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Accélérer la transformation de l’Afrique : Bonnes pratiques et stratégies pour les praticiens du développement Actes de la Semaine de l’évaluation de la BAD 2016 Abidjan, Côte d’Ivoire Du 7 au 10 novembre 2016

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Accélérer la transformation de l’Afrique :

Bonnes pratiques et stratégies pour les

praticiens du développement

Actes de la Semaine de l’évaluation de la

BAD 2016

Abidjan, Côte d’Ivoire

Du 7 au 10 novembre 2016

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Remerciements

Chef de projet Felicia Avwontom (jusqu’en août 2016)

Kobena T. Hanson (à compter d’août 2016)

Membres de l’équipe Jean-Marc Anoh, Mireille Cobinah-Ebrottié, Souleymane

Ben Daouda Dieye, Nanou Kone, Jerry Lemogo, Najade

Lindsay, Jayne Musumba, Jacqueline Nyagahima, Kate

Stoney, Sié Tioye

Consultant Oladeji O. Ojo

Autre appui/contribution Ruby Adzobu-Agyare, Michel Tano Aka, Akua Arthur-

Kissi, Latéfa Conè Camara, Eleonora Fornai, Boubacar

Ly, Erika MacLaughlin, Eglantine Marcelin, Hajime Onishi,

Carla Felix Silva, Foday Turay

Remerciements tout spéciaux à Rafika Amira, Samer Hachem

Chef de division Karen Rot-Munstermann

Évaluateur général Rakesh Nangia

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Introduction

En septembre 2015, le Président de la Banque africaine de développement (BAD) a lancé

une nouvelle stratégie de développement baptisée le « Top 5 » devant guider la contribution

de la Banque à la transformation du développement de l’Afrique au cours des cinq

prochaines années. Cette stratégie comprend cinq domaines prioritaires, à savoir Éclairer

l’Afrique et l’alimenter en énergie ; Intégrer l’Afrique ; Industrialiser l’Afrique ; et Améliorer la

qualité de vie des populations africaines. Le Top 5 n’est pas une nouveauté. Ces cinq

domaines ont toujours fait partie de la stratégie de développement de la Banque pour le

continent africain. Ce qui est nouveau c’est le fait de les regrouper et de les utiliser pour

mettre l’accent sur la mise en œuvre de la Stratégie décennale de la Banque (2013-2022)

lancée il y a quelques années.

En réponse à cette nouvelle orientation de la Banque, le département de l’Évaluation

indépendante du développement (IDEV) a tenu sa Semaine de l’évaluation 2016 du 7 au 10

novembre sur le thème « Accélérer la transformation de l’Afrique ». Durant la Semaine, le

rôle potentiel du Top 5 dans la transformation de l’économie de l’Afrique et l’évaluabilité de

son impact dans le processus de transformation ont été étudiés.

Le présent rapport résume des discussions menées durant cette semaine. Il comprend cinq

parties présentées ci-après et les activités inscrites au programme de la Semaine sont

jointes en annexe 1. Après l’introduction, la deuxième partie rend compte de la séance

d’ouverture et des diverses sessions thématiques portant sur chacune des Cinq grandes

priorités. La troisième partie quant à elle s’intéresse au débat autour de l’évaluation d’impact

et aux raisons pour lesquelles les institutions y recourent si peu et met l’accent sur les

délibérations et les conclusions de l’Atelier sur le renforcement des capacités d’évaluation et

du Café Connaissances tenus le 7 novembre. La quatrième partie est consacrée aux

déjeuners-débat journaliers, et la cinquième tire les conclusions à retenir de la Semaine et

propose la voie à suivre.

1. Réaliser le Top 5 : Que faudra-t-il ? – Séance d’ouverture et discussions

thématiques

Séance d’ouverture

Dans son discours inaugural, Rakesh Nangia, l’Évaluateur général de la BAD a souhaité la

bienvenue aux participants à la Semaine de l’évaluation du développement 2016. Il a

rappelé que cette Semaine a pour objectif de partager l’expérience d’IDEV avec les

participants et profiter de celle des participants pour mieux faire comprendre le rôle

important de l’évaluation dans le travail de développement. Il a fait remarquer que

l’évaluation devient progressivement, bien que lentement, une discipline et une pratique à

part entière au sein des gouvernements et des organisations. Cette évolution a un impact

positif sur le processus de développement, le changement d’orientation et favorise

l’apprentissage, avec, en particulier, un accent sur les données probantes.

Se tournant vers l’avenir, M. Nangia a souligné que la communauté de l’évaluation a

considérablement diversifié ses domaines d’intérêt en ouvrant la pensée évaluative à divers

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thèmes politiques et de développement. Avec l’adoption des Objectifs de développement

durable (ODD), notamment le cadre global de suivi-évaluation, la politique publique

mondiale a pris une nouvelle dimension grâce à une meilleure prise en compte d’importants

facteurs de développement comme les facteurs humains et environnementaux, la parité des

sexes, l’équité, la durabilité, l’inclusion, etc. Il a en outre rappelé que le recours à l’évaluation

prescrit pour les ODD devra mettra davantage l’accent sur la pertinence et l’efficacité des

politiques publiques en répondant à la double question : « Faisons-nous ce qu’il y’a lieu de

faire et le faisons-nous comme il se doit » ? Le débat continuera à porter sur la réingénierie

– Comment évaluer nos stratégies et politiques – en suscitant des solutions novatrices pour

mettre davantage l’accent sur les questions pertinentes pour les utilisateurs en ce qui

concerne les questions comme l’inclusion, la parité des sexes, l’équité et l’efficacité. La

capacité à l’apprentissage par l’évaluation afin de garantir des changements positifs et le

partage des connaissances seront également mises à l’épreuve grâce à un mode de pensée

original éclairé par la technologie et nécessaire pour le passage à l’étape suivante.

Dans son propos luminaire intitulé « L’évaluation indépendante : un maillon essentiel de

l’écosystème d’apprentissage de la BAD », Bright Okogu, Président du Comité d’évaluation

des opérations et de l’impact sur le développement (CODE) a insisté sur la nécessité

impérative de mettre à profit les connaissances pour produire un changement dans la

société. S’inspirant d’un proverbe africain, il a relevé que la connaissance est comme un

baobab et personne ne peut l’entourer tout seul avec ses bras, et qu’elle doit être entourée

et partagée par tous. Il a par ailleurs relevé que la Banque doit se prendre des dispositions

pour mesurer ses réalisations, et l’évaluation indépendante a un rôle central à jouer dans

l’évaluation de l’impact du Top 5. Il a en outre souligné dans cet esprit qu’IDEV a pour

mission d’assurer que les résultats des évaluations sont utilisés pour orienter les stratégies,

programmes et projets de la Banque. Il a conclu en relevant que les connaissances qui ne

sont pas appliquées perdent leur raison d’être. Le vrai savoir doit être applicable et appliqué

à la vie d’un individu et à tous les aspects de l’activité humaine. Ce n’est qu’ainsi que les

résultats de l’évaluation indépendante (en tant que corps de connaissances) joueront un rôle

clé dans la mesure des résultats du Top 5.

En lançant la Semaine de l’évaluation 2016 de la BAD, Charles Boamah, Vice-Président

Finances de la BAD (représentant le Président) a fait remarquer que même si la Banque a

beaucoup fait depuis sa création, elle doit se réorganiser et mettre à profit ses réussites

passées pour faire davantage. Ce qui fait de la mise en œuvre du Top 5 un impératif, et

l’évaluation contribuera à la mesure des résultats. Pour lui, la Banque doit innover, s’allier à

des partenaires, et réaliser des évaluations en temps voulu pour éclairer la prise de

décisions et améliorer les performances.

a.) Réaliser les priorités du Top 5 : opportunités et défis : Modérateur—Erik Nyindu

Kibambe ; propos liminaires—S.E. Nialé Kaba, ministre du Plan et du

Développement, Côte d’Ivoire ; panélistes—S.E. Batio Bassière, Kako Nubukpo,

Antonin Dossou, et Yao Koffi.

Après l’ouverture officielle de la Semaine, une discussion de haut niveau s’est tenue sur le

thème : « Opportunités et défis pour réaliser le Top 5 », avec comme modérateur, M. Erik

Nyindu, directeur de l’Information de la chaîne Vox Africa.

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Dans son discours introductif prononcé au nom du Premier ministre de Côte d’Ivoire, Nialé

Kaba, ministre ivoirienne du Plan et du développement, a mis l’accent sur la nécessité

d’évaluer le Top 5 qui, collectivement, jouera un rôle fondamental dans la transformation du

continent. Erik Nyindu le modérateur de cette séance a insisté sur la nécessité de mettre en

évidence ce qui marche et ce qui a été bien fait. Dans son intervention, Batio Bassière,

ministre burkinabé de l’Environnement a appelé la Banque à œuvrer pour le transfert des

responsabilités du Top 5 aux pays africains eux-mêmes et à mettre l’accent sur les

conditions de leur mise en en œuvre. À cet égard, il a informé l’auditoire que le Burkina Faso

a pris la responsabilité sur l’une des cinq grandes priorités en se dotant d’une politique

visant à assurer l’accès de chaque Burkinabé à l’énergie. Dans son intervention, M.

Nubukpo, Directeur de la Francophonie économique et numérique a souligné que l’Afrique

vit actuellement une triple transition – une transition démographique où la population est

multipliée par deux tous les 25 ans ; une transition écologique dans laquelle 5 à 10 mètres

de terres sont perdues chaque année à cause de l’érosion côtière, et une transition fiscale

qui affecte les performances économiques. Il a relevé en outre que l’Afrique évolue dans un

contexte de chocs avec des conséquences sur les performances économiques, et proposé

d’élaborer une vision partagée de que les pays veulent et les résultats qu’ils obtiennent.

