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Revue de rr*~ + .- Fibrillation auriculaire L' hypertension artérielle (HTA) est fréquemment associée à la fibrillation auriculaire (FA), dont elle représente l'une des principales causes (1 4 %). L'analyse rétrospective des données cliniques de 10 926 hypertendus traités (1 995- 1999, dans une population de 8 millions d'individus) par IEC ou inhibiteurs calciques (IC) montre que le risque de sur- venue d'une FA est réduit par les IEC (tableau 1). Cette constatation, qui tien- drait à confirmer le bén6fice réel des IEC sur le remode- lage électrique associé à la FA, et en aval, à privilégier cette classe therapeutique par rapport aux autres antihy- pettenseurs face à un risque (de récidive ?) de FA, devrait Tableau I : Incidence de survenue d'une FA en 4 ans (n pour 1 000 patients-années) selon les antecedents de Fi préalable et le traitement de I'HTA DEC ou !CD 1 IEC Inhibiteurs Rappot-i calciques Antecedent de FA (n = 258) 109'7 201'8 0,55 Sans antécédent de FA (n = 10 668) 6,7 8'5 0,82 Tableau II : AugmnWon & 6 mois de la fraction d'éjection ventriculaire gauche apds transfert de cellules de moelle osseuse Conventionnel + cellules médullaires Patients (n = ) 30 30 FE initiale (%) 51,3 50 FE à 6 mois (%) 52 56,7 être explorée par une étude prospective pour l'authentifier. (J Am Coll Cardi012004 ; 44 : 159- 64) La comparaison de 151 patients consécutifs ayant eu une cardioversion de FA et de 312 autres, vus en consulta- tion de cardiologie et indemnes de tout antécédent de FA montre que les pre- miers sont beaucoup plus souvent atteints d'apnées du sommeil que les seconds (49 vs 32 % ; odds-ratio : 2,19), à âge et comorbidités associées identiques (HTA, diabète, poids, insuffisance cardiaque). Cette constatation est d'au- tant plus importante que la FA est, elle-même, plus fréquen- te chez les patients atteints d'apnées du sommeil, et que la ventilation en limite le risque de survenue. La recherche d'un trouble du sommeil peut donc 6tre pro- posée chez les sujets à risque (obésité) ayant un antécédent ou un risque accru de fibrilla- tion auriculaire. (Circulation2004 ; 1 10 : 364- 7) Infarctus myocardique Une étude allemande portant sur 60 patients montre que l'administration intracoronaire de cellules de moelle osseuse autologue, 5 jours après revascularisation, à la phase aiguë d'un infarctus myocar- dique (IDM) (angioplastie + stent) améliore la fonction ventriculaire gauche (FEVG) à 6 mois (tableau II). (Lancet 2004 ; 364 : 141-8) Interruption des AVK Une étude canadienne a suivi 224 patients anticoagulés au long cours (prothèse valvulai- re, AC/FA) dans les suites d'une interruption (3 mois) pour chirurgie. La warfarine est arrêtée à J-5, remplacée par une HBPM 3 j en pré- opératoire et au moins 4 j en post-opératoire. Sur 8 acci- dents thrombo-emboliques, 6 sont dus à la non reprise des anticoagulants par saigne- ment ou crainte qu'il ne sur- vienne. Quinze hémorragies sévères (8 peropératoires et avant reprise des anticoagu- lants, 5 après reprise des anti- coagulants, 2 après arrêt de I'HBPM) compliquent I'évolu- tion immédiate. S'il n'y a pas de thrombose pré-opératoire, la période post opératoire est bien à risque, comme le sou- ligne l'éditorial satellite, et de surcroît, difficile à prédire et prévenir. Circulation 2004 ; 1 10 : 1658-63) .- lnsuffisance cardiaque Le remodelage cardiaque observé au cours de l'insuffisance cardiaque atteint aussi le nœud sinusal. La comparaison des explorations électrophysiologiques sinusales de 18 insuffisants cardiaques a 188 témoins montre qu'ils ont une fréquence intrin- sèque plus lente (cycles plus longs), un allongement du temps de récupération sinu- sa1 corrigé (CSNRT) et du temps de conduction sino-atrial, un déplacement caudal de la zone sinusale où apparaît la première activité électrique, un plus grand nombre d'activations électriques fragmentées ou de dédoublement de potentiel au sein de la crista terminalis, de voltage de moindre amplitude. Ces anomalies électrophysio- logiques peuvent rendre compte de la susceptibilité des insuffisants cardiaques aux médicaments chronotropes négatifs (Circulation2004 ; 110 : 897-903) Dans une série de 2 123 insuffisants cardiaques (FE < 35 %), 530 sont décédés au cours d'un suivi de 2,9 ans. Cette mortalité est plus élevée (37 vs 22 %) chez les 140 d'entre eux (7 %) qui ont des extrasystoles ventriculaires au décours de l'effort (et non pendant), lors du bilan initial, indépendamment de tout autre facteur (dont la V02 max). (J Am Coll Cardi012004 ; 44 : 820-6) NO 133 - 25 novembre 2004 AMC piZ+c

