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→ Lionel Bayol-Thémines → Olivia Gay → Bertrand Stofleth → Eric Tabuchi → Beatrix Von Conta
5 photographes à la conquête du Grand Est
Pour la première fois, la Région Grand Est initie une mission photographique, destinée à valoriser le territoire par un travail d’images et de photographies. Pour ce faire, la collectivité a mobilisé 5 photographes de talent, sélectionnés par un jury de professionnels. Un ambitieux projet artistique, à l’échelle de ce territoire au carrefour de l’Europe, qui devrait s’étendre jusqu’à fin 2020.
Lumière sur le Grand Est Suite à une commande publique publiée début 2019, La Chambre et le CRI des Lumières ont été missionnés par la Région Grand Est pour organiser cette Mission Photographique. Ainsi, 5 photographes ont été choisis pour explorer ce territoire pendant un an , à compter de septembre 2019. Le sujet est libre ! Avec son regard singulier et sa propre sensibilité, chaque artiste peut se concentrer sur les lieux, les habitants ou les infrastructures, dans une approche allant du global au particulier.
Inédite, cette initiative, impulsée par la Région Grand Est, a pour ambition de décrire la région dans sa diversité, d’observer ses mutations sociales, mais aussi de soutenir la création photographique.
Au travers de cette commande originale, la MPGE - Mission Photographique du Grand Est, cherche à répondre par l’image aux mutations et aux questionnements profonds de nos territoires :
Comment comprendre le territoire, aujourd’hui ? De quoi, de qui est-il composé ? En quoi consiste-t-il ? Par quels signes se manifeste-t-il ? Quels en sont les effets et les causes ?
Ayant comme terrain de jeu l’ensemble du territoire du Grand Est, les photographes sont encouragés à explorer les “zones blanches”, jusqu’alors peu photographiées.
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Les œuvre proposées seront, pour le grand public, un belle façon de (re)découvrir leur territoire et de s’y identifier. Elles offriront également une belle réflexion sur les contrastes et points communs inhérents à ce même territoire.
Le principe des Missions
La Mission photographique du Grand Est s'inscrit dans la longue histoire liant commande publique et photographie. En effet le principe de la commande publique est l'un des moyens importants et anciens de la politique de l’État et des collectivités territoriales en faveur de la création artistique. A travers la prestigieuse Mission héliographique de 1851, mais aussi et surtout à travers la Mission de la DATAR au début des années 1980, les pouvoirs publiques publics ont contribué à la création d’œuvres ou d'ensembles importants dans l'histoire de la photographie. La Mission photographique de la DATAR est l'exemple le plus prégnant car le plus récent de ce lien entre commande publique et photographie. Celle-ci a fait de la notion de paysage le point de convergence et la traduction de l'ensemble de ces problématiques. Ainsi les photographes de la Mission de la DATAR ont esquissé une représentation originale du territoire centrés centrée sur un paysage de l'ordinaire et du quotidien. A la suite de ce projet tout une génération de photographes a émergé et comment ne pas citer , comme par exemple Raymond Depardon, Gilbert Fastenaekens, Josef Koudelka, Sophie Ristelhueber...
Les photographes en itinérance...
Lionel Bayol-Thémines
Lionel Bayol-Thémines élabore un univers visuel où coexistent de manière symbiotique deux mondes, ou plutôt deux espaces, l’un réel, l’autre virtuel. Il utilise pour cela les nouveaux outils de représentation du paysage tel que Google Earth, qui échappent au régime de la photographie traditionnelle. A travers ces pratiques, il questionne la diffusion des images et les programmes qui les génèrent. L’exploration de ce nouvel espace géographique donne lieu à la documentation de quelque chose de virtuel, de changeant, qui vaut pourtant comme « réalité ».
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Olivia Gay
Le point de vue frontal, caractéristique du travail d’Olivia Gay, interroge la notion de relation et d’échange entre le photographe et son sujet. Ses images révèlent des femmes inscrites dans un contexte sociétal qui tend à altérer la visibilité des personnes: ouvrières au savoir-faire rare, caissières de supermarché, femmes en difficulté hébergées par les services sociaux, prisonnières en maison d’arrêt ou religieuses dans leur couvent... Elle met en lumière cette réalité par le réemploi des codes esthétiques de la représentation iconique, dans un contexte documentaire.
Bertrand Stofleth
Bertrand Stofleth s’intéresse aux modes d’habitation des territoires, aux usages et aux représentations du paysage. La photographie sert à faire émerger des failles de sens, des zones de frictions, des symptômes, des surfaces où peuvent se lire des conflits : conflits entre nature et culture, frottements entre différentes strates de temps, entre plusieurs conceptions du territoire ou du vivre-ensemble ... Ces images sont produites dans une dynamique d’arpentage d’un territoire donné, qui laisse aussi la place à ce que le réel peut avoir d’inattendu ou d’incongru.
