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1 9 LA PROTECTION CELLULAIRE LES RADICAUX LIBRES LES PATHOLOGIES RADICALAIRES L’INFLUENCE DES SUPPLEMENTATIONS SUR CES PATHOLOGIES Les nutriments et micro-nutriments antioxydants (principalement les vitamines A, E et C ainsi que le Sélénium, le Zinc et le Cuivre) sont des molécules présentes de tous temps à l'état naturel dans l'organisme. Des recherches qui remontent tout au plus à une vingtaine d'années ont découvert le rôle majeur qu'ils jouent pour le rétablissement et le maintien de notre santé ainsi que sur la prévention ou le ralentissement des "méfaits" de l'âge. Ce chapitre a pour ambition de vous faire mieux connaître: - La définition et le rôle des antioxydants dans l'organisme, - Les principaux nutriments antioxydants qui sont à notre portée dans le cadre de l'alimentation et de la supplémentation - La manière de les utiliser raisonnablement. Les antioxydants: gardiens de notre intégrité biologique Lorsque vous appliquez une peinture protectrice sur une charpente métallique, vous cherchez à la protéger de la rouille, c'est à dire de l'action néfaste de l'oxygène. C'est exactement ce que réalisent en permanence, et depuis ou avant même notre naissance, les différents ANTIOXYDANTS NATURELS présents dans notre organisme. LES SITUATIONS PATHOLOGIQUES OU LE ROLE DES ANTIOXYDANTS POURRAIT ETRE BENEFIQUE: MALADIES LIEES A L'AFFAIBLISSEMENT OU A LA DEREGULATION DE L'IMMUNITE: - Infections virales - Maladies allergiques (digestives, respiratoires, cutanées...) - Maladies dites auto-immunes (certains diabètes, certaines pathologies endocriniennes, thyroïdites, certaines maladies rhumatismales comme la spondylarthrite ankylosante ou la polyarthrite rhumatoïde, les connectivites ou encore le lupus érythémateux disséminé...)

9 LA PROTECTION CELLULAIRE LES RADICAUX LIBRES LES ... · 5 - Les structures intracellulaires telles les lysosomes et mitochondries sont touchées elles aussi entraînant des troubles

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9 LA PROTECTION CELLULAIRE

LES RADICAUX LIBRES

LES PATHOLOGIES RADICALAIRES

L’INFLUENCE DES SUPPLEMENTATIONS

SUR CES PATHOLOGIES

Les nutriments et micro-nutriments antioxydants (principalement les vitamines A, E et

C ainsi que le Sélénium, le Zinc et le Cuivre) sont des molécules présentes de tous temps à

l'état naturel dans l'organisme.

Des recherches qui remontent tout au plus à une vingtaine d'années ont découvert le

rôle majeur qu'ils jouent pour le rétablissement et le maintien de notre santé ainsi que sur la

prévention ou le ralentissement des "méfaits" de l'âge.

Ce chapitre a pour ambition de vous faire mieux connaître:

- La définition et le rôle des antioxydants dans l'organisme,

- Les principaux nutriments antioxydants qui sont à notre portée dans le cadre de

l'alimentation et de la supplémentation

- La manière de les utiliser raisonnablement.

Les antioxydants: gardiens de notre intégrité biologique

Lorsque vous appliquez une peinture protectrice sur une charpente métallique, vous cherchez

à la protéger de la rouille, c'est à dire de l'action néfaste de l'oxygène. C'est exactement ce que

réalisent en permanence, et depuis ou avant même notre naissance, les différents

ANTIOXYDANTS NATURELS présents dans notre organisme.

LES SITUATIONS PATHOLOGIQUES OU LE ROLE DES ANTIOXYDANTS POURRAIT ETRE BENEFIQUE:

MALADIES LIEES A L'AFFAIBLISSEMENT OU A LA DEREGULATION DE

L'IMMUNITE:

- Infections virales

- Maladies allergiques (digestives, respiratoires, cutanées...)

- Maladies dites auto-immunes (certains diabètes, certaines pathologies endocriniennes,

thyroïdites, certaines maladies rhumatismales comme la spondylarthrite ankylosante ou la

polyarthrite rhumatoïde, les connectivites ou encore le lupus érythémateux disséminé...)

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LES GRANDES MALADIES DITES DE DEGENERESCENCE (c'est à dire plus ou moins

liées au fait que nous vieillissons...)

- Pratiquement tous les cancers aussi bien dans leur genèse que dans leur évolution et leur

agressivité,

- Les maladies dites de sclérose: la sclérose en plaque, la sclérose latérale amyotrophique, la

sclérodermie...

LES MALADIES CARDIO-CIRCULATOIRES

- Athéromatose, athérosclérose et leurs conséquences: angine de poitrine, infarctus..

- La pathologie veineuse: varices, hémorroïdes.. avec ses symptômes précoces à type de

crampes ou de lourdeurs des jambes.

- La pathologie capillaire: le syndrome de Raynaud et autre troubles de la micro-circulation

qui au plan cérébral peuvent avoir des retentissements multiples sur la mémoire, la

concentration, la vigilance bref sur l’intégrité de nos fonctions cognitives et relationnelles.

- L'hypertension artérielle, plus ou moins liée aux phénomènes décrits ci-dessus ainsi qu'à la

pathologie rénale et nerveuse.

LES MALADIES RHUMATISMALES

En dehors des grandes pathologies inflammatoires, auto-immunes et souvent invalidantes que

nous avons citées, on peut encore suspecter l'arthrose et l'ostéoporose. Les tendinites du

sportif sont également visées.

LES MALADIES DE LA DIGESTION

- Ulcères quels que soient leurs localisation

- Hépatites et cirrhoses. On sait que la majorité des troubles imputables à l'alcoolisme peuvent

être atténués par les antioxydants,

- Les gastrites,

- Les colites avec leurs cortèges de troubles permanents; ballonnements, diarrhées,

constipations...

LES MALADIES DERMATOLOGIQUES

- Eczéma, allergies

- Psoriasis

- Sécheresses cutanées

- Certaines infections (acné)

LES DYSREGULATIONS HORMONALES DE LA FEMME

- Le syndrome prémenstruel avec tension mammaire et douleurs pelviennes précédant chaque

période menstruelle,

- Les mastoses

- La cellulite

- Troubles liés à l'apparition de la ménopause

- probablement les phénomènes de kystose mammaire ou ovariens

- probablement les fibromes et endométrioses

- et donc certaines stérilités

LES MALADIES UROLOGIQUES

- Cystites

- Néphrites auto-immunes

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- Prostatites (adénomes de la prostate)

PATHOLOGIES LIEES AU FONCTIONNEMENT DU SYSTEME NERVEUX CENTRAL

OU SYMPATHIQUE:

- Les dystonies neurovégétatives souvent confondues avec des spasmophilies qui se

manifestent par des symptômes aussi disparates que: anxiété, angoisse, insomnies,

palpitations, asthénies, pseudo-dépressions, hyperactivité (chez l'enfant), hypersensibilité

neuro-affective...

- Probablement les maladies de dégénérescence du système nerveux telles la maladie

d'Alzheimer et l'insuffisance cérébrale de la personne âgée où les structures cérébrales sont

atteintes directement et indirectement par la biais de la pathologie circulatoire.

LES PATHOLOGIES DE LA BOUCHE ET DES DENTS

- gingivites avec saignements et douleurs chroniques des gencives

- stomatites

- aphtes

DES MALADIES AUSSI DIFFERENTES QUE:

- cataracte

- zona

- herpès

- prises de poids

- fatigues anormales

- fragilité anormale aux stress et/ou aux infections

LES MALADIES DITES IATROGENES c'est à dire conséquence de l'intervention d'un agent

thérapeutique:

- Les troubles secondaires à l'administration prolongée d'antibiotiques, anti-inflammatoires,

médicaments du psychisme et du système nerveux...

- Les troubles secondaires aux radiothérapies,

- Les troubles secondaires aux chimiothérapies anticancéreuses

TOUS LES TROUBLES LIES A UN VIEILLISSEMENT PRECOCE OU ACCELERE

- Troubles cutanés: sécheresse, rides et ridules

- Mauvaise santé des ongles et des cheveux

- Perte précoce des capacités d'apprentissage, d'enthousiasme, de communication, de

mémoire...

LE MECANISME D'ACTION DES ANTIOXYDANTS

Qu'est-ce que l'oxydation ? C'est la modification structurelle et biochimique de toute

structure vivante ou non exposée à l'air (et à l'oxygène qu'il contient).

En fait nous vivons et nous mourrons grâce à l'oxygène. Nous mourrons, nous

vieillissons plus ou moins vite en fonction de notre oxydation, de notre rancissement.

La santé, la forme et le traitement de toutes les affections que nous venons de citer

consistent donc à équilibrer la balance entre les différentes conséquences du métabolisme

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de l'oxygène parmi lesquelles figurent la genèse des radicaux libres qui sont la cause des

phénomènes liés à l'oxydation.

QUE SONT LES RADICAUX LIBRES ?

Un radical libre est un atome, une molécule ou un groupe d'atomes présentant un

électron célibataire sur son orbitale externe.

Ces structures qui ont une durée de vie très brève (de l'ordre du millionième ou du dix-

millionième de seconde) sont très instables et très réactives du fait de la très forte tendance

que manifeste cet électron célibataire pour s'appareiller avec les structures biologiques

voisines qui deviennent elles mêmes des radicaux libres de nature et d'agressivité très

différentes en fonction de leur composition. de l'anion superoxyde formé au début de la

réaction au peroxyde d'hydrogène puis au radical hydroxyle il se forme une réaction en

chaîne qui va provoquer toujours plus d'oxydation tissulaire et de plus des oxydations qui

seront entretenues et régulées par des systèmes enzymatiques différents mais

complémentaires.

