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2S54 79 e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T. (travail et sport), l’aspect radiographique postopératoire et à long terme, ainsi que le résultat fonctionnel. RÉSULTATS. Douze patients ont eu un curetage isolé, 11 patients (12 chondromes) un curetage associé à une greffe spongieuse (iliaque 9 fois, radiale 3 fois) et 3 patients ont eu une greffe cortico-spongieuse associée à un curetage. Les deux premiers groupes (curetage seul ou curetage avec comblement spongieux) étaient identiques (p > 0,05) quant à l’âge des patients, les symptômes préopératoires, la taille des tumeurs, ou les suites opératoires. Les résultats, fonctionnels ou radiolo- giques, étaient également identiques. Les trois patients ayant eu une greffe cortico-spongieuse avaient des chondromes plus volumineux (1192 mm 3 ) et étaient plus âgés (53 ans) dans deux cas. Le dernier cas concernait un enfant de 12 ans ayant eu une récidive dans le cadre d’une chondromatose multiple de la main (maladie d’Ollier). Un des patients a nécessité une ré- intervention pour ablation d’une greffe cortico-spongieuse hypertrophique. DISCUSSION. Cette étude suggère que les résultats fonc- tionnels et radiologiques du traitement des chondromes de la main par curettage simple sont identiques à ceux des curettages associés à une greffe spongieuse. L’utilisation d’une greffe et la morbidité associée à son prélèvement mérite d’être remis en question. 49 Traitement mini-invasif des kystes osseux anévrysmaux Pierre-Louis DOCQUIER*, Christian DELLOYE INTRODUCTION. Une méthode originale de traitement du kyste osseux anévrysmal est proposée. MATÉRIEL ET MÉTHODE. Dix-sept kystes osseux ané- vrysmaux furent traités par introduction de poudre d’os déminé- ralisée mélangée à de la moelle osseuse autologue. MÉTHODES D’ÉVALUATION CLINIQUE. Les patients fu- rent suivis par des radiographies et par IRM. RÉSULTATS. Une guérison complète fut obtenue dans 64,7 %, une guérison partielle dans 17,65 %. Une récidive sur- vint dans 17,65 % des cas. DISCUSSION. Il s’agit d’une technique mini-invasive qui ne vise pas à cureter tout le kyste : la paroi et les cloisons sont lais- sées en place. Seul un fragment biopsique de paroi est prélevé. Le but est de déposer un ostéo-inducteur dans le kyste afin d’obtenir une ostéogenèse progressive dans le kyste. CONCLUSION. Ces résultats encouragent l’utilisation de cette technique pour la majorité des kystes osseux anévrys- maux. 50 Lymphomes osseux primitifs : notre expérience à propos de 15 cas en 17 ans Gérard DELÉPINE*, Fabrice DELÉPINE, Hélène CORNILLE, Salwa ALKHALAFF, Nicole DELÉPINE INTRODUCTION. Les lymphomes osseux sont rares et les lymphomes osseux primitifs exceptionnels. Le bon pronostic des lymphomes osseux primitifs est rarement souligné. C’est pour cette raison que nous présentons notre relevé. MATÉRIEL. De janvier1987 à janvier 2004, 15 malades atteints de lymphomes osseux primitifs ont été traités par les auteurs. Il s’agissait d’hommes dans 6 cas et de femmes dans 9, d’âge moyen 41 ans (minimal 19, maximal 75). Les tumeurs se localisaient sur le fémur (8), l’os iliaque (3) la clavicule (2) et le sacrum (1). L’aspect radiologique était dominé par l’ostéolyse sur les os plats et la périostite sur les os longs. Le diagnostic de lymphome a toujours été établi par biopsie chi- rurgicale. Le diagnostic de lymphome osseux primitif suppo- sait la symptomatologie dominée par la localisation osseuse et l’absence de toute lésion à distance au bilan initial complet en dehors d’un éventuel ganglion régional (deux malades). Les traitements ont utilisé la chimiothérapie pour tous les malades et la radiothérapie sauf pour les malades les plus récents ou la chirurgie a remplacé la radiothérapie. La surveillance compor- tait des examens cliniques, des radiographies standard, des scanners et/ou des IRM. RÉSULTATS. Avec un recul médian de 14 ans, trois malades sont décédés, l’une d’aplasie médullaire liée à une chimiothéra- pie lourde, une autre d’ostéosarcome post-radique survenu 8 ans après le traitement initial et la dernière d’un accident vas- culaire cérébral. Aucun des malades n’est mort de sa maladie initiale. Les complications liées à la radiothérapie ont été nom- breuses (3/11, soit 28 %) et sévères. Outre l’ostéosarcome secondaire déjà mentionné, une fracture du col de fémur et une fracture de la diaphyse fémorale ont été observées et ont imposé un traitement chirurgical. DISCUSSION. Le bon pronostic du lymphome osseux pri- mitif ne justifie pas les chimiothérapies lourdes des lympho- mes hématologiques. Les complications de la radiothérapie a incité à supprimer la radiothérapie du protocole thérapeutique des malades les plus récents et à élargir les indications chirur- gicales. CONCLUSION. Le diagnostic de lymphome osseux primitif repose sur une biopsie affirmant le lymphome et un bilan géné- ral minutieux (incluant scanner abdominal, ponction sternale, examen ORL, IRM des membres inférieurs) éliminant un lym- phome commun avec localisation osseuse secondaire. Sa recon- naissance est essentielle car elle justifie l’inclusion dans des protocoles de chimiothérapies différents plus légers. Il faut évi- ter la radiothérapie qui représente la source principale des séquelles. *Alice Bremner-Smith, Institut de la Main, 6, square Jouvenet, 75016 Paris. *Pierre-Louis Docquier, Service de Chirurgie Orthopédique, Cliniques Universitaires Saint-Luc, avenue Hippocrate, 1200 Bruxelles, Belgique. *Gérard Delépine, 8, rue Eugène-Varlin, 93700 Drancy.