M. Yao Koffi, Directeur de cabinet au ministère ivoirien du Plan et du développement, a fait

remarquer que l’Afrique a connu des taux de croissance de plus de 5 % durant les deux

dernières décennies, et que dans le même temps le nombre de pauvres a augmenté. Selon

lui, c’est la conséquence de l’incapacité de l’Afrique à gérer sa démographie. Malgré les taux

de croissance enregistrés au cours des deux dernières décennies, la croissance a chuté de

manière drastique ces dernières années (2015 et 2016) ; une situation qu’il attribue à la

perpétuelle dépendance à l’égard de l’exportation des matières premières. M. Koffi a conclu

son propos en affirmant que l’Afrique doit transformer ses économies en mettant l’accent sur

l’industrialisation, l’intégration et l’amélioration des ressources énergétiques.

Dans son intervention, M. Dossou, Directeur à la Banque centrale des États de l’Afrique de

l’Ouest (BCEAO) a soutenu que l’Afrique a le potentiel nécessaire et, avec la vision de

l’Union africaine, l’on espère construire une Afrique forte et unie. Il a souligné que les défis

auxquels le continent fait face sont d’ordre sociologique et politique, et que la réalisation de

cette vision nécessitera une révision de la stratégie de construction d’une société de valeurs

et l’orientation des valeurs individuelles vers le développement. Les défis à relever portent

sur le renforcement du leadership sur le continent, le renforcement de la capacité de

l’Afrique à réfléchir de manière indépendante et le développement des compétences de

mise en œuvre. Il a par ailleurs estimé que la Banque peut contribuer à la résolution des

problèmes auxquels l’Afrique fait face puisque le Top 5 vient rappeler de manière opportune

que le développement de l’Afrique est possible.

L’on peut retenir du débat sur ces thèmes que l’Afrique doit impérativement prendre en main

son développement, en faisant la promotion des valeurs favorables au développement et en

s’attaquant aux freins, notamment le changement climatique. Enfin, le panel a mis l’accent

sur la petite taille de la plupart des économies du continent, le manque d’accès à l’énergie et

les problèmes de gouvernance en tant que principaux défis à relever.

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b.) Éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie : Modérateur—Ronald Meyer,

Administrateur de la BAD. Panélistes—Marc Albérola, Elias Ayuk, Amadou Hott,

Aka Hyacinthe Kouassi, et Vanessa Ushie.

Ce panel de discussion était axé sur la première des cinq grandes priorités, à savoir

« Éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie : Sur la voie des énergies renouvelables ». Les

panélistes, tous des experts justifiant de plusieurs années d’expérience pratique en Afrique,

ont discuté et débattu de ce thème et mis en lumière les besoins de compétences, les

questions de gouvernance, l’appui financier, opérationnel, technologique, réglementaire,

ainsi que le leadership nécessaire pour réaliser le Top 5 de la BAD qu’est Éclairer l’Afrique

et l’alimenter en énergie en faisant recours à des solutions plus novatrices.

D’après les panélistes, il faut établir une distinction claire entre deux questions centrales.

Premièrement, l’électrification « hors-réseau » et « en réseau » dans le contexte actuel

où le marché de l’électricité s’oriente vers les énergies renouvelables, un système

décentralisé (hors réseau) est plus à même de permettre l’accès des zones rurales à

l’électricité. Les panélistes ont estimé que la Banque est mieux placée pour offrir des prêts

concessionnels pour la mise en place de systèmes hors-réseau. Les panélistes ont en outre

estimé que l’un des défis auxquels le secteur de l’énergie fait face en Afrique consiste à

proposer un « bouquet énergétique » optimal et sécurisé dans un pays ou une région. Ils ont

par ailleurs proposé de créer un système d’incitations susceptible de promouvoir le

développement et l’utilisation des énergies renouvelables. Il faut aussi soutenir les petits

systèmes photovoltaïques à usage domestique qui sont moins coûteux. Pour eux,

l’intervention de la Banque dans le secteur de l’énergie doit commencer par un examen du

plan de développement d’un pays afin d’établir ses besoins en fonction de ses ressources.

Ils ont aussi fait observer que les services publics de l’électricité ne sont pas

particulièrement aptes à innover ou accepter les innovations. Ce secteur doit cependant être

réformé et encouragé à innover dans le cadre d’un programme d’électrification tout en

assurant que les services publics de l’électricité sont en mesure d’équilibrer leurs recettes et

leurs dépenses. Certains pays (comme la Côte-d’Ivoire) ont été cités comme ayant plus de

succès que d’autres dans ce domaine. La restructuration des sociétés publiques de

l’électricité de manière à renforcer leur durabilité en matière de financement et de capacités

doit donc être priorité.

En conclusion, le panel a estimé que l’énergie est la clé de la transformation de l’Afrique,

mais cette transformation passera par les énergies renouvelables. Une attention suffisante

doit être accordée aux conséquences climatiques de la production et de l’utilisation de

l’énergie. Un appel a été lancé en direction de la Banque afin qu’elle joue un rôle majeur

dans l’attraction des investissements privés sur le marché de l’énergie en Afrique. Il faut en

particulier explorer l’option des partenariats public-privé pour la production et le transport de

l’énergie sur le continent. La Banque a en outre été invitée à continuer à tirer les leçons de

ses précédentes interventions dans ce secteur pour améliorer les interventions actuelles,

harmoniser ses politiques avec celles des partenaires afin de renforcer son efficacité et ses

systèmes de suivi.

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c.) Nourrir l’Afrique: Modérateur—Oscar Garcia. Propos liminaire—Chris Toe;

Panélistes—Daniel Alberts, Anne-Sophie Le Dain, George Mavrotas, Fadel Ndiame,

et Chiji Ojukwu

Cette séance qui portait sur le thème « Nourrir l’Afrique » a été ouverte par un discours

liminaire sur la question: Que faut-il pour nourrir l’Afrique : Progrès, défis et opportunités.

Cette introduction a été suivie d’un panel de discussion sur le thème « Renforcer

l’agriculture et la sécurité alimentaire ». Elle a fait le tour du paysage de l’agriculture et de la

sécurité alimentaire en Afrique afin d’identifier les mesures à prendre pour rajeunir ce

secteur à la lumière de la stratégie « Nourrir l’Afrique » de la BAD, en tenant compte des

initiatives continentales et mondiales (notamment le Programme détaillé pour le

développement de l’agriculture (PDDA), les Objectifs de développement durable (ODD) des

Nations Unies). Les panélistes ont échangé sur les outils nécessaires à la transformation du

secteur, tout en attirant l’attention sur les menaces, les opportunités et les possibilités

éventuelles. Les experts membres du panel qui venaient des organisations nationales,

régionales et mondiales, ont puisé dans leurs expériences pour analyser la question et

fournir des orientations à la BAD sur la mise en œuvre de sa stratégie.

M. Chris Toe, Conseiller principal sur les plans stratégiques de pays à la Division des

Politiques et Programmes du Programme alimentaire mondial (PAM) a prononcé le discours

introductif dans lequel il a fait remarquer que le Top 5 de la Banque cadre avec les missions,

l’histoire et le programme de travail du PAM, et la réalisation du Top 5 contribuerait à la

satisfaction de plusieurs besoins de l’Afrique. Il a par ailleurs relevé que le PAM considère la

stratégie « Nourrir l’Afrique » de la BAD comme une plateforme viable pour l’élargissement

et le renforcement du partenariat stratégique qui existe déjà entre les deux institutions et le

renforcement de la coopération dans le monde. D’après lui, la mise en œuvre d’un

programme dont l’objectif est d’atteindre l’objectif « Zéro faim » en Afrique ne sera pas

aisée, surtout en Afrique subsaharienne et passera par les mesures ci-après :

• La productivité agricole doit être améliorée et l’accès au marché garanti pour assurer

la disponibilité de la nourriture pour tous.

• La croissance économique doit être plus inclusive afin de générer des emplois et des

revenus, et il faut construire les infrastructures pour garantir l’accès à la nourriture en

tout temps ;

• Il faudra fournir de meilleurs soins de santé, de l’eau potable et construire des

infrastructures d’assainissement appropriées, tout en assurant la promotion d’une

alimentation de qualité et diversifiée afin d’améliorer de manière durable l’utilisation

des aliments ;

• Il faudra trouver des solutions aux conflits, aux catastrophes naturelles, notamment

la sécheresse et les inondations, ainsi qu’aux flambées des prix alimentaires qui

menacent la stabilité des disponibilités alimentaires.

D’après lui, la première étape consistera à trouver des solutions aux conflits qui sont à

l’origine de crises prolongées, et ajouté à l’instabilité qui en résulte, constituent la principale

cause de l’insécurité alimentaire et de la sous-nutrition. Cette mesure doit être

accompagnée par des actions visant à réduire les risques climatiques pour les petits

exploitants agricoles. Troisièmement, il faut étendre la protection sociale et les filets de

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sécurité pour relever les défis auxquels le quintile inférieur de la population fait face.

Quatrièmement, il faut renforcer l’autonomie des femmes et renforcer ainsi leur rôle en tant

que moteurs du développement et de la paix. Enfin, il faut mettre à profit les partenariats

stratégiques pour nourrir l’Afrique et saisir l’opportunité que présente le Top 5 pour atteindre

l’objectif « Zéro faim » de notre vivant.

Chiji Ojukwu, Directeur du département de l’Agriculture et l’Agro-Industrie de la BAD a

ouvert ce panel de discussion qui a été suivi par un exposé sur la stratégie « Nourrir

l’Afrique ». Il a soutenu que l’objectif de la Banque est de réduire la pauvreté ; éradiquer la

malnutrition à l’horizon 2025 ; augmenter la valeur ajoutée du secteur agricole et en faire

une industrie. Il a rappelé qu’à l’heure actuelle, les importations alimentaires de l’Afrique

s’élèvent à environ 1,4 milliard de dollars par an. Une tendance qu’il faut stopper si le

continent veut assurer son autosuffisance alimentaire. Pour améliorer la productivité du

secteur agricole, les agriculteurs doivent avoir accès à la technologie et ajouter de la valeur

à leurs produits. Les jeunes gens doivent être impliqués dans ce secteur et il faut travailler

en nouant des partenariats.

