45891105 Le Guide de l Habitat Passif

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Le guide de

lhabitat passif

Dans la mme collection Philippe Guillet. Le guide des piscines naturelles et cologiques, G12348, 2008. Michel Tissot. Le guide de lnergie solaire et photovoltaque, G12332, 2008. Brigitte Vu. Le guide de leau domestique, G12372, 2008. Dans la collection eyrolles environnement Brigitte Vu. Rcuprer les eaux de pluie, G11984, 2006. Bruno Branger. Les pompes chaleur, 2e dition, G12266, 2006. Brigitte Vu. Lhabitat cologique et les aides de ltat, G12054, 2006. Brigitte Vu. La maison nergie zro, G12089, 2007. Paul de Haut. 25 moyens dconomiser son argent et notre environnement, G12053, 2007. Brigitte Vu. Choisir une nergie renouvelable adapte sa maison, G12142, 2007. Paul de Haut. Chauffage, isolation et ventilation cologiques, G12105, 2007. Emmanuel Riolet. Le mini-olien, G12143, 2007. Brigitte Vu. 5 diagnostics immobiliers obligatoires, G12181, 2007. Pascal Farcy. Le compost, G12220, 2007. Emmanuel Riolet. Lnergie solaire et photovoltaque pour le particulier, G12221, 2008. Brigitte Vu. Lisolation cologique, G12265, 2007. Bruno Herzog. Le puits canadien, G12141, 2008. ric et Tina Masson. Jardiner cologique, sans pesticide, G12254, 2008. Bertrand Gonthiez. Utiliser leau de pluie, G12275, 2008. Brigitte Vu. Rnovation et Grenelle de lenvironnement, G12318, 2008. Lon-Hugo Bonte . Raliser et entretenir son mur vgtal, G12342, 2008. Paul de Haut. Construire une maison non toxique, G12253, 2008.

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Brigitte Vu

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DITIONS EYROLLES 61, bld Saint-Germain 75240 Paris Cedex 05 www.editions-eyrolles.com

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de couverture : Clipsol. quatrime de couverture : Wienerberger.

Le code de la proprit intellectuelle du 1er juillet 1992 interdit en effet expressment la photocopie usage collectif sans autorisation des ayants droit. Or, cette pratique sest gnralise notamment dans les tablissements denseignement, provoquant une baisse brutale des achats de livres, au point que la possibilit mme pour les auteurs de crer des uvres nouvelles et de les faire diter correctement est aujourdhui menace. En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intgralement ou partiellement le prsent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans lautorisation de lditeur ou du Centre Franais dexploitation du droit de copie, 20, rue des Grands Augustins, 75006 Paris. Groupe Eyrolles, 2008, ISBN 978-2-212-12365-4

SommairePartie 1 Gnralits............................... 7 . . 1 >.tat.des.lieux. .....................................8 Lengagement.franais...........................9 Quen.est-il.de.lengagement.. dautres.pays.?..................................11 2 >.La.Haute.qualit.environnementale........14 volution.de.lapproche.constructive. .....15 . Situation.en.France.............................17 3 >.Les.nouveaux.labels.haute.. performance.nergtique.. et.basse.consommation.dnergie..............24 Le.label.BBC.....................................27 Le.label.Effinergie...............................29 Partie 2 Technique bioclimatique et choix des matriaux............................31 4 >.Diminuer.ses.besoins.en.chauffage.. et.climatisation.avec.la.bioclimatique.........32 Le.choix.des.matriaux........................45 5 >.Le.gros.uvre...................................51 Le.bloc.bton. ...................................51 . La.brique.Monomur............................52 Le.bton.cellulaire. .............................59 . La.structure.bois.................................62 . Le.Blokisol.(Eurofab)............................65 En.conclusion. ...................................67 . 6 >.Lisolation..........................................69 Le.coefficient.et.la.rsistance.. de.conductivit.thermique....................69 . Lenveloppe.......................................70 Choisir.son.isolant..............................71 Isolation.du.sous-sol,.du.sol.et.du.toit.....74 Isolation.de.toiture..............................76 Isolation.des.vitrages. .........................82 . Isolation.des.huisseries........................85 . Partie 3 Objectif : nergie zro............ 91 . 7 >.Le.chauffage.....................................92 Le.bois-nergie...................................92 Le.chauffage.solaire. ..........................99 . La.gothermie.et.larothermie............102 8 >.Leau.chaude.sanitaire......................108 . Leau.chaude.sanitaire.. et.les.pompes..chaleur....................108 Le.solaire.thermique..........................110 9 >.Llectricit......................................118 . Le.photovoltaque.............................118 Lolien...........................................123 Partie 4 Les autres postes conomie dnergie. ...........................................127 . 10 >.Lclairage.....................................128 . 11 >.Leau. ...........................................132 Mise.en.place.dconomiseurs.deau. ..133 Installation.dun.systme.de.rcupration. deau.de.pluie.extrieur. ...................135 . Partie 5 Annexes............................... 139 . >.Lgislation.et.crdit.dimpts................140 Dfinitions.......................................140 Caractristiques.thermiques.. de.rfrence....................................141 Caractristiques.thermiques.. minimales.en.matire.disolation. ........143 . Le.crdit.dimpts.:.. quel.taux.pour.quoi.?........................143 Les.conditions.dobtention.. du.crdit.dimpts. ...........................146 . >.Les.bonnes.adresses...........................154 Les.institutions.et.associations..............154 Les.matriaux...................................155 Les.autres.bonnes.adresses. ...............155 . >.Index............................................... 156 .Ce document est la proprit exclusive de bagi alfred ([email protected]) - 26 Octobre 2009 12:52

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Clipsel

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Par tie 1

Gnralits

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1 tat des lieux1. Le baril est plus de 150 $ dbut juillet 2008.

Les catastrophes climatiques rptes lchelon mondial, europen et national, laugmentation du prix du ptrole1 font de plus en plus prendre conscience aux citoyens mais aussi aux dcideurs de limprieuse ncessit duvrer en faveur du dveloppement durable. La premire prise de conscience a eu lieu lorsque les scientifiques se sont aperus quil y avait un trou dans la couche dozone. Celle-ci a cess de se dgrader et lon prvoit sa reconstitution lhorizon 2050. Cependant, les missions de gaz effet de serre ne cessent de crotre du fait de laugmentation du nombre dutilisateurs dnergie dorigine fossile. Nous estimons que le nombre dtres humains sur la plante est de 6 milliards et quil sera de 9,5 milliards en 2050. De plus en plus de pays, dans le cadre de leur dveloppement, vont avoir accs aux nergies, les principaux demandeurs aujourdhui tant la Chine puis lInde. La Chine dispose dimportantes rserves en charbon, elle va donc les utiliser ; on estime que la Chine met en route une centrale fonctionnant au charbon toutes les semaines ! Il est donc important de travailler trs en amont, pour aider ces pays trouver des modles de croissance dont le cot cologique est moindre. Laugmentation des tempratures ne sera pas uniforme sur la plante. Il semblerait que les terres se rchaufferont plus que les ocans. Le rchauffement des zones tropicales induira une extension des dserts. Les zones des ples connatront un rchauffement trs important. Les consquences de ce rchauffement seront multiples. Notamment, une atmosphre plus chaude induira une plus grande quantit dvaporation deau de la part des ocans avec une modification du rgime des prcipitations. Celles-ci devraient augmenter dans les latitudes leves et autour de la ceinture quatoriale et a contrario, du fait de la remonte des alizs, la zone tropicale (rgion mditerranenne, Afrique du Nord, Sahel, Moyen-Orient, sud de lAmrique latine et Australie) devrait devenir plus sche et plus aride.

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Partie 1 : Gnralits

Dautre part, une augmentation de lnergie dans latmosphre devrait se traduire par des phnomnes plus turbulents relativement similaires ceux que lon constate aujourdhui, mais avec des amplitudes encore plus importantes (temptes, tornades, ouragans).Ce document est la proprit exclusive de bagi alfred ([email protected]) - 26 Octobre 2009 12:52

Laccroissement de la temprature devrait galement conduire une hausse du niveau des mers de lordre de 10 80 cm dans le sicle, induisant la disparition de certaines les ainsi que de deltas, avec des consquences non ngligeables puisque 250 millions de personnes vivent entre 0 et 1 m. On note depuis deux ans maintenant une fonte des glaces du ple Nord permettant la navigation en t ; cette fonte induit une remonte des ocans et une modification des courants tels que le Gulf Stream. De fait, lanticyclone des Aores se positionnera diffremment et nous devrions connatre soit des pisodes caniculaires comme en 2003, soit un t tel que celui de 2007 donc relativement pluvieux au nord et trs sec au sud.

Lengagement franaisEn signant les accords de Kyoto2, la France sest engage diviser par quatre ses missions de gaz effet de serre3 dici 2050 et revenir au taux de 1990 en 2010. En 2005 le btiment produit en France 23 % du CO2 mis. Il reprsente 45 % de la consommation dnergie primaire, lindustrie et lagriculture 29 %, les transports 26 %. Lnergie finale consomme se rpartit ainsi : environ 56 % dans les logements possds par des particuliers (maisons individuelles et appartements en coproprit), 10 % dans des logements proprits dinstitutionnels (organismes dHLM, socits dconomie mixte, socits prives), 17 % dans du tertiaire priv, 17 % dans du tertiaire public. Celui-ci a le triste privilge dtre le premier metteur de gaz effet de serre dans latmosphre. Lefficacit nergtique des btiments a certes progress ces dernires annes, mais il reste beaucoup faire si nous voulons atteindre lobjectif fix par les accords de Kyoto. En Europe, prs de 80 % de la population vit dans des zones urbaines !

2. Le Protocole de Kyoto a pour objectif de faire rduire les missions de gaz effet de serre des diffrents pays (172 au total) qui lont ratifi. Il est entr en vigueur le 16 fvrier 2005, pour tre officiellement appuy par la Confrence des Nations unies sur les changements climatiques se droulant Montral du 28 novembre au 9 dcembre 2005.