49 Traitement mini-invasif des kystes osseux anévrysmaux

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Page 1: 49 Traitement mini-invasif des kystes osseux anévrysmaux

2S54 79e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.

(travail et sport), l’aspect radiographique postopératoire et à longterme, ainsi que le résultat fonctionnel.

RÉSULTATS. Douze patients ont eu un curetage isolé,11 patients (12 chondromes) un curetage associé à une greffespongieuse (iliaque 9 fois, radiale 3 fois) et 3 patients ont euune greffe cortico-spongieuse associée à un curetage. Les deuxpremiers groupes (curetage seul ou curetage avec comblementspongieux) étaient identiques (p > 0,05) quant à l’âge despatients, les symptômes préopératoires, la taille des tumeurs,ou les suites opératoires. Les résultats, fonctionnels ou radiolo-giques, étaient également identiques. Les trois patients ayant euune greffe cortico-spongieuse avaient des chondromes plusvolumineux (1192 mm3) et étaient plus âgés (53 ans) dans deuxcas. Le dernier cas concernait un enfant de 12 ans ayant eu unerécidive dans le cadre d’une chondromatose multiple de lamain (maladie d’Ollier). Un des patients a nécessité une ré-intervention pour ablation d’une greffe cortico-spongieusehypertrophique.

DISCUSSION. Cette étude suggère que les résultats fonc-tionnels et radiologiques du traitement des chondromes de lamain par curettage simple sont identiques à ceux des curettagesassociés à une greffe spongieuse. L’utilisation d’une greffe et lamorbidité associée à son prélèvement mérite d’être remis enquestion.

49 Traitement mini-invasif des kystesosseux anévrysmaux

Pierre-Louis DOCQUIER*, Christian DELLOYE

INTRODUCTION. Une méthode originale de traitement dukyste osseux anévrysmal est proposée.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Dix-sept kystes osseux ané-vrysmaux furent traités par introduction de poudre d’os déminé-ralisée mélangée à de la moelle osseuse autologue.

MÉTHODES D’ÉVALUATION CLINIQUE. Les patients fu-rent suivis par des radiographies et par IRM.

