétant la meilleure année depuis 1995,où Luxembourg avait été déclaréville culturelle européenne. L’annéetouristique a été marquée au Luxem-bourg par le Grand départ du Tourde France, le passage du Giro d’Italiaà Esch-sur-Alzette et le bicentenairede la naissance de Victor Hugo.

Selon les informations de l’Officenational du tourisme (ONT) et du mi-nistère du Tourisme, 80% des en-treprises travaillant dans le secteurde l’hébergement seraient satisfaitesde l’année 2002.

Chiffres clés de l’année touristique2002:

• les arrivées dans la capitale ontprogressé de 2,1%, celles du paysde 5%;

• le Luxembourg City Tourist Officeestime à 630.000 le nombre de

du 26 juillet 1975. Le Comité de con-joncture a avisé favorablement 4demandes. Dans les entreprisesconcernées, sur un effectif total de250 personnes, quelques 115 sala-riés travailleraient prévisiblement àhoraire réduit.

Le Comité de conjoncture a ensuiteanalysé l’évolution du marché dutravail. Au cours du mois de sep-tembre 2002, le nombre des de-mandeurs d’emploi enregistrés non-bénéficiaires d’une mesure pourl’emploi a augmenté.

Au 30 septembre 2002, l’effectif despersonnes sans emploi enregistréesauprès des services de placementde l’Administration de l’Emploi etnon-affectées à une mesure pourl’emploi était de 5.922, alors qu’à lafin du mois d’août 2002 la popula-tion des demandeurs d’emploi ré-pertoriés s’élevait à 5.584. L’aug-mentation était de 338 unités, soit6,1%. À noter que le taux de chô-mage passait de 2,8% à 3%. Lacomparaison faite entre les moisd’août et de septembre de l’année2001 avait donné une augmentationdu chômage de 181 personnes (+ 3,9%).

Il y a lieu de relever qu’avec 5.922demandeurs d’emploi inscrits àl’ADEM, l’effectif des chômeurs étaitde 1.090 unités supérieur (soit22,6%) à la population enregistréeau 30 septembre 2001 (4.832 de-mandeurs d’emploi). L’année précé-dente, la comparaison des chiffrescaractérisant les mois de septem-bre 2000 et 2001 avait donné unediminution du nombre des inscrits,les chiffres passant de 4.908 à4.832 pour les mois respectifs.

Force est de constater que malgréle ralentissement de l’économie,6.281 emplois salariés ont été crées

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

en net au cours des cinq premiersmois de 2002 (différence entre mai2002 et décembre 2001). Il s’agis-sait, certes, d’un ralentissement dela création d’emplois en comparai-son avec les 9.055 emploi crées aucours de la même période en 2001.

Seules deux branches importantesont connu un véritable recul «conjonc-turel» de l’emploi salarié pendantcette même période de référence,en l’occurrence l’industrie manufac-turière (-183 unités) et le commer-ce et réparation (-99 unités). Deuxsous-branches connaissaient éga-lement un recul : l’intermédiation fi-nancière (-75 unités) et les activitésinformatiques (-11 unités). La plupartdes autres branches ont certes subiun net ralentissement de la créationd’emplois, mais celle-ci était tou-jours positive.

Fin septembre 2002, le taux de chô-mage était provisoirement évalué àquelque 3%.

27 novembre 2002

Le Comité de conjoncture s’est réunile 27 novembre 2002 sous la Prési-dence de Monsieur Henri Grethen,ministre de l’Économie et de Mon-sieur François Biltgen, ministre duTravail et de l’Emploi.

Le Comité a analysé les nouvellesdonnées statistiques de fin octobre2002 sur le marché de l’emploi,telles qu’élaborées conjointementpar l’Administration de l’Emploi, leCEPS/INSTEAD et le STATEC.

5 entreprises ont introduit une de-mande de travail à horaire réduit envue de bénéficier au mois de dé-cembre 2002 des dispositions de laloi du 26 mars 1998 modifiant la loidu 26 juillet 1975. Le Comité deconjoncture a avisé favorablement

les 5 demandes. Dans les entrepri-ses concernées, sur un effectif totalde 380 personnes, quelques 172salariés travailleraient prévisible-ment à horaire réduit.

Le Comité de conjoncture a ensuiteanalysé l’évolution du marché dutravail. Au cours du mois d’octobre2002, le nombre des demandeursd’emploi enregistrés non-bénéfi-ciaires d’une mesure pour l’emploia augmenté.

Au 31 octobre 2002, l’effectif despersonnes sans emploi enregistréesauprès des services de placementde l’Administration de l’Emploi etnon-affectées à une mesure pourl’emploi était de 6.455, alors qu’à lafin du mois de septembre 2002 lapopulation des demandeurs d’em-ploi répertoriés s’élevait à 5.922.L’augmentation était de 533 unités,soit 9%. À noter que le taux dechômage passait de 3% à 3,2%.La comparaison faite entre les moisde septembre et d’octobre de l’an-née 2001 avait donné une augmen-tation du chômage de 405 person-nes (+8,4%).

Il y a lieu de relever qu’avec 6.455 de-mandeurs d’emploi inscrits à l’ADEM,l’effectif des chômeurs était de 1.218unités supérieur (soit 23,3%) à la po-pulation enregistrée au 31 octobre2001 (5.237 demandeurs d’emploi).En 2001, la comparaison des chiffrescaractérisant les mois d’octobre 2000et 2001 avait donné une augmenta-tion du nombre des inscrits, les chif-fres passant de 4.895 à 5.237 pourles mois respectifs.

18 décembre 2002

Le Comité de conjoncture s’est réunile 18 décembre 2002 sous la prési-dence de Henri Grethen, ministre de

l’Économie, pour analyser les nou-velles données statistiques de finnovembre 2002 sur le marché del’emploi, telles qu’élaborées con-jointement par l’Administration del’emploi, le CEPS/INSTEAD et leSTATEC.

6 entreprises ont introduit une de-mande de travail à horaire réduit envue de bénéficier au mois de janvier2003 des dispositions de la loi du26 mars 1998 modifiant la loi du 26juillet 1975. Le Comité de conjonctu-re a avisé favorablement 5 demandes.Dans les entreprises concernées, surun effectif total de 254 personnes,quelques 166 salariés travailleraientprévisiblement à horaire réduit.

Le Comité de conjoncture a ensuiteanalysé l’évolution du marché dutravail.

Au cours du mois de novembre2002, le nombre des demandeursd’emploi enregistrés non-bénéfici-aires d’une mesure pour l’emploi aaugmenté.

Au 30 novembre 2002, l’effectif despersonnes sans emploi enregistréesauprès des services de placementde l’Administration de l’Emploi etnon-affectées à une mesure pourl’emploi était de 6.625, alors qu’à lafin du mois d’octobre 2002, la popu-lation des demandeurs d’emploi ré-pertoriés s’élevait à 6.455. L’aug-mentation était de 170 unités, soit2,6%. À noter que le taux de chô-mage passait de 3,2% à 3,3%. Lacomparaison faite entre les moisd’octobre et de novembre de l’an-née 2001 avait donné une augmen-tation du chômage de 131 person-nes (+2,5%).

Il y a lieu de noter qu’avec 6.625demandeurs d’emploi inscrits à

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

l’ADEM, l’effectif des chômeursétait de 1.257 unités supérieur (soit23,4%) à la population enregistréeau 30 novembre 2001 (5.368 de-mandeurs d’emploi). L’année pré-cédente, la comparaison des chif-fres caractérisant les mois de no-vembre 2000 et de 2001 avait donnéune augmentation du nombre desinscrits, les chiffres passant de 4.983à 5.368 pour les mois respectifs.

Fin novembre 2002, le taux de chô-mage était provisoirement évalué àquelque 3,3%.

Taux de chômage

Septembre Octobre Novembre

3% 3,2% 3,3%

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LES TRAVAUX DU CONSEIL DE GOUVERNEMENT

Remarque: les comptes rendus des différentes réunions du con-seil de gouvernement peuvent être consultés dans leur intégralitésur le site Internet du gouvernement (www.gouvernement.lu)sous la rubrique «Salle de presse». Ci-dessous n’est reprisequ’une sélection classée thématiquement des sujets traités parle gouvernement en conseil. Cette sélection a été effectuée afinde donner au lecteur un aperçu d’une partie des activités dugouvernement en conseil.

4 octobre 2002

Économie

Les membres du gouvernement ont analysé l’évolutionéconomique du Luxembourg, ceci à la lumière deschiffres récents publiés par le STATEC et qui font étatd’une croissance réelle du PIB de seulement 1% pourl’année 2001. Selon l’analyse du gouvernement cetterévision à la baisse est surtout due aux effets desattaques terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis et à l’éclatement de la bulle spéculative boursièresur le secteur financier dont la croissance a affiché unrepli de 2,7% par rapport à l’année précédente. L’éco-nomie luxembourgeoise, hors le secteur financier, aconnu une croissance de 3,8% en 2001 et les excédentsbudgétaires pour 2001 se chiffreront pour le Luxem-bourg à 6,1% du PIB, le taux le plus élevé des 12 paysde la zone euro.

De plus, les effets immédiats des réformes fiscalespour les personnes physiques et les entreprises ont faiten sorte que la demande intérieure a pu connaître destaux de croissance significatifs, sans lesquels la situationserait plus préoccupante. Selon les dires du Premierministre, qui s’exprimait devant la presse à l’issue duConseil, l’État luxembourgeois reste dans une positionconfortable quant à sa politique budgétaire, notammentgrâce aux réserves budgétaires qui ont pu être consti-tuées ces dernières années et surtout à la fin de l’année2000. Bien que le gouvernement entende appliquer uneprudence certaine au niveau de l’exécution budgétaireen 2003 et au niveau de l’élaboration du projet de budget2004, surtout en ce qui concerne les dépenses courantes,

il est d’ores et déjà acquis que le niveau des dépensesd’investissement sera maintenu à un niveau très élevé.Pour l’année 2003, le projet de budget prévoit une en-veloppe de € 873,2 millions pour les investissementspublics, en progression de 26% par rapport à l’année2002. Ceci constitue aux yeux du gouvernement la ré-ponse conjoncturelle adéquate à la situation actuelle.

Social

Le gouvernement a approuvé une série de conventionsentre l’État et la Fondation «Association des parentsd’enfants mentalement handicapés». Ces conventionsconcernent :

• l’acquisition et l’aménagement d’un immeuble à Bet-tange-sur-Mess et destiné à accueillir le Service socialde la Fondation. Ce service aura pour mission d’amé-liorer l’offre de services mis à disposition des person-nes handicapées et de leurs familles. L’Etat participeà raison de € 435.000, ce qui correspond à 80% duprix pour l’acquisition et l’aménagement de l’immeu-ble et à 100% (€ 25.000) pour le premier équipement ;

• la construction d’un atelier protégé destiné à l’accueilde 110 personnes avec un handicap mental au ParcHosingen. La participation financière de l’Etat auxtravaux de construction et à l’équipement est fixéeà 100% du coût total, soit € 7,27 millions;

• la construction d’une structure régionale pour l’instal-lation d’un Centre thérapeutique et de réadaptationpour personnes handicapées à Esch-sur-Alzette. Cettestructure permettra d’accueillir 70 personnes aux-quelles seront offertes des activités thérapeutiqueset de réadaptation au travail. L’Etat prend en charge80% des travaux de construction (€ 2,8 millions) et100% de l’équipement (€ 900.000) ;

• la construction à Wahlhausen d’une structure d’hé-bergement destinée à l’accueil de 15 personnes avecun handicap mental. L’État participe à hauteur de80% (€ 1,2 million) aux frais de construction et de100% (€ 100.000) aux frais d’équipement. Globale-ment, la participation de l’État aux quatre projetssusvisés s’élève donc à € 12,73 millions.

101

Travauxdu Conseilde gouvernement

Bulletin d’Information et de Documentation

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Environnement

A été adopté le projet de règlement grand-ducal arrêtantun programme de mesures visant à réduire la pollutiondes eaux superficielles par certaines substances dan-gereuses. Le présent projet de règlement grand-ducalvise à réduire la pollution des eaux superficielles par 99substances dangereuses définies par la Commissioneuropéenne et qui présentent un risque pour le milieuaquatique si elles y sont rejetées. À cette fin, le projet derèglement définit des objectifs de qualité qui devront êtresurveillés par le réseau national de contrôle de la qua-lité des eaux superficielles. Lors d’un dépassement deces objectifs, des programmes d’action pour la réductionde la pollution observée devront être mis en place.

Transport

Projet d’arrêté grand-ducal portant publication d’un nou-veau règlement pour le transport de matières dange-reuses sur la Moselle. Ce nouveau règlement concernela mise en concordance aussi large que possible entreles prescriptions applicables pour la navigation sur laMoselle et celles applicables pour la navigation sur leRhin. Ces mesures ont été décidées par la Commissionde la Moselle le 12 juin 2002.

14 octobre 2002

Union européenne

Les membres du gouvernement ont eu des discussionsapprofondies sur les rapports de la Commission eu-ropéenne concernant l’état de préparation des payscandidats à l’adhésion à l’Union européenne. Le gou-vernement luxembourgeois partage l’analyse de la Com-mission de recommander l’adhésion de dix nouveauxmembres et se déclare d’accord avec la Commissionsur la nécessité de la lutte contre la corruption dans cer-tains États candidats. Le gouvernement approuve éga-lement l’idée de la Commission d’instaurer un «monito-ring» sur le respect de l’acquis communautaire par lesfuturs pays membres. Concernant la Turquie, le gou-vernement luxembourgeois se dit également d’accordavec la proposition de la Commission de ne pas encore

donner de date pour le début des négociations d’adhé-sion mais d’attendre que les réformes politiques néces-saires en Turquie soient achevées.

Emploi

Le Conseil, après avoir entendu les explications du mi-nistre du Travail et de l’Emploi François Biltgen, a adoptéle projet de loi concernant les relations collectivesdu travail, le règlement des conflits collectifs du tra-vail, l’Office national de conciliation et l’Observatoiredes relations professionnelles et de l’emploi. Ceprojet de loi propose de réformer l’arsenal législatif enla matière, notamment au niveau de la représentativiténationale ou sectorielle des syndicats. Le projet de loipropose une distinction entre trois types de syndicats :les syndicats justifiant de la représentativité nationalegénérale, les syndicats ayant la représentativité dansun secteur important de l’économie nationale et les syn-dicats ayant un mandat direct ou indirect d’au moins50% des salariés relevant du champ d’application dela convention collective concernée. D’autres aspects del’avant-projet concernent la procédure de reconnais-sance, de refus et de retrait de la représentativité d’unsyndicat, la procédure de négociation et de signature ouencore le dépôt de la convention collective. Le projet deloi règle également le cas dans lequel, conformémentau BIT, un syndicat peut signer seul un contrat collectif.Dans le cadre de la procédure de négociation de con-ventions collectives, l’idée de la commission de négocia-tion est introduite. De même sera réformé l’Office nationalde la conciliation, qui sera professionnalisé; il sera com-pétent pour les litiges collectifs en général. La procédurede la déclaration d’obligation générale sera égalementrevue.

Institutions

Les membres du gouvernement ont déterminé les prio-rités législatives pour la session parlementaire 2002/2003 qu’ils proposeront à la Chambre des députés.Parmi les projets de loi qui devraient pouvoir être votésau cours du 1er trimestre 2003 se trouvent notamment leprojet de loi sur la liberté d’expression dans les médias,le projet de loi portant institution d’un médiateur, la trans-position de la directive européenne sur les organismes deplacement collectif, le projet de loi sur la violence domes-tique et celui concernant le temps de travail dans le sec-teur Horesca.

102

Travauxdu Conseil

de gouvernement

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

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28 octobre 2002

Les membres du gouvernement ont entendu un exposédu Premier ministre sur les nouvelles voies à prendre enmatière de protection nationale. Il s’agit notammentd’attribuer au Haut Commissariat à la Protection na-tionale, réactivé suite aux attentats terroristes du 11septembre 2001 après avoir été mis en veilleuse à la finde la guerre froide, des compétences en matière de sé-curité nationale et de lutte antiterroriste. Le dossier re-quiert la collaboration entre la ministre des Affaires étran-gères, le ministre de la Défense, le ministre de la Justiceet le ministre de l’Intérieur. Le gouvernement en Conseilse prononcerait au mois de décembre 2002. Le Premierministre a également fait un exposé sur la législation àadopter en matière de référendums et d’initiative po-pulaire.

Agriculture

A été approuvé le règlement grand-ducal relatif auxrégimes d’aides prévues au titre III de la loi du 24 juillet2001 concernant le soutien au développement rural.La nouvelle loi agraire du 24 juillet 2001 prévoit plusieursrégimes d’aides pour la mise en œuvre de la politiquecommunautaire en faveur du développement des zonesrurales laquelle vise à diversifier et à renforcer, par uneapproche multisectorielle, le tissu socio-économique deszones rurales. Le projet de règlement grand-ducal a pourobjet de préciser les investissements et opérations éli-gibles aux aides publiques et qui ont trait à la commer-cialisation des produits agricoles régionaux, aux servicesessentiels pour l’économie et la population rurales, audéveloppement des villages et à la valorisation du pa-trimoine rural, à la diversification des activités agricoleset à l’amélioration du tourisme rural.

Aviation

Les membres du gouvernement ont adopté l’avant-projetde règlement grand-ducal relatif à la notification et àl’évaluation des événements ayant une incidence surla sécurité dans le domaine de la gestion de la circu-lation aérienne. Afin d’obtenir cohérence et rigueur dansla notification et l’évaluation des événements liés à la sé-curité au sein du système de la gestion de la circulationaérienne, l’organisation européenne pour la sécurité dela navigation aérienne EUROCONTROL a élaboré des

mesures de réglementation de la sécurité non punitivesque les Etats membres d’EUROCONTROL, parmi lesquelsle Luxembourg, doivent mettre en œuvre. Le présentrèglement concerne tous les événements impliquantou affectant uniquement des aéronefs civils et se pro-duisant lorsque les organismes de prestations des ser-vices de la circulation aérienne fournissent des servicesà des aéronefs civils et/ou militaires.

Santé

A été adopté le projet de règlement grand-ducal portant13e modification de l’annexe 1 de la loi modifiée du 11mars 1981 portant réglementation de la mise sur lemarché et de l’emploi de certaines substances et pré-parations dangereuses. Cette modification concerne lescolorants azoïques utilisés dans la fabrication de tissu eten cuir, susceptibles de libérer des arylamines présentantdes risques cancérogènes. Le projet de règlement grand-ducal transpose les directives 2002/45/CE et 2002/61/CEen droit national. Les mesures prévues garantissent unniveau élevé de protection de la santé des consomma-teurs et du milieu aquatique.

Médias

Retrait des concessions pour programme luxem-bourgeois par satellite accordées à la société SITCOMINTERNATIONAL S.A. pour les programmes «Alice»,«Nuvolari», «Leonardo» et «Espresso». Le retrait desconcessions sus-mentionnées intervient sur demandede la société SITCOM INTERNATIONAL S.A. même,qui a cessé ses activités au Luxembourg.

Éducation nationale

Suite à une décision de la conférence permanente desministres européens de l’Éducation, en octobre 2000,d’organiser dans les écoles des États parties de la Con-vention culturelle européenne une «Journée de la mé-moire de l’holocauste et de la prévention des crimescontre l’humanité», le gouvernement a décidé d’organi-ser cette journée chaque année à la date du 10 octobre,jour anniversaire du référendum de 1941. Aussi la Journéede la mémoire dans les écoles, qui sera organisée pourla première fois en 2003, correspondra-t-elle de près à ladate de la Journée de commémoration nationale auLuxembourg et permettra par la même occasion de tenir

103

Travauxdu Conseilde gouvernement

Bulletin d’Information et de Documentation

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vivante le souvenir des sacrifices des générations deguerre. Un groupe d’enseignants sera chargé d’élaborerdes activités pédagogiques pour encadrer cette action.

8 novembre 2002

Aviation

Les membres du gouvernement ont naturellement con-sacré une large partie de leurs travaux aux événementstragiques de la semaine et ont passé en revue les faitsde l’accident d’un Fokker 50 de Luxair qui s’est écraséle 6 novembre 2002, à l’approche de l’aéroport de Findel,faisant 20 morts et deux blessés graves. En attendantles résultats des enquêtes qui devront déterminer lescauses exactes de cette tragédie, les membres du gou-vernement ont tenu à rendre hommage aux centaines depersonnes, policiers, sauveteurs professionnels et volon-taires confondus, ainsi qu’à tous les collaborateurs desservices impliqués, qui, dans des conditions humaine-ment très éprouvantes, ont fait preuve de courage et dedignité exemplaires pour venir à bout de la catastropheaérienne.

Pensions et rentes

Le Conseil de gouvernement a approuvé le projet de loiportant ajustement des pensions et rentes accidentau niveau de vie de 2001 et modifiant le Code des assu-rances sociales et la loi modifiée du 28 juillet 2000 ayantpour objet la coordination des régimes légaux de pen-sion, en vue d’ajuster les pensions et les rentes accidentau niveau de vie de l’année 2001. La progression de l’évo-lution des salaires de 1999 à 2001 étant de 3,5%, le fac-teur d’ajustement sera porté par conséquence de 1,257à 1,301 à partir du 1er janvier 2003. Le coût de l’ajustementdes pensions s’élèvera pour l’exercice 2003 à € 61 mil-lions, celui des rentes accident à € 4,6 millions, dont 2,9millions seront à charge de l’association d’assuranceet 1,7 million à charge de l’État. Le projet de loi regroupeen outre certaines adaptations ponctuelles de la légis-lation applicable en matière de sécurité sociale. La pré-sentation du projet de loi sur le facteur d’ajustement despensions et rentes accident va de pair avec l’élaborationdu projet de loi portant relèvement du salaire social mi-nimum à partir du 1er janvier 2003, dont le gouvernementa discuté au cours de sa séance précédente.

Culture

Le Conseil a approuvé le projet de loi relatif à la cons-truction d’un centre de musique amplifiée (Rockhal)sur la friche industrielle de Belval-Ouest à Esch-sur-Alzette. Le futur centre est censé comporter deux sallesde concerts, une grande salle à 4.000 places et une petitesalle à 500 places, un centre de ressources avec salles derépétition, un studio d’enregistrement ainsi qu’un espacemultimédia.

14 novembre 2002

Enseignement supérieur

Le Conseil de gouvernement a approuvé les principesd’un projet de loi portant création de l’Université deLuxembourg qui vise à créer au Luxembourg une uni-versité qui répond aux exigences du monde académi-que moderne. L’Université de Luxembourg sera uneuniversité spécialisée alliant recherche et enseignement,de taille réduite à rayonnement international. L’avant-projet de loi propose les orientations suivantes:

• les principes fondateurs de l’Université de Luxem-bourg, principes qui sous-tendent l’ensemble de sesactivités de formation et de recherche, sont l’inter-disciplinarité, la symbiose entre enseignement et re-cherche, la coopération internationale, la mobilité desétudiants et des chercheurs, le multilinguisme ainsique l’accompagnement des étudiants ;

• l’Université de Luxembourg organisera des formationsinitiales, avancées et doctorales qui seront structuréessur trois niveaux: le premier niveau sera sanctionnépar le grade de «bachelor», le deuxième niveau parle grade de «master» et le troisième niveau par undoctorat («PhD») ;

• l’Université de Luxembourg développera et valoriseraune recherche à caractère fondamental, appliqué ettechnologique;

• la structure juridique de l’Université de Luxembourgsera celle d’un établissement public jouissant del’autonomie financière, administrative, pédagogique etscientifique; ses enseignements et sa recherche serontorganisés en facultés et en centres interdisciplinaires.

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Travauxdu Conseil

de gouvernement

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

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Éducation nationale

Suite aux discussions qui ont été menées au sein duConseil de gouvernement au cours des deux dernièresannées, le Conseil a pris en compte le rapport final duplan directeur sectoriel «lycées». Le rapport a étéélaboré par un groupe interministériel composé de re-présentants des départements suivants : ministère del’Education nationale, ministère de l’Intérieur, ministèredes Travaux publics, ministère des Transports, ministèrede l’Economie (STATEC), ministère des Finances, mi-nistère de la Culture, de l’Enseignement supérieur et dela Recherche, ministère de l’Agriculture, ministère de laSanté. Les principaux objectifs du plan directeur sec-toriel «lycées» sont :

• la création de capacités scolaires suffisantes sur lemoyen terme;

• la décentralisation de l’offre scolaire ;

• la réduction des temps de transport pour les élèves,en particulier pour ceux du cycle inférieur ;

• la régionalisation de l’armature scolaire ;

• l’optimisation des tailles des établissements scolaires;

• l’équilibrage de l’attractivité des lycées des pôlesd’enseignement ;

• la promotion du polycentrisme et de la déconcentra-tion concentrée;

• le développement d’un tissu urbain conforme auxobjectifs d’un aménagement du territoire durable ;

• la réduction des besoins de déplacement et promotionde l’utilisation des transports en commun.

Le plan directeur sectoriel innove en ce qu’il proposede mettre en place le concept de pôles d’enseigne-ment qui ont été définis de façon géographique et dé-mographique, à savoir des pôles Nord, Centre (subdi-visé en sous-pôles Centre-sud et Centre-nord), Sud etEst, en retenant le principe de la régionalisation. Laprocédure de consultation et d’approbation telle qu’elleest arrêtée par la loi du 21 mai 1999 concernant l’amé-nagement du territoire sera lancée avec la transmissiondu dossier pour avis aux communes.

Transport

Le Conseil a marqué son accord avec la proposition duministre des Transports d’augmenter les tarifs appli-

qués dans les transports publics nationaux à partirdu 1er janvier 2003. Le prix du billet «courte distance»sera augmenté de 10%. Le prix des abonnements men-suels, des carnets de billets et du billet réseau seraaugmenté de 5%. Ainsi, à titre d’exemple, le billet courtedistance coûtera dorénavant 1,20 € (au lieu de 1,10 €),le billet réseau 4,60 € (au lieu de 4,40 €), l’abonnementmensuel réseau 41 € (au lieu de 39 €) et le carnet de10 billets courte distance 9,20 € (au lieu de 8,80 €).Etant donné que l’abonnement annuel pour jeunes(appelé JUMBO) n’a pas été adapté lors des échéancesprécédentes, il sera augmenté de 15% et coûtera doré-navant 45 € (au lieu de 39 €).

20 novembre 2002

Économie

Le Conseil de Gouvernement a consacré la majeurepartie de sa séance à l’examen des propositionsd’amendements au projet de budget des recetteset des dépenses de l’État pour 2003 et du programmepluriannuel des dépenses en capital. Le ministre du Tré-sor et du Budget Luc Frieden soumettra le 21 novembre2002 le projet de budget amendé pour l’exercice 2003 àla Chambre des députés pour le présenter ensuite aupublic par voie de conférence de presse.

Économie

Le gouvernement a adopté le projet de règlement grand-ducal soumettant à une autorisation préalable l’impor-tation, l’exportation et le transit de marchandises ori-ginaires, en provenance ou à destination de l’Iraq.Ce projet de règlement grand-ducal vise la mise en appli-cation des dispositions prises par le Conseil de l’Unioneuropéenne dans son règlement du 25 juillet 2002 con-cernant l’interruption des relations économiques et finan-cières entre l’Union européenne et l’Iraq. Cet embargoconcerne l’importation et le transit de tous produits ori-ginaires ou en provenance de l’Iraq. L’exportation et letransit à destination de l’Iraq de produits à usage stricte-ment médical sont permis par dérogation à l’embargo.D’autres exceptions à l’embargo pour l’exportation etle transit vers l’Iraq concernent les denrées alimentaires,les matériels et fournitures de première nécessité pour la

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Travauxdu Conseilde gouvernement

Bulletin d’Information et de Documentation

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population civile et les pièces et équipements essentielspour la sécurité et le fonctionnement de l’oléoducKirkuk-Yumurtalik. L’autorisation y relative est cependantliée aux conditions énoncées dans la résolution 661 duConseil de Sécurité des Nations unies de 1990.

Secteur public

Le gouvernement a décidé de renouveler le contratcollectif des ouvriers de l’État. Négocié avec les syn-dicats ouvriers OGB-L et LCGB, ce dernier accorde auxouvriers de l’Etat une augmentation de la valeur dupoint indiciaire de 1,6% pour les années 2002, 2003 et2004, augmentation correspondant à celle consentieaux fonctionnaires et aux employés de l’Etat dans lecadre de l’accord salarial du 21 mars 2002. Sur propo-sition des syndicats, le gouvernement a par ailleursdécidé d’apporter différentes améliorations d’ordre ré-dactionnel au texte en vigueur.

Social

Suite à l’adoption du projet de loi portant ajustementdes pensions et rentes accident au niveau de vie de2001 le 8 novembre dernier, le gouvernement a adoptéle projet de règlement grand-ducal portant nouvellefixation des montants du revenu minimum garanti(RMG). Comme pour l’ajustement des pensions et rentesd’accident, le projet de règlement grand-ducal sous ru-brique propose une augmentation de 3,5% des mon-tants suivants lesquels est déterminé le RMG, à partirdu 1er janvier 2003. Par l’effet de ce relèvement des seuilsdu RMG, il sera évité de pénaliser ceux des bénéficiairesqui ont eu une carrière professionnelle et ceux qui s’adon-nent à un travail professionnel.

29 novembre 2002

Santé

Le Conseil a approuvé un amendement au projet de loimodifiant la loi du 13 janvier 1997 relative au contrôlede l’utilisation et de la dissémination des organismesgénétiquement modifiés (OGM) tel qu’il a été suggérépar le Conseil d’État. Il s’agit d’insérer l’exigence de

traçabilité dans le texte même de la loi au chapitre traitantdes conditions sous lesquelles l’autorisation pour la misesur le marché d’un OGM ou produit en contenant pourraitêtre accordée.

Secteur financier

A été adopté le projet de loi portant a) modification dela loi du 5 avril 1993 relative au secteur financier, b)modification de la loi du 23 décembre 1998 portantcréation d’une commission de surveillance du secteurfinancier et c) modification de la loi du 31 mai 1999 ré-gissant la domiciliation des sociétés. Le gouvernementavait souligné déjà dans la déclaration gouvernemen-tale du 12 août 1999, la nécessité d’une orientation pro-gressive, mais soutenue de la place financière du Luxem-bourg qui doit évoluer vers un centre d’excellence dansdes domaines de compétences spécifiques. Ce constatse vérifie à la réalité des changements qui affectent lesactivités de la place. Aussi le gouvernement entend-ilcontribuer à l’évolution souhaitée en offrant à de nou-veaux créneaux l’encadrement législatif requis. Dansun contexte économique plus difficile, le projet de loivient à point nommé pour stimuler le développementde nouvelles activités du secteur financier à Luxem-bourg. Le premier objectif du présent projet de loi con-siste à assurer que l’intégralité du secteur financier soitsoumise à une surveillance prudentielle. Le deuxièmeobjectif du projet de loi consiste à définir de nouvelles ca-tégories spécifiques de PSF (professionnels du secteurfinancier). En troisième lieu, le projet de loi procède à uncertain nombre de modifications ponctuelles de la loirelative au secteur financier, qui concernent entre autresles domiciliataires de sociétés.

Santé

A été adopté le projet de règlement grand-ducal trans-posant en droit luxembourgeois la directive 2001/19/CEdu Parlement européen et du Conseil du 14 mai 2001modifiant deux directives du Conseil de 1989 et de 1992concernant le système général de reconnaissance desqualifications professionnelles ainsi que plusieursdirectives du Conseil concernant les professions d’in-firmier responsable des soins généraux, de praticien del’art dentaire, de vétérinaire, de sage-femme, d’archi-tecte, de pharmacien et de médecin. Ce projet de règle-ment grand-ducal propose de modifier la loi du 13 août

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1992 relative à un système général de reconnaissancedes diplômes s’enseignement supérieur qui sanctionnentdes formations professionnelles d’une durée minimalede trois ans. Suite à l’adoption de plusieurs directiveseuropéennes dans ce domaine le présent projet intègreles nouvelles dispositions dans le droit national, notam-ment en ce qui concerne l’obligation de l’État membred’accueil d’examiner si l’expérience professionnelleacquise par le demandeur après l’obtention du ou destitres dont il fait preuve, couvre en tout ou en partie lesmatières théoriques et/ou pratiques pour lesquelles unedifférence substantielle avec le curriculum national aété constatée. Le projet de règlement prévoit égalementune procédure simplifiée de la mise à jour des listesdes diplômes susceptibles de bénéficier d’une recon-naissance automatique.

6 décembre 2002

Santé

Au niveau de la politique nationale, le gouvernement aadopté le projet de loi modifiant la loi du 21 juin 1999autorisant l’État à participer au financement de la mo-dernisation, de l’aménagement ou de la constructionde certains établissements hospitaliers. Ce documentmodifie la loi de 1999 dite loi de financement des inves-tissements dans les infrastructures hospitalières enactualisant les montants votés à l’époque. L’État prendraen charge, par ce biais, 80% du coût des investisse-ments effectués par les établissements hospitaliers. Laconcrétisation des projets, l’affinement des plans etdevis, des modifications survenant en cours de réalisa-tion ainsi que l’intégration d’exigences nouvelles etplus contraignantes de l’Inspection du Travail et desMines, se sont répercutés sur les montants inscrits à laloi du 21 juin 1999. Les augmentations inscrites au pré-sent projet de loi sont les suivantes:

• + € 34,166 millions pour la modernisation de la cliniquepédiatrique du Centre hospitalier de Luxembourg;

• + € 4,080 millions pour la maternité du centre hospi-talier de Luxembourg;

• + € 19,219 millions pour l’extension du Centre natio-nal de radiothérapie François Baclesse;

• + € 3,298 millions pour la construction de l’Institutnational de chirurgie cardiaque et de cardiologie inter-ventionnelle ;

• + € 4,598 millions pour la modernisation de la Cliniqued’Eich, Fondation Norbert Metz ;

• + € 3,498 millions pour la construction de la cliniqueDr. Bohler à Luxembourg-Kirchberg.

On peut relever que les dépenses prévues engloberontégalement l’adjonction d’un laboratoire pour la fécon-dation in vitro à la Maternité Grande-Duchesse Charlotte.

Emploi

A été adopté le projet de règlement grand-ducal auto-risant le gouvernement à mettre en œuvre des travauxextraordinaires d’intérêt général au cours de l’année2003, qui prévoit la prolongation pour 2003 de l’autori-sation accordée par le gouvernement de recourir à destravaux extraordinaires d’intérêt général pour le person-nel excédentaire de la sidérurgie et de la WSA. Pour2003, il est prévu de reconduire 65 détachements dont18 unités en provenance de la sidérurgie et 47 unitésen provenance de la WSA. Il est à noter que le nombredes personnes affectées par cette mesure est en dimi-nution constante depuis 1995 quand 171 personnesétaient concernées. Ce chiffre a progressivement dimi-nué: 144 personnes (1996), 117 personnes (1997), 111personnes (1998), 96 personnes (1999), 87 personnes(2000), 84 personnes (2001) et 77 personnes (2002).

Environnement

Le Conseil a approuvé le projet de loi relatif au fonc-tionnement et au financement de l’action SuperDrecks-Këscht, ayant pour objet d’assurer le fonctionnementcontinu de la SuperDrecksKëscht à long terme ainsique d’autoriser l’État à financer cette action. Il définit laSuperDrecksKëscht comme étant une action du minis-tère de l’Environnement sans qu’elle dispose d’une per-sonnalité juridique à part. Pour l’exécution de la Super-DrecksKëscht, le projet de loi prévoit que l’État peutconclure un ou plusieurs contrats par marchés négociésdont la durée peut dépasser le délai de trois ans, sanspour autant être supérieur à vingt ans. Les dépensesen relation avec la SuperDrecksKëscht seront imputablesau Fonds pour la protection de l’environnement et à pré-voir dans la programmation pluriannuelle de ce Fonds.

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Travauxdu Conseilde gouvernement

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Le projet de loi énumère les activités de la SuperDrecks-Këscht dont les frais sont pris en charge par l’État. Lesfrais non couverts par le Fonds, mais directement liésau fonctionnement de la SuperDrecksKëscht peuventêtre facturés aux bénéficiaires au prix coûtant.

Union européenne

Le gouvernement a approuvé un paquet immobilier pourle Parlement européen à Luxembourg-Kirchberg, ense déclarant d’accord avec la location par le parlementeuropéen des futures tours A et B, actuellement en cons-truction le long du boulevard Kennedy, afin de permettreaux services du parlement européen de fonctionneraprès avoir quitté la tour Alcide de Gasperi au début del’année 2004. La tour Alcide de Gasperi sera ensuiteintégrée dans les travaux de rénovation et d’extensiondu centre de conférences. Le gouvernement se déclareégalement d’accord que le parlement européen puisseacquérir à terme le bâtiment Konrad Adenauer / BAK (àproximité de la Cour européenne des Comptes) aprèsles travaux d’extension du bâtiment existant.

Social

A été approuvé le projet de règlement grand-ducal por-tant fixation des coefficients adaptant le salaire, trai-tement ou revenu moyen des années 1937, 1938 et1939 devant servir de base de calcul des indemnitéspour dommages corporels, aux rémunérations payéesdepuis le 1er octobre 1944. Ce projet propose l’adaptationà l’évolution des salaires des trois dernières années descoefficients servant au calcul des rentes et dommagesde guerre. Le coefficient sera de 54,0 à partir du 1er

janvier 2003, ce qui correspond à une augmentationdes rentes de guerre de 3,83%. La dépense prévuepour 2003 au titre de l’indemnisation des dommagesde guerre s’élèvera à 6,555 millions d’euros.