3. savoir le dioxyde de carbone (CO2) ; le mthane (CH4) ; loxyde nitreux (N2O) ; lhexafluorure de soufre (SF6) ; les hydrofluorocarbures (HFC) ; les hydrocarbures perfluors ou perfluorocarbures (PFC).

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La France a t un pays prcurseur bien des gards en matire de dveloppement durable. Et en effet, on parle dune qualit environnementale la franaise . Ce fut le cas avec lassociation HQE, prside par Dominique Bidou lpoque. Celle-ci est apparue en 1996 et a dcoul du programme cologie et Habitat initi par le Plan Construction et Architecture. Elle sest dveloppe notamment grce aux travaux de lAteque (Atelier dvaluation de la qualit environnementale des btiments) et fut pionnire dans ce domaine ; elle a entre autres initi la dmarche HQE, dont beaucoup se rclament aujourdhui, dmarche base sur le principe du volontariat. Lobjectif est de prsenter des procds visant amliorer la qualit environnementale des btiments neufs ou existants, destins aussi bien aux particuliers quaux collectivits territoriales ou encore ltat. La dmarche HQE a sans doute contribu initier notre vision de la construction environnementale daujourdhui.1. Le Grenelle de lenvironnement est un vnement politique qui a eu lieu en octobre 2007 pour organiser diffrentes rencontres et runions pour prendre des dcisions concrtes plus ou moins long terme en matire denvironnement et de dveloppement durable. Pour plus dinformations, vous pouvez vous rendre sur le site : www.legrenelleenvironnement.fr.

Linconvnient pour la France est que les critres en matire dmissions de gaz effet de serre nont pas t assez contraignants pour notre pays. En effet, concernant ces missions, nous devons tre en 2010 au mme niveau quen 1990. Dans le mme temps, les Allemands ont d baisser leurs missions de 21 % et ils atteindront cet objectif grce une politique volontariste ; quand aux Britanniques, ils devront diminuer leurs missions de 12 %, et ils atteindront probablement mme les -15 %. La France na pas eu de contraintes majeures ce niveau dans la mesure o, suite au premier choc ptrolier, elle avait fait le choix de la production dlectricit grce au nuclaire. Or cette production nmet pas de gaz effet de serre, ce qui explique les faibles contraintes par rapport lAllemagne par exemple, dont la production lectrique est essentiellement issue du charbon, grand pourvoyeur de gaz effet de serre. Cependant, ctait sans compter avec des hommes comme Nicolas Hulot et bien dautres, qui ont eu le courage, dans le cadre de la campagne pour les lections prsidentielles de 2007, de mettre au cur du dbat les problmatiques environnementales. Le Grenelle de lenvironnement a rsult de ce dbat et a en quelque sorte rvolutionn lapproche environnementale. Il y a lavant et laprs Grenelle, mme sil reste beaucoup faire1. Le secteur du btiment reprsente 26,5 % de nos missions de gaz effet de serre. La France compte environ 30,2 millions de logements, 19,1 millions ont t construits avant 1975, ce qui reprsente 63 %

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Partie 1 : Gnralits

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du parc existant. Les logements construits avant 1975 sont relativement peu voire pas du tout isols, ce qui signifie que ceux-ci ont de fortes dperditions thermiques et de fait consomment beaucoup plus dnergie. De plus, ils sont chauffs grce des nergies fossiles, donc fortement pourvoyeurs de gaz effet de serre, responsables en partie des changements climatiques. Nous devons prendre conscience que les petits gestes, les petites conomies que nous faisons chaque jour, sont multiplis par des millions lchelle de la France, de lEurope, voire plus, au niveau plantaire, et nous permettront de prserver au maximum nos ressources naturelles. Cest ainsi que nous intgrerons sans forcment nous en rendre compte la dfinition du dveloppement durable.

Quen est-il de lengagement dautres pays ?AllemagneCertains autres pays comme lAllemagne avaient des critres plus drastiques que la France en matire dmission de gaz effet de serre, comme nous lavons dj soulign. Ces contraintes les ont conduits initier plus rapidement que nous des constructions basses consommations. Cest ainsi quest ne la dmarche Passiv hauss, linitiative du Pr Feist et de linstitut Passiv Hauss, qui a conduit la ralisation de plus de

Quest-ce quune maison passive au sens de Passiv Hauss ?Des besoins en chauffage infrieurs 15 kW/m2/an. Une trs faible permabilit lair. Une consommation totale et tous usages confondus en nergie primaire ne devant pas excder 120 kW/m2/an.

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Le guide de lhabitat passif

7 000 btiments en Allemagne, Autriche et dans une moindre mesure dans dautres pays. Passiv hauss est un projet qui concerne les constructions neuves. Les Allemands ont aussi dvelopp un programme pour la rnovation, il sagit du programme Niedrigenergiehaus im Bestand. Celui-ci consiste rnover des btiments de manire ce que leur consommation soit infrieure de 50 % aux limites rglementaires en vigueur pour le neuf. LAllemagne a accompagn cette politique par un systme de financement des surinvestissements lis ces choix et a mis en place des prts aids ports par lensemble des tablissements bancaires. LAllemagne a fortement impliqu les acteurs scientifiques dans le dveloppement de ses programmes, avec une coopration importante dacteurs trs diffrents tels que des architectes, ingnieurs, producteurs dquipements, fournisseurs de matriaux, collectivits locales, entreprises de construction, socits de crdit immobilier, chercheurs. La russite des projets allemands vient aussi du fait que ceux-ci ont une approche technique visant associer ces programmes doprations des programmes de recherche dont la finalit est de faire merger des solutions performantes et de les valider par des mesures de terrain. Lvolution de la rglementation thermique allemande est galement mene en liaison avec les programmes de construction de btiments basses consommations.

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Les labels MinergieDes labels plus exigeants tels que Minergie P ont vu le jour en construction neuve. La consommation maximale totale en nergie primaire est limite 30 kWh/m2/an. Un label cologique Minergie-Eco vient dtre lanc.

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Partie 1 : Gnralits

SuisseLe programme de construction de btiments basses consommations est conduit par lassociation Minergie1. Il existe plusieurs niveaux de labellisation Minergie. Les constructions neuves ne doivent pas excder une consommation totale dnergie primaire de 42 kWh/m2/an pour le neuf. Il existe aussi un programme Minergie pour la rnovation, avec une consommation maximum porte 80 kWh/m2/an. lment trs important dans ce type de construction, le surinvestissement li ces constructions ne doit pas tre suprieur 10 % par rapport une construction classique. Il est en moyenne de 5 %. Dautre part, le label Minergie est reconnu sur le march, confrant aux maisons Minergie une valeur suprieure lors de la revente.1. www.minergie.fr

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EspagneLEspagne a cr lordonnance solaire qui rend obligatoire linstallation de panneaux solaires thermiques pour toute construction neuve ainsi que pour toute rhabilitation. Les choses se mettent trs progressivement en place ; lordonnance solaire, en plus du solaire thermique, touche maintenant le solaire photovoltaque. Lobjectif de ces programmes est de diminuer fortement la consommation dnergie fossile pour lhabitat et les btiments en gnral. Le but est aussi de diminuer les consommations nergtiques en gnral grce lutilisation de matriaux forte inertie thermique, une orientation plus judicieuse des btiments, une meilleure qualit disolation en termes dhuisserie mais aussi disolation des sols et des toitures. La russite de ces projets est aussi base sur un partenariat fort avec les organismes financiers, visant permettre le financement du surinvestissement.

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La Haute qualit environnementaleLe but de la dmarche HQE est de construire ou de rnover en utilisant des matriaux et des technologies modernes respectueux de lenvironnement, de la conception du produit sa dmolition. Les entrepreneurs sengagent proposer des matriaux respectueux de lenvironnement tant dans leur fabrication que dans la pose ou linstallation, ainsi que dans le recyclage aprs utilisation. Ces quatorze cibles ont t dfinies par lassociation HQE et sont classes selon deux groupes et quatre familles. Groupe I : matrise des impacts sur lenvironnement extrieur Premire famille : co-construction Cible 1 : relation harmonieuse des btiments avec leur environnement immdiat ; Cible 2 : choix intgr des procds et produits de construction ; Cible 3 : chantier faibles nuisances ; Deuxime famille : co-gestion

Cible Cible Cible Cible Groupe

4 : gestion de lnergie ; 5 : gestion de leau ; 6 : gestion des dchets dactivit ; 7 : gestion de lentretien et de la maintenance. II : cration dun environnement intrieur satisfaisant

Troisime famille : confort Cible 8 : confort hygrothermique ; Cible 9 : confort acoustique ; Cible 10 : confort visuel ; Cible 11 : confort olfactif ; Quatrime famille : sant

Cible 12 : conditions sanitaires des espaces ; Cible 13 : qualit de lair ; Cible 14 : qualit de leau.

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Le choix de ladoption de la dmarche HQE est une contribution au dveloppement durable, visant matriser les consquences dune opration de construction ou de rnovation sur lenvironnement extrieur, tout en crant un milieu intrieur sain et confortable. Quel que soit votre choix, le geste que vous ferez sera toujours un plus en faveur de la prservation de lenvironnement. Il faut savoir quil nexiste pas encore de produits estampills HQE et quil nen existera sans doute jamais dans la mesure o la pose joue un grand rle dans la haute qualit environnementale. Le but de ce guide est dessayer de rpondre de manire pratique toutes les questions que vous pouvez vous poser sur la haute qualit environnementale dans le cadre de constructions dhabitations neuves ou de rnovations.

retenirConstruire ou rnover HQE ncessite de respecter un certain nombre dexigences, et de crer une dynamique dactions laquelle participent lensemble des responsables de la construction y compris les propritaires et ce bien en amont de la construction.

volution de lapproche constructiveLe Grenelle de lenvironnement a fait prendre conscience lensemble des acteurs du btiment de limprieuse ncessit de construire autrement. Des initiatives voient le jour dans certaines rgions, mais il est urgent de les gnraliser tant dans le domaine de la construction neuve que de la rnovation. Certains pays europens ont dj franchi le pas. Cest le cas de lAllemagne, la Suisse, lAutriche, les pays nordiques et dautres encore, dans une moindre mesure.

