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La banque des mobilités. A la conquête des clientèles internationalisées. Août 2018. Score-Advisor.com

A la conquête des clientèles internationalisées

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Page 1: A la conquête des clientèles internationalisées

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La banque des mobilités.

A la conquête des clientèles internationalisées.

Août 2018. Score-Advisor.com

Page 2: A la conquête des clientèles internationalisées

Selon l’ONU, 224 millions de personnes, dans le monde, vivent dans un autre pays que celui où elles sont nées. Cela recouvre

une grande diversité de situations, des réfugiés aux expatriés, en passant par les étudiants poursuivant leur formation à

l’étranger. Si on leur ajoute les touristes et les voyageurs fréquents, le marché est évidemment énorme. Et très rentable !

Pourtant, les offres à l’adresse de tous les individus qui ont en commun de gagner ou de dépenser leurs revenus ailleurs que

dans leur pays d’origine sont assez récentes. Depuis dix ans, ainsi, ont fleuri les solutions de transferts internationaux d’argent,

qui sont venues contester les monopoles de quelques opérateurs historiques comme Western Union. Plus récemment, les

banques se sont intéressées aux expatriés, aux étudiants, ainsi que, tout simplement aux touristes – ainsi qu’aux commerces

qui sont en rapport privilégiés avec eux. Car les petites entreprises représentent un autre immense marché ayant vocation à

s’internationaliser.

Mais il y a plus : l’apparition d’offres lancées simultanément dans plusieurs pays, voire sur différents continents. Aujourd’hui, il

n’y aurait guère de sens à lancer un wallet ou un site global de e-commerce qui ne couvre qu’un seul pays africain. Et les

opérateurs indiens et chinois, mais aussi et de plus en plus occidentaux, se projettent très rapidement à une échelle

internationale.

Le présent dossier s’efforce ainsi de documenter, à travers un panorama international, faisant une large part aux initiatives

françaises, les offres qu’inspirent actuellement une double découverte : les gens bougent et, quel que soit leur pays de

résidence, ont souvent des besoins très similaires ! 2

Score Advisor.com

Présentation

Page 3: A la conquête des clientèles internationalisées

Les principaux corridors mondiaux.

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Score Advisor.com Les transferts internationaux

Selon l’ONU, on comptait 244 millions de migrants en 2015 (personnes vivant dans un autre pays que leur pays d’origine).

2016

Envoi de

plus de 10

milliards $

% du total

USA 148 489 24%

Arabie saoudite 46 725 8%

EAU 32 978 5%

Royaume-Uni 26 801 4%

Allemagne 24 671 4%

Canada 24 559 4%

France 21 758 4%

Espagne 17 874 3%

Italie 17 369 3%

Hong-Kong 17 121 3%

Australie 16 888 3%

Russie 16 503 3%

Koweit 11 733 2%

Qatar 10 677 2%

Total : 613 466 71%

Source : Banque mondiale. Estimations

2016

Réception

de plus de 7

milliards $

% du total

Inde 68 968 11%

Chine 63 860 10%

Philippines 32 808 5%

Mexique 30 600 5%

France 25 372 4%

Nigéria 21 967 4%

Egypte 19 983 3%

Pakistan 19 665 3%

Allemagne 16 833 3%

Vietnam 13 781 2%

Bangladesh 13 469 2%

Espagne 10 692 2%

Belgique 10 273 2%

Italie 9 287 2%

Indonésie 8 997 1%

Guatemala 8 540 1%

Russie 8 026 1%

Liban 7 955 1%

Ukraine 7 895 1%

Maroc 7 467 1%

Sri Lanka 7 190 1%

Total : 613 466 67%

Source : Banque mondiale. Estimations

L’Allemagne, l’Espagne, la

France, l’Italie et la Russie

ont en commun de figurer

parmi les pays qui envoient

et qui reçoivent également le

plus d’argent à et de

l’étranger.

Page 4: A la conquête des clientèles internationalisées

L’équivalent de plus de 25 milliards $ reçus en 2016 !

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Score Advisor.com Les transferts internationaux depuis et vers la France

2016

Pays dont la

France a

reçu plus d'1

milliard $

% du total

Espagne 2 835 11,2%

Etats-Unis 2 373 9,4%

Belgique 2 319 9,1%

Allemagne 2 124 8,4%

Suisse 1 996 7,9%

Italie 1 875 7,4%

Royaume-Uni 1 782 7,0%

Canada 1 297 5,1%

Portugal 1 200 4,7%

Total : 25 372 70,2%

Source : Banque mondiale. Estimations

2016

Pays

auxquels la

France a

transféré

plus de 0,5

milliard $

% du total

Belgique 2 949 13,6%

Espagne 2 738 12,6%

Maroc 2 292 10,5%

Algérie 1 713 7,9%

Portugal 1 520 7,0%

Italie 1 195 5,5%

Tunisie 1 119 5,1%

Vietnam 655 3,0%

Sénégal 647 3,0%

Total : 21 758 68,1%

Source : Banque mondiale. Estimations

L’origine des transferts reçus a plusieurs sources : travailleurs frontaliers (Suisse), expatriation (Etats-Unis), retraites (Portugal), ... Il est néanmoins

très difficile de décomposer plus précisément ces flux.

Parmi les principaux pays

émetteurs de transferts à

destination de l’étranger, la

France est le seul qui reçoit

plus d’argent qu’il n’en

envoie.

Page 5: A la conquête des clientèles internationalisées

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Score Advisor.com Les principaux opérateurs de transferts internationaux

Sur un marché très rentable, la domination de deux grands acteurs.

Moneygram (Dallas), qui compte 347 000 agents dans 200 pays, est le principal concurrent de Western Union. En janvier 2017, Ant Financial (Alibaba) a tenté de mettre la main sur l’opérateur, suscitant une contre-offre de Euronet WorldWide. Finalement, le dossier a été bloqué par les autorités américaines.

Autres acteurs :

Currencies Direct

(Londres, 1995). Euronet WorldWide

(USA, 1994) et sa filiale britannique HiFx (1998).