Agriculture

A été approuvé le projet de règlement grand-ducal con-cernant l’application, au Grand-Duché de Luxembourg,du régime de prime au bénéfice des producteurs deviande ovine. Ce projet de règlement grand-ducal pro-pose l’actualisation des dispositions nationales néces-saires à la bonne application de la réglementation com-munautaire instituant un régime de prime au bénéfice

des producteurs de viande ovine. Les primes prévuesau profit de producteurs de viande ovine constituent desaides communautaires entièrement à charge du FEOGA.

Santé

A été approuvé le projet de règlement grand-ducal dé-terminant les critères minima à observer dans le cadredes activités globales d’un laboratoire d’analyses mé-dicales. Ce projet de règlement grand-ducal proposedes critères minima en vue de l’harmonisation des con-ditions de travail, la continuité et la qualité des analysesdans les laboratoires. Il s’agit en fait d’une formalisationde ce qui est déjà appliqué, sur base volontaire, par leslaboratoires, suite aux évolutions technologiques etscientifiques et suite aux contrôles effectués sur placepar les autorités compétentes.

20 décembre 2002

Nouvelles technologies

Le Conseil a approuvé le projet de loi modifiant la loi du14 août 2000 relative au commerce électronique. Ceprojet de loi constitue une mise à jour de la loi du 14août 2000 sur base, d’une part, d’une série de proposi-tions de la Commission européenne qui viennent s’in-tégrer ici et qui exigent une transposition littérale etcomplète de la directive et, d’autre part, de modifica-tions proposées par un comité national composé de ju-ristes et spécialistes du domaine informatique, appelé«comité commerce électronique», qui a été créé spé-cialement par règlement grand-ducal du 1er juin 2001 etqui rassemble des représentants du plusieurs minis-tères, de chambres professionnelles ainsi que des per-sonnes reconnues pour leur compétence en la matière.

Les modifications ont principalement trait 1) au champd’application de la loi, les jeux de hasard étant mainte-nant exclus, conformément à l’avis du Conseil d’État etde la Commission européenne; 2) aux précisions sur laprotection du consommateur en matière de contrats àdistance dans le commerce électronique et 3) au chan-gement de régime en matière de communication com-merciale non sollicitée, en passant d’un régime dit de«opt out» à un régime de «opt in», requerrant l’accordpréalable du consommateur avant tout démarchage.

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Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

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Santé

A été approuvé le projet de règlement grand-ducalportant exécution de la loi du 24 mars 1989 portant res-triction de la publicité en faveur du tabac et de sesproduits, interdiction de fumer dans certains lieux etinterdiction de la mise sur le marché des tabacs à usageoral. Le projet de règlement grand-ducal vise à trans-poser la directive 2001/37/CE du 5 juin 2001 relative aurapprochement des dispositions législatives, réglemen-taires et administratives des Etats en matière de fabri-cation, de présentation et de vente des produits dutabac. Il remplace le règlement grand-ducal modifié du19 juin 1990 pris en exécution de la loi susvisée du 24mars 1989. Concernant les teneurs maximales en gou-dron, en nicotine et en monoxyde de carbone des ciga-rettes commercialisées ou fabriquées au Luxembourg,le projet fixe les taux à 1 mg pour la teneur en nicotine età 10 mg pour les teneurs en goudron et en monoxydede carbone. Le projet vise à améliorer l’information duconsommateur quant aux risques liés aux produits dutabac. Il fixe dès lors une liste limitative des avertisse-ments qui doivent apparaître obligatoirement sur l’em-ballage. En plus, la surface réservée sur les emballagesà l’indication des teneurs en substances nocives estportée de 6% à 12%. Désormais, l’utilisation de certainstermes tels que «à faible teneur en goudron», «léger»,«ultra-léger» ou «mild» est interdite. Ces termes risquenteffectivement d’induire le consommateur en erreur en luidonnant à tort l’impression que ces produits sont moinsnocifs.

Secteur financier

Le Conseil a approuvé le projet de règlement grand-ducal portant fixation du taux d’intérêt légal pour l’an2003. Compte tenu du fait que les taux applicables pourles crédits hypothécaires et ceux applicables aux prêtsà la consommation sont restés assez stables en 2002,il est proposé de maintenir le taux d’intérêt légal à 5%pour 2003.

Logement

Les membres du gouvernement ont approuvé le projet derèglement grand-ducal fixant les mesures d’exécution re-latives aux primes et subventions d’intérêt en faveurdu logement prévues par la loi modifiée du 25 février1979 concernant l’aide au logement. Ce projet de

règlement grand-ducal propose la modification durèglement grand-ducal du 23 juillet 1983 qui fixenotamment le taux-plafond des intérêts débiteurs desprêts hypothécaires sociaux, dit «taux social» pourl’obtention de la subvention d’intérêt dans le cadre desaides au logement. Suite à la baisse générale des tauxd’intérêt opérée par la Banque centrale européenne envue de générer une relance économique en Europe, ilest proposé de diminuer le taux social de 0,5 point et dele fixer à 3,35% pour tous les prêts hypothécairessociaux.

Enseignement supérieur

A été adopté le projet de règlement grand-ducal détermi-nant les conditions d’admission, de stage et de nomi-nation des psychologues, sociologues, criminologues,pédagogues et agents de probation du Service Centrald’Assistance Sociale. La loi du 24 juillet 2001 arrêtant unprogramme pluriannuel de recrutement dans le cadre del’organisation judiciaire a complété l’article 77 de la loisur l’organisation en prévoyant que le cadre du person-nel du Service central d’assistance sociale comprenden dehors de psychologues, de sociologues et d’agentsde probation des criminologues et pédagogues. Le projetde RGD propose d’adapter les conditions d’admission,de stage et de nomination au Service central d’assistancesociale à cette nouvelle situation.

Union européenne

Le gouvernement a accepté une demande d’échangede terrains entre le Fonds d’Urbanisation et d’Aména-gement du Plateau du Kirchberg et la Banque Euro-péenne d’Investissement. Il a été décidé d’un communaccord entre le Fonds et la BEI de procéder à un échangede terrains pour permettre, d’une part, à la BEI d’arrondirson terrain en vue de son développement futur et, d’autrepart, au Fonds de modifier l’alignement nord-ouest duboulevard Konrad Adenauer en vue d’un élargissement.Le Fonds cèdera ainsi un terrain avec une contenancede 48,31 ares et la BEI une parcelle avec une contenancede 2,09 ares, le solde revenant au Fonds se chiffrant à€ 2,48 millions.

Transports

A été adopté le projet de règlement grand-ducal 1) por-tant réglementation de la circulation sur la voie publique

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aux abords de l’aérogare de Luxembourg ; 2) modifiantle règlement grand-ducal du 3 décembre 1997 portant ré-glementation des services de taxis à l’aéroport de Luxem-bourg. Ce projet de règlement grand-ducal a pour objetd’adapter les dispositions réglementaires en vigueur enmatière de circulation aux abords de l’aérogare, ceci enraison de l’aggravation de la situation de la circulation etdu stationnement des véhicules en général et des taxisen particulier ainsi qu’en raison des travaux de réaména-gement de la voie publique dans le cadre de la construc-tion d’une nouvelle aérogare.

Transports

A été approuvé le projet de règlement grand-ducalportant modification du règlement grand-ducal modifiédu 8 septembre 1997 portant application de la directivedu Conseil 95/21/CE d 19 juin 1995, concernant l’appli-cation aux navires faisant escale dans les ports de laCommunauté ou dans des eaux relevant de la juridictiondes États membres, des normes internationales rela-tives à la sécurité maritime, à la prévention de lapollution et aux conditions de vie et de travail à borddes navires (contrôle par l’État du port), ainsi que ladirective 96/40/CE de la Commission du 25 juin 1996instituant un modèle commun de carte d’identité pourles inspecteurs agissant dans le cadre du contrôle parl’État du port. Les modifications apportées à la directivede base portant notamment sur 1) la possibilité de refuserl’accès aux ports européens à certains navires présen-tant un risque manifeste pour la sécurité en mer et l’en-vironnement marin, 2) l’augmentation de la fréquencedes inspections à bord des navires; 3) l’obligation del’inspection de certains types de navires présentant unrisque important d’accident ou de pollution à partir d’uncertain âge et 4) l’obligation pour les navires de chargeconstruits avant juillet 2002 d’être équipés d’un enre-gistreur des données de voyage.

Social

Amendement gouvernemental au projet de règlementgrand-ducal concernant la création et l’utilisation d’unecarte de stationnement pour personnes handicapées.Cet amendement concerne les critères de délivrance dela carte de stationnement pour handicapés qui se sontavérés trop restrictifs dans certains cas.

Médias

Retrait de concession pour programme luxembour-geois par câble. Le Conseil a décidé de retirer la con-cession pour programme luxembourgeois de télévisionpar câble accordée en 2000 à la société Aurora MediaTechnologies SA. Depuis la faillite de cette société enaoût 2002, la concession ne fait plus l’objet d’une exploi-tation.

Agriculture

Adoption du projet de règlement grand-ducal modi-fiant le règlement grand-ducal du 11 août 2001 portantexécution de la loi du 24 juillet 2001 concernant le sou-tien au développement rural. Ce projet vise à rectifiercertaines lacunes et imperfections du règlement grand-ducal du 11 août 2001, à adapter certains prix unitaireset à introduire certaines prescriptions sanitaires pourles porcheries.

Transports

Adoption du projet de règlement grand-ducal arrêtantla composition, l’organisation et le fonctionnement dugroupe de travail chargé de l’élaboration du projet deplan directeur sectoriel «Préservation des grandsensembles paysagers et forestiers». Le projet de plandirecteur sectoriel visé prévoit de désigner des zonesde restriction en matière de développement urbanistiqueet d’infrastructures de transport en vue de protéger l’inté-grité des grands espaces naturels. Le groupe de travailsera composé de 2 représentants du ministère de l’Envi-ronnement, de 2 représentants du ministère de l’Inté-rieur, dont un de la Direction de l’aménagement du terri-toire et de l’urbanisation, de chaque fois un représentantdu ministère de l’Agriculture, du ministère des Travauxpublics, du ministère des Transports, du ministère del’Économie et de 2 représentants de l’administrationdes Eaux et Forêts.

Aménagement du territoire

Adoption du projet de règlement grand-ducal arrêtantla composition, l’organisation et le fonctionnement dugroupe de travail chargé de l’élaboration du projet deplan directeur sectoriel «Établissements SEVESO».

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Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

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Conformément à la directive européenne dite «SEVESOII», les États membres de l’Union européenne doiventveiller à ce que les objectifs de prévention d’accidentsindustriels majeurs soient pris en compte dans leurspolitiques d’affectation ou d’utilisation des sols. Legouvernement propose ainsi d’élaborer un plan direc-teur sectoriel qui, sur base d’un inventaire des établisse-ments SEVESO, dégagera et précisera des mesures,respectivement des mécanismes de planification, àadopter afin de tenir compte de l’impact des risques in-dustriels sur l’urbanisation. Le groupe de travail seracomposé d’un représentant du ministère de l’Intérieur(Direction de l’aménagement du territoire et de l’urba-nisation), d’un représentant du ministère de l’Écono-mie, d’un représentant du ministère de la Santé, d’unreprésentant de l’administration de l’Environnement etd’un représentant de l’Inspection du Travail et des Mines.

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DISCOURS

Les

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«Commerce électronique:Où en sommes-nous?», discours de M. Henri Grethen, ministre de l’Économie,à la conférence «États des lieux:L’e-business dans les entreprisesluxembourgeoises» Chambre des Métiers, Luxembourg2 octobre 2002

Mesdames, Messieurs,

Je voudrais tout d’abord remercier les organisateurs quime font l’honneur de participer à l’événement de clôturede cette campagne nationale de promotion du com-merce électronique dans les entreprises.

Il me faut féliciter les «Euro Info Centres» et la Commis-sion européenne pour avoir pris cette initiative de sensi-bilisation des entreprises.

Il est vrai que les chambres et fédérations profession-nelles, plus proches de leurs adhérents, sont bien mieuxà même de faire comprendre les avantages et les risquesdu commerce sur Internet, elles sont mieux placéespour aider les PME à développer une stratégie qui cor-respond à leurs objectifs commerciaux, à leurs capacitéset à leur environnement.

Le premier objectif dans une campagne d’informationet de promotion, comme celle qui a eu lieu au cours decette année, est de démystifier le commerce électroniqueet la prétendue «nouvelle économie», que l’on a un peuvite affublée de vertus magiques. Une telle campagnedoit aussi montrer les avantages du commerce électro-nique, malgré l’environnement maussade et le désen-chantement qu’a provoqué la dégringolade des valeurstechnologiques sur les bourses dans le monde.

Je reste d’avis que le krach boursier a permis de séparerle bon grain de l’ivraie et de revenir à l’essentiel, à savoir :la technologie et ses énormes potentialités dans l’éco-nomie réelle.

On a beaucoup écrit sur l’impact de l’Internet et desnouvelles technologies de l’information et de la commu-nication et le bond de productivité qu’elles permettentde réaliser aux entreprises qui savent domestiquer cenouveau vecteur de développement. Les NTIC – excusezl’acronyme obligé – offrent de formidables capacités detraitement et d’échange d’information qui permettentde reconfigurer la chaîne de valeur de l’entreprise, dufournisseur au client.

Mesdames, Messieurs,

L’action de l’État peut dynamiser l’environnement digitaldans lequel s’inscrivent les entreprises.

Le «plan e-Luxembourg» comprend plusieurs paquetsde mesures qui intéressent directement les entreprises.J’évoquerai rapidement les projets qui sont de ma com-pétence, celle du ministère de l’Économie.

En regardant les chiffres de la diffusion du commerceélectronique au Luxembourg, on s’aperçoit qu’il y a en-core fort à faire avant de rejoindre les pays les plusavancés en Europe et les USA.

Regardons d’abord du côté de la demande.

L’accès des ménages à Internet donne une idée perti-nente de la diffusion des nouvelles technologies et deleur utilisation par le consommateur : 53% des ménagesétaient connectés au Net et 66% des foyers étaientéquipés d’un ordinateur selon une enquête récented’ILRES, se rapportant à l’été 2002. En un an, le tauxde connexion à Internet à augmenté de 10 points depourcentage.

En élargissant la définition à ceux qui ont navigué sur leNet au moins une fois pendant les trois mois précédentl’enquête, on arrive à 51% des ménages! 65% des hom-mes et 44% des femmes déclarent avoir surfé sur In-ternet. Un tiers des internautes l’utilise quotidiennement,39% ont déjà acheté sur le Net. Le Luxembourg est surle bon chemin pour rejoindre le peloton de tête des paysles plus branchés.

Voyons maintenant du côté de l’offre.

La pénétration des entreprises luxembourgeoises sur laToile progresse rapidement.

Selon une enquête STATEC auprès d’un échantillon re-présentatif de 800 entreprises actives au Luxembourg,une entreprise informatisée sur cinq a réalisé un achaten ligne. Certes, la taille et la branche dans laquelle opèrel’entreprise jouent un rôle déterminant.

Ainsi, la proportion d’entreprises effectuant des achatsen ligne est moins importante, par exemple, dans lesbranches de l’hôtellerie et de la restauration, des trans-ports et des communications où elle approche 11%,par rapport à l’industrie manufacturière, environ 20%,ou comparée aux entreprises du secteur informatiquequi atteignent près de 50%.

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Pour en savoir plus, le ministère de l’Économie a confiéune étude complémentaire à Mindforest portant sur laqualité des sites répertoriés au Luxembourg. Le constatdressé par les consultants n’est guère enthousiasmant :seul un petit nombre de sites sont véritablement transac-tionnels. Au cours d’une deuxième phase, une étude decas doit explorer en profondeur les facteurs critiques quiinhibent ou stimulent le développement de l’e-businessau sein d’une trentaine d’entreprises-témoins.

Je laisse au représentant de Mindforest le soin de pré-senter le détail des résultats disponibles.

Je ne veux pas accabler les entreprises privées, loin delà !

Mais je crois qu’un bilan objectif et global doit nous aiderà mieux cibler nos politiques et nos actions communes.

D’ailleurs, à en croire les exercices d’étalonnage de laCommission européenne, les administrations publiques,l’«e-governement» est lui aussi dans les chrysalides. Làaussi, nous devons forcer le pas pour progresser vite etbien.

Mesdames, Messieurs,

Lors de mon discours inaugural de la campagne de pro-motion, je vous ai annoncé quelques projets sur lesquelstravaille l’équipe autour de moi.

Permettez-moi de vous donner l’état d’avancement destravaux.

Je commencerai par le cadre réglementaire.

La loi sur le commerce électronique est entrée en vi-gueur le 14 août 2000. Comme vous le savez, c’est uneloi-cadre qui comprend des dispositions sur la signatureélectronique – la preuve, la certification et l’accréditation –ainsi que sur les contrats conclus par voie électronique,la responsabilité des fournisseurs d’accès, les paiementsélectroniques et les communications commerciales.

Elle contient aussi certaines dispositions sur le traitementdes données à caractère personnel.

Enfin, le cadre juridique comprend des dispositions enfaveur de la protection des consommateurs, y compris– et je le souligne – en matière de services financiersnégociés à distance. La directive sur les services finan-ciers négociés à distance a été adoptée définitivementpar le Conseil et le Parlement européen, elle sera trans-posée par le ministère des Finances.

Je vous ferai remarquer que le Luxembourg a toujoursdéfendu le principe du pays d’origine dans les instancescommunautaires. Ce principe fondamental doit permettred’exporter plus facilement la palette des services de laplace financière dans un marché européen unifié.

J’ai également déposé un projet de loi, le 8 mars 2001,sur la protection des consommateurs dans les ventes àdistance afin d’étendre la protection bienveillante du lé-gislateur sur les transactions autres qu’électroniques,conformément à la directive communautaire.

Le comité pour le commerce électronique qui doit fairedes recommandations pour l’analyse et l’évaluation de laloi, a proposé des adaptations nées des enseignementsde la pratique et de l’évolution du droit communautaire.Je soumettrai prochainement au Gouvernement un pro-jet de loi modificatif.

En effet, la loi sur le commerce électronique, ainsi queje l’avais promis à maintes reprises, sera régulièrementévaluée quant à son efficacité dans le dialogue avectoutes les parties intéressées.

Depuis lors, nous n’avons point chômé et le plan e-Luxembourg, dans lequel j’ai pris une part active, vientà point nommé pour parfaire les infrastructures dont ontbesoin l’économie luxembourgeoise – les entreprises etles consommateurs.

Un règlement grand-ducal du 1er juin 2001 définit lesconditions pratiques de la signature électronique et four-nit la base habilitante pour la publication de la kyrielle denormes dont nous avons besoin pour faire fonctionnerla signature électronique dans la pratique.

Il est en effet primordial de désigner les normes techni-ques que doivent appliquer les prestataires de servicesde certification. Mais ces normes, qui sont européennessinon mondiales, ne sont pas encore publiées ou ne lesont que très partiellement.

Dans le cadre du plan e-Luxembourg, une plate-forme«sécurité des réseaux et PKI», a pour objectif de réunirtous les experts en informatique afin d’élaborer ou desélectionner les normes de sécurité les plus fiables pourle commerce électronique et de mettre en place les po-litiques et les procédures pour une sécurisation des ré-seaux aussi bien privés que publics.

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Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

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Mesdames, Messieurs,

La sécurité est la capacité de résister à un niveau deconfiance donné aux événements accidentels ou auxactions malveillantes. Depuis les événements tragiquesdu 11 septembre, la sécurité est encore plus importante.

Pour parer à ces menaces, il faut une stratégie, un planglobal de sécurité des réseaux impliquant tous les ac-teurs potentiels, les opérateurs, les entreprises et leursemployés ainsi que les administrations.

Nous sommes en train d’élaborer un «Plan Directeur dela Sécurité des Réseaux et de l’Information» qui doit im-pliquer les acteurs du privé et du public.

Les entreprises doivent être à la pointe de ce combatcontre l’insécurité des réseaux numériques.

C’est ce que demande la Commission européenne dansune communication du 6 juin 2001 sur la sécurité desréseaux et de l’information.

Un tel plan ne peut être décrété du haut du 12e étage duForum Royal. Il doit s’appuyer sur des actions de sensi-bilisation, de soutien technologique, de développementrapide de la normalisation, de la promotion de la certifi-cation et de la reconnaissance mutuelle des certificatsen Europe et dans le monde.

Il y a un projet qui me tient particulièrement à cœur: c’estle label de qualité des sites Internet.

J’en appelle, à travers la Chambre de Commerce et laChambre des Métiers, à toutes les entreprises pour par-ticiper à la phase pilote du label de qualité. Ce label, bienadministré et rigoureux, doit renforcer la confiance desconsommateurs. Je peux déjà annoncer que la premièresociété sera certifiée pour la fin de l’année.

En juin, j’ai présenté BMBConnect, le nouveau servicede dépôt électronique auprès du Bureau Benelux desMarques. Il me paraît naturel, évident, dans la société del’information, que tout un chacun puisse effectuer lesprocédures de dépôt rapidement, simplement et entoute sécurité via Internet.

Cette initiative s’inscrit dans la panoplie des autres pro-jets que conduit le ministère dans le cadre du programmee-Luxembourg. Je citerai ici, parce que c’est très prochede la marque, le dépôt en ligne des brevets d’inventionsnationaux et la gestion en ligne et à distance des regis-tres publics et, enfin, la création d’un registre des droitsd’auteur.

Sur proposition du ministère de l’Économie, la CNSI adécidé la mise en place d’un Groupement d’Intérêt Eco-nomique, un GIE, en partenariat avec le secteur privé envue de développer et de gérer un système de «PKI».

Le GIE a pour mission de préparer et, le cas échéant,d’exploiter ou de faire exploiter une infrastructure à clépublique («PKI») nationale dans l’intérêt des citoyens etdes entreprises qui souhaitent communiquer par Internet– y compris faire des achats et des ventes en ligne – demanière techniquement sûre et conformément aux loiset règlements qui régissent le commerce électronique.

Enfin, dernier projet dont je voudrais vous parler, projetcoordonné par mon ministère en collaboration avec leministère des Classes moyennes, le ministère de la Jus-tice et le ministère de la Fonction publique et de la Ré-forme administrative, est celui du «Portail à guichetunique pour entreprises».

Il s’agit d’un portail Internet d’information, d’interactionet de transaction concernant le guichet unique pour en-treprises en regroupant et organisant de façon convivialeet dynamique les différents aspects administratifs, régle-mentaires et d’information, afin de faciliter la recherched’information et de structurer la communication des en-treprises avec les administrations et ministères.

Le but du projet est de stimuler l’esprit d’entreprise,d’encourager les constitutions d’entreprises, de soutenirles entreprises durant toute leur vie et d’accentuer lesinfrastructures d’affaires et d’investissements au Luxem-bourg.

La création d’un guichet unique permettra d’épargnerdu temps, de l’argent et des efforts aux entrepreneurs,ceci en assemblant des outils, séparés ou administrésen réalité par différents acteurs, en une entité centralevirtuelle, un one-stop-shop.

Pour ma part, je ne peux pas terminer mon introductionsans répéter l’importance des efforts de promotion quidoivent être continus et soutenus.

Mais il me faut insister sur l’essentiel : les perspectivesdu commerce électronique dépendent surtout et avanttout de l’éventail de l’offre, de la qualité et de la diversitédes produits offerts, bref de l’innovation et de l’espritd’entreprise.

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Discours de S.A.R. le Grand-Duc à l’occasion du dîner offert par Monsieur Vaclav Havel, Président de la République tchèque, en l’honneur de LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-DuchesseChâteau de Prague8 octobre 2002

Monsieur le Président,

Je voudrais d’abord vous remercier pour les si aimablesparoles que vous venez de nous adresser, à la Grande-Duchesse et moi-même ainsi qu’à l’ensemble des mem-bres de la délégation qui nous accompagne tout au longde cette visite d’Etat en République Tchèque.

La chaleur de vos propos – comment pourrait-il en êtreautrement – traduit à merveille la qualité de l’accueil quinous fut réservé depuis notre arrivée à Prague, incontes-tablement l’une des plus belles capitales de l’EuropeCentrale.

Ces retrouvailles renouvelées pour la troisième fois de-puis les grands bouleversements intervenus en EuropeCentrale, voici un peu plus de dix ans, reflètent de leurcôté le plaisir réciproque qu’éprouvent en pareille cir-constance les membres d’une même famille.

A l’évidence, l’estime oserais-je dire l’affection que nousnous portons est bien réelle :

L’exceptionnelle mobilisation constatée au Luxembourgdevant l’ampleur des dommages causés par les récentesinondations qui ont ravagé votre pays ne trouve guèred’équivalent. L’émotion du moment a vite cédé la placeà la sollicitude et ceci à tous les niveaux:

• qu’il s’agit de notre Gouvernement qui, au-delà d’uneaide d’urgence décidée dans les premières heures decette catastrophe, vient de doubler cette mise initialepar l’octroi d’une nouvelle aide;

• qu’il s’agit de la Ville de Luxembourg, ville jumeléeavec Prague, dont la généreuse disponibilité s’estmanifestée notamment à travers l’organisation d’ungala de bienfaisance exceptionnel en la Cathédralede Luxembourg;

• qu’il s’agit enfin des nombreuses organisations non-gouvernementales, services-clubs et de particuliers :tous se sont sentis concernés par l’immense malheurauquel est confronté votre pays.

Nous nous inclinons devant la mémoire de ceux qui yont laissé leur vie ; notre compassion va à présent versceux qui ont tout perdu.

Face à un tel désastre il n’était que normal de marquercette visite du sceau de la sobriété en mobilisant leséconomies ainsi réalisées au bénéfice de ceux qui sontdans la détresse.

La spontanéité de ce comportement augure bien del’avenir de nos deux peuples qui, déjà engagés depuistrois ans dans une même alliance au service de la paix,vont désormais connaître une destinée commune dansla nouvelle Europe. J’aurai l’occasion d’en parler demainà la tribune de la prestigieuse Université Carolinum.

La République Tchèque, à l’instar des autres pays can-didats, s’apprête à conclure les négociations d’élargis-sement lancées dans notre capitale sous présidenceluxembourgeoise en 1997.

Pour ce qui est de nos deux peuples en particulier, ils’agit de l’ultime étape d’un long et parfois douloureuxprocessus de rapprochement qui doit mettre un termeà un demi siècle de séparation imposée à la suite d’unfuneste diktat de l’histoire.

Monsieur le Président,

Nous savons à travers votre combat personnel les souf-frances endurées par vos compatriotes. Durant cettepériode le génie créateur tchèque fut écrasé au senspropre et au sens figuré sous une chape de plomb. Auprix d’immenses sacrifices, la nation tchèque, n’a cesséde mobiliser les énergies nécessaires pour se défaire deceux qui ont blessé pendant si longtemps sa dignité.

Tchèques et Luxembourgeois seront désormais côte àcôte comme ils n’auraient jamais dû cesser de l’être :Rappelons-nous l’imagination et la force de caractèredes Comtes de Luxembourg et Rois de Bohème voirede Moravie ; puisse leur souvenir nous aider à réalisercette noble ambition.

Monsieur le Président,

Avec la Grande-Duchesse je vous prie de lever votreverre et de boire

- à la santé du Président Havel et de Madame Havlova;- à la prospérité du peuple tchèque;- et au moment où cette «renaissance de l’Europe» est

à portée de nous, au partage d’un avenir fait de paixet de solidarité.

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“Luxembourg and the Czech Republic :a common destiny”, discours de S.A.R. le Grand-Duc Henri à l’Université de Prague9 octobre 2002

Mr. Primator, Your Excellencies, Ladies and Gentlemen,dear students,

It is a great privilege for me to be able to address you insuch a historical setting.

The Grand Duchess and I are delighted to be here withyou today. Charles University is one of the oldest Univer-sities of Eastern Europe, founded in 1348. Its past is clo-sely linked to the history of the Czech Republic. In thetwentieth century, this university produced great leaderssuch as Masaryk and Benes. It was closed by force du-ring the nazi occupation and many students were putinto concentration camps. It regained its freedom ofthought only after the end of the communist regime in1989.

I would like to thank you for giving me the opportunityto talk about the common destiny of our two countries,past and future, in this aptly named “patriotic” room.

But before doing so, please let me touch on the devasta-ting floods that have so severely damaged your countryin the past month. We are grieving for all the losses anddamage that you have suffered over the country, and par-ticularly in this very university. Let me say how proud I amto announce financial support for the restoration cam-paign launched by the Czech authorities.

My point here is to show that Luxembourg and the CzechRepublic share not only a common past, but also a com-mon destiny.

This is the third time that we have had the privilege ofmeeting President Havel in the context of bilateral statevisits. This shows the level of friendship and esteem wehave for each other.

Tomorrow I shall be inaugurating our new Embassy inPrague. It is the latest official presence of Luxembourgin your country, which began in the time of Henry VII,Count of Luxembourg and Holy Roman Emperor. It wasHenry who accepted the proposal of the representativesof the Kingdom of Bohemia to marry your young Prin-cess Elisabeth, daughter of Wenceslas II, of the Pre-myslid dynasty, to his son John of Luxembourg.

In a few days’ time, I shall be delighted in return to wit-ness the opening of a Czech resident embassy in Luxem-bourg.

The city of Prague, and the walls of this university, namedafter John’s son Charles, remind us of Luxembourg’spast dynasty. John’s life in Prague was not always ahappy one. He became less and less interested in do-mestic politics. He fought in battles from Lithuania toNorthern Italy, and will go down in history with his heroicdeath at the battle of Crécy in 1346. His son Charles IV,Emperor and Count of Luxembourg, retained no strongties with Luxembourg. Having promoted the county toa duchy, he gradually left the country to his half-brotherWenceslas. Charles was a great emperor but above all agreat king of Bohemia.

Charles’ education and life reflect the European dimen-sion of his day. He was born Wenceslas, in Czech Vaclav,and at the age of seven was sent by his father to theFrench Court. That is where he took the name of Charles,a tribute to the French king. When he returned to Bohe-mia ten years later he spoke French, Italian, German andLatin, and learnt Czech again.

His vision was to make his capital the cultural centreof Bohemia, enriched by the cultures of both Franceand Central Europe. So he rebuilt it, with a new quarter,Charles Bridge, the castle and the university. At the time,this university was the only one of its kind east of theRhine. Thanks to this, Czech culture became closer toother European cultures.

The creation of this university was of inestimable valuein a local and European setting, and at both a politicaland a cultural level. In the founding charter, Charles ex-plains that he was acting more as a king of Bohemiathan as a Holy Roman Emperor, as Bohemia stood par-ticularly close to his heart.

The successors of the House of Luxembourg, Wences-las and Sigismond, and also Jodocus in Moravia, werewell-read and open-minded. Through them, the linksbetween Bohemia,

Moravia and Luxembourg were guaranteed. When Jo-docus died, the Duchy of Luxembourg went to the wifeof the Duke Antony of Brabant and Limburg. This put anend to the direct links between the Duchy of Luxembourgand the kingdom of Bohemia.

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How can we relate this heritage to modern Europe and tothe current project of building a Union for all Europeans?

Today, the project of a Europe where all nations and cul-tures are united in peace and prosperity is at last withinour reach. With Charles IV, Bohemia had won a place inEurope. Since then, Prague has never ceased to flourishintellectually in both neighbouring and distant countries.Your philosophers, intellectuals, artists, writers and musi-cians have brought cultural and intellectual riches notonly to their country but also to the rest of Europe andthe world.

I would like to show that you are well known to us. Do Ineed to say that you have been in Europe forever, thatyou belong there as much as those who were able tostart building the European Union nearly fifty years ago?What you, and through you, Central Europe, have contri-buted to the continent, puts you at the heart of our com-mon destiny and the building of a prospective great Euro-pean Union. The Czech people gave a magnificent lessonto all Europeans in November 1989. As soon as you re-covered your full independence, you decided to share inthe common destiny of the member states of the Euro-pean Union.

There are similarities today in the respective experiencesof our countries. Indeed, both became independent rela-tively recently : Luxembourg in the first half of the nine-teenth century, Czechoslovakia early in the twentieth.Both are surrounded by powerful neighbours. We haveendured hardships before mastering our own destiny.

Entering the European Union is a great opportunity forsmall countries. And this is where I insist on a commondestiny for our two countries. Without the EU, Luxem-bourg would not have had so much to say in high-leveldecision-making in Europe. It would not have becomethe seat of some of the European Union’s institutions.Small countries have things to contribute to the Euro-pean Union, and if they do so, they are listened to. TheEU gives small countries not only peace and prosperity,but political strength as well.

I understand the doubts of your people concerning whatthey might lose when joining. I am talking about loss ofsovereignty. It is only understandable that the Czechsare concerned that they might lose their decision-ma-king capacities to Brussels. Your people has been depri-ved of its free will for too long, and you certainly do notwant to give it away now.

But it is a misconception. Most citizens believe thatBrussels takes decisions for member states. It is nottrue. Decisions are taken together, and member statesparticipate democratically. Most laws that are passed inmember states are in fact community laws, so that theEuropean Union has become a reality in our everydaylife. It is in fact sovereignty sharing.

Secondly, Europe is about solidarity. It is on the basis ofthat fundamental principle that your country gets its fi-nancial help to restructure its economy and moderniseits infrastructures and, today, to face the damage causedby the recent floods.

Belonging to the EU opens a new field of activity in ex-ternal relations for member states. This is particularlytrue thanks to the rotating presidency which has up tonow allowed each member state, whatever its size andpolitical weight, to chair the decision-making machineryof the Council of Ministers.

Just as you have done since 1989, Luxembourg has cho-sen to join all European and all international organisationscreated since 1945.

This has been the first time in its national history that theGrand Duchy of Luxembourg has been able to developin harmony with its neighbours and be assured of soundeconomic progress, protected by membership of inter-national organisations. Thanks to the EU, old conflicts andrivalries have been driven away. The European Union’saim, at its foundation, was to bring peace and to makeEurope self-sufficient in food and goods. We have rea-ched those goals, and. the time has come to find newgoals for the European project. With your contributionsyou can and will help us.

In this regard, I am very satisfied by the fact that yourcountry is, along with other candidate countries, asso-ciated to the work of the Convention, whose role is toprepare the Europe of tomorrow. Indeed, crucial topicsare being discussed such as the drafting of a constitu-tion, the definition of fundamental rights, as well as thedelimitation of powers and competencies.

Let me also insist that the European Union goes far bey-ond cooperation, which is no more than a temporary as-sociation to achieve a limited goal. The European Unionmeans integration, where going back is no longer anoption. Economic and Monetary Union is a perfect illus-tration of that. But I have to stress the fact that the Union

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of European peoples can only prosper through the vita-lity of their national roots and of their own cultural iden-tities. They are not mutually exclusive; on the contrary,they complete and enrich one another.

All I have just evoked about Europe enables me to saythat the great enlargement that is about to take place willbring advantages both for member states and for candi-date countries. In this context, it is worth recalling thewords of J. F. Kennedy: “Do not ask what your countrycan do for you, but ask yourself what you can do for yourcountry”. What future members can do for the EuropeanUnion is at least as important as what the EU can do forthem.

I would not want to present things in a better way thanthey really are, and in any case I could not do so. The EUis about solidarity, and about compromise. It is true thatimpending enlargement raises difficult questions in ourminds. Is it going to cause instability and inequality? Willit drastically change migration flows, labour markets andsalaries? How will candidate countries catch up, econo-mically but also politically, with the present memberstates? What will happen to the large proportion of far-mers? All these are legitimate questions. What we cando is to be confident and learn from the previous enlar-gements. In the Eighties, three Mediterranean countrieshad to catch up, but they eventually did very well. In ourexperience, there are more advantages to belonging tothe European Union than to staying outside.

Without underestimating the numerous challenges I havejust mentioned, do I need to say that membership of theEuropean Union is more than statistics, figures and pro-cedures?

Your country has recently joined all European organisa-tions. In order to play an effective role in all these fora,you have, with your neighbours the Visegrad group, donea lot to create a consultative platform inspired by the ex-perience of the Benelux countries. You may know thatwe are pleased that your new government has made itvery clear that the impending accession to the EU is itstop priority.

The Czechs and the Luxembourgers have much in com-mon. But we have lost track of one another for many longyears, and now we are heading together towards a newchallenge, namely building the enlarged Union together.

We are very satisfied that your country has already founda privileged place on the international scene. The fact

that you are hosting the NATO summit in Prague in sixweeks’ time proves this point.

Since I have mentioned it, let me say a few words onEurope and the North Atlantic Alliance. Europe is goingto be at the top of the agenda in the future, whether wewant it or not. This is true for NATO, too. The Europe weknow – I have said this before, but please let me say itonce again – would never have had the dynamism it haswithout the existence of NATO. But it is also true thatNATO has no future unless it manages to rest on two pil-lars, one on the other side of the Atlantic with the USAand Canada, the other in Europe. We need a strong andthus a credible European pillar in the Alliance. We shouldput all our efforts into establishing working links betweenour two organisations.

As to NATO, the situation is similar to the European one.I believe NATO certainly has a future, on condition thatit respects a double imperative, in just the same way asEurope does: on the one hand, respect of the same ruleof law for all, and on the other, the effective participationof all.