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Le guide de lhabitat passif

Il est maintenant ncessaire davoir une approche globale du btiment visant permettre lintgration des volutions techniques dans tous les domaines touchant la construction, de la conception la ralisation sans oublier la maintenance.Ce document est la proprit exclusive de bagi alfred ([email protected]) - 26 Octobre 2009 12:52

Cette approche globale permet une homognisation de la construction avec une optimisation de lenveloppe (structure de la construction, huisserie, isolation, etc.). Elle implique galement une gestion efficace des nergies : mise en place de la VMC avec prfrence pour la VMC double flux avec rcupration de chaleur, intgration dune voire plusieurs nergies renouvelables pour le chauffage, la production deau chaude sanitaire, le rafrachissement et/ou la climatisation, possibilit de micro-cognration ou micro-rseaux de chaleur pour les petits collectifs, production dlectricit (olien, photovoltaque, etc.), travail sur un clairage naturel et un clairage plus performant (gestion entre autres). Nous devons aussi tirer des enseignements des expriences ltranger et ce titre nous pouvons mettre en avant trois modles de conception (ils ne sont pas les seuls mais ce sont sans doute les mieux adapts la France). Tout dabord, celui qui semble avoir les faveurs actuellement : le modle basse consommation dnergie . Il sagit disoler au mieux les btiments de manire consommer le moins dnergie possible par la suite, limage de ce qui se fait en Suisse avec Minergie ou en Allemagne avec Passiv hauss. Le modle conomie et production dlectricit dont lobjectif nest pas de rduire de manire drastique la consommation dnergie mais de produire de llectricit grce au photovoltaque et disoler davantage les btiments sans surisolation. La conception nergie et environnement , limage de la dmarche HQE, avec une cible obligatoire, celle de lnergie, associe dautres cibles environnementales telles que lintgration du btiment dans le site (cible 1), lutilisation de matriaux performants (cible 2), une meilleure gestion de leau (cible 5), des dchets (cible 6), lamlioration de toutes les formes de confort (cibles 8 11), etc. Toutes ces expriences nous ont permis de tirer des enseignements positifs pour mettre en place une meilleure efficacit nergtique des btiments dans le neuf comme dans lancien. La France souffre dun manque de lisibilit de sa politique dans ce domaine. Beaucoup de choses sont exprimentes, et ont dj t proposes, comme la mise en place dune rglementation thermique, mais 16

Partie 1 : Gnralits

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il faut donner un cadre, des labels, et surtout augmenter les contrles, former les professionnels aux nouvelles technologies et les encourager suivre une formation continue. Il faut galement accompagner les futurs propritaires faisant le choix de construire des maisons BBC (basse consommation nergtique). On notera quil nexiste pas lheure actuelle de contrles en fin de construction ou de rnovation lourde. Le principal moteur pour la construction et la rnovation des btiments afin quils deviennent haute efficacit nergtique est politique. Au regard de la situation en France, des expriences ltranger et de la ncessit de rsultats, nous verrons comment doit tre mene laction politique et quel niveau.

Situation en FranceSituation actuelleLe btiment produit 23 % des missions de gaz effet de serre en France. Le CO2 reprsente 74 % des gaz effet de serre et 46 % des consommations en nergie primaire. La consommation moyenne dnergie pour un logement tait en 2003 de 245 kWh/m/an, ce qui est trs loin des 50 kWh/m/an souhaits par les acteurs du Grenelle pour le neuf et des 80 kWh/m/an pour lancien. On notera tout de mme que la consommation par mtre carr a baiss de 30 %, mais la consommation en volume a augment de prs de 25 %. Les nergies fossiles constituent la majorit de cette consommation surtout dans lexistant qui reprsente plus de la moiti des consommations en nergie fossile et est la proprit des particuliers. Leffort devra donc porter sur ce secteur ainsi que sur le neuf, o la possibilit de construire avec des matriaux performants est importante, de mme que celle dintgrer des nergies renouvelables. La France sest inscrite dans les perspectives dfinies par lUnion europenne et sest engage diminuer dici 2020 ses missions de gaz effet de serre de 20 % par rapport 1990, diminuer sa consommation dnergie primaire de 20 % et passer un taux dnergie dorigine renouvelable de lordre de 20 %, toujours dici 2020. 17

Le guide de lhabitat passif

Le btiment sera le principal acteur de la baisse de la consommation dnergie en France dici 2020, puisque le Grenelle de lenvironnement a propos une diminution de 38 % de la consommation dnergie dans ce secteur.Ce document est la proprit exclusive de bagi alfred ([email protected]) - 26 Octobre 2009 12:52

Cette prise de conscience est trs rcente et les efforts faire importants. On notera cependant que des initiatives en ce sens ont vu le jour avec des associations comme lassociation HQE, uvrant depuis maintenant plus de dix ans. La russite de ce projet ne pourra se faire que si le secteur de la rnovation fait un effort extrmement important, car elles seules les nouvelles constructions ne peuvent pas permettre dy arriver. Le Grenelle de lenvironnement suggre donc une analyse thermique de tous les btiments publics existants dici 2015 avec un effort particulier dici cinq ans pour les btiments appartenant ltat, un plan de rnovation de tout le parc de logements sociaux existant avec une priorit pour les 800 000 logements les plus consommateurs dnergie et, dans le cadre de lANRU (Agence nationale pour la rnovation urbaine), une rnovation ambitieuse permettant datteindre 80 kWep/ m2/an. Enfin, des actions en direction des btiments appartenant des organismes privs ou des particuliers, logements ou tertiaires, avec mise ltude dune obligation de rnovation thermique. En ce qui concerne le neuf, il sagit dune vritable rvolution avec la mise en place partir de 2010 de lobligation de construire des btiments rpondant aux normes RT 2005 moins 50 %, soit basses consommations, et ce pour tous les btiments publics ou privs tertiaires ; pour tous les autres btiments, RT 2005 moins 20 % en 2010, RT 2005 moins 50 % en 2012 et btiments nergie zro ou, mieux, nergie positive en 2020. Des actions volontaristes devront tre menes par les villes avec la construction dco-quartiers et la mise en place de plans climatnergie territoriaux dici 2012 par les communauts dagglomrations, les communauts urbaines, les pays ou encore les parcs naturels. Le Bilan Carbone sera gnralis pour les btiments publics ou privs avec une amlioration de 20 30 % de lefficacit nergtique1.

1. Le Bilan Carbone est une mthode de calcul, mise en place par lAdeme, visant traduire les missions dune organisation (entreprises, associations, ou autres parcs dactivits). Pour plus dinformation, vous pouvez consulter le site www.ademe.fr.

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Partie 1 : Gnralits

Vers quoi devons-nous nous orienter ?La russite en matire defficacit nergtique des btiments et plus exactement de construction de btiments basses consommations puis nergie zro et enfin nergie positive est essentiellement lie au politique. Les rsolutions prises sont tout fait excellentes et la porte de notre pays, mais elles doivent tre accompagnes de contrles pour que les constructeurs sengageant dans cette voie ne soient pas pnaliss. Une concertation comme celle du Grenelle de lenvironnement est absolument sans prcdent au niveau international. La France a russi rassembler sous lgide de ltat les pouvoirs publics, les collectivits territoriales, les employeurs, les syndicats et les associations. Le texte et les propositions qui en sont ressortis sont tout fait applicables et font lunanimit. Si nous russissons tenir le pari, nous deviendrons une rfrence lchelon international et notre crdibilit dans ce domaine en sera grandie.

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Un respect des zones climatiquesOn ne peut dfinir un modle de maison standard pour toute la France car notre pays connat grosso modo quatre types de climats : semicontinental, ocanique, mditerranen et montagnard. Nous devons dvelopper des maisons en fonction de nos climats. Certains mettent en avant les modles allemand et suisse et leurs labels, respectivement Passiv hauss et Minergie. Ceux-ci ne sont pas adapts du tout au climat mditerranen, et peu au climat atlantique. Des nouveaux modles sont donc dvelopper pour ces deux types de climat. Il serait intressant de proposer que la construction soit fonction de la carte de France des zones climatiques2.2. Retrouvez la carte des zones climatiques la page 26.

Une coordination des intervenantsLes responsables politiques, tous les chelons du pays, ont pris conscience de limprieuse ncessit de diminuer de manire importante nos missions de gaz effet de serre, mais aussi de prserver les ressources pour les gnrations futures. Les professionnels du btiment ont conscience de cette ncessit de construire autrement mais la mise en application savre difficile, car elle na pas t suffisamment anticipe. 19

Le guide de lhabitat passif

Un btiment efficace nergtiquement est avant tout une construction qui a t pense dans sa globalit et qui intgre dans une mme rflexion et trs en amont du projet le climat local, larchitecture, lenveloppe et les quipements.Ce document est la proprit exclusive de bagi alfred ([email protected]) - 26 Octobre 2009 12:52

Ce genre de rflexion exige une nouvelle forme de coopration entre les architectes et les ingnieurs, ce qui est la base de la russite de ce type de projet. Lefficacit nergtique passe aussi par une vision globale du processus de construction ou de rnovation, de la conception la ralisation sans oublier lexploitation et la maintenance. Les rsultats peuvent ne pas tre en adquation avec ce qui a t convenu cause dune mise en uvre de qualit insuffisante, une exploitation non conforme ce qui a t dcid ou encore une maintenance insuffisante. Un certain nombre dacteurs de la construction (promoteurs, collectivits, directeurs doffice HLM, constructeurs, etc.) mettent en avant le surcot gnr par ces nouveaux modes constructifs. En Suisse par exemple, si le surcot gnr par une construction visant un label Minergie est suprieur 10 %, celui-ci ne sera pas accord. Ce surcot est souvent gnr par un manque dexprience et de coordination entre les quipes, et parfois mme par une rivalit entre ingnieurs et architectes. Or nous avons besoin les uns des autres pour russir.