Money Corp (Londres,

1962). OFX (USA, 1998). Ria Money Transfer

(USA, 1987). Xoom (Londres, 2001). Xpress Money

(Londres, 1998). …

Western Union (Denver, Colorado, créée en 1851 !). Avec 500 000 agences et 100 000 automates dans 200 pays, Western Union sert 150 millions de clients chaque année et transfère l’équivalent de plus de 150 milliards $ (31 transactions par seconde) dans 130 monnaies différentes. Avec un chiffre d’affaires de 5,5 milliards $ (2015), la part de marché de Western Union est estimée à 25% de l’ensemble des transferts internationaux.

En Afrique, Western Union et Moneygram tiennent 50% du marché des transferts formels (60 milliards $ par an, contre 56 milliards $ d’aide publique au développement et 50 milliards $ d’investissements directs étrangers). Les deux opérateurs chargent, selon la Banque mondiale, un taux moyen de commission de 12% (10% pour Western Union et 15% pour Moneygram, lequel conteste néanmoins ce calcul). La moyenne mondiale est de 7,8% pour 200 $. Les transferts, ainsi, sont chers. Cela explique qu’ils ont suscité l’apparition de nombreux opérateurs. D’autant que les banques sont peu présentes sur ce marché. Sur le corridor Etats-Unis-Amérique latine, par exemple, elles ne réalisent pas plus de 10% des transferts. Leurs systèmes de paiement sont en effet peu compétitifs pour les transferts de petits montants.

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Score Advisor.com Les nouveaux opérateurs

Une floraison de solutions : même en abaissant les commissions, le marché demeure très rentable.

Worldremit (2010), fondé par l’entrepreneur d’origine somalienne Ismail Ahmed et spécialisé dans les transferts sur mobile, a noué un partenariat avec l’opérateur émirati UAE Exchange pour les travailleurs étrangers travaillant dans les pays du Golfe. Worldremit, qui traite environ 300 000 transactions par mois, transfère l’équivalent de cent millions $.

Facebook et Snapchat permettent désormais des transferts via messagerie. Transferwise propose ainsi des virements internationaux via Messenger . En réponse, Western Union a lancé WU Connect. Paypal s’intéresse également aux transferts. Il a noué un partenariat au Kenya avec Equity Bank pour les retraits d’argents et il s’est également rapproché de MoneyGram. Une commission de 2,9% est appliquée aux transferts.

Lancée en 2010, Transferwise (Londres) agit à l’instar d’une chambre de compensation entre pays : les flux entrants permettent de financer les flux sortants. On peut appeler cela du PeerToPeer entre les utilisateurs mais il n’y a pas véritablement de transfert et TransferWise peut afficher des tarifs très compétitifs (une commission de 0,5% et un taux de change réel ; Transferwise promet à ses clients de payer 8 fois moins cher qu’avec une banque classique). Comme ce système suppose des flux équilibrés entre pays, il ne peut néanmoins guère s’appliquer aux migrants venus de pays émergents. Il s’adresse davantage aux expatriés, étudiants à l’étranger et aux entreprises. Transferwise, qui revendique 10% des transferts internationaux au Royaume-Uni, a récemment lancé un compte multidevises et sa propre carte de paiement. Il a également conclu des partenariats avec la LHV Pank estonienne (les deux créateurs de TransferWise sont estoniens), avec la néobanque berlinoise N26, ainsi qu’avec le groupe BPCE.

Parmi les très nombreuses nouvelles plateformes de

transferts internationaux, on peut particulièrement

citer : Abra (Mountain View, 2014), Airwallex

(Toronto, 2013), Azimo (Londres, 2012), Currency

Solutions (Londres, 2003), Moneymailme

(Londres, 2015), qui permet transferts et chats,

Rational FX (Londres, 2005), Tempo Money

Transfer (Paris, 2014), Toast (Singapour, 2015),

TransferGo (Londres, 2012) & WorldFirst

(Londres, 2004).

A noter :

Montée par deux Français à Palo Alto (2015),

Moneytis compare les prix des différentes

solutions de transferts pour chaque envoi et

permet d’y avoir directement recours.

TransferTo (Singapour, 2005) est une solution

(sous forme d’une API) qui permet

d’interconnecter les opérateurs de transferts avec

des portefeuilles électroniques, des banques ou des

e-commerces.

Xend Pay (Londres, 2005), filiale du Rational

Group, est un opérateur de transferts éthique.

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Score Advisor.com Les nouveaux opérateurs de transferts internationaux spécialisés pour les entreprises

Un marché encore en plein développement.

Currency Cloud (Londres, 2012). une plateforme de paiements BtoB transfrontières et multidevises qui, pour un coût minimal, permet aux banques et à d’autres acteurs d’offrir ce service et aux entreprises de gérer leurs flux internationaux. A notamment permis à Transferwise (voir page précédente) d’ouvrir deux corridors en Zloty et Franc suisse.

Ebury (Londres, 2009) concurrence les

banques sur les virements/paiements

internationaux dans plus de 100 devises à

l’adresse des PME. Propose des tarifs

concurrentiels ainsi que des solutions de

couverture et une appli de gestion. Se

positionne également en marque blanche pour

les établissements financiers. Ebury se

développe rapidement et sert déjà plus de

3 000 PME, tout en employant 170 personnes.

Payoneer (New York & Tel Aviv, 2005) : une plateforme de virements bancaires internationaux dans plus de 200 pays, qui permet notamment de vendre en ligne à l’étranger et dans d’autres devises. Par sa présence dans 95 pays, Payoneer offre de réaliser des virements bancaires internationaux pour le prix d’un virement domestique. A la différence de PayPal, Payoneer ne propose pas l’ouverture d’un compte mais il est possible de recevoir les fonds sur une carte de débit MasterCard qu’il commercialise (et qui est émise par MetaBank). Payoneer compte pour clients Google, Airbnb, Getty Images, …

Western Union WU® EDGE permet les échanges entre vendeurs et acheteurs du monde entier, tout en offrant des fonctionnalités de gestion de trésorerie, des données d'aide à la décision et un accompagnement sur-mesure.

BitPesa (Nairobi, 2013) : une solution sur blockchain qui permet des transferts internationaux rapides et à bas coûts en P2P vers ou à partir de l’Afrique sub-saharienne (Kenya, Nigeria, Sénégal, Tanzanie, Ouganda). Customisable à travers une API, la solution est ouverte en marque blanche aux banques et aux entreprises, notamment pour payer des fournisseurs. Cryptosigma (Singapour, 2014) développe une solution comparable en Asie du Sud-Est.