Do not get me wrong. We take risks with enlargement.We take the risk of possible dilution. But we do not havea choice: we must heal this historical fracture. We mustonce and for all wipe out the sombre diktat that drove usaway from countries we are now rediscovering.

It is in this spirit that I would like to conclude.

There exists another Europe, made up of nations that weknow very little of. It has been years since we have metany of them. Let us learn to listen to these peoples andnations of Central and Eastern Europe. Let us remindourselves in this context of the words Milan Kundera pro-nounced shortly after the fall of the Berlin wall : “It oftenappears to me”, he said, “that the known European cul-ture hides another unknown culture, that of small nations.People suppose small nations necessarily copy largenations. It is an illusion. They are often very different. TheEurope of small states is another Europe. It has anothervision. It has another way of thinking, contrasting withthe way large nations think”.

And let me tell you that my sole intention today is tomake sure that this difference is being heard. We arelucky and proud to work together with you for the Uni-ted Europe of tomorrow.

Thank you.

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„Wie wachsen mit Europa“, discours de principe de M. Jean-Claude Juncker,Premier ministre du Luxembourg, devantla Konrad-Adenauer-StiftungBruxelles

9 octobre 2002

Meine sehr verehrten Herren Vorsitzenden, Meine sehr verehrten Damen und Herren aus demEuropäischen Parlament, Meine sehr verehrtenDamen und Herren Botschafter, Meine Damen und Herren, Liebe Freunde,

Ich würde gerne am Anfang dieser Rede, die ich als einGespräch über die Zusammenhänge des europäischenWachsen und Werden verstanden haben will, meinenVorgänger im Amt, Ehrenstaatsminister Jacques Santer,sehr herzlich begrüßen. Es ist für jemanden, der Nachfol-ger eines Vorgängers ist, immer schwierig, in Anwesen-heit dessen, dem man nachgefolgt ist, so zu reden, dassman ihm auch noch nachfolgen würde, wenn letztererdenjenigen vorher schon gehört hätte. Deshalb bin ichfroh, dass mein Freund Jacques Santer heute Abend an-wesend ist, im Übrigen an einem Tag, mit dessen Zustan-dekommen und dessen Ablauf er sehr viel zu tun hat.Heute hat die Europäische Kommission ihre Fortschritts-berichte in Sachen Erweiterung vorgelegt. Jacques San-ter war in den Jahren, als die Erweiterung der Europäi-schen Union in Angriff genommen wurde, Präsident derEuropäischen Kommission und hat zusammen mit un-serem Freund Hans van den Broeck maßgeblich dieDinge in den Lauf gebracht. Deshalb ist dies auch zumgroßen Teil sein Tag und wird Mitte Dezember, wenn derEuropäische Rat in Kopenhagen tagen und diese Ent-schließung in Sachen Erweiterung annehmen wird, auchohne jeden Zweifel zu denen gehören, die ein größeresVerdienst am Zustandekommen dieses epochalen Schrit-tes haben.

„Wir wachsen mit Europa” heißt am heutigen Tag ohnejeden Zweifel, dass man termingerecht über die Oster-weiterung reden muss. Die Erweiterung der EuropäischenUnion nach Ost- und Mitteleuropa und nach Zypern undMalta hat ja etwas mit Wachsen im eigentlichen Sinnedes Wortes zu tun. Die Europäische Union wird um zehnweitere Mitgliedstaaten angereichert und von diesen zehnbereichert werden. Ich halte dies angesichts der Ge-schichte unseres Kontinents für einen so nicht vorher-sehbaren Vorgang. Als sich 1947 800 Delegierte aus aller

Herren Länder in Den Haag trafen, unter ihnen Churchill,Mitterand, Adenauer und viele andere, gab es in dieserNachkriegsstimmung etwas wie einen sich über dieseKongressarbeiten ziehenden Trauerschleier. Viele trugenschwer an der Last dieses Krieges und an dessen Folgenund bedauerten es sehr, dass die Völker aus Ost- undMitteleuropa nicht an diesem Den Haager Tisch saßen.Churchill, auf dem Höhepunkt seiner moralischen Auto-rität angelangt, hat damals einen nicht berühmt gewor-denen, weil nicht geglaubten Schlusssatz in Den Haaggesagt : „Wir fangen jetzt im Westen an, was wir einesTages im Osten Europas zu Ende führen werden”. Diesergroße Satz, im Jahre 1947 von einem der großen Euro-päer des 20. Jahrhunderts ausgesprochen, wurde 1959von Robert Schumann wieder aufgegriffen, der damalszu Protokoll gab, sein Lebensziel bestünde nicht darin,jetzt die Völker Westeuropas zu einigen, sein Traum wäre,dass auch die Menschen aus Ost- und Mitteleuropaeines Tages zu dieser europäischen Familie hinzustoßenwürden. Beide haben eigentlich Recht behalten. Rechtbehalten hat auch mein Freund Helmut Kohl, der bei vie-len Gelegenheiten immer wieder zum Ausdruck bringt,dass die eigentlichen Realisten bei der europäischenGestaltung die Visionäre waren, die von vielen verspot-teten, ausgelachten Visionäre. Insofern ist dieser Tag, andem die Europäische Kommission die Fortschrittsbe-richte vorgelegt hat, kein neutraler Tag im Ablauf dereuropäischen Geschichte.

Wir wachsen mit Europa, weil wir einen demographi-schen Zuwachs von 75 Millionen Menschen haben wer-den. Nach dem erfolgten Beitritt der zehn neuen Mitglied-staaten in die Europäische Union werden wir unserendurchschnittlichen Reichtum, das Bruttoinlandsproduktder Europäischen Union, um 4,6% steigern und um vie-les reicher werden. „Wachsen mit Europa” heißt nicht nurterritorial und demographisch zu einer etwas größer wahr-nehmbaren politischen Realität zu werden, sondern hatauch mit der Lebensgeschichte der Menschen in Ost-und Mitteleuropa zu tun, die ihre gebrochenen Biogra-phien und ihre Erfahrungen mit einbringen in diese Euro-päische Union, die sehr unterschiedlich sind von den uns-rigen in diesem Teil Europas und die wie wir nicht dafürkönnen. Deshalb bedanken wir uns auch bei niemandendafür, dass wir seit dem Ende des Zweiten Weltkriegesauf der Sonnenseite unseres Kontinents aufwachsendurften, während ein schlimmes Dekret der Geschichteso aussah, als ob es auf alle Zeiten wollte, dass die Eu-ropäer in zwei sich unversöhnlich gegenüberstehendenBlöcken aufgeteilt blieben. Dass wir nach erfolgtem

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Beitritt 455 Millionen Menschen sein werden, hat auchBedeutung im Hinblick auf weltweit zu beobachtende,demographisch und territorial nicht unwichtige Zusam-menschlüsse. 54 afrikanische Länder haben sich imRahmen der afrikanischen Union zusammengefunden;34 amerikanische Staaten in der Free Trade Area of theAmericas. 800 Millionen Menschen sind das, die sich biszum Jahre 2005 im Rahmen einer Freihandelszone zu-sammenfinden möchten. Wenn man demographischeGewichte miteinander vergleicht, wenn man sie in gegen-seitiger Schwingung beobachtet, kommt man an derFeststellung nicht vorbei, dass von den festgefügten po-litischen Räumen die Europäische Union nach erfolgtemBeitritt zu erheblichen Größen aufgestiegen sein wird.Wir haben 1,3 Milliarden Chinesen, eine Milliarde Inderund der dritte festgefügte politische Rahmen, den esweltweit geben wird, wird von der Europäischen Union,von ihren 455 Millionen Menschen gestellt werden.

In Sachen Erweiterung der Europäischen Union nachOst- und Mitteleuropa beobachte ich nicht ohne Miss-mut, dass wieder viele politische Bedenkensträger un-terwegs sind, zwar mit weniger Eifer als noch vor einigerZeit, aber immerhin. Ich finde, dass insbesondere wennes um die Finanzierung der Erweiterung geht, einige dochden nötigen Einblick in kontinentale Zusammenhängevermissen lassen. Dass man auch über Finanzen redenmuss, muss man mir als Finanzminister nicht auf ein be-sonderes Merkblatt aufschreiben. Es ist mir schon klar,dass auch über derartige Dinge geredet werden muss.Aber wir können doch jetzt nicht so tun, als ob die Er-weiterung nach Ost- und Mitteleuropa eine Frage vonCent und Euro wäre. Es reicht ja nicht, dass wir 40 Jahrelang den Menschen in Osteuropa in jeder Sonntagsredeund auf jeder Parteiveranstaltung, bei jeder Staatsfeiererklärt hätten, es reiche sich des Kommunismus zu ent-ledigen, um in Europa glücklich zu werden, und jetzt denTürspalt nur so eng wie möglich aufzuhalten. Nein, dieeuropäische Tür, was kein Einfallstor zur EuropäischenUnion ist, muss riesenangelweit geöffnet werden für dieMenschen in Ost- und Mitteleuropa. Aus diesem histori-schem Prozess darf auch niemand ausgesperrt werden.Die Chancen des Moments wo europäische Geographieund europäische Geschichte miteinander zusammen-wachsen, dürfen wir nicht aus der Hand geben. Wenn wirdiese Erweiterungschance nach Ost- und Mitteleuropaund auch nach Malta und Zypern jetzt nicht nutzen, wirdsich uns diese Chance nicht wieder stellen. Insofernmuss man schon auch den Mantel Gottes sehen, denes hier nicht nur zu erhaschen, sondern fest anzupacken

gilt. Ich bin der Meinung, dass die Menschen in Ost- undMitteleuropa diese Chance auch wirklich verdient haben.Deshalb muss diese Erweiterung intensiv und mit Ener-gie betrieben werden, nicht nur von den Beitrittskandi-datenländern, sondern auch von den jetzigen Mitglied-staaten der Europäischen Union.

Wir müssen was tun, damit sich die neuen Mitgliedstaa-ten in der Europäischen Union wohl fühlen werden. Aberauch in den Hauptstädten der Beitrittsländer muss manwissen, dass noch einiges zu erledigen ist. Wenn die Eu-ropäische Kommission heute in ihren Fortschrittsberich-ten doch sehr dezidiert darauf hinweist, dass man mitdem Phänomen der Korruption in fast allen Beitrittssta-aten zur Europäischen Union wirklich aufräumen muss,dann würde ich sehr herzlich darum bitten, dies nicht alseinen Seitenhieb gegen tolerierbare Verhältnisse zu in-terpretieren, sondern als eine Aufforderung mit diesemFehlverhalten in einigen Beitrittsländern wirklich aufzu-räumen, wobei wir das Phänomen der Korruption ja auchals ein unsere Gesellschaftssysteme unterminierendesund regelrecht zersetzendes Phänomen begreifen müs-sen.

Zusammen wachsen, mit Europa wachsen, hat nicht nurmit Erweiterung zu tun, sondern auch wesentlich da-mit, dass wir etwas lernen, was wir eigentlich verlernthaben, nämlich uns viel intensiver umeinander zu küm-mern in dieser Europäischen Union, so wie sie wird, sowie sie wächst. Wir wissen eigentlich nicht genug über-einander. Es ist für mich immer wieder erstaunlich, vorallem, wenn die Kommissionsvorschläge über den beun-ruhigten Häuptern der nationalen Regierungen zusam-menbrechen, wie wenig es eigentlich an permanentemWissen über die einzelnen Mitgliedstaaten der Europäi-schen Union gibt. In einem Europa mit 25 Mitgliedernbrauchen wir ein intensives Wissen über diese 24 Nach-barn, die jedes Land in der Europäischen Union dannhaben wird. Wir haben nicht einmal oberflächliche Kennt-nisse über die Lebenswege der einzelnen Nationen, überderen geschichtliches Wachsen, über die Spezifika die-ser 25 Mitglieder. Wenn wir ehrlich sind: Was wissendenn Luxemburger über Finnen? Und was wissen Fin-nen über Slowaken? Und was wissen Slowaken überSizilianer? Anlässlich eines Besuches in Malta letzteWoche habe ich festgestellt, dass ich alles wusste, wasvon der Kommission über Malta geschrieben wurde,dass ich aber überhaupt nicht wusste, wo Malta eigent-lich im Zweiten Weltkrieg stand, dass kaum ein LandEuropas so sehr zerbombt wurde wie Malta. Wie sollenwir Politik gestalten für und mit 25 Staaten, wenn wir ein

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teilweise riesengroßes Unwissen über die von den politi-schen Entscheidungen betroffenen Menschen, Gegen-den und Regionen, Länder und Nationen aufweisen.

Bei den flächenmäßig größeren Mitgliedstaaten in derEuropäischen Union, bei Franzosen und Deutschen, fälltmir immer wieder auf, wie wenig diese Länder eigentlichvoneinander wissen. Sie tun aber immer so, als wüsstensie alles, als hätten sie über alles geredet, als wären siesich schon vor der Sitzung in allen Sachfragen einig. ZuKohls Zeiten, haben sie manchmal auch gemeinsameBriefe geschrieben. Schon wenn es ums Vorlesen die-ser Briefe ging, konnte man am unterschiedlichen Diktuserkennen, dass das gemeinsam Zusammengetrageneweniger an Substanz enthielt als an rhetorischen Win-kelzügen. Für Luxemburg ist das eine bleibende Chancein der Europäischen Union: Als Luxemburger weiß manmehr über die Franzosen als die Deutschen je über sie inErfahrung bringen werden, und über die Deutschen mehrals die Franzosen, trotz blühender Vorstellungskraft, je-mals erahnen können. Insofern haben wir Luxemburgerhier eine marginale Funktion, die es uns immer wiedererlaubt, deutsch-französische Angelegenheiten mal aufFranzösisch und mal auf Deutsch zu erklären und so zuversuchen, einige Dinge wieder ins Lot zu bringen.

Wachsen mit Europa, das heißt auch, dort immer stärkerzusammen zu wachsen, wo zusammenwachsen ange-sagt ist, wo es sogar Vertragspflicht ist. Ich rede vomEuro, einer der größten europäischen Erfolgsgeschichtender Nachkriegszeit. Es reden heute nicht mehr sehr vielevom Euro, was erstaunlich ist. Niemand erklärt den Men-schen in Europa die Vorzüge der europäischen Währung.Wieso lassen wir es eigentlich zu, dass aus dem Euro inDeutschland ein „Teuro” wird und dass viele in der Euro-päischen Union die Einführung der gemeinsamen Wäh-rung inzwischen als etwas Selbstverständliches begrei-fen und nicht mehr ahnen, welche schlimmen Gefahreneigentlich der Euro die letzten Jahre von den Europäernabgewandt hat und welche Vorzüge der Euro diesen sel-ben Europäern in den letzten Jahren gebracht hat. Denktwirklich jemand, dass wir mit 14 nationalen Währungenden Kosovo-Krieg, die Asien-Krise, die Lateinamerika-Krise, jetzt die Irak-Krise, so überwunden hätten, dasses zu unser aller Nutzen gewesen wäre? Ich bin seit 1989Finanzminister, habe den Maastricht-Vertrag mit ausge-handelt und bin, zusammen mit dem Euro, der einzigeÜberlebende dieses Vertrages. Ich bin zu vielen Sitzun-gen nach Brüssel geeilt, wo „Realignments” gemachtwurden, wie das damals hieß, und wovon niemand mehrweiß, worum es sich dabei eigentlich handelte, wo über

Nacht Währungen abgewertet wurden, aufgewertetwurden, wo über Nacht Landwirte in Bayern zu unwahr-scheinlich erschwerten Bedingungen ihre landwirtschaft-lichen Produkte exportieren mussten, wo in Luxemburgganze Fabrikbänder zum Stillstand kamen, weil unsereitalienischen Freunde aus Wettbewerbsgründen ab-gewertet hatten, wo wir die Interventionsmargen von2,25% auf 15% erweitern mussten, um der weltweittobenden Spekulation Einhalt gebieten zu können. Derbeste Beweis für die Richtigkeit der Euro-Einführungbestünde eigentlich darin, dass man jeden Monat publi-zieren würde, was alles passiert wäre, wenn es den Euronicht geben würde, anstatt dass ganze Völkerscharenüber Monate mit Schreckensmeldungen der elektroni-schen deutschen Medien konfrontiert würden, wo nebendem Euro jeden Abend ein Pfeil nach unten gezeigt wird.Ohne Helmut Kohl hätten wir den Euro nie bekommen.Er war es, der die europäische Währung, gegen mas-sivsten Widerstand, nicht nur der deutschen Professo-ren, sondern auch der Deutschen selbst in Deutschlanddurchsetzen musste. Heute will jeder immer schon fürden Euro gewesen sein. Wenn die katholische Kircheso viele Spätberufene hätte wie der Euro, müssten Se-minare gebaut werden. Der Euro hat wahrscheinlich erstnach seiner Einführung die meiste Zustimmung gefun-den und diejenigen, die ihn nicht durchgesetzt haben,tun heute so, als wären sie es gewesen, die den Eurodurchgesetzt hätten.

Zusammenwachsen, dort wo man zusammenwachsenmuss, das heißt dann auch die Regeln respektieren, diediesen Wachstumsprozess begleiten sollten. Wir habenim Maastrichter-Vertrag festgelegt, welche Grundkrite-rien beachtet werden müssen. Kein Land der Eurozonedarf einen Haushaltsdefizit von mehr als 3% aufweisen.Einige Länder kommen dieser Grenze inzwischen ge-fährlich nah. Unsere portugiesischen Freunde sind schonbei 4,1% angekommen. Erstaunlich ist, dass Zahlen sichvor der Wahl anders lesen als nach der Wahl. Die Vor-gänger-Regierung der jetzigen portugiesischen Regie-rung hatte 2,1% gemeldet. Nach der Wahl wurden ausdiesen 2,1% nach langwierigen Recherchen 4,1%. Dasgleiche stellt man bei größeren Flächenstaaten fest. Derim Dezember 1996 in Dublin verhandelte und später inKraft getretene Stabilitäts- und Wachstumspakt ist keinSpielzeug. Die Stabilität war eine der Grundvorausset-zungen, damit einige europäische Mitgliedstaaten sichmit auf den Weg in Richtung europäische Währungs-union gemacht haben. Ich finde schon, dass es einigeStaaten in der Eurozone gibt, die zur Zeit einen sehr lege-ren Umgang mit dem Stabilitätsgebot pflegen.

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Nun stört es mich nicht sehr, dass die Europäische Kom-mission es für richtig befunden hat vorzuschlagen, denTermin für den EU-Haushaltsausgleich von 2004 auf 2006zu verlegen. Bei allem Wehklagen, auch in der veröffent-lichten öffentlichen Meinung in Deutschland, habe ich beidiesem Vorgang überhaupt keine Illusionen verloren, weilich mir nie welche gemacht habe. Zuerst hatten wir dasJahr 2000 vorgesehen, dann wurde aus dem Jahr 2000das Jahr 2002, dann 2004, jetzt ist es 2006. Wichtig andem Kommissionsvorschlag ist nicht dieses Verschie-ben des Haushaltsausgleichdatums, wichtig ist die For-derung der Europäischen Kommission, dass die Defizit-länder – davon gibt es vier – ihr strukturelles Defizit um0,5% pro Jahr im Verhältnis zum Bruttosozialproduktabsenken müssen, um so auf Dauer eine Gesundungund Konsolidierung der öffentlichen Finanzen zu bewir-ken. Wahr ist, dass die Finanzminister der Eurozone diesam letzten Montag beschlossen haben. Das muss in denjetzt einzureichenden Stabilitätsprogrammen auch klarerkennbar sein, auch welche Politikschritte jetzt einge-schlagen werden, damit es zu dieser Ziellandung kom-men kann.

Bedauerlich ist nur, dass ein anderes großes Mitglieds-land, nämlich Frankreich, sich diesem Schritt erst ab 2004anschließen kann und alle anderen es schon ab 2003 zuunternehmen gedenken. Bedauerlich ist auch, dass mansich folgenden Eindruckes nicht erwehren kann: da gibtes acht Staaten, die sich in Sachen Haushalt und öf-fentliche Finanzgebarung sehr tugendhaft benommenhaben, unter diesen acht Tugendhaften befinden sichauch einige Staaten aus dem Bereich des früher als„Club Méditerranée” beschimpften Geographielagers,die große Anstrengungen gemacht hatten und damalsvon den Tugendhaften im Norden Europas ermahntwurden, nur nicht in Sachen Stabilität nachzulassen;die, die von 1991 bis 1999 mit dem Stabilitätsmegaphondurch Europa geeilt sind, um die schwächer werdenden,noch nicht von der Stabilität überzeugten, dauerhaft zuermahnen, sich doch bitte der im Norden Europas gän-gigen Tugend anzuschließen, brechen jetzt ein ; wennes umgekehrt wäre, würden Italien, Frankreich undDeutschland sich im Lager der acht Tugendhaften be-finden und wären vier kleinere Staaten in die Knie ge-gangen wären, dann hätte man doch den Eindruck,dass die Kommission nicht unbedingt das Gewehr um-geschultert hätte. Dieser Eindruck, der sich bei mir nochnicht gefestigt hat, aber dabei ist sich zu festigen, isteiner den ich so schnell wie möglich vergessen möchte.Dennoch bin ich – ich sage das ausdrücklich – mit die-

sem Kommissionsvorschlag sehr einverstanden, weil ersich aus zwei Elementen, Verschiebung des Haushalts-ausgleichs und Intensivierung der Haushaltskonsolide-rung, zusammensetzt.

Wir müssen lernen, den Euro, diese gemeinsame Wäh-rung, in kollektiver Solidarität, ökonomisch und auchgeldpolitisch zu führen. Ich finde, dass einige größereStaaten es an dieser notwendigen Solidarität mit den an-deren Miteigentümern der gemeinsamen Währung nichtallzu ernst nehmen. Im Übrigen wird man diese Wäh-rungsunion nur effizient gestalten können, wenn wir zueinem vernünftigen Miteinander von Währungs- undWirtschaftspolitik kommen und wenn wir in Sachen Wirt-schaftspolitik die Bemühungen zu einer stärkeren Koor-dinierung verstärken. Die Koordinierung der Wirtschafts-politik ist fehlerhaft in der Europäischen Union. Hiermüssen Wege und Möglichkeiten gefunden werden, dieKoordinierung der Wirtschaftspolitik stärker in den Griffzu bekommen, auch im Rahmen des Konventes und deranschließenden Regierungskonferenz, nicht um zu einervon den Franzosen bevorzugten „Wirtschaftsregierung”zu kommen – dies halte ich für ein nicht mehr gangbaresKonzept in einer globalisierten, immer enger zusammen-rückenden Welt – sondern um die Potentialitäten undVirtualitäten der europäischen Wirtschaftsunion voll aus-nutzen zu können. Deshalb ist es auch wichtig, das fürdie sogenannte Euro-Gruppe, d.h. den Rat der 12 Euro-Finanzminister, zu einem Vertragsobjekt zu machensowie diese informelle Struktur zu einer formellen Rats-formation zu machen. Das mögen jedoch die Mitglied-staaten nicht, die nicht aus freien Stücken in der Euro-zone vertreten sind. Das mögen vielleicht auch einigenicht, die jetzt zur Europäischen Union hinzustoßen. Aberes ist ein Unding, dass die wirtschaftlichen Rahmenlinienvom Ecofin-Rat verabschiedet werden, in dem sowohlEuro-Mitglieder als Nicht-Euro-Mitglieder sitzen unddass die, die den Euro als gemeinsame Währung haben,untereinander nicht beschlussfähig sind. Mein Vorschlagwäre nicht die Euro-Gruppe so zu führen, dass sie vonder Nicht-Euro-Gruppe abgegrenzt wird. Mir scheint esaber bei bald 25 Mitgliedern relativ abenteuerlich zu sein,wenn 12 Euro-Länder und 13 Nicht-Euro-Länder über dieRahmensetzung im Zusammenhang mit der Politikge-staltung im Euro-Raum beschließen. Dies kann nicht sta-bilitätsfördernd sein. Ich hielte es wirklich für mangelhaft,wenn wir aus diesem Konvent und der darauffolgendenRegierungskonferenz herausgehen, ohne dass dieseFrage geregelt worden wäre.

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Zusammenwachsen und mit Europa wachsen setzt auchvoraus, dass wir das europäische Projekt wieder etwaskompletter machen würden. Ich werde mich nie damitabfinden, dass wir bei allen auch in diesem Bereich zuverzeichnenden Fortschritten in Sachen europäischeSozialpolitik nicht so richtig von der Stelle kommen. DieVorstellung, man könne Europa auf Dauer zu einer Er-folgsgeschichte machen, ohne dass man die Arbeitneh-merschaft mit auf den Weg nimmt, ist eine Vorstellung,der ich mich nicht anschließen kann. Die Menschen, auchdie erwerbstätigen Menschen, müssen das Gefühl ha-ben, dies ist nicht eine Veranstaltung der anderen, dies istauch unsere Veranstaltung. Deshalb braucht es dringendeine sozialpolitische Nachbesserung, sowohl im Vertrag,als auch in der praktischen Politik, damit die Zustim-mung breiter Volksmassen der Europäischen Union zurEuropäischen Union selbst gesichert wird.

Ich lese derzeit, dass sich jetzt eher Gedanken darübergemacht werden, welchen neuen Namen man der Euro-päischen Union geben soll, als dass man sich Gedankendarüber macht, welche politische Substanz-Entschei-dungen denn in der Europäischen Union herbeigeführtwerden müssten. Mir wäre es lieber, wir würden überMindestharmonisierung im Bereich des europäischenKündigungsrechtes nachdenken als Wettbewerbe inFragen Benennung der Europäischen Union zu organi-sieren. Im Übrigen war ich schon mit der Bezeichnung„Europäische Gemeinschaft” mehr als zufrieden; sie hatmir sogar besser gefallen als Europäische Union, weilaussagekräftiger. Die Europäische Union jetzt die „Ver-einten Staaten von Europa” zu nennen, wäre ein Un-ding, weil die Menschen dazu nicht bereit sind. Die Eu-ropäische Union in „Vereinigtes Europa” umzutaufen,halte ich aus sprachlichen Gründen für nicht sinnvoll.Das sind Spielchen, die uns in der Sache überhauptnicht weiterführen, genau wie auch eine überzogene De-batte über ein institutionelles Neuausrichten der Euro-päischen Union nicht zielführend sein kann.

Ich bin sehr der Auffassung, dass wir effiziente Struktu-ren in der Europäischen Union brauchen. Ich bin auchder Meinung, dass wir einen weiteren Reformschritt imBereich der institutionellen Architektur der EuropäischenUnion brauchen, halte aber sehr wenig davon darüber zureden, bevor wir uns über die politischen Inhalte verstän-digt haben. Wichtig wäre nämlich, dass wir europäischePolitik nicht nur als ein Angebot der Europäer an die ei-gene Adresse begreifen, sondern auch als ein Angebotan den Rest der Welt, was dann politisch unter Beweiszu stellen wäre.

Tatsache ist ja die, dass je weiter man sich von Europaentfernt, Europa umso schöner erscheint. Die Euro-päische Union wird weltweit bewundert als eine einma-lige Erfolgsgeschichte. Viele in der Welt genießen es sehr– viele Europäer scheinen das wieder vergessen zu ha-ben – dass die Europäer sich nach dem Zweiten Welt-krieg, ohne Einbrüche, auf den Weg gemacht haben, ausdiesem ewigen Nachkriegssatz „Nie wieder Krieg!” wirk-lich ernst zu machen, dass vor allem die Menschen derKriegsgeneration, die die aus den Konzentrationslagernund von den Frontabschnitten nach Hause kamen, dieKraft gefunden haben, wirklich ernst zu machen, aufzu-räumen mit diesen schrecklichen europäischen Dämo-nen, die immer noch in unseren Landschaften, wennauch versteckt, auf ihre neuen Chancen warten. DieseMenschen hätten jede Ursache der Welt gehabt, denKopf hängen zu lassen, die Ärmel nicht hochzukrempelnund Gottes Wasser über Gottes Land laufen zu lassen.Nein, diejenigen, die es wirklich am eigenen Leib erlebthatten, die haben sich aufgemacht, um ihren Kindernund Kindeskindern genau dies zu ersparen. Daran soll-ten wir manchmal denken, auch die Jüngeren, die dasGlück hatten, etwas später geboren zu werden und nichtkonfrontiert waren mit dem Schlimmsten, was es aufunserem Kontinent gab. Diese europäische Erfolgsge-schichte, diese Befriedung des Kontinents ist etwas,was nach außen strahlt, stärker als nach innen. Weil dieMenschen in der Welt hoffnungsvoll nach Europa blic-ken, sollten wir auch Ideen, Projekte, Pläne, Ambitionenfür den Rest der Welt entwickeln.

Ich habe den Eindruck, Europa braucht alle 10 bis 15Jahre ein großes Projekt, ein Projekt, das es Europa er-laubt, sich mit sich selbst zu versöhnen, das dynamischeKräfte in Europa freisetzt. Wir hatten das Projekt Euro,wir hatten das Projekt Erweiterung, wir brauchen einneues Projekt. Das hat mit der Außenwirkung der Euro-päischen Union zu tun, mit der gemeinsamen Außen-und Sicherheitspolitik, die sowohl von der Anlage wievon der Funktionsweise her sehr mangelhaft ist. Wennwir jetzt beschließen würden, die Armutsbekämpfungzum Hauptthema in Europa, für Europa und für die Weltzu machen, Entwicklungshilfe zur Herzenssache zu ma-chen, würden wir es auch schaffen, viele junge Europäer,die die europäische Idee überhaupt nicht mehr kennen,wieder mit der europäischen Idee zu versöhnen. Unddoch sind die europäischen Anstrengungen in diesenBereichen absolut mangelhaft. Wenn ich mir ansehe,dass die durchschnittliche Entwicklungshilfe der Euro-päischen Union knapp 0,5% des europäischen Brutto-sozialproduktes übersteigt, dann ist dies ein Skandal.

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Wenn wir Anspruch auf Meinungs- und Politikgestal-tungsführerschaft in der Welt erheben, müssen wir es zueinem europäischen Plan machen, die Armut in der Weltmit allen zu verfügbaren Mitteln zu bekämpfen.

Aber wir reden über europäisches Geld ja auch, indemwir uns auf einer völligen Schieflage befinden, wenn wirüber Europa selbst reden. Das stelle ich jetzt besondersim Zusammenhang mit der Osterweiterung fest. Ich weißsehr wohl, dass wir über Agrarsubventionen, über direkteAgrarbeihilfen reden müssen. Mir ist auch bekannt, dassdie direkten Agrarsubventionen 80% des Agrarhaus-haltes ausmachen und dieser selbst wieder fast 50%des europäischen Haushaltes. Aber man kann doch inder ernsten Stunde der Erweiterung nicht nur um diesesThema herum kreisen, wobei es schon wünschenswertwäre, wenn die 15 Mitgliedstaaten der EuropäischenUnion sich endlich einen gemeinsamen Standpunkt ge-ben könnten.

Dass viele jetzt davor warnen, diese Erweiterung würdezu teuer werden, halte ich wirklich für ein Unding, nichtnur für ein rhetorisches Unding. 40,1 Milliarden Euro wirddie Erweiterung in den ersten drei Jahren kosten. Das istviel Geld, aber wir wissen doch, dass der europäischeHaushalt eine Oberbemessungslatte hat von 1,27% deseuropäischen Bruttosozialproduktes. 1,27% des euro-päischen Reichtums müssen reichen, damit wir Jahr fürJahr in Europa die Politik machen können, die wir be-streiten müssen. Und dabei brauchen wir zur Zeit nur1,06% des europäischen Bruttosozialproduktes, nutzenalso die vollen Margen noch nicht einmal aus, die wir zurVerfügung hätten, um Europapolitik gestalten zu können.Was ist das für ein Vorgang, dass wir denken es wäreüberzogen, mit 1,27% unseres Bruttosozialproduktesden Frieden in Europa auf Dauer sichern zu können?Was ist denn der Kostenpunkt einer Stunde Krieg undwas ist der Preis für eine Stunde Frieden? Wer sich indiesen kleinen Kategorien haushalterischen Tuns auf-hält, der hat wirklich von europäischer Geschichte, vonihren Herausforderungen, von ihren Gefährdungen, dasWesentliche nicht begriffen. Es sollte weniger über Geld,sondern mehr über Substanzfragen der Politik geredetwerden.

Auch sollte diese unsägliche Debatte zwischen Netto-zahlern und -empfängern beendet werden. Ich bin sehrdezidiert der Auffassung, dass die Beitrittsländer, beiihrem Beitritt zur EU nicht Nettozahler werden dürfen.

Es ist niemandem in den ohnehin schon unter Transfor-mationsstress stehenden öffentlichen Meinungen in Ost-und Mitteleuropa zu vermitteln, dass sich die Haushalts-lage Ungarns, Sloweniens oder eines anderen Landesnach dem Beitritt in die Europäische Union verschlech-tern wird. Hier muss man die Kompensationsmechanis-men so weit wie nur irgendwie möglich dehnen, damitkeine falschen Entscheidungen getroffen werden, nurweil wir denken, wir hätten das Recht uns unserer Rolleals Nettozahler in der Europäischen Union überdrüssigzu erweisen.

Europa wird in der Welt nicht von der Stelle kommen,wenn wir uns in Sachen gemeinsame Außen- und Sicher-heitspolitik nicht weiterbewegen. Ich glaube schon, dasses in unseren öffentlichen Meinungen in Europa, in unse-ren Parlamenten, bei den Menschen selbst, die Bereit-schaft gibt, mehr zu tun in Richtung Ausbau der gemein-samen Außen- und Sicherheitspolitik. Es gibt in Europa– das macht die Schwierigkeit europäischer Politik aus –zwei fast gleichmäßig starke Gruppen. Es gibt diejeni-gen – dazu gehöre ich – die Europa gerne weitertreiben,die an vielen Stellen gerne mehr Europa hätten. Es gibtaber auch 50% unserer öffentlichen Meinungen in allenMitgliedstaaten der Europäischen Union, die der Mei-nung sind, wir hätten schon genug Europa. Aufgabe undSchwierigkeit der Politik ist es, eine Brücke zu bauenzwischen denen, die mehr Europa wollen, es aber nichtkriegen, und denen, die eigentlich denken, wir hättenschon Europa genug und die lieber europäische Schich-ten abtragen würden als europäische Stockwerke aufdas sich immer noch im Bau befindliche europäischeHaus aufzusetzen.

Gemeinsame Außen- und Sicherheitspolitik wäre wichtig,wenn sie auch mit in Betracht ziehen würde, dass es die-sen Schub in Sachen europäische Entwicklungshilfegeben muss, um den Europäern ein neues Projekt in dieHand zu geben, mit dem sie weltweit für Veränderungund Änderung sorgen könnten. Nun äußere ich mich zuFragen der gemeinsamen Außen- und Sicherheitspolitikimmer nur sehr zurückhaltend. In der Tat habe ich dieErfahrung gemacht, dass wenn sich der luxemburgischePremierminister etwas länger als absolut geboten zugeostrategischen Fragen einläßt, das zu keinem Atem-stocken in Peking, Moskau und Washington führt. MitSonderwegen oder ohne Sonderwege versehen, nie-mand ist wirklich daran interessiert, was ein einzelnesMitgliedsland der Europäischen Union zu internationalen

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Themen vorzubringen hat, sondern immer nur daran in-teressiert, was die Europäische Union sagt. Inzwischenist das zwar immer mehr zum Forschungsobjekt ver-kommen, wirklich herauszufinden, was denn die außen-politische Meinung und Meinungsbildung der Europäersein könnte, aber immerhin besteht das theoretischeInteresse an diesem Wissen weltweit weiter. Wir solltenes dadurch befriedigen, dass wir im Konvent und wäh-rend der anschließenden Regierungskonferenz dezi-dierte Schritte in Richtung der Vergemeinschaftung dergemeinsamen Außen- und Sicherheitspolitik einschla-gen. Ich bin nicht so naiv, dass ich denken würde, mor-gen wären Briten und Franzosen, mit Abstand, aber manweiß nie, Deutsche, damit einverstanden, dass jetzt ver-gemeinschaftet wird. Ich wehre mich nur dagegen, dassjetzt der Diktus Oberwasser gewinnt, der darin bestehtzu sagen, man müsse in allen Hinsichten intergouverne-mental bleiben. Nein, ich bin sehr dezidiert der Auffas-sung, dass wenn wir nicht in allen Bereichen europäi-scher Politik zur Gemeinschaftsmethode vorstoßen, wirdann im Intergouvernementalen stecken bleiben. Inter-gouvernementalismus heißt auf Dauer Immobilismus.Dies kann nicht gut für die weitere Gestaltung europäi-scher Politik sein und dies wird unserem Kontinent nichtgut tun. Dass man also vorübergehend bei intergouver-nementalen Schnittmengen bleibt, dagegen habe ichrealistischerweise nichts einzuwenden. Man muss aberdie Richtung zeigen, wo wir eines Tages ankommen wol-len und das ist die Richtung der Vergemeinschaftungdieser Politik. Dies ist eine Einsicht, von der ich gernehätte, dass möglichst viele sie teilen würden.