Dans son intervention, Daniel Alberts, Cadre supérieur, Agriculture et Nutrition, à l’Alliance

mondiale pour l’amélioration de la nutrition (GAIN) a fait remarquer que le défi que pose la

gestion de l’agriculture tourne autour de la stratégie pour produire et mesurer l’impact dans

ce secteur. Des efforts doivent être faits pour comprendre l’impact et il est impossible de

mesurer ce que l’on ne comprend pas. Anne-Sophie le Dain, Responsable Nutrition au

Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a fait savoir que le nombre de personnes

mal nourries augmente en Afrique, principalement du fait de l’insécurité alimentaire. Elle a

relevé que la Stratégie de la Banque visant à réduire la malnutrition est un outil

potentiellement efficace de lutte contre la pauvreté. Elle a cité les exemples du Ghana et de

l’Éthiopie comme pays où des progrès ont été enregistrés dans la lutte contre la malnutrition.

Fadel Ndiame, Directeur régional d’AGRA Afrique de l’Ouest, a fait observer que des

progrès importants sont accomplis partout en Afrique grâce à l’engagement politique des

dirigeants africains et des bailleurs de fonds. C’est ainsi que le secteur agricole a de bonnes

chances de connaître des améliorations par rapport à la situation d’il y’a une dizaine

d’années. George Mavrotas, Directeur de recherche et Chargé de programme au

Programme d’appui à la stratégie du Nigéria à l’IFPRI, a souligné qu’il faut immédiatement

procéder à des réformes agraires en Afrique vu la pression démographique, le chômage et

la montée de la pauvreté. Il a ajouté qu’il faut absolument améliorer la formation

professionnelle pour permettre aux jeunes d’intégrer facilement le marché de l’emploi.

Le débat qui a suivi les exposés a posé les problèmes auxquels l’agriculture africaine fait

face. Notamment sa forte dépendance à l’égard des pluies avec comme conséquence, une

productivité soumise aux aléas du climat. Mais, la conclusion générale tirée au terme du

débat est que la Banque et, naturellement, l’Afrique ont besoin d’une approche intégrée pour

transformer le secteur agricole. Cette approche nécessite de solides partenariats avec les

bailleurs de fonds et l’apprentissage de la part des agriculteurs. Le processus d’intégration

du continent doit être accéléré afin de développer les marchés. Vu l’importance capitale de

l’innovation dans la transformation agricole, les instituts de recherche doivent être

encouragés à innover et transmettre les résultats de leurs travaux aux agriculteurs à travers

la vulgarisation agricole. Il faut créer un cadre pour écouter les petits exploitants. Enfin, dans

le cadre macroéconomique global, les liens entre l’agriculture et les d’autres secteurs de

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l’économie doivent être pris en compte, ainsi que l’impact des politiques économiques

nationales.

d.) Industrialiser l’Afrique : Modérateur—Sumir Lal. Propos liminaires—Massogbè

Touré-Diabate. Présentateur—Per Øyvind Bastøe. Panélistes—Per Øyvind Bastøe,

Mariam Dao Gabala, Edward Marlow, Soraya Mellali, et Tim Turner

La séance portant sur le thème « Industrialiser l’Afrique » était axée sur les mesures que

l’Afrique doit prendre développer l’industrialisation et, en particulier, le rôle du secteur privé

dans le développement de l’industrialisation et la croissance économique. Elle a débuté par

le propos liminaire de Mme Touré-Diabate, Présidente de la Commission pour le

Développement de l'Entrepreneuriat Féminin de la Confédération des grandes entreprises

de Côte-d’Ivoire (CGECI) suivi par un exposé sur les conclusions d’un Rapport de synthèse

sur l’évaluation du secteur privé présenté par Per Øyvind Bastøe, Directeur du Département

de l’évaluation de l’Agence norvégienne de coopération au développement (Norad), suivi

d’un panel de discussion sur la « Voie à suivre ».

Dans son intervention, Mme. Massogbè Touré-Diabate a posé la question suivante : Que

faut-il faire pour industrialiser l’Afrique ? Elle a soutenu que l’industrialisation de l’Afrique est

impossible sans une étroite collaboration entre les gouvernements et le secteur privé. Les

gouvernements africains n’ont pas la capacité de promouvoir l’industrialisation de façon

indépendante, et pour cela, ils doivent s’efforcer à nouer des partenariats avec le secteur

privé. Elle a cité l’exemple de son entreprise de noix de cajou comme un cas d’école de la

manière dont l’industrialisation peut absorber et ainsi alléger la pression sur le marché de

l’emploi : son entreprise qui produit et exporte la noix de cajou emploie environ 800

personnes, dont 90 % sont des femmes.

La question clé qui s’est posée lors de cette séance était de savoir pourquoi et comment

l’Afrique doit s’industrialiser. Vu les diverses approches de l’industrialisation, Per Øyvind

Bastøe a tiré quelques enseignements de l’une de ces approches, à savoir l’appui du

gouvernement pour stimuler le développement du secteur privé. Selon lui, le secteur privé

qui est susceptible de stimuler l’industrialisation en Afrique est confronté à plusieurs

difficultés susceptibles de le confiner dans une position de sous-développement relatif. Le

défi consiste à trouver une stratégie pour développer cet important acteur de l’économie

africaine et l’utiliser comme instrument dans les efforts d’industrialisation. Faisant écho à

Mme Touré-Diabate, Per Øyvind Bastøe a estimé que l’industrialisation de l’Afrique passera

par une étroite collaboration entre les gouvernements et le secteur privé.

L’exposé de M. Bastøe s’est largement inspiré d’un rapport conjoint d’évaluation IDEV-

Norad, intitulé « Vers une croissance tirée par le secteur privé : Leçons de l’expérience ». M.

Bastøe a relevé que les freins au développement du secteur privé (DSP) sont semblables

dans tous les pays africains, et le manque d’accès au financement et le manque

d’infrastructures (principalement l’électricité) étant considéré comme les principaux

obstacles. Le rapport constate que la plupart des bailleurs de fonds se concertent avec les

parties prenantes locales et que celles-ci ont un rôle essentiel à jouer dans l’amélioration

des relations avec le secteur privé. Il conclut en outre que les stratégies des bailleurs de

fonds sont alignées sur les stratégies nationales de développement du secteur privé, mais

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relève qu’il peut être difficile de traduire cet alignement des politiques en interventions

sélectives. M. Bastøe a relevé qu’il existe une documentation qui atteste la pertinence du

DSP pour la réduction de la pauvreté. Certes, nombreuses sont les évaluations qui

soulignent sa contribution à la création d’emplois, mais il subsiste quelques difficultés à

mesurer sa contribution réelle à la création d’emplois et documenter l’effet net.

Suite à cet exposé, le panel de discussion s’est interrogé sur la voie à suivre. Le panel a

notamment examiné la vision de la Banque pour l’industrialisation de l’Afrique telle que

présentée dans sa Stratégie pour l’industrialisation de l’Afrique 2016-2025 et la Revue

annuelle sur l’efficacité du développement 2016. Le panel composé d’un mélange d’experts

du secteur privé et de la Haute direction de la BAD, a puisé dans leurs expériences

individuelles et collectives pour débattre de la question, y compris les menaces, les

opportunités et les possibilités pour l’industrialisation de l’Afrique. Ils ont souligné la

nécessité d’encourager le secteur privé en assurant la prévisibilité du marché, la stabilité

financière, et le gouvernement doit créer un environnement propice. Les panélistes ont

également examiné la question des infrastructures qu’ils ont qualifiée d’essentielle pour la

réussite de toute stratégie industrielle. Sur cette question, ils ont conclu que le

gouvernement ne peut pas y arriver tout seul et les BMD (banques multilatérales de

développement) doivent être impliquées. Enfin, il faut développer les compétences compte

tenu de l’immensité du défi du développement. Les capacités de leadership, les données de

qualité, les garanties de crédit, et le cofinancement ont été jugés incontournables dans la

quête de l’industrialisation.

Au terme du panel de discussion et du débat général, il a été conclu que l’industrialisation de

l’Afrique peut être un moyen efficace de réduction de la dépendance du continent à l’égard

des matières premières. Mais, la stratégie (d’industrialisation) butte sur plusieurs obstacles.

Les économies africaines doivent être suffisamment compétitives pour compétir sur le

marché mondial ; les gouvernements africains doivent créer un environnement porteur pour

l’industrialisation à travers l’élaboration des politiques économiques et le système d’appui ;

ils doivent s’efforcer de développer les échanges intra-africains et Sud-Sud et soutenir le

secteur privé.

e.) Intégrer l’Afrique : Modérateur : — Sunita Pitamber. Présentateur : — Fredrik

Söderbaum. Participant/Questions-Réponses : — Nyamajeje Weggoro.

Cette séance a été axée, entre autres, sur les cadres politiques et institutionnels que

l’Afrique doit mettre en place pour promouvoir l’intégration économique. Le débat a tourné

autour de l’appel à trouver des solutions au manque de données probantes sur la façon dont

l’intégration régionale doit être conçue pour être efficace et faciliter une telle transformation,

malgré un consensus entre le monde politique et le monde universitaire sur la justesse de

cette démarche. L’exposé présenté lors de cette séance et le débat qui a suivi ont été

focalisés sur la volonté de la Banque d’intégrer l’Afrique telle qu’articulée dans la Politique et

stratégie d’intégration régionale (2014-2023) et la Revue annuelle sur l’efficacité du

développement 2016.