Eric Tabuchi
Après des études de sociologie où il découvre l’œuvre d’August Sanders, Eric Tabuchi commence son travail photographique. Celui-ci s’articule autour des notions de territoire, de mémoire et d’identité. Les typologies architecturales constituent le principal de son œuvre. L’un de ses plus importants projets à ce jour est Atlas of Forms, avec des milliers d’images répertoriées dans un livre et sur un site internet éponymes. En 2017, il commence l’Atlas des Régions Naturelles, projet qu’il entend mener ces prochaines années.
Béatrix Von Conta
Beatrix Von Conta, née en Allemagne, vivant en France, questionne depuis 25 ans sous des formes et approches différentes la fragilité du paysage contemporain dont elle révèle, sans nostalgie, les signes infimes ou marquants d’une mutation en cours. Loin de la recherche du spectaculaire, la photographe poursuit une démarche distanciée mais sensible qui, ni accusatrice, ni carte postale, invite le spectateur à s’interroger sur l’infinie fragilité d’un territoire et de ses paysages. Elle est représentée par la galerie Le Réverbère, Lyon, depuis 1992.
Initiatives en perspective Lionel Bayol-Thémines
Avec le projet After Nadar, premier photographe à avoir réalisé des prises de vues aériennes en ballon, qui ont ouvert à un autre point de vue la représentation du paysage et de la cartographie, je souhaite rendre compte - d’un point de vue aérien - de la représentation d’un territoire et de l’évolution du rapport Homme/Nature. J’utilise les outils de mon temps et confronte des images prises dans Google Earth à des
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images de surveillance et d’analyse de la terre (satellites Spot 1, Sentinel) produites par le laboratoire SERTIT (Illkirch-Graffenstaden (67)). Il s’agira d’explorer ces paysages recomposés par une IA, de documenter quelque chose de virtuel, d’interroger la diffusion des images et les programmes qui les génèrent et de les confronter à des images scientifiques. C’est une expérience sur la nature même du médium photographique et la matérialité de ces nouvelles images.
Olivia Gay
« Territoires vécus » Quel regard porter sur le territoire aujourd’hui ? Comment révéler le parcours de celles et ceux qui, au quotidien, le traversent et le façonnent ? Pour répondre à la Mission Photographique Grand Est, j’envisage d’aller à la rencontre de personnages aux parcours contrastés symbolisant les différents modes
de vie présents sur le territoire. Cette recherche s’inscrira dans des lieux emblématiques de l’histoire de la région : dans le Sundgau, en Sud-Alsace ; à Strasbourg, ville siège du Parlement européen et du Conseil des droits de l’Homme ; à Forbach, ville lorraine marquée par la désindustrialisation, ou encore dans un village historique de Champagne-Ardenne situé en « zone blanche ». Au final, ce corpus socio-iconique donnera à voir et à penser des expériences du territoire, des traversées, des allers comme des retours, allégories des parcours de vie. Le croisement de ces trajectoires peut se comprendre comme autant de recherches d’une certaine réussite, laquelle se mesure à l’aune de nos attentes et de nos ambitions.
Bertrand Stofleth
À l’heure des nouveaux défis de développement liés à l’impact de l’Homme sur son environnement et des changements climatiques en cours, je veux observer à travers ce prisme comment s’organisent et résistent les structures paysagères traditionnelles. J’explorerai les territoires selon les différentes activités de domestication et d’exploitation qui le structurent : agriculture, foresterie, élevage, viticulture, mais aussi rivières et canaux, carrières,
industrie, sidérurgie, énergie, loisirs, secteur tertiaire... Je saisirai ces paysages au moment de la prise de
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conscience de l’avènement de l’anthropocène, de cette bascule de la réflexion de l’Homme conscient de son influence. Ainsi au cours de cette année dans le Grand Est, je m’intéresserai à des lieux révélateurs de ces enjeux : initiatives spontanées, collectives comme isolées, résultant d’évolutions progressives ou d’urgences, et témoignant des changements à l’œuvre dans les pratiques et les usages de notre société. En particulier, je souhaite montrer la cohabitation des paysages de luttes avec des paysages résilients, ou encore avec des paysages qui témoignent des héritages du passé sans avoir déjà opéré leur mue.
Eric Tabuchi
S’inscrivant dans la continuité de l’Atlas des Régions Naturelles, co-réalisé avec Nelly Monnier, le travail qui sera le mien, une année durant, en reprend les grands principes. De fait, celui-ci consistera à documenter les 45 régions naturelles - ces entités territoriales aux frontières souvent indécises qui précèdent la création des départements actuels - que compte le Grand Est. Pour chacune d’elle, je compte réaliser 50
photographies représentatives des paysages et architectures qu’on y rencontre, ceci afin de montrer toute la diversité de ce nouveau territoire. Au final, ce sera donc un ensemble de 2 250 images, consultable sur internet qui composera l’archive Grand Est. De cet ensemble, 45 images (une par région) seront extraites. Elles constitueront ma contribution à la Mission Photographique Grand Est.