Was die EU-Institutionen angeht, so reagiere ich auf dieinstitutionelle Frage zusehends allergischer, immer we-niger souverän und immer weniger zuversichtlich. Ichfinde, dass es einige gibt, die dieses Thema wirklichüberhöhen. Für mich sind Institutionen in Europa einzigund allein da, um politischen Zielen zu dienen. Institu-tionen sind kein Selbstzweck und deshalb sollte manüber institutionelles Gefüge nur dann reden, wenn mandie Vertragssubstanz so umgeändert hat, wie man sie fürdie nächsten Jahrzehnte braucht. Es geht nicht, dass mansagt, wir entwerfen jetzt die Architektur Europas für dienächsten 50 Jahre und man zeigt nicht, wie wir uns lang-sam, aber sicher, vom Intergouvernementalen zum Ge-meinschaftlichen weiterbewegen. Wenn wir nicht zumehr Vergemeinschaftung kommen, laufen wie Gefahr,dass sich Europa im zweiten und dritten Pfeiler zwangs-läufig irgendwann in eine gehobene Freihandelszone zu-rückentwickeln wird. Doch das Konzept der Freihandels-

zone ist ein zu simples Konzept für einen Kontinent, deressenziell kompliziert geblieben ist. Hier braucht es mehrals Regierungszusammenarbeit, hier braucht es demo-kratisches Miteinander – das setzt die Gemeinschafts-methode voraus – mit Vorschlagsrecht und zwar unterMonopolform für die Europäische Kommission, mit Ko-dezision für das Europäische Parlament und mit juristi-scher Kontrolle durch den europäischen Gerichtshof.Dies ist die Methode, die wir in allen Bereichen aufDauer anpeilen und sicherstellen müssen. Wie die ein-zelnen Institutionen untereinander und mit sich selbstfunktionieren ist eine spannende Frage, die man, wiemehrfach ausgeführt, erst am Schluss der architekto-nischen Überlegungen abschließen und beantwortensollte.

Wobei es einige Vorschläge gibt, die auf meine strikteWiderrede stoßen. Ich vermag nicht einzusehen, wiesoder Europäische Rat, die europäischen Staats- und Re-gierungschefs, jetzt einen Präsidenten aus ihrer früherenMitte wählen sollten. Der Vorschlag, dass man einen frü-heren Premierminister zum Vorsitzenden des Europäi-schen Rates küren sollte, halte ich, gelinde gesagt, füreine nicht zielführende Idee. Nicht dass ich etwas gegenfrühere Premierminister hätte. Irgendwann wird man essein und man hätte dann auch noch gerne was zu tun imLeben. Mich interessiert, wenn es einen derartigen Präsi-denten gäbe, wofür er zuständig wäre, was er zu tunhätte und was er bewirken könne. Diesbezüglich höreich keine Vorschläge und kann auch keine Vorschlägelesen. Dass man sagt, wir brauchen als Europäer ein Ge-sicht, ein Gesicht, das wir zeigen können, das wir welt-weit herumreichen können, ist per se ein nicht ausrei-chendes Argument. Das Gesicht muss auch den Mundaufmachen können, das Gesicht muss auch denken kön-nen, muss etwas sagen können, muss etwas vorschlagenkönnen, muss etwas bewirken können in Europa und umEuropa herum. Wir brauchen niemanden um Kränze nie-derzulegen. Wir brauchen jemanden, der auch Europaeinen Kranz aufsetzen kann, damit es in Europa weiter-geht.

Aus diesen Gründen halte ich dies nun wirklich für insti-tutionelle Spielereien, leider Gottes von einigen grösse-ren Flächenstaaten der Europäischen Union in Vorschlaggebracht, die sich auch denken, über den Umweg könnteman die Meute der kleinen Wadenbeißer etwas besserunter Kontrolle behalten. Dies wird so nicht gehen, weilmit zu den Erklärungsflächen europäischer Nachkriegs-erfolge gehört, dass Groß und Klein es stets verstanden

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haben, miteinander harmonisch zusammen zu wirken.Wenn die Kleinen so tun, als ob es keine Größeren gäbeals sie selbst, dann lassen sie es an Elementareinblick ingeographische und demographische Verhältnisse man-geln. Aber wenn Große denken, sie wären nur deshalbgroß, weil es einige Kleinere gibt als sie, dann müssenalle europäischen Größen wissen, dass es noch vielGrößere gibt als sie. Wobei ich als Luxemburger sehrsouverän mit dem Thema umgehe, weil Luxemburgweltweit das einzige Großherzogtum ist. Bei uns stehtes sogar im Firmenschild, dass wir groß sind. Anderemüssen es erst noch beweisen.

Es tut dem europäischen Kontinent gut, wenn Groß undKlein sich in dieselbe Richtung bewegen. Jedes Mal,wenn dies nicht der Fall war, ist es zu den schlimmstenVerwerfungen auf unserem Kontinent gekommen. Esbesteht überhaupt kein Anlass, diese schrecklichen Er-fahrungen zu wiederholen. Kleine sollte man liebevoll be-handeln, die geben auch jede Zärtlichkeit sofort zurück.Es bleibt bei der Tatsache, dass ein Floh einen Löwen zurVerzweifelung treiben kann, aber in Brehms Tierlexikonfinden Sie nicht eine einzige Beschreibung, wo es einemLöwen gelungen wäre, einen Floh zur Verzweifelung zutreiben. Insofern sollten Große und Kleine sich an dieElementarmaxime von Brehms Tierleben halten und sichdiese Vorgaben wirklich zu Herzen nehmen.

Es geht nur, wenn wir gemeinsam in eine Richtungschreiten und es geht auch nur, wenn wir uns Instru-mente in die Hand geben, die uns effizientes und zügi-ges Euro-Regieren ermöglichen. Wir brauchen mehrAbstimmungen im Rat, die mit qualifizierter Mehrheit zutreffen sind. Einstimmigkeit muss die absolute Ausnah-me bleiben und nicht nur dort, wo sie den Großinteres-senten europäischer Entscheidungen gefallen. Ich lese,dass wenn es um Eigeneinnahmen geht, dann muss esbei der Einstimmigkeit bleiben und wenn es um Steuerngeht, dann muss mit Mehrheit abgestimmt werden. Ichbin in beiden Fällen für Mehrheitsentscheidungen, auchim Bereich der Steuern, wobei es gut wäre, wenn dieGrößeren sich etwas Zurückhaltung auferlegen würden,wenn sie mit Kleineren in und außerhalb der Europäi-schen Union reden. Wenn die Europäische Union jetzt ineiner grenzenlosen Verirrung der Schweiz in Zusammen-hang mit dem Steuerdossier mit Sanktionen droht, dannhört der Spaß auf. Man kann doch die Schweiz nicht be-handeln, als ob die Schweiz der Irak der Alpen wäre. Mitder Schweiz müssen wir gutnachbarliche, freundschaft-liche Beziehungen unterhalten. Es geht nicht, dass man

droht. Drohung ist kein Mittel der Politik, wenn es umgutnachbarschaftliche Beziehungen geht.

Wir sollten also zu Mehrheitsentscheidungen kommen,nicht sofort in allen Bereichen, aber die Richtung kon-sequent anpeilen, damit wir nicht eines Tages in einemEntscheidungsmagma stecken bleiben, weil die Ein-stimmigkeit des einen die Einstimmigkeit des anderenprovoziert und nach sich ziehen wird. Notwendig wärees dann auch, wenn dies ernst gemeint sein soll, in man-chen Feldern vom Einstimmigkeitsprinzip zu Mehrheit-sentscheidungen überzuwechseln, dass man dann auchauf den zu Unrecht nach der Hauptstadt meines Landesbenannten sogenannten Luxemburger Kompromiss zu-rückgreifen kann. Dieser Luxemburger Kompromiss mussweg. Es kann nicht sein, dass bei Mehrheitsentschei-dungen ein Land sagen kann: Ihr habt zwar mit Mehrheitentschieden, aber ich lasse hier vitale nationale Interes-sen gelten und setze diese Entscheidung nicht um. DerLuxemburger Kompromiss ist deshalb schwer zu besei-tigen, weil er nicht in den EU-Verträgen steht.

Es steht viel auf der europäischen Tagesordnung und beialler Geduld, die man mit sich selbst und mit den anderenhaben muss, muss auch hier angefügt werden, dass eseinige Dinge gibt, die wir jetzt machen müssen. Michtreibt die Angst um, das ist nun wirkliche Existenzangst,dass wenn wir es jetzt nicht richten, wenn wir den euro-päischen Dingen jetzt nicht ihren Lauf geben, dass siedann ihren geregelten Lauf verlieren werden. Diejenigen,die im Jahre 2030 regieren werden, wissen nicht mehrweshalb diese Europäische Union zu einer kontinentalenNotwendigkeit nach dem Ende des Zweiten Weltkriegeswurde. Diejenigen, die jetzt regieren, wissen es fastschon nicht mehr, wenn nicht ihre Mütter und Väter sieermahnt hätten, wieso in Europa die Dinge anders gere-gelt werden müssen als nur in dem stupiden Nebenein-ander der großen und der kleinen Nationalstaaten. Die-jenige, die im Jahre 2030 regieren, werden von Hitler undStalin, diesen Monstergestalten des 20. Jahrhunderts,so viele Jahrzehnte trennen, wie unsere Generation vonWilhelm II. und Clemenceau. Ich vergleiche beide Paarenicht miteinander, Wilhelm II., Clemenceau und Hitlerund Stalin. Ich rede nur von den Zeitabständen, vondem Erinnerungsvermögen an das, was war, an das,was die Menschen umgetrieben hat. Insofern dürfen wires in Europa nicht darauf ankommen lassen, sondernjetzt, da wir noch das Glück haben, dass viele, jeden-falls unsere Eltern, noch am Leben sind, noch mit unsdarüber reden können, dass wir uns an der Vernunft der

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Vorgängergeneration so inspirieren, dass die Nachfol-gegeneration auch merkt, dass wir uns daran inspirierthaben.

Vielen Dank.

Discours de M. Jean-Claude Juncker, Premier ministre, au Churchill Symposium 2002Zurich10 octobre 2002

Good evening, guten Abend

Ich möchte mich zuerst dafür bedanken, dass ich hierstehen darf und vor allem dem Premierminister Serbiensund den schweizerischen Aussenminister, BundesratJoseph Deiss, sowie Lord Jenkins, meine Anerkennungdafür zollen, dass ich in ihrem Schatten und in ihremKreis heute abend hier auftreten darf.

Nun habe ich hier erfahren, dass ich 25 Minuten redensoll. Das war eine wissenswerte Information, weil dasnormalerweise der Zeitanteil ist, den ich brauche, um inder Hälfte meiner Einführung zum eigentlichen Themaanzugelangen. Ich werde deshalb auf die Einführung ver-zichten und Ihnen auch die Schlussfolgerungen überlas-sen – so sparen wir am Anfang und am Ende – und ichkomme sofort zur Sache ...

Sache ist, dass wir uns hier in Zürich der Churchill-Redeerinnern. Ich bin eigentlich dankbar für den Hinweis, dassdies keine pietätvolle Veranstaltung ist, sondern dassdiese Veranstaltung etwas mit dem richtigen Leben vonheute zu tun haben soll. Trotzdem muss der Hinweis aufdie Gründungsrede von Churchill ’46 in Zürich erlaubtsein, denn in dieser Rede steht viel, und manchmal tätenviele gut daran, die Rede zu lesen und die daraus gewon-nene Erkenntnis nicht nur zu mehren, sondern sie auchzur praktischen Anwendung zu bringen.

Luxemburg hat zur Zeit den Vorsitz des Ministerratesdes Europarates, insofern ist es fast Zwangslektürealler luxemburgischen Minister geworden, noch einmalin die Gründungsrede von Churchill zu blicken und sichmit dem zu beschäftigen, was dort steht, und die per-spektivische Kraft dieses Mannes in vollem Umfang zugenießen.

Denn, vieles, was in diesen Monaten und Jahren vor sichgeht, wird skizzenhaft mit architektonischer Treffsicher-heit von Churchill in seiner 46-er Rede beschrieben, re-spektive angemahnt. Da ist beispielsweise der Europa-rat, eine internationale Organisation, der sich die Schweiznicht auf Dauer verschliessen sollte. Dass der Europaratheute 43 Mitglieder hat, dass die parlamentarische Voll-versammlung vor einigen Wochen ein Votum darüberabgegeben hat, dass auch das frühere Ex-Jugoslawien– ein unmögliches Wort, um ein so schönes Land zu be-schreiben – Mitglied des Europarates wird, hat eigentlichseinen Ursprung in dieser originellen Churchill-Skizze,weil Churchill 1946 in Zürich auf das Notwendige undHarmonische von grossen und kleinen Staaten verwie-sen hat. Die kleineren Staaten Europas haben übrigensdie Richtigkeit dieses Satzes nie ernsthaft in Zweifel ge-zogen – andere tun sich mit dieser Einsicht des gesun-den Menschenverstandes etwas schwerer als wir kleinergeratenen.

Ausserdem hat Churchill 1947 – ein anderes wichtigesChurchill-Datum – anlässlich der grossen Europa-Konfe-renz in Den Haag, an der auch Adenauer, Spaak, Mitter-rand teilnahmen, gesagt, als er am Höhepunkt seinermoralischen Autorität angekommen war, dass „wir jetztin Westeuropa das beginnen, was wir eines Tages in Ost-und Mitteleuropa zu Ende führen werden”. Genau diesist passiert und deshalb trifft der Satz von Helmut Kohlzu – er hat ja letztes Jahr hier in Zürich geredet – dassdie eigentlichen Realisten in Europa die Visionäre sind.Dieser Kohlsche Satz, trifft auch wirklich zu, weil dieje-nigen, die geträumt haben, diejenigen, die Hoffnung hat-ten, diejenigen, die stark genug waren, um Perspektivennicht für sich selbst, sondern für den Kontinent zu ent-werfen, haben letztendlich Recht behalten und es gehörtzu der grossen Lebensleistung der Männer und Frauendieser Generation, dieser Kriegsgeneration, dass sie ei-gentlich Ernst gemacht hat, zum allerersten Mal in dereuropäischen Geschichte, mit diesem ewigen Nach-kriegssatz : „Nie wieder Krieg!”. Das sagen die Men-schen immer nach einem Krieg und dies führt immerzum Gebet der Kriegsopfer, aber zum allerersten Mal inder Gestaltung der Geschichte unseres Kontinentes ha-ben die Europäer es nach diesem schrecklichen Zwei-ten Weltkrieg geschafft, wirklich Ernst zu machen mitdieser Parole, die sie zur Maxime jedweden politischenHandelns auf unserem Kontinent zu machen verstanden.

Dieses Lob derjenigen, die mit der Gnade der spätenGeburt durch die Geschichte wandeln oder wohl eher

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durch die Geografie wandeln, dieses Lob trifft nicht nurauf die Staatsmänner dieser Zeit zu, denn die hättenüberhaupt nichts machen können, wenn die Menschen,die Männer und Frauen, die damals lebten, die aus denKonzentrationslagern zurückkamen, die von den Front-abschnitten zurückkamen, den Kopf hängen gelassenhätten und die Ärmel nicht hochgekrempelt hätten, unddie jeden Grund der Welt dazu gehabt hätten. Wenndiese das nicht auch gewollt hätten, dann hätte dieserpositive und friedliche Schlachtruf eigentlich zu keinemErgebnis führen können. Die Jüngeren unter uns solltensich dieser Kriegsgeneration dankbar erinnern, denn ei-gentlich sind wir vor allem Erben einer Arbeit, die anderefür uns geleistet haben. Und wenn ich mir die Schwer-mütigkeit ansehe, mit der sich noch nicht einmal 50 jäh-rige Zeitgenossen durch die Schwere der Zeit schlep-pen, wenn ich mir das Wehklagen in allen möglichendeutschsprachigen elektronischen öffentlichen Medienanhöre, dann ist es gut, dass unsere Väter und Mütterin der Zeit gelebt haben und nicht wir, denn wir hättenüberhaupt nicht hingekriegt, was die hingekriegt haben.

Insofern ist auch diese Churchill-Stadt eine wichtige Sta-tion auf dieser grossen europäischen Entdeckungsreisein die europäische Zukunft. Und die Europäische Union,die auf der Europäischen Gemeinschaft für Kohle undStahl gründet – sechs Gründungsmitglieder damals 1952als Kohle und Stahl, diese Kriegsinstrumente der erstenHälfte des 20. Jahrhunderts in europäische Hände über-geben wurden, damit aus diesem Kriegsmaterial nichtwieder Kriegsgefahr entstehen konnte – ist jetzt auf demSprung, sich nach Ost- und Mitteleuropa sowie nachZypern und Malta zu erweitern. Wobei ich nebenbei be-merkt die Vokabel „erweitern” eigentlich nicht so sehrmag; „Beitritt” der ost- und mitteleuropäischen Staatenund der Mittelmeerstaaten wäre schon angebrachterund „europäische Zusammenführung” ist das eigent-liche Wort, das auf diese Gefühlslage und Gemenge-lage passt.

Wir führen heute den europäischen Kontinent wiederzusammen und zerbrechen dieses schreckliche Nach-kriegsdekret, das wollte, dass Europa auf ewige Zeitenin zwei Teile zerteilt und getrennt werden sollte.

Dieser kontinentale Genuss der wiedergefundenen Ei-nigkeit ist, in der Tat, etwas, worüber wir uns jeden Tagaufs Neue freuen sollten, weil die europäische Zukunfteinfacher, gestaltbarer, sogar fröhlicher geworden ist.

Wir führen ja nicht nur Staaten zusammen, wir bringennicht nur Länder zusammen. Wir führen ja Menschenzusammen – mit ihren gebrochenen Biografien, mit ihrenwieder aufgegriffenen Biografien, mit ihren Träumen,ihren Hoffnungen und ihrem kulturellen Reichtum.

Deshalb ist dies, bei aller Mühsal, die es auf diesem Weggibt, eigentlich eine schöne Zeit und eine gute Zeit fürdiejenigen, die politisch handeln dürfen, weil wir hier aneinem Werk teilnehmen dürfen, das weit in die Zukunfthineinreicht und dessen friedensausstrahlende Atmos-phäre jetzt schon sphärenhaft überall in Europa auchdirekt zu erfahren ist.

Nun streiten Europäer ja meist übers Geld statt überPrinzipien und die Frage wird sehr oft gestellt „waskostet denn die ganze Erweiterungsveranstaltung?”Dies ist – um dies mal gelinde auszudrücken – einedumme Frage. Ich sage dies als Finanzminister – wasich zusätzlich auch noch bin – und welche ja mindestenstheoretisch etwas vom Umgang mit Geld verstehen. DieEuropäische Union bringt ganz genau 1,27% ihres Brut-tosozialproduktes für die Gestaltung und für die Finan-zierung ihrer Politik auf – 1,27% des nationalen, kumu-lierten Reichtums der Europäischen Union, um auf DauerFrieden, Stabilität und Sicherheit auf unserem Konti-nent zu bewerkstelligen. Noch nie in der europäischenGeschichte hat es für so einen niedrigen Preis so vielFrieden und so viel Wohlbefinden auf unserem Kontinentgegeben und deshalb sollte man nicht über Heller undPfennig oder über den Euro und Cent streiten, oderFranken und Rappen, und alles was es da noch so gibt,sondern sich des geschichtlichen Momentes bewusstwerden.

Ich weiss auch, dass die Erweiterung nach Ost- und Mit-teleuropa in vielen Ländern der Europäischen Union nichtpopulär ist und dass es Umfragen zuhauf gibt, die bele-gen, dass viele in Westeuropa die Europäische Union ei-gentlich lieber als geschlossenen Verein der Westeuro-päer in die Zukunft retten würden.

Aber, meine Damen und Herren, wenn es darum geht,Geschichte zu machen, dann darf man nicht Meinungs-umfragen lesen, sondern man muss in den Geschichts-büchern nachblättern. Dort steht alles drin, was manwissen muss über die aussergewöhnliche Schwierigkeitmit der dramatischen Frage zwischen Krieg und Frieden,welche die Menschen in Europa immer wieder gekannthaben. Europa bleibt ein komplizierter Kontinent, und

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wer denkt, mit einfachen Parolen und einfachen Instru-menten, die europäische Friedensordnung aufrecht er-halten zu können, der irrt sich fundamental.

Deshalb müssen wir diese Erweiterung nach Ost- undMitteleuropa finanzieren und uns im Verhältnis zu denStaaten, die der Europäischen Union beitreten wollen,auch ihres Beitrittes würdig erweisen.

Mich stört sehr, dass viele im Kreise der EuropäischenUnion diesen Beitrittsstaaten letztendlich mit sehr vielHochnäsigkeit entgegentreten. Dabei ist für mich dieTransformationsleistung, die diese Staaten in Ost- undMitteleuropa in nur zehn Jahren zu bewerkstelligenwussten, aussergewöhnlich beeindruckend. Ich be-wundere sehr, dass es trotz dieses enormen Transfor-mations- und Anpassungsstresses in diesen Länderneine breite Zustimmung zur Europäischen Union unddamit auch zur europäischen Friedensordnung gibt.

Deshalb sollten wir uns nicht darum bemühen, den Men-schen in Ost- und Mitteleuropa dauernd zu erklären, dasssie eigentlich Glück hätten, der Europäischen Union bei-treten zu können, sondern wir sollten auch zur Kenntnisnehmen, dass auch wir Glück haben, dass die Men-schen aus Ost- und Mitteleuropa wieder in die euro-päische Familie zurückkehren – eine Familie, die sie ei-gentlich nie verlassen haben, weil Budapest und Pragund Warschau und Sofia und Belgrad so gut wie Zürichoder wie Luxemburg oder wie Berlin, Strassburg undBrüssel alle europäische Städte sind.

Deshalb sollte man diese Wiedervermählung von euro-päischer Geografie und europäischer Geschichte mit Er-leichterung zur Kenntnis nehmen und weniger stirnrun-zelnd in diese europäische Zukunft losmarschieren.

Das, was jetzt mit den zehn Ländern aus Ost- und Mittel-europa und Zypern und Malta vonstatten geht, dies wün-sche ich mir auch für andere Teile des europäischenKontinents. Auch die Länder des Balkans, auch Serbien,dessen Premierminister wir heute Abend hier begrüssen,haben eine europäische Berufung. Es steht nirgendwogeschrieben, dass es eine Höchstmitgliedszahl für dieEuropäische Union gibt. Ich weiss wohl, dass sich vielesim Kern der Europäischen Union ändern muss, damit dieGesamtprozesse beherrschbar und gestaltbar bleiben.Es ist ein Unterschied, ob man eine Europäische Wirt-schaftsgemeinschaft mit sechs Staaten oder eine Euro-päische Union mit 25, 27 oder vielleicht übermorgen mitzwei- oder dreiunddreissig Staaten ist. Es wird eine er-hebliche Kraftanstrengung von allen erfordern, die an

diesem Werk beteiligt sein werden, damit dieses Werkauch gelingen kann. Da braucht es interne Reform-schübe – das geht manchmal etwas schleppend von-statten, das geht auch nicht ohne Zeter und Mordioüber die Bühne. Aber da müssen sich Grosse und Kleinewiederum zusammenraufen um eingedenk der Erinne-rung, dass die europäische Nachkriegserfolgsgeschich-te auch deshalb eine wurde, weil kleine und grosse Staa-ten harmonisch miteinander leben. Grosse und Kleinemüssen wieder zu dieser harmonischen kontinentalenOrdnung, indem sie neue Kraft schöpfen, zurückfinden.

Nun fehlt eigentlich bei diesem eher positiven Gesamt-bild die Rubrik des Realismus und des gesunden Men-schenverstandes. Diese Rubrik ist auch angenehmer,weil weniger stark besetzt als andere.

Nun gibt es bei allen Klagen über das, was in Europanicht richtig vonstatten geht, eine ungenügende Koordi-nierung der Wirtschaftspolitik im Rahmen der Europäi-schen Wirtschafts- und Währungsunion, riesengrossesoziale Defizite, weil es so etwas wie eine voll ausge-wachsene soziale Dimension in der Europäischen Unionnicht gibt. Bei allen Klagen über eine sich mangelhaftartikulierende gemeinsame Aussen- und Sicherheits-politik, bei allem Staunen darüber, dass viele, die etwasweniger klein geraten sind von ihrer territorialen Machtals Luxemburg, und andere immer denken, sie wärendoch tonangebend in Europa, bei allen Klagen überdiese unzufriedenstellenden Aspekte europäischen Zu-sammenwirkens habe ich doch vorherrschend das Ge-fühl, dass wir die Dinge im Griff haben und dass die euro-päischen Dinge ihren richtigen Lauf endlich genommenhaben.

Uns fehlt eigentlich nur, Herr Bundesrat, die Schweiz inder Europäischen Union. Nun gehöre ich zu denen, diedenken, die Schweiz müsse Mitglied der EuropäischenUnion werden – und Sie gehören zu denen, die sagen,was geht das den überhaupt an, sich zu der Frage zuäussern – und da haben Sie wahrscheinlich Recht, wennauch nicht ganz, weil es ist auch im Interesse der Euro-päischen Union, dass die Schweiz eines Tages Mitgliedder Europäischen Union wird. Nur habe ich es mir an-gewöhnt – weil ich kein intimer, aber doch trotzdem einnicht oberflächlicher Schweiz-Kenner bin – meinenschweizerischen Freunden nicht daherzukommen mitklugen Ratschlägen und Lektionen. Ich bin ein Spezia-list für kleine Länder, obwohl ich aus einem Grossher-zogtum komme, und ich weiss, wenn man kleinen Län-dern von aussen her, so von den Zuschauerrängen der

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Weltgeschichte, mitteilt, wie eigentlich gespielt werdenmüsste, damit der Verein auch Zugang zur Liga hat, dassdann in kleineren Staaten Unverständnis und regelrechteBockigkeit ausbricht – so ist das bei uns und bei Ihnenist das genauso, da man das einfach nicht mag. Ichglaube, die Schweiz lebt nicht gerne in einem Umfeld,wo eigentlich nur Lektionen und Sanktionen auf dieSchweiz hereinbrechen und ich habe mich dieser Tage inder Europäischen Union selbst gegen diese Sanktions-drohung gegen die Schweiz sehr gewehrt. Nicht, weiles hier eine gemeinsame Interessenlage zwischen derSchweiz und Luxemburg gäbe – die gibt es teilweiseauch, aber nur teilweise – sondern weil ich das einfachnicht mag. So redet man nicht mit Freunden. Und sokann man kein Verständnis für ein konstruktiv gestal-tendes Aufeinanderzugehen gewinnen. Man kann dieSchweiz diesbezüglich nicht behandeln wie einen geo-grafisch und gefühlsmässig und ambientemässig undbefindlichkeitsmässig von uns interkontinental weit ent-fernten Staat der Welt. Europäische Union und Schweizhaben gemeinsame Aufgaben in Europa zu erledigen,das sollten sie auch tun und das setzt voraus, dass jederüber den anderen wenig redet, und dass wir intensivmiteinander reden, damit wir diese Probleme auch imsteuerlichen Bereich in den Griff kriegen.

Mein Wunsch ohne Lecturing wäre, dass die SchweizMitglied der Europäischen Union wird, nicht nur weildann die Rubrik des gesunden Menschenverstandes et-was reichhaltiger ausstaffiert wäre – der gesunde Men-schenverstand setzt sich in Europa schwer durch, weiler sehr unterschiedlich verteilt ist und deshalb ist es gut,wenn man ihn in massierter Form auch institutionell zumTragen bringt – sondern weil ich als jemand, der seineSommerferien immer in Locarno verbringt und der dieschweizerische Politik und die, die sie gestalten, intensivverfolge, merke, dass die Schweiz sich doch sehr oft inder Lage befindet, sehr genau zu studieren, was dieEuropäische Union an Gesetzesgebungsverfahren aufden Weg gebracht hat und sich dann im edlen Wettbe-werb der Eurokompatibilität immer wieder unter Beweisstellen muss. Es ist einfacher, wenn man an dem Tischsitzt, an dem die Entscheidungen getroffen werden, aufdie man Einfluss nehmen kann, die man mitgestaltenkann, als dass man eigentlich nur auf den Zuschauerrän-gen sitzt und dann irgendwo und irgendwie versuchenmuss sich dieser so entstandenen Lage anzupassen,und die Schweiz hat ja auch den Europäern vieles mit-zuteilen. Ich verstehe sehr oft nicht, wenn ich so mit

schweizerischen Freunden rede, wieso man so duck-mäuserisch manchmal durch die Gegend läuft. Ich findedas überhaupt nicht angebracht, dass man sich dafürentschuldigt, dass hier noch so etwas wie direkte De-mokratie zur Anwendung gelangt. Ein bisschen mehrDemokratie im Rest der Welt wäre eher angebracht alsein bisschen weniger Demokratie in der Schweiz. Inso-fern muss man sich nicht für derartiges dauerhaft ent-schuldigen und der kulturelle Reichtum der Schweiz,dieses geschickte Miteinanderauskommen aus ver-schiedenen Kulturkreisen herkommend und aus ver-schiedenen Kulturkreisen auch zehrend, ist etwas, wasdie Europäische Union durchaus bereichern und anrei-chern würde.

Insofern wäre das mein Wunsch, dass die Schweiz einesTages Mitglied der Europäischen Union wird. Dies isteine Entscheidung der Schweizer, dies ist nicht eineEntscheidung der anderen Europäer – die geben zurZeit ja manchmal den Eindruck als hätten Sie es lieber,die Schweiz wäre nicht in der Europäischen Union, dennman droht ja zukünftigen Mitgliedern nicht unbedingt mitSanktionen. Aber fragen Sie mal die Österreicher wie dasgeht, wenn man als Mitglied sogar Sanktionen erlebt.Insofern würde ich Sie bitten, dies mit einer gewissenphilosophischen Distanz über sich ergehen zu lassen. Eswird eh nicht dazu kommen, weil ich als luxemburgischerRegierungschef mich in allen Fällen dagegen wehrenwerde, dass dies passiert. Das wird so nicht geschehen,aber das ist nur eine Bemerkung am Rande.

Mein Wunsch wäre es, wenn ich eines Tages gemeinsammit der Schweiz als Vollmitglied der Europäischen UnionSanktionen gegen andere eigenwillige kleine Staaten inder Europäischen Union, die noch nicht Mitglied der Eu-ropäischen Union wären, verhindern könnte. Die Gros-sen in Europa wissen, könnten wissen, dass solange Eu-ropa sie alleine gelassen hat, sie selbst und viele Kleineum sie herum furchtbar unter ihrem Streit und ihren Zer-würfnissen gelitten haben. Erst nachdem Grosse undKleine die europäischen Dinge gemeinsam in die Handgenommen haben, konnte friedliche Ordnung in Europaden Europäern einen Platz an der Sonne bescheren, undeigentlich weiss ich auch nicht so recht, was gross undklein ist. Ich äussere mich beispielsweise nie intensiv zugeostrategischen Fragen als luxemburgischer Premier-minister, erkläre nie wie die Truppeneinsätze millimeter-genau organisiert werden müssen, weil ich davon aus-gehe, wenn ich mich zu derartigen Fragen äussere, dannsetzt nicht Atemlosigkeit in Washington, in Moskau und

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in Peking ein. Weil ich aber zufällig dieses Jahr beimamerikanischen Präsidenten war und beim chinesischenPräsidenten und dessen Premierminister, kann ich Ihnensagen: auch wenn Grosse in Europa sich zu derartigenFragen äussern, setzt keine Atemlosigkeit ein. Die Men-schen im Rest der Welt interessiert, was die Europäerals Europäer denken. Das braucht halt das starke Hand-anfassen der grösseren und der etwas kleiner geratenenStaaten in der Europäischen Union, wobei die Kleinenwissen müssen, dass es Grössere gibt als sie. Dass demso ist, das weiss man als Luxemburger von Geburt an,das braucht man mir auch nicht jeden Tag neu zu er-klären. Ich weiss das, habe das intus, dafür brauche ichkeine geografischen Elementarkurse. Aber die Grösse-ren müssen halt wissen, dass sie ohne die Kleinen nichtauskommen.

Ich sage manchmal, wenn ich zum Spassen aufgelegtbin – das ist heute Abend wieder der Fall – dass ein Floheinen Löwen zum Wahnsinn treiben kann, das Gegenteilhat man noch nicht erlebt.

Vielen Dank.

Discours de remerciement de M. Jean-Claude Juncker, Premier ministre,lors de la remise du prix CiceroBonn15 novembre 2002

Meine sehr verehrten Damen und Herren,

Nach der vor dem Musikstück angelegten etwas zeit-raubenden, ansonsten aber sehr erleichternden Pausebeeile ich mich mich, schon im ersten Satz relativ phan-tasielos, für die Verleihung des Rednerpreises zu bedan-ken und zwar ausdrücklich bei dem Verlag und bei derJury. Ich tue das gleich zu Anfang der wenigen Worte, dieich mir erlauben werde an Sie zu richten, weil ich bei ver-gangenen Preisverleihungen immer wieder erlebt habe,dass Jurymitglieder mich sehr herzlich begrüßten undmich mit sehr zerknirschtem Gesichtsausdruck wiederentließen. Meine Mitarbeiter erklärten mir dann im Auto,ich hätte vergessen, mich für die Preisverleihung zu be-danken. Deshalb mache ich dies gleich am Anfang dieserkurzen Ansprache.

Als man mir vor einigen Monaten mitteilte, dass ich Preis-träger würde, habe ich mir sofort die Frage gestellt, wiesoich diesen Preis kriege. Ich bin ja kein Redner, der in derdeutschen Politik unterwegs wäre. Vor zwei, drei Wochenhabe ich meinen klugen Kopf hinter einer in der hessi-schen Hauptstadt erscheinenden Tageszeitung lesendverborgen und finde dort auf den Feuilleton-Seiten –Politiker lesen nicht nur die erste Seite der FAZ, son-dern auch die weiteren Teile des dort Produzierten – ineiner Buchrezension die politische Rede betreffend denSatz, dass es hier zu Lande um die Kunst der politischenRede schlecht bestellt wäre. „Hier zu Lande” bedeute-te in Deutschland. Das erklärt, wieso ein Ausländerdieses Jahr diesen Preis kriegt.

Nun ist ein Luxemburger – dem werden Sie zustimmen– nicht irgendein Ausländer, sondern ein Ausländer, deraus der Not eine Tugend gemacht hat. Aus Gründen, dienicht nachvollziehbar sind, weigert sich der nichtluxem-burgische Teil der Welt, luxemburgisch zu reden. Woraussich ergibt, dass sich Luxemburger, wenn sie nicht in to-taler Sprachlosigkeit versenken möchten, um die Sprach-kenntnisse ihrer Nachfahren bemühen müssen. Was wie-derum zur Folge hat, dass ein Luxemburger Deutsch undFranzösisch reden muss. Den luxemburgischen Part lasseich heute Morgen beiseite, in diesen Sprachgenuss mussich Sie nicht bringen, weil Sie ja nicht aller Weltsprachenmächtig sein können. Aber der luxemburgische Rednerist ein politischer Redner, ist immer in zwei Sprachen undsomit auch in zwei Welten unterwegs. Er muss Deutschreden können und er muss auch Französisch reden kön-nen, was voraussetzt, dass er auch beide Sprachen lesenkönnen muss. Politiker sollten ja auch mehr lesen undweniger reden. Deshalb werde ich das auch frühzeitigwieder lassen mit dem Reden.

Nun hat mir die französische Publizistin Brigitte Sauzay,Fachfrau in deutsch-französischen Befindlichkeiten, undBeraterin des Bundeskanzlers für deutsch-französischeAngelegenheiten, neulich in Berlin erklärt : Wenn sie mir,rede ich in deutscher Sprache, zuhöre, würde sie fest-stellen, sonst niemanden in Deutschland zu kennen, derso französisch denkt. Und hörte sie mir in Paris zu, wo ichFranzösisch rede, weil man dort die Sprache für einenDialekt hält, hätte sie den Eindruck, kein Franzose würdeso Deutsch denken. Womit sie eigentlich eine Definitiondes Luxemburgers hätten. Der Luxemburger ist jemand,der versucht, aus der Schnittmenge Deutsch-Franzö-sisch Lebensstoff für europäische und damit auch für

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luxemburgische Politik zu gestalten. Weil wir sooft – wirfeiern ja heute ein Fest der Sprache – deutsch-franzö-sische Sprachlosigkeit feststellen – obwohl die dauerndmiteinander reden (nicht jede Rede ist Sprache) – brauchtes manchmal einen Luxemburger, der in beiden Spra-chen mit beiden reden kann, der in beiden Sprachenauch das gleiche zum Ausdruck bringt. Man redet soviel, weil man eben so viel redet, über die deutsch-französische Freundschaft. Diese Rede ist seit über 50Jahren zu hören. Dabei gab es noch nie einen deut-schen Bundeskanzler und einen französischen Staat-spräsidenten, die sich in einer der beiden Sprachen mi-teinander verständigen können.

Die Sprachunkenntnis der kontinentalen Matadoren istein Glücksfall für Luxemburg. Könnten die sich in einerder beiden Sprachen unterhalten, würde die marginaleNützlichkeit Luxemburgs abrupt abgesenkt werden. Viel-leicht könnte man dann trotzdem der deutsch-französi-schen Freundschaft, würde man sich in einer Spracheüber dasselbe Thema unterhalten, Zukunftschancen ein-räumen dürfen, die man ihr zur Zeit eigentlich nur noch,wenn man absolut hoffnungsschwanger durch die euro-päischen Landschaften zieht, einzuräumen bereit ist.