RÉSULTATS. Une guérison complète fut obtenue dans64,7 %, une guérison partielle dans 17,65 %. Une récidive sur-vint dans 17,65 % des cas.

DISCUSSION. Il s’agit d’une technique mini-invasive qui nevise pas à cureter tout le kyste : la paroi et les cloisons sont lais-sées en place. Seul un fragment biopsique de paroi est prélevé.Le but est de déposer un ostéo-inducteur dans le kyste afind’obtenir une ostéogenèse progressive dans le kyste.

CONCLUSION. Ces résultats encouragent l’utilisation decette technique pour la majorité des kystes osseux anévrys-maux.

50 Lymphomes osseux primitifs :notre expérience à propos de15 cas en 17 ans

Gérard DELÉPINE*, Fabrice DELÉPINE,Hélène CORNILLE, Salwa ALKHALAFF,Nicole DELÉPINE

INTRODUCTION. Les lymphomes osseux sont rares et leslymphomes osseux primitifs exceptionnels. Le bon pronosticdes lymphomes osseux primitifs est rarement souligné. C’estpour cette raison que nous présentons notre relevé.

MATÉRIEL. De janvier1987 à janvier 2004, 15 maladesatteints de lymphomes osseux primitifs ont été traités par lesauteurs. Il s’agissait d’hommes dans 6 cas et de femmes dans9, d’âge moyen 41 ans (minimal 19, maximal 75). Les tumeursse localisaient sur le fémur (8), l’os iliaque (3) la clavicule (2)et le sacrum (1). L’aspect radiologique était dominé parl’ostéolyse sur les os plats et la périostite sur les os longs. Lediagnostic de lymphome a toujours été établi par biopsie chi-rurgicale. Le diagnostic de lymphome osseux primitif suppo-sait la symptomatologie dominée par la localisation osseuse etl’absence de toute lésion à distance au bilan initial complet endehors d’un éventuel ganglion régional (deux malades). Lestraitements ont utilisé la chimiothérapie pour tous les maladeset la radiothérapie sauf pour les malades les plus récents ou lachirurgie a remplacé la radiothérapie. La surveillance compor-tait des examens cliniques, des radiographies standard, desscanners et/ou des IRM.

RÉSULTATS. Avec un recul médian de 14 ans, trois maladessont décédés, l’une d’aplasie médullaire liée à une chimiothéra-pie lourde, une autre d’ostéosarcome post-radique survenu8 ans après le traitement initial et la dernière d’un accident vas-culaire cérébral. Aucun des malades n’est mort de sa maladieinitiale. Les complications liées à la radiothérapie ont été nom-breuses (3/11, soit 28 %) et sévères. Outre l’ostéosarcomesecondaire déjà mentionné, une fracture du col de fémur et unefracture de la diaphyse fémorale ont été observées et ont imposéun traitement chirurgical.

DISCUSSION. Le bon pronostic du lymphome osseux pri-mitif ne justifie pas les chimiothérapies lourdes des lympho-mes hématologiques. Les complications de la radiothérapie aincité à supprimer la radiothérapie du protocole thérapeutiquedes malades les plus récents et à élargir les indications chirur-gicales.

CONCLUSION. Le diagnostic de lymphome osseux primitifrepose sur une biopsie affirmant le lymphome et un bilan géné-ral minutieux (incluant scanner abdominal, ponction sternale,examen ORL, IRM des membres inférieurs) éliminant un lym-phome commun avec localisation osseuse secondaire. Sa recon-naissance est essentielle car elle justifie l’inclusion dans desprotocoles de chimiothérapies différents plus légers. Il faut évi-ter la radiothérapie qui représente la source principale desséquelles.

*Alice Bremner-Smith, Institut de la Main,6, square Jouvenet, 75016 Paris.

*Pierre-Louis Docquier, Service de Chirurgie Orthopédique,Cliniques Universitaires Saint-Luc, avenue Hippocrate,

1200 Bruxelles, Belgique. *Gérard Delépine, 8, rue Eugène-Varlin, 93700 Drancy.