Il faut bien préciser qu'il ne serait pas juste de considérer le radical libre comme

l'ennemi à abattre a tous prix: en effet sa production est absolument nécessaire afin de

permettre des fonctions aussi importantes que la lutte contre les agents infectieux quels que

soient leur nature. Ces agents sont effectivement agressés par les cellules actrices de

l'immunité qui vont les digérer (phénomène de la phagocytose) puis les détruire par le biais

d'un phénomène de productions de radicaux libres sans lequel il ne pourrait y avoir de vie

organisée.

Ce n'est donc pas la radical libre lui-même qui représente l'ennemi mais l'excès

entretenu de radicaux libres.

Et c'est cet excès entretenu qui crée et entretient toutes les pathologies citées ci

dessus et notamment les pathologies infectieuses, auto-immunes et les cancers.

C’est cet excès que combattront ou réguleront les antioxydants naturels ou

thérapeutiques

Que se passe t' il dans le voisinage de la genèse d'une réaction en chaîne de production

de radicaux libres, lorsqu'il y a excès et prolongation de cette production, c'est à dire en cas

d'action néfaste et pathologique ?

Toutes les structures cellulaires sont susceptibles d'être altérées et c'est de cette

altération que surviendra qualitativement et quantitativement le type de pathologie ou de

dysfonction que nous avons citées:

- D'abord les membranes cellulaires: on parle alors de lipoperoxydation car elles sont

principalement constituées de lipides (graisses) et leur altération va retentir sur tout le

fonctionnement de la cellule, la rendant plus ou moins réceptrice et sensible à l'attaque des

agents infectieux, chimiques ou même aux actions des hormones... Ce phénomène est à

l’origine de la maladie cardio-vasculaire

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- Les structures intracellulaires telles les lysosomes et mitochondries sont touchées elles

aussi entraînant des troubles de la respiration cellulaire qui peuvent conduire à sa mort.

- Le noyau cellulaire et les acides nucléiques qu'il contient, ADN et ARN seront

susceptibles d'être atteints. On observera alors des déformations bien visibles en microscopie

électroniques (cross linking, cassures, pertes d'une partie du brin de l'hélice d’ADN...) qui

seront reproduites et amplifiées tout au long de la croissance de la cellule. C'est ainsi que

surviennent de véritables modification de la structure tissulaire (scléroses, fragilités,

inflammations chroniques, pathologies auto-immunes et vieillissements prématurés) et surtout

l'initiation et l'entretien des phénomènes de cancérisation et de dysrégulation profonde de

l’immunité.

- Des phénomènes annexes, tels certains dépôts de pigments (lipofuschine) aggravent les

conséquences pathologiques de l'oxydation et en empêchent le ralentissement spontané. On

observe de tels phénomènes dans les maladies de dégénérescence du muscle, des vaisseaux

(plaques d'athérome) et surtout du système nerveux central (maladies Alzheimer).

LES DIFFERENTS RL et FRO

Radicaux libres Formes Réactives de l’Oxygène

ANION SUPEROXYDE

C’est le radical O 2 -. étape initiatrice, régularisée par le NADPH qui conduit à l’H2 O2 , le

PEROXYDE D'HYDROGENE (FRO):

O 2 -. + O 2 -. + 2 H + H2 O2 + 02

O 2 -. et H2 O2 sont peu toxiques, mais ce dernier traverse les membranes cellulaires et

peut être transformé en radical plus toxique.

Le radical hydroxyle OH

O 2 -. et H2 O2 réagissent entre eux, lentement (réaction d'Haber et Weiss), ou plus

rapidement par catalyse par des ions métalliques (réaction de Fenton) et donnent la plus

réactive des FRO (Forme Réactive de l’Oxygène): le radical hydroxyle OH. le plus toxique

des RL.

Les radicaux peroxyles ROO

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Les radicaux peroxyles ROO. sont obtenus par l'action d'un OH. sur une chaîne d'ACIDE

GRAS POLYINSATURES ou autres. Ils sont relativement stables et donnent des peroxydes

ROOH.

Les peroxydes ROOH

Ces derniers réagissent avec O 2 -. pour donner un radical alcooxyle RO. un peu plus stable et

moins réactif.

L'oxygène singulet

L'oxygène singulet 1O2 est un état activé de l'oxygène qui peut être très réactif. Il peut être

obtenu par l'illumination de certains pigments en présence d'oxygène. (= réactions de

photosensibilisation, pour le traitement du psoriasis par les psoralènes).

De nombreux RL non centrés sur l'oxygène, mais d’autres peuvent être formés

secondairement sur le carbone, le soufre ou l'azote.

Ainsi le radical .NO, est formé à partir de l'arginine. Ce radical présente des propriétés

vasodilatatrices intéressantes. Il constitue un espoir dans le traitement des chocs

cardiovasculaires et des ischémies de reperfusion après chirurgie des greffes.

REACTIONS DES RL AVEC LES STRUCTURES BIOLOGIQUES

PEROXYDATION LIPIDIQUE:

Le radical hydroxyle OH. réagit sur les composants des membranes cellulaires, (aussi bien

les lipides que les glucides et protides) et crée un nouveau RL, L. sur lequel s'additionne une

molécule d'oxygène conduisant à la formation d'un radical peroxyle lipidique LOO. qui

réagit à son tour avec un acide gras formant un peroxyle lipidique LOOH et un nouveau L.

qui relance une véritable réaction en chaîne destructrice déstabilisant à terme la membrane.

OXYDATION DES PROTEINES

Le radical OH. = crée des ponts disulfures qui sont à l’origine de modifications structurelles

des protéines. Dans le milieu extra-cellulaire, on assiste à la formation de complexes

d'immunoglobulines ou de lipoprotéines oxydées telles celles à la base de la formation de la

plaque d'athérome.

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OXYDATION DES CARBOHYDRATES

Le radical OH. induit des liaisons entre sucres et protéines et donc des épaississements

membranaires. C’est ce phénomène qui, par exemple, est à l’origine des cataractes chez le

diabétique.

Les RL dérivés de l'oxygène produisent une fragmentation des polymères de carbohydrates

comme l'acide hyaluronique qui est dépolymérisé dans le cadre d’une maladie comme la

polyarthrite chronique évolutive.

L'ADN qui est très sensible à l’oxydation et à l'attaque du OH. qui provoque mutagenèse,

carcinogenèse et mort cellulaire. C’est ce phénomène qui est à l’origine de l’initiation et de la

promotion de nombreux cancers.

L'ORIGINE DES RL

SOURCES PHYSIOLOGIQUES

Les mitochondries convertissent l'énergie des réactions d'oxydation en formes utilisables

(ATP) avec libération d'anions superoxydes O 2 -. (5% de la production totale).

Les phagocytes:

Le polynucléaire neutrophile, active une enzyme membranaire, la NADPH-oxydase qui,

lorsqu'elle est activée par des agents infectieux, libère les O 2 -. transformés en H202 (Eau

oxygénée). Il y a alors risque d'explosion toxique , en cas de défaut de régulation !!! C’est ce

phénomène que l’on induit, pour des raisons thérapeutiques, lorsque l’on fait une

radiothérapie.

Les oxydases:

La xanthine oxydase, principale enzyme du catabolisme des acides nucléiques, oxyde la

xanthine et l'hypoxanthine en acide urique en libérant l'anion superoxyde et le peroxyde

d'hydrogène (activation en cas d'ischiémie-reperfusion) et joue un rôle important dans les

lésions tissulaires.

Ils peuvent se former dans le cerveau par l’intermédiaire de la monoamine oxydase (MAO)

avec libération de H202 et de 0H. provoquant la formation de neurotoxines endogènes.

Le produit de l'oxydation de la dopamine par la MAO génère des RL par autooxydation.

Métabolisme de l'acide arachidonique:

La synthèse des prostaglandines par la cyclooxygénase libère un radical 0H. qui a une

action délétère sur les membranes et est à l'origine de métaboliques toxiques comme le

Malonyl Dialdéhyde (MDA).

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Métaboliques toxiques:

Le MDA, les agrégats ou fragments protéiques, les neurotoxines provoquent une activation

permanente de la phagocytose et de l'inflammation, phénomène que l’on observe dans les

maladies inflammatoires chroniques ou les maladies chroniques (cancers, infections...) à

l’origine de ces inflammations.

SOURCES EXOGENES

Les quinones:

1. Antitumoraux (adriamycine, daunorubicine)

2. Pesticides

La radiolyse de l'eau, dans le cadre des irradiations.

LES ANTIOXYDANTS ENDOGENES

LA SUPEROXYDE DISMUTASE (SOD):

C’est l’enzyme clé de l'élimination des anions superoxydes O 2 -. dès leur formation qui se

trouve dans le cytoplasme de toutes les cellules (Cu et Zn) et leurs mitochondries.

LA CATALASE et la GLUTATHION PEROXYDASE:

La catalase transforme le peroxyde d'hydrogène (H2O2 )en eau H20

La GPx élimine les faibles concentrations de H2O2

Il existe, à l’état physiologique, un équilibre permanent entre SOD et Gpx.

Il est donc probable que ce que l’on pourrait définir comme « l’état de santé oxydatif » ou

« l’état idéal d’équilibre dans la lutte du stress oxydatif » est dépendant de l’apport

nutritionnel en nutriments tels que le cuivre, le zinc, le sélénium et les différente vitamines

antioxydantes (voir plus bas), d’où l’importance de se méfier, dans le cadre des

supplémentations, des excès en tel ou tel de ces nutriments et de pouvoir, le cas échéant

vérifier, leur concentration plasmatique ou cellulaire par l’intermédiaire d’évaluation du statut

antioxydants et du stress oxydatif (voir plus loin).