Redner in luxemburgischer Sprache, Redner in französi-scher Sprache und in deutscher Sprache tun gut daran,wenn die, die zuhören, geht es um das zu Beredende,nicht merken, dass man verschiedene Sprachen spricht,weil es um das Europäische geht.

Dann gibt es auch so etwas wie die Sprache des Her-zens. Ich bin nicht jemand, der ein glühender Euro-Euphoriker wäre. Ich bin aber auch sehr undeutsch indem Sinne, dass ich auch nicht meine Verdrießlichkeitdauernd öffentlich zur Schau trage. Mich wundert dasimmer wieder, dass ich von den elektronischen deut-schen Medien überhaupt noch eingeladen werde, weilich ja nicht Pessimismus, Widermut und Lebensunlustverbreite, sondern mich auch noch daran letztendlicherfreue, dass es so etwas gibt wie die heutige Veran-staltung.

Man muss das noch genießen könne, im früheren Sit-zungssaal des nur westdeutschen Parlamentes redenzu dürfen und zu wissen, dass die deutsch-deutscheWiedervereinigung sich nicht auf die Kosten der Nach-fahren der Deutschen gemacht hat. Deshalb gehöre ichzu den wenigen sich in deutscher Sprache ausdrücken-den Politikern, Publizisten, Denkern und andere, die sich

manchmal auch noch an der deutsch-deutschen Wie-dervereinigung erfreuen können. Ich möchte mich fürdiesen Satz entschuldigen.

Ich sage das nicht deshalb, weil ich von staatlicher Rüh-rung übermannt wäre. Staaten sind erst das Zweitwich-tigste, was es gibt. Zuerst kommen die Menschen, dannkommen die Staaten und die Nation. Und wann immerMenschen zusammengeführt werden und zusammenfin-den und so zusammenfinden, dass andere keine Angst-gefühle zu entwickeln brauchen, dass sie sich zusam-mengefunden haben, dann ist das etwas Gutes.

Weil das so ist, weil die Pause so lang war, weil ich jazum Lesen nach Luxemburg zurück muss, möchte iches auch mit diesen einigen Worten hier beenden lassen.Nicht ohne gesagt zu haben, dass es so normal auchnicht ist, dass ein nichtdeutscher Politiker in der Kate-gorie Politik für Redekunst ausgezeichnet wird. Ich habehier anzufügen, dass ich jeden inständigst darum bittenwürde, die preisgekrönte Rede nicht zu lesen. Ich habedie nämlich eben gelesen. Das war eine frei vorgetra-gene Rede und ich hatte mir vorgenommen, als mich diefreudige Kunde ereilte, ich würde den Rednerpreis krie-gen, ich würde eine richtige Rede vorbereiten. Das warsie !

Vielen Dank!

«La violence envers les femmes, le point de vue d’une femme politique»,discours de Mme Marie-Josée Jacobs,ministre de la Promotion féminineStrasbourg28 octobre 2002

Mesdames, Messieurs,Sehr geehrte Damen und Herren,

Ich begrüße sie herzlichst hier in Strassburg und freuemich, dass sie so zahlreich gekommen sind. Ihre An-wesenheit bestätigt das Interesse an diesem Daphne -Projekt. Fauenhandel ist eine der abscheuerregendstenFormen von Gewalt gegenüber Frauen. Mit sehr viel Aus-dauer und mit großer Solidarität können wir in Europaund weltweit gegen diese Gewalt vorgehen. Die Initiatorin

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dieses Daphne Projektes, Frau Dr.Lea Ackerman, be-weist uns, dass wir mit beharrlichem Vorgehen gegenjene Form von Gewalt viel erreichen können. Ich möchteihr und allen Mitarbeitern von Solwodi von hier aus einherzliches Dankeschön ausdrücken und bin fest davonüberzeugt, dass unsere Zusammenarbeit auch in Zu-kunft fruchtbar sein wird.

Je tiens également à remercier chaleureusement les deuxautres associations qui ont participé à ce projet : Le Mou-vement du Nid de France et la Fondation de la Maisonde la Porte Ouverte du Luxembourg. Je suis très intéres-sée par la présentation des résultats du travail fourni etpar son analyse durant cette conférence.

Dans les cultures matriarcales, la violence envers lesfemmes est quasiment inexistante, et ceci est docu-menté par des études ethnologiques. Levinson a publiéen 1989 une recherche qui porte sur 90 groupes culturelsdans les 60 régions principales du monde. Il a montréque 16% de ces cultures vivent dans des sociétés neconnaissant ni violence, ni prostitution. Ces faits sonttrès peu connus, parce qu’ils remettent en question lefonctionnement du système patriarcal.

M. Godenzi, éminent chercheur suisse dans le domainedes violences envers les femmes, analyse les caracté-ristiques du fonctionnement de ces sociétés non-vio-lentes et matriarcales, comme suit :

- les décisions concernant la gérance de biens se fontd’un commun accord, c.à.d. les femmes participentactivement aux décisions économiques

- les femmes et les hommes ont les mêmes possibili-tés pour divorcer ou se séparer

- les mariages sont monogames

- les hommes résolvent leurs conflits avec les autreshommes d’une manière pacifique

- lors d’abus commis envers une femme, il y a toujoursun tiers pour intervenir immédiatement.

Il est prévu qu’en septembre 2003, le Luxembourg serale siège d’un congrès international promouvant la re-cherche sur le matriarcat. Il a comme objectif la réalisa-tion de l’égalité de droit et de fait entre homme et femmepar l’analyse comparative des sociétés matriarcales etpatriarcales. Un des éléments clé sera la violence enversles femmes au sein du système patriarcal en comparai-son avec le mode consensuel des sociétés matriarcales.

Nous vivons dans des sociétés où la «loi du plus fort» esttoujours de mise. Être fort dans ces termes signifie avoirle pouvoir par l’argent, la force physique ou tout simple-ment à travers le statut social. Sur qui la violence s’ex-erce-t-elle? Sur celui ou celle qui est jugé plus faible,vulnérable, économiquement dépendant. Les racines duracisme et du sexisme sont les mêmes, ne l’oublions pas.

En 1999, le Luxembourg a débuté une campagne natio-nale de sensibilisation sur le phénomène de la violenceenvers les femmes et les enfants.

Cette campagne a eu comme résultat une loi sur le har-cèlement sexuel, un renforcement législatif concernant letourisme sexuel, la pédophilie et la pornographie infantile.

Dans les mois à venir notre parlement adoptera une loiconcernant la violence domestique. Cette loi s’appuiesur le modèle autrichien. Ce projet prévoit l’expulsiondu domicile de l’auteur de violences par la police et lerenforcement du rôle des associations de défense desdroits des victimes. La collaboration entre la police et lesservices d’assistance aux victimes de violence domes-tique devient obligatoire ; de même que la collecte destatistiques.

La violence domestique est sûrement la plus répandueet la plus meurtrière. On estime que les femmes perdentplus d’années de vie par la violence exercée sur elles, parleur entourage familial, que par le cancer et la guerre ! Endéposant cette loi, je craignais une forte opposition, maisil n’en fût rien. Lors des discussions menées au sein desdiverses commissions, l’écho a ce projet a été très posi-tif. J’espère que lorsque cette loi sera applicable, les aviscontinueront à être si cléments. J’ose en douter !

La violence sexuelle

Les statistiques sexuées concernant les violencessexuelles sont très pertinentes. La très grande majoritédes agresseurs sont du sexe masculin, les victimessont essentiellement des femmes et des enfants.

Nos pays civilisés condamnent désormais les violencessexuelles contre les femmes et les enfants : le viol, ycompris entre conjoints, l’inceste, la pédophilie ainsi quela pornographie infantile et le harcèlement sexuel sur leslieux de travail.

De plus en plus souvent le viol est utilisé comme armede guerre. Il n’a pas été facile de le faire admettre commecrime de guerre. Est-ce que seulement une minorité de

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femmes sont confrontées aux violences sexuelles, lesautres femmes restant à l’abri? Je pense que non!

Selon une étude de la Commission européenne, prèsd’un tiers de femmes salariées sont victimes de harcèle-ment sexuel en Europe. Le harceleur, n’est pas spécia-lement intéressé par la personnalité de sa proie, mais belet bien uniquement par son enveloppe physique ou unepartie de son corps, comme les fesses ou les seins.Pourrait-on s’imaginer une plainte pour harcèlementsexuel venant d’une strip-teaseuse ou d’une prostituée?

Par conséquent, il est socialement accepté que les fem-mes aient le droit de se sentir agressées par des imagespornographiques sur leur lieu du travail. Ailleurs il resteencore du chemin à faire, notamment au niveau des mé-dias où le corps féminin est très prisé comme supportpublicitaire.

Il est une réalité que des corps de femmes et d’enfantssont devenus pour beaucoup de gens un produit con-sommable avec un prix marchand.

La pornographie a pris la relève de l’érotisme, du roman-tisme. Or, l’érotisme et la sensualité impliquent le désirde deux partenaires. Dans les représentations pornogra-phiques et la prostitution, le corps des femmes n’a plusle statut d’une personne humaine. Seul le corps est ap-préhendé, faisant l’impasse sur les pensées et les émo-tions qui l’habitent.

Aujourd’hui la pornographie ne se limite plus unique-ment à des photos de seins nus, tout ronds, ou alors àdes grands plans sur les parties intimes. Les représenta-tions deviennent de plus en plus violentes, des films avecdes scènes de tortures et des images de viols entraînantla mort circulent sur Internet.

Ces films «hardcore» (porno dur) et les «reality-show»sont malheureusement de plus en plus demandés. Nenous faisons pas de faux espoir, le marché va répondreà la demande croissante. Que faut-il déduire du fait quedes personnes éprouvent du plaisir sexuel en visionnantune scène de viol ou de torture commis sur des femmesou des enfants? Elles sont devenues insensibles à ladouleur de l’autre. Ces consommateurs de pornographiedure ont perdu la capacité d’identifier les victimes en tantque personne humaine. Ce n’est pas un humain qui leurfait du plaisir, mais uniquement la souffrance des mal-traités !

Il n’y a plus de respect pour l’identité et l’intégrité de lapersonne humaine. Pouvons-nous en tant que société

démocratique accepter cette déshumanisation de lapersonne humaine? C’est dans ce sens que le Conseildes ministres de la Justice et des Affaires Intérieures aadopté la décision cadre contre l’exploitation sexuelledes enfants et la pédopornographie. Cette décision in-clut toute une série de mesures concernant la pédopor-nographie sur Internet.

Et la prostitution dans tout cela?

Le débat au niveau européen autour de la prostitutionforcée ou volontaire, ne profite guère qu’aux réseaux cri-minels. Mon approche de cette problématique est trèspragmatique.

Je ne condamne nullement les prostituées. Nos Étatsdoivent continuer à les soutenir par des centres de con-sultations, leur fournissant des aides sociales, médi-cales, psychologiques etc. Mais nous devons en mêmetemps prendre les mesures nécessaires pour «briser lesilence» comme nous le faisons pour la violence domes-tique.

Qu’en est-il de la violence au sein du système prostitutionnel?

Plus de 80% des prostituées ont été victimes de vio-lences durant leur enfance. Seulement 6% des prosti-tuées disent ne pas avoir subi de violence durant l’exer-cice de la prostitution, soit par les «clients», soit parles proxénètes. Enfin 44% s’expriment pour une léga-lisation de la prostitution. Notons encore que les prosti-tuées présentent une très grande tolérance à la douleur,ce qui entraîne souvent une négligence grave de leurcorps.

Depuis la chute du mur de Berlin, il y a de moins enmoins de prostituées «locales» dans les rues. Et celanous interpelle tous. Le trafic des femmes rapporte ac-tuellement plus d’argent aux trafiquants que la drogue.La drogue se consomme en une fois, les services sexuelsnon. On estime que l’industrie mondiale du sexe rap-porte 52 milliards de dollars chaque année aux réseauxcriminels organisés! Malheureusement je pense que cechiffre a tendance à être à la hausse.

L’Europe a lancé différents programmes d’actions qui fi-nancent des recherches et des projets de prévention dela traite des femmes. Lors de la Présidence luxembour-geoise en 1997, un tel programme a été lancé de concertavec les Américains en Pologne et en Ukraine. Des ONGlocales sont financées pour prévenir les jeunes filles

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d’entrer dans ces réseaux, et d’aider les victimes de latraite à une bonne réinsertion. Entre-temps des projetssimilaires fonctionnent dans de nombreux pays de l’Eu-rope de l’Est. Les actions au niveau des pays dits d’ori-gine sont insuffisants, si parallèlement la demande dansles pays de destination augmente. Pour cela il faut ren-dre visible le consommateur, celui qui crée la demande.

Je pense qu’actuellement nos sociétés ne sont pastoutes à fait prêtes pour une approche de la sexualitéégalitaire. C’est bien de cela qu’il s’agit, mais je ne perdspas l’espoir, surtout pas pour les générations à venir. Ré-cemment le Conseil des ministres de la Justice et desAffaires Intérieures a adopté une décision cadre relativeà la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants et dela pédopornographie.

Dans le cadre du 4e programme d’action de la Com-mission Européenne, le projet luxembourgeois «Parta-geons l’égalité- Gläichheet deelen- Gleichheit teilen», acomme objectif la transmission d’une éducation appli-quant la pédagogie du genre. L’intégration des conceptsde l’égalité et de la démocratie doit se faire dès le plusjeune âge chez les enfants des deux sexes mais aussi,au niveau de tous les acteurs de notre société.

Les modules élaborés dans le cadre de ce projet ontpour but d’apprendre aux enfants dès leur plus jeuneâge des comportements non-violents et non-sexistes. Ilimporte d’enseigner aux enfants de tout âge une résolu-tion non-violente des conflits. Il est indispensable de tra-vailler dans le sens de la non-violence et de sensibilisertoute la société, en particulier la population masculine.

J’ajouterai pour conclure, qu’une participation équili-brée, voire paritaire, implique un changement des rôlesimpartis par notre socialisation aux hommes et aux fem-mes. Le développement d’une culture de paix passe iné-vitablement par l’éducation aux droits de la personnehumaine et à la non-violence. L’égalité est une conditionsine qua non de la démocratie. Par une remise en causepositive et constructive des structures du pouvoir éta-blies et des rôles stéréotypés, elle permet d’aboutir à unchangement structurel à tous les niveaux et finalementà un nouvel ordre social.

C’est pour cela qu’une large partie de la politique euro-péenne se concentre de plus en plus sur la réduction desviolences dites structurelles, à savoir : réduire l’écart desalaire entre homme et femme, augmenter la participa-tion des femmes aux prises de décision, aider les fem-mes à briser le «plafond de verre» qui les empêche d’oc-cuper des postes à très grandes responsabilités, trouver

des solutions à la conciliation entre vie professionnelleet familiale, le fameux gender mainstreaming qui con-siste à introduire le référentiel féminin dans toutes lespolitiques, etc.

Je pense qu’on n’arrêtera pas la violence envers les fem-mes aujourd’hui ou demain. De même la prostitution.Que pouvons-nous faire? Briser le silence! Il faut dire– c’est faux que la prostitution est le plus vieux métier dumonde. Nous concentrer parallèlement sur la demandedes soi-disant services sexuels. Clamer haut et fort quenous les femmes ne voulons pas être regardées commeun objet sexuel potentiel. Promouvoir une culture d’hom-mes qui se solidarise avec ces idées et évidemmentéduquer nos enfants aux respects du droit universel àl’intégrité corporelle de toute personne humaine.

Discours de S.A.R. le Grand-Duc à l’occasion du dîner offert par LL.AA.RR.le Grand-Duc et la Grande-Duchesse en l’honneur de S.E.M. Rudolf Schuster,Président de la République slovaquePalais grand-ducal12 novembre 2002

Monsieur le Président,

C’est pour la Grande-Duchesse et pour moi-même unegrande satisfaction de pouvoir vous saluer à Luxem-bourg en compagnie de Madame Schusterova ainsi queles membres de votre délégation.

Vous êtes, Monsieur le Président, le premier Chef d’Étatde la Slovaquie à rendre officiellement visite à mon pays.Je ne puis que m’en réjouir très sincèrement.

La République slovaque, un des plus jeunes États denotre continent, a pris officiellement rang dans le concertdes nations souveraines le 1er janvier 1993. État jeunecertes, la Slovaquie n’en est pas moins une très ancien-ne nation qui plonge ses racines historiques jusqu’enl’an mille. C’est cet héritage et le sentiment profondd’une appartenance à une langue et à une culture com-munes qui ont fait renaître au cours des deux sièclesderniers la volonté de redevenir un État indépendant.

Dans cette longue pérégrination du peuple slovaque,nous pouvons trouver bien des similitudes avec notre

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propre histoire : à savoir l’appartenance à des ensem-bles étatiques différents et une succession de domina-tions étrangères changeant au gré des héritages ou de lafortune des armes des grandes puissances de l’Europed’alors.

Pour mon pays, l’obtention du statut de nation souve-raine remonte au Congrès de Vienne. Elle ne s’est toute-fois matérialisée que 25 ans plus tard, en 1839 suite auxaccords de Londres et en tant que prolongement de laRévolution belge de 1830.

Pour la Slovaquie, le chemin a été plus long encore. Unefois la liberté retrouvée en 1989 après un demi-siècled’oppression politique le pays a choisi le chemin de l’in-dépendance trois ans plus tard.

Les conditions au début étaient certes loin d’être éviden-tes à cette époque, tant du point de vue de la situationpolitique intérieure que de l’héritage économique.

Force est de reconnaître qu’après des années d’incer-titude politique, la Slovaquie a pu, dans la foulée desélections générales de 1998, prendre un nouveau départ.Votre pays est à présent engagé avec conviction et dé-termination sur la voie de l’intégration à l’Europe, chemindont les vicissitudes de l’histoire l’avaient écarté pen-dant près d’un demi siècle. Autre avancée combien si-gnificative: la Slovaquie sera admise au sein de notreAlliance dans quelques jours.

Qui, voici 10 ans, aurait pu imaginer pareil bouleverse-ment? Il est vrai que depuis cette époque nos relationsbilatérales se sont aussi intensifiées comme en témoi-gnent les visites officielles de nos responsables politi-ques.

Monsieur le Président,

Voici pour l’histoire et pour le passé récent. Je voudraisà présent me tourner vers notre avenir qui sera doréna-vant partagé.

Placé devant un redoutable défi, votre pays a su, dansun laps de temps très court, rattraper son retard parrapport à d’autres pays candidats, en particulier ceux duGroupe de Visegrad.

Vous-même, Monsieur le Président, votre Premier minis-tre, Monsieur Dzurinda, votre ministre des Affaires étran-gères, Monsieur Kukan que j’ai le plaisir de saluer avecson collègue de la Défense, vous pouvez être fiers d’avoirréussi avec l’aide de la grande majorité des responsa-bles politiques comme des acteurs économiques, sans

oublier la population slovaque, à redresser la barre et àhisser la Slovaquie au rang des pays qui remplissent lescritères d’éligibilité fixés pour pouvoir prétendre à l’adhé-sion à l’Union européenne.

Cet effort remarquable mérite notre estime. Il est debonne augure pour notre avenir commun dans cettecommunauté de valeurs à laquelle nous devons depuisplus de cinq décennies la paix et la prospérité.

L’avènement de cette construction unique qu’est l’Unioneuropéenne ne devrait pas susciter la crainte dans lechef d’une partie de vos citoyens de voir leur patrie ab-sorbée dans une sorte de nébuleuse où l’identité histori-que et culturelle de chaque nation disparaîtrait. C’est aucontraire à travers l’Union européenne que nous pour-rons mieux défendre face à la globalisation nos spécifi-cités nationales qui, additionnées, font la richesse denotre Union. Le Luxembourg, présentement le plus mo-deste par sa taille en fournit bien la preuve par la vigueuret la visibilité de sa présence au sein de l’Union. Monpays a été, dès la fin de la «Grande Guerre», et encoredavantage après la Seconde Guerre mondiale l’un desplus fervents protagonistes de l’édification européenne.De par sa situation géographique, n’a-t-il pas toujoursété l’une des premières victimes des rivalités entre lespuissances européennes voisines?

Notre Europe s’engage aujourd’hui dans une étape cru-ciale : réunifier pacifiquement le vieux continent. Cettenouvelle Europe devra:

- être exempte de tout relent de nationalisme,

- refuser l’intolérance comme les idéologies d’exclusion,

- et faire preuve d’une grande solidarité.

Réunifiée, elle saura retrouver les racines profondes desa civilisation riche d’une grande diversité.

Monsieur le Président,

Votre pays aura achevé dans les prochaines semainesles derniers pas de son intégration dans la famille euro-atlantique.

Je tiens à saluer dans ce contexte la contribution de laSlovaquie à la stabilité et à la sécurité internationale auregard de sa participation à de nombreuses missionsde paix ainsi qu’à travers les facilités qu’elle a offertespour soutenir les opérations militaires initiées après lesévénements du 11 septembre.

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Monsieur le Président,

Vos concitoyens ont confirmé voici deux mois que lepeuple slovaque a bien compris les enjeux qui se pré-sentent pour son avenir dans le contexte des deux éché-ances décisives que je viens d’évoquer. La sagesse deleur jugement nous a réconfortés et nous ne voudronspas les décevoir. Nous aussi sommes conscients denotre devoir de solidarité envers nos nouveaux parte-naires et alliés. À l’instar de ce que j’ai dit il y a quelquessemaines à Prague, mon pays accueillera la Slovaquieavec amitié. Je puis vous assurer que, m’exprimantainsi, je me fais l’interprète des sentiments de mes com-patriotes.

Qu’il me soit permis à cet endroit de relever que votremessage de sympathie et de réconfort fut le premier àm’avoir été adressé à l’occasion de la récente catastro-phe aérienne qui a endeuillé mon pays.

Monsieur le Président, Excellences, Mesdames,Messieurs,

Dans cet esprit, je voudrais, ensemble avec la Grande-Duchesse, lever mon verre et boire

- à la santé et au bien-être de Votre Excellence ainsi quede Madame Schusterova;

- à la prospérité de la nation slovaque;

- ainsi qu’a l’amitié entre nos deux peuples au sein decette nouvelle Europe pacifique et solidaire.

„Europa an der Kreuzung“, discours de M. Jean-Claude Juncker à la réunionannuelle de la Europäische Stiftungfür den Aachener DomAix-la-Chapelle16 novembre 2002

Meine sehr verehrten Damen und Herren, liebe Freunde,

In Aachen über Europa zu reden ist schwieriger alsEulen nach Athen zu tragen, obwohl ich mir das auchrelativ schwierig vorstelle. In Aachen redet man gerneüber Europa, weil diese Stadt ein zutiefst europäischesAmbiente ausstrahlt, Europa in dieser Stadt nie zumFremdwort verkommen ist und man sich auch ohne

Mühe und ohne Scheu zu europäischen Grundanliegenund Grundlinien äußern darf.

Europa an der Kreuzung, lautet der Titel diese Vortrages.Europa steht an und vor vielen Kreuzungen. Wann immerman an einer Kreuzung steht, muss man eine Entschei-dung treffen, so oder so. Und einige davon – das weißman schon, wenn man sie trifft – sind unumkehrbar.Europäische Kreuzungen haben das Spezifikum, dasssie häufig nicht direkt als Kreuzung erkennbar sind, son-dern einem eher als Weggabelung vorkommen, vor derman sich nicht notwendigerweise zu einer Richtungsent-scheidung aufgerufen oder gar animiert spürt.

Es gibt an europäischen Kreuzungen das wundersameVerkehrsverhalten der Europäer, das manchmal lustig zubeobachten ist, das aber auch sehr oft dramatische Fol-gen haben kann. Es gibt Ampeln, die auf Rot stehen unddann fährt jeder weiter. Es gibt Ampeln, die auf Grün ste-hen und da bleiben alle stehen. Und es gibt Kreuzungenohne Ampeln. Das ist die eigentliche europäische Kreu-zung, denn es gibt an europäischen Kreuzungen keineWegweiser, die einem bei der Fragestellung schon nahelegen würden, in welche Richtung man sich auf den Wegmachen muss. Außerdem herrscht auf den europäischenKreuzungen größtes Durcheinander.

Es gibt in Europa zwei Sorten Menschen, zwei Grundein-stellungen, zwei Befindlichkeiten, die sich proportional inetwa zu gleich stark besetzten Hälften ausmalen lassen.Es gibt die Europäer in der europäischen öffentlichenMeinung, die es im übrigen nicht gibt, oder besser gesagtin den 15 nationalen öffentlichen Meinungen, die der Auf-fassung sind, dass wir mehr Europa bräuchten in vielenBereichen der tatsächlich stattfindenden Politik und auchnoch in der der Kategorie des Traumes zuzuordnendenBereichen. Menschen, die von der festen Überzeugungbeseelt sind, dass wir aus den Lehren des zwanzigstenJahrhunderts gestärkt alle Vorkehrungen treffen müssen,damit andere, die nach uns geboren werden, sich nichtnoch einmal damit beschäftigen müssen, wie man übereuropäische Fehlschläge hinwegkommt. Und es gibtetwa 50 Prozent der Menschen, die der Auffassung sind,wir hätten genug Europa, wir bräuchten nicht mehr son-dern weniger Europa. Sie fühlen sich von Europa einge-grenzt, fast umzirkelt. Sie sind der Auffassung, aus deneuropäischen Dingen erwachse nichts Gutes mehr, son-dern nur Zwänge für unser nationales Benehmen, unserelokale Selbstbestimmung, unser regionales Selbstver-ständnis, Einschränkungen für unsere nationale Selbst-findung. Diese zwei eben beschriebenen europäischen

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Befindlichkeiten stoßen sehr oft aufeinander. Man merktes jedoch kaum, weil jeder die Gretchenfrage „Wie hältstdu es mit Europa?” unisono mit einer Befürwortung Eu-ropas beantwortet.

Die schlimmsten Europagegner konnten sich bei ihrereuropafeindlichen Rhetorik durchaus einmal zu einempositiven Grundbekenntnis zu Europa und zur Europäi-schen Union äußern. Mir ist das im französischen Präsi-dentschaftswahlkampf besonders stark aufgefallen, woauch Herr Le Pen, dem ich eigentlich europäische Am-bitionen absprechen möchte, seinen EU-kritischen Dis-kurs durchaus mit sehr pro-europäischen Bekenntnissenunterlegt hat. Die Aufgabe der Politik besteht eigentlichdarin, diese Befindlichkeiten zur Kenntnis zu nehmen, siegenau zu orten, sie voneinander zu trennen, dort wo sietrennbar sind und sie zueinander zu führen, wo sie zu-sammengeführt werden können, Brücken zu schlagenzwischen diesen beiden europäischen Befindlichkeiten.Wer nur auf die eine setzt und die andere unterschätzt,wer die einen privilegiert und die anderen diskriminiert,trägt mit dazu bei, dass sich die beiden Befindlichkeitenverfestigen, festsetzen in den Herzen der Menschen, inder Art und Weise europäische und damit auch nationaleZukunft zu spüren, sie regelrecht zu riechen, sie zu er-gründen. Dann bleibt es bei dem großen europäischenMissverständnis, dass wir immer zwei Kategorien vonEuropäern sind, weil die beiden Teile Europas sprachlosgeworden sind.

Die eigentliche Aufgabe der Politik ist es diese Sprach-losigkeit zu überbrücken durch eine etwas pädagogi-scher gestaltete Rhetorik, die beide Elemente des öf-fentlichen Diskurses beinhalten muss, nämlich Appell anden gesunden Menschenverstand zu machen und auchnicht an der Sprache des Herzens vorbeizureden. Euro-pa ist nicht nur eine rational zu begründende Sache.Rational kann man auch das „Nicht-Europa” begründen.Es braucht schon die Sprache des Herzens, um zu mer-ken, wieso sich neben dem nationalen Diskurs die Ebenedes Herzens hinzugesellen muss. Beide Komponentengehören zusammen. Es ist nicht alles sofort einleuch-tend und es wird immer schwieriger, den Menschen zuerklären, dass das europäische Integrationswerk vorallem ein Werk des Friedens war, ist und bleiben muss.

Ich gehöre nicht zu diesen Leichtfüßigen, oberflächlichBetrachtenden, diesen nicht genau Hinblickenden, nichtzu denen, die die Hintergründe nicht mehr zur Kenntnisnehmen wollen. Deshalb ist dieser Prozess, dass an derEuropäischen Kreuzung immer wieder die Frage zwi-

schen Krieg und Frieden auftaucht, nicht eine von derGeschichte entgültig beantwortete. Es gibt Bilder, dieman nicht mehr zeigt, aber immer wieder zeigen sollte.Es gibt Bilder von den Schlachtfeldern von Verdun, woAnfang der dreißiger Jahre des 20. Jahrhunderts jungeFranzosen und junge Deutsche auf den Gräbern ihrerVäter standen und sich den heiligen Schwur gegenseitigmit goldenen Buchstaben unterschrieben, dass so einbrutaler Krieg nie wieder stattfinden wird. Und 8 Jahrespäter fand es wieder statt. Es hat immer in EuropaMenschen gegeben, die sich nach jedem Krieg sagten:„Nie wieder Krieg!”. Diesen typischen Nachkriegssatzgab es nach jedem europäischen Krieg, aber es ist erstseit dem zweiten Weltkrieg so gewesen, dass aus diesemNachkriegssatz „Nie wieder Krieg!” ernsthafte, mühse-lige, knochenharte praktische Politik gemacht wurde.

Nun sind wir ja mit uns selbst gnädig, weil wir sehr oftdenken, dass wir alles was gut ist selbst gemacht hättenund für alles was sich in Schieflage befindet, andere zu-ständig wären. Eigentlich ist es so, dass die heute Eu-ropa regierende Generation kein Verdienst hat an dem,was zustande gekommen ist. Es ist die Generation derVäter meiner Generation, die den Anspruch auf histori-sche Leistung in voller Fülle für sich beanspruchen kann.Wer sich vorstellt, dass 1945/1946 geschundene Männeraus Konzentrationslagern, von den Frontabschnitten inihre zerstörten Städte und Dörfer zurückkamen, dassFrauen, die ihre Söhne im Krieg verloren hatten, dassviele europäische Familien in jedem Land der heutigenEuropäischen Union Tote zu beklagen hatten, dass dieseMenschen sich aufgerafft haben – so als ob ein Ruckdurch den europäischen Kontinent gegangen wäre – dieEuropäische Gemeinschaft für Kohle und Stahl auf denWeg zu bringen, trotz der Unkenrufe der Professoren,Bedenkensträger (Luxemburgische Stahlbarone z.B.)und obwohl sie alle Hände voll damit zu tun hatten, dieeuropäischen Städte und Dörfer wieder aufzubauen undjeden Grund der Welt gehabt hätten, die Ärmel nichthochzukrempeln. Alle haben damals mit angepackt !

Wenn ich den Kleinmut der heutigen Menschen verglei-che mit dem Herzensmut der damaligen, dann könntenwir uns mit der heute vorherrschenden Einstellung, mitder grundlosen Mut- und Perspektivlosigkeit überhauptnicht vorstellen, dass wir ein solch historisches Werkjemals wieder zum Gelingen führen könnten. Daher giltmeine respektvolle Anerkennung den Lebensleistungenunserer Eltern und Großeltern, die es schwerer hatten alswir und doch fast alles besser gemacht haben als wir.

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Für diejenigen, die im Europa des Jahres 2030 die euro-päischen Staaten regieren werden, ist die Gefahr dochsehr groß, dass die schrecklichen Figuren des 20. Jahr-hunderts wahrscheinlich im völligen Vergessen unterge-gangen sein werden. Weil niemand mehr die Ursachender Entstehung der Europäischen Union kennen wird,die nicht anders zu gestalten war als sie eben gestaltetwurde, wird sich wohl der europäische Anspruch an dasHandeln der Regierungen, der einzelnen Menschen, völ-lig verwirrt haben. Diejenigen, die sich im Jahre 2030am Anfang ihres Erwachsenenlebens befinden werden,werden in genau der Lage sein, in der wir uns – relativbetrachtet – heute befinden, wenn es um historischeZeitvergleiche geht. Die im Jahre 2030 Lebenden, Re-gierenden werden von Hitler und Stalin so weit entferntsein, wie meine Generation von Georges Clemenceau(1841-1929) und Wilhelm II. Nun möchte ich beide Tatenüberhaupt nicht miteinander vergleichen: Clemenceauund Wilhelm II. auf der einen Seite und Hitler und Stalinauf der anderen. Es geht um den Zeitabschnitt, über dasMessen des Wissens, das man über die hat, die langevor uns da waren und über die Differenz im Wissen überWirken. Da die Menschheit insgesamt vergesslich istund weil man heute schon feststellt, dass man sichkaum noch an etwas erinnern kann, was in den 30 Nach-kriegsjahren in Europa passiert ist, geschweige denn andas, was sich in den 30 Vorkriegsjahren in Europa abge-spielt hat, ist meine dezidierte Auffassung die, dass eseinige endgültige Dinge in Europa gibt, die man jetztregeln muss, weil die, die später am Drücker sind – umes salopp zu formulieren – es nicht mehr leisten können,weil das Wissen, die Bezugspunkte und das kollektiveErinnern fehlen. Meine Generation hat zumindest nochdie Chance, dass wir mit unseren Vätern und Mütternüber die Zeit und über das Schlimme an dieser Zeit re-den können. Diejenigen, die heute 15 oder 16 Jahre altsind, haben diese direkten Zeugen und Bezugspersonenschon nicht mehr, und die, die in 30 Jahren das Sagenhaben werden, sind, losgelöst vom Bösen, nur noch demGuten zugewandt, ohne zu wissen, dass Gut und Bösein ihren Erklärungsprofilen nicht voneinander trennbarsind.

Das Bedenkliche ist, dass an diesen europäischen Kreu-zungen viele Kleinmütige stehen. Das ist der Grund wes-halb wir so viel über sehr unwichtige Dinge reden undkaum noch über das eigentliche Ferment des europäi-schen Zusammenwachsens, nämlich dass die histori-sche, dramatische europäische Frage „Wegkreuzung

zwischen Krieg und Frieden” so und nicht anders beant-wortet werden darf. Wir haben jetzt einige, doch immer-hin beträchtliche europäische Fortschritte in den letzten50 / 60 Jahren ansammeln können. Aber auch dort, woder Fortschritt uns Beine gemacht hat, weil das Stehen-bleiben uns zurückgeworfen hätte, auch dort stehen wiran Kreuzungen. Die handelnden Personen und die sieBeobachtenden gleichermaßen.

Nehmen wir mal das Beispiel – es mag kein sehr glück-liches sein – der europäischen Wirtschafts- und Wäh-rungsunion. Es ist noch nicht so lange her, dass wir unsgestritten haben über Zuschnitt, Grundmuster und allge-meine Ausflüchte des europäischen Wachstums – undStabilitätspaktes. Ich bin inzwischen so altgedient, dassder Euro und ich die einzigen Überlebenden des Maas-trichter Vertrages sind. Ich wünsche dem Euro, dass eres länger aushält als ich!

Das prinzipielle Ausrichten des Euros und der ihn beglei-tenden Wirtschaftspolitik auf dauerhafte Stabilität hatteseinen guten Grund. Damals wurde der Euro von vielenangemahnt, die es eigentlich mit dem Euro überhauptnicht ernst nahmen. Die Eurogegner hatten Stabilitäts-mängel in der Wiege festzustellen geglaubt und dieje-nigen, die auf eine stärkere Veränderung des Stabi-litätsgedankens hofften, wurden nicht wirklich ernstgenommen. Heute stehen wir vor der Kreuzungsfrage,ob der Stabilitätsgedanke nur ein im Vorbeigehen zärt-lich geflüstertes Mutterwort an der Wiege des Euros waroder ob dies ein permanenter Kampfaufruf für die aktiveGestaltung des Euro-Raumes bleiben soll.

Diejenigen, die es mit dem Euro nie so genau haben,sind auch jetzt diejenigen, die es mit der Stabilität nichtso genau nehmen. Obwohl es mich im nachhinein freut,dass es kaum noch jemanden gibt, der nicht schon im-mer für den Euro gewesen wäre. Wenn es in der katho-lischen Kirche so viele Spätberufene geben würde wiebeim Euro, dann bräuchten wir uns über Priestermangelgar keine Sorgen zu machen. Jeder war ja immer schonfür den Euro! Ich stelle heute fest, dass einige Spätbe-rufene besser daran getan hätten, von Anfang an dabeizu sein. Dann hätten sie im Umgang mit den Stabilitäts-kriterien wahrscheinlich weniger Interpretationsschwie-rigkeiten, als sie jetzt zur Zeit haben.

Aber man darf die Menschen nicht auf Eis locken. Mandarf den Menschen nicht erklären, dass nationale Wäh-rungen eigentlich ein kollektives Phänomen von gesternsind und dass man auf nationale Währungen verzichten

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kann, und damit auch auf nationale Bezugspunkte undEntscheidungsmechanismen; dass wir eine europäischeWährung brauchen, weil wir diesen europäischen Bin-nenmarkt durch seine geldpolitische Dimension eigent-lich vergrößern wollen und dass wir dies im Rahmeneines Stabilitätskanals machen wollen; dass die Men-schen uns das glauben und wenn dann der Euro da ist,wir uns langsam, in Trippelschritten – aber auch Trippel-schritte ergeben Distanz – von diesen Stabilitätszielenentfernen.