Page 8: A la conquête des clientèles internationalisées

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Score Advisor.com Cash to card

La formule se généralise, en même temps qu’apparaissent de nouveaux services.

Paytop (Paris, 2012) propose une carte multidevises rechargeable qui peut être envoyée par les migrants dans leur pays d’origine, rendant inutile les queues aux guichets des banques pour retirer ses fonds. Seulement 28% des adultes en Afrique subsaharienne possèdent un compte bancaire.

Monese (Londres, 2013) : permet à tous les résidents en Europe d’ouvrir un compte et de disposer d’une carte de paiement quasi instantanément. Sont particulièrement visés : les expatriés et plus généralement les nouveaux arrivants qui ne disposent pas de tous les éléments nécessaires pour ouvrir un compte dans des banques classiques. Le point fort de Monese est de valider l’identité des demandeurs en un temps record (il suffit d’une capture par mobile du passeport et d’un selfie mais il faut ultérieurement fournir une attestation de résidence, non forcément dans le pays d’accueil). A terme, l’appli de Monese doit permettre une gestion de comptes multidevises.

LemonWay (Paris, 2007) propose également une cagnotte en ligne et des financements participatifs.

TransCash : une solution prépayée, sans compte bancaire, qui permet de transférer des fonds à l’international à moindre coût et de façon discrète. Une alternative aux transferts d’argent de type Moneygram ou Western Union. Le pack TransCash comprend deux cartes de paiement internationales Visa vendues à 19,99 €. Les frais lors de chaque recharge varient entre 2 et 25 € en fonction du montant crédité. La première, de couleur noire, est la carte rechargeable à proprement parler, elle sert à envoyer de l’argent à la deuxième carte de couleur rouge que l’on fait parvenir au bénéficiaire des transferts. Bien évidemment, les deux cartes fonctionnent comme toutes les cartes bancaires Visa, permettant d’effectuer des achats en ligne, des paiements chez les commerçants et des retraits aux distributeurs automatiques de billets. Récemment, la carte plus haut de gamme Veritas s’est également invitée sur le marché du transfert d’argent pour une clientèle plus aisée. Le transfert d’argent entre carte Veritas est gratuit.

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Score Advisor.com Cash to goods

La possibilité de régler directement des dépenses depuis le pays d’accueil.

Ayannah (Laguna Hills CA, 2008) : une plateforme de transferts internationaux et de e-commerce qui permet aux migrants non bancarisés dans les pays de l’OCDE et aux populations des pays émergents équipés d’un wallet, de transférer de l’argent et d’acheter des cadeaux en ligne, Ayannah se chargeant de la livraison aux familles. Une démarche encore quasiment unique à ce stade parmi les spécialistes des transferts : coupler l’envoi d’argent et le e-commerce, avec un objectif de bancarisation.

Wizall (2015) au Sénégal ou Mergims au Rwanda, sont des appli mobiles qui permettent aux migrants de payer directement depuis leur pays d’accueil des services (factures d’électricité ou de pharmacie, frais de scolarité, …) dans leur pays d’origine.

Youtil (Paris, 2016) est une plateforme qui permet aux migrants de payer directement pour les dépenses liées à l'approvisionnement en énergie et en eau de leurs proches dans leurs pays d'origine. Tout d'abord dédiée aux diasporas d'Afrique de l‘Ouest en France, la plateforme a pour vocation de se déployer sur les principaux corridors mondiaux d'envoi de fonds.

Afrimarket : une plateforme, créée en 2013 par trois Français et accessible dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, qui permet d’acheter de nombreux biens sur un catalogue en ligne. Un service de livraison est assuré. Travaille de manière étroite avec Orange Money.

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Score Advisor.com E-commerce global

Vers l’apparition de plateformes de e-commerce accessibles aux travailleurs migrants en Europe, comme aux résidents des pays africains.

Jumia (ex Africa Internet Group) a été fondé au Nigéria en 2012 par deux Français , ex-consultants McKinsey, Jérémy Hodara et Sacha Poignonnec. Le Groupe est présent dans 23 pays africains dont le Maroc, le Kenya, l’Egypte, l’Ouganda, le Cameroun, le Ghana, l’Angola, la Tanzanie et la Côte d’Ivoire. Se voulant l'Amazon africain, il développe autour du Jumia Mall, un centre commercial en ligne, une sorte de Booking.com local (Jumia Travel), un concurrent d'Uber, des petites annonces proches du Bon Coin... Au total, neuf sites largement inspirés d’exemples occidentaux mais révolutionnaires en Afrique, où Jumia emploie 5 000 personnes, sans compter les milliers d'ambassadeurs itinérants qui s'assurent un complément de revenus en passant sur leur tablette les commandes pour des consommateurs en manque d'ordinateur. Jumia a reçu 1,6 million de commandes en 2015 (500 000 en 2013), dont 45% via des terminaux mobiles (smartphones et tablettes). Jumia permet le paiement à la livraison. Au premier semestre 2017, Jumia a réalisé 2,6 millions de transactions, pour un chiffre d’affaires de 138 millions $ (+16% de croissance) et avec 1,8 millions de clients actifs – pour 390 millions d’Africains connectés. Il convient de souligner que Uber sert exactement le même nombre de clients, avec 12 000 coursiers, en Afrique sub-saharienne, mais essentiellement dans trois pays : l’Afrique du Sud (969 000 clients), le Kenya (363 000) et le Nigéria (267 000). Détenu à plus de 20% par l’incubateur allemand Rocket Internet, Jumia est également soutenu par le holding d’investissement suédois Kinnevik, ainsi que par Goldman Sachs, AXA et Orange. Pour améliorer sa position de marché et développer sa plateforme logistique, Jumia a encore de gros besoins d’investissement. Même s’il monte des partenariats, comme au Cameroun avec Campost, l’opérateur postal local, il lui faut constituer sa propre flotte de transport, ses propres entrepôts et ses centres d’appels. Jumia se lancera-t-il également dans les services financiers ?

Page 11: A la conquête des clientèles internationalisées

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Score Advisor.com Le mobile banking international

M-Pesa a montré la voie !