Le glutathion réduit (GSH) est le substrat de la GPx: une diminution de la quantité de

glutathion réduit intracellulaire peut être considérée comme un véritable marqueur de

l'équilibre entre oxydation et réduction de la cellule

Le glutathion assure la réduction de la vitamine C qui protège la vitamine E de l'oxydation

Les VITAMINES A, E et C:

VITAMINE E: antioxydante dans la membrane cellulaire, capture un électron à un radical

peroxyle LOO.et arrête une peroxydation lipidique induite par le OH.

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VITAMINE C: Elle régénère la VITAMINE E dans la partie interne de la membrane séparant

la phase acqueuse de la phase lipidique.

VITAMINE A, -CAROTENES et VITAMINE E inactivent l'oxygène singulet.

Le ZINC, CUIVRE et le SELENIUM

Les THIOLS

LES QUATRE TYPES D'ANTIOXYDANTS ENDO et EXOGENES

Les INHIBITEURS DES SOURCES DE FRO:

Inhibiteurs des oxydases responsables de la production de Formes Réactives de

l’Oxygène (FRO)

Inhibiteurs de la XANTHINE OXYDASE:

allopurinol, oxypurinol, thiopurinol

Inhibiteurs de la CYCLO-OXYGENASE et LIPOXYGENASE:

Salicylates,

Divers AINS: indométacine, ibuprofène...

Acide éicosapentaénoïque

Flavonoïdes

Les PIEGEURS DE FRO

Ils éliminent les premières FRO comme l'anion super oxyde O 2 -., mais aussi tous les radicaux

formés secondairement, radical hydroxyle OH . et radical peroxyle ROO .

Superoxyde dismutase (Zn, Cu, Mn)

Catalase (Fe) et glutathion peroxydase (Se)

Glutathion et ses précurseurs: n-acetyl cystéine, G-glutamyl cystéine, esters de glutathion

Acide ascorbique

Mannitol

Vitamine E et autres tocophérols régénérés par l'acide dihydrolipoïque (DHLA) couplé à

l'acide thioctique (TA)

Les flavonoïdes piégeurs de FRO, anti-inflammatoires, chélateurs de métaux, inhibiteurs

de la lipoxygénase...

Les chélateurs de métaux (notamment du fer)

Ils évitent la formation du radical hydroxyle OH . si les FRO produites en amont n'ont pas été

éliminées. On les utilise en thérapeutique dans le cadre des traitements des maladies en

rapport avec des métaux lourds et/ou toxiques. Ce sont des chélateurs de métaux lourds, tels:

Déféroxamine

Calcitétracémate disodique (EDTA ®)

BAL ® (dimercaprol)

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Dihydroxybenzoate

Phénantoline

Hydroxytoluène butylé (BHT)

21-aminostéroïdes ou lazaroïdes

Ions métalliques coenzymes:

Sélénium, manganèse, cuivre, fer et zinc

LA REGULATION ET LA DEFENSE CONTRE LES EXCES PATHOLOGIQUES DE PRODUCTION DE RADICAUX LIBRES.

Ce sont les antioxydants qui ont pour mission d'assurer cette défense. on en distingue

habituellement deux classes correspondant à deux lignes de défense de l'organisme contre

l'agression radicalaire:

La première ligne de défense ou antioxydants essentiels a la composition et au métabolisme

des systèmes enzymatiques de protection:

Il existe dans l'organisme plus de 1400 enzymes répertoriées susceptibles de répondre à cette

définition. on distingue ici deux sous groupes d'enzymes:

- les métalloenzymes où le métal appartient à la structure même de l'enzyme. la superoxyde

dismutase à cuivre et zinc ou à manganèse en est l'exemple le plus représentatif avec la

glutathion peroxydase à sélénium.

- les enzymes métallo-actives où la liaison métal-enzyme est réversible (catalases s'activant

en fonction de leur réaction avec le fer).

La seconde ligne de défense qui fait intervenir les piégeurs exogènes de radicaux libres:

En anglais, on traduit "scavengers" et ce terme est passé dans le langage courant de la

biochimie des radicaux libres. on distingue, ici, deux sous classes:

- les piégeurs antiperoxydants exogènes ou scavengers vrais: ils s'attaquent

directement à l'initialisation des cycles de peroxydation. ce sont essentiellement les vitamines

C et E, la vitamine A de provenance végétale, c'est à dire les caroténoïdes ainsi que les

flavonoïdes (vitamines P).

- les piégeurs occasionnels et adjuvants: ils bloquent occasionnellement le

métabolisme des radicaux libres au sein de certains tissus en jouant, par rapport aux cibles, le

rôle de bouclier ou de paravent, ce sont:

- les pufa de membranes

- les acides aminés soufres appelés encore lipotropes (méthionine, cystéine...)

- les acides aminés aromatiques (phénylalanine)

- les acides aminés indoliques (tryptophane)

- certains extraits organiques frais (cellules fraîches, acides nucléiques (ADN, ARN), extraits

placentaires et embryonnaires...).

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LES EVENEMENTS ET SITUATIONS PROPRES A DECLENCHER OU ENTRETENIR LES EXCES DE RADICAUX LIBRES ET LEURS CONSEQUENCES PATHOLOGIQUES.

EXCES DE PRODUCTION:

- Exposition aux rayonnements solaires

- Exposition aux radiations ionisantes

- Exposition aux xénobiotiques (= molécules étrangères à l'organisme de provenance

alimentaire, respiratoire ou médicamenteuse) tels le tétrachlorure de carbone, les insecticides,

les métaux toxiques de l'environnement (plomb, cadmium de la cigarette, mercure),

médicaments chimiothérapiques utilisés au long cours dans le traitement des infections,

inflammations, cancers...

INSUFFISANCES DE REGULATIONS ENZYMATIQUES:

- Déficits nutritionnels en antioxydants capteurs de radicaux libres:

L'évolution actuelle de la pathologie chronique (du fait de la diminution des maladies

aiguës) et de notre environnement (au sens écologique du terme) nous conduit à devoir

plus longtemps et plus intensément nous défendre contre les xénobiotiques.

En conséquence les apports jusqu'alors conseillés (doses quotidiennes recommandées)

dans différentes tables à disposition du médecin et du consommateur sont a revoir a la hausse,

en fonction de la situation personnelle et individuelle et en fonction des modifications

actuelles et industrielles de l'environnement (Tabac, pollution, agriculture et destruction de la

couche d'ozone... pour ne citer que ceux la).

C'est toute la tache de la thérapie orthomoléculaire que de déterminer l'apport

individuel et spécifique de chacun d'entre nous.

- Déficits nutritionnels en antioxydants indirects (Zinc, Cuivre, Sélénium...):

Les mêmes remarques que ci-dessus s'appliquent à cette classe et visent à

OPTIMISER l'apport en ces minéraux par l'examen clinique, paraclinique et biologique de

l'individu tel que le développe la nutrition orthomoléculaire.

- Situations mixtes ou excès de production de radicaux libres et insuffisances de protection

et de régulations enzymatiques se combinent et s'entretiennent:

Ce sont, au cours de l'observation clinique humaine les situations les plus courantes.

L'environnement apporte des radicaux libres en excès (tabac, pollution, soleil,

médicaments...), la spécificité génétique de l'individu ne lui permet pas de contrôler les

réactions inflammatoires de défense.

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Les apports nutritionnels insuffisants mettent les systèmes enzymatiques de défense anti-

radicalaire en état de dysfonctionnement d'abord réversible puis, de plus en plus

profondément jusqu'à l'apparition de lésions organiques (dépôts de pigments au sein des

artères ou du système nerveux...) qui aggravent secondairement le phénomène et le rendent

plus ou moins irréversible et lésionnel (infarctus, cancers...).

Le stress prolongé et mal contrôlé est une composante essentielle de cette cascade de

phénomènes pathologiques car il provoque une surconsommation ou même une perte des

nutriments essentiels a la défense antiradicalaire (vitamine C, Zinc...).

LES ANTIOXYDANTS UN A UN

LA PREMIER LIGNE DE DEFENSE: SELENIUM ET ZINC.

LE SELENIUM

On sait aujourd'hui que le sélénium qui fut longtemps considéré comme un élément toxique

est d'une importance capitale et essentielle dans la lutte anti-radicalaire car il rentre dans la

composition de la sélenométhionine et de la sélénocysteine qui elles mêmes composent en

partie et gouvernent les activités enzymatiques de la glutathion peroxydase.

Relevées dans plusieurs régions de notre pays (Simonoff et coll.) mais encore plus profonde

plus fréquente dans certains pays du nord de l’Europe, les carences ou sub-carences entraînent

des maladies spécifiques et des dysrégulations immunitaires dont il est encore difficile

d'évaluer les conséquences. Les risques de carence sont également plus importants au cours de

certains âges et situations de la vie: croissance, puberté, entraînement sportif intensif,

grossesse, situations postopératoires ou de convalescence, vieillissement... et au cours de

situations pathologiques chroniques: maladies inflammatoires, dysrégulations immunitaires

génétiques et auto-immunes, pathologies cardio-vasculaires, surmenages, stress prolongés,

cancers, maladies digestives chroniques, alcoolisme, maladies de l’œil, intoxications aux

xénobiotiques...

On peut noter que la plupart des cancers sont corrélés avec des taux bas de sélénium:

Aux USA, les Docteurs Raymond Shamberger de la Clinique de Clevland et le Docteur Doug

Frost de Battleboro dans le Vermont qui dès 1969 entreprirent ce type d'étude.