Wer jetzt die Stabilität des Euros in Gefahr bringt, auchnur ins Gerede bringt, entzieht zukünftigen europäischenProjekten, wenn sie denn glaubhaft sein sollen und beiden Menschen auch ankommen sollen, jede Grundlage.Wieso soll jemand im Stande sein, eine gutgefügte ge-meinsame Außen- und Sicherheitspolitik zu gestalten,wenn er durch den Beweis der Tat, den Beweis ebennicht erbringt, dass er bereit ist, wieder die Vorgabender grössten europäischen Nachkriegsrevolution, unddas war die europäische Wirtschafts- und Währungs-union in ihren Grundlagen, weiterhin auszurichten? Des-halb müssen wir darauf drängen, dass es im Umgangmit den Stabilitätskriterien nicht so sein kann, dass mansich nach Lust und Laune und je nach Wahltermin, jed-wede Freiheit im Umgang mit diesen Kriterien nimmt.

Das Zweite ist, dass wir Verständnis dafür finden müs-sen, wieso wir die Erweiterung der Europäischen Unionnach Mittel- und Osteuropa und nach Zypern und Maltabrauchen. Ich denke, das hat mit einer Dimension euro-päischer Politik zu tun, die oft unterschätzt wird, nämlichdass die Europäische Union nicht nur ein Entwurf für unsselbst sein kann, sondern auch ein Angebot an die Welt.Wer vor allem mit der afrikanischen Welt ins Gesprächkommen möchte und mit Teilen der arabischen Befind-lichkeit Anknüpfungspunkte sucht, der täte gut daranZyprioten und Malteser im europäischen Boot zu haben.Deshalb ist dies nicht nur eine Erweiterung nach Mittel-und Osteuropa, sondern auch eine sehr wünschens-werte Erweiterung bis vor die afrikanische Küste.

Die Erweiterung nach Ost- und Mitteleuropa ist ein Un-wort an sich. Es klingt fast nach Besatzung. Es ist je-doch kein militärischer Vorgang. Die Menschen dortmöchten ja Mitglieder der Europäischen Union werden.Viele der Vokabeln sind aus politischen Vereinfachungs-gründen zweckgeboren – „Erweiterung”, „Beitritt” -,werden aber den Ansprüchen der Menschen nichtgerecht.

Ich lese und höre, dass viele in unseren Ländern mit demGedanken der Erweiterung und Vergrößerung der Euro-päischen Union nicht so richtig zu Rande kommen, weildie Angst vorherrscht, dass im Detail nicht gründlichgenug verhandelt worden wäre und Bedenken geäußertwerden, ob denn diese Länder überhaupt über das not-wendige ökonomische Rückgrat verfügten.

Wie viele denken, dass die, die wir früher unsere Brü-der und Schwestern in Ost- und Mitteleuropa nannten,Anschluss finden könnten an Europa? Ob wir dannglücklich werden, glücklich bleiben könnten, wenn an-dere hinzukommen, die indirekt den Anspruch erhebenan unserem Glück teilhaben zu können? Dabei ist die-ses Glück ja kein Glück, sondern materielle Zufrieden-heit. Wir leben in einer Zeit wo man materielle Zufrie-denheit mit Glück verwechselt, weil wir einfach keinenBegriff mehr zu Stande bringen, wenn es um Funda-mentalkategorien des Lebens geht.

Es war einfach, als die Kommunisten Ost- und Mitteleu-ropa noch fest im Griff hatten, bei jeder Sonntagsredeund jeder größeren Veranstaltung in Westeuropa impe-rativ zu fordern, es würde reichen, dass die Menschensich von der Fessel des Kommunismus befreiten umdann auf dem Wege der strikten Normalität Einzug indie europäische Familie halten zu können. Dann ist pas-siert, wovon die meisten gedacht haben, es würde niepassieren: Die Menschen haben es aus eigener Kraft-anstrengung geschafft, die Fesseln des Kommunismuszu sprengen. Und deshalb unterschätzen wir die Men-schen aus Ost- und Mitteleuropa eigentlich wenn es jetztum Transformationsleitungen geht. Wer sich aus derFessel des Kommunismus befreien kann, der es schafftauch sich in wenigen Jahren von administrierten Volks-wirtschaften nach freien Marktwirtschaften zu bewegen,die auch einigermaßen zufriedenstellend funktionieren,der wird es auch schaffen, Eintritt in die europäischeFamilie zu finden. Allerdings nur, wenn wir auf unseremMarsch in die europäische Zukunft, die für viele ohnehineine vor allem nationale Zukunft ist, auch Rücksicht neh-men auf die, die sich jetzt in etwas kleiner gesetztenSchritten dem europäischen Zug anschließen.

Ich bin sehr beeindruckt von dem, was die Menschenin Ost- und Mitteleuropa in zehn Jahren zustande ge-bracht haben. Ökonomisch befinden sich diese Staatenselbstverständlich noch in einer Lage, die sie auf denersten Blick in vielen Bereichen nicht absolut beitritts-fähig macht. Wer aber die Transformationsleistung ver-gleicht, die es in den letzten zehn Jahren gegeben hat,

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der muss beeindruckt sein von der Arbeitsleistung dervor allem einfachen Menschen, die aus einem System,wo sie in kollektiver Solidarität aufgenommen waren,hineingeworfen wurden in eine Welt und kollektive Or-dnungen, wo eher das Individuum dominiert als das Kol-lektive angestrebt wird, wo Menschen, denen nie eineEntscheidung für das Berufsleben abverlangt wurde,plötzlich von heute auf morgen unvorbereitet Entschei-dungen selbst treffen müssen. So gesehen ist doch derReformwille und die Reformfähigkeit und -leistung inOst- und Mitteleuropa um ein Vielfaches höher als inden gesättigten Volkswirtschaften in unseren Regionen.Anstatt also einen mitleidigen Blick auf die Menschen inOst- und Mitteleuropa zu werfen, sollten wir einen an-erkennenden Blick auf die Leistung werfen die dort er-bracht wurde.

Im übrigen verhielt es sich anlässlich des EU-BeitrittsSpaniens und Portugals so, dass diese beiden Ländersowohl makroökonomisch betrachtet wie auch in vielenBereichen des mikroökonomisch kaum Fassbaren, ineiner fast gleichen Situation wie die Ost- und Mitteleuro-päer waren. Ist es denn dermaßen unzumutbar dass wirin unseren Ländern jetzt ein bisschen teilen müssen mitden Menschen in Budapest, in Bukarest und in War-schau? Wo ist eigentlich das Schlimme daran, dass wirzu einer neuen kontinentalen Logik des Teilens kommenmüssen, statt diesem Irrglauben zu folgen, wir bräuchtenimmer mehr. Wir werden in unserem Teil Europas nichtdauerhaft glücklich sein können, wenn die Menschen imanderen Teil Europas dauerhaft unglücklich bleiben sol-len. Insofern ist das eine Sache des Herzens. Man mussEuropa begreifen als diesen kontinentalen Geleitzug indem jeder seinen Platz und jeder seine Stelle findet undin der alle ihren Rang verlieren, wenn der Geleitzug ab-geblockt wird durch diejenigen, die nicht den notwendi-gen Mut vor geschichtlichen Herausforderungen hätten.Dass dies nicht einfach sein wird, steht außer Frage.Dass aber die Kosten der Nicht-Erweiterung größer seinwerden, als die relativ minimalen Kosten der Erweiterungsteht auch außer Frage.

Niemand in Europa weiß, was Europa kostet. Jeder redetdarüber, als ob er in seinem Geldbeutel spüren würdewas Europa kostet, dass Europa ihm den Euro aus derTasche zieht. Wenn man bedenkt, dass für die Euro-päische Union in ihrer heutigen Zusammensetzung1,01% des europäischen Bruttosozialproduktes finan-ziert wird, also ein verschwindend geringer Teil des euro-päischen Reichtums der Jahr für Jahr erwirtschaftet

wird, merkt man, dass es weltweit keine Friedensinitia-tive zu besichtigen gibt, die so billig wäre wie die euro-päische es bis jetzt war. Der Frieden hat keinen Preis.Der Frieden hat auch keinen Kostenpunkt. Wer 1%seines Reichtums aufbringen muss, um dauerhaft Frie-den in Europa zu garantieren, der kann durchaus auf dieerbrachte Leistung Stolz sein. Wenn jetzt jeder von uns5,- oder 6,- oder 10,- Euro mehr auf den Tisch legenmuss, damit diese Friedenssphäre der EuropäischenUnion von heute ausgedehnt werden kann an die heu-tigen an die europäischen Grenzen stoßenden Regio-nen und Länder, ist dies ein Friedenspreis von dem ichdenke, dass man ihn von jedem verlangen kann, der inunseren Staaten groß geworden ist und so gut lebt,dass viele von uns gar nicht mehr merken, wie gut wireigentlich leben.

Es ist ja nicht unser Verdienst, dass wir auf der Sonnen-seite des europäischen Kontinents groß wurden. Oderdas Schuldverhalten derer, die nach dem zweiten Welt-krieg in Ost- und Mitteleuropa groß werden mussten,dass sie auf der Schattenseite des europäischen Konti-nentes leben mussten. Insofern muss man Schatten-und Sonnenseiten so zusammenführen, dass die Sonneüberall scheinen kann. Wenn vielleicht auch ein bisschenweniger als bei uns, aber dann um ein Vielfaches mehr inOst- und Mitteleuropa. Im übrigen können wir von denMenschen, die doch wirklich etwas geleistet haben inden letzten zehn Jahren noch viel lernen, und vielleichteinige Ermüdungserscheinungen, die uns dauernd über-mannen, ein Stück weit abstreifen. Diese europäischeKreuzung müssen wir in die richtige Richtung überque-ren. Die richtige Richtung kann nur sein, dass wir unsdarauf verständigen, dass wir das europäische Friedens-werk in Ost- und Mitteleuropa zu Ende bringen müssen.

1947 haben in Den Haag 800 Männer und Frauen sich zueinem Europakongress der besonderen Art getroffen inAnwesenheit von Winston Churchill, Konrad Adenauerund des jungen François Mitterand. Churchill, auf demHöhepunkt seiner moralischen Autorität angekommen,traurig darüber, dass Ost- und Mitteleuropa bei diesemkontinentalen Rendezvous fehlten, erklärte damals : „Wirbeginnen jetzt im Westen, was wir eines Tages in Osteu-ropa zu Ende führen werden”. Das ist die Frage an dereuropäischen Kreuzung. Es kann nur eine Antwort aufdiese Frage geben, nämlich die, dass wir das was Chur-chill geahnt hat und was Millionen von Menschen seitEnde des zweiten Weltkrieges gewünscht haben, jetztzum vollen Gelingen führen.

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Europäische Kreuzungen, Fragen wie es in der euro-päischen Zukunft aussehen soll, werden uns an vielenEcken und Punkten europäischen Seins und Werdensgestellt. Ich habe davon gehört, dass Europa nicht nurein Angebot an Europa ist, sondern ein Angebot an dieWelt. Viele junge Menschen in Europa erkennen über-haupt nicht mehr die Sinnhaftigkeit dieser EuropäischeUnion. Was bringt diese Europäische Union uns? Esmuss so etwas geben wie ein Sich-Bekennen der Euro-päischen Union zu ihrer Aufgabenstellung in der Welt. Esist nicht hilfreich, wenn wir eine perfekt funktionierendeinstitutionell wirtschaftlich mit Erfolg operierende Euro-päische Union haben und Afrika bleibt ein armer Konti-nent. Es bringt uns überhaupt nichts, wenn wir weitervoranschreiten und die armen Teile der asiatischen Weltaus unserem Blickfeld verlieren. Es ist eine europäischeSchmach, solange 28.000 Menschen jeden Tag weltweitan Hunger sterben. Es obliegt uns Europäern dafür zusorgen, dass derartige Schreckensbilder aus unseremWissen und Beobachtungsraum verschwinden können.Daher die Wichtigkeit der europäischen Entwicklungs-hilfe. Dies ist nicht ein Thema der Nationalstaaten, son-dern ein Thema für die Europäische Union. Die EU hatauch vieles in den letzten Jahren zustande gebracht,aber trotzdem gilt es, sich immer wieder dazu zu beken-nen, dass wir nicht für uns selbst leben, sondern dasswir einen Auftrag im Leben haben, den wir erfüllen müs-sen und dazu gehört das Mittragen der Last der anderen.Das ist auch ein Auftrag der sich aus der Weltlage für dieEuropäische Union selbstverständlich ergibt.

Man liest so viel, dass Europa ein zentraler Akteur derWeltpolitik werden müsste, dass Europa seine interna-tionale Zuständigkeiten voll wahrnehmen müsste. Aberes ist ein bleibender Skandal, dass vor allem die grös-seren Länder in der Europäischen Union in den letztenJahren die entwicklungspolitischen Ansätze strikt nachunten korrigiert haben und eigentlich nur die kleinerenLänder, die ansonsten nie etwas von Weltpolitik verste-hen, ihre Entwicklungspolitik nach oben korrigiert haben.Es gibt heute nur fünf Länder auf der Welt, die mehr als0,7% ihres Bruttosozialproduktes für Entwicklungshilfezur Verfügung stellen. Das sind Norwegen, Dänemark,Niederlande, Schweden und Luxemburg. Ich hab nieverstanden, wieso Luxemburg nicht zu den G 7-Staatengehört. Aber ich wünsche mir, dass Deutschland zu denG 0.7 gehören würde. Es wäre gut, wenn der G7 zahlen-mäßig schlechter besetzt wäre und bei der G 0,7 besser,dann wäre es um die Zukunft der Menschheit wesentlichbesser bestellt.

Die europäische Kreuzung verlangt eine Entscheidungin Sachen gemeinsame Außen- und Sicherheitspolitik.Es verhält sich so, dass kein Nationalstaat allein auseigener Kraft Einfluss in der Welt gewinnen kann. DasBild, das wir als Europäer sehr oft abgeben, ist nichtdazu angetan, Europäer und Nichteuropäer davon zuüberzeugen, dass man auf die Europäer zählen kann.Wenn aufgeregte Staatspräsidenten, Premierministersich die Klinke in Washington in die Hand geben um un-terschiedliche „Messages” – um neudeutsch zu bleiben– im Weißen Haus abzuliefern, dann trägt das nicht dazubei, dass die Amerikaner uns ernsthaft prüfen wollen,wenn sie uns ernsthaft brauchen würden.

Die Vorstellung, nur die großen Länder der EuropäischenUnion dürften sich um Außenpolitik kümmern und diemittleren und kleineren Länder hätten sich dann nur aufdem Weg der Vollzugsvollstreckung einzureihen und ineine bestimmte Richtung aufzubrechen, ist eine irrsin-nige und irrige Auffassung. Im übrigen, wenn Luxemburgsich heute einer europäisch fest gefügten diplomatischenKompanie anschließen müsste, wüssten wir überhauptnicht, in welche Richtung wir uns auf den Weg machensollten. Sollten wir in der Irak-Politik mit den Franzosenmarschieren, mit den Briten, mit den Deutschen? Mankönnte außer Atem kommen, wenn man das versuchenwürde. Deshalb brauchen wir eine gemeinsame Außen-und Sicherheitspolitik, wo große und kleine Länder nichtgleichberechtigt, aber jeder nach seinem Umfang, sei-nem Ambitionsspektrum gemäß mitentscheiden kann.

Da im Falle Luxemburgs das Ausland besonders großist, muss man auch sehr viel über die anderen Länderwissen. Man denkt immer, man brauche sich nur um dieeigene Achse zu drehen, um die Welt zu verstehen. Dasführt zu den Katastrophen, die wir schon erlebt haben.Ich sehe die Gefahr der Blindheit für die Sorgen, Ängsteund Nöte anderer, eine Blindheit die am Wachsen istund das ist nicht gut. Man muss sich mögen in Europa,man muss sich lieben in Europa, um auch die Dingebeieinander halten zu können, weil man die Menschenbeieinander halten muss. Die Vorstellung der Großen, dieKleinen bräuchte man nicht, ist eine Vorstellung, die zuverheerenden Folgen führen würde. Es wäre gut, wenndie Regierenden in den großen Flächenstaaten der Euro-päischen Union sich den Elementarlehren der Tierkundewieder etwas annähern würden. In Brehms Tierlexikonfinden sie breite Beschreibungen darüber, wie ein Floheinen Löwen verrückt machen kann, sie finden in dem-selben Buch nicht eine Zeile darüber, wie ein Löwe einenFloh verrückt machen kann. Insofern sollte man sich an

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dieser Minimalausgabe der Naturgesetzgebung orientie-ren, um in den schwierigen europäischen Gewässernvon der Stelle zu kommen.

Aber diese Auffassung muss bekämpft werden, weilschon in Nizza sehr viel Verstimmung im Vorfeld zusehen war. Denjenigen, die der Auffassung sind, wirhätten schon zu viel Europa, muss man erklären, woheute europäische Defizite erkennbar sind, die auch nurüber europäische Muskelanstrengungen zu behebensind. Es ist doch wahrscheinlich kaum umstritten, dasswir in Europa ein Mehr an Bekämpfung des grenzüber-schreitenden internationalen Verbrechens brauchen;dass wir mehr Europa brauchen, wenn es darum gehtdie Drogenkriminalität oder den Menschenhandel zu be-kämpfen; dass wir mehr Europa brauchen um die Geißeldes Terrorismus am richtigen Ende anpacken zu können,dass wir mehr Europa brauchen in den Bereichen For-schung und Lehre, wo es ja ein Unding bleibt, dassLehre und vermitteltes Wissen sich sehr oft in auseinan-derstrebenden Richtungen bewegen, dass wir mehrEuropa brauchen im Bereich der europäischen Sozial-politik, wo wir größte Defizite zu beklagen haben.

Es ist ein erstaunlicher Vorgang, dass wir einen europäi-schen Binnenmarkt geschaffen haben, dass wir eineeuropäische Wirtschafts- und Währungsunion auf denWeg gebracht haben, dass wir – obwohl leistungs-schwach – die verstärkte Koordinierung europäischerWirtschaftpolitik unterhalten. Die Koordinierung derWirtschaftspolitiken muss deshalb verstärkt werden,weil ansonsten die Gefahr besteht, dass wir die Geld-politik dermaßen überfrachten. In der Tat kommen wir inder Strukturpolitik, in der eigentlichen Wirtschaftspolitik,auf dem Weg der Annäherung politischer Grundkonzeptezu keiner schlüssigen Politik und in Sachen Sozialpolitiktun wir so, als ob dies kein europäisches Anliegen wäre.Ich bin überhaupt nicht der Meinung, dass Arbeitsmarkt-politik primär eine europäische Angelegenheit wäre. Ichbin aber sehr wohl der Meinung, dass die erwerbstätigenMenschen, die in ein und demselben Binnenmarkt arbei-ten, auch minimale Rechte haben müssen. Ein Mindest-recht an Arbeit ist das was wir brauchen in der Europäi-schen Union, auch im Interesse des Mittelstandes. Ichbin immer sehr betrübt, wenn sich mittelständische Ver-treter ohne Überprüfung der Gesamtzustände mit demGroßkapital verbrüdern. Die Interessenlagen liegen völliganders. Ich merke in diesem kleinen luxemburgischenRaum, der ja auch Grenzregion ist, wie sehr sich das ne-gativ für die arbeitenden Menschen auswirkt, wenn es

nicht ein minimales Grundverständnis über einige essen-tielle Regelungen auf dem Arbeitsmarkt gibt. Das hatnichts mit dem Verhindern von Wettbewerbsfähigkeit zutun – ich bin ein glühender Verfechter einer nichtstaat-lichen geregelten Wettbewerbsfähigkeitsentfaltung imnationalen Raum – sondern es hat damit zu tun, dass eskeinen unfairen Wettbewerb in der Europäischen Unionund auf dem europäischen Binnenmarkt gibt. Wobei eswünschenswert wäre, dass wir uns nur um die Dingekümmern, um die wir uns auch kümmern müssen. Eswäre eine Überfrachtung europäischer Politik, wenn wiruns z.B. auf den Weg machen würden, uns zentral ausder Brüsseler Kommandozentrale in die Finanzierungder nationalen Alterssicherungssysteme einzumischen.Das wäre überhaupt nicht für die Europäische Union zuleisten. Wir müssen uns aber wohl darüber unterhalten,wie wir prinzipiell in allen Ländern mit dem Problem derdemographischen Überalterung umgehen und wie wirgemeinsam auf derartige Herausforderungen reagieren.Das ist ja nicht gleichzusetzen mit gemeinsamer euro-päischer Sozialpolitik, sondern mit gleichen Problemenin unseren Nationalstaaten.

Wenn wir Europa wieder mehr zu den Menschen bringenmöchten, dann müssen wir uns eben mehr über die poli-tischen Inhalte unterhalten und nicht so sehr über insti-tutionelle Fragen. Die wichtige Frage ist doch nicht die,ob wir jetzt im Kreis der europäischen Staats- und Re-gierungschefs einen gewählten Präsidenten des Euro-päischen Rates haben sollten, der die Funktion des euro-päischen Präsidenten wahrnehmen soll. Das ist eineFrage, die mich nicht interessiert. Mich interessiert nur,welche Politik dann dieser europäische Präsident vermit-teln können soll. Wo brauchen wir mehr Europa und wokönnen wir auf das Stück Europa, das wir haben, ver-zichten? Da fällt mir übrigens sehr viel ein, worauf wirverzichten könnten. Wo aber brauchen wir mehr Euro-pa? Brauchen wir jemanden, der diese europäischePolitik nach außen vertritt? Er muss sie aber auch ver-treten können. Es reicht nicht wenn Herr Giscard d’Es-taing, Herr Blair oder Herr Aznar und andere auch sagen,dass Europa ein Gesicht brauche. Was haben wir voneinem Gesicht, das den Mund nicht aufmachen kann,wenn es überhaupt keine Diskursbelieferung aus derpraktischen Politik gäbe, zu dem nach außen hin gerich-teten Glanzauftritt des europäischen Präsidenten?

Man sagt mir, Präsident Bush müsse wissen, mit wem ertelefoniert. Aber Präsident Bush braucht niemanden, dernur den Hörer abhebt und nichts sagen darf. Er braucht

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jemanden, der ihm sagen kann was europäische Sacheist. Die zentrale Frage ist, wie organisieren wir europäi-sche Außenpolitik und nicht, wer vermittelt sie nach aus-sen. Ich bin dafür, dass das getan wird, aber da habenwir den Kommissionspräsidenten, der das problemlostun kann.

Die Frage ist doch nicht, wie organisieren wir jetzt dasMachtgefüge zwischen Großen und Kleinen in der Euro-päischen Union. Ich bin sehr dafür, dass die Großen beiihrer Meinung bleiben, dass sie größer wären als dieKleinen, obwohl man das nun nicht jeden Tag schreibenmuss. Mir ist wohl bekannt, dass Deutschland größer istals Luxemburg. Es wird mir auch bei größter Anstren-gung nicht gelingen, diesen Zustand in das Gegenteil zuverkehren. Nur muss jeder wissen: niemand ist groß inder Europäischen Union, wenn er die Europäische Unionverlässt. Ich war dieses Jahr – so klein wie ich bin – inMoskau, in Peking und in Washington. Ich habe mitHerrn Wladimir Putin, mit Herrn George W. Bush und mitHerrn Zhu Rongji geredet und immer wenn wir in Europazusammenhocken, geht es um die großen Probleme derWelt. Dann wird man bescheiden und lässt mal die Ma-tadoren erklären, was Sache ist. Ich denke immer, zumilitärischen und strategischen Fragen melde ich michlieber nicht zu Wort. In Moskau, Peking und Washingtonwird niemand blass, wenn er hört, der luxemburgischePremierminister hat heute morgen um 8.00 Uhr erklärt,im Irak ist das so und nicht anders und so muss das ge-macht werden. So verschafft man sich kein Gehör. Eswird auf Niemanden gehört, der nur für sich selbst redet.Wenn ich in Moskau, in Peking und in Washington bin,fragt mich niemand, was die Deutschen, die Briten, dieFranzosen sagen, sondern sie fragen, was die Europäerdenken. Kein europäischer Staat kann für sich selbstnoch irgendeine Einflusssphäre in der Welt nach freienStücken gestalten, aber als Europäer können wir vielesbewirken, in für die Menschen gute und dienliche Rich-tungen, wenn wir gemeinsam handeln und reden. DieDinge sind komplizierter geworden. Deshalb wir brau-chen an dieser Kreuzung mehr Europa.

1946 gab es 74 Staaten weltweit. Wir haben heute 192Staaten in der Völkergemeinschaft. Diejenigen, die unsdauernd erklärt haben, das Ende der Geschichte wäreerreicht, haben sich gründlich geirrt. Vor 10 Jahren hates erst richtig angefangen. Man muss sich mal die Viel-zahl neuer junger Staaten außerhalb der EuropäischenUnion in Europa und in den angrenzenden geographi-schen Bereichen ansehen. Man wird dann merken, dass

die Dinge in der Welt vielschichtiger geworden sind,auch auf unserem eigenen Kontinent. Diesen Vorgang,diese Multiplikation eigenständiger nationaler interna-tional handelnder Subjekte des Völkerrechts, diese Di-mension müssen wir in unser Denken integrieren, um zubegreifen, dass wir ein Mehr an Europa, ein fest zusam-mengefügtes Europa brauchen, damit sich die in der Eu-ropäischen Union zusammensetzenden Nationalstaatenüberhaupt noch Raum und Platz auf der Welt finden,um positiv für sich selbst und die anderen wirksam wer-den zu können. Deshalb ist mein Appell eigentlich immerder gleiche. Wenn man vor Kreuzungen steht, muss mansich fragen: Wieso stehe ich an dieser Kreuzung? Wel-che Kreuzungen habe ich überqueren müssen?

Als die Europäer nach dem Ende des zweiten Weltkrie-ges resolut auf die Friedenskarte setzten, war das dieglücklichste Entscheidung, die die Europäer je getroffenhaben. Diese Entscheidung gilt es für unsere Kinder undKindeskinder zu verlängern, was Voraussetzung dafürist, dass wir uns darüber zu verständigen wissen, dassdiese Europäische Union, die jetzt erweitert wird, jetztvergrößert wird, auch in die Tiefe hinein wachsen muss.Wenn wir es zulassen, dass aus dieser 27-Staaten-Ge-meinschaft der politische Impetus verschwindet, derpolitische Anspruch an Zukunftsgestaltung abhandenkommt, dann wird sich diese Europäische Union in einegehobene Freihandelszone zweckentfremden und fehl-entwickeln. Das Konzept der Freihandelszone ist ein zusimples Konzept für den komplizierten Kontinent Euro-pa. Europa bleibt ein komplizierter Kontinent. Deshalbsollten wir auch über Europa kompliziert nachdenkenund einfach reden, anstatt über Europa einfach zu den-ken und kompliziert zu reden.

Message de Noël de LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse24 décembre 2002

Léif Matbiirger,

Et ass schons eng besonnesch Freed fir d’Grande-Du-chesse a fir mech, Iech um Enn vum Joer e Message zevermëttelen.

Helleg Owend ass a Wierklechkeet e Moment vu Besën-nung, e Moment wou mir gären de Bilan machen vun de

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leschten zwielef Méint. Et ass awer och de Moment firnei Virsätz fir d’Zukunft ze huelen.

Dat vergaangent Joer huet eis de Bewäis bruecht, dattmir an eng Iwwergangszäit agetratt sin, eng Zäit, an därvill vun dém wat war, an dat souguer als sécher a normalgeschéngt huet, lues a lues a Fro gestallt get.

- Denke mer un eis Wirtschaft, déi zënter 1985 all Joerstark zougeholl huet, e Wuesstem, deen alle Schichtenvun eiser Bevölkerung an alle Géigenden vum Land bisan d’Grouss-Regioun, eng Prospéritéit bruecht huet,wéi mir se nach ni an eiser Geschicht kannt hunn.

Haut, um Enn vum Joer 2002, stelle mer fest, datt et netan dém Ausmooss viru goë kann.

Wa Panikstëmmung ganz sécher net berechtegt ass,musse mer awer an Zukunft méi virsichteg an eisem“train de vie” gin, a virun allem nei Weeër sichen fir eisBetriiber, déi grouss an déi kleng, déi mat den Investis-seuren an déene Schaffenden de Räichtum vum Landmaachen.

- Denke mer un eise Schoulsystem, dé mer gären amMëttelpunkt vun eise Prioritéiten gesinn. Déi sougen-nante PISA Etude, déi sécher mat Virsiicht ze analy-séieren ass, weist, datt onse Schoulsystem, op deemer esou houfreg sin, net ouni Kritik betruecht ka gin.

Och hei ass et meng Iwwerzeegung, datt mer mamConcours vun allen Betraffenen – Léierpersonal, Elteren,Schüler wéi Studenten – Upassungen duerchzéien mus-sen.

Iwwert dëst Zesummengoën eraus musse mer ons ochbewosst sinn, datt d’Léieren a d’Formatioun sech haut-desdags praktesch iwwert ganz Liewen hinzéien. Echbewonneren an encouragéieren all déi, déi d’Zäit op-brengen Owescouren ze besichen.

An desem Kontext well ech och hiweisen, datt et noder üblecher Ausso “eis Studenten sollen an d’Auslandgoen” haut net méi duer gét. Mir brauchen fir eist intel-lektuelt Weiderbestoen och eng Universitéit zu Lëtze-buerg. Mat der Recherche – wou sech schons mun-neches gemaach huet – sin dat och Viraussetzungen fird’Zukunft vun eisem Land.

- Denke mer un eis Sécherheet hei sinn eis langJoeren grouss Katastrofen erspuert bliwwen. De Gei-seldrama vu Waasserbëlleg huet eis awer bewisen,datt mir déne selwechte Geforen ausgesat sin wéianer Länner.

D’Fligertragédie vun Nidderaanwen huet eis och virunAen bruecht, datt dat, wat ons als ondenkbar geschéngthuet, och hei virkommen kann. Mir denken besonneschhaut den Owend un déi Familljen, déi direkt vun deserKatastrof betraff sinn. Meng Gedanken sin och beimPilot an beim franséische Passagéier, déi um Wee vunder Besserung sin.

Et bleiwt, datt d’Ausmooss vun der bis dohin an eisemLand nët gekannte Katastrof ee Bewäis bruecht huet :an zwar dee Bewäis vun der absoluter Noutwennegkeeteis Leit mat de modernsten Equipementer auszestafféi-ren. Dat ass wouer fir eis sou engagéiert Polizisten aPompjeën; dat ziélt och fir eis esou couragéiert Leit vunder Protection Civile wéi vum SAMU. Mir mussen ochan Zukunft déi domat verbonnenen Investissementeropbrengen. Sou sin mir am Stand all Moment déenenze hellefen, déi vun esou Katastrofen betraf sinn.

En aneren, a bestëmmt keen niewesächlechen Aspektvun eiser Secherheet, ass déi inakzeptabel héich Zuelvun Accidenter op der Strooss. Dat villt Leed an déi villAffer, wéi ons drëtt Positioun europaweit wat d’Zuel vunden Accidenter betrefft, verlangt e kollektiven Effort woude Respekt vun onse Matbiirger am Mëttelpunkt stét.

Dat Emdenken um nationale Plang gëlt och wa mir eBléck op déi international Zeen werfen.

D’Europaësch Unioun an d’NATO, déi zwee Eckfeiler vuneiser Aussepolitik zenter iwwer 50 Joer, gi gewaltegenChangementer entgéint.

Durch de Bäitrett vun enger bis dohin nach ni sou grous-ser Zuel vun neien Memberstaaten sti mir virun engereemoleger Chance an Europa Fridden a Wuelstand matallen demokrateschen Länner an hire Leit ze deelen.

Aplaz Angschtgefiller ze nieren solle mer zesummen datneit Europa gestalten. Eis Regierung suergt dofir, datt andem neien institutionellen Emfeld och e Land wéi Lëtze-buerg säi Rang halen kann.

Dat kréie mer net zum Nulltarif. Wéi an der Entwéck-lungspolitik, wou vill geschitt, musse mir och op anerePläng en reellen Beitrag leeschten. Déi latent Terroriste-gefor ass e klort Beispill, datt mir nët am Abseits stoëkënnen. Eis Kredibilitéit an der Europäescher Unioun,wéi an der NATO, wéi an de Vereenten Natiounen, hängtoch vun eiser Disponibilitéit of, Risiken mat eise Partneran Alliéierten ze deelen.

D’Grande-Duchesse, där hiirt Uleies besonnesch um hu-manitären Plang läit, wëllt och mat Iech e puer Gedankendeelen:

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(Grande-Duchesse)

Trotz allen Efforten a Gesetzer an Texter mussen mir fest-stellen, datt et bei ons ëmmer nach Leit ginn, deenen etnet gutt geet. Déi Bréiwen, déi ech all Dag kréien, sinn oftden Ausdrock vu groussem Leed a Verzweiflung.

Ech denken haut den Owend besonnesch un déi Leit,déi trotz der Hëllef an der Bereetschaft vun de concer-néierten staatlechen a privaten Instanzen net ëmmer déiËnnerstëtzung kréien, déi se bräichten.

Déi zwou Fondatiounen, ëm déi mäi Mann an ech eiskëmmeren, si voll a ganz, wann och mat limitéierte Mët-telen, am Déngscht vun deenen, deenen et schlecht geet.

Do ass fir d’éischt d’Fondatioun Prince Henri – PrincesseMaria Teresa. Dës Fondatioun setzt sech zanter 21 Joerfir d’Integratioun vun deene Leit an, déi aus iergend en-gem Grond eng Behënnerung hunn.

Eng zweet Fondatioun ass nom Avènement geschaafegin: d’Fondatioun vum Grand-Duc an der Grande-Du-chesse. Si probéiert engersäits no deene Leit hei amLand ze kucken, wou déi öffentlech Instanzen keng Méi-glechkeet méi hunn, ze hëllefen. Op der aner Säit ënner-stëtzt déi Fondatioun am Ausland humanitär Projetenvun agrééierten ONGen. An deem Kontext steet ochd’Aktioun “Educatioun – Afghanistan”. Ech wëll dofir ochall deene Merci soen, déi eis d’lescht Joer sou generéisbei eiser Aktioun fir den Afghanistan ënnerstëtzt hunn.

Och an Zukunft wëll ech mech weider fir déi asetzen, déimir besonnesch um Häerz leien: d’Kanner am allgemen-gen, a virun allem déi jonk Meedercher, déi esou dacksan der Welt mëssbraucht ginn.

Dir kënnt op mech zielen, an ech hoffen, datt ech weidermat ärer Ënnerstëtzung rechne kann.

(Grand-Duc)

Léif Matbiirger,

Loosst mer dat neit Joer mat Engagement ugoen. Etbrauch vill Energie fir den Erausfuederungen vu margerecht ze gin.

Il me tient à cœur de m’adresser à tous ceux de nosconcitoyens qui, par leur présence et leur labeur, fournis-sent une contribution essentielle au bien-être de notrepays.

Qu’ils reçoivent en cette veillée de Noël l’expression denotre profonde gratitude et nos vœux pour leur bonheurpersonnel.

Am Numm vun der Grande-Duchesse, vun eise Kanneran der ganzer Famill, wënschen ech Iéch all e schéineChrëschtdag an e gudd a glécklecht neit Joer.

Interview de fin d’année de M. Jean-Claude Juncker, Premier ministre,à RTL29 décembre 2002

Tom Graas: Här Staatsminister, gutten Owend.

Jean-Claude Juncker : Gutten Owend

Tom Graas: Wann der an der Privatwirtschaft aktivwäerd, dann hätt der elo deser Deeg äer gëllen Auerkritt fir 20 Joer tréi Dëngschter. Wéi fillt dir iech, nachemmer voll motivéiert, oder dach awer eng gëwessenAmtsmiddheet?

Jean-Claude Juncker : An deem Handwierk, dat echmaachen, do kritt een keng gëllen Auer, mee ech hundat déi 20 Joer laang gär gemaach, ech haat och ge-hofft et géif keen et mirken, well wann elo dauernd gesotgett, deen ass 20 Joer an der Regierung, da kommen derjo vill op d’Iddi elo géif et jo duergoen, dofir wier ech froufir déi nächst Fro, mee ech sinn awer nach ganz moti-véiert.

Caroline Mart : Déi nächst Fro huet awer nach domatt zedinn, dir hutt d’Aufgab vum Premir définéiert als engPflichterfëllung, déi naischt mat Freed oder Leed ze dinnhuet. D’lescht Joer hudd der vum Enn vun der Spaass-gesellschaft geschwat, kann een dee Job dann maa-chen, ouni och wierklech Spaass drun ze hun? HuddDir nach Spaass drun?

Jean-Claude Juncker : Ah dach, et muss een Spaassdrun hun, ech soen just datt et net dauernd Spaassmecht. Et huet een eng Arbecht ze maachen, an echmengen, d’Léit sinn net staark drun interesséiert watd’Gemittszoustänn an d’Séileliewen vum Staatsmini-ster ausmachen; déi hätte gären dass do ee setzt, leefta jauft, deen seng Arbecht mecht. Ech emfannen datals eng Aarbecht, eng interessant, eng spannend, engdéi heinsto verdrësslech mecht, mee wien huet eng Aar-becht, déi net heinsto verdrësslech mecht.

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Caroline Mart : Et ass awer eng Aarbecht déi méi Drockbedeit wéi eng aner, et steet ee permanent an der Öffent-lëchkeet, et ass och eng Arbecht wou ee manner Recht,et huet een quasi kee Recht op Fehler. Wéi hällt eendeen Drock aus? Wat hudd dir als Ausglaich fir iech, rengmënschlech?