L’exposé de Söderbaum a mis l’accent sur des questions fondamentales de l’appui à

l’intégration régionale en Afrique, à savoir « ce qui marche » et « pourquoi ». Le débat s’est

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inspiré d’un rapport très commenté intitulé : « Appui à la coopération et à l’intégration

régionale en Afrique – Ce qui marche et pourquoi », commandité par le Groupe d’experts

suédois de recherche sur les financements. La présentation a résumé les preuves issues de

la recherche, des travaux d’évaluation réalisés par les bailleurs de fonds, et d’une étude de

cas de l’appui régional apporté par la Suède à l’intégration régionale. Cette étude conclut

que la transformation de l’Afrique par l’intégration régionale est freinée notamment par i) les

définitions/acceptions contradictoires de l’appui régional ; ii) les confusions autour des

objectifs et des moyens ; iii) le trop d’accent mis sur les résultats au détriment des

réalisations et de l’impact sur le développement ; iv) l’exagération du régionalisme

descendant piloté par l’’État au détriment du régionalisme ascendant et des acteurs non-

étatiques, et v) la tendance des organismes de développement et des bailleurs de fonds à

faire cavalier seul ou à élaborer des stratégies de financement et des projets régionaux qui

mettent en danger le développement à long terme.

Selon le professeur Söderbaum, même si un certain nombre d’accords, d’initiatives et de

plans ont été mis en œuvre pour promouvoir l’intégration africaine (par exemple, le Plan

d’action de Lagos, le Traité d’Abuja, le traité de la Communauté économique des États de

l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le traité du Marché commun de l’Afrique orientale et australe

(COMESA) et le traité de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC),

ils n’ont eu qu’un faible impact sur la vie des Africains. L’absence de volonté politique et

l’appartenance à plusieurs communautés économiques régionales sont mises en cause

dans la quasi paralysie de ces initiatives. En raison des différences entre les histoires

politiques des pays, il existe forcément des divergences d’opinion sur la manière de mener

l’intégration. Il est utile de se parler et d’aplanir ces divergences. Dès le départ et avant de

prendre toute initiative, il faut déterminer les besoins aux niveaux national et régional. Très

peu d’initiatives marchent comme prévu. Elles connaissent toutes des problèmes de mise en

œuvre. Parfois, les responsables ne s’en tiennent pas à l’esprit et à la lettre de l’accord qu’ils

sont appelés à mettre en œuvre. Dans les cas où le pays a adhéré à des communautés

économiques régionales qui se chevauchent, il se pose toujours la question de savoir à

quelle communauté accorder la priorité. La solution à ce problème pourrait passer par la

rationalisation de l’appartenance à ces regroupements.

En dehors du problème de l’appartenance à plusieurs communautés régionales, Nyamajeje

Weggoro, l’animateur des débats, a fait observer que l’Afrique doit renforcer sa collaboration

avec les bailleurs de fonds sur les questions d’intégration et que les décideurs et les

technocrates doivent davantage coopérer dans le domaine de l’intégration. En outre, il a

lancé un appel pour un meilleur suivi-évaluation du processus d’intégration afin de mieux en

tirer les leçons, et changer d’orientation à mesure que l’Afrique avance. Son point de vue sur

le rôle du secteur privé a reflété ceux de l’orateur principal sur la nécessité de mieux intégrer

les acteurs non-étatiques dans le processus d’intégration. Il a déploré que depuis 1981 et

malgré le Plan d’action de Lagos, le volume des échanges intra-africains reste relativement

faible, en raison probablement des profils complémentaires des économies africaines. Le

défi ici consiste à modifier les profils de production de ces économies à travers

l’industrialisation.

L’auditoire a aussi fait remarquer que dans certains cas, les bureaucrates ont monopolisé le

processus d’intégration avec comme résultat la tenue de plusieurs discussions sans la

participation des décideurs politiques. Beaucoup reste à faire si l’on veut accroître le volume

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des échanges intra-africains à travers des programmes renforcés de réduction des tarifs

douaniers.

Au terme des nombreuses interventions, il a été conclu que pour faire avancer l’intégration, il

faut absolument un meilleur engagement des responsables politiques. L’auditoire est aussi

convenu que la Banque doit faire mieux en développant les infrastructures, les

investissements transfrontaliers et en soutenant les pays membres régionaux dans la

suppression de certaines taxes pour promouvoir les échanges entre les pays. Une fois de

plus, l’Afrique a été invitée à financer ses propres efforts d’intégration étant donné que pour

l’instant, lus de 90 % des financements de l’UA et de plusieurs CER sont assurés par les

bailleurs de fonds. Sans ces mesures, l’intégration africaine restera une vue de l’esprit. Mais

le défi demeurera de renforcer les CER en tant que point d’appui pour la réalisation des

rêves d’intégration économique africaine.

f.) Améliorer la qualité de vie des populations africaines : Face à face avec Frannie

Léautier

Cette séance a consisté en un entretien face à face entre Frannie Léautier, Vice-présidente

principale et Rakesh Nangia, Évaluateur général de la BAD. Cet entretien avait pour objectif

de partager sa vision de l’Afrique au vu des informations disponibles et du Top 5 du Groupe

de la BAD. Après une brève introduction de la Vice-présidente principale, M. Nangia lui a

demandé son point de vue sur les efforts actuels de développement de l’Afrique. Elle s’est

dite impressionnée par la vague d’optimisme qui prévaut sur le continent, et a ajouté que

probablement plus que jamais, l’Afrique est engagée dans une transformation majeure pour

un développement durable. Tous les indicateurs économiques confirment cet optimisme. Le

Top 5, a-t-elle souligné, a été mis en place pour insuffler plus d’énergie à la dynamique de

croissance qui traverse actuellement le continent et l’on espère que d’ici la fin de la Stratégie

décennale de la BAD en 2023, l’Afrique pourra prétendre à juste titre avoir réussi sa

transition vers une croissance économique moderne.

Ce qui ne signifie naturellement pas qu’il n’y a plus aucun problème étant donné que le

développement lui-même est un phénomène de déséquilibre qui génère ses propres

complications à mesure qu’il avance. Ainsi, dans le feu du développement, d’autres

problèmes naissent, notamment les problèmes sociaux. Par exemple, le développement

génère des inégalités dans la distribution des revenus imposant des mesures pour protéger

les faibles et les personnes vulnérables. L’augmentation des écarts de revenus soulève

aussi la question suivante : la croissance est-elle suffisamment inclusive pour assurer que

toutes les couches sociales en profitent et que personne n’est laissé de côté ? Ce qui

nécessite l’élaboration de politiques sociales proactives de la part des gouvernements

africains. La croissance économique moderne produit aussi ses propres effets externes,

notamment la destruction de l’environnement. Les gouvernements africains doivent être

encouragés à tenir compte de ces effets externes dans l’élaboration des programmes de

développement.

Mme Léautier a estimé que si le Top 5 est correctement mis en œuvre, il devrait jouer un

rôle moteur dans la transformation de l’Afrique. Mais, seule une évaluation crédible au terme

de son exécution pourrait savoir si cet objectif est atteint. Ensuite, elle a félicité IDEV pour

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les efforts qu’il déploie afin d’évaluer du Top 5 à l’avenir, malgré la complexité du projet. Le

débat qui a suivi l’entretien a été principalement axé sur les mesures à prendre pour

améliorer les performances de la Banque : comment assurer que la croissance résultante

est inclusive afin de prévenir ou minimiser les tensions sociales et politiques.

g.) Table ronde sur l’évaluation comme moyen de grimper la courbe d’apprentissage

du Top 5. Modérateur—Simon Mizrahi, Directeur du département pour les

Résultats et le Contrôle de la qualité de la BAD ; Panélistes—Oscar Garcia, Keith

Leonard, Indran Naidoo, Rakesh Nangia, Zenda Ofir, et Saphira Patel

Cette table ronde a tourné autour du thème « Pourquoi avons-nous besoin de l’évaluation

pour la réalisation du Top 5 »? C’est ainsi que la séance a été axée sur la stratégie et les

moyens nécessaires à l’évaluation du Top 5. Elle a réuni des spécialistes de l’évaluation

venant de diverses organisations internationales qui ont échangé leurs idées et expériences

sur l’évaluation des questions d’actualité ; et sur ce la BAD doit faire pour être en mesure

d’évaluer la réussite (ou l’échec) du Top 5 dans dix ans ?

Le modérateur a ouvert le débat par les questions suivantes : Pourquoi avons-nous besoin

de l’évaluation indépendante pour la réalisation du Top 5? Et comment l’évaluation

indépendante va-t-elle évaluer le Top 5 ? Il a relevé qu’IDEV a la responsabilité de rendre

compte des résultats du Top 5 dans les pays membres régionaux. Mais, pour ce faire, elle

doit jouir de son indépendance. Il a par ailleurs souligné qu’il n’y a pas longtemps, la plupart

des unités chargées de l’évaluation dans le monde n’étaient pas indépendantes et leurs

activités étaient de ce fait freinées par des contraintes d’ordre humain et administratif, ce qui

donnait souvent lieu à un conflit entre l’organe chargé des évaluations et la Direction, avec

souvent un impact négatif sur le travail et les conclusions des constats d’évaluation.

À cet égard, la plupart des panélistes ont estimé qu’il serait important qu’IDEV jouisse d’une

indépendance financière. Étant donné que le Top 5 comprend un ensemble de projets

complexes et interdépendants, IDEV devra élaborer des approches appropriées pour son

évaluation. Puisque la Banque ne peut pas assumer à elle seule la responsabilité de la mise

en œuvre du Top 5, IDEV doit impliquer d’autres bailleurs de fonds dans l’évaluation

conjointe des programmes. Ce qui s’apparente à une sorte d’étude de l’évaluabilité avant

l’évaluation proprement dite. Certains panélistes ont plaidé pour que le Top 5 soit évalué dès

le stade de la conception. D’autres ont exhorté IDEV à prêter une attention particulière à

l’importance des critères d’évaluation et à la qualité des données utilisées dans l’évaluation.

Ils ont aussi invité le Département à intensifier ses efforts de renforcement des compétences

en évaluation sur le continent et pour l’instauration d’une culture de l’évaluation non

seulement au niveau du gouvernement mais aussi au niveau de la société dans son

ensemble en tant que l’un des moyens pour rendre acceptables et utilisables les résultats de

l’évaluation. D’autres panélistes ont insisté sur l’importance de l’auto-évaluation et la

nécessité de la renforcer. Une unité d’évaluation indépendante a pour rôle de valider les

conclusions d’une auto-évaluation.