En février 1978 une conférence sur la prévention du cancer tenue dans le cadre du très officiel

"National Cancer Institut" de Bethesda officialisa et confirma les recherches sur ce sujet.

Aujourd’hui le sélénium est à la base de toutes les combinaisons antioxydantes et en

particulier dans le cadre des supplémentations des maladies inflammatoires chroniques et

infectieuses et des cancers.

Une étude de Taylor et Coll. (Biochimie, Université de Géorgie) parue dans le numéro du 19

août du « Journal of Medicinal Biochemistry » permet de penser que la carence sélénique

accroît l’agressivité du virus HIV et notamment ses capacités à franchir les enveloppes

cellulaires.

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Dans une étude-pilote prospective contrôlée, M.P. Look (Bonn, Allemagne) a étudié l’effet

d’un apport en sélénium avec l’acétylcystéine sur les malades du SIDA qui n’ont pas été

traités par l’acidothymidine. Il a constaté un effet positif sur les cellules helper, sur le rapport

T4/T8, et sur les sous populations de cellules suppressives.

Le Professeur Alain Favier de l’Université de Grenoble a précisé que le stress oxydatif

provoqué par l’infection lymphocytaire favorisait le développement de l’infection et

s’accompagnait d’une diminution de l’activité de la glutathion-peroxydase. Le stress induit la

synthèse du facteur de transcription NFkB et amorce la transcription du gène viral.

L’incubation des cultures avec le sélénium augmente l’activité de la glutathion peroxydase et

freine l’activité de la transcriptase inverse qui est essentielle pour la réplication virale et la

progression de l’infection.

De nombreuses études ont démontré l’importance de supplémentations importantes en

sélénium:

- Dans le cadre des traitements du psychisme, de l’anxiété et de l’humeur;

- En immunologie et en gériatrie, dans le cadre des déficits immunitaires plus ou moins liés au

vieillissement;

- En rhumatologie où on observe ses propriétés anti-inflammatoires et immunomodulatrices;

- En cardiologie: une étude de supplémentation réalisée pendant cinq mois, en double aveugle

et contre placebo, chez des sujets aux défenses oxydatives affaiblies et dont la consommation

de graisses est élevée, montre une amélioration très nette de la fonction plaquettaire (mesurée

par l’agrégabilité, la production de thromboxane A2 et la détermination des concentrations

plasmatiques de protéines plaquettaires spécifiques) due à une association de sélénium,

vitamines C, E et bêta carotène. (Salonen et coll. American Journal Clin. Nutr. 53 - 1991 -

1222-1229).

Par ailleurs, un essai clinique, en double aveugle contre placebo, montre que l’administration

de 100 µgrammes/jour, à des patients ayant souffert d’un infarctus du myocarde, et en

complément de la thérapeutique médicamenteuse classique, diminue de façon significative le

risque de décès et de nouvelle attaque. (Karpela et coll. Res. Commun. Chem.. Pathol.

Pharmacol. 65 (1989) 249-252).

- En cancérologie: de nombreuses études épidémiologiques constatent la relation entre des

déficiences mêmes légères en sélénium et la survenue de certains cancers. Une étude

entreprise lors de chimiothérapies pour cancers gynécologiques chez des patientes traitées par

alkylants et cis-platine a démontré que l’administration de 200 µgrammes/jour de sélénium

(seul ou combiné à la vitamine E) permettait de prévenir les altérations des lipoprotéines

sanguines, des prostaglandines et des activités enzymatiques. (Sunström et coll.,

Carcinogénesis 10 (1989) 273-278).

Du 19 au 21 avril 1996 s’est tenue à l’Académie Européenne de Nonnweiler, la dernière

conférence internationale sur le rôle du sélénium et des antioxydants à laquelle participait des

chercheurs du monde entier.

Elle a révélé et confirmé le rôle des antioxydants en diverses matières et en particulier dans le

cadre des maladies infectieuses liées aux virus et de la cancérologie.

Outre les aspects développés ci-dessus on nota confirmation:

- du rôle du sélénium dans la prévention de l’hépatite B et du cancer du foie;

- de certains cancers qui semblent induits à la fois par les virus et les métaux toxiques tels,

semble t’ il, certains cancers du sein.

LE ZINC

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Le champ d'activité du zinc au sein de la lutte anti-radicalaire est encore beaucoup plus vaste

que celui du sélénium car le zinc entre directement ou indirectement dans la composition et le

métabolisme de plus de deux cents enzymes dont beaucoup ont un impact essentiel dans la

lutte anti-radicalaire.

C'est en 1969 que Mac Cord et Fridovitch découvrirent cette "enzyme à zinc" qu'est la

superoxyde dismutase. En 1976 Chvapil et coll. ont objectivé l'effet stabilisant du zinc sur la

membrane des érythrocytes (globules rouges) par défense contre l'oxydation des lipides de

membrane (lipoperoxydation). Ces travaux furent confirmés par Bettger et coll. en 1980. ces

auteurs découvrirent alors la complémentarité entre Zinc et Vitamine E dans le traitement des

conséquences infectieuses des carences en zinc. En 1983 Duchateau et coll. observèrent chez

le vieillard des carences en zinc fréquentes et isolées qui, lorsqu'elles étaient corrigées

permettaient d'améliorer les différents paramètres cliniques et biologiques de l'immunité.

Les carences en zinc sont impliquées dans des pathologies aussi diverses que: acné,

vergetures, troubles de la prostate, pertes de l'odorat (anosmie) et du goût (agueusie),

mauvaises odeurs corporelles, inflammations chroniques, infections chroniques. Un ami

toulousain, (le professeur Michel Massol, spécialiste fondamental et médical en cette matière)

me confiait un jour que depuis qu'il supplémentait ses patientes en zinc il avait vu, au grand

étonnement des confrères gynécologues, disparaître les principales infections gynécologiques

telles, par exemple, les pertes vaginales chroniques et terriblement récidivantes. les

parasitoses et retards de cicatrisation signent souvent des carences en zinc.

Tous les organes de notre corps contiennent du zinc, principalement, les muscles, les os, les

yeux, les organes sexuels masculins, le sang, le foie, le pancréas.

En clinique humaine, sa carence est quasi constante et mesurable dans les maladies

chroniques du système immunitaire telles les infections, (rhino-pharyngites chroniques de

l'enfant), les troubles de croissance, les inflammations chroniques et surtout les allergies et les

pathologies auto-immunes.

L'apparition d'une peau sèche et rugueuse ainsi que de petites tâches blanches sur les

ongles signe l'installation d'une carence en zinc.

Comme pour le sélénium, les besoins en zinc sont très sensiblement augmentés à certains âges

de la vie, dans certaines circonstances professionnelles ou personnelles d'exposition à des

polluants xénobiotiques, dans les situations de surmenages et de stress prolongés, au cours des

entraînements sportifs prolongés et dans les convalescences. N'oublions pas non plus que le

sperme et la sueur sont très riches en zinc. gare aux excès ! Les végétariens sont plus souvent

carencés en zinc à cause des phytates présents dans leur alimentation qui chélatent le zinc

facilitant ainsi son élimination. Les carences en protéines augmentent également les besoins

en zinc. La pilule contraceptive et plus généralement toutes les hormonothérapies au long

cours augmentent les besoins en zinc.

LA DEUXIEME LIGNE: Les VITAMINES

LA VITAMINE A ET LES CAROTENOIDES.

L'action de la vitamine A de provenance animale (rétinol) sur les lésions de type kératosique

de la peau est aujourd'hui bien connue. Son action anti-infectieuse, son action immuno-

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stimulante et de redifférenciation cellulaire conduit à des applications pratiques aussi

différentes et variées qu'en cosmétologie, dermatologie, cancérologie...

Le risque tératogène ainsi que le risque d’apparition de pathologies hépatiques et

d’hypertension intracrâniennes ont conduit à éliminer la vitamine A de la plupart des

suppléments nutritionnels destinés à la diététique ou à la vente hors prescription médicale et

pharmacies.

Ce sont donc les pigments vitaminiques d'origine végétale (caroténoïdes) qui sont utilisés en

supplémentation nutritionnelle à visée antioxydante, car leurs effets anti-radicalaires sont

beaucoup plus nets et de plus, contrairement à la vitamine A d'origine animale, ils sont sans

danger en cas de surdosages qui ne risquent tout au plus que d’induire une coloration

parfaitement réversible « carotte » des conjonctives ou de la peau.

Le plus connu et le plus utilisé de ces caroténoïdes est sans conteste le bêta carotène, mais il

n’est pas certain qu’il soit le caroténoïde le plus antioxydant aussi il est important de

conseiller, dans le cadre de supplémentations, des extraits naturels de carotènes tels les

extraits ou concentrés d’algues comme la spiruline, la chlorella ou l’algue dunaniella.

Les carotènes ont une configuration spatiale qui leur permet de se refermer sur eux même

constituant ainsi un piège destructeur de radicaux libres. Ce sont les capteurs d'oxygène

singulet les plus efficaces.

De par le monde de multiples études cliniques et épidémiologiques confirment chaque jour la

place essentielle du bêtacarotène au sein de la "guérilla anti-radicalaire".

C'est surtout dans le domaine de la cancérologie que ces études multicentriques tentent de

préciser le rôle des caroténoïdes:

- Aux Etats-Unis, une étude réalisée sur près de deux mille sujets a montré que le risque

relatif de cancer du poumon passait de 8,1, pour des apports quotidiens de 100 à 3 700 U.I. de

carotène à 1,0 pour des apports de 6 400 U.I.