Béatrix Von Conta
Le Grand Est : j’ai découvert un territoire veiné de bleu, avec un réseau aquatique, en surface et en souterrain, aux multiples connexions. Un pays aux sources inattendu, concentrant la naissance d’un nombre impressionnant des plus grandes rivières et fleuves de France. Mais le Grand Est est aussi une région dotée de stations thermales, ces constellations urbaines cristallisées autour de sources minérales invisibles.
Cette richesse précieuse, pourtant, s’avère de plus en plus fragile dans le contexte d’un réchauffement climatique que plus personne n’ose remettre en question. J’aborde, sous deux approches différentes et complémentaires, l’idée de l’eau visible et invisible et de ses manifestations au cœur du paysage. Le Grand Est, dans le miroir des sources : deux reflets différents dans le miroir tendu par l’eau.
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Les initiateurs du projet
La Région Grand Est
De par son patrimoine, ses institutions culturelles, ses centres de formation, ses lieux de diffusion, ses festivals, ses compagnies et ses nombreux artistes, le Grand Est fait preuve d’une vitalité culturelle qui contribue pleinement au rayonnement et à l’attractivité de ses territoires. A travers la mission photographique, la Région Grand Est souhaite dépasser les représentations territoriales habituelles (photos aériennes, cartes, etc), en y apportant une approche sensible. Ainsi en faisant appel à des artistes photographes ou photographes auteurs et en y associant divers acteurs venus de différents horizons (structures culturelles, partenaires de l’aménagement du territoire et du patrimoine, universitaires, etc) le souhait de la Région est de voir émerger une vision partagée du paysage, du territoire qui fasse date. C’est dans cet objectif que s’inscrit la Mission photographique du Grand Est. Le Grand Est :
➔ 5,6 millions d’habitants ➔ 57 000 km² ➔ Diversité des paysages, d’architecture, de densité démographique,
populations d’origines variées, histoire industrielle marquante ➔ Une région frontalière avec la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne
et la Suisse ➔ Flux culturels et économiques internationaux
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La Chambre La Chambre, c’est un engagement fort pour la photographie et des propositions singulières. Les expositions programmées, de la jeune création à la photographie patrimoniale, ont pour point commun d’explorer les formes et les fonctions de l’image, de susciter la réflexion et le dialogue par le biais de l’émotion artistique. De la photographie plasticienne à la photographie documentaire, l’image a cette capacité de nous interpeller dans notre rapport aux autres, à la société, à notre environnement, à notre histoire… Regarder, comprendre, échanger, apprendre : c’est aussi la vocation des cours,des ateliers et des stages de La Chambre. Les publics enfants et adultes, amateurs et professionnels se retrouvent à l’occasion de nombreux rendez-vous qui, dans la
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multiplicité de leurs formes, proposent à chacun de découvrir l’image à son rythme et selon ses envies. La Chambre s'attache à travailler en lien avec des acteurs culturels variés et développe son réseau jusqu'à l'international, en particulier vers l'Allemagne.
Site internet Facebook
Le CRI des Lumières Carrefour du regard et de l’image à Lunéville
Espace photographique dédié à l’image, Le CRI dispose d’une galerie d’exposition, un lieu de production et un espace pédagogique abritant des résidences d’artistes, des commandes de créations et des publications. En adoptant des postures ouvertes, réactives et mobiles aux formes contemporaines de « l’image humaniste et sociale », le CRI des Lumières se définit comme lieu où l’on se questionne sur la mémoire d’aujourd’hui, sur l’histoire en marche, tout en prenant en considération l’histoire et la mémoire d’hier. Sa mission est de prendre en compte les différentes approches et hypothèses sur le monde, en restant en prise directe avec la réalité, en gardant comme « fil rouge» différentes postures, comportements, positions de l’expérience humaine. Le CRI des Lumières, c’est l’invention d’un lieu unique, d’un territoire rempli d’images traversées de part et d’autre par des enjeux historiques, sociaux et politiques, d’un lieu atypique ménageant des espaces de compréhension, d’apprentissage et de connaissance du réel avec toutes les complexités et les contradictions qu’il comporte. Site internet Facebook
Calendrier des dates clés
NOVEMBRE 2019 - NOVEMBRE 2020 Mission photographique : résidences sur le terrain. Chaque photographe est tenu de livrer 20 à 40 photographies.
7 NOVEMBRE 2019
Coup d’envoi de la Mission photographique Maison de la Région Grand Est à Paris
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FIN 2020
Phase de restitution : production des oeuvres sélectionnées, exposition et publication. Les oeuvres constitueront un fond d’archives pour la Région Grand Est.
Pour suivre l’actualité de la MPGE, rendez-vous sur : missionphotographique-grandest.com
Informations complémentaires et visuels disponibles sur simple demande au service presse
Service Presse AGENCE NOIIZY
Maureen Lisa Labbaye Tel. +33 3 68 67 03 70
Emmanuelle Alizon Tel. +33 7 67 44 05 89 [email protected]
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