Le service M-Pesa, lancé par Vodafone via les opérateurs téléphoniques Safaricom au Kenya et Vodacom en Tanzanie, permet de transférer de l’argent grâce à un téléphone mobile. Cette innovation assez simple, inspirée par le constat que les crédits téléphoniques étaient assez largement utilisés en Afrique pour transférer de l’argent, a représenté une véritable révolution : 10 ans après son lancement, M-Pesa comptait 24 millions d’utilisateurs et gérait l’équivalent de 43 milliards € en transactions (2,5 millions de transactions par jour). En Tanzanie, néanmoins, le succès a été moindre qu’au Kenya. D’emblée soutenu par la Banque centrale kényane, M-Pesa a résolu un problème : en 2007, lors de son lancement, la distance moyenne à la banque la plus proche pour les Kenyans était en moyenne de 9,2 km. En 2015, la distance moyenne au plus proche agent M-Pesa n’était plus que de 1,4 km. De 30 000 à 50 000 agents permettent en effet d’effectuer dépôts et retraits. Souvent revendeurs de crédits téléphoniques, ce sont vis-à-vis de M-Pesa des clients comme les autres qui bénéficient de limites plus élevées de dépôt et de transfert (tous les fonds sont cantonnés dans des banques). Avec des commissions allant de 66% à 0,16%, en fonction des utilisateurs et des montants, M-Pesa a apporté une solution de paiement et de transfert d’argent considérée par beaucoup, dans les pays concernés, comme plus sûre que les banques. Sur cette base, de simple porte-monnaie mobile, M-Pesa s’est régulièrement enrichi de services complémentaires, du paiement de factures au micro-crédit et à l’épargne (M-Kesho avec Equity Bank) . Il génère désormais plus du quart du chiffre d'affaires de Safaricom, tout en suscitant l'émergence de nouveaux modèles d'affaires, à l'image de M-Kopa, qui distribue des kits de production d'énergie solaire à crédit. Enfin, M-Pesa s’est internationalisé, nouant notamment un partenariat avec Western Union pour l’envoi de fonds depuis l’étranger. Tandis que la solution a également été lancée en Afghanistan, RDC, Afrique du Sud, Inde, ainsi qu’en Roumanie. Au total, M-Pesa a ainsi développé une solution d’envergure internationale, qui a été largement copiée.

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Score Advisor.com Les solutions africaines de mobile banking

Des solutions d’emblée internationales (incluant les transferts internationaux et développées sur plusieurs pays), portées par toutes sortes d’acteurs.

PayAttitude, porté par la société Unified Payments, a été créé par six banques (Access, First Bank, UBA, Zenith, Sky & Diamond) au Nigéria en 2013. C’est un wallet que l’on peut lier ou non à un compte bancaire (64% des adultes au Nigéria n’en ont pas). Il peut fonctionner sans contact et par tapping. Son principal concurrent est Paga (Lagos, 2009), créé par l’entrepreneur Tayo Oviosu (transferts, paiement de factures, e-commerce), qui rallie 7 millions d’utilisateurs.

Orange Money, le wallet d’Orange (130 millions de clients dans 19 pays africains), permet des transferts d’argent et de crédits téléphoniques de mobile à mobile, ainsi que des dépôts chez 33 000 points de vente sur le continent. Orange Money étoffera-t-il ses prestations avec des solutions d’épargne, de crédit ou d’assurance ?

En Afrique du Sud, la Commonwealth Bank of Australia a lancé TymeDigital, une appli de transfert sur mobile déjà déployée dans des pays asiatiques, comme l’Indonésie.

Créé à Dakar en 2008, Wari ne compte que 300 employés mais est pourtant présent dans 60 pays. Permettant les transferts internationaux et nationaux sur mobile, Wari a développé un réseau étoffé de 500 000 enseignes partenaires (20 000 au Sénégal) : banques, stations-services, commerces de tous types, réseaux postaux. Il permet l’achat direct de crédits téléphoniques ou d’abonnements à des chaines tv, ainsi que la réception de paiements gagnés à des jeux et loteries. Signe de son succès, son nom serait passé dans le langage courant au Sénégal, où « warimako » voudrait désormais dire en wolof « envoie-moi de l’argent » !

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Score Advisor.com

Vers des néobanques sur mobile ?

Interswitch, créé au Nigéria en 2002 revendique 32 millions d’utilisateurs et le traitement d’un volume de 2,4 milliards $ de transactions annuelles. Sa particularité est de développer également des produits d’assurance. Soutenu principalement par le fonds anglais Helios Investment Partners, Interswitch est également présent au Kenya et en Ouganda. Il ambitionne d’être côté à Londres.

Créé en Ouganda en 2015, domicilié à Londres, Dusupay s’est rapidement étendu au Cameroun, Ghana, Kenya et Tanzanie. Il tente également d’être présent en Inde et aux Philippines. Partenaires des opérateurs de transferts internationaux, il veut favoriser le développement dans d’autres pays du continent des entreprises africaines.

Après avoir lancé l’appli de transfert Yoban’tel (solution Obopay) en 2010, la Société Générale au Sénégal (SGBS) a conçu Manko (2013), une solution proche de M-Shwari qui s’adresse aux particuliers disposant de revenus réguliers mais non bancarisés, ainsi qu’aux petits commerces. Une solution digitale (développée avec la startup sénégalaise Obertys) de paiement, d’épargne, de crédit et d’assurance santé qui s’appuie également sur quelques agences à Dakar et des agents mobiles qui, équipés de tablettes, se déplacent en scooter pour l’ouverture des comptes. Les dépôts de cash sont possibles dans les agences de la SGBS, ainsi que chez une quinzaine de partenaires agréés.

Distribué avec M-Pesa mais distinct de lui, également développé par Safaricom, M-Shwari s’adresse particulièrement aux petits commerces auxquels il propose une bancarisation sur mobile : compte courant, épargne rémunérée, micro-prêts.

Les solutions africaines de mobile banking

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Score Advisor.com Les solutions indiennes.

Elles se développent en privilégiant de multiples partenariats.

Premier opérateur téléphonique en Inde, avec 25% de parts de marché, Bharti Airtel a repris les filiales africaines de l’opérateur koweitien Zain (Airtel en a d’ailleurs vendues quelques-unes à Orange, comme au Burkina Faso). Permettant d’abord les transferts d’argent, Airtel Money évolue vers des fonctions bancaires, tout en privilégiant les partenariats de e-commerce (Bank of Africa, Air Madagascar, Canal+, Universités, …).