- aux Etats-Unis également, l'Université de Chicago étudie les effets préventifs du

bêtacarotène sur la dégénérescence des polypes du colon. l'Institut Américain du Cancer a mis

en route une étude en double aveugle sur 25 000 médecins qui tente de préciser les propriétés

préventives du bêtacarotène en cancérologie. en 1981, le docteur B. Modan et coll. publièrent

dans le "international journal of cancer" une étude comparative sur 406 patients souffrant de

cancers gastro-intestinaux comparés à 812 témoins qui établit une corrélation entre

alimentation riche en bêtacarotène et diminution du risque de ce type de cancers.

- au Canada, le professeur Hans Stiel a démontré la capacité du bêtacarotène à réduire le

nombre de cellules de la muqueuse buccale contenant des micro-noyaux chez les chiqueurs de

tabac et les mâcheurs de bétel asiatique.

Ces études illustrent bien le rôle d'antioxydant majeur et de cytoprotecteur nucléaire qu'exerce

le bêtacarotène.

Au niveau de la peau, ces effets sont étudiés par rapport à la prévention des cancers cutanés.

ils sont étudiés par E.R. Greenberg à San Francisco.

En dehors de cette prévention spécifique et alors que les scientifiques du monde entier

s'inquiètent de l'accroissement du "trou d'ozone" qui toucherait maintenant les populations

européennes et nord-américaines, le bêtacarotène pourrait bien devenir, par son action

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antiradicalaire, l'une des premières réponses cohérentes contre la brûlure et le dessèchement

cutané induits par les rayonnements solaires qui risquent d'être de plus en plus dangereux du

fait de cette diminution de la couche d'ozone en haute atmosphère.

LA VITAMINE E OU TOCOPHEROLS

La vitamine E ou alphatocopherol est un antioxydant essentiel. Liposoluble elle combat la

propagation des réactions en chaîne radicalaires. c'est donc un antilipoperoxydant. son action

est constamment associée et renforcée par celle du Sélénium. de plus elle protège les autres

antioxydants (vitamines A et C) de l'oxydation.

La tendance nutritionnelle actuelle qui consiste à privilégier l'apport alimentaire d'acides gras

poly-insaturés (huiles de tournesol, de noix, de soja,...) conduit à augmenter substantiellement

les doses quotidiennes recommandées en alphatocopherol afin d'éviter la lipoperoxydation de

ces longues et fragiles chaînes d'acides gras.

C'est dans le domaine cardio-vasculaire que l'application des effets antiradicalaires majeurs de

la vitamine E risque d'avoir les plus grandes conséquences thérapeutiques:

- la peroxydation lipidique, de cette fraction que l'on nomme vulgairement "mauvais

cholestérol" représentée par la fraction LDL du cholestérol est un phénomène capital dans la

genèse et l'entretien de l'athérosclérose et plus généralement de la maladie et du vieillissement

vasculaire. en d'autres termes l'aspect qualitatif de ces LDL oxydées semble plus pathogène

que l'aspect purement quantitatif.

- Ce puissant effet préventif de la vitamine E contre l'athérosclérose a été étudié par Fruchart

(1988) et par Steinberg (1986)

- Une étude récente dite MONICA, pour "monitoring cardio-vascular disease », menée dans

trente trois régions du globe sous l'égide de l’OMS confirme les effets de la vitamine E.

- Dans une série d'études conduites de 1987 à 1989, Gey et coll. ont montré que la vitamine E

était de tous les antioxydants essentiels le plus corrélé inversement avec la mortalité par

accidents ischémiques cardiaques. Ces études, présentées au symposium sur les antioxydants

en nutrition humaine tenu à paris en septembre 1991 sous l'égide de l'UNESCO, montrent que

les variations d'incidence entre des maladies cardio-vasculaires dans 16 pays européens sont

dues en premier lieu à un statut vitaminique E différent au sein des populations étudiées.

Au niveau de la protection cutanée, les effets antiradicalaires des vitamines A et E, agissent en

synergie.

Dans une étude récente conduite chez la souris, le professeur Helen Gansler démontra le rôle

protecteur vis a vis du mélanome de la vitamine E. Cette étude démontra également que la

vitamine E protégeait de l'immunosuppression induite par les rayonnements solaires.

Plus généralement en cancérologie la vitamine E est utilisée pour protéger l'organisme de

l'activité radicalaire induite, soit par les irradiations, soit par certaines drogues comme

l'adriamycine. Cette action néfaste (iatrogène) se manifeste particulièrement au niveau des

tissus cardiaques. la vitamine E est donc prescrite pendant ou après l'exposition aux rayons ou

à ces drogues dans un but de cardioprotection.

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Jean-Marie Bourre (Symposium Sélénium, Recherche Fondamentale et Pratique Quotidienne,

paris 1988) cite des actions prouvées expérimentalement de la vitamine E à l'égard du cancer

du sein et du cancer colique.

L’étude CHAOS (Cambridge Heart Antioxydant Study - Lancet vol 347, 23 mars 1996)

met en valeur les effets de protection cardio-vasculaire de supplémentations en vitamine

E sur 2 002 patients recevant des doses de 400 à 800 UI de vitamine E. Ces effets

n’apparaissent pas pour des apports inférieurs à 400 UI. Les commentateurs de cette

étude soulignent les difficultés que l’on rencontre pour choisir les doses dans de telles études

et soulèvent l’hypothèse que les doses utilisées dans d’autres études, tant à propos de vitamine

E que de bêtacarotène, pourraient avoir été trop faibles.

LA VITAMINE C

La vitamine C, contrairement à la vitamine E, est hydrosoluble. Elle agit donc dans la phase

acqueuse de la cellule le plus souvent en synergie avec la vitamine E dont elle permet la

régénération.

C'est le professeur Packer (symposium antioxydants, paris, septembre 1991) qui a démontré

l'existence d'un cycle de régénération de la vitamine E: la vitamine C (acide ascorbique), le

glutathion et d'autres antioxydants agissent en synergie avec la vitamine E afin de stabiliser

les membranes et d'empêcher la formation des LDL oxydées.

Un antioxydant de contact:

C'est son effet antioxydant de contact, en particulier au niveau des muqueuses digestives

(côlon) qui est actuellement le plus étudié de par le monde et le moins controversé.

Au niveau digestif nous sommes malheureusement envahis par une quantité toujours

croissante de nitrates qui proviennent des engrais utilisés dans l'agriculture dite moderne. En

soi ces nitrates ne sont pas dangereux, mais leur transformation relatives en nitrites, puis en

nitrosamine, est potentiellement cancérogène.

En dehors de cette action ponctuelle et locale, nous savons que l'acide ascorbique interfère

avec pratiquement tous nos métabolismes: synthèses des collagènes, métabolisme des

graisses, du fer et des folates, synthèses hormonales, stimulation de la cicatrisation et de la

micro-circulation, effets antihistaminiques et donc antiallergiques et surtout effets anti-

infectieux, antiviraux et antioxydants.

Comme pour ses sœurs liposolubles, les vitamines A et E, de grandes études

épidémiologiques multicentriques tentent d'évaluer les propriétés préventives et/ou curatives

de cette vitamine et ce notamment par l'étude de ses propriétés antioxydantes.

Au chapitre cardio-vasculaire, c'est au dernier colloque sur la pathologie cardio-vasculaire,

tenu fin 1991 à Bethesda, sous l'égide du très officiel "National Heart Lung and Blood

Institut" (NHLBI) que le docteur Daniel Steinberg (University of California, San Diego)

révélait que la vitamine C avait sur les LDL (= mauvais cholestérol) des propriétés

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antioxydantes, comparables à celles du probucol et capable de réduire de 50% les lésions

athéromateuses chez le lapin.

En matière de cancérologie, il est impossible de parler de vitamine C sans citer Linus Pauling,

double prix nobel et "père fondateur" de la médecine orthomoléculaire et le chirurgien Ewan

Cameron qui, pendant une vingtaine d'années, se sont battus contre l' "establishment médical"

afin de susciter des études scientifiques plus complètes et surtout plus fines et objectives.

Non seulement ils ne réussirent pas à convaincre, mais la célèbre Mayo Clinique monta un

protocole d'expérimentation de la vitamine C sur ses patients atteints de cancers terminaux et

conclut à l'inefficacité de l'apport en vitamine C.

Cependant, Pauling critiqua et démonta un à un les éléments du protocole de la Mayo

Clinique. il conclut, que dans les conditions imposées, il eut été facile de prédire que l'on

obtiendrait pas de résultats probants. mais apparemment ses moyens ne lui permirent pas de

contrebalancer l'opinion négative qui découla de ces publications.

Il faut lire les ouvrages de Pauling (traduits en français) et celui qu'il écrivit avec Cameron

même si leur ancienneté les affaiblit un peu (car ils furent écrits à une époque ou la théorie

radicalaire était encore inconnue).

Il faut savoir également que, même à leur époque, Pauling et Cameron ne furent pas les seuls

à s'intéresser à la vitamine C:

- dès 1951, il était établi aux Etats-Unis, que les patients cancéreux avaient, primitivement à

leur traitement des taux plus bas de vitamine c dans leur plasma et leurs cellules,

- en 1948, les épidémiologistes, les docteurs A.C. Chope et Lester Breslow interrogèrent 577

patients âgés du San Mateo Country, en Californie. lorsqu'ils reprirent les questionnaires, huit

ans plus tard, ils découvrirent que la mortalité chez ceux qui avaient les plus gros apports en

vitamine C était de 40% inférieure à celle du groupe qui avait les apports les plus bas. Ces

chiffres étaient donnés pour toutes les causes de mortalité, mais ils se vérifiaient également

dans le cadre des décès par cancers.