Un objectif de construction : la basse consommation nergtiqueIl sagit en fait de repenser le btiment plutt que dintgrer une dimension nergie et environnement gnratrice de cots supplmentaires. Le surcot de dpart doit demeurer infrieur 10 % et est vite compens par les conomies dnergie, un revenu locatif suprieur et un cot de vente plus important (une maison labellise Minergie se vend de 5 15 % plus chre quune maison classique). Dautres lments moins quantifiables sont bien sr observs, tels quun meilleur confort, une qualit de lair suprieure, moins dallergies, etc. Dautre part, une dynamique de construction de btiments basses consommations voit le jour actuellement en France. Elle est le fruit des travaux du Grenelle de lenvironnement et du projet de loi qui en dcoule. On ressent un fort besoin dinformations tant de la part des particuliers que des institutionnels. Ces informations doivent rpondre un triple objectif :

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Partie 1 : Gnralits

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dmontrer les avantages dun btiment basse consommation (confort, diminution des consommations dnergie, etc.) ; accompagner les professionnels au niveau des choix et de la mise en uvre des matriels et matriaux ; garantir les rsultats la hauteur des esprances des futurs propritaires.

La labellisationLes rsultats obtenus ltranger montrent que la labellisation est efficace. La France sest limite des dmarches bases sur le volontariat, qui ont eu le mrite de donner des cadres mais ont montr leurs limites : en effet, un certain nombre doprations se veulent HQE mais le manque de contrles de la part dorganismes certificateurs limite la crdibilit de ces projets. La labellisation permet de fdrer lensemble des acteurs du btiment et donc de sinscrire dans une dynamique regroupant des professionnels, et incluant llaboration de guides techniques, de sites Internet, la mise en place de cycles de formation ainsi que de dispositifs dincitation fiscaux et financiers. En anticipant les futures rglementations, les labels permettent de tester matriaux, quipements et nouvelles mises en uvre avant de les gnraliser lensemble du btiment. Les labels ne doivent pas se contenter de porter sur la construction mais doivent tre tendus aux quipements, la gestion et la maintenance.

Objectifs atteindreLa tendance pour le neuf dici 2050 est daller vers une consommation en nergie fossile quasi nulle avec une diminution des consommations de prs de 70 % et un apport en nergie renouvelable atteignant 30 %. Toutes ces mesures ne doivent pas se limiter la construction neuve mais doivent tre rapidement tendues lexistant si nous voulons respecter nos engagements vis--vis du protocole de Kyoto. Lorientation en matire de rhabilitation ne doit pas uniquement se faire sur les conomies dnergie ; parce quaujourdhui les besoins sont autres, les attentes en matire de confort des logements sont diffrentes dil y a une dizaine dannes. Le projet de construction dune maison basse consommation, nergie zro ou nergie positive, doit faire lobjet de rflexions trs en amont.

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Vous devez dfinir les objectifs que vous souhaitez atteindre. Ceuxci seront fonction de votre budget, du confort auquel vous souhaitez parvenir et de vos diverses aspirations personnelles. Quelle que soit loption choisie, vous devez garder en mmoire que votre btiment futur est une unit et quil faut apprhender le projet dans sa globalit. Il faut que vos choix soient quilibrs tant en termes disolation que de choix des matriaux, sans oublier le mode de chauffage ou dclairage. Tous ces choix se feront au regard de critres personnels donc subjectifs mais, quoi quil en soit, vous devez vous poser cinq questions importantes : Quelles sont les contraintes du lieu de construction (climat, terrain, etc.) ? Quels sont les matriaux les mieux adapts ces contraintes ? Dois-je morienter vers une isolation thermiquement performante ou rechercher un confort dhiver et dt ? En termes dhuisseries, dois-je favoriser le solaire passif dhiver ou lisolation dt ? Quel est le systme de chauffage, de production deau chaude sanitaire, de ventilation voire de rafrachissement le mieux adapt mon cas ? Vous ne devez jamais perdre de vue votre budget global et trouver un quilibre entre ces cinq objectifs prioritaires.

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Partie 1 : Gnralits

Tableau indicatif des valeurs pour une maison basse consommation donc consommant moins de 50 kWep/m2/an UsageCe document est la proprit exclusive de bagi alfred ([email protected]) - 26 Octobre 2009 12:52

Valeur vers laquelle il faudrait tendre15 kWh/m2/an 120 kWh/m2/an Infrieure 55 kWh/m2/an U < 0,25 Wm-2K-1 Uw < 1,3 Wm-2K-1 lectricit : 2,98 Gaz naturel : 1,07 Fioul : 1,08

Besoins en chauffage Consommation totale en nergie primaire pour le chauffage, leau chaude sanitaire, lclairage et les appareils lectriques Consommation lectrique totale Coefficient Ubat de lenveloppe opaque (murs, toiture, plancher) Coefficient Uw fentre et cadre Facteur de calcul pour passer de lnergie finale en nergie primaire Consommation deau chaude sanitaire 60 C

25 l/personne/jour

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Les nouveaux labels haute performance nergtique et basse consommation dnergieLe label HPE et ses diffrents niveauxLe dcret de publication de larrt relatif la rglementation 2005 est paru en date du 25 mai 2006, fixant une exigence minimale de performance nergtique des btiments neufs ; larrt, qui dfinit les conditions dattribution du label permettant didentifier les constructions performances suprieures, a t publi dans le JO (Journal officiel de la Rpublique franaise) le 8 mai 2007. Il fait rfrence cinq niveaux dexigence : HPE 2005, HPE EnR 2005, THPE 2005, THPE EnR 2005 et BBC 2005.

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Partie 1 : Gnralits

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Lobtention du label de haute performance nergtique (HPE), aussi appel label HPE 2005, est rserve aux btiments prsentant une consommation conventionnelle dnergie au moins infrieure de 10 % la consommation dfinie par la RT 2005. Rappelons que celle-ci fait dsormais office de rfrence et constitue donc la performance minimale respecter pour toutes les nouvelles constructions1.

Comprendre les coefficients de mesureCep La consommation conventionnelle dnergie de votre habitation concerne le chauffage, la ventilation, la production deau chaude sanitaire et lclairage. On lappelle galement lnergie primaire et son coefficient Cep sexprime en kWh dnergie primaire/m2/ an. Cep rf Le Cep rf est le coefficient de rfrence, cest--dire la consommation conventionnelle dnergie de votre habitat rpondant aux caractristiques techniques de la RT 2005. Comme le Cep, il sexprime en kWh dnergie primaire/m2/an. Cep max Le Cep max, comme les Cep prcdents, regroupe la consommation de chauffage, de climatisation et de production deau chaude sanitaire. Des Cep max sont fixs pour chaque zone climatique et ne doivent pas tre dpasss (voir tableau et carte de la page suivante). Ubt Toutes les dperditions thermiques dues lisolation et aux menuiseries et autres ouvertures de votre habitation sont traduites par le coefficient Ubt. Il sexprime en W/m2.K. Ubt rf Le coefficient de rfrence en ce qui concerne les dperditions thermiques est appel Ubt rf. Il sexprime galement en W/ m2.K.

1. Pour le label HPE : - Cep 0,90 x Cep rf - Cep chauffagerefroidissement-production dECS 0,90 x Cep max

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3.1 Cartes des zones climatiques

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Coefficient et zones climatiques

Zones climatiquesH1a, H1b H1c H2a H2b H2c, H2d H3

Coefficient a1,3 1,2 1,1 1,0 0,9 0,8 130 120 110 100 90 80

Cep max

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Partie 1 : Gnralits

Le label HPE EnRUn niveau est adjoint ce label sous la dnomination HPE EnR 2005, pour les btiments respectant les exigences du label HPE et dont au moins 50 % de lnergie employe pour le chauffage vient dune installation biomasse ou alimente par un rseau de chaleur utilisant plus de 60 % dnergies renouvelables.

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Le label THPELe label trs haute performance nergtique (THPE) dfinit quant lui une consommation conventionnelle dnergie au moins infrieure de 20 % la consommation de rfrence dfinie par la RT 20051.1. Pour le label THPE : - Cep 0,80 x Cep rf - Cep chauffagerefroidissement-production dECS 0,80 x Cep max

Le label THPE EnRUn niveau est galement adjoint au label THPE sous la dnomination THPE EnR 2005, mais cette fois-ci pour les btiments respectant des exigences encore suprieures : avec un gain de 30 % par rapport la RT 2005. Pour bnficier de ce label, les btiments concerns devront galement utiliser les nergies renouvelables comme la biomasse, les pompes chaleur, le solaire thermique ou photovoltaque. Larrt dtaille avec prcisions les exigences en la matire2.

Le label BBCLe label btiment basse consommation nergtique (BBC 2005), calqu sur le label Effinergie (lui-mme inspir du label suisse Minergie et du label allemand Passiv haus), pourra tre attribu aux btiments de logements neufs consommant au maximum 50 kWhep/m2/an ajuster dun facteur 0,8 1,3 selon laltitude et la zone climatique, ainsi quaux btiments tertiaires prsentant une consommation infrieure 50 % de la consommation conventionnelle de rfrence de la RT 2005.

2. Pour le label THPE EnR : - Cep 0,70 x Cep rf - Cep chauffagerefroidissement-production dECS 0,70 x Cep max

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De plus, une des six conditions suivantes doit tre satisfaite : Le btiment est quip de panneaux solaires assurant au moins 50 % des consommations en eau chaude sanitaire et la part de la consommation conventionnelle de chauffage par un gnrateur utilisant la biomasse est suprieure 50 %. Le btiment est quip de panneaux solaires assurant au moins 50 % des consommations en eau chaude sanitaire et le systme de chauffage est reli un rseau de chaleur aliment plus de 60 % par des nergies renouvelables. Le btiment est quip de panneaux solaires assurant au moins 50 % de lensemble des consommations en eau chaude sanitaire et du chauffage. Le btiment est quip dun systme de production dnergie lectrique utilisant les nergies renouvelables qui assure une production annuelle dlectricit de plus de 25 kWh/m Shon (surface hors uvre nette) en nergie primaire. Le btiment est quip dune pompe chaleur dont les caractristiques minimales sont donnes en annexe, p. 139. Pour les immeubles collectifs et pour les btiments tertiaires usage dhbergement, le btiment est quip de panneaux solaires assurant au moins 50 % des consommations en eau chaude sanitaire. Pour les btiments usage dhabitation, la consommation conventionnelle dnergie primaire du btiment pour le chauffage, le refroidissement, la ventilation, la production deau chaude sanitaire et lclairage des locaux est infrieure ou gale une valeur en kilowattheure par mtre carr et par an dnergie primaire qui sexprime sous la forme : 50 (a + b).