Jean-Claude Juncker : Bon, ech maache jo Fehler, d’Léitmirken se méi dachs wéi ech selwer, an dorop muss eensech eng Philosophie maachen: wichteg ass, mengenech, dass wann een e Fehler gemaach huet, dat kennt jobei all Aktivitéit déi een huet vier, dann muss een sechse mirken, et muss ee gutt Frënn hunn déi engem sesoen, an da muss een se och vun Zäit zu Zäit agesinnan agestoen. Ech mengen net dass dat engem eppeseweghëllt vun der Glaubwürdegkeet, villaicht am Géi-gendeel, et däerf een natiirlech net dauernd Fehler maa-chen a soen: entschëllegt lo hun ech mech schon eremeng Kéier geiirt.

Mee den Ausgläich fënnt een an sech selwer, a matdeene Leit mat denen een frou ass, an an der Beschäf-tegung mat anere Leit hiere Problemer. Kuckt emol, amallgemengen geet et eis gutt, an wann ee sech all Daagdrop konzentréiert dat geet vum selwen, wann eend’Noriichte kuckt oder wann een d’Zeitung liest, wéivillLeit et eigentlech an der Welt méi schlecht geet wéi eisoder wéi engem selwer, dann fënnt ee vill Ursaach firnet onzefridden ze sinn.

Tom Graas: 2002 war e Joer wou Lëtzebuerg am iw-werdroene Sënn op alle Fall seng Onschold verluerhuet, och bei eis kann ee Fliiger eroffaalen, och bei eiskann e Satellit net op seng Emlafbunn eropkommen,oder d’Konjunktur abriechen, ier mer méi am Détail opdéi dote Punkter aginn, mee trotzdem mol d’Fro: Wéibleiwt et Iech als Erënnerung, dat Joer 2002, e guttJoer? E schlecht Joer? Oder esouguer villaicht e ka-tastrophalt Joer?

Jean-Claude Juncker : Et war en duerchwuessend Joer,wéi esou vill Joeren virdrun schon, an wéi esouvill Joerendéi nach komme wäerten, wat mech am meeschte kritthuet dest Joer, dat war effektiv deen Accident vun demLuxairfliiger. Et wosst ee jo emmer datt e Fliiger kanneroffaalen, et gesait een et dauernd, mee wann dann ep-pes doheem geschitt, wann ee fäert et wäere Leit derbäidéi ee kannt huet, wann Lëtzebuerger emkommen, wanndat e Fliiger ass vun der nationaler Fluggesellschaft matder mer alleguer op eng gelungen Art a Weis jo iergend-wou eppes ze dinn hun, dann ass dat anescht, an deen

Daag geet engem villes duerch de Kapp, wat engemsoss, wann ee Fliiger eroffällt eigentlech net duerch deKapp geet. Et ass een lo ongerecht mam Liewen eigent-lech, wann een et kuckt esou laang wéi et anerer betrëfftan net eis selwer, an ech war ganz beandrockt ënneranerem duerch dat onwahrscheinlecht Kënnen, dat Im-provisatiounstalent, duerch dat gutt mateneen vun alldeenen déi op esou ville Plazen gehollef hun, esou eJoer awer eent bleiwt wat vill mat dem Luxairsaccidentze dinn huet, och am Nowierke wann een et nach engKéier kuckt, an ausserhalb vun de Landesgrenzen – meedat ass net richteg ausserhalb vun de Landesgrenzen –ass et schon déi duebel Erweiterung gewiescht, déi vunder NATO an déi vun der Europäescher Unioun, dobai zesinn stëckweis dat och – besonnesch wat d’EuropäeschUnioun an hier Erweiderung ubelaangt – mat vierbereetze hun, dat ass eppes, well duerch dat duebelt Evene-ment den 2. Weltkrich richteg op een Enn komm ass,well hei europäesch Geschicht an europäesch Geogra-phie sech erem mateneen verdroen, an dann kuerz vir-drun, den 1. Januar vum Joer 2002 d’Afféierung vumEuro, hu mer schon bal vergiess, esou selbstverständ-lech ass en ...

Caroline Mart : Mir kommen nach op den Euro an Europaze schwätzen, ech wollt nach eng Kéier zerëckkommenop déi Katastrophen, déi op eemol schlecht Zuelen;esou dat Gefill, datt et och hei op eemol esou geet wieenzwousch anescht, trëfft dat d’Lëtzebuerger mei haart,wann mer irgend enzwousch awer d’Gefill haten de Blëtzschléit nemmen enzwousch anescht an – Fliigersacci-denter gouf et iwwerall soss enzwousch virdrun ...

Jean-Claude Juncker : Jo ech maachen en Ënnerscheedtëscht dem Luxairsaccident an deene wirtschaftlecheViegäng déi eis ...

Caroline Mart : ... ech mengen reng vun der Psychologie,dass een d’Gefill huet mir bleiwen awer verschount ...

Jean-Claude Juncker : ... jo, als een deen esou dachsgesot huet, Lëtzebuerg wäer keng Insel, an domatt ei-gentlech net natiirlech-, oder Verkéierskatastrophe, ge-mengt huet, mee wirtschaftlech an ähnlech gelagertViergäng, ass meng Iwwerraschung villäicht net esougrouss wie deenen aneren hier, an et ass een eigentleche beschen ausgelaacht gin, wann een gesot huet nachan deene leschte Méint : Dat geet net emmer esou virun,passt op, mir kënnen eis net egal wat erlaaben.

Tom Graas: Wann mer an deem Kontext bleiwen, HärStaatsminister, kee Grond zur Panik war am fonggeholl

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esou déi éischt Reaktioun, wéi d’Konjunkturchifferenkoumen, ass dat en typesch Lëtzebuerger Saatz, a biswouhinner kann e gëllen?

Jean-Claude Juncker : Bon, ech wees net op dat entypesch Lëtzebuerger Saatz ass, et ass e Saatz aus derMëtt vum Liewen gegraff, well all Kéier wann eppes ge-schitt woumatt een an deem Emfang, an deem Momentnet konnt rechnen, ass deen eischte Reflex deen, datteen de Kapp verléiert, an dass een e bëschen em sechschléit, an dat däerf een, wann een an der Regierungass, oder soss éierens am Land Verantwortung dréit, netmachen, da muss een roueg bleiwen, sech alles datukucken, d’Erklärungen probéieren ze verstoen, d’Er-weiterungen, d’Konsequenzen ze gesinn, an dann netiwwerreagéieren well doduerch kann een dat Konjunk-turlach an deem mir sinn nach staark vergréisseren. Wamer d’Investitiounen staark erofgesat hätte fir Suen zespueren, wann mer direkt an d’sozilat Leeschtungsnetzschneide gaang wären, wéi dat op esouvillen anere Plat-zen geschitt, an domatt d’Vertrauen zerstéiert hätten,d’Konsumdisponibilitéiten vun de Léit geschwächt hät-ten, dann giffe mer de Problem eigentlech nach vergréis-seren, wann mer gesot hun, keng Panik, wollte mer do-matt eigentlech soen, datt mer op eng roueg meebestëmmte lëtzebuergesch Art a Weis dorop solle réa-géieren.

Caroline Mart : A wéini geet et dann nees de Bierg op?

Jean-Claude Juncker : Tjo, ech kann dat net soen. Etgett eng Konsensprognose, an déi Konsensprognosedéi wëllt dass et an der 2. Halschent vum Joer 2003erëm biergop geet, mee esou Konsensprognosen hatemer och schon an deem Joer wat elo op een Enn geet,well fir dëst Joer 2002 waren se och virausgesot gin, ander 2. Halschent vum Joer da giff et nees biergop goen,et ass awer net biergop gangen. Nie hun sech Wirt-schaftsinstituter, international Organisatiounen, Econo-misten, Denker vun den Zesummenhäng esou geiert wéifir d’Joer 2002. Nun hoffen ech, zesummen mat allenaneren, dass se sech fir d’Joer 2003 net ieren, et gettoch gutt Unzeechen dofir, dass se sech net ieren, well,déi läscht Zuelen aus Amerika weisen awer en héichtWuesstum am leschte Quartal, esou wann een dat opd’ganzt Joer géif emleeen, dat e Wuesstum vun 4%wäer. An déi englesch Economie, déi geet och däitlechbesser, et gett vill Zeeche vun Erhuellung, an trotzdemgéif ech mech net endgülteg an esou eng Prognosewëlle festleen, et muss een all Daag am Aa behale vundeem Joer dat kënnt.

Tom Graas: Wiere mer dann kapabel fir ganz kuerzfris-teg eng Nichepolitik aus dem Hutt ze zauberen, esou wéimer et deemols gemaach hun mat der BankePlaz, fir iw-wert d’Stohlkrise ewegzekommen?

Jean-Claude Juncker : Also déi Niche vun der Banke-Plaz, wat keng richteg Niche méi ass, déi ass net einfachesou erbaigezaubert gin, déi Politik fir a Richtung Fi-nanzplaz lues a lues, a Schrëtt fir Schrëtt, Opbauele-menter openeen an nierwteneen ze leen, dat ass jo eProzess deen sech iwwer 10, 15 Joer gestreckt huet.Den Staatsminister Werner huet mat där Politik an derMëtt vun de 60er Joeren ugefangen, ënner heftegemProtest, Gegröhl bal, vun deenen déi der Meenung wa-ren, dat wäer eng falsch Politik. Ech mengen net dassesou een iwwerinteresséiert Sichen no Nichen wou sosskeen drun geduercht huet et kann sinn wat mer lo brau-chen ...

Caroline Mart : ... mee ass e Phenomen an deem Auss-moos nach eng Kéier meiglech, kritt een déi Chanceawer eng zweete Kéier gebueden ...

Jean-Claude Juncker : Dat war keng Chance, dat wareng bewosst erbäigefouert Politik, Nichen faalen engemnet, wann et net der degouttanter Niche sinn, ech men-gen mir sinn eis jo eens wann mer vun Niche schwätzen,da schwätze mer – wéi soll ech dat soen – vun nobelenNichen, net vun Negertricken déi een iergendwou anengem Eck mecht. An der nobler Nichen kritt een welleen richteg Pisten ugeluecht huet, déi net noutwënne-gerweis direkt Ziel fir ons sin, mee op eemol entsteetan der internationaler Steierlandschaft, internationalerPolitik, eng Opportunitéit, déi een dann muss huelen,well d’Basiskonditioun déi ee gestëmmt huet klappen,däer Saache sin dran am Joer 2003.

Tom Graas: Et ass jo lo erem gesot gin wéi zu Zäite vunder Stohlkrise, mir hun e gewësse Monolythismus wellmer zevill staark vun deem Finanzsecteur oofhänken,mir mussen diversifizéieren. A wéi eng Richtung sollemer dann diversifizéieren?

Jean-Claude Juncker : “Et ass awer e relativ normalePhenomen, an enger klenger Economie – mat wéinegLeit bedriwwen – dass wann een an engem Secteur opeemol eng aussergewéinlech Stäerkt entweckelt, fréieran der Stohlindustrie, an deene leschte 15, 20 Joer opder Finanzplaz, dass een dann eng baal monolytheschStruktur kritt. Mir kënnen net 4, 5 ekonomesch Succèenparallel esou féieren wéi deen ronderem d’Finanzplaz,mir hun net méi Mensche fir dat ze machen, mir hun

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net méi Plaz fir dat ze machen, an dofir därf een sechdoriwwer eigendlech – bei aller Geféierlechkeet déi data sech dréit – net iwwerrascht weisen, dass esou estaarkt Gewiicht vun engem Secteur ausgeübt gett, wéifréier vum Stohl, an haut eigentlech vun de Banken. Meedonierwent, an drënner an driwwer muss een emmervill kleng Weeer uleeen, déi alleguer an der Mëtt vun derEconomie zesummelaafen, an dofir muss ee probéierenseng Steierlandschaft, wat Betriebsbesteierung ube-laangt, kompetitiv ze halen, et muss ee probéieren sengindirekt Bestéierung, d’TVA, convenabel niddreg ze ha-len, um nidderegste Punkt an Europa, well et kommenOpportunitéiten, et sinn der ënnerwee, an et kommender, déi brauchen eng niddereg TVA zu Lëtzebuerg, ando get et Aktivitéiten, déi sichen sech déi Plazen raus.Dofir muss een eppes maachen, dofir muss een reesen,dofir muss ee mat ville Leit schwätzen, mee dann geetdat op eemol op.”

Caroline Mart : D’lescht Joer ass op deser Platz ganzganz vill Rieds gangen iwwert den 700.000 Awunner-staat, eng Entwecklung, déi quasi onemgänglech wäer,fir déi 4% Wirtschaftswuestem all Joer ze hun, déi merbrauchen fir d’Finanzéierung vun eise Renten. Ass deenThema lo definitiv vum Dësch, déi 700.000?

Jean-Claude Juncker : Ma mir waren nach nie esou amThema dran, wéi an dese Wochen, just schwätzt keenvum Thema an deem mer sin. 700.000 Awunnerstaat,wat jo e Begrëff ass fir eng Wierklechkeet ze weisen –et ass jo keng Erfindung vun deem deen hei schwätzt –dat sin Zuelen op déi sech baséiert gin ass wéi d’Deci-sioun um Rentendësch an am Parlament geholl gin as.Mir brauchen, dat seet jidfereen, kee seet de Géigen-deel, 4% Wirtschaftswuesstum fir op d’Dauer d’Renten,ech setzen dobäi d’Pensiounen, well wann eng Kéiermusse Korrekturen gemaach gin, geet et net nëmmenem d’Renten am Privatsecteur, mee och em d’Pensiou-nen am öffentleche Secteur, fir déi kënnen ze finanzéie-ren. Elo hu mer e Wirtschaftswuesstum wat onendlechméi niddereg ass wéi déi 4%. Déi Arbechtsmaart-ex-pansioun déi mer brauchen fir eis Renten a Pensiounenze finanzéieren, Arbechtsplazen déi musse bäikommenfir d’Beitragszueler bäikommen, déi kréie mer net andeem Moos des Joeren, wéi mer se eigentlech amSchrëtt bräichten fir roueg kennen der Finanzéierung-problematik vun de Renten a Pensiounen an d’Aan zekucken. De Wirtschaftswuesstum kréie mer och net,wann den Arbechtsmaart net wiist, wiist och d’Bevölke-rung net ; wann den Arbechtsmaart net wiist, da kréie

mer net genuch Beitragszueler, wann mer net Beitrags-zueler genuch hun, a Beschäftegter genuch, wiisst natiir-lech och eis demographesch Réalitéit net, an wann allesdat net geschitt, dann hu mer e Problem an de Rentenan an de Pensiounen, dobäi geet et net drëm fir beideene klenge Renten iergendwann Korrekturmecha-nismen anzeleeden, mee an anere Beräicher muss eennatiirlech d’Situatioun am Aa behaalen. Wéi ech virun 4Méint – dat war net ganz clever wat ech deemols ge-mach hat – mech do opgereegt hun dass bei der Ge-setzgebung iwwert d’Rentenverbesserung net drun ge-duecht gin ass e System anzebauen, wou eenzel vunde neie Regelungen kéinten reckgängeg gemach ginwann d’wirtschaftlech Situatioun net esou ass, do sinder relativ vill, wann ech mech kann richteg erënnerengesinn ech keen deen eigentlech net iwwert mech hier-gefall ass. T’ass alles méi roueg gin ronderem dat.

Tom Graas: Eben just well et méi roueg gin ass, déiInstrumenter, gett dann elo iwwert déi nogeduecht?Déi Zousatzinstrumenter fir d’Resulat vum Rentendëschdann ze komplétéieren?

Jean-Claude Juncker : Also ech hat mer fest virgeholl,fir iwwerhaapt net méi iwwert d’Renten an iwwer d’Pen-siounen ze schwätzen, well ech hu jo gesot : Passt op,kee wees op dat doten d’Stroos hällt, a mir därfen netop d’Käeschten vun deenen nächste Generatiouneneis haut eigentlech an der Bezéiung goe loossen, andéi Mechanismen sinn jo och net agebaut gin. Et assmäi Feeler iwregens net richteg zolitt dofir gesuegt zehun dass dat giff gemach gin, et hätt een awer netduerchgesat kritt. Vill vun deenen déi um Rentendëschsetzen, an am Parlament gestëmmt hun sinn och eensgewiescht fir ze soen wann eng Situatioun géif antrieden,déi laang géif unhalen, an negativ wirtschaftlech Kon-sequenzen géif produzéieren, da misst een Schlussfol-gerungen zéien. Ech gin dovun aus, dass sech dorunnererënnert get, a wann een 2006 spéitsdens den Iwwer-schlag mecht fir ze kucken, wou sin mer dann elo drunmat eisen Regimer, dann muss een natiirlech – géifd’Situatioun sech net besseren – handelen.

Tom Graas: Wou wier dann d’Plaz fir dat ze machen?Fir déi doten Diskussioun ze féieren? Wier dat d’Tri-partite, déi jo och en Instrument ass wat dest Joer 25Joer huet ...

Jean-Claude Juncker : ... mir hun d’Tripartite aberuffgehat, nodeem déi wirtschaftlech Eintrübung sech avollem Ausmoos gewisen huet, an mir hun och iwwert

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d’Problematik vu Renten an vu Pensiounen geschwat,iwwert Mindestloun, iwwert den Index, all déi Punktesinn jo ugesprach gin. Et ass net esou wéi an der Cham-ber eenzelner gemengt hun, datt de Staatsminister sechnet soll an d’Broscht geheien bei der Présentatiounvum Budget, wann e seet, et bleiwt beim Ajustement, etbleiwt bei der Minsdestlounerhéigung, et bleiwt bei derIndexioun vun de Léin a Gehälter. Well ass gesot gin ander Chamber, et hätt jo kee verlangt fir dat ofzeschaafen,mitnichten ass dat net verlangt gin, dat gehéiert awer zuenger net-panikarteger Réactioun, et ass jo net denk-bar, wann mer grossomodo alles halen wéi mer et hun,quitt dass mer Ajustementer am Budget gemach hun,an der endgülteger Versioun vum Budget. Da geet et jonet dass een dann grad déi déi am mannsten verdingen,d’Mindestlounbezéier, dass een déi dann mol aussperrtvun der normaler Lounentwécklung, an dofir gehéiert datmat an déi net-panikarteg Réaktioun, mee wann mer zuden Iwwerpréifungsinstrumenter kommen, dann mussemer selbstverständlech all Instanzen a Bewegung setzen,déi musse gehéiert gin, an déi musse kënne matschwät-zen wann et em esou fundamental Weichenännerungegeet. Mir stinn iwregens net virun esou engem Exercice,mee wann déi wirtschaftlech konjunkturell Abrochs-réalitéit sech géif op méi eng laang Zäit strécken steetdat selbstverständlech zur Dispositioun – dat well hautkeen héieren, dat wellt och keen soen, dat ass awer esou.D’Réalitéit [Mod. : ... mee et muss een deen Scenarioviirgesinn?] ... majo, dee Scenario deen muss ee virge-sinn, et muss een dorop virbered sin, d’Renten an d’Pen-siounen gin net gesechert duerch d’Phantasie vun dePolitiker, mee eenzeg an eleng duerch d’Kraaft vun derWirtschaft, an duerch d’Usträngung vun de Leit déi ander Wirtschaft schaffen.

Caroline Mart : Dir hutt d’éinescht schon vum Chômagegeschwat, e klëmmt, e riskéiert nach weider ze klam-men. Et ass jo eng ganz komplex Situatioun, déi engsoen “kee Grond zur Panik», déi aner soen «Oh d’geetschlecht !», a wéi wäit get och profitéiert e besselchenvun der allgemenger Situatioun fir ze soen «Mir botzene besselchen, zumols villächt bei eelerem Personal”?

Jean-Claude Juncker : Also ech hun do ganz präzisVerdachtsmomenter, dass eng Reih vu Betrieber – beiwäitem net all – déi konjunturell Situatioun an där mersinn och notzen fir hier Effektiver fräizesetzen, wéizäertlecherweis behaapt get, an dat trëfft virun allem –an dat ass schlëmm – op esougenannten eeler Arbeit-nehmer, dat heescht Léit em déi 50 Joer, déi, op sech

eleng geloos, iwwerhapt keng Méiglechkeet hun, sechan der Economie erem ze replacéieren an um Arbechts-maart kennen matzewuessen, an ech haalen dat fir engschlëmm Politik dass ee fir d’eischt emol op déi Leitverzicht, déi am meeschten Erfahrung hun, déi ammeeschte kennen, déi vill Räichtum, eegend Wëssen,eegenen Know-How, deen se sech ugeegend hun, ansech eremdroen, dass een déi einfach entléisst, fir dannerem – wann et dann stemmt, datt et an der 2. Halschentvun desem Joer erem unzitt – erem mat neien, mee dannméi bëllegem, Personal kennen vir unzefänken. Déi Be-triber leeschten sech a leschter Analyse kee guttenDëngscht, ech schaffe gäre bei engem Patron, deen ochwann et méi lues geet, mat zu sengen éischte Suergend’Suerg em seng Beschäftegt zielt. Wann ech iergensschaffen wou ech gesinn datt bei deem geringsten watvierkennt direkt oofgespeckt get, wéi an enger zevillsalopper Ausdrocksweis oft gesoot get, deem Betriebspiiren ech mech net esou no wéi an engem Betrieb deenno sengen Leit kuckt.

Tom Graas: Mee trotzdem, wéi wäit spigelen eis Chô-magezuelen dann déi tatsächlech Réalitéit op eisemArbeschtsmaart erem? D’Frontalieren kommen net materan an déi Statistik, wat ännert dat, wat dierft dat änne-ren, wou wiere mer wiirklech wann mer op engem uni-formen Arbechtsmaart wieren?

Jean-Claude Juncker : Ech mengen dat ass net richtegwat der do soot. D’Frontalieren zielen net an der Statistik,mee d’Frontalieren gin och net gemooss wann d’Be-miessungsgrondlaag fir d’Ausrechnen vum Chômagegeholl get, do huele mer déi national Beschäftegung,an net d’Frontalieren, mat eisem Chômage deen elo3,2 – 3,3% ass, wier net méi héich wann mer d’Fronta-lieren géifen matrechnen, well dann wier d’Zuel op déidéi beschäftegungslos gerechent gin, och em d’104.000Léit méi héich, dofir mengen ech schon dass déi Zuelenrichteg sin. D’Réalitéit ass natiirlech dass an eiser Eco-nomie och vill Grenzgänger hier Aarbecht verléieren, awann ee Responsabel ass, an der Politik, an der Econo-mie, an de Gewerkschaften, fir d’Gesamtzoustänn heiam Land huet een sech natiirlech och em d’Tatsach zebekëmmeren dass déi Leit hier Aarbecht verléieren,wann se erem an d’Belsch, an Däitschland, a Frankräichzereckgin, an sech do op hieren Arbeitsämter androen,ass dat awer, fannen ech, e Problem, deen eis mussbeschäftegen, well déi Leit hun hei geschafft, well déiLeit côtiséiert, an mir mirken jo och elo duerch rezentErhiewungen, t’ass mol gutt dass déi Etuden eng Kéier

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gemach gi sinn, wéivill Kaafkraft eigentlech déi 104.000Frontalieren och zu Lëtzebuerg lossen, nämlech eefennëftel vun eisem Konsum ass op Frontalieen zerëck-zeféieren. Dat sinn also wirtschaftspolitesch Betruech-tungen, keng vaterlandslos Gesellen, déi gehéieren zueiser Wirtschaft, et ass gutt datt een dat heinsto gesäit.

Caroline Mart : Méi wéi jiddfert anert europäescht Land,liewwen a schaffe mer mat Auslänner zesummen, biselo ware mer och ganz houffreg doriwwer datt dat esougutt geklappt huet, mee ass dat esou selbstverständlëchdass dat och wieder de Fall ass wann d’Konjunktur méischwaach bleiwt, bleiwe mer och do eng Ausnahm dassjust bei eis keng friemefeindlech Reflexer opkommen,wann et unfängt schlecht ze gin, wann een ufängtvillaicht fir déi eege Plaz ze fäerten?

Jean-Claude Juncker : Ech hale kee Vollek, och dat lëtze-buergescht net, fir definitiv géint partiell Opkomme vunfriemefeindleche Phenomener gewappnet, mat engerNuance, d’Lëtzebuerger hun och an Zaiten wou et eisméi schlecht gangen ass, zum Beispiel virun 20 Joerware mer an enger wesentlech méi déiwer Wirtschafts-krise wéi elo ; déi international Wirtschaftskrise war netesou schlëmm wéi elo, haut sin 71% vun den Weltbrutto-sozialprodukt an der Krise, Amerika, Japan an Europa,dat war deemols net de Fall, mee zu Lëtzebuerg duerchdéi Stohlkrise bedengt ware mer méi déif am Lach, wannech mech kann esou ausdrécken. Ech hun deemols,bis op ganz wéineg Ausnahmen, net observéiert dattfriemefeindlech Stëmmung opkoum. Mir sinn eng Eco-nomie, an domatt och ee Land wat gewinnt ass, mat net-Lëtzbuerger zesummenzeliewen an zesummenzeschaf-fen, an ech mengen – bei aller Roserei déi heiansdoemol eropkënnt bei deenen Engen a bei deenen Aneren– dass mer duerch Erfahrung, eegen Erfahrung, wirt-schaftlech a sozial, an duerch Friemerfahrung, zweeteWeltkrich Fachismus an esou virun, an der Kombina-tioun vun deene Phenomener iwwert e Reaktions- a Re-flexmuster verfügen, wat eis besser wie anerer schütztan een Ofrëtschen an déi Médiocritéit.”

Tom Graas: Honnerte Flüchtlingen aus Ex-Yugoslawienmussen den Ament, sinn den Ament nees am gaangenop déi eng oder aner Fassong eist Land ze verloossen.Ass et dann richteg fir dat op déi Façon wéi et gemaachget, grad elo virum Wanter ze machen?

Jean-Claude Juncker : Et get keng richteg Fassong fir etze machen, an et get och keng richteg Politik. All Politikam Beraich vum Flüchtlingswiesen, fir dat mol esou ze

beschreiwen, ass falsch, et get keng richteg Art a Weisfir mat deem Phenomene emzegoen, well ëmmer wanneng allgemeng Mossnahm ënnerschiddlech Mënschentrefft ass dat an dem Endresultat bei deem wou d’Politikukennt emmer mat grousser Häert verbonnen, an déiLeit déi fortgelaf sin bei sech, haaptsächlech währenddem Kosovokrich a virdrun, an déi heihinner kom sinn,dat sinn jo Onglëcklecher, et ass jo net dass déi frouenHäerzens heihinner komm wären, an elo hunn de ge-mengt si hätten eng nei Situatioun fond, vill vun hinnen,an elo geet et erem an déi aner Richtung, a wann eejust esou gefillsméisseg un déi Saach erugeet, wat engautoriséiert Art a Weis ass fir sech mat deem Thema zebeschäftegen, da géif een natiirlech gäre soen déi Leitsollen heibleiwen. Wann een och am Bléck un déi Zäitdéi kennt un déi Problematik erungeet, da wees een,dass een keng aner politesch Choix-en huet wéi déi déimer zur Applikatioun brengen, well mir schwätzen elovun deene Flüchtlingen, den demandeurs d’asyle déiofgewisse gi sinn, an déi mussen zerëckgoen an hiereigentlech Heemecht, an déi eng bestëmmten Zuel aus-machen, dass déi sollen heibleiwen, mee duerno, nodeem Kosovokonflikt sinn méi Flüchtlingen komm déiAsyl gefrot hun, wéi aus deem eigentleche Konfliktbe-räich selwer. Déi Diskussioun déi mer do féieren, déisollen hei bleiwen, ass jo eng falsch Diskussioun, wellmusse soen, jidfereen deen op Lëtzebuerg jeemols engKéier komm ass, oder an deene nächsten 10 Joer kënnt,wann e bis hei ass, musse kënnen heibleiwen, dat assd’Fro. Soll jidfereen deen op Lëtzebuerg kënnt, a keenAsyl kritt, heibleiwe kënnen, oder mussen déi Leit ëremzerëck an hier Länner goen, wou se hierkommen wanndo d’Situatioun sech berouegt huet? [Mod. : Trotz-deem ...] Mir si keng Insel och an deem Beräich ...

Tom Graas: Trotzdeem wierkt et komesch wann eebedenkt, datt déi Leit zum Deel zënter 4 Joer hei sinn.Si hunn sech 4 Joer laang Hoffnunge gemaach a semussen elo zerëckgoen. Misst et dann net awer sinn firdéi nächst déi kommen, datten déi Prozeduren eng Kéieresou ofgekierzt gin datt dat an engem raisonablen Delaiiwwert ...

Jean-Claude Juncker : ... mir hun jo ganz grouss Effortengemaach fir déi Prozeduren ze beschleunegen, dat asseffektiv ze laang, wann een esouvill Joeren hei ass, andann muss een zerëckgoen, obschonn der och vill dobäisinn, wou d’Prozeduren schon méi laang ofgeschlosssinn, mir schwätze jo lo iwwert Prozeduren, fir net iwwertde Prinzip brauchen ze schwätzen. D’Prozeduren gin méi

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séier gemaach, mee et muss esou sinn, dass wann eenop Lëtzebuerg kënnt, an hei Asyl freet, an et kritt eenkeen – Asyl dat ass jo keng politesch Decisioun, dat asseng Decisioun vun eise Geriichter – dass dann d’Leitmussen zerëckgoen, ech kann dat eigentlech och netänneren, dass dat esou ass. Kuckt Iech mol déi Lännerronderem eis un, wéi déi Politiken do gemaach gin ; ander Belsch gin déi Leit déi Asyl froen net, wéi hei zuLëtzebuerg, do sinn ech ausdrëcklech dofir, an Hotelenënnerbruecht an op anere Plazen, déi gin an regelrechtLageren gesat. An Däitschland do ginn déi Leit déizerëckgeschéckt ginn an Abschiebehaft geholl ier sefortbruecht gin. Ech hunn dat alles guer net gär wat dogeschitt, ech wees just beim allerbeschten Wëllen vunder Welt net wat ee soll anescht maachen, an wéi eenet soll anescht maachen, wann een déi Politik géif totalchangéieren, da wees ech dass Lëtzebuerg d’Adress getvun jidferengem deen aus sengem Land fortgeet, andeen op eng aner Plaz wëll goen. Wa Leit politesch ver-follegt sinn, aus all deene Grënn déi mer kennen, kämp-fen ech bis dee leschten Daag dofir, datt déi kënnen opLëtzebuerg kommen, an zu Lëtzebuerg bleiwen. Déi jo,mee déi Leit déi déi Conditiounen net erfellen, déi mus-sen zerëckgoen, dat ass liicht Politik, den Här Friedendeen huet keng Freed mat deem wat hien do mecht, enass deene gréissten Ufeindungen am Land ausgesaatdowéinst, a wann mer déi emgedréinte Politik maachen,kann ech Iech soen, dann wier d’Kritik – mee déi äussertsech dann net esou haart – massif. An déi, déi sech fird’Flüchtlingen asetzen, an ech hun éischter Leit gären,déi sech fir d’Flüchtlingen asetzen, wéi Leit, déi Stëm-mung géint Flüchtlinge maachen, solle mat der Art a Weiswéi se mam Justizminister emsprangen, an wéi se matder Gesamtpolitik emsprangen och bedenken, wéi datbei villen aneren Léit am Land wierkt. Heinansdoerreecht een net deen Zweck deen ee mengt ze erree-chen mee ganz dachs de Géigendeel.

Caroline Mart : Ganz aneren Thema, Dir hutt Ugangsvum Interview schon ugeschwat, den Euro, dee merschon baal e Joer laang schon an eiser Täsch hun, beieisen däitschen Noperen heescht en Teuro, heeschtdat dass awer profitéiert gin ass?

Jean-Claude Juncker : “Also mir machen eisen däitscheNoperen jo villes no, wann déi Däitsch den Euro denTeuro nennen, dann mengen mir och zu Lëtzebuerg wäeralles och méi deier gin. Richteg ass iwwrigens mäi Gefill,dass an eenzelnen Sparten e beschen méi drop getesseltginn ass, wéi hätt dierften dropgetesselt gin, nämlech hätt

iwwerhaapt näischt dierften dropgetesselt ginn, meed’Inflatioun ass jo awer staark ënner Kontroll bliwwen,an et soll een sech net vun all däitscher Diskussioungeroden loosen. Heiansdo hun ech den Androck, mirstellen eis, mir setzen eis virun den däitschen Fernseh,an dann kucke mer dat, an dann mengen mer alles datwat do iwwer Däitschland gesot get, dat wäer eigentlechoch heiheem esou. (...) Dat huet wiesentlëch domatt zedinn – déi Erklärung ass baal ze einfach fir datt een sekann gleewen – dass mer eis, duerch d’Stëmmung déian den Nopeschlänner virherrscht, gewanne loosen,an eis Reflexer esou ajustéieren, wéi wann mer anenger komplett anerer Réalitéit, nämlech an der däitscher,an der franséischer, an der belscher ënnerwee wären.A well déi Daitsch sech besonnesch gär heftegst iwwerthiert Schicksal bekloen, och wann et en nach gutt geet,fänke mir hei och un esou infizéiert ze gin vun enger,sech wirtschaftlech auswierkender Konsumflemm, déiop Grond vun enger gesteigerter Kaafkraft zu Lëtze-buerg eigendlech keng Ursaach huet fir ze bestoen.”

Tom Graas: Déi europäesch Zentralbank spillt mamGedanken fir d’1 an 2 Euro Mënzen elo duerch Schäinerzeersetzen, och do get gesot, dat wär eppes fir d’Infla-tioun an de Grëff ze kréien, well d’Leit anscheinend eSchäin méi laang am Porte-monnie haalen wéi engMënz, wat halt Dir vun där Idi?

Jean-Claude Juncker : Ech mengen dat ass wouer watdo iwwert d’Leit gesot get, wat engem jo opfällt unengem selwer, an och bei de Kollegen a bei de Frënn,dat ass, vun unn datt mer deen Euro hun, get et eenzelAusgaben, déi een méi onkontrolléiert mecht, wéi vir-drun – mir geet dat jidferfalls esou -déi kleng Saachen,do rechend een net richteg, an mir rechnen jo awer nachemmer em, wat mer jo net dierften maachen, mee echmaachen dat awer dauernd, an dann bei esou klengenDépensen, bei ganz klengen, do rechent een net richteg.Ech mengen, dass een fir kleng Ausgaben, dat soen d’Leitmer alleguer, d’Suen méi séier ausget wéi dat virdrun deFall war, an wann d’Aféierung vun engem 1 an 2 EuroGeldschain giff hëllefen, dass mer eis do mol e beschenméi packen, da wär ech do dofir ; et ass awer ganz em-stridden am Krees vun dem europäesche Finanzamt.Mee dorunner get gebastelt, ech hun awer lo gesinn,mäin däitschen Kolleg den Här Eichel, deen ass radikaldogéint, dass dat gemaach get, mäi belsche Kolleg, Fi-nanzminister, ass grad esou radikal dofir, well ech men-gen, aus psychologeschen Grënn wär dat wichteg; mirwaren dat och gewinnt heiheem, an elo hun mer Mënzen,

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wou mer fréier Schäiner haten, dat bleiwt net ouni Re-perkussioun op d’Art a Weis wéi een onfirsichteg kon-somméiert, an wéi een d’Präisser net méi kontrolléiert.

Caroline Mart : Europäesch ass Lëtzebuerg an de läschteWochen nees ferme ënner Drock geroden, wat d’Finanz-platz betrëfft, duerch Diskussiounen em d’Bankgeheim-nis an d’Quellestéier. Dir hudd ugekënnegt datt um nächs-ten Ecofin’s Conseil am Januar, Enn Januar zu Bréisseleng Léisung an Aussiicht ass. Wat heescht dat? Datt mernet drun laanschtkommen, Konzessiounen ze maachen,Konzessiounen déi eventuell wéih dinn?