- en 1948, également, les docteurs Goth et Littman découvrirent que l'origine des cancers se

situaient plus souvent au niveau des organes dont les taux de vitamine C étaient inférieurs à

4,5 milligrammes % et se situait rarement au sein d'organes où l'on trouvait des taux

supérieurs.

- en 1954, le docteur W.J. Mac Cormick affirma que, dans les cancers, l'accroissement de la

malignité était inversement proportionnelle à la "résistance du tissu conjonctif" qui était elle-

même dépendante des statuts en vitamine C.

Pour Pauling et Cameron, la vitamine C inhiberait des enzymes tumoraux (hyaluronidases et

collagénases) et mettrait donc ces tumeurs à l'abri de la reconnaissance immunitaire de l'hôte.

- plus récemment, on s'est intéressé aux effets détoxicants et chélateurs de la vitamine C qui,

dans l'organisme, permet ou facilite l'élimination de certains xénobiotiques ayant un rôle

déclenchant ou aggravant dans l'évolution des maladies cancéreuses ou précancéreuses:

plomb, mercure, arsenic, cadmium, dioxyde de soufre, chlore, benzène et ses dérivés

aromatiques, pesticides...

Toutes ces actions préventives et peut-être curatives sont très probablement la conséquence

des effets de protection antiradicalaire au niveau des acides nucléiques cellulaires.

- Par ailleurs, au Symposium de l'Institut National contre le Cancer, tenu à Washington en

1990, le docteur Gladys Bloche confirmait: "une consommation insuffisante de vitamine C

double le risque de cancer

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- et plus généralement en cancérologie la vitamine C, comme la vitamine E réduit la toxicité

des autres thérapeutiques:

Kan Shimpo (Université de Fujita, Japon) a montré que la vitamine C réduit la toxicité

cardiaque de l'adriamycine;

Stuart Marcus (Montefiore Medical Center, New York) a démontré que l’ thérapeutique

d’interleukine II peut induire un état de « pré-scorbut » qui peut contribuer à la toxicité

induite de ce traitement.

Au plan immunologique qui, bien entendu n'est pas complètement étranger à la cancérologie,

les effets de stimulation et de protection des systèmes clé qui ne sont certainement pas sans

rapport avec ses propriétés antioxydantes, sont encore plus facilement mesurables.

Ce sont certainement ces effets qui sont à l'origine des dix millions de tubes de vitamine C

vendus en France chaque année contre... le rhume, ou la grippe. Mais n'est-ce pas là une

médiatisation un peu trop "réductrice" ?

Deux plus études à propos des effets immunomodulateurs de la vitamine C sont

particulièrement intéressantes:

- Celle du professeur Ronald Anderson (chef de département immunologie, Université

de Pretoria) qui objective au niveau cellulaire l'action immuno-stimulante de la vitamine C sur

les macrophages et lymphocytes actifs et au niveau humoral sont action au niveau des IgA,

IgM et complément.

- Le professeur Elliot Dick (directeur du laboratoire de recherche sur les virus

respiratoires, université de Madison) réfute ce fait assez communément admis que la prise

d'une supplémentation en vitamine C serait une "assurance tous risques contre le rhume",

mais confirme que cette même prise réduit de 40% la durée et la gravité de toutes ces

affections virales respiratoires qui ont à leur origine un rhinovirus.

- Enfin c'est en 1983, dans la revue « gerontology » (29:305-310) que le docteur

Bernard Kennes, de l'Université Libre de Belgique écrivait: " la vitamine C pourrait être

considérée comme une substance atoxique et peu chère capable de stimuler le système

immunitaire des personnes âgées."

Toutes ces études, ces résultats et ces présomptions conduisent à inclure la vitamine C dans

toutes les supplémentations « multi-antioxydants ». Il est capital de donner à l’organisme des

doses efficaces et de chasser de son esprit le risque qu’il y a à conseiller de telles doses.

N’oublions pas qu’aux Etats-Unis et au Canada, certains cancérologues conseillent des doses

de plusieurs dizaines de grammes voir de plusieurs centaines qu’ils associent à des

chimiothérapies spécifiques. Ces doses sont réparties entre la voie orale et la voie intra-

veineuse.

Plus concrètement, on peut considérer qu’au dessous d’une dose orale de 10 grammes par jour

et ce, à condition que la muqueuse intestinale la supporte, la vitamine C ne présente aucun

danger ni contre-indication. Au delà des effets sur le rein (accentuation de la formation de

lithiases oxaliques) et des effets sur le métabolisme du Fer, ont été évoqués, mais en réalité,

les preuves ne semblent pas évidentes.

LES AUTRES ANTIOXYDANTS

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Si le Zinc, le Sélénium, et les Vitamines A, E et C représentent la part la plus importante des

antioxydants naturellement présents et efficaces ou susceptibles d'être apportés, suivant les

besoins, en supplémentation et en thérapeutique, il existe d'autres antioxydants,

complémentaires ou synergiques des premiers:

- Parmi les métaux, on pense bien entendu au Cuivre et au Manganèse qui rentrent dans la

composition et le métabolisme des enzymes antiradicalaires, comme la superoxyde dismutase

(SOD)...

- Parmi les vitamines, il ne faut pas oublier ni les bioflavonoïdes (ou vitamine P dont rutine,

citrulline, hespéridine...) qui ont des propriétés semblables à celles de l'acide ascorbique et

qui dans la nature, lui sont pratiquement toujours associés. Certains diraient qu'ils la protègent

comme "l'écorce (vitamine p) du citron entoure et protège la pulpe (vitamine c)". Les

« pycnogénols » sont proches de ces substances et sont extraits soit des aiguilles de pin des

landes soit des pépins de raisins. Leurs propriétés à la fois antioxydantes, antalgiques et anti-

inflammatoires les font conseiller en phlébologie, infectiologie et cancérologie.

- Il existe d'autres substances présentes naturellement dans l'organisme, comme le Coenzyme

Q10 ou Ubiquinol 10, découvert par Crane en 1957 . Il a une structure proche des vitamines

E et K. C'est un antioxydant puissant utilisé particulièrement dans la pathologie cardio-

vasculaire (car il contribue à régulariser les hypertensions artérielles), dans les insuffisances

immunitaires, les pathologies liées au vieillissement et en médecine sportive. Il a d’autres

actions plus spécifiques:

- sur certaines obésités

- sur la pathologie gingivo-dentaire

- sur la protection de l’organisme de l’action oxydante et iatrogène de certaines

drogues telle l’adriamycine utilisée en cancérologie.

- sur la protection de l’organisme de l’intoxication par les métaux lourds.

Au cours du Symposium Antioxydants, Paris, UNESCO, septembre 1991, le professeur

Stocker (Heart Research Institut Sydney, Australie) a montré que lors de l'oxydation des

lipoprotéines le coenzyme Q10 est le premier protecteur, car il favorise la régénération de la

vitamine E de ces lipoprotéines.

- D'autres substances, soit d'origine végétale, comme les extraits de ginkgo biloba ou de

chrysanthellum americanum, soit des molécules purement synthétiques comme la

trimétazidine ou le captopril voient, aujourd'hui, leurs propriétés thérapeutiques mieux

expliquées par leur action antioxydante.

- Le glutathion réduit, disponible en Allemagne ne l'est pas encore en France

- A un moindre degré les vitamines B1, B5, B6 ainsi que le PABA (acide para-amino-

benzoïque), les acides amines soufrés (cystine, N-acétyl-cystéine, méthionine...), la

superoxyde dismutase à cuivre-zinc ou à manganèse, et les conservateurs alimentaires: BHT

(butylhydroxytoluène) et BHA (butylhydroxyanisol) peuvent être considérés comme des

nutriments antioxydants.

La N-acétyl-cystéine semble jouer un rôle capital dans le cadre de l’établissement des

protocoles antioxydants et notamment dans ceux qui sont actuellement proposés pour la

protections de sujets séropositifs HIV.

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C’est Pauling qui en 1992 a publié les études de son Institut, à Palo Alto qui démontraient

l’activité conjointe et synergique de la vitamine C et de la N-acétyl cystéine dans ce cadre. Le

symposium « stress oxydatif et régulation redox » tenu les 21 et 24 mais à Paris (Institut

Pasteur) a confirmé l’ensemble de ces résultats: une étude clinique en double aveugle contre

placebo présentée par le Dr Herzenberg (Stanford, Etats Unis), chez plus de deux cents

patients, infectés par l’HIV, suivis pendant deux ans, montre que l’administration de N-acétyl-

cystéine (NAC), à des doses relativement importantes de 8 à 89grammes par jour, (précurseur

de glutathion) augmente de plus de 50% la survie sans que se manifeste aucun signe

d’intolérance.

LA STRATEGIE NUTRITIONNELLE OU MEDICALE D'ADMINISTRATION DES ANTIOXYDANTS

Les antioxydants, comme la plupart des nutriments, ne doivent pas être conseillés ou prescrits

séparément, mais associés en combinaisons "harmonieuses" et synergiques.

Pour le nutritionniste orthomoléculaire, l'art consiste à déterminer les meilleures associations

synergiques, leurs posologies et surtout à savoir les adapter à chaque consultation et à

chaque cas particulier, en fonction de l'âge, des besoins, des situations sociales ou

professionnelles, des niveaux de stress, des pathologies, de la consommation alimentaire,

tabagique ou alcoolique...