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La valeur du coefficient a est fonction des zones climatiques dfinies dans larrt du 24 mai 2006. La valeur du coefficient b est fonction de laltitude du terrain dassiette de la construction. Pour les btiments destins un autre usage que lhabitation, la consommation conventionnelle dnergie primaire pour le chauffage, le refroidissement, la ventilation, la production deau chaude sanitaire et lclairage des locaux est infrieure Fig. 3.2 Label Minergie ou gale 50 % de la consommation conventionnelle de rfrence dfinie larticle 9 de larrt du 24 mai 2006. Exclusivement pour ce label, le coefficient de transformation en nergie primaire de lnergie bois pour le

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Partie 1 : Gnralits

calcul des consommations conventionnelles dnergie primaire est, par convention, gal 0,6.

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Le label EffinergieLassociation but non lucratif Effinergie1 a pour objectif la promotion des constructions basse consommation dnergie, soit des btiments consommant 50 % dnergie en moins par rapport des constructions conventionnelles.1. www.effinergie.org

Lenjeu est donc de taille. Actuellement, la consommation dnergie en France pour le chauffage atteint en moyenne 180 200 kWhep/ m2/an. La nouvelle rglementation thermique 2005 fixe environ 85 kWhep/m2/an la consommation maximum de chauffage des logements neufs. Mais lassociation Effinergie veut aller plus loin avec ce label btiment basse consommation : ce dernier certifiera des btiments consommant moins de 50 kWhep/m2/an pour les nouvelles constructions et moins de 80 kWhep/m2/an pour les rnovations et rhabilitations. Il est prvu que ces exigences soient dclines et diffrencies selon les types de btiment dune part et les zones climatiques dautre part pour tenir compte des spcificits rgionales. Le label se basera sur le rfrentiel dvelopp par lassociation Effinergie dans le cadre du Programme de recherche et dexprimentation sur lnergie dans les btiments (Prebat). Fig. 3.3 Label Effiniergie Face lmergence de nombreuses initiatives rgionales, ce label franco-franais, uniforme et fdr sous une marque identifiable et reconnue, doit donc permettre de donner une meilleure visibilit au grand public et lensemble des professionnels. Il veut tre lquivalent du label allemand Passiv Haus et du label suisse Minergie. Mais de nombreux points doivent encore tre prciss, notamment en ce qui concerne larticulation de ce label franais avec les labels HPE et THPE, et avec ses homologues allemand et suisse : les btiments construits selon les labels voisins seront-ils systmatiquement reconnus par le label Effinergie et inversement ? La question est dautant plus importante quil serait envisag de faire bnficier les propritaires de btiments conomes dune exonration de taxes foncires.

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Wienerberger

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Par tie 2

Technique bioclimatique et choix des matriaux

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Diminuer ses besoins en chauffage et climatisation avec la bioclimatiqueLes principes de baseLe premier objectif est la gestion harmonieuse des btiments : il vise exploiter au mieux les opportunits offertes par le site sur lequel sera implante votre maison dans le but de se crer un cadre de vie agrable. Cet objectif sera bien sr dtermin par le choix du terrain sur lequel votre maison sera implante. Mais ce nest pas tout, la relation sera dautant plus harmonieuse que le voisinage sera agrable, que le village ou la ville qui accueillera le projet sera plaisant vivre et que le btiment que vous construirez rpondra des critres de qualit, gages de confort et de tranquillit.

Le choix du terrain et lenvironnement extrieurLa premire tape dune construction est le choix dun terrain. Celui-ci ne se fait pas au hasard : vous allez effectuer votre choix suivant des

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P a r t i e 2 : Te c h n i q u e b i o c l i m a t i q u e e t c h o i x d e s m a t r i a u x

critres bien prcis. Ensuite, une fois cette tape franchie, vous vous demanderez si votre futur cadre de vie est agrable, par exemple en cherchant savoir si la parcelle nest pas sur une ancienne carrire ou marnire, ou encore en tudiant les risques dinondations potentielles.Ce document est la proprit exclusive de bagi alfred ([email protected]) - 26 Octobre 2009 12:52

Vous demanderez consulter le PLU (Plan local durbanisme)1 et, le cas chant, vous irez rencontrer les autorits locales afin de savoir si elles ont des projets en matire dinfrastructures. Vous chercherez galement connatre les projets des collectivits territoriales (conseil gnral ou rgional, voire ltat dans certains cas). Vous pouvez aussi vous adresser au BRGM (Bureau de recherche gologique et minire), la direction dpartementale de lquipement, ou aller voir directement sur le site www.brgm.fr afin de connatre la composition du terrain sur lequel vous allez implanter votre construction. Puis vous tudierez votre environnement immdiat, comme les btiments industriels, agricoles, les aroports, gares et autoroutes, afin dviter certains dsagrments (bruits, odeurs, etc.). Lenvironnement extrieur est en partie trait par la cible 1 (lintgration du btiment dans le site) et savre primordial dans lacte de construire, car il conditionne lenvironnement immdiat et limplantation : position de ldifice sur la parcelle, position de votre construction par rapport au soleil, au vent, aux cours deau, etc. Dautres facteurs interviennent encore, comme le voisinage et les transports (voie ferre, couloir arien, voie routire moyenne voire grande circulation, etc.). Vous devrez : viter que ldifice ne soit trop encaiss par rapport aux autres btiments : certes il sera protg du vent, mais il sera aussi priv de lumire naturelle. viter que ldifice ne soit trop expos aux lments, comme le vent, et dans ce but envisager une haie suffisamment haute pour le protger. Connatre les risques dinondation ventuels. Sinformer sur la nature du sol pour envisager le type de fondation le mieux adapt votre construction, voire pour votre chauffage si vous vous orientez vers la gothermie. Cela vous permettra aussi de savoir si vous avez une nappe phratique, ce qui est intressant pour ce type de chauffage, ou sil vous faudra envisager une gothermie verticale ou horizontale (par exemple un sol argileux nest pas favorable, il faudra ajouter du sable pour avoir de meilleurs changes thermiques).

1. Pour obtenir ce type dinformations, adressezvous votre mairie.

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Lextrieur : des plantations pour rguler lairEn matire de construction, on veillera travailler aussi sur le traitement des espaces verts de manire augmenter le traitement hygrothermique du bti en nayant pas recours systmatiquement linstallation dun systme de climatisation, gros consommateur dnergie non renouvelable. Vous pouvez par exemple envisager la plantation dessences feuilles caduques protgeant les faades exposes lt et laissant passer les rayons du soleil lhiver. On veillera aussi prserver la permabilit des sols en privilgiant les emprises vgtales et en favorisant la rcupration des eaux de pluie de manire limiter lutilisation de lassainissement communal ou urbain.

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Fig. 4.1 Exemples de plantations protgeant de la chaleur lt et laissant passer le soleil lhiver

Vgtation saisonnire Vgtation persistante

Vent

Espace chauff

Espace tampon

Sud

Nord

Enfin, il ne faut jamais prendre la dcision de construire un btiment sans avoir consult le voisinage ainsi que les riverains avec lesquels des concertations devront tre menes ds la phase de programmation.

LorientationPensez aux zones climatiques. Nous lavons dj voqu : on distingue quatre zones importantes en France, qui correspondent cinq types de climat : ocanique, semi-continental, continental, mditerranen et montagnard. Garder en tte la zone laquelle vous appartenez vous permettra de mieux apprhender les choix de matriaux, de chauf34

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fage, et les postes dconomies dnergie. Deux objectifs doivent tre pris en compte dans le cadre de cette premire cible1 : orienter votre maison et limiter les risques de nuisances.

Fig. 4.2 Quatre zones climatiques importantes

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Orienter votre btiment en Ocanique fonction de la course du soleil Semi-continental permettra doptimiser lutilisation Montagnard passive du soleil lhiver et de la Mditerranen limiter lt. Limiter les ouvertures donnant sur des endroits trop venteux vitera une exposition trop froide lhiver, et optimiser lutilisation des ouvertures ct sud favorisera au maximum lclairage naturel. valuer au mieux limplantation de votre maison par rapport au relief, la vgtation existante, aux eaux superficielles, la nature du sol et du sous-sol. Il faudra aussi veiller tudier si le terrain est proche dun rseau dlectricit, dun rseau dassainissement et/ou deau potable. Limitez en amont les risques de nuisances de voisinage en direction comme en provenance de votre bti, en faisant attention lors de la construction de rduire au maximum les nuisances sonores (en choisissant notamment des jours et des heures propices). Limitez voire vitez les odeurs, la pollution visuelle (silos, prfabriqus, etc.), favorisez les rayonnements du soleil, la lumire, et ne ngligez pas laccessibilit. Tous les facteurs de russite passent par un diagnostic approfondi des lieux dimplantation complt par un examen spcifique des forces et des faiblesses du lieu, et par un travail sur limpact de la construction dans une perspective de qualit environnementale. La conception de votre maison doit rpondre un ensemble dexigences lmentaires quil est important de cerner ds la phase initiale du projet (dcision en matire de chauffage, de gestion des eaux, dorientation des btiments, voirie, gestion des dchets, etc.). Ces sujets sont souvent repris par dautres cibles plus spcifiques. Par exemple la gestion des eaux pluviales est reprise plus spcifiquement dans la cible 5. Dans la majorit des cas, les gestionnaires de projet se limitent la notion denveloppe du btiment ainsi quaux relations entre la construction et lextrieur.

1. Cible de la dmarche HQE : relation harmonieuse des btiments avec leur environnement immdiat, voir p.14.

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1. Lorientation plein sud est toujours un atout : le soleil tant en haut en t, il est facile de sen protger et sa prsence en hiver favorise les apports en chauffage passif.