Lancé par l’opérateur téléphonique One97 Communication en 2010, Paytm est devenu le wallet indien le plus populaire : plus de 110 millions d’utilisateurs. Plus que de porteurs de cartes bancaires dans le pays ! Permettant d’abord l’achat de crédits téléphoniques, il a permis ensuite le règlement de factures (gaz, électricité, …). Le wallet n’a été lancé qu’en 2014, poussé par les efforts gouvernementaux en faveur de la bancarisation de la population (53% en 2014) et la suppression du cash. A cette occasion, Paytm a obtenu une licence bancaire, tandis qu’Alibaba entrait à son capital, tout en introduisant Alipay dans le pays. Le propre de Paytm est d’avoir développé de nombreux partenariats en matière de e-commerce (Amazon, Uber, etc.). Et si Paytm n’est pas déployé à l’international, cette orientation partenariale est tout aussi présente avec Airtel Money, très présent, lui, en Afrique.

Pour les opérateurs téléphoniques, les clients qui adoptent leurs solutions financières sont

beaucoup plus fidèles : un churn de 0,2% contre 4,2% de manière courante, en

moyenne, en Afrique.

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Score Advisor.com

Des initiatives occidentales à l’assaut des marchés émergents.

Branch.co (San Francisco, 2015), créée par Matt Flannery, cofondateur de Kiva (micro-crédit) donne accès à des crédits de 2,5 $ à 500 $ en quelques minutes, en analysant les données stockées sur les mobiles des postulants (de manière très intrusive). Les fonds sont ensuite versés sur un wallet M-Pesa. La formule séduit surtout des entrepreneurs et commerçants.

En partenariat avec la Kenya Commercial Bank, MasterCard et Unilever ont commencé à préfinancer les commandes de petits commerçants.

MyBucks (Luxembourg, 2011) a développé en Espagne, en Pologne ainsi que dans onze pays africains l’appli mobile Haraka qui délivre des micro-loans (10 € au départ) dont le montant augmente avec la régularité des remboursements. Les taux, élevés, couvrent des défaillances ayant atteint 20% des concours au démarrage mais qui ont depuis été réduites à 12%. L’analyse des emprunteurs est réalisée à travers la consultation de leurs SMS et de leur présence sur les réseaux sociaux. MyBucks, qui s’est introduit en bourse en 2016, ambitionne de se développer en Inde, aux Philippines et en Australie. Il a acquis Fair Go Finance (Mandurah, 2008), une plateforme de prêts personnels australienne, ainsi que la New Finance Bank (2015) au Malawi.

Le crédit sur mobile.

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Score Advisor.com Les plateformes globales de transferts internationaux sur blockchain

Rapidité, baisse des coûts, sécurité : les concurrents les plus sérieux des opérateurs traditionnels ?

Créé en 2013 à Boston par des routiers de l’internet comme Jeremy Allaire et ayant pour investisseurs de tête des signatures comme Goldman Sachs, Accel Partners ou le fonds chinois IDG Capital Partners, Circle (domiciliée à présent à Dublin) propose une application pour réaliser des paiements instantanés, sûrs et gratuits de n’importe où à n’importe où dans le monde ; des paiements en P2P aussi faciles à réaliser qu’un SMS. Circle propose donc un système de paiement universel et gratuit, offrant des règlements instantanés, une interopérabilité mondiale et une sécurité au moins équivalente à celle que l’on trouve dans les systèmes de paiement internationaux. Circle est, à la base, un système de paiement en bitcoin. Circle est une blockchain et il en ouvre simplement le mode de fonctionnement, décentralisé, universel et quasi gratuit aux autres monnaies. Circle n’apporte pas une technologie propre ainsi mais une vision, d’ailleurs clairement exprimée : « Nous sommes dans une économie mondiale de plus en plus intégrée, dont le moteur est l’Internet et dans laquelle les identités sociales, les médias, la communication et le commerce circulent librement d’un bout à l’autre de la planète, instantanément et pratiquement sans aucun frais pour les utilisateurs. Pourtant, l’infrastructure actuelle de gestion des opérations monétaires date de plusieurs décennies, au grand désarroi des utilisateurs, et entraîne d’énormes frais pour l’économie mondiale. Pour lutter contre ce phénomène, Circle crée des produits de consommation qui visent à faciliter les paiements personnels en ligne, à renforcer la sécurité et la confidentialité des transactions et à simplifier les transferts d’argent numérique gratuits, instantanés et mondiaux. Nous sommes passionnés par notre projet et espérons vivement que vous essaierez nos produits très prochainement. » Circle est, fondamentalement, un système d’échange en bitcoin. Les autres devises sont converties dans cette crypto-monnaie pour y circuler. Leur conversion immédiate neutralise les risques liés à la forte volatilité de la valeur du bitcoin cependant, qui ne devient ainsi qu’une sorte d’unité de compte (bien qu’on puisse par ailleurs continuer à travailler purement en bitcoin via Circle). Dans le système Circle, le bitcoin est la référence fonctionnelle dans laquelle toutes les autres monnaies sont exprimées et cela ouvre une perspective vertigineuse. Si Circle s’imposait à l’échelle mondiale qu’il vise, le bitcoin deviendrait la monnaie mondiale de référence ! Mais Circle compte plusieurs concurrents.

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Score Advisor.com

A l’instar de Circle, certains de ces acteurs pourraient devenir énormes !

Billion (Londres, 2012) a été fondée par des développeurs polonais. A l’instar de Ripple, la startup propose aux banques et aux entreprises une technologie de paiements sur registre distribué en marque blanche. Adaptable sur tous supports, y compris IoT, cette solution permet des économies de 90% par rapport aux systèmes de paiement classiques, promet Billion (qui dispose d’une licence FCA au Royaume-Uni). Sous le même registre, on peut également citer Abra (Mountain View, 2014, 30 millions de $ levés), Fundrs (Amsterdam, 2014), qui insiste sur la simplicité pour ses utilisateurs ou encore ZipZap (San Francisco, 2010) ou Cashaa (Londres), lancé en même temps en Inde et au Nigéria. L’un des fondateurs de Ripple, Jed McCaleb a par ailleurs créé en 2014 Stellar, qui a adopté un profil de non-profit organisation.