Jean-Claude Juncker : All Konzessioun deet wéih, an déiKonzessioun déi die aner Länner eis zënter 20 Joer opdeem Thema maachen, déi hun deene Länner wéihge-doen. Mir wärte kenger Léisung zoustëmme, wou d’Fi-nanzplatz Lëtzebuerg benodeelegt get par Rapport zuaneren Finanzplatzen an Europa selwer, oder ausserhalbvun der Europäescher Unioun, d’Schwäiz, an esouvirun.Dobäi bleiwt et, an dovunner gi mer net oof, an wann echan Aussiicht gestallt hun d’Chancen wäre gutt, fir dassmer den 21. Januar géifen eens gin, dann ass et emmeran deem Kontext. Elo muss ee gesinn, dass déi Däitschee Geste fir eng Abgeltungsteier, een Impôt libératoire,also een wou d’Steierschold dann beglach ass, anze-féieren, d’Termen vun der Diskussioun e besschen chan-géiert huet, dat musse mer elo mat abannen, sie iwwri-gens och, an do musse mer kucken wéi wäit dass merkommen. Fir de Rescht wëll ech soen, zesummen matmengen Kollegen stinn ech an fir dat Schützen vu lëtze-buergeschen Interessen, ech stinn awer net fir egal watan, mir mussen eis och eng Reih Froen stellen fir molbesser ze verstoen wourems et hei geet. Wann ech wëlleppes verteidegen, muss ech mech fir d’éischt emolfroen, wat wëllt deen aneren. Den däitschen, de franséi-schen Finanzminister, wesst der, déi fannen dat guer netnormal, datt d’Léit an Däitschland keng Steieren opden Zensen bezuelen, doduerch datt se hier Zensen zuLëtzebuerg kasséieren. Den däitschen Arbechter deen2000 Euro de Mount verdingt, dee fënnt dat guer netnormal, datt hien bis op de läschten Cent muss Steierenbezuelen, dass deen awer, deen 10.000 Euro Zensen zuLëtzebuerg kasséiert, iwwerhaapt keng Stéieren bezillt.Et muss een fir d’éischt mol verstoen, wann ech Finanz-minister zu Lëtzebuerg wär, an d’Leit géifen all hier Suenan d’Ausland droen, dann géift der mol eppes héieren,wann ech mat den Auslänner géif doriwwer schwätzen,an dann géifen d’Lëtzebuerger och soen: Et ass dachonerhéiert dass déi däitsch Banken an Däitschland Suen

verdingen, an den däitsche Staat Steieren op den däit-sche Banken an Daitschland mat den Lëtzebuerger Suenanzitt, an dass de Lëtzebuerger Finanzminister dovunnkee Frang ze gesinn kritt ... keen Euro, pardon. Dat musseen awer mol verstoen, an dann muss een eng euro-päesch Regelung fir déi Froen fannen, an déi hunn mer,mengen ech, baal stoen gehaat, ier deen däitscheSchweng komm ass an Richtung Abgeltungssteuer. Welldéi proposéieren elo eppes, d’Kollegen Schröder anEichel, wat mir als allgemeng Regel an Europa wolltenhun, a wat notamment vun der däitscher Regierungemmer ofgelehnt ginn ass. Wann ech elo den Bundes-kanzler héieren – et ass jo säi gutt Recht, Wahlkampf zemachen wéi hie wëllt – am niedersächsechen Wahlkampfsoen, elo géif et drëm goen, ech ... se schwätzen och mollëtzebuergesch fir d’lëtzebuerger Banken ze plëmmen,dann ass dat säi gutt Recht, et ass awer och mäin guttRecht d’Leit virun deem rout-grénge SteIechaos anDäitschland ze warnen, deen vill drun Schold ass, dassmer an Europa zu kengen Regelungen kommen, welldéi däitsch Säit dauernd hier Positiounen wiesselt, awell vill däitsch Steierzueler et viirzéien mat hieren Suenan Nopeschlänner ze goen, well se deem rout-gréngenSteiermatraquage an Däitschland net trauen. Eis Steier-politik ass wiesentlech méi prévisibel wéi déi Däitsch.Ech sinn d’accord e Schratt op Däitschland zouze-maachen, mee gemittlech.

Tom Graas: Wat ass dat dann, dee gemittleche Schrëttop Däitschland zou, ass dat trotzdem e gewessenenTaux Quellesteier hei zu Lëtzebuerg?

Jean-Claude Juncker : Lëtzebuerg setzt sech konstantzënter 1997 fir eng Quellesteier an Europa an, an et assjo enger iwwerflächlecher Betruechtung vum Dossieroch héich Deeler vun der lëtzebuerger Publizistik ze ver-danken, dass gemengt gett mir wiere géint eng Quelle-stéier, mir sinn fir eng Quellestéier, mee fir eng raisonabelQuellestéier, mee mir sinn dogéint fir d’Bankgeheimnisoofzeschaafen, net well ech erotesch Relatioune matdeem Bankgeheimnis hätt, Bankgeheimisser sinn netfir d’Finanzministeren. ... [Mod. : Top Fro Här Staatsmi-nister ...] D’Bankgeheimnis schaafe mer nëmmen oofwann an der Schwäiz an an aneren Drëttlänner ähnlech,oder déi selwecht Konditiounen sinn, déi selwecht Effek-ter ugeholl gin.

Tom Graas: Wéi wichteg ass dat Bankgeheimnis dannfir eise Finanzsecteur?

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Jean-Claude Juncker : Dat Bankgeheimnis ass bei wäi-tem net esou wichteg méi, wéi et virun 20 oder virun 15Joer nach war, mee et bleiwt wichteg, well et get engerFinanzplaz – wann se ansonsten seriös ass, wat eis Fi-nanzplaz ass, Geldwäschen, Drogen, Kriminalitéit, Ter-rorismus, do brauche mer eis vun kengem vun eisenNoperen, och net vun den Englänner, virschreiwen zeloosen, wéi et eigentlech misst gemaach ginn – wannd’Finanzplaz seriös ass – an eis Finanzplaz ass et –kënnt d’Bankgeheimnis nach dobäi, fir déi Finanzplatzathmopheresch ze coloréieren; dat behällt seng Wich-tegkeet, dat huet net eng iwwerragend Wichtegkeetméi, wéi dat fréier de Fall war, dat ass bei waitem netméi esou en Damocles-Schwert, wéi dat fréier mol war.Mee et garantéiert eng Reih vun Aktivitéiten, déi guttsinn fir eis national Economie, déi net sterierfräi sollebleiwen, déi solle besteiert gin, mee raisonabel besteiertgin, mee déi Asiichten déi mer do hun, dat kann eis netdozou brengen unilattéral Konzessiounen vu Lëtze-buerger Säit aus ze maachen. Den Här Blair, deen setztsech an d’BBC a seet : Et kennt näischt un d’FinanzplazLondon. A wann mir eis hei an eis Televisioun oder enganer setzen, a soen: Et kennt nätischt un d’FinanzplazLëtzebuerg; da gett kreesch gedoen. Ech sinn och d’ac-cord datt mer musse kucken Kompromisser ze fannen,mee déi aner och ...

Caroline Mart : Mee wéi laang haale mer dem Drockstand? Well et gett jo op eemol Verhandlungen déi dannschwiereg sinn, de leschten Ecofin war schwiereg, mirstungen dee Moment awer relativ isoléiert do. Wannmassif Drock gemaach get, d’CGFP geet hin a seetfuerdert einfach d’Veto-Recht asetzen, an haart bleiwen,mordicus, egal wéi? Ass dat egal wéi duerchzezéien,een aleng?

Jean-Claude Juncker : Also einfach ass dat net, an etget méi vergnügungs-steierpflichteg Veranstaltungenwéi déi Ecofinssitzungen; net nëmmen d’Sitzungen meeoch déi vill Gespréicher um Rand, déi een mat deenenaneren Kollegen muss féieren, an déi anescht schwät-zen wéi mir hei gewinnt sinn mateneen emzegoen. Meeals Staats- an als Finanzminister kann ech nëmmen eeKompromiss agoen, wann ech en europäesch veränt-werte kann; et muss eng europäesch Léisung sinn, annet eng etickéiert Renationaliséierung vun der Steier-landschaft a vun de Kapitalflëss an Europa, an ech kanndat nëmme maachen wann ech eng Chance gesinn, es-sentiell Interessen vun eisem Land berücksichtegen zekënnen, Veto mecht een net einfach esou, dat ass jo ein-fach ze soen op engem Kongress: “So Juncker mach

Veto”. An secherer Deckung léisst sech villes verlangen,mee enger Léisung kenne mer nëmmen zoustemmenwann eis Finanzplaz doduerch net geschiedegt get, wannd’Léisung eng europäesch ass, an wann mer alleguer déiElementer am Kompromisskuerf fannen déi eis arran-géieren. Also ech sinn keen, deen dofir bekannt ass,dass en speziell europafeindlech agestallt wier, mee heimuss een dat wat national wichteg ass a Kombinatiounbrengen mat deem wat europäesch wënschenswert ass.An wann et nee ass, dann ass et nee, a wann mer elengsinn, dann sinn mer eleng, ech maachen dat net gär, meewann et muss sinn, da gett et gemaach.

Tom Graas: Mee d’Schwäiz, sinn déi dann iwwerhaptinteresséiert drun fir un eise Problemer matzeregelen,un de Problemer vun der EU? Interesséiert dat se iwwer-haapt?

Jean-Claude Juncker : Dat muss d’Schwäiz interes-séieren, well villes wat an der Schwäiz – déi net Mem-ber vun der Europäescher Unioun ass – méiglech ass,ass nëmme méiglech well et virun der Schwäiz, a ron-derem d’Schwäiz esou ee wirtschaftlëch-sozial duerch-geuerdnete Raum get wéi deen vun der EuropäescherUnioun. Der Schwäiz – dat gin d’Schwäizer Politiker jozou – géif et bei wäitem net esou gutt goen, wann etdéi Europäesch Unioun net géif ginn. D’EuropäeschUnioun regelt jo vill kontinental Problemer vun deenend’Schwäiz mat profitéiert, wann d’Schwaitz aleng géintalleguer déi aner misst untrieden, wat se net brauch,well d’Europäesch Unioun jo vill Problemer fir sie mat-regelt, da wär se manner gutt drun; dat interesséiertd’Schwaitz schon.

Caroline Mart : Historesch dat ass d’Wuert wat am Ze-summegang mam Sommet vun Kopenhagen an derdécidéierter EU-Erweiderung am meescht gefall ass,mee geet et elo net iwwerhapt eréischt richteg un, fängtd’Aarbecht net richteg un elo, an virun allen Dëngen,wéi secher sinn mer dass et och wiirklech klappt?

Jean-Claude Juncker : Secherheeten huet ee keng; ander internationaler Politik schon guer net, wann et sechem d’europäesch Politik handelt, mee mir hunn awerelo d’Viraussetzung geschaaf fir dass eng grouss On-secherheet verschwënnt. 1988/89/90 sinn esouvill neiStaaten an Europa entstaanen, do sinn déi Economienvun deene Länner, sofern wéi déi Länner iwwerhaptschon ginn huet, vill der sinn jo eréischt duerno entstaan,aus engem System vun zentraler Administréierung eriw-wergewiesselt an d’Logik vun der Maartwirtschaft, déiLänner wollte Member an der Europäesch Unioun ginn,

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a mir waren och frou datt se dat wollte gin, well d’Geforhuet jo bestanen – dat gesäit haut baal kee méi – ufanksvun den 90er Joeren en terribelt Duercherneen a Géint-erneen vun all deenen europäesche Staaten beson-nesch am mëttleren Deel vun eisem Kontinent géif lassgoen, mat den onwahrscheinlechen Auswierkungen opd’politesch an d’wirtschaftlëch Stabilitéit an Europa, matan der Verlängerung an nach laang Zäit gekuckt, neeoperstoen vun deenen aalen europäeschen Dämonendéi nach emmer an eise Landschaften sëtzen, déi hunet emmer fäerdegbruecht dass d’Europäer hier Proble-mer am Krich ze léisen. Bis elo hun mer fir d’eischt ander Geschicht – an der Geschicht ( ! ) – dass déi zwouPartien vun Europa friddlech beieneenfannen, dat asseppes gewalteges, d’Generatioun vun mengem Pappdéi waren am Krich. An d’Gerneratioun vun eise Kannerhuet quasi-Garantie wann mer op der Piste bleiwen,datt se dat net méi brauchen ze maachen: an Europaopeneneen ze schéissen. Lo sinn ech d’accord datt eeseet : Dat gett alles zevill deier, an dat ass alles ze kom-plizéiert. Dat wichtegst op eisem Kontinent ass, datt eende Fridde rett, dat ass keng Saach déi sech einfachmecht, an elo geet een Deel vun der Geschicht eriwwer,d’Geschicht vun der Trennung. Dat war eng dramateschGeschicht, an eng schlëmm. An elo geet d’Geschicht unvun der Eenegung, dat get keng dramatesch, mee datget eng schwiereg, well do muss een all Daag nei ze-summebitzen an zesummenheekelen fir dass dat watbeieneengehéiert, och beieneebleiwt. Mee et ass awereng Aarbecht déi sech lount, all Europäer huet jo deFriddensnobelpräis verdengt.

Tom Graas: Wéi prëtt sinn déi Länner?

Jean-Claude Juncker : Den Acquis communautaire hunse zu engem ganz groussen Deel schon emgesaat.Selbstverständlëch sinn dat Länner déi wirtschaftlechbetruecht net esou zolitt sinn wéi eis Länner, woubäimer gesinn datt eis wirtschaftlech Soliditéit jo och hei-nansdo ka Rëss kréien. Déi Virstellung, mir kéinten ei-sen Liewensniveau haalen, an am mëttleren an östle-chen Deel vun Europa géife Leit wunnen déi am Lachstieche bleiwen, déi net eropkommen, déi aarm bleiwen,an dat géif eis net beréieren, ass natirlech eng Virstel-lung déi wäit eweg ass vun all Réalitéit. Wann d’Polen,d’Tschechen, d’Slowaken, d’Ungarn, d’Slowenen ananerer wirtschaftlech emmer méi déif géife rëtschen,an den Ecart op enger kuerzer geographescher Distanztëscht Aarm a Räich sech nach vill méi géif vergréisse-ren, da géife mer natiirlech rieseg Problemer fir d’Stabili-téit kréien. D’Migratiounswellen déi sech maachen hun

jo ganz dachs domatt eppes ze dinn, et ass jo méi rich-teg doduerch datt een déi Länner an d’EuropäeschUnioun ophëllt a probéiert se wirtschaftlech no vir zebrengen, esou wéi dat eis mat Irland gelongen, a esouwéi dat eis mat Spuenien gelongen, esou wéi dat eismat Portugal a mat Griechenland gelong ass, ass jo engméi richteg Politik fir dass d’Menschen frou op där Platzgin wou se sinn, fir dass se net brauchen fortzegoen. Andofir sinn ech – ouni naïv ze sinn – optimistesch dass eenan dewene nächste 15,20 Joer ... net bléiend Land-schafte kritt, do haat schon eng Kéier een sech vertrëp-pelt domatt ... mee dass mer insgesamt, och wirtschaft-lech betruecht, europäesch vun der Plaz kommen, dobäiass dat wichtegst net dat wirtschaftlecht. Dat wich-tegst ass dass mer hei Léit an der europäescher Uniounbäikréien, déi hiere ganzen kulturellen Räichtum, hieremenschleche Räichtum, matbréngen. Virun 20 Joerstoungen zu Warschau an zu Prag Rakéiten déi opLëtzebuerg geriicht waren, wëssen mer eigentlech vunwat datt mer schwätzen, a vun wat dass mer hierkom-men, alles dat wat eise Kontinent niddergedreckt huet,wat en net vun der Plaz komme geloos huet, alles datass ausgeraumt ginn duerch déi Décisioun déi mer ge-holl hun. Europäesch Geschicht huet vill Potentialitéi-ten bäikritt, kann villes fir sech selwer an och de Reschtvun der Welt maachen, wann mer et richteg maachen.

Caroline Mart : Den Tom huet gefrot, sinn déi 10 anerprett déi lo bäikommen, d’Fro ass jo – Dir hutt et indirektschon ugeschwat – sinn déi 15 déi lo do sinn prett fir seopzehuelen, prett fir dat ze maachen, et sinn jo awer villLeit, et sinn vill Froen opkomm, vill Zweifelen un déiEU-Eweiderung, vill Leit déi gesot hun, et ass ze fréih,et loungen nach net Froen och, pass dat elo alles esouzesummen, ass do net och e Problem vun der Politik,allgemeng an Europa, an deene meeschte Länner, dasset net genuch thematiséiert gin ass, dass net genuchmat de Leit och geschwat gin ass fir ze erklären firwatet wichteg ass.

Jean-Claude Juncker : Also, wann ech mech därf selwerzitéieren, wat ech jo gäre maache wéi der wësst, echhun 1995 gesot, ech mengen esouguer an engem Ge-spréich mat iech, mee op ville Plazen, dass dat dat on-populärst Unterfangen géif gin wat je europäesch Po-litik ze leeschten, a genauesou ass et och komm. Et assjo kloer, mir mengen lo an eise Länner mir géifen eppesverléieren, an dann haale mer mordicus dat gäre festwat mer hun. Ech soen: Mir verléieren méi wéi dat watmer kënne behaalen, wann mer d’Erweiterung maa-chen wéi wann mer d’Erweiterung net maachen, et läit

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vill Chance dodrann. Nu gett gesot et ass net mat deLeit doriwwer geschwat gin, weest der, d’Leit mussenoch heinsto nolauschteren. Wann ech gesinn, dass déiweinechste Leit à même sinn ze soen wat fir Lännerdass bäikommen, mee awer trotzdeem dergéint sinndass se bäikommen, d’Zeitungen stinn voll, är Noriichtesinn voll, Radiosprogrammer si voll zënter Joeren matder Problematik vun der Erweiterung, et muss een d’Zei-tung och liesen, et muss een de Radio och lauschteren,d’Televisioun muss een net emmer kucken, mee hein-ansdo ass et awer gutt.

Tom Graas: Bon, vun deenen 10 Länner vun deenen merelo geschwat hun muss nach trotzdem vill Iwwerzee-gungsarbecht gemaach ginn. Een Land bleiwt dann,d’Türkei, wou een awer wirklech d’Gefill huet datt enesouguer Dir zu Kopenhagen ënnerteneen ganz vill Pro-blemer hat fir Iech mat der Idée auserneen ze setzendatt dat Land eng Kéier kéint Member ginn, friwat getdann déi Diskussioun iwwerhaapt gefouert, ass do esoue staarken Drock dohannert vun den USA déi aus geo-strategeschen Iwwerleeungen dat Land gären an demKrees vun der Europäescher Unioun hätten?

Jean-Claude Juncker : Deen Drock vun den Vereenesch-tene Staaten, deen get et effektiv, amerikanesch Präsi-denten Clinton a Bush ruffen all Kéier un wann et em déiFroenstellung do geet. Et get och Drock an der Türkeivun deen Europa-frëndleche Kreeser, vun der Société ci-vile, vun all deene Kräften an Europa an an der Türkei, déid’Türkei gesinn als eng Plaz iwwert déi ee kann déi ganzAusernanersetzung mat deem fundamentalisteschenDeel vum Islam kanaliséieren, ouni d’Türkei wär dat ganzschwéier. Iwwer d’Türkei schwätze mer schon laang,1997 wéi mer d’Europäesch Unioun présidéiert hun hunech ofgelehnt ënner groussem Spektakel à l’époque,dass d’Türkei kënnt Kandidateland gin, well ech gesothun: E Land an deem géif gefoltert gin kennt net sech unden europäeschen Dësch setzen. Haut get d’Türkei sel-wer zou datt gefoltert get, huet grouss Reformprozesserageleedt, a mir hun 1999 am Dezember – mir waren netdéi déi et viirgeschlon hun – gesot d’Türkei wier een Kan-didat. Heinsto hun ech den Androck, mir géifen elo ep-pes entdecken, wat schon virun zwee Joer décidéiertginn ass, an et geet elo drëm wéini fänken mir un matder Türkei ze verhandelen; an do gehéiere mir zu dee-nen déi gesot hun, eréischt wann all Konditiounen, be-sonnesch de Respekt vun de Menscherechter vun derTürkei erfëllt gi sinn, a wéi dat dann geet wann déiVerhandlungen laafen, dat steht jo op engem anereBlaat, ech wëll dat hei net ausrullen, well ech net Muer

erem wëll speziell Telegrammen vun Ankara kréien, meevilläicht mierke mer während deene Verhandlungen matder Türkei, wann se dann bis ufänken fréihstens amSummer 2005, da muss et awer ganz gutt goen, oderméi spéit, wann se dann bis am gaangen sinn, mierkemer villäicht dass et wirtschaftlech baal guer net geetfir d’Türkei esou e Vollmember vun der EuropäescherUnioun ze maachen wéi déi aner Länner dat gi sinn.Villäicht mirke mer dass et awer net méiglech ass an derTürkei de Militär déi Plaz anzeberaumen, déi Arméien andemokratesch-verfaaste Gesellschaften sollen hun, vil-läicht mierke mer dass et eng Reih vun Schwieregkeeteget déi um Wee vun der Vollmemberschaft net iwwer-brecken. A villäicht mierken dann d’Türken, an mir och,dass een eng aner Sorte vun speziell intimen Arrange-ment muss sichen fir eis mat der Türkei an engem Ver-hältnis ze bewegen, wat esouwuel an den Interessen vunder Türkei wéi am europäeschen Interesse ass. Ech kanndéi Zukunft net viraussoen, géif awer déi Optiounen gä-ren ophaalen.

Caroline Mart : Et ass ganz vill vun Krich geschwat ginan deene läschte Wochen a Méint, an d’internationalPresse geet dovunner aus dass dann elo Ugangs 2003d’Bommen op den Irak faalen wärten. Heescht dat dassden amerikaneschen Prësident dann dee Krich kritt deenen emmer wollt?

Jean-Claude Juncker : Dir zitéiert d’Presse déi décidéierthuet dass et e Krich am Irak géif gin, a grouss Deelervun der Presse, wéi dir och elo grad, hun décidéiert datwär e Krich deen de Prësident Bush mordicus gärenhätt. Ech hun mam Prësident Bush doriwwer e puerStonnen an deene läschte Méint geschwat, an ech men-gen net – och wann keen dat gleewt, dat muss ech jozougin – dass den Prësident Bush ënnert alle Koditiou-nen an zu all Präis dee Krich wëllt. Ech war an engerDiskussioun dobäi, do ware mer zu dräi,véier, wou dePrësident gesot huet, lauschtert emol dir Jongen hei –esou schwätzt e jo – ech hun déi meeschten Zaldotenweltwäit am Asaatz, ech muss mat deene meeschteMammen telefonéieren déi hiere Jong net aus demKrich eremkréien, ech muss do sinn wann doudeg Zal-doten eremkommen, Dir schwätzt driwwen, ech musset maachen, an Dir musst net mengen, dass et zu mengeLiewenspläng gehéiert datt esou dachs wéi méiglech zeaachen. Ech wollt domatt soen, an en huet et och gesot,dass en sech carrément an d’Logik vun den UNO-Re-solutiounen stellen, an dass en déi och wëllt respektéie-ren. Ech wees datt de Prësident Bush mat ënnerscheed-lechen Aan an Europa gekuckt get, mee fir den Prësident

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Bush einfach als e Kriegsdreiwer dohinner ze stellen asseng Ausso, déi ech esou net géif maachen, an och esounet stoen loossen. Ech sin mat der amerikanescher Irak-Politik an villen Detailpunklten net, wirklech net, d’accord,mee et mecht kee Sënn datt ech dat op allen Diecher vunden europäeschen, an aneren Haaptstiedt eremruffengin, dat kann een jo am Direkt-Gespräch erledegen. Meeoch den Irak huet eng Bringflicht, an dee muss och dofirsuergen datt d’Viraussetzungen getraff gin, fir dass d’in-ternational Communautéit, net d’Amerikaner eleng, d’in-ternational Communautéit net zu deem Schrëtt musskommen. Krich ass emmer eng Nidderlag! Ech behaap-ten, e Krich kann ee guer net gewannen, wat muss eevirdrun esou vill Schlëmmes maachen, dass eng Victoireno engem Krich iwwerhaapt keng ass, déi mënschlechBestand huet, well et sin esouvill Mënschen drop gaan-gen, well do geet een drop, et stierwt een ... an engemKrich. Et ass emmer eng grouss Nidderlag fir d’Politik afir d’Diplomatie, an ech hoffen, dass Verstand a Gefillsech duerchsetzen. Zu Washington, an Europa, meeawer och zu Bagdad, och do därf geduegt a gefillt gin.

Tom Graas: Wann et dann zu engem Krich kéim, huelemer mol déi Meiglechkeet, wat bedeit an deem Fall, oderwéi gesäit an deem Fall déi Solidaritéit tëscht Europaan den USA aus, wat bedeit et fir d’NATO, wat bedeit etfir awer och ganz konkret fir Lëtzebuerg?

Jean-Claude Juncker : Dee Krich, deen hoffentlech netkennt, an iwwert deen elo jidfereen schwätzt, weist hautschon schlëmm Auswierkungen op, notamment watd’wirtschaftlech Situatioun ubelaangt. Et kennt mat Se-cherheet zu kenger Erhuelung vun der Europäescher- aWeltwirtschaft, wann et giff zu engem Krich am Irak kom-men, dee méi wéi ee Mount laang géif daueren, da kréiemer Petrolspräisser vun wahrscheinlech iwwer 40 Dollar,an et brecht eis alles zesummen wat et vun liichte Repri-seelementer an eise Landschaften ze observéiere gett.Wann et zu deem Krich géif kommen, dann gëllt fir dëstLand datt mer eis selbstverständlech net un deem Krichbedeelegen, iwregens freet och keen eis, et huet ochkeen déi Däitsch gefrot fir sech mat Zaldoten un deemKrich ze bedeelegen, dat freet och keen eis. Mee mir huneng Bündnis-Solidaritéit ze erfëllen, esou wéi Däitsch-land, a wéi Frankräich, a wéi d’Belsch, a wéi anerer och,dat heescht dass mer giffen, wann mer dat gefrot gin,Installatiounen zur Verfügung stellen, mir mussen ame-rikanesch, an aner Interêt-en zu Lëtzebuerg op eng spe-ziell Art a Weis schützen, mee mir sinn net an der Stëm-mung vun deenen déi a Richtung Krich géifen drécken:Il faut détester la guerre ... Dat ass net eppes wat mer

solle maachen, mir maachen de butzegen Afloss deenmer hun geltend do wou et drëm geet dass d’Stëmmvun der Verhandlung eng lëtzebuerger Stëmmche méikritt.

Tom Graas: Deen Konflikt zwescht den USA an dem Irakas indirekt och eng Konsequenz vum 11 September 2001,iwwer eng terroristesch Gefohr gouf och hei zu Lëtze-buerg diskutéiert, iwwert déi Meiglechkeet. Wéi mussemer déi dann realistesch aschätzen, déi terroristeschGefoor?

Jean-Claude Juncker : Lëtzebuerg ass keng Insel, an mirhun 4 Aan op wann et em déi Bedrohungen geet, déikeng akut Form zu Lëtzebuerg unhuelen, fir de Reschtgëllt datt ech mech wirklech net wëll iwwert d’Froen vunkollektiver Secherheet an aller Oeffentlechkeet äusseren,well, da muss een jo och emmer soen wat ee géint déimecht déi se bedrohen, an déi sinn staark drun interes-séiert net ze wessen dass et d’Bedrohung get, dofir sinnse jo selwer zoustänneg, mee fir ze wëssen wat eendogéint mecht. Ech soen net – well dat wier arrogant –et ass meng Saach, mee ech hun domatt ze dinn, anech hun en Aan drop.

Caroline Mart : Dir hudd elo just gesot Lëtzebuerg asskeng Insel, eent vun den Evenementer wou mer et ge-wuer goufen, dat war fir d’éischt Keier open Onstëm-megkeeten um Lëtzebuerger Haff, eis Monarchie ass fird’éischte Kéier an déi International Klatschpresse gero-den. Wéi hutt dir dat erliewt, an äerer dach ganz engerRelatioun tëscht Regierungs- a Staatschef?

Jean-Claude Juncker : Ech hun mam Grand-Duc guttinstitutionell Relatiounen, och gutt perséinlech Relatiou-nen, mir sinn baal aus deem selwechte Joer, ech hunndéi Evenementer vun deenen der schwätzt esou agereitwéi déi aner Leit och, iwwer Familjesaachen schwätzteen net um Balkon, mee bannenan. Ech mengen dat ge-säit entretemps jiddereen esou, fir de Rescht sinn ech nuwirklech der Meenung, an ech wees vill Leit si mat mereens doranner, dass de Grand-Duc an d’Grand-Duches-se hier Saach gutt maachen, ganz gutt esouguer, echkréien och vill Luef fir de Grand-Duc am Ausland, ochvun de Regierungscheffen déi zu Lëtzebuerg laanscht-kommen an dann och e Gespräch mam Grand-Duc hun.Vun der Grand-Duchesse wees ech dass se och vill Saa-che mecht vun deenen d’Leit näischt wessen, déi aweroch gutt gamaach sinn. Mir hun vill Leit hei am Land déieen heiansdo muss tréischten, déi ee gutt Wuert brau-chen, déi drop ugewise sinn, datt mer eng Grand-Du-chesse hun déi sech erandenken kann a villes wat d’Leit

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dréckt. Ech fannen dat mecht se ganz gutt, an ech sinhier och dankbar dofir, an ech wollt hier och Merci dofirsoen, dass se dat mecht, iwregens net emmer mat Pu-blicitéit, mee ganz oft ganz eleng mat deem deen zetréischten ass.

Tom Graas: Voila Här Staatsminister, Merci och fir dëstGespräch, mir wënschen iech vill Glëck, mee virun allemoch ganz vill Geschëck am Joer 2003.

Jean-Claude Juncker : Also Glëck brauch ech, dir ochiwregens, Gechëck brauche mer och, mir alleguer. Echwier frou wann dat Joer dat kennt fir d’Leit hei am Landeent géif ginn, dat se um Enn vum Joer 2003 net brau-chen ze bedaueren, weder als Land nach als eenzel Per-soun, an deen deen eis kann hëllefen eingermoosen guttduerch dat Joer ze kommen, ass de Grand-Duc, deemech vun dëser Plaz aus am Numm vum alle Lëtzebuer-ger gären géif e schéint an e glëcklecht Joer 2003 wën-schen, him, der Grand-Duchesse, hiere Kanner, an derGrossherzoglecher Famill. Schéint Neit Joer !

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CHRONOLOGIE

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OctobreLe ministre de l’Intérieur M. Michel Wolter présente sa stratégie en matière de développement urbain2 octobre 2002 90

Signature de deux conventions avec I.E.E.2 octobre 2002 78

«Commerce électronique: Où en sommes-nous?»,discours de M. Henri Grethen, ministre de l’Économie,à la conférence «États des lieux: L’e-business dansles entreprises luxembourgeoises», Luxembourg2 octobre 2002 115

Le Premier ministre M. Jean-Claude Juncker en visite officielle à Malte2-4 octobre 2002 22

Visite officielle de M. Goerens en Grèce3 octobre 2002 43

La ministre des Affaires étrangères Mme Lydie Polferrencontre Colin Powell à Washington4 octobre 2002 62

Visite d’État de LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse en République tchèque8-10 octobre 2002 10

Discours de S.A.R. le Grand-Duc à l’occasion dudîner offert par Monsieur Vaclav Havel, Président de la République tchèque, en l’honneur de LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-DuchesseChâteau de Prague8 octobre 2002 118

«Luxembourg and the Czech Republic : a commondestiny», discours de S.A.R. le Grand-Duc Henri à l’Université de Prague9 octobre 2002 119

M. Jean-Claude Juncker s’exprime devant la Konrad-Adenauer-Stiftung9 octobre 2002 54

«Wir wachsen mit Europa», discours de principe de M. Jean-Claude Juncker, Premier ministre duLuxembourg, devant la Konrad-Adenauer-Stiftung,Bruxelles9 octobre 2002 122

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker au Churchill Symposium à Zurich10 octobre 2002 53

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Discours de M. Jean-Claude Juncker, Premier ministreau Churchill Symposium 2002, Zurich10 octobre 2002 130

Visite à Luxembourg du président de la Conventioneuropéenne, M. Valéry Giscard d’Estaing16 octobre 2002 55

Accord sur les mouvements transfrontaliers d’OGM17 octobre 2002 85

Rencontre des ministres européens de l’Éducation18 octobre 2002 82

Mme Hennicot-Schoepges à la conférence «Dialogue des cultures» à Beyrouth18-20 octobre 2002 74

Visite de travail à Luxembourg de M. Shimon Peres,Vice-Premier ministre et ministre desAffaires étrangères de l’État d’Israël21 octobre 2002 45

Monsieur le Premier ministre Juncker auFinanzmarktforum de la Deutsche Bank23 octobre 2002 56

La ministre de la Culture, de l’Enseignement supérieuret de la Recherche Mme Hennicot-Schoepges en visite officielle au Vietnam23-29 octobre 2002 74

Conseil européen de Bruxelles24 octobre 2002 42

Visite officielle à Luxembourg du chancelier d’AutricheM. Wolfgang Schüssel24 octobre 2002 46

Conférence sur la protection des victimes de violence28 octobre 2002 94

«La violence envers les femmes, le point de vue d’une femme politique», discours de Mme Marie-Josée Jacobs, ministre de la Promotion féminine, Luxembourg28 octobre 2002 135

Visite de travail à Luxembourg de Samuel Bodman,Deputy Secretary of Commercedes États-Unis d’Amérique30 octobre 2002 63

MM. Juncker et Goerens présentent une campagne d’information sur la coopération au développement30 octobre 2002 68

M. le Premier ministre Jean-Claude Juncker en visite officielle en Fédération de Russie30 octobre-1er novembre 2002 16

NovembreM. Charles Goerens à la quatrième Commission de Partenariat du Luxembourg avec le Cap-Vert4-6 novembre 2002 69

Le ministre de la Justice M. Luc Frieden s’exprime sur la politique d’asile du Luxembourg5 novembre 2002 91

Lancement de la nouvelle version du sitewww.gouvernement.lu6 novembre 2002 92

Accident d’un avion Luxair6 novembre 2002 48

Session ministérielle de clôture de la présidenceluxembourgeoise du Conseil de l’Europe7 novembre 2002 64

Le Premier ministre M. Jean-Claude Juncker invité de l’émission Impuls10 novembre 2002 58

Le président de la République slovaque, M. Rudolf Schuster, en visite d’État à Luxembourg12-14 novembre 2002 26

Discours de S.A.R. le Grand-Duc à l’occasion du dîner offert par LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse en l’honneur de S.E.M. Rudolf Schuster, Président de la République slovaque, Palais grand-ducal12 novembre 2002 138

M. Jean-Claude Juncker commente la situation économique actuelle14 novembre 2002 39

MM. Jean-Claude Juncker et Rolf Hochhut lauréats du «Cicero-Rednerpreis 2002»15 novembre 2002 59

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Lachronologie

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Discours de remerciement de M. Jean-Claude Juncker, Premier ministre, lors de la remise du prix Cicero, Bonn15 novembre 2002 134

MM. Luc Frieden et Henri Grethen informent sur la situation économique et financière15 novembre 2002 79

Lancement des Appels Consolidés inter-agences de l’ONU à Luxembourg15 novembre 2002 72

Mme Lydie Polfer et M. Joseph Schaack font le point en matière de réforme administrative15 novembre 2002 96

M. le Premier ministre Jean-Claude Juncker devant la Europäische Stiftung für den Aachener Domà Aix-la-Chapelle16 novembre 2002 60

«Europa an der Kreuzung», discours de M. Jean-Claude Juncker à la réunion annuelle de la Europäische Stiftung für den Aachener Dom,Aix-la-Chapelle16 novembre 2002 140

Présentation de la campagne «Non au tourisme sexuel avec des enfants»18 novembre 2002 86

Journée internationale des droits de l’enfant20 novembre 2002 88

M. Jean-Claude Juncker, Mme Lydie Polfer et M. Charles Goerens au Sommet de l’OTAN21-22 novembre 2002 40

M. Michel Wolter informe les communes au sujet des révisions des prévisions du budget de l’État 27 novembre 2002 91

Comité de coordination tripartite : les partenairessociaux saluent les orientations budgétaires du gouvernement28 novembre 2002 80

Présentation du projet de loi portant création de l’Université de Luxembourg28 novembre 2002 83

Visite à Luxembourg de M. Recep Tayyip Erdogan,président du Parti de la Justice et du Développement turc29 novembre 2002 46

DécembreLe ministre du Tourisme M. Fernand Boden fait le bilan de l’année touristique 20022 décembre 2002 97

Lancement du rapport 2002 du FNUAP3 décembre 2002 73

Finalisation du mémorandum Benelux avant le Conseil européen de Copenhague4 décembre 2002 60

Henri Grethen présente un concept de structures d’accueil pour start-up à Belval-Ouest4 décembre 2002 81

Tournée des capitales d’Anders Fogh Rasmussen,président en exercice du Conseil de l’UE 6 décembre 2002 61

Visite de travail du ministre de la Culture française M. Jean-Jacques Aillagon7 décembre 2002 76

Conseil Affaires générales: dernière ligne droite avant l’élargissement9-10 décembre 2002 65

MM. Charles Goerens et Eugène Berger au Conseil des ministres de l’Environnement9-10 décembre 2002 86

Présentation de la Commission nationale pour la protection des données12 décembre 2002 93

Visite de travail de Aïchatou Mindaoudou, ministre des Affaires étrangères du Niger12 décembre 2002 66

Conseil européen de Copenhague12-13 décembre 2002 35

Haute distinction honorifique pour Mme Erna Hennicot-Schoepges16 décembre 2002 77

Prestation de serment d’officier de S.A.R. le Grand-Duc Héritier et remise de la «Médaille Militaire» à S.A.R. le Grand-Duc Jean17 décembre 2002 77

Renouvellement de la Convention d’Union économique belgo-luxembourgeoise18 décembre 2002 67

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Lachronologie

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Le Fonds national de la Recherche présente des projets sur l’avenir du Luxembourg19 décembre 2002 94

Message de Noël de LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse24 décembre 2002 147

Interview de fin d’année de M. Jean-Claude Juncker,Premier ministre, à RTL29 décembre 2002 149

Réunions Eurogroupe et ÉcofinOctobre-Décembre 89

Les travaux du Conseil de gouvernement Octobre-Décembre 101

Amendements au projet de budget 2003Novembre-Décembre 2002 36

Comité de conjonctureOctobre-Décembre 2002 97

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Lachronologie

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre

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