2. Attention, pour que cette conception bioclimatique soit efficace, les huisseries doivent tre irrprochables et assurer une bonne isolation (vitrage double ou triple, peu missif, voir p. 83).

Il est conseill ds lachat de votre terrain de rflchir lorientation de la maison en fonction des lments (vent, soleil, etc.), de laltitude, de larchitecture des habitations environnantes, etc. Cest ce quon appelle la conception bioclimatique. En effet, ce principe consiste favoriser une inertie thermique maximale en concevant une architecture qui capte la chaleur le jour pour la restituer la nuit. Pour cela, on conseille une orientation des faades principales sud-est et sud-ouest1, avec des surfaces assez fortement vitres de manire profiter des apports solaires de mi-saison et dhiver lorsque le soleil est bas sur lhorizon2. On privilgiera le garage au nord, il constituera ainsi un espace tampon contre le froid dans les rgions froides de France.

Lextrieur : des plantations pour rguler lairEn matire de construction, on veillera travailler aussi sur le traitement des espaces verts de manire augmenter le traitement hygrothermique du bti en nayant pas recours systmatiquement linstallation dun systme de climatisation, gros consommateur dnergie non renouvelable. Vous pouvez par exemple envisager la plantation dessences feuilles caduques protgeant les faades exposes lt et laissant passer les rayons du soleil lhiver. On veillera aussi prserver la permabilit des sols en privilgiant les emprises vgtales et en favorisant la rcupration des eaux de pluie de manire limiter lutilisation de lassainissement communal ou urbain.

Fig. 4.3 Exemple dorientation

Si vous avez choisi dutiliser le soleil soit pour vous chauffer, soit pour avoir de leau chaude sanitaire, ou pour les deux, ou encore pour la production dlectricit dorigine photovoltaque, il est impratif quun pan principal du btiment soit orient plein sud, pour que les panneaux solaires le soient. Si tel ntait pas le cas, vous perdriez beaucoup dnergie solaire et recevriez de ce fait moins dnergie pour chauffer votre eau et/ou vous chauffer, ou produire votre lectricit. Vous valuerez la course du soleil, le vent, le relief, la vgtation existante, la nature du sol et du sous-sol, les accessibilits au rseau lectrique, etc. 36

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La conception et lenvironnement intrieurTravaillez sur la quantit de lumire naturelle en utilisant le facteur de la lumire du jour et les paramtres de la lumire naturelle (surfaces vitres, volumtrie de la pice, couleur des parois). Il est essentiel de modliser la qualit de la lumire naturelle par rapport aux diffrents usages afin dviter les blouissements, les contrastes et luniformit. Dveloppez une stratgie adapte aux habitations des particuliers avec une bonne protection solaire, en travaillant sur la qualit des vitrages (faiblement missifs ou de type ITR) et sur la modulation de la lumire. Le choix dun modle compact diminue les dperditions de votre btiment en hiver, une construction traversante favorise la ventilation naturelle lt. Ce sont en fait les bases dune construction bioclimatique. Effectuez des simulations afin didentifier les dperditions denveloppe (dperditions par lair, les parois, les systmes de ventilation), les facteurs de confort dt de plus en plus importants (matriaux trs forte inertie thermique), et les choix faire dans ce domaine (rafrachissement par plancher, puits canadien ou confort assur par des systmes passifs). Les choix dans ce domaine doivent tre effectus de manire cohrente, car ils ont un effet dterminant sur le confort thermique, acoustique et visuel ainsi que sur les conomies dnergie. De tous ces choix et analyses pralables dpendront en grande partie la russite de votre projet.

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Le brise-soleilOn peut se protger des rayons verticaux et chauds dt par des avances au sud de la maison. On appelle ces avances des brise-soleil, car leur rle est dempcher les rayonnements excessifs en t (saison laquelle le soleil est au plus haut) tout en laissant pntrer le soleil lhiver (voir figure 4.4). Pour intgrer un brise-soleil, il nest pas obligatoire dopter pour une avance classique. Vous pouvez choisir dinsrer un dbord de toiture, des pergolas ou autres procds remplissant ces fonctions. Fig. 4.4 Exemple de brise-soleilJuin

Dcembre

Nord

So le t il

il Sole hiver

Sud

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Le mur TrombeLe mur Trombe (du nom de lun de ses concepteurs, Michel Trombe) reprend le principe dun effet de serre : un vitrage capte la chaleur, derrire ce vitrage se trouve un mur accumulateur (suffisamment pais et isolant) : lair chauff monte et pntre vers le haut, lair refroidi dans la pice ressort vers le bas (voir figure 4.5).

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Fig. 4.5 Fonctionnement dun mur Trombe

CaractristiquesOrientation : plein sud. Rgions appropries : climat de montagne ensoleill, Provence (forte amplitude thermique). Ouvertures : 3 % de la surface du mur et si celui-ci fait 4 m2, vos ouvertures ne doivent pas faire plus de 1,20 m. Ossature : bois ou bton. Mur bton : 20 30 cm maximum. Attention aux murs trop pais, insuffisamment chauffs en profondeur lhiver, et aux murs trop fins, responsables des dperditions thermiques. Mur capteur : rellement efficace lorsquil reprsente 10 % de la surface habitable. Conseil de mise en uvre : utiliser des blocs de parements pour le mur capteur pour faciliter la ralisation et rduire les cots. Couleur sombre conseille pour le mur capteur. Double-vitrage peu missif. Clapets indispensables pour bloquer lair lorsque le chauffage de lair est insuffisant, permettant ainsi de ne pas tout refroidir.

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P a r t i e 2 : Te c h n i q u e b i o c l i m a t i q u e e t c h o i x d e s m a t r i a u x

Les caractristiques indiques dans lencadr sont donnes titre de conseils, il faut garder lesprit que celles-ci dpendent des matriaux choisis et du taux densoleillement.

Les volets roulantsCe document est la proprit exclusive de bagi alfred ([email protected]) - 26 Octobre 2009 12:52

On peut envisager un systme de volets roulants sur la faade ouest, permettant dajuster la surface vitre souhaite en fonction des saisons, de lheure de la journe et du degr densoleillement. La surface vitre sera moins importante sur la faade est puisque celle-ci est ensoleille le matin. Les volets peuvent cependant tre ncessaires si cette faade est expose au vent froid en hiver. On privilgiera aussi un clairage naturel reprsentant au moins 16,6 % de la surface au sol de la pice y compris dans lentre et la salle de bain.

Vivre dans une maison passive ou basse consommation dnergieUne fois lhabitation termine, il faut apprendre y vivre. Les habitudes et rflexes acquis dans le pass (ouverture des fentres pour arer par exemple) doivent tre proscrits si vous voulez respecter au mieux les performances de votre habitation. Vous devez maintenant apprendre piloter votre maison afin doptimiser la qualit des matriaux et matriels que vous avez choisis. Par exemple, ouvrir les volets aux intersaisons afin de capter les rayons passifs du soleil ; fermer ceux-ci en t en fonction de la course du soleil afin dviter que la chaleur ne rentre ; ne plus ouvrir les fentres si vous avez une VMC double-flux qui effectuera le changement dair sans rchauffer lt et sans refroidir lhiver, etc.

LisolationOn veillera isoler la dalle en contact avec le sol, ainsi que le toit. Cette isolation apporte un confort tant dhiver que dt, quel que soit lendroit de France o lon habite, sachant que le toit est une surface trs expose aux dperditions thermiques en hiver et aux rayonnements solaires en t. On veillera avoir une rsistance thermique en toiture dau moins 6 m2 K W-1,8 tant parfait. On estime que, si vous respectez ces conseils, vos gains seront de lordre de 10 % sur la consommation totale en nergie primaire par rapport une construction qui ne ferait pas attention ces critres.

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Lefficacit nergtique des btiments ds la conceptionCe document est la proprit exclusive de bagi alfred ([email protected]) - 26 Octobre 2009 12:52

Les plans dexcution de plomberie et dlectricit doivent tre tablis et non modifis, surtout si vous choisissez une maison ossature en bois. En effet, ils sont envoys directement en usine o un prcablage et le passage de certains tuyaux seront effectus de manire ce que lisolant ainsi que le pare-vapeur ne soient pas dgrads. Ainsi toute leur efficacit, tant lair quau niveau de leurs performances en matire disolation, sera prserve.

Votre priorit dans ce domaine doit demeurer lisolation thermique avec traitement des ponts thermiques, afin de garantir ltanchit lair. Celle-ci est souvent fonction de la qualit de mise en uvre des matriaux choisis et de la gestion des apports solaires favoriser en hiver et viter en t.