Ripple (San Francisco, 2012) propose, de manière très comparable à Circle, une plateforme de paiements P2P permettant des transferts en toutes devises à des coûts imbattables. Cependant, à la différence de Circle, tourné vers le grand public, Ripple tente de s’imposer comme le système de paiement instantané que les banques et les entreprises pourraient adopter. De fait, le protocole Ripple Xcurrent est testé par la Commonwealth Bank of Australia , Santander, Amex, UBS, Unicredit ou encore le Crédit Agricole (qui le teste particulièrement pour le transfert des salaires des Français travaillant en Suisse). Moneygram, elle, teste le protocole Xrapid.

Epiphyte (San Francisco, 2013) développe des softwares pour les échanges internationaux de fonds mais aussi de titres en mode blockchain. Visa Europe teste actuellement sa solution pour les transferts des migrants. Certaines plateformes de négociation de bitcoins diversifient également leurs fonctionnalités vers les transferts comme Safello (Stockholm, 2013), avec le soutien du Barclays Accelerator. Ou comme Coinffeine (Espagne), qui avec Bankinter développe l’intégration de dépôts de garantie, ainsi que l’échange de titres et de créances.

Comme BitPesa, présenté ci-dessus, Beam au Ghana ou Kipochi au Kenya permettent de faire des transfert en cryto-devises et de les délivrer, une fois reconvertie, sur un wallet M-Pesa.

Les plateformes globales de transferts internationaux sur blockchain

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Score Advisor.com Les offres pour les voyageurs réguliers.

Aussi étrange que cela puisse paraitre, ces offres sont très récentes !

BizMeeting (centrale de réservation) et American Express Carte France ont lancé une carte de paiement MICE (Meetings, Incentives, Conferences, Events) pour les déplacements pros.

L’opérateur de voyages singapourien SATS propose un concierge mobile Ready to travel pour les voyageurs. Préparation du voyage, assistance, informations, rappels, alertes et, en partenariat avec AXA, choix d’assurances pour les différents besoins.

Combine (Barcelone, 2016). Une solution simple pour les voyageurs : tous ses comptes en devises sur une même appli.

Le néobanques sont en train de changer la norme : alors que les banques françaises facturent en moyenne 2,5% et 3,10 € sur les retraits hors zone euro, ainsi que 2,5% et 0,24€ sur les paiements, N26 (une banque initialement conçue pour les voyageurs), Nickel (BNP Paribas) et sa formule Chrome, ou C-Zam (Carrefour Banque) ne prennent plus de commissions sur les paiements et allègent considérablement les charges sur les retraits (1 € par retrait avec Nickel Chrome ; 5 retraits gratuits par mois avec N26).

Avec BPN’International, les Banques populaires proposent aux voyageurs fréquents, contre un forfait de 30 € par mois, la prise en charge complète des commissions de change et de retrait qu’ils peuvent supporter à l’étranger.

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Score Advisor.com Les offres pour les voyageurs réguliers.

Les borderless accounts.

Avec sa nouvelle offre Borderless, Transferwise permet de gérer des comptes ouverts dans différents pays, avec les coordonnées bancaires propres à chacun. Il n’est donc pas nécessaire de disposer de justificatifs de domicile dans un pays pour y ouvrir un compte.

Ditto Bank (France), lancée par Banque Travelex SA, filiale de Travelex, numéro un mondial du change, propose une carte MasterCard Gold pour 27 comptes en devises différentes possibles (la carte les reconnait elle-même et débite le compte correspondant, sans commission de change donc) pour 9,90 €.

Pour les voyageurs réguliers, ZenBanx (Canada), lancée par le fondateur d’ING Direct, propose un wallet qui gère des comptes en cinq devises différentes + une carte (monodevise pour le moment).

Lancée dans quatre pays européens en même temps, Ipagoo, filiale du groupe de services financiers Orwell (UK) propose un compte sans banque pour les voyageurs. Elle s’adresse aux expatriés, aux étudiants, ainsi qu’aux entreprises devant gérer des comptes en différentes devises auxquels elle propose des fonctions de cash pooling.

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Score Advisor.com Offres spécifiques pour les touristes

Comme dans les pages précédentes, il est étonnant de constater que ces offres sont toutes récentes.

American Express tente de mettre ses clients voyageurs en réseau à travers Trip Advisor. Le partenariat avec ce dernier leur permet de bénéficier d’un statut particulier sur la plateforme en ligne, leur offrant des exclusivités et une liste de lieux favoris partagés uniquement entre eux.

Comparable à Weeleo, Currency Fair (Dublin, 2009) est une plateforme d’échange de devises entre particuliers et entreprises. WeSwap (Londres, 2010) a également repris l’idée d’une compensation directe entre achats/ventes de devises mais, comme Transferwise, de manière intermédiée.

Lancée en 2013 et finalement fermée ,Weeleo (Paris) était une plateforme en ligne pour convenir d’échanger directement, de la main à la main, des devises. Les touristes étaient particulièrement visés.

Visa a lancé NotATourist : des échanges de bons plans pour sortir des sentiers battus et voyager comme un local.

Thomas Cook propose (avec le groupe Ferratum) Sumo, un compte bancaire multidevises pour les vacances, auquel sont associés une carte de paiement, une fonction de paiement en PtoP par SMS, ainsi qu’une assistance à la tenue d’un budget pour préparer ses vacances.

Une idée toute simple : une check-list Prêt à voyager par les Banques populaires.

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Score Advisor.com Pour les commerçants accueillant des touristes étrangers.

L’internationalisation des commerces de proximité.

Près de deux millions de Chinois visitent la France chaque année. Banque Edel (Groupe Leclerc) propose aux commerces, même non clients, un terminal leur permettant d’accepter le porte-monnaie électronique Alipay (2004) d’Alibaba (250 millions d’utilisateurs actifs par mois). Alibaba utilise ainsi les touristes chinois pour s’introduire sur les marchés internationaux, où il a noué des partenariats avec plus de 200 institutions financières et où il a passé un accord avec Ingenico pour que les terminaux de paiement de ce dernier acceptent Alipay. L’enjeu, en retour, est d’amener les Occidentaux sur le e-commerce chinois, dont l’un des premiers acteurs est… Alibaba.

A ses clients commerçants, BBVA Tourism APIMarket propose sous forme d’API un suivi détaillé des dépenses des touristes en Espagne.