Il ne peut donc y avoir de "recettes" toute faites et les indications que nous donnons ci-après

ne doivent donc constituer qu'une base de réflexion et de travail, une moyenne qui sera

adaptée à chaque cas:

- Vitamine C, 500 milligrammes à 3 grammes/jour, choisir si possible des "formules à action

prolongée" où l'acide ascorbique est associé aux bioflavonoïdes.

- Vitamine A (retinol) 5 000 à 20 000 U.I./j. dans le cas du stress, dans la cancérologie

(prévention) ou les affection tumorales bénignes et dysplasies susceptibles de dégénérer.

- Vitamine E (alpha-tocopherol) 400 à 800 U.I./semaine dans le cadre de la prévention des

maladies cardio-vasculaires et de leurs rechutes.

- Bêtacarotènes ou caroténoïdes complexes 20 000 à 60 000 U.I./j.(en l’absence de tabagisme

avéré et même ancien)

- Sélénium 50 à 200 microgrammes/jour

- Zinc 10 à 50 milligrammes/jour

- Méthionine, 300 milligrammes à 1 gramme/jour

- L-cystéine ou N-acétyl-cystéine, 500 milligrammes à 3 grammes/jour

- Coenzyme Q10 ou Ubiquinol 10, (pathologie cardio-vasculaire) 30 à 200 milligrammes/jour

pour l’ubiquinine, 30 à 60 pour l’ubiquinol.

Il est souvent conseillé d'ajouter, du Manganèse à la dose de 2 à 5 milligrammes/jour de la

Vitamine B6, à la dose de 100 milligrammes à 200 milligrammes/jour (en évitant de

prolonger au delà de deux mois), de la vitamine PP (Niacine ou Niacinamide) à doses filées,

bien prises à la fin des repas, à la dose de 50 à 200 milligrammes/jour, ou plus généralement

des préparations polyvitaminiques B apportant 50 à 100 milligrammes/jour des principales

vitamines de ce groupe dont le PABA.

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Un exemple réussi de ce type d'association en complémentarité et synergie est publié dans la

revue "journal of nutritional medecine" vol.2 n°3:

"Une biopsie de moelle pratiquée chez un jeune homme de 25 ans qui se plaignait

d'une fatigue inexpliquée depuis deux ou trois ans révéla un état pré-leucémique.

On lui conseilla, par jour: 1 gramme de vitamine C, 800 U.I. de vitamine E, 400

microgrammes de Sélénium, 30 milligrammes de Zinc, 2 grammes de Cystéine et 50

milligrammes de Bêtacarotène.

Après trois mois de traitement les analyses sanguines étaient normalisées et après six

mois la ponction de moelle était redevenue normale."

Ce type d'observation illustre bien la réversibilité potentielle des phénomènes

dysplasiques ou précancéreux en présence de traitements nutritionnels et en particulier

antioxydants correctement choisis.

LES AUTRES AFFECTIONS "SENSIBLES" AUX ANTIOXYDANTS

LA PATHOLOGIE DIGESTIVE

L'association de SOD, de vitamines A, E, C et bêtacarotènes, de Zinc, Sélénium

associés à de l'acidophilus, du "moût de pain fermenté" (kwas) ou parfois du charbon végétal

activé permet d'aider à la résolution de bon nombres de troubles du transit (constipation ou

diarrhées) de colites bénignes, d'inflammations ou ulcérations ou même d'affections plus

graves ou auto-immunes comme la rectocolite hémorragique ou la maladie de Crohn.

LA PATHOLOGIE RHUMATISMALE

Qu'elle soit non inflammatoire (arthrose) ou très inflammatoire et auto-immune (monoarthrite,

polyarthrite, spondylarthrite...) elle est accessible à ce type de traitement.

A des doses assez fortes les vitamines E et C associées au Sélénium, au Zinc et au

Manganèse, parfois au Cuivre, en cas d'inflammation aiguë et presque toujours à des

supplémentations en acides gras polyinsaturés (n-3, d'origine marine et n-6 d'origine végétale,

onagre ou bourrache) permettront de moduler la synthèse des prostaglandines (ces agents

régulant la croissance et l'immunité, donc l'inflammation). cette régulation se fera au bénéfice

des prostaglandines anti-inflammatoires, avec une réponse souvent très objective au niveau de

la douleur, de la mobilité et du syndrome inflammatoire biologique.

LES MALADIES DE LA PEAU

Nous en avons déjà parlé: le soleil est plus souvent notre ennemi que notre ami. Les rayonnements UVA et UVB conduisent à l'activation de l'oxygène moléculaire o, avec

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production de radicaux libres oxygénés qui sont à l'origine des "coups de soleil" du vieillissement prématuré de la peau et de certains cancers. Une intéressante étude a été publiée par Gensler et Magdaleno, dans la revue "Nutrition et Cancer" 15 (1991) 97-106: Elle objective, chez la souris exposée aux rayonnements UV la protection induite par l'application, en topique, de vitamine E qui a abaissé de façon significative l'immunosuppression et la photocarcinogénèse (induction de lésions pré- ou cancéreuses, par les UV).

EN OPHTALMOLOGIE

Selon Droy-Lefaix, Ferradini et Gardes-Albert (dans: « les radicaux libres en dix questions,

IPSEN ») l’œil est l'une des structures de l'organisme les plus sensibles à l'agression

radicalaire car il dispose, à la fois:

- d'un métabolisme réunissant toutes les conditions pour générer des radicaux libres (très actif,

grand consommateur d'oxygène et faisant intervenir des transferts électroniques)

- d'une surabondance de membranes, cibles idéales de la lipoperoxydation (membranes

endocellulaires des cellules neuro-sensorielles, cônes et bâtonnets).

- a cette "production radicalaire intrinsèque" il faut ajouter celle qui est due à l'exposition

solaire de l’œil.

Les dégénérescences rétiniennes, rétinopathies diabétique ou dégénérescence maculaire liée à

l'âge, la cataracte et les maladies inflammatoires de l'oeil sont « radicaux dépendants ».

Toujours d'après les chercheurs IPSEN, "chez les patients atteints de cataracte, on observe

effectivement une diminution de l'activité des systèmes de défense anti-radicalaires (sod,

catalase, glutathion peroxydase) (...) l'incubation des cristallins avec la superoxyde dismutase,

la catalase, ou la vitamine E antagonise cet effet, démontrant clairement la responsabilité des

radicaux libres oxygénés."

Classiquement on conseille en administration locale ou générale: les vitamines A, B1, B2, B6,

C et E , le Zinc, le Sélénium, les Carotènes...

EN ANGEIOLOGIE ET PHLEBOLOGIE

Les troubles de la micro-circulation (insuffisance circulatoire cérébrale, avec son cortège de

troubles du sommeil, de la mémoire, de l'attention..., les syndromes de Raynaud et les

engelures au moindre froid...) ainsi que les veinites et hémorroïdes chroniques sont bien

entendu accessibles à ces stratégies. Il faut ici souligner l'importance des vitamines E et C, des

bioflavonoïdes, et des extraits de ginkgo biloba et de Chrysanthellum Americanum.

EN OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE (ORL)

Des symptômes très courants tels que vertiges, troubles de l'audition et acouphènes peuvent

être dus à l'effet combiné de vaso-spasmes artériolaires et de l'atteinte des structures

anatomiques de l'oreille.

LES DYSREGULATIONS HORMONALES ET LE SYNDROME PREMENSTRUEL

Un grand nombre de femmes, plusieurs jours avant leurs règles, prennent du poids, souffrent

de tensions et de douleurs mammaires, de douleurs et de congestions pelviennes, de maux de

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tête, de troubles du caractère ou de l'humeur... il s'agit là du syndrome prémenstruel qui trouve

son origine au niveau d'un déséquilibre entre les différentes sécrétions hormonales, ovariennes

ou hypophysaires, le catabolisme de ces hormones au niveau hépatique et souvent, des

troubles de la circulation veineuse.

La prise régulière de vitamines A, B et surtout B6, E et C et bioflavonoïdes, de zinc, souvent

de magnésium, d'acides gras poly-insaturés (n-6), et d'extraits végétaux de ginkgo biloba ou

chrysanthellum americanum améliore très souvent et très simplement ce type de syndrome où

l'agression radicalaire existe aussi bien au niveau de l'origine hormonale que de la circulation

veineuse.

EN DIABETOLOGIE

Il a été confirmé que chez les sujets diabétiques le taux de lipoperoxydation était

significativement supérieur a celui des sujets témoins. il est encore plus élevé en cas de

microangiopathie: prévenir cette maladie vasculaire qui signe la véritable gravité des

syndromes diabétiques passe probablement par la prescription en continu d'antioxydants.

EN NEUROPSYCHIATRIE ET NEUROGERIATRIE

Les radicaux libres en excès perturbent les synthèses protéiques et donc les synthèses et

métabolismes des neuromédiateurs. ils sont responsables de l'accumulation intra-cérébrale de

pigments liés au vieillissement. des essais sont actuellement en cours dans le cadre du

traitement des syndromes de vieillissement pathologique (la maladie d'Alzheimer et la

maladie de Parkinson).

EN TOXICOLOGIE

Le catabolisme de certains composés chimiques s'accompagne de libération de radicaux libres

qui induisent ou renforcent la toxicité de ces produits: par exemple le tétrachlorure de

carbone ou le Paraquat (herbicide). la toxicité médicamenteuse n'échappe pas à ce phénomène

par le biais de la lipoperoxydation, au moment du catabolisme hépatique et rénal de certaines

molécules (antibiotiques antituberculeux, gaz utilisés en anesthésie...).

La cardiotoxicité de certaines chimiothérapies anticancéreuses peut être atténuée ou prévenue

par l'administration d'antioxydants.