Les panélistes ont aussi souligné qu’une unité d’évaluation doit toujours travailler avec

maturité et responsabilité, et tirer avantage du développement des technologies. Ils ont posé

la question de l’évaluation des évaluateurs comme moyen de valider l’intégrité des constats

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d’évaluation ; et se sont demandé si CODE va lancer un processus semblable pour

renforcer la crédibilité des conclusions des évaluations réalisées par IDEV?

Par ailleurs, les panélistes ont souligné qu’en soi l’ « indépendance » ne suffit pas à garantir

la crédibilité des résultats d’évaluation, et que l’examen des rapports d’évaluation par les

pairs serait utile à cet égard. De temps à autre, il faudrait pouvoir évaluer l’unité d’évaluation

(« évaluer les évaluateurs » pour emprunter l’expression de Lamdany) afin d’améliorer la

crédibilité des rapports d’évaluation. En général, les panélistes sont convenus que

l’indépendance de l’évaluation présente plusieurs avantages. L’évaluation indépendante

offre une perspective nouvelle (différente de celle de la Direction) sur un projet/programme

puisqu’elle donne l’occasion de tirer les leçons des erreurs du passé et permet de rendre

compte de l’utilisation des ressources. Elle contribue en outre à mettre l’accent sur les

missions de l’unité chargée de l’évaluation. Enfin, elle promeut le respect des conclusions

d’évaluation et, partant, de leur utilisation.

Les participants ont aussi soulevé des questions liées aux indicateurs de performance dans

le cadre du Top 5, la collecte des données de référence pour leur évaluation, la théorie du

changement qui sous-tend le Top 5 ; et les critères d’évaluation qui seront utilisés pour

l’évaluation du Top 5. Pour savoir si l’on peut évaluer ou non le Top 5, ils voudraient surtout

voir réaliser quelques études d’évaluabilité avant l’évaluation proprement dite.

2. Atelier de renforcement des capacités d’évaluation et Café Connaissances

(i) Atelier sur l’évaluation d’impact : Propos liminaire : Maria Aguirre, Panélistes : Abebe

Shimeles, Zenda Ofir, et Patrice Bosso. Modérateur : Rafika Amira

Le 7 novembre, en prélude à l’ouverture officielle de la Semaine d’évaluation, IDEV a

organisé un atelier de développement des capacités d’évaluation portant sur l’évaluation

d’impact. L’évaluation d’impact (EI) s’intéresse à l’impact d’une intervention sur les résultats,

que cet impact soit intentionnel ou non. L’EI contribue à la fois à tirer les leçons et à rendre

compte compte. En établissant si une intervention particulière de développement est

efficace ou non, l'EI contribue à la reddition des comptes. En outre, si une EI est bien

conçue, elle peut répondre aux préoccupations relatives à la conception des programmes :

les aspects qui marchent et ceux qui ne marchent pas, pourquoi ou pourquoi pas, et de ce

fait fournir des indices pour une nouvelle conception et l’élaboration de futurs programmes.

Dans le cadre du Top 5, la Banque voudrait savoir comment elles marchent, les

composantes qui marchent, celles qui ne marchent pas et pourquoi.

Compte tenu de l'importance de la question, Maria Aguirre de l’Université Catholique

d’Amérique a prononcé un discours liminaire sur le thème « Pourquoi avons-nous besoin

d'une évaluation d'impact dans le développement international, pourquoi ne réalisons-nous

pas davantage d'EI et que faire pour en réaliser plus? » Dans son exposé, elle a souligné

l’importance de l’évaluation d’impact pour les enseignements tirés, l’obligation de rendre

compte, la détermination de l'efficacité d’une intervention sur le développement. Avant de

procéder à des EI, une culture de l’évaluation doit être instaurée au sein d’une organisation

et des efforts délibérés fournis pour renforcer les compétences des évaluateurs. Après avoir

rappelé qu’il existe de nombreuses approches de l’EI, elle a insisté sur l’approche

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participative dans laquelle toutes les parties prenantes sont impliquées dans le processus

d’EI – puisque nous ne pouvons faire fi des relations interpersonnelles, c’est-à-dire les

personnes impliquées dans l’exécution d’un programme. Une telle approche est susceptible

de réduire le coût de l’EI. De plus, l’approche participative donne aux participants un

sentiment d’appropriation du processus. Elle a cité deux expériences dans lesquelles elle a

introduit une méthodologie participative afin de mesurer le niveau de participation en utilisant

ce qu'elle a appelé un indice participatif. Les essais randomisés contrôlés (ERC) sont le

principal mode d’investigation. Elle a conclu qu’une institution doit délibérément instaurer

une culture d’évaluation et, ce faisant, renforcer la valeur de l’EI.

Pour M. Shimeles du département de la Recherche de la BAD, malgré l’utilité de l’EI dans le

développement international, son département a peu de réalisations dans ce domaine à

cause du manque de compétences et du coût de ce type d’évaluation. Cependant, les EI

sont importantes pour établir un lien de causalité entre les opérations de la Banque et les

résultats. Pour Patrice Bosso, l’UNICEF utilise l’EI depuis des années et a toujours essayé

d’intégrer la réponse de la Direction dans tout rapport d’EI. Cette approche a engendré une

attitude positive de la Direction envers les rapports d’EI au sein de l'organisation. Il a par

ailleurs confirmé que les EI peuvent être coûteuses et que leurs coûts doivent être mis en

balance avec leurs avantages.

Pour Zenda Ofir, l’EI n’est utile que si elle permet de comprendre comment le changement

s’est produit. L’évaluation d’impact ne doit pas être comprise juste comme une technique,

mais comme un moyen de comprendre comment le développement s’est produit. Mme

Aguirre a également relevé que l’impact d’une intervention n’est pas toujours prévisible

puisque de nombreux facteurs peuvent survenir au même moment qu’une intervention, en

particulier dans le contexte des pays pauvres ou dans la mise en œuvre de programmes

complexes comme le «Top 5 ». Il faut donc une approche beaucoup plus intégrée qui tienne

compte des limites de l’EI, de la complexité des programmes et de leurs retombées.

L'évaluateur doit être capable d'innover en faisant recours aux nouveaux outils d'analyse.

Enfin, elle a relevé que la rigueur statistique n’est pas la seule exigence dans la réalisation

et l’utilisation de l’EI, il faut aussi comprendre ses limites et essayer de les contourner en

renforçant les activités d'évaluation.

Les échanges avec l’auditoire ont porté sur les données requises pour l’EI, en particulier les

données de référence, la construction d’une théorie du changement, l’élaboration de

contrefactuels appropriés et l’implication des parties prenantes, ainsi que le choix du

programme à soumettre à l’EI. Par exemple, les interventions humanitaires sont moins

adaptées à l'EI.

Il ressort des discussions que l’évaluation doit être institutionnalisée au sein d’une

organisation, elle doit également être renforcée pour permettre de parvenir à des

conclusions de qualité, et doit s’inspirer de l’expérience des pays qui ont réussi à se

développer. Étant donné la résistance attendue à l’évaluation, une culture de l’évaluation

doit être instaurée par des moyens juridiques ou l’implication de la population pour créer une

demande pour l’évaluation. Le coût prohibitif de l’EI exclut son utilisation pour toutes les

interventions. En conséquence, une institution comme IDEV doit se montrer sélective en

mettant l'accent sur des programmes pilotes susceptibles d’être étendus, les interventions

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pour lesquelles il n’existe pas de solides preuves d'impact et en sélectionnant des

interventions dans l’ensemble du portefeuille de la Banque.

ii) Café Connaissances

Le Café Connaissances est un moyen de réunir un groupe de personnes pour un échange

ouvert et créatif sur un sujet d’intérêt commun. Dans le cadre de la Semaine de l’évaluation

du développement de la BAD 2016, les participants ont choisi l’un des cinq domaines

thématiques représentant le « Top 5 » - et autour desquels se sont tenus les Cafés

Connaissances. Un modérateur choisi par les organisateurs dirigeait la séance et présentait

globalement les questions à débatte. Ensuite, des mentors assis chacun à l’une des cinq

tables, menaient le débat. Le Café Connaissances a donné aux participants l’occasion de

débattre des divers domaines prioritaires du Top 5, de l’utilisation et des avantages que

présente l’évaluation du Top 5, du défi et de l’opportunité du recours à l’évaluation, et du

moyen d’accroître l’importance de l'évaluation.

• Éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie

Le groupe a relevé que par ce «Nouveau pacte pour l'énergie», la Banque adopte une

stratégie plus holistique / globale pour éclairer et alimenter l’Afrique en énergie. Cette

approche est moins axée sur les projets et davantage sur les solutions aux problèmes

énergétiques de l’Afrique. La Banque a été exhortée à identifier d’abord les besoins d’un

pays avant d’y mener toute intervention. Le groupe a également invité la Banque à réaliser

des études d’évaluabilité avant d’intervenir dans le secteur de l’électricité pour faciliter une

meilleure mise en œuvre. Enfin, il lui a été vivement recommandé de tirer les enseignements

de sa propre expérience avant toute nouvelle intervention, de s’inspirer des bonnes

pratiques des autres bailleurs de fonds sur le continent afin de renforcer l’efficacité du

développement et améliorer le système de suivi en tant que préalable à toute réussite.

• Nourrir l’Afrique

Ce groupe a été unanime sur la nécessité de sensibiliser la population, surtout les ruraux,

sur la nécessité de mesurer l’efficacité du développement. La population ignore tout du cycle

d’un projet, ce qui affecte à son tour la qualité de l’évaluation. Le groupe a estimé qu’il faut

absolument des données de référence de qualité qui sont, par ailleurs, un préalable à la

mesure des performances. Il a en outre fait observer que la plupart des gouvernements ne

disposent pas de structures d’évaluation adéquates, et que dans certains pays il n’existe pas

de culture de l’évaluation. Le groupe a notamment proposé de réaliser des études

d’évaluabilité avant l’exécution d’un projet et relevé la nécessité pour les communautés

économiques régionales d’assurer la sécurité alimentaire au niveau national.