La ventilation : VMC et puits canadienLes tudes effectues au niveau de loptimisation de lenveloppe au sens large montrent que limiter au maximum les pertes par les parois et la ventilation doit demeurer la priorit dans le cadre dune construction neuve et que travailler efficacement sur cette partie procure le meilleur retour sur investissement. Ventilation mcanique contrle Une VMC (ventilation mcanique contrle) est un systme dont le but est de renouveler lair de votre logement. Elle contribue en particulier limiter lhumidit due la condensation (les logements tant de mieux en mieux isols) et aux dgradations qui en rsultent (dveloppement de moisissures). En effet, chaque occupant dune maison utilise environ 1 l 1,5 l deau par jour (prises de bain ou de douche, cuisine, nettoyage, etc.). Cette eau gnre de la vapeur et donc de lhumidit. Lair se vicie rapidement cause de lhumidit, des poussires, des odeurs, des fumes de cigarettes, des gaz dchappement mais aussi du radon ou de gaz formaldhyde issus des produits mnagers entre autres, des colles et des agglomrs. Il est donc ncessaire de renouveler lair pour viter le dveloppement de moisissures, liminer les polluants intrieurs et maintenir un taux dhumidit de 40 60 % dans latmosphre intrieure. Une bonne ventilation va donc permettre 40

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dvacuer lair vici pour le remplacer par de lair neuf, toutes les 3 h. Lamlioration des performances thermiques de lenveloppe des btiments augmente la part relative de la ventilation dans les besoins de chauffage jusqu lui faire prendre une part prpondrante. Il est donc ncessaire, dans ces btiments, de rduire cette charge thermique due au renouvellement dair. En matire daration comme de ventilation, le bon dimensionnement de linstallation demeure la condition sine qua non de la performance de ce systme. Une bonne intgration des quipements dans la construction doit galement permettre de prserver dans le temps ses performances initiales. Comment fonctionne une VMC ? Il sagit en fait dun groupe de ventilation, plac dans les combles ou en sous-plafond si lespace est suffisant, et de gaines relies des bouches daration se trouvant dans les pices humides (cuisine, salle de bain, toilettes). Lair neuf est prlev par les entres dair des pices sches (sjour, chambre, bureau, salon, etc.) pendant que lair vici est extrait des pices humides et remplac par cet air neuf. La VMC fonctionne bien entendu en permanence. Une VMC hygrorglable B est un systme possdant des entres dair et des bouches dextraction hygrorglables donc limitant les pertes de chaleur. Dans le cas dune VMC double flux, lair neuf est souffl mcaniquement. Ce processus permet une filtration de lair neuf et dans certains cas une rcupration des calories extraites. Toutefois, lutilisation de deux moto-ventilateurs gnre un accroissement des consommations lectriques ainsi quun cot dachat et de mise en uvre plus important. Conformment la RT 2005, on envisagera des systmes de ventilation de type hygrorglable B. Cela permet de minimiser la charge thermique en rduisant les dbits de renouvellement dair. Vous pouvez faire installer soit une VMC simple flux hygrorglable B, cest--dire que le dbit ncessaire est mesur en fonction du taux dhumidit, en maintenant un dbit minimal garantissant une hygine parfaite, soit une VMC double flux. Le principe de la VMC double flux est de prchauffer lair neuf entrant dans la maison en rcuprant la chaleur de lair vici vacu. On estime lconomie sur les pertes dnergie 60 %, soit une conomie de chauffage estime 8 % par rapport une VMC hygrorglable B. Le systme est plus compliqu 41

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dans la mesure o son installation ncessite une isolation des gaines et une vacuation des condensats. Comment dimensionner une VMC ? Vous pouvez faire appel un professionnel ou le faire vous-mme. Sachez toutefois que la ventilation est un domaine trs rglement. Pour faire une ventilation conforme, il est ncessaire de respecter le DTU 68-1. Voici un tableau qui vous donnera des indications sur les dbits ncessaires :

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Dbits en mtre cube par heure et par type de pices Nombre de pices principales 1 2 3 4 5 et plus Salle de bain ou douche 15 15 30 30 30 Toilettes unique 75 90 105 120 135 15 15 15 15 15 15 15 15 30 30 multiple 15 15 15 15 15

cuisine

Autre salle deau

Fig. 4.6 VMC simple ux

Fig. 4.7 VMC double ux

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ConseilOptez plutt pour une VMC performante ou double flux qui prchauffe lair entrant dans le logement donc diminuera la consommation de chauffage de lordre de 20 %. Inconvnient : elle ncessite un entretien trs rgulier et plus lourd que pour une VMC hygrorglable.

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Durabilit et entretien de linstallation. Il est important que lensemble des composants de cette VMC soient compatibles entre eux. Tout comme il est indispensable de veiller leur positionnement afin de faciliter les futures interventions dentretien et de maintenance. Le dmontage du caisson ventilateur, comme celui du caisson de rcupration, doit tre ralisable sans ncessiter la dconnexion du rseau araulique, afin deffectuer facilement les interventions courantes dentretien et de maintenance.

Mmo entretien3 4 fois par an : lavez les bouches dextraction des pices de service. 1 fois par an : nettoyez les filtres. Tous les 1 ou 2 mois : nettoyez les entres dair. Tous les 3 ans : un nettoyage complet du systme est ncessaire (gaines, bloc-moteur, entres dair, etc.). Pour ce nettoyage, vous pouvez faire appel un spcialiste : pour un simple entretien, comptez environ 150 . Si vous dcidez de le faire vous-mme, sachez quaucune rglementation ne vous oblige validation, sauf si vous avez opt pour une VMC gaz pour laquelle le recours un spcialiste est obligatoire.

Nous allons dtailler une installation de VMC thermodynamique. Vous pouvez avoir recours ce type dinstallation pour la VMC. Lair neuf est introduit dans la centrale o il est filtr. Lair neuf rchauff est insuffl par les diffuseurs dans les chambres et le sjour. Lair vici est collect. Lair est rejet lextrieur de lhabitation aprs son refroidissement.

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Cette VMC refroidit quasi instantanment lair extrait et restitue les calories prleves lair neuf insuffl. Lconomie dnergie est de lordre de 30 40 %. Cela vient du fait quil faut environ quatre fois moins dlectricit pour transfrer lnergie (effet thermodynamique) que pour la produire (effet joule). Les deux circuits dair (air extrait/air neuf) sont tanches et indpendants. En t, on procde une inversion de cycle, on rafrachit et dshumidifie lhabitation (climatisation douce). Puits canadien1 Lamlioration de la conception des btiments et leur meilleure efficacit nergtique ont conduit un intrt croissant en faveur des systmes de rafrachissement estival et de prchauffage hivernal tels que le puits canadien, encore appel puits provenal. On sest en effet rendu compte que dans les btiments bien isols, le renouvellement dair a un effet ngatif sur le bilan nergtique des constructions puisquil ncessite environ 100 MJ/m2/an pour un taux de renouvellement dair standard de 50 m3/h. Le seuil dit de confort en matire de temprature est de 20 C. En hiver, la temprature extrieure est trs infrieure 20 C dans la plupart des rgions de France et en t, elle est trs suprieure cette valeur. Le rle du puits canadien est donc de temprer lair entrant en t comme en hiver. En t, lair extrieur sera rafrachi en passant par le puits canadien et en hiver, il sera rchauff, sachant que la temprature du sol est quasi constante 2 m de profondeur. En ce qui me concerne, je pense que lutilit du puits canadien est maximum pour une profondeur comprise entre 2 m et 3 m. Les gains pour des profondeurs plus importantes ne sont pas significatifs au regard des investissements ncessaires pour ce type de prestation. Fig. 4.8 Principe de fonctionnement du puits canadienAir aspir 30 C VMC

1. Pour plus dinformations sur le puits canadien, vous pouvez consulter louvrage de Bruno Herzog, Le puits canadien, paru aux ditions Eyrolles.

Air souffl 22 C

Tube PVC - n : 160 mm - Longueur : 25 30 m - Profundeur : 1,50 m

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Le schma ci-dessous vous permet de vous rendre compte de lutilit du puits canadien. On notera que lensemble des courbes correspond un dbit dair de 90 m3/h et que le gain de chauffe annuel est donn par rapport une ventilation mcanique avec prise dair extrieur.Ce document est la proprit exclusive de bagi alfred ([email protected]) - 26 Octobre 2009 12:52600 500 400 300 200 100 0 -100 -200 -300 -400 JanVDF, gain chauffe = 1513 kWh PC, gain chauffe = 738 kWh VDF + PC, gain de chauffe = 1798 kWh apport de la VDF connecte au PC = 1066 kWh

chauffe

chauffe

Fig. 4.9 Besoin en chauffage pour lanne

Feb Mar

Apr May Jun

Jul

Aug

Sep

Oct Nov Dec

Jan

On constate que la VMC double flux est le systme le plus efficace pour diminuer les besoins en chauffage induits par la ventilation. Le fait de coupler la VMC double flux avec le puits canadien permet de gagner 10 %. En priode estivale, le puits canadien est la meilleure solution ; le fait de le coupler avec la VMC double flux lui fait perdre de lefficacit. Aux intersaisons, cette solution est intressante ; si vous utilisez un puits canadien seul, il est important de faire installer un systme de by-pass pour les saisons intermdiaires. Un by-pass automatique pour lintersaison permet un gain dnergie supplmentaire de plus de 15 %. Des tudes montrent que le couplage dune VMC simple flux et dun puits canadien est peu coteux et apporte un gain thermique important en hiver et un rafrachissement notable en t.

Le choix des matriaux2En matire de haute qualit environnementale, le choix des matriaux est fond sur un ensemble de critres dusage, techniques, conomiques et esthtiques, auxquels viennent sajouter les critres

2. Le choix des matriaux fait rfrence la cible 2 de la dmarche HQE : choix intgr des procds et produits de construction.

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environnementaux. Ceux-ci concernent principalement lconomie des ressources naturelles, la matrise des risques environnementaux et la sant. Toutes ces rfrences doivent tre prises en compte lors de la fabrication des matriaux et des produits, lors de leur mise en uvre, pendant la vie du btiment ainsi que lors de la dmolition future.Ce document est la proprit exclusive de bagi alfred ([email protected]) - 26 Octobre 2009 12:52

Choisir les procds de fabrication et les matriaux respectueux de lenvironnement, cest : Faire en sorte de choisir des matriaux de construction, pour le gros uvre comme pour le reste de la construction, y compris les finitions, la maintenance, lentretien, le fonctionnement et par la suite la dmolition, qui utiliseront le minimum de ressources les plus rares telles que les matires premires, les nergies dorigine fossile et leau. Lconomie de ces ressources est aussi lie leur ventuelle rutilisation, la possibilit de les recycler et de les valoriser en fin de vie. La dure de vie des matriaux doit galement tre prise en compte. On privilgiera les matriaux les plus naturels possibles forte inertie thermique, donc procurant un meilleur confort tout en limitant lutilisation de chauffage en hiver ou de climatisation en t. Prvoir les risques de pollution des sols, de leau et de lair pendant la fabrication, mais aussi ceux induits par le transport et la mise en uvre, pendant la dure dusage du btiment ainsi quen fin de vie. valuer la quantit dnergie et deau ncessaire pour fabriquer, transporter, mettre en uvre, entretenir, recycler, voire dtruire un matriau car une consommation excessive dnergie augmente les missions de gaz effet de serre. Leau devient une ressource prserver. Prendre en compte la facilit dapprovisionnement (privilgier la fabrication des matriaux au plus prs de la zone de construction) et de mise en uvre, mais galement les niveaux de qualification professionnelle de la main-duvre locale. Le raisonnement menant ces choix seffectuera partir de la notion de cycle de vie.