Les Banques populaires ont développé une solution de change dynamique sur terminal de paiement pour permettre aux commerçants de proposer aux touristes de payer dans leur propre devise.

La Bred Banque Populaire permet aux commerçants français d’accepter les cartes de paiement du réseau asiatique Union Pay.

Hello Bank (BNP Paribas) a lancé Hello Days. A partir d’affiches digitales dans les gares et aéroports, on peut télécharger – « shazamer » - des bons plans pour des destinations en Europe. La solution a été développée en partenariat avec Havas Médias, AdCity, Shazam, MNG & JC Decaux.

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Score Advisor.com Internationalisation des petites entreprises

La nécessité d’un accompagnement.

Longtemps, le financement d’opérations internationales n’a concerné que les grandes et moyennes entreprises. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Un établissement comme HSBC offre aux TPE une gamme de solutions de trade finance quasi complète.

La néobanque IbanFirst (Bruxelles, 2014) entend développer une gamme élargie de services financiers (comptes pro, déjà disponibles, aide à la création d’entreprise, affacturage – peut-être avec Finexkap – et financement de crédit, cartes, e-commerce, placement de trésorerie et gestion de la paie, …) et proposer ainsi une banque en ligne pour les professionnels et les PME nettement moins chère que les banques classiques et se positionnant sur l’accompagnement du développement international.

Barclays Business Abroad. Un ensemble de services, financements, données, documentations et outils pour faciliter l’internationalisation des TPE anglaises. Lloyds Bank a lancé de même un International Trade Portal (renseignements commerciaux & juridiques, appels d’offre publics et privés, etc.).

Mission Excellence infrastructures Asean. Bpifrance et Société Générale, en partenariat avec Business France, portent les fleurons de l’industrie française (PME et ETI innovantes) dans les infrastructures en Asie du Sud Est. L’objectif principal de cette mission est de leur permettre de mieux comprendre les besoins de ces marchés et de signer des contrats avec des acteurs locaux. Les Banques Populaires ont également lancé Next International, en partenariat avec Stratexia et leur filiale Pramex International.

BBVA. L’accompagnement de spécialistes, dans les pays d’origine et dans les pays cibles, est désormais proposé même aux TPE

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Score Advisor.com Pour les étudiants à l’étranger

Accueil et accompagnement.

L’idée parait très simple. Pourtant, combien de banques en France ont sur leur site une page comme celle-ci, sur le site de la Commonwealth Bank of Australia ? En 2015, la Banque populaire développait une offre pour les étudiants étrangers, qui ne semble plus maintenue.

Pour l’essentiel, les propositions des banques concernent l’exonération des conditions de paiement, de virement et de retrait par carte hors du pays. Au-delà, peu de choses sont proposées, malgré les besoins. Certaines initiatives sont cependant notables, comme Attijariwafa qui avec son Pack Stud’In, destiné aux étudiants marocains en France, fournit une caution bancaire pour la location d’un logement.

Comptes étudiants sharia compatibles (Islamic Student Account de Lloyds TSB)

Près de la moitié (46,3%) des étudiants indiens, chinois ou coréens poursuivent des

études à l’ étranger. Les crédits aux étudiants intègrent totalement cette opportunité. Mais

les garanties exigées, par les banques indiennes notamment, sont drastiques.

Mozaïc Crédit Agricole. Pour les étudiants français. Avant le départ…

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Comptes et paiements.

En partenariat avec Planet Payment et Plastiq, MasterCard a développé une plateforme en ligne permettant aux étudiants chinois (31% des étudiants étrangers aux USA) de payer les frais de scolarité aux Etats-Unis dans les meilleures conditions.

Offre Globe Trotter du Crédit Agricole Ile de France pour les Franciliens étudiants à l’international.

PeerTransfer/Flywire (Boston, 2009) est spécialisé dans le paiement des frais d’éducation d’un pays à l’autre dans le monde entier.

Pour les étudiants à l’étranger

Westpac (Australie) : le compte peut être ouvert depuis l’étranger jusqu’à douze mois avant le départ. Westpac propose par ailleurs une plateforme téléphonique en 20 langues différentes.

Desjardins (Canada) : les étudiants peuvent ouvrir un compte avant leur départ, depuis leur pays d’origine.

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Score Advisor.com Pour les expatriés

Un segment de clientèle de plus en plus courtisé par les banques.

Filiale du CIC, la Banque transatlantique (Paris) veut être la banque des Français à l’étranger.

Cibler les expatriés étrangers installés en France : la Caisse d’épargne Ile-de-France a lancé sur son site un « Espace Japon ».

Nouvel entrant sur le marché britannique, Lintel Bank (Londres, 2014), qui n’est pas une banque, ne disposant pas d’une licence, a lancé une formule de compte sans banque sur mobile qui s’adresse particulièrement aux étrangers de passage ou installés à Londres.

Selon la 10ème édition de l’étude mondiale HSBC Expat Explorer, le salaire moyen annuel des expatriés en France est de 79 429 $, alors que le salaire moyen annuel des Français à l’étranger est de 111 633 $. La moyenne mondiale est de 99 900 $. Parallèlement, les Français à l’étranger disent gagner environ 10% de plus que dans leur pays d’origine. 12% d’entre eux ont doublé leur salaire. Au plan mondial, Singapour demeure la destination favorite pour s’expatrier, suivie par la Norvège et la Nouvelle-Zélande. La France se classe en 23ème position. La France est bien placée concernant l’aspect « vie de famille » (17ème position) et en particulier sur le critère « Education des enfants » où elle se hisse à la 10ème position. Concernant l’« expérience », c’est-à-dire la qualité de vie, l’intégration dans la société civile locale et l’installation : la France arrive en 9ème position, elle se hisse même à la 3ème place pour la catégorie « style de vie ». Parallèlement, la France fait partie des 5 pays d’accueil où les expatriés investissent le plus dans l’immobilier (69% des expatriés en France sont propriétaires d’un bien immobilier localement) alors que seuls 37% des expatriés dans le monde possèdent un bien immobilier dans leur pays d’accueil. La France est le troisième pays au monde choisi spécifiquement pour y prendre sa retraite, après les Philippines (41%) et le Portugal (36%), ex-aequo avec le Mexique et la Thaïlande (30%). Parmi la communauté des expatriés en France, près de 39% sont retraités (49% sont actifs), alors qu’ils sont 11% dans la communauté des expatriés au niveau mondial ; et 58% des expatriés en France ont plus de 55 ans (contre 22% des expatriés en général). La France attire particulièrement les expatriés retraités pour trois raisons : un style de vie attrayant (pour 71% des retraités expatriés en France, contre 44% globalement) ; un meilleur climat (pour 62% des retraités expatriés en France, contre 47% globalement). La troisième raison : les soins médicaux sont meilleurs en France, et à ce titre 58% des expatriés à la retraite ont déménagé en France pour cette raison. Le Royaume-Uni demeure la première destination d’expatriation pour les Français (47% d’entre eux), devant les Etats-Unis (12%) et l’Espagne (3%).