• Industrialiser l’Afrique

Ce groupe s’est penché sur les questions suivantes : Pourquoi l’Afrique doit-elle

s’industrialiser ? Pour qui l’Afrique doit-elle s’industrialiser ? Et comment ? Il est vrai que les

contraintes de temps n’ont pas permis d’aller au fond de ces questions, mais il s’est dégagé

un consensus selon lequel l’Afrique doit s’industrialiser pour échapper à la « camisole de

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force » des matières premières à laquelle la loi de l’avantage comparatif l’a confinée. En

d’autres termes, l’Afrique doit être capable d’aller au-delà de la théorie classique de

l’avantage comparatif. L’industrialisation consiste à ajouter de la valeur aux matières

primaires. Elle requiert un environnement favorable, à savoir la stabilité macroéconomique.

L’Afrique doit aussi adopter les technologies appropriées, suffisamment robustes pour

promouvoir l’industrialisation et fournir des emplois à une population croissante. Elle doit

surtout s’efforcer d’étendre ses marchés par l'intégration économique.

• Intégrer l’Afrique

Ce groupe a estimé qu’il est absolument nécessaire d’identifier l’objet de l’évaluation lorsqu’il

s’agit des projets d’intégration régionale. Une définition appropriée de l’objet de l’évaluation

influera sur le choix de la méthode d’évaluation et des questions d’évaluation à poser.

Les participants ont également abordé la question de l'importance des indicateurs de

mesure des performances des projets d'intégration. La nécessité de disposer des

indicateurs appropriés est accentuée par le caractère multidimensionnel de l'intégration. Ce

qui nécessite la disponibilité d'une multitude d'indicateurs pour mesurer les performances en

matière d'intégration régionale. Le caractère multidimensionnel des projets régionaux

souligne aussi la nécessité de disposer d’un bon mélange de compétences dans les équipes

d'évaluation. Les participants ont également recommandé une approche novatrice

d’évaluation des projets régionaux par l’implication de nouvelles compétences comme les

environnementalistes et des gestionnaires des risques. Par ailleurs, il a été proposé

d’introduire les nouvelles technologies dans le suivi des données. Pour éviter de remettre en

cause l’indépendance des évaluateurs (difficile à éviter s’ils s’impliquent dans l’élaboration et

la mise en œuvre des projets), les participants ont recommandé d’établir une distinction

claire entre l’évaluation ex ante, le suivi-évaluation et l’évaluation ex post.

• Améliorer la qualité de vie des populations africaines

L’objectif ultime du Top 5 est d'améliorer la qualité de vie des Africains. Cependant, il faut

des données de référence à l’aune desquelles les progrès seront évalués. Les participants à

ce Café Connaissances ont souligné l'importance de données de référence facilement

accessibles et crédibles. Ils ont également mis l’accent sur l'approche participative dans

l'évaluation de l'amélioration de la qualité de vie. C’est pourquoi ils aimeraient voir la

population prendre une part très active dans ces évaluations. Les responsables politiques

doivent être prêts à appliquer les recommandations de ces évaluations. Les efforts de

renforcement des systèmes statistiques nationaux doivent être encouragés. La culture de

l’évaluation doit également être encouragée notamment par le renforcement de la capacité

des organisations à réaliser de telles évaluations. Enfin, le niveau de prise de conscience et

de sensibilisation doit être renforcé afin que les résultats des évaluations soient mieux

compris et utilisés.

4 Déjeuner-débat et exposés

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(I) Déjeuner-débat (Lamdany) : Ruben Lamdany, Directeur adjoint du Bureau indépendant

d’évaluation du Fonds monétaire international (FMI), a animé le premier déjeuner-débat

avec pour thème « Défis de l’efficacité de l’évaluation : Dix leçons tirées du FMI ».

L’exposé de M. Lamdany portait principalement sur la pratique de l’évaluation au FMI. Il a

d’abord défini l’évaluation comme étant un examen systématique fondé sur des données

probantes issues de l’expérience pour comprendre ce qui marche et comment en retenant

des leçons et des incitations pour l’amélioration. L’évaluation a comme objectifs

l’apprentissage et la responsabilisation. Des objectifs complémentaires — les leçons

définissent les normes pour la responsabilisation tandis que la responsabilisation encourage

l’apprentissage. En renforçant la responsabilisation et la transparence, une fonction

d’évaluation indépendante renforce aussi la crédibilité de l’organisme qu’elle sert. La

légitimité est au cœur du FMI dont la mission est de surveiller les pays qui se soumettent

aux conditions de surveillance de l’Organisation.

Il a établi une distinction entre les évaluateurs internes et les évaluateurs externes, entre

l'auto-évaluation et l'évaluation indépendante. L’auto-évaluation est réalisée au sein de la

structure de gestion d’une institution, soit par le personnel, soit par des consultants tandis

que l’évaluation indépendante est réalisée en dehors de la structure de gestion et s’adresse

généralement aux parlementaires ou aux Conseils d’administration qui supervisent la

gestion. L’évaluation indépendante a pour objet de dire la vérité aux dirigeants. Dans

l’élaboration du programme de travail d’une unité d’évaluation, la priorité ne doit pas être

accordée au budget, mais plutôt à la capacité de l’institution à absorber les résultats

d’évaluation obtenus.

Après avoir passé en revue l’expérience du FMI, M. Lamdany a ensuite présenté quelques

leçons susceptibles d’être tirées de cette expérience. Elles sont résumées comme suit :

Le but de l’évaluation (que ce soit pour l’apprentissage / le renforcement de l’efficacité

opérationnelle et / ou la responsabilisation et la transparence) est généralement le critère

déterminant dans la conception d’un programme d’évaluation. Une unité d’évaluation doit

rechercher l’équilibre lorsqu’elle choisit ce critère. Il faut aussi trouver un équilibre entre

l’auto-évaluation et l’évaluation indépendante. L’auto-évaluation peut avoir un accès plus

facile à l’information et peut donc produire un impact plus direct sur les politiques et les

pratiques, mais l’évaluation indépendante peut remettre en cause des questions plus

fondamentales. Il peut aussi servir à valider les conclusions de l’auto-évaluation.

La disponibilité des ressources et la capacité d’absorption de l’institution financière

internationale sont normalement très déterminantes pour la taille d’un programme

d’évaluation, mais la sélection des thèmes à évaluer dépendra de leur pertinence. La

sélection doit-elle être fondée sur les politiques, les événements ou les activités ?

L’évaluation d’un événement est principalement axée sur la transparence et la

responsabilité, tandis que l’évaluation des activités vise principalement l’apprentissage. La

solution ici naît de la concertation entre la Direction, le Conseil, le personnel et la société

civile.

Par leurs travaux, les unités d'évaluation sont les mieux placées pour tirer des conclusions

et des enseignements des constats d'évaluation, mais elles peuvent parfois être bien

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placées pour formuler des recommandations générales de haut niveau. Elles doivent

toutefois retenir que leurs Conseils d’administration ont besoin de recommandations

spécifiques et contrôlables pour pouvoir suivre la mise en œuvre. Elles doivent également

veiller à ce que leurs rapports ne soient pas trop longs pour être lus par les autorités

compétentes. Les rapports plus longs comportant des détails techniques peuvent être

réservés au personnel. Le Conseil ou l’organe qui approuve les recommandations est mieux

placé pour surveiller leur mise en œuvre. Au FMI, les décisions de mettre fin au suivi des

recommandations sont prises par le Conseil d’administration après examen du rapport de

suivi périodique. Puisque l’application des leçons d’évaluation peut être coûteuse, il y’aurait

moins de résistance si des ressources sont réservées à la mise en œuvre. Au FMI, les Plans

de mise en œuvre de la Direction comprennent le coût estimatif approuvé par le Conseil

lorsqu’il valide les mesures recommandées.

Enfin, M. Lamdany a fait observer que même si une évaluation indépendante peut valider

les résultats de l’auto-évaluation, les évaluations « indépendantes » périodiques réalisées

par les unités d’évaluation indépendante peuvent renforcer leur légitimité et leur efficacité.

Le cadre est mieux établi par les textes plutôt qu’à titre ponctuel. Au FMI, le Bureau

indépendant d’évaluation (BIE) est évalué tous les cinq ans par une équipe externe

désignée par le Conseil.

Les participants ont félicité M. Lamdany pour cette contribution remarquable sur la méthode

de réalisation d’une évaluation indépendante. La question de l’évaluation des évaluateurs a

été largement débattue et les participants ont estimé que ce débat contribue à bâtir une

culture d'évaluation.

ii) Déjeuner-débat (Aguirre) : Animé par Mme Aguirre, le deuxième déjeuner - débat portait

sur le thème «Accélérer la transformation de l’Afrique : Une approche participative ».

S’appuyant sur son précédent exposé sur l’EI, elle a plaidé pour une approche participative

dans la quête de la transformation de l'Afrique. Selon elle, trois éléments peuvent faciliter le

développement : les institutions, la production et les politiques, ainsi que le capital humain et

social. Ces trois éléments doivent s’imbriquer pour faciliter le développement et l’interaction

humaine constitue le liant entre les trois éléments. L’important est de parvenir à un

développement durable, et le développement durable est bien plus qu’un simple processus

économique - il comprend aussi des processus sociaux et politiques. Les interactions entre

ces processus se renforcent mutuellement de manière à entraver ou faciliter le

développement durable. D’où la nécessité d’une meilleure compréhension des dynamiques

socioéconomiques qui sous-tendent ces processus. Pourtant, l’individu est au centre de ces

dynamiques dont il est issu et il est, à son tour, servi par l’activité économique. La vérité est

que les êtres humains vivent et interagissent les uns avec les autres et le processus

d’interaction soutient ou met en péril le développement durable.