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Revue de r r * ~ + .-

Fibrillation auriculaire

L' hypertension artérielle (HTA) est fréquemment associée à la fibrillation auriculaire (FA), dont elle représente l'une des principales causes (1 4 %). L'analyse rétrospective des données cliniques de 10 926 hypertendus traités (1 995- 1999, dans une population de 8 millions d'individus) par IEC ou inhibiteurs calciques (IC) montre que le risque de sur- venue d'une FA est réduit par les IEC (tableau 1). Cette constatation, qui tien- drait à confirmer le bén6fice réel des IEC sur le remode- lage électrique associé à la FA, et en aval, à privilégier cette classe therapeutique par rapport aux autres antihy- pettenseurs face à un risque (de récidive ?) de FA, devrait

Tableau I : Incidence de survenue d'une FA en 4 ans (n pour 1 000 patients-années) selon les antecedents de Fi

préalable et le traitement de I'HTA DEC ou !CD 1 IEC Inhibiteurs Rappot-i

calciques Antecedent de FA (n = 258) 109'7 201'8 0,55

Sans antécédent de FA (n = 10 668) 6,7 8'5 0,82

Tableau II : AugmnWon & 6 mois de la fraction d'éjection ventriculaire gauche apds transfert

de cellules de moelle osseuse

Conventionnel + cellules médullaires

Patients (n = ) 30 30

FE initiale (%) 51,3 50

FE à 6 mois (%) 52 56,7

être explorée par une étude prospective pour l'authentifier. (J Am Coll Cardi012004 ; 44 : 159-

64)

La comparaison de 151 patients consécutifs ayant eu une cardioversion de FA et de 312 autres, vus en consulta- tion de cardiologie et indemnes de tout antécédent de FA montre que les pre- miers sont beaucoup plus souvent atteints d'apnées du sommeil que les seconds (49 vs 32 % ; odds-ratio : 2,19), à âge et comorbidités associées identiques (HTA, diabète, poids, insuffisance cardiaque). Cette constatation est d'au- tant plus importante que la FA est, elle-même, plus fréquen- te chez les patients atteints d'apnées du sommeil, et que la ventilation en limite le risque de survenue. La recherche d'un trouble du sommeil peut donc 6tre pro- posée chez les sujets à risque (obésité) ayant un antécédent ou un risque accru de fibrilla- tion auriculaire.

(Circulation 2004 ; 1 10 : 364- 7)

Infarctus myocardique

Une étude allemande portant sur 60 patients montre que l'administration intracoronaire de cellules de moelle osseuse

autologue, 5 jours après revascularisation, à la phase aiguë d'un infarctus myocar- dique (IDM) (angioplastie + stent) améliore la fonction ventriculaire gauche (FEVG) à 6 mois (tableau II).

(Lancet 2004 ; 364 : 14 1-8)

Interruption des AVK

Une étude canadienne a suivi 224 patients anticoagulés au long cours (prothèse valvulai- re, AC/FA) dans les suites d'une interruption (3 mois) pour chirurgie. La warfarine est arrêtée à J-5, remplacée par une HBPM 3 j en pré- opératoire et au moins 4 j en post-opératoire. Sur 8 acci- dents thrombo-emboliques, 6 sont dus à la non reprise des anticoagulants par saigne- ment ou crainte qu'il ne sur- vienne. Quinze hémorragies sévères (8 peropératoires et avant reprise des anticoagu- lants, 5 après reprise des anti- coagulants, 2 après arrêt de I'HBPM) compliquent I'évolu- tion immédiate. S'il n'y a pas de thrombose pré-opératoire, la période post opératoire est bien à risque, comme le sou- ligne l'éditorial satellite, et de surcroît, difficile à prédire et prévenir.

Circulation 2004 ; 1 10 : 1658-63)

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lnsuff isance cardiaque Le remodelage cardiaque observé au cours de l'insuffisance cardiaque atteint aussi le nœud sinusal. La comparaison des explorations électrophysiologiques sinusales de 18 insuffisants cardiaques a 188 témoins montre qu'ils ont une fréquence intrin- sèque plus lente (cycles plus longs), un allongement du temps de récupération sinu- sa1 corrigé (CSNRT) et du temps de conduction sino-atrial, un déplacement caudal de la zone sinusale où apparaît la première activité électrique, un plus grand nombre d'activations électriques fragmentées ou de dédoublement de potentiel au sein de la crista terminalis, de voltage de moindre amplitude. Ces anomalies électrophysio- logiques peuvent rendre compte de la susceptibilité des insuffisants cardiaques aux médicaments chronotropes négatifs

(Circulation 2004 ; 110 : 897-903)

Dans une série de 2 123 insuffisants cardiaques (FE < 35 %), 530 sont décédés au cours d'un suivi de 2,9 ans. Cette mortalité est plus élevée (37 vs 22 %) chez les 140 d'entre eux (7 %) qui ont des extrasystoles ventriculaires au décours de l'effort (et non pendant), lors du bilan initial, indépendamment de tout autre facteur (dont la V02 max).

(J Am Coll Cardi012004 ; 44 : 820-6)

NO 133 - 25 novembre 2004 AMC piZ+c