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Score Advisor.com Des offres internationalisées

Pour particuliers et entreprises.

HSBC, la banque qui développe le plus les formules Premier en France : HSBC Premier, HSBC Advance (pour une clientèle plus mass affluent) & HSBC Premier International Direct (pour les étrangers en France). L’offre VIP doit désormais être segmentée mais à une échelle internationale.

L’offre Priority de BNP Paribas vise une upper class internationale, mobile ou non. Lancée en Belgique et en France en 2012, elle a été étendue au Luxembourg, à l’Italie et à la Turquie. Elle permet aux clients de la banque dans un pays de bénéficier de services dans les autres pays. En plus de ce socle commun, l’offre est adaptée dans chaque pays.

BNP Paribas. One bank for corporates in Europe. Une solution de continuité bancaire pour PME et ETI internationalisées. 138 centres et 1 700 chargés d’affaire dans 24 pays.

Société Générale. Global Transaction Banking. Peu générateur de marges, le cash management est souvent un produit d’appel vis-à-vis des entreprises internationalisées. Ainsi que le réseau international. Société Générale note ainsi que certains entrepreneurs chinois sont intéressés par son réseau africain.

OCBC (Singapour). Les offres Premier insistent particulièrement sur les styles de vie liés à la mobilité internationale : facilités de voyage (accès aux Clubs affaires des aéroports), golf, …

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Score Advisor.com Pour les populations immigrées

Pour particuliers et entreprises.

En 2006, Deutsche Bank lançait Bankamiz, un site et des agences ciblant la communauté turque en Allemagne (2 millions de personnes) et adoptant une présentation en conséquence (langue, soutien aux équipes de foot, …). La formule a été depuis réintégrée au réseau, au sein duquel des espaces restent toutefois spécifiquement dédiés à la communauté turque.

Extrabanca. Créée à Milan en 2006, avec le soutien de collectivités locales, de Generali (12% du capital) et d’autres entreprises et fondations, Extrabanca est une banque « multiculturelle » dédiée aux populations immigrées (en situation régulière) et recrutant un personnel multiethnique. Elle a ouvert 4 agences à Milan, Rome, Brescia et Prato.

Morning, la néobanque de Banque Edel (Groupe E. Leclerc) a bâti une offre Welcome (un compte + une carte) pour les étudiants et travailleurs étrangers en France et, plus généralement, pour tous les nouveaux résidents.

La néobanque Loot (Londres, 2014) : une appli + une carte de paiement Visa + des frais réduits pour les transferts internationaux. Une offre spécialement conçue pour les étrangers au Royaume-Uni. L’appli permet également de gérer son budget.

La banque turque Albaraka a choisi de pénétrer en Europe en proposant une appli mobile Insha (gérée sur la plateforme de Solaris Bank) qui vise la communauté musulmane, d’abord en Allemagne puis dans tous les autres pays.

Page 28: A la conquête des clientèles internationalisées

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Score Advisor.com Pour les réfugiés

Des solutions d’identification personnelle internationalisées.

Beaucoup de migrants qui entrent en Europe sont sans papiers, n’en disposant tout simplement pas ou bien les ayant perdus. En Allemagne, une loi de juin 2016 oblige les banques à offrir un service de banque minimal à tout le monde, y compris aux réfugiés. Mais, compte tenu des réglementations relatives au KYC et à la lutte anti-blanchiment, les banques courent de grands risques à le faire. Sans compte en banque, cependant, les migrants ne sauraient louer un appartement, par exemple. Ils sont condamnés à avoir recours au système informel, surtout pour travailler. Sur cette base, deux startups, BanQu aux USA et Taqanu à Berlin (qui a reçu le soutien de Microsoft et de Deloitte), ont décidé de lever cette difficulté, en élaborant deux solutions très proches : une plateforme, déclinée sur une appli mobile, qui permet aux migrants de reconstituer et de prouver leur identité d’une manière suffisamment solide et probante pour satisfaire les exigences de la réglementation bancaire. Ils pourront utiliser à cet effet leurs données personnelles, leur présence sur les réseaux sociaux, etc. Et Taqanu entend développer un réseau à travers lequel leurs proches et connaissances pourront témoigner pour eux, comme eux-mêmes pourront le faire vis-à-vis de leurs proches et connaissances. En somme, Taqanu est une plateforme de scoring social, donnant accès, à travers lui, aux services bancaires et, à travers eux, à l’intégration dans les pays d’accueil. Et parce que pour atteindre ce résultat, les aspects de sécurité et de traçabilité seront essentiels, Taqanu (comme BanQu) a choisi d’utiliser une blockchain pour développer sa plateforme. Sans doute la plupart des acteurs du monde financier estiment-ils que, s’ils sont soumis à des réglementations contraignantes en matière de contrôle de l’identité de leurs clients, il ne leur revient nullement d’avoir à se pencher sur ce qui justifie l’identité même du public qui les sollicite. Taqanu raisonne à l’inverse : les datas personnelles sont devenues à ce point essentielles que leur collecte, leur formatage, leur validation et leur archivage représentent de plus en plus un élément clé de l’offre bancaire, laquelle, désormais, doit activement aider ses clients à fournir les données qu’on attend d’eux – surtout dans un contexte dématérialisé, où toutes les données sont numériques. En somme, cette banque pour les migrants a peut-être quelque chose de précurseur pour toutes les banques. Dans un autre registre, pour les réfugiés en Jordanie, la société jordano-britannique IrisGuard a développé un système de paiement Eye to Pay par reconnaissance visuelle. Des réserves ont cependant été émises quant à la confidentialité des informations ainsi recueillies.