Pour parvenir à un développement durable, il faut créer des opportunités. Cependant, cela

ne suffit pas. Il faut en plus de bonnes initiatives à tous les niveaux et un cadre politique

stable. Le cadre qui garantirait le développement durable doit être participatif ; il doit être

facile d’y intégrer des initiatives comme le Top 5. Il doit être capable de passer des projets

aux interventions et finalement à l'amélioration de la qualité de vie. Le défi est d’identifier les

canaux efficaces de relations susceptibles de garantir la durabilité du développement

économique.

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Le suivi et l’évaluation, en particulier l’évaluation d’impact, peuvent être mis à contribution

pour assurer l’efficacité des interventions. Les bonnes évaluations doivent commencer au

stade de la conception et comprendre des ECR. Se fondant sur des études des inégalités

qu’elle a réalisées avec des collègues de l’Université catholique d’Amérique, Maria Aguirre a

souligné l’importance d’une approche participative dans la conduite d’un processus comme

le Top 5 et de l’EI pour garantir qu’ils parviennent à transformer la vie des pauvres.

L’auditoire a félicité Mme Aguirre pour la pertinence de son exposé, tout en attirant son

attention sur les préjugés occidentaux compris dans son analyse et les conclusions tirées.

Mis à part le défi contextuel, les participants ont reconnu la pertinence de l’exposé, en ce qui

concerne l’utilisation des approches participatives dans l’évaluation du Top 5, en particulier.

iii) Exposé (Sithole) : M. Sithole, directeur Recherche et évaluation sociale au Centre pour

le développement et la recherche dans l’évaluation (CeDRE Afrique), a présenté un exposé

intitulé «Suivi-évaluation axé sur les résultats - changement d’orientation vers l’accélération

de la transformation de l’Afrique». Sithole estime que jusqu’ici, l’accent a été mis sur les

ressources, les activités et les extrants sans amélioration sensible de la vie des populations.

Un système de suivi-évaluation axé sur les résultats est un outil conçu pour mieux rendre

compte des résultats des interventions. Son objectif est de déterminer si une intervention

particulière a atteint les objectifs fixés. Elle commence par une question fondamentale, «

Quel type de changement voulons-nous apporter à travers une intervention particulière? ».

La construction d’une théorie du changement constitue la première étape et décrit la

succession d’événements qui conduira à terme au changement visé. Sithole soutient

principalement que la Banque doit faire recours au suivi-évaluation axé sur les résultats

dans l’évaluation de l’impact du Top 5. Il faut aussi des champions du suivi-évaluation axé

sur les résultats pour transformer l’Afrique.

La plupart des participants se sont félicités de l’exposé qu’ils ont considéré comme un rappel

opportun des paramètres clés qui doivent être réunis pour effectuer des évaluations

efficaces. Il doit y avoir une théorie du changement qui décrira la chaîne d’événements qui

mène à une évaluation. Il doit également y avoir un cadre de résultats qui permettra de

mesurer le résultat d'une intervention.

(iv) Déjeuner-débat (Naidoo) : M. Naidoo, Directeur du Bureau d’évaluation du Programme

des Nations Unies pour le développement (PNUD) a animé le déjeuner-débat suivant.

S’appuyant sur l’expérience de son bureau dans l’évaluation des Objectifs de

développement durable (ODD), M. Naidoo a rappelé à l’auditoire que le renforcement des

compétences d’évaluation est une tâche collective. Cela revêt une importance particulière

au moment où la BAD essaie de déterminer l’impact du Top 5 en tant que stratégie de

transformation de l’Afrique. Il serait souhaitable de disposer des compétences requises pour

un tel exercice. M. Naidoo a relevé la forte participation croissante des gouvernements aux

programmes du PNUD pour le développement des compétences nationales d’évaluation qui

sont conçues comme des initiatives visant à fournir un appui significatif aux gouvernements

afin d’améliorer leur capacité de supervision.

M. Naidoo a par ailleurs fait observer que l’évaluation s’est développée en Afrique et a en

effet été professionnalisée, grâce aux efforts d’IDEV dans le domaine du renforcement des

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capacités d’évaluation et de la vulgarisation grâce à des publications comme eVALUation

Matters. Pour lui, le nombre de pays participants aux initiatives de renforcement des

capacités d’évaluation du PNUD est passé de 30 en 2009 à 100 en 2015, suivant l’annonce

faite à la Conférence de Bangkok sur les capacités nationales d’évaluation. Lors de cette

conférence, des initiatives (appelées Principes de Bangkok) sur les capacités nationales

d’évaluation des ODD ont été identifiées. Ces principes constituent une feuille de route pour

le renforcement des capacités d’évaluation, y compris l’élaboration de cadres et systèmes,

et l’identification de ressources et des partenaires, ainsi que l’élaboration de programmes de

formation pour l’évaluation des ODD.

Le PNUD évalue les progrès accomplis sur les Objectifs du Millénaire pour le

développement (OMD) depuis plus de 15 ans et effectue actuellement une transition vers

l’évaluation des ODD. Même si le PNUD utilise les critères d’évaluation de l’OCDE / CAD

(Comité d’aide au développement), il essaie aussi d’intégrer les principes d’évaluation du

Groupe des Nations Unies sur l’Évaluation (GNUE) dans ses méthodes d’évaluation. Malgré

l’expérience acquise par le PNUD dans l’évaluation de programmes complexes comme les

OMD, l’évaluation des ODD sera plus problématique et ne se fera que grâce à des

partenariats. Il faudra faire davantage appel aux évaluations conjointes afin d’impliquer les

autres parties prenantes. Malgré leur coût, ces exercices ont l’avantage d’impliquer d’autres

intervenants.

Le Bureau de l’évaluation du PNUD met l’accent sur la responsabilisation et l’apprentissage.

Étant un bureau indépendant mais crédible, il insiste aussi sur l’aspect utilitaire de

l'évaluation. Le Bureau a beaucoup investi dans les produits de communication notamment

des infographies, des rapports et des clips vidéo. Il organise des séances d’information avec

les gouvernements au cours desquelles il échange des rapports avec les parties prenantes.

En raison de son niveau élevé de crédibilité, le Bureau peut contribuer au renforcement des

capacités, notamment l’élaboration des normes et règles d’évaluation pour renforcer la

préparation et assurer la pérennité des principes du CAD de l’OCDE. Le Bureau applique

ces principes dans ses évaluations, mais il tente également d’intégrer ceux des Nations

Unies, notamment Initiative, Institutions, Inclusivité et Infrastructures. M. Naidoo a déclaré

que le Top 5 cadre bien avec les activités du PNUD, ce qui crée des possibilités de

partenariat. La nécessité des partenariats est encore plus évidente à cause du problème de

la disponibilité des données en évaluation. Ainsi, pour profiter des différentes sources de

données, il serait préférable de travailler en partenariat.

Les principaux problèmes qui se sont dégagés de l’exposé et du débat subséquent sont la

nécessité de la collaboration dans des programmes complexes comme le Top 5, la

nécessité urgente du renforcement des capacités d’évaluation et le problème de la

disponibilité des données pour les évaluations, surtout les EI.

(V) Déjeuner-débat (Tchifou) : L’objectif principal de cette séance était de mettre en

évidence le rôle clé que les technologies de l’information et de la communication (TIC)

peuvent jouer dans l’atteinte des ODD et le rôle essentiel qu’elles peuvent jouer dans une

évaluation reposant sur des données factuelles. M. Tchifou, membre de l’Association pour

l’évaluation du développement du Cameroun, a présenté un exposé sur l’utilisation des

téléphones mobiles pour la collecte des données en impliquant les citoyens dans le suivi de

la mise en œuvre des politiques publiques. En soulignant que la réalisation des ODD et du

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Top 5 dépend de la capacité à produire des données désagrégées, il a fait remarquer que

les smartphones et les TIC, en général, peuvent être très utiles dans la collecte. Les

smartphones représentent des outils clés dans la collecte de données. En utilisant les

smartphones, les évaluateurs et les organisations peuvent gagner du temps et économiser

des ressources. Il a cité un cas d’utilisation des smartphones dans la collecte de données

sur l’épidémie de choléra dans le nord du Cameroun où cet outil a servi avec efficacité pour

sensibiliser la population sur cette épidémie.

Tout en se félicitant de l’exposé de M. Tchifou, les participants ont proposé que des

mécanismes soient élaborés pour assurer la qualité des données recueillies grâce aux

smartphones. Les participants ont aussi soulevé la question de la confidentialité des

données ainsi générées. En outre, il faudrait former les citoyens afin de tirer pleinement

profit des TIC pour les évaluations.

5 Conclusions et voie à suivre

Cette partie s’inspire des délibérations de la Semaine de l’évaluation du développement de

la BAD 2016 pour tirer les conclusions et dégager la voie à suivre pour les prochaines

étapes. La Semaine de l’évaluation du développement a connu un franc succès comme en

témoigne :

• La participation : L’événement a été très couru avec de nombreux participants venus

d’Afrique et d’ailleurs. Certes, l’effet immédiat de cette forte participation peut ne pas être

perceptible pour l’instant, mais à long terme elle peut permettre non seulement

sensibiliser sur l’évaluation en Afrique, mais contribuer au renforcement des initiatives de

développement des compétences prises par IDEV. Par ailleurs, compte tenu de son effet

d’entraînement sur la production du savoir, l’importance de l’événement est inestimable

en ce qui concerne le partage des connaissances entre les Africains, les non-Africains et

le personnel de la Banque.

• La sensibilisation accrue sur le Top 5 : En mettant l’accent sur le Top 5, l’événement

a contribué à la sensibilisation sur la nouvelle stratégie de la Banque pour transformer

l’Afrique, permettant ainsi une adhésion potentielle des pays membres régionaux

présents.