LES PHENOMENES LIES A LA POLLUTION DES GRANDES VILLES... et au

TABAC

Il s'agit essentiellement de l'ozone présente dans les atmosphères polluées et ionisées positivement des grandes villes. cette ozone réagit avec les acides gras polyinsaturés pour libérer des trioxides. si le degré hygrométrique de l'air est important (humidité) il se forme du peroxyde d'hydrogène , puis des radicaux oxydants OH

°

en présence de fer.

Morrow et coll.de l’Université Vanderbilt à Nashville, Etats Unis ont publié dans le

Lancet du 4 mai 1995 (vol. 348, N°18, p.1198) une étude démontrant que le tabagisme

provoquait bien des lésions oxydatives.

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LA PREVENTION DES PERTURBATIONS ET DES PATHOLOGIES LIEES AU

VIEILLISSEMENT

La théorie radicalaire explique sans conteste une grande part des manifestations cliniques et

biologiques du vieillissement.

Chez les personnes âgées on rencontre souvent, en ville, dans les institutions de retraite et

dans les hôpitaux des pathologies de carences vitaminiques, minérales, protéiques et

hormonales.

On sait que cette pathologie conduit à une diminution de l'immunité souvent manifestée par

une insuffisance des taux d'hormone thymique et/ou surrénale... et un désordre quantitatif ou

qualitatif des sous populations lymphocytaires. On sait également qu'un certain nombre des

ses manifestations cliniques et biologiques sont réversibles après correction de l'équilibre

alimentaire et une supplémentation en nutriments micro-nutriments adéquats. une prévention

est donc certainement possible. quand, comment, à partir de quel âge et à quelles doses ?

L’évaluation du stress oxydatif

Je reproduis ici quelques extraits d’une interview qu’il donna à Gilles MARCHAND, pour le

magazine « LE MONDE DE L’INTEL- LIGENCE »

Livre du Dr Rueff :MIEUX QUE GUERIT

GM : Vous militez pour une médecine préventive. Pourquoi ?

LUC MONTAGNIER : Deux raisons expliquent le besoin de médecine préventive. D’un

point de vue individuel, la durée de vie augmente, mais le vieillissement est mal vécu, du fait

de maladies graves et chroniques – cancers, maladies articulaires et neurodégénératives. La

fréquence de la maladie d’Alzheimer a augmenté de cinq fois en cinquante ans. La seconde

raison concerne la collectivité : les régimes de retraite et de Sécurité sociale seront toujours

plus en déficit dans le système actuel. La seule solution est d’éviter d’en arriver aux

traitements pour de nombreuses maladies longues, chroniques. L’enjeu est donc de prévenir

l’apparition de ces maladies, pour l’intérêt individuel aussi bien que collectif.

GM : La communauté médicale est-elle prête à ce grand changement ?

LM: Non. Les médecins restent habitués à la logique « une cause - une maladie - un

traitement ». Or, les maladies chroniques sont multifactorielles. Il n’existe pas une mais des

causes. Pour prévenir l’apparition d’une maladie, les consultations médicales doivent laisser

le temps suffisant à un dialogue approfondi. De plus, le médecin est habitué à traiter des

maladies courtes, alors que les effets de la prévention s’inscrivent dans le long terme.

GM : Et l’industrie pharmaceutique ?

LM : La stratégie des laboratoires vise la mise au point de molécules très actives pour

fabriquer des médicaments .De son côté, la médecine préventive s’appuie en partie sur des «

pseudo-médicaments », c’est-à-dire des suppléments alimentaires. Leurs composants, issus du

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vivant, ne peuvent pas être brevetés. Ils ne sont donc ni étudiés ni commercialisés par

l’industrie pharmaceutique. Selon moi, les suppléments, une fois sélectionnés par des essais

cliniques et devenus des médicaments, devraient dépendre d’une prescription médicale.

GM: Pour un enfant qui naît aujourd’hui, à quoi ressemblera une consultation médicale en

2050 ?

LM: Le patient racontera son dernier checkup complet, effectué dans le centre de médecine

préventive où il se rend à intervalles réguliers. Quelques gouttes de sang et de salive et une

imagerie intégrale en 3D de son corps permettront une évaluation complète de son état de

santé. Le médecin examinera les résultats synthétisés par un logiciel perfectionné, et pourra

vérifier la présence d’infections latentes. Suite à un entretien complet, il sera capable de

réajuster le traitement préventif, par exemple avec la prise quotidienne et adaptée

d’antioxydants naturels (comme le glutathion et un extrait contrôlé de papaye fermentée). Un

nouveau rendez-vous sera pris dans six mois.

En2050,la prévention aura réduit de moitié cancers et accidents vasculaires.

GM : Une telle prévention va-t-elle signer la fin des maladies chroniques ?

LM : On peut espérer qu’en 2050 la prévention aura permis de réduire de moitié le risque

d’accidents vasculaires, de cancers et de maladies neurodégénératives (ex. Alzheimer). C’est

donc une véritable révolution médicale qui s’annonce pour les nouvelles générations, à

condition de s’en donner les moyens.

GM : Il faut notamment développer des centres de médecine préventive, selon vous. En quoi

consistent-ils ?

LM : Penser à son corps avant d’être malade : tout le monde gagnerait , dès l’enfance, à avoir

cet état d’esprit. L’objectif de ces centres est de privilégier une vision globale de la personne.

Ces centres médicaux proposeraient des checkup poussés grâce à de nouvelles techniques, les

moins invasives possibles. À l’avenir, même la prise de sang sera superflue. Grâce à des

équipements très perfectionnés, comme l’IRM (imagerie par résonance magné- tique), le

corps sera analysé pour détecter des cancers dès l’origine ou des facteurs de risque vasculaire.

Le contrôle préventif concerne également les vaccinations. Il s’agit de détecter les personnes

qui risquent des réaction auto-immunitaires importantes après la vaccination. Enfin, ces

centres apporteraient des conseils d’hygiène, de comportement, en permettant de dialoguer

avec un médecin.

GM : Les produits de « santé naturelle », basés sur des extraits végétaux, feront-ils un jour

partie des recommandations médicales ?

Luc Montagnier : Sans doute, en addition des médicaments classiques. Il est impossible de

donner une règle générale sur le choix des meilleurs produits, chaque individu est en soi un

univers unique. Les conseils préventifs seront adaptés au bilan médical, aux comportements,

au milieu de vie, au terrain génétique, etc. LME : Combien d’années de vie la prévention

peut-elle apporter à ceux qui naissent aujourd’hui ? Luc Montagnier : La prévention, en

fonction d’un bilan personnalisé, permet de gagner en longévité, sans doute jusqu’à cent ans

d’espérance de vie moyenne. Les limites innées de l’organisme ne permettront pas d’aller

bien au-delà, à moins de manipuler le patri- moine génétique. Il est préférable de chercher un

gain d’années et de qualité de vie, sans jouer aux apprentis sorciers !

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Informations sur le les bilans du stress oxydatif

La prise de compléments nutritionnels en particulier "antioxydants" apparaît de plus en plus

devoir être encadrée par une information basée sur l’état actualisé des connaissances

scientifiques.

A ce titre, « stress-oxydatif.com » entend offrir à ses lecteurs l’information la plus complète,

émanant des différents acteurs et professionnels de la santé reconnus pour leur expertise ou

leurs compétences dans ce domaine.

La prévention, au sein de laquelle la prise en compte du stress oxydatif trouve aujourd’hui

une place légitime, est un problème de plus en plus critique de santé publique.

Tous les acteurs de la Santé, qu’ils soient publics ou privés, s’accordent pour dire que la

médecine de demain sera préventive, personnalisée et qu’elle autorisera une large autonomie

de tout un chacun pour l’autogestion de sa santé.

Contenu rédigé par le Docteur Michel Brack, médecin et spécialiste du Stress Oxydatif.

Site : www.stress-oxydatif.com

Les bios marqueurs

15 bios marqueurs sont dosés dans votre sang pour évaluer votre stress oxydatif.

tains appartiennent au statut antioxydant, autrement dit au pool de vos défenses

antioxydantes : les vitamines, le sélénium, le béta carotène, le cuivre et le zinc.

D'autres appartiennent au groupe des « anomalies endogènes », il s'agit d'antioxydants

synthétisés par vos cellules « à la demande » pour se défendre d'une agression oxydative

plus ou moins intense, ou plus ou moins prolongée ou répétée et dont les niveaux ne sont pas

liés aux apports alimentaires : le glutathion ou GSH, sa forme oxydée ou GSSG, et les

protéines thiols.

Les derniers sont des marqueurs terminaux de l'oxydation des lipides, témoins de « dégâts

oxydatifs » : le MDA (malondialdéhyde plasmatique) et les T Bars (substances réagissant

avec l'acide thio barbiturique).

Le MDA est un reflet fidèle de l’oxydation des lipides et en particulier des acides gras de nos

membranes cellulaires, il objective donc la souffrance oxydative des cellules de l'organisme.

Les T Bars sont aussi des marqueurs de l'oxydation des lipides mais moins précis et moins

signifiants que les MDA.

Plusieurs rapports complètent le bilan : le rapport vitamine C sur vitamine E, le rapport

cuivre sur zinc, et le rapport glutathion sur glutathion oxydé.

Ces rapports sont très importants et interviennent indépendamment des dosages séparés du

cuivre, du zinc et des glutathions dans le calcul du score de stress oxydatifs.

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Il est important de conserver un rapport vit. C/vit. E supérieur à 1.3, un rapport Cu/Zn autour

voire inférieur à 1, et un rapport GSH/GSSG autour voire supérieur à 100.

Les anomalies de chacun de ces paramètres ont une responsabilité différente dans le calcul du

score.

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