Les cycles de vieDans le cadre de la dmarche HQE, le choix des matriaux est bas sur un ensemble de critres dusage tant techniques quconomiques et esthtiques auxquels il faut ajouter des critres environnementaux. La majorit de ceux-ci ont trait lconomie des ressources naturelles et la matrise des risques environnementaux et de sant et cela tant lors de la fabrication que de la mise en uvre, pendant la vie de votre

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maison et le cas chant pour sa dmolition future. Cest lensemble de ces lments que lon appelle cycle de vie du produit. Reste que la ncessit de disposer dune information environnementale crdible et srieuse sur les matriaux a petit petit fait son chemin. Et cest la raison pour laquelle et compte tenu de limportance des demandes les industriels de la construction se sont engags dans la rdaction dune norme (NF XP 01-0101) sur la qualit environnementale des produits de construction. Celle-ci sintresse en particulier aux ressources naturelles consommes pour crer une unit fonctionnelle dun produit (mtre linaire, mtre carr), la quantit dmissions de COV (composs organiques volatiles tels que les solvants employs dans les peintures ou les colles mais aussi les produits en bois agglomr, et qui schappent dans lair au moment du schage), de gaz effet de serre dans latmosphre au cours de la fabrication, du transport, de la mise en place du produit, de sa vie ou de sa fin de vie, ainsi quaux conditions de son conditionnement. La production de dchets est aussi examine selon un critre de valorisation ou dlimination. Lobjectif environnemental de la construction dun btiment, visant consommer le moins dnergie fossile, sera de rpondre au mieux un certain nombre de proccupations ds la phase de programmation, puis lors de la conception, la ralisation et la livraison de celui-ci. Le choix des matriaux de construction savre important dans la mesure o il faut choisir des matriaux forte voire trs forte inertie thermique, donc isolant trs bien du froid en hiver et du chaud en t. Il faudra galement se proccuper de leurs performances environnementales. La finalit de lutilisation de tels matriaux nest pas anodine dans la mesure o ceux-ci ont un impact sur le cycle de vie du btiment, de sa conception sa dmolition. Des informations fiables, rigoureuses et compltes sur les cycles de vie sont en attente. ce jour, elles laissent dimportantes zones dincertitudes, limitant la rationalit des choix et justifiant des mthodes de prcaution.

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1. Pour plus dinformations sur cette norme, vous pouvez consulter le site de lAfnor : www.afnor.org.

Le cot global partagUne approche environnementale de la construction se traduit toujours par une conomie en matire de cot de maintenance et dexploitation. En effet, cette dmarche nentrane pas de surcots mais conduit

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un transfert des cots diffrs vers des cots dinvestissements initiaux. Si cette dmarche est applique dans les rgles de lart, on obtient coup sr une lvation du niveau gnral de la qualit et une rentabilit conomique directe moyen terme.Ce document est la proprit exclusive de bagi alfred ([email protected]) - 26 Octobre 2009 12:52

Dautre part, cette approche nous conduit, contrairement ce quil se faisait jusqualors, intgrer les cots indirects concernant limpact des btiments sur leur environnement au titre de la construction, de lexploitation et de la destruction, jusqu la remise en tat des terrains. cela, on ajoutera les cots lis au fonctionnement urbain, induits par louvrage et ses utilisateurs, ainsi quau confort et la sant des occupants. Ce type de dmarche permet : Une rduction de la contribution au rchauffement de la plante mesure en tonnes quivalent carbone . Des conomies sur la consommation dnergies non renouvelables et de ressources naturelles. Une contribution la limitation de la pollution de lair, de leau et du sol. Une infiltration in situ des eaux pluviales, afin de rduire la charge des rseaux collectifs et de lutter contre les inondations. Une rduction des dpenses de sant grce la construction de btiments sains, raliss avec des matriaux ou des produits sans dangers sanitaires. La prise en compte de tous ces cots vient bouleverser lconomie classique de la construction et fait merger un concept de cot global partag, qui sera intgr au cot global sur la dure de vie des btiments.

Seule lacquisition progressive de donnes de plus en plus prcises, et ce malgr un caractre htrogne, permettra terme dobtenir des fourchettes significatives en matire de cot global partag. Lexercice demeure pertinent, il doit tre appliqu lenveloppe mais aussi au poste nergie (chauffage, eau chaude sanitaire, clairage, quipements lectriques) pour la part que celui-ci reprsente dans le cot dexploitation et pour la part des impacts sur lenvironnement. Les consommations dnergie des secteurs rsidentiel et tertiaire reprsentent 40 % des consommations du pays. Sur la dure de vie dun btiment, lnergie est responsable de 70 80 % des impacts environnementaux.

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cet gard, la dmarche environnementale que nous allons prconiser contribuera amliorer la qualit nergtique des btiments en privilgiant simultanment : Une conception judicieuse de lenveloppe (matriaux, isolation, orientation des ouvertures, etc.). Des technologies de construction adaptes et conomes (en eau, en nergie, en matriaux dassemblage, en temps de construction, etc.). Lutilisation dnergie renouvelable et de matriel plus conome en nergie. Des quipements plus performants. Des modes de gestion efficaces.

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Sant et HQE ?En matire de sant, les principaux risques proviennent dmanations de produits toxiques, apparaissant accidentellement ou aprs tude plus approfondie des matriaux (notons par exemple le cas de lamiante). Lapproche environnementale ne doit pas se limiter lusage de matriaux renouvels et de produits ne prsentant pas de dangers pour la sant, potentiels ou connus. La dmarche HQE sinscrit davantage dans loptimisation des qualits de chaque matriau et dans un pragmatisme rduisant au strict ncessaire la quantit de matire mise en uvre, selon un raisonnement la fois technique, conomique et environnemental. Choisissez des produits de revtements faible mission de COV. Optez pour des peintures acryliques sans solvant ni COV ainsi que pour des lasures en bois estampilles NF environnement , et pour lextrieur choisissez des peintures type hydro pliolite acrylique.

Les matriaux certifisLes industriels sont incits dvelopper linformation sur les produits et les procds de fabrication ayant un impact sur lenvironnement via les fiches de dclaration environnementale et sanitaire (FDES)1. Il est aussi conseill de se rendre sur le site du CSTB, Centre Scientifique et Technique du Btiment (www.cstb.fr), o vous trouverez toutes les informations techniques et autres sur les matriaux que vous souhaitez utiliser.1. Vous trouverez plus dinformations sur le site fdes.fr.

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Choisissez de prfrence des matriaux certifis NF ou NF environnement , colabel europen , et, pour les bois, privilgiez lachat de bois cocertifis. Ainsi vous savez que, lorsque des arbres sont prlevs, ils sont immdiatement replants avec des essences identiques et lendroit mme du prlvement. Cette dmarche encourage aussi lutilisation de produits incorporant des matriaux recycls. Il est aussi trs important de choisir des produits de traitement des bois faible impact sur lenvironnement et la sant. Les nombreux constituants dun btiment peuvent avoir des consquences importantes sur lenvironnement, les habitants et leur sant. Le choix des matriaux, leur qualit et leur mise en uvre sont des facteurs dterminants pour la qualit du btiment et les cots induits par ces choix ne sont pas ngligeables.

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Le gros uvreLa structure gros uvre constitue lenveloppe et la base de la construction du btiment. Elle doit faire lobjet dune tude approfondie tant technique quconomique ou environnementale. La construction de btiment intgrant la notion de dveloppement durable a rvolutionn le domaine de la construction. En matire de structure de lenveloppe, il existe plusieurs possibilits. Il est donc important darriver dterminer laquelle est la plus adapte, et surtout davoir lesprit que lenveloppe joue un rle majeur dans la gestion thermique dt et dhiver et quil est de fait important de privilgier des matriaux forte voire trs forte inertie thermique. Nous tudierons donc les possibilits de lossature bois, de la brique Monomur en terre cuite avec isolation intgre ou non, dj prsente sur le march allemand, de la Monomur en bton cellulaire, et, enfin, dun complexe double polystyrne et armature avec coulage bton par pompe. Le choix du matriau de structure est sans aucun doute un lment dterminant quant la qualit de lenveloppe de votre maison. Il est vident que les choix ne seront pas les mmes si vous habitez Toulouse, Strasbourg, Lille ou Rennes, car les climats sont diffrents, de mme que lamplitude des tempratures1. Il faut savoir que les matriaux de construction sont de plus en plus performants et rpondent des normes de plus en plus exigeantes surtout en matire de dveloppement durable.

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1. Avant de vous orienter dans vos choix, consultez la carte des zones climatiques p. 26. Si aujourdhui tous les matriaux sadaptent tous les climats franais, le choix de lenveloppe a une relle importance. Si vous vous vivez dans une rgion froide (voir cartes p. 26 et 35) il est prfrable de privilgier un matriau avec une trs bonne rsistance thermique.

Le bloc btonLes blocs bton reprsentent lheure actuelle prs de 80 % des matriaux de construction utiliss pour les maisons individuelles. Ce matriau 51

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a fait ses preuves en termes de solidit, durabilit, rapport qualit/prix et ce serait une erreur de dire quil na plus sa place aujourdhui.

Inertie thermique et isolation ?Ce document est la proprit exclusive de bagi alfred ([email protected]) - 26 Octobre 2009 12:52

Linertie de ce produit et surtout son dphasage en termes de temprature, cest--dire le temps mis par la chaleur ou le froid pour pntrer lintrieur, est denviron 4 h pour un parpaing. Il est vident que si vous faites le choix de construire avec ce type de produit, avec une isolation extrieure performante, vous obtiendrez un trs bon rsultat en termes disolation thermique. Cependant, son inconvnient majeur est quil nest pas auto-isolant et ncessite par consquent une isolation extrieure voire intrieure.

Oui ou