• Le Top 5 comme stratégie de développement : Pendant la Semaine, le Top 5 a été

soumis à un examen approfondi en tant que stratégie de développement - les

intervenants et les panélistes ayant interrogé l’évaluabilité, la robustesse, et la capacité

du Top 5 à transformer l’Afrique, etc. Ce faisant, les potentielles lacunes, les chaînons

manquants, ainsi que des idées novatrices ont été mises en évidence.

• Questions spécifiques à IDEV : Les délibérations ont souligné l’importance et la

nécessité d’une évaluation indépendante du Top 5. Dans cette même veine, la

responsabilité de l’objectivité, le professionnalisme, la reddition des comptes et la

transparence qui sous-tendent l’indépendance ont été soulignés. Pour la BAD, ces

thèmes font naître de grandes attentes relativement à son approche globale / science

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des résultats (résultologie) et l'apprentissage des résultats - un défi et une opportunité

que la Direction d’IDEV reconnaît et s’apprête à relever.

• L’évaluation du Top 5 : L’événement a reconnu la complexité du Top 5 et l’énorme

charge de travail que représente son évaluation en raison de sa nature en tant

qu’ensemble de projets étroitement liés, mais différents – ce qui a donné lieu à des

discussions approfondies sur des questions comme les critères d’évaluation,

l’évaluabilité, les théories du changement, la triangulation des méthodes et des

méthodologies, l’évaluation conjointe/partenariat/collaboration, les compétences

d’évaluation, la disponibilité et la qualité des données, l'effet net et les contrefactuels, les

coûts, etc. Les participants ont unanimement estimé que les recommandations d’IDEV

doivent être applicables et CODE doit être habilité à les mettre en œuvre.

• Questions spécifiques au CODE : Étant donné qu’il assure la supervision d’IDEV,

CODE doit continuer à préserver l’indépendance et l’intégrité d’IDEV. Notamment par la

supervision d’IDEV et le choix impartial de ses responsables. CODE doit démontrer sa

volonté politique à soutenir IDEV en s’assurant qu’il dispose des ressources

substantielles - humaines et financières - nécessaires pour les évaluations futures,

compte tenu de la complexité du Top 5.

• Questions spécifiques aux départements opérationnels : Le travail de toute unité

d’évaluation dépend essentiellement des rapports d’auto-évaluation. CODE doit inviter

les départements opérationnels à réaliser des auto-évaluations honnêtes et de qualité, et

en temps voulu, sans lesquelles le travail de l’IDEV serait ralenti ou, au pire, bloqué.

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Annex 1 Semaine de l’évaluation de la BAD 2016

Accélérer la transformation de l’Afrique | 7 - 10 Nov. 2016

LUNDI 7 NOVEMBRE 2016

09:00 – 12:00 Atelier de renforcement des capacités d’évaluation

10:00 – 10:30 Pause-café/thé

12:00 – 14:00 Déjeuner || Déjeuner-débat • Rubén Lamdany, Directeur adjoint, Bureau d’évaluation indépendant, FMI

14:00 – 16:00 Café Connaissances

18:00 Cocktail de bienvenue (Hôtel Pullman)

MARDI 8 NOVEMBRE 2016

RÉALISER LE TOP 5 : Que faudra-t-il ? | Éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie

09:00 – 09:10 Allocution de bienvenue

• Rakesh Nangia, Évaluateur général, BAD

09:15 – 09:30 Cérémonie Akwaba 09:30 – 09 :45 “L’Évaluation indépendante: un maillon essentiel de l’écosystème d’apprentissage de la BAD”

• Bright Okogu, Administrateur, BAD

09 :45 – 10 :15 Transformer l’Afrique par le Top 5

• Charles Boamah, Vice-Président Finances, BAD (Représentant du Président Adesina)

10:15 – 10:30 Pause-café/thé

10:30 – 12:30 Discussion de haut niveau: Opportunités et défis pour réaliser le Top 5

Modérateur : Erik Nyindu Kibambe, Directeur de l’information, VOX Africa

Remarques liminaires: S.E. Nialé Kaba, Ministre du plan et du développement, Côte d’Ivoire

Panélistes :

• S.E. Batio Bassière, Ministre de l’environnement, Burkina Faso

• Kako Nubukpo, Directeur de la Francophonie économique et digitale, OIF (ancien ministre du Togo)

• Antonin Dossou, Directeur à la BCEAO (ancien ministre du Bénin)

• Koffi Yao, Directeur de cabinet, Ministère du plan et du développement, Côte d’Ivoire

12:30 – 14:30 Déjeuner || Déjeuner débat

• Maria Aguirre, Université Catholique d’Amérique, USA

14:30 – 17:00 Panel de discussion: Éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie: Sur la voie des énergies renouvelables

Modérateur : Ronald Meyer, Administrateur, BAD

Panélistes : • Marc Albérola, PDG, Groupe Eranove / Directeur des opérations, Eranove Côte d’Ivoire • Elias Ayuk, Directeur, UNU-INRA, Accra • Amadou Hott, Vice-président chargé de l’électricité, de l’énergie, du climat et de la

croissance verte, BAD • Aka Hyacinthe Kouassi, Conseiller d’administrateur, BAD • Vanessa Ushie, Conseillère principale en politiques sur les industries extractives, Oxfam

15:30 – 15:45 Pause café/thé

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MERCREDI 9 NOVEMBRE 2016 RÉALISER LE TOP 5: Nourrir l’Afrique | Industrialiser l’Afrique 09:00 – 11:30 NOURRIR L’AFRIQUE

Modérateur : Oscar Garcia, Directeur, Bureau indépendant de l’évaluation, FIDA

09:00 – 09:30 Discours: Nourrir l’Afrique : progrès, défis, et opportunités.

• Chris Toe, Conseiller principal sur les plans stratégiques de pays, division des politiques et programmes, PAM.

09:30 – 11:30 Panel de discussion: Renforcer l’agriculture et la sécurité alimentaire Panélistes :

• Daniel Alberts, Cadre supérieur, Agriculture et Nutrition, GAIN

• Anne-Sophie Le Dain, Responsable Nutrition, UNICEF

• Georges Mavrotas, Directeur de recherche & Chargé de programme, Programme d’appui à la stratégie du Nigéria, IFPRI

• Fadel Ndiame, Directeur régional, AGRA Afrique de l’Ouest

• Chiji Ojukwu, Directeur, Département de l’Agriculture et l’Agro-Industrie, BAD

10:30 – 10:45 Pause-café/thé 11:30 – 12:30 Présentation: Suivi et évaluation sur la base des résultats– un changement de paradigme pour

accélérer la transformation de l’Afrique. • Pindai Sithole, Directeur, Recherche et évaluation sociale, Centre pour le développement

et la recherche dans l’évaluation (CeDRE Afrique). 12:30 – 14:30 Déjeuner || Déjeuner-débat

• Indran Naidoo, Directeur, Bureau d’évaluation du PNUD 14:30 – 17:00 INDUSTRIALISER L’AFRIQUE

Modérateur : Sumir Lal, Directeur, Affaires externes, Banque Mondiale

Remarques liminaires : Massogbè Toure-Diabate, Présidente de la Commission pour le Développement de l'Entrepreneuriat Féminin, CGECI

Présentation: Résultats du Rapport de synthèse sur l’évaluation du secteur prive

• Per Øyvind Bastøe, Directeur, Département de l’évaluation, Norad

Panel de discussion: La Voie à Suivre Panélistes :

• Per Øyvind Bastøe, Directeur, Département de l’évaluation, Norad

• Mariam Dao Gabala, Directrice Générale de MDG Consulting et Présidente du Conseil d’Administration de Solidaridad

• Edward Marlow, Responsable SSA Client Group, Credit Suisse

• Soraya Mellali, Administrateur, BAD

• Tim Turner, Responsable en chef des risques, BAD

16:00 – 16:15 Pause-café/thé

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JEUDI 10 NOVEMBRE 2016 RÉALISER LE TOP 5: Améliorer la qualité de vie des populations africaines | Intégrer l’Afrique | Evaluer le Top 5 | Remise des prix 09:00 – 10:00 AMELIORER LA QUALITE DE VIE DES POPULATIONS AFRICAINES

Face à face : Frannie Léautier, Vice-présidente principale et Rakesh Nangia, Évaluateur général, BAD

10:00 – 12 :00 INTEGRER L’AFRIQUE Modérateur : Sunita Pitamber, Directrice, Département du développement humain, BAD

Présentation: Intégrer l’Afrique: Qu’est-ce qui fonctionne et pourquoi?

• Fredrik Söderbaum, Université de Gothenburg, Suède 10:30 – 10:45 Pause-café/thé 10:45 – 12:00 Participant / Questions/réponses

• Nyamajeje Calleb Weggoro, Administrateur, BAD 12:00 – 14:00 Déjeuner || Déjeuner débat

Présentation : L’utilisation de smartphones pour la collecte de données - L’engagement des citoyens dans le suivi de la mise en œuvre des politiques publiques

• Miltiade Tchifou Dieffi, Association camerounaise pour le développement de l’évaluation 14:00 – 16:00 Table ronde: L’évaluation comme moyen de grimper la courbe d’apprentissage du Top 5

Modérateur : Simon Mizrahi, Directeur, Département pour les résultats et le contrôle de la qualité, BAD Panélistes : • Oscar Garcia, Directeur, Bureau indépendant de l’évaluation, IFAD • Keith Leonard, Expert en évaluation du développement, BERD • Indran Naidoo, Directeur, Bureau d’évaluation du PNUD • Rakesh Nangia, Évaluateur général, BAD • Zenda Ofir, Présidente, Centre International pour l’Evaluation et le Développement,

Nairobi et Professeure Agrégée, School of Public Leadership, Université de Stellenbosch, Afrique du Sud

• Saphira Patel, Directrice, Unité d'évaluation des opérations, DBSA 15:00 – 15:15 Pause-café/thé

16:00 – 16:45 Remise des prix: Concours de rédaction || Concours photo 16:45 – 17:00 Discours de clôture

• Rakesh Nangia, Évaluateur Général, BAD 17:00 Cocktail